pharmarefrence_mag_septembre_septembre_2009

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SANTE

DOSSIER

Les flavonoïdes au secours « naturellement » de vos veines

Les médecines douces : se soigner autrement ?

AUTOMNE 2009 - N° 42

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Savoir choisir ses soins de beauté : bio ou pas bio ?

Prix : 3,50 € Ce numéro vous est offert par votre pharmacien.


EDITORIAL

Beau bio

Indéniablement, que ce soit dans l’alimentation ou la cosmétique, les produits « nature » et « bio » ont le vent en poupe. Les médecines dites douces connaissent elles aussi un grand succès. Effet de mode ou phénomène durable ? Intérêt pour la santé ou simple artifice marketing ? Dès lors que la question se pose, le pharmacien, attentif à tout ce qui contribue à la préservation de la santé, se doit d’apporter quelques éléments pour éclairer le débat. Pas toujours facile de trouver des arguments objectifs d’appréciation ! L’engouement révèle au moins une préoccupation de plus en plus partagée, et bien légitime, quant à l’innocuité de produits consommés au quotidien, mais aussi des techniques de soins. Dans son exercice quotidien, le pharmacien s’efforce d’accompagner les bien-portants afin de préserver au mieux leur santé, et les malades pour optimiser leur traitement, atténuer les effets des pathologies et leur apporter le maximum de confort. C’est dans ce souci qu’il cherche pour vous toutes les informations utiles et qu’il sélectionne les solutions santé qui lui semblent le mieux adaptées aux besoins de l’organisme et au profil de chacun. Son expertise, il la met aussi au service des questions sur la dermatologie et les cosmétiques. C’est bien naturel ! Vous trouverez dans votre magazine un dossier sur les médecines naturelles et un long article consacré aux cosmétiques bio. Votre pharmacien Pharma Référence complétera si besoin votre information. N’hésitez pas à l’interroger.

Votre Pharmacien Pharma Référence Parce qu’on ne joue pas avec sa santé, votre Pharmacien Pharma Référence et son équipe, vous écoutent, vous guident, vous accompagnent.

Editeur : Groupe PHR SAS, 78, boulevard de la République, 92100 BOULOGNE-BILLANCOURT. Tél. : 01 55 20 93 70 – Fax : 01 46 09 92 58. www.groupephr.fr <http://www.groupephr.fr/> - Directeur de la publication : Lucien BENNATAN. Directeurs de la rédaction : Emmanuel BARBIER, Willy HODIN. Ont collaboré à ce numéro : Lydia BOUCHER, Dr Didier RODDE, Dr Catherine FABER. - Photos : BSIP - Photo couverture : BSIP. FABREGUE Imprimeurs - 87500 St Yrieix-la-Perche. Tirage : 49 900 exemplaires. Prix du numéro : 3,50 € - ISSN 1620-9109.


EDITORIAL

Beau bio

Indéniablement, que ce soit dans l’alimentation ou la cosmétique, les produits « nature » et « bio » ont le vent en poupe. Les médecines dites douces connaissent elles aussi un grand succès. Effet de mode ou phénomène durable ? Intérêt pour la santé ou simple artifice marketing ? Dès lors que la question se pose, le pharmacien, attentif à tout ce qui contribue à la préservation de la santé, se doit d’apporter quelques éléments pour éclairer le débat. Pas toujours facile de trouver des arguments objectifs d’appréciation ! L’engouement révèle au moins une préoccupation de plus en plus partagée, et bien légitime, quant à l’innocuité de produits consommés au quotidien, mais aussi des techniques de soins. Dans son exercice quotidien, le pharmacien s’efforce d’accompagner les bien-portants afin de préserver au mieux leur santé, et les malades pour optimiser leur traitement, atténuer les effets des pathologies et leur apporter le maximum de confort. C’est dans ce souci qu’il cherche pour vous toutes les informations utiles et qu’il sélectionne les solutions santé qui lui semblent le mieux adaptées aux besoins de l’organisme et au profil de chacun. Son expertise, il la met aussi au service des questions sur la dermatologie et les cosmétiques. C’est bien naturel ! Vous trouverez dans votre magazine un dossier sur les médecines naturelles et un long article consacré aux cosmétiques bio. Votre pharmacien PHR Référence complétera si besoin votre information. N’hésitez pas à l’interroger.

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Editeur : Groupe PHR SAS, 78, boulevard de la République, 92100 BOULOGNE-BILLANCOURT. Tél. : 01 55 20 93 70 – Fax : 01 46 09 92 58. www.groupephr.fr <http://www.groupephr.fr/> - Directeur de la publication : Lucien BENNATAN. Directeurs de la rédaction : Emmanuel BARBIER, Willy HODIN. Ont collaboré à ce numéro : Lydia BOUCHER, Dr Didier RODDE, Dr Catherine FABER. - Photos : BSIP - Photo couverture : BSIP. FABREGUE Imprimeurs - 87500 St Yrieix-la-Perche. Tirage : 27 400 exemplaires. Prix du numéro : 3,50 € - ISSN 1620-9109.


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Bertrand Thomas

Pharmacien

Votre pharmacien vous guide pour bien accueillir bébé à la maison et vous conseille sur sa toilette et ses soins, son alimentation, la sécurité de son environnement, ses pleurs… Le label Pharmacie Prévention Santé indique qu’il s’engage toute l’année à vous accompagner dans la prévention et l’information sur les grands thèmes de santé publique: se vacciner au bon moment, se protéger du soleil, bien équilibrer son alimentation... N’hésitez pas à poser des questions à votre pharmacien


SOMMAIRE ACTUALITES

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En bref SANTE

Les flavonoïdes au secours « naturellement » de vos veines MEDICAMENT

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L’hypertension artérielle DOSSIER

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Les médecines douces : se soigner autrement ? PREVENTION

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29

Infection urinaire : prévenir les récidives, c’est possible ! BEAUTE

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Savoir choisir ses soins de beauté : bio ou pas bio ? NUTRITION

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39

Dérivés des oméga-3, l’ADH et l’AEP : une mine de santé ENFANT

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Difficultés scolaires : l’importance des signes d’alerte VETERINAIRE

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Éduquer son jeune chien le DICTIOnNAIRE DE lA SANTé

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en bref De la musique pour les nouveau-nés hospitalisés

ACTUALITES

Les dangers du refus des vaccinations

De plus en plus de services de néonatalogie utilisent la musique pour calmer les enfants (et leurs parents) et les aider à mieux supporter les actes médicaux douloureux. Des médecins canadiens ont analysé les résultats de plusieurs études sur les effets de cette méthode afin d’en évaluer l’intérêt lors des prises de sang et des circoncisions. Ils concluent que la musique peut donc avoir des effets bénéfiques dans ces circonstances, mais que des études supplémentaires sont nécessaires pour le confirmer définitivement. Arch Dis Child Fetal Neonatal Ed 2009;0:F1–F7.

Un gène de l’alopécie ? Des chercheurs ont découvert un gène qui joue un rôle dans la perte cyclique des poils chez la souris. Ils supposent que ce gène pourrait être responsable de l’alopécie humaine. Appelé Sox21, ce gène participe à la régulation de la synthèse de la kératine, une protéine des poils, des cheveux et des ongles. Par rapport aux souris normales, celles dépourvues de ce gène ont non seulement des taux de kératine réduits, mais aussi des glandes sébacées (qui sécrètent le sébum) plus volumineuses et une peau plus épaisse au cours de la période de perte des poils. Proceedings of the National Academy of Sciences, mai 2009.

Les enfants dont les parents refusent qu’ils soient vaccinés ont 23 fois plus de risque que les vaccinés d’avoir une coqueluche, mettent en garde les auteurs d’une étude menée sur des données recueillies entre 1996 et 2007. Ces médecins soulignent qu’aux États-Unis, le nombre de parents dans ce cas augmente, alors qu’il a été largement prouvé que les vaccinations ont entraîné une réduction très importante des infections sévères chez les enfants. Cette attitude individuelle risque d’avoir des conséquences néfastes pour la santé de toute la communauté. Les auteurs rappellent que la coqueluche peut être mortelle, en particulier chez les bébés de moins de 2 mois. Vacciner les frères et sœurs de ces tout-petits permet indirectement de les protéger. D’où l’intérêt de bien informer les familles. Pediatrics 2009;123:1446-51.

La sexualité des plus de 40 ans Après avoir interrogé 750 hommes et autant de femmes, âgés de 40 à 80 ans, des médecins lillois ont constaté qu’ils continuaient à s’intéresser à la sexualité : 81 % des hommes et 65 % des femmes avaient eu une activité sexuelle au cours des douze derniers mois. Bien que certains d’entre eux aient des problèmes dans ce domaine (par exemple, 15 % des hommes ont une dysfonction érectile, 18 % des femmes n’éprouvent pas de plaisir), peu consultent un médecin pour ce motif. Les auteurs de l’enquête soulignent que ce phénomène s’explique en grande partie par le fait que les personnes concernées estiment qu’il ne s’agit pas d’un problème sérieux.

Chiffre clé 7tels322 et 8 488 euros : sont les coûts respectifs du traitement, par patient, de l’hypertension oculaire (augmentation de la pression du liquide que contient l’œil) et du glaucome (source : J Med Econ 2009:12:9-16).

Int J Urol, mai 2009.

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en bref Les staphylocoques résistants au zoo Le staphylocoque doré résistant à un antibiotique, la méticilline, est une cause majeure d’infections de la peau et des tissus mous aux États-Unis. Des infections dues à ce type de bactéries ont été décrites chez différents animaux domestiques et de la ferme, qui peuvent les transmettre aux personnes avec qui ils sont en contact, comme les vétérinaires. Le centre de contrôle et de prévention des maladies américain rapporte le premier cas d’infection cutanée à staphylocoque résistant chez un éléphant vivant au zoo de San Diego, en Californie. Après enquête, il est confirmé que plusieurs de ses soignants ont été contaminés. Ce risque doit être connu et combattu par des mesures de prévention adaptées. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2009;58:194-8.

ACTUALITES

Une IST peu médiatisée Quand on parle d’infections sexuellement transmissibles (IST), on pense surtout au sida, aux infections à gonocoques, à la syphilis… Peu connues du grand public sont les infections dues à un germe appelé Chlamydia trachomatis. Une étude sur de jeunes femmes norvégiennes de 16 à 24 ans, ayant un ou plusieurs partenaires sexuels et suivies pendant quatre ans, montre que la fréquence annuelle de ces IST n’est pas négligeable. Les auteurs de l’étude recommandent une recherche annuelle du Chlamydia chez ces jeunes femmes. Sex Transm Dis 2009;36:273-9.

Chiffre clé 1transmis 541par lescas moustiques de dengue – une maladie due à un virus – ont été recensés en Nouvelle-Calédonie en février dernier (source : Institut de veille sanitaire).

Animaux exotiques : attention, danger !

Le rotavirus en pédiatrie Chez les enfants de moins de 5 ans vivant en Europe, le rotavirus est la principale cause de gastro-entérite aiguë nécessitant une hospitalisation. La majorité de ces infections contractées en ville se voit avant l’âge de 2 ans et touche surtout les bébés de moins de 6 mois. Les médecins qui l’affirment ont même observé des cas chez des enfants âgés de moins de 2 mois. La vaccination contre le rotavirus devrait permettre de faire reculer ce problème de santé publique. Pediatrics 2009;123:e393-400.

Les animaux exotiques, dont certains venimeux, ont de plus en plus de succès dans les pays européens. Cet engouement n’est pas sans risque. Dans une enquête franco-allemande réalisée auprès de quatre centres antipoisons européens, sur les 404 morsures et piqûres venimeuses répertoriées entre 1996 et 2006, 29, soit 7,1 %, étaient sévères. Heureusement, aucune n’a entraîné de décès. Plus d’un tiers (39 %) étaient le fait de serpents (serpents à sonnette, des mambas, des cobras…). Les serpents étaient responsables de tous les cas d’envenimation sévères. Trente pour cent des accidents ont été causés par des animaux aquatiques (poissons venimeux, raies…) et 27 % par des arthropodes (tarentules, scorpions). Clin Toxicol (Phila) 2009;47:39-43.

Attention à la dénutrition chez les seniors « Les personnes âgées ne mangent pas toujours suffisamment pour couvrir leurs besoins », souligne l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA). Cette mauvaise alimentation a des conséquences non négligeables sur la santé. Responsable d’une perte musculaire, elle augmente le risque de chutes, ainsi que la vulnérabilité aux infections, aggrave les maladies chroniques… Près de 400 000 personnes de plus de 65 ans vivant à leur domicile et de 20 à 30 % des personnes âgées dépendantes à domicile ou résidant en institution seraient concernées en France. http://www.afssa.fr DR CATHERINE FABER

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Existe également en boîte de 20 comprimés.

Troubles de la circulation veineuse

Jambes lourdes - Douleurs

Ceci est un médicament. Lire attentivement la notice. Le principe actif, les oligomères procyanidoliques, est extrait de pépins de raisins. Demandez conseil à votre pharmacien. Si les symptômes persistent, consultez votre médecin. Visa GP 0651G08V310.

Disponible exclusivement en pharmacie.

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Libérons-nous des jambes lourdes.


SANTE

Les flavonoïdes au secours « naturellement » de vos veines PAR DIDIER RODDE

L’insuffisance veineuse chronique rassemble toutes les manifestations en rapport avec un mauvais fonctionnement du système veineux touchant les veines superficielles et/ou les veines profondes.

Une évolution progressive Il s’agit d’une maladie foncièrement évolutive, dans laquelle plusieurs facteurs prédisposants ou aggravants jouent un rôle important, comme l’hérédité, l’obésité, le manque d’activité physique (sédentarité), la constipation chronique, les expositions prolongées au soleil, le chauffage par le sol (dans le cas de procédés anciens), la position debout de longue durée (notamment professionnelle), la contraception orale et les perturbations hormonales marquant la vie d’une femme (puberté, grossesse, ménopause). Les premiers signes surviennent progressivement et insidieusement. La gêne fonctionnelle est représentée par des lourdeurs, des pesanteurs ou encore des gonflements siégeant surtout au niveau des jambes et des mollets. Plus forts en fin de journée, les symptômes surviennent le plus souvent durant les menstruations, la saison chaude et lors d’une position debout prolongée. S’ensuivent des

L’insuffisance veineuse chronique est la plus fréquente des maladies chroniques, avec environ 20 millions de personnes, hommes et femmes atteintes en France ; elle est néanmoins encore trop souvent négligée. Heureusement, certains symptômes parmi les plus gênants peuvent être efficacement soulagés par des substances naturelles présentes dans certains végétaux.

douleurs sur un trajet veineux (phlébalgies), sous forme d’élancements, de crampes, de prurit au niveau du tiers inférieur de la jambe, des « impatiences » aussi (sensations d’engourdissement survenant lors d’une position immobile qui obligent le patient à se lever et à marcher). On peut également constater une « claudication veineuse » correspondant à une lourdeur musculaire apparaissant lors de la marche, mais sans crampes (à l’inverse de la claudication artérielle) et des œdèmes, modérés et intermittents, pouvant représenter une gêne dans la chaussure, observés en fin de journée et ayant disparu le matin.

Attention aux complications Les complications surviennent souvent après de nombreuses années d’évolution, mais elles peuvent aussi frapper rapidement chez les personnes particulièrement prédisposées ou exposées par leur mode de vie. Les complications aiguës sont de plusieurs types. La rupture externe d’un paquet variqueux peut être consécutive à un traumatisme ou à un effort musculaire, aboutissant à la formation d’un hématome très douloureux. La thrombose, la fameuse « phlébite » superficielle ou profonde, représente une complication potentiellement grave, surtout si elle est profonde. Rappelons que les varices sont des anomalies anatomiques caractérisées par une dilatation permanente pathologique d’une veine superficielle. Parmi les complications chroniques figurent la dermite ocre (au début simple piqueté ocre apparaissant au niveau de la cheville, puis s’étendant pour former des plaques brunâtres foncées), l’eczéma variqueux et les ulcères veineux. Des produits efficaces et bien tolérés Si le traitement radical de l’insuffisance veineuse reste à découvrir, nous ne sommes pas dépourvus de >>>

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SANTE

> moyens. À côté de la contention, qui demeure essentielle, de la sclérose des varices, des cures thermales et des techniques chirurgicales, les veinotoniques, parfois appelés phlébotropes, que l’on tend à dénommer maintenant plutôt « veinoactifs », tiennent une place non négligeable depuis très longtemps, ainsi que l’ont montré de nombreux travaux scientifiques. En effet, ces produits sont efficaces sur l’œdème, diminuent la sensation de « jambes lourdes », ainsi que les douleurs liées à l’insuffisance veineuse. Ces symptômes sont qualifiés de fonctionnels. On distingue deux grandes catégories de veinoactifs, c’est-à-dire les extraits de plantes ou flavonoïdes et les molécules de synthèse, que nous n’envisagerons pas ici. À ces substances peuvent être utilement associées des molécules antioxydantes qui augmentent la résistance capillaire comme les vitamines E et C. La grande famille des flavonoïdes Les flavonoïdes, qui sont très largement répandus dans tout le règne végétal, comme dans les tomates, les agrumes, les oléacées (cyprès, frêne…) et les conifères (ginkgo biloba…), sont des pigments protecteurs à l’origine de la coloration de nombreux végétaux, variant du jaune au violet, en passant par le rouge. Ce sont eux qui sont responsables, par exemple, de la couleur rouge des pommes et du vin. Ils sont naturellement présents en grande quantité dans les fruits, les légumes, les céréales, le thé et le vin. On en connaît plus de 5 000 variétés regroupées en plusieurs catégories, qui dérivent toutes d’une même structure chimique de base : • les flavonols, dont le plus important est la quercétine : oignons, brocolis, pommes, persils, céleri, myrtilles, vins, thés verts, tomates... • les isoflavones : soja, trèfle rouge, orge, riz brun, graine de lin ;

Telle mère, telle fille ? Il existe clairement une prédisposition familiale, car on connaît des familles de variqueux marquées par l’apparition de varices aux mêmes endroits. Les chiffres parlent aussi d’eux-mêmes : • parents indemnes : 20 % d’enfants variqueux ; • 1 parent variqueux : 25 % des garçons variqueux, 62 % des filles variqueuses ; • 2 parents variqueux : 90 % des enfants variqueux.

• les flavonones : citron et agrumes en général ; • les flavanols, qui comprennent les catéchines : thés, abricots, vin rouge, chocolat, pommes … • les proanthocyanidines : pommes, poires, raisins ; • et les anthocyanines : fruits rouges, raisins, thés. Rappelons que les tanins sont des polymères de flavonoïdes, formés par

oxydation enzymatique naturelle, par cuisson ou par des procédés technologiques. Les effets sur la santé des flavonoïdes font l’objet d’un intérêt particulièrement soutenu depuis la découverte du « French Paradox » (expression forgée pour résumer l’apparente contradiction semblant exister entre les pratiques alimentaires des Français et leur santé*).

Un peu d’histoire Les veinotoniques ont une très longue histoire, car la vigne rouge et le marron d’Inde étaient déjà connus dans l’Antiquité pour leurs vertus décongestives. Le dépuratif Richelet (tanins, gentiane, magnésium) est mis sur le marché en 1905. En 1930 apparaissent les premières publicités faisant référence à des « stimulants circulatoires ». Le succès sera immédiat en raison de la fréquence des « lourdeurs de jambes » déjà à cette époque. La célèbre Jouvence de l’abbé Soury, à base de muguet et d’hamamélis, fait son apparition en 1934. En 1936 sont découverts dans les agrumes l’acide ascorbique (vitamine C) et en 1937 un autre facteur impliqué dans la résistance capillaire et dénommé vitamine P (P pour vitamine de perméabilité). L’Intrait de marron d’Inde est commercialisé en 1940 et l’opoveinogène en 1945. Le terme « phlébotonique » apparaît à la fin des années 1950. >>>

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Quelques chiffres • Le réseau veineux superficiel des membres inférieurs draine 10 % du retour veineux. • Les veines sont de 100 à 200 fois plus distensibles que les artères. • 1 Français sur 3 (20 millions de personnes) souffrirait d’une maladie veineuse chronique : – 35 % des sujets actifs ; – 50 % des retraités. • Les femmes représentent 80 % des patients. • Fréquence en fonction du sexe et de l’âge : – femmes jeunes : 20 % ; – femmes de 65 à 69 ans : de 40 à 50 % ; – hommes de 35 à 39 ans : 8 % ; – hommes de 65 à 69 ans : 28 %. • 1 sujet actif sur 3 est variqueux. • 60 % des femmes ayant eu 3 grossesses ont des varices, 75 % à partir de 5 grossesses.

Une insuffisance veineuse peut avoir des conséquences sévères

La consommation de certains aliments, à commencer par le vin rouge, renfermant notamment des flavonoïdes et des polyphénols, aurait un effet bénéfique. En effet, ces produits posséderaient une activité cardioprotectrice en inactivant les radicaux libres de l’oxygène impliqués dans des processus oxyda-

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tifs pouvant être très négatifs : oxydation des lipides des membranes cellulaires et du mauvais cholestérol, majoration des phénomènes inflammatoires… Les plus connus des flavonoïdes sont les citroflavonoïdes présents dans les écorces d’agrumes, comme les oranges, les citrons et les pample-

mousses. La peau de l’orange renferme de minuscules vésicules, baignant dans un tissu de soutien dénommé « flavedo », qui doit sa couleur jaune orangée à des flavanones. C’est d’ailleurs précisément cette couche externe de l’écorce d’orange qui a permis de forger le nom de « flavonoïdes ».

Des effets variés De nombreux travaux expérimentaux leur ont été consacrés et nous savons maintenant beaucoup de choses sur ces précieux médicaments naturels. Un grand scientifique hongrois, Albert Szent-Györgyi, obtint d’ailleurs le prix Nobel de médecine en 1937 pour ses recherches consacrées à la vitamine C et aux flavonoïdes. Les flavonoïdes diminuent l’œdème en réduisant la perméabilité capillaire (ce qui revient à renforcer la résistance capillaire), stimulent la circulation lymphatique, aident à lutter contre la distensibilité anormale des veines, réduisent la viscosité sanguine et exercent des propriétés anti-inflammatoires, en diminuant la libération de médiateurs de l’inflammation. L’effet de renforcement de la paroi des petits vaisseaux capillaires est potentialisé par la vitamine C. En outre, et peut-être surtout, ils neutralisent les radicaux libres, de redoutables ennemis intérieurs, tenus pour responsables d’un grand nombre de processus dégénératifs, accélérant le vieillissement de nos tissus. Ils bloquent l’activité d’enzymes néfastes et ont un effet favorable sur la coagulation sanguine. La coumarine, tout particulièrement, présente en abondance dans le mélilot, améliore le drainage des liquides extravasculaires vers les vaisseaux lymphatiques qui en assurent l’élimination. L’aescine du marron d’Inde maintient l’intégrité des capillaires, régule la synthèse du collagène (la protéine la plus importante de l’organisme) et augmente le tonus veineux. Le ginkgo biloba, très utilisé comme


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veinotonique, renferme à la fois des flavonoïdes et aussi d’autres substances ayant des effets positifs sur la coagulation et les réactions inflammatoires.

Intervenir tôt… et longtemps Les veinotoniques peuvent probablement être utilisés avec profit à tous les stades de l’insuffisance veineuse, mais ils auront d’autant plus de chances d’apporter un réel bénéfice qu’ils auront été employés tôt, dès les premiers symptômes, c’est-à-dire pour soulager les sensations de jambes lourdes et améliorer les œdèmes. Leur efficacité est aussi parfaitement reconnue, à fortes doses durant quelques jours, dans les crises d’hémorroïdes et les signes de fragilité capillaire. La rupture de ces petits vaisseaux superficiels très fins entraîne des microhémorragies (que les médecins dénomment pétéchies) au sein de la peau ou de la conjonctive (blanc de l’œil), sans gravité, mais volontiers inesthétiques. Leur absence d’effets secondaires est aussi à mettre à leur actif. On peut recourir soit à un extrait de plante, soit à un principe actif concentré et purifié, comme la diosmine, la troxérutine, le rutoside... Ils peuvent être administrés par voie buccale ou

Principaux veinotoniques naturels • • • • • • • • •

Raisin. Fragon. Vigne rouge. Hamamélis. Ginkgo. Marron d’Inde. Mélilot. Myrtille. Cassis.

Ne pas oublier les mesures générales La prise en charge d’un patient atteint d’insuffisance veineuse chronique doit être globale et intégrer de multiples approches, sans oublier les mesures « hygiéno-diététiques » : • bon équilibre alimentaire ; • des apports suffisants en vitamine E ; • lutte contre l’obésité et la constipation ; • éviter les ambiances chaudes (soleil, bains chauds prolongés, saunas…) ; • limiter les temps de station debout immobile ; • surélever les jambes par des cales sous le lit ; • pratique régulière d’un sport (marche, vélo, natation, gymnastique…).

locale, le plus souvent alors en crème ou en gel ; ces deux voies d’administration peuvent parfaitement être associées pour plus d’efficacité quand les symptômes sont particulièrement marqués. Plusieurs plantes ou molécules actives différentes peuvent être prises simultanément. Afin d’en tirer le meilleur parti, on peut conseiller d’augmenter la consommation de fruits et de légumes crus. Et dès les premiers signes d’insuffisance veineuse, de faire des cures régulières, sous forme de médicaments ou de compléments alimentaires, de deux mois, par exemple, notamment durant les périodes chaudes de l’année et, à chaque fois que les symptômes redeviennent gênants. Bien entendu, il est conseillé

de consulter un médecin, si les symptômes persistent ou s’aggravent. Pour en savoir plus : Société française de phlébologie Tél. 01.45.33.02.71 Site : www.sf-phlebologie.org InfoVeines Site : www.infoveines.org * Il ne s'agit pas en fait du régime alimentaire de toute la population française, mais uniquement de celle du sud-ouest. Dans cette partie de la France, en effet, l'alimentation est globalement assez riche en matières grasses (comme le foie gras) et en vins, alors que la santé globale est assez bonne, que le taux d'infarctus est de seulement 80/100 000 par an, soit quatre fois moins qu'aux États-Unis et que l’espérance de vie est de dix ans plus élevée que dans le nord-est de la France.

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MEDICAMENT

L’hypertension artérielle PAR DIDIER RODDE

L’hypertension artérielle est une maladie très fréquente et ses complications sont graves. De nombreux hypertendus ne sont pas dépistés et parmi les personnes dont l’hypertension est connue, beaucoup ne sont pas correctement traitées. Dans la plupart des cas, elle est découverte lors d’un dépistage systématique. Un signe évocateur est représenté par une légère difficulté à respirer lors d’une activité physique (dyspnée à l’effort).

• Les types de molécules Six grandes catégories d’antihypertenseurs, caractérisées par des mécanismes d’action différents, sont actuellement disponibles en France : les diurétiques, les bêtabloquants, les inhibiteurs calciques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine 2 et les inhibiteurs de la rénine.

• Les effets En raison de l’existence de grandes variabilités d’un patient à l’autre, il est impossible de prévoir l’efficacité des médicaments avant de les avoir essayer. Dans tous les cas, ils ne doivent pas être jugés avant un temps suffisant. La dose est un paramètre très important. Un grand principe : on ne change pas un traitement qui donne de bons résultats. Seul l’échec, soit initial, soit après une phase d’efficacité, conduit à tester un autre produit.

• Les indications L’objectif de la prise en charge de l’hypertension artérielle est de diminuer les chiffres de la pression artérielle pour les ramener tout au long de la journée, en règle générale au-dessous de 140/90 mm de mercure – ou mmHg – (chiffres mesurés au cabinet du médecin, correspondant à 135/85 en automesure), encore moins chez les diabétiques (130/80), et ainsi de diminuer le risque de complications, dont les plus redoutables sont représentées par la mort subite, les accidents vasculaires cérébraux et l’insuffisance cardiaque.

• Les précautions d’emploi et les contre-indications Le choix du ou des médicaments par le médecin dépend de l’âge du patient, des chiffres initiaux de la pression artérielle, des autres maladies éventuellement présentes (notamment cardiaques ou rénales), d’éventuels autres traitements, ainsi que des effets indésirables et contreindications propres à chaque médicament. Utilisés de manière optimale, les antihypertenseurs sont des médicaments bien tolérés. Chez certaines personnes, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion peuvent causer une toux chronique. Si celle-ci est gênante, parlez-en à votre médecin qui, probablement, changera de produit. Des vertiges ou une sensation d’étourdissement peuvent être les signes d’une baisse trop importante de la pression artérielle.

• Comment les prendre ? En général, le médecin prescrit d’abord un seul médicament (monothérapie) à dose progressivement croissante, en faisant des contrôles rapprochés de la pression artérielle pour ajuster le traitement. Si la pression artérielle est initialement très élevée, le médecin peut prescrire d’emblée une association de médicaments, très souvent alors une bithérapie. Si les résultats sont insuffisants, le médecin peut être conduit à changer de médicaments, parfois plusieurs fois, et/ou à en combiner plusieurs. Une fois institué, il est probable qu’un traitement antihypertenseur devra être poursuivi à vie. Il ne faut jamais interrompre un traitement contre l’hypertension de sa propre initiative car cela peut conduire à une brutale remontée de la pression artérielle, parfois au-delà des chiffres initiaux, ce qui fait courir le risque de graves accidents cardio-vasculaires.

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PUBLI-COMMUNIQUÉ

REFLEXE HIVER

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À quoi bon subir ?


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Les médecines douces : se soigner autrement ? PAR LYDIA BOUCHER

On comprend bien que la grande diversité de ces techniques conduit à une revendication très disparate d’effets : du simple confort, au traitement, en passant par la prévention. Les médecines douces complètent la médecine allopathique car elles ne s’intéressent pas seulement à la maladie, mais aussi au « terrain », c'est-àdire à l’individu dans son ensemble et dans son environnement. Les opposer serait une erreur. Entre les partisans des médecins naturelles en toutes circonstances et ceux qui considèrent que seule la médecine allopathique apporte des réponses efficaces, il peut y avoir une voie médiane qui, sans rejeter l’une ou l’autre, tente au contraire de les associer chaque fois que cela peut procurer un bénéfice pour la santé. Encore faut-il qu’une démarche rationnelle apporte la preuve scientifique de l’intérêt des médecines douces ou, au moins, de leur association à la médecine traditionnelle.

Alors, efficaces ? Du côté de l’allopathie, les preuves d’efficacité ne manquent pas. Cette efficacité peut se mesurer à l’échelle de l’humanité par les formidables progrès enregistrés par la médecine après la découverte de classes majeures de médicaments (par

Il existe de nombreuses médecines douces parmi lesquelles cinq principales : homéopathie, acupuncture, phytothérapie, aromathérapie, oligothérapie ou ostéopathie. S’y ajoutent la nutrithérapie et la thalassothérapie. On pourrait aussi classer sous cette appellation la nutrition, tant la façon de nous alimenter peut influer sur notre santé. exemple celle des antibiotiques) : allongement de la durée de vie, recul de la morbidité, amélioration dans le temps des performances physiques et intellectuelles. Néanmoins, ces progrès s’accompagnent parfois d’inconvénients plus ou moins sévères, pudiquement désignés sous l’expression « effets indésirables ». La décision de recourir à une thérapeutique, médicamenteuse ou non, est toujours le résultat de l’appréciation du rapport bénéfices/risques, les premiers devant évidemment largement l’emporter sur les seconds. C’est de l’existence même de ces effets secondaires que les médecines douces tirent sinon leur légitimité du moins leur succès. L’histoire de la santé est émaillée

d’accidents thérapeutiques. Il est important de prendre un remède pour traiter une affection et de subir par ailleurs des désordres plus ou moins graves déclenchés par le traitement qui était censé guérir. C’est intellectuellement inacceptable même si, rationnellement, on comprend qu’il faille parfois prendre des risques si l’on veut se soigner. C’est que, dans une société en permanence en quête de sécurité, on s’accorde mal à assumer des risques, plus enclins que l’on est à se réfugier derrière le « principe de précaution ». Bien des observateurs s’accordent à dire que si ce principe avait régi le comportement des médecins et chercheurs au cours des décennies précédentes, sans doute jamais Pasteur n’aurait-il expérimenté son remède contre la rage et l’Humanité serait, elle, privée aujourd’hui d’un vaccin essentiel. Tout est question d’équilibre. On en revient au rapport évoqué ci-dessus, « bénéfices/risques ». L’état d’esprit général qui prévaut actuellement est donc favorable aux solutions qualifiées de « douces » car, a priori, dépourvues d’effets nocifs. Mais il ne suffit pas de ne pas induire d’effet « indésirable », encore faut-il que ces médecines douces >>> aient un effet. Qu’en est-il ?

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Les médecines douces : se soigner autrement ?

> Les réponses sont très variables selon la thérapeutique Concernant la phytothérapie par exemple, pour de très nombreuses substances, il existe des preuves d’efficacité. Au fil du temps, les scientifiques ont même percé à jour beaucoup des mécanismes d’action. Bien plus, il y a une réelle filiation entre la phytothérapie et l’allopathie qui a très souvent reproduit les principes actifs créés par la nature. En les concentrant, en les modifiant, pour améliorer leur efficacité ou… en atténuer la toxicité. Car c’est bien là le paradoxe. La phytothérapie, pour « naturelle » qu’elle soit, n’en est pas moins, parfois, extrêmement toxique et l’ignorer serait faire preuve d’une naïveté bien dangereuse. La digitaline est un des nombreux exemples de poisons que Dame nature est ainsi capable de produire. Les mêmes remarques peuvent être formulées pour l’aromathérapie, dont souvent, à cause de la concentration des actifs, le risque toxicologique est encore plus élevé. Ainsi, il ne faut pas oublier que l’allopathie a souvent contribué à dompter une nature un peu trop brute pour nos fragiles organismes. Pour l’homéopathie, les polémiques quant à son efficacité durent depuis longtemps et n’ont toujours pas permis d’aboutir à une conclusion définitive. Preuve que le sujet est plus complexe qu’il n’y paraît. Au strict plan scientifique, aucune explication rationnelle n’a pu être apportée et

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Quelques plantes utilisées en phytothérapie • Ananas : la tige de l’ananas contient une enzyme, la bromélaïne qui a des propriétés anti-inflammatoires. L’extrait d’ananas aide à résorber les œdèmes localisés lors de diverses inflammations (entorses) et diminue la cellulite. • Bardane : la racine de bardane contient des substances antibactériennes qui la font utiliser pour les problèmes de peau grasse et l’acné. • Canneberge (ou cranberry) : la baie rouge de ce fruit est dotée de propriétés qui empêchent les bactéries de rester dans les voies urinaires et qui limitent les récidives d’infections urinaires. • Fenouil : plante aromatique dont les fruits sont utilisés pour limiter les fermentations intestinales, calmer les spasmes et les douleurs abdominales. Ginkgo, huile d’onagre, plantain… thym et valériane. La liste est longue. Un Précis de phytothérapie des Editions Alpen peut être consulté sur http://www.europhyto-institut.asso.fr

aucun mode d’action reproductible n’a pu être mis en évidence. Les rationalistes les plus radicaux tranchent donc sans état d’âme pour une inefficacité de la méthode. Aussitôt, les défenseurs montent au créneau, et font valoir, nombreux cas concrets à l’appui, des résultats obtenus dans telle ou telle situation. On évoque même, pour soutenir la démonstration, les animaux traités par homéopathie à la satisfaction sinon des intéressés, du moins de leurs propriétaires !

ENCORE MAL CONNU, LE ROLE DU MENTAL SUR LA SANTE Si les exemples et contre-exemples d’efficacité se contredisent, c’est qu’en réalité la nature humaine est bien complexe et que, notamment, beaucoup des mécanismes psychiques restent méconnus alors même qu’ils influent sur la santé, le confort, le bien-être. L’actualité judicaire de ces der-

nières semaines a ainsi mis un coup de projecteur sur le rôle du psychisme dans les mécanismes physiologiques lors, par exemple, d’un déni de grossesse, trouble psychiatrique dûment répertorié. La connaissance du rôle du mental sur la santé en est encore à ses débuts. C’est pourquoi se priver des améliorations, même limitées ou transitoires, que pourraient procurer ces méthodes de soin, serait sans doute dommage. Encore faut-il que ces alternatives apportent un mieux perceptible et mesurable et soient bien entendu dépourvues de tout danger. L’ostéopathie, par exemple, qui peut apporter un indéniable soulagement, peut se révéler aussi catastrophique. C’est une technique qui requiert compétence et expérience et dont il faut user, comme tout traitement efficace, avec discernement. Est-ce donc si judicieux de la classer dans les « médecines douces » alors que, finalement, elle requiert autant de précautions d’usage que bien d’autres traitements « classiques » ?


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Focus L’aromathérapie Elle utilise les huiles essentielles naturelles contenues dans les plantes. Elles sont souvent parfumées. C’est d’ailleurs un parfumeur, René Gatefossé, qui dans les années 1920, a créé le titre et donné ses premières bases à cette discipline. Il avait en effet découvert accidentellement que l’essence de lavande peut accélérer la guérison d’une brûlure en minimisant en outre la cicatrice. Par la publication de ses travaux, il suscita l’intérêt et relança, des siècles plus tard, une méthode utilisée déjà à l’époque des Pharaons. Comment agit l’aromathérapie ? Lorsque l’on frictionne la peau avec une huile de massage contenant des huiles essentielles, celles-ci sont rapidement absorbées dans le tissu cellulaire et le sang pour être ensuite transportées à travers tout le corps. Elles peuvent alors interagir directement avec les organes. Certaines huiles essentielles, comme celle de camomille ou de lavande, ont le pouvoir de calmer le système nerveux ; d’autres, comme celle de romarin ou de poivre noir, stimulent la circulation, tandis que d’autres encore, comme l’huile essentielle de fenouil ou de genièvre, ont un effet purifiant ou « désintoxiquant » sur le sang. Par l’intermédiaire de leurs parfums, les huiles essentielles agissent sur l’état mental et l’émotivité. Notre sens olfactif est étroitement lié à nos sensations et à nos souvenirs : deux

Les huiles essentielles, des propriétés connues depuis des millénaires

voies nerveuses olfactives pénètrent directement dans le système limbique du cerveau. Ce qui explique qu’une odeur puisse avoir un effet puissant et immédiat. L’aromathérapie peut donc agir à des niveaux différents où le physique et l’émotionnel entrent en jeu en même temps. En diffusion atmosphérique, les huiles essentielles peuvent rendre de grands services à la maison pour détendre, désinfecter, purifier l’atmosphère en cas d’épidémie de rhume ou de grippe. Elles peuvent être antibiotiques, antiseptiques, bactéricides et antiputrides. Elles ne sont pas, en général, conseillées aux femmes enceintes et aux tout jeunes enfants. Pour une utilisation optimale, à titre thérapeutique, elles doivent être de préférence prescrites par un médecin aromathérapeute. Dans tous les cas, le conseil du pharmacien est indispensable.

Médecine chinoise et acupuncture L’énergie (le chi) est à la base de

l’approche médicale chinoise. Selon ce principe, la maladie résulte de blocages ou de déséquilibres énergétiques. Tout l’art médical consiste à rétablir l’harmonie au sein de ces flux d’énergie. Cette médecine dispose de trois grandes disciplines : la phytothérapie, l’acupuncture et les thérapies manuelles. À ces trois techniques fondamentales viennent s’ajouter la diététique et les gymnastiques énergétiques fondées sur la circulation harmonieuse du chi : tai-chi, qi gong. Les médecins chinois se spécialisent dans une des cinq branches citées. L’acupuncture longtemps décriée en Occident a fini par s’imposer comme médecine à part entière, souvent en thérapie d’accompagnement de l’allopathie ou de l’homéopathie. Véritable chirurgie de l’énergie, l’acupuncture permet de rétablir l’équilibre de l’organisme. Les textes médicaux chinois disent que le corps humain est parcouru par 12 lignes énergétiques nommées méridiens, chaque méridien correspondant à un organe. Par l’intermé- >>>

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Les médecines douces : se soigner autrement ?

> diaire de points situés sur le trajet, on peut directement agir sur les organes (estomac, rate, intestin…). Les aiguilles plantées sur des points précis stimulent ou inhibent les fonctionnements selon les besoins. L’acupuncture s’est imposée aussi dans le domaine de l’anesthésie, dans certains hôpitaux français dans le cas de patients à risques. L’homéopathie, médecine douce par excellence Elle vise à faire réagir l’individu luimême en stimulant ses défenses. À la différence de la médecine allopathique qui utilise le médicament pour juguler la maladie, l’homéopathie s’efforce d’abord de trouver la cause de l’affection et de rétablir l’équilibre rompu. L’allopathie soigne la maladie ; alors que l’homéopathie soigne le malade. La philosophie homéopathique : l’infiniment petit devient infiniment puissant L’ipéca (racine du Radix brasiliensis, d’où l’on extrait l’émétine) à l’état naturel fait vomir. Dilué et dynamisé, il devient un des médicaments homéopathiques des nausées et des vomissements. Coffea (le café) empêche la plupart d’entre nous de dormir. À dose homéopathique, il prévient l’insomnie. Ces exemples illustrent la loi des similitudes de Hahnemann : « Toute substance capable de provoquer des troubles dans un organisme sain est capable de guérir les mêmes troubles chez un individu malade. »

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La cuisson industrielle détruit une partie des nutriments du pain blanc

La préparation du médicament homéopathique est donc cruciale. Elle transforme, par le biais des dilutions infinitésimales et des dynamisations successives, une substance susceptible de provoquer certains symptômes en un médicament qui les fait disparaître. En se miniaturisant, le pathogène devient thérapeutique.

Nutrition et nutrithérapie La façon de se nourrir a une influence sur notre santé. Plus de 250 études montrent une relation entre la consommation de fruits et de légumes et la protection contre le cancer, les maladies cardiovasculaires et la mortalité en général. Les conséquences d’une alimentation riche en lipides (graisses) sur la paroi des artères sont bien connues. Bref, la relation aliments-santé est en jeu dans beaucoup de maladies. Les nouvelles habitudes alimentaires conduisent à des déséquilibres : trop d’acides gras saturés, à trop de sel ou de sucre. Pas assez de vitamines

du fait de cuissons longues et des procédés de conservation. Les préparations industrielles, tel le raffinage, retirent une grande partie des nutriments utiles de l’aliment : riz blanc, pain blanc, farine blanche. L’absence de fibres, par exemple, peut-être source d’atrophie de la muqueuse intestinale. Une nourriture équilibrée et adaptée au mode de vie permet de ralentir les effets du vieillissement, éviter les rhumes à répétition, retrouver la forme, augmenter les performances physiques et intellectuelles, raviver les facultés de mémorisation… • Les vitamines sont des substances qui aident le corps à assimiler protéines, glucides et graisses. Mais les vitamines ne peuvent se substituer à ces aliments. Elles ne sont pas des substances « coup de fouet » miracles. Plus de 50 % des Français ont une carence de vitamine B1 nécessaire au bon fonctionnement du système nerveux ; 90 % des Françaises manqueraient de vitamine B6, une


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Les vitamines

vitamine qui renforce l’immunité. Et le tableau s’assombrit encore si l’on boit de l’alcool ou si l’on fume : le taux d’acide ascorbique (vitamine C) chez ceux qui fument 1 paquet de cigarettes par jour est inférieur de 40 % au taux normal. La prise régulière d’un diurétique peut provoquer une carence en magnésium. • Les minéraux ne sont pas moins importants à la santé du corps. Ils doivent être apportés régulièrement par l’alimentation, car l’organisme les élimine tout aussi régulièrement (transpiration, excrétion). — Le calcium entretient la solidité des os et maintient le système nerveux en bonne santé. — Le chrome intervient dans le métabolisme du glucose. Les carences dans ce minéral sont très fréquentes et pourtant les diabétiques en auraient grandement besoin.

MINERAUX EN JUSTE QUANTITE, NI TROP, NI TROP PEU — Le cuivre combat les allergies et permet à l’organisme d’utiliser la vitamine C. — Le fer renforce la résistance aux maladies et combat l’anémie. — Le magnésium améliore l’équilibre psychique et émotionnel. Plusieurs études cliniques ont montré des liens certains entre carence en magnésium et certaines maladies : hypertension,

• Vitamine A ou rétinol : antifatigue, améliore la vision crépusculaire et favorise la cicatrisation. • Vitamine B1 ou thiamine : rôle essentiel dans le métabolisme des glucides et le fonctionnement du système nerveux. • Vitamine B2 ou riboflavine : intervient dans le métabolisme énergétique. • Vitamine B3 ou niacine ou vitamine PP (antipellagreuse) : intervient dans le métabolisme hormonal et la respiration cellulaire. • Vitamine B5 ou acide pantothénique : antichute de cheveux et favorise la cicatrisation. • Vitamine B6 ou pyridoxine : intervient dans le métabolisme des protéines. • Vitamine B8 ou vitamine H ou biotine : utilisée dans certains troubles cutanéo-muqueux. • Vitamine B9 ou acide folique : anti-anémique. • Vitamine B12 ou cobalamine : anti-anémique. • Vitamine C ou acide ascorbique : antioxydante et stimule les défenses de l'organisme. • Vitamine D ou calciférol : antirachitique • Vitamine E ou tocophérol : antioxydante, prévention des maladies cardio-vasculaires et du vieillissement cellulaire. • Vitamine K ou phytoménadione : anti-hémorragique.

troubles de la grossesse, diabète, asthme, troubles cardio-vasculaires. Le phosphore fournit de l’énergie à l’organisme et participe à la régularité du rythme cardiaque. — Le potassium favorise la vigilance en augmentant l’apport d’oxygène au cerveau et régule la tension artérielle. — Enfin, le sélénium retarde le vieillissement et s’oppose aux effets délétères des métaux lourds, du tabac, de l’alcool et des polluants. Il renforce l’immunité et améliore la santé et la beauté de la peau et des cheveux. Le zinc améliore la vie sexuelle. C’est un puissant antioxydant qui participe au fonctionnement du système immunitaire et entre dans le traitement de l’acné. Ainsi, une alimentation équilibrée est sans doute la première médecine

douce qui peut protéger et aider à rétablir la santé. • La nutrithérapie se définit comme le traitement des terrains pathologiques par les oligoéléments, les vitamines, les acides gras polyinsaturés et les acides aminés, avec comme avantage principal de se servir de substances naturellement utilisées par notre corps. L’organisme est ainsi moins perturbé dans son fonctionnement biochimique. Les micronutriments étant donnés à hautes doses en nutrithérapie, on ne parle plus de « complémentation », mais de « supplémentation » alimentaire, qui peut agir seule ou être associée à la diététique. Prenons l’exemple d’une personne souffrant d’un taux de cholestérol anormalement élevé. Si cet excès de cholestérol est dû à une mauvaise alimen- >>>

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Les médecines douces : se soigner autrement ?

> tation, la diététique pourra agir par un régime visant à diminuer les apports de graisses saturées. Mais l’excès de cholestérol peut aussi être d’origine organique, causé par un dérèglement du fonctionnement cellulaire. Corriger l’alimentation sera alors insuffisant. La nutrithérapie peut permettre une baisse du taux de cholestérol en agissant au niveau cellulaire. La nutrithérapie a fait prendre conscience du rôle fondamental des micronutriments. Elle a démontré que

La médecine douce, une aide thérapeutique à utiliser à bon escient

des carences peuvent expliquer bon nombre de maladies et que les Occidentaux, par leur mode d’alimentation et de vie, sont souvent carencés en micronutriments. La nutrithérapie, en comblant ces carences, apporte une aide simple et sans contraintes

pour le malade. Toutes les médecines douces que nous venons d’évoquer apportent de nouvelles façons d’aborder la santé et de la rétablir en cas de dysfonctionnement, mais elles ne peuvent en aucun cas se substituer totalement à la médecine allopathique qui découle de la recherche scientifique et qui, bien appliquée et en toute logique, apporte des réponses efficaces et définitives. Hahnemann : médecin allemand fondateur de l’homéopathie (1755-1843).


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La sciatique (il faudrait en fait dire sciatalgie) et la cruralgie sont des pathologies fréquentes (de 5 à 10 % des douleurs au dos), dont les symptômes sont très similaires, et très douloureux. Le nerf sciatique est formé de la réunion des deux dernières racines lombaires et le nerf crural des deux racines situées au-dessus. Le stress, la fatigue, certains types de mouvements impliquant une rotation du dos, ainsi que l’âge, en augmentent le risque de survenue. La sciatique est la conséquence d’une compression du nerf sciatique, souvent provoquée par une hernie discale (après 60 ans, l’arthrose joue un rôle). La cruralgie résulte d’une compression du nerf crural. Dans l’immense majorité des cas, leur évolution est spontanément favorable, sans intervention chirurgicale : 80 % de guérisons après deux mois et 95 % après un an. Mais elles peuvent se prolonger ou récidiver. Il ne faut jamais négliger ces pathologies qui peuvent se compliquer et se chroniciser si un traitement efficace n’est pas mis en œuvre.

À savoir

La douleur survient brutalement, fréquemment après un effort déclenchant ou un trajet en voiture. On observe une douleur lombaire, autrement dit dans le bas du dos, « en barre », localisée. La douleur irradie intensément selon un trajet précis, celui du nerf concerné. Sciatique : fesse, arrière de la cuisse et de la jambe, pied, petit ou gros orteil. Cruralgie : fesse, devant de la cuisse et de la jambe. Il ne faut pas confondre une sciatique ou une cruralgie avec un lumbago, qui correspond à une contraction musculaire aiguë et persistante des muscles situés dans le bas du dos, ce que les médecins appellent les lombes. Les causes sont très variables : arthrose, hernie discale (qui n’impose pas obligatoirement une intervention chirurgicale), tumeur, hématome chez les patients traités par un anticoagulant, infection... Le surpoids est un facteur aggravant. Un diabète prédispose à des crises de sciatique ou de cruralgie. L’examen clé est très souvent représenté par l’IRM : imagerie par résonance magnétique.

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Ce qu’il faut faire

• Ne pas confondre une sciatique-cruralgie avec un mal de dos « banal » ou lombalgie. • Consulter sans délai un médecin, soit un généraliste, soit un rhumatologue. • Si la douleur est ou devient au bout de quelques jours extrêmement intense, non calmée par le traitement et si surtout apparaissent des signes de paralysie ou des troubles urinaires (incontinence ou rétention), il s’agit d’une forme compliquée et une urgence chirurgicale absolue : il est impératif de consulter un médecin sans aucun délai. • Prendre des médicaments contre la douleur et (sur prescription médicale) des antiinflammatoires, des décontracturants musculaires (myorelexants). • Porter pendant plusieurs semaines une ceinture de maintien, voire, dans les cas les plus sévères, un corset. • Reprendre progressivement son activité ; dans la plupart des cas, un repos absolu n’est pas recommandé et est même déconseillé. • Quand la douleur a disparu, suivre des séances de rééducation pour prévenir de nouveaux épisodes. • Arrêter les sports violents. • Maigrir en cas de surpoids. • Demander une adaptation de son poste de travail ou un reclassement professionnel.

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La sclérose en plaques, qui frappe actuellement environ 80 000 personnes en France, et 3 000 de plus chaque année, est la maladie neurologique la plus fréquente du jeune adulte, hors traumatismes. Elle débute dans 70 % des cas entre 20 et 40 ans (les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes avant 40 ans), 5 % avant 16 ans et 10 % après 40 ans. Elle se traduit par un état d’inflammation du système nerveux central conduisant à la destruction des fibres neuronales à l’origine d’altérations de la conduction nerveuse et aboutissant à la formation de plaques de sclérose. Ces plaques sont visibles à l’imagerie par résonance magnétique ou IRM. Elles sont disséminées dans le cerveau et la moelle épinière, ce qui explique la grande diversité des symptômes. La cause de cette maladie demeure inconnue, mais de nombreux spécialistes pensent qu’il s’agit d’une maladie multifactorielle, résultant de l’intrication de facteurs génétiques (les formes familiales représentent de 10 à 15 % des cas) et de l’environnement. C’est aussi une maladie auto-immune.

À savoir

En dépit de progrès, il existe encore un important retard au diagnostic, dû largement au fait que les premiers symptômes sont très souvent peu évocateurs. Dans près d’un tiers des cas, la sclérose en plaques est révélée par un ou, plus rarement, plusieurs « signes moteurs », comme une gêne ressemblant à une lourdeur, à une faiblesse dans les jambes (ou dans les bras) lors d’un exercice physique soutenu ou une baisse de l’acuité visuelle, souvent accompagnée d’une douleur autour de l’œil. Mais il peut s’agir aussi de sensations de fourmillements, de picotements, de décharges électriques, d’une paralysie, d’une diminution de la sensibilité, de douleurs... La sclérose en plaques évolue typiquement par poussées, souvent imprévisibles, séparées par des intervalles de rémission plus ou moins prolongés, d’une durée moyenne de deux ans. Au début, les symptômes survenant lors des poussées régressent quasi complètement. Ensuite, les poussées laissent progressivement des séquelles, pouvant aboutir à des handicaps importants après un certain nombre d’années d’évolution. Il existe plusieurs formes de sclérose en plaques, certaines d’évolution bénigne et d’autres sévère. Au niveau individuel, l’évolution est souvent imprévisible. Après cinq ans, plus de la moitié des malades présentent des troubles urinaires et/ou des difficultés de concentration. La moitié a une gêne à la marche après huit ans, a besoin d’une canne après quinze-vingt ans et d’un fauteuil roulant après trente ans. Contact utile : Association pour la recherche sur la sclérose en plaques : www.arsep.org.

Ce qu’il faut faire

• Le diagnostic doit être posé le plus tôt possible car les traitements de fond actuels permettent de ralentir l’évolution de la maladie. • Entre 30 et 40 ans, il est conseillé de consulter sans retard un médecin si l’on constate une baisse de sa force musculaire lors d’un effort, des sensations étranges dans les muscles, des douleurs au niveau d’un œil, des troubles de l’équilibre ou des troubles urinaires. • Un suivi médical régulier est essentiel tout au long de la maladie. • Lors des poussées, il faut éviter les bains chauds et les expositions solaires.

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Le sida, ou syndrome d’immunodéficience acquise, désigne l’ensemble des symptômes provoqués par une baisse de l’immunité due à la multiplication dans l’organisme d’un groupe particulier de virus, dénommé VIH (VIH1 et VIH2, dont les structures sont très similaires) ; ceuxci détruisent spécifiquement des cellules immunitaires clés, les lymphocytes T CD4. Il s’agit de rétrovirus, d’où le nom d’antirétroviraux donné aux médicaments capables de s’opposer à leur reproduction. Sans traitement, les malades décèdent plus ou moins rapidement d’une infection ou d’un cancer. Le premier cas de sida identifié en France remonte à 1981, mais les spécialistes estiment qu’une pandémie à VIH a commencé à se développer à travers le monde au cours des années 1970 (le premier cas attesté rétrospectivement est daté de 1959 dans l’ancien Congo belge). Le nombre de personnes infectées par le VIH serait actuellement en France compris entre 130 000 et 150 000. Six mille cinq cents nouveaux patients infectés ont été diagnostiqués en 2006. Mais de 30 à 35 % des patients sont dépistés à un stade avancé, à un moment où ils ont déjà des symptômes, ou dont l’immunité est déjà très altérée.

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À savoir

On distingue trois modes de contamination : par voie sexuelle (c’est le principal), par voie sanguine (toxicomanie intraveineuse par partage de seringue...) et de la mère à l’enfant. Pendant une période prolongée, une personne infectée peut ne ressentir aucun symptôme. Actuellement, il n’y a pas de dépistage obligatoire en France, sauf lors d’un don de sang, de sperme ou d’organe. Si les traitements disponibles sont très efficaces, ils ne sont néanmoins pas capables d’éliminer totalement les virus de l’organisme, mais seulement d’en bloquer la multiplication; le traitement doit donc être poursuivi sans limite de temps. Aujourd’hui, les personnes chroniquement infectées par le VIH ont une durée de vie qui se rapproche progressivement de celle des personnes non infectées. Comme le virus a une grande capacité de mutation, un seul médicament ne suffit pas pour le maîtriser complètement et il faut en associer plusieurs, de mécanismes d’action différents ; c’est ce que l’on appelle les multithérapies, et il s’agit en général d’une trithérapie. Centres de dépistage anonymes et gratuits : Sida Info Service : www.sida-info-service.org. Tél. 0.800.840.800.

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Ce qu’il faut faire

• Se faire dépister, éventuellement régulièrement, si l’on se sait appartenir à un groupe à risque (mais tout le monde est potentiellement exposé à un risque de contamination, même très faible); en recourant éventuellement à un centre de dépistage anonyme et gratuit. • Savoir penser à une infection VIH en cas de perte de poids brutale de l’ordre de 5 à 10 % sans cause évidente, d’infections ORL récidivantes, de fièvre inexpliquée ou d’une diarrhée durant plus d’un mois, d’un muguet (mycose buccale) ou d’une tuberculose pulmonaire. • Les personnes infectées doivent absolument éviter de risquer de contaminer les autres ; ce qui implique notamment des rapports sexuels toujours protégés. • Toujours suivre strictement le traitement, sinon des résistances risquent d’apparaître. • Parler à son médecin ou à son pharmacien des éventuelles difficultés à observer le traitement prescrit, notamment en ce qui concerne les effets secondaires.

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Près de 10 millions de Français souffriraient de spasmophilie, dont 8 femmes sur 10. Contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, la spasmophilie n’est pas une maladie à part entière, mais plutôt un ensemble de symptômes évoquant un « dérèglement nerveux » diffus, liés à une hyperexcitabilité musculaire plus ou moins permanente et à des accès de spasmes, dénommées crises de spasmophilie ou parfois improprement crises de tétanie. Une carence en magnésium semble représenter un facteur important, sans être le seul. De fait, on estime que 25 % des femmes et 15 % des hommes sont carencés en magnésium, avec des apports inférieurs à deux tiers des apports quotidiens recommandés. Elle semble plus fréquente en automne, en rapport avec une recrudescence de la dépression. La spasmophilie atteint surtout les femmes actives ainsi que les adolescents.

À savoir

On distingue deux grands types de spasmophilie, qu’elle soit en rapport avec une prédisposition génétique et/ou avec une carence d’apport en certains minéraux, voire des « déséquilibres ». Lors d’une crise de spasmophilie, souvent à la suite d’une angoisse, d’une contrariété, le patient présente des signes d’agitation, des contractures au niveau des muscles (généralisées ou localisées, par exemple au niveau des paupières), ressent des palpitations, une impression d’oppression, voire d’étouffement, une boule dans la gorge ou un nœud à l’estomac, ainsi que des sensations anormales (fourmillements, engourdissements des mains ou des pieds, sifflements dans les oreilles, troubles de la vision) et surtout il respire de manière beaucoup plus rapide (pour cette raison, on parle « d’hyperventilation »). En fait, la crise pourrait être déclenchée par une hyperventilation, qui induirait un état d’hyperexcitabilité en modifiant les échanges de magnésium et de calcium au niveau des cellules, notamment musculaires. Néanmoins, cette crise, pour désagréable, voire gênante, qu’elle soit quand elle se déroule en public, ne présente aucun risque et disparaît spontanément en une dizaine de minutes.

Ce qu’il faut faire

• D’abord, ne pas paniquer, même si les symptômes sont impressionnants. • Lors d’une crise, il faut isoler le sujet, dans un endroit calme ; le cas échéant, l’aider à prendre le médicament habituellement utilisé dans ce cas. • Si le sujet respire de façon rapide et intense, un bon moyen de stopper rapidement la crise est de lui demander de respirer son propre air expiré dans un sac en plastique. • La prise d’un tranquillisant sous la langue (si le patient en dispose) calme l’anxiété. • Surveiller son alimentation. Manger varié et équilibré en privilégiant les aliments riches en magnésium : légumes verts, céréales complètes, fruits oléagineux (noix, noisettes, amandes...), légumes secs (lentilles, pois cassés, haricots blancs...), chocolat, certaines eaux minérales (Hépar, Donat, Rozana, Hydroxydase disponible en pharmacie). Une cure de magnésium, éventuellement associé à du calcium, sous forme de médicament ou de compléments alimentaires, peut être très efficace pour espacer les crises. • Pratiquer des exercices de relaxation, apprendre à gérer ses émotions et son stress. • Une psychothérapie peut être bénéfique.

le choix de référence


PREVENTION

Infection urinaire : prévenir les récidives, c’est possible ! PAR DIDIER RODDE

Normalement, les urines sont stériles, ou presque. Autrement dit, elles ne renferment ni bactéries ni virus pathogènes. Notre organisme est d’ailleurs bien armé pour s’en protéger, notamment grâce au flux urinaire et à l’acidité de l’urine qui contrarie le développement des bactéries. Cet effet est renforcé par la présence dans l’urine de certaines substances antibactériennes et par l’existence de cellules immunitaires dans la paroi même de la vessie. Mais, dans certaines circonstances, ces défenses sont inopérantes ou se trouvent débordées, certaines bactéries pénètrent à travers l’urètre et se mettent à proliférer dans la vessie ; une cystite se développe. Dans les cas les plus sévères, l’infection remonte dans les uretères jusqu’aux reins, ce qui constitue une grave complication, le fonctionnement des reins pouvant être durablement ou irréversiblement altéré.

Quand « ça brûle » La cystite touche le sexe féminin avec une très grande prédilection (surtout entre 20 et 50 ans) et tout spécialement la femme jeune. En effet, on estime que, dans les pays développés, une femme a environ 40 % de risque d’avoir au moins une cystite au cours de sa vie. Une cystite correspond à une inflam-

Rares sont les femmes qui au cours de leur vie n’auront pas enduré la désagréable expérience d’une cystite. Malheureusement, chez certaines personnes, les épisodes se succèdent, entraînant un véritable handicap. Pourtant, des solutions existent, capables de diminuer le risque de récidives de ces « gênes urinaires ». Explications.

mation des parois de la vessie (la muqueuse vésicale), qui peut même s’ulcérer et devenir hémorragique, ce qui explique que les urines puissent être alors rouges. Les symptômes sont représentés par des brûlures au moment d’uriner (c’est souvent le premier signe), une impression de gêne, de pression ou des douleurs dans le bas-ventre, de fréquents besoins d’uriner, y compris la nuit, des urines troubles dégageant une odeur désagréable. Il s’y associe parfois la présence de sang dans l’urine. La cystite aiguë est dite simple lorsqu’elle évolue depuis moins de

trois jours chez une femme entre 15 et 65 ans, sans épisode d’infection urinaire dans les trois mois précédents, et survenant en l’absence d’antécédents urologiques (par exemple, sonde à demeure, tumeur de la vessie, calculs, altération des mécanismes assurant la continence urinaire). L’infection urinaire compliquée exige un traitement plus complexe.

Coli superstar Une bactérie est à elle seule responsable d’environ 90 % des cystites aiguës simples de la femme. Il s’agit de Escherichia coli, appelée communément colibacille, d’où le nom de colibacillose longtemps donné à l’infection urinaire causée par ce germe. Elle est aussi très largement majoritaire dans les cystites récidivantes à côté des staphylocoques, Chlamydia, Enterobacter, Serratia, Klebsiella… Il est essentiel de savoir que les germes retrouvés dans les urines sont présents dans les selles : la quasi-totalité des infections urinaires basses de la femme proviennent de l’anus par l’intermédiaire de la vulve et de l’urètre. Environ 20 % des femmes seraient plus exposées que les autres à développer des cystites aiguës. Les facteurs favorisants sont repré>>> sentés par :

PREVENTION ⎢ 29


PREVENTIONPREVENTION

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Les trois types d’infections urinaires • Cystite : infection de la vessie due chez la femme, au passage de germes de la région vulvaire à la vessie en remontant l’urètre, le court conduit (4 cm), qui relie la vessie au méat urinaire ; elle s’accompagne presque toujours d’une urétrite. • Urétrite : une urétrite peut exister sans cystite ; il s’agit d’une infection sexuellement transmissible relativement fréquente chez les hommes. • Pyélonéphrite : elle correspond à l’inflammation, généralement consécutive à une infection bactérienne, d’un ou des deux reins ; il s’agit d’une pathologie potentiellement grave.

Elle intègre des mesures d’ordre général et d’autres plus spécifiques. Ces conseils s’appliquent essentiellement au sexe féminin, car la problématique masculine est très différente. Tout d’abord, il convient de respecter quelques règles simples, à condition d’y penser : boire suffisamment et notamment de l’eau (au moins 1,5 litre par jour), ne pas se retenir trop longtemps d’uriner, changer régulièrement de sous-vêtement, en évitant les fibres synthétiques (elles favorisent un environnement chaud et humide, à l’inverse du coton qui laisse passer l’air plus facilement), prendre une douche après une baignade et éviter de laisser sécher son maillot de bain sur soi, ne pas porter de pantalons trop serrés, ne pas utiliser de tampons vaginaux volumineux (risque de macération), s’essuyer toujours de l’avant vers l’arrière avec le papier hygiénique après être allée à la selle ou après avoir uriné (cela pour ne pas risquer de contaminer l’urètre avec des bactéries venant de l’anus), se laver soigneusement tous les jours les régions anales et vulvaires (sans verser pour autant dans l’excès inverse et en évitant les savons alcalins qui

La cystite, une inflammation de la vessie

• de fréquentes relations sexuelles : la cystite survenant à la suite de relations intenses et fréquentes est d’ailleurs volontiers qualifiée de « cystite de la lune de miel » ; • des troubles du transit : constipation, diarrhée, incontinence anale des personnes très âgées ; • la grossesse : pression exercée par le bébé sur le système urinaire et modification des hormones ; la progestérone induisant une baisse de la tonicité des voies urinaires ; • le diabète : présence de sucre dans l’urine ou diminution de l’efficacité du système immunitaire. Il faut rechercher systématiquement un diabète en cas d’infections récidivantes,

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notamment urinaires ; • les infections gynécologiques : par contiguïté ; • la ménopause : la diminution de l’acidité vaginale favorise la colonisation par les germes intestinaux ; • les périodes pré- et postmenstruelles ; • un obstacle à l’évacuation des urines : calculs, par exemple ; • l’absorption insuffisante de boissons ; • un alitement prolongé…

Les clés d’une prévention efficace La stratégie de prévention doit se développer dans plusieurs directions.

Les signes de l’urgence Des brûlures mictionnelles associées à un ou à plusieurs signes suivants doivent conduire à consulter un médecin sans délai : • frissons ; • fièvre ; • douleurs lombaires : évoquent une possible infection des reins ; • vomissements.


PREVENTION

ont tendance à modifier la flore saprophyte) et notamment après les rapports sexuels, uriner systématiquement après les rapports sexuels. Autres conseils : lutter contre une éventuelle constipation chronique qui favorise les fermentations intestinales et la pénétration d’agents infectieux dans le sang avec une alimentation riche en fibres ou l’emploi de laxatifs doux. Limiter la fatigue et le stress (prendre le temps de se relaxer et penser aux suppléments vitaminiques ou autres), qui peuvent augmenter la survenue d’infections en diminuant l’efficacité du système immunitaire.

LIMITER LA SURVENUE DES RECIDIVES Certains conseillent aussi d’éviter les sodas et les boissons gazeuses en général, les vins blancs, le champagne, les mets épicés et de modérer sa consommation d’agrumes. Si cela n’est pas suffisant et que les gênes urinaires se multiplient, des moyens supplémentaires peuvent être utilisés. Dans certains cas, le médecin pourra juger nécessaire de prescrire une prise d’antibiotiques durant un temps plus ou moins prolongé ; ou seulement par périodes, comme après chaque rapport sexuel, par exemple.

Une petite baie rouge Mais, nous disposons surtout d’une étonnante ressource de la nature qui nous vient du continent nord-américain, la canneberge. Ses effets préventifs sur la cystite récidivante et les gênes urinaires ont été parfaitement démontrés. Les scientifiques expliquent cet effet par la capacité des flavonoïdes qu’elle renferme (et plus spécialement des proanthocyanidines) à empêcher les bactéries en général, et plus spécialement Escherichia coli,

La canneberge, une plante qui nous vient d’Amérique du Nord

Les hommes aussi Les hommes peuvent être aussi atteints d’infection urinaire, mais la typologie des patients est alors différentes. En effet, les jeunes hommes sont très rarement touchés et ce sont les hommes de plus de 50 ans qui en payent le plus lourd tribu. À cet âge, l’infection urinaire est le plus souvent secondaire à une hypertrophie de la prostate, qui empêche la vessie de se vider complètement, plus rarement à une infection prostatique. La stase d’une partie de l’urine constitue un facteur favorisant la multiplication bactérienne.

de se fixer sur la paroi de la vessie. La canneberge (ou cranberry), employée outre-Atlantique depuis des décennies, y compris en complément de traitement, est une petite baie rouge, dont le jus a un goût amer et acidulé. Elle a reçu en 2004 une consécration officielle par les autorités françaises et s’est vue reconnaître depuis cette année-là une capacité à contribuer « à diminuer la fixation des bactéries Escherichia coli sur les parois des voies urinaires ». La canneberge peut s’utiliser, au choix, sous forme de jus de fruits pur (par exemple de 125 à 250 ml deux fois par jour), ou en extrait condi-

tionné en sachets, gélules ou comprimés. Selon la fréquence de « l’inconfort », on recommande des cures plus ou moins régulières de vingt jours à deux mois. D’autres plantes peuvent être, le cas échéant, utilement associées à la canneberge, comme la bruyère et la busserole qui sont antibactériennes, ou encore des végétaux qui augmentent le volume urinaire, comme l’asperge, la feuille de bouleau, le chiendent, la verge d’or ou encore l’ortie. Naturellement, il convient de consulter rapidement un médecin si une cystite aiguë survient malgré ces mesures de prévention.

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BEAUTE

Savoir choisir ses soins de beauté : bio ou pas bio ? PAR LYDIA BOUCHER

Des soins de plus en plus demandés Devant la demande, l’offre en soins bio s’élargit toujours davantage avec l’émergence de nouvelles marques. En outre, les consommatrices décryptent de plus en plus minutieusement les composants portés sur les étiquettes. Depuis fort longtemps, la cosmétique se réclame du naturel dans la mesure où elle a souvent utilisé les plantes et les fleurs dans ses formules. Les soins bio apportent une nouvelle dimension à ces qualités, celle de respecter l’écologie cutanée. Ils garantissent, par ailleurs, l’origine de leurs ingrédients issus exclusivement de l’agriculture biologique. Les formules sont étudiées avec soin et puisent leur efficacité dans le choix des composants. Les labels de la cosmétique bio Ecocert est un organisme certificateur spécialiste de l’agriculture biologique. Depuis l’année 2000, Ecocert a développé un cahier des charges pour la cosmétique bio. Avec les fabricants, les fournisseurs, les distributeurs et les consommateurs, deux labels ont été élaborés par Ecocert : la cos-

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à utiliser des soins « bio ». Ce véritable engouement est suscité peut-être par un souci de respect de l’environnement, mais surtout par le besoin de se rassurer sur le plan de la santé. On remarque que ce sont les mamans qui s’inquiètent le plus de la composition des produits pour bébé. métique écologique et la cosmétique biologique. La priorité est donnée aux ingrédients renouvelables, aux matières premières naturelles et à la qualité environnementale des modes de production. L’association Cosmébio, issue d’Ecocert, peut attribuer alors deux logos : cosmétique bio et cosmétique ECO. Dans les deux cas, les ingrédients de synthèse (non végétaux) sont réduits à 5 %. Le label bio est le plus exigeant : il garantit que 95 % de la composition provient de l’agriculture biologique ; ce taux est de 50 % pour le label ECO.

Le label BDIH Ce label est allemand. L’Alle magne est le premier pays en Europe à avoir labellisé des produits naturels, c'est-à-dire sans pesticides, sans engrais chimiques ni solvants. La France a démarré plus tard, mais ses référentiels qui incluent le bio sont plus exigeants. Nature et Progrès Cette association de consommateurs et de producteurs s’est jusqu’alors occupée de l’agriculture biologique. Elle s’intéresse également aux produits cosmétiques. Son label assure aux consommateurs une garantie sur la composition des produits. Nature et Progrès a mis en place un cahier des charges cosmétiques permettant à tous les laboratoires respectant ses nombreuses règles d’obtenir la mention « Nature et Progrès » et d’apposer son logo sur les produits concernés.

Les substances préoccupantes de la cosmétologie et de la parfumerie traditionnelles Aujourd’hui, plus de 100 000 substances chimiques industrielles sont en libre circulation sur le mar- >>>

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> ché européen. Leur production mondiale est passée de 1 million de tonnes en 1939 à plus de 400 millions de tonnes aujourd’hui. Une part importante de ces substances est incorporée dans les produits de consommation courante au moment de leur fabrication, pour leur conférer des propriétés fonctionnelles (résistance aux attaques bactériennes, couleur, odeur ou autres propriétés chimiques et mécaniques jugées intéressantes par le fabricant). Ainsi, les textiles, les produits d’entretien, mais aussi les cosmétiques et les parfums, contiennent en plus de leurs ingrédients majoritaires, eux-mêmes souvent issus de l’industrie chimique, de nombreux additifs de synthèse en quantités parfois infimes. Des substances chimiques sont donc présentes dans la composition des cosmétiques et des parfums que nous utilisons quotidiennement. C’est le cas des phtalates, des muscs synthétiques, des Il faut en moyenne 3 500 kilos de pétales de roses pour obtenir 1 litre d’huile essentielle de rose

Liste d’adjuvants interdits en cosmétique bio (non exhaustive) Tous produits animaux Produits issus de la pétrochimie Plantes non bio Chimie du chlore Vitamine E de synthèse Tous les parabens Colorants et parfums de synthèse Oxyde d’éthylène Dérivés de glycol Nonylphénol….

éthoxylates, d’alkylphénol entre autres noms barbares. Les parabens sont à première vue les conservateurs potentiellement dangereux les plus connus en France. Du fait de leur activité effective antibactérienne et antimycosique, ils sont utilisés comme antimicrobiens dans les aliments, les boissons, les cosmétiques et les produits pharmaceutiques.

LIMITER LA CHIMIE AU PROFIT DE LA NATURE En 2005, l’AFSSAPS a signalé dans un rapport que les parabens auraient des effets sur la fertilité chez les animaux dans certaines études réalisées avec le propyl et le butyl-paraben.

La réglementation REACH Une nouvelle réglementation chimique est en cours d’élaboration au niveau européen. C’est le projet REACH. Selon cette future réglementation, toute substance chimique dite « préoccupante » devrait recevoir une autorisation avant d’être produite ou utilisée. Cette nouvelle réglementation introduirait le principe de substitution, c'est-à-dire l’obligation de remplacer des substances « préoccupantes » dès que l’on dispose d’une alternative plus sûre. Ce principe revient à condamner une industrie qui expose l’environnement et les consommateurs à des risques qu’elle pourrait éliminer en utilisant des produits plus sains et >>> écologiques*.

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> Les tests sur animaux : Les tests sur animaux ont été la règle en cosmétique durant des décennies. Ils sont désormais totalement interdits. Efficacité des produits cosmétiques bio L’abandon des adjuvants ou actifs de synthèse fait-il perdre aux cosmétiques une partie de leur efficacité ? Autrement dit, un soin bio est-il moins performant qu’un produit de soin traditionnel ? Mais comment apprécier l’efficacité et pour quel type de produit ? Un achat de cosmétiques sur deux concerne la lutte contre le vieillissement cutané. Avant d’en mesurer l’efficacité, commençons par rappeler les mécanismes du vieillissement qui entrent en jeu : • le relâchement des fibres musculaires et élastiques ; • le déplacement du tissu graisseux vers la partie basse du visage (bajoues) ; • le vieillissement du derme et de l’épiderme. Ce troisième point peut être limité en prenant les précautions suivantes : – modérer les expositions solaires ; – s’abstenir de fumer ; – limiter sa consommation d’alcool ; – veiller à bien et suffisamment dormir ; – respecter une alimentation équilibrée. Certaines de ces mesures qui demandent de modifier nos habitudes de vie sont souvent contraignantes. Ainsi, tous les espoirs se reportent dans l’utilisation de crèmes ou autres soins anti-âge et plus tard dans la dermochirurgie. L’efficacité des crèmes anti-âge n’est pas certaine Il est classique de dire qu’il convient de les utiliser à partir de 30 ans. Or, à cet âge, le vieillissement a déjà largement commencé.

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Protéger et hydrater Le premier geste de beauté consiste à protéger la peau des agressions extérieures : UV, pollution, agressions bactériennes. Le deuxième geste est de contenir la perte d’eau et d’hydrater régulièrement la peau.

AVANT TOUT DE L’EAU POUR LA PEAU Tous les hydratants, bio ou pas bio, sont composés de deux phases : une, lipidique (huile) et une, aqueuse (l’eau). Tout l’art de la cosmétique est donc de répondre aux exigences des utilisatrices en produisant des émulsions stables, agréables à passer sur la peau (fluidité des émulsions) et parfumées. La cosmétique tradi-

tionnelle utilise des ajouts de synthèse alors que, dans la cosmétique bio, nous l’avons vu, ils sont interdits. Un bon chimiste peut créer une crème protectrice et hydratante avec des ingrédients biologiques. Ne jamais oublier que le premier geste antirides est l’hydratation régulière dès le jeune âge.

Alors quid de l’efficacité ? La réponse dépend moins du choix philosophique de formulation que des limites des actifs connus à ce jour malgré de constants progrès. Si les crèmes anti-âge ralentissent les effets du temps, elles ne peuvent pas, pour l’instant, faire rajeunir quiconque. * Informations fournies par Greenpeace.

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NUTRITION

Dérivés des oméga-3, l’ADH et l’AEP : une mine de santé PAR LYDIA BOUCHER

Les acides gras jouent trois grands rôles dans l’organisme : • un rôle de structure dans la constitution des membranes cellulaires et des tissus nerveux ; • un rôle énergétique : ils sont stockés pour être prêts à l’emploi en cas de besoin ; • un rôle fonctionnel par leur transformation en d’autres substances que nos cellules emploient, entre autres, pour l’équilibre des systèmes hormonal et immunitaire, le bon fonctionnement du système cardio-vasculaire, la gestion des phénomènes inflammatoires et allergiques.

Les différentes catégories d’acides gras • Les acides gras saturés (viandes et dérivés, produits laitiers.) Nous en consommons trop, ce qui est à l’origine de nombreux désordres : surpoids, inflammation, allergies… • Les acides gras mono-insaturés (huile d’olive, avocat, foie gras, confits d’oie et de canard). Tous ces aliments pourraient participer à la protection contre les maladies cardio-vasculaires. • Les acides gras polyinsaturés : ce sont essentiellement les huiles de poisson, les huiles de lin, de colza, de noix et de soja. Ces acides gras

Nous y sommes presque ! On connaît, depuis les années 1980, les vertus nutritionnelles des oméga-3. Mais beaucoup de points restaient encore dans l’ombre : besoins de l’organisme, conséquences des carences, rôle des différents acides gras. Si toutes les études sont loin d’avoir abouti, aujourd’hui nos connaissances ont bien progressé. diminuent les phénomènes inflammatoires et dégénératifs et maintiennent l’élasticité de la peau et des artères. Ils apportent leur contribution à la prévention des maladies cardio-vasculaires, de l’obésité, des dysfonctionnements musculaires, hormonaux, immunitaires, cérébraux et pourraient aider dans la lutte contre le cancer. Parmi les acides gras polyinsaturés, deux classes ont des vertus particulières : les acides oméga 3 et les acides oméga 6.

Les acides gras oméga-3 Ils participent à la synthèse de substances que l’on nomme éicosanoïdes de série 3 et contribuent à la prévention de multiples affections liées à l’apparition ou à l’entretien de phénomènes inflammatoires, à la régula-

tion de la pression artérielle et à la prévention de maladies cardio-vasculaires. • L’AAL (acide alphalinolénique) est le seul acide qui est dit « essentiel » car l’organisme ne sait pas le fabriquer. Il doit donc être apporté par l’alimentation. L’AAL est surtout présent dans les huiles de noix, de colza, de soja et les huiles de poisson. À partir de ce composé, l’organisme synthétise d’autres acides gras oméga-3, tels que l’ADH (acide docosahexaénoïque) et l’AEP (acide eicosapentaénoïque). • L’ADH (acide docosahexaénoïque) se trouve dans les poissons gras (saumon, hareng, maquereau, sardine). Il joue un rôle fondamental, surtout au début de la vie, dans le développement du cerveau et de la rétine. Il semble avoir le rôle le plus important dans le domaine cardio-vasculaire car il diminue l’agrégation plaquettaire qui est responsable d’accidents coronariens, ainsi que la fibrillation ventriculaire qui est un facteur d’aggravation d’un infarctus du myocarde. Comme l’AAL, l’ADH peut avoir une action favorable dans la protection contre le diabète de type 2 et la surcharge pondérale. • L’AEP (acide eicosapentaénoïque) : notre organisme peut le synthétiser à >>>

NUTRITION ⎢ 39


NUTRITION

> partir de l’AAL, mais il peut aussi le puiser directement dans les aliments d’origine marine (poissons gras). L’AEP a des propriétés anti-inflammatoires. Il semble aussi avoir une action bénéfique dans certains troubles psychiques et dans la dépression. Ainsi l’AEP, à travers ses propriétés observées en psychiatrie, est en train de renouveler l’intérêt général pour les oméga-3*. Nos besoins en oméga-3 sont, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de : • AAL : de 0,8 à 1, 1 g/j ; • AEP + ADH : de 0,3 à 0,5 g/j. En fait, la consommation des Français en EPA/DHA est actuellement de 0,15 à 0,2 g/j, ce qui représente le tiers environ des apports nutritionnels conseillés. Les acides gras oméga-6 Ils jouent un rôle important au niveau du système nerveux, de l’équilibre

cardio-vasculaire, de l’immunité, de la cicatrisation. Parmi les oméga-6, seul l’acide linoléique (AL) est un acide gras essentiel, les autres (acide gamma-linolénique, acide arachidonique…) peuvent être fabriqués par l’organisme à partir de l’AL. Les oméga-6 sont présents dans l’alimentation courante, en particulier dans les huiles végétales extraites par première pression à froid, la viande, les volailles et les œufs. Attention cependant, consommés en excès, les oméga-6 s’opposent aux effets bénéfiques des oméga-3.

Le rapport oméga-6/oméga-3 Un rapport satisfaisant entre oméga6 et oméga-3 (R 6/3) est une des clés de la santé. Or les impératifs de la production alimentaire ont tendance à privilégier les oméga-6 aux dépens des oméga-3 qui s’oxydent plus facilement. Dans l’alimentation

occidentale, ce R 6/3 se situe entre 10 et 30 pour 1, alors qu’il devrait idéalement se situer au maximum à 5 pour 1, voire moins dans certaines situations à risques. Il est donc conseillé d’augmenter la consommation d’oméga-3 et de limiter celle d’oméga-6. Les populations qui ont un R 6/3 bas ont moins de maladies liées à l’inflammation, moins de cholestérol et une meilleure courbe de survie. C’est le cas pour les Crétois (R 6/3 = 5), les Japonais et les Esquimaux (R 6/3=3). D’où l’importance de préserver ce précieux équilibre dans nos menus quotidiens. Augmenter la consommation régulière de poissons ou d’huiles riches en oméga-3 peut nous y aider. Le bon équilibre se situant dans le mélange d’huiles d’olive et de colza et dans la consommation régulière de poissons « gras ». * Se reporter au livre du Dr David Servan-Schreiber : « Guérir ».

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Difficultés scolaires : l’importance des signes d’alerte PAR DIDIER RODDE

En dehors d’un déficit sensoriel (vision, audition), qu’il convient naturellement de rechercher en priorité, un bilan général s’impose devant toute difficulté scolaire avérée. Deux grandes catégories de facteurs doivent être analysées, concernant l’organisation de la journée, d’une part, et les difficultés affectives, d’autre part. Dans le premier groupe, il faut penser au temps de transport (trop long, il pourra être source de fatigue), à un excès d’activités extrascolaires (sports, jeux...), à un environnement bruyant, cause de difficultés à se concentrer. Le non-respect des rythmes propres de l’enfant peut constituer un vrai problème, au moins temporairement, si la journée scolaire est trop longue pour lui ou en cas de mauvaise répartition des cours dans la semaine ou dans l’année. Un point clé concerne aussi l’alimentation : un rythme régulier des repas et une alimentation équilibrée et saine sont indispensables. Ne pas perdre de vue que la fatigue (très fréquent manque de sommeil, surtout à l’adolescence ; à chacun de respecter son propre rythme biologique) est source de déficit d’attention, de difficultés de concentration et

Les causes de difficultés scolaires doivent être identifiées le plus tôt possible, quel que soit l’âge, depuis le très jeune enfant d’âge préscolaire jusqu’au grand adolescent, afin de mettre en œuvre sans retard les mesures propres à redresser la situation. Mais, en pratique, c’est loin d’être toujours facile. Explications. d’une baisse des facultés de mémorisation. Une fatigue inexpliquée doit déclencher des investigations attentives car elle peut être le signe d’une maladie sous-jacente. Les aspects affectifs revêtent une importance majeure chez l’enfant et l’adolescent. Toutes les difficultés et perturbations familiales (conflits, problèmes financiers, séparation, maladie, décès...) peuvent impacter le travail scolaire et, d’une manière générale, l’attitude de l’enfant vis-à-vis de l’école. Attention à la dépression, typique ou masquée, de l’enfant qui peut conduire à une véritable inhibition scolaire. Enfin, tant la surprotection que le fait

d’abandonner l’enfant à lui-même sont des attitudes à éviter.

Vision : à vérifier dès le plus jeune âge Parmi les enfants qui naissent en France chaque année, environ 100 000 auront un problème visuel. La fonction visuelle ne se limite pas à l’acuité visuelle, encore faut-il que les informations transmises au cerveau soient correctement interprétées. Bébé est capable de réagir aux visages dont il perçoit les contours dès les premières semaines ; vers 3 mois, il reconnaît le visage de sa mère, y compris sur un écran ou une photographie. L’essentiel du développement visuel s’effectue durant la première année. Aussi toute anomalie importante survenant au cours des trois premiers mois peut être préjudiciable. Après l’âge de 6 ans, un fléchissement scolaire peut être le signe d’un trouble visuel nécessitant le port de lunettes. Audition : bien entendre pour bien apprendre Un peu plus d’un millier d’enfants viennent au monde chaque année dans notre pays avec une surdité sévère ou profonde. La surdité est >>>

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> génétique dans la moitié des cas. L’impact du handicap dépend de la profondeur de la surdité et du retard diagnostique. Il est essentiel d’avoir toujours présent à l’esprit que le retentissement sur l’acquisition du langage de l’enfant varie selon le degré de surdité, ainsi que du moment de l’apparition de cette dernière. Si la surdité bilatérale est légère, le retard du langage est souvent minime, mais elle peut entraîner des troubles de l’attention et de l’agitation. Si elle est moyenne, il existe un risque élevé de retard important. Une adaptation est possible par l’intermédiaire de la lecture labiale (sur les lèvres). Une surdité sévère et profonde empêche tout développement spontané du langage et conduit à une inadaptation au milieu environnant. Heureusement, il est possible de dépister la surdité dès la naissance. Il faut donc surveiller régulièrement l’audition tout au long de la croissance de l’enfant et tout particulièrement dès le jeune âge. Dyslexie : 1 enfant sur 10 La dyslexie correspond à une difficulté à identifier des mots écrits entraînant des problèmes d’écriture, et donc chez les jeunes enfants, un retard d’acquisition à l’âge habituel, de la lecture et du langage écrit (orthographe). Sa fréquence en France chez les enfants d’âge scolaire est estimée entre 5 et 10 % contre 5 % en Allemagne et 20 % en Angleterre. Soixante-dix pour cent des dyslexiques, qui ont par ailleurs une intelligence normale, présentent des antécédents familiaux et les garçons sont trois fois plus souvent touchés que les filles. En pratique, la dyslexie se caractérise par des confusions phonétiques (confusion de lettres de formes voisines ou proches), des adjonctions ou inversions de lettres et par une lenteur dans le traitement des éléments lus. La lecture est hachée, hésitante,

Repérer précocement l’enfant dyslexique

incompréhensible. L’intensité des troubles est très variable d’un enfant à l’autre. Les causes évoquées sont nombreuses : défaut de vigilance et d’attention, altération mineure du fonctionnement cérébral, troubles psychoaffectifs... Dans près de 90 % des cas, la mise en œuvre d’une rééducation ortho-

phonique précoce (dès 5 ans) entraîne une forte amélioration ou une guérison en six à vingt-quatre mois, voire plus. Dans les cas sévères, l’enfant devenu adulte conservera toujours une « faiblesse » à l’écrit, mais son état sera considérablement amélioré et moins handicapant, permettant des études supérieures.

Les signes de la dépression chez l’enfant • • • • • • • • • • • • • •

Anxiété de séparation. Plaintes somatiques : mal au ventre, céphalées... Refus du travail scolaire. Comportement d’évitement. Troubles de l’appétit, par défaut (anorexie) ou excès (boulimie). Excès de sommeil. Désintérêt pour les contacts avec les autres. Irritabilité. Fugues. Perte d’estime de soi, dévalorisation, sentiment de culpabilité, de honte. Perte du plaisir. Sentiment de ne pas être aimé. Addictions : alcool, drogues. Humeur triste, idées suicidaires. >>>

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> L’enfant hyperactif non détecté Un trouble de déficit de l’attentionhyperactivité existerait chez environ 5 % des enfants ; plus souvent chez les garçons que chez les filles (3 pour 1). Ses causes sont complexes impliquant des modifications du fonctionnement de certaines régions du cerveau et un certain degré d’hérédité. Il débute habituellement avant l’âge de 7 ans. À un âge très précoce, il s’agit volontiers de bébés agités, dormant mal et pleurant beaucoup. Les très jeunes enfants sont décrits comme « épuisants » et plus turbulents que les autres, coléreux et peu dociles. Plus grands, ces enfants développent des troubles oppositionnels, une « instabilité », contestent les adultes, refusent les consignes, sont vindicatifs, provocants et coléreux, voire même agressifs.

A CHAQUE AGE, UNE TRADUCTION DIFFERENTE L’anxiété est souvent présente, notamment à type d’anxiété de performance, ainsi que des troubles du sommeil, avec insomnie d’endormissement, sommeil agité et réveils nocturnes. Il existe un risque de transgression des règles sociales et de non-respect d’autrui. Chez les adolescents, le risque de tabagisme précoce, d’abus de consommation d’alcool et de prises de substances illicites est augmenté. D’un point de vue scolaire, ces enfants manquent de persévérance à l’effort et développent une image négative d’eux-mêmes. Un ou deux tiers conserveront certains symptômes à l’âge adulte. La prise en charge doit être la plus précoce possible et comprend une information-formation des parents (« guidance parentale »), une théra-

Principales causes de fatigue • • • • • •

Manque de sommeil. Excès d’activités. Inadaptation des rythmes. Maladies infectieuses : hépatites virales... Maladies hormonales. Dépression.

pie psycho-comportementale, des interventions impliquant l’école et la prescription de médicaments (psychostimulants).

Adolescents : repérer à temps ceux qui « vont mal » Les exigences scolaires exacerbent les remaniements liés à l’adolescence. L’accès à la pensée abstraite, qui débute vers 13 ans, est indispensable à la poursuite des études dites générales et est étroitement lié à l’estime de soi. Les adolescents souffrant d’états anxieux, de phobies ou de dépression ont de ce fait beaucoup de difficultés à développer la pensée abstraite. À ce moment de la vie, les difficultés scolaires sont toujours multifactorielles. L’adolescent a du mal à demander de l’aide et a une forte propension à rendre les autres responsables de ses difficultés. Cela impose une grande vigilance de son entourage, car un décrochage scolaire est déjà le signe d’une souffrance psychologique profonde. Les signes avant-coureurs qui doivent alerter sont représentés par une instabilité, qui correspond à une difficulté d’adaptation à la situation, des comportements agressifs, liés le plus souvent à des dysfonctionnements éducatifs, une inhibition relationnelle (attention à de possibles troubles obsessionnels compulsifs), une phobie scolaire (refus d’aller à l’école), un état dépressif (difficultés de concentration, alcool, cannabis). Une prévention efficace consiste sou-

vent à anticiper les difficultés de séparation et d’investissement d’une pensée propre. Il convient donc de multiplier dès l’enfance les expériences de séparation, comme d’aller dormir chez un copain, partir en colonie de vacances et favoriser les contacts avec les autres enfants au travers de multiples activités.

Et si mon enfant avait une migraine ? La migraine, qui est une vraie maladie, se traduit par des crises répétées qui peuvent avoir un impact très négatif sur les résultats scolaires. Elle touche de 5 à 10 % des enfants… mais seulement 1 enfant migraineux sur 5 est diagnostiqué ! Il faut donc y penser afin de mettre en route sans retard un traitement efficace. De nombreux facteurs peuvent déclencher une crise migraineuse : chaleur, lumière intense, odeurs fortes, effort physique, choc sur la tête, excitation, émotion, contrariété, manque de sommeil, fièvre, hypoglycémie, effort de concentration… Il faut aussi connaître l’existence chez l’enfant de symptômes pouvant remplacer de manière assez déroutante la classique douleur crânienne, que les médecins appellent des « équivalents migraineux ». Il peut s’agir de mal au ventre (migraine abdominale durant de 1 à 72 heures), vomissements (jusqu’à plusieurs fois par heure pendant plusieurs jours) ou de vertiges (accès brusques de vertige sévère se prolongeant quelques minutes à quelques heures).

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Éduquer son jeune chien PAR LE DR CATHERINE FABER

Tout commence par le choix de ce nouvel animal de compagnie. Celui-ci variera selon que les futurs maîtres habitent une maison avec jardin ou un appartement en ville, que le lieu de résidence est près d’un lieu de promenade accessible aux animaux ou non, que la famille compte un ou plusieurs enfants… En cas d’hésitation, il est recommandé de demander conseil à un professionnel. En effet, comme l’a expliqué un vétérinaire parisien lors d’un congrès de pédiatrie, « une consultation préalable d’un vétérinaire peut aider à mieux choisir le chien, son sexe, son lieu d’origine en fonction de la composition des familles et du milieu de vie des parents ». Quoi qu’il en soit, le chiot doit rester avec sa mère au minimum jusqu’à l’âge de huit semaines (âge auquel il arrive habituellement dans la famille) car c’est à son contact qu’il commence à se familiariser avec la communication sociale. La façon dont se déroule la période de socialisation du chien est essentielle pour son comportement ultérieur. Entre huit et douze

Pour bien éduquer son chiot, il faut bien le connaître et lui donner sa juste place dans la famille, en sachant que les chiens sont des animaux qui respectent un ordre hiérarchique. Traiter son petit chien comme un compagnon à quatre pattes et non comme un enfant n’empêche pas de l’aimer, au contraire. semaines, il apprend à connaître son rang social. Durant les troisième et quatrième mois, il fait l’apprentissage de la hiérarchie. Il s’agit d’une période clé car s’il n’apprend pas alors à se soumettre à son maître – considéré comme le chef de meute –, à le respecter et à lui obéir, non seulement il sera difficile de lui faire comprendre plus tard quelle est sa place au sein de la famille, mais il pourra aussi développer des troubles du comportement, en particulier, devenir agressif.

Des règles simples Dès son arrivée dans la maison, c’est au maître de lui apprendre les règles, avec fermeté, mais sans brutalité. Ces règles concer-

nent aussi bien le couchage que la prise des repas et les contacts avec les membres de la famille, avec un principe : se coucher dans un lieu choisi selon son désir, manger le premier et prendre l’initiative des contacts sont des comportements de « dominant ». Pour dormir et manger, le jeune chien doit avoir un lieu qui lui est réservé (panier, couverture…). Il n’est pas question de le laisser dormir dans un lit ni même au pied du lit dans une chambre. Le chiot ne doit pas s’installer dans un endroit stratégique de la maison : par exemple, en travers de la porte de la chambre ou de la porte principale de la maison, ou dans un couloir.

PRENDRE LES INITIATIVES POUR NE PAS ETRE DOMINE Il faut aussi lui apprendre à manger après la famille, à ne pas quémander de nourriture pendant le repas familial et à s’asseoir ou à attendre patiemment avant >>>

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VETERINAIRE

> d’avoir sa gamelle. Vous devez pouvoir lui retirer cette dernière sans problème, après l’en avoir éloigné. Enfin, c’est à vous de prendre l’initiative dans vos relations avec votre jeune animal, en particulier pour les caresses et les jeux. S’il vous mordille, interrompez immédiatement le jeu et/ou le contact. Le chiot doit apprendre à exécuter des ordres simples comme « assis », « couché », « oui », « non », « au pied »… Pour faciliter cet apprentissage, donnez-lui une récompense chaque fois qu’il aura bien répondu à la demande. Il est également important que le chiot s’habitue à la vie en société. Il faut donc le mettre en contact avec l’extérieur. Vous pouvez commencer à le promener dès qu’il aura reçu ses deuxièmes injections de vaccins, c’est-à-dire autour de l’âge de trois mois. Il considérera comme normal tout ce qu’il aura découvert à cette période de sa vie. N’oubliez pas également de lui apprendre à faire ses besoins dans le caniveau. Mauvaise interprétation Certains gestes et comportements des chiens peuvent être mal interprétés par leurs propriétaires. Pour éviter les quiproquos, il faut les connaître. • Quand il met ses pattes sur vos genoux ou vos épaules, ce n’est pas pour vous montrer son affection : il s’agit d’un geste de « dominant ». • Les manifestations de « joie » qu’il montre quand il vous voit ne sont pas un signe d’amour, mais de l’attachement. C’est un comportement instinctif qui permet au chiot d’établir des relations affectueuses apaisantes et fait partie des fonctions physiologiques de l’animal. • S’il cherche à s’interposer lorsque vous embrassez un de vos

UNE RELATION CLAIRE ENTRE MAITRE ET ANIMAL DOMESTIQUE proches, ce n’est pas parce qu’il est jaloux, mais pour montrer que c’est lui qui « commande » : contrôler les distances entre les membres de la famille le place en tête de la hiérarchie. • Quand il se met sur le dos et présente son ventre et son cou, il ne s’agit pas forcément d’une attitude soumise. Cette position est parfois une demande de caresses de la part d’un dominant. • Le simple fait de grogner n’est

pas une mise en garde de la part du chien, mais déjà une menace. Les grognements doivent être considérés comme un signe avantcoureur d’une attitude plus agressive (morsure). • Si, après avoir mordu un individu, le chien lèche la victime, ce n’est pas une demande de pardon. À l’inverse, les maîtres ont parfois des gestes inadaptés au chien. Par exemple, l’embrasser sur la truffe ou le regarder droit dans les yeux peut être considéré comme une menace par l’animal.

Dominant ou soumis ? Votre chien a une attitude de dominant quand il marche lentement, le poitrail en avant, les oreilles dressées pointées vers l’avant, la queue portée haute et le regard dirigé vers la croupe du receveur*. À l’inverse, la démarche hésitante, un corps affaissé, les oreilles plaquées sur la tête et la queue entre les jambes sont les caractéristiques d’une approche soumise. * Mège C et coll. Pathologie comportementale du chien. Abrégés vétérinaires, éditions Masson.

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VETERINAIRE

> Éduquer, mais aussi assurer son bien-être Prendre soin d’un jeune animal signifie non seulement l’éduquer, mais aussi lui assurer une bonne alimentation et le garder en bonne santé. Qu’ils soient faits maison ou d’origine industrielle, les repas doivent être équilibrés et lui fournir des apports nutritionnels adaptés à son âge et à sa race. Les vaccinations sont une priorité. Même si une seule d’entre elles est obligatoire – celle contre la rage –, il est fortement recommandé de protéger les chiens contre les autres maladies pour lesquelles existe un vaccin à savoir la maladie de Carré, la leptospirose, la piroplasmose, la parvovirose, l’hépatite contagieuse (hépatite de Rubarth) et la toux de chenil. Ces vaccinations sont réalisées selon un calendrier que le vétérinaire vous expliquera lors de la première consultation du chien. Avant d’être vacciné, il doit être

En cas de comportement gênant « L’éducation doit vous permettre d’apprendre à votre animal des règles de conduite et de corriger certains comportements gênants, parfois avec l’aide d’un éducateur professionnel ou d’un moniteur certifié », recommandent les auteurs d’un livret d’information destiné aux propriétaires d’animaux de compagnie*. Quel que soit son âge, si votre chien a un comportement que vous jugez anormal, gênant, voire dangereux, demandez conseil à votre vétérinaire. * Vivre avec un animal de compagnie. http://agriculture.gouv.fr/sections/thematiques/sante-protection-animaux/animaux-de-compagnie

déparasité. Le déparasitage fait partie des soins vétérinaires, les chiots devant être vermifugés dès l’âge de un mois, puis régulièrement tout au long de leur vie.

– Livres : Leclerc MC. Les Chiens utilisés en élevage. Institut de l’élevage, éditions France agricole. Mège C et coll., Pathologie comportementale du chien. Abrégés vétérinaires, éditions Masson.

Sources

– Sites Internet : http://www.chien.com/general/education/eduquer/socialisation.html http://www.wanimo.com/fr/chiens/fi ches-sante/education-et-comportementcc99/vivre-sereinement-avec-sonchien-cf701 http://www.comportement-canin.com http://www.mfec.fr

– Articles : Kern L. Les relations entre l'enfant et le chien, prévention des morsures. Archives de pédiatrie 2006; 6 : 586-7. Bénézech M. L’homme et le chien domestique : une pathologie neuropsychiatrique commune ? Annales médico-psychologiques, revue psychiatrique 2003 ; 161: 569-78.

sudoku : solution de la page 40

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