N° 199 [Juillet 2013] [49e année] Périodique trimestriel édité par Les Sentiers de Grande Randonnée asbl Membre de la Fédération Européenne de Randonnée Pédestre - www.grsentiers.org
RÉCITS
Sentiers
BELGIQUE - BELGIË P.P./P.B. CHARLEROI B-802 N° Agrément P 302 147
➤ Traverser la Wallonie avec le GR 129 S ➤ Sur la crête des Vosges – Le GR 5 vu du côté féminin ➤ Dans les Baronnies – Randonnée estivale au pied du Ventoux
Editeur responsable : Pierre De Keghel Coordination de la rédaction : Jean-Marie Maquet Assistants : Jean-Claude Hallet et Francis Verlack
N° 199 [Juillet 2013] [49e année] Périodique trimestriel édité par Les Sentiers de Grande Randonnée asbl Membre de la Fédération Européenne de Randonnée Pédestre - www.grsentiers.org
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BELGIQUE - BELGIË P.P./P.B. CHARLEROI B-802 N° Agrément P 302 147
Correcteur : Henri Corne & Héléna Deltour Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Josette et Serge Albert, Lucien Antoine, Jean-Pierre Bailly, Louis Bronne et Vincent Louwette, Marïté, Jacques Caspers, Henri Corne, Pierre De Keghel, Héléna Deltour, Georges Diakourakis, Jacques Dubucq, Léon Dubois, Louis Dulieu, Raoul Hubert, Raymond Louppe, Jean-Paul Wibrin Graphisme et mise en page : www.orangebleu.be - 065 80 01 30 Impression : European Graphics, ZI Mon Gaveau 25 - Strépy-Bracquegnies RÉCITS
064 671 771. Imprimé sur du papier certifié FSC®. ➤ Traverser la Wallonie avec le GR 129 S ➤ Sur la crête des Vosges – Le GR 5 vu du côté féminin ➤ Dans les Baronnies – Randonnée estivale au pied du Ventoux
« Gare à l’orage ! » Sur le GR 129 S en Gaume – Jean-Pol Wiame
SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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Sommaire
N° 199 Juillet 2013
● LE MOT DU PRÉSIDENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 ● EN GUISE D’ÉDITORIAL
" Tu vois c'est presque rien..." . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
● AGENDA DES SGR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 ● BALI (PAS) SAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 ● PHOTO CLIN D’OEIL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 ● FORUM DES LECTEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 ● RENCONTRES
Qui êtes-vous, Xavier Vanandruel ? . . . . . . . . . . . . . 11
● AMBIANCE RANDO
« Les marcheurs à la baguette » . . . . . . . . . . . . . . . 13
● FICELLES ET TUYAUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 ● NOUS AVONS LU…
« Bergers d’une terre rouge » . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
« Tiens bon, mon fils ! » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
● SUR LE FRONT DES SENTIERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 ● LE COIN DU PHOTOGRAPHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 ● HISTOIRES NATURELLES
Au fil de l’eau – Le merle d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . 22
● IDÉE RANDO
Dans les collines de la vallée de l’Aisne . . . . . . . . . 25
● RÉCITS
Traverser la Wallonie avec le GR 129 S . . . . . . . . . . 29
Sur la crête des Vosges
Le GR 5 vu du côté féminin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Dans les Baronnies
Randonnée estivale au pied du Ventoux . . . . . . . . . 40
● INFOS
Rando pêle-mêle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Topo-guides de la FFRandonnée . . . . . . . . . . . . . . 46
● LA VIE DE NOS GR
Instantanés sur le GR 575/576 . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Petite gazette en blanc et rouge . . . . . . . . . . . . . . . 47
Mettez vos topos à jour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
● TOUTES LES INFOS UTILES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 ● LA BOUTIQUE AUX TOPO-GUIDES . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Le mot du Président
S
i notre bulletin trimestriel permet de garder le contact entre les membres des SGR, il est néanmoins primordial de faire connaître notre association au-delà de ce cercle de convaincus ! C’est d’ailleurs le but social de notre ASBL. Pour ce faire, plusieurs actions de promotion sont menées par les délégations régionales et sont régulièrement relatées dans la revue. Il y a les participations à des foires et salons en relation avec nos activités (Malines, Tournai, Valériane Bruxelles et Namur, Fernelmont, Retrouvailles à Liège, Oeko à Luxembourg, Mesa…), l’organisation de randonnées d’une journée, le weekend de rencontre SGR au début de l’automne, la participation d’une équipe SGR à l’Oxfam Trailwalker. D’autre part, chaque parution d’un nouveau topo-guide fait l’objet d’une promotion adéquate telle que communiqué et conférence de presse. Pour la sortie du topo des « RB Familles Luxembourg », nous avons aussi eu les honneurs de deux émissions télévisées : l’une à Télétourisme, sur La Première de la RTBF, l’autre sur TV-Lux. Nous avons aussi eu le plaisir d’expliquer ce qu’est le balisage GR lors d’un JT de 13 heures à la RTBF. Les liens vers ces trois émissions peuvent se trouver sur notre site www.grsentiers.org. N’hésitez pas d’ailleurs à aller le visiter : il regorge d’informations utiles qui vous permettront de vivre encore plus votre passion de la marche ! Et, si ce n’est déjà fait, inscrivez-vous à la lettre d’informations qui, environ toutes les six semaines, vous fournira des informations supplémentaires sur nos activités. Deux actions promotionnelles hors du commun sont prévues cette année. En juillet-août, à l’invitation du Club Alpin belge, nous serons à Freyr pour présenter la randonnée à l’exposition « Des Sentiers aux Sommets ». Venez donc nous y rendre visite dans le cadre prestigieux de ce superbe domaine. Nous vous invitons cordialement à participer à l’une des balades que nous proposons les dimanches. En octobre, nous inviterons les responsables des maisons de tourisme à une journée de détente afin de mieux faire connaître nos réalisations, encore trop souvent méconnues par beaucoup de responsables touristiques. Pour réaliser toutes ces activités, nous pouvons compter sur de nombreux volontaires enthousiastes. Qu’ils soient ici remerciés. Mais de nouveaux bénévoles sont nécessaires afin que le poids de nos multiples réalisations ne repose pas toujours sur les mêmes épaules. Donc, jeune ou moins jeune, randonneuse ou randonneur, administratif ou homme de terrain, n’hésite pas à rejoindre les cadres de notre association ! Profitez agréablement de l’été pour parcourir nos GR de Wallonie et de Bruxelles. L’herbe n’est pas toujours plus belle dans le pré voisin ! Pierre De Keghel
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En guise d’éditorial
« Tu vois c’est presque rien… »
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« Le vieil homme : – Pourquoi marchez-vous ? Nous :
– Pour venir vous voir.
Le vieil homme :
– Pourquoi pas en voiture ?
Nous :
– Parce qu’on ne vous aurait pas vu. »2
A
vec discrétion et efficacité, mon ami Henri Corne tra-
vaille au projet d’un topo-guide de balades bruxelloises. Une série d’itinéraires en boucle destinés à révéler les mille et un visages de notre capitale. Avec
mes compagnons de sentiers, nous avons le privilège de tester et vérifier certaines de ces randonnées urbaines. Au terme de l’une d’elles, à la périphérie nord-ouest, alors que je lui avais communiqué nos observations enthousiastes, Henri Corne me répondit : « Le seul nom de Molenbeek – et la mauvaise réputation de la station de métro Simonis – en a fait frémir plus d’un. Bravo d’avoir osé vous y aventurer ! » Heureuse insouciance ! Nous avions choisi cet itinéraire sans même soupçonner que nous nous aventurions en terrain miné. Voiture garée fortuitement dans la rue des Braves (sic !), nous cherchions à localiser la (redoutable ?) station Simonis, point de départ de l’itinéraire. Il n’est pas toujours aisé d’orienter une carte en milieu urbain, qui plus est dans la périphérie bruxelloise. Plongés donc dans la lecture de la carte, nous avons
APPEL AUX BONNES VOLONTÉS ! Envie de vous investir dans l'ASBL Les Sentiers de Grande Randonnée ? Les SGR ASBL recherchent actuellement (mai 2013) : • un volontaire versé en comptabilité, • un responsable « promotion » pour la province de Luxembourg.
Intéressé ? Communiquez-nous vos coordonnées et un bref curriculum vitae (CV), soit par courriel adressé à president@grsentiers.org ou par lettre envoyée à SGR – rue Nanon, 98 - 5000 Namur. « Les Sentiers de Grande Randonnées » (SGR) constituent une ASBL qui fonctionne exclusivement grâce au travail de bénévoles, et ce, depuis sa création en 1959. Si vous souhaitez participer activement à la vie des SGR, n'hésitez pas à nous contacter. SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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1 Francis Cabrel, « Presque rien ». 2 Sonia et Alexandre Poussin, « Africa Trek 1 », Robert Laffont, 2004.
été tirés d’embarras par un jeune
ont un sourire pour ces mamies et papys qui arpentent encore
Maghrébin,
spontanément
les sentiers, sac au dos. Sympathie ? Connivence ? Combien
vers nous. Brève rencontre sans
d’années déjà que je portais foulard, culotte courte et large cha-
doute ; renseignement donné, le
peau ? Ouh la la !
bon Samaritain ne s’attarda pas, ap-
Ainsi va-t-on notre petit chemin. Déjà, l’esplanade de l’écra-
pelé par quelque rendez-vous. Mais
sante basilique, puis les allées du parc Élisabeth. Petit salut à
c’était de bon augure.
un « joggeur » venu des rives méditerranéennes. « Ça fait du
Mon propos n’est pas d’évoquer
bien, ça remonte le moral ! » Eh bien, à nous aussi, ces brèves
les sites pittoresques ou les coins
rencontres ont fait chaud au cœur. Un sourire, un petit mot, un
bucoliques de cette périphérie – ils
brin de causette quelquefois…
venu
sont aussi nombreux qu’inattendus –, mais plutôt l’agrément de
« Tu vois, c'est presque rien
rencontres fortuites. Loin de l’agi-
C'est tellement peu
tation urbaine, nous avons salué là,
C'est comme du verre, (…)
l’épicier du coin, plus loin, une poi-
C'est comme un rêve, (…)
gnée de voisins taillant une bavette
Des pensées prises dans des perles d'eau claire. »
sur cette placette arrondie autour de son arbre solitaire… Au cœur
Pas d’illusions, bien sûr ! La cordialité de ces moments, de ces
des improbables jardins du Scheut-
instants ne changera pas le monde. Tout juste un peu de cha-
bos, un vieux monsieur, désabusé,
leur au cœur de certaines personnes ; au mieux, un rayon de
déménage son cabanon : « leurs »
soleil dans la grisaille de l’une ou l’autre ; une oasis dans le
lopins de terre doivent être évacués,
désert de quelque solitude…
pollués par une ancienne décharge
Comme en ce matin d’Aubrac, quand j’avais échangé quelques
voisine ! Tristesse et nostalgie…
mots avec une vieille paysanne, heureuse qu’on vienne de si
Les adeptes de la marche nordique
loin visiter son « beau pays », et à pied encore ! Et qui voulait
n’ont pas ces états d’âme.
surtout me dire combien la vie y était dure et combien sa soli-
Mais dans le bois du Wilder, à
tude lui pesait.
quelques sentiers de la jolie église
Heureuse lenteur de la marche qui réhumanise les rencontres !
de pierre blanche, c’est une dame
Même le cycliste n’en a pas le loisir, le nez sur le guidon, l’œil
qui est en veine de confidences. Elle
rivé quelques encablures devant sa roue avant. Un autre monde
a pris la succession d’un monsieur
que l’effervescence de la vie quotidienne.
décédé pour nourrir les quarante
Vive donc la randonnée pédestre, qui suspend le temps et res-
chats du coin ! Ici, ils sont mani-
taure la dimension humaine. « Elle est une résistance à ces im-
festement chez eux : le village des
pératifs du monde contemporain qui élaguent le goût de vivre. »3
Chats campe à l’orée du bois, non
Jean-Marie Maquet
loin de la… rue des Chats. Les rencontres s’égrènent au gré de cet itinéraire dominical. Ce matin, louveteaux et patros sont aussi de Rencontre en Lozère.
sortie. Cheftaines ou dirigeantes 3 David Le Breton, « Marcher – Éloge des chemins et de la lenteur ». Voir la rubrique « Rencontres » du nº 188.
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Agenda des SGR Week-end de rencontre 2013 des SGR
Dimanche 6 octobre 8 heures : petit-déjeuner et préparation des casse-croûte. 9 heures : départ en bus vers le centre de Malmedy pour une randonnée de 23 kilomètres sur le GR 56 (variante de la Warche). 12 h 30 : pique-nique dans un coin bucolique du parcours. 16 h 30 : arrivée à Worriken, suivi d’un goûter amical.
h.
Cette année 2013, l’organisation du traditionnel et sympathique week-end de rencontre des SGR est confiée à la délégation liégeoise. Ce sera l’occasion pour nos membres de se rencontrer et de faire connaissance avec les responsables de l’association. Comme cela a déjà été annoncé dans le numéro précédent, c’est dans la belle région de Bütgenbach qu’auront lieu ces retrouvailles. Vous aurez tout le loisir de découvrir de jolis sentiers, des lacs, des ruisseaux… dans la bonne humeur. C'est pourquoi nous vous invitons toutes et tous à nous rejoindre pour ce beau week-end fagnard. Quand ? Le week-end des 5 et 6 octobre 2013 Où ? Au Centre de Worriken nº 9 à 4750 Bütgenbach Plus d’informations : www.worriken.be PROGRAMME Samedi 5 octobre • 13 heures : mot d’accueil et installation dans les deux grands bungalows conçus comme des auberges de jeunesse. Ils comportent salle de séjour, douches et WC au rez-dechaussée ; des chambres de 1 à 7 lits (literie fournie) au premier étage. • 14 heures : départ pour la randonnée. Soit une jolie boucle de 10 kilomètres autour du lac ou un petit parcours de 2 à 3 kilomètres proche de Worriken. • 19 heures : mot du président, suivi de l’apéritif. • 19 h 30 : dîner festif de saison dans la salle restaurant « Le Mercator ». • 21 h 30 : soirée contée, animée par un membre des SGR. Pendant la soirée, un bar sera ouvert avec diverses boissons payantes.
Conditions financières • WE complet : (accueil, randonnées, souper et soirée contée, nuitée, petit-déjeuner, pique-nique complet, goûter, bus et literie) : membre : 50 euros (réf.WM) – non-membre : 73 euros (réf.WNM) ; • Samedi (accueil, randonnée, repas et soirée contée) : membre : 18 euros (réf.SM) – non-membre : 29 euros (réf. SNM) ; • Dimanche (randonnée, bus et goûter) : membre : 3 euros (réf.DM) – non-membre : 5,50 euros (réf.DNM). Modalités d’inscription Réservation obligatoire avant le 30 août auprès de : - la déléguée de Liège, Michèle Rosoux : liege@grsentiers.org tél. 0497 76 98 22 - ou Olivier Schifflers promo.liege@grsentiers.org tél. 0479 62 17 49. Indiquer : nom + prénom, adresse, numéro de téléphone, numéro de membre SGR. Et la formule choisie. Paiement pour le 30 août au plus tard sur le compte 0012220410-59 des SGR ASBL, avec la communication précise. À titre d’exemple : 100 euros pour 2 WM. Accès au Centre de Worriken Logé au cœur d’un superbe écrin de verdure et de forêts, le centre de Worriken est installé sur les berges du lac de Bütgenbach, qui présente une superficie de 120 ha. Le centre abrite des maisons de vacances, des hébergements pour groupes, classes scolaires ou camps sportifs ainsi qu’un camping. Fléchage à partir du centre de Bütgenbach.
Randonnée sur le GR 575/576 - dimanche 7 juillet 2013 Balade dans le Condroz liégeois sur le nouveau GR 575/576 en passant par les jolis hameaux de La Salle, Bonsgnée et Strivay, puis sur le GR 57 en passant par le manège de la Rosière le long de l’Ourthe et le mythique point de vue de la roche aux Faucons avant le retour sur Neupré par les bois de Plainevaux et l’ancien château. La balade comportera une vingtaine de kilomètres. Sous réserve : « pose banane » vers 11 h 30 dans une grosse exploitation agricole du coin et visite commentée de la laiterie. Départ : 10 heures sur le parking de l’église de Rotheux-Rimière (Neupré), rue des Deux Églises (coordonnées GPS : 50° 32' -1" 04.85’’ N , 5°28’5.83’’ E). Guide : Alain Lousberg Pour infos complémentaires : promo.liege@grsentiers.org
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Agenda des SGR
Exposition « Des Sentiers aux Sommets » Au château de Freyr, en juillet - août 2013 Les 6 et 7 juillet et du 13 juillet au 4 août 2013, le Club Alpin Belge (CAB) et les Sentiers de Grande Randonnée (SGR) organiseront conjointement une exposition intitulée « Des Sentiers aux Sommets ». Comme l’annonce la formule, elle sera dédiée à l’alpinisme, à l’escalade et à la randonnée. Elle se tiendra dans la vaste « grange » du parc du château de Freyr, au sud de Dinant. L’exposition, dont l’entrée sera gratuite, sera accessible tous les jours, sauf les lundis, de 11 à 17 heures. Pour les SGR, ce sera l’occasion de promouvoir la randonnée pédestre. En outre, les dimanches 7, 14, 21 et 28 juillet, ainsi que le 4 août, une balade (d’environ 12 kilomètres) sera organisée et guidée par notre association au départ du château : départ à 11 heures en face de la « grange ». Le cadre de l’exposition s’imposait tout naturellement : les rochers de Freyr, se dressant sur l’autre rive de la Meuse, constituent un site d’escalade de renommée internationale. Quant au domaine de Freyr-sur-Meuse, il comporte un magnifique château Renaissance agrémenté de jardins à la française. Parfois dénommé « Petit Versailles en bord de Meuse », cet ensemble prestigieux est classé au Patrimoine exceptionnel de Wallonie. Ancienne résidence d’été des ducs de Beaufort-Spontin, meublée par les vingt générations qui l’occupèrent jusqu'à ce jour, ce château bâti sur la rive de la Haute Meuse, à proximité de Dinant, vous accueille dans un intérieur raffiné et cosmopolite. Des jardins en terrasses, des jeux d'eau mélodieux, des orangers tricentenaires et six kilomètres de labyrinthes, tracés dans un site naturel somptueux, ravissent le visiteur. Les fontaines, les statues et le pavillon rococo ajoutent au charme de l’ensemble. Le château de Freyr est imprégné d'histoire. Il a reçu la visite de Louis XIV, de Stanislas Leszczynski, de Marie-Christine d’Autriche… En 1675, on y but du café pour la première fois dans la région : c’est en présence de Louis XIV, dont les troupes avaient combattu à Dinant, qu'un diplomate turc servit cette boisson lors de la signature du traité de Freyr entre la France et l'Espagne ; depuis lors, il est nommé aussi « traité du Café ». Le dimanche 7 juillet, dans la « grange », un exposé sur la géopédologie du site, à 10 heures, sera suivi
Le château, vu des GR 125/126.
« La grange ».
de la visite de l’exposition « Freyr-sur-Meuse – Un patrimoine exceptionnel en province de Namur ». À 14 heures, rendez-vous au refuge du Club Alpin Belge à la chaussée des Alpinistes. Les professeurs V. Hallet et L. Bock guideront la visite du sentier pour deux groupes de dix personnes. Le 8 septembre, visite de l’exposition à 11 heures. Et à 14 heures, la visite guidée du sentier sera organisée en néerlandais : rendez-vous au refuge du Club Alpin Belge pour un groupe de dix personnes. Réservation obligatoire : fgrc@province.namur.be
Le salon « Retrouvailles » - Liège Les samedi 31 août et dimanche 1e septembre 2013, dans le parc de la Boverie, à Liège. Plus de 300 associations, des animations, plein d'activités permanentes et plus de 50 heures de spectacles vous attendent à Liège. Venez donc nous dire bonjour !
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Agenda des SGR
Fagnes, une des Les SGR à l’Oxfam Trailwalker Hautes régions naturelles les mieux Pour rappel ! Les samedi 24 et dimanche 25 août 2013, la sixième édition de l'Oxfam Trailwalker se déroulera à Eupen. Des équipes de quatre marcheurs, certaines pour la sixième fois consécutive, se lanceront dans la folle aventure de parcourir 100 kilomètres en un maximum de 30 heures. À marche exceptionnelle, cadre exceptionnel : les audacieux parcourront les
préservées de Belgique. L'Oxfam Trailwalker est d'abord une manifestation de solidarité avec le Sud. Dans la crise actuelle, la lutte contre la pauvreté et l'injustice est une priorité et représente un véritable engagement pour tous les participants. Pour pouvoir s'aligner au départ, chaque équipe doit réunir un minimum de 1 500 euros de dons. La somme totale récoltée sera consacrée aux projets d'Oxfam-Solidarité soutenant l'agriculture durable, l'accès à l'eau et à l'enseignement, la lutte contre la violence faite aux femmes... En Belgique, l'Oxfam Trailwalker bénéficie d'une notoriété accrue d'année en année. Au cours des cinq premières éditions, 953 équipes ont récolté 2 171 795 euros. La sixième édition promet d'être l'événement 2013 à ne pas manquer !
Participez aux dons Ayant déjà participé brillamment aux éditions 2011 et 2012 de l'OTW, les Sentiers de Grande Randonnée sont d'ores et déjà inscrits à l'édition 2013. Cette fois encore, notre équipe ne manquera pas de porter haut nos couleurs blanc et rouge. Vous pouvez aider concrètement Oxfam dans ses projets en versant une participation financière au compte : BE37 0000 0000 2828 d’Oxfam, avec la communication 8059-OTX TEAM 71 – DON. À partir de 40 euros, les dons sont déductibles fiscalement. D’autre part, si vous souhaitez venir encourager notre équipe, faitesvous connaître auprès de JeanPierre Beeckman, responsable technique : technique@grsentiers.org D'avance, nous vous remercions.
Grande traversée des Alpes : du lac Léman à la Méditerranée
Vues glanées sur le GR 5.
Henri Léonard est un des pères fondateurs des Sentiers de Grande Randonnée. Il reste très actif dans le domaine de la randonnée pédestre. Il anime notamment l’association « Les Sentiers de la Découverte », laquelle organise des balades pédestres et des reportages audio-visuels consacrés au voyage. Il nous demande ainsi d’annoncer une série de soirées axées sur l’itinéraire du GR 5. Du 23 juin au 30 juillet 2011, Joël Matthys et Nadine Jacques ont parcouru le GR 5 et ses variantes – GR 55, 52 et 52 A – reliant ainsi Saint-Gingolf et Menton en 35 jours. Cela représente 203 heures de marche sur près de 700 kilomètres, 29 000 mètres de dénivelés positifs et le passage de 49 cols. L'hébergement s'est fait selon les circonstances, en gîte ou sous la tente, ultralégère bien entendu. Ils ont utilisé les quatre topos édités par la FFRandonnée.
Ils achèvent un reportage audio-visuel de leur randonnée et il sera présenté au mois d'octobre, à l'initiative de l'association « Découvrir le Monde – Les Sentiers de la Découverte » : • Mardi 26 novembre à 14h30 : Liège-Angleur, château de Peralta (mairie de quartier, rue de l'Hôtel de Ville) ; • Mercredi 27 novembre à 14h15 : Verviers, salle du temple protestant de Hodimont (angle de la rue de la Grappe et de la Montagne de l'Invasion) ; • Jeudi 28 novembre à 20h : Trooz-Nessonvaux, centre protestant, rue Gomélevay 62 (à 400 mètres des GR 5 et 573, à 1 300 mètres du GR 563). Hébergement possible moyennant réservation préalable : tél. 087 26 83 83. L'écot de 4 euros perçu à l'entrée est réduit à 3 euros pour les membres des SGR. Informations complémentaires auprès de Henri Léonard : tél. 087 26 84 53 - henrileonard@skynet.be.
Le salon « Valériane » - Namur Du vendredi 6 au dimanche 8 septembre à Namur Expo : rue Sergent Vrithoff. Venez nous rendre visite au stand des SGR. www.valeriane.be/namur
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Bali (pas) sage La belle photo due à Raoul Hubert, de Rochefort – brh@skynet.be – n’illustre pas un problème de balisage. Tout au plus le site représenté est-il flanqué d’un potelet comportant notre balise blanc et rouge, exemplaire, celle-ci ! Mais le randonneur photographe y a vu un message d’optimisme. En effet, selon le commentaire de notre glaneur, elle célèbre « la renaissance d’un centenaire » : « Ce tilleul, tronqué par l’ouragan du 14 juillet 2010, reprend vie et annonce une nouvelle frondaison. Aux beaux jours, il pourra de nouveau ombrager le pique-nique, ou tout simplement la pause, des randonneurs qui parcourent les GR 129 – S et qui choisissent de profiter du banc situé sur le plateau condruzien, entre Furfooz et Gendron-Celles, à deux pas du lieu-dit “Gratte-cul” » !
ATTENTION ! En dernière minute, Roland Radermecker, baliseur liégeois, communique cet avis : « Que les randonneurs qui parcourent le GR 563 du Pays de Herve n'en veuillent pas aux baliseurs ! En effet, un inconnu a rebalisé un tronçon de ce sentier entre SOIRON et GRIHANSTER avec des marques gigantesques sur près d'un kilomètre. Il a même rebalisé un tronçon abandonné avant l'édition du premier topo ! Nous nous efforcerons d'effacer ces marques. Nous vous rappelons que seuls, les baliseurs autorisés peuvent le faire. Si un problème se pose, vous devez contacter le responsable du balisage. » roland.radermecker@gmail.com
Photo clin d’oeil
La série de photos que nous ont communiquée Josette et Serge Albert constitue bien un « clin d’œil ». Comme, d’ailleurs, le petit commentaire humoristique qui accompagne cet envoi : « Pour toi qui es toujours à la recherche d'une bonne adresse pour casser la croûte ou pour un bivouac, nous avons testé, sur le GR 14, entre Malempré et Odeigne, un refuge au lieu-dit “Le Mirador”. C'est bien isolé ; on y jouit d'une vue magnifique ; et si ce n'est pas un trois étoiles, il s'en rapproche de par sa hauteur. Un seul inconvénient : les places sont limitées. Mais cela nous change des abribus ! » Josette et Serge Albert
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Forum des lecteurs Dans le numéro 197 du mois de janvier, nous avons publié l’interview qu’Yvonne Pincic nous a aimablement accordée. Cela lui a valu divers contacts avec des lecteurs intéressés par l’aventure pédestre vers Medjugorje. Malheureusement, notre « traceuse de chemins pédestres » a, bien involontairement, perdu les coordonnées de certains de ces candidats pèlerins. Yvonne Pincic nous demande donc d’insérer cet appel :
« Pardon aux personnes qui, après avoir lu l’article “Yvonne Pincic, traceuse de chemins pédestres”, m’ont contactée par courriel pour commencer ensemble une approche de la randonnée vers Medjugorje. J’ai perdu leurs coordonnées ! Merci donc à ces personnes de bien vouloir me recontacter de nouveau soit par téléphone (04 336 36 09), soit par courriel : yvonne. pincic@skynet.be » ................................................................................................................. Ce long courriel pourrait figurer dans la rubrique « Ambiance rando ». Un de nos membres y raconte une mésaventure vécue sur un tronçon du GR 56 (Cantons de l’Est) au cours du dernier hiver, interminable. Elle devrait rappeler qu’une simple randonnée peut devenir une véritable aventure si l’on commet certaines légèretés, si l’on néglige certaines dispositions élémentaires : avant le départ, consulter le site (www.grsentiers.org), pour y noter une modification éventuelle d’itinéraire ; localiser précisément le stationnement de son véhicule par exemple ; si l’on débute dans une localité, déterminer soigneusement (au moyen d’une boussole, si nécessaire) la direction à prendre ; et surtout, en cours de randonnée, veiller à ce que la réalité du terrain « colle » aux précisions du topo-guide. Sinon, ne pas hésiter à faire demi-tour jusqu’au dernier point de concordance.
« Bonjour, amis randonneurs, Ce samedi 23 février, nous avons entrepris, mes amis et moi, de randonner sur le GR 56 de Krinkelt (Rocherath) jusqu’à Manderfeld. Précisons que les conditions climatiques étaient excessivement sévères (température de moins sept degrés, vent du nord et neige). Nous étions munis du topo-guide et nous avons donc démarré à Krinkelt – page 55 –. Durant une heure et demie, nous avons suivi fidèlement les signes du GR qui semblaient d’ailleurs remis à neuf, ce qui était de bon augure. Nous sommes arrivés à l’aire de pique-nique couverte comme indiqué au bas de la page 56 du topo-guide. C’est là, à mon avis, que ça se gâte. En effet, comme stipulé sur la page 57, nous n’avons pas vu de “ruisselet de gauche” et surtout nous n’avons pas “entamé l’ascension du versant”. Confiants néanmoins dans les signes, nous les avons suivis durant plusieurs kilomètres en longeant une rivière, magnifique au demeurant. Le GR nous a conduits ainsi longuement pour ensuite remonter à gauche dans les bois par une route macadamisée, durant quelques kilomètres, et rejoindre la N658, côté Allemagne. Et donc, complètement égarés par rapport à notre destination de Manderfeld. Jusque-là, nous avons craint d’être perdus pour la nuit ! Alors, nous avons vu un panneau qui indiquait “Rocherath 8,5 km” et avons suivi cette direction pour rejoindre enfin notre point de départ... épuisés. Ceci pour dire qu’il doit y avoir un problème à partir de l’abri couvert. Y aurait-il un autre GR ? Nous n’en avons pas vu. Si vous pouvez nous renseigner sur notre erreur, nous vous en serons reconnaissants. Mais, réflexion faite, après un nouvel examen, je me demande si nous ne sommes pas partis à l’envers… ce qui expliquerait cela. Ce fut quand même une magnifique rando, mais quel souvenir ! J’ajouterai le reste, pour plus de piquant. Faut bien qu’on rigole. Lorsque nous avons rejoint la grand-route, dans la semi-obscurité, deux d’entre nous, dont moi-même, avons fait du stop pour rejoindre Rocherath. Merci à cet Allemand (et à son 4x4), qui nous a sauvés après un quart d’heure et nous a emmenés à Krinkelt. Oui, mais… à quel endroit avions-nous laissé nos voitures ? Nous avons rajouté un quart d’heure de jeep pour retrouver les voitures… dans le fond
de la rue de Mürringen, pas déneigée ! D’où l’impossibilité de remonter la côte avec nos véhicules. C’est grâce à l’expérience d’un habitant, que je remercie encore, que nous en sommes sortis, mais comment ! “Monsieur me dit-il, si vous avez le culot de vous accrocher sur le capot de votre voiture et si vous me laissez le volant, je vais vous sortir de là.” Je n’y croyais guère ; mais cela a marché. Quant à la seconde voiture, elle fut remontée par un indigène, pilote de son état. Merci encore à ces habitants de Krinkelt (qui parlent majoritairement allemand, ce qui n’a pas facilité les choses). Ensuite, il a fallu retrouver le reste de la troupe sur la route d’Elsenborn. Encore quelques sueurs, car nous ne savions plus très bien par où la jeep nous avait conduits. Ouf, nous en sommes sortis ! Le logement et le resto à Prüm nous ont consolés de ces avatars. Autant vous dire que la rando prévue le dimanche a été annulée. Nous la ferons en été. Cordialement. » Louis Dulieu - dulieufays@skynet.be ................................................................................................................. Une lectrice nous a contactés à propos de l’itinéraire de l’Idée rando « Par monts et par vaux en Famenne et Condroz » présentée dans le périodique numéro 194 d’avril 2012. Cette randonnée lui a beaucoup plu… sauf le parcours routier, d’un kilomètre, qui « longe le vaste domaine du château de Noisy ». Elle s’est donc mise en quête d’une variante…
« Bonjour, monsieur Maquet, Il y a quelques semaines, je vous parlais de la randonnée “Par monts et par vaux en Famenne et Condroz ”. Je l'ai refaite ce dimanche (…) J'ai testé la “variante Lavis”. Comme vous le verrez sur le parcours ci-joint, j'ai obliqué un peu trop tôt dans Lavis, par un sentier qui n'avait probablement plus été emprunté depuis des lustres ; la descente a été assez scabreuse, mais amusante. La prochaine fois – la bonne ! –, je prendrai le sentier suivant, qui est mieux indiqué sur la carte. Je vous tiendrai au courant ! En tout cas, c'est effectivement beaucoup mieux que le kilomètre d'asphalte entre la croix de Lavis et Vêves (…) Encore merci, bien cordialement. » Geneviève Aubert ................................................................................................................. Enfin, un lecteur réagit au récit publié dans le dernier périodique à propos de l’Eifelsteig : il fournit une adresse qui ne manquera pas d’intéresser ceux de nos lecteurs tentés par cet itinéraire ou par toute autre grande randonnée en Allemagne.
« Bonjour, Je cours les sentiers allemands depuis déjà quelques années. Voici, en ajout à l'article paru dans le dernier numéro de “GR Sentiers” concernant l'Eifelsteig, les coordonnées de la maison d'édition où je me fournis en cartes détaillées des sentiers qui me donnent envie. Bien à vous » Marcel Dumont - bknin@hotmail.com
Le site de ladite maison d’édition.
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© Fr. Lison, L'Avenir
Rencontres
Qui êtes-vous, Xavier Vanandruel ? Vous êtes mathématicien, philosophe, musicien et aussi randonneur… Depuis quand pratiquez-vous la randonnée ? Randonnez-vous parfois sur les GR belges ? J’étais chez les scouts et j’ai fait des « hikes », je suppose qu’on peut appeler ça des randonnées. Mais, en fait, j’ai vraiment commencé à pratiquer la randonnée au-delà de la trentaine. J’ai marché en Ardenne, au Luxembourg… Récemment, j’ai fait une boucle autour de Trois-Ponts, Remouchamps, Vielsalm. Une nature superbe ! Quelle bonne bière à Vielsalm, cela dit en passant ! J’aime beaucoup la randonnée, mais ce n’est pas mon activité principale. Je ne cherche certainement pas la performance. Pour la traversée de l’Europe, je faisais entre 20 et 30 kilomètres par jour, ce qui n’a rien d’exceptionnel. C’est la distance parcourue par un facteur rural dans la France du début du 20e siècle. Pour prendre un exemple précis, le facteur Cheval, à la fin du 19e, faisait une tournée quotidienne de 30 kilomètres. Et il retournait parfois sur ses pas pour récupérer une pierre qu’il avait remarquée et qui lui servirait à construire son palais İdéal !
faits largement de la jonction de chemins nationaux. Ce chemin est très bien balisé en Allemagne ; par contre, en d’autres endroits, ce l’est beaucoup moins, comme en Hongrie. En Roumanie, il n’y avait rien du tout et il fallait frayer son propre chemin ! Cette traversée de l’Europe, je voulais la faire en une seule fois. Je pensais hiverner dans un monastère polonais, mais ils n’ont pas voulu de moi malgré une lettre de recommandation. Alors, je suis rentré en Belgique et je suis reparti pour poursuivre mon périple à l’endroit même où je m’étais arrêté. Après cette traversée, je me suis demandé ce que j’allais faire. J’ai décidé d’apprendre le russe pour pouvoir voyager dans d’anciens territoires de l’URSS. Les gens d’un certain âge parlent et comprennent encore cette langue. Je suis donc parti en Arménie et mon projet actuel est de partir au Kirghizistan. En fait, qu’est-ce qui vous pousse à partir ? C’est assez irrationnel. Je suis attiré par l’Est. J’ai une expli-
Mais ce ne sont pas les GR belges qui vous attirent le plus… Quelles sont donc vos destinations favorites ? J’ai traversé toute l’Europe à pied, de ma porte jusqu’à la rive bulgare de la mer Noire, donc d’ouest en est, en passant par les Sudètes. Je suis monté vers le nord, jusqu’au bas de la Pologne et puis là, je suis redescendu vers le sud, vers la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie. Au total, quelque 4 000 kilomètres. J’ai pris pour une bonne part un chemin européen, le 5. Les chemins européens sont
En marche…
cation fantaisiste, mais qui me plaît bien. Sur une ancienne photo, j’ai remarqué que, jeune, mon père avait des traits de visage assez orientaux : les yeux en amande, les cheveux très noirs. Dans « Archives du Nord », Marguerite Yourcenar explique que, du temps où la Belgique était sous la domination des Habsbourg, des mercenaires étaient issus
des marches de l’Est. Il n’est peut-être pas tout à fait impossible que notre famille ait des ascendants d’origine mongole ou tatare… Cela expliquerait aussi que je suis attiré par ces régions-là comme le cheval est attiré par l’écurie. Que recherchez-vous essentiellement dans la pratique de la randonnée ?
Quand on marche, on a une autre relation à l’espace et au temps, une autre présence au monde. C’est un peu marcher sur la peau de la Terre. C’est donc un lien physique, sensuel avec la Terre qu’on habite. Ça peut être doux comme une caresse, mais aussi âpre et ardu. La nuit, quand on installe sa tente en pleine nature, il fait tout à fait noir et c’est comme si l’espace était aboli. Par contre, ce qui devient extrêmement présent, c’est un univers sonore. On entend des bruits divers ; ça commence par le dernier concert des oiseaux. Et puis, on entend des bruits d’insectes, des bruits de choses qui tombent des arbres, le frottement des branches les unes sur les autres, tout un univers sonore qui vient se substituer à l’univers spatial qu’on a parcouru pendant la journée. C’est très impressionnant. Ceci dit, ce qui m’intéresse aussi beaucoup, ce sont les rapports humains. Les personnes qu’on rencontre, avec lesquelles on peut converser ou qui vous offrent l’hospitalité. En Arménie, j’ai eu des rapports intenses avec des bergers. Eux ont aussi une présence très forte sur la Terre. Ils pouvaient m’indiquer le chemin ; ils ont aussi un rapport au temps qui correspond à celui du randonneur. Ils ne sont pas pressés par le temps. Je me sentais souvent presque en connivence avec eux. Un jour, j’avais vécu une journée très difficile, j’avais marché dans un univers encombré de détritus, sacs plastiques, canettes… en plus, avec des chiens à mes basques. Le soir, enfin détaché de tout
cela, il y a un berger qui vient très amicalement à ma rencontre et s’assure que je ne manque pas de choses fondamentales comme de l’eau, un gîte… On fait quelques échanges : du chocolat contre un bout de fromage. Et puis, on s’est assis tout simplement et on a regardé le soleil se coucher. C’était un moment très intense, un des grands moments de ce voyage. Pourtant, il n’y a rien eu d’extraordinaire. C’était simplement de l’ordre du ressenti. D’une façon générale, comment le voyageur insolite qu’est le randonneur est-il perçu par les populations locales ? Cela dépend des endroits. En Arménie, c’était parfois de l’étonnement, l’air de dire « Qu’est-ce que vous faites là ? » Mais cela leur était assez sympathique que je fasse un périple de monastère en monastère. Ils voyaient cela comme un pèlerinage religieux. Bien sûr, il était normal que je me présente, que je me situe. Là, la connaissance du russe m’a évidemment aidé. Quelles qualités majeures avezvous appréciées chez eux ?
Les Arméniens ont beaucoup souffert. Ils ont souffert du génocide, une réalité avérée. Malgré cela, ils sont chaleureux, hospitaliers, avec une grande générosité. Ainsi, si l’on est invité à table, ce qui m’est parfois arrivé, c’est l’abondance. Ils tiennent à servir le meilleur de ce qu’ils ont. Il y aussi le désir d’aider, de rendre service spontanément. Un routard irlandais me disait que c’est le seul pays au monde où un chauffeur de taxi vous voyant au bord de la route, vous embarque et vous dépose plus loin sans vous parler de rémunération. On est loin des rapports marchands omniprésents chez nous ! Ils ne sont guère marqués par notre société de consommation. Même les publicités sont plus discrètes, moins ostentatoires. SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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Simplement de l'ordre, du ressenti.
Avez-vous quand même constaté des traces de notre société de consommation ? Sur la route entre l’aéroport et la capitale, il y a des panneaux publicitaires, des casinos… Mais c’est encore relativement discret. Maintenant, c’est une société largement duale comme dans tous ces anciens pays communistes. Ils se sont convertis à l’économie de marché et certains font du business. On voit des 4x4 qui font contraste avec la population qui a parfois du mal à vivre au quotidien. On constate aussi une pollution, déjà présente du temps de l’Union soviétique. On ne se soucie apparemment pas de la nocivité des fumées d’usine par exemple ; la présence d’une usine de cuivre toujours en activité entraîne des problèmes respiratoires pour les riverains. Il y a une centrale nucléaire, arrêtée après Tchernobyl, remise en route pour pallier la pénurie énergétique. Mais une centrale vétuste en Arménie, un pays de tremblements de terre, ce n’est guère rassurant… Revenons à votre circuit des monastères. Cette découverte était-elle un « prétexte » au voyage, ou était-ce plus fondamental ? Était-ce une recherche spirituelle ? Artistique ? C’est un témoignage d’une recherche humaine constante dans le temps et dans l’espace, c’est le sens de la destinée. L’Arménie, c’est le premier pays chrétien au monde,
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où la tradition religieuse est très forte, ce qui est matérialisé par ces monastères, souvent très beaux. Ce qui m’a frappé, c’est qu’ils sont de petite taille. Il y a le narthex, l’église, le réfectoire, la bibliothèque… Tout cela est extrêmement réduit et harmonieux. Ça m’a fait penser que, dans le passé, on était beaucoup moins nombreux sur la terre. Ce pays, tout comme l’Europe occidentale d’ailleurs, était très peu peuplé. Cette différence d’échelle est très intéressante aussi ; les moines, les supérieurs des monastères pouvaient être déplacés d’un monastère à un autre, ils se connaissaient, partageaient leurs livres. L’Église arménienne s’est séparée de l’Église catholique et possède son chef, le catholicos. Pourquoi privilégiez-vous la randonnée solitaire ? C’est surtout une question de disponibilité. Quand j’ai traversé l’Europe, j’ai pris une année sabbatique, ce que tout le monde ne peut pas faire, en particulier mes proches. Ceci dit, partir seul favorise à la fois la méditation et les contacts avec les populations. On vous adresse plus facilement la parole quand vous êtes une personne seule ; si vous faites partie d’un groupe, on a plutôt tendance à vous laisser entre vous et puis le groupe reste plus fermé sur lui-même.
Cela ne comporte-t-il pas des risques ? Non, très curieusement, aussi bien lors de ma traversée de l’Europe qu’en Arménie, je n’ai jamais ressenti la peur. Mais c’est sûr que les risques existent. Ainsi, en Roumanie, à un moment, il y avait encore de la neige, en juin, et je n’ai croisé personne ; évidemment si je m’étais cassé une jambe… Je pensais que cela pouvait arriver, mais ce n’est pas une raison pour ne pas le faire. Mais si on y pense trop, alors on n’entreprend plus rien. On ne peut pas s’assurer, se blinder contre tout. Vous marchez pendant des semaines, dans un confort élémentaire, ce dépouillement ne vous pèse-t-il pas ? Modifie-t-il votre rapport aux choses matérielles ? Non, cela ne m’embarrasse pas de vivre à la dure et même cela m’apporte beaucoup. Ainsi, dans une randonnée au long cours, j’emporte un nombre très limité d’objets qui tiennent dans mon sac à dos. Quand ils sont tous bien rangés, je peux avoir un sentiment de complétude impossible à avoir chez nous. Chez nous, il y a un ensemble d’objets qui vous sollicitent tout le temps : un virus dans l’ordinateur ou la machine à laver qui tombe en panne… Le rapport aux objets est complètement différent. J’ai un nombre limité d’objets qui me sont précieux, comme mon réchaud à pétrole qui me permettait de faire mon thé ou ma nourriture le
soir. Je conseille cela à tout un chacun pour prendre du recul par rapport à l’envahissement matériel dans lequel on vit en permanence chez nous. Après ces longues périodes de solitude et de dépaysement, comment se passe votre retour à la réalité quotidienne ? J’ai acquis un GSM pour la traversée de l’Europe, et donc j’envoyais quotidiennement un SMS à ma compagne. C’était très précieux, cela m’a permis de rester en contact avec mes proches. Mais après ces deux longs voyages, me réadapter au rythme du monde moderne, à cette présence massive des objets matériels m’a vraiment été très difficile. Vous êtes à la fois marcheur et écrivain. Pourquoi rédigez-vous et publiez-vous vos comptes rendus de voyage ? J’ai un carnet et je note au quotidien mes expériences, mes rencontres, mes découvertes. Une fois revenu chez moi, je mets tout cela en ordre et je me documente aussi. Je cherche des informations historiques qui peuvent éclairer mon voyage lui-même. Écrire, c’est donc un prolongement du voyage. Quand je marche, je ne prends pas de livre ; je n’ai pas envie de lire. Je marche dans un livre ouvert devant moi, et c’est bien suffisant. Propos recueillis et mis en forme par Héléna Deltour
Ambiance rando
« Les marcheurs à la baguette » Petit album au gré des sentiers…
Petite histoire d’un groupe de randonneurs Bonjour à tous les amoureux de la randonnée. La plupart des écrits que publie le périodique « GR Sentiers » sont des récits de balades, et c’est très bien, car ils nous font rêver. Moi, je souhaite faire le récit… d’un groupe de randonneurs. Il a vu le jour il y a une quinzaine d’années (nous n’avons pas de date exacte). Il y avait quatre à cinq amis qui, tous les derniers dimanches du mois, partaient randonner et parcourir une vingtaine de kilomètres. Habitant la région de Mons, ils ont tout naturellement parcouru « leur » GR 129 jusqu’à Dinant. C’est à ce moment que j’ai rejoint le groupe. Depuis, il a intégré de nouveaux copains, mais il en a aussi perdu, suite aux aléas de la vie. Une chose est sûre, c’est que nous sommes toujours heureux de nous retrouver pour une rando d’un jour ou plus.
Un gros appétit… d’escapades Depuis le début, nous avons parcouru les GR 129, 125, 412,15… En 2002, nous décidons d’entreprendre le « Saint-Jacques-de-Compostelle » au départ d’Arles, par des tronçons d’une dizaine de jours. Actuellement, nous sommes arrivés à Sanguesca. Nous parcourons également le GR 5 et nous sommes à Monternach au grand-duché de Luxembourg. Cette année, Vincent nous a emmenés faire le Tour des volcans cantaliens. Dans quelques jours, nous repartons trois jours sur GR 16, continuer ce magnifique chemin le long de la Semois. Il y a aussi une chose que tous les membres du groupe apprécient : ce sont les soirées d’après-randonnée où, tous ensemble, nous passons des moments inoubliables.
Brassée de remerciements Tout ceci n’a été possible qu’avec la complicité d’amis fantastiques comme : Corinne, Marc, Marie, Cathy, Michel, Vincent, Annick, Nicole, Charlie, Michèle, Marie-Paule, Marie-Anne, Carlos, Fabienne, Georges… Mais également grâce à vous, les SGR, car nous vous faisons confiance à cent pour cent pour le choix des trajets et pour votre balisage. Merci encore pour tout. Georges Diakourakis, pour Les Marcheurs à la baguette.
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Ficelles et tuyaux Notre partenariat avec LAJ & le CBTJ Chers membres des SGR, faut-il vous rappeler que notre association a conclu une convention avec les Auberges de Jeunesse (LAJ) et les Gîtes d’Étape du CBTJ ?
Cet accord vous donne donc accès aux Auberges de Jeunesse et aux Gîtes d’Étape sur présentation de votre carte de membre, individuelle ou familiale, SGR. Celle-ci vous permet ainsi de bénéficier des conditions financières réservées aux membres des Auberges de Jeunesse ou des Gîtes d’Étape du CBTJ. Ces deux organisations vous offrent de nombreux hébergements de qualité judicieusement localisés aux quatre coins de notre pays et particulièrement en Wallonie. Très souvent, ils sont situés à proximité de nos itinéraires blanc et rouge et de nos randonnées en boucle. Une raison de plus d’arpenter nos GR tout en profitant de ces hébergements accueillants… et démocratiques !
A.J. Georges Simenon au cœur de la Cité ardente Considérée comme la première ville touristique de Wallonie, Liège est un passage stratégique pour les voyageurs de tous horizons. Agrémentée par le cours de la Meuse, Liège vous impressionnera par le relief de ses coteaux abrupts, où des quartiers originaux ne demandent qu’à être visités. La Cité ardente offre de nombreux intérêts touristiques : son folklore, son quartier historique, l’infrastructure de sa gare des Guillemins, ses nuits liégeoises et tant d’autres choses encore. C’est au cœur de la Cité ardente que se situe notre auberge de jeunesse, implantée dans un quartier jeune et vivant, où vous ne risquerez pas de vous ennuyer ! L’auberge vous garantira cependant une nuit reposante pour entamer une nouvelle randonnée. Le bâtiment dispose de 215 lits répartis dans des chambres de 2, 4, 6 personnes ou plus. Pour encore plus de confort, vous disposerez d’un service de restauration, d’un bar, d’une cuisine équipée pour faire vos propres repas et d’un service blanchisserie. La ville de Liège vous permet un accès direct à plusieurs parcours pédestres. Le GR 57 traverse Liège pour partir à la découverte de la vallée de l’Ourthe. Avec le GR 546, vous arpenterez le tour du Condroz. Grâce au GR 579, vous aurez l’occasion de vous rendre jusqu’à Bruxelles. Le topo-guide des « RF Liège » vous permettra de partager un bon moment de découverte en famille dans la province de Liège. Enfin, les « RB Liège » vous proposent des randonnées en boucle dans la province de Liège. De quoi passer un agréable séjour. N’attendez plus : réservez une nuit dans l’auberge et profitez d’un magnifique séjour dans la Cité ardente.
Vues extérieure et intérieure de l’A.J. G. Simenon.
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INFOS ET RÉSERVATION Auberge de Jeunesse de Liège Georges Simenon : rue Georges Simenon, 2 B 4020 Liège Tél. +32 (0) 4 344 56 89 liege@lesaubergesdejeunesse.be www.lesaubergesdejeunesse.be
Le retour du beau temps signifie aussi le risque d’être confronté avec les tiques. Voilà donc une information – communiquée par un « compagnon de l’Entre-Sambre-et-Meuse » – susceptible d’intéresser les randonneurs, particulièrement exposés à ce risque potentiel. Elle émane d’une infirmière et explique une façon relativement simple et apparemment efficace pour extraire ces vilaines petites bêtes. Ce n'est pas toujours le cas avec la pince adéquate, car souvent la tête reste incrustée. « J'ai rencontré une pédiatre qui m'a confié ce qu'elle jugeait la meilleure façon d'enlever une tique. C'est super et cela fonctionne dans les endroits où il est parfois difficile d’utiliser des pincettes : entre les orteils, au milieu d'une tête bien chevelue, etc. Imbibez une boule de coton d’une noisette de savon liquide. Appliquez-la sur la tique et tamponnez pendant 15 à 20 secondes. La tique va spontanément se détacher et se coller au coton quand vous l’enlèverez. Cette technique a fonctionné chaque fois que je l'ai utilisée et elle me semble bien moins traumatisante pour le patient. Et plus facile pour moi... »
Remède miracle pour extraire les tiques ?
Jean-Pierre Bailly - baillyjpa@gmail.com
À deux pas de la France avec le CBTJ
Jardin de Brûly Presbytère.
Aujourd’hui, c’est en bordure de la vaste forêt de la Thiérache belge que nous vous proposons de faire halte, dans le hameau de Brûly-de-Pesche, en province de Namur, non loin de la frontière française. Ce hameau de Brûly-de-Pesche fut le théâtre d’événements importants lors de la Seconde Guerre mondiale. En témoignent le musée de la Résistance et la chapelle du Maquis non loin. Le gîte de « Brûly École » fait face au gîte de « Brûly Presbytère », avec des capacités respectives de 40 et de 38 lits. Ils peuvent être loués ensemble pour un total de 78 lits ou séparément. Par ailleurs, le gîte de « Brûly Presbytère » dispose d’un petit salon avec feu ouvert, idéal pour se reposer après une longue randonnée. Lors d’un de vos séjours dans le gîte, pourquoi ne pas aller vous balader à l’Aquascope de Virelles où vous découvrirez une nature riche et préservée. Pour les randonneurs, le GR 125 (tour de l’Entre-Sambre-et-Meuse) ne passe pas bien loin, dans la vallée de l’Eau Blanche. De même, quatre Randonnées en Boucle de la province de Namur et du parc naturel Viroin – Hermeton sont facilement accessibles depuis ces gîtes.
Un coin intérieur.
Pour plus d’informations et pour vos réservations : Les Gîtes d’Étape du CBTJ : Tél. 02 209 03 00 www.gitesdetape.be – info@gitesdetape.be
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Nous avons lu…
« Bergers d’une terre rouge »
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Une traversée de l’Arménie à pied
Xavier Vanandruel (voir la rubrique « Rencontres » de ce numéro 199) ne devrait pas être un inconnu pour les lecteurs de « GR Sentiers ». Le numéro 179 de juillet 2008 présentait déjà le récit d’une longue traversée pédestre réalisée par ce membre des Sentiers de Grande Randonnée2. Cette fois, ce randonneur au très long cours a marché à travers l’Arménie sur la voie des monastères. Et il en livre le récit dans un petit livre très attrayant. Car c’est son contact tactile et visuel qui séduit d’emblée. Alors qu’on parle tant de l’« e-book », le velouté de la couverture offre le plaisir d’un toucher presque sensuel avec cet ouvrage. Plaisir des yeux aussi suscité par les photographies de l’auteur, et surtout par les superbes illustrations de la dessinatrice Julie Fouret. L’essentiel est pourtant dans la narration de cette longue traversée de l’Arménie, jalonnée de monastères et, plus encore, de rencontres multiples et diverses. La visite des monastères constituait bien le fil conducteur de cet itinéraire pédestre. Ils s’égrènent effectivement du nord au sud du pays, ruinés quelquefois, mais aussi imposants comme celui de Tatev, campé sur sa vaste plateforme rocheuse, ou encore celui de Khor Virap, dominé par la « présence majestueuse de la montagne biblique » qu’est le mont Ararat. Le randonneur admire les fresques du monastère de Kobayr, mais surtout les omniprésentes khatchkars, pierres gravées typiques de la culture arménienne. Certains de ces sites restent des lieux de pèlerinage très populaires. Avec, là aussi, les nuisances 1 Xavier Vanandruel, « Bergers d’une terre rouge », Une traversée de l’Arménie à pied. Édité par Phare Papier, Flobecq, 2012. 2 « À pied, vers la forêt de Bohème et la mer Noire ». Éditions Artisans-Voyageurs, Angers. 2007.
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inévitables de l’industrie touristique, entre autres, le « rouleau compresseur » des touristes russes. Malgré ces scories du monde moderne, ces lieux monastiques incitent à la méditation et « restent le lieu déjà d’une transmutation… » L’essentiel de cette longue marche est cependant ailleurs. Au détour de la lecture, le randonneur ne manquera pas de retrouver des moments privilégiés de ses propres vagabondages. Ainsi, l’émotion des premiers pas quand « les départs en voyage à l’aube tiennent un peu d’une renaissance ». Ainsi, le retour au dépouillement du marcheur : « Ce n’est pas une des moindres vertus d’un voyage à pied que de renouer un rapport sain et source de plaisir avec peu d’artefacts… » Ainsi encore, l’exaltation d’un rare spectacle : « Mais ce matin, il y a quelque chose de céleste dans la vision de ces chevaux glissant entre les franges de brume (…) tandis que les premiers rayons caressent leur robe marron sombre. » Et puis surtout, il y a les mille rencontres qui émaillent cette traversée de l’Arménie. Sans doute faut-il préciser que Xavier Vanandruel maîtrise suffisamment le russe, parlé par une majorité d’Arméniens, pour dialoguer avec ses hôtes occasionnels. Avec ce professeur de physique qui l’entretient longuement de nos problèmes énergétiques et avec lequel… il « aligne les toasts à la vodka » avant de partager un repas abondant. Avec les chauffeurs de taxi, qui « s’arrêtent spontanément au bord de la route pour vous transporter et sans demander la moindre rémunération ». Étonnante manifestation de cette hospitalité arménienne. Exception faite des militaires, particulièrement soupçonneux quand l’auteur déambule sur une petite route qui longe la frontière turque. Sinon, l’hospitalité semble innée chez ces petites gens qui accueillent généreusement le randonneur. P.S. L'ouvrage, édité chez Phare papier, est distribué par Esperluète : tél. (00 32) (0) 81 81 12 63 – esperluete. editions@skynet.be. À Bruxelles, le récit de Xavier Vanandruel est vendu, entre autres, à la librairie « Tropismes », galerie des Princes. À Liège, le livre est en vente chez « Pax » et « Livre aux Trésors ».
Tiens bon, mon fils ! Aux alentours de la quarantaine, Henri Corne, ancien délégué régional « Brabant wallon – Bruxelles », a parcouru l’itinéraire du GR 5 en compagnie de son fils. Cette expérience paternelle, peu banale, lui a inspiré un beau texte, écrit à l’occasion des 16 ans du fiston. Henri m’a fait l’amitié de me le confier. Sa qualité littéraire, aux accents lamartiniens, et son intérêt humain – une longue randonnée, image de la vie – m’ont incité à le publier dans notre revue, avec l’aimable autorisation de son auteur.
Tiens bon, mon fils ! Mets ta petite main dans la mienne et marche à grands pas, Comme papa. La neige étouffe les bruits, tout dort encore… Au loin, un premier sommet s’allume. Courage, petit ! Je t’emmènerai, tout au bout du sentier, Dans un monde où les sources chantent, où les arbres murmurent, où les marmottes sifflent, Il nous faudra marcher longtemps… Nos ombres, devant nous, sont immenses. Toi aussi, un jour, tu seras grand. Tiens bon, mon fils !
Le monastère de Khor Virap dominé par le mont Ararat.
Symptomatique, ces lieux de pique-nique à proximité d’une fontaine et… de la tombe d’un accidenté : « Voilà qu’en adjoignant à sa tombe une fontaine et une table, on lui prête, au-delà de la mort, un rôle d’hospitalité. » Mais en définitive, ce sont les bergers qui marqueront surtout le périple de Xavier Vanandruel au point qu’il leur rendra un hommage particulier par le titre de son récit. Précieuses rencontres avec ces nomades. Plusieurs lui indiqueront les meilleurs chemins ; l’un et l’autre lui « expliqueront comment utiliser un bâton pour augmenter ma vitesse de marche. » Et, à l’occasion d’un bivouac, il lui arrivera de partager des moments intenses : « Ensuite sans plus de paroles, nous partageons longtemps, très longtemps, car ce temps est dense, la qualité de silence qui accompagne le soir (…) Hagop ce soir-là m’a fait (…) retrouver dans le partage un apaisement et un accord avec le monde. » Il arrive ainsi, quelquefois, que la grande randonnée touche au spirituel. Jean-Marie Maquet
Tiens bon, mon fils ! Porte bien haut ton sac et ne ralentis pas. Entends-tu mille oiseaux deviser gaiement ? La forêt s’éveille, jeune, toute en fleurs et en bourgeons, Le soleil du matin rit de nous éblouir derrière chaque feuille. Avance, mon fils, ne te retourne pas, Dans la vie, il faut toujours regarder devant soi. Il t’émerveille, ce monde où les cascades jaillissent, où les crocus s’agitent, où les chamois bondissent, Mais il en est de plus serein, de plus pur encore : tout y est joie, générosité, On y accède à force de volonté, de partage, de don de soi. Viens, on y va ! Tiens bon, mon fils ! Tiens bon, mon fils ! Notre premier sommet. Dans un instant, nous poserons les sacs. Regarde : deux aigles tracent sans effort de grands cercles dans le ciel. À nos pieds, tout est comme figé dans la torpeur de ce midi d’été. Dieu ! Que le monde est beau quand on le voit de haut ! Tiens, papa, voici ma gourde, Avec toi, j’étais sûr de gagner. Dans la cordée, tout est confiance et solidarité, Abandonner, c’est trahir l’équipier. Vaine victoire, celle que l’on ne peut partager ! Viens, continuons ! Tiens bon, papa ! Tiens bon, papa ! Allonge le pas, marche avec moi. Vois ces tons roux, ces ocres, ces fauves, Splendeur de l’automne dans le sous-bois ! Entends-tu la voix rauque du cerf ? Le soleil décline, l’air frémit, la mare se ride… Continue, papa ! Cette vie peut n’être que haine, violence, guerres, Mais, pour qui veut aimer, c’est une riche moisson, Car la bonté engendre la bonté et le geste amical, la générosité. Il suffit de semer… Tiens bon, papa ! Tiens bon, papa ! Viens avec moi, ne me quitte pas. La bise est sournoise, relève ton col. Le soleil se couche sur les cimes, nos ombres s’allongent derrière nous. Surtout, ne te retourne pas : l’essentiel est toujours devant toi. Courage, papa ! Ton sac n’est plus bien lourd et les souvenirs légers dans ton cœur. Regarde la neige des sommets rougir au crépuscule. Derrière ces montagnes, encore des montagnes. Puis d’autres, et beaucoup d’autres encore. Plus loin, enfin, nous atteindrons la mer et sa sérénité. C’est seulement là que tu t’arrêteras. Tiens bon, papa ! Henri Corne SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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Sur le front des sentiers
JMM
« RENDEZ-VOUS SUR LES SENTIERS »
Les 19 et 20 octobre 2013, fêtons les chemins et sentiers ! Lors de vos randonnées, vous avez déjà repéré, depuis un certain temps, un sentier ou un chemin qui mériterait une nouvelle jeunesse. Vous connaissez un sentier digne d’être un jour balisé en blanc et rouge ; mais il est aujourd’hui totalement impraticable.
Alors, soyez porteurs d'une activité « Rendezvous sur les sentiers » et venez nous aider à réhabiliter et mettre en valeur les chemins et sentiers ! « RENDEZVOUS SUR LES SENTIERS », c'est agir concrètement pour protéger et valoriser notre remarquable patrimoine de chemins et sentiers publics. Ce sont des habitants et des communes qui s’impliquent sur le terrain au bénéfice de l’intérêt général. Lors du week-end des 19 et 20 octobre, les porteurs d’activités proposeront des activités ouvertes à tous : défrichages, nettoyage, balades de découverte de voies réhabilitées... Ce week-end sera aussi l'occasion de souligner l’importance de ces petites voies publiques pour la nature, la mobilité douce, le tourisme durable, les activités sportives de plein air ou encore d’offrir un autre point de vue sur nos paysages... L’appel à projets est ouvert à tous : citoyens, communes, associations, comités, clubs, syndicats d’initiative, maisons et offices du tourisme, PCDN, CLDR, parcs naturels. Date d’inscription • au plus vite, • avant le 15 juillet pour bénéficier d’un soutien personnalisé, • avant le 30 septembre pour figurer dans la liste d’activités de l’action. Inscrivez-vous directement via notre formulaire en ligne sur le site de Sentiers.be ! Concrètement « Sentiers.be » propose aux porteurs locaux : • une mise en lumière de votre activité par votre participation au week-end « Rendezvous sur les sentiers » • un guide « clé en main » expliquant les différentes étapes : choix du chemin, du sentier ou de l’itinéraire, contacts commune-habitants, organisation et publicité des activités… • un soutien logistique : communiqués de presse, affiches et feuillets d’invitation, panneaux nominatifs… • un encadrement personnalisé tout au long du projet. Pour en savoir plus et/ou vous inscrire : • rendez-vous sur le site de « Sentiers.be » : www.sentiers.be • envoyez un courriel à Boris Nasdrovisky : rdvs@sentiers.be • envoyez un courrier : rue Nanon, 98 - 5000 Namur. SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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Coup de chapeau à La continuité de nos itinéraires GR impose une vigilance et un labeur incessants. Quasiment le mythe de Sisyphe ou le tonneau des Danaïdes. Au choix. Quelquefois, nos efforts restent vains et il faut sacrifier un tronçon de sentier et se rabattre sur une solution de fortune. Parfois, ces avatars connaissent un heureux dénouement. Cela vient d’être le cas pour le sentier des Terrils sur le territoire de La Louvière. À l’entrée de Maurage, notre GR 412 se heurtait à un problème de taille. Pour accéder au haut talus de l’ancienne voie ferroviaire de la fosse Marie-José, il longeait un petit étang puis grimpait le long du terril de la Garenne. Parcours pittoresque, mais… tracé sur un terrain privé. Le passage de motorisés et le dépôt récurrent de détritus ont eu raison de la tolérance du propriétaire, excédé. Guy Rasson, notre baliseur en charge de ce secteur, imagina alors rien de moins que la réalisation d’un escalier pour escalader le remblai très pentu. Avec la naïveté ou la foi du charbonnier, il exposa ce « projet » à M. Négrinoti, du service des plantations de la ville de La Louvière, suggérant d'utiliser les « chutes » de prochain déboisement pour en faire des marches dans le talus.
au à la ville de La Louvière… et à un baliseur !
C’était en août 2011. Et l’idée, reçue avec intérêt, fit son petit bonhomme de chemin via Mme A. Sabbatini, échevine de l'Environnement, puis Mme S. Russo, directrice du Cadre de Vie. Tant et si bien que le conseil communal du lundi 22 octobre 2012 autorisait les travaux pour la réalisation desdits « escaliers de la Garenne ». Le 20 décembre 2012, notre baliseur reçut information que les travaux venaient de commencer : déboisement, terrassement, mise en place des madriers. Fin février 2013, les travaux étaient terminés. Une demi-douzaine de volées d’escaliers très confortables dessinent un bel ouvrage tout à côté du viaduc qui enjambe la Haine et les randonneurs peuvent escalader sans mal ce raide talus. Bravo donc à ce baliseur clairvoyant et un tout GRand merci aux responsables de la ville de La Louvière pour cette collaboration exemplaire. Je laisse la conclusion à Guy Rasson : « Je n'ai fait que mon job de baliseur et de citoyen de la ville de La Louvière… »
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Le coin du photographe POINT DE VUE ET COMPOSITION Dans des périodiques précédents, P.-H. Vercheval a expliqué l’intérêt de divers réglages préalables à la prise de vue : notamment la vitesse d’obturation et l’ouverture du diaphragme. Bien qu’ils déterminent respectivement la netteté de la photo et la profondeur de champ, bon nombre de randonneurs, probablement, n’y prêtent guère d’attention, se contentant de l’automatisme de leur appareil. Ils se privent sans doute de certains effets intéressants. Mais c’est un choix ; chacun a ses priorités. Cependant, ils auraient tort de négliger la composition ou le cadrage de leurs clichés. Il s’agit de construire sa photo pour la rendre la plus lisible possible, c’est-à-dire faire apparaître clairement le point de vue de l’auteur, notamment l’élément essentiel qu’il a voulu mettre en évidence. Pour ce faire, certaines règles assez simples permettront au photographe de guider le regard du spectateur vers cet objet principal de sa photo.
Règle des tiers et points forts
C’est tout à fait possible, et relativement simple, en le plaçant à certains endroits précis. En effet, l’observation de peintures et de photos célèbres révèle que l’œil humain se porte assez naturellement sur certains points forts de la photo. Ils sont déterminés par la règle des tiers. Ainsi, si vous divisez mentalement hauteur et largeur de la photo en 3 bandes égales, les 4 points d’intersection marquent les points forts.
Le cadrage a placé idéalement la fleur de chardon et le machaon à un point fort de la photo.
Lignes de force et perspectives Cet élément majeur retiendra davantage l’attention du spectateur si certaines lignes de force guident l’œil vers le point fort occupé par l’objet mis en exergue. Ces lignes de force peuvent être très variées : par exemple, des traces de pas, des ornières, des nuages, des Sur le GR 126, sillons et traces de roues, ainsi que traînées rayons lumineux… Le La diagonale du nuage et une trace noire au sol orientent le regard vers cet arbre, situé au tiers droit du paysage. aériennes guident l’œil vers la chapelle du Try-au-Chêne. coup d’œil du photographe avisé se révèlera en les discernant dans le paysage qui l’a séduit. L’amateur, lui, aiguisera son regard à force de pratique, d’entraînement.
N.B. On peut considérer encore que les Occidentaux, influencés par la lecture de gauche à droite et de haut en bas, inconsciemment, parcourent les images – peintures et photos – de la même manière. Les points forts situés aux deux tiers de la photo vers la droite retiendront donc particulièrement l’œil du spectateur. C’est ce qu’on peut facilement observer dans les photos du papillon, de l’arbre solitaire et de la chapelle. SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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Intérêt du contraste
Composition équilibrée
Il est encore possible de focaliser le regard du spectateur par un effet de contraste. Il peut être obtenu, entre autres, par le jeu des couleurs ou/et par la profondeur de champ. La couleur vive de l’élément majeur tranchera dans un ensemble plus neutre. De même, la netteté de l’objet principal sera accentuée par le flou de l’avant-plan et du fond. Dans ce dernier cas, comme P.-H. Vercheval l’a déjà expliqué, une grande ouverture du diaphragme créera une faible profondeur de champ au bénéfice de l’élément essentiel, seul à être net.
La règle des tiers permet encore de composer une image harmonieuse, équilibrée. En règle générale, il faut éviter de couper la photo en deux : on veillera ainsi à ne pas centrer l’élément majeur ou la ligne d’horizon. Celle-ci sera située au tiers inférieur si c’est le ciel qui prédomine par le caractère dramatique des nuages, un coucher de soleil… (voir les photos 2 et 3). Par contre, si c’est le sol ou la mer qui tient la vedette, l’horizon se situera au tiers supérieur, laissant ainsi une place moindre au ciel, ce qui est le cas pour le paysage d’Aubrac.
Les couleurs automnales de la fougère et sa netteté tranchent sur la verdure floue du sous-bois. La faible profondeur de champ a été obtenue par une ouverture du diaphragme de f/5.6.
Oser enfreindre les règles
Les méandres d’argent de la rivière sinuent à travers ce paysage d’Aubrac et mènent insensiblement le regard vers le ciel chargé de lourds nuages.
En photo aussi, toute règle comporte des exceptions : on ne doit pas craindre de transgresser une règle si on le juge utile, c’est-à-dire si la transgression sert le point de vue adopté. Ainsi, il est quelquefois intéressant de centrer l’élément majeur. C’est le cas dans la dernière photo, où l’arbre occupe le plein centre du paysage. C’est une façon de suggérer le caractère à la fois aérien et terrestre de l’arbre. L’harmonie de la photo est renforcée par la complémentarité des couleurs bleue et jaune. La position centrale de l’arbre suggère le caractère aérien et terrestre de l’arbre.
Ces considérations fondamentales restent, bien sûr, très théoriques. Elles ne suffisent pas pour réaliser un chef-d’œuvre. Elles peuvent cependant aider le débutant à composer une photo correcte. Comme une recette de cuisine permet au novice de préparer un plat mangeable. Les grands chefs ont sans doute commencé en s’inspirant de recettes avant de s’affranchir de ces règles et… d’écrire eux-mêmes leurs livres de recettes. Jean-Marie Maquet SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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Histoires naturelles
Louis Bronne et Vincent Louwette - Photos et dessins : Jean-Marie Winants
Suivons le merle d’eau dans son périple a ,
Au fil de l eau.
Une petite rivière de haute Belgique ravine les bois et les prés, semée de cailloux. Le lieu est enchanteur, mais la vie semble absente. Une touche magique interrompt soudain cette monotonie : une mélopée cristalline s'élève au milieu du courant. Une approche à pas de loup et apparaît, au-dessus d'une pierre moussue, la forme triangulaire d'une fée étincelante de blancheur. Quand elle a fini de chanter, la fée prend la forme d'un petit oiseau, de silhouette à mi-chemin entre le merle et le troglodyte et, au lieu de s'envoler, se dirige en marchant vers les remous et y pénètre sans hésitation…
Une petite rivière semée de cailloux…
L'oiseau scaphandrier Au fond de l'eau, le cincle est capable de continuer sa marche en s'agrippant de ses griffes aux galets. Ses os pleins, au contraire de ceux de nos autres oiseaux, lui donnent un complément de poids bien utile pour s'y maintenir. Cette différence explique son vol rigide de bombardier et le vrombissement de ses courtes ailes. L'observation directe depuis la surface des rivières fréquentées par le cincle, malgré la limpidité de l'eau, ne nous permet généralement pas d'y observer autre chose que d'inertes cailloux. Quel trésor caché peut donc bien motiver notre passereau à jouer au scaphandrier dans une eau aussi rapide ?
Une vie insoupçonnée Si on avait affaire à un passereau habituel, on s'attendrait à ce que l'individu qui s'exhibe au-dessus de la pierre lors de la parade soit le mâle. Chez le cincle, cette attitude peut aussi être celle de la femelle, comme c'est le cas ici.
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Vivre en permanence à l'extérieur quand la tempête souffle nous serait impossible. C'est la même chose dans les ruisseaux rapides : aucune vie ne peut se maintenir longtemps dans le courant. Par contre, sur le fond, au voisinage des berges, contre les cailloux, l'eau est freinée par frottement. Sur une épaisseur de quelques millimètres entourant ces obstacles, le courant est donc fortement ralenti. C'est là que se concentre toute la vie du cours d'eau : plus de 2 000 espèces d'insectes, 200 mollusques, 150 crustacés, 100 vers, etc. appartenant à la faune européenne du fond des eaux courantes, ou « faune benthique ». Parmi ces espèces, les plus typiques des cours d'eau propres sont les phryganes, ou plus exactement leurs larves. La grande majorité des espèces de ce groupe se construit un fourreau mobile dans lequel elles passent toute leur vie larvaire fixées par les crochets situés à l'extrémité de leur abdomen. Seules dépassent la tête et les pattes. Selon les espèces, le fourreau, ouvert des deux côtés, est constitué de petits morceaux de bois,
le aquatique. Des surprises nous y attendent… de cailloux de tailles diverses, de grains de sable, de morceaux de coquilles, de feuilles mortes... Ces éléments sont toujours collés avec les soies produites par les glandes salivaires de la larve et disposés avec grand soin. Au fur et à mesure des mues de la larve, elle agrandit son fourreau. Au moment de se nymphoser, elle ferme les extrémités du fourreau, l'ancre solidement au fond de l'eau et la transformation en adulte peut avoir lieu. Les phryganes adultes vivent hors de l'eau et rappellent des papillons de nuit primitifs ; mais leurs ailes, surtout les antérieures, sont couvertes de poils ; leurs pattes ne sont pas recouvertes par les ailes au repos et leurs antennes dépassent généralement la longueur des ailes. Dans des eaux de mauvaise qualité, les animaux typiques sont les sangsues et les vers de vase (tubifex). Ces derniers sont bien connus des pêcheurs et des aquariophiles, qui les utilisent comme appâts ou comme nourriture. Les sangsues des cours d'eau, contrairement à la sangsue officinale, qui habite les mares et se nourrit du sang des reptiles, amphibiens et mammifères, ont des spécialisations alimentaires moins effrayantes pour nous : l'erpobdelle se nourrit de petits insectes et de petits vers et Glossosiphonia complanata suce l'hémolymphe (« le sang ») des escargots.
concentration en oxygène dans l'eau. Dans les cours d'eau les plus purs, la concentration en oxygène est stable. Par contre, dans les eaux où la concentration en éléments nutritifs pour la végétation (nitrates, phosphates) est importante, les plantes sont nombreuses. Elles génèrent beaucoup d'oxygène durant la journée, puis en absorbent de grandes quantités en absence de lumière. Le déficit en oxygène qui s'ensuit durant la nuit ou en période de faible ensoleillement provoque l'asphyxie des espèces les plus sensibles. Dans les eaux les plus polluées (eaux d'égout), les seules espèces animales qui subsistent (larves d'éristale, une espèce de mouche) puisent leur oxygène à la surface grâce à un siphon respiratoire. Selon la concentration en polluants, le nombre d'espèces qui peuvent survivre varie donc. Une des méthodes pour mesurer la pollution est précisément de relever les espèces présentes dans le cours d'eau. On obtient ainsi ce qu'on appelle l'indice biotique. Cette valeur (un chiffre entre 0 et 9 croissant avec la qualité de l'eau) est mesurée grâce à deux données : l'espèce la plus sensible à la pollution trouvée dans l'échantillon prélevé et le nombre total de groupes d'animaux différents dans celui-ci. Pour donner à l'indice biotique toutes les garanties scientifiques, la méthode de capture doit évidemment obéir à des règles bien strictes pour fournir un échantillon valide.
De bons indices
Pour faire simple
Les animaux présents dans les cours d'eau sont donc le reflet de la qualité des eaux, plus précisément de la stabilité de la
Sans suivre la méthodologie officielle, l'observation « rapide » de la faune benthique d'un cours d'eau peut toutefois permettre
Dans la becquée amenée par papa cincle, on peut distinguer l'abdomen et les cerques collés par l'eau de quatre larves d'éphémères. Bien plus visible est la larve de phrygane sortie de son fourreau. Ces deux groupes d'insectes forment localement jusqu'à 98 pour cent du régime des jeunes.
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Histoires naturelles
de se faire une première idée de la qualité de l'eau. L'idéal pour capturer les animaux du fond de l'eau est de remuer les éléments du fond de l'eau (pierres, sable, gravier…) devant un filet à mailles fines maintenu dans l'eau. Mais, à défaut, la seule observation attentive (avec loupe de préférence) de la surface des cailloux sortis du fond de l'eau permet déjà de trouver de nombreux animaux.
À côté d'au moins une larve d'éphémère (à gauche), de plusieurs larves de phrygane (jaunes), les grandes pattes d'une tipule adulte dépassent haut au-dessus du bec qui tient aussi, à son extrémité, une éphémère adulte (ailes postérieures visibles et trois cerques au bout de l'abdomen). La présence de ces deux insectes ailés prouve que le cincle peut aussi capturer des proies hors de l'eau.
Par exemple, si vous y détectez beaucoup de larves de perle, c'est une excellente indication : le niveau de pollution du cours d'eau est faible ou nul. Si vous y repérez beaucoup de sangsues, la qualité est plus faible : pollution élevée ou moyenne.
De gauche à droite et de haut en bas : ancyle (3-8), larve de phrygane (5-9), gammare (3-7), tubifex (1-3), larve d’éphémère (3-8), larve de perle (6-9) et sangsue (2-5).
On retrouve les mêmes espèces que sur la photo précédente – on voit, cette fois, une aile de la tipule (sous la pointe du bec) – ; mais cette photo nous apprend aussi que le cincle peut prendre à l'occasion de menus poissons. Ici un chabot, espèce Natura 2000 typique des rivières rapides et bien oxygénées.
Le tableau ci-dessus reprend sommairement les espèces caractéristiques et les indices correspondants, mentionnés entre parenthèses. C'est toujours l'espèce qui donne le plus haut indice qu'il faut prendre en considération. Jetez-vous à l'eau !
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Idée rando
Jean-Marie Maquet
Dans les collines de la vallée de l’Aisne Mormont, Deux-Rys, Villers-Sainte-Gertrude, Aisne, Heyd, Mormont (22 km)
Cet itinéraire très ardennais n’est pas bien long, mais il comporte de belles grimpées. C’est à ce prix que le randonneur découvre les vastes paysages bosselés qui caractérisent ce coin de la vallée de l’Aisne. Randonnée très nature et panoramique donc. Mais elle croise quelques villages aux belles maisons de pierres, à colombage aussi quelquefois. Très peu d’asphalte et une alternance de tronçons champêtres et forestiers. Sans oublier le site pittoresque de la Roche-à-Frêne.
L’Aisne.
Départ Place du Monument à Mormont. Au centre de cette paisible localité, l’église est plantée au cœur d’une très vaste place : la partie inférieure, place du Batty (toponyme wallon désignant une place publique entourée de maisons), est une esplanade herbeuse coupée de chemins. Au centre, une ancienne pièce d’eau et sa fontaine. Cette configuration fait penser à un foiral (ou foirail), champ de foire au bétail. La partie supérieure, place du Monument, est beaucoup plus exigüe et comporte une zone de stationnement.
chapelle de pierre, virez vers la droite dans la rue de l’Amante. Vous y côtoyez de vieilles maisons villageoises, entre lesquelles vous découvrez les collines à parcourir l’après-midi. Et quand la route s’incurve vers la droite, voilà celles de la matinée. La route amorce une descente vers la vallée : elle est jalonnée de chênes imposants et dépasse une bâtisse à l’architecture très originale. Au bas du coteau, coude à gauche pour franchir le pont sur le ruisseau de Mayeni et joindre la N806. Suivez-la brièvement vers la gauche, le temps de dépasser le pont sur le ruisseau de Hoursinne. Peu après, quittez l’asphalte pour emprunter, à main droite, le chemin forestier qui s’étire au pied du massif boisé de Mossaire. Vous abordez ainsi un double balisage de rectangles et de losanges bleus, qui vous guidera tout au long de ce vallon. Le bon chemin s’élève progressivement, ménageant un bien agréable cheminement en surplomb du ruisseau de Hoursinne. Le balisage vous incite à négliger une voie secondaire à main droite, puis la branche gauche d’un Y qui grimpe rudement dans le massif. Plus loin, après un passage humide, ignorez encore un raidillon vers la gauche et poursuivez votre montée à l’aplomb du vallon qui se creuse progressivement. La pente s’accentue brièvement, puis le chemin s’aplanit pour atteindre le lieu-dit Intinchera.
Accès Mormont surplombe la N806 (Bomal – Manhay), à proximité de Barvaux et d’Érezée (carte Michelin nº 534, pli S/21). Itinéraire
Mormont, place du Monument – D/A Dos à l’église, quittez la zone de stationnement vers la gauche, en direction du monument aux morts, et descendez aussitôt, encore vers la gauche. Vous longez ainsi le chevet de l’église et la vaste esplanade herbeuse du Batty. Au carrefour flanqué d’une
Cheminement forestier.
3,4 km – Intinchera – 1 Vous y joignez le GR 15 (Monschau – Martelange), dont le balisage vous guidera pendant quelques kilomètres. Suivez-le donc vers la gauche. Il marque aussitôt un coude vers la droite, puis à gauche et amorce une longue et lente descente.
Le GR s’embranche sur un large chemin pour continuer la descente du vallon forestier, bientôt en léger surplomb du ruisseau de L’Ai-L’Oiseau. Votre chemin finit par le traverser, puis se vêt d’asphalte pour atteindre les premières maisons de Deux-Rys. Toponyme dû sans aucun doute au confluent du ruisseau de L’AiL’Oiseau avec celui del Hé. Coin pique-nique.
2 km – Deux-Rys – 2 Le GR 15 débouche sur une route et la suit vers la droite sur quelques centaines de mètres. Il bifurque alors vers la gauche dans le chemin du Trou Colas, avec lequel il aborde une solide grimpée. L’empierré relaie bientôt l’asphalte. Il s’incurve, puis dessine un virage serré vers la gauche et débouche dans la campagne. Le chemin poursuit sa rude ascension. Il dépasse un belvédère (panorama spectaculaire sur les hautes collines ardennaises) avant d’atteindre une petite route. Suivez-la vers la droite jusqu’à un embranchement routier (réservoir). Avec le GR, bifurquez vers la gauche. Très vite, juste avant le col de Roche-à-Frêne (361 mètres), quittez la route vers la droite. Le chemin rural s’engage à travers le plateau et atteint bientôt un croisement champêtre.
2,3 km – Croisement champêtre – 3 Attention ! Fini de suivre docilement le balisage blanc et rouge : vous le laissez s’écarter à droite et vous maintenez le cap droit devant malgré la croix de Saint-André du GR. Vous coupez bientôt la corne d’un bois. Dans la traversée du plateau campagnard, vous surplombez le hameau de Hourlai (à main droite), puis vous négligez la branche droite d’un Y. Votre chemin, panoramique, s’abaisse progressivement et s’embranche sur une petite route. Suivez-la toujours tout droit. Ignorez ainsi une voie herbeuse à main gauche, puis coupez le carrefour proche, flanqué d’une maison isolée. La petite route s’élève vers un haut pylône. Au sommet, dans un virage vers la gauche, de part et d’autre de la route, vous dépassez une potale (dédiée à sainte Appoline), un petit oratoire et un réservoir. Attention ! Une centaine de mètres plus loin, à main gauche, vous atteignez une bifurcation. SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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Idée rando [Dans les collines de la vallée de l’Aisne] Mormont, Deux-Rys, Villers-Sainte-Gertrude, Aisne, Heyd, Mormont (22 km)
Un coin du chaos rocheux.
1,9 km – Bifurcation – 4 Quittez alors l’asphalte et empruntez le chemin empierré qui grimpe rudement vers le pylône relais. À son pied, le chemin se rétrécit et la pente s’atténue parmi les ronces et les genêts. Avant d’atteindre la crête, bifurquez sur la branche gauche d’un Y. Le chemin s’abaisse doucement au versant est de la longue colline et ménage un très vaste panorama bosselé. À l’Y suivant, flanqué d’un mirador de chasse, optez cette fois pour la voie de droite, qui s’engage, toujours en légère descente, sous la futaie. Cheminement tranquille dans la hêtraie, parsemée de chênes. Le chemin forestier s’élève lentement et débouche, à la pointe sud de la colline, parmi des éboulis rocheux ; ils marquent la crête de l’escarpement de la Roche-à-Frêne.
1,5 km – Crête de l’escarpement rocheux – 5
ouest. Nouveau cheminement forestier très paisible. Peu avant la lisière du bois, le chemin s’embranche sur une voie plus importante qui va déboucher, auprès d’une petite croix en fer forgé, sur une route en léger contrebas du cimetière de Villers-Sainte-Gertrude. Montez vers la droite pour gagner le centre de la localité.
Le rocher qui se dresse à main gauche, en bordure du chemin, signale le chaos rocheux qui dégringole au versant du promontoire. Cette « sentinelle » constitue le point supérieur du piton. Plus bas, la spectaculaire Roche-àFrêne surplombe Ninane, dans la vallée de l’Aisne, sur la N806 entre Bomal et Mormont. Si vous quittez le chemin vers la gauche, vous pouvez vous aventurer sur quelques dizaines de mètres (avec grande prudence) à travers le chaos rocheux. Vous y observerez la nature de la roche composée de poudingue : un conglomérat de galets agglutinés par un ciment naturel calcaire ou siliceux.
Villers est mentionnée dès 966, dans un document où l'empereur Otton Ier confirme les possessions du monastère Sainte-Gertrude de Nivelles. À la fin du 16e siècle, le domaine reviendra à l'abbaye cistercienne du Val-Saint-Lambert, à qui il appartiendra jusqu'au 18e siècle. Du 16e au 18e siècle, Villers-Sainte-Gertrude participera à l'activité métallurgique que connaît la Terre de Durbuy. Aujourd’hui, le domaine touristique occupe le vaste site du château et abrite un gîte d’étape avec taverne.
Le chemin s’incurve franchement vers la droite, contournant l’extrémité méridionale de la colline et il s’abaisse doucement en parcourant son flanc
À la jonction avec une rue perpendiculaire (Strya), un court hors circuit vers la droite vous mène à l’église et à l’entrée du domaine touristique (gîte d’étape et
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1,2 km – Villers-Sainte-Gertrude – 6
auberge). Sinon, vous continuez le circuit en virant vers la gauche le long du mur d’enceinte du domaine touristique. À l’Y suivant, descendez à gauche en direction de Heyd. Vous en découvrez d’ailleurs, droit devant vous, l’habitat très éparpillé sur le versant opposé de la vallée de l’Aisne. Au terme d’une portion rectiligne de la route, quand elle s’infléchit à droite, quittez l’asphalte pour vous engager tout droit sur une voie champêtre (tracteurs, piétons, cavaliers, vététistes). Au-delà d’un arbre solitaire, le chemin se rétrécit progressivement et dévale en sinuant dans le coteau. Au terme de cette descente, une petite rue prend le relais et mène à la N806 au centre d’Aisne.
1,4 km – Aisne – 7 Suivez la route vers la gauche. Négligez une première passerelle, privée ; mais franchissez ensuite le pont sur l’Aisne. Dépassant une petite rue à main droite, la route saute le bief d’un ancien moulin puis s’incurve vers la gauche et quitte rapidement le village. Négligez un chemin creux qui s’élève à droite dans le talus.
Idée rando [Dans les collines de la vallée de l’Aisne] Mormont, Deux-Rys, Villers-Sainte-Gertrude, Aisne, Heyd, Mormont (22 km)
porcine. (L’odeur ne laisse aucun doute à ce sujet. Mais son implantation est de nature à justifier le toponyme : la hé des Pourceaux n’est rien d’autre que la côte, la colline des porcs.) Au-delà, le chemin panoramique prend une allure rustique ; il est bordé de vieux arbres, dont des merisiers (cerisiers sauvages), reconnaissables à l’écorce annelée. En pénétrant sous le couvert de la futaie, le chemin se met à grimper vers la crête. Il la contourne en virant sèchement vers la droite, puis il s’abaisse à travers le versant sud. Le chemin forestier ne tarde pas à reprendre de la hauteur ; montée soutenue et régulière qui mène à un T. Montez alors vers la droite, toujours à rebours des losanges rouges. Au tout proche embranchement (mirador métallique à droite), bifurquez vers la gauche. Le chemin longe une jeune plantation (à main droite). Entré en sous-bois, il traverse une alternance de résineux et de feuillus. Il ne tarde pas à déboucher sur une route à proximité d’un haut pylône. Empruntez la route vers la gauche. À l’Y voisin, continuez sur la branche gauche, vers Lignely (balisée de drapelets rouge-blanc-rouge). Vous franchissez ainsi le col du Rideux (370 mètres).
2,7 km – Col du Rideux – 9
Cheminement panoramique sur le thier de Heyd.
Quand la petite route dessine un lacet vers la droite, dépassez d’abord, à gauche, une entrée de prairie, puis quittez l’asphalte pour enfiler un sentier caillouteux bordé d’arbustes. À la lisière d’un bois, il côtoie un chalet et un réservoir. De cet endroit, vous pouvez apercevoir, dans la vallée, le piton de la Roche-à-Frêne et donc localiser votre passage, en fin de matinée, à son aplomb. Vous débouchez bientôt sur une route, que vous remontez, vers la droite donc. Après 150 mètres environ, à proximité d’un oratoire de pierre, quittez la route vers la gauche et empruntez le sentier qui file à flanc de coteau, entre des haies broussailleuses. Il mène en léger surplomb des premières maisons de Heyd et débouche sur une petite route à proximité de la localité.
2,3 km – Heyd – 8 Sans gagner le village, poursuivez votre chemin vers la gauche et, à l’embranchement proche (potale et banc), bifurquez encore vers la gauche, sur une promenade locale balisée, mais à rebours, de losanges rouges. Le chemin revêtu court au versant de la hé des Pourceaux. Il côtoie une ferme
Au-delà, vous descendez doucement jusqu’à une poignée de maisons. Négligez, vers la gauche, la direction de Lignely et continuez tout droit vers un cul-de-sac (encore les drapelets rouge-blanc-rouge). À l’embranchement proche, voisin d’une exploitation agricole, poursuivez vers la droite. La petite route rurale continue à s’abaisser et ménage un très vaste panorama bosselé de collines. Quand s’amorce un lacet (droite-gauche), le clocher de Mormont pointe à main gauche. Après le virage à gauche, c’est Fanzel qu’on entrevoit dans la vallée de l’Aisne. La descente s’accélère sur le large empierré qui dévale le thier (tertre, colline assez raide) de Heyd. Résistez à l’appel du balisage rouge-blanc-rouge, qui invite à s’engager dans un chemin creux vers la droite et restez sur l’empierré : il ouvre la vue sur la vallée de l’Aisne. Il y aboutit finalement et joint une route, que vous suivez vers la droite jusqu’au hameau de La Forge. Après 250 mètres environ, au pignon d’une file de belles maisons en moellons, suivez cette fois les drapelets rouge-blanc-rouge, retrouvés : ils vous emmènent, vers la gauche, sauter l’Aisne puis attaquer un sacré raidillon. En guise de dernière « gâterie », le sentier rocailleux, bordé au début d’une main courante, escalade le versant escarpé de la colline sur laquelle campe Mormont. De vieux charmes vous font une haie d’honneur, puis vous débouchez sur une route que vous suivez vers la gauche. À l’embranchement proche, virez à droite dans la place du Batty. Arrivés à la vaste esplanade herbeuse, un « droite-gauche » vous permet d’emprunter une voie qui coupe la place. Dépassez donc l’église pour retrouver votre zone de stationnement à la place du Monument.
3,3 km – Mormont – (D/A) Renseignements pratiques Cartographie : Le descriptif et la carte jointe devraient vous suffire pour guider votre cheminement. Le topo-guide du GR 15 ne vous sera guère utile sur la portion minime de ce sentier blanc et rouge. Par contre, vous pouvez tirer profit de deux cartes touristiques (1 :25 000), consacrées à « Érezée – Manhay » et à « Barvaux – Bomal – Durbuy – Grandhan – Villers ». Informations touristiques : Maison du tourisme du Pays d’Ourthe et Aisne : Grand-Rue, 16 - 6940 Barvaux-sur-Ourthe (Durbuy) – Tél. 086 21 35 00 Fax 086 21 40 65 – info@ourthe-et-aisne.be www.ourthe-et-aisne.bea Restauration, hébergement : dans ce coin d’Ardenne, peu de bistrots sur l’itinéraire, sinon la taverne intégrée au domaine touristique de Villers-SainteGertrude. C’est aussi le siège du gîte d'étape de Villers : rue du Millénaire 1 - 6941 VillersSainte-Gertrude – Tél. 086 49 95 31 – www.villers.info – contact@villers.info
N.B. Pour y faire étape en groupe, mieux vaut s’annoncer.
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Idée rando [Dans les collines de la vallée de l’Aisne] Mormont, Deux-Rys, Villers-Sainte-Gertrude, Aisne, Heyd, Mormont (22 km)
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Récits
1 Traverser la Wallonie avec le GR 129 S RÉCIT
Sur le plateau condruzien, vers Foy-Notre-Dame.
Comme chacun sait sans doute, le GR 129 traverse la Belgique : « Dwars door België » de Bruges à Renaix ; « La Belgique en diagonale » ensuite. Très long itinéraire donc – 450 kilomètres pour le seul tronçon en Wallonie –, décrit dans trois topo-guides. Côté francophone, de Renaix à Dinant, c’est déjà un classique, à propos duquel Luc Selleslagh et moi-même vous avons livré nos « regards croisés » dans le périodique de juillet 2012. Je ne me suis pas arrêté à la vallée de la Meuse. Guidé par les fraîches balises blanc et rouge du nouveau sentier GR, j’ai cheminé à travers Condroz, Famenne, Ardenne et Gaume. Treize étapes pour atteindre le terme de ce périple au fin fond de la Belgique. Entamées au cours de l’été passé, abouties en ce printemps 2013.
printemps 2012, si avare en soleil, sème pourtant les fleurs à profusion. Çà et là, les prés exposent des tableaux à la Monet. La campagne réserve aussi son lot de découvertes architecturales ! Ainsi, le sanctuaire de Foy-Notre-Dame avec son fameux plafond à caissons, riche de 145 peintures. Quelques kilomètres plus loin, de vieilles maisons de pierre bleue font un écrin au château de Boisseilles. Le GR 129 passe peu à l’écart de Vèves ; mais, par-dessus les frondaisons, l’œil du randonneur avisé découvrira les tourelles capuchonnées de ce manoir pour contes de fées. Celui de Lavaux-Sainte-Anne est à une journée de marche. Mais pas de précipitation : avant La forêt d’Ardenne sur les hauteurs de Daverdisse.
Condroz et Famenne
Dinant est une petite cité attrayante. Dans la ville natale d’Adolphe Sax, des saxophones bigarrés jalonnent la traversée du pont. La collégiale s’adosse à l’écrasante falaise fortifiée. Décrié par un Victor Hugo peu inspiré ce jour-là, qui n’y voyait qu’un « immense pot à l’eau », le clocher bulbeux ne manque pas d’élégance. C’est pourtant la Meuse qui tient la vedette. Un matin lumineux, l’eau et le vent s’amusent à des compositions abstraites. Mais l’heure n’est pas à flâner en ces lieux touristiques. À l’écart du fleuve, une grimpée en lacets, rude et rocailleuse, hisse le randonneur vers la crête. Le chemin des Pèlerins prend le relais et mène au cœur du plateau. Le Condroz est généreux en vastes paysages et il en met « plein la vue » : le « blanc et rouge » y navigue à travers l’étendue des prairies et des champs. Le
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Récit 1
Le château de Lavaux-Sainte-Anne en majesté.
cela, le GR 129 aborde la vallée de la Lesse. Ce sera notre fil… bleu pour traverser la Famenne, bosselée de tiènes1. Houyet, Wanlin, village des Skassîs2, s’égrènent ainsi sur les rives de la basse Lesse. Vers Lavaux-Sainte-Anne donc et son monumental château fort de plaine, le randonneur passe très à l’écart de la rivière. Le gros bourg de Wellin marque une étape : le GR 129 change de province : nous voici en Luxembourg.
La haute Lesse
enfance. Je la retrouve ici, miraculeusement sauvegardée. Au milieu du siècle passé, en effet, elle a échappé au projet d’un barrage qui devait noyer toute cette vallée sauvage. Jusqu’à Maissin, la rivière est la seule compagne du randonneur, hormis la brève traversée du hameau de Lesse. C’est à peine si on croise âme qui vive ! Cheminement empreint de quiétude sur le sentier forestier qui sinue au gré des méandres. Privilège d’un grand moment de nature. Enchanté encore par la chanson de la rivière au ruban d’argent.
À une demi-heure de là, à Chanly, le randonneur retrouve la Lesse et aborde l’Ardenne. Elle se manifeste sans ménagement. Le sentier attaque une solide grimpée et aussitôt la forêt nous happe… Le ton est donné. Le GR 129 débute un long cheminement, bosselé et forestier, à travers le massif ardennais. À défaut de vastes paysages, les sous-bois sont propices à la quiétude et à la rêverie. Sans doute les grands animaux espérés restent-ils muchés au profond des taillis quand l’homme s’aventure dans leur domaine. Au randonneur à les deviner selon leurs empreintes et singulièrement aux labours des sangliers, acharnés à vermiller dans les sous-bois. Miraculeusement même, au hasard d’une photo, il nous arrive de découvrir le bois d’un six cors, perdu au bord du sentier dans le vallon qui mène à l’ancien relais postal du Baligan ! Au pied de la colline où perche Daverdisse, le sentier s’accouple à la rivière. C’est maintenant la haute Lesse avec son nouveau visage de sauvageonne : sa vallée encaissée ne tolère plus les campings populeux qui la défiguraient en aval. Même plus de kayaks ; les rapides hérissés de blocs rocheux ne tolèrent que de rares audacieux. Cette fille d’Ardenne3 a enchanté mon 1 Les tiènes sont les collines typiques de la Calestienne. Celle-ci est une bande calcaire, longue de près de 130 kilomètres, qui s’étend des environs de Chimay jusqu’au-delà de Barvaux-sur-Ourthe. C’est dans cette zone que se situent les grottes et autres sites caractéristiques tels que le Fondry des Chiens à Nismes ou le vallon des chantoirs à Louveigné. 2 Le mot Skassi signifie « échasseur » en wallon. Comme Lessive, lui aussi installé peu en amont sur les rives de la Lesse, Wanlin était victime de fréquentes inondations. Lassés d'avoir les pieds dans l'eau, les habitants de ces villages auraient pris l'habitude de se déplacer en échasses. Ces deux localités possèdent ainsi une rue des Skassis et Lessive a même élevé une statue à ce personnage emblématique. 3 Adrien de Prémorel, chantre de l’Ardenne, a consacré à la Lesse un bel ouvrage, illustré par Camille Barthélémy. Il l’a intitulé « La Lesse, fille d’Ardenne », alors que la Semois, célébrée dans un autre livre, devient la « Reine des Méandres ».
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La haute Lesse entre Daverdisse et… Lesse.
Les ruines du château de Montquintin.
Au cœur profond de l’Ardenne
Au pont de la Justice, on salue une dernière fois la rivière. Le ruban blanc et rouge quitte la vallée vers Maissin. Bourg en léthargie, encerclé par la forêt. C’est ici vraiment qu’on pénètre au cœur de l’Ardenne, en cheminant sur le haut plateau aride et solitaire. Les loups hantèrent ces lieux, du temps où Verlaine rendait visite à sa sœur. « Au pays de mon père, on voit des bois sans nombre Là, des loups font parfois luire leurs yeux dans l’ombre Et la myrtille est noire au pied du chêne vert. »4 Ici, l’Ardenne justifie pleinement son appellation née de l’Arduena silva, vaste massif forestier cité déjà par César dans son récit de la Guerre des Gaules. Plus poétiquement, c’est aussi la fille d’Arduinna, une divinité celte. De fait, notre longue randonnée gagne une part de mystère quand le sentier s’enfonce et s’éternise dans la profondeur des futaies ou la pénombre des conifères. De rares clairières, dévolues aux pâtures et aux maigres
cultures, sont des îlots autour de villages clairsemés. Framont, Offagne, Glaumont… Villages assoupis, hameaux dortoirs… Et puis jusqu’à Martué, aux portes de Florenville, la carte IGN se réduit à une large tache verte, où sinue le serpent blanc et rouge. Nous irons faire étape à Bertrix, à l’écart du GR 129. Oasis industrieuse à l’écart des grands bois. Au-delà, notre cheminement forestier reprend de plus belle sur des voies où affleure maintenant le schiste. Futaies lumineuses et vallons sauvages. Çà et là, d’inattendues découvertes. Ainsi, le château des Fées, ruines d’un oppidum gallo-romain perché à l’extrémité du promontoire du Grand Cheslet. Rude grimpée ! À une grosse heure de là, le monumental pont de la Blanche à proximité des anciennes ardoisières de la Morépire. Vestiges d’une histoire plus récente. Mais au gré de ses vallonnements, le « blanc et rouge » a insensiblement quitté la haute Ardenne. Et, dans le profond vallon de l’Antrogne, le GR s’abaisse résolument vers la vallée de la Semois. C’est un tronçon charmant, où le randonneur chemine paisiblement sur la rive plaisante de ce gros ruisseau. On l’accompagnerait volontiers jusqu’à son confluent. Mais Herbeumont est à deux pas. Nouvel écart pour une halte dans cette villette discrète. Elle mériterait bien un détour officiel du GR 129. Les ruines de la forteresse valent une visite et, du haut des remparts, le panorama révèle les sinuosités de la Semois au creux des collines. Quel enchantement, le matin, quand le brouillard dessine les méandres de la rivière !
4 Verlaine, Amours, 1888. Paul Verlaine eut vraiment des racines ardennaises. Son arrière-grand-père était roulier à Arville (Saint-Hubert) et son grand-père, notaire à Bertrix. C’est là que son père grandit avant que sa carrière militaire le conduise en France. Sa sœur, elle, s’installa à Paliseul après avoir vendu son château de Carlsbourg.
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La futaie de la forêt de Saint-Léger. L’étang du Fourneau David.
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Récit 1
Un bout de Semois
Le GR 129 S ne concurrence pas le GR 16. Avant leur rencontre aux portes de la Gaume, ils restent sagement cantonnés de part et d’autre de la Semois. Passé le confluent de l’Antrogne, nous remontons ainsi la rive droite. Ici, la rivière s’étale largement et prend ses aises. Les longues chevelures des algues y ondulent avec langueur. Déjà leur blanche floraison s’étiole. L’été s’éteint à mille signes. Dans les sous-bois, les digitales perdent leurs dés de bergères et les épilobes se recroquevillent tristement. Mais dans le Sud, les sentiers sont bien rarement de longues balades tranquilles. Juste le temps de savourer le charme matinal de la vallée et le GR reprend de la hauteur. Il nous emmène découvrir le domaine des Épioux, témoin de l’opulence des maîtres de forges du 19e siècle. La Semois, on la retrouve du haut piton de la roche Pinco : là, elle apparaît fidèle à son image, sauvage et fantasque. Les sentiers – GR 129 S et GR 16 – la suivent à flanc de coteau… Et puis ils s’en vont sagement rejoindre la vallée. Et gagner Lacuisine. C’est la porte d’entrée en Gaume. Pour suivre, c’est Martué. Et le changement est plus marqué encore. Jolies maisons aux murs crépis et peints. Spacieuses devantures des usoirs, où les fumiers d’antan révélaient la richesse du cheptel. Aujourd’hui, en pleines vacances, c’est à peine si les enfants animent encore cet espace protégé. Ici aussi, ils ont bien d’autres plaisirs que ces jeux de plein air ! Dernier salut à la Semois sur le pont de Martué. Puis on grimpe vers le gros bourg de Florenville, là-haut sur sa colline. Nous voilà vraiment entrés en Gaume, au pays de l’Orval !
Vagabondages en Gaume
La Gaume, on la connaît de si loin et donc si peu, si mal, qu’elle réserve des surprises à foison. Orval n’en est pas vraiment
Sur la crête d’une cuesta avant Meix-le-Tige.
une. Mais avant, à deux pas de Florenville, Chameleux est un site charmant au creux d’un vallon : quelques maisons et une auberge réputée pour ses truites. Tout à côté, les ruines galloromaines sont les vestiges d’un relais sur la chaussée ReimsTrèves. Puis le vallon solitaire du ruisseau de Williers mène jusqu’au Val d’Or, où les moines cisterciens s’installèrent au 12e siècle. Là, le sentier blanc et rouge nous a semblé trop capricieux pour le suivre dans sa grande boucle vers le nord. Nous avons coupé court en sautant la frontière : Villers-Devant-Orval, Herbeuval et Breux. Une bonne partie de la journée en France par un réseau de chemins sinuant au gré des bosses. Ces confins frontaliers ont un air de nulle part. C’était sans doute le paradis des contrebandiers. Aujourd’hui, les villages ont triste mine. Surtout sous une pluie tenace et pénétrante. La journée la plus arrosée, et la plus froide, de cette traversée en diagonale. À Herbeuval, le Café-frontière n’est plus qu’une enseigne désuète. À Breux, c’est jour de fermeture du bistrot ! Casse-croûte, debout dans une devanture de maison. Brrr ! Nous passerons à l’écart d’Avioth, dont les tours jumelles de la basilique champêtre pointent au creux des collines. Un bout de forêt, et nous revoilà en Belgique pour retrouver le sentier GR à la croix Jean de Paris. Sommethonne n’est plus bien loin après l’inattendu passage dans la cour d’une ferme isolée. La saison de la chasse et l’hiver interminable ont interrompu notre cheminement vers Arlon. Le printemps nous ramène vers le Sud. De Sommethonne à Saint-Mard, la randonnée se passe à sauter les collines de cette Gaume bosselée de cuestas5. Au rythme de son pas, le randonneur a tout le loisir de contempler les vastes panoramas. Rude grimpée ainsi vers la butte de Montquintin, couronnée par les ruines du château.
5 Une cuesta (mot d'origine espagnole signifiant « côte ») est une colline dont l’une des pentes a été rendue abrupte par l’érosion alors que l’autre forme un plateau légèrement incliné. Les cuestas se situent en Gaume (Lorraine belge) et en Lorraine française.
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Récit 1
Printemps à Bébange.
Là aussi perchent le musée de la Vie paysanne et la vieille église Saint-Quentin. Torgny joue la carte touristique de la petite Provence belge. En ce début d’avril, la température n’a rien de méditerranéen, mais l’ocre jaune des maisons de pierres crée l’illusion. La Gaume est aussi forestière. L’après-midi vers Saint-MardVirton nous en donne un avant-goût. Puis, passé la capitale gaumaise, c’est un long cheminement en sous-bois. Quasi une journée de solitude ! Un brin monotone malgré les vallonnements. Mais le vallon qui mène à la chapelle NotreDame du Bonlieu et surtout la bien nommée vallée de Laclaireau enchantent notre balade. Çà et là au fond des bois, quelques croix d’occis jalonnent notre chemin : des lambeaux d’histoire locale, parfois émouvants comme le souvenir de cette cloutière, sourde, abattue pour ne pas avoir entendu les sommations d’une sentinelle ! Le GR escamote Saint-Léger. Peur d’un petit détour ? Le GR 129 S n’en est pourtant pas avare. Nous ferons halte dans ce bourg paisible, où subsistent quelques commerces. Sinon, plus rien avant Messancy, à une vingtaine de kilomètres. Cette avant-dernière journée de notre diagonale wallonne sera une agréable alternance de tronçons forestiers et de vallonnements champêtres, ponctuée de petits villages. Châtillon, Meix-le-Tige, Habergy, Bébange... Ils sont coquets, ces villages de Gaume. Un bémol ? Colonisés par les transfrontaliers, ils changent de peau pour un « lifting » très luxembourgeois. Certains y verront sans doute un renouveau bienvenu. À chacun son point de vue. La forêt, par contre, garde son attrait et la futaie du bois de SaintLéger a la majesté d’une vaste cathédrale. Et la campagne, toujours bosselée de cuestas, étale ses vastes paysages : les arbres en fleurs semblent encore capuchonnés de neige et les prés resplendissent de l’or des pissenlits.
Épilogue
Notre ultime étape ne constituera pas la cerise sur le gâteau de cette longue traversée ! D’abord, le temps s’est franchement gâté. Il se met à pleuvoir dès le départ de Messancy. Une pluie opiniâtre, qui s’acharne méchamment. Il faut bien se résoudre à endosser ces capes inconfortables et faire le gros dos. Dès avant Sélange, nos
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godasses font naufrage dans un court chemin herbu. On pataugera donc toute la journée dans des godillots détrempés. Le paysage est à l’avenant : les pissenlits resserrent leurs capitules. Dans le sous-bois, les feuillages dégoulinent et les anémones sylvies inclinent le capuchon clos de leurs pétales. Un temps à ne pas mettre un randonneur dehors ! Et pour comble, l’itinéraire n’offre rien d’exaltant, rien pour requinquer le moral. C’est le lot des longs parcours. Ils comportent inévitablement des « passages à vide ». Faut pas espérer l’extase à chaque détour du sentier ! Dommage de passer une grande partie de la dernière matinée à arpenter l’asphalte dans un décor sans âme, qui s’étire sous ce ciel opaque, désespérément. Sur le coup de midi, une cabane de chasseurs, providentielle, abrite un rapide casse-croûte et… un essorage, assez illusoire, des chaussettes. Et puis, la forêt qui encercle le site de Clairefontaine est comme une oasis sur ce morne plateau. Une embellie d’autant plus appréciée que la pluie offre une accalmie. Occasion de savourer la quiétude de la belle futaie et d’y admirer la brillance vernissée des feuillages printaniers. Une brève halte devant la Renterkappel, avant d’en finir avec le GR 129 S sur un dernier tronçon routier : il faut bien gagner le centre d’Arlon, précisément les sources de la Semois, où convergent aussi les GR 15 et 16. C’est là le terme d’un long cheminement. C’est là, sans doute, que débutera un prochain itinéraire le long des méandres de la Semois. Jean-Marie Maquet
En pratique Nous avons parcouru ce sentier de Grande Randonnée en 13 étapes. La plupart, nous les avons réalisées en utilisant une voiture et les transports publics (TEC ou SNCB) pour rejoindre notre véhicule. Pour ce faire, nous avons parfois été contraints de quitter le GR. Nous avons ainsi fait halte à Bertrix, Herbeumont et Saint-Léger, localités situées à l’écart de l’itinéraire balisé. Elles sont accessibles par des « hors GR » agréables et commodes. Entre Wellin et Maissin, devant la difficulté d’utiliser les transports publics, nous avons concocté trois randonnées en boucle, fort belles d’ailleurs, au départ de Wellin, Daverdisse et Lesse. Je les tiens bien volontiers à la disposition des amateurs. Elles pourraient constituer de futures « Idées rando ». Le balisage, comme sur la plupart de nos itinéraires blanc et rouge, est généralement très fiable. Le topo-guide constitue cependant un compagnon fidèle, auquel on aura recours en quelques rares endroits. Et de toute façon, le randonneur y puisera des commentaires intéressants sur les sites rencontrés.
Récits
Sur la crête des Vosges 2 RÉCIT
L E
G R
5
V U
D U
C Ô T É
F É M I N I N
Mon intention n'est pas d’écrire ce que j'ai découvert dans la montagne alsacienne. D'autres vous le raconteront mieux que moi. Je veux juste vous faire découvrir les bons moments, l'ambiance et ce que j’ai vécu sur ce superbe GR avec mes quatre compagnons.
Neige et shorts, une randonnée très contrastée !
GR 5, mots magiques ! Nous l'avons commencé le 22 avril 2010. Les arbres fruitiers étaient en fleurs, un soleil printanier nous accompagnait. Partis de Kanne, près de la frontière hollandaise, nous avons traversé la Belgique, le grand-duché de Luxembourg et nous sommes arrivés à la frontière française. Notre rêve : atteindre la Méditerranée ! On a « sauté » la Lorraine, pensant qu'elle était moins belle et puis le temps nous est compté... Mais il paraît que nous avons eu tort, car c'est une jolie région ! Promis, lorsque nous serons arrivés à la mer, nous finirons ce petit bout de France ! En attendant, on attaque les Vosges ! Nous sommes cinq. Quatre hommes : Lucien, le chef, comme nous disons en riant, Hubert, avec nous depuis que nous avons découvert les GR, Roland, un nouveau venu que nous avons tout de suite adopté, et mon mari Willy. UNE seule femme, moi, Marité, qui compte bien faire autant que les hommes...
13 mai 2012 : prélude
Tout un programme ! Photo de famille.
Les valises chargées, nous sommes tous excités à l'idée de notre aventure ! Ce ne sont pas des vacances ordinaires... Un peu inquiets aussi ? Est-ce que ça ira, autant de jours de rando ? N'a-t-on pas été un peu présomptueux dans la longueur de nos étapes ? Et si l’on avait mal calculé ? Allez ! On s'est bien préparés ! Le mental, c'est important : ça va aller ! Une belle aventure nous attend ! Départ la veille, à deux autos. Trajet sans problème. Nous arrivons à Wackenbach, dans un gîte où Hubert est déjà venu, il y a quelques années. Les patrons sont sympas, nous dit-il. À notre arrivée, un petit billet accroché à la fenêtre : « Installezvous ! Choisissez les chambres que vous voulez. » En vacances, c'est toujours gai de découvrir hôtel ou logement. Mais on a faim. Pour le premier soir, on a décidé de manger au gîte... Le resto « Chez Marité » est ouvert : j'ai préparé quelques petits plats simples. Roland offre le vin pour sa bienvenue. On a mangé comme des rois, tout le monde était content et l'ambiance super ! J'ai cuisiné… aux hommes la vaisselle ! Ils la font dans la bonne humeur ! Tiens, et moi, ça me fait plaisir de les regarder. Marie-Jeanne, la femme de Lucien, a fait des galettes. Agréable petit dessert. On va se coucher... Demain commence notre grande randonnée !
14 mai : Abreschwiller – Wackenbach Ça y est, notre aventure commence ! Après une bonne nuit, un bon petit déjeuner pour faire le plein d'énergie. Il a gelé, mais le ciel est clair. Les autos sont installées et les sandwiches garnis achetés chez le boulanger. On peut partir. Moi, je suis heureuse ! Le ciel est tout bleu ! L'ambiance est gaie. On grimpe, le paysage est vert, on passe dans des bois, j’adore ! Altitude 822 mètres. C'est SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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Récit 2
vrai que ça n'a pas l'air tellement haut, mais ça n'empêche que ça monte ! Roland nous dit de ne pas marcher trop vite : en montagne, il faut respecter un certain rythme ! Au sommet, des touristes nous photographient tous les cinq : ce n'est pas souvent qu'on est tous ensemble sur la photo. Une petite anecdote : on avait conseillé à Hubert d'acheter des bâtons : pas trop chers, car il n'aime pas... Pour s'en servir une fois par an, ce n'est pas la peine. On a fini par lui dire de faire attention : à faire le clown, il allait se casser la figure ! Encore une partie de rire ! Il les a rangés définitivement, ça valait mieux ! L’étape terminée, nous avons bu une bière au soleil avec le patron du gîte ; le bonheur d'un moment convivial. Ensuite, petit resto : tarte flambée pour les uns, salade vosgienne pour les autres.
15 mai : Wackenbach – Le Howald Quand le jour se lève, il fait soleil : c'est décidé ! Je mets mon short ! Ça fait des années que je n'en ai plus porté, mais je ne veux plus de mollets en deux teintes ; on a assez rigolé d'eux lors de mon départ en prépension… Comme hier, on attaque directement... en grimpée. On admire des châteaux juchés sur les rochers... et on y passe ; c'est joli : il y en a en ruines, mais d'autres sont bien conservés. Endroit plus grave : le Struthof, un camp de concentration avec des chambres à gaz ! Je songe : je me promène, je suis bien… Et au même endroit, il y a plus de 50 ans, c'était la désolation et la mort !
Aïe ! Le temps se couvre de plus en plus. On commence à me regarder de travers avec mon short... Vers midi, ça nous tombe dessus : pluie, grêlons et surtout un vent violent très désagréable. Le temps refroidit sérieusement. Il faut trouver un abri ! On découvre un genre de petite aubette où l’on se serre l'un contre l'autre, car elle est étroite ; tellement étroite qu'on n'est guère protégés de la fureur des éléments. « On » me dit d'aller me rhabiller : « On te retient avec ton short ! Pour un coup que tu en mets un, le ciel nous tombe presque sur la tête ! » J'ai pris mes hommes en photos... quelles têtes ! On n'a quand même pas fort chaud et l’on décide de redémarrer. C'est mieux que de geler sur place ! Pas trop gai au début ! Les grêlons font mal et on a froid ! Mais on finit par s'habituer. Le plus malin, c'est Roland : il a une grande cape qui le recouvre en entier. Je ne dis pas, le look ! Mais tout compte fait, s'il pleut jusqu'à la fin de notre séjour (et c'est ce qu'on annonce !), on va regretter de ne pas les avoir achetées, ces moches capes ! Ouf ! la pluie cesse et, de nouveau, le ciel est bleu. Dans les bois, nous découvrons la source de l'Andlau : nous sommes sur la bonne route ! Le chemin nous mène à la cascade du Hohwald : magnifique ! Il est temps d'arriver : la pluie retombe et ne nous quitte plus. Lorsque nous arrivons au gîte, elle tombe franchement très fort ! Il faut rentrer sacs et valises ! On a le temps d'être trempés et il fait froid ! Roland prête sa cape à Willy. Rires pour la mettre ! Et on rentre le tout en vitesse. Vite, une bonne douche pour nous réchauffer et un délicieux baeckeofe ! On s'est régalés ! Plein de légumes qui avaient mijoté avec la viande. Bien sûr, avec ça, on a pris un petit vin blanc d'Alsace !
16 mai : Le Hohwald – Andlau
« Ces moches capes ! »
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Il a plu toute la nuit. Au matin, le temps n'est pas trop folichon. En plus, il fait froid ! Je n'ose plus mettre mon short. On déjeune chez notre boulanger : miam ! Les petits pains sont délicieux ; on a du fromage (c'est rare le matin !) et des croissants. On fait un petit déjeuner de rois ! Pendant ce temps-là, la météo ne s'arrange pas : il tombe de la neige fondante. Les gens nous disent qu’« en haut » – où nous étions hier –, il y a de la neige. Et même une petite tempête. On voit des voitures recouvertes de neige. Bah ! c'était un peu à prévoir en mai. Il vaut mieux bien s'habiller ! Hubert étrenne une cape qu’il a reçue de je ne sais où. Pas facile d'enfiler ça avec toutes les pressions... Roland donne un coup de main et on se marre ! Au moment où l’on démarre, il reneige. Dans les bois, les bords des sentiers sont tout blancs ! Et voilà que la pluie prend le relais. Moi, elle
Récit 2
Rencontre sur les hautes chaumes.
ne me dérange pas : elle fait ressortir le vert tendre des feuilles et accentue la couleur des troncs. C’est de toute beauté ! Elle ne tombera pas tout le temps, mais on a quand même dû s’abriter une ou deux fois. On va jusqu'au mont Sainte-Odile. De là-haut, la vue sur la plaine d'Alsace est superbe. Le temps se lève, le soleil apparaît et on peut l’admirer ! Nous n'avons pas pris de pique-nique. Pour une somme modique, on mange à la cafétéria. Il y a aussi un resto gastronomique, mais on ne se plaindra pas de notre menu. Le beau temps est revenu ! On a même chaud... Pour finir, je regrette mon short ! On est sur la route des vins et nous rencontrons nos premières vignes. Arrivés à Andlau, on tombera sous le charme du village et on partira à sa découverte. Un petit riesling nous rafraîchira.
point de vue est magnifique avec un panorama à 360 degrés. Si Ungersberg signifie la colline de la faim, les randonneurs français qui y pique-niquaient ne risquent rien ! Aïe ! Notre ami Roland a des problèmes de pieds. Comme le temps est beau, il chausse des sandales. Il prend quand même ses bottines autour du cou… Un pansement sur sa cloque et tout ira pour le mieux ensuite. Le charme de la vallée de la Wormsa.
17 mai : Andlau – Châtenois On démarre sous un beau ciel bleu et un soleil magnifique... J'ai remis mon short ! Je regarde mes compagnons qui déambulent, les mains dans les poches, dans les petites rues d'Andlau : ils me donnent plus des envies de flâner que de randonner... Mais bien vite, la dénivelée nous rappelle à l'ordre et on attaque la montée vers le col d’Ungersberg. Le SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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Récit 2
L’Alsace est le pays des châteaux forts : on passera dans les ruines de deux d'entre eux avant de redescendre jusqu'à une petite auberge, où une petite bière bien fraîche nous semblera divine ! Il faut dire qu'à 17 heures, la température est encore de 26 degrés à Châtenois. C'est là que nous découvrirons notre première cigogne nichée sur la tour des Sorcières des remparts de la ville. On reprendra des forces avec une délicieuse choucroute ! Après notre souper, requinqués, on ira faire un petit tour dans Châtenois et sur ses remparts.
18 mai : Châtenois – Ribeauvillé (La Clausmatt) On quitte Châtenois en lançant un dernier coup d’œil sur le joli clocher de l'église Saint-Georges et c'est sous un ciel bleu parsemé de nuages qu'on traverse les vignes. Un petit passage dans le joli village fleuri de Thannenkirch : j'admire les enseignes et j’en prends quelques-unes en photo. Photographier mes randos, c'est ma passion. J'aime garder des souvenirs, même si ça implique que je doive courir pour rattraper la troupe ; j'y suis habituée depuis que nous randonnons ensemble. Il arrive régulièrement que des gens qu'on croise soient indignés : « Et ils ne vous attendent même pas ! Ce n'est pas galant ça ! » Ma réponse est toujours la même : « Je ne le voudrais pas ! S'ils m'attendaient, je n'oserais plus photographier ! » La descente qu'on entame est laborieuse, mais on arrive intacts à Ribeauvillé. Là, nous n'avons pas résisté ; nous sommes devenus de simples touristes pour visiter cette jolie ville. Un petit riesling clôturera la visite, un vrai bonheur ! Mais nous ne sommes pas encore dans notre gîte ! Une fameuse grimpette nous attend pour arriver à La Clausmatt ! On s'en souviendra !
19 mai : Ribeauvillé – étang du Devin Une étape ardue que certains craignaient, mais qui s'est bien passée. Le soleil est toujours avec nous... mon short aussi ! On s'offrira quelques cols et massifs et l’on se reposera dans un superbe abri en pierre au col du Grand Brézouard. Au village du Bonhomme, notre ami Hubert souffre d'une soif que l'eau de son camelbag ne parvient plus à étancher... Il rêve d'une... mais non, pas d'une bière, d'une bonne limonade. Passage chez… le boucher (on va où l’on trouve). Il doit attendre assez longtemps son tour derrière des Alsaciens « bien portants » qui commandent des kilos de saucisses et autres cochonnailles. Ouf ! Ça lui a fait du bien ! Heureusement, car la finale jusqu'à l'étang du Devin est des plus difficiles ! Au gîte, à table, nous sommes à côté d'Allemands sympas qui nous apprennent à prononcer correctement le mot spaetzle (je ne sais toujours pas le dire convenablement...), petites nouilles alsaciennes qui accompagnent notre délicieux coq au vin !
20 mai : étang du Devin – La Schlucht (Trois-Fours) Une journée de rando plus courte, mais « qui le valait bien » ! Nos mollets chauffent, on passe le cap des 1 000 mètres. À cette altitude, il reste de la neige par endroits ; la tentation est trop forte : on se lance quelques boules ! On en a eu plein les yeux avec cette journée : des lacs, des panoramas enchanteurs, des caillebotis sur les hautes chaumes tout à fait semblables à nos Hautes Fagnes et le soleil pardessus tout ! Notre hébergement au refuge des Trois-Fours a été mon préféré ! Avez-vous déjà goûté de la crème brûlée ? Oui, sans doute, mais pas à la gentiane ! C'est divin... Surtout lorsque le jeune patron nous a dit avoir un peu forcé la dose... SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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21 mai : Les Trois-Fours – La Schlucht – Mittlach Une étape où l’on s'en est remis plein les yeux ! On a commencé par le fameux sentier des Roches. Dans notre groupe, on est un peu casse-cou : si l’on avait écouté les avis, on ne l'aurait pas fait. Même pas peureux ! On s'est lancés à l'assaut de passages abrupts, mais quand même bien sécurisés ! Cassecou, mais pas téméraires : si nous passons un premier névé, nous éviterons le deuxième, trop friable. Une course à quatre pattes sur les flancs de la montagne nous vaudra encore une partie de plaisir. Après notre arrivée dans le brouillard au sommet du Hohneck, nous entamons, détendus, sa descente dans le soleil revenu ! Et puis, dans la vallée de la Wormsa, nous tombons sous le charme : le chant du ruisseau nous accompagne tout au long de cette magnifique vallée. J'en relâche ma vigilance et saute sur une pierre bien plate et... bien glissante : le contact avec le
Récit 2
Vue de là-haut…
sol alsacien est rude ! La pluie arrive en même temps que nous à Mittlach. L'accueil de nos hôtes nous la fait oublier.
22 mai : Mittlach – Grand Ballon Il a plu toute la nuit, mais la pluie nous quitte sur le matin. Pour notre dernière étape, le soleil nous accompagne... On monte beaucoup. Sur les hauteurs, un nuage nous enveloppe et nous fait jouer à cache-cache. Par moment, il est tellement épais qu'on perdrait bien quelqu'un ! Notre denier sentier, « notre » Grand Ballon nous attend ! Une dernière, mais fameuse grimpée. Les hommes ne peuvent plus se retenir l S'ils se déchaînent, je ne peux pas les suivre. « Allez-y ! les gars, je vous rejoindrai au sommet. » Ça ne m'a pas dérangée : seule, je l'ai savouré, ce sentier ! Et quel sentiment de victoire au-dessus !
Conclusion Je l'ai adoré, ce périple ! Ces neuf jours ont passé trop vite ! Que de beaux souvenirs j'ai gardés : des paysages magnifiques, un accueil chaleureux partout, une belle entente dans notre groupe et moi, la seule femme, je suis fière d'avoir suivi les hommes. Bien sûr, je n'étais pas en tête, mais j'étais toujours là ! Après tout, en montagne, on ne court pas ; l'important, c'est de toujours respecter un rythme régulier. J'aime le dernier moment de notre marche. Lorsque j'ai atteint le sommet du Grand Ballon, mes compagnons m'ont dit : « C'est bien ! Tu as mis huit minutes en plus que nous. » – Et encore, je me suis arrêtée pour faire des photos. Tous savent que j'en fais beaucoup. Roland a rectifié : « On s'est trompés, elle est arrivée avant nous ! » Quel plus beau compliment aurais-je pu recevoir ? Alors, partante pour l'année prochaine ? Mais quelle question ! Marité
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Récits
3 Dans les Baronnies RÉCIT
R A N D O N N É E
E S T I V A L E
A U
P I E D
D U
V E N T O U X
Les Baronnies constituent un pays de moyenne montagne (altitude inférieure à 1 600 m), au relief tourmenté. Il se situe au nord du mont Ventoux. La région, au climat encore méditerranéen, est ensoleillée, et offre des paysages lumineux. Il est semé de villages perchés et de fermes isolées. Pour échapper à l’effervescence des préparatifs, je m’étais engagé dans les gorges du Verdon durant le montage d’une exposition collective à laquelle participait ma compagne (artiste graveuse) au château de Carcès (Var), l’été 2008 (« GR Sentiers » nº 183) Je remets cela cette année, alors que se prépare à Figanières (non loin de Draguignan), un « envahissement artistique » des cabanons du vignoble. Cette fois, c’est le sud des Baronnies qui fera l’objet de mon choix d’escapade.
Dimanche 24 juin Je quitte, dès 8 heures, le beau gîte (475 m) du Saint-Julien (où je suis arrivé hier en voiture), sur les hauteurs de Buis-les-Baronnies, en direction de la crête de la Nible (SE), parcourue par le GR 9. La piste (balisée PR), d’abord assez large, se rétrécit et se faufile, parfois rocheuse, entre les massifs de buis et de petits chênes, offrant par moments de belles trouées. Au loin, côté sud, on aperçoit le mont Ventoux et l’on domine le ravin de Rieu Chaud, côté nord. Le GR est atteint à l’altitude de 850 mètres. Il fait diablement chaud (j’apprendrai que la température excède 30 degrés, et cela se maintiendra durant mes six jours de randonnée) et la sente ravinée grimpe toujours, à présent sur un tronçon dépourvu de couvert végétal. Heureusement, celui-ci reprend sur la Nible,
Toujours beaucoup de papillons…
Jeux d’ombres vers la Nible.
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Récit 3
Le village de Brantes en contrebas du ventoux.
atteinte vers 1 100 mètres. Jolies fleurs aux couleurs vives. Nombreux papillons, parfois bigarrés. La piste finit par s’élargir en perdant doucement de l’altitude vers le col de Font Combran. J’y abandonne momentanément le GR 9 pour un chemin pierreux qui dégringole vers le hameau de Plaisians, où j’ai réservé une chambre à l’auberge de la Clue. La descente est rude, agrémentée de fabuleux bouquets de genêts aux odeurs mielleuses. Je découvre, en parvenant sur les hauteurs du hameau, un gîte dont je ne possédais pas les coordonnées. Il est 14 h 30 lorsque je parviens à l’auberge. Après-midi de repos (comme elles le seront toutes, en ces journées caniculaires). Dénivelé positif : 630 m – négatif : 530 m.
Lundi 25 juin Vers 9 heures, j’abandonne le hameau de Plaisians par une petite route qui monte vers le col d’Aiguières, d’où il est possible de retrouver le GR 9 (entretemps, il s’est fait rejoindre par le 91). Petite confusion : un panneau signale le hameau d’Aiguières à 2,5 kilomètres et je n’ai pas pris la précaution de jeter un coup d’oeil à la carte lors de ma mise en route. Je dépasse donc, sans m’en apercevoir, le col éponyme, peu marqué par le relief, et finis par atteindre et traverser le hameau. C’est l’altimètre qui le premier me renseigne sur cette erreur. Je me trouve 120 mètres trop haut. Un coup d’œil à la carte tirée du sac m’indique un raccourci pour rattraper la piste dont j’ai raté la bifurcation. Bien que ce raccourci soit précisément le chemin emprunté par le GR, aucun signe ne le mentionne sur le terrain. Une sente étroite, à peine visible, encombrée de branches épineuses, en constitue les premiers décamètres. Cela s’améliore quelque peu en contrebas, dans la pierraille, où réapparaissent quelques balises bicolores. Plus bas, je débouche sur le large chemin qui descend du col (balise et poteau indicateur) et file, quasi horizontal, vers le sud. Deux kilomètres et demi plus loin, il traverse à gué un Dans les ruelles de Brantes. ruisseau à sec avant de remonter (sans balises malgré l’existence d’une nouvelle bifurcation) vers les hauteurs boisées qui dominent le beau village de Brantes. À l’approche de ce dernier, les marques deviennent bien plus nombreuses, rafraîchies et même surabondantes, le long d’une piste qui n’en demandait pas tant : il s’agit d’un parcours didactique dédié à la flore locale… Il est 13 h 15. Arrêt à l’auberge de Brantes. Courte étape, peu boisée dans sa plus grande partie. Heureusement, un peu de vent et quelques nuages : ça aide ! Agréables odeurs florales : genêts et tilleuls. Dénivelé positif : 350 m (erreur comprise !) – négatif : idem.
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Récit 3
Mardi 26 juin Le GR 91 file vers le NO. Je le retrouverai dans deux jours. Je reprends, dès 8 heures, mon périple sur le GR 9 qui quitte le charmant village de Brantes (attention : confusion possible, car une variante balisée à l’identique s’égare dans les ruelles) en descendant une piste étroite, pierreuse et sinueuse vers la vallée du Toulourenc qu’on franchit sur un petit pont rustique, à l’altitude de 465 mètres. Il s’agit de remonter à 1 415 mètres aujourd’hui, pour atteindre le mont Serein, sorte d’excroissance septentrionale du Ventoux qui culmine 500 mètres plus haut. Le balisage est correct et la première partie du chemin – qui s’oriente vers l’ouest – se déroule en pente douce, bien ombragée. Les choses se corsent quelques kilomètres plus loin, au bas de la combe Roland, d’où démarre brusquement un solide raidillon orienté au sud, suivi de quelques lacets jusqu’à environ 800 mètres, à la croisée d’un large chemin. La piste étroite – qui
Sur le sentier qui suit le haut des combes.
s’incurve à nouveau vers l’ouest – poursuit alors longuement son ascension, en pente plus atténuée, sous les arbres, offrant par endroits de fort belles vues sur la vallée du Toulourenc. C’est vers l’altitude de 1 000 mètres que je remarque la présence devant moi d’un groupe de marcheurs à la progression lente. Il s’avère bien vite que je me trouve en présence d’une randonnée organisée à l’intention de quelques handicapés. Deux « joëlettes » (engins à roue unique « tous terrains », pourvus d’un siège et de deux paires de brancards) manœuvrées par des jeunes gens, ainsi qu’un âne portant les bagages, font partie de l’expédition. Chapeau bas devant ces équipiers-là qui n’hésiteront pas à traverser quelques pierriers pour faire découvrir à leurs passagers les beautés indicibles d’un paysage de montagne. Les ayant dépassés, puis m’étant fait rattraper lors d’un pique-nique sur le bord de l’étroite sente en balcon, avant de les dépasser à nouveau, c’est vers 14 heures que je parviens aux abords d’un plateau d’où un kilomètre de piste horizontale me mène au camping du Mont Serein (accessible SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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par une petite route sur le versant sud-ouest). Sympathique formule « chalet + repas du soir et petit déjeuner » à prix modique, tant que subsiste la disponibilité saisonnière de ce rustique habitat… Dénivelé positif : 950 m – négatif : 100 m.
Mercredi 27 juin Il s’agit à présent de redescendre vers Malaucène. Le GR 9 (qui croise ici le 4 déboulant du sommet du Ventoux) repart vers le SE et vers le Lubéron. C’est par un PR que je poursuis vers l’ouest ma boucle inachevée. Il est un peu plus de 9 heures. La descente – toujours boisée – par la combe du mont Serein s’avère rapidement très pentue, après quelques centaines de mètres réputées plus « amicales ». De méchantes petites pierres roulent constamment sous les pieds, entraînant vers l’avant le corps alourdi par le poids du sac à dos. Sachant que je ne peux absolument pas me permettre une chute en raison de l’état du ménisque de mon genou gauche, j’adopte la seule attitude possible en ces circonstances délicates : progresser à la vitesse de l’escargot, bâtons de randonnée perpétuellement pointés vers l’avant, les poignées enfoncées dans les paumes… La pente est si accentuée que je me console en me disant que j’ai bien fait d’atteindre le mont Serein, la veille, en grimpant par l’autre côté ! Cette étroite sente est toutefois bien balisée et l’abondante végétation protège fort opportunément le marcheur des ardeurs du soleil. Il me faudra deux heures et demie pour venir à bout de cette dégringolade. Au bas, une petite route (exposée aux rayons de l’astre du jour) conduit par les hameaux des Alazards et de Sainte-Marguerite (vignoble et abricotiers), aux abords de Beaumont-du-Ventoux (balisage aléatoire !) De là, deux kilomètres de bitume supplémentaires mènent au gîte des Écuries du Ventoux (pays de Malaucène), situé sur le GR 91… en provenance de Brantes. Il est 15 heures. Chaleur étouffante, sous le chant des cigales… Dénivelé positif : environ 100 m – négatif : 1 150 m.
Jeudi 28 juin Peu dormi en raison de la chaleur. Dès 8 h 15, je suis sur la petite route empruntée vers le NO par le GR 91, jusqu’au bois des Margaud (380 m). Un chemin grimpe alors progressivement sur la crête du Rissas, parmi buis et petits chênes. Des rochers affleurent et la marche ne présente aucune difficulté. Après un
Récit 3
élargissement sous les conifères à l’altitude de 550 mètres, le GR amorce la descente vers la départementale 242 qui serpente en contrebas. Sur cette étroite piste qui contourne plusieurs hauts de combes (orientées au nord), on retrouve cette végétation basse, mais tellement serrée qu’elle en arrive à protéger efficacement le marcheur des rayons du soleil. Toujours beaucoup de papillons, aux ailes parfois très colorées. Seule, la traversée un peu pentue d’un pierrier nécessitera quelque attention au cours de cette longue progression à flanc de crête. Le GR 91 atteint la route à l’altitude de 330 mètres et la suit jusqu’au pont de Veaux (village blotti à droite) sur le Toulourenc, où se baignent quelques touristes. J’y abandonne les balises (qui filent vers Brantes) et achève mon étape du jour en montant vers le nord une petite route qui conduit à Mollans-sur-Ouvèze en passant par le col de Veaux. J’y ai réservé une chambre au domaine du Pas du Ventoux, vaste propriété comportant plusieurs bâtiments en terrasse, piscines et restaurant. Il est 12 h 30. Le ciel se couvre. Un peu de pluie, qui ne durera pas. Dénivelé positif : 330 m – négatif : environ la même chose.
Vendredi 29 juin Je quitte assez tôt le domaine par un sentier boisé offrant un raccourci pour Mollans-sur-Ouvèze (dominé par son château), d’où une petite route qui s’étire sur la rive gauche permet d’éviter la départementale D5, qui gagne Buis-les-Baronnies par la rive opposée. Toutefois, après le village de Pierrelongue (et son église perchée), la progression sur la grand-route devient inévitable. Un horaire affiché à un arrêt de bus situé au lieu-dit « la Grange basse » m’informe du passage imminent d’un véhicule. Comme je n’ai plus de monnaie et que le conducteur ne peut changer le billet que je lui tends, c’est gratuitement qu’il m’invite à parcourir les cinq kilomètres qui nous séparent de l’arrêt de Buis-les-Baronnies, d’où il ne me restera plus qu’à traverser le pont sur l’Ouvèze pour suivre, durant une demi-heure, la petite route qui monte au gîte du Saint-Julien. La boucle est bouclée… Le voyage peut à présent se poursuivre en voiture jusqu’à Draguignan. Le vernissage de « l’Été des Cabanons » y est prévu à l’office de tourisme autour de 18 heures… Jacques Caspers
QUELQUES DÉTAILS • J’avais choisi des étapes assez courtes pour ne pas fatiguer le ménisque fort abîmé de mon genou gauche. Ce choix s’est avéré judicieux pour une autre raison : les températures caniculaires qui ont accompagné ces six (demi) jours de randonnée provençale. • Le balisage des GR 9 et 91 s’est avéré correct, sauf entre Aiguières et les abords de Brantes. Dans toute la région, des panneaux indicateurs (jaunes) jalonnent, çà et là, les chemins de randonnée. Sur les petites routes, les PR sont généralement moins bien balisées qu’en pleine nature… • À propos de l’hébergement : les hôtels sont chers, surtout lorsqu’on est seul (chambres doubles) et les gîtes ne sont pas innombrables… La formule « chalet + repas » est intéressante au camping du Mont Serein, ainsi que les chambres du domaine du Pas du Ventoux sur les hauteurs de Mollans.
Pierrelongue et son église perchée.
Sous les arcades de Buis-les-Baronnies.
VOICI LA LISTE DE CES HÉBERGEMENTS • Gîte du Saint-Julien (sous les rochers du même nom) : Buis-lesBaronnies (très bien ! Repas possible avec produits de la ferme). Tél. : 0033 (0) 475 28 05 64. • Gîte de l’Érable : Plaisians (sur les hauteurs, côté nord). Tél. : 0033 (0) 475 28 10 40. Je n’y ai pas logé. • Chalets du camping du Mont Serein : confortables et équipés, restaurant à l’entrée du camping. Tél. : 0033 (0) 490 60 49 16. • Gîte des Écuries du Ventoux : Malaucène (en allant vers Beaumontdu-Ventoux). Confortable, pas de repas, mais petit déjeuner ; cuisine disponible. Tél. 0033 (0) 490 65 29 20. • Domaine du Pas du Ventoux : Mollans-sur-Ouvèze (au col de Veaux). Chambres confortables et équipées, restaurant au domaine. Tél. 0033 (0) 475 28 71 22, 386 ou 023.
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Infos - Rando pêle-mêle ➤ Hébergements
• Charleroi
• Giwal – Gîtes pour randonneurs en Wallonie
Signalons la création de trois itinéraires courts, mais balisés. Deux parcourent le bois du Prince, qui s’étend sur 140 hectares environ jusqu'aux limites de Loverval et de Nalinnes. Le site est un lieu de rencontre des amoureux de la nature et des sportifs. La promenade du Bois du Prince et celle de la Fontaine qui bout peuvent se combiner pour former un parcours un peu plus long. Le troisième itinéraire, à Jumet et Roux, est la promenade du Bois de Heigne. Hôtel de Ville : place Charles II - 6000 Charleroi Tél. 071 86 00 00 – info@charleroi.be
L’ASBL GIWAL développe actuellement un réseau de gîtes d’étape et relais le long des sentiers GR de Wallonie. Le gîte d’étape est un hébergement collectif destiné en priorité aux randonneurs non motorisés. C’est un lieu de repos et non pas de séjour. On peut y cuisiner. Les randonneurs doivent apporter leur sac de couchage. Le refuge propose un confort plus rudimentaire. Il obéit cependant aux mêmes conditions d’accès. Le relais est un hébergement où le randonneur disposera d’un équipement d’un niveau inférieur. Enfin, l’aire de bivouac est un emplacement prévu pour permettre au randonneur de dresser sa tente pendant une nuit au plus. Dans tous les cas, il est vivement conseillé de réserver. ASBL GIWAL : 3, rue Joseph Raze 4130 Esneux Tél. 04 380 19 34 – contact@giwal.be – www.giwal.be
➤ Brabant wallon – Bruxelles • Pays de Villers La Maison du tourisme vient d’éditer une petite brochure gratuite, de format très pratique, reprenant cinq circuits pédestres au fil de l’eau, au départ de chacune des communes du Pays de Villers. Ces promenades d’une longueur variant de 15 à 6 kilomètres sont décrites en détail et agrémentées chacune d’une carte. Elles mettent en valeur les différents cours d’eau traversant la région comme la Dyle, l’Orne, la Thyle ou le Hain. Maison du tourisme du Pays de Villers : rue de l’Abbaye, 55 1495 Villers-la-Ville – Tél. 071 88 09 80 info@paysdevillers-tourisme.be – www.paysdevillers-tourisme.be
• Jodoigne Les six communes du canton de Jodoigne ont développé un réseau de 34 promenades balisées, combinables entre elles, soit 300 kilomètres de sentiers et chemins hesbignons. De quoi marcher à la découverte de fermes en carré, de châteaux et d’autres monuments remarquables. Toutes ces descriptions figurent dans un imposant livre à l’usage pratique : « Promenades en Hesbaye brabançonne ». Gratuit à la Maison du tourisme de Jodoigne. La carte IGN, support de ces promenades est épuisée ; une réédition est prévue (7,50 euros). Maison du tourisme de la Hesbaye brabançonne : Grand-Place, 1 - 1370 Jodoigne – Tél. 010 22 91 15 hesbaye.brab@skynet.be – www.hesbayebrabanconne.be
➤ Hainaut • Antoing L’Office du tourisme a publié quatre dépliants gratuits vous proposant des balades à Péronnes, Maubray, Calonne et Bruyelle. Une carte et un petit descriptif vous familiariseront avec la région d’Antoing. Office du tourisme : place Bara, 18 - 7640 Antoing Tél. 069 44 17 29 tourisme.antoing@skynet.be – www.antoing.net
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• Forêt de Chimay Le projet de valorisation touristique des massifs forestiers wallons, intitulé « les Forêts d’Ardenne », a été mis sur les rails dès 2009 en Région wallonne. Son objectif est de développer et de promouvoir une offre comportant animation, équipement, hébergement et services dans les massifs forestiers, de façon telle que le séjour du visiteur soit coloré dans son entièreté par le concept « forêt ». La forêt du Pays de Chimay s’inscrit dans ce cadre en tant que massif forestier-pilote et son projet est porté par le parc naturel Viroin-Hermeton et la Maison du tourisme de la Botte du Hainaut, en partenariat avec les autres organismes touristiques et les communes du territoire. Dans ce contexte, la forêt du Pays de Chimay offre de nouvelles activités développées en accord avec le concept spécifique de « Nature préservée et authenticité ». En ce qui concerne spécifiquement la randonnée, la « Grande Traversée » propose un itinéraire de plus de 150 kilomètres de sentiers GR (balisés donc de blanc et rouge). Dès l’été 2013 seront accessibles des aires de bivouac distantes de 15 à 20 kilomètres. Il sera donc possible de planter sa tente à proximité si on préfère cet hébergement « sauvage » au confort d’une chambre d’hôtes. À partir de 2014, des refuges forestiers seront aussi ouverts aux randonneurs. Des dépliants sont disponibles à la Maison du tourisme de la Botte du Hainaut. Plus d’info : www.lesforetsdardenne.be Maison du tourisme de la Botte du Hainaut : rue de Noailles, 6 - 6460 Chimay – Tél. 060 21 98 84 – www.botteduhainaut.com La Forêt du Pays de Chimay – Parc naturel Viroin-Hermeton : rue d’Avignon, 1 - 5670 Nismes – Tél. 060 39 17 90 – foretdupaysdechimay@ pnvh.be
➤ Liège • Pays d’Ourthe-Amblève À Esneux, le balisage des 16 promenades pédestres balisées a été bien rafraîchi : de la plus courte (la balade de l'Île du Moulin – 2,2 km) à la plus longue (la randonnée de la Roche aux Faucons – 11,4 km), chacun y trouvera son bonheur. L'ensemble des circuits de promenades représente 114 kilomètres. Une carte descriptive des promenades est disponible au Syndicat d’initiative et à la Maison du tourisme du Pays d’Ourthe-Amblève au prix de 7 euros. Cette Maison du tourisme a édité différentes brochures de parcours thématiques. Comme le « Parcours autour de la nature » : torrents ou rivières, falaises escarpées ou champs verdoyants, l’Ourthe-Amblève est une région très nature aux paysages variés. Riche de nombreuses réserves naturelles et autres sites classés, le Pays d'Ourthe-Amblève compte plus de 900 kilomètres de sentiers balisés. D’autres parcours thématiques concernent les légendes, les châteaux, le sacré, la pierre… Toutes les brochures sont gratuites. Office du tourisme communal : avenue de la Station, 80 - 4130 Esneux – www.ourthe-ambleve.be – info@ourthe-ambleve.be
• Hamoir Hamoir, situé au confluent de l’Ourthe et du Néblon, vient de faire paraître une carte reprenant cinq promenades pédestres (avec au verso des circuits VTT). Prix : 7,5 euros. Office du tourisme : place Del Cour, 1 - 4180 Hamoir Tél. 086 38 94 43 – www.hamoir.be
• Les Trois Frontières Cette région se situe au point de rencontre de la Belgique, des Pays-Bas et de l'Allemagne et, de 1839 à 1919, de l'ancien territoire de « MoresnetNeutre » (aujourd'hui La Calamine). On y trouve donc effectivement les trois bornes. Le GR 563 (Tour du Pays de Herve) et le GR 128 (Vlaanderenroute) passent dans le coin. Mais il est bien entendu possible d’y faire des promenades plus courtes. Un petit guide néerlandais « Wandelen rondom het Drielandenpunt » décrit 14 boucles de 3 à 16 kilomètres dans cette région du Vaalserberg et nous conte les relations passées entre les trois pays. Prix : 12,95 euros – ISBN 978-90-8596-081-2. www.limburger.nl/webshop
➤ Luxembourg • Pays d’Ourthe & Aisne
des infos nécessaires sur les différents points d'arrêt et services qu'ils auront choisis ; des informations relatives à la région traversée et à ses alentours. Bientôt sera opérationnel le téléchargement des circuits sur GPS de randonnée sur le site www.marando.be. Il est déjà possible au départ du bureau ou par envoi électronique du fichier GPX. Une application mobile est également sur le point de voir le jour… Maison du tourisme du Pays d’Ourthe et Aisne : Grand’rue, 16 - 6940 – Barvaux-sur-Ourthe – Tél. 086 21 35 00 – info@ourthe-et-aisne.be – rando@ourthe-et-aisne.be – www.ourthe-et-aisne.be
• Vielsalm Signalons la parution de la nouvelle carte des promenades de Vielsalm vendue au prix de 7 euros. Au verso de la carte au 1:25 000, qui reprend aussi le tracé des GR, vous trouverez le descriptif (bilingue) des onze parcours balisés de distance variable de 5 à 13 kilomètres, ainsi que les courbes de niveau de chacune des promenades. Outre le dénivelé positif, chaque distance est cotée pour sa difficulté physique ou technique tout comme pour la beauté du paysage. Maison du tourisme du Pays du Val de Salm : avenue de la Salm, 50 6690 Vielsalm – Tél. 080 21 50 52 www.vielsalm-gouvy.be – info@vielsalm-gouvy.be
➤ Namur • En Ardenne namuroise «Un tramway nommé plaisir»
Ce coin de la province de Luxembourg constitue un petit paradis pour la randonnée pédestre grâce au réseau de ses sentiers et à l’attrait de ses paysages. D’autant plus que la Maison du tourisme du Pays d’Ourthe & Aisne manifeste un dynamisme de bon aloi. Son guide touristique 2013 fait ainsi la part belle aux itinéraires de randonnée. Il annonce deux cartes de promenades, à l’échelle 1:25 000, réalisées en collaboration avec l’IGN. L’une, couvrant les territoires des villages de Barvaux, Bomal, Durbuy, Grandhan, Villers-Sainte-Gertrude, Wéris, comporte une trentaine d’itinéraires. La seconde concerne Érezée et Manhay et offre un aussi large éventail de promenades balisées. Celles-ci, de longueurs très variables (de 5 à 13 kilomètres) peuvent être combinées pour permettre une randonnée d’une bonne vingtaine de kilomètres. Voyez, par exemple, notre « Idée rando » décrite aux pages médianes de ce périodique. Mais ce guide touristique 2013 présente aussi deux réalisations très intéressantes sur le plan de la randonnée : « La petite Rand’ Ourthe » comporte deux étapes assez courtes (13 et 16 kilomètres). Elle est organisée selon la formule forfait randonnée sans bagages. « La grande Rand’ Ourthe » est un itinéraire de plus de 222 kilomètres, organisé, lui aussi, selon ce concept du transport des bagages. Il se déroule sur sept communes ardennaises et famenoises : Durbuy, Érezée, Hotton, Houffalize, La Rocheen-Ardenne, Manhay et Rendeux. Cette longue boucle constitue donc une véritable grande randonnée. Les randonneurs disposeront : de cartes au 1:25 000 ;
La plupart de nos membres prennent leur plaisir à arpenter nos itinéraires blanc et rouge. C’est fort bien. D’autres, et c’est mieux encore, cherchent à innover, à créer des itinéraires originaux, voire à rédiger des fascicules destinés à guider d’autres randonneurs sur ces nouvelles voies. C’est le cas d’Étienne Monnier. Celui-ci nous a fait parvenir un petit topo-guide d’une cinquantaine de pages qui présente et décrit « 80 kilomètres de boucles pédestres sur les traces du vicinal Gedinnevallée de la Semois ». C’est déjà un programme alléchant. Le détail ne l’est pas moins. Il consacre son introduction à l’historique de cette liaison vicinale et explique l’intérêt touristique de ce coin méridional de la province de Namur. Ceux qui connaissent nos sentiers GR 126 (Bruxelles-Semois) et 16 (vallée de la Semois) se laisseront convaincre sans peine. Dans ces pittoresques vallées de la Houille, du ruisseau de Nafraiture et de la Semois, Étienne Monnier a conçu cinq itinéraires de randonnée, longs de 17,6 à 22 kilomètres : deux en ligne, trois en boucle. Elles sont donc décrites, cartes à l’appui, dans son fascicule mis en vente au prix de 14,50 euros. Maison du tourisme : rue Albert Raty, 83 - 5550 Vresse-sur-Semois. Étienne Monnier : tél. 0476 249 238 – etbea@skynet.be Compte BE11 0012 2198 1748
• Hastière
L’Office du tourisme de Hastière dispose d’une carte réactualisée des 23 promenades de l’entité mosane, disponible au prix de 7 euros. Office du tourisme de Hastière-sur-Meuse : rue Marcel Lespagne, 27 5540 Hastière-Lavaux – Tél. 082 64 44 34 www.hastiere.be – tourismehastiere@scarlet.be Avec la collaboration de Jean-Claude Hallet
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La vie de nos GR
née ➤ Topo-guides de la FFRandon informons très régulièrement des Dans cette rubrique, nous vous nt, par la FFRandonnée. Cependa nouveaux topo-guides publiés les trouverez sans Vous es. -guid topo ces pas les SGR ne vendent e spécialisés en articles de randonné difficulté dans divers magasins via urer proc les pouvez aussi vous et dans certaines librairies. Vous site nnée. Consultez pour cela son ando FFR la de ès aupr net Inter e ». Dans la rubrique utiqu « Bo sur ez cliqu et / ee.fr web www.ffrandonn de recherche sont très étendus « Le catalogue… », les critères de référence, etc.) nº par GR, par (géographiquement, ns ications, nous vous présento publ des ce ndan l’abo à Face s. ition rééd de it -guide quand il s’ag uniquement la couverture du topo ence référ la t chan cher en on icati publ Vous trouverez les détails de la andonnée. dans la page « boutique » de la FFR
Jean-Paul
INSTANTANÉS SUR LE GR 575/576 Pour rêver à la prochaine rando… quelques photos prises sur le GR 575/576 « À travers le Condroz »
➤ Les nouveautés • GR 2013 Marseille-Provence le et du Garlaban, vaste mer intérieure
Puissant massif de l’Étoi desquels s’enroulent de Berre : deux espaces non bâtis autour , le plateau de centre Au rails. les et s les villes, les route l’Arbois, sauvage et métropolitain. ; centres-villes Campagnes d’Aix, d’Aubagne et de Salon golfe de Fos ; vallée et lotissements ; piémont marseillais ; e et de La Fare… minière de Gardanne ; chaînes de la Nerth pole provençale ; Autant de mondes et de pays qui font la métro propose une 2013 GR® Le oires. d’hist et autant de paysages de ce périple, dans grande aventure au fil des 365 kilomètres inspiré ce projet. les pas des artistes-promeneurs qui ont pour les familles et les tes, touris les et nts habita les pour : Un chemin pour tous s… Une escapade d’une heure ou un sportifs, pour les artistes et les randonneur ndeur la relation entre ville et nature. voyage de 20 jours, pour renouveler en profo re 2013 - 14,90 euros . GR 2013 - réf. 2013 - 1 édition - mars
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• L'Échappée Jurassienne
relie la plaine Cet itinéraire des grands sites du Jura de sentiers ètres kilom 260 Ses if. mass aux hauteurs du ire et ses territo ce de permettent de découvrir la richesse Saline et e Grand es, tueus majes forêts : trésors inattendus SCO, l'UNE de ial mond Saline Royale classées au patrimoine six aux é pçonn insou ble vigno ques, reculées emblémati ges paysa nts, hissa AOC vins, lacs et cascades rafraîc particulière... spectaculaires façonnés par une géologie de randonnée Chacun peut se créer son propre programme niveau de son s, envie ses selon e, sienn sur l'Échappée Juras uriers, avent les pour marche et la durée de son choix... Et ! jours 13 en fait se rale l'intég ses, prêts à vivre l'expérience de Dole aux Rous re 2013 - 14,00 euros. GR 5/59/559 - réf. 390 - 1 édition - mars
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ostelle :
• Sentier vers Saint-Jacques-de-Comp Bruxelles – Paris – Tours
655, utilisant le Au départ de Bruxelles, le sentier GR® est jalonné nage, pèleri de ins chem ns tracé des ancie basiliques, es, abbay d'étapes importantes : anciennes drales cathé s, -Deni Saint et tin -Quen Saint comme celles de s, Paris, Chartres, célèbres comme celles de Noyon, Senli Orléans ou Tours. ns à la découverte Sur les traces des pèlerins du Nord, parto l'Oise, à travers le de ou re Samb la de long des territoires le picardes, l'Îleniales bocage de l'Avesnois, les forêts doma des Rois. vallée la dre rejoin pour anais de-France et l'Orlé re - 14,90 euros. GR 655 - réf. 6551 - 1 édition - mars 2013
• Les Vals d'Aix et Isable... à pied s, les vals d’Aix et Isable descendent
Entre Roannais et Forez. Nés de deux rivière Forez. D’ouest en est, le relief oscille entre jusqu’au fleuve Loire, entre Roannais et ude sur la commune de Saint-Martindes collines (jusqu’à près de 900 m d’altit Saint-Paul-de-Vézelin, la plaine du Forez la-Sauveté), des vallons, le plateau de de la Loire (à 320 m d’altitude). parsemée d’étangs et de forêts et les rives fraîcheur et à la tranquillité de multiples la à r goûte ènent emm Ici, les sentiers vous lles, prieuré ou bourg médiéval (sites chape cours d’eau, petits et grands. Villages, iers-en-Forez) prolongeront vos Pomm et aval ain-L -Germ historiques de Saint touristiques. nts geme découvertes d’un territoire riche en héber . re euros 9 – 2013 mars n PR - réf. P424 - 1 éditio
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1 : Chemin champêtre proche de Hayen : une invitation à la rando ! Dans le Condroz, se succèdent inégalement les terrains cultivés, les prés et les forêts de feuillus, plus nombreux que les résineux. 2 : L’Ourthe à Sy : caracolant presque aux confins du Condroz, l’Ourthe, tantôt tranquille, tantôt impétueuse, a fortement façonné le paysage. Randonner au long de la rivière est un plaisir sans cesse renouvelé tant les vues changent au détour de chaque boucle. 3 : Vue sur Crupet : Crupet, que l’on devine tapi au creux du vallon, est repris sur la liste des « plus beaux villages de Wallonie ». Le paysage est assez caractéristique du plateau condruzien : une succession régulière de crêtes (tiges) et de vallées (chavées) orientées est-ouest. 4 : La ferme de Basseille – une des rares fermes blanches du Condroz – surgit, lumineuse, dans le paysage. 5 : Hodoumont - le châteauferme : au moyen âge, les alleux (domaines ne dépendant d’aucun seigneur) sont nombreux dans le Condroz. Leurs propriétaires ont tenu à manifester leur
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PETITE GAZETTE EN BLANC ET ROUGE ➤ ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 2013 Les Sentiers de Grande Randonnée ont tenu leur assemblée générale le samedi 16 mars 2013, à Lustin dans le cadre agréable du restaurant « La Fête au Palais ». Conformément aux obligations légales, l’ordre du jour prévoyait l’exposé du bilan des activités de l’association au cours de l’année 2012, le bilan financier, avec l’intervention des vérificateurs aux comptes, l’approbation des comptes, ainsi que le « quitus » aux administrateurs. Les prévisions financières pour 2013 ont également été exposées. Une telle réunion annuelle est l’occasion de resserrer les liens avec de nombreux membres de l’association qu’on ne rencontre qu’épisodiquement. L’élection de nouveaux membres de l’assemblée générale et d’un nouvel administrateur de l’association a permis de mesurer l’attachement de tous à la randonnée pédestre et aux buts poursuivis par notre association. Six nouveaux membres effectifs ont été élus. Ont ainsi rejoint nos rangs : Alain Carlier (élu par ailleurs administrateur de l’association), Horst Michels (particulièrement impliqué dans la promotion des SGR dans les Cantons de l’Est), Olivier Schifflers (chargé de la promotion des SGR en région liégeoise), Alain Schoboboda et Paul Vercheval (respectivement, délégué et délégué adjoint pour la région Brabant wallon – Bruxelles) et Jean-Paul Wibrin (coordinateur des topo-guides). Un nouveau mandat de trois ans a été conféré à Jean-Pierre Beeckman dans la fonction de coordinateur technique. Un hommage a été rendu à Marc Vrydagh, président sortant, et à Léon Lambiet, talentueux concepteur et coordinateur des Randonnées en boucle. Après la partie officielle de cette AG, les membres ont pu admirer un diaporama intitulé « Sur nos sentiers de grande randonnée ». Un repas s’en est suivi, lequel a permis aux membres de partager un long moment de convivialité. La composition du nouveau conseil d’administration figure à la rubrique « Toutes les infos utiles ». Jacques Dubucq - Secrétaire des SGR
➤ UN NOUVEAU TOPO-GUIDE GR 575/576 « À travers le Condroz » En quelque sorte, ce nouveau parcours a pour ancêtres les topos « GR 575 – Tour du Condroz namurois » et « GR 576 – Tour du Condroz liégeois » devenus obsolètes. Plutôt que de les rééditer, il a paru préférable de rapprocher ces deux parcours aux caractéristiques semblables et de dessiner une grande boucle de 293 kilomètres dans le Condroz, plus 50 kilomètres de liaison. Randonner dans le Condroz, c’est se laisser aller aux plaisirs de la découverte : saisir la régularité harmonieuse des « tiges » et des « chavées » ; surprendre au creux d’un vallon un château-ferme jaloux de sa tranquillité ; en admirer de prestigieux comme à Harzé ou à Vervoz ; revoir les églises romanes de Celles ou de Saint-Séverin, classées par d’aucuns parmi les plus belles et les plus attachantes de Wallonie ; flâner dans des villages fleuris aux belles constructions de calcaire ou de pierre d’avoine ; plusieurs – Mozet, Deigné, Crupet, Celles – sont d’ailleurs repris dans « Les plus beaux villages de Wallonie ». Et dans le Condroz, largement rural, aux vastes paysages, la randonnée n’est jamais difficile. Elle permet de rêver, de savourer des surprises, d’apprécier des rencontres. Résolument inscrit dans la lignée de la trentaine de titres précédents, ce nouveau topo-guide, outre les habituelles informations pratiques telles que les adresses utiles (sites de randonnée et offices de tourisme) et les tableaux synoptiques, présente quelques nouveautés : des idées de randonnée de un à quatre jours, un tableau récapitulatif reprend, par étape, transports en commun, ravitaillements, hébergements. La liste de ceux-ci est particulièrement développée. Chaque carte est accompagnée d’un cartouche d’estimation des distances. Et, bien sûr, plus de 70 pages de description de l’itinéraire. Jean-Paul Wibrin
➤ « DIE OSTBELGIEN ROUTE » Les Cantons de l’Est sur nos GR
richesse en construisant des châteaux-fermes imposants. Il en reste plusieurs, plus ou moins transformés et aménagés pour les rendre plus confortables. Celui d’Hodoumont est vraiment impressionnant, avec ses tours d’angle et sa tour carrée, ancien donjon. 6 : La collégiale romane de Celles (11e siècle) est particulièrement bien conservée. Elle nous apparaît à peu près telle que les moines la firent construire en beau calcaire gris, il y a presque mille ans. La vue sur le chevet met en valeur l’équilibre harmonieux de ses volumes.
Saviez-vous qu'on peut, aujourd’hui, traverser l'est de la Belgique depuis Trois Bornes entre la Belgique, l'Allemagne et les Pays-Bas jusqu'aux Trois Bornes entre la Belgique, l'Allemagne et le grand-duché de Luxembourg, et ce, sans pour ainsi dire quitter nos balises blanc et rouge ? Sous le titre « Die Ostbelgien Route », le premier topo-guide en langue allemande vient d’être publié aux éditions du « Grenz-Echo » à Eupen. Ce guide a été créé en étroite collaboration avec les Sentiers de Grande Randonnée. Il a d’ailleurs été rédigé par Horst Michels, un membre très actif de notre association. Il assure notamment la coordination du balisage dans l'est de la province de Liège. C’est donc un véritable homme de terrain qui a mis la main à la pâte pour réaliser ce topo-guide. « Die Ostbelgien Route » se base sur nos GR et décrit la traversée de l'est de la Belgique sur trois itinéraires différents, chacun comptant environ 150 kilomètres. Contrairement à nos topos, ils sont, dans ce guide, divisés en sept étapes. Le topo-guide est abondamment illustré et présente de nombreuses informations supplémentaires sur les lieux et sites intéressants. La cartographie est basée sur des cartes « Open Street Map », disponibles sur internet.
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La vie de nos GR
Le topo-guide « Die Ostbelgien Route » compte 176 pages au format 13 x 21 cm. Sa couverture comporte deux volants, avec schémas et cartes des randonnées. Il coûte 15 euros et peut être commandé par l’intermédiaire des SGR.
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➤ SALON DE LA NATURE ET DES SAVEURS Fernelmont – 27 & 28 avril 2013
SALON RANDO AVENTURE – TOURNAI
La première édition du salon Rando Aventure s’est tenue à Tournai le premier week-end de mars dernier dans le hall des expositions de Kain. Manifestation franco-belge dédiée à la randonnée et au tourisme nature, ce fut le rendezvous des amoureux de la nature, des passionnés d’aventures et Une belle affluence devant notre stand. des inconditionnels du « voyager autrement ». À pied, à cheval, à vélo, la randonnée sous toutes ses formes et pour tous les goûts, de la plus sportive à la balade délassante. Les organisateurs nous avaient conviés à participer à cet événement. Notre association a, bien sûr, répondu favorablement à cette invitation. Et pour une première, ce fut une réussite complète. Vous avez été très nombreux à visiter notre stand. Quelle joie de vous renseigner, d'apporter des précisions, de dialoguer et de partager la passion commune de la randonnée ! 150 topo-guides vendus et, surtout, trente randonneurs sont venus s'ajouter à notre déjà longue liste de membres. Un fait significatif : Jacques Dubucq, ancien responsable de la communication passé au secrétariat, a projeté dans la salle des conférences un diaporama consacré à nos nombreux itinéraires sillonnant la région Wallonie-Bruxelles. Certains spectateurs, à l’issue de la séance, sont venus rejoindre notre stand pour acheter certains topo-guides en précisant : « C'est celui-là que je souhaite, car les paysages proposés sont magnifiques. » Merci à Véronique (dans son éclatant tailleur blanc et rouge !), Michel, Jean-Marie, Jacques et Hubert, qui ont épaulé les deux délégués hainuyers pour animer le stand SGR. Et au plaisir de vous revoir l'année prochaine ! Lucien Antoine
Les 27 et 28 avril derniers, les Sentiers de Grande Randonnée ont participé au salon de la Nature et des Saveurs, organisé par la commune de Fernelmont dans les installations du très moderne Atelier communal, ouvert à des associations environnementales, à des
expositions photo, à l’artisanat… Au fil de ces deux journées étaient organisées des activités susceptibles d’intéresser un large public et notamment les enfants : stands consacrés à l’environnement (préservation de la nature, protection des oiseaux, apiculture…), démonstrations de fabrication de papier fait main, de sculpture sur bois, de mise en page de photos, dégustation de produits du terroir... Deux agents du Département Nature et Forêt guidaient des balades dans le bois communal pour sensibiliser le public aux richesses et aux fonctions de la forêt. L’ASBL Natagora proposait une vaste et remarquable exposition de photos nature. Notre association des Sentiers de Grande Randonnée disposait d’un confortable espace de 6 x 3 mètres. Deux membres actifs de notre association ont assuré la tenue du stand et sensibilisé les nombreux visiteurs à ses activités. La promotion de la randonnée pédestre était au centre des préoccupations et des conversations. La qualité de nos topo-guides n’a cessé d’être appréciée. Faut-il souligner que le public est toujours plus conscient des bienfaits de la randonnée pédestre ? Bref, ce salon de la Nature et des Saveurs de Fernelmont a rencontré un succès mérité auprès d’un public varié. Il incitera sans aucun doute les organisateurs à poursuivre leurs efforts dans la voie entreprise. Jacques Dubucq
➤ RANDONNÉE PRINTANIÈRE EN HAINAUT
➤ TOPO DES RF EN PROVINCE DE LUXEMBOURG Présentation à Arlon Le mercredi 20 mars dernier, à la Maison du tourisme de la ville d’Arlon, Jean-Paul Wibrin et Raymond Louppe présentaient notre topoguide consacré aux « Randonnées en Famille dans la province de Raymond, Jean-Paul et les officiels exhibent notre topo. Luxembourg ». Dans l’assistance, une belle brochette de journalistes et la présence de M. René Collin, député provincial en charge du Tourisme, Mmes Anne-Catherine Goffinet, respectivement échevine du Tourisme de la ville d’Arlon et Marie-Ève Hubermont, directrice des lieux. Également, quelques responsables des syndicats d’initiative régionaux. La farde de presse comportait un mot de notre ami Léon Lambiet, auteur du topoguide, mais retenu par un motif d’ordre familial. Ce texte éclairait les journalistes au sujet de notre association. De mon côté, j’ai insisté sur le rôle essentiel de ce guide : permettre à un large public, de 8 à 88 ans, de s’initier aux plaisirs de la randonnée pédestre, en musardant, l’œil aux aguets. Pas question d’abandonner les plus jeunes sur le terrain en possession d’une formule magique qui leur ouvrirait le nirvana. Ce guide constitue avant tout une initiation à la pratique de notre passion commune. C’est aussi une invitation au partage d’expériences entre notre association, les plus âgés et nos jeunes apprentis. M. le député Collin clôtura ce débat en remerciant notre association pour la réalisation d’un bel ouvrage, bien agréable à consulter et bien utile. La Fédération provinciale du tourisme ne peut que se réjouir de cette initiative d’autant plus qu’une de ses promotions spécifiques concerne le tourisme familial. De son côté, elle nous signale un nouveau site : www.arden-pow-wow.be. Celui-ci promeut une série de lieux et d’attractions dédiés aux loisirs des familles et des plus jeunes. Ce site propose un éventail d’animations pour un vaste public, des logements adaptés pour les jeunes en quête d’une escapade en terre luxembourgeoise. Deux initiatives donc complémentaires pour les visiteurs des contrées couvertes par ce guide. Parmi les bénéficiaires, n’oublions pas les habitants de la Belle province : ils trouveront quelques heures de pur bonheur à portée de leurs pieds. Raymond Louppe, - Délégué provincial du Luxembourg
Dans la belle allée en vue du château de Thoricourt.
Chaque année, c’est maintenant une tradition bien implantée, la délégation hainuyère invite tous les amoureux de la randonnée à venir découvrir un nouveau coin de cette verte province. Au nord-ouest de la Wallonie, il n’y a pas que des terrils et des sites industriels, tant s'en faut ! Cette fois, cette balade printanière se déroulait au pays de Silly. Départ sur la jolie place de Thoricourt. Une quarantaine de sympathisants des SGR avaient répondu à l’invitation. Des habitués inconditionnels, mais de nouvelles têtes aussi et, agréable surprise, quelques jeunes ! Présences bien réjouissantes, car ce n’est pas fréquent lors de nos organisations. Autre agrément, le soleil est de la partie, faisant un beau pied de nez à une météo pessimiste ! Départ superbe par la majestueuse drève de platanes qui mène au château des Obert de Thieusies. Puis la ribambelle des randonneurs s’engage dans la campagne pour une longue balade au vert. Une enfilade de chemins champêtres et de sentiers pour atteindre Graty, autre village de l’entité. Puis un sentier encore avant de s’engager pour une belle traversée forestière. Les jacinthes aussi sont au rendez-vous pour colorer le sous-bois avec le vert tendre des nouvelles frondaisons. Un bout de GR 129 très bucolique mène au cœur de Silly, où est prévu le casse-croûte au terme des quatorze kilomètres matinaux. À deux pas de la brasserie, la Double-Enghien y est à l’honneur ! Et elle réjouit davantage encore les randonneurs. Cela n’entame pas la fermeté du pas. Une dizaine de kilomètres les attend l’après-midi. Un bout de forêt encore, puis quelques tronçons de petites routes tranquilles qui sinuent dans la campagne. L’ancien chemin Royal est devenu belle voie verte qui ondule entre les rideaux d’arbres. La compagnie s’étire sous Présence réjouissante de quelques jeunes !
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les frondaisons au rythme des divers groupes. On a beaucoup papoté de-ci de-là. Beaucoup sympathisé. La randonnée trouve son couronnement à la « Table au vert » autour des tartes et des ribambelles de blondes mousseuses. Une belle journée paysagère, conviviale, cordiale et gustative. On sait recevoir et partager son plaisir en Hainaut ! JMM
GERPINNES : DÉCOUVERTE DU GR 129 AVEC ➤ DES BALISEURS HAINUYERS
Une petite halte sur le parcours.
Dans le cadre des week-ends « Wallonie Bienvenue », l'idée de faire découvrir un tronçon du GR 129 ralliait les grands principes des Sentiers de Grande Randonnée et du Tourisme participatif : parcourir les paysages et les villages à la rencontre des habitants. C'était l'idée même de cette randonnée mise sur pied – c’est bien le cas – au pays des Rolendiens le 21 avril dernier. Accompagnée par des baliseurs du Hainaut, la vingtaine de marcheurs fut accueillie à Gerpinnes par un guide conteur avant de faire une halte autour du stand SGR. Le tronçon se déclina tour à tour boisé, villageois et champêtre. Mais aussi festif et convivial étant donné l'accueil chaleureux reçu au gîte pour randonneurs et, en fin de parcours, à la guinguette ! Pour permettre aux participants de regagner leurs véhicules, l'administration communale avait mis un bus à leur disposition. Grâce au dynamisme des accompagnateurs baliseurs, aux ressources du terroir et aux découvertes sur le parcours, ce fut une totale réussite ; une nouvelle fois, une très belle occasion de faire découvrir un sentier de Grande Randonnée. L'expérience est à renouveler ! Au plaisir de vous revoir. Thérèse, Claude, Daniel, Fabien, Guy, Béatrice, Hubert, Willy, Marie-Thérèse, Micheline et Lucien
➤ RANDONNÉE FRANCO-BELGE LE 4 MAI À BRUXELLES Pour faire écho à la parution du topoguide du GR 655 « Bruxelles-ParisTours », une journée de randonnée s’est déroulée à Bruxelles le 4 mai dernier. Ce topo étant une coédition avec la Fédération française de Randonnée pédestre, nos amis français du Nord avaient répondu nombreux à notre invitation. Peu avant 10 heures, quelque 150 Laïus préliminaires. marcheurs français débarquaient des autocars sur la place des Palais. Après des paroles de bienvenue, prononcées par notre président, Pierre De Keghel, et par Jean-Pierre Beeckman, cinq groupes étaient formés, pilotés et encadrés par une dizaine de membres actifs de notre association. Au cours de la matinée, d’innombrables lieux du « Pentagone » ont été visités et ont ravi nos amis français. Dans le désordre, le parc de Bruxelles, le mont des Arts, la place du Musée, la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule, les galeries Saint-Hubert, la Grand-Place, le Grand et le Petit Sablons, l’espace Marguerite Yourcenar, la vue sur la ville à partir de la place Poelaert… Sans oublier Jeanneke et Manneken-Pis. Après un couple d’heures de marche urbaine, les bières belges ont été appréciées comme il se doit à la terrasse d’un café des environs du Sablon. Nos visiteurs se sont montrés particulièrement intéressés par cette découverte pédestre des hauts lieux du cœur de Bruxelles. Les questions les plus diverses n’ont pas manqué d’animer la balade au gré des occasions. Ensuite, par les rues Haute et Blaes et la place du Jeu de Balle, nous avons rejoint la porte de Hal, à partir de laquelle nous avons suivi le GR 655. Cette seconde partie de la journée, à travers les communes de Saint-Gilles, Forest et Uccle, nous a réservé de beaux coins de verdure, comme la traversée du parc de Forest, du parc Duden et le chemin du Crabbegat, en bordure du parc de Wolvendael. Bien avant dix-sept heures, la gare d’Uccle-Calevoet était atteinte, terme de notre randonnée. L’heure était venue de prendre congé de nos amis Français, ravis de leur journée bruxelloise et reconnaissants pour toutes les explications reçues de leurs hôtes. Jacques Dubucq
METTEZ VOS TOPOS À JOUR RECOMMANDATIONS Étant donné le laps de temps qui s’écoule entre la publication d’un topo-guide et sa réédition, il est inévitable que des modifications surviennent dans le tracé de nos itinéraires. Il peut donc arriver que le GR ne corresponde plus exactement au descriptif. Dans ce cas, c’est toujours le balisage qui doit prévaloir. D’autre part, avant de commencer une randonnée, assurez-vous que l’itinéraire n’a pas dû être modifié. Cette précaution vaut pour toute balade basée sur l’un ou l’autre de nos topo-guides, particulièrement sur ceux consacrés aux randonnées en boucle. En effet, celles-ci se déroulent en partie sur des sentiers et chemins non balisés, toujours susceptibles de modifications indépendantes de notre volonté. Consultez donc régulièrement notre site internet : www.grsentiers.org
GR 123 1e édition – avril 2004 Page 8 : Péruwelz. Le Centre Protestant est à supprimer de la liste des hébergements.
GR 16
5e édition – juin 2010 Pages 125-126. Les numéros des pages ont été omis dans l’index des noms de lieux.
GR 126
4e édition – octobre 2004 Carte p.120 : au rocher de Freyr, remplacer le point de repère 61 par 59. Carte p. 121 : tous les points de repère de cette carte sont décalés d'une unité, donc de Houyet jusqu'à la liaison vers Beauraing. Le point de repère 68 devient 67, le 69 devient 68 et ainsi de suite jusqu'au point de repère 75, qui devient 74.
GR 125 2e édition – juin 2006 Page 45 et cartes pp. 144,145. Entre les repères 12 et 13. Aquascope de Virelles et Lompret : Après être passé sur le ruisseau, le tracé balisé laisse la route partir à gauche et entre à droite dans le bois de Blaimont. À l'Y proche, le randonneur opte pour la gauche et s'engage sur un empierré qui s'élève sous le couvert. Peu avant le sommet, l'itinéraire vire à droite sur un petit chemin forestier. Il coupe un carrefour au lieu-dit « Parcours de l'étang ». À la sortie du bois, tourner à droite sur la route bétonnée, dépasser un ancien passage à niveau et, 150 mètres plus loin, s'engager à gauche sur le chemin qui serpente à travers bois. Après avoir atteint le coin d'un pré, le sentier dégringole jusqu'à l'entrée du village de…
GR 125 2e édition – juin 2006 Page 75 et carte p. 149. Entre les repères 35 et 36. Blaimont – Barrage de Waulsort : … ferme, le tracé balisé descend dans un bois et s'enfonce à gauche dans un ravin. Il s'élargit à l'approche d'étangs de pêche. Descendre quelques marches pour virer sèchement à gauche à l'extrémité du plan d'eau. Longer celui-ci, franchir la passerelle en bois, monter le sentier bétonné et gravir l'escalier qui rejoint la route. Au carrefour, le randonneur poursuit dans la même direction. Après quelques lacets, le parcours tourne à gauche, franchit la barrière, frôle le terrain de mini-golf pour rejoindre la Meuse (bel anticlinal sur la rive opposée). L'itinéraire tourne à droite pour emprunter le chemin de halage et atteint le barrage de… SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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La vie de nos GR
GR 129
RB Hainaut nº 6
3e édition – décembre 2007 Page 79 et carte p. 149. Entre les repères 37 et 39. Séparation du GR 12 – Chapeau du Curé : … à gauche, sous les frondaisons. Il reste sur le chemin principal lorsque celui-ci vire à gauche puis tourne à droite. Il atteint l'orée du bois et débouche à un rondpoint de la rue de Marcinelle dans un quartier dénommé « Chapeau du Curé ». 3,6 km CHAPEAU DU CURÉ (38) Traverser la route en oblique gauche et, la barrière franchie, s'engager sur une large allée. Au carrefour, le randonneur emprunte la deuxième voie de droite. Le beau chemin conduit à une barrière au-delà de laquelle on peut voir les premières maisons du hameau Les Haies, le « blanc et rouge » vire à gauche pour rester dans le bois en s'orientant au nord…
1e édition – décembre 2009 Page 54 et carte p.52, entre les repères 3 et 4. Route Jamioulx - Nalinnes et La Bruyère. Au-delà, négligez la rue des Sept Petites au profit du sentier qui démarre légèrement à gauche et s’engage dans le bois ServaisFontaine. Dans cette traversée, restez sur la voie principale, qui s’incurve à gauche puis à droite. À l’orée du bois, l’itinéraire débouche sur un rond-point. Traversez en oblique gauche, dépassez la barrière et suivez le chemin qui conduit à un carrefour. Engagez-vous dans la deuxième allée de droite qui rejoint une autre barrière, au-delà de laquelle on aperçoit les premières maisons du hameau « Les Haies », virez à gauche sur un chemin empierré qui poursuit la traversée forestière.
GR 412-ouest et circuit nº 4 1e édition – décembre 2006 Page 62, entre les repères 23 et 24 – pour le GR. Page 125, entre les repères C4/6 et C4/7 pour le circuit. Jonction avec le circuit 4 et jonction avec le GR 412, entre Thieu et Boussoit. Les deux itinéraires s’engagent à gauche le long du cours d’eau. Juste avant un haut pont bordé de murs de briques, le randonneur monte à droite les 85 marches de l'escalier qui escalade le talus. Au sommet, l’itinéraire tourne à droite sur un chemin horizontal (du pont qui surplombe la Haine, on aperçoit le village de Boussoit à droite et, à gauche, au-delà de Maurage, le vaste terril du Quesnoy). Et, sur un autre pont, la route de Maurage à Bray…
GR 575-576 « À travers le Condroz » 1e édition – mai 2013 Correction de texte, pages 61, 62 et 63, entre les repères 24 – 25 et au repère 27. Page 61, dernier paragraphe, et début de la page 62 : le paragraphe n’est pas complet ; deux lignes ont malencontreusement été « oubliées ». Il faut lire : (…) Attention, faute de support, le balisage est assez discret. Après environ un kilomètre, au T, prendre à gauche l’empierré en légère descente. Assez vite, au carrefour suivant, partir à droite sur le chemin qui s’en va à travers champs. Après 700 mètres, le parcours opère un « gauche-droite », puis reprend dans la même direction. Rejoindre (…) Page 63, dernière ligne : (…) N638 (panneau «Stop»). Le GR part de suite à gauche en montée (…)
RB Namur nº 10 2e édition – juin 2010 Page 91 et carte p. 89, entre les repères 1 et 2. Blaimont. Le « blanc et rouge » s'enfonce dans un vallon sautant d'une rive à l'autre d'un ruisseau. Descendre quelques marches pour virer sèchement à gauche à l'extrémité du plan d'eau. Longer celui-ci, passer la passerelle en bois, monter le sentier bétonné et gravir l'escalier qui rejoint la route. Au carrefour, le randonneur poursuit dans la même direction. Après quelques lacets, le parcours tourne à gauche, franchit la barrière, frôle le terrain de mini-golf pour rejoindre la Meuse (bel anticlinal sur la rive opposée). L'itinéraire tourne à droite pour emprunter le chemin de halage et atteint le barrage de Waulsort (abri, coin pique-nique). Il poursuit vers la droite sur le chemin de halage. Après quelques hectomètres...
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GR 125 2e édition – juin 2006 Pages 40 à 42, entre les repères 10 à 12. Virelles. Remarque : la liaison vers Chimay décrite dans le topoguide a été supprimée. Un autre itinéraire, repris dans le Tour de la Grande Thiérarche et dans la Grande Traversée de la forêt de Chimay, permet de rejoindre Chimay au départ du GR 125. Le point de jonction de ces deux parcours est situé plus loin que le précédent. De la page 40, il faut donc lire le texte comme suit : 3,3 km Beauchamps (10) Le blanc et rouge tourne à gauche, juste après l'abribus, au coin de la maison nº 118 sur un chemin quasi horizontal dans les prés et les bois. Il contourne l'angle aigu d'un pré, passe au lieu-dit « Les Monts » et descend en lisière (lieu-dit « Longtemchamps ») jusqu'à atteindre une route. Au premier virage, dans un fond, le randonneur coupe un croisement discret. Le parcours dessine une courbe à gauche et atteint un carrefour. 3,2 km Départ de la liaison vers Chimay (11) L'itinéraire descend la rue des Marcheurs, dépasse l'entrée du château (privé) de Virelles et atteint l'église, au clocher à bulbe. Quart de tour à droite pour franchir le pont sur l'Eau Blanche et monter vers la N939. Traverser avec prudence (virage) pour gagner le trottoir et se diriger vers la droite. L'itinéraire évite les directions de Couvin et de Bourlers et suit la route sur 600 mètres. Juste après la rue du Triangle, traverser à nouveau pour s'engager dans un sentier empierré (futur RAVeL), qui s'enfonce sous le couvert. Après la passerelle, l'itinéraire débouche sur une esplanade voisine de la gare des bus. Il vire à droite, coupe une petite route et descend la rue du Fief. Coude à gauche et virer à droite avant le service incendie. La rue descend vers le cimetière, mais le tracé continue dans la voie sans issue avant de plonger à gauche dans un sentier qui rejoint un petit chemin. Il passe entre deux anciens lavoirs avant de retrouver l'asphalte. La route conduit à un carrefour formé par les remparts du château et un pont. Monter à gauche la rue en petits pavés. Presque au sommet, le parcours vire carrément à gauche et s'engage dans une ruelle étroite qui débouche devant la grille du château. Le randonneur passe sous l'arcade pour atteindre la Grand-Place. 3,8 km Chimay (C1) Tous commerces NB : les balises qui conduisent au-delà de la Grand-Place sont dédiées au Tour de la Grande Thiérarche et à la Grande Traversée de la forêt de Chimay. Le GR 125 monte à gauche et, cent cinquante mètres plus loin, marque un quart de tour à droite. Au- delà d'un premier croisement (...)
Toutes les infos utiles Notre association de bénévoles n’est pas subsidiée. Les adresses et numéros de téléphone mentionnés cidessous sont privés. Tous les mardis et vendredis de 10 à 16 heures, des bénévoles des SGR sont à votre service au 3e étage de « Mundo-N » pour répondre à vos questions et aussi pour vous vendre des topo-guides (sans frais de port, évidemment !)
Siège administratif Les Sentiers de Grande Randonnée asbl « Mundo-N » : rue Nanon, 98 - 5000 Namur 070 22 30 23 ou 081 39 06 15 Siège social : chez le trésorier
Président
Pierre De Keghel Avenue Bel Air, 18 - 1428 Lillois Tél. 02 384 77 20 - president@grsentiers.org
Secrétariat
Jacques Dubucq Rue de la Station, 8 – 5030 Gembloux (Beuzet) Tél. 081 56 85 84 - secretaire@grsentiers.org
Trésorerie - Commande de topo-guides Jacky Hecq Rue des Cayats, 146 - 6001 Marcinelle Tél. 071 47 14 03 - 0472 77 96 70 tresorier@grsentiers.org
Coordination technique - Balisage
Jean-Pierre Beeckman Rue de la Fraîcheur, 30 - 1080 Bruxelles Tél./fax 02 410 06 66 - technique@grsentiers.org
Communication
Alain Carlier Avenue du Vallon, 25 – 1640 Rhode-Saint-Genèse Tél. 0475 58 01 93 - communications@grsentiers.org
Développement
Jacques Caspers Avenue Ducpétiaux, 105 - 1060 Bruxelles Tél. 02 538 41 69 - developpement@grsentiers.org
Coordination des topo-guides GR
Jean-Paul Wibrin Rue de la Faloise, 21 - 6840 Neufchâteau Tél. 061 27 82 58 - topo-guides@grsentiers.org
Délégations régionales Brabant wallon et Bruxelles Alain Schoboboda : rue de la Haie, 20 - 1301 Bierges Tél. 010 41 11 23 - 0495 21 11 26 brabant@grsentiers.org Paul Vercheval : rue Lauwers, 11a - 1310 La Hulpe Tél. 0474 77 34 00 - adjoint.brabant@grsentiers.org Hainaut Jean-Pierre Devillez : rue de Bonne Fortune, 40 7801 Irchonwelz - Tél./fax 068 28 44 44 hainaut@grsentiers.org Lucien Antoine : rue du Tombois, 6 - 6110 Montigny-le-Tilleul Tél. 071 51 95 94 - adjoint.hainaut@grsentiers.org Liège Michèle Rosoux : av. Reine Astrid, 60 - 4030 Grivegnée Tél. 04 233 52 03 - liege@grsentiers.org Nicole Depelsenaire : rue Curie, 3 - 4100 Seraing Tél. / fax 04 336 91 52 - adjoint.liege@grsentiers.org Luxembourg Raymond Louppe : chemin de la Goutaine, 18 - 6720 Habay Tél. 063 42 32 12 - luxembourg@grsentiers.org José Moreau : rue des Bouvreuils, 4 - 6760 Ethe (Virton) Tél. 063 57 17 70 - adjoint.luxembourg@grsentiers.org Namur Marcel Jaumotte : rue du Centre, 52 - 5530 Yvoir Tél. 081 41 20 26 - namur@grsentiers.org Georges Lambillote : rue des Héritages, 16a - 5336 Courrière Tél. 083 65 65 63 - adjoint.namur@grsentiers.org
En adhérant à notre association…
✔ vous manifestez votre solidarité et votre sympathie aux SGR, ✔ vous soutenez notre action en faveur de la randonnée pédestre, ✔ vous faites de notre association un groupe de pression efficace, ✔ vous bénéficiez de divers avantages : - abonnement à notre périodique « GR Sentiers », - réduction de deux euros sur le prix des topo-guides, - accès aux Auberges de Jeunesse et aux Gîtes d’Étape (CBTJ) au même titre que les membres de ces associations. En outre, savez-vous que vous pouvez obtenir le remboursement de vos frais d’affiliation aux SGR auprès de votre mutualité, qui encourage la pratique sportive ? Le formulaire de demande d’intervention est téléchargeable sur le site web de votre mutuelle ou peut être retiré au bureau de celle-ci. Après l’avoir complété, il convient de le transmettre au secrétariat des SGR (dont l’adresse figure ci-dessus), accompagné d’une enveloppe pré-timbrée mentionnant votre adresse. Le document vous sera retourné après avoir été validé (cachet, signature).
Cotisation individuelle : 15 e (18 e pour l’étranger) Cotisation familiale : 23 e (26 e pour l’étranger)
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Rédaction « GR Sentiers »
Vérifiez que votre adresse figure bien sur l’ordre de virement ! Notez bien que votre abonnement court de date à date et ne correspond pas à
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l’année civile. Votre cotisation couvre donc une période d’un an à dater du numéro qui suit votre versement. Soyez donc attentif à la renouveler en temps utile pour ne pas subir une interruption dans la lecture de « GR Sentiers ». Votre cotisation contribue aux frais de gestion de l’association. Libre donc à chacun d’aider les SGR par un versement plus élevé. Votre cotisation couvre donc une période d’un an à dater du numéro qui suit votre versement. Soyez donc attentif à la renouveler en temps utile pour ne pas subir une interruption dans la lecture de « GR Sentiers ».
SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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Boutique aux topo-guides Les prix indiqués ne comprennent pas les frais d'envoi.
Description / titre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. n° . . . Prix e
Description / titre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. n° . . . Prix e
GR 12 Amsterdam - Bruxelles - Paris+ GR 121 Brabant wallon
GR 575/576 A travers le Condroz
Atomium - Ronquières - Walcourt - Olloy - Moulin-Manteau (212 km) (+liaison GR 12 - GR 16 à Monthermé, via Montcornet) + GR 121 Brabant wallon (Wavre - Ronquières : 50 km)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 4 . . . 16,00*
Ciney - Celles - Andenne - Huy - Esneux - Aywaille - Hamoir - Gesves - Ciney
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 16,00*
GR 577 Tour de la Famenne
GR 123/121/122 Tour du Hainaut occidental
Marche-en-Famenne - Han-sur-Lesse - Beauraing - Houyet - Durbuy - Hotton Marche-en-Famenne (170 km + liaison et variantes : 25,7 km)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 16,00*
GR 579 Bruxelles - Liège + GR 564 Avernas - Huy
Tournai - Bon-Secours - Lens - Lessines - Ellezelles - Mont-de-l’Enclus Tournai (218 km + 77 km : GR 121 en Hainaut)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 3 . . . 16,00*
GR 125 Tour de l’Entre-Sambre-et-Meuse
Bruxelles - Jodoigne - Avernas - Liège (148 km) - Avernas-le-Bauduin - Huy (34 km) (+ liaisons Wavre, Hélécine - 40 km)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 2 . . . 16,00*
GR BRU Bruxelles et ses environs
Walcourt - Viroinval - Dinant - Namur - Fosses - Walcourt (262 km + variante de 19 km + liaisons Val-Joly (F) et Namur)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 2 . . . 16,00*
GR 126 Bruxelles - Membre-sur-Semois
9 randos urbaines, champêtres & sylvestres (Balades de 10 à 23 km ; total de 140 km)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 4 . . . 16,00*
SJC Via « Gallia Belgica » Sentier de St-Jacques de Compostelle
Bruxelles - Ohain - Namur - Dinant - Houyet - Beauraing Gedinne - Membre (225 km + liaisons 17 km)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 2 . . . 14,50*
GR 129 La Belgique en diagonale ! (Wallonie ouest)
Hélécine - Jodoigne - Nivelles - Waudrez - Maubeuge - Maroilles - Saint-Quentin (223 km + 77 km de variantes)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 2 . . . 16,00*
TDV Tour de la Vesdre
GR 129 La Belgique en diagonale ! (Wallonie sud)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 16,00*
Ellezelles - Ath - Mons - Lobbes - Gerpinnes - Maredsous Dinant (198 km) + liaisons avec les GR 122 et GR 125
Dinant - Houyet - Wellin - Florenville - Orval - Torgny - Virton - Arlon (255 km)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 14,50* Chaudfontaine - Pepinster - Spa - Eupen - Verviers + 10 circuits PR
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 16,00*
RB Province de Liège
GR 14 Sentier de l’Ardenne
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 2 . . . 16,00*
Malmedy - Trois-Ponts - La Roche - Bouillon - Sedan (215 km)
16 randonnées en boucle dans la province de Liège
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 2 . . . 16,00*
RB Province de Namur
GR 15 Monschau - Martelange
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 2 . . . 16,00*
Monschau - Eupen - Spa - Houffalize - Bastogne - Martelange (191 km)
16 randonnées en boucle dans la province de Namur
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 3 . . . 16,00*
RB Province de Luxembourg
GR 16 Sentier de la Semois
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 16,00*
Arlon - Étalle - Chiny - Florenville - Bouillon - Vresse-sur-Semois - Sorendal Monthermé (202,4 km) + variante « Moulin Hideux » et liaisons Florenville Orval - et GR16 - GR12 à Moulin-Manteau via Montcornet)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 5 . . . 16,00*
16 randonnées en boucle dans la province de Luxembourg
RB Province de Hainaut
15 randonnées en boucle dans la province de Hainaut
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 16,00*
GR 412-O Sentier des terrils - Ouest
RB Province du Brabant wallon
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 16,00*
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 16,00*
Borinage - Centre - Charleroi - Basse-Sambre (140 km) + 5 circuits
GR 412-E Sentier des terrils - Est
16 randonnées en boucle dans la province du Brabant wallon
Namurois - Hesbaye - Bassin liégeois (139 km) + 4 circuits
RB dans les Parcs naturels de Wallonie 18 randonnées vertes
GR 5 Mer du Nord - Méditerranée
RF en province de Liège
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 8 . . . 16,00*
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 16,00*
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 16,00* Kanne - Spa - Ouren - Diekirch - Rumelange (360 km)
GR 56 Cantons de l’Est et parc naturel Hautes Fagnes - Eifel
Sankt Vith - Malmedy - Botrange - Monschau - Rocherath - Manderfeld - Burg-Reuland Sankt Vith (168 km) + variante Warche (36 km) + variante Haute-Amblève (37 km)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 7 . . . 16,00*
GR 563 Tour du Pays de Herve
Dalhem - Nessonvaux - Eupen - Dalhem - (148 km + liaison à Verviers, Fléron et Aachen)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 2 . . . 13,00*
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 16,00* 15 randonnées familiales en boucle dans la province de Liège
RF en province de Luxembourg
15 randonnées familiales en province de Luxembourg
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 1 . . . 16,00*
GR Belgique carte topographique du réseau des sentiers GR
Échelle 1 : 300 000. Surimpression des itinéraires GR et découpage des cartes IGN au 1 : 50 000. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7,00*
Divers
- T-Shirts : 7,00 e* (M - L - XL - XXL)
GR 57 Vallée de l’Ourthe et Sentier du Nord (L)
Liège - Hamoir - La Roche - Houffalize - Clervaux - Diekirch (283 km)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 7 . . . 16,00*
GR 571 Vallées des légendes : Amblève, Salm et Lienne
Comblain-au-Pont - Aywaille - Coo - Vielsalm - Lierneux - Remouchamps (166 km)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 6 . . . 16,00*
GR 573 Vesdre - Hoëgne - Helle et Hautes Fagnes Liège - Verviers - Botrange - Spa - Pepinster
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ed. 5 . . . 16,00* SENTIERS [N° 199-Juillet 2013]
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