Pdf teral du 24 03 2013

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N°17 – Avril - mAi 2013


MAG AZIN E

Edito

compétitivité en recul !

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e Sénégal a perdu 3 places au classement mondial du rapport 2013 du Forum économique mondial sur la compétitivité dans le tourisme. Près de 140 économies touristiques du monde entier ont été évaluées par ordre d’attractivité et sur la base de leur capacité à mettre en place des conditions et des politiques favorables au développement du secteur du tourisme et des voyages. Notre destination passe du 104ème au 107ème rang mondial, bien loin derrière la Gambie 92ème et le Cap vert 87ème, avec un score de 3,49 obtenu sur une échelle de notation de 1 à 7, et plus de 75 indicateurs relatifs à différents domaines de la compétitivité. La petite éclaircie obtenue sur le seul critère de la qualité de l’accueil (6ème – 6,7) grâce au sens de la Téranga des sénégalais, se révèle bien faible pour dissiper l’ampleur de la grisaille ambiante. Le Sénégal affiche un score globalement faible sur des paliers essentiels: viabilité du cadre réglementaire (111ème - 3,91), priorité accordée au secteur du tourisme (69ème - 4,37), infrastructure touristique (94ème - 2,71), Infrastructure du transport aérien (94ème - 2,58), infrastructure des TIC (107ème - 2,18), compétitivité des prix (123ème – 3, 72), ressources humaines, culturelles et naturelles (88ème - 3,71).

sommaire Le mensueL du tourisme africain

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Édito

P. 4 -5

ÉVÉNEMENt

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ACtU AERiEN

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ACtU toURiSME

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CARtE BLANCHE

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LE SÉNÉgAL EN CLAiR Et EN CoULEURS

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goRÉE

Teral Magazine est une publication de COMPÉTENCES SURL BP 11555 Dakar - Peytavin SÉNÉGAL Tél. : 77 405 23 79 E-mail : teralmag@yahoo.fr

L’étude nous renvoie l’image d’une destination poussive et en perte de talent, au moment où le cap du milliard de touristes est franchi dans le monde, et tous les indicateurs indiquent une progression de la demande et des dépenses touristiques. L’avertissement est clair pour les pouvoirs publics et les professionnels.

dossier

territoriAlisAtioN des GrAPPes de croissANce P. 19 - 23

rédaction : Khadija Lena - Mamadou Sarr Ndao Moustapha Sarr Diagne régie publicitaire & abonnement : Compétences SURL

Impression : La Rochette Dakar distribution : ADP Conception graphique et réalisation : Group Araignée

Le tourisme doit compter parmi les secteurs économiques prioritaires, avec une vraie politique de développement touristique qui accorde un intérêt tout particulier à la formation, au financement, à la qualité de l’offre et à la promotion. Les « feuilles de route» et autres « lettres sectorielles», sans vision à moyen - long terme et sans contenu tangible ont montré toutes leurs limites. L’heure est venue de prendre solidairement et collectivement en main le destin touristique du Sénégal, et d’éviter la dispersion et la division qui ne profitent qu’à des intermédiaires des marchés internationaux, plus soucieux de leurs propres gains à court terme.

directeur de Publication : Mamadou Sarr Ndao

Photos : Kamikaze - Teral magazine

Numéro 17

Gorée

ile mémoire, île jArdiN, île d’Artistes… île d’esPoir. P. 35 - 43

Le tourisme est un secteur industriel fortement concurrentiel où les galons se gagnent au prix d’un engagement collectif fort, concerté et intelligent. Une performance touristique durable au profit de notre économie est possible, mais il nous faut une autre voie pour l’atteindre. MaMadou Sarr Ndao

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ÉVÉnement une tradition de qualité de services et de fiabilité

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’aventure sénégalaise d’Air France a commencé un 31 mai 1936 par le premier vol régulier Paris Toulouse Dakar. Du mythique DC3 au majestueux Boeing 777.300 qui fait le plaisir du programme d’été 2013, la ligne AF Paris Dakar fête 77 ans de confort, de fiabilité et de sécurité. Jean - Raoul Tauzin, Directeur Régional Air France pour le Sénégal et l’Afrique de l’ouest, fait un point sur les réalités actuelles du secteur du transport aérien, la position et les ambitions de sa compagnie sur le marché sénégalais. Interview

Jean - Raoul Tauzin, Directeur Régional Air France pour le Sénégal et l’Afrique de l’ouest

Comment Jean - raoul Tauzin vit il la relation air France – Sénégal, vieille de 77 ans bientôt ? Quand on a l’habitude et la vocation à voyager et quand on est dans un pays hôte, autant essayer de s’intégrer le mieux possible afin que le séjour se passe bien, et ça se passe mieux quand le pays est accueillant et agréable comme c’est le cas ici au Sénégal, le pays de la Téranga. C’est vrai que cette particularité d’accueil toute sénégalaise, accélère la facilitation avec laquelle on peut s’intégrer et se consacrer au travail. Nous totalisons 77 ans de présence au Sénégal, des chiffres assez révélateurs d’une performance économique parce que Air France a contribué au développement économique du Sénégal avec bien sûr l’appui des autorités Sénégalaises, qui nous ont facilité grandement les choses au travers d’accords conclus, dont le dernier date d’Octobre 2012. Aujourd’hui nous opérons sur Dakar un vol quotidien avec l’un des meilleurs produits long courrier sur l’Europe, le 777-300 d’une capacité de 383 sièges en trois classes – la Business, la Premium Economy et l’Economy. Quelques mois après la première édition du forum de l’alliance Skyteam le 17 novembre dernier à dakar, où en êtesvous exactement aujourd'hui dans vos relations avec les agences de voyages? Nos relations avec les agences de voyages sont très bonnes. J’ai l’habitude de dire que nous avons impérativement besoin des agences de voyages comme les agences de voyages on besoin des compagnies aériennes. Il en est de même de la relation entre les aéroports et les compagnies aériennes. Donc cette triangularité est importante. Nous avons besoin des agences de voyages parce qu’elles offrent une gamme de produits parallèle mais complémentaire à Air France. 4

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Nous avons même parmi les 34 agences de voyages IATA au Sénégal un « club partenaires », des agences avec lesquelles nous avons une proximité plus importante par rapport au trafic et aux parts de marchés qu’elles développent. Ce nombre n’est pas limitatif, pourvu que les agences respectent un certain nombre de critères pour rejoindre le club. Le forum a été un événement important parce que Skyteam est la première alliance à organiser un tel forum au Sénégal. C’était une opportunité pour rappeler aux agences de voyages l’ensemble des produits de chaque compagnie mais aussi du produit Skyteam. Je rappelle qu’il y a ici DELTA, Kénya Airways, Air Europa et Air France, donc 4 compagnies sur les 19 qui composent aujourd’hui l’alliance Skyteam; Près de 20% des compagnies de l’alliance sont représentées au Sénégal. Quelles sont les perspectives de développement d’air France sur la ligne de dakar, devenue de plus en plus concurrentielle? Air France existe depuis 82 ans et opère au Sénégal depuis bientôt 77 ans. C’est vrai, ces dernières années Air France est exposée à la concurrence avec l’accentuation de l’activité du transport aérien, la libéralisation du transport aérien, l’arrivée des vols low cost, l’intervention de nouveaux acteurs dans le débat de la concurrence, notamment en Europe avec le TGV. C’est vrai que la concurrence devient plus exacerbée dans certaines zones, comme au Sénégal, sur le reste de l’Afrique, sur le moyen orient il y a une quinzaine d’années, comme sur l’Asie il y a une dizaine d’années avec le développement des économies asiatiques. La concurrence existe, de toute manière c’est inexorable. Le grand atout d’Air France c’est son réseau qui couvre d’Extrême Asie à Dakar. Air France offre ainsi à sa clientèle un choix plus large en disponibilité de connections, de services et de tarifs.


Quel est l’appui d’air France au développement du tourisme sénégalais ? Air France a toujours répondu positivement et contribue au développement touristique du Sénégal en mettant toujours sur Dakar le plus gros avion de sa flotte, successivement le 707, le 747, l’A330, l’A 380, et maintenant le 777-300. Avec ce type d’avion nous augmentons la disponibilité de sièges sur le Sénégal et offrons au trafic touristique une gamme tarifaire plus large, surtout le segment de niche qui recherche le meilleur prix ; notre seule grille tarifaire « éco » comprend 25 niveaux tarifaires et propose plus de choix en fonction des besoins de voyages. Nos outils en ligne représentent une contribution d’Air France au renforcement de la professionnalisation et la compétitivité des agences de voyages sénégalaises, les faisant passer ainsi du statut de simples intermédiaires à celui de vrais partenaires, avec plus de professionnalisme et de compétitivité. Le produit Air France Global Meetings a été conçu pour répondre aux besoins du MICE, ce qui représente un appui très fort au tourisme d’affaires au Sénégal.

Notre objectif commun est d’augmenter le trafic, mais pas au détriment du passager. Les compagnies aériennes ont besoin d’un aéroport fluide, d’infrastructures adaptées au volume du trafic augmenté, particulièrement pour les passagers « haute contribution » avec des lignes dédiées devant le contrôle de police.

Comment appréciez-vous l’état des infrastructures aéroportuaires et le niveau des services offerts aux usagers?

Mr Jean Raoul Tauzin directeur régional Air France pour le Sénégal et L’Afrique de l’Ouest (à droite), et Pierre Kuentz délégué commercial Sénégal

une offre été tout confort

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a compagnie aérienne Air France a dévoilé son offre été sur la ligne Paris Dakar, un package somptueux de produits et services représentatifs du savoir faire et de l’art de vivre français. Mr Jean Raoul Tauzin directeur de la délégation régionale Sénégal et Afrique de l’Ouest, et Pierre Kuentz délégué commercial Sénégal ont présenté les principales innovations apportées sur l’offre à bord de la compagnie Air France. En tête d’affiche, une cabine business moderne et conviviale, avec en vedette le siège « Full Sleep » qui offre un confortable couchage à l'horizontal et un système de vidéo « High Tech ». Air France opère sur Dakar avec un vol quo-

tidien en 777.300 tri classe, plus adapté au marché et de très bonne opérationnalité, qui offre une bonne charge avec 42 sièges en Business, 24 sièges en Premium Economy et317 sièges en Economy. Cette montée en gamme à bord s’accompagne d’une attention particulière sur les services au sol dédiés aux clients haute contribution en termes d’accès, de confort et de tranquillité aux salons, avec en plus une meilleure convivialité aux périodes critiques d’enregistrement . A Paris – Charles de Gaulle, les voyageurs en provenance ou partant vers l’Afrique, bénéficient des attentions sur-mesure dès leur ar-

rivée à l’aéroport. Une équipe d’experts assure le suivi commercial des vols, accueille quotidiennement près de 5000 passagers, les assistent dans les formalités d’enregistrement ou facilitent leurs correspondances entre deux vols. L’heure limite passe de 60mn à 90 minutes. Le Hub Paris CDG offre 200 à 250 possibilités de correspondance en 2H. Avec les réouvertures de Montevideo en Uruguay, Kuala Lumpur en Malaisie, Minneapolis aux USA, le réseau de ses partenaires (42 destinations desservies depuis Paris et Amsterdam avec sa partenaire KLM) et celui de Skyteam couvrant 1000 destinations dans 187 pays, Air France place le monde à portée de Dakar.

PRogRAMME EtÉ 2013 Départ de Dakar AF719 : 22h50 Arrivée à Paris Roissy CDG2E à 06h10, le lendemain

Enregistrement aux comptoirs Air France de l’aéroport de 18h00 à 21h20, Heure Limite d’Enregistrement et de la dépose de vos bagages Départ de Paris, Roissy CDG2E AF718 : 16h10 Arrivée à Dakar à 19h40 Heure Limite d’Enregistrement et de la dépose bagages à Roissy : 14h40 Gagnez du temps, enregistrez-vous sur Internet entre 30 heures et l’Heure Limite d’Enregistrement de votre vol, choisissez votre siège et imprimez votre carte d’embarquement, en quelques secondes. www.airfrance.sn

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ACtU AERIEN royal air maroc se renforce au sénégal

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a compagnie aérienne Royal Air Maroc ajoute trois rotations supplémentaires à sa liaison entre Casablanca et Dakar, pour offrir au total 17 rotations hebdomadaires. La RAM ajoute trois nouveaux vols le mercredi, vendredi et dimanche, aux deux allers-retours quotidiens entre Casablanca et Dakar. Ces rotations en Boeing 737-800 pouvant accueillir 28 passagers en classe Affaires et 132 en Economie, quittent le Maroc à 11h50 pour arriver à 15h15, et s’envolent de Dakar à 16h10 pour se poser à 20h25. Rappelons que les vols quotidiens décollent à 20h20 et 22h15 du Maroc, et reviennent du Sénégal à 3h00 et 6h40. La compagnie marocaine dessert 18 destinations en Afrique dont sa nouveauté de l’année, Praia au Cap Vert (3 vols par semaine).

Kenya airways ouvre une nouvelle route vers la Zambie

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a compagnie aérienne Kenya Airways inaugurera en juin une nouvelle liaison entre Nairobi et Livingstone, sa troisième destination en Zambie après Lusaka et Ndola. A partir du 2 juin 2013, la compagnie nationale kenyane proposera trois vols par semaine entre sa base à l’aéroport de Nairobi et Livingstone près des chutes Victoria, opérés en Embraer E-190 pouvant accueillir 12 passagers en classe Affaires et 86 En Economie. Les vols du mercredi, vendredi et dimanche décolleront à 12h25 pour arriver à 14h35, les retours à 15h25 prenant la direction d’Harare au Zimbabwe (arrivée 16h40, départ 17h30) pour se poser à Nairobi à 21h30.

tacV : Le cap Vert en direct depuis marseille

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a compagnie aérienne TACV lancera en juillet une nouvelle route « quadrangulaire » entre deux îles du Cap Vert, Paris et Marseille. A partir du 2 juillet 2012, la compagnie nationale capverdienne Transportes Aéreos de Cabo Verde effectuera tous les mardis une rotation en Boeing 737-800 : le vol décollera de Sal à 1h10 pour arriver à l’aéroport de Paris – Charles de Gaulle à 10h00 puis en repartir à 11h10 pour se poser à 12h30 à Marseille. Le vol retour quittera la Provence à 13h30 pour atterrir à 16h20 à Sao Vicente. TACV dessert également en Europe les aéroports d’Amsterdam, Bergame, Las Palmas, Lisbonne et Milan – Malpensa, en Afrique ceux de Banjul, Bissa et Dakar, ainsi que Boston aux Etats-Unis et Fortaleza au Brésil.

air france se renforce en afrique

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e préparant au trafic de l’été entre la France et l’Afrique, Air France renforce ses lignes africaines.

Ainsi, elle consolide sa desserte de Libreville, au Gabon, grâce à un vol quotidien et augmente son offre de 18% vers le Nigeria, en exploitant un avion de plus grande capacité (Boeing 777-200) vers Port Harcourt et Abuja. Vers Abidjan l’offre passe de 7 à 10 vols par semaine depuis le hub de Paris-CdG. Par ailleurs, Niamey, au Niger, est desservie 5 fois par semaine au lieu de 4, en Airbus A340 et la desserte de Ouagadougou, au Burkina Faso, reste quotidienne (assurée 2 fois par semaine en direct et 5 fois par semaine en continuation de Niamey). L’offre d’Air France vers l’Afrique est également renforcée sur Nouakchott, en Mauritanie, desservie 4 fois par semaine au lieu de 3.

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Perspectives africaines 2013

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L'iata relève sa prévision de bénéfice des compagnies aériennes

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'Association internationale du transport aérien (IATA) a annoncé avoir revu à la hausse sa prévision des bénéfices du secteur de cette année, pour prendre en compte l'amélioration de la conjoncture et celle de la situation financière des compagnies. L'IATA, qui représente environ 80% des compagnies du monde entier, prévoit désormais que le secteur dégagera en 2013 un bénéfice net global de 10,6 milliards de dollars (8,2 milliards d'euros) pour un chiffre d'affaires de 671 milliards. Elle prévoyait jusqu'à présent un bénéfice de 8,4 milliards, après 7,6 milliards en 2012, et un chiffre d'affaires de 659 milliards. "Dans un contexte d'optimisme accru sur les perspectives économiques mondiales, la demande des passagers a été forte et les marchés du fret commencent à croître de nouveau", a expliqué Tony Tyler, le directeur général de l'IATA. L'organisation note cependant que ses nouvelles prévisions sont établies sur la base d'une stabilisation de la conjoncture dans la zone euro alors que celle-ci est désormais menacée d'un regain de tension en raison de la situation à Chypre. Le trafic passagers devrait progresser de 5,4% cette année (contre 4,5% attendu auparavant) et l'activité fret de 2,7%(contre 1,4%). L'IATA prévoit une légère amélioration des marges des compagnies cette année à 1,6% après impôt contre 1,3% prévu jusqu'à présent.

es transporteurs d’Afrique devraient afficher des profits de 100 millions $ en 2013. Ce résultat est meilleur que le seuil de rentabilité prévu précédemment et que les pertes de 100 millions $ subies en 2012. Les transporteurs d’Afrique devraient connaître une hausse de 6,5% de la demande en 2013, et une augmentation de capacité de 6,4 %. Le continent demeure un point focal de la croissance pour les transporteurs situés dans la région et ceux qui offrent le service à destination de la région. La concurrence entre les deux groupes demeure féroce. L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) prône le renforcement de la coopération et de la libéralisation Réunis à l’occasion d’une importante conférence mondiale sur le transport aérien, les états et les groupes aéronautiques recommandent le renforcement de la libéralisation et de la coopération. Lors d’une réunion de haut niveau tenue à Montréal au siège de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), les États et les groupes représentant l’industrie aéronautique du monde entier se sont mis d’accord sur les grands objectifs de réglementation économique qui guideront leurs efforts pour rendre le secteur aéronautique international plus concurrentiel et plus viable au cours de la prochaine décennie. Les participants à la sixième Conférence mondiale de transport aérien de l’OACI, ont notamment approuvé comme principaux objectifs à long terme une libéralisation plus poussée de la propriété et du contrôle des transporteurs aériens, la recherche d’une meilleure convergence entre les innombrables régimes de protection des consommateurs applicables aux passagers et aux compagnies aériennes, une plus grande libéralisation du fret aérien et un nouvel effort pour réduire au minimum les taxes et les redevances imposées par les États sur les voyages et le transport aérien. Les participants de cet événement qui ne se tient que tous les dix ans à l’OACI sont convenus d’abattre les barrières qui caractérisent les accords actuels sur les services aériens, qui sont excessivement restrictifs. De cette manière, les compagnies aériennes du monde entier pourront compter sur de nouvelles sources de capitaux d’investissement et de compétences en matière de gestion. L’approbation d’un nouvel accord multilatéral dans le domaine du transport de fret aérien devrait accroître la libéralisation et stimuler les échanges mondiaux. À l’heure actuelle, 35% du fret transporté annuellement dans le monde, exprimé en valeur monétaire, emprunte la voie aérienne. « Le passage d’un cadre constitué exclusivement de compagnies aériennes et d’aéroports de propriété publique à un cadre de concurrence et de libéralisation accrues a été positif au cours des dernières décennies », souligne le Secrétaire Général de l’OACI, M. Raymond Benjamin. Plus de 1 000 participants représentant 132 pays, les grandes organisations de transport aérien, les milieux financiers internationaux et beaucoup d’autres groupes ont participé à cet important événement de l ’OACI. N°17 – Avril - mAi 2013

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oaci-omt ensembLe Sur les objectifs communs de l'aviation et du tourisme

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’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) ont signé une déclaration conjointe spéciale sur l’aviation et le tourisme, dans laquelle elles ont confirmé leur intention de coopérer plus étroitement sur des questions d’intérêt commun. La facilitation des visas, l’imposition, la modernisation des règlements aéronautiques et l’élaboration de règles convergentes pour la protection des voyageurs et des entreprises sont autant de sujets évoqués dans la Déclaration comme des domaines clés de collaboration accrue entre les deux organismes. M. M. Taleb Rifai, le Secrétaire général de l’OMT a souligné que «des politiques sectorielles distinctes sur le transport aérien et le tourisme créent une disjonction fondamentale, trop souvent conflictuelle, qui limite gravement le développement des voyages et du tourisme. C’est pour-

quoi la signature de cette déclaration marque un moment déterminant — où le transport aérien et le tourisme peuvent être orientés sur une voie commune pour la résolution de problèmes partagés avec en perspective des avantages mutuels considérables». « Les prévisions les plus récentes de l’OACI envisagent une augmentation du nombre de départs d’avions, qui passeront de 30 millions actuellement à 60 millions d’ici 2030 » a indiqué le Secrétaire général de l’OACI, M. Raymond Benjamin. « Ces chiffres appuient les projections touristiques de l’OMT et soulignent l’importance pour nos deux organismes de poursuivre notre action sur la capacité des systèmes de transport aérien et les défis modernes connexes, afin de tirer le meilleur parti possible des aspects de développement économique du transport aérien et du tourisme de l’avenir. » Les domaines qui feront l’objet d’une coopération future entre l’OACI et l’OMT concernent la gestion du flux des passagers aux aéroports, la capacité aérienne des pays les moins développés et la poursuite de la réduction des répercussions des voyages aériens internationaux et du tourisme sur l’environnement. Il sera aussi tenu dûment compte de l’importance du transport aérien pour le développement du tourisme dans les destinations éloignées et les États insulaires ou sans littoral.

Au secours des transporteurs aériens

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es gouvernements sont en train d’asphyxier l’industrie aérienne et, par voie de conséquence, celle du tourisme, à trop vouloir en tirer le maximum de taxes, met en garde les deux organismes du système des nations unies. «L’industrie touristique est l’une des rares sources de croissance économique dans de nombreux pays. Prenons garde de ne pas tuer la poule aux œufs d’or. Taxer le voyage est facile. Il n’apparaît pas comme un bien essentiel, un peu comme la cigarette ou l’alcool. Mais les revenus fiscaux que l’on ramasse à court terme peuvent finir, à moyen et long terme, par étrangler l’industrie aérienn», a constaté à Montréal, Taleb Rifai, secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). L’industrie aérienne ne demande pas de traitement de faveur, s’est défendu Raymond Benjamin, secrétaire général de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), une autre institution faisant partie, comme l’OMT, de la grande famille de l’Organisation des Nations unies (ONU). Elle doit payer les mêmes impôts et taxes qui s’appliquent à toutes les autres entreprises. Elle ne s’oppose pas non plus à ce qu’on lui impose des redevances particulières, à condi-

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tion que ces dernières soient clairement rattachées à des biens et services lui étant destinés (amélioration des équipements aéroportuaires, resserrement des moyens de contrôle de la sécurité, programmes de promotion du tourisme, etc.), que leurs montants soient raisonnables et que tout cela se fasse dans la transparence. « Mais il y a un certain nombre de taxes qui ne sont pas justifiables, a fait valoir Raymond Benjamin à l’ouverture de la 6e Conférence décennale de transport aérien de l’OACI tenue à son siège de Montréal. C’est seulement un moyen facile, pour les gouvernements, d’aller chercher des revenus. Et c’est, évidemment, les passagers qui payent. » Or, en dépit de l’augmentation constante du trafic aérien depuis des années, l’aviation commerciale est déjà une industrie « très fragilisée », a-t-il rappelé. Bien qu’elle représente 60 millions d’emplois partout sur la planète et une activité économique de plus de 2000 milliards, les bénéfices nets de l’ensemble des compagnies aériennes ont à peine dépassé 4,1 milliards l’an dernier, soit un famélique profit de 0,6 % sur un chiffre d’affaires de 636 milliards.


ACtU AERIEN PRofiL dES ALLiANCES MoNdiALES dE tRANSPoRtEURS AÉRiENS Trois alliances ont survécu après une longue période de turbulences:

StAR ALLiANCE Créée en 1997 27 compagnies membres Flotte : 4570 appareils 679 millions de passagers transportés Desserte : 1329 destinations - dans 194 pays 21900 vols quotidiens opérés L’alliance Star Alliance compte 5 compagnies membres au Sénégal: Brussels Airlines, Ethiopian Airlines, South African Airways, TAP Portugal et Turkish Airlines.

oNEwoRLd Créée en 1999 12 compagnies membres Flotte : 2459 avions 336 millions de passagers Desserte : plus de 850 destinations dans 150 pays Iberia est la seule compagnie membre de Oneworld au Sénégal.

SkytEAM Fondée en juin 2000 par Air France, Aeromexico, Delta Air Lines et Korean Air 19 compagnies membres Flotte : 4137 appareils Desserte : 1000 destinations dans 187 pays Opère 15000 vols quotidiens 552 millions de passagers Skyteam compte 4 compagnies membres au Sénégal : Air Europa, Air France, Delta Air Lines et Kenya Airways.

Sureté - Sécurité

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’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a conclu sa première «Semaine de la sécurité en début mars en confirmant que 2012 avait été l’une des années les plus sûres de l’histoire de l’aviation mondiale et qu’une nouvelle Annexe à la Convention de Chicago, portant sur la gestion de la sécurité, avait été adoptée. L’organe spécialisé des Nations Unies dans le domaine de l’aviation a confirmé qu’il y a eu 3,2 accidents par million de départs en 2012 ; ce taux correspond à un total de 99 accidents sur environ 31 millions de vols. En 2012, le nombre de victimes d’accidents d’aviation a été de 372 ; il s’élevait à 414 en 2011. Ce nombre est le plus faible depuis 2004.

La sécurité en afrique

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n mai 2012, l’IATA, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et plusieurs autres organisations se sont engagées à mettre en place un Plan d’action stratégique pour l’amélioration en Afrique, en vue de s’attaquer aux lacunes en matière de sécurité et de renforcer la surveillance réglementaire dans la région d’ici 2015. Le Plan a été adopté en juillet dans le cadre de la Déclaration d’Abuja lors de la rencontre ministérielle sur la sécurité et la sûreté de l’aviation de l’Union africaine, et entériné par l’Assemblée de l’Union africaine en janvier 2013. «Les intervenants sont unis dans leur engagement visant à procurer à toute l’Afrique un niveau de sécurité de classe mondiale par l’adoption de normes globales. L’adoption de la Déclaration d’Abuja est une étape clé de cette démarche», explique Tony Tyler DG de l’IATA. L’imposition de l’IOSA par les États d’Afrique est essentielle à la réussite de ce plan.

EMPLOIS appel à candidatures

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e projet SAFIR (Satellite navigation services for AFrican Region) qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie commune Afrique-UE annonce le démarrage de la 1ère phase de recrutement pour le bureau commun EGNOS -Afrique (JPO - Joint Programme Office). LES PoSTES SuIvaNTS SoNT MaINTENaNT ouvErTS : Directeur du JPO Directeur adjoint du JPO Manager Programme GNSS [3] Expert Certification/Sécurité Expert Légal/Economique Les dates d’entrée en fonction sont le 1er juillet 2013 pour le Directeur du JPO et le 1er octobre 2013 pour les 4 autres postes. Les 5 appels à candidatures et le formulaire d’inscription sont disponibles sur les sites web de l’ASECNA et du Groupe aCP : http://www.acpsec.org/ http://www.asecna.aero/rh_offres.php Communiqués Le 69e Assemblée générale annuelle de l'IATA et le Sommet mondial de l'aviation auront lieu au Cap, en Afrique du Sud 2-4 Juin 2013.

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ACtU AERIEN

L’aviation peut tirer le développement économique de l’afrique En prélude à l’Assemblée générale annuelle de l’IATA, qui se tiendra au Cap, en Afrique du Sud en Juin 2013, l’African Aviation Day organisée le 16 avril 2013 à Addis Abeba en Ethiopie, a été une occasion de rappeler aux transporteurs aériens, aux professionnels de l’industrie aéronautique, aux partenaires du secteur de l’aérien et aux gouvernements africains, le rôle que peut jouer le transport aérien dans le développement socio économique de l’Afrique.

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’aviation est un des principaux moteurs de l’économie africaine. Quelque 6,7 millions d’emplois en Afrique et près de 68 milliards US en PIB africain sont pris en charge par le transport aérien. Cette année, le bénéfice global des compagnies aériennes est estimé à 10,6 milliards$, ce qui représente une marge bénéficiaire nette de 1,6% sur les 671 milliards de dollars de recettes attendues. «Les avantages de la connectivité aérienne vont bien au-delà de ces chiffres. Quelques kilomètres de piste suffisent pour connecter la région la plus reculée et la plus isolée d’Afrique au reste du monde. Et cela pourrait signifier l’accès à des sources vitales de soins de santé, à l’aide d’urgence, au développement du commerce et du tourisme, ou encore à des possibilités d’éducation, ou la création d’entreprises et d’emplois “, a déclaré Tony Tyler, directeur général de l’IATA à l’ouverture des travaux. Les participants à l’atelier ont discuté des défis de taille auxquels est confronté le secteur de l’aviation africaine tels que les prix élevés du carburant, la fiscalité élevée, les insuffisances des infrastructures et comment en travaillant ensemble, ils pourront faire en sorte que le transport aérien africain prenne sa place dans l’environnement mondial de plus en plus concurrentiel. LE graNd déFI dE La SéCurITé Une sécurité de classe mondiale est possible en Afrique, de l’avis de Tyler, qui a rappelé l’engagement de IATA à soutenir activement 10

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l’amélioration de la performance de la sécurité aérienne africaine pour l’atteinte des niveaux internationaux, tout en réitérant la critique de longue date de l’IATA sur la liste de l’Union européenne de la sécurité aérienne des compagnies aériennes interdites. “L’approche de l’Union européenne est erronée, manque de transparence et n’améliore pas la sécurité. Il n’y a pas de critères transparents pour «black lister» les compagnies africaines» a conclut Tony Tyler. LE PoIdS dE TaxES ET rEdEvaNCES «L’industrie africaine ne peut pas réaliser son plein potentiel si elle continue d’être plombé par des coûts élevés», a également déclaré Tony Tyler. Les gouvernements devraient solidairement travailler à la mise en place d’un cadre politique et d’un environnement fiscal plus favorables à la progression de la connectivité du continent pour susciter des liens aériens sûrs, efficaces et abondantes, au profit du développement socio économique de la région. Et enfin, on assiste à une prolifération de redevances sur les infrastructures aéroportuaires. Le Sénégal affiche le taux le plus élevé de la région, et cette charge seule est aussi élevée que les redevances aéroportuaires totales de Heathrow. Bien sûr, les coûts d’infrastructure doivent être récupérés, mais ils doivent être transparents, et investis à bon escient au profit des compagnies aériennes, des voyageurs et servir plus largement les intérêts économiques de la communauté que dessert l’aéroport.


tendances

france : "Les intentions de départ sont historiquement basses"

ACtU TOURISME Les facilitations de voyages

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'étude du cabinet Protourisme sur les intentions de départ des Français n'est pas très encourageante. Selon celle-ci, moins d'un Français sur deux compte s'octroyer cette année de "vraies vacances", c'està-dire des escapades de plus de 4 nuits. Un taux jugé historiquement bas. "En 3 ans, 5 millions de Français ont renoncé à partir", note Didier Arino, le directeur de Protourisme. 48% compte s'octroyer en 2013 de "vraies vacances", contre 53% en 2012. Et seuls 44% des Français comptent partir cet été, contre 47% en 2012. En 2013, 40 millions de Français, adultes et enfants, comptent partir en vacances ou courts séjours (3 nuits maximum), payants ou non, contre près de 43 millions en 2012. Soit seulement 62%, cinq points de moins qu'en 2012 (67%). "Jamais, même au plus fort de la crise de 2009, nous n'avons constaté une telle chute des intentions de départ", commente M. Arino. "C'est le reflet de grandes inquiétudes. Le pouvoir d'achat baisse". Le budget vacances annuel s'annonce lui aussi en baisse, de près de 13% à environ 2000 euros, contre 2300 euros en 2012, selon Protourisme. Il a diminué de 11% en quatre ans. Pour juillet-août, le budget des vacances recule lui aussi (-4,5%) à environ 1230 euros par foyer, contre 1290 euros en 2012. Le critère du prix prime dans le choix des vacances, avec une tendance confirmée aux séjours de proximité, selon l’étude. Autre indicateur en berne, la durée moyenne des séjours diminue, passant de 12,5 jours à l'été 2012 à 11,5 jours l'été prochain. Près de 40% des vacanciers de l'été devraient partir une semaine ou moins, 42% entre une et deux semaines, 20% plus de deux semaines. Selon le cabinet, 60% des partants en hébergement marchand achètent leurs vacances sur internet. Ces résultats sont le fruit de deux enquêtes menées fin février et début mars, la première par téléphone auprès d'un échantillon de 1006 personnes représentatif de la population française, la seconde sur internet auprès de 2017 personnes représentatives des vacanciers français.

La Chine devient le premier marché émetteur de tourisme au monde

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n 2012, la Chine a dépensé 102 milliards d’USD en voyages à l’étranger, un chiffre qui la hisse au premier rang des marchés émetteurs de tourisme au monde au titre des dépenses. D’autres marchés émergents, ainsi que des marchés émetteurs de tourisme plus traditionnels, ont aussi connu des résultats positifs en 2012. Le nombre de déplacements internationaux des Chinois est passé de 10 millions en 2000 à 83 millions en 2012, et les dépenses des touristes chinois à l’étranger ont atteint le chiffre record de 102 milliards d’USD en 2012, soit 40% de plus que les 73 milliards de 2011. Cette croissance soutenue a amené la Chine à devenir en 2012 le pays au monde qui dépense le plus en tourisme international, devant successivement l’Allemagne, les États-Unis (qui frôlaient respectivement les 84 milliards d’USD en 2012), l’Italie, le Japon, la Fédération Russe, avec 43 milliards d’USD, a enregistré une augmentation de 32% qui lui a permis de remonter du 7ème au 5ème rang, la France et le Royaume-Uni. Le Brésil, marché émergent, a affiché en 2012 des dépenses de 22 milliards d’USD qui l’ont élevé au 12ème rang alors qu’il n’occupait que le 29ème en 2005. « Les économies émergentes gouvernent toujours la croissance de la demande touristique » a affirmé le Secrétaire général de l’OMT, Taleb Rifai, avant d’ajouter : « La croissance impressionnante des dépenses touristiques de la Chine et de la Russie reflète l’arrivée sur le marché touristique d’une classe moyenne de plus en plus importante dans ces pays qui continuera certainement de transformer le paysage du tourisme mondial ».

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e développement du tourisme international est fortement tributaire de la règlementation en matière de visas et de documents de voyages, dont la fonctionnalité, la qualité et la fiabilité ont évolué au cours des six dernières décennies. Alors que seulement un demi-siècle plus tôt le secteur du tourisme et du voyage a été fortement impacté par la réglementation douanière, les restrictions sur le change et les formalités de visa, les nombreux progrès réalisés depuis ont contribué à la croissance remarquable de l’industrie touristique. Cependant, et malgré les avancées, les politiques de visa en vigueur sont encore régulièrement citées comme inadéquates et inefficaces, et donc, constituent un obstacle à la croissance du tourisme. Les raisons avancées pour exiger un visa sont multiples, les plus courantes concernent la sécurité, la limitation ou le contrôle de l’immigration, des activités et de la durée de séjour des voyageurs, la recherche de revenus ou l’application de mesures de réciprocité. Les nombreuses contraintes liées à l’obtention du visa peuvent dissuader le voyageur potentiel, ou le pousser à choisir une autre destination moins restrictive.

dEStiNAtioNS LES MoiNS REStRiCtiVES EN AfRiqUE Cap Vert - Mali - Togo - Gambie Rwanda - Uganda Mozambique N°17 – Avril - mAi 2013 11


ACtU TOURISME Éthique et dimensions sociales de tourisme Le Comité mondial d’éthique du tourisme se félicite de l’engagement croissant du secteur privé

La région Afrique au cœur de la stratégie de développement international de Louvre Hotels group

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es participants à la douzième réunion du Comité mondial d’éthique du tourisme ont salué l’initiative de l’OMT consistant à faire signer l’Engagement du secteur privé envers le Code mondial d’éthique du tourisme. Ils se sont félicités du nombre croissant d’entreprises signataires ayant manifesté ainsi leur attachement à défendre un comportement responsable dans le secteur touristique (Madrid, Espagne, 4-5 mars). Le comité, qui est l’organisme chargé de la promotion et du suivi de la mise en œuvre du Code mondial d’éthique du tourisme établi par l’OMT, a loué l’important travail accompli par l’OMT en direction du secteur privé et applaudi la décision de 47 entreprises et associations de signer le code entre septembre 2011 et février 2013. On trouve parmi ces dernières de grandes associations touristiques d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Espagne et du Mexique. «Par leur signature, ces entreprises prennent l’engagement de mettre en pratique et de promouvoir les valeurs énoncées dans le code, en intégrant des pratiques conformes à l’éthique dans leurs activités mais aussi en rendant compte au Comité mondial d’éthique du tourisme des actions qu’elles ont engagées » a déclaré le Secrétaire général de l’OMT, Taleb Rifai, dans ses remarques de bienvenue aux participants. Le président du comité, Dawid De Villiers, a appelé de ses vœux un engagement renouvelé envers les normes et les valeurs éthiques. Il a souligné que « nous vivons une époque difficile ; les peuples et les pays, partout dans le monde, sont confrontés à d’immenses défis ». M. De Villiers a expliqué que « le secteur touristique peut apporter une contribution précieuse à la paix et au progrès si toutes les parties prenantes souscrivent aux principes et aux valeurs du Code mondial d’éthique du tourisme. Le code trace la voie vers un meilleur avenir ».

A SAvOIR L’aNNée 2013 a éTé ProCLamée Par LeS NaTIoNS UNIeS aNNée INTerNaTIoNaLe de La CooPéraTIoN daNS Le domaINe de L’eaU. aFIN de meTTre eN avaNT Le LIeN eNTre Le ToUrISme eT L’eaU, LeS CéLébraTIoNS de La JoUrNée moNdIaLe dU ToUrISme (27 SePTembre) 2013 aUroNT PoUr Thème «Le ToUrISme eT L’eaU : ProTéGer NoTre aveNIr CommUN».

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Louvre Hotels Group souhaite se renforcer au cours des cinq prochaines années grâce à de nouveaux projets en cours de développement qui lui permettront de doubler sa présence dans la zone Afrique. Le Groupe a la volonté d’être présent dans de nouveaux pays du continent Africain et prévoit des ouvertures en Afrique Francophone (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, au Gabon, Guinée-Conakry), ainsi qu’en Afrique de l’est et en Afrique Subsaharienne (Kenya, Rwanda, République Démocratique du Congo et Ethiopie). Au Sénégal, Louvre Hotels Group suit la réhabilitation et l’extension de l’hôtel historique « Croix du Sud » dont les 90 chambres environ ouvriront fin 2013. D’ici la fin de l’année 2013, une douzaine de nouveaux hôtels seront ainsi inaugurés dans la région.

28e réunion du Réseau mondiale du tourisme sur la protection des enfants

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e réseau mondial du tourisme sur la protection des enfants s'est réuni pour sa 28ème réunion le 8 Mars 2013 dans le cadre de l'ITB Berlin Foire internationale du tourisme. En vue de l'échange d'informations, d'expériences et de bonnes pratiques sur la protection des enfants dans le tourisme, le réseau fonctionne comme une plate-forme globale du secteur acteurs clés, en réunissant les gouvernements, l'industrie du tourisme, les organisations internationales, les organisations non gouvernementales (ONG ) et les médias associations. Le thème central de la 28e réunion du Réseau était un session spéciale sur «Les technologies de communication de l'information: La protection des enfants dans le tourisme». La réunion a également comporté une séance de compte rendu, donner aux représentants des administrations nationales du tourisme, l'industrie du tourisme, des ONG et des médias spécialisés l'occasion de rendre compte des nouveaux projets concernant la protection des enfants dans le tourisme.


ACtU TOURISME Les institutions onusiennes chargées du tourisme et de la lutte contre le crime demandent aux touristes de contribuer à freiner les trafics illicites

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n présence du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ont décidé aujourd’hui de lancer une nouvelle campagne de sensibilisation pour que les touristes contribuent à réduire la demande de marchandises et de services illicites en rapport avec le crime organisé transnational. La campagne commune, qui sera déployée dans le courant de l’année, vise à attirer l’attention des touristes internationaux sur les types de marchandises et de services illicites qui leur sont souvent proposés au cours de leurs voyages et qui financent, directement ou indirectement, des organisations criminelles. Les voyageurs peuvent jouer un rôle clé pour réduire la demande de ce type de produits s’ils choisissent de consommer de façon éthique. La campagne permettra aux touristes de prendre des décisions éclairées et contribuera à réduire la demande associée au trafic d’êtres humains, de biens culturels, d’animaux sauvages, de produits dérivés de la faune et de la flore comme les objets en ivoire, ainsi que de marchandises de contrefaçon et de drogues illicites. « Les infrastructures touristiques comme les établissements

d’hébergement ou les réseaux de transport peuvent être utilisés à mauvais escient par des trafiquants pour agresser des personnes vulnérables, mais le tourisme a d’une part le potentiel et d’autre part la volonté ferme de mettre à profit ces mêmes infrastructures pour lutter contre le trafic » a affirmé le Secrétaire général de l’OMT, Taleb Rifai. « Grâce à des efforts coordonnés, nous pouvons faire voyager la sensibilisation et gagner à notre cause les autorités touristiques, les entreprises de voyages et les touristes » a-t-il ajouté. La campagne s’efforcera d’impliquer l’industrie touristique avec ses chaînes hôtelières, ses agences de voyages et ses compagnies aériennes. Il sera demandé au secteur de soutenir l’opération de sensibilisation des touristes et de contribuer à restreindre ces marchés illicites. L’initiative va dans le droit fil du Code mondial d’éthique du tourisme de l’OMT qui demande aux touristes de se comporter de façon responsable et respectueuse dans les destinations où ils se rendent, de ne commettre aucun acte criminel et de se tenir éloignés de tout trafic de drogues, d’armes, d’antiquités, d’espèces protégées, de produits et de substances dangereuses ou interdites par les réglementations nationales.

dindéfélo lance son «Petit chimpanzé»

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e Petit Chimpanzé, nous dit Carim Camara, Directeur la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo, « c’est le bulletin d’information par lequel nous diffusons la valeur de notre réserve et le travail que nous y faisons jour après jour. Son nom symbolise l’état de santé délicat dans lequel se trouvent les forêts de l’Afrique de l’ouest. Le chimpanzé, une des espèces les plus affectées par la détérioration de leur habitat, est un parfait indicateur de notre comportement envers l’environnement. Si nous réussissons à sauver ce Petit Chimpanzé, nous aurons sauvé toutes les espèces qui partagent son même milieu et, par conséquent, toute la culture et le mode de vie qui nous caractérisent et qui ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui ».

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CARtE BlANchE

à salif badiane

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e tourisme sénégalais a besoin de plaidoyers forts pour lui conférer une pleine et légitime reconnaissance, et le hisser au rang des priorités économiques nationales. La nouvelle rubrique « Carte Blanche» est réservée aux professionnels, privés et publics, qui émergent de la torpeur ambiante et portent le discours de la pleine et légitime reconnaissance du secteur touristique, en toute responsabilité et avec un sens élevé du collectif. Carte Blanche à Salif Badiane, cadre formateur, directeur général de africa Connection Tours et Président du Chapitre Sénégal de africa Travel association, qui présente sans complaisance l’état de la destination, et livre ses recommandations.

Panorama du tourisme sÉnÉgaLais

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our qui a suivi l’évolution du tourisme sénégalais depuis un certain nombre d’années, la période actuelle est essentiellement caractérisée par une certaine léthargie, un certain immobilisme accompagné d’un sentiment de lassitude qui semble animer la profession. La raison est que de 2001 à 2012, le secteur qui auparavant avait connu un essor considérable et était marqué par un dynamisme qui en faisait la locomotive de l’Afrique de l’Ouest en matière de tourisme, connut un déclin qui se manifesta à plusieurs niveaux : - Stagnation des investissements avec comme corollaire très peu de nouvelles installations touristiques. - Stagnation de la promotion avec comme corolaire presque aucune conquête de nouveaux marchés extérieurs et la perte de position sur des marchés où d’importantes avancées avaient été faites (marché américain, marché italien et marché allemand) au profit de pays tels que le Ghana prêt à toutes les conquêtes, le Liberia, la Sierra Leone qui après des années de guerre veulent rattraper leur retard et la Côte d’Ivoire qui affiche nettement ses ambitions. - Le non renouvellement du produit touristique qui vieillit et n’arrive pas encore à parfaitement épouser les nouvelles formes de tourisme qui se développent dans le monde. - Le manque de compétitivité dû : • à la cherté des taxes qui grèvent l’aérien

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• la non application de la TVA diminuée à l’ensemble du package touristique • la non détaxe de certains facteurs de production compte tenu du fait que le tourisme est essentiellement un produit d’export. Face à cette situation, le changement politique intervenu en 2012 fut vécu comme annonciateur de ruptures pour panser les plaies du secteur et lui ouvrir de nouvelles perspectives de développement. A presque un an d’exercice du pouvoir par les nouvelles autorités, force est de reconnaître que les changements souhaités et attendus tardent encore à se matérialiser. L’impression dominante est que rien ne bouge dans le secteur. CoNTraINTES MaJEurES QuI PèSENT Sur LE SECTEur Au vu du tableau ci –dessus dressé on peut dire qu’un certain nombre de contraintes pèsent aujourd’hui sur le secteur et plombent son développement et sa croissance: La ChErTé dE La dESTINaTIoN Cette contrainte majeure pèse d’abord sur le tarif du transport aérien avec un niveau de taxation qui ne permet pas un positionnement correct de la destination sur les marchés émetteurs. Cela a été dit et redit, le seul montant cumulé de taxes grévant le titre de transport aérien est déjà le prix d’un voyage long courrier des marchés émetteurs vers d’autres destinations. Les exemples sont nombreux, de groupes cotés en hors taxes qui renoncent à leur


voyage au Sénégal une fois mis au courant du montant des taxes à payer.

mation, de contrôler le contenu des programmes et de veiller à leur bonne exécution.

LE MaNQuE dE dyNaMISME daNS La ProMoTIoN L’institution de l’Agence Nationale Pour la Promotion Touristique du Sénégal est le résultat d’un long processus de revendication et de concertation entre le privé et l’autorité publique. L’idée de base était la mise en place d’un outil de promotion qui se poserait come une locomotive devant entraîner le secteur privé toujours vers la conquête de nouveaux marchés.

Il s’agit pour les organisations professionnelles de fédérer toutes les forces vives de la profession autour de leur action afin de se poser comme des acteurs incontournables pour la définition et l’exécution de toute politique touristique au Sénégal Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

rECoMMaNdaTIoNS Le contexte touristique actuel en Afrique, n’est pas défavoIl ne nous est pas possible d’affirmer aujourd’hui que cette mis- rable au Sénégal : les difficultés vécues par l’Egypte et la Tusion est remplie et ce constat interpelle l’ensemble nisie. Pour repositionner leur tourisme sur l’échiquier de la profession et l’ensemble des syndicats des marchés émetteurs laissent libres de larges professionnels. tranches de marchés que le Sénégal pourMieux communiquer rait et devrait essayer de récupérer. Pour La rESPoNSaBILITé dES SyNdICaTS cela, l’ANPT restructurée et dotée d’un sur le tourisme afin de gommer ProFESSIoNNELS contrat plan avec des objectifs précis, un certain nombre de clichés Même si la profession est présente dans devrait jouer pleinement son rôle. la structure dirigeante de l’ANPT (en asIl est aussi urgent que les conclusions percollés au secteur. surant la présidence du Conseil d’Orientatinentes auxquelles avait abouti le groupe de tion) l’ANPT demeure étranger à la profession travail sur les grappes de convergence tourisme, alors qu’une lettre de mission émanant du ministère de tutelle industries culturelles et artisanat d’art connaissent et élaborée en concertation avec le secteur privé aurait du gui- un début d’application. der son action et baliser la voie de ses activités. Ainsi, sur une Cette étude définissant de nouvelles zones d’aménagement base par exemple triennale, des objectifs clairs auraient su être touristique, de nouvelles actions de promotion adaptées aux définis et une évaluation annuelle instituée pour déterminer le nouvelles formes et aux nouveaux contours du tourisme indegré de réalisation des objectifs. La responsabilité des organi- ternational, les synergies nécessaires et possibles entre le sations professionnelles à ce niveau là est pleine et entière car tourisme, les industries culturelles et l’artisanat d’art. elles auraient du se battre pour une majeure appropriation de cet important outil qui malheureusement ne répond pas encore Il est aussi urgent de communiquer et de mieux communiaux attentes de la profession. quer avec les populations du Sénégal sur le tourisme afin de gommer un certain nombre de clichés collés au secteur et de La profession est aussi interpellée par l’organisation de la for- faire en sorte que les mêmes populations qui accueillent, mation des agents et cadres du tourisme en conférant à celle-ci soient des acteurs conscients et bien informés des possibilités le contenu le plus en adéquation avec les besoins du secteur. Il de développement qu’un tourisme bien pensé et bien exécuté s’agit en concertation avec l’autorité de tutelle, d’harmoniser offre pour en tirer le maxmum de profit. les programmes parfois disparates des nombreuses écoles de for-

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ACtU cUlTURE Le ministère de la culture lance le Programme de Promotion de la diversité culturelle

Initié par le Ministère de la culture, le programme de promotion de la diversité culturelle est l’une des activités phares inscrites dans sa politique culturelle. Cet ambitieux projet consiste à identifier et mettre en valeur des expressions ou produits représentatifs de la culture de chaque région du Sénégal.

a

nnoncé par le Ministre de la culture Monsieur Abdoul Aziz Mbaye dans sa lettre de politique sectorielle, ce programme de promotion de la diversité culturelle est en phase avec les directives de Son excellence Monsieur Macky Sall Président de la République du Sénégal et déclinées dans la déclaration de politique générale par Monsieur le Premier Ministre. Ce projet prévoit la sélection de quatre cent cinquante (450) œuvres artistiques, expressions culturelles significatives, sites, lieux de mémoire ou objets-témoins à travers

les 14 régions du Sénégal. Entre autres richesses culturelles ciblées, à l’avance, le Tata de Yang Yang dans le Djolof, la riche pensée philosophique de Kocc Barma Fall ou de Ndamal Gossas, le savoir-faire des forgerons de Kabdou à 40km de Louga, le Khoy de Diakhao, dans la région de Fatick, le Kossé Baynounk ou encore le Bugarabu en Casamance, le Fil de Touba Toul dans la région de Thiès, les sites historiques de Guilé, de Loro, de Dékheulé, de Mbel Fandane ou de Nder… Ce travail qui nécessite un véritable marathon se déroule du 15 mars au 28 juin.

festival international saint-Louis Jazz 2013

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diversité culturelle calendrier 2013 REGIONS

NBRE DE DEPARTEMENTS

ZIGUINCHOR KOLDA SEDHIOU KEDOUGOU TAMBACOUNDA KAFFRINE LOUGA SAINT LOUIS MATAM DAKAR THIES KAOLACK FATICK DIOURBEL

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DATES 15 29 12 19 26 03 10 17 24 31 07 14 21 28

mars mars avril avril avril mai mai mai mai mai juin juin juin juin

a 21ème édition du Festival international Saint-Louis Jazz se tiendra du 15 au 19 mai 2013. Comme à l’accoutumée, sa riche programmation mettra le meilleur du swing à l’honneur entre la scène du « In » à la Place Faidherbe et le « Off » qui ira à la rencontre des populations. Aux côtés de ces scènes, graviteront d’autres activités, dont les foires artisanale et commerçante, les régates, la lutte traditionnelle, le gospel, les rencontres thématiques… Inscrit dans une logique d’innovation, le festival accordera également ses notes à la question de la gestion du patrimoine environnemental à travers le thème : « Changements climatiques et modifications de l’écosystème de la langue de Barbarie ». Une approche qui fait de ce rendez-vous un cadre d’expression culturelle, de promotion du tourisme et d’un militantisme sur l’environnement.


tandem dakar-Paris 2013

groupe eunic sénégal

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etits-déjeuners / débats " Culture et développement " : Culture et économie créative dans le cadre du développement régional Dans le cadre des petits-déjeuners / débats autour du thème "Culture et développement" organisé par le groupe EUNIC - Sénégal, l'ambassade d'Autriche à Dakar a invité en mars Sylvia Amann, consultant et expert en économie culturelle et créative (Membre du Réseau des Experts de la Culture de la Commission Européenne). Dans son intervention, Mme Amann a passé en revue les expériences européennes en ce qui concerne la mise en œuvre de la politique régionale de l'Union européenne et sa dimension culturelle, les questions d'actualité qui occupent l'économie créative et les perspectives du prochain programme régional (2014). Selon Mme Amann sur fond de crise en Europe, les industries culturelles et créatives sont plus résistantes que la moyenne en termes de préservation ou de création d’emplois. Malgré un relatif abandon par les acteurs régionaux, les industries créatives et culturelles génèrent, des avantages considérables dont bénéficient l'ensemble du tissu économique. Le réseau eUNIC - european Union National Institutes for Culture - regroupe les organismes des etats membres de l’Union européenne chargés de l’action culturelle à l’étranger. Constitué en 2006, il compte 29 membres représentant 24 pays.

a

près les succès de Tandem Paris-Buenos Aires en 2011 et de Tandem Paris-Berlin en 2012, la version Dakar-Paris 2013 bat son plein. Cette belle plateforme d’échanges culturels entre deux capitales lancée le 5 décembre 2012 à l’Institut français Léopold Sédar Senghor de Dakar par M. Bertrand Delanoë, maire de Paris, M. Khalifa Sall, maire de Dakar, et M. Xavier Darcos, président de l’Institut français, déroule sa saison «Paris à Dakar» du 28 mars au 28 juin 2013. Au cours de ces trois mois, une cinquantaine d’artistes parisiens élisent domicile à Dakar. Entre autres activités en vue, cirque, cinéma, danse, musique, théâtre, mode, débat d’idées, arts visuels, cultures urbaines et numériques… Une programmation culturelle riche et ambitieuse aux couleurs du Tandem entre l’Institut Français LSS, le Grand Théâtre National, la Maison de la culture Douta Seck, Le Centre culturel régional Blaise Senghor… La phase retour «Dakar à Paris» se déroulera de juillet à décembre 2013 dans le même esprit de promotion de ce concept original du dialogue culturel entre deux peuples frères liés par un passé chargé d’histoire…

agenda

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dossier territoriAlisAtioN des GrAPPes de croissANce

mobiliser les réGioNs eN fAveur de lA croissANce c

omment relever le défi de la croissance, de l’emploi et de la cohésion sociale au cœur des territoires, tout en conciliant dans un même élan de coopération et de mutualisation les intérêts souvent divergents des multiples acteurs locaux ? C’est en réponse à cette problématique que la stratégie de croissance accélérée à mis en œuvre un ambitieux programme de territorialisation des grappes de croissance, actuellement en phase pilote. Au moment où l’état s’engage vers un nouvel acte de la décentralisation, la SCA fait le choix judicieux de porter le combat du renforcement de la productivité et de la compétitivité au cœur des territoires, dans un nouvel écosystème de solidarité et de complémentarité plus

performant des acteurs territoriaux autour de filières porteuses d’avantages comparatifs. S’exprimant le 19 mars dernier à l’occasion du lancement de l’acte 3 de la décentralisation dont il présidait la cérémonie officielle, le président de la République affirmait, «Il s'agit d'organiser le pays à travers des territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable, ce qui contribuerait à orienter davantage les actions de l'Etat, dans ce domaine, vers l'équité sociale et territoriale, de même que la promotion durable des ressources du terroir». En clair, il faut réaliser la croissance là où elle est utile et attendue, auprès des plus pauvres. Exit les indicateurs virtuels, place aux données tangibles d’une croissance qui a un sens et une utilité pour tous, sans exclus.

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dossier territoriAlisAtioN des GrAPPes de croissANce

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l’oPérAtioNNAlisAtioN de lA strAtéGie de croissANce Accélérée

e programme de développement des clusters locaux en cours d’exécution dans le cadre de l’opérationnalisation de la Stratégie de Croissance accélérée (SCa), est une option inspirée par le modèle de l’oNudI développé dans une vingtaine de pays dans le monde, qui traduit le souci de l’état sénégalais de porter au niveau des territoires une croissance accompagnée du reflux de la pauvreté, sans exclus, et qui ouvre des perspectives de développement durable et de compétitivité au secteur privé. L’approche suscite un intérêt particulier car elle conduit à une mutation vers une économie locale affranchie des institutions et systèmes centralisés, et portée par des populations locales mobilisées autour d’initiatives locales et de projets utilisant des ressources locales. uNE TraJECToIrE dE CroISSaNCE LoCaLE Par le programme clusters, la SCA tient une méthodologie de mise en œuvre et d’opérationnalisation de la stratégie des

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grappes, peut réaliser l’ancrage local d’une économie plus compétitive, et tracer une trajectoire de croissance et de sortie de la pauvreté couvrant l’ensemble des secteurs et régions identifiés et reconnus comme ayant un avantage comparatif par rapport au marché. Le cluster, compris comme étant le croisement entre le secteur (économique) et le territoire, apparaît dans le cadre du programme comme un dispositif de développement économique local structuré autour de la filière présentant un


Le programme cluster de la SCA est une approche de développement local basée sur la mobilisation et la coordination de ressources matérielles et immatérielles d’un territoire au bénéfice exclusif de ses populations et des entreprises. Mr Sy, ajoute « comment dans nos territoires, partir de ces petites unités autour du beurre de karité, du bissap, des fruits et légumes, pour bâtir des pôles industriels compétitifs à l’échelle nationale, régionale, voire mondiale ? Voilà l’enjeu du programme clusters. Nous voulons porter nos unités de transformation artisanale de la production locale vers la grande industrie et édifier de véritables pôles de compétitivité au Sénégal. Le programme c’est donc le bras opérationnel de la SCA sur les territoires pour en faire des pôles d’excellence, des pôles de compétitivité». La Stratégie de Croissance Accélérée qui intervenait aux niveaux des politiques publiques et des institutions, peut maintenant couvrir un 3ème niveau, celui des entreprises. C’est le niveau d’intervention du programme pour relever la compétitivité des entreprises. L’objectif est de réaliser une croissance inclusive qui n’exclut personne, qui accroit l’économie, crée des richesses et réduit la pauvreté au niveau des territoires. LES LEvIErS dE La CoMPéTITIvITé Pour réaliser cet objectif il va falloir identifier bien des contraintes collectives et individuelles, et lever toutes les entraves à la compétitivité à toutes les étapes de la chaîne, de la production à la commercialisation. Mr Malick Sy a pris la pleine mesure des défis et enjeux, « la grande difficulté au Sénégal c’est l’absence d’un secteur privé fort pour atténuer l’hégémonie des investisseurs étrangers sur le secteur économique » commente t il, avant de poursuivre : « Il est donc prioritaire d’agir sur des leviers forts et fondamentaux comme la fiscalité, le financement, la formation, les infrastructures, bref mettre en place un environnement économique globalement favorable pour booster la productivité et la compétitivité jusque dans nos territoires ». Le programme clusters de la stratégie de croissance accélérée révèle les enjeux multiples liés au développement locale et représente un précieux cadre d'intervention partenariale en zone rurale pour répondre au problème de la pauvreté et du sous-emploi des jeunes.

Le secteur privé , un acteur central de création d’emplois

avantage comparatif et tiré par le secteur privé, largement reconnu comme étant un acteur central de création d’emplois et de lutte contre la pauvreté. Un cercle vertueux qui permet aux populations locales vulnérables et à faible revenu, de développer leurs compétences au profit de produits et de services, au sein même de la chaîne de valeur de l’entreprise. Le programme clusters est donc une déclinaison de la grappe au niveau du territoire, façonnant ainsi un développement à large assise locale par l’échange, la mutualisation, l’accroissement des coopérations et le partage, sans repli sur soi ni compétition. ESPaCE dE CoNFLuENCE dE CoMPéTENCES Monsieur El hadj Malick Sy, responsable du programme précise : « Il s’agit de voir comment utiliser les avantages comparatifs du secteur comme levier de développement économique d’un territoire ; pour ce faire il faut regrouper des activités identiques ou complémentaires et organiser qualitativement et quantitativement un pôle d’excellence autour du produit. Le pôle d’excellence étant alors un espace de confluence et de mutualisation des compétences autour du secteur pour booster la compétitivité dans le territoire ». L’organisation porte sur la coordination entre les bureaux des grappes qui opèrent au niveau stratégique et sectoriel et le programme clusters chargé de la gestion opérationnelle des filières ou produits porteurs, positionnés sur un territoire disposant d’un potentiel économique important et identifiés au niveau des grappes.

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dossier territoriAlisAtioN des GrAPPes de croissANce

les différeNtes étAPes du ProGrAmme un arrêté portant création de projet signé par le Premier ministre en mai 2011, fixe l’organisation avec deux niveaux. au niveau stratégique, un comité de pilotage composé d’environ une vingtaine de membres représentant les structures d’appui étatiques, le système éducatif et de la recherche ainsi que le secteur privé a été mis en place. Les plans d’action et les budgets annuels ont été validés.

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ne subvention des projets prioritaires est prévue pour accompagner la mise en œuvre des projets mais avec une logique compétitive sur la base d’un appel à projet qui permettra de sélectionner les meilleurs projets. Sur l’année 2013, l’État du Sénégal, vu la pertinence du modèle et l’état satisfaisant de son exécution, a accepté de tripler le budget du projet pour permettre, d’une part de finaliser et de consolider la circulation des clusters pilotes et d’autre part d’enclencher la promotion de nouveaux clusters sur l’année 2013 pour avancer sur l’objectif d’une cinquantaine de clusters horizon 2015. A ce titre, le cluster du tourisme concernant la zone du Lac Rose a été ajouté aux priorités. Au niveau opérationnel, le programme s’appuie sur une équipe composée de personnels administratif et technique. Le programme développe des partenariats avec des universités et également avec le ministère du Commerce de l’Industrie et de l’Artisanat de même que le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Le Programme s’est déployé sur des régions telles que Dakar, Thiès, Fatick et Kédougou.

CoNCErNaNT La STruCTuraTIoN dES CLuSTErS, ELLE SuIT LES éTaPES SuIvaNTES : 1 Connaissance du territoire d’intervention et établissement d’une situation de référence; 2 Organisation des acteurs du secteur privé dans une Organisation Professionnelle forte ; 3 Mise en place de cadre de Concertation sectoriel partenariat public/privé au niveau local ; 4

Conduite d’un diagnostic de planification stratégique ;

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Sélection de projets prioritaires ;

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Mise en place d’un dispositif d’accompagnement technique et financier pour la mise en œuvre des projets prioritaires structurants et l’appui des initiatives individuelles. 22

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Dans sa phase pilote actuelle, le programme intervient sur 12 clusters choisis en tenant compte de la représentativité des grappes. Deux clusters sont dédiés au tourisme : le ROPPLR au Lac Rose et le cluster de Saly. LES réSuLTaTS SoNT aTTENduS EN FIN 2014. A l’horizon 2015 l’intervention devrait couvrir 50 clusters sur l’ensemble du territoire national. Le programme a reçu l’appui de partenaires techniques et financiers importants. Il s’agit notamment de la Coopération technique allemande GIZ, de l’ONUDI qui finance le renforcement stratégique du programme et de la Banque mondiale.


dossier territoriAlisAtioN des GrAPPes de croissANce

lAc rose l’iNéPuisAble miNe de sel Le Lac rose n’intéresse pas que les touristes. Il fait également l’affaire des riverains du lac qui exploitent l’inépuisable mine de sel. L’activité mobilise des milliers de personnes depuis les années 1970. Le spectacle qu’ils offrent est saisissant. Les hommes, le corps enduit de beurre de karité, cassent les croûtes de sel qui jonchent le fond du lac avec un piquet, les ramassent avec une pelle et remplissent leur pirogue à fond plat pouvant contenir une à plusieurs tonnes.

L

es femmes, bassine sur la tête se chargent du débarquement et se font payer en argent ou en nature. Elles entassent le sel sur les bords du lac où il va sécher et blanchir au soleil durant quelques jours. Et attendre les acheteurs, intermédiaires locaux ou gros exportateurs … 50.000 tonnes de sel sont extraites chaque année du Lac Rose. Longtemps l’exploitation a été sauvage, poussant les cinq villages riverains du lac, Déni Biram Ndao, nord et sud, Wayembam, Beey et Niaga, à monter un comité de gestion. Le comité, deux membres par village, rationnalise et valorise la ressource. Il exerce un contrôle permanent sur la qualité du sel qu’il a charge d’ioder sur les quatre sites d’exploitation du lac -Khar Yallah, Khoss, Virage et Daradji. Aujourd’hui, « même

les emballages et mises en sac sont harmonisés », indique Magatte Ndiour. Le responsable du comité fait également remarquer que les tonnages extraits sont à la baisse, depuis la crise ivoirienne. Il est vrai que les exploitants de sel du Lac Rose écoulaient 80% de la production au pays de la lagune Ebrié. Le Mali, le Burkina et le Bénin sont également de bons clients, sans compter la demande locale qui est forte. Le prix de la tonne de sel oscille en ce mois d’octobre entre 13 et 25.000 Fcfa. Les prélèvements opérés sur chaque sac de sel et, entre autres, les frais pour l’iodisation permettent de rémunérer les membres du comité, sur la brèche jour et nuit, et verser une quote-part à chaque village. On le voit, le commerce du sel nourrit son homme au Lac Rose, qui, contrairement à ce qu’on dit, n’est pas en péril. Il est alimenté par d’autres points d’eau et les touristes viennent toujours. Même sans le Dakar qui est allé voir ailleurs … Adresse : Cluster ROPPLR - Réseau des Organisations pour la Protection et la promotion du Lac Rose- Siège: Bonaba - Lac Rose BP: 4259 – Dakar – Sénégal Tél:+221 77 644 48 95 – 77 549 96 75 E-mail: awasowact@orange.sn N°17 – Avril - mAi 2013 23



a

cinq heures de vol de Paris et sept de new York, dakar la capitale du sénégal, est le cap le plus avancé de l’afrique au sud du sahara en direction des marchés touristiques d’europe et d’amérique. sa position stratégique, combinée à l’existence de nombreuses infrastructures d’accueil de qualité, fait de la capitale sénégalaise un carrefour des affaires, un lieu privilégié pour les grandes conférences et les rencontres internationales. sa vocation de ville moderne de congrès se confirme avec les vastes chantiers infrastructurels routières, aéroportuaires et hôtelières en cours de réalisation.

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Dakar

destination mice

d

akar est un hub avec l'ouverture de routes aériennes vers les grandes capitales de tous les continents et des services répondant parfaitement aux normes internationales. de nombreux sites culturels et naturels classés patrimoine mondial de l’humanité renforcent les possibilités d’expériences uniques au Sénégal, destination de la Téranga, ce légendaire sens de l’accueil et de l'hospitalité des Sénégalais. uN ParC dE réCEPTIFS hôTELIErS à La hauSSE Le parc de réceptifs hôteliers se renforce régulièrement depuis 2008. Le Radisson Blu du Groupe The Rezidor Hotel Group, est réputé pour posséder la plus belle piscine de Dakar. Doté de salles de conférences, le Radisson est par ailleurs adossé à un imposant centre commercial,

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ouvert depuis juillet 2009, équipé d’un restaurant gastronomique, de boutiques de grandes marques (Hugo Boss, Mango, etc.), d’un bowling et d’un supermarché. Non loin toujours sur la Corniche ouest dakaroise, le Terrou-Bi compte lui aussi profiter de cette plateforme d’affaires. Restaurant gastronomique ouvert en 1985 auquel sont venus s’ajouter une piscine puis un casino, le Terrou-Bi a vite eu l’ambition de devenir un hôtel haut de gamme. Entre ses trois restaurants, sa piscine, ses trois salles de conférences, ses 112 chambres dont six suites transformables en appartements présidentiels de 135 m2, toutes avec balcon donnant sur l’océan ou sur un jardin, sa plage endiguée, le Terrou-Bi dispose d'une marina d’une cinquantaine d’anneaux et d'un centre de remise en forme avec sauna et spa.


Devant une offre qui a explosé depuis quatre ans et la crise financière, le KIng Fahd Palace ex Méridien Président a dû s’adapter, avec son centre de congrès et ses 360 chambres. Plus vieil hôtel cinq étoiles de Dakar, le Pullman, ex Téranga, se positionne davantage sur la clientèle de séminaires. Quant au Novotel, réceptif de quatre étoiles, également propriété du groupe Accor, il est la destination privilégiée des personnels aériens et des hommes d’affaires en transit à Dakar. Depuis octobre 2012, Accor a ouvert un hôtel ibis au cœur de Dakar près des administrations, des grandes banques et du port, pour les affaires et les loisirs. Tout près de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, l’hôtel ONOMO classé 3 étoiles internationales offre ses 108 chambres confortables, lumineuses et toutes tournées vers les jardins intérieurs. L’ouverture d’une enseigne Louvre Hotel Group est annoncée pour fin 2013.

ceux de Ziguinchor, Cap-Skirring, Tambacounda et Saint-Louis en vue d’accroître leurs capacités de réception pour mieux les intégrer au réseau dakarois. Pour sécuriser la destination, les autorités sénégalaises ont créé depuis quelques années une police touristique. Ainsi, les balises sont déjà posées pour que le tourisme haut de gamme puisse prendre son envol dans les meilleures conditions.

un nouvel aéroport, une autoroute à péage, balises pour un tourisme haut de gamme Une autoroute Dakar-Diamniadio en construction va relier directement l’Aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar-Yoff à la Station de Saly Portudal. Le nouvel aéroport Blaise Diagne est en phase d’achèvement. Des réaménagements sont en cours dans les aéroports secondaires comme

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arts Le sénégal, un paradis des arts

L

e Sénégal a toujours eu un patrimoine très riche sur le plan culturel et artistique. Très tôt inscrit dans une logique « d’enracinement et d’ouverture », l’environnement a été propice à la créativité et à l'éclosion de l'expression artistique sous toutes ses formes. Les arts plastiques, la musique traditionnelle des grands griots chantant les épopées, le cinéma, la littérature y ont fleuri dans le limon fertile que charrie la négritude. un paradis des arts qui a vu naître ousmane Sow, ousmane Sembène, youssou Ndour, Kalidou Kassé... et bien d'autres.

Arts PlAstiques

kalidou kassé, un baobab aux personnages filiformes En intégrant les galeries new-yorkaises, son style s'est affiné, ses personnages sont devenus filiformes mais Kalidou Kassé a pris de la bouteille. Aujourd'hui, son trait de pinceau fait l'unanimité. Mais Kalidou Kassé, n'est qu'un baobab qui cache la forêt, cette flore de milliers d'artistes-peintres qui, directement ou indirectement, par adhésion ou par réaction, sont le fruit de l'Ecole de Dakar. Son succès au plan international est aussi celui de toute la peinture sénégalaise. D’origine toucouleur, Kalidou Kassé, né en 1957 à Diourbel, est l’un des plus grands peintres sénégalais du moment. Après avoir fréquenté les manufactures des arts décoratifs de Thiès entre 1976 et 1979, l’artiste à la signature aussi singulière

musique

que captivante sera mondialement connu et respecté au début des années 90, aux Etats-Unis durant une série d’expositions et de rencontres… Sa démarche picturale présente des œuvres inspirées de personnages filiformes de scènes de vie aux couleurs chaudes des peuples du Sahel d’où son surnom, le pinceau du Sahel. Toujours en exercice entre les ateliers du Sahel et sa nouvelle école d’art Taggat, Kalidou continue de représenter dignement la peinture sénégalaise aussi bien au niveau national que sur l’international.

youssou Ndour, la star planétaire Auteur-compositeur et interprète, Youssou N'Dour, âgé de 52 ans, est au sommet de son art. Á la tête du Super Etoile depuis de nombreuses années, il va s’ouvrir une fenêtre dans le monde grâce à ses fructueuses collaborations avec des artistes de renommée internationale comme Peter Gabriel, Manu Dibango, etc. Il obtiendra un disque d’or avec l’album « 7 Seconds », réalisé en duo avec Neneh Cherry. En 1998, il compose l'hymne pour la phase finale de la Coupe du monde de football 1998, « La Cour des grands », qu'il chante avec Axelle Red. Lauréat à plusieurs reprises, la distinction qui a fait de lui l'artiste africain du siècle en 1999 et le Grammy Awards pour son album « Egypt » dans la catégorie meilleur album de musique du monde remporté le 13 février 2005, ont fini de faire de Youssou Ndour une star planétaire. Monsieur Youssou Ndour est devenu Ministre du Tourisme et des Loisirs à la faveur de la 2ème alternance politique consacrée par l’élection présidentielle de mars 2012.

sculPture

ousmane Sow, la perception africaine du corps matérialisée Ousmane Sow est considéré comme l’un des plus grands sculpteurs du monde contemporain. Kinésithérapeute de formation, il possède une connaissance, presqu'à la perfection de la morphologie du corps humain, qu'il traduit dans ses oeuvres par le prisme d'une sensibilité toute négro-africaine. Une œuvre de Ousmane Sow n'a rien à voir ni avec La vénus de Milo et ou Le Penseur de Rodin. C'est une expression et une perception africaine du corps. Même si Ousmane Sow se paie le luxe de reproduire la bataille de «Little Big Horn», exposition qui a enregistré plus de trois millions d'entrée sur Le pont des Arts à Paris. Il y'a entre les «indiens» de Ousmane Sow et ses guerriers Nouba une sensibilité transversale, toute faite de pulsions africaines qui animent ces personnages. Ousmane Sow a exposé dans le monde entier et est reconnu comme un des talents sûr de l'art africain.

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ciNémA

ousmane Sembène, «l'aîné des anciens» On l'appelait affectueusement « l'aîné des anciens ». Un surnom qui lui plaisait assez bien mais qui n'en disait pas tout. S'il était ancien effectivement, l'écrivain-cinéaste n'avait pas que cette attribut dans sa gibecière. Sembène Ousmane, appelons-le pour le taquiner comme l'exigeait une tradion qui antéposait le nom et qu'il a toujours combattue, Sembène Ousmane était pétri de talent. Ses films, «Camp de Thiaroye», «Ceddo», »La Noire de...», «Moolaade », ont été primés dans nombre de festivals. Ce qu'on oublie souvent de mentionner chez lui, c'est qu'il est le fondateur du FESPACO, une ligne qui, à côté de «auteur des «Bouts de bois de Dieu», a souvent tendance à être négligée dans le prestigieux pedigree qui fut le sien.


Patrimoine Musée théodore Monod d’Art Africain Rebaptisé Musée Théodore Monod d’Art Africain en 2007, l’ex Musée de l’Ifan est un établissement culturel mémoire. Réservé aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, cet espace ouvert aux visiteurs compte un patrimoine très riche. On peut y retrouver des boucliers aborigènes, costumes chamaniques, masques et statuettes, figurines en ivoire, instruments de musique africains... Ce musée présente des collections permanentes, des expositions, une université populaire et une programmation de spectacles, conférences et ateliers qui en font un lieu unique de dialogues entre les cultures. Il a accueilli tout dernièrement le Dakar Fashion Week 2009 de Adama Paris avec succès.

Le Musée des forces Armées A l’entrée du Musée des Forces armées sis sur le boulevard de la République, en plein cœur de la capitale sénégalaise, face au visiteur, se dresse la reproduction d’un monument au mort dédié à la ‘’force noire’’, détruit à Reims en 1940 par les forces d’occupation allemandes. Un souvenir, parmi d’autres, d’un des nombreux combats livrés pour la libération de la France sous occupation par les Tirailleurs sénégalais qui, en donnant de leur sang pour que triomphe la libert, ont quelquefois offert plus que la raison ne pouvait espérer de l’humanité. A gauche de l’entrée un poème datant de 1940, du premier président sénégalais Léopold Sédar Senghor combattant et prisonnier pour la défense de la France, rend hommage à ses ‘’frères d’armes à la main chaude sous la glace de la mort’’.

PLace du souVenir

Une Place en hommage aux grands Africains qui méritent notre Souvenir Sise à la Corniche Ouest, la Place du Souvenir Africain, troisième grand projet culturel de Me Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal, après le Monument de la Renaissance Africaine et le Musée des Civilisations Noires, est officiellement fonctionnelle depuis la cérémonie de lancement des activités du 30 juin 2009. Espace plein de charme avec une architecture très originale, la Place du Souvenir Africain, est un lieu dédié aux monuments de l’Afrique. À la devanture, un jet d’eau accueillant réalisé avec des canaris superposés véhicule le message de bienvenue et ouvre l’accès sur les deux panthéons. L’un des panthéons dédié à la résistance accueillera les figures de grands résistants de l’esclavage, de la colonisation et des temps modernes alors que l’autre, celui de la culture, est en l’honneur aux grands intellectuels, penseurs, écrivains, artistes…

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PatriMoine Marché Kermel, le petit et mythique marché en plein cœur de la capitale

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ermel, c’est un vestige de centre commercial colonial créé vers la fin du XIXe siècle (1880). Il figure, depuis plusieurs années, dans le répertoire du patrimoine classé de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Haut lieu de commerce et de tourisme, ce marché occupe une place de choix dans les catalogues touristiques du pays et se veut, tout comme la très célèbre Maison des esclaves de Gorée, un ‘’passage obligé’’ pour certains étrangers qui arrivent au Sénégal. Kermel, à l’image du village artisanal de Soumbédioune situé sur la corniche ouest de Dakar, est par excellence un creuset d’arts sénégalais et africains. Teinture, sculpture, vannerie, tissage, cordonnerie, poterie, peinture, etc. sont au rendez-vous des visiteurs et clients. Des centres d’intérêts aussi divers que l’esthétique de la femme, la pharmacopée traditionnelle, qui meublent

le quotidien de la vie africaine et d’ailleurs, sont représentés par une multitude d’objets d’art : colliers, tableaux, statuettes génialement sculptées, peintures en sous-verre.

Les Bassaris, un peuple singulier circonstances et surtout lors des cérémonies traditionnelles. Les classes d’âge se renouvellent chaque six ans à travers les rites d’initiation. A l’occasion, les jeunes qui doivent opérer une transmutation d’une classe d’âge à une autre se déguisent en « Lokouta ». Ils deviennent alors des incarnations visibles des génies bienfaiteurs. Ils portent des masques en raphia et s’enduisent de boue ocre. Des combats rituels sont organisés au cours des cérémonies d’initiation au terme desquels les jeunes intègrent la classe des adultes. Les Bassaris se coiffent traditionnellement de la même manière. Les hommes comme les femmes se rasaient le crâne sur les côtés et laissent les cheveux longs au milieu de la tête. Les femmes se tressent les cheveux avec des modèles parfois très sophistiqués. Les jeunes hommes aussi.

L

es Bassaris forment un groupe ethnique très singulier du fait d’une particularité culturelle qui les distingue de tous les autres peuples de l’Afrique de l’ouest. Ils sont établis sur les hauts plateaux du Sénégal oriental et dans le nord de la Guinée. Avec les Bédiks, les Coniaguis et les Badiarankés, ils forment un groupe plus large nommé Tenda. Ils sont généralement cultivateurs ou chasseurs. Traditionnellement, seuls 7 noms de famille sont utilisés : Bonang, Bindia, Bydiar, Boubane, Biès, Bianquinche, Bangar. La société bassari est organisée en classes d'âge, chaque classe ayant des rôles et prérogatives définis en fonction des

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Les pratiques animistes restent encore prépondérantes chez les Bassaris. Même ceux qui se sont convertis à la religion musulmane ou au christianisme conservent leur tréfonds culturel animiste. Les Bassari du Sénégal vivent dans la communauté rurale de Salémata, située entre le parc national du Niokolo Koba et la frontière de la Guinée, à plus de 800 km de Dakar. Ils comptent aujourd’hui près de cinq mille personnes réparties en vingt-sept villages. Bien qu’enclavé, le monde bassari constitue un espace de confluences culturelles partagé avec les Peul, les Malinké, les Sarankolé et les Diahanké. Tiraillé entre sa propre représentation du monde et le poids chaque jour plus grand de la mondialisation, le peuple bassari entre dans le XXI ème siècle persuadé qu’il en sortira forcément transformé, voire profondément acculturé. Cependant, il conserve l’espoir de pouvoir toujours demeurer bassari.


Patrimoine Le fanaL de saint-Louis

un vestige d’une riche histoire

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haque année, durant la semaine qui se situe entre le 24 et le 31 décembre, les populations de Saint Louis organisent un fanal. C’est un grand défilé nocturne avec des chars éclairés aux lampions aux sons des percussions et au rythme des danses à l’instar du carnaval de Rio. Les chars confectionnés par les jeunes peuvent parfois atteindre la hauteur de cinq mètres. Toutes les inspirations sont permises. Ils peuvent représenter des mosquées, des églises, la palais du gouverneur de l’époque, le Pont Faidherbe qui fait partie de l’identité de la ville ou toute autre monument.

L’histoire du Fanal est vieille comme celle de la ville. Elle a commencé au XVIIIe siècle. La veille de Noël, les signares qui étaient de riches femmes métisses se rendaient à la messe de minuit parées de leurs plus beaux bijoux et accompagnées par leurs servantes. Elles portaient des lanternes illuminées de l’intérieur par des chandelles et les signares traversaient les rues de l’île en une lente procession.

Le KanKouran ou Jambado

Protecteur des initiés et garant de l’ordre social

L

e kankourang est un rite initiatique pratiqué dans les provinces mandingues du Sénégal et de la Gambie, correspondant à la Casamance, et dans la ville de Mbour dans la Petite côte. On l’appelle aussi le jambado dans la région sud. Il serait issu du Komo, une société secrète de chasseurs dont l’organisation et les pratiques ésotériques ont contribué à l’émergence des Mandingues. Il est généralement organisé durant l’hivernage. C’est un rituel qui coïncide avec la période de cicatrisation des jeunes circoncis qui ont entre six et dix ans. Le kankourang est toujours annoncé par trois batteurs « le séourouba », « le coutiro » et « le sabaro ». Il sort alors du bois sacré vêtus de feuilles de la tête au pied. A peine peut-on percevoir ses yeux. Il est toujours armé de deux sabres dont les tranchants sont si vifs qu’ils peuvent couper d’un coup une grosse branche d’arbre. Il est toujours accompagné par les initiateurs que l’on nomme des « sélbés » et parcourt la ville à grandes enjambées le soir venu. D’aucuns vous diront qu’il vole ou qu’il saute d’arbre en arbre. Toutefois, il est reconnu qu’une fois la tunique de feuille endossée, celui qui officie le kankourang devient doté de pouvoirs

surnaturels. Généralement d’ailleurs est caché et jalousement gardé. Gare à celui des « selbés » qui oserait le nommer. Une malédiction s’abattrait alors sur lui. Quand il sort au crépuscule, de petits groupes d’hommes et de femmes entonnent des chansons initiatiques accompagnées de pas de danse avec à la main des feuilles d’arbre. De lui on dit que c’est un être mythique, un gardien des traditions. Il est très redouté des femmes qui ne doivent en aucun cas s’approcher de lui ni même le voir. Sa principale fonction est de protéger les circoncis ou « ndioulis » en wolof qui séjourne pendant leur temps d’initiation dans le bois durant environ quarante cinq jours. Au plan social, le kankourang est aussi le garant de l’ordre et de la justice, et l’exorciste des mauvais esprits. Il assure la transmission et l’enseignement d’un ensemble complexe du savoir ésotérique qui fonde l’identité culturelle mandingue. Son enseignement permet aux jeunes circoncis d’apprendre les règles de comportement qui garantissent la cohésion du groupe, les secrets des plantes et de leurs vertus médicinales ou des techniques de chasse.

Le simb ou Jeu du fauX Lion

L

Quand des hommes se font fauves

e Simb ou la danse du faux lion est une manifestation traditionnelle dans la culture sénégalaise. Originellement d’essence wolof qui est l’ethnie majoritaire au Sénégal, le Simb est une reproduction scénarisée d’un rite de possession. La légende dit qu’un homme, au temps où le Sénégal était encore peuplé d’animaux sauvages, avait un jour été attaqué par un lion. Après l’avoir terrassé à mains nues, l’homme en garda des stigmates. Il en était devenu comme un lion. Dans ses moments de transe, il rugissait comme la bête, ses yeux se remplissaient de sang et des poils lui poussaient de partout. On procédait alors à des libations pour le ramener dans son état normal. Dans le jeu du faux lion, des hommes se déguisent en lions avec un maquillage imitant le fauve qui leur donne un aspect terrifiant. La cérémonie est précédée par des séances de tam-tam et les faux lions apparaissant sous des pagnes étendus au-dessus d’eux. Le jeu du faux lion est très populaire au Sénégal. Il est organisé dans la rue et les faux lions poursuivent le public. Celui qui se fait attraper subit toujours un mauvais quart d’heure à moins qu’il n’ait payé un ticket qui permet d’apaiser la fureur du lion. La cérémonie est toujours scandée par des chants et des danses. A la fin, les faux lions se font raccompagner chez eux au son du tam-tam.

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cuLture

Lier la nouvelle corde à l'ancienne

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e Sénégal, jadis surnommée « La Grèce noire », a une grande tradition de rayonnement culturel. Il a accueilli le Premier Festival mondial des Arts nègres. Il abrite le Musée Théodore Monod où, plus qu'ailleurs, se trouvent concentrés des joyaux de l'art premier africains. Aujourd'hui, face à l'augmentation de la demande en produits artistiques de qualité et à l'insuffisance de l'offre jadis assurée par la Galerie nationale d'Art, le Théâtre national Daniel Sorano et la Maison de la Culture Douta SECK, de nouveaux champs ont été ouverts. Le grand théâtre national draine déjà du monde, un imposant Parc culturel va être ouvert très prochainement. Ce frémissement est l'indice du renouveau qui commence à prendre ses aises dans le champ culturel. Mais comme disait Amadou Hampathé Bâ, le sage de Bandiagara, il faut lier la nouvelle corde à l'ancienne. Les grands projets culturels initiés par le Président Wade ont pris racine dans un terreau fertilisé par l'œuvre de Senghor.

Le centre culturel blaise senghor

L

e Centre culturel régional de Dakar Blaise Senghor créé en 1976 est situé au 6, boulevard Dial Diop, entre les quartiers de Fass, Colobane, Grand Dakar, Ouagou Niaye, de la zone A et B. Implanté au cœur de la capitale du Sénégal, ce centre est un pôle d’affluence d’entités culturelles diversifiées et d’un grand nombre de professionnels de la culture, dans les secteurs de la danse, de la musique, du cinéma, de la peinture, etc. Structure décentralisée du Ministère de la Culture, Blaise Senghor qui est chargé de l’exécution de la politique culturelle de l’Etat, à vocation régionale, dispose

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d’une bibliothèque qui compte des milliers d’ouvrages et comporte en son sein un certain nombre d’infrastructures dont un jardin, deux podiums extérieurs, une cour intérieure, une salle de spectacle d’une capacité de 300 spectateurs, et un patio. Tous ces locaux abritent des spectacles de musique, de danse, de théâtre ou servent de lieux de répétitions aux différents ballets et compagnies de théâtre affiliés au centre. Le Centre culturel Blaise Senghor possède aussi une salle d’exposition réservée essentiellement aux artistes plasticiens. Le monde de la culture et les visiteurs se côtoient dans ce site et partage les émotions de diverses productions artistiques et culturelles.


cuLture Le grand théâtre national

E

space d’excellence, le Grand Théâtre national inauguré le vendredi 15 avril 2011 accueille les plus grandes pièces du répertoire sénégalais, africain et mondial. Il accompagne l’éclosion de tous les talents, des plus grands dramaturges aux plus grands acteurs, par le biais de la production, la coproduction et la publicisation. Cette perception renferme une réelle volonté de varier les angles par lesquels on peut lire et comprendre la richesse et la diversité du répertoire des arts du spectacle. Espace de sociabilité, le Grand Théâtre est ouvert aux jeunes, aux élèves, aux étudiants qui, en dehors de la légitime fierté de compter dans notre pays un théâtre parmi les plus prestigieux au monde, pourront faire l’apprentissage de ce qui se fait de mieux en matière de création théâtrale et de création tout court. Les visiteurs de tout horizon pourront également y découvrir des spectacles de haute facture.

Le théâtre national daniel sorano, une scène à l'italienne où alboury, roi du djoloff, s'est exilé

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nauguré en 1965, Le Théâtre National Daniel Sorano est d’une conception architecturale et scénographique assez originale. Infrastructure de type classique, avec une scène à l’italienne, il dispose de loges, d’ateliers de conception de costumes, d’une réserve à décors, d’une salle de réception, de bureaux, d’un hall d’exposition et d’un bar. Témoin des plus grandes représentations et manifestation depuis plusieurs décennies, ce théâtre qui dispose de plus de 1000 places, continue d’accueillir des événements majeurs dans les conditions de qualité et de confort requises. Sorano dispose aussi de ballets comme « La Linguère » ou « Sira Badral » qui ont sillonné plusieurs fois le monde et porté haut dans les célèbres scènes du monde très haut le flambeau de la culture traditionnelle sénégalaise. Les plus belles pièces de la tragédie d'inspiration africaine y ont été jouées comme « L'exil d'Alboury », « La tragédie du Roi Christophe », « Les derniers jours de Lat-Dior ». Sorano a même accueilli une magistrale interprétation africaine de « Macbeth ».

maison de la culture douta seck

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ituée au cœur d’un des plus grands quartiers populaires de Dakar, l’ancienne Résidence de Médina rebaptisée Maison de la Culture Douta Seck, le 23 avril 1997, est un service du Ministère de la culture. Elle est chargée d’encourager et de promouvoir les grandes manifestations culturelles, artistiques, scientifiques à caractères international. Site spacieux sur une superficie de 15 000 m2 et très accueillant avec son beau jardin ses palmiers et sa belle verdure qui impressionnent souvent ses hôtes, Douta Seck, dispose d’un théâtre de verdure ainsi que des loges, d’un espace restaurant, d’un chapiteau abritant une scène pour les répétitions, d’un espace résidence pour le programme de l’atelier de Musique Vocale (AMV), d’une grande salle qui abrite divers programmes notamment la grande exposition sur les musiques noires dans le monde lors du FESMAN III. C’est aussi un centre d’éducation permanent et d’entrainement à la création notamment à l’endroit des enfants et des jeunes. Douta Seck offre l’occasion aux visiteurs de suivre des concerts, expositions, projections films, représentations théâtrales, de participer à des rencontres et échanges…

La galerie nationale d’art

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naugurée en 1983, la Galerie nationale d’Art est située sur l’Avenue Albert Sarraut. L’immeuble qui l’abrite est une construction coloniale qui servait à l’époque de magasin de stockage et espace vente avant l’indépendance. Elle est chargée de promouvoir l’art plastique contemporain sénégalais à l’intérieur comme à l’extérieur, d’offrir à tous les sénégalais ou qu’ils se trouvent un espace d’expression et d’échanges culturels et les conditions d’une saine émulation, d’organiser de grandes expositions d’art moderne des artistes plasticiens sénégalais et étrangers résidents ou de passage au Sénégal… Elle est ainsi un passage obligé pour les visiteurs, collectionneurs ou férus d’art qui cherchent à découvrir le meilleur de la créativité des plasticiens d’ici et d’ailleurs…

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stYLe & mode

La mode et le stylisme au sénégal

L

’art de s’habiller a toujours été un facteur dominant dans le quotidien des Sénégalais. Des époques de la royauté à nos jours en passant par les périodes coloniales, le costume a tout le temps été au cœur de l’identité et du statut

wax à la mode

L

e wax est à la mode. Célébrités et artisans de la matière s’y mettent à fond pour afficher, ce tissu africain, sur les vitrines les plus fashion du moment, de la haute couture aux accessoires en passant par le prêt à porter.

wax story Vivant et bien coloré, le Wax porté du Sénégal jusqu’en Afrique du Sud, en passant par la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Cameroun, le Togo, est ce tissu made in africa fabriqué généralement au Ghana ou au Sénégal. Imprimé grâce à la cire, d’où son appellation (wax en anglais qui veut dire cire), cette étoffe à base de coton est inspiré du batik indonésien. Repris par les Hollandais, le tissu arrive en Afrique à l’époque coloniale par le biais des soldats ghanéens qui combattaient à leurs cotés. Séduite par le Wax, l’Afrique l’adopte depuis lors. Il reflète aujourd’hui une forte identité du continent à travers ces motifs, ces belles couleurs vives et chaudes. Le wax qui a longtemps servi de pagne, est de nos jours décliné sur diverses coupes et accessoires. Il se fait ainsi une place dans la mode africaine moderne et s’incruste dans la tendance de la mode occidentale. 34

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social des populations. Selon les bourses, le sexe ou le statut social, l’habit qui, dit t-on « ne fait pas le moine », a connu coupes, styles et modèles les plus divers. Au niveau de la gent féminine, la question semble prendre le dessus sur tout pour mettre en valeur son être dans une société très regardante et autant exigeante sur l’élégance de la femme. Ainsi, des femmes d’un certain âge s’habillent long en boubous, "ndokets" (robes grand-mères) et « marinières » (ensembles constitués d’un haut ample et d’un pagne)… L’habillement sera ensuite fortement influencé pendant une certaine époque, celle des pantalons bas larges, chemises cintrées, robes et jupes courtes… L’aspect religieux va aussi marquer de ses empreintes, le style vestimentaire avec le boubou, le « abaya » venu du moyen orient, le port du voile, le « bay lahat » de la confrérie mouride… La seule constance, c’est qu’il fallait être bien habillé à l’occasion des cérémonies familiales, religieuses…, ou juste pour sortir. De nos jours, l’éventail de choix est énorme, les gens s’habillent selon leur goût, influencés par des tendances, des stars et idoles, des convictions religieuses et coutumières…

coLLÉ sow ardo

La reine du pagne tissé

C

’est en 1972 que Collé Sow Ardo fait ses premiers pas dans le milieu de la mode en Tunisie puis à Paris, carrefour mondial de la mode. Entre le mannequinât, et ses études de stylisme, l’enfant de Diourbel tisse sa toile et trouve sa voix dans ce milieu si glamour et très fashion à l’image de sa personne. Depuis, Collé Sow Ardo se bat en vraie amazone pour donner une image moderne de la mode africaine tout en gardant une identité locale. C’est pourquoi elle a pu façonner le pagne tissé jusqu'à lui trouver de nouvelles coupes très tendances, d’où son surnom, ou alors son titre de : « la reine du pagne tissé ». Lorsqu’elle lance Sira Vision, un concept qui a pour but de réunir dans un même espace tous les talents africains et d’offrir une tribune découverte aux jeunes stylistes, son aura atteint son paroxysme. L’ambassadrice de la mode sénégalaise et africaine tisse sa toile sans tambour ni trompette, mais séduit une clientèle aussi bien locale qu’étrangère.


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Gorée

Gorée un sanctuaire de la culture et un haut lieu intellectuel

d

ans le cadre de la politique de décentralisation du Sénégal, la commune de Dakar, devenue trop étendue et trop peuplée, se voit divisée en 19 communes d'arrondissement, auxquelles des pouvoirs plus grands sont conférés. Gorée devient ainsi une des communes d’arrondissement de la Ville de Dakar. C'est une sorte de résurrection pour l’administration de l’île qui reprend possession des bâtiments de l'ancien hôtel de ville au centre de l'île, un édifice qui avait hébergé la mairie de la précédente commune de Gorée entre 1872 et 1929.L’actuel maire de l’île Augustin Senghor est le successeur de deux illustres devanciers Augustin Ly et Urbain Diagne. C’est sous le mandat du second que Gorée est classée sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco (1978). L'île retrouve son lustre d'antan. La rénovation des bâtiments anciens et la mise en place d’une infra-

structure adaptée aux normes architecturales d'origine lui permettent de retrouver son cachet d’origine. Gorée s'ouvre alors au monde par de nombreux jumelages avec d'autres villes figurant sur le Patrimoine historique mondial comme Drancy en France, Robben Island en Afrique du Sud, Sainte-Anne en Martinique, Lamentin en Guadeloupe. Gorée est devenu au fil du temps un sanctuaire d'intense activité culturelle. De fréquents festivals de jazz impliquant de célèbres musiciens. Dizzy Gillepsie, Stan Getz, Stanley Clark se sont produits à Gorée. Les expositions y sont nombreuses puisque l’île a toujours inspiré les peintres. L’île est aussi un haut lieu intellectuel qui abrite l’Université des Mutants, la Fondation Soros, le Musée de la Femme et le Lycée féminin d'élite Mariama Bâ. N°17 – Avril - mAi 2013 35


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Gorée

ile mémoire, île jardin, île d’artistes… île d’espoir

Située à quelques brassées de dakar, disposant d’une rade naturelle à qui l’île doit son nom dérivé d’une contraction du hollandais « goede reede » qui veut dire la bonne rade, gorée est célèbre dans le monde entier pour être le symbole d’une mémoire douloureuse de l’esclavage.

L

’île de Gorée abrite la Maison des esclaves et sa porte du non retour qui ouvre à notre entendement contemporain ce que fut le déchirement de l’homme noir, arraché à sa nature à sa terre natale d’Afrique, pour aller suer sang et eau dans les plantations d’Amérique ou mourir dans les navires des négriers. Sans être, comme les historiens l’ont démontré aujourd’hui, ce pôle aussi important de transfert d’esclaves vers le nouveau continent, Gorée est le lieu qui a le plus conservé ces stigmates du commerce triangulaire. L’île fait partie des premiers sites

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classés dans le Patrimoine mondial de l’Hu- favorisés par le réceptacle qu’est la base manité en témoignage de l’esclavage qui a culturelle très métissée de l’île. duré quatre siècles. Gorée abrite une population évaluée à Ile mémoire mais aussi île fleurie, belle île mille cinq cents habitants composée des en mer dans la grande baie à l’abri des descendants des premiers habitants que fuvents violents de l’Atlantique, Gorée sub- rent les grandes familles métisses des Lojugue aussi par sa naturelle beauté. L’ar- thaire, des Bérat, des Bara, des Potins, etc. chitecture métisse des demeures datant et de populations venus d’autres horizons essentiellement du 18ème et du 19ème avec le temps. On estime que les descensiècle, les cours et les jardins offre un ta- dants des familles toucouleurs qui ont trableau inédit. Comme le temps vaillé dans l’hôtellerie et s’était figé plongeant le la restauration dans visiteur dans l’unila marine colovers de ce que niale y sont Ile mémoire mais aussi île fleurie, pouvait être le les plus décor de la vie nombreux. belle île en mer dans la grande quotidienne Les lébous, baie à l’abri des vents violents de originaires d’une cité de l’île qui africaine aux l’Atlantique, Gorée subjugue aussi lui avaient premières heures par sa naturelle beauté. donné le nom de la colonisation. de Beer et dont le La visite de Gorée s’apmétissage avec les parente à un saut dans l’imapremiers colons a ginaire, à une sorte d’intrusion dans une donné naissance aux sifresque historique chaque jour rejouée. On y retrouve jusqu’aux senteurs du passé admi- gnares, y sont dans une proportion imporrablement conservée et diffusée par une lé- tante. Puis viennent les Sérères, les Socés, gère brise maritime qui caresse les cactus, les les mandjacks et les autres. Ile cosmopolite mais aussi particulière, eucalyptus et les bougainvilliers de l’île. Ile fleurie et île d’artistes. Poreuse aux Gorée a un cachet, une personnalité à nul multiples influences qu’elle a reçues de lieu pareil. Sa visite est toujours une renpar son passé tumultueux, Gorée est une contre avec le passé. Un séjour dans l’île île de rencontres très prisée des artistes s’achève toujours dans une rêverie pour dont beaucoup y ont élu domicile. Pein- un monde meilleur, dans l’espoir un peu tres, écrivains et plasticiens s’y donnent fou de la finitude à jamais de la barbarie rendez-vous pour des échanges fructueux humaine.


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Gorée

une île toujours tournée dans la direction des vents de l’histoire

Eglise de Gorée

C

’est le 1er novembre 1677 que les Français s'implantent sur l’île. Une suprématie que vont leur disputer les Anglais jusqu'à la paix d'Amiens en 1802. A ce moment, la traite des esclaves bat son plein sur les côtes africaines de l’Atlantique où étaient établis les centres concentrationnaires des esclaves africains en partance pour l’Amérique. C’est surtout à Saint-Louis, que se trouvait le point de convergence de la traite négrière arabo-musulmane et européenne. Les

villages négriers sur le continent où étaient stockés les captifs appartenaient aux rois wolof du Cayor et ou se situaient dans les provinces toucouleurs du haut fleuve Sénégal. Ces souverains du Cayor se heurtèrent à une vive résistance des populations lébous et sérères de la petite côte du Sénégal que le navigateur portugais Cada Mosto décrit comme des peuples refusant de se livrer ou de vendre des esclaves dès le début du XVe siècle. Ce sont ces populations qui formèrent les premiers habitants autochtones de l’île. A ce titre, l’ancienne demeure de la signare Anna Colas Pépin, nièce d'Anne Pépin, descendante des originaires de l’île, connue dans le monde entier sous le nom de Maison des Esclaves, est un lieu plus symbolique qu’historique. L’île de Gorée dut son essor au commerce de la gomme, de l'arachide, des peaux, de l'or du Galam, des épices pauvres. Le commerce des esclaves était contrôlé par l'administration des Rois de France et d'Angleterre. Ce sont ces spéculations qui ont assuré la prospérité économique des signares de l'île de Gorée du 18ème au 19ème siècle. C’est en particulier la très riche signare Anna Colas Pépin qui a lancé en 1841 le commerce de l'Arachide au Sénégal et à Rufisque. C’est à elle que ce village lébou à proximité de Dakar vaut d’être aujourd’hui une ville grâce au développement économique qu’avait provoqué ce commerce. En 1872, suite à la fondation de Dakar, l'administration coloniale crée les deux communes de Saint-Louis et Gorée sur le modèle métropolitain. Dès 1887, Dakar devient une commune de plein exercice. La commune de Gorée en est réduite à sa petite île. La fusion de Gorée avec Dakar est décidée en 1929. La commune de Gorée disparaît et Gorée n'est plus désormais qu'une petite île sur la commune de Dakar.

© Kamikazz-photo

L’histoire de l’île de gorée est un fil rouge pour suivre à la trace les péripéties des rivalités entre les grandes puissances coloniales de l’époque. C’est le navigateur portugais dinis dias qui a découvert l'île de gorée en 1444. Il la nomme « Palma », une appellation qui a aujourd’hui disparu dans les mémoires. En 1617, les hollandais s’emparent de l’île et la rebaptisent gorée.

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“L’histoire de gorée va bien au delà de la traite négrière”

M

e augustin Emmanuel Senghor est le maire de gorée depuis 2002. avocat d’affaires de profession, président de la fédération sénégalaise de football et de l’union sportive de gorée, il n’en reste pas moins attentif à l’enrichissement de l’offre culturelle et du rayonnement international de gorée qui constituent l’enjeu majeur de la politique touristique menée par l’équipe municipale. Il revient dans cette interview sur les chantiers engagés pour l’accroissement des retombées économiques du tourisme, profitables à la destination insulaire. de la faune, de la flore, de la particularité de ses rues sablonneuses couvertes de dallages, pour montrer qu’une ’île comme Gorée est capable de maîtriser les enjeux environnementaux, compte tenu de ses contraintes liées à l’’insularité et de la forte fréquentation touristique à longueur d’année. C’est une situation difficile à gérer pour une petite commune mais malgré tout, à travers le système de management environnemental l’île de Gorée est entrain de réussir son pari. C’est surtout cela que nous voulons servir aux touristes étrangers, comme aux visiteurs sénégalais de plus en plus nombreux, surtout en été où ils arrivent par milliers tous les jours. Voilà les enjeux qu’il nous faut mettre en avant et surtout relever les défis d’un tourisme nouveau à Gorée. Le long de la côte ouest africaine, les destinations sont de plus en plus nombreuses à se positionner sur le tourisme de mémoire. Comment l’île de gorée vit elle cette concurrence rapprochée? Tous ces sites sont entrain de suivre la voie tracée par Gorée depuis 1978 parce que le Président Senghor, en grand visionnaire, avait compris très tôt l’intérêt de faire de Gorée le sanctuaire de la mémoire de la traite négrière ; aujourd’hui tous les sites se réclamant de cette mémoire là essaient de se valoriser et sur ce plan je dirais que le Sénégal est en retard en matière de politique promotionnelle des sites de mémoire. D’autres destinations qui ont pris la balle au bond sont entrain de nous dépasser et c’est pourquoi la mairie de Gorée se bat pour essayer de conserver sa position de poste avancée de site de mémoire de la traite négrière.

© Kamikazz-photo

Quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face dans la gestion quotidienne de gorée, destination insulaire vedette du Sénégal? Pendant longtemps Gorée a vécu de son passé qui reposait essentiellement sur la mémoire de la traite négrière mais, à notre avis en tant que 1er magistrat de l’île, nous pensons que Gorée aujourd’hui doit s’adapter aux nouveaux enjeux du tourisme moderne, en essayant d’aller au-delà du seul tourisme de mémoire lié à la traite négrière pour mettre en exergue certaines autres facettes qui valorisent son offre touristique. Pour cela, la diversification du produit est possible à partir de l’histoire de Gorée qui va bien au delà de la traite négrière; il s’agit aujourd’hui de revisiter les autres apports de Gorée à l’histoire mondiale dans le domaine de la colonisation, de la mer parce que nous avons le seul musée de la mer au Sénégal qui n’est malheureusement pas valorisé ; il y a aussi toute la documentation disponible au musée historique qui va de la période préhistorique aux temps modernes en passant par l’histoire de toute la sous région, notamment les empires d’Afrique de l’ouest qu’on pourrait considérer comme le moyen âge africain, bref une richesse inestimable disponible sur le site de Gorée qui ne demande qu’à être valorisée et visitée. L’autre aspect est lié à une nouvelle démarche de création de circuit touristique environnemental ; il nous parait important de proposer aux sénégalais et étrangers qui visitent Gorée un nouveau concept de tourisme environnemental. Gorée veut se positionner en modèle dans le domaine en mettant en exergue beaucoup de diversité au niveau

Une Marina pour Gorée, un projet qui tient à cœur à Augustin Senghor Gorée est au milieu de la rade que forme la presqu'île du Cap-vert. L’île est depuis longtemps un abri sûr pour le mouillage des navires, un atout qui a fait de cette position privilégiée l’objet des rivalités entre les puissances coloniales. d'origine volcanique, cette île rocheuse est formée de laves refroidies. elle est surplombée au sud par un plateau granitique. dans l'anse de Gorée près du port une petite plage de sable bénéficie d'une eau claire et de vagues modérées, les autorités municipales veulent y construire une marina. Ce projet est au cœur des préoccupations du maire augustin Senghor. L'eau y est un peu plus fraîche que sur les plages du continent. en plus des paysages, des températures variant entre 25° et 17° l'hiver et 24° à 30° l'été, une végétation constituée notamment de palmiers, de baobabs, de bougainvillées et d'hibiscus contribuent à créer un cadre naturel des plus agréables. Gorée pourrait alors accueillir une population touristique haut de gamme et être une escale de choix pour les navigations en solitaire sur l’atlantique.


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Gorée

vous avez parlé de diversification de l’offre dans le cadre de votre programme d’adaptation aux exigences de la demande touristique actuelle, quelles sont vos priorités? La mairie a déploré, lors de la célébration des 140 ans de Gorée il y a quelques mois, le manque d’investissements dans la préservation du patrimoine. Le développement touristique c’est d’abord conserver les acquis du patrimoine, les valoriser pour offrir une attraction aux touristes. Nous lançons un appel aux autorités pour qu’un nouveau plan de sauvegarde de Gorée soit lancé. La mairie se bat avec le soutien de certains privés pour restaurer ce qui peut l’être. Il y a aussi le chantier du relèvement de la capacité d’hébergement dans l’île. D’ailleurs la ville de Dakar en partenariat avec la mairie de Gorée, est entrain de construire un centre d’hébergement d’un certain niveau. Quelques privés ont également commencé à investir dans le domaine hôtelier pour renforcer la capacité d’accueil de l’ile. Il y a le projet de transformation de l’ancienne résidence municipale financé à hauteur de 250 millions par la Banque mondiale avec la ville de Dakar, pour une vingtaine de lits et une capacité maximale de 6o personnes; avec l’implication des privés la gamme va s’élargir à travers des résidences hôtelières et des offres d’hébergement chez l’habitant. Il y a aussi des activités de substitution à agréer; Gorée a une belle baie. Je lance un appel au ministre du tourisme et des loisirs pour le développement d’activités de plaisance avec la construction d’un port de plaisance comme en Grèce et sur la côte d’azur, l’activité rapporte beaucoup de devises. Le combat de Gorée c’est d’adapter son tourisme aux réalités du monde moderne.

© Kamikazz-photo

Dernièrement nous nous sommes rendus au Brésil sur invitation de l’UNESCO dans le cadre de l’organisation d’un séminaire sur les sites de mémoire et Gorée a été la 1ère destination à lancer l’idée de création d’un réseau des sites de mémoire. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de s’installer dans une logique concurrentielle qui ne rapporte rien; par contre le réseau de sites de mémoire permet d’optimiser la fréquentation touristique. Un réseau articulé autour de Ouidah, Ghana, Salvador de Bahia, peut impulser une intense activité touristique profitable à chaque site ;

artisanal. Les touristes, en dehors de la visite pourraient ainsi laisser des dividendes aux populations. Le secteur de la restauration qui ne répond pas aux attentes nous tient également à cœur. Le Chevalier de Boufflers qui était pendant longtemps la référence dans le domaine perd du galon depuis quelques années, comme les autres enseignes; Nous souhaitons que le ministère du tourisme intervienne pour relever l’offre de restauration et d’hébergement de l’île afin que Gorée soit aux standards internationaux et puisse ainsi tirer profit du tourisme. En effet aujourd’hui, l’activité touristique sur l’île se résume en une présence de 2 heures maximum, faute d’une offre de qualité en matière d’hébergement, de restauration et d’animation culturelle. Sur le plan de l’animation, la mairie a pris ces dernières années beaucoup d’initiatives culturelles parce que très tôt nous avons compris qu’avec le décès du conservateur Joseph Ndiaye, qui à lui seul suffisait comme pôle d’attraction, il fallait réorienter la politique d’animation culturelle. Nous avons ainsi créé des festivals et d’autres grands événements comme « regards sur cour » pour créer de l’activité permanente autour de Gorée. Nous continuerons dans cette voie pour faire de l’île mémoire sénégalaise la destination touristique phare de notre pays et de la sous région. C’est possible, avec la contribution de l’Etat et de tous les acteurs du tourisme.

“on ne rend jamais à l’île mémoire ce qu’elle a donné”

Comment appréciez-vous la contribution économique du tourisme au développement de l’île de gorée? C’est la contradiction permanente et profonde que vit Gorée. L’île est la destination la plus courue au Sénégal, 2 visiteurs internationaux sur 3 passent obligatoirement par Gorée, qui ne vit malheureusement pas assez du tourisme et je le dis toujours, on ne rend jamais à l’île mémoire ce qu’elle a donné. Il n’y a aucune retombée de la liaison maritime Dakar Gorée qui déverse quotidiennement des milliers de personnes sur l’île, tout au plus, on nous a octroyé l’année dernière une subvention de 20 millions ce qui est dérisoire. Aujourd’hui, à défaut de confier la gestion de cette desserte à la mairie de Gorée on devrait pouvoir intéresser l’île dans le chiffre d’affaires parce que les défis environnementaux, de gestion du patrimoine, et de prise en charge de la sécurité nécessitent des moyens. Nous avons aujourd’hui des équipes qui nettoient deux fois par jour l’île de Gorée, ce qui n’existe nulle part ailleurs au Sénégal et pourtant on le fait sur nos fonds propres alors que derrière il y a une structure qui engrange beaucoup de fonds qui ne profitent pas à Gorée. Sur un autre plan, il faut savoir qu’à Gorée nous avons la moitié de la population qui vit des activités touristiques et para touristiques. Donc la mairie mène le combat de l’assainissement du secteur, de sa modernisation et de sa réorganisation; c’est dans ce cadre que nous sommes entrain de finaliser deux marchés artisanaux qui nous permettront d’installer tous les marchands. Ces marchés seront intégrés dans les circuits pour renforcer le secteur

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Les sites historiques de l’île MITHIOU SÈYE, PRÉSIDENT DE SYNDICAT D’INITIATIVES DE GORÉE

« Notre pari est de faire durer le plus longtemps possible le touriste sur Gorée»

L

e Syndicat d’Initiatives et de Tourisme de Gorée (SITG) est né le 16 mars 1996. C’est une association à but non lucratif qui agit pour la promotion d’un tourisme harmonieux, soucieux des intérêts aussi bien de la population que celles des touristes. Ses membres sont les représentants des associations sportives, culturelles, regroupements socio-économiques, GIE, associations de jeunes, regroupements des professionnels du tourisme ou des bonnes volontés. Fait rare ou singulier par rapport aux autres syndicats du Sénégal qui ne sont composés que de professionnels du tourisme. Il se veut un catalyseur des initiatives de développement à la base qui a pour mission de sensibiliser les populations au fait touristique, culturel, environnemental de Gorée et de baliser les sites touristiques et culturels pour faciliter leur accès. Le syndicat participe à la préservation d’un environnement sain et à la promotion de l’organisation de manifestations permettant l’animation du site, ainsi que le développement des activités socio-économiques.

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ès 1944, l'administration coloniale française avait pris des mesures de sauvegarde en vue de préserver l'authenticité du patrimoine historique de l'île. E novembre 1975, l’appréciable patrimoine architectural de gorée a été inscrit sur l'inventaire des monuments historiques du Sénégal. En septembre 1978, gorée devient patrimoine mondial de l’humanité sur la liste établie par l'unesco.

LA MAISON DES ESCLAVES, STATION OBLIGATOIRE La Maison des Esclaves doit sa notoriété internationale au talent de narrateur de son ancien conservateur, Joseph Ndiaye. Elle est aujourd’hui une station obligatoire pour le visiteur qui se rend à Gorée pour la première fois. Même si le rôle de la maison rose de la célèbre famille signare du nom de Crespin fait l’objet d’une contestation, il n’en demeure pas moins que le mythe supplante la réalité. La visite de ce site-mémoire permet d’avoir toujours une idée plus exacte de la condition des noirs durant l’esclavage.

L’UNIVERSITÉ DES MUTANTS, un lieu de résilience pour la culture noire L'Université des Mutants est un centre international de rencontres et de conférences fondé en 1979 à l'initiative du Président Léopold Sédar Senghor et de l'écrivain et philosophe français Roger Garaudy. L’université des Mutants a été conçue pour être un lieu de résilience de la culture noire par la magie du métissage culturel et une ouverture aux autres civilisations.


LE MUSÉE DE LA FEMME, un hommage à la Sénégalaise

LE MUSÉE HISTORIQUE, un trésor de reliques de la colonisation

© Kamikazz-photo

Situé sur la pointe nord de l'île, le Musée historique, qui est une dépendance administrative de l'Institut fondamental d'Afrique noire (IFAN), occupe l'ancien Fort d'Estrées. Il est consacré à l'histoire générale du pays, des origines à l'indépendance, et tout particulièrement à celle de l'île de Gorée. C’est dans ce musée que se trouvent d’importantes reliques comme les sandales de Samory Touré.

Aménagé dans l'ancienne demeure d'une riche signare, Victoria Albis, dont le dernier propriétaire avant sa cession à l'État sénégalais fut Armand-Pierre Angrand, Maire de Gorée et de Dakar, le musée a été ouvert en 1994, sous la direction de la femme de lettres Annette Mbaye d’Erneville. Également lieu de formation et d'animation, le musée rend hommage aux femmes du Sénégal, connues ou non, et rend compte de leur vie quotidienne.

L’ANCIENNE ÉCOLE WILLIAM-PONTY, un berceau de l’intelligentsia africaine

LA MOSQUÉE DE GORÉE, une des plus ancienne mosquée du Sénégal L'École William Ponty, du nom du gouverneur général de l'Afrique occidentale française William Merlaud-Ponty, a été de 1913 à 1937 l'école normale fédérale de l'Afrique occidentale française. L’École fut un berceau de l’intelligentsia africaine. Elle a formé de nombreux cadres africains dont l’ancien Président de la République ivoirienne Félix Houphouët Boigny.

LE MUSÉE DE LA MER, l’écologie avant la lettre

Gorée possède l'une des plus anciennes mosquées en pierre du pays. Celleci a été construite en 1890, au pied du versant ouest du Castel. Un projet d'aménagement de l'esplanade a permis la création d’espaces de détente et l'intégration du site de commerce artisanal situé au bas du Castel. Le Castel, le fort qui donne sa personnalité à l’île C’est ce vieux fort avec des murs de pierres qui donne à l’île de Gorée son cachet si historique. Surplombant l'île sur sa pointe sud, le Castel constituait une position stratégique et offre aujourd'hui un large panorama sur le continent. Face à l'ouest le fort Saint-Michel y fut construit par les Français en 1892. En 1907 on y installa un télémètre permettant de mesurer l'éloignement des navires afin de régler les canons. De l'autre côté, un canon d'une portée de 14 km permit à la France de Vichy de couler un bateau anglais le 23 septembre 1940. Saboté par les Français au moment de l'indépendance, il n'avait jamais resservi.

Au milieu des bougainvillées, une grande maison de la Compagnie des Indes construite au XVIIIe siècle abrite le musée ouvert en 1960 par l'IFAN et entièrement restauré en 1995. Il est réputé pour sa collection de 750 espèces de poissons et 700 espèces de mollusques. Les écosystèmes et l'habitat de la région y sont également présentés. La création de ce musée fut, avant la mode verte, une préoccupation d’ordre écologique.

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gorée pratique HOTELS

rESTauraNTS

Hôtel "Le Chevalier de BOUFFLERS" Tél/ Fax : 822.53.64 < goreeboufflers@arc.sn >

AUBERGES Auberge KEUR BEER Téléphone : 00 221 821 38 01 < keurbeergie@yahoo.fr >

MAISONS D'HÔTES ASAO/CSAO Tél : 821 81 95 « csaodakar@sentoo.sn » « CHEZ NENE BA » FIIREK Tél : 822.27.90 « fiirek@arc.sn »

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Restaurant "Chez TONTON" Place du débarcadère de Gorée Tel : 33 821 92 00 / Port : 77 657 00 87 - 77 515 62 82

LE BOUFFLERS Tél / Fax : 822.53.64 LE SAINT GERMAIN Tél : 648.60.66 LE KOLY-TENGUELLA Tél : 821.12.99 CHEZ THIO Tél : 822.25.19 CHEZ POULOT Tél : 680.05.18 / 532.61.79 LE FASSY Tél : 554.14.23 CHEZ KIKI Tél : 823.59.81 / 685.59.81 CHEZ TONTON Tél : 821.92.00 / 685.59.81 LA RETROUVAILLE Tél : 514 .82.07 CHEZ MAME PENDA (chez l'habitant) Tél : 821.06.78 / 683.86.96 « Gorée Dolce Vita » Tél: 556 02 03 / 842 77 26

Restaurant Ann’Sabran Place de la Poste, île de Gorée TEL : 33 826 94 29 Port : 77 557 33 89

TAVERNE DES BOUCANIERS Rue Saint Germain-Gorée Tel : 33 824 33 71 Port : 77 574 15 79



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