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Rencontre
by GuidesBe
Des jeunes des centres Fedasil rejoignent les Guides
Cette année, trois Unités Guides se sont associées au projet de collaboration entre Fedasil et les Guides pour valoriser l’inclusion des enfants et jeunes issus de centres d’accueil. Uniformes, inscriptions, frais de camps, barrière de la langue… par où commencer ? Durant cette année pilote, ces Unités vont cocréer, avec l’aide des permanents du Carrick et le soutien de Fedasil, des outils qui mettent en avant les bonnes pratiques (matérielles, administratives, logistiques, pédagogiques…) concernant l’inclusion des jeunes demandeurs d’asile au sein des Guides. L’objectif ? Faire de la démarche d’ouverture un jeu d’enfant pour nos encadrants qui souhaitent se lancer dans l’aventure avec un centre d’accueil voisin. Isabelle (Cheffe d’Unité à la 21e de Mangombroux), Louise et Thomas (membres du Staff d’Unité de la 11e Jambes-Montagne) et Frédéric (membre du Staff d’Unité de la 20e Saint-Paul) n’ont pas hésité une seconde et se sont lancés dans ce projet hors du commun.
Ce partenariat avec Fedasil, en quoi consiste-t-il ?
« Ce projet vise à accueillir au sein de nos Unités des jeunes de centres de demandeurs d’asile proches de notre local. En l’occurrence, pour nous, le centre Croix-Rouge de Jambes. L’idée est de leur permettre de vivre au sein de nos Groupes comme toutes les autres Animés afin qu’ils puissent faire de nouvelles rencontres, découvrir d’autres perspectives que le centre et, surtout, partager l’expérience des Guides telle que nous la vivons lors des réunions et camps. Depuis maintenant deux mois et jusqu’au camp de cet été, trois jeunes du centre de demandeurs d’asile Croix-Rouge ont donc rejoint notre Unité dans le Groupe des Aventures », racontent Thomas et Louise. De son côté, Isabelle a « repris le flambeau de Christine, ancienne Cheffe d’Unité, qui avait fait le constat que les jeunes migrants avaient besoin d’activités extrascolaires. Nous avons donc accueilli 15 jeunes, répartis dans les différentes Branches. » Pour Frédéric, même son de cloche : « ce projet Fedasil nous semble être une superbe opportunité : celle de permettre à des jeunes moins favorisés de vivre des activités Guides en Belgique et de s'échapper quelque temps de leurs conditions de vie un peu sommaires. C’est l’occasion également de proposer à nos jeunes de côtoyer des jeunes issus d’autres pays, d’autres cultures. »
L’inclusion, c’est une des valeurs fortes de votre Unité ?
« Oui, et c’est exactement pour cela que nous avons décidé de participer au projet. L’intégration de ces jeunes rejoint les valeurs Guides que nous prônons : l’accueil, l’ouverture, la découverte de l’autre. Il nous semblait aussi important que nos jeunes Animateurs puissent découvrir une réalité qu’ils connaissent parfois très peu. C’était également un moyen de casser les préjugés sur les migrants. Les Staffs ont directement adhéré au projet, avec enthousiasme. J’ajouterai que l’intégration s’est très bien passée, particulièrement chez les plus jeunes », explique Isabelle. Thomas enchaine : « nous pensons qu'il y a des choses splendides à vivre et à apprendre des échanges qui découleront de l’accueil de ces jeunes. Et certainement pour chacun. Les mouvements de jeunesse sont une réelle école de la vie, et c’est très important pour nous de pouvoir accueillir ces jeunes, leur tendre la main et les inviter à rentrer dans notre Unité qui a tant à leur apporter et qui a tant à recevoir de leurs personnes. » Pour Frédéric, ce projet rejoint à 100 % les valeurs de leur Unité. « Nous avons toujours eu envie d'ouvrir nos portes à d’autres jeunes, mais l'accompagnement proposé cette année par cette collaboration entre Les Guides et Fedasil a grandement facilité les choses. Tout s’est mis en place de façon assez naturelle », dit-il.
21e HL - Mangombroux
Qu’attendez-vous de cette collaboration ?
« Nous espérons que le projet sera pérenne et surtout qu’il pourra s’installer de manière plus régulière puisque la crise sanitaire a beaucoup bousculé l’organisation, particulièrement la présence des jeunes », explique Isabelle. Thomas et Louise, eux aussi, ont beaucoup d’attentes : « nous attendons que les trois jeunes filles du centre de demandeurs d’asile que nous avons accueillies trouvent chez les Guides un refuge. Nous espérons qu’elles pourront créer des liens forts avec d’autres jeunes de leur âge et que cela se répercutera en dehors des réunions. Nous espérons aussi que, grâce à ce projet, elles découvriront les valeurs que nous tentons de transmettre au sein de notre Mouvement. Et puis, nous attendons également que nos Animés apprennent à passer audelà des différences et arrivent à ne porter aucun jugement face à la diversité. Qu’ils n’hésiteront pas à leur tendre la main et à les accueillir les bras ouverts. » De son côté, Frédéric espère « que cette expérience se renouvèlera dans notre Unité et que d’autres Branches seront tentées par l’aventure. En ce qui concerne la collaboration avec Fedasil, nous savons que nous pouvons compter sur plusieurs personnes-ressources en cas de difficulté ou de questions. Il y a également toute une série d’outils qui sont mis à notre disposition. »
C’est notre rôle, en tant qu’acteur des mouvements de jeunesse, de s’ouvrir à l’autre ?
Pour Isabelle, aucun doute : « cela me parait une évidence ! Un mouvement de jeunesse, comme son nom l’indique, doit concerner tous les jeunes et ne pas faire de ségrégation. Chacun a sa place dans un mouvement de jeunesse. Preuve en est que notre Unité a déjà ouvert ses portes aux personnes déficientes ou avec un handicap physique, en créant, il y a près de 20 ans, la section « copains » qui accueille ces jeunes. » « Grâce à nos activités, ils peuvent avoir un point commun et, à partir de celui-ci, créer quelque chose. Nous sommes également là pour les moments un peu plus compliqués et nous sommes ouverts à la discussion afin d’essayer de rassurer ou simplement d’écouter, ce qui peut être bien plus important que ce qu’on ne le pense », expliquent Thomas et Louise. « L'important, c'est de provoquer des rencontres, d'élargir les horizons de chacun, de semer des petites graines. C’est notre rôle. Dans un mouvement de jeunesse, les Animateurs, tout comme les Animés se doivent d’être attentifs à l’autre, particulièrement si certains sont plus fragiles, plus en retrait », conclut Frédéric.