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Nous avons tous les deux 66 ans, on est arrivé dans le quartier fin 75. En arrivant, on vivait eu numéro 4, puis on est allé au numéro 15 et enfin au numéro 13 pour se rapprocher de ma mère qui habitait sur le quartier. Avant 75, on habitait à Bègles mais on avait une caravane derrière le cimetière. Ma femme a voulu se sédentariser. On habite au numéro 13 depuis 25 ans, mais ce numéro porte malheur, oh oui, malheur. On est arrivé les premiers sur le quartier. Y’avait juste trois maisons d’habitées, ma mère, la famille Béchader et nous.
«C’est moi qui est planté cet arbre là, dans le jardin de ma première maison sur le quartier.»
Je pêche dans le ruisseau qui longe le quartier. Je pêche au toc, la nuit, pour ramener des anguilles. Je prends un fil de coton, et j’y enfile des vers pour faire une sorte de pelote de vers. Sur l’eau, je pose une chambre à air et je pose dessus un parapluie ouvert à l’envers. Je mets les vers dans l’eau, et une fois que ça mort, hop je sors les anguilles de l’eau et je l’ai mets dans le parapluie. J’ai fabriqué ma canne à pêche à anguille avec trois cannes à pêche que j’ai coupé pour garder que la partie dure. Je pêchais la nuit, et le lampadaire de l’immeuble, là, m’éclairait. Une nuit, la lampe a grillé. Je me suis retrouvé à pêcher dans le noir ! J’ai fait mes plus belles pêches dans ce ruisseau ! Une fois j’ai même pêché jusqu’à 300 anguilles !