Renaître de ses cendres ( LE MUSÉE MÉMORIAL D'ALEP ) - ENAU

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FIG 1 : Nasim -Al rouh ‫نسيم الروح‬

Remerciement Certaines personnes nous éclairent et nous aident à nous révéler. Je tiens à présenter mes remerciements les plus sincères à Madame Messaouda Taieb, ma directrice de mémoire, pour le temps consacré à la lecture, pour ses conseils précieux et pour son encouragement. Je remercie également tous les membres du jury qui ont accepté d’évaluer mon travail. Je remercie très sincèrement tous nos professeurs, pour tous les sacrifices consentis pour assurer notre formation. Je tiens à remercier le Ministère syrien de la culture et en particulier la Direction générale des antiquités et des musées, qui m’ont facilité le travail en me donnant accès aux documents nécessaires. Je voudrais remercier également Monsieur Taoufik bedhief, Inspecteur général émérite de l’éducation, pour son aide et sa relecture critique et attentive.

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Sommaire Dédicace.............................................................................................................02 Remerciement....................................................................................................03 Sommaire...........................................................................................................04 Préambule..........................................................................................................07 Introduction générale..........................................................................................09 Problématique....................................................................................................11 Méthodologie d’approche...................................................................................15

Chapitre I : la Mémoire syrienne............................................................17 1. La Syrie...........................................................................................................19 2. La Guerre Syrienne : En finir avec une guerre sans fin................................. 23 3. Alep, un havre de guerre................................................................................31 4. Conclusion......................................................................................................51

Chapitre II : La mémoire : de l’inscription à l’empreinte............ 55 1. La Mémoire....................................................................................................57 2. La Mémoire vivante......................................................................................59 3. Inscrire la mémoire et s’inscrire dans la mémoire.....................................61 4. La mémoire vécue et la mémoire fabriquée...............................................65 5. Conclusion....................................................................................................67

Chapitre III : Dans le concret des lieux : La spatialisation de la Mémoire.....................................................................69 Première partie : Les effets du lieu sur les individus et l’espace perçu.............................................................70 1. La conscience sensible ; la mémoire perceptive......................................70 Synthèse : Du spirituel au matériel................................................................... 77 Deuxième partie : Vers une intégration urbaine de la mémoire................. 79 2. Un artefact de la mémoire; le Mémorial..................................................... 79

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3. Des mémoriaux construits sur des sites commémoratifs.........................82 4. Les concepts commémoratifs spatiaux.......................................................85 5. Mémorisation par la sensorialité : Le mémorial de l’abolition de l’esclavage.........................................................86 6. Mémorisation par la stimulation émotionnelle de l’individu.....................91 7. La méditation par le vide. Le Mémorial du 11 septembre 2001 New-York.........................................................................................................98 8. L’architecture au service d’une expérience mémorielle.............................100 9. Les concepts retenues..................................................................................104 10. Conclusion....................................................................................................109

Chapitre IV. Analyse Urbaine et architecturale du site d’intervention dans la veille ville d’Alep.....................111 1. Présentation................................................................................................... 112 2. Avant La guerre..............................................................................................115 3. Après la guerre...............................................................................................122 Synthèse : Conservation ou Restauration.......................................................... 145 4. Conclusion..................................................................................................... 147

Chapitre V. Processus de conception........................................... 149 1. Les grands axes............................................................................................ 150 2. Genèse du plan.............................................................................................. 153 3. La partie souterraine..................................................................................... 154 4. Les passages sensoriels.............................................................................. 161 5. Le parc commémoratif.................................................................................. 162 Conclusion générale......................................................................................... 167 Références bibliographiques........................................................................... 174 Références Webographiques........................................................................... 176 Tables des matières...........................................................................................178 Table des figures............................................................................................... 182

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FIG 2 : Š Mike Berhardt, Syriaposter

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«Les êtres humains ont presque toujours et partout utilisé la force au service de leurs buts et ils se sont organisés pour le faire.»

Yves Michaud1

Préambule

Notre histoire, passée, présente et future révèle le massacre de la

guerre : une guerre n’en finit jamais de renaître et de se renouveler comme si nous ne pouvions pas nous en passer, comme si elle était profondément liée à la vie en société et à la collectivité. La guerre est la projection saisissante et sanglante de nos vies. C’est un précipité de nos vies de tous les jours qui nous touche dès notre plus jeune âge dans la cour où l’on « jouait » à faire la guerre, puis qui se retrouve sous le regard du monde entier lorsque cette guerre se manifeste en combat réel et concrétise de la notion de violence qui est ancrée dans la nature humaine comme réaction innée. La destruction du patrimoine pratique indissociablement liée à la guerre, est irréfutable. En détruisant l’espace physique de la vie quotidienne, d’entraver la perpétuation des familles, d’interrompre les généalogies, de punir, de pousser à la désorganisation et à l’exode de fractionner les racines. Cette désintégration est présente dans notre sujet.

Le choix de se sujet (la Syrie et essentiellement Alep) est animé par

diverses motivations essentiellement ; -

Chercher l’innovation pour aboutir à la créativité.

-

Subvenir à un besoin affectif puisque les Syriens sont mes ancêtres.

-

Volonté et envie de participer à la reconstruction de la Syrie.

1 Yves Michaud : un philosophe français; la violence.

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FIG 3 : la nostalgie

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Introduction générale

Tout a commencé en mars 2011, les syriens ont subi la plus grande crise

humanitaire, d’une telle ampleur qu’ elle dépasse les frontières de la Syrie. J’ai vécu la guerre de loin. Mais les photos de la guerre m’ont bouleversée ; endormie ou éveillée ; j’avais ces images devant moi. Aujourd’hui la Syrie peut perdre toute sa raison d’être. Egalement le conflit traumatise la santé mentale. Être victime ou assister à des actes de violence, vivre dans la peur, l’insécurité, l’inquiétude et l’anxiété, la manque de nourriture, l’absence des soins médicaux, la séparation familiale aussi que la déficience d’un domicile fixe. Tous ces facteurs influencent la vie quotidienne des syriens et engendrent des traumatismes physiques et psychiques. Dans les discussions, la guerre est omniprésente, toutes les familles, sans exception d’origine ou de classe , comptent un frère, un fils, un cousin mort au combat, chacun porte ses blessures. En outre, les enfants peuvent être exposés à des situations différentes lors des conflits : déplacés ou réfugiés avec leurs familles et perdre leur maison et tous leurs bien ; séparés de leurs parents ; souffrir de violences de torture ; ces enfants peuvent également être témoins d’homicide, de décès, de blessures infligées à eux-mêmes ou à leur famille. Ils sont extrêmement vulnérables, en raison de leur âge et de leur dépendance aux adultes. Les bombardements, ainsi que les risques liés aux engins non explosés, sont également le quotidien de ces enfants. La destruction de leur environnement devient courante. Cette situation va laisser pour toute une génération de profondes cicatrices. «Plus de 2 millions d’enfants syriens sont en passe de devenir une génération perdue »1 Cependant, plus que les souvenirs de cette guerre, qui n’a pas encore été classée dans le passé, c’est l’avenir qui préoccupe les Syriens.

1. Site officiel de UNICEF; www.unicef.org

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FIG 4 : © Rémy Trappier, Homs sweet Homs

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Problématique

‫قسوة الواقع وصناعة األمل‬ - La dureté de la réalité et l’industrie de l’espoir -

Lorsque nous aspirons à la paix et à la sérénité; nous pensons qu’être en

paix signifie que nous n’avons plus d’émotions, que nous n’avons plus de désirs et que nous ne sommes plus en état de réaction. Parce que nos émotions nous déstabilisent ou nous font souffrir, que nos désirs nous rendent anxieux et frustrés, nos réactions suscitent des malentendus ou des conflits. Après la paix ,que s’est-il passé pour certaines catégories de civils touchés par la guerre et éloignés du pays? Il y a une inclination à l’oublier mais il y a plusieurs “retours”. Le retour auquel on pense le plus, celui du retour à la vie quotidienne dans un pays libéré, occupé pendant sept ans de conflit. C’est aussi une forme de retour qu’il ne faut pas oublier. Cet «après-guerre» sera perçu et géré différemment selon les différentes catégories d’appartenance du citoyen syrien. Tout ce que nous vivons et tout ce que nous ressentons à ce moment douloureux, n’est que de l’expérience existentielle. Selon Henri Laborit 1 « L’être vivant est une mémoire qui agit ». Sans souvenirs, sans mémoire, sans réminiscence, nous ne pouvons rien reconnaître; nous serions inconscients, nous n’aurions aucune identité. D’ou la conscience, c’est la sensation d’être dans un monde réel, de pouvoir agir sur ce monde, de percevoir des propres actions et de pouvoir agir de nouveau en feed-back. Comme disait Bergson2 «La conscience est un trait d’union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l’avenir»3

Alors dans quelle mesure pouvons-nous renouveler et remédier l’intégration

sociale de manière à pouvoir comprendre non seulement l’action et la souffrance mais aussi l’émotion individuelle ? 1. Henri Laborit : un médecin chirurgien,neurobiologiste, éthologue (spécialiste du comportement humain) et philosophe. 2. Henri Bergson : un philosophe français. 3. Henri Bergson, l’Essai sur les données immédiates de la conscience.

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FIG

’axe 5:L

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La mémoire est un lieu abstrait où viennent s’inscrire en chacun de nous des faits passés, nous devions le rendre matériel afin de la partager. Elle apparaît, dans l’espace matériel, comme un repère incarne l’espace contemporain; sculptée par la perception et l’interprétation. En conséquence, comment l’architecture contribue-t-elle au devoir de mémoire? L’architecture aide à construire cette mémoire dans le cadre d’un événement frappant. Cette position peut être décomposée par la perception, la sensation et l’émotion. Cette méthode d’action amène la mémoire à être une mémoire vivante à travers la régénération de la représentation et la

préparation du

mouvement intellectuel. - D’un point de vue méthodologique, comment inculquons-nous le lexique des sensations, des concepts et des émotions dans l’espace architectural commémoratif pour stimuler la mémoire ? - Quels concepts les architectes ont-ils développés pour créer cette expérience émotionnelle?

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FIG 6 : L’Embrasure

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Méthodologie d’approche

Mon objectif est de trouver une certaine logique qui mène à approuver une typologie

d’espace garantissant une existence collective. Dans l’intention de répondre à la problématique, on a opté vers une démarche méthodologique basée sur cinq chapitres principaux.

1.

La Syrie, L’histoire ici n’est pas abstraction. Les événements d’un passé fabuleux

surgissent littéralement à chaque détour de route ou de rue. Dans ce premier chapitre, on va présenter un aperçu et un résumé de la richesse de l’histoire syrienne jusqu’à la guerre. Après cela, on se concentrera sur la souffrance, la douleur et le malheur qu’apporte la guerre, surtout durant une aussi longue période de temps.

2.

Le deuxième chapitre traite le concept de la mémoire : sa définition, ses

différentes types ; on va comparer la mémoire individuelle et la mémoire collective. Ensuite, on va différencier la mémoire de lieu et le lieu de la mémoire, et dégager les différentes relations qui les unissent.

3. L’architecture aide à construire la mémoire en lien avec un événement frappant. Cette position peut être décomposée par la perception, la sensation et l’émotion. Alors, dans ce chapitre, on va disséquer les différents principes de perception et identifier les concepts principaux des projets commémoratifs lors de leur étude.

4. Le quatrième chapitre s’intéressera au site d’intervention, avant et après le bombardement, accompagné d’une étude analytique des monuments détruits sur le site.

5. Dans un premier lieu, il s’agit de comprendre la complexité de la mise en œuvre d’un tel projet, que ce soit par le choix du site d’intervention sur lequel il sera implanté, mais aussi par la sélection des concepts qu’entrent en jeu. On va développer ensuite la nécessité de l’instrumentalisation de la représentation à l’expérience commémorative offerte par ces différents monuments sur le site, que ce soit par un parcours architectural ou par l’impact urbain qu’ils génèrent.

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Le

choix de couleur : C’est un réveil spirituel qui expulse l’ambiance préexistante.



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1. La Syrie

Cinq mille ans de patrimoine

1.1 Présentation générale : Situation géographique : La Syrie se situe au Moyen-Orient. Superficie (km2)

: 185 180

Langue officielle

: Arabe

Population

: 22 millions (2011)

Capitale

: Damas.

Villes principales

: Alep, Homs, Hama, Lattaquié

La Syrie est un pays méditerranéen. Elle est localisée à la frontière du Liban, et de la Turquie, dans les hautes montagnes du Taurus ; de l’Iraq et de la Jordanie, occupant le désert.

La Syrie est caractérisée par sa situation exceptionnelle. C’est un berceau des civilisations

méditerranéennes

et

mésopotamiennes, cette région est un croisement où se sont rencontrées les influences égyptienne, perse, grecque, romaine, byzantine, orientale, croisée, turque et finalement française.

FIG 7 : La gloire Syrienne

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Saïd Akl 1

1. Saïd Akl : un poète libanais Plusieurs de ses poèmes ont été repris dans les chansons de Fairouz.

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1.2 L’importance du patrimoine syrien (Quantité, diversité et qualité)

La Syrie est un pays riche en patrimoine, ce dernier a une valeur universelle. Ce patrimoine a connu une progression dans plusieurs secteurs et pour plusieurs époques notons, l’écriture, les villes, les religions, l’alphabet, les premiers États, la naissance de nombreuses techniques, les sciences, etc... La Syrie est un endroit d’entrevues, d’échanges et de conceptions. L’ouverture est un des maîtres-mots de son histoire, l’ouverture qui produit la création et le dynamisme.

FIG 8 : La Mosquée des Omeyyades à damas

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1.3 Les dominations en Syrie

.Les Égyptiens au XVI siècle av. J.-C.

.Les Hittites au XIV siècle av. J.-C.

.Les Assyriens du VIII siècle av. J.-C. au VIIe siècle av. J.-C.

.Les Perses à partir de 539 av. J.-C.

.Les Grecs après la conquête d’Alexandre le Grand en 334 av. J.-C.

.Les Romains après la conquête de Pompée en 64 av. J.-C.

.Les Byzantins.

.Les Arabes après 639,

.Les Abbassides à partir de 750,

.Les Croisés, à partir du xi siècle.

.Les Mongols.

.Les Ottomans au début du xvi siècle,

.Les Français entre 1920 et 1946. FIG 9 : L’ascension

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‫سوريا حترتق ‪FIG 10 :‬‬

‫‪24‬‬


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‫الربود ‪FIG 12 :‬‬

‫الرباءة ‪FIG 11 :‬‬

‫اخلوف ‪FIG 13 :‬‬

‫التعتيم ‪FIG 15 :‬‬

‫األمل ‪FIG 14 :‬‬

‫‪26‬‬


2. La Guerre Syrienne : «En finir avec une guerre sans fin» 1 2.1. Introduction :

La Syrie a tristement célébré sa 7 éme année de guerre civile qui a fait entre 350.000 et 465.000 morts. Selon les statistiques du HCR

2

en février 2018,

13,1 millions de personnes ont besoin d’une aide vitale d’urgence en Syrie, dont 5,3 millions d’enfants. La guerre, d’une rare violence, traumatise les populations contraintes soit à vivre dans la terreur, à se déplacer à l’intérieur du pays ou à se réfugier à l’étranger. Près de 6,1 millions de personnes sont déplacées en Syrie, et près de 5,6 millions sont réfugiées dans les pays voisins tels que la Jordanie, le Liban et la Turquie.*

FIG 15 :

2.2. Le prix élevé du conflit

La Syrie est en proie à un conflit qui a forcé plus de la moitié de la population

à fuir.** Pendant les combats 7% des logements ont été détruits et 20% demeuraient partiellement endommagés au début de l’année 2017, notamment le coût des dégâts se chiffre à 226 milliards de dollars, soit environ quatre fois le PIB syrien en 2010, d’après les estimations de la Banque mondiale.* 1. Michel Duclos, Conseiller spécial - Géopolitique, ancien ambassadeur et l’auteur de la note Syrie : en finir avec une guerre sans fin. 2. HCR : Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés **. https://news.un.org/fr/focus/syrie *. Source Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), 2018.

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4

4.FÊlixe Le Dantec est un biologiste et philosophe des sciences français.

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‫دمى احلرب ‪FIG 16 :‬‬

‫‪29‬‬


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2.3. La Syrie entre la violence de la guerre et la conviction d’agir et de reconstruire :

Syrie, des vestiges millénaires dégradés par la guerre.

La destruction du patrimoine archéologique en Syrie soulève un débat à la fois difficile et chimérique. En comparant ce qu’était la Syrie avant 2011 et après, ceci ne peut qu’entraîner un grand malaise qui touche le fond de notre conscience. Parlant d’Alep, de sa vieille ville et du site archéologique de Palmyre qui est classé au patrimoine mondial, cette richesse a été endommagée par un groupe d’extrémistes. Selon l’ONU1, de grands dégâts ont été enregistrés ces dernières années, 300 sites historiques ont été endommagés. Après cette destruction, les sites classés par l’Unesco ont été placés sur la liste du patrimoine en péril. De même pour les sites candidats à l’Unesco, ou certains ont été pillés, d’autres abîmés lors de combats ou démolis. Suite, à Alep les villages antiques du nord de la Syrie, après la guerre, la population locale a utilisé illégalement des pierres anciennes datant de l’antiquité tardive et de l’époque byzantine pour la reconstruction de ce qui a été détruit pendant la guerre; aussi l’ancienne ville d’Alep, après la destruction des deux tiers de la partie médiévale de la ville qui a été gravement endommagés. Tandis que Palmyre, en une année de 2015 à 2016, ESIS (Daech) a détruit l’Arc de triomphe, les tours funéraires, et les temples de Bêl et Baalshamin qui datent près de 2000 ans. L’année qui suit, la façade du théâtre romain et douze des seize colonnes du tétra Pyle ont été endommagés. Le Krak des chevaliers et Qal’at Salah El-Din, de 2012 à 2014 : Daech a tenu le Krak dans la région de Homs qui présente une forteresse croisée. Sans Homs, Alep, Palmyre… Que reste-t-il du patrimoine en Syrie ? 1. Organisation des Nations unies https://news.un.org/fr/focus/syrie

FIG 17 : ‫ تدمر‬Palmyre

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FIG 18 : Vue générale sur la vieille ville d’Alep

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FIG 19 : La citadelle d’alep dans son ensemble

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3. Alep, un havre de guerre : 3.1.1 Aperçu Historiques

Alep c’est la ville la plus peuplée de Syrie, elle abrite près de 2,5 millions d’habitants (Damas, la capitale, n’en compte que 1,7 million). Elle est située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec la Turquie. Alep est l’une des plus vieilles cités du monde, elle a une histoire longue et riche. Fondée sous le nom d’Halab au cinquième millénaire avant Jésus-Christ. Sa position géographique stratégique sur un haut plateau, à mi-chemin entre la côte méditerranéenne et l’Euphrate, l’a définie comme le carrefour de plusieurs routes de commerce et de pèlerinage importantes, notamment la Route de la Soie. Il a été gouverné par beaucoup, y compris les Hittites, les Perses, les Grecs, les Romains, les Arabes, les Mongols, les Mamelouks et les Ottomans . Chaque empire s’est construite sur les fondements de son prédécesseur, formant ainsi un noyau urbain complexe et historiquement riche, la «vieille ville d’Alep». Grâce aux nombreuses occupations qu’a subie la ville, et grâce à la richesse de son patrimoine exceptionnel, l’ancienne ville d’Alep est classée au patrimoine mondial de l’Unesco…. La richesse et la diversité de ses occupants successifs et les nombreuses périodes de l’Histoire qui ont imprimé leur marque sur le tissu architectural de la ville ont fait d’Alep un œuvre très exceptionnelle.

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1

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FIG 20 : La durabilité de la citadelle au cours du temps

1.

Alep byzantin

2. Alep à la fin du XIème siècle 3. Alep au milieu du XIIème siècle 4. Alep au milieu du XIXème siècle

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4

3

Des vestiges de constructions et d’éléments hittites, hellénistiques, romains, byzantins et ayyoubides sont intégrés dans la Citadelle massive qui subsiste. Le mixage de plusieurs et différents bâtiments , dont la Grande Mosquée fondée sous les Omeyyades, la madrasa Alawite qui intègre des vestiges de la cathédrale chrétienne d’Alep, ainsi que d’autres mosquées et madrasas, des souks et des khans présentent des aspects sociaux, culturels et économiques qui la fait une des plus belles et riches villes qu’a connu l’humanité.

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‫إنفجار اجلروح ‪FIG 21 :‬‬

‫‪38‬‬


3.2 La guerre d’Alep

La guerre s’est déclenchée en 19 juillet 2012, après sept ans de conflit il ne reste pas grand-chose de son patrimoine. Aujourd’hui l’ensemble de la vieille ville d’Alep qui comprend des souks, hammams, caravansérails et madrasas du 17e siècle est valsée par l’Unesco sur la liste des sites historiques en danger. Le souk d’Alep est gravement incendié, la mosquée Khousrouwiyah datant du XVI siècle est détruite par des bombardements rebelles, ainsi que l’entrée de la citadelle d’Alep. La mosquée al-Atrouche est gravement endommagée, la bibliothèque des Waqifiyya incendiée, et le minaret de la mosquée omeyyade d’Alep tombe sous les bombardements. A Alep ils ont enregistrés 121 bâtiments historiques qui sont détruits ou endommagés. Ce qui fait l’ONU a annoncée dans son journal qu’Alep peut être totalement détruite pendant les années qui viennent.

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FIG 22 : Plan Masse de la citadelle avec ses environs

FIG 23 : la dispositive d’entrÊe de la citadelle

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3.3 La destruction patrimoniale d’Alep 3.3.1 La Citadelle

La citadelle d’Alep, construite sur une colline de calcaire naturel, est le résultat de nombreuses phases de construction, de grands changements et de destructions. Elle a été aménagée au cours de l’histoire, elle possède une valeur défensive parce qu’elle a toujours été considérée comme un haut lieu religieux, site d’un temple du grand dieu de l’atmosphère ou encore « le dieu d’Alep », C’est l’un des plus vieux châteaux existant dans le monde et l’un des monuments les plus renommés du Moyen-Orient.

« La Citadelle est un symbole de la résistance d’Alep, et celle de la Syrie dans son ensemble » a souligné Kosvara.1

1. Daher Kosvara : un lieutenant; un vétéran défenseur de la forteresse.

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FIG 24 : L’ensemble des mosquées détruites dans la vieille ville d’alep

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3.3.2 Les Mosquées :

La plupart des mosquées d’Alep ont été démolies ou explosées.

Les plus importantes d’entre elles étant : -La Grande Mosquée des Omeyyades d’Alep. -La mosquée al-Attouche -La mosquée Badr al Alaman. -La mosquée d’al-Mehmendar. 3.3.2.1 La grande mosquée des Omeyyades d’Alep :

La grande mosquée d’Alep est une merveilleuse œuvre architecturale par son

minaret, d’une hauteur de 45 mètres et qui est considérée comme le plus bel exemple de l’architecture médiévale du pays. Le monument a été bâtit sous le règne des Omeyyades, au début du VIIIème siècle mais cet œuvre a été endommagée par la guerre de 2011, en 2013 le minaret a été complètement détruit. Après la guerre, des architectes et des ouvriers ont commencé à la reconstruire mais c’est très long vue le manque de main-d’œuvre et d’équipements.

FIG 25 : La grande mosquée des Omeyyades d’Alep en 2017

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FIG 26 : Coupes longitudinales du tronçon du souk al Zarb, avec sa couverture en fil de coupoles, aux carrefours des intersections.

FIG 27 : Les trois coupoles noircies lors de l’incendie

provoqué dans le souk al Zarb.

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3.3.3 Les Souks

Alep était réputée pour ses nombreux et splendides khans. De forme carrée avec une grande cour intérieure, ces édifices ont servi de quartier général à de nombreuses milices lors des combats dans la vieille ville. Alep possède les souks les plus authentiques du Proche et Moyen-Orient. Ses ruelles sont la plupart du temps couvertes de voûtes en pierre, ce qui leurs donne un caractère d’intimité. Plusieurs marchés ont été gravement endommagés ou entièrement détruits. Nous citons Souk al-Zarb, Khan alShouneh, Souq Khan al-Wazir, Souq Khan al-Harir ou le kan de la soie, Souq Aniswan ou le marché des femmes... etc. Le souk Al-Médina, c’est le plus grand marché couvert au monde et qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Poumon touristique, riche de quatre mille échoppes reflétant la longue histoire commerciale d’une ville au croisement des civilisations, le marché d’Alep a été la proie des flammes. À l’entrée du marché, certains accès avaient tout simplement disparu sous les gravats.

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FIG 28 : L’ensemble des écoles

détruites dans la vieille ville d’alep

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3.3.4 Les Ecoles :

C’est des lieux de culte consacrés à l’enseignement, ils n’ont pas

échappé aux bombardements et aux attentats à la bombe. Les plus marquantes d’entre eux sont : 1. La madrasa1 al-Sultania 2. La madrasa al-Adiliyya 4. La mosquée Omar ibn al-Khattâb 3. La cathédrale maronite Saint-Elie 5. La madrasa al-Khusruwiyah : Il a été conçu par l’architecte Mimar Sinan.

1. La Madrassa : un complexe religieux, éducatif.

FIG 29 : La madrasa al-Khusruwiyah avant les bombardement

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FIG 30 : Les secteurs du logement dĂŠtruits par la guerre

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3.3.5 Le logement

Au-delà des sites historiques, c’est tout Alep-Est, le fief des rebelles depuis le début du conflit, qui a été foudroyé par les bombardements. Comme en témoignent les figures ci-dessous, des quartiers entiers sont aujourd’hui métamorphosés en vues de mort. Les plus touchés sont : 1. Quartier d’Al-Kalasseh 2. Quartier de Bustan al-Qasr 3. Quartier de Sheikh Saeed 4. Près de la Grande Mosquée 5. Quartier de Bab al-Nasr

FIG 31 : Quartier Bab al-Nasr avec les vestiges des bâtiments

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FIG 32 : 1. Quartier d’Al-Kalasseh

FIG 35 : 4. Près de la Grande Mosquée

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FIG 33 : 2. Quartier de Bustan al-Qasr

FIG 34 : 3. Quartier de Sheikh Saeed

FIG 36 : 5. Quartier de Bab al-Nasr

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FIG 37 : © Tammam Azzam, Greeting card from syria

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4. Conclusion :

Alep possède une valeur culturelle inestimable, mais c’est malheureusement la ville la plus affectée par la guerre. Les monuments historiques d’Alep et les logements de l’est de la ville sont dramatiquement ravagés après ce conflit. Du haut de la

Citadelle, le panorama est bouleversé : de

nombreux constructions ont été rasés, les autres sont dévastés. L’ancienne capitale économique de la Syrie souffrira ,pour longtemps, les cicatrices du conflit qui l’a ravagée pendant plus de sept ans. C’était la capitale économique de la Syrie. Alep est cependant aujourd’hui en ruines. Un trésor mondial défiguré par les bombes1. Une ville autre fois trépidante actuellement désertée. La vieille ville d’Alep fût le théâtre d’une impitoyable guerre qui n’a laissé aux habitants que des scènes de dévastation. Simultanément, il faut faire renaître ces quartiers, car le défi majeur d’Alep est celui de la reconstruction. En ce moment , Alep, la majestueuse ville historique présente un futur incertain.

1. Leslie Varenne Directrice de l’IVERIS (Institut de veille et d’étude des relations internationales et stratégiques.) ; La Syrie attend la paix https://www.iveris.eu/

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Le

choix de couleur : C’est un réveil spirituel qui expulse l’ambiance préexistante.


Introduction

Nous regardons, écoutons, touchons, et franchissons le monde avec tout notre corps. Tous les espaces que nous croisons deviennent des refuges de notre âme, de notre mémoire, et de notre identité. Nous sommes notre propre identité, la réalité que nous percevons et notre interaction avec les autres.


ALAIN SOUCHON (Foule sentimentale) La foule est constituée d’un seul trait continu.

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FIG 38 : La permanence


1. La Mémoire : 1.1 Essai de définition : « La mémoire est l’avenir du passé»1 Paul Valéry.

Le concept de la mémoire est difficile à aborder, car ses particularités ne sont pas implicites et dépendent du domaine concerné : que ce soit la neurologie, la philosophie, l’anthropologie, l’histoire, la sociologie, l’art, ou encore l’architecture. «Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.»2 Ferdinand Foch

La mémoire crée notre histoire; avoir une histoire, c’est vivre. Par conséquent, la mémoire est donc le fait fondamental du vivant; qui passe du niveau des rêves au niveau d’action ; rêver, c’est se plonger dans le passé; agir, c’est se poser sur le présent. La mémoire signifie ressentir le passé, habiter le présent et penser à l’avenir. «La mémoire désigne à la fois la capacité d’un individu ou d’un groupe humain de se souvenir de faits passés et se souvenir lui-même. Dans le cas d’une personne, elle est individuelle ; dans le cas d’un groupe, elle est collective.» 3 Maurice Halbwachs

C’est la faculté de se souvenir. Elle exige un support matériel pour tenter de survivre dans la conscience collective d’une cité. Elle implique l’apprentissage et la reconstruction d’une expérience passée.

Comment fonctionne la mémoire ? .

Encodage L'encodage est la capacité d'acquérir de nouvelles informations en provenance de nos sens.

Stockage Le stockage est le maintien dans le temps des informations apprises.

Rappel C'est la capacité de restituer une information préalablement apprise.

1 Paul Valéry, Cahiers I, Mémoire 2 Ferdinand Foch, L’héritage de pierre: qu’elle sorte d’humains sommes-nous ? De Eric Heine, Page 245 3 Les cadres sociaux de la mémoire Maurice Halbwachs, un sociologue français (1877-1945)

57


KAROLINA KORYL ,I DREAMT

58

FIG 39 : L’unisme


2. La mémoire vivante : «Qu’elle soit collective ou individuelle, la mémoire est intentionnelle: elle va chercher dans le passé les faits qui donnent forme à ce qu’on éprouve au présent.»1 2.1 La mémoire individuelle : «Il suffit souvent d’un rien, d’un objet retrouvé, d’une odeur, pour vous rappeler la mémoire d’un être disparu.»2

la Terre, avec laquelle nous interagissons depuis toujours. Nous avons évolué

comme nous le sommes aujourd’hui et nous influencerons ce que nous deviendrons demain. La vie est faite entièrement de nos choix, nos actions, nos pensées, nos relations. La mémoire, c’est l’image qui reflète des expériences personnelles vécues dans le temps passé; se construit au fil des expériences de la vie, grâce aux sensations vécues par chacun de ses sens, par le corps et par l’esprit. Elle forme la base même de l’identité de tout un chacun. 2.2 La mémoire collective :

La mémoire est indispensable dans les croyances, dans les traditions, dans les

pactes; c’est le lien entre le passé et le présent.. A partir du moment où nous avons l’évolution de l’exécution des actes, l’évolution de l’accord et de la croyance, nous avons progressé dans la mémoire collective. «La mémoire collective est un courant de pensée continu, d’une continuité qui n’a rien d’artificiel puisqu’elle ne tient du passé que ce qui est encore vivant, capable de vivre dans la conscience du groupe qui l’entretient»3 HALBWAHS

La mémoire collective est la mémoire d’une communauté ou d’une nation qui permet le renforcement d’une identité de groupe, c’est un ensemble de représentations partagées du passé, fondées sur une identité commune aux membres d’un groupe. La mémoire collective rassemble le vécu commun d’un groupe en la conservant au présent. 1. Sauve-toi, la vie t’appelle (2012) de Boris Cyrulnik 2. Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites - Marc Levy 3. HALBWAHS Maurice, La mémoire collective, 1950

59


FIG 40 : Le visionnaire

60


3. Inscrire la mémoire et s’inscrire dans la mémoire. 3.1 la mémoire de lieu :

L

a mémoire de lieu, c’est la faculté consciente de l’esprit permettant

d’encoder, sauvegarder et récupérer les informations et les expériences passées associées à un lieu particulier. Cette mémoire nous permet de nous orienter dans l’espace en conservant les relations spatiales entre les lieux et en représentant mentalement notre environnement. 3.2 Un lieu de mémoire :

N

ous sommes les flâneurs des lieux de mémoire : il y a un lien entre la

notion de passage, traversée, et la notion de propagation d’une mémoire. Les lieux doivent renvoyer à des appartenances dans la vie quotidienne; des émotions, et des sensations qui conditionnent l’expérience individuelle et celle des autres. « un lieu de mémoire dans tous les sens du mot va de l’objet le plus matériel et concret, éventuellement géographiquement situé, à l’objet le plus abstrait et intellectuellement construit »1Pierre Nora.

Le lieu de mémoire désigne toutes les références culturelles, les lieux, les pratiques et les expressions du passé commun. Pierre Nora a mentionné que ces repères peuvent être concrets , tels que des objets ou des monuments, mais ils peuvent être immatériels, tels que l’histoire, les traditions ou la langue.

1 Pierre Nora; Les lieux de mémoire, la République Tome 1, Paris, (1984).

61


FIG 41 : © Tammam Azzam,

Statue de la Liberté.

62


3.3 La mémoire collective dans la ville « Il n’y a pas de mémoire possible en dehors des cadres dont les hommes vivant en société se servent pour fixer et retrouver leurs souvenirs »1 Halbwachs

La ville évolue et nous échappe, elle dépasse ce que nous savons et de ce que nous comprenons. C’est un mouvement, où le temps qui s’écoule entre les actes de changement est un temps marqué par la mémoire, une histoire tracée du passé où l’architecte doit jouer un rôle permettant une évolution consciente vers le futur. Les monuments sont la cristallisation d’un héritage culturel, les lieux qui établissent l’identité d’une communauté. La place qu’ils créent est à la fois matériel tant qu’elle est implantée concrètement dans l’espace urbain, symbolique par la mémoire à laquelle ils se réfèrent et fonctionnel par les commémorations qu’ils génèrent. Ils sont porteurs du passé qui gardent notre marque et notre empreinte dans le paysage. L’architecture est donc elle-même une mémoire, de manière explicite et implicite sur le site. Elle exige une ré-création du passé, mais aussi une démarche qui prend en compte une nouvelle création, une nouvelle empreinte qui restera dans la mémoire architecturale et deviendra un repère pour la collectivité.

1 HALBWACHS Mauree. La Mémoire Col/active. 1950. idem.

63


FIG 42 : Š Imranovi : un artiste syrien, The modern face of syria.

64


4. La mémoire vécue et la mémoire fabriquée :

La mémoire vécue se reflète dans les réalités et les expériences de la vie et dans notre implication dans la réalité, avec le monde qui nous entoure; en fonction de la réalité de l’espace. Elle contient des souvenirs de nos expériences et de notre histoire personnelle. «la mémoire vécue est le résultat des souvenirs sensoriels, des expériences directes, de la réalité que nous connaissons; puisque nous en sommes témoins physiquement, par notre présence, la mémoire enregistrée in loco avec une intensité personnelle»1 D’autre part, la réalité est pleine de représentation d’une existence en soi, où la présence réelle et physique de l’individu est

impossible, forçant l’être à

assimiler des souvenirs d’images formulés par quelqu’un d’autre. Ce sont les souvenirs fabriqués, empruntés. On considère cette mémoire comme un montage de souvenirs transmis par d’autres mémoires.

1. FARIA, E. L. A. Thèse de l’Université de Sao Paulo : 2007

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FIG 43 : © Tammam Azzam, Syrian Museum - la «Danse» de Henri Matisse. C’est l’une des œuvres les plus célèbres de cet artiste où les personnages du tableau dansent sur les ruines d’un bâtiment à Alep. L’auteur veut opposer les réalisations de l’humanité aux destructions qu’elle est capable de causer. Ce sont des images fortes, de grand impact émotionnel de l’amour contre la haine, du bien contre le mal, des images intenses qui veulent choquer le spectateur et le faire réfléchir.

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5. conclusion

La mémorisation, la conservation, la rétention, la sauvegarde et l’apprentissage permettent le renforcement d’une identité de groupe. Au sens large, la mémoire n’est pas seulement liée au passé, elle peut également détecter de nouveaux développements et effectuer de nouvelles acquisitions. La mémoire collective se construit comme une expérience à la fois figurative et communicable, chargée des sens interpersonnelle. Les émotions et les sensations sont cruciales dans le processus de mémorisation de l’événement et du lieu. La mémoire publique, parce qu’elle est « vécue » à travers des symboles

nationaux

et

religieux,...etc,

structurant

l’identité

collective, reste indirecte et fragmentée. Elle est ballottée entre des impressions personnelles instables et des expressions symboliques à travers lesquelles l’expérience est communiquée à la communauté. Comment

pouvons-nous

encadrer

l’individualité

en

maintenant une situation collective unifiée? De ce fait, comment l’architecture participe-t-elle au devoir de la mémoire?

67


Le

choix de couleur : C’est un réveil spirituel qui expulse l’ambiance préexistante.


Introduction

La

:

mémoire est le résultat d’une expérience passée édifiée,

cristallisée dans l’image, elle-même sculptée par la sensation, la perception, l’émotion et l’interprétation. Cette méthode d’action amène la mémoire à être une mémoire vivante à travers la régénération de la représentation et la mise en mouvement de la pensée. L’architecture aide à construire cette mémoire en lien avec un événement frappant. Cette position peut être décomposée par la perception, la sensation et l’émotion. D’un point de vue méthodologique, comment inculquons-nous le lexique des sensations, des concepts et des émotions dans l’espace architectural commémoratif pour stimuler la mémoire individuelle d’où collective?


1. La conscience sensible ; la mémoire perceptive 1.1 Essai de définition :

Une part considérable de notre conscience consiste en ce que nous désignons l’affectivité ou encore la sensibilité. Entre la spontanéité brute des instincts et des besoins et l’énergie éblouissante de la pensée et de la volonté, la conscience englobe le vaste entour des émotions, des sentiments, des passions et des ambitions. Ces actes ou ces réactions de la conscience, sous la dépendance du plaisir ou de la douleur, sont à l’horizon des grandes joies ou des profondes tristesses de l’être humain. Mais il convient avant tout de se mettre d’accord sur une terminologie commune. La perception, c’est un dynamisme ou une connaissance tacite de la relation structurelle entre un milieu sensoriel et une activité dans cet espace.

FIG 44 : Le secret du visible © Jean-pierre Amet

Un groupe de réfugiés se protège des intempéries avec des couvertures d’urgence alors qu’ils se blottissent sur le mur de la mer au passage de la frontière entre Saint Ludovic et la mer Méditerranée, entre Vintimille en Italie et Menton en France.

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Ces structures sont liées à la situation d’un domaine dans lequel se trouve la personne. Le contexte est défini comme «les circonstances qui constituent le cadre d’un événement, d’une déclaration ou d’une idée et dans lesquelles il peut être entièrement compris et évalué»1. La mémoire perceptive est particulièrement importante pour la compréhension scientifique de la conscience, pour comprendre les différences individuelles et pour contrôler la compréhension des aspects conceptuels de la mémoire. Rodaway observe que la mémoire perceptive a deux significations différentes selon les disciplines2. Ceux-ci sont: - La perception comme la détection d’informations par les sens; la mémoire sensorielle. - La perception en tant que vision mentale constituée d’informations sensorielles combinées à des souvenirs et à des émotions ; la mémoire émotive.

1. Oxford Dictionaries, 2010 2. Rodaway, 1994, p. 10-13

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FIG 45 : La sensation

72


1.2 La perception : une mémoire sensorielle 1.2.1 Essai de définition «Entre la connaissance et la sensation, le rapport, c’est le sentiment.»

1

George Sand

La perception de l’univers repose sur nos systèmes moteurs et sensoriels. Nous avons tous la même sensation mais pas tous la même perception. La sensation est l’information fournie par les sens, la « matière brute » de la perception, et les sensations sont reçues de manière passive.

FIG : Développement des sens

La perception sensorielle fait donc référence aux connaissances que les gens acquièrent dans l’environnement physique et social construite après la détection et l’identification potentielle d’informations sensorielles. «le système visuel réagit face à une couleur vive, le système auditif réagit à son aigu, le système tactile réagit à une source de chaleur importante et ainsi de suite»

FIG : Former les perceptions

Le sentiment est l’acte et le résultat de sentir, qui simule la prise de conscience immédiate, sans intermédiaire, sans distance, des choses et de nous-mêmes ; l’objet du sentiment est toujours ce qui nous « touche ». À partir de là, le sentiment traite et appui à la prise de conscience. 1. George Sand ; Avant-propos de François le Champi (1850)

73


© Brandon Kidwell

74

FIG 46 : FANTAISIE


1.3 La perception : une mémoire émotive 1.2.1 Essai de définition

Nous sommes des âmes d’émotion, de désir et de passion. L’émotion peut se définir comme une expression de la vie affective, couramment accompagnée d’un état de conscience satisfaisant ou douloureux. Une expérience perceptive, ce n’est pas nécessairement un moment où quelque chose est perçu, tel que la douleur, la peur, la joie, la tristesse, etc. La capacité à percevoir les émotions est censée être à la fois innée et acquise par l’influence de l’espace, elle constitue un élément indispensable des interactions sociales. « Le corps est le premier instrument de la conscience. Les représentations mentales qui nous permettent de penser sont construites à partir des perceptions internes et externes de notre corps. Nous pensons par images. Les idées les plus abstraites ont un contenu sensoriel. » « Les marqueurs somatiques, ces sensations physiologiques que sont les émotions, accroissent la précision et l’efficacité des processus de décision » Filliozat 1.

Isabelle Filliozat nous dit : « la colère est au service de l’identité » elle nous propose de : «décoder le besoin » ; « Ecoutez les émotions et non les faits »2

En effet, nos souvenirs les plus enfoncés sont souvent chargés d’une puissante intensité émotionnelle (la peur, l’amour, la surprise qui renforcent l’émotion et l’empreinte de la mémoire), d’où elles occupent un lieu central dans notre conscience. La couleur, l’angle, la hauteur, la sonie, la texture, l’odeur, etc. Ce sont également

des

stimules

d’expériences

émotionnelles

dans

cet

environnement. Quels sont les concepts développés par les architectes pour créer cette expérience émotionnelle?

1. Isabelle Filliozat, L’intelligence du cœur, Paris, J.C. Lattès, 1997, p.29 2. I. Filliozat, Au coeur des émotions de l’enfant, Paris, Ed J.C. Lattès

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La conscience sensible dans le cadre architectural

Des Croquis Personnels 76


Synthèse : Du spirituel au matériel

FIG 47 : La matérialisation de la mémoire

77


Deuxième partie : Vers une intégration urbaine de la mémoire FIG 48 : ‫املاضي احملجر‬

78


2. Un artefact1 de la mémoire; le Mémorial 2.1 Essai de Définition : «Les grands bâtiments vous disent des choses que vous ignoriez et vous rappellent des choses que vous aviez oubliées. L’architecture est le plus gros document non’écrit de l’histoire. »

Daniel Liebeskind.

L’architecture a une place toute exceptionnelle dans la stimulation de la mémoire en ce qu’elle participe au souvenir et peut résister à l’oubli par son incarnation. En effet, le monument est un «ouvrage d’architecture ou de sculpture destiné à perpétuer le souvenir d’un personnage ou d’un événement» 2

En tant que tels, les monuments commémoratifs subsistent depuis la préhistoire, avec les mégalithes ou les dolmens qui avaient une gravité culturelle importante. Dès l’antiquité avec les Pyramides d’Egypte, les monuments funéraires ont pris de l’importance avec l’apparition des sanctuaires et des temples. Depuis le XXème siècle, le monument commémoratif occupe une place importante dans la scène actuelle depuis la Première Guerre mondiale, où les monuments diffusent le patriotisme de nos ancêtres, puis la Seconde Guerre Mondiale, où le monument symbolise les souffrances et les difficultés de cette période. «La mémoire s’enracine dans le concret, dans l’espace, le geste, l’image et l’objet.» PIERRE NORA

Un mémorial est un monument commémoratif symbolique, érigé en référence à des faits historique, incarnant la rencontre d’un message politique, d’un contenu historique et d’un lieu soucieux de la mémoire collective. Son rôle la matérialisation physique de la mémoire, c’est un appel à la mémoire. «L’architecture c’est favoriser la sédimentation des lieux qui ont tendance à s’inventer eux-mêmes, c’est révéler,orienter,c’est prolonger l’histoire vécue et ses traces de ses vies précédentes, c’est être attentif à la respiration d’un lieu vivant, à ses pulsions, c’est interpréter ses rythmes pour inventer.» JEAN NOUVEL

Ainsi le monument mémorial participe à la constitution d’une histoire collective, devenue éternelle par son insertion dans l’espace urbain. Le passé creusé dans la pierre devient un support mémorial. 1. Artefact : Phénomène, production artificielle ou factice. 2. Définition du «monument» sur Petit Larousse illustré.

79


Le mémorial a pour but d’aider à se remémorer le passé, à préserver, à transférer et à perpétuer la mémoire. En ce sens, il s’érige dans l’espace public contre les troubles de la mémoire, contre le répression, l’occupation et l’oubli. « les mémoriaux contribuent à la constitution de l’identité (nationale ou locale), soit pour témoigner d’un passé commun, gage de l’existence de la nation, soit pour rappeler aux générations futures les martyrs tombés pour la patrie, avec une forme d’héroïsation des morts célébrés dont la mémoire collective garde le souvenir, comme éléments fondateurs de la Nation »1 « Un mémorial fait office de lieu d’appropriation, d’espace de production de valeurs et de méditation (...) il projette sur le passé différents souvenirs, valeurs, mythes, idéaux répondant à certains besoins, ceux d’un groupe social spécifique ou d’un pouvoir politique, dans le but d’éduquer les générations présentes et à venir, de former leurs sens de l’expérience et du futur collectif et social.»

1.

Emmanuelle

2

Chérel,

Le

mémorial

de

l’abolition

de

l’esclavage

e

Nantes-

Enjeux

et

mémorial

de

l’abolition

de

l’esclavage

e

Nantes-

Enjeux

et

controverses (1998-2012), P. 9 2.

Emmanuelle

Chérel,

Le

controverses (1998-2012), p. 11

80


Le rôle éducatif du mémorial est de se connecter avec le passé et d’en tirer des leçons. Ces bâtiments cherchent à s’adresser personnellement aux personnes touchées par la tragédie, mais aussi à représenter la mémoire collective. En ce sens, nous allons disséquer les concepts principaux de quatre mémoriaux évoquant la mémoire différemment : le mémorial dédié aux victimes du 11 septembre 2001 à New York a une valeur symbolique en ce qu’il résulte l’un des plus grands concours d’architecture et constitue le premier mémorial majeur du XXIème siècle; c’est le projet de l’architecte Michael Arad qui a été choisit. Ensuite, Le musée juif de Berlin réalisé par Daniel Libeskind. En outre, le mémorial de l’abolition de l’esclavage à Nantes signé par l’artiste Krzysztof Wodiczko et l’architecte Julian Bonder, nous proposons une métaphore commémorative particulière. Enfin, Parc du Mémorial de la Paix d’Hiroshima Kenzō Tange.

FIG 49 : Mémorial de l’Holocauste à Berlin

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3. Des mémoriaux construits sur des sites commémoratifs : 3.1 Le Mémorial du 11 septembre 2001 New York - Localisation : New York - Cible : World Trade Center - Date : Mardi 11 septembre 2001, 8h 14 – 10h 30 - Morts : 2 977 victimes, - Blessés : 6 291 À la suite des attaques terroristes sur les tours jumelles du World Trade Center, bien que les débris n’aient pas encore été dégagés, une reconstruction est nécessaire. «Ce mémorial ne sera pas seulement un hommage à ceux que nous avons perdus, mais une célébration de la vie elle-même, même pendant nos heures les plus sombres», a déclaré le président de la LMDC, John Whitehead. «Il rappellera l’héroïsme du 11 septembre, mettra en lumière le meilleur de l’Humanité et la persistance de la Démocratie».

Le projet initial de l’architecte, Daniel Libeskind, a la particularité de laisser apparentes les fondations des anciennes Twin Towers. Respectant cette volonté, les architectes Michael Arad et Peter Walker ont conçu un mémorial intitulé «Reflecting Absence» (Reflets d’une absence).

FIG 52 : Perspective sur l’un des bassins commémoratifs

FIG 50 : Image de synthèse du mémorial du 11 septembre

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FIG 51 : Maquette représentant le vide sous les bassins du mémorial


FIG 53 : Le quartier de Nakajima avant l’explosion.

FIG 54 : Le quartier de Nakajima après l’explosion.

FIG 55 : Parc du Mémorial de la Paix d’Hiroshima

3.2 Parc du Mémorial de la Paix d’Hiroshima :

Symbole de la tragédie nationale, le parc du mémorial de la paix de Hiroshima ne constitue pas une invitation pour se délecter de la mélancolie des événements passés, mais plutôt un regard sur un avenir radieux. Le parc du Mémorial de la Paix de Hiroshima est un parc localisé au centre ville d’Hiroshima, au Japon. Il fut créé par l’architecte Kenzō Tange pour commémorer les victimes du bombardement atomique d’Hiroshima. De nombreuses installations ont été construites à la mémoire de l’attaque et dans l’espoir d’une paix durable. La ville adopte une nouvelle philosophie et promet le pacifisme après avoir été rapidement et dramatiquement récupérée de sa destruction. Certes un lieu de mémoire, le parc du mémorial de Hiroshima est un lieu de paix.

FIG 56 : Dôme de Genbaku

FIG 57 : Cénotaphe du parc de la Paix avec une perspective sur la Dôme de Genbaku

83


84


4. Les concepts commémoratifs spatiaux Afin d’analyser de l’architecture commémorative des quatre projets précédemment évoqués, on peut constater que quelle que soit l’implantation choisit, la représentation architecturale comporte toujours une forme scénographique afin de porter l’allure mémorielle de l’individu. En effet, dans son sens contemporain, la scénographie désigne « l’art de l’organisation de l’espace scénique, grâce à la coordination des moyens techniques et artistiques »1. En ce qui concerne le domaine architectural, il s’avère que la scénographie peut nourrir et stimuler l’espace mémoriel par le recours à des moyens techniques et esthétiques, tant dans les réalisations architecturales que dans les édifices commémoratifs.

1. Wikipedia, Scénographie

FIG 58 : Mémorisation

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FIG 59 : L’esclavagisme à Nantes

5. Mémorisation par la sensorialité : le mémorial de l’abolition de l’esclavage « un mémorial conçu comme une évocation métaphorique et émotionnelle de la lutte principalement historique mais toujours actuelle de l’abolition de l’esclavage (...) qui sert à prévenir ou à se souvenir dans l’objectif de mener les événements futurs»1 Krzyztof Wodiczko

Entre monument commémoratif, œuvre d’art et espace public, le Mémorial de l’abolition de l’esclavage est né de la volonté de la ville de Nantes d’assumer son passé de premier port esclavagiste de France. La traite négrière et la servitude font partie de l’histoire et de l’identité de Nantes.

1. Texte de Krysztof, Mars 2001

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FIG 60 : Plan masse du mémorial


Hommage aux millions de victimes de l’esclavage à travers le monde, hommage à ceux qui se sont soulevés contre ce crime, hommage aux luttes d’hier et d’aujourd’hui. Le projet s’étend sur environ 350 mètres le long de la côte de la Loire. Le site, situé au centre, fait maintenant partie d’un circuit piétonnier le long de la Loire. Il est relié à l’île de Nantes par le pont piétonnier (pasarelle Schoelcher) et le pont Anne de Bretagne. «Sol commémoratif», un «Passage souterrain» Le «passage» découle de «l’adaptation» d’un espace existant.

Afin de

s’adapter et de protéger l’espace des inondations, il fallait construire un «cuvelage» traversant le remblai contre les marées.

Escalier

Zone des informations

Le Passage

Espace : L’esclavagisme d’aujourd’hui

Ascenseur

La Loire

FIG 61 : Coupe longitudinale du mémorial

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FIG 63 : Plaques commémoratives dispersée sur le parcours

FIG 62 : Vue extérieure du mémorial

FIG 64 : la Respiration du mémorial

Sur les quais de la Loire s’étend une promenade de 7000 m2. Tout au long de cette esplanade, des plaques

en verre portant les noms des presque deux mille expéditions de négriers français, avec la date de départ et les ports d’où ils ont pris la mer. Les FIG 65 : croquis d’intention l’intégration du mémorial avec les éléments structurels historique du lieu .

visiteurs

marcheront

et

seront

invités

à

réfléchir, à leur rythme, à la fois sur l’ampleur du commerce mais aussi sur la signification de la terre et de l’espace public. Au rythme de ses pas, le visiteur prend conscience de l’ampleur de cette tragédie.

Tunnel FIG 66 : Une coupe transversale du mémorial

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Sonorité Un dispositif sonore, suggérant tantôt l’agitation des ports du XIXème, tantôt des chants d’esclaves, accentue cette immersion dans l’antre d’un navire négrier.

FIG 67 : L’espace sonorisé

Perspective La lucarne donnant sur le Palais de Justice, à l’extrémité est du souterrain, permet au visiteur de raccrocher cette visite immersive à son contexte environnant très symbolique.

FIG 68 : Une perspective intérieure du mémorial vers le palais de justice

FIG 69 : La salle d’information sous l’entrée du mémorial

FIG 70 : Passage sombre, long et étroit, habillé de bois, rappelant les cales d’un bateau.

L’appréhension de l’histoire de la traite atlantique se fait donc autant par l’expérience des sens que par la lecture. Ensuite, la convocation de sources historiques différentes permet une confrontation entre archive écrite et témoignage oral. 89


FIG 71 : Plan masse du musĂŠe des juifs

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6. Mémorisation par la stimulation émotionnelle de l’individu -Le musée juif de Berlin- Daniel Libeskind : Le musée juif de Berlin est un espace consacré à l’histoire des juifs allemands, il dépeint plus précisément la destinée tragique qu’a été celle du peuple juif au cours de la seconde guerre mondiale. En effet Daniel LIBESKIND a conçu son architecture à l’image de l’histoire des juifs : une histoire faite de cassures, de ruptures, d’agression; autant de concepts historiques que l’architecte s’est attaché à traduire concrètement et plastiquement en créant pour ce musée une architecture faite de cassures, de ruptures, de violence et de vides. «Tout cela revient à deux lignes: l’une droite mais fragmentée, l’autre tortueuse mais continuant à l’infini. » Daniel Libeskind

FIG 72 : Généralité du musée

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L’Interconnexion entre corps et espace

L’entrée du musée se fait par l’ancien musée, une tour en béton imbriquée à travers les étages du bâtiment Prusse. En fait, la relation souterraine entre les deux bâtiments montre que cette histoire commune est à jamais gravée dans la terre.

Le visiteur est exposé à un choc « violent » qui le rend conscient de certaines choses. Cette violence a été constatée dans les formes utilisés (l’omniprésence de lignes brisées

et

d’intersections

de

droites),

sous lesquels les visiteurs sont inondés (les obliques, les plafonds bas, l’éclairage artificielle).

FIG 73 : Les ambiances du musée

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Le parcours inférieur Au niveau du sol, trois longs et larges corridors se croisent.Cette méditation est émue par les sensations produites par l’architecture du musée.

FIG 74 : Plan sous sol du musée

On récupère ce choc « violent » qui génère une prise de conscience tout au long de la visite. De cette manière, les émotions produites par l’architecture affectent le public beaucoup plus que les mots ou les images pouvant être exposés. Au musée juif de Berlin, il y a une réelle résonance entre le corps et l’esprit. Ce n’est pas seulement une prise de conscience à travers les expositions, mais aussi par des sensations fournies par l’architecture et des émotions générées.

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Continuité Mort

Exil

Les trois axes - L’axe de la Mort est

étroit, c’est un

couloir avec des murs et un sol penché s’ouvrant sur une porte : La Tour de l’Holocauste, tour de béton brut éclairée par une mince entaille à son sommet, un espace sombre et froid symbolisant la mort du peuple juif. FIG 75 : Vue dans l’axe de la Mort

- L’axe de l’Exil mène au jardin d’exil à l’extérieur du musée. Le

rez-de-jardin est

penché de telle manière que le visiteur est désorienté et déstabilisé à chaque pas, il est en perte de repères comme l’est toute personne exilée contrainte de vivre dans un autre univers.

FIG 76 : Vue dans l’axe de l’Exil

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- Le Jardin de l’Exil est un espace ouvert mais entouré de murs très hauts et il est donc impossible d’en sortir, avoir visité le jardin, le spectateur ne peut pas rentrer dans le musée après. Daniel LIBESKIND signifie que l’exil n’est pas choisi, mais forcé, c’est une sorte de prison.

FIG 77 : Au milieu du jardin de l’exil

- L’axe de la continuité conduit à un escalier

très

long

et

étroit

dont

l’ascension est éprouvante pour le spectateur qui accède vers les salles du musée situées au dernier étage. Cet axe représente la continuité des juifs en Allemagne.

FIG 78 : Sur l’escalier de l’axe de la continuité

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FIG 79 : Plan du niveau au sol du musée

Les vides :

Parallèlement à l’axe de la continuité Daniel LIBESKIND voulait consacrer des espaces à l’absence du peuple juif en Allemagne,

absence

consécutive

à

l’Holocauste et à l’Exil qu’il représente grâce à six tours de béton tout au long du bâtiment désignant «les Vides».

FIG 80 : Une perspective sur l’un des vides

96

FIG 81 : L’espace ‘Le Vide de la Mémoire’


Ces tours, pour cinq d’entre elles, ne contiennent que du vide et il est impossible pour le visiteur d’y traverser. Le sixième de ces vides appelé «Le Vide de la Mémoire» est ouvert et pénétrable, l’artiste Menasche Kadischman a posé au sol une installation : des milliers de cercles d’acier sont dispersés sur le sol, ces cercle représentent des visages humains, ouvrant la bouche à un cri de souffrance inaudible.

Le spectateur est invité à marcher sur ce tapis de visages, sous les pas les sols s’entrechoquent en émettant des sons métalliques, qui s’enflent au fur et à mesure que le marcheur s’enhardit, restituant aux visages qui piétinaient leurs cris insupportables. Le hurlement du métal qui résonne au fond de ce puits ne peut qu’évoquer d’autres cris, celles des images d’hommes qui se sont enfoncés dans les chambres à gaz.

FIG 82 : L’installation du l’espace le vide de la mémoire

97


7. La méditation par le vide. Le Mémorial du 11 septembre 2001 New York Le vide : Ces deux vides, édifiés au nom de l’absence, ont une profondeur totale de dix mètres et des côtés dont les dimensions ont été modifiées par rapport à celle des fondations des Twins. En résonance avec le sentiment d’absence laissé par la chute des tours, les deux bassins interrompent le rythme régulier des arbres et rappellent l’esprit de commémoration qui fait foi dans ce lieu.

FIG 83 : Le vide commémoratif du mémorial

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Le parc commémoratif : En fait, la présence des arbres, se jouant d’une illusion visuelle et renforçant l’horizontalité du lieu. Ce nouvel espace public vaguement imprégné d’un air de souvenir, c’est une continuité fonctionnelle et visuelle avec les îlots qui l’entourent : il comble le vide laissé par la chute des tours, pas par l’hauteur, mais par un espace de commémoration ouvert à tous.

FIG 84 : Le parc commémoratif du mémorial

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8. L’architecture au service d’une expérience mémorielle 8.1 Un parcours architectural - Le Mémorial du 11 septembre 2001 New York : un parcours souterrain. Plutôt que de considérer le musée comme une «structure contenant des

objets

exposés»,

Davis

Brody

Bond

a

conçu

une

structure

composée d’une «série de pièces commémoratives constituant l’exposition».

-L’entrée Les visiteurs passeront dans le grand atrium qui fournit une abondante quantité de lumière naturelle. Les visiteurs descendent ensuite au premier niveau, situé au-dessous du niveau du sol, dans la salle du mémorial, passant d’une scène animée et active à un endroit plus calme et plus contemplatif du musée.

100

FIG 85 : L’escalier d’entrée du pavillon


- La rampe FIG 86 : Le Ruban du pavillon

La procession se poursuit à travers des expositions préliminaires placées le long d’un sentier en pente douce. Un «ruban sinueux», dont la pente douce guide le visiteur vers le bas «comme si elle était tirée par la gravité».

- Les Expositions commémoratives : Les deux zones souterraines des tours originaux sont dédiés à deux expositions, une exposition commémorative dans la Tour Sud centré sur les victimes et la construction, et sous le bassin Nord, une exposition historique sur la Tour Nord.

FIG 87 : L’espace souterrain commémoratif

101


FIG 88 : Un parcours dans l’espace urbain

FIG 89 : Les portes de la Paix

8.2 Un parcours intégré dans l’espace urbain Parc du Mémorial de la Paix d’Hiroshima - Deux axes principaux FIG L’architecte a décidait de couper le quartier de Nakajima en deux axes principaux. - Des perspectives Pour mettre en évidence la relation visuelle des monuments commémoratifs.

FIG 90 : Plan avec les axes majeurs du parc

FIG 91 : La cloche de la Paix avec un cadrage de vue sur la Dôme de Genbaku

102


FIG : Le dôme de Genbaku

FIG 92 : Hiroshima Peace Center

- Espace commémoratif souterrain Un espace cylindrique, par l’intermédiaire d’une rampe hélicoïdale.

- Monuments commémoratifs intégrés dans l’espace urbain Il y a près de 50 monuments commémoratifs construits par des écoles, des organisations des travailleurs et d’autres groupes dans et autour du parc.

FIG 93 : Monument de la paix pour les enfants

103


Le Musée des juifs Mémorisation par la stimulation émotionnelle

Perception Physique

La Culture Spatiale des références

Descente

Le mémorial d’histoire de Nantes Mémorisation par la sensorialité

Le mémorial du 11 septembre La méditation par le vide 104

Long passage

Compression

Perspective

-La photographie, l’ordre des plans dans les perspectives -Le choix des couleurs et textures, a travers les séquences -La perception visuelle comme élément principal.

- Les traces

- Le parcours souterrain - La rampe d’entrée


Trouée

Perception Émotionnelle

Les Concepts à retenir

La prudence

- Sonorité, olfaction et kinesthésie comme corollaires spatiaux - Les textes commémoratives -Les images expressives

L’anxiété

Le suffocation

-L’effet de surprise -Le passage souterrain -La perspective

La prévenance

Le Vide

-La perspective Souterraine

- Les vides participent à l’événement commémoratif - L’intégration au site - Le lien entre le présent et le passé

- Le ruban sinueux

105


Le parc de la Paix d’Hiroshima - L’intégration par rapport l’environnement - Le cadrage du vue - Le rapport avec la nature

106

- La perspective éminente

- Les séquen - La scénogr - La monume


nces raphie entalité

-L’intégration au site -Travail de la scénographie

- L’espace souterrain - La perspective affective

- La rétroaction sur les perceptions émotionnelles

FIG 94 : Synthèse des références

107


FIG 95 : L’ INDEX

108


7. Conclusion

Tous les cas étudiés illustrent l’importance du mémorial dans son ensemble : la manière dont les espaces sont formés, notamment à travers les relations visuelles et spatiales, a un impact crucial sur l’expérience du mémorial. La forme architecturale et spatiale du mémorial peut créer un sens d’exploration personnel ou exprimer une intention plus éducative; privilégier une expérience spatiale et transformer la visite à un événement social ; permettre aux visiteurs de voir des relations complexes entre des époques, des lieux et des objets, ou de compléter le contenu de l’exposition plus explicite et rationnelle par un mode d’appréhension affectif. Interroger le rôle de l’espace dans le mémorial et décrire clairement ses dimensions visuelles, kinesthésiques et perceptionelles peut ainsi théoriquement enrichir le concept d’expositions commémoratives.

109


Le

choix de couleur : C’est un réveil spirituel qui expulse l’ambiance préexistante.



FIG 96 : Plan du site de la gouvernorat d’Alep FIG 97 : Plan du site de la vieille ville d’Alep

1. Présentation

La vieille ville d’Alep garde jusqu’au nos jours son identité historique très

profonde grâce aux plusieurs civilisations qu’elle a connu. Cette ville est marquée par sa majestueuse citadelle qui occupe une partie très importante en termes de forme, d’hauteur et de volume. Les secteurs les plus touchés par la guerre sont la partie sud et la partie ouest de la vieille ville d’Alep, ce qui m’a poussé à les étudier et à choisir le site du projet. Le site choisit regroupe plusieurs types de bâtiments, religieuses, culturel, commerciaux ,ayant un rapport avec une mémoire quotidienne, des lieux de passages ou de traversée.

112


La vieille ville d’Alep est organisée autour de la citadelle qui occupe la position centrale. La ville est marquée par son urbanisme organique et irrégulier. Cette citadelle majestueuse s’impose par ses dimensions, Elle est la forteresse de la ville. Comme

beaucoup

de

villes

historiques

du

Moyen-Orient, le tissu urbain est dense, avec des passages étroits mais on trouve une placette très importante, qui rafraîchit un peu ce tissu urbain saturé. FIG 98 : La citadelle d’alep et ses environs

Le Sud de la citadelle est la partie la plus touchée par les bombardements, c’est un quartier qui regroupe des monuments historiques tels que, la ‘‘Madrassah AL-Sultania, la mosquée AL-Khusruwiyah, Souk Khan Shuna et le grand Sérail.

FIG 99 : Coupe schématique présentant le relief de la citadelle.

FIG 100 : Une coupe montrant les bâtiments qui composent la citadelle.

113


FIG 101 : La centralitĂŠ de la citadelle

FIG 102 : la grandeur de la citadelle

114


2. Avant La guerre : 2.1 La citadelle dans la ville :

La Citadelle d’Alep est un très grand complexe contenant une série de bâtiments et de monuments présentant des caractéristiques historiques différentes, qui nécessitent une approche diversifiée et différentes formes de conservation et d’entretien, adaptés aux besoins spécifiques de chaque bâtiments répertoriés comme le pont et la passerelle principale; les remparts et les tours; les mosquées; les citernes; le complexe du palais; l’arsenal; le hammam; la caserne; les tunnels; et le nouveau théâtre. L’AKTC1 a défini trois grands axes de mise en œuvre entre 2000 et 2008, après la finalisation du Plan directeur en 2000. C’est un vrai chef-d’œuvre de l’architecture militaire islamique du Moyen Âge. Sa massive forme ovoïde et ses impressionnantes défenses délimitent une zone de sept hectares environ. La citadelle a joué un rôle très important dans l’histoire de la ville . Elle a été toujours un réfuge pour les habitants que ce soit musulmans ou chrétiens. Selon les historiens et les archéologues la première construction de cette citadelle date de 10 000 ans.

1. Aga Khan Trust for Culture (Le Trust Aga Khan pour la culture) : est une agence du Réseau de développement Aga Khan; (communiqué de presse)

115


2.2 PÊrimètre de la citadelle : (Programme des villes historiques Aga Khan 2007-2009)

116


Devant la majestueuse citadelle, une grande placette a été aménagée. La création d’une zone piétonne à l’entrée de la citadelle, l’aménagement

de

la

circulation

et

la

conservation d’édifices clés ont notamment été intégrés au projet. L’objectif était d’améliorer la place de la Citadelle dans la ville et de libérer son potentiel afin qu’elle contribue de manière importante au FIG 103 : Les environs de la citadelle

développement économique de la vieille ville.

En

développant

améliorant

les

infrastructures

la

placette,

espaces et

les

et

en

publics,

les

aménagements

paysagers...

FIG 104 : L’espace des palmiers

Ils ont mis en place des bancs publics pour promouvoir la coexistence.

FIG 105 : Zone de coexistence

Notamment,

l’objectif

était

d’élaborer

un

modèle pour la conservation des monuments historiques, et une référence en matière et de développement les compétences des artisans et des professionnels locaux. La durabilité est un élément clé des projets. FIG 106 : L’espace café

117


2.3 Le site et ses caractéristiques :

8

9

7

10

FIG 107 : Plan du site d’intervention Avant les bombardements

7. Esplanade (parking et accès à la vieille ville) 8. Parking et futur parking souterrain1 9. Esplanade avec un café extérieur. 10. Esplanade avec des mobiliers urbains 1.Trust Aga Khan pour la culture (AKTC), Projet de périmètre de la citadelle, (2007-2009)

118


FIG 108 : L’entrée de la Citadelle

FIG 109 : Al-Madrasah AL-Sultaniya

FIG 110 : Le Grand Serail

FIG 111 : Al madrasah Al- Khusruwiyah

FIG 112 : La Placette : une zone piétonne plantée de palmiers.

FIG 113 : L’intérieur du Souk ‘Khan Shuna’

119


120


La Madrasa al-Sultaniyya est située en face de l’entrée de la citadelle. On entre dans le bâtiment par un portail en retrait et voûté du côté nord. Le portail donne sur un iwan peu profond qui s’ouvre sur la cour rectangulaire du FIG 114

complexe. Elle a été un complexe de mosquées, il est situé au sud-est de la citadelle. Le complexe se compose d’une mosquée, d’une madrasa, cuisine

FIG 115

de

chambres

publique,

de

pour

voyageurs,

magasins

et

d’une

d’autres

installations. La disposition de l’entrée de la citadelle, placée à angle droit par rapport aux escaliers du pont, permettait de briser l’élan des assaillants. Franchir le bastion d’entrée nécessitait d’enfoncer cinq portes présentées successivement dans des axes toujours différents pour briser l’élan, le tout en plan

FIG 116

incliné.

Le grand sérail d’Alep était un édifice officiel emblématique de la ville d’Alep en Syrie. Il se trouvait au sud de la citadelle d’Alep. FIG 117

Khan Shuna est un marché situé au sud-ouest de la citadelle d’Alep.

FIG 118

121


3. Après la guerre : 3.1 La série historique des explosions :

FIG 119 : Le site d’intervention en 31 Janvier 2014 Avant les bombardements

FIG 121 : Le site d’intervention en 22 Octobre 2014

122


FIG 120 : Le site d’intervention en 23 Mai 2014 La première explosion

FIG 122 : Le site d’intervention en 26 Octobre 2015 Aprés les explosions

123


Avant les Bombardements. FIG 123 : Vue panoramique sur le site avant les bombardements.

Après les Bombardements. FIG 124 : Vue panoramique sur le site après les bombardements. 124


125


3.2 Le site et ses caractéristiques après 2015 :

FIG 125 : Plan du site d’intervention Aprés les bombardements

Sur ce site, qui a été écrasé, nous trouvons trois creux résultants des bombardements d’une profondeur de 4 à 6 mètres et d’une longueur de ± 40 m.

126


FIG 126 : La Citadelle en 2014

FIG 128 : Le Grand Serail en 2014

FIG 130 : La Placette en 2014

FIG 127 : Al-Madrasah AL-Sultania en 2015

FIG 129 : Al madrasah Al- Khusruwiyah en 2014

FIG 131 : Le Souk ‘Khan Shuna’ en 2014

127


-Aprés-

FIG 132 : La Citadelle Aprés les Bombardements

128


3.2.1

La citadelle d’Alep avant et après la subversion :

Après les bombardement, les Alépins redécouvrent progressivement les environs dévastés de la grande citadelle située au cœur de la vieille ville. Ce grand palais médiéval fortifié a été la position la plus avancée de l’armée syrienne dans le vieux Alep et permettait aux combattants d’avoir une vue imprenable sur les positions rebelles aux alentours. -Av a n t -

FIG 133 : La Citadelle Avant les Bombardements

129


-Apr è s -

De tout ce qui était, Il y avait que la disposition d’entrée dressée autour de ces cendres.

FIG 134 : Al-Madrasah AL-Sultania Aprés les Bombardements

130


3.2.2

Al Madrasa

AL-Sultania avant et après la

subversion :

C’ est un complexe religieux, éducatif et funéraire. L’édifice a été construit sous le règne du sultan ayyoubide al-Malik al-Zahir Ghazi, décédé en 1216/613 et enterré dans la madrasa. Le bâtiment a été achevé, cependant, pendant le règne de son successeur, al-Malik al-Aziz, sous la supervision de Shihab al-Din Tughril en 1223/620. La madrasa Sultaniyya a été lourdement endommagée pendant la guerre syrienne.

-Av a n t -

FIG 135 : Al-Madrasah AL-Sultania Avant les Bombardements

131


-Apr è s -

Les vestiges de la mosquée. Rien qu’un trou avec des rochers et des débris dispersés.

FIG 136 : Al-Madrasah Al- Khusruwiyah Aprés les Bombardements

132


3.2.3

Al Madrasa Khusruwiyah avant et après la

subversion :

C’est la 1ère école construite dans la ville d’Alep à l’époque de l’empire ottoman. Elle a été construite sous le patronage du «Divane» Hüsrev ,alors qu’il était gouverneur d’Alep sous le sultan Suleiman Ier, et achevée un an après sa mort en 1546. Elle a été conçu par le célèbre architecte de la cour Mimar Sinan. De cette majestueuse mosquée, il ne reste rien. Elle a été soufflée par les explosions souteraines qui forment d’énormes cratères.

-Av a n t -

FIG 137 : Al-Madrasah Al- Khusruwiyah Avant les Bombardements

133


Ce qui reste du sérail.

-Apr è s -

FIG 138 : Le Grand Serail Aprés les Bombardements

134


3.2.4

Le grand sérail d’Alep avant et après la subversion : Le Grand Sérail ou Saray al-Kabir a été construit au début

du XXe siècle en tant que siège du gouvernement de la province d’Alep. C’était un bâtiment imposant qui se dressait juste au sud de la citadelle et incorporait des éléments de conception coloniale européenne et islamique historique. Après le déménagement du siège du gouvernement au début des années 2000, le bâtiment abritait à l’époque la mairie de la ville. Devant la citadelle trônent les ruines du grand sérail d’Alep détruit par une explosion souterraine attribuée aux rebelles en août 2014. 1

1. Département syrien des antiquités, Carte interactive des sites archéologiques en conflit. http://www.dgam.gov.sy

-Av a n t -

FIG 139 : Le Grand Serail Avant les Bombardements

135


-Apr è s -

FIG 140 : Khan Shouna Aprés les Bombardements

136


3.2.5

Khan Shuna avant et après la subversion : C’est l’un des plus anciens marchés de la ville

construit en 1546 après JC. La force de l’explosion a été si violente que le souk est partiellement effondrés.

-Av a n t -

FIG 141 : Khan Shouna Avant les Bombardements

137


-Apr è s -

FIG 142 : Les environs de la citadelle AprĂŠs les Bombardements

138


3.2.6

Périmètre sud de la citadelle avant et après la subversion : Dès

le début des affrontements, la zone a été rapidement

saccagée et désertée à cause des dangers qu’elle représente mais aujourd’hui,elle ne présente plus un danger, les familles se promènent par dizaines flâner autour de la forteresse pour boire un café, fumer le narguilé ou tout simplement, pour se détendre.

-Av a n t -

FIG 143 : Les environs de la citadelle Avant les Bombardements

139


3.3 Vue d’ensemble du terrain d’intervention :

Le site d’intervention

N FIG

140

: 144

a Vue

é

ne rien

par

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ur ne s

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Al-Madrasah AL-Sultaniyah

ep enn i r . é a elle Vue itad : c 5 a 14 de l FIG Est e i t r a la p

r

e su

ron ar d

e ron ar d ain. p terr ne n e r e t i o ér un ea st d : Vu E 6 ud 14 eS FIG arti p la sur

Le Grand Sérail

La vaste fosse près du Sérail

les sur e n ro s. ent ar d M m p A e e G d ienn ombar m/D aér one b c e I s u e © :V ar l 147 és p s G I u F ca âts dég

141


Colline La passerelle (entrée de la citadelle)

Trou causé par le bombardement.

Palais de justice

Mosquée Al-Otrush

142


FIG 148 : Coupe perspective sur le terrain

FIG 149 : Coupe : zoome sur le trou causĂŠ par le bombardement

143


FIG 150 : Croquis personnel de ‘Khan Shuna’.

FIG 151 : Croquis personnel de ‘Al-Madrasah AL-Sultania’. FIG 152 : Croquis personnel du Grand Sérail.

144


Synthèse : Conservation ou Restauration LA CHARTE DE VENISE ( 1964 ) Cette charte a précisé une nouvelle définition des monuments historiques et elle a aussi cerner les notions de la conservation et la restauration des monuments. Article 3. La conservation et la restauration des FIG 153 : Croquis personnel de l’entrée de la citadelle.

monuments visent à sauvegarder tout autant l’œuvre d’art que le témoin d’histoire.

1 et 2. Restauration : Conserver et révéler les valeurs esthétiques et historiques des monuments et se fondre sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques.1 3,4 et 5. Conservation : La conservation d’un monument implique celle d’un cadre à son échelle. Lorsque le cadre traditionnel subsiste, celui-ci sera conservé, et toute construction nouvelle, toute destruction et tout aménagement qui pourrait altérer les rapports de volumes et de couleurs seront proscrits.2

1.Article 9, Charte de Venise 2.Article 6. Charte de Venise

FIG 154 : Croquis personnel technique mixte de ‘Al madrasah Al- Khusruwiyah’. 145


FIG 155 : © Sedki Al Imam, Nightmare

146


4. Conclusion

Aujourd’hui, Alep se situe entre la guerre et la reconstruction; ce moment où le temps est suspendu et le futur reste toujours effrayant. Alep est un champ de ruines où elle a commencé à susciter de l’espoir. A première vue, c’est toujours une scène de désolation, mais partout la vie recommence. Les Alépins nettoient, restaurent et ré-ouvrent les boutiques, un par un. Les habitants reviennent se promener devant cette citadelle fortifiée, qui trône intacte comme un symbole de victoire sur les vestiges aux alentour. Mais il n’y a rien de pire que d’assister à un massacre insensé. Il y avait un fossé entre la réalité du terrain et les terribles expériences vécues. Cette tension peut entraîner des traumatismes psychiques, une remise en cause de son engagement, sur des symptômes névrotiques et des dépressions. Même chez des personnes souffrant de troubles de la personnalité qui étaient auparavant inobservables, ce genre de traumatisme peut les faire éclater au grand jour.

147


Le

choix de couleur : C’est un réveil spirituel qui expulse l’ambiance préexistante.


Introduction Les Alépins se retrouvent devant un lieu dévasté où ils se souviennent que la blessure est encore fraîche dans leur mémoire. Traverser la mémoire de guerre, c’est une expérience assez lourde à vivre, mais la communauté la considère comme un devoir spirituel. C’est une façon pour eux d’honorer leurs victimes et leur patrie. Plus tard, des expériences de conflit seront parfois partagées. Ainsi, il convient de s’interroger sur la manière dont l’histoire a été transmise et comment l’imagination a retrouvé celle-ci.


FIG 156 : Croquis des intentions

1. Les grands axes - Relier les trois trous par des axes majeurs. - Établir un parcours guidé animé par des outils de sensibilisation. - Creuser les espaces du projet pour garder la trace de la période antérieure. - Conserver l’accès initial du grand sérail - Garder les traces des monuments

150


Un devoir de mémoire, que j’ai défini plus haut comme l’obligation morale de se souvenir d’un événement historique émouvant, consiste à reconnaître les souffrances des victimes afin d’empêcher la reconduction de tels crimes. La mémoire collective peut se construire sous forme d’un Mémorial, un musée qui retrace le passé des gens. Un mémorial dédié à la manifestation explicite de la mémoire syrienne. En s’appuyant sur une mémoire urbaine, je chercherai ici d’apporter un lieu à la vie collective. cette intégration au site évoque la ville pour l’habitant au quotidien, telle que un lieu de mémoire ( des espaces comportant des irrégularités, des signes multiples, des jeux de perception et de sensibilisation pour éveiller l’expérience de la mémoire collective et la mémoire partagée.). Ces éléments, qui constituent le paysage et le parcours urbain quotidiens, évoquent une mémoire collective, représentant pour les individus, des passages, des nœuds ou même des repères . Je considère donc ce projet comme un lieu de la mémoire vivante : dans un premier temps, il conserve des éléments liés à une société, une époque, une situation géographique, etc. Notamment, il conserve également des informations liées à son emplacement, à ce qu’il raconte : sa perception du lieu, l’expérience qu’il’ a vécue, ses hésitations, ses oublis, etc. Dans un deuxième temps, c’est le déclenchement d’une réflexion, d’un processus de remise en question des éléments représentés dans la résolution du problème de l’intégration.

151


FIG 157 : Plan d’esquisse de départ, Première proposition

152


2. Genèse du plan : (FIG 157) Dans cette partie, j’ai cherché à diviser ma conception en trois domaines de prospection, chaque zone étant creusée sous les trous de bombardement. Nous accèdons au projet par une rampe menant au premier espace où se trouvent les expositions historiques. Nous traversons ensuite ce premier tunnel pour se rendre à la deuxième partie commémorative, puis un autre tunnel mène à la dernière partie, dans l’espace d’expression. En complétant le parcours, le visiteur monte dans un parc urbain dédié au public.

FIG 158 : Les trois phases de la perception du parcours choisi.

153


3. La partie souterraine 3.1 L’exposition historique : ‫بين الحنين واألنين‬ Aujourd’hui menacés, endommagés, pillés ou détruits, cinq monuments majeurs dont certains classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, La citadelle d’Alep, Al Madrasa AL-Sultania, Al Madrasa Khusruwiyah, Le grand sérail d’Alep et Khan Shuna, se dévoilent et renaissent dans une mise en scène immersive et spectaculaire. Grâce à des techniques de numérisation (projections à 360°, expériences de réalité virtuelle) l’exposition offre aux visiteurs un voyage au cœur des richesses architecturales de ces édifices afin de sensibiliser aux enjeux cruciaux de la conservation et de la réhabilitation du patrimoine.

Le spectateur entre dans un sombre sas d’entrée; une carte murale y situe les cinq sites autour desquels l’exposition est organisée.

FIG 159 : Esquisse du Plan de l’Exposition historique sous le grand sérail.

Cette aventure dans le patrimoine d’Alep est également une prise de conscience aux enjeux de la conservation de richesses fragiles, où qu’elles soient installées. FIG 160 : Des photos sépia projetés sur les murs latéraux de la salle.

154


Le

visiteur

trouvera

ensuite

une

projection qui révèle l’état désastreux du site, y compris un écran géant qui révèle les caractéristiques du vide, des rues éventrées par les bombardements et des monuments dévastés. FIG 161 : Projection sur les monuments détruites du site

En avançant sur le parcours, le visiteur découvrira l’image du site auparavant de sa destruction.

FIG 162 : Projection sur les monuments avant la subversion

En

fin

proposés

du un

visiteurs qui

parcours, casque

nous spécial

allons aux

leurs permettent de

découvrir les cinq monuments en particulier. Il a alors l’étrange impression de se promener au milieu des dévastes. FIG 163 : Le visite virtuel aux monuments du site avant la subversion

FIG 164 : Détail du patio où où sont gravés l’histoire des monuments sur les murs

FIG 165 : perspective sur les murs commémoratives

155


3.2 L’exposition Mnémotechnique*1: La deuxième fosse remplie de ce qui a été trouvé sur le site ; Il s’attache à faire vivre le FIG 166 : Esquisse du Plan de l’Exposition commémorative

souvenir des horreurs corollaires du bombardement. Il y a aussi des statues en bronze d’hommes hurlants, c’est un appel à la paix. Ce tombeau symbolique dédié pour les victimes de guerre.

FIG 167 : Coupe sur la partie souterraine sous la structure de paix.

Le visiteur est invité à marcher sur un panneau de verre au-dessus de cette installation pour pousser la sensation de proximité et pour faire face à la destruction effrénée, à la dépossession et à la privation au cœur de la situation difficile des syriens. ( FIG 167).

156

FIG 168 : Façade ouest de la structure de paix. Ambiance nocturne

*. L’art de se souvenir


Une structure conçue dans la dernière partie du projet,l’espace d’art, pour rappeler le souvenir de la bataille et pour rendre les Syriens fières de leurs résistance à l’égard d’une longue période de guerre, c’est une interprétation contemporaine de l’ancestrale Victoire. La structure peut être démantelée et rénovée selon les termes d’un concours tous les 8 ans ( La période de la guerre )

pour marquer

la mémoire de la liberté.

Il s’agit là d’un lieu très émouvant à ressentir par soi-même, souvent dans le silence.

FIG 169 : Façade Nord de la structure de paix. Ambiance de jour

157


3.3 L’espace d’Art : Le dernier trou est consacré à l’espace d’action, un complexe réunissant un espace culturel et un espace dédié aux arts. Après cette expérience, il peut y avoir de l’agitation, de la réactivité, de l’inconfort, de la frustration, de la colère. Nous ne pouvons pas empêcher durablement ces émotions d’émerger, ces réactions de se produire. Je crée donc un espace d’expression où des activités culturelles et artistiques sont organisées pour exprimer ce que le visiteur a ressenti après ce parcours.

158


1

3

2

FIG 170 : Esquisse du Plan de l’Espace d’Art

Une perspective, au bout de la promenade culturelle artistique, sur la citadelle d’Alep que le visiteur verra après cette expérience sobre. Après la sensation de splendeur, le visiteur sera invité à atteindre ce dernier élément du parcours, la citadelle. 3

FIG 171 : Une des galeries d’ART

2

FIG 172 : Le patio d’ART

1

FIG 173 : Vue de fin

159


2 3 1

FIG 174 : Coupe sur le tunnel ruiné. Des débris pour composer la texture des murs

FIG 175 : Coupe sur le chemin d’éveil.

160


1 4. Les passages sensoriels L’axe reliant les trois zones du projet est constitué par des tunnels à thème. 4.1 La rampe d’entrée Une rampe dirigée vers le premier espace, cette perspective est créée pour indiquer une échelle, les vestiges du grand sérail s’imposent aux visiteurs à l’entrée. La

rampe

d’entrée

est

équipée

par

des

silhouettes abstraites, dans lesquels le visiteur FIG 176 : La rampe d’entrée

2

peut

y

pénétrer.

Ces

silhouettes

sont

une

interprétation des pertes humaines subies pendant la guerre afin de sensibiliser le visiteur au contexte émotionnel du sujet. 4.2 Le tunnel ruiné Ce chemin provoque un sentiment de vide et d’aliénation éprouvé par des millions de personnes ayant fui dans des pays inconnus, en quête d’asile. Surtout la sensation du déséquilibre lorsqu’un visiteur se promène sous les vestiges du site. Je veux sensibiliser le visiteur de la chute de la ville.

FIG 177 : Le tunnel ruiné

3

4.3 Le chemin d’éveil L’un des principaux symptômes du progrès c’est l’espoir et le devoir d’avancer. Loin du tunnel qui a la lumière au bout, il semble être bloqué aux deux extrémités à l’intérieur. Le tunnel change progressivement d’échelle et de texture pour donner naissance à un nouvel espoir après tout ce que le visiteur a vécu. C’est le début de l’espoir. Les passagers à l’extérieur du projet participent eux-mêmes à l’exposition. En effet, leurs ombres seront projetés sur les murs du tunnel et le

FIG 178 : Le chemin d’éveil

son de leurs pieds au-dessus du grillage incitant le visiteur à accélérer ses pas. 161


5. Le parc commémoratif ‘Etre en paix , c’est ne pas être en résistance, donc en conflit, avec la réalité. C’est une atmosphère intérieure d’acceptation inconditionnelle des émotions, des désirs, des réactions qui nous traversent. C’est être en paix avec l’expérience humaine, telle qu’elle se présente, d’instant en instant. ’1

Le souvenir est profondément lié à un vécu, et il contribue en cela à

l’enrichissement de la mémoire collective s’il est partagé. Le souvenir n’est pas simplement l’ensemble d’images et de connaissances rangées dans les compartiments du cerveau, c’est aussi un ensemble de lieux et d’objets matériels qui ont une sensation, une odeur et une raison d’exister. Ils laissent une empreinte dans le temps et se destinent aussi bien à la mémoire collective qu’individuelle.

FIG 179 : La trace ancienne

1 Suyin Lamour, Nous sommes la paix que nous cherchons (Article publié dans la revue 3ème millénaire, hiver 2016)

162


Alors on va désigner un espace unissant la nostalgie, le passer et l’avenir; afin d’attirer et d’influencer les consciences et sensibiliser les visiteurs.

La citadelle et ses environs constituent l’un des sites du patrimoine culturel les plus célèbres du Proche-Orient. Ils sont au cœur d’une ville historique animée et du centre administratif traditionnel de cet endroit. Elle constitue avec ses entours une zone de détente pour les résidents et les visiteurs, une attraction culturelle de renommée internationale et nationale et un site archéologique d’une grande importance pour la recherche scientifique.

Pour mettre en valeur cet environnement, on va réinstaller les traces urbaine de la période antérieure dont les traçages au sol, les places publics, les zones vertes, les places de stationnement pour reformer la mémoire vécue.

FIG 180 : Maintenir la base La jonction entre le passé et le futur

163


FIG 181 : Vue Est panoramique sur la placette

FIG 182 : Vue Ouest panoramique sur la placette

Il est également important d’ouvrir de

nouvelles possibilités de développement culturel en

réutilisant

historiques

les

ruines

existants

et

des en

monuments

orientant

les

expositions extérieures de la 3éme partie du projet,

l’espace

d’art,

dans

une

direction

bénéfique pour les zones concernées et pour la vieille ville en général.

FIG 183 : La renaissance

Cet espace commémoratif, constitué de ces trois grands vides au cœur de cet espace vert rigoureusement organisé, révèle une sensation de perte qui est désormais devenu un symbole d’être et d’espoir. Il porte encore l’empreinte des bombardements.

FIG 184 : Vue d’expositions temporaires devant la citadelle

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Les

Expositions

temporaires

seront des installations et des aires d’expression pour les artistes. c’est une sorte de manifestation pour animer l’espace, pour donner de l’ambiance et du charme à ce dernier. FIG 185 : L’exposition temporaire

Grâce à ces installations les artistes trouveront un abri pour sculpter leurs talons et pour mettre en valeur leurs œuvre artistiques.

FIG 186 : Nouvelle proposition du Plan masse

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FIG 187 : La Croyance

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Conclusion Générale LE DEVOIR DE MÉMOIRE...OU LA VOLONTÉ DE NE PAS OUBLIER POUR L’AVENIR

La mémoire est une faculté permettant d’avoir conscience au présent de ce qui n’est plus. C’est un retour au passé, une scène sans substance. Même si les souvenirs sont éphémères, il est possible d’éviter volontairement d’oublier un fait précis, et cette possibilité devient nécessaire avec le devoir. Cela implique de choisir ce qui est absolument indispensable d’être retenu. Ainsi, Le devoir de mémoire reconnaît une grande œuvre, mais il consiste également à ne pas oublier ce qui a été fait, afin de prévenir la collectivité des drames qu’elle a su préserver dans l’avenir. La présente approche porte sur la création d’une proposition architecturale qui participera à faire renaître Alep de ses cendres, cette majestueuse ville qui a enregistré d’énormes dégâts sur le plan matériel et immatériel . Que cette proposition peut rendre hommage au peuple syrien, qu’elle revalorisera cette ville, son architecture, son patrimoine, et sa culture.

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Références bibliographiques Ouvrages consultés : - The Aga Khan Trust For Culture, Syria Medieval Citadels Between East and west. Edited By Stefano Bianca - Jean Sauvaget, Alep Essai sur le développement d’une grande ville syrienne, des origines au milieu du XIX siécle. Paris 1941 - Aleppo Rehabilitation of the old city. Edited by Jean Busquets - Jean Hureau, La Syrie Aujourd’hui. Editions J.a - J. Lemaire, La connaissance sensible des objets extérieurs Revue Philosophique de Louvain, 1920 - MATTHIEU REY, Histoire de la Syrie XIX-XXIe siècle - Maurice Halbwachs, (1950). La mémoire collective, Paris : Les Presses universitaires de France. - Maurice Halbwachs, (1925). Les Cadres sociaux de la mémoire, Éditeur Albin Michel. - Pierre Nora, (1984). Les lieux de mémoire, tome 1 : La Républiques. Édition Gallimard. - Emmanuelle Cherel (2012), Le mémorial des martyrs de la déportation. Éditions du Linteau - Paris - 2015 - Marion Emery, La spatialisation du devoir mémoriel de Berlin. ENSAPM 2014 - Aurore Hughenin-Virchaux, Mémoires : La question de la mémoire dans l’architecture. Éditions Universitaires Européennes - 2015. - Bergson, Matière et mémoire. Paris édition PUF. Mémoire et thèse : - Josselin Bracq (2016) La participation de l’architecture au devoir de mémoire .Mémoire d’architecture, Promoteur : Bernard Wittevrongel, Lecteur : Henry Pouillon. - Léa Billot (2015), Le mémorial, a l’aune de l’expérience émotionnelle . Mémoire de master sous la direction de Fanny Gerbeaud et de Patrice Godier. - Laure Humbert (2017), La mémoire des architectes sous la direction de Karine Thilleul et Wydad Tedjini Bailiche. - Charlotte Polat (2015 - 2016), Lieu M( émoi )re Tome 1, Mastère de recherche. Professeurs Référents Gilles Lebars et Tiphaine Kazi-Tani.

174


- Charlotte Polat (2015 - 2016), Lieu M( émoi )re Tome 2, Mastère de recherche. Professeurs Référents Gilles Lebars et Tiphaine Kazi-Tani. - Rety Pierre-Alexis, Comment spatialise-t-on un sentiment? Le sentiment du deuil à travers un travail sur la mémoire. Directeur de problématique : Mme Kehr Anne Sophie et Directeur méthode : Mme Matar-Perret Roula - Med Amir Naimi (2017), Le mémorial de la Patrie , Mémoire d’architecture. Directeur de mémoire, Adnène Ben Nejma et consultant de mémoire, Moncef Fourati. Articles - Nancy Lamontagne, Du lieu au lieu dessiné. Notes d’atelier, recherche en arts visuels. - Guillaume Richaud 17 janvier 2015, LE MUSÉE JUIF DE BERLIN -Between the Lines-. 1998, Studio Daniel Libeskind. - Catherine Grout 2013, L’architecture comme expérience sensorielle, culturelle et sociale. - Lieux de mémoire, lieux de savoir, OpenEdition Press, 2014 - Sylvie Mazzella 1996, La ville-mémoire : Quelques usages de La Mémoire collective de Maurice Halbwachs. Documentaires - The first musical note in history , from Syria , exactly from ancient city Ugarit. The film made by Lama Alrakad .

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Références Webographiques https://whc.unesco.org/fr/list/21/ https://www.cairn.info/revue-cites-2007-1-page-105.htm https://www.nouvelobs.com/monde/guerre-en-syrie/20161214.OBS2652/avant-apresle-terrible-panorama-en-photos-des-destructions-a-alep.html http://iconem.com/en/#portfolioModalAlep https://fr.wikipedia.org/wiki/Citadelle_d%27Alep https://www.akdn.org/press-release/aga-khan-inaugurates-aleppo-citadel-project https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1927_num_8_1_3239 https://arretsurinfo.ch/la-syrie-attend-la-paix/ https://archnet.org/sites/1809/media_contents/126370 https://mirastnews.net/2016/09/30/les-anciens-defenseurs-de-la-citadelle-dalep-remercient-la-russie-pour-le-soutien-contre-les-terroristes/ https://www.google.com/maps/@36.1986229,37.1619358,3a,40.3y,178.94h,77.58t/data=!3m8!1e1!3m6!1sAF1QipMNv3nfI3uJQxPGDO2Y_1nEY2kCyV32_jaRMR_P!2e1 0!3e12!6shttps:%2F%2Flh5.googleusercontent.com%2Fp%2FAF1QipMNv3nfI3uJQxPGDO2Y_1nEY2kCyV32_jaRMR_P%3Dw365-h260-k-no-pi-2.9338646-ya324.5-ro0-fo100!7i7168!8i3584 http://www.dgam.gov.sy/index.php?d=170 https://www.lemonde.fr/architecture/visuel/2017/11/10/les-nouvelles-technologiesau-chevet-des-tresors-d-alep-la-scintillante-mutilee_5213190_1809550.html https://books.openedition.org/oep/655?lang=fr https://journals.openedition.org/enquete/883 http://paril.crdp.ac-caen.fr/_PRODUCTIONS/memorial/musee/co/exercice_02%20 schema%20entre%20histoire%20et%20memoire%20.html https://www.kanpai.fr/hiroshima/parc-memorial-paix

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https://www.cairn.info/revue-l-annee-psychologique1-2009-2-page-197.htm https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1987_num_64_3_8587_ t1_0345_0000_4 http://www.dgam.gov.sy/index.php?d=319 https://www.youtube.com/watch?v=5qAfNy_EU4w https://libeskind.com/work/ground-zero-master-plan/ https://www.publicspace.org/works/-/project/g290-memorial-de-l-abolition-de-lesclavage

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Tables des matières

Remerciement....................................................................................................02 Dédicace.............................................................................................................03 Sommaire...........................................................................................................04 Préambule..........................................................................................................07 Introduction générale..........................................................................................09 Problématique....................................................................................................11 Méthodologie d’approche...................................................................................15

Chapitre I : la Mémoire syrienne............................................................17 1. La Syrie.........................................................................................................19 1.1 Présentation générale...........................................................................19 1.2 L’importance du patrimoine syrien (Quantité, diversité et qualité)........... 21 1.3 Les dominations en Syrie.................................................................... 21 2. La Guerre Syrienne : En finir avec une guerre sans fin................................. 23 2.1. Introduction.......................................................................................... 25 2.2. Le prix élevé du conflit..........................................................................27 2.3. La Syrie entre la violence de la guerre et la conviction d’agir et de reconstruire..................................................................................... 27 3. Alep, un havre de guerre................................................................................31 3.1 L’ancienne ville d’Alep, La deuxième ville du pays............................... 35 3.1.1 Aperçu Historiques.......................................................................35 3.2 La guerre d’Alep..............................................................................39 3.3 La destruction patrimoniale d’Alep..................................................41 3.3.1 La Citadelle..................................................................................................41 3.3.2 Les Mosquées..............................................................................................43 3.3.3 Les Souks.....................................................................................................45 3.3.4 Les Ecoles....................................................................................................47 3.3.5 Le logement..................................................................................................49

4. Conclusion......................................................................................................51

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Chapitre II : La mémoire : de l’inscription à l’empreinte.............. 55 Introduction........................................................................................................55 1. La Mémoire......................................................................................................57 1.1 Essai de définition......................................................................................57 2.La Mémoire vivante........................................................................................ 59 2.1 La mémoire individuelle............................................................................. 59 2.2 La mémoire collective................................................................................ 59 3. Inscrire la mémoire et s’inscrire dans la mémoire..................................... 61 3.1 la mémoire de lieu......................................................................................61 3.2 Un lieu de mémoire....................................................................................61 3.3 La mémoire collective dans la ville............................................................ 63 4. La mémoire vécue et la mémoire fabriquée................................................ 65 5. Conclusion......................................................................................................67

Chapitre III : Dans le concret des lieux : La spatialisation de la Mémoire.......................................................................69 Introduction........................................................................................................69 La première partie : Les effets du lieu sur les individus et l’espace perçu...............................................................70 1. La conscience sensible ; la mémoire perceptive........................................70 1.1 Essai de définition......................................................................................70 1.2 La perception : une mémoire sensorielle...................................................73 1.2.1 Essai de définition.............................................................................73 1.3 La perception : une mémoire émotive........................................................75 1.2.1 Essai de définition.............................................................................75 Synthèse..............................................................................................................77 La deuxième partie : Vers une intégration urbaine de la mémoire.............. 79 2. Un artefact de la mémoire; le Mémorial.......................................................79 2.1 Essai de Définition..................................................................................... 79 3. Des mémoriaux construits sur des sites commémoratifs.........................82 3.1 Le Mémorial du 11 septembre 2001 New York.......................................... 82 3.2 Parc du Mémorial de la Paix d’Hiroshima..................................................83 4. Les concepts commémoratifs spatiaux.......................................................85 5. Mémorisation par la sensorialité : Le mémorial de l’abolition de l’esclavage.........................................................86

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6. Mémorisation par la stimulation émotionnelle de l’individu -Le musée juif de Berlin- ............................................................................. 91 L’Interconnexion entre corps et espace................................................. 92 Le parcours inférieur.............................................................................. 93 Les trois axes.........................................................................................94 Les vides................................................................................................96 7. La méditation par le vide. Le Mémorial du 11 septembre 2001 New-York........................................................................................................98 Le vide................................................................................................... 98 Le parc commémoratif........................................................................... 99 8. L’architecture au service d’une expérience mémorielle.......................... 100 8.1 Un parcours architectural Le Mémorial du 11 septembre 2001 New York....................................... 100 L’entrée............................................................................................ 100 La rampe..........................................................................................101 Les Expositions commémoratives................................................... 101 8.2 Un parcours intégré dans l’espace urbain : Parc du Mémorial de la Paix d’Hiroshima.............................................. 102 9. Les concepts retenues................................................................................ 104 10. Conclusion..................................................................................................109

Chapitre V. Analyse Urbaine et architecturale du site d’intervention dans la veille ville d’Alep................... 111 1. Présentation................................................................................................. 112 2. Avant La guerre............................................................................................115 2.1 La citadelle dans la ville........................................................................... :115 2.2 Périmètre de la citadelle.............................................................................116 2.3 Le site et ses caractéristiques.....................................................................118

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3. Après la guerre.............................................................................................122 3.1 La série historique des explosions...........................................................122 3.2 Le site et ses caractéristiques après 2015...............................................126 3.2.1 La citadelle d’Alep avant et après la subversion............................129 3.2.2 Al-Madrasa AL-Sultania avant et après la subversion.................. 131 3.2.3 Al-Madrasa Khusruwiyah avant et après la subversion.................. 133 3.2.4 Le grand sérail d’Alep avant et après la subversion....................... 135 3.2.5 Khan Shuna avant et après la subversion...................................... 137 3.2.6 Périmètre sud de la citadelle avant et après la subversion.............139 3.3 Vue d’ensemble du terrain d’intervention................................................141 Synthèse : Conservation ou Restauration.........................................................145 4. Conclusion....................................................................................................147

Chapitre VI. Processus de conception.........................................149 Introduction...................................................................................................... 149 1. Les grands axes...........................................................................................150 2. Genèse du plan............................................................................................ 153 3. La partie souterraine....................................................................................154 3.1 L’exposition historique : ‫بين الحنين واألنين‬...................................................... 154 3.2 L’exposition Mnémotechnique*................................................................ 156 3.3 L’espace d’Art...........................................................................................158 4. Les passages sensoriels.............................................................................161 4.1 La rampe d’entrée....................................................................................161 4.2 Le tunnel ruiné......................................................................................... 161 4.3 Le chemin d’éveil..................................................................................... 161 5. Le parc commémoratif.................................................................................162 Conclusion générale........................................................................................167 Références bibliographiques..........................................................................174 Références Webographiques......................................................................... 176 Tables des matières.........................................................................................178 Table des figures..............................................................................................182

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Tables des Figures DGAM : La Direction générale des antiquités et des musées

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Désignation

Source

FIG 1 : Nasim -Al rouh ‫نسيم الروح‬ FIG 2 : © Mike Berhardt, Syriaposter FIG 3 : La nostalgie FIG 4 : © RémyTrappier, Homs sweet Homs FIG 5 : L’axe de la guerre FIG 6 : L’Embrasure FIG 7 : La gloire Syrienne FIG 8 : La Mosquée des Omeyyades à damas FIG 9 : L’ascension FIG 10 : ‫سوريا تحرتق‬ FIG 11 : ‫البراءة‬ FIG 12 : ‫البرود‬ FIG 13 : ‫الخوف‬ FIG 14 : ‫األلم‬ FIG 15 : ‫التعتيم‬ FIG 16 : Les marionnettes FIG 17 : ‫ تدمر‬Palmyre FIG 18 : Vue générale sur la vieille ville d’Alep FIG 19 : La citadelle d’alep dans son ensemble FIG 20 : La durabilité de la citadelle au cours du temps FIG 21 : ‫إنفجار الجروح‬ FIG 22 : Plan Masse de la citadelle avec ses environs FIG 23 : la dispositive d’entrée de la citadelle FIG 24 : L’ensemble des mosquées détruites dans la vieille ville d’alep FIG 25 : La grande mosquée des Omeyyades d’Alep en 2017 FIG 26 : Coupes longitudinales du tronçon du souk al Zarb, avec sa couverture en fil de coupoles, aux carrefours des intersections. FIG 27 : Les trois coupoles noircies lors de l’incendie provoqué dans le souk al Zarb. FIG 28 : L’ensemble des écoles détruites dans la vieille ville d’alep FIG 29 : La madrasa al-Khusruwiyah avant les bombardement FIG 30 : Les secteurs du logement détruits par la guerre FIG 31 : Quartier Bab al-Nasr avec les vestiges des bâti ments FIG 32 : 1. Quartier d’Al-Kalasseh FIG 33 : 2. Quartier de Bustan al-Qasr FIG 34 : 3. Quartier de Sheikh Saeed FIG 35 : 4. Près de la Grande Mosquée FIG 36 : 5. Quartier de Bab al-Nasr FIG 37 : © Tammam Azzam, Greeting card from syria FIG 38 : La permanence FIG 39 : L’unisme FIG 40 : Le visionnaire FIG 41 : © Tammam Azzam, Statue de la Liberté. FIG 42 : © Imranovi : un artiste syrien, The modern face of syria. FIG 43 : © Tammam Azzam, Syrian Museum - la «Danse» de Henri Matisse FIG 44 : Le secret du visible © Jean-pierre Amet FIG 45 : La sensation

Travail personnel mikebernhardt.artstation.com Travail personnel www.artstation.com http://www.ayyamgallery.com Travail personnel Composition personnelle google image + composition personnel Travail personnel Travail personnel Google image Google image Google image Google image Google image Travail personnel Composition personnelle Google image Composition personnelle Livre : Alep Essai sur le développement Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Travail personnel Composition personnelle Envoyé par iconem Envoyé par iconem Travail personnel Google image Envoyé par le municipalité d’alep Google image Google image Google image Google image Google image Google image http://www.ayyamgallery.com Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Le monde journal Composition personnelle


FIG 46 : FANTAISIE FIG 47 : La matérialisation de la mémoire FIG 48 : ‫الماضي المحجر‬ FIG 49 : Mémorial de l’Holocauste à Berlin FIG 50 : Image de synthèse du mémorial du 11 septembre FIG 51 : Maquette représentant le vide sous les bassins du mémorial FIG 52 : Perspective sur l’un des bassins commémoratifs FIG 53 : Le quartier de Nakajima avant l’explosion. FIG 54 : Le quartier de Nakajima après l’explosion. FIG 55 : Parc du Mémorial de la Paix d’Hiroshima FIG 56 : Dôme de Genbaku FIG 57 : Cénotaphe du parc de la Paix avec une perspective sur la Dôme de Genbaku FIG 58 : Mémorisation FIG 59 : L’esclavagisme à Nantes FIG 60 : Plan masse du mémorial FIG 61 : Coupe longitudinale du mémorial FIG 62 : Vue extérieure du mémorial FIG 63 : Plaques commémoratives dispersée sur le parcours FIG 64 : la Respiration du mémorial FIG 65 : croquis d’intention l’intégration du mémorial avec les éléments structurels historique du lieu . FIG 66 : Une coupe transversale du mémorial FIG 67 : L’espace sonorisé FIG 68 : Une perspective intérieure du mémorial vers le palais de justice FIG 69 : La salle d’information sous l’entrée du mémorial FIG 70 : Passage sombre, long et étroit, habillé de bois, rappelant les cales d’un bateau. FIG 71 : Plan masse du musée des juifs FIG 72 : Généralité du musée FIG 73 : Les ambiances du musée FIG 74 : Plan sous sol du musée FIG 75 : Vue dans l’axe de la Mort FIG 76 : Vue dans l’axe de l’Exil FIG 77 : Au milieu du jardin de l’exil FIG 78 : Sur l’escalier de l’axe de la continuité FIG 79 : Plan du niveau au sol du musée FIG 80 : Une perspective sur l’un des vides FIG 81 : L’espace ‘Le Vide de la Mémoire’ FIG 82 : L’installation du l’espace le vide de la mémoire FIG 83 : Le vide commémoratif du mémorial FIG 84 : Le parc commémoratif du mémorial FIG 85 : L’escalier d’entrée du pavillon FIG 86 : Le Ruban du pavillon FIG 87 : L’espace souterrain commémoratif FIG 88 : Un parcours dans l’espace urbain FIG 89 : Les portes de la Paix FIG 90 : Plan avec les axes majeurs du parc FIG 91 : La cloche de la Paix avec un cadrage de vue sur la Dôme de Genbaku FIG 92 : Hiroshima Peace Center FIG 93 : Monument de la paix pour les enfants FIG 94 : Synthèse des références FIG 95 : L’ INDEX FIG 96 : Plan du site de la gouvernorat d’Alep

www.ignant.com Travail personnel Composition personnelle Google image Composition personnelle Google image Pinterest wikipedia wikipedia wikipedia wikipedia wikipedia Composition personnelle Composition personnelle Pinterest Pinterest Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Mémoire : La participation de l’architecture au devoir de mémoire Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Google image Google image Pinterest Pinterest Composition personnelle Pinterest Google image Pinterest Composition personnelle Google image Google image Pinterest Composition personnelle Pinterest Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Travail personnelle Composition personnelle Composition personnelle

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FIG 97 : Plan du site de la vieille ville d’Alep FIG 98 : La citadelle d’alep et ses environs FIG 99 : Coupe schématique présentant le relief de la citadelle. FIG 100 : Une coupe montrant les bâtiments qui composent la citadelle. FIG 101 : La centralité de la citadelle FIG 102 : la grandeur de la citadelle FIG 103 : Les environs de la citadelle FIG 104 : L’espace des palmiers FIG 105 : Zone de coexistence FIG 106 : L’espace café FIG 107 : Plan du site d’intervention Avant les bombardements FIG 108 : L’entrée de la Citadelle FIG 109 : Al-Madrasah AL-Sultaniya FIG 110 : Le Grand Serail FIG 111 : Al madrasah Al- Khusruwiyah FIG 112 : La Placette : une zone piétonne plantée de palmiers. FIG 113 : L’intérieur du Souk ‘Khan Shuna’ FIG 114 : Al-Madrasah AL-Sultaniya FIG 115 : Al madrasah Al- Khusruwiyah FIG 116 : La Citadelle FIG 117 : Le Grand Serail FIG 118 : Souk ‘Khan Shuna’ FIG 119 : Le site d’intervention en 31 Janvier 2014 Avant les bombardements FIG 120 : Le site d’intervention en 23 Mai 2014 La première explosion FIG 121 : Le site d’intervention en 22 Octobre 2014 FIG 122 : Le site d’intervention en 26 Octobre 2015 Aprés les explosions FIG 123 : Vue panoramique sur le site avant les bombardements. FIG 124 : Vue panoramique sur le site après les bombardements. FIG 125 : Plan du site d’intervention Aprés les bombardements FIG 126 : La Citadelle en 2014 FIG 127 : Al-Madrasah AL-Sultania en 2015 FIG 128 : Le Grand Serail en 2014 FIG 129 : Al madrasah Al- Khusruwiyah en 2014 FIG 130 : La Placette en 2014 FIG 131 : Le Souk ‘Khan Shuna’ en 2014 FIG 132 : La Citadelle Aprés les Bombardements FIG 133 : La Citadelle Avant les Bombardements FIG 134 : Al-Madrasah AL-Sultania Aprés les Bombardements FIG 135 : Al-Madrasah AL-Sultania Avant les Bombardements FIG 136 : Al-Madrasah Al- Khusruwiyah Aprés les Bombardements FIG 137 : Al-Madrasah Al- Khusruwiyah Avant les Bombardements FIG 138 : Le Grand Serail Aprés les Bombardements FIG 139 : Le Grand Serail Avant les Bombardements FIG 140 : Khan Shouna Aprés les Bombardements FIG 141 : Khan Shouna Avant les Bombardements FIG 142 : Les environs de la citadelle Aprés les Bombardements FIG 143 : Les environs de la citadelle Avant les Bombardements FIG 144 : Vue aérienne par drone sur le site FIG 145 : Vue aérienne par drone sur la partie Est de la citadelle.

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Composition personnelle Composition personnelle DGAM DGAM Composition Personnelle Composition Personnelle Article Aga khan of culture Article Aga khan of culture Article Aga khan of culture Article Aga khan of culture DGAM DGAM DGAM DGAM DGAM DGAM DGAM DGAM DGAM DGAM DGAM DGAM DGAM DGAM DGAM DGAM Envoyé par monsieur Diaa mobyed Envoyé par monsieur Diaa mobyed DGAM Article Aga khan of culture Envoyé par monsieur Diaa mobyed Envoyé par monsieur Diaa mobyed Envoyé par Iconem Envoyé par monsieur Diaa mobyed Google image Article Aga khan of culture DGAM Envoyé par monsieur Diaa mobyed DGAM Envoyé par monsieur Diaa mobyed DGAM Envoyé par monsieur Diaa mobyed DGAM DGAM DGAM Envoyé par monsieur Diaa mobyed DGAM Iconem Iconem


FIG 146 : Vue aérienne par drone sur la partie Sud-Est du notre terrain. FIG 147 : Vue aérienne par drone sur les dégâts causés par les bombardements. FIG 148 : Coupe perspective sur le terrain FIG 149 : Coupe : zoome sur le trou causé par le bombardement FIG 150 : Croquis personnel de ‘Khan Shuna’. FIG 151 : Croquis personnel de ‘Al-Madrasah AL-Sultania’. FIG 152 : Croquis personnel du Grand Sérail. FIG 153 : Croquis personnel de l’entrée de la citadelle. FIG 154 : Croquis personnel technique mixte de ‘Al madrasah Al- Khusruwiyah’. FIG 155 : © Sedki Al Imam, Nightmare FIG 156 : Croquis des intentions FIG 157 : Plan d’esquisse de départ, Première proposition FIG 158 : Les trois phases de la perception du parcours choisi. FIG 159 : Esquisse du Plan de l’Exposition historique sous le grand sérail. FIG 160 : Des photos sépia projetés sur les murs latéraux de la salle. FIG 161 : Projection sur les monuments détruites du site FIG 162 : Projection sur les monuments avant la subversion FIG 163 : Le visite virtuel aux monuments du site avant la subversion FIG 164 : Détail du patio où où sont gravés l’histoire des monuments sur les murs FIG 165 : perspective sur les murs commémoratives FIG 166 : Esquisse du Plan de l’Exposition commémorative FIG 167 : Coupe sur la partie souterraine sous la structure de paix. FIG 168 : Façade ouest de la structure de paix. Ambiance nocturne FIG 169: Façade Nord de la structure de paix. Ambiance de jour FIG 170 : Esquisse du Plan de l’Espace d’Art FIG 171 : Une des galeries d’ART FIG 172 : Le patio d’ART FIG 173 : Vue de fin FIG 174 : Coupe sur le tunnel ruiné. FIG 175 : Coupe sur le chemin d’éveil. FIG 176 : La rampe d’entrée FIG 177 : Le tunnel ruiné FIG 178 : Le chemin d’éveil FIG 179 : La trace ancienne FIG 180 : Maintenir la base La jonction entre le passé et le futur FIG 181 : Vue Est panoramique sur la placette FIG 182 : Vue Ouest panoramique sur la placette FIG 183 : La renaissance FIG 184 : Vue d’expositions temporaires devant la citadelle FIG 185 : L’exposition temporaire FIG 186 : Nouvelle proposition du Plan masse FIG 187 : La Croyance

Iconem Iconem Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel DGAM Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Composition personnelle Composition personnelle Travail personnel Travail personnel Composition personnelle Composition personnelle Travail personnel Travail personnel Composition personnelle Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Envoyé par monsieur Diaa mobyed Envoyé par monsieur Diaa mobyed Composition personnelle Composition personnelle Composition personnelle Travail personnel www.artstation.com

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