1
2
A mes parents LOBNA et MOHAMAD
3
REMERCIEMENT Mes vifs remerciements s’adressent à Mme. BEN NILA KHAZNADAR HEDIA, mon directeur de mémoire, pour sa bienveillance, son soutien, et ses conseils pertinents lors de l’élaboration de ce mémoire. Ma gratitude, à ma chère sœur NAHED pour son grand amour et sa patience. Finalement je remercie ma famille, mes amis et tous ceux qui ont contribué de près ou de de loin à la réalisation de ce travail.
4
PREAMBULE « Les bâtiments qui s’épanouissent par une présence particulière au lieu où ils sont, me font souvent l’impression d’être soumis à une tension interne qui nous renvoie au-delà de ce lieu. Ils fondent leur lieu concret en donnant témoignage du monde. Ce qui vient du monde est entré en eux en relation avec ce qui est local. Si un projet ne fait que puiser dans l’existant et dans le répertoire de la tradition, s’il répète ce que l’endroit lui fixe d’avance, il me manque le dialogue avec le monde, le rayonnement du contemporain. Si une œuvre architecturale n’est qu’un récit sur le cours du monde et l’expression d’une vision, qui ne parvient pas à faire résonner le lieu, il me manque l’ancrage sensoriel dans le lieu, le poids spécifique de ce qui est local. » Peter ZUMTHOR, Penser l’architecture, p.27.
5
RESUME Ce mémoire témoigne d’un voyage au cœur du rural, à Trozza, un lieu si riche en ressources naturelles et en savoir-faire local. C’est une campagne qui possède un hammam en vapeur creusé naturellement dans la montagne, une grotte destinée aux habitants, visiteurs et touristes pendant le printemps et l’été. En dehors de ces saisons, le village sombre dans l’oubli total et devient un lieu déserté. Les habitants sont dépourvus de tout type d’équipement mais ils vivent dans une autarcie grâce à leur savoirfaire et les richesses inépuisables de la montagne tout en adaptant leur milieu de vie au potentiel du lieu. Notre problématique centrale, d’interroger la possibilité de redynamiser la vie dans ce village, sans nuire à la relation [Homme-Nature] qui la distingue ? L’approche que nous allons mener consiste à placer Trozza dans une perspective durable, qui vise à redynamiser ce territoire par la conception d’un projet pour les habitants, les touristes et les agriculteurs. Un espace d’échange et de rencontre où [HommeNature]-Architecture s’unit.
6
SOMMAIRE INTRODUCTION PROBLEMATIQUE METHODOLOGIE
8 10 12
CHAPTRE I RENCONTRE AVEC LE VILLAGE DE TROZZA I.1 D’UNE MONTAGNE, NAIT UN VILLAGE I.2 TROZZA D’AUJOURD’HUI I.3 CONCLUSION CHI : Trozza une rencontre entre [Homme-Nature]
15 16 33
CHAPITRE II LA RELATION HOMME-NATURE II.1 RELATION D’ÉCHANGE II.2 UNE RELATION DE RUPTURE II.3 CONCLUSION CHII : Reconciliation [Homme-Nature] par l’Architecture
48 50 55
CHAPITRE III RELATION HOMME-NATUR ET ARCHITECTURE III.1 LA CONCEPTION AVEC LA NATURE III.2 VERS UNE NOUVELLE RELATION ARCHITECTURE ET NATURE III.3 CONCLUSION CHIII : [Homme-Nature] et Architecture une seule entité durable
63 64 68
CHAPITRE IV TROZZA: NOUVELLE PERSPECTIVE DURABLE IV.1 RÉCONCILIER HOMME-NATURE ET ARCHITECTURE IV.2 VERS UN TERRITTOIRE DURABLE IV.3 CONCLUSION CHIV : Trozza, une transition entre-deux
77 97 79 104
CHAPITRE V TROZZA, ENTRE [HOMME-NATURE] ET ARCHITECTURE V.1 UN SITE ENTRE DEUX V.2 VERS UNE PERSPECTIVE DURABLE CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE TABLE DES FIGURES TABLE DES MATIERS
107 108 114
46
60
74
124 126 128 132
7
INTRODUCTION L’existence humaine ne peut se manifester sans l’existence d’un lieu. Un lieu saisi comme un fragment de ce qui nous entoure, qui en même temps permet notre enracinement dans le monde, un monde qui est toujours en découverte. Quand nous portons un regard aux lieux, ces derniers semblent nous surprendre encore et toujours. À chaque nouvelle rencontre avec un nouveau lieu, à la découverte des ressources naturelles non exploitées, de ses richesses matérielles et immatérielles méconnues ; des images, des réflexions surgissent dans nos esprits comme une locomotive. Des sensations, des émotions nouvelles nous envahissent. Dans cette vision des choses, Tunis apparait comme un lieu aux délicieux mystères qui cherche encore à être découvert, vu ses ressources naturelles et ses richesses locales inexplorées, ainsi que l’abondance de son patrimoine im-matériel. Nous avons pris connaissance de tout ceci, principalement après les nombreuses randonnées qui ont marqué nos esprits et qui ont fait naître en nous un amour de la nature et l’art d’admirer les choses dans ce que leurs détails donnent à offrir.
8
Dans l’une de nos évasions, dans les innombrables lieux du territoire tunisien, nous avons fait la découverte d’un village détaché de la ville urbaine. Un village qui en plus de ses richesses naturelles, sa montagne offre à ses habitants un hammam de vapeur creusé naturellement dans ses profondeurs. C’est le village de Trozza. Au terme de ce voyage au creux de la montagne, un voyage qui détache tout être de son quotidien, nous avons ressenti dans ce village une forte cohésion entre l’Homme et la Nature. Mais malheureusement une rupture est témoignée au retour à notre vie quotidienne, que ce soit dans notre attachement à la nature, mais aussi aux pratiques des savoirfaire ancestraux. Comment pouvons-nous renouer notre relation avec la nature par l’architecture? Trozza, cette zone rurale, malgré toutes les richesses qu’elle englobe, semble être abandonnée, l’absence d’équipement en est le signe autant que la cause. Notre envie de redynamiser le quotidien des habitants, nous pousse à réfléchir sur comment la faire connaître sans nuire à la relation [Homme-Nature] ?
9
PROBLEMATIQUE Les zones rurales éloignées de toute habitation ne sont plus des territoires secrets. Ils sont de plus en plus convoités et découvert par les amateurs de la nature. C’est le cas du village de Trozza, un village qui offre à ses visiteurs un voyage dans le temps et dans l’espace. Nous-même ayant fait cette expérience, sa structure paysagère dispose d’un parcours de découverte qui fascine autant les touristes que les habitants. Plus particulièrement son Hammam naturel en vapeur creusé dans la montagne possédant un aspect thermal, permet d’offrir à ses visiteurs, un bien-être physique mais aussi une évasion spirituelle. Ce village révèle une alliance entre [Homme-Nature]. La nature de Trozza apporte aux habitants qui vivent de l’agriculture et de l’élevage une réserve foncière et économique. Ces gens n’ont aucun autre moyen pour développer de nouvelles cultures. En plus de toute cette richesse naturelle, les habitants de Trozza semblent être attachés aux savoir-faire ancestraux, un savoir-faire toujours est en lien avec la nature. Comment pouvons-nous redynamiser la vie dans ce village ? Comment mettre en valeur ces richesses-là en tant qu’architecte ?
10
Encouragée, d’une part, par les ressources naturelles que le village de Trozza cache en elle et d’autre part, par les pratiques traditionnelles et savoir-faire ancestraux que ses habitants mettent à profit, la solution de redynamiser l’économie de ce village abandonné semble s’offrir à nous d’une manière plus claire; celle de réfléchir à un projet multifonctionnel qui permet la mise en valeur des productions locales, mais aussi un projet attractif pour la découverte des ressources naturelles des lieux autant que pour l’épanouissement du corps et de l’esprit. Cela va nous orienter vers une nouvelle vision architecturale dans cette zone rurale. Une intervention qui nécessite une réflexion à la fois sur l’économique, le sociale et plus particulièrement sur le développement durable. Tout ceci en vue d’aboutir à une réponse qui met en évidence le hammam, l’agriculture locale et le savoir-faire ancestral des habitants. Comment créer une nouvelle stratégie socio-culturelle qui permet de mettre en évidence la complémentarité Homme-Nature? En nous orientant à l’écotourisme et à la réflexion d’une approche participative, pouvons-nous placer Trozza dans une perspective durable ? Cette nouvelle perspective durable, nous permet-elle de renouer [HommeNature]- Architecture ? C’est-à-dire dans un espace d’échange pouvonsnous allier les habitants, les visiteurs, la Nature et l’architecture ?
11
METHODOLOGIE L’enjeu de notre mémoire consiste à redynamiser un territoire rural méconnu en adoptant une réponse architecturale qui sera à l’écoute des besoins de ce dernier. Afin de répondre aux questionnements énoncés au niveau de la problématique, ce présent rapport se structura en cinq chapitres, visant à construire une réflexion théorique sur les concepts à matérialiser dans notre réflexion conceptuelle. Nous tenterons à partir de là à aboutir à une nouvelle perspective, à savoir : Habiter Trozza entre-deux, entre [Homme-Nature] et Architecture. Dans le premier chapitre, nous allons décrire notre première rencontre avec le village de Trozza en révélant ses enjeux environnementaux et sociaux que nous y décelons. Nous explorerons ses origines et ses spécificités naturelles et architecturales pour mieux saisir la relation [Homme-Nature] exprimée dans ce territoire. Dans le deuxième chapitre, nous allons aborder le rapport Homme-Nature dans une lecture plus générale. Nous tenterons de révéler l’ambivalence entre échange et rupture, partant sur des regards portés par des psychologues, sociologues, philosophes et architectes, tout en faisant un rapprochement avec la relation [Homme-Nature] de notre village d’étude, village de Trozza.
12
Par la suite, dans le troisième chapitre, nous allons nous attarder sur la compréhension de l’évolution de la relation [Homme-Nature] et Architecture, en vue de s’ouvrir à l’architecture écologique. L’ensemble de cette réflexion sera illustré par des références architecturales. Le quatrième chapitre consistera à la construction de notre nouvelle vision du village de Trozza, plus précisément Trozza à travers une nouvelle perspective durable. Il s’agira de comprendre ses besoins selon notre perception du territoire qui l’entoure et la cristallisation des concepts tirés de cette analyse et des projets de référence, tout en s’inscrivant dans une approche durable. Pour finir, le cinquième chapitre abordera notre démarche conceptuelle. Elle se posera d’abords sur le développent d’une lecture analytique contexte spécifique d’intervention, tout en justifiant notre choix d’implantation. Nous allons aussi aborder le choix du programme, au croisement des concepts retenus, donneront naissance à notre projet.
13
CHAPITRE I
Figure 1 : La montagne du Trozza (source: SchĂŠma personnel)
14
RENCONTRE AVEC LE VILLAGE DE TROZZA «Quand je m’ouvre au paysage je trouve la liberté et le calme» 1 Grace à une expérience vécue pendant mon enfance, loin de l’architecture, nous avons découvert un lieu à proximité de Haffouz, ma ville natale, nommé Trozza. À chaque pas laissé derrière soi, nous transcendons l’instant présent et nous commençons un dialogue avec la nature par sa beauté. Cette rencontre est un moment où nous nous ressourçons et nous nous déconnectons du monde bouleversé par les problèmes artificiels de la vie. À l’occasion de cette étude, nous nous somme laissés guidés et orientés à travers notre vécu et celui des habitants. Revivre notre premier contact avec le village de Trozza avec un nouveau regard, celui d’un concepteur. Ce premier chapitre, celui d’une rencontre avec le village de Trozza, il se structurera en deux parties. Partie 1 : D’UNE MONTAGNE, NAIT UN VILLAGE Nous allons chercher à comprendre la naissance du village de Trozza à travers l’étude de la montagne PARTIE 2 : TROZZA D’AUJOURD’HUI S’intéresser à un village, cela implique que nous devons saisir par quoi il est distingué. C’est ce que nous envisageons de faire dans cette partie.
1 .ZUMTHOR Peter(1998).‘‘le noyau dur de la beauté’’.Penser l’architecture.p31
15
I.1 D’UNE MONTAGNE, NAIT UN VILLAGE 1.1 Introduction Dans cette partie, nous allons faire connaitre la montagne de Trozza, une montagne inconnaissable, à travers une lecture paysagère sensible de ses différentes composantes. Après sa localisation, nous allons explorer la richesse naturelle offerte par cette montagne, Hammam naturel en vapeur, qui grâce à elle le village prend naissance. Tout en témoignant des différentes phases de son évolution. Nous tenons à préciser que nous allons nous baser sur une lecture avec les orthophotos1 , puisqu’il n’existe pas de plan topo de cette zone.
1.2 La montagne de Trozza comme terre d’origine a. Localisation de la montagne de Trozza
Figure 2 : orthophoto de Trozza (source : Google earth)
Certains disent que le nom Trozza dériverait de « Stotzas »2, d’autres le font remonter à un évêque célèbre d’origine Sardaigne. ‘’Taraza, autrement Tharassa, était une ville de la Byzacène, que nous distinguons de Taraqua. Elle a peut-être laissé son nom au dejebel Trozza’’3
16
1. ORTHOPHOTO : ‘’ Document photographique obtenu par redressement, mise à l’échelle et assemblage des surfaces élémentaires d’une photographie aérienne’’ (source : larousse) 2. STOTZAS : est un soldat byzantin et le dirigeant d›une rébellion militaire dans la préfecture du prétoire d’Afrique dans les années 530. 3. MONSEIGNEUR Toulotte(1894), Géographie de l’afrique chrétienne, Byzacène et tripolitaine.p192
Trozza est un village qui fait partie de la délégation de Hajeb El Ayoun, il est situé de 60km de Kairouan. La montagne commence à être perçue à 40km de sa situation. Elle s’élève à une altitude de 1km, avec une superficie de 8600 ha. Ses limites comme nous l’avons localisé dans la figure 2 sont respectivement : Au Sud : Hajeb El Ayoun et Nasr Allaa A l’Ouest : Kasserine et Siliana Au Nord : Ala, Kesra et Oueslatia A l’Est : Haffouz et Chbika En effectuant un zoom sur la localisation de la montagne de Trozza, nous pouvons distinguer la trame routière, la trame bleu et les routes.
Figure 3 : orthophoto, zoom qui montre la trame bleu et routiére à Trozza (source : Google earth)
Trozza est accessible depuis Haffouz, El Alaa et Ain El Bidha. Pour y arriver on doit traverser 3 vallées ce qui explique la trame bleue qui l’entoure. Parfois à cause des précipitations, l’accessibilité devient bloquée.
17
b. Lecture paysagère de l’accessibilité à la montagne Notre rencontre avec la montagne de Trozza a commencé depuis notre ville natale Haffouz. À travers cette lecture paysagère, nous allons retracer le parcours entrepris.
18 Figure 4 : Lecture paysagère de l’accessibilité à la montagne de Trozza par un repérage en image ( Source : Photo personnelle)
Vue de Trozza à partir de la ville urbaine deHaffouz.
Vue qui montre le oued traversé en allant à Trozza.
L’allure de Trozza commence à être plus claire et présente une montagne isolée de la ville urbaine
Le village dispersé commence à être perçue. Un paysage presque desertique.
L’unique accès à 19 cette montagne habité.
c. Lecture paysagère de la montagne de Trozza Suite à la découverte de la montagne de Trozza, une montagne habitée, nous entreprenons alors une lecture paysagère de cette dernière par un repperage sur une orthophot, nous allons montrer les différents types d’occupation des sols.
Habitat dispersé Oued
20
Terre agricole
Route
Steppes
Pistes
Figure 5 : Lecture paysagère de la montagne de Trozza (source: Carte personnelle)
21
d. Particularité de la montagne de Trozza Découvert dès le début de L’ère de l’humanité, c’est une grotte naturellement creusée dans la montagne située sur son flanc nord. Qui dégage en permanence une vapeur de kebrit atteignant les 80°C. Les habitants du village indiquent que son effet thérapeutique n’a aucun influence qu’après 15 jours d’assiduité et de visites régulières. Néanmoins, cette histoire reste à prouver scientifiquement
A
A Figure 6 : La localisation du Hammam naturelle du Trozza ( source : Google earth)
Figure 7 : Coupe schématique A-A sur la grotte naturelle de la montagne de Trozza(source: Schéma personnel)
22
L’accessibilité à cette richesse naturelle se distingue par lui-même. Il est dans le prolongement de l’unique Route qui mène à la montagne, marqué par un escalier.
Figure 8 : Photo traitée qui montre le seul chemin abordé pour arriver au Hammam de Trozza (source: Google earth)
Figure 9 : Escalier qui mene vers le Hammam creusée dans la montagne ( source: Photo personnelle)
23
Ce derniers, son entrée est une grotte, couverte par une structure métallique, une structure porteuse, afin de la protéger du glissement des pierres. Les escaliers en pierre qui ménenet au hammam naturel, sont bâti sur une hauteur de 60 m et qui compte 233 marches. Le dispositif d’accès du hammam naturel est particulier, on descend quatre mètres par deux marches en pierre puis par une échelle en métal et enfin on suit une corde qui indique la trajectoire, pour enfin arriver au coeur de la rocheuse.
L’unique route
24
Escalier en pierre
Certains experts admettent que Trozza est un volcan endormi et que ce hammam naturel désigne son moyen aérateur. D’autres affirment que ce n’a aucun rapport avec un volcan et que c’est tout simplement la gracieuseté de la nature. Dans les deux cas, c’est une richesse naturelle. Cette grotte génère une activité touristique lucrative, puisque elle accueille des touristes venants des pays maghrébins comme l’Algérie et le Maroc, de l’Europe ainsi que les villes tunisiennes pendant l’été. C’est grâce à ce hammam naturel que le village de Trozza a commencé à être connu.
La structure métallique
L’ascension
L’arbre qui camoufle le hammam
L’entrée au hammam
Figure 10 : Séquence photos du parcours d’accés au hammem naturel de Trozza (source: Photos prsonnelles)
25
1.3 Naissance du village de trozza a. évolution du village
La montagne a commencé par accueillir des populations primitives en forme des kabyles.
Admis par tout le monde, Kairouan est le pays de Jelass. Donc le village du Trozza fait partie des tribus Jelass qui occupaient un territoire allongé englobant Kairouan, El Alaa, Haffouz, Hajeb El Ayoun et Oueslatia.
Figure 11 : Photos anciennes du village primitif de Trozza ( source : Bibliothéque nationale de France )
26
Figure 12 : Photo panoramique ancienne de Trozza ( source : Bibliothéque nationale de France)
Selon les dernières statistiques de Mai 2016(d’aprés le ministre des affaires locales et de l’environnement),Trozza compte 6298 habitants qui vivent de l’agriculture et de l’élevage et qui subissent la saisonnalité de ce secteur.
Figure 13 : Le village de Trozza d’aujoud’hui (source: Photos personnelles)
27
b. Les composantes du village de Trozza Notre rencontre avec Trozza témoigne un voyage qui vous rendait curieux d’en savoir plus sur ce lieu, sur la complexité de ses différents composants. A partir d’une lecture paysagère in-situ et sur la base des témoignages des habitants du village, nous avons pu dégager les différentes composantes des lieux à la fois naturelles, artificiels et bien évidement humaine. Ces composantes nous les analysons à travers trois cartes paysagères.
28
Figure 14 : Carte paysagère n 1 analysée qui montre les différentes composantes du Trozza (source: Carte personnelle)
29
Figure 15 : Carte payesagère n 2 (source: Carte personnelle)
30
Figure 16 : Carte payesagère n 3 (source: Carte personnelle)
31
1.4 Conclusion Trozza est un lieu attrayant mais sa richesse reste un secret. Malgré cela, les habitants de ce territoire sont isolés et subissent le manque des services publics, la faiblesse de la productivité locale et la pauvreté rurale. Grâce au hammam naturel ce village attire encore des populations qui viennent des villes avoisinantes, mais cela semble peu pour la faire connaitre.
32
I.2 TROZZA D’AUJOUR’HUI 2.1 Introduction Suite à ce que nous avons pu relever précédemment, grâce à cette richesse naturelle, ce village comme tout autre village a une vie économique et une vie socio-culturelle. Dans cette partie, nous allons étudier les enjeux économiques et sociaux du village par comprendre pourquoi elle est une zone répulsive?
Figure 17 : Questionnement sur les raisons qui rendent Trozza une zone répulsive (source: schéma personel)
33
2.2 Les alentours du village : Pour comprendre pourquoi le village de Trozza est isolé et en vu de construire notre réflexion sur un projet, nous allons d’abord explorer ses alentours.
34
Aux alentours de ce village, nous repérons deux lieux marquants d’une part le barrage, el Houareb et d’autre part une ancienne mine. Et tout le reste sont des collines, des terres et des steppes, des richesses naturelles délaissées et méconnu.
Figure 18 : Carte paysagère à l’echelle du territoire du Trozza qui montre les alentoures du village ( source: Carte personnelle)
35
a. Barrage El Houareb
Figure 19 : la localisation du Barrage El Houareb (source: google earth )
Figure 20 : Le lien entre le barrage et la montagne (source: Photo personnelle)
Inauguré en 1989, sur l’oued Merguellil. Il tire son nom de la ville d’El Haouareb située à douze kilomètres au sud-est d’Haffouz et à trente kilomètres au sud-ouest de Kairouan. Toutes les vallées traversées par Trozza finissent dans ce barrage.
36
b. Ancienne mine
Figure 21 : Orthophoto, zoom sur l’ancienne mine de Trozza (source: Google earth)
Créé pendant la période coloniale en 1907 par la famille Portelli, d’origine Maltaise, c’était un centre de production de plomb et de zinc situé sur le flanc sud de la montagne. Il désignait une firme qui a accueilli plus de mille ouvriers d’origines européennes, hameaux kabyles, marocaines, tripolitaines et tunisiennes. On trouvait dans ce village tous les équipements nécessaires pour créer une société : des administrations, des laboratoires, une cantine, une boulangerie, des magasins, une école, une poste, un bureau de police, une église et des jardins Just après l’indépendance du pays, la famille portelli a quitté la Tunisie et l’ancienne mine a fermé ses portes.
37
Aujourd’hui il n’en reste plus que des ruines…
1907 2019
Maisons des ouvriers
38
La laverie de la Mine
Des ruines qui cherche à être découverte....
Figure 22 : Photo panoramique de la mine(source:photo personnelle)
Boulevard urbain blanc
Eglise du Mont-Carmel
Figure 23 : L’ancienne mine avant et après (source : Photos personnelles)
39
2.3 D’une terre nait une vie a. La montagne fertile Le village de Trozza se particularise par sa montagne fertile, ce qui rend l’endroit vivable par sa production naturelle. Une richesse floristique inépuisable offerte par Trozza. En fait, les habitants profitent des plantes médicinales comme les alliés, le romarin, l’artemisia, le thym, la lavande, le juniperus, le thurifera, le calycotome villosa, l’olive Ouesletti et plein d’autres herbes.Ces plantes servent comme reméde à des problèmes du quotidien de manière naturelle. Constituant une alternative efficace et naturelle aux médicaments chimiques, ces plantes peuvent être utilisées aussi comme des ingrédients alimentaires et aussi constituants des objets décoratifs.
b. le savoir-faire local Une vie modeste gérée par des initiatives locales où on se partageait toutes les ressources naturelles. Les habitants, avec leurs savoirs faires hérités de leurs ancêtres, vivaient de l’agriculture biologique et l’élevage qui étaient leur activité primordiale et arrivaient à satisfaire leurs besoins même avec des moyens limités.Ceci doit générer des revenus afin de leur assurer une vitalité économique sans le besoin de quitter leur tribu à la recherche d’une nouvelle source de subsistance. Les femmes pratiquent aussi le tissage artisanal mais seulement pour l’autosuffisance en couvertures, en klims, en hsira, en tapis, en burnous… Vu la variabilité des richesses selon le cycle des saisons et des années ainsi que l’absence d’une source économique stable, certains ruraux se trouvent forcés de quitter leur tribu mère.
40
Figure 24 : le bénéfice de la richesse du montagne montrée par le savoir -faire local (source: schéma personel)
41
c. La vie socio-culturelle Les habitants du village Les gens vivent d’une manière communautaire, chaque village est placé sous l’autorité d’un chef incontestable nommé « l’omda ».L’organisation sociale est constituée par les relations familiales. Les visiteurs et les touristes Les visiteurs et les touristes portent une attention particulière au hammam. Chaque année l’activité touristique débute du mois du Mars jusqu’au mois d’Aout. On y voit des familles, des couples, des enfants, des personnes agées...Trozza devient un lieu intergénérationnel accueillant des âges différents.
Figure 25 : La différenciation âges entre les visiteurs de Trozza (source: Photos personnelles)
La visite de ce lieu devient pour certain une cotume inévitable à faire durant chaque année. Parmi les reportages faites sur site, j’ai rencontré un couple qui, depuis 14 ans, chaque année durant le mois de mars, visite le Hammam régulièrement, pour ces biens faits. Mais comme on peut le voir, dans ce village la vie culturelle est absente que ce soit pour ces habitants, que ce soit pour les visiteurs et les touristes. Et ceci est dû tout simplement au manque d’équipements dédier à la culture locale.
42
d. La vie économique Ce territoire rural incluait la nature, le Hammam, les habitants, les animaux et l’agriculture. «La ruralité a qualifié des territoires et des populations ou l’activité agricole jouait un rôle structurant et déterminant»1 Les habitants avaient recours à l’agriculture comme source économique et alimentaire. C’était la seule alternative pouvant produire des emplois.
Figure 26 : Repérage des zones agricoles aux alentours de Trozza (source: Photo personnelle)
Ils bénéficiaient aussi de l’élevage par la consommation du laitage, l’utilisation de la laine et la reproduction animale annuelle. Les potentiels de leur milieu fertile facilitaient cette activité.
Figure 27 : L’élevage pratiqué par les habitants de la montagne ( source: photo personnelle)
L’habitat du Trozza se caractérisait par la faiblesse de l’espace domestique vis-à-vis les terres agricoles. Les paysans se sont tout simplement « unisent au lieu » 2, une union avec le sol, une terre fertile. 1. Ruegg et Dechesnaux,2003,territoires intermédiaires et espaces ruraux, politik des landhichen raumes,p3 2. Bocage Gatinais(2018), Perspectives rurales habiter la compagne,p36
43
2.4 L’architecture de Trozza L’étalement urbain du village se fait autour du hammam ainsi qu’il est limité par l’oued.
Figure 28 : Sens d’évolution du village (source: schéma personel)
Figure 29 : La répartition des maisons dans le village (source: photo personnelle)
Les bâtiments s’affadissent dans le paysage avec une destitution totale de l’urbanisation, pas d’infrastructure, pas d’établissements publics, pas de commerces, pas d’économie. C’est un milieu de vie purement aménagé complémentaire au hammam. Chaque habitation est formée d’un espace domestique, un espace animal et pâturage. Le logement est inséré dans son environnement composé par les champs agricoles.
Figure 30 : Plan type spécifique du village (source: schéma personnel)
44
Le nombre des habitants s’accroit de jour en jour, les besoins augmentent et il y a encore un manque d’équipement. Il ne dispose actuellement que une boutique de commerce, une école primaire, un cimetière et des batiments communaux à louer pour les visiteurs de hammam. Malgré ça, on remarque l’attachement des habitants à leur terre d’origine en cherchant à améliorer leurs conditions.
Une boutique de commerce Un batiment cummunal
Ecole primaire
Un cimetière
Figure 31 : Les équipements existant dans le village ( photo personnelle)
2.5. Conclusion Suite à notre rencontre avec le village de Trozza, ce dernier se présente parmi les territoires ignorés par les gens qui subit un manque d’équipement malgré l’autosuffisance exprimé par les habitants.
45
CHAPITRE I CONCLUSION
46
Figure 32 : Une rencontre qui témoigne une relation entre Homme-Nature( source: Schéma personnel)
TROZZA UNE RENCONTRE ENTRE [HOMME-NATURE] Pour un visiteur du village, Etre la ! C’est comme être un témoignant d’une convention entre l’Homme et la Nature. La montagne a accepté d’accueillir l’Homme, de le laisser y habiter et profiter de ses richesse sans aucune réticence mais tout en cohésion avec la Terre. « Le contrat humain est un sentiment de rapport, de communion, de toutes les cloches sonnant à l’unisson.. »1 Trozza est un lieu offrant beaucoup de richesse naturelle qui nécessitera le recours aux architectes pour cogiter sur la meilleure approche, pour réinventer une architecture qui tient compte de l’identité des lieux du village de Trozza, dans le but d’élaborer un habitat rural de qualité en assurant un développement de ces territoires. Comment le valoriser, sans nuire à ses potentialités et sans perdre le rapport [Homme-Nature] qu’il nous fait vivre ?
1 Louis I. kAHN, la pièce, la rue et le contrat humain,silence et lumière,p229
47
CHAPITRE II
Figure 33 : Découverte de la nature de Trozza(source: schéma personnel)
48
LA RELATION [HOMME-NATURE] Aujourd’hui, la relation de l’être humain avec sa nature révèle une ambivalence entre ses actions de destruction et ses essais pour communiquer avec son environnement. « L’Homme doit cesser de se concevoir comme maitre et même berger de la nature… il ne peut être le seul pilote. Il doit devenir le co-pilote de la nature qui elle-même doit devenir son co-pilote ... » 1 Comme nous l’avons vu précédemment les habitants de Trozza affirment la théorie d’Edgar Morin, et ceci en établissant une alliance de réciprocité productive avec leur environnement. Dans ce village [HOMME- NATURE] se conjugue ensemble En effet, l’homme a célébré sa relation avec la nature dès son existence. Nos ancêtres pratiquaient des habitudes religieuses y accordant une grande importance. Pour eux, la nature doit être respectée parce qu’elle représente une manifestation de la puissance divine et des esprits spirituels omniprésents. L’hindouisme par exemple, pratiqué en Inde, Indonésie et sur l’Ile de Bali, est un ensemble de dogmes qui considèrent que la nature est une manifestation du ‹‹Vishnu››2 . Le Bouddhisme, l’Hindouisme, le Taoïsme ainsi que plusieurs autres religions admettent également la nécessité de l’harmonie dans la relation [Homme-Nature]. Pour pouvoir méditer sur une réflexion architecturale dans le village de Trozza, nous devons alors s’imprégner de cette relation [Homme-Nature] qui la particularise. Donc ce chapitre, nous allons alors nous attarder à la compréhension de cette relation et de son évolution dans une lecture générale, tout en faisant le rapprochement avec Trozza. 1. EDGAR Morin(1980), la méthode II de la vie,Paris,p96,97 2. Vishnou est le deuxième dieu de la trimurti avec Brahma et Shiva. La trimurti incarne le cycle de manifestation, conservation et dissolution de l’univers dont Brahma est le créateur, Vishnou le protecteur et Shiva le destructeur
49
II.1 RELATION D’ÉCHANGE 1.1 Introduction Au déla, d’une relation rattachée à une religion, nous allons nous attarder plus à sa compréhension aux regards de psychologue, de sociologue, de philosophe et d’architecte.
1.2 Au regard d’ Abraham Maslow Selon le psychologue Abraham Maslow, quand les comportements de l’Homme fonctionnent selon ses besoins et son équilibre avec l’environnement, c’est le retour à l’état primitif. Ses recherches montrent que la raison de la motivation de l’être humain est son insatisfaction et on ne peut pas passer d’un besoin à un autre que lorsque le premier a été satisfait. « Lorsque nous parlons des besoins des être humains, nous évoquons l’essence de leur vie.»1
Figure 34 : Le village de Trozza selon la pyramide de Maslow (source: Schéma peronnel)
1 MASLOW Abraham(1970).’’Devenir le meilleur de soi-même ’’.p24
50
Pour les habitants de Trozza, la nature leur parait comme source de satisfactions primaires en répondant à leurs besoins vitaux. Elle leur donne un siège de sécurité et une accumulation de réserves en cas de tempête ou de guerre. Tout comme leur besoin d’appartenance qui est déjà accompli, ils s’approprient leur milieu par l’agriculture, l’élevage et leurs maisons dispersées. Le village représente un environnement familial ou tous les habitants se connaissent. Ils n’ont pas besoin de satisfaire leur manque d’estime de soi, le potentiel existant nous laisse admirateurs devant la richesse naturelle du site. Ils sont encore à la recherche du besoin de s’accomplir, de réaliser leur capacité interne et d’approfondir leur culture ancestrale.
1.3 Au regard de Nicole Huybens : À la rencontre du village de Trozza, nous avons pu observé et ressenti la forte relation Homme-Nature, qui est une relation d’échange mutuel. Cette réciprocité n’est pas de date proche. L’Homme primitif a influencé son environnement premièrement à partir de l’utilisation du feu, aussi par la chasse et ensuite par les pratiques agricoles qui montrent la capacité portante de l’environnement pour l’être humain.
Figure 35 : Le lien de l’Homme primatif avec son environnement (source: Photo personnelle)
51
C’est une relation de coordination entre l’Homme et la nature. Dans ce cas en parle du ‘‘multi centrisme’’, une vision que Nicole Huybens a développée. C’est une psychosociologue qui a révélé une pensée complexe en abordant cette relation tout on se basant sur les comportements humains et leurs natures. Cette pensée nous la synthétisons en schéma :
Figure 36 : Les facteurs intervenants sur la relation Homme-Nature ( source: schéma personnel)
« Pour notre part, nous allons distinguer quatre visions de la relation Homme – Nature : une vision anthropocentrique, une vision biocentrique, une vision écocentrique et une vision multicentrique »1
1. Nicole Huybens,La forêt boréale, l’éco-conseil et la pensée complexe. Comprendre les humains et leurs natures pour agir dans la complexité, Editions universitaires européennes, 2011, p. 83.
52
_ L’anthropocentrisme considère l’Homme comme l’axe directeur de cette relation et l’unité de mesure de toute chose avec une séparation totale de la nature. L’homme prend une position de domination vis-à-vis de la nature. « La nature est un objet parce que seul l’humain est un sujet » 1 _ Le biocentrisme s’oppose à la perspective anthropocentrique, elle accorde à la nature son sens primitif et sa valeur intrinsèque car chaque être vivant ,humain ou non humain, demande le respect. « Il n’y avait pas de juges, ni de navigation, ni de commerce, ni de guerre, ni d’armes. La terre, sans être cultivée, donnait fruits et moissons »2 _ l’écocentrisme propose une démarche qui unit les espèces, les communautés d’Homme et les écosystèmes. Il cherche à produire un système qui met en cohérence l’Homme et la Nature afin de former un tout. « Contempler la beauté du monde, le penser comme un tout et harmoniser les conduites humaines aux lois de la nature sont les piliers de la vision écocentrique »3 _ le multicentrisme repose sur la coordination entre Homme et Nature qui se présente d’une manière articulée et complémentaire. « Une éthique multicentrique tient compte: des individus ET des espèces, d’un animal ET de l’écosystème, des humains dans leur spécificité ET de la nature dans sa biodiversité» 4
1. Nicole Huybens,La forêt boréale, l’éco-conseil et la pensée complexe. Comprendre les humains et leurs natures pour agir dans la complexité, Editions universitaires européennes, 2011, p. 83. 2. Pierre Hadot, Le voile d’Isis, Gallimard, 2004, p.155 3. Nicole Huybens, op. cit., p. 94 4. Ibid., p. 103
Figure 37 : scéhmatisation des des quatre visions de Hybens ( source: schéma personnel)
53
1.4 Au regard d’Andy Fisher : L’interrelation entre Homme-Nature est le rayon de l’écopsychologie qui est un domaine de recherche mettant en question les relations réciproques entre l’Homme et son environnement, entre science humaine et science écologique. Notre vécu assure le lien entre notre psyché et la nature, cette pensée est signalée par Andy Ficher dans son œuvre « Radical ecopsychologie »
« L’écopsychologie, située à la charnière des sciences naturelles et des sciences humaines, semble donc intégrer en elle tout ce qui touche la relation unitaire de l’homme avec la nature, et, de la sorte, ses études entretiennent d’étroits rapports avec les courants écosophiques, les pensées traditionnelles et les visions artistiques qui l’ont précédé dans cette démarche. » 1 Selon lui, l’image de la nature en tant que machine et dépôt de ressource persiste encore sous beaucoup d’aspects dans l’esprit de la société. Cette image de la nature perpétuelle et caractérisée d’une grande capacité ‘‘auto-poïétique’’, a été mise en doute au début des années 1970, l’aube de la crise environnementale et l’idée de l’harmonie entre Homme et Nature s’en dégage.
1.5 Conclusion Suite à la définition de la relation d’échange entre [Homme-Nature] à travers plusieurs regards, nous retenons que selon Abraham Maslow, ce dernier a révélé que les besoins de l’homme et sa manière de les satisfaire ne peut se faire qu’avec l’aide de la nature. Selon Nicole Huybens, il a proposé quatre visions complexes sur la relation entre Homme et Nature, on finit par la présentation de cette relation au regard d’Andy Fisher qui a souligné la pensée écologique.
1 Roland de Miller « Ecopsychologie et écophilosophie : sources et tendances », 1999
54
II.2 [H-N] UNE RELATION DE RUPTURE 2.1 Introduction Jadis, l’Homme et la nature coexistaient dans un même lieu. Mais plusieurs facteurs de mutations voient le jour au fil des années, comme l’industrialisation et l’exode rural, conduisaient à une rupture entre les traditions initiales : habiter, produire et vivre ensemble. Selon l’astrophysicien Hubert Reeves, Il faut arrêter de mettre l’être humain au centre de l’univers et accepter qu’on soit qu’une espèce parmi d’autres et qu’on soit dans des relations interdépendantes. Il admet que l’empilage de nos actions comme l’épuisement des ressources naturelles, la pollution,…nous confrontent à des problèmes que nous connaissons tous. Donc à un moment donné, le couple Homme-Nature va être éliminé parce que la nature n’a pas de réserve infinie ou cette coexistence va lâcher avec le temps.
Figure 38 : Début de rupture entre Homme-Nature (source: schéma personnel)
2.2 Les causes de la rupture a. L’agriculture L’agriculture peut paraitre comme le début d’une rupture cosmique. En effet, on ne peut plus distinguer de nos jours entre l’artificiel et le naturel ; l’Homme agit et intervient sur la nature d’une manière agressive, que ce soit par l’ajout des produits chimique, ou l’exploitation excessive.
55
b. Le modernisme C’est au 17ème siècle que les historiens annonçaient le début de la modernité. L’Homme a subi une transformation absolue de l’état primitif néolithique à l’état moderne de la société actuelle. Pour mieux expliquer l’agressivité de l’Homme d’aujourd’hui face à la nature, il faut revenir aux traits évolutifs de l’Homme, parler de l’apparition des cités, du commerce, de l’énergie, des changements sociaux…. Nous avons fait des actions épouvantables ; volontaires ou non ; les guerres en sont le meilleur exemple. Peu à peu, notre quotidien est devenu submergé par des actes nocifs pour la nature. Ceci peut être expliqué par l’évolution sociodémographique, la vitesse de l’urbanisation, et surtout la puissance des moyens utilisés par l’Homme à cet effet. On parle ici de produits nucléaires et chimiques, de la technologie. Notre intelligence stérilise non seulement les sols mais aussi la race humaine.
Figure 39 : L’orientation de l’Homme vers la technologie et l’urbain (source : schéma personnel)
56
c. La migration L’espace rural passe d’un milieu de production à une région d’émigration nette. Les résidents préfèrent que leur lieu d’habitat soit à proximité de celui de travail ; même les agriculteurs qui subissent la saisonnalité de leur métier sont en besoin d’une autre base financière. D’où la rupture avec leur lieu d’origine provoquant ainsi la rupture avec les traditions ancestrales et artisanales qui sont en relations directes avec la nature. d. L’industrie L’industrie a fait basculer la société à dominante agraire et artisanale vers une société commerciale et industrielle. Ceci a provoqué une pollution et une nuisance terrible. D’après Gilles Pipien (inspecteur général de l’environnement et du développement durable auprès du ministère de l’Ecologie) « nous avons atteint un plus haut sommet menacé ». Il admet que l’industrie va mener la désagrégation de notre environnement et aussi la détérioration de l’espèce humaine.
Figure 40 : La nature menacée par l’industrie ( source : schéma personnel)
57
2.3 Les réactions face à cette rupture a. Expérimenter la nature Actuellement, surtout dans les pays développés, la relation entre la nature et l’homme est en dégradation sans cesse. Par exemple, un enfant aujourd’hui passe en moyenne entre 15 et 30 minutes par jour en jouant à l’extérieur contre de longues heures passées devant un écran. Ceci a des impacts nocifs sur le développement psychoaffectif de l’individu par manque d’expérimentation du milieu naturel, une expérimentation qui contribut à son bien-être physique et mentale.
Figure 41 : Le temps passé par l’enfant entre l’ecran et la nature (source : schéma personnel)
58
b. Retrouver les racines du lieu avec la nature Selon Moscovici la nature et la société crées par l’Homme sont interpénétrées l’une et l’autre. Ce rapport est lié à travers ses dimensions sociales qui sont identifiées dans un espace, par une culture. Malgré l’oppression que subissent les peuples traditionnels, ils parviennent à assurer la gestion de la nature avec des pratiques culturelles qui sont en lien direct avec les racines du lieu, c’est ce que l’Homme moderne cherche aujourd’hui. La nature devient un lieu de ressourcement profond où l’on met à jour notre réflexion sur soi. D’ailleurs, il reste un territoire oublié par les architectes qu’on doit réactualiser, intégrer des nouvelles formes pour le développement rural et retrouver le contact entre architecture, habitant et lieu.
Figure 42 : L’homme doit retrouver le lien entre nature, espace, culture, société et dimensions social (source: Schéma personnel)
2.4 Conclusion La rupture entre Homme-Nature a déclanché des réactions dangereuses sur l’être humain ainsi que sur l’environnement.Pour faire revivre cette relation l’Homme a opté pour l’architecture comme moyen de conserver cette dualité Homme-Nature.
59
CHAPITRE II CONCLUSION
Figure 43 : L’architecture peut-elle établir la relation [Homme-Nature] ? ( source : schéma personnel)
60
RECONCILIATION [H-N] PAR L’ARCHITECTURE Confronté à cet état inquiétant de la relation [H-N], on tente aujourd’hui une nouvelle réconciliation tout en cherchant une solution pour notre ignorance. Avant, quand notre relation avec la nature est étroitement liée, nous avons commencé alors à considérer l’Homme comme un système ayant besoin d’être protégé et isolé et en opposition avec ce tissu vivant. Mais aujourd’hui, nous devons éliminer cette vision dualiste qui sépare l’Homme et la nature, et commencer à raisonner en termes de couple ; l’un dépend de l’autre. L’évolution de cette relation est incontestablement guidée par l’Homme qui se présente comme un locataire de la terre. C’est lui qui doit se préoccuper de la nature, l’inverse étant impossible. Peut-il alors au moyen de l’architecture assure cette relation d’échange ? et arriver à une réconciliation durable entre eux ?
61
CHAPITRE III
Figure 44 : Schéma ou [Homme-Nature] et l’Architecture coexistent (source: schéma personnel)
62
RELATION [HOMME-NATURE] ET ARCHITECTURE « Il ne s’agit pas d’harmoniser l’édifice avec la nature mais d’inclure la nature dans l’édifice »1 Frank LIyod Wright Il faut changer de perspective sur la relation [Homme-Nature]-Architecture vu que la nature a été sacrifier pour des buts économiques qui sont aujourd’hui le seul critère de mesure de développement. En effet la modernité a transformé notre société. Elle est devenue un système économique et politique axé seulement sur l’être humain. Par conséquent, et avec l’étalement urbain, les liens avec la nature s’affaiblissent. L’architecture intervient comme un moyen par lequel nous allons essayer de renouer cette relation. Elle agit sur le développement des villes en tenant compte de son incidence environnementale.C’est ce qu’on va aborder dans ce chapitre.
1. parole de Frankd LIyod Wright, lors de sa description de son projet MALATOR (source : extrait du site www. detailsdarchitecture.com)
63
III.1 EVOLUTION DE LA RELATION NATUREARCHITECTURE 1.1 Introduction Le processus de conception dans l’architecture doit tenir compte non seulement du bien-être physique de l’être humain mais aussi de sa relation avec l’environnement, ainsi que de ses dimensions psychologiques et socio-culturelles. Dans cette partie on va exposer le premier contact entre [Homme-Nature] avec l’architecture en témoignant les premières essais de l’Homme afin de concevoir avec la nature.
1.2 Les débuts de la relation Nature-Architecture a. Premier contact Nature-Architecture Le rapport nature-architecture commence dès le premier contact entre l’édifice et son sol. Il est abordé dès le début des fondations. Ici la nature est présentée à travers le sol, la base indispensable d’un bâtiment qui entre en contact pour la première fois avec le lieu et qui sculpte parfois la terre.
Figure 45 : Le rapport entre le batiment et la terre ( source : schéma personnel)
b. Dominance Homme-Architecture sur la nature décorative Depuis l’Antiquité, l’architecture paraissait comme un signe marquant un lieu et affirmant la présence de l’homme et à un certain temps elle témoignait de la puissance et de la dominance de l’homme sur son environnement. Des réflexions apparaissaient au début du XVIIIe siècle. Les architectes et les urbanistes commençaient à s’intéresser à l’aménagement des jardins et des parcs complémentaires aux palais et aux châteaux comme décor naturel qui met en valeur l’édifice architectural.
64
Exemple : Prenons l’exemple d’un parc paysager, créé au XVIIIe siècle, composé par des jardins et des édifices patrimoniaux. Ce parc a été créé aux alentours des ruines de l’abbaye cristercienne de fontains dans le Yorkshine. Il met en valeur plusieurs édifices historiques qui datent de plus de 800 ans. La nature se manifeste comme un élément complémentaire qui met en honneur la construction humaine., comme élement décoratif face à la dominance de l’architecture.
Figure 46 : Parc de Studley Royal avec les ruines de l’abbaye de Fountains ( source: http://whc.unesco. org)
Figure 47 : l’abbaye de Fountains (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord)
1.3 La conception avec la nature a. L’influence vernaculaire
Depuis l’orée des temps, l’être humain se met dans une relation avec le monde qui l’entoure: les monts, les fleuves, les arbres, les animaux, le froid, la chaleur, la pluie, la neige, le vent, tous sont leurs amis. Ceçi apporte une nouvelle architecture qui unie les hommes, la nature et le lieu(la terre). Dans le cas de l’architecture vernaculaire, le terrain et le bâtiment sont indifférenciés, ils sont harmonieux, de même avec la nature. L’homme se trouve en contact direct avec sa terre. Cette relation est marquée par une continuité de matière depuis le sol jusqu’à la construction en utilisant les ressources du site ainsi que la texture du paysage.
65
Exemple : La région de Toujane, le village nominé pour faire partie du patrimoine mondial, ne cessera d’être particulière pour l’harmonie de ses contrastes entre paysage naturel et intervention de l’homme, le relief et l’architecture, l’harmonie entre son architecture, ses habitants et ses traditions… Cette architecture témoigne d’une maîtrise technique qui a su s’adapter du climat aride, tout en répondant au mieux aux besoins de ses habitants
Figure 48 : Vue de loin et de prés sur la ville de Toujane ( source : Photos de Ibtihel SBOUI)
b. L’architecture ancestrale La compréhension de la nature et son respect étaient plus sincères chez nos ancêtres puisque leur vie quotidienne était en liens étroits avec leur milieu pour des fins agricoles. Ceci existe encore chez les habitants de trozza malgré l’envahissement de notre vie actuelle par la technologie. Ces paysans sauvegardent encore les techniques de construction de l’architecture ancestrale qui sont traduites par des moyens simples. Ils ont développés une architecture adapter à toutes les variations des cycles naturels et spécifique à leur culture en utilisant des matériaux naturels et des ressources bruts, peu transformées.
66
1.4 séparation Nature-Architecture Au XIXe siècle, la séparation entre l’architecture et la nature est apparue avec la révolution industrielle et le développement des techniques et des matériaux de construction qui venaient renforcer l’indépendance de chacun. Notre société est devenue un système économique et politique axé seulement sur l’étre humain. Par conséqence les liens avec la nature s’affaiblissent, au point que certains projet visé plus l’extravagance en dépit de l’intégration au lieux et au respect de l’environnement.
Figure 49 : Les deux axes economique et politique sur laquelle la société moderne est basée (source: Schéma personnel)
1.5 Conclusion Face à cette modernité, une remise en question de la relation de l’architecture avec la nature semble jaillir. Les architectes vont s’orienter alors vers la réintégration de la nature de nouveau dans leur réflexion conceptuelle.
67
III.2 VERS UNE NOUVELLE RELATION ARCHITECTURE ET NATURE 2.1 Introduction Pour les architectes soucieux de la relation entre Nature-Architecture, pour eux la nature ne représente plus un élément complémentaire pour le bâtiment mais elle le guide, la phase conceptuelle du projet afin de mieux l’intégrer dans son site environnement. Les concepteurs commencent à questionner plus l’impact de l’architecture sur la nature, ce qui laisse transparaitre une nouvelle approche, une approche dite écologique, et qui est respectueuse et à l’écoute de la nature.
Figure 50 : L’architecture doit compter sur la nature plutôt que la défier ( source : scéma personnel)
Nous n’allons pas trop nous attardé à l’abordé dans une lecture générale, nous allons nous basés sur la vision de certain architecte.
2.2 L’architecture écologique : Nous n’allons pas trop nous attardé à l’abordé dans une lecture générale, nous allons nous basés sur la vision de certain architecte. L’architecture écologique, dite aussi durable, révèle un mode de conception où le respect de la nature occupe le centre des préoccupations. Des facteurs tels que la température, l’ensoleillement, l’humidité, le vent, la pluie… guident la conception du bâtiment. On doit penser écologiquement de sorte à rendre les orientations envers la nature plus respectueuse.
68
Cette démarche a pour objectifs de réduire notre impact sur l’environnement et d’améliorer la gestion du projet en minimisant ses performances énergétiques. La mise en oeuvre de cette architecture est assurée par la pratique des ensembles de techniques citant: _Le choix du matériaux de construction. _La réalisation des ouvertures selon l’orientation du site. _La conception des espaces verts. _La récupération des eaux pluviales. D’ailleurs, cette approche est adoptée dans chaque milieu d’une façon différentes selon le relief, le climat, les ressources régionales.
2.3 Les visions des architectes a. Renzo Piano L’architecte Renzo Piano dans ses œuvres architecturales compose avec la nature. Il joint le bâtiment dans son contexte en liaison avec l’environnement et la ville tout en créant un organisme cohérent. « Mon travail est une réflexion contre l’évolution des villes : avec le béton, les villes du XXe siècle ont été trop éloignées de la nature », expliquait-t-il lors d’un passage à Paris pour présenter son projet. Pour Piano, le but de composer avec la nature est de susciter la sensation de la contemplation et la sérénité chez l’être humain.
69
Exemple Projet conçu au cœur d’un vignoble situé à Aix, Puy-Sainte-Réparade Il témoigne la relation entre [Homme-Nature] et Architecture moderne. Le projet, semi-enterré, s’intègre dans son lieu en prenant la forme de la typologie du terrain avec une toiture réalisée par une toile tendue qui parait en continuité avec le rythme des rangées de vignes voisines. Pour y accéder, Piano a créé un chemin en pente afin de laisser entrer la lumière. L’architecte assure une harmonie entre Homme-Nature et architecture par un bâtiment minimaliste, tracé par des lignes pure en assurant une tranquillité absolue et en exposant l’eau, la lumière, l’air et la nature.
Figure 51 : Le pavillon vu du ciel, avec son toit tendu de toile blanche. (source: https://ideat. thegoodhub.com )
Figure 52 : Le pavillon se fond dans la terre du domaine ( source : https://ideat.thegoodhub. com)
Figure 53 : le visiteur étourdi par tant de beauté miroitante ( source: https://ideat.thegoodhub. com))
b. Frank Lloyd Wright
L’architecture qui assure cette communication avec la nature est l’architecture organique, celle innovée par Frank Lloyd Wright en 1908. Elle offre une jouissance en vivant en contact avec la nature. Il est un parmi les architectes qui ont pris leur inspiration du mode végétal, afin de créer une symbiose entre nature et architecture en repensant formes et fonctionnalités.
70
Ses bâtiments traduisent les principes de l’architecture écologique en termes de bioclimatique, d’économie d’énergie et d’habitat sain tout en créant une fluidité de l’espace entre le site et le bâtiment. Exemple Taliesin West , une maison construite par Frank LIoyd Wright en 1937 à Scottsdale (Arizona), révèle une symbiose entre l’architecture et la nature. La maison est conçue par des matériaux disponibles localement ( la pierre et le bois) en réunissant l’eau et la lumière. Frank LIoyd Wright traite ses plans horizontalement avec une élévation pour assurer une ventilation naturelle et une protection naturelles contre
le soleil du désert intense.
Figure 55 : L’intégration du maison dans son site (www.archdaily.com)
Figure 56 : Les matériaux utilisés dans la construction du maison (source: www. archdaily.com)
Figure 54 : Dualité entre intérieur et exterieur (source: www.archdaily.com)
c. Kengo Kuma
« Embrasser l’environnement, insister sur les matériaux naturels, la durabilité et la transparence crée un espace où les gens peuvent vivre la nature de manière plus complète et plus intime »1 Son but est d’accorder à la nature une place primordiale dans son architecture tout en s’inspirant de la tradition japonaise. Il a opté pour l’utilisation des matériaux locaux pour concevoir un bâtiment sein et écologique en se référant à l’architecture vernaculaire. 1. Selon Kengo Kuma, extrait de archibat,com/blog/osmose-nature-kengo-kuma/
71
Exemple Das Kranzbach, conçu par Kengo Kuma & Associés, à Krün, Allemagne, est un espace de Yoga et de méditation. Il a été construit par un matériau local, sapins transformés en brindilles, afin d’assurer une transition fluide entre la forêt et le bâtiment. Ces brindilles utilisées dans les murs et la toiture présentent un moyen qui permet la filtration de la lumière et de l’air. Dans cet espace de méditation [Homme-Nature] et Architecture sont en osmos.
Figure 58 : L’intégration du projet dans la foret (SOURCE / www.archdaily.com°
Figure 57 : L’intérieur qui expose la foret ( source : www.archdaily.com)
Figure 59 : Les brindilles comme matériau de construction ( source : www.archdaily.com)
2.4 Conclusion La nouvelle perspective vers une réconciliation Nature-Architecture est assurée par plusieurs grands architectes qui ont réussi à inventer une architecture aussi harmonieuse comme la nature. Ces architectes adaptent une approche écologique qui cherche à rétablir notre relation avec la nature et à réduire notre impact sur l’environnement menacé. Le bâtiment n’est plus un bloc fermé, fonctionnel et isolé, il est un espace ouvert vers l’extérieur qui s’adapte mieux avec son environnement
72
Figure 60 : L’évolution de la relation Homme-Nature-Architecture ( source : schéma personnel )
73
CHAPITRE III CONCLUSION
74
Figure 61 : L’architecture comme un moyen par lequel nous allons rétablir la relation [Homme-Nature] ( source : Schéma personnel)
[HOMME-NATURE] ET ARCHITECTURE ’’ : UNE SEULE ENTITE DURABLE On a témoigné depuis longtemps des erreurs et des abus dans l’exploitation de notre richesse naturelle qui bouleversent notre écosystème. Les citadins vivent éloignés de la nature et sont moins sensibles à ses potentialités naturelles qui cherchent à être valoriser. Ils ne se préoccupent d’elle que lorsqu’il y a des catastrophes naturelles surgissent telles que les tremblements de terre, l’irruption de volcans, les tsunamis… Cependant, et malgré notre contact réduit avec la nature, le bien être humain reste toujours conditionné par son environnement naturel. Aujourd’hui la nature doit être mise au cœur de notre conception et perception pour toute construction futur, afin de rendre ‘’Homme-Nature et Architecture’’ une seul entité durable. Revenons à notre problème de départ, comment pouvons-nous valoriser Trozza à travers la coexistence de [Homme-Nature] avec l’architecture ?
75
CHAPITRE IV
76
Figure 62 : Lecture de paysage de Trozza (source : schĂŠma personnel)
TROZZA: NOUVELLE PERSPECTIVE DURABLE « Il faut commencer par le tout début, conseille-t-il au futur architecte, et faire naître vos constructions de la vie quotidienne des gens qui vivront là, façonnant vos maisons au rythme de leurs chants, tissant pour ainsi dire la trame du village sur ses activités, attentif aux arbres, aux récoltes qui pousseront là, respectueux de la ligne d’horizon et humble devant les saisons »1 À l’occasion de ce nouveau chapitre, nous allons révéler les enjeux et les potentiels du village de Trozza, qui désigne une exemplarité de la relation [Homme-Nature]-Architecture abordée dans le chapitre précédent. Par conséquence, notre objectif, est de construire une nouvelle réflexion afin de redynamiser ce territoire en adaptant une approche durable. Tout ceci sera basé sur des références architecturales. Ce chapitre se structure en deux parties. Dans la première nous allons aborder une lecture des composantes du village de Trozza, en dégageant des concepts que nous allons les aborder à travers des projets de référence. Dans la deuxième partie, nous allons développer une approche durable porteuse d’une architecture écologique dans un milieu rural. L’aboutissement de ces deux parties, nous allons englober les différents concepts que nous allons adopter dans notre conception.
1. Hassan FATHY(1970), construire avec le peuple,Paris, p89
77
78
IV.1 RÉCONCILIER [HOMME-NATURE] ET ARCHITECTURE 1.1 Introduction
Les paysans de Trozza sont continuellement en en contact direct avec la nature. Le contexte géographique de la montagne influence la qualité environnementale et son rapport avec l’Homme en leur apportant une sécurité et un bien être psychologique. Dans cette partie nous définirons des concepts dégagés du site tel que l’horizon vécu, la nature exploitée, le savoir-faire local.., que nous explorerons à travers par des projets de référence. Ces concepts nous permettront à réconcilier Homme-Nature et architecture. Comment traduire ce rapport dans notre projet en faisant sortir des concepts par lesquelles notre perception communique avec ce que nous ressentons ?
79 Figure 63 : Homme-Nature et architecture de Trozza (source: photo personnelle)
1.2 l’Horizon véçu Notre premier lien avec la nature de Trozza, cette campagne lointaine qui cache un hammam naturel en vapeur, est assuré par l’horizon qui va nous guider tout au long de notre trajet.
L’HORIZON
Figure 64 : Le skyline de trozza (source: schéma personnel)
La montagne joint notre ligne d’horizon avec une couleur bleue fumée à des dizaines de km lointaine. C’est là que le désir de découvrir ce mystère naitra. Là où l’horizon s’éclore et nous offre une passerelle vers un infini fabuleux et une sensation de calme absolu. Cette lecture de l’horizon exprime une dualité de l’être entre son lien avec la terre et son aspiration de se déconnecter de tout. Comment traduire cette nouvelle lecture de l’horizon dans notre conception ? Nous allons, nous basée à l’analyse de ‘‘la maison de l’infini’’ de l’architecte Alberto Campo Baeza, en vue de dégagé comment à l’occassion de ce projet il a pu mettre en valeur l’horizon par son architecture.
80
a. la maison de l’infinite Architecte : Alberto Campo Baeza Localisation : Cadix (Espagne) Date de réalisation : 2014
Figure 65 : Figure : Continuité de l’entrée de la maison avec l’horizon (source : http://untitledmag.fr)
L’architecte a conçu une maison minimaliste avec un ‘‘plan infini’’ tracé par des lignes qui s’étendent vers la mer en reliant ‘‘la roche et la mer’’ et en créant une continuité visuelle.
Figure 66 : Plan traité qui montre les lignes infinies qui étendent vers la mer (source: http://untitledmag.fr)
81
La première plateforme parait comme un abime qui nous rejette vers l’infini et qui fait naître des sentiments forts chez nous. Cette sensation est renforcée chez l’Homme grâce à la suppression des limites et des obstacles en assurant une continuité visuelle qui offre une meilleure lecture de l’horizon.
Figure 68 : Une passerelle qui nous prolonge vers l’infinie(source: source : http://untitledmag.fr)
La lumière occupe une place fondamentale dans la conception de cette œuvre en créant un phénomène « métaphysique » de lumière dans la lumière. Elle assure une atmosphère qui révèle les couleurs et textures des parois en apportant une sensation de liberté.
Figure 67 : Coupe traitée qui montre le phénomène de la lumière dans la maison (source: http://untitledmag.fr)
82
Afin d’exposer l’horizon, Baeza opte vers la conception des ouvertures frontales et zénithales qu’il appelle des grands portails pour le soleil.
Figure 69 : collage photo qui montre le chemin de la lumière dans maison ( source: photo personnelle)
« Sur un lieu merveilleux comme un morceau de paradis terrestre, à Cadiz, nous avons construit un plan infini face à la mer infinie. Au bord même des eaux de l’Océan Atlantique, où la mer unit le nouveau et le vieux continent, émerge une plate-forme en pierre. À l’endroit où tous les navires de la Méditerranée passaient et passent toujours au moment où ils partent dans l’Atlantique »1
Figure 70 : Exposer l’Horizon par des ouvertures frontale ( source : http://untitledmag.fr)
1. Selon Alberto Campo Baeza. extrait d’un article du site : http://untitledmag.fr
83
b. Synthèse
L’Union entre nature et architecture au contacte de l’horizon inscrit notre corps entre les deux et emmène notre esprit vers un lieu lointain et inconnu Baeza, exprime cette relation d’une manière minimaliste et innovante. Il a montré qu’on peut révéler une beauté cachée par des pratiques simples et minimalistes. Par exemple un mur blanc ressemble à une feuille blanche où la nature s’exprime.
Figure 71 : Synthèse qui traduit notre perception dans le projet (source: schéma personel)
Donc pour assurer la mise en valeur de l’horizon comme lieu entre notre conception et la montagne de Trozza, nous devons s’assurer d’être dans une réflexion ‘‘minimaliste’’, d’être plus à l’écoute de la nature que se soit et à l’extérieur et à l’intérieur de notre projet.
84
1.3 IM- Matérialités des composantes naturelles IMMATERIEL
La lumière a une présence immatérielle, intangible, elle met en valeur les différents plans superposés. Le climat de la montagne est semiaride ce qui explique la chaleur insupportable pendant l’été. L’air est ressenti de partout, il est plus frais que jamais ; aucune nuisance environnementale aux alentours. Sa présence assure un bien étre à l’homme.
L’eau élément structurant. On passe par 3 vallées afin d’arriver à Trozza. Ces derniers orientent l’étalement urbain du village.
MATERIEL
Le premier contact avec la nature de Trozza se révèle avec sa montagne et ses strates végétales arborescente dispersée et une autre arbustive intensive avec la domination des steppes.
Figure 72 : L’axe im-matériel qui met en évidence les composantes naturelles du Trozza(source: photo personnelle)
Comment pavons-nous adopter ce chemin naturaliste dans notre conception tout en exposant cette richesse ? Pour mieux nous orientée par la suite, le choix supporté sur un projet qui a à la fois une reflexion matérielle et immatérielle de la nature dans sa relation avec l’Homme et l’architecture.
85
a. Waterside Buddhist Shrine Architecte: ARCHSTUDIO Localisation: Tangshan, Hebei, China Date de réalisation: 2017 Le projet waterside Buddist Shrine est un sanctuaire de méditation et de contemplation qui permet de faire vivre au visiteur le chemin de bouddha qui a gagné son pouvoir spirituel sous un arbre où sa mère l’a mis au monde.
Figure 73 : L’axe im_matériel du l’œuvre (source: schéma personnel )
Figure 74 : Synthèse de la relation Homme-Nature et projet (source: schéma personel)
Ce projet présente pour notre étude un exemple témoignant de la relation Homme – Nature – Architecture.
86
Un sanctuaire qui promene l’Homme au coeur de la nature par un parcours spirituel et sensoriel en créant une liaison entre l’arbre, l’Homme, le Bouddha et la lumière. Ce rapport est annoncé dès la première phase de conception à partir de l’intégration du bâtiment dans le site.
Figure 75 : coupe de synthèse qui met en valeur ce rapport (source: Photo collage personnelle)
Figure 76 : Le site avant et après l’intégration du batiment(source: www.archdaily.com avec intervention de l’auteur)
Figure 77 : La dialectique interieur/exterieur (source: schéma personnel)
Les arbres existants restent intacts où l’architecte a composé avec eux. Ce qui refléte une approche respectueuse de la nature et explique le choix formel du projet.
87
Le plan prend une forme semblable à des branches d’arbres qui s’étendent sous la colline. Ce sont 5 branches, Chacune abrite une fonction. Elles sont liées par un espace de circulation fluide qui nous offre une promenade.
Figure 78 : La distribution les différents espaces dans le projet(source: schéma personnel)
Figure 79 : Exposer le site en assurant une continuité visuelle (source: schéma personnel)
Le bâtiment aide l’homme à manifester le site et à sentir la puissance de la nature en concevant des ouvertures zénithales et frontales qui laissent entrer l’arbre et la lumière afin de metrre en valeur le bouddha, créant une atmosohère calme.
Figure 80 : Photos qui montrent les ouvertures frontales et zénithales qui exposent la nature et le Bouddha (source: www. archdaily.com)
Exposer la nature par la conception des ouvertures vous laisse fasciner par sa beauté. Cette transparence laisse notre âme dans une sérénité absolue entre l’intérieur et l’extérieur.
88
b. Synthèse L’intégration des éléments naturels (lumière, arbres, eau, vent…) au cœur du projet nous permet à la fois de les ressentir par les sens et par le corps dans leur présence matérielles et de les vivre à l’intérieur de nous par leur puissance immatérielle.
Figure 81 : Réconciliation de la relation H-N-A par des concepts architecturaux (source: schéma personnel)
C’est un moyen par lequel vnous pouvons nous échapper vers l’invisible après avoir être détaché de nos racines.
Figure 82 : Synthèse qui exprime notre vécu dans le projet (source: schéma personnel)
89
1.4 Les habitants à l’égard de le relation Nature-Architecture Les paysans du village partagent un savoir-faire local et ancestral qui leur permet de tirer profite des richesses de la montagne tout en conservant sa diversité. Plus particulièrement par la présence du hammam naturel en vapeur qui possède des vertus thérapeutiques, les habitants de Trozza respectent la nature. Il y’en a même ceux qui la sanctifient. Aussi, ces derniers conçoivent leurs maisons avec les matériaux locaux tels que la pierre et le brique. Ils s’implantent d’une manière dispersée dans les terrains quasi plantés avec des chemins sableux nommé «thnia» généralement délimités par des cactus et des figues de barbaries. L’intervention humaine dans ce village semble être extensive. On parle d’une architecture traditionnelle. Les maisons sont simples, minimales qui s’intègrent dans le site en manifestant la splendeur du lieu. L’architecture de Trozza encourage le rapport des habitants avec la nature par l’ouverture des espaces intérieurs à l’extérieur en créant un contact visuel. Cette dichotomie entre intérieur et extérieur reflète leur volonté de vivre en respectant l’environnement. Comment conserver cette identité [Homme-Nature] et architecture et la traduire dans notre projet ?
Figure 83 : La liaison Interieure/Exterieure traduite par l’architecture de Trozza(source: schéma pesonnel)
Toujours dans la même démarche, nous allons nous référer à l’architecte humaniste Hassan Fathy qui est pour nous une référence incontournable pour la genèse des concepts de notre projet, liée à la relation HommeNature-Architecture.
90
a. Le nouveau village de Gourna Architecte : Hassan Fathy localisation : la rive occidentale du Nil, Egypte Date de réalisation : 1948 C’est un projet est dédié au fellah egyptien qui vive seulement de l’agriculture et l’élevage.
Figure 84 : Photo de l’ancienne Gourna ( source : https://www.voyagevirtuel.info)
Il est un logement social conçu pour héberger une population rurale traditionnelle afin de protéger les tombes des pharaons menacées par l’ancien Gourna. Cette communauté inclut une mosquée, un hammam, une école des métiers artisanaux, un marché et un théâtre.
Figure 85 : Photo de la nouvelle Gourna (source : https://whc.unesco.org)
91
Le tout est conçu en terre crue (= brique de boue), un matériau local en Egypte et plus particulier dans les campagnes, qui nécessite un savoirfaire local et qui possède des vertus thermisue. Les habitants se trouvent inclus dans la construction de leur habitation. Hassan Fathy a essayé de transmettre leur savoir faire de construction. Il s’est inspiré dans son processus de construction d’une technique ancestrale oubliée : La technique des maçons nubiens, innové en 1941, ce sont des voutes et des coupoles réalisées sans coffrage.
Figure 86 : Les voutes et les coupoles nubiennes de la nouvelle Gourna ( source : https://www.passionegyptienne.fr)
Malheureusement les travaux de ce projet ont été arrêtés pour des raisons politiques. Synthèse Avec une ‘‘pensée anthropologique’’, Hassan Fathy a voulu innover une architecture pour les pauvres qui doit être écologique, économique et respectueuse de la nature. Il cherche dans les pratiques ancestrales et les traditions artisanales les solutions adéquates pour une architecture saine qui s’adapte au lieu, au climat, et au besoin de l’Homme et qui est en cohésion avec les dimensions sociales. Ce que nous retenons, c’est son approche participative qui consiste à intégrer l’Homme dans la construction de son milieu. L’Homme va s’approprier son territoire par son propre savoir-faire et sa propre identité.
92
Figure 87 : Synthèse qui montre la démarche adopté par Hasan Fathy(source: schéma personnel)
b. Handmade school Architecte : Anna Heringer + Eike Roswag localisation : Rudrapur, Bangladesh Date de réalisation : 2005 le projet a reçu le Prix Aga Khan pour l’architecture en 2007.
Figure 88 : Facade principale de l’école (source : https://www.archdaily.com)
C’est une école primaire qui concrétise dans sa construction les principes de développement durable dans une zone rurale pauvre. Avec un chantier participatif incluant les villageois, les élèves et les artisans, le projet a été construit en 4 mois avec les méthodes et les matériaux locaux (la terre et le bambou) adaptés à une nouvelle forme.
93
Chantier participatif Cette école est dédiée aux familles de faible revenus en vue d’améliorer leur mode de vie et de lutter contre la migration des ces derniers.
Figure 89 : La participations des habitants, des enfants et des artisans dans la construction de l’école (source: photos traités par Ibtihel SBOUI)
La stratégie de l’architecte consiste à développer des connaissances locales, chez habitants afin de mieux utiliser les ressources locales. Cette réflexion est née après la constatation de nombreuses causes de désordre telles que l’humidité. L’approche durable Afin de mieux gérer les performences énergitiques du projet avec de faibles moyens, et pour assurer un confort thermique pour les élèves, l’architecte a intégré les potentielsNaturels du site dans sa démarche conceptuelle.
Figure 90 : Photos traitées qui montrent les différentes techniques adoptées pour assurer le confort des élèves (source: https://www.archdaily.com)
94
- Ensoleillement : lumière naturelle filtrée par la végétation et controllée par les ouvetures -Une ventillation naturelle est assurée par de grandes ouvertures à l’étage qui sont Contrôlées par des portes volantes au RDC -Une toiture ondulée qui permet à l’eau d’être dispersée dans le sol et absorbée par l’utilisation du bambou hédrofuge, une technique innovée pour lutter contre l’humidité. _Une grotte est créée au niveau du mur sud Assurant à la foid un air de jeu pour les enfants, et une isolation thermique : un bouclier contre la chaleur. Synthèse
95
1.5 Conclusion Après avoir montré comment Trozza a réconcilié [Homme-Nature] Architecture en se référant à des projets architecturaux, nous avons pu constaté que l’Homme se trouve toujours face à une dualité, entre deux, entre deus polarités uni-duales que nous synthétisons sous forme de schéma globale.
Figure 91 : L’alternance de l’Homme entre-deux polarité uni-duales(source schéma personnel)
Le rapport entre les deux est traduit d’une manière particulière dans chaque projet, selon le lieu et selon l’approche de chaque concepteur. Ce qui nous permet de dégager des concepts qu’on va adopter dans notre rapproche conceptuelle.
Figure 92 : La dualité révélée dans Trozza (source : schéma personel)
96
IV.2 VERS UN TERRITOIRE DURABLE
2.1 Introduction L’état, les architectes et les économistes ne portent pas d’intérêt aux zones rurales. C’est le cas du village de Trozza. Ses richesses que nous les avons révèlées dans la première partie de notre travail restent jusqu’aux nos jours méconnus et présentent une économie locale affaiblie. Nous pouvons dire que Trozza est en cours de disparition. Un village sans aucune base d’économie, en manque d’infrastructure et d’équipements. Un village qui est en train de perdre son identité. Malgré ça, grâce à son hammam naturel en vapeur et ses ressources naturelles, ses habitants expriment leur espoir de redynamiser leur vie dans Trozza en apportant des nouvelles pratiques économiques et touristiques. Nous, en tant que futur concepteur, soucieu de son existence comment pouvons-nous remédier à ceci localement tout en restant respectueux de la nature et de l’identité des lieux? Une architecture durable est-elle la bonne solution pour une intégration dans un environnement naturel ?
97 Figure 93 : Une pratique locale des habitants de Trozza (source: photo personnelle)
2.2 Architecture durable qui s’inscrit dans un cadre rural Notre objectif est de concevoir un projet ou les différents potentiels naturels se réunissent (campagne, lumière, air, végétation, plantes médicinales ...), pour que ce dernier s’enracine dans les lieux donnant l’impression qu’ils font partie intégrante du paysage du trozza. Notre approche consiste à : _ Opter pour une architecture communicante avec la nature, les habitants et les visiteurs : Par la conception d’un bâtiment ouvert, assurant un dialogue entre dedans et dehors en créant des atmosphéres pour le bien étre, _ Nous allons garder aussi la typologie architecturale du village en utilisant un matériau local et en intégrant les principes du développement durable.
Figure 94 : Synthèse qui montre l’alternance entre environnement(campagne) et construction(village) (source: schéma personnel)
Cette alternance entre prendre et donner révélée entre la campagne et le village, doit être exprimée par l’architecture entre notre construction et son environnement.
98
Pour traduire tout ceci dans notre projet, nous devons: _ ‘‘Manifester le site’’ par la conception des ouvertures qui exposent l’horizon et cadrer le paysage envirant. La transparence est une solution qui permet de fait revivre un dialogue entre la nature et l’architecture en assurant une liaison du dedans et du dehors. Tout de meme, nous devons nous assuré de contrôler l’apport lumineux et thermique selon le besoin.
Figure 95 : Photo traitée pour manifester le site par le cadrage de vue(source: photo personnelle)
_Minimaliser l’impact sur l’environnement par l’utilisation des matériaux locaux ( la pierre ). _ Tirer profit des conditions climatiques de la montagne du Trozza afin d’économiser l’énergie d’où l’adaptation d’un système de climatisation naturelle. _ Penser à un système de collecte d’eau pluviale qu’il va améliorer le quotidien des habitants, qui ont une seule source d’eau commune.
Figure 96 : Le matériau local utilisé dans la construction des batiments(source: photo personnelle)
99
2.3 Regénerer l’écotourisme L’écotourisme apparu dans Trozza il y a des années à l’époque ou le Hammam a été découvert. Les touristes viennent, à ce Hammam naturel, principalement des villes voisines de Trozza ( Hajeb El Ayoun, Sbiba, Kesra, El Alaa, Haffouz, Sfax, Sidi Bouzid....), ainsi que de l’Algérie, Maroc, Lybie, Canada, France, et plusieurs d’autres pays Européennes. Dans notre approche, nous allons régénérer un tourisme qui opte à les sensibiliser aux enjeux environnementaux et sociaux de Trozza. D’une part, nous allons proposer des sentiers pour des randonnées et des promenades qui permettent de découvrir toute la montagne du hammam jusqu’à l’ancienne mine. D’ailleurs, cette activité va permettre de générer des revenus pour les habitants. D’autre part, nous avons observé que les savoir-faire ancestraux du village, ce qui nous invite à réfléchir notre projet comme un espace d’échange entre les habitants et les touristes, un lieu où les pratiques anciennes semblent d’actualités.
Figure 97 : Les différents parcours pour les touristes ( source: schéma personnel)
Intégrer le visiteur dans les activités quotidiennes des habitants, c’est cette démarche-là qu’on va introduire, une approche participative qu’on va l’aborder par la suite
100
2.4 Approche participative Notre idée est de concevoir un projet qui assure à ses habitants une activité économique génératrice de revenus, par la commercialisation de leurs produits créés à l’aide de leur savoir-faire. Ce sont des pratiques acquises de leurs ancêtres et réalisées avec des ressources naturelles locales. Très motivés, les habitants vont gérer eux-mêmes le projet. Ils ont la capacité et les acquis pour produire des produits naturels et artisanaux mais ils leur manquent juste un espace et du matériel pour mettre en valeur cette capacité. _Nous allons intégrer des ateliers dans notre projet afin de mettre en pratiques ces avoir-faire avec la participation des visiteurs. Les habitants vont se trouver inclus même dans la construction du projet qu’il va leur être dédié. Un projet qui nécessite un fort engagement collectif. Il est construit ‘‘par et pour’’ les habitants du Trozza.D’où notre rôle de réfléchir à assurer leur besoins.
Figure 98 : L’approche participative qu’on va adopter dans notre projet (source: schéma personnel)
101
2.5 Conclusion
«L’homme peut construire à la beauté, à peu de frais et tout simplement n’importe où, même dans le désert, s’il essaie de travailler en harmonie avec la nature. » Hassan Fathy Pour être en harmonie avec la nature, comme l’exprime Hasan Fathy, nous engageons à concevoir un projet minimaliste pour les paysans de Trozza, qui s’adapte avec les principes de développement durable. La richesse inépuisable offerte par le village donne encore plus de sens à notre approche où l’on cherche à créer des emplois stables en respectant les ressources naturelles et humaines locales. Notre réflexion vise à redynamiser la vie sociale et économique de Trozza en adaptant une nouvelle stratégie de développement et en essayant de ne pas nuire à la forte relation [Homme-Nature] qu’elle nous fait vivre.
Figure 99 : Shématisation des réponses que nous allons adopter dans notre démarche vers un territoire durable ( source : schéma personnel)
102
103
CHAPITRE IV CONCLUSION Ce chapitre se présente pour notre travail comme une transition entre notre démarche réflexive entreprise sur la problématique liée au village de Trozza et la réponse urbaine et architecturale que nous envisageons de proposer. Au terme de ce développement, nous pouvons alors affirmer les concepts clés qui structure toute notre approche conceptuelle, que nous synthétisons sous forme d’un schéma globale.
104
TROZZA : UNE TRANSITION ENTRE-DEUX
Figure 100 : Synthèse qui exprime l’axe im-materiels et les conceptes dégagés (source: schéma personnel)
105
CHAPITRE V
106
Figure 101 : Implantation du projet(source: schĂŠma personnel)
TROZZA, ENTRE [HOMME-NATURE] ET ARCHITECTURE L’aboutissement de toute notre réflexion à la fois générale et spécifique au village de Trozza nous oriente vers ce dernier chapitre qui englobe notre démarche conceptuelle dans un contexte spécifique. Nous menons à la concrétisation des concepts retenus dans un projet architectural, un projet qui se rend régénérateur du village de Trozza et qui la place entre-deux, entre [Homme-Nature]et Architecture.
107
V.1 UN SITE ENTRE-DEUX 1.1 Choix du site Nous choisissons un site qui se localise entre-deux : entre la nature et l’architecture, entre la montagne et le village, entre le hammam et les habitants, entre l’eau et la terre, entre l’air et la lumière.
N Figure 102 : Localisation du site (source: orthophoto traité )
Figure 103 : Orthophoto en perspective du site (source: google earth)
_ Le terrain est de 5000m² de superficie. _ Délimité du sud par la montagne de Trozza et du nord par un oued. _ Ouvrant sur le village du Trozza, ainsi que l’horizon lointain qui révéle la ville de Haffouz.
108
Figure 105 : Coupe topographique du terrain (source: google earth)
La montagne possède une hauteur de 1 km d’où le terrain est entièrement ombré assurant un contrôle thermique. Mais ce dernier renforce la direction des vents dominants en augmentant sa vitesse, d’où une réflexion doit être prise en compte pour minimiser leur effet et assurer un cadre de vie confortable.
Le site N Figure 106 : L’orientation du site(source : coupe schématique personelle)
Figure 104 : L’environnement voisin du site (source: schéma personnel)
109
1.2 Les alentours du site a. Les batiments communaux : Ce sont des chambres à louer, construit par la commune pour héberger les visiteurs venant au hammam, à un prix symbolique (à 2 dirars la nuit) . Dix unités sont créées, chacune abrite de 4 à 12 chambres sans aménagement, un bloc de quatre murs et une toiture en voute.
110
Figure 107 : L’implantation des batiments dans le site avec un rélevé de chaque unité(source: google earth/ photo personnelle)
Nous avons opté pour un relevé fait in situ, qui va nous servir comme support de travail, en vue d’un réaménagement et d’une amélioration du cadre de vie pour les visiteurs. Le mode de construction utilisé est en pierre, en utilisant les voûtes en berceau afin d’assurer une climatisation naturelle à cause du climat semiaride de cette zone.
Figure 108 : photo plus proche des batiments (source: photo personnelle)
Figure 109 : Relevé in situ d’une unité (source: photo personnelle)
Figure 110 : L’intérieur d’une chambre ( source: photos personnelle)
111
Figure 111 : L’état actuel des batiments ( source: photo personnelles)
Ces bâtiments sont mal entretenus et abandonnés par l’état. Les fenêtres sont petites, les portes sont cassées.. Mais malgré ça ils sont toujours loués par les visiteurs, vu le besoin d’avoir un abri pour la cure dans le hammam. Notre première approche pour redynamiser ce territoire est d’inclure l’amélioration de ces bâtiments en les intégrants dans notre réflexion du projet afin d’assurer un confort pour ses habitants et préserver cette activité touristique. D’ailleurs, nous avons remarqué que ces visiteurs se regroupent à l’extérieur la plupart du temps pour discuter et faire connaissance tout en échangent des traditions et des idées .D’où nous avons l’idée de concevoir une placette publique dans notre projet afin d’assurer cette relation d’échange.
Figure 112 : Placette d’échange (source: schéma personnel)
112
b. L’Oued La présence d’un ruisseau naturelle prés de notre site d’intervention, nous invite à réfléchir à son intérgration comme composante naturelle de trozza.
Figure 113 : La llimite du Oued par rapport le terrain( source: photo collage personnel)
113
V.2 VERS UNE PERSPECTIVE DURABLE 2.1 Equipement projeté à Trozza Station thermale (projet au cours de réalisation des études préliminaires) Le souci de redynamiser le village de Trozza semble d’actualité. Parmi les réponses suggérées par l’état afin de mettre en valeur le site et redynamiser l’économie de Trozza, l’office de thermalisme a proposé une station thermale au coeur de ce village méconnu vu le potentiel naturels des eaux médicinal prouvées par l’étude faite par l’office. La proposition de l’office de thermalisme
Figure 114 : Projet proposé par l’office de thermalisme (source: office de thermalisme )
Il fait 5621 m², composé d’un centre thermal, Hammam thermal en vapeur, espace de loisire, Unité d’hébergement et une piscine couverte. Ce projet va régénérer 50 postes d’emploi. Regard critique La réflexion portée dans ce projet, semble que la prise en compte de l’identité de Trozza a été omis. Le projet, une masse bâtie dominante à l’opposé d’un habitat dispersé qui s’intègre dans le village d’une manière discrète. Ce projet possède trois niveaux, contrairement au spécificité des bâtiments qui s’y trouve à trozza et qui ne dépasse pas le RDC. Cette hauteur importante va nuire la structure paysagère spécifique au lieu en créant un obstacle visuel. Certes proposer un projet thermal est pertinent dans un site tel que Trozza, mais pour notre réflexion, nous jugeons le besoin d’un projet d’abord pour les habitants puis pour les touristes de là nous cogitons à une programme potentiel.
114
2.2 Le projet a. 1ère reflexion Cette esquisse etait élaborée dans le cadre de l’atelier de la cinquième année. Le programme Nature des locaux
Surface (m²)
Accueil Espace détente Salle polyvalente Sanitaire Cafétéria Atelier Laboratoire Exposition Expérimentation Locaux d’entretien Stockage Surface totale nette Taux d’appoint (pour emprise murs et circulation (50%)
Description 30 Avec un bureau et autre … 35 Espace détente destiné au visiteur de hammam. 60 Pour des conférences, des projections et des formations 20 2bloc (Homme/Femme) 50 Espace de restauration pour le public et les personnels 120 Avec une zone d’extraction d’huile et d’autre. 40 De recherche et de conservation avec un centre de documentation des collections. 100 Temporelle et permanente 100 Dégustation, massage, gommage, 20 Chaufferie, ménage, local poubelles 25 Préservation des espèces végétale et d’autre 600 300
Les éléments graphiques
Plan Masse
ECH 1:2000
115
Plan Niveau 1
Plan Niveau 2
116
ECH 1:500
ECH 1:500
Plan Niveau 3
ECH 1:500
Figure 115 : Les 3Ds et les ambiances interieurs (source: photos collages peronnelles)
Les remarques retenues après le jury _Mettre en valeur le Hammam en le reliant avec le projet _Mettre en valeur l’élément fort du projet (expo/vente des produits artisanaux) dès l’accès au projet. _Parler plus sur l’écotourisme en le traduisant par un parcours dans le site et dans le projet. Nous avons fait une remise en question par rapport au programme en essayant d’approfondir un peu plus sur les activités du hammam, des visiteurs et des habitants. Nous avons essayé de réfléchir à un espace qui peut être variable selon chaque besoin.
117
b. 2 ème Reflexion La première esquisse par rapport au contexte architectural nous ne permet pas de mettre en valeur Trozza dans une réflexion d’entre-deux, entre le hammam et le village tout en revalorisant autant l’Homme dans sa relation avec l’architecture. Nous allons nous orienter vers une réflexion sur un projet à travers la matérialisation d’une seule entité, fragmentée’ qui affirme sa présence dans la montagne sans pour autant qu’elle soit dominante. Elle permet à la fois d’accentuer l’horizon par le fait de créer ce vide qui nous permet de le générer même à l’intérieur de l’espace et nous assurer à la fois une partie collaborative qui va être dédiée aux touristes, aux visiteurs et aux habitants. L’objectif ce n’est pas d’avoir une architecture qui s’annonce présente, bien au contraire, elle doit être en osmose avec la nature et bien évidement à l’échelle de l’Homme. INTENTION 1 : Batiment à la fois compacte, ouvert et minimalist
Figure 116 : L’évolution de l’esquisse depuis la première réflexion ( source: schéma personnel)
118
INTENSION 2 : Manifester le site
Figure 117 : L’intégration du hammam dans le projet (source: croquis personnel)
_ Intégration du hammam depuis le projet. _ Intégration de la montagne dans le projet.
Figure 118 : L’intégration du montagne à l’intérieur du projet(source: auteur)
119
Figure 119 : L’exposition de l’horizon des différents points du site ( source: photo collage personnelle)
Figure 120 : L’horizon exposé (source: photo collage personnelle)
_ Découverte du site et découverte du savoir-faire local _ Exposer l’horizon
120
Ces intentions vont être structurées dans ce schéma-là.
Figure 121 : Les intentions du projet ( source : schéma personnel)
121
INTENTION 3 : Placer l’Homme entre Nature et Architecture _ Nous avons créé une placette pour relier les habitants, les visiteurs, les touristes et les randonneurs. Elle va être à la fois un espace d’échange et de dialogue, et un espace de détente où nous profitons du site. _ L’activité Expo-Vente, que nous avons mise en premier lieu, permettra de revaloriser les potentiels locaux et de donner une visibilité de l’extérieur. _ Les ateliers participent à la fois à une interaction entre Habitants et visiteurs et aussi à assurer une dimension participative entre eux.
_Nous allons réaménager les batiments locaux existants dans le site afin d’améliorer la qualité du séjour des visiteurs.
- Une cafétéria accompagnée d’une salle polyvalente modulable afin de répondre à tous les besoins événementiels.
_ À cause du manque d’un espace de détente, des sanitaires pour les visiteurs qui viennent au Hammam juste pour une journnée, Nous allons dédier un espace annexe au Hammam intégré dans notre projet. _ Un espace de méditation aménagé dans le vide créé afin de mieux explorer l’horizon.
Dipositifs de stationnement
122
- Des parcours qui vont être ponctués par des dispositifs de stationnement pour assurer le confort aux visiteurs qui viennent à pied. Ces dispositifs pourront nous servir aussi à définir les parcours des randonneurs en leur offrant des ‘‘checkpoints ’’.
Le programme Designation
Unite
Surface unitaire
total (m²)
Description
GESTION Accueil Sanitaire Cafétéria
40
40 des données
3
10
30 public/privé
1
100
Sous-Total 1
ESPACE POLYVALENT Salle polyvalente
1
Dépôt
Atelier des produits naturels
Sanitaire homme/femme,
100 Espace modulable 170
60
60
30
30 90
1
50
50 Barnous,….
3
30
90 des huiles, crèmes…
1
Ateliers (formation et production) Atelier de tissage
Gestion d’information et
1
Sous-Total 2
Des Margoum, Tapis, Hsira, Fabrication des savons,
Ateliers culinaire
2 Laboratoire/ conservatoire Espace d’exploitation
40
80
Alimentation biologique…, épicerie, fabrication par des plantes médicinales… Espace de recherche et de conservation des divers plantes.
1
40
40
1
40
40 exposés..
Sous-Total 3 ESPACE D’EXPO/VENTE
Exploiter les produits
300
Salle d’exposition permanente
1
100
100 Trozza..
Salle d’exposition temporelle
1
150
150 les artisans des village
ESPACE DE DETENTE Espace de méditation Espace annexe pour le hammam Placette public LOCAUX TECHNIQUE Local laverie Local transfo/chauf Local gestion des EP
Pour les habitants du Pour des événements et voisins..
Sous-Total 5
250
1
30
30
1
30
30 et des vestiaires..
1
150
1 1 1
Sous-Total 6 16 9 20
Sous-Total 7 SURFACE TOTAL UTILE SURFACE D’APPOINT (50%) SURFACE TOTALE H.O
Ouvert sur l’horizon il peut contenir des toilette Placette urbaine
150 aménagé 210 16 9 20 45
Chaufferie/transformateur Gestion des eaux récupérées
1065 533 1598
123
CONCLUSION GÉNÉRALE À la suite de notre voyage au cœur du village de Trozza, nous avons pu englober à travers une lecture in-situ ses composantes à la fois naturelles, architecturales, mais aussi socio-culturelles. Tout ceci grâce à une étude approfondit portée d’une part sur le mode de vie de ses habitants, un mode de vie traditionnel, activé par un savoir-faire ancestral. D’autre part, nous avons pris le temps nécessaire d’explorer toutes les diversités naturelles qu’offraient sa montagne et ses terres. Ce voyage dans l’espace et dans le temps, nous a permis d’avoir un nouveau regard sur Trozza, ce territoire rural en voie de disparition et de perte d’identité. Un lieu qui témoigne de fortes dualités : entre le hammam et le village, entre la montagne et l’oued, entre l’Homme et la Nature, entre l’antécédent et le survenant … Une dualité qui montre un fort engagement de la part des habitants qui ont essayé de mieux s’enraciner dans ce lieu. Mais pour assurer l’existence de cette Trozza de l’entre-deux, le développement de ce territoire doit être assuré par la mise en valeur de ces derniers, à la fois de ses richesses naturelles et à la fois de ses pratiques ancestrales. C’est dans ce sens que nous avons médité à une réflexion d’un projet qui cherche à concilier entre [Homme-Nature] et Architecture.
124
Le projet en question doit principalement être respectueux du contexte environnemental du site tout en conservant ses richesses. Et doit assurer le développement de la vie économique et socio-culturelle de ce village et trouver le moyen de les renouer. Face à ces contraintes, nous avons pris le temps nécessaire d’analyser des réflexions et des projets de références qui nous ont permis de fonder les concepts clés de notre approche conceptuelle. Sur la base de tout ceci, nous avons pu alors placer Trozza dans une perspective à la fois durable et participative. En effet, notre intervention architecturale, consiste à concevoir un projet qui se propose comme noyau d’échange entre plusieurs acteurs, un projet multifonctionnel qui tend à répondre aux besoins de chacun. Par les activités d’échange proposées entre les habitants, les touristes et les agriculteurs, nous espérons pouvoir redynamiser l’écotourisme de ce village. Aussi, notre intervention c’est orientée à une échelle urbaine par l’aménagement d’une placette urbaine et la création du parcours pour les visiteurs et les touristes afin d’exposer le site et faire la découverte de Trozza. Notre projet est alors conçu, perçu et vécu entre [Homme-Nature] et Architecture…
125
Bibliographie : Ouvrages : • Peter Zumthor, le noyau dur de la beauté, Penser l’architecture, Birkhäuser, 1998, 112p. • Peter Zumthor, Atmosphères, Birkhaüser Verlag, 2008, 75p. • Jacques Lucan, Précisions sur un état présent de l’architecture, 2006, 260p. • Louis Kahn, Silence et lumière, 1996, 302p. • Michel Collot, L’Horizon Fabuleux, Septembre, 2011, 328p. • Sébastien Marot, L’alternative du paysage, 1995. • Florence Thinard, Lecture de paysages : Un regard sur des paysages familiers, editions plume de carotte, 24.05.2013, 126p. • Ministère de l’agriculture, CRDA de Karouan, Etude d’un plan d’aménagement de la zone Trozza Sud – Haffouz – KAIROUAN, Centre national des études agricoles, Avril 2014, 91p. • Jacques Lucan, Précisions sur un état présent de l’architecture, Presses polytechniques et universitaires, 2009, 259p.
Les mémoires d’architecture : • Bocage Gatinais, Guillauma lazé (dir.), Juin 2018, Perspectives rurales : Habiter la campagne, Ecole national supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux (Projet fin d’études). • Zoé Balla,Guillaume Laizé (dir.), Novembre 2017, Habiter quelque part de l’utopie de la campagne à la réalité d’un territoire rural, Ecole national supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux (Projet fin d’études). • Guillemette Poirier, Jean-François Blassel et Juliette Pommier (dir.), Janvier 2011, Architecture et Nature: le rapport entre l’édifice et son sol : comment la distanciation vis-à-vis de la nature se traduit-elle dans le rapport au sol chez Soutou de Moura?, Ecole d’architecture de la ville et des territoires à Marne-la-Vallée (mémoire de master).
126
Les thèses d’architecture et d’urbanisme : • Harrabi Abdelhamid, 1985, Développement d’une communauté rurale, Chrarda , Institut technologique d’art, d’architecture et d’urbanisme (Thèse) • Selmi Mohamed, 1984, Pour un habitat développé dans un milieu rural, Nasr Allah, Institut technologique d’art, d’architecture et d’urbanisme (Thèse)
Des recherches universitaires :
• Stéphanie Chanvallon, septembre 2010, Anthropologie des relations de l’Homme à la Nature : la Nature vécue entre peur destructrice et communion intime, Université Européenne de Bretagne.
Des articles : • Christophe Bonneuil et Jean Baptiste Fressoz, L’Événement Anthropocène. La Terre, l’histoire et nous, Paris, Seuil, 2013, 320 p. • Patrick Guérin et Marie Romanens, La relation Homme/Nature. Pour une écologie intérieure. Renouer avec le sauvage, 2015. • Leslie Architecte, Architecture verte & architecture durable, David Leslie architecte pour un environnement sain • Cattant Julie. (2016). « L’architecture et l’horizon de l’habiter à l’ouverture ». Dans Younès Chris (dir.), Frérot Olivier (dir.), À l’épreuve d’exister avec Henri Maldiney. Philosophie, art, psychiatrie. Paris : Hermann, 562 p., p. 455-468. • Mahmoud Seklani, Villes et campagnes en Tunisie, Evaluations et prévisions, 1960, pp. 485-512. • Edgar Baden Baden et Franklin Yemeli, Hassan Fathy : l’architecture au service des populations défavorisées, février 2019. • André Licoud, 2002, Eternelles campagnes ?, Ecologie & politique,N°26 , pages 75 à 87[en ligne].
127
Des entretiens : • André Micoud : Entretiens sur le sauvage : comment notre rapport à la nature a-t-il changé après la seconde guerre mondiale ?, URL : https:// www.youtube.com/watch?v=1hJEKO4w9bY • André Micoud : La complexité de la question environnementale, URL : https://www.dailyhttps://www.dailymotion.com/video/xob3wq
Fiches de Lecture : • Eve Chiapello et Ludovic François, Ecologie, Communauté et style de vie : fiche réalisée dans le cadre du cours « histoire de la critique», Mars 2011, 22p.
128
TABLE DES FIGURES Figure 1 : La montagne du Trozza (source: Schéma personnel)
14
Figure 2 : orthophoto de Trozza (source : Google earth)
16
Figure 3 : orthophoto, zoom qui montre la trame bleu et routiére à Trozza (source : Google earth) 17 Figure 4 : Lecture paysagère de l’accessibilité à la montagne de Trozza par un repérage en image ( Source : Photo personnelle)
18
Figure 5 : Lecture paysagère de la montagne de Trozza (source: Carte personnelle) 21 Figure 6 : La localisation du Hammam naturelle du Trozza ( source : Google earth)
22
Figure 7 : Coupe schématique A-A sur la grotte naturelle de la montagne de Trozza(source: Schéma personnel)
22
Figure 8 : Photo traitée qui montre le seul chemin abordé pour arriver au Hammam de Trozza (source: Google earth)
23
Figure 9 : Escalier qui mene vers le Hammam creusée dans la montagne ( source: Photo personnelle)
23
Figure 10 : Séquence photos du parcours d’accés au hammem naturel de Trozza (source: Photos prsonnelles)
25
Figure 11 : Photos anciennes du village primitif de Trozza ( source : Bibliothéque nationale de France )
26
Figure 12 : Photo panoramique ancienne de Trozza ( source : Bibliothéque nationale de France) 27 Figure 13 : Le village de Trozza d’aujoud’hui (source: Photos personnelles)
27
Figure 14 : Carte paysagère n 1 analysée qui montre les différentes composantes du Trozza (source: Carte personnelle)
29
Figure 15 : Carte payesagère n2 (source: Carte personnelle)
30
Figure 16 : Carte payesagère n 2 (source: Carte personnelle)
31
Figure 17 : Questionnement sur les raisons qui rendent Trozza une zone répulsive (source: schéma personel)
33
Figure 18 : Carte paysagère à l’echelle du territoire du Trozza qui montre les alentoures du village ( source: Carte personnelle)
35
Figure 19 : la localisation du Barrage El Houareb (source: google earth )
36
Figure 20 : Le lien entre le barrage et la montagne (source: Photo personnelle)
36
Figure 21 : Orthophoto, zoom sur l’ancienne mine de Trozza (source: Google earth)
37
Figure 22 : Photo panoramique de la mine(source:photo personnelle)
39
Figure 23 : L’ancienne mine avant et après (source : Photos personnelles)
39
Figure 24 : le bénéfice de la richesse du montagne montrée par le savoir -faire local (source: schéma personel)
41
129
Figure 25 : La différenciation âges entre les visiteurs de Trozza (source: Photos personnelles) 42 Figure 26 : Repérage des zones agricoles aux alentours de Trozza (source: Photo personnelle) 43 Figure 27 : L’élevage pratiqué par les habitants de la montagne ( source: photo personnelle)
43
Figure 28 : Sens d’évolution du village (source: schéma personel)
44
Figure 30 : Plan type spécifique du village (source: schéma personnel)
44
Figure 29 : La répartition des maisons dans le village (source: photo personnelle)
44
Figure 31 : Les équipements existant dans le village ( photo personnelle)
45
Figure 32 : Une rencontre qui témoigne une relation entre Homme-Nature( source: Schéma personnel)
46
Figure 33 : Découverte de la nature de Trozza(source: schéma personnel)
48
Figure 34 : Le village de Trozza selon la pyramide de Maslow (source: Schéma peronnel) 50 Figure 35 : Le lien de l’Homme primatif avec son environnement (source: Photo personnelle) 51 Figure 36 : Les facteurs intervenants sur la relation Homme-Nature ( source: schéma personnel) 52 Figure 37 : scéhmatisation des des quatre visions de Hybens ( source: schéma personnel) 53 Figure 38 : Début de rupture entre Homme-Nature (source: schéma personnel)
55
Figure 39 : L’orientation de l’Homme vers la technologie et l’urbain (source : schéma personnel) 56 Figure 40 : La nature menacée par l’industrie ( source : schéma personnel)
57
Figure 41 : Le temps passé par l’enfant entre l’ecran et la nature (source : schéma personnel) 58 Figure 42 : L’homme doit retrouver le lien entre nature, espace, culture, société et dimensions social ( source: Schéma personnel)
59
Figure 43 : L’architecture peut-elle établir la relation [Homme-Nature] ? ( source : schéma personnel) 60 Figure 44 : Schéma ou [Homme-Nature] et l’Architecture coexistent (source: schéma personnel) 62 Figure 45 : Le rapport entre le batiment et la terre ( source : schéma personnel)
64
Figure 46 : Parc de Studley Royal avec les ruines de l’abbaye de Fountains ( source: http://whc.unesco.org) 65 Figure 47 : l’abbaye de Fountains (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du
130
Nord) 65 Figure 48 : Vue de loin et de prés sur la ville de Toujane ( source : Photos de Ibtihel SBOUI) 66 Figure 49 : Les deux axes economique et politique sur laquelle la société moderne est basée (source : Schéma personnel)
67
Figure 50 : L’architecture doit compter sur la nature plutôt que la défier ( source : scéma personnel) 68 Figure 51 : Le pavillon vu du ciel, avec son toit tendu de toile blanche. (source: https:// ideat.thegoodhub.com )
70
Figure 52 : Le pavillon se fond dans la terre du domaine ( source : https://ideat. thegoodhub.com) 70 Figure 53 : le visiteur étourdi par tant de beauté miroitante ( source: https://ideat. thegoodhub.com)) 70 Figure 55 : L’intégration du maison dans son site (www.archdaily.com)
71
Figure 56 : Les matériaux utilisés dans la construction du maison (source: www.archdaily. com) 71 Figure 54 : Dualité entre intérieur et exterieur (source: www.archdaily.com)
71
Figure 58 : L’intégration du projet dans la foret (SOURCE / www.archdaily.com°
72
Figure 57 : L’intérieur qui expose la foret
72
( source : www.archdaily.com)
Figure 59 : Les brindilles comme matériau de construction ( source : www.archdaily. com) 72 Figure 60 : L’évolution de la relation Homme-Nature-Architecture ( source : schéma personnel )
73
Figure 61 : L’architecture comme un moyen par lequel nous allons rétablir la relation [Homme-Nature] ( source : Schéma personnel)
74
Figure 62 : Lecture de paysage de Trozza (source : schéma personnel)
76
Figure 63 : Homme-Nature et architecture de Trozza (source: photo personnelle)
79
Figure 64 : Le skyline de trozza (source: schéma personnel)
80
Figure 65 : Figure : Continuité de l’entrée de la maison avec l’horizon (source : http:// untitledmag.fr) 81 Figure 66 : Plan traité qui montre les lignes infinies qui étendent vers la mer (source: http:// untitledmag.fr) 81 Figure 67 : Coupe traitée qui montre le phénomène de la lumière dans la maison (source: http://untitledmag.fr) 82 Figure 68 :
Une passerelle qui nous prolonge vers l’infinie(source: source : http://
untitledmag.fr) 82 Figure 69 : collage photo qui montre le chemin de la lumière dans maison ( source: photo
131
personnelle) 83 Figure 70 : Exposer l’Horizon par des ouvertures frontale ( source : http://untitledmag.fr) 83 Figure 71 : Synthèse qui traduit notre perception dans le projet
(source: schéma
personel) 84 Figure 72 :
L’axe im-matériel qui met en évidence les composantes naturelles du
Trozza(source: photo personnelle)
85
Figure 73 : L’axe im_matériel du l’œuvre (source: schéma personnel )
86
Figure 74 : Synthèse de la relation Homme-Nature et projet (source: schéma personel) 86 Figure 76 : Le site avant et après l’intégration du batiment(source: www.archdaily.com avec intervention de l’auteur)
87
Figure 77 : La dialectique interieur/exterieur (source: schéma personnel)
87
Figure 75 : coupe de synthèse qui met en valeur ce rapport (source: Photo collage personnelle) 87 Figure 78 : La distribution les différents espaces dans le projet(source: schéma personnel) 88 Figure 80 : Photos qui montrent les ouvertures frontales et zénithales qui exposent la nature et le Bouddha (source: www.archdaily.com)
88
Figure 79 : Exposer le site en assurant une continuité visuelle (source: schéma personnel) 88 Figure 81 : Réconciliation de la relation H-N-A par des concepts architecturaux (source: schéma personnel)
89
Figure 82 : Synthèse qui exprime notre vécu dans le projet (source: schéma personnel) 89 Figure 83 : La liaison Interieure/Exterieure traduite par l’architecture de Trozza(source: schéma pesonnel)
90
Figure 84 : Photo de l’ancienne Gourna ( source : https://www.voyagevirtuel.info)
91
Figure 85 : Photo de la nouvelle Gourna (source : https://whc.unesco.org)
91
Figure 86 : Les voutes et les coupoles nubiennes de la nouvelle Gourna ( source : https:// www.passion-egyptienne.fr)
92
Figure 87 : Synthèse qui montre la démarche adopté par Hasan Fathy(source: schéma personnel)
93
Figure 88 : Facade principale de l’école (source : https://www.archdaily.com)
93
Figure 89 : La participations des habitants, des enfants et des artisans dans la construction de l’école (source: photos traités par Ibtihel SBOUI)
94
Figure 90 : Photos traitées qui montrent les différentes techniques adoptées pour assurer le confort des élèves (source: https://www.archdaily.com)
132
94
TABLE DES MATIERES REMERCIEMENT
4
PREAMBULE
5
RESUME 6 INTRODUCTION 8 PROBLEMATIQUE 10 METHODOLOGIE 12 CHAPITRE I
RENCONTRE AVEC LE VILLAGE DE TROZZA
15 I.1 D’une montagne, nait un village
16
1.1 Introduction
16
1.2 La montagne de Trozza comme terre d’origine
16
a. Localisation de la montagne de Trozza
16
b. Lecture paysagère de l’accessibilité à la montagne
18
c. Lecture paysagère de la montagne de Trozza
20
d. Particularité de la montagne de Trozza
22
1.3 Naissance du village de trozza
26
a. évolution du village
26
b. Les composantes du village de Trozza
28
1.4 Conclusion
32
I.2 TROZZA D’AUJOUR’HUI
33
2.1 Introduction
33
2.2 Les alentours du village :
34
a. Barrage El Houareb
36
b. Ancienne mine
37
b. le savoir-faire local
40
2.3 D’une terre nait une vie
40
a. La montagne fertile
40
c. La vie socio-culturelle
42
d. La vie économique
43
2.4 L’architecture de Trozza
44
2.5. Conclusion
45
CONCLUSION TROZZA UNE RENCONTRE ENTRE [HOMME-NATURE]
47
133
CHAPITRE II
LA RELATION [HOMME-NATURE]
II.1 Relation d’échange
50
1.1 Introduction
50
1.2 Au regard d’ Abraham Maslow
50
1.3 Au regard de Nicole Huybens
51
1.4 Au regard d’Andy Fisher
54
1.5 Conclusion
54
II.2 [H-N] Une relation de rupture
55
2.2 Les causes de la rupture
55
a. L’agriculture
55
b. Le modernisme
56
c. La migration
57
d. L’industrie
57 58
b. Retrouver les racines du lieu avec la nature
59
CONCLUSION RECONCILIATION [H-N] PAR L’ARCHITECTURE
III.1
III.2
58
a. Expérimenter la nature 2.4 Conclusion
CHAPITRE III
55
2.1 Introduction
2.3 Les réactions face à cette rupture
134
49
59 61
RELATION [HOMME-NATURE] ET ARCHITECTURE
63
EVOLUTION DE LA RELATION NATURE-ARCHITECTURE
64
1.1 Introduction
59
1.2 Les débuts de la relation
59
a. Premier contact Nature-Architecture
64
b. Dominance Homme-Architecture sur la nature décorative
64
1.3 La conception avec la nature
65
a. L’influence vernaculaire
65
b. L’architecture ancestrale
66
1.4 séparation Nature-Architecture
67
1.5 Conclusion
67
Vers une nouvelle relation Architecture et Nature
68
2.1 Introduction
68
2.2 L’architecture écologique :
68
2.3 Les visions des architectes
69
a. Renzo Piano
69
b. Frank Lloyd Wright
70
c. Kengo Kuma
71
2.4 Conclusion
72
CONCLUSION ‘‘ HOMME-NATURE ET ARCHITECTURE ’’: UNE SEULE ENTITE DURABLE 75 CHAPITRE IV
TROZZA: NOUVELLE PERSPECTIVE DURABLE
IV.1 Réconcilier [Homme-Nature] et Architecture
79
1.1 Introduction
79
1.2 l’Horizon véçu
80
a. la maison de l’infinite 1.3 IM- Matérialités des composantes naturelles a. Waterside Buddhist Shrine 1.4 Les habitants à l’égard de le relation Nature-Architecture
81 85 86 90
a. Le nouveau village de Gourna
91
b. Handmade school
93
1.5 Conclusion IV.2 Vers un territoire durable
96 97
2.1 Introduction
97
2.2 Architecture durable qui s’inscrit dans un cadre rural
98
2.3 Regénerer l’écotourisme
100
2.4 Approche participative
101
2.5 Conclusion
102
CONCLUSION CHAPITRE V
77
UNE TRANSITION ENTRE-DEUX
TROZZA, ENTRE [HOMME-NATURE] ET ARCHITECTURE
V.1 UN SITE ENTRE-DEUX
105 107 108
1.1 Choix du site
108
1.2 Les alentours du site
110
a. Les batiments communaux :
110
b. L’Oued
113
V.2 VERS UNE PERSPECTIVE DURABLE
114
2.1 Equipement projeté à Trozza
114
135
2.2 Le projet
136
115
a. 1ère reflexion
115
b. 2ème Reflexion
118
CONCLUSION GÉNÉRALE
125
BIBLIOGRAPHIE
127
TABLE DES MATIERES
133
137
138