MATIÈRE, MÉMOIRE, RESSOURCE
RESSOURCE Récit d’unMATIÈRE, processus deMÉMOIRE, réemploi en territoire francilien DE FIN D’ÉTUDES D’ARCHITECTURE RécitPROJET d’un processus de réemploi en territoire francilien
Projet de fin d’études d’architecture
Hannah HÖFTE Hannah HÖFTE Encadrement : A. Wilson et S. Melemis ENSA Paris Malaquais / Juin 2019
Encadrement : Ariane Wilson et Steven Melemis ENSA Paris Malaquais 2019 / Département Mutations
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0 1 km
Territoire de projet
Paris
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Le projet de fin d’études d’architecture présenté ici est le récit d’un processus alliant expérience réelle vécue, faisant intervenir des acteurs réels rencontrés, et projections fictives qui s’en nourrissent.
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0
Constater
Le récit se déroule dans les Yvelines, sur un territoire subissant une pression immobilière forte. Les politiques régionales y encouragent la densification et cette opportunité a été largement saisie par des promoteurs immobiliers. A Saint Cyr L’école, en bordure de Versailles, de plus en plus de projets immobiliers émergent depuis une quinzaine d’années. Ces derniers conduisent souvent à des démolitions de bâtiments existants anciens, notamment pavillonnaires. Dans ce processus, les constructions anciennes sont démolies grossièrement et rapidement à coup de tractopelle, les matériaux les constituant sont envoyés en déchetteries, alors qu’ils sont souvent encore en bon état et pourraient avoir une seconde vie. C’est ainsi un grand gâchis de matière mais aussi de la mémoire contenue dans ce bâti ancien.
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Fontenay-le-Fleury
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Bois d’Arcy
Page précédente : démolition d’un pavillon Rue Marceau, Saint-Cyr-L’école, septembre 2019. Ci dessus : Vue aérienne de Saint-Cyr-L’école, Fontenay, Bois-d’Arcy (2019)
ar is A1
2v ers P
Parc de Versailles
1
Saint-Cyr-L’école
Tram 13 Train
vers
Versa i
lles,
3 Guyancourt
Projets immobiliers ayant nécessité des démolitions, depuis 2004 Démolitions prévues (2019) Gares Tram en construction
-7 Paris
Rue Marceau, dans le futur “coeur de ville” de Saint Cyr, un projet de 59 logements est porté par un promoteur immobilier, impliquant la démolition de cinq pavillons. Ces pavillons des années 1960 sont certes plutôt ordinaires, ils n’ont pas de grande valeur patrimoniale. Cependant, ils présentent un certain nombre de matériaux qualitatifs : pierre de meulière, charpente et menuiseries bois, parquets en chêne massif… Ces derniers sont par ailleurs
fortement porteurs de la mémoire de ses différents habitants. C’est ainsi une grande ressource matérielle, quantifiable, mais aussi mémorielle et sensorielle, de par l’histoire et l’usure que comportent ces matériaux, qui s’apprête à être gachée. J’ai grandi dans un de ces pavillons, au n°12 de la rue Marceau. Face au projet de sa démolition et à la perspective de voir cette ressource gâchée, j’ai décidé d’agir.
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Ci dessus : Vue des maisons avant leur démolition, rue marceau (oct 2018) et détail des matériaux les composant.
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Déconstruire Comment déconstruire plutôt que démolir ?
J’ai ainsi organisé en octobre 2018 un chantier participatif de déconstruction sélective afin de récupérer les matériaux de la maison qui pourraient être réemployés. Aidée de bénévoles et d’amis, nous avons expérimenté des méthodes de démontage de certains éléments. Nous avons montré les difficultés pour certains et la faisabilité de l’action pour d’autres. Les matériaux présentant un potentiel de réemploi ont d’abord été inventoriés dans un ‘Inventaire Ressources’ : portes en bois contre-plaqué, menuiseries extérieures double vitrage bois, parquet massif, carreaux de verre…
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Inventaire ressource des matériaux de la maison pouvant être réemployés.
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Déconstruire c’est faire une autopsie de la maison, c’est comprendre ses différentes étapes de construction, l’action du temps sur elle, et d’une certaine façon rendre hommage à un existant souvent négligé. Cette expérience a montré qu’il est tout à fait faisable techniquement et soutenable économiquement de récupérer un certain nombre de matériaux en bon état, notamment les portes, les menuiseries bois, les parquets massifs… La démarche nécessite cependant une méthodologie, c’est pourquoi j’ai constitué un manuel d’auto-dé-construction, qui décrit de façon didactique les étapes de déconstruction que nous avons expérimenté, et les enseignements que nous avons tiré de l’expérience. Ce manuel pourrait être diffusé et ainsi inviter d’autres personnes à agir de la même façon. 1
1 Le manuel est disponible en ligne via www.instagram.com/deconstruisons/
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Transport des matériaux sur la Plateforme Solid-R de l’association Réavie à Chatenay Malabry (92). Le lieu de stockage est capital dans le processus, et le chantier n’aurait pas été envisageable sans la mise à disposition d’un espace par l’association.
De cette expérience enthousiasmante est née une série de questions constituant la problématique générale de ce projet de fin d’études :
Quelle est la suite du processus ? Comment réemployer cette ressource disponible dans de nouveaux projets urbains à proximité ? Comment développer le réemploi sur un territoire donné et ainsi inviter à construire à partir de la ressource très locale ?
Pourrait-on imaginer ainsi un renouvellement des villes contemporaines à partir de leurs propres matériaux ?
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Ces hypothèses passent par le déroulement d’un scénario en plusieurs étapes sur un échantillon de territoire, depuis la déconstruction jusqu’à la reconstruction. Ce processus soulève des problématiques variées, comme celle du traitement et du stockage des matériaux, de la mise en relation avec la demande, mais aussi celle des capacités architecturales du réemploi.
Ce sont d’ailleurs des questions que de plus en plus d’acteurs se posent actuellement, en cherchant à remettre au goût du jour cette pratique ancestrale du réemploi.1 Tous ont montré que cette action nécessite des lieux dédiés à la valorisation des matériaux de réemploi répartis sur le territoire. Ces lieux pourraient prendre place dans des sites inoccupés qui pourraient être ainsi requalifiés.
1. Pour approfondir, se reporter au Rapport de présentation du Projet de Fin d’études.
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Valoriser Comment traiter, stocker, mettre en valeur cette ressource récupérée ?
Imaginons maintenant ce qui pourrait se jouer sur le territoire environnant Saint-Cyr-L’école. Dans la commune voisine, Bois-d’Arcy, il existe un site qui a le potentiel d’accueillir un lieu dédié au réemploi de matériaux : l’ancien Centre Technique Municipal. Le site pourrait être mis à disposition d’une association comme Réavie, introduite dans le rapport de présentation1, par la mairie de Bois-d’Arcy, permettant ainsi de requalifier un bâtiment disponible à l’abandon et de développer une activité locale et socialement forte autour du réemploi de matériaux.
1. Rapport de présentation du Projet de Fin d’Etudes, pp 29-33
Gymnase C.Besson
Théâtre de la Tremblaye
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Place de la Tremblaye
0
20
50 m
Voie piétonne
Atelier de conception
Coupe perspective AA’ Les éléments de projets sont représentés en rouge.
Magasin volumes moyens
Cet ensemble d’entrepôts techniques existant est constitué de deux grandes halles principales de 14 m de portée et de deux ailes secondaires. En plus de superbes verrières d’ateliers et de deux ponts roulants, le bâtiment présente de larges volumes et une haute charpente métallique, particulièrement adaptés à des espaces d’ateliers et de stockage. Cette plateforme multi-usage pourrait constituer un équipement partiellement ouvert au public et en dialogue avec la ville, notamment par sa position le long d’une voie piétonne reliant la place de la Tremblaye et le parvis du gym-
Magasin petits volumes
Magasin grands volumes
nase et du théâtre de la ville. L’aménagement du bâtiment pourrait s’organiser autour du processus de valorisation du matériau. En effet, avant de pouvoir être réemployés, les matériaux doivent passer par une série d’étapes : livraison, inventaire, nettoyage et reconditionnement (nettoyage de la céramique dans des cuves, ponçage et rabotage du bois...). Ensuite, ils pourraient être soit orientés directement vers le magasin de stockage, accessible au public et relié à un espace de vente, soit faire l’objet d’une transformation au sein d’un atelier de fabrication.
Atelier de reconditionnement
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Parcelles privées
Conception à partir des matériaux
Fabrication à partir des matériaux
Revente
A
Café - Showroom
Magasin organisé
Reconditionnement des matériaux
A’
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Inventaire et tri
Livraison et chargement
Certains matériaux peuvent être simplement réemployés dans leur fonction d’origine, mais d’autres peuvent ou doivent faire l’objet d’un détournement par un processus créatif. Les solutions créatives sont multiples pour valoriser les matériaux de réemploi.
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Bacacier de réemploi Isolant (textile recyclé) Charpente métallique de réemploi
Ouverture pour ventilation naturelle
Poteau métallique existant Châssis vitré existant Châssis vitré de réemploi
Maçonnerie existante
Structure bois ajoutée formant des élements de mobilier
e
Application dans la plateforme : de la façade double peau thermique Echelle 1 : 20
Coupe détail sur l’atelier de conception-fabrication de la plateforme et son principe de double peau thermique. Echelle 1:40
Atelier de conception - fabricat
tion
Ces multiples possibilités pourrraient être explorées par des concepteurs (architectes, designers, ébénistes…) dans l’atelier de conception-fabrication de la plateforme. Par exemple, une menuiserie extérieure qui n’est plus suffisamment isolante peut constituer une double peau intérieure côté façade, permettant d’isoler phoniquement et thermiquement le bâtiment. De plus, ce dispositif forme une épaisseur permettant d’intégrer des surfaces de travail, bureaux ou établis de fabrication. Côté intérieur, des cloisons, qui peuvent aussi être en matériaux de réemploi permettent d’isoler thermiquement et phoniquement l’atelier de l’espace de magasin.
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Magasin
un élément
Des acteurs créatifs pourraient ainsi investir la plateforme en concevant des solutions valorisant les matériaux de réemploi, les fabriquant et les exposant dans un espace de café-exposition ouvert au public. Cette extension du bâtiment existant pourrait être principalement construite en réemploi et constituerait un signal ouvert sur la place de la Tremblaye.
Ci dessous : Maquette de la plateforme réalisée à l’échelle 1:200. Les éléments de projets sont représentés en carton rouge. A droite : Vue perspective de la plateforme projetée, depuis la place de la Tremblaye.
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La réhabilitation du bâtiment pourrait elle-même utiliser la ressource locale issue de bâtiments voués à la démolition à proximité. Dans un rayon de 8 km, on recense déjà un grand nombre de bâtiments voués à être démolis prochainement, qui présentent potentiellement une ressource. Des déconstructeurs comme l’association Réavie pourraient être embauchés sur des chantiers de démolition, par des mairies ou des promoteurs immobiliers, leur permettant de faire des économies de frais de démolitions mais aussi de véhiculer une image vertueuse. Certains matériaux de démolitions alentours, pourraient ainsi être récupérés et intégrés dans le projet de la plateforme. La toile tendue du gymnase de Villepreux, à 4km de là, pourrait remplacer partiellement la toiture en tôle dégradée de la plateforme. Des hangars de Buc présentent une charpente cintrée qui pourraient remplacer celle abimée de l’aile Sud. De la même façon, la déconstruction de l’ilot Rue Marceau à St-Cyr permettrait au kit de matériaux inventoriés p.1213 d’avoir une seconde vie dans l’aménagement de la plateforme.
Gymnase du trianon, Villepreux
Immeuble de bureaux, Montigny
Garage de l’Octroi, Montigny
Ecole Albert Samain, Montigny
4 pavillons rue G. Peri, Saint Cyr
5 pavillons rue Marceau, Saint Cyr
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4 km
6 km
8 km
Cadrage p. 6-7
Hangars métalliques, Buc
Campus Thalès (RPBW) Guyancourt
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Re-construire Quel impact du réemploi sur l’architecture locale ?
Cette plateforme serait particulièrement utile à des constructeurs, comme un couple de particuliers que j’ai rencontré. La construction de leur maison, à StCyr-L’école, a démarré avec des matériaux neufs. Ces particuliers, pourtant sensibles au réemploi, n’ont pour l’instant pas accès à des matériaux de ce type. Grâce à la plateforme, ils pourraient accéder à des matériaux à coût réduit, et empreints d’histoire, qui pourraient alors influencer fortement leur projet. Cela amène à se demander : Comment la diffusion des matériaux de réemploi pourrait-elle impacter l’architecture locale, comme ce projet de maison ‘ordinaire’? Quelles sont les capacités architecturales et la potentielle plus-value du réemploi ? Comment mettre en œuvre concrètement les matériaux de réemploi et s’adapter aux exigences actuelles de la construction neuve ?
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0
20
50 m
Elaborons plusieurs scénarios d’intégration du réemploi dans ce projet de maison, à partir de l’inventaire pp 12-13. Selon le stade auquel le matériau est intégré dans la conception, il N peut influencer le projet de diverses façons.
Scénario 1 : Intégration du réemploi après la construction Usage détourné pour un espace en plus Volume de matériaux de la maison d’origine réemployé dans le projet Pierre meulière Structure
Charpente bois Lambourdes
Scénario 1 : Supposons que les propriétaires ont fini leur maison et souhaite au long terme s’offrir un espace en fond de parcelle qui pourrait être loué, ils pourraient le réaliser quasi intégralement en matériaux de réemploi, et intégrer environ 16% du volume de la maison d’origine pour une surface créée de 20 m². Dans une autre temporalité, si la ressource en réemploi est connue et intégrée dès le début de la concepN tion de la maison, celle ci peut s’en nourrir. Scénario 2 : L’intégration les matériaux dans leur fonction initial est la façon la plus simple de les remettre en oeuvre, sans grande inventivité architecturale et en appliquant des techniques constructives conventionnelles. Cela permet de réemployer un grand volume de matériaux (60%) mais cela s’oppose aux performances requises pour le bâti neuf actuel, notamment la RT 2012 au niveau des menuiseries extérieures.
Menuiseries ext Menuiseries Revêtements intérieurs
Portes intérieures Portes extérieures Parquets massifs Carrelages Pavés de verre Liège
Revêtements extérieurs
Dalles terre cuite Tuiles Plomberie
TOTAL
16%
Surface créée
20 m²
Scénario 2 : Intégration du réemploi dans la conception Réemploi des matériaux dans leur fonction d’origine Volume de matériaux de la maison d’origine réemployé dans le projet Pierre meulière Structure
Charpente bois Lambourdes Menuiseries ext
Menuiseries Revêtements intérieurs
Portes intérieures Portes extérieures Parquets massifs Carrelages Pavés de verre Liège
Revêtements extérieurs
Dalles terre cuite Tuiles Plomberie
TOTAL
60%
Surface créée
0 m²
Scénario 3 :
N
N
- 37 N
N
N
Structure
Charpente bois Lambourdes Menuiseries ext
Menuiseries Revêtements intérieurs
Portes intérieures Portes extérieures Parquets massifs Carrelages Pavés de verre Liège
Revêtements extérieurs
Dalles terre cuite Tuiles Plomberie
Scénario 3 : N Détourner l’usage initial des matériaux permet de déjouer cette contrainte réglementaire : si les menuiseries extérieures ne peuvent plus répondre au normes imposées par la réglementation thermique à elle seules en clos couvert, elles peuvent apporter une plus value thermique si elles sont assemblés en verrière autour d’un espace tampon. Le projet se verrait ainsi enrichi d’une serre côté jardin, espace atypique à la fonction climatique.
loi
TOTAL
60%
Surface créée
0 m²
Scénario 3 : Intégration du réemploi dans la conception Usage détourné pour une stratégie climatique Volume de matériaux de la maison d’origine réemployé dans le projet Pierre meulière Structure
Charpente bois Lambourdes Menuiseries ext
Menuiseries Revêtements intérieurs
Portes intérieures Portes extérieures Parquets massifs Carrelages Pavés de verre Liège
Revêtements extérieurs
Dalles terre cuite Tuiles Plomberie
TOTAL
79%
Surface créée
0 m²
N
N
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Trois scénarios d’intégration du réemploi
Dans cette logique de détournement, le cloisonnement intérieur pourrait être fait par des cloisons réemplois, à partir de portes, parquets ou menuiseries... Un claustra pourra par exemple permettre de séparer visuellement le grand double séjour du 2e étage de la maison. Le prototypage de ce claustra, à partir de parquet massif et d’une porte de la maison récupérés sur la maison Rue Marceau, a permis de se confronter aux contraintes de la construction à partir d’éléments de réemploi.
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La construction à partir d’éléments de réemploi chamboule les méthodes constructives conventionnelles. Cela demande d’accepter l’usure et les défauts des éléments, voire de jouer avec, en cherchant à les mettre en valeur ou non. On pourra ainsi obtenir des qualités esthétiques variées selon l’effet recherché. La patine du bois peut par exemple être conservée et mise en valeur, ou gommée pour convenir à une esthétique neuve. Cela demande aussi une adaptabilité forte relevant de l’artisanat, essentielle pour laisser libre court à la créativité qui pourra apporter une qualité sensorielle et spatiale forte. Les éléments ici présentés sont des hypothèses parmi d’autres qui montre la créativité qui peut naître en cherchant à utiliser la ressource très locale disponible, qui pourrait ainsi enrichir l’architecture ordinaire d’une dimension non standard.
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Conclusion
Présentation du Projet de Fin d’Etudes à l’ENSA Paris Malaquais, Juin 2019
Ainsi, ce projet se veut une démonstration des potentiels du réemploi dans tout son processus sur un échantillon de territoire, de la déconstruction à la reconstruction. Ce projet est aussi une réflexion autour de l’ordinaire : une invitation à changer de regard sur l’ordinaire déjà là qui nous entoure, celui des matériaux d’une maison ou d’un bâtiment municipal à l’abandon, qui peuvent constituer une ressource matérielle, mémorielle, architecturale. C’est aussi une invitation à valoriser,
augmenter l’ordinaire de l’habitat individuel contemporain par l’usage du réemploi. Enfin, ce projet cherche à s’emparer de questions actuelles soulevées par de plus en plus d’acteurs. Sans pour autant résoudre toutes les problématiques qui sont nombreuses et restent ouvertes, il ouvre la piste du développement d’une filière qui pourrait appliquer ce processus à plus grande échelle, et ainsi tendre vers des pratiques de constructions contemporaines plus sobres et respectueuses de l’existant.
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La pression immobilière en Ile-de-France conduit à des démolitions rapides, notamment de pavillons, qui entraînent un grand gâchis de matière mais aussi de mémoire : les matériaux constituant le bâti existant sont détruits alors qu’ils pourraient être réemployés. Comment pourrait-on récupérer cette ressource potentielle pour la réemployer dans de nouveaux projets urbains à proximité ? Comment développer une démarche de réemploi sur le territoire de St-Cyr-L’école et ses communes voisines et ainsi inviter à construire à partir de la ressource à proximité ? Quel serait l’impact du réemploi sur l’architecture locale ? Pour répondre à ces problématiques, ce PFE déroule le récit d’un processus, depuis l’expérience réelle de déconstruction sélective d’un pavillon en octobre 2018, jusqu’à l’intégration de matériaux de réemploi dans un projet de particulier, en passant par la projection d’une plateforme dédiée au réemploi de matériaux sur un bâtiment public à l’abandon.