Le Soir - No. 91 - 17-04-2019

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MERCREDI 17 avril 2019 / Edition Wallonie / Quotidien / No 91 / 1,90 € (GDL : 2,10 €) / 02 225 55 55

LIGUE DES CHAMPIONS Le nouvel exploit de l’Ajax face à la Juventus P. 21

EMPLOI Bénéficier du chômage après une démission ? L’idée ne convainc guère P. 10

NOTRE SUPPLÉMENT

Fat White Family

Reconstruire à tout prix La vague d’émotion provoquée par l’incendie a suscité un afflux de dons. Emmanuel Macron affirme vouloir rebâtir Notre-Dame « d’ici cinq ans ». e bilan de l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris est lourd : 1.000 m2 de toiture partis en fumée, l’impressionnante charpente de l’édifice réduite en cendres, la flèche de Viollet-leDuc disparue… Et même si la structure semble avoir résisté, des parties de la cathédrale sont devenues vulnérables. Cet inventaire ne tient pas compte des œuvres détruites, même s’il apparaît que la plupart des trésors de Notre-Dame ont pu être sauvés. L’émotion suscitée par la catastrophe patrimoniale de ce lundi a fait naître un incroyable élan de solidarité. Les dons affluent du monde entier. Les grandes fortunes françaises ne sont pas en reste, comme lancées dans une suren-

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chère – fiscalement déductible – qui en choque plus d’un. La cathédrale brûlait encore que la famille Pinault lançait le bal des généreux donateurs. De son côté, l’Etat français n’est pas en reste. Mardi soir, dans une adresse à la Nation, Emmanuel Macron a déclaré : « Nous rebâtirons la cathédrale plus belle encore et je veux que ce soit achevé d’ici cinq années. Nous le pouvons et là aussi nous nous mobiliserons ». Le président français a ajouté, en référence à la crise des gilets jaunes : « Demain la politique et ses tumultes reprendront leurs droits mais le moment n’est pas encore venu. Nous sommes ce peuple de bâtisseurs, nous avons tant à reconstruire ».

A Paris, parmi des milliers d’anonymes : « Notre-Dame, c’est plus que notre chair, c’est notre âme » P. 2 & 3 Donateurs : un indécent « Téléthon des milliardaires » P. 3 Construire une cathédrale au XXIe siècle P. 4 & 5 De Balzac à Hemingway, ils ont écrit Notre-Dame P. 6 & 7 Vincent De Coorebyter : « Notre-Dame de Pinault » P. 15 Refaire une cathédrale à l’identique? L’exemple de Notre-Dame de Tournai P. 16 & 17

© AFP

CYCLISME 47 ans après Merckx, Campenaerts ramène le Record de l’Heure en Belgique P. 22

ÉDITO PASCAL LORENT

La mutation du travail nécessite sécurité et flexibilité e ciel est dégagé. Et l’on y voit Ldifférentes grimper, ici et là, des ballons de couleurs. C’est la campagne. Soit ce moment choisi par les partis pour laisser filer subrepticement l’une ou l’autre idée. Tantôt novatrice, tantôt resucée d’un programme précédent. Le terrain de l’emploi est parmi les plus fertiles, comme en témoigne la dernière proposition lancée par le CDH, voici dix jours à peine, de permettre aux salariés rompant leur contrat de travail de bénéficier d’une allocation de chômage. Quoi de plus normal. Le monde du travail et le marché de l’emploi ont beaucoup évolué au cours de la décennie qui s’achève. La génération du baby-boom a peu à peu laissé la place à une autre, demandeuse de davantage de souplesse. Le besoin de mieux concilier vies professionnelle et privée a émergé, bouleversant des notions telles qu’horaires ou cadres de travail fixes. La soif de multiplier les expériences à une extrémité de la vie professionnelle se conjugue avec l’envie

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de décélérer progressivement à l’autre bout de celle-ci. Bref, les mutations sont profondes. Et il appartient aux politiques d’y répondre. Face à celles-ci, le besoin de créativité est réel. D’où la tentation d’introduire dans les relations entre employeurs et salariés une plus grande flexibilité.

Certes il faut se montrer créatif. Mais pas au détriment de ce filet tressé par des décennies de relations sociales et qui prémunit les actifs contre une chute dans le vide L’intention est louable. Mais l’abaissement des « rigidités » du marché de l’emploi doit prendre en compte le besoin légitime de sécurité. Dans le chef des employeurs, qui ne peuvent être soumis aux caprices éventuels de tel ou tel salarié versatile. Dans celui des travailleurs qui, pour la plupart, voient leur trajectoire professionnelle et la mobilité qui en découle large-

ment soumises aux décisions des directions et aux aléas de l’économie. A l’heure de ces lâchers de ballons colorés, dont certains filent, légers comme des slogans, les politiques doivent garder cela en tête. Certes il faut se montrer créatif. Mais pas au détriment de ce filet tressé par des décennies de relations sociales et qui, à ce jour, prémunit la plupart des actifs contre une chute dans le vide. Et le plus simple reste encore pour cela de soumettre leurs projets aux partenaires sociaux, garants d’une concertation et d’une expérience de terrain. D’ici au 26 mai, chacun va tenter de se démarquer des autres en gonflant un plus gros ballon. On ne peut dès lors s’empêcher ce souhait : que les politiques envisagent le financement de chacun de ces projets avant de laisser filer la ficelle qui les retient à leur main. Car il ne faudrait pas devoir avouer aux citoyens, après le scrutin, que ces idées, faute de moyens budgétaires, ne contenaient finalement que de l’air.

NÉCROLOGIE 23 RÉGIONS 24 MARCHÉS 25 MOTS CROISÉS 26 SUDOKU 26 MÉTÉO 26 LOTERIE 26 BON À DÉCOUPER 26 TÉLÉVISION 27 PETITE GAZETTE 28 BAPTÊME DE L’ART 28

MUSIQUE Jodie Devos : « A l’opéra, on représente des femmes qui existent, non de jolies poupées » P. 18

SÉCURITÉ ROUTIÈRE Un limitateur de vitesse dans les voitures neuves dès 2022 P. 10

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Regardez vite en p. 5 XX


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