Remerciements La réalisation de ce mémoire a été rendue possible grâce à l’aide et au soutien de nombreuses personnes. Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance à Mme. Olfa Ben Medien, pour m’avoir accordé l’honneur d’encadrer cet humble travail, pour ses conseils toujours avisés et pour le partage de son expérience professionnelle. Je tiens également à exprimer mes vifs remerciements à Mme. Jihene Ghuiloufi qui m’a prodigué de nombreux conseils. Au final, un grand Merci pour mes collègues qui m’ont accompagné le long de mon cursus universitaire
[ SOMMAIRE ] INTRODUCTION GENERALE PROBLEMATIQUE METHODOLOGIE
3 4 6
CHAPITRE I : LECTURE DU CADRE CONCEPTUEL, URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL I ) CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
9 9 10 15 21 29
II ) CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL
30 30 31 36 40
III ) ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
41 41 42
2.
53
SYNTHESE DU PREMIER CHAPITRE
58
CHAPITRE II : ETUDE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA I ) COMPRENDRE UN TERRITOIRE : DIAGNOSTIC TERRITORIAL
61 61 62
1
62 75 II ) ETUDE ANALYTIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA
76 76 77 78 91 107
SYNTHESE DU DEUXIEME CHAPITRE
108 109
CHAPITRE III : SCHEMA INTERCOMMUNAL D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA I ) INITIATION DU SCHEMA INTERCOMMUNALD’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES - SIALU
112 112 113
II ) ENJEUX ET TYPES DE TRAITEMENTS POSSIBLES
115 116 120 128
2
[ INTRODUCTION GENERALE ] INTRODUC TI ON GENERA LE
Dans un monde fini et limité, la construction de la ville de demain questionne nos actuels modes de vie, fondés sur une attitude de consommation, et nous interroge sur la façon dont nous avons habité le territoire. Dans cet esprit, nous constatons que ces insoutenables modes de vie influencent l’organisation territoriale, et nous impose un changement du regard par rapport à la ville et au mode opératoire pour aménager son territoire. Au cours des dernières années, les processus d’urbanisation dans les grandes agglomérations deviennent de plus en plus complexes, et la gestion des territoires des extensions urbaines devient très difficiles à mener. Si les pays développés ont éprouvé des difficultés à organiser et structurer les territoires urbains, le problème est encore plus accentué dans les pays en développement, qui sont moins outillés sur les plans techniques, législatifs, financiers, sociaux et politiques. Dans le cas de la Tunisie, les instruments de planification et d’aménagement des territoires se caractérisent par leurs défaillances et leurs décalages de la réalité. Ils se retrouvent souvent dépassés au moment de leur aboutissement. Ce phénomène finit par transformer ces plans d’instruments de gestion et de planification urbaine, en outils de gestion de régularisation d’un état de fait. Tel qu’annoncé dans Réglementation et instruments d’Urbanisme1, ce décalage n’est pas un simple dysfonctionnement lié à la mauvaise gouvernance ou aux lenteurs bureaucratiques, mais aussi le résultat d’une vision étroite et centrée sur les limites territoriales des communes et une prise en charge à un niveau supra ou intercommunal souvent abstraite qui s’avère incapable de contenir la réalité. S'inscrire dans cette perspective, c'est qu'il faudra reconsidérer la place de la gestion des territoires durables comme un défi. Cela nous amène à réfléchir à de nouvelles pratiques d'aménagement des territoires, particulièrement les territoires lisières des agglomérations qui se trouvent dans la nécessité de grandir sans réfléchir à une limite urbaine, subissant un brouillage dû à la mauvaise gestion des espaces et du sol.
Sami Yassine TURKI et Ali Mahjoub, Pour une nouvelle stratégie de l’habitat : Règlementation Et Instruments d’urbanisme, 2014 1
3
[ PROBLEMATIQUE ] PROBLEMATIQUE
Aujourd’hui, les territoires lisières urbaines deviennent des territoires à enjeux urbains importants. Ils présentent des lieux stratégiques pour organiser et structurer les territoires urbains, et des espaces intéressants pour mettre en valeur la gestion et l'intégration des paysages agricoles dans l'organisation urbaine. En reconnaissant l’ampleur de la mauvaise gestion des territoires lisières, du mitage et de la consommation effrénée d’espaces naturels et agricoles, nous nous intéressons aux interfaces urbaines/rurales de l’agglomération d’Ariana qui se trouve dans la même situation. Les franges urbaines de ce territoire permettent de mettre en évidence un ensemble d’atouts et de problématiques caractérisant les espaces hybrides, d’initier une réflexion sur les perspectives susceptibles à créer un rapport intelligible qui atténue les effets prononcés par l’urbanisation sur les territoires ruraux et tirer une meilleure exploitation des liens qui existent entre les deux milieux. Dans ce contexte, repenser ce territoire interface « entre-deux » à travers un « Schéma d’aménagement des lisières urbaines » du Gouvernorat d’Ariana, s’avère apte à réconcilier le territoire urbain et le territoire rural ainsi que repenser cette interface comme une écotone2 dans laquelle ils fonctionneraient dans un rapport de complémentarité. Ce projet de mémoire s’intègre dans la thématique générale qui interroge les lisières urbain/rural de l’agglomération d’Ariana et qui a pour objectifs : Définir une limite urbaine cohérente et réfléchie pour l’aire urbaine de Ariana ; Penser aux moyens et aux solutions pour la structuration de l’espace urbain ; Traiter cette limite par la construction d’un dialogue ville- nature à travers une réflexion sur la matérialisation de lisières urbaines. Ces objectifs soulèvent un certain nombre de questions qui prétendent être résolues dans le déroulement théorique et pratique de ce travail : Comment sont traités actuellement les territoires lisières dans les outils d’Urbanisme en Tunisie ?
2
En termes écologiques un écotone est une zone de transition écologique entre plusieurs écosystèmes, est un milieu très riche en biodiversité.
4
[ PROBLEMATIQUE ] A quel degré l’outil Schéma d’Aménagement des Lisières Urbaines peut-il être la solution aux territoires lisières tenant compte de leurs spécificités ? Quels sont les spécificités des territoires lisières du Gouvernorat d’Ariana ? Comment mettre en œuvre un Schéma d’Aménagement des Lisières Urbaines pour l’Agglomération d’Ariana qui pourra résoudre les problèmes de la mauvaise gestion de ses limites urbaines ?
5
[ METHODOLOGIE ] METHODOLOGI E
Partant de cette problématique, et afin de définir et matérialiser les limites urbaines de l’Agglomération d’Ariana dans un cadre de lutte contre la mauvaise gestion des territoires, ce travail de mémoire comprendra quatre grands chapitres :
1
2
3
Le premier à travers lequel nous allons essayer dans un premier temps de cerner le cadre théorique et conceptuel dans lesquels les concepts de territoire, lisière et frange sont mobilisés afin de comprendre l’interface urbainrural. Dans un deuxième temps, à travers le cadre institutionnel, nous allons tenter de prendre position par rapport à la manière actuelle de traitement des territoires lisières dans les outils d’urbanisme en Tunisie. Dans un troisième temps, ouvrir une parenthèse à l’étranger en vue d’étudier, d’analyser et explorer un exemple d’un Schéma d’Aménagement des Lisières Urbaines sur la base duquel on a tiré des concepts et des principes d’intervention d’aménagement qui vont ensuite être interprétés et explorés lors de la phase du projet.
Le deuxième chapitre figurera le cadre analytique. Il est issu, dans un premier temps, d’un état des lieux consacré à une analyse territoriale avec une approche multiple à la fois géographique et paysagère le long des franges urbaines de l’agglomération d’Ariana. Dans un deuxième temps, il sera identifié les types de zone d’interface du territoire concerné en s’appuyant sur une grille de caractérisation des espaces de transition à l’échelle intercommunale.
Quant au dernier chapitre, il consiste dans un premier temps à identifier les enjeux en fonction des typologies définies et dans un deuxième temps à décliner des types de traitement possible pour chacune. Il s’agira ainsi, de donner les clefs de lecture par type de zone lisière urbain-rural à travers un Schéma d’Aménagement des Lisières Urbaines pour construire une approche communautaire dans un projet d’organisation spatiale des transitions entre la ville et la nature
6
CHAPITRE I CHAPITRE I : LECTURE DU CADRE CONCEPTUEL, URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL
Malgré les politiques publiques
Dans ce chapitre nous nous sommes
mises en place depuis plusieurs
focalisés sur une mise en contexte
décennies, la mauvaise gestion
tant au niveau conceptuel, tant au ni-
des territoires reste une question
veau urbanistique et institutionnel afin
d’actualité. Cette problématique
d’appréhender toutes les facettes des
renvoie à celle de la limite, des
lisières.
lisières urbaines. Redéfinir ces limites,
c’est se
donner
les
moyens d’endiguer la pression urbaine et de gérer de façon économe l’espace non bâti.
I ) CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
INTRODUCTION
I
INTRODUCTION
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Dans ce présent titre, on traitera le concept des lisières urbaines, leurs formes, typologies et caractéristiques L’objectif est la connaissance des outils et moyens de matérialisation des lisières urbaines dans le cadre du développement durable pour une redéfinition des limites urbaines. Tout d’abord nous abordons la question de la gestion économe de l’espace qu’évoque la mauvaise gestion des territoires et qui nous inspire d’inverser notre regard pour révéler l’importance des espaces ouvert. C’est à travers cette approche que s’inscrivent les travaux des lisières urbaines. Nous ferons par la suite un parcours dans les définitions qu’aborde le terme lisière pour mieux nous familiariser avec ses sosies. Enfin, nous nous intéressons à la place des lisières urbaine dans l’aménagement urbain en révélant leurs caractéristiques, formes et la démarche pour mieux les maitriser.
[
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
1. PARENTHESE SUR LA GESTION ECONOME DE L’ESPACE La réflexion sur les lisières a été engagée en premier lieu devant la progression importante des surfaces artificialisées en raison des pratiques fortement consommatrices des espaces naturels, agricoles et forestiers. De ce fait, cette situation a créé un véritable enjeu de gestion économe de l’espace.
1.1 Pour une meilleure prise en compte de la gestion d’espace La croissance urbaine démesurée des villes vers la périphérie, a laissé des fissures qui ne tarderont pas à devenir durables, si l’on persiste dans la tendance du laisser-faire en matière de la gestion de l’espace. Cette notion de " gestion de l’espace " apparaît, dans le CATU, comme un principe général de l’urbanisme en lien avec un principe d’équilibre régional et du développement socio-économique ainsi qu’environnemental, plus global, défini dans l’article 41. De ce fait une gestion économe de l’espace participera à la mise en œuvre du développement durable au sein des projets de territoire. Le phénomène de consommation d’espace tels qu’il est défini par l’Observatoire National de la Consommation des Espaces Agricoles (ONCEA), en s’appuyant sur une terminologie issue de l’INSEE, est : « Toute surface de terres sur laquelle est réalisé un « aménagement » ne permettant pas d’envisager un retour rapide et aisé de la parcelle vers son statut initial sans faire Appel à des travaux plus ou moins conséquents de remise en état. » « Cette définition ne revient pas sur l’usage originel ou futur du sol mais insiste sur le caractère plus ou moins réversible des aménagements réalisés, caractéristique qui rend compte de la possibilité de retour à un usage antérieur, notamment agricole, forestier ou à l’état naturel ».3 Il est à présent possible de proposer une définition de la gestion économe de l’espace dont l’objectif principal est de limiter ce phénomène de consommation d’espace. Pour cela, il est intéressant de revenir sur chacun des termes qui composent la notion. C’est ce que propose ce schéma mené par la Direction Départementale des Territoires de la région Midi-Pyrénées en 2013.
3
Cerema Sud-Ouest , Gestion économe des espaces : quelles traductions dans les SCOT ?, Décembre 2016
10
[
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
Schéma 1: Définition intégratrice de la gestion économe de l’espace
Donc la " gestion économe de l’espace " est une réponse à une organisation actuelle de l’espace et à des dynamiques à l’œuvre sur le territoire qui vise à la définition des modalités à utiliser l’espace suivant les règles de la durabilité ainsi que la forme de l’urbanisation qui permet une adaptabilité aux besoins d’un territoire. Mettre en œuvre une gestion économe de l’espace sur un territoire ne réside pas uniquement dans l’établissement d’un équilibre rural/urbain "harmonieux", mais aussi d’articuler entre les besoins de développement urbain et la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers à travers une approche du territoire par l’inversion du regard.
1.2 Le manifeste du concept « Inversion du regard » dans l’approche du territoire Aujourd’hui, « les espaces naturels et agricoles sont encore trop souvent considérés comme des " vides ", des espaces non nécessaires au développement urbain, voire des contraintes ».4 Au futur, ces espaces seront repositionnés au cœur de l’organisation urbaine pour les enjeux qu’ils concentrent. Dans un contexte de développement durable, il est souhaitable d’inverser notre regard sur ces espaces dits " ouverts " et de penser autrement leur place dans le territoire. " L’inversion du regard " dans l’approche du territoire consiste à développer un projet intégrateur des espaces naturels, agricoles et forestiers et de leurs enjeux. Cette inversion de perspective ouvre de nouveaux champs d’analyse pour saisir le développement urbain par les bords. Au lieu de voir les bords comme des morceaux de territoires délaissés, ils deviennent des lieux stratégiques qui enrichissent et qualifient l’espace urbain en lui offrant un rapport à la nature. « Ce raisonnement inverse la logique de développement radioconcentrique de la ville
4
FOLLEA, Bertrand., Lisières urbaines Exploration pour construire le dialogue ville/nature, Strasbourg, 2013.
11
[
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
qui voudrait que le centre soit plus prisé que la périphérie, que les terrains en bordure aient moins de valeur que les terrains centraux »5. Dans cette optique, les bords seraient relégués en tant que morceaux délaissés du territoire. Au contraire « si les lisières sont considérées comme des lieux stratégiques alors le regard s’inverse »6. Autrement dit, penser la limite, le bord, la lisière… incite à penser le développement de la ville non pas comme une tache urbaine qui s’étale, mais au contraire, à partir de la nature pénétrant dans le tissu urbain pour le structurer. D’UNE VISION... Des espaces "Vides"
Des espaces "Potentiels"
...pour révéler Inverser le
l’armature des
regard…
espaces naturels
et
agri-
coles
Espaces naturels et agricoles
Espaces naturels et agricoles
Carte 1: Inversion du regard sur les espaces ouverts du Gouvernorat d'Ariana
L’introduction de la notion d’inversion du regard tend à révéler l’armature des espaces naturels et agricoles qui devient la clé de voûte des projets d’aménagement. Concrètement, « elle détermine les interfaces ou fronts sur lesquelles reposent les enjeux d’équilibre entre espaces urbains et milieux naturels et agricoles ».7 C’est à travers cette approche d’inversion du regard que s’inscrivent les travaux sur les fronts urbains qui incite la conception des bords en tant que lisières urbaines en permettant à la fois de marquer la
5
Séréna Vanbutsele et Bernard Decleve, « La lisière des espaces ouverts : support de densification qualitative des métropoles », 2010 6 Cogato, 2005 7 CERTU, « La consommation d’espaces par l’urbanisation, Panorama des méthodes d’évaluation », Décembre 2010
12
[
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
limite de l’étalement urbain en figeant la forme des espaces ouverts et de construire une transition appropriée entre la ville et la nature. 1.3 Inverser le regard c’est valoriser Donner un role urbain, social et d’embelissement aux espaces naturels et agricoles dans le fonctionnement des territoires Aujourd’hui, des espaces à la marge qui ne dialoguent pas avec la ville.
Au futur, des espaces structurants qui organisent le développement urbain.
Révéler les espaces de nature en y développant des usages Aujourd’hui, des espaces de nature généralisés et sans identité dans l’organisation des villes.
Carte 2: Des espaces de nature importantes et marginalisés de La Vallée de La Bruche Aval
13
[
]
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Au futur, un usage des espaces de nature en réseau, en lien avec la structure paysagère et écologique.
LEGENDE Espaces urbanisés Espaces non urbanisés Bords aménagés et structurés Pénétrante de la verdure Carte 3: Des espaces de nature identifiés et intégrants des usages, de La Vallée de La Bruche Aval
Organiser le développement urbain en lien avec les espaces naturel
Carte 4: Centralité organisée autour des infrastructures et du TC
Carte 4: Centralité organisée en lien avec les infrastructures et la TVB
saisir
l’opportunité
Aujourd’hui, un maillage structurant
Au
autour des infrastructures et du
l’existence d’un réseau d’espaces
transport en commun.
naturels qui infiltre tous les territoires
futur,
de
pour développer un maillage de pistes cyclables structurant, en complément des mobilités de transport en commun. 1.4 Ce qui doit être fait L’approche par l’inversion du regard repose sur l’identification des enjeux spécifiques des espaces naturels, agricoles et forestiers, la préservation de ces espaces, le maintien et la valorisation de leurs usages. Il s’agit ensuite d’« articuler ces enjeux avec des besoins identifiés
14
[
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
en développement urbain au sein d’un projet de développement durable économe en espace ». 8 Pour mener à bien cette réflexion, il est important de veiller à : Décliner précisément sur le territoire une ambition de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers : l’objectif est d’avoir une approche plus opérationnelle et plus fine de ces espaces pour répondre aux enjeux de leur préservation et au maintien de leurs usages ; Définir des équilibres dans les usages du sol : par l’établissement du principe d’équilibre entre le développement urbain et ces différents espaces afin qu’ils puissent continuer
d’assurer
leurs
différentes
fonctions
(écologique,
écosystémique,
économique, résilience des territoires, aménités, etc) ; Prendre en compte les interfaces entre milieux : le projet doit veiller à ne pas multiplier les zones d’interfaces entre milieux. Ces zones de transition doivent servir à limiter les impacts du développement urbain sur les espaces naturels, agricoles ou forestiers. Il s’agit de zones à fort enjeux en matière d’équilibre à construire entre la ville et l’espace rural.
2. UN PARCOURS DANS LA DEFINIITION DES LISIERES 2.1 Définition par différenciation « Je me nomme Limite et je me nomme Centre. Je garde tous les seuils [fronts] de tous les mondes. Rentre » Victor Hugo Cette citation nous rappelle que la limite se trouve déjà au centre, nous invite à inverser l’ordre des choses et à revoir la démarche. « Limite, discontinuité, front et frontière ; autant de termes qui signifient le même phénomène, à des nuances près, au point qu’on utilise l’un pour l’autre sans limite, ce qui introduit souvent des ambiguïtés 9». C’est pour cela qu’il faut signaler la différence entre ces notions dont la nuance est floue. 2.1.1
La limite
La limite est une ligne qui sépare deux entités contiguës (quartiers, régions, pays, territoires, structures, géosystèmes…), elle est le bord et la fin, l’extrémité d’une entité (Brunet R, 1993).
8
Schéma de Cohérence Territoriale de Montpellier Amor Belhedi, Les limites en géographie : Pertinence et limites d’un concept et d’une pratique, Faculté des Lettres, des Arts & des Humanités, Université de Manouba, VIII° Colloque, Tunis, 1-2 mars 2013 9
15
[
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
En effet, la limite donne lieu à limitrophe : ce qui est voisin et adjacent, ce qui jouxte, ce qui est à la limite et de là ce qui est proche. On y trouve à la fois la séparation et la proximité, elle exprime la fin et l’extinction graduelle d’un processus ou d’une variable à travers l’espace mais elle donne lieu parfois à des formes de discontinuités (Nordman, 1999). Figure 1: Limite entre deux entités "A" et "B"
2.1.2
La discontinuité
Ce n’est que très récemment qu’on a compris que la discontinuité peut être le résultat d’une limite (Dauphiné A, 2003). La discontinuité est une rupture nette dans l’espace ( R. Brunet a montré que la rupture est une cassure, une interruption importante, un changement brutal dans une relation spatiale ) et qui dépend de l’échelle d’observation. Elle exprime un saut qualitatif au niveau des processus sousjacents, un indicateur de la dynamique et une interface de
Figure 2: Une limite épaisse donnant lieu à une discontinuité "C"
transformation (Di Méo G 2002). Il est vrai que les discontinuités physiques introduisent un effet de friction et limitent l’interaction, bloquent même l’échange. Cependant, « Il n’est rien qui ne résulte de passages et d’obstacles » (Dagognet F 1977). En effet, ces discontinuités donnent lieu parfois à des fronts.
2.1.3
Le front
Il marque à la fois le passage, la limite et la discontinuité entre deux entités. La limite passe toujours par la présence d’un front dans le sens de rupture dans la continuité d’un phénomène qui marque un changement qualitatif et quantitatif à la fois (Brunet R, 1997). Cela veut dire qu’il est la manifestation concrète de la discontinuité, il constitue le mode d’existence réel de la limite. Il résulte
Figure 3: Le front, une ligne mobile d'interface
d’une limite d’une variable tandis que le gradient relève plutôt d’une gradation continue avec transition graduelle donnant lieu à une frange et un écotone (Veyret Y 2002).
16
[ 2.1.4
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
La frontière
La frontière provient du terme finis, extrémité au-delà de laquelle s’ouvre l’inconnu, du mot " front ". La frontière est une interface, une ligne d’union-séparation à la fois, qui crée des différentiels spatiaux et des propensions d’échange et ou de transgression donnant lieu à une dynamique transfrontalière. La frontière est plutôt une barrière humaine alors que la limite est une barrière plutôt physique (accident oro-topographique, fleuve, forêt, mer…) qu’humaine. En effet, J Ancel (1938) a démontré l’illusion et considère la frontière comme " un isobare politique " beaucoup plus que naturel ou artificiel, une ligne d’égale pression politique en fonction des rapports de forces, de part et d’autre. L’efficacité de la frontalité ne peut s’exprimer efficacement que par la surface de part et d’autre, d’où la présence d’un " espace-frontièr ". De ce fait, elle a trois effets : l’effet barrière (fermeture, blocage, étanchéité…), l’effet interface (filtrage, canalisation, échange) et l’effet territoire en créant des confins (Lévy J, 384). 2.1.5
L’interface
Est un espace d’hybridation et de mutation, un lieu de dynamiques liées à la limite, un lieu d’interférence de processus différents. Il correspond à la fin d’anciens et la naissance de nouveaux processus (Ciattoni A, 2005). Il joue un rôle de contact et de communication entre deux géosystèmes ainsi qu’un lieu d’échange entre le système et son environnement. L’interface est le lieu de phénomènes originaux : métamorphose, fécondation, déformation, réfrac-
Figure 5: L'interface, un lieu de contact, d'echange et de communication
tion, exploitation de la différence, fusion, créativité, c’est le cas des interfaces air-terre, merterre, montagne plaine, ville-campagne..., les sahels, les frontières et les fronts (A Belhedi 1987).
Figure 4: Vers une perception réciproque
Source : Les Carnets pratiques, IAU Île-de-France, Mars 2010
17
[
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
Schéma 2: Le manifeste des concepts c
2.2 La Lisière : Un concept à définir 2.2.1
Une notion dialectique
« La lisière urbaine participe à l’organisation du territoire. Elle matérialise la limite d’urbanisation, forme un tampon, une interface ou un glacis entre un espace agricole ou naturel et un espace construit » Folléa-Gautier errfe Pour aller dans le sens d’un projet de territoire d’une mise en relation entre espaces agro-naturels et espace urbain, les lisières urbaines sont considérées comme des leviers de transformation durable des territoires. Accompagnée par un glissement sémantique du terme de " limites " vers ceux de " fronts" (Bonin, 2013), la notion de la lisière a subi une évolution qui s'amorce dans la deuxième moitié des années 1990. Dans la révision bibliographique sur le débat incité sur la lisière, les auteurs (voir tab n°1) ont constaté que cette ligne de contact est un " entre-deux ", composé de territoires, avec ses propres, dynamiques, fonctions, et forces et un " espace de transition " qu’il faut identifier et l’accepter comme un territoire spécial et de caractère important à relever.
Source : Institut d’Aménagement et d’Urbanisme, les carnets pratiques, comment traiter les fronts urbains Image 1:Espace rural "A", Lisière "C" et Espace urbain "B"
18
[
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
AUTEUR
ATTITUDE VIS-À-VIS LES LISIÈRES
Marc Augé (2013)
Propose dans la mesure du possible, de retracer des frontières entre l’urbain et le rural afin de sauter les barrières invisibles de l’exclusion implicite de cette interface et donner la parole au paysage.
Segaud (2002)
Constate que les nouvelles formes et les nouvelles significations de la frontière nécessitent sans doute de nouvelles manières de désigner le rapport à autrui.
Raffestin (1975)
Propose se concentrer sur les effets positifs de la frontière : la stimulation d’un jeu d’échanges et complémentarités entre les deux parties.
Desvignes (2002)
Propose l’articulation par l’entremise d’un milieu singulier, qui concilie ces deux mondes : « ...Cette ligne mince et fragile qui les sépare, il faut la dilater, lui donner une épaisseur et une existence qui leur profite à l’un comme à l’autre, empruntent leurs qualités à l’un comme à l’autre, les enrichissent l’un comme l’autre. Ce sont des liens ouverts qu’il faut créer, une porosité qu’il faut établir, et non une ceinture de contention quine correspondrait qu’à la dilatation d’un grillage »
Folléa (2008)
Insiste sur le fait que la lisière urbaine doit être un espace accessible et appropriable pour les habitants, de la ville, du village ou de quartier. Il propose de se tourner vers l’espace de nature, de reconnaître tout simplement son existence et sa valeur
Rüegg & Salomon (2006)
Proposent de comprendre et de gérer l’interface Ville-campagne à partir d’une approche intégrative comme méthode pour s’intéresser non seulement à la ville ou à la campagne, mais aussi à la ville et à la campagne.
Maisonneuve (2010
Propose de transcender les limites dans les territoires Ruraux afin de faire du projet interterritorial « L’interterritorialité sociale » : articuler plutôt qu’emboîter les échelles de territoires. Tableau 1: Attitudes des auteurs vis-à-vis les lisières urbaines
19
[
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
A cet égard, la lisière urbaine est considérée comme un espace qui marque la transition entre l’espace urbanisé et l’espace agricole ou naturel, « participe à l’organisation du territoire, matérialise la limite d’urbanisation, et forme un " tampon ", une " interface " ou un " glacis " entre un espace agricole ou naturel et un espace construit, voire même entre une infrastructure et un espace construit »10. 2.2.2
La genèse du concept
C’est sur le Territoire de la Côte Ouest ( TCO ), à La Réunion, en 1997, que l’agence de paysagistes Folléa Gautier installe le concept. Dans le cadre de la réalisation d’une " Étude préalable pour un Plan de paysage de la Côte Ouest ", ils proposent de structurer l’urbanisation des pentes Ouest de l’Ile en créant des " lisières urbaines " qu’ils conçoivent comme « une charpente des paysages pour accompagner au mieux les évolutions en cours »
11
Il s’agit en
particulier « d’instaurer des transitions végétales entre l’espace bâti et l’espace “naturel” ou cultivé – boisements, vergers, potagers, etc. »12. Le projet de lisière urbaine vient donc proposer de compléter la trame naturelle par des aménagements perpendiculaires à la pente. Cette conception, rejoint la recherche de mise en réseau et de continuités à la fois économies, sociales et écologiques. Ce plan proposait déjà de développer des lisières urbaines afin d’articuler de façon harmonieuse et l’espace bâti et non bâti équilibrée (Voir image n°2).
Image 2: Articulation entre espace urbain et espace rural
Source : Institut d’Aménagement et d’Urbanisme, les carnets pratiques, comment traiter les fronts urbains
10
BLAISON, Sylvie et Fabienne COMMESSIE. « Lisières urbaines : Exploration pour construire le dialogue ville-nature ».ADEUS, Strasbourg, 2013 11 Agence Follea-Gautier, Schéma intercommunal des lisières urbaines, 2009, p29 12 Agence Follea-Gautier, Schéma intercommunal des lisières urbaines, 2009, p60
20
[
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
En 2007, le concept de lisière a été repris par la même agence dans une Charte Intercommunale Paysagère, et en 2009 dans un Schéma Intercommunal d’Aménagement des Lisières Urbaines, toujours sur le périmètre du TCO. Ces études précisent les principes d’action et les outils pour une mise en œuvre à une échelle intercommunale.
3 LES LISIERES DANS L’AMENAGEMENT URBAIN Aborder le lien urbain/nature à travers la lisière, la limite, les bords, est une démarche en cours dans différents territoires. Se poser la question de la lisière urbaine est une façon d’avancer sur l’articulation entre les différentes parties du territoire (entre ville et champs, entre ville et forêt…) mais aussi entre les populations qui sont dans ces territoires.
3.1 Caractéristiques des lisières urbaines Le dessin des lisières met en évidence le fait que la ville s’est introduite dans la campagne et que l’agriculture s’est infiltrée dans la ville. Pour cela ces lisières devraient répondre à un certain nombre de caractéristiques, afin de permettre une meilleure relation entre les deux espaces : 3.1.1
La perméabilité entre l’urbain et les espaces naturels et agricoles
À une échelle plus fine, développer les lisières demande d’organiser la perméabilité, c'est-à-dire les relations, les liens entre les milieux urbains et les milieux naturels/agricoles, pour cela on doit assurer : La fluidité et l’accessibilité De manière générale, la réduction des déplacements et des transports routiers au profit de transports en commun performants et de modes " doux " reste une priorité en matière de préservation de l’environnement et de valorisation du cadre de vie. « Les cheminements fluides accueillant diverses mobilités présentant une caractéristique des lisières urbaines qui pense à créer une porosité dans le tissu urbain »13. L’ouverture visuelle et spatiale en favorisant l’accessibilité d’un espace En « favorisant l’accessibilité d’un espace urbain à un autre rural »14.
13 14
EUROPAN « Créer une fluidité urbaine grâce à la porosité du bâti », Vienne, 2012. Le Triangle Vert, « Le paysage modèle les villes d’aujourd’hui , Le paysage dans son épaisseur ». p22
21
[ 3.1.2
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
L’intangibilité et les continuités paysagères, visuelles et perceptuelles
Les lisières urbaines structurent le territoire, s’appuient sur les structures paysagères en consolidant la trame verte et la trame bleue, maintiennent les continuités écologiques, mettent en scène le patrimoine culturel et naturel, constituent un outil de gestion des entrées des villes, et respectent l’usage du sol ce qui les traduit en limites urbaines intangibles.15 La transition et l’articulation Les terres cultivées, depuis la campagne, se prolongent entre les habitations. Ces continuités paysagères se lisent aussi par les percées visuelles grâce à l’introduction du concept de l’ilot ouvert, les percées sont maintenues ou crées à partir du cadre bâti vers le grand paysage naturel. Structuration (épaisseur et contenu) C’est structurer l’urbain sur les limites tout en préconisant une densité raisonnée, donner de l’épaisseur à la limite en y développant des usages (jardin partagé, agriculture de proximité, équipement public, …), ainsi qu’un aménagement du contenu par une densité et compacité raisonnée du bâti et du non bâti (espaces publics, parcs, etc.)16. La gradation (indice de biodiversité) La gradation se définie par rapport à deux aspects : Le bâti ; la silhouette urbaine est l’image de la ville que l’on observe depuis les espaces ruraux ou les points hauts, et la végétation, plantations ; une forme de gradation de la compagne (haute) vers la ville (basse).17
3.2 Pourquoi aménager les lisières urbaines ? Pour organiser le territoire de façon durable Réguler la forte pression qu’exerce l’urbanisation sur les espaces ouverts suppose d’établir un projet de territoire et de se soucier des moyens de sa mise en œuvre. Pour cela, la constitution d’une trame organisatrice du développement urbain qui identifie et met en réseau des espaces préservés compte parmi les outils à mobiliser pour infléchir les tendances et maîtriser la gestion des territoires. Pour faciliter le portage de politiques claires en faveur de la protection des espaces agricoles et naturels
Christophe Bayle, « Les lisières, territoires d’innovation pour le Grand Paris », Métropolitiques, 20 avril 2011. EUROPAN, « Créer une fluidité urbaine grâce à la porosité du bâti »,Vienne, 2012 17 Le Triangle Vert, Le Paysage Modèle Les Villes D’aujourd’hui, Le Paysage Dans Son Epaisseur, p22 15 16
22
[
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
Dans un contexte paysager flou, le portage d’une politique claire sur le devenir des territoires devient très difficile. Il se traduit par un discours défensif (Interdiction de construire) et non par un discours de projet (voilà comment doit s’organiser la coexistence urbain/agriculture/nature). L’urbanisation diffuse justifie ainsi la consommation progressive des espaces agricoles et naturels, sans projet ni débat d’ensemble. La lisière urbaine, en matérialisant une limite plantée, quelle que soit la forme qu’elle prend, permet de mieux identifier visuellement l’espace à vocation agricole de celui à vocation urbaine. Elle clarifie les choses. Elle rend possible le discours politique. Pour préserver les espaces agricoles Physiquement, l’espace-tampon que forme la lisière urbaine peut contribuer à limiter l’érosion des terres (talus, haie), à former des protections des cultures contre les vents qui conduisent à leur dégradation. Pour offrir des espaces publics de proximité aux habitants Le resserrement progressif de l’urbanisation, avec des densités plus fortes, génère un besoin accru d’espaces publics de proximité. La lisière urbaine peut faire partie de cette offre en espaces publics, en accueillant les circulations douces indispensables pour la promenade, le sport, voire des équipements légers selon les cas : jeux, parcours de santé, aires de VTT, …
3.3 Comment matérialiser les lisières urbaines Le rôle de la lisière urbaine est de permettre une stabilisation des frontières entre ville et compagne. Pour cela, il faut assurer un aménagement associant qualité spatiale (lisibilité, qualité des vues, intégration paysagère, environnementale, biodiversité) et qualité fonctionnelle (accessibilité, espace public à usages multiples, diversité d’activités)18 Aborder le front urbain dans une démarche territoriale : La maîtrise du développement urbain et la prise en compte du fonctionnement des espaces ouverts nécessitent de dépasser l’échelle de la commune et de mettre en place une réflexion à une échelle plus large c'est-à-dire à l’échelle intercommunale. Définir le front urbain en relation avec son site : Positionner la lisière urbaine en fonction de son site est la garantie d’une bonne insertion paysagère. L’identité du lieu, sa configuration sont des références pour la façonner. La
18
Revue, « Comment traiter les fronts urbains », 2010.
23
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CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
mise en évidence des éléments forts du site et du paysage permet d’y appuyer les futures lisières urbaines. Matérialiser le front urbain : Après avoir mis en évidence les éléments structurants du paysage, il s’agit de les traduire dans les opérations d’aménagement. Composer avec le paysage pour créer une lisière urbaine signifie de mettre en valeur les éléments existants, en les réhabilitant, mais aussi en créant de nouveaux éléments. Il s’agit de concrétiser les différentes composantes des lisières (densifications, et aménagement durable, etc.). Concevoir la limite urbaine comme une articulation : Il s’agit de tenir compte des spécificités de chacun des espaces urbains/ ruraux, de leurs franges et de les faire évoluer de manière complémentaire. Il importe d’aller jusqu’au bout de la démarche en considérant l’ensemble des espaces et leurs relations réciproques. Frainer le glissement des limites urbaines : Les lisières situées au contact de l’espace rural et de la ville sont en attente de définition, et de projets. Les tentatives de mise en place de barrières de protections n’ont pas réussi à contenir l’épandage indifférencié des agglomérations. Pour cela les moyens par lesquels la lisière sont bien définis : une densification raisonnée accompagnée d’un aménagement durable de cette portion du territoire dont le rôle et de matérialiser les limites urbaines de la ville.
3.4 Qu’est-ce qu’une démarche de front urbain ? Matérialiser les lisières urbain/nature, comme réponse à la mauvaise gestion des territoires, consiste un traitement du front urbain qui doit faire partie du projet. « Le front urbain est ainsi conçu pour faire partie d’une démarche de ville durable, qui ne peut procéder que de réflexions et d’interventions portant sur l’espace bâti et sur l’espace ouvert » (Folléa Gautier, 2010). L’ambition est d’établir entre ces deux milieux une articulation, durablement équilibrée, qui contribue à leur valorisation réciproque. « Un front urbain n’est donc pas un simple trait sur une carte mais un lieu subtil de rencontre entre deux territoires » Bertrand Folléa 3.4.1
Posture de limites
Les lisières urbaines obéissent à un classement basé sur plusieurs critères morphologiques et géographiques des fronts urbains qui se résultent du croisement de trois facteurs
24
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CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
]
majeurs : l’importance de la pression urbaine et les caractéristiques physiques de ces espaces confrontés aux logiques d’usage. De ce fait, 5 grands types de front sont identifiés19 : a) Front urbain net : C’est un front bâti avec un niveau d’implantation régulier par rapport aux massifs boisés. Les fronts nets permettent de maintenir l’intégrité spatiale des espaces ouverts. Toutefois il est indispensable, dans toutes les situations, de ménager une certaine perméabilité dans le front pour permettre les échanges et la mise en valeur réciproque des espaces. Trois sous types forment ce front urbain net : Ligne de rupture géographique naturelle (Apic, front rocheux, carrière, canal…) (voir Figure 6), Ligne de rupture artificielle (Autoroute, voie ferrée..) ( Figure 7) et Limite urbaine constituée (urbanisation relativement dense réalisée sous forme de lotissement ou d’opérations d’ensemble) (voir Figure 8)
Figure 6: Ligne de rupture géographique naturelle
Figure 7: Ligne de rupture artificielle
Figure 8: Limite urbaine constituée
Image 5: Cité Ennasr, Ariana
Image 4: Les Berges du Lac II, Tunis
Image 3: Lotissement El Waha, Tunis
b) Front de transition
Agence d’Urbanisme de l’agglomération Marseillaise, Zones d’interface ville/nature sur le territoire de MPM, Février 2013 19
25
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CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
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C’est un espace plus ou moins large permettant une transition par palier. Il s’agit souvent d’espaces végétalisés, arborés ou hydrographiques, aménagés et fréquentés. Ils forment un espace tampon entre la nature ou les plaines agricoles et l’urbain, et laissent une certaine perméabilité entre la zone urbaine à proximité et la nature protégée. Ils peuvent être linéaires (voies) ou surfaciques (jardins).
Figure 9: Front de transition
Image 6: Parc Urbain Ennahli, Ariana
c) Front urbain sinuieux Zone d’interface plus ou moins épaisse où la nature et l’urbain s’entremêlent. Ces zones de transition sont à organiser : mi-rurales, mi-urbaines. Ils s’agissent d’espaces sensibles en matière d’enjeux écologiques (dilution de l’urbain dans le naturel) sur lesquels des choix doivent être établis pour tendre soit vers une urbanisation compacte soit vers une stabilisation de l’existant. Deux sous types forment ce front urbain sinueux : Extension de la zone urbaine sur la zone naturelle (Habitat condensé implanté irrégulièrement dans un espace plutôt linéaire par exemple urbanisation le long des routes de campagne : front bâti flou et irrégulier mais relativement compact) (voir Figure 10). Et Occupation de la zone naturelle (Habitat dispersé implanté irrégulièrement par occupation de la zone naturelle (mitage). Il n’existe pas de limite visible entre les espaces urbanisés et les espaces naturels.) (Image 7)
Figure 10: Extension de la zone urbaine sur la zone naturelle
Image 7: Almoubaraka, Sidi Thebet, Ariana1
26
[
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Figure 11; Occupation de la zone naturelle
]
Image 8: Chotrana, Ariana
d) Front agricole – massif Zone ouverte plus ou moins épaisse, jouant un rôle de continuité écologique avec les massifs. Trois sous-types forment la zone d’interface agricole : Plaine agricole préservée (zone agricole homogène non occupée), Occupation groupée de la zone agricole (Occupation de manière assez dense par l’habitat groupé issus de l’organisation spatiale traditionnelle des exploitations agricoles) (voir Figure 11) et Occupation diffuse de la zone agricole (Mitage par le développement de l’habitat à l’intérieur du tissu agricole, composé souvent de maisons individuelles en milieu de parcelles. Il s’agit souvent de constructions récentes, dispersées au gré des opportunités foncières).
Figure 13: Occupation groupée de la zone agricole
Figure 12: Occupation diffuse de la zone agricole
Image 10: Borj Touil, Ariana
Image 9: Sidi Thebet, Ariana
27
[CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL ] 3.4.2
Le front urbain du Grand Tunis
Les fronts de l'urbanisation spontanée ont concerné toutes les régions du Grand Tunis. En effet, la continuation du mitage de l'espace agricol est une résultante directe de la pression de l'habitat spontané de l'Agglomération de Tunis. Les principaux fronts d'urbanisation sont: El Menzah - Manar au Nord, Ettadhamen Mnihla à l'Ouest et El Mourouj - Ben Arous au Sud. Dans la partie Nord c'est la continuité des quartiers, El Menzah et El Manar avec le lotissement Ennasr (25.000 habitats). Le plan d'aménagement de l'Ariana progresse en direction de Jbel Nahli et Borj Touil. Sur la côte Nord un autre front d'urbanisation se densifie autour de la ville de la Marsa et toute la zone côtière (zone touristique). A l'Ouest du Grand Tunis, le front Ettadhamen - Mnihla poursuit son extension et sa densification. Au Sud, le même phénomène d'extension urbaine se poursuit avec la nouvelle ville d'El Mourouj appelée à abriter à terme 300.000 habitants (A.U.G.T., 1999). Les terres urbanisées portaient, il y a plus d'une dizaine d'années, des vignobles et des oliveraies. Les villes de Mohamedia - Fouchana continuent leur extension illégale à un rythme assez rapide sur les périphéries des plantations arboricoles et oléicoles.20
Figure 14: Les fronts de l'urbanisation spontanée du Grand Tunis
Source: AUGT
20
Mizouri M., Mtimet A., Pression urbaine sur les terres agricoles péri-urbaines du grand Tunis. In : Camarda D. (ed.), Grassini L. (ed.). Interdependency between agriculture and urbanization: Conflicts on sustainable use of soil and water. Bari : CIHEAM, 2001. p. 277-285 (Options Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n. 44)
28
[CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL ]
C
CONCLUSION Depuis la fin des années 1990, le
Accompagnée par un glissement sémantique du terme de « limites » vers ceux de « fronts (Bonin, 2013), la notion de la lisière a subi une évolution
qui
s'amorce
dans
la
deuxième moitié des années 1990. Cette notion tend à conférer une certaine épaisseur à la ligne de contact
entre
l’urbain
et
le
rural/naturel, puis à l'identifier comme un espace spécifique de transition, où se déploient différentes formes de complémentarité entre la ville et ses périphéries.
terme de lisière urbaine s’est développé en
tant
que
d’aménagement l’organisation
du
proposition qui
participe
territoire.
à Elle
matérialise la limite d’urbanisation, forme un tampon, une interface ou un glacis entre un espace agricole ou naturel et un espace construit. Pour cela, les lisières urbaines doivent être pensées en amont, dans le cadre des projets de développement urbain via les documents de planification urbaine, d’aménagement et de gestion du territoires.
29
II ) CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL INTRODUCTION
I
INTRODUCTION
CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL
Dans ce titre de confrontation entre les documents d’urbanisme et la réalité du territoire du Gouvernorat d’Ariana, nous nous sommes basés, essentiellement, sur la thèse du géographe Faouzi Zarïi qui a pleinement traité la discordance entre la réalité des territoires tunisiens et la réglementation. Discordance qui est à l’origine même du phénomène de glissement des fronts urbains anarchiques et la perte des terres agricoles fertiles et des espaces naturels. Nous présentons tout d’abord les outils de planification urbaine dans le Grand Tunis tout en mettant l’accent sur la question des lisières urbaines. Ensuite nous évoquons les échecs de ces outils dans la lutte contre le glissement des lisières urbaines sur le territoire du Gouvernorat d’Ariana.
[ CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL ] 1. LA PLANIFICATION URBAINE DANS LE GRAND TUNIS Suite au développement massif et rapide de l’urbanisation dans les banlieues de Tunis, les terres agricoles et les espaces naturels ont régressé. En fait, l’extension urbaine rapide et massive s’est accompagnée d’un glissement des fronts urbains spontané et d’un bouleversement profond du système de fonctionnement de l’espace agricole et naturel qui entoure la capitale. Cette expansion spontanée sur les terres agricoles fertiles est due à une absence de moyens de maîtrise des territoires fiables qui protègent les espaces ouverts de l’urbanisation non planifiée. « Ce vide juridique a favorisé les manœuvres des spéculateurs fonciers qui ont ouvert d’une façon incontrôlée de vastes superficies agricoles à l’urbanisation ».21 A la fin des années 70, des mesures ont été prises pour remédier à cette urbanisation non contrôlée des espaces ouverts dans le Grand Tunis. « Ces mesures se sont traduites par la création d’un Plan Régional d’Aménagement (PRA) et d’un Plan Vert du District de Tunis (PVDT) en 1977 ».22
1.1 PRA / PVDT : Deux documents d’urbanisme pour organiser l’espace urbain du Grand Tunis Le Plan Régional d’Aménagement, constitue un document de référence qui vise à exposer et définir les directives et les principes fondamentaux pour guider l’action en matière d’aménagement de l’espace du Grand Tunis. Quant au Plan Vert du District de Tunis, il a pour tâche, la précision et l’illustration en détail des directives du PRA. 1.1.1 Le Plan Régional d’Aménagement : Tentative de la planification urbaine du Grand Tunis Plan Régional d’Aménagement (PRA) élaboré de 1975 à 1977, publié en 1977 et approuvé en 1981, par le gouvernement, par décret, sous la forme du PDU ou Plan Directeur d’Urbanisme, dans le cadre de ce qu’on appelait à l’époque « le livre blanc du Grand Tunis ».
21 22
Ibid., p.279 Ibid., p..280
31
[ CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL ] Le PRA, qui est défini comme un outil de gestion de l’urbanisation de la région tunisoise, s’est très rapidement révélé inadapté à la réalité du développement socio-spatial des territoires infectés par l’urbanisme spontané. Le PRA en fait « a ignoré l’insertion des espaces agricoles périphériques dans les secteurs nécessitant une planification particulière »23.
Source : AUGT Carte 6: PRA du 1986
Carte 5: PRA du 1977
Source : AUGT
En effet, les lisières des espaces urbains et des espaces ruraux/naturels les a attribués une simple ligne, vulnérable et ignorée des politiques de développement et d'aménagement des territoires urbains. Il est important de souligner que lorsque la fonction de l’espace est floue, cela peut entraîner des conflits d’usage, voire une dégradation de l’image du territoire. Le fait de la non-prise en compte des lisières urbaines dans le PRA a conduit à l’accroissement de la pénétration de l’urbanisme libre au cœur des zones agricoles des plaines de l’agglomération. 1.1.2
Le Plan Vert du District de Tunis : Une réalité illusoire
Dans la foulée de la publication du PRA, sortit le Plan Vert, rapport spécifique, reprenant en détails toutes les implications de la croissance tunisoise sur son environnement naturel et notamment agricol. Ce plan a pu atteindre un niveau assez détaillé en ce qui concerne les moyens de protection des espaces 23
Carte 7: Plan Vert du 1977
Source : AUGT
Chabi (M), Les systèmes d’habitat dans le district de Tunis, District de Tunis, 1976
32
[ CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL ] naturels et agricoles, cependant il reste extrêmement flou à propos les mesures concrètes en ce qui concerne les enjeux qui pèsent sur les franges urbaines évolutives et de leur degré de fragilité. Après 10 ans, l’analyse de l’évolution de l’espace tunisois a montré que ces deux documents n’ont atteint aucun de leurs objectifs. Suite à cette défaillance, l’urbanisation non réglementaire s’est accélérée, la régression des espaces agricoles s’est amplifiée et le projet de « Trame Verte » n’a pas abouti24. En effet, l’urbanisation dans le Grand Tunis a augmenté de près de 70% entre 1975 et 1985 en consommant 6 250 hectares dont 600 hectares appartiennent aux périmètres irrigués.25 En 1983 le Ministère de l’Agriculture a proposé une nouvelle loi qui est la loi de protection des terres agricoles.
1.2 La Loi de la protection des terres agricoles Plus de 10 ans après la publication du PRA, une législation a été promulguée pour tenter de donner quelque réalité au Plan Vert. Il s’agit de la Loi 1983 de protection des terres agricoles qui a pour objectif essentiel la préservation des terres agricoles ainsi que l’organisation et la maîtrise de l’extension urbaine. D'après la loi de protection des terres agricoles, les terres sont subdivisées en trois (3) zones : Zone d'interdiction : représentée essentiellement par les périmètres publics irrigués et du patrimoine boisé du domaine forestier de l’Etat. La construction y est strictement interdite ( les forêts, les parcs nationaux...) ; Zone de sauvegarde : elle renferme les terres fertiles, à haut potentiel productif et les terres privées irriguées à partir d’ouvrages hydrauliques réalisés par des privés ou par l’Etat, mais non inclus dans les périmètres irrigués. Elle renferme aussi les forêts non soumises au régime forestier et les terres de parcours aménagées et contrôlées ; Zone soumise à autorisation ou agricole autre : elle est composée de terres agricoles non comprises dans les premières zones. Le changement d’affectation de ces terres et
Abdel Aziz HAMROUNI, 1978, l’agriculture dans la région périurbaine de Tunis, (Thèse 3ème cycle en Gé graphie), Université d’Orléans, p. 271 25 District de Tunis, 1987, L’urbanisation dans le grand Tunis de 1995 à 1985, bilan préliminaire, Tunis, p. 18 24
33
[ CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL ] leur construction ne peut être possibles qu’après autorisation du ministère de l’Agriculture. La loi de protection des terres agricoles reste jusqu’aujourd’hui l’outil privilégié pour l’organisation et le contrôle de la gestion foncière de l’ensemble du territoire tunisien. Mais de la même façon que le PRA, la Loi de1983 n’a pas atteint son objectif. Il est vrai que cette loi a pu développer des dispositifs pour qualifier les espaces agricoles et naturels, par contre il a attaché peu d’importance aux zones de contact entre urbain et nature et n’a pas envisagé des préconisations pour ces espaces qui peuvent mettre frein au processus insidieux de diffusion de l’habitat dispersé. L’analyse du géographe H. Sethom montre que la raison de cette défaillance est liée à la nature et aux objectifs de la loi elle-même, car elle n’a pas traité le problème de la spéculation foncière et le rôle joué par les pouvoirs locaux.26 « N’étant pas fondée sur un programme propre aux territoires périurbains, elle a ignoré le problème essentiel de la spéculation foncière et du mécanisme de dégradation du milieu rural
Carte 8: Carte de classification des sols élaborée pour l'application de la loi 1983
Source : SDA du Grand Tunis 1988
26
SETHOM Hafedh, 1992, « Pouvoir urbain et paysannerie en Tunisie », Cérès Production, Fondation Nationale de la Recherche Scientifique, Tunis
34
[ CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL ] tunisois, pour s’intéresser seulement aux aspects techniques de la sauvegarde des terres agricoles (nature des sols, type de cultures, etc.) »27.
1.3 Le Schéma Directeur du Grand Tunis : Nouveau cadre de planification régionale Cet outil confirme le rôle des espaces ouverts en tant que facteur améliorant le cadre de vie des citadins. « Avec toute ses composantes, la campagne se présente à côté de la cité urbaine comme un espace vert et assure à ce titre, un espace de délassement pour les citadins à la recherche de paysage naturels et d’environnement sain »28. Cependant, il ne considère pas l’agriculture dans le Grand Tunis comme espace vert. Selon le rapport final de la première phase du SDA du Grand Tunis, les espaces verts ouverts au public représentent 2,7% de la surface urbanisée brute du Grand Tunis. Le Gouvernorat de l’Ariana, bien qu’il compte plus de 65% du potentiel agricole du Grand Tunis, il présente selon le SDA un ratio de 0,2m²/habitant. Selon ces données, il semble alors que le Grand Tunis est « sous équipé
en
espace
verts
».
Carte 9: Schéma Global d'aménagement du Grand Tunis
Source : SDA du Grand Tunis
Il semble donc que l’espace agricol, en tant qu’espace vert ouvert, ne fasse pas encore partie de la politique « verte » du SDA du Grand Tunis. « Le SDA propose une mauvaise gestion des espaces agricoles ».29 La carte de ce document d'urbanisme régional, définit comme un outil de gestion de l’urbanisation de la région tunisoise, qui se distingue par l'imprécision des limites des zones agricoles/naturels et ne s'appuie que sur des éléments visibles du paysage, considère la majorité
27
SETHOM Hafedh, 1992, « Pouvoir urbain et paysannerie en Tunisie », Cérès Production, Fondation Nationale de la Recherche Scientifique, Tunis 28 SDA du Grand Tunis, annexes, p 83 29 Extrait d’un entretien réalisé auprès de l’Ingénieur en chef de la Direction des sols du ministère de l’Agriculture, chargé du suivi de l’élaboration du SDA du Grand Tunis
35
[ CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL ] des espaces ouverts comme un fond blanc et ne tient compte ni à leurs spécificités, ni à leurs fonctions, ni à leurs structures et franges.
2. L’AMENAGEMENT URBAIN A ARIANA : MULTIPLICITE DES ENJEUX ET « ECHECS » Les politiques urbaines des années soixante et de multiples facteurs, telles que la pression des industriels et l’action des promoteurs immobiliers, représente la cause initiale du glissement des fronts de l’urbanisation non réglementaire dans le Gouvernorat d’Ariana.
2.1 Plan Régional d’Aménagement : Coquille vide Le PRA de 1977, après avoir identifié les problèmes liés à la planification urbaine de la capitale, a proposé diverses orientations d’aménagement jusqu’à l’horizon 1986, pour le moyen terme, et 2001, pour le long terme. Ces orientations visaient30 : la réduction du déséquilibre entre les zones d’habitat et les zones de création d’emploi, l’orientation de l’extension urbaine vers le Sud et la réduction de la consommation des espaces au Nord de Tunis, la maitrise de l'extension urbaine. Le PRA proposait comme choix : L’amélioration des conditions de vie du citoyen en améliorant les services. La préservation des zones agricoles et des espaces verts. La protection des espaces verts et de l’environnement. Selon certaines études (comme celle de ) qui ont évalué les actions menées durant plus de 20 ans, le PRA est considéré comme une expérience intéressante qui a pris en considération, pour la première fois, la question de l’aménagement dans un cadre général du territoire du Grand Tunis. Cependant, le PRA présente de nombreuses insuffisances31 : Les terres considérées comme réserve stratégique n’ont pas été protégées. La maitrise de l’extension urbaine spontanée n’a pas été atteinte, et les terres agricoles riches n’ont pas été épargnées. La plupart de ses orientations n’ont pas été appliquées, et ses objectifs n’ont pas été atteints, en particulier concernant la maitrise de l’extension urbaine.
District de Tunis, 1987, L’urbanisation dans le grand Tunis de 1995 à 1985, bilan préliminaire, Tunis, p. 2 A.U.G.T (1999), "Bilan de l'urbanisation du Grand Tunis, 1988 - 1996", Observatoire Urbain Régional du Grand Tunis, A.U.G.T., février 1999, p 46. 30 31
36
[ CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL ] 2.1.1 Contradiction entre la politique d’aménagement urbain et la réalité du territoire Le développement urbain du Gouvernorat d’Ariana n’était pas organisé par des Plan d’Aménagement Urbain avant 1981, malgré les nombreux changements qu’a vécu ce territoire. Pour l’étudier, le District de Tunis a intégré le Gouvernorat dans un cadre général du Grand Tunis et a été introduit dans le PRA. Si les orientations en ce qui concerne les espaces ouverts étaient réalistes pour certains espaces, elles étaient peu conformes aux réalités aux autres, et ceci apparaît au moins à deux niveaux32 : Le PRA n’a pas pris en considération l’existence de la grande cité d’habitation de Borj Louzir, près de la RN8 à l’Est et Cité ( Ettamir), créée par la SNIT, a incité la population à construire autour. Le plan aurait dû prendre cette situation en considération. L’accord du conseil du District de Tunis, à la fin des années 70, pour la création d’un grand projet d’habitation (Cité El Gazala) de 140 hectares au dépend d’une zone agricole (Jaäfir) où était programmée l’installation d’un périmètre irrigué. La décision de lancer le projet d’El Gazala et la modification de la vocation des terres agricoles a eu des répercutions graves. Parmi ces impactes, l’encouragement de la promulgation de l’habitat anarchique autour de la cité El Gazala, rendant plus difficiles la préservation et l’exploitation de leurs franges urbaines.
2.1.2 Les facteurs de non application et de non-respect des orientations du PRA L’application de la majorité des décisions du Plan était très difficile même si certaines orientations ont pu être faites dans certains espaces. « Le PRA s’agit donc d’un projet qui n’a pas été abouti, au moins en ce qui concerne l’extension urbaine et la protection de l’environnement y compris les espaces ouverts des plaines d’Ariana ».33 La non maîtrise des fronts urbains et le non-respect des orientations du PRA peut être attribué à des causes complexes comme34 :
ZARAI Faouzi, 1999, « Urbanisation illégale et milieu naturel dans la banlieue de l’Ariana », In « Connaissance et pratiques des milieux et territoires », 3e colloque du Département de Géographie de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis (9-11 mars 2000), Publications de l’Ecole Normale Supérieure de Tunis, 33 MIZOURI Maaouia et MTIMET A., 1996, « Etude de la pression urbaine sur les terres agricoles », Agriculture de Tunisie 34 Claude Chaline, Urbanisme et développement : Evaluation des Schémas Directeurs d’Ankara, du Caire, de Rabat, de Tunis, SEDES, Juin 1993 32
37
[ CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL ] L’absence de coordination entre l’administration du District de Tunis et les structures publiques (Ministère, offices, agences…). « la tâche de coordination tentée par le District, trouve sa limite face aux grands opérateurs nationaux […] qui ont chacun leur logique technique, leurs contraintes financières, et le souci de leur image de marque ».35 L’absence de complémentarité entre la Direction d’Aménagement et le District qui a conduit à de nombreux dépassements ainsi que, dans une large mesure, au développement de l’urbanisme illicite. Devant cette situation, et afin de remédier au problème de glissement des fronts urbains, le premier Plan d’Aménagement Urbain à l’échelle du Gouvernorat d’Ariana, a vu le jour pour la commune d’Ariana, et avait une première étude à la fin des années 1970 et a été approuvé en mai 1981. Les PAU ont-t-ils réussi à rectifier la politique d’aménagement urbain à Ariana et à maitriser les fronts urbains de son territoire ?
2.2 Le PAU : Document de régulation ou d’amplification de l’urbanisme spontané ? Les changements qui ont touché le Gouvernorat d’Ariana « l’ont transformée des petits villages agricoles en la plus grande banlieue d’habitation du Grand Tunis ».36 Ce qu’il convient de noter, est que l’extension urbaine de cette banlieue n’a pas obéit à un plan d’aménagement urbain jusqu’à 1981 (préparé par le District de Tunis). Ce PAU a contribué à accélérer l’urbanisation illicite dans les zones ouvertes à l’urbanisation et dans les zones agricoles environnantes. Le front urbain du Gouvernorat d’Ariana s’éloigne de plus en plus du centre de l’agglomération et s’insère de plus en plus loin dans l’espace rural, représente un indicateur de non-conformité des PAU avec la réalité. Ceci a servi les intérêts des spéculateurs fonciers et les promoteurs immobiliers. « Il est possible de signaler que le PAU de l’Ariana de 1981 n’a rien apporté de nouveau en ce qui concerne l’extension de l’urbanisation non réglementaire »37. Il a plutôt ouvert ses plaines à une urbanisation plus intensive qui a conduit à une avancée continue du front urbain. La gravité de Claude Chaline, Urbanisme et développement : Evaluation des Schémas Directeurs d’Ankara, du Caire, de Rabat, de Tunis, SEDES, Juin 1993, p82 36 A.U.G.T (1999), "Bilan de l'urbanisation du Grand Tunis, 1988 - 1996", Observatoire Urbain Régional du Grand Tunis, A.U.G.T., février 1999, p 46. 37 MIZOURI Maaouia et MTIMET A., 1996, « Etude de la pression urbaine sur les terres agricoles », Agriculture de Tunisie 35
38
[ CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL ] la situation apparaît sous l’angle de l’intérêt général lorsqu’on se rend compte que « la municipalité a continué à utiliser le PAU de 1981 jusqu’à 1994 »
38
(date d’apparition du nouveau
PAU). Ceci est pareil pour tout le territoire du Gouvernorat d’Ariana qui a vécu durant plus de 10 ans une situation caractérisée par la primauté de l’intérêt individuel sur l’intérêt général.
2.3 La non promulgation du Plan de Restructuration de l’Ariana Nord Il était bien clair pour l’ensemble des acteurs qui s’occupaient de l’aménagement du territoire, que le PAU de 1981 ne correspondait pas aux mutations urbaines qu’a connu Ariana et qu’il n’est pas adéquat de continuer à utiliser ce document. C’est pour cette raison que les autorités publiques et les municipalités du Gouvernorat d’Ariana ont essayé de remédier à cette situation « en préparant un Plan de Restructuration de la zone Nord d’Ariana ».39 Le plan de restructuration est un outil d’aménagement et d’équipement de terrains bâtis et non bâtis. Afin de mettre un terme à l’extension de l’habitat spontané, le plan de restructuration, qui a été « présenté par le District de Tunis comme un « Plan Cadre » de développement et de préservation de la vocation agricole et rurale de la plaine, s’est transformé, trois ans après son élaboration, en un document qui suit une logique prioritairement urbaine ».40 En effet, ce document ne porte pas sur les questions que soulève la consommation des espaces agricoles, boisés et naturels. Ainsi, et depuis la mise en application de ce plan, l’analyse de l’état actuel de territoire du Gouvernorat d’Ariana montre une instabilisation des fronts agricoles voire à leur diminution consécutive à la consommation de ces espaces par l’urbanisation, et à la nette augmentation des fronts urbains. Cette tendance a entraîné le morcellement et l’enclavement des espaces agricoles, la coupure et l’encerclement des espaces naturels. Elle a appauvri les échanges entre milieux, a créé des contacts brutaux, a dégradé les lisières et a généré des délaissés non gérés et non gérables. Finalement, ce Plan de Restructuration, qui a exigé 7 ans de préparation (de 1982 à 1989), n’a pas été adopté41
38
SETHOM Hafedh, 1992, « Pouvoir urbain et paysannerie en Tunisie », Cérès Production, Fondation Nationale de la Recherche Scientifique, Tunis 39 Claude Chaline, Urbanisme et développement : Evaluation des Schémas Directeurs d’Ankara, du Caire, de Rabat, de Tunis, SEDES, Juin 1993 40 SETHOM Hafedh, 1992, « Pouvoir urbain et paysannerie en Tunisie », Cérès Production, Fondation Nationale de la Recherche Scientifique, Tunis 41 Claude Chaline, Urbanisme et développement : Evaluation des Schémas Directeurs d’Ankara, du Caire, de Rabat, de Tunis, SEDES, Juin 1993
39
[ CADRE URBANISTIQUE ET INSTITUTIONNEL ]
C
CONCLUSION
Outre la pression urbaine et la
Tous ces efforts fournis ne suffi-
spéculation foncière, une certaine
sent pas à assurer un bon arrière-plan de
inefficience s'observe dans la réalité
maitrise ou de la protection des es-
des pratiques d'aménagement en
paces ouverts.
Tunisie.
Au niveau de la pratique de l’aménage-
Ni le PRA, ni le PVDT, ni le plan de
ment, persiste une réelle difficulté à tra-
restructuration du District de Tunis,
duire le principe de lisière dans les
ni la Loi de protection des terres
outils règlementaires tunisiens. Cela
agricoles et la carte de la Direction des
nécessite bien de mobiliser un autre
sols élaborée en 1983 pour son applica-
dispositif, plus opérationnels (tels
tion, ni le SDA n’ont réussi à maitriser
que le Schéma d’aménagement des
les fronts de l’urbanisation illicite qui se
lisières urbaines) qui, au-delà du des-
glissent aux dépends des espaces agri-
sin et de l'intention, permet à la fois de
coles et naturels. Il apparait que les orien-
gérer ces espaces selon une visée de
tations d’aménagement annoncées par
multifonctionnalité, et de rassembler
ces documents accordent peu d’impor-
les acteurs concernés autour d'un projet
tance à la pérennité des franges ur-
d’une gestion économe de l’espace.
baines. Leur contenu est orienté vers
À ceci s'ajoute la question essentielle de
une planification du développement des
la maîtrise des lisière
territoires et non vers une prise en charge paysagiste et environnementale des lisières urbaines.
40
III ) ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
I
INTRODUCTION
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
INTRODUCTION
La thématique des lisières urbaines est une question d’actualité. Pour cela, et durant la recherche menée sur des exemples à analyser, notre choix s’est porté sur un projet de lisière urbaine situé à l’Aix-Marseille-Provence Métropole en France. Le choix du projet est basé sur la similitude du territoire du Bassin Ouest de Marseille Provence Métropole (MPM) et du Gouvernorat d’Ariana, notre territoire d’étude. Ces deux territoires présentent à la fois une biodiversité naturelle et une richesse agricole mais qui sont particulièrement touchés par le phénomène de glissement des lisières urbaines. Ce titre fera l’objet d’un état de l’art du Bassin Ouest de MPM, l’étude de ses lisières urbaines ainsi que les enjeux et types de traitements possibles. Cette partie du travail est essentiellement basée sur une documentation du territoire du Bassin Ouest afin de tirer profit de la méthodologie utilisée.
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
]
1. DIAGNOSTIC DU BASSIN OUEST DU MPM Ce titre a pour objectif de révéler les principales caractéristiques des secteurs d’interface villenature du Bassin Ouest du MPM et de bien clarifier les limites de l’urbanisation, en particuliers dans les secteurs où le développement de l’urbanisation pourrait avoir un impact important sur les grands espaces.
1.1.
Mise en contexte
Le territoire MPM (Marseille Provence Métropole), lie 18 communes, réparties selon 3 Bassins : un Bassin Centre, un Bassin Ouest et un Bassin Est. Nous nous sommes focalisés sur le Bassin Ouest qui, comme son nom l'indique, est localisé à l'Ouest de Marseille et comprend 8 communes : Marignane Saint-Victoret Gignac-la-Nerthe Châteauneuf-les-Martigues Ensuès-la-Redonne Le Rove Sausset-les-Pins Carry-le-Rouet. 1.1.1. Situation et site du Bassin Le Bassin Ouest du territoire Marseille Provence se situe en région Provence-AlpesCôte d'Azur, dans le département des Bouches-du-Rhône en France.
Carte 10: Localisation du Bassin Ouest de Marseille Provence
42
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
]
Ce territoire est marqué par plusieurs entités paysagères fortes : Le Nord et le Sud sont séparés physiquement par le massif de la Nerthe, en son centre, et autour duquel s'articule le Bassin Ouest et structure son territoire. la Côte Bleue qui longe la mer Méditerranée au Sud et enfin l'étang de Berre, l'étang de Bolmon au Nord. De plus, on retrouve d'importantes infrastructures de transport : l'aéroport Marseille Provence au Nord (construit en partie sur l'étang de Berre) ainsi que l'A55 et l'A7 qui représentent de véritables coupures dans ce territoire.
1.1.2. Organisation et caractéristiques du Bassin Le Nord se distingue par une plaine alluviale, marquée par les étangs de Berre et de Bolmon ainsi que par une urbanisation dense, des activités industrielles et économiques importantes. À contrario, le cœur et le Sud du massif sont marqués par un paysage vallonné, au relief plus escarpé, où la roche calcaire est bien plus présente, exploitée par d'importantes carrières. De plus, la Côte bleue possède une forte attractivité touristique et résidentielle, avec une urbanisation plus diffuse.
Carte 11: Organisation territoriale du Bassin Ouest Source : L'interface ville/nature comme rupture etcomme lien, Symbole du mouvement perpétuel des villes : étude sur le bassin ouest de marseille provence
43
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
]
1.2. UN BASSIN, TROIS ENTITES 1.2.1. Composition et Dynamique territoriale Le bassin Ouest est un territoire connaissant de fortes mutations depuis le début du XXème siècle. La transformation progressive de sa composition territoriale est due en grande partie à l'industrialisa-
Image 12 : Espaces cultivés à Marignane
tion de l'étang de Berre, ainsi qu'à l'affirmation de Marseille comme principale ville portuaire de France42. La diminution significative des es-
Image 11: Urbanisation continue à Marignane
paces agricoles apparaît alors comme un indicateur clef pour illustrer les évolutions qu'a connu ce territoire. Dans l'ensemble, « le bassin Ouest de Marseille Provence est
Image 13 : Urbanisation diffuse à Gignac-la-Nerthe
resté majoritairement composé d'espaces naturels et l'espace agricole représente toujours une part importante du territoire » 43, formant des espaces de respiraImage 14 : Forêt de Pins à Sausset-les-Pins
tion entre les tissus urbanisés. Les études menées sur ce territoire nous montrent que le bassin Ouest est un territoire riche de la diversité des milieux qui le composent. Bordé par deux littoraux aux caractéristiques bien distinct, le massif de la Nerthe fait office de transition entre une ancienne plaine humide, au relief presque inexistant, et une chaîne calcaire typiquement méditerranéenne.
42 43
Carte 12: Composition territoriale du Territoire du Bassin Ouest Source : L'interface ville/nature comme rupture etcomme lien, Symbole du mouvement perpétuel des villes : étude sur le bassin ouest de marseille provence
INSEE, Portrait de territoire : SCOT Marseille Provence Méditerranée, 2009 Marseille Provence Métropole Communauté Urbaine
44
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
]
1.2.2. Paysage du Bassin A l'échelle de la région Provence-Alpes-Côte-D’azur, le bassin Ouest de Marseille Provence se trouve au sein des « plaines provençales et littorales ». Il s'agit de paysages exceptionnels liés à la douceur climatique et à la variété géologique affirmée. Cette variété se remarque notamment entre la partie Nord, tournée vers l'étang de Berre et la partie Sud composée de la chaîne de la Nerthe et de la « Côte Bleue », tournées vers la mer Méditerranée.44 La plaine de l'étang de Berre
1
Vaste paysage ouvert, traversé par l'A55 la plaine de l'étang de Berre descend en pente douce des piémonts du massif de la Nerthe jusqu'à l'étang de Bolmon. L'ambiance végétale, caractéristique des zones humides, est unique à l'échelle du territoire.
2
Image 15: Plaine de l'étang de Berre
La chaîne de la Nerthe C’est un chaînon de collines arides sépare l'étang de Berre de la mer, coupure naturelle entre Marseille et Martigues. Omniprésente, la chaîne de la Nerthe est l'un des éléments forts du grand paysage présent sur le bassin Image 16: Chaine de Nerthe
Ouest.
3
La Côte Bleue La Côte Bleue évoque pour les marseillais la promenade dominicale, le cabanon à l'ombre des pins, les calanques, la pêche... Image 17: Côte bleu
.
44
INSEE, Portrait de territoire : SCOT Marseille Provence Méditerranée, 2009
45
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
Carte 13: Composantes paysagères du bassin Ouest
]
Source : L'interface ville/nature comme rupture etcomme lien, Symbole du mouvement perpétuel des villes : étude sur le bassin ouest de marseille provence
1.3. FRONT URBAIN/NATURE DU BASSIN OUEST Les fronts urbains sont aujourd’hui de moins en moins lisibles. En effet, le desserrement urbain a conduit peu à peu à une urbanisation diffuse au niveau des franges. L’identification du type de zone d’interface peut être différente selon l’échelle d’étude que l’on prend. En effet, « l’échelle infracommunale fait apparaître des particularités locales qui rendent difficile la lecture à l’échelle du bassin, tant elle multiplie les types identifiés. Ceci parce que l’échelle infracommunale renvoie davantage aux discontinuités entre formes bâties (pavillonnaires, grands ensembles) »45 ...
45
l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise : "Marseille, de la ville à la métropole"
46
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
]
Par souci d’homogénéité, l’observation s’est faite à l’échelon communal pour vérifier ensuite s’il demeure pertinent à l’échelle du bassin de vie.
Carte 14: Types d'intefaces ville/nature du Bassin Ouest
Source : L'interface ville/nature comme rupture etcomme lien,
47
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
]
1.3.1. Caractérisation des fronts par commune
LOCALISATION LE ROVE
•
ENSUÈSLA-REDONNE
•
SITUATION
•
CARRYLEROUET
SAINT VICTORET
•
• Trois zones d’urbanisation diffuse caractérisées par une urbanisation de type pavillonnaire ; • En entrée de ville : zones d’activités qui présentent une incohérence visuelle en rupture avec le reste du territoire. • L’enjeu pour Le Rove est de protéger ces espaces du « mitage » en limitant l’emprise de l’urbanisation.
• Sur le versant maritime de la Chaîne de la Nerthe • Une organisation topographique contraignante qui a conditionné le développement de l’urbanisation
• Urbanisation plus récente sur le plateau • Développement d’un habitat diffus dans un contexte boisé et accès viaire limité • Franges Nord : parc d’attraction Magicland, sans relation directe avec les poches urbanisées. • Le Vallon de Graffiane : lien semi-naturel avec une urbanisation de part et d’autre la RD48d
• • • •
• Une commune balnéaire de Carry-le-Rouet se déve• loppe sur le versant sud du massif de la chaine de la Nerthe, la voie rapide marquant la limite entre le cœur du • massif, et le plateau qui s’étend en pente douce jusqu’à la mer
• Des enclaves urbaines et les équipements sportifs qui sont desservis uniquement par une voirie de type tertiaire. Toute urbanisation supplémentaire sur le secteur modifiera la perception des limites urbaines. • La topographie accidentée et le caractère naturel et boisé impliquent beaucoup de vigilance dans les extensions de l’urbanisation.
•
• Une commune qui s’est développée essentiellement sur • le versant sud du massif de la chaine de la Nerthe, la • voie rapide marquant la limite entre le cœur du massif et le plateau qui s’étend en pente douce jusqu’à la mer.
• Mitage du territoire naturel quasi inexistant • Au Sud-Ouest, les fronts urbains devront rester compatibles avec la liaison écologique du grand Vallat, entre le cœur de nature et le littoral
•
• Située en rive sud des étangs de Berre et de Bolmon, au • centre d’une organisation spatiale allant de Vitrolles à Martigues. Cette commune est délimitée au sud par le • versant nord de la chaîne de la nerthe
• Frange Est : Nécessité de redonner des limites plus lisibles à la frange est et permettre davantage de perméabilité entre l’espace urbain et l’espace agricole ; • Frange Nord : front urbain net avec une ligne de rupture artificielle constituée par la RD 568, très disparate, mêlant zone commerciale et artisanale au bâti banalisant, coupure autoroutière, mitage et friche.
•
• Commune située dans l’ensemble agricole des plaines • du Raumartin et de la Cadière entre le massif de la • Nerthe et les collines de Marignane-Saint-Victoret •
• Occupation mixte : Nécessité de revaloriser cette frange nord de la commune • Nécessité de redéfinir les limites de l’urbanisation avec une possibilité de densifier les dents creuses pour redonner une limite claire à la zone urbanisée. • Il est indispensable de maintenir les fronts agricoles, urbains et nets compatibles avec les liaisons locales continues identifiées (passages d’infrastructures)
•
• Sur la rive est de l’Etang de Berre, elle est fermée par • deux reliefs importants : le plateau de l’Arbois au nord et la Chaîne de la Nerthe, au sud. •
• Zone d’interface particulièrement sensible sur les piémonts de la colline de Notre-Dame, entre le raumartin et la D368 au lieu-dit Lacanau. • Nécessité d’éviter le mitage par des maisons individuelles diffuses ou la multiplication de petits lotissements sans cohérence entre eux.
GIGNACLANERTHE
MARIGNANE
• Une implantation longitudinale dans une dépression • de la Chaîne de la Nerthe, entourée par des versants • raides compose le village. Son extension s’est réalisée par de l’habitat individuel. •
•
SAUSSETLES-PINS
CHÂTEAUNEUF-LESMARTIGUES
CARACTÉRISTIQUES DES FRONTS URBAIN/RURAL/NATURE
• Situé en rive sud est de la cuvette de l’étang de Berre et • en bordure du cours d’eau de la Cadière, •
• Une seule interface ville-nature est identifiée, constituée par la plaine agricole au sud du Pas des broquettes. • Les fronts agricoles-massifs ou agricoles urbains sont concernés par la problématique de conservation/remise en état écologique de l’étang de Bolmon.
•
48
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
]
1.3.2. Exemple de diagnostic des interfaces à l’échelle d’une commune a. Gignac-La-Nerthe
Source : AUAM, Zones d’interfaces ville/nature sur le territoire de MPM, Fev2013,
49
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
]
b. Marignane
Source : AUAM, Zones d’interfaces ville/nature sur le territoire de MPM, Fev2013,
50
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINE
]
1.3.3. Synthèse des lisières du Bassin Ouest Peu de front sinueux, notamment sur les communes rétro-littorales qui sont contraintes par le relief et les différentes protections environnementales A l’échelle du bassin de vie, deux grands fronts nets constitués par la voie ferrée pour les communes littorales et l’A55 pour les zones situées en interface avec le massif de la Nerthe au Nord. La plaine agricole dite de Châteauneuf, support de coupure d’urbanisation nord /sud et de liaison écologique entre l’Etang de Bolmon et la zone naturelle. Importance de gestion de cette zone d’interface agricole-urbanisation qui est délitée et peu valorisée Des secteurs en devenir : le Toès à Marignane et le développement de la zone d’activités des Aiguilles. Ces projets vont modifier les limites de l’urbanisation et, de ce fait, le type de zones d’interface.
51
Source : AUAM, Zones d’interfaces ville/nature dur le territoire de MPM
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
]
LES ENJEUX ET TYPES DE TRAITEMENT PAR TYPE DE LISIERE URBAIN-NATURE Ce présent titre consiste à identifier les enjeux en fonctions des typologies définies, ainsi il décline les types de traitements possibles. Il s’agira ainsi de donner les clefs de lecture par type de zone d’interface urbain-nature pour construire une approche communautaire dans un projet d’organisation spatiale des transitions entre les villes et la nature.
2.1.
Les enjeux par thème 1.3.4. Le paysage
La question paysagère et environnementale est très souvent centrale : la proximité de la nature et des massifs y est essentielle. Cette zone d’interface pouvant être de quelques mètres comme de plusieurs centaines de mètres, en fonction de l’organisation urbaine. Il est clair aussi que les relations de co-visibilité ville-nature, l’implantation du bâti par rapport au relief, la forte pente sont autant de critères qui rentrent en compte dans la perception du grand paysage. Dans ces zones de contact entre espace urbanisé et espace naturel, il est souhaitable de : Préserver et mettre en valeur les paysages proches ou lointains Conforter le développement ou l’extension urbaine au sein ou en continuité des enveloppes existantes afin de ne pas impacter les perspectives visuelles. Interdire l’urbanisation isolée Favoriser des zones d’interface entre les espaces urbanisés où à urbaniser et les espaces naturels boisés ou de garrigue, à aménager et/ ou équiper pour la lutte contre le glissement des lisières.
2.1.2. L’écologie Les zones d’interface urbain-nature ont un rôle essentiel à jouer dans la trame écologique, en relation avec la gestion des risques naturels et des paysages. De fait, certaines liaisons écologiques ont été fragilisées ou rompues par un développement urbain intense dans ces zones d’interface et par le développement des infrastructures autoroutières qui contraignent et restreignent les points de passage de manière importante.
53
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
]
Il est donc souhaitable d’intégrer cette problématique dans les choix d’aménagement du territoire afin de préserver des zones tampons, des zones refuge mais aussi des zones relais contribuant à la préservation des cœurs de nature et plus largement de la biodiversité. Les espaces naturels et agricoles doivent notamment être protégés de toute fragmentation nouvelle afin d’assurer le bon fonctionnement des continuités écologiques. En effet, si les zones naturelles sont protégées par le biais de différents zonages de protection ou de mesures règlementaires qui renseignent quant aux enjeux écologiques élevés des cœurs de nature, les grandes liaisons écologiques seront plus fonctionnelles et préservées ; Les liaisons fonctionnelles dégradées doivent être restaurées. Sur ces espaces une vigilance particulière doit être apportée quant à l’urbanisation afin de ne pas entraver davantage les migrations de la faune et la diffusion de la flore ; Les liaisons locales situées en interface urbain-nature sont aussi, à l’échelle infracommunale, très importantes : elles permettent notamment l’accès des espèces aux « zones refuges » dans des secteurs artificialisés ou très contraints ; Dans les zones d’interface où la pression urbaine est très forte, il est donc nécessaire de maintenir des milieux ouverts favorables à la circulation des espèces et de préserver ou de réaliser des points de franchissement. Certaines de ces liaisons peuvent également être le support de fonctions autres qu’écologiques ; liées au paysage, au cadre de vie, aux cheminements doux..
2.2.
Types de traitements possibles
Quatre espaces agricoles de grand intérêt à préserver en raison de leur participation à la prévention des risques, à la qualité paysagère du territoire et au maintien des continuités écologiques. Le Vallon de Valtrède ; la plaine de Saint Julien ; la zone de Rébuty ; la plaine de Bricard à Gignac. Une attention particulière doit être apportée à la plaine de Saint Julien en raison de la proximité avec l’urbanisation de la commune de Martigues et le risque de pression foncière ;
54
[
ETUDE D’EXEMPLE DE SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
]
Une grande plaine agricole qui constitue une zone tampon entre Marignane et Châteauneuf-Lès-Martigues et une continuité écologique importante entre l’Etang de Bolmon et le Massif de la Nerthe : la plaine de Châteauneuf-Lès-Martigues. Le mitage fort de cette plaine quasi généralisé par une urbanisation diffuse d’habitations, de bâtiments industriels ainsi que de zones de dépôts et le fractionnement important du milieu qui en résulte, rendent nécessaire la protection de cet espace afin de rendre possible les perméabilités écologiques ; 2 zones dont la requalification permettra de créer une vraie transition entre l’urbain et la nature : Le secteur de la Moute Nord entre l’étang de Bolmon et la nerthe ; Le parc sportif de marignane, accompagné d’une piste cyclable en interface avec bolmon. 3 projets en cours qui viennent redéfinir les limites d’urbanisation actuelles : Le secteur des Fourneillers entre la voie ferrée et la route départementale où l’urbanisation en cours vient redéfinir la limite nord de Châteauneuf-LèsMartigues. Un peu plus à l’Est, la zone de passage de la voie ferrée est entrain de devenir une nouvelle polarité, comprenant des logements, des commerces, une école ; L’urbanisation en cours sur la frange Ouest de Châteauneuf-Lès-Martigues entre la zone urbaine dense et l’espace agricole. Sur cette interface il existe un enjeu fort de couture urbaine afin de trouver un équilibre ville-campagne et de faire coexister ces deux entités. Il est nécessaire de qualifier cette épaisseur mais aussi de l’intégrer à l’échelle de la commune et du grand paysage ; Une zone d’extension mixte est prévue entre Châteauneuf-Lès-Martigues et Gignac-La-Nerthe dans le secteur de Pousaraque-Roquebarbe. L’urbanisation de ce site modifiera, à terme, les limites actuelles puisqu’il créera une entité urbaine continue entre Gignac et le Hameau de Laure. Toutefois, cette zone constitue la plus forte capacité d’accueil de la commune en terme de logements et un important site d’extension urbaine entre la plaine de Châteauneuf-Les-Martigues et Gignac .
55
2.3.
Synthese des enjeux des interfaces urbain/nature
Source : AUAM, Zones d’interfaces ville/nature sur le territoire de MPM
C
CONCLUSION
L’étude de cas de Schéma d’Aména-
Cette étude de cas nous a permis de dé-
gement des Lisières Urbaines du Bassin
gager la méthodologie la plus adéquate
Ouest de MPM a permis de faire émerger
pour la définition, et le traitement des li-
ses
sières urbaines dans notre territoire
interfaces
différentes
et
que
chaqu’une d’entre eux nécessitera une réflexion
de
traitement
particulière
L'étude à l'échelle du Bassin Ouest a fait ressortir les grands éléments paysagers de ce dernier. Il convient dès lors d'émerger plus finement les enjeux et les traitements d'une part à l'échelle communautaire et d'autre part à l'échelle communal selon chaqu’une de type d’interface et les thématiques qui cible la préservation du paysage et des écosystèmes.
d’étude.
S
SYNTHESE DU PREMIER CHAPITRE
L’étalement urbain en Tunisie reste un phénomène à l’œuvre sur les territoires et une question d’actualité, malgré les politiques publiques mises en place depuis plusieurs décennies. Cette problématique renvoie à celle de la limite, des lisières urbaines. Tous les efforts fournis pour maitriser le glissement des fronts urbains ne suffisent pas à assurer un bon arrière-plan de maitrise ou de protection des espaces ouverts. Dans cet ordre d’idées que la mobilisation d’un nouveau dispositif, plus opérationnel est nécessaire pour traduire le principe de lisières urbaines. Le Schéma Intercommunal d’Aménagement des Lisières Urbaines (SIALU) s’avère apte à gérer ces espaces. L’exemple de SIALU du Bassin Ouest de MPM nous a mis en lumière les différentes facettes de la gestion des lisières urbaines. Dans le chapitre suivant, on tentera de solutionner le problème de perte des limites urbaines de la ville, sur le territoire du Gouvernorat d’Ariana, engendré par l’étalement urbain. Pour cela le concept de lisière urbaine sera étudié dans tous ses aspects à une échelle multiscalaire.
CHAPITRE II
CHAPITRE II : ETUDE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA Ce chapitre a pour objectif
des lisières urbaines à l’aide des
l’étude des lisières urbaines sur
images satellitaires générées par
le territoire intercommunal du
Google Earth Pro mais aussi des
Gouvernorat d’Ariana. Le pro-
cartes d’occupation des sols de-
cessus choisi combine deux
puis l’Office de la Topographie
étapes successives d’analyse :
et du Cadastre, afin de déceler
Une approche territoriale qui ap-
les problèmes de ces territoires
porte un éclairage global sur
et proposer les solutions conve-
chaque commune du territoire
nables pour leur matérialisation
étudié puis une étude analytique
ultérieure.
I ) COMPRENDRE UN TERRITOIRE : DIAGNOSTIC TERRITORIAL
INTRODUCTION
I
INTRODUCTION
COMPRENDRE UN
TERRITOIRE
Nous allons saisir à travers ce titre la complexité inhérente des territoires vécus et vivants qui constituent le Gouvernorat d’Ariana. Ce titre présentera une ossature territoriale de chaque commune indépendamment à travers des fiches, en repositionnant chaqu’une d’entre eux dans son contexte urba-naturel et socioéconomique afin d’avoir une compréhension des enjeux locaux et des tendances de développement des périphéries et de mieux percevoir l’intérêt de la question de l’interface « urbain/rural » sur le territoire intercommunal du Gouv. Ariana.
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ] 1. PRESENTATION DU TERRITOIRE D’INTERVENTION Le gouvernorat de l’Ariana occupe le Nord Est de la Tunisie et jouit d’une position stratégique sur le plan régional et national en se localisant sur la partie Nord de la région du Grand Tunis. Limité par les gouvernorats de Bizerte au Nord, Tunis au Sud, la Manouba à l’Ouest et par la méditerranée à l’Est, « ce territoire a pour superficie de 456 km2 soit 0,3% de la superficie totale du pays »46. Sur le plan administratif, le gouvernorat de l’Ariana a été créé en 1983 et regroupe 7 délégations, 6 communes et 46 secteurs. Image 18: Decoupage administratif du Gouv. Ariana
Tableau 2: Découpage administratif du gouvernorat de l'Ariana
Source : AUGT- 2010
2. BILAN DIAGNOSTIC PAR COMMUNE Dans le but d’aménager et de matérialiser les limites urbaines des communes du Gouv. Ariana qui se caractérisent par des tissus soumis à des discontinuités et des coupures morphologiques, une détection de ces limites d’urbanisation dites « lisières urbaines » est primordiale. Pour cela nous procèderons d’abord par une ossature territoriale pour mettre en lumière les caractéristiques distinctifs de leurs contextes historique, urba-naturel et socio-économique de chacune d’entre elles.
46
Atlas du Gouvernorat de l’Ariana, Mars 2011
62
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ] 2.1.
Fiche 2: Comprendre le territoire de Soukra
La Soukra : Une ville en mutation
Source : Auteur
63
Carte 15: Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Soukra
Carte du Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Soukra
Source: Auteur
64
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ]
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ] 2.2.
Fiche 3: Comprendre le territoire de la commune de Raoued
Raoued : Une ville dispersée
Source: Auteur
65
Carte 16: Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Raoued
Carte du Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Raoued
Source: Auteur
66
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ]
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ] 2.3.
Fiche 4: Comprendre le territoire de la commune de Kalaat Andalous
Kalaat Andalous : Une échappée face aux aspects négatifs
Source: Auteur
67
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ] Carte du Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Kalaa Andalous
Carte 17: Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Kalaat Andalous
Source: Auteur
68
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ] 2.4.
Fiche 5: : Comprendre le territoire de la commune de Sidi Thabet
Sidi Thebet : Vers une ville technopole
Source: Auteur
69
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ] Carte du Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Sidi Thabet
Carte 18: Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Sidi Thabet
Source: Auteur
70
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ] 2.5.
Fiche 6: Comprendre le territoire de la commune de Mnihla
Mnihla : Un territoire agricole envahi
Source: Auteur
71
Carte 19: Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune deMnihla
Carte du Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Mnihla
Source: Auteur
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ]
72
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ] 2.6.
Ariana : D’un petit village au grande ville
Djebel ennahli
Ariana
73 Fiche 7: Comprendre le territoire de la commune d'Ariana
Source: Auteur
Carte 20: Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune d'Araiana
Carte du Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune d’Ariana
Source: Auteur
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ]
74
[ COMPRENDRE UN TERRITOIRE ]
C
CONCLSION
Le territoire communautaire du Gou-
Dans le titre qui suit, nous allons interroger
vernorat d’Ariana constitue un terri-
la question du développement de l’ur-
toire de grandeur nature aux limites
banisation aux regards des espaces
d’une charpente paysagère remarquable
ouverts en identifiant et caractérisant
par sa qualité naturelle exception-
chaque type de lisière à l’échelle de
nelle, instaurant des continuités écolo-
chaque commune pour faire apparaitre
giques et paysagères, depuis les vastes
les particularités locales qui ne peuvent pas
espaces forestiers des Djebel Ennahli
être identifié à la grande échelle.
et Djebel Ammar jusqu'aux espaces de paysages aquatiques emblématiques de Sebkhat Ariana et de la côte littorale qui s’ouvre sur la méditerranée.
75
II ) ETUDE ANALYTIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA
INTRODUCTION
I
INTRODUCTION
Dans ce présent titre, nous procéde-
ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA
rons à l’approche analytique adoptée destinée pour la compréhension des lisières urbaines des communes qui constituent le Gouvernorat d’Ariana. Ce titre se décline en trois temps : Une mise en lumière des facettes de la méthodologie utilisée, une identification puis une caractérisation des lisières urbaines à l’échelle communal. Nous terminerons par une synthèse des lisières urbaines du Gouv. Ariana à l’échelle intercommunale.
[ ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] 1. METHODOLOGIE DE L’APPROCHE La réalisation d’une approche constitue une étape importante et indispensable dans le cadre de tout travail de recherche. Ci-dessous, nous expliquons brièvement les démarches méthodologiques appliquées dans ce présent chapitre et axées sur la mise en valeur des lisières urbaines.
1.1.
Les méthodes d’analyse des lisières urbaines
La plupart des villes tunisiennes connaissent un mouvement d’extensions en directions des zones agricoles ou des zones naturelles environnantes. En effet, la gestion de ces aménités, en particulier dans les villes et leurs ceintures périurbaines, est aujourd’hui une préoccupation des pouvoirs publics locaux, en vue de mettre en évidence des critères qui fondent la valeur de ces paysages dévalorisés.
1.2.
L’étude des lisières urbaines
La démarche analytique pour l’étude des lisières urbaines dans le territoire du Gouvernorat d’Ariana s’opérera à la base de l’approche territoriale réalisée au chapitre précédant. A cet effet notre méthode d’analyse s’effectuera sur deux piliers d’analyse : Identification et Caractérisation des limites urbaines. La première consiste à identifier des segments cohérents d’un point de vue paysager. La seconde vise à décrire la composition interne de ces segments. Le tout diagnostiqué par un substant théorique développé dans la première partie de notre travail. Chacune de ces deux étapes mentionnées sera appréhendée à l’échelle de la limite des communes du Gouvernorat d’Ariana (Commune de Soukra, Raoued, Kalaat Andalous, Sidi Thabet, Mnihla et Ariana) à l’exception d’Ettadhamen puisqu’elle ne présente pas un front de contact entre espace urbain et ouvert (agricole et naturel) sur le pourtour de son agglomération et donc elle ne sera pas traitée dans le travail. 1.2.1. Identification des lisières urbaines (emplacements et types) Pour une identification des lisières urbaines des villes qui constituent le territoire du Gouvernorat d’Ariana comme un moyen de lutte contre le phénomène de glissement des limites urbaines, la méthode a consisté à distinguer, sur le pourtour de la tache urbaine des agglomérations, les différents segments des lisières urbaines et à dessiner une limite nette tout en travaillant la transition entre l’espace urbain et l’espace ouvert. Cette délimitation s’effectuera à partir de l’analyse des documents cartographiques et des images satellitaires (Google Earth Pro 2020).
77
[ ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] 1.2.2. Caractérisation des lisières urbaines Après avoir identifié les typologies des lisières urbaines de chaque commune nous allons procéder à leur caractérisation. Pour ce faire, chaque commune sera répartie en tronçons d’interfaces et cela par rapport à son type de contact (interface urbain/agricole, interface urbain/zone naturelle, etc.) Chaque tronçon d’interface sera caractérisé par les types de fronts/lisières qu’ils le constituent suivant la forme urbaine du segment de la frange considérée, les accès physiques à la zone de contact, les marques d’usages de cette zone et l’intervisibilité permise par cette configuration spatiale.
2. IDENTIFICATION DES LISIERES URBAINES PAR COMMUNE
2.1.
Identification des lisières urbaines de la commune de Soukra Voir carte Page 84
2.2.
Identification des lisières urbaines de la commune de Raoued Voir carte Page 86
2.3.
Identification des lisières urbaines de la commune de Kalaa Andalous Voir carte Page 88
2.4.
Identification des lisières urbaines de la commune de Sidi Thabet Voir carte Page 90
2.5.
Identification des lisières urbaines de la commune de Mnihla Voir carte Page 92
2.6.
Identification des lisières urbaines de la commune d’Ariana Voir carte Page 94
78
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 8: Caractéristiques des lisières de la Zone A de Soukra
3. CARACTERISATION DES LISIERES URBAINES Caractérisation des lisières urbaines de la Soukra
3.
3.
3.1.
91
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 9: Caractéristiques des lisières de la Zone B de Soukra
92
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 10/ Caractéristiques des lisières de la Zone Cde Soukra
93
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 11: Caractéristiques des lisières de la Zone A de Raoued
Caractérisation des lisières urbaines de la commune de Raoued
3.
3.2.
94
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 12: Caractéristiques des lisières de la Zone B de Raoued
95
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 13: Caractéristiques des lisières de la Zone C de Raoued
96
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 14: Caractéristiques des lisières de la Zone A de Kalaat Andalous
Caractérisation des lisières urbaines de la commune de Kalaat Andalous
3.
3.3.
97
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 15: : Caractéristiques des lisières de la Zone B de Kalaat Andalous
98
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 16: : Caractéristiques des lisières de la Zone Cde Kalaat Andalous
99
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 17 : Caractéristiques des lisières de la Zone A de Sidi Thabet
Caractérisation des lisières urbaines de la commune de Sidi Thabet
3.
3.4.
100
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 18: : Caractéristiques des lisières de la Zone B de Sidi Thabet
101
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 19: : Caractéristiques des lisières de la Zone A d'El Mnihla
Caractérisation des lisières urbaines de la commune de Mnihla
3.
3.5.
102
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 20: Caractéristiques des lisières de la Zone B d'El Mnihla
103
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 21: Caractéristiques des lisières de la Zone C d'El Mnihla
104
[ CHAPITRE DEUXIEME : ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ] Fiche 22: Caractéristiques des lisières de la commune d'Ariana
3.
3.6.
Caractérisation des lisières urbaines de la commune d’Ariana
105
CARTE DE SYNTHESE DES ENSEMBLES D’ INTERFACES DU GOUVERNORAT D’ ARIANA
Carte 21: Carte de synthèse des intarfaces du Gouv. Ariana
[ ETUDE ANALITIQUE DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA ]
C
CONCLSION
L’analyse des lisières nous permettra
Ces types permettent de les classer pour
d’une approche fine du traitement de
exprimer des caractères similaires prédo-
la limite entre ville et les espaces ou-
minants. Le classement des lisières sert ici
verts. Cela révèle, en termes de fonc-
de levier pour mettre en avant la façon
tionnalités et de paysages, les espaces
dont elles sont traitées dans la partie qui
à valoriser et ceux à remanier ou à amé-
suive afin de les hiérarchiser et de penser
nager.
leurs évolutions dans le cadre du projet à
Cette analyse décline les fronts repé-
venir.
rés aux abords de chacune des villes constituant le Gouvernorat d’Ariana selon des types.
107
S
S
YNTHESE DU DEUXIEME CHAPITRE
L’interface urbain / rural qui ceinture nos villes est aujourd’hui le lieu où se manifeste l’expansion de l’agglomération, à travers la construction de nouveaux logements, de nouveaux équipements logistiques, accueillant tout le surplus que le cœur d’agglomération ne peut contenir. Ces interfaces constituent des limites pour la ville, susceptibles de faire objet d’un projet de lisières urbaines. Dans ce présent chapitre, l’objectif était d’étudier les lisières urbaines dans le cas du territoire du Gouvernorat d’Ariana. Le processus choisi combine deux étapes successives d’analyse ; Dans un premier temps, une identification des différents types de lisières urbaines à l’aide des images satellitaire générées par Google Earth Pro. Dans un deuxième temps, une caractérisation de ces lisières urbaines par le moyen de fiches d’observations composées de critères décelées de la partie théorique. Dans le chapitre suivant, on procédera à la solution proposé par ce mémoire pour la matérialisation des lisières urbaines : Schéma Intercommunal d’Aménagement des Lisières Urbaines ( SIALU ) du Gouvernorat d’Ariana.
CHAPITRE III : SCHEMA INTERCOMMUNAL D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES DU GOUVERNORAT D’ARIANA
CHAPITRE III
La redéfinition des limites urbaines du
peuvent être un outil au service d’un projet
territoire communautaire d’Ariana à
de territoire pour développer une vision
travers une matérialisation par un pro-
d’ensemble sur les espaces ouverts.
jet de lisières urbaines constitue un nouveau déterminisme urbain de la ville pour freiner le phénomène de l’étalement urbain.
Ce présent chapitre illustrera la solution proposée qui se manifeste en un Schéma Intercommunal d’Aménagement des Lisières Urbaines (SIALU) du Gou-
Plusieurs types de lisières ont été repé-
vernorat d’Ariana et qui se décline en
rés dans le chapitre qui précède, suivant
deux titres : Le premier fera l’objet d’une
leurs zones de contact dont les spécifica-
initiation à cet outil et le deuxième illus-
tions varient selon les typologies et les
trera les enjeux et les types de traite-
caractéristiques. Ces lisières urbaines
ment possibles par commune.
I
INTRODUCTION
INITIATION DU SCHEMA
D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES
La redéfinition des limites urbaines du Gouvernorat d’Ariana à travers une matérialisation par un projet de lisières urbaines constitue un nouveau déterminisme urbain de la ville pour freiner le phénomène de l’étalement urbain. Traiter ces lisières urbaines implique d’imaginer un changement d’échelle pour poser les questions des limites de l’urbanisation afin de freiner l’étalement urbain, du rôle des espaces agricoles et naturels dans le projet urbain. Dans ce présent titre nous allons présenter dans un premier temps les objectifs principaux du Schéma Intercommunal d’Aménagement des Lisières Urbaines (SIALU) ainsi que les freins qui peuvent interférer et qui doivent être surmontés. Dans un deuxième temps nous allons présenter l’attitude des experts de l’urbanisme en Tunisie par rapport aux lisières urbaines.
[ INITIATION DU SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES ] I ) INITIATION DU SCHEMA INTERCOMMUNALD’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES - SIALU 1. SIALU, un document d'urbanisme innovant Réalisé pour la première fois en 2008-2009 sur les 53 000 ha de TCO, et est le deuxième projet de ce type en France. Le Schéma Intercommunal d'Aménagement des Lisières Urbaines permet de préciser les limites urbaines, et d’engager des aménagements pour chacune. Ce document qui bascule entre l’échelle communale à l’échelle intercommunal ait une vocation à accompagner le SCOT et les Plans d’Aménagement Urbain en vue de centrer l'attention sur les marges de l’urbanisation et remettre en cause les zonages et les approches sectorielles.
1.1.
Objectifs
Le projet du SIALU démontre que la lisière urbaine joue un rôle pédagogique exemplaire pour le développement durable, en apportant des réponses aussi bien dans les champs économiques et sociaux qu'environnementaux. Pour organiser le territoire de façon durable Pour faciliter le portage de politiques claires en faveur de la protection des espaces agricoles et naturels Pour préserver les espaces agricoles Pour offrir des espaces publics de proximité aux habitants Pour préserver les milieux naturels
1.2.
Des freins à surpasser 1.1.1. Les freins règlementaires
Les documents d’urbanisme sont appelés à intégrer le principe des lisières urbaines dans leurs zonages et dans leurs règlements. C’est surtout au niveau du SCOT que le concept peut être promu, en étant affiché en principe et cartographié pour les lisières urbaines majeures et structurantes à l’échelle intercommunale. Mais aussi les PAU pourraient affiner le réseau des lisières urbaines dans leurs zonages et préciser les prescriptions aux règlements.
1.1.2. Les freins du foncier Le foncier est peut-être le principal frein à l’aménagement des lisières urbaines, en étant à la fois, rare, cher et morcelé. Néanmoins en instaurant un emplacement réservé dans ce
112
[ INITIATION DU SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES ] document de planification urbaine, de manière à définir des parties du territoire servant l’intérêt général, notamment via la création des lisières urbaines, la commune y empêchera toute construction non compatible avec le projet prévu. Ensuite pour l’acquérir, 3 possibilités s’offrent à la collectivité Préempter le terrain lors de sa mise en vente par le propriétaire Attendre que le propriétaire se décide à user de son droit de délaissement pour l’acquérir à moindre coût Proposer un rachat du terrain à l’amiable.
2. De la position des experts Qualifier l’espace d’articulation entre le bâti et le non bâti suppose plus qu’une simple délimitation de zonage sur un document d’urbanisme. Le contact même doit se matérialiser à travers un projet de lisière urbaine en constituant une épaisseur qui doit être accessible et appropriable pour les habitants, à l’échelle de la ville, du village ou du quartier et de se tourner vers l’espace ouvert. Cela se fait par une double réflexion celle de l’aménagement durable des espaces non bâtis. Dans cet ordre d’idées, avoir les perceptions et les avis différents des experts en urbanisme par rapport au sujet des lisières urbaines constitue une partie importante dans notre travail afin de mieux répondre à notre problématique. C’est pour cette raison que nous avons opté pour la méthode des enquêtes. Au total nous avons fait un entretien et quatre questionnaires.
2.1. •
Entretien avec un représentant d’un acteur public
Mme. Jihène Guiloufi , Directrice au sein de l'Agence d'Urbanisme du Grand Tunis
Mme Ghiloufi a insisté qu’il faut mettre en place un document qui consiste à développer un projet intégrateur des espaces naturels, agricoles et forestiers et de leurs enjeux. Elle a ajouté aussi que ce projet devra permettre de placer les enjeux des espaces naturels, agricoles et forestiers au cœur des réflexions stratégiques pour mieux préserver nos territoires. En amont de ce projet, une connaissance fine du territoire et des dynamiques à l’œuvre est nécessaire. Elle doit préciser la donnée quantitative mais aussi qualitative des limites de l’urbanisation dans une approche plus large.
113
[ INITIATION DU SCHEMA D’AMENAGEMENT DES LISIERES URBAINES ] 2.2.
Les questionnaires avec des chercheurs en urbanisme
Questionnaire avec Mr. Sami Yassine Turki (voir annexe 1 ) Mr Sami. Yassine a précisé que la question des lisières urbaines n’est pas spécifiquement traitée dans les termes de références des études. Premièrement, cet espace qui a été pour longtemps No Mans Land doit être approprié par les communes. Deuxièmement, les documents d’urbanisme doivent également intégrer ces espaces et pas ne limiter aux espaces urbanisés et zones d’extension.
Questionnaire avec Mme Hen BenOthman, (voir annexe 2 ) Mme Hend a précisé qu’en Tunisie, on n’accorde aucune importance à ce concept. Dans la révision des plans d’aménagement urbain, on a la tendance de remplir les vides et que dans les meilleurs de cas, on laisse des petits espaces verts qui constitue une petite centralité au milieu des quartier. Pour en ce qui concerne comme actions pour la lutte contre le glissement des lisières urbaines, réglementer un seuil d’espaces vers par habitant, intégrer dans la légende urbaine une catégorie des « espaces vert à sauvegarder » et développer une politique de patrimonialisation des espaces verts et urbains s’avèrent apte pour résoudre le problème d’étalement urbain.
Questionnaire avec Mr. Fethi BenOtman, (voir annexe 3 ) Selon Mr Fethi, le Plan d’Aménagement Urbain fixe une limite claire entre l’espace urbain et l’espace agricole. Il a ajouté aussi qu’il y a différents niveaux de réflexion à rapport le traitement des lisières. Comme par exemple en matière d’aménagement du territoire et de l’urbanisme, il faut revoir notre positionnement par rapport au fait urbain et des nouvelles politiques. Par contre, au niveau local, les enjeux sont tellement importants et les stratégies plurielles que la réalité (glissement, mitage, transformation d’usage...) restent non maitrisées, et que le résultat ne se fait pas attendre... Le glissement est partout attesté.
Questionnaire avec Mme Asma Guedria, Architecte (voir annexe 4 ) Mme Asma a précisé qu’il serait intéressant de se focaliser sur la réglementation qui concerne les limites des plans d’aménagement ou des périmètres d’intervention urbaine. Comme solutions pour le glissement des lisières, elle a proposé plusieurs actions comme ; assurer la sécurité des zones lisières, classer les zones naturelles ou agricoles afin d’y interdire l’étalement urbain, densifier les zones urbaines et réhabiliter les friches.
114
II ) ENJEUX ET TYPES DE TRAITEMENTS POSSIBLES
I
INTRODUCTION
ENJEUX ET TYPES DE TRAITEMENTS POSSIBLES
Dans ce présent titre nous allons présenter dans un premier temps les enjeux des espaces lisières en fonction de types d’interface repérées à partir du chapitre analytique. Par la suite nous allons exposer la synthèse des enjeux dégagés sous forme de Schémas d’Aménagement des Lisières Urbaines pour chaque commune. Ces Schémas seront assemblés dans un Schéma intercommunal à l’échelle du Gouvernorat d’Ariana. Finalement nous allons illustrer une ossature des actions pour le traitement de chaque lisière identifiée à l’échelle local (quartier).
115
[ ENJEUX ET TYPES DE TRAITEMENTS POSSIBLES ]
1. ENJEUX DES ESPACES LISIERES EN FONCTION DE TYPE D’INTERFACE 1.1.
Les lisières urbaines au regard des massifs forestiers
« Le projet de lisières urbaines situées au contact des massifs forestiers constitue l’un des enjeux majeurs du développement durable en s’inscrivant dans un contexte d’aménagement durable du territoire »47, où il s’agit de contenir la ville pour limiter la consommation de ses espaces naturels, de redonner sa place à la nature et à la biodiversité dans les espaces urbains et d’offrir un cadre de vie agréable aux populations.
Schéma 4: zone intermédiaire d’étagement progressif de végétation
Schéma 3: Préservation d’un recul minimum entre le bâti et la forêt
Pérennisation des
Densification ur-
Pérennisation des
Densification des
espaces urbains
baine
espaces ouverts
espaces ouverts
• Maintenir la per-
• Renforcer
les
• Préserver et ga-
• Aménager
méabilité du sol
aménagements fa-
rantir la richesse
zone intermédiaire
vorables à la biodi-
écologique de la li-
d’étagement pro-
versité
sière forestière
gressif de végéta-
• Prévoir des aires d’arrêt et de dé-
une
tion en lisière fo-
tente dans de pe-
• Préserver un re-
tites clairières.
cul minimum entre
restière,
le bâti et la forêt • Créer un espace de
47
(50 m minimum)
respiration
GAUTIER Claire, Préconisations d’aménagement par types de lisières, 2009
116
[ ENJEUX ET TYPES DE TRAITEMENTS POSSIBLES ]
entre la forêt et
• Adapter les clô-
l’espace bâti
tures
1.2.
Les lisières urbaines au regard des espaces agricoles
Le projet de lisière urbaine situé au contact des espaces agricoles est associé à la fois aux enjeux du paysage des quartiers et le rôle de l’agriculture dans leur perception. « La concrétisation de cette lisière urbaine se fonde sur la pérennisation de la présence des fermes agricoles dans les tissus urbains tout en mettant les conditions nécessaires pour y développer et maintenir des modes de valorisation agricoles et récréatifs adaptés à leur situation en zone inondable. » 48
Schéma 3: Préservation du maillage et la continuité des chemins ruraux
Schéma 4: Prendre en compte la fonctionnalité des espaces agricoles
Pérennisation des
Densification
Pérennisation des
Densification des
espaces urbains
urbaine
espaces ouverts
espaces ouverts
• Promouvoir
• Garantir l’usage
• Permettre le bon
l’habitat,
public des chemins
fonctionnement des
ruraux
activités agricoles
• Qualifier
et
aménager
les
abords des zones de
rééquilibrer
développement
mixité
la
(zone commerciale,
le
• Concilier
le
la
maintien
la
équipement,
• Faire émerger de
maillage
lotissement) le long
nouveaux espaces
continuité
des
urbains
chemins ruraux
pénétrantes.
48
• Préserver
voies
organisant
en
et
des
leur
de
trame arborée et l’évolution
du
parcellaire agricole.
GAUTIER Claire, Préconisations d’aménagement par types de lisières, 2009
117
[ ENJEUX ET TYPES DE TRAITEMENTS POSSIBLES ]
• Privilégier
le
regroupement
des
articulation
• Eviter
avec • Donner
ceux existants
bâtiments.
espaces
la
fragmentation des
aux agricoles
espaces agricoles.
une reconnaissance et une protection forte
leur
permettant rivaliser pression
de avec
la
foncière
urbaine.
1.3.
Les lisières urbaines au regard des paysages de l’eau
Un projet de lisière urbaine au regard des paysages de l’eau (mer / sebkha) constitue une innovation pour un développement durable des villes et une ressource produisant à la fois de la valeur d'usage et de la valeur économique durable.
Schéma 5: Préconisation avec largeur suffisante / réduite
Schéma 6: Rendre lisible les paysages de l’eau en tant qu’élément d’identité et d’attractivité
Pérennisation des es-
Densification ur-
Pérennisation des
Densification des es-
paces urbains
baine
espaces ouverts
paces ouverts
Prévoir à la mer en
Limiter au maxi-
développant des
mum l’urbanisation
•
Assurer le bon
fonctionnement des zones inondables
•
Tirer parti de
la présence de l’eau comme élément de composition
118
[ ENJEUX ET TYPES DE TRAITEMENTS POSSIBLES ]
Prendre en compte les
pôles de loisirs aux
des secteurs inon-
urbaine fédérateur
risques accrus d’inon-
extrémités.
dables.
dans les futurs quar-
dation liés au change-
tiers.
ment climatique.
2.1.
Lisière non pérenne fragile
Le projet de lisières urbaines non pérennes fragiles interroge le devenir du territoire qui pourrait faire l’objet d’une opération d’aménagement de la ville de et de sa périphérie. « Leur concrétisation renvoie à la valorisation du principe d’une ville continue, aérée et densifiée, cela conduit à privilégier une organisation plus compacte de l’espace et des masses bâties, une diversification des fonctions et des usages qui permette le déploiement d’un haut niveau d’activités dans tous les secteurs urbains et un encadrement du rapport entre espace bâti et non bâti. »49
Schéma 7: Stabiliser, conforter l’espace de lisière
Pérennisation des espaces urbains • Réhabiliter et intégrer dans la restructuration urbaine les grands ensembles d’habitat mal desservis • Améliorer la porosité du front bâti • Prendre des dispositions pour maitriser la qualité paysagère et architecturale
49
Densification urbaine • Produire des formes urbaines plus denses le long des axes structurants • Renforcer les groupements ruraux plutôt que d’éparpiller des constructions le long des routes. • Intégrer les opérations de rénovation urbaine
Pérennisation des espaces ouverts • Lancer des actions de replantation sur les secteurs qui se sont les plus ouverts. • Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de rivaliser avec la pression foncière urbaine.
Densification des espaces ouverts • Plantation de nouvelles haies en bordure des parcelles afin de protéger les cultures
GAUTIER Claire, Préconisations d’aménagement par types de lisières, 2009
119
[ ENJEUX ET TYPES DE TRAITEMENTS POSSIBLES ]
3.1.
Lisière non pérenne stable
« Le projet de lisières urbaines non pérenne stable situées au contact des espaces naturels ou agricoles sont associées à la fois à de grands linéaires liés à de futures zones d’activités et de l’extension généralisée à l’ensemble de la ville / espace ouverts. »50
Schéma 8: Valoriser l’espace de lisière
Pérennisation des espaces urbains • Prendre des dispositions pour maîtriser la qualité paysagère et architecturale et éventuellement
Densification urbaine • Préserver la silhouette groupée des villages.
• Améliorer la porosité du front bâti • Assurer une continuité de circulation en lisière
Pérennisation Densification des des espaces ou- espaces ouverts verts • Maitriser l’emprise au sol des extensions • Créer des zones de transition entre les parcelles bâties et les terrains agricoles. • Développer des espaces de respiration et d’agrément pour les habitants et favoriser des liaisons écologiques locales
• Mettre en valeur l’identité rurale et protéger les qualités paysagères du secteur • Rendre accessible au public les espaces naturels et agricoles en conciliant l’intérêt écologique et l’intérêt récréatif.
2. Synthèse des enjeux par commune
50
GAUTIER Claire, Préconisations d’aménagement par types de lisières, 2009
120
2.1.
Schéma d’aménagement des lisières urbaines de la commune de Soukra
121
2.2.
Schéma d’aménagement des lisières urbaines de la commune de Raoued
122
2.3.
Schéma d’aménagement des lisières urbaines de la commune de Kalaat Andalous
123
2.4.
Schéma d’aménagement des lisières urbaines de la commune de Sidi Thabet
124
2.5.
Schéma d’aménagement des lisières urbaines de la commune d’El Mnihla
125
2.6.
Schéma d’aménagement des lisières urbaines de la commune d’Ariana
126
2.7.
Schéma Intercommunal D’aménagement Des Lisières Urbaines Du Gouvernorat d’Ariana
127
[ Schéma Intercommunal d’Aménagement des Lisières Urbaines du Gouvernorat d’Ariana ] 3. Prescriptions d’aménagement par type de lisière. Après avoir déterminer les enjeux d’aménagement à l’échelle communale et Gouvernorale, il sera intéressant de concrétiser et dévoiler les types de traitements possibles à l’échelle du quartier.
3.1.
Prescriptions pour les lisières urbaines non pérennes fragiles
Emplacements des lisières
128
129
130
131
132
[ Schéma Intercommunal d’Aménagement des Lisières Urbaines du Gouvernorat d’Ariana ]
3.2.
Prescriptions pour les lisières urbaines non pérenns stables
Emplacement des exemples
133
134
135
136
137
[ Schéma Intercommunal d’Aménagement des Lisières Urbaines du Gouvernorat d’Ariana ] 3.3.
Prescriptions pour les lisières urbaines aux regards d’un paysage de l’eau
Emplacement des exemples
138
139
140
141
142
[ Schéma Intercommunal d’Aménagement des Lisières Urbaines du Gouvernorat d’Ariana ] 3.4.
Prescription pour les lisières urbaines aux regards des massifs
Emplacement des exemples
143
144
145
146
147
[ Schéma Intercommunal d’Aménagement des Lisières Urbaines du Gouvernorat d’Ariana ] 3.5.
Prescriptions pour les lisières urbaines aux regards des espaces agricoles
Emplacement des exemples
148
149
150
151
152
CONCLUSION GENERALE Le phénomène de glissement des limites urbaines poursuit la ville depuis qu’elle a franchi ses murailles, procréant une panoplie de nouvelles formes spatiales souvent très consommatrices d’espace, exposant d’une part les territoires périurbains à la consommation des terres agricoles, naturelles, et forestières conduisant ainsi à une perte des limites urbaines de la ville. Un des défis actuels en aménagement du territoire est de limiter cet étalement et l’émiettement urbain, donc de définir des limites d’urbanisation. C'est sur cette thématique des franges, il nous semble important, en tant que futur urbaniste de réfléchir et questionner les limites actuelles de la ville, leurs rapports au monde rural, agricole, naturel. Dans cet ordre d’idées que les lisières urbaines sur le territoire du Gouvernorat d’Ariana sont analysées comme site d'expérimentation que traite ce mémoire. Aujourd’hui, il est clair aussi que la prise en compte des lisières urbaines et leur inscription dans le développement intercommunal et les documents d'urbanisme sont devenues primordiales. Il nous semblait alors pertinent dans l'optique du développement du Gouvernorat d’Ariana, de regarder plus finement ces lisières à travers une exploration sur son territoire communal. L'outil réglementaire ici utilisé, le SIALU, qui a semblé le plus adapté au traitement de l'interface entre ville et nature. Cet outil expose une vision future de ce que pourrait être l'aménagement d'un site avec un plan et une réglementation pouvant être plus ou moins restrictifs. Le SIALU permet aux politiques et aux techniciens de percevoir le traitement final entre l’espace bâti et l'espace vide et qui permet systématiquement à maîtriser l'urbanisation future et de faire en sorte que celle-ci soit cohérente, c'est à dire que la transition entre la ville et la nature se fasse "en douceur". Néanmoins, il convient aussi nécessaire de donner une importance aux freins qui peuvent interférer dans la constitution de ces lisières urbaines. Le foncier est peut-être le principal frein à l’aménagement des lisières urbaines. Les premiers outils à disposition des collectivités sont les documents d’urbanisme qui devront porter une attention particulière au concept des lisières urbaines. Par la suite, les collectivités peuvent se faire accompagner pour identifier les terres disponibles, sur la création de zones protégées et les procédures juridiques pour définir les lisières porteuses des projets. Une collectivité peut louer des terres dont elle est propriétaire
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à des paysans par l’intermédiaire, par exemple, d’un bail environnemental qui permet d’inclure des clauses comme l’agriculture biologique, l’entretien des haies… Il a fallu aussi de faire le point sur l’importance du droit de préemption lorsque des terres sont vendues. Autre solution, c’est de faire appel à Terre de liens51, afin de stopper la disparition des terres agricoles. A un niveau d’analyse très concret, et de par la richesse du territoire du Gouv. Ariana, ses lisières urbaines se présentent sous diverses typologies ; selon leurs emplacements et leurs contacts. En parallèle, leurs caractérisations par type ont concédé de cerner les problèmes de chaque lisière urbaine. Ceci a permis d’en sortir avec des plans d’actions adéquats à chaque typologie pour leurs revalorisations dans un contexte de développement durable où il s’agit de contenir la ville pour limiter la consommation d’espaces naturels et agricoles, de redonner la place à la nature et à la biodiversité dans les espaces urbains et d’offrir un cadre de vie agréable aux populations, interrogeant ainsi le lien « ville-nature » pour le requalifier. Au cours de ce travail de mémoire, j’ai rencontré beaucoup de difficultés, et que ce n’est pas du tout facile à écrire un ouvrage où toutes nos idées liées au sujet qu’on veut traiter doivent être rassemblées de manière cohérente et harmonieuse. Les difficultés rencontrées sont essentiellement liées à la réalisation de l’état des lieux concernant mon sujet. Jusqu’à présent j’ai trouvé peu de travaux qui ont été consacrés aux études liées aux lisières urbaines puisqu’il s’agit d’un concept novateur. Pour finir, l'objectif premier de ce mémoire était de révéler le territoire du Gouv. Ariana par la représentation de ses lisières urbaines et faire émerger des solutions pour leurs traitement. Cet enjeu nous semble avoir atteint dans le sens où il a permis de produire de la connaissance sur les franges de ce territoire, enjeu majeur pour le développement à venir du Gouvernorat d’Ariana.
51
Terre de Liens est un mouvement citoyen français dont l'une des ambitions est de supprimer le poids de l'acquisition foncière pour les agriculteurs, ainsi que d'œuvrer à la préservation du foncier, en luttant notamment contre la spéculation foncière et l'artificialisation des terres agricoles.
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LISTE DE FIGURES Figure 1: Limite entre deux entités "A" et "B"......................................................................... 16 Figure 2: Une limite épaisse donnant lieu à une discontinuité "C" .......................................... 16 Figure 3: Le front, une ligne mobile d'interface ....................................................................... 16 Figure 4: Vers une perception réciproque ................................................................................ 17 Figure 5: L'interface, un lieu de contact, d'echange et de communication .............................. 17 Figure 6: Ligne de rupture géographique naturelle .................................................................. 25 Figure 7: Ligne de rupture artificielle ...................................................................................... 25
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Figure 8: Limite urbaine constituée.......................................................................................... 25 Figure 9: Front de transition .................................................................................................... 26 Figure 10: Extension de la zone urbaine sur la zone naturelle ................................................. 26 Figure 11; Occupation de la zone naturelle .............................................................................. 27 Figure 12: Occupation diffuse de la zone agricole ................................................................... 27 Figure 13: Occupation groupée de la zone agricole ................................................................. 27 Figure 14: Les fronts de l'urbanisation spontanée du Grand Tunis .......................................... 28
LISTE DES CARTES Carte 1: Inversion du regard sur les espaces ouverts du Gouvernorat d'Ariana ....................... 12 Carte 2: Des espaces de nature importantes et marginalisés de La Vallée de La Bruche Aval 13 Carte 3: Des espaces de nature identifiés et intégrants des usages, de La Vallée de La Bruche Aval .......................................................................................................................................... 14 Carte 4: Centralité organisée en lien avec les infrastructures et la TVB .................................. 14 Carte 5: PRA du 1977 .............................................................................................................. 32 Carte 6: PRA du 1986 .............................................................................................................. 32 Carte 7: Plan Vert du 1977 ....................................................................................................... 32 Carte 8: Carte de classification des sols élaborée pour l'application de la loi 1983 ................. 34 Carte 9: Schéma Global d'aménagement du Grand Tunis........................................................ 35 Carte 15: Localisation du Bassin Ouest de Marseille Provence ............................................... 42 Carte 16: Organisation territoriale du Bassin Ouest ................................................................. 43 Carte 17: Composition territoriale du Territoire du Bassin Ouest ........................................... 44 Carte 18: Composantes paysagères du bassin Ouest ................................................................ 46 Carte 19: Types d'intefaces ville/nature du Bassin Ouest ........................................................ 47 Carte 20: Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Soukra ............................. 64 Carte 21: Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Raoued ............................ 66 Carte 22: Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Kalaat Andalous ............. 68 Carte 23: Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune de Sidi Thabet ...................... 70 Carte 24: Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune deMnihla .............................. 72 Carte 25: Rapport espace urbain/espace ouvert de la commune d'Araiana.............................. 74 Carte 32: Carte de synthèse des intarfaces du Gouv. Ariana ................................................. 106
LISTE DES SCHEMAS Schéma 1: Définition intégratrice de la gestion économe de l’espace ..................................... 11
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Schéma 2: Le manifeste des concepts ..................................................................................... 18 Schéma 3: Préservation d’un recul minimum entre le bâti et la forêt .................................... 116 Schéma 4: zone intermédiaire d’étagement progressif de végétation .................................... 116
LISTE DES IMAGES Image 1:Espace rural "A", Lisière "C" et Espace urbain "B" .................................................. 18 Image 2: Articulation entre espace urbain et espace rural........................................................ 20 Image 3: Lotissement El Waha, Tunis ..................................................................................... 25 Image 4: Les Berges du Lac II, Tunis ...................................................................................... 25 Image 5: Cité Ennasr, Ariana ................................................................................................... 25 Image 6: Parc Urbain Ennahli, Ariana ..................................................................................... 26 Image 7: Almoubaraka, Sidi Thebet, Ariana1 .......................................................................... 26 Image 8: Chotrana, Ariana ....................................................................................................... 27 Image 9: Sidi Thebet, Ariana ................................................................................................... 27 Image 10: Borj Touil, Ariana ................................................................................................... 27 Image 22: Urbanisation continue à Marignane ........................................................................ 44 Image 23 : Espaces cultivés à Marignane ................................................................................ 44 Image 24 : Urbanisation diffuse à Gignac-la-Nerthe ............................................................... 44 Image 25 : Forêt de Pins à Sausset-les-Pins ............................................................................ 44 Image 26: Plaine de l'étang de Berre ........................................................................................ 45 Image 27: Chaine de Nerthe ..................................................................................................... 45 Image 28: Côte bleu ................................................................................................................. 45 Image 29: Decoupage administratif du Gouv. Ariana............................................................. 62
LISTE DES FICHES Fiche 1: Comprendre le territoire de Soukra ............................................................................ 62 Fiche 2: Comprendre le territoire de Soukra ............................................................................ 63 Fiche 3: Comprendre le territoire de la commune de Raoued .................................................. 65 Fiche 4: Comprendre le territoire de la commune de Kalaat Andalous ................................... 67 Fiche 5: : Comprendre le territoire de la commune de Sidi Thabet ......................................... 69 Fiche 6: Comprendre le territoire de la commune de Mnihla .................................................. 71 Fiche 7: Comprendre le territoire de la commune d'Ariana ..................................................... 73 Fiche 8: Caractéristiques des lisières de la Zone A de Soukra................................................. 91 Fiche 9: Caractéristiques des lisières de la Zone B de Soukra ................................................. 92
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Fiche 10/ Caractéristiques des lisières de la Zone Cde Soukra ................................................ 93 Fiche 11: Caractéristiques des lisières de la Zone A de Raoued .............................................. 94 Fiche 12: Caractéristiques des lisières de la Zone B de Raoued .............................................. 95 Fiche 13: Caractéristiques des lisières de la Zone C de Raoued .............................................. 96 Fiche 14: Caractéristiques des lisières de la Zone A de Kalaat Andalous ............................... 97 Fiche 15: : Caractéristiques des lisières de la Zone B de Kalaat Andalous ............................. 98 Fiche 16: : Caractéristiques des lisières de la Zone Cde Kalaat Andalous .............................. 99 Fiche 17 : Caractéristiques des lisières de la Zone A de Sidi Thabet .................................... 100 Fiche 18: : Caractéristiques des lisières de la Zone B de Sidi Thabet .................................. 101 Fiche 19: : Caractéristiques des lisières de la Zone A d'El Mnihla ........................................ 102 Fiche 20: Caractéristiques des lisières de la Zone B d'El Mnihla .......................................... 103 Fiche 21: Caractéristiques des lisières de la Zone C d'El Mnihla .......................................... 104 Fiche 22: Caractéristiques des lisières de la commune d'Ariana ........................................... 105
LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Attitudes des auteurs vis-à-vis les lisières urbaines ............................................... 19 Tableau 2: Découpage administratif du gouvernorat de l'Ariana ............................................. 62
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ANNEXES Annexe 1
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Annexe 2
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Annexe 3
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Annexe 4
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