26/27 MAI 13 Quotidien Paris OJD : 288113 Surface approx. (cm²) : 156 N° de page : 13
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Un ingénieur pur et simple Le Centre culturel irlandais expose les projets les plus emblématiques de Peter Rice Architecture I règne un silence propice au recueillement dans la salle d'exposition du Centre culturel irlandais, a Paris Une impression renforcée par la nature des œuvres, telles les reliques d'un culte moder ne, soit une cinquantaine d'éléments de projets signes par l'inge nieur irlandais Peter Rice (1935-1992) un empilement de car nets de travail sous vitrine, des modeles réduits de prototypes sur les murs, les murmures d'un film ou des textes, souvent poétiques, qui courent en haut des cimaises, tel le récit d'une Passion De l'Opéra House de Sydney en 1957 au portail ouest de la cathe drale Notre Dame-dé la Treille a Lille en 1991, en passant, a Pans, par le Centre Georges Pompidou, le Grand Louvre ou l'étonnant Thea tre de la Pleine Lune a Gourgoubes (Herault), Peter Rice a contribue a l'édification de quèlques uns des plus emblématiques projets archi tecturaux de la fin du XX'siecle Des projets ou sa capacite a imagi ner et a concevoir d'inédites struc tures de construction a ete fonda mentale, voire même vitale
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Stratégie de l'araignée «Ingénieur pur et simple», comme il le précisa au moment de rece voir, en 1992, la Médaille d'or du Royal Institute of British Architects Peter Rice n'était pas seule ment capable d'imaginer de pro bantes structures avec les materiaux (verre, acier, ou toiles) dont il disposait « ll mettait a ussi sa f arm i dable capacite d'analyse au service de ses collègues architectes, leur permettant de dépasser les problèmes qu'ils essayaient jusqu'alors de resoudre», raconte Jack Zunz, res pensable de l'équipe ayant conçu le toit de I Opera House de Sydney dans le catalogue de I exposition (Traces of Peter Rice, The Lilhput Press, 25 euros) Toujours au sein du bureau d in gemeurs Ove Amp & Partners,
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Peter Rice va mettre cette précieuse capacite de collaboration au service du duo Renzo Piano et Richard Rogers pour la réalisation du Centre Georges Pompidou Les emblématiques « gerberettes » sont nees de sa mam, ces monumentaux ele ments en acier coule qui font la jonction entre les poteaux et les poutres du centre, devenus en quelque sorte les « gargouilles » de I edifice culturel A la fin des annees 1970, Peter Rice cree a Paris, avec deux associes, RPR (Rice Francis-Ritchie) spécialise dans la conception de struc tures et d'enveloppes complexes pour I architecture Le carnet de commandes se remplit, en France notamment En 1981, pour faire tenir les immenses façades de verre de la Cite des sciences et de l'industrie a Paris, l'homme s'interes se aux toiles d'araignée «L'arai gnee utilise les techniques de l'ingenieur de la fm du XX* siecle, maîs avec plus d'élégance et de precision » relativise-t-il dans Memoires d'un ingénieur (ed Moniteur, 1999) En 1985, il développera le même type de structure pour la pyramide inversée du Louvre La strategie de l'araignée est encore plus presente dans la fasci nante porte ouest de la cathedrale Notre Dame de la Treille, derme re œuvre de l'ingénieur dont un modele reduit trône dans la « nef» du Centre culturel irlandais Sur une ogive haute de 30 metres, no plaques de marbre blanc ont ete suspendues a des rets d'acier Une histoire de transparence et de lumiere qui rappelle le projet, amical auquel ll s'était associe quel ques annees auparavant le Theatre de la Pleine Lune ou grace au maniement d'astucieux reflec leurs, l'unique satellite de la Terre parvenait même a eclairer, seul, les jeux de scene • IE AN-JACQUES LARROCHELLE Traces de Peter Rice, Centre culturel irlandais 5 rue des Irlandais Paris 5e Jusquau30|um
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