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Marie-Christine Vacherias

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La belle rencontre

La belle rencontre

Ala lecture de votre livre qui est le récit de votre parcours et de vie essentiellement professionnel, j’ai découvert une femme pour qui le travail est une évidence absolue, et qui a un profond besoin de réussite et un désir de revanche puissant. Et si j’ai souhaité en savoir plus, c’est parce que vous avez démarré une carrière exemplaire après votre retraite en partant de rien, à un âge où l’on pense que l’essentiel est derrière soi et où l’énergie et la motivation ne sont plus de mise.

Quel est votre moteur, pour rester incroyablement en forme ?

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Mes moteurs sont nombreux et ont changé en fonction des années. Aujourd’hui le contact humain est primordial pour moi, j’ai besoin de rencontrer du monde, d’échanger sur les expériences de chacun, je prends du temps et je suis très à l’écoute des autres. Les balades quotidiennes au bord du lac me ressourcent, je suis très active et il faut que je bouge c’est très important pour moi. Née sous le signe du Sagittaire, le feu m’anime, j’ai une énergie débordante, j’aime la vie. Je suis toujours enthousiaste pour tout ce que j’entreprends, je suis optimiste positive et authentique, j’ai de l’ambition pour ce que j’entreprends, et je veux réussir. Je mets tout en place pour y parvenir. Sortir fait partie de mes plaisirs, aller au restaurant est une joie pour moi, découvrir les jeunes chefs et leur cuisine avec de bons vins. J’aime le bon vin, j’ai vendu des grands crus de Bourgogne pendant quelques années encore quelque chose qui m’a passionnée.

J’adore voyager mais en France. Je n’aime pas l’avion, du coup je suis limitée, mais cela me permet de découvrir nos magnifiques régions tellement variées et différentes les unes des autres. Je me suis énormément épanouie dans le travail, mais aussi dans le sport. Il a tenu une place importante dans ma vie. J’ai pratiqué divers sports d’équipe, handball, volleyball ; mais mon sport préféré était l’aviron que j’ai pratiqué pendant des années, grâce à notre magnifique ville et son lac. J’ai pu apprécier ce sport aussi bien en skif, en double, en quatre et même en huit barré. J’ai participé deux fois au Championnat de France. A l’âge de 55 ans, j’ai couru mon dernier semi-marathon. Par rapport aux douleurs de l’âge je ne pratique plus le footing et la marche a pris le dessus aujourd’hui. La famille aussi est très importante, j’ai la chance d’avoir mes enfants et petits-enfants proches de moi, ça me procure un bonheur immense. Je prends beaucoup de plaisir avec mes quatre adolescents, je les observe, les écoute ; leur façon de penser et d’évoluer avec les réseaux m’intéresse, mon adolescence était tellement différente et stricte. Il ne faut pas trop se retourner et regretter ; je ne vis pas dans le passé mais dans le futur, à mon goût pas assez dans le présent. Je pense que toutes les expériences que j’ai vécues jeune, m’ont permis d’être qui je suis aujourd’hui. J’ai reçu une belle éducation qui à l’époque me paraissait très dure, mais finalement avec le recul, les valeurs sont là, toujours bien présentes et je les ai transmises à mes enfants qui les transmettent à leurs enfants.

L’hygiène de vie pour vous est une évidence. Quelle est votre recette, pour cultiver votre forme physique et psychique ? Suivez-vous un régime particulier ?

L’hygiène de vie est primordiale ! Le plus important pour moi, bien s’alimenter, manger le plus sainement possible, faire son marché, acheter des produits locaux et de saison, naturels (bio), éviter les corps gras. Pour moi pas trop de laitages (polyarthrite), mon côté savoyard est si ancré qu’il ne m’est pas possible de me passer de fromage. Ensuite très important : s’aérer, marcher tous les jours, rencontrer du monde, communiquer.

Pas de régime particulier, parfois mon poids me préoccupe et dans ce cas, je fais un jeûne intermittent pour rééquilibrer. J’évite la frustration (j’aime aussi le chocolat...).

La place du rire dans votre vie ?

Elle est très importante, mais pas assez d’occasions de rire à mon goût. Je les trouve avec les collègues de travail lors de nos rencontres ; il y a toujours des anecdotes. Apparemment je fais rire mes collègues de travail, donc je ris avec elles et régulièrement je fais des lapsus, je parle beaucoup et vite... J’aime le cinéma donc je recherche des comédies et je regarde aussi des sketchs comiques. Quand j’ai l’occasion d’aller à Paris, je vais au théâtre voir une comédie. Dans ma voiture j’adore écouter Les grosses têtes, et le matin si je suis à la maison, Laurent Gerra sur RTL.

Qu’est-ce qui vous procure la joie de vivre ?

La santé, la bienveillance, les valeurs humaines et le sourire. Chaque jour je tente la même expérience «faire un sourire à la première personne que je croise». J’ai un retour systématiquement, ça conditionne une belle journée. Partager la recette du bonheur, faire en sorte que mon entourage soit positif et heureux, faire des actions journalières sur l’environnement. Ma recette du bonheur est de toujours dire « ça va », même quand ça ne va pas. Je fais chaque jour une expérience, le monde est triste et se plaint beaucoup, ça me dérange et je m’amuse à contrer les pensées négatives. Par exemple, si un jour de pluie, vous demandez à une personne si elle va bien, 90% de chance qu’elle vous réponde « Oh non, quel vilain temps ! » et moi pour m’amuser, je vais lui répondre « mais c’est génial car nous avons besoin d’eau !». La joie de vivre se cultive.

Quelle est votre mission sur terre ?

Ma mission c’est donner, partager les valeurs humaines et fondamentales - l’amour, le respect, la paix, la liberté, la tolérance, la considération, l’honnêteté - et être juste. Aider les autres, avoir de la reconnaissance, savoir les valoriser, communiquer mon enthousiasme et ma joie de vivre. Faire aussi tous les jours des gestes et actions sur l’environnement.

Comment tenez-vous, en cas de coup de doute, de fatigue ? Est-ce plus difficile maintenant ?

Pas trop de difficulté, à partir du moment où on accepte son âge et les bobos de l’âge. La raideur du matin, le miroir qui ne nous fait pas de cadeau au réveil, les cernes sous les yeux, et je ne parle pas du reste (rire). Pour lutter contre tout ça, dès que je mets un pied par terre, je dis «Merci la vie « même si ce n’est pas facile tous les jours avec en plus une maladie auto immune, mais je lutte moralement et je refuse de me plaindre. Tout se passe entre les deux oreilles. Dernièrement j’ai été hospitalisée en urgence, j’ai eu très peur comme chacun de nous dans ce cas-là, cela a renforcé encore plus ma pensée «Quand la santé va, tout le reste va». Je reste confiante pour les années à venir.

Même si vous semblez bien éloignée des sensibilités «people», quel rapport entretenez-vous avec les diktats esthétiques, voire le « jeunisme » ambiant ?

Un peu plus difficile car le corps vieillit, surtout pour nous les dames, les rides de l’âge ne sont pas toujours bienvenues. Le sourire rend beau, être bien dans son corps, accepter son âge, avoir de l’hygiène, soigner sa peau, manger sainement fruits et légumes. Être belle à l’intérieur, la beauté de l’âme est primordiale. Je ne souffre pas de jeunisme, chacun son époque, nous ne pouvons pas avoir été et être. Je ne cultive que des pensées positives. Mon dernier PDG allemand dit toujours, «Regarde-toi chaque jour dans le miroir, dis à voix haute - Je suis belle, je suis une belle personne –». L’exercice est très difficile au départ, mais au fil du temps, il devient facile et excellent pour la confiance en soi. Je le conseille fortement à chacun de vous : savoir se complimenter et surtout s’aimer, ne pas attendre un compliment de qui que ce soit, nous ne sommes jamais aussi bien servis que par nous-mêmes. Je pense qu’il est important de prendre du temps pour soi, faire des soins du visage à la maison. Mon plaisir est d’aller en institut ou dans des hôtels pour faire un massage, ce sont mes petits plaisirs de la vie.

Malgré tout, comment vivez-vous l’avancée en âge, l’urgence du temps qui passe ? Avez-vous peur de « vieillir » ?

Je suis toujours active et très occupée. Oui le temps passe vite, mais je ne crains pas de vieillir, je pense que j’ai encore des belles années devant moi. En fait, jeune je n’ai pas vraiment vécu mon adolescence, j’ai été très vite dans le monde du travail, j’y ai toujours pris du plaisir mais aujourd’hui j’aime et j’apprécie la vie. Le travail m’apporte encore du plaisir; c’est une occupation à temps choisi, ce qui me donne les moyens de me faire des plaisirs. Concernant la peur de vieillir… Je n’ai pas vraiment peur, de temps en temps je me dis que je me rapproche de la fin de vie, elle nous touche tous, et nous ne sommes pas vraiment prêts. Mon grand regret, avoir perdu mes parents trop tôt, idem pour mes grands-parents. J’y pense tous les jours, ils me manquent énormément, ils sont proches de moi par la pensée, et j’ai une belle photo sur mon bureau. Je crois à la vie d’après, c’est aussi une façon de me dire que je vais les retrouver. Peut-être que ça m’aide à bien vieillir. Une chose qui me chagrine aussi, mes petits enfants comme beaucoup de jeunes rêvent de partir à l’étranger, je les verrai moins, je suis très famille, ils vont me manquer.

Y-a-il quelque chose que vous faisiez ou viviez toute jeune et qui vous manque (ou pas !) aujourd’hui ?

Non, je n’avais pas beaucoup de liberté, pas d’argent, pas de sortie, pas de voyage, j’ai travaillé très jeune à 16 ans avec mes parents dans un monde merveilleux, «le monde du jouet». Le sport était mon loisir favori, je n’avais pas droit aux sorties, ni aux bals avant le mariage. Cependant, j’ai © eu une belle éducation, des parents très courageux avec d’énormes valeurs. Ce qui me manque aujourd’hui c’est la simplicité, la vie d’avant était moins facile, plus compliquée financièrement, mais tellement plus douce.

En revanche, faites-vous ou vivez-vous maintenant des choses qui vous échappaient avant ?

OUI maintenant je sais dire NON. J’ai confiance en moi. J’apprécie la vie, le moment présent, la nature, la beauté du paysage, mon cadre de vie, le bonheur d’habiter à Annecy, je prends le temps de regarder et de savourer.

Avec l’expérience, comment définiriez-vous la notion du bonheur ?

D’être en bonne santé c’est déjà le bonheur, le bonheur il faut savoir le provoquer. L’amour de la famille, des amis, se faire plaisir chaque fois que cela est possible. Procurer du bonheur autour de soi. Pour moi le travail est une source de bonheur, personne ne peut échapper au travail. J’ai changé cinq fois de métier et tous m’ont épanouie. Apprendre des nouvelles choses est un enrichissement énorme, j’ai fait des rencontres fabuleuses de personnes formidables que je n’aurais jamais rencontrées sans mon travail. Le travail procure à tout âge le confort et l’argent. «L’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue.» Avoir des rêves petits et grands, à court terme, moyen terme, et long terme, et surtout tout mettre en place pour les réaliser. Sans rêves on ne fait rien et la vie n’a pas de sens.

S’il fallait retenir une sagesse de « pleiniors », quelle serait-elle ?

La bienveillance, le respect envers les autres, être humble, avoir une ouverture d’esprit, éviter d’être trop dans le passé, vivre avec son temps.

Qu’est-ce que la vie vous a appris ?

La persévérance, la patience et l’indulgence. Accepter l’échec ! Qui n’a pas vécu d’échec dans sa vie sentimentale, familiale ou professionnelle ? Ce n’est pas toujours facile à accepter car il génère la tristesse, la colère, la frustration. Mais il est important de se relever. Un bébé tombe 2000 fois avant de marcher correctement et il se relève tout le temps. Imaginez la persévérance des bébés ! Nous les adultes, on tombe une fois on se relève, 2 fois on se relève, et au bout de la troisième fois, souvent on abandonne. Parfois une seule fois suffit pour abandonner. Vous avez certainement remarqué à quel point on renonce vite. On se décourage et on se dit qu’on n’y arrivera pas et on laisse tomber. Dans mon dernier métier lors des formations, je communiquais beaucoup sur ce sujet, savoir prendre du recul en cas d’échec, et rebondir.

J’ai vécu des échecs familiaux et professionnels - divorce changement de travail, nouveau métier -, et cela n’a pas toujours été facile de se remettre en question.

Très important : éviter les «négatifs», ils nous polluent.

Souhaitez-vous ajouter un aparté qui vous tient à cœur au sujet de votre actualité ?

Je suis ravie d’avoir écrit un livre (voir Actualité). C’était un de mes rêves. Communiquer mon expérience afin d’aider ceux qui ne sont pas bien dans leur travail. J’adore ce proverbe «Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie». Les seniors, nous devons encourager nos jeunes, en leur parlant de nos expériences, à aimer ce qu’ils font. Dans une vie nous passons plus de temps au travail qu’à la maison.

Un dernier mot, pour notre lectorat régional : Parleznous de votre lien, de votre attachement particulier avec les Pays de Savoie et les savoyards ?

Je suis très attachée à la Haute Savoie et aux savoyards. Je suis née ici, mes parents et grands-parents sont aussi des savoyards, je suis fière de mes origines savoyardes. Quelle chance d’être née en Haute Savoie ! Nous sommes dans un cadre féérique et je ne pourrais pas vivre ailleurs ; quand je pars je suis contente mais encore plus contente de revenir. Le lac et les montagnes me manquent très vite.

Comme je l’ai déjà précisé plus haut, nous sommes dans le plus beau pays, mais aussi dans une des plus belles régions, pour ne pas dire la plus belle. Il faut savourer chaque moment. Le paysage est aussi beau avec un ciel bleu qu’un ciel gris, il faut juste prendre le temps d’admirer. Mon papa était amoureux de la Tournette, il l’a gravie tellement souvent, il nous faisait vivre sa passion et à chaque retour, il rapportait un bouquet de fleurs à ses trois enfants.

Très important pour moi aussi, faire ses courses chez les commerçants locaux, nous avons la chance d’avoir 3 jours de marché à Annecy avec des paysans formidables, des produits de qualité. Je suis Fan de ma ville !

Marie Sitta

Actualit

Retraitée à 56 ans, Marie-Christine Vacherias a redémarré une activité professionnelle dans la vente directe pour compléter sa modeste retraite. Elle a adhéré à l’éthique maison de chez Prowin, qui propose des produits ménagers et de bien-être à 80 % made in Germany, se voulant innovants et à 100 % respectueux de l’environnement. La vente directe était faite pour elle et en 18 ans, elle est devenue numéro 2 en France et couvre un réseau de plus de 7500 personnes.

Elle en parle avec passion dans son livre “La liberté de réussir”.

Récit d’un parcours exceptionnel dans la vente directe “J’y aborde mon parcours dans la vente directe. De ce qui ne devait être qu’une petite occupation devint rapidement une passion et une réussite hors norme. En quelques années, partie de rien, armée d’un enthousiasme à toute épreuve, j’ai pu créer un réseau réparti sur toute la France et composé de personnes de tous âges et profils montrant ainsi que la réussite est à la portée de tous, sans distinction d’âge ou de parcours professionnel. Dans cette période particulièrement difficile, le marketing relationnel est une alternative qui s’offre à celles et ceux qui souhaitent s’épanouir dans un métier valorisant et qui désirent s’affranchir des aléas de l’emploi traditionnel en devenant indépendants et créer sans risque aucun leur propre entreprise.”

Vous pouvez le commander sur le site LibreEntreprise.com Les droits d’auteur liés à la vente des livres seront reversés à l’association “A chacun son Everest”, créée par Christine Janin.

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