Kallocaïne extrait

KARIN BOYE KALLOCAÏNE ROMAN DU XXIE SIÈCLE (EXTRAIT)

L’incident s’était produit lors d’une fête, deux mois plus tôt. L’une des salles de réunion du camp de jeunesse avait été décorée de grandes bannières aux couleurs de l’État, on y avait joué des saynètes, prononcé des discours, les participants y avaient défilé au son des tambours et partagé un repas. La raison en était qu’un groupe de filles avait reçu un ordre de transfert, nul ne savait pour où. Des rumeurs couraient qu’il devait s’agir d’une autre des villes de chimie, mais on évoquait également l’une des villes de cordonnerie, en tout cas l’un de ces endroits où l’équilibre se trouvait compromis pour ce qui était de la force de travail disponible et du ratio entre les sexes. Dans notre cité – et probablement dans d’autres aussi –, de jeunes travailleuses devaient par conséquent migrer pour rétablir les quotas d’origine.

C’était donc une fête d’adieu aux élues que l’on donnait.

De telles célébrations n’étaient pas sans évoquer les festivités marquant le départ des soldats, mais cette ressemblance était superficielle. Dans le cas qui nous occupait, tous savaient, ceux qui restaient comme celles qui s’en allaient, que rien de funeste n’arriverait à ces dernières ; bien au contraire, tout serait fait pour qu’elles s’habituent rapidement et sans dommage à leur nouvel environnement et qu’elles puissent s’y sentir parfaitement chez elles.

L’unique similitude venait de ce que dans ces deux situations, chacun avait la quasi-certitude qu’il n’y aurait jamais de retrouvailles. Afin d’éviter l’espionnage, seules étaient autorisées de ville à ville les communications officielles 25

délivrées par des fonctionnaires assermentés et étroitement surveillés. Et même si l’une des exilées finissait par intégrer le service des transports – une mince probabilité, puisque ces travailleurs étaient formés dès le plus jeune âge dans des communes-écoles spéciales –, il restait peu vraisemblable qu’elle puisse être affectée sur une ligne passant par sa cité d’origine, et bien moins encore que son temps de repos puisse coïncider avec sa venue dans celle-ci. (C’était vrai du moins pour les liaisons par voie terrestre. Le personnel volant, quant à lui, vivait à l’écart de tout milieu familial et sous constante surveillance.) En bref, il aurait fallu la conjonction de hasards improbables pour que des parents puissent revoir leurs enfants une fois ceux-ci transférés dans une autre cité. Malgré cela – oui, sans même en tenir compte, car nul n’avait le droit de s’attarder sur d’aussi sombres perspectives en un jour pareil –, les réjouissances battaient leur plein, ainsi qu’il était de mise quand il s’agissait de célébrer l’essor et l’intérêt supérieur de l’État.

Me serais-je mêlé à la foule des heureux convives que les événements auraient sans doute pris une autre tournure.

L’attente d’un bon repas – toujours soigné et copieux dans ces circonstances, et dévoré avec une faim de loup –, les tambours, les discours, les bousculades joyeuses et les hourras à l’unisson, tout cela emplissait la salle d’une ambiance d’exaltation collective. Je ne me trouvais, en ce qui me concerne, ni avec les familles, ni parmi les leaders de la jeunesse. Cette soirée était l’une des quatre de la semaine que je devais consacrer au service militaire ou policier, et je n’étais présent qu’en qualité de secrétaire de séance. Cela signifiait non seulement que je devais demeurer sur l’une des estrades dressées aux quatre coins de la pièce pour surveiller le déroulement de la fête, de même que mes trois adjoints, mais aussi qu’il était de mon devoir de garder l’esprit clair afin de consigner les événements susceptibles de se produire. Si 26

une dispute venait à survenir, ou quelque acte répréhensible à être commis – par exemple si l’on cherchait à s’éclipser après l’appel –, les quatre guetteurs du haut de leur estrade pouvaient se substituer au président et aux portiers si ceuxci étaient occupés ailleurs. Je restais donc assis à l’écart, dans mon isolement, mes yeux parcourant l’assemblée, et quand bien même j’aurais préféré me joindre à l’allégresse collective, j’étais conscient de mon importance et de la dignité de ma fonction qui compensaient mon sacrifice. En outre, je devais être relevé plus tard dans la soirée pour prendre part au repas en oubliant, au moins momentanément, les devoirs de ma charge.

Les jeunes filles concernées n’étaient guère plus d’une cinquantaine. On les reconnaissait facilement dans la foule à leurs couronnes dorées prêtées par la Ville pour la circonstance. L’une d’elles, surtout, attira mon attention émoussée, peut-être à cause de son exceptionnelle beauté, mais peut-être aussi parce que son attitude trahissait, tel un feu secret, la vive préoccupation qui l’animait. À plusieurs reprises, je la surpris en train d’épier le groupe des garçons (la fête débutait, et durant les saynètes le public n’était pas mélangé). Comme une flamme soudain stable et claire, elle s’apaisa enfin en découvrant celui qu’elle avait cherché du regard et dont j’aperçus le visage. Ils devinrent tous deux si douloureusement graves au milieu de tant de joie et d’espérance que je me sentis presque désolé pour eux. Aussitôt que le dernier sketch eut été joué et que la jeunesse commença à se mélanger, ils fendirent la foule qui leur résistait tel un flot hostile et se rejoignirent avec une assurance presque aveugle au centre de la salle où eux seuls demeurèrent figés dans cette remuante assemblée.

Longuement, ils sont restés ainsi, île de silence dans un océan de bruit, parfaitement indifférents à l’endroit où ils se trouvaient et à ce qui se passait autour d’eux.

27

Je me repris soudain en me maudissant. Coupés de la communauté, ce sacrement suprême qui s’imposait à tous, ils avaient réussi à m’entraîner dans leur petit monde asocial. Je devais être très fatigué pour qu’il me paraisse reposant de ne rien faire d’autre que les observer. Je me dis alors que ces deux-là méritaient pourtant moins de compassion que les autres. S’habituer très tôt à se sacrifier pour de nobles causes, n’est-ce pas ce qui forge le mieux le caractère du camarade-soldat ? Tant de gens passent leur vie à y aspirer en vain… L’envie devait être le seul sentiment que je pouvais me permettre à leur égard. Probablement était-ce également le cas des camarades qui les entouraient et qui désapprouvaient manifestement leur attitude. Ils les enviaient, mais sans doute étaient-ils également dégoûtés qu’on puisse consacrer tellement de temps et d’énergie à un seul individu. Quant à moi, je me sentais incapable de mépriser ces deux êtres qui rejouaient le drame éternel, magnifique et tragiquement inexorable.

Quoi qu’il en soit, ma fatigue devait être grande pour que je me concentre ainsi sur les rares éléments de gravité que cette fête des plus joyeuses avait à offrir. Quelques minutes à peine après avoir perdu de vue les amoureux que leurs camarades mécontents avaient finalement séparés, mon attention fut attirée par une femme d’âge moyen, assez maigre, probablement la mère d’une de celles qui devaient migrer. Elle aussi semblait d’une certaine manière dissociée de la liesse générale. J’ignore comment je m’en suis aperçu, et j’aurais été incapable de le prouver, puisqu’elle ne cessait de participer, de se mouvoir en rythme dans les défilés, d’acquiescer aux discours des intervenants, de crier les slogans repris en chœur. J’avais pourtant l’impression qu’elle agissait de manière mécanique, qu’elle ne se laissait pas transporter par la collective vague libératrice, qu’elle s’en tenait même subtilement à l’écart, qu’elle ne 28

s’investissait pas vraiment dans ses gestes et ses paroles.

Elle se retrouvait isolée de tous, comme le jeune couple l’avait été. Son entourage immédiat devait partager mon impression, car de tout côté on la sollicitait. Plusieurs fois je vis, depuis mon perchoir, qu’on venait la tirer par le bras, hocher la tête en s’adressant à elle, avant de se retirer bien vite en proie à la déception, même si son attitude et ses réponses n’auraient pu être suspectées. Seul un petit homme vif et laid refusa de renoncer. Quand elle lui eut offert son sourire las et qu’elle eut repris son expression de sérieux plus las encore, il persista sans qu’elle puisse le voir à la surveiller avec intérêt.

Pour une raison qui m’échappait, je me sentais proche de cette femme triste et solitaire. De manière rationnelle, je comprenais que si le jeune couple suscitait à juste titre mon envie, elle la méritait quant à elle à un niveau plus élevé ; son courage et le sacrifice qu’elle consentait surpassaient les leurs et lui conféraient de ce fait plus de force et de distinction. Les sentiments des amoureux fatalement pâliraient pour être supplantés par une nouvelle flamme, et s’ils s’échinaient à en conserver la mémoire, celle-ci cesserait bientôt de les faire souffrir pour n’être plus qu’un beau et doux souvenir, qu’ils chériraient afin d’égayer la monotonie de leur existence. Le chagrin de la mère était tel qu’il serait ravivé chaque jour. J’avais moi aussi à supporter une semblable souffrance, difficile à surmonter, même si je ne doutais pas d’y parvenir avec le temps ; je veux parler de la perte d’Ossu, mon aîné, qui rentrait pourtant à la maison deux fois par semaine, et que j’escomptais qui plus est garder près de moi dans la Ville de Chimie no 4, même lorsqu’il serait devenu adulte. Je sentais bien sûr que je nourrissais un attachement trop personnel envers le petit camarade-soldat que j’avais comme il se devait contribué à offrir à l’État. Je n’aurais jamais osé laisser transparaître 29

mes sentiments, mais en secret ceux-ci conféraient un certain éclat à mon existence, et ce d’autant plus qu’ils demeuraient cachés et parfaitement contrôlés. Ce devaient être la même souffrance et une semblable manière d’être que j’avais reconnues chez cette femme, ainsi qu’un identique et silencieux self-control. Je ne pouvais m’empêcher de m’imaginer à sa place, elle qui ne reverrait jamais sa fille, et qui probablement n’en aurait plus aucune nouvelle. Le service postal restreignait de plus en plus sévèrement la correspondance privée, de telle sorte que seuls les messages réellement importants et les plus brefs parvenaient à leurs destinataires, après avoir été dûment vérifiés.

L’idée me vint alors – quelque peu présomptueuse et d’un individualisme romantique – qu’une sorte de « compensation » pourrait être accordée aux camarades-soldats sacrifiant ainsi une part de leur existence à l’État. Pour cela, il suffisait de faire appel à leur aspiration la meilleure et la plus élevée : le sens de l’honneur. Puisque celui-ci suffisait – et de quelle manière ! – à consoler le soldat estropié à la guerre, pourquoi n’en aurait-il pas été de même pour ceux qui se retrouvaient blessés sur le champ de bataille intérieur ? Je me laissai séduire par ce concept confus et sentimental qui devait me conduire plus tard dans la soirée à commettre un acte irréfléchi.

Le moment de la relève arriva enfin. Laissant mon poste à un autre secrétaire de séance, j’allai me joindre à la foule et m’efforçai de partager l’enthousiasme général. Peut-être étais-je trop fatigué et trop affamé pour y parvenir. Heureusement, depuis les cuisines furent amenées les tables roulantes et garnies, glissant sur leurs rails bien graissés.

Tous purent s’installer sur des chaises pliantes autour du somptueux repas. Je ne saurais dire si ce fut par hasard ou si elle m’avait délibérément cherché, mais aussi étrange que cela puisse paraître, la femme que j’avais observée vint 30

s’asseoir en face de moi. Il n’est pas impossible qu’elle m’ait remarqué et qu’elle ait lu une certaine sympathie sur mon visage. Ce qui, en revanche, ne fut pas une coïncidence, c’est que le petit homme laid et agité qui l’avait également épiée s’empressa de prendre place à côté d’elle.

Son comportement laissait à penser qu’il cherchait à lui arracher ce que précisément elle tenait tant à garder pour elle. Tout ce qu’il disait pouvait paraître innocent, mais chacune de ses paroles semblait susceptible de raviver les blessures qu’il soupçonnait chez sa voisine de table. Il évoquait avec compassion la solitude qui attendait les jeunes filles. Afin d’éviter que ne se constituent des factions, expliquait-il, il était de règle de séparer celles qui avaient entretenu des liens d’amitié. Elles allaient également rencontrer des difficultés pour s’adapter à un nouvel environnement et à des conditions de vie différentes. Pour ce qui était des villes de cordonnerie dont parlaient certains – on se demandait comment une telle rumeur avait pu naître, puisque leur destination était et devait rester secrète, et qu’il était impossible de discerner le vrai du faux ! –, en ce qui les concernait, donc, si certaines d’entre elles étaient situées tout autant au sud que la Ville de Chimie no 4, la plupart se trouvaient loin vers le nord où le climat rude, ainsi que les longs, sombres et pénibles hivers, pouvaient plonger dans la mélancolie les nouveaux venus. Mais la pire des difficultés, à n’en pas douter, demeurait le langage.

La langue officielle de l’État Mondial n’était malheureusement pas encore d’usage courant sur l’intégralité de son vaste territoire. Des dialectes restaient utilisés dans des endroits reculés, tous différents les uns des autres. L’homme s’était lui-même entendu confier que l’on parlait dans l’une des villes de cordonnerie un idiome compliqué, étranger dans ses racines et sa prononciation à celui auquel on était habitué ici. Mais mieux valait ne pas prêter attention aux 31

colporteurs de ragots. Il était possible que la personne qui lui avait dit cela n’ait jamais quitté la Ville de Chimie no 4 !

J’émis brièvement l’hypothèse que l’attitude du petit homme pouvait être motivée par quelque désir de vengeance, mais je dus bientôt renoncer à cette idée. Les réponses courtoises et minimalistes de son interlocutrice me firent comprendre qu’ils ne s’étaient que récemment rencontrés – peut-être même ce soir-là. Je devinai finalement de quoi il retournait : cet individu pugnace n’avait aucune raison personnelle d’agir comme il le faisait, son zèle impitoyable n’était dicté que par le souci le plus pur du bien de l’État. Il n’avait d’autre but que de démasquer cette citoyenne pétrie de sentiments égoïstes et de nature asociale. Il voulait faire en sorte qu’elle se trahisse par une crise de larmes ou une réponse hâtive. Ainsi aurait-il pu ultérieurement la pointer du doigt et lancer : « Voyez ce que nous avons encore dans nos rangs et devons supporter ! » De ce point de vue, ses agissements se révélaient non seulement compréhensibles mais encore estimables, et le petit jeu entre lui et sa victime devenait une question de principe. Je redoublai d’attention, et ce fut sur elle que ma sympathie finalement se porta, non par un accès de faiblesse dû à la compassion, mais en raison d’une réaction dont je n’avais à avoir honte devant personne : l’admiration pour la supériorité quasi virile avec laquelle elle parait les coups. Aucun tic sur son visage ne venait troubler son sourire poli, aucun tremblement de sa voix ne démentait la manière froide et déterminée avec laquelle elle repoussait les habiles attaques de l’adversaire en leur opposant de réconfortantes certitudes : la jeunesse se fait à tout ; un climat nordique peut s’avérer plus sain ; nul citoyen de l’État Mondial ne peut se sentir seul ; quant à déplorer que l’on puisse oublier les siens, ne fallait-il pas tout au contraire le souhaiter lors d’un transfert ?

32

Je fus donc réellement déçu quand un rouquin assez grossier, qui se trouvait non loin de là, interrompit l’élégante joute oratoire. « Quel charabia complaisant ! s’exclama-t-il. Écoutez, camarade, qui que vous soyez… cherchez-vous à dénigrer l’action de l’État par un jour pareil ? Et devant une mère, en plus ! C’est l’occasion ou jamais de se réjouir, pas de s’inquiéter et de soupirer ! » Ce fut alors que les allocutions reprirent et que naquit dans mon esprit l’idée malencontreuse de river son clou au petit homme. Je n’en avais pas encore terminé avec mes obligations de la soirée, car je comptais au nombre des orateurs officiels. Ainsi mon discours, soigneusement préparé jusque dans sa gestuelle, s’acheva-t-il par une fatale improvisation : « … et laissez-moi vous dire, camarades, que leur acte héroïque n’est pas moindre s’il s’accompagne parfois de souffrance. Le guerrier sent la douleur de ses blessures, la veuve du soldat la cache sous son voile, même si la satisfaction de servir l’État l’emporte sur la peine qu’ils ressentent. Et pourquoi cette peine serait-elle déniée à ceux qui doivent se séparer au cours de leur vie active, la plupart du temps pour toujours ? Qu’une mère et une fille, ou deux camarades, acceptent leur séparation avec de la joie dans les yeux et des paroles enthousiastes sur les lèvres mérite notre admiration ; mais s’ils dissimulent derrière ce bonheur et cette jubilation apparents une peine maîtrisée et une secrète douleur, ils ne l’en méritent que davantage, car c’est alors un plus grand sacrifice qu’ils consentent en faveur de l’État. » Euphorique et prête à tout approuver comme la foule l’était déjà, elle éclata aussitôt en un tonnerre de bravos et d’applaudissements. Je notai cependant ici et là des mains immobiles parmi toutes celles qui s’agitaient. Il y avait peut-être deux 33

auditeurs sur mille à ne pas manifester leur approbation, mais ces deux-là comptaient plus que tous les autres. Une fois l’orateur dénoncé par l’un d’eux, nul dans la foule n’aurait levé le petit doigt pour prendre sa défense. Comment auraitil pu en être autrement ? Il est facile de comprendre que la situation n’avait rien de plaisant pour moi. Bien qu’emporté par le lyrisme de mon sujet, je me sentais l’objet d’une constante attention critique. Comme par inadvertance, je m’arrangeai pour jeter un coup d’œil en direction du petit homme. Naturellement, il n’applaudissait pas.

Ce que j’avais à présent en main constituait la suite logique de cette soirée. Difficile de dire qui m’avait dénoncé.

Ce n’était pas nécessairement et uniquement lui. En tout cas, dénoncé je l’avais été.

Sur la feuille, je lus : Camarade-Soldat Leo Kall, Ville de Chimie no 4. — Le Septième bureau du ministère de la Propagande, ayant examiné le contenu de votre discours à l’occasion de la fête d’adieu aux travailleuses transférées du Camp de Jeunesse, le 19 avril de cette année, a décidé de vous adresser ces recommandations : De même qu’un combattant convaincu est toujours plus efficace qu’un autre qui doute, un camarade-soldat heureux, qui n’admettrait ni pour lui-même ni vis-à-vis d’autrui se sacrifier, doit être considéré de manière plus favorable qu’un autre accablé par son soi-disant sacrifice, même s’il cherche à dissimuler son accablement ; il ne nous apparaît donc pas nécessaire de glorifier ceux qui tentent de masquer leur isolement, leur découragement et leur sentimentalité personnelle sous des dehors faussement joyeux ; seuls ceux qui sont intégralement satisfaits de leur sort n’ont rien à cacher ; démasquer ceux qui ne le sont pas constitue par conséquent une action louable accomplie pour le plus grand bien de l’État.

34

Nous attendons de vous que vous présentiez au plus tôt vos excuses à l’audience qui prit connaissance de votre discours, dans la mesure où cela vous serait possible, et si cela ne l’est pas, sur les ondes de la radio locale.

Le Septième bureau du ministère de la Propagande

PARUTION JANVIER 2016