République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de la Culture Constantine, Capitale de la Culture Arabe 2015
Sous le Haut Patronage de Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA, Président de la République algérienne démocratique et populaire, l’exposition TASMIM ARABI FI CIRTA est organisée dans le cadre de la manifestation « Constantine, Capitale de la Culture Arabe 2015 » au Musée public national des arts et expressions culturelles traditionnelles Palais Ahmed Bey du 03 octobre au 31 décembre 2015.
COMITE D’HONNEUR Abdelmalek SELLAL, Premier Ministre Azzedine MIHOUBI, Ministre de la Culture Hocine OUADDAH, Wali de Constantine Sami BENCHIKH EL HOCINE, Commissaire général de la manifestation COMITE D’ORGANISATION Conception du livre
WM Event
Scénographie
Hellal ZOUBIR Espace YAMO WM Event La Star
Photos
Nadir DJAMA
Jamel MATARI Mohamed Amine BOUMEDJANE
Chef du département des expositions Mohammed DJEHICHE Adjoints du chef du département Meriem BOUABDELLAH Younes REDJAH Collaborateurs du département Fatma Zohra SALAH BRAHIM Mouni BERRAH Boutheina TERKI Zouleikha SAHRAOUI Hamza HERIDA Hocine AHCENE DJABALLAH
Transport des œuvres
Adel HASSAN KABARY
Commissariat de l’exposition Hellal ZOUBIR
Remerciements Madame Chadia KHALFALLAH, Directrice du Musée public national des arts et expressions culturelles traditionnelles- Palais Ahmed Bey Le Directeur Général de l'OREF et tous des les dinandiers qui ont participé à la réalisation de cette exposition
Dépot légal 3619-2015
ISBN 978-9931-361-31-2
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L’art du Métal, la dinanderie > Hellal ZOUBIR
« Tasmim arabi fi cirta », est le titre de l’exposition de design qui est organisé au Palais du Bey de Constantine. Cette manifestation montre avant tout à quel point le dinandier doit être soutenu par le designer et par les pouvoirs publics. Mais avant de voir comment la collaboration artistique et technique entre ces deux métiers doit se faire, voyons comment cet art du métal a évolué, et quels sont les objets fabriqués par l’artisan du « N’Hass »*. Il faut le souligner tout de suite que le dinandier du monde arabe est l’héritier d’un art islamique ancestral qui date de l’époque médiévale, et qui est issu d’epoques distinctes et de styles multiples resultants notamment des apports Fatimides et Othomans. Cet art a su se forger un caractère particulier dans le monde arabe, avec des formes et textures similaires dans le Maghreb, où l’on peut remarquer, par exemple, des ustensiles de configurations analogues. Pour ce qui est du metier récent de designer, nous pouvons dire qu’il est l’héritier de la pensée occidentale de l’époque moderne dont le crédo est la fonctionalité, la rationnalité et la standardisation. Le métissage de ces deux esprits de conception et de création antithétiques, nous a paru être un enjeu esthétique digne d’intérêt. Des objets tels que : les chaudrons, poêles, récipients, mortiers, plateaux, flacons, cruches, tasses, aiguières, bassins, brûle-parfums, lampes à huile, plumiers, coffrets à bijoux, tiges à Khol, pincettes, sceaux, encriers, garnitures de portes, astrolabes et chandeliers sont autant d’exemples qui reflétent l’artisanat du dinandier. La bourgeoisie musulmane de l’époque médiévale se servait de ces ustensiles domestiques pour cuisiner, présenter les repas et les boissons, faciliter le confort,
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> A gauche ; une photographie d'une pièce de la dinanderie originale du maitre dinandier Constantinois, Mr Mohammed DJEHICHE ( Chef du département des expositions), Mr Amine Khodja Driss ; et sur la photographie de droite ; Mr Hellal Zoubir (Commissaire de l’exposition), Mr Amine Khodja Driss (Dinandier), Constantine, mars 2015.
parfumer les pièces, décorer et améliorer le standing de vie. Ce lot d’objets utiles incarne un réel savoir faire, et particulierement l’art de façonner le métal. Cet usage répandu du métal eut aussi, d’importantes influences sur d’autres métiers de l’artisanat du monde musulman, notamment le textile où l’on peut remarquer des similitudes dans les dessins des motifs géométriques, des frises et des entrelacs, que l’on trouve souvent sur les objets réalisés en métal. (1) Nous pouvons aussi remarquer que certains objets en bronze ou en fer étaient eux-mêmes le plus souvent inspirés d’autres objets en or, en bois et en ivoire. Ces ustensiles montrent qu’il existait une hierarchie de valeurs dans l’usage des matériaux à cette époque médiévale. L’or, l’argent et les pierres précieuses étaient les matières les plus recherchées, comme l’attestent, par exemple, la collection du musée Topkapi à Istambul. Les objets étaient le plus souvent réalisés en laiton coulé -gravé et ou décoré , en bronze coulé, en laiton marteléajouré et ou incrusté, dont certaines pièces sont le plus souvent réalisées en plusieurs parties avant d’être réunies pour constituer une aiguière par exemple. En Algérie, l’histoire nous apprend qu’à l’époque des Zirides, le travail du métal était courant, comme en attestent les objets en bronze retrouvés lors de fouilles archéologiques réalisées le siècle passé, à la Kal’a des Beni Hammed. (2) Dès avril 1905, Mr Stéphane Gsell, sera chargé par le Gouvernement Général, d’organiser une exposition dédié à « l’Art Musulman ». Des objets en dinanderie y figuraient, auxquels l’historien G.Marçais consacrera un article dans un ouvrage, pour louer leur qualité esthétique et indiquer que grâce au familles algériennes, européennes et aux collectionneurs, cet événement a pu avoir lieu. (3)
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> (1) A gauche ; « Aiguière », Egypte, période Fatimide, IX-X ème siècle. Bronze coulé ; panse à six faces, reposant sur trois pieds ; décoration gravée et poinçonnée sur le rebord plat du col et sous l’anse ; H 43 cm, d. 1è cm. A droite ; « Plat », Syrie, vers 1250. Laiton martelé avec centre en saillie ; H 6,5 cm ; d. 5 ,43 cm. (In , « Trésors d’Islam », publié par Scala, Philip Wilson en association avec le Musée d’art et d’histoire, Genève, Paris, 1985, pages 262 ,253).
> De gauche à droite, « dinandiers turques » et « sceau à anse ». Nous remarquons que la technique utlisée par ces deux artisans (image de gauche) est similaire à celle encore utilisée pat les artisans de Constantine, notons aussi, que cet atelier est pratiquement identique à ceux que j’ai eu l’occasion de visiter dans le quartier du Bardo. ( Photographies, In, « Türk El Sanatlari », Kûltûr Bakanlig, Editions Tûk Tarih Kurumu Basimevi, Ankara, 1993, pages 223 ,217).
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De la Ville de Constantine, Mr Bachtarzi Mohamed, Ben El Hadj Keboul, Derouich Mostefa, El Hadj Ben Ahmed Ben Tahar, El Hadj Hamou Ben el Hadj Mokhtar, El Hadj Hamou Ben El Hadj Ouattaf, Abdelkader Ben El Hadj Rabah, ont été solicités pour préter une partie des objets exposés. Lors de cette exposition, de vieux manuscrits ornementés, mais aussi des objets en métal – « astrolabe » et « sceaux à anse », ont été présentés. Notons qu’une liste nominative de chaque préteur qui mentionne la ville du prêt a été annexée au catalogue de l’exposition. La tradition ancestrale d’utiliser et de conserver un objet en métal, était observée chez les familles bourgeoises des grandes villes arabes, ce qui laisse supposer que l’artisan dinandier participait vivement au savoir vivre de ces familles. Notons aussi que de nos jours, les objets réalisés en bronze (pilons), en cuivre et en laiton (plateaux, aiguières, sceaux, etc…) sont toujours commercialisés, à Fes, Tlemcen, Alger, Tunis, et au Caire pour ne citer que ces grands centres urbains. En Egypte, les photographies d’ustensiles en cuivre rouge montrees ci-dessous - que m’a fait parvenir la designer Nivin Ashraf, à qui j’ai demandé de me photographier des objets de la dinanderie locale - nous montrent qu’il existe de réelles ressemblances avec les objets artisanaux utlisés au Maghreb.
> (2) Objets en bronze de la période Zirides, Kal’a des Beni Hammed. ( In, « le Magreb central à l’époque des Zirides », Lucien Golvin, recherches d’archéologie et d’histoire, éditions Arts et Métiers Graphiques, Paris, 1957, page 238).
> (3) A gauche, « Astrolabe », planche N4°, et à droite, , « Mahbes », sceau sans anse , planche N5°, sans aucune indication pour les documenter. (In, Catalogue de « l’exposition d’Art Musulman », Georges Marçais, éditions Albert Fontemoing, Paris, 1906, planches 5 & 4).
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L’on peut remarquer aisement que l’aspect n’en diffère que légèrement, sans jamais beaucoup s’en éloigner. En Algérie, avant la colonisation française, un corps de métier existait sous l’autorite d’un « Amine », sorte de « secrétaire » mis en place par le « Beylek » ; avec un quartier consacré à chaque corporation d’artisans, et une rue par corps de métier. Pour ce qui nous concerne ici, une « Zankat En’hass »* pour la dinanderie. Les feuilles de cuivre et de laiton étaient martelées pour façonner « El Mahbes » (le sceau), « El kafatira » (l’aiguière) et « Asoukria » (le sucrier) pour ne citer que les plus importants. Un métier qui perdure difficilement jusqu’à nos jours avec son lot de modèles, dont la gamme de fabrication s’est amoindrie au fil du
> De gauche à droite, « Aiguière », « Théière » et « Sceau à anse », photographie by Nivin Ashraf. “Bassin” du Sultan Qaitbay (1496-1468), Mamelouk, Egypte.
temps. Une photo de la collection du Musée du Bardo, reproduite sur l’ouvrage de l’historien G. Marçais nous renseigne d’une manière assez éloquente sur la qualité de la dinanderie algérienne. Notons que la gamme des objets fabriqués de nos jours ne contient ni la même qualité esthétique ni le même savoir faire, sans compter la gamme traditionnelle que l’on pourrait répertorier pour attester de son originalité ancestrale (4). De nos jours, les objets en métal de la dinanderie artisanale sont le plus souvent consommés a des fins décoratives. L’un de leur rare usage se manifeste lors du « T’bak » du « Héné » de la mariée par exemple. Les objets industrialisés, dont le coût de production est moins onéreux pour le même usage, ont complètement remplacés l’objet du dinandier. Cette situation a condamné les métiers de la dinanderie à la disparition. Le metier de ciseleur tout comme celui de mouleur ne semblent plus exister, et il s’avère que l’artisan de cette branche d’activité ne participe que très peu à l’essor économique. A Fes, au Maroc, le dinandier utilise toujours la fonderie avec des techniques ancestrales. Il crée de petites pièces moulées en série pour compléter les parties de l’objet de dinanderie en question. C’est un savoir faire qui lui permet de maintenir une chaine de services entre les artisans de son corps de métier.
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> (4) « La dinanderie algérienne », collection du Musée du Bardo, Alger. (In, « l’Algérie Médiévale, Monuments et paysages Historiques », Georges Marçais, Editions Arts et Métiers Graphiques, Paris, 1957, page 138).
Les artisans « Fassis » fabriquent des poignées de plateaux, des anses et pieds de sceaux, des becs verseurs pour les aiguières et les théières. Ils les commercialisent dans les boutiques de la Médina et pérénisent ainsi la chaine de fabrication de leur corps de métier. A Tunis et à Karouan, nous retrouvons les mêmes techniques de fabrication et le même savoir faire observé dans les autres villes du Maghreb. Notre propos aujourd’hui est de dire que si le dinandier arabe a su conserver tant bien que mal l’héritage de l’art du métal, il doit cela à son effort pour préserver l’originalité du modèle ancestral et, d’autre part, à son adaptation aux modèles des designers, probablement dans le but d’une industrialisation éventuelle. Le designer arabe est aussi, quant à lui, dépendant des artisans. L’un comme l’autre sont tributaires des vieilles techniques artisanales pour la réalisation de leurs œuvres, et c’est cet état de fait qui a facilité notre choix de les faire travailler ensemble. Nous sommes convaincus que le designer peut aider à un renouveau chez l’artisan, et qu’il peut lui apporter non seulement une vision différente dans la création d’ustensiles en cuivre mais, bien plus, lui fournir de nouveaux prétextes esthétiques, l’aider à améliorer
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Nous avons constaté que seul le maitre dinandier Amine Khodja Driss continue à pratiquer son art dans la vieille ville, tandis que la majeure partie de ses confrères sont situés à la périphérie de la ville, dans les quartiers du « Polygone » et du « Bardo ». Leur réelle place devraient être, à mon sens, au coeur de la vieille ville. Nous les avons associé au programme pour réaliser le travail créatif des designers et ainsi créer une passerelle entre les deux professions pour faire comprendre que l’artisanat est au cœur de la réflexion du design et que le savoir faire de l’artisan est l’un de son grand dessein, et que chaque designer invité illustre parfaitement cette dimension.
> Objets de dinanderie en tunisie, « Plateaux, aiguières, et petits plats ».
> De gauche à droite “Aiguière” et “petit bassin” (début XXème); le plat: 40,5 cm de diamètre , l'aiguière : 44 cm de haut; 2,6 kg; CuivreFerdjani, Tunis. « Asoukria », sucrier, « Tabssi l’aachawet », couscoussier, « Kafatira », et « Mahbes » exemples d’objets de la dinanderie algérienne, collection personnelle.
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« Théière» en cuivre, Fes, Maroc.
sa production artisanale, lui mettre en place de nouveaux processus de fabrication, et ainsi devenir un réel partenaire pour lui permettre de développer de nouvelles stratégies de vente, et pourquoi pas, l’aider à produire une nouvelle gamme en série. Nous avons constaté aussi que le monde arabe ne dispose pas encore de toute l’industrie créative qui permet aux deux professions de s’épanouir et ainsi, contribuer à l’effort et à l’essor économiques. Pour cette année, une pléiade de designers du monde arabe ont été sollicités pour participer à des workshops avec les dinandiers constantinois, et à une exposition de design, qui n’est que le fruit de leur collaboration artistique, et dont l’objectif principal a été de montrer que la relation professionnelle, que nous avons provoqué entre eux, a été des plus indispensables, a suscité un renouveau créatif et esthétique, et que notre objectif de créer une synergie économique est réellement possible.
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Alliance artisanat/design au maghreb, vers une synergie positive > Neila Jendoubi
L’artisanat du Maghreb a été prospère au temps où il était le seul mode de production et c’est durant cette période qu’il a connu ses années de gloire. Des civilisations se sont succédées pour lui apporter une richesse et une diversité inégalées. L’artisan, ce détenteur du savoir faire nous a toujours fascinés par sa dextérité manuelle dans le maniement de l’outil afin de transformer la matière ou matériau en objet. Aujourd’hui, le secteur de l’artisanat au Maghreb se porte de plus en plus mal. L’industrie lui apporta un coup rude avec la prolifération de produits standardisés de plus en plus sophistiqués, très à l’écoute des besoins évolutifs des usagers. Marginalisé par un manque d’encadrement, de formation et de soutien financier, ce secteur informel souffre d’une carence de produits innovés. Un peu délaissé par les usagers locaux, et tourné aux touristes comme produits souvenirs, entrainant une mauvaise qualité des produits, basculants souvent vers le kitch. Pourtant, l’objet artisanal constitue le modèle local par excellence qui conserve encore une place importante aussi bien dans la mémoire collective que dans le vécu actuel de la population du Maghreb. L’usager maghrébin a toujours été émotionnellement attiré par les objets de l’artisanat, riches en connotation avec leurs signes et symboles dont il est seul à déchiffrer les codes. Cependant, ces derniers ne lui procurent plus d’utilité et semblent ne plus satisfaire ses besoins en perpétuelle évolution. « On ne naît pas traditionnels, on choisit de le devenir en innovant beaucoup. » 1 1/ LATOUR Bruno, (1994) ; Nous n’avons jamais été moderne ; Essai d’anthropologie systémique ? Paris, La
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L’heure est de le débarrasser l’artisanat de l’image figée, passéiste dans laquelle on l’a enfermé en procédant à la reproduction continue des mêmes objets devenus
obsolètes, car ne répondant plus aux exigences et encore moins aux attentes de l’usager actuel, ni aux conditions qu’impose son nouveau cadre de vie. Afin de stimuler le développement économique local, les pays du Maghreb doivent réduire l’importation des produits finis conçus et fabriqués ailleurs et trouver le moyen de féconder le mode de production artisanal par le design. Elaborer une sorte de réflexion sur les paramètres de l’innovation du produit artisanal en devenir, afin de le rendre plus qualifié, face à un usager devenu de plus en plus exigeant et un marché devenu de plus en plus compétitif. Le design touche aujourd’hui pratiquement tous les secteurs d’activités : la communication, l’agencement des espaces, la production des objets et des équipements, les services etc. C’est une discipline à part entière qui s’enseigne dans les quatre coins du globe. Elle est pluridisciplinaire, relative à l’art, à la science et à la technique. Le design de produit est une activité qui consiste à concevoir (imaginer et mettre en forme) des produits qui seront ensuite fabriqués et commercialisés. Son succès, réside dans sa quête perpétuelle, de l'équilibre entre la forme, la fonction et le sens (l’utilité et l’esthétique). Ce qui implique une recherche continue qui concerne ses relations structurelles, fonctionnelles et formelles ; l’investissement dans la recherche des formes, des matériaux, des couleurs, des textures, des procédés techniques et technologiques. Sa pratique suppose un équilibre entre les aspects humains, économiques et environnementaux. Sur le plan humain, le design doit se focaliser sur l’usager afin d’améliorer son cadre de vie. Ceci implique des études sur les scénarios d’usage et les normes anthropomorphiques afin d’assurer l’ergonomie, le confort et le bien être. Sur le plan économique, le design doit chercher la réduction du coup du produit, l’économie des moyens en matériaux et ressources énergétiques. Finalement, sur le plan environnemental, le design doit agir de telle sorte à réduire les déchets et à protéger les ressources locales. A une échelle internationale, le design est vite devenu une forme d’intelligence efficace, adoptée par toutes les entreprises, afin de s’octroyer une place sur le marché devenu très compétitif par la mondialisation et le libre échange. Dans les pays occidentaux, cette forme d’intelligence ne cesse de se développer afin d’avoir plus d’impact sur les sociétés en créant des projets porteurs d’intentions, des systèmes d’action collective; on évoque dans ce sens le design Thinking, design social, ou design stratégique. Nous saluons l’initiative entreprise par les organisateurs de l’évènement « Tasmim Arabi Fi Cirta » relevant du commissariat de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 » de mettre en contact designers & artisans pour l’élaboration d’un projet collectif. Le partenariat entre designers et artisans va engendrer des échanges fructueux.
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C’est ce que nous avons appelé synergie positive car la part de chacun est primordiale dans le développement de la production artisanale en devenir. Le designer peut générer des idées qui ne pourront être concrétisées sans la technicité et le savoir faire de l’artisan. A son tour, l’artisan va user de son expérience technique pour valider ces idées et les transformer en produits. Cette collaboration ne peut être qu’une riche expérience qui va permettre à l’artisan de voir au-delà de son rituel quotidien, d’exploiter ses potentialités au-delà des limites de la production traditionnelle. Concevoir des produits simples, qui mettront en exergue le savoir faire des artisans, en leur ouvrant des perspectives d’innovation fonctionnelle et formelle de leur production, en adéquation avec les attentes des usagers et les besoins du marché. Le designer à son tour va être sensibilisé à la richesse de son patrimoine et s’en inspirer dans ses futures créations. Il va apprendre de l’artisan des valeurs sûres quand au choix des matériaux nobles, à l’amour du travail soigné et la capacité de mener à termes un produit élaboré de A à Z. « Ces échanges de formes, d’idées et d’usages qui dans notre monde, ne laissent aucune tradition à son sommeil idéal ni à sa pureté mythique. » 2 Si certains auteurs pensent que le design est opposé à l’artisanat car il est né contre son excès de décor et son oisiveté, d’autres n’hésitent pas à étaler la relation étroite qui les unis depuis toujours. L’artisanat est l’un des gènes du design, il est immiscé dans le savoir-faire et la culture technique que ‘lègue’ le designer à chacun de ses objets. On pourrait tout aussi bien dire que le design est le devenir historique de l’artisanat tant les méthodes industrielles se sont inspirées des gestes et des idées des métiers de l’artisanat. « L’esthétique technique retrouve dans la production la plus vertigineuse des racines artisanales indestructibles, lentes et massives » 3
2/ RAMIREZ Francis, ROLOT Christian, (1995) ; Tapis et tissage du Maroc, une écriture du silence ; Art, p. 10 3/ BEAUNE Jean-Claude, (1998) ; Philosophie des milieux techniques, La matière, l’instrument et l’automate ; Collection Champ Vallon. p. 366
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Aujourd’hui, nous favorisons l’émergence d’un artisanat évolué, un artisanat qui suit le court de son temps en se conjuguant au présent et en se projetant au futur. Son objectif primordial est d’être au gout de l’usager aussi bien local qu’international, répondant à ses attentes et correspondant à ses rêves. Cet artisanat doit avoir des valeurs sûres, qui lui donneront la force de pouvoir faire face à l’évolution des modes de vie et des mœurs, qui peut répondre à ses exigences et à ses spécificités. Les artisans ou les entreprises artisanales au Maghreb doivent, à l’instar des entreprises industrielles, chercher à chaque fois à innover leurs produits, pour être compétitifs et se faire une place sur un marché devenu très concurrentiel. Innover, pour satisfaire les besoins et anticiper les attentes des usagers potentiels du produit. La devise consiste à s’imposer devant les concurrents aussi bien
locaux qu’internationaux par la qualité des produits. Même si l’idée de départ d’un produit nouveau peut naître du hasard ou de l’improvisation, elle nécessite pour sa mise en forme définitive tout un processus d’étude, d’analyse et de réflexion et doit passer par plusieurs étapes nécessaires à sa concrétisation afin d’atteindre la pertinence convoitée. Le design va œuvrer à concilier l’usager maghrébin avec le produit artisanal, le ramener à la sphère de l’usage de laquelle il a été écarté. La fonction d’usage a été dès le départ la raison d’être du produit artisanal, puisque ce dernier a pris forme pour répondre à un besoin précis. A l’époque où il a été prospère, l’artisanat ne connaissait pas de futilité, tous les objets étaient utilitaires mais imprégnés de connotation. S’il y a une chose qui rendra au produit artisanal sa place et sa dignité, c’est bien une nouvelle quête de sa fonction d’usage. Nous sommes convaincus que le design va réussir à concilier l’usager maghrébin avec son artisanat, et qu’inversement, l’artisanat va contribuer à l’émergence d’un design spécifique aux magrébins qui prend racine dans la tradition dont ils seront fiers. Il sera en même temps la convoitise d’usagers étrangers en quête de différence. Le design est la seule discipline qui parviendra à rationaliser la production artisanale et à la mettre sur le droit chemin de la compétitivité. Ce design générera de nouveaux produits conformes aux besoins et aux attentes des usagers, et contribuera au développement socio économique des pays du Maghreb.
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Peut ‘on renverser la vapeur, l’air et la matière ? > Said Guihia
La question qui se pose chaque fois qu’on veut entamer une création, est que fautil faire ? Pour éviter copiage ou faire du plagiat. Ce n’est pas parce que on a crée un objet quelconque pour une fonction quelconque, qu’il faut crier victoire, je suis le premier designer, pardon je suis le précurseur. L’homme depuis les temps les plus ténébreux, a su concevoir et réaliser des objets adaptés à ses gestes et ses comportements. Aujourd’hui on ne fait que revisiter, actualiser et matérialiser pour ne pas dire re-designer ses actes et ses produits. Depuis la première révolution industrielle, en deux cent ans l’être humain a créé et produit ce qu’il n’a pas pu faire pendant des milliers d’années ? Demain il habitera Mars ou d’autre planète. Ce qui nous incite à réfléchir à notre sort et le futur de notre planète. La situation est très alarmante. Créer pour le bien de l’être, est une très bonne chose, respecter nos sources on est une autre. Créant et produisant propre en sachant bien que l’humain vit en crédit et sa planète ne supporte plus ses actes. Ma démarche créative, s’est inspirée de la citation de Roland Barthes : « Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un pays reprenne périodiquement les objets de son passé et les dérive de nouveau pour savoir ce qu’il peut en faire. Ce sont là, ce devrait être des procédés réguliers d’évaluation. »
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Dialogue : Artisanat et Design > Said Guihia
Dans une société où la culture du design commence à séduire, mais où le rapport aux objets usuels et décoratifs est reconnue comme ancestral, de cette situation est née une nouvelle dimension intégrant le rapport design et l’« industrie » patrimoniale, malgré le contraste des deux modes de création durant le parcours de recherche et d’harmonisation. Nouvel artisanat ou nouveau design, cette réflexion paradoxale nous mène aux questionnements théoriques et pratiques concernant le rôle du design au Maroc, au fond de l’originalité de ce contexte socio-économique et culturel, qui est cependant en pleine mutation et où nos habitudes et nos mœurs changent avec le temps. Mais dans ce changement, nos objets évoluent tout en conservant leurs valeurs esthétiques et fonctionnels qui relatent de l’histoire, de la culture et l’art du savoir faire et du savoir vivre. En complicité avec des Maîtres artisans soucieux de répondre aux exigences des concepts et des processus d’actualités, le designer doit œuvrer pour d’autres créations, donnant naissance à un design contemporain signé au Maroc. Et à Essaouira, cette opportunité est possible et non étonnante, car la cité conserve -vivant- un patrimoine en matière d’art et d’artisanat, et les authentiques Maallems (en marqueterie ou bijouterie) y sont habitués, intéressés et passionnés par la recherche du nouveau. C’est avec de tels Maitres que l’expérience de ce dialogue a donné naissance –ici- à ces fruits divers, en matière d’objets.
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les dinandiers
ARBOUZ Mohamed AMIOR Cherif BOUDCHICHA Saoud BOUDINAR El Hacene BOUKANOUCHA Mohamed BOUSBIAT Hichem DJAAFER Rabah AMINE-KHODJA Driss DRISS Farah FILALI Mohamed Salah FILALI Nasser GUENIFA Nasser HARIKI Djamel KARA Ali Salim KARBOUA Abdelwaheb LECHHEB Messaoud MEKKI Salah METHENNI Ahcene & Samir TAOUTAOU Saad
النحاسين
عربوز محمد عميور شريف بودشيشة سعود بودينار الحاسن بوكنوشة محمد بوصبيعات هشام جعفر رابح امين خوجة دريس دريس فراح فياللي محمد الصالح فياللي ناصر قنيفة ناصر حريكي جمال قارة علي سليم قربوعة عبد الوهاب لشهب مسعود مكي صالح متهني احسن & سمير طاوطاو ساعد
les designers
Nivin ASHRAF Rédha IGHIL Khalid EL BASTRIOUI Chems Eddine MECHRI Mohamed OURRAD Omar BLIBECHE Hamida BENMANSOUR Abdelaziz BOUSETTA Réda BOUAMRANI Mouna BOUMAZZA Naila JENDOUBI Nawal HAGUI Samir HAMIANE Abdelhalim HAMIANE Hozan ZANGANA Réda SELMI Naoufel ABBES Yasmine ELWANI Said GUIHIA Mounia LAZALI FERDJIOUI Hicham LAHLOU Jamel MATARI Selma MEJRI YAMO
ا لمصممين
نيفين أشرف رضا إغيل خاليد البستريوي شمس الدين المشري محمد أوراد عمر بليبش حميدة بن منصور عبد العزيز بوستة رضا بوعمراني منى بومعزة نائلة جندوبي نوال حاقي سمير حميان عبد الحليم حميان هوزان زنكنة رضا سالمي نوفل عباس ياسمين علواني سعيد كيحيا منية الزالي فرجيوي هشام لحلو جمال متاري سلمى مجري يامو
Nivin ASHRAF
Nivin Ashraf a étudié à l'Université allemande au Caire, à la Faculté des arts appliqués où elle obtient son diplôme en spécialité « produit et design industriel ». Elle a participé à différents événements, notamment aux expositions de l'Egypte à El Moez ; à l'exposition de la mode et de l'identité (novembre 2008) ; à l’atelier organisé par le Geothe Institut, au « Townhouse Gallery » ; et à l'atelier « Mobica 2012 » . Lauréate des concours de design « GEMMA 2013 » et « Conception + industrie » en 2013/2014 ; elle exposa au « Salon du Meuble » de City Stars en mars 2014 et au « Salone Satellite » dans iSaloni à Milan, en Italie en Avril 2014.
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Réalisation des objets : les dinandiers Mohamed Salah FILALI & Abdelwaheb KERBOUA
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Rédha IGHIL
Comme la plupart des designers de sa génération, il doit partager son temps et ses passions entre une activité professionnelle et ses travaux de recherche personnelle. Il se consacre beaucoup à l’agence de design et architecture intérieure qu’il a créée à Alger et qui porte son nom. Cette pratique, intensive et sous contrainte, est cependant, un excellent exercice de discipline et de maîtrise de techniques qui sert aux projets qu’il s’efforce de concevoir en tant que créateur indépendant. A ce titre, il a participé à diverses expositions: ”Maghreb nouveau design, ornement et modernité” au Mama, à la faveur de l’évènement “Alger, capitale de la culture arabe 2007”; “Designers chez Abdellatif “, en 2008, à la résidence Dar Abdellatif ; “Manières de vivre, Relecture” lors de la 2ème édition du Festival culturel panafricain d’Alger (2009) et, enfin, en 2010, avec l’exposition “ Passagen Interior Design Week Köln“, organisé en marge du Salon international du meuble de Cologne.
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Réalisation des objets : les dinandiers Mohamed ARBOUZ & Djafer REBOUH
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Khalid EL BASTRIOUI
Est né en 1985 à AL Hoceima au Maroc. Khalid EL BASTRIOUI est lauréat de l'institut National des Beaux-arts de Tétouan, et a participé à plusieurs expositions et projets au Maroc et à l'étranger dont : l’atelier de peinture et de dessin «Plein Air 08» en 2008 à Tétouan ; l'atelier de peinture et de dessin «Plein Air 09» à Coimbra au Portugal; le 17ème Festival international d'art Vidéo de Casablanca; le concours Roche Bobois Design en 2011 à Rabat ; et l’exposition collective « Espace Culturel Mexico » à l’ambassade du Mexique à Rabat. Son activité internationale s’est manifestée
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dans des expositions qui ont sillonné plusieurs pays. En 2011 il a réalisé une fresque murale en Italie ayant pour titre « Art, voyage, métier». Son passage en Italie s’est réitéré par un détour à la Faculté d’architecture de l'Université de Florence où il participa à un atelier de design céramique intitulé « À quatre mains et plus ». En 2013 il a participé au «Design Connections» au London Design festival : et en 2014, il a pris part aux expositions collectives «Design Explore» à Marrakech. Il a également participé, en 2015, au « Africa design days » villa des arts à Rabat et Casablanca.
Réalisation des objets : les dinandiers Fareh DRISS & Abdelwaheb KERBOUA
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Chems Eddine MECHRI
Designer produit diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Tunis en 2003, Chems Eddine Mechri s’engage sur le plan social et économique en choisissant d'orienter sa pratique du design vers le solidaire et la co-conception. Dès 2005, il commence à enseigner le design à l’université et à animer des workshops de groupe destinés aux artisans et aux créatifs tunisiens : des workhops qui passent souvent par une reconsidération des techniques ancestrales à la lumière de tests et d’expériences menés en groupe. Fondateur de la marque « Né à Tunis », Chems Eddine Mechri perçoit le design comme un facteur d’émancipation et
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d’ouverture . Les rencontres avec créatifs et artisans assurent à ces derniers une source de revenus régulière et satisfaisante puisque couvrant la totalité du cycle conceptioncréation-diffusion des objets. Ces projets de co-conception et souvent d’éco-conception tendent à valoriser les ressources comme la matière utilisée et respectent le groupe social qui génère l’objet : son identité, sa culture, sa personnalité et son savoir faire. Cette approche annonce, idéalement, une nouvelle génération d’objets utiles, beaux et à profil environnemental amélioré, à travers une recréation ou un recyclage des potentialités du patrimoine par le Design.
Réalisation des objets : le dinandier Ali Salim KARA & les tourneurs Mouhamed BOUKHENOUCHA & Djamel HARIKI
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Mohamed OURRAD
Designer et plasticien algérien, Mohamed Ourrad est né le 25 février 1961 à Rouïba. Diplômé de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts d’Alger en 1984 (option Design- Décor), il dirige un atelier de réalisation d’œuvres d’art. Il a participé à plusieurs expositions telles que : l’exposition Maghreb Nouveau Design (2007), le Festival international d’art Contemporain d’Alger (FIAC 2014) au Musée national d’art moderne et contemporain d’Alger (2007). Il vit et travaille à Alger.
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RĂŠalisation des objets : le dinandier Mohamed ARBOUZ
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Omar BLIBECHE
Le designer Omar Blibech est né le 16 Octobre 1976 à Sfax–Tunisie. Depuis 2000, il est titulaire d’un diplôme national en Art et Métiers section Art-Artisanat-Industrie et d’un diplôme d’Etudes Approfondies en Sciences et Techniques des Arts à l’Institut Supérieur des Beaux Arts de Tunis (ISBAT). Designer Produit, il s’est spécialisé dans la méthodologie de conception en Design Industriel, en Création Artisanale et en Packaging. Il est Co-fondateur de Global Design Co.–Tunis et concepteur de projets innovants dans les secteurs de l’industrie et de l’artisanat. Omar Blibech a enseigné à l’Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme à Tunis (ENAU, 2001-2004). Il est, depuis 2003, enseignant chercheur à l’Ecole Supérieure des Sciences et Technologies du Design à Tunis (ESSTED). Il a été Directeur du département Design Produit à l’Ecole Supérieure des Sciences et Technologies du Design à Tunis (20082011). Il est, depuis 2013, Président du Pôle Partenariats à l’ESSTED.
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RĂŠalisation des objets : le dinandier Salah MEKKI
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Hamida BENMANSOUR
Diplômée de l’Ecole supérieure des beaux arts d’Alger, elle démarre sa carrière professionnelle en 1995 dans une agence privée spécialisée dans le montage de festivals, plateaux de télévision, etc… Elle rejoint l’entreprise « Expo Sign » (anciennement « Graphitech Services »), en 1999. Elle devient chef d’entreprise en créant son agence d’aménagement intérieur « Origin Design » et intervient sur le projet du ministère des finances. De 2001 à nos jours, elle conçoit et réalise un bon nombre de projet pour le compte de la banque « Badr », salle omnisport de la base de Hassi Messaoud, création de mobilier scolaire, et ce, pour ne citer que quelques une de ses réalisations.
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Réalisation des objets : les dinandiers Hacene & Samir METHENNI & Hichem BOUSBIAT
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Abdelaziz BOUSETTA
Abdelaziz Bousetta est un designer polyvalent comme on en croise rarement. En effet, design produit, design d’intérieur, graphisme et peinture sont parmi les multiples cordes qu’il a à son arc. Diplômé de l'Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca ainsi que de l’Ecole Cantonale d’Art de Lausanne ECAL (Suisse). Il partage son temps entre la Belgique, le Maroc et la Suisse. Bousetta aime aborder les domaines les plus variés de la création. Il évolue entre le design et l'artisanat, la forme et la fonction. Ses œuvres sont un éblouissement des sens, car il aime titiller les sensations, et faire appel à l'inconscient de celui qui vient à la rencontre de ses objets. Enrichi de l’empreinte des différents pays où
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il puise son inspiration, ses travaux sont le fruit de cette belle rencontre entre l’Orient et l’Occident. Il a également réalisé divers design produits pour des multinationales telles que : Nestlé, IKEA, LACOSTE ou encore BRAUN... Bouseta a participé à de nombreuses manifestations nationales et internationales de renom, telles que: FOOD DESIGN à la Biennale de St.Etienne, ou encore une exposition de peintures au Palais des Nations Unies à Genève, en 2008. Il est également enseignant à l'Académie des Arts Traditionnels de Casablanca, filières: Zellige, Taille pierre, Plâtre et Ferronnerie d'art.
Réalisation des objets : le dinandier Saad TAOUTAOU
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Réda BOUAMRANI
Né en 1971, Réda Bouamrani était passionné et intrigué dès son plus jeune âge par les secrets de fabrication des objets du quotidien, ce qui développa son imaginaire créatif et le poussa à en faire son métier. Diplômé de la prestigieuse Académie Charpentier à Paris en 1995, Réda crée en 2001 son agence d’Architecture d’intérieur « AUTRE VERSION » et, en 2008, son agence de Design « REDA BOUAMRANI CREATION ». Il intervient dans des domaines aussi variés que le design de produits et l’architecture d’intérieur. Son approche consiste à offrir un design épuré, innovant et avant-gardiste dans
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ses formes et ses matériaux. Réda Bouamrani a su imposer un style original qui trouve son inspiration dans sa culture, son environnement et son observation du quotidien. Ses créations sont teintées d’émotion et infusent des vibrations rares dont lui seul a le secret. Il a participé à de nombreuses manifestations nationales et internationales dont celle de l’Institut du Monde Arabe à Paris, en 2014, où il a exposé ses créations sous le thème « Le Maroc Contemporain ».
RĂŠalisation des objets : les dinandiers Cherif AMIOUR & Mohamed ARBOUZ
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Mouna BOUMAZZA
Architecte d’intérieur, diplômée de l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger (option design-am.nagement), son projet de fin d’étude portait sur la mémoire collective et consistait en une intervention sur le square Miguel de Cervantes à Alger. Elle participe à la Biennale des jeunes artistes de la Méditerranée, à Bari, en 2007. Elle intégre par la suite une entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication de mobilier en bois moulé en tant que designer puis en tant que chef de projet. En 2009, elle est chargée de s’occuper du déploiement d’agences et de la mise en oeuvre de l’identité visuelle d’une grande enseigne d’assurances en Algérie. Elle travaille également en indépendante et des particuliers lui confient l’aménagement de leurs intérieurs. Ces différentes expériences lui ont permis d’enrichir sa formation et son expérience et d’aborder différents thèmes de la profession. Elle crée en 2013 avec son époux une agence d’architecture totale, .Kutch..
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RĂŠalisation des objets : le dinandier Ali Salim KARA
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Naila JENDOUBI
Née en 1963, elle est diplômée de l’Institut Technologique d’Art, d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis, en 1987, spécialité Design Produit après avoir effectué des stages à Paris, notamment à l’ENSCI (Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle) et à l’agence Jean Pierre Vitrac Design. Après avoir obtenu le Certificat d’Aptitude à la Recherche (CAR) et le Diplôme de Recherche Approfondie (DEA), elle prépare une thèse de doctorat sur le rôle du design dans le développement du secteur de l’artisanat. Quant à son parcours professionnel,
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elle a travaillé à l’Office National de l’Artisanat tunisien (ONA), et en tant qu’administrateur premier degré au Centre d’Etudes et de Recherches. Elle a enseigné les Arts plastiques et graphiques au collège et à l’Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis. Depuis 2000, elle est assistante à l’Ecole Supérieure des Sciences & Technologies du design, au département Design Produit où elle assure - entre autres – la méthodologie spécifique à l’atelier de projet, pour la spécialité Création Artisanale et Industrielle.
RĂŠalisation des objets : le dinandier Salah MEKKI
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Nawal HAGUI
Née à Alger dans un entourage où l’art est très présent, Nawal Hagui est diplômée, en 2013, de l'Ecole des Beaux-arts d' Alger où elle se spécialise dans l'aménagement et le design. Passionnée depuis toujours par le dessin et l'art de la création, elle est sensible aux éléments comme l'eau, la lumière et la nature, et est influencée par les grands maîtres contemporains du design et de l'architecture comme Zaha Hadid . Art, design, nature tels sont les gènes de Nawal dans ses créations. Elle accorde une grande importance à l'interaction entre la fonctionnalité et la forme et tente, à travers l'adaptation des formes naturelles, de traduire une beauté fondamentale en
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recherchant toujours de nouveaux matériaux pour apporter une touche essentielle à sa création. Pour elle, les objets n'ont pas d'âge et doivent impérativement s’entourer de mystère pour intriguer le spectateur. Nawal Hagui travaille en tant que designerchef de projet dans sa propre entreprise « NHDstudio » spécialisée dans la l'architecture d'intérieur et le design de mobilier. Elle a déjà exposé son travail, en 2011, à la galerie Racim et a participé à une exposition collective de la cinquième édition du salon des femmes créatives à Mostaganem en mars 2014.
RĂŠalisation des objets : les dinandiers Hacene & Samir METHENNI
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Samir HAMIANE
Ce diplômé de l’Ecole Supérieure des BeauxArts d’Alger a participé à de nombreuses expositions en Algérie et à l’étranger: Palais de la Culture, Bastion 23, Musée national d'Art Moderne et Contemporain d’Alger, galerie la CeMA (Ateliers d’art de France), le ViA de Paris, les foires internationales de Paris, de Marseille et de Strasbourg, la Galerie Manie de Montréal (Canada), l’exposition de design « le Passage», à Cologne… Ses créations lui ont valu plusieurs récompenses et distinctions comme l’Alpha d’or au Salon international de Valence, en Espagne, en 2000, et le Premier Prix du meilleur artisan algérien qui lui a été décerné à deux reprises, en 2003 et en 2008. En dehors de ses propres créations, Samir Hamiane réalise également des œuvres de commande comme la fresque pour le nouveau siège du Ministère des Affaires étrangères à Alger en 2011, et la fresque offerte par l’Algérie pour la décoration du nouveau siège de l’Union africaine à Addis-Abeba (2012).
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RĂŠalisation des objets : le dinandier El hacene BOUDINAR
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Abdelhalim HAMIANE
Cet architecte d’intérieur, diplômé de l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger en 1991, a déjà une carrière bien remplie. Ses études achevées, il a participé à l’aménagement du siège de la Banque d’Algérie (1992-1993) avant de s’installer en Tunisie durant dix ans. En 2003, il ouvre à Alger un atelier de ferronnerie d’art et conçoit des mobiliers en fer forgé qu’il expose en 2004 et 2005. Il crée en 2006 une agence d’architecture intérieure et décoration. Il est particulièrement sollicité pour l’aménagement d’hôtels, de showrooms, d’une agence bancaire, d’un complexe sportif, etc. Il est connu également pour ses interventions en architecture éphémère liée à des évènements. Entre 2010 et 2011, il a assuré la conception et la réalisation de deux fresques du nouveau siège du ministère des Affaires étrangères ainsi qu’un projet de théâtre à Tipasa. Le design est un aspect essentiel de ses activités professionnelles ainsi qu’une passion personnelle où il affirme son talent en toute liberté.
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Réalisation des objets : le dinandier Saoudi BOUDCHICHA
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Hozan ZANGANA
Alors âgé de 15ans, Hozan Zangana fuit avec ses parents l'Irak pour s’installer aux PaysBas. Ce mouvement soudain eut un impact important dans sa vie. Il décroche un diplôme en ingénierie multimédia. Mais après s’être essayé à la conception numérique, il voulu élargir ses horizons et décide donc de suivre un cours d'orientation à l'Académie Rietveld à Amsterdam. Malgré son amour pour l'art, il découvre rapidement qu'il était très passionné de design, et décide de suivre son cœur en intègrant la Design Academy d'Eindhoven, pour en sortir diplômé en 2012. Avec son « héritage mixte », Hozan ne cesse de rechercher de nouvelles formes ; celles-ci sont la force de ses impressionnantes conceptions. Hozan décrit son processus créatif par : "Je crée en laissant guider mon cœur et mes mains, tout en faisant taire mon esprit".
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RĂŠalisation des objets : les Ateliers Mohamed Salah FILALI
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Réda SELMI
Diplômé en décoration d’intérieur à l’Ecole nationale des beaux-arts d’Alger en 1983, il a développé une activité diverse : conception graphique (affiches, logos…) ; aménagements d’intérieurs (boutiques, habitations…) ; architecture éphémère liée à des évènements d’entreprises algériennes et étrangères, etc. Dans ce cadre, il a participé à la conception de la façade du nouveau siège du ministère de l’Energie à Alger. Plusieurs distinctions et récompenses lui ont été décernées : Premier prix pour une fresque au siège de la compagnie pétrolière Sonatrach (1988) ; Premier prix pour la mascotte et l’affiche et Deuxième prix pour le logo du tournoi des Jeux arabes de 2004 ; distinction au Concours international organisé en 2006 sur l’avancée du désert (Natural World Museum de San Francisco). Il s’est particulièrement intéressé à la création d’objets décoratifs et de luminaires. Lors du 1er Festival des arts de l’Ahaggar (Tamanrasset, 2010), il a crée un bijou spécialement dédié à l’évènement.
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RĂŠalisation des objets : le dinandier Nasser GUENIFA
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Naoufel ABBES
est diplômé en Design Produit de l’Institut Supérieur des Beaux Arts de Tunis en 2002 et titulaire d’un doctorat en "esthétique, sciences et technologies des arts" en 2014 de l’université Vincennes St-Denis. Il est enseignant-chercheur à l’École Supérieure des Sciences et Technologies du Design (ESSTED) depuis 2008. Ses intérêts pour la recherche et le design portent sur le processus de conception en design et l’apport des technologies numériques dans la démarche de création. Il est responsable actuellement d’un projet de Master autour du design et le développement durable des productions artisanales locales en Tunisie.
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Réalisation des objets : le dinandier Salah MEKKI le tourneur Mouhamed BOUKHENOUCHA
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Yasmine ELWANI
Elle est diplômée en Sciences et Arts Appliqués, Produit Design, (2011). Elwani Yasmine est lauréate du 3ème prix « Gemma » du concours de design, avec son système d'écriture tactile « Concept Braille » (20122013). Elle co-fonde et dirige un studio de design avec sa compatriote Nivin Ashraf. Elawani crée diférents objets du quotidien, l’on peut citer : son ensemble « Y6 » ( 201213) ; « Eat & Lay » ( 2013) ; Wudu ( 2010). Elle a également réalisé : « 24 Chair » (2010) ; « Qahwa chair » (2009) . Elle a mis en place , en partenariat avec "Fabrizio Pernarderi", l’atelier « Design & Industrie » pour relancer l’artisanat, et l’a développé avec le fabricant de meubles « Fayek ». Elle compte aussi parmis ses créations: « Recmenta » un concept de sièges d'extérieur fabriqués en béton (2009) ; et bien d’autres réalisations dans son domaine d’activité.
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RĂŠalisation des objets : les dinandiers Nasser GUENIFA & Ali Salim KARA
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Said GUIHIA
Natif de Taroudant, Saïd GUIHIA est artiste designer, enseignant et architecte d’intérieur. Diplômé en 1986, de l’Académie des BeauxArts et des Arts Décoratifs de Tournai, Belgique et en 1981, de l’Institut Supérieur Industriel de Tournai. Fondateur et chef de département de Design Espace Objet en 1991 à l’Ecole Supérieure des BeauxArts de Casablanca, Il y enseigne depuis l’architecture d’intérieur et le design Objet et donne régulièrement des conférences sur le design au Maroc et en Europe. Il a bénéficié en 2005 d’une bourse de l’Unesco pour une formation en Italie. Il met un point d’honneur à participer, toujours en compagnie d’autres designers marocains, à la Biennale Internationale de Saint-Etienne, pour laquelle il a été Commissaire délégué, ainsi qu’à d’autres expositions au Maroc (Agadir, Casablanca, Essaouira, Inzegane, Fès, Marrakech, Meknès, Rabat, Settat et Saidia) et à l’étranger (Alger, Bruxelles, Bordeaux, Dakar, Déruta, La Garde, Londres, Paris, Palerme, Genève et Saint Etienne) afin de permettre le dialogue et la confrontation entre designers.
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Réalisation des objets : les dinandiers Saoudi BOUDCHICHA & Messaoud LECHHEB
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Mounia LAZALI FERDJIOUI
Diplômée de l’Ecole supérieure des beaux arts d’Alger, elle vit et travaille entre Alger & Marrakech, résidente chez “Design and Cook” à Marrakech. Elle réalise plusieurs collections privées dans le monde, et gère depuis 2012 l’agence “ADN Conseil”. Créatrice du concept store “l’Hangart” en 2011, elle compte à son actif plusieurs expositions personnelles et collectives: en 2011“Gold’Zen”, JMK Création à Marrakech, et “ Lame Rouge” à l’”Atlas” 16’art, Marrakech; en 2005 “ Au feu” à la Galery Perfi.net à Pékin; en 2004 “Les Emissaires” & “de l’Etre au Paraitre” au Bastion 23 à Alger; à Paris en 2003 au siège de l’Unesco dans le cadre de “l’Année de l’Algérie en France”.
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RĂŠalisation des objets : le dinandier Messaoud LECHHEB
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Hicham LAHLOU
Hicham Lahlou, fer de lance du design contemporain au Maroc depuis de nombreuses années, est devenu une figure emblématique du design sur le continent africain et dans le Monde arabe, il fait également partie des grandes signatures du design mondial et signe des collections pour de prestigieuses marques à l’international qui collaborent avec des grands noms du design tels que Philippe Starck, Hilton McConnico, Roger Tallon, les Frères Campana, Zaha Hadid, Vico Magistretti, Ora Ito, Matali Crasset, etc. Il développe également des lignes de mobilier urbain design pour les plus grandes villes du Maroc, participe à de nombreux concepts d’hôtels, de plateaux de bureaux, d’identité de marque, de packaging, d’architecture commerciale ainsi que de design stratégique. A la fois designer, architecte d’intérieur, artiste et plasticien, il est aussi un visionnaire qui défend des valeurs de progrès et entreprend des actions visant à promouvoir les valeurs du design et de la création en général.
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Réalisation des objets : les dinandiers Abdelwaheb KERBOUA & Hichem BOUSBIAT
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Jamel MATARI
Après l’obtention d’un diplôme de technicien supérieur en architecture à l’Inforba en 1988 ; Matari intègre l’Ecole supérieure des beaux arts d'Alger en 1994 et y obtient son DESA en design aménagement. Dès 1997, il travaille comme décorateur de studio pour une émission télévisée . En 1998, il est chargé par l’entreprise « Ladpharma » de réaliser le package de ses boites de médicaments ; puis rejoint l’équipe de « Decorex » en tant que Designer. Concepteur de grandes enseignes, et opérateur sur fraiseuse numérique, il bénéficie d’une formation en France dans une grande société spécialisée dans la signalétique. Concepteur, scénographe et réalisateur de stands, il s’occupe de la conception et de la réalisation d’expos telles que « Sahara », pour le compte du ministère de la culture pour « Alger Capitale de la Culture Arabe 2007 », ou encore « El Maoulid Ennabaoui Echariff et Nouba » pour « Tlemcen Capitale de la Culture Islamique 2011 ».
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RĂŠalisation des objets : le dinandier Nasser Bachir FILALI
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Selma MEJRI
Diplômée en 2002 en design industriel à l’Ecole d’Art et de Décoration (EAD) ; elle créa des accessoires pour « Femmes Célèbres », une réalisation de Salma Baccar. Lauréate du premier prix photo à l’EAD (2001), Mejri décrocha également le prix du meilleur projet au concours de design « Totem Versus » , lancé par IGL industries en partenariat avec l’agence « Tasmim ». Mejri Selma participa, en 2002, à la Biennale Internationale de design de la ville de Saint Etienne. Aussi, une exposition personnelle de design intitulée « Récupération » lui fut consacrée à l'espace « Air Libre El Theatro El Mechtel ». En 2007, elle participa à l’exposition collective « Maghreb nouveau design, ornement et modernité » au Musée national d’art moderne et contemporain d’Alger. Elle a ouvert un magasin spécialisé dans les articles de décoration portant le nom de « Tendances Design ».
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Réalisation des objets : les dinandiers Ahcène & Samir METHENNI
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YAMO
Né en 1958 à Bou-Ismaïl, il a étudié à l’Ecole des beaux-arts d’Alger (1982) puis à l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Paris en design industriel (1986) avant un 3e cycle en mobilier (1988). Il a reçu entres autres la Bourse du VIA en 1988, le SM d’Or au Salon international du meuble de Paris (1989) et l’Oscar du Syndicat des architectes d’intérieur. Ses œuvres sont éditées par des éditeurs renommés. En 1998, il crée à Tunis, sa propre agence. Il a exposé ses créations et a réalisé des aménagements en Algérie, en France, en Italie, en Espagne, en Tunisie, au Japon, aux Pays-Bas, au Liban, au Sénégal, aux Etats-Unis… Depuis ses débuts, YAMO est fasciné par la lumière. Il la sculpte, l'habille de tous les matériaux. De ses mains jaillissent des luminaires, du mobilier aux formes qui parlent intensément; elles évoquent la nature, le monde aquatique ou des civilisations imaginaires. C’est l’un des designers algériens les plus doués de sa génération. De retour en Algérie, il se consacre pleinement à son métier et réalise plusieurs projets.
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Réalisation des objets : le dinandier Driss AMINE KHODJA
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