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Remerciements
Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à ma Directrice de mémoire Madame Ikbal Malek. Je la remercie de m’avoir encadré, orienté, aidé et conseillé. J’adresse mes sincères remerciements à tous les enseignants, intervenants et toutes les personnes qui par leurs paroles, leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé mes réflexions et ont accepté de me rencontrer et de répondre à mes questions durant mes recherches. Je remercie mes très chers parents qui ont toujours été là pour moi. Je remercie mon frère Maher pour son soutien moral. Je remercie très spécialement Mariem qui a toujours été à mes côtés. Je tiens à remercier tous mes ami(e)s pour leur amitié, leur soutien inconditionnel et leur encouragement. Enfin, une pensée particulière à la mémoire de mon amie disparue Haifa Mednini.
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Sommaire Remerciements ............................................................................................................. 2 Introduction .................................................................................................................. 4 Question de départ........................................................................................................ 6 Méthode de travail........................................................................................................ 8 CHAPITRE PREMIER – Le parc : Composante Structurante du paysage urbain ........................................................................................................................ 10 I/ De l’évolution du parc ............................................................................................ 11 II/ Le parc, un lieu de vie pour tous ........................................................................... 14 II-1- Le parc : un lieu, un espace ............................................................................ 15 II-2- Le parc : pour qui ? ........................................................................................ 19 III- Les parcs en Tunisie............................................................................................. 24 III-1- Le parc du Belvédère .................................................................................... 24 III-2- Le parc de l’Archevêché ............................................................................... 26 Conclusion..................................................................................................... 28 CHAPITRE SECOND – Le parc : Un parcours et des relais .............................. 29 I-
Qu’est-ce que le parcours ? ................................................................................. 30 I-1- Définition......................................................................................................... 30 I-2- Le ‘’parcours’’ selon Kevin Lynch ................................................................. 32
II- Un modèle à ‘’étudier’’ : Le parc de La Villette ................................................... 38 A retenir : ...................................................................................................... 50 CHAPITRE III – La proposition architecturale et d’aménage ment ................. 52 I- Présentation du contexte d’intervention : ............................................................... 53 I-1- L’environnement général : La ville de Bizerte ................................................ 54 I-2- Choix du site .................................................................................................... 58 I-3- Le Terrain : Situation et potentiel ................................................................... 60 II- Les choix conceptuels : ......................................................................................... 66 III- La proposition architecturale : intentions et esquisses......................................... 71 Bibliographie .............................................................................................................. 74 Table de figure ........................................................................................................... 75
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Introduction ‘’ La passion que l’homme a toujours vouée à la nature et aux jardins est aussi lointaine que ses propres origines. De tout temps, il a ressenti la nécessité de s’y réfugier ainsi qu’une forte attirance vers ces grands espaces, ces lointaines perspectives ou bien ces détours intimes ombragés, créés à l’image du bonheur… En effet, n’éprouve-t-on pas véritablement un sentiment de détente, d’allègement comme si le poids des soucis et des angoisses humaines s’arrêtait à la porte de ces jardins, dans cet univers différent, où le malheur ne semble pouvoir atteindre personne… ? Le ravissement et la fascination opérés sur le promeneur l’entraînent inconsciemment dans un autre monde éthéré et intemporel… Nous avons tous sans doute ressenti, subrepticement ou intensément, ce besoin vital, cette nécessité génétique de retour, si fugace soit-elle, à notre mère Nature, de plonger et de s’absoudre dans cet ordre divin comme un prisonnier aspire vivement à la libération : mais combien d’entre nous en sont-ils conscients… ?
C’est pourquoi la création des jardins, qui doit remonter au début de l’histoire de l’homme, est chargée d’un message de paix, de bienveillance et de miséricorde. Aussi porte-t-elle, en une certaine mesure, un charme incantatoire d’exorcisme pour permettre à la pauvre créature humaine de laisser au seuil des jardins « son misérable petit tas de secrets »… Les jardins, lieux privilégiés entre tous, recelant le contrepoids de la nature humaine dans toute l’ambivalence de sa réalité biologique et spirituelle, devinrent très tôt la concrétisation des aspirations des peuples. Hommes et jardins entretinrent des liens intimes et doubles, sacrés et utilitaires. Croyances et mythes, symboles philosophiques et éléments nutritionnels s’y développèrent conjointement. Ce « coin de terre » sacralisé et architecturé se révéla très vite un archétype puissant dans les foyers de haute culture.
Tous les poètes de l’Antiquité ont formulé les bienfaits de la nature. La création des jardins répond à cette aspiration vitale de repli sur soi, d’abandon et de 4
contemplation. Elle représente ce suprême état du loisir, la transposition de la conception humaine la plus haute du bonheur, dont l’image référentielle est le Paradis, « Jardin de la félicité éternelle », récompense des croyants monothéistes. Chantres et mystiques des premières civilisations méditerranéennes exaltèrent les vertus quasi miraculeuses de ces enclos arborés, usant de métaphores quant à ces « reflets » multiples de Jardin originel. Pour eux, ces innombrables symboles du bonheur éternel resteront désormais fragmentés tels des miroirs aux éclats sur le globe de l’Eden perdu. Dans les plus anciennes religions, les principes cosmiques s’expriment tout autant dans le monde végétal que dans ceux des minéraux ou des animaux. Il exista toujours un lien essentiel, dans l’harmonie de l’univers, entre espèces végétales et tout autre aspect de la vie ; les principes vitaux de la nature comprenaient la force de concentration et de développement intellectuel, la force d’organisation et d’action, et la force d’éclatement, celle des passions de l’Eros et du Thanatos. De nombreuses plantes liées à des esprits incarnaient le divin et pouvaient servir de médiateur. Les forêts, les rivières, les lacs, les sources furent également considérés comme magiques. L’arbre sacré a développé sa valeur magique et symbolique dans les systèmes dogmatiques et les sociétés les plus diverses, certains documents iconographiques soulignant le caractère extatique des rites relatifs aux plantes et la solidarité mystique entre l’homme et la nature’’.1 -AL-MAKKARI-
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AL-MAKKARI, Analectes, VIIème livre de l'ouvrage intitulé "Senteur de parfum frais de l'Espagne" et biographie du vizir Lisãn ad-Dīn Ibn al-Khatīb
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Question de départ Le rapport de la ville à la nature est circonscrit historiquement et culturellement et s’est toujours nourri de celui à soi de l’homme comme dégagé de sa ‘’nature corporelle’’. Avec la ville, l’homme ne s’élève pas au-dessus de la nature mais cultive plutôt une manière particulière de vivre dans et avec cette dernière. L’idée de la création de parcs et son évolution sous différentes formes témoignent de cette volonté de revaloriser le statut et le rôle du citadin dans la conception du tissu urbain et de ses composantes. Ces ‘’parties de nature’’ dont les limites et l’unité sont définies socialement et dont l’état est reproduit par l’usage et le travail humains, cherchent à créer une relation ‘’en intériorité’’ de la ville à la nature en se déployant en un ‘’tissage écologique ’’ 2 étroitement associé à la perception affective de l’être humain par le biais de son propre corps. Par sa créativité et ses activités, l’homme devient alors partie intégrante des processus écologiques naturels pour faire de la nature une ‘’partenaire’’ qui lui procurerait les sensations physiques et la jouissance esthétique dont il a besoin. Ainsi donc, parcs de tailles variées, jardins publics, squares… se sont développés de par le monde, avec des concepts et des paradigmes renouvelés selon l’époque, les contextes naturels, climatiques et socio-culturels… pour donner naissance à des politiques et des stratégies de gestion et d’intégration de ces espaces naturels. Des normes de qualité environnementale, des nomenclatures de classification ont vu le jour et de nombreuses réflexions ont été menées pour améliorer, équilibrer et affiner les connexions à mettre en place dans le paysage naturel des villes. Comment et où situer la Tunisie dans ce contexte mondial où, après le rêve du ‘’tout automobile’’, le retour des modes de déplacement doux, du vélo et de la marche en ville viennent susciter un nouvel intérêt ? Notre territoire offre-t-il ces équilibres requis entre ses constructions et ses espaces verts, cette juste proportion entre la hauteur de ses bâtiments et la largeur de ses parcs et de ses jardins ? Une étude rapide et sommaire des zones urbanisées nous révèle vite une carence flagrante de parcs et d’espaces verts au sein des tissus urbains. Hormis quelques tentatives, parfois balbutiantes, d’instaurer des parcs à caractère ludique, nos villes
Expression utilisée par Böhme, G., 1995 cité dans ‘’Le parc naturel urbain en Suisse : une utopie ?’’, Volume 15 Numéro 1/ Mai 2015. 2
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aspirent aujourd’hui à ces dispositifs de santé citoyenne liés aux préoccupations environnementales d’actualité. En effet, dans le mouvement d’urbanisation affolé que ces zones urbaines vivent depuis les années 1990, la Tunisie semble avoir tourné le dos à la planification de l’espace naturel et son intégration dans celui, public, où le patrimoine foncier est exclusivement voué (ou presque) au ‘’bitume et au béton’’. Jugés ‘’improductifs’’, les espaces de parcs sont concédés au profit des masses bâties et d’une spéculation immobilière sans précédent. Le présent travail trouve son origine dans cet état de situation et pose la question de l’aménagement d’espaces verts et de la manière de réfléchir leur conception dans notre contexte urbain actuel. Il s’interroge sur la notion même du parc, aux concepts qui le génèrent ainsi qu’à son dessein dans l’espace public. Faute de programmation urbaine, le choix s’est orienté vers une catégorie de parcs dont la planification et la réalisation sont toujours possibles dans des quartiers déjà existants, pourvu que ces derniers disposent encore de surfaces libres. Il s’agit ainsi de proposer un ‘’parc de quartier’’ dont la configuration et les composantes seraient en mesure de structurer le quartier qui l’accueillerait et de mettre en place une temporalité de parcours connecté aux différents autres espaces, publics ou privés.
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Méthode de travail Compte tenu des objectifs définis dans la ‘’question de départ’’ et dont le plus important est de rétablir une meilleure qualité de vie et de communication sociales dans l’espace extérieur par l’aménagement de parcs de quartier autour desquels s’organiseraient et s’articuleraient nos centres urbains et/ou d’habitation, le présent travail est envisagé selon une méthode d’investigation qui se déploie en deux phases principales : -
La première se présente comme une ‘’mise en situation’’ de la notion de parc, depuis son apparition jusqu’à nos jours, en en rappelant les étapes d’évolutio n de la forme, des composantes et du dessein à chaque période et dans les différents pays où ce type d’espace extérieur a réellement prospéré.
Rappeler ces passages chronologiques et cette progression dans le temps m’a permis, grâce à un premier travail de documentation et de définitions, de qualifier ce lieu dans ses configurations ‘’existentielle’’ et ‘’matérielle’’ et d’en déterminer les différe nts types et constituantes physiques mais aussi les principaux acteurs et destinataires. Le parc, dans son concept général, se manifeste ainsi comme une composante structurante du paysage urbain auquel il apporte un jeu de vides et de pleins qui renouent avec la nature dont l’être humain ne peut se détacher.
Afin d’introduire l’idée de planifier impérativement des parcs dans nos centres urbains, en général, et d’en concevoir au sein des quartiers résidentiels, en particulier, je me suis intéressé aux types de parcs qui existent en Tunisie et à leurs contenus et fonctionnement intrinsèque. Cette investigatio n m’a conduit au constat que, malgré divers efforts entrepris à ce sujet à la fin des années 1990, la Tunisie reste dépourvue d’espaces verts urbains récents ; outre les jardins publics édifiés à l’aube de l’indépendance et même plus tôt, nos espaces urbains restent pauvres en espaces verts et cette carence s’amplifie de plus en plus dans nos villes alors que les opérations immobilières de masse battent un record sans précédent quant à leur nombre.
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C’est ainsi que les parcs du Belvédère et de l’Archevêché, tous deux situés dans la capitale et pris ici comme exemples, restent les étendues vertes aménagées les plus importantes jusque-là. -
La deuxième phase consiste en une requalification du parc en tant que ‘’concept’’ spatial basé sur deux composantes essentielles à savoir celle du ‘’parcours’’ et celle du ‘’relais’’. Dans un objectif de conceptualisation, la définition de ces deux dernières est recadrée par le travail de Kevin Lynch (dans son ouvrage ‘’L’image de la Cité’’) où l’auteur explicite la structure du parcours comme cheminement
ponctué par des ‘’points d’arrêt’’ qui
constituent des ‘’points de repère’’ pour l’usager et donnent son caractère ‘’d’imagibilité’’ et de ‘’lisibilité’’ à l’espace extérieur. Appliqué à l’espace du parc, cette manière de constituer le parcours trouve tout son sens et son application dans le projet du parc de La Villette qui, grâce à un travail d’analyse dont l’objectif est d’en saisir les concepts régissant l’idée principale de conception, s’avère un ‘’projet de référence’’ dans le cas du sujet porté par le présent mémoire. Le terme de ‘’référence’’ étant ici utilisé dans le sens de ‘’raisonneme nt’’ conduisant à un ‘’ensemble de paramètres et de recommandations’’ de conception d’un projet à vocation similaire.
La synthèse des deux étapes ainsi abordées est la conception d’un projet de parc de quartier, pour lequel j’ai choisi la ville de Bizerte comme support pour le potentiel naturel et urbain dont jouit cette dernière. Porteur d’espaces d’animation culturelle, de sensibilisation, flânerie et de sociabilisation, tout comme le projet de La Villette mais à une échelle beaucoup moins importante, le parc que je propose sera présenté dans les idées principales de conception dont l’application sera illustrée par différentes esquisses d’intentions dont le développement attribuera sa forme finale au projet.
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CHAPITRE PREMIER :
Le parc : Composante Structurante du paysage urbain
CHAPITRE PREMIER- Le parc : Composante Structurante du paysage urbain I/ De l’évolution du parc II/ Le parc, un lieu de vie pour tous III/ Les parcs en Tunisie
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I/ De l’évolution du parc
Un parc peut être défini comme un ‘’enclos d’une
certaine
étendue,
destiné
à la
promenade et aux loisirs’’. Cet espace, libre ou planté, conçu pour la détente ou le jeu et dont la nécessité ne se faisait pas ressentir dans les anciennes agglomérations européennes où les jardins
Figure 1-Les jardins de la fontaine, à Nîme s
utilitaires et d’agrément faisaient souvent partie de l’espace intramuros,
vit ses
premiers jours en Italie, à la fin du XVIe siècle, sous forme de ‘’parcs- jardins’’ : Il se déploya très vite en grands jardins qui revêtirent des aspects variés et prirent des noms différents selon leurs aménageme nts respectifs.
Figure 2-Regents Park (Londres)
Il y a eu ainsi : -
Les jardins de parade avec des terrasses architecturées.
-
Les jardins iconographiques emplis de statues et de sculptures, plantés d’arbres et d’arbustes taillés.
-
Les jardins scénographiques avec cascades, miroirs et jets d’eau, effets de perspectives et vues sur la mer ou la campagne environnante.
Figure 3-Le plan du jardin de s Tuilerie s (Paris)
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Les tracés réguliers de ces réalisations, leur fantaisie, leur remarquable adaptation aux différentes conditions topographiques et l’ingéniosité de leurs configurations variées, connurent un grand succès en Europe et, particulièrement, en France où le ‘’parcjardin’’ s’affranchit de son caractère de ‘’complément’’ ou de ‘’prolongement de la résidence’’ pour devenir le réceptacle qui recevait le palais et le château du 17 e siècle. A ces jardins ‘’classiques’’, succédèrent en Angleterre ceux de la sensibilité et du pittoresque, qualifiés de ‘’romantiques’’, avec une influence chinoise qui témoigna it des explorations asiatiques de l’époque. Cette évolution du début du 18 e siècle donna naissance au ‘’landscape movement’’, un mouvement qui, dès 1750, fut à l’origine de l’apparition des premiers parcs urbains attenant à des ensembles résidentiels et ouverts au public3 . Mais ce n’est qu’à l’époque victorienne que les parcs urbains prirent la conformation et l’aspect que nous leur connaissons aujourd’hui. L’idée, anglaise, de créer des paysages ‘’naturels’’ au sein même de la ville pour l’agrément des citadins naquit, en effet, au début de la deuxième moitié du 19 e siècle, en réaction au développement urbain exalté qui fit suite à la révolution industrielle. Fondé sur des raisons à la fois ‘’hygiénistes’’ et ‘’romantiques’’, ce retour à la nature attribua une fonction ‘’d’utilité publique’’ aux grands jardins, laquelle fonction permit de transformer d’anciens parcs privés en lieux de détente ‘’ouverts à tous’’ et d’en créer de nouveaux dans le même objectif. En France, le Baron Georges Eugène Haussmann (Préfet de la Seine de 1853 à 1870) fit démarrer, dans la ville de Paris, des travaux d’aménagement d’un ensemble de parcs, bois, squares et voies plantées d’inspiration
britannique
à l’heure
où
s’amorça, aux Etats-Unis, un mouveme nt qui donnera naissance
Figure 4-Début des travaux à Paris
à l’organisa tio n
actuelle des espaces ouverts, de détente et de récréation.
Ces premiers parcs virent le jour à ‘’Bath’’, une ville du Comté de Somerset, située au Sud-Ouest de l’Angleterre, à 180Km à l’ouest de Londres et à 25km au Sud-ouest de Bristol. Station thermale fondée par les Romains, ‘’Bath’’ devint, au 18 e siècle, une ville élégante aux bâtiments néo-classiques inspirés par Palladio (Andrea) et érigés harmonieusement autour du complexe thermal romain. En France, le ‘’retour à la nature’’ prôné par J.J.Rousseau et les peintres romantiques entraîna des réalisations de style an glochinois. 3
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Toutefois, ce n’est qu’après la première guerre mondiale que les premiers parcs urbains à espaces spécialisés virent réellement le jour, une tendance qui se développa considérablement après 1920 pour aboutir aux idées récentes de ‘’trames vertes’’ ou de ‘’coupures vertes’’4 dont l’objectif est d’estomper les ‘’limites’’ des parcs et d’intégrer ces derniers, sans séparation matérialisée, dans l’ensemble des espaces verts, de quartiers ou d’immeubles, des espaces agricoles ou des réserves naturelles. Aujourd’hui et après l’attribution de différentes appellations et caractéristiques aux parcs urbains, on peut distinguer, parmi ces derniers :
Les parcs de voisinage, situés dans un rayon de cinq minutes de marche depuis les lieux de vie ou de travail et s’étalant sur une surface de quelques hectares.
Les parcs de quartier (10 hectares environ)
qui
s’organisent
très
souvent autour d’un plan d’eau central
ou
préexistant
d’un
massif
boisé
et se composent (en
Figure 5-''The Park at Lakeshore East, Chicago''
majorité) d’espaces créés comme les pelouses, les aires de jeux et les boisements. Ils constituent un lieu de détente, de repos et de pratiques d’activités récréatives et disposent ainsi d’équipements légers et de diverses (théâtre
installations de
de loisirs
verdure,
jardin
Figure 6-Un parc de quartier pour relier l'écoquartier Hoche au quartier de la République à Nanterre
botanique…).
4
On appelle ‘’Coupure verte’’, les zones de discontinuité qui ont pour rôle de séparer les agglomérations et empêcher leur croissance désordonnée. On appelle ‘’trame verte’’, le ’’réseau hiérarchisé d’espaces naturels plantés, reliés entre eux par des cheminements bordés d’arbres pour les piétons et cyclistes’’.
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Les parcs centraux qui se situent dans un rayon de quinze minutes de marche sont, en général, de grands espaces particulièrement
marqués
par leur caractère végétal et où on peut
trouver
‘’lourds’’
tels
des
équipeme nts
que
les
jardins
Figure 7-Photo aérienne du ''Hyde Park'' (Londre s)
zoologiques, un centre équestre…
Les
parcs
péri-urbains
qui
s’organisent à la périphérie des zones urbaines et nécessitent l’emploi d’un moyen de transport. Figure 8-Exemple de parc péri-urbain: ''EuropaCity'' (Paris)
II/ Le parc, un lieu de vie pour tous ‘’Une fois sortis de la ville, les champs et les arbres ne consentent à rien m’enseigner, tandis que c’est ce que font les hommes qui sont dans la ville’’ -SocrateLa nature, muette, livrée à elle-même et non domestiquée, même si elle est esthétiquement agréable, est malvenue dans une cité assimilée à l’espace même où se déploie la civilisation : la seule ‘’nature’’ acceptable dans la ville (où se situe la place de la communauté) est celle soumise et transformée pour répondre aux finalités de la vie humaine. Introduite dans le tissu urbain, elle devient ‘’un organisme, un être vivant créateur et agissant’’5 dont la conception esthétique est adoptée dans l’art des jardins où s’exalte l’idée d’une ‘’nature-artefact’’, maitrisée et transformée grâce à diverses techniques. GLOY, K- Cité par Gérald HESS et Joëlle SALOMON CAVIN in ‘’Le parc naturel urbain en Suisse : une utopie’’, VertigoLa revue électronique en sciences de l’environnement, Volume 15, Numéro 1 , Mai 2015 5
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Dans cet antagonisme entre l’homme et la nature, reflété par la ville en tant qu’elle constitue une modification profonde du territoire naturel, le parc urbain s’érige non seulement
en
lieu
de
ressourcement
indispensable au citadin mais aussi en une sorte de ‘’sanctuaire’’ atteintes
qui limite
anthropiques
et
ces
assure
l’intégration, topographique du moins, de la nature à la ville dans un rapport où la première deviendrait elle-même un espace urbain alors que la deuxième, de par sa capacité transfiguratrice, pourrait renouer avec le processus d’engendrement du ‘’lieu existentiel’’ et contribuerait à ce que, par définition, elle n’est pas. Dans cette optique, le parc urbain se définirait conjointement par l’espace qu’il occupe et un ‘’lieu
existentiel’’
qu’il
engendre : son contenu est doublement relationnel en ce sens qu’il est relatif, d’une part, au lieu matériel qui le situe à un endroit précis et, d’autre part, au milieu qu’il fait
Figure 9-''Central Park'', New York
naître, c’est-à-dire l’ensemble des relations symboliques et des images mentales qu’il provoque ou crée et qui entretiennent son existence.
II-1- Le parc : un lieu, un espace
-
Un lieu existentiel :
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Par sa présence dans la ville, le parc urbain présente une plateforme aménagée où espaces bâtis et espaces naturels se mélangent pour offrir un lieu de détente et de sensibilisation où le public peut retrouver le contact avec la nature, perdu dans les méandres de la vie citadine, et où la protection d’une nature ‘’sacralisée’’ s’estompe au profit d’une gestion insérée dans un paysage humanisé, habité et exploité. Il rompt ainsi avec l’idée, antérieurement prédominante, d’une conception de la nature comme opposée et extérieure à la ville et concrétise la possibilité d’envisager un espace naturel au sein d’un centre urbain dont les habitants sont toujours en rapport avec la nature par ‘’un phénomène d’attirance qui provient de la souffrance induite par la vie urbaine et la civilisation’’. Tout comme l’exprime BÖHME6 …, ‘’l’aliénation dans la vie quotidienne qui concrétise le point de vue du citadin suscite chez ce dernier la nostalgie d’une rédemption face au poids et au rétrécissement de la vie civilisée’’. Le parc se lit, dès lors, comme un endroit qui redéfinit un mode de vie et dont l’objectif est l’amélioration de l’existence des occupants de la ville : il reconstruit une ‘’coexistence’’, un ‘’être-avec-autrui’’ dans les villes où l’individualisme et la solitude deviennent menaçants. On s’y ‘’refugie’’ pour retrouver ce lien qui se perd, éprouver son existence et l’orienter grâce à un ensemble de repères que chacun intériorise selon sa propre histoire et son propre style de vie : les habitants y dessinent des parcours, y vivent des expériences et en imprègnent les différents circuits de leur passage. C’est ainsi que le parc acquiert lui-même une valeur de ‘’repère’’ dans la mémoire de ses usagers et se déploie comme ‘’un symbole de sérénité’’ qui préserve une relation affective minimale qu’elle soit sociale, esthétique, mémoriale, patrimoniale, culture lle ou autre. Dans cette relation dialectique s’opère progressivement un processus ‘’d’appropriatio n de l’espace du parc’’ par le citadin, non pas dans son sens premier de ‘’possession’’ et de ‘’propriété’’, mais dans celui, plus large, de Jean Piaget qui la définit comme un ensemble d’interactions qui se développent selon des expériences d’assimilation et d’accommodation, ou encore dans celui de ‘’l’ensemble des pratiques et […] des marquages qui confèrent à l’espace (l’habitat) les qualités d’un lieu personnel’’ que lui attribue Henri Raymond.
6
G. BÔHME_ Philosophe et écrivain allemand
16
-
Un lieu matériel :
Dans sa configuration ‘’matérielle’’ et ‘’concrète’’, le ‘’parc urbain’’, aussi connu sous le nom de parc municipal ou d’espace ouvert, est un parc aménagé au sein du tissu de la ville en vue d’offrir des espaces verts et des loisirs aussi bien aux habitants qu’aux visiteurs. L’objectif principal de ce ‘’terrain de plaisir’’ (comme on l’appelle aux Etats-Unis) est de permettre aux usagers de la ville, en particulier les travailleurs, d’accéder à la détente dans la nature, profitant ainsi de : -
Loisirs
actifs
développement
qui
exigent
intensif,
un
impliq ua nt
souvent une activité coopérative ou d’équipe pratiquée dans des aires de jeux et des terrains de sport aménagés selon les normes de ceux-ci.
-
Loisirs passifs qui mettent l’accent sur l’aspect ‘’d’espace ouvert’’ d’un parc et qui nécessitent un faible niveau de développement
spatial,
incluant
les
sentiers et les chemins de promenade, les aires de pique-nique ou de lecture…
Figure 10-Qian an Saline Greenway (Chine )
Avec le temps et la prolifération de l’espace urbain des parcs, il y a eu construction de ‘’parcs de quartier’’ qui, de par leur contenu architectural et d’aménagement ainsi que les activités et l’animation qu’ils offrent, ont remplacé les parcs urbains quant à leur échelle dans la ville, leurs proportions et leur emplacement.
Espaces de loisirs d’intérieur et d’extérieur destinés aux aînés, aux adultes, aux adolescents et aux enfants, les parcs construits dans les quartiers résidentiels tentent de servir tous les résidents avec des programmes variés se déroulant dans des endroits couverts ou en plein air. Ils présentent ainsi le point central d’un quartier et constitue nt des lieux de rassemblement locaux où les gens peuvent se rendre à pieds. 17
D’une manière générale, le parc de quartier est composé de : -
Structures ludiques ou sportives où on retrouve des jeux d’enfants (toboggans, balançoires…) installés sur des pelouses ou des bacs à sable regroupés dans des zones clairement définies, des terrains de football et de basket-ball, des parcours de santé qui permettent des promenades sportives, des marathons ou du jogging ainsi qu’une variété de terrains spécifiq ues comme ceux prévus pour la pétanque, la danse, les jeux de simulation… Les aires de pique-nique avec arbres et pelouses, les espaces gazonnés et plantés de fleurs et d’arbustes pour le prélassement et la méditation font également partie intégrante de ces structures de plein air.
-
Structures culturelles et éducatives, qui peuvent être :
des espaces d’exposition artistique où sont organisées des expositio ns permanentes et/ou temporaires de peinture, de sculpture, de photos… Ce sont des bâtiments
dont l’architecture
répond aux conditions
de
conservation des œuvres d’art et de protection des visiteurs contre les agressions climatiques de tout genre.
Des pavillons dont la présence offre la possibilité aux jeunes et aux curieux de découvrir des domaines de connaissances scientifiques portant sur l’environnement naturel, l’art dans tous ses états, l’archéologie, l’histo ire de l’humanité ou le monde des animaux.
Des espaces de projection de films et de documentaires où s’organisent aussi des spectacles de danse, de musique, de théâtre et de marionnettes.
Des jardins à thèmes, locaux ou exotiques, conçus en enclos réservés à des promenades.
18
-
Mobilier urbain qui est une composante du paysage urbain et doit être toujours présente. Il assure une multitude de fonctions avec des formes, des matériaux et des couleurs variés. Afin d’éviter la multiplication désordonnée du mobilier urbain, il y a lieu de créer une gamme regroupant dans un ensemble homogène des objets divers comme les supports de signalisation et d’affichage, les bancs, les grilles de protection…
Figure 11-Illustrations de quelques mobiliers urbains
II-2- Le parc : pour qui ? Il ressort de ce qui précède que l’idée majeure qui a sous-tendu la naissance des différents parcs a toujours été celle d’ouvrir la ‘’cité’’ à la nature pour en atténuer l’aspect architectural et urbain trop dense. Grâce à la variété de ses configuratio ns alliant des composantes végétales, minérales et aquatiques à une échelle, parfois trop importante, de l’espace bâti, le parc instaure ou, plutôt, ‘’réhabilite’’ cette relation élémentaire de l’habitant (le citadin) à son univers originel sous une forme ludique préconçue, réfléchie selon des besoins de détente, de divertissement et d’échanges toujours grandissants dans un contexte social de plus en plus ‘’muré’’ et un quotidien acharné où l’individualisme l’emporte souvent sur la communication réelle. Vu ainsi, le parc ne se présente plus seulement comme une simple conformatio n spatiale spécifique conciliant des structures physiques différentes, mais apparaît comme une sorte de ‘’frein’’ à l’isolement citadin et de ‘’ciment’’ qui cherche à rétablir les rapports communautaires au sein d’une vie contemporaine frelatée, marquée par un rythme frénétique et tourné essentiellement vers la consommation sous toutes ses formes. Par ses installations et ses aménagements, il constitue un subterfuge idéal pour 19
retrouver des activités rompant avec les préoccupations professionnelles et les soucis domestiques ainsi qu’une ‘’porte ouverte’’ à tous les profils sociaux à travers laquelle se cultivent la civilité et la sociabilité des groupes. Quand il se déploie dans une ville ou dans un quartier, le parc devient, en effet, un ‘’objectif de promenade’’, un ‘’passage privilégié’’ ou une ‘’destination de prédilection’’ facile d’accès à toutes les catégories d’habitants, s’intégrant ainsi dans la perception de ces derniers de leur propre monde de mouvement. Il est, de ce fait, un plaisant refuge pour : -
Les enfants qui retrouvent dans ses différentes
aires de jeux et ses
textures variées (pelouses, sable…) une
liberté
d’action
et
de
mouvement dont ils sont privés dans les
espaces confinés
devenus
que sont
les immeubles
et les
Figure 12-Parc André Citroën, France
appartements. Ils y redécouvrent le sens de l’exploration et y cultive nt leurs instincts mis en contact direct avec des composantes naturelles, dans un processus d’appropriation important pour leur développeme nt mental. Dans
ces
déplacements
libres,
l’enfant est également sensibilisé au milieu écologique et à sa protection,
Figure 13-Aire de jeu pour enfant
aux relations humaines ainsi qu’à la valeur et à l’apport de l’échange social.
20
- La famille
dont la communicatio n
entre les différents
membres
est
souvent ébranlée, voire atrophiée, par les sollicitations
quotidiennes
du
travail et des devoirs scolaires. Passer des moments ensemble dans un parc constitue une récréation, un ‘’break’’ pendant lequel on se permet de s’affranchir
de
ses
soucis
professionnels, financiers ou autres pour se consacrer aux besoins tant opprimés de son corps et de son esprit, s’ouvrir à l’autre dans une ambiance
‘’aérée’’ propice à la
conversation activités
Figure 14-Espace de pique -nique pour la famille
et se livrer
diversifiées
à des
qui rompent
avec les ‘’obligations’’ de tout genre.
- Le promeneur, seul ou en groupe, à pied ou à vélo. Cet usager est très observateur et sa perception de ce qui l’entoure et de ce qu’il voit est très aiguisée du fait de sa prédisposition à l’assimilation
des
images
qui
s’offrent à lui et défilent sous ses yeux et ses sens : il est attentif à l’espace dans lequel il est venu chercher plénitude et sérénité ou moments de trêve à une solitude pesante et se livrer à des échanges de groupe dans un cadre physique vivant et intégré. Assis sur un banc, adossés aux troncs d’arbres, installés
dans les aires
Figure 15-Le promeneur
gazonnées 21
gazonnées, un livre à la main ou écoutant de la musique, réunis en petits groupes de discussion ou de jeu avec les enfants ou encore flânant le long des allées aménagées, les promeneurs sillonnent le parc selon des objectifs construits sur place grâce aux parcours animés de ce dernier et ponctués d’évènement paysagers, artistiq ues, culturels… - L’artiste dont l’objectif est toujours de se délecter d’expositions diverses et renouvelées où l’art se lit et se consomme
lors d’une promenade
prolongée ou d’un passage rapide dans l’espace du parc. D’autre part, des
peintres,
amateurs
ou
professionnels, y trouvent sans cesse de la matière et de l’inspiration pour créer leurs tableaux, les music ie ns et une ‘’scène’’
une plate-forme nouvelles
et gratuites
pour faire
écouter
les
de
compositions,
notes les
leurs
sculpteurs
Figure 16-Une peintre au sein d'un parc
une
surface libre et spacieuse pour leur installations ‘’œuvres’’,
artistiques
et
leurs
les designers le cadre
adéquat pour mettre à l’épreuve leurs talents et leur imagination créatifs… Toutes ces œuvres,
de quelque
nature qu’elles soient, participent de ‘’l’image
mentale’’
que
intériorise
de
espace
constituent
cet
souvent,
par
l’on et
Figure 17-Une œuvre d'art dans le ''Parc Millenium'' (Chicago)
leur
régularité ou leur emplacement, de nouveaux
repères
dans
les
itinéraires empruntés par les uns et les autres. 22
-
Le ‘’consommateur’’ qui représente un acteur participatif favorisant l’esprit de communauté dans la mesure où les repas et les pause-café sont de grands moments de rencontre et de rassemblement de gens de provenances et de profils divers. Ses déplacements, dont l’objectif principa l
Figure 18-Le consommateur
est de se ravitailler ou de se désaltérer, dessinent de nombreux parcours nourris par
les
‘’tableaux’’
naturels
et
botaniques qui s’organisent et s’agencent en fonction de la nature du site, des vues dont dispose ce dernier ainsi que des sentes et passages aménagés dans le parc.
-
Figure 19-Un point de relais: cafétéria
Le sportif qui cherche un endroit ouvert où il
peut pratiquer
ses exercices
physiques quotidiens sans avoir à se cloitrer dans des salles fermées dont la superficie est toujours déterminée
et
organiser des rencontres entre équipes sportives à titre amateur ou professionne l
Figure 20-Activité sportive dans le parc
ainsi que des entraînements qui préparent à des jeux et des tournois nationaux ou internationaux.
Femmes ou hommes, adolescents ou enfants peuvent tous s’adonner à leurs activités individuellement ou en groupe, avec ou sans spectateurs, dans des espaces aménagés sous forme d’itinéraires prédéfinis, de pelouses ou de grands bacs-àsable…
23
III- Les parcs en Tunisie III-1- Le parc du Belvédère Aménagé sur le flanc de la colline du belvédère et en plein cœur du centre de la ville de Tunis, le ‘’parc du Belvédère’’ couvre une superficie totale de 110 hectares où se déploient des aires de jeux, un arborétum, des cafétérias en plein air, une étendue d’eau, un parc zoologique, la ‘’maison des arts’’ et un espace de manifesta tio n culturelles appelé ‘’Kobbet el Houè ‘’7 . Avec son riche patrimoine végétal composé de 200 000 arbres dont des bicentenaires, ce parc représente une étendue verte qui n’a cessé ‘’d’oxygéner’’ la capitale et de polariser les promeneurs de toutes catégories d’âge et n’a, jusqu'à aujourd’hui, pas d’égal en milieu urbain sur tout le territoire du pays. Le parc du belvédère a été initialement conçu en 1900, par Joseph De Laforcade8 dont l’idée maîtresse était de respecter la topographie du site en y dessinant des allées et des passages piétons qui se faufilent entre les arbres ou les contournent selon les courbes de niveau et les petites plateformes naturelles. Le parti ainsi défini donna naissance à une configuration organique dans laquelle les aires de pique-niques, de regroupeme nts, de jeux et de flânerie sont entourées chacune par des bretelles en ‘’serpentine s’’ comme pour les protéger. Cette manière de se mouvoir s’étend jusqu’à l’intérieur de l’enceinte du zoo où la variété du paysage s’est développée selon les conditions de vie nécessaires aux différentes races animales y logeant.
Figure 21-Vue sur Tunis à partir du parc
7
Un pavillon de style arabo-andalous datant du XVIIe siècle. Il était installé dans les dépendances d'un palais beylical de la ‘’Manouba’’ appelé Palais de la Rose, qui abrite de nos jours le musée militaire national. 8 Architecte, paysagiste et jardinier en chef de la ville de Paris.
24
Figure 22-Zoning du parc du Belvédère
Actuellement et depuis la croissance urbaine des années 1960 (et même avant), le parc du Belvédère fonctionne de manière introvertie, entouré de voies véhiculaires qui s’articulent entre elles par des croisements pour se prolonger dans les différe nts quartiers d’habitation environnants. Il est ainsi difficile de le classer dans une catégorie précise dans la mesure où il répond aussi bien à la définition d’un parc central qu’à celle d’un parc urbain (en raison de sa situation dans un tissu urbanisé) : il reste, dans son vécu et dans son image collective, ce que d’aucuns appellent ‘’un poumon vert’’, facile d’accès et réservé à des activités ludiques et de promenade.
25
III-2- Le parc de l’Archevêché
Situé au milieu d’un tissu urbain dense, le parc de l’archevêché est implanté au milie u de trois
communes : Sidi Bou Saïd,
Carthage et La Marsa. Il s’étend sur une surface de quinze hectares et bénéficie d’une visibilité et d’une fréquentation de premier plan en raison, entre autres, de sa proximité de plusieurs équipements qui en font une destination de détente pour des utilisateurs de tout âge. Figure 23-Situation du parc
La création du parc de l’archevêché rentre dans le cadre d’un ‘’programme présidentiel’’ pour la création de plusieurs parcs urbains dans des différentes régions du pays, dont l’objectif était la protection des forêts périurbaines contre les risques de détérioration, l’amélioration de la qualité de vie en milieu urbain et la constitution de nouveaux espaces de détente et de loisirs. L’idée maîtresse se basait sur l’inscription du parc dans le site de Sidi Bou Saïd en y utilisant la configuration de la pente douce afin de dessiner des allées et un parcours de santé épousant le dénivelé du terrain en une succession de formes circula ires descendant jusqu’au lac artificiel. Le parti ainsi défini, se caractérise par une organisation organique aménagée en parcours de santé, aires de jeux, étendue d’eau, aire de pique-nique, un café, un amphithéâtre tout en préservant une grande partie de la surface arborisée existante.
Figure 24-Vue sur l'entrée du parc
26
Tout comme le parc du Belvédère mais à une échelle plus réduite, le parc de l’archevêché fonctionne d’une manière introvertie, entouré au Nord par la rue de l’archevêché et au Sud par l’avenue du 14 Janvier qui mène vers les quartiers environnants.
Espace de détente La grande allée Aire de jeux Parcours des piétons Le Lac Café Andalous
Figure 25-Schéma de l'organisation du parc
27
Conclusion D’après le ‘’Parc du Belvédère’’ et le ‘’Parc de l’archevêché’’, on constate qu’ils ont toujours été des parcs de promenade et de détente, à vocation ludique, ils contienne nt quelques espaces d’activités sportives et de consommation accompagnés de terrains libres dédiés aux enfants et abritant quelques structures de jeux classiques. Les activités culturelles, éducatives ou de sensibilisation sont, quant à elles quasi-absentes dans ces deux grands parcs, et même dans ceux, plus petits, disséminés dans quelques régions de Tunis et du pays en général.
‘’Parc central’’ ou ‘’parc urbain’’ ou encore ‘’parc ludique’’ peuvent être les catégories dans lesquelles les étendues vertes de chez nous peuvent être classées. En revanche, les zones d’habitation ou mixtes sont, en majorité, dépourvues d’espaces verts où les habitants pourraient profiter d’une variété d’activités culturelles et physiques, lucratives aussi bien pour les enfants que pour les adultes. De ce fait, l’idée de réfléchir à la planification et la conception d’un ‘’parc de quartier’’ qui réorganiserait la vie et la configuration d’une partie limitée d’un tissu urbain autour d’un ‘’noyau’’ de communication et d’échange pour les habitants semble judicie use car elle est porteuse d’une nouvelle qualité de rapports sociaux. Avec les diverses structures d’activités qu’il propose, la variété des parcours qui s’y dessinent, une architecture étudiée pour en faire un élément d’appel dans un centre urbanisé,
les espaces de promenade et de découverte qu’il offre loin des
‘’dévastations’’ de l’automobile et des soucis quotidiens de circulation ainsi que l’opportunité d’organiser des événements d’animation… le parc de quartier devient une plateforme urbaine, une sorte de ‘’forum’’, où les habitants réapprennent à se connaître les uns les autres et reprennent contact avec la nature.
28
CHAPITRE SECOND :
Le parc : Un parcours et des relais
CHAPITRE SECOND- Le parc : Un parcours et des relais I/ Qu’est-ce-que le parcours ? II/ Un modèle à ‘’étudier’’ : Le parc de La Villette
29
Qu’est-ce que le parcours ?
I-
I-1- Définition
Dans sa définition générale, le parcours est l’itinéraire à suivre, ou le trajet suivi par quelqu’un ; il est l’ensemble des étapes ou des ‘’stades’’ par lesquels passe une personne, en particulier dans sa carrière. On parle par exemple, du ‘’parcours du combattant’’ dans le domaine militaire qui est un cheminement d’épreuves constituées par une succession d’obstacles à franchir dans une durée de temps limitée, ou encore du ‘’parcours professionnel’’ englobant l’ensemble des séquences ou étapes (emploi, formation, recherche…) qu’une personne connaît tout au long de sa vie professionnelle et dont la transition d’une phase à une autre participe à l’évolution de ses connaissances. Le ‘’parcours’’ est, de ce fait, la progression au cours du temps d’un état à un autre, d’un mode de vie à un autre ou encore d’un point à
un
autre.
l’architecture énoncé
Dans
le
domaine
et de l’urbanisme,
comme
‘’un
de
il est
chemineme nt’’
déterminé par un point de départ et un autre d’arrivée
qui,
dans
leur
interva lle,
définissent un trajet qui dépend de la durée
Figure 26-Schématisation du parcours
et des principaux repères et séquences qui constituent l’image de la ville. Selon Maurice Sauzet, tout espace architectural se vit lorsqu’on le parcourt dans le sens où son plan est conçu ‘’selon une déambulation dans l’espace, un cheminement de séquences- comme un découpage cinématographique- avec des ponctuations, des vues, des images privilégiées, fixes ou en mouvement, qu’enregistrent habitants et visiteurs. Le corps mémorise ses sensations selon la kinesthésie, l’association des gestes et des perceptions extérieures.’’
30
Le ‘’parcours’’ dépasse ainsi sa définition initiale d’espace intermédiaire résiduel et devient une composante prépondérante dans le projet qui suscite la curiosité et développe la perception sensorielle de l’usager. Il incite les usagers à utiliser leurs sens et leurs corps afin d’identifier, d’appréhender et de découvrir l’espace, ce qui stimule la mémoire et l’imagination : il est alors un véritable ‘’lieu d’échange et de rencontre’’ sous ses différentes formes spatiales (avenue, rue, ruelle…).
Le parcours à l’échelle de la ville :
Dans le contexte urbain, le parcours est toujours
marqué
par des repères qui
permettent d’orienter et de guider l’usager : places, esplanades, placettes… ponctuent l’espace et y créent des ‘’évènements’’ dont la perception et la représentation mentales
Figure 27-Une transition entre un espace public e t un autre privé: un simple passage
dépendent des objectifs et des usages que leur
attribuent,
consciemment
ou
inconsciemment, les usagers de la ville. A ces qualités du ‘’parcours urbain’’, s’ajoutent son rôle de communication en ce
Figure 28-Une pratique animée et rythmée de l'espace commun: la délectation
sens qu'il représente un ‘’passage’’, une ‘’délectation’’9 repère
en
ou un déplacement
repère
tout
en
de
assurant Figure 29-Un déplacement de repère en repè re : L'orientation
‘’l’orientation’’ des usagers. 9
Le
parcours
à
l’échelle
de
l’Homme :
Le parcours tourne autour de l’Homme qui en constitue le point central : il est créé par et pour l’usager et se pratique à la marche. Celle-ci apparaît, sous ce jour, comme un
Figure 30-Différents événements longeant le parcours
enjeu majeur et comme une autre échelle de la
mise
en
réseau
des
différentes
composantes d’un espace donné, urbain soit-il ou autre. 9 Un plaisir que l’on savoure ; un délice : Lire avec délectation –http://www.larousse.fr31
composantes d’un espace donné, urbain soit-il ou autre.
I-2- Le ‘’parcours’’ selon Kevin Lynch
‘’Tout comme cette page imprimée et lisible si on peut la percevoir comme un canevas de symboles reconnaissables et liés entre eux, de même une ville lisible est celle dont les quartiers, les points de repère ou les voies sont facilement identifiables et aisément combinés en un schéma d’ensemble.’’10
En se référant à des études d’anthropologie et de psychologie, Kevin Lynch11 prône que former une image forte de la ville est basée sur ‘’l’imagibilité’’ qui est considérée comme un critère fondamental de l’urbanisme. Il insiste sur l’importance des liaisons à l’intérieur d’une ville pour mettre en valeur un élément qui fait sa beauté et sa richesse, que ce soit une voie commerciale, une pièce d’architecture ancienne, un espace vert ou bien un édifice important. Dans son ouvrage ‘’L’image de la cité’’, Lynch propose une nouvelle forme d’analyse visuelle de la ville et du paysage urbain à une époque où ‘’l’analyse fonctionnaliste’’ de la ville était de rigueur. Sa méthode de ‘’la carte mentale’’ consiste en une reprise mentale, dessinée par des usagers de la ville, des éléments qui ont marqué ces derniers lors d’un parcours prédéfini. Elle exprime la qualité de chaque paysage urbain afin d’agir sur sa ‘’lisibilité’’, ‘’l’orientation’’, la ‘’mémoire’’ et ‘’l’identité’’. Lynch considère la ‘’lisibilité’’ comme la base de la perception urbaine, car elle exprime la clarté du paysage et favorise une cohérence au niveau de structuration des éléments repères et constitutifs de la ville après les avoir identifiés. Cette clarté permet de s’orienter grâce aux indications sensorielles et aux souvenirs, assurant ainsi la ‘’sécurité émotive’’ des habitants. Une forme urbaine doit ainsi avoir des caractéristiques uniques qui la rendent identifiable
parmi d’autres et permettent
aux usagers d’avoir le sentime nt
‘’d’appropriation’’ de leur propre espace pour donner ensuite à ce dernier une Kevin Lynch, 2007 (première édition en 1960), L’image de la cité, Edition Dunod, Belgique, 221p. page3. Kevin Lynch est urbaniste, architecte et enseignant américain. Son livre le plus connu est ‘’l’image de la cité’’ publié en 1960 aux Etats Unis. 10 11
32
signification émotive et affective. Se crée alors le concept de ‘’l’imagibilité’’ des formes urbaines que l’auteur définit comme ‘’la qualité grâce à laquelle il y a de grandes chances de provoquer une forte image chez n’importe quel observateur. C’est cette forme, cette couleur ou cette disposition, qui facilitent la création d’images mentales de l’environnement identifiées, puissamment structurées et d’une grande utilité […]. Elle est celle de créer une image urbaine chez l’individu et des images mentales collectives.’’ 12 Une ville avec une forte ‘’imagibilité’’ permet à l’observateur de la percevoir comme une structure urbaine fortement continue, comme un enchainement cohérent d’objets distinctifs qui entretiennent des relations claires avec d’autres objets. Au-delà des filtres subjectifs, la morphologie et la forme physique de la ville jouent alors un rôle fondamental dans la production de l’image perçue à travers cinq types d’éléments constitutifs du paysage urbain : Les voies, les limites, les nœuds, les points de repère et les quartiers.
Les voies :
Les voies sont des éléments linéaires du paysage urbain permettant l’organisation du mouvement au sein de la ville. Prenant la forme de rues ou d’allées piétonnes
elles
sont
quotidienne me nt
parcourues physiquement par les ‘’piétonsobservateurs’’. Elles se structurent ainsi en réseaux et couvrent l’ensemble de l’espace urbain, de manière à ce que les individ us
Figure 31-Différentes formes de voies
perçoivent le paysage en les parcourant.
Même du seul point de vue de la perception du paysage urbain, les différentes voies peuvent être hiérarchisées non seulement en fonction de leur gabarit, mais aussi, en
12
Lynch, k, 2007 (première édition en 1960), L’image de la cité, Edition Dunod, Belgique, 221p. page11.
33
fonction de leur rôle de structuration de paysage urbain et également en fonction de leur fréquentation.
Les limites :
‘’Ces éléments de limites, bien qu’ils prédominent probablement moins que les voies, jouent pour beaucoup de gens un rôle important de caractéristiques servant à l’organisation ; une de leurs fonctions en particulier est de maintenir ensemble des zones’’.
13
Les limites sont également des éléments linéaires du paysage urbain que l’usager ne considère pas comme des voies ; elles sont parcourues visuellement et sont considérées comme des frontières plus ou moins faciles à franchir. Il
s’agit
d’éléments
anthropiques,
formant
naturels de
ou
véritables
Figure 32-Croquis explicatif de la limite
ruptures à l’intérieur d’un espace donné. Parfois, une limite peut coïncider avec une voie, une rue ou un passage séparant ainsi des sous-espaces identifiables. Mais, pour qu’elle soit bien ressentie, une limite
n’est
pas
nécessaire me nt
infranchissable ; elle agit souvent comme ‘’une couture qui réunit plutôt qu’une
Figure 33-Schématisation de la limite
barrière qui sépare’’.
13
Lynch, k, 2007 (première édition en 1960), L’image de lacité, Edition Dunod, Belgique, 221p. Page 54.
34
Les quartiers :
Zones facilement identifiables par l’usager, les quartiers contribuent à la structuratio n de l’espace urbain. Ce sont des éléments surfaciques,
caractérisés par un certain
degré d’homogénéité,
qui permettent à
l’usager d’avoir la sensation d’être dans un espace dans lequel on vit, se meut et où on Figure 34-Croquis explicatif, les quartiers éléments structurant de l'espace urbain
établit des relations sociales.
Les nœuds :
Les nœuds
sont,
par définition,
des
éléments ponctuels dans la perception du paysage urbain. Ce sont des croisements de voies où l’on est obligé de prendre une décision de changement de direction et de vitesse de déplacement. Cette obligatio n rend les usagers plus attentifs et plus sensibles à l’environnement immédiat. Plusieurs
facteurs
‘’l’imagibilité’’
contribuent
Figure 35-Schématisation d'un nœud
à
d’un nœud : sa forme
(bifurcation, croisement, étoile…), la clarté des liaisons entre les voies et la force visuelle des bâtiments et du mobilier urbain. Certains éléments architecturaux peuvent, parfois, être constitutifs des nœuds. Lynch évoque également l’existence d’une
Figure 36-Croquis explicatif, Les nœuds
‘’ sous-catégorie de nœuds’’, le ‘’noyau’’ qui constitue
souvent
un élément
de
centralité pour un quartier ou pour un ensemble de vie hiérarchisé. 35
Les points de repère :
14
Les points de repère sont des éléments présents dans le paysage architecturés sous différentes
formes :
un
bâtiment
remarquable, un équipement, un jet ou une fontaine d’eau… Comme leur nom l’indique, ces éléments permettent à l’usager de se repérer et de
Figure 37-Croquis explicatif, un point de repè re
s’orienter dans l’espace. Ils possèdent la même caractéristique ponctuelle que les nœuds mais permettent de se situer à une grande échelle,
de s’orienter
dans la
projection mentale de la ville et du parcours que se fait chaque individu. Pour qu’il soit clairement identifiable, un point de repère doit avoir une échelle
Figure 38-Exemple de point de repère le ''Duomo'' de la Cathédrale de Florence
différente de celle de son environnement ; il doit se détacher de ce dernier par ses dimensions, sasaforme, son style, ses matériaux et par sa fonction unique. Autrement forme, son style, ses dit, un point et de repère marquer un contraste avec les éléments qui l’entourent, ce matériaux par sadoitfonction unique. qui fait de luidit, un élément chaque projet urbain ou parcours urbain. Autrement un pointclédedans repère doit
14
marquer un contraste avec les éléments qui Aux points de repère reconnus par l’ensemble de la population urbaine, se rajoutent, l’entourent, ce qui fait de lui un élément clé dans une échelle plus petite, d’autres points singuliers ayant une tendance à marquer dans chaque projet urbain ou parcours les éléments près des points de décision qui ponctuent un cheminement quotidien : un urbain. 14 élément végétal remarquable, une affiche lumineuse, un panneau d’indication… Tous ces éléments que Kevin Lynch identifie comme qualificateurs d’ambiances, n’existent que parce que les personnes les voient, les utilisent, les découvrent, les évitent et s’en servent pour se repérer.
Dans ce sens, lynch parle du Duomo de la Cathédrale de Florence, qui présente un repère rayonnant sur l’ensemble du paysage urbain. 14
36
Une ville englobe une multitude d’échelles qui, imbriquées entre elles, créent un cadre de vie permettant aux citadins de pratiquer leurs activités au sein de l’espace. Pour pouvoir comprendre et décortiquer les composantes d’une ville ou, par analogie, tout autre type d’espace structuré et les relations qui y sont entretenues, Kevin Lynch aborde la question du parcours urbain qui renvoie à la fois ‘’à la dynamique des espaces urbains à eux-mêmes et au mouvement des citadins en public’’.
Figure 39-Les cinq éléments de Kevin Lynch
37
II- Un modèle à ‘’étudier’’ : Le parc de La Villette
Présentation
Le choix du site de La Villette n’est pas une résultante du hasard, au contraire, ce site est marqué par une histoire forte à la fois sur le plan économico-politique et sur celui de l’architecture industrielle et de ses techniques. A la suite de la fermeture définitive des abattoirs au début des années 1970, l’Etat se trouve face à un immense site aux portes de Paris, au milieu d’une zone ouvrière très dense avec une forte population d’immigrés de diverses origines. Ce site est connecté au reste de la capitale grâce à deux lignes de métro et au boulevard périphérique.
La Villette est une véritable zone tampon avec la banlieue et représente le plus grand espace libre de la Cité portant encore les traces du passé avec son architecture industrielle et son canal, qui le coupe littéralement en deux faisant avec l’emprise ferroviaire un véritable obstacle pour les anciennes installations. Le terrain a des limites qui sont très franches mais difficiles à gérer dans la mesure où il est circonscrit non seulement par deux boulevards très importants (du point de vue de leur dimension et de leur fréquentation) qui vont le relier à la ville, mais égaleme nt par des éléments qui vont l’exclure et le couper de cette dernière. Ce site est aussi bordé par le ‘’Canal Saint Denis’’, la ligne de chemin de fer et le périphérique qui vont marquer de véritables frontières physiques et visuelles pour l’ensemble du lieu. Ces trois derniers éléments renvoient l’image d’un paysage d’agglomération de par leur fonction de voie de communication et leur aspect sonore (bruyant mais régulier) à l’image d’une ville importante comme Paris. Cette situation physique et géographique représente des atouts symboliques pour La Villette et lui fournit un potentiel important quant à son devenir.
38
Figure 40-Situation du parc de La Villette
Figure 41-Accès et limites
39
La commande exprimée par les termes du concours :
‘’Il ne s’agit pas de créer, à l’écart des circulations un réseau fonctionnel spécialisé, mais au contraire, par un traitement approprié des cheminements, de favoriser une circulation tout public sur l’ensemble du parc, organisant une desserte simple de chacune des activités.’’15 Le programme présenté dans le texte du concours stipule que le maître d’œuvre est tenu d’englober l’ensemble des éléments décrits par les termes du concours dans une conception architecturale valorisant l’unité du parc, avec des contours visibles et une bonne organisation spatiale qui articule le parc dont l’unité doit être renforcée grâce à des éléments pavillonnaires et signalétiques. Ce programme a d’abord comme objectif l’unité de la science et des arts, mais aussi et surtout, de créer un véritable espace urbain qui réunit à la fois la place, la rue, le jardin public… ‘’Le plaisir, le corps et l’esprit’’ étaient les premiers termes du concours de conception d’un parc dans le quartier de La Villette à Paris pour être explicités dans des recommandations claires où le commanditaire exigeait :
-
des aires de spectacle intérieurs et en plein air y seront programmés.
-
un parc pensé comme ‘’ un pôle d’activité’’ de plein air toujours ouvert qui devient modulable, conçu pour différents usagers.
-
un aménagement réfléchi selon un axe Nord-Sud.
-
un parc dont la configuration ressemblerait à un grand maillage où les principaux aspects de l’espace public et urbain de la ville seront présents.
-
un espace architecturé propice aux déplacements des usagers des quartiers environnants, offrant des activités en relation directe avec la vie quotidienne et locale comme des petits jardins pour les enfants, des places et des équipeme nts pour les usagers publics….
-
la conception d’une ‘’vaste demeure à ciel ouvert’’ donnant l’impression d’un espace ‘’habité’’.
15
Programme du concours p.25
40
La réponse de Bernard Tschumi
16
:
‘’Son projet répond à la triple ambition, artistique, culturelle et populaire du parc de la Villette, un lieu où se rencontrent le passé et l’avenir, Paris et sa banlieue, la ville et la nature, l’art et la science, l’esprit et le corps’’.17
Bernard Tschumi pensa le parc de La Villette comme un grand espace complèteme nt ouvert à l’interprétation de ses utilisateurs. Il utilisa ‘’la rencontre’’ comme maitre mot ; rencontre entre : -
des bâtiments anciens et des ouvrages nouveaux.
-
L’eau, le végétal et le minéral
-
L’immense et l’intime
Il fit de ce parc un espace ouvert à l’activité, l’interaction, l’exploration et le mouvement pour évoquer un sentiment de ‘’liberté’’ au sein d’un ‘’lieu de culture’’ où ‘’naturel et artificiel sont contraints de se côtoyer’’. Il privilégia ainsi les enjeux contemporains sur l’histoire du site comme base de réflexion et ceux à travers une réponse proche de l’idée du parc du 21 e siècle.
Figure 42-Esquisse du parc de La Villette
BERNARD T SCHUMI, de nationalité française et suisse, est architecte et professeur à la ‘’Graduate School of Architecture, Planning and Preservation’’ de l’Université Columbia, à New York. 17 Article publié à Paris, Fran Cité, N°8, Novembre 2002. 16
41
Le projet :
La première intention de Tschumi fut de s’affranchir des dogmes conceptuels de l’architecture des parcs qui se résume à la hiérarchie et l’ordre : il ne s’agit plus, pour lui de trouver un système de tracé viaire dans une vaste surface de terrain vert. Le parc devient actif, favorisant le tissage des liens sociaux entre les différents morceaux de la ville. Cette réflexion est entamée en plan masse, à partir d’une confrontation des activités du programme et des contraintes du site. Tschumi s’est plutôt autorisé à remanier l’espace en faisant appel au principe de superposition de trois éléments afin de définir les espaces : les points, les lignes et les surfaces. Il n’essaya pas d’intégrer ces trois systèmes de composition en une seule unité architecturale cohérente mais les superposa de manière à ce que chacun ressorte et se fasse sentir lors du parcours. Pour donner corps à une telle idée innovatrice, l’architecte utilisa une trame régulière suivant un axe Nord-Sud, constituée de lignes placées à des intervalles de 120 mètres et au-dessus de laquelle une série de points, lignes et surfaces lui fut superposée pour créer la forme qui existe aujourd’hui. Les idées de l’architecte trouvent leur origine dans l’utilisation de ce qu’il définit comme une ‘’déconstruction programmatique’’18 qui implique le démantèlement des idées conventionnelles de l’architecture.
18
La répartition des espaces sur tout le terrain du parc.
42
Figure 43-La superposition des trois éléments de Bernard Tschumi
Une représentation simple de la répartition de l’espace sur le site montrant une proportion de ‘’bâtiment’’ à une autre de ‘’zone couverte’’ à une dernière d’un ‘’espace ouvert’’.
Ces trois parties sont soumises à un processus que Tschumi appelle ‘’explosion’’, ‘’fragmentation’’ et ‘’déconstruction’’.
Une ‘’recomposition’’ des trois éléments sur les points de coordonnées d’une grille (la trame).
Figure 44-Sché matisation de la déconstruction du programme
43
Place de la Fontaine aux Lions Galerie de La Villette Galerie de L’Ourcq La promenade ‘’Cinématique Les points de relais Les éléments repères
Figure 45-Schéma de l'epannelage du parc
44
Bernard Tschumi déconstruisit l’espace urbain qu’il a inséré ensuite dans le parc grâce à des éléments caractéristiques choisis dans la typologie de l’espace public : il ponctua différents parcours par des places, des esplanades, des galeries… Du côté Sud, on accède au parc par la place de la ‘’Fontaine aux Lions’’ qui porte non seulement les tracés du passé avec la fontaine et la Grande Halle, mais qui est aussi contemporaine grâce aux bâtiments de la cité de la musique. Cette place donne aussi sur l’Est grâce à l’allée du Zénith, Figure 46-La place de la Fontaine aux Lions
ouvrant ainsi le parc à la ville. L’accès Nord est, quant à lui, d’une toute autre nature, très mouvementée à cause du flux
important
de l’avenue
‘’Corentin
Cariou’’. Le parc est ici mis en valeur grâce à la Galerie de La Villette qui se prolonge jusqu’au carrefour de l’avenue et du canal Saint Denis, un effet accentué par la
Figure 47-La Galerie de La Villette
position du bâtiment de la ‘’Cité des Sciences et de l’industrie’’ avec sa structure soutenue
par
quelques
éléments
métalliques, placés sur la trâme de ce qui fait appelé les ‘’folies de tschumi’’ qui viennent annoncer le paysage du parc. Avec
cette grande
ouverture
visue lle
qu’offre le Canal Saint Denis, le visite ur profite d’un accès direct à l’esplanade de la Rotonde (place devant le musée) qui sert d’antichambre pour le parc. Figure 48-Schématisation de la situation de la galerie de La Villette
45
L’un des points les plus importants de la composition du parc de La Villette est sans aucun doute la Galerie de La Villette, une rue piétonne qui se prolonge tout au long de l’axe Nord-Sud du parc afin de relier ses extrémités. Ce cheminement est traduit par Bernard Tschumi
par un ruban ondulant,
son
emplacement et son échelle en font un des éléments qui ont participé à la réussite de ce
Figure 49-Schématisation d'une partie de la Galerie de La Villette
parc. En effet, il permet de relier deux quartiers
de Paris,
offrant
ainsi
aux
habitants une circulation fluide et simple, tout en s’évadant du quotidien en traversant le parc. Mais cet élément ne s’arrête pas aux simples
fonctions
de circulation
et de
traversée puisqu’il permet une desserte du musée, de la promenade cinématique qui pénètre presque tous les espaces du parc, la Galerie
de l’Ourcq
(qui
assure
une
continuité avec le canal de l’Ourcq), la Grande
Halle
et les installations
du
Conservatoire de Musique de Paris. Ainsi, il permet des ralentissements, des pauses tout au long du parcours et propose de nouveaux cheminements (déviation dans le parcours) que les usagers peuvent utiliser.
Figure 50-La galerie de L'O urcq
46
Dans une composition de lignes, l’architecte insère différentes promenades qui traversent le site. En effet, il conçoit une voie bordée d’arbres reliant la place de la fontaine aux Lions
et le Zénith,
puis une seconde
perpendiculaire à cette dernière accentuant le lien entre les canaux et la banlieue. Ces deux parcours sont utilisés comme rue
Figure 51-Allée du Zénith, Galerie de La Villette, Galerie de L'O urcq
piétonne ou cyclable. Associés à la Galerie de La Villette, elles permettent de trouver une certaine cohérence au sein du parc tout en reconstituant un authentique espace public. Le parc de La Villette n’est pas qu’un simple lieu de verdure comme les autres espaces verts de Paris, au contraire,
il englobe
plusieurs parties minérales comme certaines places autour des folies où l’on retrouve une variété de mobilier urbain, qui ont été conçu par le designer Philipe Starck, qui a fourni toute une gamme de candélabres, chaises, bancs… Ce sont ses mobiliers urbains qu’on
Figure 52-Les petites places autour des folies: La terrasse de la folie Café
retrouve sur les petites places de parc de La Villette,
comme autour de la folie
de
l’astronome. Bernard Tschumi a, encore, développé sa conception en y travaillant sur le concept du ‘’jardin dans la ville’’. Il a aussi, conçu un autre élément qui anime l’ensemble du parc de La Villette d’une manière nouvelle, en se référant à une ‘’bande de film’’, sous une forme séquencée : ‘’La
Figure 53-La promenade Cinématique
promenade cinématique’’. 47
Tschumi a donc, choisi d’insérer dans son projet une promenade qui ‘’serpente’’ les éléments de repères du parc, couvrant un siècle d’architecture, de la Grande Halle centenaire à la plus récente Cité de la musique. La cité des Sciences et de l’industrie , parallélépipède de près de 300m de long, est
Figure 54-La Cité des Sciences et de L'industrie
le plus grand établissement scientifique et technique d’Europe, et présente nombreuses expositions. La Géode, sphère d’acier poli, englobant une grande salle de cinéma. La Cité de la musique, regroupant plusieurs équipements musicaux ; lieu de concerts, centre de documentation, le conservatoire de Paris et le Musée de la musique.
Figure 55-La Géode
Le Zénith, marquant une nouvelle génération de salles de spectacles. Et, La Grande Halle, devenue en 1985 un lieu polyvalent de spectacle, accueillant toute sorte d’événements. Située entre la Cité des Sciences et la Cité de la musique, elle
Figure 56-La Cité de la Musique
symbolise ce qui fait la ‘’singularité’’ du Parc et son identité : un espace culturel où se rencontrent toutes les disciplines et toutes les formes de ‘’récréation’’ par le savoir, les arts et les loisirs, un lieu où se croisent les usagers de toutes tranches d’âges.
Figure 57-La Grande Halle
48
L’ensemble du parc est marqué par une trame ponctuée en ses points d’intersections par des compositions
complexes
et géométriq ue,
intitulés ‘’les folies de Tschumi’’. Ces ‘’point de relais’’ prononcés dans les perspectives de l’étalement du parc dénaturent l’équilibre visuel du paysage avec leur vive couleur rouge tout en fournissant
un contraste
harmonieux avec les arbres et la verdure. Même si théoriquement la plupart d’entre elles ne remplissent aucun rôle fonctionne l, concrètement elles servent de repère et de relais dans le par cet l’organisent par leur rigoureux tramage.
Figure 58-Croquis de quelques points de relais: ''Folies de Tschumi''
Le parc de La Villette conçu sur le site des anciens abattoirs de la villette, est un projet qui répond à la triple ambition ; artistique, culturelle et populaire, un lieu où se rencontrent le passé et l’avenir, Paris et sa banlieue, la ville et la nature, l’art et la science, l’immense et l’intime, l’esprit et le corps. Ce parc est un espace ouvert à l’activité, l’interaction, l’exploration et le mouvement, ce qui évoque un sentiment de liberté au sein d’une organisatio n superposée de points : les folies (les relais), de lignes : circulation et de surfaces : les prairies. La Passerelle Urbaine flottante installée sur le canal de l’Ourcq, au cœur du parc constitue un point fort dans le projet : un axe Nord-Sud facilitant le déplacement des promeneurs.
49
A retenir : L’analyse du parc de La Villette a pour but de dégager les concepts qui ont régi le processus de conception du projet dans son propre contexte, lesquels serviront ou joueront le rôle d’éléments de référence en tant que système de réflexion sur un projet d’aménagement d’espaces de loisirs et de culture à projeter dans un environne me nt urbain déjà existant.
Le parc est une composition conçue en un système de trois éléments : les points de relais, les lignes courbes ou droites (indiquant les parcours et la circulation) et les surfaces définies par de grands espaces dégagés. Etablis chacun selon une logique géométrique qui lui est propre, ces éléments ainsi placés en plan, se superposent en ‘’feuilletage’’ pour être retravaillés en volumes, en traitement du sol ou en structures et mobilier.
Une facilité d’accès à travers la création d’une ligne urbaine qui se constitue en un axe Nord-Sud ponctué par plusieurs événements tout en donnant à l’usager plusieurs possibilités de promenade au sein du parc, avec des perspectives ouvertes qui assurent la continuité de l’espace.
Aménagé pour donner une nouvelle physionomie à un quartier qui devenait hostile à la cohabitation sociale, le parc insuffla une nouvelle vie à la zone par la création d’espaces de rencontre et de promenade qui allient flâner ie, découverte, acquisition de nouvelles connaissances et culture.
D’un point de vue urbain, la conception d’un axe principal reliant deux quartiers est assimilée à une grande avenue piétonne, une traversée d’un nouveau cadre de vie quotidienne diamétralement opposé dans son contenu et fonctionnement, à l’ambiance bruyante des deux points de départ et d’arrivée de l’axe.
Cette artère, ‘’épine dorsale’’ du projet, porte l’ensemble des composantes du parc selon des ‘’parcours’’ définis par la superposition de ‘’lignes et de
50
surfaces’’ dont les intersections constituent des relais et des points d’arrêt incitant à la découverte. Autrement dit, le parc est distribué d’une manière disséminée où les éléments du programme sont répartis sur l’ensemble du site grâce à des parcours ponctués à chaque intersection de trame, par un ‘’événement’’ architectural et d’activité qui anime toutes les parties du projet : terrains de jeux, espaces d’éducation scientifiques et de concours, espaces de sensibilisation à la nature et à la construction, kiosques à musique et aires de consommation…sont autant des points de repère formels que des espaces fonctionnels.
Avec une architecture contemporaine, voire déconstructiviste pour certains bâtiments (les folies de Tschumi) et ses jeux de volumes, de textures, de matériaux nouveaux et de structures apparentes, l’architecte a réussi à faire de ses masses construites des éléments de repère des plus prégnants et des plus marquants. La Cité des Sciences, conçue en un énorme parallélépipède occupant l’angle du terrain (du côté de la rue…), joue un rôle de point signalétique qui, de par ses proportions et ses textures, rivalise avec l’échelle urbaine du quartier de La Villette et son importante fréquentatio n.
La ‘’Cité de la Musique’’, quant à elle, reprend l’échelle de la zone d’habitatio n (du côté de la rue…) par un jeu savant de volumes et d’ouvertures que Portzamparc a voulu de formes libres pour en faire oublier le systématis me classique des façades.
Les promeneurs de tout âge se distillent, selon leurs objectifs, sur l’ensemble du parc selon des parcours clairement définis et ponctués par des espaces culturels (la Géode, la Cité des sciences…) d’un côté de l’axe principal et par des espaces d’animation et d’exposition de l’autre côté :
51
CHAPITRE III
La proposition architecturale et d’aménagement
CHAPITRE III- La proposition architecturale et d’aménagement I/ Présentation du contexte d’intervention II/ Les choix conceptuels III/ La proposition architecturale : intentions et esquisses
52
I- Présentation du contexte d’intervention : Le choix de la ville de Bizerte comme site d’application et de projection du parc de quartier, objet d’étude et d’intérêt du présent mémoire, trouve son origine dans ces raisons principales : -
La première est celle de s’intéresser à une autre ville que la capitale qui, elle, a souvent été la plus privilégiée quant à la planification de divers projets, y compris ceux de divertissement.
-
Originaire de Bizerte, j’ai voulu saisir l’occasion de mon mémoire de fin d’études en architecture pour m’intéresser à une ville dans laquelle j’ai toujours vécu et dont je connais le moindre détail urbain. Il s’agit ainsi de penser autrement l’espace ce cette ville, à la manière d’un étudiant architecte dont le regard et la perception ne sont plus comparables à ce qu’ils étaient en ce sens qu’il n’est plus un simple usager mais un futur acteur de l’aménagement de l’espace.
-
La troisième raison de mon choix et la plus importante reste celle du manque de projets culturels et paysagers d’envergure à Bizerte malgré le riche potentiel dont celle-ci dispose. En effet, collines, forêts, criques et plages sablonneuses définisse nt un environnement naturel des plus séduisants mais dont la richesse se voit de plus en plus en dilapidée par une invasion du béton et de la brique, associés dans une architecture hétéroclite édifiée au détriment des espaces verts et de communica tio n sociale.
53
I-1- L’environnement général : La ville de Bizerte
Ville du Nord de la Tunisie, Bizerte ou ‘’Banzart’’, se situe à 65 km de la capitale à laquelle elle est reliée par une autoroute qui en facilite l’accès à partir de Tunis19 . Elle jouit d’un emplacement stratégique et est dotée de trois ports dont un port de plaisance, un port de pêche et un port de commerce. Bizerte est aussi célèbre pour son festiva l international, sa ville antique, sa citadelle et son ‘’Fort espagnol’’.
Les
Bizertins
sont
les
descendants
d’immigrés arabes et berbères d’Algérie, de musulmans musulmans
d’Andalousie, de
l’Empire
de
Slaves
ottoman,
Figure 59-Carte de la Tunisie
de
Siciliens, de Corses, de Sardes, de Maltais et de Russes.
Une terre phénicienne
puis
romaine, Bizerte est devenue ensuite une cité
1920
turque et ses forts et monuments y témoigne nt d’une grande histoire. En effet, ‘’la densité et la typologie des monuments de Bizerte reflètent les différents mutations subies par le tissu urbain de la ville à travers trente siècles d’existence. Ballottée par l’histoire, Bizerte a
Figure 60-Carte de la région de Bizerte
vu son aire bâtie et ses principaux édifices se recomposer plusieurs fois.’’20
A moins de 45 minutes de T unis et de ‘’l’aéroport International Tunis-Carthage’’. Noureddine Dougui, Hédi Bouatia, Abdelouahed Brahem, Mourad Jelloul, Bizerte identité et mémoire, Tunisie, éd. L’univers du livre, 2005, p39 19 20
54
La configuration du tissu urbain de Bizerte a subi les vicissitudes d’une histoire mouvementée où la ville a été aménagée et réaménagée au gré des besoins humains, économiques et militaires ; les mêmes matériaux ont été récupérés, réemployés, recyclés dans les édifices et les monuments. Comme pour la majorité, sinon la totalité, des villes tunisiennes, l’histoire de Bizerte se lit sur trois grandes périodes à savoir : la période précoloniale, la période coloniale et la période actuelle. L’analyse en révèle deux modes de développement urbain majeurs. Le premier, organique, a donné naissance à une ville organisée autour de son port de pêche, un lieu économique central. Le deuxième, quant à lui, est un mode orthogonal, issu des théories urbaines modernistes et fonctionnalistes et appliqué par les Colons français lors de la planification urbaine des régions tunisie nnes transformées en ‘’villes’’. La partie ancienne et celle coloniale coexistent jusqu’à nos jours avec une extension de la ville qui continue de se faire selon la ‘’toile urbaine’’ de l’époque coloniale et en relation avec ses différentes artères et divisions.
-
Avant le Protectorat français :
La ville était formée, à cette époque, de deux parties : El Ksiba et El Kasba. Avant le protectorat français, elle s’est bâtie au bord du vieux port. L’ancienne médina est entourée d’un fort espagnol qui date de 1557. Des maisons à patio à faibles hauteurs, des ruelles étroites et des impasses caractérisaie nt la ville et lui conféraient une physiono mie urbaine et architecturale qui, à l’époque,
Figure 61-Carte de l'ancienne ville de Bize rte
ressemblaient à tant d’autres en Tunisie et dans le bassin méditerranéen.
55
-
A l’aube de l’indépendance :
La médina s’est installée sur le périphériq ue 21 port (celui-ci étant l’espace structurant de du
la ville) pour se voir ‘’prolongée’’ ensuite par la ville de ‘’style européen’’ qui, elle, a évolué sous forme d’ilots dessinés selon une trame orthogonale avec des axes débouchant sur des places. Ainsi, ‘’les principaux composants de cette ville rayonneraient à partir du vieux port. Tout autour de ce dernier, se sont installés
Figure 62-Plan de la ville de Bizerte après le protectorat français
plusieurs équipements commerciaux tels que le marché public’’. 21
-
Actuellement :
L’extension de Bizerte s’étale sur les deux rives du canal : la partie Sud est composée de Zarzouna,
Menzel
Abderrahmane,
Jemil
et
Menzel
destinés à des industr ies
légères et des pôles universitaires et la partie Est (après le canal) avec la zone de Sidi Salem et la corniche. La partie Nord, quant à elle, est consacrée à l’habitat alors que la partie Ouest contient une
Figure 63-Vue aérienne sur la ville de Bize rte aujourd'hui
panoplie d’activités commerciales, militaires, industrielles…
21
H. Belhaj –op.cit- page 94
56
Du point de vue de sa morphologie urbaine, Bizerte se caractérise, aujourd’hui, par une division propre à sa nature. La ville précoloniale est restée centrée sur l’habitat avec un développement de zones marchandes sur sa périphérie alors que la ville coloniale, caractérisée par une hauteur plus importante, s’est dotée de zones marchandes, de la majorité des équipements administratifs ainsi que d’habitations de type collectif. Les extensions de la ville se sont développées en fonction d’une société en pleine mutation avec une diversité d’activités et de fonctions englobant quelques zones vertes, des aires de jeux et de loisirs,
des espaces de sport, des quartiers
administratifs…
Zone d’habitats de typologies mixtes
Le site
Cimetière
La Marina
Zone Polyfonctionnelle
Palais des Congrès
Le Vieux port
Zone touristique et d’animation
T issu Médinal
Amphithéâtre
Figure 64-Schéma de zones de fonction de la ville de Bizerte
57
Site
Zones vertes
Marina
Parc d’attraction
Figure 65-Schéma montrant les zones vertes et de loisirs
I-2- Choix du site
L’environnement immédiat du terrain choisi pour l’implantation du Parc de quartier proposé dans la présente étude est riche en histoire et en fonctions ; il contient le Palais des Congrès conçu dans les années 1960, un complexe sportif (Le stade, la salle de sport, la piscine…), une maison de jeunes et un amphithéâtre en plein air. Il est également à proximité du quartier ancien et de la Médina, du vieux port et du nouveau projet de la Marina. Avec une position au cœur du tissu urbain et au milieu des zones d’habitations ainsi que les différentes possibilités d’accès, le site présente’ ’une plateforme’’ accueilla nt les différents profils des usagers de tout âge.
58
Le site Palais des Congrès Complexe sportif Ville traditionnelle Amphithéâtre Ancienne zone Militaire Parc d’attraction Ville coloniale Maison de Culture El Ksiba Le port commercial Le vieux port La Marina Figure 66-Schéma des équipements phares de la ville de Bizerte
59
I-3- Le Terrain : Le terrain de 300m de long sur 280 m de large, est situé sur la colline de la ‘’Cité Belvédère profitant d’une position stratégique et d’une vue sur le pont de Bizerte, la mer et une grande partie de la ville. On y accède facilement au moyen des grands axes qui desservent la ville de Bizerte à savoir ‘’L’avenue Hsan Nouri’’, celle du ‘’15 Octobre’’ et celle du ‘’7 novembre’’ et pour les habitants du quartier, il est situé à 15 minutes des habitations les plus loin de lui. Cette position stratégique renforce davantage l’appréhension du site et sa visibilité.
Sur le plan topographique, les pentes partent dans leurs inclinaisons, différents sens offrant ainsi des ‘’creux’’ et des ‘’plateformes’’ dont les proportions et le jeu se prêtent déjà à la promenade et à la marche. Bien que pauvre en plantes et variétés végétales, le terrain ainsi composé, offre sur ses bordures des arbres qui jouent un rôle de protection de l’ancienne zone militaire situé la frange Nord-Est du terrain et constituent ainsi un espace tampon où l’on peut circuler, s’arrêter pour profiter du site et des vues dont il jouit. Ses plantations offrent aussi des jeux d’ombres et de lumièr es qui donnent vie à toute l’étendue et autour du volume du Palais des Congrès qui surplombe l’ensemble du terrain. Avec ses vingts mètres de hauteur et son encombrement de 3000 m², ce symbole architectural
du
l’indépendance
où
lendemain se
de
dessinaient
les
contours et la forme d’un Etat civil et résolument moderne, est abandonné à son sort depuis plus de 20 ans : Ses parois et son aspects extérieurs
commencent
déjà à
manifester les signes de cet abandon alors que son intérieur renferme une grande salle de spectacles et différents autres espaces que nous présenterons ultérieurement. Figure 67-Le Palais des Congrès de Bizerte
60
Le terrain est limité du côté Nord et Nord-Ouest par des immeubles d’habitat22 et de quelques maisons individuelles, du côté Sud par la maison de jeunes, le complexe sportif et le futur parcours de santé et au Nord par l’ancienne zone militaire, une école primaire et des immeubles d’habitations. 23
Figure 68-Situation du terrain
Le terrain se situe sur la colline de la Cité du Belvédère, il y trône ainsi sur le point le plus haut de la ville. De ce fait, il est repérable de différents endroits de la ville de Bizerte.
22 23
Des immeubles en R+2 et R+5 Des immeubles en R+4 et R+5
61
Le terrain profite d’une position
stratégique
et
d’une vue panorami que sur le pont de Bizerte, le Canal, la mer et une grande partie de la ville. Figure 69-Vue sur le côté Sud du terrain
Figure 70-Vue sur le côté Est du terrain
Figure 71-Coupe schématique A.A
Figure 72-Coupe schématique B.B
62
Avenue 7 novembre Rue reliant L’avenue 7 Nov. Au terrain
Avenue Hsan Nouri Avenue 15 Octobre
Avenue Habib Bourguiba Boulevard Hbib Bouguatfa (du centre ville vers la corniche)
Avenue Hedi Nouira(de la marina vers la corniche)
Figure 73-Schéma d'accès au terrain
Le terrain est relié au centre-ville par ‘’l’avenue Hsan Nouri’’, et à la route reliant la Marina à La Corniche par ‘’l’avenue 15 Octobre’’. Ce terrain est situé à 15 minutes des habitations les plus loin de lui.
Figure 74-Parcours des piétons vers le terrain
63
Le terrain offre sur ses bordures des arbres qui jouent un rôle de protection de l’ancienne zone militaire situé la frange Nord-Est du terrain et quelques plantations autour du Palais des Congrès.
Figure 75-Le terrain
Figure 76-Dimensions et limites du terrain
64
Le terrain
Immeubles R+5 et R+4
Ancienne zone militaire
Salle de sports
Le Palais des Congrès
Ecole primaire
Maison de jeunes
Futur parcours de santé
Bâtiments R+2
Jardin d’enfant
Piscine municipale
Amphithéâtre
Figure 77-Schéma montrant l'environnement immédiat du terrain
Des immeubles d’habitations et des équipements sportifs et culturels s’articulent autour du terrain.
65
Maison de jeunes
Futur parcours de santé
Le Palais des Congrès
Des immeubles en R+5
Bâtiments en R+1 et R+2
Figure 78-Perspective de la morphologie architecturale avoisinante du terrain
Le terrain est limité du côté Sud par des immeubles d’habitat en R+5 et du côté Sud par la maison de jeunes et le futur parcours de santé.
II- Les choix conceptuels :
Présentation du projet :
Ma proposition est de concevoir un parc de quartier dont la qualité première est la proximité. Un lieu qui va favoriser l’ouverture de la ville à la nature et ses habitants à travers des activités ludiques, culturelles et de sensibilisation.
Objectifs du projet proposé :
La proposition de conception d’un parc de quartier à Bizerte a été faite par choix personnel dans le but d’offrir aux différents usagers des quartiers environnant une meilleure qualité de vie et une nouvelle perception
de l’espace vert à travers sa
revitalisation.
66
Et, dans le but de former des citadins et de valoriser ce site qui se trouve au cœur d’un quartier existant (La cité du Belvédère), j’ai opté pour l’idée d’implanter un ‘’poumon vert’’ au milieu d’un tissu urbain ‘’dense’’. De ce fait, un tel projet doit répondre à certaines exigences : -
Ça sera un espace culturel, d’expression et de rencontre avec quelques structures ludiques en plein air pour la communauté locale.
-
Je suis amené à concevoir un projet qui reflète la nature des pratiques qu’il va abriter, un ‘’centre’’ ou un ‘’forum’’ qui reflète l’image d’une société qui a besoin d’air frais.
-
Les espaces au sein du parc doivent être bien étudiés afin de procurer une bonne fonctionnalité.
-
Le programme doit répondre aux différentes attentes des différents usagers (enfants, adultes, sportifs, artistes…).
-
Concevoir un parc pour tous afin de donner à ses utilisateurs un sentiment de liberté et ‘’d’appropriation’’ de leur propres espaces. Dans ce sens, le futur parc devrait être lié à la vie citadine, je ne voudrai plus que le parc soit un espace dans la ville, mais un espace de la ville, pour cela il faut qu’il soit animé et renouvelé par pour les habitants.
Eléments du programme :
Ma conception d’un parc de quartier à Bizerte devra tenir compte de la présence de nombreux visiteurs, tandis que les résidents en feront une utilisation quotidienne et profiteront des activités du programme qui dynamisent la vie sociale du quartier. Ces deux types de gens se croisent, mais ont des demandes et des besoins différe nts. Ma programmation doit donc tenir compte des besoins spécifiques des ces deux types d’usagers. Le programme général se compose de : Des espaces de loisirs : -
Espaces de repos et de détente.
-
Espace de consommation : une cafétéria
Figure 79-Espace de consommation
67
d’un
accompagnée
espace
extérieur
aménagé en mobiliers urbains. -
Une esplanade aménagée en une fontaine de jet d’eau.
-
Figure 80-Fontaine de jet d'eau
Une aire de rassemblement de famille, afin qu’elle puisse profiter de la verdure et échapper au rythme de la vie quotidienne.
-
Une surface
arborée (déjà existante )
Figure 81-Aire de rassemblement pour la famille
englobant une structure de jeux pour enfants chevauchante entre les arbres. -
Un espace de jeux pour les parents en plein air ou couvert, selon les besoins de l’activité (pétanque, jeux de société…).
-
Terrains de sports : sous forme de relais, comme les espaces qui les précédent, Figure 82-Exemple de structure de jeux pour enfants
ponctuant les parcours des usagers.
Des espaces culturels : Des espaces de partage de connaissances et de savoir en matière d’art et de culture entre les citadins eux-mêmes afin d’inviter les gens à tenter de nouvelles expériences et d’adopter de nouvelles habitudes. -
Un
espace
matériaux
de
de
sensibilisation
construction
pour
aux les
enfants ; ils peuvent y construire leurs propres ‘’cabanes’’ dans les arbres afin qu’ils puissent s’approprier leurs propres Figure 83-Les cabanes dans les arbres
coins au sein du parc. 68
-
Un atelier d’initiation à la construction.
-
Une bibliothèque à ciel ouvert : des coins de lecture qui se noient dans la verdure.
-
Une aire de manifestation en plein air et de performance pour les artistes qui animent
Figure 84-Bibliothèque à ciel ouvert
le parc. -
La salle de spectacle au milieu du Palais des Congrès sera ré-ouverte pour les
-
différents usagers du parc ; des pièces théâtrales et des performances musicales y seront programmées. Les parois extérieures de cette dernière serviront de murs d’exposition de travaux d’artistes présents. Une placette sera réservée devant le Palais afin d’accueillir les gens après un spectacle ou pendant une projection sur la façade de ce monument.
-
Une salle d’aquarium : Bizerte est considérée comme une ville ayant plusieurs espèces maritimes rares, donc il sera judicieux de les mettre en valeur afin que tous les visiteurs du parc en profitent de cette culture maritime.
-
Une vitrine d’art pour la ville : un bâtiment qui ponctue le parcours des usagers, regroupant des ateliers d’initiation à l’art (architecture, musique, photo).
Des espaces d’éducation : Initier les usagers au monde du végétal et exposer ses richesses en alliant détente et apprentissage. -
Un jardin botanique :
Une partie pour la plantation.
Un
espace fermé
d’éducation
et
Figure 85-Schématisation d'un espace de potager
d’initiation.
69
Des espaces de services : Parkings/ Kiosques/ Administration/ Blocs sanitaires. Tous ces éléments, présentés ci-dessus, sont des points de relais qui animent les parcours de l’usager. Chaque point de ponctuation et chaque point de relais est un événement, l’éléme nt architectural lui-même est un événement qui met en valeur l’ensemble du parc.
Le parti architectural :
Afin de tirer profit des potentialités du site en pente, j’ai opté pour la création de plateformes en analogie avec la topographie du terrain allant du point le plus haut qui correspond au Palais des Congrès pour arriver à la voie principale (du coté Sud-Est). La trame du Palais m’a permis de créer un axe majeur qui, partant de ce bâtiment, traverse les plateformes, marque l’entrée principale tout en gardant une perspective ouverte sur l’ensemble du parc et la ville. Sur cette même trame j’ai superposé plusieurs parcours qui s’élancent de l’axe du Palais et percent les surfaces des plateformes. Ce chevauchement va donner naissance à différents relais, qui accueilleront les diverses activités.
Figure 86-Croquis d'intention
70
III- La proposition architecturale : intentions et esquisses
Figure 88-Coupe schématique sur le terrain à son état initial
Le terrain englobe le Palais des Congrès et quelques plantations du côté de l’ancienne zone militaire (zone vertes naturelles). Il est caractérisé par une pente de 30 mètres sur une longueur de 350 mètres, traversée par des voies véhiculaires.
Figure 87-Le terrain à son état initial
Figure 89- Une route ceinture contournant le terrai n
Afin d’éliminer
les voies
Figure 90-Le terrain après terrassement
qui
traversent le terrain j’ai opté pour la création d’une
voie qui le
contourne. Ensuite, ma réflexion s’est tournée sur
le
terrassement
pour
la Figure 91- Différents niveaux des plateformes
création des plateformes.
71
La création d’une ligne végétale servant de limite visuelle du côté Nord-Ouest
du
terrain. Ouverture sur l’espace vert naturel (NordEst) et sur la mer (Sud-Est).
Figure 92-O uverture s et limites du parc sur son environnement urbain
Figure 93-Axe et trame
Figure 94-Superposition des parcours
La trame du Palais des Congrès a engendré un axe majeur pour organiser et structurer le projet. La superposition
de ces trois éléments : Les
surfaces, la trame et les parcours donnera naissance aux différents relais qui animeront l’ensemble du parc.
72
Figure 95- Intentions et esquisse
73
Bibliographie Thèses : Hassen Belhadj, encadré par Ikbal Malek, Instituts d’art dramatique à Bizerte, 2012
Article : Fran Cité, article publié à Paris, N°8, Novembre 2002.
Ouvrages : Noureddine Dougui, Hédi Bouatia, Abdelouahed Brahem, Mourad Jelloul, Bizerte identité et mémoire, Tunisie, éd. L’univers du livre, 2005 Böhme G, Le parc naturel urbain en Suisse : une utopie ?, 1995 Kevin Lynch, L’image de la cité, Edition Dunod, Belgique, 2007 (première édition en 1960)
Ouvrages électroniques : GLOY, K- Cité par Gérald HESS et Joëlle SALOMON CAVIN, Le parc naturel urbain en Suisse : une utopie, Vertigo- La revue électronique en sciences de l’environnement, Volume 15, Numéro 1, Mai 2015 Jean Bertin Iréné Ramamonjisoa, Sans la plante, point de devin-guérisseur, 2009 Webographies : http://www.larousse.frwww.ledeuxquatre.com/2015/10/15/dhaussmann-a-rivoli- histoire-de-rues/) www.theculturetrip.com/asia/mongolia/articles/national- geographic-announces-the2016-travel-photographer-of-the-year/ www.7fan8.net/7fan8/article/2390.html www.pro.visitparisregion.com/layout/set/print/Offre-de-la-destination/L-offre-deParis-Ile-de-France/Visites/Musees-et-lieux-culturels/Grande-halle-de- la-Villette www.abcsalles.com/prive/fr/fiche.php?n=1128 www.urwallpapers.com/hd-wallpaper-park-city-night-chicago/
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Table de figure Figure 1-Les jardins de la fontaine, à Nîmes (Source :www.vivelagu.wordpress.com/2011/03/15/les-jardins-de-la-fontaine/ ) .............11 Figure 2-Regents Park (Londres) (Source: www.blogs.ft.com/photodiary/tag/weather/page/7) ............................................................................................11 Figure 3-Le plan du jardin de Tuilerie (Paris) (Source : www.eclecticlight.co/2015/08/31/differing-views-the-tuileries-gardens-paris-france/) .....11 Figure 4-Début des travaux à Paris (Source :www.ledeuxquatre.com/2015/10/15/dhaussmann-a-rivoli-histoire-de-rues/) .....12 Figure 5-''The Park at Lakeshore East, Chicago'' (Source :www.blog.sina.com.cn/s/blog_4c2aefb2010141dx.html) ....................................13 Figure 6-Un parc de quartier pour relier l'éco-quartier Hoche au quartier de la République à Nanterre (Source :www.constructioncayola.com/infrastructures/article/2016/02/12/104104/nanterr e-parc-urbain-voit-jour-sur-toit-a86.php) ………….……………………………………………………13 Figure 7-Photo aérienne du ''Hyde Park'' (Londres) (Source:www.youtube.com/watch?v=dgab9N0iqsM) ......................................................14 Figure 8-Exemple de parc péri-urbain: ''EuropaCity'' (Paris) (Source : www.construisonseuropacity.com/interview-bjarke-ingels-europacity-le-journal-du-dimanche-jdd/) ............14 Figure 9-''Central Park'', New York (Source :www.theculturetrip.com/asia/mongolia/articles/national-geographic-announcesthe-2016-travel-photographer-of-the-year/) ...................................................................15 Figure 10-Qian an Saline Greenway (Chine) (Source :www.pinterest.com/pin/349169777340761468/)...............................................17 Figure 11-Illustrations de quelques mobiliers urbains.......................................................19 Figure 12-Parc André Citroën, France (Source:www.20minutes.fr/societe/diaporama-8826photo-903890-calor) ......................................................................................................20 Figure 13-Aire de jeu pour enfant (Source : www. stadium.nc/fr/aires-jeux-pour-enfants) .20 Figure 14-Espace de pique-nique pour la famille (Source :www.7fan8.net/7fan8/article/2390.html) ..........................................................21 Figure 15-Le promeneur (Source : www.lesglobeblogueurs.com/porto-nature-parcsdouro/#jp-carousel-6006) ..............................................................................................21 Figure 16-Une peintre au sein d'un parc (Source :www.chateaudemontjay.com/actualites/quelques-artistes-et-leur-oeuvre-dans-leparc-de-la-residence.htm) ..............................................................................................22 Figure 17-Une œuvre d'art dans le ''Parc Millenium'' (Chicago) (Source :www.urwallpapers.com/hd-wallpaper-park-city-night-chicago/) .........................22 Figure 18-Le consommateur (Source : www.blog.getwalife.com/) ....................................23 Figure 19-Un point de relais: cafétéria (Source : www. finspi.com/photo/a-shippingcontainer-is-being-used-for-an-outdoor-2924119) ………………………………………………………….23 Figure 20-Activité sportive dans le parc (Source :www.budgetparticipatif.paris.fr/bp/jsp/site/Portal.jsp?document_id=2107&portlet _id=158) ……………………………………………………………………………………………………………………… 23 Figure 21-Vue sur Tunis à partir du parc (Source :www.tunisiares.blogspot.com/2011_03_01_archive.html)..................................24
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Figure 22-Zoning du parc du Belvédère ...........................................................................25 Figure 23-Situation du parc.............................................................................................26 Figure 24-Vue sur l'entrée du parc ..................................................................................26 Figure 25-Schéma de l'organisation du parc.....................................................................27 Figure 26-Schématisation du parcours ............................................................................30 Figure 27-Une transition entre un espace public et un autre privé: un simple passage .......31 Figure 28-Une pratique animée et rythmée de l'espace commun: la délectation ...............31 Figure 29-Un déplacement de repère en repère: L'orientation..........................................31 Figure 30-Différents événements longeant le parcours ....................................................31 Figure 31-Différentes formes de voies .............................................................................33 Figure 32-Croquis explicatif de la limite ...........................................................................34 Figure 33-Schématisation de la limite..............................................................................34 Figure 34-Croquis explicatif, les quartiers éléments structurant de l'espace urbain ............35 Figure 35-Schématisation d'un nœud..............................................................................35 Figure 36-Croquis explicatif, Les nœuds...........................................................................35 Figure 37-Croquis explicatif, un point de repère...............................................................36 Figure 38-Exemple de point de repère le ''Duomo'' de la Cathédrale de Florence (Source :www.imagenes.4ever.eu/tag/823/catedral?pg=6) ..............................................36 Figure 39-Les cinq éléments de Kevin Lynch ....................................................................37 Figure 40-Situation du parc de La Villette ........................................................................39 Figure 41-Accès et limites...............................................................................................39 Figure 42-Esquisse du parc de La Villette .........................................................................41 Figure 43-La superposition des trois éléments de Bernard Tschumi (Source :www.blog.sina.com.cn/s/blog_76ca6ff90102v9i8.html) ......................................43 Figure 44-Schématisation de la déconstruction du programme (Source :www.pinterest.com/pin/483222234998678658/)...............................................43 Figure 45-Schéma de l'epannelage du parc......................................................................44 Figure 46-La place de la Fontaine aux Lions (Source :www.pro.visitparisregion.com/layout/set/print/Offre-de-la-destination/L-offre-deParis-Ile-de-France/Visites/Musees-et-lieux-culturels/Grande-halle-de-la-Villette) ............45 Figure 47-La Galerie de La Villette (Source : www. structurae.info/ouvrages/galerie-de-la villette) ........................................45 Figure 48-Schématisation de la situation de la galerie de La Villette ..................................45 Figure 49-Schématisation d'une partie de la Galerie de La Villette ....................................46 Figure 50-La galerie de L'Ourcq (Source : www.archiquotes.info/index.php/2015-10-25-0441-14/a-b/402-bernard-tschumi).......................................................................................46 Figure 51-Allée du Zénith, Galerie de La Villette, Galerie de L'Ourcq .................................47 Figure 52-Les petites places autour des folies: La terrasse de la folie Café (Source :http://www.waymarking.com/gallery/image.aspx?f=1&guid=8cde5620-30cb-4759a1f3-73c63a10f6b1) .......................................................................................................47 Figure 53-La promenade Cinématique.............................................................................47 Figure 54-La Cité des Sciences et de L'industrie (Source :www.ya30ans.overblog.com/page/33) ..............................................................48 Figure 55-La Géode (Source : www.flickr.com/photos/ageofstupid/3963791199)..............48 Figure 56-La Cité de la Musique(Source:www.abcsalles.com/prive/fr/fiche.php?n=1128) ..48 Figure 57-La Grande Halle ................................................................................................. (Source:www.parisetudiant.com/etudiant/lieu/grande-halle-et-parc-de-la-villette.html)...48
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Figure 58-Croquis de quelques points de relais: ''Folies de Tschumi'' (Source :www.pinterest.com/pin/307089268316470596/)...............................................49 Figure 59-Carte de la Tunisie (Source : www.winoo.com/tunisie/carte/) ...........................54 Figure 60-Carte de la région de Bizerte............................................................................54 Figure 61-Carte de l'ancienne ville de Bizerte (Source :www.fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/217731).......................................................55 Figure 62-Plan de la ville de Bizerte après le protectorat français (Source : www. fr.wikipedia.org/wiki/Bizerte) .................................................................56 Figure 63-Vue aérienne sur la ville de Bizerte aujourd'hui ................................................56 Figure 64-Schéma de zones de fonction de la ville de Bizerte............................................57 Figure 65-Schéma montrant les zones vertes et de loisirs .................................................58 Figure 66-Schéma des équipements phares de la ville de Bizerte ......................................59 Figure 67-Le Palais des Congrès de Bizerte ......................................................................60 Figure 68-Situation du terrain.........................................................................................61 Figure 69-Vue sur le côté Sud du terrain..........................................................................62 Figure 70-Vue sur le côté Est du terrain ...........................................................................62 Figure 71-Coupe schématique A.A ..................................................................................62 Figure 72-Coupe schématique B.B...................................................................................62 Figure 73-Schéma d'accès au terrain ...............................................................................63 Figure 74-Parcours des piétons vers le terrain .................................................................63 Figure 75-Le terrain........................................................................................................64 Figure 76-Dimensions et limites du terrain ......................................................................64 Figure 77-Schéma montrant l'environnement immédiat du terrain ...................................65 Figure 78-Perspective de la morphologie architecturale avoisinante du terrain .................66 Figure 79-Espace de consommation ................................................................................67 Figure 80-Fontaine de jet d'eau ......................................................................................68 Figure 81-Aire de rassemblement pour la famille .............................................................68 Figure 82-Exemple de structure de jeux pour enfants (Source :www.pinterest.com/pin/297096906650905732/)...............................................68 Figure 83-Les cabanes dans les arbres .............................................................................68 Figure 84-Bibliothèque à ciel ouvert................................................................................69 Figure 85-Schématisation d'un espace de potager ...........................................................69
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