no t re rê ve !

Lucie Arsac et son frère Paulin suivent les traces de leur maman. Depuis près de deux ans, ils consacrent leur mercredi à l’improvisation. Parce que c’est amusant, que ça donne de l’assurance et que ça met en l’air leur imaginaire.

Harry Potter, ils sont fans. Lucie et Paulin, adorent les personnages de Ron et Hermione et rêveraient de se glisser dans leur peau un instant. Alors quand ils ont vu leur maman, Cynthia, jouer des matches d’improvisation, ils ont décidé de tester. “ Et j’ai adopté ”, se félicite Paulin, 10 ans, élève de CM2 à l’école Iris Hoarau de la Petite-Ile.

“ On s’amuse beaucoup. Il faut être en même temps assez concentré pour réaliser les exercices et cela permet de se défouler et de faire travailler son imaginaire ”. Inscrit dès la création de la section impro jeunes, Paulin participe chaque mercredi à une séance d’une heure et demie. Il apprend à créer des personnages, à dégager des émotions, à faire du mime, à travailler en groupe.

“ Le plus dur pour moi, ce sont les personnages de filles. Je ne suis pas trop à l’aise avec la tristesse. Par contre, j’adore faire peur”. Mais où puise-t-il toutes ces idées de personnage ? “ Parfois dans des films ou des livres et parfois j’imagine de A à Z… ”. Depuis qu’il s’est embarqué dans cette aventure, Paulin a entraîné six camarades de son école qui se sont inscrits au théâtre, il en est très fier.

> Lucie, sa sœur aînée, ne boude pas non plus son plaisir.

“ Tourner dans un film d’action, c’est notre rêve ”, revendique-telle. Collégienne de 5e à La Montagne, l’adolescente a décidé de faire du théâtre avec sa meilleure amie. “ Pendant les cours d’échauffement, on travaille le regard, la réactivité, la cohésion d’équipe. Stéphane Payet, notre entraîneur, nous fait faire des exercices d’éveil des sens pour apprendre à se concentrer après sur sa création. Il nous faut beaucoup d’énergie pour pouvoir penser à rencontrer d’autres jeunes de l’impro ”. Car c’est le but, faire des matches d’improvisation, affronter une autre équipe et gagner. Lucie a bien conscience que ces techniques peuvent aussi servir dans la vie.

“ Cela m’aide pour présenter mes exposés, pour prendre de l’assurance ”.

Cynthia, la maman de Lucie et de Paulin, est ravie de voir ses enfants prendre du plaisir à im- proviser. “ Cela permet de valoriser les personnes. On n’a pas besoin d’être compétent dans la langue ou dans l’écriture donc c’est accessible à tous et on peut déjà arriver à s’amuser au bout de quelques séances d’entraînement ”, explique-telle. C’est par ce biais que Jamel Debbouze a été propulsé en haut de l’affiche. Il s’était d’abord inscrit à une troupe de théâtre

“ Déclic Théâtre ” dans sa cité à Trappes, puis a été repéré par

Alain Degois alias Papy, le fondateur de cette compagnie théâtrale. Jamel fait ses débuts au théâtre en 1991 et va en finale du championnat de France junior de la Ligue d’improvisation avant de se révéler sur les planches puis à la radio, à la télé avec le Jamel Comedy Club et au cinéma comme dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre. Un exemple inspirant non !

PETIT LEXIQUE DE L’IMPRO

LA PATINOIRE :

Les limites de la scène et de l’espace de jeu.

LE CAUCUS :

Ce sont les 20 secondes qu’accorde l’arbitre aux équipes pendant les matches pour que chaque équipe prenne le temps de la réflexion et se concerte sur le jeu avant de démarrer l’impro.

LA CATÉGORIE :

Le style imposé à chaque nouvelle improvisation (par ex : sans paroles ou chanté ou en vers…)

MIXTE : les deux équipes jouent ensemble et créent une histoire au fur et à mesure.

COMPARÉ : une équipe joue après l’autre.