Le Mag de l'Hexagone Scène Nationale Arts Sciences - Meylan

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Avant, après, autour des spectacles nouvelles écritures

colloque

action culturelle exploration

recherche entre arts et sciences

technologies réseaux

nouvelles connaissances

pédagogie

éducation artistique

nouveaux métiers

sciences humaines débat


Derrière le foisonnement d’initiatives générées par l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences, un objectif  : faire se rencontrer les projets artistiques et les forces vives du territoire. C’est avec l’action culturelle que tout commence. D’abord centrée sur l’acte artistique, cette action culturelle s’appuie sur les expériences développées par les spectateurs. Cela va jusqu’au développement de savoir–faire vitaux comme le souffle (voir les ateliers conduits par Robin Renucci et son équipe). Se construisent ainsi des projets qui s’adressent tant aux spectateurs qu’aux citoyens. L’acte artistique comme un temps privilégié - hors temps - mais aussi l’acte artistique comme un temps utile, partie prenante des courants de pensée, des projections collectives. Le temps de la représentation est un temps hors tout. Avant, l’artiste s’enferme dans sa loge pour se concentrer. C’est un au revoir, comme pour un voyage, une parenthèse. Il sait que toute l’équipe du théâtre préservera cette immersion collective, que chacun fera de son mieux pour que l’émerveillement apparaisse le temps de la représentation. Viendra, viendra pas  ? C’est le vivant du spectacle, c’est la confiance en chacun  : artistes, techniciens, spectateurs. Après, on se retrouve, le voyage accompli, c’est le temps des échanges, ici et maintenant et parfois dans six mois. C’est ici que le spectacle fait œuvre, ou pas… C’est par l’échange, par la parole que le spectacle trouve son utilité. Viendra, viendra pas ? C’est dans l’engagement de chacun que se trouve en langage « abeille », le butin. Pour faire butin, le butinage a son intérêt, mais rien ne vaut l’enrichissement par amour. Ainsi l’amateur cultive patiemment, s’enrichit et enrichit les autres. Il augmente sa lecture d’un spectacle, comme la richesse de son point de vue sur le monde.

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C’est vers cette richesse que sont tendues toutes nos actions culturelles, dans la relation que nous menons avec le public. Parce que arts et sciences sans conscience ne sont que ruines de l’âme comme aurait pu le dire Rabelais. Ici, l’âme, c’est le territoire et ses habitants. Ce qui est fabuleux aujourd’hui c’est que nos méthodes de travail développées dans l’action culturelle trouvent une validité confirmée dans les recherches technologiques, scientifiques et pédagogiques. C’est de cette déclinaison dont les pages à venir vont vous parler, un cahier ouvert sur les trésors patiemment et méthodiquement ciselés par l’équipe de l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences et ses partenaires. Vous trouverez donc ci-après : - les relations avec le public, l’action culturelle, travail « cousu main » pour chaque situation, une part de ce qui fait le socle de notre maison ; - les recherches que nous réalisons dans le cadre de l’Atelier de l’Imaginaire qui permettent de transférer nos expériences dans le monde de la formation, recherches qui trouvent donc une application concrète ; - les recherches menées dans le cadre de l’Atelier Arts Sciences et leurs incidences dans le monde des sciences et de la technologie avec des débouchés qui sont autant du domaine de l’outil que du ressourcement ; - et enfin, ce que cela génère en terme de réseau local, régional, national et international. Vous le saviez, l’Hexagone est une ruche !

Antoine Conjard Directeur de l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences - Meylan


« DES PROJETS QUI S’ADRESSENT TANT AUX SPECTATEURS QU’AUX CITOYENS »

Rencontres-i, Biennale Arts Sciences 2011 : Mémento de KompleXKapharnaüM dans les rues de Meylan


Classe Arts Sciences

A C T I O N C U LT U R E L L E - R E L A T I O N S A V E C L E P U B L I C Rencontres avec les artistes, auteurs ou interprètes, conférences, répétitions ouvertes au public, ateliers de pratique artistique et maintenant les « Acteurs de Curiosité Territoriale », tous les moyens sont bons pour donner au spectacle sous toutes ses formes des clés de compréhension ou de réflexion, comme dans un gigantesque laboratoire artistique ouvert à tous.

Atelier Beatbox M.C.P.A.

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©Laurence Fragnol

Florilège d’actions…

À L’ÉCOLE DE LA SCÈNE Le jumelage c’est 280 collégiens et lycéens dans 12 établissements de l’agglomération qui participent à des ateliers de pratique artistique sous la houlette (bienveillante) d’artistes choisis par l’Hexagone, avant de présenter leurs travaux sur scène… C’est aussi un blog très actif : www.entractes.theatre-hexagone.eu Partenaires : Direction régionale des affaires culturelles, Éducation nationale PLUS FORT QUE LE HANDICAP Le cirque, la danse et le théâtre se glissent dans plusieurs instituts médico-éducatifs où les enfants handicapés pratiquent avec des artistes choisis par l’Hexagone. Ils font également un parcours de spectateurs et présentent parfois une partie de leur production sur scène, en fin d’année. Partenaires : IME La clé de sol, IME Daudignon, APF SPECT-ACTEURS À L’HORIZON 5 spectacles au programme pour alimenter un atelier de théâtre et d’échanges entre spectateurs devenus acteurs et les metteurs en scènes ou interprètes de ces spectacles. Une façon inédite pour les participants de voir et d’éprouver le théâtre… (voir p. 54) Partenaires  : MJC Horizons Meylan LA BELLE HISTOIRE DES HISTOIRES Des personnes âgées, des écoliers, des bibliothécaires et une conteuse.

En 2012 s’est clôturé le projet Mémoires qui raconte sur scène et accroche aux cimaises d’une expo itinérante un florilège de tranches de vie et une rencontre avec des neurosientifiques. La maison cantonale des personnes âgées à l’origine de ce projet travaillera cette année sur des ateliers de philosophie. Partenaires : Maison cantonale personnes âgées Meylan, Bibliothèques de Meylan, Jennifer Anderson, conteuse, Cie Ithérée, Les Arts du Récit en Isère, ville de Meylan… « L’ÉTOILE GOURMANDE », TRAITEURS SPECTATEURS Plusieurs fois dans l’année, les enfants et ados du Foyer du Rachais se font cuisiniers le matin et vendeurs en extra de leurs productions culinaires avant et après le spectacle, dont ils sont bien sûr les spectateurs VIP… Partenaires : Maison d’enfants à caractère social L’Étoile du Rachais La Tronche ARTS, SCIENCES ET ENFANCE, LA CLASSE ! Deux classes d’écoles primaires dans les fauteuils de l’Hexagone, deux spectacles jeune public parlant d’arts et de sciences, des auteurs qui aiment échanger avec les enfants, une plateforme numérique de travail collaborative et hop ! Tout le monde en chantier ! On écrit, on rêve, on réinvente tout avant de présenter sur la scène le fruit de ce beau travail sur le langage.

Partenaires  : Direction régionale des affaires culturelle, Éducation nationale, écoles de Meylan et la Villeneuve Grenoble, outil d’écriture collaborative Framapad. SOUFFLER C’EST JOUER De passage à l’Hexagone avec Ruy Blas, Robin Renucci et son complice le comédien Alan Boon ont rencontré des professionnels de la santé pour expérimenter « le souffle, premier instrument du comédien ». Rendez-vous pris, les sagesfemmes du CHU ont pu bénéficier d’une formation intitulée « le souffle c’est la vie », une manière de réunir l’art, les sciences et les techniques au commencement de la vie. Partenaires : Atelier Arts Sciences, Hôpital Couple-Enfant, CHU La Tronche. PARTENARIAT AVEC LES COMPAGNIES DE THÉÂTRE AMATEUR En lien avec les spectacles, des ateliers et des rencontres avec les artistes sont organisés. Vous pratiquez le théâtre dans une compagnie de théâtre amateur ? N’hésitez pas à contacter l’équipe des relations avec le public pour construire un parcours en lien étroit avec le projet de votre compagnie ! Partenaires : Coup de Théâtre, La Petite plaisance, Théâtre Ensemble...


REPÈRE

Saloua Adli, philosophe

PHILOSOPHIE Depuis plusieurs années, Saloua Adli, philosophe et scientifique de formation, anime, à l’initiative de l’Hexagone, des Classes Arts Sciences auprès des élèves d’écoles primaires de tous horizons (Meylan, La Villeneuve Grenoble...) Comment les enfants accueillent-ils cette approche « Arts Sciences ? » Saloua Adli : Sans doute plus facilement que les adultes ! D’abord parce qu’ils sont naturellement ouverts à tous les apprentissages, mais surtout parce que cet assemblage est beaucoup moins contradictoire que le monde d’aujourd’hui voudrait le faire croire. Il n’en a pas toujours été ainsi ? Saloua Adli : Le XVIIe siècle a connu simultanément la « révolution Copernicienne » ouvrant la voie aux découvertes de Johannes Kepler, Galilée, Newton, et l’explosion des « arts baroques ». Arts et sciences étaient alors étroitement liés pour imaginer ensemble « un monde où tous les contraires seraient harmonieusement possibles ». Nous sommes aujourd’hui très éloignés d’une telle convergence de vue. Il suffit de considérer les filières d’orientation de l’Éducation nationale pour mesurer la

© Hélène Jusselin

Classe Arts Sciences philosophie

profondeur des fossés qui compartimentent ces « spécialités ». À l’école, il faut très tôt faire un choix entre l’univers rationaliste des sciences et de la technique, et celui, sensible, des arts et de la culture. Cette séparation n’existe pourtant pas à la base, c’est nous qui avons jeté les arts et les sciences à des extrémités, alors que dans la vie ils sont naturellement liés. C’est une question de regard porté sur ce qu’on fait : on peut marcher en se disant « je mets un pied devant l’autre en utilisant la gravitation et l’énergie musculaire » ou on peut se laisser porter par le sens du mouvement, et danser, produisant alors un message à caractère artistique… Mais la danse elle-même demande une compréhension du transfert de poids, de l’élévation, des contraintes liées à la gravitation ! Tout est lié ! Existe-t-il un espoir de rectifier cette logique de dichotomie entre arts et sciences ? Saloua Adli : Bien sûr ! En commençant par les initiatives de l’Hexagone qui fait depuis longtemps figure de précurseur dans cette nécessaire mutation dont je vérifie de plus en plus les effets bénéfiques auprès des enfants avec qui je travaille… L’Éducation nationale cherchant à revaloriser les filières scientifiques, ce type d’initiative devrait être démultiplié. Je perçois une évolution, de grandes entreprises adoptent un discours qui va dans le même sens. Lors d’une table ronde organisée par le collège doctoral de Grenoble, un dirigeant d’une grande entreprise industrielle a présenté aux futurs docteurs le « besoin pour la science de développer des esprits créateurs, affirmant que les scientifiques manquaient souvent d’ouverture, de curiosité sur les sciences humaines, sur l’art. » Après les avoir invités à « ne pas trop rester dans (leur) pratique et (leurs) théories, et à conserver ce qui fait (d’eux) des chercheurs : la capacité à trouver de nouvelles choses » il les a enjoints à se replonger dans les écrits de Gaston Bachelard. Au-delà de la pédagogie, il s’agit au fond de travailler sur le développement des individus. Peu importe qu’on regarde par une fenêtre ou par une autre, l’essentiel est de savoir qu’il y en a plusieurs, autorisant plusieurs points de vue. Et pourquoi pas dès lors, percer une nouvelle ouverture pour proposer une nouvelle vision du monde…

Gaston Bachelard, dans ses travaux d’analyse de l’histoire des sciences, rappelle, entre autres, qu’il existe une forme de rupture entre les théories de Newton et d’Einstein, ce qui exclut l’hypothèse d’une continuité, d’une accumulation dans la progression des savoirs… Il propose l’idée selon laquelle une construction continue, exempte de points de rupture, génère tôt ou tard la survenue de ce qu’il nomme « obstacle épistémologique », qui trompe le chercheur dans sa représentation d’un phénomène. Il propose, pour éviter ce type de piège, de « réaliser une catharsis intellectuelle et affective, réformer son esprit, refuser tout argument d’autorité et laisser sa raison inquiète. »* Cette idée de rupture, de remise à plat des connaissances est une des clés de ce que le philosophe épistémologue nomme « la pédagogie de la déformation » qui propose des méthodes intégrant « une vie poétique, une vie artistique » pour favoriser la création de nouvelles théories. * Gaston Bachelard. La Formation de l’esprit scientifique. Contribution à une psychanalyse de la connaissance objective. Paris, Urun, 1938

Propos reccueillis par Bernard David-Cavaz

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Colloque

international Jeudi  28  novembre  9 h - 18 h Amphidice - Campus SMH

Vendredi 29 novembre 9 h - 18 h Hexagone - Meylan

Déjouer l’injouable Le texte de théâtre n’aura de valeur pour nous qu’inattendu, et – proprement – injouable. L’œuvre dramatique est une énigme que le théâtre doit résoudre. Il y met parfois beaucoup de temps. Nul ne savait comment jouer Claudel au commencement, ni Tchékhov, mais c’est d’avoir à jouer l’impossible qui transforme la scène et le jeu de l’acteur […]  Antoine Vitez, L’Art du théâtre, 1985 À l’heure où le public s’est habitué à déployer son imaginaire face à des décors non réalistes, à l’heure où il est admis que le metteur en scène peut « faire théâtre de tout » sans se cantonner au texte dramatique, on pourrait penser que l’idée même d’injouable est devenue caduque et que plus rien n’est irréalisable sur un plateau de théâtre. Et pourtant, le champ des impossibles s’est probablement plus déplacé qu’évanoui. Afin de cerner les contours des injouables contemporains qui persistent à défier la scène, chercheurs et artistes viendront évoquer ces œuvres longtemps perçues comme non théâtrales, ces expérimentations techniques et projets utopiques qui aimantent les créateurs – précisément parce qu’ils constituent autant d’invitations paradoxales à remettre en jeu(x) les limites du théâtre. Colloque organisé en partenariat avec les chercheurs Alice Folco et Séverine Ruset (Université de Grenoble, Traverses 19-21). Avec le soutien de l’université Stendhal (UFR LLASIC, équipe d’accueil Traverses 19-21, pôle CINESTHEA), l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences - Meylan, la Région Rhône-Alpes, Grenoble-Alpes Métropole, la ville de Grenoble. Programme détaillé sur www.theatre-hexagone.eu www.u-grenoble3.fr

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Entrée libre


DÉBAT

Séminaire de la Société alpine de philosophie Samedi 5 avril de 14 h à 18 h

societealpinedephilosophie.over-blog.com

Une langue qui ne prend plus la parole* Risque zéro et course contre le temps ont insidieusement élu domicile dans la vie contemporaine. Disséminés un peu partout, dans la vie intime, dans le travail, dans le soin, dans la vie politique, dans les décisions de justice, dispositifs et procédures chiffrées garantissent aujourd’hui de déjouer le risque et d’aller à l’essentiel. Évaluation, science du comportement, techniques de communication se sont substituées au récit, à la transmission et à la valeur de l’expérience. Quels sont les implications de ce changement et les mobiles de ce « progrès » ? Quels effets produisent-ils sur notre perception du monde et d’autrui, sur notre rapport au langage ?

Avec la participation de Roland Gori, professeur émérite de psychopathologie clinique à l’Université d’Aix-Marseille, psychanalyste membre d’Espace analytique et auteur de La Fabrique des imposteurs, 2013 et de La Dignité de penser., 2011.

Reste-t-il de la parole qui résiste aux chiffres ? De la pensée qui réussisse encore à forcer le passage à l’articulation du monde ? Si les chiffres disent la vérité, que reste-t-il de nos subjectivités ? « Ce qui va de travers » n’a-t-il guère plus de sens que de nous menacer de sortir de la normalité ou de peser inutilement sur la bonne marche des affaires ? Un discrédit pèse logiquement sur la parole et la transmission de l’expérience dans ce contexte. « Le cours de la parole a chuté ». N’y a-t-il pas là, la promesse d’une violence nouvelle ? Et dont nous recevons les effets ? C’est autour de ces questions et à l’occasion des représentations de À demain (voir p.48) que cette rencontre propose de croiser les regards et les expériences.

Pascale Henry, auteur et metteur en scène du spectacle À demain.

Il y a une attention partagée entre les différents intervenants de ce séminaire : la langue et ce qu’elle est à l’être humain. Ce qui semble avoir colonisé le langage et soumis le corps social comme les individus mérite qu’on s’y arrête à plusieurs. *Titre du texte de Nadine Epron à propos du spectacle À demain TARIFS : normal 10€, réduit 5€ (abonné et adhérents SAP), gratuit pour les demandeurs d’emploi, les jeunes de moins de 18 ans et les étudiants

Thierry Ménissier, philosophe, professeur de philosophie de l’innovation à l’UPMF-Grenoble2.

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CRISE

Invitée permanente de l’espace médiatique, « la crise » sait se parer des atours les plus aguicheurs : de doctes analyses financières prodiguées par d’éminents spécialistes, en nauséabonds déballages au parfum de scandale, elle réussit pourtant l’exploit, malgré son omniprésence, de générer une sorte de lassitude propre à anesthésier l’esprit critique des observateurs les plus vigilants. Par bonheur, il reste des lieux d’expression un peu moins formatés, où les mots et les images ne prennent pas leur source dans des agences à produire du scoop. L’Hexagone présente deux approches, deux auteurs, deux visions, sur ce thème de « crise » envisagée ici dans son sens le plus organique, comme quelque chose qui fait mal, qu’on sait diagnostiquer mais qu’on ne sait pas soigner…

Bruno Meyssat la raconte en images, en traitant de celle des subprimes et de ses conséquences, des traders et de leur inconséquence. Et pour en explorer les mécanismes, il a entraîné sa troupe, plusieurs semaines, « sur les lieux du crime », à New York, Cleveland et Paris… pour mieux en capter et assimiler l’inquiétante réalité. Pascale Henry l’installe entre trois chaises, dispositif aussi minimaliste qu’inconfortable, pour un improbable entretien où les grilles d’évaluation tiennent lieu de présentation, et la conformité de personnalité…

VA R I AT I O N S S U R U N M Ê M E T H È M E

VIOLENCE(S) CONTEMPORAINE(S)

À demain - Pascale Henry

© Jean-Pierre Maurin

Bruno Meyssat : le sens derrière les images Un an d’immersion documentaire : à New York, où le « monstre » se réincarne chaque jour, à Cleveland, où ses victimes n’en finissent pas d’agoniser, et dans les couloirs du palais de justice, où l’un de ses « héros », Jérôme Kerviel, nargue la lumière des projecteurs. Un an de lecture monomaniaque, de regards concentriques obsessionnels, de rencontres précieuses avec des économistes et des acteurs des marchés financiers, un an pendant lequel l’équipe de Bruno Meyssat se nourrit de la même — peu ragoûtante — pitance, jusqu’à l’indigestion. Exercice indispensable pour donner du sens aux improvisations, intuitions formelles qui naîtront de ce voyage dans un monde déconnecté des réalités, et auquel la troupe donne sa chair. Châteaux de sucre s’effondrant sous l’assaut diffus d’un simple brumisateur, chemises immaculées découpées à même le corps, suicide grotesque d’un Omer Simpson de foire…  15 % est la synthèse spectaculaire d’errances partagées dans les coulisses de la violence contemporaine. Pascale Henry : Les images derrière les mots « Vous avez mal — Non ça va très bien — Je ne crois pas… » Cela débute par une petite rengaine, délicate comptine qui tourne sur elle-même sur le plateau d’une boite à musique. Jusqu’à ce que les rouages se grippent, et s’emballent, produisant une conversation assourdie de malentendus. Comment peut-on ne pas souffrir alors même que tous les symptômes de la douleur sont là ? Et comment peut-on souffrir d’une violence dont on n’a pas perçu l’impact ? C’est souvent du vide et du silence que naît l’angoissante hypothèse d’une présence… de représentations fantasmées de l’invisible, que naissent les plus grandes peurs… L’art de ne pas montrer devient alors une terrifiante machine à images.

• 15 % de Bruno Meyssat du mardi 4 au jeudi 6 février à 20 h (p. 38) • À demain de Pascale Henry du mardi 15 au vendredi 18 avril à 20 h (p. 48) à l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences - Meylan 64


Š Michel Cavalca

15 % - Bruno Meyssat


NOUVELLES CONNAISSANCES NOUVELLES ÉCRITURES par Antoine Conjard vision du monde, qu’elles ouvrent chaque jour de nouvelles portes qui nourrissent autant d’interrogations, de remises en cause de la place de l’homme, de nouvelles déstabilisations des appuis éthiques et moraux. De nouveaux outils naissent, de nouvelles pensées se développent qui changent notre manière de voir nos relations ou de nous envisager dans le monde. Ces évolutions font évoluer l’écriture des artistes. Il est par exemple intéressant de noter comment un siècle après leur découverte les théories de physique quantique nourrissent aujourd’hui de nombreux projets artistiques. Qu’ils soient chorégraphes, auteurs, metteurs en scène, marionnettistes, circassiens, musiciens, leur manière d’écrire un spectacle, de composer s’en trouve modifiée, renouvelée. L’action de l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences les soutiendra dans cette démarche. Cela prend la forme de résidence d’auteur, comme avec Daniel Danis, de résidence de recherche et de création (voir les Ateliers du Spectacle et leur Campement mathématiques) et ce, dans le cadre de l’Atelier Arts Sciences, de l’Atelier de l’Imaginaire, des Rencontres-i, ou de la programmation spectacles de la saison. Ce soutien doit permettre la naissance de textes de théâtre et l’enrichissement narratif et dramaturgique des nouvelles écritures issues des nouvelles technologies, de l’image et des arts du mouvement.

Thomas Pachoud, augmenteur Aux côtés des concepteurs de lumière, son, costumes, décors, aux côtés des metteurs en scène et chorégraphes, de nouveaux personnages font une entrée remarquée sur les plateaux de théâtre et de danse ou sur les pistes de cirque… Nous avons rencontré un de leurs plus brillants représentants. Regard angélique, silhouette dégingandée, chevelure autogérée, verbe économe, on pense tout d’abord avoir affaire à un pur produit de la génération des geeks taiseux capables de décrypter tous vos numéros de codes bancaires rien qu’en regardant le capot du smartphone que vous avez laissé traîner sur le bureau… Mais l’œil se met à briller en même temps que la langue se délie dès qu’on aborde les questions du métier, sitôt les présentations achevées. Études d’informatique en IUT puis école d’ingénieur multimédia à l’IMAC. Stage de deuxième année au « Cube » centre de référence pour l’art et la création numérique. Premier exercice, première rencontre avec le spectacle vivant : Judith Depaule, de la compagnie Mabel Octobre, lui demande de bricoler et d’animer un petit chien-robot programmé pour saluer, applaudir, et faire de petites interventions, sur le modèle de l’Aibo de Sony. L’animal et son maître suivent la troupe en tournée. « Au-delà de ma mission, je suis instantanément tombé amoureux du monde du spectacle, du travail en équipe, de la magie de la scène, de l’ambiance des tournées… J’ai tout de suite su que c’était l’univers — tellement ouvert — dans lequel je voulais évoluer, contrairement à certains de mes camarades qui avaient choisi le cinéma et qui sont aujourd’hui hyper spécialisés, l’un dans les mouvements de foules, l’autre dans le poil, mouvements des cheveux ou fourrures d’animaux… » Ce premier bain de scène date de quelques années seulement, mais Thomas a depuis multiplié les collaborations, notamment avec didascalie.net, structure d’accompagnement de projets impliquant les nouvelles technologies pour le spectacle, dont il est devenu un des piliers, le cirque

© Chris Herzfeld

Dans le partenariat avec le CEA et le CCSTI au sein de l’Atelier Arts Sciences les recherches sont orientées vers les technologies dans des logiques d’innovation et de création. L’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences est ainsi un point de contact pour les artistes et concepteurs avec le monde de la recherche scientifique et technologique. Ces nouvelles technologies ouvrent de nouveaux champs à la poésie – chacun aura pu le constater, par exemple, avec les œuvres de Adrien Mondot et de Yann Nguéma. Elles permettent de nous montrer le monde sous de nouvelles facettes. Et à partir de ces nouveaux outils c’est encore une nouvelle dimension qui s’ouvre à l’exploration poétique, celle des mythes, des représentations de l’homme dans son univers. Le mythe renvoie à une image sans âge, certes. Il faut aussi s’en faire une image très contemporaine produite par la fabuleuse capacité de l’homme à symboliser, à fabriquer de l’imaginaire à partir de sa propre expérience, de ses échanges, de sa vie sociale. Tout autant que les événements politiques, les migrations, les événements sociaux, notre imaginaire est façonné par les outils que nous utilisons et par les connaissances scientifiques apprises à l’école ou distillées par les médias. Nouvelles connaissances – Nouvelles écritures : le nouveau ici ne renvoie pas à une quête post-moderne d’innovation tous azimuts. Il renvoie au constat simple que les connaissances scientifiques révolutionnent notre

NOUVEAUX MÉTIERS

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Baro d’Evel cirk cie, l’Australian Dance Theatre, Organic Orchestra, la chorégraphe franco-espagnole Blanca Li…

« À chaque fois, je me trouve face à un nouveau défi. Donner une existence — comme un fantôme — à un personnage de petite fille : elle prendra finalement la forme d’une marionnette créée, filmée et projetée sur un écran de tulle, puis pré-programmée pour interagir en temps réel avec des comédiens en chair et en os… Mettre en place une véritable formation musicale à base de gouttes d’eau : l’orchestre aqueux prendra forme à l’aide de petits moteurs programmés pour “lire la partition“ et libérer au dixième de seconde près des gouttes d’eau dont la chute dans des récipients adaptés produit la pièce musicale écrite pour le spectacle Mazùt… Augmenter graphiquement et produire un montage instantané à partir de l’image de danseurs filmés en temps réel par trois caméras HD… imaginer et animer (retour aux sources ?) des dizaines de “machines à danser“ pour le spectacle Robot ! de la chorégraphe Blanca Li, avec “l’obligation d’être drôle, il faut qu’on s’amuse !“ » Le rôle de Thomas consiste, à chaque nouvelle collaboration, à donner vie aux fantasmes — parfois indistincts — des artistes. « Mais le champ des possibles offert par les nouvelles technologies est tellement ouvert que la plupart du temps, le briefing de départ se transforme en temps de recherche et d’exploration, avant d’aboutir au prolongement, voire à la métamorphose, de la création de l’œuvre… » Vous avez dit Arts Sciences ?…

Découvrez son travail dans : • Robot ! - Blanca Li – p. 10 • Bionic Orchestra 2.0 - Ezra – p. 11 • Mazùt - Baro d’Evel cirk cie – p. 34

EXTRAIT

DEBOUT SUR LA TERRE, Antoine Choplin Extrait de Debout sur la terre de Antoine Choplin © Editions La passe du vent, janvier 2012 Ce texte a été écrit pour les spectacles chorégraphiques Debout sur la terre et Au plus près du monde, crées par la Compagnie 47.49, François Veyrunes. (p. 31)

[…] quand ça commence tout en bas dans le silence des jardins que je quitte sur la pointe des pieds et les premiers pas sur le chemin des fins de nuit Debout sur la terre au premier promontoire gagné l’œil mesurant le parcouru et clignant du restant à parcourir Debout sur la terre quand la lumière longtemps douce et diffuse explose à la faveur d’une brèche et que je bois un coup

quand m’apparaît l’enveloppe farceuse du cyclone dans l’œil duquel nous nous goinfrons d’air immobile Debout sur la terre vagabonds indécis : est-ce que en le regardant de loin ou en le serrant au creux des poings que je me tiens au plus près du monde ? […] Debout sur la terre arrivé là au fin fond des équilibres piéton d’un grain de beauté du ciel passager à la pauvre semelle hanté par cette facétie de géant : marcher sur les étoiles, et cette question : ceux qui trébuchent peuvent-ils se récupérer ? […] Debout sur la terre parmi les sentiers que l’enfance explore à pleines paumes les bras jetés à l’entour des arbres yeux fermés en prélude aux baisers urgents et maladroits Debout sur la terre

Debout sur la terre

pour toujours celle de mes sueurs insouciantes et de mes cris de bravache

là-haut toutes pentes annulées à regarder d’ici comme je n’ai jamais pu regarder d’ailleurs

c’est que je suis né […] Debout sur la terre

Debout sur la terre tout sauf conquérant mais conquérant pourtant en veille sur les horizons mouvementés

comme aux doigts du sculpteur ces femmes élancées et maigres pétries à l’infini jusqu’à la brisure l’œil fermé de tellement d’amour Debout sur la terre

même si moins bien que ces femmes-là trop dignes et que ces hommes en marche trop fragiles trop allant […] Debout sur la terre marchant et questionnant la marche un pied puis l’autre comme deux désirs égaux fuir la terre et s’y ancrer s’élever ailleurs et rester là […] Debout sur la terre dans les traces de la danseuse incarnat et de farandole orpheline je ramasse ses souliers abandonnés et la regarde tournoyer là-bas au creux des sillons du champ dans le halo d’effort du cheval de trait […] Debout sur la terre je reviendrai vers eux les murs en pierre sèche les odeurs de feu les autonomes sanguins le parchemin des mains grises les collines comme des seins les laines grossières les silences ventés Debout sur la terre je reviendrai et toi tu surgiras de l’ombre du cellier devant la fontaine muette il y aura cette accolade une fois pour toute

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NOUVELLES ÉCRITURES

DANIEL DANIS, FACTEUR D’IMAGINAIRES Après avoir offert à l’Hexagone la rencontre avec le dramaturge et metteur en scène d’origine libanaise Wajdi Mouawad (Incendies, Forêts, Seuls…) la « Belle province » de Québec apporte à nouveau un de ses enfants les plus brillants : Daniel Danis. Poète, dramaturge et plasticien, il est accueilli depuis trois ans en résidence à l’Atelier Arts Sciences où il expérimente, aux côtés de scientifiques éminents, ses propres recherches artistiques De cette collaboration vont naître deux œuvres événement : L’Enfant lunaire, pièce de théâtre multidisciplinaire, et Traces, dispositif poétique interactif et évolutif.

De quand date votre intérêt pour le croisement entre arts et sciences ? Daniel Danis : Il remonte à la fin des années 1990, quand je suis passé de l’écriture manuscrite à la pratique du clavier d’ordinateur. J’ai très vite senti le potentiel de l’outil informatique pour accélérer les processus d’échange et de transaction entre les sons, les mots et les images… J’ai commencé à rencontrer des scientifiques et j’ai nommé ma compagnie arts/sciences car je savais que je prolongerais durablement l’exploration de ces zones situées entre le monde fusionnel, le monde réel et le monde des rêves. Qu’espérez-vous trouver dans l’univers des chercheurs ? DD : Je ne suis pas un scientifique, je travaille plutôt dans l’onirisme, monde parallèle dans lequel j’« introspecte » le monde réel — tout comme les scientifiques interrogent leurs savoir à partir de leurs intuitions. Leurs hypothèses sont les déclencheurs d’une petite machine ludique connectée au monde et à l’art du vivant. Votre rencontre avec l’agglomération Grenobloise ? DD : Antoine Conjard, directeur de l’Hexagone, m’a ouvert les portes de l’Atelier Arts Sciences, ce qui m’a permis, pendant trois ans, de butiner un peu de savoir scientifique dans de nombreux laboratoires, jusqu’à m’éloigner quelque peu de la simple expression théâtrale pour me diriger vers la notion « d’atelier ». L’expérience de la représentation est alors partagée avec des spectateurs via l’intervention, au côté des artistes, de scientifiques dont le regard devient soudain un « embrayeur d’imaginaire ». Votre prochain atelier s’intitule Traces ? DD : J’ai remarqué que dans les appareillages du CEA, beaucoup d’instrumentations naissent d’hypothèses, d’intuitions. Et la question qui se pose est : quels instruments mettre en œuvre pour garder la trace de nos expériences, pour valider ou infirmer nos hypothèses ? Cette idée de trace est aussi présente dans l’art. C’est un chemin, un parcours qui naît des images que l’on

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féconde intérieurement, que l’on transfère vers le langage, lequel produit à son tour des images qui sont autant de représentations du monde. L’ambition est de parvenir à faire se rejoindre artistes et scientifiques dans leurs trajectoires, projections, et représentations respectives du monde de demain. Pouvez-vous nous livrer quelques pistes de réflexions concernant les « traces » qui vont se croiser sous la yourte de l’Atelier Arts Sciences ? DD : Lorsque la terre passe de l’hiver au printemps, la métamorphose du temps et de l’espace qui s’opère ouvre un lieu imaginaire allant de la graine végétale minuscule à l’immensité du cosmos. Je rapproche cette métamorphose du mythe d’Isis et d’Osiris, que je choisis comme métaphore pour entrer en dialogue avec les scientifiques. J’imagine un objet : un corps de femme — celui d’Isis, représentation métaphorique de la Terre — dans la position du poirier. Son apparence est translucide, apte à recevoir la lumière d’Osiris — le ciel —, les proportions de ce corps sont calculées selon les principes du nombre d’or qui fondèrent la construction des grandes pyramides d’Égypte. Mathématiciens et biologistes sont conviés à cette réalisation. De la rencontre avec Arc Nucléart, j’ai conservé la fascination pour ces barques millénaires dont le bois traversé de rayons Gamma s’engage pour l’éternité. Elles nous embarquent vers le Nil, centre névralgique de l’imaginaire du monde. L’une d’entre elles est le tombeau d’Osiris, assassiné et dépecé par son frère Seth. Le tombeau est découvert par Isis qui reconstitue l’être aimé avant de le doter d’un sexe d’argile pour que renaisse la fécondité de la terre, le blé, la lumière… Les barques, la luminescence, le végétal… Ces représentations nées de l’univers des laboratoires et dont la matière transite par le langage s’entrechoquent et se croisent pour ouvrir, avec le mythe d’Isis et d’Osiris, des espaces imaginaires sur la Terre, l’Humain et le Ciel, vers des représentations des mondes potentiels métaphoriques, mythologiques, scientifiques…


Daniel Danis présente deux créations dans le cadre des Rencontres-i, Biennale Arts Sciences :

L’Enfant lunaire à l’Amphithéâtre du Pont-de-Claix (p. 12). Traces dans une yourte spécialement aménagée dans le jardin de l’Atelier Arts Sciences (p. 13).

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F U T U R E N G E S TA T I O N

L’Atelier de l’imaginaire, SAISON 2 L’Atelier de l’Imaginaire regroupe des enseignants-chercheurs issus des trois universités grenobloises, le Conseil en architecture, urbanisme et environnement (CAUE) de Grenoble et l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences - Meylan. Leur projet : une expérimentation collective visant l’exploration de l’imaginaire contemporain, la formation des étudiants de master et de personnes en formation continue, et la co-construction d’une réflexion-action avec les partenaires et les artistes des Rencontres-i, Biennale Arts Sciences.

Nous adopterons la définition initiale suivante de l’imaginaire : faculté mentale composée de représentations de ce qui n’existe pas encore ou pas vraiment, et qui n’existera pas nécessairement. De ce fait, l’imaginaire œuvre à la création de possible(s). Les imaginaires, au pluriel, désignent les systèmes d’images et de symboles engendrés par cette faculté.

Objectifs l Sur une durée de 3 ans, produire des

protocoles collectifs permettant de révéler les imaginaires contemporains, en phase avec les nombreux changements qui nous affectent aujourd’hui et les mutations tant annoncées pour nos sociétés. l Contribuer à l’émergence d’un « écosystème apprenant » (formation recherche-action territorialisée), par exemple en agissant ensemble avec les partenaires des Rencontres-i : acteurs et habitants du territoire, artistes, étudiants et enseignants, chercheurs. l Nourrir les approches artistiques par l’apport des sciences humaines, et vice versa. l Et de ce fait participer ici et maintenant à la transformation du monde par la production d’images et de symboles.

Postulats l L’imaginaire (comme faculté mentale) est

un puissant moteur de la transformation du monde. l La force des imaginaires (comme systèmes d’images) est liée à la qualité de la vie, au bien-être ressenti et même à la question philosophique du bonheur. l Les imaginaires se construisent dans le mouvement, dans l’« éprouver ensemble » et dans le travail collectif. l La coexistence entre les images et symboles anciens et actuels stimule et entrave le renouvellement des imaginaires.

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l L’imaginaire se projette dans un territoire et

participe à la construction métropolitaine.

l L’imaginaire métropolitain grenoblois

nous apparaît régi par le paradoxe entre l’innovation technologique et sa culture, et les inégalités sociales.

Déroulement Trois séances sont prévues pour la prochaine année universitaire, associant les étudiants de master, un public plus général en formation continue et les futurs Acteurs de Curiosité Territoriale 2015. Les travaux se dérouleront les 21 novembre, 3 décembre et 9 janvier. Ils s’articuleront autour de « L’imaginaire de la rencontre, entre organisation et surprise ».

Renseignements : Laurence Bardini : rencontres-i@theatre-hexagone.eu Membres fondateurs de l’Atelier de l’Imaginaire : Antoine Conjard, directeur, et l’équipe de l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences ; Serge Gros, directeur du CAUE – Isère ; Luc Gwiazdzinski, enseignant-chercheur à l’IGA-Université Joseph Fourier Grenoble 1 ; Fabienne Martin-Juchat, enseignantechercheuse à l’ICM-Université Stendhal Grenoble 3 ; Thierry Ménissier, enseignant-chercheur à G2i-UPMF Grenoble 2. Avec la participation des étudiants du Master Innovation de Grenoble Institut de l’Innovation (UPMF-Grenoble 2), du Master Innovation et territoire de l’Institut de Géographie Alpine (ujf-upmf-école d’architecture Grenoble), du Master Production et médiation des formes culturelles (Université Stendhal et UPMF). En partenariat avec le programme Promising (Investissements d’avenir)

© DR

Définitions


ACTEURS DE CURIOSITÉ TERRITORIALE MODE D’EMPLOI Les Acteurs de Curiosité Territoriale débarquent dans les Rencontres-i… Quel est ce nouvel OVNI (Objet Vivant Non Identifié) ? Antoine Conjard : La descente de la route de Chartreuse en cars pédagogiques avait permis à leurs cent-vingt passagers d’explorer, sous l’œil expert de paysagistes embarqués, le thème des « limites » territoriales, musicales, culturelles… La tournée extraordinaire de l’Ambarrassadeur de la Platogne libre, avait déclenché, dans moult salles municipales iséroises, de tonitruants débats sur l’aménagement des territoires pentus… La descente de l’Isère, « de Bergès à Minatec », avait embarqué — et emballé — une centaine de marins d’eau douce venus se mouiller dans quelques dizaines de barques à fond plat… Les Rencontres-i, Biennale Arts Sciences, en collaboration avec le CAUE, ont depuis longtemps donné le la d’une certaine idée de l’arpentage et de l’observation du territoire. Les Acteurs de Curiosité Territoriale (ACT) prolongent ce cycle de découverte et de création de type centripète : l’ambition est d’explorer de nouveaux mécanismes d’action culturelle, habituellement conçue comme un guide autour des œuvres d’artistes, facilitant l’appropriation par le public de ce qu’il peut aimer, voir, entendre, étudier… Il s’agit ici de lâcher le guide et de rendre le regard autonome et collectif, de l’envoyer faire ses propres découvertes, pour débusquer des « graines de futur » à partager. Comment ça marche ? AC : Il faut l’envisager comme un « jeu de pistes pour une destination inconnue »… On met en place des groupes d’une dizaine de personnes accompagnées par l’Acteur de Curiosité. Un objet de curiosité est défini ensemble, dans chaque atelier à l’occasion d’un repas ou d’un pique-nique, et chacun est invité à aiguiller le groupe vers des lieux ou des personnes susceptibles d’enrichir la découverte. Pas de parcours pré-programmé, il s’agit, comme dit Bernard Stiegler, « d’attendre l’inattendu ». Des trajectoires s’établissent, des rencontres de hasard peuvent surgir. Des notes, des images, sont prises tout au long du parcours, jusqu’au grand partage, en fin de Rencontres-i, dans un rendez-vous donné à l’Hexagone avec KompleXKapharnaüM.

Quels genres d’objets de curiosité ? AC : « Cultures de pleine ville »… « La ville au ralenti »… « La démocratie demain »… « Le Net ici »… « L’eau de là ». « Vivre en ville quand on est un blaireau »… C’est très ouvert, pourvu qu’il soit question de territoire et d’avenir. L’ambition des Rencontres-i est d’apporter de nouvelles clés d’ouverture au monde : des clés artistiques, avec des spectacles d’un genre nouveau, technologiques, avec le salon EXPERIMENTA, et éminemment humaines, avec les Acteurs de Curiosité Territoriale…

TÉMOIGNAGES Les Acteurs de Curiosité Territoriale ont vocation à rayonner sur un large territoire. Nous avons demandé à des partenaires métropolitains de nous parler de cette expérience.

Laurent Ageron Chef de projet à la Cité des arts et des sciences de Pont-de-Claix.

« Au départ, on pourrait penser que ce dispositif n’est au fond qu’une bonne idée ludique qui promet à des équipes de curieux impénitents de passer de bons moments ensemble. Mais on prend vite conscience qu’elle fait écho à des réalités prégnantes dans la gestion de la cité. De la nôtre en tout cas. Pont-de-Claix est une commune en pleine évolution. Elle vient de subir la fermeture d’importants sites industriels, elle met en place un Plan local d’urbanisme — et à ce titre a déjà entamé des procédures de concertation de la population — elle nourrit d’importants projets à caractère culturel, et elle est partenaire des Rencontres-i depuis de nombreuses années. Il est clair que l’idée de la quête de « graines de futur » tombe à point nommé dans un tel contexte ! Avec la fraîcheur de la nouveauté et la générosité des objectifs en plus. Sitôt le principe évoqué dans le cadre de l’Atelier de l’Imaginaire auxquels nous avons participé l’hiver dernier, les idées de thématiques ont spontanément fusé, tant notre cité semble calibrée pour accueillir ce type d’initiative. Mais surtout, ce projet répond pleinement à la volonté de la commune d’être en lien avec la population, en fédérant les idées et les projets de toutes sortes d’habitants.

Josette Verdun Présidente de ACACIA (Association centre activités culturelles inter-âge) - Meylan

Les membres de l’association ACACIA sont, pour la plupart d’entre eux, d’anciens scientifiques, enseignants ou universitaires. Ils ont en commun un goût prononcé pour la culture, une insatiable curiosité et… l’âge d’être d’attentifs grands-parents ! Autant dire que les questions d’avenir les préoccupent au plus haut point. Au départ de leur périple d’explorateurs territoriaux, la visite guidée d’un laboratoire du CEA servira de déclencheur à une réflexion collective et prospective sur les années 2050, terreau de l’épanouissement de leurs chères petites têtes blondes !

Geneviève Goubel Chargée de mission, Agence locale de l’énergie et du climat (ALEC)

« Acteurs de Curiosité Territoriale en quête de graines de futur »… La formule contient la plupart des termes qui régentent l’activité de l’ALEC : le futur, constamment dans notre viseur ; les graines, que nous tentons de faire germer dans l’esprit de tous ceux dont nous voudrions voir évoluer le comportement ; le territoire, vaste champ d’expérimentation de la grande transition énergétique qui motive toutes nos initiatives. Mais dans cette formule, le mot le plus intéressant est sans doute le moins institutionnel, celui de « curiosité ». L’influence des artistes dont les approches sensibles sont souvent inhabituelles pour nous, nous a convaincu de rejoindre les équipes de « curieux territoriaux ». Non pas avec l’attitude d’experts prêts à apporter leur contribution, mais plutôt de « candides » venus chercher de nouvelles manières d’appréhender nos propres problématiques. Découvrir de nouveaux visages, de nouveaux partenaires, élargir le champ de nos préoccupations, voilà l’objectif ! 71


AT E L I E R A R T S S C I E N C E S En s’associant avec le CEA et le CCSTI, l’Hexagone favorise des processus d’innovation et de création. Cela se traduit pour le monde artistique et culturel par deux démarches complémentaires : • favoriser l’appropriation de nouvelles technologies dans le spectacle vivant, ce que nous appelons le transfert de technologies ; • comprendre les nouvelles visions du monde induites par les nouvelles connaissances et leurs exploitations dans les technologies, c’est le programme « Nouvelles Connaissances - Nouvelles Écritures ».

RÉSIDENCES

L’Atelier Arts Sciences laboratoire commun de recherche à l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences - Meylan, au CEA et au CCSTI - La Casemate Grenoble, créé en 2007 propose des résidences de recherche aux artistes et aux scientifiques…

CRÉATIONS

L’Atelier Arts Sciences est aujourd’hui producteur et diffuseur de certaines créations issues des résidences. Sont proposées en tournée dès octobre 2013, La Terza luce, L’Enfant lunaire et Traces. + d’infos marie.perrier@theatre-hexagone.eu

MÉCÉNAT

Le Cercle des mécènes de L’Atelier Arts Sciences organisera sa soirée annuelle en avant-première de EXPERIMENTA, le 9 octobre. Pour faire un don : laure.chataigner@atelier-arts-sciences.eu

EZ3kiel

© Cédric Malcoëff

Depuis 2012 l’Atelier Arts Sciences travaille à nouveau avec des artistes issus du groupe EZ3kiel. Yann Nguema, musicien et artiste multimédia et Arnaud Doucet, concepteur lumière associés aux chercheurs du Laboratoire SPICE du CEA font une recherche sur une installation scénique lumineuse appelée Pixel motion. Celleci verra le jour en 2014/2015.

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GRAINES DE FUTURS

Un concours d’étudiants pour sensibiliser à l’énergie HESPUL, l’ALEC et l’AGEDEN, espaces INFO->ÉNERGIE Rhône-Alpes, organisent, en partenariat avec les Rencontres-i, Biennale Arts Sciences et l’Atelier Arts Sciences, le concours « Graines de futurs ». Ce concours s’adresse aux étudiants des domaines artistiques et scientifiques de la région Rhône-Alpes. Sensibiliser petits et grands à la thématique de la transition énergétique est un travail de longue haleine. Pour beaucoup, les enjeux énergétiques et environnementaux apparaissent comme lointains. Et pourtant, à l’aube du XXIe siècle, il apparaît urgent de modifier nos modes de vie afin d’aboutir à une société durable. Loin des discours moralisateurs et culpabilisants, il s’agit de penser une sensibilisation différente qui repose sur la rencontre entre les arts et les sciences. Une rencontre improbable mais d’une richesse débordante. Quand l’art rencontre la science et vice versa, l’imaginaire est d’une infinie diversité. Le concours « Graines de futurs » sera l’occasion pour les étudiants participants d’explorer l’imaginaire de l’énergie. Ils devront soumettre un projet de création artistique qui évoque la transition énergétique de manière positive. Les projets primés recevront une aide financière pour la réalisation de l’œuvre dans les mois suivant la

remise de prix. Les œuvres seront exposées pendant le salon EXPERIMENTA 2014, un événement organisé par l’Atelier Arts Sciences. Elles seront également visibles dans les espaces INFO->ÉNERGIE lors d’actions de sensibilisation sur le terrain. Le concours « Graines de futurs » sera lancé le vendredi 11 octobre 2013 à 11 h 30 dans le cadre des Rencontre-i, Biennale Arts Sciences lors du colloque « Création artistique, numérique et formation ». D’autre part des ateliers seront proposés dans le cadre de EXPERIMENTA afin de transmettre aux futurs candidats des connaissances sur l’énergie.

BIVOUACS

Témoignages de deux des douze chercheurs associés à la résidence Bivouacs de la cie Les Ateliers du spectacle, n+1. « Nous, scientifiques de la cognition, psychologues, mathématiciens, neuroscientifiques, physiciens, linguistes, philosophes, généticiens, sociologues, tentons de mailler autant que faire se peut et avec gourmandise les voies d’approches vers les mystères du cerveau. Nous étions forcément un peu dans notre élément dans ce bivouac… et un peu pris à contre-pied aussi, c’était tout l’intérêt. À quand la poésie et le théâtre comme disciplines constituantes des sciences cognitives ? » Jean-Luc Schwartz, chercheur - GIPSA-lab « Ce qui finalement est mon guide lorsque j’imagine, lorsque je cherche, c’est l’esthétique du lien entre les idées, les images, les représentations. Cette esthétique se traduit par « la trace », le chemin que j’ai construit et que je vais partager avec les autres. » Amal Chabli, chercheur - CEA


LA Terza Luce

en quête d’une Troisième lumière Michele Tadini

Compositeur et enseignant de composition et informatique au Conservatoire supérieur de musique et de danse de Lyon

Angelo Guiga

Technicien-chercheur au CEA - Leti de Grenoble

Lauréats du prix A.R.T.S. 2011, ce binôme est en résidence de recherche à l’Atelier Arts Sciences depuis un an et demi sur les interactions son et lumière et sur les synesthésies possibles. Il y a un siècle, Scriabine établissait une table de correspondances du spectre des hauteurs sonores et du spectre des couleurs (do = rouge, ré = jaune brillant, la = vert…). D’autres musiciens après lui se sont questionnés sur les interactions possibles entre le son et la lumière, tentant une fusion des arts et des sens. Si le projet de Michele Tadini et Angelo Guiga – La Terza luce – s’inscrit dans la lignée de ces illustres prédécesseurs, il présente l’immense intérêt de s’affranchir de cette stricte correspondance. Il crée d’autre part des liens inédits, au-delà de la synchronisation habituelle, pour ouvrir de nouveaux horizons synesthésiques… Retour sur la genèse d’une recherche novatrice grâce à la rencontre d’un duo complice.

En quoi votre projet se distingue-t-il des recherches des éclairagistes des théâtres ? M.T. : Nous n’allons pas essayer de trouver la « belle lumière » pour accompagner le concert prévu pour les Rencontres-i 2013. A.G. : C’est une recherche nouvelle sur la programmation de plusieurs fréquences lumineuses qui, lorsqu’elles se superposent, créent des battements lumineux tout comme avec du son. L’idée est de composer une partition de lumière. L’utilisation de projecteurs à LEDs permet de générer plus facilement les résultats de ces battements et harmoniques de fréquences. Visuellement cela donne des effets surprenants.

Et en termes plus simples, pourriez-vous à présent expliquer votre recherche ? M.T. : J’aborde la lumière de manière inédite

avec ma fibre de musicien. C’est un projet son et lumière qui tente de créer de nouvelles relations entre les deux médias pour dépasser le seul rapport de synchronie fréquemment utilisé dans les concerts. Nous avons commencé par la relation simple de synchronie en couplant par exemple un trémolo sonore à un tremblement lumineux. Cette similarité des deux médias les renforce et facilite la compréhension de l’écoute. Mais nous cherchons d’autres rapports possibles avec le son en expérimentant des relations de développement et de réponse avec de multiples combinaisons. Essayer de faire vivre la lumière comme une pulsation autonome ! Je me demande aussi si je peux appliquer à la lumière l’écriture en contrepoint et jusqu’à quel point c’est compréhensible pour le public.

Qu’appelez-vous écriture en contrepoint ? M.T. : Un système d’écriture musicale qui a pour objet la superposition de deux ou plusieurs lignes mélodiques qui respecte des règles d’harmonie et de linéarité. Par analogie en lumière ce serait une superposition de plusieurs effets lumineux. Je recherche les règles. Vous recherchez aussi s’il existe une « troisième lumière », pour faire écho au titre de votre projet La Terza luce. De quoi s’agit-il ? A.G. : Il s’agit de « battements lumineux » auto-

nomes à partir de vibrations lumineuses, tout comme parfois un troisième son émerge de deux sons joués ensemble. Nous sommes arrivés par moment à créer cette troisième lumière en faisant vibrer les LEDs à des fréquences différentes, mais il s’agit d’une perception subjective et nous voudrions savoir si les gens la discernent.

Lire aussi p.20

Extraits de l’entretien réalisé par Christiane Dampne, journaliste, en juillet 2012


RÉSEAUX

RENCONTRES PROFESSIONNELLES AUTOUR DU SALON EXPERIMENTA Arts et Sciences : une rencontre de professionnels Jeudi 10 octobre - 10 h Salle 301 de l’Atelier Arts Sciences

Que ce soit à partir d’outils numériques, dans la recherche de destins exceptionnels de scientifiques, dans la recherche de nouveaux points de vue sur le monde ou pour soutenir les propositions artistiques, les sciences et les technologies font de plus en plus partie des projets développés par les artistes. Ces nouveaux outils favorisent le passage d’un mode d’expression à un autre, du spectacle à l’exposition, de la vidéo au web… Ainsi un même artiste va s’adresser à plusieurs réseaux pour construire ses projets : les réseaux du théâtre, les festivals, mais il fera aussi de plus en plus souvent appel à des centres de sciences, des CCSTI, des musées, des centres d’art. Pour favoriser l’émergence de projets entre arts et sciences, l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences invite les responsables artistiques de ces différentes institutions pour échanger sur les spectacles et œuvres vus et imaginer les accompagnements futurs d’artistes. Ce rendezvous aura lieu pendant les Rencontres-i, Biennale Arts Sciences autour d’EXPERIMENTA. Rencontre organisée par l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences - Meylan et l’Atelier Arts Sciences. Renseignements : marie.perrier@theatre-hexagone.eu

Découverte du prototypage rapide Jeudi 10 octobre de 14h à 18h Plate-forme de prototypage Gi-Nova (UJF/AIPPRIMECA DS)

Les nouvelles technologies de prototypage enrichissent l’atelier de l’accessoiriste, voire celui du costumier, de l’atelier de construction de décors, ou tous ceux des artistes de la marionnette, et de l’objet. Pour découvrir les nouvelles possibilités offertes par les imprimantes 3D, les machines de stratoconception et de découpe laser, les possibilités de robotisation voire de « FAO » et de numérisation associée, une séquence de découverte est proposée par l’Université Joseph Fourier sur la plateforme inter-universitaire Gi-Nova. Ce rendez-vous aura lieu pendant les Rencontres-i, autour d’Expérimenta. Il est organisé en partenariat avec THEMAA, Association nationale des théâtres de marionnettes et des arts associés. Attention nombre de places limitées Renseignements : sylvie.reghezza@ujf-grenoble.fr

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Scène Nationale Arts Sciences et scènes Rhône-Alpes L’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences - Meylan est également labellisé scène Rhône-Alpes par le conseil régional Rhône-Alpes. Les 39 lieux labellisés « scènes Rhône-Alpes » soutiennent activement la création en accueillant des artistes en résidence et en coproduisant des spectacles. Leurs programmations sont concertées et complémentaires ; elles jouent un rôle fondamental dans la diffusion de la création contemporaine décentralisée et de la création régionale, et s’ouvrent à d’autres disciplines. La médiation entre les artistes, les œuvres et le public reste une priorité. Ces 39 scènes sont également engagées dans un processus de développement durable, respectueux de l’environnement et de l’égalité homme/femme.

LE GROUPE DES 20 Situés dans les villes moyennes au cœur de la Région, dans les périphéries des agglomérations grenobloise, lyonnaise, stéphanoise ou dans les territoires ruraux, les théâtres du Groupe des 20 constituent un réseau représentatif de la décentralisation du spectacle vivant et de sa vitalité. Lieux pluridisciplinaires de diffusion, en première ligne dans la défense de la création artistique, ils inscrivent leur action sur un territoire, travaillent à l’élargissement des publics en relation avec des équipes artistiques associées, dans une volonté de promouvoir la démocratisation culturelle. Ils sont installés au plus près des habitants, souvent au cœur des cités. En milieu rural, ils apportent fréquemment la première offre culturelle de qualité et de proximité. Le Groupe des 20 porte plusieurs dispositifs de soutien à la création et des rencontres thématiques. Ce réseau est constitué actuellement de 23 théâtres qui se sont mutuellement reconnus. Le Groupe des 20 travaille en partenariat avec la Région Rhône-Alpes et le ministère de la CultureDirection régionale des affaires culturelles. Rendez-vous sur : http://blog.france3.fr/theatres-en-rhone-alpes

Le Dôme Théâtre - Albertville, Château Rouge Annemasse, Quelque p’Arts… – Boulieu-Lès-Annonay, Théâtre de Bourg-en-Bresse, Espace Albert Camus – Bron, Le Polaris - Corbas, La Rampe, La Ponatière– Échirolles, L’Amphithéâtre – Le Pont-de-Claix, L’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences – Meylan, Théâtre de la Renaissance – Oullins, Train Théâtre – Porte-Lès- Valence, Théâtre de Privas, Centre culturel – La Ricamarie, L’heure Bleue – SaintMartin-d’Hères, Théâtre Théo Argence – Saint-Priest, L’Auditorium – Seynod, Théâtre Maurice Novarina Thonon-les-Bains, Centre Culturel Charlie Chaplin – Vaulx-en-Velin, Théâtre de Vénissieux, Théâtre de Vienne, Théâtre du Vellein – Villefontaine, Théâtre de Villefranche, Le Grand Angle – Voiron.

NATIONAL L’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences Meylan adhère à l’association des Scènes nationales, réseau de production et de diffusion du spectacle vivant, regroupant 68 salles de spectacles sur 54 départements.

International L’IETM est un réseau de responsables culturels et artistiques auquel adhère l’Hexagone. Prochain rendez-vous des 600 adhérents : Athènes, avec un focus sur Arts et Sciences.


VIVE LES NCES VACA toussaint dès

n grenoblois s. gglomératio l’a e d s les vacance lle sa Huit les pendant c ta c e sp s e e proposent d de la richess découverte une public ! je le ur o p Partez à la s ue q ti is rt ons a des propositi

6 ans

DANSE, MUSIQUE Echoa sam. 19 oct. 17 h

La Rampe, Échirolles dès

sam. 19 oct. 10 h, mar. 22 oct. 15 h

Espace 600, Grenoble

1 an

THÉÂTRE, MUSIQUE Pouss’Caillou mer. 30 et jeu. 31 oct. 10 h, 11 h15, 15 h

La Bobinette, Grenoble

printemps dès

6 ans

THÉÂTRE, DANSE Nos amours bêtes graphisme : camanquepasdair.com

mar. 29 avril 14 h 30, 20 h

Hexagone Scène nationale de Meylan dès

noël dès

2 ans

THÉÂTRE D’OBJETS Papa est en bas lun. 23 déc. 10 h, 15 h

3 ans

THÉÂTRE Ode à la vie

dès

une public spectacles je e

L’autre rive - CLC, Eybens

hiver dès

7 ans

DANSE Partituur

sam. 1er, lun. 3 et mar. 4 mars10 h, 14 h, 16 h

Amphithéâtre, Le Pont-de-Claix dès

5 ans

CIRQUE Roue Libre mer. 5 mars 15 h

Centre culturel J-J Rousseau Seyssinet-Pariset dès

1 an

THÉÂTRE D’OBJETS, CHANT Rouge mer. 12 et jeu. 13 mars 9 h 30, 10 h 45,14 h 30, 16 h

4 ans

PEINTURE, LUMIÈRE Tierra Efimera mar. 6 mai 11h, 15 h

La Bobinette, Grenoble

L’heure bleue, Saint-Martin-d’Hères

www.vivelesvacances.net 75


France 3 sur toutes les scènes

danse

opéras lyrique journaux régionaux

magazines

agendas culturels

cinéma

creativemushrooms.com

théâtre débats

alpes.france3.fr

documentaires


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