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Forum Économique Fès-Meknès Vers un nouveau modèle de développement…
La cap ital e spirituell e Fès a vibré au rythme des travaux de la deuxième édition du Forum économique Fès-Meknès qui s’est tenu du 27 au 30 juin 2018, sous l e thème « modèl es de dével opp ement innovants dans des mondes en mutation » . Ainsi, cette deuxième édition a contribué à transcender l es difficultés qui ha ndicap ent l e pl ein essor de la région.
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Organisé par la Fondation Forum Economique et la Chambre de commerce, d’Industrie et de services de la région Fès-Meknès, en partenariat avec le ministère de l’industrie, de l’investissement, du commerce et de l’economie numérique et avec les conseils élus de la Région et des villes de Fès et Meknès, le Forum Économique Fès-Meknès 2018 a aspiré à ouvrir des horizons de partenariat, de
Dossier réalisé par Sarah MAACHE
coopération, d’échanges d’expériences et d’opportunités d’affaires entre les acteurs économiques, les institutions locales, régionales, nationales et leurs homologues étrangers, en vue d’encourager les investissements productifs. Aussi, le forum 2018 se tient après un appel royal à l’innovation collective pour multiplier les idées, les propositions et les projets à même de contribuer à l’élaboration d’un nouveau modèle de développement qui puisse répondre aux attentes citoyennes et aux aspirations des jeunes générations, notamment en matière d’emploi et de dignité. Structuré en séances plénières et en workshops thématiques, le Forum Économique 2018 a mis à contribution tous les acteurs impliqués dans le développement de la région, tout en s’instruisant de l’expérience et de
l’expertise de participants nationaux représentant des institutions publiques (gouvernement, collectivités territoriales, Conseils de régions et universités), ainsi que de partenaires étrangers (institutionnels et experts), de Maires de villes amies et jumelées avec Fès, des fonds d’Investissements, des bailleurs de fonds, des entrepreneurs, des managers et chefs d’entreprises leaders, des marocains du monde ainsi que des associations et fédérations sectorielles. Le Forum a également été l’occasion d’organiser diverses activités connexes, notamment la remise de Trophées du Forum à des entreprises et acteurs innovants, l’organisation de rencontres B to B et B to G, ainsi que des visites et des excursions.
Des Sides Events de référence En marge de cette manifestation, s’est tenu un événement de référence, « We Afri Can », sous la thématique « Pour un Pont de business Afric Asia » et qui a été axé sur les relations économiques SudSud, en mettant en exergue l’Indonésie
comme pays à l’honneur, représenté par une forte délégation dirigée par son ministre du commerce. Ainsi, cette rencontre, qui conforte le Maroc dans son aspiration à faire de l’Afrique une aire de développement intégré Sud-Sud, vise à mettre en relief la nécessité de promouvoir et d’améliorer les relations économiques et commerciales entre les pays du Sud. Le Forum a connu également un événement partenaire consacré à la 6 e édition des rencontres des villes jumelées et amies avec Fès sous la thématique « Les villes, quel rôle dans le développement ? ». Cette réunion emblématique du Forum a permis de faire le point sur les accords de partenariat liant Fès aux villes partenaires...Aussi, cet espace est conçu comme un grand moment d’échanges qualitatifs entre les opérateurs économiques et les décideurs des parties concernées.
Le Maroc et l’Indonésie ont signé une déclaration ministérielle conjointe Parmi les moments forts de cette deuxième édition du Forum, la signature d’une Déclaration Ministérielle Conjointe entre le Maroc et l’Indonésie, où les deux parties exhortent une forte implication de leurs secteurs privés respectifs dans la définition du nouveau modèle de partenariat durable basé sur une approche Win-Win et où le secteur public apportera tout le soutien nécessaire en vue de sa concrétisation. Les deux pays ont exprimé leur volonté résolue à raffermir leurs relations commerciales et les rehausser. En effet, l’intérêt du Maroc à développer davantage ses relations économiques avec l’Indonésie s’inscrit dans le cadre de la vision stratégique de sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, visant à diversifier les partenaires du Royaume et à promouvoir la coopération Sud-Sud, et se justifie par l’ambition du Maroc à renforcer davantage son positionnement sur la scène internationale. C’est dans ce sens que le Maroc s’engage à œuvrer pour le renforcement de la coopération maroco-indonésienne.
Une région en passe d’atteindre son plein potentiel !
Avec une popula tion de 4.236.892 hab itants et une pa rticipa tion au PIB national à ha uteur de 9,4%, la région de Fès-Meknès est une zone à fort potentiel économique. En effet, avec son pa trimoine immatériel unique conjugué à son emplac ement stratégique au cœur du Ma roc et ses infrastructures en constant dével opp ement, Fès-Meknès se targue de potential ités diverses qui l ui val ent une plac e prépondérante dans l e dével opp ement économique du Royaume… Zoom sur une région en pl ein essor.
Un développement qui touche tous les secteurs En matière d’agroalimentaire, la région de Fès-Meknès dispose d’une Surface agricole utile de 1.340.826 ha, dont 184.162 ha superficie irriguée. Aussi, 3.000 ha sont dédiés au projet hydroagricole «Aménagement Hydro-agricole de la plaine de Saiss». Fès-Meknès se caractérise également par la valorisation des produits du terroir (huile d’olive, câpres, miel, plantes aromatiques, safran). La contribution de la région à la production céréalière nationale est significative, puisque la culture de céréale est de 24% du total national. Pour ce qui est de l’artisanat, Fès occupe le 1 er rang au niveau des métiers du cuir, de la dinanderie et de la poterie céramique au niveau national. Ainsi, la région représente une part de 17% du C.A. national, et 12,5% des effectifs employés avec plus de 89.265 artisans travaillant dans le secteur (région de Fès-Meknès).
Le marché local y est très important, il se caractérise par la diversité des produits artisanaux avec forte demande des touristes et des nationaux. Fès a aussi prévu des centres de formation dans les métiers de l’artisanat. Aussi, 7 zones artisanales existantes dans la région, dont Benjellik et Ain nokbi, et 3 zones artisanales y sont projetées. Côté industrie, les villes de Fès et Meknès regroupent près de 80% du tissu industriel de la région. Ainsi, la région compte 14 espaces industriels, dont Miftah El Kheir et la zone industrielle d’Ain Chegag ainsi que 6 zones logistiques en cours (Ras El Mae, Kandar Sidi khiyar, Taza, Agropolis, Taoujtate, Mejjat). La région pourvoit 47.500 emplois, avec une production de 23 milliards de DH pour 543 millions d’investissements. Aussi, la région est considérée comme le nouvel eldorado des équipementiers automobiles/ ferroviaires et jouit de la présence de grands équipementiers. Des dispositifs sont également mis en place
dans ce sens par l’ANAPEC (Tahfiz, Taahil, Idmaj). L’autre secteur en plein essor dans la région est celui de l’offshoring, pour lequel des écosystèmes ont été prévus, jeudi 5 mai 2016, à Rabat sous la présidence du chef de gouvernement. Ainsi, les filières concernées sont : CRM (Customer Relationship Management), les activités de gestion de la relation client notamment via des centres de contact, le BPO (Business Process Outsourcing) : Externalisation des processus d’une entreprise/métiers, l’ITO (Information Technology Outsourcing): Externalisation des métiers liés aux technologies de l’information (développement d’applications, gestion des infrastructures, etc.), l’ESO (Engineering Service Outsourcing) : Externalisation portant sur des activités d’ingénierie et de recherche et de développement (ingénierie industrielle, etc.), et le KPO (Knowledge Process Outsourcing) : Externalisation portant sur des activités stratégiques ayant un contenu « savoir
» et exigeantes en expertise (analyses de données sectorielles, etc.). Dans ce cadre, un institut spécialisé dans les métiers de l’offshoring, des technologies de l’information et de la communication et de l’audiovisuel a été mis en place. Le tourisme prend également une place de choix dans l’économie de la région vu que FèsMeknès dispose d’un patrimoine historique exceptionnel et d’arts artisanaux et architecturaux distingués. Aussi, la région jouit d’un potentiel touristique naturel important qui n’est pas encore valorisé. Fès a reçu le samedi 28 janvier 2017, le trophée « Région préférée des internautes » par « Tourisma Post ». Plus de 348 établissements sont classés dans la région et Fès dispose de 158 établissements classés d’une capacité de 9.900 lits. Il y a lieu de noter également la création de zones à vocation touristique pour faciliter l’implantation de complexes touristiques: Oued Fès et le Développement d’un pôle de Santé, et bien-être Station thermale Moulay Yacoub Thermalia by Vichy ainsi que le Projet de reconversion, d’aménagement et de développement du site abritant le sanatorium de Bensmim.
Les grands projets structurants La région de Fès-Meknès peut se targuer de plusieurs projets, dont Fès shore, d’une superficie de 20 ha et pour un investissement total de 1.2 milliard de DH. Ce parc, dédié aux activités offshoring, dispose de plateaux bureaux prêts à l’emploi ainsi que d’une boucle télécoms Carrier Grade en fibre optique. Il y a également l’Agropolis. C’est un projet de zone logistique pour une assiette globale de 460 ha et 140 ha pour la 1re tranche. Les composantes de l’Agropolis sont : zone logistique, administration et services, hôtel, station de service & Parc TIR, pépinière d’entreprise, showrooms et commerce, grande industrie, industrie de transformation. Fès a aussi aménagé 6 zones logistiques et le port sec de l’ONCF.
Le rôle de l’Etat dans le développement socio-économique de la région Fès a connu une nette amélioration du climat des affaires qui a fait passer le Maroc passe de la 128e à la 68e place de Doing Business en 2016. Ce rapport se base sur un ensemble de critères tels que : le commerce frontalier, la facilité de l’obtention des permis de construire, le transfert de propriété, la protection des investisseurs… En outre, la région a connu une réforme de son cadre légal avec la création du Comité national de l’environnement des affaires (CNEA) et des comités régionaux (CREA) afin de faciliter les procédures, le renforcement de la protection en matière de propriété intellectuelle, l’instauration d’une nouvelle loi en matière d’arbitrage et de médiation commerciale, ainsi qu’une nouvelle réglementation bancaire pour l’accompagnement des porteurs de projets et la simplification administrative des procédures. Par ailleurs, Fès-Meknès a bénéficié de la mise en place d’une fiscalité incitative, à travers la réduction de la charge fiscale afférente aux opérations d’acquisition des matériels, outillages, biens d’équipement et terrains nécessaires à la réalisation de l’investissement ; la création de fonds spécifiques pour l’encouragement de l’investissement : Fonds pour la promotion de l’investissement FPI, Fonds Hassan II, Fonds de développement industriel et des investissements « FDII », Fonds marocain pour le développement touristique (FMDT). Aussi, des avantages spécifiques d’ordre financier, fiscal et douanier accordés aux investisseurs dans le cadre de conventions ou contrats d’investissement à conclure avec l’Etat dans la condition de répondre à certains critères spécifiques (Exonération de la TVA à l’importation sur les biens d’équipement, matériels et outillages pendant une durée de 36 mois ). Les autres mesures prises par l’Etat a également été la mise en place d’une nouvelle charte des investissements, des mesures incitatives et des coûts compétitifs dans la Nouvelle Circulaire du Chef du gouvernement du 5 mai 2016 pour le secteur de l’Offshoring, l’octroi d’un Statut Zone Franche (ensemble d’avantages offerts par une zone franche) aux grandes industries exportatrices se trouvant hors zone franche (en cours) ainsi que la mise en place d’un cadre institutionnel au service de l’investisseur constitué de: commission des investissements et de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE). Le gouvernement a également adopté un ensemble de mesures en 2013 pour la simplification des procédures administratives : 74 mesures dont 35 mesures relatives à la création d’entreprises et un accompagnement pour l’acquisition du foncier à des prix compétitifs.
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Les infrastructures dans la région
Selon le Centre Régional d’Investissement de la région Fès-Meknès, le réseau routier de la région totalise une longueur de 7625 km, soit 18,5% du réseau routier national. Les routes nationales dans la région s’étendent sur une longueur de 918 Km celles régionales se développent sur 1695 km et le réseau provincial totalise 5012 km. Ainsi, l’autoroute qui traverse la région a amélioré d’une façon considérable la qualité de la desserte routière de la région, en assurant en 2013 un trafic journalier moyen entre Fès et Meknès de 12100 véhicules.
Le réseau ferroviaire quant à lui est composé par un chemin de fer d’une longueur de 200 km permettant sa liaison aux destinations de Marrakech, Tanger et Oujda. En outre, la région est dotée d’un aéroport international « Fès Saiss » d’une capacité d’accueil annuelle de près de 3 millions de passagers après ouverture du Terminal 2 et directement relié aux grandes villes internationales : Paris, Barcelone, Düsseldorf, Eindhoven, Bruxelles, Amsterdam, Rome…). L’approvisionnement en eau potable est assuré surtout par un ensemble de barrages tels que Bab louta, Sahla et par
L’enseignement supérieur public dans la région se compose de l’Université Sidi Mohamed ben Abdellah et l’Université Quaraouiyine à Fès, l’Université Moulay Ismail et l’Ecole Nationale d’Agriculture à Meknès, couvrant un effectif de près de 143.945 étudiants, selon les effectifs comptabilisés par le CRI de la région Fès-Meknès à fin 2015. Quant aux institutions privées,la région regroupe deux universités privées à savoir l’Université Al Akhwayne à Ifrane, l’Université Euro-méditerranéenne de Fès ainsi que l’Université Privé de Fès, et d’autres établissements privés spécialisés, selon le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et de la formation des cadres. S’agissant de la formation professionnelle, les autorités publiques ont œuvré pour son développement dans la région de Fès Meknès, à l’instar des autres régions du Royaume. Aussi, l’effort soutenu qui a été entrepris dans ce sens a permis la mise en place d’un réseau de 262 établissements publics et privés de formation professionnelle disposant d’une capacité d’accueil globale de 33739 places pédagogiques. Sur le plan administratif, le Département de la formation professionnelle dispose de deux Délégations Régionales basées à Fès et à Meknès et ayant pour territoire de compétence les préfectures Quid du volet formation ?
un ensemble de stations de traitement telles que celles de Oued Sebou, Oued Innaouen, et Oued Ouargha. La production totale en eau potable dans la région est estimée à environ 99,5 millions de m 3 produite essentiellement par l’ONEP. La production d’électricité dans la région atteint 2500 millions de KWh provenant essentiellement de la station thermique de Jerada et station de transformation Elfouarat à travers Toulal situé à Meknès. Les stations hydrauliques de Bab Jdid et Jenifour à Fès renforcent la production électrique au moment où la demande est importante.
et provinces (Fès, Séfrou, Boulemane, Taza, Taounate, Meknès, El Hajeb, Ifrane).
Investissements dans la région : 3.750 nouvelles entreprises et 16.722 emplois
Le Centre régional d’investissement (CRI) a énoncé que l’année 2017 a enregistré un nouveau record des créations d’entreprises avec pas moins de 3750 nouvelles entreprises créées, en augmentation de 5% par rapport à l’année précédente. Ce qui équivaut une création d’emploi de l’ordre de 16.722 nouveaux postes. Pour ce qui est du total des entreprises créées, le guichet de Meknès arrive en tête avec 1.630 entreprises créées soit 43% du total, il est suivi du guichet de Fès avec 1.461 entreprises créées soit 39% du total. Ainsi, durant l’année 2017 le CRI a délivré 3.336 certificats négatifs (CN). 81% des CN délivrés ont la forme juridique SARL et près de 16% sont sous forme d’enseigne (personnes physiques). Parmi les CN délivrés, 37% appartiennent au secteur des services, 27% au secteur du commerce et 24% au secteur du BTP. 50% des CN délivrés par le CRI ont été délivrés par le guichet de Fès. La répartition des entreprises créées par le CRI en 2017 par secteur d’activité révèle une dominance des secteurs du commerce et des services divers avec une part égale de 36% des entreprises créées. Ces secteurs sont suivis du BTP qui représente 21% des entreprises créées. Concernant la forme juridique, 63% des entreprises sont créées sous la forme
juridique SARL et près de 36% sont sous la forme personne physique. La majorité des entreprises créées par le CRI en 2017 appartiennent à des marocains soit 99%. En effet, 47 entreprises (1%) ayant transité par le centre ont été créées par des étrangers. les français arrivent en tête en termes de créations d’entreprises réalisées par des étrangers avec une part de 28% (13 entreprises), ils sont suivis des italiens avec une part de 17% (08 entreprises). Le nombre des entreprises créées par les MRE en 2017 a atteint 194 entreprises, 45% d’entre elles appartiennent au secteur des services divers, 25% au secteur du commerce et 24% au secteur du BTP. Près de 96% de ces entreprises portent la forme juridique SARL. Il est à souligner que le nombre des entreprises créées par des femmes s’est établi à 334 entreprises ce qui représente 9% du total des entreprises créées par le CRI en 2017. Cette dynamique a été encouragée par la simplification de la procédure de création d’entreprises. En effet, l’année 2017 a été marquée par la poursuite de la mise en œuvre d’un ensemble d’actions visant la simplification de la procédure de création d’entreprises et son harmonisation au niveau de ses guichets de création. Cela s’est traduit notamment par la réduction du délai moyen de création qui a été
ramené au niveau des deux principaux guichets de la région de Fès et Meknès à 0,8 jour (environ 19h) pour le mois de décembre 2017. Une autre procédure ayant participé à cet élan positif est le guichet d’appui aux investisseurs, dans la mesure où le montant d’investissement a augmenté de 132% par rapport à l’année précédente, et le nombre d’emplois a augmenté de 81,5%. Aussi, 249 dossiers d’investissement déposés ont été traités, ils portent sur des demandes d’autorisations et des projets d’investissement. Parmi ces dossiers, 170 ont reçu l’avis favorable de la commission régionale d’investissement. Le montant global des investissements prévus pour ces dossiers approuvés correspond à 6 milliard 678,7 millions de Dh. Le nombre d’emplois prévus est de 9533 emplois. En termes de valeur, le secteur d’énergie renouvelable arrive en première position avec un montant d’investissement de 3158.3 millions de DH suivi par le secteur de l’habitat avec un montant de 1325,84 millions de DH. Les projets industriels arrivent en 3 ème position avec un montant d’investissement de 941.4 millions de DH notamment dans le cadre de l’installation de nouvelles unités dans les zones industrielles aménagées suivi par le secteur touristique.