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COMMERCE
RHN 2019 UN NOUVEL ÉLAN AUX RELATIONS DE PARTENARIAT STRATÉGIQUE ENTRE LA FRANCE ET LE MAROC L e Maroc et la France ont signé, le 19 décembre 2019 à Paris, plusieurs accords touchant à divers domaines de la coopération bilatérale, destinés à impulser une nouvelle dynamique au partenariat liant les deux pays. Retour en détail sur ces conventions de partenariat. Signés lors d’une cérémonie présidée par le Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani et le Premier ministre français, Édouard Philippe, dans le cadre de la 14e Rencontre de Haut Niveau France-Maroc, ces accords concernent les domaines économique, social, culturel, de l’urbanisme, de la propriété industrielle, de l’enseignement et de la coopération décentralisée. Il s’agit d’une déclaration d’intention sur la diffusion auprès des juridictions du Schéma de procédure relatif à la procédure de mise sous protection des majeurs vulnérables, signée par le ministre de la Justice, Mohamed Abdelkader, et Nicole Belloubet, Garde des sceaux, ministre de la justice, ainsi que d’un arrangement administratif relatif au développement de la coopération en matière de propriété industrielle entre l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) et l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) signé par Bruno Le Maire, ministre français de l’économie et des finances et Moulay Hafid El Alamy, ministre de l’industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique. Il s’agit aussi d’une Déclaration d’intention sur la coopération dans les domaines de l’enseignement préscolaire, de la formation initiale et continue des enseignants, de l’éducation inclusive et de l’orientation scolaire, professionnelle et universitaire, signée par Jean-Michel Blanquer, ministre français de l’éducation nationale et de la jeunesse, et Saaid Amzazi, ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Une déclaration d’intention sur le développement de partenariats innovants entre établissements d’enseignement supérieur marocains et français dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation a été signée par la ministre française de l’enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal et Amzazi. Par Ayoub AKIL
Une Convention de coopération dans les domaines de l’aménagement du territoire, de la cohésion des territoires, de l’urbanisme, du logement, de la politique de la ville et du développement territorial a été signée par Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, et Nouzha Bouchareb, ministre de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville. Le sixième accord porte sur une déclaration d’intention sur la poursuite et l’approfondissement de la coopération décentralisée, signée côté français par Jean Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et côté marocain par Mohcine Jazouli, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. Par ailleurs, une déclaration d’intention entre les secrétariats généraux des gouvernements des deux pays sur la codification, l’élaboration des études d’impact et la formation continue des conseillers juridiques a été signée par Marc Guillaume, secrétaire général du gouvernement français, et Mohamed Hajoui, secrétaire général du
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LA 14E RENCONTRE HAUT NIVEAU FRANCE-MAROC, TENUE EN DÉCEMBRE 2019 À PARIS, A ÉTÉ DESTINÉE À IMPRIMER UN NOUVEL ÉLAN AUX RELATIONS DE PARTENARIAT STRATÉGIQUE, MULTIDIMENSIONNEL ET EXCEPTIONNEL QUI LIENT LES DEUX PAYS ET À INTENSIFIER LE DIALOGUE POLITIQUE BILATÉRAL. RETOUR SUR EVENT.
gouvernement du Royaume. En outre, un accord de prêt de 150 millions d’euros pour appuyer la mise en oeuvre de la politique de l’emploi pour l’insertion économique des jeunes dans trois régions pilote (Sous-Massa, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima), a été signée côté français par Bertrand Walckenaer, directeur général délégué de l’Agence française de développement (AFD) et côté marocain par Mohamed Benchaaboun, ministre de l’Economie, des Finances et de la réforme de l’administration. La RHN a également été marquée par un forum économique organisé conjointement par le MEDEF et la Confédération Générale des Entreprises du Maroc, auquel plus de 300 chefs d’entreprises ont participé. Porté par les communautés d’affaires des deux pays, il visait à renforcer les ambitions de la coopération sectorielle francomarocaine, ainsi qu’à émettre des recommandations pour améliorer le climat des affaires entre la France et le Maroc et répondre aux défis de la formation professionnelle et de la création d’emplois.
La France, le 2e investisseur au Maroc La France est le 2e investisseur au Maroc avec une part de 17% des IDE reçus. L’Hexagone est également le deuxième client du Royaume, avec une part de 21,7%, et son deuxième fournisseur avec une part de 11,9% en 2018. L’étroitesse des relations qui lient le Maroc et la France et les liens forts et résilients entre les deux pays ainsi que la force et la profondeur de la relation franco-marocaine et celle qui lie la CGEM et le MEDEF ont été évoqués lors de la Rencontre Haut niveau France-Maroc. Concernant les importations en provenance de la France vers le Maroc, elles ont rebondi de 9,1% en 2018 pour s’établir à 57,3 milliards de dirhams, l’équivalent de plus de 5 milliards d’euros. Plus de 900 entreprises françaises sont présentes au Maroc, soit à travers des filiales, ou à travers des sociétés à capitaux français. 33 parmi ces entreprises sont dans le CAC 40. Par ailleurs, le contexte mondial actuel aujourd’hui est marqué par des ruptures accélérées au niveau mondial et des transitions qui sont autant de défis à relever que de chances à saisir pour les entreprises des deux pays. La digitalisation globale introduit également des ruptures profondes dans tous les business models. Les entreprises repensent désormais leurs
implantations internationales dans des logiques de plus en plus régionales, avec des centres de production plus proches des centres de consommation, et des circuits plus courts afin de mieux maîtriser leurs chaînes de valeur», a précisé l’ex-président par intérim de la CGEM Mohamed Bachiri. Dans ce contexte, selon lui, le Maroc et, à travers le Maroc, le continent africain, constituent assurément des zones de croissance à long terme. Pour consolider sa position de Hub Africain, le Maroc a mené depuis deux décennies une transformation globale qui lui a permis de consolider la stabilité de son cadre institutionnel et macroéconomique, à travers plusieurs réformes d’envergure et une maîtrise constante de l’inflation et de l’endettement», a indiqué le président par intérim de la CGEM. Ceci a conduit à l’amélioration des classements du Maroc en matière d’Investment Grade et de « Doing Business».
Le Maroc sur la bonne voie La transformation globale qu’a menée le Maroc lui a permis également de réaliser un développement massif de ses infrastructures, à travers un triplement de sa capacité électrique, un quadruplement de la taille de son réseau autoroutier ou encore des développements portuaires majeurs avec Tanger MED, 1er port à conteneurs en Afrique. Cela a permis aussi de développer des politiques sectorielles ciblées
et une politique d’émergence puis d’accélération industrielle centrées sur les « Métiers mondiaux du Maroc » et qui ont permis d’impacter favorablement l’industrialisation de notre économie et la création de nouveaux emplois. Enfin, le Maroc a su construire avec succès «ce positionnement tant sur le plan financier, qu’industriel et de transport. Ce Hub attire aujourd’hui un nombre important de multinationales qui ont fait du Maroc leur plateforme privilégiée pour adresser les marchés africains, exploitant au passage, les nombreux accords de libre-échange conclus par le Royaume avec plus de 50 pays», a-t-il relevé. Concernant l’Afrique, le Continent est également en voie de transformation rapide et profonde. Sa population doublera au cours des 30 prochaines années. Cela induit des défis et des opportunités. Pour aller encore loin, «nous devons aussi nous ouvrir avec plus d’ambition, sur les nouveaux métiers d’avenir comme les énergies renouvelables, le numérique, l’intelligence artificielle, la fintech etc. Pour donner du sens à nos ambitions communes, nous nous devons aussi d’être inclusifs et d’encourager les grandes entreprises à intégrer les PME dans leurs chaînes de valeur, contribuant ainsi à l’émergence d’entreprises fortes», a-t-il conclu.
Le Sommet France Afrique 2020 se tient à Bordeaux Le Sommet France Afrique 2020 prévu du 4 au 6 juin 2020 à Bordeaux constituera une opportunité pour imprimer une nouvelle impulsion pour une coopération fructueuse dans les différents domaines du développement durable, en particulier en matière de transport urbain et de distribution d’eau et d’électricité. Revenant sur les questions soulevées lors de cette rencontre, on citera celles relatives à la migration et des efforts déployés par le Maroc et la France dans la cadre de la charte de Marrakech et du processus de Rabat et l’attachement réciproque à une dynamique favorisant une circulation fluide et organisée des personnes, considérée comme le moyen idoine pour le renforcement des relations bilatérales dans leurs dimensions économique, culturelle et humaine. Les deux parties ont salué, à ce propos, la qualité des échanges dans le cadre du groupe conjoint permanent, exclusivement dédié à la migration et mis en place lors de la dernière Rencontre de Haut Niveau et de toutes ses sections pour une gestion rationnelle et globale aux flux de la migration entre la France et le Maroc. Elles ont également salué la contribution positive de la communauté de chacun des deux pays dans le pays de résidence. D’autre part, les deux parties ont convenu de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine sécuritaire, notamment la lutte contre le terrorisme, en particulier le crime transfrontalier sous toutes ses formes.