HCFR l'Hebdo N°101

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Edition du 21 Novembre 2014

Interstellar Violette Nozière La Ritournelle Princess Bride Prends l’oseille et tire-toi Bananas Cigarette Candy Deux inconnus Parole d’amore scritte a macchina Bloodstone & Diamonds Le Procès L’installation de Michaël The Rover L’Homme qui voulait vivre sa vie L’Empire des loups Alexandre Revisited [3D] Thor : Le Monde des Ténèbres


Edition du 21 Novembre 2014 Numéro 101 REDAC' CHEF Fabi

REDACTEURS Guyness Laric Lazein Le Loup Céleste Pravda Sergent Pepper SnipizZ Steph-Hifi takeshi29 Ze Big Nowhere

CONCEPTION ET MISE EN PAGE Fabi - Laric

CORRECTIONS Fabi

SOUTIEN ET PUBLICATION Laric - Syntaxeror

Edité par l’association HomeCinema FRancophone (HCFR) association loi 1901 (JO 13/04/2002) siège social : 21, rue de Fécamp 75012 PARIS SIREN : 444 601 892 00029

www.homecinema-fr.com


SOMMAIRE A l’affiche Guyness - Christopher Nolan - Interstellar

L’Homme du peuple, Les opportunistes, L’Oranais Un illustre inconnu, A Cappella, Bon voyage, Dimitri ! Cañada Morrison, Eden, Et maintenant ? ème M et le 3 secret, Les merveilleux contes de la neige, In the Family Puzzle, Casanova Variations, Hunger Games - La Révolte : Partie 1

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7ème ART Lazein - Claude Chabrol - Violette Nozière Sergent Pepper - Marc Fitoussi - La Ritournelle Sergent Pepper - Rob Reiner - Princess Bride Pravda - Woody Allen - Prends l’oseille et tire-toi Pravda - Woody Allen - Bananas

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COURT-METRAGE takeshi29 - Lauren Wolkstein - Cigarette Candy takeshi29 - Lauren Wolkstein et Christopher Radcliff - Deux inconnus

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MUSIQUE Ze Big Nowhere - Paolo Conte - Parole d’amore scritte a macchina Lazein - Machine Head - Bloodstone & Diamonds

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A LIRE Ze Big Nowhere - Franz Kafka - Le Procès

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INSTALLATION Laric, Snipizz, Steph Hifi - L’installation de Michaël

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BLU-RAY Le Loup céleste - David Michôd - The Rover Le Loup céleste - Eric Lartigau - L’Homme qui voulait vivre sa vie Le Loup céleste - Chris Nahon - L’Empire des loups Le Loup céleste - Oliver Stone - Alexandre Revisited Le Loup céleste - Alan Taylor - [3D] Thor : Le Monde des Ténèbres

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A l’affiche Guyness

Interstellar

Christopher Nolan

L

e film raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs qui utilisent une faille récemment découverte dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire. Date de sortie 5 novembre 2014 (2h49min) Réalisé par Christopher Nolan Avec Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Michael Caine Genre Science fiction , Drame Nationalité Américain

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Tes désirs sont désordres Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mer mortes de type Rolland Emerich. Il lève un regard intrigué vers un ciel plombé par le talent défunt des Stanley Kubrick ou Andrei Tarkovsky, astres depuis trop longtemps éteints, mais dont la lumière blême continue à irriguer la planète cinéma, jetant de grandes plages d’ombre sur une production pourtant sans grand relief.

Au cœur de cette solitude, Christopher pâtit d’un manque de repère qui le pousse à naviguer à vue. Le barreur a du talent, ce qui lui permet de sortir de gros coups de tabac grâce à des fulgurances inattendues. Voir entre autre ce montage miraculeux qui permet au héros terrassé de chagrin de se détacher de l’amour filial en même

temps que de l’attraction terrestre. Mais la virtuosité et l’ambition ne suffisent pas face à l’immensité. Les plus grands loups de mer le savent, l’humilité est essentielle pour parvenir à traverser les plus grands océans, fussent-ils stellaires. S’il était scientifique, Interstellar ne s’embarrasserait pas de ses raccourcis oiseux, de ses coïncidences temporelles téléphonées ou ses pirouettes spatiales straussiennes. S’il était poétique, Interstellar n’essaierait pas, pendant le plus clair de son temps long, d’essayer de chasser son propre mystère en décortiquant verbeusement le pourquoi et le comment. S’il était blockbusté, Interstellar n’aurait pas désamorcé tout suspense dès ses premières images, vidant de toute substance ses -du coup superflues- séquences sous fausse tension. S’il était habité, Interstellar n’appesantirait pas ses plages

lacrymales avec une telle insistance rythmée et n’enroberait pas son joli message transgénérationnel dans de tels salmigondis scénaristiques.

S’il était un grand film, Interstellar réunirait pourtant toutes ces facettes en un maelström fascinant, éclaboussant de sa beauté les époques et les chapelles cinéphiles. S’il n’est finalement qu’un film un peu trop ambitieux, Interstellar est un rainbow cake dont chaque étage, trop capiteux, annihile la saveur des couches voisines. Une invitation vers les plus lointains horizons, dont la volonté de tout trop bien faire de son hôte laisse une partie de ses voyageurs terrassés sur le siège de leurs vaisseaux, cloués à terre par une tempête de sable interdisant tout transport, émotionnel, intellectuel ou sensoriel. Trop de directions pour une seule trajectoire. Trop de vents contraires pour une seule voile. Mais comment reprocher à l’explorateur de ne pas toucher au but ? L’impulsion initiale, la volonté de découvrir ses limites n’est-elle pas la plus importante?

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L’Homme du peuple Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (2h 8mn ) Réalisé par Andrzej Wajda Avec Robert Wieckiewicz, Agnieszka Grochowska, Iwona Bielska, Zbigniew Zamachowski, Maria Rosaria Omaggio Biopic polonais Lech Walesa est un travailleur ordinaire, un électricien qui doit composer avec une vie de famille, et sa femme Danuta. Alors que les manifestations ouvrières sont durement réprimées par le régime communiste, il est porté par ses camarades à la table des négociations. Son franc-parler et son charisme le conduisent vite à endosser un rôle national. Il ne se doute pas encore que sa vie va basculer, en même temps que la grande Histoire.

Les opportunistes Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (1h 49mn ) Réalisé par Paolo Virzì Avec Valeria Bruni Tedeschi, Fabrizio Bentivoglio, Valeria Golino, Fabrizio Gifuni, Matilde Gioli Film italien Genre Drame Près du Lac de Côme en Italie. Les familles de la richissime Carla Bernaschi et de Dino Ossola, agent immobilier au bord de la faillite, sont liées par une même obsession : l’argent. Un accident la veille de Noël va brutalement changer leurs destins.

L’Oranais Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (2h 8mn ) Réalisé par Lyes Salem Avec Lyes Salem, Khaled Benaissa, Djemel Barek, Amal Kateb, Miglen Mirtchev Film français Genre Drame Durant les premières années euphoriques qui suivent l’indépendance, deux amis, Djaffar et Hamid, sont promis à un bel avenir dans une Algérie libre jusqu’au jour où la trahison les sépare.

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Un illustre inconnu Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (1h 58mn ) Réalisé par Matthieu Delaporte Avec Mathieu Kassovitz, Marie-Josée Croze, Eric Caravaca, Siobahn Finneran, Olivier Rabourdin Film français Genre Drame Sébastien Nicolas a toujours rêvé d’être quelqu’un d’autre. Mais il n’a jamais eu d’imagination. Alors il copie. Il observe, suit puis imite les gens qu’il rencontre. Il traverse leurs vies. Mais certains voyages sont sans retour.

A Cappella Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (1h 52mn ) Réalisé par Lee Sujin Avec Chun Woo-hee, Jung In-sun, Kim So-Young, Lee Young-lan, Kimchoi Yong-joon Film sud-coréen Genre Drame Han Gong-ju, une jeune lycéenne, est contrainte de changer d’établissement scolaire et d’emménager, pour un temps, chez la mère d’un de ses professeurs, tandis qu’une enquête policière suit son cours dans son quartier d’origine. N’ayant en apparence rien à se reprocher, Gong-ju pourra-telle échapper à son passé ?

Bon voyage, Dimitri ! Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (0h 55mn ) Réalisé par Olesya Shchukina, Natalia Chernysheva, Mohamed Fadera, Sami Guellai, Agnès Lecreux Film français Genre Animation Programme de 4 courts métrages d’animation : Le Vélo de l’éléphant, Flocon de neige, Tulkou et Dimitri à Ubuyu.

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Cañada Morrison Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (1h 11mn ) Réalisé par Matías Lucchesi Avec Paula Galinelli Hertzog, Paola Barrientos, Alvin Astorga, Sergio Boris, Arturo Goetz Film argentin Genre Drame Lila, 12 ans, a grandi sans connaitre son père. Interne dans un pensionnat isolé sur les flancs d’une montagne argentine, sa seule obsession est de le rencontrer. Après plusieurs tentatives de fugue, et contre l’avis de sa mère et de la principale du pensionnat, sa maîtresse décide de l’aider et de partir avec elle à sa recherche. Leur seul indice, une petite plaque en cuivre sur laquelle est inscrit le nom d’une compagnie d’électricité pour laquelle il aurait travaillé...

Eden Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (2h 11mn ) Réalisé par Mia Hansen-Løve Avec Félix de Givry, Pauline Etienne, Hugo Conzelmann, Roman Kolinka, Vincent M. Comédie dramatique française Au début des années 90, la musique électronique française est en pleine effervescence. Paul, un DJ, fait ses premiers pas dans le milieu de la nuit parisienne et créé avec son meilleur ami le duo «Cheers». Ils trouveront leur public et joueront dans les plus grands clubs de la capitale. C’est le début pour eux d’une ascension euphorique, vertigineuse, dangereuse et éphémère. C’est aussi le parcours sentimental d’un jeune homme qui accumule les histoires d’amour et qui n’arrive pas à construire. Eden tente de faire revivre l’euphorie des années 90 et l’histoire de la French Touch : cette génération d’artistes français qui continue de briller dans le monde entier.

Et maintenant ? Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (2h 44mn ) Réalisé par Joaquim Pinto Avec Joaquim Pinto, Nuno Leonel Film portugais Genre Documentaire “Et maintenant ?” est un journal filmé, une réflexion sur la survie au-delà de tous les pronostics mais aussi sur l’amour, l’amitié, le cinéma et le Portugal depuis la révolution jusqu’à la crise actuelle. Depuis vingt ans Joaquim Pinto vit avec le VIH et l’hépatite C. Exilé dans la campagne de Lisbonne avec son mari Nuno et leurs chiens, Joaquim a décidé d’arrêter toutes ses activités liées au cinéma pour suivre un nouveau protocole. Le Portugal lutte contre la crise et Joaquim contre la mort.

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M et le 3ème secret Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (1h 49mn ) Réalisé par Pierre Barnérias Avec André Dussollier, Helene Ségara, François d’Aubigny, Helene Ségara, André Dussollier Documentaire français Depuis 2000 ans, une femme entre toutes les femmes bouleverse le monde et ses habitants. C’est sans doute la femme la plus populaire de la planète. Elle est à l’origine des plus grands rassemblements mondiaux, réalise des prodiges par milliers, interpelle depuis des siècles des scientifiques incontestés, multiplie ces derniers temps ses apparitions, délivre des secrets à des enfants analphabètes, fait pleurer des icônes et transmet des messages apocalyptiques à qui veut bien les entendre. Son nom : Marie. Filiation : les trois religions du livre...

Les merveilleux contes de la neige Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (0h 50mn ) Réalisé par Hilary Audus Film britannique Genre Animation Un programme de deux films d’animation, adaptés de l’œuvre de Raymond Briggs et réalisés par Hilary Audus. L’OURS Lors d’une sortie au zoo, une petite fille perd son ours en peluche dans l’enclos d’un ours polaire. Elle s’endort le soir pleine de tristesse. À sa grande surprise, l’ours polaire vient lui rendre sa peluche dans la nuit. LE BONHOMME DE NEIGE ET LE PETIT CHIEN Un petit garçon est triste d’avoir perdu son chien. L’hiver venu, il décide de construire un bonhomme de neige ainsi qu’un petit chien en souvenir du sien. À la nuit tombée, les deux personnages en neige prennent vie et entraînent le petit garçon dans un merveilleux voyage au pays du père Noël.

In the Family Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (2h 49mn ) Réalisé par Patrick Wang Avec Sebastian Banes, Patrick Wang, Trevor St. John, Lisa Altomare, Susan Kellermann Drame américain A Martin, dans le Tennessee, Chip Hines, un jeune garçon précoce de 6 ans, ne connaît que la vie avec ses deux papas, Cody et Joey. Et c’est une belle vie. Quand Cody meurt brutalement dans un accident, c’est avec force que Chip et son père adoptif réagissent afin de surmonter cette perte et continuer la vie qu’ils avaient commencée à construire à trois. Mais la sœur de Cody révèle à Joey qu’un vieux testament établi à la naissance de Chip, peu avant qu’il ne fasse partie de la famille, la désigne comme tutrice de l’enfant. Les années d’intégration de Joey dans la famille s’effritent peu à peu alors que Chip lui est enlevé. A l’incompréhension succède la colère et l’impossibilité pour Joey de trouver une solution. Numèro 101 - HCFR l’Hebdo

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Puzzle Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (2h 17mn ) Réalisé par Paul Haggis Avec Liam Neeson, Maria Bello, Mila Kunis, Kim Basinger, Adrien Brody Drame britannique Puzzle raconte trois histoires d’amour, de passion, et de trahison qui se déroulent à New York, Paris et Rome. Michael, écrivain lauréat du Prix Pulitzer, s’est enfermé dans la suite d’un hôtel parisien pour achever son dernier roman. Il a récemment quitté sa femme Elaine et il entretient une liaison orageuse avec Anna, une jeune romancière ambitieuse. Scott, homme d’affaires peu scrupuleux, est en Italie pour voler leurs modèles à des maisons de couture. Alors qu’il cherche un restaurant, il tombe sur Monika, tzigane d’une beauté à couper le souffle, qui s’apprête à récupérer sa petite fille. Mais quand elle s’aperçoit qu’on lui a volé l’argent qu’elle avait économisé pour payer le passeur, Scott se sent obligé de lui venir en aide.

Casanova Variations Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (1h 58mn ) Réalisé par Michael Sturminger Avec John Malkovich, Veronica Ferres, Florian Boesch, Miah Persson, Kate Lindsey Film portugais Genre Historique Casanova a accepté la proposition du duc de Waldstein : il est bibliothécaire du château de Dux, en Bohême. En fin de vie, il s’est mis à y écrire ses Mémoires. C’est là qu’il reçoit la visite d’Elisa von der Recke, qui s’intéresse de près à son manuscrit. Casanova ne reconnaît pas dans les traits de cette femme pleine de charme une jeune fille qu’il avait séduite jadis et qui avait voulu mourir pour lui. Pour le fameux libertin, l’arrivée d’Elisa est à la fois stimulante, l’occasion de se lancer un nouveau défi (celui de la conquérir), et menaçante (il s’interroge sur la motivation de la voyageuse). Vient-elle pour se faire confier le texte et le publier ?

Hunger Games - La Révolte : Partie 1 Date de sortie: Mercredi 19 Novembre 2014 (2h 3mn ) Réalisé par Francis Lawrence Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Elizabeth Banks Film américain Genre Action Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir.

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7eme Art Lazein

Violette Nozière (1978) Claude Chabrol

E

vocation du célèbre parricide des années trente qui fascina les surréalistes. L’histoire d’une jeune fille qui tue père et mère pour échapper à une atmosphère familiale étouffante et retrouver les étudiants du Quartier latin. Date de sortie 24 mai 1978 (2h10min) Réalisé par Claude Chabrol Avec Isabelle Huppert, Stéphane Audran, Jean Carmet Genre Drame , Thriller Nationalité Canadien , français

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La putain d’sa mère Plongé dans la pénombre et confortablement vautré, je m’apprête à faire tourner la bobine de «Violette Nozière» quand soudainement, un imposant et enivrant parfum de patchouli envahit mon salon et me viole les naseaux. Puis de denses volutes de fumée apparaissent devant moi et à travers lesquelles je distingue une silhouette qui prend forme progressivement. - «Sans déconner !...C’est toi, Dieu ?!» m’héberlue-je. - «Presque, mon con ! Tu me remets ?» - «Et comment, Ton-ton Chab’ ! Ça fait un bail, comme dirait Nathalie !» - «Ingrat ! Tu m’as vite oublié dis-donc. J’aurais pu crever, c’était pareil. Que me vaut ton mépris ?» - «Bah...y a eu la coupe du monde, les vacances et puis...j’ai fait d’autres rencontres.» - «Comme «Godzilla» ! Tu crois que j’ignore toutes les saloperies que tu t’es tapées récemment comme «Lucy» ou «Annabelle» ?! Mais je vois que tu te ressaisis avec ma Violette, tu me rassures.» - «Mouais mais j’ai pas fait que marcher dans la merde, j’ai aussi côtoyé du bonheur, Tonton. C’est quoi ce parfum là ?» - «Ça mon con, c’est mon électropipe, parfum patchouli.» - « ‘tain c’est coriace comme senteur, ça sent comme le livret de l’album «Like A Prayer» de Madonna !» - «Pitète, mais le patchouli est ancestralement recommandé pour lutter contre les troubles intestinaux et puis ça dissimule ses effets actifs si tu vois c’que j’veux dire...» - Hé tonton...» dis-je en clignant d’un oeil, «tu veux dire par là que tu te la pètes ?»

humaine alors que la fureur s’empare de l’Allemagne. La génération née pendant la Grande Boucherie a faim de distraction et est désireuse de s’émanciper de la tutelle moralisatrice et envahissante de leurs darons. Donzelle de 18 ans, Violette Nozière (Isabelle Huppert) partage un étouffant deux-pièces miteux à deux pas de la gare de Lyon entre Baptiste, son cheminot de père (Jean Carmet) et sa mère Germaine, acariâtre et frigide (Stéphane Audran). Une telle promiscuité étrangle toute intimité. Violette paraît plus que son âge et compte parmi sa ribambelle d’amants, Pierre (Fabrice Lucchini alors rouquin !), étudiant en médecine. Être une bonne mère et une bonne épouse, voilà le seul avenir que la société réserve aux jeunes filles comme Violette qui pour financer ses phantasmes de bourgeoisie (restos, bars, hôtels, fringues...), se mue en pute free-lance et mythomane. Violette a honte de ses parents et les manipule en imaginant une relation amicale flatteuse, Face à son silence plombé d’un dédain au-dessus de tout soupçon, pour justifier malsain, je lance le film... ses absences. Naïve jusqu’à la moelle, elle Ce Chabrol cuvée 1978 arpente un Paris s’embarque dans une idylle à sens unique le cul coincé entre les deux guerres, un avec Jean, un gigolo perpétuellement enParis qui suinte la misère économique et

detté et manipulateur pour qui Violette multiplie passes et vols. Diagnostiquée syphilitique, la môme convainc son toubib de rédiger un faux certificat de virginité. Ainsi elle rend ses parents responsables de sa chtouille et les persuade de prendre un traitement prétendument prescrit par le doc et prétexte à les empoisonner puis s’emparer de leurs économies.

Lors de son procès Violette Nozière dénonce les agissements incestueux perpétrés par son père et pour la première fois lève le voile sur cet immonde tabou. Écrivains, poètes et peintres de l’époque clament publiquement sa défense : le parricide tonne ! Même s’il ne croit pas à la version de Violette Nozière, Claude Chabrol s’évertue à brouiller les actes, insinuant confusion et incertitude sur les faits notamment avec les accusations portant sur le comportement incestueux du père qu’ii effleure tout juste de sa pelloche. Souffrant d’un budget modeste, «Violette Nozière» est loin d’une grande fresque historique et se concentre uniquement sur le fait divers. La qualité d’image digne d’un téléfilm FR3 procure l’ impression de mater une VHS mais elle est aussitôt balayée par une distribution clinquante auréolée de deux César attribués à Mesdames Huppert et Audran.

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7eme Art Sergent Pepper

La Ritournelle (2014) Marc Fitoussi

B

rigitte et Xavier sont éleveurs bovins en Normandie. Elle est rêveuse, la tête dans les étoiles. Lui, les pieds ancrés dans la terre, vit surtout pour son métier. Avec le départ des enfants, la routine de leur couple pèse de plus en plus à Brigitte. Un jour, sur un coup de folie, elle prend la clef des champs. Destination : Paris. Xavier réalise alors qu’il est peut-être en train de la perdre. Parviendront-ils à se retrouver ? Et comment se réinventer, après toutes ces années ? La reconquête emprunte parfois des chemins de traverse... Date de sortie 11 juin 2014 (1h38min) Réalisé par Marc Fitoussi Avec Isabelle Huppert, Jean-Pierre Darroussin, Michael Nyqvist Genre Comédie , Drame Nationalité Français

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Chez ces gens-là.

licatesse infinie d’Huppert, comme on a déjà pu le constater dans CoOn fustige assez souvent les man- pacabana, ou des autres comédiens quements et les maladresses du film comme dans La vie d’artiste (si l’on à la française ; ayons donc l’honnê- oublie Pauline Détective, exercice de style assez maladroit). teté de savoir saluer ses réussites. La Ritournelle, comme son titre l’indique, est un tout petit film qui s’as- Doté d’un très bon sens du dialogue, sume, voire se revendique comme particulièrement fluide et authentel. Modeste dans son ambition tique (qu’on pense à l’apparition de narrative, linéaire, pas original pour Marina Foïs en belle-sœur irritante, un sou, il évoque l’escapade d’une très réussie), le film s’attache à un épouse hors de sa Normandie agri- portrait croisé de deux époux dont cole pour un séjour parisien durant la séparation sera garante d’un relequel son infidélité lui permettra de nouvellement des échanges. remettre sa vie en perspective. Les échappées des protagonistes ont la délicatesse de la vie réelle : aussi désirées que déceptives, elles parviennent à retranscrire ces moments qui ne sont forts que parce qu’on les vole. Ainsi, la séduction première entre Huppert et Pio Marmaï n’est possible que lors d’une soirée éphémère, et ne pourra se prolonger comme on l’avait cru. Toujours sur le fil, équilibré dans sa sentimentalité, c’est par des petites épiphanies silencieuses que le film parvient à atteindre la vérité que les personnages eux-mêmes ignoSujet peu attrayant, à l’image de la raient jusqu’alors : la malice d’un bande-annonce sans charme par- homme qui s’installe près d’une ticulier… Mais Fitoussi est un petit femme au restaurant, la visite à Ororfèvre qui sait exploiter toute la dé- say d’un agriculteur soucieux de

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revoir ses champs magnifiés par la peinture, ou la reconnaissance de son fils acrobate dans une superbe séquence qui ne s’embarrasse pas de mots pour dire la richesse de l’amour filial. La force de certaines œuvres est, à l’inverse de celles qui exhibent leur virtuosité ou la particularité stylistique de leur genre, de savoir s’effacer. Lorsqu’on oublie que les comédiens jouent, que les dialogues sont écrits et qu’une caméra les filme, c’est un accès humble et sans détours à l’humain qui s’impose, et c’est loin d’être à la portée de tous. Il suffit de comparer ce film aux récents La vie domestique ou Pas son genre, entre autres, pour s’en convaincre. C’est aussi du cinéma, et Marc Fitoussi est un maitre en la matière.

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7eme Art Sergent Pepper

Princess Bride (1987)

Rob Reiner

Q

ue peut bien faire un petit garçon cloué au lit par la grippe, condamné à écouter les conseils des grands et même de subir un grand-père rabat-joie, au lieu d’aller faire les quatre cents coups avec ses copains ? Et voilà en plus que le papay se met en tête de lire à haute voix un conte de fée aux antipodes de Superman et de Rambo ! Au Moyen-Age, dans le pays imaginaire de Florin, la belle Bouton d’Or se languit après le départ de son bien-aimé Westley, parti chercher fortune et qu’elle croit mort. Cinq ans plus tard, elle accepte d’épouser le prince Humperdinck pour qui elle n’éprouve aucun amour. Mais peu avant son mariage, elle est enlevée par trois bandits et entraînée dans une aventure mouvementée au cours de laquelle elle retrouvera sa raison de vivre... Date de reprise 1 juillet 2009 Date de sortie 9 mars 1988 (1h38min) Réalisé par Rob Reiner Avec Cary Elwes, Robin Wright, Christopher Guest Genre Aventure , Fantastique , Romance Nationalité Américain

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Yé m’appelle Inigo Montoya : tou a toué mon père. Prépare-toi à sourire. 1987 : c’était avant. Les films pour enfant, c’était le Disney annuel, à l’époque peu inspiré, et l’empire Spielberg et Lucas en pleine expansion.

lui à l’écran pour interrompre le charme… Comique et enlevé, Princess Bride déploie ensuite son charme dans Quand Princess Bride déboule, la finesse de son humour et ses il devance et annonce ce qui est devenu une tarte à la crème depuis, surexploité par Shrek et consorts : la transgression narrative et l’ironie. Alors qu’on ne conçoit plus vraiment aujourd’hui de film pour la jeunesse dénué de second degré, à la fois pour draguer les parents et parce qu’on considère que l’innocence, combats bondissants qui font c’est so XXth century. lorgner son bellâtre d’acteur du côté d’Errol Flynn, la hanche avisée, l’œil pétillant et le sourire ravageur. On saluera particulièrement les efforts dans l’écriture des dialogues, qui ne se fourvoient pas dans cette idée si communément admise qu’il faut parler leur langue pour leur parler. Parodiant la langue Le conte sera donc agrémenté d’interruptions par le lecteur et l’enfant à qui on le destine. L’efficacité fut totale sur mon fils ainé, qui tomba dans le panneau de l’exposition se faisant parodie de roman à l’eau de rose : alors qu’il commençait à se plaindre des baisers insistants en ombre chinoise des contes, jouant du comique de sur coucher de soleil, sa mâchoire répétition (« Inconcevable ! » ou se décrocha quand le gamin tint toute la tirade d’Inigo Montoya à peu près le même langage que pour acter sa vengeance), elle se

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permet aussi de brusques ruptures particulièrement vulgaires (fils de pute, etc. Je serais curieux de voir si la V.O va aussi loin, d’ailleurs). Le film a certes un peu vieilli dans sa gestion du rythme, notamment dans sa longueur des plans silencieux dans certains dialogues, vraiment étrange… J’imagine qu’il existe des études qui montrent la moyenne de durée des plans dans l’histoire du cinéma, elle doit être édifiante. Truffé de petites saillies destinées à devenir cultes (les Rongeurs de Taille Inhabituelle, les combattants à la main gauche et au verbe haut, les verres empoisonnés, le concept du Grand Pirate Roberts…),

Princess Bride est souvent un régal et semble être à même de toucher un public pourtant aguerri à ce type d’humour, dispensé ici avec autrement plus de panache.

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7eme Art Pravda

Prends l’oseille et tire-toi (1969) Woody Allen

T

out le monde a honte de Virgil, même Virgil. Et surtout ses parents qui, pour parler de lui devant les caméras de télévision, ont revêtu des masques de Groucho Marx. Escroc minable, Virgil tente d’échapper à sa condition en épousant Louise, la blanchisseuse amoureuse. Mais il passe son temps en cavale.

Date de sortie 1 juin 1972 (1h25min) Réalisé par Woody Allen Avec Woody Allen, Janet Margolin, Marcel Hillaire Genre Comédie , Policier Nationalité Américain

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Virgil, menteur comme un arracheur de raté devenu malfrat raté, alternant les dents ? Woody nie. passages en prison et les évasions. Et surtout les tentatives d’évasion. Ratées, «Take the money and run» / «Prends vous avez deviné. l’oseille et tire-toi» - une fois n’est pas Vient la rencontre avec Louise, une coutume, le titre français me plaît bien jolie blanchisseuse, en mode autant que l’original - est le premier film «love at the first sight» et Virgil décide de Woody Allen. Il aurait auparavant de changer de vie pour pouvoir en participé à la réalisation de l’obscur offrir une plus belle à la jeune femme. «Lily la tigresse» mais n’en revendique Trouver un travail honnête ? Vous n’y absolument pas la paternité, ce qui pensez pas. Mais arrêter de voler les de l’avis de ceux qui l’on vu est fort sacs des p’tites vieilles pour passer au compréhensible. braquage de banque, là oui. Là ça a de Donc faisons comme si. la gueule. J’ai entendu un «braquage de banque raté, oui»... Ai-je réellement Alors «Prends l’oseille et tire-toi» est besoin de confirmer ou d’infirmer cette une comédie, et l’on rit. Voilà. supposition ? Comment ça c’est un peu court ? Étoffons dans ce cas. Le résultat est que j’ai beaucoup ri, que ce soit lors des scènes de la chambre Son premier film et déjà on sent la griffe d’hôtel, du flingue en savon, de la du (petit) bonhomme, ne serait-ce fanfare, de l’évasion à 7 ou 8 et j’en que dans son anti-héros Virgil, incarné passe. Alors bien sur la pellicule n’est par Woody himself, ex-violoncelliste pas exempte de défauts et pour un film

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d’une petite heure vingt ça manque même un chouïa de rythme par moment. Mais j’ai beaucoup ri, et ça faisait un moment que cela ne m’était pas arrivé devant un film. Et le gorille, j’allais oublier le gorille... Dieu que c’est con. Mais que c’est drôle. J’ai beaucoup ri. Et Woody Allen a toujours eu l’air d’un p’tit vioque binoclard. Vous m’en voyez toute tourneboulée.

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7eme Art Pravda

Bananas (1971) Woody Allen

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’est en soutenant un pays sud-americain soumis a la dictature militaire que Fielding Mellish rencontre une jeune militante. Seulement il n’est pas assez viril dans ses positions pour plaire a la belle.

Date de sortie 28 avril 1971 (1h22min) Réalisé par Woody Allen Avec Woody Allen, Louise Lasser, Carlos Montalban Genre Comédie Nationalité Américain

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J. Edgar is back in black

C’est d’ailleurs le seul vrai reproche que je fais à ce film : il est trop décousu, et c’est dommage tant il foisonne de bonnes idées. J’aurais aimé débarquer un peu plus vite à San Marcos qui est tout de même le lieu où doit se dérouler l’action principale de Bananas.

On se fend la poire sans problème devant «Bananas»(1), que ce soit grâce aux dialogues qui comme d’habitude sont finement écrits, à la situation ubuesque dans laquelle se retrouve Fielding Mellish (W. Allen) et aux gags même les plus potaches, Malgré cela on passe un bon moqui, pour la plupart, font mouche. ment avec Woody, l’humour rap«Pour la plupart» oui, car, on sent pelle beaucoup celui de son précévraiment trop par moment la scène dent «Prends l’oseille et tire-toi» et rallongée pour placer un gag. Ou même si certains gags ne volent pas rajoutée même, comme celle dans très haut ou ne sont pas des plus laquelle Fielding, chez sa psycha- raffinés (allez, au hasard, la jeunenalyste, lui raconte l’un de ses rêves femme se faisant malencontreusefarfelus. Ce n’est pas proprement hi- ment mordre à la poitrine par un serpent, si vous avez vu le film je ne larant et ça alourdit le récit.

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doute pas que vous vous en rappeliez), et bien ces gags fonctionnent, on rit franchement et souvent. La satire des médias, des relations politiques états-uniennes en ces débuts de seventies est bien sentie et de plus, Woody porte très bien la barbe rousse. Puis on peut se confirmer que déjà en 1971, Stallone avait l’air à peu près aussi éveillé qu’un bovin sous prozac(2). (1) Je m’étais pourtant jurée de ne pas la faire. (2) http://mentalfloss.com/sites/default/ files/woody-stallone_5.jpg

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Cigarette Candy (2009) Lauren Wolkstein

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n jeune homme de retour de la guerre se retrouve en total décalage avec ses amis qui lui ont préparé une fête de bienvenue...

Date de sortie : 2009 (14 min) Réalisé par : Lauren Wolkstein Avec Jonathan Orsini, Emily Morden, Andrew VanDusen Drame Américain Lauren Wolkstein fait très bien et va faire très mal Rares sont ces instants où on est persuadé d’avoir découvert un très grand réalisateur (en l’occurrence ici une réalisatrice). Je ne parle pas du «Un cinéaste à suivre», «Un nom à retenir», non non je veux bel et bien parler de la certitude qu’on vient de se prendre en pleine face le travail d’un artiste d’exception. Et c’est donc ce que je viens de ressentir avec deux films de Lauren Wolkstein, une trentaine d’années et déjà sept courts au compteur. Tout d’abord ce «Cigarette Candy», traitant d’un sujet loin d’être nouveau au cinéma, celui du retour au pays du soldat. La grande force de Wolkstein est sa modestie face à la rudesse de ce qu’elle montre. Pas question un seul instant de tomber dans le spectaculaire, la mise en scène se veut sobre, presque sèche, venant ainsi renforcer la dureté de ce qui nous est donné à voir. En seulement 14 minutes, ce film dit tout de la souffrance humaine, de la solitude, de l’incapacité à communiquer, du refus de tout un chacun à voir la douleur de son prochain.

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COURT-METRAGE takeshi29

Deux inconnus (2011)

Lauren Wolkstein et Christopher Radcliff

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n homme et un jeune adolescent marchent le long d’une route de campagne. Alors qu’ils s’invitent dans la piscine d’un motel isolé, ils sont pris au dépourvu par la jeune réceptionniste. Ils prétendent être de simples voyageurs égarés. Mais les choses sont rarement ce qu’elles semblent être. Date de sortie inconnue (16 min) Réalisé par Christopher Radcliff, Lauren Wolkstein Avec Tobias Campbell, David Call, Merritt Wever Drame Français Inconnue, Lauren Wolkstein ne devrait pas le rester très longtemps Après la découverte-choc de «Cigarette Candy» , je me suis jeté sur le film suivant de Lauren Wolkstein avec gourmandise. Quoique dans un genre très différent, «Deux inconnus» confirme que cette jeune réalisatrice ne fait pas dans le film «confortable». Elle aime le lourd, le rugueux. Soyons clairs, si vous aimez le cinéma qui glisse tout seul, qui brosse le spectateur dans le sens du poil, passez votre chemin. Par contre, si vous aimez, comme moi, être bousculés, dérangés, questionnés, ce film se révèlera une véritable gifle. Tout en ambiguïté, ce court est pour le moins troublant et passe son temps à brouiller les pistes et à ouvrir très grand le champ des possibles. Lauren Wolkstein fait preuve d’une maitrise digne des plus grands (on pense très souvent à Gus Van Sant) dans sa mise en scène et après cette seconde plongée dans son univers, je n’ai qu’un espoir : la voir le plus rapidement possible franchir le cap du long-métrage.

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MUSIQUE Ze Big Nowhere

Parole d’amore scritte a macchina (1990)

Paolo Conte

L’anima del vecchio leone Peut-être mes lointaines racines transalpines ? Je ne sais pas. Mais écouter Paolo Conte est à chaque fois un voyage. Pas un vulgaire voyage en Italie avec ces tours-opérators qui chronomètrent vos ébahissements face à la beauté lumineuse d’un pays magique.

Non ! Plus qu’une bête découverte d’agence de voyages, c’est un voyage dans l’âme Italienne, au tréfonds de l’émotion d’un peuple. Comme ouvrir tes oreilles et te laisser bercer par une langue douce comme du miel qui caresserait ton mal de vivre et le transformerait en bouquet de fleurs. Paolo Conte, c’est une voix. Rugueuse comme une barbe de trois jours, râpeuse comme ces chianti à bas prix que l’on vend dans les trattorias

délabrées de la labyrinthique Napoli. Une voix qui a vécu. Une voix qui a gueulé les pires insultes comme les plus beaux mots d’amour. Une voix marinée au Whisky ou parfumée à l’eau de rose. Une virilité affirmée cachant difficilement derrière une voix éraillée et des moustaches malines de vieux félin, une fragilité touchante. Des petits poèmes surréalistes, des tranches de vie tendres ou acides dans cette Italie vaporeuse peuplent les textes ciselés du vieux lion.` Une promenade ironique au son d’un piano Jazz, à la rencontre des endroits, des gens et des fantasmes de Conte. Un petit monde turbulent s’agite dans ses chansons, des chroniques drôles et dérisoires comme cette Commedia dell’arte ancrée au plus profond de cette nation. Et puis ce Jazz; comme ces masques de théâtre antiques, riant, pleurant. Des Tarentelles Jazzy dédiées au cultes des Dieux, des transes dionysiaques parfum Bolognaise.

une profonde mélancolie. C’est Conte mettant en musique Ettore Scola, c’est Dino Risi mettant en images un album de Paolo Conte. Paolo qui chante c’est : Un peuple entier qui prend vie dans la voix d’un homme. Un pays qui se dessine, s’invente et se ré-invente sur le clavier noir et blanc d’un piano de bar.

Ce Swing baignant dans les eaux sales du Tibre, italianisé jusqu’à l’os. Cette musique qui colle parfaitement à l’âme d’un peuple. Cette perpétuelle oscillation entre une joie volubile et

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MUSIQUE Lazein

Bloodstone & Diamonds (2014) Machine Head

Hell & vile haine Qu’on l’adore ou qu’on le déteste, le Metal est une bénédiction pour le bien de l’humanité. Récemment, une étude scientifique émanant de la prestigieuse université de Hill Valley à démontré que sans cette frange musicale, bon nombre de ses représentants perclus de rage, de frustration, de haine, de violence et/ou de constipation seraient au mieux des serial killers, au pire des cadres aux relations humaines. 1994-2014 : cela fait 20 ans que Robb Flynn, leader et architecte de Machine Head exorcise ses démons intérieurs à coups de riffs acérés et de hurlements bestiaux. Dicté par les voix de l’Enfer, «Bloodstone & Diamonds» est le 8ème volet de sa folle thérapie. Désormais, Flynn EST Machine Head à 100% depuis que le basseux Adam Duce, survivant des premières heures du groupe a été banni au profit de Jared MacEachern.

L’entame de la galette se fait par une mélopée de quelques secondes, interprétée par un orchestre de chambre, qui se voit rattrapée et ravagée par une apocalypse sonore nommée «Now We Die». Le groupe d’Oakland déboule furax avec ses riffs aiguisés soutenus par l’hallucinant Adam Clain qui, derrière sa batterie, bombarde et mitraille sans relâche et sans la moindre pi-

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tié. La gorge de Robb Flynn déborde plus que jamais de rage et de violence. Lors du pont, il démontre, les doigts dans l’nez et les mains dans les poches, qu’il peut monter crescendo d’une voix claire jusqu’à des chants hurlés. L’enfilade de riffs et la virtuosité du quatuor fascinent tout au long de «Killers & Kings» (un pléonasme ?).

«Ghosts Will Hunt My Bones» file certainement de l’urticaire aux membres de Linkin Park tant la sauce proposée est la formule assumée et magnifiée de leurs brouillons : des choeurs clairs qui se mêlent à la fureur de Flynn autour d’une compo de frappadingue. Le gimmick de la gratte évoque étrangement le riff d’intro de «Sweet Child O’ Mine» signé Slash qui, via Twitter, encensa la sortie de «Bloodstone & Diamonds». La cavalcade continue avec «NIght Of Long Knives» qui relate de façon ambiguë les atrocités commises par Charles Manson et ses dégénérés en 1969 («You wont see us come in the night / With these knives & these bloodstains on our hands / Paint the walls / Taste the blade / On the night of long knives...»). Passé ce déluge de riffs de feu et d’acier, Machine Head pose pied à terre lors de «Sail Into The Black» qui décompose ses 8’30mn en deux parties. La première est obscure, Flynn susurre au milieu d’une chorale d’outre-tombe, de ténébreuses nappes de synthés, d’arpèges acoustiques lancinants et de scintillantes notes de piano. La seconde partie monte en puissance, Machine Head retourne aux postes de combat pour une power-ballad trashy comme Metallica savait en réaliser naguère. Comme souvent au cours de l’album, le solo de gratte est gorgé de mélodies et de feelings et ne cherche plus à battre le record du monde de notes à la seconde.

A travers «Eyes Of The Dead», «Beneath The Silt» et «In Comes The Flood» (une charge envers Wall Street et le «almighty dollar»), Captain Flynn et sa flotte naviguent sur des eaux plus mélodiques mais toujours aussi démontées. Seul coup foireux du skeud, «Damage Inside» est heureusement énigmatique. Robb Flynn se la joue ténébreux en posant une voix caverneuse dans une ambiance gothique. Malheureusement à chaque fois que Flynn entame une phrase, on a la désagréable impression d’entendre Marc Lavoine roter ses relents de chansons ! «Game Over» remet de la coke dans les épinards en terminant pied au plancher, assurant un pogo qui fera des ravages dans la fosse de l’Enfer. «Imaginal Cells» est un instru étouffé et bafoué par un enchevêtrement de discours portant sur la civilisation, l’évolution, l’intérêt du 4-4-2 en losange inversé et j’sais plus quoi d’autre... L’Enfer soit loué, «Take Me Through The Fire» ne conclut pas «Bloodstone & Diamonds» par une fausse note avec son refrain idéal pour fédérer (comme Roger, absolument !) une assemblée de fidèles (Castro ? Oui Gothic, oui !!!). En flirtant avec un style plus proche de leurs deux premiers albums accouplant Metallica à Slayer et Pantera, Machine Head accouche de l’un de ses plus beaux bébés et de l’un des meilleurs albums de l’année 2014. En comptant sur le soutien des fans de Marc Lavoine, Machine Head a de quoi rafler une chiée de récompenses lors des prochains NRJ Music Awards !

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A LIRE Ze Big Nowhere

Le Procès (1925) Franz Kafka « Le procès « pour les nuls Le jour de ses trente piges, deux condés déboulent dans la pension de famille où crèche K, modeste employé de banque, lui filent deux baffes dans la gueule et lui disent qu’il est en état d’arrestation. Se frottant les joues, K demande le pourquoi de cette intrusion mais les deux cons n’en savent fichtrement rien et en bons flics, ils ne font qu’obéir. De là, un inspecteur à la joie de vivre qui ferait passer Derrick pour Cyril Hanouna et aussi chaleureux qu’un sourire de Catherine Deneuve, lui explique son nouveau statut de prisonnier en liberté. Il peut ainsi continuer de vivre peinardos, avec simplement au-dessus de lui une matraque en suspension qui risque de lui tomber sur le coin de la gueule à tout moment. K qui n’est pas le dernier pour la déconne s’attend à entendre un accent québécois ridicule collé sur une énorme moustache hurlant : « Sté eune fârce tabernâc ! Bienvenue dans seurprèse seur prèse hostie d’câlice !!». Mais rien. Juste la réalité. Pas de Marcel béliveau et ses grosses bacchantes. Quelques jours plus tard, K déboule chez sa logeuse pour s’excuser du bordel qu’il a foutu bien malgré lui et tente de com-

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prendre ce qui lui est arrivé. Il souhaite aussi aller voir Mlle Bürstner, un joli petit lot qui crèche juste à côté de chez lui, pour s’excuser du dérangement que l’aut’ con de Derrick a foutu chez elle et pourquoi pas lui filer une secousse au passage. K tape chez le petit abricot et commence à lui expliquer le topo. Mais la petite tombe malencontreusement sur la bosse éléphantesque qui déforme le futal de K, chope la trouille de sa vie et balance K et son matos à la lourde. K tente de prendre des nouvelles de Mlle Bürstner mais c’est une copine à elle, une certaine Mlle Montag, qui lui explique que la môme est prostrée chez elle, toute tremblante, depuis qu’elle avait aperçu les dimensions siffrediennes de K et que, traumatisée, elle fondait en larmes à la vision du moindre concombre ou rôti de porc qui passait devant ses yeux. Il tente tout de même de pénétrer chez elle pour la voir, mais c’est peine perdue. Personne. Il rengaine silencieusement son anaconda et fait machine arrière. Plus tard on avertit K par téléphone que l’enquête sur son «affaire» est en bonne voie, qu’elle se poursuit et qu’il faut qu’il soit dispo pour les interrogatoires hebdomadaires. C’est avec un peu d’appréhension (Un peu normal quand on a rien fait, merde!) que le dimanche suivant, K déboule devant les portes noires du bâtiment de l’administration. Bien qu’on ne lui a pas communiqué l’heure du rencard, K bonne pomme, arrive à neuf du mat’ un dimanche pour tenter d’en finir rapidement avec ce procès ridicule. Un bâtiment énorme, des portes partout et rien d’indiqué. K est paumé et frappe un peu partout avant de trouver par hasard la bonne porte. Il est accueilli par un juge décrépit qui l’enguirlande pour son retard et une horde de vieillards hostiles semblant sortir tout droit de la maison de retraite des Lilas. K relate son histoire et l’absurdité de la situation avec la conviction d’un Arno Klarsfeld mettant ses tripes à défendre ses rollers tout neufs contre une saloperie de skate antisioniste.

Mais s’apercevant que la salle est peuplée de fonctionnaires de justice et non d’un public neutre, K leur propose d’aller se faire emmancher bien comme il faut et se tire comme il peut dans une cohue aussi phénoménale que ce que pourrait produire une Scarlett Johansson perdant son soutif au milieu des Champs-Elysées. Le dimanche suivant et ce, malgré sa non-convocation, K se rend au tribunal, ça le travaille ce boxon quand même. Personne, dans cet asile de fou qu’est ce putain de palais de justice ! Une femme vient tut de même lui ouvrir la porte, l’épouse d’un assistant-judiciaire. Cette femme étrange qui ferait passer Julia Chanel pour Soeur sourire commence à attaquer notre bon vieux K au-dessous de la ceinture. Celui-ci n’étant pas indifférent au joli 95 D de l’épouse adultère commence à la peloter comme un sagouin et oubliant tout savoir-vivre parvient même à la faire causer la bouche pleine. Celle-ci vient à lui dire qu’elle crèche dans le palais de justice, qu’elle loue une partie du palais avec son mari mais qu’elle doit changer d’endroit au jour le jour selon où se font les séances. Elle lui fait faire le tour du proprio et pas que... Grâce à elle il va pouvoir jeter un œil sur quelques ouvrages appartenant au juge d’instruction. Mais là, foin de compte-rendu de procès verbaux où autres retranscriptions de greffiers non, non !! Mais des Playboy, des newlook et bien d’autres magazines spécialisés, à base de grand mère nous apprenant à manger des hot-dogs sans les mains ou quelques photos sur les avantages non-négligeables de ne pas avoir de dents. Des spécialités réjouissantes du troisième âge à faire pâlir notre bon vieux Lazein, pourtant si friand en antiquités en tout genre. Chauffé à blanc par ces mamies perverses, K décide de présenter Popaul, son anaconda domestique, à l’épouse adultère et ainsi de la convertir à sa passion pour les reptiles. www.homecinema-fr.com - Novembre 2014


Mais un jeune étudiant déboule et lui pique sa nympho vitesse grand V, laissant K et Popaul désemparés et la larme à l’oeil. Errant dans les couloirs du palais, il croise le mari cocu qui lui explique, blasé, qu’il doit prêter sa femme pour pouvoir garder son taf et tombe sur une chiée d’accusés attendant des nouvelles de leur «affaire» imaginaire. Le stress, la peur, le non-sens et la tournure absurde que prend sa vie, ainsi qu’un afflux de sang au cerveau trop important dû à une débandade trop rapide , lui provoque un malaise en plein palais de justice. Un soir, dans la banque où il bosse, il entend des cris venant d’un débarras oublié. Il entre, et là mon pote, deux agents de la banque : Willem et Franz, fouettés comme deux coquines à une soirée chez DSK, par un homme judicieusement appelé fouetteur judiciaire. Les deux agents implorent K de sauver leurs petits culs rougis, mais rien n’y fait. Le fouetteur ne veut rien entendre, même le blé que propose K, il s’en branle le gars. Son truc c’est fouetter du fion, c’est rougir du lard en tout impunité. K se retire doucement, regardant partout si les caméras du Québécois à moustaches ne traînent pas dans le coin pour sa saloperie de «Surprises sur prises». Mais toujours rien. Et la séance SM dans cette alcôve, reprend le jour d’après avec le fouetteur d’oignons qui continue de plus belle. K reçoit quelques jours plus tard la visite de son oncle, qui a entendu causer du bordel autour de son neveu et vient spécialement pour lui présenter un avocat. Me Huld, avocat aussi jeune et énergique que Giscard et aussi marrant qu’un sketch deTitof, se propose d’aider K malgré sa santé vacillante. Trop faible pour sortir de son plumard, l’avocat se fait torcher le fion par une jeune et pas farouche demoiselle du nom de Léni. K commence à avoir du mal à calmer son anaconda apprivoisé qui compte bien sortir de sa tanière pour occuper le terrier de la petite Léni. Surtout quand Léni durant l’entretien avec son oncle et le demi-avocat, le chope délicatement par les rouleaux et commence à lui montrer ses talent de joueuse de flûte traversière. Au bas de l’immeuble K retrouve son oncle, qui lui file un savon pour la honte qui lui a foutu. Numèro 101 - HCFR l’Hebdo

K rentre chez lui tout tristouille, Popaul traînant lourdement derrière lui. Le lendemain, il décide d’envoyer chier Me Huld qui s’avère être un casse-couille de première et suit l’avis d’un client de sa banque lui conseillant d’aller voir Titorelli, le peintre officiel du tribunal. Tito lui explique les tenants et les aboutissants de ces mises en examens absurdes et liberticides, les difficultés à sortir son doigt une fois qu’il est pris dans l’engrenage administratif et la révélation folle qu’aucun acquittement définitif n’est jamais possible. Dans le cabinet de Huld, chez qui K était venu faire ses adieux et lui filer son 45 dans les roustons, il rencontre un certain Block. Block est négociant et tente depuis cinq piges de se dépatouiller comme il peut de son procès. De petites magouilles en avocats véreux, Block s’est retrouvé chez l’autre couille d’avocat vinaigrette de Huld. Pouvant être mandé par Huld à touts moments, Block pieute dans un placard à côté

du cabinet du magistrat comme un chienchien à sa mémère. K assiste à une entrevue entre les deux hommes et s’aperçoit que Bloch n’est qu’un paillasson sur lequel Huld essuie ses pompes de vieille raclure, un putain d’esclave pleurant pour la fin de son procès. K s’arrache en vitesse encore plus décontenancé. Il erre, perdu, doucement broyé par une bureaucratie meurtrière, lâchant prise tout les jours un peu plus. Deux jours avant son trente et unième anniversaire, deux cons déboulent chez ce pauvre K, le chopent par la peau du cul et le traînent de force dans un terrain vague à la sortie de la ville. Ils sortent un couteau de boucher et le bute comme ça, sans rien dire, comme un clébard, laissant sa carcasse encore chaude sur le sol gelé. Puis retournent tranquillos dans leur administration poser leur RTT obligatoires.

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INSTALLATION Laric, Snipizz, Steph-Hifi

La quintessence du DIY*

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Michaël et sa petite famille nous reçoivent dans leur villa d’un petit village du sud de la France. Notre hôte tient un laboratoire et pouvoir se retrouver tranquille en famille dans cette maison un peu à l’écart (mais pas trop) de la ville était primordial. Nul doute néanmoins que la possibilité d’y installer son homecinéma a aussi guidé son choix. Cet homme est un habitué de HCFR, et en plus d’avoir participé, il a porté de nombreux projets communautaires. Il vient de consacrer deux années à créer une belle installation HC dans l’ancien garage…

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Je vous le disais en introduction, malgré son relatif jeune âge, Michaël, « Echobelly » sur nos forums, est un vieux de la vieille sur HCFR. Il a participé, fort souvent avec votre serviteur, à de nombreux projets DIY (Do It Yourself, « Faites-le vous-même »). S’il fut testeur des fameux 963SA HCFR ou encore du Colorimètre HCFR, c’est surtout du côté des toiles écran puis des caissons de grave que son appétence à fouiner les bons produits et faire de nombreux essais s’est le mieux exprimée. Au début des année 2000, il fait partie des premiers à faire de la vidéoprojection en Home Cinéma (qui se souvient du Dreamvison DL500 ??) mais pour projeter, il faut un écran et à l’époque les écrans tendus sur cadre sont rares (et chers) ; Michaël comme d’autres sur les forums vont utiliser une toile toute bête qu’on trouve chez un célèbre vendeur de tissus… La NOCTIS, quelques dizaines d’euros et vous aviez un écran digne des plus grandes marques (ou presque).

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Michaël est ensuite passé par la case TriTubes avec un Nec 9PG qui lui causa quelques soucis pour enfin arriver sur les projecteurs DILA et en particulier ceux de la marque JVC. Il les a quasiment tous eus … HD350, X3 et plus récemment un X35 qui est encore son moyen principal de voir des films.

sommes début 2007) Notre et votre serviteur partent alors à la recherche de «la» toile qu’il faut. Après une multitude d’essais, bons et moins bons, de mesures, d’échanges sur le forum (notamment avec Chris24 maintenant bien connu pour ses écrans !) la toile est trouvée ! Un «simple» tissus tressé qu’un certain nombre de fabriquants peuvent réaliser, les résultats sont enthousiasmants et des dizaines de membres d’HCFR adoptent cette toile. Ils peuvent dire merci à Michaël (et à HCFR). Ayant la toile, il peut faire un écran qui fera quasi toute la largeur de sa pièce, quelques tasseaux de bois plus tard, la toile est tendue, l’écran est installé, et ce pour dix fois moins cher qu’un équivalent à l’époque !

Adapter cet ancien garage en HomeCinéma souleva quelques défis et interrogations, l’isolation acoustique et thermique n’était pas très bonnes, si la profondeur (plus de 6m) était intéressante, la largeur, de 2.80m brute, réduisait les options d’aménagement. Qu’à cela ne tienne, Michaël va trouver des solutions pour pousser les murs, au moins au sens figuré ; moins de 20m² ne sont pas suffisants pour y mettre des enceintes cinéma ? Deux caissons Après l’écran, et le «pack» JBL Cinéma, de 15’’ ? Un écran trans-sonore de 2m50 il fallait s’occuper du canal LFE. Michaël ? … Eh bien si, tout ceci est en place et avait testé différents produits du fonctionne à merveille !! marché sans trouver chaussure à son Après avoir longtemps utilisé des pied, soit trop gros et difficile à intégrer packs d’enceintes THX de chez Jamo, à la salle, soit trop anémique, soit bien c’est sur des JBL 3677 épaulées par des trop cher… Une solution ? le DIY… Il surround JBL 8330 que notre hôte a jeté va faire ses caissons lui-même, «ses» son dévolu… Sauf que mettre trois JBL caissons car il décide d’en mettre deux Cinema, même le plus petit modèle, pour mieux gérer les modes propres avec un 38cm et une compression d’un de sa pièce (les réflexions parasites). pouce, sur moins de 2.60m de large n’est Là aussi HCFR sert de support à ses pas simple ! Cela impose en particulier recherches et après différents essais, d’utiliser un écran trans-sonore et un le choix se porte sur une solution tel écran avec une toile un tant soit peu éprouvée mais pour laquelle il va qualitative coûte une fortune (nous adopter une approche originale. www.homecinema-fr.com - Novembre 2014


Materiel Home Cinema Sources : - Lecteur Zappiti Player + NAS Synology - HD-DVD Toshiba XE1 Processeur HC : Marantz 8801 Numèro 101 - HCFR l’Hebdo Numéro

Projecteur : JVC X35 Ecran : Maison (HCFR) de 2.40m en 16/9 Télécommande : iPad (Roomie) Amplis : - 2*Yamaha P7000 - 1*Yamaha P5000

- 1*Yamaha P2500 - 1*Macmah VZX3.8 Enceintes : - 3*JBL Pro 3677 (Avants) - 2*JBL Pro 8330 (Effets) - 2*Sub «DIY» à base de JBL Pro GTI 15

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Michaël est aussi un musicien aguérri Se dévolu se porte sur deux JBL GTI 15’’, deux monstres de plus de 20kg demandant près de 200 litres pour s’exprimer… (et des centaines de Watts !) Michaël construit alors deux caissons qui vont prendre place sous l’écran et servir de support aux enceintes avant et à l’écran. Une fois terminé et recouvert d’un tissu noir tendu, rien ne transparait des monstres qui se cachent là derrière. Les deux caissons étant tenus de main de maitre par un énorme ampli Macmah Pro VZX 3.8 de 2 * 2400W ! Ceci l’a donc obligé à reléguer les sources et amplis à l’extérieur de la salle, ce fut facile ayant un petit local technique juste derrière le mur

supportant l’écran. Notre homme a installé un rack 19’’ complet avec pas moins de quatre amplificateurs Yamaha pro à l’intérieur (les enceintes avant allant bientôt passer en filtrage actif via deux DCX2496). Coté sources, un ensemble NAS Synology et lecteur Zapitti lui permet d’avoir sa vidéothèque sous la main en clin d’œil ou plutôt en un «tap» d’iPad puisque c’est l’outil qu’il utilise pour piloter son installation ; bel exemple d’intégration d’ailleurs puisqu’il pilote tout, lumières, image, son et même la climatisation. Enfin le préampli Marantz 8801 sert de tour de contrôle de l’ensemble sonore.

Play… Ouuuuaaa ! C’est a peu près ce qu’on dit mes deux acolytes quand les démonstrations ont été terminées. Une image bien calibrée, une pièce qui n’est pas parfaite mais de laquelle Michaël a su tirer le meilleur profit. Des caissons qui décoiffent, nul besoin d’artifice ici, ça « déboite » sévère mais le son est propre, c’en est presque étonnant compte tenu de l’endroit…

La meilleure conclusion vient de Clément qui me disait, en sortant, « on a l’impression que la salle est deux fois plus grande qu’elle n’est en réalité » ! Allez, terminé l’historique, terminé le Michaël, les multiples paris sont bricolage, on s’assoit et on regarde… réussis… DIY une seconde nature C’est relativement simple, Michaël a quasiment tout réalisé dans sa salle. Hormis les enceintes et les électroniques, les deux énormes caissons (pas moins de 200l chacun) ainsi que le support projecteur, l’écran, les panneaux acoustiques, les câbles, les étagères... Notre ami est à la fois un adepte du bricolage et des bonnes affaires à petit prix. Vous cherchez des JBL GTI qui ne sont plus importés en Europe, demandez lui, il à pléthore d’adresses ; un ampli MacMah 3.8 pour alimenter tout ça, pas de souci, il sait où en trouver !

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Steph-Hifi Nous voilà chez Michaël et toute sa petite famille où la joie respire à pleins poumons, tout comme ses tout nouveaux caissons JBL GTI 15 DIY tout fraîchement finis pour cette démo ! Notre ami n’a pas fait les choses à moitié, c’est un bel exemple d’une installation complexe, mais d’une simplicité déconcertante qui peut en quelques secondes répondre au doigt et a l’œil de n’importe quel membre de la famille ! Que ce soit le NAS, le Zapitti Player, le projecteur, les amplis et pré-ampli, tout s’allume et se contrôle à partir de l’iPad d’un seul clic ! Je n’ose imaginer le coût d’une telle intégration si elle avait été réalisée par un professionnel. On peut alors tout confortablement s’installer au fond du canapé et apprécier la décoration sobre dans ce qui était un ancien garage. Bien que la salle semble dénuée de tout traitement acoustique le plafond en bois et la cloison plutôt

SnipizZ En voilà une belle installation avec un excellent compromis : un budget maîtrisé, une bonne partie de DIY le tout commandé avec un iPad, bienvenue chez Michaël ! La pièce qui accueille le Home-cinéma est particulièrement chaleureuse, avec une déco sympa. On remarque d’entrée l’écran trans-acoustique et les enceintes qui se cachent derrière, grâce à une astucieuse installation de néons. Il n’y a pas de traitement acoustique particulier, et le rack de l’électronique se trouve dans Numèro 101 - HCFR l’Hebdo Numéro

légère séparative du local technique explique certainement sa très bonne faculté à accepter les suppressions du grave. Michaël a priorisé la taille de l’écran en l’installant sur toute la largeur disponible, soit dans les 2.50 mètres. La toile transonore a permis de masquer les trois JBL Pro qui sont posées sur les deux énormes caissons DIY équipés des deux monumentaux GTI 15. Le JVC X35 confirme (CF installation de noisette34 dans un précèdent test) que c’est une vraie valeur sûre. Nos yeux se régalent, piqué, fluidité, saturation, luminosité et noirs profonds, tout est un très bon niveau. Nous sommes installés en fond de salle et pourtant le son est très dynamique, ouvert, et intelligible. L’effet « bulle » procuré par les surround pro est bien présent. Le rendu des LCR JBL équipées d’un 38cm et de la chambre de compression 1 pouces est parfaitement homogène sur les bandes son cinéma, mêlant douceur et dynamique avec tout le mordant nécessaire quand la bande

le garage. Aussi, pour piloter la pièce, Michaël se sert d’un simple iPad. La domotique, c’est vraiment top. Côté matériel, le son est assuré par des enceintes JBL type cinéma avec deux caissons DIY JBL GTI15, et pour l’image un JVC X35, de quoi nous offrir un grand moment. Et force est de constater qu’avec les quelques extraits que nous passons, l’expérience est bien là. Forcément, ce qui marque le plus ici, ce sont les caissons qui délivrent un impact bien gras, qui nous ont recoiffés une paire de fois. Il y a de l’infra et on le

son se déchaîne. L’absence de tweeter au dessus des 12khz ne se fera sentir que sur les passages très musicaux où le système poussé alors dans ses derniers retranchements se désunit quelque peu. Le Canal LFE géré par les deux GTI 15 marche très fort, ils descendent dans l’infra-grave avec beaucoup, mais alors beaucoup de pression. L’énergie est bien repartie sur l’ensemble de la bande LFE mettant en avant la bonne acoustique de la salle. J’ai noté un léger manque de cohérence entre les enceintes JBL très rapides avec beaucoup de mordant et les caissons plus « lents » manquant légèrement de tension au regard de ce qu’ils ont à relayer. A noter cependant que Michaël n’avait pas encore eu le temps de fignoler les réglages de son installation les caissons étant encore a l’état brut la veille de la démo… Au bilan, je trouve que cette installation est vraiment aboutie, parfaitement réfléchie et optimisée par son propriétaire. Au regard de la surface disponible et du budget investi, je pense qu’il doit être très difficile de faire mieux !

ressent physiquement, quel bonheur ! Même sans traitement acoustique, je n’ai relevé aucune perturbation sonore parasite. L’image est quant à elle magnifique, parfaitement calibrée. Comme quoi, avec un peu de patience, de l’huile de coude et beaucoup de passion, on arrive souvent à un excellent résultat. Une très belle installation qui sera certainement amenée à évoluer au fil du temps, Michaël cherchant en permanence à optimiser son Homecinéma. Mais qu’il se rassure, son installation est tout simplement géniale.

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Blu-ray

Le Loup Celeste

The Rover David Michôd

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ix ans après l’effondrement de l’économie occidentale, les mines australiennes sont encore en activité et attirent les hommes les plus désespérés et les plus dangereux. Là-bas, survivre est un combat de chaque jour. Lorsqu’Eric, un homme froid rempli de colère, se fait voler sa voiture, la seule chose qu’il possédait encore par un gang, il se lance à leur poursuite. Son unique chance de les retrouver est Rey, un des membres de la bande, abandonné par les siens après avoir été blessé... Nationalité : Australien, Américain Genre : Science-fiction, Drame Année : 2014 Durée : 102 min Réalisateur : David Michôd Acteurs : Guy Pearce, Robert Pattinson, Scoot McNairy

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À la croisée du premier “Mad Max” et de “La Route”, ce western postapocalyptique sec et étouffant à la mise en scène rugueuse, à l’atmosphère sourde, à la violence

brutale, aux personnages désabu- à la bande-son troublante, est un sés, aux performances d’acteurs road-movie inspiré et douloureux stupéfiantes (le regard impéné- qui laisse pantois. trable de Guy Pearce et la naïveté émouvante de Robert Pattinson) et

Le Blu-ray Image Un transfert HD à la tenue parfaite qui délivre une définition envoutante, un piqué acéré (les rides), une profondeur de champ subjuguante (l’outback australien), des couleurs aux teintes sableuses flatteuses, des contrastes denses, des noirs profonds et un grain d’une belle finesse.

Audio Des pistes sonores quasi-expérimentales où les scènes calmes savent se faire entendre avec autant de prestance que les pics de violence des séquences mouvementées. La spatialisation environne plus que bien la position d’écoute, les voix s’expriment solidement sur la centrale, les ambiances posées comme les effets annexes sont diffusés sur toutes les enceintes avec précision, le score envoûtant est parfaitement souligné et les basses mettent une claque à plus d’une reprise. Numèro 101 - HCFR l’Hebdo

Fiche technique Format vidéo 1080p24 (AVC) / [2.35] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1 Français (AD) DTS-HD Master Audio 2.0 Sous-titres Français - Français pour malentendants Région : B (France) Éditeur : Metropolitan Vidéo Date de sortie : 13 octobre 2014

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Blu-ray

Le Loup Celeste

L’Homme qui voulait vivre sa vie Eric Lartigau

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aul Exben a tout pour être heureux : une belle situation professionnelle, une femme et deux enfants magnifiques. Sauf que cette vie n’est pas celle dont il rêvait. Un coup de folie va faire basculer son existence, l’amenant à endosser une nouvelle identité qui va lui permettre de vivre sa vie... Nationalité : Français Genre : Thriller, Drame Année : 2010 Durée : 115 min Réalisateur : Eric Lartigau Acteurs : Romain Duris, Marina Foïs, Catherine Deneuve, Niels Arestrup, Branka Katic

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Fidèle au best-seller de Douglas Kennedy, “L’Homme qui voulait vivre sa vie” est un thriller psychologique bien ficelé à la tension dramatique certaine et au suspense intriguant, qui doit beaucoup à la

mise en scène sobre et élégante de Eric Lartigau, à la photographie léchée de Laurent Dailland, et à la prestation juste et intense de Romain Duris, lequel parvient à communiquer tout le poids de la peur d’un

Le Blu-ray Image Un master immaculé, un piqué chirurgical, des textures précises, une profondeur de champ détaillée, des couleurs irréprochables, des noirs abyssaux et un grain argentique irrésistible au service d’un transfert HD magnifique, malgré des contrastes fragiles entraînant parfois un manque de lisibilité lors des scènes nocturnes. Audio Un mixage savamment étudié qui délivre des dialogues limpides, diffuse des ambiances sobres (les bruits des rues et ses cafés urbains), répartit avec finesse des détails acoustiques comme le claquement des vagues, et ventile la musique avec clarté. Des basses un peu plus puissantes auraient été appréciables mais c’est vraiment pour chipoter. Numèro 101 - HCFR l’Hebdo

homme tentant de se reconstruire en vivant malgré tout son rêve suite à un évènement accidentel. Une quête d’identité haletante !

Fiche technique Format vidéo 1080p24 (VC-1) / [2.35] Pistes sonores Français DTS-HD Master Audio 5.1 Sous-titres Aucun Région : B (Belgique) Éditeur : Liberty Production Date de sortie : 09 mars 2011

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Le Loup Celeste

L’Empire des loups

Chris Nahon

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nna Heymes est l’épouse d’un des plus hauts fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur. Depuis peu, elle souffre d’hallucinations terrifiantes et de régulières crises d’amnésie, au point de ne plus reconnaître le visage de son propre mari et même de commencer à douter de l’honnêteté de ce dernier. Pendant ce temps, dans le Xe arrondissement, Paul Nerteaux, un capitaine de police acharné, se voit confier une enquête concernant la mort de trois femmes d’origine turque et dont les corps ont été retrouvés atrocement mutilés... Nationalité : Français Genre : Polar, Thriller, Action Année : 2005 Durée : 129 min Réalisateur : Chris Nahon Acteurs : Jean Reno, Jocelyn Quivrin, Arly Jover, Laura Morante, Philippe Bas

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Troisième adaptation à l’écran d’un roman de Jean-Christophe Grangé, “L’Empire des loups” est un thriller crépusculaire au sujet ambitieux (structuré en deux temps) où les rebondissements se succèdent, aux personnages

fascinants, aux acteurs impliqués (Jean Reno est bien buriné), à la mise en scène nerveuse, à l’ambiance crasseuse et aux scènes d’action brillantes (le hammam), mais les grosses ficelles du scénario qui recourt parfois aux rac-

courcis faciles lui sont préjudiciables.

Le Blu-ray Image

Les rares plans souffrant de colour banding et de bruit vidéo n’enlèvent rien à la qualité évidente du présent transfert HD qui reproduit la texture argentique du film ainsi que la photo brumeuse du chef opérateur Michel Abramowicz avec beaucoup d’aplomb. La définition est maîtrisée, les détails sont foisonnants, les gros plans sont très précis, le relief lors des scènes extérieures (en Turquie) est flagrant, la palette colorimétrique aux teintes cafardeuses et métalliques fait bonne impression, les contrastes sont affûtés et les noirs sont glauques à souhait.

Audio

La VF (piste allemande non testée), ample et spectaculaire, sollicite régulièrement l’ensemble des enceintes, propose de nombreux effets surround, aère au maximum le score et utilise à bon escient le caisson. En revanche, les voix sont écrasées par les ambiances (la pluie) et/ou les effets explosifs, et des grésillements parasites s’invitent sur les canaux avant gauche/arrière droite à plusieurs reprises.

Numèro 101 - HCFR l’Hebdo

Fiche technique Format vidéo 1080p24 (VC-1) / [2.35] Pistes sonores Français DTS-HD Master Audio 5.1 Allemand DTS-HD Master Audio 5.1 Sous-titres Français Allemand pour malentendants Région : B (Allemagne) Éditeur : Universum Film Date de sortie : 20 août 2010

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Le Loup Celeste

Alexandre Revisited

Oliver Stone

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oi à 20 ans, chef de guerre redoutable, Alexandre le Grand chercha à étendre son empire au-delà des limites du monde connu. Mais, trahi par ses passions et par ses hommes, celui qui voulut être l’égal des Dieux courut tant vers sa chute que vers la gloire... Titre original : Alexander Revisited : The Final Cut Nationalité : Américain, Britannique, Français, Allemand, Néerlandais, Italien Genre : Péplum, Biopic, Historique Année : 2004 Durée : 213 min (Alexandre Revisited) / 175 min (version cinéma) Réalisateur : Oliver Stone Acteurs : Colin Farrell, Angelina Jolie, Val Kilmer, Jared Leto, Rosario Dawson, Anthony Hopkins

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Cet imposant portrait du mythique et légendaire Alexandre le Grand, porté par un cinéaste féru d’histoire, est un péplum dont l’ampleur et la démesure sont dignes de la figure légendaire qu’il présente. La mise en scène esthétisante est à la hauteur des enjeux, la reconstitution historique est somptueuse (les décors orgiaques de la grande Babylone), le scénario riche et complexe se concentre à décrire la quête mais aussi la personnalité d’un homme dont les actes, les traumas et

le destin étaient intimement liés à la relation œdipienne qu’il entretenait avec ses parents, le montage symbolique use judicieusement de la non chronologie pour mettre en corrélation la répercussion des évènements passés sur les actes futurs du conquérant, les interprètes habités (Colin Farell livre toute l’ambiguïté d’un Alexandre dépassé par ses nobles intentions et ses désirs inextinguibles d’inaccessible, et Angelina Jolie, foudroyante de beauté, est une Olympias perverse dont l’amour maternel ne fait aucun doute) donnent vie à

des personnages bien étoffés par le script, les deux batailles d’une violence inouïe sont stratégiques mais toujours lisibles et dynamiques, et la musique composée par Vangelis est majestueuse. Controversée, cette vaste épopée historique lyrique et complexe à la beauté formelle certaine, à la profondeur scénaristique troublante et à la rage interne peu commune est pourtant un chef-d’œuvre du 7e art.

Le Blu-ray Image Le piqué n’est pas toujours au top lors des plans nocturnes et la gestion des noirs est parfois imprécise, mais la compression solide, la définition soignée, les détails qui inondent les quatre coins du cadre large lors des séquences bien éclairées (les survols de la bataille de Gaugamèles par un aigle), la profondeur de champ estomaquante (l’affrontement dans la jungle indienne), les couleurs généreuses et les contrastes magnétiques marquent durablement la rétine. Audio Une piste sonore anglaise HD (je n’ai pas testé la version française car elle n’est disponible que sur le montage cinéma) immersive et dynamique aux voix bien ancrées dans le mixage, à la spatialisation fluide (la belle balance droite-gauche/avant-arrière), aux enceintes surround vivantes, au score qui irradie tous les canaux et aux basses puissantes.

Numèro 101 - HCFR l’Hebdo

Fiche technique Format vidéo 1080p24 (VC-1) / [2.35] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Anglais Dolby Digital 2.0 Français (VFF) DTS-HD High Resolution 5.1 (version cinéma) Sous-titres Français Région : B (France) Éditeur : Pathé Date de sortie : 10 juin 2009

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Le Loup Celeste

[3D] Thor : Le Monde des Ténèbres

Alan Taylor

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lors qu’il se bat pour restaurer l’ordre dans le cosmos, Thor est confronté aux Elfes Noirs de Svartalfheim, qui sous la conduite du terrible Malekith reviennent pour répandre les ténèbres sur l’univers...

Titre original : Thor : The Dark World Nationalité : Américain Genre : Fantastique, Action, Aventure Année : 2013 Durée : 112 min Réalisateur : Alan Taylor Acteurs : Chris Hemsworth, Natalie Portman, Tom Hiddleston, Anthony Hopkins, Christopher Eccleston

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Inspiré autant par la saga “Le Seigneur des Anneaux” que par les deux derniers opus de la franchise “Star Trek”, “Thor : Le Monde des Ténèbres” est un péplum intergalactico-médiévalo-fantastique plus trépi-

dant que son ainé shakespearien, dont le développement de la mythologie du héros et des conflits familiaux, le rythme du récit, les décors gigantesques, les scènes d’action homériques et les petites touches

d’humour délivrent un spectacle XXL très divertissant.

Le Blu-ray Image Un transfert HD hallucinant dont la définition aiguisée, les plans hyper-détaillés, les couleurs crépusculaires somptueuses, les contrastes d’une extrême lisibilité et les noirs denses en font un must du support ! Audio Des pistes sonores qui envoient du lourd et dont la clarté des dialogues, la perspicacité de la spatialisation, l’enveloppement des ambiances et autres effets pyrotechniques, la richesse de la scène arrière (encore plus en VO 7.1), l’énergie du score et l’impact énorme des basses font vivre une expérience acoustique divine ! La 3D Une conversion probante même si la photographie ténébreuse du film ne se prête pas vraiment à la 3D. Les séquences éclairées disposent d’une bonne fenêtre de profondeur (les plans aériens d’Asgard et les combats sur Vanaheim ou Londres) et de détachements concluants, mais lors des scènes sombres, ces deux composantes baisses fatalement surtout que les flous d’arrière-plans abondent. À-côté de cela quelques jaillissements efficaces viennent pimenter l’expérience stéréoscopique (armes, lasers, débris, particules diverses) même s’ils se font plutôt rares sur la durée, et si les débordements sont présents (visages, bustes, décors) ils restent vraiment trop légers pour immerger durablement les spectateurs malgré des effets météorologiques réussis (la neige). Numèro 101 - HCFR l’Hebdo

Fiche technique Format vidéo 1080p24 (MVC) / [2.40] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 7.1 Français (VFF) DTS-HD High Resolution 5.1 Sous-titres Anglais et Français Région : B (France) Éditeur : Walt Disney France Date de sortie : 26 mars 2014

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La Semaine Prochaine

L’Hebdo L’actualité des sorties cinéma ...

De nouvelles critiques musicales, littéraires ou 7ème Art... Mais aussi des surprises, des coups de coeur et encore plus de tests Blu-ray (2D et 3D). Rendez-vous le vendredi 28 Novembre 2014 pour

L’HEBDO 102

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En plus du site web et surtout de ses forums, HCFR s’est diversifié grâce au travail de Fabi et son équipe avec la mise en place du magazine HCFR l’Hebdo Depuis 2013, SnipizZ, avec la participation de nombreux invités, vous propose des émissions audio podcastées sur les thèmes du cinéma, du jeu-vidéo & des technologies du Home-cinéma et de la HiFi.


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