HCFR l'Hebdo N°79

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#79 Edition du 4 Avril 2014

Captain America Leçons d’harmonie À bord du Darjeeling Limited The Chaser Toutes les couleurs du vice True Detective Gargantua (1534) La Route (2007) Puta’s Fever Comfort in Sound Shangri La The Bling Ring Capitaine Phillips Battle of the Year (3D) Crying Freeman Malavita La Reine des Neiges (3D)


Edition du 4 Avril 2014 Numéro 79 REDAC' CHEF Fabi

REDACTEURS Alex322 Djee Gothic JMV Le Loup Céleste SnipizZ takeshi29 Ze Big Nowhere

CONCEPTION ET MISE EN PAGE Fabi Laric

Syntaxeror

SOUTIEN ET PUBLICATION Syntaxeror Pixelounge

CORRECTIONS Frahlt

Edité par l’association HomeCinema FRancophone (HCFR) association loi 1901 (JO 13/04/2002) siège social : 21, rue de Fécamp 75012 PARIS SIREN : 444 601 892 00029

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SOMMAIRE A l’affiche Eloch - Emir Baigazin - Leçons d’harmonie SnipizZ - George Clooney - Captain America

Salaud, on t’aime - Pelo Malo - Avis de mistral La Crème de la Crème - La pie voleuse - L’Etrange petit chat Nebraska - Eastern Boys - 47 Ronin Clochette et la fée pirate - No Gazaran - Mille Soleils

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7ème ART Djee, takeshi29 - Wes Anderson - À bord du Darjeeling Limited Djee, takeshi29 - Hong-jin Na - The Chaser Djee - Sergio Martino - Toutes les couleurs du vice

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SERIE Gothic - Nic Pizzolatto - True Detective

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A LIRE François Rabelais - Gargantua (1534) Ze Big Nowhere - Rubrique “La littérature pour les Nuls” Djee - Cormac McCarthy - La Route (2007)

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MUSIQUE Ze Big Nowhere -Mano Negra - Puta’s Fever Gothic - Feeder - Comfort in Sound takeshi29 - Jake Bugg - Shangri La

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BLU-RAY Le Loup céleste - Sofia Coppola - The Bling Ring Le Loup céleste - Paul Greengrass - Capitaine Phillips Le Loup céleste - Benson Lee - Battle of the Year (3D) Le Loup céleste - Christopher Gans - Crying Freeman Le Loup céleste - Luc Besson - Malavita Alex322 - Chris Buck, Jennifer Lee - La Reine des Neiges (3D)

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A l’affiche Eloch

Leçons d’harmonie

Emir Baigazin

Synopsis Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement Aslan, 13 ans, vit avec sa grand-mère dans un village au Kazakhstan. Il fréquente un collège où la corruption et la violence tranchent avec son obsession du perfectionnisme. Le jeune Bolat, chef du gang des mauvais garçons, humilie Aslan devant ses camarades de classe et extorque de l’argent à tous les adolescents. Aslan prépare une vengeance féroce et implacable. Date de sortie : 26 mars 2014 Durée : 1h44min Réalisé par : Emir Baigazin Avec : Timur Aidarbekov, Aslan Anarbayev, Mukhtar Andassov Genre : Drame Nationalité : Kazakh , russe , allemand

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Le film “ Le règne de l’ordre et du chaos “ Dès la séquence d’ouverture, par là j’entends de la première image à l’humiliation que subit Aslan, le film injecte sa maîtrise et son jusqu’au-boutisme. Aux confins du monde, dans un pays qui est nulle part et ici à la fois, la nature, les bêtes et les hommes sont en continuité dans la sphère de la vie. Aslan habite à la “campagne”, il marche dans les champs, rencontre des lézards (les survivants ultimes) et tue pour se nourrir. Contrairement à ce que dira l’un de ses professeurs, son énergie à lui ne vient pas de l’argent. Même pour se nourrir, il n’en a pas besoin, il engage la chaîne alimentaire, efficace et mutique. L’harmonie est d’abord naturelle. Vite brisée par l’obsession de la pureté d’Aslan (renforcée par son humiliation buccale) qui met un soin particulier à laver son corps plusieurs fois par jour. Une autre harmonie se brise alors: celles des hommes entre eux. Ainsi, la violence et la corruption règnent partout dans ce collège-lycée moderne aux allures de prison ultra-sécurisée / propre et autoritaire où l’on évite de soigner la véritable violence pourtant faite par ceux qui la peuplent. La loi du plus fort s’impose. C’est la théorie de l’évolution de Darwin qui s’applique: seuls les plus aptes survivent. Dès lors, Gandhi est présenté comme le non-violent assassiné. La non-violence se meurt. Ici, c’est détruire ou être détruit.

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La violence est là, l’école n’y répond comme pas, les professeurs assénant, sans se soucier des élèves (qui prennent rarement des notes), aussi bien des leçons sur Darwin, l’électricité, l’énergie et Gandhi que sur l’utilisation des armes. Cette violence particulière est à la fois vue et non vue: elle apparaît dans les brimades physiques quotidiennes faites par Bolat sur les petits pour donner aux grands frères dans une cadence bien rodée, impossible à finir. Dans ce Kazakstan encore profondément rural, il y a la percée de la ville: portable, basket de marque .... Et des questions religieuses tangibles: de l’amulette remise par sa grand-mère à Aslan, à la question du port du voile à l’école publique. La violence est non-vue au moment de la vengeance, car c’est Aslan qui compte le plus, l’engrenage policier qui s’en suit.

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Et cette question qui sous-tend tout le film: qui est vraiment Aslan? Un personnage de tous les plans ou presque, qui nous reste énigmatique jusqu’à la fin, sombrant peut-être dans la folie, ne laissant plus au spectateur le choix du vrai et du faux. Un spectateur emporté dans cette force sourde et intérieure qui est celle d’Aslan: c’est un film violent, dur, déstabilisant mais en même temps calme et apaisé. Rien ne part dans tous les sens, sauf quand Aslan rêve d’amour (seule musique du film). Il y a alors une seule chose qui se maintient, une seule harmonie peut-être, au delà de toutes celles de la nature, des hommes, des inventions et des théories, mais aussi des leader-dictateurs (à l’image microcosmique de l’école, Bolat en est un), c’est la maîtrise du cadre, du temps, des silences, des temps morts, des attentes par Emir Baigazin (dont c’est le premier long métrage). Une maîtrise formelle et esthétique, qui rend toute l’ambiguïté d’un lieu, d’une vie, d’un monde aux sujets, eux aussi, harmoniques (mêmes aspirations, mêmes questionnements) au travers d’un personnage fascinant, contenu, qui garde précieusement sa vengeance, tout comme il conserve des lézards dans des boites. Les plus vieux survivants du monde se nourrissent des cafards qu’Aslan torture devant nos yeux. Nous sommes effrayés, il est impassible, la caméra persiste, l’harmonie cinématographique est née.

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A l’affiche SnipizZ

Captain America, le soldat de l’hiver Joe Russo

Synopsis

A

près les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s’adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d’intrigues qui met le monde en danger. S’associant à Black Widow, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l’étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black Widow sollicitent l’aide d’un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi - le Soldat de l’Hiver. Date de sortie : 26 mars 2014 Durée : 2h 8min Réalisé par : Anthony et Joe Russo Avec : Chris Evans, Scarlett Johansson, Sebastian Stan, Anthony Mackie, Cobie Smulders, Robert Redford et Samuel L. Jackson Scénario : Christopher Markus et Stephen McFeely Distributeur : The Walt Disney Company France Budget : 170 000 000 $

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Le film Après deux épisodes en demi-teinte pour Marvel Studio, à savoir Iron Man 3 et Thor 2, ce Capitain America devait redresser la barre. Pas facile à faire avec ce personnage, d’autant plus que le premier film faisant son origin story n’était pas nécessairement une réussite non plus. Aux commandes, Anthony et Joe Russo, deux frères américains jusque-là connus pour être des réalisateurs de comédies, ainsi que de nombreux épisodes de séries comme LAX ou encore Community. Pas de grosse production à leur actif en somme. Au casting, on retrouve bien évidemment Chris Evans en Captain America, Scarlett Johansson dans le rôle de la Veuve Noire, Samuel L. Jackson en Nick Fury, Cobie Smulders en Maria Hill, Anthony Mackie dans le rôle du Faucon et Robert Redford dans celui du politicard (et pas que...). Dans le rôle du méchant, Sebastian Stan incarne le Soldat de l’Hiver.

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Pour le scénario, c’est Christopher Markus et Stephen McFeely qui s’y collent. Ces deux habitués des films Marvel réussissent le pari de faire un film avec Captain America en vedette, mais qui se concentre surtout sur le SHIELD, une organisation apparaissant comme tentaculaire et opaque. Et ça marche parfaitement. En effet, force est de constater que le pari est gagnant avec une histoire solide, qui prend le temps de bien développer les personnages et leur histoire, bien loin des films épiques à outrance, décérébrés et manichéens. On notera également de nombreux clins d’œil très bien pensés, le tout dans une réalisation parfaitement maîtrisée. On a donc droit ici à une vraie histoire à multiples rebondissements, étoffant un peu plus l’univers de Marvel au cinéma, et nous montrant une nouvelle facette des films de super-héros. Il s’agit là d’un vrai renouvellement du genre. Episode majeur, ce Captain America aura certainement pas mal de répercussions sur les futures productions Marvel Studio, tant le fond que la forme. Et du coup, on en redemande ! D’ailleurs, les Russo ont déjà signé le contrat pour réaliser le troisième volet de Captaine America.

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Salaud, on t’aime Date de sortie : Mercredi 02 Avril 2014 Durée : 2h 4mn Réalisé par Claude Lelouch Avec Johnny Hallyday, Sandrine Bonnaire, Eddy Mitchell, Irène Jacob, Pauline Lefevre Film français Genre : Comédie dramatique Un photographe de guerre et père absent, qui s’est plus occupé de son appareil photo que de ses 4 filles, coule des jours heureux dans les Alpes avec sa nouvelle compagne. Il va voir sa vie basculer le jour où son meilleur ami va tenter de le réconcilier avec sa famille en leur racontant un gros mensonge.

Pelo Malo Date de sortie : Mercredi 02 Avril 2014 Durée : 1h 33mn Réalisé par Mariana Rondón Avec Samantha Castillo, Samuel Lange Zambrano, Beto Benites, Nelly Ramos, María Emilia Sulbarán Film vénézuélien Genre : Drame Junior a 9 ans. Il vit à Caracas avec sa mère et son frère de 2 ans. Junior a les cheveux frisés de son père. Il voudrait avoir les cheveux lisses de sa mère. Junior adore chanter, danser avec sa grand-mère et se coiffer devant la glace. Mais pour sa mère, Junior est l’homme de la famille. C’est comme ça qu’elle l’aime...

Avis de mistral Date de sortie : Mercredi 02 Avril 2014 Réalisé par Rose Bosch Avec Jean Reno, Anna Galiena, Chloé Jouannet, Hugo Dessioux, Lukas Pelissier Film français Genre : Comédie dramatique

Léa, Adrien, et leur petit frère Théo, sourd de naissance, partent en vacances en Provence chez leur grand-père, Paul « Oliveron », qu’ils n’ont jamais rencontré à cause d’une brouille familiale. Ce ne sont pas les vacances dont ils rêvaient, surtout que leur père a annoncé la veille qu’il quittait la maison. En moins de 24 heures, c’est le clash des générations, entre les ados et un grand-père qu’ils croient psychorigide. A tort. Car le passé turbulent de Paul va ressurgir et les Seventies vont débarquer au fin fond des Alpilles. Pendant cet été tourmenté, les deux générations vont être transformées l’une par l’autre. Numèro 79 - HCFR l’Hebdo

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La Crème de la Crème Date de sortie : Mercredi 02 Avril 2014 Durée : 1h 30mn Réalisé par Kim Chapiron Avec Thomas Blumenthal, Alice Isaaz, Jean-Baptiste Lafarge, Karim Ait M’Hand, Marine Sainsily Film français Genre : Comédie dramatique

Dan, Kelliah et Louis sont trois étudiants d’une des meilleures écoles de commerce de France. Ils sont formés pour devenir l’élite de demain et sont bien décidés à passer rapidement de la théorie à la pratique. Alors que les lois du marché semblent s’appliquer jusqu’aux relations entre garçons et filles, ils vont transformer leur campus en lieu d’étude et d’expérimentation. La crème de la crème de la jeunesse française s’amuse et profite pleinement de ses privilèges : tout se vend car tout s’achète… mais dans quelle limite ?

La pie voleuse Date de sortie : Mercredi 02 Avril 2014 Durée : 0h 35mn Réalisé par Emanuele Luzzati, Giulio Gianini Film français Genre : Animation

Adaptations des opéras de Rossini par Emanuele Luzzati et Giulio Gianini.Programme de courts métrages d’animation : «L’italienne à Alger», «Polichinelle» et «La pie voleuse» où Trois rois partent en guerre contre les oiseaux. Une pie leur résiste et sauve leur droit à demeurer dans la forêt.

L’Etrange petit chat Date de sortie : Mercredi 02 Avril 2014 Durée : 1h 12mn Réalisé par Ramon Zürcher Avec Jenny Schily, Anjorka Strechel, Mia Kasalo, Luk Pfaff, Matthias Dittmer Film allemand Genre : Comédie dramatique

Simon et Karin rendent visite à leurs parents et à leur petite sœur Clara dans leur appartement berlinois. Ces retrouvailles apparemment ordinaires font basculer les personnages dans un monde étrange où se déploie une exaltante chorégraphie du quotidien.

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Nebraska Date de sortie : Mercredi 02 Avril 2014 Durée : 1h 55mn Réalisé par Alexander Payne Avec Bruce Dern, Will Forte, June Squibb, Bob Odenkirk, Stacy Keach Film américain Genre : Comédie

Un vieil homme, persuadé qu’il a gagné le gros lot à un improbable tirage au sort par correspondance, cherche à rejoindre le Nebraska pour y recevoir son gain, à pied puisqu’il ne peut plus conduire. Un de ses deux fils se décide finalement à emmener son père en voiture chercher ce chèque auquel personne ne croit. Pendant le voyage, le vieillard se blesse et l’équipée fait une étape forcée dans une petite ville perdue du Nebraska qui s’avère être le lieu où le père a grandi. C’est ici que tout dérape. Rassurez-vous, c’est une comédie !

Eastern Boys Date de sortie : Mercredi 02 Avril 2014 Durée : 2h 8mn Réalisé par Robin Campillo Avec Olivier Rabourdin, Kirill Emelyanov, Danil Vorobyev, Edea Darcque, Camila Chanirova Film français Genre : Drame

Daniel aborde Marek dans une gare parisienne où ce dernier traine avec sa bande. Il lui propose de le retrouver chez lui le jour suivant. Mais lorsque Daniel ouvre la porte de son appartement le lendemain, il est loin d’imaginer le piège dans lequel il s’apprête à tomber et qui va bouleverser sa vie.

47 Ronin Date de sortie : Mercredi 02 Avril 2014 Durée : 1h 59mn Réalisé par Carl Erik Rinsch Avec Keanu Reeves, Hiroyuki Sanada, Kô Shibasaki, Tadanobu Asano, Min Tanaka Film américain Genre : Arts Martiaux

Un perfide seigneur de guerre ayant tué leur maître et banni leur tribu, 47 samouraïs errants jurent de se venger et de restaurer l’honneur de leurs compatriotes. Arrachés à leurs foyers et perdus aux quatre coins des terres connues, cette poignée de rebelles se voit contrainte de recourir à l’aide de Kai - un demi sang qu’ils avaient jadis renié - lors de leur combat à travers un univers violent, peuplé de monstres mythologiques, de métamorphoses maléfiques et d’effroyables dangers. Cet exil sera l’occasion pour cet esclave rejeté de se révéler leur arme la plus redoutable, et de devenir la figure héroïque qui donnera à cette troupe d’insoumis l’énergie de marquer à jamais l’éternité. Numèro 79 - HCFR l’Hebdo

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Clochette et la fée pirate Date de sortie : Mercredi 02 Avril 2014 Durée : 1h 16mn Réalisé par Peggy Holmes Avec Mae Whitman, Tom Hiddleston, Christina Hendricks, Ron Yuan, Megan Hilty Film américain Genre : Animation

Zarina, la fée chargée de veiller à la sécurité de la poussière de fée, décide par lassitude de tout abandonner, d’emmener avec elle un peu du précieux trésor et de se lier avec la bande de pirates qui sillonne les mers environnantes. Pour Clochette et ses amies les fées, c’est le début d’une nouvelle grande aventure où tous leurs pouvoirs vont se retrouver chamboulés sous l’effet d’une certaine poudre bleue. L’absence de maîtrise entraîne les pires catastrophes et la situation s’avère d’autant plus critique que les pirates cherchent désormais à gagner la Vallée des Fées…

No Gazaran Date de sortie : Mercredi 02 Avril 2014 Durée : 1h 30mn Réalisé par Doris Buttignol, Carole Menduni Film français Genre : Documentaire L’alerte est lancée dans le sud est de la France début 2011 : le gaz de schiste arrive dans nos villages, nos paysages, nos vies. Carnet de route d’une mobilisation citoyenne imprévue, le film témoigne des soubresauts d’une société prise au piège d’un modèle économique en crise.

Mille Soleils Date de sortie : Mercredi 02 Avril 2014 Durée : 0h 45mn Réalisé par Mati Diop Avec Magaye Niang, Mareme Niang Film français Genre : Documentaire

En 1972, Djibril Diop Mambety tourne Touki Bouki. Mory et Anta s’aiment. Les deux jeunes amants partagent le même rêve, quitter Dakar pour Paris. Au moment fatidique, Anta embarque. Mory, lui, reste seul sur les quais, incapable de s’arracher à sa terre. Quarante ans plus tard, Mille Soleils enquête sur l’héritage personnel et universel que représente Touki Bouki. Que s’est-il passé depuis ? Magaye Niang, le héros du film, n’a jamais quitté Dakar. Et aujourd’hui, le vieux cowboy se demande où est passée Anta, son amour de jeunesse.

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7eme Art Djee, takeshi29

À bord du Darjeeling Limited Wes Anderson

Synopsis Trois frères qui ne se sont pas parlé depuis la mort de leur père décident de faire ensemble un grand voyage en train à travers l’Inde afin de renouer les liens d’autrefois. Pourtant, la «quête spirituelle» de Francis, Peter et Jack va vite dérailler, et ils se retrouvent seuls, perdus au milieu du désert avec onze valises, une imprimante, une machine à plastifier et beaucoup de comptes à régler avec la vie... Dans ce pays magique dont ils ignorent tout, c’est alors un autre voyage qui commence, riche en imprévus, une odyssée qu’aucun d’eux ne pouvait imaginer, une véritable aventure d’amitié et de fraternité... Date de sortie : 19 mars 2008 Durée : 1h47min Réalisé par : Wes Anderson Avec : Owen Wilson, Adrien Brody, Jason Schwartzman Genre : Comédie , Drame Nationalité : Américain

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«Cours, Bill, cours...» Bill Murray qui est à la bourre. Bill Murray qui court. Bill Murray qui loupe son train. Bill le bienheureux. Trois frères dans un train qui traverse l’Inde pour un festival de tarins improbable ? Non mon con, pour recoller les morceaux après la mort de leur papa. C’est joli, il y a toute une chiée de plans superbes avec des couleurs qui pètent, de la profondeur, des épices. Ça sent le curry, le raïta, le tandoori. Il y a même un zoom à la Chang Cheh qui m’a réveillé à un moment. Ça, c’est pour les images. Pour le reste on est dans le domaine du somnifère. De la musique d’ascenseur mon ami, mais en film. Un truc chiant, proche de la mort. Sans doute pour faire thématique. Un film pour les fans de gros nez. Ah si, à un moment, il y a Barbet Schroeder mais ça, tout le monde s’en bat l’œil ! Dis Bill, t’es content de l’avoir loupé, ce foutu train, hein ? Djee

Qui a mis 7 au court-métrage « Hôtel Chevalier », sorte de première partie avec Jason Schwarztman qui est encore plus nul que le film mais il y a un plan de Natalie Portman nue. Et ça fait monter la note. Et pas que. Forcément.

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«Embarquez avec eux, vous allez vous régaler» Je suis un inconditionnel du cinéma de Wes Anderson et je me suis donc régalé une fois de plus avec ce voyage en Inde peu banal. Même si l’on place les derniers films de Wes Anderson au rayon des comédies, il ne faut pas s’attendre à rire à gorge déployée. Je parlerais plus de fantaisie que de comédie. Et ce qui prédomine serait plutôt une douce mélancolie, une tendresse envers et entre les personnages. Et comme Anderson sait s’entourer de comédiens impeccables, le tout donne du grand cinéma. takeshi29

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7eme Art Djee, takeshi29

The Chaser

Hong-jin Na

Synopsis Joong-ho, ancien flic devenu proxénète, reprend du service lorsqu’il se rend compte que ses filles disparaissent les unes après les autres. Très vite, il réalise qu’elles avaient toutes rencontré le même client, identifié par les derniers chiffres de son numéro de portable. Joong-ho se lance alors dans une chasse à l’homme, persuadé qu’il peut encore sauver Mi-jin, la dernière victime du tueur. Date de sortie : 18 mars 2009 Durée : 2h3min Réalisé par Hong-jin Na Avec Yun-seok Kim, Jung-woo Ha, Yeong-hie Seo Genre : Thriller , Drame , Policier , Action Nationalité : Sud-Coréen

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“La nuit est chaude au Pays du matin frais” Enfant, je voulais être Huggy Bear -ou en français, “Huggy les bons tuyaux”, là je parle à ceux qui connaissent David Starsky et Ken Hutchinson, pas à toi- avec ses falzars en cuir et ses manteaux de fourrures, des greluches où m’accrocher à toutes occasions. Adulte, je rêve d’avoir un numéro de «Faites entrer l’accusé» à mon nom. On vieillit et nos rêves aussi. Heureusement, le cinéma est là pour t’offrir l’occasion de les vivre, tes rêves, au moins en partie. “La vie par procuration” comme disait le philosophe. Et là, ils se réalisent! J’ai les deux : un proxénète pas très net et un tueur en série tout pourri, loin du piédestal sur lequel on les installe un peu partout ailleurs. Le genre de film qui te fait dire que la Corée du sud est le centre du monde niveau polar. Joong-ho est un ex-flic devenu maquereau pour faire du pez. Ses gagneuses disparaissant les unes après les autres, il décide de mener l’enquête. La motivation du héros interpelle. Aussi vil et lâche qu’est le bad guy de ce film, il ne se préoccupe de ses putes que parce qu’il perd de l’argent. C’est féroce. Des flics incompétents, des politiques parasites qu’on asperge de *****, des âmes aussi sombres que cette nuit en enfer. Le film n’est pas une chasse, le tueur est grillé dès le premier acte, c’est une photographie, un instantané sur une société violente qui vacille. Et Séoul, la nuit, ces ruelles qui, toutes, semblent mener à des impasses, c’est hypnotisant. Au fait, histoire d’éviter de voir les mœurs (ou pire) débarquer dans mes appartements, j’ajoute ceci : je ne suis pas assez bronzé pour faire illusion en Antonio Fargas et, depuis que Hondelatte a changé de sexe, j’ai plus envie de faire l’émission. Misogyne que je suis ! Djee “Quand le thriller coréen se fait grand film” Le thriller coréen peut d’ores et déjà être considéré comme un genre majeur dans le cinéma moderne. Avant ce “The Chaser”, quelques jalons avaient été posés, comme avec le “Memories of murder” du génial Bong Joon-ho, puis d’autres sous influence sont arrivés depuis, à titre d’exemple “No mercy” ou “J’ai rencontré le diable”. Clairement ce premier film de Na Hong-jin restera un classique, de par ses qualités purement cinématographiques (une réalisation d’une maitrise fantastique pour un jeune homme de 34 ans, une interprétation impressionnante, un sens du récit impeccable) mais aussi par une ambition supplémentaire, celle de donner à réfléchir au spectateur, interrogeant par l’intermédiaire d’une violence presque insoutenable l’humanité et l’inhumanité, mais décrivant aussi une société coréenne malade. takeshi29

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Toutes les couleurs du vice

(1974)

Sergio Martino

Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans...

Synopsis Une jeune femme en proie à de terribles cauchemars est menacée par une secte satanique organisatrice de messes noires, d’orgies et de meurtres. Date de sortie 03 janvier 1974 Durée : 1h34min Réalisé par Sergio Martino Avec Susan Scott, Dominique Boschero, Edwige Fenech Genre : Epouvante-horreur Nationalité Italien

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Ça commence comme un Bergman, mon pote. Ni plus ni moins. Genre quarante deux secondes, faut quand même pas trop déconner, à la suédoise avec un plan fixe sur quelques arbres posés près d’un plan d’eau. Il fait jour, pas un pet de vent, pas de musique non plus jusqu’à ce que se déchaîne, avec la tombée de la nuit, le concert inquiétant de la nature et de ses bruits pas jojos qui feraient flipper n’importe quel citadin sain d’esprit. C’est à dire n’importe quel citadin pas écolo. Un minimalisme champêtre déchiré par des visions cauchemardesques. Un type, Ivan Rassimov qui aurait pu jouer le monolithe dans la bouse spatiale de Kubrick, avec les yeux de Bill Bixby se transformant en Hulk dans la série télé, tu sais avec les lentilles bleu turquoise qui faisaient déjà bien bien flipper ou bien bien rigoler, ça dépendait. Le type a un grand poinçon et est assez menaçant. Un cauchemar avec son cortège de femmes nues ou enceintes. Ou les deux. Et puis il y a cette comptine de Nicolaï, à base de « la lala lalaaaaaaa », qui va bien. Puis, le soleil, mon ami, dans sa nuisette de coton blanc. Edwige, plus belle que jamais. Edwige le soleil qui va prendre une douche mais comme si elle était à oilpé et, entre nous, c’est pareil. Edwige qui regarde le reflet de son visage qu’elle caresse dans le miroir en gémissant... Des débuts comme ça, c’est quand même plus engageant qu’un bon paquet de films.

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C’est intrigant, excitant et un peu rigolo. Le giallo n’en est pas vraiment un, on lorgne davantage vers du Roman pré-Chinatown, qui sort la même année, toute proportion gardée. Roman pas la fille du borgne âgé (http://www. babelio.com/users/AVT_Richar ... _1520.jpeg) mais l’autre, le polonais. Il y a bien ce type avec son schlass mais on voit sa tronche dès le début et c’est pas lui le méchant du film. Il y a des décolletés jusqu’au nombril, plus profonds qu’une phrase de cette tanche de Moscovici , de la messe noire avec des gens au teint livide, du sacrifice d’animaux (un chien et une femme, les meilleurs amis de l’homme), un grand prêtre avec de faux ongles qui boit du sang de clébard, Edwige nue, Edwige aux larges mamelons, Edwige la pas farouche jetée en pâture à une secte de satanistes qui la pelotent, l’embrassent... Ce pervers de Sergio Martino quand même. La Fenech, c’était sa belle-soeur... Martino ce lubrique altruiste qui nous l’offre sous toutes les coutures. (un peu triste didon, la scène voyant l’affreux George Hilton, qui aurait pu jouer le monolithe aussi, caresser la croupe rebondie de l’astre Fenech n’est pas filmée aussi large que le laissait présager les photos que j’avais vu circuler... ****** de publicitaires)

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SERIE

True Detective

Gothic

Nic Pizzolatto

Synopsis Résumé Martin Hart et Rust Cohle, deux détectives aux caractères très différents, pourchassent un serial-killer en Louisiane durant 17 ans. Réalisée par : Nic Pizzolatto Avec Matthew McConaughey, Woody Harrelson, Michelle Monaghan Durée par épisode : 1 h Genre : Drame et policier Série américaine Saisons : 2 (HBO) Première diffusion : 12 janvier 2014 Première diffusion FR : 12 janvier 2014

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Du jour où j’ai appris l’existence d’une série policière portée par le duo d’acteurs McConaughey/Harrelson, j’avoue avoir été emballé dans la seconde. Cerise sur le gâteau, HBO chapeaute le tout. Vu la constance qualitative des shows portant le sceau de la chaîne, “True Detective” devint alors une priorité absolue. Rust Cohle (Matthew McConaughey) neurasthénique, corrosif philosophe alcoolique halluciné. Attendant lentement que la roue tourne depuis sa dérouillée, ce Ruy Blas rouille sans un bruit, tel un rookie de la roulette russe déjà las d’être chanceux. Pour sûr, la routourne finira par routourner (pour paraphraser un philosophe contemporain). Marty Hart (Woody Harrelson), père de famille à priori posé. Mais qui en dépit d’une famille aimante et un job auquel il voue sa vie, très vite tendra le bâton (rouge, naturellement) pour se faire battre. Ses addictions lui jouent des tours, tandis que la belle main qui lui tendait les bras s’effondre tel un château de cartes. Deux caractères forts et opposés. Tous deux ont leurs vices. Ils aiment les blondes: le premier les fume, le deuxième...les consomme aussi, autrement. Les femmes jouent d’ailleurs un rôle important et, Michelle Monaghan en tête, s’en sortent toutes magnifiquement. Nic Pizzolatto trouve l’inspiration dans le réalisme, dans l’horreur, dans le buddy movie, dans Chambers, dans Lovecraft. Les références sont nombreuses, distillées par le biais de dialogues sacrément bien écrits. L’enquête s’étale sur presque deux décennies. Elle n’est pas la plus originale du monde, mais la maîtrise dans la mise en scène et la narration, notamment à travers une photographie impeccable, belle et glauque, dépeignant une Louisiane tour à tour angélique ou inquiétante, finit par nous embarquer. “True Detective” jouit d’une réelle ambition cinématographique, comme en atteste ce plan-séquence prodigieux concluant un épisode, ou plus simplement, le générique, somptueux. Un rythme lancinant, parfois très lent, une ambiance oppressante, parfois très anxiogène, un duo d’acteurs étincelant de noirceur et d’humanité. Le ton est donné, et je suis curieux de voir ce que donnera la saison 2, dans une configuration différente. Je me suis délecté de chaque instant, et en profite pour demander au chaland qui d’aventure s’engagerait sur le terrain marécageux de la critique facile: “Mais dis-moi, dans True Detective, tu bailles où ?”

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A LIRE “La littérature pour les Nuls”

Ze Big Nowhere

Gargantua (1534)

François Rabelais

Jean Audeau, paysan de son état, découvre, en bêchant sa terre stérile, un livre contenant la généalogie des Géants des anciens temps. Et voilà ce qu’il raconte: Un certain Grangousier, sorte de Gérard Depardieu du XVI ème siècle, épouse Dame Gargamelle, qui n’a à ma connaissance aucun rapport avec les Schtroumpfs. Ce grand roi règne dans la douce région d’Utopie en Touraine. Grandgousier est un roi paisible, bon et cher à ses sujets. De l’union de ces 2 géants, qui feraient passer une nuit d’amour torride entre Schwarzie et Brigitte Nielsen pour un mamour devant “Plus belle la vie” entre Passe-Partout et Mimy Mathy, naîtra Gargantua. Alors dis-toi un truc, c’est qu’le gars Gantua, l’est pas vraiment comme nous. Ben déja en naissant... il est sorti de l’oreille de sa mère! De l’oreille de sa mère !! Il commence fort, le Gagar ! A peine sorti de cette cage à miel maternelle, v’là le gamin gueulant qu’il veut boire. C’est en voyant ce ventre sur pattes que le paternel lui trouvera son blase : « Que grand (gosier) tu as ! » : Gargantua ! Tu vois l’astuce ? Pour sûr, c’qui est du gosier, c’est pas le dernier, le gnard. Pour l’allaiter, il faut le lait de dix-sept mille neuf cent treize vaches. Rien que ça ! Même Douillet avec ses 8 plaquettes de beurre et ses 3 litres d’huile d’olive au p’tit dèj tient pas la distance. Un putain de p’tit dèj de champion !! Il grandit bien, le petit.

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Une éducation façon Hippie, sauf que les chèvres, elles ont pas le temps de faire du fromage avec Gagar. Deux coups de dents et c’en est terminé. Il garde juste les cornes pour se curer les chicots, le gros bébé. C’est la liberté totale chez le bon roi Grandgousier. Gagar gambade, se prend de passion pour l’équitation et la viande de cheval, joue, s’éveille, mange des trucs, étonne son père en développant la thèse du meilleur “torche-cul” possible et conclut qu’ un “oison duveteux” reste la plus douce des méthodes, avec le dernier bouquin de Marc Levy, pour s’essuyer avec le sourire. Fasciné par cette intelligence qui lui permit d’appréhender de la manière la plus rationnelle la lecture d’un Marc Levy, c’est à dire la lecture par le cul, le bon Grandgousier décide de donner des précepteurs à ce fils “Depardiesque” et de parfaire une éducation où la bouffe et la baise ne passeraient, hélas, qu’au second plan derrière la Scolastique et autres études des lettres Latines. Mais Gagar perd peu à peu de cette intelligence vive et franchement en dessous de la ceinture qui faisait son charme. Notre bon Gagar sous l’influence de ces professeurs traditionnels et un peu obtus, disons les choses comme elles sont, est en train de paumer son cerveau dans ces livres inutiles et ces sophismes faciles. Comme un Franck Ribéry avant chaque match, laissant l’éponge qui lui sert de cerveau au vestiaire dans son casier malodorant, il se traîne un peu intellectuellement, notre géant. Grandgousier se décide d’envoyer son titan de fils poursuivre ses études à Paname chez un certain Ponocrates, précepteur Humaniste. En avant pour Paris sur son énorme jument, genre de Sophie Thalmann géante, qui d’un coup de queue détruisit entièrement la forêt de Beauce, à l’image de Rocco Siffredi, moins violent, détruisant le joli petit buisson d’une Clara Morgane tout sourire durant son premier job d’été. L’arrivée de Gagar dans la capitale aurait de quoi réjouir n’importe quelle actrice de porno amateur allemand, puisque, ni une ni deux, il leur pisse dessus pensant leur faire plaisir, décimant les 3/4 de la population. Noyés sous des litres d’urine comme les cacahuètes sur le zinc d’un bistrot Parisien. Il pique aussi les cloches de Notre-Dame pour les accrocher au cou de sa jument. .. ‘ fin, il fout un sacré bordel dans Paname ! Chez Ponocates, Gagar semble revivre. Terminées les leçons de vie des culs-serrés de la Sorbonne. Ponocates lui refile une potion qui nettoie le cerveau, du genre JT de 13 heures sur TF1 mais à l’envers. Une éducation humaniste, encyclopédique et morale, où l’exercice physique et l’hygiène corporelle sont aussi très importants. Il apprend l’art, la métallurgie, l’artisanat, la rhétorique, l’escrime, l’herboristerie.

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Il chôme pas le Gagar !! Finis la bibine et les mains au cul !! Un chevalier et un érudit. Le Gargantua nouveau est arrivé ! Pendant ce temps-là en Utopie, pour une sombre histoire de pinard et de baffes dans la gueule, un sombre roi voisin, Picrochole, envahit le doux royaume d’Utopie. Violant ainsi les règles les plus élémentaires de politique extérieure et de savoir-vivre, telles DSK lâché en plein Sofitel avec le feu aux burnes, les armées de Picrochole pillent et ravagent la campagne utopienne comme ce benêt d’Arthur pillant éhontément les grandes heures de la télé et ravageant nos plus tendres souvenirs d’enfance. C’est la guerre !! Du feu, des flammes, des hurlements. Dans l’abbaye de Seuillé, frère Jean, outré de ces attaques injustes et violentes, cesse sa distribution d’hosties sacrées pour distribuer pléthore de coup de tatanes dans les roubignoles, crucifix en main. Malgré l’attitude digne et les appels au calme répétés du bon roi Grandgousier, rien n’y fait. Picrochole restera sourd à la trève. La situation dégénère rapidement. Il est temps d’appeler Gagar à la rescousse, parce que Grandgousier il veut bien être sympa mais faut pas trop lui marcher sur les burnes non plus. Voilà notre gros bébé qui déboule avec quelques potes bien décidé à en découdre. Pour le retour de l’enfant prodige notre bon roi organise un festin de la taille du cul de Gagar : Immense ! Mais notre géant est au régime. Il a une envie de salade. il cueille pour environ 600 kilos de laitues réputées les plus grandes dans un jardin et emporte 6 pèlerins qui s’y étaient abrités pour la nuit. Il avale sa salade et les pèlerins. Vise un peu la salade paysanne !! Lardons compris !! Ballottés, bringuebalés en tout sens, ils seront sauvés en s’accrochant au cure-dent de notre bon géant, comme ces morpions apeurés dans la culotte de Loana, ne voyant plus d’issues et sauvés de justesse par la moustache salvatrice de son psychanalyste.(Coquine !) Durant le souper Grandgousier expose les tenants et les aboutissants de cette guerre idiote. Ça ne boit pas que de l’eau chez not’ bon roi, oh non ! Ça ressemble plus à une soirée organisée par Depardieu et Christine Bravo qu’à l’élection du meilleur goûteur d’eau de source de la région Auvergne.

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Et pis quand on est bourré, on divague; regarde les discours de Borloo et les derniers fims de notre Gégé national ! Gymnaste, l’un des potes à Gagar, s’interroge sur le fait que les clercs aient de si longs nez. Frère Jean lui raconte que sa nourrice avait les seins mous et que son nez s’y s’enfonçait comme dans du beurre et qu’il grandissait comme la pâte avec du levain. Sûrement l’explication la plus rationnelle ! Après ripaille, la guerre reprend de plus belle. Frère Jean s’y distingue, une fois de plus, de fort belle manière, cassant des tronches à coups de masse, assommant des tonnes de soldats à base de tartes dans la gueule et le tout : raide comme un coing. Ça défouraille dans tout les sens. Coupe, tranche, tape ! Un bordel sans nom ! Des amis qui meurent, des ennemis découpés en morceaux, des cris et de la sueur. Après des heures de bataille, Picrochole est battu et s’enfuit comme un voleur. Depuis ces évènements, personne ne sait ce qu’il est devenu. Victoire oblige, on se finit à la Française, façon Astérix, autour d’un buffet bourré à ras bord de bonnes choses comme le décolleté de Scarlett Johansson. On bouffe, on picole, on s’tape sur l’épaule. On relâche les prisonniers en leur filant un peu d’oseille pour qu’ils rentrent chez eux peinards. C’est qu’on sait vivre chez le nouveau roi : Gargantua. Avant que tout le monde se sépare et reparte casser des crânes ailleurs, le roi Gagar offre à son ami, le très énergique Frère Jean des Entommeures : L’abbaye de Thélème. Université libertaire, refuge pour évangéliques persécutés, et république du libre-arbitre dont la devise “ Fay ce que vouldras “ résonne encore par delà les siècles.

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A LIRE

La Route (2007) Cormac McCarthy

Djee

“Apocalypse ? No !” J’ai toujours pensé que ça allait mal finir. Depuis petit, en fait. Qu’il fallait que ça crame. Rien à voir avec un feu divin ou un nuage dense de sauterelles *******. Non non, point de courroux céleste. Fallait que ça crame, c’est tout. Une certitude qui flottait dans l’air avant les volutes de ce bûchermonde de *****. J’ai vu des films, j’ai lu des livres. Mes choix se portant par goût vers des œuvres qui mettaient en scène la fin de l’espèce humaine, ces hommes qui m’ont toujours donné envie de gerber. Depuis cette première goulée d’air chaud qui déchira mes poumons m’annonçant sans détours que ça n’allait pas être une partie de plaisir, comme pour me dire « bienvenue ducon, tu vas en chier » .De la vie et de tout le reste. Quand tout ne tient plus qu’à un fil. Ce livre est un manifeste, une sorte de bible apocalyptique qui parle tellement bien, avec une infinie justesse et une économie de mots, de l’Homme. De la vie en territoire hostile, celle à laquelle on s’accroche, même si l’horizon ne voit plus la moindre fleur. De la quête absurde inscrite dans nos gènes depuis que la lumière est, depuis que l’eau mouille : l’immortalité. Vivre encore quand il n’y a plus rien, une poussière dans un monde en cendres, un enfant qui fait avancer . Et la chair de ta chair c’est quoi sinon des bouts de toi ? Porter son enfant, l’élever, lui faire la courte échelle et le protéger, c’est couver nos gènes, les sauvegarder et ainsi effleurer la vie éternelle. On n’est pas dans le Sauveur, pas dans l’Enfant-lumière sur lequel repose les espoirs d’un futur. Le futur, c’est tout de suite. On est dans le souffle qui fait avancer, grandir. Réussir à trouver un trou pour s’y cacher et ne pas penser à demain. Juste parvenir à finir cette journée sans croiser la Faucheuse. C’est ciselé comme une pierre lugubre qui pourtant brillerait d’une lumière noire. Une écriture à la syntaxe minimaliste. Sèche mais profondément humaine, délestée d’un romantisme superflu, comme un cadeau empoisonné qui s’imprime en toi et te leste pour toujours. C’est profond comme les tréfonds de ton âme et ça glace le sang de lire tellement d’amour avec si peu de mots. C’est tangible et terriblement éprouvant. Lire « La Route » c’est entamer un chemin qui reste gravé en toi longtemps, serpentant dans ton âme. Lire « La Route » ce n’est pas lire, c’est vivre l’espoir fou de continuer.

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MUSIQUE Ze Big Nowhere

Puta’s Fever

Mano Negra

“Que pasa por la calle?” 13-14 ans. Classe de 4 ème. Epoque trouble. Métamorphose physique improbable. Le doux enfant rêveur à la voix fluette, délicatement imberbe et délicieusement innocent, est en train de se transformer en une saloperie d’adolescent complexé et boutonneux. Un odieux pervers souillant ses sous-vêtements à chaque fois que la prof d’Anglais pose nonchalamment sa lourde poitrine sous son pif, lui annonçant, sans rire, que “Bite” signifie “Mordre” et que dans son cours “Beach” ne voudra jamais dire autre chose que “Plage”. C’est une déferlante de mauvaises nouvelles. Ouais mon pote ! Ton joli petit nez aux formes si fines reniflant les roses printanières ? Un tarin “depardiesque” à faire pâlir Christine Bravo. Ta voix si mignonne, tellement asexuée, comme la voix d’un ange tutoyant les aiguilles des cathédrales ? Un odieux grincement, que le simple fait de demander l’heure à quelqu’un dans la rue devienne un véritable risque d’agression. Doublé d’un rire idiot naviguant entre Thierry Roland en plein fou-rire après une blague raciste de Guy Montagné et un vieux clébard enroué. Ta peau si fine, aussi douce qu’un cul de fille ? Un putain de papier à poncer “Gros grains” pour polir des arbres entiers. Des joues assassines, qui font saigner les ingénues qui se risquent à te taper la bise sans casque. Des boutons “King size” de toutes les couleurs parsèment ton visage mutant. Du rouge au blanc, du violet au jaune. Des points de toutes les tailles faisant de ta face hébétée un putain de chef d’oeuvre de la grande époque du “Pointillisme”, une gueule faite pour vivre dans les entrailles du musée d’Orsay. On passera rapidement sur les poils disgracieux qui poussent un peu comme ils veulent sur le morceau de viande non-identifié qui te sert de corps. Tes dents qui ont décidé de pousser en dedans, en dehors, dans ton palais, dans tes joues, maintenues entre elles par des fils barbelés te déchirant les gencives. Et j’en passe...

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Dans ce fatras de “bad news”, quelques nouvelles réjouissantes. Comme l’allongement surprise de ce pénis dont tu t’aperçois rapidement qu’il y a 2 façons d’appréhender le terme pourtant si simple de “besoins naturels”. Et que tu préfères franchement la 2ème façon. La “Mobe”, vieille carcasse à 2 roues, prémices d’une liberté qui te tend les bras mais qui planque sournoisement un surin dans son falzar. Et puis entre “Les démons de minuit” , “Les divas du dancing” de l’oublié Philippe Cataldo et le “Oui, je l’adore “ d’une Pauline Ester hystérique: “ Puta’s Fever”. La Mano Negra !! Groupe phare de la nouvelle scène alternative qui a sévi dans les années 80. Collectif musical coloré et survitaminé qui écrasa tout sur son passage. C’est une claque sur le museau de la variétoche française ronronnante. Ce groupe de petites racailles Punks qui, à la force du poignet, au son d’un Rock bigarré et ouvert aux quatre vents, écumant inlassablement les salles de l’hexagone dans des performances scéniques bouillantes et survoltées, parvient à faire la nique à cette variété ventripotente qui s’endort lourdement sous les lauriers “druckeriens”. C’est un tour du monde musical. Un ouragan qui t’emporte de chansons en chansons et te traîne de pays en pays comme une feuille au gré d’un vent capricieux. Un voyage mouvementé dont tu ne rentres pas indemne. Un album uppercut, te laissant des bleus un peu partout sur le corps comme ces bons vieux “pogo” qui nous faisaient tomber les dents et boire notre propre sang. Une balade à 200 à l’heure. On boit un thé bouillant au Maroc, on parcourt les Andes à dos d’âne, on évite les balles en traversant Guayaquil City, on croise Roger Cageot “dans un coin pourri du pauvre Paris..”. Tout va vite, très vite. Les pays se succèdent, la tête nous tourne. Les rythmes, les styles explosent, pétaradent. Les langues se mêlent, s’emmêlent comme pour rouler un patin à l’humanité. Français, Arabe, Espagnol, Anglais... Rap, Rock, Reggae, Salsa, Bossa... Une orgie ! Un tourbillon jubilatoire qui te fout à poil, te fait monter à 2000 mètres, te faisant perdre tes esprits dans un râle de plaisir. Un ragoût improbable, plein d’épices et de tabasco, d’ingrédients délicieux, méconnaissables, cachés sous des tonnes de sauce. Le plat typique de chaque pays. La spécialité du monde entier. Un repas 3 étoiles cuisiné dans une vieille marmite au coin d’un feu perdu dans la Pampa. “Puta’s Fever” c’est bien UNE PUTAIN DE FIEVRE qui ne tombe jamais ! ! ! https://www.youtube.com/watch?v=kYsnHXAxsek

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MUSIQUE Gothic

Comfort in Sound (2002) Feeder

Cet album ne vaut sans doute pas une telle note, objectivement. Qu’importe, je ne suis pas là pour être objectif, mais pour parler des choses qui me plaisent, en explicitant le pourquoi du comment. “Comfort in Sound” n’est pas mon album préféré de Feeder (“Echo Park”, dans sa version japonaise, est là pour ça, malgré l’absence de “Satellite News” qui l’aurait rendu parfait à mes yeux). Il alterne le calme et le violent, et se permet quelques fulgurances, sans pour autant atteindre le niveau et la régularité de leurs précédents travaux (et “Pushing the Senses” aussi, dans une moindre mesure). Le fait est que je connais ce groupe depuis 1997-98, lorsqu’en bon geek vidéoludique que j’étais (et suis encore un peu, j’avoue), je me familiarisais avec “Sweet 16”, dans le fameux jeu de courses Gran Turismo. Après une superbe introduction portée par les Chemical Brothers, remixant les Manic Street Preachers sur notre chouette version européenne du jeu, je découvrais donc “As Heaven is Wide” de Garbage, ou encore “Lose Control” de Ash. Ecoutant par ailleurs déjà des groupes comme Queen ou Placebo, ces découvertes ont clairement orienté mes goûts musicaux vers toutes formes de rock, quand bien même j’écoute un peu de tout aujourd’hui.

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Comfort in Sound, c’est l’histoire d’un groupe qui fait le deuil d’un batteur de génie: Jon Lee. Grant Nicolas, le chanteur, dans une interview que j’ai eu l’occasion de lire lors de ma vie de débauche dublinoise de 2002-2003, racontait qu’un jour, alors qu’il était à une terrasse de café, il reçut un appel de Jon Lee. Il laissa sonner, n’imaginant pas un instant que le regretté batteur se suiciderait dans les minutes qui suivent. Il s’en voudra longtemps. Puis le renouveau. Mark Richardson (Skunk Anansie) prend la relève, et contribue à produire l’un des albums les plus aboutis du groupe. Le son est limpide, la batterie percutante, les textes prenants. La voix de Grant n’est pas la plus belle que l’on puisse entendre, mais elle est juste, et transporte un nombre incalculable d’émotions. “Just the Way I’m Feeling”, “Come Back Around”, “Summer’s Gone” autant de titres évocateurs. Un album hommage, le groupe ne s’en cache pas. Comme ce fameux “Godzilla” hyper énervé, qui pourrait faire croire que le groupe a besoin de se lâcher et passer à autre chose. Mais encore une fois, il n’en est rien: l’inspiration de ce titre, c’est Jon Lee. Lui qui avait offert à son fils une petite figurine de Godzilla, récupérée au Japon lors de la tournée précédente du groupe, sa dernière tournée... Une fois de plus, la version japonaise de l’album enterre toutes les autres, avec les b-sides “Opaque” et “Emily” en plus, morceaux aux tonalités pop rock électrisantes et flamboyantes. Mon seul regret sur cette version, c’est que l’album ne se conclut pas avec le magnifique “Moonshine”. Slow à la guitare tranchante, au refrain envoûtant, réservé à l’occident, et qui clôture de la meilleure des manières un album au goût mélancolique. A mon sens, c’est l’une des “masterpieces” de la formation (au même titre que “Turn” et “Descend”, entre autres). Feeder, au succès très modeste en France, contrairement à l’engouement suscité au Japon et en Grande Bretagne, reste un des meilleurs groupes que j’ai vus en concert (2 fois, il y a longtemps, nananère), et je les classe sans sourciller au niveau d’un Muse ou un Ghinzu à cet exercice.

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MUSIQUE takeshi29

Shangri La (2013)

Jake Bugg

Je remets dans mon slip les jeux de mots “bug de l’an 2013” et “Jake mes yeux pour pleurer” Le cap du second album est toujours une étape délicate, d’autant plus quand le premier a été une claque, une déflagration. Alors comment le petit Jacob se sort-il de cette épreuve ? Plutôt très bien si l’on compare ce “Shangri La” à la majorité de la production musicale actuelle mais pas si bien que ça si on le confronte à son frère aîné. En règle générale, j’érige l’urgence en vertu quand il s’agit de musique mais ici cette urgence ressemblerait presque à de la précipitation. Peut-être le petit con de Nottingham aurait-il dû se donner un peu plus de temps, laisser nos oreilles se reposer quelques mois de plus afin qu’elles soient en manque de cette énergie brute, de ces compositions rageuses qui restent la marque de fabrique du garçon. Il faut l’avouer, le petit Bugg est un surdoué et sa musique respire l’évidence, la facilité et donc par moments un certain dilettantisme. Plus rock, presque punk par instants, “Shangri La” frappe juste mais manque un brin d’émotion, de cette complexité mélodique et de cette richesse qui faisaient de son premier essai une bombe absolue,

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qui laissaient l’auditeur persuadé d’avoir trouvé l’enfant naturel de Johnny Cash et de Bob Dylan, le petit frère de Noel Gallagher et d’Alex Turner. Je m’aperçois tout à coup que cette critique pourrait laisser à penser que cet album est moyen et pourtant il n’en est rien, il est juste un petit cran en-dessous de son frangin, le charme absolu de la découverte et de la rencontre a par définition disparu, mais vous pouvez y aller les yeux fermés. Mr Kennedy est définitivement un tout bon, et certains morceaux comme “Me and You” ( http://youtu.be/ ri58RGH931M ) ou “Kitchen Table” sonnent déjà comme des standards. Alors un conseil, faites fi des (toutes petites) réserves d’un vieux grincheux (trop) exigeant et foncez. http://youtu.be/yey0ZolNYOg http://youtu.be/egMVPmRsMaA http://youtu.be/bxjZbFpBpbE http://youtu.be/MqvBcl7W1z8 http://youtu.be/XFCC0YKDFf4

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http://youtu.be/jsZ5U5xcHSY http://youtu.be/DBz8bzqX2lY http://youtu.be/9c14Q_EzRQA http://youtu.be/wFpx_T6G8Lo http://youtu.be/_wL0e7NEBtI

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Blu-ray Le Loup Celeste

The Bling Ring

Sofia Coppola

Synopsis A Los Angeles, un gang d’adolescents surnommé le « Bling Ring » traque via Internet l’agenda des célébrités pour cambrioler leurs résidences... Année : 2013 Durée : 90 min Réalisateur : Sofia Coppola Acteurs : Katie Chang, Israel Broussard, Emma Watson, Claire Julien, Taissa Farmiga

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Le film Tiré d’un fait divers californien, “The Bling Ring” est une chronique cool et fun sur une adolescence perdue consumée par le matérialisme et la réussite facile, mais si les jeunes acteurs sont épatants, la mise en scène insipide et par-dessus tout le manque de jugement (ni condamnation ni dédouanement ici) face aux agissements de cette jeunesse à la vacuité abyssale laissent à penser que la réalisatrice n’a rien à dire et ne veut surtout pas abimer le petit monde dans lequel elle a grandi. Le sujet méritait franchement mieux !

Le Blu-ray

Fiche technique

Image

Le film : Blu-ray :

Ce transfert HD conserve les partis pris esthétiques un peu particulier du film avec une définition timide (surtout lors des séquences sombres), des contrastes légers, un grain bien visible (qui se transforme parfois en fourmillement) et un aspect vidéo manifeste, néanmoins, la luminosité et la profondeur de champ devraient mettre tout le monde d’accord.

Audio

Des pistes sonores immersives mais pas toujours homogènes (la différence de volume entre les voix et les envolées musicales est un peu trop importante) qui parviennent à plonger le spectateur au plus près de cette jeunesse désœuvrée grâce à une spatialisation efficace, à une musique tonitruante qui sollicité énormément les enceintes latérales, à des ambiances naturelles reproduites avec précision sur les arrières et à un caisson de basses vigoureux qui fait trembler les murs lors des séquences en boîte de nuit. Numèro 79 - HCFR l’Hebdo

Format vidéo 1080p24 (VC-1) / [1.85] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1 Français (Audio Description) Dolby Digital 2.0 Sous-titres Français imposés sur la VO Français pour malentendants Région : B (France) Éditeur : Pathé Date de sortie : 16 octobre 2013 37


Blu-ray Le Loup Celeste

Capitaine Phillips Paul Greengrass

Synopsis En 2009, le MV Maersk Alabama, commandé par le capitaine Richard Phillips est pris en otage par des pirates somaliens... Année : 2013 Durée : 134 min Réalisateur : Paul Greengrass Acteurs : Tom Hanks, Barkhad Abdi, Barkhad Abdirahman, Faysal Ahmed, Mahat M. Ali

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Le film Ce drame réaliste et haletant de bout en bout, est un thriller maritime à la tension maximale qui retrace l’histoire vraie d’une prise d’otages hors normes en évitant tout manichéisme ou leçon de bravoure, et dont le récit poignant, la reconstitution impressionnante, l’interprétation d’une justesse déconcertante et la mise en scène agitée de Paul Greengrass en font un intense moment de cinéma.

Le Blu-ray

Fiche technique

Image

Le film : Blu-ray :

Issu d’un master 4K, ce transfert HD hyper-soigné respectueux des volontés artistiques du réalisateur et du chef opérateur délivre une définition au cordeau, un piqué d’une grande finesse, des couleurs harponnantes, des contrastes incisifs, des noirs intenses et un grain argentique bien visible mais presque jamais gênant si ce n’est lors de rares plans (dans la salle des moteurs) où il vire en un bruit vidéo un peu disgracieux.

Audio

Des pistes sonores naturelles, cohérentes et redoutablement immersives où les voix sont denses, où la scène frontale est limpide, où chaque canal est sollicité avec précision, où les surrounds sont riches et où les graves appuient le tout avec beaucoup de présence. Numèro 79 - HCFR l’Hebdo

Format vidéo 1080p24 (AVC) / [2.35] Pistes sonores

Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1

Sous-titres Anglais et Français Région : B (Royaume-Uni) Éditeur : Sony Pictures Entertainment Date de sortie : 20 mars 2014 39


Blu-ray Le Loup Celeste

Battle of the Year (3D) Benson Lee

Synopsis

U

ne équipe formée des plus grands danseurs américains se mesure aux danseurs les plus talentueux du monde entier pour le titre le plus convoité de la culture Hip Hop lors du « Battle of the Year »... Année : 2013 Durée : 110 min Réalisateur : Benson Lee Acteurs : Josh Holloway, Laz Alonso, Josh Peck, Caity Lotz, Chris Brown

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Le film Inspiré par le documentaire “Planet B-Boy” du même Benson Lee, “Battle of the Year” est un film de compétition sportive sur le B-boying (breakdance) où les stars de cette discipline (qui jouent leur propre rôle) démontrent leur talent lors de saisissantes scènes de danse parfaitement chorégraphiées, malheureusement, l’intrigue qui prône le dépassement de soi est cousu de fil blanc et n’évite aucun cliché du genre. Les amateurs seront séduits, les autres en revanche beaucoup moins.

Le Blu-ray

Fiche technique

Image

Le film : Blu-ray : 3D :

Dynamique, contrastée et nette avec des textures détaillées, des couleurs brillantes et des noirs solides mais le rendu numérique est trop lisse/propre.

Audio

Des pistes sonores «rentre-dedans» gorgées de musiques et de grosses basses, où les voix parviennent néanmoins à rester limpides au milieu des titres hip-hop et du score martiale qui sont spatialisés avec une ventilation maximale.

3D

Si la fenêtre de profondeur est globalement très bonne, que les détachements sont probants et que les arrière-plans sont épargnés de flous, l’absence de jaillissements, si ce n’est lors du générique d’ouverture avec la projection des crédits, et la présence trop discrète de débordements, en dehors de quelques bras et jambes qui sortent du cadre lors des scènes de danse, ne permettent pas à cette 3D de concurrencer les «Sexy Dance» ou autres «Street Dance». Numèro 79 - HCFR l’Hebdo

Format vidéo 1080p24 (MVC) / [1.85] Pistes sonores

Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Anglais (Audio Description) Dolby Digital 2.0 Français (VFQ) DTS-HD Master Audio 5.11

Sous-titres Anglais Anglais pour malentendants Région : A, B, C (Canada) Éditeur : Sony Pictures Entertainment Date de sortie : 10 Décembre 2013 41


Blu-ray Le Loup Celeste

Crying Freeman

Christophe Gans

Synopsis

A

lors qu’elle peint sur les hauteurs de San Francisco, la belle Emu O’Hara assiste au meurtre d’un gangster japonais. Elle a vu l’assassin et elle sait qu’il reviendra l’éliminer. Mais lorsqu’il réapparaît chez elle, Crying Freeman, le tueur invincible, tombe sous le charme de sa victime. Ensemble, ils vont fuir, déclenchant ainsi la colère des employeurs de Freeman et des nouveaux leaders du clan yakuza qui ont également juré leur mort... Année : 1995 Durée : 101 min Réalisateur : Christophe Gans Acteurs : Mark Dacascos, Julie Condra, Masaya Kato, Tchéky Karyo, Rae Dawn Chong

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Le film Cette adaptation très fidèle du manga “Crying Freeman” est un polar stylisé à la mise en scène ultraléchée (les ralentis sont superbes), qui parvient à marier romantisme (très belle histoire d’amour portée par le couple vedette dont l’alchimie est évidente) et scènes d’action renversantes, et qui rend un magnifique hommage au cinéma hongkongais et plus précisément aux cinéastes John Woo et Johnnie To. Culte !

Le Blu-ray Image

Ce transfert HD, tiré d’un nouveau master à partir du négatif original et supervisé par Christophe Gans durant l’ensemble du processus, est bien supérieur à celui du DVD même si le rendu n’est heureusement ni clinique ni ultra-détaillé comme certains imaginent la HD. Il y a donc beaucoup de grain (plus que sur le DVD) et la définition comme le piqué sont variables d’un plan à l’autre (très détaillés lors des plans rapprochés et beaucoup moins sur les plans larges), mais il s’agit très clairement de limites causées par les matériaux d’origines car il n’y a aucune faiblesse de compression, ni présence de DNR et EE pour trafiquer l’image. De plus, l’étalonnage des couleurs (plus vertes que sur le DVD) comme les contrastes sont vraiment impressionnants et donnent beaucoup de volume à l’image. En gros, le présent transfert HD est soigné et respecte l’œuvre jusque dans ses limites, il n’a donc rien de clinquant avec une importante présence de grain et des fluctuations de détails. Certains aimeront (les cinéphiles) d’autres moins. À vous de juger maintenant.

Audio

Ces deux pistes sonores ne sont certes pas aussi imposantes que celles des grosses productions actuelles, mais la clarté des voix, l’ampleur de l’envoutante musique de Patrick O’Hearn, la répartition très précise des ambiances, des coups de feu et autres explosions (un véritable tourbillon multicanal !), ainsi que la rondeur du canal LFE ont fière allure. Numèro 79 - HCFR l’Hebdo

Fiche technique Le film : Blu-ray : Format vidéo 1080p24 (AVC) / [2.35] Pistes sonores

Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1

Sous-titres Français Région : B (France) Éditeur : Metropolitan Vidéo Date de sortie : 10 février 2014

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Blu-ray Le Loup Celeste

Malavita (The Family) Luc Besson

Synopsis

F

red Blake alias Giovanni Manzoni, repenti de la mafia new-yorkaise sous protection du FBI, s’installe avec sa famille dans un petit village de Normandie. Malgré d’incontestables efforts d’intégration, les bonnes vieilles habitudes sanglantes et violentes vont vite reprendre le dessus... Année : 2013 Durée : 114 min Réalisateur : Luc Besson Acteurs : Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Tommy Lee Jones, Dianna Agron, John D’Leo

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Le film Cette adaptation cinématographique du roman de Tonino Benacquista est un vaudeville mafieux énergique sur le choc des cultures, dont le scénario ultra-référencé, le casting trois étoiles qui s’amuse visiblement beaucoup, les personnages sciemment stéréotypés et les échappées de violence font passer un très agréable moment.

Le Blu-ray Image

Un transfert HD irréprochable au master solide, à la définition tranchante, au piqué d’une précision incroyable, aux arrière-plans très détaillés, aux contrastes élevés et aux volontés artistiques de Thierry Arbogast parfaitement respectées avec une palette colorimétrique à l’étalonnage ambré/doré particulièrement chaleureuse et une légère mais constante granularité.

Audio

Des pistes sonores dynamiques et agitées aux voix claires (sur décision de Luc Besson, Robert De Niro n’est pas doublé par Jacques Frantz mais par Patrick Descamps), aux nombreuses ambiances naturelles et/ou effets spectaculaires, à la scène arrière généreuse, à la musique d’Evgueni Galperine omniprésente et aux basses fréquences engageantes. Numèro 79 - HCFR l’Hebdo

Fiche technique Le film : Blu-ray : Format vidéo 1080p24 (AVC) / [2.35] Pistes sonores

Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1 Français (Audio Description) Dolby Digital 2.0

Sous-titres Français Français pour malentendants Région : B (France) Éditeur : EuropaCorp Date de sortie : 12 mars 2014 45


Blu-ray

En partenariat avec

Alex322

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La Reine des Neiges

(3D)

Chris Buck, Jennifer Lee

A

nna, une jeune fille aussi audacieuse qu’optimiste, se lance dans un incroyable voyage en compagnie de Kristoff, un montagnard expérimenté, et de son fidèle renne, Sven à la recherche de sa soeur, Elsa, la Reine des Neiges qui a plongé le royaume d’Arendelle dans un hiver éternel… En chemin, ils vont rencontrer de mystérieux trolls et un drôle de bonhomme de neige nommé Olaf, braver les conditions extrêmes des sommets escarpés et glacés, et affronter la magie qui les guette à chaque pas. A quelques jours de sa sortie en Angleterre, et de celle dans nos bacs français, Nous nous penchons sur le cas de ce nouveau Disney événement,

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porté par une critique internationale élogieuse qui consacre cette magie ancestrale Disney enfin retrouvée dans un dessin-animé. Les nombreux Awards récents décrochés encensent donc ce film sur sa réalisation 2D, mais qu’en est-il de ses qualités 3D ? A noter que pour la première fois, les US seront privés de la version 3D du Blu-ray 3D, car Disney a décidé de mettre en avant en exclusivité un nouveau service de vidéo à la demande sur Disney Movies Anywhere (la version 3D y sera disponible). En attendant, zoom sur le dessin-animé du moment, dans les onglets suivants, et en 3D bien sûr !

Image & Profondeur On passera rapidement sur les qualités de l’image brute conforme à ce que l’on attend d’un Disney 3D premium : tonalités hivernales froides parfaites, en contraste avec une palette colorimétrique ravageuse lorsqu’il le faut dans les environnements chauds, contrastes très bons, noirs profonds, on notera juste quelques séquences de nuit parfois un peu limite niveau lisibilité. En ce qui concerne l’effet de profondeur 3D, il se montre très rapidement de grande qualité dès les 10 premières minutes malgré la thématique un peu

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sombre de rigueur. L’une de ses composantes qui fait également immédiatement le show est le détachement 3D : souvent exemplaire dans le film, il ne flanche que très rarement, nous le verrons plus loin. Le film se composant de 2 environnements types, nous nous attacherons à détailler les particularités du rendu 3D de chacun. Le premier concerne les environnements classiques hors glace, lumineux, majoritairement estivaux : sans surprise on est dans une profondeur 3D top démo car rien n’entrave la qualité de perception des distances des arrière-plans ou des séparations multiples au sein des scènes. On appréciera aussi bien les plans larges du château, ceux des berges, puis les innombrables plans éclairés dans les salles, couloirs, ou dans les forêts environnantes. Dans ces meilleurs moments, la profondeur 3D affiche un 5/5 qui n’est pas volé. A quelques reprises on a des séquences plus obscures qui diminuent ponctuellement l’effet de profondeur 3D, mais rien de bien grave dans le fond. Plus gênant demeurent quelques rares plans où l’affreux flou d’arrière-plan montre son odieux visage. De nouveau leurs raretés nous épargnent du pire. Le 2e environnement type, qui, sans spoiler, est celui de glace, représente au moins 80% de l’histoire du film.

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Dans celui-ci, pas de crainte à avoir au global, nous n’allons pas vous annoncer de mauvaises choses qui annuleraient les points forts décrits plus haut. En fait, la profondeur 3D se montre également solide dans les paysages ou décors hivernaux, mais l’ambiance sombre qui a été choisie souvent pour caractériser la narration, nous emmène à plusieurs reprises dans des scènes de nuit, ou à faible luminosité. La bonne nouvelle c’est que le film gère plutôt bien cette horrible contrainte d’obscurité et fait des miracles globalement, la mauvaise, c’est qu’il est mécaniquement impossible de maintenir dans l’obscurité la même intensité de profondeur comparativement à la même scène de jour avec un horizon éclairci et dégagé. Donc oui la profondeur reste bonne dans ces moments, mais parfois pourra se montrer trop discrète ou précaire dans les plans très sombres (exemple dans la course-poursuite @00:41:30 où on ne distingue pas grand chose). En liaison directe avec la profondeur 3D qui peut baisser ponctuellement, le détachement 3D lui aussi perd en précision dans les mêmes moments. Cela n’empêche pas le film de surprendre régulièrement avec des plans en plongée ou contre-plongée à la profondeur surprenante et/ou hauteur insondable, parfois même dans des environnements plutôt difficiles à exploiter à la base.

Mention spéciales pour quelques plans arrêtés en fin de film, qui lors des rotations de caméra montrent des effets météo 3D parfaitement détachés et soulignés en profondeur. Au final, parti pour décrocher le 5/5 en profondeur 3D, le film échoue de peu et atterrit à un 4,5/5, témoin que sur quelques séquences éparpillées dans le scénario, l’obscurité arrivera parfois a ternir plus ou moins tous les efforts consacrés à la profondeur 3D.

Jaillissements Sur le registre des jaillissements 3D, on commence avec un bel exemple de jaillissement permanent : une scie à glace qui sort de 1m50 hors du mur : superbe même si trop court. Un peu plus loin on a droit à quelques très beaux effets de glace hors de l’écran. A ce stade, pas ou très peu de débordements ou jaillissements permanents de bustes ou éléments de décors hors de l’écran (sauf plus tard dans les séquences furtives type @00:55:00 où les branches des arbres dans la forêt enneigée sortiront de 1m hors du mur). La poursuite du film permet de comprendre rapidement où est la valeur ajouté unique du film sur le registre des effets de jaillissements : les jaillissements permanents d’effets météo. De la même manière que le meilleur dessin animé en Blu-ray 3D 2013,

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Les Cinq Légendes 3D, dont le thème principal tournant autour de la magie de glace avait permis de mettre en avant des effets météo 3D parmi les plus beaux existants à date, La Reine des Neiges poursuit la même partition et écrit en 2014 de nouvelles gammes 3D top démo sur ce registre.

ni d’objets diverses (à part un piolet @00:43:22 et une arbalète @01:10:31) mais orchestre un festival hallucinant de jaillissements concentré sur la glace et la neige en jaillissements permanents et en projection directe sur l’ensemble du film ! Il va neiger sévèrement dans votre salon !

Les sorts de glace sont souvent matérialisés tout d’abord par de jolies sorties d’écran très artistiques et démonstratives (exemple @01:28:30). Plus impressionnantes encore, et véritablement top démo sont les innombrables séquences où la neige et les flocons volent partout dans la pièce : incroyable !

Bilan 3D

Le détachement 3D appliqué sur chaque flocon est bluffant et renforce l’immersion bluffante engendrée. On ne répertoriera pas toutes ces séquences, mais on notera qu’à de nombreuses reprises, le blizzard souffle tellement fort qu’on a littéralement droit à une tempête de neige qui s’abat sur le canapé : on finirait presque par ressentir à force le froid glacial sur ses joues ! D’ailleurs lors d’une transition aérienne @31:00, on a aura droit également à des rafales de neige cultes dirigées vers le spectateur en jaillissements permanents. De manière récurrente, on bénéficiera aussi de nombreux effets de projection de neige lors des scènes d’action. Une séquence culte dans le dernier chapitre, lors d’une course poursuite / descente en forêt, mettra en scène un grand nombre de sorties furtives hors de l’écran. Idem lors de plusieurs passages on trouvera des jaillissements arrière de neige qui semblent provenir de derrière le canapé. On notera aussi dans le film à quelques reprises des plans avec de la brume au milieu de la pièce. Enfin lors du final, on aura droit à de très belles manifestations de magie généreuses en sorties d’écran. Au final on aura compris, le film ne propose pratiquement aucun jaillissement de personnages hors de l’écran,

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Ce nouveau Disney, qui embrase les foules et évoque le retour tant attendu de la magie des Disney cultes d’antan, dispose en plus pour sa livrée 3D d’un rendu 3D solide sur la durée. Digne héritier d’un autre Disney 3D culte sur la profondeur 3D et le détachement 3D, Raiponce 3D, (film qui avait déjà su réenchanter les enfants de par son superbe scénario de princesse et son sens de l’humour), La Reine des Neiges 3D propose lui aussi une belle leçon de profondeur 3D sur les séquences extérieures lumineuses ou de jour. Touchant à de nombreuses reprises le 5/5, le film perd un demi point lorsqu’il bascule ensuite dans les environnements types de glace. Non pas la faute à l’intensité de la profondeur 3D codée à la source qui maintient son très bon niveau, mais plus traditionnellement au manque de luminosité qui nuit parfois à la visibilité et lisibilité sur les distances d’arrière-plans, ou les séparations entre les objets ou personnages. Cela ne signifie pas que certaines séquences gelées ne vous prendront pas par surprise, car certaines sont bluffantes, même de nuit : des plans panoramiques ou certaines vues en plongée / contre-plongées se montrent très réussis. Dans les défauts, on dira clairement que certains passages sont vraiment trop sombres et écrasent complétement l’effet 3D attendu. Heureusement que cela reste marginal, et que le film tire bien son épingle du jeu dans l’ensemble.

sorts de magie de glace d’un côté, et les environnements enneigés de l’autre. Il suffit de jouir d’une séquence de tempête littérale de neige qui souffle en direction du canapé pour ressentir une immersion démente et crier au génie. Lors de nombreuses autres, on aura aussi des flocons qui flottent partout dans la pièce. Pour rappel, les effets de jaillissements permanents de particules sont le Graal des jaillissements, ceux que l’on doit rechercher en priorité car étant les seuls pouvoir étendre immédiatement et durablement la scène et l’environnement dans la pièce de projection (eau, pluie, neige, fumée, braise typiquement). Le meilleur dessin animé 3D de 2013, Les Cinq Légendes 3D avait transcendé les effets de neige à plusieurs reprises pendant tout le film, La Reine des Neiges 3D reprend le flambeau avec la même maîtrise arrogante. On notera également de nombreux plans avec des projections de particules de neige dans les scènes d’action. On appréciera aussi quelques plans avec des jaillissements arrière de neige. Également à chaque sort de magie, on percevra des sorties d’écran sensibles et très artistiques. Au final ce nouveau Disney 3D échoue de peu à l’obtention de l’ultime 5e étoile, mais décroche haut la main un 4,5/5 au global. Il aurait suffit d’éclairer un peu plus les nombreux décors sombres du 2e acte, et/ou ajouter une gamme de jaillissements d’objets ou de personnages hors de l’écran entre 2 séquences de jaillissement permanent de glace, pour aller chercher la note ultime. Une 3D naturelle qui ne laisse pas de glace, assurément !

Quid des jaillissements ? Discrets sur une partie du film car celui-ci n’use pratiquement pas de la gamme classique des débordements et jaillissements permanents de décors, personnages ou objets (exceptés un scie, un piolet etc...), et simplement cultes lorsqu’ils matérialisent avec brio tous les effets météo liés aux environnements. Et ils sont très nombreux tous ces passages cultes qui exploitent parfaitement les

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LES PLUS

LES MOINS

• Un effet de profondeur 3D et de détachement très bon au global • Quelques séquences avec une profondeur 3D excellente • Les séquences cultes d’effets météo avec du jaillissement permanent particules : flocons au milieu de la pièce, neige projetée en rafale jusqu’au canapé, jaillissement arrière de glace... • Quelques effets de projection de glace / neige pendant les scènes d’action • Des sorties d’écran très immersives et esthétiques lors des sorts de magie

• La profondeur 3D qui se montre moins forte dans certains intérieurs • De rares flous sur certains arrièreplans • Les environnements sombres ou de nuit avec une profondeur et un détachement 3D qui chutent mécaniquement • Le gros manque de jaillissements de personnages ou d’objets sur la durée • Le format d’image castrateur

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Fiche technique Le film : Blu-ray : 3D : Format vidéo : 1080p24 / [2.35] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 7.1 Français DTS-HD HRA 7.1 Sous-titres : Français - Anglais Région : B (France) Éditeur : Buena Vista International Date de sortie : 4 Avril 2014

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La Semaine Prochaine

L’actualité des sorties cinéma ...

De nouvelles critiques musicales, littéraires ou 7ème Art... Mais aussi des surprises, des coups de coeur et encore plus de tests Blu-ray (2D et 3D). Rendez-vous le vendredi 11 Avril 2014 pour

L’HEBDO n°80

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