HCFR l'Hebdo N°95

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#95 Edition du 26 Septembre 2014

Obvious Child Une nouvelle amie Le Jour et la Nuit L’Arriviste Magnolia Catéchisme libertin à l’usage des filles... Grandeur et décadence d’un peu tout le monde Lust for Life A Day to Kill (Mall) Sleepy Hollow Enemy Blu-ray 3D Hours


Edition du 26 Septembre 2014 Numéro 95

REDAC' CHEF Fabi

REDACTEURS Djee Eloch JMV Le Loup Céleste Pravda Sergent Pepper Ze Big Nowhere

CONCEPTION ET MISE EN PAGE Fabi - Laric

SOUTIEN ET PUBLICATION Syntaxeror Pixelounge

CORRECTIONS Fabi

Edité par l’association HomeCinema FRancophone (HCFR) association loi 1901 (JO 13/04/2002) siège social : 21, rue de Fécamp 75012 PARIS SIREN : 444 601 892 00029

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SOMMAIRE A l’affiche Sergent Pepper - Gillian Robespierre - Obvious Child Eloch - François Ozon - Une nouvelle amie

Elle l’adore, Brèves de comptoir, Les Fantastiques livres volants de M. Morris Lessmore Saint Laurent, Léviathan, Les enfants de la rose verte Get On Up, Avant d’aller dormir, Coucou nous voilà L’Incroyable Histoire de Winter..., Un été à Quchi, Refroidis

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7ème ART Pravda - Bernard-Henri Lévy - Le Jour et la Nuit (1997) Ze Big Nowhere - Alexander Payne - L’Arriviste (1999) Djee - Paul Thomas Anderson - Magnolia (2000)

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A LIRE Pravda - Will Cuppy - Grandeur et décadence d’un peu tout le monde JMV - Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt - Catéchisme libertin à l’usage

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des filles de joie et des jeunes demoiselles... MUSIQUE

Ze Big Nowhere - Iggy Pop - Lust for Life (1977)

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BLU-RAY Le Loup céleste - Joe Hahn - A Day to Kill (Mall) Le Loup céleste - Tim Burton - Sleepy Hollow Le Loup céleste - Denis Villeneuve - Enemy Le Loup céleste - Paul W.S. Anderson - Pompéi [3D] Le Loup céleste - Eric Heisserer - Hours

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A l’affiche

Sergent Pepper

Obvious Child

Gillian Robespierre

L

a vie de la jeune Donna Stern n’a rien de particulier : un petit ami, un job dans une librairie, sa bande de potes, des parents divorcés... Mais, chaque soir, sur une scène de Brooklyn où elle interprète son numéro de stand-up, ce quotidien banal devient une source inépuisable de sketches. Avec un humour ravageur et souvent cru, Donna y déballe sa vie intime, ne prend rien au sérieux, se moque de tout et surtout d’elle-même. Mais, coup sur coup, Donna perd son travail, se fait larguer par son petit ami, déprime, a une aventure alcoolisée d’un soir et... tombe enceinte. Dès lors, Donna va devoir assumer ses choix et grandir un peu, mais peut-être aussi rencontrer l’amour au moment où elle s’y attend le moins. Date de sortie: 3 septembre 2014 (1h23min) Réalisé par Gillian Robespierre Avec Jenny Slate, Jake Lacy, Gaby Hoffmann Genre Divers Nationalité Américain

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«New York, I Love You but You’re Bringing Me Down»* Avoir vu pendant plusieurs semaines d’affilée l’affiche de ce film dans mon live, puis au programme de mon ciné favori en V.O. a suffi : j’y suis allé sans réfléchir. Mal m’en a pris. Irrésistible, nous dit-on. Bien sûr. Notre héroïne qui semble sortie tout droit d’une série indé à la «Girls», (package « je parle de mes résidus de culotte, je pète au lit, je me bourre la gueule, mes amis sont gays et laids ») fait dans le stand up : donc, extraits, à la mode Seinfeld, la subtilité en moins. Et dans la vraie vie, en fait, on continue : tout est vannes, on est délire, on est ironiques, on est second degré, quand on baise, quand on perd son job, quand on avorte.

social, plus générationnel. Moins drôle, quoi. Le film a un mérite, mais on ne le voit pas : il dure 1h25. [Spoils, mais que je vous conseille de lire : ce sera un argument supplémentaire pour éviter d’aller voir le film]

Qu’on se rassure, les rails de la convenance ne sont pas loin. Hasard romantique, Mlle avorte un jour de St Valentin (tu l’as vu, mon anticonformisme ?), et finit avec un plaid sur les jambes à vilipender les comédies romantiques (tu l’as dans ton … , mon clin d’œil ostentatoire ?) et finit par regarder «Gone with the Wind» en prenant la main de son Jules qui semblait tout de même bien trop bourge au début.

On se situe à New York, what else ? Les rejetons illégitimes de Woody Allen (elle est juive) et HBO (mais fauchée) n’ont rien à proposer, si ce n’est leur audace extrême : ils pissent dans la rue, se pètent au visage et chient entre potes. Apatow style ? Que nenni : on est ici dans le versant East Coast, l’humour se veut plus grinçant, plus L’actrice joue bien, mais un mauvais film. Tant pis. Pour elle, pour moi. Surtout. *titre d’une bien chouette chanson de LCD Soundsystem qui aura donné un mérite à ma chronique : aller l’écouter et oubliez ce film.

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A l’affiche Eloch

Une nouvelle amie François Ozon

À

la suite du décès de sa meilleure amie, Claire fait une profonde dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de son amie va lui redonner goût à la vie.

Date de sortie: 5 novembre 2014 (1h47min) Réalisé par François Ozon Avec Romain Duris, Anaïs Demoustier, Raphaël Personnaz Genre Drame Nationalité Français

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«Chou-fleur» De François Ozon, on retient souvent cette tendance à flirter avec le mauvais goût, à être toujours à la limite du grotesque. Cela s’explique certainement par son non-choix de genre. Toujours pris entre deux eaux, le spectateur est comme déconcerté («Jeune et Jolie» / «8 femmes» / «Dans la maison» ou encore le plus discutable «Ricky» l’ont maintes fois démontré). Avec «Une nouvelle amie», on est comme dans le paroxysme d’une filmographie tiraillée entre drame et burlesque. Dans le personnage joué par Romain Duris, tantôt déchiré par la perte de sa compagne, tantôt entraîné par sa volonté de devenir autre, de s’assumer comme tel. Le film sait être bouleversant, même si on n’échappe pas à quelques «clichés» (assumés et mesurés) sur les femmes. Là est l’autre ambiguïté du réalisateur, de l’homme : aime-t-il vraiment les femmes, auxquelles il consacre presque tous ses films?

Mais le vrai raté du film c’est son démarrage, il peine à trouver réellement son sujet dès le début parce qu’il s’attache trop à des personnages qui ne seront finalement que des faire-valoir, des prêts-à-psychologiser les personnages (notamment le véritable désir/ fantasme de Claire). La mort de Laura sert de de déclencheur, rendant plus intime la relation entre Claire, sa meilleure amie, effacée dans la relation et David, qui n’assume son désir de transformation que dans l’ombre de

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sa femme. Les deux personnages, l’un comme l’autre, se révéleront à euxmêmes dans cette quête existentielle qui les balaye et tout deux devront (ré)apprendre à s’aimer sans Laura. On regrettera cependant que le sympathique rôle de mari naïf donné à Raphaël Personnaz, soit si vite balayé... Son seul intérêt est d’ajouter un goût de transgression au bonheur non feint qu’elle a à passer ses journées, en secret avec Virginia, sa (nouvelle) ami(e).

Mais au delà du rire qu’entraîne, au premier abord, la transformation de David et, par delà, de Romain Duris que l’on connaît davantage comme un acteur «viril», le discours, sans l’assumer complètement, est aussi profondément bouleversant. Derrière des dialogues et des attitudes qui parfois frisent le ridicule, où l’on a du mal a bien comprendre toujours le discours d’Ozon, se cachent des scènes plus bouleversantes, plus vraies (notamment celle au Cabaret, ou une fois les deux ami(e) s débarqués dans la maison de famille de Laura). Et Romain Duris était parfait pour ce rôle, lui qui s’inspire du corps et de la voix pour créer (cf «La nuit juste avant les forêts», mis en scène par Chéreau, il y a quelques années), nous surprend. On croit d’abord qu’il surjoue, qu’il est mal à l’aise mais il se révèle peu à peu, de plus en plus surprenant dans son rôle, parce qu’il laisse le temps à son personnage de se découvrir, de s’approprier vraiment ce qu’est être femme. D’ailleurs, et c’est là la force d’Ozon, il n’y a pas une définition de la femme. «C’est quoi vivre en femme?» demandera Claire à David, bien incapable de le savoir vraiment. Pour lui, c’est s’assumer travesti, dans une société qui peine et peinera encore à l’accepter. Quant à Anaïs Demoustier, parfaite comme toujours, elle donne à ce personnage de jeune femme, autrefois ombre de son amie défunte, une certaine masculinité que l’on n’atten-

dait pas. Par le vêtement, elle apparaît parfois en costume au côté de Virginia, très féminine, paradoxalement. Avant d’accepter, elle aussi, de porter d’autres vêtements qui la définissent autrement, toujours par le corps. Mais c’est surtout dans son visage que l’on lit cet entre-deux qu’Ozon n’assume pas complètement, qu’elle transgresse : son visage dit toute les émotions mais il dit surtout l’espièglerie. Le bras d’honneur à la vie qui nous fait femme ou homme dans une société ultra codifiée où l’on crie pourtant, la nuit, le jour, partout : «je suis différent». Dommage que le film ne choisisse pas un chemin plus clair, que beaucoup de questions soient diluées dans une fausse légèreté. On peut quand même lui accorder que le sujet est bien assez lourd déjà pour trop en ajouter et que le pathos aurait été malvenu. C’est une fresque que le changement, Xavier Dolan nous l’avait déjà brillamment montré avec «Laurence Anyways», qui s’écrivait dans l’excès, lui aussi, laissant au personnage le soin de se confron-

ter à lui même. Mais sa force, c’est de déconcerter, toujours, à l’image de Virginia/David qui nous laisse souvent surpris, agacés ou attendris. On déplore alors une fin sobre mais «trop belle» qui dit que tout, toujours, peut recommencer. Autrement et de manière désespérément identique à la fois... La mise en scène, plutôt brillante, le démontre assez bien, ne cessant de confronter les personnages à un inattendu de l’image, de la rencontre, du corps que le spectateur pressent par avance. C’est le décalage qui manque alors, on ne mesurejamais la part de recul qu’a Ozon sur son sujet... Mais on ressort plein de questions, à la croisée de plusieurs vies, qui existent, quoi qu’il arrive !

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Elle l’adore Date de sortie: Mercredi 24 Septembre 2014 (1h 45mn ) Réalisé par Jeanne Herry Avec Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Pascal Demolon, Olivia Côte, Nicolas Bridet Film français Genre Comédie Muriel est esthéticienne. Elle est bavarde, un peu menteuse, elle aime raconter des histoires souvent farfelues. Depuis 20 ans, Muriel estaussi la première fan du chanteur à succès Vincent Lacroix. Avec ses chansons et ses concerts, il occupe presque toute sa vie. Lorsqu’une nuit Vincent, son idole, sonne à la porte de Muriel, sa vie bascule. Elle est entrainée dans une histoire qu’elle n’aurait pas osé inventer.

Brèves de comptoir Date de sortie: Mercredi 24 Septembre 2014 (1h 40mn ) Réalisé par Jean-Michel Ribes Avec Chantal Neuwirth, Didier Bénureau, Christian Pereira, Laurent Gamelon, Annie Grégorio Film français Genre Comédie Une journée de la vie du Café L’Hirondelle, sur une petite place de banlieue, en face d’un cimetière. De l’ouverture à 6h30 du matin jusqu’à la fermeture à 22h30, les clients entrent, boivent, parlent, sortent, rerentrent, re-boivent et reparlent de plus belle. Ils composent un drôle d’opéra parlé, une musique tendre et cocasse, un cantique de pensées frappées au coin du plaisir d’être ensemble, un verre de vin blanc à la main. Le génie populaire danse.

Les Fantastiques livres volants de M. Morris Lessmore

Date de sortie: Mercredi 24 Septembre 2014 (0h 50mn ) Réalisé par Laurent Witz, Alexandre Espigares, Eloi Henriod, Léo Verrier, Juan Pablo Zaramella Film français Genre Animation Un programme de cinq courts-métrages sur le thème de l’imaginaire et de l’imagination: - M. Hublot - Le petit blond avec un mouton blanc - Dripped - Luminaris - Les Fantastiques livres volants de M. Morris Lessmore

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Saint Laurent Date de sortie: Mercredi 24 Septembre 2014 (2h 30mn ) Réalisé par Bertrand Bonello Avec Gaspard Ulliel, Jérémie Renier, Léa Seydoux, Louis Garrel, Amira Casar Film français Genre Biopic 1967 - 1976. La rencontre de l’un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact.

Léviathan Date de sortie: Mercredi 24 Septembre 2014 (2h 21mn ) Réalisé par Andreï Zviaguintsev Avec Alexeï Serebriakov, Elena Liadova, Vladimir Vdovitchenkov, Roman Madianov, Anne Oukolova Film russe Genre Drame Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Roma qu’il a eu d’un précédent mariage. Vadim Cheleviat, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage. Il a des projets. Il tente d’abord de l’acheter mais Kolia ne peut pas supporter l’idée de perdre tout ce qu’il possède, non seulement le terrain mais aussi la beauté qui l’entoure depuis sa naissance. Alors Vadim Cheleviat devient plus agressif...

Les enfants de la rose verte Date de sortie: Mercredi 24 Septembre 2014 (1h 35mn ) Réalisé par Bernard Richard Film français Genre Documentaire Comment communique-t-on avec des enfants qui ne parlent pas ou peu, qui semblent indifférents à la relation humaine quelle qu’elle soit ? Comment l’enfant autiste peut-il sortir de sa bulle ? Comment les parents vivent-ils la souffrance de leur enfant et la thérapie au long cours dont il bénéficie ? Dans un hôpital de jour d’un secteur de pédopsychiatrie, nous avons filmé librement les enfants et leurs soignants dans leurs activités thérapeutiques et éducatives, ainsi que des parents.

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Get On Up Date de sortie: Mercredi 24 Septembre 2014 (2h 19mn ) Réalisé par Tate Taylor Avec Chadwick Boseman, Nelsan Ellis, Viola Davis, Dan Aykroyd, Lennie James Film américain Genre Biopic Vous le connaissez sous de nombreux pseudonymes: «Monsieur dynamite», «Le parrain de la soul», «Le travailleur le plus acharné du show business». Préparez-vous à découvrir l’homme derrière la légende. Né dans une grande pauvreté en Caroline du Sud, au beau milieu de la grande dépression, en 1933, James Brown a survécu à une jeunesse émaillée d’abandon, d’abus sexuel, d’écoles de redressement et de prison. Personne ne lui a jamais appris les règles du jeu. Il était destiné à les briser. De son expérience de boxeur amateur ou de chanteur de rue, il a su canaliser chaque coup dur en un rythme qui se fit l’écho de sa rage de vivre. Il est devenu un des interprètes les plus influents qui marquèrent la scène soul ou funk, et l’artiste le plus samplé de l’histoire continue d’inspirer la plupart des artistes reconnus aujourd’hui.

Avant d’aller dormir Date de sortie: Mercredi 24 Septembre 2014 (1h 32mn ) Réalisé par Rowan Joffe Avec Nicole Kidman, Colin Firth, Mark Strong, Anne-Marie Duff, C. Gardner Thriller britannique Suite à un accident quatorze ans plus tôt, Christine est affectée d’un cas très rare d’amnésie : chaque matin, elle se réveille sans se souvenir de rien, ni même de son identité. Son dernier espoir réside dans son médecin, Ed Nasch, qui lui conseille de tenir un journal vidéo. Elle pourra ainsi enregistrer les informations qu’elle traque et se souvenir peu à peu de son passé, reconstituant progressivement le fil de son existence. Mais très vite, ses rares certitudes vont voler en éclat.

Coucou nous voilà Date de sortie: Mercredi 24 Septembre 2014 (0h 32mn ) Réalisé par Jessica Laurén Film suédois Genre Animation Nounourse et ses amis s’amusent, jouent, se bagarrent et se réconcilient les uns avec les autres. Les histoires abordent chacune un thème différent en lien avec la vie réelle : faire du bricolage, se mettre en colère, se perdre au supermarché, faire des gâteaux chez sa mamie… Les huit nouvelles histoires : Qui saigne ? Qui s’est perdu ? Qui est en colère ? La Mamie de qui ? Qui est le plus joli ? Qui décide ? Qui est mort ? A qui est le pantalon ? 10

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L’Incroyable Histoire de Winter le dauphin 2 Date de sortie: Mercredi 24 Septembre 2014 (1h 47mn ) Réalisé par Charles Martin Smith Avec Morgan Freeman, Ashley Judd, Harry Connick Jr, Kris Kristofferson, Nathan Gamble Famillial américain Winter s’est parfaitement habitué à sa nouvelle prothèse de queue. Malheureusement, Panama, la mère de substitution de Winter, meurt de vieillesse, laissant le dauphin sans compagnon. Or, l’hôpital Clearwater ne peut garder l’animal seul, selon ses réglementations quant aux comportements sociaux de ses protégés. Il faut donc vite trouver un nouveau compagnon à Winter avant qu’il ne soit emmené dans un autre aquarium.

Un été à Quchi Date de sortie: Mercredi 24 Septembre 2014 (1h 49mn ) Réalisé par Tso Chi Chang Avec Liang-yu Yang, Yun-loong Kuan, Hui-ming Wen, Zi-yan Jin, Hang Tung Drame taïwanais À la fin du semestre scolaire, Bao est envoyé à Quchi chez son grand-père veuf, car ses parents envisagent de divorcer. Déprimé et maussade, il intègre une petite école primaire où il découvre qu’une une fille de sa classe porte le même surnom que lui: «Bear». Elle habite avec son frère, sa sœur et sa grand-mère qui vit du ramassage et de la vente de déchets recyclables. Mais même si sa famille est pauvre, elle est satisfaite de la vie qu’elle mène. Bao sympathise également avec Mingchuan, un enfant indigène qui est secrètement amoureux de Bear. Ces deux amitiés égaient la vie de Bao en cette période de désarroi familial et lui permettent de reconsidérer sa vision de l’existence.

Refroidis Date de sortie: Mercredi 24 Septembre 2014 (1h 56mn ) Réalisé par Hans Petter Moland Avec Stellan Skarsgård, Bruno Ganz, Pål Sverre Valheim Hagen, Jakob Oftebro, Birgitte Hjort Sørensen Action norvégien La Norvège, l’hiver. Nils, conducteur de chasse-neige, tout juste gratifié du titre de citoyen de l’année, apprend le décès de son fils par overdose. Réfutant cette version officielle, il se lance à la recherche des meurtriers, et va se forger une réputation de justicier anonyme dans le milieu de la pègre. Si la vengeance est un plat qui se mange froid, la sienne sera glacée ! Numèro 95 - HCFR l’Hebdo

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7eme Art Pravda

Le Jour et la Nuit (1997) Bernard-Henri Lévy

A

lexandre, écrivain veillissant qui n’a plus d’inspiration, vit, reclus dans une hacienda délabrée, au coeur du Mexique. Laure, jeune actrice qui rêve d’incarner à l’écran l’héroine de son premier roman, arrive un beau matin de Paris, pleine d’espoir, prête à le seduire et insoucieuse du destin qui la guette. Date de sortie: 12 février 1997 (1h52min) Réalisé par: Bernard-Henri Lévy Avec: Francisco Rabal, Xavier Beauvois, Marianne Denicourt plus Genre: Comédie dramatique Nationalité: Français , canadien , belge , espagnol

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Et pourtant j’en ai vu des m*****.

Filippi c’est un Karl Zéro ahurissant de nullité, mais vraiment, à croire au déCe film, c’est l’histoire de gens qui but qu’il le fait exprès pour parodier le passent leur temps à : boire, forniquer genre de personnage archi-caricatural et faire des tours de montgolfière. qu’il incarne. Mais non. La base, quoi. Laure c’est la seule, l’unique, l’inénarrable Arielle Dombasle (laissez traîner Je me disais que BHL n’étant pas le zigue le plus populaire du PMU du coin, ses détracteurs devaient en rajouter dans le négatif en parlant de son film. Bon, j’ai vu l’affiche hein, je m’attendais bien à un bon bousin, mais j’étais tout de même prête, en toute objectivité à défendre BHL, Arielle et les autres s’il y avait quelque-chose à sauver là-dedans, le clavier à la main et la tête haute, sauveuse des temps modernes pour votre voix sur le «asle») qui joue à l’acces derniers qui ne m’ont rien deman- trice, à l’actrice de films érotiques desdé.... Tiens, ça vous rappelle personne ? tinés aux dimanches soir d’M6 même Mais tout ça, la défense du veule et (pour les plus jeunes, demandez à vos de la catin, ce sera pour une autre fois grands-frères, voisins, boulangers...ils parce que... ben c’est de la m****. vous expliqueront). Toute en cambrure, De la m****. pose anti-naturelle et bouche pulpeuse Voilà, merci bonsoir. lancée en avant, elle est ridicule et fran-

Je sens que vous voulez en savoir un p’tit peu plus et surtout, vous espérez que se glissera dans ces lignes une vanne bien sentie sur le niveau d’ouverture des cols de chemise de Bernie. Quid de l’histoire alors ? Filippi est producteur de cinéma et il part au Mexique avec Laure, une actrice, pour convaincre Alexandre, un écrivain en panne d’inspiration, de signer l’accord pour l’adaptation d’un de ses romans en film. Enfin ça, c’est ce qu’ils sont sensés faire parce qu’au bout de cinq minutes, tout le monde boit, baise et vole en montgolfière.

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chement, à sa place je prendrais mal le fait que le seul de mes talents que mon mari veuille bien mettre en avant soit la forme arrondie de mon postérieur. Alain Delon joue à Alain Delon qui se prend pour Bernard-Henri Lévy, y’a qu’à le voir se trimbaler tout du long le torse à l’air pour s’en convaincre (voilà, z’êtes contents ?). Avec une casquette-visière dégueulasse et un perroquet, pourquoi mais POURQUOI ? Et Delon en BHL, autant dire que cela cadre pile-poil avec le taux de prétention ultra élevé de ce film.

comme une savate, boxe comme une frite ramollie, Xavier Beauvois n’est pas plus convaincant et même Arielle s’y met de ses petits poings rageurs. Rassurez-vous, sa manucure s’en est sortie indemne. - Les fesses. Ah non, là je peux comprendre. - Les bas-de-caisses de voiture. Si si je vous jure, pour les plus incrédules et téméraires, lancez-vous le film et vérifiez par vous-mêmes. Dès qu’une voiture est à l’écran, on a droit à des gros plans sur les pare-choc et les roues sales. Voilà voilà. J’en ai déjà écrit trop long sur ce qui ne vaut au final guère plus qu’un pet de lapin et l’on pourrait continuer des

heures à décortiquer tout ce qui ne va pas dans ce film. Je terminerai sur cette anecdote qui m’a bien rire. Lorsque l’on parle de l’absence totale du moindre talent pour la comédie chez Karl Zéro, Bernard-Henri Lévy en parfait défenseur des causes perdues et en toute inobjectivité répond :

Parce que oui, malgré tout ça, on sent que Bernard il est persuadé de nous pondre LE film du siècle, son chef d’oeuvre, et j’en veux pour preuve le clin d’oeil à Orson Welles à la toute fin (la biographie bien en évidence sur le bureau) un peu comme s’il y avait eu Citizen Kane puis, juste après, Le Jour «Karl est un formidable acteur. Il a foret La Nuit, pour réinventer un peu le midablement servi mon film. Et tous ceux qui nous huent sont des analphacinéma. bètes ou des salauds ! « D’ailleurs faut que B.-H. m’explique un peu d’où lui viennent toutes ces ma- L’analphabète que je suis va donc te montrer, Bernie, ce qu’est un salaud et rottes, là : - Les montgolfières. Pour ces dernières le tout, dans un film qui à côté du tien je suppute qu’il ait eu une connaissance fait figure de sommet de l’art cinémapouvant lui avoir des prix chez france- tographique https://www.youtube.com/ balloons.com. «franceballoons.com» : il watch?v=nF54GJMhyNc n’y a que moi que ça fait hurler de rire ? - la boxe : Delon, non content de jouer De rien.

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7eme Art Ze Big Nowhere

L’Arriviste (1999) Alexander Payne

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im McAllister a bien l’intention de donner une leçon de démocratie à ses étudiants en proposant un candidat de son cru pour l’élection à la présidence du conseil du lycée George-Washington-Carver d’Omaha. En effet, ce candidat, Paul Metzler, qui a pour atout d’être le héros de l’équipe de football du lycée, va devoir affronter Tracy Flick, la fille la plus active de l’établissement, dévoree d’ambition et qui considère ses années de lycée comme la première étape d’une longue et brillante carrière. Date de sortie: 12 janvier 2000 (1h43min) Réalisé par Alexander Payne Avec: Matthew Broderick, Reese Witherspoon, Chris Klein Genre: Comédie , Drame Nationalité: Américain

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La lutte des classes

binouzes en milieu scolaire et premier de la classe en récitation de chansons Il est savoureux de voir que les époques paillardes. changent mais que les êtres restent les mêmes, que l’Humanité récite à tout L’on trouve aussi non loin de là, entre le gros dur et le sportif, bien au chaud: âge la même partition. La grande et merveilleuse diversité des la belle. Hommes qui fait leur force et leur origi- Annonçant son entrée par un grand nalité ne va pourtant pas sans traits de rire strident et des œillades à répéticaractères communs et autres stéréo- tions capable d’enrhumer une classe types naturels qui, de génération en entière. Trimbalant nonchalamment génération, rejouent inlassablement la un 95 C qui ferait loucher un mort et le balançant lourdement au son criard même scène. Le lycée par exemple, cette usine à for- d’une fanfare bigarrée durant les entraînements de majorettes. C’est justement à ces thèmes rabâchés, à ces codes cinématographiques sans surprise, à ce «High school movie» balisé et si cher à la nostalgie américaine qu’Alexander Payne à décidé de foutre le feu. Tracy Flick, lycéenne à l’ambition démesurée, programmée pour la gagne depuis sa plus tendre enfance et de loin, la plus belle tête à claques de l’école, se présente avec grand fracas à l’élection du conseil des élèves de son école. Ses petits airs supérieurs, son arrivisme assumé hérissent le poil bien peigné de Jim McAllister, prof chouchou de ses élèves et de l’académie, bien décidé à Les intellos. Lunettes carrées posées sur un pif faire régner les bases d’une démocratie gangrené de points noirs. Mode vesti- lycéenne et claquer le beignet un peu mentaire toute personnelle semblant trop présomptueux de la jeune Tracy. défier les âges et le bon goût. Etre frêle, chétif, moitié geek/moitié freak, avançant d’un pas mal assuré, les épaules voûtées et le regard à l’affût d’une énième claque derrière la tête distribuée par le chef de la petite bande de gros durs. mater des adultes, cette mini-société où les différents types d’humains deviennent ce qu’ils doivent devenir. La dernière étape avant la construction finale d’une position sociale, d’un rôle à jouer. Tout est déjà là, en germes, dans ces couloirs tristouilles, dans ces sacs d’écoles usés.

Justement les gros durs, parlons-en. Se déplaçant le plus souvent en meutes, distribuant injures et mandales à la viMonsieur McAllister choisit Paul pour tesse de la lumière. Zéro en Math, deux en Histoire-Géo contrecarrer l’avenir tout tracé dans la mais grand vainqueurs de l’enfilage de domination d’autrui de Tracy. Paul est sportif, le genre de sportif à cirer ses pompes à crampons avec son cerveau plein d’eau. Mais Paul vient de se blesser, sa carrière sportive naissante est dèjà derrière lui, c’est l’adversaire idéal contre la pimbêche à chignon. Populaire, sportif, obéissant et con comme un manche: l’outsider rêvé.

Comme un retour de boomerang, la punition du destin pour avoir fourré son pif d’adulte dans cette histoire d’adolescents. Alexander Payne, sous couvert de «teen movie» familial et rigolard, livre une oeuvre détonante et vicieuse détournant les tics prévisibles et la tranquillité bien pensante de ce genre de production. Payne trempe son «film de

lycée» dans le vitriol et flingue tout ce qui bouge avec le sourire en coin du cynique. Rien ni personne ne trouve grâce aux yeux du réalisateur, son petit monde, cette communauté de la bêtise et de la méchanceté s’embourbe dans l’hypocrisie et les fausses valeurs. La moulinette est enclenchée et c’est à la pelle, sans discernement, (A part peut être la frangine lesbienne et fumeuse de joints qui évite de justesse le hachis parmentier) que tout y passe. Des adultes frustrés et manipulateurs aux ados dévorés d’ambition ou con comme des pelles, tout y est jeté pèle-mêle dans un grand élan libertaire. La machine à broyer les cons tourne à plein régime, éclaboussant de cynisme et de nihilisme la jolie chemise blanche du puritanisme ricain.

Payne s’empare de cette élection lycéenne, ce premier geste démocratique, le détourne pour en faire une course au sacre, le sacre ironique du roi des cons. Prouvant par là que la bêtise humaine, comme la valeur, n’attend pas le nombre des années et que le C’est le début de la descente aux en- temps, vraiment, ne fait rien à l’affaire... fers pour le bon Monsieur McAllister.

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7eme Art Djee

Magnolia (2000)

Paul Thomas Anderson

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arl Partridge, age et malade, va bientot mourir. Il demande a son fidele infirmier de retrouver le fils qu’il a jadis abandonne. Sa jeune epouse, qui convoitait sa fortune, devrait se rejouir mais n’y parvient pas. Frank Mackey, jeune gourou cathodique de la seduction masculine, s’est construit un passe et une vie. Mais combien de temps le masque peut-il resister? Toutes ces vies s’entrecroisent le temps d’une journee comme les autres sous le soleil de la Californie. Date de sortie: 1 mars 2000 (3h4min) Réalisé par; Paul Thomas Anderson Avec: Tom Cruise, William H. Macy, Julianne Moore Genre: Drame Film: Américain

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«Magnolia Faux Rêveur» Magnolia te prend et t’emmène. C’est un fait. Si tu restes à quai, c’est que tu n’as pas de cœur. Et puis c’est tout. C’est comme une farandole mais avec des gens, un manège qui te fait croire qu’on va parler coïncidences alors que Paul Thomas Anderson t’emmène sur le chemin du paradoxe : la solitude sous toutes ses formes dans une mégapole. Bon il tourne ça au mélo, mais même si c’est un peu maladroit, un peu gros, quand c’est bien fait, on peut avoir envie d’en reprendre. Anderson est malin, il sait y faire. Il te ferre en entretenant d’abord sa filiation avec Scorsese puis, il met ça de côté et opte pour du plan fixe à profusion. Et là, si t’as pas les acteurs, ça peut tourner en eau de boudin. Par chance, il les a.

C’est l’histoire d’une fille qui retrouve le sourire mais aussi celle d’un has been qui veut se refaire les dents pour donner de l’amour. Il embrassera le macadam. C’est l’histoire d’un type qui passe sa vie à écouter les gens mourir. C’est l’histoire d’un mec qui est un peu Dieu et qui s’est fait tout seul. C’est l’histoire d’une femme qui perd son homme et se rend compte qu’elle l’aime à en crever. C’est l’histoire d’un flic qui perd son flingue. C’est l’histoire d’un type qui perd son boulot. C’est comme un fil. Il dépasse, alors tu tires dessus. Et d’autres fils viennent. Une phrase de quelques mots. Tu y reviens encore et encore, tu l’étoffes et ça fait une histoire. Numèro 95 - HCFR l’Hebdo

Six histoires qui n’en font qu’une grande. Ça se passe dans la Vallée de Los Angeles. Il y a un vieux qui ressemble à un cadavre. Le crabe le dévore, consciencieusement.

Il meurt à la maison, comme dans les films. Sa femme, qui est beaucoup plus jeune que lui, vit assez mal la situation. C’est compréhensible même si on imagine qu’elle a la vie devant elle et quand on contemple le palace, du pognon pour voir venir. Sauf qu’elle l’aime. Elle l’aime comme elle ne l’a jamais aimé. Et pourtant, c’est trop tard, il en est à ses derniers souffles. Ce n’est plus qu’une ombre perdue au milieu d’un grand lit. Et elle prend tout ça pour elle, comme une punition personnelle de Dieu, l’ardoise à régler pour ses années de mensonges et de tromperies. C’est l’histoire d’un mec qui picole tellement et depuis tellement d’années qu’il se contente de tourner comme un robot, de répéter les mêmes mots. Ça tombe bien puisqu’il bosse à la télé dans une émission qui n’a pas bougé depuis trente ans. Comme sur des roulettes mais c’est quand même pas ça. Alors, quand le crabe vient à son tour lui caresser les chevilles, il cherche sa fille pour s’excuser. Mais elle n’en veut pas. Alors elle tamise de la farine en la faisant passer par ses narines.

C’est l’histoire d’un gamin qui sait chanter Carmen en français et qu’on n’y comprend rien. Il aimerait être un enfant mais ce n’est qu’un jouet, au mieux un animal savant qu’on aime exhiber. C’est l’histoire d’un homme qui vient pleurer ce père qui n’en a jamais été un, lui cracher sa haine juste avant qu’il parte. Pour que ça l’accompagne lors du grand voyage. Et qui veut le retenir. Tant pis si c’est l’heure. C’est l’histoire d’une nuit où il a plu des grenouilles.

Jason Robards qui sortait de plusieurs semaines de coma et pour qui son rôle de Earl sera le dernier au cinéma est incroyable. Le mec qui jouait Cable Hogue pour Peckinpah. Cheyenne pour Leone. Là, tel un fantôme, prophétise et il fait de l’ombre à tous les autres, juste en bougeant difficilement ses yeux, en mimant une cigarette portée à ses lèvres. Tom Cruise n’est pas en reste, c’est pas le genre à partir en croisière quand il faut être dans le film où il faut être et il impressionne en évangéliste du mâle, docteur es serrage de foufoune. Julianne Moore, Phillip Seymour Hoffman, William H. Macy... enfin, je ne vais pas faire la liste, mais on est dans le costaud, c’est Ligue des Champions sur beIN, là, mon pote. Donc je résume : Magnolia, c’est vachement bien. Faut juste avoir trois heures à écraser.

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A LIRE Pravda

Grandeur et décadence d’un peu tout le monde (1953)

Will Cuppy

«La décadence a bercé nos corps blasés et nos âmes égarées (qui se sont bien gaussées)» J’aime beaucoup Will Cuppy. Et pas seulement parce que ce type vivait isolé dans une cabane qui prenait l’eau l’hiver et y dormait avec ses légumes pour les empêcher de geler. Bien que l’on aimerait quelqu’un pour moins que ça. Will Cuppy est drôle, très, et érudit p’t’être encore plus, à moins que ce ne soit l’inverse. Découvert avec son «Comment attirer le wombat ?», le mot «wombat» figurant dans un titre d’oeuvre faisant partie de mes critères principaux pour acheter un livre, je n’eus de cesse de l’apprécier un peu plus à chaque bouquin dévoré. Il y en a d’ailleurs trop peu et encore moins de traduits en français. Vous me direz c’est sûrement moins grave que de se réveiller nez à nez avec une aubergine, mais quand même.

Comment décrire «Grandeur et décadence d’un peu tout le monde» ? Si vous vous êtes jamais posé la question de savoir si Catherine II de Russie avait réellement la cuisse aussi légère que l’histoire le laisse croire, si Néron n’avait pas un bon fond, peut-être, ou encore si l’herbe ne repoussait vraiment pas après le passage d’Attila, alors ce livre est fait pour vous. Pour les autres, il peut toujours être appréciable, dans de courts et hilarants chapitres, d’en apprendre un peu plus sur Périclès, Pierre le Grand, Lucrèce Borgia ou Erik le Rouge. Le pire étant que toutes ces anecdotes farfelues sont plus que véridiques, Cuppy étant reconnu pour sa boulimie de connaissances sur un sujet qu’il souhaitait aborder dans l’un des ses livres / articles. En gros il lisait tout ce qui se rapprochait de près ou de loin sur le sujet, en faisait un nombre incalculable de fiches et au final accouchait d’un article de, grand maximum, quelques pages. Et croulait donc sous la paperasse sûrement. Mais entre temps il avait emménagé, contraint et forcé, dans un appartement à Manhattan duquel il ne sortait presque plus, tout ce bazar ne prenait donc fort heureusement pas la pluie. L’histoire ne dit pas s’il continuait de dormir avec navets et compagnie. Ceci est une oeuvre posthume. Will Cuppy y travailla pendant des années, modifiant, peaufinant, jamais satisfait totalement de ce qui peut être perçu comme son oeuvre la plus riche. Quelques passages avaient alors déjà été publiés dans des journaux pour lesquels il travaillait. Articles dans lesquels Cuppy, lorsqu’il les envoyait aux rédacteurs, n’oubliait jamais d’ajouter en marge quelques commentaires sur ses neuf enfants imaginaires à nourrir

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ou encore sur ses pulsions suicidaires qui seraient fort apaisées par une publication. Que voulez-vous, il faut savoir se vendre ! Œuvre non achevée donc, notre gaillard se suicidant aux somnifères à l’âge de 65 ans, sa dépression refusant de lui ficher la paix. Et pire que tout, il était dans l’obligation de déménager, forcé une nouvelle fois. C’en fut trop et il fit ses valises pour de bon. Sa nécrologie parue le lendemain de sa mort fut à l’image de sa vie : le journaliste se trompa de photo pour accompagner son article et mit celle de quelqu’un d’autre. Sûre que notre drôle de zigue aurait adoré.

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A LIRE JMV

Catéchisme libertin à l’usage des filles de joie et des jeunes demoiselles qui se décident à embrasser cette profession (1792) Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt

«Théroigne de Méricourt : l’anti-Sade»

la parole et explique comment sauvegarder sa liberté, dans une situation qui peut mener à la servitude.

On n’est pas sûr à 100% que le texte soit de Théroigne, au moins est-il à mes yeux certain qu’il fut écrit par une Les femmes ont une grande supériorité sur l’homme : la possibilité de jouer la comédie, c’est pour ça qu’elles femme, et cela seul compte. sont toujours le sexe fort (du reste, Théroigne avait fait Le «Catéchisme» fut publié en 1792, époque tourmen- une petite carrière de chanteuse lyrique en parallèle tée s’il en fut, et on peut dire que Théroigne eut l’art, avec ses activités vénales). bien involontaire, de se mettre tout le monde à dos, Faire croire au connard bouffi d’orgueil qui lui grimpe après avoir eu bon nombre d’hommes sur le dos : les dessus qu’il est le plus beau, le plus cultivé, le meilleur royalistes, les autrichiens, les Montagnards (femmes amant du monde. Et gagner honnêtement sa vie à la comprises) et la quasi totalité des «révolutionnaires». sueur du nombril. Que lui reprochait-on, au juste ? Officiellement, d’être une prostituée. Mais encore ? Surtout d’être une pros- Un livre merveilleusement bien écrit, et Théroigne y tituée qui n’a pas honte de l’être et ose montrer ses fait preuve d’un humour décapant. Raison supplémenpuissants clients (les DSK de l’époque) pour ce qu’ils taire de haïr son auteur : pensez, une femme qui n’écrit sont : une bande de Tartuffes immondes et misogynes, pas comme une gourde...Une femme qui ne se limite heureusement assez stupides pour qu’on puisse les pas aux trois mots de vocabulaire_»con, cul, vit»_ du sinistre marquis de Sade. plumer à l’envi. Le livre donne des conseils aux débutantes dans l’art de Pouvoir de simulation des femmes. la prostitution, pour s’en sortir avec le moins de casse Premier conseil : faire décharger le miché le plus vite possible, voire en prenant parfois du plaisir face aux possible. Dans la plupart des cas, c’est facile, le client désirs extravagants des hommes. Une femme prend étant tellement nul dans le déduit qu’il ne s’en rend

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même pas compte (un ancien président de la répu- mande même s’il blique était bien surnommé «3 minutes, douche com- convient ou pas prise»...). de baiser pendant les règles. Même Deuxième conseil : les plus coriaces, les amateurs de réponse nuancée spécialités, là, il faut jouer fin. que précédemTout d’abord, le révolutionnaire pratiquant, celui qui ment : si ça ne dégoûte pas la fille s’imagine que baiser a une dimension «subversive» : «Aujourd’hui que tout est à la patriote, que l’on fout et que ça entre même patriotiquement, il suffit d’un ruban aux trois dans les goûts du couleurs.»(p.23) En termes clairs, le «patriote», tu lui client, pourquoi flagelles le cul avec des lanières bleu-blanc-rouge et le pas : «Lorsqu’une fille tour est joué, il envoie la purée. se sera déclarée au fouteur comme étant au temps de Un peu plus compliqué : l’amateur de sodomie. Là c’est ses règles, si le satyre veut néanmoins que sa pine barbotte dans son con, la fille n’a plus rien à se reprocher. à la femme d’accepter ou pas : «Demande : une putain doit-elle se livrer à tous les ca- Qu’elle profite même de cet instant de rage foutative pour se servir de ce vit enragé comme d’un excellent prices des hommes ? Réponse : quoique tous les genres de fouterie doivent frottoir pour se débarbouiller la matrice.» être familier à une putain, il en est néanmoins qui répugnent à la délicatesse de certaines filles, l’enculo- Le sang : il en est deux sortes. Le sang menstruel, qui manie est de ce genre. Une putain peut donc refuser renvoie à la vie et à la possibilité de procréer, le sang de se livrer au zèle perforique d’un bardache, à moins que le Marquis de Sade et autres scélérats se repaissent qu’elle-même n’ait le cul porté au plaisir sodomique». de voir couler des corps qu’ils martyrisent, la mort touPas mal : c’est le plaisir féminin qui prime, pas le fan- jours recommencée. Il faudrait réfléchir à cette idée de pureté et à ses dangers, à cette haine des femmes liée tasme masculin. à leur «impureté» supposée... Et les tordus complets, les Marquis de Sade, les Georges Bataille de l’époque, les bouffeurs de merde, les ama- Théroigne fut oubliée durant toute la première parteurs de sacrifices humains. Pas vraiment de remède tie du XIX° siècle : son franc-parler et sa joie de vivre pour s’en prémunir. Pour Théroigne, ce sont les plus faisait bien trop peur à ces pleurnichards handicapés grotesques, recrutés à l’époque souvent parmi le cler- de la quéquette que sont les écrivains romantiques. Et gé («les abbés ont une propension plus décidée pour puis vint un vrai poète, amoureux des femmes, Charles la fustigation»), aujourd’hui au sein des couches «pro- Baudelaire, qui sut lui rendre hommage : gressistes « de la société. Ces enfoirés là, Théroigne les méprise totalement («la fustigation n’est qu’une céré- Sisina monie tragi-comique» p.27), car elle les sait capables du pire. Et elle ne se trompait pas, elle qui n’échappa Imaginez Diane en galant équipage, à la guillotine que parce qu’elle devint folle de chagrin Parcourant les forêts ou battant les halliers, face à la folie humaine et mourut internée à la Salpê- Cheveux et gorge au vent, s’enivrant de tapage, Superbe et défiant les meilleurs cavaliers ! trière. A propos de sacrifices humains, une chose m’a frappé dans son beau livre : la place accordée au sang. Il est frappant de constater que dans les bouquins pseudo érotiques écrits par des hommes, il n’est jamais question des règles. Chez Théroigne, non seulement il en est question, mais elle se de20

Avez-vous vu Théroigne, amante du carnage, Excitant à l’assaut un peuple sans souliers, La joue et l’œil en feu, jouant son personnage, Et montant, sabre au poing, les royaux escaliers ? Telle la Sisina ! Mais la douce guerrière A l’âme charitable autant que meurtrière ; Son courage, affolé de poudre et de tambours, Devant les suppliants sait mettre bas les armes, Et son cœur, ravagé par la flamme, a toujours, Pour qui s’en montre digne, un réservoir de larmes.

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MUSIQUE Ze Big Nowhere

Lust for Life (1977) Iggy Pop

La résurrection de l’Iguane A peine six mois après la sortie du sublime et visionnaire «The Idiot» annonçant ce Post-Punk dépressif et glacial, le duo Bowie/Pop retourne s’enfermer en studio. C’est dans ce Berlin coupé en deux, ce Berlin froid et anxiogène qui marquera le travail du Thin White Duke et l’histoire du Rock par la même occasion, que nos deux comparses décident de continuer de battre le fer pendant qu’il est encore chaud. C’est une résurrection pour l’iguane que cette année 1977. La fin des Stooges, l’addiction gloutonne aux drogues dures le laissent sur le bord du chemin. Iggy s’enfonce dans la dépression et l’enfer de la came jusqu’aux balloches. Les concerts se transforment en happenings permanents où le peu de public qu’il lui reste vient se repaître des outrances de la bête. Scarification au tesson de bouteille de bière, pétage de chicots dans une baston contre des surfers beaucoup moins cool, apparemment, que les c.onnards enfumés de «Point Break». Les lâchers de queue de renard fleurant bon le hot-dog périmé et la bière chaude et l’exhibitionnisme public outrageant, à base de zboub hypertrophié se balançant lourdement au son d’un «Gimme danger» humide devant un public médusé et empreint d’un voyeurisme morbide, deviennent le lot quotidien des excès scéniques reptiliens. La descente aux enfers continue pour l’iguane qui finira dans la rue à pieuter sous des cartons avant de se faire interner

en désintox puis en psychiatrie, filant des coups de boule dans les murs capitonnés de sa cellule toute blanche. C’est donc une loque, un demi-fou que Bowie récupère à la petite cuillère devant la porte de son hôpital psychiatrique. Le Thin White Duke traîne l’Iguane sur sa tournée «Station to station» et décide de poser ses valoches ainsi que la carcasse opiacée du Stooge à Berlin. Les deux compères se foutent autour d’une table, mêlent leurs nombreuses addictions mortifères, leurs univers diamétralement opposés et leurs créativité débridée et balancent deux albums mythiques en l’espace de six mois. ( sans compter les albums du Duke himself «Low» et «Heroes». Quatre chefs d’oeuvres en l’espace d’un an et demi pour Bowie en pleine effervescence créative en cette année 77) C’est le ténébreux et glauquissime «The idiot» qui ouvrira le dyptique Berlinois du Pop et tracera (avec «Low» et «Heroes» ) à coups de synthé glacial et de basse bourbeuse ce chemin sale et mal éclairé qui mènera au Post-Punk, puis à sa petite cousine bien coiffée: La New Wave. Six mois plus tard les deux amis remettent le couvert avec le solide «Lust For Life». Pour le deuxième volet du dyptique, Iggy semble avoir repris la main sur les expérimentations synthétiques et l’ombre trop envahissante du Duke. Toutes les chansons restent coécrites par les deux amis mais l’Iguane se sent mieux et son «Mojo» Rock’n’Roll est retourné bien au chaud au fond de son slip. Les titres s’habillent à nouveau de cuir et Iggy semble renaître encore une fois en enfilant ce vieux perf’ râpeux sur les épaules. C’est aussi l’album de la respiration, là où «The Idiot» enfermait l’auditeur dans un son lourd, collant, industriel et une prod’ hésitante (parce qu’innovante). «Lust For Life» retrouve les fondamentaux Rock, une énergie Punk adolescente et les bénéfices d’une production plus travaillée et d’un son plus clair, plus sain. se son ami reprendre des forces, redéployer ses ailes fragiles, l’accompagnant comme un grand frère ( Il fera les claviers et les chœurs de l’album), lui prêtant ses musiciens (Carlos Alomar notamment), li-

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bérant l’Iguane du carcan Post-Punk dans lequel il ne se plaisait pas vraiment. Au final, Iggy nous gratifie d’un album au croisement de nombreux genres, ces chemins tortueux que Bowie et lui défrichèrent à la force du poignet. Des très Punk et «Fuck attitude» : Lust For Life ( et cet intro de batterie légendaire) https://www.youtube.com/watch?v=HuBU3pzy7is ou Sweet Sixteen. Du Bluesy «Turn Blue» au «Tonight» ou «Fall in love with me» et leur Soul cradingue et désarticulée. Jusqu’au sommet de l’album et de la carrière solo de l’Iguane le somptueux «Passenger». Balade Folk crasseuse et malsaine, à la rythmique entêtante. https:// www.youtube.com/watch?v=hLhN__oEHaw Un album qui ne dépareille pas dans cette vague Punk qu’il contribua à créer avec ses Stooges presque dix ans avant, et qui permet au «Godfather of Punk» de reprendre du service. Iggy à l’image de cette pochette où il nous gratifie d’un superbe sourire, d’un visage serein et apaisé, est revenu des enfers où il s’était perdu, se brûlant le corps et l’âme pour avoir tutoyé le diable et tenté de lui foutre la main au cul. Il est pourtant revenu victorieux de cette lutte contre ses propres démons, tel un Hercule en jean moulant terrassant le Cerbère des addictions avec pour seule arme : un sourire radieux, un album efficace et libérateur, et une étincelle nouvelle au fond des yeux. Il est revenu. Il a vaincu. Il est vivant à nouveau.

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Le Loup Celeste

A Day to Kill (Mall) Neil Burger

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arce qu’il n’a plus rien à perdre, un jeune marginal décide d’éliminer tous ceux qui vont croiser sa route. Une descente en enfer dans un univers urbain où chacun cherche une raison de vivre...

Année : 2004 Durée : 85 min Réalisateur : Joe Hahn Acteurs : Cameron Monaghan, James Frecheville, India Menuez, Vincent D’Onofrio, Gina Gershon, Peter Stormare

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Adapté d’un roman d’Eric Bogosian, ce premier long-métrage réalisé par Joe Hahn, membre des Linkin Park à qui l’on doit l’hypnotisante BO, est un film choral indé à la mise scène parfois expérimentale (mais toujours clipesque) et à la tension insuffisamment construite, qui embrasse à une distance volontaire le point de vue de ses personnages en intellectualisant un peu maladroitement leurs actions (découlant de la tuerie inaugurale) afin de proposer une réflexion pertinente sur la société de consommation et sur les maux qui rongent les ÉtatsUnis. Malhabile quelquefois mais sans cesse intriguant.

Le Blu-ray Image Un transfert HD globalement lumineux et riche en détails qui délivre une bonne profondeur de champ et des couleurs chatoyantes, mais les séquences sombres souffrent d’une baisse de la définition (alors qu’elle est top de jour) et sont sensibles aux fourmillements. Audio Des pistes sonores limpides qui parviennent à instaurer une belle ambiance planante à l’aide du soutient de la scène avant, de la diffusion d’ambiances naturelles sur les surrounds, d’une spatialisation musicale flagrante et de l’utilisation cohérente du canal LFE.

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Fiche technique Format vidéo 1080i25 (AVC) / [2.40] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1 Sous-titres Français imposés sur la VO Région : B (France) Éditeur : Seven7 Date de sortie : 18 juin 2014

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Blu-ray

Le Loup Celeste

Sleepy Hollow

Tim Burton

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n 1799, dans une bourgade isolée de la Nouvelle-Angleterre, trois meurtres mystérieux ont été perpétrés en moins de 2 semaines : les victimes ont été retrouvées la tête fauchée. Ichabod Crane, policier new-yorkais aux méthodes d’investigations très contestées, se rend sur les lieux pour éclaircir cette énigme... Année : 1999 Durée : 105 min Réalisateur : Tim Burton Acteurs : Johnny Depp, Christina Ricci, Miranda Richardson, Michael Gambon, Casper Van Dien Nationalité : Américain Genre : Fantastique, Épouvante, Thriller

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Librement adaptée de la nouvelle homonyme “La Légende de Sleepy Hollow” de Washington Irving, cette production fantastique à la direction artistique fabuleuse (elle a remporté l’Oscar de la catégorie en 1999) et aux influences bien digérées (les œuvres de la Hammer), est un thriller gothico-poétique teinté de mystères dont la potion concoctée par Tim Burton (une cuillère d’enquête, une pincée d’épouvante, une grosse louche d’humour noir et un zeste de sentiments romanesques) nous entraîne dans un monde à la fois terrifiant et merveilleux qui confronte habilement la raison aux forces de l’imaginaire. Néanmoins, le déroulé trivial des investigations, l’absence de tension, le manque regrettable d’émotion (tout est terriblement froid) et le peu de conviction des acteurs laissent une impression étrange à la fin de la séance.

Le Blu-ray Image Alors certes, les choix artistiques de l’œuvre sont atypiques avec une granularité assez forte et des couleurs délavées aux teintes grises/brunes pour un cachet « vieux film » réussi, mais il est indéniable que le master employé ainsi que le transfert sont peu soignés. Si les contrastes sont expressifs et les noirs intenses, la définition trop chancelante (un plan vers la 20ème minute semble comme upscallé du DVD), les innombrables poussières de pellicule, les plans instables et surtout le fourmillement scandaleux (les arrières-plans sont noyés sous une neige qui n’existe pas !) sont impardonnables. Une grosse déception. Audio Mais pour quelle(s) raison(s) la VF n’est proposée qu’en (DTS-HD MA) 2.0 alors que le DVD possédait du DTS 5.1 et le HD-DVD du Dolby Digital Plus 5.1 ? La question mérite d’être posée car cette piste stéréo est bien décevante (tout est logiquement plaqué à l’avant), surtout face à la VO qui offre de vraies sensations multicanales avec une dynamique engageante, une spatialisation évidente (même si l’axe frontal est souvent favorisé) et un score enveloppant. C’est franchement regrettable (et inadmissible !) pour la VF. Numèro 95 - HCFR l’Hebdo

Fiche technique Format vidéo 1080p24 (AVC) / [1.78] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Anglais DTS-HD Master Audio 2.0 Français (VFF) DTS-HD Master Audio 2.0 Sous-titres Français Région : B (France) Éditeur : Studiocanal Date de sortie : 22 septembre 2009

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Blu-ray

Le Loup Celeste

Enemy

Denis Villeneuve

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dam, un professeur discret, mène une vie paisible avec sa fiancée Mary. Un jour qu’il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony, un acteur fantasque, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte... Année : 2013 Durée : 90 min Réalisateur : Denis Villeneuve Acteurs : Jake Gyllenhaal, Mélanie Laurent, Sarah Gadon, Isabella Rossellini Nationalité : Canadien, Espagnol Genre : Thriller 26

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Avec sa mise en scène en trompe-l’œil singulièrement sophistiquée, son intrigue mystérieuse tissant lentement sa toile pour dévoiler un labyrinthe mental sacrément intelligent, son climat pernicieux et la double interprétation d’un Jake Gyllenhaal au sommet de son art, ce thriller psychologique sous influence lynchienne/polanskienne nous aspire dans un voyage schizophrénique aussi déstabilisant qu’envoûtant.

Le Blu-ray Image Tout le monde n’accrochera pas à l’approche visuelle proposée par le réalisateur et son chef opérateur, en l’espèce une image douce et un peu brumeuse plongée en permanence sous une couverture de couleurs et nuances de jaune à l’aspect maladif, mais que l’on aime ou pas cet aspect intentionnel, il faut avouer qu’il n’y a absolument rien à reprocher à ce transfert HD qui ne souffre d’aucun artefacts de compression et offre une bonne stabilité, une excellente finesse des détails lors des gros plans, des contrastes soignés et des noirs profonds. Audio Des pistes sonores joliment nuancées qui retranscrivent l’atmosphère troublante du film avec autant de précision que de robustesse. Les voix sont claires, la spatialisation est équilibrée, les ambiances se répandent avec réalisme d’une enceinte à l’autre, le score étrange est solidement diffusé sur tous les canaux et les basses sont menaçantes comme il faut. Numèro 95 - HCFR l’Hebdo

Fiche technique Format vidéo 1080p24 (AVC) / [2.40] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFQ) DTS-HD Master Audio 5.1 Sous-titres Anglais pour malentendants Français pour malentendants Région :A (Canada) Éditeur : eOne Films Date de sortie : 24 juin 2014

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Pompéi [3D]

Paul W.S. Anderson

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n l’an 79, la ville de Pompéi vit sa période la plus faste à l’abri du mont Vésuve. Milo, esclave d’un puissant marchant, nourrit un désir de vengeance farouche envers un sénateur romain responsable de la mort de sa famille et de son peuple. Alors qu’il se fait vite remarquer pour son talent au combat, le gladiateur tombe sous le charme de la fille de son maître. Au même moment, d’étranges fumées noires s’élèvent du Vésuve dans l’indifférence générale... Année : 2014 Durée : 105 min Réalisateur : Paul W.S. Anderson Acteurs : Kit Harington, Emily Browning, Adewale Akinnuoye-Agbaje, Kiefer Sutherland, C.Anne Moss Nationalité : Américain, Allemand, Canadien Genre : Péplum, Catastrophe, Romance, Drame, Action

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Prenez une forte dose de “Gladiator” et de la série “Spartacus”, ajoutez-y une grosse pincée de “Titanic”, saupoudrez généreusement de “2012”, puis agitez le tout et vous obtiendrez “Pompéi”, un péplum romantico-catastrophe franchement impressionnant dont la flamme de l’histoire d’amour, l’avalanche de scènes d’action toutes plus haletantes les unes que les autres (la poursuite dans les rues détruites de Pompéi est à ce titre le clou du spectacle) et le déluge d’images de synthèse très réussies (l’éruption du Vésuve ou encore l’arrivée du tsunami), font oublier les clichés un peu dépassés d’un script convenu ainsi que les dialogues pas toujours bien écrits. Levez donc le pouce pour ce divertissement aussi spectaculaire qu’émouvant !

Le Blu-ray Image

Un transfert HD à couper le souffle qui ne faiblit jamais et qui dispense une définition hautement affutée, un piqué ravageur, une profondeur de champ notable, des couleurs flatteuses particulièrement travaillées, des contrastes denses et des noirs d’ébène. C’est grandiose !

Audio

Des pistes sonores immersives, profondes et pêchues avec des voix limpides, une ouverture frontale large, une spatialisation consciencieuse pas avare en détails, des surrounds hyper-exploités (les acclamations, la pluie, l’éruption, les chutes de pierres), un score marqué et des basses puissantes. Ça envoie les watts !

La 3D

Paul W.S. Anderson sait y faire avec la 3D et le prouve une nouvelle fois avec celle de «Pompéi», à n’en point douter sa plus aboutie. La fenêtre de profondeur est bonne durant 2/3 du film (plusieurs plans rapprochés n’évitent pas les flous d’arrière-plans) avant de devenir excellente lors du dernier tiers (les rues lors des mouvements de panique), les vues panoramiques sont particulièrement réussies avec un effet de hauteur impressionnant, la sensation de volume est bien réelle grâce à un détachement exemplaire des éléments (les gladiateurs dans l’arène ainsi que le public dans les tribunes), les débordements sont bien présents (des bustes et des éléments de décors) et les jaillissements, qu’ils soient permanents lors de certaines séquences (pluie, cendres, braises, fumées, particules diverses) ou projetés sur d’autres (sang, sable, pierres, lave), s’étendent largement hors de l’écran et virent à la démonstration dès le réveil du Vésuve. Numèro 95 - HCFR l’Hebdo

Fiche technique Format vidéo 1080p24 (MVC) / [2.39] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1 Sous-titres Français Français pour malentendants Région :B (France) Éditeur : M6 Vidéo Date de sortie : 25 juin 2014

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Le Loup Celeste

Hours

Eric Heisserer

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té 2005. Alors que l’ouragan Katrina frappe la Nouvelle-Orléans, un jeune père doit lutter pour la survie de son bébé prématuré, maintenu en vie dans une couveuse, dans un hôpital déserté de tous...

Année : 2013 Durée : 94 min Réalisateur : Eric Heisserer Acteurs : Paul Walker, Genesis Rodriguez Nationalité : Américain Genre : Catastrophe, Drame 30

www.homecinema-fr.com - Septembre 2014


Malgré des redondances scénaristiques, ce petit suspense en huis clos est assez oppressant et parvient à tenir en haleine grâce à une situation fortement dramatique, à une mise en scène sans détour et à un Paul Walker émouvant dans un rôle (l’un de ses derniers malheureusement) plus intimiste et étoffé qu’à l’accoutumé.

Le Blu-ray Image La pénombre est vraiment bien gérée (90% du film) grâce à des contrastes inébranlables et des noirs solides, les couleurs essentiellement froides (si ce n’est l’éclairage chaleureux de la couveuse) sont plaisantes et les contours sont bien ciselés, mais la définition est chancelante et il y a parfois un soupçon de fourmillements. Audio Compte tenu du cadre hermétique de l’action, ces pistes sonores sont calmes et peu expressives, mais la scène frontale est stable, les différentes voies sont utilisées à bon escient (la diffusion de petites ambiances à l’arrière) et la spatialisation musicale est efficace. Numèro 95 - HCFR l’Hebdo

Fiche technique Format vidéo 1080i25 (AVC) / [2.35] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1 Sous-titres Français imposés sur la VO Région : B (France) Éditeur : Pathé Date de sortie : 03 septembre 2014

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La Semaine Prochaine

L’actualité des sorties cinéma ...

De nouvelles critiques musicales, littéraires ou 7ème Art... Mais aussi des surprises, des coups de coeur et encore plus de tests Blu-ray (2D et 3D). Rendez-vous le vendredi 3 Octobre 2014 pour

L’HEBDO n°96

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