#97 Edition du 17 Octobre 2014
Dracula Untold Leviathan L’Apollonide, souvenirs de la maison close Rendez-vous Nous avons gagné ce soir L’Immoraliste La Noyée Le Petit Bal perdu Anastasis Marseille – De guerre lasse Stalingrad (Enemy at the Gates) Oculus [Blu-ray 3D] Transformers : Age of Extinction [Blu-ray 3D] La Légende de Beowulf
Edition du 17 Octobre 2014 Numéro 97
REDAC' CHEF Fabi
REDACTEURS Djee
Guyness JMV Le Loup Céleste Pravda Saint-John Poivrot d’Arvor Sergent Pepper Ze Big Nowhere
CONCEPTION ET MISE EN PAGE Fabi - Laric
SOUTIEN ET PUBLICATION Syntaxeror Pixelounge
CORRECTIONS Fabi
Edité par l’association HomeCinema FRancophone (HCFR) association loi 1901 (JO 13/04/2002) siège social : 21, rue de Fécamp 75012 PARIS SIREN : 444 601 892 00029
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SOMMAIRE A l’affiche Le Loup céleste - Gary Shore - Dracula Untold
Sergent Pepper - Andreï Zviaguintsev - Leviathan
Les Boxtrolls, Samba, Geronimo ¡G.A.R.I.!, Le Sel de la terre, A la poursuite du Roi Plumes White Bird, Pat et Mat, Les petits gars de la campagne Lilting ou la délicatesse, Ninja Turtles, Hidden Universe Balade entre les tombes, Hautes-Terres, Le Labyrinthe
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7ème ART Sergent Pepper - Bertrand Bonello - L’Apollonide,
souvenirs de la maison close (2011) JMV - Ernst Lubitsch - Rendez-vous (1940) Djee - Robert Wise - Nous avons gagné ce soir (1949)
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A LIRE Pravda - André Gide - L’Immoraliste (1902)
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MUSIQUE Saint-John Poivrot d’Arvor - Serge Gainsbourg, Anna Karina - La Noyée (2002) Ze Big Nowhere - Sanseverino - Le Petit Bal perdu Guyness - Dead Can Dance - Anastasis (2012)
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BLU-RAY Le Loup céleste - Robinson - Marseille – De guerre lasse Le Loup céleste - Jean-Jacques Annaud - Stalingrad (Enemy at the Gates) Le Loup céleste - Mike Flanagan - Oculus Le Loup céleste - Michael Bay - [3D] Transformers : Age of Extinction Le Loup céleste - Robert Zemeckis - [3D] La Légende de Beowulf
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A l’affiche
Le Loup céleste
Dracula Untold Gary Shore
L
’histoire débute en 1462. La Transylvanie vit une période de calme relatif sous le règne du prince Vlad III de Valachie et de son épouse bien-aimée Mirena. Ensemble, ils ont négocié la paix et la protection de leur peuple avec le puissant Empire ottoman dont la domination ne cesse de s’étendre en Europe de l’Est. Mais quand le sultan Mehmet II demande que 1000 jeunes hommes de Valachie, dont le propre fils de Vlad, Ingeras, soient arrachés à leur famille pour venir grossir les rangs de l’armée turque, le prince doit faire un choix : abandonner son fils au sultan, comme son père l’a fait avant lui, ou faire appel à une créature obscure pour combattre les Turcs et par là même assujettir son âme à la servitude éternelle... Date de sortie : 1er octobre 2014 (92 min) Réalisateur : Gary Shore Acteurs : Luke Evans, Sarah Gadon, Dominic Cooper, Paul Kaye, Charles Dance Nationalité : Américain Genre : Fantastique, Horreur, Action
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Plus d’un siècle après le roman légendaire de Bram Stoker, l’histoire de Dracula continue d’inspirer Hollywood avec cette nouvelle version qui emprunte une direction inédite (le script se détache de l’œuvre originale) mais n’est au final qu’un simple blockbuster lambda. L’action prend donc le pas sur l’horreur au romantisme noir et Dracula n’est plus un méchant mais bien un héros. Alors oui, il s’agit d’une belle réussite visuelle aux batailles spectaculaires, aux effets spéciaux aboutis et aux idées graphiques pas inintéressantes (le reflet d’un combat à travers la lame d’une épée), mais les émotions délivrées sont froides comme une tombe, le récit est trop convenu et les personnages n’ont aucune consistance malgré la bonne performance d’un Luke Evans impressionnant en armure. Voilà donc un spectacle hollywoodien plaisant pour les yeux mais aride pour le cœur !
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A l’affiche
Sergent Pepper
Leviathan
Andreï Zviaguintsev
K
olia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Roma qu’il a eu d’un précédent mariage. Vadim Cheleviat, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage. Il a des projets. Il tente d’abord de l’acheter mais Kolia ne peut pas supporter l’idée de perdre tout ce qu’il possède, non seulement le terrain mais aussi la beauté qui l’entoure depuis sa naissance. Alors Vadim Cheleviat devient plus agressif... Date de sortie: 24 septembre 2014 (2h21min) Réalisé par: Andreï Zviaguintsev Avec: Alexeï Serebriakov, Elena Liadova, Vladimir Vdovitchenkov Genre: Drame Nationalité: Russe
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Les rentiers de la perdition. La corruption morale, politique et individuelle occupe depuis un certain temps le cinéma de Zviaguintsev. Dans Elena, le drame familial reflétait les turpitudes d’un pays à la dérive, ayant compris que la survie passait par le crime. «Tout le monde est coupable», affirme un des personnages de Leviathan : du maire au pope, de l’avocat amant à l’épouse infidèle, le tout sous le regard d’un protagoniste instable et impulsif. Le passé est une ère révolue, dont les carcasses jonchent la marée basse de la mer de Barents, dans ces reculades d’une
Russie qui n’épargne donc personne. Coques pourries, squelette de baleine sont les vestiges d’un âge qui ne fut même pas d’or. Le présent est un alignement de façades décaties, des poissons qu’on vide à la chaine et des barbecues sur la plage où l’on se divertit en tirant sur des bouteilles et les portraits des anciens dirigeants, dans une atmosphère aussi grotesque qu’inquiétante sur ses dérapages potentiels. Le futur est dans le démantèlement. Car un portrait officiel subsiste, celui de Poutine, qui trône dans les salons cossus des antres officiels de la corruption. Car, dans les voitures, cohabitent les pin-ups et les icônes. La religion, le pouvoir et le divertissement, surtout celui de la vodka, pour oublier à quel point ils oppriment. Le futur est la victoire du fric, qui ne cesse de se répandre et de dévorer. L’un des pièges de Leviathan est sa beauté. Les décors naturels, la lumière grise d’un pays qui semble constamment entre chien et loup, la mer furieuse et les brumes des plages boueuses, tout est splendide. La lenteur contemplative du réalisateur n’est jamais hors de propos, et certains de ses plans-séquences ont la même force que dans Elena, de même que son découpage, son sens du cadre ou les
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tableaux qu’il parvient à construire. Difficile d’oublier le plan de l’affiche, celle de l’enfant face au squelette, ou celui d’une pelleteuse dévorant la façade d’une maison. La musique de Philip Glass, parcimonieuse, permet elle aussi cette mesure juste dans le pathos. Affirmer qu’Andreï Zviaguintsev est un grand réalisateur n’a plus rien d’étonnant. La maitrise de ses précédents films est toujours à l’œuvre, et impressionne au point, peut-être, de nous inhiber quant aux réserves qu’on pourrait avoir sur cet opus. Dans le regard presque entomologiste qu’il porte sur l’ensemble de ses personnages, le cinéaste empêche toute empathie. Au pays des choses dernières, on sait d’emblée que tout est perdu, et si les individus s’anesthésient dans la vodka (et Dieu sait qu’on nous le fait comprendre), tel peut aussi être notre sort face à tant de noirceur : non pas un rejet pour se préserver, mais un tableau si désespéré qu’il pourrait conduire à l’indifférence pour ce troupeau veule qui s’entredévore dans un renoncement éthylique. Ce sentiment est renforcé par un scénario qui n’est pas aussi
brillant que ce que le palmarès de Cannes a voulu nous le faire croire (choix vraiment étrange, qui ressemble à un lot de consolation. Il semblait bien plus légitime de lui octroyer le prix de la mise en scène). Après un début assez relâché, l’intrigue qui se met en place prend plusieurs directions dont certaines fonctionnent moins bien que d’autres, comme la destinée de l’avocat par exemple. On pourrait certes considérer comme volontaires ces pistes qui n’adviennent pas et cette destruction généralisée : elle n’en contribue pas moins à distancier le spectateur du spectacle glacé auquel il assiste. Splendide, certes, mais d’une radicalité qui met de côté l’humanité nécessaire pour vibrer aux côtés de ce pays qui sombre.
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Les Boxtrolls Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (1h 37mn ) Réalisé par Graham Annable, Anthony Stacchi Avec Isaac Hempstead-Wright, Elle Fanning, Ben Kingsley, Simon Pegg, Jared Harris Aventure américain Les Boxtrolls est une fable qui se déroule à Cheesebridge, une ville huppée de l’époque victorienne, dont la principale préoccupation est le luxe, la distinction et la crème des fromages les plus puants. Sous le charme de ses rues pavées, se cachent les Boxtrolls, d’horribles monstres qui rampent hors des égouts la nuit pour dérober ce que les habitants ont de plus cher : leurs enfants et leurs fromages. C’est du moins la légende à laquelle les gens de Cheesebridge ont toujours cru. En réalité les Boxtrolls sont une communauté souterraine d’adorables et attachantes créatures excentriques qui portent des cartons recyclés comme les tortues leurs carapaces....
Samba Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014 (2h 18mn ) Réalisé par Xavier Dolan Avec Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval, Suzanne Clément, Patrick Huard, Isabelle Nelisse Drame canadien Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.
Geronimo Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (1h 44mn ) Réalisé par Tony Gatlif Avec Céline Sallette, Rachid Yous, David Murgia, Nailia Harzoune, Vincent Heneine Comédie dramatique français Sud de la France. Dans la chaleur du mois d’août, Geronimo, une jeune éducatrice veille à apaiser les tensions entre les jeunes du quartier Saint Pierre. Tout bascule quand Nil Terzi, une adolescente d’origine turque s’échappe de son mariage forcé pour retrouver son amoureux, Lucky Molina, un jeune gitan. Leur fuite met le feu aux poudres aux deux clans. Lorsque l’affrontement éclate en joutes et battles musicales, Geronimo va tout tenter pour arrêter la folie qui embrase le quartier.
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¡G.A.R.I.! Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (1h 23mn ) Réalisé par Nicolas Réglat Film français Genre Documentaire Espagne, septembre 1973. Cinq membres du M.I.L. (Mouvement Ibérique de Libération) risquent d’être condamnés à mort par la justice franquiste. En France, plusieurs groupes d’activistes décident alors d’unir leurs forces dans un réseau appelé G.A.R.I (Groupes d’Action Révolutionnaire Internationalistes).
Le Sel de la terre Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (1h 50mn ) Réalisé par Wim Wenders, Juliano Ribeiro Salgado Avec Sebastião Salgado, Wim Wenders, Juliano Ribeiro Salgado Film brésilien Genre Documentaire Depuis quarante ans, le photographe Sebastião Salgado parcourt les continents sur les traces d’une humanité en pleine mutation. Alors qu’il a témoigné des événements majeurs qui ont marqué notre histoire récente : conflits internationaux, famine, exode… Il se lance à présent à la découverte de territoires vierges aux paysages grandioses, à la rencontre d’une faune et d’une flore sauvages dans un gigantesque projet photographique, hommage à la beauté de la planète. Sa vie et son travail nous sont révélés par les regards croisés de son fils, Juliano, qui l’a accompagné dans ses derniers périples et de Wim Wenders, lui-même photographe.
A la poursuite du roi plumes Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (1h 18mn ) Réalisé par Esben Toft Jacobsen Avec Edvin Ryding, Tuva Novotny, Gustaf Hammarsten, Lennart Jähkel, Sissela Kyle Film suédois Genre Animation Johan et son père vivent tous les deux seuls sur l’océan. Johan aime leur bateau : il y a une serre pour faire pousser les carottes, des filets pour pêcher de magnifiques poissons, c’est aussi le lieu idéal pour des parties de cache-cache... Un jour, alors que son père va à terre pour chercher des provisions, il capte un mystérieux message à la radio... et décide alors de partir à la poursuite du Roi Plumes… Numèro 97 - HCFR l’Hebdo
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White Bird Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014 (2h 53mn ) Réalisé par Frederick Wiseman Film américain Genre Documentaire National Gallery s’immerge dans le musée londonien et propose un voyage au cœur de cette institution peuplée de chefs d’œuvre de la peinture occidentale du Moyen-âge au XIXe siècle. C’est le portrait d’un lieu, de son fonctionnement, de son rapport au monde, de ses agents, son public, et ses tableaux. Dans un perpétuel et vertigineux jeu de miroirs, le cinéma regarde la peinture, et la peinture regarde le cinéma.
Pat et Mat Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (0h 40mn ) Réalisé par Marek Benes Film tchèque Genre Animation Pat et Mat sont deux amis inséparables qui partagent une passion commune pour le bricolage. Tous deux déploient toute leur énergie et surtout leur imagination pour cela : mais attention aux nombreux rebondissements et cascades ! Programme des 5 courts-métrages :La salle de bain: Pat et Mat sont obligés de débrancher le robinet pour poser le nouveau meuble de leur salle de bain. Mais le rebrancher ne semble pas si simple…Les assiettes en papier : Nos deux compères Pat et Mat décident de recycler les assiettes en papier qu’ils ont utilisé pour leur barbecue : mais comment vont-ils s’y prendre ?La piscine ...
Les petits gars de la campagne Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (1h 20mn ) Réalisé par Arnaud Brugier Film français Genre Documentaire En cinquante ans, l’agriculture française a changé du tout au tout. Une transformation radicale inédite dans l’histoire qui entraîna de profondes mutations économiques, sociales et environnementales. Derrière cette révolution restée silencieuse, il y a la PAC, la Politique Agricole Commune dont tout le monde a entendu parlé sans la connaître vraiment. Elle a pourtant bouleversé la vie de millions d’individus en modelant leur alimentation, leurs paysages, leur quotidien. «Les petits gars de la campagne» plonge au coeur de cette volonté politique initiée à l’échelle européenne il y a 60 ans, avec l’ambition de contribuer à remettre l’agriculture au coeur d’un débat public dont elle a été écartée pendant trop longtemps.
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Lilting ou la délicatesse Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (1h 26mn ) Réalisé par Hong Khaou Avec Ben Whishaw, Pei-Pei Cheng, Andrew Leung, Morven Christie, Naomi Christie Drame britannique Londres. Dans une maison de retraite, Junn, une mère sino-cambodgienne pleure la disparition de son fils, Kai. Son deuil est dérangé par l’arrivée soudaine de Richard. Elle ne sait pas ou ne veut pas savoir qu’il a été le compagnon de Kai. Ils ne parlent pas la même langue mais, aidés d’une interprète, vont essayer de communiquer dans le souvenir de celui qu’ils ont aimé.
Ninja Turtles Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (1h 40mn ) Réalisé par Jonathan Liebesman Avec Megan Fox, Will Arnett, William Fichtner, Alan Ritchson, Noel Fisher Film américain Genre Action Tenez-vous prêts : quatre héros de légende vont bientôt faire parler d’eux à New York… Leonardo, le leader, Michelangelo, le beau gosse, Raphael, le rebelle et Donatello, le cerveau, vont tout faire pour défendre la ville de New York, prise entre les griffes de Shredder. Entre deux dégustations de pizzas (sans anchois, bien sûr) et un entraînement intense aux arts martiaux, prodigué par leur maître Splinter, ils vont accomplir leur destin, aidés par la courageuse reporter, April O’Neil.
Hidden Universe Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (0h 45mn ) Réalisé par Russel Scott Avec Jonathan Whitmore, Greg Poole, Miranda Richardson Film australien Genre Documentaire À partir du point de vue extraordinaire de la base futuriste de l’ESO (Observatoire Européen austral)dans le désert d’Atacama au Chili et en compagnie de deux jeunes astronomes, les spectateurs pourront découvrir les plus anciennes galaxies, admirer la naissance d’étoiles au coeur de saisissants nuages de gaz et de poussière, être témoins de la collision de deux galaxies avant de s’engager dans une promenade insolite à la surface de Mars et du soleil. Hidden Universe présente pour la première fois en format géant les images spectaculaires et très récentes de l’Univers prises par les télescopes les plus puissants du monde comme le VLT (Very Large Telescope).Ces regards vers l’infini avec des images incroyables et inédites immergent tous les publics dans un monde de lumières et de formes qui ravissent et font penser à l’évolution et l’origine de l’univers. Numèro 97 - HCFR l’Hebdo
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Balade entre les tombes Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (1h 54mn ) Réalisé par Scott Frank Avec Liam Neeson, Dan Stevens, Boyd Holbrook, Ólafur Darri Ólafsson, Maurice Compte Film américain Genre Thriller Ancien flic, Matt Scudder est désormais un détective privé qui travaille en marge de la loi. Engagé par un trafiquant de drogue pour retrouver ceux qui ont enlevé et assassiné sa femme avec une rare violence, Scudder découvre que ce n’est pas le premier crime sanglant qui frappe les puissants du milieu… S’aventurant entre le bien et le mal, Scudder va traquer les monstres qui ont commis ces crimes atroces jusque dans les plus effroyables bas-fonds de New York, espérant les trouver avant qu’ils ne frappent à nouveau…
Hautes-Terres Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (1h 27mn ) Réalisé par Marie-Pierre Brêtas Film français Genre Documentaire Dans le Nordeste du Brésil, Vanilda et son mari Antonio, ainsi qu’une vingtaine d’autres familles de paysans obtiennent enfin une propriété après avoir passé quatre ans à lutter dans un campement avec le soutien du syndicat des sansterres. Tels les pionniers d’un Western ils entreprennent la lente construction d’une communauté agricole, armés de la force de leurs bras et de leurs espoirs, sur ce territoire hanté par la sécheresse. La gestion collective de la propriété et de ses ressources s’avère être une aventure plus exigeante encore que la conquête des terres.
Le Labyrinthe Date de sortie: Mercredi 15 Octobre 2014 (1h 54mn ) Réalisé par Wes Ball Avec Dylan O’Brien, Aml Ameen, Will Poulter, Kaya Scodelario, Thomas Brodie-Sangster Film américain Genre Action Quand Thomas reprend connaissance, il est pris au piège avec un groupe d’autres garçons dans un labyrinthe géant dont le plan est modifié chaque nuit. Il n’a plus aucun souvenir du monde extérieur, à part d’étranges rêves à propos d’une mystérieuse organisation appelée W.C.K.D. En reliant certains fragments de son passé, avec des indices qu’il découvre au sein du labyrinthe, Thomas espère trouver un moyen de s’en échapper.
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(derniére)
Lou ! Journal infime Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014 (1h 44mn ) Réalisé par Julien Neel Avec Ludivine Sagnier, Kyan Khojandi, Lola Lasseron, Nathalie Baye, Julie Ferrier Comédie française
Lou est une jeune fille créative et rêveuse d’une douzaine d’années. Elle vit seule avec sa mère, Emma, qui a mis de côté sa vie de femme ces dernières années pour se consacrer à l’épanouissement de sa fille. Leur cocon confortable cache malgré tout quelques failles : Emma stagne et glisse doucement vers la mélancolie alors que Lou est obnubilée par Tristan son petit voisin, délaissant sa bande de copains... Leur bulle éclate alors qu’Emma entame une renaissance amoureuse et qu’un premier baiser fait rentrer Lou dans les années enivrantes de l’adolescence.
Mommy Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014 (2h 18mn ) Réalisé par Xavier Dolan Avec Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval, Suzanne Clément, Patrick Huard, Isabelle Nelisse Drame canadien Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.
Le Garçon et le Monde Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014 (1h 19mn ) Réalisé par Alê Abreu Film brésilien Genre Animation À la recherche de son père, un garçon quitte son village et découvre un monde fantastique dominé par des animaux-machines et des êtres étranges. Un voyage lyrique et onirique illustrant avec brio les problèmes du monde moderne.
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7eme Art Sergent Pepper
L’Apollonide, souvenirs de la maison close (2011)
Bertrand Bonello
À
l’aube du XXème siècle, dans une maison close à Paris, une prostituée a le visage marqué d’une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de la femme qui rit, la vie des autres filles s’organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs... Du monde extérieur, on ne sait rien. La maison est close. Date de sortie: 21 septembre 2011 (2h2min) Réalisé par Bertrand Bonello Avec: Hafsia Herzi, Céline Sallette, Jasmine Trinca Genre: Drame Nationalité: Français
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Le crépuscule des yeux Film languide et contemplatif, L’Apollonide nous enferme dans les alcôves surannées d’une maison close et verrouille à sa suite les ressorts traditionnels de la narration: on pourrait y déceler une ambition documentaire, tant on insiste sur le quotidien des pensionnaires, quasi détenues par leurs dettes, entre activité sexuelle, toilettes et visite médicale.
une seule vibration, mais de taille : celle de l’image. La succession de tableaux qu’il dessine, richement surcadrés par les lourds velours des rideaux, les obscurités d’intérieurs où éclatent les fulgurances d’une peau voilée de Un lent travelling opère vers tulle offrent au regard une extase le début du film un catalogue que ne semblent pas vivre les protagonistes. Car c’est bien là le pari risqué de son esthétique que d’allier le glacis d’une picturalité parfaite à la beauté marmoréenne des corps. Poupées parfaites, fantasmes inertes, créatures aussi grandioses que chez Klimt ou Mucha, mais qui semblent encore enfermées dans leurs des filles disponibles, alors que toiles: telles sont les courtisanes. lui répond sur la fin celui des observateurs consommateurs. Cette mise en équivalence frappante éclaircit l’une des démonstrations de Bonello: cette société cossue, qui s’enferme dans les bordels est un monde figé qui meurt dans les vapeurs d’un champagne tiède, rivalisant d’ingéniosité pour parfaire les cartes postales de fantasmes à Neurasthéniques, les hommes qui paient pensent avoir accès à bout de souffle. cet indicible féminin: on scrute A ces rigidités du récit et de les corps, on les fait parler l’atmosphère, le cinéaste oppose d’autres langues, rien n’y fait. Le regard reste vide et rêveur. «Quand tu couches, tu fais semblant», explique-t-on à la petite nouvelle. «Les hommes ont des secrets mais n’ont pas de mystère», confesse l’un deux. Masqués, bavards, ils pavanent et, s’écorchant au mutisme d’un beau inaccessible, finissent par le Numèro 97 - HCFR l’Hebdo
malmener ; les corps se couvrent de pustules, les plaies s’ouvrent sous la lame.
A mesure que l’aube du XXe siècle devient le crépuscule d’un monde décati, la course à la sensation s’emballe. Panthères et automates, naines et femme qui rit, on brûle toutes les cartouches du fantasme pour tenter de se sentir vibrant.
Avec une profonde empathie pour ses comédiennes, solidaires dans ce don de leur corps, maternées par une « Madame » aussi carcérale que protectrice, Bonello est le seul à s’en sortir. Parce qu’il approche sans jamais la dévoiler tout à fait la grâce, parce qu’il la laisse éclairer d’une lueur opaque les étoffes, le cinéaste parvient à rendre palpable ce que ne peuvent toucher les hommes: le sublime.
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7eme Art JMV
Rendez-vous (1940)
Ernst Lubitsch
C
hez Matuschek et Cie, une grande boutique de maroquinerie, le jeune Alfred Kralik, l’adjoint du patron, et Klara Novak, une nouvelle employée, vont échanger une correspondance amoureuse, sans savoir qui ils sont, à l’aide de petites annonces. Date de reprise: 22 septembre 2010 Date de sortie: 10 août 1945 (1h37min) Réalisé par: Ernst Lubitsch Avec: Margaret Sullavan, James Stewart, Frank Morgan Genre: Comédie , Romance Nationalité: Américain
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Tchekhov à Hollywood
sant tous les moyens cinématographiques que son génie lui permet «Pour la comédie humaine, je n’ai de maîtriser. rien produit d’aussi bon...Je n’ai jamais fait non plus un film dans Inutile de se lancer dans une pelequel l’atmosphère et les personsante analyse formelle : se laisser alnages étaient plus vrais que dans ler, se laisser prendre par la merveilcelui-ci». Jamais rien d’aussi bon, il leuse musicalité de ce récit intimiste avait bien raison, le grand Lubitsch, et ouvert sur l’Histoire.. «The Shop around the Corner» est Se laisser aller. Rire et pleurer. Bonson chef d’œuvre, l’un des plus heur de l’instant, fragilité de la vie, beaux films jamais tournés, l’une mélancolie du temps qui passe et des plus belles œuvres d’art jamais emporte des mondes avec lui, senconçues. timent du vieillissement, nostalgie de l’enfance et de la jeunesse, paroLe film n’a rien coûté : décor minidie juive de l’humour juif, Margaret maliste puisqu’il s’agit de l’adaptaSullavan et James Stewart au som- Lubitsch avait écrit sa «Cerisaie». tion d’une pièce de théâtre (mermet de leur art, et tous les autres, veilleuse, elle fut montée il y a les petits, les sans-grade, ceux de Après ça, il méritait bien un peu de quelques années au théâtre Montla petite boutique au coin de la rue repos... parnasse). Et, bien sûr, il ne s’agit qui fermera bientôt ses volets pour pas de théâtre filmé, Lubitsch utilitoujours...
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7eme Art Djee
Nous avons gagné ce soir (1949) Robert Wise
B
ill « Stoker » Thompson est un boxeur raté en fin de carrière. Le film nous invite à le suivre lors de son dernier combat dans une petite ville américaine. Ce combat a été acheté et il doit se « coucher », mais dans un dernier sursaut d’orgueil, il décide de le mener à terme provoquant la colère de la pègre. Date de sortie: 1949 (1h12min) Réalisé par: Robert Wise Avec: Robert Ryan, George Tobias, Audrey Totter Genre: Drame Nationalité: Américain
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«Jette l’éponge Bob !» Le rêve américain à portée de gants. L’effleurer, le caresser un peu, le capturer ou s’y péter les dents. Devoir se coucher alors qu’on a toujours voulu rester debout.
Et les blessures sanglantes d’amertume et de peine. Quand le rêve te fout une volée, te défonce la gueule bien bien, à grands coups de droites quand toi, con que tu es, t’attends des gauches. Ce rêve qui louvoie, de pas de deux en pas de deux, ricoche et explose aux yeux du monde. Ce monde de *****. Ces chiens affamés qui crient, qui grondent, chauffés à blanc par l’arène et ses relents de transpiration et de larmes mélangés. Excités par ce carré blanc, posé là, au milieu, et la danse des quatre boules de cuir. Un rêve qui te dérouille correctement, te tabasse la face. Un tourbillon dévastateur qui ne te laisse ni le temps de souffler, ni même de jeter l’éponge. T’as pas mal, petit, t’as pas mal. Ok ok, pourtant t’es là, aplati
eaux où Wise nous fait naviguer. Intégralement tourné en studio, dans un noir et blanc raide comme un uppercut, découpé au diamant, sans fioritures autres que l’âme humaine et ses tourments qui impriment la pellicule, il réussit son coup et secoue sévère, comme un round où t’aurais oublié le morceau de pneu qui te protège les chicots. Ça dans un coin du ring, boursouflé, déchausse. punching-ball de chair endolorie, maltraité, malaxé par la vie. Une vie de *****. Robert Wise est un technicien horspair, qui, du montage du Citizen Kane de Welles en passant par la mise en scène des Star Trek ou West Side Story, n’aura de cesse de le prouver, sans jamais oublier l’essentiel, l’homme, et surtout ses tourments qui se nichent dans chacune de ses histoires. Et le mec n’a rien à envier à personne.
Il transforme un micro-budget de la RKO (pléonasme) et lui offre une patine visuelle, aux noirs et aux blancs rugueux, aux frontières de l’expressionnisme allemand. Il cisèle son récit et tient d’une main de maître des personnages qu’il fait vivre. Il transcende, pour son neuvième film, un scénario simple, noir de noir, et dépose un chef d’œuvre devant nos yeux ébahis. Sombres et mélancoliques sont les
Et puis Robert Ryan est extraordinaire. Fêlé, cabossé, sec comme un coup de trique, ravagé par cette pute de vie, tel un train qu’il aurait vu défiler sans jamais pourvoir monter dans le bon wagon, à peine sur le marche-pied. Pour se casser la gueule.
Dans un monde pourri, peuplé de racailles et de margoulins, ce monde, terrain fertile au cynisme, aux combines, à l’atmosphère aussi épaisse et malsaine qu’un bar enfumé de la Porte de Montreuil. Et qui laisse exsangue, totalement chiffon quand se termine ce joyau. Et c’est là qu’on dit merci. Alors, merci Monsieur Wise.
Numèro 97 - HCFR l’Hebdo
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A LIRE Pravda
L’Immoraliste (1902) André Gide
Ce cher Michel vient de se marier, plus par raison que guidé par une passion flamboyante, bien qu’une tendre affection le lie à sa femme. Michel passe le plus clair de son temps le nez dans ses bouquins, Michel ne vit pas vraiment. Michel part en voyage en Afrique du Nord. Et Michel tombe malade. La tuberculose. Michel maintenant se rend compte de l’importance de la vie, devient effrayé par la mort, réalise que les oiseaux chantent et que le ciel est beau. Michel crache du sang. Michel bénéficie de tous les soins que peut lui apporter sa femme. Sa femme qui est le sacrifice incarné. Michel décide de laisser de côté ses bouquins et de renforcer ce corps qu’il a pendant trop longtemps négligé. Michel fait passer sa guérison par de courtes balades dans cette Algérie qui éveille ses sens. Michel rencontre de jeunes garçons. Michel les invite chez lui. Michel préfère désormais passer du temps avec ces garçons plutôt qu’avec sa femme.
Michel observe, s’imprègne de la vision de ces jeunes corps qui éveillent en lui une lascivité inconnue. Michel guérit. Michel rentre en Normandie et apprend que sa femme est enceinte. Il en reste assez indifférent. Maintenant qu’il est en parfaite santé, Michel se sent fort et juge sa vie passée avec mépris. Michel qui trouve ça vraiment futile de se concentrer sur les bien matériels n’en continue pas moins de meubler sa nouvelle demeure avec des meubles luxueux. Michel est un rebelle en carton. Michel c’est un peu le farouche anticapitaliste en basket Nike. La femme de Michel est malade. Michel décide d’entreprendre un voyage sur les traces de celui qui l’avait guéri. Michel fait semblant de ne pas se rendre compte que tout ce qu’il veut, c’est revoir ces jeunes éphèbes. Michel est assez dégueulasse, ouais. Ces voyages finissent de fatiguer la femme de Michel qui semble se rapprocher de plus en plus de sa mort. Michel fait passer ses désirs avant les besoins de sa femme. Michel est un égoïste. Un de plus. Si cela méritait un livre ? Je ne pense pas. La femme de Michel meurt. Michel dort avec un jeune garçon. Mais Michel écrit quand même une lettre à ses amis d’avant pour qu’ils lui viennent en aide. Michel a des remords. Immoraliste oui, mais laissons une place à la repentance pour rendre le tout moins virulent. Michel, si tu n’avais pour te raconter la plume superbe et experte d’André Gide, je t’aurais abandonné en bord de route sans aucun regret sinon celui que cette fichue tuberculose ne t’ai emportée m’épargnant ainsi ta peu marquante renaissance. Michel tu balances quarante idées par seconde mais n’en approfondis aucune, comme un tout nouvel étudiant en philo fougueux. Michel tu n’es qu’un ****** de plus.
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MUSIQUE Saint-John Poivrot d’Arvor
La Noyée (2002)
Serge Gainsbourg et Anna Karina
Gainsbourg secret Assurément, «La Noyée» constitue l’un des plus beaux textes et l’une des plus émouvantes chansons du répertoire bien garni de Serge Gainsbourg. Celleci ne figure pourtant sur aucun album publié du vivant de l’artiste et ne connut même aucune version studio en bonne et due forme. Seule une version live capturée lors d’une émission de télévision subsiste. Pour comprendre cet état de fait, il convient de retourner à la genèse du titre. Gainsbourg compose l’ébauche de «La Noyée» pour les besoins d’un film,
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«Le Voleur de chevaux», dans lequel le pianiste français tient également un petit rôle. Conscient du potentiel de la bouleversante ballade, il décide de la proposer à Yves Montand, alors compagnon de Simone Signoret. Mais devant la puissance d’évocation du texte et par respect pour l’inoubliable actrice de «Casque d’or», Montand renonce à interpréter le chef d’oeuvre, de peur que la chanson ne soit assimilée à la déchéance de l’actrice, aux prises avec de graves problèmes d’alcoolisme. Face à ce refus poli, Gainsbourg décide alors de remiser son oeuvre au placard.
Ironie du sort, l’auteur succombera aux mêmes démons que Signoret en se perdant dans l’alcool et le désespoir une dizaine d’années plus tard et se métamorphosera en monstre médiatique «Gainsbarre», ne laissant derrière lui que l’ombre du génial et sensible compositeur que fut et restera à jamais Serge Gainsbourg. https://www.youtube.com/ watch?v=4oMrPdOQYr0
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MUSIQUE Ze Big Nowhere
Le Petit Bal perdu (2014) Sanseverino
Le petit bal retrouvé Quand Stéphane Sanseverino débarque en 2002 avec «Le Tango des gens», une nouvelle chanson française émerge doucement sur le devant de la scène. De Bénabar à Benjamin Biolay, de Vincent Delerm à Mickey 3D, de Jeanne Cherhal à Camille, la scène française reprenait des couleurs et offrait un panel élargi, un choix d’artistes plus varié et plus conséquent. Les Pagny, Obispo,
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Bruel et autres squatteurs de plateaux télé au sourire ultra-brite se retrouvaient relégués au second plan et rongeaient amèrement leur frein sur leur tas de pognon bien mal acquis. De nouvelles gueules apparaissent sur nos écrans de téloche, de nouvelles voix caressent ou déchirent nos tympans avec la fraîcheur de la nouveauté. C’est un grand bol d’air frais qui passe entre nos portugaises blasées. Nos esgourdes, lasses des stridences «brueliennes», des éructations forcées de notre ténor de supérette: le minuscule Florent Pagny ou des imitations navrantes de Polnareff par notre Pascal Obispo National, retrouvent l’appétit, l’envie d’aller cueillir les nouvelles fleurettes musicales dans le jardinet à nouveau fourni de la chanson française. Il y en a pour tous les goûts ! Des post-punks dépressifs de Mickey 3D au rock énervé et bondissant de Dyonisos. De la branlette rive gauche sur zizi tout mou façon Vincent Delerm au Peuh-
ra underground et novateur de TTC ou même du revival d’une variétoche naphtalinée avec le trop lisse Bénabar jusqu’aux efforts «gainsbouriens» d’un Benjamin Biolay tentant de redonner le lustre oublié à la chanson populaire made in France. C’est donc au milieu de cette effervescence créative hexagonale que l’ami Sanseverino débarque avec son «Tango des gens» délicieusement suranné. C’est au Jazz Manouche qu’il s’attaque (alors un peu oublié et bien avant le succès du «Manouche sans guitare» du fils Dutronc) en redynamisant un genre perdu dans les limbes d’un après-guerre insouciant avec une pêche de jeune puceau et des paroles drôles et originales. https://www.youtube. com/watch?v=olMbUAYgzPQ
Son deuxième album, «Les Sénégalaises», suit le sillon tracé par le premier disque avec ce Jazz Manouche rieur et décontracté, des textes fendards, des traits de grattes qui n’en finissent pas www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
et une prod’ plus léchée. https://www. youtube.com/watch?v=s7CXj64k0QM
«Exactement», son troisième album, explore ce swing coloré, ce Jazz à la Trenet entremêlant la musicalité des mots à cette rythmique saccadée, au chahut chamarré d’un big band en flammes. https://www.youtube.com/ watch?v=JzIh8zsQnGw
«Les Faux talbins» revisite le Blues et le Rock’n’Roll des 50’s avec le même enthousiasme et la même dérision collés à ses textes. https://www.youtube.com/ watch?v=RFAALyV2ap4
Quant à «Honky Tonk», son avant-dernier album, c’est un voyage musical chez les rednecks du fin fond de l’Alabama qu’il nous offre. Violons tournoyants et banjos supersoniques, une ballade guitare dans le dos dans cette Country boueuse, ce «Bluegrass» qui colle aux semelles et qui te fait pousser la chemise à carreaux. https://www.youtube.com/watch?v=IC1qNXLWpWY
C’est avec le sourire aux lèvres et un enthousiasme confiant que je fourrai son petit dernier derrière mes cages à miel toutes excitées. «Le petit bal perdu» ! Un disque de reprises de standards
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Français de l’entre-deux-guerres qui déborde allègrement sur l’aprèsguerre et jusqu’aux années soixante. «Johnny tu n’es pas un ange», une version endiablée de la»route nationale 7» de Trenet, «Il suffirait de presque rien» de Reggiani ou la superbe reprise d’un classique de Tonton Georges «Supplique pour être enterré à la plage de Sète». Les reprises sont nerveuses et font mouche. Un choix éclectique et intelligent, des reprises (véritablement !) adaptées avec soin et réinterprétées avec passion et respect. ENFIN ! ! ! On n’y croyait plus. Oubliés «La Bande à Renaud» et autres Cabrel revisitant Dylan du fond de leur maison de retraite. Nous sommes loin des bouses intersidérales des Dupont et Dupond; les frères ennemis Bruel / Pagny. Patriiiiick et son «Entre-deux» (aussi appelé «Entre-mes-deux») de sinistre mémoire où des petits bijoux des années quarante sont passés à la moulinette du travail bâclé (adaptation zéro/ interprétation mollassonne) et du foutage de gueule éhonté.
Quand au Pavarotti à talonnettes, Florent Pagny, ceci suffira à vous faire comprendre l’ampleur du désastre de son album de reprises «Recréation» ( Interdit au moins de 18 ans quand même !! Gaffe !!! https://www.youtube. com/watch?v=7BUoQCWLc48 ) Tout ceci pour dire qu’un album de reprises n’est pas un exercice facile et ne se prend pas à la légère. C’est un travail périlleux de rendre un hommage sincère et honnête aux chansons du patrimoine, ces airs qui appartiennent à tout le monde et qui accompagnent nos vies. SANSEVERINO et sa gratte sèche réussissent ce défi, cette gageure épineuse de redonner vie à certaines chansons oubliées. Le délicat pari de coloriser, sans dénaturer, ces chefs d’œuvres en noir et blanc et de rendre à ces mamies un peu fatiguées, des jambes de vingt ans. Un petit bal perdu enfin retrouvé. https://www.youtube.com/ watch?v=HmX6XoEQz-A
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MUSIQUE Guyness
Anastasis (2012)
Dead Can Dance
Miss Terre et bulldog-homme Poussé par le désir de voir au moins une fois, et dans de très bonnes conditions (les arènes de Nîmes), un groupe qui avait su flatter mes tendres années étudiantes, je me posais une nouvelle fois la question sur la route qui me menait sur le lieu du concert : qu’est-ce qui pouvait bien me plaire chez Dead Can Dance ? Il y a à peu près tout ce que je déteste: du synthé, des mélopées grandiloquentes, une espèce de new wave lente à tendance world planante. C’est pas dur, si j’écoute trente se-
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condes, prises au hasard, comme ça, je ne peux en aucun cas défendre le truc. C’est indéfendable. Un peu le «Tree of Life» de ma discothèque. Pourtant, y a forcément quelque chose. Parce que, toujours curieux, j’ai écouté il y a quelques mois leur dernier effort studio et, bordel, ça reste sacrément convaincant. Comment résister à la puissance lancinante immédiate de Children of the sun ? Ne pas bloquer sur ce coup de cuivre (si on imagine que c’est pas produit par un synthé) hyper grave
pendant le refrain de Amnesia ? Ne pas être mesmérisé par les rythmes syncopés et orientaux de Agabe ? J’espérais trouver dans la composition du public un élément de réponse. Qui venait encore voir DCD trente deux ans après leurs débuts ? Quelle silhouette arborait le fan de cold wave en 2013 ? La diversité de la foule a plutôt contribué à épaissir le mystère. Certes,quelques babas et deux-trois graisseux sur le retour, pas mal de quadras et quinquas qui n’auraient pas dépareillé dans un concert de Depeche Mode (Aaargg.. !)... tout www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
ça d’accord, mais rien de détermi- robe à collerette de prêtresse extranant. terrestre (miss terre ?), pendant que Foutrement bigarré. Brendan Perry, assez classe dans son costard aux teintes marrons, faisait Le concert en lui-même allait-il m’ai- un peu office de Peter Gabriel du der ? pauvre, avec son crâne chauve luiImmédiatement, quelque chose sant (un petit coup de soleil Brendan flattait mes inclinaisons d’ex batteur ?) et sa barbiche seyante (l’homme repenti. Quand ils ne sont pas aux bulldog, donc) claviers, la plupart des sept membres du groupe (quatre d’entre eux en La révélation s’imposait alors. tout cas) sont occupés à frapper sur Connaissez-vous une meilleure toutes sortes d’objet rythmiques bande-son pour vos lectures un tant pour produire une base complexe et soit peu fantastiques ou historiques ? terriblement entrainante. Vous est-il arrivé de lire Dune de HerSans conteste, l’aspect world, par ses bert ou Terreur de Simmons accomtouches orientalisantes, est terrible- pagné d’un album de DCD ? ment envoutant. Indéniablement, Je défie quiconque de trouver une l’écho permanent qui entoure les ambiance plus appropriée. voix évoque un horizon lointain et fantasmatique de manière efficace. Au terme de cette soirée épargnée par les dieux (l’orage menaçant Le look de nos deux co-fondateurs constamment l’antique et auguste maintenait cette conjonction d’inter- lieu, mais n’éclatant finalement rogations: Lisa Gerrard arborait une jamais), un nouvel élément trouchignon d’un autre monde (et d’une blant venait s’ajouter à la somme autre époque), raide comme un des choses intrigantes entourant le dame patronnesse dans sa longue groupe australien. Le public réson-
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nait de manière étonnamment réactive et chaleureuse aux pulsions froides et lentes envoyées par Brendan, Lisa et leurs acolytes. Il semblerait qu’une alchimie étrange lie la musique indéfinissable de DCD à deux ou trois générations d’auditeurs disparates venant d’horizons forts divers. Je vous avais dit qu’il y avait quelque chose de mystérieux dans tout ça ?
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Blu-ray
Le Loup Celeste
Marseille – De guerre lasse Ruairi Robinson
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lex, fils d’un caïd pied-noir marseillais, s’est engagé dans la Légion pour échapper à un règlement de compte avec la mafia Corse. 4 ans plus tard, Alex déserte et revient sur Marseille pour retrouver Katia, son amour de jeunesse. Mais en ville les rapports de force ont changé : son père s’est retiré des affaires, laissant les Corses et les gangs des Quartiers Nord se partager le contrôle de la ville... Année : 2014 Durée : 94 min Réalisateur : Olivier Panchot Acteurs : Jalil Lespert, Tchéky Karyo, Mhamed Arezki, Sabrina Ouazani, Jean-Marie Winling Genre : Drame, Polar Nationalité : Français
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Pleinement ancré dans le Marseille cosmopolite et porté par l’intensité des acteurs, ce polar noir formellement élégant sur fond de drame familial shakespearien et de vengeance mafieuse est une belle réussite du genre, qui entremêle sentiments déchirés et règlements de comptes sanglants au sein d’un scénario profond (mais pas exempt de clichés et autres stéréotypes) et métaphorique sur les relations tumultueuses entre la France et l’Algérie. Un gros coup de cœur !
Le Blu-ray Image Un transfert HD de compétition qui reproduit avec clarté et précision le travail magistral du chef-opérateur Thomas Hardmeier avec sa lumière crépusculaire et sa texture un peu granuleuse. La définition est exemplaire, le piqué est très affûté, la palette colorimétrique aux teintes acier est riche et nuancée, la gestion des contrastes est parfaite et les noirs sont profonds. Magnifique ! Audio Une piste sonore HD vivante et immersive qui délivre des voix bien découpées, une ouverture frontale pêchue, une spatialisation habitée de milliers de détails acoustiques (les ambiances soignées de Marseille), des effets surround pointus, un score prenant et des basses percutantes (cf la poursuite en voiture). Mémorable ! Numèro 97 - HCFR l’Hebdo
Fiche technique Format vidéo 1080p24 (AVC) / [2.35] Pistes sonores Français DTS-HD Master Audio 5.1 Sous-titres Français pour malentendants Région : B (France) Éditeur : M6 Vidéo Date de sortie : 10 septembre 2014 27
Blu-ray
Le Loup Celeste
Stalingrad (Enemy at the Gates) Jean-Jacques Annaud
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utomne 1942. Une ville, une seule, sépare encore Hitler de la victoire totale en Europe. Qu’elle tombe et la guerre sera gagnée. Vassili Zaisev, un jeune soldat Russe, doué d’une stupéfiante adresse au tir, devient le héros d’une propagande enflammée. L’état major allemand dépêche son meilleur tireur d’élite, le Major König, pour l’abattre. Entre ces deux hommes s’engage alors un duel sans merci... Nationalité : Américain, Allemand, Britannique, Irlandais Genre : Guerre, Historique, Drame, Romance Année : 2001 Durée : 121 min Réalisateur : Jean-Jacques Annaud Acteurs : Jude Law, Joseph Fiennes, Rachel Weisz, Ed Harris, Bob Hoskins
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Malgré quelques clichés, ce drame de guerre rigoureux, rude et humaniste qui évite le manichéisme facile aborde la bataille de Stalingrad sous l’angle des tireurs d’élite, à travers une traque patiente et silencieuse absolument passionnante qui nous plonge au cœur du conflit tout en relatant les coulisses de la propagande et en sondant les tourments de l’âme humaine. Les moyens suivent, la mise en scène est remarquable (la composition des plans est superbe), l’atmosphère décrépie de la ville est bien restituée, les scènes d’action sont intenses, la romance est d’une belle justesse et les acteurs livrent une grande partition. Du grand cinéma !
Le Blu-ray Image Ce master HD affiche occasionnellement du bruit et des saletés mais reflète fidèlement la vision du réalisateur et de son chef-opérateur avec une image à l’aspect terne enveloppée de brumes, de fumées et de poussières qui revête un léger grain. En conséquence, ce transfert ne cherche pas à nous en mettre plein la vue mais à nous immerger dans l’enfer de Stalingrad entre la boue des champs de bataille et le béton des décombres. Dans les Fiche technique faits les détails sont fins (les pores de la peau), les textures sont bien définies (les murs de briques), les couleurs sont stables avec des teintes brunes appropriées et des rouges Format vidéo (communiste) bien saturées, les noirs sont profonds et si les contrastes sont parfois un 1080p24 (AVC) / [2.35] peu faibles la délimitation des ombres reste toujours visible. Pistes sonores Audio Anglais Dolby TrueHD 5.1 Des pistes sonores pas aussi spectaculaires qu’espérées dont le mixage, ni vraiment écla- Français (VFQ) Dolby Digital 5.1 tant ni suffisamment pêchu, favorise la scène frontale même si les surrounds diffusent des ambiances subtiles (la décomposition des ruines) et quelques effets guerriers at- Sous-titres tendus (tirs de mitrailleuses). Sur le terrain les voix sont bien intégrées et livrées avec Anglais et Français limpidité même lorsque les protagonistes chuchotent, le score à la fois sensible et âpre Anglais pour malentendants de James Horner bénéficie d’une solide présence, et l’immersion se fait tranquillement grâce à une bonne directivité, mais les séquences d’action ne font pas trembler les murs Région : A, B, C (Canada) car les coups de feu manquent d’impact et les explosions sont globalement anémiques Éditeur : Paramount Pictures (les bombardements n’ont pas la puissance qu’ils devraient) malgré des basses lourdes Date de sortie : 1er janvier 2013 lors de la dernière bataille. Numèro 97 - HCFR l’Hebdo
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Blu-ray
Le Loup Celeste
Oculus
Mike Flanagan
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ne femme tente d’innocenter son frère, accusé de meurtre, en démontrant que le crime est dû à un miroir maudit qui a causé une traînée de sang et de destruction pendant les 300 dernières années...
Nationalité : Américain Genre : Épouvante, Horreur, Thriller Année : 2014 Durée : 104 min Réalisateur : Mike Flanagan Acteurs : Karen Gillan, Brenton Thwaites, Katee Sackhoff, Rory Cochrane, Annalise Basso
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Ce thriller d’épouvante horrifique, qui s’attaque au sous-genre du film de miroir possédé, évite soigneusement la surabondance de jump scares, prend le temps de poser son intrigue hypnotique par un adroit « jeu de miroir » et d’installer son atmosphère angoissante, forme une structure narrative originale qui dévoile au compte-goutte toute l’abomination de la situation grâce à un montage habile mêlant le passé et le présent, et recèle de nombreuses séquences traumatisantes (l’ampoule) dont la terrible scène finale devrait heurter psychologiquement un grand nombre de spectateurs. Machiavélique, déroutante et anxiogène, “Oculus” est une belle réussite dans le genre.
Le Blu-ray Image Captées à l’aide de la caméra numérique Arri Alexa Plus, les images sont toujours nettes et détaillées malgré la surabondance de scènes sombres grâce à des contrastes pointus, à des noirs dosés avec minutie et à des couleurs justes qui évitent les teintes agressives. Audio Downgradées d’un mixage Auro 11.1, ces deux pistes sonores incroyablement immersives ménagent leurs effets pour nous plonger avec efficacité (la VF est plus plate et donc moins percutante) dans l’horreur. Les voix sont propres (un peu trop mises en avant sur la VF), la spatialisation est équilibrée, la plage dynamique est large (les phénomènes surnaturels), l’activité surround est cohérente (la localisation incroyable des réveils), et le canal LFE est viscéralement palpable sur la longueur en plus de délivrer des basses d’une extrême violence. Numèro 97 - HCFR l’Hebdo
Fiche technique Format vidéo 1080p24 (AVC) / [2.40] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFQ) Dolby Digital 5.1 Sous-titres Anglais pour malentendants Région : A (Canada) Éditeur : Elevation Pictures Date de sortie : 5 août 2014
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Blu-ray
Le Loup Celeste
Transformers : Age of Extinction [3D]
Michael Bay
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uatre ans après les événements mouvementés de Chicago, un groupe de puissants scientifiques cherche à repousser les limites de la technologie via des Transformers. Au même moment, un père de famille texan, Cade Yeager, découvre un vieux camion qui n’est autre qu’Optimus Prime. Cette découverte va lui attirer les foudres d’un certain Savoy, dont le but est d’éliminer définitivement les Transformers... Nationalité : Américain, Chinois Genre : Science-fiction, Action Année : 2014 Durée : 164 min Réalisateur : Michael Bay Acteurs : Mark Wahlberg, Stanley Tucci, Kelsey Grammer, Nicola Peltz, Jack Reynor
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Quatrième opus de la saga “Transformers” adapté pour le (très) grand écran par le maitre artificier Michael Bay et le puissant producteur Steven Spielberg, “L’âge de l’extinction” est un blockbuster d’action et de science-fiction dopé aux amphétamines absolument titanesque, dont l’étourdissant délire visuel de la mise en scène, le nouveau casting bien plus charismatique, l’introduction des impressionnants Dinobots, l’avalanche de scènes d’action XXL faites de bruit et de fureur où les effets spéciaux renversants et les cascades foldingues sont ultra-jubilatoires (le morceau de bravoure final est encore une fois homérique), l’absence d’humour régressif (enfin !) et le score lyrico-guerrier que l’on doit à la rencontre entre Steve Jablonsky et Imagine Dragons, délivrent rien de moins qu’une ahurissante tornade cinématographique encore plus longue, spectaculaire et trépidante que ses ainés, qui s’impose à son tour comme le divertissement d’action ultime. Attachez vos ceintures ça va méchamment secouer !
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Le Blu-ray Image
Un transfert HD de référence à la vitalité exceptionnelle et à la netteté surprenante, dont les séquences Imax proposées au format 1.89 représentent 60% du film et où les 40% restantes sont réparties à environ 35% de 2.40 et 5% de 2.00. Ce changement de taille à la volée ne choque pour le moins du monde malgré des transitions abruptes et profite même au spectacle dantesque qui s’offre à nos yeux. Dans les faits la définition est délirante, le piqué délivre une précision redoutable, il y a des détails à foison de partout, la palette colorimétrique est pointue et affiche de fantastiques teintes chaudes hyper-saturées, les contrastes impressionnent durablement, les noirs aussi profonds que précis sont d’une solidité à toute épreuve, et le tout bénéficie d’un léger grain argentique opportun. Une expérience visuelle tout simplement énorme !
Audio
Il est important de préciser en préambule qu’il s’agit du premier Blu-ray Disc du marché à proposer une piste sonore Dolby Atmos, allouée à la VO, et qu’elle est automatiquement downgradée en Dolby TrueHD 7.1 par les équipements non compatibles (heureusement d’ailleurs). À l’écoute le résultat casse la baraque que ce soit en VO (versions 5.1 et 2.0 non testées) ou en VF alors que cette dernière n’est livrée qu’en Dolby Digital 5.1. Le mixage est équilibré et nuancé, la dynamique saccage tout sur son passage, la reproduction des voix est forte, la spatialisation est d’une incroyable précision, la scène frontale est en effervescence permanente, l’utilisation des surrounds est excitante, les effets font sensation qu’ils soient subtiles ou chaotiques, les ambiances sont d’un naturel désarmant, la musique est parfaitement espacée et les basses sont démentielles. Une expérience sonore épique ! Fiche technique
La 3D
Un spectacle en relief ébouriffant, immersif et impensable jusqu’alors, qui est à la (dé)mesure de la mise en scène virevoltante de Michael Bay. La profondeur de champ est transcendante et exploite au maximum le potentiel de la plongée pour donner le vertige et de la contre-plongée pour apprécier le gigantisme de la situation, il n’y a enfin plus aucun flou sur les arrière-plans, les détachements sont matérialisés à la perfection et permettent une estimation sensationnelle des volumes et de l’espace tridimensionnel, les débordements sont réguliers (le mot est faible) et totalement intégrés à la narration (personnages humains ou non, décors, végétation, vaisseaux), et du côté des jaillissements c’est un festival en tout genre avec des effets météorologiques au rendu ultra-réaliste (la pluie, la fumée), des projections violentes lors des combats (métaux, débris, rochers, lasers, roquettes) et de longues éruptions avants (comme la scène où des feuilles d’acier tourbillonnent dans toutes les directions, et celle où un Autobots se met à voler au ralenti au milieu du salon) et arrières (les vaisseaux extraterrestres qui s’approchent de la Terre lors de l’ouverture et qui traversent donc la pièce de l’arrière vers l’avant) qui feront date. Une expérience stéréoscopique de référence !
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Format vidéo 1080p24 (MVC) / [1.89], [2.00] et [2.40] Pistes sonores Anglais Dolby Atmos compatible Dolby TrueHD 7.1 Anglais Dolby Digital 5.1 Anglais Dolby Digital 2.0 Anglais (Audio Description) Dolby Digital 5.1 Français (VFQ) Dolby Digital 5.1 Sous-titres Anglais et Français Anglais pour malentendants Région : A, B, C (Canada) Éditeur : Paramount Pictures Date de sortie : 30 septembre 2014 www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
Blu-ray
Le Loup Celeste
La Légende de Beowulf (Beowulf) [3D] Paul W.S. Anderson
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n ces temps lointains, les sauvages contrées du Nord de l’Europe étaient peuplées de héros et de monstres, et des hommes audacieux, taillés pour la lutte et les conquêtes, pouvaient encore se forger des destins d’exception. Le plus glorieux d’entre ces aventuriers fut le Viking Beowulf, qui surgit un beau jour pour sauver le vieux roi Hrothgar et ses sujets des assauts d’une féroce créature... Nationalité : Américain Genre : Animation, Heroic fantasy, Fantastique, Action Année : 2007 Durée : 115 min Réalisateur : Robert Zemeckis Acteurs : Ray Winstone, Anthony Hopkins, John Malkovich, Robin Wright Penn, Angelina Jolie
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Techniquement bluffant (pas parfait mais fort esthétique) et riche d’un sous-texte développé sur la condition des héros, cette adaptation du poème épique majeur de la littérature anglo-saxonne “Beowulf” s’est avérée être le film le plus audacieux de l’année 2007 à côté du péplum mythologique “300”. Sous ses dehors de blockbuster dopé aux amphétamines, “La Légende de Beowulf” est une grosse production plus recherchée que la moyenne qui propose une analyse sur la condition des héros des plus prenante, tout en demeurant un gros spectacle dépaysant (de la Dark Fantasy pur jus peuplée de nombreuses créatures fantastiques) porté par une direction artistique flamboyante, animé de scènes d’action mémorables et rythmé par la musique emblématique d’Alan Silvestri. Alors il est vrai que la technique de motion capture n’était pas encore totalement au point en 2007 (regards assez vides et animation parfois perfectible des personnages secondaires), mais saluons tout de même cette réussite visuelle (des plans-séquences impossibles à réaliser en live) et scénaristique qui a ouvert de nouveaux horizons à l’animation. Après l’adaptation nanardesque avec Christophe Lambert et celle un peu trop réaliste avec Gérard “300” Butler (“Beowulf & Grendel”), voilà enfin une version solide et spectaculaire de la légende de Beowulf. I’m BEOWULF !!!
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Le Blu-ray Image L’un des plus beaux représentant du support (la motion capture a toujours fait bon ménage avec la HD) qui n’est victime d’aucun artefact de compression et qui véhicule une finesse absolue des détails, un piqué irréprochable, une palette colorimétrique variée dont la saturation des teintes est exemplaire (l’or de la coupe du dragon, le bleu phosphorescent des lumières lors des apparitions de Grendel et les flammes du dragon), des contrastes équilibrés et des noirs d’une densité réelle. Un spectacle visuel grandiose ! Audio Des pistes sonores immersives et dynamiques d’une richesse acoustique certaine. Les voix sont distillées à l’avant avec subtilité, les effets particulièrement vertigineux virevoltent sur tous les canaux avec beaucoup de précision, la scène arrière nous plonge généreusement dans l’ambiance (la scène d’orage en pleine mer), le superbe score d’Alan Silvestri est amplifié avec assurance et le canal LFE sait se faire ressentir lorsque la narration le réclame. Un spectacle sonore littéralement prodigieux ! La 3D Pensé dès le départ pour une diffusion 3D sans les salles équipées, ce précurseur moderne dans le domaine (2007) reste aujourd’hui encore une des références dans le genre même si pour une fois, la fenêtre de profondeur est supplantée par les sorties d’écran. En effet, la profondeur 3D est bonne (très bonne de jour lors des vues sur les paysages nordiques) mais jamais excellente malgré l’absence presque totale de flou sur les arrière-plans (si ce n’est lors de rares plans rapprochés) et une bonne sensation de volume, la faute aux scènes sombres qui ont tendance à baisser de façon perceptible la perspective et à amoindrir les détachements sans pour autant manquer de lisibilité. Du côté des sorties d’écran par contre c’est un véritable festival d’effets en tous genres qui utilisent la gamme complète du procédé même si le format 2.40 occasionne parfois des windows conflicts. Les débordements de têtes, bustes et éléments de décors sont continus, les effets météorologiques de longues durées comme la pluie et la neige sont intenses, les jaillissements avants ou arrières sont réguliers et globalement très poussés (bras, torches, pic de lance, chaînes, branches, braises), et les projections s’en donnent à cœur joie lors des séquences d’action (corps, épées, flèches). Une 3D popcornesque à ne surtout pas manquer ! Numèro 97 - HCFR l’Hebdo
Fiche technique Format vidéo 1080p24 (MVC) / [2.40] Pistes sonores Anglais Doby TrueHD 5.1 - Français (VFF) Dolby Digital 5.1 Sous-titres Français Anglais pour malentendants Région :B (France) Éditeur : Warner Bros. Date de sortie : 1er octobre 2014
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La Semaine Prochaine
L’actualité des sorties cinéma ...
De nouvelles critiques musicales, littéraires ou 7ème Art... Mais aussi des surprises, des coups de coeur et encore plus de tests Blu-ray (2D et 3D). Rendez-vous le vendredi 24 Octobre 2014 pour
L’HEBDO n°98
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www.homecinema-fr.com - Octobre 2014