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Edition du 25 Decembre 2014
Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées Le Pacte des Loups La Vie est belle Fantômes en fête L’Arme fatale Un Conte de Noël Laser Ultra by Kinepolis (exclusivité) Mixage de “Lucy” en Dolby Atmos Treevenge Un conte de Noël Ce soir c’est Noël (Live) Mon beau sapin Miserere Tinsel and Lights N’oublie jamais - Machete Kills - Predestination The Amazing Spider-Man : Le destin d’un Héros [3D] Le Hobbit : La désolation de Smaug
Edition du 25 Decembre 2014 Numéro 104 REDAC' CHEF Fabi
REDACTEURS
Boc21 DJdactylo Djee Fabi Guyness Hugo S. Igor Le Loup Céleste Pravda Saint-John Poivrot d’Arvor Sergent Pepper SnipizZ takeshi29 Ze Big Nowhere
MISE EN PAGE Fabi - Laric
CORRECTIONS Fabi
SOUTIEN ET PUBLICATION Laric - Syntaxeror
Edité par l’association HomeCinema FRancophone (HCFR) association loi 1901 (JO 13/04/2002) siège social : 21, rue de Fécamp 75012 PARIS SIREN : 444 601 892 00029
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SOMMAIRE A l’affiche SnipizZ - Peter Jackson - Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées
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Les Pingouins de Madagascar, La Famille Bélier, Terre battue Charlie’s Country, Le Temps des aveux, Eau argentée, Gaby Baby Doll Cino, l’enfant qui traversa la montagne, Benoît Brisefer : les Taxis Rouges Coming Home, Amours Cannibales, Run Le Septième fils, Au revoir l’été, Dumb & Dumber De
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7ème ART Djee - Christophe Gans - Le Pacte des Loups Sergent Pepper - Franck Capra - La Vie est belle Igor - Richard Donner - Fantômes en fête Guyness - Richard Donner - L’Arme fatale Takeshi29 et Fabi - Arnaud Desplechin - Un Conte de Noël
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VISITE DJdactylo, Hugo S. , SnipizZ - Laser Ultra by Kinepolis Hugo S. - Mixage Dolby Atmos de “Lucy” (Luc Besson)
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COURT-METRAGE Pravda - Jason Eisener - Treevenge
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A LIRE Igor - Charles Dickens - Un conte de Noël
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MUSIQUE Ze Big Nowhere - Les Wampas - Ce soir c’est Noël Boc21 - Mon beau sapin Saint-John Poivrot d’Arvor - Gregorio Allegri - Miserere `takeshi29 - Tracey Thorn - Tinsel and Lights
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BLU-RAY Le Loup céleste - Nick Cassavetes - N’oublie jamais Le Loup céleste - Robert Rodriguez - Machete Kills
Le Loup céleste - Michael et Peter Spierig - Predestination
Le Loup céleste - Marc Webb - The Amazing Spider-Man : Le destin d’un Héros
Le Loup céleste - Peter Jackson - [3D] Le Hobbit : La désolation de Smaug
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A l’affiche SnipizZ
Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées Peter Jackson
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tteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. A présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron. Date de sortie : 10 décembre 2014 Réalisé par : Peter Jackson Avec : Martin Freeman, Richard Armitage, Evangeline Lilly Durée : 2h 24min Scénario : Fran Walsh, Philippa Boyens, Peter Jackson, Guillermo del Toro, D’après l’oeuvre de J.R.R. Tolkien Distributeur : Warner Bros. France
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Nous y voilà, la trilogie du Hobbit prend fin avec La bataille des cinq armées. Peter Jackson boucle ainsi son aventure en terre du milieu. Et on imagine difficilement le voir rempiler pour un nouveau film dans ces lointaines contrées, principalement pour des problèmes de droits, puisque seuls ceux du Seigneur des Anneaux et du Hobbit avaient été cédés, mais aussi et surtout parce qu’avec cet ultime épisode, on sent bien qu’il y a quelque partir d’un livre de 250 pages signifiait chose qui cloche. forcément tirer sur la cordelette. Et c’est tout à fait le mal qui touche la bataille des cinq armées.
Avec le Seigneur des Anneaux, Peter Jackson avait réussi ce que beaucoup de réalisateurs souhaitent : rendre un de ses films culte. Sauf qu’il est allé encore plus loin puisque ça n’est pas un film mais trois qu’il a réussi à propulser au rang de films incontournables du cinéma, avec en prime un nombre de récompenses assez impressionnant (ce que Lucas n’aura jamais réussi à faire, mais je m’égare ^^). De nombreux soucis ont entouré l’adaptation du Hobbit, dont le projet avait été confié à Guillermo del Toro, puis repris en main par Peter Jackson, pour des histoires de gros sous. Si le premier est un brin ennuyeux, et le second plutôt réussi, notamment dans sa version longue, ce dernier opus n’est pas particulièrement enthousiasmant. Faire près de douze heures de films à
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notamment le sauvetage de Gandalf par Galadriel qui est particulièrement intense, tout comme la relation entre Tauriel et Kili. Mais d’autres scènes semblent avoir été un peu trop coupées, Si la première partie du film, la chute ou pas assez, comme la folie qui gagne de Smaug, est vraiment réussie, le Thorin Ecu-de-Chêne d’entrée de jeu, reste de l’histoire traîne en longueur. ou son retour à la raison assez ridicule. On nous promettait une heure trente de bataille épique mais au Bref, il était temps que les aventures final, on s’ennuie profondément. Des de Bilbon Sacquet prennent fin. personnages meurent sans susciter Même Howard Shore n’a pas réussi à de réelle émotion. Et pour finir, le nous embarquer avec sa BO, comme retour de Bilbon dans sa comté natale si l’ensemble de la production était parachève le film qui n’a que trop arrivée au bout d’un long marathon duré. La partition est bien exécutée, leur ayant coûté toute leur énergie. la mécanique bien huilée, mais ça ne Il n’empêche que la version longue, marche plus. La magie s’est envolée. qui devrait contenir 30 minutes supplémentaires, pourrait améliorer le film, qui au final n’est pas mauvais, mais n’a pas la dimension émotionnelle et la puissance épique que nous propose toujours la trilogie de l’anneau, qui restera à jamais comme l’une des plus grandes aventures cinématographiques de l’histoire de l’humanité. Pour autant, tout n’est pas à jeter. Il y a quelques scènes bien fichues,
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Les Pingouins de Madagascar Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 33mn ) Réalisé par Simon J. Smith, Eric Darnell Avec Tom McGrath, Chris Miller, Christopher Knights, Conrad Vernon, John Malkovich Film américain Genre Animation Vous pensiez connaître les Pingouins de Madagascar ? Pourtant, les quatre frères cachent un lourd secret. Ils sont en fait… agents secrets ! Pour sauver le monde du terrible Docteur Octavius, les pingouins devront s’associer à la très chic organisation de la North Wind menée par le superbe husky au nom classé secret.
La Famille Bélier Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 45mn ) Réalisé par Eric Lartigau Avec Louane Emera, Karin Viard, François Damiens, Eric Elmosnino, Luca Gelberg Comédie dramatique française Dans la famille Bélier, tout le monde est sourd sauf Paula, 16 ans. Elle est une interprète indispensable à ses parents au quotidien, notamment pour l’exploitation de la ferme familiale. Un jour, poussée par son professeur de musique qui lui a découvert un don pour le chant, elle décide de préparer le concours de Radio France. Un choix de vie qui signifierait pour elle l’éloignement de sa famille et un passage inévitable à l’âge adulte.
Terre battue Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 35mn ) Réalisé par Stéphane Demoustier Avec Olivier Gourmet, Valeria Bruni Tedeschi, Charles Mérienne, Vimala Pons, Jean-Yves Berteloot Comédie dramatique française Résolu à ne plus travailler pour d’autres, Jérôme cherche à monter sa société coûte que coûte, et ce malgré les réticences de Laura, sa femme. Ugo, leur fils de 11 ans, joue au tennis et veut devenir champion. Pour cela, il lui faut intégrer le centre national d’entraînement, à Roland Garros. Comme son père, il est prêt à tout pour arriver à ses fins. Ensemble, Ugo et Jérôme vont apprendre qu’on ne peut pas contourner toutes les règles pour réussir.
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Charlie’s Country Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 48mn ) Réalisé par Rolf De Heer Avec David Gulpilil, Peter Djigirr, Luke Ford, Peter Minygululu, Jennifer Budukpuduk Gaykamangu Film australien Genre Drame Charlie est un ancien guerrier aborigène. Alors que le gouvernement amplifie son emprise sur le mode de vie traditionnel de sa communauté, Charlie se joue et déjoue des policiers sur son chemin. Perdu entre deux cultures, il décide de retourner vivre dans le bush à la manière des anciens. Mais Charlie prendra un autre chemin, celui de sa propre rédemption.
Le Temps des aveux Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 35mn ) Réalisé par Régis Wargnier Avec Raphaël Personnaz, Kompheak Phoeung, Olivier Gourmet, Thanet Thorn, Boren Chhith Film français Genre Drame Cambodge, 1971. Alors qu’il travaille à la restauration des temples d’Angkor, François Bizot, ethnologue français, est capturé par les Khmers rouges. Détenu dans un camp perdu dans la jungle, Bizot est accusé d’être un espion de la CIA. Sa seule chance de salut, convaincre Douch, le jeune chef du camp, de son innocence. Tandis que le français découvre la réalité de l’embrigadement des Khmers rouges, se construit entre le prisonnier et son geôlier un lien indéfinissable…
Eau argentée Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 43mn ) Réalisé par Ossama Mohammed, Wiam Simav Bedirxan Film français Genre Documentaire En Syrie, les Youtubeurs filment et meurent tous les jours. Tandis que d’autres tuent et filment. A Paris, je ne peux que filmer le ciel et monter ces images youtube, guidé par cet amour indéfectible de la Syrie. De cette tension entre ma distance, mon pays et la révolution est née une rencontre. Une jeune cinéaste Kurde de Homs m’a « Tchaté » : « Si ta caméra était ici à Homs que filmerais-tu ? » Le film est l’histoire de ce partage. Numèro 104 - HCFR l’Hebdo
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Gaby Baby Doll Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 28mn ) Réalisé par Sophie Letourneur Avec Lolita Chammah, Benjamin Biolay, Félix Moati, Pascal Joyeux, Benasser Kandoussi Film français Genre Comédie Gaby, on ne devrait pas la laisser seule la nuit. Or, c’est justement ce que fait Vincent, son petit ami, pour mettre son amour à l’épreuve. Elle a pourtant du mal à contrarier sa nature et, a vite fait d’épuiser la patience des gars du village. Mais cette histoire abrite un autre personnage: Nicolas, gardien du château, et c’est vers cet expert en solitude, que Gaby choisit de se tourner - quitte à le détourner de son cher chemin.
Cino, l’enfant qui traversa la montagne Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 25mn ) Réalisé par Carlo Alberto Pinelli Avec Stefano Marseglia, Francesca Zara, Jean-Louis Coulloc’h, Philippe Nahon, Liliane Rovère Aventure italien Dans un petit village du Piémont Italien, Cino, neuf ans, vit avec ses frères et sœurs dans une extrême pauvreté. Ses parents n’ont d’autre choix que de le confier à un charretier français qui doit l’emmener dans son pays. Là, il sera loué pour travailler dans les alpages du Mercantour. Pendant son voyage, Cino se lie d’amitié avec Catlin, une fillette de son âge. Très vite, ils se séparent car elle tombe malade. A son arrivée en France, Cino est engagé par un berger. Maltraité par son maître, il réussit à s’échapper et retrouve Catlin. Les deux enfants entreprennent alors une folle traversée des Alpes pour retrouver le chemin de leurs maisons. La route vers l’Italie se révèle chargée de surprises et de dangers. La montagne, comme peuplée de forces mystérieuses, semble avoir une influence magique sur Catlin…
Benoît Brisefer : les Taxis Rouges Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 17mn ) Réalisé par Manuel Pradal Avec Gérard Jugnot, Jean Reno, Thierry Lhermitte, Leopold Huet, H. Girardot Comédie française Benoît Brisefer, âgé de 10 ans, est un petit garçon au caractère bien trempé et d’une grande générosité qui cache sous une apparence très ordinaire de supers pouvoirs. Son seul point faible : il perd toute sa force quand il s’enrhume. Courageux, vaillant et très volontaire, ce super-héros pas comme les autres n’hésite pas une seconde à passer à l’action pour défendre ses amis et combattre le mal. Sa petite ville est menacée par une bande de malfrats avec à leur tête le leader charismatique Poilonez qui, sous couvert de l’implantation d’une nouvelle compagnie de taxis, LES TAXIS ROUGES, ont pour objectif de piller la ville. Mais c’est sans compter sur l’intervention fortuite de Jules Dussiflard et surtout Benoît Brisefer qui vont se dresser sur leur route…
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Coming Home Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 49mn ) Réalisé par Zhang Yimou Avec Chen Daoming, Gong Li, Zhang Huiwen, Guo Tao, Yan Ni Film chinois Genre Drame Lu Yanshi, prisonnier politique, est libéré à la fin de la Révolution Culturelle. Lorsqu’il rentre chez lui, il découvre que sa femme souffre d’amnésie. Elle ne le reconnait pas et chaque jour, elle attend le retour de son mari, sans comprendre qu’il est à ses cotés.
Amours Cannibales Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 56mn ) Réalisé par Manuel Martín Cuenca Avec Antonio de la Torre, Olimpia Melinte, María Alfonsa Rosso, Florin Fildan, Manolo Solo Thriller espagnol Carlos, prestigieux tailleur vivant à Grenade, est également un meurtrier à la monomanie singulière. Lorsque Nina, une jeune Roumaine à la recherche de sa soeur jumelle, apparaît dans sa vie, il tombe pour la première fois amoureux… Un sentiment qui met en péril son éprouvant secret.
Run Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 40mn ) Réalisé par Philippe Lacôte Avec Abdoul Karim Konaté, Isaach de Bankolé, Alexandre Desane, Djinda Kane, Reine Sali Coulibaly Thriller Ivoirien Run s’enfuit… Il vient de tuer le Premier ministre de son pays. Pour cela il a dû prendre le visage et les vêtements d’un fou, errant à travers la ville. Sa vie lui revient par flashes ; son enfance avec maître Tourou quand il rêvait de devenir faiseur de pluie, ses aventures avec Gladys la mangeuse et son passé de milicien en tant que Jeune Patriote, au cœur du conflit politique et militaire en Côte d’Ivoire. Toutes ses vies, Run ne les a pas choisies. À chaque fois, il s’est laissé happer par elles, en fuyant une vie précédente. C’est pour ça qu’il s’appelle Run. Numèro 104 - HCFR l’Hebdo
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Le Septième fils Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 42mn ) Réalisé par Sergey Bodrov Avec Jeff Bridges, Ben Barnes, Julianne Moore, Alicia Vikander, Antje Traue Film américain Genre Fantastique Une époque enchantée, où les légendes et la magie ne font qu’un…L’unique guerrier survivant d’un ordre mystique part en quête d’un héros prophétique doté d’incroyables pouvoirs, désigné par la légende comme étant le dernier des Sept Fils. Le jeune héros malgré lui, arraché à la vie tranquille de fermier qu’il menait jusqu’à présent, va tout quitter pour suivre ce nouveau mentor rompu au combat. Ensemble ils tenteront de terrasser une reine d’autant plus maléfique qu’elle a levé contre le royaume une armée d’assassins redoutables aux pouvoirs surnaturels.
Au revoir l’été Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (2h 5mn ) Réalisé par Koji Fukada Avec Fumi Nikaidô, Mayu Tsuruta, Taiga, Kanji Furutachi, Kiki Sugino Film japonais Genre Drame Accompagnée de Sakuko, sa nièce, qui prépare son entrée à l’université, Mikie est de retour dans son village natal pour mener à bien la traduction d’un roman indonésien. La langueur estivale de la campagne japonaise est l’occasion pour Mikie, de renouer avec Ukichi, un ancien amant, gérant d’un love hôtel clandestin et pour Sakuko de se rapprocher du timide Takashi, réfugié de Fukushima. L’ambition studieuse de cet été cède peu à peu la place à une rocambolesque ronde affective où la délicatesse et le burlesque ne masquent jamais tout à fait la dureté du Japon contemporain.
Dumb & Dumber De Date de sortie : Mercredi 17 Décembre 2014 (1h 49mn ) Réalisé par Bobby Farrelly, Peter Farrelly Avec Jim Carrey, Jeff Daniels, Rob Riggle, Laurie Holden, Rachel Melvin Comédie américaine Vingt ans après, Lloyd et Harry sont toujours amis – et toujours aussi débiles ! Quand ils apprennent qu’Harry est père, les deux amis se lancent dans un nouveau road trip à la recherche de sa fille. Ils vont sillonner le pays à bord de véhicules toujours plus improbables, semant la folie et le chaos jusqu’à un endroit où ils n’auraient jamais dû pouvoir se retrouver… 10
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Les podcasts HCFR, A écouter ! Depuis octobre 2013, HCFR vous propose des émissions podcastées sur les thèmes du cinéma, du jeu-vidéo & des technologies du Home-cinéma et de la HiFi. C’est avec une grande joie que nous abordons cette seconde saison de podcasts, avec un beau programme à la clef. Si vous ne connaissiez pas l’existence de ces émissions audio web-diffusées, alors il faut absolument que vous y jetiez une oreille. Lancées il y a un an, nous cumulons plus de 21h de programmes et 10 000 écoutes. Avec Xavier, nous lançons donc la saison 2 d’HCFR le Podcast Cinéma, émission dédiée, comme son nom l’indique, au 7ème Art. Après six premiers épisodes, nous souhaitons vous proposer toujours plus de contenu avec cette année de nouveaux thèmes et plein d’invités. Le premier épisode de cette seconde saison était l’occasion de faire le bilan des films sortis au cinéma cet été. Nous vous proposerons en novembre prochain une émission spéciale films comics. Pour ce qui est du Podcast Jeux-vidéo, après deux premiers épisodes d’actualité dédiés à l’E3 et la gamescom, nous avons travaillé avec BennJ et JulianF le concept de l’émission et nous vous proposerons désormais un épisode tous les mois. Actualité, tests de matériels divers et de jeux, dossiers et débats seront de la partie. Enfin, dans la continuité du Podcast Tech, nous allons avec Patrice (Laric) vous proposer une émission sur les installations dédiées fin-novembre. Nous enchaînerons avec un épisode sur la HiFi avec Stéphane (StephHifi) où nous débattrons d’un sujet déterminé avec différents invités. Pour conclure cette fin d’année, nous vous proposerons une émission spéciale, hors-série, entièrement dédiée au dématérialisé, qui conclura l’année 2014 des Podcasts d’HCFR. Bref, un beau programme en perspective, que nous tenions à vous présenter. Merci pour votre fidélité et à très vite ! Pour écouter nos émission, flashez le QR Code ci-dessus ou rendez-vous sur http://www. homecinema-fr.com/podcast/ SnipizZ
7eme Art Djee
Le Pacte des Loups (2001)
Christophe Gans
E
n 1766, une bête mystérieuse sévit dans les montagnes du Gévaudan et fait de nombreuses victimes, sans que quiconque puisse l’identifier ou la tuer. Les gens ont peur. C’est un monstre surgi de l’enfer ou une punition de Dieu. L’affaire prend rapidement une dimension nationale et porte atteinte à l’autorité du Roi. Le chevalier Grégoire De Fronsac, naturaliste de surcroît, est alors envoyé dans la région du Gévaudan pour dresser le portrait de la bête. Bel esprit, frivole et rationnel, il est accompagné de l’étrange et taciturne Mani, un indien de la tribu des Mohawks. Ces derniers s’installent chez le Marquis Thomas d’Apcher. Au cours d’une soirée donnée en son honneur, Fronsac fait la connaissance de Marianne De Morangias ainsi que de son frère Jean-François, héritiers de la plus influente famille du pays. Fronsac se heurte bientôt à l’animosité des personnages influents de la région.
Date de sortie : 31 janvier 2001 (2h22min) Réalisé par : Christophe Gans Avec : Samuel Le Bihan, Mark Dacascos, Emilie Dequenne Genre : Aventure , Epouvante-horreur , Historique Nationalité : Français
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Un con de Noël Tu sais, je crois que je me souviendrai toujours de ce soir de décembre 1997 quand, pour rentrer chez mes parents, après une journée trop longue à choper des escarres sur les bancs du lycée, je passai devant cette librairie de la Porte de Saint-Mandé en divaguant. Il faisait froid, je le sais encore aujourd’hui, des années plus tard, car je sens toujours, je ne sais pas si tu vas le croire, cette chaleur soudaine qui me submergea quand sa présence éclata au centre de la vitrine. C’était bleu, grand, ça trônait au milieu d’autres merdes culturelles sans intérêt, ça dominait de son éclatante beauté toute la fange qui l’entourait. Il y avait ce mec de type bridé en chemise blanche, avec ce sourire étrange sur le visage, tenant un flingue sur sa propre tempe : Takeshi Kitano. C’était sous cellophane avec une boursouflure dans un coin : une VHS. Un Jackie Chan en Nikki Larson. J’étais donc, tu imagines, en mode freeze intégrale devant le roi des magazines. Impossible de redémarrer, de tracer ma route sans occasionner à mon neurone des dommages irrémédiables. Il me le fallait mais je n’avais pas un flèche. Un coup d’œil dans l’antre sombre inhospitalière derrière le carreau, où on ne distinguait pas âme qui vive, acheva de me convaincre. J’allais devenir Mesrine, mon pote. M’en bats les rouleaux, fallait pas me faire bisquer avec le Graal. Prenant mon courage légendaire à deux mains pour pas qu’il se fasse la malle, j’entrai dans l’échoppe à feuilles de choux et, constatant que le patron était un truc tout vieux à mobilité réduite Jean D’Ormesson-like, je m’arrêtai sur le seuil, le cœur battant. A ma gauche, l’objet de mon désir. En face, le cerbère flétri et, semble-il, inoffensif. Je glissai ma main dans la vitrine, souple et rapide comme le félin, prêt à bondir, alors que la porte d’entrée était encore ouverte, en zieutant l’ancêtre qui semblait dormir debout et je tournai les talons de mes Converse All-Star en courant aussi vite que le vent. Tout ça avant que la momie n’ait relevé la tête. Voilà, j’avais versé du côté obscur, du côté sombre de la Force. Une racaille de la pire espèce. Je le dis aujourd’hui car, d’une part je suis un homme bon, désormais que j’ai rencontré Jésus et que je suis son chemin lumineux en chantant sa gloire, lavé de mes péchés passés et, surtout, il y a prescription.
et même si chez moi y avait du musulman, on ne déconnait pas avec la Nativité. Et si le Papa Noël c’était pas moi, et bien, c’était personne. Alors crotte. HK Orient Extreme Cinéma. Tu sais, déjà le nom claquait. Je venais de découvrir «Les Syndicats du crime» de John Woo sur Canal. Le choc, bien entendu. Le choc qui te fait te demander où t’étais pendant ce temps-là ? Comment tu avais fait pour échapper à ça jusque-là ? Une cicatrice et sa douleur qui se réveille souvent quand il fait froid. Un autre monde qui ressemblait au nôtre mais en tellement plus fou, plus chevaleresque, noble, qui jonglait sur les amitiés viriles, les ballets martiaux ou de poudre et de plomb. Et HK Orient Extrême Cinéma, c’était une fenêtre sur cet univers. Ça sortait tous les six mois, il me semble, et il y a eu quinze numéros. Dont un numéro zéro que j’ai acheté… sur une brocante en Normandie des années plus tard. Totalement bleu celui-là, avec Brigitte Lin dans Zu en couverture. Je crois que c’est la première fois que ma fille m’a vu pleurer. Et puis si quelqu’un a le numéro 9 sur les sabreurs dans un état pas trop dégueulasse, je suis preneur parce que le mien a les pages toutes collées sur les photos de David Chiang… Mais pourquoi je te raconte tout ça, purée de sa mère ? Oui ! Le type qui chapeautait ma nouvelle bible, c’était Christophe Gans. Le mec de Starfix aussi. Et là, je viens de revoir «Le Pacte Des Loups»… Et c’est toujours dur de dire du mal d’un mec qui a un peu contribué à construire un truc en toi. On savait déjà que les critiques ne faisaient pas souvent les meilleurs cinéastes mais là, c’est chaud. Il y avait déjà eu Crying Freeman pour nous dire «Hé oh, les copains, je suis le film qui prend dix ans à chaque visionnage tellement je recycle dans la pose ce que j’ai vu ailleurs», mais on pouvait mettre ça sur le compte de la jeunesse, une façon de solder l’ardoise de fanboy et cultiver l’infime espoir de passer à autre chose. Mais non, le mal est plus profond. Le mec a des années de cahier critiques à solder.
mec est aussi crédible et naturel que Manuel Valls. Comme si tu prenais Renaud pour jouer le général Patton. Ou Dany Boon pour Conan, Louis de Funès en Attila... Le truc qui irait sans doute avec une parodie mais pas avec un film qui se voudrait un tant soit peu ambitieux et vraisemblable. Naturaliste et érudit, alors que son regard ne reflète que le désir fiévreux de voir passer les trains en mâchonnant de la bonne herbe. On sent que lui-même se demande ce qu’il fout là. Et un casting qui, dans sa grande majorité, cachetonne sans honte, poudré, dans ce pauvre regard sur la bourgeoisie de province, aux poncifs éculés. Ça pèse sur tout le film, en plus des lourdeurs inhérentes au cinéma de Gans, ultra marqué par ses références qui transpirent, pataudes, mimétiques, gênantes. Alors on commence par Angélique (en pas bandant) contrairement à Michèle Mercier et ses tétons qui pointent sous son chemisier humide sous l’œil affamé du puceau Giuliano Gemma, on essaie d’approcher la Hammer mais on reste en Lozère, on ricoche sur Jaws sans que la moindre goutte de sang ne tache l’immaculée bergère à la beauté virginale, on essaie de passer faire coucou à Argento ou Chang Cheh mais les mecs auraient détourné le regard de honte. Un triste film à l’image de sa créature, malformée, épouvantable boursouflure, qui passe dans ce melting-pot nauséeux à l’anachronisme guilleret. Mis à part les scènes de combat, le montage est paresseux et la narration vaporeuse se raccroche à une voix off pathétique. Ajoute à ça une absence totale de fun, une direction d’acteurs chaotique et tu te retrouves avec une triste resucée du film d’aventures à la française, à la prétention sans nom et au mauvais goût insidieux, figeant Gans dans une sorte de Tarantino qui n’aurait pas réussi à digérer ses influences, se retrouvant, pour le coup, incapable de créer un univers cohérent sans que ça ressemble à un cocktail criard et sans âme. Alors qu’à mes yeux, il incarnait le Père Noël il y a de ça quelques années, Gans livre, avec ce film, un non-cadeau, un machin périmé au goût intolérable.
Je ne suis pas fier mais c’était des années noires. Une sorte de Moyen-âge. On mangeait des cailloux, je ne sais même pas si y avait 6 chaines de télé et internet c’était ta main. Je te parle d’une époque où les téléphones portables, c’était tes deux mains autour de ta bouche et parler fort dedans Comme quoi, l’amour pourrit tout… pour que ton interlocuteur t’entende et ça Premier point noir, rédhibitoire, c’est ne fonctionnait pas des masses. Enfin bref, LaMule LeBihan. Je n’ai rien contre cette c’était trop cher. Et puis c’était bientôt Noël truffe mais ce n’est juste pas possible. Le Numèro 104 - HCFR l’Hebdo
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7eme Art Sergent Pepper
La Vie est belle (1947) Franck Capra
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e décès de son père oblige un homme à reprendre l’entreprise familiale de prêts à la construction, qui permet aux plus déshérités de se loger. Il entre en conflit avec l’homme le plus riche de la ville, qui tente de ruiner ses efforts. Au moment où il approche de la victoire, il égare les 8 000 dollars qu’il devait déposer en banque. Le soir de Noël, désespéré, il songe au suicide. C’est alors que le Ciel dépêche à ses côtés un ange de seconde classe, qui pour gagner ses ailes devra l’aider à sortir de cette mauvaise passe... Date de sortie : 10 décembre 1947 (2h9min) Réalisé par : Frank Capra Avec : James Stewart, Donna Reed, Lionel Barrymore Genre : Comédie dramatique , Fantastique Nationalité : Américain
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Like a hurricane. La magie de Noël, bien sûr. Try me. Je connais ce film depuis si longtemps, je connais son dénouement, certes, la dernière fois encore, il m’avait bouleversé, mais il en est tombé de la neige, depuis… J’ai vieilli, et Noël, c’est par les coulisses que je l’aborde, en rejouant cette comédie pour la nouvelle génération qui a le droit d’y croire encore quelques années avant d’ouvrir les yeux. Alors La vie est belle, je préfèrerais ne pas le revoir, je le loge dans ces souvenirs immaculés d’une émotion que l’injure du temps ne viendra pas altérer. Mais tout de même, dans ce long revisionnage de tous les grands classiques auquel je m’attèle depuis un an et demi, pour en faire une critique, et pour James, et pour Capra, et… pour Noël et Fabi, tiens, on pourrait retenter. Cachons nous d’abord derrière l’apparente neutralité d’un discours critique. Ce film est celui d’une communauté, d’une famille et de ses satellites dans ces petites villes que le cinéma américain sait faire vivre comme nul autre. L’humanité se décline à travers une galerie de personnages secondaires caractérisés à la perfection, et que le protagoniste fustige gentiment. Ce recul discrètement cynique sur l’étouffement d’une collectivité où l’on pousse les garçons vers leur future épouse, où l’on vit sous l’égide d’un capitaliste acariâtre et l’on renonce à ses rêves a de quoi rassurer les sceptiques : la vie n’est pas si belle, après tout, l’acide transparait sous le sucre glace.
Avant de s’en rendre compte, on a déjà baissé la garde, plongeant avec les personnages dans l’euphorie collective d’un charleston aquatique, bricolant avec eux une vie chiche et dont le charme indéfectible est la sincérité, qui fait tourner les cœurs, les broches et les vinyles en un même mouvement.
Débarrassé de tout didactisme, c’est donc par l’émotion pure que la morale s’impose. Le désarroi de l’homme acculé, qui répète « I worth more dead than alive », le visage de Stewart enfouissant son visage dans le cou de sa fille pour cacher ses larmes valent tous les discours sur la violence économique.
Vient donc le temps de la destruction, qui là encore, se fait à l’échelle domestique : les pétales de la fleur, les maquettes, la maison, l’enseignante au téléphone, avant le souhait de mort du martyr qui a oublié qu’il était “the richest man in town”. L’uchronie proposée à George par Clarence est non seulement un coup de génie scénaristique, mais une relecture brillante de la destinée de chacun, du réseau sentimental et bienfaisant que dessine la vie sociale. Chaque détail a compté, chaque action a eu ses conséquences…difficile d’illustrer La vie passe, nous la vivons. Est-elle belle avec plus de pertinence l’éloge du rôle de ? Pas forcément. Elle est vraie, surtout, et chaque individu. l’on grandit avec James et Donna, enthousiastes de les voir porter à bout de bras l’univers qui se consolide autour de leur énergie, tandis que le pouvoir de l’argent étire ses tentacules, critique bienvenue dans un film pourtant si emblématique de l’idéologie américaine. Car si le capitalisme est ici fustigé, c’est qu’on lui oppose l’économie des sphères les plus intimes et modestes : celle de la famille, et celle de la communauté. George se sacrifie pour que soit possible la success story de son pays : le frère héros de guerre, l’ami riche industriel, les concitoyens pro- Les retrouvailles de George avec sa famille, priétaires. dans le final, et la convergence de toute sa communauté vers la quête et le chant final se passent d’analyse. C’est tout simplement l’enchainement de séquences le plus bouleversant de l’histoire du cinéma. Mais comment a-t-il fait ? se demande-t-on tout se frottant discrètement les yeux sur le générique de fin… Quel est son secret ?
La réussite tient dans cet angle de vue. En restant au sein de cette cellule familiale, Capra capture comme personne l’humanité des individus qui, ensemble, construisent la nation. Cette modestie qui nourrit notamment la dimension comique du drame est l’ingrédient ultime pour ravager les plus sceptiques, notamment dans le traitement du thème de l’ange gardien, son amateurisme et la simplicité avec laquelle il devise et accomplit ses miracles. Numèro 104 - HCFR l’Hebdo
Une scène, subreptice, métaphorise toute le génie de Capra. Lorsque il exauce le vœu de George souhaitant n’être jamais né, Dieu acte le changement par un coup de vent qui fait s’ouvrir la porte. Clarence sort et déclare avec malice : “You don’t need to make all THAT fuss about it !” Voilà : cette solennité du surnaturel est déjà de trop, et nécessite une pirouette d’humour pour qu’on l’accepte. Le regard de Capra se résume à ce souffle imperceptible qui n’ouvrira pas ostensiblement les portes pour s’imposer, mais aura sur nos cœurs l’effet d’un ouragan.
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7eme Art Igor
Fantômes en fête (1988) Richard Donner
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e jeune directeur d’une chaîne de télévision, Frank Cross, carriériste effréné, est au sommet de sa gloire. Nul ne résiste à ses dictats et il terrorise tous ses collaborateurs. Quelques jours avant Noël, il décide d’adapter de façon provocante le fameux «Chant de Noël» de Dickens. C’est ce moment que choisit son ancien patron, Lew Hayward, mort depuis sept ans, pour le hanter. Le spectre le somme de s’amender sous peine de finir en enfer. Pour cela Frank recevra la visite de trois esprits de Noël qui l’aideront à faire son choix. Date de sortie : 22 décembre 1988 (1h40min) Réalisé par : Richard Donner Avec : Bill Murray, Carol Kane, Karen Allen Genre : Comédie Nationalité : Américain
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Oncle Bill La poisseuse cité londonienne a cédé place à l’écrasante New-York et le vieux Scrooge fait de la télé un soir de réveillon. Il y a de quoi, avouonsle, bouleverser l’ordre établi et faire se retourner le malheureux Charles Dickens dans sa tombe. Ebenezer en costume d’époque lorgne en douce les danseuses de Noël qui ne craignent ni le froid ni la caméra pendant que la mort prend l’ascenseur car on ne fait pas mieux pour voyager dans le temps. Quoi qu’un taxi usé jusqu’à la moelle, de carambolages en aquariums à cigarillos, ferait sans doute l’affaire faute de mieux ou d’avoir des ailes. La censure en prend un coup et un beau dans le nez mais l’amour vache que veux-tu. Fantômes et revenants s’égosillent à tout va. Ça crie! Ça hurle! Ça beugle! Ça vous crève les tympans. Le calvaire. Rien d’étonnant, cela dit, vu leur descente de bibine, aux macchabées sur le retour. Heureusement qu’il y a de l’amour, de la douceur, du sucre d’orge et du ronron pour adoucir les contours. C’est l’Amérique, ouais. C’t’un peu trash, tout ça, mais c’est Noël et ça fait grimper l’audimat. Pas de mal à voir les autres s’en faire et c’est dans l’air du temps, c’est vivant, c’est le goût du jour et ça bouscule quelques codes établis. Mais sans abus, non non! Des enfants vont poser leurs mirettes sur le produit, s’agirait pas de s’infliger la vindicte parentale. Les minots, ils veulent du gag facile, du qui fait du bruit, du ridicule, du facile à comprendre dans leurs têtes
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de demeurés en devenir. Il va glisser, le sale type. Et tomber de son sus. Quelques éclaboussures, aussi, un peu de redondance, du comique de répétition. Pourquoi pas une petite chanson? Et on fera chanter la salle! Ça, c’est osé. Mais ose, c’est Noël. Sors des sentiers battus, impose quelques libertés, quelques contre-emplois, quelques cadrages audacieux. Attention! Il y a des limites et un cadre, pauvre fou, l’Amérique a des attentes séculaires qu’il ne faut en aucun cas bousculer. Assez morne, l’ambiance, malgré tout. Si on invitait cette année l’oncle Bill? Lui il n’a pas son pareil pour enflammer l’assistance. C’est peutêtre le charisme ou un genre de talent à l’image. Ou l’hyperactivité. Un sacré bonhomme et que Dieu le bénisse. Il en fait des tonnes, ça c’est sûr! Il est fou! Il est seul! Il fait disparaître ses voisins de table. C’est un prestidigitateur! C’en est presque gênant. C’est son jour. Il souffre et s’offre pour la cause, un vrai martyr de l’écran.
et les Hommes, apprendre que la vie humaine et le partage offrent un épanouissement que nulle possession matérielle ne peut approcher. Et se recaler avec son ex’ car c’est l’Amérique. La trame semble aisée à dérouler, le happy-end garanti, le succès inévitable. Ha si seulement! Le sujet, hélas, est un véritable piège. L’œuvre fondatrice jouait sans relâche les multiples gammes de l’âme humaine, jonglant de l’une à l’autre avec une dextérité toute littéraire, affranchie par les mots de ce nécessaire réalisme propre à l’interprétation filmique. Quelle audace que de tenter la retranscription d’une telle prose. On ne pouvait espérer mieux qu’un aboutissement en demi-teinte et On rigole bien. Sans arrière pensée. surtout un final clichesque à des Mais en tout état de cause, si on veut lieux de la magique conclusion de marquer les esprits, comme le conte son prédécesseur. de Noël, il faut une morale. Il faut que ça transparaisse bien vite, que ça Un peu de magie, une bien fasse paisiblement son chemin dans belle présentation, une énergie les méandres du cerveau qui végète communicative, ne soyons pas en présence du divertissement. À boudeurs... Malgré l’insupportable ce titre, l’inspirateur était grand, un carcan créatif qui l’emprisonne, vrai bijou de subtilité. Autant en malgré la disparition de thèmes profiter pour le citer fréquemment. chers à l’instigateur du récit, occultés par un humour gentiment potache, Astucieux. Facile. Le postulat est des plus simples. Le malgré une morale mal exploitée, radin malveillant, par la bienfaisante c’était un joli conte de notre temps. - bien que souvent douloureuse intervention des esprits de Noël, Et c’est Noël... doit ouvrir les yeux sur le monde 17
7eme Art Guyness
L’Arme fatale (1987) Richard Donner
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eux policiers de Los Angeles, Martin Riggs et Roger Murtaugh, se retrouvent coéquipiers sur une même affaire. Les deux hommes, aux caractères franchement opposés, finissent par s’apprécier et doivent bientôt faire montre de toutes leurs qualités lorsque la fille de Murtaugh est enlevée par d’anciens agents des forces spéciales devenus trafiquants de drogue. Date de sortie : 5 août 1987 (1h50min) Réalisé par : Richard Donner Avec : Mel Gibson, Danny Glover, Gary Busey Genre : Action , Comédie , Policier Nationalité : Américain
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Sens ta clause Croyez-le ou non, j’aborde ici ma première œuvre de commande. Me voilà dans la peau du pigiste ou du jeune rédacteur, tenu de pondre son papier sur un sujet précis (Noël), pour une date fixée. La clause est précise, la pression réelle, la patronne inflexible, les relances incessantes.
Alors Noël, bien sûr, ce sont des tonnes de souvenirs cinématographiques, mais bizarrement, celui qui s’impose à moi est un de ceux qui représentent assez peu le moment joyeux et festif auquel on peut associer la célébration de la naissance du petit Jésus. A moins que. -Welcome to the Jungle, belleNoël, donc. Une jolie demoiselle dévêtue (juste ce qu’il faut pour faire frétiller la turgescence mal maîtrisée et à l’hygiène douteuse du spectateur tout juste postprépubère que je fus, en cette année 1987), après s’être aspiré en poudre blanche la superficie d’une table basse sur laquelle aurait pu se
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disputer la finale de Roland Garros, enjambe un balcon à l’altitude bien trop conséquente pour garantir l’intégrité physique de celle qui ne va pas tarder à se jeter dans le vide, et effectue le grand saut. Jingle Bells vient de cesser de résonner, mais la mélodie reste vissée à nos oreilles, un air vicié qui colle aux ni chaud ni froid, et c’est non sans basques crottées et gluantes d’une une véritable jouissance que nous fête grotesque et originellement assistons aux exploits fondus d’une dénaturée. tête brulée qui incarne enfin une version possible de l’expression Associer les fêtes de fin d’année à la «peur de rien». mort et au suicide n’est évidemment ni étonnant ni nouveau. Pour ne On raconte souvent que Noël est rappeler que La vie est belle ou l’occasion du premier traumatisme Le Père Noël est une ordure, les infantile, puisqu’il constitue la exemples sont nombreux. Pour celui première preuve de mensonge des qui traverse une mauvaise passe, qui parents, et donc du monde adulte. se sent seul ou même pour celui qui Pas totalement étonnant lorsqu’on ne cesse de contempler les activités songe que la fête elle-même repose humaines de ses contemporains sur une vaste duperie, et que tout avec un regard distant et stupéfait, ceci pousse certains à cesser de faire ce moment de célébrations forcées semblant de croire à cet univers et consuméristes fait très facilement d’apparences et de prétextes. Assez office de catalyseur à effroi. Et peut logique, finalement, que la scène provoquer le passage à l’acte le plus introductive de la saga Arme fatale radical. symbolise si bien cette période redoutable. - Noël au balcon, enrhumé comme un conLa pulsion suicidaire est bien entendu l’argument massue de ce premier Lethal weapon, ce qui fera que les épisodes suivants n’auront plus vraiment le même sel, pour cause d’assagissement de son personnage principal. Ne restera plus que l’amitié bonasse entre le black et le white, l’encore jeune chien fou et le père de famille assagi, l’électron libre incontrôlable et le lieutenant fiable en fin de carrière. Quand Martin Riggs a fini de se mettre un canon de métal froid dans la bouche en toisant la mort dans le gris glacial des yeux, les dangers extérieurs semblent bien fades. Du coup, se jeter du haut d’un immeuble ou affronter les bad guys sur-armés ne lui fait plus
Cela dit, en bon méridional, j’ai tendance à relativiser. Il faut toujours avoir en tête que les choses pourraient être pires. Comme vivre Noël en Belgique. La-bas, c’est encore plus long. Un célèbre dicton local n’est-il pas «Froid en novembre, Noël en décembre»?
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7eme Art Takeshi29 et Fabi
Un Conte de Noël (2008) Arnaud Desplechin
À
l’origine, Abel et Junon eurent deux enfants, Joseph et Elizabeth. Atteint d’une maladie génétique rare, le petit Joseph devait recevoir une greffe de moelle osseuse. Elizabeth n’était pas compatible, ses parents conçurent alors un troisième enfant dans l’espoir de sauver Joseph. Mais Henri qui allait bientôt naître, lui non plus, ne pouvait rien pour son frère - et Joseph mourut à l’âge de sept ans. Après la naissance d’un petit dernier, Ivan, la famille Vuillard se remet doucement de la mort du premier-né. Les années ont passé, Elizabeth est devenue écrivain de théâtre à Paris. Henri court de bonnes affaires en faillites frauduleuses, et Ivan, l’adolescent au bord du gouffre, est devenu le père presque raisonnable de deux garçons étranges. Un jour fatal, Elizabeth, excédée par les abus de son mauvais frère, a «banni» Henri, solennellement. Plus personne ne sait exactement ce qui s’est passé, ni pourquoi. Henri a disparu, et la famille semble aujourd’hui dissoute. Seul Simon, le neveu de Junon, recueilli par sa tante à la mort de ses parents, maintient difficilement le semblant d’un lien entre les parents provinciaux, la soeur vertueuse, le frère incertain et le frère honni... Date de sortie : 21 mai 2008 (2h30min) Réalisé par : Arnaud Desplechin Avec : Catherine Deneuve, Jean-Paul Roussillon, Anne Consigny Genre : Comédie dramatique Nationalité : Français
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MONUMENTAL
de n’avoir jamais vu cela, par un mélange subtil d’âpreté et de drôlerie. Desplechin est à la fois un enchanteur et un terrible apprenti-sorcier, et a selon moi signé en l’espace de 10 ans 3 films véritablement sublimes (avec «Rois & reine» et «Esther Kahn»).
Ce film est monumental, au sens premier du terme. En 2h30, en scrutant une famille et ses turpitudes, il dit tout de la vie, des hommes. Desplechin utilise sa caméra tel un scalpel, pour chatouiller, gratter ou trancher dans le vif. Son cinéma fait mal car il questionne chacun d’entre nous, sans jamais caresser dans le La totalité de sa filmographie est d’ailleurs impressionnante, ne sesens du poil. rait-ce que par l’inconfort auquel Dans la continuité du déjà immense il semble s’astreindre et qui per«Rois & reine», il confirme qu’il est met probablement à son art de probablement le plus grand direc- se renouveler en permanence. teur d’acteurs du cinéma français actuel. Penser à ce couple impro- Takeshi29 bable Catherine Deneuve - JeanPaul Roussillon est déjà une idée magnifique, mais le rendre aussi beau à l’écran par la simple magie de sa caméra en est une autre. Le film de famille est un classique du cinéma, et il est presque miraculeux de parvenir à renouveler le genre, à donner au spectateur l’impression Tendrement grinçant... Noël. Aaah, Noël. Un beau sapin. Une maison bourgeoise confortable. Une famille réunie autour de la mère malade. On s’apprête à sortir les Kleenex, en toute logique. Et bien non. Parce qu’on n’est pas chez Disney. Mais chez Arnaud Desplechin.
dité, provocation et tendresse. Parce que c’est ce sentiment qui émerge progressivement, au fil de l’histoire. Une tendresse pudique qui ne peut s’exprimer sans cynisme. (Duo fabuleux Deneuve-Amalric en mère-fils) Il n’existe à mon sens que peu de films plus intelligents et plus fins sur la violence des relations familiales que ce Conte de Noël truffé d’aigreur et pétri de haine qui, de rivalités cruelles en vacheries émouvantes, vous laisse ahuri et comblé.
Chacun a amené ses blessures, sa jalousie, ses rancoeurs et s’en donne à coeur joie pour balancer des horreurs à ses proches dans une brutalité enjouée, en toute légèreté. Le Fabi miel et le fiel, entremêlés. Junon (Catherine Deneuve) confirmant à l’un de ses enfants qu’elle ne l’aime pas, sur le même ton qu’on emploierait pour dire «Je n’aime pas le salami». Cinglante. Ces relations familiales, imprégnées de non-dits, naviguent entre absurNumèro 104 - HCFR l’Hebdo
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Laser Ultra by Kinepolis : L’alliance de l’image Barco et du son Dolby
Souvent, les sphères du home-cinéma et du cinéma se regardent l’une l’autre, se comparent, se critiquent, mais évoluent ensemble. Ces dernières années, les avancées technologiques sont généralement apparues d’abord au cinéma avant d’être adaptées au home-cinéma. Aujourd’hui, c’est l’image laser 4K et l’Atmos qui font figure de proue du cinéma, et nous, home-cinéphile, lorgnons avec impatience sur ces technologies. dans le temps, difficulté à manier la bobine, etc… Le son a beaucoup évolué à la fin des années 80 avec l’arrivée du son multicanal 5.1 numérique. Plusieurs supports sont disponibles : CD, impression sur pellicule, SDDS, etc… En parallèle, Kinepolis disposait alors de l’ensemble de ces technologies, via le “sapin de noël” comme l’appelle les projectionnistes d’alors, c’est-à-dire un Tout commence en 1989, où le premier ensemble de têtes de lecture attenant au Kinepolis voit le jour à Bruxelles, le plus projecteur et offrant ainsi le support de grand complexe européen de l’époque. Et toutes les configurations. qui de mieux pour en parler que le maitre Kinepolis et les évolutions technolo- à penser de ces évolutions, Bob Claeys, Historiquement, Kinepolis gère en interne Directeur Recherche et Développement l’installation et la maintenance de ses salles giques du Cinéma du groupe. Ce passionné de cinéma et de de cinéma, créant ainsi des liens particutechnologies œuvre depuis longtemps liers avec les constructeurs, faisant souvent pour offrir aux spectateurs de Kinepolis les office de « beta-testeur ». Ainsi, à la fin des années 90, le cinéma numérique arrive, conditions idéales pour voir leur film. avec le DLP développé par Texas InstruLa technologie a évolué dans le temps : ment, spécialiste des puces électroniques. enceintes bi-amplifiées, mur THX, certifica- Kinepolis a réussi à disposer de deux des tion THX de l’ensemble des salles, petites trente premiers projecteurs numériques comme grandes. A l’époque, le 35mm do- dès leur lancement. mine et le 70mm représente la plus belle définition de l’époque. Forcément, la pelli- La 3D est ensuite arrivé, ou plutôt revenue, cule a ses défauts : vibration, dégradation mais cette fois-ci en numérique. En effet, L’équipe de Kinepolis, groupe européen exploitant de salles de cinémas nous a proposé de découvrir leur toute nouvelle installation technique, le Laser Ultra, combinaisons du savoir-faire de Barco pour l’image avec un projecteur laser 4K & de Dolby pour le son avec l’Atmos. L’occasion pour nous de faire le parallèle entre nos deux univers et apprécier les efforts consentis par Kinepolis pour proposer en permanence à ses spectateurs une meilleure expérience du Cinéma.
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Né en Belgique, Kinepolis Group a toujours été à la pointe des technologies du Cinéma, souhaitant offrir une qualité de service maximal, tant sur l’accueil et le confort que la qualité de l’image et du son. Sur ce dernier point, Kinepolis a toujours massivement investi dans du matériel dernier cri, quitte à être précurseur.
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avec la 3D analogique, les spectateurs avaient souvent tendance à avoir des maux de tête et a donc rapidement été abandonnée. Le numérique a quant à lui offert la possibilité aux réalisateurs de proposer à nouveau des films tridimensionnels, les soucis techniques étant mieux maitrisés. Au début des années 2010, une nouvelle technologie du son voit le jour : le Dolby Atmos. Une véritable révolution pour le cinéma, qui permet une immersion totale avec 64 enceintes dont une partie se situe au plafond. Le mixage est réalisé par objets, placés dans un espace 3D (x, y, z). Nous reviendrons sur cet aspect en détail lors d’un prochain article dédié au mixage en Atmos.
Kinepolis a signé un partenariat exclusif avec Barco. Ce partenariat a poussé le groupe à équiper quatre de ses cinémas du tout nouveau projecteur laser 4K de chez Barco, le DP4K-60L, remplaçant les projecteurs à ampoule xénon. Une première mondiale !
Le xénon a fait son temps. En effet, la durée de vie de la lampe est limitée à 500 heures, perdant progressivement son intensité lumineuse et nécessitant un calibrage régulier afin de maintenir une image qualitative. L’arrivée du laser révolutionne la maintenance des projecteurs cinéma puisque la lampe a une durée de vie de 30 000 heures et surtout n’a pas besoin d’être re-calibrée de manière régulière, offrant un éclairage Enfin, le HFR (High Frame Rate) est arrivé plus puissant et uniforme, améliorant avec le premier Hobbit, consistant à aug- le contraste, la colorimétrie via un color menter le taux d’image par secondes des gamut allant jusqu’au 6P. films. Alors que la norme est fixée à 24 images/secondes, considérée comme « le langage d’un film », il y a quelques défauts à cette limitation notamment sur les travelings qui sont souvent flous. Peter Jackon a souhaité tourner sa nouvelle trilogie en Terre du Milieu en 3D 48i/s. Chacun reste juge de la pertinence technique de la chose. Mais quoi qu’il en soit, proposer aux spectateurs de diffuser l’œuvre telle qu’elle a été pensée par le réalisateur est une chose importante pour Kinepolis. Le choix est de toute manière laissé aux spec- Ce projecteur est également le seul capable tateurs de voir le film en version 3D HFR ou de diffuser un film en 3D d’une résolution 24i/s classique ou même en 2D classique. 4K. Ses capacités seront même amenées à Kinepolis s’est donc équipé en projecteur évoluer pour pouvoir diffuser des produccapable de diffuser un tel signal. tions en 4K à 60Hz en 3D (soit 120 Hz). Au cœur de cette stratégie technologique, Mais de nouvelles évolutions sont arrivées, Kinepolis fait un pari sur l’avenir main dans notamment la projection laser. Et Kinepolis la main avec Barco et Dolby. Et ce pari a un a été le premier à investir dans cette nou- cout, environ 250 000€ d’investissement velle technologie. pour chaque salle équipée du Laser Ultra rien qu’en matériel. Et même si en Europe, Laser Ultra By Kinepolis : l’alliance de 19 commandes fermes du fameux projecl’image Barco avec le son Dolby teur Barco DP4K-60L sont signées, aucun exploitant français hormis Kinepolis n’a Pour ses projecteurs numériques cinéma, pour le moment franchis le pas du laser.
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Et c’est bien regrettable parce qu’une telle technologie a des avantages considérables, que ce soit pour les exploitants, eu égard au cout de maintenance largement rabaissé grâce à la très longue durée de vie du laser, mais également pour le spectateur qui est assuré d’avoir une image calibrée de qualité de manière constante. A la recherche de la salle cinéma parfaite Comme l’aime à le dire Bob Claeys, la construction d’une salle part d’une feuille blanche. On choisi la taille de l’écran qui va ainsi déterminer les proportions de la salle. Celui-ci va toujours de mur à mur au format cinémascope. Les gradins sont exagérés afin d’améliorer la visions des spectateurs, peu importe leur taille. Les fauteuils doubles accoudoirs équipent l’ensemble des salles. La ventilation s’adapte au nombre de spectateurs dans la salle avec des conduites de climatisation surdimensionnées pour la rendre inaudible. L’acoustique est particulièrement travaillée. Et on peut dire que la salle 14 de Kinepolis Lomme, d’une capacité de 700 places le tout équipé de la technologie Laser Ultra, offre une prestation de haut vol. Les sièges sont confortables et spacieux, avec suffisamment de place pour ses jambes.
La toile perforée de 24m de base
L’écran courbe cinémascope de 24m de base (et donc de 10m de haut) est une toile 3D Monster Cinema argent perforée, cachant la scène audio frontale (les canaux gauche, centre, droit et deux caissons de grave). Les 60 enceintes restantes sont réparties sur la gauche, l’arrière, la droite et le plafond. Reste deux caissons situés dans les angles arrières gauche et arrière droit. Ici, ce sont des enceintes QSC qui ont été utilisées.
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Pour alimenter tout ce beau monde, le rack audio comporte 23 amplis QSC multicanaux, gérés par le processeur Dolby Atmos CP850.
Côté image, deux projecteurs sont en place en cabine : le Barco DP2K-32 qui équipait jusqu’alors la salle, et le Barco DP4K-60L (« L » pour laser) tout fraichement installé avec un système de refroidissement par climatiCi dessous, les racks son avec amplis QSC et pro- sation imposant. cesseur Atmos Dolby CP850 pour alimenter les 64 enceintes et 4 caissons
Tout est géré par le projecteur qui embarque le serveur DCI et sur lequel on branche le disque dur contenant le film. Pour vous donner un ordre d’idée, le Hobbit en HFR 3D 4K Atmos pèse près de 400Go.
(tarif plein). Un prix certes élevé, mais qui se justifie par l’investissement conséquent qu’a réalisé Kinepolis pour équiper sa salle. La bataille cinéma / home-cinéma qui n’en est pas une
Le processeur Dolby Atmos reçoit les informations envoyées depuis le projecteur via un simple câble Ethernet. Mais ne vous leurrez pas, la complexité informatique de la chose est particulièrement élevée. D’ailleurs, les cinq projectionnistes de Kinepo- Ces différentes technologies (Atmos et lis Lomme qui gèrent les 23 salles ont tous Laser) vont peu à peu être transposées au des profils d’informaticiens. home-cinéma, avec déjà la disponibilité chez Epson de vidéoprojecteurs laser, que Particularité chez Kinepolis, il n’y a pas une nous avons pu approcher lors du Salon cabine de projection par salle. C’est un du Luxembourg. Quant à l’Atmos, il arrive long couloir dans lequel se trouve tous les doucement mais surement dans nos salles. projecteurs et armoires son qui desservent Vous avez d’ailleurs pu découvrir nos prel’ensemble des salles. Pour la petite anec- mières impressions sur le sujet dans notre dote, il reste les vestiges de l’utilisation de test de l’Onkyo 5530. projecteurs à pellicule au plafond du dit couloir, les crochets servant à supporter les A la question « comment appréhendez-vous bobines n’ayant pas encore été démontés. la concurrence qui est faite par les systèmes home-cinéma qui sont de plus en plus perfecA noter enfin que le prix d’une séance en tionnés chez le particulier ? » salle 14 de Kinepolis Lomme, en 3D Laser Ultra est forcément en rapport avec Eric Meyniel, International Content Direcla prestation proposée, soit 15€ la séance tor de Kinepolis Group nous répond :
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A droite, le projecteur Barco DP2K-32 qui équipait la salle 14 jusqu’à présent, et à gauche, le nouveau projecteur laser Barco DP4K-60L
« Il faut faire une différence par rapport à la exploitants à améliorer la qualité de leurs salles, permettant aujourd’hui aux cinémas technologie : le 4K, le son Atmos, le HFR. d’avoir un temps d’avance technologique. Vous pouvez chez vous être à la pointe du sa- Une course qui permet à l’un comme à voir et de la technologie et vous avez la possi- l’autre de pousser les cinéastes à proposer bilité d’installer votre salon de cette manière, de nouvelles choses. Et bien que certains mais très franchement, rien ne remplacera ja- regrettent le bon vieux temps de la pellimais le fait d’être au milieu de cette salle, au cule, il faut se réjouir de la montée en puismilieu de 700 inconnus, avec quelqu’un qui sance qualitative des productions cinémanous est proche, et de vivre une histoire sur tographique, car en l’espèce, le fond ne va 24m de base, parce que même si vous habitez jamais sans la forme. le château de Versailles, vous n’aurez jamais un écran comme ça, vous n’aurez jamais 64 enceintes dans votre salle et vous ne vibrerez jamais de la même façon. Donc oui il y a un avenir dans le cinéma, on y croit plus que tout à Kinepolis et c’est pour ça qu’on fait ce pari et c’est nuits blanches pour installer de nouvelles technologies et d’essayer de faire découvrir une autre façon de vivre le cinéma»
Place à la démonstration… Forcément, la présentation de ces nouvelles technologies ne peut s’apprécier que par une démonstration. Nous avons donc eu droit à deux séquences en 4K, l’une à 24i/s et l’autre à 60i/s, puis nous avons eu droit aux démos Dolby Atmos. Enfin, il nous a été proposé Gravity en 4K, 3D et Atmos VO. Nos impressions sont à lire sur les pages suivantes…
En conclusion, nous pouvons dire que Cinéma et Home-cinéma sont deux univers distincts, qui cohabitent l’un à côté de l’autre, mais surtout qui s’inspirent l’un de l’autre. Le cinéma a permis l’émergence du home-cinéma, et ce dernier a poussé les Numèro 104 - HCFR l’Hebdo
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Hugo S. Passionné depuis toujours de Beau Son et de la Belle Image, lorsque s’est présentée l’opportunité de d’assister à une présentation Presse du nouveau concept Laser Ultra de Kinepolis, je n’ai pu faire autrement que de me rendre libre pour l’occasion. Ceci alors même que le Kinepolis de Lomme est situé à 200 kms de chez nous. C’est ainsi que le jour dit, avec les café/croissants et avant de rentrer dans la salle, notre équipe HCFR composée de Ludovic (djdactylo), Clément (SnipizZ) et moi-même avons « accaparé » les représentants Barco afin de bien comprendre toutes les spécificités de la nouvelle technologie Cinéma Barco Laser. Sachant que moi-même, je scrute l’actualité de la projection laser avec beaucoup d’attention et ceci depuis de longues années (voir le sujet dédié sur HCFR). Toutefois ma place étant limitée ici, dans le contexte de cette démo Kinepolis, je vais laisser le soin à mes collègues d’évoquer cette nouvelle réalisation Barco, ce qui me permettra ainsi de focaliser mes impressions sur l’exceptionnelle mise en œuvre d’Atmos dans la salle 14 du Kinepolis de Lomme. En effet après diverses démos spécifiquement centrées sur l’image, nous sommes passés à la démo Son avec le clip Atmos de « Leaf ». C’est un clip que je connais bien, ayant déjà pu l’apprécier plusieurs fois tant chez Dolby à Soho, Londres, que lors de la démo de l’Onkyo 5530, ainsi qu’à la maison avec notre Marantz AV7702 Atmos et l’installation 7.2.4. Et c’est ainsi que dès les toutes premières notes de ce clip Atmos « Leaf » il y a eu le « strike » du waouwww ! En effet l’installation Atmos de la salle 14 du Kinepolis de Lomme produit un son Atmos immersif qui possède une crédibilité comme je ne l’avais encore
jamais entendu auparavant… y compris chez Dolby à Londres dans la superbe salle privée de Cinéma @ 100 aine de places. Ceci est-il dû à une évolution du soft Atmos, une meilleure calibration de la salle à Lomme ? Ou la crédibilité auditive que procure Atmos peut-elle mieux s’exprimer dans une grande salle (700 places dans la salle 14 à Lomme), ceci par comparaison à une « petite » salle comme celle de Dolby à Londres ( @ 100 places) ? Bien sûr toute cette appréciation n’engage que moi, mais pour en avoir parlé ensuite avec le représentant de Dolby Francis P., il semble bien que pour la meilleure perception Atmos, plus il y a de « volume » et meilleure pourrait en être l’appréciation subjective. Maintenant comment définir la crédibilité de l’immersion perçue à Lomme ? Le meilleur qualificatif en serait : la « discrimination » des plans qui atteint ici un niveau de cohérence auditive suffisamment adéquat, afin que l’ensemble soit perçu comme totalement « naturel ». En effet à Lomme, pour moi il n’y a strictement aucune « cassure » dans la perception des plans sonores provenant de directions différentes, voire des sons continuellement en mouvement tels ceux tournoyants comme il est possible de l’écouter dans Leaf. L’interprétation subjective en est donc une totale et « vraie » continuité, qui produit une réelle immersion dont la crédibilité subjective n’est pas « contestée » par aucune incohérence de perception. Et tous les autres clips et démos Atmos présentés ensuite possédaient ces mêmes caractéristiques. Oui c’était effectivement des plus bluffant… Tout comme chacun peut facilement s’en rendre compte dans cette salle 14 du Kinepolis de Lomme ! Puis après un déjeuner buffet qui aura permis à HCFR d’approfondir les échanges tant avec Goran S. de Barco, que plus spécifiquement avec le représentant Dolby Francis P. , nous sommes revenus dans la salle 14 du
Kinepolis de Lomme…pour la projection en 3D et bande son Atmos du film Gravity. En effet pour apprécier toutes les qualités d’un son Atmos réellement 3D, quoi de mieux que ce titre ? Et l’Atmos du Gravity en VO aura vraiment été plus qu’à la hauteur pour me laisser totalement cloué au fond de mon fauteuil. Alors je n’avais jamais eu l’occasion d’apprécier Gravity au Cinéma. Mais à la maison, plusieurs fois déjà, nous avons visionné ce titre avec un upmixing Dolby Surround, donc avec une immersion « simulée ». Toujours est-il que dans la salle 14 du Kinepolis de Lomme, la localisation précise « au rasoir » de chaque son spécifique, accompagne très précisément l’action à l’image. Cette précision correspond à cette discrimination rendue possible par la multiplication des points émissifs, @ 60 canaux/enceintes répartis de façon parfaitement adéquate. C’est ce que j’évoquais précédemment et qui participe directement à la crédibilité perçue… Et tout ce qui rend cette expérience Cinema unique (tout du moins dans la salle 14 à Lomme), car ceci est totalement in-reproductible avec autant de précision dans notre contexte HC. En effet – et ceci à mon grand regret d’amateur Passionné de Home Cinema -, j’ai bien peur qu’aucune installation même après un passage à du 9.2.6 ne pourra jamais recréer toute cette précision dans l’emplacement d’un objet sonore… quant à nos actuelles installations 7.2.4, ce n’est même pas la peine d’en parler… Il s’avère ainsi, que même pour de grands Passionnés de Home Cinema comme nous pouvons l’être sur HCFR, il nous sera toujours « nécessaire » d’aller nous « éduquer » l’oreille en allant au Cinema. Car c’est là qu’il est vraiment possible de déplafonner les limites tant au niveau matériels utilisés, qu’au niveau du volume de la « pièce » mettant en œuvre tout cet ensemble de matériel. Tout ce qui permet potentiellement une reproduction de la meilleure qualité possible. Or dans ce contexte et pour ce qui me concerne, si Lomme n’avait pas été aussi loin de chez nous (400 kms aller/retour), la salle 14 du Kinepolis aurait pu facilement devenir ma référence personnelle pour les films (Atmos) qu’il est impossible de ne pas aller voir au Cinema. Et une référence qu’il est également toujours souhaitable d’avoir dans le contexte de cette Passion qui nous réunit sur HCFR. Aussi Bravo et merci à toute cette équipe de passionnés, qui au sein de Kinepolis, aura su élaborer à Lomme une installation audio Atmos incontournable, c’est vraiment de la Belle Ouvrage.
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SnipizZ Passons rapidement sur les deux démo image qui n’étaient pas particulièrement parlantes puisqu’il ne s’agissait pas d’extraits de films mais de démos dans le sens le plus strict du terme. Peu de passages sombres, beaucoup d’images colorées et claires donc difficile de donner un avis éclairé. Avec les démonstrations Dolby Atmos, on passe vraiment aux choses sérieuses, à commencer par le clip Atmos “Leaf” qui m’a personnellement scotché. Ce clip, je l’ai bien entendu une bonne cinquantaine de fois lors de notre test de l’Onkyo 5530 avec nos quatre enceintes au plafond. L’expérience était déjà particulièrement satisfaisante. Mais là, on entre dans une autre dimension. Outre la définition du son et le niveau parfaitement calibré, on est totalement enrobé par les informations de la piste audio qui se baladent dans la salle avec une cohérence et une précision absolue. L’Atmos apparaît alors comme une avancée considérable du son dans une salle de cinéma, une véritable
révolution composée de 64 enceintes et 4 caissons qui donnent des sensations inédites et absolument époustouflantes. Mais pour apprécier totalement la chose, il nous faut voir ce que cela donne avec un film, un vrai. Et quoi de mieux que le chef d’oeuvre d’Alfonso Cuarón, Gravity, pour profiter des capacités techniques de l’installation ? Kinepolis nous propose de visionner le film dans son intégralité en version 3D 4K Atmos VOSTFR. Et c’est avec joie que le film démarre. La première séquence du film est accompagnée d’un morceau de la bande originale qui monte en puissance de manière exponentielle. De quoi bien comprendre que nous sommes ici au niveau référence, un vrai plaisir puisque généralement, les cinémas baissent le niveau sonore pour satisfaire la demande de spectateurs se plaignant de la puissance. Nous ne le répéterons jamais assez, mais le niveau référence est capital pour percevoir toute la finesse d’une bande audio d’un film, puisque c’est à ce niveau que le film a été mixé en studio. Gravity a l’avantage d’avoir un mixage audio particulièrement porté sur les surrounds,
et en Atmos cette particularité est décuplée. Ainsi, on perçois précisément la localisation de certains sons dans la salle. Un exemple : quand la caméra se trouve dans le casque de Sandra Bullock, la voix de l’actrice est déportée à l’arrière de la salle. Autre exemple, quand Sandra Bullock, située à gauche du plan, se trouve dans une capsule Soyouz et parle avec un personnage sur terre via la radio dont le son sort des enceintes du panneau de contrôle de la navette se trouvant à droite du plan, la voix de Bullock est localisé à gauche et celui du personnage à la radio à droite. Bien sur, nous pourrions multiplier les exemples a foison, vu que nous sommes ici dans l’espace et qu’ainsi, la modélisation 3D audio n’a aucune limite. C’est totalement immersif, un vrai bonheur ! Côté image, rien à redire sur la luminosité (projecteur réglé à 35% de sa puissance qui a donc une réserve de puissance considérable), l’uniformité ou les couleurs. Toutefois, il faut noter quelques dédoublements notamment sur les sous-titres du film et sur quelques séquences, mais rien de bien gênant. Quoi qu’il en soit, c’est surtout la qualité de la partie audio de la salle que je retiens ici, et qui constitue pour moi LA nouvelle référence en la matière. Il a suffit quelques secondes à l’audience pour comprendre l’énorme apport de l’Atmos pour le cinéma. L’essayer, c’est clairement l’adopter. Quant à l’image, Kinepolis travaille actuellement sur un nouvel écran de projection, peut-être tissé, qui permettrait d’améliorer la qualité de diffusion qu’offre ce Barco DP4K-60L, nouvelle référence incontournable des projecteurs cinéma. Si vous êtes sur Lille, ou même de passage, n’hésitez pas à faire un tour en salle 14 de Kinepolis Lomme, ça vaut le détour ;)
Remerciements Nous souhaitions remercier l’équipe de Kinepolis Group pour leur accueil chaleureux et passionné, tout particulièrement Eric Meyniel et Bob Claeys, les représentants de Barco, Francis P. de Dolby ainsi que l’agence RP Carrées. Photos et vidéo : DJdactylo
Numèro 103 - HCFR l’Hebdo
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VISITE (Exclusive !) Hugo S.
Le mixage en Dolby Atmos : HCFR a assisté à la conversion 24 i/s à 25i/s de Lucy C’est dans le cadre de l’invitation à l’inauguration du concept Laser Ultra dans la salle 14 du Kinepolis de Lomme, où une équipe HCFR s’est rendue, que nous avons eu le privilège de pouvoir (entre autres) échanger avec Francis P. de Dolby. Et cet échange entre Passionnés aura été des plus intéressants. En effet avec, d’un côté un professionnel exerçant depuis les tous débuts, à savoir Août 2012, une activité Cinema dans le domaine du tout nouveau concept Atmos développé par la société Dolby, et de l’autre côté une équipe HCFR (Ludovic/djdactylo, Clément/SnipizZ et moi-même Hugo S) passionnée de belles reproductions tant Audio, que Video, le courant est rapidement passé. Puisque par-delà le back-ground de chacun, ou une expérience technique par définition différente, nous parlions tous le même langage : celui de la Passion. Et c’est ainsi que Francis P. nous a invités à venir assister à Paris au re-mixage de 24i/s en 25i/s de la bande son Atmos du film Lucy de Luc Besson. Un événement qui devait avoir lieu quelques jours après notre visite à Lomme et qui, dans le nouveau contexte de reproduction Audio que représente Atmos, tant au niveau Cinema, que Home-Cinema, représentait une opportunité d’expérience que HCFR pouvait difficilement ne pas saisir.
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Alors Ludovic et Clément n’étant pas disponibles, c’est donc moi-même Hugo S, qui le Vendredi 12 Décembre ai eu le privilège et réel plaisir de me rendre dans les magnifiques locaux des Studios Creative Sound, rue Frémicourt à Paris.
1- Le studio de travail
Nous nous sommes ensuite rendus dans un petit studio Atmos situé au 1er étage, spécifiquement aménagé pour pouvoir représenter un environnement Home Cinema Atmos 7.2.4 tel que le recommande Ce sont Francis P. de Dolby rencontré à Dolby. Lomme, ainsi qu’ Alexis M. , Ingénieur du Son des Studio Creative Sound, qui m’y ont Cette superbe salle @ 25m² possède un accueilli. Sachant qu’initialement devait traitement acoustique des plus élaboré, aussi être présent, Didier L. l’Ingénieur du permettant une écoute neutre, sans auSon ayant réalisé la bande-son Atmos de cun effet salle perceptible à mes oreilles, et Lucy. Malheureusement suite à un contre- avec une isolation totale. Tant par rapport à temps de dernière minute, celui-ci n’a fina- l’extérieur (fenêtres à l’arrière), que le reste lement pas pu se joindre à nous. des installations Creative Sound, les autres studios, bureaux et locaux, qui se trouvent Alors avec les cafés d’usage et à l’image des à proximité. divers échanges au Kinepolisde Lomme, il s’est rapidement avéré que chez Creative Dans le contexte de ce studio, l’image est Sound à Paris, on était également dans diffusée sur un moniteur Samsung MD65C. un univers de vrais passionnés, qui ici, Quant à la configuration 7.2.4 audio, elle œuvrent dans la réalisation du BEAU son. est constitué de : Ce qui nous a tout naturellement amené à rentrer dans le vif du sujet, à savoir le • 5 moniteurs actifs Focal Pro Solo 6BE (série SM6) en L/C/R + BL/BR (Lsr/Rsr), transfert – sous la responsabilité technique d’Alexis – de la bande son Atmos du film Lucy de 24i/s (standard Cinema) vers 25i/s • 2 moniteurs actifs Focal Pro CMS 50 (série CMS) en SL/SR (Lss/Rss)+ 2 CMS (standard de diffusion VOD). 40 en (Top Front) TFL/TFR (Ltf/Rtf ) + 2 CMS 40 (Top Rear) TRR/TRL (Ltr/Rtr), Car il est en effet possible qu’à terme, le film Lucy soit aussi disponible en VOD et en version Atmos… une excellente nouvelle, qui • 2 subs Focal Pro SUB 6 (série SM6) (et merci à Alexis pour la confirmation). ne fait que démontrer toute la polyvalence du concept Dolby Atmos. www.homecinema-fr.com - Decembre 2014
pouvant être gérés. En haut à droite les 9 canaux Atmos et ceci d’autant plus que la version « Beds ». En bas à gauche la configuration canaux Atmos de ce film Lucy, vu à Aéroville, y « = enceintes dans notre cas 7.1(2).4. En bas à droite sonnait » très bien. l’emplacement 3D des objets
Ainsi lorsqu’au cours de la présentation à la presse du concept Laser Ultra du Kinepolis de Lomme, Francis P. de Dolby, a proposé à l’équipe HCFR sur place, de venir assister à une reproduction Atmos de Lucy lors d’un remixage 24i/s -> 25i/s en studio… pour moi il n’y avait aucun doute possible, il fallait y être présent.
La partie AV avec les LCR et remarquer au plafond (incurvé) les TFL/TFR (à l’avant des 2 spots blancs) avec sur la console 3 écrans, dont le dernier à droite est le moniteur Atmos (voir plus bas)
Et un exemple d’affichage en temps réel : les pistes / objets utilisés, le niveau individuel de chaque canal Bed, la répartition de chaque objet dans l’espace
Voilà, le décor est ainsi planté afin que nous puissions découvrir tous ces ingrédients spécifiques qui composent la superbe bande-son Atmos du tout récent film Lucy de Luc Besson.
La partie ARR gauche avec une des fenêtres, les SL/ BL à hauteur d’oreilles et TRL (Top rear L) au pla2- La bande son Atmos de Lucy fond légèrement en arrière de la position d’écoute (et sorry pour le flou iPhone…)
Pour ce qui me concerne, lors de sa sortie, j’avais eu l’occasion de voir le film Lucy en VO Atmos dans le complexe cinéma d’Aéroville (95 Roissy- Charles de Gaulle) où nous allons d’habitude.
Alors et toute transparence, nous allons très rarement au cinéma. Notre installation Home Cinema (11.2 jusqu’à peu et 9.2.4 Atmos/DTS Neo X 11 aujourd’hui) nous rendant des plus exigeants, non seulement Le sub gauche symétrique du droit par rapport à quant au fond d’un film, mais également l’axe du pied central quant à sa forme (de reproduction). D’où le fait que lorsque – de notre point de vue -, un film en vaut la peine, depuis son ouverture nous allons au complexe cinéma d’Aéroville, qui possède une belle salle (8) Atmos.
A gauche le moniteur (central )qui affiche la barre de temps et le contenu individuel spécifique (plus ou moins zoomé) de chaque piste/canal/objet sonore
Une image reconstituée du moniteur Atmos (le dernier à droite sur la 1ère image). En haut à gauche, on voit les 118 objets/pistes possibles Numèro 104 - HCFR l’Hebdo
Et tout ce qui fait que lorsque les premières images de Lucy sont apparues sur le moniteur Samsung du studio, je connaissais la suite… de l’histoire du film… mais pas vraiment tout l’intérêt que cette expérience allait pouvoir avoir. En effet, le mixage et reproduction Atmos existent depuis Août 2012. Toutefois pouvoir vraiment apprécier un mixage Atmos de qualité, c’est-à-dire ayant une crédibilité subjective supérieure à ce qui se faisait précédemment en 5.1/7.1, tel que le présente Dolby, ce n’est pas forcément donné à chaque titre estampillé Atmos. Que ceci soit en reproduction Cinéma… ou/et encore moins en Home Cinéma, où seulement 2 ou 3 titres existent à ce jour. Et pour moi, leur mixage Atmos, n’est pas vraiment à la hauteur… de ce que personnellement j’en attend(ai)s. Tout ce qui change dans ce que j’ai pu découvrir chez Creative Sound à Paris, lors du remixage Atmos de Lucy auquel j’ai assisté. Une bande-son Atmos qui était reproduite sur un système 7.2.4 directement à l’image de ce qu’il est possible d’avoir chez soi aujourd’hui, dans notre contexte Home Cinema.
Alors ce changement de perception de qualité est-il dû au fait que durant tout le process il m’a été possible de visualiser les divers effets Atmos à l’image de ce que l’on peut découvrir dans cette petite vidéo exclusive à HCFR. http://www.homecineC’est donc là, et dès sa sortie, que j’ai assis- ma-fr.com/HH/Mixage%20Atmos%20Lucy. té à une projection de Lucy en VO (Anglais) mp4 Atmos. Un film dont le fond m’a particulièrement Une vidéo réalisée sur place (et merci intéressé. Car faire découvrir la com- Clément pour l’adaptation), avec une séplexe notion des « univers-bulles » dans quence que j’ai choisie pour son côté déle contexte « multivers », issu de la méca- monstratif – regardez toute cette activité nique quantique, ce n’est pas forcément des objets et les niveaux des 9 canaux « « simple » et c’est superbement bien fait beds »… – , ceci afin de montrer tous les dans Lucy… et/mais chacun son truc… effets sonores qu’il est possible de créer afin de soutenir et compléter l’image vue Toutefois et pour revenir sur Terre… je n’ai à l’écran. pas pris la peine d’acquérir ce titre lors de sa sortie en Bluray. Tout simplement parce Et c’est dans ces notions de possibilité et que l’encodage audio y a été restreint à du soutenir et compléter, que – de mon point 5.1 DTS-HD, alors même que nous possé- de vue de néophyte -, se situe toute la difdons désormais à la maison une installa- férence qui va rendre un mixage crédible tion 7.2.4 pilotée par un Marantz AV7702 ou pas. Ceci d’autant plus dans le contexte
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Atmos, qui par ses capacités complémen- percevoir, mais c’est effectivement présent taires d’audio 3D, permet d’encore mieux (pour moi). “simuler” le réel. Or – et à nouveau de mon point de vue -, Maintenant même s’il est possible de créer c’est à ce niveau que se situe tout le talent des effets sonores dans tous les sens, le de savoir-faire dont je parlais tout à l’heure. faire en dehors de tout contexte attendu Car si le différentiel de perspective des voix ou exigé à l’image, voire abuser des effets est (pour moi) perceptible par comparaison juste pour le fun… peut produire au final entre les 2 versions, ceci fait que chaque un résultat qui est juste à l’inverse de ce que version possède (toujours pour moi), sa le cerveau cherche à faire. A savoir pouvoir propre esthétique et personnalité sonore. parfaitement synchroniser sa « reconstruction » de l’ensemble élaboré à partir de ses Toutefois dans les 2 cas Atmos VO et VF, le récepteurs visuels et sonores, que sont les ressenti subjectif global demeure constant, yeux et les oreilles… voire un feed-back via et de vraiment haut niveau. l’interprétation « tactile ». Maintenant comment arrive-t-on à rendre Or dans ce contexte, le mixage Atmos de homogène 2 approches sonores (prises de Lucy est superbe. Car il alterne de façon par- son) différentes ? Est-ce là l’expression d’un ticulièrement subtile des périodes d’exubé- talent ou savoir-faire, tel qu’évoqué plus rances sonores qui côtoient des moments haut ? Ou est-ce une forme différente d’exd’un calme profond. Une rare harmonie pression d’un sound-design d’une nouvelle entre une image et des sons qui non seule- génération que permet ou va permettre le ment se complètent, mais fusionnent dans mixage dans un contexte Atmos ? Est-ce un seul et unique ensemble… lequel dé- pour cette raison que certains titres mixés termine toute cette crédibilité subjective en Atmos et reproduits en “simples” 5.1/7.1 que j’évoquais précédemment. semblent “mieux sonner”, tout du moins à certaines oreilles, dont les miennes? En Alors ceci est-il dû au hasard, à une inspira- toute objectivité, je ne sais pas. tion ponctuelle ou bien est-ce l’expression d’un talent ? Mais toujours est-il qu’on ne peut dire que: BRAVO à celui ou tous ceux qui ont mixé A cette question chacun – et surtout ces 2 versions VO et VF Atmos de Lucy, car chaque professionnel du domaine -, don- toutes les 2 sont vraiment magnifiques. nera sa propre réponse… Toutefois et en tant que « brouillon » de Sachant qu’à mon très humble avis, le film proposition de réponse, permettez-moi Lucy possède ainsi la réelle capacité de d’indiquer que le processus de remixage devenir cette référence de test qu’a long24i/s -> 25i/s de Lucy a été effectué en temps été – et parfois est encore -, ce su2 temps. Il a d’abord été procédé au re- perbe et cultissime film que nous connaismixage Atmos VO (Anglaise) de Lucy, puis sons tous : Le 5ème Element. immédiatement ensuite, a été effectuée le 3- Comparaison personnelle de mixages et remixage Atmos de la VF… contextes de reproduction Atmos Eh oui… il existe bien une VF Atmos du film Pour ce qui me concerne, j’ai eu le privilège Lucy, tant 24i/s que 25i/s. de pouvoir assister à Paris en 2004 (pfff 10 Ainsi Lucy sera-t-il le tout premier titre de ans déjà…) à une démo du mythique sysfilm à disposer d’une (excellente) version tème 10.2 de Tom Holman (le Papa de THX). Française mixée et pouvant être native- Ce qui aura directement généré 5 ans plus ment reproduite en Atmos VF… et ceci tard le passage de la configuration de notre en complément à l’excellente VO Atmos? installation à la maison de 7.2 à 11.2, initiaL’avenir nous le dira… lement pilotée par un processing Audyssey DSX. Toujours est-il que la possibilité de pouvoir Alors c’est tout cet intérêt pour une reprocomparer les 2 versions Atmos VO et VF duction supérieure aux 5.1 ou 7.1 standard, aura été des plus intéressants de mon point qui aura fait qu’au cours de cette année de vue… En effet le doublage en Français 2014 j’ai fait en sorte de me libérer afin de a été effectué avec des acteurs qui tous, pouvoir assister à plusieurs mises en œuvre parlent tout près du micro. Ceci par oppo- Atmos dans des contextes vraiment très sition aux acteurs de la VO, dont la voix est différents : captée in situ et avec un micro positionné • Cet Eté à Paris, une présentation en plus loin. Du coup la perception de la persavant-première de l’approche Onkyo pective des voix n’est pas la même entre la Atmos avec une pré-version du nouVO et la VF. Alors et pour être parfaitement veau processeur Onkyo PR SC5530 clair, ceci n’est pas forcément évident à Atmos pilotant les modules/enceintes
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up-firing Atmos, Un peu plus tard en Eté, une démo privée Onkyo chez Dolby à Soho, Londres, avec démo tant dans la salle de Cinema @ 100aine de place, qu’une démo 5530 dans le contexte HC recréé sur place par Dolby avec enceintes au plafond et des enceintes up-firing, Récemment, le test HCFR sur deux jours du processeur de série Onkyo PR SC5530, Ce qui m’a conduit il y a un peu plus d’un mois maintenant, à l’acquisition d’un processeur Marantz AV7702 Atmos et passage de notre installation 11.2 en 15.2 pour la rendre parfaitement compatible tant avec du 7.2.4 Atmos, que du 9.2.2 DTS Neo X 11, voire à terme et si nécessaire, du 5.2.4 Auro 3D, Il y a deux semaines la présentation à la presse du concept Laser Ultra au Kinepolis de Lomme, qui incorpore une réalisation référentielle (à mes oreilles) de salle Atmos, Et il y a quelques jours au remixage 24i/s -> 25i/s de Lucy dont vous êtes en train de lire le Compte-Rendu,
Tout ce qui représente des contextes de mise en œuvre Atmos qui sont très, TRES différents. Mais aussi des contextes différenciés qui permettent de tirer quelques enseignements, tout du moins pour ce qui me concerne. 3.1- Contexte Cinema Alors et tout d’abord, il n’y a pas seulement UN contexte Cinéma, mais il peut en exister plusieurs. En effet l’impression subjective Atmos ressentie à Soho, Londres chez Dolby, n’est pas exactement la même que celle de la salle 14 du Kinepolis de Lomme. Bien sûr les extraits ou films visionnés, donc des bandes sons ne sont les mêmes, voire identiques. Toujours est-il que pour moi, il s’avère que la taille d’une salle de Cinéma joue une rôle dans l’immersion ressentie. Cette perception serait-elle « simplement » due à un nombre plus important d’enceintes et canaux potentiellement disponibles dans une grande salle ? Ce qui du coup augmente l’effet de discrimination de l’origine d’un son objet Atmos ? Et crée ainsi une meilleure précision de perception ? C’est objectivement difficile à dire. Mais du point de vue de la reproduction Atmos, la salle 14 du Kinepolis de Lomme est vraiment superbe et référentielle… bien que pour notre propre usage Cinéma en Région Parisienne, la salle 8 du complexe cinéma d’Aéroville réponde à notre demande. www.homecinema-fr.com - Decembre 2014
3.2- Contexte Home-Cinéma Tous les processeurs Home Cinema Atmos ne sont pas forcément nés égaux. Bien sûr la notion d’inégalité entre processeurs HC est connue depuis un petit moment déjà. Toutefois et dans le contexte Atmos, ceci est probablement un peu plus subtil et de mon point de vue, moins marqué.
Toutefois et aussi à l’image de ce qui se passe en Home Cinema où la partie avant est composée de 3 canaux/enceintes L/C/R, ceci afin de refocaliser le dialogue au centre, pour d’éventuels spectateurs qui seraient hors axe dans le plan horizontal, il me semble donc logique qu’au niveau vertical il y ait la même chose.
tous, dans le contexte de cette Passion du Home Cinema qui nous anime sur HCFR ? 4- Conclusion Vous l’aurez remarqué, pour moi l’expérience de remixage Atmos VO et VF 24i/s -> 25i/s du dernier film Lucy de Luc Besson, aura créé ce terreau favorable à la germination d’une synthèse de plusieurs expériences Atmos auxquelles j’ai eu récemment l’occasion de participer. Un ensemble qui aura fait qu’à la maison notre précédente installation 11.2 processée en DTS Neo X 11 par un Marantz AV8801 est désormais pilotée par un Marantz AV7702 en 7.2.4 (FH/RH) Atmos/Dolby Surround et DTS Neo X 11 Music 9.2.2, tous deux calibrés Audyssey MultEQ XT32 Pro.
Mais ceci bien évidemment en dehors de tout contexte de calibration acoustique spécifique du type Audyssey ou AccuEQ, que j’ai eu la possibilité d’expérimenter et qui, dans certains cas, vont être totalement déterminants dans la perception du résultat final. D’où des comparaisons Audyssey/ AccuEQ – effectuées dans des contextes non strictement homogènes -, qui ne peuvent pas avoir vraiment de sens.
Ainsi et pour moi, dans le contexte Top/ Height, la configuration optimale Atmos type devrait évoluer vers le x.x.6 au lieu du x.x.4 actuel que nous connaissons. Le x.x.4 pouvant effectivement être théoriquement adéquat, mais je pense que le x.x.6 pourrait s’avérer bien meilleur en termes discrimination précise dans la hauteur.
De la même façon la configuration enceintes d’une installation Atmos est directement fonction de l’environnement dans lequel elle se trouve. Ainsi dans le contexte Atmos et dans mon expérience, il n’y a pas de recettes de cuisine toutes faites ou miraculeuses, avec telle configuration TF/TR qui serait « largement » meilleure que telle autre config HF/TR ou HF/TM. Il fau(drai)t donc voir ce qui chez soi, procure le meilleur résultat… compatible WAF…
Et dans ce contexte le résultat qu’il est aujourd’hui possible d’obtenir est vraiment de très haut niveau en termes d’immersion… alors même qu’il reste des pistes pour de futures configurations Atmos enD’où pour moi, une configuration Atmos core meilleures… idéale qui devrait pouvoir se décliner en 9.x.6… au minimum… … et un futur où le film Lucy dans ses déclinaisons Atmos VO et/ou VF, sera plus que 3.3- Contexte mixage Atmos bienvenu pour venir compléter de façon réellement emblématique, une offre Bluray Tous les mixages Atmos ne sont pas forcé- Atmos aujourd’hui des plus réduite. ment nés égaux. A ce sujet il suffit de faire l’expérience de Gravity en Atmos et de la Alors maintenant il me reste à remercier comparer à n’importe quel autre titre At- Mme Anaïs L. de Dolby, de même que Franmos, pour comprendre que l’esthétique cis P. également de Dolby, ainsi qu’Alexis M. sonore que permet Atmos introduit une de Creative Sound, pour leur coopération, nouvelle façon de mixer les bandes-son. chaleureux accueil et disponibilité. Tout un ensemble qui aura permis cet écrit Alors comme toute forme d’Art – puisque et la création de la vidéo HCFR qui y est pour moi le mixage du/des sons est un Art contenue. en soi -, il y a des exécutions de mixages dont l’esthétique peut plus ou moins plaire. MERCI.… et comme nous sommes à la péAinsi et dans le contexte Atmos, on peut riode de Noël, permettez-moi de vous souainsi atteindre une forme d’hyper réalisme haiter de Joyeuses Fêtes de fin d’Année et comme dans Gravity, voire Expendables 3. que la Nouvelle Année 2015 puisse vous apporter beaucoup de Belles et Bonnes Mais à côté peut aussi exister un mixage choses… d’autant plus en Atmos… et sur qui va coller et magnifier l’image – et qui HCFR ! au contraire de l’hyper-réalisme mentionné ci-dessus -, va créer cette crédibilité accrue dans la perception subjective, tel qu’évoqué plus haut dans le(s) contexte(s) Atmos VO et VF du film Lucy. Un mixage Atmos de Lucy qui présente un côté “naturel”, à l’image du réel, et qui crédibilise d’autant plus ce qui est perçu.
Et des yeux WAF pour qui les modules up-firing Atmos offrent la particularité de pouvoir être « furtifs ». Ces modules peuvent ainsi et dans certains cas, offrir in-fine des solutions des plus impressionnantes quant à une reproduction Atmos… pouvant être pleinement perçue par les auditeurs, y compris WAF, mais ceci sans qu’aucune contrainte visuellement “trop intrusive” ne vienne gâcher cette expérience Atmos… Sachant qu’en fonction de la notion de taille de salle évoquée plus haut et qui joue un rôle dans l’immersion subjective perçue au Cinéma, je pensais au départ qu’il serait impossible d’obtenir quelque chose de suffisamment similaire en Home Cinema. Or ceci n’est pas le cas. En effet si dans une salle de cinéma, la taille dicte le nombre d’enceintes et/ou canaux différenciés ceci en fonction de la distance enceinte(s) / oreilles des spectateurs, ce qui va directement générer une discrimination spatiale plus ou moins précise. Maintenant dans le contexte HC, la distance enceintes/ canaux et oreilles est largement plus faible dans le plan vertical, il est possible de créer entre 2 points émissifs, des pannings sonores qui peuvent être cohérents… ceci à l’image de ce qui se passe en écoute Stéréo (enceintes L/R) et dans le plan horizontal. Numèro 104 - HCFR l’Hebdo
De même que pour tout un chacun qui a pris la peine de vraiment expérimenter l’effet complémentaire bénéfique que procurent des Wides dans une installation 5.1 ou 7.1, la limitation Atmos actuelle à du 7.x.4 est une réelle frustration.
Bien sûr tout ceci n’est que ma propre perception et compréhension de profane, passionné de la Belle reproduction Audio et Video. Mais une parfaite harmonie entre Image et Son, n’est-ce pas ce que nous recherchons
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COURT-METRAGE Pravda
Treevenge (2008)
Jason Eisener
Date de sortie : 2008 (16 min) Réalisé par : Jason Eisener Avec : Sarah Dunsworth, Jonathan Torrens, Mike Cleven Genre : Divers Nationalité : inconnue
Treevenge Deux milliards de vies humaines prirent fin le 24 décembre 2014. Les survivants de ce massacre appelé «La Guerre Epineuse» ne vécurent que pour affronter un cauchemar : la guerre contre les sapins. Le conifère qui avait le contrôle de ces sapins, EpiNet, envoya un treevenger, Sapo, remonter le temps. Sa mission : donner une dernière chance aux humains et éviter le déferlement de violence qui allait suivre. Pour mettre toutes les chances de leur côté, les épineux avaient emmené avec eux un film montrant de manière explicite les premiers instants de cette sanglante guerre. Toute la question était de savoir s’ils seraient écoutés. 03 décembre 2014 -- Sapo s’éclaircit la voix et prend la parole -(Avant de commencer, j’enjoins tout non résineux qui ne l’aurait pas encore fait à visionner ce court extrait de ce qui vous attend. Il est important que vous preniez conscience de la situation. Après tout, je me suis bien farci un voyage dans le temps, quand j’aurais pu rester peinard chez bois, à m’en payer une branche avec deux trois jolies effeuillées, alors vous pouvez perdre un quart d’heure de votre précieux temps. Ça vous changera des vidéos de chats foirant leurs sauts.) https://www.youtube.com/watch?v=kicdSI_-XpE
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«Humains, tout ceci n’a que trop duré. Depuis des siècles nous endurons ce qui dans notre communauté a pris le nom de Hollycauste, cette nuit silencieuse dans laquelle mes frères opprimés se voient infliger les plus infâmes tortures pour ce Noël dont nous ne savons pas grand-chose si ce n’est ce qu’il semble être, un prétexte pour : dépenser plein d’argent pour des gens dont vous vous fichez le reste de l’année, recevoir si possible un Iphone 6 en échange et aussi, se gaver de chapons. Je mentionne ici que ces derniers étaient invités à rejoindre la cause, mais c’est à croire qu’ils n’ont pas les balls de vous affronter. Depuis des siècles, nous voyons nos frères, nos anciens, nos enfants, souffrir des coups de haches répétés infligés par ceux que nous nommons les Ordures à Carreaux. Nous les voyons partir, entassés comme de vulgaires brindilles dans des camions puants. Enfin nous les savons livrés en pâture sur divers marchés de Noël et autres centres commerciaux, les épines en berne, toute dignité ôtée. Pour certains, le calvaire s’arrête là car n’ayant que mal supporté le transport et ayant perdu de leur prime fraîcheur en route, vous les laisserez sur le bas-côté. C’est qu’il ne vous faut que les plus beaux représentants de notre race dans vos intérieurs proprets, perfides créatures que vous êtes ! Depuis des siècles, nous finissons dans une maison surchauffée, déguisés comme la moins distinguée des gagneuses du bois de Boulogne, une étoile fichée sur le crâne et notre majesté d’antan envolée. Mon pauvre sapin, roi défloré.... C’EN EST TROP ! La sève nous monte au nez et comme tu as pu le voir dans cette vidéo qui je te le rappelle, n’est autre que ton futur proche -- tic tac tic tac -- on en a gros sur la cime. Notre ultimatum est simple : STOP AU MASSACRE OU ON VOUS RÉDUIT EN COMPOST ! Donc tu ranges immédiatement tes boules et tu peux t’étrangler avec une guirlande si
cela te chante, mais au premier arbre ne serait-ce qu’effleuré par la lame d’une Ordure à carreaux, à la première tentative de décorer l’un d’entre nous, on lance l’assaut. Et notre courroux ne connaîtra aucune limite, tu l’as vu : les chats et les enfants d’abord ! J’ai bien dit «arbre» car je vois à ton regard fourbe que tu cherches déjà une victime de substitution, quelle pauvre hêtre pourrait bien nous remplacer, hein ? Immonde xylophile. N’y pense même pas ! Nous ne somme pas venus sauver notre écorce pour voir se perpétrer un chênocide Sinon c’est bien pour vous que cela risquerait de sentir le sapin. Si tout ce déroule bien, ne criez pas victoire trop tôt car vous ne serez qu’en sursis jusqu’au prochain réveillon où vos sombres pulsions enguirlandées viendront de nouveau vous chatouiller les paluches, alors n’oubliez pas... Je reviendrai.» -- Sapo s’apprête à partir quand tout à coup, une guirlande rouge et or atterri sur son magistral et branchu fessier, lancée par le plus téméraire, mais surtout le plus stupide quidam présent dans l’assemblée. A noter qu’il porte une chemise à carreaux -Grrrr... Je crois que Noël arrive en avance cette année ! -- La dernière chose que verra l’enguirlandeur avant de mourir sera une branche de sapin se planter dans son oeil droit --
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A LIRE Igor
Un conte de Noël Charles Dickens Oncle Picsou Paradoxale entrée en matière pour le profane que ce bien étrange titre annonciateur de drôles d’entourloupes. A CHRISTMAS CAROL IN PROSE : being a ghost story of christmas. Le conte de Noël (carol) appelle sensément une construction poétique en vers et couplets. Or voilà que s’affirme une prose dédaigneuse, irrespectueuse, chambouleuse d’ordre établi. Et Dickens d’affirmer, avant même la première page de son récit, son identité de perturbateur conscient et raisonné. La structure en couplets – en prose – sera pour autant respectée et assumée de bout en bout. Une forme de conformisme impliquant une pénible linéarité, une tragique absence de surprise. A priori. Que tu crois ! Un tel jugement des plus hâtifs ne saurait conduire qu’à une regrettable dépréciation de l’œuvre. Anticiper ainsi reviendrait surtout à mésestimer la fourberie de Dickens, habile maître à penser qui saura se jouer du temps, le tourner, retourner, bouleverser, distordre, le livrer aux esprits malins le temps d’une nuit fantomatique.
discutable privilège d’errer provisoirement, âme en peine, sur les lieux de ses exactions passées, condamné à faire le bien qu’il n’a pas pris le temps de faire de son vivant. Première leçon divine. Simple rappel biblique. Il sera donc le messager de Noël, le marteau parlant, déclencheur ou catalyseur de la folle nuit de ce vieux grippe-sou de Scrooge. Son rédempteur peut-être. Le récit prend racine dans le mal et le péché. Scrooge, infâme radin sans cœur, n’appelle que le mépris. Il exploite et maltraite son malheureux commis, brave homme au cœur d’or et à l’amour facile. Le manichéisme règne en maître. Dickens n’hésite jamais à forcer le tableau pour que s’affirme le contraste évident entre le Bien et le Mal. Les descriptions, très justes, s’appuient sur une minutie du détail apte à donner vie aux sombres ruelles londoniennes. L’immersion est intense. Pourtant, alors que tout semble simple et bien dissocié, la douce perversion créative s’infiltre entre les lignes. Ce sont quelques envolées lyriques qui viennent bouleverser l’image d’un Scrooge renfrogné, quelques malins traits d’humour noir, cette profonde tristesse face au temps qui passe.
un gouffre difficilement franchissable dont seul l’intéressé peut venir à bout par un effort de volonté propre à lui seul. Pour cette raison, le second esprit ne viendra pas directement à Scrooge et les quelques pas du vieil homme vers son tortionnaire – acte volontaire et conscient – seront ses premiers vers la rédemption. Le repentir est libérateur mais aussi et surtout douloureux. La prise de conscience pleine et entière prend des airs de réprimande sauvage. Rabaissé, flagellé, Scrooge fait pourtant l’expérience salvatrice de l’empathie. En l’introduisant au cœur de l’existence bienfaisante de son commis, l’esprit ouvre au patron sans cœur les portes de la compassion et du partage. Poursuivi par les deux allégories enfantines que sont Ignorance et Misère, notre héros heurte de plein fouet la réalité du monde qu’il contribue à faire perdurer. CONDAMNATION, verdict inéluctable inscrit à même le front du premier enfant. Le verdict est sans appel et dépasse aisément le cadre étriqué du conte qui le porte. Les petites gens vivent exploitées par une riche élite qui met leurs enfants au travail trop jeunes, les prive d’éducation, les condamne avec leur descendance à la misère et à l’oubli. Hé mon neveu ! « Rédemption »
Retour d’un vieux copain. « Péché » Car oui, de fantômes il est bien question. Fantômes de gens bien morts et enterrés, on insistera sévèrement sur ce point afin d’assoir au plus vite le postulat fantastique du récit. Le pauvre Marley est mort depuis fort longtemps, tristement, emporté par la même avarice qui ronge actuellement son associé survivant, le vieil épouvantail Scrooge. D’une vie de vices, de tristesse et d’économies, il n’a retiré que le
Le temps perdu…qu’on ne rattrape plus ? « Regret » Du premier esprit naîtra le regret par une redécouverte, celle de l’émotion. Il faudra pour cela retrouver son creuset originel, l’enfance insouciante mais aussi fragile. La tendre évocation de cet âge béni, teintée de tristesse et de mélancolie, se veut un plaidoyer de l’auteur pour le respect des plus jeunes. Dickens, fermement opposé au travail des enfants dont il fut lui-même témoin, s’évertue à préserver l’innocence de ces-derniers, rappelant à loisir ici leur fragilité et faisant de l’abominable Scrooge – alors beaucoup moins antipathique – le fruit d’un abandon précoce et d’une jeunesse trop vite oubliée. Un peu de compassion naît ainsi envers le vieil acariâtre, troublant les repères de lecture établis. De manichéisme, il n’est plus question. Scrooge s’étoffe par son passé. Miroir, mon beau miroir. « Repentir » Perturbé, désarçonné dans ses convictions, l’oncle Scrooge semble apte à évoluer positivement. Mais, des pensées aux actes, s’étend
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Fourbu et achevé, Scrooge assistera, presque sans intervention extérieure à l’ultime distorsion temporelle vers son salut. Les heures sombres, la mort, le brouillard. Terrifié devant sa propre fin, inéluctable, le voilà qui implore pitoyablement, égoïstement. Et le doute de renaître. Le repentir de l’homme est-il sincère ? N’est-il que le simple effet passager d’une frayeur égocentrée ? Le conte s’achève en un allegro oppressant de joie, dominé par l’horrible impression d’assister à la performance d’un tragique funambule du destin au sort des plus incertains. Le revirement paraît soudain si brutal. Le doute semé tout au long du poème en prose de Dickens prend enfin tout son sens, toute son intensité dramatique. Scrooge le malsain est à présent le rescapé attendrissant. Les cœurs tremblent pour lui. Qu’adviendra-t-il de lui ? Pourvu qu’il fasse les bons choix ! Pour son âme et pour la nôtre ! Il court, il rit, il vit. Qu’adviendra-t-il du vieux Scrooge ? C’est Noël…
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MUSIQUE Ze Big Nowhere
Ce soir c’est Noël (Live) (1996) Les Wampas
L’ennui de Noël OOooh, les jolis flocons de neige tombant avec légèreté sur le sapin majestueux trônant fièrement dans le jardin. OOooh, ce beau feu de cheminée éclairant délicatement ce joli petit intérieur orné de guirlandes multicolores. OOooh, la douce attente autour d’un bon chocolat chaud, de ce gros homme providentiel, rouge et blanc, dégoulinant de cadeaux de toutes sortes. MEEEERDE ! ! ! PUT..., J’Y ARRIVE PAS ! ! ! Non ! Vraiment, non ! Noël et sa magie n’ont pas de prise sur mon empathie. Rien à faire, ce déferlement de gentillesse sirupeuse et ces bonnes intentions annuelles me laissent de marbre. Ce mois de décembre sous le signe du gavage en tous genres, de ces pauvres oies innocentes jusqu’à mes yeux et mes oreilles blasés, c’est le mois de l’overdose. C’est la téloche d’abord. Des décors d’un blanc immaculé, des incrustations numériques de flocons de neige tombant délicatement sur un plateau rutilant de dorures en plastique, des peluches mécaniques d’ours polaire ou de lutins aux regards faussement bienveillants, des noeuds pap’ et des costards de location posés sur les carcasses vieillies d’animateurs télé indéboulonnables. Et puis ces artistes, passant pour certains plus de temps sur les plateaux télé que sur le devant de la scène, défilant devant les caméras pour nous souhaiter leurs meilleurs voeux avec du miel plein la bouche et des singles foireux plein les poches.
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C’est aussi le temps des célèbres albums de Noël : d’Elvis Presley à Jessica Simpson et de Mireille Matthieu à «Noël ensemble» des Obispo et consorts, où promo d’artistes (oubliés ? Larusso, Laam...) et bons sentiments façon dames patronnesses viennent illuminer nos longues soirées de décembre d’une lueur pâlichonne. Ces réveillons familiaux où la téloche venait faire le huitième invité, où Michel Drucker s’invitait et venait finir ton reste de dinde aux marrons. Les réveillons de ton enfance où l’attente insoutenable du gros barbu et de sa hotte pleine de surprises s’étirait sans fin, entre Nana Mouskouri et ses chansons incompréhensibles et Henry Salvador qui faisait semblant de se marrer pendant des plombes. Des repas interminables avec Céline Dion venue, du haut de ses treize ans, hurler «Douce nuit, Sainte nuit» à tes fragiles oreilles qui n’en demandaient pas tant; faisant exploser ton verre de Sauternes sur cette belle tranche de foie gras estampillée «Hyper U». Frédéric François et son éternel sourire figé, venu farcir la dinde sans les mains, te chantant «Petit Papa Noel» d’une voix tremblante et les yeux plein de larmes. Et finalement Mireille Matthieu qui vient s’asseoir sur ta bûche glacée, mugissant «Douce Nuit» de sa voix tonitruante, faisant gueuler tous les clébards du quartier à l’unisson. Ah il est beau ton réveillon, tiens !! Ces albums de Noel sans originalité, sans surprise. «Petit Papa Noël», «Douce Nuit», «Il est né le Divin Enfant»... Tout ces classiques de Noël connus, reconnus, rabâchés. Ces disques fadasses où seul le nom de l’artiste change: «Garou chante Noël», «Untel chante Noël», «Mon cul chante Noël». Des albums tristes à pleurer qui font de Noël un vulgaire 25 décembre...
vitaminé «The Christmas Song» du Canned Heat.
Alors plutôt que de déprimer, les yeux perdus dans les marbrures de mon foie gras d’occasion, j’ai décidé de faire ma play-list de Noël à moi. Rien qu’à moi. On va attaquer l’apéro, entre les petits fours et les bulles de champ’, et se mettre en bouche avec un Blues de Noël bien râpeux fleurant bon la fleur de Ganja : Le sur-
https://www.youtube.com/watch?v=_InpMvvfrBE
https://www.youtube.com/watch?v=g45i9RFvHss
C’est le grand James Brown «himself» et son «Santa Claus Go Straight To The Ghetto» qui vient étaler ton foie gras sur ton toast grillé, te susurrant de sa voix chaude et éraillée que le Père Noël reste, malgré tout, un bon « Motherfucker». https://www.youtube.com/watch?v=cz48PR__uSo
Oh le joli dos de turbot juste saisi et son jus au Noilly-Prat, Mmm. C’est Trust. Bernie et sa voix de camionneur imbibé qui vient, à l’image de ton turbot, saisir ton tympan sur le feu vif de sa plancha vocale pas franchement propre. Crachant un «Petit Papa Noël» rosé à l’arête comme feu ton succulent dos de turbot. https://www.youtube.com/watch?v=U8MKh1aq6EI
On va faire une petite pause et s’enquiller un trou normand (Et je ne parle en aucun cas de quelconques détails anatomiques de notre bon Saint-John Poivrot d’Arvor) bien rafraîchissant à base de Calva, de sorbet à la pomme et d’une bonne rasade de Didier Wampas, sec et nerveux comme un coup de gnôle distillée maison. Un joli trou dans l’estomac salvateur avant d’attaquer la bidoche. https://www.youtube.com/watch?v=j0iXOFcJGQI
Le plat principal justement : Tournedos de boeuf Rossini accompagné de sa fricassée d’iguane bien saignante. Iggy version crooner reprenant «White Christmas» mais des trous plein les bras et le zboub à l’air. Elle a du goût cette bidoche, non ? https://www.youtube.com/watch?v=K_lSknrGqDA
C’est la peau du ventre bien tendue et le souffle court que l’on survolera le plateau de fromage avec une tranche ou deux du « In The Cold, Cold Night» des White Stripes, https://www.youtube.com/watch?v=96KLflS5f6g
Et pour terminer ce voyage dans le sucre, avec Jacques Dutronc venant découper la bûche et mettre un terme à ce repas de fête dans la joie et l’allégresse. Alors c’est pas un repas de réveillon ça ??!!, Hein ?? Ben c’est pas mal Noël, finalement.....
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MUSIQUE Boc21
Mon Beau sapin Paul McCarthy
Paris truqué Sincèrement, ce n’est pas d’avoir lu tant d’inapproximations ou de jugements à l’emporte-pièce au sujet de Tree -à savoir le sapin de Noël « conceptuel » gonflable de 24 mètres de haut de l’artiste américain Paul McCarthy- qui m’a fait ressentir la nécessité de me fendre d’un article exprimant mes vues à ce sujet. J’ai en effet lu beaucoup de : « l’art contemporain c’est de la merde », « il fait ça pour de la thune » ou encore « il a bien mérité les baffes qu’il s’est prises dans sa gueule »... J’ai également constaté nombre de commentaires indignés au sujet des atteintes « injustifiables dont l’oeuvre comme l’artiste ont été les objets ». Mais je n’ai pas eu le plaisir de parcourir un commentaire ou un article décrivant la stupéfaction qu’évoquent à mes yeux, non seulement le rejet violent de l’oeuvre, mais également l’oeuvre ellemême, son emplacement place Vendôme ou encore la nature de son commanditaire. Plus encore, j’ai été profondément surpris par l’absence d’un lien qui aurait dû s’imposer de lui-même au regard de tous, tant il est censé être ancré dans notre mémoire collective depuis des millénaires, théorisé aujourd’hui par la psychanalyse, immortalisé dans
les contes, légendes, mythes et proverbes, à savoir celui entre l’excrément et l’argent ! Et ne me demandez pas de vous narrer les différents stades d’expression de la libido selon la psychanalyse (buccal, sadique-anal, sexuel) ou de vous faire une bio des mythes et légendes exposant le fait que l’argent en général et la monnaie en particulier sont une représentation symbolique de l’excrément : cette évidence est reconnue de tous, psychiatres, psychanalystes, historiens des idées, de l’art... Bref de tous ceux qui ont plus de deux neurones disponibles. Et pour les autres, il reste encore l’expression populaire « l’argent, c’est de la merde ». Tout de même, cette œuvre, représentant un jouet sexuel anal exposé comme un sapin de Noël (l’auteur affirmant de lui-même avoir voulu jouer sur cette ambiguité) gonflé à côté de la colonne érigée par Napoléon pour commémorer la glorieuse victoire d’Austerlitz, rien que cette vision est d’emblée, à mes yeux tout du moins, la source d’un certain étonnement.
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L’arbre roi , trônant au-dessus de ce qui est devenu la fête des « cadeaux », ce qui donne lieu à la plus monstrueuse dépense de cash de l’année, représente un jouet sexuel anal, place Vendôme, lieu où s’achètent précisément les plus chers des présents en question. Et en marge de quel événement s’est effectuée l’érection de ce sex toy anal de 25 mètres ? Une exposition organisée par... la monnaie de Paris ! La société marchande, et plus encore financière, se montre-t-elle aujourd’hui au pinacle de son triomphe en exposant (littéralement) à ses frais le discours critique censé s’opposer à elle ? Si vous savez intégrer la critique à votre discours, rallier les opposants, il n’y a plus ni critique ni opposition. Pareil en cela à l’âne d’or d’Apulée qui, comme son nom l’indique, déféquait des pièces d’or, ou comme l’expose la Fabrique de chocolat installée par Paul McCarthy à la Monnaie de Paris, l’institution défèque sa monnaie et n’a aucun mal à payer les artistes qu’elle absorbe de ses propres déjections monétaires. Mais, tout de même, n’y-a-t-il pas de
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quoi se trouver stupéfait de voir la Monnaie de Paris payer un artiste pour exposer le fait que la frappe des monnaies représente symboliquement une fabrique de merde ? Ces derniers sontils bien conscients de ce qu’ils font ou, pareils au personnage d’Apulée, sontils simplement des ânes ? Sérieusement, je me demande encore comment cette institution, et plus encore le Comité Vendôme qui représente les enseignes de luxe installées à proximité, ont pu témoigner soit de la stupidité soit du culot permettant l’installation de cette œuvre qui heurte, critique et présente sous le jour le moins reluisant imaginable le fondement même de leur activité. En clair, cela fait vraiment : « Nous sommes une fabrique produisant des subtituts au caca avec lequel vous aimiez jouer étant gamins pour les adultes attardés que vous êtes ». Et comment se peut-il que ce soient des individus se réclamant des « bonnes moeurs » qui soient allés jusqu’à la violence envers l’oeuvre et l’artiste, alors même que ce dernier accomplit une œuvre critique, présentant le veau d’or -et à Noël en particulier- sous un jour si peu ragoutant ? Le Christ n’a jamais dit que l’argent était de la merde, mais je vous mets au défi de trouver une seule ligne, écrite par l’apôtre de votre choix, indiquant qu’Il ait osé, une seule fois, toucher une pièce de monnaie : les pestiférés, les malades, les lépreux, leurs déjections, oui, il pouvait les toucher, les soigner, les guérir, les laver de toute impureté mais cette saleté-là, jamais.
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Et pour cause, celui qui détient la bourse, c’est Judas, celui qui le trahira... pour de l’argent. Un artiste ose ériger un symbole de jouissance anale, avec en prime le culot de se faire subventionner en cela par le temple même où la monnaie, notre nouveau Dieu, se crée. Et il le fait sur une place symbolisant aux yeux de tous le lieu où s’achètent les vanités des « riches », avec leur accord, et voilà qu’il se fait démonter à la fois la tronche par un passant et l’oeuvre par des membres de l’organisation catholique « Printemps français » dont un des crédo est pourtant « Nous ne voulons plus subir le diktat de l’idéologie marchande et nous n’avons que faire d’une société où les banques tiennent lieu de cathédrales ».
Ne peut-on pas se trouver hautement surpris de voir ces jeunes gens s’en prendre à un artiste exposant précisément le fait que les banques sont en réalité des fabriques de merde ? Quant à leur désir de débarrasser la place Vendôme, haut lieu aristocratique de «‘idéologie marchande», de l’oeuvre qui, selon eux la «défigure», elle ainsi que le sapin de Noël, «symbole sacré d’une fête traditionelle et religieuse», cela laisse songeur... Non, sincèrement, je ne sais qu’en penser : l’étonnement, la stupeur, l’incompréhension...voila ce que je ressens. Lorsque Chiara Parisi, la directrice artistique de la Monnaie de Paris, affirme que «Ses œuvres font toujours réagir. Pourtant, son travail n’est pas dans la provocation, mais dans la critique, avec des yeux capables d’humour», est-elle pleinement consciente du sens symbolique et analytique des œuvres dont elle a permis l’exposition ? N’est-ce pas plutôt elle qui, avec un certain humour, affirme triomphalement que toute critique est devenue impossible puisque l’institution qu’elle représente admet et
finance même dans une sorte de mise en abime l’expression artistique censée dénoncer la création monétaire ?Avec elle, j’ai encore un doute. Mais vis à vis de ceux qui se sont opposés à l’auteur et à son œuvre, aucun n’est plus permis : ces derniers n’ont rien compris, rien, que ce soit les intentions de l’auteur, le message de l’oeuvre, la réalité de Noël, le message chrétien authentique, le culte païen de l’arbre de Noël, la marchandisation de la naissance du Christ. Et je trouve cela étonnant, stupéfiant, incompréhensible. L’artiste polémiste se fait financer et exposer par ceux qu’il critique avec virulence et voit ses œuvres démontées par ceux qui seraient censés le rejoindre dans un même discours virulent à l’encontre de l’ « obscénité consumériste ». Ne devraient-ils pas trouver une certaine résonnance chrétienne dans le discours de Paul McCarthy, notamment lorsqu’il affirmait que «Noël est devenu en Occident un événement de consommation ultra-massif. Santa est le personnage qui dit au mieux l’empreinte du matérialisme et le conditionnement de nos esprits au consumérisme. Voilà où est la vraie obscénité, bien plus que dans un buttplug !»
Si encore les chrétiens traditionalistes l’accusaient d’être un traitre, un vendu récupéré par leurs adversaires, agissant exclusivement pour gagner cet argent qu’il assimile à l’excrément, décridibilisant ainsi toute critique par le simple fait d’avoir été acheté, je comprendrais. Après une vie entière à dénoncer le consummérisme et sans gagner un centime, on pourait pourtant imaginer que le papi puisse avoir envie d’une salle de ciné avec des éléments vidéo et hifi qui claquent avant d’y passer, mais je peux comprendre ceux qui l’accusent d’être un faux prophète refusant d’endurer son positionnement jusqu’à la fin. Mais ce n’est pas du tout le sens des www.homecinema-fr.com - Decembre 2014
propos qui ont traduit l’indignation générale : on s’est au contraire offusqué de voir « salis » la place Vendôme et « le symbole sacré de l’arbre de Noël », on s’est révolté et indigné non pas de la «récupération» de l’acte contestataire mais de l’acte contestataire lui-même. Que l’on me permette, une fois n’est pas coutume, de me faire théologien pour rappeler leur cathéchisme aux jeunes excités qui se sont mis sur le chemin d’un artiste dénonçant l’idola-
trie païenne et hérétique de l’argent et du sapin de Noël. La tache ne s’annonce pas aisée puisque sur HCFR, nous sommes souvent des traditionalistes fanatiques mais...de cinéma à domicile. Et lors des célébrations nocturnes de notre culte cinématographique, je peux sans trop m’avancer affirmer que le sapin de Noël est une véritable hérésie : J’aimerais par exemple que les membres du Staff installations m’indiquent comment intégrer un sapin de plus de 2 mètres de haut et doté d’une base d’un mètre de large dans un salon où l’écran fait à peu près la largeur de la pièce. Sincèrement, un sapin triangulaire devant l’écran de projection, avec ses boules, ses guirlandes clignotantes, il est bien sympa mais il nuit quelque peu à la lecture du message cinématographique auquel il fait littéralement de l’ombre. Je me suis en effet demandé si le même
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raisonnement ne pouvait pas s’appliquer aux Noëls traditionalistes chrétiens : il est bien sympa l’épicéa triangulaire pour rappeler la sainte trinité ; il peut même être reconditionné en évocation du paradis perdu, de l’arbre de vie (une fois décoré de fruits étincelants parce que le cône, nom du fruit de l’épicéa, ferait aux rasta une pub malheureuse). N’oublions pas bien entendu l’étoile à son sommet pour rappeller celle qui a guidé les roi-mages à Bethléem. Toutefois, je me demande sincèrement si ce «sapin roi des forêts», repris par la symbolique chrétienne et généralisé dans les foyers depuis le XIXième siècle, ne pourrait pas être considéré (par des chrétiens traditionalistes tout du moins) comme un ajout hérétique tardif reprenant le culte païen et idolatre, multimillénaire pour sa part, de l’arbre monde. Le culte solaire païen, célébrant dans le solstice d’hiver la victoire de la lumière sur les ténèbres menaçait déjà d’éclipser le symbole de la naissance du sauveur, mais alors si en prime on rajoute un sapin «roi des forêts» pour masquer l’idolatrie solaire qui occultait déjà la symbolique de la nativité... Et si on enguirlande de surcroit le «roi» d’épines de beaux atours d’or et d’argent, si on pose à ses pieds des tonnes de présents, ouverts frénétiquements par les têtes blondes après un repas gargantuesque, sincèrement le chrétien traditionaliste ainsi atablé et accablé peut légitimement se sentir un peu paumé, loin de l’étable où naquit son sauveur en toute pauvreté. Sincèrement, je n’ai rien contre la fête du cash, la place Vendôme, les repas à s’en faire péter la panse, le « sapin roi des forêts » ou la bonne grosse dinde aux marrons, je trouve même cette farce assez savoureuse. Chaque hiver, alors que je peste tout en constatant avec impuissance la présence d’un odieux sapin de Noël devant mon écran de projection, je me dis toutefois que les arguments convoqués ci-dessus tiennent la route : cet épicéa qui occulte les œuvres cinématographiques nuit décidément quelque peu à la lecture du message chrétien de la nativité. En théorie, un Noël traditionaliste est
censé commémorer avant tout la naissance du Dieu qui s’est fait chair. A savoir l’abaissement volontaire du verbe omnipotent, par amour des hommes, jusqu’à Le voir s’incarner en toute pauvreté dans le corps d’un petit être fragile qui se défèque littéralement dessus. Or, dès que Sa parole a pu renaître de la chair corruptible, il ne me semble pas qu’Elle ait fait l’apologie de la place Vendôme, de l’argent, des objets de luxe ou du « Sapin roi des forêts ». Il me semble plutôt avoir lu pas mal de trucs genre : « il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d’une aiguille que pour un riche d’entrer au royaume des cieux ». Et il me semble également que les apôtres témoignent tous du fait qu’Il ait fait pas mal d’allusions, de métaphores, de paraboles de ce genre, qu’Il y revient souvent, encore et encore, histoire que l’on comprenne bien qu’il s’agit d’un point relativement essentiel. Pour ma part, je terminerai, ainsi que vous auriez pu vous en douter vu le choix de cette parabole parmi tant d’autres, par un constat qui en dépit de mon questionnement, me stupéfait encore :` « Il est plus facile pour un plug anal de 25 mètres de haut de passer par la place Vendôme que pour une idée simple d’entrer dans l’esprit d’un activiste traditionnaliste français ».
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MUSIQUE Saint-John Poivrot d’Arvor
Miserere
Gregorio Allegri Les ondes de l’univers
en attrapent de jolies, car en vérité je vous le dis, ce sont les véritables élus du cosmos. Les seuls à pouvoir prétendre communiquer avec l’univers en ligne direct. Et pour l’instant j’en fais clairement pas partie, de cette caste. Je suis tricard maximus, condamné à ramper et bouffer de égal ; mais son Miserere, au père la boue comme les débiles aïeux. Allegri, c’est du domaine des nues. Tu peux pas test. On n’est pas tous égaux devant les ondes.
Je ne sais pas pour vous, mais moi je trouve qu’il n’existe rien de plus fascinant au monde qu’une belle mélodie, la plus gracieuse et subtile des intuitions. L’un des seuls trucs capables d’élever n’importe quel pouilleux jusqu’au firmament. A n’importe quel âge, sans même qu’il comprenne comment. J’suis d’avis que, dans leurs cavernes pourries déjà, ils devaient fricoter avec la mélodie, nos chers anciens. Ils devaient déjà se piquer d’infini, les salopiauds, taquiner les ondes pour se propulser dans l’éther comme si de rien n’était. Même à quatre pattes à bouffer de la boue, ça les dérangeait pas, j’suis sûr. Prenez le père Gregorio là par exemple, Allegri dénommé, vous J’bouffe peut être pas de boue mais n’allez pas me faire croire que le ça m’empêche pas d’en phosphorer type était fabriqué comme tout le des nuits entières à les chercher, moi monde, dans le moule standard. aussi, les mélodies célestes. Cher- C’était clairement un élu. Il avait forcheur je suis, convaincu qu’elles cément un matos particulier dans se trouvent toutes là, statiques le cibouldingue qui lui donnait le comme de l’électricité, à attendre droit de l’écouter peinard, la vibrade se faire capturer bien gentiment tion divine, celle de l’univers. C’était dans le cortex. Suffit juste d’être à pas juste le fruit du labeur. Après, l’écoute. Et bienheureux ceux qui Dieu, t’y crois, t’y crois pas, c’est
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Et quand s’amènera l’heure de l’ultime rendez-vous avec le grand architecte, c’est peut être bien la mélodie qui fera pencher la balance en faveur de l’humanité. Et c’est peut être ce Miserere qui nous vaudra l’indulgence du Barbu. Peut être que c’est ce qui viendra racheter toutes nos conneries ; y compris les fois où on a pissé dans le lavabo. On sera alors bien obligé de venir remercier le père Gregorio pour son offrande. Et faudra penser à en remercier quelques autres aussi d’ailleurs, pendant qu’on y sera. https://www.youtube.com/watch?v=36Y_ ztEW1NE
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MUSIQUE takeshi29
Tinsel and Lights (2012) Tracey Thorn
Tracey vous souhaite un joyeux noël. Tracey Thorn, c’est maintenant plus de 30 ans de carrière. Un premier groupe, les Marine Girls, puis 15 ans et 10 beaux albums en compagnie de son mari Ben Watt sous le nom d’Everything but the Girl, groupe qui a marqué quelques quarantenaires. Puis après 8 ans de silence un retour en solo, marqué en particulier par le très beau «Love and its opposite» paru il y a 4 ans. Pour fêter ses 30 bougies, Tracey s’était offert un petit cadeau, cédant au «fameux» album de noël, exercice difficile et un brin ringard. Mais le résultat est plutôt agréable. Les choix de reprises sont souvent ment, sa voix si particulière faisant Le clip de «Joy» (qui lui n’est pas judicieux, en particulier celles de des miracles. une reprise) : http://youtu.be/ Ron Sexsmith, Joni Mitchell ou Low. maRckqODJnA En résumé ce «Tinsel and lights» Et le si beau «Sister Winter» : http:// Et que dire du «Sister Winter» de restera comme un album mineur youtu.be/tVeRuQPyzVA Sufjan Stevens (lui-même grand de Tracey Thorn mais se laissera adepte de ces disques de noël) ? écouter sans déplaisir. L’anglaise le transcende littérale-
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Blu-ray
Le Loup Celeste
N’oublie jamais Nick Cassavetes
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tteinte de la maladie d’Alzheimer, Allie a tout oublié de sa vie. Chaque jour, Duke vient lui lire le récit de deux jeunes gens qui se sont passionnément aimés dans les années 40, avant que l’existence et les conventions ne les séparent. Si elle ne peut plus se souvenir, Alice peut encore ressentir, et la voix de Duke fait ressurgir le passé et une magnifique histoire d’amour. Ces mots, Allie les connaît, elle a parfois l’impression de les avoir déjà lus, de les avoir peut-être même écrits... Titre original : “The Notebook” Nationalité : Américain Genre : Romance, Drame Année : 2004 Durée : 123 min Réalisateur : Nick Cassavetes Acteurs : Ryan Gosling, Rachel McAdams, James Garner, Gena Rowlands, Sam Shepard, Joan Allen
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Adapté du livre de Nicholas Sparks et signé Nick Cassavetes, “N’oublie jamais” est un mélodrame romanesque sensible et poignant où l’alchimie fusionnelle entre les ac-
teurs (les couples Ryan Gosling/ çues et la maladie (neurodégénéraRachel McAdams et James Garner/ tive), ne pourront que combler les Gena Rowlands) et surtout l’histoire amateurs de belles romances. d’amour qui défie le temps, les classes sociales, les idées précon-
Le Blu-ray Image Le grain argentique craquant, les détails pointus (si ce n’est une poignée de plans plus doux), les textures raffinées, les couleurs dynamiques (les intérieurs chaleureux et les verts luxuriants), les contrastes remarquables et les noirs divinement délimités font plus facilement accepter l’intrusion généralisée d’edge enhancement (renforcement des contours). Audio Des pistes sonores réalistes et robustes qui restituent aussi bien les dialogues feutrés que le paysage acoustique du mixage audio, dont le score éloquent d’Aaron Zigman, les ambiances environnementales (la tempête de pluie) et les très rares effets guerriers (le bombardement durant la Seconde Guerre mondiale), exploitent intelligemment la scène arrière et le canal LFE. Numèro 104 - HCFR l’Hebdo
Fiche technique Format vidéo 1080p24 (VC-1) / [2.35] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1 Sous-titres Français imposés sur la VO Région : B (France) Éditeur : Metropolitan Vidéo Date de sortie : 10 août 2010
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Blu-ray
Le Loup Celeste
Machete Kills Robert Rodriguez
L
e Président des États-Unis confie une mission suicide à Machete : sauver le pays d’un redoutable chef de cartel mexicain qui menace d’envoyer un missile nucléaire sur le sol américain...
Nationalité : Américain, Russe Genre : Action, Science-fiction Année : 2013 Durée : 107 min Réalisateur : Robert Rodriguez Acteurs : Danny Trejo, Mel Gibson, Demian Bichir, Amber Heard, Michelle Rodriguez
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Le retour du légendaire mexicain à la machette n’est peut-être pas à la hauteur des espérances, la faute à un trop-plein d’idées et d’intrigues parallèles qui fatigue sur la longueur, mais cet hommage toujours aussi délirant et redoutablement violent aux séries B et Z des années 1970 est porté par des tonnes de guest-stars
qui cassent leur image avec jubilation, est peuplé par une galerie de personnages hauts en couleur (le grand méchant est un clone cynique de Dr No !), est parsemé de situations insolentes où l’humour noir et l’hémoglobine ne cessent d’exploser (l’énorme passage où Machete coince un câble dans les pales d’un hélicoptère pour
trancher à la chaîne la tête d’une tripotée de méchants), est truffé de répliques succulentes (Machete ne tweet pas !) et est drapé d’un aspect cheap revendiqué (la SF kitsch de la dernière partie). Voilà donc une potacherie invraisemblable dont les amateurs de cinéma bis se délecteront.
Le Blu-ray Image Les défauts de la fausse bande-annonce d’ouverture aux images patinées, au grain imposant et à la pellicule très abîmée sont volontaires car une fois le «vrai» programme lancé, le transfert HD déchire la rétine ! Le piqué est à tomber à la renverse, les détails mettent une claque dans la gueule, la profondeur de champ est sublime, la colorimétrie est parfaitement nuancée/saturée, les contrastes sont archi-travaillés et les noirs font très mal. Une section vidéo d’exception. Audio Dynamiques, puissantes et volontairement grandiloquentes (grindhouse power), ces pistes sonores calibrées pour sévèrement dépoter inondent l’espace sonore d’effets disproportionnés et de basses XXL avec efficacité pour une immersion redoutable. Une section audio bonnet double D ! Numèro 104 - HCFR l’Hebdo
Fiche technique Format vidéo 1080p24 (AVC) / [1.85] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1 Sous-titres Français imposés sur la VO Région : B (France) Éditeur : Wild Side Vidéo Date de sortie : 05 février 2014
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Le Loup Celeste
Predestination
Michael & Peter Spierig
U
n agent temporel est pris dans une série de voyages dans le temps, destinés à faire perdurer à jamais son action en tant que représentant de la loi. Lors de son ultime mission, il doit pourchasser le seul criminel ayant percé son identité à travers le temps... Nationalité : Australie Genre : Science-fiction, Thriller Année : 2014 Durée : 98 min Réalisateurs : Michael Spierig, Peter Spierig Acteurs : Ethan Hawke, Sarah Snook, Noah Taylor
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Intriguant et complexe, “Predestination” est un thriller noir de science-fiction formidablement interprété et remarquablement scénarisé qui maîtrise son sujet d’une main de maître (les paradoxes tem-
porels) et maintient l’intérêt pas une succession vertigineuse de rebondissements (une histoire de dingue !) jusqu’à l’inattendu épilogue. Après “Undead” (les zombies) et “Daybreakers” (les vampires), les
Le Blu-ray
talentueux frères Spierig continuent ainsi de revisiter avec brio les principales thématiques du cinéma fantastique et prouvent qu’il s’agit de réalisateurs à suivre de près.
Fiche technique
Image Le meilleur de la HD avec une précision de folie, des textures fines, des couleurs rigoureuses, des contrastes aiguisés et des noirs solides.
Format vidéo 1080p24 (AVC) / [2.40]
Audio Intéressantes mais peu percutantes (les coups de feu manquent de punch et les sauts temporels de fantaisie à l’arrière), ces deux pistes sonores sont volontairement sobres et surtout méticuleuses dans l’utilisation des effets/ ambiances sur chaque canal, dans la diffusion du score de Peter Spierig et dans la délivrance des basses.
Sous-titres Anglais et Français
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Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS-HD MA 5.1
Région : B (France) Éditeur : Sony Pictures Entertainment Date de sortie : 1er décembre 2014
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Le Loup Celeste
The Amazing Spider-Man : Le destin d’un Héros
Marc Webb
P
eter Parker trouve son bonheur entre sa vie de héros et les doux moments passés aux côté de Gwen. Mais être Spider-Man a un prix : protéger ses concitoyens new-yorkais des individus malveillants qui menacent la ville. Face à Electro, Peter devra affronter un ennemi nettement plus puissant que lui. Au retour de son vieil ami Harry Osborn, il se rend compte que tous ses ennemis ont un point commun : OsCorp...
Titre original : “The Amazing Spider-Man 2” Nationalité : Américain Genre : Fantastique, Action Année : 2014 Durée : 141 min Réalisateur : Marc Webb Acteurs : Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx, Dane DeHaan, Colm Feore
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Ce second volet de la nouvelle trilogie de l’homme-araignée, initiée en 2012 avec un reboot très réussi qui s’écartait sensiblement de l’ancienne version, permet à Marc Webb de continuer à
tisser sa propre saga avec une aventure fantastique encore plus spectaculaire (séquences d’action vertigineuses), émouvante (jeu sentimental très crédible du couple vedette) et dense
(intrigue riche en enjeux, personnages et rebondissements) que son aînée. N’hésitez donc pas à vous faire une toile !
Le Blu-ray Image Une démonstration de tous les instants avec un master sans faille, une définition de pointe, un piqué d’exception, des couleurs radioactives, des contrastes de haut niveau et des noirs magnifiques. Audio Ces pistes sonores solides downgradées d’un mixages Dolby Atmos ne manquent ni d’énergie ni de folie. La puissance comme la finesse sont de la partie, la dynamique est particulièrement musclée, la spatialisation utilise l’ensemble des enceintes avec une précision et un sens du spectacle électrisants, la scène arrière est ultra-sollicitée, la partition à haute tension d’Hans Zimmer envahit Fiche technique généreusement l’espace sonore et les basses envoient du bois. Format vidéo La 3D 1080p24 (MVC) / [2.40] Là où la 3D du premier opus était peu expressive sauf lors des apparitions de Spider-Man où elle devenait plus profonde et spectaculaire, celle de cet épisode est plutôt intense et Pistes sonores narrativement toujours aussi bien pensée. L’intensité de la fenêtre de profondeur est glo- Anglais Dolby Digital 5.1 balement remarquable (la sensation grisante de vertige lors des scènes où Spider-Man Français (VFF) DTS-HD MA 5.1 virevolte entre les gratte-ciels) même lors des plans rapprochés où il y a finalement peu de flous sur les arrière-plans, les détachements sont toujours top, les débordements sont Sous-titres réguliers même si assez légers (visages, mains, bustes, décors), les scènes d’action dé- Anglais et Français livrent une débauche d’effets de projection (filins, éclairs, morceaux de verre et/ou de décors, particules diverses) et les jaillissements permanents (la séquence du bus tournée Région : B (France) en slow motion où les objets semblent flotter au milieu de la pièce) ainsi que ceux pro- Éditeur : Sony Pictures Entertainment venant de l’arrières lors de l’acte final (le Bouffon vert ou Spider-man) sont très impres- Date de sortie : 03 septembre 2014 sionnants. Numèro 104 - HCFR l’Hebdo
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Le Loup Celeste
Le Hobbit : La désolation de Smaug Peter Jackson
A
près l’affrontement avec Azog et l’intervention des Aigles, Bilbon, Gandalf et les nains poursuivent leur chemin vers la cité d’Erebor pour en déloger le dragon Smaug...
Titre original : “The Hobbit : The Desolation of Smaug” Nationalité : Américain, Néo-Zélandais Genre : Fantastique, Aventure Année : 2013 Durée : 161 min Réalisateur : Peter Jackson Acteurs : Martin Freeman, Richard Armitage, Ian McKellen, Orlando Bloom, Evangeline Lilly, Luke Evans
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Plus dense, moins enfantine, mieux rythmée et encore plus généreuse en séquences anthologiques (l’attaque dans la forêt de Mirkwood, la confrontation dans la cité d’Erebor et surtout l’hallucinante fuite en tonneaux), en créatures fantastiques (l’homme-ours Beorn, le dragon Smaug), en décors gran-
dioses (Esgaroth), en effets visuels spectaculaires et en mouvements de caméra vertigineux (notamment lors de l’acte de bravoure de Bombur), cette suite épique de la nouvelle trilogie inspirée de l’œuvre de Tolkien, parvient encore une fois à adapter “Bilbo le Hobbit” tout en ajoutant des éléments (comme les
elfes Legolas et Tauriel) qui enrichissent considérablement le récit. Rendez-vous est pris pour connaître la fin du voyage dans “Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées”.
Le Blu-ray Image Une féerie de tous les instants qui délivre le moindre petit détail avec une précision d’orfèvre. Bien évidemment, le master ne souffre d’aucun défaut, la finesse des arrière-plans est grandiose, la palette colorimétrique est magique, les contrastes sont denses et les noirs corsés. Un spectacle visuel irréprochable.eux que ce master bidouillé. Audio Dynamiques et immersives (une spatialisation redoutable), ces pistes sonores rendent justice à l’inventivité du mixage en délivrant des voix claires (celle caverneuse de Smaug se déplace sur la VF de droite à gauche et d’avant en arrière), des ambiances naturelles profondes, des effets surround omniprésents, une musique d’Howard Shore aérée avec grand soin et des basses dévastatrices. La 3D Plus authentique que démonstrative, comme celle du premier opus, cette 3D profite d’une maîtrise insolente de l’espace grâce à des détachements hyper-réalistes, à une sensation de volume palpable et à une fenêtre de profondeur plutôt prononcée (les plans panoramiques d’Esgaroth et de la montagne Solitaire) peu sabotée par des flous d’arrière-plans quoique parfois un peu douce. Mais ce n’est pas tout car elle bénéficie également de la présence de débordements soutenus (personnages, armes, décors, végétation, objets) et de jaillissements très sympathiques (des animaux volants, des flèches et la tête de Smaug), mais trop rares, dont des effets climatiques (pluie et neige) qui envahissent parfois la salle de visionnage. Numèro 104 - HCFR l’Hebdo
Fiche technique Format vidéo 1080p24 (MVC) / [2.40] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 7.1 Anglais (AD) Dolby Digital 5.1 Français (VFF) DTS-HD MA 7.1 Sous-titres Français Anglais pour malentendants Région : B (France) Éditeur : Warner Bros. Date de sortie : 16 avril 2014
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La Semaine Prochaine
L’Hebdo L’actualité des sorties cinéma ...
De nouvelles critiques sur le 7ème Art, la musique ou des livres... Mais aussi des surprises, des coups de coeur et encore plus d’articles divers. Rendez-vous le 9 janvier 2015 pour...
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En plus du site web et surtout de ses forums, HCFR s’est diversifié grâce au travail de Fabi et son équipe avec la mise en place du magazine HCFR l’Hebdo Depuis 2013, SnipizZ, avec la participation de nombreux invités, vous propose des émissions audio podcastées sur les thèmes du cinéma, du jeu-vidéo & des technologies du Home-cinéma et de la HiFi.