#110
Edition du 20 Février 2015
Birdman Jupiter : Le Destin de l’univers Snow Therapy Le Mystère de la chambre jaune Le Magnifique Aux frontières de l’aube 48 Heures Hang Band of Gypsys (Live) Whatever Soldat Blanc Gone Girl Piégé Si je reste
Edition du 20 Février 2015 Numéro 110 REDAC' CHEF Fabi
REDACTEURS
Djee Guyness Igor Lazein Le Loup Céleste Pheroe Pphf Pravda Saint-John Poivrot d’Arvor Sergent Pepper Ze Big Nowhere
MISE EN PAGE Laric
CORRECTIONS Fabi
SOUTIEN ET PUBLICATION Laric - Syntaxeror
Edité par l’association HomeCinema FRancophone (HCFR) association loi 1901 (JO 13/04/2002) siège social : 21, rue de Fécamp 75012 PARIS SIREN : 444 601 892 00029
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SOMMAIRE A L’AFFICHE Guyness - Alejandro González Inárritu - Birdman
Guyness - Andy et Lana Wachowski - Jupiter : Le Destin de l’univers Sergent Pepper - Ruben Östlund - Snow Therapy
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SORTIES DE LA SEMAINE Bob l’éponge - Le film : Un héros sort de l’eau Kingsman : Services secrets, American Sniper Bis, Réalité, Bons à rien Vincent n’a pas d’écailles, Max et Lenny, Things People do
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7ème ART Pphf - Marcel L’Herbier - Le Mystère de la chambre jaune (1930) Ze Big Nowhere - Philippe de Broca - Le Magnifique (1973) Pravda - Kathryn Bigelow - Aux frontières de l’aube (1987) Djee - Walter Hill - 48 Heures (1982)
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MUSIQUE Igor - Lagwagon - Hang (2014)
Pheroe - Jimi Hendrix - Band of Gypsys (Live) (1970) Saint-John Poivrot d’Arvor - Oasis - Whatever (1995)
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BLU-RAY Le Loup céleste - Erick Zonca - Soldat Blanc
Le Loup céleste - David Fincher - Gone Girl
Le Loup céleste - Yannick Saillet - Piégé
Le Loup céleste - R.J. Cutler - Si je reste
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A l’affiche Guyness
Birdman
Alejandro González Inárritu
À
l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego… S’il s’en sort, le rideau a une chance de s’ouvrir... Date de sortie : 25 février 2015 (1h59min) Réalisé par : Alejandro González Iñárritu Avec : Michael Keaton, Zach Galifianakis, Edward Norton Genre : Comédie , Drame Nationalité : Américain
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Drôle d’oiseau Un des problèmes que va rencontrer Birdman est qu’il est extrêmement facile de l’aimer, et encore plus facile de le détester. On peut ne pas l’aimer pour en être passé complètement à côté. On peut y entrer chargé de ses positions Inárritesques: créateur adulé dont on attend une somme, faiseur poseur dont on redoute le nouveau méfait. bonnes raisons de chipoter.
On peut enfin, et c’est la catégorie dans laquelle je pouvais entrer de plain-pied, redouter le piège. Derrière l’évidence de la virtuosité de la réalisation, l’éclat du jeu des acteurs, et le plaisir de la fluidité du récit, l’angoisse qui pointe: ne suis-je pas en train de me faire berner ? Ne va-ton pas me reprocher l’aveuglement du spectateur ébloui par les chromes rutilants, lustrés par le réalisateur mexicain ? L’aspect immédiatement jouissif du moment signifie-t-il quelque chose ?
En bref, l’œuvre doit répondre à une question que ne posent pas forcément tant d’autres: quel en est le fond ? Et si la réponse ne semble pas à la hauteur des multiples tours de force que déploie le métrage, il semble plus sûr de se caler en retrait dans son fauteuil de critique et recenser les mille-et-une Numèro 110 - HCFR l’Hebdo
suffisamment différente pour lui permettre d’apprécier à sa juste valeur Pourtant, impossible pour moi de ne le moment ? pas goûter aux nombreuses saveurs du moment. Et de faire le travail à Plutôt que de soulever la fausse l’envers. profondeur du projet (position qui se tient tout à fait), j’ai préféré alimenter ma chaudière à plaisir avec des bûches de petit bois sec luminescent: le rôle des critiques, la différence entre pratique commerciale et démarche artistique, la place des égos et la vanité du vouloir plaire, l’amour, la mort, la folie et le surnaturel ne viennent pas plomber le récit mais, pour ne rien en dire de désagréable, au contraire Les deux heures de faux plans- ajouter à la félicité globale et renforcer séquence n’apportent-ils pas une le sentiment délicieusement différent forme d’urgence qui tend certaines de la séance. scènes et braque notre attention sur la performance des acteurs, pratiquement tous épatants (oui, même la petite endive aux yeux de suricate mort, Emma Stone, ne dénote pas trop). L’écho avec le théâtre est-il si factice? Les dialogues incisifs et drôles, les moments étonnants (Michael Keaton qui traverse Broadway en slip, il se passe quelque chose, quand même), Comme souvent dans un film ambitieux le mélange d’effets spéciaux et dont la richesse thématique et visuelle de scènes de pur jeu ne rendent- frise l’indigestion, on a tendance à ils pas l’expérience du spectateur poser sur les deux plateaux de la balance les qualités et les défauts du film. Le résultat de ma pesée possède un avantage évident: deux heures de rare plaisir dont l’étonnement fut un des jubilatoires piliers. Etre étonné au cinéma. Plaisir devenu si rare.
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A l’affiche Guyness
Jupiter : Le Destin de l’univers Andy et Lana Wachowski
N
ée sous un ciel étoilé, Jupiter Jones est promise à un destin hors du commun. Devenue adulte, elle a la tête dans les étoiles, mais enchaîne les coups durs et n’a d’autre perspective que de gagner sa vie en nettoyant des toilettes. Ce n’est que lorsque Caine, ancien chasseur militaire génétiquement modifié, débarque sur Terre pour retrouver sa trace que Jupiter commence à entrevoir le destin qui l’attend depuis toujours : grâce à son empreinte génétique, elle doit bénéficier d’un héritage extraordinaire qui pourrait bien bouleverser l’équilibre du cosmos… Date de sortie : 4 février 2015 (2h7min) Réalisé par : Andy Wachowski, Lana Wachowski Avec : Channing Tatum, Mila Kunis, Sean Bean Genre : Science fiction , Aventure , Action Nationalité : Américain
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Space apero A chaque fois qu’un adorable lecteur me demande (car oui, sache-le: tout lecteur de guyness est par définition adorable. Surtout toi, là, maintenant) ce qui continue à me pousser dans les salles obscures pour me goinfrer d’un énième pot de popcorn et le film qui est offert avec, presque toujours, je réponds deux choses: 1) j’aime observer la direction que prend le cinéma d’entertainment moderne et 2) je suis toujours à l’affût de l’aventure mignonnette qui rappellera un émoi adolescent.
le reste, qui fait tache. -Devil in miss JonesComment, en effet, fourrer ce genre de tentative dans le même sac que la production U.S. habituelle, robinet d’eau tiède intarissable du scénario préfabriqué aux visuels auto-pompés ?
-Hollywood, étoile système sommaire-
brillante
du
Cette version SF de Cendrillon a presque touché au but dans le deuxième registre. Il faut dire que The Wachowskis, comme ils s’autodésignent désormais, avaient tout pour y parvenir. Ce mélange (qui est leur marque de fabrique depuis au moins Speed Racer) de prouesses visuelles et de mauvais goût patenté amène encore une fois une espèce de fraicheur, de candeur, qui donnerait presque envie de fermer les yeux sur
montrent une réelle volonté de prendre des risques. -Par Toutatis, pars, Jupiter !-
Parce qu’on me dira ce qu’on voudra, je ne peux pas croire que Andy et Lana puissent avoir voulu pondre un truc sérieux ou prétentieux. Mettre en scène l’histoire d’une jeune femme de ménage russe, nommée Jupiter Jones, qui passe son temps à récurer les chiottes avant de se rendre compte qu’elle est en fait une réincarnation de princesse d’un univers peuplé de lézards ailés, de bombasses à grandes oreilles et de chasseurs bodybuildés croisés avec des loups ne PEUT DÉCEMMENT PAS se prendre au On se surprend deux ou trois fois dans sérieux. le film à se dire que ah ben oui, c’est chouette tiens, on avait oublié que depuis qu’on peut tout représenter à l’écran, on peut aussi faire du chouette et -un peu- différent. Plusieurs plans
Comme d’habitude, la méga production barrée des Wachowski est pile-poil à mi-chemin entre le nanar intergalactique et le chef-d’œuvre ambitieux. Après tout, ils ont peut-être inventé un genre, le frère et la sœur. Le nanard’oeuvre.
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A l’affiche
Sergent Pepper
Snow Therapy Ruben Östlund
D
es dangers du hors-piste.
Date de sortie : 28 janvier 2015 (1h58min) Réalisé par : Ruben Östlund Avec : Johannes Bah Kuhnke, Lisa Loven Kongsli, Clara Wettergren Genre : Drame , Comédie Nationalité : Suédois , danois , français , norvégien
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Tiens, ça faisait longtemps, une petite visite caustique de la famille et de ses névroses, comme les Scandinaves savent nous en faire, et que tous les médias nous présentent comme un portrait au vitriol, décapant, tout ça, tout ça…
Le pitch de départ est une très bonne idée, et les partis pris de mise en scène initiaux pour le moins surprenants. En longs plans fixes restituant en temps quasi réel des séquences souvent dépourvues d’événements, avec un sens du cadre transformant un hôtel alpin de luxe en prison aseptisée, Ruben Östlund annonce un regard sans concession. La ritournelle de Vivaldi, qui deviendra très vite irritante au plus haut point, semble aller avec le décor, musique d’ascenseur particulièrement inappropriée, tandis que de longues ellipses restituent l’effervescence qui agite la gestion des pistes de ski, ballets des machines, des canons à neige et des remontées mécaniques.
désertion du père face au danger, occasionne un retour obsessionnel de l’une et un déni maladif de l’autre qui fait vraiment sens dans les premiers échanges. On saluera à ce titre les performances de Johannes Kuhnke et surtout Lisa Loven Kongsli en mère désemparée, sosie de Marina Hands particulièrement convaincante.
Est-ce par ce qu’il est trop sûr de lui qu’Östlund finit par faire n’importe quoi ? Entre intrigues secondaires (contamination du problème sur le couple d’amis), crises grotesques pour surligner l’implacable dégradation des relations, rôles pathétiques des enfants qui pleurent tous les quarts d’heure, le film s’embourbe inexorablement. La lenteur qui pouvait annoncer
sa force enfonce le clou de ses maladresses. Les deux heures sont absolument interminables, totalement infondées au vu du sujet traité, répétant vainement des situations déjà vues et n’apportant rien à la psychologie des personnages.
Alors que le spectateur est passablement excédé par ces patinages narratifs, la dernière demi-heure fait exploser en vol les derniers remparts de légitimité du film : accumulant des séquences de moins en moins crédibles (la beuverie, l’accident dans la neige, peut-être «feint» par la mère pour «rassurer» les enfants, le bus), le récit, incapable de conclure et de faire sens, se décrédibilise définitivement. Ce n’est pas faute d’avoir averti les gens : le hors-piste, quand on ne maîtrise pas, c’est sacrément risqué.
Le micro événement, à savoir la Numèro 110 - HCFR l’Hebdo
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Bob l’éponge - Le film : Un héros sort de l’eau Date de sortie : Mercredi 18 Février 2015 (1h 33mn ) Réalisé par Paul Tibbitt Avec Tom Kenny, Bill Fagerbakke, Clancy Brown, Rodger Bumpass, Mr. Lawrence Film américain Genre Animation Tout baigne à Bikini Bottom pour Bob l’éponge, l’éternel optimiste et ses amis: Patrick l’étoile de mer fidèle, Carlo le calamar égoïste, Sandy l’écureuil et Monsieur Krabs, le crustacé obsédé par l’argent! Cependant tout bascule quand la recette du pâté de crabe est volée par le diabolique pirate Steak Barbare (et les mouettes qui ne le quittent jamais…) ! Pour sauver leur monde, Bob et ses amis vont unir leurs forces (avec l’aide de Plankton, l’ennemi de toujours !) et débarquer dans le nôtre ! Transformés en super-héros, ils vont apprendre à maîtriser leurs super-pouvoirs, mais … ça va faire des vagues !
Kingsman : Services secrets Date de sortie : Mercredi 18 Février 2015 (2h 9mn ) Réalisé par Matthew Vaughn Avec Colin Firth, Samuel L. Jackson, Taron Egerton, Mark Strong, Michael Caine Film britannique Genre Action KINGSMAN, l’élite du renseignement britannique en costumes trois pièces, est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entrainement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie?
American Sniper Date de sortie : Mercredi 18 Février 2015 (2h 12mn ) Réalisé par Clint Eastwood Avec Bradley Cooper, Sienna Miller, Luke Grimes, Jake McDorman, Kevin Lacz Biopic américain Tireur d’élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but : protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d’innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les récits de ses exploits se multiplient, il décroche le surnom de «La Légende». Cependant, sa réputation se propage au-delà des lignes ennemies, si bien que sa tête est mise à prix et qu’il devient une cible privilégiée des insurgés. Malgré le danger, et l’angoisse dans laquelle vit sa famille, Chris participe à quatre batailles décisives parmi les plus terribles de la guerre en Irak, s’imposant ainsi comme l’incarnation vivante de la devise des SEAL : «Pas de quartier !» Mais en rentrant au pays, Chris prend conscience qu’il ne parvient pas à retrouver une vie normale.
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Bis Date de sortie : Mercredi 18 Février 2015 (1h 38mn ) Réalisé par Dominique Farrugia Avec Franck Dubosc, Kad Merad, Alexandra Lamy, Gérard Darmon, Julien Boisselier Film français Genre Comédie Éric et Patrice sont amis depuis le lycée. Au fil des années, chacun a pris un chemin très différent : d’un côté Éric, hédoniste sans attaches aux multiples conquêtes, et de l’autre Patrice, père de famille « monogame » à la vie bien rangée. Après une soirée bien arrosée, les deux amis d’enfance se retrouvent propulsés en 1986 alors qu’ils n’ont que 17 ans. Ce retour dans le passé est l’occasion rêvée pour tenter de changer le cours de leur vie. Que vont-ils faire de cette seconde chance ?
Réalité Date de sortie : Mercredi 18 Février 2015 (1h 27mn ) Réalisé par Quentin Dupieux Avec Alain Chabat, Jonathan Lambert, Élodie Bouchez, Kyla Kenedy, John Glover Film français Genre Comédie dramatique Jason Tantra, un cameraman placide, rêve de réaliser son premier film d’horreur. Bob Marshall, un riche producteur, accepte de financer son film à une seule condition : Jason a 48 heures pour trouver le meilleur gémissement de l’histoire du cinéma…
Bons à rien Date de sortie : Mercredi 18 Février 2015 (1h 27mn ) Réalisé par Gianni Di Gregorio Avec Gianni Di Gregorio, Marco Marzocca, Valentina Lodovini, Daniela Giordano, Gianfelice Imparato Film italien Genre Comédie Combien d’injustices doit encore subir le pauvre Gianni ? De ses collègues de bureau, à son infecte voisine, jusqu’aux exigences impossibles de son ex-femme, les brimades qu’il vit au quotidien sont infinies. Il faudrait se mettre en colère et apprendre à se faire respecter, mais comment fait-on ?
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Vincent n’a pas d’écailles Date de sortie : Mercredi 18 Février 2015 (1h 18mn ) Réalisé par Thomas Salvador Avec Thomas Salvador, Vimala Pons, Youssef Hajdi, Nicolas Jaillet, Nina Meurisse Film français Genre Fantastique Vincent a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et rivières, et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie dont il tombe amoureux.
Max et Lenny Date de sortie : Mercredi 18 Février 2015 (1h 25mn ) Réalisé par Fred Nicolas Avec Camélia Pand’or, Jisca Kalvanda, Adam Hegazy, Alvie Bitemo, Norbert Godji Film français Genre Drame Lenny est une adolescente sauvage et solitaire d’une cité des quartiers nord de Marseille. C’est par le rap qu’elle exprime les difficultés de son quotidien. C’est aussi par lui qu’elle réussit à s’en évader. Un soir, alors qu’elle répète en cachette dans un chantier à l’abandon, Lenny rencontre Max, une jeune Congolaise sans-papiers qui tombe sous le charme de sa voix et de la puissance de ses mots.
Things People do Date de sortie : Mercredi 18 Février 2015 (1h 50mn ) Réalisé par Saar Klein Avec Wes Bentley, Jason Isaacs, Vinessa Shaw, Haley Bennett, Audrey Walters Film américain Genre Thriller Bill, un père de famille dévoué, perd son travail du jour au lendemain. Il n’a alors pas d’autre choix que celui d’entrer, presque à son insu, dans l’illégalité. Quand il se lie d’amitié avec un inspecteur de police, c’est la double vie qui est désormais la sienne qui risque à terme d’être révélée…
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Les podcasts HCFR, A écouter ! Depuis octobre 2013, HCFR vous propose des émissions podcastées sur les thèmes du cinéma, du jeu-vidéo & des technologies du Home-cinéma et de la HiFi. C’est avec une grande joie que nous abordons cette seconde saison de podcasts, avec un beau programme à la clef. Si vous ne connaissiez pas l’existence de ces émissions audio web-diffusées, alors il faut absolument que vous y jetiez une oreille. Lancées il y a un an, nous cumulons plus de 21h de programmes et 10 000 écoutes. Avec Xavier, nous lançons donc la saison 2 d’HCFR le Podcast Cinéma, émission dédiée, comme son nom l’indique, au 7ème Art. Après six premiers épisodes, nous souhaitons vous proposer toujours plus de contenu avec cette année de nouveaux thèmes et plein d’invités. Le premier épisode de cette seconde saison était l’occasion de faire le bilan des films sortis au cinéma cet été. Nous vous proposerons en novembre prochain une émission spéciale films comics. Pour ce qui est du Podcast Jeux-vidéo, après deux premiers épisodes d’actualité dédiés à l’E3 et la gamescom, nous avons travaillé avec BennJ et JulianF le concept de l’émission et nous vous proposerons désormais un épisode tous les mois. Actualité, tests de matériels divers et de jeux, dossiers et débats seront de la partie. Enfin, dans la continuité du Podcast Tech, nous allons avec Patrice (Laric) vous proposer une émission sur les installations dédiées fin-novembre. Nous enchaînerons avec un épisode sur la HiFi avec Stéphane (StephHifi) où nous débattrons d’un sujet déterminé avec différents invités. Pour conclure cette fin d’année, nous vous proposerons une émission spéciale, hors-série, entièrement dédiée au dématérialisé, qui conclura l’année 2014 des Podcasts d’HCFR. Bref, un beau programme en perspective, que nous tenions à vous présenter. Merci pour votre fidélité et à très vite ! Pour écouter nos émissions, flashez le QR Code ci-dessus ou rendez-vous sur http://www. homecinema-fr.com/podcast/ SnipizZ
7eme Art Pphf
Le Mystère de la chambre jaune (1930)
Marcel L’Herbier
A
la suite de la tentative d’assassinat de la belle Mathilde, fille du célèbre Professeur Stangerson, le jeune reporter Joseph Rouletabille, accompagné de son ami et photographe Sainclair, se rend au château du Glandier pour élucider le mystère. Qui est l’agresseur ? Quel est son mobile ? Et surtout, comment a-t’il pu s’échapper de la chambre jaune qui était fermée de l’intérieur ? Date de sortie : 18 septembre 1930 (1h48min) Réalisé par : Marcel L’Herbier Avec : Roland Toutain, Leon Belieres, Maxime Desjardins Genre : Policier Nationalité : Français
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Les bajoues de la Castafiore 1930 – Les balbutiements du cinéma parlant en France. Avec «Sous les toits de Paris», René Clair s’est lancé le premier, de façon brillante, mais aussi très prudente et même méfiante. La parole y est très mesurée, absente de nombreuses scènes, parfois gommée, à la façon des films muets, grâce à des procédés habiles, comme une scène d’intérieur filmée de l’extérieur à travers une vitre. Et cela permet surtout, pour les scènes sans parole, de préserver la mobilité essentielle de la caméra. Marcel L’Herbier, lui, fonce tête baissée dans le parlant. Il s’appuie sur Antoine Archimbaud, premier grand chef-opérateur du son, pionnier du parlant en train de naître (c’est aussi son tout premier film). La technique et les moyens restent très sommaires et le résultat (même après restauration) ne peut pas être parfait. Mais le grand mérite de Marcel L’Herbier et de ses techniciens est précisément d’avoir pris le risque : l’atmosphère d’angoisse qui doit caractériser le film sera d’abord portée par les bruitages et les effets sonores – ainsi des miaulements, approximatifs, très expressionnistes et récurrents d’un chat , quand la nuit est venue dans le grand château.
man policier à énigme ne se prête pas forcément aisément à l’adaptation pour le cinéma. Et surtout, Marcel L’herbier, roi de la prise de vue et de l’expérimentation photographique au temps du muet, retrouve ici, en dehors des scènes nocturnes et des premières images du film, très mobiles, une photographie très ordinaire, pas vraiment belle – la faute sans doute aux caméras sonores, très lourdes et donc impossibles à déplacer.
Pour aller encore plus loin dans cette veine, le réalisateur s’appuie également sur des décors très expressionnistes, et même gothiques : le château du Professeur Stangerton n’est pas sans évoquer le laboratoire du Docteur Jekyll, et même l’antre de Frankenstein.
On s’attachera surtout aux deux comédiens sur lesquels reposent l’essentiel du film : Dans le rôle très porteur de Rouletabille, le mythique Roland Toutain, en clone très anticipé de Leonardo Di Caprio, bondissant, grimpant, sautant et apportant toute sa joie de vivre à une enquête somme toute classique : comment résoudre une énigme impossible, avec tentative d’assassinat dans une chambre hermétiquement fermée de l’intérieur, sans que le meurtrier y soit présent ? Roland Toutain n’était sans doute pas un grand acteur, mais son dynamisme et son charme lui permettent de composer un Tintin Reporter très attachant. Son histoire demeure extraordinaire : cascadeur fou, fondateur du club des Casse-cou, spécialiste des cascades aériennes les plus insensées, accidenté des dizaines de fois, jusqu’à
Mais pour le reste le film a énormément vieilli : le récit, peut-être parce qu’il est trop connu, ne parvient pas à vraiment passionner, à retrouver l’épaisseur de l’œuvre de Gaston Leroux à laquelle il est pourtant très (trop ?) fidèle : le roNumèro 110 - HCFR l’Hebdo
se faire amputer d’une jambe, escaladant tout gamin la Tour Eiffel, interprète inoubliable de l’aviateur Jurieux dans la Règle du jeu, animateur des folles nuits de Pigalle et mort ruiné, Roland Toutain aurait pu composer un Rouletabille idéal. Et si le personnage de Roland Toutain évoque toujours, irrésistiblement, celui de Tintin, c’est plutôt du côté de la Castafiore que lorgne, très involontairement, Huguette Duflos, dans le rôle
Il reste enfin le problème de l’interprétation, si bien appréhendé par René Clair dans «Sous les toits de Paris». Tous les acteurs surjouent, ou pire jouent extrêmement faux.
tout aussi important de l’héroïne : dans ses costumes, dans son port et plus encore dans ses gloussements (pas toujours audibles), elle plombe d’autant plus le film en tentant de transposer au cinéma parlant les techniques du cinéma muet. Huguette Duflos retournera d’ailleurs rapidement au théâtre où elle était à l’évidence plus à l’aise. Et comme l’ensemble des comédiens peine à s’adapter à ce nouveau média, il est difficile de considérer «Le Mystère de la chambre jaune» autrement que comme un document, un témoignage, assurément intéressant, des premiers essais de cinéma parlant.
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7eme Art Ze Big Nowhere
Le Magnifique (1973) Philippe de Broca
U
n modeste écrivain tente d’achever le dernier épisode des extraordinaires aventures du héros qu’il a créé, celui d’un agent secret invincible, en prêtant à ses personnages les traits de ceux qu’il côtoie dans la réalité. Date de sortie : 23 novembre 1973 (1h35min) Réalisé par : Philippe de Broca Avec : Jean-Paul Belmondo, Jacqueline Bisset, Vittorio Caprioli plus Genre : Comédie Nationalité : Français , italien
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Docteur Merlin et Mister Saint-Clar
Voilà le portrait de Bob Saint-Clar, hé- Réflexion décalée et euphorisante sur ros survitaminé et double cannibale de la création artistique et la crainte de la François Merlin écrit des romans de François Merlin. page blanche. gare. Une sorte de «Barton Fink» grand puReclus dans son vieil appartement, il blic. Un «Barton Fink» bien calé dans la regarde passer le train-train cahotant musette de Bébel entre la baguette, le de sa vie monotone, l’oeil las et blasé, kil de rouge et le sifflard. caché derrière la fumée épaisse de sa Véritable «Docteur Jekill and Mister goldo. Rien ne va en ce moment. Hyde» fun et pétaradant où un créateur Tout le monde se ligue pour l’empêtimoré se retrouve cannibalisé par sa cher d’écrire: sa femme de ménage, le propre créature. Un monstre désinhibé plombier, l’électricien et surtout son et castrateur dévorant la créativité, les manque d’inspiration. traits physique et la vie de son géniteur Perdu devant sa machine à écrire, Fran- Plus qu’une pochade populaire fran- au travers d’une page blanche. çois ne parvient plus à donner la chair chouillarde et bonne enfant, c’est d’un suffisante à son Bob Saint-Clar de hé- conte philosophique qu’il s’agit, d’une ros. Et de la chair, il en faut pour mode- fable colorée et sans prétention. ler ce double littéraire encombrant. De Broca nous invite à une «réflexion» amusée et amusante sur le processus complexe de création et sur le fantasmatique et enivrant: «I’d like to be». C’est un rêve vieux comme le monde et le questionnement existentiel qui te poursuit depuis tout môme: qui es-tu et qui voudrais-tu être ? Où une simple machine à écrire devient la porte dimensionnelle vers l’égo Gamin mal à l’aise dans ses baskets, fantasmé, vers un double amélioré. les yeux et le moral qui traînent par Mais une machine à écrire comme C’est un espion. Un agent secret qui terre devenant l’égal de ses idoles une barrière à la réalité, une entrave à n’est plus secret, l’agent français le plus Rock’n’Roll. Sa petite chambre triste l’amour. connu et reconnu des barmans des pa- comme la pluie devient New-York et Il va falloir se débarrasser du miroir délaces du monde entier. son lit grinçant la scène lumineuse du formant et retourner se regarder dans Un sourire Ultra-brite qui explose d’une Madison Square Garden. l’eau claire pour se retrouver. mâchoire carrée comme le pare-chocs Il va falloir que François Merlin tue Bob de sa caisse flambant neuve. Saint-Clar pour exister, pour enfin aiUn aimant à gonzesses engoncé dans mer. un moule-burnes d’un blanc immaculé. Un séducteur au regard de braise, aux abdos d’acier passant ses nuits blanches à siroter des mojitos et à cajoler des culs de toutes les couleurs. Un héros décontract’ et rigolard, évitant les balles de mitraillettes en sautillant de coussins en coussins et capable d’enrhumer une demi-douzaine d’en- Ado priapique et boutonneux avec une foirés d’un seul coup de boule. bouche bardée de fil barbelé voyant les Héros absolu, couillu et indestructible belles du collège lui passer sous le slip Il parviendra à le tuer et se retrouvera. pour les hommes. Sex symbol impla- pour s’épancher sur les épaules solides Il jettera par la fenêtre cet espion incable, fantasme viril et turgescent pour de footballeurs décérébrés, se transfor- destructible, cet immortel Apollon et la gent féminine. mant tout à coup par la magie de l’ima- partira vers l’amour en piétinant avec gination en star du grand écran beau comme un Dieu grec et gobant les langues des actrices mythiques d’Hollywood. Ou comme François Merlin: un petit écrivaillon solitaire et timide s’inventant un personnage débridé, espion bigarré et dragueur invétéré.
Numèro 110 - HCFR l’Hebdo
dédain le corps de son ennemi.
Cet ennemi tant redouté dont il ne reste qu’un manuscrit froissé étalé par terre et quelques feuillets raturés volant encore dans la cour de son immeuble.
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7eme Art Pravda
Aux frontières de l’aube (1987) Kathryn Bigelow
U
ne nuit, Caleb, un jeune fermier de l’Oklahoma, rencontre la belle Mae. Fasciné, il tente de la séduire et obtient d’elle un baiser qui devient une morsure. Ce contact va entraîner Caleb dans le monde des compagnons de Mae, des vampires. Il devra apprendre à tuer pour s’abreuver du sang de ses victimes. Interdit aux moins de 12 ans
Date de sortie : 9 novembre 1988 (1h35min) Réalisé par : Kathryn Bigelow, Eric Red Avec : Adrian Pasdar, Jenny Wright, Lance Henriksen Genre : Thriller , Comédie , Epouvante-horreur Nationalité : Américain
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Déçue Kathryn Bigelow veut clairement nous proposer une vision différente du vampire, et autant j’adore le vampire d’Epinal à la Christopher Lee ou Bela Lugosi, autant je suis toujours partante pour le redécouvrir de façon novatrice, différente à l’image de ce que proposerons plus tard Ferrara (The Addiction) ou Cassavetes fille (Kiss of the damned). Oui, j’adore les films de vampires. C’est d’une banalité confondante. N’en demeure pas moins que je suis loin de la claque ou au minimum, de la bonne surprise attendue. Effectivement, si je vois bien le côté onirique que la réalisatrice a voulu insuffler à son oeuvre et les différentes métaphores qu’elle lui permet d’exploiter à travers l’enfant vampire, l’importance de la famille, etc., je trouve tout ceci juste effleuré et pense que le film aurait gagné à être plus long et approfondi.
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La galerie de personnage était pourtant prometteuse, à commencer par le «chef de clan», Jesse, qui date si j’ose dire de la guerre de sécession (chez les sudistes... méchant un jour, méchant toujours t’as vu). Mais alors que le mec affiche plus de cent ans d’expérience vampirique au compteur, on le retrouve toujours à la traîne quand vient l’aube et le risque de griller au soleil et je suis étonnée de son laxisme vis à vis de Caleb, la jeune recrue qui ne veut pas mordre. L’ado-vampire, Homer, ça aussi c’est alléchant mais à peine exploité, in extremis à la fin de l’histoire et puis bye bye. En fait, le seul personnage qui dépote dans tout ça, c’est bien celui incarné par Bill Paxton. Génial Bill Paxton qui en fait des caisses et c’est par-fait. Dès qu’il apparaît, le film se réveille, que ce soit lorsqu’il chasse, lors de la géniale tuerie au bar ou encore quand il s’accroche tout sanguinolent à un camion en marche et qu’il ne trouve rien de mieux que de démonter le moteur en ricanant. Voilà, merci Bill Paxton.
pose à contre-jour au sommet d’une colline, manquait plus que le ralenti... Dans un film qui veut dépoussiérer un genre d’un côté, le filmer d’une façon aussi cliché de l’autre personnellement ça me gave un tout p’tit peu.
Au final, je ne le note même pas si mal parce que j’aime bien l’idée, même si je la trouve mal exploitée, c’est pas mal filmé (même si je le répète, souvent beaucoup trop surligné) et pour Bill Paxton, donc. Les scènes du bar et du motel ont beaucoup de gueule aussi.
Mais au moment ou je m’apprêtais presque à me tâter pour un p’tit coeur à valeur de 6 1/2, je me rappelle de ce remède super efficace au vampirisme : une transfusion sanguine de papa dans la grange ! Puis tous ces plans sur des levers/ Et ça c’est vraiment très très con. couchers de soleil à la «eh regarde comment que je filme trop bien!», les personnages qui prennent la
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7eme Art Djee
48 Heures (1982) Walter Hill
U
n inspecteur de police doit retrouver un tueur. Ce dernier est à la recherche d’un butin. Le policier fait libérer Hammond, un gangster excentrique, qui connait l’existence du magot.
Date de sortie : 27 avril 1983 (1h37min) Réalisé par : Walter Hill Avec : Jonathan Banks, Nick Nolte, Eddie Murphy Genre : Action , Comédie , Thriller Nationalité : Américain
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The Boys Are Back In Town C’est malheureux, mais on est d’accord : Eddie Murphy, aujourd’hui, ça ne veut plus dire grand-chose. A moins d’avoir une passion pour les pétomanes ce qui est, je ne juge pas, ton droit absolu. Pourtant, il faut se souvenir qu’alors que les Années 80 s’envolaient, elles et leurs cortèges de tornades cocaïnes, de bottes capitalistes aux talons fermes qui écrasent tout, des relents sidéens et du paltoquet Reagan, installé comme un coq en plâtre à la Maison Blanche , s’envolait avec elles un jeune black au sourire carnassier et à la répartie tendance «je t’habille pas pour l’hiver, je te construit un dressing». Eddie, à l’époque, était ce qui se faisait de mieux pour rire un peu.
Son secret ? Un regard neuf, une verve et un tac au tac fulgurants, une classe doublée d’une cambrure indécente. Eddie, à l’image de cette scène dans le club country (culte par excellence), quand il arrivait, c’était pour tout balayer, par le rire, et si ça te plaisait pas, t’allais en chier des ronds de chapeau. Ce qui est, je me suis laissé dire, plutôt douloureux. Fort de cette route, cette jungle, déblayée par Richard Pryor et surtout par l’excellent Dolemite, personnage récurrent de la Blaxploitation, inventé, transcendé, incarné avec brio (de Janeiro) par un Rudy Ray Moore qui rappe, drague et pratique un karaté néo-style, à base de bruits avec la bouche et de jambes que tu peines juste à déplier. Et grand amateur de donzelles à la peau chocolat noir, au lait ou blanc (le mec n’était pas raciste, du moment qu’elles étaient), girondes et accueillantes comme un compagnon de cellule qu’aurait pas les mêmes idées que toi derrière la tête. L’humour, tendance black, allait, à l’image de ces jolies années 80 stroboscopiques et putréfiantes, temps désormais révolus où le vide pouvait être monté en lampe, s’envoler et Eddie, allait se crasher pareil, en solidarité totale avec ces années de merde je pense. Ça force le respect, je trouve. Nick Nolte, c’est pas pareil. Déjà, il est normal. Le cheveu lisse et blond, l’œil azur, les lèvres fines et comme humoriste, il est de l’école «je te lâche un Pit-Bull sur la tronche, histoire de voir si tu rigoles toujours pendant qu’il s’amuse à mâchonner tes roubignoles». Le genre humour de nazi, pas drôle, nettement influencé par les méthodes Mengele. Tout pour la science car il Numèro 110 - HCFR l’Hebdo
faut que ça avance. Carrément pas pareil et puis, il m’a toujours fait penser à mon père et pas seulement parce qu’il était alcoolique. Il me faisait peur, me terrifiait. Son ombre massive qui recouvrait tout comme le malheur, sa voix d’orage qui grondait et me glaçait, me traumatisait durablement, donc, en me faisant trembler comme une mariée un soir de noces. Et puis son visage découpé dans un bout de granit, parachevait ma flipatitude juvénile mâtinée de cette lâcheté paralysante qui semble être un héritage ancestral, lourd, si lourd à porter et dont, mes larges épaules peinent parfois à soulever la masse inerte et handicapante. Comme si j’étais face à un caillou, avec des cheveux blonds. Un truc dur. Que rien ne fissure. Ou alors, avec un bâton de dynamite, mais comme j’ai toujours été un peu maladroit, mon père, n’a jamais voulu me voir traîner près de son stock. Comme pour me protéger, alors que je sais qu’il n’était pas prêteur surtout. ‘foiré. Nick Nolte, c’est pas le blond dégueulasse à la David Guetta. Déjà, il n’a pas une tête d’endive dispensée de sport sur laquelle t’aurait greffé une pieuvre en décomposition. Et puis d’abord, Nick, il n’est pas musicien. Et Guetta non plus d’ailleurs, on est encore d’accord. C’est dingue ce que j’aime parler avec toi, on est souvent sur la même longueur d’ondes, et quand, d’aventure, ce n’est pas le cas, on a cette faculté, cette force qui nous fait trouver à coup sûr un terrain d’entente propice à la culture et à son épanouissement. Ce qui nous place au-dessus des hommes de Basse-Terre et fait de nous de bien belles personnes. Je tenais à te le dire, t’es beau.
Donc Nick est un blond qui mériterait d’être brun. Le genre de mec qui n’aurait pas fait tache dans un Sam Peckinpah, à mâchonner de la poussière et des rancunes, en aspergeant de téquila la blessure suintante qu’il se sera fait en voulant expliquer à un mexicain que sa nana est un peu trop jolie pour traîner au bras d’un poilu mangeur de fayots et qu’a pas vu la flotte autrement qu’en photo. Nick aurait été excellent, c’est une certitude. Tonton Sam, le desperado du 7ème Art, cette ordure avec laquelle Walter Hill collabora au risque de devenir un assassin ou pire, un fou, et, crois-moi si tu veux, il y a une ou deux scènes où ça se voit.
C’est du Buddy movie comme ça n’existe plus, avec un flic menhir taciturne, toujours levé du mauvais pied vu qu’il a deux pieds gauches. Qui gueule tout le temps, parfumé au bourbon, aimable comme un jour de rage de dent et que le seul antalgique que t’as sous la main est un sachet de tisane Nuit Tranquille à mâcher. La perspective infernale, un peu comme l’idée saugrenue qu’a Nolte d’arborer une coupe de cheveux homologuée 3D qui me fait, du coup, adorer ma jolie tonsure. Colle lui une cigarette au bec, une Cadillac bleue décapotable d’une autre époque entre ses pattes d’ours mal léché et tu as déjà la moitié du concept.
C’est le temps béni où si t’as pas un coéquipier sous la main, t’as qu’à aller en prison t’en choisir un qui hurle Roxanne mieux que Sting. Le genre bronzé toute l’année, avec une grande gueule que tu ne comblerais pas avec du béton. Car, t’as vu, il y a du lascar sans cœur qui traîne dans les rues de la ville. Un indien, con comme un natif et un petit nerveux, avec un marcel tricoté en grosse mailles par sa môman, je suppose. Des tueurs de flics mon pote, et ça, Nick, ne peut pas le supporter surtout que le petit teigneux en marcel-pull lui a subtilisé son flingue. Je ne sais pas si tu vois le délire ? Alors voilà, il a 48 heures, mais t’inquiète ça passe mieux qu’une lettre à La Poste, et Reggie Hammond va lui en faire voir de toutes les couleurs. Et l’aider pas mal aussi. La naissance d’une amitié comme on n’en voit pas tous les jours. Punchlines du bonheur («J’ai été 3 ans en taule, alors, un coup de vent et je bande»), violence sèche et sans concession, alchimie idéale pour que ça crépite, comme de l’huile et de l’eau, pour un polar presque sans temps mort, qui nous offre l’occasion de contempler une pléiade de seconds couteaux comme ça n’existe plus. Non plus. Putain de nostalgie, qui me prend dans ses bras graciles et me berce doucement, sans jamais soulager son étreinte… Pour finir, moi, j’ai déniché sur le net, pour un prix «moins cher, c’est du vol» le Bluray, plus affreux qu’une VHS mais, je m’en bats la rotule car, sur la jaquette, il y a marqué : «Nick Nolte is a Cop, Eddie Murphy is a Con». C’est pas moi qui le dis, c’est écrit dessus. La bise.
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MUSIQUE Igor
Hang (2014)
Lagwagon
Putting Music In Its Place t album a pris place dans les bacs à disques dégarnis de votre enseigne favorite en…2014 ! C’est pas si loin. A c’t’époque où Bad religion traînait la patte discrètement, regardant autre part, un peu absent, tentant
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tant bien que mal d’afficher une face placide et digne au monde, camouflant son inspiration déclinante sous une grosse dose de savoir-faire maison et d’expérience. Pourtant ça commençait à sentir le renfermé. A c’t’époque pas lointaine disais-je où NoFX revenait aux sources, surprenant son monde, décevant celui-ci, convainquant celui-là. En ce temps d’y a pas longtemps où la bande du gros Mike lissait les angles avec le sourire, tenait la barre chahutée de son navire avec dextérité mais la tourmente hantait le capitaine fourbu et alcoolisé. En 2014, hier encore où les punks
de tous bords pleuraient Tommy Ramone, son héritage infini. A l’époque où le Punk était mort et enterré. En’l’temps où un petit groupe de seconde zone qui soudain n’est plus si petit a décidé de synthétiser l’essentiel du meilleur de tout son talent en 38 minutes salvatrices. Mais oui tu m’as bien lu ! Hang n’éternise pas son propos. 38 misérables minutes de Punk enragé pour rallumer, et pour longtemps, la flamme d’une passion qui a encore de beaux jours devant elle. www.homecinema-fr.com - Février 2015
Tiens toi bien, l’ami, ça riffe salement, j’te parle là de riffs de haute volée, taillés au canif, gras comme les cheveux de Joey Cape un dimanche matin. Ça violente, ça réveille la conscience. Mais, qu’on m’en soit témoin, c’est bêtement beau. Lagwagon offre au Punk mélodique ses nouvelles lettres de noblesses. Le chant de Cape est une pure merveille de subtilité en ce monde sauvage. Autour ça mitraille, ça saccage et lui promène sa belle poésie Punk entre les rafales, à contre-emploi mais miraculeusement rayonnant, parfaitement à sa place. Bien sûr, là tout de suite au temps de maintenant alors que ce brûlot ravageur tourne pour la énième fois au-
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tour de mes oreilles, je pense au père NoFX (Lagwagon est signé chez Fat Wreck Chords, le label de Mike le corpulent, de coïncidence point). Oui je vois en Lagwagon l’héritage spirituel de la bande, leur approche rafraîchissante et foutiste, seule à même d’apporter l’étincelle de nouveauté qui fait si souvent défaut. Plus encore, là tout de suite, j’entends en ce petit groupe plus si petit l’immense perfectionnisme de Bad religion, cet acharnement à ne proposer qu’un produit de première classe, fignolé jusqu’au bout du bout. J’ai des réminiscences de The empire strikes first et même MÊME de Generator. Mais plus que tout ça, j’entends un leader en devenir, une identité bien à lui, une fougue sans limite et un talent bluffant.
jeunes imbéciles alcoolisés pour leur donner leur chance comme la fois, à l’époque un peu plus lointaine, ouais c’était en 1988 où Brett Gurewitz (Bad Religion) a décidé de produire une
J’ai envie de l’aimer cet album qui représente tant en ces temps de disette. J’ai envie que tout le monde, partout, aime cet album. J’ai envie que chacun sente le vent délicat de fraîcheur qu’il souffle sur une scène moribonde. J’ai envie que Lagwagon aille loin, qu’ils persistent, réussissent, créent leur label indépendant et signent à leur tour de
bande d’imbéciles qui se faisaient appeler NoFX, juste pour voir où ça irait, ou la fois, c’était en 1992 ouais, où Mike l’obèse (NoFX) qui alors était plutôt maigrichon a décidé de donner leur chance sur son label à une autre troupe d’imbéciles appelée Lagwagon, juste pour voir où ça irait…
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MUSIQUE Pheroe
Band of Gypsys (Live) (1970)
Jimi Hendrix
Mystic riffer C’est le grand secret. Les initiés savent : tout se joue sur une seule note. Rien qu’une. Tant qu’on ne l’a pas trouvée, la porte du royaume demeure scellée. «Étroite est la porte, resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent». Voilà pourquoi les vieux guitaristes de blues conseillent de travailler l’instrument en ne s’exerçant que sur cette unique note — au choix, peu importe laquelle. On la répète avec insistance, en respectant humblement le silence entre ses occurrences. Jusqu’à ce qu’elle chante. Pas de gammes, pas d’arpèges, pas d’accords savants. Juste une note. Innombrables sont les paramètres qui interviennent dans l’interprétation d’une note. Mille sortes d’attaques et d’accents possibles, mille espèces de vibratos qui peuvent l’accélérer ou la ralentir, la prolonger ou l’écourter, mille façons d’étouffer les autres cordes pour lui conférer plus ou moins d’espace et de résonance, etc. Faire tenir tout son être dans une
simple note, on appelle ça avoir un style. La sensibilité la plus haute est ici requise. Une sensibilité qui résulte moins d’une volonté de contrôle que d’une aptitude à lâcher prise. A laisser descendre le flux sacré, pour qu’il s’écoule dans les bras, jusqu’aux mains, jusqu’au bout des doigts. En musique comme en toute chose, la qualité l’emporte sur la quantité, l’intensité sur la forme, l’émotion sur la maîtrise. Jimi Hendrix possédait ce secret, à moins que ce ne soit l’inverse. Certains font des sons, d’autres font de l’art. Il y a tant de guitaristes aujourd’hui dont la technique est supérieure à celle de Jimi Hendrix. Plus véloces, plus précis, dotés d’un vocabulaire plus riche. Mais leur musique peine à s’élever au-delà des sons. Le fossé est profond qui sépare le statut
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d’artiste de celui de guitariste. Jimi était un artiste, bien sûr, un artiste au sens le plus fort du terme. Aussi sûr que la terre tourne autour du soleil. Aussi sûr que tous ces guitaristes tournent autour de Jimi, tentant de capter un peu de son feeling. Il faut l’entendre décoller sur Machine Gun, comme sur tout l’album, il a the real thing : chaque note est cette note. Celle qu’il fallait jouer à cet instant — « kairos » musical. Ce soir-là, le 1er janvier 1970, au Fillmore East de New York, Jimi Hendrix, une nouvelle fois, trouve le chemin. Jimi se livrait à une chimie avec les sons. Une transsubstantiation. Gardez ce secret précieusement, n’en parlez pas autour de vous, ne le révélez qu’à ceux qui sont prêts. C’est un rite très ancien, par lequel une matière ordinaire est sublimée en www.homecinema-fr.com - Février 2015
quelque chose de plus grand qu’elle. C’est une pierre philosophale. Le processus est à la fois physique et psychique, ça se passe dans le corps et dans l’esprit. Ça se passe dans la chair elle-même. Sublimation disait Freud. Mojo disent les bluesmen. Quand la pulsion érotique est détachée de son but et réorientée vers d’autres buts, ici musicaux. L’énergie de la pulsion est conservée, mais sa finalité a changé. Demandez donc à Iggy Pop ce que signifie le «raw power». Il serait réducteur de concevoir la puissance sexuelle de cette musique comme quelque chose de génital. Jimi n’a pas d’érection en jouant, pas plus qu’Iggy en chantant. Ils font autre chose : de l’alchimie musicale. Les métaphores masturbatoires sur le jeu de guitare de Jimi Hendrix, sur son gros manche, etc., passent à côté du sens profond de la sublimation — ce sont même, si l’on veut, de parfaits contresens. Car ce qui se passe là, en live, c’est très précisément le contraire. Comme tout grand musicien, Jimi Hendrix s’emploie à dé-génitaliser des pulsions. Pour les faire chanter, pour sublimer son mojo, comme un moteur changeant de régime. Il n’est pas seul sur le coup. Il est soutenu par le puissant Buddy Miles, à la batterie et au chant, Billy Cox tenant la basse. Un sacré mojo aussi, ce Buddy Miles, et un ego pas moindre, mais ça va sûrement ensemble — ce qui en soi n’est pas très grave, puisque tout dépend de ce qu’on fait de cet ego.
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allait se perdre au détour de chaque phrase, par trop d’audaces, mais à chaque fois victorieuses. Se perdre pour mieux se trouver, franchir les limites. Le jeu d’Hendrix est comme un fleuve impétueux et indiscipliné, plein de courants et d’agitations, un Styx déchaîné, qui ouvre des passages en donnant son aperçu de l’au-delà. Les trois derniers morceaux sont une splendeur. Impossible de
Après avoir joué aux côtés de Wilson Pickett et de Mike Bloomfield, Buddy Miles monte sa propre formation (le Buddy Miles Express). Puis il rejoint Hendrix fin 69 pour fonder ce Band of Gypsys qui nous occupe. Sa voix chaude et soul offre un contrechant inattendu à celle d’Hendrix. En tant que batteur, Miles est du genre terrien. Il sait installer une base solide, carrée, un jeu ligne claire qui rompt avec celui de Mitch Mitchell, tout en circonvolutions et roulements aériens. Un jeu sur lequel les fulgurances de la guitare peuvent librement se déployer (il enregistrera également un très bon live avec Santana, à l’époque où le moustachu avait encore des choses à dire — en 72 pour être exact, reprenant Changes en hommage à Hendrix). Quant à Billy Cox, fidèle à lui-même, il assure les les écouter sans avoir envie de se learrières. ver sur le champ et de remuer le bas ventre. Envoûtement vaudou... Who Knows, premier morceau, ouvre la transe. Et c’est presque du funk Son secret de la note juste — juste que l’on entend, avec des pointes une note —, il l’emportera dans la jazz-rock — avant le Bitches Brew de tombe. On peut seulement tenter de Miles Davis (mais après le Hot Rats le circonscrire, essayer de le cerner de Zappa, certes). Hendrix prend ici tant bien que mal, mais sans le perun nouveau tournant. Son jeu, plus cer véritablement. Un secret qui deblack que jamais, monte encore d’un meure hermétique même à celui qui cran le niveau de musicalité. Tou- le détenait. Impénétrable. Plus qu’un jours plein de blues, mais plus incisif, secret, au fond. Juste un mystère. débordant de soul. Otis Redding et Aretha Franklin sont passés par-là, « Ce dont on ne peut parler, il faut le ce que confirme Changes. Jimi en- taire ». chaîne les riffs. Sur Machine Gun, (Ludwig Wittgenstein, Tractatus logimorceau de bravoure, il ose tout. co-philosophicus, proposition 7). Constamment sur la brèche, s’exposant, prenant des risques, comme s’il
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MUSIQUE Saint-John Poivrot d’Arvor
Whatever (1995)
Oasis
Oasis Oasis c’est bon c’est bon... Je l’avoue d’emblée, je n’ai jamais admis la prétendue filiation entre Oasis et les Beatles qui parait pourtant tellement évidente à la plupart des gens. Certes les Gallagher se réclament à corps et à cris des Fab Four arguant même au meilleur de leur forme (avoir) posséder un bien meilleur groupe que les quatre de Liverpool. Plaisanterie mis à part, il existe une grande différence entre «vouloir être» et «pouvoir être», et à part quelques points communs par ci par là, Oasis n’a pas grand chose à voir avec son illustre prédécesseur. Cependant, s’il existait une similitude entre les Beatles et le Oasis des débuts, c’était bien celui de posséder l’art de trousser des singles imparables et universels, du genre tube intemporel qui traverse les décennies. Et il faut bien reconnaître qu’à ce petit exercice, le Noel Gallagher du milieu des années 90 était
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plutôt habile. Bougrement inspiré, (par sa muse sans doute, mais aussi par les chansons des autres, on est d’accord), celui-ci enchaîna les perles et piocha allègrement dans son tiroir à mélodie pour dégainer les «Wonderwall», «Don’t Look Back In Anger» ou «Stand By Me»
qui firent valser les millions et affolèrent les classements planétaires. Dans la ribambelle de hits on peut également citer «Whatever», single ahurissant coincé entre les deux premiers (meilleurs) albums du combo de Manchester et qui est souvent cité comme étant l’une des plus belles réussites du groupe. Cela est sans doute vrai. Néanmoins, et comme ce fut souvent le cas avec les chansons d’Oasis, il semblerait que la mélodie principale de cette dernière ait été pompée ; la victime de cet outrage étant «How Sweet To Be An Idiot» de Neil Innes, chanteur comique et ex-Rutles de son état. Une bien mauvaise blague pour le compte en banque de Noel Gallagher en tout cas, qui dut reverser 10% des bénéfices à l’ex-Rutles en dédommagement de l’emprunt.
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Blu-ray
Le Loup Celeste
Soldat Blanc Erick Zonca
N
ovembre 1945. André Cariou et Robert Tual débarquent dans le delta du Mékong. Ils sont jeunes, patriotes, exaltés par les valeurs de la Résistance. Dès leur première mission de « pacification », ils découvrent une guerre coloniale, un bourbier sans nom, et un peuple de kamikazes embrigadé par le Viët-Minh. Robert est chargé par son état-major d’orchestrer une campagne de terreur. Dans la tête d’André, le doute s’installe... Nationalité : Français Genre : Guerre, Historique, Drame Année : 2014 Durée : 146 min Réalisateur : Erick Zonca Acteurs : Abraham Belaga, Emile Berling, Mike N’Guyen, Kool Shen
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Ce “Voyage au bout de l’enfer” en Indochine est un (télé)film de guerre choc à la mise en scène ambitieuse (un scope magnifique), à l’interprétation convaincante (en particulier Abraham
Belaga), à la reconstitution rigoureuse et aux morceaux de bravoure impressionnants, qui nous plonge au cœur de l’horreur de la Guerre d’Indochine où les uns sont devenus des héros et les
Le Blu-ray Image Un transfert HD exceptionnel à la lisibilité parfaite de jour comme de nuit, à la définition aiguisée, au piqué d’une redoutable précision, à la profondeur de champ vertigineuse, à la palette colorimétrique lumineuse et éclatante, aux contrastes saisissants et aux noirs profonds. Audio L’absence de multicanal est vraiment regrettable car l’ampleur de cette piste sonore stéréo aux voix naturellement intégrées, aux ambiances réalistes et aux effets aussi précis que furieux assure déjà le spectacle guerrier avec beaucoup de panache.
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autres des traîtres (les « ralliés » baptisés « les soldats blancs »). Haletant et passionnant !
Fiche technique
Format vidéo 1080i25 (AVC) / [2.39] Pistes sonores Francais DTS-HD Master Audio 2.0 Sous-titres Francais pour malentendants Région : B (France) Éditeur : Koba Films Date de sortie : 11 février 2015
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Blu-ray
Le Loup Celeste
Gone Girl
David Fincher
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my et Nick forment en apparence un couple modèle. Mais le jour de leur 5ème anniversaire de mariage, Amy disparaît et Nick retrouve leur maison saccagée. Lors de l’enquête tout semble accuser Nick. Celui-ci décide, de son côté, de tout faire pour savoir ce qui est arrivé à Amy et découvre qu’elle lui dissimulait beaucoup de choses... Nationalité : Américain Genre : Thriller, Drame Année : 2014 Durée : 149 min Réalisateur : David Fincher Acteurs : Ben Affleck, Rosamund Pike, Carrie Coon, Tyler Perry, Neil Patrick Harris, Emily Ratajkowski
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Tiré de l’angoissant roman “Les Apparences” de Gillian Flynn, “Gone Girl” est un thriller manipulateur et captivant de bout en bout qui n’est pas sans évoquer les meilleures œuvres d’Alfred Hitchcock et Brian De Palma. La mise en scène est sophistiquée, la direction d’acteurs est
fabuleuse (les excellentes prestations de Ben Affleck et Rosamund Pike), le scénario habile et cruel est truffé de rebondissements, la tension est palpable et monte crescendo au rythme de nappes sonores inquiétantes, et la critique acerbe du puritanisme américain et de la justice mé-
Le Blu-ray Image
Tiré d’un tournage en 6K (caméra RED Epic Dragon) l’encodage de ce master 4K s’avère être du très grand art. Le master est immaculé, la compression est idéale, la définition est précise, le piqué est incisif, les couleurs aux teintes beiges sont soignées et les contrastes denses.
Audio
Volontairement sobre et anti-spectaculaire, ce mixage épuré et troublant est parfaitement retranscrit par ces deux pistes sonores. La spatialisation est précisément découpée, les voix sont limpides, les ambiances sont d’une justesse saisissante, le score hypnotico-cauchemardesque de Trent Reznor et Atticus Ross est enveloppant, et les basses sont bien tendues.
Numèro 110 - HCFR l’Hebdo
diatique est plus qu’opportune. Sombre, toxique et tranchante, cette terrifiante plongée dans les méandres d’un couple, en apparence modèle, ne devrait pas vous laisser de marbre !
Fiche technique Format vidéo 1080p24 (AVC) / [2.35] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 7.1 Anglais (audiodescription) Français (VFF) DTS 5.1 Sous-titres Français Anglais pour malentendants Région : B (France) Éditeur : 20th Century Fox Date de sortie : 11 février 2015
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Blu-ray
Le Loup Celeste
Piégé
Yannick Saillet
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près avoir survécu à une attaque éclair, le sergent Denis Quillard pose le pied sur une mine russe à double détente. Seul rescapé de sa patrouille, coincé au milieu de désert afghan, il doit faire face à cette situation et affronter ses doutes comme ses peurs. Il a quelques heures pour s’en sortir car l’ennemi se rapproche... Nationalité : Français, Italien Genre : Guerre, Drame Année : 2014 Durée : 78 min Réalisateur : Yannick Saillet Acteurs : Pascal Elbé, Laurent Lucas, Arnaud Henriet, Caroline Bal
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Ce drame de guerre en faux huis clos (le désert afghan) est un “film concept” au pitch accrocheur (sur le papier en tout cas), à la mise en scène maîtrisée (un scope soigné
et des cadrages étudiés) et au dé- jamais pesante, le héros tout sauf cors naturels bien exploités, mais sympathique et les acteurs rareles péripéties sont peu inspirées ment convaincants. (si ce n’est l’apparition d’Afghanes en burqa et la tempête), la tension
Le Blu-ray Image
Le désert rocailleux afghan n’aura jamais été aussi éclatant grâce à une définition ultra-précise, un piqué finement ciselé, une profondeur de champ marquée, une lumière aveuglante, des couleurs chaudes infaillibles (la chaleur étouffante est bien retranscrite) et des contrastes léchés. Un petit bémol néanmoins concernant l’infime présence de solarisation lors de la tempête nocturne.
Audio
Cette piste sonore au réalisme brut fait claquer les coups de feu, siffler les balles et vrombir les explosions lors de l’embuscade, fait s’associer voix limpides et ambiances naturelles (le vent) le reste du temps, et fait claironner les surrounds lors des génériques. Numèro 110 - HCFR l’Hebdo
Fiche technique Format vidéo 1080i25 (AVC) / [2.35] Pistes sonores Français DTS-HD Master Audio 5.1 Français (audiodescription) Sous-titres Français pour malentendants Région : B (France) Éditeur : France Télévisions Date de sortie : 28 mai 2014
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Blu-ray
Le Loup Celeste
Si je reste R.J. Cutler
M
ia, 17 ans, n’a aucun souvenir de l’accident : elle arrive uniquement à se rappeler avoir roulé le long de la route enneigée de l’Oregon avec sa famille. Puis, en un clin d’œil, elle se retrouve observant son propre corps dévasté. L’adolescente est alors tiraillée entre l’envie de rejoindre ses parents dans l’au-delà et celle de se réveiller pour retrouver son petit ami et ses proches...
Titre original : “If I Stay” Nationalité : Américain Genre : Drame, Romance Année : 2014 Durée : 106 min Réalisateur : R.J. Cutler Acteurs : Chloë Grace Moretz, Jamie Blackley, Mireille Enos, Joshua Leonard, Liana Liberato
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Adapté du roman homonyme de Gayle Forman paru en 2009, ce mélodrame lacrymal pour adolescents n’échappe ni aux codes gentillets du genre ni à la peinture familiale trop parfaite, mais le rôle
magnifique tenu par la jeune et talentueuse Chloë Grace Moretz, le développement soigné des personnages, la violence émotionnelle de la tragédie vécue par Mia ainsi que les épreuves qui l’emmèneront à
Le Blu-ray Image
Un transfert HD de bonne tenue où la finesse des détails, la délicatesse des textures, la justesse des couleurs et la subtilité des contrastes rendent d’abord justice à l’étrange photographie lumineuse et éthérée du film avant de nous transporter dans son ambiance calme et mélancolique.
Audio
Des pistes sonores sobres et minutieuses à la dynamique propre, aux voix nettes, aux ambiances précises à l’avant comme à l’arrière et au score popfolk (ou classique au violoncelle) enveloppant.
Numèro 110 - HCFR l’Hebdo
choisir entre vivre ou mourir, et la douce mélodie qui plane sur l’œuvre comme un esprit bienveillant font passer un agréable moment.
Fiche technique Format vidéo 1080p24 (AVC) / [2.40] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS 5.1 Sous-titres Français Anglais pour malentendants Région : B (France) Éditeur : MGM / United Artist Date de sortie : 21 janvier 2015
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En plus du site web et surtout de ses forums, HCFR s’est diversifié grâce au travail de Fabi et son équipe avec la mise en place du magazine HCFR l’Hebdo Depuis 2013, SnipizZ, avec la participation de nombreux invités, vous propose des émissions audio podcastées sur les thèmes du cinéma, du jeu-vidéo & des technologies du Home-cinéma et de la HiFi.