HCFR l'Hebdo N° 114

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Edition du 22 Avril 2015

Citizenfour Shaun le Mouton The Barber, l’homme qui n’était pas là (2001) Maestro (2014) Ceci n’est pas un film (2011) Si je t’oublie Jérusalem (1939) Jim Morrison au delà des Doors (1973) Hate to See You Go (1990) Divergente La Planète des Singes : les origines [3D] Ninja Turtles


Edition du 22 Avril 2015 Numéro 114 REDAC' CHEF Fabi

REDACTEURS Blig Djee Igor Le Loup Céleste Pphf Pheroe Sergent Pepper Takeshi29

MISE EN PAGE Laric

CORRECTIONS Fabi

SOUTIEN ET PUBLICATION Laric - Syntaxeror

Edité par l’association HomeCinema FRancophone (HCFR) association loi 1901 (JO 13/04/2002) siège social : 21, rue de Fécamp 75012 PARIS SIREN : 444 601 892 00029

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SOMMAIRE A L’AFFICHE Blig - Documentaire de Laura Poitras - Citizenfour

Sergent Pepper - Mark Burton et Richard Starzack - Shaun le Mouton

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SORTIES CINEMA Une belle fin, En équilibre, Taxi Téhéran Le Château de sable, Les Gorilles, Robin des bois, la véritable histoire Enfant 44, Le Cousin Jules, Le Rappel des oiseaux

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7ème ART Djee - Joel et Ethan Coen - The Barber, l’homme qui n’était pas là (2001) Sergent Pepper - Léa Fazer - Maestro (2014) takeshi29 - Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb - Ceci n’est pas un film (2011)

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A LIRE Igor - William Faulkner - Si je t’oublie Jérusalem (1939) Pphf - Hervé Muller - Jim Morrison au delà des Doors (1973)

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MUSIQUE Pheroe - Little Walter - Hate to See You Go (1990)

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BLU-RAY Le Loup céleste - Neil Burger - Divergente

Le Loup céleste - Rupert Wyatt - La Planète des Singes : les origines

Le Loup céleste - Jonathan Liebesman - [3D] Ninja Turtles

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A l’affiche Blig

Citizenfour

Documentaire de Laura Poitras

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n 2013, Edward Snowden déclenche l’un des plus grands séismes politiques aux Etats-Unis en révélant des documents secret-défense de la NSA. Sous le nom le code « CITIZENFOUR », il contacte la documentariste américaine Laura Poitras. Elle part le rejoindre à Hong Kong et réalise en temps réel CITIZENFOUR, un document historique unique et un portrait intime d’Edward Snowden.

Date de sortie : 4 mars 2015 (1h54min) Réalisé par : Laura Poitras Avec Glenn Greenwald, Kevin Bankston, Edward Snowden Genre : Documentaire Nationalité : Américain , allemand

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Citizen K. - Judas «Il était tard lorsque K. arriva. Une neige épaisse couvrait le village. La colline était cachée par la brume et par la nuit, nul rayon de lumière n’indiquait le grand Château. K. resta longtemps sur le pont de bois qui menait de la grand-route au village, les yeux levés vers ces hauteurs qui semblaient vides.» J’avertis tout de suite le lecteur que je ne résumerai pas pour lui les multiples démêlés de l’affaire Snowden ou ses diverses implications dans les médias et la géopo-

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litique actuelle. Non pas que je n’en ai pas le courage ou l’envie, non, mais plutôt que j’en suis purement et simplement incapable... Et que la NSA me surveille... Eh oui.. Mais je ne suis pas le seul : vous non plus n’êtes pas épargnés par la menace invisible, inodore, indolore, indicible, insensible et insolente de Big Brother et de son grand œil en permanence braqué sur vous. Aussi abracadabrantesque que finalement dérisoire voire «normal» dans ce monde gouverné et gangrené par le cynisme et la paranoïa, l’ensemble de nos conversations, re-

quêtes, achats et actions sur internet est illégalement volé, analysé et décrypté par les renseignements américains avant d’être stocké au sein d’immenses serveurs disséminés aux quatre coins du globe. Le tout avec la complicité, sinon intentionnelle, du moins forcée, de nos gouvernements et de très nombreuses multinationales du secteur de l’informatique, d’internet et des télécommunications (Apple, AOL, Yahoo, Google, pour ne citer qu’eux), finalement moins enclins à protéger la vie privée de leur clients/citoyens que leurs fesses de la montagne d’emmerdes qui leur tomberait dessus le cas échéant... Et c’est là que le bât blesse : qui, aujourd’hui, pour s’opposer à la surpuissante NSA et au peu de cas qu’elle fait des lois et des réglementations internationales? La justice? Les journalistes? Non. Personne. Pas même ceux qu’on présente comme les grands de ce monde et qui, derrière leurs simagrées et leurs numéros de singes savants, révèlent les fils de leur incompétence et le marionnettiste qui, dans l’ombre, les 5


actionne dans un jeu aussi secret et pervers que malheureusement comestible pour l’écrasante majorité de l’opinion. Pour paraphraser un humoriste : au-dessus, c’est le soleil. «Ce village appartient au Château; y habiter ou y passer la nuit c’est en quelque sorte habiter ou passer la nuit au Château. Personne n’en a le droit sans la permission du comte. Cette permission vous ne l’avez pas ou du moins vous ne l’avez pas montrée.» La puissance du documentaire tient évidemment à la force de son propos, édifiant bien qu’aujourd’hui malheureusement familier, mais

surtout à l’impact que lui donne son tenancier, Edward Snowden. Personne c’est lui. Lui et tous les lanceurs d’alertes qui brisent régulièrement l’omertà imposée par la profession et les pieds de ses dirigeants. Citizenfour n’est pas un documentaire d’investigation. Les tenants et les aboutissants, s’ils sont évidemment et éminemment importants, n’importent en effet que peu à la réalisatrice Laura Poitras, qui ne leur octroie qu’une place secondaire derrière la force de conviction et les doutes qui peuvent saisir un homme au seuil de sa condamnation future, et leur préfère plutôt le quotidien et les instants même qui précèdent la divulgation d’un

scandale sous forme de bombe médiatique. Les séquences filmées dans la chambre d’hôtel de Snowden à Hong Kong sont à ce titre d’une intensité dramatique et paranoïaque (téléphone sur écoute? Alarme sciemment déclenchée par la NSA?) d’une rare authenticité. On a beau connaître le fin mot de l’histoire (à savoir le séjour à durée limite en Russie), rien n’y fait, on vibre avec les protagoniste de cette histoire de fou sur la même fréquence anxieuse. Voir Snowden passer en quelques heures de l’aplomb presque prétentieux et sentencieux du révolutionnaire en marche, à la peur viscérale de la bête traquée par le diable est une vision glaçante. Est maintenant venu pour moi le moment d’expliquer le choix de mon titre. Il évoquera pour beau-

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coup le fourbe Iscariote, l’un des douze apôtres de Jésus Christ, qui vendit d’après certains l’identité de son guide à Ponce Pilate contre la modique somme d’une trentaine de deniers et trahit ainsi le Fils de Dieu, son ami. Le traître quoi. Mais s’il est vrai que le pauvre Snowden croule sous une pile de chefs

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d’accusation pour vol et espionnage contre son propre pays haute comme les colonnes de la Maison Blanche et longue comme l’inverse du bras de la liberté, ce n’est pas de ça qu’il s’agit. Le judas dont il est question ici n’est ni plus ni moins que celui par lequel l’homme en train de dîner épie l’importun qui l’a dérangé. Cette infime ouverture dans un mur ou une porte qui permet à celui qui regarde à travers de voir sans être vu. En l’occurrence, c’est dans l’épaisseur des murs du Château de Kafka qu’est percé l’orifice optique. Ces hautes murailles infranchissables cachant à la vue du monde l’insondable secret de la liberté individuelle et rejetant en-

core et toujours l’inlassable assaut de la curiosité de l’opinion. Un château relarguant ses responsabilités sur les textes du Patriot-Act et creusant toujours plus profondément le fossé entre la bureaucratie politicienne et le reste de la population. Car il est bien là, le problème. Si Benjamin Franklin prophétisa jadis qu’un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne méritait ni l’une ni l’autre et finissait par perdre les deux, le problème est aujourd’hui plus retors qu’alors : le peuple, ici, sacrifie beaucoup de sa liberté à son insu et se condamne à l’autocensure. D’où le rôle primordial de ces lanceurs d’alerte, dont font partie des personnalités comme Snowden ou Manning, véritables cyniques grecs des temps modernes, crachant à la face du monde ce que les remparts sombres et irréels du Château nous cachent. Les judas ce sont eux. Et pour qu’un jour ce qui apparaît encore comme une chimère soit révélée au grand jour, il ne tient qu’à l’Hydre de se parer de nouvelles têtes et de percer autant de petites ouvertures dans le grand mur du Château. 7


A l’affiche

Sergent Pepper

Shaun le Mouton : Le Film

Mark Burton et Richard Starzack

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orsque qu’une blague de Shaun entraîne accidentellement le fermier jusqu’à la Grande Ville, Shaun, Bitzer et le reste du troupeau se retrouvent embarqués dans une aventure complêêêêtement inattendue en plein grande ville… Shaun arrivera-t-il à retrouver le Fermier dans cette ville étrangère et inconnue avant de s’y perdre pour toujours ? Date de sortie : 1 avril 2015 (1h25min) Réalisé par : Mark Burton, Richard Starzak Avec : Justin Fletcher, John B. Sparkes, Omid Djalili Genre : Animation , Aventure , Comédie Nationalité : Britannique , français

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Gigomatiques Pour qui connait les petites pépites que sont les épisodes de la série dérivée de l’univers du Wallace et Gromit de Nick Park, le passage au long format avait tout d’un pari risqué. Truffés d’inventions burlesques, entièrement soumis au récit visuel car muets, les récits courts fonctionnaient sur un principe similaire à celui du carton d’origine : machinations, gags et poésie. Aucune trahison de ce côté-là : le film ne déroge pas au cahier des charges et se propose même un clin d’œil assez malin dans son ouverture, fustigeant

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la routine de la vie à la ferme qui n’est pas sans rappeler aux spectateurs de la série à quel point celle-ci commençait toujours de la même manière. Place donc à une intrigue qui délocalise sur la ville les moutons gaffeurs, le chien responsable et leur fermier désormais amnésique. Ne brillant pas par son originalité, le scénario semble souvent le prétexte à des scénettes qui, sur la durée, peuvent un peu lasser le spectateur de plus de 8 ans. Il n’en demeure pas moins que bon nombre d’entre elles fonctionnent parfaitement, notamment une scène de restaurant où les moutons déguisés tentent de comprendre les usages

étranges des hommes à table. On saluera aussi la singularité de l’univers dépeint par les créateurs : ici, point de diktats esthétiques et une diversité (culturelle, de mixité) qui fait plaisir à voir. S’il n’évite pas les rails d’un certain formatage dans sa structure et souffre de menues répétitions, Shaun le mouton ne perd pas son âme. Il ravira les jeunes amateurs de la série et séduira leurs parents par sa distinction à la fois vintage et innocente.

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Une belle fin Date de sortie : Mercredi 15 Avril 2015 (1h 27mn ) Réalisé par Uberto Pasolini Avec Eddie Marsan, Joanne Froggatt, Karen Drury, Andrew Buchan, Neil D’Souza Film britannique Genre Comédie Modeste fonctionnaire dans une banlieue de Londres, John May se passionne pour son travail. Quand une personne décède sans famille connue, c’est à lui de retrouver des proches. Malgré sa bonne volonté, il est toujours seul aux funérailles, à rédiger méticuleusement les éloges des disparus… Jusqu’au jour où atterrit sur son bureau un dossier qui va bouleverser sa vie : celui de Billy Stoke, son propre voisin.

En équilibre Date de sortie : Mercredi 15 Avril 2015 (1h 30mn ) Réalisé par Denis Dercourt Avec Albert Dupontel, Cécile de France, Marie Bäumer, Patrick Mille, Vincent Furic Film français Genre Drame Marc est cascadeur équestre. Un grave accident sur un tournage lui faire perdre tout espoir de remonter un jour à cheval. Florence est chargée par la compagnie d’assurances de s’occuper du dossier de cet homme brisé. Cette brève rencontre va bouleverser leurs équilibres.

Taxi Téhéran Date de sortie : Mercredi 15 Avril 2015 (1h 22mn ) Réalisé par Jafar Panahi Avec Jafar Panahi Film iranien Genre Comédie dramatique Installé au volant de son taxi, Jafar Panahi sillonne les rues animées de Téhéran. Au gré des passagers qui se succèdent et se confient à lui, le réalisateur dresse le portrait de la société iranienne entre rires et émotion... 10

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Le Château de sable Date de sortie : Mercredi 15 Avril 2015 (0h 45mn ) Réalisé par Co Hoedeman Film canadien Genre Animation Le Château de sable de Co Hoedeman nous invite à retrouver notre âme d’enfant pour jouer avec les plus petits ! Retrouvez ce grand réalisateur dans trois courts-métrages qui vous éveilleront à la magie de l’animation !

Les Gorilles Date de sortie : Mercredi 15 Avril 2015 (1h 21mn ) Réalisé par Tristan Aurouet Avec JoeyStarr, Manu Payet, Alice Belaïdi, Jean Benguigui, Adel Bencherif Film français Genre Comédie Alfonso, agent blasé et brutal du Service de Protection des Hautes Personnalités, est obligé de faire équipe avec Walter, jeune recrue inexpérimentée, fasciné par le monde du show-biz. Ce duo improbable est chargé de la protection de Jal-Y, jeune star du R’n’B, menacée par son ex, un criminel en cavale.

Robin des bois, la véritable histoire Date de sortie : Mercredi 15 Avril 2015 (1h 27mn ) Réalisé par Anthony Marciano Avec Max Boublil, Géraldine Nakache, Malik Bentalha, Ary Abittan, Gérard Darmon Film français Genre Comédie Robin des Bois est un sale type. Lui et son compère Tuck ont une éthique très claire dans la vie : ils ne volent que les pauvres, les femmes ou les vieux. Le reste ? Trop risqué. Mais même les sales types ont des rêves, et le leur est de racheter la maison close la plus courue de la ville, le Pussycat. Robin, que rien n’arrête lorsqu’il s’agit de s’enrichir, décide alors d’aller chercher l’argent là où il se trouve et projette de dévaliser la caisse des impôts de Nottingham. Mais sa rencontre avec le gang de Sherwood, des justiciers qui eux volent les riches pour donner aux pauvres, va contrarier ses plans. Petit Jean, Marianne et leurs amis ont en effet eu exactement la même idée que lui : braquer le Shérif de Nottingham. La (vraie) légende de Robin des Bois peut enfin commencer !

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Enfant 44 Date de sortie : Mercredi 15 Avril 2015 (2h 17mn ) Réalisé par Daniel Espinosa Avec Tom Hardy, Noomi Rapace, Gary Oldman, Joel Kinnaman, Paddy Considine Thriller américain Hiver 1952, Moscou. Leo Demidov est un brillant agent de la police secrète soviétique, promis à un grand avenir au sein du Parti. Lorsque le corps d’un enfant est retrouvé sur une voie ferrée, il est chargé de classer l’affaire. Il s’agit d’un accident, Staline ayant décrété que le crime ne pouvait exister dans le parfait Etat communiste. Mais peu à peu, le doute s’installe dans l’esprit de Léo et il découvre que d’autres enfants ont été victimes « d’accidents » similaires. Tombé en disgrâce, soupçonné de trahison, Léo est contraint à l’exil avec sa femme, Raïssa. Prenant tous les risques, Léo et Raïssa vont se lancer dans la traque de ce tueur en série invisible, qui fera d’eux des ennemis du peuple...

Le Cousin Jules Date de sortie : Mercredi 15 Avril 2015 (1h 31mn ) Réalisé par Dominique Benicheti Avec Jules Guitteaux, Félicie Guitteaux Film français Genre Documentaire Dans la campagne bourguignonne, vit un couple d’octogénaires. Jules est forgeron et passe ses journées à créer des objets en fer. Sa femme, Félicie, s’occupe du potager, prépare leurs repas et partage avec lui le café du matin dans la forge. La simplicité de leur routine quotidienne nous immisce dans l’intimité d’une relation de toute une vie…

Le Rappel des oiseaux Date de sortie : Mercredi 15 Avril 2015 (0h 40mn ) Réalisé par Stéphane Batut Film français Genre Documentaire L’été 2009, je voyage dans une région tibétaine de la Chine, le Kham. Le hasard me donne l’opportunité d’assister à une cérémonie funéraire unique, où le corps du défunt est offert en pâture aux vautours. Je décide de filmer cette épreuve qu’il me semble nécessaire de vivre. Questionner ma condition de touriste, d’étranger, finalement d’être humain. Ce à quoi j’assiste, appelle des images d’une telle puissance mythique et existentielle qu’un lien profond peu à peu m’attache à ces hommes et à leurs gestes immémoriaux.

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Les podcasts HCFR, A écouter ! Depuis octobre 2013, HCFR vous propose des émissions podcastées sur les thèmes du cinéma, du jeu-vidéo & des technologies du Home-cinéma et de la HiFi. C’est avec une grande joie que nous abordons cette seconde saison de podcasts, avec un beau programme à la clef. Si vous ne connaissiez pas l’existence de ces émissions audio web-diffusées, alors il faut absolument que vous y jetiez une oreille. Lancées il y a un an, nous cumulons plus de 21h de programmes et 10 000 écoutes. Avec Xavier, nous lançons donc la saison 2 d’HCFR le Podcast Cinéma, émission dédiée, comme son nom l’indique, au 7ème Art. Après six premiers épisodes, nous souhaitons vous proposer toujours plus de contenu avec cette année de nouveaux thèmes et plein d’invités. Le premier épisode de cette seconde saison était l’occasion de faire le bilan des films sortis au cinéma cet été. Nous vous proposerons en novembre prochain une émission spéciale films comics. Pour ce qui est du Podcast Jeux-vidéo, après deux premiers épisodes d’actualité dédiés à l’E3 et la gamescom, nous avons travaillé avec BennJ et JulianF le concept de l’émission et nous vous proposerons désormais un épisode tous les mois. Actualité, tests de matériels divers et de jeux, dossiers et débats seront de la partie. Enfin, dans la continuité du Podcast Tech, nous allons avec Patrice (Laric) vous proposer une émission sur les installations dédiées fin-novembre. Nous enchaînerons avec un épisode sur la HiFi avec Stéphane (StephHifi) où nous débattrons d’un sujet déterminé avec différents invités. Pour conclure cette fin d’année, nous vous proposerons une émission spéciale, hors-série, entièrement dédiée au dématérialisé, qui conclura l’année 2014 des Podcasts d’HCFR. Bref, un beau programme en perspective, que nous tenions à vous présenter. Merci pour votre fidélité et à très vite ! Pour écouter nos émissions, flashez le QR Code ci-dessus ou rendez-vous sur http://www. homecinema-fr.com/podcast/ SnipizZ


7eme Art Djee

The Barber, l’homme qui n’était pas là (2001) Joel Coen et Ethan Coen

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urant l’été 1949, dans une petite ville du nord de la Californie, Ed Crane soupçonne sa femme Doris de le tromper avec son patron. Un jour, il fait la rencontre d’un voyageur de commerce qui lui propose de faire fortune. Pour cela, Ed devra s’exercer au chantage et aux pratiques les plus illicites. Date de sortie : 7 novembre 2001 (1h56min) Réalisé par : Joel Coen Avec : Billy Bob Thornton, Frances McDormand, James Gandolfini Genre : Policier , Drame Nationalité : Américain

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Voyage en litanie Faut se méfier de l’eau qui dort, vois-tu, car ça ressemble parfois à s’y méprendre aux contours d’un marécage boueux qui cacherait dans ses méandres troublés, dans l’ombre tamisée de son sein, un prédateur préhistorique aux dents acérées, qui attend le déclic, tapi dans la pénombre, transparent, pour te sauter à la jugulaire et se repaître de ton sang.

Elle l’a choisi pour ses silences. Il a laissé faire. Mutique, il y a toujours un gamin comme ça au coin des cours de récréation de toutes les écoles du monde, qui contemple le fatras des hommes, un brin d’herbe au coin des lèvres. Le regard hagard du loser maître-chanteur, traversé par l’éclair, où souffle misère, ballottée, déchirée, malaxée et qui cogne aux murs de l’absolu désespoir. Les charmes vénéneux du film Noir, la même mélopée désabusée, piquée par le même Noir et Blanc ouaté. L’écriture ciselée, métronome d’excellence, transcendée par un casting sur lequel plane la présence hypnotique de la fascinante statue Billy Bob Thornton. Ed Crane est une tombe et c’est pour ça que Doris , son aimée, a voulu l’épouser. Lui, l’aime en silence, soumis, même quand elle s’abîme dans son alcool quotidien. Un amour platonique mutuellement consenti, qui les fait vivre en parallèle.

sans broncher, un clope au coin des lèvres.

Un coiffeur qui ne parle pas, tu me diras, on ne voit pas ça tous les jours. Faudrait être dans sa tête, pour entendre la mélodie mélancolique qu’il susurre, a capella, et où il livre tout. Ses rêves, le remous des remords, la passion pour cette lolita qu’il voudrait emporter plus loin qu’elle ne le voudrait elle-même. Impassible pour les mortels, le visage dévoré par l’éternel nuage nicotine, il égrène l’impossible chemin qui le fera ricocher jusqu’au trône des malfaisants : la chaise et la Placide, en grandissant, il a fini par fée électricité. se fondre dans le décor, jusqu’à peu à peu se confondre avec les meubles, les photos qu’on voit sans les voir, placardées sur les murs du salon de coiffure de son beau-frère, où Ed est barbier.

Un classique instantané, à ranger soigneusement entre « Assurance sur la mort » et «Le Grand Sommeil». Avec délicatesse.

Un beauf aussi large qu’Ed est fin, aussi bruyant, à jacqueter tout le temps, que Crane aime le silence. Mais c’est le patron, alors, il l’écoute Numèro 114 - HCFR l’Hebdo

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7eme Art Sergent Pepper

Maestro (2014) Léa Fazer

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enri, un jeune acteur qui rêve de jouer dans FAST & FURIOUS, se retrouve engagé dans le film de Cédric Rovère, monstre sacré du cinéma d’auteur. Les conditions du tournage ne sont pas tout à fait celles auxquelles il s’attendait… Mais le charme de sa partenaire et la bienveillance du maître vont faire naître en lui des sentiments jusqu’alors inconnus. Et Rovère, conquis par la jeunesse et la fantaisie d’Henri, vivra ce tournage comme un cadeau inattendu. Date de sortie : 23 juillet 2014 (1h25min) Réalisé par : Léa Fazer Avec : io Marmai, Michael Lonsdale, Déborah François Genre : Comédie dramatique Nationalité : Français

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La parenthèse en chantier Le cinéma français, peut-être encore plus que bien d’autres, a toujours bien cloisonné les films d’auteurs des produits plus «grand public». En faisant de cette séparation le sujet même de son film, Lea Frazer, apparemment habituée à un registre plus du côté TF1 de la force, et amusé qu’on peut porter sur le fait mouche. cinéma d’auteur : hors du temps, décalé, gentiment allumé, avec pour figure de proue un Lonsdale né pour ce genre de rôles. Pio Marmai, en Tartuffe du 7ème art, joue sur tous les registres, cite Verlaine et l’accompagne d’un «what else ?», contemple avec consternation un monde fauché et solidaire qui ne demande qu’à l’accueillir. Le principe de départ est particulièrement habile : en nous rendant Car la réussite principale du film complice de l’expérience réelle d’un est de ne pas se cantonner à cette comédien un peu beauf venu s’es- banale distinction entre wifi et sayer sur les terres de Rohmer et scansion de L’Astrée, publicités ou que la nécessité rend opportuniste, film pastoraux, mais bien d’établir nous baissons la garde. La pre- un parcours initiatique sans jamais mière partie, purement comique, tomber dans la lourdeur didactique. joue la carte du regard satirique Si l’histoire d’amour est plutôt dis-

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pensable et pour le coup vraiment formatée, c’est le lien entre le comédien et son cinéaste lui offrant davantage qu’un rôle qui parvient à toucher. L’alchimie dissonante des deux univers fonctionne parce que chaque camp bénéficie de la même bienveillance de la cinéaste.

En résulte une utopie qui, à bien des égards, ressemble à celle du film mis en abyme : un tournage solaire, hors temps, où l’on réconcilie les amoureux torturés, avec fraicheur et sincérité.

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DOCUMENTAIRE takeshi29

Ceci n’est pas un film (2011) Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb

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epuis des mois, Jafar Panahi attend le verdict de la cour d’appel. A travers la représentation d’une journée dans la vie de Jafar Panahi, Jafar et un autre cinéaste iranien, Mojtaba Mirtahmasb, nous proposent un aperçu de la situation actuelle du cinéma iranien. Date de sortie : 28 septembre 2011 (1h15min) Réalisé par : Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb Avec : Jafar Panahi Genre : Documentaire Nationalité : Iranien

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Votre âme est un paysage choisi.

Voici donc une proposition tout autant intellectuelle qu’artistique.

Comment vit-on sa vie d’homme et sa vie d’artiste quand on se retrouve interdit d’exercer son métier, sa passion ? Voilà l’une des nombreuses questions auxquelles ce «film qui n’en est pas un» se propose de répondre. Jafar Panahi, cinéaste mondialement reconnu, se retrouve donc privé de tourner, et même d’écrire des scénarios, par une déci-

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sion de justice, et donc par une décision politique. Plutôt que de pleurer sur son sort, Panahi se bat et contourne la sanction par un triple salto arrière. Comme un énorme pied de nez à la censure de son pays, ce n’est pas un mais deux films que ce gros malin propose ici. Le film, le contenant, et le film dans le film, le contenu. Le second ne verra probablement jamais le jour, et c’est à une véritable discussion philosophique qu’il serait nécessaire de se livrer pour estimer si oui ou non le premier en est véritablement un. D’où la question centrale qui restera sans réponse définitive : qu’est-ce qu’un film ? Mais ne nous y trompons pas, contrairement à ce que pourrait laisser penser ma digression, ici point de prise de tête, ce film, oui

c’en est un, et même un grand, est un pur exercice ludique, plein de fraîcheur, de sourire, de rire. Le rire comme défense ultime devant l’ennemi, cet ennemi qui voudrait empêcher les artistes de parler, et donc les hommes de vivre. Plus l’accouchement est douloureux, plus le résultat de celui-ci est libérateur. Comme un geste libérateur et surtout vital. Non Jafar, vous n’êtes pas seul !!!!!

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A LIRE Igor

Si je t’oublie Jérusalem (1939) William Faulkner

Jérusalem, ville deux fois sainte Ce que propose Faulkner dans ce diptyque étonnant n’est rien moins qu’une déformation caractérisée de la réalité. Cet état de fait est propre à la majorité de son œuvre mais ici plus encore. La tension exercée pour faire plier un réalisme trompeur aux volontés scénaristiques et conceptuelles de l’auteur est plus forte, plus intense – jusqu’au-boutiste en un sens. Quasiment palpable et donc diablement perturbante. Car ce sont deux approches qui s’opposent et se combinent, s’attirent et se rejettent sans cesse. La plume Faulknerienne, son savoir-faire ancestral, consommé. Le verbe du grand peintre de l’Amérique sudiste, le croqueur de vie. Les mots du romancier transpirent le déchaînement du Vieux Père Mississippi, ses voisins respectueux, cette symbiose fragile que viendront rompre les éléments vengeurs, la mémoire

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historique. C’est un monde qui prend vie, qui s’anime à la perfection, un monde absolument concret, précis, bâti de détails qui n’ont rien d’anodins, d’une étude profonde des contemporains, d’occultations volontaires. Voilà les vies éphémères mais infinies de villes à l’existence bien vraie, théâtres parfaits pour une mise en scène à venir. Faulkner construit son univers avec un acharnement méthodique qui force le respect. Mais ce monde, si vivace, si abouti soit-il, n’est que décor de carton-pâte, voué au seul dessein de recevoir la clique fictive de l’auteur. Une troupe hétéroclite de protagonistes à la psyché savamment fignolée, de nouvelles en romans, aux cheminements plus ou moins longs, aux destins variés. Et Charlotte Rittenmeyer de faire son entrée au panthéon des héros Faulkneriens. Aux côtés de son poignant mari, de son pitoyable amant, effacés, comme occultés par l’absolu charisme de cette petite femme trop grande pour la vie. Le rapport de force incongru, surprenant sur le papier, est définitivement cinématographique. L’art de Faulkner s’étend bien au-delà de ses pages et emprunte au septième art son sens de la mise en scène, du contrepoint. Le conte, pourtant, prend son envol et bannit sauvagement la réalité, trop étroite, exiguë pour le personnage

de Charlotte et sa comédie humaine. S’engage alors le rapport de force interminable, occasionnellement pénible mais fréquemment délectable entre l’auteur et son sujet, entre une conception de la littérature et un aboutissement nécessaire. Un ballet sans fin, apte à désarçonner le lecteur mal préparé. De ce duel fratricide naît une aventure de ressenti, de globalité, à saisir dans son ensemble et non dans ses détails. Telle une peinture ou une composition musicale. C’est d’ailleurs à la peinture que Faulkner doit son sens de l’équilibre, du tout qui prévaut sur le détail et le conduit à orienter son œuvre en quête de cet équilibre absolu. Et le roman de prendre enfin toute sa dimension expérimentale par l’inclusion réfléchie, nullement scénaristique mais bel et bien homogénéisatrice, du second récit. Pleinement décorrélé www.homecinema-fr.com - Avril 2015


du premier, mené à dix années d’intervalle afin que nulle confusion ne soit envisageable, quasiment drôle et souvent absurde par son exagération constante, l’improbable balade du forçat est indispensable à l’ensemble et ne peut en aucun cas être lue séparément. Les pérégrinations de ce pauvre bougre, judicieusement déposées aux moments opportuns, quand l’univers de Charlotte se fait trop noir, insupportable, contrebalancent à la perfection la brutalité fatidique mise en jeu dans «les palmiers sauvages». Deux récits donc, différents en tous points, apparemment sans lien aucun (et ils n’en ont aucun au sens strict du terme). Pourtant si liés. Car leurs rythmes se répondent, car leurs histoires se complètent sans jamais s’entrecroiser, car ils digressent l’un et l’autre, l’un envers l’autre, sans Numèro 114 - HCFR l’Hebdo

pour autant jamais broder hors du sujet. Deux entités littéraires qui se donnent la réplique dos à dos, sans même se connaître ni se rencontrer. Une autre idée de la littérature prend forme, qui fera des émules. Une littérature plus large que son simple sujet (si puissant soit-il), une littérature «visuelle» qui se lit comme on contemple une toile, avec du recul mais sans négliger les détails, une œuvre pleine et entière. Faulkner est au roman ce que Hopper ou Rockwell sont à la peinture et à l’illustration. Sous couvert de réalisme, il décrit sans jamais montrer, suggère et oriente plus qu’il n’informe, il guide la pensée, la force dans un sens, non pas LE sens mais SON sens. C’est une réalité biaisée qui couvre ses pages, une réalité orientée, disposée au bon vouloir de son créateur. Mais c’est beaucoup plus récemment

qu’on rencontrera, dans toute l’œuvre d’un certain Jean-Michel Basquiat, cet art étrange de l’incongru qui associe l’inassociable en dépit de toute logique aisée, qui mêle les contraires et les très-éloignés en une immense toile de dosage savant. «Si je t’oublie Jérusalem» est vaste, complexe par son approche expérimentale et par le verbe au rythme fou propre à Faulkner, cet allergique de la ponctuation, cet enragé du sens pour qui l’intensité ne doit jamais décroître. Par son verbe si typé, reconnaissable entre mille. Par le fossé vertigineux, sans cesse franchi, séparant le tableau réaliste de l’Amérique des péripéties incohérentes de héros cependant plus humains que nature. Par le grand écart stylistique dédié à la naissance d’un tableau littéraire à l’équilibre parfait.

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A LIRE Pphf

Jim Morrison au delà des Doors (1973) Hervé Muller

Jim Morrison, des mots et des maux «Je suis un homme de mots». «Un être humain, sensible, affligé de l’âme d’un clown qui me force à toujours tout gâcher aux moments les plus importants.» Hervé Muller, journaliste à Rock & Folk pendant les grandes années du journal a proposé un remarquable ouvrage sur Morrison (d’ailleurs publié chez Albin Michel dans la collection rock-folk, parmi d’autres excellents titres). Bien plus qu’une biographie ou qu’une hagiographie. Avec une référence constante aux textes, aux dits et aux écrits de Morrison, les chansons bien sûr, mais aussi les poèmes (des extraits de The Lords et de the New Creatures, auxquels Morrison tenait particulièrement), ou des fragments d’interviews, parfois des bribes d’essentiel. Le plus souvent dans les deux langues, avec des traductions excellentes. Et l’ouvrage s’achève, un jour ou deux avant la mort de Morrison, sur deux journées passées par l’auteur (et par le

plus grand des hasards, un américain ivre mort ramené par un ami au domicile de Hervé Muller) avec Morrison en personne, à Paris et le plus souvent dans des bars parisiens. Ces dernières pages ajoutent à l’œuvre une touche d’authenticité aussi passionnante qu’inédite (même si elle n’apporte pas d’autres informations sur la «réalité» de la mort de Morrison, tellement protégée, tellement masquée que malgré des supputations récentes la vérité ne sera sans doute jamais connue – et que cela n’a dans doute pas une grande importance). La construction de l’enquête est aussi rigoureuse et exhaustive qu’imparable ; en une douzaine de mouvements, - Une introduction, sur la façon dont les Doors ont débarqué en Europe, du côté de l’UFO, - La naissance des Doors, et le passage des sessions dans des clubs locaux, avec leurs incroyables improvisations (et la construction, soir après soir, de leurs grandes suites musicales), aux grands concerts et à la reconnaissance, - Les lieux essentiels, la ville, Los Angeles, et la différence fondamentale, à la fin des années 60 entre L.A. et la côte ouest

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- L’état d’esprit de l’époque, les Doors dans ce contexte, - Jim Morrison, poète - Les images pour Morrison, le cinéma - La scène, les concerts - La pensée de Jim Morrison - L’homme, au plus profond (et les scandales) - Les Doors (en fait le seul chapitre consacré aux trois autres … intitulé 3 Doors + 1, et cela suffit pour que l’on sache l’essentiel, sur Ray Manzarek, Robbie Krieger et John Densmore, sur les hommes et sur les musiciens - La musique – avec une présentation remarquable des 7 albums (dont Absolutely live), des chansons, avec une analyse aussi simple que lumineuse des musiques et des textes, de l’apport de chacun au groupe (y compris pour les musiciens invités) et de la profonde unité musicale des Doors - La fin, the End, les derniers jours à Paris, en partie avec l’auteur, quand il avait décidé d’arrêter le rock pour se consacrer à la poésie ; un chapitre intitulé «trop vieux pour être un chanteur de rock», à la fois tendre et sans concessions pour le caractère insupportable du personnage … - L’épilogue, très court, est consacré aux personnages qui restent www.homecinema-fr.com - Avril 2015


après la mort de Jim (Pamela Courson de donner la parole à Morrison, de le était encore en vie à ce moment-là, prendre à la lettre : plus pour longtemps). • Le jeu, ou plutôt la volonté de On aura compris, à la seule lecture de bien distinguer les deux sens du terme, ce «sommaire» que le livre de Hervé bien marqués dans les deux mots corMuller, sous une forme très resserrée respondants en anglais : game Vs play (moins de 200 pages) dit tout sur l’équi- – game, c’est le jeu à règles, les codes pée des Doors et de Jim Morrison. sociaux, la récupération sociale d’une révolte spontanée ; play, c’est ce jeu Et il le dit bien. spontané, celui des enfants, une roue qui roule sur elle-même. «When plays L’essentiel est sans doute tout ce qu’il dies, it becomes the game.» révèle sur une pensée, très profonde, très cohérente sous son apparent dé- • La volonté de forcer les portes sordre, d’une originalité très actuelle de la perception, et le nom du groupe, – et qui contribue, plus ou moins évidemment proposé par Morrison, consciemment, au mythe de Jim Mor- emprunté à William Blake et à Aldous rison ; une pensée qui n’est ni politique Huxley, nous conduit sur ce chemin : ni sociale (ces questions ne sont pra- «There are things that are known and tiquement jamais évoquées par Mor- things that are unknown. In between rison), mais dont la révolte est fondée are doors» On songe évidemment à sur une approche profondément liber- Rimbaud. Ou encore aux paradis artitaire et poétique du monde, sur une ficiels. A l’alcool surtout pour Morrison culture aussi, très vaste à l’évidence et qui l’évoque avec une lucidité terrioù William Blake, Rimbaud, Nietzsche fiante : « S’enivrer .. ; On garde un par(à travers l’opposition entre Dionysos fait contrôle jusqu’à un certain point. et Apollon), Freud, occupent des places C’est votre choix à chaque gorgée que privilégiées. Les références autobiogra- vous prenez. Vous avez ainsi une séphiques explicites n’y apparaissent pas rie de petits choix. C’est comme si … (Morrison ne parlait jamais de sa fa- J’imagine que c’est toute la différence mille, qui semble-t-il le lui rendait bien, entre le suicide et la capitulation lente sauf dans les outrances de ses textes … » Le consul de Malcolm Lowry n’est chantés). pas loin …

chanteur de rock : les foules qui sont présentes, pour voir l’homme-Dieu prendre tous les péchés du monde, une délégation absolue de sa propre personne à la rock star. Et il faut évidemment un égo très solide, très stable, pour ne pas se confondre avec cette image. Pour échapper à la fois à la schizophrénie et à la paranoia. Morrison était parfaitement, explicitement, conscient, du danger : «je ma demande pourquoi les gens se plaisent à croire que je plane tout le temps si haut. J’imagine … qu’ils croient peutêtre que quelqu’un peut porter leur fardeau à leur place. » Conscient, à l’évidence – jusqu’à très consciencieusement détruire l’image physique du symbole sexuel, à grossir, à gonfler et à cacher ses traits sous une énorme barbe. Conscient, mais pas suffisamment fort : tout dans le dernier chapitre démontre, de tentatives de reprises en main en rechutes d’une extrême violence que la paranoïa et la solitude extrême l’avaient emporté.

On aura compris : Hervé Muller aura écrit un livre sur Jim Morrison, pas sur les Doors. Le titre de l’ouvrage est définitivement clair. Tout comme sa chute : «il était temps qu’on se rende compte que si Jim Morrison avait su aller au-delà des Doors, il était inconcevable que les Doors puisent aller au-delà de Jim Parmi ces fulgurances, toutes ampli- • L’individu et Dieu – avec cette Morrison». fiées dans le livre par le souci constant menace terrifiante qui pèse sur le Numèro 114 - HCFR l’Hebdo

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MUSIQUE Pheroe

Hate to See You Go (1990) Little Walter

Walter ego Il s’est encore battu. À croire qu’il aime ça. Plus on le cogne, plus il provoque. Arrogant, belliqueux, sortant son flingue à tout propos, il cherche, Little Walter. Pas étonnant qu’il se soit fait dérouiller. Il s’est pointé au studio la gueule détruite, empestant l’alcool. En état de choc. Un jour, il en crèvera. Il ne va pas fort, le petit génie du blues. Il va même très mal. C’était pourtant le meilleur dans tout Chicago. Il avait un don pour faire vibrer son âme entre les lames de son harmonica. L’instrument du pauvre par excellence. Qu’il ne quittait jamais. Gamin, il le portait dans la poche arrière de son pantalon — prêt à dégainer. Jouant dès qu’il pouvait, pour tout le monde ou pour personne. Aujourd’hui, il joue de ses poings. Dans sa poche, c’est un pistolet qu’il range. Il a ce sourire en coin, comme un défi, comme s’il était fier d’avoir morflé, comme s’il ne souffrait pas. Un regard perçant, pénétrant, le genre de regard qu’il ne fait pas bon croiser dans certaines rues à certaines heures. Et puis cette cicatrice... encore une soirée alcoolisée qui a mal fini. Même quand il a de l’argent, il se comporte comme un pauvre parmi les pauvres. Mais on peut quoi pour lui ? Rien.

On sait très peu de choses sur les premières années de sa vie. Il a une douzaine d’années (peut-être moins, selon les témoignages) lorsqu’il quitte le domicile familial. Une vie de petits boulots, pour des petits salaires, au hasard des rencontres. Seul sur les routes de Louisiane avec son baluchon et son harmonica. Il va de soi qu’un enfant de son âge n’abandonne pas sa maison par simple goût de l’aventure. Il fuit quoi, ce môme ? Qu’est-ce qu’on lui a fait pour qu’il s’en aille ? Hate to See You Go... Il passe par Memphis, Helena, St. Louis, etc. Il joue un temps avec Sonny Boy Williamson (II), qu’il quittera également, suite à des querelles d’ego (ils se battront au couteau vingt ans plus tard...). A 15 ans, il traîne dans Chicago, soufflant et aspirant dans son bout de métal, à la sortie des églises, au coin des rues, devant les commerces. C’est là que Muddy Waters le repère et le prend sous sa coupe. On peut difficilement rêver mieux comme grand-frère adoptif.

la période bénie. Et ce n’est qu’un gamin : en studio, il est intenable, il virevolte, il court partout, change d’harmonica sans arrêt, s’agite autour des musiciens, ne fait jamais ce qu’on lui demande... Muddy est aux anges : «Oh, j’aurais aimé que tu puisses le voir. Il y avait quelque chose de magique là-dedans. Il avait toujours des idées». Il a la grâce. Transfigurant tous les titres auxquels il participe, leur insufflant une vibration organique. Vitale. Chacune de ses interventions est décisive, chaque note, chaque phrase, chaque mélodie est précieuse. En jouant avec l’amplification et les effets de résonance, il parvient à extraire de son instrument tous ces sons qui deviendront des symboles du blues électrique. Les guitaristes de blues-rock s’inspireront directement de ses attaques et de ses tenues de notes dans leur jeu lead (dans les bends et les double stops no-

Ou comme alter ego. En 1947, il intègre le groupe de Muddy, autant dire qu’il joue avec la crème des musiciens de blues, dans l’environnement musical le plus stimulant qui soit. Il développe un jeu inouï, résolument moderne. C’est

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tamment). Il régénère le blues, le ré-invente, le repeint de la tête aux pieds. Durant les années 50, tout le monde le réclame. Il fonde son propre groupe, décroche plusieurs hits, mène la grande vie. Sa musique est brillante, son inspiration est sans faille. Dans son jeu, il introduit parfois une touche jazzy, finement dosée. D’autres fois, il capte l’esprit du rock ‘n’ roll. Quant à sa voix, elle sent la rue, le trottoir, le bitume, l’essence des cadillacs et les

alcools forts, le parfum des prostituées et les substances qui font rêver. On aurait tort de la négliger. Un foutu génie. Un p’tit Mozart des bas-fonds. Mais pas un type bien, non, pas un type bien. Est-ce trop demander à la musique d’attendre d’elle qu’elle sauve une vie ? Malgré le succès, les années 60 lui sont fatales. Rongé, bouffé, ravagé par l’alcool. Errant dans les bouges les plus sordides, frayant avec les individus les plus minables, s’abîmant jusqu’au bout. Personne ne peut l’aider, pas même Muddy Waters : «Quand je l’ai rencontré, il ne buvait rien d’autre que du Pepsi. C’était juste un enfant». Mais ça n’a pas duré : «L’alcool finit par s’emparer de toi. Si tu en bois trop, tu ne peux plus t’en sortir à la longue». En effet, il ne s’en sortira pas. Blue And Lonesome. Une vie qui s’achève comme un châtiment, comme une mutilation de tout son être. Il paye pour qui, Little Walter ? Bon sang, il avait l’art au creux des mains, au bout

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des lèvres. C’est comme s’il se punissait d’une faute qu’il n’a jamais commise. A cause des coups subis depuis le début, quand il était môme ? A cause des coups échangés ensuite, avec des pauvres types comme lui ? Il meurt à 37 ans, après une énième bagarre de rue. La musique lui aura permis de gagner quelques années, de retarder l’échéance — et d’allonger sa déchéance. Un beau gâchis. À l’heure qu’il est, il doit être encore au purgatoire. À deux pas de l’enfer. Il joue de tout son cœur. On peut l’entendre d’ici. Si elle n’a pas sauvé sa vie, la musique sauvera son âme. Elle lui doit bien ça. Il va s’en sortir, Little Walter. Satan n’a qu’à aller se faire voir. Souffle, chauffe, crache, balance tout, mon pote. Il y a un peuple entier avec toi. Un peuple qui te soutient, qui vient te chercher. Le peuple du blues. On est nombreux à t’attendre.

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Le Loup Celeste

Divergente

Neil Burger

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ris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq clans (Audacieux, Érudits, Altruistes, Sincères, Fraternels). À 16 ans, elle doit choisir son appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d’aptitude n’est pas concluant : elle est Divergente... Titre original : “Divergent” Nationalité : Américain Genre : Science-fiction, Romance, Action Année : 2014 Durée : 139 min Réalisateur : Neil Burger Acteurs : Shailene Woodley, Theo James, Kate Winslet, Ashley Judd, Jai Courtney

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Adaptation du premier tome de la trilogie de Veronica Roth, “Divergente” est une fable d’anticipation pour jeunes adultes (qui lorgne un peu du côté de “Hunger Games”) sur la domination sociale et la quête de liberté, où l’univers dystopique à la fois riche, complexe et

bien structuré, la trame maligne (peu de sentimentalisme) et même ambitieuse qui voit son héroïne intrépide s’émanciper peu à peu, les personnages bien caractérisées à l’épaisseur flagrante, les acteurs engagés (Shailene Woodley crève l’écran), la mise en

Le Blu-ray Image Un transfert HD de toute beauté avec une définition précise, des textures fines, des détails par milliers, une belle profondeur de champ, des couleurs naturelles, des contrastes éclatants et des noirs profonds. Un petit bémol néanmoins pour la présence de colour banding. Audio Il ne faut surtout pas hésiter à augmenter le volume pour profiter de ces deux pistes sonores (M6 Vidéo oblige) aux voix claires, à la spatialisation précise et à la musique bien aérée, mais dont le mixage manque un brin de dynamisme et d’ambiances naturelles sur les arrières, à l’inverse des effets balistiques et/ou ambiances industrielles qui s’y invitent à intervalles réguliers. Numèro 114 - HCFR l’Hebdo

scène consciencieuse, le suspense continuel et les scènes d’action efficaces ne donnent qu’une seule envie … découvrir au plus vite le prochain film !

Fiche technique Format vidéo 1080p24 (AVC) / [2.35] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1 Sous-titres Français Français pour malentendants Région : B (France) Éditeur : M6 Vidéo Date de sortie : 20 août 2014

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Le Loup Celeste

La Planète des Singes : les origines

Rupert Wyatt

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ans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer et découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent et en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce... Titre original : “Rise of the Planet of the Apes” Nationalité : Américain Genre : Science-fiction, Action, Drame Année : 2011 Durée : 105 min Réalisateur : Rupert Wyatt Acteurs : Andy Serkis, James Franco, Freida Pinto, John Lithgow, Brian Cox

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Humaniste, spectaculaire et d’une intelligence incontestable, cette préquelle émouvante à la saga “La Planète des Singes” est un très grand film fantastique résolument réaliste au ton dramatique. Le scénario qui s’interroge sur l’oppression est “malin comme un singe”, les références et les connexions avec l’original de 1968

sont nombreuses, l’atmosphère est le plus souvent anxiogène, les scènes d’action sont mémorables (l’anthologique séquence sur le Golden Gates de San Francisco) et les acteurs sont excellents. Le plus incroyable réside néanmoins dans l’utilisation bluffante des effets spéciaux qui donnent littéralement vie au singe César grâce à l’incroyable

performance “capture” d’Andy Serkis. Aussi maîtrisé sur le plan formel que sur le plan narratif, “La Planète des Singes : les origines” n’a été rien de moins que le meilleur blockbuster de l’année 2011. Ave César !

Le Blu-ray Image

Une palette colorimétrique à la fois chaleureuse et froide aux teintes resplendissantes, des noirs d’ébène, des contrastes puissants, une définition en acier trempé qui ne trahit pourtant pas l’intégration (parfaite ?) des primates et un léger grain cinéma en total accord avec l’expérience salles. Un transfert HD garanti zéro défaut.

Audio

Des pistes sonores immersives, dynamiques, puissantes et riches en détails sonores. La frontale délivre des dialogues audibles dans toutes les situations (même les plus rageuses), les surrounds dispensent des ambiances naturelles et des effets explosifs avec beaucoup de finesse pour un enveloppement maximal, et le canal LFE décharge des basses dévastatrices comme lors des cris des singes qui en deviennent terrifiants. Des mixages «maous costo». Numèro 114 - HCFR l’Hebdo

Fiche technique Format vidéo 1080p24 (AVC) / [2.35] Pistes sonores Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 Français (VFF) DTS 5.1 Anglais en Audiodescription Sous-titres Anglais et Français Anglais pour malentendants Région : B (France) Éditeur : 20th Century Fox. Date de sortie : 10 décembre 2011

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Le Loup Celeste

[3D] Ninja Turtles Jonathan Liebesman

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idés par la courageuse reporter April O’Neil et par un entraînement intense aux arts martiaux prodigué par leur maître Splinter, Leonardo, Michelangelo, Raphael et Donatello vont tout faire pour défendre la ville de New York, prise entre les griffes de Shredder... Titre original : “Teenage Mutant Ninja Turtles” Nationalité : Américain Genre : Action, Fantastique Année : 2014 Durée : 102 min Réalisateur : Jonathan Liebesman Acteurs : Megan Fox, Will Arnett, William Fichtner, Whoopi Goldberg

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Des tortues, des ninjas et des pizzas ... non vous ne rêvez pas, les plus célèbres reptiles de la bande dessinée sont de retour sur les écrans sous l’égide du producteur Michael Bay, dans ce blockbuster cool et branché boosté aux scènes d’action grandioses (la scène de poursuite dans la neige est un morceau de bravoure mémorable) et aux effets spéciaux numériques impressionnants (la motion capture apporte

un réalisme inédit aux quatre héros), qui conserve l’esprit de l’œuvre créée en 1983 par Kevin Eastman et Peter Laird (malgré un changement notable des origines) en restant fidèle aux caractères de nos immatures Tortues Ninja (Leonardo est le leader, Raphael est le rebelle, Michelangelo est le guignol de service et Donatello le cerveau/geek de la fratrie) et en cultivant leur sens de l’humour même lorsque ça bas-

tonne sévère. Après le scénario n’est guère original et devient rapidement prévisible mais le spectacle est tellement fun, spectaculaire, rythmé et efficace que l’on pardonnera volontiers cette faiblesse. Cette nouvelle version des “Ninja Turtles” mérite donc un gros Cowabunga !

Image Un transfert HD de compétition dont le master immaculé et l’encodage parfait permettent de profiter pleinement du visuel très travaillé de ce divertissement capté à l’aide de la caméra Arri Alexa Plus. La définition est très poussée, le piqué est particulièrement ciselé, les arrière-plans ne sont pas avares en détails, les couleurs aux teintes ocres/orangées ou bleues/vertes sont d’une richesse exemplaire, les contrastes sont redoutables et les noirs denses à souhait. C’est impressionnant ! Audio Même si la VF reste spectaculaire et ne démérite pas (belle ouverture des enceintes frontales, bonne utilisation des surrounds et doublage sympathique), elle ne peut lutter face à la puissance et à la richesse sonore de la VO qui est proposée en Dolby Atmos. D’une redoutable efficacité, cette piste sonore survitaminée détruit tout sur son passage à l’image de celle de «Transformers : l’âge de l’extinction» avec en sus une exploitation plus débridée des enceintes de plafond (lors de la course poursuite enneigée, l’impression d’être sous le camion avec les Tortues Ninja est assez incroyable). La spatialisation est hyper-précise et exploite à 100 % l’espace d’écoute, la dynamique est surexcitée, les voix sont claires même lorsqu’elles quittent la centrale pour s’inviter sur les latérales ou au plafond, la scène Fiche technique arrière distille des effets massifs et des ambiances subtiles sans discontinuer, la partition survoltée de Brian Tyler envoie les watts sur tous les canaux, et les basses sont ultra-physiques Format vidéo surtout lors des passages en slow-motion où la descente dans les graves est d’une violence 1080p24 (AVC) / [2.40] rarement atteinte en HC. C’est dantesque ! Pistes sonores Anglais Dolby Atmos compatible 3D Entièrement réalisée en post-production, cette 3D est une réussite certaine avec toutefois Dolby TrueHD 7.1 quelques lacunes. Malgré les traditionnels flous d’arrière-plans sur les plans rapprochés, la Français (VFF) Dolby Digital 5.1 fenêtre de profondeur est globalement bonne et devient carrément vertigineuse lors de Anglais en Audiodescription l’évasion en montagne et lors du combat final. La sensation de volume et les détachements sont également plutôt bons dans l’ensemble en dépit de scènes où ils apparaissent plus Sous-titres tassés, mais les deux séquences citées ci-dessus relèvent considérablement le niveau en Anglais et Français permettant à ces points de devenir irréprochables. Du côté des sorties d’écran, les déborde- Anglais pour malentendants ments (personnages, décors, objets) sont très réguliers, les jaillissements de longues durées d’armes et d’une pizza (lorsque Splinter nargue Michelangelo) font leur petit effet, les pro- Région : B (France) jections de débris lors des scènes d’action sont spectaculaires et les effets météorologiques Éditeur : Paramount Pictures (pluie, neige et fumée) s’invitent dans la pièce avec beaucoup de réalisme, mais elles ne sont Date de sortie : 25 février 2015 pas toujours optimisées en fonction du cadre. C’est sympa ! Numèro 114 - HCFR l’Hebdo

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La Semaine Prochaine

L’Hebdo L’actualité des sorties cinéma ...

De nouvelles critiques sur le 7ème Art, la musique ou des livres... Mais aussi des surprises, des coups de coeur et encore plus d’articles divers. Rendez-vous le 30 avril 2015 pour...

L’HEBDO 115

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En plus du site web et surtout de ses forums, HCFR s’est diversifié grâce au travail de Fabi et son équipe avec la mise en place du magazine HCFR l’Hebdo Depuis 2013, SnipizZ, avec la participation de nombreux invités, vous propose des émissions audio podcastées sur les thèmes du cinéma, du jeu-vidéo & des technologies du Home-cinéma et de la HiFi.


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