LE GUIDE
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JEUDI 16 FÉVRIER 2012 LE MATIN DR
COLORAMA
Scott Serfas
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UNE STAR ROULE POUR FRIBOURG La petite marque horlogère hOme a frappé un grand coup. Travis Rice, élu snowboardeur de l’année en 2011 (excusez du peu), devient ambassadeur des mon tres fribourgeoises. «Je suis heureux de rejoindre la famille hOme. Une compagnie qui possède une vision nouvelle et fraîche de la précision suisse», a déclaré l’Américain.
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LE CERCLE DES ICÔNES HAÏES PSY Première – et seule – femme premier ministre du RoyaumeUni, Margaret Thatcher est une des figures les plus adorées et détestées de son pays.
La leader du Parti conservateur a dirigé le pays d’une main de fer entre 1979 et 1990.
epuis hier, «La Dame de Fer» occupe les écrans romands, avec Meryl Streep dans le rôle-titre. La sortie de ce film ravive certaines rivalités, au Royaume-Uni et ailleurs. Des réactions vives qui démontrent bien à quel point «Maggie» Thatcher, personnalité hors norme s’il en est, sème le trouble. Adulée par certains, conspuée par d’autres, elle ne laisse personne indifférent.
CES FEMMES ADULÉES ET DÉTESTÉES MARIEANTOINETTE La reine participe grandement au rayonnement de la France avant la Révolution, mais elle est accusée par ses détracteurs de dilapider l’argent public dans des fêtes grandioses et des tenues extravagantes. Féministe avant l’heure, elle est décrite comme une personne très attachée à son indé pendance. Elle sera guillotinée en 1793 pour haute trahison et enterrée dans une fosse commune.
G. Dagli Orti/The Art Archive/The Picture Desk
MATA HARI Le destin de la sulfureuse danseuse de cabaret divise. Fusillée en 1917 par la France pour espionnage, Mata Hari est passée du statut de star à celui de coupable idéale dans un pays traumatisé par la Première Guerre mondiale. Séductrice de l’extrême, la jeune femme aurait été utilisée pour transmet tre des informations sensibles à l’Allemagne. Vérité ou machination? Le doute persiste.
Harlingue/RogerViollet
Une insulte pour les patriotes En décembre dernier, un débat lancé par le gouvernement a ainsi pris une ampleur sans précédent. Faudra-t-il accorder des funérailles nationales à Thatcher au moment de son décès? Dans les colonnes du quotidien britannique Telegraph, le journaliste politique Peter Oborne estimait qu’il s’agirait d’une «une insulte à beaucoup d’honnêtes patriotes». Même s’il concède que la Dame de Fer «a été une grande femme, un des six ou sept plus importants locataires de Downing Street en trois siècles». Dans le même journal, son collègue Will Heaven écrit quant à lui que son statut de chef de guerre et de leader extraordinaire devrait lui valoir les honneurs du pays au moment de son décès. Comme d’autres femmes de pouvoir, Margaret Thatcher fait partie du cercle des icônes haïes, ces personnages que le public aime tant détester. Avant elle, Mata
Gettyimages/Terry O’Neill
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Hari ou Marie-Antoinette, pour ne citer qu’elles, s’étaient forgé un destin identique. Polémique mais fascinante, Thatcher n’a jamais caché son désintérêt pour l’art sous toutes ses formes. Sa vraie passion, c’était la politique. Et pourtant, rarement une personnalité politique britannique n’a autant inspiré les artistes. Pièces de théâtre, films, chansons, satires: la fille d’épicier a été représentée partout. Et pas toujours de la manière la plus élégante qui soit. Le chanteur Morrissey affichait par exemple clairement son dédain pour la première ministre dans son titre «Margaret on the Guillotine» en 1988: «Quand allez-vous enfin mourir?» Elle réveille le côté masochiste Cette fascination-répulsion pour Thatcher s’explique grandement par le fait qu’elle ait été capable de sortir son pays du marasme économique, et qu’elle a séduit un électorat populaire. D’ailleurs n’at-elle pas été réélue à trois reprises, chaque fois avec une écrasante majorité? Mais de sa politique ont aussi découlé des conséquences dramatiques. Elle a ainsi été complètement insensible au sort des grévistes de la faim en Irlande du Nord. Et, lors de la guerre des Malouines, elle a ordonné que le «Belgrano» soit coulé, causant la mort de 323 marins argentins. Des décisions difficiles à supporter et à défendre. Le sociologue Stuart Hall estime quant à lui que la figure de Thatcher a réveillé quelque chose de profond chez les Britanniques: «Notre masochisme, notre besoin d’être réprimandés par une mamie et envoyés au lit sans dessert.» ● SANDRA IMSAND sandra.imsand@edipresse.ch