MA VIE AU JARDIN
M nu V A mé J ro 2
mars - avril - mai 2014
TURE
NA PIC
AQUARELLE Les natures mortes bien vivantes de l’artiste NADETTE CHERY
BESTIOLES & Cie
BE TREND
La mouche des terreaux
!
Le potager prend de la hauteur et part à la conquête des villes
HISTOIRE
ACTUS | SCIENCE | TENDANCES | DÉCRYPTAGE | CULTURE POUR JARDINIER CONTEMPORAIN La tulipomanie au XVIIe siècle: la première bulle spéculative de l’histoire
DOSSIER Le travail du sol en question. Est-il superflu ?
HOAX GARDEN Les coquilles d’œufs
SOMMAIRE NEWSROOM P 6 | Actualité - infographie P 7 | C COOL / C PAS COOL
P12 | TECH DE PRO
P14 | DOSSIER
Les secrets des horticulteurs pour obtenir des plantes compactes.
Le travail du sol la tradition en question.
P22 | HOAX GARDEN La légende des œufs miraculeux
P28 | HISTOIRE
La tulipomanie au XVIIe
P4
PENSÉEs
P5
DESIGN
P8
CHRONIQUE
P10
BE TREND !
P17
BESTIOLES & Cie
P18 FLOWER POWER P20 C GEEK P30
WEB ADDICT
P34
LIVRES
TURE
P24 NA PIC
Les aquarelles de
P32
The Manshongtone Post
Le journal parodique du Frikistan inspiré de la réalité (mais pas trop) où tout est à l’envers. Suivez les aventures politiques du ministre de l’Intérieur Guy Fosate, futur président. Dans ce numéro, découvrez l’affaire du réseau de phytophilie qui choque les Frikistanais !
NADETTE CHERY [ DIGITAL NATURE ] REALIZED WITH PHOTOSHOP
Pages 21 et 31
EDITORIAL Par Jean-Marc Chery
Cher lecteur (et lectrice), j’avoue, c’est un peu de manière égoïste que ce magazine a été conçu. En effet mes passions sont multiples et hétéroclites, j’aime le jardinage (c’est ou du moins c’était mon métier), la philosophie, la photographie, le graphisme, le design, les sciences, les nouvelles technologies, les contenus parodiques, etc. J’ai été pendant longtemps un grand consommateur de magazines papier, mais j’avoue que d’acheter un magazine pour chacun de mes hobbys cela commençait à revenir onéreux.
Jardinier et Chroniqueur horticole
Alors bien sûr, il y a internet avec ses informations en pagaille, mais la plupart des sites (gratuits) sont impersonnels, leurs auteurs ne sont pas des journalistes formés ou des professionnels. Cela manque de rigueur, il n’y a pas de ligne éditoriale claire, et surtout, il n’y a plus l’attente interminable de la date de sortie de votre magazine favori. Sur le net, tout est là, tout de suite et en continu. En fin de compte la rareté créée l’excitation et le plaisir de découvrir des choses nouvelles. Alors oui, j’ai été égoïste, car dans ce petit magazine de 36 pages, je me suis fait une compilation de tout ce qui me passionne, mais toujours en rapport avec la nature et le jardin et en essayant de faire passer des messages. Des messages philosophiques, écologiques, économiques, sur les travers de nos sociétés modernes, de nos politiques.... Cela passe par le texte, comme cette parodie métaphorique de journal quotidien en page 32 (The Manshongton Post) dont le titre est un anagramme et aussi une contraction entre le nom d’une célèbre multinationale américaine et le terme «mensonge» qui qualifie le comportement de certains politiques et dirigeants de multinationales. Cela passe également par l’image, avec, en page 31, ce «Papaver atomicus», métaphore de la violence avec laquelle la Nature va se défendre contre l’Homme «ultramoderne» qui ne vit que pour luimême et son bon plaisir. Mais il y a aussi de la couleur, de la beauté et de la douceur dans ce magazine avec de jolies photos, une mise en page colorée et surtout un hommage à ma maman, artiste peintre, qui m’a autorisé à publier certaines de ses aquarelles en pages 24 à 27. J’espère que vous prendrez plaisir à lire et à regarder cette publication.
WWW.NEWSWEED.INFO
PENSÉES
Rabindranath Tagore (1861 - 1941) Poête et philosophe Indien Prix Nobel de littérature en 1913 «Le même fleuve de vie qui court à travers mes veines jour et nuit court à travers le monde et danse en pulsions rythmées. «C’est cette même vie qui pousse à travers la poudre de la terre sa joie en innombrables brins d’herbe, et éclate en fougueuses vagues de feuilles et de fleurs. «C’est cette même vie qui balance flux et reflux dans l’océan-berceau de la naissance et de la mort. «Je sens mes membres glorifiés au toucher de cette vie universelle «Et je m’enorgueillis, car le grand battement de la vie des âges, c’est mon sang qu’il danse en ce moment.» Extrait de Offrande Lyrique
MVAJ n°2 - p 4
DESIGN
MVAJ n°2 - p 5
AIR AIR est est un objet design inspiré du style Louis XV permettant la culture aéroponique de plantes potagères en intérieur. Il est possible de suivre l’évolution des plantes grâce à une application mobile.
DESIGNERS
Camille Bechet Thomas Ducourneau www.diabloedesign.com/air/
Soenn «Soenn» est un luminaire en forme de coiffe bretonne servant d’écrin à une orchidée de Plougastel
DESIGNERS
Rémi Coignec Joclelyn Coraboeuf Ces créations on été présentées parmi d’autres au Salon du Végétal d’Angers en février 2014 dans le cadre de l’espace inspiration | http://bit.ly/1iNUNaD |
NEWSROOM
MVAJ n째2 - p 6
NEWSROOM
C COOL !
Pesticides interdits aux particuliers en 2022
MVAJ n°2 - p 7
Hiver trop doux, été trop galère ?
L’hiver 2013/2014, le 3e plus Le 23 janvier 2013, l’Assemblée Nationale a adopté une loi interdoux depuis 1900 réjouit les Frandisant l’utilisation et la détention de pesticides par les jardiniers çais qui ne craindront pas leur facparticuliers à partir du 1er janvier 2022. À partir de cette date, les ture de gaz. Cependant dans les 17 millions de jardins français devront passer au bio. Pourquoi jardins le printemps et l’été risquent attendre ? De nombreuses communes et jardiniers amateurs d’être compliqués le froid n’ayant sont déjà passés au «zéro phyto». Rejoignez le mouvement ! pas fait son travail sur les végétaux et les nuisibles (insectes et champignons). Il faut s’attendre à des floraiBotanic reprend vos pesticides ! sons capricieuses et des «invasions barbares» sur les plantes de nos jardins.
Attention au ver de trop ! Depuis quelques mois on parle beaucoup des vers de terre qui sont devenus la gourmandise préférée d’un ver exotique venu du L’enseigne Botanic lance son opération «Pulvépacifique sud: le Plathelminthe terrestre. Ce risons les pesticides» pendant les week-ends ver glouton serait même capable d’altérer la du 14 au 16 mars et du 21 au 23 mars (sauf fertilité des sols qu’il occupe en sapant «le momagasins d’Alsace et Moselle du 14 au 15 ral des travailleurs de l’ombre» que sont les lommars et du 21 au 22 mars). Rapportez vos brics. L’immigration clandestine touche aussi la pesticides chimiques en magasin et reparnature, le plathelminthe terrestre rejoignant la liste tez avec un bon de 5 € à valoir sur l’achat des non moins célèbres frelons asiatiques ou encore d’une solution pour jardiner au naturel charançon rouge du palmier pour ne citer qu’eux... Conditions: www.botanic.com
La loi anti-pesticides bientôt invalidée ?
Le brocoli aux mille vertus Ces dernières années de nombreuses études internationales ont démontré l’aspect préventif du chou brocoli contre certains cancers et également la maladie d’Alzheimer. Plus étonnant une étude américanochinoise sur des rats a montré que ces derniers survivaient à une dose létale de radioactivité après injection d’une molécule extraite du brocoli.
A peine adoptée la loi Labbée qui interdira les pesticides en 2020 et 2022 est la cible de l’UPJ (Union des entreprises pour la Protection des Jardins et espaces publics). Elle a annoncé qu’elle allait tenter une procédure d’annulation auprès du Conseil d’État. Le «syndicat des pesticides» va faire faire des heures supplémentaires à ses juristes pour dénicher le moindre vice de procédure dans l’adoption de la loi.
C pas COOL !
CHRONIQUE
MVAJ n°2 - p 8
LE BLOGUEUR: ESCLAVE CONSENTANT Tous les blogueurs n’appréhendent leur activité de la même façon. Mais souvent les lecteurs de blogs de jardinage ne s’imaginent pas le travail, l’engagement personnel et l’aspect chronophage de cette activité qui possède également son côté sombre, «le côté obscur de la Force». Certains bloguent avec un certain recul et il y a les forçats du web comme moi. Voici le dessous des cartes ! Blog addict ! Au début vous vous dites, j’ai envie de partager mes expériences jardinières. De toute façon aujourd’hui tout le monde ou presque peut le faire tant les plateformes clé en main sont nombreuses: overblog, wordpress, blogger... Vous commencez à écrire vos premiers posts avec une grande attente, votre première interaction, parfois un simple commentaire. De fil en aiguille vous commencez à devenir accro: vous scrutez votre outil de statistiques tous les jours et si vous utilisez les réseaux sociaux à chaque «j’aime» ou «follower» de plus vous ressentez comme une forme d’excitation et vous «sombrez» dans une dépendance certaine. Les neurosciences auraient peut-être beaucoup à dire sur ce qu’il se passe dans le cerveau d’un blogueur...
Le loup tapi dans l’ombre... Mais sachez-le, le blogueur jardin est un peu comme le petit chaperon rouge. Il se balade tranquillement dans la forêt et les loups (oui, il y en a plusieurs) sont cachés partout, prêts à sauter sur vous pour vous manipuler par de belles paroles. Parce que les loups en question ne sont pas la pour vous manger, mais pour que vous serviez d’appât à d’autres créatures bien plus lucratives: les consommateurs. Le blogueur est la patte blanche du loup qui lui permet d’entrer dans la bergerie... Au début ils s’approchent à pas feutrés et vous flattent pour endormir votre vigilance. Ces loups, ce sont des agences de communications représentant de grandes marques de produits de jardinage. Dans ces agences des personnes sont chargées de parcourir le Net toute la journée pour vous repérer: ils chassent...
CHRONIQUE
Lorsque le blogueur est ferré, la mécanique insidieuse se met en marche. On lui propose des tests de produits, gratuitement envoyés. J’ai moi-même été «ferré» deux fois au tout début. Lorsque vous recevez vos premiers produits à tester, vous êtes sur un petit nuage, «ça y est je suis un journaliste testeur !» Seulement peu de temps après vous avez le deuxième effet Kiss-Cool, beaucoup moins cool. L’agence de Com’ ne vous lâche plus, il vous mettent la pression pour publier le test rapidement et gare, si ce n’est pas conforme à leurs attentes. Dans mon cas, j’ai une formation horticole et quand je teste un produit, c’est pour de vrai et avec l’exigence d’un professionnel. Alors il m’est arrivé une fois où cela a largement «fritté» en raison d’un test peu flatteur qu’il a fallu retirer du site sous la pression. Mais certaines marques sont plus ouvertes et prennent vos observations en compte pour améliorer leur produit.
Il y a aussi les vampires ! Et oui, même sur le web, il y a des vampires. Ils sont devenus modernes. Là encore, ils se cachent derrière un nuage de flatteries peu sincères, pour vous garder sous leur contrôle. Ces vampires ce sont parfois des médias web ou d’autres sites de jardinage plus ou moins importants. Ils ne vous prennent pas votre sang, mais vos idées et votre contenu. Ils vous font comprendre que grâce à eux et leur audience vous allez gagner en notoriété. Seulement ils prennent la fâcheuse habitude de retravailler vos articles, de les travestir pour qu’ils collent à leur propre contenu. C’est de l’esclavage moderne. Le blogueur fournit un travail, parfois de qualité supérieure à des journalistes spécialisés ou
MVAJ n°2 - p 9
non spécialisés dans le jardin, sans aucun salaire. La promesse de notoriété n’est pas un salaire ! Même dans les émissions de téléréalité, aussi débiles soient-elles, les participants sont considérés comme des salariés avec un contrat, ce qui, soit dit en passant, n’a pas toujours été le cas.
Blogueur jardin et forçat du web ? Récemment j’en ai eu marre et j’ai changé de méthode. Je ne stresse plus pour mon audience, même sous la pression de ma fan page Facebook et de ses notifications du type «vous n’avez rien publié depuis une semaine» ou encore «vous manquez à votre audience». Je ne regarde plus les statistiques de visites de mes sites 10 fois par jour. Lorsque des loups et des vampires tentent de m’attraper, je leur impose des conditions tellement draconiennes que seuls ceux qui sont vraiment sincères restent. Les autres fuient... Lorsque des produits m’intéressent pour un test, c’est moi qui contacte la marque et non l’inverse. J’ai banni les partenariats dont le rapport charge de travail / bénéfice était déséquilibré (dans le mauvais sens...). Je privilégie les partenariats avec les sociétés ou des personnes avec lesquelles je partage des valeurs proches. Résultat: il reste plus grand monde, mais avec ceux qui restent des dialogues enrichissants peuvent s’établir avec des échanges d’idées et de convictions fortes. Quant à moi, j’écris mes articles librement, lorsque l’inspiration me vient et en toute indépendance. Je suis un blogueur plus détendu et cette année j’aurai plus de temps pour le jardin. Enfin... j’espère !
BE TREND
!
MVAJ n°2 - p 10
POTAGER
hors-sol
C
omment faire un potager lorsqu’on possède peu ou pas de terrain ? C’est la problématique principale des nouveaux jardiniers urbains désirant s’initier à la culture de légumes sains et suivre la tendance du DIY (comprenez Do It Youself - «Fais-le toi-même» en français).
Le jardinier des villes veut mettre les mains dans la terre et reprendre le contrôle de son alimentation, mais reste toutefois sensible aux modes et aux tendances marketing. Le fameux DIY qui fleurit sur le web et dans les magazines traduit la volonté du citadin qui n’a pas accès à la terre à chercher un moyen d’échapper aux produits alimentaires manufacturés, aux origines incertaines et aux étiquettes difficiles à déchiffrer et peu fiables.
LE
POTAGER
QUITTE LE PLANCHER DES
VACHES !
"Imaginez l’étonnement de vos convives au moment de l’apéritif, lorsque vous leur servirez vos tomates cerises alors que vous logez en plein centre ville: un sujet de conversation passionnant pour la soirée !" Le «cultiver soi-même» reconnecte le citadin à ses racines profondes et aux premiers hommes guidés par leur instinct de survie et la communion avec la nature. La partie reptilienne de notre cerveau, la plus primitive, pousse chacun d’entre nous à revenir à cet état. Pouvoir récolter ses premiers légumes apporte une grande fierté valorisant l’individu et créant du lien familial entre générations et du lien social dans la cité urbaine.
BE TREND
!
MVAJ n°2 - p 11
Pour cultiver des légumes sans aucun terrain (balcon ou terrasse) ou un petit jardin de ville, il est nécessaire de s’affranchir de sol et de prendre de la hauteur. De plus en plus de fabricants mettent au point des meubles de culture surélevée ou hors-sol offrant un agrément certains pour la culture de quelques légumes. Certains concepts très élaborés deviennent littéralement autonomes avec recyclage des déchets organiques par lombricompostage et arrosage à l’eau de pluie sans pompe. De plus ils sont adaptables, modulables, écologiques dans leur conception et permettent au plus grand nombre de jardiner en ville, enfants, personnes âgées ou à mobilité réduite.
Meuble potager 129 € Chez Botanic®
Carré potager Marta par Forest-Style Meuble potager en pin certifié FSC traité autoclave avec feutre géotextile et séparateurs. 94,90 € chez Jardiland www.forest-style.com
Tour à Patates 49,95 € Chez Botanic®
BioCarré® et BioSerre® par Bio carré
Potager modulable par Botanic®
Meuble potager et serre potagère modulable en bois certifié PFEC avec arrosage autonome et lombricomposteur selon modèle. Couleur à la demande lors de la commande. Montage sans outils. Hauteur des éléments variable. Fabriqué en France (Bretagne).
Kits de meubles potagers modulables pour terrasse et balcon en pin Douglas français PFEC. Montage sans clous ni vis. Fabriqué en France
www.carreserre.fr
www.botanic.com
TECH de PRO
MVAJ n°2 - p 12
Comment font les producteurs de plantes à massifs pour obtenir des plantes compactes ? AVANT LE COMMENT, LE POURQUOI...
L
’ un des critères de qualité retenu par l’horticulture ornementale intensive est la compacité des plantes. Ce critère est soi-disant dicté par le marché et les consommateurs, mais aussi pour des contraintes logistiques: des plantes trapues et ramifiées sont plus facilement transportables dans les rolls* (on peut en mettre plus) et s’abîment moins lors des diverses manutentions qui mènent la plante du producteur au jardin d’un client en circuit long (nombreux intermédiaires). LA CHIMIE
«Cest bientôt du passé. Enfin... on espère !»
IIls s’appellent ou s’appelaient Cycocel, Alar, Bonzi... Tous ces produits sont ce qu’on appelle des régulateurs de croissance et ont été utilisés massivement et parfois abusivement par certains producteurs de plantes à massifs dans les années 90. Les régulateurs ont une action hormonale très puissante sur la longueur des entre-noeuds des végétaux. Leur utilisation était parfois délicate parce qu’une surdose pouvait bloquer irrémédiablement la croissance d’une plante. Les régulateurs chimiques sont peu à peu interdits en raison de la pollution qu’ils occasionnent.
«Souffler le chaud et le froid» LE CLIMAT Le contrôle très précis du climat dans les serres de culture est une condition indispensable pour obtenir des plantes trapues. Les nouvelles générations de serres, toujours plus lumineuses, thermorégulées grâce à des outils informatiques et des sondes ultra-précises ont permis de faire des progrès importants pour gérer la croissance de la plante.
* Un roll est un chariot de manutention et de transport de plantes constitué de plusieurs étages.
«La diététique des plantes» LA FERTILISATION ET LE SUPPORT DE CULTURE Contrôler le «régime alimentaire» des végétaux permet de façonner la physionomie d’une plante à massif. Le rapport N.P.K (azote - phosphore - potassium) + oligo-éléments des engrais délivrés en fonction du stade de développement de la plante et les supports de culture, communément appelés terreaux, sont devenus très complexes et techniques. L’équilibre des éléments qui les composent (tourbes, argiles, fibres diverses), les engrais et adjuvants qu’il contient sont parfois spécifiquement étudiés pour chaque espèce de plante. Le choix est parfois difficile pour le producteur qui travaille parfois main dans la main avec le fabricant (partenariat).
TECH de PRO
MVAJ n°2 - p 13 «Serrées, mais pas trop !» LA DENSITÉ DE CULTURE La densité de culture, c’est-à-dire l’espacement entre chaque pot ou godet, est très importante pour limiter la croissance verticale des végétaux. Trop serrées les plantes peuvent avoir tendance à «monter» mais trop espacées la culture peut prendre trop de place dans les serres avec des problèmes de rentabilité économique pour le producteur.
«Le Darwinisme accéléré» LA SÉLECTION VARIÉTALE Les obtenteurs, sociétés internationales qui créées les nouvelles variétés, ont beaucoup travaillé ces 15 dernières années pour sélectionner de nouvelles variétés de plantes à massifs naturellement trapues pour s’affranchir progressivement des solutions chimiques polluantes que représentent les régulateurs de croissance. C’est un long travail de croisement et de sélection pour obtenir des hybrides dont la durée de vie commerciale est parfois courte en raison des progrès techniques et des modes. Outre la compacité des variétés, de nombreux critères sont parallèlement recherchés comme l’aspect esthétique et la résistance aux maladies...
LA THIGMOMORPHOGĒNÈSE. C’EST QUOI ? Derrière ce terme barbare se cache un principe biologique simple. Plus prosaïquement, la thigmomorphogénèse signifie «formation de l’architecture des plantes par le toucher». Dans la nature ce phénomène s’illustre dans les forêts ou encore dans les régions très venteuses. Dans la partie haute d’une forêt (canopée), aucun arbre ne dépasse son voisin en terme de hauteur pour la simple et bonne raison que cela l’exposerait aux vents violents. L’action mécanique (du vent ou du passage répété d’animaux) sur leur apex (extrémité de la tige) va ralentir la croissance des végétaux et provoquer leur ramification. Encore au stade très expérimental, cette technique de stimulation mécanique permettrait de réguler naturellement la croissance de certaines plantes horticoles.
«Obtenir une plante compacte et ramifiée consiste à trouver le difficile équilibre entre toutes ces techniques.»
DOSSIER
POTAGER
MVAJ n°2 - p 14
Le travail du sol en question
U
n certain nombre de pratiques et d’idées reçues gravitent autour du travail du sol au potager. Des recherches récentes sur la vie dans et sur le sol ont mis en évidence les effets néfastes de certaines méthodes de travail ou de désherbage pourtant pratiquées par nos ancêtres depuis des générations.
Le rôle du travail du sol Le rôle du bêchage tel qu’il a toujours été décrit dans les formations agricoles est de retourner la terre afin de l’aérer pour favoriser le réchauffement au printemps ; Favoriser l’action du gel qui casse les grosses mottes en hiver (améliore la structure) ; Enfouir en profondeur les éventuelles adventices (« mauvaises herbes ») et déchets de culture présents sur le sol ou encore le fumier. Des générations de jardiniers ont suivi ces préceptes jusqu’à ce qu’apparaisse un phénomène appelé la fatigue des sols. Mal connu il y a encore dix ans c’est le résultat de pratiques non respectueuses de la vie du sol (travail de la terre, désherbage chimique, apports d’engrais de synthèse). Le sol est vivant et doit être considéré comme un organisme au fonctionnement complexe.
Pratiques responsables du travail du sol Le sol de votre potager est un millefeuille constitué de couches dans lesquels vivent des organismes spécifiques. Ces organismes vivent à des profondeurs elles aussi spécifiques et seulement à celles-ci.
Ces dernières années certains programmes de recherche chargés de l’étude des sols ont permis de révéler l’étendue de la richesse faunistique et floristique de ces derniers. Des champignons, des insectes, des bactéries, des nématodes et autres vers de terre habitent votre potager. On estime que plus de 25 % des espèces animales et végétales actuellement décrites vivent dans le sol. C’est un écosystème complexe avec une hiérarchie. Cette hiérarchie répond à ce que l’on appelle une stratification verticale c’est-à-dire que chaque couche du sol abrite un type d’organisme vivant, spécifique à cette profondeur (et ne survivant qu’à celle-ci). Prenons l’exemple des bactéries chargées du recyclage des matières organiques mortes. Une partie de ces bactéries vivent en surface (dans les premiers centimètres de sol) et sont des bactéries aérobies, autrement dit elles ont besoin d’oxygène pour survivre et faire leur travail de recyclage. D’autres bactéries vivent plutôt en profondeur (disons cette fois-ci à une profondeur de bêche) et celles-ci sont anaérobies (l’absence d’oxygène leur est vitale, car il est toxique pour elles).
DOSSIER
MVAJ n°2 - p 15
En travaillant et retournant le sol, même d’une simple hauteur de bêche, le jardinier modifie l’organisation des couches et perturbe le sol qui doit faire un effort pour retrouver l’équilibre nécessaire à son fonctionnement. Il faut donc travailler le sol sans le retourner, voire ne pas le travailler du tout. Cela n’est toutefois pas facile diront certains lorsqu’on possède un très grand potager, le travail du sol s’effectuant avec des machines motorisées (motoculteur). «Je connaissais un ancien jardinier voisin de mes parents qui au printemps passait des heures à faire du sur-place avec son motoculteur transformant presque la terre en sable, découpant à n’en plus finir les racines de chiendent. La terre était si fine qu’il se formait une croute de battance, pellicule très dure à la surface du sol, qui gênait considérablement la germination des semis. Au contraire chiendents et liserons proliféraient de plus belle dans le potager de ce jardinier.»
«Les ingénieurs physiques du sol que sont les vers de terre, les fourmis ou même les termites renouvellent la structure du sol, créés des habitats pour les autres organismes du sol et régulent la distribution spatiale des ressources en matière organique ainsi que le transfert de l’eau.»
Sous-traitez ! Pour s’économiser (le dos) sous-traitez le travail du sol à la nature. Plantez des engrais verts dont les racines vont structurer le sol à la fin de l’été et le maintenir à l’abri des lessivages d’éléments minéraux et de l’effet tassant des pluies hivernales. Les racines casseront les mottes et formeront une sorte de squelette structurant votre sol. Avant la floraison, fauchez et broyez votre engrais vert en le laissant se décomposer sur place. La faune terrestre et en particulier les vers de terre ou même les fourmis travailleront également le sol à votre place. Les vers de terre en creusant des galeries jusqu’à 1,50 m de profondeur. Vous observerez facilement leur travail par la présence tortillons spécifique à la surface de votre potager. Machines biologiques formidables les vers de terre bêchent littéralement le sol en enfouissant la matière organique de surface dont ils se nourrissent. D’autres vers de terre plus discrets creusent des galeries horizontales complétant l’action verticale des premiers. Étant donné que dans un sol normalement pourvu en vers de terre, ces derniers peuvent brasser entre 44 à 80 tonnes de terre à l’hectare et par an vous pouvez revendre votre bêche et faire économiser la «sécu» des consultations chez le kiné et les pommades pour le dos !!
DOSSIER
MVAJ n°2 - p 16
Les outils Pour ceux qui sont réfractaires au non-travail du sol et qui tiennent à utiliser des outils, utilisez de préférence la fourche bêche qui permet de briser les mottes plus finement que ne le ferait une bêche classique, cette dernière ayant tendance à lisser les sols « amoureux » (argileux, collant). Toutefois dans une terre sableuse la bêche permet un travail correct en raison du manque de cohésion des agrégats. Ces conseils ne sont que des indications informatives. Ce n’est pas ce qui est préconisé dans un jardin bio qui se respecte. Un Jardin bio n’est pas forcément un jardin « propre » ou le sol doit rester nu comme un vers pendant la mauvaise saison.
Pour un travail sans retournement, beaucoup de jardiniers bios sont partisans de la grelinette mais je trouve l’outil peu pratique malgré son intérêt écologique pour le sol. Pour un décompactage superficiel entre deux cultures ou dans un potager au repos l’utilisation d’une griffe permet en même temps de déraciner les adventices avant de les retirer du terrain. Enfin pour finir le travail le râteau est indispensable pour casser les dernières mottes, ramasser les cailloux (mon jardin est placé sur une ancienne carrière donc il y a beaucoup de cailloux) et niveler le sol avant un semis.
Cela se passe sous vos bottes !
1 million c’est le nombre d’organismes que peut contenir
une cuillère à café de terre de jardin répartis en plusieurs milliers d’espèces.
25%
C’est le poucentage des espèces de la totalité du monde vivant décrites à ce jour qui vivent dans le sol.
2 millions c’est le nombre d’espèces de bactéries vivant dans le sol.
Seulement 1% des espèces vivant dans le sol auraient été identifiées
BESTIOLES & Cie
MVAJ n°2 - p 17
LA MOUCHE
des terreaux
Type : Diptère Plantes atteintes : Plants, boutures, jeunes plantes issues de semis.
face du terreau, l’étiolement des jeunes plants, le retard de croissance. Les blessures occasionnées aux jeunes plants et boutures provoquent l’apparition de maladies fongiques (fonte des semis, etc.) qui aboutissent à la mort des végétaux.
Partie(s) touchée(s) : racines, tiges
Comment lui régler son compte ?
Description de l’affreuse bébête: Petites mouches foncées de 3 à 5 mm de long avec de longues et fines antennes et de longues pattes. Elles s’envolent rapidement des cultures d’un simple passage de la main dans la végétation. Les mouches des terreaux se rencontrent plus particulièrement dans les milieux chauds et humides protégés des courants d’air. Cette préférence s’explique par la minceur du tégument protégeant leur corps les exposant facilement à la déshydratation. À une température de plus de 24 °C leur cycle de vie est de 3 à 4 semaines et se reproduisent en continu sous abris chauffés (serre, intérieur des maisons…).
(Le ravageur est déjà présent sur vos végétaux – lutte permettant un contrôle du pathogène nuisible ou son éradication.) Méthode biologique: Arrosage avec un produit biologique à base d’un vers microscopique (nématodes) Steinernema feltiae pour contrôler les larves de mouches des terreaux. Ce produit est inoffensif pour l’homme et l’environnement.
Stratégie d’évitement
Mesures prophylactiques (préventives). (Moyens préventifs de prévenir les attaques des nuisibles Ce sont les larves qui causent des dégâts aux jeunes sur plantes reconnues sensibles à un ravageur ou une plants en consommant leurs racines et leurs tiges. maladie spécifique par des méthodes culturales.) Dans leur régime alimentaire, les mouches de terreaux consomment également des moisissures, Achetez des terreaux de qualité et adaptés aux opédes substances organiques mortes et des algues. rations culturales (ne pas utiliser un terreau enrichi de fumier pour les semis et boutures, mais un terreau Symptômes spécial semis). Aérez correctement les terrines de semis et boutures, réduire l’humidité du terreau après la Présence de petites mouches se déplaçant à la sur- levée des semis. Maintenez une luminosité suffisante.
EN SAVOIR PLUS Si vous avez des petits moucherons dans votre appartement, il est probable qu’il s’agisse d’une espèce de mouche des terreaux qui a élu domicile dans l’une vos plantes vertes. Pour limiter l’invasion allez voir cet excellent article sur le site NEWSWEED:
| http://bit.ly/1fJtECG |
© Jean-Marc Chery
FLOWERPOWER
© Jean-Marc Chery
Lis
Astrantia major ‘Princesse Sturdza’
MVAJ n°2 - p 18
FLOWERPOWER
MVAJ n°2 - p 19 © Jean-Marc Chery
Murier
© Jean-Marc Chery
Echinacea ‘White Swan’
C GEEK
LĒGOS
MVAJ n°2 - p 20
pour jardinier nostalgique
C
ontrairement à ce que l’on pourrait croire, la célèbre marque de jeux de constructions LEGO n’a pas décidé de diversifier ces activités en se lançant dans le jardinage. Ce projet un peu déjanté a été financé par la plateforme de financement participatif Kickstarter et n’a rien à voir avec les LEGOS.
Ce projet est constitué de blocs de plastique, ressemblant à des LEGOS, que le jardinier peut assembler à sa guise pour former des jardinières de différentes formes. Les blocs qui portent le nom de Togetherfarm Blocks ( Blocs de culture à assembler en français), sont fabriqués à partir de plastique alimentaire recyclé et proposés en différentes tailles. Un seul coloris est disponible pour l’instant: le gris. Mais la société nous promet de nouvelles couleurs rapidement: nous voilà soulagés. Comme des LEGOS, les Togetherfarm Blocks tiennent ensemble tous seuls par simple emboîtement, mais peuvent être renforcés par des vis si vous vous lancez dans des structures ambitieuses. C’est fabriqué aux États-Unis et vendu sur le site US d’Amazon au tarif de 49,99 $ les 24 blocs.
EN SAVOIR PLUS | http://togetherfarm.com/ |
[ DIGITAL NATURE ]
MVAJ n°2 - p 21
REALIZED WITH PHOTOSHOP
© Jean-Marc Chery
PAPILlO RORSCHACHUS Dis-moi ce que tu vois , je te dirai qui tu es !
HOAX GARDEN
MVAJ n°2 - p 22
HOAX | définition | mot anglais qui désigne un mensonge créé de toutes pièces, conçu pour apparaître crédible et véritable. Le mot hoax serait apparu à la fin du XVIIIe siècle et proviendrait de la contraction du verbe hocus, qui signifie « tricher », « imposer à quelqu’un » ou encore « embrouiller» [...].
LA LÉGENDE
des œufs miraculeux...
Sur internet les trucs et astuces de jardinage poussent comme des mauvaises herbes. Sans fondements scientifiques, non vérifiés et 100 % virales, ces astuces se répandent parmi les jardiniers. Prenons le cas des coquilles d’oeufs.
Composition d’une coquille d’oeuf Une coquille d’oeuf pèse environ 6 grammes et est composée de 95% de minéraux (37.5 % de calcium, 58 % de carbonate, du magnesium et du phosphore), 2,4 % de matière organique et 1,6 % d’eau. source INRA
HOAX GARDEN
LES ASTUCES MENSONGÈRES
MVAJ n°2 - p 23
«Répandre des coquilles d’oeufs écrasées pour éloigner limaces et escargots» FAUX | Limaces et escargots sont capables de cheminer le long d’une lame de rasoir sans problème grâce à leur «peau» souple, résistante et très bien lubrifiée: quelques coquilles ne vont pas leur faire peur...
«disposer des coquilles d’oeufs vidées dans vos rangées de poireaux pour les protéger du ver du poireau dont les papillons viennent pondre à l’intérieur des oeufs»
Des coquilles d’oeufs comme engrais naturel ? Jeff Gillman, chercheur à l’université du Minnesota, a analysé les éléments apportés à la terre par une coquille d’oeuf. Une coquille apporte du phosphore et du magnésium, mais dans des quantités tellement faibles qu’elles en sont peu utiles.
FAUX (mais pas complément) | Les papillons repèrent leur site de ponte à plusieurs kilomètres grâce à leurs antennes hypersensibles qui captent l’odeur caractéristique de leur plante de prédilection pour s’assurer que leur descendance aura suffisamment de nourriture. De plus des études ont montré que les papillons possédaient des récepteurs sur leurs pattes leur permettant, une double vérification, en «goûtant» en quelque sorte la plante hôte. Pour valider cette astuce, il serait nécessaire d’admettre que le papillon choisisse volontairement ou par instinct de privilégier la protection de ses oeufs vis-à-vis des intempéries par rapport à la proximité immédiate de nourriture à l’éclosion...
«Contre les fourmis, placer des coquilles d’oeufs concassées sur leur passage» FAUX | Rien dans la composition d’une coquille d’oeuf ne justifie un quelconque effet répulsif sur les fourmis.
Environ 4 mg de calcium et de potassium (action sur la floraison) sont potentiellement libérables dans le sol. Aucun apport d’azote donc aucune action sur la croissance des plantes.
«Pour lutter contre la cloque du pêcher, placer dans l’arbre fruitier des coquilles d’oeufs brisées dans un filet»
À la vue de ces résultats, les coquilles devraient être considérées comme amendement et non comme un engrais. En pleine terre, il serait nécessaire d’apporter plusieurs centaines de coquilles au m² pour un effet sensible. Conclusion: si cela ne fait pas de bien, cela ne peut pas faire de mal !
Archi-FAUX | Ceci est une pure légende jardinière. La cloque du pêcher est une maladie fongique se développant sur les pêchers en conditions fraîches et humides. Encore une fois rien dans la composition d’une coquille d’oeuf ne justifie une telle croyance et encore moins le mode d’action du filet placé dans l’arbre. À moins de croire à la magie blanche....
TURE ART NATURE
NA PIC
MVAJ n°2 - p 24
Des pigments, de l’eau et de la gourmandise... Artiste Lorraine, Nadette Chery a débuté l’aquarelle en 1997 sous l’oeil bienveillant d’Isa de Fougères, artiste lorraine également. Nade (c’est ainsi qu’elle signe ses oeuvres) insuffle, à ses aquarelles, la vie grâce à l’eau propre à la technique aquarelliste et la force des pigments. La sensibilité et la douceur du coup de pinceau, reflet de la personnalité de l’artiste, et aussi du talent, donnent ces natures mortes, aux fruits juteux et soyeux, teintés de chaleur provençale, région fétiche de l’artiste.
Considérée encore trop souvent, à tort, comme un art mineur, l’aquarelle est pourtant fascinante. Quel plaisir d’être entrainée par elle dans un monde merveilleux.
ne sera admise, le combat justement orchestré avec la patience, toujours. Et lorsque la couleur naît et vibre, magnifique ode à la lumière et à la vie.
O combien cette technique est exigeante, on ne peut tricher. Chaque nouvelle œuvre est un défi. L’eau, cette matière première, insaisissable, inonde la surface blanche, puis attendre le moment propice pour intervenir. Aucune erreur
Même ainsi figée, cette peinture chromatique, chante et palpite. Quel intense bonheur que cette émotion révélée et l’offrir en partage, pour la compréhension et la sensation de l’autre.
EN SAVOIR PLUS www.nadette-chery.fr
TURE ART NATURE
NA PIC
MVAJ n째2 - p 25
Coupe de fruits Aquarelle 50 x 70 cm
Griottes Aquarelle 50 x 70 cm
Fruits rouges Aquarelle 50 x 70 cm
TURE
NA PIC
Gypsy (pêches) Aquarelle 50 x 70 cm
Robada (pêches) Aquarelle 50 x 70 cm
Pour le potage Aquarelle 50 x 70 cm
TURE
NA PIC
Melons Aquarelle 50 x 70 cm
Melons n째2 Aquarelle 50 x 70 cm
Saveurs du Sud Aquarelle 50 x 70 cm
HISTOIRE
MVAJ n°2 - p 28
LA TULIPE
Première bulle spéculative de l’Histoire
E
n histoire économique la «crise de la tulipe» a été, au XVIIe siècle, selon certains historiens la première bulle spéculative de l’histoire. Cette crise a sonné la fin d’une période que l’on a appelé la tulipomanie qui a été marquée par une folie spéculative autour des oignons de tulipe dans le nord des Provinces-Unies (la Hollande d’aujourd’hui). L’histoire commence au début du XVIIe siècle lorsque le nord de l’Europe est pris par un engouement extraordinaire pour l’horticulture et le jardinage (beaucoup de professionnels horticoles d’aujourd’hui aimeraient voir un tel engouement se reproduire de nos jours). Régulièrement les explorateurs de l’époque reviennent de contrées lointaines, les bateaux chargés de végétaux exotiques. Venue de Constantinople en Europe entre 1550 et 1600, la tulipe est une plante rare et une curiosité connue seulement de quelques botanistes éclairés. Cependant les tulipes apparaissent très vite sur les livres de gravures de l’époque, ouvrages qui prolifèrent en raison de la passion des professionnels pour les hybrides.
«En 1637 le tarif d’un unique bulbe de tulipe pouvait représenter la valeur de deux maisons»
HISTOIRE
MVAJ n°2 - p 29
Une maladie de la tulipe à l’origine de la spéculation La folie des tulipes va démarrer en raison de l’apparition d’un virus (potyvirus) qui déforme les pétales de tulipes et leur confère des motifs marbrés de couleurs vives. Le caractère unique de certaines tulipes malades en fait très vite un objet de luxe et les Néerlandais créés un système analogue à notre bourse actuelle où se négocient les cours de la tulipe. En général cela se passait dans des auberges où les négociants de l’époque (des «traders» de la tulipe) achètent et revendent les bulbes. Les cours des bulbes infectés par le virus grimpent rapidement et la spéculation va bon train au point que la valeur d’un bulbe en 1637 atteignait parfois l’équivalent du prix de deux maisons...
Le potyvirus de la tulipe pose toutefois certains problèmes aux producteurs rendant la multiplication difficile favorisant un peu plus la montée des cours. De plus dès 1634, la France devient une forte demandeuse de bulbes: la demande augmente et l’offre ne suit pas, les prix s’envolent.
Le parallèle avec notre époque est troublant, car au plus haut des cours de la «bourse des tulipes» les Néerlandais finissent par qualifier la spéculation de «commerce du vent», les transactions ne portant même plus sur des bulbes réels (cela ne vous rappelle rien ?).
Selon les historiens la tulipomanie cesse brutalement en février 1637 avec l’effondrement des cours des contrats liés aux bulbes de tulipe. Mais la cause probable de ce Krach de la tulipe est surprenante, car il serait dû à un contexte peu favorable lié à une épidémie de peste bubonique dans la ville ou s’effectuait la majorité des transactions. Les acteurs économiques de l’époque se sont retrouvés dans un état d’esprit fataliste et peu propice aux affaires et à la prise de risque.
WEB ADDICT
MVAJ n°2 - p 30
Le Coin Jardin Le coin jardin est un blog spécialisé dans le conseil et l’actualité en jardin urbain. Orientés tendances, design et trouvailles high-tech , les articles offrent un point de vue moderne du jardinage adapté aux néojardiniers des villes. L’auteur, Guillaume Verdegay, y propose également un service de coaching et de conception à la carte avec plusieurs formules: coaching ou conception de balcons & terrasse, coaching shopping et conception de terrasse et petit jardin. Les tarifs varient de 80 à 350 € selon la formule.
| http://lecoinjardin.fr |
Encyclop’APHID Véritable bible sur le puceron, ce site a été créé par l’équipe Ecologie et Génétique des insectes de l’UMR IGEPP du centre de l’INRA de Rennes. Le site traite à travers des fiches et des vidéos de tous les aspects du puceron; de sa physiologie, des rapports avec son milieu, avec l’agriculture et les recherches scientifiques sur l’insecte. Une liste illustrée des différentes espèces et de ses prédateurs y est également proposée. | http://www6.inra.fr/encyclopedie-pucerons |
[ DIGITAL NATURE ]
MVAJ n°2 - p 31
REALIZED WITH PHOTOSHOP
© Jean-Marc Chery
PAPAVER ATOMICUS Lorsque la nature nous fera payer très cher nos excès
Ceci est un contenu100% parodique, les informations, situations et protagonistes sont fictifs, bien que librement inspirés de la réalité...
The Manshongtone Post Vendredi 21 mars 2014
Un réseau de phytophilie démantelé «Oui, je jardine et j’aime les plantes !» a avoué l’un des suspects.
Le réseau d’envergure internationale était implanté dans le pays depuis plusieurs années. « C’est l’aboutissement de plusieurs mois d’enquête menés par la B.M.V (Brigade des Moeurs Végétales) conjointement avec les services de renseignement du Frikistan » a annoncé le ministre de l’Intérieur, Guy Fosate. « La phytophilie est une perversion qui n’a pas sa place dans notre société » a ajouté le ministre qui consolide par la même occasion sa place de favori à la présidentielle du Frikistan. De notre envoyé spécial Olivier G. Maïsson
The Manshongtone Post
MVAJ n°2 - p 33
Vendredi 21 mars 2014
Un dossier politique
Une enquête difficile L’enquête a débuté en mars 2013 lorsqu’une habitante d’un quartier urbain résidentiel a signalé les activités suspectes d’un de ses voisins. L’homme était semble-t-il un botaniste clandestin et collectionneur. Un autre voisin que nous avons pu interviewer avoue son étonnement « c’était un père de famille discret et sans histoire ». Placé sous surveillance par la B.M.V (Brigade des Moeurs Végétales), l’homme a suscité l’intérêt des enquêteurs qui étaient loin de se douter de l’ampleur du réseau. Le capitaine Skotts explique que le suspect se rendait régulièrement à des foires aux plantes clandestines ou des trafiquants de plantes rares opéraient. Il a fallu plusieurs mois pour remonter jusqu’à la tête de ce réseau de phytophilie. Le capitaine nous indique que le phénomène inquiète les plus hautes sphères de l’État, car cet « amour des plantes » touche désormais la population urbaine.
L’opération qui a eu lieu ce matin a été menée simultanément dans une vingtaine de villes. Dans les ordinateurs saisis chez les suspects, les techniciens de la police scientifique ont découvert des milliers de photos de végétaux pris dans des positions « suggestives ». Certains détails sordides, révélés par des sources proches de l’enquête, indiquent que les suspects (hommes et femmes) dormaient avec des plantes dans leur chambre. Pire, certains des couples arrêtés initiaient leurs enfants au jardinage biologique, qui, on le sait, est une pratique répandue chez les phytophiles. Un long travail d’analyse attend désormais les enquêteurs dont les nerfs vont être mis à rude épreuve. L’un d’eux, un agent très aguerri, nous affirme avoir du mal à trouver le sommeil après avoir visionné ses photos de plantes en bonne santé sans l’aide de produits chimiques.: « certaines n’étaient même pas génétiquement modifiées ! » nous avoue-t-il...
Guy Fosate vient sans doute de sauver sa place de ministre de l’Intérieur alors que les affaires judiciaires et scandales à son encontre s’accumulent. La justice l’accuse d’avoir financé la campagne électorale du président sans l’appui financier des industriels des pesticides alors qu’il était trésorier de son parti l’URL (NDLR Union Républicaine des Lobbyistes) . On a appris il y a peu que des mises sur écoute avaient été effectuées sur ordre des juges chargés de l’affaire. Un coup dur pour l’homme fort du gouvernement Frikistanais qui compte briguer la présidence en 2015. Malgré la loi sur l’opacité publique, le ministre semble cultiver l’ambiguïté en diffusant des statistiques non manipulées. La semaine prochaine il devrait présenter les chiffres des reconduites à la frontière d’écologistes clandestins, autre sujet sensible, pour l’opinion. Par Christine Baillère
Internet et les réseaux sociaux mis en cause dans l’affaire Certains spécialistes affirment que cette affaire n’aurait pas pris une telle ampleur si les principaux acteurs d’internet avaient pris des mesures radicales pour traquer les blogueurs « déviants » qui affichent leur passion des plantes aux yeux de tout le monde. Actuellement les outils de contrôle parental ne filtrent pas ces blogs dégoutants représentant un danger pour la jeunesse. Nos enfants pourraient basculer facilement dans la phytophilie. Les géants Google et Facebook accusés de laxisme par le ministre de l’Intérieur Guy Fosate n’ont pas souhaité s’exprimer pour le moment.
LECTURE
Les bonnes potions du jardinier Voici un bon petit guide permettant de s’initier aux extraits végétaux et aux petits remèdes fais maison pour soigner vos plantes naturellement. On apprèciera: l’auteur a eu la bonne idée de fustiger gentiment les remèdes farfelus, inefficaces voire dangereux pour vos plantes que l’on trouve ici ou là sur internet. Par Jean-Paul Collaert - éditeur: Larrousse - 96 p - 5,90 €
Prenez-en de la graine ! Un autre petit guide très sympathique qui vous accompagnera de l’achat des graines jusqu’à la transplantation de vos jeunes plants. On appréciera: une liste des plantes à semer faciles à réussir pour les apprentis semeurs. Par Barbara Ellis - éditeur: Larrousse - 120 p - 5,90 €
MVAJ n°2 - p 34
DANS LE PROCHAIN NUMÉRO...
DOSSIER Les solutions de paillage
MVAJ n°2 - p 35
HOAX GARDEN Les remèdes contre le mildiou de la tomate La surenchère de recettes miracles et autres astuces à base de produits «exotiques» pour lutter contre le mildiou de la tomate passionnent autant qu’elles désorientent le jardinier néophyte. Nous décortiqueront le vrai du faux, études scientifiques sérieuses à l’appui.
TURE
NA PIC
Les fleurs très particulières de Fong Qi Wei
The Manshongtone Post Dans le prochain numéro, toutes les informations sur les attentats qui vont se dérouler au Frikistan pendant la coupe du monde de Football. Des bombes très particulières vont exploser dans les stades accueillant la compétition. Le ministre de l’intérieur Guy Fosate va avoir fort à faire avec des terroristes un peu fleurs bleues qui vont faire beaucoup de dégâts sur les pelouses des stades...
Les autres publications de l’auteur...
WWW.NEWSWEED.INFO
Un jardin en Lorraine...
www.mavieaujardin.com
Conseils Jardin & Fleurissement www.planetejardin.com
GG - Garden Geek www.planetejardin.net