8e année N0 2 Juin 2010
Prise d’eau de la centrale de l’Eastmain-1-A
Mise en eau plus tôt que prévu Premier mouvement de vannes à la Rupert Centrale de la Sarcelle
Entre architecture, mécanique et béton... c’est du solide !
Des gens de vision et d’énergie
Chantier de l’Eastmain-1-A
Prise d’eau de la centrale de l’Eastmain-1-A
La mise en eau effectuée plus tôt que prévu CL – Les dernières manœuvres préalables à la mise en eau de la prise d’eau ont été exécutées avec succès, permettant ainsi à l’eau du réservoir de retourner dans l’enceinte de la digue provisoire le lundi 26 avril 2010, soit une semaine plus tôt que prévu. Plusieurs étapes ont été nécessaires à l’accomplissement de cet objectif durant les dernières semaines d’avril; à titre d’exemple, le retrait du treillis métallique, le démantèlement de la station de pompage et le nettoyage du roc effectués par Neilson-EBC. Mentionnons que tout ceci n’aurait pu être possible sans le travail monstre réalisé par CIC en ce qui a trait au bétonnage de la prise d’eau et des conduites forcées. Canmec Industriel a également terminé avec succès l’installation des trois vannes et des grilles à débris, tout en effectuant les essais nécessaires sur le jeu de poutrelles temporaires. « L’alignement des guides de portes a débuté le 15 janvier 2010. Il s’agissait d’une véritable course contre la montre, puisque nous devions être prêts pour la mise en eau le 3 mai », affirme Félix McKoy-Perreault, chargé de projet chantier pour Canmec Industriel. « Grâce aux efforts déployés par l’équipe de Canmec, en partenariat avec Construction Euler, Nordex et Génitique, nous avons pu cadenasser les vannes pour permettre la mise en eau le lundi 26 avril », renchérit-il fièrement.
L’extraction des palplanches et le démantèlement de la digue provisoire Les prochaines étapes consistent à extraire le rideau de palplanches et à démanteler la digue temporaire du canal d’amenée. À cet effet, Neilson-EBC a retiré les premières palplanches le 4 mai dernier. L’extraction de ces quelque 271 palplanches d’acier devrait s’échelonner jusqu’à la fin de mai. Par la suite, l’immense pelle à câbles Liebherr activera son godet traînant jusqu’en octobre 2010 afin de retirer la majeure partie de la digue provisoire et de terminer le remodelage des extrémités des épis.
Une palplanche est extraite à l’aide d’une grue.
Lors de la mise en eau, cinq à sept pompes ont été mises à contribution afin de pomper l’eau du réservoir vers l’enceinte. Le pompage a débuté au cours de l’après-midi du 26 avril pour se terminer le matin du 4 mai. Sept journées et demie de pompage sans relâche ont été nécessaires pour que l’eau de l’enceinte atteigne le même niveau que celle du réservoir, soit 275 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Le 28 avril, l’eau recouvrait presque totalement les grilles à débris. Responsable - Relations publiques et directrice de la publication Bionda Miotto 819 672-2200, poste 3854, miotto.bionda@hydro.qc.ca Conseiller - Relations publiques et rédacteur en chef Jimmy Lavoie 819 865-2100 poste 4159, lavoie.jimmy@hydro.qc.ca Rédacteurs Pascal Dion, Catherine Langlois, Marie-Ève Morin, Liza Perron, Mélanie Vachon Collaborateurs Yvon Coulombe , Normand Faubert, Carine Durocher Réviseur Richard Roch / Graphiste Paul Salois Design / Photographes Paul Brindamour / Impression Imprimerie Lebonfon Le Journal Eastmain est publié par les Relations publiques de la SEBJ pour les travailleuses et les travailleurs du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert. (© SEBJ. Tous droits réservés. ) Site Internet : www.hydroquebec.com/rupert Site extranet : www.extranetsebj.ca Le Journal Eastmain est imprimé sur du papier du Québec certifié Éco-Logo, blanchi sans chlore, contenant 100 % de fibres post-consommation, sans acide et fabriqué à partir de biogaz récupérés. 2 Journal Eastmain, juin 2010
Des gens de vision et d’énergie
AVANCEMENT DES TRAVAUX
La mise en eau
CL – Les trois grilles à débris, conçues et fournies par Canmec Industriel, figurent parmi les plus grandes installées sur un chantier d’Hydro-Québec. Une seule grille à débris est constituée de cinq sections de 16 mètres de longueur par 2,7 mètres de hauteur. Chaque section fait 25 000 kilos et a parcouru près de 800 kilomètres par camion depuis l’usine de Canmec située à Chicoutimi. Quinze voyages de camions ont été nécessaires pour transporter ces immenses pièces au chantier de l’Eastmain-1-A. La prise d’eau à la veille de la mise en eau.
Béton phase II : d’ici et d’ailleurs JL – Cégerco–Inter-Cité travaille sur plusieurs fronts à la centrale de l’Eastmain-1-A. À l’extérieur de la superstructure, l’entreprise a mobilisé une grue de 300 tonnes au début du mois de mai afin de mettre en place les poutres préfabriquées sur le tablier des transformateurs. Ces dalles de liaison permettront d’établir plus rapidement un pont sur la devanture de la centrale où les futurs transformateurs seront installés. Des poutres préfabriquées similaires seront également utilisées pour le tablier des alternateurs.
Les travaux au tablier des transformateurs le 13 mai dernier.
À l’intérieur de la centrale, CIC poursuit ses nombreuses coulées de béton dans le secteur des groupes. Le bétonnage recouvrant la bâche spirale LC 11 étant terminée depuis le début de mai, on a pu débuter les coulées du groupe LC 12.
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AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de l’Eastmain-1-A
Des pièces de taille !
Chantier de l’Eastmain-1-A La centrale de l’Eastmain-1-A en construction et la centrale de l’Eastmain-1 en production.
Excavation du canal de fuite JL – La machine fonctionne à plein régime depuis le printemps au canal de fuite de la centrale de l’Eastmain-1-A. Neilson-EBC met les pelletées doubles pour creuser l’important canal par lequel l’eau s’écoulera de la centrale. Plus de 525 000 m3 de roc devront être excavés jusqu’en août prochain. Rappelons qu’un volume équivalent de mort-terrain a déjà été retiré depuis l’an dernier dans le même secteur.
L’excavation du canal de fuite de la centrale.
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Chantier de l’Eastmain-1-A
Le montage des trois groupes turbines-alternateurs.
Fourniture et montage des groupes turbines
Appareillage et systèmes mécaniques et électriques
JL – Maintenant que les travaux de préparation de la bâche spirale du groupe LC 11 sont terminés, le turbinier Voith Hydro doit répéter les diverses opérations de montage sur la bâche des groupes LC 12 et LC 13. Ainsi, après l’assemblage des sections du colimaçon, on procède aux soudures de ces pièces, aux inspections aux rayons X; enfin, on installe les cloisons étanches pour entamer le remplissage en vue des essais hydrostatiques. Par la suite seulement débute le bétonnage qui enrobera ces immenses colimaçons. En parallèle, le turbinier pourra débuter l’installation du distributeur à mesure que les bâches seront bétonnées.
Le Consortium TAP poursuit sa lancée dans le cadre de son contrat de fourniture et d’installation de l’appareillage et des systèmes électriques et mécaniques de la centrale de l’Eastmain-1-A. Les travaux en vue de meubler la centrale se poursuivent sur tous les niveaux : éclairage, prises électriques et téléphoniques, étagères à câbles et climatisation, à titre d’exemple. Notons également l’avancement des travaux électriques dans les salles des treuils de la prise d’eau.
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Chantier de la Sarcelle
Armature, bétonnage, coffrage Du béton pour toute l’année… Prise d’eau LP – Les travaux de construction du côté amont de la centrale, bien entamés à la fin de 2009, ont repris à vive allure avec le retour des travailleurs de l’entreprise Nordex, sous-traitant de CRT-Hamel. Au milieu du mois de mai, la tâche sur les groupes 21 et 22 consistait à faire de la finition sur les surfaces de béton. La section prise d’eau du groupe 23, moins avancée que les autres, a monté rapidement. Si bien que, au début de juin, le dernier linteau sur étaiements (échafauds) était terminé. Les linteaux sont les sections de béton où l’on perçoit un angle arrondi. La centrale compte six linteaux, deux pour chacun des groupes : les trois linteaux à l’entrée de la prise d’eau sont concaves, pour ce qui est des trois autres, situés près des turbines du type bulbe, ils sont convexes. Cette courbure dans le béton, en dirigeant l’eau, permet de diminuer les turbulences que pourraient subir les groupes.
Diffuseurs La construction des diffuseurs va bon train. Les trois diffuseurs seront les dernières parties de la centrale à toucher l’eau à sa sortie. Ils sont coulés de façon à créer un effet d’entonnoir augmentant ainsi la capacité d’évacuation des eaux. Cette configuration fait en sorte qu’il y a une différence de diamètre d’approximativement 6 mètres du début des cônes aspirateurs à la sortie des diffuseurs.
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AVANCEMENT DES TRAVAUX
Contrairement à l’ordre suivi lors de l’installation des blindages des cônes aspirateurs, situés en amont des diffuseurs, les travaux d’excavation, d’armature, de coffrage et de bétonnage ont commencé par les groupes 21 et 23, adjacents au roc. Ainsi libéré, le groupe 22, permet une circulation amont / aval par le blindage dont les contreventements avaient été enlevés.
Des gens de vision et d’énergie
MV – Les travaux de finition dans les diverses salles de l’aire de service avancent rapidement. À l’aire de montage, la pose du revêtement mural en fibrociment est terminée. Ce type de revêtement fabriqué en usine au moyen de ciment Portland, de sable et de fibres cellulosiques permet, notamment, d’obtenir une cote de résistance au feu du type A. Ce genre de produit requiert moins d’entretien et résiste aux insectes et à la moisissure. On voit de plus en plus de systèmes de conduits électriques, de ventilation, de tuyauterie et d’étagères à câbles longer les murs et les plafonds des divers étages de l’aire de service. L’équipe de l’entreprise CLS est à pied d’œuvre depuis le milieu du mois de janvier dans cette partie de la centrale. La cadence des électriciens, des tuyauteurs, des soudeurs et de tous les gens des différents corps de métiers qui travaillent tous de concert a suivi la rapidité d’exécution des travaux d’architecture : maçonnerie, installation des cloisons sèches, plâtrage, peinture, protection ignifuge, installation de portes et nous en passons. Certaines salles, telle que l’aire de montage, devaient être livrées au début du mois de mai. Ce sont les travailleurs de l’entreprise Alstom qui mobilisaient en masse dans cet espace de l’aire de service afin de commencer l’assemblage du premier avant-distributeur. Des travaux en architecture à l’extérieur ont aussi eu cours. Le revêtement métallique, la construction de parapets et les travaux de couverture sont terminés.
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de la Sarcelle
Architecture et travaux mécaniques
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Chantier de la Sarcelle
Pont roulant LP – Le pont roulant qui peut soutenir 210 tonnes, le pont roulant auxiliaire, qui peut supporter 25 tonnes et le monorail avec un treuil, capable de soulever 10 tonnes, ont été testés à 100 % et à 125 % de leur capacité le 27 avril dernier. La sortie officielle du pont roulant au-dessus de l’emplacement des futurs groupes a eu lieu le 17 mai dernier.
Superstructure LP – L’acier de la superstructure s’est élevé dans les temps. Dès le début du mois de mai, les travailleurs d’Alma Soudure installaient les panneaux de béton préfabriqués faisant office de mur du côté amont de la centrale. Neuf baies devaient être fermées au moyen de ces énormes structures de béton fabriquées à Saint-Jean-sur-le-Richelieu par l’entreprise Tremca. Huit sections, de mêmes dimensions, ont été murées par sept panneaux de 15 000 livres chacun, et la baie adjacente à l’aire de service, beaucoup plus large, a accueilli treize panneaux de 17 000 livres.
Poste de la centrale MV – Hydro-Québec supervise le début des travaux au poste de la centrale. L’excavation de trois sections qui accueilleront les trois bassins de récupération d’huile, le puits séparateur d’huile et plusieurs bases d’appareillage servant à ancrer les tours et les transformateurs sont en cours depuis le mois d’avril.
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AVANCEMENT DES TRAVAUX
L’opération mise en place des barres d’armature aussi est en cours. Ces barres serviront à ancrer les composants du poste.
Des gens de vision et d’énergie
LP – Les fondations de l’axe 16 de la centrale prennent forme. Cet axe est le dernier qu’on doit bétonner et est situé sur la rive gauche, ou si vous préférez, du côté de l’ouvrage régulateur de la Sarcelle. La première coulée de béton a eu lieu le 6 mai . La fondation de béton de 100 m 3 soutiendra la dernière section de la superstructure. En effet, même si le bâtiment semble complété, l’entreprise Alma Soudure reviendra terminer la mise en place de la charpente d’acier le 7 juin.
Mur de soutènement de remblai de poste Le mur de soutènement à l’entrée du poste et qui se rend jusqu’à l’aire d’entreposage de la grue portique est complété depuis le 31 mai dernier. On parle ici d’un mur de 45 m3 de béton ayant demandé seulement trois coulées.
Massif de barres de puissance À l’entrée du poste, sur la paroi de la centrale, le bétonnage du massif de barres de puissance est complété. C’est par cet endroit que transigera l’énergie produite par les groupes vers les trois transformateurs du poste.
Aire d’entreposage de la grue portique Dès le début du mois de juin, le béton de l’aire d’entreposage de la grue portique, situé à proximité du mur amont de l’aire de service était complété.
Saviez-vous que ? Nomination des groupes
Depuis le début des travaux au chantier de la Sarcelle, nous parlons des groupes 21 à 23. Peut-être vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ? Eh bien, c’est que l’exploitation des trois centrales du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert se fera à partir d’un seul endroit soit à la centrale de l’Eastmain-1 ou à celle de l’Eastmain-1-A. La nomenclature des groupes doit donc faire en sorte qu’il n’y ait aucune possibilité de confusion pour l’opérateur en charge. Pour le reste, ce n’est qu’une suite mathématique soit : Centrale de l’Eastmain-1 : 1, 2 et 3 Centrale de l’Eastmain-1-A : 11, 12 et 13 Centrale de la Sarcelle : 21, 22 et 23
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AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de la Sarcelle
Axe 16
Chantier de la dérivation Rupert
La rivière Rupert se vêt davantage ! MEM – Le mois de juin apporte son lot de belles journées où la faune et la flore nous rappellent leur puissante beauté. Conséquemment, les travailleurs peuvent bénéficier d’un climat confortable afin de poursuivre les travaux sur la rivière Rupert. Et cela va bon train; le seuil en enrochement du PK 20,4, les épis du PK 49 et 85 ainsi que le seuil au PK 110 sont terminés. Voici les travaux actuellement en cours sur la rivière:
PK 20,4
PK 20,4 : Les travaux de démantèlement du pont temporaire sont terminés au 11 avril ce qui signifie la fin des travaux du tapis d’enrochement du seuil par Newco. PK 33 : Les murs gauche et droit de culée du seuil devraient être terminés au début de juillet ainsi que les travaux de bétonnage de ce seuil. En parallèle, les travaux d’excavation et de remblai du futur barrage zoné en enrochement dans la zone du chenal central sont débutés depuis la mi-avril. PK 33
PK 49 : Terminé. PK 85 : Terminé.
PK 110,3 : Terminé le 19 avril par la mise en eau complète de ce seuil en béton. Les travaux à cet endroit comprennent aussi la digue secondaire de 550 mètres de longueur, les deux digues principales, la frayère aménagée en aval et les 3,6 kilomètres de chemins d’accès qui ont été nécessaires à ces travaux d’envergure. Des félicitations sincères à l’entrepreneur Denis Lavoie et Fils pour les performances face à cet accomplissement !
PK 110,3
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Des gens de vision et d’énergie
Chantier de la dérivation Rupert
PK 170 : Depuis le 9 avril, le bras gauche de la rivière a été libéré afin de permettre la mise en eau de ce seuil. En parallèle, les travailleurs de Newco ont fermé le bras droit, et les travaux de bétonnage du seuil en rivière et sur les rives ont débuté à la mi-mai.
PK 170
PK 223 : Le pont temporaire est complété et sera en service dès la mise en eau du seuil. Après les travaux de bétonnage (fin de juillet), suivra l’excavation des batardeaux amont et aval du seuil dont les matériaux serviront de remblai au futur batardeau gauche du barrage en enrochement.
PK 223
PK 290 : Les travaux du seuil du chenal central sont commencés depuis le début d’avril et se poursuivront jusqu’à la mi-juin. Quant aux travaux d’aménagement du chenal de montaison, ils se poursuivront jusqu’à la fin de juin.
PK 290
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Chantier de la dérivation Rupert
Premier mouvement de vannes à l’évacuateur de crues de la Rupert
Présents sur les lieux lors de la première ouverture des vannes de l’évacuateur de crues de la Rupert : responsables Santé-Sécurité au travail SEBJ, Environnement Illimité et Ingénierie mise en eau.
MEM – Le 8 mai 2010, 10 h; l’évacuateur de crues de la Rupert accomplit son premier mouvement de vannes afin de répondre aux engagements de débits réservés printaniers.
Sur une période de 5 jours, à raison de deux manœuvres par jour, le débit d’eau de la rivière Rupert aura augmenté progressivement jusqu’à atteindre 416 m³/s prévu.
LE GROS BON SENS !
Rive gauche, rive droite, amont et aval vous font tourner la tête ? L’amont, c’est devant ou derrière ?
LP – Il n’est pas toujours évident de s’y retrouver quand on parle de gauche et de droite puisque les côtés sont relatifs à l’endroit où l’on regarde. Dans la construction d’une centrale, il n’y a pas deux gauches ni deux droites. Afin de parler le même langage, nous devons nous positionner dos au sens de l’écoulement (ou dos à l’amont) des eaux pour distinguer correctement les deux rives.
Petite astuce : placez les termes amont et aval en ordre alphabétique. L’eau entre par l’amont et ressort en aval.
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AVANCEMENT DES TRAVAUX
Ma gauche ou l’autre droite !
Des gens de vision et d’énergie
MEM – Dans sa définition, une frayère est un habitat aquatique où différentes espèces de poissons y pondent et fécondent leurs œufs à différentes périodes de l’année spécifiques à chacune des espèces. Un tas de cailloux au fond de l’eau, c’est tout ? Pas seulement. Et pas exactement ! Plusieurs critères de conception doivent être respectés. En premier lieu, nous devons bien connaître les caractéristiques des aires de reproduction des espèces qui s’y épancheront. De plus, nous devons sélectionner un site naturel, s’il existe, qui répond à ces particularités, sinon nous devons le créer. Le substrat, matériau qui constitue le lit du cours d’eau et qui sert de support aux organismes vivants*, doit essentiellement être formé de pierres naturelles d’origine fluviale. C’est-à-dire, des pierres qui supportent déjà les conditions aquatiques. De celles-ci,
leurs dimensions pourront varier entre 40 et 1100 mm selon un positionnement calculé. En effet, la conception de frayère se fonde principalement sur des grandes équations mathématiques. Ces équations permettent, entre autres, d’établir le meilleur emplacement pour une frayère en fonction des vitesses de courant, des débits, de la profondeur de l’eau et des déplacements de sédiments dans l’eau. La frayère est aussi aménagée de façon à lui assurer un maximum de stabilité afin qu’elle puisse résister aux crues et aux mouvements des glaces qui pourraient déplacer les petites pierres la constituant et détruire les œufs. Minimiser, annuler, même, les risques d’érosion du substrat dû au frottement des pierres et des sédiments dans l’eau en stabilisant les berges et en captant les particules fines par un filtre. Une dynamique impressionnante ! Vous saurez maintenant quoi répondre à cette question : un tas de cailloux au fond de l’eau, c’est tout ?
*MULTI Dictionnaire de la langue française, DE VILLIERS Marie-Eva, Québec Amérique, 4e Édition, 2003. Référence : Aménagements pour l’ichtyofaune - Ouvrage de restitution de la Lemare, Énoncé d’envergure Génivar Société en commandites, Juin 2008, Q107523
Conception des débits réservés de la rivière Rupert NF – En conformité avec les critères identifiés à la Convention Boumhounan, 30 % du débit de la rivière Rupert est restitué en moyenne annuellement au site du barrage Rupert pour le maintien des espèces. Ces débits réservés ont été déterminés à la suite d’une étude d’impact sur l’environnement inspirée de la Politique du gouvernement du Québec sur les débits réservés écologiques pour la protection de l’habitat du poisson. Elle tient compte des espèces présentes dans la rivière, de leurs périodes biologiques et de leurs besoins particuliers en termes d’habitat. Cinq espèces sont jugées représentatives de la communauté de poissons de la Rupert, soit l’esturgeon jaune, le doré jaune, les meuniers rouge
et noir et le grand corégone. Ces espèces occupent l’ensemble de la rivière à débit réduit et se reproduisent dans des zones de rapides peu profondes, sensibles à des modifications de débit. Une méthode de modélisation a permis d’établir les débits minimaux nécessaires à la protection des frayères des espèces cibles. Il s’agit en fait d’une relation précise entre le débit et l’habitat. Pour y parvenir, deux tronçons d’environ un kilomètre de longueur, situés au PK 281 et au PK 216, ont été retenus et ont fait l’objet de nombreux relevés physiques et biologiques. Les résultats ont été interprétés de façon à s’assurer que les débits réservés choisis soient sûrs pour la protection des habitats de reproduction et la pérennité des espèces étudiées.
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AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de la dérivation Rupert
Une frayère : des mathématiques sous l’eau !
La sécurité, notre priorité La division Hydro-Québec Équipement et services partagés et SEBJ planifient les travaux en assurant leur réalisation dans le respect des calendriers de réalisation, des coûts, de la qualité, de l’environnement et de la sécurité des personnes. Aucun objectif d’échéance ne justifie de mettre en danger notre santé, notre sécurité ou celle des autres. Une planification ordonnée des travaux, l’élaboration et la diffusion de méthodes de travail, le respect des règles doivent être renforcés, communiqués et, surtout, doivent faire partie de nos façons de faire quotidiennes.
Le harnais : un allié Mise en situation réussie !
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Quand nous jouons notre rôle respectif et que nous intervenons que ce soit avant ou durant les travaux et autres activités pour éliminer ou contrôler les dangers à la source, corriger les situations à risques, nous mettons en place un environnement sûr pour toutes et pour tous. Hydro-Québec et SEBJ sont des institutions québécoises, ayant à cœur la réalisation de grands projets de qualité grâce à la participation des travailleuses et des travailleurs, de leurs partenaires et de leur personnel. Je compte sur votre apport pour le faire dans cet esprit. Normand Béchard Directeur des projets de l’Eastmain, SEBJ
MV – Une démonstration de l’utilisation d’un équipement protecteur contre les risques de chute a eu lieu aux chantiers de l’Eastmain-1-A et de la Sarcelle. Martin Savard, de SPI Sécurité, et Guy Dufour, représentant pour la compagnie SALA, ont démontré l’importance d’un harnais bien ajusté et fait part des nouvelles technologies. Lors de cette démonstration, Denis Belley, de CRT-Hamel s’est prêté au jeu et a servi de cobaye.
Des gens de vision et d’énergie
Le Mois de l’environnement
Visite de la baie endiguée BE-07 : les visiteurs ont découvert des endroits paradisiaques.
France Brûlé, chef de la protection de l’environnement à la SEBJ, lors de la visite des installations en environnement.
CL – Le mois de mai 2010 est le Mois de l’environnement. Il est célébré sur l’ensemble des campements du projet de l’Eastmain-1-A– Sarcelle–Rupert. Pour l’occasion, plusieurs activités visant à sensibiliser les gens à la nature, aux sports extérieurs et aux mesures d’atténuation ont été mises en place par l’équipe Environnement.
dimanche 2 mai, a connu un vaste succès alors qu’une quarantaine de travailleurs se sont joints à la visite des installations en environnement entourant le campement de l’Eastmain. France Brûlé, chef de la protection de l’environnement à la SEBJ, a su décrire de façon éloquente cinq ouvrages environnementaux conçus dans le cadre de l’Aménagement hydroélectrique de l’Eastmain-1.
Visites, journée de nettoyage du printemps, randonnées pédestres et courses de canot ne sont que des exemples des multiples activités qui se tiendront jusqu’à la fin de juillet sur certains campements. La première activité, qui a eu lieu le
Pour connaître les dates des prochaines activités, surveillez les publicités sur les babillards ou visitez la section spéciale « Mois de l’environnement » au www.extranetsebj.ca.
Portrait
La place aux jeunes MEM – C’est par l’observation du milieu naturel au chalet familial en Estrie et ses aptitudes évidentes en sciences, qu’Isabelle Bertrand se lance dans de longues études en environnement. À 28 ans, elle fait partie du projet depuis déjà 3 ans. Avec l’équipe Environnement Eastmain jusqu’en mars 2009, elle a, depuis, rejoint le projet de la dérivation Rupert.
connaissances, à la SEBJ-HQ, est l’outil premier pour demeurer un chef de file », avoue-t-elle fièrement. Un exemple de la place importante que l’on offre aux jeunes. L’œil brillant, elle raconte combien elle est fière du résultat des travaux en matière d’environnement. « Mon défi est que tout soit fait conformément aux exigences environnementales. J’aime ça quand le ministère approuve notre façon de faire. J’aime ça quand les Cris me disent qu’ils sont contents de leur eau potable à Waskaganish. Le milieu humain m’importe beaucoup. La beauté d’un projet c’est de concilier les points de vue, de trouver le meilleur terrain d’entente ».
Toujours souriante, elle dégage une énergie… naturelle ! Elle est exaltée par son expérience sur les chantiers; la Isabelle Bertrand – Adjointe technique diversité des tâches, les responsabilités Environnement SEBJ. multiples et la liberté d’action en font l’une des plus enrichissantes. « C’est une occasion de pouvoir travailler avec des gens qui ont autant Parions que cette jeunesse rigoureuse nous convaincra d’expérience dans le domaine. Le transfert de assurément pour de futurs défis environnementaux.
Journal Eastmain, juin 2010 15
La pêche sportive sur le territoire du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert a débuté le 1er juin. Comme par les années passées, la saison 2010 est encadrée par la Weh-Sees Indohoun (WSI) en association avec le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF).
La pêche et le mercure La Société Weh-Sees Indohoun
Consommation de poisson et mercure
CD – La WSI est une société conjointe Cri/Hydro-Québec. Elle a pour mandat d’encadrer les activités de chasse et de pêche sportives des travailleurs du projet et des autres usagers non autochtones du territoire afin d’assurer la conservation des ressources fauniques et des poissons sur le territoire.
Le mercure est un élément présent de façon naturelle dans les lacs du Nord du Québec. La mise en eau des réservoirs hydroélectriques entraîne la transformation du mercure présent dans la végétation et les sols inondés et sa circulation dans le milieu aquatique. Il en résulte une augmentation de la teneur en mercure dans la chair des poissons qui peut s’échelonner sur une période d’environ 10 à 35 ans, selon les espèces de poissons et les types de réservoirs.
Comme c’était le cas au cours des derniers étés, toute personne qui désire pêcher sur le territoire de la WSI doit, en plus de son permis de pêche du gouvernement du Québec, se procurer un droit d’accès de la WSI. Ce droit d’accès est offert gratuitement aux bureaux de la WSI de votre campement du lundi au dimanche, entre midi et 22 heures. Les employés de la WSI font un suivi des prises de poissons afin de s’assurer que, quand le quota de prises établi pour un plan d’eau par le MRNF est atteint, ce plan d’eau soit fermé pour le reste de la saison. Les pêcheurs doivent rapporter leur droit d’accès à la WSI après leur sortie, faute de quoi on comptabilise le maximum de prises permis par la loi pour un pêcheur pour ce plan d’eau. Par conséquent, le plan d’eau atteint plus rapidement son quota, après quoi la pêche y est interdite.
Comme prévu, les teneurs en mercure relevées dans la chair des poissons des réservoirs de l’Eastmain 1 et Opinaca, de la rivière Eastmain entre ces deux réservoirs et du lac Boyd subissent l’influence de la mise en eau du réservoir Eastmain 1. L’augmentation de la teneur en mercure dans la chair des poissons se poursuivra pendant quelques années encore. Ce changement nous invite à la prudence quant à la consommation de poisson de ces plans d’eau. Le tableau suivant donnent les recommandations quant à la consommation de poisson; le pêcheur devrait s’assurer de ne dépasser le niveau d’exposition au mercure jugé sûr par les organismes de santé publique.
Consommation maximale de poisson recommandée Recommandation pour les réservoirs de l’Eastmain 1 et Opinaca, le lac Boyd et la rivière Eastmain (entre les réservoirs de l’Eastmain 1 et Opinaca) Omble de fontaine Doré Adultes (à l’exception des femmes enceintes) Femmes enceintes
8 repas/mois 2 repas/mois
Brochet
1 repas/mois Non recommandée
1 repas/mois Non recommandée
4 repas/mois 2 repas/mois
4 repas/mois 2 repas/mois
À titre de comparaison, la recommandation pour les milieux naturels Adultes (à l’exception des femmes enceintes) Femmes enceintes
Sans restriction 8 repas/mois
Note : Un repas équivaut à 230 grammes ou 8 onces.
Depuis le début des années 1980, Hydro-Québec mène un vaste programme de recherche sur le mercure. Les études menées sur ce sujet ont démontré que les concentrations de mercure chez les Autochtones et les pêcheurs sportifs sont bien inférieures au seuil à partir duquel peuvent apparaître les premiers effets liés au mercure (une sensation d’engourdissement à la hauteur des doigts et des orteils.)
Un document d’information sur le mercure et la consommation de poisson est disponible aux bureaux de la WSI. Pour plus d’information sur le mercure, vous pouvez également consulter le site Internet d’Hydro-Québec sur ce sujet au http://www.hydroquebec.com/developpementdurable/ documentation/mercure.html