7e année N0 4 Décembre 2009
Dossier : Dérivation partielle de la rivière Rupert Hommage aux maîtres de trappage Avancement des travaux
Des gens de vision et d’énergie
Encore une année bien remplie qui se termine… 2009 Année intense en activités à livrer la marchandise. Tous les objectifs du projet et, plus particulièrement, la dérivation partielle de la rivière Rupert, ont été atteints. Encore une fois, la somme de vos efforts a permis cette grande réussite. Au cœur de ces résultats positifs, une bonne performance en termes de fréquence en prévention des accidents. Malheureusement, une ombre au tableau, deux décès : celui d’un opérateur de pelle et celui d’un jeune travailleur survenu dans des conditions encore inexpliquées.
Alors, restons vigilants et ayons une pensée pour les proches de ces travailleurs qui auront à vivre un Noël sans eux. Transmettons-leur tout notre courage. Un temps d’arrêt s’en vient, un temps pour retourner dans vos familles et festoyer. Profitezen, ayez du plaisir, partagez avec vos proches et revenez-nous en santé, prêts pour une autre année de défis. Merci à tous et à toutes et passez de joyeuses fêtes ! Normand Béchard, ing. Directeur – Projets de l’Eastmain
Chantier de la dérivation Rupert
Après deux ans et demi de travaux, on a atteint une étape importante dans le projet de la dérivation partielle de la rivière Rupert. Cette étape a nécessité la construction de 74 digues, de cinq ouvrages de restitution, de quatre barrages, d’un évacuateur de crues, d’un tunnel de transfert, d’une usine d’eau potable à Waskaganish, et les travaux préparatoires sur huit ouvrages hydrauliques. Le chantier de la dérivation Rupert a beaucoup changé durant l’année, avec la construction du campement Oujeck, le démantèlement du campement de la Rupert et le déménagement des équipes vers d’autres campements ou d’autres projets.
C’est grâce à vous, travailleurs et travailleuses du chantier de la dérivation Rupert, que nous pouvons dire mission accomplie ! Je tiens également à remercier les communautés cries et jamésiennes pour leur accueil et leur soutien tout au long de l’année. À tous et à toutes, joyeux temps des fêtes ! Profitez de ce moment de repos pour passer du temps de qualité avec les vôtres. Gervais Savard Chef de chantier – Dérivation Rupert
Responsable - Relations publiques et directrice de la publication Bionda Miotto 819 672-2200, poste 3854, miotto.bionda@hydro.qc.ca Rédacteurs Pascal Dion, Véronique Gagnon-Piquès, Catherine Langlois, Jimmy Lavoie, Liza Perron, Mélanie Vachon Collaborateurs Isabelle Marceau, Yvon Coulombe, Isabelle Cloutier Réviseur Richard Roch / Graphiste Paul Salois Design / Photographes Paul Brindamour et Christian Paquin / Impression Imprimerie Lebonfon Le Journal Eastmain est publié par les Relations publiques de la SEBJ pour les travailleuses et les travailleurs du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert. (© SEBJ. Tous droits réservés. ) Site Internet : www.hydroquebec.com/rupert Site extranet : www.extranetsebj.ca Le Journal Eastmain est imprimé sur du papier du Québec certifié Éco-Logo, blanchi sans chlore, contenant 100 % de fibres post-consommation, sans acide et fabriqué à partir de biogaz récupérés. 2 Journal Eastmain, décembre 2009
Des gens de vision et d’énergie
Administration du projet de la dérivation Rupert
1re rangée : Lucien Bilodeau, Virgile Albert, Diane Lalonde, Alain Grenon, Marie-Andrée Lacas, Chantal Chevalier - 2e rangée : Stéfan Simard, Isabelle Rondou, Francis Marson, Alain Cossette, François Baril 3e rangée : Charles Simard, Claude Daneau, Binh Quy Tran, Jacques Labbé, Denis Beauchesne - 4e rangée : Robert Dufresne, Marc Imbeau et Jean Sauther
Chantier de la dérivation Rupert
Étaient absents : Victor Gauvin, Mélanie Casavant, Pierre Côté, Rémy Dussault, Laval Dionne, Daniel Gauthier, Khaled Kabbara.
La dérivation partielle a eu lieu le 7 novembre ! Début novembre, le chantier de la Rupert, secteur des seuils et des biefs, attendait fébrilement la réalisation d’une étape importante : la dérivation partielle de la rivière Rupert. L’événement, attendu entre le 1er et le 15 novembre, s’est finalement produit le 7 novembre. JL – Après tant d’années de préparatifs, c’est maintenant chose faite. Le 7 novembre 2009, entre 11 h et 11 h 15, la dérivation partielle de la rivière Rupert a débuté. La manœuvre visant à rabaisser les vannes a été couronnée de succès, permettant à la fois de laisser circuler le débit réservé de la rivière tout en débutant la mise en eau des biefs.
La SEBJ a aménagé le site pour permettre aux Cris d’échanger et de prendre la parole au micro. La cérémonie, empreinte de tristesse pour plusieurs, s’est terminée un peu après la fin de la manœuvre des vannes de l’évacuateur. Après la rencontre, les gens ont pu regagner les autobus pour se rendre au Sabtuaan de Walter Jolly au kilomètre 235 de la route du Nord.
C’est à cet endroit que la journée s’est poursuivie. Mets traditionnels et boissons chaudes étaient offerts sur place. Prières, discours, mémoires se sont succédés pendant l’après-midi. Le lendemain de l’événement, des navettes ont été organisées afin d’offrir la chance aux travailleurs de tous les campements d’aller visiter le site de l’évacuateur de crues.
L’événement de la dérivation partielle de la Rupert s’est déroulé en toute retenue, par souci de respect envers les Cris. Pour l’occasion, la Société d’énergie de la Baie James (SEBJ) et Hydro-Québec ont invité les membres des communautés cries à se recueillir sur le site de l’évacuateur de crues avant et pendant la manœuvre d’abaissement des vannes. C’est ainsi que plus de 120 Cris ont pu assister à l’événement. Rassemblement organisé pour les Cris au site de l’évacuateur de crues de la Rupert. Journal Eastmain, décembre 2009 3
Chantier de la dérivation Rupert
Débit réservé écologique de la Rupert JL – Outre la mise en eau des biefs Rupert, la dérivation partielle comporte une réduction du débit de la rivière en aval du barrage de la Rupert.
Lorsqu’ils seront terminés, ces ouvrages permettront de maintenir les niveaux d’eau de la Rupert sur près de 50 % de son parcours en aval du barrage.
L’ouvrage de débit réservé au site de l’évacuateur de crues de la Rupert restituera 29 % du débit moyen annuel. Ce débit réservé écologique sera de 45 % au lac Nemiscau et de 48 % à Waskaganish grâce aux rivières et aux ruisseaux qui se jettent dans la rivière Rupert.
Rappelons que des mesures d’atténuation auront cours jusqu’en 2013. Ces mesures contribueront à conserver les habitats du poisson, à maintenir la navigation et à préserver le paysage de la rivière Rupert.
En aval du barrage de la Rupert, huit ouvrages hydrauliques sont prévus, dont quatre sont en cours de construction aux points kilométriques (PK) 20,4, 33, 170 et 223. Des travaux préparatoires à la construction d’autres ouvrages sont en cours aux PK 49, 85, 110 et 290.
Un suivi de la qualité de l’eau et des conditions de glace pour la circulation à motoneige aura lieu au cours de l’hiver 2009-2010. Nous vous invitons à la prudence !
La dérivation partielle de la rivière : de l’eau à la roue JL – La dérivation partielle de la rivière Rupert comporte la mise en eau des biefs (plan d’eau aménagé dans le but d’acheminer les eaux d’un bassin à un autre qui, contrairement à un réservoir, ne stocke pas d’eau) et la réduction du débit de la rivière Rupert. La superficie des biefs, une fois la mise en eau terminée, atteindra 346 kilomètres carrés. Les ouvrages de restitution des barrages Lemare, de la Nemiscau-1, de la Nemiscau-2 et la digue du Ruisseau-Arques et les digues LR-51-52 permettront de retourner 100 % du débit moyen annuel des rivières Lemare et Nemiscau à la rivière Rupert. 4 Journal Eastmain, décembre 2009
L’ouvrage principal, situé à l’évacuateur de crues de la Rupert, restituera 29 % du débit moyen annuel à la rivière, ce qui permettra un débit moyen annuel de 48 % à Waskaganish. Le niveau du lac Mesgouez n’est pas touché par la hausse des niveaux d’eau prévue dans les biefs Rupert. Pendant la mise en eau des biefs, qui durera quelques semaines, un programme de suivi environnemental sera réalisé en étroite collaboration avec les maîtres de trappage cris concernés. Ce suivi portera sur le déplacement de la faune ainsi que sur la formation et les caractéristiques de la couverture de glace. Des gens de vision et d’énergie
VGP – Les quatre entreprises responsables de la réalisation des 74 digues des biefs amont et aval ont maintenant quitté le chantier de la Rupert. Après 2 ans de labeur, FGL, SBC-EMF, CCDC et CRT-Hamel ont mis une touche finale à leurs travaux avant de démobiliser leurs installations. De leur côté, les entreprises EBC-Neilson (barrage et bétonnage de l’évacuateur de crues Rupert), ainsi que Canmec (vannes de l’évacuateur), ont complété les essais finaux qui leur permettront de remettre à la SEBJ les installations pour leur mise en exploitation.
Canal C-6 bief amont
Secteur des ouvrages hydrauliques VGP – Les deux entrepreneurs responsables des ouvrages hydrauliques de la rivière Rupert, Newco et Denis Lavoie et Fils (DLF), reprennent les travaux avec entrain après un petit ralentissement dû à la période d’avant dérivation – sauf au PK 110 (DLF) où la cadence des travaux n’a jamais diminué.
Emplacement de l’épi PK 85
Newco VGP – Au PK 20,4, les équipes de travail poursuivent la construction de la jetée centrale afin d’atteindre le milieu de la rivière. Du côté du PK 33, des travaux de dynamitage, de concassage et de tamisage de pierres sont en cours. Les matériaux seront utilisés pour le remblayage futur du seuil. À plusieurs dizaines de kilomètres en amont de ces deux sites, les activités vont bon train au PK 170. L’entrepreneur a complété l’installation du pont temporaire donnant accès à l’île par le bras droit de la rivière. La jetée temporaire, qui a servi de voie de passage en attendant le pont, a donc pu être excavée, libérant le passage de l’eau sous le pont. Cette étape cruciale a permis d’entamer la poursuite de la construction du batardeau amont dans le bras principal de la rivière.
Seuil PK 170 en construction
Parallèlement à ces activités, Newco a également installé une usine à béton au site du PK 170.
Denis Lavoie et Fils VGP – Les équipes de travail de Denis Lavoie et Fils finissent d’accumuler les matériaux nécessaires à la construction des jetées temporaires et de l’épi permanant au PK 85 tandis que du côté du PK 110, le bétonnage des neuf premières cellules du seuil est en cours.
Seuil PK 110 en construction Journal Eastmain, décembre 2009 5
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de la dérivation Rupert
Secteur des biefs
Hommage aux maîtres de trappage
Matthew Iserhoff
PD – Pour nous, le territoire de la Baie-James se divise en municipalités, mais, pour les Cris, le territoire se divise autrement. Il se divise en communautés et en différents lots de trappage qui appartiennent à des maîtres de trappage. Voici une partie de leur expérience sur ces lots. Matthew Iserhoff, qui travaille pour le projet, nous dit qu’il a hérité de la terre de son arrière-grand-père. Il se souvient du temps où il allait chasser l’outarde et l’orignal à l’âge de 13 ans avec lui. Son arrière-grand-père lui montrait les techniques de chasse sur le lot M33.
Kenny Jolly
Gordon Wapachee
Pour Luke Tent, l’activité sur son lot de trappage (lot de trappage R18), c’est l’endroit idéal pour la pêche et la chasse. « Il y a plusieurs sortes de poissons sur mon lot de trappage, beaucoup d’oies et beaucoup d’orignaux. Ça fait plus de 40 ans que je chasse sur le territoire. » Plusieurs maîtres de trappage ont également vécu des expériences de vie sur leurs terres.
Par exemple, Freddy Jolly nous raconte qu’il a sauvé une étudiante de la noyade. Il a réussi à la sortir de l’eau à la toute dernière minute. « C’est une expérience qui ne m’était jamais arrivée avant. » Pour Jimmy Neeposh, sa mémoire se tourne vers le lot de trappage M25. Il est né sur ce lot; sa mère était enceinte de lui et sa sœur attendait aussi un enfant. Malheureusement, sa sœur a perdu son bébé. À ce qu’on lui a dit, c’était alors le mois le plus froid de l’hiver… « C’est l’une des choses qui me fait réaliser que je suis chanceux d’être ici aujourd’hui. » Il a grandi sur ce lot de trappage et, même encore aujourd’hui, il y retourne dès qu’il a du temps libre. La partie du projet qu’il a appréciée le plus, c’est le fait que le tunnel de transfert ait été nommé en l’honneur de son père : le tunnel de transfert Tommy-Neeposh. Par leur expérience, les maîtres de trappage peuvent témoigner de leur présence sur le territoire de la Baie James par divers événements. Ils ont vécu plusieurs années sur ces terres et en vivront encore plusieurs.
Freddy Jolly
Luke Tent
Jimmy Neeposh
Un moment de prière et de recueillement au Sabtuaan de Walter Jolly le 7 novembre 2009
6 Journal Eastmain, décembre 2009
Des gens de vision et d’énergie
Répartition des lots de trappage
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£¢
Josie Sam
John (E) Sam
Reggie Hester (SR)
Sanders Weistche
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Matthew Iserhoff Andrew Brien
Walter Jolly
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Samuel Mettaweskum
Marco Voyageur
Winnie Moar
GeorgeNeeposh
Luke Tent
Kenny Jolly SR
Gordon Wapachee
Neil Wapachee
Sam Cheezo
Matthew Wapachee James Wapachee
Allan Georgekish
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Jacob Willard Erless
Stephen Freddy Cowboy Dondus Gordon (H) Hester Blackned
Robert Jimiken
£¢
¢
Journal Eastmain, décembre 2009 7
Ted Moses
Ernie Moses
¢
Roderick Mayappo
Thomas Mayappo
Frank & Isaac Visitor
Roderick Georgekish
Ronnie Georgekish
James Shashaweskum
Oliver Visitor
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De la grande visite ! CL – La vice-première ministre du Québec, Mme Nathalie Normandeau et le ministre responsable des Affaires autochtones, M. Pierre Corbeil, ont fait un saut au chantier de l’Eastmain-1-A-Sarcelle-Rupert les 8 et 9 octobre derniers. Ils ont visité le chantier de l’Eastmain-1-A ainsi que celui de la dérivation Rupert. Ils en ont également profité pour rencontrer et serrer la main de plusieurs travailleurs à la cafétéria de l’Eastmain, le matin du 9 octobre.
Tête-à-tête à saveur régionale JL – Ce sont près de 90 personnes qui ont pris part au maillage d’entreprises au chantier de la Sarcelle, le 18 novembre dernier. Organisé par les Comités de maximisation des retombées économiques ComaxNord et ComaxAT, de concert avec la SEBJ, le maillage automnal aura permis aux
fournisseurs du Nord-du-Québec et de l’Abitibi-Témiscaminque de rencontrer les entrepreneurs du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert pour réaliser des partenariats d’affaires. Rappelons que la mission des COMAX consiste à favoriser la concertation et la
synergie des intervenants du Nord-du-Québec et de l’Abitibi-Témiscamingue afin de développer des stratégies et des outils performants pour que les entreprises et les travailleurs de ces régions profitent au maximum de la réalisation des travaux majeurs.
Les participants au 9e maillage d’entreprises posent fièrement devant la centrale de la Sarcelle. 8 Journal Eastmain, décembre 2009
Des gens de vision et d’énergie
Quand savoir et fierté vont de pair IC – Du 27 avril au 15 mai dernier, dans le cadre de l’initiative « SEBJ en équipe, de l’énergie au cube », les champions de la proposition évocatrice 15 invitaient tous les employés de la SEBJ à participer au concours « Le développement durable en équipe ». Par l’entremise d’une formation interactive Web, le concours visait à familiariser les employés de la SEBJ aux principes du développement durable et à leur permettre de découvrir certaines facettes du projet des centrales de l’Eastmain-1-A et de la Sarcelle et de la dérivation de la rivière Rupert qui s’inscrivent dans la logique d’un projet de développement durable. Cette initiative découle de la proposition évocatrice (no 15) qui stipule « Nous sommes fiers de participer en équipe à un projet qui contribue au développement durable ». Plus de quarante employés ont complété la formation Web sur les principes du développement durable. Deux gagnants, Serge Trépanier, ingénieur de projet, centrale de la Sarcelle, et Danielle Gaucher, services de la Comptabilité, ont mérité un séjour au chantier afin d’observer quelques-unes des initiatives qui témoignent des engagements pris pour répondre aux trois principes directeurs du développement durable.
Comment les gagnants résument-ils leurs expériences de développement durable en équipe ? Formidable ! Selon Danielle Gaucher. En quelques heures nous avons eu la chance d’en apprendre beaucoup plus sur le projet. De fait, ces connaissances nous rendent fiers d’y contribuer à notre façon. Même son de cloche pour Serge Trépanier. Il ajoute que cette visite lui a donné l’envie d’en apprendre davantage sur le projet et particulièrement sur les communautés d’accueil cries. Pour lui, cette visite n’est que le début d’une démarche pour en connaître davantage. La formation Web sur le développement durable est offerte à l’adresse suivante : http://intranet.hydro.qc.ca/vpa/developpement_durable/ formation/1879.htm La visite au chantier a eu lieu les 8 et 9 octobre 2009. Merci à tous ceux qui ont permis que cette activité se déroule et particulièrement à Isabelle Bertrand, Dominick Clos, Normand Faubert et Martin Dessureault pour leur temps et leur énergie.
À la suite des visites de sites et des échanges avec le personnel de l’équipe Environnement sur le terrain, les gagnants ont souligné leur étonnement devant les nombreuses mesures mises de l’avant pour réduire les impacts environnementaux et sociaux du projet dans le milieu. Danielle Gaucher croit que les employés de la SEBJ gagneraient à connaître plus dans le détail le projet. Elle ajoute que la visite réalisée dans le cadre du concours lui a permis de prendre conscience de l’envergure des mesures qui ont été nécessaires pour ce projet. De son côté, Serge Trépanier, qui travaille sur le projet de la centrale de la Sarcelle, a particulièrement apprécié de voir les ouvrages des seuils de la rivière Rupert. Ces ouvrages visent, entre autres, à limiter les impacts du projet sur le poisson, la navigation, la pêche, la chasse à l’oie et le paysage. Il a également été surpris de voir les nombreux aménagements fauniques réalisés dans le cadre du projet afin de permettre à certaines espèces de maintenir une présence sur le territoire. Dans le cadre de leur visite, les participants ont également pu prendre connaissance d’autres aspects du projet, comme les retombées économiques pour les entreprises cries et jamésiennes et les mesures de développement durable mises de l’avant sur les campements.
SEBJ en équipe, de l’énergie au cube ! Journal Eastmain, décembre 2009 9
Chantier de l’Eastmain-1-A
Encore une année d’effervescence qui se termine. Une année de grandes réalisations, de défis que vous avez su relever avec brio. Mais le plus important, c’est que la période de réjouissance qui s’annonce n’en serait pas une sans les efforts déployés en santé et en sécurité au travail. L’année 2009 aura été exceptionnelle à ce chapitre. Je vous en remercie et vous en félicite. Ces résultats témoignent de l’importance de travailler en équipe et en toute sécurité tout en respectant les programmes de prévention. Nous voici rendus à la veille du congé des fêtes, à l’aube d’une nouvelle année. Le temps a passé si vite que nous nous rendons à peine compte du travail accompli.
Nous tournons maintenant la page et nous regardons poindre une nouvelle année. À l’image de la précédente, cette année sera parsemée de défis et d’embûches, mais avant tout, elle sera le témoin de nouvelles réalisations et le reflet de votre travail exceptionnel. Profitez de la période des fêtes pour renouer avec vos familles et vos amis; vous l’avez bien mérité. Que la paix et la joie vous accompagnent en ce temps de célébrations et de réjouissances. Denis Groleau Chef de chantier – Eastmain-1-A
Prise d’eau et conduites forcées JL – LAR Machinerie a terminé l’insertion des 18 sections de blindages dans les conduites forcées et poursuit le soudage au moyen de robots. Cégerco–Inter-cité (CIC) continue les travaux de bétonnage de la prise d’eau. Ces travaux tirent à leur fin. Au 14 novembre dernier, l’avancement général était estimé à plus de 95 %, et l’injection de consolidation des trois conduites forcées suivait son cours. Par ailleurs, Canmec Industriel a débuté l’installation des guides inférieurs des grilles à débris, des seuils des vannes et des poutrelles à la prise d’eau.
10 Journal Eastmain, décembre 2009
Bétonnage à la prise d’eau
Forage sur une plateforme en vue d’une injection dans les conduites forcées
Des gens de vision et d’énergie
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de l’Eastmain-1-A
Si ce chantier avance à la vitesse de l’éclair, c’est grâce au travail acharné de tous les travailleurs et de toutes les travailleuses de l’Eastmain-1-A. Non seulement avons-nous atteint nos objectifs et respecté notre calendrier des travaux, mais nous pouvons entamer l’année 2010 avec enthousiasme et fierté.
Faut-il rappeler que, il y a un an à peine, nous débutions les travaux de bétonnage sur le chantier. Aujourd’hui, le bâtiment de la centrale Eastmain-1-A se dresse fièrement devant la rivière Eastmain. Alors que nous ne pouvions faire mieux qu’imaginer la prise d’eau et ses immenses conduites forcées, ces ouvrages narguent aujourd’hui notre petitesse. Signe que notre ardeur au travail n’a d’égale que la démesure de l’œuvre que nous bâtissons.
Bétonnage des piliers des vannes
Début de l’installation des bâches spirales sur le groupe LC-11
Excavation au canal de fuite en amont du batardeau
JL – Le contrat de béton phase 2 par Cégerco–Inter-cité (CIC) se poursuit à la centrale de l’Eastmain-1-A. Au 14 novembre, le bétonnage des diffuseurs était presque terminé (99,8 %), et celui du mur aval de la centrale et du pilier des vannes progressait à un bon rythme (59 %).
Voith Hydro a terminé l’installation des trois cônes aspirateurs et a installé le premier avant-distributeur. À la mi-novembre, l’entrepreneur s’apprêtait à descendre la première bâche spirale. L’installation des pièces blindées se poursuit.
Neilson-EBC continue les travaux d’excavation du canal de fuite. L’excavation du mort-terrain est complétée à 49 %, toujours au 14 novembre.
Le Consortium TAP, responsable de la fourniture et de l’installation de l’appareillage et des systèmes électriques et mécaniques poursuit les travaux de maçonnerie, l’installation des étagères à câbles et l’installation des équipements pour la ventilation.
Même si la centrale de l’Eastmain-1-A est complètement fermée depuis quelques mois, des travaux extérieurs sont toujours en cours. Sur la photographie, les travaux de bétonnage des piliers des vannes. Journal Eastmain, décembre 2009 11
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de l’Eastmain-1-A
Centrale de l’Eastmain-1-A
Chantier de la Sarcelle
Grandes premières et innovations ont sonné l’envolée de la Sarcelle en 2009. Les grandes réalisations comme la fin de l’excavation, la mise en eau du canal de dérivation, l’aménagement de la plus grande frayère du projet, l’installation de la superstructure à l’aire de service, la conscientisation des travailleurs au développement durable et l’esprit d’équipe bien particulier qui s’est développé ont donné le rythme à l’aventure sarcelloise.
C’est une aventure où l’expérimentation de divers outils et méthodes de travail nous prouve que l’innovation est synonyme non seulement d’avancement mais aussi de sécurité. C’est un grand départ exceptionnel; et je suis confiant de vous retrouver pour l’année chargée qui nous attend en 2010. Heureux temps des fêtes à tous et à toutes. Profitez-en pour passer du temps de qualité avec vos proches. Laurent Busque, ing. Chef de chantier – Centrale de la Sarcelle
Centrale de la Sarcelle LP – Les travaux de bétonnage de la centrale se sont terminés avec les dalles de béton qui recouvrent les trois cônes aspirateurs.
12 Journal Eastmain, décembre 2009
De ce fait, l’aire de production de la centrale est bétonnée jusqu’au niveau du plancher des alternateurs pour les trois groupes. En ce qui concerne la prise d’eau des groupes 21 et 22 elles sont bétonnées
jusqu’au niveau de l’aire de montage. Les travaux de l’aire d’entreposage de la grue portique sont réalisés à 40 %, c’est-à-dire jusqu’au béton structural.
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de la Sarcelle
Construire la première centrale en utilisant des groupes bulbes est un défi que nous sommes fiers d’avoir relevé, d’autant plus que nous l’avons fait dans le plaisir avec une équipe solide, ouverte aux progrès. L’implication et l’application dont chacun a fait preuve cette année ont donné les résultats attendus.
L’avancement des travaux à la centrale parle de lui-même !
Des gens de vision et d’énergie
LP – Les travaux d’assemblage de la superstructure des niveaux supérieurs de l’aire de service se sont déroulés tel que prévu jusqu’à la mi-novembre. Soudeurs, monteurs et autres travailleurs de l’entreprise Alma Soudure ont déployé tous les efforts nécessaires afin d’assembler les 1 500 tonnes de poutres d’acier qui abriteront, entre autres, le pont roulant et les bureaux de la centrale de la Sarcelle. Les sous-traitants en architecture de l’entreprise CRT-Hamel sont arrivés au début du mois de novembre pour effectuer les travaux de revêtement, de maçonnerie et de toiture du bloc de service. Une cloison temporaire sera installée afin de pouvoir chauffer cette section pour la période hivernale 2009-2010.
En effet, pendant cette période l’aire de montage de la centrale servira à l’assemblage des avant-distributeurs des groupes bulbes. Pour ce qui est des étages inférieurs du bloc de service au niveau du plancher des alternateurs, de la galerie des équipements mécaniques et de la galerie des turbines, tout le bétonnage est complété. L’entreprise CLSlas en charge de la conception, de la fourniture et de l’installation des systèmes mécaniques électriques et architecturale pourra donc commencer les travaux dans cette partie de la centrale dès la mobilisation au début de 2010.
D’ailleurs, le massif de conduits électriques a été bétonné afin de permettre l’installation de roulottes de l’entrepreneur en aval de l’aire de service.
Cônes aspirateurs : mission accomplie ! LP – À l’aire de l’entrepreneur Alstom, un bâtiment en acier de 21 mètres par 35 mètres a été mis en place au mois d’octobre et fera office de lieu de montage. Cet espace de travail permettra à l’équipe d’assembler les stators des groupes turbines-alternateurs tout en étant protégé des intempéries de l’hiver.
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de la Sarcelle
Aire de service
En ce qui concerne les activités réalisées en 2009 pour l’installation des groupes bulbes, l’assemblage du troisième et dernier cône aspirateur a été complété au début du mois d’octobre. La mise en place de ces trois cônes d’environ 100 tonnes chacun s’est échelonnée sur près de quatre mois en incluant les travaux de soudure effectués à l’aire de l’entrepreneur. Journal Eastmain, décembre 2009 13
Chantier de la Sarcelle
On troque la glace pour la bouilloire… LP – Chez EMF, les préparatifs pour la saison hivernale vont bon train. Un entrepôt pour le sable a été construit à l’aire de l’entrepreneur.
On prévoit y entreposer 1000 tonnes de sable. Aussi, l’eau chaude a remplacé la production de glace depuis le 1er octobre 2009.
Concassage des agrégats nécessaires à la conception du béton
La bouilloire utilisée a une capacité de production de vapeur de huit millions BTU pour chauffer l’eau entrant dans la composition du béton.
Usine à béton de l’entreprise EMF
Pont Opinaca Ces travaux comprennent la réparation de certains éléments de la charpente d’acier, le remplacement du tablier de bois et des glissières du pont.
La construction de ce pont date des années 80 lors de l’aménagement du réservoir Opinaca.
AVANCEMENT DES TRAVAUX
LP – Les travaux de remplacement du platelage du pont de la rivière Opinaca au km 28 de la route d’accès à la centrale Sarcelle ont débuté le 21 octobre.
Travaux au pont de la rivière Opinaca 14 Journal Eastmain, décembre 2009
Des gens de vision et d’énergie
Même en congé, pensez sécurité ! YC – La période des fêtes est à notre porte. Pour la très grande majorité d’entre nous, ce sera le bonheur de revoir nos familles. Nous pourrons alors prendre du bon temps en bonne compagnie, dans une ambiance festive ! Cette belle période de l’année durant laquelle nous pourrons retrouver nos proches dans un mélange d’émotions, de surprises et de souvenirs. Pour certaines familles, ce sera un moment difficile à passer car de grands vides se sont créés autour d’eux. La perte d’un être cher prend toute son importance en cette période de l’année. Plusieurs d’entre nous auront une pensée pour ces deux familles de travailleurs ayant œuvré au chantier de la dérivation Rupert. Prenons ce petit moment de réflexion pour penser que nous avons tous et toutes un rôle à jouer en matière de prévention. Nous pouvons tous participer de façon active aux efforts de prévention. Pour que nos chantiers soient sûrs, chacun d’entre nous doit prendre les moyens pour éliminer les risques potentiels afin de ne pas se blesser ou, encore, blesser un collègue. Le principal objectif de cette réflexion est de promouvoir davantage la sécurité au chantier. Si tout le monde y met du sien, nous pourrons espérer vivre en santé, pour encore plusieurs années, cette belle période de réjouissances. Joyeuses fêtes et au plaisir de vous revoir en santé !
Journal Eastmain, décembre 2009 15
Cisco de lac anadrome IM – Ce poisson de la famille des salmonidés, comme le saumon de l’Atlantique, est plutôt mal connu. Le bombiomeku, comme le nomme les Cris, a une valeur particulière pour la communauté de Waskaganish. Des activités traditionnelles de pêche à l’épuisette ont lieu en aval de la zone de rapides de Smokey Hill chaque automne lors de la montaison de cette espèce.
Que signifie anadrome ?
Un poisson anadrome est un poisson qui remonte de la mer vers les eaux douces au cours de son cycle pour s’y reproduire. Ainsi, quand l’eau atteint des températures avoisinant les 15 °C, soit vers la fin de l’été (août-septembre), les géniteurs se regroupent et remontent la partie inférieure de la rivière Rupert pour rejoindre la zone de reproduction comprise entre les kilomètres 13,5 et 23,0 de la rivière Rupert. Se déroulant au début de novembre, la fraie du cisco de lac est déclenchée par l’abaissement de la température de l’eau et culmine lorsqu’elle est inférieure à 2 ºC. Les connaissances acquises en 2002 et en 2003 indiquent que les œufs fécondés sont déposés dans des chenaux de 2 à 8 mètres de profondeur où le débit est de l’ordre de 1 m/s. Les géniteurs retournent par la suite à leur lieu d’alimentation vers la baie de Rupert. L’incubation des œufs dure tout l’hiver, et l’éclosion a lieu en mai alors que la température de l’eau commence à monter. Ainsi, vers la mi-mai, débute la dévalaison des larves.
Ces dernières sont emportées par le courant vers la baie de Rupert. Étant donné la valeur culturelle et traditionnelle que revêt la pêche au cisco de lac en aval du rapide de Smokey Hill (appelé Nutemasanan ou Noodamessenan par les Cris), la préservation des aires de reproduction sera assurée par la mise en place d’un tapis en enrochement au kilomètre 20,4 de la rivière Rupert. Les travaux relatifs à la construction de cet ouvrage se dérouleront après la fraie alors qu’une jetée sera construite transversalement à l’axe découlement de la rivière dans le but de limiter l’abaissement du niveau d’eau après la dérivation. Ces travaux prendront fin en avril avant l’éclosion des œufs afin de ne pas nuire à la dévalaison des larves. Il est à noter que, selon l’étude d’impact du projet, les vitesses de courant prévues au droit des frayères en aval de l’évacuateur de crues seront supérieures aux vitesses critiques de déposition de particules fines. Aucun colmatage de frayère n’est alors appréhendé. De plus, pour assurer le maintien des ressources ichthyennes, la Convention Boumhounan stipule que les frayères à poissons en aval du point de dérivation de la rivière Rupert seront maintenues ou remplacées. Hydro-Québec s’engage donc à effectuer des travaux correcteurs advenant le cas où la grande frayère de Smokey Hill ou toute autre frayère en aval de l’évacuateur de crues serait affectée par les travaux. À la suite de la dérivation, un programme de suivi sera également mis en œuvre afin de connaître le comportement adopté par le cisco de lac dans les nouvelles conditions hydrauliques et aussi dans le but de conserver les activités traditionnelles de pêche.