Llibre blanc sintesi frances

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Le Livre Blanc des Industries Culturelles de la Catalogne

SINTHĂˆSES ET CONCLUSIONS

Barcelona, octobre 2002


INDEX PRÉFACE PRÉSENTATION 1. Diagnostic par secteur A. L’audiovisuel B. Les moyens de communication C. Les livres D. La musique E. Les arts de la scène F. Les arts visuels G. De nouveaux styles créatifs multimédia 2. Diagnostic transversal A. Commercialisation et promotion extérieure B. Compétitivité, concentration et alliances entre entreprises C. Formation et insertion professionnelle D. Investissement et financement E. Structure territoriale F. Impact des nouvelles technologies G. Création de fonds publics H. La langue catalane dans la production et les marchés culturels. 3. Diagnostic global 4. Occasions et menaces en perspective 5. L’apprentissage de l’expérience internationale 6. Propositions d’intervention A. Objectifs stratégiques à accomplir B. Conseils aux institutions publiques 7. Epilogue 8. Auteurs

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PRÉFACE Tout au long de son histoire culturelle, La Catalogne a eu et a encore un des meilleurs atouts qui consolident un peuple: la créativité. Dans tous les domaines de la culture, de la littérature à la musique, des arts visuels aux arts de la scène, nos créateurs ont été reconnus au niveau international. C’est justement grâce à la créativité de nos artistes que l’on peut mettre en marche nos propres industries culturelles. C’est également à partir de la créativité qu’une langue s’accroît en prestige, et atteint la normalisation linguistique. La culture est aussi le développement économique. La culture a besoin d’une organisation d’entreprise forte, surtout, dans les secteurs où il faut un investissement et un équipement technique plus important. La Catalogne a une très forte industrie du livre, et cela comporte un atout très important. Or, il faudra renforcer le tissu industriel dans les domaines de la production discographique, le théâtre, les multimédias et l’audiovisuel, avec une attention particulière à la co-production cinématographique et aux moyens de communication. La création de L’institut Català de les Industries Culturals a été un outil clé dans l’élaboration- avec l’accord des agents publics et privés des différents secteurs culturels-des mesures nécessaires pour le renfort de ce tissu industriel à travers du dialogue, de nouvelles formules de financement, de nouvelles aides à l’exportation des produits culturels et assurer leur présence dans le marché intérieur. Afin d’accomplir les défis et de continuer à travailler dans l’enthousiasme et la connaissance aussi bien au niveau global qu' au niveau du secteur des industries de la culture, l’ICIC- en accord avec ce qui est établi par la deuxième disposition additionnelle de la loi qui l’a créée - a eu la responsabilité de commander l’élaboration de ce livre Blanc de les Industries Culturals a Catalunya. L’étude donne, sans doute, une vision moderne et innovatrice, une vision positive qui doit nous aider à consolider les industries de la culture catalane du XXI siècle, en misant tout sur une culture catalane de prestige et de qualité et de projection internationale. Je voudrais remercier, particulièrement le travail réalisé par l’Université de Barcelone, par l’équipe d’experts, et surtout le travail réalisé par l’ensemble de collaborateurs de la société civil catalane et de l’administration publique puisque grâce à leur riche collaboration le Libre Blanc de les Industries Culturals a Catalunya est une réalité.

Jordi Vilajoana Conseiller de culture.

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PRÉSENTATION Le parlement de la Catalogne a approuvé en décembre 2000 la création de l’Institut Català de les Industries Culturals, ayant comme objectif de stimuler, avec le soutien de l’ensemble des acteurs concernés, le développement des entreprises et du tissu industriel de la Catalogne dans le domaine de la production, de la distribution et de la diffusion culturelle. La loi-même établit le besoin d’avoir un Libre Blanc qui réalise un diagnostic et qui oriente les priorités des interventions du gouvernement dans ce domaine. Voilà le défi qu’à pétition de l ‘ICIC une équipe d’importants experts de plusieurs universités et des consultants spécialisés, assument à la fin du 2001 sous la direction du professeur de l’Université de Barcelone, le Docteur Bonet. Durant un an, un diagnostic a été réalisé sur la situation des différents secteurs ainsi qu'une lecture transversale des principaux défis que les agents participants doivent affronter afin de connaître leur situation stratégique sur le marché. Cette analyse de la situation interne a été complétée par un exercice d’expérience comparé à d´autres réalités internationales. Le libre Blanc, part d’une conception de l’industrie catalane qui réuni l’ensemble d’activités créatives liées au domaine commercial de la production et de la distribution culturelle. Ainsi, l’étude est centrée dans l’analyse des secteurs de l’audiovisuel, la création multimédia, les moyens de communication, le livre, la musique, les arts de la scène et les arts visuels. L’incorporation de ces derniers, qui utilisent des mécanismes plus artisanaux, obéit au besoin de consolider en Catalogne un tissu d’entreprises dans tous les secteurs culturels qui permettent de connecter la création locale avec les circuits internationaux et d’augmenter la consommation culturelle. Ce document de synthèse est un recueil des principales conclusions et des défis des diagnostics sectoriels et transversaux qui ont été réalisés. C’est une évaluation des points forts, des points faibles, des occasions et menaces qui touche l’ensemble des industries culturelles catalanes. Le document conclut par une proposition d’objectifs stratégiques et opérationnels à développer au cours des prochaines années, et propose, également, une série de conseils aux diverses administrations publiques qui sont responsables du développement d’un secteur culturel compétitif.

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1 DIAGNOSTIC PAR SECTEUR A. L’Audiovisuel Le secteur audiovisuel a comme caractéristique, d’une part, l’accroissement de la diversification de contenus et de genres qui dessinent son marché, ainsi que la diversification progressive des canaux de diffusion de l’œuvre audiovisuelle. D’autre part, la production culturelle catalane doit s’inscrire dans le contexte européen dominé par l’industrie nord-américaine, nuancée par l’intervention et le soutien du gouvernement dans ce secteur. Malgré les inter-dépendances logiques qui existent et au fait que beaucoup d’entreprises travaillent dans des différents sous-secteurs, la situation de l’industrie montre des caractéristiques et des défis différents en ce qui concerne la production cinématographique, la télévision, la graande distribution, l’exploitation de salles de cinéma, le commerce du vidéo et du DVD au détail et la diffusion à la télévision. L’activité cinématographique catalane, avec une production moyenne considérable, d’ environ 19 long-métrages par an, a, par contre, une faible recette globale (une part de marché moyenne 1,28 %) et une distribution très irrégulière (En 2002 il y a eu des avant- première avec plus de 250 copies;par contre, il y en a eu d’autres qui n’ont pratiquement pas eu de diffusion). Son défi principal est donc d’améliorer la diffusion et la réussite commerciale de ses projets, aussi bien sur son propre marché qu' en Espagne et à l’étranger. Par rapport à la production située dans la capitale de l’État, qui agglutine plus des deux tiers de la production de l’Espagne, il manque des producteurs catalans de moyenne et grande dimension, capables de maintenir de bons rapports avec le secteur de la télévision, de la distribution, ou de la communication. Il faut dire, néanmoins, qu’une augmentation sensible du budget de production et de commercialisation, un casting plus ciblé sur des acteurs connus, une amélioration de la formation professionnelle, une plus grande intégration du soutien des institutions liée à une plus grande intégration dans la production cinématographique de quelques grandes entreprises comme Lauren, Filmax, ou Media Pro, nous permettent d’entrevoir des perspectives plus optimistes. Finalement, nous constatons l’entrée récente de différents groupes de maisons d’éditions dans le domaine de la production audiovisuelle. De son côté, la production dirigée à la télévision oscille entre sa propre production, réalisée directement par les canaux de la télévision publique et par la production indépendante. Cette dernière, au moyen de divers accords (productions associées, co-productions, etc.), joue un rôle important dans le marché audiovisuel européen. En Catalogne, les entreprises de production indépendante ont atteint une croissante importance, arrivant à fournir 25,1% de la programmation et 21,1% du temps d’émission de la production indépendante en Espagne pendant la saison 2000-2001. Près de 60% des entreprises travaillent exclusivement pour la télévision catalane, le grand moteur de l’audiovisuel catalan, mais les plus dynamiques, par exemple Cromosoma, El Terrat ou Diagonal TV et surtout Gestmusic Endemol, ne travaillent pas seulement pour des canaux régionaux, mais aussi pour les chaînes nationales. La production catalane s’est spécialisée dans l’animation, les documentaires, l’information, les concours, les magazines, l’ humour, et dans des Talk-late shows. Par contre, les séries et feuilleton de fiction, qui ont un succès

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considérable dans la télévision catalane, ont une faible importance relative par rapport au volume de production en Espagne. Dans ce sens- là, l’action du gouvernement favorable au renforcement d’un rôle essentiel pour la télévision de la Catalogne , l’accord avec les principales associations de producteurs, ainsi que la création- même de l’Institut Català de les Indústries Culturals, s’avère fondamental. Des actions de soutien qui sont complémentaires à la politique audiovisuelle du gouvernement espagnol et avec la Commission européenne. Contrairement au secteur de la production, il y a, dans la distribution audiovisuelle, une très grande concentration d’entreprises. Ainsi, la concentration dans les mêmes entreprises est de plus en plus habituelle; normalement, ce sont des succursales des Majors nord-américaines, la commercialisation vers le marché du cinéma, du vidéo et de la télévision. Dans ce contexte, quelques entreprises catalanes de distribution ou de packs à contenus télévisuels ont expérimenté, ces derniers années, une croissance remarquable. Comme partout en Europe, l`exploitation des salles de cinéma en Catalogne a expérimenté cette dernière décennie un considérable dynamisme dans les investissements grâce aux opérateurs qui ont appliqué une stratégie globale pour l’ensemble du marché espagnol, concentré dans les secteurs d’une grande densité urbaine. L’accroissement du nombre de salles a eu des résultats positifs dans les recettes registrées (environ 24% du total national) malgré le faible nombre de spectateurs par habitant dans les régions de l’intérieur. De son côté, le marché du vidéoclub, avec des entreprises très fragmentées, reste très stable avec une augmentation dans la facturation. La part du marché moyenne de l’industrie du cinéma en Catalogne entre 1994 et 2001 représente seulement 1,28%, un chiffre inférieur à celle de pays tels que le Danemark, la Finlande, la Norvège ou le Québec. Il faut tenir compte du fait que la part de marché de l’ensemble du cinéma espagnol représente en moyenne 12,18% de la recette. D’autre part, le nombre de spectateurs de films en catalan, conditionné par le choix peu nombreux de films en langue catalane, représente seulement 2,5% de la totalité . Face à cette situation et étant donné le rôle stratégique de l’audiovisuel comme un secteur clé dans le soutien d’une industrie culturelle autochtone, les principaux défis que la Catalogne doit résoudre sont les suivants: ?? Accroître le soutien public au secteur audiovisuel avec des mécanismes financiers qui facilitent la gestion de l’aide reçue afin de favoriser une culture du risque et une plus grande présence et compromis des investissements privés. ?? Développer à partir des propres industries du gouvernement et des télévisions publiques, la projection internationale de la production audiovisuelle catalane, aussi bien par l’encouragement de la co-production que par le soutien à la présence de la production catalane dans des foires et marchés internationaux. Cette projection internationale doit se compléter avec l’attrait des tournages de films et d’autres investissements externes vers la Catalogne, puisque non seulement l’image du pays est

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favorisé, mais aussi l' aide à consolider l’ensemble de l’industrie auxiliaire locale. ?? Renforcer les stratégies de diffusion et de commercialisation de la production cinématographique dans les salles, puisque ceci est essentiel pour l’exploitation ultérieure dans les autres fenêtres de diffusion audiovisuelle (vidéo et télévision ) ?? Profiter de la position de leader et de la spécialisation de quelques entreprises dans des genres comme l’animation afin d’élargir la présence catalane sur le marché espagnol et international. ?? Insister pour que TVE, et plus particulièrement, son centre de production de Sant Cugat, assume sa part de responsabilité en tant que télévision publique dans le développement de l’industrie audiovisuelle catalane.

B. Les moyens de communication De plus en plus, les entreprises et les institutions de productions, éditeurs ou représentants commerciaux de moyens de communication diversifient leur cadre d’activités. Cela rend difficile l’identification dans un domaine traditionnel unique (presse, radio, télévision). Bien évidemment, il existe encore des entreprises spécialisées dans un seul moyen de communication/industrie, mais une nouvelle approche est nécessaire afin d’aborder l’analyse de la structure de la communication sociale. D’une part, il y a une spécialisation progressive des entreprises. D’autre part, il existe un réseau des rapports d’une géométrie très variable entre les acteurs agents traditionnels du système (éditeurs, programmateurs de radio et de télévision) et les nouveaux acteurs (propriétaires et gestionnaires de droits de commercialisation, responsables de contenus, représentants commerciaux des nouvelles formes de télévision etc.). Il y a une consolidation progressive du réseau des moyens comme un véritable système de communication dans lequel tous les éléments sont clairement interdépendants et dans lesquels la télévision devient le principal élément, par sa capacité d'attirer la partie la plus importante des investissements publicitaires et par la progressive attirance du public qui peut réduire l’utilisation d’autres moyens de communication. Nous observons un penchant progressif de l’ensemble de moyens de communication catalans vers des moyens de communication du domaine national, soit par la part du marché obtenue soit par la présence des entreprises dans l’activité des médias en Catalogne. Par contre, la participation catalane dans la formation de l’ensemble des moyens de communications n’arrive pas encore à prendre forme et est plutôt faible. D’un côté, nous trouvons une progressive pénétration des grands groupes de communication dans les moyens de communication locaux. Pour l’instant, c’est plus à la radio et à la télévision que dans la presse écrite où le dynamisme et la coopération des entreprises régionales et supra régionales ont su consolider un certain marché. De la même façon, des groupes d’entreprises multimédias commencent à se créer, même si les entreprises se diversifient vers d’autres activités liées à la communication classique et à la presse digitale (Internet). Par contre, la diversification vers d’autres industries culturelles (éditions de livres, musique,

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cinéma) et vers les nouvelles formes de télévision (le câble, le satellite, le numérique terrestre) est limitée. Ce phénomène explique peut-être l’utilisation très limitée parmi les différents moyens de communication des éventuelles synergies de production, alors que celles de type promotionnelles sont très fréquentes. En comparaison, les synergies sont beaucoup plus utilisées par les groupes d’entreprises de portée nationale. Il faut remarquer la stabilisation ou la faible diminution de la consommation des moyens de communication conventionnels. En tout cas, il n’y a pas de signes de reprise dans les ventes, en particulier, dans les formes classiques: presse payante, radio d’information générale et télévision gratuite. En ce qui concerne les moyens de communication les plus récents, comme la presse gratuite, ont eu une acceptation considérable de la part du public, malgré des chiffres de consommation encore très modestes (bien que les chiffres de consommation demeurent encore très modestes. Cette situation nous fait prévoir un nouveau panorama dans le monde des affaires basé sur la fragmentation du public par toute une série de services à offrir. Finalement, il faut remarquer la difficile adaptation des entreprises à l’actuelle crise des recettes publicitaires, une des principales sources de financement des moyens de communication. Les retombées ont été le ralentissement du rythme d’expansion des projets des entreprises et la réduction généralisée des coûts (personnel, mise en page, émissions). Même si les plus affectées sont les entreprises appartenant à de grands groupes de communication espagnols, les entreprises catalanes d’information générale ou régionale qui s’étaient lancées vers la diversification ont dû affronter des difficultés, puisque la presse écrite constitue encore l’essentiel de leurs affaires. Face à cette situation, les défis les plus importants à affronter sont les suivants: ?? Adapter l’offre des moyens de communication et de services à un public émergent qui s’éloigne des moyens de communication conventionnels (lecture de la presse écrite, lecture, et télévision de contenus généraux). Il faut adapter l’encadrement général du système de communication à ces nouveaux publics, afin que les principales fonctions (information de qualité, pluralisme, tenir compte de la diversité, cohésion sociale, proposition de repères collectifs) soient garanties. ?? Assurer la viabilité des nouvelles formules de communications (télévision numérique par câble, terrestre ou par satellite, radio numérique, presse électronique) qui doivent dans l’avenir assurer les services, que la période de consolidation sera sûrement très coûteuse et longue. L’inévitable transition vers la scène numérique peut obliger beaucoup d’entreprises à la reconversion. ?? Le maintien d’une offre appropriée, variée et plurielle des moyens de communication adressée aux marchés de communication régionaux, et catalans, constitue un important défi étant donnée la progressive concentration des entreprises et la participation-dépendance des entreprises autochtones sur le marché espagnol, particulièrement en ce qui concerne la publicité comme source de bénéfices. ?? Développer une autorité indépendante de la communication, en amplifiant ses compétences dans tout le secteur sur les aspects nécessaires et pas

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seulement pour l’audiovisuel, multimédias.

étant donnée l’organisation des groupes

?? Développer des politiques de communication qui ne soient pas seulement axées sur des critères économiques et de libéralisation progressive, en profitant des occasions que la technologie offre et l’intérêt du capital privé de capter l’essentiel de l’offre. Il faudra une politique publique qui assure une véritable restructuration du secteur au moyen de subventions, de quotas, de cadres fiscaux favorables, de la limitation de la concentration à tous les médias, en mettant l’accent tout particulièrement sur les rapports éditeurs-programmeurs et fournisseurs de contenus.

C. Le livre Le secteur du livre est intégré par un réseau d’entreprises qui sont structurées en trois grands sous-secteurs : l'édition de livres, la distribution en gros, et le commerce au détail, et aussi l’industrie d’appoint des arts graphiques, où entre 10% et 15 % de l’activité correspond au secteur du livre. La production de livres représente 80% de la valeur ajoutée totale produite par ce secteur. La Catalogne occupe une position de leader dans l’ensemble de publications en Espagne, avec 57% des ventes de son marché intérieur. Le nombre de titres publiés par les entreprises catalanes est passé de 21.639 en 1997 à 25.467 en 2000, c’est -à- dire une augmentation de 17,7% ; cependant, le volume de facturation reste stagné. L’édition en catalan, avec 7.795 titres publiés l’année 2000 représente 30,6% des titres édités en Catalogne, mais seulement 14,2% de la facturation du secteur de l'édition catalane; ceci est dû à de ce que ses tirages sont moins nombreux. La faiblesse relative de l’édition peut s'expliquer, en grande partie, par l’importance de l’édition en castillan en Catalogne. La présence considérable de maisons d’éditions multinationales a des conséquences nettement positives sur la place de la Catalogne sur les marchés internationaux. Celles-ci s’organisent dans de grands réseaux qui internalisent et externalisent les différents stades qui forment le processus de production et de commercialisation de leurs produits, produisent d’importantes économies d’échelle. De 250 maisons d’édition agroupées beaucoup d’entre elles sont intégrées dans d’importants groupes de maisons d’éditions, 14 dépassent 18 millions d’euros de facturation et concentrent 70% des ventes. Le leader du réseau d’entreprises du secteur est le Groupe Planeta, le plus important du pays, suivi par les entreprises du groupe Bertelsmann, Hachette et Oceano. En ce qui concerne l’édition en catalan il faut distinguer les groupes Editions 62 et l’Enciclopedia Catalana. L’activité liée à l’édition en catalan est centrée sur la littérature, les livres pratiques, de divulgation générale, les dictionnaires, les encyclopédies, les BD. De tous ces genres, les grandes œuvres encyclopédiques sont celles qui posent le plus des problèmes sur l’avenir à cause du poids considérable qu'elles ont sur la facturation totale du secteur en Catalogne, et aussi par le fait qu'elles représentent un des segments les plus mûrs dans le secteur du livre et par les doutes présentés par le développement des technologies digitales. Le secteur du livre est un des plus dynamiques et avec une très grande tradition d’exportation. Il concentre 50% des exportations en Espagne adressés

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principalement vers l’Amérique Latine et le reste de l’Union européenne. Cependant, en ce qui concerne le reste de l’Espagne la croissance est moins importante. La vente au détail de livres montre une typologie de caractéristiques et structures très différentes, en fonction de l’ampleur et de la spécialisation de l’offre, l’accès, les caractéristiques du lieu, la confiance, la livraison rapide des commandes, et le traitement personnalisé, l’image publique, ou l’existence d’autres produits de loisirs. Les éditeurs ont cherché à diversifier les voies de commercialisation dans la recherche de nouveaux marchés. Cependant, on observe, dernièrement, une augmentation de ventes dans les chaînes de librairies et dans les grands surfaces spécialisées dans la culture et le loisir (El Corte Inglés, Crisol, FNAC, Casa del Llibre ou Abacus) au détriment de la vente au crédit et au kiosque, alors que les ventes dans les grandes surfaces se stabilisent. Dans ce sens, il faut remarquer la capacité de spécialisation et d’offre d'un service de qualité de nombreuses librairies indépendantes. De son côté, Internet n’arrive pas à consolider une place dominante. Étant donnée l’importance des maisons d’édition dans la structure des industries culturelles catalanes, les principaux défis á affronter sont les suivants: ?? Profiter de la dimension commerciale, de la capacité financière, de l’expérience internationale et d’exportation des grandes maisons d’édition, ainsi que de ses rapports avec les intermédiaires financiers et les grands acteurs des marchés internationaux des produits culturels afin de favoriser une plus grande présence internationale de l’ensemble d’entreprises culturelles catalanes. ?? La distribution doit faire face à deux grands défis: minimiser les retombées des restitutions et arriver ainsi à une plus grande concentration d’entreprises qui corrige le haut niveau d’atomisation qui lui permettra d’améliorer la rentabilité et une meilleure économie d’échelle dans les services ( dans le transport, et le traitement de l’information, entre autres) ?? La possibilité d’une dérèglement progressif du marché du livre en Espagne impose des défis difficiles d’évaluer qu’il faut étudier attentivement. Il faut analyser, tout particulièrement, la situation des droits d’auteur dans les marchés de technologie digitale et les conséquences de la suppression du prix fixe sur la rentabilité des librairies indépendantes, l’édition en catalan, la diversité de l’offre, ou les possibilités de corriger la stagnation des ventes avec une baisse de prix. ?? Face à la situation de paralysie du marché du livre, il faut élaborer des stratégies de captation des nouveaux publics et d’encouragement à la lecture adressée particulièrement aux jeunes, et à leurs parents et professeurs en tant qu’agents responsables du développement de l’habitude de lecture chez les plus jeunes. ?? Dans ce sens là, il faut approfondir dans les programmes d’animation à la lecture au niveau national, avec une collaboration solide entre la bibliothèque publique et les centres d’enseignement et les librairies

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locales. En même temps, il faut développer les moyens de communication étant donné le rôle que ceux-ci peuvent jouer dans la promotion du livre, de l’offre de l' édition existante, ainsi que dans le renforcement du prestige de la lecture comme pratique culturelle.

D. La Musique Pour disposer d’un diagnostic complet de la situation du secteur de la musique en Catalogne, il faut faire la difference entre la musique en direct et l’industrie phonographique, malgré les interdépendances logiques entre ces deux univers, et entre l’activité marchande et le reste de l’activité musicale non lucrative ou publique. Généralement, on peut affirmer que la vitalité de l’industrie musicale catalane est plus le résultat d’ initiatives individuelles, plus ou moins réussiees, et de l’ensemble de circonstances qui affectent toute la planète, que d’ un marché catalan solide. C’est le marché du secteur phonographique qui présente le pus grand nombre de problèmes. En dépit du succès de quelques maisons de disques de taille moyenne, celles-ci ne représentent qu’une petite partie du marché. D’autre part, il manque son propre réseau puissant de distribution qui développerait un système de référence et qui serait capable de communiquer au niveau catalan (star System inclus). La concentration à Madrid des filiales appartenant aux grandes multinationales du disque a comme résultat que le système phonographique catalan dépende des décisions stratégiques, étrangères au potentiel créatif et de la demande musicale du marché interne. Une demande non négligeable puisqu' elle représente 20% du marché espagnol. Même si dans quelques cas le soutien des entreprises aux interprètes et aux groupes de musique est incontestable par quelques majors, les logiques économiques dominantes sont liées à un système transnational manifestement oligopolique, qui quand il tient compte du marché local, il prend des décisions par rapport aux logiques et au potentiel global du marché espagnol, ou hispanophone et à ses moyens de communication. Vu la manière dont le marché phonographique est structuré, il est évident que les multinationales ont un rôle très important dans la production, la distribution et la diffusion des produits locaux à succès. D’autre part, le talent créatif qui existe en Catalogne n’a pas comme conséquence le développement d’un réseau industriel local suffisamment solide. A ce diagnostic interne, il faut ajouter une stagnation de la facturation, la crise de cette industrie à échelle mondiale, provoquée par les changements d’habitudes de consommation, et le développement très inquiétant de la piraterie facilitée par l’utilisations des nouvelles technologies. Celles-ci mettent en danger la structure traditionnelle de l’industrie du disque et obligent à développer le travail d’intermédiation et de recherche des nouveaux talents des entreprises. En ce qui concerne les petites et moyennes maisons de disque, la technologie et les fusions ou alliances entre les grandes multinationales représentent une menace et une occasion dont il faut profiter.

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Par contre, le monde de la musique en direct profite d’un niveau de vitalité beaucoup plus grand, aussi bien pour l’offre que pour la demande. D’abord, malgré le déséquilibre du territoire et l’existence d’un secteur d’entreprise peu structuré, l’offre musicale au public est beaucoup plus large et diverse, aussi bien du point de vue créatif que au point de vue de la programmation. Ce fait explique la croissance et la diversification de la demande des quinze dernières années. D’autre part, Barcelone attire des musiciens venus de partout et est devenue une référence de la musique moderne dans certains milieux, surtout dans le domaine de la musique électronique. L’investissement que l’administration a réalisé pour développer des marchés et des festivals aussi différents que Vic ou Sonar montre que le secteur public peut jouer un rôle clé, bien que secondaire, dans le développement des initiatives privées dans le domaine musical. Finalement, il faut espérer que l’effort considérable effectué par le gouvernement au bénéfice de la formation musicale (dans l’enseignement obligatoire et des écoles municipales de musique), ainsi que le grand effort réalisé par quelques initiatives privées, donnent leurs fruits en ce qui concerne l’augmentation de la demande et de la pratique musicale de la population, ainsi que la naissance d’une nouvelle génération d’interprètes de qualité. Dans ce contexte, les principaux défis à affronter pour développer un secteur musical puissant en Catalogne sont les suivants: ?? Donner à l’entrepreneur musical (programmateurs, promoteurs et impresarios) une formation et des outils financiers pour qu’ils soient capables de convertir le talent créatif en un produit rentable sur le marché. ?? Mettre en place des lieux de rencontre et de dialogue qui permettraient d' établir des stratégies communes entre les acteurs et les produits de la musique en direct et l’industrie discographique. ?? Accroître la coopération avec d’autres secteurs de la culture qui faciliterait la présence des musiciens et de la musique catalane dans les médias, et dans la production théâtrales, dans les maisons d’éditions, dans l’audiovisuels et dans le multimédia. ?? Aider à la création et à la consolidation de réseaux solides de production, de distribution et de diffusion musicale dans l’ensemble du territoire catalan, en collaboration avec les écoles de musique et l’administration locale dans le sens du nouveau Circuit Català de Salles de pop rock ou du Circuit Ressons en Catalogne. ?? Les petites entreprises du secteur doivent développer la recherche adressée aux propositions musicales différentes en ce qui concerne les auteurs et le public, en profitant du manque de souplesse des multinationales et des occasions qu' offre internet.

E. Arts de la scène

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L’univers des arts de la scéne comprend des disciplines très variées et qui maintiennent entre elles des rapports professionnels de plus en plus étroits, allant du théâtre et de la danse, au cirque, les spectacles musicaux ou le spectacle de marionnettes. La présence quotidienne des interprètes sur scène, fait de cette industrie un secteur artisanal, avec des coûts d’exploitation croissants, qui a souvent besoin d’un considérable soutien du gouvernement, spécialement si l´on souhaite garantir une offre plus ou moins suivie en dehors de grandes villes ou la possibilité de profiter de productions d’une certaine importance et qualité. L’effort d’investissement des différentes administrations publiques a permis de récupérer et mettre en place un important nombre de salles, aptes pour la présentation de spectacles professionnels dans toutes les villes moyennes du pays. Cette amélioration de l’équipement a été accompagnée, dans la plupart des cas, par des politiques supra-locales de soutien à la distribution, la consolidation d’une importante foire de présentation de nouvelles propositions, ainsi que des aides à la production de nouveaux spectacles et à l’amélioration de la formation des professionnels. Le résultat de cet investissement du gouvernement a eu des conséquences positives sur l’accroissement de l’offre de spectacles et dans la consolidation d’un réseau d’entreprises privées dans le domaine du spectacle, de la production et de la distribution de spectacles. Des entreprises de production et de distribution de spectacles (Focus, Bitè, Vània, DeGira, ou Fila 7 ) s' ajoutent aux troupes historiques (Comediants, Dagoll Dagom ou la Fura del Baus) qui sont à présent des entreprises solides avec des intérêts verticaux dans le secteur. En ce qui concerne la représentation, ADETEC représente les intérêts de la plupart du secteur privé, qui réunit presque 70% des spectateurs. L’offre professionnelle des métiers de la scène en Catalogne a augmenté de manière significative ces dernières années, en se consolidant comme le premier centre de production indépendant d’Espagne. Cependant, cette augmentation suit un rythme inégal selon l’année et le genre, aussi bien en ce qui concerne le nombre de lieux de représentation que le nombre de représentations et de nouveaux spectacles. Environ quatre-vingts groupes ou compagnies professionnels offrent chaque année près de 125 productions différentes (approximativement 70 sont de nouvelles créations) dont environ 9.400 sont représentées. Cependant, ce rythme d’activité n’est pas homogène dans tous les domaines. En ce qui concerne la danse, un sous-secteur de grand prestige international mais qui compte sur un public local très restreint, nous observons un stagnement du volume d’activité, autour d’une vingtaine de nouvelles créations chaque année, dont on réalise en moyenne moins de dix fonctions. En général, en Catalogne la réponse du public a été positive, mais avec des fluctuations d’une année à l’autre avec une croissance inférieure á celle de l’offre. Le chiffre total de spectateurs est situé autour de 2,7 millions annuels, avec une recette par vente d’entrées de près de 40 millions d’euros annuels, le public populaire étant plus nombreux que le public d’élite. Le taux d’occupation des théâtres est de 50% des places disponibles. Ce sont les théâtres privés et les salles indépendantes les plus affectées par le déséquilibre entre l’offre et la demande.

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Les principaux défis à affronter par résumer ainsi:

le secteur du spectacle peuvent

se

?? Développer les stratégies de coopération public-privé nécessaire á la consolidation du réseau d’entreprises et qui permettra, entre autres, choses, le développement des politiques de prix et d’invitations non discriminatoires, faciliter la présence du public, lutter par une réduction de la TVA des spectacles ou stimuler la recherche de ressources financières alternatives (Fons du capital à risque, sponsors d’entreprises, aval pour l’obtention de crédits, etc. ?? Consolider les stratégies publiques et privées de collaboration entre les théâtres mêmes et entre ceux-ci et les entreprises du secteur, avec comme objectif la consolidation des politiques de coproduction et de programmation conjointe. ?? Elargir la possibilité de réaliser des saisons stables en dehors de Barcelone par l’intermédiaire d’accords et de stratégies entre les théâtres, les compagnies et les entreprises du secteur. ?? Favoriser les stratégies communes d’encouragement de la demande, qui commence à l’école et continue par l’impulsion de la promotion aux médias, le développement des circuits et foires de spectacles, l’amélioration de la gestion et le marketing des produits et le renforcement d’associations de spectateurs puissantes. ?? Développer les liens entre les professionnels et les entreprises catalanes du spectacle par l’intermédiaire des initiatives de l’industrie du loisir (des parcs thématiques, des activités audiovisuelles, des grands évènements ponctuels) qui permettent de renforcer le secteur, sa facturation, sa compétitivité et son expérience, à un moment où l’entrée du capital extérieur et la globalisation changent le cadre traditionnel des relations actuelles. ?? Développer la présence à l’étranger des propositions, des productions et des professionnels de la scène catalane, profitant de la tradition et du prestige acquis, ainsi que du rôle d’avant-garde de quelques compagnies.

F. Les Arts Visuels Le secteur des arts visuels se trouve structuré à partir de la relation entre les agents qui travaillent plus ou moins en réseau: des artistes, des galeries, des marchands, des centres d’expositions, des musées d’art contemporain, des collectionneurs, des critiques, des gardiens, des moyens de communication, l’administration publique, des fondations culturelles qui dépendent du secteur privé, des fournisseurs de matériel ou des services, etc. A cause du positionnement des agents selon leurs affinités esthétiques, différentes familles se sont créées; elles montrent une vision plus traditionnelle de l’art face à une position de compromis avec l’art du XXI ème siècle. Il s’agit d’une dialectique historique entre les classiques et les modernes qui, parfois, provoque une définition de l’identité-même par opposition ou exclusion. D’autre part, les

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techniques d' entreprises constituent traditionnellement une différentiation entre les beaux-arts et les arts appliqués. Cette dichotomie est à l’heure actuelle dépassée par l’apparition de toute une série de nouvelles représentations à caractère plus informel, lié à aux nouvelles technologies ou á l’univers des arts scéniques, comme la performance, le multimédia ou les installations. Ces nouvelles formes d’expression sont un défi pour les méthodes de commercialisation, mais en même temps, elles situent l’artiste visuel plus proche de toute l’industrie culturelle. La Catalogne a un nombre important de galeries d’art spécialisé dans des courants esthétiques variés. La ville de Barcelone, malgré une concentration de 57% des galeries, demeure très décentralisée par rapport au reste de l’Espagne, avec une présence très importante dans les villes de taille moyenne, soit parce qu’elles ont longue tradition artistique, elles disposent d’une école d’art, ou soit parce qu’elles se situent dans des zones touristiques. Cependant, beaucoup de grandes villes de la banlieue de Barcelone ne disposent d’aucune galerie privée. D’autre part, durant ces dernières années, les administrations publiques catalanes ont fait un effort considérable d’investissement en nouveaux équipements pour les musées et les centres d’exposition. Si, de plus, l’on ajoute l’existence d’une loi de Propriété Intellectuelle raisonnable ainsi que des entités de gestion des droits d’auteurs, qui ont obtenu le respect et l’autorité nécessaires, les conditions pour le développement du secteur existent. Cependant, dans un moment où le principal acheteur public en Espagne est le Centre d'Art Reina Sofia et les collectionneurs privés, composés par les grandes fondations et les entreprises multinationales, dont la plupart se trouvent à Madrid, les galeries catalanes se trouvent décentralisées géographiquement sans pouvoir se développer. De plus, les différences entre les galeristes rendent difficile la mise en place d’une stratégie unitaire capable de promouvoir des évènements à portée internationale, que comprend un soutien plus résolu des administrations publiques au secteur. Finalement, il manque un collectionnisme moins attaché aux classiques du XIX et XX siècles, comme celui d’autres pays d’Europe. Afin de développer un secteur des arts visuels plus fort et dynamique nous proposons, entre autres, les recommandations suivantes : ?? Donner un support spécialisé aux ateliers d’artistes pour faire de Barcelone une usine d’arts visuels et profiter ainsi de la présence habituelle d’un grand nombre de créateurs visuels en Catalogne, où beaucoup d’artistes étrangers ont établi leur résidence et leurs ateliers, ainsi que la bonne image de Barcelone à l’etranger. ?? Consolider une exposition internationale de prestige capable de devenir une plate-forme de présentation de galeries et d’artistes de qualité, et serait complémentaire au choix de musées en matière d’art contemporain et organiserait un dialogue autour de la proposition d’Usine des arts visuels. ?? Consolider la présence des arts visuels dans le programme de formation des étudiants, et améliorer la qualité et les moyens pédagogiques des visites aux musées. C’est cette expérience positive des jeunes aujourd’hui

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la meilleure manière d’assurer pour l’avenir un public et la pratique du collectionnisme. ?? Approcher l’œuvre visuel aux amateurs de manière à que l’utilisation de différents niveaux de langages facilite une plus grande expérimentation, communication et apprentissage. L’originalité singularité du produit fait que l’acquisition d’œuvres reste limité aux personnes ayant un pouvoir économique élevé. Aussi le niveu d’abstraction de beaucoup d’expositions finit par devenir une barrière qui empêche l’accès d’un public plus large. ?? Ce fait, qu’on comprend quand il s’agit de propositions spécialisées, devrais néanmoins dépassé dans la plupart d’expositions financées par l’argent de l’état. ?? Au-delà de l’appui nécessaire de l’Etat à la formation et diffusion artistique, il faut augmenter les aides à la création et à la présentation de l’œuvre d’artistes moins consolidées.

G. Des nouveaux styles créatifs multimédias La création multimédia s’inscrit dans les démarches logiques des différents secteurs culturels traditionnels, ce qui rend difficile pouvoir parler d’un secteur culturel autonome. Ainsi, la naissance des nouvelles tendances créatives dans le domaine de multimédias est possible grâce aux possibilités de digitalisation et d’interactivité que les nouvelles technologies électroniques de l’information permettent. Ainsi, donc, le multimédia apporte des nouveaux moyens et produits au procès de production des différents biens et services culturels, et aux formes de distributions et consommation pour les anciens et nouveaux produits. Il s’agit, principalement, d’une « nouvelle élaboration » des contenus d’information des industries culturelles traditionnelles, comme des produits multimédias, bien qu’il existe également de nouvelles formes d’expression. La technologie digitale a des répercutions sur l’activité culturelle à trois niveaux : D’aide, lorsque celle-ci donne support au créateur, mais le produit final n’est pas forcement numérique; d’intermédiaire, lorsque la technologie et la voie digitale sont nécessaire afin de pouvoir accéder au produit ou à l’information finale ; et génératif, quand la technologie digitale conçoit le produit final et celui-ci est servi et donné par l’ordinateur ou un autre support numérique. A partir d'une perspective économique, une des plus importantes transformations qui entraîne le développement de la technologie digitale sur les différents secteurs de la culture, c’est la multiplication de possibilités de otenir les produits sous des différentes versions. Habituellement, le nombre et la modalité de formats de produits ont été déterminés, surtout, par des considérations concernant les occasions, le coût et le calendrier. Les nouvelles technologies rendent ceux-ci plus simples mais aussi plus compliqués et deviennent plus coûteux à cause des augmentations du choix. Parmi le grand nombre de choix possibles il y a, par exemple, la possibilité de donner un accès personnalisé à l’information, de faciliter un usage limité dans le temps

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(convenance) ou d’offrir le produit dans des extensions différentes, de faire possible son utilisation ou de pouvoir interagir. Aussi, on peut offrir la possibilité de partager l’information sur le produit commun, et d’établir les différents degrés de vitesse dans l’accès et le traitement de donnés, avec des sistemes de traduction linguistique automatisée, entre autres. La parution du paradigme technologique digital provoque des incertitudes et des difficultés dans les rapports entre le model de production traditionnelle et le nouveau, et aussi entre les formes d’expression culturelles héritées du passé et les nouvelles. Une transformation de cette portée necessite adapter le sistemes sur plusieurs domaines : l’enseignement, le financement, les relations industrielles, les politiques d’état etc. Devant ce défit, la réponse de la Catalogne est, peut-être, seulement « adaptative » (à peine profiter des nouvelles occasions qu’offre le changement technique), ou bien, est vraiment innovatrice (s’ouvrir aux changements fondamentaux provoqués par le nouveau paradigme techno-économique) La convergence numérique pose le défi sur la capacité de donner sous différentes versions les contenus de différents produits. Puisque nous disposons rarement de toutes les « habilités » de productions nécessaires pour chacune des « versions », les grands groupes industriels ont tendance à créer diverses unités de négoce pour produire de manière spécialisée: par exemple le groupe Planeta (avec Planeta Actimedia, Multimedia Ediciones, Planeta-OUC, Factoria de Contenidos ou Estubroker), le groupe Enciclopedia Catalana (avec Interedi, Ensenyament Obert, Aula de Formacio Directa), la CCRTV (TVC Multimedia), etc. Dans le cas des petites et moyennes entreprises, la coopération et les alliances entre des maisons de productions de différents sous-secteurs des industries culturelles sont un facteur clé dans le développement. Ainsi, un des principaux défis à atteindre dans les prochaines années dans le domaine de la production multimédia sont les suivants: ?? Profiter du défi que représente l’insertion dans une nouvelle industrie selon qu'elle s’agrandit et se développe, par rapport aux autres secteurs d’entreprises plus mûrs où il est difficile d’entrer à partir d'une position marginale. La Catalogne a le défi de devenir un territoire d’avant-garde dans l’introduction du multimédia digital interactif, grâce au talent de quelques créateurs, de chercheurs et d' entrepreneurs. ?? Les entreprises doivent donner des réponses au défi qui suppose la coexistence des même contenus en version analogique et numérique ou en une ou plusieurs versions à la fois au même temps, puisque les coûts de production et d’acquisition peuvent monter en flèche. Le produit multimédia doit avoir une valeur ajoutée en rapport à l’information en support analogique ou dans une version plus simple, qui se caractérise par une offre des commodités et de stimulations aux consommateurs qui ne peuvent pas s’obtenir a travers de l’utilisation de la version habituelle du produit traditionnel. ?? Le multimédia suppose la création des nouveaux profils professionnels et des nouvelles formes de travail. Ce changement technique et cognitif suppose l’apparition de nouveaux métiers, l’acquisition de nouvelles

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connaissances de la part des artistes et créateurs, de l’implantation des nouvelles formes d’organisations du travail de création et production culturelle dans des équipes pluridisciplinaires. ?? Corriger les faiblesses et la fragmentation de la structure institutionnelle des entreprises du secteur multimédia de Catalogne et améliorer l’interactivité entre les agents qui la compose, a travers d’une augmentation de la quantité et de la qualité de liens et de relations. Tout cela avec l'objectif de faciliter le développement de la production multimédia avec une infrastructure de recherche avancée et intense, une force de travail très qualifiée et une attitude innovatrice et entreprenante. ?? Le haut degré d’innovation technique que nécessite cette activité suppose, initialement, l’adoption d’un plus grand risque économique. Par conséquent, il faut une « culture » du risque qui donne des moyens financiers dans ces conditions, et des outils légaux et fiscaux adéquats. D’autre part, il faut que les liens entre les activités culturelles et de la technologie soient fluides, aussi bien au niveau du travail et des entreprises, que des politiques d’état. ?? Le multimédia constitue un nouveau domaine d’intervention publique qui a besoin des budgets spécifique et des politiques de flexibilité qui s’adaptent aux caractéristiques particulières de cette activité (dérivées, surtout, d’une hausse des coûts, de la complexité et de l’incertitude qui lui sont caractéristiques).

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2. DIAGNOSTIC TRANSVERSAL A. Commercialisation et promotion externe Dans le domaine de la culture, les stratégies de commercialisation de la production dépendent essentiellement de deux facteurs : la nature économique spécifique des processus de production et de distribution culturelle, et l’option de marketing choisie. En ce qui concerne le premier facteur, les secteurs artisanaux (las arts visuels, les arts de la scène et la musique en direct) ont vu leurs marchés potentiels restreints à cause des possibilités de diffusion limitées du point de vue technologique ( ventes de prototypes uniques, ou la répétition réitérée de ceux ci ). De leur côté, les secteurs les plus industrialisés (l’audiovisuel, le livre, la presse ou les phonogrammes) peuvent reproduire ces prototypes de manière mécanique et sans limitations, et profiter ainsi d’un grand nombre de marchés potentiels avec des possibilités d’augmenter la diffusion. Toutefois, à mesure que les nouvelles technologies baissent le coût marginal de reproduction ou mettent à la portée du citoyen moyen la possibilité de faire des copies domestiques, la piraterie s’étend surtout dans les œuvres où l’investissement dans la promotion et la notoriété sont les plus significatifs. Le deuxième facteur, plus optionnel et avec un certain composant idéologique, fait basculer les stratégies de marketing entre : une vision orientée uniquement vers le marché, qui s’appuie sur les besoins du client pour définir le produit ; et une vision ajustée au produit où l’on cherche ses clients potentiels. Dans le domaine de la culture, et contre la tendance dominante dans les autres secteurs économiques, la deuxième option prédomine sur la première (bien que ce ne soit pas toujours ainsi, ou que l’on peut adopter des stratégies mixtes), dans la mesure où la création de la valeur ajoutée dépend principalement de l’apport créatif. Dans ce cas-là, l’entreprise essaie d’analyser la part du marché susceptible de s’intéresser au produit, et sur cette base décide la stratégie de commercialisation (prix, distribution et promotion). La viabilité économique dépend de la capacité d’identifier de manière précise les «Attributs» des produits culturels, et de la capacité d’identifier et d’accéder aux clients pouvant en avoir besoin. La politique des prix, essentielle dans la plupart des stratégies de commercialisation conventionnelles, a une efficacité relative dans l’encouragement de la demande culturelle. Dans beaucoup de secteurs, une grande partie de consommateurs peuvent se montrer relativement insensibles aux variations des prix, à condition que ceux-ci restent dans des écarts acceptables par rapport à la reconnaissance et au prestige du produit. Néanmoins, certaines communautés beaucoup plus sensibles au prix (par exemple, les étudiants ou les personnes du troisième âge) sont des segments où il faut appliquer une stratégie différenciée de prix. Ainsi, le design des nouvelles configurations de l’offre peut mieux s’apprécier à travers de la segmentation des prix. Dans ce sens, des stratégies comme les remises à des groupes déterminés, l’offre d’abonnements saisonniers pour fidéliser la clientèle, le lancement des produits en format et prix différenciés (par exemple, des livres avec une reliure

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de qualité ou le livre de poche) ou la distinction par rapport aux périodes d’une baisse dans la demande, donnent de très bons résultats. Un autre instrument clé pour une bonne commercialisation d’un secteur culturel, c’est la distribution. Cette fonction va au-delà d’une structure logistique efficace (en dépit de son importance), pour englober l’intermédiation, la gestion des rapports marché-réseau et la localisation de l’offre commerciale. Le contrôle des voies de distribution a conditionné et conditionne la part du marché des entreprises et de la production locale. La tendance de l’intermédiation à devenir de plus en plus concentrée dans de grands groupes d’entreprises, et plus centralisé géographiquement, ne bénéficie pas l’industrie culturelle catalane qui dispose d’un petit nombre d’entreprises importantes, et d’une certaine décentralisation. Pour cette raison il faut renforcer les stratégies de mise en place des réseaux d’intermédiation á échelle locale et européenne, et renforcer la structure des producteurs et des vendeurs détaillants nationaux. La promotion est essentielle pour optimiser les résultats de la commercialisation du produit culturel. Celle-ci comprend aussi bien des actions publicitaires que du marketing direct, la promotion des ventes (l’image corporative et le marchandising) et les relations publiques. Le déroulement de ces fonctions a une importance de plus en plus grande dans la viabilité d’un produit, ceci explique le besoin de donner de plus en plus de moyens. Sans réduire l’importance de la logistique et de la distribution, le grand défi actuel est d’attirer l’attention du public vu l’excès d’information à laquelle il est soumis. Quant à la promotion extérieure, les domaines territoriaux de référence de l’industrie culturelle catalane sont, en premier lieu, les territoires de langue catalane (en dépit d’avoir un espace réduit dans la communication) et surtout le marché espagnol. Celui-ci a l’habitude de représenter une bonne partie de la demande externe et d’être la porte d’entrée aux autres marchés internationaux. Cependant, dans un monde de plus en plus global, il faut viser directement le marché mondial, européen et latino-américain en premier lieu, et, plus loin, les pays du bassin méditerranéen et le reste du monde. Afin d’améliorer les stratégies publiques et privées dans la commercialisation interne et dans la production culturelle catalane nous proposons de résoudre, entre autres, les questions fondamentales suivantes: ?? Développer une amélioration des stratégies de marketing et augmenter les moyens des entreprises destinés à la promotion et à la commercialisation de la production culturelle. ?? Intervenir directement sur les stratégies de commercialisation des grands intermédiaires culturels (les distributaires et les chaînes de la télévision), puisqu’ils ont, en grand partie, la clé d’accès aux marchés (et, dans le cas de l’audiovisuel, on peut intervenir de manière décisive dans la viabilité du propre processus de production ). ?? Renforcer les stratégies de création des réseaux d’intermédiation au niveau de l' Espagne et de l’Europe, en profitant des avantages obtenus par le prestige, la localité et la dimension du marché catalan.

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?? Surmonter les inconvénients de l’éloignement des entreprises culturelles catalanes des grands moyens de communication espagnols, des leaders d’opinions et des dirigeants des grandes entreprises situées à Madrid, par l’intermédiaire d’actes publics et de l’engagement des services de communication dans la capitale de l’ Espagne. ?? Garantir des moyens économiques suffisants, et établir des formules de coopération entre les différents agents publics qui ont des responsabilités dans les politiques de promotion culturelle extérieure (l’Institut Ramon Llull, le COPEC et le COPCA, l’Institut Cervantes, l'ICEX et l'AECI ou les différents instituts de promotion touristique), afin d’aboutir à une action plus efficace dans ce domaine. ?? Trouver avec précision les lacunes ou insuffisances des instruments actuels de promotion extérieure afin de s'adapter pleinement aux besoins des entreprises et des secteurs culturels catalans. Ainsi faut-il encourager les actions à l’étranger par zones linguistico-culturelles (et non nécessairement par pays), ou combiner les marques « Catalogne » ou « Barcelone» avec la segmentation par genre, ou courants artistiques, en accord avec les tendances dominantes sur chacun des marchés. ?? Envisager une certaine décentralisation fonctionnelle des tâches de promotion extérieure afin de compromettre l’ensemble de services sectoriels et le reste des administrations publiques dans l’effort commun coordonné de projection extérieure. Ce fait est particulièrement relevant en ce qui concerne le besoin d’établir des formules stables d’échange (bidirectionnel et multidirectionnel), l’organisation de foires et de marchés promotionnels, et l’apport de moyens financiers pour la co-production ou d’autres formes d’échange et de coopération.

B. Compétitivité, concentration et alliances entre les entreprises. Le degré de compétitivité des secteurs culturels de la Catalogne, peut se mesurer à deux niveaux. D’un côté, par la capacité qu'ont différents agents culturels d’attirer la demande extérieure et de s’adapter et d’améliorer leur position compétitive sur leurs propres marchés, à l’échelle locale, nationale ou internationale. Dans ce sens, un des principaux indicateurs de référence, est l’évolution de la part de marché de chacune des entreprises et de l’ensemble d’un sous-secteur par rapport aux autres sous-secteurs, et vers l’extérieur dans son domaine de spécialisation. D’autre part, il faut considérer la capacité compétitive de la Catalogne à l’égard d’autres territoires environnants, d'attirer la localisation de l’activité économique, des entreprises, et des professionnels de la culture étrangère. Dans ce sens, l'évolution de l’ampleur des différentes aides économiques permet d'établir des comparaisons avec d' autres territoires. La valeur ajoutée brute ajoutée à des prix de marché des industries culturelles et de loisir en Catalogne s'accroît à un rythme de 15,5% par an pendant les périodes 1993-1997, mais son poids relatif en Espagne , diminue dans cette période de 32,9% à 25,8%. Cette perte de poids, moins importante si l'on analyse par rapport au nombre des travailleurs salariés, montre une centralisation des grandes entreprises de la

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culture et du loisir (les plus productives et qui produit une plus grande valeur ajoutée) dans la capitale. Cette situation a des conséquences aussi bien dans l'ordre culturel que dans l'ordre économique. D'une part, ce développement mineur des industries culturelles catalanes par rapport à celles situées à Madrid représente une plus grande difficulté pour situer le produit culturel catalan sur le marché espagnol, et par conséquent, sur le marché international. D’autre part, ceci signifie une perte d'occasions dans les processus de modernisation économique liée à la production d'immatériels. Les raisons qui expliquent cette évolution sont complexes, puisqu' ils dépendent en partie de facteurs externes, exogènes (comme la concentration du pouvoir politique, financier et de la communication dans la capitale de l'état), et en partie de facteurs internes endogènes (dérivés des caractéristiques propres à l'économie, à la société et à la culture catalanes) Par sous-secteurs, l’évolution pendant les années 90, montre des clairs-obscurs. Il faut remarquer une importante hausse de la valeur ajoutée brute de la production et de la distribution audiovisuelle, ce qui montre le surgissement de quelques grandes entreprises pendant les années 90. Le secteur de la phonographie présente égalament un dynamisme croissant accompagné de la main de quelques entreprises de taille moyenne, en dépit de leur poids réduit par rapport au livre ou à l’audiovisuel, et la prédominance absolue des grandes multinationales du disque dans ce domaine. Par contre, la stagnation du marché interne du livre en Espagne, où la Catalogne maintient sa position de leader, comporte une baisse du potentiel économique de la plus importante industrie culturelle du pays. Ce fait compromet l’ensemble du secteur. Le tissu d’entreprises des industries culturelles catalanes est configuré principalement par la petite et moyenne entreprise et par des micro- entreprises, étant ceci un des plus importants actifs du secteur, à condition d’être capable de profiter de son potentiel compétitif. Il y a seulement la présence des grandes entreprises du secteur du livre et à une moindre échelle dans l’audiovisuel et la presse. Il faut donc savoir profiter de synergies productives et financières, ainsi que des économies d’échelles de ces grandes entreprises afin de consolider un noyaux capable d’entraîner l’ensemble du secteur. Un facteur clé de la compétitivité des industries culturelles est sa capacité d’arriver au plus grand nombre de consommateurs potentiels. C’est pour cela que les grands moyens de communication de masse, surtout les télévisions de contenus généraux, jouent un rôle primordial. La forte centralisation des grands moyens de communication à Madrid est la cause et le résultat de la tendance de localisation de plus en plus grande des industries culturelles dans la capitale de l’Espagne. D’autre part, la distance (géographique et de conception ) de la Catalogne par rapport à ces « caisses de résonnance », est un inconvénient compétitif fondamental au moment de faire connaître l’offre culturelle sur le marché espagnol. La remarquable capacité d’accomplir des initiatives innovatrices concernant l’innovation et la créativité artistique, est un trait qui a traditionnellement favorisé la compétitivité des industries culturelles de la Catalogne par rapport au reste de l’état. Par contre, il est difficile de consolider les projets et de les situer sur le marché une fois surmontée la phase créative initiale. Les raisons de cette faiblesse peuvent se trouver dans un manque endémique du financement public

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et privé, et sur un marché local insuffisant, de façon à ce que les propositions innovatrices n’arrivent pas à atteindre un impact commercial relevant. Il faut considérer ce fait, de conséquences très négatives pour le développement des industries culturelles du pays, comme une des plus grandes faiblesses de la compétitivité du secteur en Catalogne. La concurrence entre l’offre publique et l’offre privée dans l’approvisionnement de quelques services culturels crée, dans certaines occasions, des situations de conflits entre les deux acteurs. La solution de cette situation passe par une délimitation évidente du concept de service public afin de permettre un bon développement de la compétitivité entre les produits et les entreprises dans le libre marché. Dans ce sens, le secteur public devrait se spécialiser dans l’aide à ces services que le marché approvisionne à des prix excessifs, optant par l’approvisionnement direct ou par d’autres formes de gestion des services à caractère public en fonction de l’efficience et de l’efficacité obtenue. Ainsi, avec l’aide nécessaire aux initiatives culturelles privées, le secteur public doit jouer un rôle fondamental dans la conservation de l’intérêt général, dans le contrôle de conditions de compétences dans les marchés à structure oligopolistique, et contre les pratiques d’abus de situation dominante de la part des agents économiques les plus forts. Face à cet ensemble de questions, nous proposons à tout miser pour l’accomplissement, entre autres, des défis suivants: ?? Réorienter les politique s de soutien aux industries catalanes avec l’objectif de favoriser les processus qui faciliteraient un plus grand avantage compétitif des entreprises culturelles catalanes, avec une utilisation efficace de l’ensemble d’instruments financiers et fiscaux disponibles. ?? Étant donnée la structure oligopolistique quI caractérise beaucoup de marchés culturels mondiaux et la prédominance en Catalogne des petites et moyennes entreprises, il faut veiller très particulièrement au maintien des conditions qui assureraient la libre concurrence et qui lutteraient contre toute sorte d' abus de situation dominante. ?? Donner soutien à la restructuration du commerce et lutter contre le haut niveau d'atomisation et la faiblesse des entreprises, aussi bien dans le processus de production que dans la commercialisation au détail, au moyen du développement de la concentration d’entreprise, de la création de centrales d'achat et de réseaux associatifs, de la co-production internationale et d'autres formes de coopération d’entreprises. ?? Développer le rôle des moyens de communication catalans, publics et privés, comme diffuseurs de la production culturelle réalisée en Catalogne, et comme promoteurs d'un marché interne, curieux et exigeant. ?? Améliorer les moyens en infrastructures des technologies de l'information et de la communication, fait déterminant dans la compétitivité des industries contemporaines modernes. En même temps, les industries culturelles peuvent jouer un rôle important dans la recherche et le développement des ces technologies, puisqu' il s'agit d`un terrain d'expérimentation dans le processus de mise en pratique des "nouveaux"

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services digitaux on line et off line en ce qui concerne l'offre de contenus d'information, ou à la recherche en interactivité. ?? Donner soutien aux grandes entreprises catalanes et développer les attraits de Barcelone et de la Catalogne devant les grandes entreprises étrangères désireuses de s`installer dans la région. Tout ceci ayant comme objectif d'attirer les centres de décision concerné s, et de renforcer la compétitivité des industries culturelles du pays. ?? Dans toutes les activités culturelles le talent du travailleur créatif constitue un facteur clé de développement compétitif. Dans ce sens, le processus de formation de base et permanente, la force des réseaux d'information (par exemple, l'existence de bibliothèques modernes), et de transfert de talent des centres d'enseignement aux entreprises, prennent une grande importance. ?? L'ouverture vers les marchés extérieurs est une condition essentielle pour l'amélioration de la compétitivité des industries culturelles. Pour atteindre cet objectif, il faut que les politiques de promotion extérieure de la culture aillent au-delà de la propre projection culturelle et de leurs principaux artistes dans d' autres pays. Il faut donner, entre autres, une plus grande importance à l'échange culturel, à la participation dans des co-productions, à la présence des entreprises catalanes sur les marchés et les foires internationaux, ou à la célébration, en Catalogne, de foires et d' événements à caractère international.

C. Formation et insertion professionnelle La nouvelle société de la connaissance demande une transformation en profondeur des systèmes éducatifs pour pouvoir s’adapter à des processus qui sont beaucoup plus avancés dans d' autres secteurs économiques. En premier lieu, il faut mettre en rapport le système éducatif et le monde du travail et analyser ses inter-dépendances dans un domaine aussi dynamique comme celui des industries culturelles. Bien que la mission des systèmes éducatifs aille audelà de l’insertion professionnelle et des besoins du marché du travail, puisqu' il doit donner une formation civique, scientifique et culturelle à l’ensemble des citoyens du pays, il est évident qu’il faut des travailleurs créatifs et engagés avec l’avenir de leur domaine professionnel. En deuxième lieu, nous constatons un système éducatif obsolète et le besoin d’une formation permanente tout au long de la vie, qui permettrait de renouveler les connaissances acquises et d’obtenir de nouvelles compétences et de nouveaux comportements dans le travail. En troisième lieu, il faut adapter le système de formation aux exigences d’un marché, des entreprises et des concurrents de tout le monde; ceci n’est pas facile étant donné la rigidité d' une bonne partie du système éducatif catalan (et espagnol). En quatrième lieu, la société de la connaissance mène au fait que la plupart des nouvelles professions comprennent le traitement de l’information et des connaissances, ou l’attention directe aux personnes. Finalement, il faut tenir compte de la transformation des rapports de travail vers la prédominance de prestations de services, un système plus flexible, mais aussi beaucoup plus précaire où le travailleur devient le responsable de sa propre

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formation et compétitivité (sans finalité ou encouragement comme ceux qui existent dans d’autres pays d’Europe). L’analyse de l’offre formative actuelle donne un premier diagnostic du secteur. L’enseignement primaire et secondaire obligatoire présente, en ce qui concerne les besoins de l’industrie culturelle, des aspects ambivalents. L’orientation des enseignements artistiques a représenté un important point de départ, mais c’est dans l’enseignement général où il fa ut renforcer la formation complète intégrale: la maîtrise de l’écriture, les habitudes de lecture, ou l’utilisation des nouvelles technologies que la société de la communication nécessite. De son côté, l’offre de formation professionnelle est clairement insuffisante. Il manque des spécialistes de niveau moyen ou supérieur liés aux industries culturelles, et ceux qui existent sont mal répartis géographiquement. Cependant, et même si la formation professionnelle n’arrive pas à obtenir le prestige désiré, le niveau d’insertion au travail et le développement des stages en entreprises la situent à un niveau plus avancé dans le processus de transformation du système éducatif. Par rapport aux enseignements artistiques spécialisés, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir en comparaison aux standards européens, aussi bien en ce qui concerne la formation d’amateurs que celle de professionnels de différents langages artistiques. Il existe une très vieille tradition dans certains secteurs et il faut constater dans ce domaine l’effort de certaines écoles privées et de l’administration (surtout en ce qui concerne l’enseignement de la musique). En dépit des insuffisances, l’offre existante attire un bon nombre d’étudiants venant hors de la Catalogne qui finisse nt par établir des liens sentimentaux et professionnels avec le pays. Finalement, l’offre universitaire est satisfaisante en ce qui concerne les études conventionnelles de communication audiovisuelle, journalisme, publicité ou documentation et la création des cours de spécialisation universitaire et quelques diplômes propres qui ont permis de donner des réponses à certaines professions de récente création. Cependant, le financement inégal de ceux-ci et l’absence d’une recherche appliquée correctement encouragée, signalent une défaillance dans la structure du système. D’autre part, même si la plupart d’enseignants sont conscients qu’il faut savoir apprendre à apprendre, la faible préparation méthodologique de ceux -ci et des étudiant posent des doutes par rapport à la capacité d’innovation dans l’enseignement et de s’octroyer des mécanismes mentaux qui facilitent les cycles de recyclage successifs auquel le nouvel environnement technologique nous soumettra. Les principaux défis à atteindre au cours des prochaines années dans le domaine de la formation et de l’insertion professionnelle sont les suivants : ?? Améliorer la coordination dans le système éducatif et développer des mécanismes entre celui-ci et le monde du travail à travers la création d’un espace de réflexion conjointe qui mettrait en rapport les secteurs éducatifs et professionnels, de l’enseignement primaire à l’enseignement professionnel et supérieur. ?? Développer une meilleure planification publique des enseignements artistiques qui équilibrerait la distribution territoriale et de spécialisation

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des centres, et des modèles de gestion et de financement de l’ensemble du système. Élargir également la formation professionnelle spécifique en créant de nouvelles spécialités qui donneraient réponse aux récentes demandes de nouveaux profils professionnels. ?? Développer l’innovation de l’enseignement et régulariser les conditions pédagogiques et techniques qui rendent plus compétitifs et de meilleure qualité les enseignements liés aux industries de la culture. ?? Adapter les études universitaires aux besoins professionnels actuels en améliorant la qualité de l’enseignement et l’acquisition de connaissances professionnelles, ainsi que favoriser la recherche appliquée, permettant de ce fait un meilleur transfert de connaissances université-entreprise. ?? Promouvoir la Catalogne comme un espace de formation de réputation internationale dans des secteurs clés pour la compétitivité des industries catalanes (Édition internationale, direction et interprétation, tourisme et gestion culturelle, production audiovisuelle et multimédia, etc..) Dans des domaines plus restreints il est préférable de disposer d’un bon système de bourses pour les grands centres de prestige international. ?? Donner soutien aux professionnels des industries culturelles au moyen d’une amélioration dans la régularisation du travail et dans la formation permanente, fondamentale dans un secteur dominé par les professions libérales.

D. Investissement et financement Pour que les industries de la culture soient viables à moyen terme, il est nécessaire d’assurer avant tout un financement adéquat et suffisant à ses investissements. Pour ce, il faut, en premier lieu, évaluer le volume et la typologie de l’investissement nécessaire qui permettrait de donner une réponse au besoin existant. En second lieu,il est important d’approfondir dans l’analyse des critères et mécanismes à partir desquels sont réparties et gérées ces ressources, tout en tenant compte aussi bien des ressources publique s que des privées et en incluant aussi celles qui permettraient la possibilité de retour et de gain pour le créancier , sans oublier les prêts à fonds perdu. La recherche de financement externe de la part des acteurs culturels se limite habituellement aux prêts à fonds perdu accordés par les différentes administrations, au partenariat d’entreprise en échange de certains services d’image et de communication et de façon limitée, la possibilité de partager le risque et le retour de l’investissement perçu, est prise en considération.Dans ce sens, il faut remarquer le changement positif de culture de support que suppose le nouveau modèle d’apports pouvant être réintégrés, introduit par l’ICIC: évidemment, certaines manifestations culturelles, bien qu’elles soient gérées à partir d’une logique mercantile ou d’un organisme privé, ne seront économiquement possibles que si elles reçoivent un support public à fonds perdu. Ce besoin n’est pas conjoncturel mais est plutôt la conséquence de la propre nature artisanale du procédé productif, avec des augmentations de la productivité très limitées, ou de l’insuffisance dimension du marché culturel face

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à la concurrence extérieure. Les subventions et autres mécanismes de financement à fonds perdu sont nécessaires à la survie de multiples activités culturelles. Il faut, pour cela, exiger un meilleur usage des rares ressources disponibles et une relation plus transparente et plus saine entre les fournisseurs privés de services culturels et les administrations publiques. De toutes façons, il faut évaluer les mécanismes de support et de financement les plus adéquats à chaque type de produit et de projet. L’obtention de financement privé externe à risque n’est guère facile. Les intermédiaires financiers et les potentiels investisseurs privés ne considèrent pas les industries culturelles comme un secteur d’affaires clair et sûr. Tout d’abord, la méconnaissance du marché culturel et de ses logiques, où l’originalité et l’opportunité sont les principaux facteurs du succès, allié à l’image peu sérieuse du monde de la farandole, ne facilite point l’approche. Ensuite, l’intangibilité des actifs de l’entreprise culturelle et la difficulté d’une valoration objective du talent créatif, principal actif de nombreux projets, répercute négativement sur son accès au financement. Finalement, il manque une tradition d’analyse standardisée de la viabilité des projets culturels ainsi qu’une expérience de la part de nombreux entrepreneurs débutants. L’exception à cette réticence des principaux agents financiers, nous pouvons la trouver dans l’investissement direct de certaines Caisses d’Épargne ou de banques, dans des entreprises de télécommunications, de publicité, dans la télévision et, rarement, dans des groupes de maisons d’édition ou d’audiovisuel. À cette difficulté intrinsèque, il faut ajouter un trait caractéristique des industries culturelles: le besoin de l’entreprise culturelle de créer constamment de nouveaux prototypes afin de répondre aux spectatives d’un marché qui vit de la nouveauté. Ce fait réduit considérablement la vie utile et limite la viabilité économique d’une grande partie des produits qui n’atteignent pas la barre minimale de ventes pour amortir l’investissement. De plus, dans certains cas, le financement des remboursements e ntraîne de graves problèmes de trésorerie qui réduisent les ressources pour de nouveaux investissements. Ainsi, les besoins de financement et le risque lié à un nombre très élevé de prototypes oblige à un certain modèle de gestion et de financement de l’entreprise culturelle. Le manque de moyens explique le rôle de précurseur des industries culturelles en ce qui concerne la recherche de nouvelles formes de financement externe: coproductions internationales, émissions de bons pour le financement de spectacles, sociétés à capital de risque publico-privées, etc... Une autre possibilité de ressources indirectes seraient les garanties et les avals pour les crédits ainsi que la possibilité d’avantages fiscaux. Toutes ces origines complètent, bien que de forme partielle, les ressources provenant du financement interne –fonds obtenus grâce à la vente du produit et de l’autoexploitation du créateur-, fonds provenant de la publicité (dépendant de très près de la conjoncture économique), les subventions à fonds perdu ou le partenariat d’entreprise. Il faut signaler, dans ce sens, l’importance fondamentale des stratégies de fidélisation et de promotion de la consommation (abonnements ou clubs d’associés), les systèmes automatisés de ventes d’entrées ou l’amplification du public grâce au tourisme culturel.

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Certains de ces mécanismes jouent aussi un rôle important en ce qui concerne la “non-saisonnalité” et l’amélioration de la situation de trésorerie. Bien qu’il soit nécessaire d’évaluer les mécanismes de support et de financement les plus adéquats pour chaque produit et chaque projet, les principaux défis se référant à l’investissement et au financement des industries culturelles peuvent se résumer de la façon suivante: ? ? Augmenter, dans la mesure où le secteur privé peut assumer peu à peu de plus grands compromis , les ressources publiques destinées à doter les fonds de capital à risque pour les petites et moyennes entreprises culturelles, tout en partageant le risque avec les entrepreneurs culturels et autres intermédiaires financiers, afin d’assurer un meilleur contrôle sur la viabilité de chaque produit. ? ? Maintenir et augmenter la subvention pour toutes ces activités culturelles et artisanales ou à marché restreint, en assurant des critères objectifs d’évaluation des mécanismes de distribution et de gestion des ressources. Transformer, dans les domaines où ce serait possible, les subventions en prêts remboursables sur la base des encaissements nets de l’activité. ? ? Donner confiance et faciliter l’entrée d’investisseurs privés; accompagner les entreprises culturelles auprès des organismes de contrôle de marché de valeurs afin d’amplifier l’accès à des ressources externes jusqu’alors éloignées de l’investissement dans le secteur culturel. ? ? Envisager la création d’une banque ou d’un fonds des industries culturelles, spécialisés dans le financement de petits projets culturels (au moyen de crédits, de microcrédits et avals), qui inclurait dans ses services l’assistance en gestion, des mécanismes spécifiques de contrôle et d’estimation des risques ainsi que l’évaluation de l’impact et de l’auditoriat social. Ainsi, cette banque pourrait promouvoir l’utilisation de nouveaux instruments monétaires qui aideraient à compléter le financement et les besoins de trésorerie des projets culturels. ? ? Mettre à disposition des entreprises culturelles d’éventuels cabinets d’étude spécialisés qui aideraient à évaluer le volume et typologie de l’investissement nécessaire pour faire face à la demande existante; ils pourraient de même élaborer un plan de trésorerie et de financement viable. ? ? Afin d’amplifier les ressources donnant support aux industries culturelles autochtones, une taxe pourrait être créée;elle s’appliquerait à la consommation culturelle telle qu’elle existe déjà dans d’autres pays de l’Europe occidentale, tout en profitant le peu de souplesse du prix de la demande de la plupart des biens et des services culturels.

E. Structure territoriale La Catalogne, c’est le continuel urbain barcelonais, le réseau de villes métropolitaines et l’ensemble de villes moyennes et de petites caractéristiques

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du reste du territoire ; 90 % de la population et de l’activité de production se concentre tout au long de l’axe du littoral desservi par le réseau d’autoroutes. En conclusion, la structure territoriale est le résultat de la concentration ou de la décentralisation des biens et des services à disposition de la population et des réseaux de communication actuels. Dans ce contexte, le rôle des industries culturelles est ambivalent car la tendance “déterritorialisatrice” de certaines industries culturelles cohabite avec le maintien de la logique territoriale comme base de développement local. La relation la plus étroite entre les industries culturelles et le territoire se trouve aux deux extrêmes du processus: la création et la consommation. D’une part, les créateurs proviennent du territoire et développent leurs produits liés à l’influence de l’entour. D’autre part, les consommateurs vivent et ont des relations avec l’offre culturelle depuis leur propre territoire. Quand il s’agit de la consommation locale, il n’y a guère de différence entre les habitudes culturelles de la population; cependant, la concentration de l’offre communautaire dans les grandes villes discrimine les habitants des banlieues. De ce fait, l’investissement dans les infrastructures et la programmation de la part des administrations publiques devient un élément fondamental de rééquilibre culturel. En ce qui concerne la production culturelle, il existe des secteurs où la concentration d’une grande partie de ses processus devient indispensable car ils ont besoin d’infrastructures et d’un entour propice pour pouvoir se développer. L’industrie de l’édition, de l’audiovisuel et de la phonographie ainsi que leurs secteurs auxiliaires, ont tendance à se concentrer à Barcelone et son anneau métropolitain. Par contre, il y a des industries où la décentralisation n’est pas un inconvénient et où les nouvelles technologies de l’information et de la communication permettent une plus grande décentralisation de la production, surtout dans un petit pays comme la Catalogne où il est possible d’aller d’un bout à l’autre en quelques heures. De ce fait, disposer d’une connexion de qualité au réseau devient primordial pour un développement territorial équilibré. Le capital culturel joue un rôle remarquable dans le développement local du territoire. De ce fait, la concentration des principaux centres d’enseignement supérieur artistique ou professionnel à Barcelone conditionne les possibilités de développement de districts industriels autour de ceux-ci. Mais, dans un contexte de globalisation, compter sur un grand capital comme Barcelone est fondamental car cela aide à consolider la Catalogne comme pays pionnier de la macro-région économique de la Méditerranée occidentale. Il faut tenir compte, cependant, de l’installation de certains centres de production et de distribution à Madrid, malgré la capacité d’attraction et de leader dans les domaines de la création, de la formation et de l’innovation artistique. Il faut profiter de ce capital en lui ajoutant une capacité d’entreprendre afin d’éviter l’exportation de professionnels formésmusiciens, artistes visuels, acteurs ou directeurs- pour le cinéma ou la télévision produits à la capitale du pays. De leur côté, les festivals et les foires peuvent jouer un rôle primordial. D’une part, la prolifération de petits festivals stimule l’activité culturelle dans le domaine local, bien qu’ils ne provoquent pas d’effets synergiques au-delà de la consommation locale ou l’attraction de vacanciers ou touristes. Par contre, il faut remarquer le double rôle du moteur territorial et du secteur de festivals ou de foires comme par exemple à Tàrrega, Vic ou Sitges, ou même Manresa sur les

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thèmes du théâtre, de la musique en direct, du cinéma ou de la culture traditionnelle respectivement. Face à cette situation, il faut tout miser sur la réussite, entre autres, des défis suivants: ?? Le maintien des décisions des entreprises de concentration territoriale démontrent que les synergies de localisation et de proximité physique sont encore un facteur important dans le développement d’une grande partie des industries culturelles. De plus, l’influence positive de la présence d’une industrie ou d’un ensemble de celles-ci sur un territoire, en termes de développement local, est indiscutable. Ainsi, il faut continuer à investir depuis le secteur public, dans un dialogue avec le sectuer privé, pour la création d’un réseau de districts industriels spécialisés qui apporterait une densité de relations et d’interactions professionnelles et d’entreprises sur des territoires concrets. ?? Rendre universel le branchement de qualité sur Internet, facteur indispensable pour un développement territorial équilibré aussi bien pour la consommation locale que pour la production décentralisée. ?? Maintenir le support donné aux grands festivals et aux foires professionnelles actuels tout en amplifiant cette stratégie à d’autres secteurs et d’autres villes ayant un potentiel de croissance et d’implication. ?? Donner support aux stratégies supralocales qui permettraient la production et la distribution de produits culturels autochtones qui faciliteraient la création de membranes et de réseaux de transférence entre les différents acteurs impliqués et donneraient de la puissance à un certain policentrisme productif. ?? Continuer à promouvoir Barcelone comme moteur et capitale internationale de l’industrie culturelle catalane, métropole créatrice ouverte à l’échange culturel et à la tête de la transmission de ressources et de connaissances sur tout le reste du territoire catalan. ?? Réalisation d’une carte de déficits territoriaux des différentes industries culturelles ayant comme base une nouvelle génération de paramètres qui permettraient de mesurer l’équilibre territorial en ce qui concerne la culture, dans le but d’établir une planification adéquate des besoins du territoire.

F. Impact des nouvelles technologies La numérisation et les technologies interactives électroniques de l’information (TIEI) agissent comme des agents stratégiques du changement et de la transformation sociale, culturelle, économique et politique contemporaine. Ce changement bouleverse de haut en bas tous les processus étant en relation avec la séquence production, circulation et appropriation des biens symboliques. Ainsi a lieu un renforcement de la simultanéité des logiques de globalisation des marchés culturels, une nouvelle émergence de la diversité et un rompement des

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règles linéales d’expérience du temps et de la diffusion culturelle afin de rendre relative la continuité des espaces culturels. D’autre part, nous assistons à une profonde modification des systèmes de production et de transmission de la connaissance. Finalement, une reformulation des identités a été créée ( individuelles et collectives) en accord avec le nouveau contexte d’ “interculturalité” qui surpasse les systèmes de représentation démocratique et le modèle de reproduction culturelle associé à l’état-nation. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la singularité du cas catalan et l’impact des nouvelles technologies dans le développement des industries culturelles catalanes: un pays, avec sa propre langue et sa propre culture, qui a réussi à survivre à deux révolutions communicatives précédentes, l’imprimerie et la communication analogique audiovisuelle. Du point de vue social, on peut constater une relation spécialement étroite entre un secteur significatif de la société catalane et l’utilisation des technologies interactives électroniques de l’information. Une véritable idéologie de la praxis a été constituée aussi bien dans le domaine du travail que dans celui des loisirs; elle relie l’intelligence, la qualification personnelle, la modernité de conceptions et du style de vie, avec l’utilisation sacrée de ces technologies et des activités qui y sont reliées. Cette idéologie, force suprême et populaire, explique le fait que les Catalans soient leaders dans l’utilisation des technologies interactives électroniques de l’information. Par contre, du point de vue institutionnel, l’amalgame d’une régularisation inadéquate, une politique publique insuffisante malgré les efforts actuels et des stratégies d’entreprises – politique de prix incluse- soumises au maintien de situations de prépondérance, paraissent avoir délimité, pour le moment, un certain plafond à l’extension de l’utilisation sociale des TIEI. Cette situation freine la croissance potentielle de la Catalogne si elle est comparée, en termes relatifs, à celle des pays occidentaux d’avant-garde avec qui elle rivalise. Les technologies numériques permettent la diffusion d’un même produit à travers de nouveaux et de multiples canaux. Peu à peu, l’objet de la production culturelle électronique ne consiste plus à un design d’un produit fini ( un livre, un film, un disque) mais à la gestion de contenus d’information qui sont offerts sur différents marchés au moyen de canaux complémentaires et avec des systèmes de prix spécifiques. En conséquence, le design des séquences de commercialisation des produits élaborés numériquement devient fondamental ainsi que les conditions de diffusion de ceux-ci sur les marchés: accès libre, soumis à la publicité, vente directe,abonnements,etc... Une des questions qui se pose avant tout est celle qui fait référence à la régularisation de la propriété intellectuelle des nouveaux supports numériques. Par conséquent, une adaptation des stratégies des entreprises et de l’ensemble des acteurs professionnels dans ce nouveau domaine compétitif du marché est nécessaire. Ainsi, quelques-uns des principaux défis à assumer dans les prochaines années afin d’adapter les industries catalanes de la culture aux exigences des nouvelles technologies de l’information et de la communication peuvent être résumés de la façon suivante:

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?? Atteindre un déploiement complet des infrastructures de télécommunication indispensables sur l’ensemble du territoire de la Catalogne afin d’assurer un développement optimal et compétitif des technologies interactives électroniques de l’information et de l’entrelacement productif culturel, tout en prévoyant les conditions pour son actualisation technique constante. ?? Articuler des politiques culturelles clairement transversales qui incluraient la production culturelle de divertissement, la politique scientifique, le système scolaire, à tous ses niveaux, et où les technologies interactives électroniques de l’information et les industries culturelles auraient un rôle de protagoniste central. ?? Favoriser le développement complet de la technologie numérique dans tous les domaines de la culture: dans la formation des professionnels, dans la transmission de la connaissance des centres de formation dans les entreprises et dans les processus de production, de distribution, d’appropriation, de préservation et de consommation culturelle. ?? Lancer un programme de choc pour l’introduction universelle des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans tout le système éducatif, aussi bien pour ce qui se réfère aux réseaux de communication et aux machines comme ce qui a trait au programme en main des étudiants et du professorat. ?? Réviser le rôle des industries culturelles catalanes dans le nouveau contexte technologique et social en les dotant d’un cadre adéquat pour le développement d’une industrie culturelle et audiovisuelle puissante et décentralisée.

G. Création de fonds publics Toute politique de création de publics doit partir d’une connaissance qui doit être la plus exhaustive possible sur la consommation culturelle, les coutumes et les us culturels des habitants. Pour cela, il faut tenir compte du fait que l’augmentation de la consommation (produits acquis, facturation ajoutée d’un secteur) peut être due à une croissance du nombre de consommateurs ou à une plus grande fréquentation par la demande actuelle. Il faut donc faire la différence entre la consommation et les coutumes culturelles des habitants d’un territoire ou des touristes présents; cette valeur s’exprime en pourcentage de personnes qui ont pratiqué une certaine activité culturelle dans une période de temps de référence. Ainsi, la participation ou pratique active à une manifestation culturelle a une valeur qualitative supérieure en ce qui concerne l’évaluation des habitudes de consommation culturelle. De ce fait, les différents sondages demandés par le Departament de Cultura deviennent un outil d’analyse interprétative fondamental. Le foyer, et l’équipement culturel qui s’y trouve, jouent un rôle important croissant dans la consommation et la pratique culturelle en Catalogne; ce rôle principal augmentera au fur et à mesure qu’Internet et les nouvelles applications

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technologiques se généraliseront socialement. Actuellement, la télévision et la radio ou la radio-cassette, ainsi que le magnétoscope ou l’appareil-photo sont présents dans presque toutes les maisons, suivis de très près par la chaîne hi-fi qui a subi une croissance spectaculaire ces dernières années. D’autre part, près de soixante pour cent des foyers catalans disposent de baladeur et un tiers des familles a un instrument musical à la maison. Cet élément-ci peut être fondamental pour la pratique active de la population bien qu’il soit normalement lié à l’enseignement obligatoire de la musique. Quant à l’importance qualitative de la consommation culturelle domestique, les principales pratiques développées au foyer consistent à regarder la télé ( en moyenne 230 mn par jour), écouter de la musique et écouter la radio, tandis que la lecture dépend surtout du niveau d’études et de l’âge. Hors du domicile, les activités réalisées sont étroitement mises en rapport avec l’offre culturelle disponible, ce qui explique qu’il y ait une plus grande demande dans les grands noyaux urbains par rapport aux zones rurales. La bibliothèque est l’équipement le plus étendu et qui a subi une plus grande transformation infrastructurelle et sociale ces dernières années; ceci a permis de quadrupler le nombre d’utilisateurs qui surpasse aujourd’hui les 13 millions. Les musées et les monuments ont aussi vu augmenter considérablement le nombre de leurs visiteurs, non seulement grâce à l’explosion du tourisme culturel en Catalogne, mais aussi à une plus grande motivation des habitants due à la croissance du niveau moyen d’études, aux grands investissements et à la réalisation de campagnes de diffusion. En ce qui concerne le spectacle en direct, la croissa nce de l’offre et la facilité pour acquérir les places par téléphone ou dans les billetteries automatiques, a provoqué une croissance notoire de la demande. Cependant, l’activité culturelle la plus étendue hors des foyers en concurrence avec la télévision et le magnétoscope, est la projection cinématographique; en effet, 63% de la population déclare être allée au cinéma une fois minimum durant les douze derniers mois. L’indice de participation active dans les pratiques artistiques et culturelles est logiquement bien inférieur à celui de la consommation et se centre fondamentalement sur la réalisation de travaux manuels, de dessin et de peinture, d’écriture et la pratique musicale. Cependant, à l’enrichissement que représente pour une personne la pratique amateur, il faut ajouter une énorme tendance à consommer des produits culturels. Le niveau d’études et la jeunesse, souvent liée aux activités extra-scolaires, sont les variantes non négligeables de la participation. Les principaux facteurs de la consommation et de la pratique culturelle sont un cadre communautaire propice C’est pour cette raison que la famille, le système éducatif et les moyens de communication deviennent les grands éléments catalyseurs de la création de public. Ainsi, les principaux défis stratégiques en main des secteurs professionnels et des administrations publiques peuvent se résumer de la façon suivante: ?? Établir des politiques avec les agents éducatifs afin de renforcer les contenus artistiques dans l’enseignement secondaire, améliorer l’apprentissage et l’utilisation ludique des différentes propositions culturelles et faciliter une expérience enrichissante lors des visites des équipements culturels.

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?? Établir des politiques et des programmes avec les opérateurs culturels et les agents du tourisme pour améliorer la diffusion du patrimoine, l’accès aux manifestations de la culture traditionnelle et la participation à tous types de spectacles musicaux et de scène. ?? Insister auprès des moyens de communication - spécialement les publicspour qu’ils augmentent l’information et les programmes de diffusion culturelle aussi bien ceux à caractère introductif que ceux d’un reconnu prestige. ?? Améliorer l’accessibilité de l’offre et des équipements culturels en tenant compte de l’ensemble de la population et du territoire catalan et en prêtant spécialement attention aux personnes handicapées physiques et sensorielles. ?? Créer un groupe de travail dont la tâche serait d’analyser, de dessiner et de promouvoir l’accès des nouveaux émigrants en Catalogne aux manifestations et aux équipements culturels.

H. La langue catalane dans la production et sur les marchés culturels Bien que l’objectif du Livre Blanc soit de promouvoir les structures créatives et des entreprises de l’ensemble de l’offre culturelle produite en Catalogne, indépendamment de sa langue, il va sans dire que l’importance de la production et du marché en langue catalane est innégable; cela permet de préserver un espace expressif, d’identité et une symbologie autochtone. Celle-ci n’est malheureusement pas une tâche facile. D’un côté, la petite taille du marché catalan rend difficile la compétitivité de quelques produits et de quelques structures de distribution et de valoration spécifiques. D’un autre côté, les consommateurs catalans ont une grande capacité d’adaptation à la production étrangère, particulièrement celle qui provient du monde hispanique ou de l’espace culturel anglo-saxon. Par rapport à d’autres pays, le manque d’une discrimination suffisante et positive face aux produits créés en Catalogne, ou en catalan, rend difficile la viabilité d’une production qui n’a, dès le début, qu’un petit marché. Si nous nous situons, par exemple, dans le domaine du livre ou de la presse, la limite minimum de rentabilité d’un même ouvrage en catalan ou en espagnol est clairement favorable à celui-ci. La langue n’est pas une barrière à la consommation; par contre son contenu peut l’être. Prenons deux publications en espagnol, l’une écrite et éditée en Catalogne et l’autre réalisée par l’ensemble du marché espagnol; la première aura plus de ventes en Catalogne mais, malgré tout, elle sera fort éloignée de toutes les ventes de la deuxième sur le marché espagnol. Ainsi, il est difficile de rivaliser avec des produits élaborés à partir de la logique d’espaces culturels avec un marché beaucoup plus étendu, qui ont une langue en commun et des références culturelles homogènes. Surtout lorsqu’ une bonne partie des valeurs et des références culturelles sont connues et partagées. Ainsi, il faut faire la différence entre les produits en langue catalane, qui s’adressent à

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une partie des Pays Catalans, et les produits élaborés en espagnol- s’adressant au même territoire ainsi qu’au marché hispanophone de l’Espagne et de l’Amérique latine et aux autres marchés intéressés par ce type de production (les État-Unis, l’Europe et le Brésil en particulier)-. La situation de la langue catalane dans les différents secteurs qui composent les industries catalanes est très inégal. Les secteurs de l’artisanat, avec des entreprises et des professionnels plus proches de la réalité territoriale témoignent d’une grande présence de productions en catalan. Par contre, plus la production du prototype initial est chère, plus sa production est faite en série et plus le marché est globalisé, plus petite sera la présence de produits en langue et de contenus catalans. Finalement, il y a des activités telles que la danse ou une partie de l’activité musicale où la langue joue un rôle marginal. L’espace culturel et linguistique formé par les territoires catalano-parlants n’est pas suffisamment exploité par les différentes industries culturelles, vu son importance potentielle en termes culturels, économiques et démographiques (de 6 à 10 millions de catalano-parlants). Bien que beaucoup d’acteurs publics et privés ne tiennent pas assez compte du potentiel de cet espace culturel commun, il faut fertiliser le terrain afin que les différentes administrations publiques, situées sur le territoire andorran, espagnol, français et italien , coordonnent leurs actions pour envisager un développement viable du marché culturel de produits en langue catalane. Cette stratégie implique la réalisation d’une tâche de divulgation importante dans le but de normaliser les relations, de renforcer les projets d’échange et de coopération et de favoriser la production culturelle domestique. Il est important de souligner, dans ce cas, l’initiative qui a permis la création de l’Institut Ramon Llull ou le niveau de coordination avec les gouvernements de l’Andorre et des Îles Baléares, en faveur d’une projection extérieure commune. La Corporation Catalane de Radio et Télévision de Catalogne a été un facteur important dans la dynamisation de l’industrie audio-visuelle du pays car elle a réalisé une tâche essentielle en faveur de la normalisation linguistique et culturelle de la Catalogne. Dans ce sens, il serait nécessaire d’inciter RTVE (la télévision espagnole) à tirer un meilleur profit de sa capacité productrice et à s’engager davantage dans le support donné à l’industrie culturelle catalane et en catalan. Il faut souligner, de même, le rôle fondamental de l’ensemble des moyens de communication, publics et privés, et plus spécialement ceux d’entités locales et régionales, dans la normalisation linguistique du catalan, dans la propagation de la production culturelle domestique et dans le développement d’un marché culturel autochtone. Les moyens de communication permettent de construire un espace communicatif propre et donnent une réponse aux besoins de l’information, des loisirs et du débat public de la communauté nationale; ainsi, il est donc plus facile dans ce domaine, de faire connaître la production locale. Si le rôle qu’ont ces moyens est essentiel à l’ensemble de l’offre culturelle produite en Catalogne, il l’est encore plus lorsqu’il s’agit de l’offre spécifique en langue catalane. C’est pour cette raison qu’il est primordial que l’ensemble des moyens de communication qui sont présents sur le marché communicatif catalan (presse, radio, télévision et nouveaux moyens par Internet, avec l’indépendance de la langue communicative du moyen même) prêtent une spéciale attention à la production exprimée en catalan. Evidemment, il sera plus facile de propager la culture produite en Catalogne aux moyens de communication catalans ou qui

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s’adressent principalement au marché catalan interne que à d’autres moyens orientés vers l’ensemble du marché espagnol ou ayant des responsables qui méconnaissent la particulière réalité linguistique et culturelle de la Catalogne ou qui y sont, tout a u moins, peu sensibles. Afin de donner une réponse à certains des problèmes abordés et de consolider le binôme langue catalane – industries culturelles, nous envisageons, ci-dessous, quelques propositions spécifiques: ?? Inciter à une discrimination positive en faveur de la production, de la distribution et de la consommation d’une offre culturelle originale en langue catalane, qui soit créative, économiquement viable et de qualité, afin d’atteindre une part de marché supérieure à l’actuelle dans ces secteurs où l’espagnol a une position clairement prédominante. ?? Donner support aux moyens de communications catalans ou s’adressant principalement au marché culturel interne, vu leur plus grand intérêt à faire connaître la production culturelle catalane et en catalan. ?? Inciter à un plus grand engagement de la part des moyens de communication publics en ce qui concerne la production réalisée en Catalogne et en particulier la production en langue catalane, au moyen de programmes de diffusion spécifiques et, quand ce sera le cas, avec des coproductions et des commandes externes, qui renforceraient le marché local. ?? Promouvoir les échanges, les coproductions et les stratégies de diffusion avec les créateurs et les institutions culturelles des Pays Catalans afin de renforcer un marché culturel qui soit le plus intégré et le plus interdépendant possible. ?? Protéger l’utilisation sociale et l’offre culturelle disponible en catalan en combinant le cadre juridique établi par la Loi de Politique Linguistique, au moyen de mesures de divulgation et de support gouvernemental supplémentaires, qui réduiraient l’impact de l’opposition de la part de quelques grandes multinationales de l’audiovisuel sur les objectifs normalisateurs à moyen terme. ?? Promouvoir la Catalogne comme centre international de production culturelle, pluriculturelle et linguistique à cheval sur l’Europe, l’arc méditerranéen et latino-américain, sur la base d’une réalité sociale bilingue, l’existence d’une importante industrie culturelle en castillan et la présence croissante d’une communauté artistique d’autres origines culturelles. Cette stratégie, au lieu de réduire l’espace de la production en catalan, permet de le faire connaître au-delà des propres frontières linguistiques et culturelles.

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3. DIAGNOSTIC GLOBAL Afin de mieux connaître la situation et d’envisager les défis à assumer face à un développement durable des industries culturelles catalanes, un diagnostic intégré de ces industries a été réalisé; il permet de synthétiser les principaux points forts et points faibles aussi bien de la propre industrie que de la culture catalane en général. En voici une énumération: Points forts spécifiques des industries culturelles de la Catalogne ?? La Catalogne, centre de créativité avec une bonne tradition d’image de qualité. ?? Une capitale, Barcelone, située sur la carte de la production culturelle européenne et ibéro-américaine. ?? Capacité d’attrait d’artistes et de professionnels étrangers. ?? Disponibilité d’une offre culturelle plurielle. ?? Une des industries culturelles, la maison d’édition, jouit d’une solide et d’une grande tradition d’entreprises; elle dispose d’une bonne projection vers les marchés espagnol et ibéro-américain. ?? Les activités et les entreprises les plus dynamiques du domaine culturel catalan sont les moteurs, en Espagne, de la professionnalisation et de l’innovation de la gestion. ?? Disponibilité d’interprètes et d’autres professionnels spécialisés ayant un haut niveau de formation et de qualité, avec de fortes synergies envers les nouveaux domaines culturels émergents. ?? La CCRTV joue un rôle important en tant que moteur industriel en faveur de la culture nationale. ?? Développement pionnier de stratégies de distribution multichaînes et de systèmes télématiques de ventes de places. Points forts généraux de la culture catalane ?? Consommation de produits culturels par personne remarquablement supérieure à celle de la moyenne espagnole. ?? Développement pionnier et plus grande utilisation d’Internet par rapport à la moyenne espagnole. ?? Croissance de l’équilibre territorial de la diffusion et des infrastructures culturelles due au rôle interprété par les différentes administrations publiques catalanes.

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?? Développement d’une offre de formation artistique depuis l’enseignement primaire et professionnel, avec des infrastructures aux principales villes catalanes. ?? Il existe une tradition amateur qui favorise la consommation et l’émergence de nouveaux professionnels. ?? Rôle primordial des Caisses d’Épargne en ce qui concerne la diffusion culturelle et la promotion de propositions de partenariat. Points faibles spécifiques des industries culturelles en Catalogne ?? Faible dimension relative du marché culturel catalan. ?? Faible présence productive transnationaux en Catalogne.

des

grands

groupes

multimédias

?? Aucune chaîne de télévision privée espagnole n’a un centre de production important et actif en Catalogne. ?? Faible discrimination positive du consommateur catalan par rapport à certains segments de produits créés en Catalogne. ?? Stratégies d’entreprises insuffisantes en réseaux et en coopération. ?? Faible activité mercantile en production et diffusion culturelle hors de l’aire métropolitaine de Barcelone. ?? Excessive dépendance de certaines entreprises pour ce qui est la financement publique. ?? Il manque davantage de groupes d’entreprises forts en industrie audiovisuelle et phonographique. ?? Les synergies potentielles ne sont pas assez exploitées dans l’utilisation de versions, de formats et de chaînes alternatives. Points faibles généraux de la culture catalane ?? Division des territoires de langue catalane comme marché de produits culturels catalans. ?? Peu de coordination entre les différents niveaux et les administrations publiques de l’espace linguistique catalan. ?? Impact insuffisant du processus de catalanisation dans le domaine de l’enseignement et de l’administration sur les décisions de consommation culturelle. ?? Faible impact des quotas d’écran et des politiques de sous-titrage en catalan au cinéma sur les décisions des consommateurs.

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?? Peu d’occasions de financement des activités commerciales ou à faible répercussion sociale.

innovatrices

;

peu

?? Faible développement de la part des administrations publiques , surtout de l’administration centrale de l’ État, des instruments fiscaux existants dans d’autres pays dans le cadre de la fomentation des activités culturelles. ?? Peu de tradition des acteurs financiers à investir et à se risquer dans la production culturelle. ?? Développement très récent des mécanismes financiers qui stimulent l’investissement privé dans la culture. ?? Peu de tradition de mécénat privé et de partenariat d’entreprise dans la culture. ?? Faible impact des politiques actives professionnels dans le domaine culturel.

de

formation

de

nouveaux

?? Les créateurs non consolidés ont une certaine difficulté à accéder aux circuits d’insertion professionnelle ; aussi bien aux publics qu’aux commerciaux. ?? Il manque une régulation spécifique des conditions professionnelles des travailleurs de la culture. ?? La production catalane se trouve en situation périphérique dans le système communicatif espagnol dominant.

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4. POSSIBILITÉS ET MENACES EN PERSPECTIVE Issus du diagnostic présenté, les principaux défis des industries culturelles catalanes peuvent se synthétiser en grandes possibilités et menaces ;elles sont liées, d’un côté, au processus de globalisation des marchés culturels et de l’autre, à l’émergence de la nouvelle économie: Possibilités de la Catalogne face au procesus de globalisation de la distribution et de la consommation culturelles ?? Développement du tourisme culturel. ?? Modèle de convivialité sociale et culturelle, vu le défi que supposent les nouvelles vagues migratoires. ?? Niveau de qualité de vie élevé. ?? Une société bilingue et de plus en plus plurielle. Possibilités de la Catalogne par rapport à la nouvelle économie ?? Créativité, primordiale dans l’échelle de valeur d’entreprise. ?? Réduction des barrières technologiques d’entrée. ?? Perte d’importance de la localisation dans la production et la création. ?? Possibilité d’assumer une position compétitive sur les nouveaux marchés multimédia émergents. Menaces du processus de globalisation de la distribution et de la consommation culturelles ?? Distribution et consommation de produits culturels standard à échelle globale qui bénéficie les entreprises à plus grandes économies d’échelle. ?? Concentration croissante des entreprises qui a pour leader des entreprises sites sur des grands marchés linguistico-culturels. ?? Localisation de continentales.

maisons-mère

dans

un

nombre

limité

de

capitales

Menaces de la nouvelle économie ?? Dépendance en ce qui concerne les options technologiques des grands opérateurs. ?? Réduction des barrières traditionnelles d’entrée linguistiques et culturelles et enchérissement de l’accès à la grande diffusion. ?? Perte d’importance de la localisation dans la production et la création.

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5. APPRENTISSAGES DE L’EXPÉRIENCE INTERNATIONALE L’observation de tout un suivi d’initiatives gouvernementales et de stratégies industrielles implantées dans d’autres pays occidentaux permet d’apprendre et de réfléchir sur l’expérience internationale de support aux respectives industries culturelles. Parmi les cas sélectionnés, les expériences les plus relevantes, la plupart locales, sont celles effectuées au Royaume Uni, en France, en Allemagne, en Irlande et au Québec. Les mises en question avec lesquelles ces expériences ont été menées à terme sont d’un grand intérêt pour le développement des industries culturelles catalanes, vu leur proximité culturelle, leur problématique équivalente ou leur dimension similaire. Les expériences choisies, après un large travail de recherche à échelle internationale, sont les suivantes: - Centre Londonien de la Technologie et des Arts ( Artec): centre de ressources visant a créer des liens entre le monde des arts et les multimédia dans le domaine de la formation, de la production multimédia et de la promotion de projets commerciaux.

-

Centre fiscal pour la production du cinéma et de la télévision:

mécanisme de retardement des tributs qui s’appliquent à la production cinématographique et de la télévision au Québec tant que dure la phase de report du projet.

Réseau de recherche et d’innovation dans les secteurs de l’audiovisuel et des multimédia ( RIAM ) :initiative visant à favoriser la

collaboration entre les centres de recherche publics et les industries de l’audiovisuel et des multimédia;ce réseau fournit aussi le financement pour des projets d’innovation.

-

Fonds de support à l’audio-visuel: fonds de crédit de Land de North

-

Quartier culturel de Sheffield (CIQ): création d’un district ou quartier

Rhine-Westphalia comme support à l’industrie du cinéma et de la télévision sous condition de dépenser 150% des ressources reçues dans les entreprises et les services générés dans la propre région.

culturel ou agissent mutuellement différentes initiatives et intérêts privés et publics ayant des objectifs communs; ce quartier se caractérise par une structure industrielle formée par de jeunes entrepreneurs ayant une grande capacité d’adaptation aux changements.

- Fonds avec avantages pour les industries culturelles: programme pilote, pionnier en Europe qui consiste à doter, en petites quantités de capital à risque, les entreprises culturelles de la région de West Midlands. Programme pour le développement de l’industrie du livre ( BPIDP): programme fédéral d’aides à l’industrie du livre dont l’objectif est de de faciliter un meilleur accès aux livres écrits par des auteurs canadiens.

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- Sohonet: initiative d’entreprises qui fournissent un réseau à grande vitesse aux entreprises de moyens de communication audio-visuel installées dans le célèbre quartier londonien.

-

Schéma d’expansion des affaires (BES): programme irlandais de bénéfices fiscaux pour stimuler l’investissement privé dans le capital de nouvelles ou de petites entreprises du secteur musical. -

Encouragement à la production multimédia: création d’une agence mixte centrée exclusivement sur la promotion du secteur multimédia à Brighton. -...Service de développement des industries culturelles (CIDS):

service qui met en contact les industries culturelles et les infrastructures de développement local de Manchester. Bien que, à grands traits, la réussite d’une initiative dépende des particularités du contexte où elle s’applique, des agents impliqués ou du moment où elle s’implante, nous pouvons tirer les conclusions générales suivantes de l’analyse des expériences choisies: La diversité des services et des pratiques existant pour promouvoir les industries culturelles démontre la richesse des nouveaux programmes implantés ( diversité d’institutions de promotion, d’industries, de contextes et d’objectifs des initiatives). Le rôle primordial du secteur public en tant que dynamisateur exogène dans le développement des industries culturelles des différents pays, villes ou régions. En effet, il faut souligner la capacité gouvernementale dans l’implantation de nouveaux mécanismes de support et d’instruments de financement à échelle nationale, régionale ou locale; le gouvernement crée de même un climat favorable de coopération entre les agences publiques et le secteur privé, qui stimule l’ampliation et la consolidation de ce tissu d’entreprises, et la coresponsabilité financière avec le secteur privé. L’engagement du secteur public dans les étapes préalables des projets en plaçant ceux-ci en tête et en y investissant afin de les rendre plus visibles aux yeux des autres secteurs industriels impliqués, mais sans pour cela subordonner leur évolution à la logique gouvernementale. Ainsi, des programmes qui ont démarré à partir de l’initiative publique ont fini par fonctionner de façon indépendante et sous une logique mercantile, avec un financement autonome dérivée de ses activités commerciales et de différentes formes indirectes d’aide publique. Dans le financement gouvernemental, il fa ut souligner l’importance des instruments qui permettent d’améliorer l’efficacité dans l’assignation de ressources publiques ainsi que l’efficacité de l’intervention gouvernementale. Ainsi, les transférences des ressources sont souvent soumises à la viabilité économique des projets et au propre comportement des agents. Les lignes de support sont normalement pluriannuelles afin d’augmenter l’efficacité des programmes à moyen terme.

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L’importance de la recherche et du développement à l’intérieur et à l’extérieur des entreprises culturelles.Parmi les mesures adoptées par les différents agents, il faut souligner la stimulation à la collaboration et à la transférence de technologies entre les laboratoires et de recherche publics, les centres académiques et les entreprises culturelles ou la croissance de la participation publique aux programmes de R+D. Adaptation aux nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les différentes industries de la culture, afin de les rendre plus compétitives sur le marché. L’accent est mis sur le développement du secteur audiovisuel et des nouveaux genres créatifs multimédia en tant que secteurs protagonistes des nouvelles stratégies de croissance des industries locales et régionales. De même, l’implantation des nouvelles technologies et des moyens numériques dans les activités culturelles bénéficie d’une grande priorité. Combinaison d’objectifs économiques, comme à présent l’insertion sur le marché du travail de personnes sans emploi ou l’adaptation aux nouvelles technologies de l’information et de la communication avec des objectifs sociaux qui pourraient être par exemple l’insertion sociale de différentes collectivités ou le renforcement des entités. Localisation de nombreuses initiatives culturelles dans les centre-villes faisant partie de programmes de régénération urbaine qui combinent l’activité productrice avec la résidence et l’utilisation commerciale d’anciennes zones dégradées du centre urbain.

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6. PROPOSITIONS D’INTERVENTION: A.Objectifs stratégiques à atteindre Afin de disposer d’une définition opérative de mission des politiques d’encouragement des industries culturelles qui oriente son design et son implantation, un effort de consensus a été réalisé entre les acteurs et les institutions participant à l’élaboration du Livre Blanc. Après deux longues réunions de débat entre les membres des différentes formations politiques de la Commission de Culture du Parlement de la Catalogne, la mission peut être résumée par la phrase suivante:

- « Favoriser un tissu industriel compétitif, fournisseur d’une culture propre et exportateur».

Cette mission qui consiste à favoriser les industries culturelles ne peut être, cependant, séparée de la mission plus générale de la politique culturelle catalane, qui peut se définir de la façon suivante: « Favoriser une culture enracinée, ouverte au monde et participative et un pays, berceau de créativité»:

L’ajustement des deux missions à la réalité de la Catalogne du début du XXIème siècle, ainsi que l’analyse des différentes finalités intrinsèques et extrinsèques de politique culturelle a permis de définir un ensemble de propositions stratégiques à rechercher dans un horizon temporel qui se situe aux environs de l’année 2010. La diagnose interne (sectorielle et transversale) et l’analyse du cadre décrit dans le paragraphe antérieur ont été réalisées afin d’atteindre un nombre limité d’objectifs stratégiques.Ces cinq objectifs stratégiques peuvent se concrétiser en une vingtaine d’objectifs opératifs: -Pépinières d’entreprises et créateurs innovateurs

Favoriser les projets et la création innovatrice Donner support à l’entrepreneur culturel en favorisant des projets d’entreprises viables et synergiques. Donner l’élan à la formation professionnelle et de gérance des créateurs et des entreprises. Favoriser la création de districts industriels culturels avec des services et des espaces spécialisés. ...Attirer des créateurs et des entreprises étrangères. -

L’audiovisuel et le multimédia, secteurs stratégiques

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.Encourager l’effet multiplicateur de la CCRTV du secteur des maisons d’édition dans ces domaines. .Favoriser l’investissement des institutions ainsi que le privé en R+D. .Donner support à la formation de base et professionnelle ainsi qu’aux stratégies d’insertion professionnelle dans ces domaines. .Favoriser la présence de la production catalane sur les marchés et dans les réseaux de distribution et de diffusion.

-Une industrie culturelle compétitive à projection internationale

? ? Profiter de la dimension et de l’expérience exportatrice du secteur des maisons d’édition. ? ? Diffuser la production catalane entre les intermédiaires dans les festivals et les marchés de référence d’Europe et d’Amérique. ? ? Encourager les stratégies et les ressources s’adressant à la promotion et à la commercialisation extérieure. ? ? Amplifier l’offre culturelle adressée au tourisme. -Métropole créatrice ouverte à l’échange culturel ? ? Assurer la réussite du Forum 2004 par son impact interne et externe. ? ? Encourager les échanges, la coopération et les espaces de diffusion et de rencontre. ? ? Favoriser un tissu pluriel d’acteurs amateurs et professionnels, publics, civils et mercantiles. ? ? Attirer les créateurs, les projets de coopération et les institutions culturelles étrangères. -Marché culturel catalan structuré ? ? Favoriser la programmation et la consommation de produits catalans et en catalan. ? ? Discrimination publique positive pour la production et la diffusion en catalan. ? ? Encourager un marché ouvert et non discriminant à l’échelle des Pays Catalans et de l’Espagne.

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? ? Assurer les circuits de distribution de la propre production.

B.

Recommandations aux institutions publiques

La proposition d’objectifs à assumer, telle que l’établit la propre demande du Livre Blanc, doit être développée pour chacune des forces politiques catalanes dans ses respectifs programmes d’action gouvernementale. Ainsi, il nous a semblé juste concrétiser quelques propositions et recommandations spécifiques qui, selon notre opinion, pourraient être considérées comme stratégiques pour un développement durable à moyen terme du domaine mercantile de la production et de la diffusion culturelle catalane. Ces recommandations, qui dans de nombreux cas font déjà partie de l’agenda des respectives institutions, se présentent en fonction de l’acteur ayant une plus grande responsabilité ou une plus grande capacité pour les mener à terme.

Recommandations au gouvernement de la Generalitat: ?? Accompagner le secteur privé avec des stratégies concertées, des avals et un certain engagement économique vers l’ouverture de nouvelles voies de financement et de relation avec le monde financier, la commission nationale du marché des valeurs et d’autres instances de régulation et de support. ?? Établir le cadre de priorités à court, moyen et long terme de la planification publique en culture, avec des objectifs mesurables, flexibles et adaptables à la grande hétérogénéité des marchés culturels, en faisant de la pédagogie et en explicitant les objectifs et les résultats attendus et en faisant de même le bilan de l’action développée, sous des critères de coût d’opportunité et de coût-bénéfice social. ?? Miser sur des projets d’encouragement de la demande à moyen et long terme, en leur assurant le support public durant des délais supérieurs aux délais annuels. ?? Rechercher un Observatoire des industries culturelles de la Catalogne, en accord avec le CAC, la CCRTV, l’Institut de Statistique de la Catalogne et les universités catalanes, tout en profitant du travail, de l’effort et des ressources existant dans le Cabinet Technique du Service de la Culture. Ses fonctions devraient inclure, entre autres, le recueil de statistique et l’analyse des différents secteurs, l’animation de groupes de débat, de formation et de pronostic, l’observation de l’expérience internationale, la participation à des stratégies avec d’autres secteurs européens et l’aide, le conseil aux initiatives publiques et privées émergeant. ?? Coordination de la projection extérieure de la production culturelle catalane. Profiter de l’expérience du COPEC, du réseau de bureaux du COPCA et du coup de pouce initial du tout nouvel Institut Ramon Llull, ainsi que d’autres initiatives sectorielles actuelles afin de donner support de compléter l’effort extérieur du secteur privé.

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?? Veiller à ce que le Contrat Programme de la CCRTV ait une programmation plus ouverte à la diversité culturelle, qui encourage la pratique culturelle des citoyens et qui aide à consolider un secteur indépendant d’entreprises et de professionnels de l’audiovisuel catalan. ?? Utiliser le réseau de bibliothèques publiques de la Catalogne en coopération avec l’administration locale et les différentes industries culturelles impliquées comme couronnement des campagnes d’incitation à la lecture et à l’accès à un patrimoine discographique et vidéographique pluriel. ?? Se mettre en accord avec les grands centres commerciaux afin qu’ils réservent un espace destiné à la commercialisation de la production culturelle catalane. ?? Protéger la production culturelle minoritaire ou d’une qualité spéciale, en rendant possible non seulement sa réalisation mais en assurant surtout et spécialement que le public puisse y avoir accès. ?? Rechercher des lignes spécifiques, flexibles et adaptables à ses besoins changeants, comme support à la création multimédia dans tous les domaines de la production culturelle. ?? Stimuler les synergies entre les secteurs ainsi que la coopération entre les entreprises. Recommandations au Parlement de la Catalogne ?? Aider à structurer le secteur et l’ensemble d’interventions dans le domaine de l’audiovisuel à l’aide d’une loi spécifique. ?? Consolider les fonctions du Consell de l’Audiovisual de Catalunya comme une haute autorité indépendante ayant des fonctions de régulation et d’inspection sur le secteur. ?? Adapter progressivement la législation catalane de protection de la culture nationale aux possibilités de l’offre et aux nouveaux espaces ouverts pour les nouvelles technologies. Recommandations aux administrations locales catalanes: ?? Programmer et fournir des espaces et des infrastructures aux créateurs et aux entreprises culturelles locales. ?? Encourager, à partir des centres de formation et de la politique de programmation des équipements publics, la formation d’une demande ouverte, critique et motivée par les produits du domaine culturel catalan. ?? Renforcer une double stratégie de démocratisation (diffusion décentralisée) et de démocratie (production décentralisée) culturelle à l’échelle locale qui consolide un tissu de consommateurs exigeants, un secteur amateur

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puissant et un berceau de créateurs et de producteurs innovateurs en interaction avec le moteur culturel de Barcelone. ?? Autoriser l’occupation raisonnable de l’espace public par des artistes et des foires de produits culturels qui encouragent à la fois un certain niveau de qualité et la viabilité de circuits alternatifs de commercialisation de produits culturels. ?? Donner support aux stratégies de coopération et de distribution sur des réseaux supra locaux.

Demandes au gouvernement et au parlement espagnol: ?? Traitement fiscal favorable qui inciterait à la consommation de tous types de biens et de services culturels, qui donnerait un coup de pouce à l’investissement privé dans la production culturelle et qui renforcerait le partenariat des entreprises et des citoyens. ?? Une plus grande ouverture et diffusion des acteurs et des propositions culturelles catalanes de la part de l’action espagnole à l’extérieur. ?? Développer en Espagne un cadre de normes du travail et du commerce qui tienne compte des spécificités de la production culturelle. ?? Promouvoir et profiter des studios de télévision à Sant Cugat comme centre productif impulseur de l’industrie culturelle catalane; favoriser, de même, une régularisation qui faciliterait l’installation de centres de production privés en Catalogne. ?? Renforcer les politiques de coopération culturelle ibéro-américaine. Demandes à la commission, au consei et au Parlement européen: ?? Promouvoir la défense de la diversité culturelle au moyen d’un cadre régularisateur et de politiques de support à la production et à la commercialisation des biens et services culturels; il faudrait, pour cela, adapter les stratégies et les critères de support aux particularités des cultures de moindre dimension. ?? Renforcer les politiques de coopération avec l’Amérique latine et la côte sud-méditerranéenne. ?? Maintenir, dans les négociations sur la libéralisation du commerce des biens et services culturels de la OMC, une position qui puisse garantir au citoyen européen (et latino-américain) l’accès à une réelle diversité culturelle.

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7 ÉPILOGUE L’évolution des industries culturelles en Catalogne a subi une forte croissance, aussi bien en valeur ajoutée qu’en occupation. Ceci n’est point un fait isolé:dans tous les pays développés, les activités créatrices d’intangibles sont à la base d’importants gains dans la productivité et dans la compétitivité des respectives économies. Un grand nombre d’activités très dynamiques et émergentes impliquent l’implantation des nouvelles technologies numériques interactives de l’information. Les secteurs ayant la plus grande possibilité de croissance sont l’audiovisuel et les multimédia. En Catalogne, la traditionnelle puissance de l’activité des maisons d’édition a permis la consolidation d’importantes entreprises avec une claire capacité d’exportation. Dernièrement, et malgré la paralysie des ventes dans le domaine du livre, le nombre des moyennes et grandes entreprises croît dans le secteur de l’audiovisuel et, plus lentement, dans le domaine de la phonographie. D’autre part, le tissu d’entreprises des industries culturelles catalanes est principalement formé par des entreprises de petite et de moyenne dimension et par des micro-entreprises; ceci est un important actif si l’on est capable de profiter son potentiel compétitif et son esprit entrepreneur. L’expérience internationale montre le rôle primordial du secteur public en tant que dynamisateur exogène dans le développement des respectives industries culturelles. Cet engagement se centre sur les étapes initiales des projets en y investissant et en les mettant au devant afin de les rendre viables et visibles sans pour autant subordonner leur évolution à la logique gouvernementale. La croissante utilisation d’instrument de support indirect et de fonds remboursables se complète par le caractère pluriannuel des programmes utilisés et un engagement à fonds perdu en ce qui concerne la dynamisation de la demande et les actvités artisanales et de formation. Ainsi, le résultat du Livre Blanc permet d’alimenter l’ensemble des agents culturels et des administrations publiques ayant une responsabilité dans la promotion d’un secteur privé de la culture, solide et compétitif, des instruments de diagnostic et d’analyse nécessaires. Dans cette diagnose ont participé un bon nombre de d’experts et d’agents d’institutions et d’entreprises impliqués. À présent, il ne reste plus qu’à implanter les recommandations et à dessiner les programmes qui permettront un développement durable dans le domaine mercantile de la production et de la distribution culturelle en Catalogne.

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8. AUTEURS DIRECTION ET COORDINATION: Direction et coordination générale: Lluís Bonet. Université de Barcelone. Coordination de réunions d’experts:Núria Llorach. Université de Barcelone. Recherche bibliographique : Enric Andreu, Lluís Bonet et Anna Villaroya. Université de Barcelone. Traductions et corrections de style: Jordi Hernández, Kimberly Kate et Joan Nadal. COORDINATION INSTITUTIONNELLE: Institut català de les Indústries Culturals: Jordi Penas (directeur) et Edgar Garcia (directeur du Service des Projets). DIAGNOSTICS SECTORIELS: Audiovisuel: Xavier Cubeles. Service Journalisme et Communication Audiovisuelle. Université Pompeu Fabra. Moyens de communication: Joan M. Corbella. Service Journalisme et Communication Audiovisuelle. Universitat Pompeu Fabra. Livre: Xavier Cubeles et Gemma Sala. BCF Consultors. Musique: Xavier Fina, Eulàlia Formiguera et Begoña Sanchis. ICC Consultors Culturals. Arts de la scène: Xavier Fina, Eulàlia Formiguera et Josep M. Codinach. ICC Consultors Culturals. Arts visuels: Antoni Laporte et Joaquina Bobes. ARTImetria. Nouveaux genres créatifs multimédia: Lluís Codina et Xavier Cubeles. Estació de la Comunicació. Fundació Universitat Pompeu Fabra. DIAGNOSTIC STRATÉGIQUE: Commercialisation et promotion extérieure: Xavier Cubeles et Emma Rué. BCF Consultors. Compétitivité, concentration et alliances entre entreprises: Xavier Cubeles et Gemma Sala. BCF Consultors. Formation et insertion professionnelle: Fèlix Manito et Roser Bertran. Kreanta. Cultura, coneixement, comunicació. Investissement et financement:Xavier Fina, Eulàlia Formiguera et Begoña Sanchis. ICC Consultors Culturals. Structure territoriale: Xavier Fina et Eulàlia Formiguera. ICC Consultors Culturals. Impact des nouvelles technologies: Enric Marín. Service Journalisme et Sciences de la Communication. Université Autonome de Barcelone. Création de publics: Antoni Laporte. ARTImetria. La langue catalane dans la production et sur les marchés culturels: Jordi Juan-Tresserras et Núria Llorach. Université de Barcelone. EXPÉRIENCE INTERNATIONALE: Expériences illustratives: Anna Villaroya, Enric Andreu et Jorge Fuentealba. Université de Barcelone. Rapport international: Mark Schuster. Massachussetts Institute of Technology. Rapport international: Andy Pratt. London School of Economics

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DIAGNOSTIC, STRATÉGIES ET PROPOSITIONS D’INTERVENTION: Diagnostic intégré: Lluís Bonet, Albert de Gregorio et Anna Villarroya. Université de Barcelone. Stratégies d’intervention gouvernementale: Lluís Bonet, Albert de Gregorio et Anna Villarroya. Université de Barcelone. Conclusions et propositions d’intervention: Lluís Bonet. Université de Barcelone.

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