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Fáskrúðsfjörður et son héritage français inestimable

Au début du XVIème siècle, les Français commencèrent à pêcher la morue dans les eaux islandaises très poissonneuses. Ils débutèrent modestement et chaque année, des siècles durant, ils ont mis le cap sur l'Islande depuis leurs villages côtiers. La pêche à la morue est devenue une part significative de l´économie de Dunkerque, où elle a commencé, puis de Paimpol et de Gravelines. À partir du milieu du XIXème siècle, les Français ont établi une station dans l'est de l’Islande, dans le petit village de Fáskrúðsfjörður. Quelques 200 à 300 navires mettaient alors le cap au Nord de l'Arctique et nombre d'entre eux n’en sont jamais rentrés. On estime à 400 navires perdus en mer et à 5 000 le nombre de marins qui ont perdu la vie. C’est une histoire de bravoure et de tragédie. L'État français a construit un hôpital à Fáskrúðsfjörður en 1903, qui était à l'époque le plus grand hôpital et également le plus moderne d'Islande. Ils ont aussi construit une chapelle et un cimetière. Un grand nombre de pêcheurs a payé le prix ultime. Leur situation a touché la nation française. La Première Guerre mondiale réduit drastiquement la pêche des Français dans les eaux islandaises et, en 1930, avec la Grande Dépression, elle stoppe totalement.

L´abri des temps modernes

L'histoire se poursuit dans chacun des deux pays. À Fáskrúðsfjörður, un hommage est rendu aux héros français qui ont donné leur vie dans les eaux glaciales d'Islande pour ramener la morue en France. L'hôpital français a été reconstruit et, au cimetière français, a été érigé un monument en l'honneur des héros de la mer, qui ont été soumis à de durs labeurs, travaillés mouillés et transis de froid, sans oublier les naufrages désastreux qui ont causé la perte des équipages dans les eaux difficiles de l’Atlantique.

Fjarðabyggð, une municipalité prospère

Le village de Fáskrúðsfjörður, qui appartient à la municipalité de Fjarðabyygð, compte aujourd’hui 750 habitants. Fjarðabyggð, une zone prospère située dans l'est de l'Islande, qui a été créée en 1998 à la suite de la fusion des anciens districts des Fjords de l'Est. La municipalité de Fjarðabyggð comprend les villes de Neskaupsstaður, Eskifjörður, Reyðarfjörður, Stöðvarfjörður, Fáskrúðsfjörður et Mjóifjörður, totalisant quelques 5 000 habitants.

Les villes de l´Est se sont associées pour amener l’aluminerie d’Alcoa en Islande. C’est certainement l’une des fonderies les plus modernes et avancées techniquement au monde. Ses exportations représentent environ 10% du PIB total de l’Islande. En conséquence, les villes de l’Est ont connu une forte croissance après des décennies de déclin. L’industrie de la pêche traditionnelle, aussi forte que jamais, revêt une grande importance pour l’économie islandaise, de même que le tourisme , depuis ces dernières années.

Les Celtes et les pirates africains Fáskrúðsfjörður est un petit fjord au sud de la plus grande baie d’Islande, la vaste baie de Reyðarfjörður, où se trouvent les trois «grandes» villes d’Eskifjörður,

Neskaupstaður et Reyðarfjörður. La rénovation des bâtiments du patrimoine français, l'un des plus importants travaux de restauration historique en dehors de la région de Reykjavík, s'est achevée à l'été 2014. Les cinq bâtiments français jouent un rôle important dans la culture locale et la société à Fáskrúðsfjörður.

L’hôpital français, par exemple, fait maintenant office d’hôtel avec le restaurant L’Abri, au rez-de-chaussée. Le vieil hôpital abrite un très bel hôtel et un musée consacré au riche patrimoine français. La chapelle est le seul bâtiment qui conserve encore son rôle d'origine et qui est ouverte aux visiteurs du musée.

Il existe également des récits d'attaques de pirates nord-africains en 1627 à Fáskrúðsfjörður et à proximité de Stöðvarfjörður. Fáskrúðsfjörður tire son nom d'une magnifique île, Skrúður, datant d'un autre millénaire avant la colonisation des Norois au VIIIème siècle, lorsque les Celtes occupaient une place prépondérante en Islande. Certains pensent que le nom gaélique de l'île était Fasruth, l´ile du courant marin, qui décrit les eaux dangereuses à proximité.

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