5 minute read

CirCuits Courts

Limousines de Porcolois DU CHAMP À L’ASSIETTE

Éleveur de limousines sur les terres de l’exploitation familiale, à Plumieux, Tristan Quinio commercialise en direct, la viande qu’il produit. Un choix que celui qui a déjà su fidéliser une large clientèle ne regrette pas, bien au contraire.

Advertisement

Éleveurs de normandes depuis plusieurs générations, la famille Quinio a longtemps privilégié la production laitière. À la tête de l’exploitation depuis le départ en retraite de son père Christian, en 2018, Tristan a fait un choix différent.

Désormais associé avec sa mère, Sylvie, le jeune trentenaire a en effet préféré abandonner le lait pour la viande.

« C’est un type d’élevage contraignant et il aurait fallu procéder à des investissements importants pour développer l’activité », explique-t-il. Dans l’étable, dès 2013, les normandes sont donc progressivement remplacées par des limousines ! Un choix de cœur pour Tristan, qui apprécie particulièrement cette race, pour ses qualités gustatives… mais pas que ! « Ce sont des races polyvalentes qui se ressemblent et nous avions déjà procédé à des croisements », précise

Christian.

À partir d’une dizaine de génisses, achetées en 2013, l’éleveur développe un cheptel qui compte aujourd’hui plus d’une soixantaine de têtes. Naisseur et engraisseur, Tristan met un point 16 •

d’honneur à contrôler l’ensemble de la filière. Et cela passe d’abord par une alimentation saine et équilibrée. Sur les 130 hectares de l’exploitation, près de la moitié demeure consacrée aux prairies. Dès la mi-février et jusqu’à la mi-novembre, les bêtes vivent au grand air et se nourrissent d’une herbe riche et grasse. L’hiver, les vaches rentrées à l’étable, peuvent apprécier une alimentation essentiellement de l’herbe produite directement sur l’exploitation. Ici, la viande est garantie sans OGM.

Vendue avant d’être abattue

Une évidence qui s’est d’ailleurs imposée d’entrée pour celui qui a fait le choix de commercialiser directement sa production. « C’est une manière de valoriser notre travail et le fait de rencontrer directement le consommateur donne un vrai sens à notre métier », précise-t-il. Une fois les bêtes tuées à l’abattoir de Quintin ou de Vannes, les carcasses sont acheminées vers la société TVR (Transformation Viandes Régionales), de Baud. La viande y est découpée et conditionnée sous vide en colis de 10, 15 ou 20 kg, pour un prix qui peut osciller entre 12 et 14 €, le kilo. Mais pour pouvoir déguster cette viande de qualité, encore faut-il la commander. « Nous ne fonctionnons que sur commande, explique Tristan. Lorsque nous abattons une bête, elle est déjà vendue en totalité ». La qualité des produits proposés n’aura guère mis de temps à convaincre une clientèle essentiellement locale et de plus en plus large. Le bouche-à-oreille bien sûr, mais également une présence sur les réseaux sociaux y ont contribué. Du champ à l’assiette ! Si la formule n’est pas nouvelle, elle a encore fait la preuve de ses bienfaits, pour le producteur comme pour les consommateurs.

Gaec de Porcolois

Lieu-dit Porcolois – Plumieux 06 66 63 35 44 Facebook

Guillaume Talmont L’ART DE BRÛLER LE BOIS

Brûler le bois pour faire ressortir son côté esthétique à la fois moderne et original… Installé à Moréac, l’artisan-designer Guillaume Talmont, popularise avec talent et imagination, une technique japonaise ancestrale.

« Dompter les flammes pour sublimer la matière ! » D’un art ancestral né au Japon, il y a plusieurs siècles, Guillaume Talmont en a fait son métier. Depuis maintenant six ans, le jeune quarantenaire, originaire de Moréac, s’est en effet spécialisé dans la technique nippone du Shou Sugi Ban, qui consiste à carboniser la surface du bois. À l’origine, cette technique permettait de protéger naturellement le bois contre les insectes xylophages ou les champignons lignivores, mais également de le rendre plus résistant face aux outrages du temps, le soleil comme la pluie. Ces vertus demeurent intactes, mais aujourd’hui, c’est plus son aspect esthétique qui attire. Dans son atelier installé dans une longère du hameau de Porh Milliério, sur le territoire de sa commune d’origine, l’artisan-designer n’aura guère mis de temps pour faire apprécier son talent. À l’automne dernier, il a même fait l’objet d’un reportage pour une émission consacrée à la maison et diffusée sur une chaîne nationale. Et pourtant, celui qui a travaillé pendant plus de dix ans comme commercial dans la grande distribution, n’aurait pas imaginé une telle reconversion professionnelle. Mais, quand le hasard se conjugue avec l’envie, le champ des possibles s’entrouvre !

L’imagination pour seule limite

Dans un magasin de meubles, alors que sa compagne tombe sous le charme d’un meuble en acier, lui demeure circonspect. « C’est un peu cher non ? Et ça ne doit pas être très difficile à faire », s’avance-t-il. Sa compagne le prend au mot… Il n’a d’autres choix que de s’y coller. Autodidacte et n’ayant même jamais tenu un poste à souder dans les mains, il y parvient. Et le résultat est plus que concluant. Surtout, à un moment où son métier de commercial commence à l’ennuyer, l’opportunité de changer de voie s’impose presque comme une évidence. « Au départ je proposais juste un dessin au client, se souvient-il. Si ça lui convenait, je réalisais la pièce. » Tables, petits mobiliers, luminaires… Les créations de Guillaume Talmont plaisent et surtout se vendent. Très vite, pour atténuer la froideur de l’acier, il compense avec la chaleur du bois. Une nouvelle fois, le hasard va s’en mêler. « J’avais reçu un lot de bois pas très joli pour réaliser un meuble, explique-t-il. J’avais entendu parler de la technique du bois brulé, alors j’ai essayé. » Le résultat dépasse ses espérances. Il pousse ses recherches sur cette technique japonaise, teste différents bois et affine son savoir-faire. « Je travaille essentiellement avec des bois résineux (Douglas, cèdre et mélèze) mais je peux aussi utiliser des essences plus nobles telles que le chêne ou le châtaignier », précise-t-il. Chaque lame est brulée, texturée et stabilisée à la main dans son atelier. Sa maîtrise technique lui permet de proposer une palette de textures, de reflets, et de jeux de lumière uniques et contemporains. Si aujourd’hui la plus grande partie de son activité est concentrée sur des réalisations extérieures (bardages, clôtures, claustras, aménagements paysagers…), il propose également une multitude d’aménagements intérieurs. « Votre imagination sera ma seule limite », sourit-il.

Bois Brûlé Concept

06 80 13 47 12 www.guillaumetalmont.com

This article is from: