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rAndonnée Silfiac

rAndonnée Silfiac

LIRE LES COUPS DE COEUR DE LA LIBRAIRIE

« RENDEZ-VOUS N’IMPORTE OÙ »

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« Blanc »

Sylvain Tesson

Gallimard

« Avec mon ami le guide de haute montagne Daniel du Lac, je suis parti de Menton au bord de la Méditerranée pour traverser les Alpes à ski, jusqu’à Trieste, en passant par l’Italie, la Suisse, l’Autriche et la Slovénie. De 2018 à 2021, à la fin de l’hiver, nous nous élevions dans la neige. Le ciel était vierge, le monde sans contours, seul l’effort décomptait les jours. Je croyais m’aventurer dans la beauté, je me diluais dans une substance. Dans le Blanc, tout s’annule – espoirs et regrets. Pourquoi ai-je tant aimé la pureté ? » Quoi de mieux pour présenter ce livre que les mots de l’auteur, dont on sait combien ils sont toujours savoureux. Le nouveau livre de Sylvain Tesson, après La panthère des neiges, est une nouvelle invitation au voyage.

28, rue du Pont - Pontivy - 02 97 07 00 48

« Dans l’océan - cherche et trouve 100 animaux »

Philippe Jalbert

Éditions Gautier-Languereau

Après le magnifique Dans la forêt avec ses teintes oranges, nous sommes cette fois-ci invités à plonger dans l’océan à la recherche d’animaux marins bien cachés, mais aussi de quelques intrus - une brosse à dents, une cannette de soda... Nous parcourons les mers dans un univers graphique magnifique aux traits de crayon noir tout en finesse, éclairé de touches de vert, et on s’amuse, les petits comme les plus grands, à compter et à repérer ici deux hippocampes, là une pieuvre, et là encore une raie manta. Un bel album cherche et trouve à la fois ludique et plein de poésie, à mettre entre toutes les mains !

« La dernière reine »

Jean-Marc Rochette

Casterman

Nous restons dans les Alpes mais nous les parcourons cette fois en bande dessinée. Après Ailefroide ou encore Le loup, Rochette se surpasse avec La dernière reine. Édouard Roux est une gueule cassée de 14-18. Jeanne, une sculptrice de talent lui redonne un visage et l’introduit dans le milieu des artistes de Montmartre, qui inventent et créent au rythme des chansons d’Aristide Bruant. Reconnaissant (et amoureux !), il lui fera découvrir le Vercors. De là, l’amour, le drame, la beauté, l’injustice, la nature, l’homme, et la dernière reine, une ourse abattue au début du XXe siècle, lorsqu’Édouard était enfant. La dernière, vraiment ?

« Les 5 terres » Tome 9 - Ton rire intérieur

Llewelyn et Lereculey, sur une idée de David Chauvel

Delcourt

Encore une bande dessinée mais une fois n’est pas coutume, il s’agit cette fois d’une série, dont le tome 9 vient de sortir. Je vous entends d’ici penser « oh encore une série, c’est long, ça prend de la place, ça n’en finit jamais… ». Je vais vous répondre comme si vous étiez devant Netflix : celle-ci vaut le coup d’être « bingée » ! Oui, il s’agit d’animaux aux comportements humains, oui cette série se passe dans un cadre imaginaire. Mais quelle subtilité, quelle intelligence, quel suspense ! Ça foisonne de personnages, d’intrigues qui se mêlent et s’entremêlent, ça parle de pouvoir, de survie, de passions. On commence à lire la série en soupirant « 9 tomes… », on la finit en se disant « seulement 9 tomes, vivement le 10e ! » Addictif ! « Le couple et l’argent »

Titiou Lecocq L’iconoclaste

Pourquoi les hommes sont plus riches que les femmes ? Plus qu’une question, c’est un fait : dès l’enfance, les garçons reçoivent plus d’argent de poche que les filles. Adultes, à poste égal, les femmes sont moins bien payées que les hommes. Et le couple accentue encore les inégalités : au cours de la vie à deux, les inégalités ne cessent de se creuser, sans qu’aucun des deux ne s’en rende vraiment compte. Après le remarqué « Les grandes oubliées (Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes) », Titiou Lecocq va, avec sa plume vive et piquante, décortiquer et analyser les faits et les statistiques. Un pas de plus vers la prise de conscience, des pistes de réflexion et de solutions... de quoi alimenter les réflexions de chacun et chacune d’entre nous !

« Nouvelles contRées »

Olibrius

Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas d’un livre dont il est ici question, mais d’un « objet ludique non identifié », un jeu coopératif original qui nous emmène en exploration au sein de nos propres bibliothèques, dans un voyage exotique à l’intérieur de n’importe quel roman, choisi avec soin, ou complètement au hasard ! Un joueur lit secrètement quelques lignes et y associe une des images fournies puis il lit ces lignes aux autres joueurs qui doivent retrouver l’image associée. À cela s’ajoutent des missions variées qui permettent de décortiquer le texte et, de péripéties en péripéties, d’avancer dans le livre et de se rapprocher de la victoire. Une façon ludique et originale de re-découvrir sa propre bibliothèque, à deux, en famille ou entre copains ! Communication, lecture et imagination sont au rendez-vous, pour 2 à 6 joueurs à partir de 10 ans !

Système d’Echange Local UN RÉSEAU qUI NE MANqUE PAS DE SEL

Tisser du lien social et échanger des biens ou des services avec une monnaie fictive… Telles sont les valeurs partagées par les associations qui pratiquent le système d’échange local (SEL). En Centre Bretagne, on en compte trois : à Pontivy, à La Motte et à Rohan.

Né au Canada dans les années 80, le système d’échange local s’est développé en France à partir du milieu des années 90. Aujourd’hui, on compte plus de 800 associations de ce type sur le territoire. Dans le centre Bretagne, son apparition date de 2011 avec la création de l’association Troc’Sel, à Pontivy. Depuis, deux autres sont nées : Les Troqueurs de Lin, à La Motte et Roc’Han Sel, à Rohan. Si jusqu’à présent elles ont fonctionné en totale autonomie, les trois associations, qui regroupent au total près d’une centaine d’adhérents, viennent de jeter les bases d’une coopération régulière. Une première rencontre a eu lieu à la fin du mois de septembre et une seconde devrait être organisée pendant la période des fêtes de Noël. « Cette première rencontre nous a donné envie de continuer », se réjouissent les responsables des trois associations.

Mais le SEL, c’est quoi exactement ?

« Le système d’échange local permet à la fois de créer du lien social et surtout d’échanger des biens et des services avec une monnaie fictive qui n’a pas de valeur monétaire mais une valeur temporelle », explique Laurence Derian, responsable de l’association Troc’Sel. La palette des biens et des services qui peuvent être proposés est particulièrement vaste. Cela peut aller des fruits et légumes du jardin à différents petits travaux en passant par la garde d’enfant ou le dépannage d’un ordinateur. « Chacun peut offrir ses compétences et son temps à l’autre », précise Morgan Mével, de Roc’Han Sel. Mais pas question de faire de l’ombre aux professionnels. « Ici, il s’agit plutôt de coup de main et de dépannage occasionnel », assure Marie-Luce Pichaud, des Troqueurs de lin. Afin d’aller plus loin que le simple troc des biens et services, chaque groupe définit une unité de mesure qui régit les échanges et permet la réciprocité. À Pontivy, il s’agit de la fleur de sel ; à La Motte, c’est la fleur de lin et à Rohan, le Roc. L’unité est basée sur le temps, et pour chacune d’elles, une heure correspond à 60 unités. Lors de chaque transaction, un bon d’échange est établi entre les deux adhérents impliqués. Le rôle de l’association est de mettre en lien les annonces (offres et demandes) et les adhérents. Chacun tient ses comptes d’unités de valeur qui peuvent être supervisés par l’association, une fois par an. L’intérêt est de développer une économie solidaire et locale. Chaque membre profite de biens et des services, en offrant à son tour biens et services. « Faire partie d’un sEL permet ainsi de sortir de l’isolement, de bénéficier d’un réseau d’entraide et de prendre conscience de ce que l’on a à offrir à d’autres personnes », assurent les responsables. Un réseau d’entraide et d’échange qui entend aussi et surtout privilégier la convivialité. À chaque fois, les bourses locales d’échanges ou les ateliers de groupes se terminent par un repas où chacun emmène des mets pour partager avec les autres.

Les Troqueurs de Lin - La Motte

Marie-Luce Pichaud – 06 26 96 19 49 les.troqueurs.de.lin@gmail.com

Troc’Sel - Pontivy

Laurence Derian – 06 15 51 00 61 trocselpontivy@gmail.com

Roc’han Sel - Rohan

Morgan Mével – 06 52 15 43 44 rochansel@gmail.com

histoire de Napoléonville APPRENDRE EN S’AMUSANT

« Les dessous de Napoléonville », tel et le nom d’un jeu de société imaginé par l’archiviste de la ville de Pontivy, Jérôme Lemesle. Un jeu qui permet de découvrir de façon ludique, l’histoire du développement urbanistique et architectural de la cité.

L’histoire de Pontivy en général et celle de Napoléonville en particulier… Jérôme Lemesle connaît bien. Et pour cause ! Titulaire d’un master d’histoire et d’un master d’archiviste, il dirige le service des archives municipales de la ville de Pontivy depuis dix ans. Dix années au fil desquelles ce Malouin d’origine s’est forgé une culture encyclopédique sur l’histoire de la cité des Rohan. Il est vrai que pour assouvir sa soif de connaissances, il ne manque pas de matière. Le fonds d’archives de la ville de Pontivy est particulièrement riche. Du XVIe siècle à nos jours, il se compose en effet de documents stockés dans des milliers de boÎtes sur près de 800 mètres linéaires ! « Les documents sur la période du Moyen Âge sont rares, admet Jérôme Lemesle. Nous disposons en revanche d’un fonds particulièrement riche sur la deuxième partie du XIXe siècle et la construction de Napoléonville. » Au quotidien l’activité de l’archiviste est multiple. Outre la récupération de documents légués à la ville et leur classement, il s’assure de leur bonne conservation. Dans la salle de lecture, il apporte une aide précieuse aux étudiants qui planchent sur un mémoire ou aux amateurs qui souhaitent en savoir plus sur leur ville ou sur leur propre histoire. Enfin outre l’accueil des classes et de groupes il répond régulièrement aux demandes du service urbanisme de la ville. Depuis son arrivée, il a également régulièrement participé à la réalisation d’expositions présentées à la médiathèque. Ce fût notamment le cas pour celle consacrée au 100e anniversaire de l’armistice de 1918, celle portant sur Pontivy et le Blavet ou encore celle consacrée à l’histoire de la compagnie des sapeurs-pompiers de la cité.

Entre Monopoly et Trivial Pursuit

Depuis cet été, Jérôme Lemesle est également le concepteur d’un jeu de société qui permet de découvrir l’histoire de Napoléonville de façon ludique. « Les archives départementales ont déjà créé des jeux sur les châteaux ou sur l’histoire du Morbihan, rappelle le créateur. Il s’agit d’un mélange de Monopoly et de Trivial Pursuit. » À la différence près qu’ici, l’argent est remplacé par le cerveau et la culture ! Le jeu se compose de quatre thèmes, déclinés par quatre couleurs, qui respectent les grandes périodes de l’évolution de la ville. Le vert porte ainsi sur la création et les projets d’aménagement de Napoléonville. Le rouge permet de découvrir la période de construction jusqu’à l’art nouveau et les années 1900. Le bleu est spécialement consacré aux bâtiments publics et le jaune aux industries et aux commerces de la ville. « Au fil de la partie, le joueur va aménager le quartier napoléonien et construire les monuments emblématiques de Napoléonville en répondant à des questions sur l’histoire et l’architecture, mais également à des questions plus générales sur l’histoire de la ville », explique le créateur. Les bonnes réponses permettent d’avancer, de gagner des cartes et des maisons, conçues par l’atelier Fab Lab de l’espace Kénéré, que le joueur peut disposer sur le plateau de jeu. Imaginé pour des enfants âgés de 7 à 11 ans, le jeu a été testé et approuvé par les écoliers avant d’être présenté au grand public, lors des journées du patrimoine, au mois de septembre dernier. Pour l’instant, l’unique exemplaire ne pourra être utilisé que dans la salle des archives de la médiathèque. Dommage ! À moins que la ville de Pontivy n’ait la bonne idée d’en décider autrement et de favoriser sa commercialisation pour le grand public ?

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