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VILLAGE CÉLESTE

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BAHR

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Alger

Concours d’architecture 2018

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Projet dans le cadre du concours AFRIKARCHI, ayant pour titre «Concevoir ou réhabiliter une école primaire en milieu urbain en Afrique». Il a pour objectif la construction d’une école, dont le rôle n’est pas seulement de permettre à des jeunes d’acquérir les savoirs de base et de construire leur avenir, mais offrir à la ville ou au quartier, un équipement dont les usages peuvent dépasser le simple rôle scolaire et éducatif. Le projet se trouve à la pointe de Village Céleste, quartier périphérique d’Alger. Ce quartier, situé sur les hauteurs à l’Ouest de la baie, jouit d’une situation géographique exceptionnelle. Il est implanté sur la ligne de crête, offrant à ses habitants une vue panoramique sur la mer Méditerranée. Village Céleste est, à la manière des villes italiennes, accroché à la montagne et tourné vers la mer. C’est un village dans la ville. La carrière installée en contrebas et le relief l’isolent du reste de la ville de même qu’ils le préservent de son agitation.

Cependant c’est un village qui n’a pas de centre, c’est-à-dire pas de lieu qui constitue un repère d’où les habitants peuvent sentir leur appartenance à Village Céleste. C’est pourquoi nous avons souhaité implanter en ce lieu une école élémentaire comportant un gymnase et une bibliothèque. Cet équipement de proximité dote le quartier de services nécessaires dont il était jusqu’ici cruellement dépourvu. Les équipements annexes de l’école ont été conçus afin de pouvoir être utilisés en dehors de ses heures d’ouverture. Le gymnase et la bibliothèque disposent d’entrées indépendantes auxquelles tous les habitants peuvent accéder par un parvis. De plus, nous avons profité du fort dénivelé du terrain pour aménager un vaste espace public sur le toit du gymnase. Depuis ce belvédère, la vue panoramique sur la baie d’Alger, qui constitue l’identité de Village Céleste, est donné à tous.

L’école est implantée en gradins afin de tirer parti du fort dénivelé du terrain. La mise en place de plateformes successives permet de bénéficier d’une vue dégagée dans les classes. Les cours de l’école sont des espaces introspectifs, où l’on est privé quelques instants du paysage, pour mieux l’admirer ensuite. Les plateformes communiquent entre elles par des rampes intégrées dans le socle minéral de l’édifice. Les classes sont des pavillons, structures autonomes disposés sur le socle. Elles sont reliées entre elles par des galeries couvertes, espaces interstitiels par excellence. Les toitures des classes sont accessibles par des escaliers ou directement depuis la plateforme supérieure pour certaines d’entre elles. Elles communiquent entre elles et sont partiellement plantées. Ces espaces uniques sont de véritables espaces pédagogiques et ludiques.

Le socle de l’école est composé de pierre locale, extraite de la carrière Jaubert tandis que les portiques de la galerie sont construits en bois et couverts en tuiles de terre cuite. La structure des classes est constituée de briques de terre cuite et de poutrelles en béton pour la toiture terrasse. Ces différents éléments sont structurellement indépendants et reliés entre eux par des articulations. Le choix de ce dispositif constructif a été motivé par la sismicité du site, nécessitant l’emploi de différents matériaux pour combiner justement leurs propriétés physiques. Nous avons privilégié l’utilisation d’éléments fabriqués localement, pouvant être transportés et mis en œuvre par des artisans algérois sans le recours d’une concours d’architecture grue. Cette démarche s’inscrit dans la recherche d’une architecture durable inscrite dans le territoire. 055

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