Institut d'estudis occitans de París Documents per l'estudi de la lenga occitana N°77
Eugène CORDIER
Études sur le dialecte du Lavedan
Edicion originala Bagnères, J. Cazenave, 1878 Document dins lo maine public numerizat per archive.org
Documents per l'estudi de la lenga occitana Daus libres de basa numerizats e betats a dispausicion sus un site unique.
Des ouvrages fondamentaux numérisés et mis à disposition sur un site unique.
Mesa en linha per : IEO París http://ieoparis.free.fr
ETUDES SUR
LE DIALECTE DU LAVEDAN Par
(
%xtraih du
EUGÈNE CORDIER
"Bulletin de la Société
^amond
BAGNERES MPRIMERIE
J.
CAZENAVE
1878
)
quelques lignes ne sont pas une préface, elles ne sont qu'un affectueux et cordial souvenir à
)es
îaT^émoire de deux membres de qui nous furent unis d'abord par la plus
,
liens
,
de l'amitié
du grand géologue
fils
neveu du célèbre Ramond, sous
le
,
petit-
patronage duquel
constituée notre Société, avait conçu l'idée heureuse
de faire pour oncle avait
les
fait
Pyrénées morales ce que son grand-
pour
les
tour à tour étudier les la
les
Ramond
tendre et plus tard par ceux de la parenté,
M. Eugène Cordier
s'est
la Société
langue, la poésie,
Pyrénées physiques.
mœurs, la
les
l\
voulait
usages la législation ,
,
musique de nos populations
pyrénéennes. a été surpris par une mort inopinée avant d'avoir pu achever son œuvre. Il n'avait encore imprimé que qui arrachèrent à notre grand historien ses Légendes Il
,
Michelet un cri d'admiration aux Pyrénées inséré dans française et étrangère.
,
et le
que son Droit de famille recueil
de législation
Eugène Cordier avait laissé des notes nombreuses. Son fils mort à vingt-un ans dans une exploration ,
,
des glaciers des Alpes
,
avait
commencé
des travaux posthumes de son père
son
travail de piété filiale et
il
;
m'a
il
la publication
n'a
pu terminer
laissé le
soin de
réaliser ses désirs. C'est
ce
travail
que nous livrons
aujourd'hui
public.
J.-J.
D.
au
,
ETUDES SUR LE DIALECTE DU LAVEDAN
^l^remU'Po^
^Partie^
—
C)rinines
J'aimerais à poursuivre clans la littérature
parallèle
lo
que
j'ai
commencé
à établir entre les Basques d'une part et de l'autre les Béarnais et les peuplades des Pyrénées centrales. Mais ici ,
je
me
trouve arrêté par
prodigieuse diversité du langage.
la
,
Les
du Béarn et des Hautes-Pyrénées relèvent de la langue d'Oc, et sont frappés du sceau de la civilisation romane mots, dialectes
:
phrases, la
tournures, syntaxe,
conquête à
pensée
la
sont
indigène
modifiée par l'influence latine, des troubadours
l'Europe
,
offre
les
l'uniforme ;
difficilement
des
imposée par
cette pensée graduellement us du moyen-âge, les chants
par une longue vie
,
livrée ,
commune
h tout
le
Midi de
termes de comparaison avec
le
génie basque, resté sur quelques points primesautier et sauvage.
On ne
saurait prononcer
que
avec des sources basques rapports, lo
sel
s'il
en
est,
;
me
l'esprit
du Béarn se trouve incompatible
mais dans
les
lettres
,
du moins
,
les
semblent très éloignés, et notamment
des rondeaux béarnais est plutôt gaulois que basque.
J'ai dit la
pauvreté des lettres euscariennes
des lettres béarnaises, qui.
Avril iS77
.
Il
en est autrement
sans être des meilleures, nous offrent T
ih;
I
une richesse relative
toutefois
monuments qui, sous
légers
n \
i;ii>
certains
:
n d
monuments graves
et de
divers aspects, décèlent l'esprit d'un
Les habitants du Lavedan
peuple.
MO
Vallées ont aussi leurs productions
du Bigorre
,
locales,
des
et
Quatre-
qui, dans un langage
très voisin de celui du Bcarn moins recherché, un peu plus rude, témoignent de leurs tendances morales. Ces petites littératures ne peuvent que nous fournir des traits ethnologiques précieux à recueillir, ,
ou non à des concordances basques. à tiou\'er un mot de basque dans les patois i-omans des Hautes ou Basses-Pyrénées, non pas même dans soit qu'ils 11
les
se prêtent
ne faut pas s'attendre
termes génériques qui désignent
spéciaux des
les aj.'cidents
du
sol
villes, villages, vallées, rivières, torrents,
pouvant seuls se
plier à ces dérivations.
est totalement,
exclusivement latine, avec
La source de un
;
les
noms
montagnes, ces dialectes
mélange de' mots grecs, communs à la langue d'Oc et au midi de la France de mots celtiques, germains, en nombre infime, adoptés les uns et petit
,
les
autres par
le latin vulgaire des campagnes dans les Gaules. mélange grec est-il très discutable. Est-il bien certain, par exemple, que le nom caunias, une chaleur accablante, soit
I-:ncore le
tiré
du grec chauma
comme
on
ordinairement
plutôt que que pour dériver le verbe esperreca ou espcrraca , déchirer, mettre en lambeaux, il faille recourir à un temps passé du verbe grec spareao. Remarquons au passage que le mot patois de cette famille, perrec ou j)errac (i), une guenille, a donné aux Basques perreca , dans le
du
latin
môme
cauma
sens.
,
qui a la
,
même
C'est une preuve
le
dit
,
signification;
entre mille
des emprunts
hnguis-
tiques que ce peuple a faits à ses voisins.
Le
du Lavedan, spécialement d'Argelès celui que mieux, m'a paru, comme les autres, abonder dans
dialecte
,
connais
le
On
peut y rapporter tout un vocabulaire, dont quelques mots seulement à titre d'échantillon. latin.
Yessi, sortir du latin exire. Croumpa, acheter: lat. comparare
je
je le
détache
:
;
espagnol
,
rowprar.
(0 " Perrec" est une forme de " pelha" liailloii en langue d'Oc, dérivé du peUi«"p©au. Le \crbe "rspprrcca" vient de " perrcr ".
l;ilin
, .
.
DIALECTE DU Escouné, cacher Ayaçase,
lat.
:
s'étendre
LAVE D AN
ahscondere; esp. esconder.
se coucher
,
lat.
:
jacere
esp. yacer
;
fr.
;
gésir
IIpH fer ire ;
porter un coup mortel, un grand coup qui annihile
,
Met,
:
lat.
jféHr;esp. herir, blesser.
fr.
s'emploie dans
crainte:
val
le
d'Azun
VaX.
;
metus
:
esp.
miedo. Auci
tuer
,
:
lat.
occidere
occir.
fr.
;
Crema, brûler lat. cremare ; esp, quemar. Hat (sm), sort: lat. fatum; esp. hado. Hade (sf), fée: lat. fatum; esp. hada. :
Die (sm), jour
:
dies
lat.
esp. dia.
;
Bade, venir au monde, naître; badut, ne, à Campan le
Béarn
;
hayut à Argelès
Esçjuit (sm),
au
Et
jour, à l'aube;
petit
;
esguit det die
(^)
et
dans
vadere.
lat,
,
le
lever du jour.
At esguit
exitus.
lat.
communiquer un mal par le contact lat. hir, paume On dit aussi accoumana, par une transformation élégante du latin communicare. Hayle{ sf;, lat. halitus ;h\ hâle"? Era hayle, lesouftle du Midi, Aliira
de
,
:
main.
la
:
—
le
vent d'Espagne violent et desséchant. Ainsi qu'une chaude haleine
il
embrase parfois
loureusement
On l'aide
l'air
des vallées profondes
se flétrissent;
et les (leurs
les
le
:
les
arbres penchent
berger, en sont dou-
affectés.
Haylc , hayleve
dit:
troupeaux,
.
et liaylasse
:
cette dernière forme,
à
d'une désinence familière an patois (c'est un augmentatif),
exprime
tout ce
qu'il
y
a
d'insupportable
dans ce grand
vent
du Sud.
De hayle, on lades.
.
les
.
On
d'Espagne. iri'itable
(I)
:
" El
a
fait
un verbe
vaches sont excitées dit,
:
,
au figuré,
Eras hacques que soun enlundu vent
s'agitent sous l'influence
d'un
homme
inquiet, tracassicr
qu'ey enhadat.
"
article
masculin "
"elle", par la subslilalion du t Ju latin " v;illis ".
le
à
'",
\'i.
et
piononi |ieisonnpl
douMe
;
par exemple
:
"il, *'
lui''.
l>al ",
fr.
Du
l;iliii
"vallée",
,
C
(J
Con me on
voit,
le
1
K
K
J-
A
i;
O N
.\I
IJ
y a du pittoresque dans ce
il
transformé
latin
par de simples montagnards.
Tous ces du Béarn
dialectes,
,
immédiates dans dans
la
Catalogne.
langue
la
On
nécessairement,
fonds
le
l'autre
parfois
faire;
si
de fond,
De
mots communs
l'Espagnol moderne ou dans les
en deçà
des formes qu'affecte
Bronche
ic
offre des
y remplace souvent
,
Vf,
le
en delà des
et
quelques-uns
,
vieux Espagnol. Je
le
montagnes. pour
tii-és
la
qui ont leurs semblables dans
et
,
me' s simplement dans
JÇroMc/i. (sm), sorcier; csp.
il
fréquente et
ho, qui devient hé dans
fait
en voici
,
,
si
beaucoup de proverbes sont identiques
et
plupart du dirlecte du Lr.vedan
hasarc et
aspirée,
Vit
faccr, les Espagnols ont fait hacer,
presque de forme,
les
que de l'Espagnol
Ainsi,
Béarnais, de far ont
et les
Lavedan. Des expressions
Parmi
j)arler
de ces langues, quelque
Pyrénées gasconnes
les
Castillan.
le
au Portugais. Suivant que de ces comparaisons il trouve
commun
prononciation.
dans
forte
dans
nom-
français, soit
le sol
,
motif de persister. Pour ne
comme
sur
soit
l'Italien,
ou
la
ont leurs affinités
peut aussi, mais de plus loin sans doute,
l'esprit s'applique à l'une
rapports dans
,
puis dans les branches
,
d'oc,
comparer à l'Espagnol, à dans
de l'autre, du Lavedan
l'un
des Quatre-^'allées
et
gascon d'abord
le
breuses laissées par
les
rapprochés
si
du Bigorre
l'oi'dre
hrujo;
lat.
les
alphabétique
prends au :
hruchus, sauterelle, l'une
sorcier.
(sf), sorcière;
csp. hruja
;
latin
du moyen-âge
:
Broxa
(Ducange';.
Charamaque : henné charantaqye femme fantasque désordonnée, malpropre (ce mot est usité à Bagncres-de-Bigorre', très anc, esp. charamaer. ,
Eslarnpay (sm). écloir: Estovrroucu
:
,
e^^himjxAgo.
esj)
émietLer, écraser
la
terre:
esp. eslurrucar
;
lat.
extraquere, arracher en tordant.
Fâche
(sf),
ceinture, autrefois rayée bleu et noir, du val d"Azun
;
esp. faja.
Fallet
:
jupe ou jupon dans
la
môme
vallée
jupes de dessous.
Layra
:
aboyer; esp. huirar ;
^'/inmar (snV
.
singe:
csj).
lat.
mon".
lalrarc.
:
csp. las faldas, les
DU
T E
Moune
(sf
L
guenon: csp. mona.
,
AV E D A X
Ce mot appartient
au
aussi
dialecte ba«-!iinousiu.
Ouïe
pot de terre
(sf),
au feu;
la
Ourse
oJla
.
OustaoH
([<i\\\
stn
(
ostalaria
lat.
Yegue
Une
anses, ou
de ce genre
proportions d'un
nos Pvréné.';-
.•.iitraies,
ter-Dones
romans des Hautes dialectes
cette langue
un développement
En
crète. ils
général
qu'ils ont
et ce
que
n
.
i\^
u;i
;j('i
([ui
ijat'jis
guerre des Albigoc'.
et
la
langue d'oc demei: j)oint
phores et
de
les
qu'elle était,
soupirer
sens,
atteiiit
la
.
la
une extension logique,
)
d* iieraient
toute comparaison indis-
Midi de
France manquent
la
le
,
qu'une
et
civili-
langage d'un peuple.
de civilisation puise dans
de cette ère que datent tous les patois
plus
i-
o'énie
du Nord étouffa celui du Sud
jrellc était
encoi'e
réflexion
cette pliasc
aidant,
se
,
si
créei^t
hautes abstractions
dégénérant plutôt
remarquable les
,
où
,
dw langage
;
la
elle
la
douleur et
Le caractère des
de reproduii'c bien plus F
!sp<;<-t
la
resta ce
nature,
pour
pour rendre fidèlement tout ce qui frappe
tous les bruits, les échos,
.
clic
:
plus nobles méta-
mélodieux instruuîcnt pour chanter
l'amoui',
de notie vie humaine. cfTcl
avec
de meilleiu', poétiquement parlant; mais à partir
la
maturité
,
a d ailleurs dans
Il
l'élément gra\'e et spiritualistc
c'est
la
langue espagnole, ne
et la
gracieux qu'ils pu.ssent être
dialectes du
.s
nombre dans
mettre en parallèle ces petits
qu'a parlée Cervantes.
littértui'e.
les
l'on pourrait signaler entre les patois
prétention
de
n'avait
bas.
,
de l'Espagne. Tous ces
provinces
la
(ièrc
et
.
oslal
fréquenunent soit à
très
bien eu son connncncement
son propre sein
esp.
relevés en grand
j'ai
sation indigène avancée porte toujours dans
Le Midi a
orca,
lat.
remarquer que
borne à
Das-es-Pyrcnécs
manquer de
doiverit
tirsa;
equa.
lat.
;
et
une langue
f
que
,
pittoi'esoues ou
si
,
ait
langue sonore et
;;-p.
usité;
tr.
me
Je
aussi à d'autres
soit
pas qu'on
pot
.
eruche.
a|)particnricnt
]'apports et tant d'autres
font
olic
être complète, de\rait prendre les
poui'
,
dictionnaire.
de
,
esp.
;
osleuni, porte.
noms propres Catalogne
très usi é;
jument; esp. yefjua
(sf).
lisio
,
iii^ac,
maison, domicile,
),
lat.
;
]]!<:iH('re-:-dc-BigO!Te
lîagnères
(sf^,, (?ruéîic à
grand vase à
à
mormite.
,
les
la joie, le
matériel
du Midi
est, en
dialectes
cxtéi-ieur et le
physique des
,
SOCIÉTÉ RAMONli choses, que
poésie interne et idéale du
la
développement
mais
,
cœur
peut-être aussi
c'est
le
c'est
:
un arrêt de
génie de ces peuples,
iroù vient, par exemple, que, dans
les chants du Béarn, Tamour de douceur et de miel, prend si rarement
tout rempli de grâce,
grands accents de lame? C'est un aimable jeu, qui plaît, qui séduit, quelquefois qui coûte un peu cher; mais ce n'est point cette passion profonde héroïque et dévouée que nous voyons ailleurs. Un savant naturaliste très versé dans les langues et le les
,
,
,
du Midi,
génie
maternel,
Moquin
I\r.
(>xquis
si
et
jnême des sentiments l'amour du Midi. Ce
-
Tandon
doux,
si
exprime
qu'il
à propos de son dialecte de Montpellier, pensait de
,
celui :
Peu constant,
disait-il,
est
n'est pas l'amour corse, escorté de jalousie,
armé secrètement du poignard. Nous ne connaissons guères ni ces armes homicides ni ces violences du cœur. Toute distance gardée nous sommes plus près de Don Juan que d'Othello. Nous ne préten,
.
dons point à l'élévation Scandinave fidélité 11
nous
,
le
mais ce que nous perdons en regagnons en douceur. :
ne faut pas demander aux idiomes du Midi
du Midi
le
,
Gasron surtout
,
intime, consciencieux et profond,
ce que l'homme dû y mettre le sentiment gemiith des Germains, ni la déli-
pu
n'a
le
,
ni
:
catesse raffinée, scnsitive, de la pensée française. C'est assez qu'ils
nous offrent un coloris idiotismes heureux, la
brillant des grâces naturelles et faciles,
dti
charmants diminutifs;
pénétrante suavité de
chalantes de son soleil
,
l'air
la
qu'ils
embaumé du Sud
,
les
des
nous rendent ardeurs non-
poétique ivresse de ses horizons bleus
:
heureux quand le mauvais goût et l'abus de l'esprit ne jettent point une note fausse dans ces harmonieux échos de la nature. Je reviens aux dialectes des montagnes, au Béarnais d'abord,
comme
au plus pur et au plus poli de tous on pouvait s'y attendre. Les destinées du Béarn sa longue indé})endance son développement :
,
interne
ses
,
parlé dans
les
assemblées
ancienne des Fors clarté
naïve.
,
ni
La
,
bonnes institutions
de force
,
,
réagirent
et écrit
des xi\ xn" et
poésie vint tard
celle
,
point .
fils
dans xiii*-
sur l'idiome national
siècles
,
du pays. La prise
les lois ,
ne
manque
ni
de
même
et est
mais on n'y perdit Cyprien Dcspourrins
,
:
empreinte d'une sorte de majesté du moins de laquelle on se souvient;
un gentilhomme du dernier
de père du Béarn
vt
de
Trièro
siècle
du T^avcdan
.
,,
témoin des doux tableaux de la vie pastorale dans ses centres les plus purs ( la vallée d'Aspc la vallée d'Argelès la vallée de St-Savin), les fixa pour toujours dans de ravissantes idylles. ,
,
Ceux
,
qui voudraient s'instruu-e ù fond du
Béarnaise (c'est presque une langue en
grammaire, dont l'auteur
l'excellente
que
ne saurais
je
Je
locale.
de
ferai
remplacé dans ala
aile; lat.
qui
n'a point
Béarn dans
et
Béarn par un
le
;
crabe, chèvre;
Garonne
vallée de
la
expose mieux
Il
se rapproche
o
doux (aie,
plus de Ve dans
le
Vo à Bagnères-de-Bigorre
dans ce cas
:
avantageusement
est
comme un
capraj. Ce son intermédiaire,
lat.
plus de
et
,
latin,
l'a
sonnant
e
de signe propre,
Lavedan
le
langue
seulement remarquer que notre e muet français
mots, dérivant ~de
des
fin
la
M. Lespj^
est
la
doivent recourir à
toutes les nuances de la prononciation
faire
le
mécanisme de
effet),
et
moins agréable.
est
il
,
Le Béarn et le Lavedan disent qu'ahem, nous avons à Bigorre Comminges, qu'aouem, par la substitution peu agréable aussi :
;
en de
diphtongue ou au
la
conservent pas et autres;
à
l'n
Le Béarn,
h.
la
le
Lavedan
de certains mots
fin
prononcent _paa,
Bagnères ne
et
que pain
tels
,
vin
,
non pan, hin, comme on le fait assez peu gracieusument par exemple, dans le Gers, dans toute la ILiute-Garonae. A Luchon à St-Bertrand de Comminges ils
bii, et
,
,
,
le
patois est fort rude,
y dit Le ch
gaelh
:
pour oelh
On y
somme
Béarnais ,
l'oreille
,
,
soit
et
dit
le
dialecte
au
t
ainsi dire
de
lieu
On
au gosier.
aujourd'hui.
0),
des mots
final
nieu au
:
de toutes
est
par
encore
pour
goué pour Jwué
œil;
,
est continuellement joint
bat, la vallée.
blable
et s'attache
hatch pour
:
En
îieu(2), la neige.
façons plus flattée soit par
les
du Lavedan
dont l'articulation est douce
qui
,
lui est
(luoique
,
le
assez sem-
moins
ou
finie
peut-être moins précieuse.
Une particularité (commune au Béarn au Lavedan au Bigorre au pays des Quatre -Vallées au Comminges, au Cojserans à ,
,
,
(I)
Prononcez " goueili Prononcez
(-2)
l'u
a
ie
diiililongue lo
dites
•'
à
son de ou
abueou
,
adouci
:
bieou
.
fieoula".
,
,
" Abuiu
se proiioncenl
les
l'accent Ionique
sonne presque inou. ,
— Va vé, néou ". — Dans
ouclh, goué, ouc".
peu près " méou Irtès
,
',
diphtongues au, eu, le,
porte sur a
avait,
'
biu
" oua, oué".
',
.
e, vif,
i. •
—
A Argeiés,
fiula',
la
siffler...
H
O
s
l'Armagnac
Le mot
(/ue
(
K T
I
ï.
A M
I;
aux Grandes
crois
et je
,
presque toute
dire ù
,
(
Gascogne
la
N
et Petites
prononcez f/ué^ précède
le
Qu'és
que pourta.hi
seront;
ce monosyllabe, dont,
sur ce que
,
daflirmer plus pleinement négatives, et
point du
dit
per-
les
Béarn
le
que seran
est;
il
dans
ne voit pas trop
donner de
,
:
ils
sens de
le
la
a
tout dans
Tintcrrogation
vieux manuso-its
les
igueur au discours
.
rencontre rarement dans les phrases
(il se
en a pas de traces dans
conjugaison.
parait être toutefois d'appeler l'attention
de
,
nr>,'/,
Ou
perlais.
je
le voie
Ton va dire
os;
tu
,
la
c'est-à-
,
verbe dans toutes
sonnes, dans tous les temps. Par oxomplc. on
QUE souy, je suis;
Landes
rattache à
se
,
IJ
Comme
).
dans
,
n'y
il
Fors par
les
exemple,
il est à croire que c'est une création du langage popupeu à peu a envahi toute la langue. A voir cette particule, fréquemment employée oujourd'hui on dirait une béquille, un
laire, qui si
,
bâton de vieillesse
destiné
,
h
soutenir
ils
tombent,
pas à pas
démarche
la
chancelante de nos patois. Ils
chancellent, en effet;
sous l'action du français qui les la
ils
s'écroulent
.
mine intérieurement. Depuis longtemps déjà l'ennemi est dans les mots les tournures de notre langue se substituent ,
place
;
,
chaque jour aux termes indigènes plus francs,
annés.
Il
les
serait
temps de
qui l'ont formé. Je
,
,
aux idiotismes locaux ce qui
l'ccueillir
utile à consulter
me
usités diuis le
,
vicomte de ce nom,
composait de six vallées l'on
sa{)ins
,
Lavedan,
mœurs
sent jeter quoique kunièi'e sur les
Le Lavedan (ou région des
que
,
terrible,
et
l'esprit
Levitanensis vice
lièrement
en outre
constituée à
situées
,
la
-
,
parais-
de ce pays. latin
abus),
comitatm^
,
se
toutes vallées rfiagnifiques
aux hauts étages des Pyrénées
manière des Basques
perpétuée jusju'à nos jours. le
ceux
sans y comprendre Barèges (Val-ieticaJ,
centrales, entièrement isolées des iilaines, et où, je la famille
me
et qui
Vahedat au mot
comptait ordinairement à part
ou d'un aspect
demeure encore de ce
fixer le caractère de
contenterai de présenter trois listes de mots
expressions et proverbes
l'ancienne
pour
plus
les
,
devenus sur-
partant les plus anciens,
mLillciu's,
plus vieux langage
est
peu à peu
attaque de front, et qui de plus
les
plus vaste développem.nit
nu'si celle d'une partie des
P>;t
d,'
pies,
le dis
d'avance,
s'est très
singu-
Ces vallées nous
offi-ent
,
l'existence
pastorale
et à laquelle se
,
qui
rattachent
D
i
ALE
C
T E
D
I.
L'
\VE
1)
A X
les plus curieux usages. Je consacrerai ma seconde liste de mots aux pasteurs, aux accidents du sol et aux intempéries de ces très hautes régions. Dans la troisième je consignerai quelques expressions figurées et heureuses que j'ai recueillies dans la conversation et des proverbes que je crois être inédits pour la plupart ( on peut les comparer avec les proverbes basques). Ma première liste a pour ,
,
but de montrer tout d'abord, frappé moi-même,
Lavedan
,
,
par quelques exemples qui m'ont
ce que Ton peut attendre du vocabulaire
de douceur ou de force
,
de nuances fines
pittoresques et surtout d'harmonie imitative. astreint à l'ordre alphabétique. Je suis, dans
ordre de fantaisie des idées.
dans
le
,
,
mes
me
du
de vérités suis point
trois listes,
un
qui m'a permis de tenir compte de la connexité
Du Lavedan
Béarn
Je ne
,
dans
,
le
je passe parfois
,
Bigorrc ou dans
en l'annonçant d'ailleurs le
Comminges.
J'ai
,
pu
naturellement commettre quelques erreurs en traitant de ces divers
idiomes, dont nul n'est, après tout,
mon
langage maternel.
.
10
C
s
—
K TÉ
1
R A
M
ND
— '^^ocahnlaivc^
T^arilc^
^DciiœièmC':,
I
.
RECUEIL DE MOTS EOMAiNS DIVERS
OU SUR DES POINTS
Je commence par un exemple des suivants
en
et augmentatifs
diminutifs
:
Prauhe , pauvre
p
USITÉS DANS LE LAVÉDAN
,
VOISINS.
,
du
Diminutifs
prauhin
Praubou
:
ine
,
oxigne
,
praubot , ote
;
;
prauMllou
;
changement du second
le
en gascon de
et l'interversion si fréquente
?>
par
latin 2'>c('Uper,
\yraiibinot
,
,
la lettre r.
illette ;
ote ,
prauhet ,
ette
;
etc
Augmentatifs Prauhas , asse; prauhillas , illasse; le masculin sens de " pauvre diable ". Prcaihe de you , mot-à-mot " pauvre :
a
le
de moi "
prauhe de tu , de bous.
;
idiotisme
.
.
fréquemment employé
avec un ton expressif, pour se plaindre de son sort ou plaindre le sort d'autrui.
Amisloîis
Atoiireya
Bésia
:
affecteux
:
Amisiousa
caressant
,
Bésiad , ade Bésiadé (sm)
gâté
: :
Clis
fr.
,
e
câlinerie.
,
lat.
silencieux
,
carere, se priver, s'abstenir.
:
délicat,
menu;
il
tnenique
esp.
visco
;
lat.
:
difficile.
tranquille
Ménic, que Em''Psca
viciare.
lat.
se parler, s'entretenir, causer ensemble.
se taire;
:
amiable.
câlin
,
gâterie
Estiphagnous , e: délicat, :
,
entourer de soins.
:
gâter; esp. viciar;
Maria se Cara se :
esp. amistoso
;
caresser, amadouer.
:
-rrlui'e
viscus
,
prendre ou séduire
:
;
lat.
douillet; ,
le
m. h m.
clmisus
,
clos.
minutius
lat.
,
m,
«n
exigu;
petit doigt. eirorluer
;
de besc (sm), glu;
um. Comparez visqueux. Embesca :
petit,
m. s'engluer.
se,
esp.
se laisser
,,
DIALECTE DU Caphira tourner
un régime
retourner au
(cap-bira)
quelqu'un
la tête à
L AV E D A N
;
(
fig. Capbira quauqiiarris remarquez que ce verbe s'emploie avec
direct.
Ninou, ne
m et f),
(s.
petit enfant; esp.
nino , na;
lat.
ninnius,
petit bébé.
Nina
dormir
:
,
se dit d'un petit enfant.
Yemica : vagir, gémir; lat. gemiscere. Bayla : caresser doucement de la main
paume de
la
lat.
;
balio
,
ionis
,
main
,
main.
Cluca (eh oueysj, fermer
yeux. Cluca se, se cacher
les
lat.
;
claudere, part, clausus ou clusus.
Gayta
regarder;
:
Talaya
Ponton (sm), de os, bouche en Piina
,
Armya soleil
fr.
guetter.
observer, épier; esp. atalayar,
:
baiser,
arabe.
comme osculum
latin.
baiser
,
embrasser.
exposer aux rayons du
:
mot
dérivé de pot (sm),\èyre,
soleil
;
arraya
se, se mettre
au
pour jouir de ses rayons.
Estrema
Arrema
se
d'esf rem
(
,
côté
se mettre de côté
:
)
,
se ranger.
arrimer J^ estrema se, se ranger, se retirer d'un oiseau qui cherche un refuge contre la neige, que s'arreme se (fr.
:
que s'estreme. (à Bagnères-dc-Bigorre), battre
Seschalahate
des
ailes,
se
trémousser.
Estampereya
:
Enluzerna
éblouir, aveugler;
:
de lutz, lumière;
Estimabera de ce
:
lat.
:
lat.
sentiment de ce que l'on est et
le
Entre autres causes
l'on fait.
m. à m. remplir de lumière,
lux.
étourdir, ôtcr
miner ce trouble;
Eschahani
chanceler d'ivresse.
intemare
,
,
une
forte insolation peut déter-
rendre fou, mettre hors de
soi.
étourdir, rompre la tcte.
Emhahurla : rompre la tête, ennuyer, assommer. Bahurle (sm), un ennuyeux, un fâcheux, un homme insupportable.
Arrousega
:
traîner derrière soi quelque chose
Rousec (sm), Rousegne souvent
les
(sf),
femmes chargent sur
long fagot que leurs épaules
le ,
ou quelqu'un. bûcheron et
le
plus
et qui traîne à terre.
,,
12
s
Ahisca
K A
É TÉ
I
au combat
exciter
:
O C
il
O
.N 1)
esp. agiscar.
;
se (Béarn), se retirer, s'ea
Aplega
aller,
plier
bagage;
lat.
plicare; esp. aplegar, recueillir, ramasser.
On
sait les
vers charmants de M. Ilatoulet
poumpouse
Margalidet
•
bérc
et
Que s'aplégabe deu marcat....
Acoura perdre
se
perdre son sang et mourir; esp. acorar, suflbquer,
:
respiration
la
,
par
d'un chagrin subit et saisissant
l'effet
:
de a préventif et de cor, cœur.
Tuhereya (Bagnères), plaisanter, agacer, tracasser, pousser à bout.
Peleya pelear se
quereller; pelega se, se
:
se battre à
,
Hé herou
(inusité); héraut
bête sauvage
Pataqueya
effrayant
,
fera
Arpaleya
,
sion
serrement. Arpe
Hurga,
pousser, frapper.
,
,
affreux
heruns
;
en parlant du cœur
,
ce que la
quelqu'un
fureter
gr.
;
Béarn
),
pateaso
battre à coups
,
frapper.
,
poignée.
main fermée peut contenir. Arpacha^ Arpachat (sm), préhenesp.
griffe;
(sf),
harpago
lat.
,
arpas , déchirer avec
le
feu
les
harpon.
remuer, tracasser avec
,
esp. hurgar, remuer
Changouteya
(
serrer avec les mains.
le
,
harper;
fr.
sauvage
,
coup
(sm-),
saisir ,
pellere
prendre quelque chose à pleine main, à
:
(sm), poignée
ongles;
lat.
feritas.
,
battre fort
:
De patac
redoublés.
Arpat
e
,
lat.
;
coups de poing;
esp.
peur, causer une frayeur; herou (sm), frayeur
faire
:
se disputer;
quereller,
la
main
,
avec un bâton
;
au figuré, taquiner.
;
Béarn
changa marcher à cloche-pied; changues, échasses; basq. canzoa pied, jambe. boiter en
clocher,
:
marchant
(
i
;
,
Chira es peous Qiiilla se
:
:
tirer les
se dresser
;
cheveux:
lat. cirrus,
se dit des personnes
;
boucle de cheveux. se dit d'un animal
d'un ours qui se dresse sur ses pattes de derrière.
Hourre , hourière de hourre
Tuma
,
:
il
(sf)
,
combat
,
mêlée de chiens.
Qu'ey toustem
est toujours prêt à se battre.
frappée à
la tête
,
donner des coups de corne avec furie
:
, ,
1)
A LE
1
C T
U
t;
L A V
L:
li
D A N
13
au figuré, se heurter contre un obstacle invincible; s'échauffer, s'emporter
se gonfler,
He ara
tiime
se livrer
,
Tumarreya (nuance
comme
un combat à coups de cornes.
plus douce), se heurter de front
agneaux
font les
lumere
lat.
(?).,
en jouant
,
Le verbe tuma prend en basque
.
forme
la
tumatua. Trepa fr.
s'amuser bruyamment
:
trépigner ;
esp
;
trepar, grimper,
.
gravir
;
trepideare.
lat.
Sauta, sauteya
sauter, sautiller; saitteriqueya (Béarn), aller
:
par bonds, par cabrioles.
même
Pinna; d'un agneau
Esquissa
Gasa
se
:
sens que ounterequeya
d'un enfant
,
:
déchirer
;
lat.
;
lat.
se dit d'un chevreau,
:
pes, pedis.
sundere
s'user par le frottement
sursum.
,
s'amincir, se trouer
,
gaze,
fr.
;
étoffe très claire.
Uscla
ustulare
brûler
:
le
duvet de
peau,
la
le
duvet d'une étoffe
;
lat.
brûler.
,
Eslucherra (Bagnères), enlever
peau contre un objet dur
la
et
Résistant.
Gaha
prendre
:
Touruleya Hissa
,
saisir
tortiller,
:
;
fr.
gaffer.
tordre à plusieurs tours.
piquer avec un aiguillon ou
:
aiguillon de l'abeille, de la guêpe, dard
meux
lat. fissus
;
,
un dard. Hissou (sm),
du serpent, cru à
tort veni-
fendu.
Canet (sm), gosier; canet det bras, avant-bras, poignet;
canna
,
roseau
canna pulmonis
;
conduit de la respiration
,
;
lat.
escana,
étrangler, étouffer.
Bira
:
Pepica
tourner; birouleya
Estourhera objets
,
tourner sur soi-même;
trépigner, frapper du pied
:
:
,
piaffer
mêler, en parlant du
par extension;
esp.
estorhar,
;
s'applique
fil;
causer de
turhare, troubler, mettre en désordre. Desloiirhera
Estira
tirer;
:
Esbrigalla
:
esiimgouseya
mettre en
langue d'oc
déchirer;
en quatre
;
tout, pas
un
,
tirer
,
brin'', est
de
la
usité);
; s' esbrigalla
allem. broc/ien, rompre.
mémo
tirer.
pedis.
à
d'autres
l'embarras; ,
lat.
démêler.
de tous côtés.
pièces (très
eshriquer
fr.
lat. jjes,
Le mot
famille.
,
esp.
esbrigallar,
s'éreinter, se mettre
patois brique
(
pas du
,
.
14
Esperissa
à
C
s
Gnaca
lat.
XD ,
à abîmer
spargere, sparsuni, répandre.
mordre; gnac (sm), morsure.
:
Esperlita
broyer en petits morceaux.
:
Bouroiimhla
Treme
se
Estene
:
este^iilla se
R AM
É T É
de manière à arracher, à déchirer
tirer
:
mal;
faire
I
:
dégringoler.
se remuer;
:
lat.
tremere, trembler;
étendre quelque chose s'étendre
,
,
;
fr.
estene se, s'étendre, s'allonger
,
;
allonger ses membres.
Esbarri se, escarramica se, écarter, écarquiller
Esmangla
se trémousser.
désarticuler
(
très usité
esmanglar
esp.
);
les
glat, qui ne peut presque plus se servir de ses
jambes.
Esman-
(?).
membres.
Aleha, estropier; alehat, estropié. Escharlita, se dit de la graisse qui chante et saute
commence Pepi,
,
lorsqu'elle
à bouillir. ie
imbécille
:
faible
,
(de
d'esprit
dimi-
simplicité);
la
nutif, pepiot.
Pepeteya
,
faire l'imbécille.
Empepeya, rendre Pec
pegue (du
,
imbécille.
latin _pecus), imbécille
,
bètc
;
diminutif, pegou
;
basq. peca, sot, idiot.
Taros, tarosse, imbécille, esprit grossier ridiot
crétinent de Barèges, dans l'art.
;
pec
2 de la
et taros désignent
Coutume de
cette
vallée
Gargouteija , bruire, bouillonner ( un chaudron qui bout). Gourgouleya (Béarn), murmurer, gazouiller, comme fait une
eau vive.
Gourgoulh (Béarn) (sm), murmure de l'eau courante ces mots nombreux qui dérivent du latin gurges.
Arrougagna
,
ronger
Aganit, ide
:
affamé, exténué de faim,
Eslaquit
,
Eshérit, ide
Ho,
:
:
:
éveillé,
éveillé,
se dit des enfants holle
;
lat.
un de
roder e,
ide: épuisé, exténué.
Escarraheillat , ade
tillesse
dévorer
,
:
:
fou,
Iloulie (sf), folie.
folle,
dégourdi, gaillard.
avec une nuance de grâce et de gen;
lat.
spiritus
extravagant;
,
esprit.
lat. follus.
.
.
DIALECTE Houleya
D
se livrer ù la gaieté
:
,
.
A VE D A N
L
T'
comme un
s'amuser
,
15 fou
;
c'est
plus que folâtrer.
Locou,
loque
:
stupide,
(de
bête
lourdeur);
la
esp.
loco
augmentatif loucas, grand imbccille.
Loucarie
(sf),
Loucaria
:
bêtise.
dire
ou
faire des bêtises
Tarras (sm), tarassse
Esquere
grosse
(sf),
(comp.
bestiaux;
fr.
esp. locarias
;
,
fou, étourdi.
cruche.
(sf),
sonnette que l'on suspend
esquille;
squilla)
ital.
au cou des
par dérision,
;
le
goitre.
Guter^ goitre; gaoué (à Bagnères)
Guternous
se
,
:
goitreux
lat.
;
gaouerut
;
Eschaoure (sm), air, brise; Eslenga^ glisser.
lat.
Escarrioula , glisser sur
glace
la
guttur, gosier.
ude
,
(
à Bagnères
)
aura.
,
glisser et
manquer de
se jeter
à terre.
Churrupa, aspirer en buvant; esp. churrupear^ boire à coups;
Lémcqueya, manger du bout des dents; lat.
esp.
lamer, lécher;
lamhere.
Briou (sm), courant, force de Espaterna
se
Depaternes
Drava
,
,
comme
mot des
Eschaouryat (sf),
,
l'eau; esp. hrio
s'étaler, se laisser
depatiquernes
siffler
existe de ce
Plouye
,
,
se, s'embarrasser en
Broumi il
petits
fr. siroter.
ade
le
,
force, vigueur.
tomber à plat;
s'espâter.
fr.
de sens dessus dessous.
marchant
vent d'hiver
;
lat.
traces, poutre.
;
gr
Bronté
.
,
tonnerre
(?) ;
dérivés latins. ,
éveillé
,
étourdi
,
léger.
pluie; augmentatif, jo/ouj/asse, grande pluie
,
pluie
lourde et assommante.
Eras plouyasses de May, les grandes pluies de mai. Le mois de mai est effectivement très pluvieux dans les Pyrénées, et y amène toujours un refroidissement sensible dans la température Plouyasseya, pleuvoir un peu.
Eschagata (de aygue, eau); verse
,
Eschagat les
lat.
acqua
;
esp.
agua
,
pleuvoir à
à torrents (sm),
montamics.
pluie torrentielle, pluie d'orage,
fréquente dans
.
-
Eschalahateya
(
<m;
1
K'I'K
A M u v
J;
J)
raome sens qa eschagata), que ploy àschagats.
que ploy à schalahats
,
pleut à torrents
il
Hourtalesse det iems
m.
(sf),
det tems
à
m,
la force, la
,
se
dit
Qu'eu
'^^'^^
dides
qui semblent ctrcindre puissarame
,
.
hourtalesse
vigueur du temps.
de jours ardents,
splen-
nature, et à
la suite
it
la
desquels souvent l'horizon est sillonné d'éclairs; esp. la furtalezza del tempo.
Tourroumheya , tonner Biahore gens de
d'alarme pour appeler au secours et faire sortir les
cri
,
publique
voie
la
Tumulte. Les Basques ont
homme
Biahore (sm),
montagne Hilla
pousser
,
Gouhi
hia liorea.
fait
cri
du pâtre
du contrebandier dans
et
s'entend à des distances immenses.
il
:
Béarn.
bruyant, blageur.
non mouillé), sm.,
Hillet (l la
de tout temps en
usité
très
:
le hillet.
mouiller.
,
Barreya, verser;
lat.
versare, tourner, retourner.
Garmiis (sm), pluie, tapage, vacarme.
Barga le lin le
;
à Bagnères
bargailla
,
esp. bargar, battre les laines
;
,
;
à Argelès
:
battre
bas-bret. hraca
,
,
écanguer
broyer
le lin
.
chanvre.
Bargues, Bagnères [s.f.plu.]; Bargadère à battre
,
kvgeÀès {st. machine
le lin.
Bargaillayre
Bargatori de danses
,
(sf),
.\rgelès; batteuse,
femme
qui bat
le lin.
Bagnères (sm), réunion de batteuses, suivie de
,
fêtes
,
d'un repas où l'on sert des crêpes, etc.
N. B. C'est, comme l'on voit toute une famille de mots; il y a beaucoup de familles de ce genre. Dalha faucher,; esp. dallar ; allem. theclen. deviser: fr. tailler. Dalhe (sf), faux. ,
7)aZ/iadou (sm), faucheur
Dalhade Ardalh
,
dère
(sm),
,
propre
;
esp. daUadnr.
à êtro f<)uché.
regam.
Arredalh (sm), troisième coupe de trois fois
par an
,
Alahia^ unir hirrdp
fsmV
la
l'herbe.
sur plusieurs points de la vallée la
terre, en
rouler:
lat.
Les prés
se fauchent
d' Argelès
y passant un instrument appelé nla-
lahium
.
lèvre
,,,
DIALECTE DU LAVEDAN Babanieija
eras hacques), marcher devant les vaches qui labou-
(
pour leur naontrer
rent,
17
le
chemin. Cette fonction rustique est
le
partage des enfants.
Pêne
breton penn, tète, bout
le
sa grammaire celtique
On
anciens.
le
dont voici
Nos
participe
le
Empenat , ade,
nom
le
extrémité; d'où Jeuss, dans
mais
,
,
rochers
les
cordes
se
il
;
,
embarrassé dans
le
Et ouset deres pênes,
nomme
du Lavedan
de Barèges
A
,
on ne
oisillon
,
Eras oueilhes,
:
chèvres sont prises
les
,
le
lié
,
par des
tour à tour
saisit
les
peut.
il
des rocs.
l'oiseau
dont
,
,
elles
,
dans
C'est ainsi
la vallée
patois est
.
d'Azun
,
que
celle des
plus rustique
le
l'on
celui
(
plus encore).
l'est
Argelès
aouserou
près d'elles
grimpereau de muraille
le
six vallées
les brebis
tâche de les atteindre parfois
du danger quand
et les retire
(
gagnent de
,
dont ensuite
,
berger se désole et s'écrie
descendre
Lorsque des
les rochers.
par l'herbe nouvelle
attirées
,
Il
).
fait
verbe
joli
:
eras crabes que soun empenades
dans
un
des
prouve
rien ne
tirent
petits fonds de verdure encaissés dans les rocs
ne peuvent plus sortir
"
"Alpes Penninse
des
romans en
dialectes
pris
ou des chèvres
brebis
dérive
,
,
trouve aussi chez les Basques
qu'il soit indigène.
Ce mot a du
roche escarpée; esp. pena.
rocher,
[sf],
rapport avec
Agarolle (sm)
,
dit
lat.
;
pas ouset
,
mais aouset
aucella pour avicella
merle d'eau
:
dans
la
,
oiseau
,
dira.
;
petit oiseau.
vallée d'Azun
(
noms
les
à l'autre).
comme beaucoup d'autres termes varient d'une vallée Du patois aijgue, lat. acqua, mot-à-mot l'aquatique. Il
fréquente
en
d'oiseaux
,
,
,
effet
,
les lacs et les torrents
Remarquons, au passage, qui est d'ancien et bon aloi.
tagnard.
On
disait jadis
:
cette
On
dit
des montagnes.
désinence adjective
,
encore montagnol,
eras aygues Bagnerolles
,
les
olle
ol,
olle,
mon-
eaux ther-
males de Bagnères-de-Bigorre. Pic-escourcé ou pique-cour ce (sm), pic-vert
:
il
grimpe
le
long
des arbres et perce leur écorce avec son bec.
Pique-port (sm), en Azun étourneau de passage. tête
dans
Port
la terre',
signifie,
montagnes
,
Il
plonge sa
pour y chercher sa nourriture. proprement, ouverture praticable au sommet des
pour se rendre d'im versant à
l'autre
,
et,
par extension, 9
,
SOCIÉTÉ RA MONO
18 les
gorges qui conduisent à ces passages
sur lesquelles
•
montagnes
et les
même
sont établis.
ils
noms
D'autres
,
d'oiseaux
sont des onomatiques plus ou moins
parfaits de leur chant.
Churuluc (sm), verdier, environs de Bagnères. Schit (sm), bruant
,
ihid.
Goudouliou (sm), espèce d'alouette
nières
ihid.
,
appelle Vioulou (sm), mot-à-mot " violon
On ,
dont
hôte des sapi-
",
chant a quelque ressemblance avec
le
son de cet
le
instrument (ihid.).
Agasse
pie.
(sf),
Clouque
La poule
(sf).
,
garie
esp. gallina, prend le
lat. et
;
nom
de clouque, lorsqu'elle a des poussins. L'adjectif espagnol clueca poule couveuse
applicable à la la
môme
famille de
mots
Carraca, jaser, se coq de bruyère le
nom
dit
de
auquel son
,
verbe glousser, sont de
et notre
,
imitatifs. la
air
pie, se
dit
du
aussi
superbe a valu dans
àe.'paou, le paon. Esp. carraca
(sf),
du beau
cri
les
Pyrénées
crécelle des enfants.
Bouliou (sm), taupe; de houha, souffler, parce qu'elle boursouffle la terre
Bouhère
lat.
;
(sf),
Barhaout
hucca flare
,
souffler avec la
scarabée,
(sm),
insecte
velu;
dim. harhalet, un insecte plus petit, plus Je termine par un exemple
au langage le
bouche
fr.
;
bouffer.
monticule de taupe.
la facilité
de
harha,
entr'autres, des facilités
,
des désinences.
la
barbe;
joli.
que procure
Cet exemple est puisé dans
dialecte d'Azun.
Haoïo (sm), hêtre.
Habouré (sm), Hahouresse
Uàbou rabougris
de
(sm), ,
la limite
jeune hêtre,
hêtre nain; au
comme où
forêt de grands hêtres.
(sf),
pi.
on en voit dans
Hahouts, forêt de les
montagnes
,
petits hêtres
en approchant
cette essence d'arbres cesse de croître.
,
LEC TE DU
DI A
II
—
RECUEIL
L
AVED A
N
19
TERMES USITES DANS LE LAVEDAN OU
DE
POINTS VOISINS
SUR
DES
SPÉCIALEMENT RELATIFS AUX ACCIDENTS DU SOL
,
,
AUX PHÉNOMÈNES DU CLIMAT ET A LA VIE DES PASTEURS.
Pic (sm) nent à
Termes
Pique
,
qui
,
pic
montagne aiguë
,
du
être dans la direction
Pic de Midie
soleil
à midi
,
y a aussi des pics d'une heure
,
pointe.
Lhéris
,
en bas-bret. 'peig rocher droit,
roc,
élégant et
fois
qui se trouve
pic
donné.
lieu
Il
qui
,
à ces diverses heures
Era Pêne de
élevé.
se^dresse au* sud-est à
qui
Esp. pena; bas-bret.
de Bagnères.
l'horizon
,
escarpé,
mont en forme de casque,
,
de celles qui donla
pour un
du jour. Esp.
-pico
sol.
de deux heures et trois
,
soleil
(sf),
,
,
répondent à peu près aux positions du
Pêne
du
accidents
Pyrénées cet aspect à
caractérise.
la
aux
relatifs
(sf),
chaîne des
la
grandiose
—
I,
§
penn
tête,
,
bout,
extrémité [voir plus liautj.
Mayl (sm) ronde
dans
,
,
rocher
la vallée
d'une bête morte
rochers près
,
Ce mot mayl
de Bagnères.
de
)
Haute-Garonne
la
mal,
duquel Ilumboldt
tire
commune
?
Je note
de Larrau
,
le lac
signifiant
nom
le
pour
,
dans
:
de
A-t-il
camus,
Malaca ,
,
chair
aux environs
,
départements
du rapport avec
le
raboteux....
rude, escarpé,
question
la
les
montagne
la
,
de Peyralade
retrouve dans
se
de l'Ariège.
et
radical euscarien
en Espagne
montagne. Et mayl ardoun
,
d'Azun. Et Mayl carnusses (de
aujourd'hui Malaga,
un mont appelé Malgor
pays basque de Soûle.
le
Garrot (sm), roc escarpé et dominant.
Tue et tête
,
(sm),
Tuque
cône
(sf),
,
sommet, montagne (de tuca, courge
par extension en langue d'oc); diminutifs: tuquet, tiicou,
tucoulet
(
sm
).
Tuque
murailles d'Estaubé
,
où
-
Rouge
les
,
mont rouge
:
c'est
le
nom
des
bergers puisent une ocre qu'ils emploient
à marquer leurs moutons.
Soum
(sm),
sommet;
lat.
summus,
le
plus haut,
le
plus élevé.
,
20
G
s
I
R A M
É ï É
N D
Cap (sm), tête, sommet; lat. caput. Cap de pêne, de sommet pointe de rocher. Répond au basque huru tête quemment usité dans la géographie locale. ,
,
Sarre ou Serre lat.
(sf)
colline
,
,
crête dentelée
garrot,
de sarre
:
si fré-
,
scie
,
;
serra.
Sarrat (sm), éminence, élévation prolongée. Sarri (sm), Sarrie
mâle
(sf)
(qui fréquente les hauteurs?), chamois
Pyrénées.
et femelle des
—
Isard (sm), qui a
même
le
a prévalu dans l'usage. Gaston Phœbus, écrivant au xiv«
sens,
siècle,
appelle le chamois ysarus et sarris.
Sarriade
Pouey
(sf),
troupe d'isards.
hauteur, petit mont;
(sm),
Puya, monter
;
Petarre (sm),
colline;
petarrot (sm)
Turoum
;
bués aux Maures
Port (sm)
,
tagnes
par
,
puy.
:
dim.
colline en basque.
,
monticule (aplati au sommet); dim. turounet;
Turouns
Mourons, camps retranchés,
dets
attri-
en Espagne.
,
brèche sur
très
défilé
(sf),
fr.
en béarnais, suivant M. Ilatoulet
les
hautes montagnes
servant de passage
,
d'un versant à l'autre; basq. portua ou hortua
Goule
;
pouya à Bagnères.
Petarra
(sra),
lat. turris, tour.
podeum
lat.
lequel
étroit et pierreux
tombe des
il
blocs
porta, porte.
bouche
gula,
lat.
;
[a.t.
;
à la crête des
,
mon;
fr.
goulet, entrée étroite d'un port.
Arrailhès
,
arrailhères (sfpl), blocs qui se détachent des
tagnes et s'écroulent sur leurs flancs; amas,
Que kay racloir
arrailhës,
fr.
;
Ouïe
tombe des blocs;
ou ralliim
ralla
lat.
éraillé.
(sf),
cirque (de Gavarnie^
naturel
théâtre
il
mon-
de roches.
traînée
,
particulier
d'Estaubé
aux Pyrénées
d'immenses assises de roches.
Je
le
dis
de Iléas),
,
dont
,
gradins sont
les
regret
à
amphi-
,
ouïe signifie
marmite. Toupis (smpl), réduits circulaires dans
Toupi
pot;
,
tathèse
,
du
lat.
de Béoussa.
boisson,
potus,
par mé-
(?).
Coume
(1)
toupin
bas-bret.
la vallée
On
0)
(sf),
vallon
so sert dans
les
suspendu aux cimes
Alpes du
mol " combe
"
pour
:
le
verte gorge entre
môme
usage.
,,
DIALECTE DU LAVEDAN
21
deux éminences nommées sarrats ; bas-bret. komh, vallon (le lat. cumulus n'a rien à voir ici); dira, coumette (sf). Mot voisin coumet (sm), auge, mangeoire creusée dans une pierre ou dans une pièce ,
bois; bas-bret.
Bat
(sf),
komm
Clôt (sm), trou,
Mountarriou
avec
,
vallée, gorge;
,
môme
le
précipice;
nom
c'est le
sens.
lat. vallis.
claudere,
lat.
du Pic du Midi de Bigorre. Estrem (sm), bout, côté,
vallée située à l'extrémité d'un pays.
Et estrem de Salles, l'une des Estremaous (sm pi), parties servant que de pacages.
du Lavedan.
six vallées
incultes des propriétés privées
Ahourès (smpl), terres incultes, bois cà
munaux fr.
Et Clôt de
fermer.
d'un affreux abîme qui s'ouvre au pied
attenant aux localités
habitées
et là,
pacages, com-
forrago
lat.
;
ne
,
mélange
,
;
fourré.
Huchou (avec un son d'un éboulement
vallée
(
nasal) (sm), ravin, lieu dénudé par suite
d'Azun
).
Barrancou (sm), ravin; esp. barranco ;
varaignc, ouverture
fr.
des marais salants.
Ten
(sm), tene
grotte (vallée d'Azun).
(sf),
Ahourasta , envoyer un troupeau aux pacages
Herm (sm), employé dans
eremus
terre
lande,
inculte,
fors, cartes et
les
désert.
locaux.
titres
[at ahourés).
Mot constamment Esp. xjermo
;
lat.
.
Désert (sm), solitude sur les très hautes montagnes
;
lieu désolé
désert.
Artigue (sm), terre défrichée
nouvellement défrichée;
nom
lat.
?
essarte?
escartus.
—
d'un très grand nombre de plateaux
à ce qu'ils ont été
défrichés.
étymologie tirée du saxon
:
,
Esp. artiga novale, terre
Eras artigues, qui
le
doivent
,
c'est
le
je crois
y a dans Du Cange une autre
Il
astigaji
monter.
,
Eschartiga, émonder (un arbre, une haie); esp. artigar, défricher
;
essarter.
fr.
Lanne
(sf),
terrain
plat,
uni
Plaa (sm), terrain plat dans
sommets
,
plateau
;
Lat (sm), lade
lat. (sf),
planus
,
des vallées; esp. le
sein des
llano
,
plaine.
montagnes ou sur leurs
uni.
plateau dans les montagnes
;
lat.
latus
,
,,
^Z
C
s
ETE
I
lata, large; versant, flanc de
R AM
ND
montagne;
latus
lat.
côté;
eris,
,
esp. lado.
Temple (sm), de tous côtés
gazonné au penchant des montagnes,
plateau
un vert pacage
offrant
une herbe
,
;
même
Hourtet (sm), plateau du sion.
huerta
aux bestiaux
,
jardin
(
diaire,
où
)
;
hortus
lat.
tuere
lat.
;
,
voir
temple.
genre, mais de moindre dimen-
où ne vont que
,
potager
nom
Estibe (sm),
ils
et fleurie ,
Terrain gazonné, encaissé dans les rochers.
cessibles
où
fine
templum
d'où est dérivé
y en a d'inac-
Il
Esp. huerto
isards.
les
jardin.
,
générique des montagnes d'une zone intermé-
troupeaux font une station d'été, en attendant l'époque pourront se rendre aux pâturages supérieurs lat. œstivus les
;
d'été.
Bédat (sm), bois ou
forêt interdite aux troupeaux; ht. vetare Bannevuld de la Suisse allemande. Cremade (sf), lieu où le feu a été mis pour faire disparaître les genêts et les bruyères afin que l'herbe propre à nourrir les bestiaux
défendre. C'est
le
,
y
De crema
croisse.
Hou7i
source, fontaine;
(sf),
Ouey (sm)
,
esp. fuente
fons.
lat.
;
source, naissance d'un cours d'eau. Eis oueys
(œil),
de cap Ouzoun
sources de l'Ouzoun
des montagnes d'Azun le
brûler.
,
,
dans
la
,
tombe du revers
torrent qui
gorge de Ferrières
et se dirige vers
,
Béarn.
Gahe
,
gahet (sm), torrent principal d'une vallée
Lavedan.
On
trouve Gobes,
gaherus, dans
en Béarn et en
,
l'histoire
Navarre
de
par Faryn.
Garounne
(sf).
J'ai
entendu employer ce mot
comme
terme
pour désigner, à Argelès, un cours d'eau torrentiel, à Barèges un ruisseau qui arrose les prés.
générique, et
Labardaou (sm), ruisseau tombe (?).
torrentiel
(dans
la vallée
d'Azun);
lat,
labor, je
Arriou
,
arrieou (sm), ruisseau; esp. rio ;
Arrecq — rec (sm),
signifie ruisseau
dans
le
lat.
rivus.
dialecte languedocien.
Eréhca, ruisseau en basque. Arribère
(sf),
rive d'un cours d'eau
en Béarn, Lavedan, Bigorre
,
,
pays
qu'il
arrose
Comminges.
Arriberan , ane , habitant de V Arribère ;
fr.
riverain.
,
vallée
:
,,,,
DIALECTE DULAVEDAN Agaou qui
ou
(srn
Agucre
canal (de moulin); de aygue, eau;
f),
lat.
acqua.
d'eau qu'on dérive pour arroser les prés. Rigole
filet
(sf),
23
contient et qui a pour écluse une feuille de schiste
le
ou un
caillou des gaves.
Adaga
,
arroser.
Vis (sm). Vis de Lutour, cascade formée par
le gave de Lutour, au-dessus de Cauterets. Notre mot " cascade " est inconnu des
les
Alpes.
Espumous le
l'expression analogue de " Pissevache ", dans
Comparez
indigènes.
lac de ce
(
En ),
nom
cascade formée par
Vignemale
et le
Pyrénées françaises. Esp. espuma
Huou
le
écume;
,
gave de Gaube
plus haute lat.
très
intérieures.
spuma.
un
terrain
pluvieux
marécageux ou dans un bas-fond
vallée
[
d'Azun
]
;
d'Artouste,
Et huou det soum dets aléas, lac
lac situé sur le port qui
abondant en truites, de
Et huou
d'Ossau.
la vallée
[avec une intonation nasale]. Et héou de Gauhe , Hiou. Et gran Gaube, au-dessus de Cauterets.
—
ou marais près de Lourdes
lacs
creusés
dit-on
,
,
par
pied et
le
renversé de son cheval
enfonça dans la
,
d'où découle une source de l'Adour
" Lac Bleu " pour l'étymologie du
la
toutefois l'espagnol horjo
fodio
lat.
,
et le lat. hio
,
,
— Gour
et petit
le
Mans
[sm], gourgue
touristes.
et hiatus
lac
Mou,
,
,
lac élevé ;
baptisé
Je ne connais pas
diverses.
Comparez la terre
,
du
fterrœj.
citerne;
[sf],
Héou
paladin Roland
terre. — Lheou
creux rond et naturel dans
Gour [sm], trou rempli d'eau, gouffre.
,
formes
ces
—
beau lac de
au-dessus de Bagnères
,
commodité des
mot qui prend
le
peuplés de grenouilles
genou que
le
par un
,
lac alimenté par des sources
conduit de la vallée d'Azun dans la gorge de Ferrières.
deux
entre
,
montagne des
[avec un son nasal] (sm), voie d'eau qui sourd acciden-
tellement dans
temps
la
,
fr.
gour ;
lat.
gurges
formé ou traversé par une
eau courante, bassin rempli par un torrent. Et gour de Bourridés où entre deux murs de rocs cavité dans le lit du gave d'Azun ,
,
les
eaux bouillonnent. Gouffre [sm], trou profond
A
,
où
eaux se perdent.
les
je joindrai spécimens de nomenclature topographique quelques noms des productions du sol puisés aus.si pour la plupart
ces
,
,
dans
le
dialectcjdu Lavedan
:
,
24
C
s
£er [sm], aulne;
lat.
I
R A M
ÉT É
ND
vernacihor, arhorviris; bas-brct, gnjern.
Bernata [sm], aulnaie.
Bernadaou [sm], semence d'aulne
terre inculte
d'éboulement
,
Ahet [sm], sapin
Ahédat [sm]
;
aouet h Bagnères
forêt de sapin
,
hêtres couvrent encore
le flanc
;
lat.
De grands
bois de
à une certaine hau-
;
par régner
et finissent
Les pins croissent encore plus
derniers arbres.
les
Labéda [sm]
—
des Pyrénées
dans une zone supérieure.
haut et sont
la
ahies, itis.
sapinière.
,
teur, les sapins alternent avec les hêtres, seuls
où souvent
,
s'arrête et fait naître des arbres de cette essence.
nom
,
d'une région particulière
au-dessus de VEstrem de Salles, dans
le
,
riche en sapins
,
Lavedan.
Egéou [sm], aiguille du sapin. Gniéhré [sm], genévrier, arbrisseau qui parvient sur les très hautes montagnes où il apparaît seul de formé rabougrie dé,
,
,
pouillé de son écorce par les frimas.
Garet [sm], gaouet à Bagnères
aux
vert,
plaît
Il ;se
août
fleurs pourpres,
,
et
au Nord
même
et
Bronca [sm],
Hougara Yerhe
le
bord des gaves
lieu
[sf],
:
du bas-bret. hrûk
Yerbe lade
et fleurit
en
juillet,
,
hrûg ;
hrya silvestris.
lat.
abondant en bruyères.
fougère.
[sm], fougerace, lieu
[sf],
,
en septembre.
Broc [smj, bruyère
Houguére
sur
rhododendron, arbuste toujours
:
l'ornement des hauts lieux Pyrénéens.
où
croît la fougère.
herbe fine que l'on trouve à toutes
les hauteurs.
lastou (sm), herbe plate et longue
[sf],
,
qui pend par
touffes dans les ravins, sur les parois des gouffres vertigineux et
jusqu'à ces cimes escarpées ^soleil
dont
,
le
vent chasse
neige et que
la
le
console des frimas.
Tasques
gazon, herbe
[sf],
de terre gazonnée
,
;
esp. tasca
offrant parfois la
ces autels rustiques
,
(?).
,
mottes
Il
est de
Eres tascques
forme d'un
autel.
protégés d'un côté au moins par quelque
vieux tronc de sapin ou par quelque grand rocher qui surplombe
où l'isard cherche un abri dans l'hiver. Arpas [sm] touffe d'herbe grossière de rebut qui croît sur de mauvais terrains dans des localités marécageuses de arpat
et
,
,
,
poignée.
,
;
,
DIALECTE DU LAVEDAN Attou
seule canelure, très herbe longue, ronde, avec une est de lan lorsqu'elle extrêmement dure et piquante,
(stn),
pointue, et
certaines hauteurs. passé. Se trouve à de dont l'une est concave. Croit (sm), herbe à trois faces,
Esque.
au
niveau que Varrou. dont on Ahayous (smpl), baies de myrtille,
même
que lours est
d.t
friand.
Auouassere Craharolle
(sf),
(sf),
,
plantes
des
plait
jaune
env. de Bagnères).
(
chèvres,
à la brouter sur
animal se vif
plante.
myrtille
chèvre,
les rocs.
parce que
Sa
e capncieux
fleur est large
dun ,
lat. caj3ra.
^ ,, u ou simplement Cum (smpl), Mounyès ou Curés deres poumsses ressemdisposées par étages, qui l'asphodèle aux blanches fleurs moines env. de Bareges ). blent à une procession de Crabe
(sf),
[
Pourasse
poireau.
(sf),
Saniou, hanieou. banet
(sm), trèfle des Alpes
les lente, très recherchée par
,
a racrae succu-
troupeaux. Fleurit en
juillet
sur la
haute montagne. accrue mais me pourrait être singulièrement vanes que échantillons de langage aussi proposant de donner des mots. de série immédiatement à une autre possible, je passe Cette petite
§
II
Brume ..ève ou le
ciel
—
;
liste
Termes
(sf)
et quelquefois
iLp.
aux phénomènes du
relatifs
hrum
nuage ou ;
se couvre de nuages;
nuaTeu., comme ,uand déguisent la
vapeur dans
(sm),
se
,
cache
broumard épais
carœl [sm], escargot),
- - »
d hiver, hivei;
^--..>t.^^^^^^^^
et
bi-onillard
-
^-e
solstice
,
somhre mots (des carcoulere Brume limuquère,
et
quj
la
he
In-uma crête des monts. Lat.
n;::r:^:;
l'air,
^^^^^^^ brumere ifir: ^^ que
soleil
le
climat.
;
qui
sortir fait ''»f
J;^';^^^^
|flimaces les
,
SOCIÉTÉ RAMOND
2fi
escargots
les
terre et
Brume du
sol et
loups
au
,
lieu
que par
demeurent dans
sécheresse
la
ils
se blotissent sous
les trous.
terrère, brouillard très dense, qui se couche à la surface
change
le
Ces brouillards enhardissent
jour en nuit.
,
La hrume
Celui-ci se tient en garde et suit son troupeau pas à pas.
terrère fait verser les récoltes
donne
les
au point qu'ils enlèvent des moutons sous les yeux du berger.
cachexie
la
on
:
est nuisible
,
dans
dit alors,
aux bêtes à
le dialecte
laine
du pays,
leur
,
qu'elles
sont gâtées, entécades. Bien des chansons populaires font allusion à cette grande douleur pour
Tourré (sm),
dépose du givre. C'est
berger.
le
brume
la
qui
froid,
brouillard
se
couche sur
aux troupeaux. Les brebis qui y restent exposées, ne périssent dans les
couple d'heures, sont atteintes par
le
givre
:
sol et
le
y
terrère d'hiver, plus funeste encore
Eres
fût-ce qu'une
On
six semaines.
dit
qu'elles
soun engihrades
oilhes que
La
.
désolation du berger est complète.
Tourra, geler à glace.
Du
lat.
terrère, parce
que
la gelée brûle
et dessèche.
Tourrade
(sf),
gelée à glace.
Tor (sm), surface plane Hayle
(sf) et
Balaguère
et glacée, sur laquelle (sf),
on patine.
vent d'Espagne, impétueux et chaud,
qui plonge en tourbillonnant dans les vallées des Pyrénées.
rarement plus de huit jours de suite, dans Ordinairement rieures
,
Sud qui règne dans
ce vent du
de l'atmosphère
,
la
passe par-dessus
le
Il
souffle
vallée d'Argelès.
régions supé-
les
Pyrénées centrales
sans s'y faire sentir.
Eschaourè (sm),
air, brise, brise des
montagnes.
Les vents généraux ne pénètrent dans
les
hautes vallées
lorsqu'ils sont fort intenses.
Des
moins
jour, descendantes dans
:
ascendantes dans
sont très réglées pendant
le
beau temps,
vents modérés, surtout du
les
couches élevées de à-fait
que et
le
quand
,
le
les
l'air.
brises locales
Nord
et
et plus
temps devient mauvais.
la nuit,
elles
prononcées quand
de l'Est, régnent dans
ou
Elles se dérangent
vents supérieurs
que
,
y suppléent plus ou
les
elles cessent tout-
acquièrent de
la
violence
ou
M. Lartigue, observateur sagace
expérimenté, leur assigne pour cause, ainsi qu'aux brises de
terre
et do
mer
qui soufflent sur les côtes
:
la
cilntation de
l'air
,
LECTÈ DU LAVE DAN dans
jour, qui tend aie faire monter;
le
qui tend
la nuit,
.gerait
sur les
,
à l'abaisser.
La
configuration des lieux chan-
dans
les
couloirs
baies
tendances générales
son refroidissement dans
,
et
des montagnes
en courants plus ou moins rapides, qui
ces
,
alter-
nent entr'eux.
Eschagat (sm), averse, pluie sont
Les pluies de ce genre
torrentielle.
notamment au printemps.
communes dans les Pyrénées M. Maxwel Lite, il tombe annuellement ,
à Bagnères-
D'après
de-Bigorre une grande quantité d'eau
qui provient presque toute
,
de pluies torrentielles. Plus des trois-quarts de cette eau tomberait
du 15
au 15
avril
juin.
y pleut beaucoup plus totalité
souvent
que
la nuit
nombre des jours pluvieux
le
,
en faveur du climat,
faut ajouter,
Il
et plus
qu'il
jour, et qu'en
le
extrêmement con-
n'est pas
sidérable.
Arruhèque
(sf),
coup de temps mauvais
dans
,
la
saison
belle
;
ouragan.
fr.
Réboukhe
(sf),
lloudré (sm)
,
bourrasque.
orage, une de ces tourmentes qui détruisent
les
moissons.
Les orages sont assez fréquents dans pendant à
la
les
mois de juin,
rencontre des vents du S à l'EO
qu'ils sont violents,
sur
juillet, août. Ils
le
SO
,
Pyrénées centrales
les
sont dus pour
la
qui plongent
,
plupart ,
lors-
avec ceux du N, à l'ONO, qui soufflent souvent
Lorsque ces vents de
versant septentrional des Pyrénées.
même
direction différente convergent sur le
pomt,
déterminent
ils
des courants circulaires qui font tourner les nuées et qui amènent l'orage.
M. Lartigue a plusieurs
fois
à Barèges et aux Eaux-Bonnes, et
Maoufoudré. tempêtes du
;
lat.
décrit le premier.
,
dans
la
vallée
:
c'est
d'Azun
,
nom
d'un
exposé à toutes
éclair.
ittmjf>as^
Lampret sur
les
bords delà Neste. Esp.
lampe.
Périgla, tonner, faire du tonnerre et des éclairs: ciilmii,
le
ciel.
Eslampay (sm), relampago
l'a
Era pêne de Maoufoudré
sommet dégagé au Nord les
observé ce curieux phénomène il
du
lat,
péri-
danger.
Pet dé périglé (sm), éclat iurement.
.
coup de tonnerre.
C'est aussi
un
,
.
ZG
C
S
Périglade
(sf)
ETE
1
Jl
A MOND
coups de tonnerre successifs
,
roulements du
,
tonnerre.
Périglade
la
sa fleur jaune
St-Jean,
On
dans
figure
neige
Pic d'Ereslid
(ad lœderej,
avec
des ravins
terres
frottement et par
une masse
des
,
la
;
,
ainsi
,
au
feu
:
à la
bénit
Rameaux.
pic des avalanches
froisser,
sur,
,
contre.
les
pentes,
ordinairement causée par
la fonte
ou de
soleil
graviers
,
la pluie.
des rochers
;
dure;
et très
Elle entraîne
se tasse par le
pesanteur, et forme au terme
compacte
très
un bruit sourd
l'Eglise
avalanche "terrestre", qui glisse sur
,
des
elle
:
la jette
(Du Cange).
sous l'influence du
,
que
à la fête des
allidere
les sinuosités
la
,
avalanche.
Lat.
trouve lidere pour allidere Lit terrère
quand on
bouquets
les
elle bénit le laurier
lit (sf),
Barèges.
dans
de
vertu d'écarter la foudre
comme
Lia ou près
plante à laquelle la superstition attribue
(sf),
qu'au laurier,
de
sa chute
produit, en tombant,
elle
continu et croissant.
Lit houlatye, avalanche " volage", formée de neiges meubles,
que
le
vent, presque toujours celui du
précipite des
s'étend
comme une
nuée. Les indigènes
de pigeons qui s'abattent disent-ils.
N
ou NO, accumule
sommets. Elle bondit avec une
Lorsqu'elle
et
elle
Elle
comparent à une volée
Que dey coiwi u
:
est arrêtée,
coupée par des fissures,
la
et qu'il
vitesse terrible.
offre
hol de
couloums
une masse poreuse,
seulement recouverte de boules de neige
qui ne sont pas complètement adhérentes.
L'avalanche " terrestre et
qui lui est tracée
" volage " déjoue
les
" suit
dans
les
une direction généralement connue plis
montagnes.
des
L'avalanche
marche vagabonde
prévisions par sa
et ses
dangereux écarts.
Un il
vent furieux précède et borde les avalanches en
asphyxie
maisons et
les les
hommes granges
;
les
il
couche
tagnes des portions de bois
Tout
le
monde
sait
animaux
,
que
,
,
,
même
les
oiseaux
mouvement ;
il
:
rase les
sur les flancs des
mon-
de racines
par suite de l'imprudente destruction
des forêts (pour obtenir du bois de chauffage
et
de charpente,
ou simplement pour étendre des pacages), des voies nouvelles ont été ouvertes aux avalanches sur des points habités. Le village
.
DIALECTE DU LAVEDAN
-^^
pays tout porte le nom réservé jadis au thermal de Barèges (D, qui phénomènes. théâtre de ces redoutables entier, est chaque année le quekjues habitants, à l'exception de Déserté l'hiver par tous les ailleurs d est il remparts de solides gardiens qui demeurent derrière saison la reconstruit à pour être démoli en partie, à l'automne, ,
''''
Toute
la
vallée
de Barèges
,
si
étranglée et
profonde dans
si
des 4 et o exposée aux avalanches. Celles périr quelques d'épouvantables ravages et firent avril 1855 causèrent 1802, une l'année qu'à Barèges môme,
ses divers
est
On
se souvient
entière
fut écrasée
personnes.
Lille
rameaux,
comme
par miracle. «
-faut sous la neige, hormis un
tomba,
Il
dit
Larcher
,
le 10 février
--3 01
1
et de
les villages de Cheze grande quantité de neige sur et furent ensevelies personnes 107 St-Martin (en Barèges), que Chez et me à la réserve de deux en abîmées les maisons furent avalanche, par menace 1 de Barèges est à St-Martin. . Le village mois d'avril. depuis la Toussaint jusqu'au formé par le vent soit qu il eleve neige Counyestre (sf), amas de
une
si
,
,
,
un
tourbillon qui retombe,
force se
brise
(vallée
rencontre un obstacle ou sa
soit qu'il
d'Azun).
Lat. conyestus
,
amasse; on
Barèges. cerneilhe dans la vallée de enceinte remplie de neige. neige, de banc Cerneilhe (sf), circenare, tracer en rond,
faire
un
cercle
dit
Lat.
(Du Gange). Raniond
banc de neige glacée glacier ( sous se présentent ordinairement Les glaciers des Pvrénées neige Revêtus de neige horizontal ou incliné. l'aspect d'un banc de jours ou quelques les offrent pendant nresque toute l'année, ils et mouloin de unie découvrent en partie, une surface de lem degré moins fendillée, selon le tonnée de près, plus ou et nuageux apparaît grise par un temps inclinaison. Cette surface dans que couleur azurée ne se voit blanche sous un ciel pur. La glaciers des Les surplombent. ou sur les tranches qui fente sont rarement hérisses de Pvrénées si ce n'est au Mont-Perdu, pas. Alpes; ils ne s'épanchent cmndes'àiguiUes, comme ceux des Cerneille
(sf),
)
,
UsT
(1)
Ce
village
est récent,
et ne
date guères que
du xve
siècle.
.
SOCIÉTÉ
.U)
comme
ardeurs du
à la hauteur
La moindre
climat
où
retiennent dans
les
,
mais
il
descendent jus-
montagnes
et
surtout
de limites plus fixes
se sont formés.
ils
Terretrem (sm), tremblement de
;
n
des
altitude
Ce mystérieux phénomène trales
-N
en larges fleuves de glace qui
ceux-ci,
qu'aux moissons. les
RAM
terre.
est fréquent dans les
n'entraîne pas la chute
Pyrénées cen-
des habitations
à moins
,
d'un grand vice de construction ou d'un extrême délabrement. Dans ce cas
,
quelques accidents graves ont pu se produire.
Le 20
1854
juillet
aux premières heures du matin
,
,
à
fin
la
d'une nuit douce, étoilée, sereine, une violente secousse épouvanta les habitants
mit en
de
la
vallée de
Campan
,
des vallées du Lavedan
,
et
baigneurs de Cauterets. Cette secousse fut suivie
fuite les
de plusieurs autres. J'en pus compter un très grand nombre, depuis le
20
juillet
jusqu'au 29 novembre de
dans chaque série d'oscillations J'observai
quelquefois
rO
et à
à l'E
,
peu près
celle
de
montagnes
les
sommets
des
,
année. Ordinairement, était
la
plus forte.
du mouvement
était
de
chaîne des Pyrénées. Le bruit
la
dans une gorge ou à un
goufifre
même
première
direction
la
produit resserriblait au
souterrain
Dans
que
la
la
,
grondement du vent qui roulement de tonnerre
s'en-
lointain.
des pierres et des rochers s'écroulaient des
,
ruisseaux
troublaient et
se
devenaient
fangeux
;
d'autres cessaient de couler, pour reprendre, quelques heures plus tard
,
premiers leur limpidité
les
,
et les
seconds leur cours inter-
rompu. On remarqua que plusieurs sources thermales augmentaient de volume,
au moins momentanément.
^
Cette
liste
IIL
,
— Termes •
comme
les
relatifs
précédentes
mens. Une Hste plus étendue des bornes que je Yer, ger,
grange
et
me
à la vie pastorale.
offrirait
,
ne contient que des spécide
l'intérêt
,
mais
sortirait
suis tracées.
germ (dans
les
de quelques prés
,
anciens actes)
[sm],
propriété d'une
sur les bases des montagnes.
On y
lî
conduit
germen
,
A LE C ï£
L AVE D A \
DU
s
31
troupeau, au commencement du printemps, et
le
automne
en
I
germe
parcouru
a
lorsqu'il
,
semence
,
étages
les
première pointe
:
revient
y
il
supérieurs.
Lat.
de verdure.
y a
Il
des villages appelés Ger, Germe, Germs.
Lahore (sm), cabane
hutte des bergers,
,
réunion de ces cabanes
:
montagne (dans la vallée de Campan); cour de ferme. Dans la basse latinité, cortis sur
la
On
rustique".
chors, chortis,
lat.
" habitation
signifie
(Du Cange).
trouve plus tard cortal pour cortis
Esp. co7iijo, métairie, ferme.
Guy eu, dans
Ramond
d'après
d'Azun; couïla, dans
la vallée ;
ciiyala en béarnais
la vallée
cuyalar dans
;
le
de Barèges,
langage des
vieux fors du Béarn (sm). Gîte des bergers et de leurs troupeaux
montagnes, pendant
dans
les
de
bergerie
la
;
bergerie
,
porte
,
d'après Virgile.
,
synonyme de cuyèa , dans
Artigau,
caula
Lat.
saison.
belle
la
les
actes
et
de
titres
la
vallée d'Azun.
Courraa, dans
troupeaux. Basq. corruhie clôture
(Du Cange). Esp.
Un
Assès (sm), abri.
demeurent pendant
ils
un refuge contre une
galerie
ouvre en partie.
Campan; Courraû
de
vallée
la
Béarn, suivant Hatoulet (sm]
bergerie,
;
lat,
;
corral
,
corallum,
nuit,
et
mauvais temps
le
rustique
pour
faits
où
On y
et l'orage.
dedans sur un espace rectangulaire
Sa forme simple
mais gracieuse
,
les
grille,
troupeaux
les
trouvent, dans
ils
soutenue par de modestes
,
pour
grille, carola,
cour, basse-cour.
de ces abris
la
Corraû en
et
bercail, clôture
,
où
,
jour,
le
voit parfois
piliers
qu'elle
,
et
qu'
enclôt
en
semble être un rudiment
,
des portiques de la Grèce. Les moindres constructions aux Pyrénées centrales affectent des formes régulières
Le montagnard qui goût
les
couvre ses
d'ardoises (loses) étincelantes
Burr/net (sm), hutte surveille
ses brebis
,
,
de justes proportions.
lui-même sa demeure
bâtit
pierres roulées de ses torrents
et ses fenêtres, et
et
lit
toits
au
,
y agence avec
revêt de marbre sa porte
,
aigus qui font verser
soleil.
Lat. sedes
,
couvert et portatif du berger
lorsqu'elles gîtent en
plein air.
la
neige,
siège. ,
d'où
Esp. harga
il
,
maison couverte de chêne.
Hé harquère
:
parquer
les bêtes
à laine dans
un champ
,
pour
,
SOCIÉTÉ
'.iî
RAM ON D
y passent la nuit et le fument. Paire un pare " bergerie ", un enclos pour le troupeau. Esp. harguerar.
qu'elles
Todyiou dans
totyou (sm), bâton du montagnard, du berger. Totchou
,
cette vallée
,
communes composant
de Barèges. Les impôts des
vallée
la
une
,
se marquaient autrefois par des entailles faites sur des
bâtons {tatchous
).
Une
charretée de ces bâtons représentait les rôles
des impositions du pays. Lat. todillus.
Cor [sm] (enta courna
loup). Corne de vache, de bouc, de
et
berger se munit
chèvre, dont
le
d'où
avec force pour écarter
il
souffle
dans son " burguet
la nuit le
", et
loup.
Clari (sm), instrument de musique primitif, pourvu d'une anche
en roseau ou en corne
La
et d'un pavillon.
,
clarinette
est de cette
famille d'instruments. Dimin. clairon (sm).
Husté
hustet
,
hourdous
es très
donnent
les
frapper.
,
dans
,
la
bergers à la
présente trois
se règlent.
même temps
dans
,
les pléiades qui
précè-
selon les époques, l'étoile
suit, et,
le
horizon
sur leur
du
du matin.
Cràbère
(sf),
constallation
la
Visible
parce qu'elle leur
,
est l'horloge nocturne sur laquelle
elle
,
consultent en
Ils
dent Orion et Sirius qui soir et
constellation d'Orion
en ligne.
étoiles
l'automne et dans l'hiver ils
morceau de bois, bâton. Lat. fustis, Es très hustets, husteieh, tustets; vallée de Barèges. C'est le nom que
tustet (sm),
,
vieux franc, fust. Tusta
chevrière. Eres set crahéres
des
Pléiades.
Esp.
las
les
,
sept chevrières
cabrillas
siete
,
les
sept
petites chèvres
Luga det
et
dès et
le
Lugra dans
,
mayti
,
la vallée
du berger
l'étoile
Téde
,
lucere
,
enfumées de
Haille (sm),
même
la
le bois
planète de
la
la
,
nuit,
Vénus
,
qui brille
avant l'aurore. Esp.
qui tient lieu de flambeau dans ;
lat.
tœda.
sens que tède; chandelle de résine. Comparer, (sf),
crevasse, et
le
mot
français faille,
).
Haillè (sm), ardoise implantée dans éclats
Neste (sm). Et luga det se
montagne. Esp. tea
pour l'étymologie, haillasse dans
la
luire, reluire.
éclat de bois résineux
les huttes
(
,
crépuscule du soir, ou dans
lucera. Lat.
fente
de
enflammés, appelés
Hailla (sm), brandon.
hailles.
le
mur, pour supporter
les
;
DIALECTE DU LAVEDAN Haillére (sm),
brandon que
petit
33
les enfants agitent
,
la veille
de
la St-Jean.
Houneya cercle
,
au-dessus de
funda, fronde
lat.
une torche
agiter
,
Laré
la tête
(sm), foyer; lat. lar,
un flambeau
de houne
;
ou funis
,
,
un brandon
,
fronde. Esp.
(sf),
,
en
honda
;
corde.
,
lares.
fr.
Caouhe-panse (sm), plaque de fonte dans
la
cheminée, qui
renvoie de la chaleur. Esp, calfa-pansa.
Cayère
cadière
,
(sf),
chaise; bas-bret,
cadver,
Truhès (sm), tnipied sur lequel on tripus
lat.
odis
,
Escahelle
s'asseoit.
cathedra.
Esp. trehedes
dim. truhesset (sm).
;
Pè-truhès (sm), sert d'échelle
lat.
qui
lis vergers.
tabouret
(sf),
garni de quelques barreaux,
liaut trépied
dans
fait
avec trois planches.
Cahea (sf)^ bahi.t pour tout serrer, meuble autrefois unique la demeure du montagnard. Dim. caheou, cahut (sm).
dans
Limande
(sf),
an noire. Esp. limanda.
Aspré (sm), peiche garnie de branches ou de chevilles, auxquelles on suspend une modeste vaisselle
;
lat.
asper, âpre
,
garni
d'épines.
Ouïe
pot de terre, marmitte
(sf),
;
esp. olla.
Métaou (sm), pot de fer ou de fonte. Dim. métallet (sm). Got (sm), coupe verre ( dans la vallée d'Azun ). ,
Sange (sf), vase en bois dans lequel on tire le lait. Badine (sf), vase en métal pour transporter le lait;
lat.
Aha
vallée d'Azun
,
les
(sm),
moule où
l'on
fromages de brebis qu'on
mérite. Lat.
Boudé
ahenum
,
met fait
le
fromage dans
la
vas, vasis. :
dans cette vallée ne sont pas sans
vase d'airain.
(sm), beurre;
lat.
hutyrum,
Ahrena (sm), repas du milieu du jour. Esp. merriendo ; lat. merenda, de meridies midi; bas-bret. mérin mern, et néren. ,
,
Dans abréna, Va
initial est
Ahréna, hréna
merenna
prendre
,
verenna
,
euphonique. Lat. reqxiietus, reposé.
:
cette
le
goûter; esp. merendar ; bas-bret.
dernière forme
semblable à
est très
hrena. Brespailla (sm),
après-midi
;
lat.
comme ahrena
,
le
goûter.
De
du
soir.
vesper, soir; vesperna, repas
hrespe
11
(sm)
•)4
C
s
Brespailla, prendre
I
ÉTÉ RA
M
N D
goûter.
le
Arrécatta, manger, faire un repas.
Arrécatté (sm), repas.
Arrégui,
faire
manger, boire
et traire le bétail
tous ces soins
:
réunis.
Arounta,
vaches)
traire (les
Couya, tondre
(les brebis)
Salie (sm), sac au sel ceinture
tondre en général.
;
poche carrée, historiée
;
,
qui pend à la
du berger.
liste (sï), grande corbeille de forme ronde; ht. tentum, tissu; tentum vimmeum, corbeille d'osier. Dim. tistette (sf).
Tistail (sm), tistaille
(sf),
panier à anses.
On attache aux flancs des chevaux ou des ânes une couple de ces paniers, qui se font équilibre et qui Bascoye
(sf).
panier profond.
On y
servent aux transports de toute espèce à la montagne.
même
des enfants. Lat. vasculum
Banastre (sm), corbeille
;
lat.
Saoume
même
panier plus plat;
esp.
banasta,
grande
vannus, van.
(sf),
bête de
Dim. saoumette
selle.
place
petit vase.
,
somme
,
ânesse
;
sagma, sagmatis,
lat.
bât,
(sf).
Saoumettes (sfpll,
crochets pour transporter le foin à dos d'homme. Les femmes prennent ce pénible soin dans la vallée de Barèges. Sur plusieurs points, l'emploi des bêtes de somme est tout à
fait
impossible
:
y a
il
telles prairies
inclinées
que
l'on
ne
peut faucher qu'en se faisant retenir par des cordes. Aries (sfpl),
Cabitan
,
comme
cahadé
saoumettes; bas-bret. ari,
Bagnères
(à
ou de linge, que
)
lien,
hart.
[sm], rond d'osier, de
paille
femmes posent sur leur tête, pour pouvoir supporter une cruche ou d'autres fardeaux. Ainsi chargées, tressée
elles
les
parcourent légèrement
les
montagnes
sentiers des
vissent les rochers, elles traversent les torrents.
doivent à la conformation de leur sexe particulière
Cap
,
et
lat.
caput
bandoulière sous
droite
dans laquelle
et
elles joignent
,
elles gra-
une adresse
itis.
(sm), écharpe en laine rayée (bleu,
passée en ,
,
l'équilibre qu'elles
une aisance native pleine de grâce et de noblesse.
(sm), tête;
Pourtadé
,
A
les
le
bras gauche
,
femmes portent
blanc et rouge),
reposant sur l'épaule leurs enfants
,
pour
DIALECTE DU LAVEDAN mouvements
avoir les
plus libres.
On
35
en voit encore dans
la vallée
de Barèges.
Bancaou
comme pourtadé ;
(sm),
Sarpe, charpe portent sur
dos.
le
sac que les
(sf),
esp. auhano.
femmes de
Campan
de
la vallée
est suspendu par des cordons doubles qui
Il
s'emmanchent à chaque épaule, comme
courroies des crochets
les
de nos portefaix.
Sarrou (sm), gibecière, sac du montagnard, du berger, chasseur
Cape
Lavedan
le
la forte laine
On
d'isard.
grand manteau brun, quelquefois blanc, à capuchon
(sf),
pointu dans
avec
peau
est en
il
:
du
plat dans la vallée de
et
,
Campan
tissé
,
des troupeaux de la montagne.
trouve dans
anciens auteurs plusieurs mentions du cos-
les
tume bigourdan. Saint-Paulin
écrivait à
Ausone
"
:
ïu
habites des
couverts de peaux fdignaque pellitis " le vêtement bigorSulpice-Sévère Bigorrisj'\ habitas déserta déserts dignes des Bigorri
,
:
rique court et hérissé
sutamj'\ Fortunat
(
Bigorricam vestem hrevemque atque
"
:
hir-
manteau bigorrique couvert de poils un manteau court. La cape
le
[hirsuta higorrica pallaj'\ Palla est
moderne
ample, de
est
pour abriter Capule
température.
capulet des femmes, dont elles s'enveloppent la tête
ou qu'elles portent replié sur
,
un
C'est
tantôt noir
,
longueur de l'homme, avec un capuchon
la tète.
(sf),
et les épaules
rouge
la
gracieux
vêtement,
rouge à Barèges
:
Plus élégant encore est
le
noir
la
jupe,
fait ressortir
il
noir
capuchon en
de rouge couleur de feu. Posé sur bas de
,
le
la tête et
front
dans
suivant la
,
blanc,
tantôt
le
fine
laine
deux beaux yeux
:
,
doublé
descendant jusqu'au
dessine la souplesse de la taille, encadre c'est le
tantôt
val d'Azun.
le
visage,
vêtement habillé du Lavedan.
Dim. capulet, capete. Cohe
(sf), coiffe
,
bonnet d'homme en tricot de laine
ou brune, qui se pose verticalement sur à volonté.
Il
n'a rien
la
tête
ou
fine
,
s'y
de vulgaire et rappelle un peu
le
blanche enfonce
bonnet
phrygien.
Espartégne de Sparte.
(sf),
sandale de corde ou de sparte;
lat.
Sparteus,
30
C
s
Espargate
tagnium
comme
(sf),
bandelettes
,
I
RA M
É TÉ
espartégne
cordon pour
,
N D
De hourque
même
{'et
du
chemin
,
du mari
domicile
dans
filer la laine.
,
son petit mobilier prenait
un char surmonté de deux quenouilles
era hourcère) ouvragées avec
crouilh
".
lorsqu'une cadette épousait un héritier et se rendait
,
de sa personne au le]
spar-
fourche.
(sf),
Autrefois
" croc
fr.
quenouille d'une autre forme pour
(sf),
lat.
chaussure.
la
lier
Croiiilh (sm), quenouille pour filer le lin;
Hourcère
alpargata;
esp.
;
Ces instruments
art.
emblème de
travail féminin étaient le frappant
l'activité
que
la
future allait ou devait du moins porter dans son ménage.
Hus
(sm), fuseau
;
esp. huso
Camucliet (sm), peloton de
Encamuchéra
;
fusus.
lat.
fil.
peletonner, mettre en peloton.
,
aux troupeaux
Les termes qui suivent se rapportent
:
Taourè (sm), taureau.
Braou
Bime
himat (sm), jeune taureau
,
;
lat.
himus
brebis;
(sf),
lat,
ovis;
fr.
mot
,
formés
sollicitude
suivant
l'usage
du berger pour
le
,
mâle.
ouaille.
Agnet, ère, agneau mâle ou femelle. ce
âgé de deux ans.
génisse.
(sf),
Marret, marrou (sm), bélier; mas, asis Bille
,
,
petit
Plusieurs diminutifs de
expriment
la
tendresse
et
la
agneau, pour l'agneau nou-
veau-né.
Bassiou
ihe; hourrace
,
esp. horrego
,
Prémaou,
èque, agneau de huit mois à un an
,
;
agneau de un à deux ans. aie,
agneau de un à deux ans, qui a accompli se
première année.
Courdère
[sf]
(
à Bagnères-de-Luchon), brebis qui n'a pas porté;
esp. cordera
Touchin
(sm),
nom
familier
est l'objet d'une antique le
du
petit porc,
florissante
et
du porc. Cet animal
industrie dans le
Bigorre,
Gourrin (sm),
petit
porc
;
esp. gorrino
; fr.
goret.
Béarn
et
i
,
DIALECTEDU LAVEDAN
37
quelques-uns des noms par lesquels les montagnards bêtes d'une même espèce. distinguent, dans ua troupeau, les est imposé et y répond. lui qui Chacune d'elles connaît le nom la couleur de leur Ceux des vaches sont fréquemment tirés de du rouge; lat. ruher, ruhens robe, qui est toujours une variété Voici
ruhius
,
ruhidus.
Exemples
:
Arrouye, rouyette Rouhine,
Rouyane (dim. avec une nuance).
(dira.),
baie-clair.
Castagne, chàtain-roux. Saurmé (dim.) de saure, roux, rousse. jambes et les pis. Bermeille, poil froment, le ventre, les conformation générale leur à trait ont vaches noms de D'antres
ou à
plus l'aspect des cornes dont elles sont
Cahlade, large tête
;
lat.
;
emhraca
coiffées.
caput.
Braquette (dim.) de petite
ahraca, écourter
ou moins bien
faire
,
De hrac
taille.
,
braque, court, e;
tourner court un char.
et pointues de côté, Cahirolle, aux cornes roulées en spirale,
l'autre en
ou dont une corne pointe en avant,
arrière.
Cahhira,
retourner. les cornes sont dressées en avant. (esquère). la vache qui porte la sonnette Esquirolle, On appelle toujours à la tête du troupeau. C'est une belle génisse qui marche plus rouge plus animée, grande, plus vache du Béarn est
Bruque
,
dont
La
,
du Lavedan, qui est plus fière et aussi plus sauvage que le bœuf n'est travail de excellente laitière et donne beaucoup celle
:
presque pas d'usage dans de Barèges, taille
exîguë.
fourrages
est,
Le
comme
la vallée
pays. L'espèce bovine
le
mouton, de bonne qualité, mais de
défaut de
,
peut tenir à l'insuffisance des l'étendue des prairies qu^on hivers
taille
pendant de longs
;
trouve dans cette vallée,
n'étant
pacages, dont une
même
partie
dans
le
pas en rapport avec celle des resterait
inutile,
elle
si
n'était
chaque année affermée aux Espagnols. a plus de affection Le montagnard qui prend ses vaches en douces bêtes qu'il paît plus tendresse encore pour les brebis, ,
,
qui se plaisent à ses chants aux aisément au milieu des rochers a le caresser, qui répondent sons de son chalumeau, qui savent ,
,
,
SOCIÉÏÉHAMOND
38
par mille grâces et mille gentillesses. Tout enfant
ses soins
donne un agneau qui grandit avec
lui
lui
dont
,
pas sans des larmes amères. Tel cadet supplie
de ne point vendre très
vif
cape,
s'il
;
il
moutoas auxquels
les
point écouté
n'est
,
on
chef de la maison
le
porte un attachement
il
parfois
,
ne se sépare
il
prend son bâton et sa
il
quitte le toit natal de colère et de douleur, et va
se faire
domestique quelque part.
Le
berger
troupeau
patient
est
gouverne.
qu'il
brebis sous sa garde.
mais
un
lit
et
les
affectueux
,
au
que l'Espagnol, mille
comment Une
je ne sais
,
doux
),
ainsi
il
pourvoit à lui-môme.
y pourvoit
où il où il couche sur le sol non pas même sur de bruyères ou de branches de sapin où il souffre la chaleur mouches dans le jour, l'humidité la nuit, mille insectes
je
entre
l'être
n'a point,
Celui-ci
comment
doit
( il
Il
sais
en rampant
il
,
,
,
en tout temps
à
suffit
,
,
donne son
est l'objet de
,
Son troupeau
ses soins détaillés
de vivre près d'elles
,
,
connaît toutes ,
les appelle,
son air,
son allure, et mériterait son nom.
d'étudier leurs
besoins
puissances, hélas! leurs peines, pour
ce sont presque des personnes
:
il
lui
,
un
toujours fort
,
il
à plusieurs; chacune a sa physionomie,
sa couleur, ses taches
la brebis
;
français a
ramène
les épie, les attend, les poursuit, les
nom
Le
modestes besoins.
ses
peu plus de souci de sa demeure.
peu nombreux ses bêtes
tanière
leurs désirs
A
force
,
leurs
ce ne sont plus des bêtes,
converse avec
elles
,
il
appelle
:
Couloume , blanche, sans
tache.
Mascarette, fortement tachée de noir à la tête et aux extrémités.
Du
verbe mascarar en langue d'oc
se noircissent et se barbouillent les Piaille,
:
noircir, barbouiller,
comme
masques.
avec des anneaux blancs aux jambes,
la toison
étant
noire ou grise.
Louhette
(dira.),
dont
la
toison rappelle la peau du loup,
Couye, dépourvue de corne.
Cournude, armée de cornes. Cortroussade, aux cornes roulées autour de
de
l'oreille, très
voisines
la tête.
Bruchouade
,
ornée de petites cornes
,
qui ressemblent à
des
,
DIALECTE DU LAVE DAN (sm), buisson; hrusca
De hruchou
pousses nouvelles.
dialecte languedocien;
neux, en
Muscadine, à Balente
bas-bret. hrûck
genêt épi-
,
hrûg , bruyère.
,
mignonne.
tête
vive, alerte.
,
Galaye,
39
coureuse.
folle,
donne au mouton des appellations analogues. Celles Les brebis du Lavedan sont , au reste fort gracieuses. les légère que j'ai vues dans la vallée d'Azun ont la démarche cornes dépourvue de extrémités fines la tête peu busquée souvent blanches, avec fréquemment sont elles ramassée;
Et
il
,
,
,
;
,
,
leur taille est
elles donnent une laine comdes taches à la tête et aux pattes l'espèce mune mais elles sont bonnes laitières moins toutefois que ;
,
,
béarnaise
qui fournit les fromages d'Ossau
,
Cette espèce
étudiée
,
dans
la
La
contraste avec la race d'Azun.
sa
mat uniforme;
(i).
d'Ossau
vallée
brebis
grandes est saillante, ses jambes sont prononcée excessivement busquée est
comme
,
,
grosses;
et
la
de
d'un blanc
,
son échme
osseuse;
charpente est fortement
assez
offre
haute
est
y
,
sa tête
très
parodie du nez
grandes cornes conarqué de son maître; ses yeux mornes, ses laine rude qui pend tournées, ses longues oreilles pendantes, sa son col un peu courbé de même sur ses flancs , de chaque côté de ,
en font une bête pittoresque point
Elle n'est
en pacage
sur
,
dans
sédentaire. les
L'Ossalais
montagnes
,
Pont-Long; plus
lande de
la
assez laide.
loin
;
les
au-delà de
,
encore, sur
hautes vallées du Béarn
et les Osquidates campestris
dans
les
:
,
place les Osquidates
Ossau
,
Aspe
,
Barétous
,
brebis du
dans
la
[\)
Le
Lavedan n'émigre que rarement
mauvaise saison
s
,
influant
sur l'espèce
,
,
,
et de Bor-
landes de Bazds
deaux.
La
Pau
landes de
les
en vertu d'antiques droits l'opinion qui, donnant aux Ôssalais
de propriété ou d'usage, fortifient l'ancien peuple des Osquidates pour souche
montani dans
promène de pacage
annuelles,
migrations
Bordeaux. Ces
l'été
la
l'hiver
,
et sa vie confinée
a pu
dans une ,
moins «bondant, moins gras que brebis de la vallée d'Azun ont le lait d'excellents fromages, qualité supérieure. On en fait
celles du Béarn; mais il est de aisément. qui gagnent à être conservés et se transportent
, ,,
C
s
40
mesure
certaine
RAM
É TÉ
N D
produire les différences
(
On
race d'Ossau.
I
prétend que celle-ci
avec
présente
qu'elle
la
transportée dans la vallée
,
, y perd quelques-uns de ses caractères distinctifs ce qui peut tenir aussi à la diversité des pacages. Je ne fais qu'indiquer
d'Azun
:
la question
sans la résoudre
,
Les moutons de
haute et de
la
que
basse Navarre,
la
vus
j'ai
en passant, m'ont paru se rapprocher de l'espèce du Lavedan
Outre la
les
les bêtes
qui composent son troupeau
haute et
que
tuels folle
,
mouton
le
le
nomme
mais affectueuse aussi
haute voix
elle
,
berger a sur
nom au plaît
se
qu'il
,
la
.
spiri-
chèvre, alerte,
du plus
:
,
rapport. le
,
reconnaît
le
son
saisit
elle
,
menton barbu
et lui porte son
le
et le chien;
chèvre
c'est la
:
y a
il
deux compagnons bien plus
,
de son maître
sifflet
l'appelle à
la
,
races bovines
montagne
solitaire
capricieuse
entend
même
que dans
et j'estime
qu'elle
loin
accourt
qu'il
;
vol dans les airs
à baiser souvent
il
;
:
Poutillou
dim. àe poutou
,
Flouquette
,
,
baiser.
De
touffe de barbe.
petite
flouquet (sm) et flouquette
(sf)
;
flocus
lat.
,
dim.
touffe;
floc (sm),
flocon de laine
ou d'autre
nature légère. Cette chèvre la
,
nullement pelée
chèvre d'Espagne
a
,
le poil
et
long
,
,
comme
le
menton
dépourvue de cornes tacheté de blanc, et
orné d'une très belle barbe. Elle donne longtemps et en abondance
du
lait,
réserve et
que
dont le
le
berger de ses
lait
fait
sa consommation ordinaire, parce qu'il
brebis
pour
celles-ci d'ailleurs cessent
de
des
fabrication
la
fromages
en fournir vers
lui
la fin
du
mois d'août. Ses préférences sont toujours pour son chien qui
lui
sert d'auxiliaire
dans
la
défense
noble animal
,
commune. Très
différent
du chien de berger proprement dit, qui range, rassemble et gourmande les moutons qui par une merveilleuse entente les éloigne des lieux défendus et évite sans cesse des amendes à son maître le chien des Pyrénées moins ingénieux plus rude sur la montagne ,
,
,
ouverte à tous
,
est
dangers imprévus
le
préserve des
la
présence du loup
maître
le
,
un guerrier qui
,
s'élance
temps d'accourir
,
et
,
donne
veille
qui
,
sur
le
troupeau
sur toute chose
l'éveil
de vaincre.
,
combat
,
,
,
qui
signale
assure à son
Car lui-même, avec
,
DIALECTEDULAVEDAN tout son courage
de son
poitrail
terrible
dont son
l'attaque par il
peut
puissance de son choc
d'avantage décisif
et
,
offrent
entr'autres
Celui de
du
caractères
fortement accentuée cintré à la base et
lion
;
;
l'œil
ou courroucé. est forte
Il
enfoncé
le
;
cuisses
les
,
fournies
ornées d'un double éperon qui,
,
front ridé
,
,
pattes
les
s'abaissant d'abord, s'arrondit,
courtes et
souvent
et
nom
a
Il
fortes
,
flottant
s'effa-
,
poitrail
le
poilues
,
une queue
,
,
sonore.
Son ,
un
poil est blanc
plus abondantes ,
s'appelle
:
dans
qu'il figure
Lorsque
l'appellation de
femelle
(sf),
les poésies
pie
,
,
—
C'est sous
du pays.
il
presque berger lui-môme
Pastou,
,
se
nomme
le
mâle reçoit parfois
Mascarou.
pasteur.
qui n'a point son
assidue à la garde
(oiseau).
pastorales
noir domine dans son pelage,
le
Aide du berger
La
Son encolure
velues
,
aux épaules. Le beau chien tacheté de noir
Pigou, couleur pie; de pigiie ce
regard sévère
le
,
ordinairement marqué de taches rousses ou noires la tête
draperie
puis se relève et déploie
magnifique panache. Sa voix est grave
à
ras.
soucieux, empreint
ses oreilles courtes
un dos large
poil
le
,
comme une
d'un rouge sanglant
,
lors-
nez large et très
le
,
tombant
cent sous les plis qui froncent la peau de la tête. vaste
lui
la tête large, courte,
être irrité jusque dans le repos.
sa crinière épaisse
,
allongé
floconneux;
lèvre supérieure
sembe
et
de chiens des Pyrénées
museau
le
,
recouvrant la lèvre inférieure;
de majesté
sans obtenir sur
;
sourcils prononcés
les
;
la
là
quand
saisit
le
,
que son aspect rappelle
,
Un grand nombre
belle espèce a le poil
la
Cet adversaire est
ose affronter jusqu'à l'ours lui-môme.
il
C'est qu'il a le courage
de bonne race.
la force
,
oppose une vigoureuse défense. Plusieurs
lui
qu'il est
lutte
la
n'a point la gueule
,
cherche de front
le
,
retient avec force
le
,
il
,
lui
;
loups ne l'efïraient pas
,
armé.
adversaire est
derrière
renverse
le
,
son ardeur qui s'accroît dans
,
la
,
41
humeur vagabonde
du troupeau, porte à plus
et est
plus
juste titre le
nom
de Pastoure, bergère.
Le au
loin
se règle facilement, ne con-
chien des Pyrénées est sobre,
tracte pas ,
,
il
que
je sache
,
la
s'acclimate avec peine
de ces animaux que
les
les montagnes. Transporté succombe fréquemment. Ceu x
rage sur ,
il
étrangers acquièrent à prix d'argent 13
,
pro«
,,
4v
C
s
peu
litent
par nécessité
soit
race
perd
se
ainsi
que
parce
et
,
A M
N D
soit
,
au
Le
pays....
par l'appât du gain
remplace par quelque bète médiocre
le
il
;
II
beau chien
défait d'un
se
TE
F,
manquent beaucoup
l'acheteur,
à
montagnard
I
:
,
la
croisements sont livrés au
les
hasard. Autrefois,
bergers tenaient plus à leurs chiens
les
davantage au maintien de l'espèce.
compagnon, qui
d'amour-propre pour ils
au sujet
établir
en venaient aux mains
d'un
renom
beaux
et
appartiennent;
ils
chien partage la joie
que sel
marche
celui-ci
brodé, pendu à
de fer
à
,
jouissaient et jouissent encore
,
,
levée
ceinture
,
le
le
,
de sa veste historiée
d'une amie;
les
,
le
,
gravement,
de
l'air
bêtes
On
,
que
du vacarme
voit
marchés du pays, soin
Toussaint
du troupeau
et l'on se réjouit
en Béarn.
la
que mettent
les
,
l'on
de
Il
les
sac au
et
souvent se
superbe d'un tambours'est
paré de tout son
a chargé
le
col
infini. Il
de ses
bruit
immense
joie.
C'est
un
suspendre encore à toutes
chasse devant soi tout
le
jour
en est une fabrique à Lestelle,
jeunes pâtres en demander aux foires et
les frapper, écouter, les
le
,
de ses bretelles travaillées par la main
d'un bouquet quelquefois.
jour de
Tandis
de son maître.
chien, orné lui-même d'un collier
conduit
,
la santé,
berger a de l'orgueil;
moutons de sonnettes aux tintements variés, dont le monte gaiement dans l'air. Ces sonnettes font sa usage
au départ des
bâton à la main
s'avance lentement,
les bêtes qu'il
le
major au front de son régiment. Le berger ,
c'est
rapportent des montagnes
du pacage,
l'amour-propre
tête
la
la
pointes,
retourne vers
luxe
ceux du petit
où ces gorges aboutissent. Si les s'ils sont l'honneur de la maison à
s'ils
l'allégresse, l'ivresse de l'air et le
,
vomissent tour à tour et souvent à
les
centrales
vallées
les
moutons sont gras laquelle
un appui
chiens leur prêtaient
pour leur beauté
et
pâturages supérieurs ou lorsqu'ils en reviennent,
les
hautes gorges
les
dans
dans leurs luttes
,
faut voir le chien des Pyrénées,
il
troupeaux pour lorsque
pacage
mérité.
Mais où
fois
et ces
,
en Lavedan
village de Berberust,
du
Dans
bélier.
prééminence de leurs troupeaux
la
Sous ce rapport
redoutable.
grand
atteignait parfois la taille d'un
entr'eux
querelles
leurs
et veillaient
,
étaient fiers de leur noble
Ils
muscadins des
faire
villes à
m
choix avec
choisir
le
même
une cravate,
DIALECTE DU OU
les
femmes une parure chez
plusieurs types
L A V E D A X
le joailler.
ayant chacun un son
,
ià
comprend
Cette sonnerie
imitatif.
Esquère{s^, clochette longue, presque ronde, sonore, d'un ton grave, destinée aux
béliers
ezquila ; esp. esquela
;
ital.
ou aux vaches. Béar. esquive: basq. equilla.
Esquevet [sm] (dira, de esquère); clochette pour
moutons,
les
de forme plate, au son plat. Esp. esquileta.
Truc (sm), clochette plus grande que l'esquère; de truca, frapper; lat.
trucidare, massacrer.
Trucou
un son aussi
et rendant la
clochette ayant la forme d'un pot de fer renversé,
(sm),
mais plus sourd que Vesquère. On
fort,
suspend au cou des moutons.
Tringuerou (sm),
On
(sf),
appelle
en mouvement à lat.
J.
:
toiture
la
tin
Elle
grosse sonnette.
Cymhoulet (sm), une sonnette dans dessus de
les brebis.
un son argentin (tin,
a la forme d'une cloche et rend
Tringolle
en fonte pour
petite sonnette
,
les
églises,
appenduc au-
dans un petit clocher à pied. Le prêtre
l'aide
dans
qui descend
d'une corde
la
met
le
chœur
du
bas-lat.
;
cymhalum.
La
cloche proprement dite se
Campane signum,
(sf)
;
lat.
nomme
campanum
et
,
:
scinh en béarnais
,
d'où est aussi tiré le basque ceinua.
Pour revenir aux clochettes des troupeaux, on donne à l'anneau de bois qui les fixe au col de l'animal le nom de :
,
Canoule
Coura
(sf).
un
(sm) est
collier
pour
les
veaux
et
pour
les
bêtes de
somme. Je ne prolongerai point cette revue sommaire des termes relatifs mais avant de quitter un sujet qui eût demandé à la vie pastorale et qui m'a conduit à parler incidemment des développements, des ;
races
ce bon et se
Hautes-Pyrénées, je ne puis oublier élégant cheval du pays dont la race se perd ou du moins
domestiques dans
fond
les
,
dans
les
croisements
,
dont
il
subsiste
pourtant
encore
,
44
C
s
,
ments
primitifs
une
fines
,
le
mince
et
en feu
sabot petit
vigoureux, patient;
11
A M O ND
longue
tête
garrot
le
,
bien placée et alerte
pied adroit,
le
supporte
il
taille
médiocre.
avec
le
On
soif;
la
il
,
,
la
;
mais
relevées;
et de l'autre,
ils
il
taille
sobre et
mais aussi de
agile,
,
le jarret
,
est
en
,
croisant
le
produits sont grands mangeurs
d'une part , ce qui ne s'accorde pas avec ,
croupe un peu
bouche sensible
est robute
les
des extrémités
,
la
ce cheval a l'œil saillant
a tenté de relever cette
cheval anglais
des éleveurs
mais
,
allures
les
sèche
très
et
élevé
tombante. Bai ou bai-cerise
l'oreille
,
ÉT É
qui dans leur rusticité ont conservé les linéa-
quelques individus :
I
habitudes économiques
les
s'affectent des
changements atmos-
qu'un cUmat de montagnes ne leur épargne pas. Le croisement avec l'arabe réussit beaucoup mieux étoffe la croupe phériques
,
,
conserve et
les qualités et corrige
du Lavedan, qui
fit
les défauts
de ce cheval du Bigorre
longtemps l'honneur de
la
race navarrine.
Les Pyrénées font aussi un grand nombre de mules bonne heure quittent se rendre en
de ce pays vers les
utile
,
jument nourricière
Espagne, où
les
ports,
elles sont fort appréciées.
non sans des hennissements, des les
échos des montagnes.
que des bardots
mais de sotte figure
briihou à
qui de
,
et la vallée natale,
pour
Des muletiers
achètent aux foires de la St-Martin, les entraînent
longtemps retentir françaises
la
Campan.
,
,
fruit
Il
cris,
qui
de l'ânesse et du cheval
qui se
font
ne reste aux vallées
nomme matchou
,
bête
à Barèges et
.
D
I
A LE
t:
—
6?
^roisième^
DU
TE
'Partie-:»
,,
.
LA VE D A N
45
expressions^ originales^
Sf Proverbes"
I
—
RECUEIL
D EXPRESSIONS
EMPUNTÉES AU
ORIGINALES
LAVEDAN
ET A QUELQUES AUTRES POINTS DES PYRÉNÉES CENTRALES
La syntaxe des
pour ceux qui parlent
On le
l'une quelconque des
actuel
accompagne toutes
au verbe, sans en modifier
démêler
personnels
dans et
,
c'est
à quoi
ou simplement populaires mation de ces pronoms autres
les
plus
multiples
la
Comme
C'est
ils
,
la
non vobis
indispensables au
Lorsqu'ils
sens,
sont réfléchis
des effets que cette action
nidificatis
,
le
aves.
vers latin
.
:
.
génie de
la dit
Gascogne. Ainsi
—
era misse, que la se minge.
Que
s'a dit
a dit sa messe ;
,
il
:
en mange
manière indiscrète
entendre que
le
l'on dira
,
sa messe (chose pourtant
monde)
faire
les
tous les idiomes primitifs
plus simple du
mange
et
reportent vivement sur la personne
pensée
d'un prêtre qui déjeune après avoir
Il
,
faut aussi savoir
parfois dans ce tour quelque chose de naïf et de plaisant
y a
qui est très conforme au
la
Il
qu'affectent
utiles,
explétifs.
un peu comme dans
Sic vos
Il
uns
les
:
ou moins
dont l'action est exprimée, elle.
sens.
nos dialectes font une énorme consom-
,
ce qui arrive très souvent
a pour
phrases affirmatives
les
le
pronoms grammaire béarnaise de M. Lespy
formes
les
peut être d'un grand secours.
et
difficulté
langues mi -latines.
doit seulement connaître l'emploi de la particule que, qui dans
langage
s'accole
se
aucune
dialectes gascons n'offre presque
,
le
prix
;
.
.
mot-à-mot
mais très appréciée dans
prêtre vit de l'autel.
le
,
il
pays
se la ,
de
,
4G
G
s
I
É T É
A
F,
MON D
Plus d'un verbe est réfléchi en gascon français
Ainsi
avec grâce.
et cela
,
sans pouvoir l'être en
,
d'un enfant qui chante pour
,
s'endormir et se berce avec sa propre voix
du verbe canta, chanter. 3aresser, endormir sur les
endormir
Dans
les
ou
vigueur
on dira
,
qués cante
:
qui se
dira encore d'un 3nfant
genoux
fait
que s'ayole, du verbe ayoula,
:
ainsi.
est aisé de direct
On
indirect
le
examine
expressions courantes et proverbiales qui suivent
remarquer combien est
,
cette
forme réfléchie
commune dans
le
les
choses par rapport à lui-même lui
,
il
complément
Lavedan. Elle traduit avec
sentiment de l'homme simple et près de
au bien ou au mal qui peut
à
,
en revenir
et
,
nature
,
qui
songe d'abord
tout à
,
la
fait
à la façon
du Sancho; de Cervantes. Certains verbes sont actifs dans nos dialectes
neutres en français.
—
Que crides?... Pourquoi
— Que plourat ?
.
.
et habituellement
,
en résulte quelque vivacité de langage
Il
:
cries-tu? grondes-tu?
Pourquoi pleurez-vous
?
Je trouve dans une strophe d'un poëte-laboureur de la vallée d'Azun , auteur d'une complainte sur la mésaventure d'une jeune bergère parler
:
qu'elle eut à
comme
lui
,
gémir des conséquences de sa faute
à pleurer ses plaisirs
rires
ses
,
du
,
pour
et
premier
jour: Ploura ets arrises d'et an passât.
Voici
quelques
expressions
plus
,
.
.
ou moins proverbiales
,
qui
donneront une idée sommaire des formes de langage et des métaphores populaires
,
je recherche autant
que
que
de commenter ce qui se comprend de soi-même
possible. ,
et
J'éviterai
d'appuyer sur
des beautés très simples, que je livre telles quelles au discernement
des amateurs
— Le
—
:
Et hrioulou
dets caas,
violon des chiens
Dansa
at sou d'era
Danser au bruit de instrumentale
,
).
la
que d'ey
c'est le
et
hastou
bâton (qui
mousque mouche au son de (
les fait
la
voix
danser).
,
sans musique
.
.
.
,
,
.
DIALECTK DU LAVEDAN
—
Era
gracie de Diou.
La grâce de Dieu
donne par sa grâce). Esp.
—
Que nou minge ne mange pas
Il
— Passa
,
il
boit
hami, passa
Passer sa faim (sans
— Aquet
le
,
pain
(
&e&e.
ce qu'il a
seyt.
le
,
vin que Dieu nous
.
).
.
sa soif (sans l'étancher).
la satisfaire),
maynad que
4/
la gracia de Bios.
mes que sah
,
.
.
aliments
les
{
.
.
.
se-p-a enchucade.
.
Cet enfant vous a épuisée (a épuisé sa mère) en tétant. Enchucha dit cela
d'un seul mot.
—
Que hé pès naous. Elle fait des pieds nouveaux (un nouvel .
être);
est grosse.
elle
Esp. hace pies nuevos.
— Aquère Cette
henné qu'ey hielhe
femme
à mourir.
est vieille
;
qu'ey ségadère
,
elle est
mûre pour
la
{
ou dalhadère
faim
( elle
)
est d'âge
)
Ségadé , ère, propre à être scié; lat. secaturus, Dalhadé , ère propre à être fauché.
a.
,
—
Qu'ey tentât (très-usité). est tenté
Il
—
Que
On
lui
la
ou éprouvé
désireux
m' an cdblenade.
a tourné
aliéné son
,
la tète,
cœur, on me
l'a
inquiet
,
,
affligé
,
malheureux
.
retourné
l'esprit contre
accaparée).
de l'éloignement que sa maîtresse
lui
Un amant
moi (on m'a se plaint ainsi
témoigne.
— Fripon
coum era neyt ... Trompeur comme la nuit.
— Il
petit
Qu'ey
coum u
cassoulot
,
u hahout... à un
ressemble à un chêne rabougri
homme
— Bi
,
de qouate houeilles
(
St-Bertrand de Comminges).
Vin de quatre ans (qui a vu quatre
—
le
fois
.
les feuilles nouvelles
printemps).
— Et Il
hêtre nain. Se dit d'un
contrefait.
tems quey coum era' santal dets hielhs.
en est du temps
comme
de
la santé
..
des vieilles gens
(
laquelle
.
.
.
SOGIÉTÉRAMOND
48
ne dure guère). Propos qui se tient, quand dans
même aux
mauvaise saison. De
la
un beau jour
fait
il
proverbes français
:
Beau temps d'hiver Aussi
la
santé de vieillard,
Tout cela
au grand hasard.
gist
Le Roux).
(
Quand
—
il
pleut et qu'il
tout à la fois
soleil
fait
Que hé u sou hastard. un soleil bâtard.
,
on
dit
à Argelès
:
.
C'est
On
—
à Bagnères
dit
:
Eras bronches que hourneyon.
Les sorcières mettent au
Les Espagnols se servent de
—
.
four.
Las hrugas hournian.
la
même
expression
:
.
pour se plaindre d'un guignon
lorsqu'un charretier est embarrassé,
,
lorsqu'on voit tout aller de travers chez soi, etc. Dans les Hautes-
Pyrénées, on croit encore fortement au pouvoir des sorcières cacité des pratiques d'une
se charge la
Certain
moyennant finance
,
cupidité
les
,
est-il
,
mal peu connu suppose
qu'il
ennemis
:
— Que On
—
a
magie dégénérée.
amours ou que
si
haines
d'une
quelqu'un gémit sous qui
et
le
passions
d'un
atteintes
les
,
clientèle.
consume lentement
,
du chef de
on ses
dit-on.
,
des conjurations contre
Escounyura quauquaris ;
les
obscure
de quelque maléfice
l'objet
Van heyt escounyura
fait
de servir secrètement
les
du vulgaire
a été
,
,'à l'effi-
Telle personne suspecte
esp.
lui.
conjurar alguno
,
faire
des
conjurations contre quelqu'un. Il
un
en résulte ceci
crible "
:
:
c'est
que
Qu'ey houradat
le
malheureux
coum u
" troué
est
comme
senne.
Je reviendrai sur ces superstitions. Je veux seulement remarquer ici
que
les
termes vigoureux
,
les
fortes
comparaisons
à complément direct qui empoignent leur régime
,
,
les
verbes
ne manquent
, .
DIALECTE DU pas h nos dialectes
,
49
L AV E D A X
pour rendre
,
.
.
pluies
les
,
terreurs
les
,
les
désastres imaginaires et parfois trop réels qu'engendre la croyance
aux miracles du
,
diable.
langue sur d'autres sujets
Vo^'ons
la
—
Era
lue qxi'ey plourousa.
La
lune pleure
On
dit
~
Era
dans
(
est
.
est voilée de larmes, c'est-à-dire de
le
même
sens
trempée
,
nuages
).
:
lue qu'ey gourgouse
La lune
:
.
.
noyée
(
que dans une mare d'eau
ainsi
,
gourgue.
— Era La
lue qu'ey hauhe.
lune est pâle
A
Bagnères, on
de l'Adour
un pronostic pour
tire
Quafi brame
A
Argelès, on consulte^le bruit du
Quand
Au
temps du murmure
Adour...
et
Quaan et Gahet Ben ou plouye.
Gave pleure
le
sein des
(
montagnes
révèlent
le
trouble de
un temps douteux. harmonieux
Si
rythmé
si
,
,
l'air
,
,
,
les
Voici à propos du
le
vent ou la pluie.
variables
irréguliers
,
,
discordants
,
l'inquiétude de la nature et présagent
dénotent
leur
,
le
des brises et annoncent
la régularité
:
torrents jettent dans le silence
au contraire
ils
Gave
ploure,
gémit), c'est
,
des nuits des bruits rauques
— Dab
le
:
—
—
ils
.
.
transie.
,
le
murmure
est
égal
calme de l'atmosphère ou beau temps
Gave une expression remarquable nou t'en laberés :
toutes ères aygues det Gabet et det céou
y âmes. Toutes te laver
(
les
eaux du Gave
d'ailleurs fondés Il y a Macbeth
ici :
et toutes les
des soupçons qui pèsent sur
«
eaux du
toi
,
ciel
ne pourraient
que ces soupçons soient
ou non).
une image populaire qui nous reporte au cri de Lady les eaux du vaste Océan ne suffiraient pas à laver
Que
ses mains teintes de sang. »
— II
Que marche coiim era brume. le nuage (de montagne, .
marche comme
très vite).
U
.
50
C
s
I
K T É
faut voir ces nuages,
Il
rapidement vers heurtent au
passage
R A M
raontei'
glisser le long des gorges. Ils se
s'accrochent
,
XD
que des courants emportent,
sommets ou
les
,
aux rochers
déchirent
se
,
et
eux des lambeaux qui traînent et se déforment
laissent derrière
lentement.
On
dit
—
Que
Si
des moutons qui recherchent l'ombre hcin
per
pluriel).
.
.
conduits au printemps dans les pacages fleuris,
,
d'en prendre la fleur
—
oumpres (notez ce
las
:
Qu'an eslourat
cueillir la
fleur.
ils
se hâtent
:
dit-on
,
de slou
;
(sf),
Esloura
fleur.
signifie
Eslouri signifie moisir, contracter une moisissure
;
raot-à-mot, une efflorescence.
Dans
pacages d'esques
les
commencent par en brouter
—
Era punie
à croître
—
au printemps
,
Mov.squère
un rocher
,
où
pour être à
—
(sf)
les
l'abri
troupeaux
veut dire quand l'herbe
commence
pointe.
la
d'era yerhe
les
herbe triangulaire,
,
,
au renouveau.
,
un endroit aéré
est
des mouches
:
.
sont chassées
,
,
importunées par
dit d'elles
—
Qu''an era
Elles ont pris
Et cela se
Mousque mousquillet
—
mou-
:
mousque ; qu'ous'a galiat era mousque... la mouche (elles sont inquiètes, méchantes).
dit aussi
(sf), ,
au figuré
des personnes.
mouche
,
a pour diminutif mousquit
,
mousquillou
,
moucheron.
transcris
maintenant
quelques
jurements
ou malédictions
populaires, qui témoignent de l'énergie que peut avoir patois
les
seul verbe exprime cela).
On
Je
un plateau découvert
mousque'i
Eras haques que mousqueyen.
Les vaches marchent ches (un
,
vaches se rendent instinctivement d'elles-mêmes,
le
discours
:
Aou gran haut Diu Uhant
Ferrières en Lavedan).
!
(
val d'Ossau en
Béarn
et
de
DIALE CTE DU Par
—
le
très-haut et
Maou
— Maou —
le
houec
le
cou
te hrulle
malheur
le
malheur
—
Maou pet de Que le tonnerre
te
(
!
ou
)
t'alugue
!
toque (ihid.J...
t'atteigne
,
te frappe
Maou
billot
te glace et t'atterre
!
!
perigle Vescrase (ibid.). t'écrase te
.
.
.
^
!
houle fibid.); on dirait hule à Argelès.
Qu'un méchant gourdin
te
gonfle
gonflé).
— —
!
Mala heredente disgracia farrihel (vald'Azun).
Que
—
v\T,nt
51
feu d'enfer te brûle!
Mala desgracia
Que
—
le
vi
D A N
saout Varrïbe! (val d'Azan).
Puisses-tu te tordre
Que
grand Dieu
le
VE
L A
te
(
meurtrisse jusqu'à être
^
Bé-t-en entât grounh dets totchous fibid.j...
Et grounh
(totchous)
dets totchous est le lieu
à l'entrée des cabanes,
où
l'on
dépose
les
bâtons
en dedans ou en dehors.
Par
extension, cela signifie " l'enfer" peut-être, par cette idée qu'ainsi
que coin
l'on ,
de
se
débarrasse d'un bâton
même
on
fait
d'un
homme
,
en
le
jetant dans
un mauvais
en l'envoyant en enfer.
/
s
II
—
U C
I
K T K
A
11
N
>[
l)
RECUEIL DE PROVERBES EMPRUNTES AU LAVEDAN ET A QUELQUES
AUTRES POINTS DES PYRÉNÉES CENTRALES
aux proverbes proprement
J'arrive
de Tagréraent de
— Ressemblances 2° Affections
que
,
classés en
j'ai
cinq séries
vue
:
— Caractère — Humeur — Figure — Ages de
Proverbes sur l'homme
1"
dits
la lecture et répartis et
de famille
la vie.
— Mariages. mœurs
en général.
3°
Proverbes sur
4"
Divers adages non classés.
5°
Temps
les
— Saisons — Pronostics et préceptes ruraux.
( La plupart de ces proverbes sont écrits en dialecte du Lavedan. Ceux que j'ai marqués d'un astérisque relèvent du patois de Com-
minges Je
).
n'essaierai
préliminaire. j'en
donne
point de
valoir ce
faire
Je m'en rapporte à lui-même, à
aux explications que
,
vraisemblable que
pour
,
l'originalité
de
saisissante
et
esprits
forme
la
du Midi.
gnantes ou
en
Il
—
qui
,
,
le ciel
joindre.
Il
peuvent plaire
hardiment
qui décèlent
ici
D'autres
,
par
quelquefois
,
les
rendent avec vigueur des
la
est
ces proverbes se
,
des
misères
vérités
poi-
et ce ne sont pas
nature et dépeignent surtout
de l'homme des champs
contre les saisons
orageux des Pyrénées.
Proverbes de
Vhomme
— Qu'a patience coum a de la patience
de patience.
y
traduction que
couleur vive des choses
la
—
Caractère
Ressemblances de famille
Il
ils
,
par une étude
souvent comique
est
s'attachent à
les luttes
troublées et
§ I.
est
la
parfois
nombre
mais
;
de regrettables préjugés.
moins curieux
avec éclat
qui
parce qu'ils ont
morales de l'homme
les
,
dû
j'ai
plus grand
le
retrouvent dans d'autres langues
,
recueil
—
u gat chalibe..
comme un
—
Humeur
Ages de
—
Figure
Il
n'a pas
la vie.
.
chat a de
la
salive.
,
.
DIALECTE
—
Que
coum
hès
Quel déri
Tu
Eh
(
comme
fais
bien
!
je
,
donne
Tu menaces
E DA N
53
.
,
.
dit)
:
" Je le donnerai (un coup)
".
môme temps
en
et tu frappes
—
El que amenaga, y pega.
Esp.
\'
Toy
et
quet doy
et
L A
L'
Barégeois (qui
le
te le
D
.
Toy,
).
petit
sobriquet du
,
Barégeois.
— Il
Qu'ey est
homme
— Il (
coum
comme
Qua
toujours de combat
,
Hourre
combat de
(sf).
,
des idées
la tète
des projets
,
de ses paroles
flux
le
paroles se succèdent lutter de vitesse
avec
— Qu'estourdiré
Il
aucun
comme elle et
il
;
,
,
,
il
du bruit
bruit), Esp.
est dégourdi
(pour dire:
il
.
.
pourrait braver la pluie
(
ses
),
.
.
il
diahlo.
ardit en' a poche.
comme un
.
.
seul liard dans la poche
han tanto ruido como un scharo en
coum u
comme un
).
des gouttes de pluie, et pourraient
diahle.
Qu'ey desgourdit
.
.
qui l'empêchent de dormir
a une grande volubilité de parole
Que hé tapatye coum u fait
se dit d'un
qui troublent son sommeil
étourdirait le diable. Esp. saturdiria
—
(
chiens.
toutem rats en cap, qui l'ernpêchon de droumi.
Que parle tan que s'en hirere era plouye.
Avec
Il
—
a sans cesse des rats dans
—
—
qu'ey toustem de hourro...
,
bons chiens
les
toujours prêt à agir).
c'est-à-dire
Il
hous caas
ets
scrabat en' a stoupe.
;
( il
ne
fait
la holsa.
.
scarabée (qui se débat) dans l'étoupe
est empêtré).
Esp. Es
listo
como un escarahajo en
la lana.
—
Paresse, hos soupe?
houy mes.
—
0.
—
Say
la te
coueilhe.
—
Noun
.
Paresse
,
veux-tu de
la
soupe?
— Oui. — Viens
la
chercher.
—
Je n'en veux pas.
—
Qu'ey empressât coum era padène ta Carnabal...
Il est
pressé
comme
la
donne beaucoup d'emplois
:
poêle en Carnaval
on
fait
(
parce qu'alors on
beaucoup de crêpes.
lui
.
société
d4
— N'a pas ne
Il
lui
—
U
Un
Esp.
du chat (qui le
mot "
pet
il
est
Il
.
.
parce qu'il n'a respect de rien).
(
remue
entre, (
coum era merde
extrêmement
queue
la
Un can perro j quando
sensible
—
entra,
det gat,
.
(c'est
menea
une leçon de la cola.
,.
prompt, irascible)
sensible à l'odorat).
comme
la m....
On joue
ici
sur
sensible ".
— Qu'ey Il
comme un
pet.
est sensible (dans le sens de
Il
.
perd son temps.
il
coum u
chien, quand
— Qu'ey
.
D
caa quan entre, que hé ana 'ra coue.
politesse).
.
.
faut pas une épine (au pied) pour qu'il s'arrête.
Qw'ej/ fat
Glorieux
N'
hesounh u spi ta destrigalou.
s'arrête sans nécessité,;
—
A M
11
.
.
mensounyé coum u arrelotye.
.
ment comme une horloge.
—
Det hoo
On De
—
l'ivrogne et
Autan de
Autant de
et
det hriac
sap hertat.
.
.
du fou on apprend
vérité.
lébets ...
lièvres (c'est-à-dire, de
mensonges, par allusion aux
chasseurs, qui se vantent des lièvres qu'ils n'ont pas tués).
—
Quan Quand il
ue hertat, ue
dits
dit la vérité
un
,
lehet
qu'où sort d'et
du
lièvre lui sort
c.
.
.
c.
.
.
ne
( Il
dit
jamais
la vérité).
—
Lou Quand
diable, le diable
quan non a arré à n'a rien à faire,
il
lié,
rue s'esperraque
se déchire le c.
désœuvrés qui s'appliquent à des choses vaines,
—
Qii'ey countrahet
Il fait
— S'il
coum
Quan nou parle maou ne médit,
—
la
bouche
Qui a Mlles N'en cride
Qui a
fils
et filles,
et
comme
tout à rebours,
,
et
baylet det diable. le
valet
du
.
(
ou
.
diable.
era bouque qu'où cay...
,
lui
inutiles
.
tombe
(il
faut qu'il médise).
hillous
ni putes, ni layrous...
aucun ne
dise
:
put.
.
.
ni larron..
et c.
.
.
se dit des nuisibles).
.
1)
—
A
I
Qui aye
I.
E C T E
D r
même
L
.
AVE D AN
55
;
N'en cride , layrou C'est le
.
.
hillette
N'en cride, pulete Qui aye hillou,
(
.
proverbe que
.
.
le
précédent, coupé en deux et orné
de diminutifs).
— Padène La
que ho coumherti casser olle ..
poêle veut convertir la casserolle (on veut corriger les autres
des défauts qu'on a soi-même
— QxCcy
),
gourmand coum ue padène...
Gourmand comme une
poêle (à laquelle
il
faut de la graisse
toutes les fois qu'on s'en sert).
—
U
graa de milh ta ue houque d'azou
un grain de
C'est
millet
pour
.
.
bouche d'un âne
la
(
c'est
peu
de chose).
— Il
.'
Qu'a era gule mes grane qu'et sac. a
bouche plus grande que ventre
la
ne peut
faire
.
( il
veut manger plus qu'il
).
— Maas d'aryen
et
houque d'or.
.
Main (qui gagne) argent, bouche (qui mange] or (qui gagne beaucoup
et
dépense davantage).
— Amassadou Qui amasse arreya
el
trigo
le :
de hren, esparricadou de harie. son il
et dissipe la farine.
ramasse
la
paille
— Esp.
et jette
.
.
Recoje la paja y
le blé.
Bren veut dire son en vieux français, comme en gascon. La hrénée désigne à Poitiers une soupe au son que l'on donne ,
,
,
aux bestiaux.
— Il
N'ou
n'est pas
— De Il
haillo et lar as caas.
fait
homme
à donner
...
le lard
aux chiens.
hé ue cuyole qu'en semhle hé u castet.
une cage
et croit faire
un château
( il
.
.
s'exagère l'impor-
tance de ce qu'il fait).
—
Qu'où semhle que nou a qu'auhri
et c.
.
Ha gaha mousques.
.
.
56
semble
lui
Il
mouches.
— le
fera aisément
(Il croit qu'il
lui
semble
même
atomar
la
—
dents.
ets
—
Ep.
.
ce proverbe
(
figura que va
le
-Se
soi).
à 'ra gatte
ets oueils
heyré goutte ...
s'y
des yeux pour
feriez
pour prendre des
.
los die7ites.
Que haret Et nou
c.
le
lune avec les dents
sens que les précédents).
luna con
la
Vous
va prendre
qu'il
,,
.
une chose impossible en
dab
'ra lue
.
N D
qu'à ouvrir
n'ait
qu'il
UA M
É T É
I
Qu'où semble de gaha
Il
a
C
s
,
la
chatte (ce serait un chef-d'œuvre,
car la chatte a des yeux excellents), qu'elle n'y verrait goutte.
Ce
proverbe s'emploie pour tourner en dérision l'habileté de quelqu'un qui s'en vante.
—
N'en trouharé caillaous en Gahet.
Il
ne trouverait pas des cailloux dans
c'est
Gave (où
le
il
y en a tant
un maladroit).
Trouharé
:
s'emploie à Argelès
:
trouhari , ares, are,
aren. Ce temps dérive de l'imp. du subj.
aret,
dont
cond. du verbe trouha. Voici ce condi-
sing.
per.
o''
tionnel tel qu'il
les
.
l'e
terminal devient un
personnes, hormis à
entre
et
l'a
l'e.
On
conserve
l'e
dans
la
amarem
arem ,
res,
en béarnais à toutes
première. Quant à
la
saisit
On
i.
lat.
il
se
prononce
bouche populaire
la
transfor-
mation des voyelles, en voie de s'accoupler
l'a,
et
pour
ainsi dire
en
chemin.
—
Qu'ey entenes coum u azou Ha cassa
Tu
t'y
entends
comme un
calles.
une à chasser des
.
cailles
tu ne t'y
(
entends nullement).
— Il
Qu'ey enten coum u azou
y entend
de maïs
(il
comme un
'ta
houeilla mesturets.
âne à mettre des
.
autour des pains
ne s'y entend nullement).
Le pain de maïs
(
mesturets
ou dans de vieux chaudrons
,
et
)
est cuit
pour
au four
qu'il
du vase, on l'enveloppe d'abord dans des Houeilla, verbe
—
feuilles
tiré
du subst. houeille
Qu^ey counten coum ue garie quan
,
dans des terrines
n'adhère pas aux parois feuilles (sf),
s'a
de châtaignier.
feuille.
trouhat
et
coutet...
.
.
. .
.
.
.
.
.
.
DIA.LECTEDULAVEDAN comme une
Content
va
lui
couper
—
Que
s'
cou). C'est une
le
couteau
le
comme un veau
qui tète
(
il
Le chagrin qae proverbe (sf)
,
s'en
,
ce
,
nœud;
.
qui ne
lui fait
d'et
aucun mal
mau
bons draps
— Ara
(
{
toque
)
maridat.
moque du mal marié
se
(sra),
da coum u azou de cot de herrets. comme un âne se soucie des coups de béret
— Qués trufe Il
l'échiné.
dos.
s'en soucie
du pays
d'er' arrie.
voir
Nud
qu'on n'éprouve aucune peine.
signifie
Que Il
me
tu
nut
et
m'empêche de me
donnes
).
naturellement on ne peut pas voir sa propre échine
Comme
arrie
avec lequel on
n'a nul chagrin
— De tan de chagri que m'das, non m'en hey (
(
ironie.
chagrine coum u hedet quant poupe.
a du chagrin
Il
poule qui sent
87
.
parce que pour
lui
il
est dans de
)
que podes fiioula
ets
couloums.
.
Actuellement, tu peux t'amuser à siffler à ceux qui ont fait un bon repas et se trouvent à
—
A
les
pigeons (se
l'aise
dit
).
qui cante
Et
mau
Celui qui chante
que s'espante.
,
son mal épouvante. Esp. El que canta
,
el
mal espanta.
— Qu'a Il
a
— Il
et
hitye
le foie bien
plaa plaçât.
à sa place
Qu'ey de hou péou. est de
bon
poil
( il
est
(
.
c'est
un homme
.
méchant). Esp. Es de hu^en pelo.
—
De
Il
y a bonne bête de tout poil. Esp.
tout
péou boune
dur, sans cœur).
hestie.
.
De
este pelo
,
ni gatto
,
ni
perro.
De
ce poil
,
il
Pour
n'y a chat ni chien qui vaille.
dire
,
on ne
peut rien attendre de bon de cette personne.
— Qu'a Il
de touts péous
,
de touts mouments. mauvais Il a de bons et de .
a des poils de toutes sortes.
moments
( il
est
d'humeur inégale
).
.
.
.
.
,
SOGIÉTÉRAMOND
^8
—
Que
Tu
t'es levé
en
le cul
humeur
de méchante
de eu en sus...
IJiehat
t'es
l'air
(
à reculons et à rebours
es
aujourd'hui.
—
Qu'ey nascut en méchante lue
Il
est
.
.
une mauvaise lune
né dans
Tu
).
de chance,
pas
n'a
(il
il
du malheur).
a
—
Qu'ey nascut
Il
est
né
est louche
Il
— Eres
et dilus,
lundi
le
toufera semane que garde de trahers.
semaine
toute la
et
regarde de travers.
il
en patois guerli.
,
teres hiestres que soun ens hets castets.
..
les aux beaux châteaux ( peur dire Les qu'il n'y parce sans doute visages beaux aux beaux yeux sont a pas de beaux visages sans de beaux yeux ).
fenêtres sont
belles
,
:
— Femme
pour
passait 1
,
barbue
chacun
,
salue un bâton à
loin la
V.
Henné harbude Tout lou mounde
la
la salude.
barbue, de
(
).
p. 145.
—
Qu'ey d'era race d'era hirague.
Elle
est de la
tète à l'envers
—
,
de
race
parce que
l'ivraie
.
(se dit d'une
l'ivraie
encore ôte
n'est ni boiteux ni
—
Frays
la
femme
raison
qui a la
).
Que nou ya ni tort ni houssut Que nou sio courroumput .
Il
Femme
fr.
femme vieille et barbue V. Le Roux de Lincy
C'est que
au *moyen-âge
sorcière
.
Prov.
la salue.
main.
.
et
nou
bossu qui ne
égals.
soit
.
corrompu.
.
Des frères qui ne se ressemblent pas.
— conçut Ils le
Ques semhlon coum et
her at cassou
se ressemblent
coucou
,
comme
.
et
porc
al
azou
-
coum
era pigue ai
.
comme
le
porc et l'âne,
l'aune et le chêne.
On
dit
comme
en espagnol
la :
pie
et
comme
l'œuf et la châtaigne. Se parescen como un huevo a una casiana. Ce sont diverses manières d'exprimer que deux personnes n'ont
aucune ressemblance entre
elles.
DIALECTE DU LAVEDAN
— De A
lede matte de heroys hencis...
laide
un beau
fils,
Matte
—
souche
(sf)
(
à père fripon
,
:
,
souche. Benci (sm)
,
,
de beaux jets (pour dire honnête ). fils un
d'osier)
•
.
•
à la.d père,
jet d'osier.
,
de touts hencis en ue matte.. vme de toutes sortes (dans souche d'osier, il y a des jets .
Oit'î/a
A
famille
y a de bons
il
et de
mauvais sujets
).
— Efestere
qués semble ai huste... il est détaché. copeau ressemble au bois dont
Le
De haque gayade
hedet gayat...
,
tachetée, veau tacheté.
De vache
—
Rasso casso can
Se nou casso non ha plan Chien chasse de race, mal va
—
U gat
Chat
(
s'il
ne chasse.
quarrate
par nature
)
chasse les rats.
ne pouvons rendre qu'à _- Arrata, verbe concis que nous
l'aide
d'une périphrase. vous. Baquevoumpouse, hedet qxCagar la nourrice (quand chétif Vache splendide et veau
-
pon'^erve se conseivc
profite pas. trop bien, l'enfant ne
I
—
Si
et
Que
aouzet ey hèt s'at
bel oiseau,
Le
prend pét
bec.
pa.
le
bec
qu'il
le
lait
de sa mm-c, be
c'est
suçant enfant qui embellit en
^^i'"'
'^'^^^fJ^^Z d>t d un homme
qu'il ne se refuse rien qui a bonne mine parce at sou. Que crech coum era merd
).
^ Il
croit
sèche,
il
comme
la
merde au
soleil
{
pour d,re
-, :
.1
.uwnit décret,
il .1
dépérit).
— '
Qui d'ore dente D'are desparente
Qui de bonne heure parents ( meurt ).
fait
bonne heure quitte ses ses dents, de
SOCIÉTÉ RAMO.\D
60
—
Ei'as cachiles
Les dents ne
Roux
de Lincy, v.
—
Qu'a
Que
mal
(
il
est
mort
Prov.
).
V. Le
fr.
p. 139.
1,
où
avance en âge,
—
mes maou.
lien j^as
font plus
temps d'uehaquehielhe.
et
Elle a l'âge elle
nou lou
lui
vaches sont
les
il
s'en va
vieilles
(
pour dire d'une
grand temps qu'elle
fille
houne haque de praouhe.
seré estade
Elle eût été bonne vache
le
du pauvre ( se dit d'une femme féconde pauvre a grand besoin d'une vache qui produise ).
—
:
soit établie).
:
Que diserinque
On
tout mayti que da u cot depè a'ra hielhesse. que chaque matin il donne un coup de pied à la rajeunit). Les Espagnols ont aussi ce proverbe.
dirait
vieillesse (il
—
Abescots et de qui pioule
Que biou mes Parfois celui qui piaule se plaint parce
parce
qu'il
est
qu'et de qui fioiile. ,
vit
plus que celui qui
malade
,
survit parfois
siffle.
(
Celui qui
à celui qui
siffle
qu'il est bien portant.
—
Que
a da pourtat en' a lobe
s'en
que s'en ai boo tourna en
,
lins 00.
Comme linceuil.
(
il
Tel
est il
venu dans
est
né
tel
,
il
les
langes
,
il
s'en
retournera
à
son
mourra).
2o Affections
—
Mariages
—
Cade cuque qu'ayme son cucat. Tout ver aime son petit ver ( toute mère aime son enfant
,
si laid
soit-il ).
Cuque
(sf)
,
sorte de vermisseau. Chenille en vieille langue d'oc
;
dim. cucat (sm).
—
Là où
Où là
où
le
lou coo
me
ba, eraureilhe
cœur me bat j'y cœur m'attire ).
le
,
—
ai l'oreille
Qui yete peyrettes,
Que
yete amourettes.
qu'em peu.
suspendue. (Je suis sans cesse
DIALECTE DU Qui
jette de petites pierres
L AVE DA N
en se jouant
(
(C'est un semblant de dispute qui cache
)
61
jette des
,
l'amour).
echa piedrecitas echa amoritas. Jolie variante
:
amourettes.
Esp. El que
Qui peyreye qu'a-
moureye.
—
Qu'a heyt Pasquos ahans Nadaou. Pâques avant Noël ( se dit d'une jeune
Elle a fait
laissée séduire avant de se marier).
sens
qui s'est
fille
en esp. dans
dit
le
même
a echa Pasqua antes de Ramos.
:
— Il
On
Que hè maou amourti
houec d'ue hielhe horde.
et
est malaisé d'éteindre le feu d'une vieille
qui épouse une vieille demoiselle
—
grange
(
se dit pour
).
Qui a marit qu'a ségnou.
Qui a mari a maître.
~
Que haou mes canta dat u le que ploura dab u heroy. Mieux vaut chanter avec un laid mari que pleurer avec un
—
Et
clerc era puzelle,
Nou
(
Le clerc non Le prêtre va où
—
sap oun a sa terre. plus que la pucelle
il
est
envoyé
Qui loingn
se
ne
jeune
et la
Qui
loin se
va marier
sait fille
V. Le Roux de Lincy, v. 2, p. 30. Troumpa hara, troumpera (m.-à-ra.),
du verbe
faire
comme
où
est son domaine.
elle est
mariée
).
sera.
sera trompé ou
,
où
ha casa
Troumpa hara ou troumpat
fr.
joli.
auxiliaire, est
un
veut tromper.
(
Prov.
fera tromper. (L'emploi
idiotisme.
Comparez avec
l'anglais to do.
—
Et aryen tout en u cop
L'argent tout à désir d'un
la
époux qui
fois
se
l'ordre naturel des choses
une seule
fois et la
—
,
era henné a pagamens.
et
marie ,
la
femme par à-comptes.
(
d'après lequel la
femme
est livrée
dot payée par à-comptes ou par annuités.
Marie- Chourre
et
C'est
le
par cupidité. Ce proverbe renverse
Youan-Pin-ia
Que bon hè nouées douma Sensé ni rnique ni pa.
en
,
SOGIÉTÉRAMOND
62
Le
et
roitelet
mésange
la
(Cela veut dire que
pain.
marient
,
le roitelet et
disons en français
Lincy, v.
de
marient demain, sans miche ni
pauvres
mésange
la
gens,
de petites gens se
étant de petits
épouse
c'est la faim qui
la soif.
oiseaux
).
Nous
V. Le Roux de
2, p. 140.
Douma Mique
:
se
,
demain, dans
(sf)
miche
,
,
le dialecte
d'Azun.
pain de maïs
,
ordinairement
cuit
sous
la
cendre,
—
Tousteni Youan qu'a troubat a Youano.
Un pot
<\\ii
—
Jean trouve toujours sa Jeanne. Prov. fr. Il n'y a si méchant ne trouve son couvercle. Le Roux de Lincy, v. 2, p. 154.
Toustem qu'y ey Peyrot ta Moundine. y a toujours un Pierrot pour Moundine.
Il
même
sens que
le
(
Ce proverbe a
le
précédent.
Peyrot (sm), un pas grand' chose. Moundine (sf), une pas grand' chose.
—
Toustem qui y a
esclots
de soun pè.
trouve toujours des sabots à son pied. deux proverbes précédents). Esp. des forme calzado, tout pied trouve sa chaussure.
On
Esclot ou esclop (sm)
C'est une troisième
Cada pie
halla su
sabot.
,
S" Proverbes sur les
—
(
mœurs en
général
Quipren,s'engatye. s'oblige, Esp.
Qui prend
—
El que toma
se obliga.
Qui prend
Que s'esten ; Qui da Que s'esta. Qui prend que
,
s'avance
se adelante.
;
qui donne
,
demeure. Esp. El que gniera,
DIALECTE DU Qui aye hésougn de
ma
LAV E D
AN
boutique que s'apresse de
moun
taoulè.
Qui de ce que
je vends a besoin de
ma
boutique
El que tenga necessitad de mis generos
(
,
me
(Celui qui a besoin de mes services, doit venir
ne reste
loin.
trouver). Esp.
marchandises
)
que venga
a mi tienda! (boutique). Taoule
(sf)
,
table ordinaire.
Taoulè (sm)
table des
,
marchands
ambulants, dressée sur des bancs.
—
Que haou mes paga a haouré qu'a haourillou.
Mieux vaut payer grand forgeron que petit, ( Il vaut mieux payer que bon marché un mauvais).
cher un bon ouvrier
Haouré
,
(sm), forgeron
— Que haou mes u Mieux vaut une
—
le
dim. haourillou.
pédas que nou pas u
laide pièce
hèt hourat.
qu'un beau trou.
Qui pédasso, somi tems passo,
Qui nou hè
En
;
ré, tahen.
rapiéçant, on passe le temps
;
en ne rien faisant, mémement.
—
Méchant annade quant ets cures laouron, eras putes hialon. Mauvaise l'année où les prêtres labourent, où les putains filent.
—
Tout trihay qu'ey tribay.
Tout
—
travail a sa peine. Esp.
Todo trabajo
Per ue peyre, on nou s'empêche pas dé
Faute d'une
—
pierre,
on ne
Per ue heste
laisse
— Il
fête
,
on ne
Nou caou pas
hasti
—
les
u
castèt.
,
teste.
doit pas se casser la tête.
cerca péous en s'ouéous.
ne faut pas chercher des cheveux dans
pas chercher dans
trabajo.
pas de bâtir un château.
Non s'caou pas coupa ^ra Pour une
un
es
choses ce qui n'y est pas
Qui cerque
et
les ).
qui trobe
Nou perd maou era pose. Qui cherche et qui trouve, son temps ne perd.
—
On
On
ne se peut se permettre joie de rien.
noM's pot carga goy en arré.
œufs.
(
Il
ne faut
SOCIÉTÉRAMOND
64
Carga
— A
charger est
,
Quant
et
malhur né
mâle heure
la
ici
hoo,
u pouy
Esp. Cuando uno esta en disgracia qui est dans
malheur
le
qu' estranglaré
una hormiga
,
une fourmi
,
A le
monde
accable
le
C'est à peu près
mundo
mataria. Celui
la
le tuerait.
— Au arhé désarramat, tout lou mounde que un arbre ébranché chacun
u azou.
poux pour étrangler un âne.
ne faut qu'un
il
,
très expressif.
va
s'en
faire
s'y
ha hè
éstères.
des copeaux.
(
Tout
malheureux. le
proverbe espagnol
:
del arhal caido
,
todo el
hace lena.
Caidé
Lena
,
;
en gascon en gascon
—
Ets
cadut ou cayut
:
,
tombé.
légne (sm), bois.
:
murs qu'enténén
,
Eros peyres que parlon.
Les murs entendent des
orejas^ les
—
Prov.
parlent.
les pierres
,
Le Roux de Lincy, murs ont l'ouïe.
oreilles.
v. 1, p. 182.
fr.
Les murs ont
Esp. Los murostienen
Qui a de que cara Qu'a de que parla.
Qui a matière à se
—
taire,
Qui a hou
hézi
a matière à parler. ,
Qu'a hou mayti.
Qui a bon
— Avec ton
de
{
Le Roux de Lincy,
mange
et bois et
sache ce
Pour bien connaître le berger chef, Pour bien connaître un homme, lui
qu'il te doit.
Ta counéché et mayouraou Que sétcaou minya u saquét de saou.
sel. (
avec
v. 2, p. 289.
Dat toun fray mi7iyo ë héou Et sahios et so quit déou. frère
—
a bon matin.
voisin,
un sac
il
faut avec lui vider
il
faut vivre assez longtemps
).
Mayouraou (sm) réunion sur
la
,
major, celui qui
haute montagne.
commande
les
pasteurs d'une
DIALECTE DU LAVEDAN
—
Qui s'néourech Que
et
65
néhou,
s'néoiirech et loup.
Qui nourrit son neveu
nourrit
loup
le
(qui doit
dévorer
le
:
à cause de l'avidité présumée des collatéraux).
Qui
s''7iéourech,
pour
celui qui nourrit chez soi
soi qui se nourrit
un ennemi.
—
Qui porto aryen que porto era mour
Qui porte de
porte la mort au bout des doigts (parce
l'argent,
qu'il tente la cupidité des malfaiteurs
—
Ed
passe de main en main
Il
défont
—
Ed aryen nou
puisse reconnaître pour
l'on
ceux qui s'en
noii'stagn arré.
L'argent ne nous est rien
liens
elles
que
{
et devient étranger à
).
précédent). les
).
aryen nou d'ey pasparen.
L'argent n'est pas un parent sien.
at cat dét dit.
de
On la
dit
de
parenté
ne se touchent pas.
—
(
dans
même
le
sens que
proverbe
le
deux personnes qui ne sont pas unies par :
nou s'tagnen pas,
Du
lat.
elles
ne se sont rien
,
tangere.
Que haou mes yen Qu'aryen.
Vaut mieux gens qu'argent. Prov. que argent (xv® siècle, Le Roux de Lincy,
—
Qui trop emhrasso poc
Qui trop embrasse, mal
—
Amys
fr.
mieux
vallent
v. 2, p. 271. )
rpi'estrégn.
étreint,
Aouzet de hacho nature
,
Si haou holo poc lou dure.
Oiseau qui vole bas par nature Celui qui prend
ua trop haut
,
si
haut
il
s'élève
,
peu
vol pour sa condition ne
le
lui
dure.
soutient
pas trop longtemps.
"f Qui hoo péta mes haou que
eu
dét
que sa he u hourat en
,
arrio.
Qui veut peter plus haut que le
dos
!
ironique ( Ce proverbe
le cul
,
qu'il se fasse
s'adresse
à
un trou dans
ceux qui
prétendent
66
s
C
I
ÉT É R A
moyens
s'élever au-dessus de leurs
Le Roux de Lincy,
le cul.
—
On
les pierres
v. 2, p.
montagardes
la
trouve
ne faut pas peter plus haut
139. cat-siis.
ne tombent de bas en haut.
ce proverbe dans
cite
jeunes gens de
—
Il
:
Ets cailhaous nou cayen jamés dé cap a
Jamais (
N D
et forcent leur nature. Je
simplement aux proverbes français
que
M
la
vallée
d'Azun pour dire que
plaine ne viennent pas dans
le
les
pays épouser des
).
On nou pot pas amantd dus
caps dap u chapèou.
On ne peut pas couvrir deux têtes d'un seul chapeau. Esp. No se puede cuhrir dos cdbesas com il mismo sombrero.
—
Nou an james camps ni higne. On ne ni
vit
jamais
ni
hist
cassayre ni pescayre de ligno
chasseur
ni
pêcheur à
la ligne,
,
croumpa
acheter
champs
vignes.
Le proverbe espagnol
dit très
joliment
:
El pescator con cana
Se arriona con mana.
Le pêcheur qui tend
—
Era daune
sa ligne, avec adresse se ruine.
et
hou pastou
Que hen era maysou.
La maîtresse et le bon berger font la maison prospère. Daoune (sf) maîtresse, dame de la maison, lat. domina.
—
Qui nou a ni houeu ni carret nou laouro quan
Qui n'a
—
ni
charrue et bœufs, ne laboure quand
Qui nou hé quan pot , nou hé quan
Ce qu'on ne
fait
pas quand on peut
,
il
ho.
veut.
ho.
on ne
le fait
pas quand
on veut.
—
Qui nou cour quan ey pouri
Que cour quan ey Qui ne court
Roussi (sm) vieux cheval
—
roussi.
lorsqu'il est poulain, ,
vieux cheval doit courir enfin.
cheval éreinté
Qui hé pèche era punte
Que hé pèche era yunte.
,
rosse.
DIALEGTEDUL.WEDAN L'herbe qu'on paît à sa naissance, c'est
Punte
(sf)
Yunte
(sf)
67
grenier
le
mangé
d'avance.
pointe de l'herbe.
espace compris entre deux chevrons parallèles dans
un grenier.
—
Qui
en u toupi
tout sat hique
Tout que sat minge en u mayti.
Qui dans un pot met tout son bien
,
tout
son bien
mange en
un matin.
—
Quan era hami pique Qu'ey houn' era unique.
Quand
la
faim nous talonne,
la
miche nous semble bonne.
Entr autres proverbes français qui ont
Qui a faim, mange de tout L'appétit et la faim t.
251
p.
2,
Mique inférieur
même
sens
miche
même
(Le Roux de Lincy,
pain.
ne trouvent jamais mauvais
,
t.
2, p.
pain.
(
289. Ibid.
pain de maïs cuit à l'estoufifade sous la cendre,
au mesturet
lequel est cuit au four.
,
De paille ou de
Et hrente que
lié
sie plé.
.
Ou
de paille ou de
—
^'as de dus pas, hé-t'en soupe det meilhou.
Si tu as pain de
que
foin, faut
deux
Couate oueous
Balen
A
le
ventre s'emplisse.
du meilleur fais-en
sortes,
Esp. Si tienes de dos panes
—
:
).
(sf)
—
le
,
maou
ines couate
ta soupe.
hayte sopa del mejor. battus
que dus
;
batte et rebatte
Balen mes dus que couate
A
les
mal battre
et rebattre,
,
quatre œufs valent moins que deux
;
à les battre
deux œufs valent plus que quatre (qui sont mal battus).
—
Que baou mes u
Que dus
te
abe.
mieux que deux tu Vauras.
Un
tiens vaut
—
Toustem tan,
se disou et
maou
bestit
,
quan abou ue manchç.
,
68
G
s
Le mal vêtu une manche.
—
dit
quand
KA M
ÉT É
I
eut une
il
N D
manche
:
c'est toujours cela,
Si boulet sahey qui soy
Gardât dah qui boy. Si tu
—
veux savoir qui
je suis
Dis-moi qui tu hantes,
,
regarde avec qui je dirai qui tu
je te
es.
vis.
(Aucun proverbe
français n'est plus connu).
—
Yente coun yentou.
Canailles
duction
—
ensemble. (Pardon, lecteurs,
de
ma
très
fidèle
tra-
).
Yentou dap yentou
et
tripes
Les gens aux gens de leur sorte
—
fait
boudin avec
la
moutarde.
sa société, apprend d'eux à aboyer.
Le proverbe espagnol
même
—
et'le
Qui dab cas ba Qu'appren de layra.
Qui des chiens
C'est la
dap moustarde.
dit
qu'on apprend à hurler avec
les loups.
moralité en d'autres termes.
Qui dab maynats
se
ba coucha
Merdous ques Ihebo et lendouma. Ou Qui dab maynats se ba droumi, Merdous ques Ihebo et mayti. Qui se couche avec des enfants, sera malpropre en se levant. (On sort mal d'une affaire où l'on s'est associé avec des gens ineptes
—
).
Ue poume pouyride qu'en hé pouyri d'aoutes.
Une pomme
—
pourrie en pourrit d'autres.
Yamp-s poulette
Nou picho
soulette
Jamais poulette ne pisse (
Ce proverbe
—
A
signifie
seulette.
que l'exemple
est contagieux).
bastardailhe
Pouin de parentailhe.
Au
bâtard
,
point de parenté.
Aucun parent parent.
des père et mère des
bâtards ne
veut être son
DIALECTEDII LAVEDAN
Divers Adages non classés
4»
—
Dks
69
guerden [gayten)
tisons (soucs) qités
Très quès peleyen
E
quate que s'auchèchen.
Deux tisons au feu se regardent trois se battent, quatre se tuent. (Deux tisons ne brûlent pas, trois se brûlent réciproquement, ,
quatre se consument).
—
Que coupe
tout sa que hey et que lécho tout so que trobe.
(Ce couteau) coupe tout ce
— Prov.
rencontre.
—
qu'il
voit
Le Roux de Lincy,
franc.
tout
laisse
et
qu'il
138.
2, p.
t.
ce
Pun de Youano Quoate ara cane.
Points de Jeanne
quatre à la canne.
,
Pour
dire
grands points
:
de mauvaise couturière.
Canne, ancienne mesure de 1
m, 60
—
Toustem que tournes
et
Vous repassez sans-cesse toujours
—
longueur de huit empans,
la
soit
c.
la
même
hiou per'a guilhe.
votre
dans
fil
l'aiguille.
(Vous répétez
chose).
N'as pas à parla sounque quan éras garies pichen.
Tu ne
que lorsque pissent
dois parler
poules
les
,
c'est-à-dire
jamais.
Le proverbe
français dit assez injurieusement
Femme Quand
— Il
—
Que
s'en
s'en est
Hé u
la poule
la
Il
va uriner.
langue.
en crémail.
Faire une entaille à ordinaire.
:
a dat u pic erCa lengue.
mordu pic
aux femmes
à son tour doit parler
faut
lorsque quelqu'un
,
la
dit-on fait
crémaillère ,
faire
une
,
marquer un événement extra-
entaille à
une chose rare, dont
il
la
crémaillère
n'a point
:
coutume.
c'est
.
SOCIÉTÉ RAMOND
70
—
Nou m'en
mes de saou en
metti pas
mon
Je n'en met pas plus de sel à
toupi.
pot. Je
mon
n'en fais pas
bouillon plus gras.
— Il
Que
s'en ey
—
y
laisse le ),
—
Il
manche ou
l'oreillette. (Ibid.
Qu'a passât serres a passé
les
monts
(
Prov. franc. Ibid.
et les
mers
comme les
ets
ahès d'era
Qui planta paumé enta
un pommier
Era may
negocios de la villa.
los
dit
généralement à ceux
non désespéré
et
où
il
au <:jui
soi
planter.
c'est
{
Parce que
le
pas mourte.
berger
(
qui a
C'est une parole d'encou-
perdu
se trouvent dans
y a de
son
troupeau
et
un cas fâcheux, mais
la ressource).
n'y a pas aygue inqu'era cahillo.
L'eau n'y monte pas à cela,
son.
peu de temps).
d'ères olhes n'ey
se
sou.
et hé.
des brebis n'est point morte.
ragement qui
Nou
)
affaires de la ville.
pour
,
croît et produit en
La mère
198.
hile-.
Tamhouri pagat d'abanso que hé méchant
Planter
—
1, p.
est allé partout
il
(
Tambourin payé d'avance rend un mauvais
—
t.
colline, crête dentelée.
(sf)
Et arrelotye que ha coum
pommier
44.
1, p.
mers.
et
Esp. El relog anda como
—
,'
Qui lengue a
Ainsi va l'horloge
—
t.
fontainette
la
source, fontaine.
A Roume ha. langue a, à Rome va.
Serre
—
quey demouro.
tudet
la
Iloun (sf
Qui
et
,
cruche à l'eau que son bec y demeure. Tant va la cruche à proverbes français.
Aux qu'elle
chat échaudé.
fa va houm
force d'ana
Tant va
—
comme un
s'en est allé
—A
anat coum u gat escaoutat.
la cheville
vous ne vous noierez pas.
)
,
pour dire
:
vous pouvez
faire
.
DIALECTE DU LAVEDAN
—
«Si
noy ploy qu'ey arrose.
tombe en
Si l'eau n'y
gros bénéfices
—
71
Quan
il
,
pluie
henen crabes
se
y tombe en
elle
,
y a toujours
rosée.
(
de petits profits à
là
A défaut faire.
de
)
qiiey aouques.
,
Quand les chèvres se vendent (bien),, j'ai des oies { à vendre ). C'est le mot d'un paysan qui se plaint de la mauvaise chance qu'il a dans son commerce.
—
Et da qu'a perdiit
Le donner
— Il
— Il
a perdu
et hene.
vendre.
le
So d'espargnat qu'ey permé gagnât. n'y a pas de gain plus tôt fait qu'une épargne.
Qu'a heyt a
fait le
camhi det houhou.
et
troc de la taupe,
(il
a
un mauvais marché
fait
,
un
marché désavantageux
Au temps
de Moïse
taupe prit au crapaud échange. Depuis
—
,
(
dit-on, c'est-à-dire fort
harri
lors, elle est
)
sa queue
et lui
anciennement,
la
donna ses yeux en
quasi-aveugle.
Que-d-ey coum u courhach, que tourne toustem ent'at nid.
Semblable au corbeau qui toujours s'en revient à son nid.
Le corbeau du Lavedan qui niche part le matin pour les plaines
ensemencés
—
et rentre
chaque
Quan hé héred
Au temps Esp,
froid,
il
,
où
il
l'hiver
dans
les bois
trouve sa vie dans
soir en sa forêt,
de hêtres les
au sein des neiges.
qu'ey a mes de mourgous que d'amourous.
y a plus de gens morveux que d'amoureux.
Quando hace
frio
,
,
champs
nay mas mocosos qu'amorosos.
,
,
,
,
SOCIÉTÉRAMOND
72
Temps, Saisons, Pronostics & Préceptes ruraux.
5
—
Yuan de France
qu'arrihe
,
que s'en ha.
Jean de France s'en vient, Jean de France s'en va. qui se lève ou qui se couche
—
Quan
Quand
;
—
ce
(
Mountagno
,
prenez garde au bout
clairs,
Bordeaux
,
plouye at segu.
est obscur, la pluie est sûre.
aux Pyrénées du côté de Bordeaux
vient
nord, nord-ouest et ouest.
—
Mountagno escure, Bourdeou Plouye nou y aoura.
Les monts sont
Oa
set.
lune étant nouvelle
claro , Bourdeous escu
Le mauvais temps
le
ad
un axiome de climatologie générale.
serait
Les monts sont
par
la
et
semaine. Je crois qu'un proverbe analogue a cours en Bour-
la
gogne
beau,
fait
il
C'est le soleil
era lue tourn* an het
Prenet gard'ad oueit
de
(
).
noirs,
Bordeaux
cla,
est clair, pas de pluie dans l'air.
Ces pronostics se renversent naturellement en passant dit en Espagne
les
Pyrénées.
:
Montana ohscura Pluvia secura.
Montagne obscure,
—
la pluie est sûre.
Brumo rouye Bent ou plouye. Et arc-en-ciel det mayti
Era plouye
pet cami.
Et d'era hrespado
Era plouye passado.
Rouge nuée Arc-en-ciel soirée
,
la pluie
Brespado
vent ou pluie.
,
le
(sf)
matin,
la
est passée.
après-midi.
pluie en chemin. Arc-en-ciel dans
la
,
,
.
'
DIALECTE DU LAVEDAN
73
Et pourtaou de sen Martin
Le
portail de St-Martin
(
l'arc-en-ciel
).
Ceou agnéré Plouye at darré. Ciel
moutonné,
pluie le suit.
la
Ceou agnéré Ciel
Quey leyté. moutonné et ciel pluvieux
donne du
,
m. à m,
ciel
qui a des agneaux
la
pluie ne tarde pas
lait.
Ue arrayado hlanquo
Era plouye nou manquo. Quand
le soleil
darde des rayons blancs
,
longtemps.
Arrayade
(sf)
est fort expressif
;
nous ne pouvons traduire
que
par une périphrase.
—
Et sou que parech fana cerca aygue.
Voici
le soleil
qui va quérir de l'eau,
c'est le soleil qui chauffe
—
Qu'ey
et
un bain
(
Nous disons vulgairement
)
sou de Mountauha
Plouye que ha cerca.
Montauban il va quérir la pluie. Ce proverbe s'emploie au lieu et place de celui qui précède. Pourquoi soleil de Montauban ? C'est le soleil de
,
:
— Lorsque
Quan et gat en courné se laouo Era plouyo qu'ey séguro. le
et
s'espugo,
chat se lave et s'épouille au foyer,
sûrement
la
pluie doit tomber.
Courné (sm) coin du
—
Quan
feu.
era gario s'espugo,
Qu'aouem era pluyo seguro. Quand la poule va s'épouiller c'est pour la pluie annoncer. Esp. Cuando la gallina se espulga , pluvia segura. ,
—
Plouye e sou Er^ayso det pastou.
Quand
il
pleut et
français, ibid. 1, 174.
le
soleil
luit,
le
pasteur se réjouit. (Prov.
:
74
C
s
—
RAM
ÉTÉ
Baran d'et sou Que gouhech era cape
Halo du de pluie
I
soleil
,
mouille
la
N D
dét pastou.
cape du berger.
Ce
(
un signe
serait
).
Baran (sm)
cercle, halo.
varare, courber; varus, a,
—
—
Baraneija
Du
tourner.
faire
,
lat.
um, courbé.
Baran d'era lue Que séque era lague.
Halo de
la
lune dessèche la
Ce
lagune.
un signe de
serait
sécheresse.
Lague et le
(si)
lagune
—
Quan Dat
Quand
la vallée
hrums han
ets
Laheda
encore un proverbe
C'est
Lorsque
Barégeois voient
le
ce proverbe
:
ères aharques at caa.
aux chiens. c'est
ta
Nota
de Barèges.
nuages vont au Lavedan, donnez vos " abarques
les
les
—
petit lac, flaque d'eau.
,
précédent sont tirés de
les
vent du midi qui souffle,
de
nuages
vallée
de
Barèges.
vers
le
Lavedan,
la filer
lequel fait fondre la neige.
peuvent alors quitter leurs chaussures d'hiver nommées
:
Ils
aharques
Cette chaussure consiste en un morceau de
(sfpl. )Esp. abarcas.
bœuf, fixé au pied
"
par des cordes et dont
le
poil
est
retroussé
en dedans.
—
Quan
hrums han t'Auran
ets
Taou diahle que han.
Quand au midi vont
les
nuées, au diable elles sont emportées.
Les Barégeois doivent s'attendre au mauvais temps, lorsque le
vent du nord qui souffle
en Algérie,
me
— Au La
me
dit-on. Cela
Era Nou
semble
fort
douteux.
haylère s'ey
mouride (mourtej yames de séquère
grand jamais vent du midi par sécheresse n'a
péri.
du sud au sud-est ou vent d'Espagne, qui par sa
vent
sécheresse
c'est
dans leur vallée. D'Auran, vers Oran,
et
par sa violence rappelle un peu
système des vents
,
p. 76
)
le
sirocco
ne souffle pas longtemps.
Il
(
Lartigue
cède
la
,
place
,
,,
,
DIALECTEDULAVEDAN
75
au vent du sud-ouest, lequel arrive chargé des vapeurs di l'Océan. C'est ce dernier vent qui
—
Hayleve
dans
la pluie
les
tahernayre nou passon yames
et
Vent du midi soif
amène
,
femme habituée de
la
Pyrénées. sét.
taverne, ne passent pas leur
sans boire. autre allusion au
C'est une
fait
climatologique exprimé dans
le
proverbe précédent.
—
Enta sent Bincens
Que s'ahachon
A
ets torts et
la St- Vincent, la gelée faiblit et le
—
Ta sen Uertran dé
que puyon
ets hens.
vent grandit.
zd
Miey gra Miey paillo, Miey hé Et porc entier.
A
la
St-Bertrand de janvier
de ta paille
la
Ce précepte d'économie rurale
—
que de ton grain
,
Per héréhè
Nou
te reste la
que ton porc
moitié, de ton foin la moitié et
moitié
,
soit entier.
n'a pas besoin d'explication.
het,
quittet et capet.
Per mars courrouçât,
Nou Que
quittet et
février soit
courroucé, ne quitte
beau le
Le beau temps de
,
marcat. ne quitte ton manteau
;
que mars
soit
marché. février n'est pas sûr
,
les
mars
giboulées de
sont passagères.
Capet (sm)
~
,
vêtement à capuchon.
Hérébé que héréhéyo, Si héréhè nou héréhéyo
Mars que marsouléyo Si mars nou marsouléyo Touts ets mes d'édan que gouttereyon. Février donne des giboulées
mars
est sans giboulées,
il
,
si
ce n'est février
pleut tous les mois
,
c'est
de l'année.
mars
,
et si
,
,
SOCIÉTÉ RAMOND
76
Herebèqué hereheye^ m. à m. de forger ce barbarisme lui est
propre
qui
,
)
février fevrierise
fait
caractérise
le
Mars que marsouleye,
des siennes le
,
vent
il
,
amène
môme
tombe des gouttes,
il
il
m'est permis
(s'il
les pluies
,
une expression du
est
intraduisable. Gouttereye,
—
il
,
"
,
le
temps qui
les
giboulées.
genre
,
également
pleut.
Hérébè, héréhérou
Non m'as
constat ni olhe ni mouton.
Carot, qu'en ey dus a préné
;
Cousi mars qné m'en préstara conate, Qu'et harey cou àbate
:
Per u honrat de traberou
Non Février, petit Silence
!
quatre prêter
février
,
tu ne m'as coûté ni à l'année
je te ferai baisser la
,
tes chevrons, je
le
bouy lécha ni olhe ni moutou.
deux jours à prendre
J'ai
Dans ce
t'y
ne te veux laisser
singulier dialogue
,
queue
,
ni
brebis.
pas un seul vide à travers
;
ni brebis ni
mois de
le
mouton
cousin mars m'en doit
mouton.
menace
février personnifié
berger de faire périr son troupeau dans l'étable
,
en s'aidant des
premiers jours de mars. Heberon (sm) diminutif de herébé, février.
—
Mars mayti Cave de musti.
Ta midye Cla conm
Era
et
ouey d'era garie,
bréspérade^
Bère bouharade.
En mars l'œil
de
le
matin, à figure maussade
la poule, et
dans
la soirée
Musti (sm) un être maussade
—
Mars m'en
dit
trois
,
,
le
comme
midi est clair
tombe une giboulée.
(?)
Mars que disou à abriou Presto YYi'én u, presto m'en dus, Presto m'en très, dab u qu'en aouran conate, Eras bacos dét baqué aonran ésparnabate. :
à avril
il
:
prête-moi un jour
m'en reste un
,
,
prête-m'en deux
nous en aurons quatre,
vacher, nous allons les abattre.
les
,
prête-
vaches du
,
DIALECTEDULAVEDAN Ordinairement
comme
le
sont mauvais
d'avril
de mars. Mars et avril personnifiés s'associent pour
la fin
détruire
premiers jours
trois
les
,
77
troupeau du vacher.
Esparnabate a
le
sens
du
latin,
arostrare.
—
Boun, qu'ey passât mars
mcirsilloun,
et
Que nou m'a constat ni haco ni hédéroun.
Bon vache
passé
le voilà
,
ni petit
mars
,
mars, et
le petit
,
il
ne m'a coûté
ni
veau.
Marsilloun (sm) diminutif de mars
exprimer plus vivement
la joie
,
fait
du bouvier
un pléonasme
pour
sorti sans perte de ce
mauvais mois.
Bederoun (sm) diminutif de
—
Era néou
La neige des
hedet, veau.
d'eras pigues marsésquos.
mars
pies de
(
neige de mars
).
Esp. La nieve de las pigas marjesas.
—
Era néou
det conçut.
La neige du coucou
—
En
et
(
neige de
fin d'avril
).
mes d'abriou
Canto conçut
si es
hiou.
Mourt on hiou Canto en mes d'abriou Et
nou canto pas n'ey pas bengut,
si
Et etchiberniou.
Au
mois
au mois
d'avril
chante coucou
,
d'avril, et s'il
c'est qu'il
si
,
tu es vif
;
mort ou
vif
,
chante
ne chante alors, dans ces quartiers d'hiver
demeure encore.
Etchiberyiiou (sm) hivernage.
—
Quand
et
Empasto
Au temps où
conçut coucude pla, lècho la dure.
chante
le
coucou
dure. Parce que au mois d'avril
,
,
pétrissez bien
que
la
époque de germination
pâte soit ,
la
pâte
tend à se ramollir.
Coucuda cuculus.
,
lat.
cuculare
,
chanter
le
chant
du coucou
,
lat.
,
SOCIÉTÉ RAMOND
78
—
En
tnés d'ahriou,
Baquo
hiou,
Per à sègue ou per arriou, Et si hiou, maou hiou.
Au mois si vit-elle,
—
d'avril,
mal
vache
long de
vit, le
la
haie ou des ruisseaux, et
elle vit.
Ahriou, léquopéros.
Avril, lèche-poires.
(Epithète d'avril, à cause des gelées qui
enlèvent dans ce mois la fleur des poiriers
—
Quan
Qu'empUo Tonnerre en
hariou.
et
emplit
avril,
le baril.
Cuando iruena en
Esp.
Se llena
—
Qu'emplie
may
Entré mars
Entre mars et
quittés avril,
(
si
tounérréyo en
may ),
chay.
et
Tonnerre en mai, emplit
Nou
ahril,
el harril.
Et ouratyé dé
—
).
tounérrio en ahriou,
et
u
le chai.
ahriou hiou.
ne quitte pas un
ill (
de tes habits
).
Ces deux mois sont souvent détestables en Bigorre, pas s'y découvrir d'un
—
En
m,és
Au mois La
de
may
de mai,
le
généralement pluvieux
^
le
et
,
mais
proverbe français
Mars venteux
Ou comme
ne faut
chibaou que tremhlo en' a scudérie.
cheval tremble
sagesse populaire constate ce
différemment
il
fil.
et froid
c'est
(
de froid fait
)
que
à l'écurie. le
mois de mai est
aux Pyrénées. En 1864,
une exception. Aussi
,
il
nul proverbe
en a été
comme
:
et avril pluvieux, font le
l'Espagnol
— Marzo ventoso,
mai gai
et gracieux (ibid).
:
y avril
Uuvioso, sacan a mayo, florido y hermoso
Mars venteux et avril pluvieux, font sortir mai fîeuri et beau. Ce. dei-nier adage est frais comme le printemps. Il semble qu'on voie les mois paraître tour à tour et se donner la main.
DIALECTE DU LAVEDAN
—
Ets cadets,
Les
caa, éra cagne.
et
petits chiens, le chien, la chienne.
(On nomme ainsi le
79
neuvième jour
toujours mauvais.
—
la vallée
y neige
Il
d'Azun,
très
premiers jours de mai,
les huit
même
dixième du
et le
mois
lesquels sont presque
,
souvent, on a " un chien de temps
".
Abriou plouina,
May nou
cessa,
Gulh goûte, Et paysa minyéra houno soupe. Qu'il pleuve en avril
tombe une goutte
,
,
et sans relâche en
mai
,
qu'en juin
paysan mangera de bonne soupe
le
(
il
ne
l'année sera
bonne).
Gulh (sm)
—
juin. Gulhet (sm) juillet.
Mars sec, abriou plouina, May nou cessa. Juin goût,
Et houé qu'aoura dé
Que mars
tout.
soit sec et qu'avril soit
Peau des cieux,
et
pluvieux
,
que juin n'en déverse rien,
que mai prodigue le
bouvier aura de
tout bien. (C'est
le
proverbe précédent plus
complet
et
sous une
autre
forme).
—
Diou nous garde d'éra poussière de
Dieu nous garde de (
la
may et
poussière en mai et de la boue en août
parce que mai doit être un mois pluvieux
pour que l'année
Ango
—
(sf),
on
soit dit
bonne
d'éra ango d'aoust.
et
!
août un mois sec
).
hanque dans
le
Lavedan
;
fr.
fange.
Qu'ey loung coum era hami dé may.
Il n'en finira pas c'est comme la famine en mai. ( Il y a disette au mois de mai, parce qu'à cette époque, les provisions d'hiver sont à peu près épuisées). On dit en Espagnol :
—
Es largo como C'est long
la
comme
cuaresma. le
carême.
:
,
,
,
SOCIÈTÉHAMOND
80
—
Quan era gesta louris, Era hami pét pays. Quan era gesta lie cric-cric. Adiou, hami, adiou
te die.
Quand le genêt fleurit la faim est au pays " cric-cric", adieu faim, adieu, je te le dis. ,
(
quand
le
genêt
fait
qui est un mois de disette. fleurit au mois de mai " cric-cric ", c'est-à-dire que ses gneiss s'ouvrent en pétillant
Le genêt
Il fait
;
aux mois
,
d'août, de septembre, qui sont les mois d'abondance
—
Quan
perségué
et
loiirés et
).
maduro
Et dio, éranét qu'eypér mésuro.
Quand
le
nuit ont la (
pêcher
même
Le pêcher
En mes
mois de
Nadaou
soleil
à Noël,
femme
dat
choux.
femme ni choux.
1,
à Pâques.
—
Prov.
A Noël
fr.
au balcon,
72).
Qui ta Nadaou s'assoureyo
le soleil
(Ibid. i, 69).
et tisou.
Enta Pasquos Qui prend
ni
sou
et
le tison
à Pâques au tison. (Ibid.
—
caoulet.
juillet et août, ni
Pasquos dat
Le
et le jour et la
dé gulhet,
juillet, ni
Prov. franc. Juin,
—
pêche est mûre,
).
Ni henno ni
Au
la
à l'équinoxe du printemps et donne ses fruits
fleurit
à l'équinoxe d'automne
—
quand
fleurit et
mesure.
,
s'attouréyo.
à Noël, à Pâques se gèle.
Assouleya^ verbe expressif qui n'a pour correspondant en français
que
le substantif
—
" insolation
Si ta
".
Nadaou nou
Ta Pasquos que Si la neige,
hè toucou
,
lien crdbou.
à Noël, ne s'attache à nos pieds, à Pâques
il
faut
brûler du bois dans les foyers.
Ce proverbe employé dans
la vallée
forme des deux proverbes précédents.
de Barèges
,
est
une troisième
,
,
DIALECTE DU LAVEDAN Toucou
(sra)
pelote de
81
neige qui s'amasse en marchant à la
semelle des sabots.
Crahou pour carhou (sm) charbon. Hè carhou,
faire
,
du charbon,
réduire du bois en charbon, brûler du bois.
—
Quart
et
choc canto en hérébè,
Boue, réplégot
et paillé.
;uand la chouette chante en février,
ménage la litière, bouvier entendre au mois de février, !
La
chouette,
lorsqu'elle
se
fait
présage une récolte insuffisante
ménager, de resserrer (répléga)
—
-Se
plaou
Era S'il
pleut
le
et dio
tardive.
C'est au bouvier de étend dans son étable.
d'era Trinitat,
en tourno per meytat.
récolta s
jour de
ou
la paille qu'il
la Trinité, la récolte s'en
va par moitié.
Quan Pasques marseilles, Hami pésquos ou cimitère adesques.
—•
Quand Pâques tombe en mars c'est la faim que tu pèches ou le La faim ou la mort douloureuse alter,
cimetière que tu nourris. native, serait-elle
une
(
,
vérité d'expérience ?
)
Marseilla, venir en mars, coïncider avec mars.
—
Pasquos marsescos
Era hami pesquos. Se nou
En
que l'adescos,
la pescos,
cimitèri forço toumhos fresquos.
Quand Pâques en mars vient, tu pêches la faim tu ne la pêches, au cimetière que de tombes fraîches
,
tu la nourris
si
!
Ce proverbe et le précédent ne diffèrent que par les termes. Les termes varient de vallée à vallée de village à village. Je ne choisis ,
point, je n'invente poiut, j'écris sous la dictée
du peuple,
qui,
il
faut
le reconnaître, défait
de plus en plus ses longs et vieux adages. Marcesco, qui appartient à mars, qui est du mois de mars.
—
Quan er'anado coumenço pet Boue, henté bacos
et tous
Lorsque par un jeudi l'année taureaux
et tes
vaches
,
bouvier.
est
dityaous
hraous.
commencée vends ,
tes jeunes
,
,
SOCIÉTÉ RAMOND
82 (
Parce qu'on conjecture que l'année sera sans fourrages
qu'une épidémie sévira sur
—
Diou nous gardé dé
Dé
l'an
qui
,
ou
).
l'an dé hisès
dbans ou dé Van après.
l'an
Dieu nous garde de de
bestiaux
les
l'an
de
bissextil,
l'an
qui
le
précède ou
le suit.
En Bourgogne, on
attache également une idée défavorable à au bissextre ou jour ajouté tous les quatre ans
l'année bissextile et
au mois de
février.
—
Quan
era rozo d'et cazaou
S'enclino dé cap at houstaou Méfidet
!
A'ra porto era
Quand
la rose du jardin sur mort. Elle miaule à ta porte
la
la (
,
mour quéhè
maison
s'incline
méfie-toi
,
comme un
guette
elle
gnaou.
:
,
c'est
chat, prête à
s'élancer sur une proie).
La superstition parle ici un langage très Gnaou ! Miaou, miaulement du chat.
6^
Nobles
—
prêtres
et
(
Cagots
les localités
—
Espagnols
être
proverbe se
comme
disait
de leurs œuvres.
—
,
Il
il
bien
faut
,
il
peu étaient
comme
,
faut venir.
u
Habillât
un bâton
,
,
les
ce fils
).
bastou
il
passera pour un hêtre.
Au temps où
de nos jours
se dit plus rarement aujourd'hui
(
Habillez
il
faut être bien né.
Que semblera u segnou barou Habillât u paou Que semblera u haou.
il
Dictons
hié.
être quelque chose, de quelque chose
Pour
—
Tà'sta caouquaré,
Qu'en caou
Pour
— sur
pittoresque.
)
passera pour un baron ;
habillez
un pieu
DIALECTE DU LAVEDAN
—
Qu'où semblo d'esta perrou de Charlemagne. se prend
Il
83
—
lui-même pour un preux de Charlemagne.
Que soun nobles det houns
d'et
assemaou.
Ce sont nobles du fond de l'auge à nourrir peut-être du fond de la cuve où l'on fait le vin.
les
Ou
cochons.
C'est
de
la
lie
des nobles).
Ce proverbe a cours à St-Bertrand de Comminges pour nar"-aer gens de
les
la vallée
de Barousse
,
auxquels on attribue des prétenpeu sérieuses.
tions à la noblesse, jugées, en tout cas,
—
Et porc qu'anoublech era trouye.
Le porc annoblit
—
la truie
(
le
mâle transmet sa noblesse
).
Et porc qu'encayoutech era trouye.
Le porc " encayote"
la truie,
Le mâle transmet son
(
indignité
de race. Il
s'agit ici
méprisés dans
—
comme un
(
Une longue
et
la race
si
longtemps maudits
et encore
coum un
Cagot.
Cagot,
persécution
fait
dévier
le
caractère, c'est ce qui
a
dû arriver aux Cagots).
—
Liw merquillouse Et
hisito d'et
De
cent en cent mis^
D'ets qu'en
Que visite
des Cagots,
Pyrénées.
Qu'ey tourssut
Retors
pu
de les
fois
an prou.
change un mercredi, que
lune
la
une
segnou,
De pauvres montagnards aimant de leur seigneur vexations
le
seigneur nous fasse
en cent ans, c'est assez.
,
même. Ce sentiment
vallée de Barousse
la liberté
prisaient
peu
la visite
qui entraînait pour eux forces dépenses, tracas,
où
j'ai
paraît avoir été très
recueiUi
ce
proverbe,
il
y
vif
dans
années, de la bouche d'un vieillard, âgé pour lors de 94 ans le tenait
,
qui
lui-même de son père.
Quant à nuisible,
la
a quelques
la lune qui se renouvelle un mercredi , elle passait pour probablement par suite de quelque coïncidence observée
,
,
SOCIÉTÉ RAMOND
b4
mauvais temps. En 1855, M. Dupain
jadis entre cette lune et le
professeur au lycée de Carcassonne
,
prenait la peine de relever dans
calendrier antérieur à la réforme grégorienne,
le
1517 à 1528, où souvent
une période
de
de mercredi tombent par hasard
les lunes
la mauvaise saison. Qu'un astrologue ait observé le temps pendant ces douze années ou dans telle autre période offrant des
dans
circonstances analogues et
il
aura formulé un axiome météorologique,
examen par
accepté sans autre
peuple et par
le
lui
converti en
proverbe.
—
Qui a mouli ou capéra
Nou manqua
dé pa.
Qui a parent, prêtre ou moulin, ne manque de Allusion au secours que le
le
pain.
prêtre donne à sa famille et qui est
motif pour lequel tant de paysans vouent leurs
tique, sans consulter leur vocation,
fils
à l'état ecclésias-
tout au moins dans les Hautes-
Pyrénées.
—
Hayne dé
curé taquo d'oli.
Haine de prêtre lieu
tache d'huile
,
de se restreindre
On
dit
).
aux théologiens de tous
se rapporte
moins bien en Espagnol
—
So qui
(
tache indélébile qui s'étend au
Affreuse et trop juste comparaison
lou rey
:
temps
les
et
de tous
les
si
,
elle
pays.
Odio de cura, escoso duro.
nou ho
Et papo que sat euro.
Ce que signifier
que
l'avidité
Cura elle
le roi
ou que
,
de
ne veut le
.
le
pape en
fait
sa curée. (Ce qui semble
pape se contente de ce que
Rome
dépouiller
,
ne néglige aucun profit attaquer en rongeant.
le
roi lui laisse
Curase, forme réfléchie:
se donne en gascon à une multitude de verbes exprimant
action dont l'auteur peut profiter.
ou
).
Ets caas qués curon
ets
une
os, les
chiens rongent les os, les dépouillent entièrement à leur profit.
—
Ets capéras nou s'abachon que ta s'emplia
Les prêtres,
comme
les cruches,
comn
ne s'abaissent
remplir.
Esp. Los curas se hajan para llenar
se.
Les prêtres ont renvoyé ce proverbe aux moines.
eras ourses.
que
pour se
DIALECTE DU LAVEDAN
85
« M. le Camus, évêque du Bellay un des plus dignes prélats de son siècle, n'était pas favorable aux religieux; il trouvait à dire jusqu'à leurs révérences qu'il appelait intéressées ,
et
autres choses,
que
révérences,
les
disait
surtout de certains
entre
religieux,
ressemblent à des cruches qui ne se baissent que pour se remplir. Recueil des bons mots et des pensées choisies, à la suite l'instruction sur l'histoire de France et Romaine, par M. Le
»
(
de
Bajois,
précepteur de Monseigneur duc de Maine, dernière édition, 1723
—
Que he coum noustradrametto dé Héas
).
,
Si hes miracles que t'em pagues.
Comme La dans
dame de Héas
notre petite
payer.
les fais
(Tu ne
travailles pas
chapelle de Héas,
les
bâtie à
montagnes de Barèges
si
,
tu fais des miracles tu te
pour rien).
1,500 mètres au-dessus de la mer, est consacrée à la Vierge.
,
C'est le
but d'un pèlerinage célèbre dans les Pyrénées du 15 août au 8 septembre. On y porte une multitude de présents, les uns rustiques et les autres plus sérieux du lin de la laine des bagues, des croix, de l'argent, de l'or. Le proverbe, chose singuHère chez un peuple très croyant, semble traiter ces offrandes avec ,
,
,
,
irrévérence.
—
Cap de
chicous, cap de diables.
Têtes d'espagnols, têtes de diables.
—
Chicou, de l'espagnol chico, qui veut dire petit, est un sobril'on donne aux Espagnols dans la vallée du Lavedan.
quet que
—
Chicou, bourricou, la paiWancu, James tou pay non sera moussu.
Espagnol, bourrique,
la
paille
au
cul,
jamais ton père ne sera
un monsieur.
Ce
sont,
les vallées
pour
la
plupart, de pauvres espagnols qui se fixent dans
du Lavedan.
Ils
couchent souvent sur
leurs pères sont loin d'être des messieurs. des familles qui dérivent de réfugiés
-
Il
la
paille.
y a aussi dans
Eux le
espagnols. Telle est celle
et
pays des
Lanusse d'Arras, dans la vallée d'Azun, dont le chef, premier député d'Aragon eut la tête tranchée à Saragosse du temps de Henri IV, ,
à
la suite
d'une sédition. « Ladite sédition dit le notaire Noalis, fut soutien des fors d'Aragon que le roi viola en faisant entrer ,
pour
le
,
.
SOCIÊTÉRAMOND
86 des troupes en
exemptaient.
Aragon,
contre les
Ces Lanusse
-»
,
anciens
privilèges qui
en
les
qui étaient une des premières familles
du
val de Tène , sont tout à fait et depuis longtemps naturalisés en France. (Noalis, notaire apostolique et royal de la vallée d'Azun,
auxvrii^ siècle; son gros registre manuscrit,
Edazou
conservé
est
,
dans
archives
les
vulgairement appelé municipales
d'Aucun
arrondissement d'Argelès).
—
Dah
Au
dab un chicou qu'en estessem
ère et
prix d'elle et d'un espagnol
quittes! (Cela
se
dit
à
laquelle on est indifférent et
que
de
l'on fait
victimes à
la vie
Qu'es
coum
Nou baou
Comme
de
la
On
même temps
mépris
le
lâcherait volontiers de telles fît
point d'autres.
ères crabes d'Arrayou,
ni ta'ra héred ni tara calou.
chèvres d'Arrayou
les
que nous fussions mort d'une personne à
pour marquer en
d'un espagnol.
libres).
(
plut à Dieu
mort, à condition qu'elle n'en
la
— le
,
l'occasion
quittés
,
tu ne supportes ni
froid ni
le
chaud.
Arrayou quoi
les
est
un hameau du canton de Lourdes. Je ne
chèvres de cette localité ont
—
Bettes et Castillou
la
réputation d'être
pour-
sais
si difficiles.
,
Dab ue padéne qu'en an prou.
A
Bettes et Castillon
il
ne faut qu'un poêlon.
Bettes et Castillon sont deux
Lannemezan, à
hameaux
voisins dans le
canton de
ou 10 kilomètres de Bagnères. Le proverbe fait allusion soit au rapprochement soit à la pauvreté des deux villages, auxquels une poêle doit suffire. 9
,
—
Que baou mes esta crabe à Agos Que cure à Biscos
La chèvre trouve d'Argelès, prêtre
sa vie sur les rochers
d'Agos,
village
où Ton élève de ces animaux en grand nombre.
subsiste
péniblement dans
le
pauvre hameau
de
derrière
le
pic de
Soulom
,
d'Argelès.
FIN
qui est
aussi
le
pic
Le
Viscos
en Barège. Viscos est situé sur une pente sinistre du pic du
nom,
près
du
même midi
Institut d'estudis occitans de ParĂs
OccitĂ nia
Documents per l'estudi de la lenga occitana
51. Jules Gabriel DE VINOLS, Vocabulaires patois vellavien-français et français-patois vellavien (1891) 52. François Juste RAYNOUARD, Résumé de la grammaire romane (1838) 53. François Juste RAYNOUARD, Lexique roman - 1 (A-B) (1836) 54. François Juste RAYNOUARD, Lexique roman - 2 (C) (1836) 55. François Juste RAYNOUARD, Lexique roman - 3 (D-E) (1838) 56. François Juste RAYNOUARD, Lexique roman - 4 (F-K) (1838) 57. François Juste RAYNOUARD, Lexique roman - 5 (F-K) (1838) 58. François Juste RAYNOUARD, Lexique roman - 6 (F-K) (1838) 59. François Juste RAYNOUARD, Lexique roman - 7 (F-K) (1843) 60. François Juste RAYNOUARD, Lexique roman - 8 (F-K) (1843) 61. François Juste RAYNOUARD, Lexique Roman – 9 (Appendice) (1843) 62. François Juste RAYNOUARD, Lexique Roman – 10 (Index A-E) (1843) 63. François Juste RAYNOUARD, Lexique Roman – 11 (Index F-Z) (1843) 64. Général PLAZANET, Essai d'une carte des patois du midi (1913]) 65. Joseph ANGLADE, Notes languedociennes, in Revue des Langues Romanes (1900) 66. Léon LAMOUCHE, Note sur la classification des dialectes de la langue d'oc (1900) 67. François VIDAL, Étude sur les analogies linguistiques du roumain et du provençal (1885) 68. Émile de LAVELEYE, Histoire de la langue et de la littérature provençales (1845) 69. Joseph LHERMITTE dit SAVINIAN, Grammaire provençale (sous-dialecte rhodanien). Précis historique de la langue d'oc (1882) 70. Henri GILBERT, La covisada (1928) 71. Achille LUCHAIRE, Recueil de textes de l'ancien dialecte gascon (1881) 72. Joseph ANGLADE, Pour étudier les patois méridionaux (1922) 73. J. T. AVRIL, Dictionnaire provençal-Français – 1 (A-M) (1839) 74. J. T. AVRIL, Dictionnaire provençal-Français – 2 (N-Z) (1839) 75. Nicolas BÉRONIE & Joseph-Anne VIALLE - Dictionnaire du patois du Bas-Limousin (Corrèze) (1821) 76. Justin Edouard Matthieu CÉNAC-MONCAUT - Dictionnaire gascon-français, dialecte du département du Gers (1863) 77. Eugène CORDIER - Études sur le dialecte du Lavedan (1878)
Documents per l'estudi de la lenga occitana
1. 2. 3. 4. 5. 6.
Albert DAUZAT, Géographie phonétique d'une région de la Basse-Auvergne (1906) Albert DAUZAT, Glossaire étymologique du patois de Vinzelles (1915) Vastin LESPY et Paul RAYMOND, Dictionnaire Béarnais ancien et moderne (1887) Joseph ANGLADE, Histoire sommaire de la littérature méridionale au moyen-Âge (1921) Joseph ANGLADE, Grammaire de l'ancien provençal ou ancienne langue d'oc (1921) Henry DONIOL, Les patois de la Basse-Auvergne. Leur grammaire et leur littérature (1877) 7. Darcy Butterworth KITCHIN, Old Occitan (Provençal)-English Glossary (1887) 8. Karl BARTSCH, Altokzitanisch (Provenzalisch)-Deusch Wörterbuch (1855) 9. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 1 (A-B), (1878) 10. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 2 (C), (1878) 11. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 3 (D-Enc), (1878) 12. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 4 (Enc-F), (1878) 13. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 5 (G-Mab), (1878) 14. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 6 (Mab-O), (1878) 15. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 7 (P-Rel), (1878) 16. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 8 (Rel-Sut), (1878) 17. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 9 (Sut-Z), (1878) 18. François MALVAL, Étude des dialectes romans ou patois de la Basse-Auvergne (1877) 19. Joseph ROUMANILLE, Glossaire Occitan (Provençal)-Français (1852) 20. Emil LEVY, Petit dictionnaire Ancien Occitan (Provençal)-Français (1909) 21. Simon Jude HONNORAT, Dictionnaire de la Langue d'Oc 1 (A-B) (1846) 22. Simon Jude HONNORAT, Dictionnaire de la Langue d'Oc 2 (C-D) (1846) 23. Simon Jude HONNORAT, Dictionnaire de la Langue d'Oc 3 (E-O) (1846) 24. Simon Jude HONNORAT, Dictionnaire de la Langue d'Oc 4 (E-O) (1846) 25. Simon Jude HONNORAT, Dictionnaire de la Langue d'Oc 5 (P-R) (1847) 26. Simon Jude HONNORAT, Dictionnaire de la Langue d'Oc 6 (S-Z) (1847) 27. Jules RONJAT, Essai de syntaxe des parlers provençaux modernes (1913) 28. Vincenzo CRESCINI, Glossario Antico occitano (provenzale)-italiano (1905) 29. Henri Pascal de ROCHEGUDE, Essai d'un glossaire occitanien (1819) 30. Abbé de SAUVAGES, Dictionnaire français-languedocien 1 (A-G) (3e éd.1820) 31. Abbé de SAUVAGES, Dictionnaire français-languedocien 2 (H-Z) (3e éd.1821) 32. Achille LUCHAIRE, Glossaire ancien gascon-français (1881) 33. Camille CHABANEAU, Grammaire limousine (1876) 34. Aimé VAYSSIER, Dictionnaire patois de l'Aveyron 1 (A-Greda) (1879) 35. Aimé VAYSSIER, Dictionnaire patois de l'Aveyron 2 (Gredo-Z) (1879) 36. Jean-Baptiste CALVINO, Nouveau dictionnaire niçois-français (1905) 37. Jean-Pierre COUZINIÉ, Dictionnaire de la langue romano-castraise 1 (A-F) (1850) 38. Jean-Pierre COUZINIÉ, Dictionnaire de la langue romano-castraise 2 (G-Z) (1850) 39. Joseph ROUMANILLE, De l'orthographe provençale (1853) 40. Jean DOUJAT, Le dictiounari moundi (1811) 41. Louis BOUCOIRAN, Dictionnaire analogique et étymologique des idiomes méridionaux - 1 (A-C) (1898) 42. Louis BOUCOIRAN, Dictionnaire analogique et étymologique des idiomes méridionaux - 2 (D-L) (1898) 43. Louis BOUCOIRAN, Dictionnaire analogique et étymologique des idiomes méridionaux - 3 (M-Z) (1898) 44. John DUNCAN CRAIG, A Handbook to the Modern Provençal Language, (1863) 45. Joseph-Pierre DURAND DE GROS, Études de philologie et linguistique aveyronnaises (1879) 46. Oskar SCHULZ-GORA, Altprovenzalisches Elementarbuch (1906) 47. Eduard KOSCHWITZ, Grammaire historique de la langue des félibres (1894) 48. François ARNAUD & G MORIN, Le langage de la vallée de Barcelonnette (1920) 49. Harry EGERTON FORD, Modern Provençal Phonology And Morphology (1921) 50. Pedro VIGNAU Y BALLESTER - La lengua de los trovadores (1865)