Eugène CORDIER - Études sur le dialecte du Lavedan

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Institut d'estudis occitans de París Documents per l'estudi de la lenga occitana N°77

Eugène CORDIER

Études sur le dialecte du Lavedan

Edicion originala Bagnères, J. Cazenave, 1878 Document dins lo maine public numerizat per archive.org


Documents per l'estudi de la lenga occitana Daus libres de basa numerizats e betats a dispausicion sus un site unique.

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ETUDES SUR

LE DIALECTE DU LAVEDAN Par

(

%xtraih du

EUGÈNE CORDIER

"Bulletin de la Société

^amond

BAGNERES MPRIMERIE

J.

CAZENAVE

1878

)


quelques lignes ne sont pas une préface, elles ne sont qu'un affectueux et cordial souvenir à

)es

îaT^émoire de deux membres de qui nous furent unis d'abord par la plus

,

liens

,

de l'amitié

du grand géologue

fils

neveu du célèbre Ramond, sous

le

,

petit-

patronage duquel

constituée notre Société, avait conçu l'idée heureuse

de faire pour oncle avait

les

fait

Pyrénées morales ce que son grand-

pour

les

tour à tour étudier les la

les

Ramond

tendre et plus tard par ceux de la parenté,

M. Eugène Cordier

s'est

la Société

langue, la poésie,

Pyrénées physiques.

mœurs, la

les

l\

voulait

usages la législation ,

,

musique de nos populations

pyrénéennes. a été surpris par une mort inopinée avant d'avoir pu achever son œuvre. Il n'avait encore imprimé que qui arrachèrent à notre grand historien ses Légendes Il

,

Michelet un cri d'admiration aux Pyrénées inséré dans française et étrangère.

,

et le

que son Droit de famille recueil

de législation


Eugène Cordier avait laissé des notes nombreuses. Son fils mort à vingt-un ans dans une exploration ,

,

des glaciers des Alpes

,

avait

commencé

des travaux posthumes de son père

son

travail de piété filiale et

il

;

m'a

il

la publication

n'a

pu terminer

laissé le

soin de

réaliser ses désirs. C'est

ce

travail

que nous livrons

aujourd'hui

public.

J.-J.

D.

au


,

ETUDES SUR LE DIALECTE DU LAVEDAN

^l^remU'Po^

^Partie^

C)rinines

J'aimerais à poursuivre clans la littérature

parallèle

lo

que

j'ai

commencé

à établir entre les Basques d'une part et de l'autre les Béarnais et les peuplades des Pyrénées centrales. Mais ici ,

je

me

trouve arrêté par

prodigieuse diversité du langage.

la

,

Les

du Béarn et des Hautes-Pyrénées relèvent de la langue d'Oc, et sont frappés du sceau de la civilisation romane mots, dialectes

:

phrases, la

tournures, syntaxe,

conquête à

pensée

la

sont

indigène

modifiée par l'influence latine, des troubadours

l'Europe

,

offre

les

l'uniforme ;

difficilement

des

imposée par

cette pensée graduellement us du moyen-âge, les chants

par une longue vie

,

livrée ,

commune

h tout

le

Midi de

termes de comparaison avec

le

génie basque, resté sur quelques points primesautier et sauvage.

On ne

saurait prononcer

que

avec des sources basques rapports, lo

sel

s'il

en

est,

;

me

l'esprit

du Béarn se trouve incompatible

mais dans

les

lettres

,

du moins

,

les

semblent très éloignés, et notamment

des rondeaux béarnais est plutôt gaulois que basque.

J'ai dit la

pauvreté des lettres euscariennes

des lettres béarnaises, qui.

Avril iS77

.

Il

en est autrement

sans être des meilleures, nous offrent T


ih;

I

une richesse relative

toutefois

monuments qui, sous

légers

n \

i;ii>

certains

:

n d

monuments graves

et de

divers aspects, décèlent l'esprit d'un

Les habitants du Lavedan

peuple.

MO

Vallées ont aussi leurs productions

du Bigorre

,

locales,

des

et

Quatre-

qui, dans un langage

très voisin de celui du Bcarn moins recherché, un peu plus rude, témoignent de leurs tendances morales. Ces petites littératures ne peuvent que nous fournir des traits ethnologiques précieux à recueillir, ,

ou non à des concordances basques. à tiou\'er un mot de basque dans les patois i-omans des Hautes ou Basses-Pyrénées, non pas même dans soit qu'ils 11

les

se prêtent

ne faut pas s'attendre

termes génériques qui désignent

spéciaux des

les aj.'cidents

du

sol

villes, villages, vallées, rivières, torrents,

pouvant seuls se

plier à ces dérivations.

est totalement,

exclusivement latine, avec

La source de un

;

les

noms

montagnes, ces dialectes

mélange de' mots grecs, communs à la langue d'Oc et au midi de la France de mots celtiques, germains, en nombre infime, adoptés les uns et petit

,

les

autres par

le latin vulgaire des campagnes dans les Gaules. mélange grec est-il très discutable. Est-il bien certain, par exemple, que le nom caunias, une chaleur accablante, soit

I-:ncore le

tiré

du grec chauma

comme

on

ordinairement

plutôt que que pour dériver le verbe esperreca ou espcrraca , déchirer, mettre en lambeaux, il faille recourir à un temps passé du verbe grec spareao. Remarquons au passage que le mot patois de cette famille, perrec ou j)errac (i), une guenille, a donné aux Basques perreca , dans le

du

latin

môme

cauma

sens.

,

qui a la

,

même

C'est une preuve

le

dit

,

signification;

entre mille

des emprunts

hnguis-

tiques que ce peuple a faits à ses voisins.

Le

du Lavedan, spécialement d'Argelès celui que mieux, m'a paru, comme les autres, abonder dans

dialecte

,

connais

le

On

peut y rapporter tout un vocabulaire, dont quelques mots seulement à titre d'échantillon. latin.

Yessi, sortir du latin exire. Croumpa, acheter: lat. comparare

je

je le

détache

:

;

espagnol

,

rowprar.

(0 " Perrec" est une forme de " pelha" liailloii en langue d'Oc, dérivé du peUi«"p©au. Le \crbe "rspprrcca" vient de " perrcr ".

l;ilin


, .

.

DIALECTE DU Escouné, cacher Ayaçase,

lat.

:

s'étendre

LAVE D AN

ahscondere; esp. esconder.

se coucher

,

lat.

:

jacere

esp. yacer

;

fr.

;

gésir

IIpH fer ire ;

porter un coup mortel, un grand coup qui annihile

,

Met,

:

lat.

jféHr;esp. herir, blesser.

fr.

s'emploie dans

crainte:

val

le

d'Azun

VaX.

;

metus

:

esp.

miedo. Auci

tuer

,

:

lat.

occidere

occir.

fr.

;

Crema, brûler lat. cremare ; esp, quemar. Hat (sm), sort: lat. fatum; esp. hado. Hade (sf), fée: lat. fatum; esp. hada. :

Die (sm), jour

:

dies

lat.

esp. dia.

;

Bade, venir au monde, naître; badut, ne, à Campan le

Béarn

;

hayut à Argelès

Esçjuit (sm),

au

Et

jour, à l'aube;

petit

;

esguit det die

(^)

et

dans

vadere.

lat,

,

le

lever du jour.

At esguit

exitus.

lat.

communiquer un mal par le contact lat. hir, paume On dit aussi accoumana, par une transformation élégante du latin communicare. Hayle{ sf;, lat. halitus ;h\ hâle"? Era hayle, lesouftle du Midi, Aliira

de

,

:

main.

la

:

le

vent d'Espagne violent et desséchant. Ainsi qu'une chaude haleine

il

embrase parfois

loureusement

On l'aide

l'air

des vallées profondes

se flétrissent;

et les (leurs

les

le

:

les

arbres penchent

berger, en sont dou-

affectés.

Haylc , hayleve

dit:

troupeaux,

.

et liaylasse

:

cette dernière forme,

à

d'une désinence familière an patois (c'est un augmentatif),

exprime

tout ce

qu'il

y

a

d'insupportable

dans ce grand

vent

du Sud.

De hayle, on lades.

.

les

.

On

d'Espagne. iri'itable

(I)

:

" El

a

fait

un verbe

vaches sont excitées dit,

:

,

au figuré,

Eras hacques que soun enlundu vent

s'agitent sous l'influence

d'un

homme

inquiet, tracassicr

qu'ey enhadat.

"

article

masculin "

"elle", par la subslilalion du t Ju latin " v;illis ".

le

à

'",

\'i.

et

piononi |ieisonnpl

douMe

;

par exemple

:

"il, *'

lui''.

l>al ",

fr.

Du

l;iliii

"vallée",


,

C

(J

Con me on

voit,

le

1

K

K

J-

A

i;

O N

.\I

IJ

y a du pittoresque dans ce

il

transformé

latin

par de simples montagnards.

Tous ces du Béarn

dialectes,

,

immédiates dans dans

la

Catalogne.

langue

la

On

nécessairement,

fonds

le

l'autre

parfois

faire;

si

de fond,

De

mots communs

l'Espagnol moderne ou dans les

en deçà

des formes qu'affecte

Bronche

ic

offre des

y remplace souvent

,

Vf,

le

en delà des

et

quelques-uns

,

vieux Espagnol. Je

le

montagnes. pour

tii-és

la

qui ont leurs semblables dans

et

,

me' s simplement dans

JÇroMc/i. (sm), sorcier; csp.

il

fréquente et

ho, qui devient hé dans

fait

en voici

,

,

si

beaucoup de proverbes sont identiques

et

plupart du dirlecte du Lr.vedan

hasarc et

aspirée,

Vit

faccr, les Espagnols ont fait hacer,

presque de forme,

les

que de l'Espagnol

Ainsi,

Béarnais, de far ont

et les

Lavedan. Des expressions

Parmi

j)arler

de ces langues, quelque

Pyrénées gasconnes

les

Castillan.

le

au Portugais. Suivant que de ces comparaisons il trouve

commun

prononciation.

dans

forte

dans

nom-

français, soit

le sol

,

motif de persister. Pour ne

comme

sur

soit

l'Italien,

ou

la

ont leurs affinités

peut aussi, mais de plus loin sans doute,

l'esprit s'applique à l'une

rapports dans

,

puis dans les branches

,

d'oc,

comparer à l'Espagnol, à dans

de l'autre, du Lavedan

l'un

des Quatre-^'allées

et

gascon d'abord

le

breuses laissées par

les

rapprochés

si

du Bigorre

l'oi'dre

hrujo;

lat.

les

alphabétique

prends au :

hruchus, sauterelle, l'une

sorcier.

(sf), sorcière;

csp. hruja

;

latin

du moyen-âge

:

Broxa

(Ducange';.

Charamaque : henné charantaqye femme fantasque désordonnée, malpropre (ce mot est usité à Bagncres-de-Bigorre', très anc, esp. charamaer. ,

Eslarnpay (sm). écloir: Estovrroucu

:

,

e^^himjxAgo.

esj)

émietLer, écraser

la

terre:

esp. eslurrucar

;

lat.

extraquere, arracher en tordant.

Fâche

(sf),

ceinture, autrefois rayée bleu et noir, du val d"Azun

;

esp. faja.

Fallet

:

jupe ou jupon dans

la

môme

vallée

jupes de dessous.

Layra

:

aboyer; esp. huirar ;

^'/inmar (snV

.

singe:

csj).

lat.

mon".

lalrarc.

:

csp. las faldas, les


DU

T E

Moune

(sf

L

guenon: csp. mona.

,

AV E D A X

Ce mot appartient

au

aussi

dialecte ba«-!iinousiu.

Ouïe

pot de terre

(sf),

au feu;

la

Ourse

oJla

.

OustaoH

([<i\\\

stn

(

ostalaria

lat.

Yegue

Une

anses, ou

de ce genre

proportions d'un

nos Pvréné.';-

.•.iitraies,

ter-Dones

romans des Hautes dialectes

cette langue

un développement

En

crète. ils

général

qu'ils ont

et ce

que

n

.

i\^

u;i

;j('i

([ui

ijat'jis

guerre des Albigoc'.

et

la

langue d'oc demei: j)oint

phores et

de

les

qu'elle était,

soupirer

sens,

atteiiit

la

.

la

une extension logique,

)

d* iieraient

toute comparaison indis-

Midi de

France manquent

la

le

,

qu'une

et

civili-

langage d'un peuple.

de civilisation puise dans

de cette ère que datent tous les patois

plus

i-

o'énie

du Nord étouffa celui du Sud

jrellc était

encoi'e

réflexion

cette pliasc

aidant,

se

,

si

créei^t

hautes abstractions

dégénérant plutôt

remarquable les

,

,

dw langage

;

la

elle

la

douleur et

Le caractère des

de reproduii'c bien plus F

!sp<;<-t

la

resta ce

nature,

pour

pour rendre fidèlement tout ce qui frappe

tous les bruits, les échos,

.

clic

:

plus nobles méta-

mélodieux instruuîcnt pour chanter

l'amoui',

de notie vie humaine. cfTcl

avec

de meilleiu', poétiquement parlant; mais à partir

la

maturité

,

a d ailleurs dans

Il

l'élément gra\'e et spiritualistc

c'est

la

langue espagnole, ne

et la

gracieux qu'ils pu.ssent être

dialectes du

.s

nombre dans

mettre en parallèle ces petits

qu'a parlée Cervantes.

littértui'e.

les

l'on pourrait signaler entre les patois

prétention

de

n'avait

bas.

,

de l'Espagne. Tous ces

provinces

la

(ièrc

et

.

oslal

fréquenunent soit à

très

bien eu son connncncement

son propre sein

esp.

relevés en grand

j'ai

sation indigène avancée porte toujours dans

Le Midi a

orca,

lat.

remarquer que

borne à

Das-es-Pyrcnécs

manquer de

doiverit

tirsa;

equa.

lat.

;

et

une langue

f

que

,

pittoi'esoues ou

si

,

ait

langue sonore et

;;-p.

usité;

tr.

me

Je

aussi à d'autres

soit

pas qu'on

pot

.

eruche.

a|)particnricnt

]'apports et tant d'autres

font

olic

être complète, de\rait prendre les

poui'

,

dictionnaire.

de

,

esp.

;

osleuni, porte.

noms propres Catalogne

très usi é;

jument; esp. yefjua

(sf).

lisio

,

iii^ac,

maison, domicile,

),

lat.

;

]]!<:iH('re-:-dc-BigO!Te

lîagnères

(sf^,, (?ruéîic à

grand vase à

à

mormite.

,

les

la joie, le

matériel

du Midi

est, en

dialectes

cxtéi-ieur et le

physique des


,

SOCIÉTÉ RAMONli choses, que

poésie interne et idéale du

la

développement

mais

,

cœur

peut-être aussi

c'est

le

c'est

:

un arrêt de

génie de ces peuples,

iroù vient, par exemple, que, dans

les chants du Béarn, Tamour de douceur et de miel, prend si rarement

tout rempli de grâce,

grands accents de lame? C'est un aimable jeu, qui plaît, qui séduit, quelquefois qui coûte un peu cher; mais ce n'est point cette passion profonde héroïque et dévouée que nous voyons ailleurs. Un savant naturaliste très versé dans les langues et le les

,

,

,

du Midi,

génie

maternel,

Moquin

I\r.

(>xquis

si

et

jnême des sentiments l'amour du Midi. Ce

-

Tandon

doux,

si

exprime

qu'il

à propos de son dialecte de Montpellier, pensait de

,

celui :

Peu constant,

disait-il,

est

n'est pas l'amour corse, escorté de jalousie,

armé secrètement du poignard. Nous ne connaissons guères ni ces armes homicides ni ces violences du cœur. Toute distance gardée nous sommes plus près de Don Juan que d'Othello. Nous ne préten,

.

dons point à l'élévation Scandinave fidélité 11

nous

,

le

mais ce que nous perdons en regagnons en douceur. :

ne faut pas demander aux idiomes du Midi

du Midi

le

,

Gasron surtout

,

intime, consciencieux et profond,

ce que l'homme dû y mettre le sentiment gemiith des Germains, ni la déli-

pu

n'a

le

,

ni

:

catesse raffinée, scnsitive, de la pensée française. C'est assez qu'ils

nous offrent un coloris idiotismes heureux, la

brillant des grâces naturelles et faciles,

dti

charmants diminutifs;

pénétrante suavité de

chalantes de son soleil

,

l'air

la

qu'ils

embaumé du Sud

,

les

des

nous rendent ardeurs non-

poétique ivresse de ses horizons bleus

:

heureux quand le mauvais goût et l'abus de l'esprit ne jettent point une note fausse dans ces harmonieux échos de la nature. Je reviens aux dialectes des montagnes, au Béarnais d'abord,

comme

au plus pur et au plus poli de tous on pouvait s'y attendre. Les destinées du Béarn sa longue indé})endance son développement :

,

interne

ses

,

parlé dans

les

assemblées

ancienne des Fors clarté

naïve.

,

ni

La

,

bonnes institutions

de force

,

,

réagirent

et écrit

des xi\ xn" et

poésie vint tard

celle

,

point .

fils

dans xiii*-

sur l'idiome national

siècles

,

du pays. La prise

les lois ,

ne

manque

ni

de

même

et est

mais on n'y perdit Cyprien Dcspourrins

,

:

empreinte d'une sorte de majesté du moins de laquelle on se souvient;

un gentilhomme du dernier

de père du Béarn

vt

de

Trièro

siècle

du T^avcdan

.


,,

témoin des doux tableaux de la vie pastorale dans ses centres les plus purs ( la vallée d'Aspc la vallée d'Argelès la vallée de St-Savin), les fixa pour toujours dans de ravissantes idylles. ,

,

Ceux

,

qui voudraient s'instruu-e ù fond du

Béarnaise (c'est presque une langue en

grammaire, dont l'auteur

l'excellente

que

ne saurais

je

Je

locale.

de

ferai

remplacé dans ala

aile; lat.

qui

n'a point

Béarn dans

et

Béarn par un

le

;

crabe, chèvre;

Garonne

vallée de

la

expose mieux

Il

se rapproche

o

doux (aie,

plus de Ve dans

le

Vo à Bagnères-de-Bigorre

dans ce cas

:

avantageusement

est

comme un

capraj. Ce son intermédiaire,

lat.

plus de

et

,

latin,

l'a

sonnant

e

de signe propre,

Lavedan

le

langue

seulement remarquer que notre e muet français

mots, dérivant ~de

des

fin

la

M. Lespj^

est

la

doivent recourir à

toutes les nuances de la prononciation

faire

le

mécanisme de

effet),

et

moins agréable.

est

il

,

Le Béarn et le Lavedan disent qu'ahem, nous avons à Bigorre Comminges, qu'aouem, par la substitution peu agréable aussi :

;

en de

diphtongue ou au

la

conservent pas et autres;

à

l'n

Le Béarn,

h.

la

le

Lavedan

de certains mots

fin

prononcent _paa,

Bagnères ne

et

que pain

tels

,

vin

,

non pan, hin, comme on le fait assez peu gracieusument par exemple, dans le Gers, dans toute la ILiute-Garonae. A Luchon à St-Bertrand de Comminges ils

bii, et

,

,

,

le

patois est fort rude,

y dit Le ch

gaelh

:

pour oelh

On y

somme

Béarnais ,

l'oreille

,

,

soit

et

dit

le

dialecte

au

t

ainsi dire

de

lieu

On

au gosier.

aujourd'hui.

0),

des mots

final

nieu au

:

de toutes

est

par

encore

pour

goué pour Jwué

œil;

,

est continuellement joint

bat, la vallée.

blable

et s'attache

hatch pour

:

En

îieu(2), la neige.

façons plus flattée soit par

les

du Lavedan

dont l'articulation est douce

qui

,

lui est

(luoique

,

le

assez sem-

moins

ou

finie

peut-être moins précieuse.

Une particularité (commune au Béarn au Lavedan au Bigorre au pays des Quatre -Vallées au Comminges, au Cojserans à ,

,

,

(I)

Prononcez " goueili Prononcez

(-2)

l'u

a

ie

diiililongue lo

dites

•'

à

son de ou

abueou

,

adouci

:

bieou

.

fieoula".

,

,

" Abuiu

se proiioncenl

les

l'accent Ionique

sonne presque inou. ,

— Va vé, néou ". — Dans

ouclh, goué, ouc".

peu près " méou Irtès

,

',

diphtongues au, eu, le,

porte sur a

avait,

'

biu

" oua, oué".

',

.

e, vif,

i. •

A Argeiés,

fiula',

la

siffler...


H

O

s

l'Armagnac

Le mot

(/ue

(

K T

I

ï.

A M

I;

aux Grandes

crois

et je

,

presque toute

dire ù

,

(

Gascogne

la

N

et Petites

prononcez f/ué^ précède

le

Qu'és

que pourta.hi

seront;

ce monosyllabe, dont,

sur ce que

,

daflirmer plus pleinement négatives, et

point du

dit

per-

les

Béarn

le

que seran

est;

il

dans

ne voit pas trop

donner de

,

:

ils

sens de

le

la

a

tout dans

Tintcrrogation

vieux manuso-its

les

igueur au discours

.

rencontre rarement dans les phrases

(il se

en a pas de traces dans

conjugaison.

parait être toutefois d'appeler l'attention

de

,

nr>,'/,

Ou

perlais.

je

le voie

Ton va dire

os;

tu

,

la

c'est-à-

,

verbe dans toutes

sonnes, dans tous les temps. Par oxomplc. on

QUE souy, je suis;

Landes

rattache à

se

,

IJ

Comme

).

dans

,

n'y

il

Fors par

les

exemple,

il est à croire que c'est une création du langage popupeu à peu a envahi toute la langue. A voir cette particule, fréquemment employée oujourd'hui on dirait une béquille, un

laire, qui si

,

bâton de vieillesse

destiné

,

h

soutenir

ils

tombent,

pas à pas

démarche

la

chancelante de nos patois. Ils

chancellent, en effet;

sous l'action du français qui les la

ils

s'écroulent

.

mine intérieurement. Depuis longtemps déjà l'ennemi est dans les mots les tournures de notre langue se substituent ,

place

;

,

chaque jour aux termes indigènes plus francs,

annés.

Il

les

serait

temps de

qui l'ont formé. Je

,

,

aux idiotismes locaux ce qui

l'ccueillir

utile à consulter

me

usités diuis le

,

vicomte de ce nom,

composait de six vallées l'on

sa{)ins

,

Lavedan,

mœurs

sent jeter quoique kunièi'e sur les

Le Lavedan (ou région des

que

,

terrible,

et

l'esprit

Levitanensis vice

lièrement

en outre

constituée à

situées

,

la

-

,

parais-

de ce pays. latin

abus),

comitatm^

,

se

toutes vallées rfiagnifiques

aux hauts étages des Pyrénées

manière des Basques

perpétuée jusju'à nos jours. le

ceux

sans y comprendre Barèges (Val-ieticaJ,

centrales, entièrement isolées des iilaines, et où, je la famille

me

et qui

Vahedat au mot

comptait ordinairement à part

ou d'un aspect

demeure encore de ce

fixer le caractère de

contenterai de présenter trois listes de mots

expressions et proverbes

l'ancienne

pour

plus

les

,

devenus sur-

partant les plus anciens,

mLillciu's,

plus vieux langage

est

peu à peu

attaque de front, et qui de plus

les

plus vaste développem.nit

nu'si celle d'une partie des

P>;t

d,'

pies,

le dis

d'avance,

s'est très

singu-

Ces vallées nous

offi-ent

,

l'existence

pastorale

et à laquelle se

,

qui

rattachent


D

i

ALE

C

T E

D

I.

L'

\VE

1)

A X

les plus curieux usages. Je consacrerai ma seconde liste de mots aux pasteurs, aux accidents du sol et aux intempéries de ces très hautes régions. Dans la troisième je consignerai quelques expressions figurées et heureuses que j'ai recueillies dans la conversation et des proverbes que je crois être inédits pour la plupart ( on peut les comparer avec les proverbes basques). Ma première liste a pour ,

,

but de montrer tout d'abord, frappé moi-même,

Lavedan

,

,

par quelques exemples qui m'ont

ce que Ton peut attendre du vocabulaire

de douceur ou de force

,

de nuances fines

pittoresques et surtout d'harmonie imitative. astreint à l'ordre alphabétique. Je suis, dans

ordre de fantaisie des idées.

dans

le

,

,

mes

me

du

de vérités suis point

trois listes,

un

qui m'a permis de tenir compte de la connexité

Du Lavedan

Béarn

Je ne

,

dans

,

le

je passe parfois

,

Bigorrc ou dans

en l'annonçant d'ailleurs le

Comminges.

J'ai

,

pu

naturellement commettre quelques erreurs en traitant de ces divers

idiomes, dont nul n'est, après tout,

mon

langage maternel.


.

10

C

s

K TÉ

1

R A

M

ND

— '^^ocahnlaivc^

T^arilc^

^DciiœièmC':,

I

.

RECUEIL DE MOTS EOMAiNS DIVERS

OU SUR DES POINTS

Je commence par un exemple des suivants

en

et augmentatifs

diminutifs

:

Prauhe , pauvre

p

USITÉS DANS LE LAVÉDAN

,

VOISINS.

,

du

Diminutifs

prauhin

Praubou

:

ine

,

oxigne

,

praubot , ote

;

;

prauMllou

;

changement du second

le

en gascon de

et l'interversion si fréquente

?>

par

latin 2'>c('Uper,

\yraiibinot

,

,

la lettre r.

illette ;

ote ,

prauhet ,

ette

;

etc

Augmentatifs Prauhas , asse; prauhillas , illasse; le masculin sens de " pauvre diable ". Prcaihe de you , mot-à-mot " pauvre :

a

le

de moi "

prauhe de tu , de bous.

;

idiotisme

.

.

fréquemment employé

avec un ton expressif, pour se plaindre de son sort ou plaindre le sort d'autrui.

Amisloîis

Atoiireya

Bésia

:

affecteux

:

Amisiousa

caressant

,

Bésiad , ade Bésiadé (sm)

gâté

: :

Clis

fr.

,

e

câlinerie.

,

lat.

silencieux

,

carere, se priver, s'abstenir.

:

délicat,

menu;

il

tnenique

esp.

visco

;

lat.

:

difficile.

tranquille

Ménic, que Em''Psca

viciare.

lat.

se parler, s'entretenir, causer ensemble.

se taire;

:

amiable.

câlin

,

gâterie

Estiphagnous , e: délicat, :

,

entourer de soins.

:

gâter; esp. viciar;

Maria se Cara se :

esp. amistoso

;

caresser, amadouer.

:

-rrlui'e

viscus

,

prendre ou séduire

:

;

lat.

douillet; ,

le

m. h m.

clmisus

,

clos.

minutius

lat.

,

m,

«n

exigu;

petit doigt. eirorluer

;

de besc (sm), glu;

um. Comparez visqueux. Embesca :

petit,

m. s'engluer.

se,

esp.

se laisser


,,

DIALECTE DU Caphira tourner

un régime

retourner au

(cap-bira)

quelqu'un

la tête à

L AV E D A N

;

(

fig. Capbira quauqiiarris remarquez que ce verbe s'emploie avec

direct.

Ninou, ne

m et f),

(s.

petit enfant; esp.

nino , na;

lat.

ninnius,

petit bébé.

Nina

dormir

:

,

se dit d'un petit enfant.

Yemica : vagir, gémir; lat. gemiscere. Bayla : caresser doucement de la main

paume de

la

lat.

;

balio

,

ionis

,

main

,

main.

Cluca (eh oueysj, fermer

yeux. Cluca se, se cacher

les

lat.

;

claudere, part, clausus ou clusus.

Gayta

regarder;

:

Talaya

Ponton (sm), de os, bouche en Piina

,

Armya soleil

fr.

guetter.

observer, épier; esp. atalayar,

:

baiser,

arabe.

comme osculum

latin.

baiser

,

embrasser.

exposer aux rayons du

:

mot

dérivé de pot (sm),\èyre,

soleil

;

arraya

se, se mettre

au

pour jouir de ses rayons.

Estrema

Arrema

se

d'esf rem

(

,

côté

se mettre de côté

:

)

,

se ranger.

arrimer J^ estrema se, se ranger, se retirer d'un oiseau qui cherche un refuge contre la neige, que s'arreme se (fr.

:

que s'estreme. (à Bagnères-dc-Bigorre), battre

Seschalahate

des

ailes,

se

trémousser.

Estampereya

:

Enluzerna

éblouir, aveugler;

:

de lutz, lumière;

Estimabera de ce

:

lat.

:

lat.

sentiment de ce que l'on est et

le

Entre autres causes

l'on fait.

m. à m. remplir de lumière,

lux.

étourdir, ôtcr

miner ce trouble;

Eschahani

chanceler d'ivresse.

intemare

,

,

une

forte insolation peut déter-

rendre fou, mettre hors de

soi.

étourdir, rompre la tcte.

Emhahurla : rompre la tête, ennuyer, assommer. Bahurle (sm), un ennuyeux, un fâcheux, un homme insupportable.

Arrousega

:

traîner derrière soi quelque chose

Rousec (sm), Rousegne souvent

les

(sf),

femmes chargent sur

long fagot que leurs épaules

le ,

ou quelqu'un. bûcheron et

le

plus

et qui traîne à terre.


,,

12

s

Ahisca

K A

É TÉ

I

au combat

exciter

:

O C

il

O

.N 1)

esp. agiscar.

;

se (Béarn), se retirer, s'ea

Aplega

aller,

plier

bagage;

lat.

plicare; esp. aplegar, recueillir, ramasser.

On

sait les

vers charmants de M. Ilatoulet

poumpouse

Margalidet

bérc

et

Que s'aplégabe deu marcat....

Acoura perdre

se

perdre son sang et mourir; esp. acorar, suflbquer,

:

respiration

la

,

par

d'un chagrin subit et saisissant

l'effet

:

de a préventif et de cor, cœur.

Tuhereya (Bagnères), plaisanter, agacer, tracasser, pousser à bout.

Peleya pelear se

quereller; pelega se, se

:

se battre à

,

Hé herou

(inusité); héraut

bête sauvage

Pataqueya

effrayant

,

fera

Arpaleya

,

sion

serrement. Arpe

Hurga,

pousser, frapper.

,

,

affreux

heruns

;

en parlant du cœur

,

ce que la

quelqu'un

fureter

gr.

;

Béarn

),

pateaso

battre à coups

,

frapper.

,

poignée.

main fermée peut contenir. Arpacha^ Arpachat (sm), préhenesp.

griffe;

(sf),

harpago

lat.

,

arpas , déchirer avec

le

feu

les

harpon.

remuer, tracasser avec

,

esp. hurgar, remuer

Changouteya

(

serrer avec les mains.

le

,

harper;

fr.

sauvage

,

coup

(sm-),

saisir ,

pellere

prendre quelque chose à pleine main, à

:

(sm), poignée

ongles;

lat.

feritas.

,

battre fort

:

De patac

redoublés.

Arpat

e

,

lat.

;

coups de poing;

esp.

peur, causer une frayeur; herou (sm), frayeur

faire

:

se disputer;

quereller,

la

main

,

avec un bâton

;

au figuré, taquiner.

;

Béarn

changa marcher à cloche-pied; changues, échasses; basq. canzoa pied, jambe. boiter en

clocher,

:

marchant

(

i

;

,

Chira es peous Qiiilla se

:

:

tirer les

se dresser

;

cheveux:

lat. cirrus,

se dit des personnes

;

boucle de cheveux. se dit d'un animal

d'un ours qui se dresse sur ses pattes de derrière.

Hourre , hourière de hourre

Tuma

,

:

il

(sf)

,

combat

,

mêlée de chiens.

Qu'ey toustem

est toujours prêt à se battre.

frappée à

la tête

,

donner des coups de corne avec furie

:


, ,

1)

A LE

1

C T

U

t;

L A V

L:

li

D A N

13

au figuré, se heurter contre un obstacle invincible; s'échauffer, s'emporter

se gonfler,

He ara

tiime

se livrer

,

Tumarreya (nuance

comme

un combat à coups de cornes.

plus douce), se heurter de front

agneaux

font les

lumere

lat.

(?).,

en jouant

,

Le verbe tuma prend en basque

.

forme

la

tumatua. Trepa fr.

s'amuser bruyamment

:

trépigner ;

esp

;

trepar, grimper,

.

gravir

;

trepideare.

lat.

Sauta, sauteya

sauter, sautiller; saitteriqueya (Béarn), aller

:

par bonds, par cabrioles.

même

Pinna; d'un agneau

Esquissa

Gasa

se

:

sens que ounterequeya

d'un enfant

,

:

déchirer

;

lat.

;

lat.

se dit d'un chevreau,

:

pes, pedis.

sundere

s'user par le frottement

sursum.

,

s'amincir, se trouer

,

gaze,

fr.

;

étoffe très claire.

Uscla

ustulare

brûler

:

le

duvet de

peau,

la

le

duvet d'une étoffe

;

lat.

brûler.

,

Eslucherra (Bagnères), enlever

peau contre un objet dur

la

et

Résistant.

Gaha

prendre

:

Touruleya Hissa

,

saisir

tortiller,

:

;

fr.

gaffer.

tordre à plusieurs tours.

piquer avec un aiguillon ou

:

aiguillon de l'abeille, de la guêpe, dard

meux

lat. fissus

;

,

un dard. Hissou (sm),

du serpent, cru à

tort veni-

fendu.

Canet (sm), gosier; canet det bras, avant-bras, poignet;

canna

,

roseau

canna pulmonis

;

conduit de la respiration

,

;

lat.

escana,

étrangler, étouffer.

Bira

:

Pepica

tourner; birouleya

Estourhera objets

,

tourner sur soi-même;

trépigner, frapper du pied

:

:

,

piaffer

mêler, en parlant du

par extension;

esp.

estorhar,

;

s'applique

fil;

causer de

turhare, troubler, mettre en désordre. Desloiirhera

Estira

tirer;

:

Esbrigalla

:

esiimgouseya

mettre en

langue d'oc

déchirer;

en quatre

;

tout, pas

un

,

tirer

,

brin'', est

de

la

usité);

; s' esbrigalla

allem. broc/ien, rompre.

mémo

tirer.

pedis.

à

d'autres

l'embarras; ,

lat.

démêler.

de tous côtés.

pièces (très

eshriquer

fr.

lat. jjes,

Le mot

famille.

,

esp.

esbrigallar,

s'éreinter, se mettre

patois brique

(

pas du


,

.

14

Esperissa

à

C

s

Gnaca

lat.

XD ,

à abîmer

spargere, sparsuni, répandre.

mordre; gnac (sm), morsure.

:

Esperlita

broyer en petits morceaux.

:

Bouroiimhla

Treme

se

Estene

:

este^iilla se

R AM

É T É

de manière à arracher, à déchirer

tirer

:

mal;

faire

I

:

dégringoler.

se remuer;

:

lat.

tremere, trembler;

étendre quelque chose s'étendre

,

,

;

fr.

estene se, s'étendre, s'allonger

,

;

allonger ses membres.

Esbarri se, escarramica se, écarter, écarquiller

Esmangla

se trémousser.

désarticuler

(

très usité

esmanglar

esp.

);

les

glat, qui ne peut presque plus se servir de ses

jambes.

Esman-

(?).

membres.

Aleha, estropier; alehat, estropié. Escharlita, se dit de la graisse qui chante et saute

commence Pepi,

,

lorsqu'elle

à bouillir. ie

imbécille

:

faible

,

(de

d'esprit

dimi-

simplicité);

la

nutif, pepiot.

Pepeteya

,

faire l'imbécille.

Empepeya, rendre Pec

pegue (du

,

imbécille.

latin _pecus), imbécille

,

bètc

;

diminutif, pegou

;

basq. peca, sot, idiot.

Taros, tarosse, imbécille, esprit grossier ridiot

crétinent de Barèges, dans l'art.

;

pec

2 de la

et taros désignent

Coutume de

cette

vallée

Gargouteija , bruire, bouillonner ( un chaudron qui bout). Gourgouleya (Béarn), murmurer, gazouiller, comme fait une

eau vive.

Gourgoulh (Béarn) (sm), murmure de l'eau courante ces mots nombreux qui dérivent du latin gurges.

Arrougagna

,

ronger

Aganit, ide

:

affamé, exténué de faim,

Eslaquit

,

Eshérit, ide

Ho,

:

:

:

éveillé,

éveillé,

se dit des enfants holle

;

lat.

un de

roder e,

ide: épuisé, exténué.

Escarraheillat , ade

tillesse

dévorer

,

:

:

fou,

Iloulie (sf), folie.

folle,

dégourdi, gaillard.

avec une nuance de grâce et de gen;

lat.

spiritus

extravagant;

,

esprit.

lat. follus.


.

.

DIALECTE Houleya

D

se livrer ù la gaieté

:

,

.

A VE D A N

L

T'

comme un

s'amuser

,

15 fou

;

c'est

plus que folâtrer.

Locou,

loque

:

stupide,

(de

bête

lourdeur);

la

esp.

loco

augmentatif loucas, grand imbccille.

Loucarie

(sf),

Loucaria

:

bêtise.

dire

ou

faire des bêtises

Tarras (sm), tarassse

Esquere

grosse

(sf),

(comp.

bestiaux;

fr.

esp. locarias

;

,

fou, étourdi.

cruche.

(sf),

sonnette que l'on suspend

esquille;

squilla)

ital.

au cou des

par dérision,

;

le

goitre.

Guter^ goitre; gaoué (à Bagnères)

Guternous

se

,

:

goitreux

lat.

;

gaouerut

;

Eschaoure (sm), air, brise; Eslenga^ glisser.

lat.

Escarrioula , glisser sur

glace

la

guttur, gosier.

ude

,

(

à Bagnères

)

aura.

,

glisser et

manquer de

se jeter

à terre.

Churrupa, aspirer en buvant; esp. churrupear^ boire à coups;

Lémcqueya, manger du bout des dents; lat.

esp.

lamer, lécher;

lamhere.

Briou (sm), courant, force de Espaterna

se

Depaternes

Drava

,

,

comme

mot des

Eschaouryat (sf),

,

l'eau; esp. hrio

s'étaler, se laisser

depatiquernes

siffler

existe de ce

Plouye

,

,

se, s'embarrasser en

Broumi il

petits

fr. siroter.

ade

le

,

force, vigueur.

tomber à plat;

s'espâter.

fr.

de sens dessus dessous.

marchant

vent d'hiver

;

lat.

traces, poutre.

;

gr

Bronté

.

,

tonnerre

(?) ;

dérivés latins. ,

éveillé

,

étourdi

,

léger.

pluie; augmentatif, jo/ouj/asse, grande pluie

,

pluie

lourde et assommante.

Eras plouyasses de May, les grandes pluies de mai. Le mois de mai est effectivement très pluvieux dans les Pyrénées, et y amène toujours un refroidissement sensible dans la température Plouyasseya, pleuvoir un peu.

Eschagata (de aygue, eau); verse

,

Eschagat les

lat.

acqua

;

esp.

agua

,

pleuvoir à

à torrents (sm),

montamics.

pluie torrentielle, pluie d'orage,

fréquente dans


.

-

Eschalahateya

(

<m;

1

K'I'K

A M u v

J;

J)

raome sens qa eschagata), que ploy àschagats.

que ploy à schalahats

,

pleut à torrents

il

Hourtalesse det iems

m.

(sf),

det tems

à

m,

la force, la

,

se

dit

Qu'eu

'^^'^^

dides

qui semblent ctrcindre puissarame

,

.

hourtalesse

vigueur du temps.

de jours ardents,

splen-

nature, et à

la suite

it

la

desquels souvent l'horizon est sillonné d'éclairs; esp. la furtalezza del tempo.

Tourroumheya , tonner Biahore gens de

d'alarme pour appeler au secours et faire sortir les

cri

,

publique

voie

la

Tumulte. Les Basques ont

homme

Biahore (sm),

montagne Hilla

pousser

,

Gouhi

hia liorea.

fait

cri

du pâtre

du contrebandier dans

et

s'entend à des distances immenses.

il

:

Béarn.

bruyant, blageur.

non mouillé), sm.,

Hillet (l la

de tout temps en

usité

très

:

le hillet.

mouiller.

,

Barreya, verser;

lat.

versare, tourner, retourner.

Garmiis (sm), pluie, tapage, vacarme.

Barga le lin le

;

à Bagnères

bargailla

,

esp. bargar, battre les laines

;

,

;

à Argelès

:

battre

bas-bret. hraca

,

,

écanguer

broyer

le lin

.

chanvre.

Bargues, Bagnères [s.f.plu.]; Bargadère à battre

,

kvgeÀès {st. machine

le lin.

Bargaillayre

Bargatori de danses

,

(sf),

.\rgelès; batteuse,

femme

qui bat

le lin.

Bagnères (sm), réunion de batteuses, suivie de

,

fêtes

,

d'un repas où l'on sert des crêpes, etc.

N. B. C'est, comme l'on voit toute une famille de mots; il y a beaucoup de familles de ce genre. Dalha faucher,; esp. dallar ; allem. theclen. deviser: fr. tailler. Dalhe (sf), faux. ,

7)aZ/iadou (sm), faucheur

Dalhade Ardalh

,

dère

(sm),

,

propre

;

esp. daUadnr.

à êtro f<)uché.

regam.

Arredalh (sm), troisième coupe de trois fois

par an

,

Alahia^ unir hirrdp

fsmV

la

l'herbe.

sur plusieurs points de la vallée la

terre, en

rouler:

lat.

Les prés

se fauchent

d' Argelès

y passant un instrument appelé nla-

lahium

.

lèvre


,,,

DIALECTE DU LAVEDAN Babanieija

eras hacques), marcher devant les vaches qui labou-

(

pour leur naontrer

rent,

17

le

chemin. Cette fonction rustique est

le

partage des enfants.

Pêne

breton penn, tète, bout

le

sa grammaire celtique

On

anciens.

le

dont voici

Nos

participe

le

Empenat , ade,

nom

le

extrémité; d'où Jeuss, dans

mais

,

,

rochers

les

cordes

se

il

;

,

embarrassé dans

le

Et ouset deres pênes,

nomme

du Lavedan

de Barèges

A

,

on ne

oisillon

,

Eras oueilhes,

:

chèvres sont prises

les

,

le

lié

,

par des

tour à tour

saisit

les

peut.

il

des rocs.

l'oiseau

dont

,

,

elles

,

dans

C'est ainsi

la vallée

patois est

.

d'Azun

,

que

celle des

plus rustique

le

l'on

celui

(

plus encore).

l'est

Argelès

aouserou

près d'elles

grimpereau de muraille

le

six vallées

les brebis

tâche de les atteindre parfois

du danger quand

et les retire

(

gagnent de

,

dont ensuite

,

berger se désole et s'écrie

descendre

Lorsque des

les rochers.

par l'herbe nouvelle

attirées

,

Il

).

fait

verbe

joli

:

eras crabes que soun empenades

dans

un

des

prouve

rien ne

tirent

petits fonds de verdure encaissés dans les rocs

ne peuvent plus sortir

"

"Alpes Penninse

des

romans en

dialectes

pris

ou des chèvres

brebis

dérive

,

,

trouve aussi chez les Basques

qu'il soit indigène.

Ce mot a du

roche escarpée; esp. pena.

rocher,

[sf],

rapport avec

Agarolle (sm)

,

dit

lat.

;

pas ouset

,

mais aouset

aucella pour avicella

merle d'eau

:

dans

la

,

oiseau

,

dira.

;

petit oiseau.

vallée d'Azun

(

noms

les

à l'autre).

comme beaucoup d'autres termes varient d'une vallée Du patois aijgue, lat. acqua, mot-à-mot l'aquatique. Il

fréquente

en

d'oiseaux

,

,

,

effet

,

les lacs et les torrents

Remarquons, au passage, qui est d'ancien et bon aloi.

tagnard.

On

disait jadis

:

cette

On

dit

des montagnes.

désinence adjective

,

encore montagnol,

eras aygues Bagnerolles

,

les

olle

ol,

olle,

mon-

eaux ther-

males de Bagnères-de-Bigorre. Pic-escourcé ou pique-cour ce (sm), pic-vert

:

il

grimpe

le

long

des arbres et perce leur écorce avec son bec.

Pique-port (sm), en Azun étourneau de passage. tête

dans

Port

la terre',

signifie,

montagnes

,

Il

plonge sa

pour y chercher sa nourriture. proprement, ouverture praticable au sommet des

pour se rendre d'im versant à

l'autre

,

et,

par extension, 9


,

SOCIÉTÉ RA MONO

18 les

gorges qui conduisent à ces passages

sur lesquelles

montagnes

et les

même

sont établis.

ils

noms

D'autres

,

d'oiseaux

sont des onomatiques plus ou moins

parfaits de leur chant.

Churuluc (sm), verdier, environs de Bagnères. Schit (sm), bruant

,

ihid.

Goudouliou (sm), espèce d'alouette

nières

ihid.

,

appelle Vioulou (sm), mot-à-mot " violon

On ,

dont

hôte des sapi-

",

chant a quelque ressemblance avec

le

son de cet

le

instrument (ihid.).

Agasse

pie.

(sf),

Clouque

La poule

(sf).

,

garie

esp. gallina, prend le

lat. et

;

nom

de clouque, lorsqu'elle a des poussins. L'adjectif espagnol clueca poule couveuse

applicable à la la

môme

famille de

mots

Carraca, jaser, se coq de bruyère le

nom

dit

de

auquel son

,

verbe glousser, sont de

et notre

,

imitatifs. la

air

pie, se

dit

du

aussi

superbe a valu dans

àe.'paou, le paon. Esp. carraca

(sf),

du beau

cri

les

Pyrénées

crécelle des enfants.

Bouliou (sm), taupe; de houha, souffler, parce qu'elle boursouffle la terre

Bouhère

lat.

;

(sf),

Barhaout

hucca flare

,

souffler avec la

scarabée,

(sm),

insecte

velu;

dim. harhalet, un insecte plus petit, plus Je termine par un exemple

au langage le

bouche

fr.

;

bouffer.

monticule de taupe.

la facilité

de

harha,

entr'autres, des facilités

,

des désinences.

la

barbe;

joli.

que procure

Cet exemple est puisé dans

dialecte d'Azun.

Haoïo (sm), hêtre.

Habouré (sm), Hahouresse

Uàbou rabougris

de

(sm), ,

la limite

jeune hêtre,

hêtre nain; au

comme où

forêt de grands hêtres.

(sf),

pi.

on en voit dans

Hahouts, forêt de les

montagnes

,

petits hêtres

en approchant

cette essence d'arbres cesse de croître.


,

LEC TE DU

DI A

II

RECUEIL

L

AVED A

N

19

TERMES USITES DANS LE LAVEDAN OU

DE

POINTS VOISINS

SUR

DES

SPÉCIALEMENT RELATIFS AUX ACCIDENTS DU SOL

,

,

AUX PHÉNOMÈNES DU CLIMAT ET A LA VIE DES PASTEURS.

Pic (sm) nent à

Termes

Pique

,

qui

,

pic

montagne aiguë

,

du

être dans la direction

Pic de Midie

soleil

à midi

,

y a aussi des pics d'une heure

,

pointe.

Lhéris

,

en bas-bret. 'peig rocher droit,

roc,

élégant et

fois

qui se trouve

pic

donné.

lieu

Il

qui

,

à ces diverses heures

Era Pêne de

élevé.

se^dresse au* sud-est à

qui

Esp. pena; bas-bret.

de Bagnères.

l'horizon

,

escarpé,

mont en forme de casque,

,

de celles qui donla

pour un

du jour. Esp.

-pico

sol.

de deux heures et trois

,

soleil

(sf),

,

,

répondent à peu près aux positions du

Pêne

du

accidents

Pyrénées cet aspect à

caractérise.

la

aux

relatifs

(sf),

chaîne des

la

grandiose

I,

§

penn

tête,

,

bout,

extrémité [voir plus liautj.

Mayl (sm) ronde

dans

,

,

rocher

la vallée

d'une bête morte

rochers près

,

Ce mot mayl

de Bagnères.

de

)

Haute-Garonne

la

mal,

duquel Ilumboldt

tire

commune

?

Je note

de Larrau

,

le lac

signifiant

nom

le

pour

,

dans

:

de

A-t-il

camus,

Malaca ,

,

chair

aux environs

,

départements

du rapport avec

le

raboteux....

rude, escarpé,

question

la

les

montagne

la

,

de Peyralade

retrouve dans

se

de l'Ariège.

et

radical euscarien

en Espagne

montagne. Et mayl ardoun

,

d'Azun. Et Mayl carnusses (de

aujourd'hui Malaga,

un mont appelé Malgor

pays basque de Soûle.

le

Garrot (sm), roc escarpé et dominant.

Tue et tête

,

(sm),

Tuque

cône

(sf),

,

sommet, montagne (de tuca, courge

par extension en langue d'oc); diminutifs: tuquet, tiicou,

tucoulet

(

sm

).

Tuque

murailles d'Estaubé

,

-

Rouge

les

,

mont rouge

:

c'est

le

nom

des

bergers puisent une ocre qu'ils emploient

à marquer leurs moutons.

Soum

(sm),

sommet;

lat.

summus,

le

plus haut,

le

plus élevé.


,

20

G

s

I

R A M

É ï É

N D

Cap (sm), tête, sommet; lat. caput. Cap de pêne, de sommet pointe de rocher. Répond au basque huru tête quemment usité dans la géographie locale. ,

,

Sarre ou Serre lat.

(sf)

colline

,

,

crête dentelée

garrot,

de sarre

:

si fré-

,

scie

,

;

serra.

Sarrat (sm), éminence, élévation prolongée. Sarri (sm), Sarrie

mâle

(sf)

(qui fréquente les hauteurs?), chamois

Pyrénées.

et femelle des

Isard (sm), qui a

même

le

a prévalu dans l'usage. Gaston Phœbus, écrivant au xiv«

sens,

siècle,

appelle le chamois ysarus et sarris.

Sarriade

Pouey

(sf),

troupe d'isards.

hauteur, petit mont;

(sm),

Puya, monter

;

Petarre (sm),

colline;

petarrot (sm)

Turoum

;

bués aux Maures

Port (sm)

,

tagnes

par

,

puy.

:

dim.

colline en basque.

,

monticule (aplati au sommet); dim. turounet;

Turouns

Mourons, camps retranchés,

dets

attri-

en Espagne.

,

brèche sur

très

défilé

(sf),

fr.

en béarnais, suivant M. Ilatoulet

les

hautes montagnes

servant de passage

,

d'un versant à l'autre; basq. portua ou hortua

Goule

;

pouya à Bagnères.

Petarra

(sra),

lat. turris, tour.

podeum

lat.

lequel

étroit et pierreux

tombe des

il

blocs

porta, porte.

bouche

gula,

lat.

;

[a.t.

;

à la crête des

,

mon;

fr.

goulet, entrée étroite d'un port.

Arrailhès

,

arrailhères (sfpl), blocs qui se détachent des

tagnes et s'écroulent sur leurs flancs; amas,

Que kay racloir

arrailhës,

fr.

;

Ouïe

tombe des blocs;

ou ralliim

ralla

lat.

éraillé.

(sf),

cirque (de Gavarnie^

naturel

théâtre

il

mon-

de roches.

traînée

,

particulier

d'Estaubé

aux Pyrénées

d'immenses assises de roches.

Je

le

dis

de Iléas),

,

dont

,

gradins sont

les

regret

à

amphi-

,

ouïe signifie

marmite. Toupis (smpl), réduits circulaires dans

Toupi

pot;

,

tathèse

,

du

lat.

de Béoussa.

boisson,

potus,

par mé-

(?).

Coume

(1)

toupin

bas-bret.

la vallée

On

0)

(sf),

vallon

so sert dans

les

suspendu aux cimes

Alpes du

mol " combe

"

pour

:

le

verte gorge entre

môme

usage.


,,

DIALECTE DU LAVEDAN

21

deux éminences nommées sarrats ; bas-bret. komh, vallon (le lat. cumulus n'a rien à voir ici); dira, coumette (sf). Mot voisin coumet (sm), auge, mangeoire creusée dans une pierre ou dans une pièce ,

bois; bas-bret.

Bat

(sf),

komm

Clôt (sm), trou,

Mountarriou

avec

,

vallée, gorge;

,

môme

le

précipice;

nom

c'est le

sens.

lat. vallis.

claudere,

lat.

du Pic du Midi de Bigorre. Estrem (sm), bout, côté,

vallée située à l'extrémité d'un pays.

Et estrem de Salles, l'une des Estremaous (sm pi), parties servant que de pacages.

du Lavedan.

six vallées

incultes des propriétés privées

Ahourès (smpl), terres incultes, bois cà

munaux fr.

Et Clôt de

fermer.

d'un affreux abîme qui s'ouvre au pied

attenant aux localités

habitées

et là,

pacages, com-

forrago

lat.

;

ne

,

mélange

,

;

fourré.

Huchou (avec un son d'un éboulement

vallée

(

nasal) (sm), ravin, lieu dénudé par suite

d'Azun

).

Barrancou (sm), ravin; esp. barranco ;

varaignc, ouverture

fr.

des marais salants.

Ten

(sm), tene

grotte (vallée d'Azun).

(sf),

Ahourasta , envoyer un troupeau aux pacages

Herm (sm), employé dans

eremus

terre

lande,

inculte,

fors, cartes et

les

désert.

locaux.

titres

[at ahourés).

Mot constamment Esp. xjermo

;

lat.

.

Désert (sm), solitude sur les très hautes montagnes

;

lieu désolé

désert.

Artigue (sm), terre défrichée

nouvellement défrichée;

nom

lat.

?

essarte?

escartus.

d'un très grand nombre de plateaux

à ce qu'ils ont été

défrichés.

étymologie tirée du saxon

:

,

Esp. artiga novale, terre

Eras artigues, qui

le

doivent

,

c'est

le

je crois

y a dans Du Cange une autre

Il

astigaji

monter.

,

Eschartiga, émonder (un arbre, une haie); esp. artigar, défricher

;

essarter.

fr.

Lanne

(sf),

terrain

plat,

uni

Plaa (sm), terrain plat dans

sommets

,

plateau

;

Lat (sm), lade

lat. (sf),

planus

,

des vallées; esp. le

sein des

llano

,

plaine.

montagnes ou sur leurs

uni.

plateau dans les montagnes

;

lat.

latus

,


,,

^Z

C

s

ETE

I

lata, large; versant, flanc de

R AM

ND

montagne;

latus

lat.

côté;

eris,

,

esp. lado.

Temple (sm), de tous côtés

gazonné au penchant des montagnes,

plateau

un vert pacage

offrant

une herbe

,

;

même

Hourtet (sm), plateau du sion.

huerta

aux bestiaux

,

jardin

(

diaire,

)

;

hortus

lat.

tuere

lat.

;

,

voir

temple.

genre, mais de moindre dimen-

où ne vont que

,

potager

nom

Estibe (sm),

ils

et fleurie ,

Terrain gazonné, encaissé dans les rochers.

cessibles

fine

templum

d'où est dérivé

y en a d'inac-

Il

Esp. huerto

isards.

les

jardin.

,

générique des montagnes d'une zone intermé-

troupeaux font une station d'été, en attendant l'époque pourront se rendre aux pâturages supérieurs lat. œstivus les

;

d'été.

Bédat (sm), bois ou

forêt interdite aux troupeaux; ht. vetare Bannevuld de la Suisse allemande. Cremade (sf), lieu où le feu a été mis pour faire disparaître les genêts et les bruyères afin que l'herbe propre à nourrir les bestiaux

défendre. C'est

le

,

y

De crema

croisse.

Hou7i

source, fontaine;

(sf),

Ouey (sm)

,

esp. fuente

fons.

lat.

;

source, naissance d'un cours d'eau. Eis oueys

(œil),

de cap Ouzoun

sources de l'Ouzoun

des montagnes d'Azun le

brûler.

,

,

dans

la

,

tombe du revers

torrent qui

gorge de Ferrières

et se dirige vers

,

Béarn.

Gahe

,

gahet (sm), torrent principal d'une vallée

Lavedan.

On

trouve Gobes,

gaherus, dans

en Béarn et en

,

l'histoire

Navarre

de

par Faryn.

Garounne

(sf).

J'ai

entendu employer ce mot

comme

terme

pour désigner, à Argelès, un cours d'eau torrentiel, à Barèges un ruisseau qui arrose les prés.

générique, et

Labardaou (sm), ruisseau tombe (?).

torrentiel

(dans

la vallée

d'Azun);

lat,

labor, je

Arriou

,

arrieou (sm), ruisseau; esp. rio ;

Arrecq — rec (sm),

signifie ruisseau

dans

le

lat.

rivus.

dialecte languedocien.

Eréhca, ruisseau en basque. Arribère

(sf),

rive d'un cours d'eau

en Béarn, Lavedan, Bigorre

,

,

pays

qu'il

arrose

Comminges.

Arriberan , ane , habitant de V Arribère ;

fr.

riverain.

,

vallée

:


,,,,

DIALECTE DULAVEDAN Agaou qui

ou

(srn

Agucre

canal (de moulin); de aygue, eau;

f),

lat.

acqua.

d'eau qu'on dérive pour arroser les prés. Rigole

filet

(sf),

23

contient et qui a pour écluse une feuille de schiste

le

ou un

caillou des gaves.

Adaga

,

arroser.

Vis (sm). Vis de Lutour, cascade formée par

le gave de Lutour, au-dessus de Cauterets. Notre mot " cascade " est inconnu des

les

Alpes.

Espumous le

l'expression analogue de " Pissevache ", dans

Comparez

indigènes.

lac de ce

(

En ),

nom

cascade formée par

Vignemale

et le

Pyrénées françaises. Esp. espuma

Huou

le

écume;

,

gave de Gaube

plus haute lat.

très

intérieures.

spuma.

un

terrain

pluvieux

marécageux ou dans un bas-fond

vallée

[

d'Azun

]

;

d'Artouste,

Et huou det soum dets aléas, lac

lac situé sur le port qui

abondant en truites, de

Et huou

d'Ossau.

la vallée

[avec une intonation nasale]. Et héou de Gauhe , Hiou. Et gran Gaube, au-dessus de Cauterets.

ou marais près de Lourdes

lacs

creusés

dit-on

,

,

par

pied et

le

renversé de son cheval

enfonça dans la

,

d'où découle une source de l'Adour

" Lac Bleu " pour l'étymologie du

la

toutefois l'espagnol horjo

fodio

lat.

,

et le lat. hio

,

,

— Gour

et petit

le

Mans

[sm], gourgue

touristes.

et hiatus

lac

Mou,

,

,

lac élevé ;

baptisé

Je ne connais pas

diverses.

Comparez la terre

,

du

fterrœj.

citerne;

[sf],

Héou

paladin Roland

terre. — Lheou

creux rond et naturel dans

Gour [sm], trou rempli d'eau, gouffre.

,

formes

ces

beau lac de

au-dessus de Bagnères

,

commodité des

mot qui prend

le

peuplés de grenouilles

genou que

le

par un

,

lac alimenté par des sources

conduit de la vallée d'Azun dans la gorge de Ferrières.

deux

entre

,

montagne des

[avec un son nasal] (sm), voie d'eau qui sourd acciden-

tellement dans

temps

la

,

fr.

gour ;

lat.

gurges

formé ou traversé par une

eau courante, bassin rempli par un torrent. Et gour de Bourridés où entre deux murs de rocs cavité dans le lit du gave d'Azun ,

,

les

eaux bouillonnent. Gouffre [sm], trou profond

A

,

eaux se perdent.

les

je joindrai spécimens de nomenclature topographique quelques noms des productions du sol puisés aus.si pour la plupart

ces

,

,

dans

le

dialectcjdu Lavedan

:


,

24

C

s

£er [sm], aulne;

lat.

I

R A M

ÉT É

ND

vernacihor, arhorviris; bas-brct, gnjern.

Bernata [sm], aulnaie.

Bernadaou [sm], semence d'aulne

terre inculte

d'éboulement

,

Ahet [sm], sapin

Ahédat [sm]

;

aouet h Bagnères

forêt de sapin

,

hêtres couvrent encore

le flanc

;

lat.

De grands

bois de

à une certaine hau-

;

par régner

et finissent

Les pins croissent encore plus

derniers arbres.

les

Labéda [sm]

des Pyrénées

dans une zone supérieure.

haut et sont

la

ahies, itis.

sapinière.

,

teur, les sapins alternent avec les hêtres, seuls

où souvent

,

s'arrête et fait naître des arbres de cette essence.

nom

,

d'une région particulière

au-dessus de VEstrem de Salles, dans

le

,

riche en sapins

,

Lavedan.

Egéou [sm], aiguille du sapin. Gniéhré [sm], genévrier, arbrisseau qui parvient sur les très hautes montagnes où il apparaît seul de formé rabougrie dé,

,

,

pouillé de son écorce par les frimas.

Garet [sm], gaouet à Bagnères

aux

vert,

plaît

Il ;se

août

fleurs pourpres,

,

et

au Nord

même

et

Bronca [sm],

Hougara Yerhe

le

bord des gaves

lieu

[sf],

:

du bas-bret. hrûk

Yerbe lade

et fleurit

en

juillet,

,

hrûg ;

hrya silvestris.

lat.

abondant en bruyères.

fougère.

[sm], fougerace, lieu

[sf],

,

en septembre.

Broc [smj, bruyère

Houguére

sur

rhododendron, arbuste toujours

:

l'ornement des hauts lieux Pyrénéens.

croît la fougère.

herbe fine que l'on trouve à toutes

les hauteurs.

lastou (sm), herbe plate et longue

[sf],

,

qui pend par

touffes dans les ravins, sur les parois des gouffres vertigineux et

jusqu'à ces cimes escarpées ^soleil

dont

,

le

vent chasse

neige et que

la

le

console des frimas.

Tasques

gazon, herbe

[sf],

de terre gazonnée

,

;

esp. tasca

offrant parfois la

ces autels rustiques

,

(?).

,

mottes

Il

est de

Eres tascques

forme d'un

autel.

protégés d'un côté au moins par quelque

vieux tronc de sapin ou par quelque grand rocher qui surplombe

où l'isard cherche un abri dans l'hiver. Arpas [sm] touffe d'herbe grossière de rebut qui croît sur de mauvais terrains dans des localités marécageuses de arpat

et

,

,

,

poignée.

,

;

,


DIALECTE DU LAVEDAN Attou

seule canelure, très herbe longue, ronde, avec une est de lan lorsqu'elle extrêmement dure et piquante,

(stn),

pointue, et

certaines hauteurs. passé. Se trouve à de dont l'une est concave. Croit (sm), herbe à trois faces,

Esque.

au

niveau que Varrou. dont on Ahayous (smpl), baies de myrtille,

même

que lours est

d.t

friand.

Auouassere Craharolle

(sf),

(sf),

,

plantes

des

plait

jaune

env. de Bagnères).

(

chèvres,

à la brouter sur

animal se vif

plante.

myrtille

chèvre,

les rocs.

parce que

Sa

e capncieux

fleur est large

dun ,

lat. caj3ra.

^ ,, u ou simplement Cum (smpl), Mounyès ou Curés deres poumsses ressemdisposées par étages, qui l'asphodèle aux blanches fleurs moines env. de Bareges ). blent à une procession de Crabe

(sf),

[

Pourasse

poireau.

(sf),

Saniou, hanieou. banet

(sm), trèfle des Alpes

les lente, très recherchée par

,

a racrae succu-

troupeaux. Fleurit en

juillet

sur la

haute montagne. accrue mais me pourrait être singulièrement vanes que échantillons de langage aussi proposant de donner des mots. de série immédiatement à une autre possible, je passe Cette petite

§

II

Brume ..ève ou le

ciel

;

liste

Termes

(sf)

et quelquefois

iLp.

aux phénomènes du

relatifs

hrum

nuage ou ;

se couvre de nuages;

nuaTeu., comme ,uand déguisent la

vapeur dans

(sm),

se

,

cache

broumard épais

carœl [sm], escargot),

- - »

d hiver, hivei;

^--..>t.^^^^^^^^

et

bi-onillard

-

^-e

solstice

,

somhre mots (des carcoulere Brume limuquère,

et

quj

la

he

In-uma crête des monts. Lat.

n;::r:^:;

l'air,

^^^^^^^ brumere ifir: ^^ que

soleil

le

climat.

;

qui

sortir fait ''»f

J;^';^^^^

|flimaces les


,

SOCIÉTÉ RAMOND

2fi

escargots

les

terre et

Brume du

sol et

loups

au

,

lieu

que par

demeurent dans

sécheresse

la

ils

se blotissent sous

les trous.

terrère, brouillard très dense, qui se couche à la surface

change

le

Ces brouillards enhardissent

jour en nuit.

,

La hrume

Celui-ci se tient en garde et suit son troupeau pas à pas.

terrère fait verser les récoltes

donne

les

au point qu'ils enlèvent des moutons sous les yeux du berger.

cachexie

la

on

:

est nuisible

,

dans

dit alors,

aux bêtes à

le dialecte

laine

du pays,

leur

,

qu'elles

sont gâtées, entécades. Bien des chansons populaires font allusion à cette grande douleur pour

Tourré (sm),

dépose du givre. C'est

berger.

le

brume

la

qui

froid,

brouillard

se

couche sur

aux troupeaux. Les brebis qui y restent exposées, ne périssent dans les

couple d'heures, sont atteintes par

le

givre

:

sol et

le

y

terrère d'hiver, plus funeste encore

Eres

fût-ce qu'une

On

six semaines.

dit

qu'elles

soun engihrades

oilhes que

La

.

désolation du berger est complète.

Tourra, geler à glace.

Du

lat.

terrère, parce

que

la gelée brûle

et dessèche.

Tourrade

(sf),

gelée à glace.

Tor (sm), surface plane Hayle

(sf) et

Balaguère

et glacée, sur laquelle (sf),

on patine.

vent d'Espagne, impétueux et chaud,

qui plonge en tourbillonnant dans les vallées des Pyrénées.

rarement plus de huit jours de suite, dans Ordinairement rieures

,

Sud qui règne dans

ce vent du

de l'atmosphère

,

la

passe par-dessus

le

Il

souffle

vallée d'Argelès.

régions supé-

les

Pyrénées centrales

sans s'y faire sentir.

Eschaourè (sm),

air, brise, brise des

montagnes.

Les vents généraux ne pénètrent dans

les

hautes vallées

lorsqu'ils sont fort intenses.

Des

moins

jour, descendantes dans

:

ascendantes dans

sont très réglées pendant

le

beau temps,

vents modérés, surtout du

les

couches élevées de à-fait

que et

le

quand

,

le

les

l'air.

brises locales

Nord

et

et plus

temps devient mauvais.

la nuit,

elles

prononcées quand

de l'Est, régnent dans

ou

Elles se dérangent

vents supérieurs

que

,

y suppléent plus ou

les

elles cessent tout-

acquièrent de

la

violence

ou

M. Lartigue, observateur sagace

expérimenté, leur assigne pour cause, ainsi qu'aux brises de

terre

et do

mer

qui soufflent sur les côtes

:

la

cilntation de

l'air


,

LECTÈ DU LAVE DAN dans

jour, qui tend aie faire monter;

le

qui tend

la nuit,

.gerait

sur les

,

à l'abaisser.

La

configuration des lieux chan-

dans

les

couloirs

baies

tendances générales

son refroidissement dans

,

et

des montagnes

en courants plus ou moins rapides, qui

ces

,

alter-

nent entr'eux.

Eschagat (sm), averse, pluie sont

Les pluies de ce genre

torrentielle.

notamment au printemps.

communes dans les Pyrénées M. Maxwel Lite, il tombe annuellement ,

à Bagnères-

D'après

de-Bigorre une grande quantité d'eau

qui provient presque toute

,

de pluies torrentielles. Plus des trois-quarts de cette eau tomberait

du 15

au 15

avril

juin.

y pleut beaucoup plus totalité

souvent

que

la nuit

nombre des jours pluvieux

le

,

en faveur du climat,

faut ajouter,

Il

et plus

qu'il

jour, et qu'en

le

extrêmement con-

n'est pas

sidérable.

Arruhèque

(sf),

coup de temps mauvais

dans

,

la

saison

belle

;

ouragan.

fr.

Réboukhe

(sf),

lloudré (sm)

,

bourrasque.

orage, une de ces tourmentes qui détruisent

les

moissons.

Les orages sont assez fréquents dans pendant à

la

les

mois de juin,

rencontre des vents du S à l'EO

qu'ils sont violents,

sur

juillet, août. Ils

le

SO

,

Pyrénées centrales

les

sont dus pour

la

qui plongent

,

plupart ,

lors-

avec ceux du N, à l'ONO, qui soufflent souvent

Lorsque ces vents de

versant septentrional des Pyrénées.

même

direction différente convergent sur le

pomt,

déterminent

ils

des courants circulaires qui font tourner les nuées et qui amènent l'orage.

M. Lartigue a plusieurs

fois

à Barèges et aux Eaux-Bonnes, et

Maoufoudré. tempêtes du

;

lat.

décrit le premier.

,

dans

la

vallée

:

c'est

d'Azun

,

nom

d'un

exposé à toutes

éclair.

ittmjf>as^

Lampret sur

les

bords delà Neste. Esp.

lampe.

Périgla, tonner, faire du tonnerre et des éclairs: ciilmii,

le

ciel.

Eslampay (sm), relampago

l'a

Era pêne de Maoufoudré

sommet dégagé au Nord les

observé ce curieux phénomène il

du

lat,

péri-

danger.

Pet dé périglé (sm), éclat iurement.

.

coup de tonnerre.

C'est aussi

un


,

.

ZG

C

S

Périglade

(sf)

ETE

1

Jl

A MOND

coups de tonnerre successifs

,

roulements du

,

tonnerre.

Périglade

la

sa fleur jaune

St-Jean,

On

dans

figure

neige

Pic d'Ereslid

(ad lœderej,

avec

des ravins

terres

frottement et par

une masse

des

,

la

;

,

ainsi

,

au

feu

:

à la

bénit

Rameaux.

pic des avalanches

froisser,

sur,

,

contre.

les

pentes,

ordinairement causée par

la fonte

ou de

soleil

graviers

,

la pluie.

des rochers

;

dure;

et très

Elle entraîne

se tasse par le

pesanteur, et forme au terme

compacte

très

un bruit sourd

l'Eglise

avalanche "terrestre", qui glisse sur

,

des

elle

:

la jette

(Du Cange).

sous l'influence du

,

que

à la fête des

allidere

les sinuosités

la

,

avalanche.

Lat.

trouve lidere pour allidere Lit terrère

quand on

bouquets

les

elle bénit le laurier

lit (sf),

Barèges.

dans

de

vertu d'écarter la foudre

comme

Lia ou près

plante à laquelle la superstition attribue

(sf),

qu'au laurier,

de

sa chute

produit, en tombant,

elle

continu et croissant.

Lit houlatye, avalanche " volage", formée de neiges meubles,

que

le

vent, presque toujours celui du

précipite des

s'étend

comme une

nuée. Les indigènes

de pigeons qui s'abattent disent-ils.

N

ou NO, accumule

sommets. Elle bondit avec une

Lorsqu'elle

et

elle

Elle

comparent à une volée

Que dey coiwi u

:

est arrêtée,

coupée par des fissures,

la

et qu'il

vitesse terrible.

offre

hol de

couloums

une masse poreuse,

seulement recouverte de boules de neige

qui ne sont pas complètement adhérentes.

L'avalanche " terrestre et

qui lui est tracée

" volage " déjoue

les

" suit

dans

les

une direction généralement connue plis

montagnes.

des

L'avalanche

marche vagabonde

prévisions par sa

et ses

dangereux écarts.

Un il

vent furieux précède et borde les avalanches en

asphyxie

maisons et

les les

hommes granges

;

les

il

couche

tagnes des portions de bois

Tout

le

monde

sait

animaux

,

que

,

,

,

même

les

oiseaux

mouvement ;

il

:

rase les

sur les flancs des

mon-

de racines

par suite de l'imprudente destruction

des forêts (pour obtenir du bois de chauffage

et

de charpente,

ou simplement pour étendre des pacages), des voies nouvelles ont été ouvertes aux avalanches sur des points habités. Le village


.

DIALECTE DU LAVEDAN

-^^

pays tout porte le nom réservé jadis au thermal de Barèges (D, qui phénomènes. théâtre de ces redoutables entier, est chaque année le quekjues habitants, à l'exception de Déserté l'hiver par tous les ailleurs d est il remparts de solides gardiens qui demeurent derrière saison la reconstruit à pour être démoli en partie, à l'automne, ,

''''

Toute

la

vallée

de Barèges

,

si

étranglée et

profonde dans

si

des 4 et o exposée aux avalanches. Celles périr quelques d'épouvantables ravages et firent avril 1855 causèrent 1802, une l'année qu'à Barèges môme,

ses divers

est

On

se souvient

entière

fut écrasée

personnes.

Lille

rameaux,

comme

par miracle. «

-faut sous la neige, hormis un

tomba,

Il

dit

Larcher

,

le 10 février

--3 01

1

et de

les villages de Cheze grande quantité de neige sur et furent ensevelies personnes 107 St-Martin (en Barèges), que Chez et me à la réserve de deux en abîmées les maisons furent avalanche, par menace 1 de Barèges est à St-Martin. . Le village mois d'avril. depuis la Toussaint jusqu'au formé par le vent soit qu il eleve neige Counyestre (sf), amas de

une

si

,

,

,

un

tourbillon qui retombe,

force se

brise

(vallée

rencontre un obstacle ou sa

soit qu'il

d'Azun).

Lat. conyestus

,

amasse; on

Barèges. cerneilhe dans la vallée de enceinte remplie de neige. neige, de banc Cerneilhe (sf), circenare, tracer en rond,

faire

un

cercle

dit

Lat.

(Du Gange). Raniond

banc de neige glacée glacier ( sous se présentent ordinairement Les glaciers des Pvrénées neige Revêtus de neige horizontal ou incliné. l'aspect d'un banc de jours ou quelques les offrent pendant nresque toute l'année, ils et mouloin de unie découvrent en partie, une surface de lem degré moins fendillée, selon le tonnée de près, plus ou et nuageux apparaît grise par un temps inclinaison. Cette surface dans que couleur azurée ne se voit blanche sous un ciel pur. La glaciers des Les surplombent. ou sur les tranches qui fente sont rarement hérisses de Pvrénées si ce n'est au Mont-Perdu, pas. Alpes; ils ne s'épanchent cmndes'àiguiUes, comme ceux des Cerneille

(sf),

)

,

UsT

(1)

Ce

village

est récent,

et ne

date guères que

du xve

siècle.


.

SOCIÉTÉ

.U)

comme

ardeurs du

à la hauteur

La moindre

climat

retiennent dans

les

,

mais

il

descendent jus-

montagnes

et

surtout

de limites plus fixes

se sont formés.

ils

Terretrem (sm), tremblement de

;

n

des

altitude

Ce mystérieux phénomène trales

-N

en larges fleuves de glace qui

ceux-ci,

qu'aux moissons. les

RAM

terre.

est fréquent dans les

n'entraîne pas la chute

Pyrénées cen-

des habitations

à moins

,

d'un grand vice de construction ou d'un extrême délabrement. Dans ce cas

,

quelques accidents graves ont pu se produire.

Le 20

1854

juillet

aux premières heures du matin

,

,

à

fin

la

d'une nuit douce, étoilée, sereine, une violente secousse épouvanta les habitants

mit en

de

la

vallée de

Campan

,

des vallées du Lavedan

,

et

baigneurs de Cauterets. Cette secousse fut suivie

fuite les

de plusieurs autres. J'en pus compter un très grand nombre, depuis le

20

juillet

jusqu'au 29 novembre de

dans chaque série d'oscillations J'observai

quelquefois

rO

et à

à l'E

,

peu près

celle

de

montagnes

les

sommets

des

,

année. Ordinairement, était

la

plus forte.

du mouvement

était

de

chaîne des Pyrénées. Le bruit

la

dans une gorge ou à un

goufifre

même

première

direction

la

produit resserriblait au

souterrain

Dans

que

la

la

,

grondement du vent qui roulement de tonnerre

s'en-

lointain.

des pierres et des rochers s'écroulaient des

,

ruisseaux

troublaient et

se

devenaient

fangeux

;

d'autres cessaient de couler, pour reprendre, quelques heures plus tard

,

premiers leur limpidité

les

,

et les

seconds leur cours inter-

rompu. On remarqua que plusieurs sources thermales augmentaient de volume,

au moins momentanément.

^

Cette

liste

IIL

,

— Termes •

comme

les

relatifs

précédentes

mens. Une Hste plus étendue des bornes que je Yer, ger,

grange

et

me

à la vie pastorale.

offrirait

,

ne contient que des spécide

l'intérêt

,

mais

sortirait

suis tracées.

germ (dans

les

de quelques prés

,

anciens actes)

[sm],

propriété d'une

sur les bases des montagnes.

On y


conduit

germen

,

A LE C ï£

L AVE D A \

DU

s

31

troupeau, au commencement du printemps, et

le

automne

en

I

germe

parcouru

a

lorsqu'il

,

semence

,

étages

les

première pointe

:

revient

y

il

supérieurs.

Lat.

de verdure.

y a

Il

des villages appelés Ger, Germe, Germs.

Lahore (sm), cabane

hutte des bergers,

,

réunion de ces cabanes

:

montagne (dans la vallée de Campan); cour de ferme. Dans la basse latinité, cortis sur

la

On

rustique".

chors, chortis,

lat.

" habitation

signifie

(Du Cange).

trouve plus tard cortal pour cortis

Esp. co7iijo, métairie, ferme.

Guy eu, dans

Ramond

d'après

d'Azun; couïla, dans

la vallée ;

ciiyala en béarnais

la vallée

cuyalar dans

;

le

de Barèges,

langage des

vieux fors du Béarn (sm). Gîte des bergers et de leurs troupeaux

montagnes, pendant

dans

les

de

bergerie

la

;

bergerie

,

porte

,

d'après Virgile.

,

synonyme de cuyèa , dans

Artigau,

caula

Lat.

saison.

belle

la

les

actes

et

de

titres

la

vallée d'Azun.

Courraa, dans

troupeaux. Basq. corruhie clôture

(Du Cange). Esp.

Un

Assès (sm), abri.

demeurent pendant

ils

un refuge contre une

galerie

ouvre en partie.

Campan; Courraû

de

vallée

la

Béarn, suivant Hatoulet (sm]

bergerie,

;

lat,

;

corral

,

corallum,

nuit,

et

mauvais temps

le

rustique

pour

faits

On y

et l'orage.

dedans sur un espace rectangulaire

Sa forme simple

mais gracieuse

,

les

grille,

troupeaux

les

trouvent, dans

ils

soutenue par de modestes

,

pour

grille, carola,

cour, basse-cour.

de ces abris

la

Corraû en

et

bercail, clôture

,

,

jour,

le

voit parfois

piliers

qu'elle

,

et

qu'

enclôt

en

semble être un rudiment

,

des portiques de la Grèce. Les moindres constructions aux Pyrénées centrales affectent des formes régulières

Le montagnard qui goût

les

couvre ses

d'ardoises (loses) étincelantes

Burr/net (sm), hutte surveille

ses brebis

,

,

de justes proportions.

lui-même sa demeure

bâtit

pierres roulées de ses torrents

et ses fenêtres, et

et

lit

toits

au

,

y agence avec

revêt de marbre sa porte

,

aigus qui font verser

soleil.

Lat. sedes

,

couvert et portatif du berger

lorsqu'elles gîtent en

plein air.

la

neige,

siège. ,

d'où

Esp. harga

il

,

maison couverte de chêne.

Hé harquère

:

parquer

les bêtes

à laine dans

un champ

,

pour


,

SOCIÉTÉ

'.iî

RAM ON D

y passent la nuit et le fument. Paire un pare " bergerie ", un enclos pour le troupeau. Esp. harguerar.

qu'elles

Todyiou dans

totyou (sm), bâton du montagnard, du berger. Totchou

,

cette vallée

,

communes composant

de Barèges. Les impôts des

vallée

la

une

,

se marquaient autrefois par des entailles faites sur des

bâtons {tatchous

).

Une

charretée de ces bâtons représentait les rôles

des impositions du pays. Lat. todillus.

Cor [sm] (enta courna

loup). Corne de vache, de bouc, de

et

berger se munit

chèvre, dont

le

d'où

avec force pour écarter

il

souffle

dans son " burguet

la nuit le

", et

loup.

Clari (sm), instrument de musique primitif, pourvu d'une anche

en roseau ou en corne

La

et d'un pavillon.

,

clarinette

est de cette

famille d'instruments. Dimin. clairon (sm).

Husté

hustet

,

hourdous

es très

donnent

les

frapper.

,

dans

,

la

bergers à la

présente trois

se règlent.

même temps

dans

,

les pléiades qui

précè-

selon les époques, l'étoile

suit, et,

le

horizon

sur leur

du

du matin.

Cràbère

(sf),

constallation

la

Visible

parce qu'elle leur

,

est l'horloge nocturne sur laquelle

elle

,

consultent en

Ils

dent Orion et Sirius qui soir et

constellation d'Orion

en ligne.

étoiles

l'automne et dans l'hiver ils

morceau de bois, bâton. Lat. fustis, Es très hustets, husteieh, tustets; vallée de Barèges. C'est le nom que

tustet (sm),

,

vieux franc, fust. Tusta

chevrière. Eres set crahéres

des

Pléiades.

Esp.

las

les

,

sept chevrières

cabrillas

siete

,

les

sept

petites chèvres

Luga det

et

dès et

le

Lugra dans

,

mayti

,

la vallée

du berger

l'étoile

Téde

,

lucere

,

enfumées de

Haille (sm),

même

la

le bois

planète de

la

la

,

nuit,

Vénus

,

qui brille

avant l'aurore. Esp.

qui tient lieu de flambeau dans ;

lat.

tœda.

sens que tède; chandelle de résine. Comparer, (sf),

crevasse, et

le

mot

français faille,

).

Haillè (sm), ardoise implantée dans éclats

Neste (sm). Et luga det se

montagne. Esp. tea

pour l'étymologie, haillasse dans

la

luire, reluire.

éclat de bois résineux

les huttes

(

,

crépuscule du soir, ou dans

lucera. Lat.

fente

de

enflammés, appelés

Hailla (sm), brandon.

hailles.

le

mur, pour supporter

les


;

DIALECTE DU LAVEDAN Haillére (sm),

brandon que

petit

33

les enfants agitent

,

la veille

de

la St-Jean.

Houneya cercle

,

au-dessus de

funda, fronde

lat.

une torche

agiter

,

Laré

la tête

(sm), foyer; lat. lar,

un flambeau

de houne

;

ou funis

,

,

un brandon

,

fronde. Esp.

(sf),

,

en

honda

;

corde.

,

lares.

fr.

Caouhe-panse (sm), plaque de fonte dans

la

cheminée, qui

renvoie de la chaleur. Esp, calfa-pansa.

Cayère

cadière

,

(sf),

chaise; bas-bret,

cadver,

Truhès (sm), tnipied sur lequel on tripus

lat.

odis

,

Escahelle

s'asseoit.

cathedra.

Esp. trehedes

dim. truhesset (sm).

;

Pè-truhès (sm), sert d'échelle

lat.

qui

lis vergers.

tabouret

(sf),

garni de quelques barreaux,

liaut trépied

dans

fait

avec trois planches.

Cahea (sf)^ bahi.t pour tout serrer, meuble autrefois unique la demeure du montagnard. Dim. caheou, cahut (sm).

dans

Limande

(sf),

an noire. Esp. limanda.

Aspré (sm), peiche garnie de branches ou de chevilles, auxquelles on suspend une modeste vaisselle

;

lat.

asper, âpre

,

garni

d'épines.

Ouïe

pot de terre, marmitte

(sf),

;

esp. olla.

Métaou (sm), pot de fer ou de fonte. Dim. métallet (sm). Got (sm), coupe verre ( dans la vallée d'Azun ). ,

Sange (sf), vase en bois dans lequel on tire le lait. Badine (sf), vase en métal pour transporter le lait;

lat.

Aha

vallée d'Azun

,

les

(sm),

moule où

l'on

fromages de brebis qu'on

mérite. Lat.

Boudé

ahenum

,

met fait

le

fromage dans

la

vas, vasis. :

dans cette vallée ne sont pas sans

vase d'airain.

(sm), beurre;

lat.

hutyrum,

Ahrena (sm), repas du milieu du jour. Esp. merriendo ; lat. merenda, de meridies midi; bas-bret. mérin mern, et néren. ,

,

Dans abréna, Va

initial est

Ahréna, hréna

merenna

prendre

,

verenna

,

euphonique. Lat. reqxiietus, reposé.

:

cette

le

goûter; esp. merendar ; bas-bret.

dernière forme

semblable à

est très

hrena. Brespailla (sm),

après-midi

;

lat.

comme ahrena

,

le

goûter.

De

du

soir.

vesper, soir; vesperna, repas

hrespe

11

(sm)


•)4

C

s

Brespailla, prendre

I

ÉTÉ RA

M

N D

goûter.

le

Arrécatta, manger, faire un repas.

Arrécatté (sm), repas.

Arrégui,

faire

manger, boire

et traire le bétail

tous ces soins

:

réunis.

Arounta,

vaches)

traire (les

Couya, tondre

(les brebis)

Salie (sm), sac au sel ceinture

tondre en général.

;

poche carrée, historiée

;

,

qui pend à la

du berger.

liste (sï), grande corbeille de forme ronde; ht. tentum, tissu; tentum vimmeum, corbeille d'osier. Dim. tistette (sf).

Tistail (sm), tistaille

(sf),

panier à anses.

On attache aux flancs des chevaux ou des ânes une couple de ces paniers, qui se font équilibre et qui Bascoye

(sf).

panier profond.

On y

servent aux transports de toute espèce à la montagne.

même

des enfants. Lat. vasculum

Banastre (sm), corbeille

;

lat.

Saoume

même

panier plus plat;

esp.

banasta,

grande

vannus, van.

(sf),

bête de

Dim. saoumette

selle.

place

petit vase.

,

somme

,

ânesse

;

sagma, sagmatis,

lat.

bât,

(sf).

Saoumettes (sfpll,

crochets pour transporter le foin à dos d'homme. Les femmes prennent ce pénible soin dans la vallée de Barèges. Sur plusieurs points, l'emploi des bêtes de somme est tout à

fait

impossible

:

y a

il

telles prairies

inclinées

que

l'on

ne

peut faucher qu'en se faisant retenir par des cordes. Aries (sfpl),

Cabitan

,

comme

cahadé

saoumettes; bas-bret. ari,

Bagnères

ou de linge, que

)

lien,

hart.

[sm], rond d'osier, de

paille

femmes posent sur leur tête, pour pouvoir supporter une cruche ou d'autres fardeaux. Ainsi chargées, tressée

elles

les

parcourent légèrement

les

montagnes

sentiers des

vissent les rochers, elles traversent les torrents.

doivent à la conformation de leur sexe particulière

Cap

,

et

lat.

caput

bandoulière sous

droite

dans laquelle

et

elles joignent

,

elles gra-

une adresse

itis.

(sm), écharpe en laine rayée (bleu,

passée en ,

,

l'équilibre qu'elles

une aisance native pleine de grâce et de noblesse.

(sm), tête;

Pourtadé

,

A

les

le

bras gauche

,

femmes portent

blanc et rouge),

reposant sur l'épaule leurs enfants

,

pour


DIALECTE DU LAVEDAN mouvements

avoir les

plus libres.

On

35

en voit encore dans

la vallée

de Barèges.

Bancaou

comme pourtadé ;

(sm),

Sarpe, charpe portent sur

dos.

le

sac que les

(sf),

esp. auhano.

femmes de

Campan

de

la vallée

est suspendu par des cordons doubles qui

Il

s'emmanchent à chaque épaule, comme

courroies des crochets

les

de nos portefaix.

Sarrou (sm), gibecière, sac du montagnard, du berger, chasseur

Cape

Lavedan

le

la forte laine

On

d'isard.

grand manteau brun, quelquefois blanc, à capuchon

(sf),

pointu dans

avec

peau

est en

il

:

du

plat dans la vallée de

et

,

Campan

tissé

,

des troupeaux de la montagne.

trouve dans

anciens auteurs plusieurs mentions du cos-

les

tume bigourdan. Saint-Paulin

écrivait à

Ausone

"

:

ïu

habites des

couverts de peaux fdignaque pellitis " le vêtement bigorSulpice-Sévère Bigorrisj'\ habitas déserta déserts dignes des Bigorri

,

:

rique court et hérissé

sutamj'\ Fortunat

(

Bigorricam vestem hrevemque atque

"

:

hir-

manteau bigorrique couvert de poils un manteau court. La cape

le

[hirsuta higorrica pallaj'\ Palla est

moderne

ample, de

est

pour abriter Capule

température.

capulet des femmes, dont elles s'enveloppent la tête

ou qu'elles portent replié sur

,

un

C'est

tantôt noir

,

longueur de l'homme, avec un capuchon

la tète.

(sf),

et les épaules

rouge

la

gracieux

vêtement,

rouge à Barèges

:

Plus élégant encore est

le

noir

la

jupe,

fait ressortir

il

noir

capuchon en

de rouge couleur de feu. Posé sur bas de

,

le

la tête et

front

dans

suivant la

,

blanc,

tantôt

le

fine

laine

deux beaux yeux

:

,

doublé

descendant jusqu'au

dessine la souplesse de la taille, encadre c'est le

tantôt

val d'Azun.

le

visage,

vêtement habillé du Lavedan.

Dim. capulet, capete. Cohe

(sf), coiffe

,

bonnet d'homme en tricot de laine

ou brune, qui se pose verticalement sur à volonté.

Il

n'a rien

la

tête

ou

fine

,

s'y

de vulgaire et rappelle un peu

le

blanche enfonce

bonnet

phrygien.

Espartégne de Sparte.

(sf),

sandale de corde ou de sparte;

lat.

Sparteus,


30

C

s

Espargate

tagnium

comme

(sf),

bandelettes

,

I

RA M

É TÉ

espartégne

cordon pour

,

N D

De hourque

même

{'et

du

chemin

,

du mari

domicile

dans

filer la laine.

,

son petit mobilier prenait

un char surmonté de deux quenouilles

era hourcère) ouvragées avec

crouilh

".

lorsqu'une cadette épousait un héritier et se rendait

,

de sa personne au le]

spar-

fourche.

(sf),

Autrefois

" croc

fr.

quenouille d'une autre forme pour

(sf),

lat.

chaussure.

la

lier

Croiiilh (sm), quenouille pour filer le lin;

Hourcère

alpargata;

esp.

;

Ces instruments

art.

emblème de

travail féminin étaient le frappant

l'activité

que

la

future allait ou devait du moins porter dans son ménage.

Hus

(sm), fuseau

;

esp. huso

Camucliet (sm), peloton de

Encamuchéra

;

fusus.

lat.

fil.

peletonner, mettre en peloton.

,

aux troupeaux

Les termes qui suivent se rapportent

:

Taourè (sm), taureau.

Braou

Bime

himat (sm), jeune taureau

,

;

lat.

himus

brebis;

(sf),

lat,

ovis;

fr.

mot

,

formés

sollicitude

suivant

l'usage

du berger pour

le

,

mâle.

ouaille.

Agnet, ère, agneau mâle ou femelle. ce

âgé de deux ans.

génisse.

(sf),

Marret, marrou (sm), bélier; mas, asis Bille

,

,

petit

Plusieurs diminutifs de

expriment

la

tendresse

et

la

agneau, pour l'agneau nou-

veau-né.

Bassiou

ihe; hourrace

,

esp. horrego

,

Prémaou,

èque, agneau de huit mois à un an

,

;

agneau de un à deux ans. aie,

agneau de un à deux ans, qui a accompli se

première année.

Courdère

[sf]

(

à Bagnères-de-Luchon), brebis qui n'a pas porté;

esp. cordera

Touchin

(sm),

nom

familier

est l'objet d'une antique le

du

petit porc,

florissante

et

du porc. Cet animal

industrie dans le

Bigorre,

Gourrin (sm),

petit

porc

;

esp. gorrino

; fr.

goret.

Béarn

et


i

,

DIALECTEDU LAVEDAN

37

quelques-uns des noms par lesquels les montagnards bêtes d'une même espèce. distinguent, dans ua troupeau, les est imposé et y répond. lui qui Chacune d'elles connaît le nom la couleur de leur Ceux des vaches sont fréquemment tirés de du rouge; lat. ruher, ruhens robe, qui est toujours une variété Voici

ruhius

,

ruhidus.

Exemples

:

Arrouye, rouyette Rouhine,

Rouyane (dim. avec une nuance).

(dira.),

baie-clair.

Castagne, chàtain-roux. Saurmé (dim.) de saure, roux, rousse. jambes et les pis. Bermeille, poil froment, le ventre, les conformation générale leur à trait ont vaches noms de D'antres

ou à

plus l'aspect des cornes dont elles sont

Cahlade, large tête

;

lat.

;

emhraca

coiffées.

caput.

Braquette (dim.) de petite

ahraca, écourter

ou moins bien

faire

,

De hrac

taille.

,

braque, court, e;

tourner court un char.

et pointues de côté, Cahirolle, aux cornes roulées en spirale,

l'autre en

ou dont une corne pointe en avant,

arrière.

Cahhira,

retourner. les cornes sont dressées en avant. (esquère). la vache qui porte la sonnette Esquirolle, On appelle toujours à la tête du troupeau. C'est une belle génisse qui marche plus rouge plus animée, grande, plus vache du Béarn est

Bruque

,

dont

La

,

du Lavedan, qui est plus fière et aussi plus sauvage que le bœuf n'est travail de excellente laitière et donne beaucoup celle

:

presque pas d'usage dans de Barèges, taille

exîguë.

fourrages

est,

Le

comme

la vallée

pays. L'espèce bovine

le

mouton, de bonne qualité, mais de

défaut de

,

peut tenir à l'insuffisance des l'étendue des prairies qu^on hivers

taille

pendant de longs

;

trouve dans cette vallée,

n'étant

pacages, dont une

même

partie

dans

le

pas en rapport avec celle des resterait

inutile,

elle

si

n'était

chaque année affermée aux Espagnols. a plus de affection Le montagnard qui prend ses vaches en douces bêtes qu'il paît plus tendresse encore pour les brebis, ,

,

qui se plaisent à ses chants aux aisément au milieu des rochers a le caresser, qui répondent sons de son chalumeau, qui savent ,

,


,

SOCIÉÏÉHAMOND

38

par mille grâces et mille gentillesses. Tout enfant

ses soins

donne un agneau qui grandit avec

lui

lui

dont

,

pas sans des larmes amères. Tel cadet supplie

de ne point vendre très

vif

cape,

s'il

;

il

moutoas auxquels

les

point écouté

n'est

,

on

chef de la maison

le

porte un attachement

il

parfois

,

ne se sépare

il

prend son bâton et sa

il

quitte le toit natal de colère et de douleur, et va

se faire

domestique quelque part.

Le

berger

troupeau

patient

est

gouverne.

qu'il

brebis sous sa garde.

mais

un

lit

et

les

affectueux

,

au

que l'Espagnol, mille

comment Une

je ne sais

,

doux

),

ainsi

il

pourvoit à lui-môme.

y pourvoit

où il où il couche sur le sol non pas même sur de bruyères ou de branches de sapin où il souffre la chaleur mouches dans le jour, l'humidité la nuit, mille insectes

je

entre

l'être

n'a point,

Celui-ci

comment

doit

( il

Il

sais

en rampant

il

,

,

,

en tout temps

à

suffit

,

,

donne son

est l'objet de

,

Son troupeau

ses soins détaillés

de vivre près d'elles

,

,

connaît toutes ,

les appelle,

son air,

son allure, et mériterait son nom.

d'étudier leurs

besoins

puissances, hélas! leurs peines, pour

ce sont presque des personnes

:

il

lui

,

un

toujours fort

,

il

à plusieurs; chacune a sa physionomie,

sa couleur, ses taches

la brebis

;

français a

ramène

les épie, les attend, les poursuit, les

nom

Le

modestes besoins.

ses

peu plus de souci de sa demeure.

peu nombreux ses bêtes

tanière

leurs désirs

A

force

,

leurs

ce ne sont plus des bêtes,

converse avec

elles

,

il

appelle

:

Couloume , blanche, sans

tache.

Mascarette, fortement tachée de noir à la tête et aux extrémités.

Du

verbe mascarar en langue d'oc

se noircissent et se barbouillent les Piaille,

:

noircir, barbouiller,

comme

masques.

avec des anneaux blancs aux jambes,

la toison

étant

noire ou grise.

Louhette

(dira.),

dont

la

toison rappelle la peau du loup,

Couye, dépourvue de corne.

Cournude, armée de cornes. Cortroussade, aux cornes roulées autour de

de

l'oreille, très

voisines

la tête.

Bruchouade

,

ornée de petites cornes

,

qui ressemblent à

des


,

DIALECTE DU LAVE DAN (sm), buisson; hrusca

De hruchou

pousses nouvelles.

dialecte languedocien;

neux, en

Muscadine, à Balente

bas-bret. hrûck

genêt épi-

,

hrûg , bruyère.

,

mignonne.

tête

vive, alerte.

,

Galaye,

39

coureuse.

folle,

donne au mouton des appellations analogues. Celles Les brebis du Lavedan sont , au reste fort gracieuses. les légère que j'ai vues dans la vallée d'Azun ont la démarche cornes dépourvue de extrémités fines la tête peu busquée souvent blanches, avec fréquemment sont elles ramassée;

Et

il

,

,

,

;

,

,

leur taille est

elles donnent une laine comdes taches à la tête et aux pattes l'espèce mune mais elles sont bonnes laitières moins toutefois que ;

,

,

béarnaise

qui fournit les fromages d'Ossau

,

Cette espèce

étudiée

,

dans

la

La

contraste avec la race d'Azun.

sa

mat uniforme;

(i).

d'Ossau

vallée

brebis

grandes est saillante, ses jambes sont prononcée excessivement busquée est

comme

,

,

grosses;

et

la

de

d'un blanc

,

son échme

osseuse;

charpente est fortement

assez

offre

haute

est

y

,

sa tête

très

parodie du nez

grandes cornes conarqué de son maître; ses yeux mornes, ses laine rude qui pend tournées, ses longues oreilles pendantes, sa son col un peu courbé de même sur ses flancs , de chaque côté de ,

en font une bête pittoresque point

Elle n'est

en pacage

sur

,

dans

sédentaire. les

L'Ossalais

montagnes

,

Pont-Long; plus

lande de

la

assez laide.

loin

;

les

au-delà de

,

encore, sur

hautes vallées du Béarn

et les Osquidates campestris

dans

les

:

,

place les Osquidates

Ossau

,

Aspe

,

Barétous

,

brebis du

dans

la

[\)

Le

Lavedan n'émigre que rarement

mauvaise saison

s

,

influant

sur l'espèce

,

,

,

et de Bor-

landes de Bazds

deaux.

La

Pau

landes de

les

en vertu d'antiques droits l'opinion qui, donnant aux Ôssalais

de propriété ou d'usage, fortifient l'ancien peuple des Osquidates pour souche

montani dans

promène de pacage

annuelles,

migrations

Bordeaux. Ces

l'été

la

l'hiver

,

et sa vie confinée

a pu

dans une ,

moins «bondant, moins gras que brebis de la vallée d'Azun ont le lait d'excellents fromages, qualité supérieure. On en fait

celles du Béarn; mais il est de aisément. qui gagnent à être conservés et se transportent


, ,,

C

s

40

mesure

certaine

RAM

É TÉ

N D

produire les différences

(

On

race d'Ossau.

I

prétend que celle-ci

avec

présente

qu'elle

la

transportée dans la vallée

,

, y perd quelques-uns de ses caractères distinctifs ce qui peut tenir aussi à la diversité des pacages. Je ne fais qu'indiquer

d'Azun

:

la question

sans la résoudre

,

Les moutons de

haute et de

la

que

basse Navarre,

la

vus

j'ai

en passant, m'ont paru se rapprocher de l'espèce du Lavedan

Outre la

les

les bêtes

qui composent son troupeau

haute et

que

tuels folle

,

mouton

le

le

nomme

mais affectueuse aussi

haute voix

elle

,

berger a sur

nom au plaît

se

qu'il

,

la

.

spiri-

chèvre, alerte,

du plus

:

,

rapport. le

,

reconnaît

le

son

saisit

elle

,

menton barbu

et lui porte son

le

et le chien;

chèvre

c'est la

:

y a

il

deux compagnons bien plus

,

de son maître

sifflet

l'appelle à

la

,

races bovines

montagne

solitaire

capricieuse

entend

même

que dans

et j'estime

qu'elle

loin

accourt

qu'il

;

vol dans les airs

à baiser souvent

il

;

:

Poutillou

dim. àe poutou

,

Flouquette

,

,

baiser.

De

touffe de barbe.

petite

flouquet (sm) et flouquette

(sf)

;

flocus

lat.

,

dim.

touffe;

floc (sm),

flocon de laine

ou d'autre

nature légère. Cette chèvre la

,

nullement pelée

chèvre d'Espagne

a

,

le poil

et

long

,

,

comme

le

menton

dépourvue de cornes tacheté de blanc, et

orné d'une très belle barbe. Elle donne longtemps et en abondance

du

lait,

réserve et

que

dont le

le

berger de ses

lait

fait

sa consommation ordinaire, parce qu'il

brebis

pour

celles-ci d'ailleurs cessent

de

des

fabrication

la

fromages

en fournir vers

lui

la fin

du

mois d'août. Ses préférences sont toujours pour son chien qui

lui

sert d'auxiliaire

dans

la

défense

noble animal

,

commune. Très

différent

du chien de berger proprement dit, qui range, rassemble et gourmande les moutons qui par une merveilleuse entente les éloigne des lieux défendus et évite sans cesse des amendes à son maître le chien des Pyrénées moins ingénieux plus rude sur la montagne ,

,

,

ouverte à tous

,

est

dangers imprévus

le

préserve des

la

présence du loup

maître

le

,

un guerrier qui

,

s'élance

temps d'accourir

,

et

,

donne

veille

qui

,

sur

le

troupeau

sur toute chose

l'éveil

de vaincre.

,

combat

,

,

,

qui

signale

assure à son

Car lui-même, avec


,

DIALECTEDULAVEDAN tout son courage

de son

poitrail

terrible

dont son

l'attaque par il

peut

puissance de son choc

d'avantage décisif

et

,

offrent

entr'autres

Celui de

du

caractères

fortement accentuée cintré à la base et

lion

;

;

l'œil

ou courroucé. est forte

Il

enfoncé

le

;

cuisses

les

,

fournies

ornées d'un double éperon qui,

,

front ridé

,

,

pattes

les

s'abaissant d'abord, s'arrondit,

courtes et

souvent

et

nom

a

Il

fortes

,

flottant

s'effa-

,

poitrail

le

poilues

,

une queue

,

,

sonore.

Son ,

un

poil est blanc

plus abondantes ,

s'appelle

:

dans

qu'il figure

Lorsque

l'appellation de

femelle

(sf),

les poésies

pie

,

,

C'est sous

du pays.

il

presque berger lui-môme

Pastou,

,

se

nomme

le

mâle reçoit parfois

Mascarou.

pasteur.

qui n'a point son

assidue à la garde

(oiseau).

pastorales

noir domine dans son pelage,

le

Aide du berger

La

Son encolure

velues

,

aux épaules. Le beau chien tacheté de noir

Pigou, couleur pie; de pigiie ce

regard sévère

le

,

ordinairement marqué de taches rousses ou noires la tête

draperie

puis se relève et déploie

magnifique panache. Sa voix est grave

à

ras.

soucieux, empreint

ses oreilles courtes

un dos large

poil

le

,

comme une

d'un rouge sanglant

,

lors-

nez large et très

le

,

tombant

cent sous les plis qui froncent la peau de la tête. vaste

lui

la tête large, courte,

être irrité jusque dans le repos.

sa crinière épaisse

,

allongé

floconneux;

lèvre supérieure

sembe

et

de chiens des Pyrénées

museau

le

,

recouvrant la lèvre inférieure;

de majesté

sans obtenir sur

;

sourcils prononcés

les

;

la

quand

saisit

le

,

que son aspect rappelle

,

Un grand nombre

belle espèce a le poil

la

Cet adversaire est

ose affronter jusqu'à l'ours lui-môme.

il

C'est qu'il a le courage

de bonne race.

la force

,

oppose une vigoureuse défense. Plusieurs

lui

qu'il est

lutte

la

n'a point la gueule

,

cherche de front

le

,

retient avec force

le

,

il

,

lui

;

loups ne l'efïraient pas

,

armé.

adversaire est

derrière

renverse

le

,

son ardeur qui s'accroît dans

,

la

,

41

humeur vagabonde

du troupeau, porte à plus

et est

plus

juste titre le

nom

de Pastoure, bergère.

Le au

loin

se règle facilement, ne con-

chien des Pyrénées est sobre,

tracte pas ,

,

il

que

je sache

,

la

s'acclimate avec peine

de ces animaux que

les

les montagnes. Transporté succombe fréquemment. Ceu x

rage sur ,

il

étrangers acquièrent à prix d'argent 13

,

pro«


,,

4v

C

s

peu

litent

par nécessité

soit

race

perd

se

ainsi

que

parce

et

,

A M

N D

soit

,

au

Le

pays....

par l'appât du gain

remplace par quelque bète médiocre

le

il

;

II

beau chien

défait d'un

se

TE

F,

manquent beaucoup

l'acheteur,

à

montagnard

I

:

,

la

croisements sont livrés au

les

hasard. Autrefois,

bergers tenaient plus à leurs chiens

les

davantage au maintien de l'espèce.

compagnon, qui

d'amour-propre pour ils

au sujet

établir

en venaient aux mains

d'un

renom

beaux

et

appartiennent;

ils

chien partage la joie

que sel

marche

celui-ci

brodé, pendu à

de fer

à

,

jouissaient et jouissent encore

,

,

levée

ceinture

,

le

le

,

de sa veste historiée

d'une amie;

les

,

le

,

gravement,

de

l'air

bêtes

On

,

que

du vacarme

voit

marchés du pays, soin

Toussaint

du troupeau

et l'on se réjouit

en Béarn.

la

que mettent

les

,

l'on

de

Il

les

sac au

et

souvent se

superbe d'un tambours'est

paré de tout son

a chargé

le

col

infini. Il

de ses

bruit

immense

joie.

C'est

un

suspendre encore à toutes

chasse devant soi tout

le

jour

en est une fabrique à Lestelle,

jeunes pâtres en demander aux foires et

les frapper, écouter, les

le

,

de ses bretelles travaillées par la main

d'un bouquet quelquefois.

jour de

Tandis

de son maître.

chien, orné lui-même d'un collier

conduit

,

la santé,

berger a de l'orgueil;

moutons de sonnettes aux tintements variés, dont le monte gaiement dans l'air. Ces sonnettes font sa usage

au départ des

bâton à la main

s'avance lentement,

les bêtes qu'il

le

major au front de son régiment. Le berger ,

c'est

rapportent des montagnes

du pacage,

l'amour-propre

tête

la

la

pointes,

retourne vers

luxe

ceux du petit

où ces gorges aboutissent. Si les s'ils sont l'honneur de la maison à

s'ils

l'allégresse, l'ivresse de l'air et le

,

vomissent tour à tour et souvent à

les

centrales

vallées

les

moutons sont gras laquelle

un appui

chiens leur prêtaient

pour leur beauté

et

pâturages supérieurs ou lorsqu'ils en reviennent,

les

hautes gorges

les

dans

dans leurs luttes

,

faut voir le chien des Pyrénées,

il

troupeaux pour lorsque

pacage

mérité.

Mais où

fois

et ces

,

en Lavedan

village de Berberust,

du

Dans

bélier.

prééminence de leurs troupeaux

la

Sous ce rapport

redoutable.

grand

atteignait parfois la taille d'un

entr'eux

querelles

leurs

et veillaient

,

étaient fiers de leur noble

Ils

muscadins des

faire

villes à

m

choix avec

choisir

le

même

une cravate,


DIALECTE DU OU

les

femmes une parure chez

plusieurs types

L A V E D A X

le joailler.

ayant chacun un son

,

comprend

Cette sonnerie

imitatif.

Esquère{s^, clochette longue, presque ronde, sonore, d'un ton grave, destinée aux

béliers

ezquila ; esp. esquela

;

ital.

ou aux vaches. Béar. esquive: basq. equilla.

Esquevet [sm] (dira, de esquère); clochette pour

moutons,

les

de forme plate, au son plat. Esp. esquileta.

Truc (sm), clochette plus grande que l'esquère; de truca, frapper; lat.

trucidare, massacrer.

Trucou

un son aussi

et rendant la

clochette ayant la forme d'un pot de fer renversé,

(sm),

mais plus sourd que Vesquère. On

fort,

suspend au cou des moutons.

Tringuerou (sm),

On

(sf),

appelle

en mouvement à lat.

J.

:

toiture

la

tin

Elle

grosse sonnette.

Cymhoulet (sm), une sonnette dans dessus de

les brebis.

un son argentin (tin,

a la forme d'une cloche et rend

Tringolle

en fonte pour

petite sonnette

,

les

églises,

appenduc au-

dans un petit clocher à pied. Le prêtre

l'aide

dans

qui descend

d'une corde

la

met

le

chœur

du

bas-lat.

;

cymhalum.

La

cloche proprement dite se

Campane signum,

(sf)

;

lat.

nomme

campanum

et

,

:

scinh en béarnais

,

d'où est aussi tiré le basque ceinua.

Pour revenir aux clochettes des troupeaux, on donne à l'anneau de bois qui les fixe au col de l'animal le nom de :

,

Canoule

Coura

(sf).

un

(sm) est

collier

pour

les

veaux

et

pour

les

bêtes de

somme. Je ne prolongerai point cette revue sommaire des termes relatifs mais avant de quitter un sujet qui eût demandé à la vie pastorale et qui m'a conduit à parler incidemment des développements, des ;

races

ce bon et se

Hautes-Pyrénées, je ne puis oublier élégant cheval du pays dont la race se perd ou du moins

domestiques dans

fond

les

,

dans

les

croisements

,

dont

il

subsiste

pourtant

encore


,

44

C

s

,

ments

primitifs

une

fines

,

le

mince

et

en feu

sabot petit

vigoureux, patient;

11

A M O ND

longue

tête

garrot

le

,

bien placée et alerte

pied adroit,

le

supporte

il

taille

médiocre.

avec

le

On

soif;

la

il

,

,

la

;

mais

relevées;

et de l'autre,

ils

il

taille

sobre et

mais aussi de

agile,

,

le jarret

,

est

en

,

croisant

le

produits sont grands mangeurs

d'une part , ce qui ne s'accorde pas avec ,

croupe un peu

bouche sensible

est robute

les

des extrémités

,

la

ce cheval a l'œil saillant

a tenté de relever cette

cheval anglais

des éleveurs

mais

,

allures

les

sèche

très

et

élevé

tombante. Bai ou bai-cerise

l'oreille

,

ÉT É

qui dans leur rusticité ont conservé les linéa-

quelques individus :

I

habitudes économiques

les

s'affectent des

changements atmos-

qu'un cUmat de montagnes ne leur épargne pas. Le croisement avec l'arabe réussit beaucoup mieux étoffe la croupe phériques

,

,

conserve et

les qualités et corrige

du Lavedan, qui

fit

les défauts

de ce cheval du Bigorre

longtemps l'honneur de

la

race navarrine.

Les Pyrénées font aussi un grand nombre de mules bonne heure quittent se rendre en

de ce pays vers les

utile

,

jument nourricière

Espagne, où

les

ports,

elles sont fort appréciées.

non sans des hennissements, des les

échos des montagnes.

que des bardots

mais de sotte figure

briihou à

qui de

,

et la vallée natale,

pour

Des muletiers

achètent aux foires de la St-Martin, les entraînent

longtemps retentir françaises

la

Campan.

,

,

fruit

Il

cris,

qui

de l'ânesse et du cheval

qui se

font

ne reste aux vallées

nomme matchou

,

bête

à Barèges et


.

D

I

A LE

t:

6?

^roisième^

DU

TE

'Partie-:»

,,

.

LA VE D A N

45

expressions^ originales^

Sf Proverbes"

I

RECUEIL

D EXPRESSIONS

EMPUNTÉES AU

ORIGINALES

LAVEDAN

ET A QUELQUES AUTRES POINTS DES PYRÉNÉES CENTRALES

La syntaxe des

pour ceux qui parlent

On le

l'une quelconque des

actuel

accompagne toutes

au verbe, sans en modifier

démêler

personnels

dans et

,

c'est

à quoi

ou simplement populaires mation de ces pronoms autres

les

plus

multiples

la

Comme

C'est

ils

,

la

non vobis

indispensables au

Lorsqu'ils

sens,

sont réfléchis

des effets que cette action

nidificatis

,

le

aves.

vers latin

.

:

.

génie de

la dit

Gascogne. Ainsi

era misse, que la se minge.

Que

s'a dit

a dit sa messe ;

,

il

:

en mange

manière indiscrète

entendre que

le

l'on dira

,

sa messe (chose pourtant

monde)

faire

les

tous les idiomes primitifs

plus simple du

mange

et

reportent vivement sur la personne

pensée

d'un prêtre qui déjeune après avoir

Il

,

faut aussi savoir

parfois dans ce tour quelque chose de naïf et de plaisant

y a

qui est très conforme au

la

Il

qu'affectent

utiles,

explétifs.

un peu comme dans

Sic vos

Il

uns

les

:

ou moins

dont l'action est exprimée, elle.

sens.

nos dialectes font une énorme consom-

,

ce qui arrive très souvent

a pour

phrases affirmatives

les

le

pronoms grammaire béarnaise de M. Lespy

formes

les

peut être d'un grand secours.

et

difficulté

langues mi -latines.

doit seulement connaître l'emploi de la particule que, qui dans

langage

s'accole

se

aucune

dialectes gascons n'offre presque

,

le

prix

;

.

.

mot-à-mot

mais très appréciée dans

prêtre vit de l'autel.

le

,

il

pays

se la ,

de


,

4G

G

s

I

É T É

A

F,

MON D

Plus d'un verbe est réfléchi en gascon français

Ainsi

avec grâce.

et cela

,

sans pouvoir l'être en

,

d'un enfant qui chante pour

,

s'endormir et se berce avec sa propre voix

du verbe canta, chanter. 3aresser, endormir sur les

endormir

Dans

les

ou

vigueur

on dira

,

qués cante

:

qui se

dira encore d'un 3nfant

genoux

fait

que s'ayole, du verbe ayoula,

:

ainsi.

est aisé de direct

On

indirect

le

examine

expressions courantes et proverbiales qui suivent

remarquer combien est

,

cette

forme réfléchie

commune dans

le

les

choses par rapport à lui-même lui

,

il

complément

Lavedan. Elle traduit avec

sentiment de l'homme simple et près de

au bien ou au mal qui peut

à

,

en revenir

et

,

nature

,

qui

songe d'abord

tout à

,

la

fait

à la façon

du Sancho; de Cervantes. Certains verbes sont actifs dans nos dialectes

neutres en français.

Que crides?... Pourquoi

— Que plourat ?

.

.

et habituellement

,

en résulte quelque vivacité de langage

Il

:

cries-tu? grondes-tu?

Pourquoi pleurez-vous

?

Je trouve dans une strophe d'un poëte-laboureur de la vallée d'Azun , auteur d'une complainte sur la mésaventure d'une jeune bergère parler

:

qu'elle eut à

comme

lui

,

gémir des conséquences de sa faute

à pleurer ses plaisirs

rires

ses

,

du

,

pour

et

premier

jour: Ploura ets arrises d'et an passât.

Voici

quelques

expressions

plus

,

.

.

ou moins proverbiales

,

qui

donneront une idée sommaire des formes de langage et des métaphores populaires

,

je recherche autant

que

que

de commenter ce qui se comprend de soi-même

possible. ,

et

J'éviterai

d'appuyer sur

des beautés très simples, que je livre telles quelles au discernement

des amateurs

— Le

:

Et hrioulou

dets caas,

violon des chiens

Dansa

at sou d'era

Danser au bruit de instrumentale

,

).

la

que d'ey

c'est le

et

hastou

bâton (qui

mousque mouche au son de (

les fait

la

voix

danser).

,

sans musique


.

.

.

,

,

.

DIALECTK DU LAVEDAN

Era

gracie de Diou.

La grâce de Dieu

donne par sa grâce). Esp.

Que nou minge ne mange pas

Il

— Passa

,

il

boit

hami, passa

Passer sa faim (sans

— Aquet

le

,

pain

(

&e&e.

ce qu'il a

seyt.

le

,

vin que Dieu nous

.

).

.

sa soif (sans l'étancher).

la satisfaire),

maynad que

4/

la gracia de Bios.

mes que sah

,

.

.

aliments

les

{

.

.

.

se-p-a enchucade.

.

Cet enfant vous a épuisée (a épuisé sa mère) en tétant. Enchucha dit cela

d'un seul mot.

Que hé pès naous. Elle fait des pieds nouveaux (un nouvel .

être);

est grosse.

elle

Esp. hace pies nuevos.

— Aquère Cette

henné qu'ey hielhe

femme

à mourir.

est vieille

;

qu'ey ségadère

,

elle est

mûre pour

la

{

ou dalhadère

faim

( elle

)

est d'âge

)

Ségadé , ère, propre à être scié; lat. secaturus, Dalhadé , ère propre à être fauché.

a.

,

Qu'ey tentât (très-usité). est tenté

Il

Que

On

lui

la

ou éprouvé

désireux

m' an cdblenade.

a tourné

aliéné son

,

la tète,

cœur, on me

l'a

inquiet

,

,

affligé

,

malheureux

.

retourné

l'esprit contre

accaparée).

de l'éloignement que sa maîtresse

lui

Un amant

moi (on m'a se plaint ainsi

témoigne.

— Fripon

coum era neyt ... Trompeur comme la nuit.

— Il

petit

Qu'ey

coum u

cassoulot

,

u hahout... à un

ressemble à un chêne rabougri

homme

— Bi

,

de qouate houeilles

(

St-Bertrand de Comminges).

Vin de quatre ans (qui a vu quatre

le

fois

.

les feuilles nouvelles

printemps).

— Et Il

hêtre nain. Se dit d'un

contrefait.

tems quey coum era' santal dets hielhs.

en est du temps

comme

de

la santé

..

des vieilles gens

(

laquelle


.

.

.

SOGIÉTÉRAMOND

48

ne dure guère). Propos qui se tient, quand dans

même aux

mauvaise saison. De

la

un beau jour

fait

il

proverbes français

:

Beau temps d'hiver Aussi

la

santé de vieillard,

Tout cela

au grand hasard.

gist

Le Roux).

(

Quand

il

pleut et qu'il

tout à la fois

soleil

fait

Que hé u sou hastard. un soleil bâtard.

,

on

dit

à Argelès

:

.

C'est

On

à Bagnères

dit

:

Eras bronches que hourneyon.

Les sorcières mettent au

Les Espagnols se servent de

.

four.

Las hrugas hournian.

la

même

expression

:

.

pour se plaindre d'un guignon

lorsqu'un charretier est embarrassé,

,

lorsqu'on voit tout aller de travers chez soi, etc. Dans les Hautes-

Pyrénées, on croit encore fortement au pouvoir des sorcières cacité des pratiques d'une

se charge la

Certain

moyennant finance

,

cupidité

les

,

est-il

,

mal peu connu suppose

qu'il

ennemis

:

— Que On

a

magie dégénérée.

amours ou que

si

haines

d'une

quelqu'un gémit sous qui

et

le

passions

d'un

atteintes

les

,

clientèle.

consume lentement

,

du chef de

on ses

dit-on.

,

des conjurations contre

Escounyura quauquaris ;

les

obscure

de quelque maléfice

l'objet

Van heyt escounyura

fait

de servir secrètement

les

du vulgaire

a été

,

,'à l'effi-

Telle personne suspecte

esp.

lui.

conjurar alguno

,

faire

des

conjurations contre quelqu'un. Il

un

en résulte ceci

crible "

:

:

c'est

que

Qu'ey houradat

le

malheureux

coum u

" troué

est

comme

senne.

Je reviendrai sur ces superstitions. Je veux seulement remarquer ici

que

les

termes vigoureux

,

les

fortes

comparaisons

à complément direct qui empoignent leur régime

,

,

les

verbes

ne manquent


, .

DIALECTE DU pas h nos dialectes

,

49

L AV E D A X

pour rendre

,

.

.

pluies

les

,

terreurs

les

,

les

désastres imaginaires et parfois trop réels qu'engendre la croyance

aux miracles du

,

diable.

langue sur d'autres sujets

Vo^'ons

la

Era

lue qxi'ey plourousa.

La

lune pleure

On

dit

~

Era

dans

(

est

.

est voilée de larmes, c'est-à-dire de

le

même

sens

trempée

,

nuages

).

:

lue qu'ey gourgouse

La lune

:

.

.

noyée

(

que dans une mare d'eau

ainsi

,

gourgue.

— Era La

lue qu'ey hauhe.

lune est pâle

A

Bagnères, on

de l'Adour

un pronostic pour

tire

Quafi brame

A

Argelès, on consulte^le bruit du

Quand

Au

temps du murmure

Adour...

et

Quaan et Gahet Ben ou plouye.

Gave pleure

le

sein des

(

montagnes

révèlent

le

trouble de

un temps douteux. harmonieux

Si

rythmé

si

,

,

l'air

,

,

,

les

Voici à propos du

le

vent ou la pluie.

variables

irréguliers

,

,

discordants

,

l'inquiétude de la nature et présagent

dénotent

leur

,

le

des brises et annoncent

la régularité

:

torrents jettent dans le silence

au contraire

ils

Gave

ploure,

gémit), c'est

,

des nuits des bruits rauques

— Dab

le

:

ils

.

.

transie.

,

le

murmure

est

égal

calme de l'atmosphère ou beau temps

Gave une expression remarquable nou t'en laberés :

toutes ères aygues det Gabet et det céou

y âmes. Toutes te laver

(

les

eaux du Gave

d'ailleurs fondés Il y a Macbeth

ici :

et toutes les

des soupçons qui pèsent sur

«

eaux du

toi

,

ciel

ne pourraient

que ces soupçons soient

ou non).

une image populaire qui nous reporte au cri de Lady les eaux du vaste Océan ne suffiraient pas à laver

Que

ses mains teintes de sang. »

— II

Que marche coiim era brume. le nuage (de montagne, .

marche comme

très vite).

U


.

50

C

s

I

K T É

faut voir ces nuages,

Il

rapidement vers heurtent au

passage

R A M

raontei'

glisser le long des gorges. Ils se

s'accrochent

,

XD

que des courants emportent,

sommets ou

les

,

aux rochers

déchirent

se

,

et

eux des lambeaux qui traînent et se déforment

laissent derrière

lentement.

On

dit

Que

Si

des moutons qui recherchent l'ombre hcin

per

pluriel).

.

.

conduits au printemps dans les pacages fleuris,

,

d'en prendre la fleur

oumpres (notez ce

las

:

Qu'an eslourat

cueillir la

fleur.

ils

se hâtent

:

dit-on

,

de slou

;

(sf),

Esloura

fleur.

signifie

Eslouri signifie moisir, contracter une moisissure

;

raot-à-mot, une efflorescence.

Dans

pacages d'esques

les

commencent par en brouter

Era punie

à croître

au printemps

,

Mov.squère

un rocher

,

pour être à

(sf)

les

l'abri

troupeaux

veut dire quand l'herbe

commence

pointe.

la

d'era yerhe

les

herbe triangulaire,

,

,

au renouveau.

,

un endroit aéré

est

des mouches

:

.

sont chassées

,

,

importunées par

dit d'elles

Qu''an era

Elles ont pris

Et cela se

Mousque mousquillet

mou-

:

mousque ; qu'ous'a galiat era mousque... la mouche (elles sont inquiètes, méchantes).

dit aussi

(sf), ,

au figuré

des personnes.

mouche

,

a pour diminutif mousquit

,

mousquillou

,

moucheron.

transcris

maintenant

quelques

jurements

ou malédictions

populaires, qui témoignent de l'énergie que peut avoir patois

les

seul verbe exprime cela).

On

Je

un plateau découvert

mousque'i

Eras haques que mousqueyen.

Les vaches marchent ches (un

,

vaches se rendent instinctivement d'elles-mêmes,

le

discours

:

Aou gran haut Diu Uhant

Ferrières en Lavedan).

!

(

val d'Ossau en

Béarn

et

de


DIALE CTE DU Par

le

très-haut et

Maou

— Maou —

le

houec

le

cou

te hrulle

malheur

le

malheur

Maou pet de Que le tonnerre

te

(

!

ou

)

t'alugue

!

toque (ihid.J...

t'atteigne

,

te frappe

Maou

billot

te glace et t'atterre

!

!

perigle Vescrase (ibid.). t'écrase te

.

.

.

^

!

houle fibid.); on dirait hule à Argelès.

Qu'un méchant gourdin

te

gonfle

gonflé).

— —

!

Mala heredente disgracia farrihel (vald'Azun).

Que

v\T,nt

51

feu d'enfer te brûle!

Mala desgracia

Que

le

vi

D A N

saout Varrïbe! (val d'Azan).

Puisses-tu te tordre

Que

grand Dieu

le

VE

L A

te

(

meurtrisse jusqu'à être

^

Bé-t-en entât grounh dets totchous fibid.j...

Et grounh

(totchous)

dets totchous est le lieu

à l'entrée des cabanes,

l'on

dépose

les

bâtons

en dedans ou en dehors.

Par

extension, cela signifie " l'enfer" peut-être, par cette idée qu'ainsi

que coin

l'on ,

de

se

débarrasse d'un bâton

même

on

fait

d'un

homme

,

en

le

jetant dans

un mauvais

en l'envoyant en enfer.


/

s

II

U C

I

K T K

A

11

N

>[

l)

RECUEIL DE PROVERBES EMPRUNTES AU LAVEDAN ET A QUELQUES

AUTRES POINTS DES PYRÉNÉES CENTRALES

aux proverbes proprement

J'arrive

de Tagréraent de

— Ressemblances 2° Affections

que

,

classés en

j'ai

cinq séries

vue

:

— Caractère — Humeur — Figure — Ages de

Proverbes sur l'homme

1"

dits

la lecture et répartis et

de famille

la vie.

— Mariages. mœurs

en général.

Proverbes sur

4"

Divers adages non classés.

Temps

les

— Saisons — Pronostics et préceptes ruraux.

( La plupart de ces proverbes sont écrits en dialecte du Lavedan. Ceux que j'ai marqués d'un astérisque relèvent du patois de Com-

minges Je

).

n'essaierai

préliminaire. j'en

donne

point de

valoir ce

faire

Je m'en rapporte à lui-même, à

aux explications que

,

vraisemblable que

pour

,

l'originalité

de

saisissante

et

esprits

forme

la

du Midi.

gnantes ou

en

Il

qui

,

,

le ciel

joindre.

Il

peuvent plaire

hardiment

qui décèlent

ici

D'autres

,

par

quelquefois

,

les

rendent avec vigueur des

la

est

ces proverbes se

,

des

misères

vérités

poi-

et ce ne sont pas

nature et dépeignent surtout

de l'homme des champs

contre les saisons

orageux des Pyrénées.

Proverbes de

Vhomme

— Qu'a patience coum a de la patience

de patience.

y

traduction que

couleur vive des choses

la

Caractère

Ressemblances de famille

Il

ils

,

par une étude

souvent comique

est

s'attachent à

les luttes

troublées et

§ I.

est

la

parfois

nombre

mais

;

de regrettables préjugés.

moins curieux

avec éclat

qui

parce qu'ils ont

morales de l'homme

les

,

j'ai

plus grand

le

retrouvent dans d'autres langues

,

recueil

u gat chalibe..

comme un

Humeur

Ages de

Figure

Il

n'a pas

la vie.

.

chat a de

la

salive.


,

.

DIALECTE

Que

coum

hès

Quel déri

Tu

Eh

(

comme

fais

bien

!

je

,

donne

Tu menaces

E DA N

53

.

,

.

dit)

:

" Je le donnerai (un coup)

".

môme temps

en

et tu frappes

El que amenaga, y pega.

Esp.

\'

Toy

et

quet doy

et

L A

L'

Barégeois (qui

le

te le

D

.

Toy,

).

petit

sobriquet du

,

Barégeois.

— Il

Qu'ey est

homme

— Il (

coum

comme

Qua

toujours de combat

,

Hourre

combat de

(sf).

,

des idées

la tète

des projets

,

de ses paroles

flux

le

paroles se succèdent lutter de vitesse

avec

— Qu'estourdiré

Il

aucun

comme elle et

il

;

,

,

,

il

du bruit

bruit), Esp.

est dégourdi

(pour dire:

il

.

.

pourrait braver la pluie

(

ses

),

.

.

il

diahlo.

ardit en' a poche.

comme un

.

.

seul liard dans la poche

han tanto ruido como un scharo en

coum u

comme un

).

des gouttes de pluie, et pourraient

diahle.

Qu'ey desgourdit

.

.

qui l'empêchent de dormir

a une grande volubilité de parole

Que hé tapatye coum u fait

se dit d'un

qui troublent son sommeil

étourdirait le diable. Esp. saturdiria

(

chiens.

toutem rats en cap, qui l'ernpêchon de droumi.

Que parle tan que s'en hirere era plouye.

Avec

Il

a sans cesse des rats dans

qu'ey toustem de hourro...

,

bons chiens

les

toujours prêt à agir).

c'est-à-dire

Il

hous caas

ets

scrabat en' a stoupe.

;

( il

ne

fait

la holsa.

.

scarabée (qui se débat) dans l'étoupe

est empêtré).

Esp. Es

listo

como un escarahajo en

la lana.

Paresse, hos soupe?

houy mes.

0.

Say

la te

coueilhe.

Noun

.

Paresse

,

veux-tu de

la

soupe?

— Oui. — Viens

la

chercher.

Je n'en veux pas.

Qu'ey empressât coum era padène ta Carnabal...

Il est

pressé

comme

la

donne beaucoup d'emplois

:

poêle en Carnaval

on

fait

(

parce qu'alors on

beaucoup de crêpes.

lui


.

société

d4

— N'a pas ne

Il

lui

U

Un

Esp.

du chat (qui le

mot "

pet

il

est

Il

.

.

parce qu'il n'a respect de rien).

(

remue

entre, (

coum era merde

extrêmement

queue

la

Un can perro j quando

sensible

entra,

det gat,

.

(c'est

menea

une leçon de la cola.

,.

prompt, irascible)

sensible à l'odorat).

comme

la m....

On joue

ici

sur

sensible ".

— Qu'ey Il

comme un

pet.

est sensible (dans le sens de

Il

.

perd son temps.

il

coum u

chien, quand

— Qu'ey

.

D

caa quan entre, que hé ana 'ra coue.

politesse).

.

.

faut pas une épine (au pied) pour qu'il s'arrête.

Qw'ej/ fat

Glorieux

N'

hesounh u spi ta destrigalou.

s'arrête sans nécessité,;

A M

11

.

.

mensounyé coum u arrelotye.

.

ment comme une horloge.

Det hoo

On De

l'ivrogne et

Autan de

Autant de

et

det hriac

sap hertat.

.

.

du fou on apprend

vérité.

lébets ...

lièvres (c'est-à-dire, de

mensonges, par allusion aux

chasseurs, qui se vantent des lièvres qu'ils n'ont pas tués).

Quan Quand il

ue hertat, ue

dits

dit la vérité

un

,

lehet

qu'où sort d'et

du

lièvre lui sort

c.

.

.

c.

.

.

ne

( Il

dit

jamais

la vérité).

Lou Quand

diable, le diable

quan non a arré à n'a rien à faire,

il

lié,

rue s'esperraque

se déchire le c.

désœuvrés qui s'appliquent à des choses vaines,

Qii'ey countrahet

Il fait

— S'il

coum

Quan nou parle maou ne médit,

la

bouche

Qui a Mlles N'en cride

Qui a

fils

et filles,

et

comme

tout à rebours,

,

et

baylet det diable. le

valet

du

.

(

ou

.

diable.

era bouque qu'où cay...

,

lui

inutiles

.

tombe

(il

faut qu'il médise).

hillous

ni putes, ni layrous...

aucun ne

dise

:

put.

.

.

ni larron..

et c.

.

.

se dit des nuisibles).


.

1)

A

I

Qui aye

I.

E C T E

D r

même

L

.

AVE D AN

55

;

N'en cride , layrou C'est le

.

.

hillette

N'en cride, pulete Qui aye hillou,

(

.

proverbe que

.

.

le

précédent, coupé en deux et orné

de diminutifs).

— Padène La

que ho coumherti casser olle ..

poêle veut convertir la casserolle (on veut corriger les autres

des défauts qu'on a soi-même

— QxCcy

),

gourmand coum ue padène...

Gourmand comme une

poêle (à laquelle

il

faut de la graisse

toutes les fois qu'on s'en sert).

U

graa de milh ta ue houque d'azou

un grain de

C'est

millet

pour

.

.

bouche d'un âne

la

(

c'est

peu

de chose).

— Il

.'

Qu'a era gule mes grane qu'et sac. a

bouche plus grande que ventre

la

ne peut

faire

.

( il

veut manger plus qu'il

).

— Maas d'aryen

et

houque d'or.

.

Main (qui gagne) argent, bouche (qui mange] or (qui gagne beaucoup

et

dépense davantage).

— Amassadou Qui amasse arreya

el

trigo

le :

de hren, esparricadou de harie. son il

et dissipe la farine.

ramasse

la

paille

— Esp.

et jette

.

.

Recoje la paja y

le blé.

Bren veut dire son en vieux français, comme en gascon. La hrénée désigne à Poitiers une soupe au son que l'on donne ,

,

,

aux bestiaux.

— Il

N'ou

n'est pas

— De Il

haillo et lar as caas.

fait

homme

à donner

...

le lard

aux chiens.

hé ue cuyole qu'en semhle hé u castet.

une cage

et croit faire

un château

( il

.

.

s'exagère l'impor-

tance de ce qu'il fait).

Qu'où semhle que nou a qu'auhri

et c.

.

Ha gaha mousques.

.


.

56

semble

lui

Il

mouches.

— le

fera aisément

(Il croit qu'il

lui

semble

même

atomar

la

dents.

ets

Ep.

.

ce proverbe

(

figura que va

le

-Se

soi).

à 'ra gatte

ets oueils

heyré goutte ...

s'y

des yeux pour

feriez

pour prendre des

.

los die7ites.

Que haret Et nou

c.

le

lune avec les dents

sens que les précédents).

luna con

la

Vous

va prendre

qu'il

,,

.

une chose impossible en

dab

'ra lue

.

N D

qu'à ouvrir

n'ait

qu'il

UA M

É T É

I

Qu'où semble de gaha

Il

a

C

s

,

la

chatte (ce serait un chef-d'œuvre,

car la chatte a des yeux excellents), qu'elle n'y verrait goutte.

Ce

proverbe s'emploie pour tourner en dérision l'habileté de quelqu'un qui s'en vante.

N'en trouharé caillaous en Gahet.

Il

ne trouverait pas des cailloux dans

c'est

Gave (où

le

il

y en a tant

un maladroit).

Trouharé

:

s'emploie à Argelès

:

trouhari , ares, are,

aren. Ce temps dérive de l'imp. du subj.

aret,

dont

cond. du verbe trouha. Voici ce condi-

sing.

per.

o''

tionnel tel qu'il

les

.

l'e

terminal devient un

personnes, hormis à

entre

et

l'a

l'e.

On

conserve

l'e

dans

la

amarem

arem ,

res,

en béarnais à toutes

première. Quant à

la

saisit

On

i.

lat.

il

se

prononce

bouche populaire

la

transfor-

mation des voyelles, en voie de s'accoupler

l'a,

et

pour

ainsi dire

en

chemin.

Qu'ey entenes coum u azou Ha cassa

Tu

t'y

entends

comme un

calles.

une à chasser des

.

cailles

tu ne t'y

(

entends nullement).

— Il

Qu'ey enten coum u azou

y entend

de maïs

(il

comme un

'ta

houeilla mesturets.

âne à mettre des

.

autour des pains

ne s'y entend nullement).

Le pain de maïs

(

mesturets

ou dans de vieux chaudrons

,

et

)

est cuit

pour

au four

qu'il

du vase, on l'enveloppe d'abord dans des Houeilla, verbe

feuilles

tiré

du subst. houeille

Qu^ey counten coum ue garie quan

,

dans des terrines

n'adhère pas aux parois feuilles (sf),

s'a

de châtaignier.

feuille.

trouhat

et

coutet...


.

.

. .

.

.

.

.

.

.

DIA.LECTEDULAVEDAN comme une

Content

va

lui

couper

Que

s'

cou). C'est une

le

couteau

le

comme un veau

qui tète

(

il

Le chagrin qae proverbe (sf)

,

s'en

,

ce

,

nœud;

.

qui ne

lui fait

d'et

aucun mal

mau

bons draps

— Ara

(

{

toque

)

maridat.

moque du mal marié

se

(sra),

da coum u azou de cot de herrets. comme un âne se soucie des coups de béret

— Qués trufe Il

l'échiné.

dos.

s'en soucie

du pays

d'er' arrie.

voir

Nud

qu'on n'éprouve aucune peine.

signifie

Que Il

me

tu

nut

et

m'empêche de me

donnes

).

naturellement on ne peut pas voir sa propre échine

Comme

arrie

avec lequel on

n'a nul chagrin

— De tan de chagri que m'das, non m'en hey (

(

ironie.

chagrine coum u hedet quant poupe.

a du chagrin

Il

poule qui sent

87

.

parce que pour

lui

il

est dans de

)

que podes fiioula

ets

couloums.

.

Actuellement, tu peux t'amuser à siffler à ceux qui ont fait un bon repas et se trouvent à

A

les

pigeons (se

l'aise

dit

).

qui cante

Et

mau

Celui qui chante

que s'espante.

,

son mal épouvante. Esp. El que canta

,

el

mal espanta.

— Qu'a Il

a

— Il

et

hitye

le foie bien

plaa plaçât.

à sa place

Qu'ey de hou péou. est de

bon

poil

( il

est

(

.

c'est

un homme

.

méchant). Esp. Es de hu^en pelo.

De

Il

y a bonne bête de tout poil. Esp.

tout

péou boune

dur, sans cœur).

hestie.

.

De

este pelo

,

ni gatto

,

ni

perro.

De

ce poil

,

il

Pour

n'y a chat ni chien qui vaille.

dire

,

on ne

peut rien attendre de bon de cette personne.

— Qu'a Il

de touts péous

,

de touts mouments. mauvais Il a de bons et de .

a des poils de toutes sortes.

moments

( il

est

d'humeur inégale

).


.

.

.

.

,

SOGIÉTÉRAMOND

^8

Que

Tu

t'es levé

en

le cul

humeur

de méchante

de eu en sus...

IJiehat

t'es

l'air

(

à reculons et à rebours

es

aujourd'hui.

Qu'ey nascut en méchante lue

Il

est

.

.

une mauvaise lune

né dans

Tu

).

de chance,

pas

n'a

(il

il

du malheur).

a

Qu'ey nascut

Il

est

est louche

Il

— Eres

et dilus,

lundi

le

toufera semane que garde de trahers.

semaine

toute la

et

regarde de travers.

il

en patois guerli.

,

teres hiestres que soun ens hets castets.

..

les aux beaux châteaux ( peur dire Les qu'il n'y parce sans doute visages beaux aux beaux yeux sont a pas de beaux visages sans de beaux yeux ).

fenêtres sont

belles

,

:

— Femme

pour

passait 1

,

barbue

chacun

,

salue un bâton à

loin la

V.

Henné harbude Tout lou mounde

la

la salude.

barbue, de

(

).

p. 145.

Qu'ey d'era race d'era hirague.

Elle

est de la

tète à l'envers

,

de

race

parce que

l'ivraie

.

(se dit d'une

l'ivraie

encore ôte

n'est ni boiteux ni

Frays

la

femme

raison

qui a la

).

Que nou ya ni tort ni houssut Que nou sio courroumput .

Il

Femme

fr.

femme vieille et barbue V. Le Roux de Lincy

C'est que

au *moyen-âge

sorcière

.

Prov.

la salue.

main.

.

et

nou

bossu qui ne

égals.

soit

.

corrompu.

.

Des frères qui ne se ressemblent pas.

— conçut Ils le

Ques semhlon coum et

her at cassou

se ressemblent

coucou

,

comme

.

et

porc

al

azou

-

coum

era pigue ai

.

comme

le

porc et l'âne,

l'aune et le chêne.

On

dit

comme

en espagnol

la :

pie

et

comme

l'œuf et la châtaigne. Se parescen como un huevo a una casiana. Ce sont diverses manières d'exprimer que deux personnes n'ont

aucune ressemblance entre

elles.


DIALECTE DU LAVEDAN

— De A

lede matte de heroys hencis...

laide

un beau

fils,

Matte

souche

(sf)

(

à père fripon

,

:

,

souche. Benci (sm)

,

,

de beaux jets (pour dire honnête ). fils un

d'osier)

.

à la.d père,

jet d'osier.

,

de touts hencis en ue matte.. vme de toutes sortes (dans souche d'osier, il y a des jets .

Oit'î/a

A

famille

y a de bons

il

et de

mauvais sujets

).

— Efestere

qués semble ai huste... il est détaché. copeau ressemble au bois dont

Le

De haque gayade

hedet gayat...

,

tachetée, veau tacheté.

De vache

Rasso casso can

Se nou casso non ha plan Chien chasse de race, mal va

U gat

Chat

(

s'il

ne chasse.

quarrate

par nature

)

chasse les rats.

ne pouvons rendre qu'à _- Arrata, verbe concis que nous

l'aide

d'une périphrase. vous. Baquevoumpouse, hedet qxCagar la nourrice (quand chétif Vache splendide et veau

-

pon'^erve se conseivc

profite pas. trop bien, l'enfant ne

I

Si

et

Que

aouzet ey hèt s'at

bel oiseau,

Le

prend pét

bec.

pa.

le

bec

qu'il

le

lait

de sa mm-c, be

c'est

suçant enfant qui embellit en

^^i'"'

'^'^^^fJ^^Z d>t d un homme

qu'il ne se refuse rien qui a bonne mine parce at sou. Que crech coum era merd

).

^ Il

croit

sèche,

il

comme

la

merde au

soleil

{

pour d,re

-, :

.1

.uwnit décret,

il .1

dépérit).

— '

Qui d'ore dente D'are desparente

Qui de bonne heure parents ( meurt ).

fait

bonne heure quitte ses ses dents, de


SOCIÉTÉ RAMO.\D

60

Ei'as cachiles

Les dents ne

Roux

de Lincy, v.

Qu'a

Que

mal

(

il

est

mort

Prov.

).

V. Le

fr.

p. 139.

1,

avance en âge,

mes maou.

lien j^as

font plus

temps d'uehaquehielhe.

et

Elle a l'âge elle

nou lou

lui

vaches sont

les

il

s'en va

vieilles

(

pour dire d'une

grand temps qu'elle

fille

houne haque de praouhe.

seré estade

Elle eût été bonne vache

le

du pauvre ( se dit d'une femme féconde pauvre a grand besoin d'une vache qui produise ).

:

soit établie).

:

Que diserinque

On

tout mayti que da u cot depè a'ra hielhesse. que chaque matin il donne un coup de pied à la rajeunit). Les Espagnols ont aussi ce proverbe.

dirait

vieillesse (il

Abescots et de qui pioule

Que biou mes Parfois celui qui piaule se plaint parce

parce

qu'il

est

qu'et de qui fioiile. ,

vit

plus que celui qui

malade

,

survit parfois

siffle.

(

Celui qui

à celui qui

siffle

qu'il est bien portant.

Que

a da pourtat en' a lobe

s'en

que s'en ai boo tourna en

,

lins 00.

Comme linceuil.

(

il

Tel

est il

venu dans

est

tel

,

il

les

langes

,

il

s'en

retournera

à

son

mourra).

2o Affections

Mariages

Cade cuque qu'ayme son cucat. Tout ver aime son petit ver ( toute mère aime son enfant

,

si laid

soit-il ).

Cuque

(sf)

,

sorte de vermisseau. Chenille en vieille langue d'oc

;

dim. cucat (sm).

Là où

Où là

le

lou coo

me

ba, eraureilhe

cœur me bat j'y cœur m'attire ).

le

,

ai l'oreille

Qui yete peyrettes,

Que

yete amourettes.

qu'em peu.

suspendue. (Je suis sans cesse


DIALECTE DU Qui

jette de petites pierres

L AVE DA N

en se jouant

(

(C'est un semblant de dispute qui cache

)

61

jette des

,

l'amour).

echa piedrecitas echa amoritas. Jolie variante

:

amourettes.

Esp. El que

Qui peyreye qu'a-

moureye.

Qu'a heyt Pasquos ahans Nadaou. Pâques avant Noël ( se dit d'une jeune

Elle a fait

laissée séduire avant de se marier).

sens

qui s'est

fille

en esp. dans

dit

le

même

a echa Pasqua antes de Ramos.

:

— Il

On

Que hè maou amourti

houec d'ue hielhe horde.

et

est malaisé d'éteindre le feu d'une vieille

qui épouse une vieille demoiselle

grange

(

se dit pour

).

Qui a marit qu'a ségnou.

Qui a mari a maître.

~

Que haou mes canta dat u le que ploura dab u heroy. Mieux vaut chanter avec un laid mari que pleurer avec un

Et

clerc era puzelle,

Nou

(

Le clerc non Le prêtre va où

sap oun a sa terre. plus que la pucelle

il

est

envoyé

Qui loingn

se

ne

jeune

et la

Qui

loin se

va marier

sait fille

V. Le Roux de Lincy, v. 2, p. 30. Troumpa hara, troumpera (m.-à-ra.),

du verbe

faire

comme

est son domaine.

elle est

mariée

).

sera.

sera trompé ou

,

ha casa

Troumpa hara ou troumpat

fr.

joli.

auxiliaire, est

un

veut tromper.

(

Prov.

fera tromper. (L'emploi

idiotisme.

Comparez avec

l'anglais to do.

Et aryen tout en u cop

L'argent tout à désir d'un

la

époux qui

fois

se

l'ordre naturel des choses

une seule

fois et la

,

era henné a pagamens.

et

marie ,

la

femme par à-comptes.

(

d'après lequel la

femme

est livrée

dot payée par à-comptes ou par annuités.

Marie- Chourre

et

C'est

le

par cupidité. Ce proverbe renverse

Youan-Pin-ia

Que bon hè nouées douma Sensé ni rnique ni pa.

en


,

SOGIÉTÉRAMOND

62

Le

et

roitelet

mésange

la

(Cela veut dire que

pain.

marient

,

le roitelet et

disons en français

Lincy, v.

de

marient demain, sans miche ni

pauvres

mésange

la

gens,

de petites gens se

étant de petits

épouse

c'est la faim qui

la soif.

oiseaux

).

Nous

V. Le Roux de

2, p. 140.

Douma Mique

:

se

,

demain, dans

(sf)

miche

,

,

le dialecte

d'Azun.

pain de maïs

,

ordinairement

cuit

sous

la

cendre,

Tousteni Youan qu'a troubat a Youano.

Un pot

<\\ii

Jean trouve toujours sa Jeanne. Prov. fr. Il n'y a si méchant ne trouve son couvercle. Le Roux de Lincy, v. 2, p. 154.

Toustem qu'y ey Peyrot ta Moundine. y a toujours un Pierrot pour Moundine.

Il

même

sens que

le

(

Ce proverbe a

le

précédent.

Peyrot (sm), un pas grand' chose. Moundine (sf), une pas grand' chose.

Toustem qui y a

esclots

de soun pè.

trouve toujours des sabots à son pied. deux proverbes précédents). Esp. des forme calzado, tout pied trouve sa chaussure.

On

Esclot ou esclop (sm)

C'est une troisième

Cada pie

halla su

sabot.

,

S" Proverbes sur les

(

mœurs en

général

Quipren,s'engatye. s'oblige, Esp.

Qui prend

El que toma

se obliga.

Qui prend

Que s'esten ; Qui da Que s'esta. Qui prend que

,

s'avance

se adelante.

;

qui donne

,

demeure. Esp. El que gniera,


DIALECTE DU Qui aye hésougn de

ma

LAV E D

AN

boutique que s'apresse de

moun

taoulè.

Qui de ce que

je vends a besoin de

ma

boutique

El que tenga necessitad de mis generos

(

,

me

(Celui qui a besoin de mes services, doit venir

ne reste

loin.

trouver). Esp.

marchandises

)

que venga

a mi tienda! (boutique). Taoule

(sf)

,

table ordinaire.

Taoulè (sm)

table des

,

marchands

ambulants, dressée sur des bancs.

Que haou mes paga a haouré qu'a haourillou.

Mieux vaut payer grand forgeron que petit, ( Il vaut mieux payer que bon marché un mauvais).

cher un bon ouvrier

Haouré

,

(sm), forgeron

— Que haou mes u Mieux vaut une

le

dim. haourillou.

pédas que nou pas u

laide pièce

hèt hourat.

qu'un beau trou.

Qui pédasso, somi tems passo,

Qui nou hè

En

;

ré, tahen.

rapiéçant, on passe le temps

;

en ne rien faisant, mémement.

Méchant annade quant ets cures laouron, eras putes hialon. Mauvaise l'année où les prêtres labourent, où les putains filent.

Tout trihay qu'ey tribay.

Tout

travail a sa peine. Esp.

Todo trabajo

Per ue peyre, on nou s'empêche pas dé

Faute d'une

pierre,

on ne

Per ue heste

laisse

— Il

fête

,

on ne

Nou caou pas

hasti

les

u

castèt.

,

teste.

doit pas se casser la tête.

cerca péous en s'ouéous.

ne faut pas chercher des cheveux dans

pas chercher dans

trabajo.

pas de bâtir un château.

Non s'caou pas coupa ^ra Pour une

un

es

choses ce qui n'y est pas

Qui cerque

et

les ).

qui trobe

Nou perd maou era pose. Qui cherche et qui trouve, son temps ne perd.

On

On

ne se peut se permettre joie de rien.

noM's pot carga goy en arré.

œufs.

(

Il

ne faut


SOCIÉTÉRAMOND

64

Carga

— A

charger est

,

Quant

et

malhur né

mâle heure

la

ici

hoo,

u pouy

Esp. Cuando uno esta en disgracia qui est dans

malheur

le

qu' estranglaré

una hormiga

,

une fourmi

,

A le

monde

accable

le

C'est à peu près

mundo

mataria. Celui

la

le tuerait.

— Au arhé désarramat, tout lou mounde que un arbre ébranché chacun

u azou.

poux pour étrangler un âne.

ne faut qu'un

il

,

très expressif.

va

s'en

faire

s'y

ha hè

éstères.

des copeaux.

(

Tout

malheureux. le

proverbe espagnol

:

del arhal caido

,

todo el

hace lena.

Caidé

Lena

,

;

en gascon en gascon

Ets

cadut ou cayut

:

,

tombé.

légne (sm), bois.

:

murs qu'enténén

,

Eros peyres que parlon.

Les murs entendent des

orejas^ les

Prov.

parlent.

les pierres

,

Le Roux de Lincy, murs ont l'ouïe.

oreilles.

v. 1, p. 182.

fr.

Les murs ont

Esp. Los murostienen

Qui a de que cara Qu'a de que parla.

Qui a matière à se

taire,

Qui a hou

hézi

a matière à parler. ,

Qu'a hou mayti.

Qui a bon

— Avec ton

de

{

Le Roux de Lincy,

mange

et bois et

sache ce

Pour bien connaître le berger chef, Pour bien connaître un homme, lui

qu'il te doit.

Ta counéché et mayouraou Que sétcaou minya u saquét de saou.

sel. (

avec

v. 2, p. 289.

Dat toun fray mi7iyo ë héou Et sahios et so quit déou. frère

a bon matin.

voisin,

un sac

il

faut avec lui vider

il

faut vivre assez longtemps

).

Mayouraou (sm) réunion sur

la

,

major, celui qui

haute montagne.

commande

les

pasteurs d'une


DIALECTE DU LAVEDAN

Qui s'néourech Que

et

65

néhou,

s'néoiirech et loup.

Qui nourrit son neveu

nourrit

loup

le

(qui doit

dévorer

le

:

à cause de l'avidité présumée des collatéraux).

Qui

s''7iéourech,

pour

celui qui nourrit chez soi

soi qui se nourrit

un ennemi.

Qui porto aryen que porto era mour

Qui porte de

porte la mort au bout des doigts (parce

l'argent,

qu'il tente la cupidité des malfaiteurs

Ed

passe de main en main

Il

défont

Ed aryen nou

puisse reconnaître pour

l'on

ceux qui s'en

noii'stagn arré.

L'argent ne nous est rien

liens

elles

que

{

et devient étranger à

).

précédent). les

).

aryen nou d'ey pasparen.

L'argent n'est pas un parent sien.

at cat dét dit.

de

On la

dit

de

parenté

ne se touchent pas.

(

dans

même

le

sens que

proverbe

le

deux personnes qui ne sont pas unies par :

nou s'tagnen pas,

Du

lat.

elles

ne se sont rien

,

tangere.

Que haou mes yen Qu'aryen.

Vaut mieux gens qu'argent. Prov. que argent (xv® siècle, Le Roux de Lincy,

Qui trop emhrasso poc

Qui trop embrasse, mal

Amys

fr.

mieux

vallent

v. 2, p. 271. )

rpi'estrégn.

étreint,

Aouzet de hacho nature

,

Si haou holo poc lou dure.

Oiseau qui vole bas par nature Celui qui prend

ua trop haut

,

si

haut

il

s'élève

,

peu

vol pour sa condition ne

le

lui

dure.

soutient

pas trop longtemps.

"f Qui hoo péta mes haou que

eu

dét

que sa he u hourat en

,

arrio.

Qui veut peter plus haut que le

dos

!

ironique ( Ce proverbe

le cul

,

qu'il se fasse

s'adresse

à

un trou dans

ceux qui

prétendent


66

s

C

I

ÉT É R A

moyens

s'élever au-dessus de leurs

Le Roux de Lincy,

le cul.

On

les pierres

v. 2, p.

montagardes

la

trouve

ne faut pas peter plus haut

139. cat-siis.

ne tombent de bas en haut.

ce proverbe dans

cite

jeunes gens de

Il

:

Ets cailhaous nou cayen jamés dé cap a

Jamais (

N D

et forcent leur nature. Je

simplement aux proverbes français

que

M

la

vallée

d'Azun pour dire que

plaine ne viennent pas dans

le

les

pays épouser des

).

On nou pot pas amantd dus

caps dap u chapèou.

On ne peut pas couvrir deux têtes d'un seul chapeau. Esp. No se puede cuhrir dos cdbesas com il mismo sombrero.

Nou an james camps ni higne. On ne ni

vit

jamais

ni

hist

cassayre ni pescayre de ligno

chasseur

ni

pêcheur à

la ligne,

,

croumpa

acheter

champs

vignes.

Le proverbe espagnol

dit très

joliment

:

El pescator con cana

Se arriona con mana.

Le pêcheur qui tend

Era daune

sa ligne, avec adresse se ruine.

et

hou pastou

Que hen era maysou.

La maîtresse et le bon berger font la maison prospère. Daoune (sf) maîtresse, dame de la maison, lat. domina.

Qui nou a ni houeu ni carret nou laouro quan

Qui n'a

ni

charrue et bœufs, ne laboure quand

Qui nou hé quan pot , nou hé quan

Ce qu'on ne

fait

pas quand on peut

,

il

ho.

veut.

ho.

on ne

le fait

pas quand

on veut.

Qui nou cour quan ey pouri

Que cour quan ey Qui ne court

Roussi (sm) vieux cheval

roussi.

lorsqu'il est poulain, ,

vieux cheval doit courir enfin.

cheval éreinté

Qui hé pèche era punte

Que hé pèche era yunte.

,

rosse.


DIALEGTEDUL.WEDAN L'herbe qu'on paît à sa naissance, c'est

Punte

(sf)

Yunte

(sf)

67

grenier

le

mangé

d'avance.

pointe de l'herbe.

espace compris entre deux chevrons parallèles dans

un grenier.

Qui

en u toupi

tout sat hique

Tout que sat minge en u mayti.

Qui dans un pot met tout son bien

,

tout

son bien

mange en

un matin.

Quan era hami pique Qu'ey houn' era unique.

Quand

la

faim nous talonne,

la

miche nous semble bonne.

Entr autres proverbes français qui ont

Qui a faim, mange de tout L'appétit et la faim t.

251

p.

2,

Mique inférieur

même

sens

miche

même

(Le Roux de Lincy,

pain.

ne trouvent jamais mauvais

,

t.

2, p.

pain.

(

289. Ibid.

pain de maïs cuit à l'estoufifade sous la cendre,

au mesturet

lequel est cuit au four.

,

De paille ou de

Et hrente que

lié

sie plé.

.

Ou

de paille ou de

^'as de dus pas, hé-t'en soupe det meilhou.

Si tu as pain de

que

foin, faut

deux

Couate oueous

Balen

A

le

ventre s'emplisse.

du meilleur fais-en

sortes,

Esp. Si tienes de dos panes

:

).

(sf)

le

,

maou

ines couate

ta soupe.

hayte sopa del mejor. battus

que dus

;

batte et rebatte

Balen mes dus que couate

A

les

mal battre

et rebattre,

,

quatre œufs valent moins que deux

;

à les battre

deux œufs valent plus que quatre (qui sont mal battus).

Que baou mes u

Que dus

te

abe.

mieux que deux tu Vauras.

Un

tiens vaut

Toustem tan,

se disou et

maou

bestit

,

quan abou ue manchç.


,

68

G

s

Le mal vêtu une manche.

dit

quand

KA M

ÉT É

I

eut une

il

N D

manche

:

c'est toujours cela,

Si boulet sahey qui soy

Gardât dah qui boy. Si tu

veux savoir qui

je suis

Dis-moi qui tu hantes,

,

regarde avec qui je dirai qui tu

je te

es.

vis.

(Aucun proverbe

français n'est plus connu).

Yente coun yentou.

Canailles

duction

ensemble. (Pardon, lecteurs,

de

ma

très

fidèle

tra-

).

Yentou dap yentou

et

tripes

Les gens aux gens de leur sorte

fait

boudin avec

la

moutarde.

sa société, apprend d'eux à aboyer.

Le proverbe espagnol

même

et'le

Qui dab cas ba Qu'appren de layra.

Qui des chiens

C'est la

dap moustarde.

dit

qu'on apprend à hurler avec

les loups.

moralité en d'autres termes.

Qui dab maynats

se

ba coucha

Merdous ques Ihebo et lendouma. Ou Qui dab maynats se ba droumi, Merdous ques Ihebo et mayti. Qui se couche avec des enfants, sera malpropre en se levant. (On sort mal d'une affaire où l'on s'est associé avec des gens ineptes

).

Ue poume pouyride qu'en hé pouyri d'aoutes.

Une pomme

pourrie en pourrit d'autres.

Yamp-s poulette

Nou picho

soulette

Jamais poulette ne pisse (

Ce proverbe

A

signifie

seulette.

que l'exemple

est contagieux).

bastardailhe

Pouin de parentailhe.

Au

bâtard

,

point de parenté.

Aucun parent parent.

des père et mère des

bâtards ne

veut être son


DIALECTEDII LAVEDAN

Divers Adages non classés

Dks

69

guerden [gayten)

tisons (soucs) qités

Très quès peleyen

E

quate que s'auchèchen.

Deux tisons au feu se regardent trois se battent, quatre se tuent. (Deux tisons ne brûlent pas, trois se brûlent réciproquement, ,

quatre se consument).

Que coupe

tout sa que hey et que lécho tout so que trobe.

(Ce couteau) coupe tout ce

— Prov.

rencontre.

qu'il

voit

Le Roux de Lincy,

franc.

tout

laisse

et

qu'il

138.

2, p.

t.

ce

Pun de Youano Quoate ara cane.

Points de Jeanne

quatre à la canne.

,

Pour

dire

grands points

:

de mauvaise couturière.

Canne, ancienne mesure de 1

m, 60

Toustem que tournes

et

Vous repassez sans-cesse toujours

longueur de huit empans,

la

soit

c.

la

même

hiou per'a guilhe.

votre

dans

fil

l'aiguille.

(Vous répétez

chose).

N'as pas à parla sounque quan éras garies pichen.

Tu ne

que lorsque pissent

dois parler

poules

les

,

c'est-à-dire

jamais.

Le proverbe

français dit assez injurieusement

Femme Quand

— Il

Que

s'en

s'en est

Hé u

la poule

la

Il

va uriner.

langue.

en crémail.

Faire une entaille à ordinaire.

:

a dat u pic erCa lengue.

mordu pic

aux femmes

à son tour doit parler

faut

lorsque quelqu'un

,

la

dit-on fait

crémaillère ,

faire

une

,

marquer un événement extra-

entaille à

une chose rare, dont

il

la

crémaillère

n'a point

:

coutume.

c'est


.

SOCIÉTÉ RAMOND

70

Nou m'en

mes de saou en

metti pas

mon

Je n'en met pas plus de sel à

toupi.

pot. Je

mon

n'en fais pas

bouillon plus gras.

— Il

Que

s'en ey

y

laisse le ),

Il

manche ou

l'oreillette. (Ibid.

Qu'a passât serres a passé

les

monts

(

Prov. franc. Ibid.

et les

mers

comme les

ets

ahès d'era

Qui planta paumé enta

un pommier

Era may

negocios de la villa.

los

dit

généralement à ceux

non désespéré

et

il

au <:jui

soi

planter.

c'est

{

Parce que

le

pas mourte.

berger

(

qui a

C'est une parole d'encou-

perdu

se trouvent dans

y a de

son

troupeau

et

un cas fâcheux, mais

la ressource).

n'y a pas aygue inqu'era cahillo.

L'eau n'y monte pas à cela,

son.

peu de temps).

d'ères olhes n'ey

se

sou.

et hé.

des brebis n'est point morte.

ragement qui

Nou

)

affaires de la ville.

pour

,

croît et produit en

La mère

198.

hile-.

Tamhouri pagat d'abanso que hé méchant

Planter

1, p.

est allé partout

il

(

Tambourin payé d'avance rend un mauvais

t.

colline, crête dentelée.

(sf)

Et arrelotye que ha coum

pommier

44.

1, p.

mers.

et

Esp. El relog anda como

,'

Qui lengue a

Ainsi va l'horloge

t.

fontainette

la

source, fontaine.

A Roume ha. langue a, à Rome va.

Serre

quey demouro.

tudet

la

Iloun (sf

Qui

et

,

cruche à l'eau que son bec y demeure. Tant va la cruche à proverbes français.

Aux qu'elle

chat échaudé.

fa va houm

force d'ana

Tant va

comme un

s'en est allé

—A

anat coum u gat escaoutat.

la cheville

vous ne vous noierez pas.

)

,

pour dire

:

vous pouvez

faire


.

DIALECTE DU LAVEDAN

«Si

noy ploy qu'ey arrose.

tombe en

Si l'eau n'y

gros bénéfices

71

Quan

il

,

pluie

henen crabes

se

y tombe en

elle

,

y a toujours

rosée.

(

de petits profits à

A défaut faire.

de

)

qiiey aouques.

,

Quand les chèvres se vendent (bien),, j'ai des oies { à vendre ). C'est le mot d'un paysan qui se plaint de la mauvaise chance qu'il a dans son commerce.

Et da qu'a perdiit

Le donner

— Il

— Il

a perdu

et hene.

vendre.

le

So d'espargnat qu'ey permé gagnât. n'y a pas de gain plus tôt fait qu'une épargne.

Qu'a heyt a

fait le

camhi det houhou.

et

troc de la taupe,

(il

a

un mauvais marché

fait

,

un

marché désavantageux

Au temps

de Moïse

taupe prit au crapaud échange. Depuis

,

(

dit-on, c'est-à-dire fort

harri

lors, elle est

)

sa queue

et lui

anciennement,

la

donna ses yeux en

quasi-aveugle.

Que-d-ey coum u courhach, que tourne toustem ent'at nid.

Semblable au corbeau qui toujours s'en revient à son nid.

Le corbeau du Lavedan qui niche part le matin pour les plaines

ensemencés

et rentre

chaque

Quan hé héred

Au temps Esp,

froid,

il

,

il

l'hiver

dans

les bois

trouve sa vie dans

soir en sa forêt,

de hêtres les

au sein des neiges.

qu'ey a mes de mourgous que d'amourous.

y a plus de gens morveux que d'amoureux.

Quando hace

frio

,

,

champs

nay mas mocosos qu'amorosos.


,

,

,

,

SOCIÉTÉRAMOND

72

Temps, Saisons, Pronostics & Préceptes ruraux.

5

Yuan de France

qu'arrihe

,

que s'en ha.

Jean de France s'en vient, Jean de France s'en va. qui se lève ou qui se couche

Quan

Quand

;

ce

(

Mountagno

,

prenez garde au bout

clairs,

Bordeaux

,

plouye at segu.

est obscur, la pluie est sûre.

aux Pyrénées du côté de Bordeaux

vient

nord, nord-ouest et ouest.

Mountagno escure, Bourdeou Plouye nou y aoura.

Les monts sont

Oa

set.

lune étant nouvelle

claro , Bourdeous escu

Le mauvais temps

le

ad

un axiome de climatologie générale.

serait

Les monts sont

par

la

et

semaine. Je crois qu'un proverbe analogue a cours en Bour-

la

gogne

beau,

fait

il

C'est le soleil

era lue tourn* an het

Prenet gard'ad oueit

de

(

).

noirs,

Bordeaux

cla,

est clair, pas de pluie dans l'air.

Ces pronostics se renversent naturellement en passant dit en Espagne

les

Pyrénées.

:

Montana ohscura Pluvia secura.

Montagne obscure,

la pluie est sûre.

Brumo rouye Bent ou plouye. Et arc-en-ciel det mayti

Era plouye

pet cami.

Et d'era hrespado

Era plouye passado.

Rouge nuée Arc-en-ciel soirée

,

la pluie

Brespado

vent ou pluie.

,

le

(sf)

matin,

la

est passée.

après-midi.

pluie en chemin. Arc-en-ciel dans

la


,

,

.

'

DIALECTE DU LAVEDAN

73

Et pourtaou de sen Martin

Le

portail de St-Martin

(

l'arc-en-ciel

).

Ceou agnéré Plouye at darré. Ciel

moutonné,

pluie le suit.

la

Ceou agnéré Ciel

Quey leyté. moutonné et ciel pluvieux

donne du

,

m. à m,

ciel

qui a des agneaux

la

pluie ne tarde pas

lait.

Ue arrayado hlanquo

Era plouye nou manquo. Quand

le soleil

darde des rayons blancs

,

longtemps.

Arrayade

(sf)

est fort expressif

;

nous ne pouvons traduire

que

par une périphrase.

Et sou que parech fana cerca aygue.

Voici

le soleil

qui va quérir de l'eau,

c'est le soleil qui chauffe

Qu'ey

et

un bain

(

Nous disons vulgairement

)

sou de Mountauha

Plouye que ha cerca.

Montauban il va quérir la pluie. Ce proverbe s'emploie au lieu et place de celui qui précède. Pourquoi soleil de Montauban ? C'est le soleil de

,

:

— Lorsque

Quan et gat en courné se laouo Era plouyo qu'ey séguro. le

et

s'espugo,

chat se lave et s'épouille au foyer,

sûrement

la

pluie doit tomber.

Courné (sm) coin du

Quan

feu.

era gario s'espugo,

Qu'aouem era pluyo seguro. Quand la poule va s'épouiller c'est pour la pluie annoncer. Esp. Cuando la gallina se espulga , pluvia segura. ,

Plouye e sou Er^ayso det pastou.

Quand

il

pleut et

français, ibid. 1, 174.

le

soleil

luit,

le

pasteur se réjouit. (Prov.

:


74

C

s

RAM

ÉTÉ

Baran d'et sou Que gouhech era cape

Halo du de pluie

I

soleil

,

mouille

la

N D

dét pastou.

cape du berger.

Ce

(

un signe

serait

).

Baran (sm)

cercle, halo.

varare, courber; varus, a,

Baraneija

Du

tourner.

faire

,

lat.

um, courbé.

Baran d'era lue Que séque era lague.

Halo de

la

lune dessèche la

Ce

lagune.

un signe de

serait

sécheresse.

Lague et le

(si)

lagune

Quan Dat

Quand

la vallée

hrums han

ets

Laheda

encore un proverbe

C'est

Lorsque

Barégeois voient

le

ce proverbe

:

ères aharques at caa.

aux chiens. c'est

ta

Nota

de Barèges.

nuages vont au Lavedan, donnez vos " abarques

les

les

petit lac, flaque d'eau.

,

précédent sont tirés de

les

vent du midi qui souffle,

de

nuages

vallée

de

Barèges.

vers

le

Lavedan,

la filer

lequel fait fondre la neige.

peuvent alors quitter leurs chaussures d'hiver nommées

:

Ils

aharques

Cette chaussure consiste en un morceau de

(sfpl. )Esp. abarcas.

bœuf, fixé au pied

"

par des cordes et dont

le

poil

est

retroussé

en dedans.

Quan

hrums han t'Auran

ets

Taou diahle que han.

Quand au midi vont

les

nuées, au diable elles sont emportées.

Les Barégeois doivent s'attendre au mauvais temps, lorsque le

vent du nord qui souffle

en Algérie,

me

— Au La

me

dit-on. Cela

Era Nou

semble

fort

douteux.

haylère s'ey

mouride (mourtej yames de séquère

grand jamais vent du midi par sécheresse n'a

péri.

du sud au sud-est ou vent d'Espagne, qui par sa

vent

sécheresse

c'est

dans leur vallée. D'Auran, vers Oran,

et

par sa violence rappelle un peu

système des vents

,

p. 76

)

le

sirocco

ne souffle pas longtemps.

Il

(

Lartigue

cède

la

,

place


,

,,

,

DIALECTEDULAVEDAN

75

au vent du sud-ouest, lequel arrive chargé des vapeurs di l'Océan. C'est ce dernier vent qui

Hayleve

dans

la pluie

les

tahernayre nou passon yames

et

Vent du midi soif

amène

,

femme habituée de

la

Pyrénées. sét.

taverne, ne passent pas leur

sans boire. autre allusion au

C'est une

fait

climatologique exprimé dans

le

proverbe précédent.

Enta sent Bincens

Que s'ahachon

A

ets torts et

la St- Vincent, la gelée faiblit et le

Ta sen Uertran dé

que puyon

ets hens.

vent grandit.

zd

Miey gra Miey paillo, Miey hé Et porc entier.

A

la

St-Bertrand de janvier

de ta paille

la

Ce précepte d'économie rurale

que de ton grain

,

Per héréhè

Nou

te reste la

que ton porc

moitié, de ton foin la moitié et

moitié

,

soit entier.

n'a pas besoin d'explication.

het,

quittet et capet.

Per mars courrouçât,

Nou Que

quittet et

février soit

courroucé, ne quitte

beau le

Le beau temps de

,

marcat. ne quitte ton manteau

;

que mars

soit

marché. février n'est pas sûr

,

les

mars

giboulées de

sont passagères.

Capet (sm)

~

,

vêtement à capuchon.

Hérébé que héréhéyo, Si héréhè nou héréhéyo

Mars que marsouléyo Si mars nou marsouléyo Touts ets mes d'édan que gouttereyon. Février donne des giboulées

mars

est sans giboulées,

il

,

si

ce n'est février

pleut tous les mois

,

c'est

de l'année.

mars

,

et si


,

,

SOCIÉTÉ RAMOND

76

Herebèqué hereheye^ m. à m. de forger ce barbarisme lui est

propre

qui

,

)

février fevrierise

fait

caractérise

le

Mars que marsouleye,

des siennes le

,

vent

il

,

amène

môme

tombe des gouttes,

il

il

m'est permis

(s'il

les pluies

,

une expression du

est

intraduisable. Gouttereye,

il

,

"

,

le

temps qui

les

giboulées.

genre

,

également

pleut.

Hérébè, héréhérou

Non m'as

constat ni olhe ni mouton.

Carot, qu'en ey dus a préné

;

Cousi mars qné m'en préstara conate, Qu'et harey cou àbate

:

Per u honrat de traberou

Non Février, petit Silence

!

quatre prêter

février

,

tu ne m'as coûté ni à l'année

je te ferai baisser la

,

tes chevrons, je

le

bouy lécha ni olhe ni moutou.

deux jours à prendre

J'ai

Dans ce

t'y

ne te veux laisser

singulier dialogue

,

queue

,

ni

brebis.

pas un seul vide à travers

;

ni brebis ni

mois de

le

mouton

cousin mars m'en doit

mouton.

menace

février personnifié

berger de faire périr son troupeau dans l'étable

,

en s'aidant des

premiers jours de mars. Heberon (sm) diminutif de herébé, février.

Mars mayti Cave de musti.

Ta midye Cla conm

Era

et

ouey d'era garie,

bréspérade^

Bère bouharade.

En mars l'œil

de

le

matin, à figure maussade

la poule, et

dans

la soirée

Musti (sm) un être maussade

Mars m'en

dit

trois

,

,

le

comme

midi est clair

tombe une giboulée.

(?)

Mars que disou à abriou Presto YYi'én u, presto m'en dus, Presto m'en très, dab u qu'en aouran conate, Eras bacos dét baqué aonran ésparnabate. :

à avril

il

:

prête-moi un jour

m'en reste un

,

,

prête-m'en deux

nous en aurons quatre,

vacher, nous allons les abattre.

les

,

prête-

vaches du


,

DIALECTEDULAVEDAN Ordinairement

comme

le

sont mauvais

d'avril

de mars. Mars et avril personnifiés s'associent pour

la fin

détruire

premiers jours

trois

les

,

77

troupeau du vacher.

Esparnabate a

le

sens

du

latin,

arostrare.

Boun, qu'ey passât mars

mcirsilloun,

et

Que nou m'a constat ni haco ni hédéroun.

Bon vache

passé

le voilà

,

ni petit

mars

,

mars, et

le petit

,

il

ne m'a coûté

ni

veau.

Marsilloun (sm) diminutif de mars

exprimer plus vivement

la joie

,

fait

du bouvier

un pléonasme

pour

sorti sans perte de ce

mauvais mois.

Bederoun (sm) diminutif de

Era néou

La neige des

hedet, veau.

d'eras pigues marsésquos.

mars

pies de

(

neige de mars

).

Esp. La nieve de las pigas marjesas.

Era néou

det conçut.

La neige du coucou

En

et

(

neige de

fin d'avril

).

mes d'abriou

Canto conçut

si es

hiou.

Mourt on hiou Canto en mes d'abriou Et

nou canto pas n'ey pas bengut,

si

Et etchiberniou.

Au

mois

au mois

d'avril

chante coucou

,

d'avril, et s'il

c'est qu'il

si

,

tu es vif

;

mort ou

vif

,

chante

ne chante alors, dans ces quartiers d'hiver

demeure encore.

Etchiberyiiou (sm) hivernage.

Quand

et

Empasto

Au temps où

conçut coucude pla, lècho la dure.

chante

le

coucou

dure. Parce que au mois d'avril

,

,

pétrissez bien

que

la

époque de germination

pâte soit ,

la

pâte

tend à se ramollir.

Coucuda cuculus.

,

lat.

cuculare

,

chanter

le

chant

du coucou

,

lat.


,

SOCIÉTÉ RAMOND

78

En

tnés d'ahriou,

Baquo

hiou,

Per à sègue ou per arriou, Et si hiou, maou hiou.

Au mois si vit-elle,

d'avril,

mal

vache

long de

vit, le

la

haie ou des ruisseaux, et

elle vit.

Ahriou, léquopéros.

Avril, lèche-poires.

(Epithète d'avril, à cause des gelées qui

enlèvent dans ce mois la fleur des poiriers

Quan

Qu'empUo Tonnerre en

hariou.

et

emplit

avril,

le baril.

Cuando iruena en

Esp.

Se llena

Qu'emplie

may

Entré mars

Entre mars et

quittés avril,

(

si

tounérréyo en

may ),

chay.

et

Tonnerre en mai, emplit

Nou

ahril,

el harril.

Et ouratyé dé

).

tounérrio en ahriou,

et

u

le chai.

ahriou hiou.

ne quitte pas un

ill (

de tes habits

).

Ces deux mois sont souvent détestables en Bigorre, pas s'y découvrir d'un

En

m,és

Au mois La

de

may

de mai,

le

généralement pluvieux

^

le

et

,

mais

proverbe français

Mars venteux

Ou comme

ne faut

chibaou que tremhlo en' a scudérie.

cheval tremble

sagesse populaire constate ce

différemment

il

fil.

et froid

c'est

(

de froid fait

)

que

à l'écurie. le

mois de mai est

aux Pyrénées. En 1864,

une exception. Aussi

,

il

nul proverbe

en a été

comme

:

et avril pluvieux, font le

l'Espagnol

— Marzo ventoso,

mai gai

et gracieux (ibid).

:

y avril

Uuvioso, sacan a mayo, florido y hermoso

Mars venteux et avril pluvieux, font sortir mai fîeuri et beau. Ce. dei-nier adage est frais comme le printemps. Il semble qu'on voie les mois paraître tour à tour et se donner la main.


DIALECTE DU LAVEDAN

Ets cadets,

Les

caa, éra cagne.

et

petits chiens, le chien, la chienne.

(On nomme ainsi le

79

neuvième jour

toujours mauvais.

la vallée

y neige

Il

d'Azun,

très

premiers jours de mai,

les huit

même

dixième du

et le

mois

lesquels sont presque

,

souvent, on a " un chien de temps

".

Abriou plouina,

May nou

cessa,

Gulh goûte, Et paysa minyéra houno soupe. Qu'il pleuve en avril

tombe une goutte

,

,

et sans relâche en

mai

,

qu'en juin

paysan mangera de bonne soupe

le

(

il

ne

l'année sera

bonne).

Gulh (sm)

juin. Gulhet (sm) juillet.

Mars sec, abriou plouina, May nou cessa. Juin goût,

Et houé qu'aoura dé

Que mars

tout.

soit sec et qu'avril soit

Peau des cieux,

et

pluvieux

,

que juin n'en déverse rien,

que mai prodigue le

bouvier aura de

tout bien. (C'est

le

proverbe précédent plus

complet

et

sous une

autre

forme).

Diou nous garde d'éra poussière de

Dieu nous garde de (

la

may et

poussière en mai et de la boue en août

parce que mai doit être un mois pluvieux

pour que l'année

Ango

(sf),

on

soit dit

bonne

d'éra ango d'aoust.

et

!

août un mois sec

).

hanque dans

le

Lavedan

;

fr.

fange.

Qu'ey loung coum era hami dé may.

Il n'en finira pas c'est comme la famine en mai. ( Il y a disette au mois de mai, parce qu'à cette époque, les provisions d'hiver sont à peu près épuisées). On dit en Espagnol :

Es largo como C'est long

la

comme

cuaresma. le

carême.

:


,

,

,

SOCIÈTÉHAMOND

80

Quan era gesta louris, Era hami pét pays. Quan era gesta lie cric-cric. Adiou, hami, adiou

te die.

Quand le genêt fleurit la faim est au pays " cric-cric", adieu faim, adieu, je te le dis. ,

(

quand

le

genêt

fait

qui est un mois de disette. fleurit au mois de mai " cric-cric ", c'est-à-dire que ses gneiss s'ouvrent en pétillant

Le genêt

Il fait

;

aux mois

,

d'août, de septembre, qui sont les mois d'abondance

Quan

perségué

et

loiirés et

).

maduro

Et dio, éranét qu'eypér mésuro.

Quand

le

nuit ont la (

pêcher

même

Le pêcher

En mes

mois de

Nadaou

soleil

à Noël,

femme

dat

choux.

femme ni choux.

1,

à Pâques.

Prov.

A Noël

fr.

au balcon,

72).

Qui ta Nadaou s'assoureyo

le soleil

(Ibid. i, 69).

et tisou.

Enta Pasquos Qui prend

ni

sou

et

le tison

à Pâques au tison. (Ibid.

caoulet.

juillet et août, ni

Pasquos dat

Le

et le jour et la

dé gulhet,

juillet, ni

Prov. franc. Juin,

pêche est mûre,

).

Ni henno ni

Au

la

à l'équinoxe du printemps et donne ses fruits

fleurit

à l'équinoxe d'automne

quand

fleurit et

mesure.

,

s'attouréyo.

à Noël, à Pâques se gèle.

Assouleya^ verbe expressif qui n'a pour correspondant en français

que

le substantif

" insolation

Si ta

".

Nadaou nou

Ta Pasquos que Si la neige,

hè toucou

,

lien crdbou.

à Noël, ne s'attache à nos pieds, à Pâques

il

faut

brûler du bois dans les foyers.

Ce proverbe employé dans

la vallée

forme des deux proverbes précédents.

de Barèges

,

est

une troisième


,

,

DIALECTE DU LAVEDAN Toucou

(sra)

pelote de

81

neige qui s'amasse en marchant à la

semelle des sabots.

Crahou pour carhou (sm) charbon. Hè carhou,

faire

,

du charbon,

réduire du bois en charbon, brûler du bois.

Quart

et

choc canto en hérébè,

Boue, réplégot

et paillé.

;uand la chouette chante en février,

ménage la litière, bouvier entendre au mois de février, !

La

chouette,

lorsqu'elle

se

fait

présage une récolte insuffisante

ménager, de resserrer (répléga)

-Se

plaou

Era S'il

pleut

le

et dio

tardive.

C'est au bouvier de étend dans son étable.

d'era Trinitat,

en tourno per meytat.

récolta s

jour de

ou

la paille qu'il

la Trinité, la récolte s'en

va par moitié.

Quan Pasques marseilles, Hami pésquos ou cimitère adesques.

—•

Quand Pâques tombe en mars c'est la faim que tu pèches ou le La faim ou la mort douloureuse alter,

cimetière que tu nourris. native, serait-elle

une

(

,

vérité d'expérience ?

)

Marseilla, venir en mars, coïncider avec mars.

Pasquos marsescos

Era hami pesquos. Se nou

En

que l'adescos,

la pescos,

cimitèri forço toumhos fresquos.

Quand Pâques en mars vient, tu pêches la faim tu ne la pêches, au cimetière que de tombes fraîches

,

tu la nourris

si

!

Ce proverbe et le précédent ne diffèrent que par les termes. Les termes varient de vallée à vallée de village à village. Je ne choisis ,

point, je n'invente poiut, j'écris sous la dictée

du peuple,

qui,

il

faut

le reconnaître, défait

de plus en plus ses longs et vieux adages. Marcesco, qui appartient à mars, qui est du mois de mars.

Quan er'anado coumenço pet Boue, henté bacos

et tous

Lorsque par un jeudi l'année taureaux

et tes

vaches

,

bouvier.

est

dityaous

hraous.

commencée vends ,

tes jeunes


,

,

SOCIÉTÉ RAMOND

82 (

Parce qu'on conjecture que l'année sera sans fourrages

qu'une épidémie sévira sur

Diou nous gardé dé

l'an

qui

,

ou

).

l'an dé hisès

dbans ou dé Van après.

l'an

Dieu nous garde de de

bestiaux

les

l'an

de

bissextil,

l'an

qui

le

précède ou

le suit.

En Bourgogne, on

attache également une idée défavorable à au bissextre ou jour ajouté tous les quatre ans

l'année bissextile et

au mois de

février.

Quan

era rozo d'et cazaou

S'enclino dé cap at houstaou Méfidet

!

A'ra porto era

Quand

la rose du jardin sur mort. Elle miaule à ta porte

la

la (

,

mour quéhè

maison

s'incline

méfie-toi

,

comme un

guette

elle

gnaou.

:

,

c'est

chat, prête à

s'élancer sur une proie).

La superstition parle ici un langage très Gnaou ! Miaou, miaulement du chat.

6^

Nobles

prêtres

et

(

Cagots

les localités

Espagnols

être

proverbe se

comme

disait

de leurs œuvres.

,

Il

il

bien

faut

,

il

peu étaient

comme

,

faut venir.

u

Habillât

un bâton

,

,

les

ce fils

).

bastou

il

passera pour un hêtre.

Au temps où

de nos jours

se dit plus rarement aujourd'hui

(

Habillez

il

faut être bien né.

Que semblera u segnou barou Habillât u paou Que semblera u haou.

il

Dictons

hié.

être quelque chose, de quelque chose

Pour

Tà'sta caouquaré,

Qu'en caou

Pour

— sur

pittoresque.

)

passera pour un baron ;

habillez

un pieu


DIALECTE DU LAVEDAN

Qu'où semblo d'esta perrou de Charlemagne. se prend

Il

83

lui-même pour un preux de Charlemagne.

Que soun nobles det houns

d'et

assemaou.

Ce sont nobles du fond de l'auge à nourrir peut-être du fond de la cuve où l'on fait le vin.

les

Ou

cochons.

C'est

de

la

lie

des nobles).

Ce proverbe a cours à St-Bertrand de Comminges pour nar"-aer gens de

les

la vallée

de Barousse

,

auxquels on attribue des prétenpeu sérieuses.

tions à la noblesse, jugées, en tout cas,

Et porc qu'anoublech era trouye.

Le porc annoblit

la truie

(

le

mâle transmet sa noblesse

).

Et porc qu'encayoutech era trouye.

Le porc " encayote"

la truie,

Le mâle transmet son

(

indignité

de race. Il

s'agit ici

méprisés dans

comme un

(

Une longue

et

la race

si

longtemps maudits

et encore

coum un

Cagot.

Cagot,

persécution

fait

dévier

le

caractère, c'est ce qui

a

dû arriver aux Cagots).

Liw merquillouse Et

hisito d'et

De

cent en cent mis^

D'ets qu'en

Que visite

des Cagots,

Pyrénées.

Qu'ey tourssut

Retors

pu

de les

fois

an prou.

change un mercredi, que

lune

la

une

segnou,

De pauvres montagnards aimant de leur seigneur vexations

le

seigneur nous fasse

en cent ans, c'est assez.

,

même. Ce sentiment

vallée de Barousse

la liberté

prisaient

peu

la visite

qui entraînait pour eux forces dépenses, tracas,

j'ai

paraît avoir été très

recueiUi

ce

proverbe,

il

y

vif

dans

années, de la bouche d'un vieillard, âgé pour lors de 94 ans le tenait

,

qui

lui-même de son père.

Quant à nuisible,

la

a quelques

la lune qui se renouvelle un mercredi , elle passait pour probablement par suite de quelque coïncidence observée


,

,

SOCIÉTÉ RAMOND

b4

mauvais temps. En 1855, M. Dupain

jadis entre cette lune et le

professeur au lycée de Carcassonne

,

prenait la peine de relever dans

calendrier antérieur à la réforme grégorienne,

le

1517 à 1528, où souvent

une période

de

de mercredi tombent par hasard

les lunes

la mauvaise saison. Qu'un astrologue ait observé le temps pendant ces douze années ou dans telle autre période offrant des

dans

circonstances analogues et

il

aura formulé un axiome météorologique,

examen par

accepté sans autre

peuple et par

le

lui

converti en

proverbe.

Qui a mouli ou capéra

Nou manqua

dé pa.

Qui a parent, prêtre ou moulin, ne manque de Allusion au secours que le

le

pain.

prêtre donne à sa famille et qui est

motif pour lequel tant de paysans vouent leurs

tique, sans consulter leur vocation,

fils

à l'état ecclésias-

tout au moins dans les Hautes-

Pyrénées.

Hayne dé

curé taquo d'oli.

Haine de prêtre lieu

tache d'huile

,

de se restreindre

On

dit

).

aux théologiens de tous

se rapporte

moins bien en Espagnol

So qui

(

tache indélébile qui s'étend au

Affreuse et trop juste comparaison

lou rey

:

temps

les

et

de tous

les

si

,

elle

pays.

Odio de cura, escoso duro.

nou ho

Et papo que sat euro.

Ce que signifier

que

l'avidité

Cura elle

le roi

ou que

,

de

ne veut le

.

le

pape en

fait

sa curée. (Ce qui semble

pape se contente de ce que

Rome

dépouiller

,

ne néglige aucun profit attaquer en rongeant.

le

roi lui laisse

Curase, forme réfléchie:

se donne en gascon à une multitude de verbes exprimant

action dont l'auteur peut profiter.

ou

).

Ets caas qués curon

ets

une

os, les

chiens rongent les os, les dépouillent entièrement à leur profit.

Ets capéras nou s'abachon que ta s'emplia

Les prêtres,

comme

les cruches,

comn

ne s'abaissent

remplir.

Esp. Los curas se hajan para llenar

se.

Les prêtres ont renvoyé ce proverbe aux moines.

eras ourses.

que

pour se


DIALECTE DU LAVEDAN

85

« M. le Camus, évêque du Bellay un des plus dignes prélats de son siècle, n'était pas favorable aux religieux; il trouvait à dire jusqu'à leurs révérences qu'il appelait intéressées ,

et

autres choses,

que

révérences,

les

disait

surtout de certains

entre

religieux,

ressemblent à des cruches qui ne se baissent que pour se remplir. Recueil des bons mots et des pensées choisies, à la suite l'instruction sur l'histoire de France et Romaine, par M. Le

»

(

de

Bajois,

précepteur de Monseigneur duc de Maine, dernière édition, 1723

Que he coum noustradrametto dé Héas

).

,

Si hes miracles que t'em pagues.

Comme La dans

dame de Héas

notre petite

payer.

les fais

(Tu ne

travailles pas

chapelle de Héas,

les

bâtie à

montagnes de Barèges

si

,

tu fais des miracles tu te

pour rien).

1,500 mètres au-dessus de la mer, est consacrée à la Vierge.

,

C'est le

but d'un pèlerinage célèbre dans les Pyrénées du 15 août au 8 septembre. On y porte une multitude de présents, les uns rustiques et les autres plus sérieux du lin de la laine des bagues, des croix, de l'argent, de l'or. Le proverbe, chose singuHère chez un peuple très croyant, semble traiter ces offrandes avec ,

,

,

,

irrévérence.

Cap de

chicous, cap de diables.

Têtes d'espagnols, têtes de diables.

Chicou, de l'espagnol chico, qui veut dire petit, est un sobril'on donne aux Espagnols dans la vallée du Lavedan.

quet que

Chicou, bourricou, la paiWancu, James tou pay non sera moussu.

Espagnol, bourrique,

la

paille

au

cul,

jamais ton père ne sera

un monsieur.

Ce

sont,

les vallées

pour

la

plupart, de pauvres espagnols qui se fixent dans

du Lavedan.

Ils

couchent souvent sur

leurs pères sont loin d'être des messieurs. des familles qui dérivent de réfugiés

-

Il

la

paille.

y a aussi dans

Eux le

espagnols. Telle est celle

et

pays des

Lanusse d'Arras, dans la vallée d'Azun, dont le chef, premier député d'Aragon eut la tête tranchée à Saragosse du temps de Henri IV, ,

à

la suite

d'une sédition. « Ladite sédition dit le notaire Noalis, fut soutien des fors d'Aragon que le roi viola en faisant entrer ,

pour

le

,


.

SOCIÊTÉRAMOND

86 des troupes en

exemptaient.

Aragon,

contre les

Ces Lanusse

,

anciens

privilèges qui

en

les

qui étaient une des premières familles

du

val de Tène , sont tout à fait et depuis longtemps naturalisés en France. (Noalis, notaire apostolique et royal de la vallée d'Azun,

auxvrii^ siècle; son gros registre manuscrit,

Edazou

conservé

est

,

dans

archives

les

vulgairement appelé municipales

d'Aucun

arrondissement d'Argelès).

Dah

Au

dab un chicou qu'en estessem

ère et

prix d'elle et d'un espagnol

quittes! (Cela

se

dit

à

laquelle on est indifférent et

que

de

l'on fait

victimes à

la vie

Qu'es

coum

Nou baou

Comme

de

la

On

même temps

mépris

le

lâcherait volontiers de telles fît

point d'autres.

ères crabes d'Arrayou,

ni ta'ra héred ni tara calou.

chèvres d'Arrayou

les

que nous fussions mort d'une personne à

pour marquer en

d'un espagnol.

libres).

(

plut à Dieu

mort, à condition qu'elle n'en

la

— le

,

l'occasion

quittés

,

tu ne supportes ni

froid ni

le

chaud.

Arrayou quoi

les

est

un hameau du canton de Lourdes. Je ne

chèvres de cette localité ont

Bettes et Castillou

la

réputation d'être

pour-

sais

si difficiles.

,

Dab ue padéne qu'en an prou.

A

Bettes et Castillon

il

ne faut qu'un poêlon.

Bettes et Castillon sont deux

Lannemezan, à

hameaux

voisins dans le

canton de

ou 10 kilomètres de Bagnères. Le proverbe fait allusion soit au rapprochement soit à la pauvreté des deux villages, auxquels une poêle doit suffire. 9

,

Que baou mes esta crabe à Agos Que cure à Biscos

La chèvre trouve d'Argelès, prêtre

sa vie sur les rochers

d'Agos,

village

où Ton élève de ces animaux en grand nombre.

subsiste

péniblement dans

le

pauvre hameau

de

derrière

le

pic de

Soulom

,

d'Argelès.

FIN

qui est

aussi

le

pic

Le

Viscos

en Barège. Viscos est situé sur une pente sinistre du pic du

nom,

près

du

même midi


Institut d'estudis occitans de ParĂ­s

OccitĂ nia


Documents per l'estudi de la lenga occitana

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