Volume 34, No. 3 Automne/Hiver 2009 ISSN 0149-4521
Actualité des travaux et des progrès de l’IFDC
www.ifdc.org Le Développement du secteur des engrais est une « question humaine », dit Thomas Hager
Thomas Hager, author of The Alchemy of Air, presented IFDC’s Thomas Hager, l’auteur de « The Alchemy of Air » a donné la
Les membres du Conseil d’administration et les invités autour de l’écrivain Thomas Hager. De gauche à droite : Larry Paulson, Peter McPherson, Amit Roy, Mark Huisenga, Agnes Abera-Kalibata, Vincent McAllister, Mortimer Neufville, Margaret Catley-Carlson, Hager, Pat Murphy, Luc Maene, Osamu Ito et Vo-Tong Xuan.
5eme conférence de l’IFDC à la mémoire de Travis P. Hignett, le 16 septembre, dans l’amphithéâtre de la Tennessee Valley Authority à Muscle Shoals à Alabama. Hager s’adressait à un public d’environ 200 invités, parmi lesquels des scientifiques, des éducateurs et des journalistes sur le thème « Nourrir un monde affamé : Le triomphe des engrais synthétiques ». Hager a souligné qu’il n’était pas un scientifique, mais plutôt un journaliste ayant des connaissances scientifiques. Il commença sa conférence avec la projection sur grand écran de la photo de Dr Norman Borlaug qui fut membre du Conseil d’administration de l’IFDC et la troisième personnalité à donner une conférence à la mémoire de Hignett. Hager parla ensuite du rôle de Borlaug dans l’avènement de la Révolution Verte et de son impact sur un monde en proie à la faim. Les prédictions de Thomas Malthus relatives à l’extinction de la race humaine à la suite d’une grande famine ont été démenties, dit Hager, qui en donne les raisons dans son plus récent livre, The Alchemy of Air. Ce livre raconte l’histoire de Dr Carl Bosch et de Dr Fritz Haber qui découvrirent, au début des années 1900, le processus de synthèse de l’ammoniac à partir de l’azote et de l’hydrogène. Cette découverte est probablement la plus importante du 20eme siècle.
Norman Borlaug, le « Père de la Révolution Verte », décédé à 95 ans Après avoir consacré sa vie à nourrir le monde par le développement de la phytotechnie, Dr Norman Borlaug, phytogénéticien et lauréat du Prix Nobel de la paix en 1970, est décédé le 12 septembre 2009 à l’âge de 95 ans. Grâce au programme de Borlaug qui consiste en la sélection des variétés de blé à haut rendement, des pays d’Asie, d’Amérique latine et du Moyen Orient ont pu échapper à la famine généralisée et renforcer leur sécurité alimentaire. Ceux qui ont connu la Révolution Verte, tels que l’Inde et le Pakistan, ont renforcé leur production de blé jusqu’à l’autosuffisance en cette céréale. Né en 1914, Borlaug grandit dans une ferme en Iowa où il fit ses études élémentaires dans une école qui n’avait qu’une seule classe. Il obtint une maîtrise et un doctorat en phytopathologie à l’Université du Minnesota. Après la deuxième guerre mondiale, Borlaug a travaillé à la Cooperative Wheat Research and Production Program, une initiative conjointe de la Fondation Rockefeller et du gouverne(La suite à la page 3)
Sommaire Le Développement du secteur des engrais est une « question humaine », dit Thomas Hager ...................................................................................................... 1 Norman Borlaug, le « Père de la Révolution Verte », décédé à 95 ans ................ 1 L’IFDC inaugure sa Division pour l’Afrique l’Est et du Sud à Nairobi au Kenya .. 4 L’enfouissement en profondeur de l’urée — l’expérience du Burkina Faso .......... 5 Hiqmet Demiri, chef du projet KAED reçoit le prix du service exceptionnel .......... 6 IFDC organise la retraite de son personnel et fête ses 35 ans ............................. 7 Les événements marquants de l’histoire de l’IFDC ............................................... 7 Les membres du personnel de l’IFDC reçoivent des prix ...................................... 9 Un économiste agricole présente une approche économique pour la prise de décisions relatives aux engrais .......................................................................... 11
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IFDC Report, Automne/Hiver 2009 – 1
IFDC Report Editeur: Scott Mall Reporters: Ketline Adodo, Courtney B. Greene, Charles O. Ngutu et Lisa Thigpen Mise en page/Conception: Donna W. Venable IFDC Report est une publication trimestrielle de l’IFDC IFDC, Muscle Shoals, Alabama, U.S.A. Téléphone: 256-381-6600, Téléfax: 256-3817408, E-Mail: general@ifdc.org, Web Site: www.ifdc.org. Sauf indication contraire, les textes publiés dans l’IFDC Report tombent dans le domaine public et peuvent être reproduits librement à condition de mentionner la source et de nous envoyer une copie du texte reproduit. Les abonnements sont gratuits. Les versions espagnole et anglaise de l’IFDC Newsletter sont disponibles à l’IFDC. L’IFDC est une organisation internationale publique à but non lucratif, gouvernée par un conseil d’administration international composé de représentants de pays développés et de pays en développement. Le centre bénéficie de l’appui de différentes agences bilatérales, de fondations privées et de gouvernements. L’IFDC se concentre sur la croissance et la durabilité de la productivité alimentaire et agricole dans les pays en développement par la mise au point et le transfert de technologies efficaces de gestion des éléments nutritifs et d’expertise en agro-industrie.
Président—directeur général: Amit H. Roy Conseil d’administration: Mr Peter McPherson (U.S.A.), Président du Conseil Gerard J. Doornbos (Pays-Bas), Vice-président du conseil Margaret Catley-Carlson (Canada) Soumaïla Cisse (Mali) John B. Hardman (U.S.A.) Osamu Ito (Japon) Agnes M. Kalibata (Rwanda) Patrick J. Murphy (U.S.A.) Mortimer Hugh Neufville (U.S.A.) Tumusiime Rhoda Peace (Ouganda) Vo-Tong Xuan (Vietnam) Changement d’adresse: Veuillez prévoir six semaines pour tout changement d’adresse et envoyer la nouvelle adresse à: IFDC Report, P.O. Box 2040, Muscle Shoals, Alabama 35662, U.S.A.
De gauche à droite, Peter McPherson, le président du Conseil d’administration de l’IFDC, discute avec l’écrivain Thomas Hager et Pat Murphy des points saillants de la conférence à la mémoire de Hignett donnée par Hager.
Le Développement du secteur des engrais est une « question humaine » dit Thomas Hager Fertilizer development is a humanissue says Thomas Hager (Suite de la page 1)
Mis au point en 1909 par le chimiste Haber et commercialisé par Bosch, le processus HaberBosch combine l’azote et l’hydrogène, sous une pression extrême et à une forte température pour produire de l’ammoniac (l’azote fixé) qui est un composant essentiel dans la production des engrais minéraux (ainsi que les explosifs). Nombreux sont ceux qui n’ont probablement jamais entendu parler de ce processus chimique qui, selon Hager, maintient en vie presque la moitié de la population mondiale. Aujourd’hui, le processus Haber-Bosch est utilisé dans de gigantesques usines qui sont de la « taille de petites villes » explique Hager. Les usines Haber-Bosch produisent un volume d’azote fixé équivalent à celui produit naturellement, multipliant ainsi par deux le volume disponible sur terre. Ce processus consomme environ un pour cent de toute l’énergie de la planète. Des centaines d’usines convertissent l’azote atmosphérique en ammoniac pour produire des engrais qui rendent possibles les rendements de l’agriculture des temps modernes. Le développement des engrais est à l’évidence « une question humaine », dit Hager. Par conséquent, il faut une approche polyvalente pour développer des engrais aptes à stimuler la production vivrière tout en respectant l’environnement. Dr Amit Roy, le Président-directeur général de l’IFDC a souligné que les scientifiques de l’Organisation mènent actuellement des recherches dans ce domaine partout dans le monde.
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« Il s’agit essentiellement d’améliorer l’efficience de l’engrais azoté ! », dit Roy. Les méthodes actuelles de production d’engrais azotés sont exigeantes en énergie. L’IFDC cherche à mettre au point des engrais qui retardent la libération de l’azote pour les cultures jusqu’au moment opportun, au lieu de le libérer prématurément pour qu’il se perde dans l’air ou au fond de l’océan. « Le travail de l’IFDC est fondamental parce que l’Organisation est consciente du fait qu’il ne s’agit pas simplement d’une question technologique mais d’une question humaine. En effet, la question de l’approvisionnement du monde en vivres dépasse le cadre de la science et de la technologie. Elle touche à divers autres domaines dont la culture, l’histoire culturelle, l’identité nationale, les relations internationales, les politiques, les grandes affaires et l’argent », dit Hager. La conférence à la mémoire de Travis P. Hignett a été initiée en 1994 par l’IFDC, en hommage à l’éminent chimiste, technicien supérieur de chimie, développeur, auteur et administrateur qu’il fut. Après 35 ans au sein du Programmes des engrais de la Tennessee Valley Authority, Hignett (1907–1989) a travaillé à l’IFDC comme consultant spécial pendant plus d’une décennie. Souvent appelé le « Père de la technologie des engrais », Hignett fut le détenteur de 15 brevets et l’auteur d’environ 150 livres. Il jouit de la reconnaissance internationale et reçut de nombreux prix pendant sa carrière de cinquante ans, dont la Francis New Memorial Medal de la Fertilizer Society of London en 1969.
prix qu’il a reçu, mais aussi pour sa personnalité attachante. Cet homme a beaucoup donné pour le bien-être des autres. Il savait défendre ses idées et ne s’était jamais considéré trop important pour s’intéresser au travail d’une collégienne voulant marcher sur ces pas ». Elle a aussi décrit comment ce stage avait changé sa vie et l’avait incitée à choisir l’agriculture internationale pour voyager à travers l’Afrique et s’engager au service du développement.
Norman Borlaug, le « Père de la Révolution Verte est décédé à l’âge de 95 ans » (Suite de la page 1)
En plus de ces réalisations marquantes, Borlaug a également laissé un héritage dans le domaine de l’enseignement.
ment mexicain, qui devint le Centre International d’Amélioration du Maïs et du Blé (CIMMYT).
Selon l’Institut Norman Borlaug pour l’Agriculture Internationale de l’Université de Texas A&M, nommé en son honneur en 2006, « Borlaug travaillait sur le terrain avec des agriculteurs, des étudiants et des stagiaires partageant avec eux ses connaissances aussi bien que les travaux de production vivrière ».
Borlaug et ses collègues ont développé des variétés améliorées de blé qui ont permis aux agriculteurs mexicains d’augmenter considérablement leurs rendements. Dans les années 60, le Mexique a pu sextupler ses rendements de blé. A la suite d’une période de forte croissance démographique, les gouvernements de l’Inde et du Pakistan ont demandé Borlaug de les aider à lutter contre la famine. Aussitôt, dans ces pays la production de blé a pratiquement doublé. Les recherches de Borlaug sur les variétés améliorées ont été appliquées à la culture du riz. En 1970, Borlaug reçut le Prix Nobel de la Paix pour sa lutte contre la faim et son rôle dans la Révolution Verte. « Le premier composant de la justice sociale est la sécurité alimentaire pour l’humanité entière, » déclara Borlaug en recevant le prix Nobel. « L’accès à la nourriture est un droit moral pour toux ceux qui naissent dans ce monde. » Selon un article de Gary Toenniessen, le Directeur général des initiatives agricoles de la Fondation Rockefeller, paru récemment dans le New York Times, environ la moitié de la population mondiale vit des céréales provenant des variétés de blé mis au point par Borlaug.
Devenu un professeur de renom en agriculture internationale à Texas A&M en 1984, Borlaug partageait son temps entre l’enseignement à l’Université et des recherches à CIMMYT, au Mexique. Il aimait former et encadrer de jeunes scientifiques à travers le monde. En 1986, Borlaug institua le Prix mondial de l’alimentation pour récompenser les réalisations qui ont sauvé des vies et contribué à augmenter la qualité, la quantité ou la disponibilité des produits vivriers dans le monde. Emily NiemanMuteb fut stagiaire international du Prix mondial de l’alimentation au CIMMYT pendant deux mois en 2005, durant sa première année de collège. Dans un message en hommage à Borlaug posté sur le site (http://normanborlaug. blogspot.com/), Nieman-Muteb a écrit, « Il prenait le temps d’éveiller nos intérêts et de nous encadrer : pas seulement une ou deux fois—presque tous les jours. En grandissant, j’ai appris à admirer Dr Borlaug pour sa capacité de mentor et à l’apprécier non seulement pour son œuvre impressionnante et les nombreux
Le 25 mars 2009—le 95eme anniversaire de Borlaug, la Compagnie Monsanto annonça une bourse de 10 millions de dollars US pour asseoir son programme de bourses internationales Beachell-Borlaug. Ces bourses aident de jeunes scientifiques désirant utiliser les techniques de sélection des plantes pour améliorer la production du riz et du blé. Les bourses de Monsanto sont un hommage à un pionnier dans le domaine de la sélection, Dr Henry Beachell (qui a mis au point les variétés de riz à haut rendement cultivées dans les régions tropicales) et Borlaug. Selon la Texas A&M, l’Institut Borlaug « s’efforce de poursuivre l’héritage de Borlaug par la promotion de solutions scientifiques aux défis de l’agriculture et de l’alimentation dans le monde ». Durant toute sa carrière, Borlaug a reçu de nombreux prix et distinctions dont les plus notables sont : • Le Prix Nobel de la paix (1970). • L’Aigle Aztèque (1970) — la plus haute distinction attribuée à un non-citoyen par le gouvernement du Mexique. • La Médaille présidentielle de la liberté (1977) — attribuée par le Président des Etats-Unis. • La Médaille d’or du congrès (2006) — la plus haute distinction civile aux EtatsUnis. • Membre des académies des sciences dans 12 pays. • Plus de 50 diplômes honoris causa. Borlaug fut membre du Conseil d’administration de l’IFDC de 1994 à 2003. Selon Borlaug, les semences améliorées sont « le catalyseur qui a enclenché la Révolution Verte » ; les engrais chimiques sont le « carburant » qui l’a accélèré. Après l’annonce de la mort de Borlaug, le Conseil d’administration de l’IFDC adopta à l’unanimité une résolution pour honorer la contribution de Borlaug à l’organisation et à toute l’humanité.
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La Division de l’Afrique de l’Est et du Sud L’IFDC inaugure sa Division pour l’Afrique l’Est et du Sud à Nairobi au Kenya Contribution de Charles O. Ngutu, ESAFD responsable des services administratifs et financiers
L’IFDC a inauguré le siège de sa Division pour l’Afrique de l’Est et du Sud (ESAFD) le 21 août 2009 à Nairobi au Kenya, sur le campus Duduville du Centre international sur la physiologie et l’écologie des insectes (icipe). En raison de l’expansion des activités de l’IFDC pour accroître la productivité agricole en Afrique, l’ancienne Division Afrique de l’organisation a été scindée en deux : et la Division Afrique du Nord et de l’Ouest (NWAFD) et l’ESAFD.
pement agricole en Afrique. Il a formulé le vœu que le centre accueille beaucoup d’autres institutions pour devenir progressivement un « parc » scientifique.
tion, l’Agriculture, la Nutrition et le Développement. Oniang’o fut député du Parlement Kenyan et membre du Conseil d’administration de l’IFDC.
L’icipe fournit à l’IFDC des espaces de bureau, des services administratifs, et un appui dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, des véhicules et des chambres d’hôtes. « Pour l’icipe, l’IFDC n’est pas un locataire ordinaire, mais un partenaire », a déclaré le Professeur Christian Borgemeister, le Président-directeur général de cette organisation.
Dr Amit Roy, le Président-directeur général de l’IFDC a clôturé la cérémonie en remerciant le gouvernement d’avoir invité l’IFDC à installer le siège de l’ESAFD au Kenya. « Les récentes crises alimentaires et des engrais dans le monde rappellent la situation mondiale qui avait conduit à la création de l’IFDC », a fait remarquer Roy. « Avec l’appui loyal de nos bailleurs de fonds et de nos partenaires du secteur privé et du secteur public, l’IFDC sera en mesure de contribuer de manière significative à l’intensification agricole, à la réduction de la pauvreté et à la croissance économique en Afrique de l’Est et du Sud ».
Aussi présente à la cérémonie était Professeur Ruth Oniang’o, la fondatrice du Rural Outreach Program (une organisation non gouvernementale pour les agriculteurs du Kenya) et la rédactrice en chef du Journal Africain sur l’Alimenta-
« Il ne s’agit pas simplement de l’ouverture d’un bureau mais du lancement d’activités qui toucheront des millions d’agriculteurs dans la région », a déclaré le Directeur de l’ESAFD, M. Robert Groot, lors de la cérémonie d’inauguration. La Division opère actuellement au Burundi, en République Démocratique du Congo, au Kenya, au Mozambique, au Rwanda, en Afrique du Sud, en Tanzanie, en Ouganda et en Zambie. L’IFDC a choisi d’installer le siège de l’ESAFD à Nairobi—le hub commercial de la région—en raison de l’histoire de collaboration entre l’organisation et le Ministère kényan de l’Agriculture et de la présence d’organisations partenaires et de bailleurs de fonds, expliqua Groot.
Dr Amit Roy, le Président-directeur général (à droite) au lancement des activités de l’ESAFD. De gauche à droite : Prof. Christian Borgemeister, Président-directeur général de l’icipe; Dr Romano Kiome, le Secrétaire permanent du Ministère kenyan de l’Agriculture; Robert Groot, le directeur de l’ESAFD; Charles N’gutu, chef des services administratifs et financiers de l’ESAFD.
La cérémonie a été présidée par le Secrétaire permanent du Ministère de l’Agriculture, Dr Romano Kiome, un chercheur agricole de renom. Kiome a souligné les défis de la sécurité alimentaire, partant de l’amélioration du système d’approvisionnement en engrais à l’aide aux agriculteurs pour une utilisation plus efficace des engrais. Il a ensuite déclaré que la « présence de l’IFDC devrait mener progressivement à la production d’engrais dans la région. » Kiome a également rendu hommage au fondateur de l’icipe, le défunt Professeur Thomas R. Odhiambo, célèbre entomologiste et un pionnier du dévelop-
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Dr Romano Kiome présidant la cérémonie.
Division Afrique Nord Ouest L’enfouissement en profondeur de l’urée — l’expérience du Burkina Faso Contribution de Ketline Adodo, Coordinatrice — information et communications, NWAFD
L’IFDC mène actuellement des essais sur l’enfouissement en profondeur de l’urée (UDP) au Burkina Faso avec 100 agriculteurs à Bagre, 150 dans la Vallée de Kou et 150 à Sourou. Environ 200 agriculteurs et dirigeants de coopératives participèrent à une visite guidée des parcelles UDP au Burkina Faso dans la Vallée de Kou. Après la visite des rizières, le Directeur de cabinet du Ministre de l’Agriculture, Dr Abdoulaye Kombary, a encouragé les agriculteurs à appliquer méticuleusement la technique de l’UDP. Il a aussi suggéré que l’IFDC collabore étroitement avec l’Institut National de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) en vue d’étendre l’utilisation de l’UDP à travers tout le Burkina Faso. La technique de l’UDP consiste à tasser l’urée en « briquettes » que les agriculteurs enfouissent dans la zone racinaire du riz pendant la transplantation. L’azote, cet élément nutritif essentiel est absorbé plus directement par les plants de riz lors de la dissolution progressive des briquettes d’urée. Ce processus présente des avantages écologiques du fait qu’il réduit considérablement la quantité d’urée susceptible de se volatiliser ou de polluer la nappe phréatique. L’adoption de la technique de l’UDP présente deux importants avantages : l’augmentation des rendements et la réduction du coût des engrais. Ces avantages résultent d’une meilleure efficience « de l’assimilation » de l’azote du fait de la méthode de « placement précis » propre à l’UDP. Les riziculteurs apprécient l’UDP parce qu’elle ne nécessite qu’un apport d’engrais au lieu de deux ou trois avec l’épandage à la volée. Cela permet d’économiser en argent et en main-d’œuvre. En somme, les riziculteurs utilisent moins d’engrais pour obtenir des rendements accrus. De plus, l’UDP aide à mieux lutter contre les mauvaises herbes. Les gouvernements considèrent cette technique comme un moyen de rendre plus efficients les engrais de plus en plus coûteux et d’économiser des devises en réduisant les importations. Dr Bidjokazo Fofana, le coordinateur de l’UDP en Afrique subsaharienne a souligné
Une délégation africaine s’est rendue au Bangladesh pour s’informer sur l’enfouissement en profondeur de l’urée.
que « la technique de l’UDP s’est largement répandue en Asie, mais en Afrique de l’Ouest certains paramètres sont différents, parmi lesquels les types de sol, (sols alcalins et acides, etc.), une maîtrise de l’eau inadéquate et les problèmes de disponibilité et d’accessibilité des intrants. Par exemple, selon le protocole de l’UDP les agriculteurs doivent placer les briquettes d’urée au septième jour après la transplantation du riz. Mais dans les villages africains, l’urée n’est souvent pas disponible en temps voulu; elle peut arriver un mois après la transplantation. Des recherches adaptives sont en cours pour déterminer la période maximale durant laquelle l’apport des briquettes d’urée peut être retardée sans compromettre la récolte du riz ». Selon Fofana, les agriculteurs de la Vallée de Kou qui ont employé la technique de l’UDP ont récolté environ 1,3 t/ha de plus que ceux ayant utilisé la méthode traditionnelle de l’épandage à la volée de l’urée prillée. Les agriculteurs pratiquant l’UDP ont gagné 171 000 F CFA/ha (US $354,32) en revenus additionnels annuels de plus que les agriculteurs se contentant de l’application traditionnelle. « Nous cultivons actuellement un champ de 1 260 hectares de riz pendant la saison pluvieuse et de maïs pendant la saison sèche », déclare Marius Sanon, le chef de la Vallée de Kou. « Depuis la crise alimentaire de 2008, notre objectif est de faire deux récoltes de riz par an au lieu d’une. » « Pour la première campagne de 2009, 55 riziculteurs ont participé aux essais de l’UDP menés dans la Vallée de Kou. Ils ont travaillé sur 35 parcelles couvrant une superficie totale de 500 m2 pour les démonstrations et 20 parcelles de 200 m2 pour les recherches adaptatives ». Abdoulaye Ouédraogo, le président des coopératives de riz de Bama reste prudent : « Nous avons décidé de tester l’efficacité et la
rentabilité de l’UDP avant de nous y engager » a-t-il affirmé. « Les pluies ont commencé et les résultats sont encourageants. Nous attendons la saison sèche pour voir si la technique est vraiment efficace ». « Mais déjà, les différences sont nettes », poursuit Ouédraogo. « Les parcelles de l’UDP sont plus verdoyantes avec des panicules d’une taille et d’une qualité bien meilleures par rapport aux parcelles témoin. Nous voulons aussi connaître les coûts et les moyens de produire et de distribuer les briquettes ». Boukari Ouédraogo, un agriculteur de la Vallée de Kou, est préoccupé du fait que l’UDP est une technique à haute intensité de main-d’œuvre. « Avec l’épandage à la volée, un seul agriculteur peut couvrir une parcelle de 500 m dans trois heures. Pour l’UDP, il faut plus de six heures ». Mais Kindo Souleymane un autre agriculteur pense que « Ceci fait plutôt gagner du temps. Avec l’UDP l’application demande plus de travail mais il n’en faut qu’une tandis qu’avec l’urée prillée, il faut faire deux ou trois applications ». Fofana a souligné que « Pour le moment, les briquettes UDP ne sont pas produites à l’échelle commerciale en Afrique. Cependant, lors d’une récente visite d’essais UDP au Bangladesh, organisée pour un groupe d’agriculteurs et de scientifiques africains, l’IFDC a acheté deux machines de fabrication de briquettes ayant une capacité de production de 400 kilogrammes de briquettes par heure. Cela suffisait pour faire nos démonstrations pendant la première année. » « L’IFDC aidera les coopératives d’agriculteurs à acquérir leur propre machine et encouragera les entrepreneurs locaux à se charger de la production des briquettes », a jouté Fofana.
IFDC Report, Automne/Hiver 2009 – 5
La Division Eurasie Hiqmet Demiri, chef du projet KAED reçoit le prix du service exceptionnel
Kirghizstan, Pat Shapiro étaient aussi présents à la cérémonie aux côtés des représentants des autorités législatives et exécutives du gouvernement Kirghiz et les agences de financement et d’exécution du projet.
Dr Hiqmet Demiri, chef du Projet de développement des entreprises d’intrants agricoles (KAED II), a reçu le 16 septembre le prix de service exceptionnel de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID). Demiri était l’un des sept chefs de projet/représentants locaux ayant reçu cette distinction honorifique parmi les 41 projets financés par l’USAID au Kirghizstan.
Le prix a été attribué à Demiri « En reconnaissance de sa flexibilité, son initiative et son dévouement exceptionnels dans la gestion de l’acquisition, de l’expédition et de la distribution des intrants selon des méthodes axées sur marché, pendant l’hiver rigoureux de 2008–09. Grâce à l’excellente gestion de Demiri, l’USAID a pu fournir l’aide nécessaire et en temps opportun aux agriculteurs, renforçant ainsi la situation de la sécurité alimentaire du Kirghizstan ».
La cérémonie eut lieu au domicile de son Excellence Tatiana Gfoeller, l’Ambassadeur des Etats-Unis au Kirghizstan. Le nouveau chef de mission du bureau régional des républiques d’Asie centrale de l’USAID, Andrew B. Sisson et le représentant local de l’USAID au
Dans son discours, l’Ambassadeur Gfoeller s’est félicitée de « l’œuvre exceptionnelle de l’IFDC qui fait la différence dans la vie de la population Kirghize ». Sisson, qui a connu l’IFDC par le biais du Projet d’intrants agricoles en situation d’urgence, mis en œuvre au
Kosovo en 1999-2000, a qualifié les actions de l’IFDC « d’héroïques et d’incomparables à toute autre initiative ». « Je suis honoré de recevoir ce prix » a déclaré Demiri dans son discours d’acceptation. « Mais le mérite va en grande partie à l’équipe de KAED pour son efficacité, son dévouement, sa créativité et son dynamisme dans la mise en œuvre du projet IFDC au Kirghizstan. La vie des agriculteurs kirghizes est en train de changer et ce prix est la meilleure récompense pour mon équipe et moi-même. Une grande partie du mérite va également au personnel du siège de l’IFDC pour le leadership, les conseils et l’attention aux besoins des projets. Sans leur appui, il aurait été impossible de satisfaire aux exigences de l’USAID. Les perspectives d’avenir de l’IFDC dans cette région du monde sont plus brillantes que jamais et j’ai le privilège de pouvoir apporter ma modeste contribution aux réalisations marquantes de l’Organisation. »
Présents à la cérémonie organisée par l’USAID pour la remise de prix à Dr Hiqmet Demiri (au centre) de l’IFDC : (de gauche à droite) Andrew Sisson, le chef de mission du bureau régional de l’USAID CAR; Tatiana Gfoeller, l’Ambassadeur des Etats-Unis au Kirghizstan; Pat Shapiro, le représentant local de l’USAID Kirghizstan; et Andrew Segars, le représentant adjoint local de l’USAID au Kirghizstan.
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Le Siège IFDC organise la retraite de son personnel et fête ses 35 ans La retraite du personnel de l’IFDC pour l’année 2009 eut lieu du 14 au16 septembre, au Centre de Conférence de l’Hôtel Marriott, à Florence, Alabama. Le thème était « La célébration des 35 ans ». A cette retraite, le Président-directeur général de l’IFDC, Dr Amit Roy a fait une présentation sur« L’IFDC à 35 ans: d’où nous venons, où sous en sommes ». L’IFDC a été créé en 1974 pendant la crise alimentaire mondiale. L’objectif initial de l’IFDC était d’aider les pays en développement à résoudre les problèmes de sécurité alimentaire par le biais du développement d’engrais et de pratiques de fertilisation efficaces. Depuis lors, le cadre des activités de l’organisation s’est élargi pour aider à améliorer l’efficacité de l’ensemble de la chaîne de valeur agricole. Depuis sa création, l’IFDC a mené des actions dans 130 pays et opère actuellement dans 22 pays.
Timothy Karera, le chef de l’Unité coordination des formations et des ateliers fait sa présentation sur « la Formation comme outil stratégique ».
Roy a fait le point du plan stratégique de l’IFDC et des nouvelles initiatives engagées. Les principales stratégies de l’IFDC visent à améliorer l’efficacité d’un éventail d’engrais ; étendre l’adoption des techniques d’engrais éprouvées ; et forger des partenariats avec des gouvernements, des organisations à but non lucratif et le secteur privé en vue d’améliorer le fonctionnement des marchés. Comme l’indique le cadre logique 2009–2013, IFDC cherche à doubler les rendements des agriculteurs africains qui bénéficient de son appui à travers l’Initiative pour la productivité en Afrique. Les rendements des céréales et d’autres produits de base en Afrique ne représentent qu’environ 25% de la moyenne mondiale. L’objectif de l’Initiative pour l’efficience de l’azote est d’augmenter de 50 pour cent l’efficience de cet élément nutritif essentiel, qui n’est actuellement que de 30% avec les engrais azotés courants, notamment sur les céréales. L’amélioration de l’efficience de l’azote offre d’importants avantages agronomiques, économiques et environnementaux. Le phosphate naturel est une ressource non renouvelable. Du fait de la diminution des réserves de phosphate, l’Initiative pour l’efficience du phosphate cherche à améliorer le taux d’assimilation du phosphate des engrais phosphatés appliqués directement sur les cultures. Après la présentation de Roy, la retraite s’est poursuivie avec des panels de discussion, les présentations des nouvelles divisions et des travaux de groupe. Les panels de discussion étaient centrés sur l’amélioration de la collaboration entre la recherche et les activités de terrain ; la création de marchés durables et l’appui aux agriculteurs au travers des programmes de bons d’intrants ; l’efficacité de l’utilisation de l’azote et la réalisation des objectifs stratégiques de l’IFDC. Les travaux de groupe ont porté sur l’intégration des activités de communication à travers toute l’organisation, les questions de formation, d’évaluation et de stratégies d’intégration. La réunion du Conseil d’administration de l’IFDC s’est tenue du 16 au18 septembre au siège de l’Organisation. Le temps fort de la semaine fut la conférence de l’écrivain Thomas Hager à la mémoire de Travis P. Hignett.
Les événements marquants de l’histoire de l’IFDC 1974 – L’lFDC est créé en réponse à une crise alimentaire mondiale, sur le conseil du Secrétaire d’Etat des Etats-Unis Dr. Henry Kissinger 1977 – Le Président Jimmy Carter désigne l’IFDC comme une organisation internationale publique 1982 – Les recherches de l’IFDC s’étendent vers l’Afrique 1987 – La Division IFDC Afrique est établie à Lomé au Togo 1992 – La Division IFDC Eurasie est établie à Dhaka au Bangladesh 1996 – L’IFDC fait de grands progrès avec le renforcement du secteur agricole au Bangladesh et le développement d’un marché pour les intrants et les produits agricoles en Albanie 1999 – Un cadre stratégique est élaboré pour l’approvisionnement en intrants en Afrique 2003 – Le projet de Gestion intégrée de la fertilité des sols a un impact majeur sur la productivité et les revenus agricoles en Afrique de l’Ouest 2004 – Le nombre total de pays couverts par l’IFDC depuis sa création est de 130 2006 – L’IFDC organise le Sommet African sur les Engrais à Abuja, Nigeria 2007 – Le projet CATALIST est lancé dans la région des Grands Lacs de l’Afrique 2009 – La Division Afrique de l’IFDC est scindée en deux : la Division Afrique du Nord et de l’Ouest et la Division Afrique du Sud et de l’Est L’IFDC Division Asie devient la Division Eurasie IFDC entame des recherches sur les prochaines « générations » d’engrais
(La suite à la page 8)
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Quelques photos de la retraite du personnel de l’IFDC
De gauche à droite: Corky Snipes, Directeur des opérations de l’IFDC; David Bradford, le maire de Muscle Shoals, Alabama; et Vo-Tong Xuan, membre du Conseil d’administration de l’IFDC.
Lors d’une pause pendant les activités de la retraite, (de gauche à droite) : Balu Bumb, économiste spécialisé en politique, économie et marché; Carlos Zandamela, chef de projet et analyste de politique; John Shields, directeur de la Division Recherche et Développement; et Marjatta Eilittä, directrice de la Division Afrique du Nord et de l’Ouest.
Meg Ross, info-graphiste et conceptrice Web et Henry Ekpiken, coordinateur du projet de Réseau de distributeurs d’intrants au Nigeria, assis au premier rang lors de la conférence de Thomas Hager à la mémoire de Travis P. Hignett.
8 – IFDC Report, Automne/Hiver 2009
Scott Wallace, le représentant de l’IFDC au Nigeria, présente le programme de bons d’intrants dans les Etats de Taraba et de Kano.
Des membres du personnel posent debout devant un stand indiquant la localisation du personnel de l’IFDC et des membres du Conseil d’administration dans le monde. De gauche à droite: Musa Taylor, coordinatrice de la formation en entreprise des organisations paysannes; Constant Dangbegnon, scientifique postdoctoral en sciences sociales et agronomie; Emmanuel Alognikou, gestionnaire des subventions pour le Programme de renforcement du secteur coton en Afrique de l’Ouest (WACIP); Kofi Debrah, représentant de l’IFDC et chef de projet au Ghana; et Bruno Ouedraogo, assistant coordinateur national pour le WACIP au Benin.
Bruno Ouedraogo, assistant coordinateur national du Programme de renforcement du secteur coton en Afrique de l’Ouest (WACIP), en visite à la ferme ‘Isbell Farms’ à Cherokee, Alabama.
Les membres du personnel de l’IFDC reçoivent des prix Jose Ramon Lazo de la Vega a reçu le prix de cadre international exceptionnel 2009 décerné par le Président du Conseil d’administration de l’IFDC. Ramon est spécialiste en ingénierie à l’IFDC avec plus de 30 ans d’expérience dans le domaine du développement, de la recherche et de la production des engrais. Il est spécialiste de l’entretien, la construction, le démarrage et la production des usines d’engrais. Ramon a fourni des services d’assistance technique dans la technologie d’engrais en Albanie, au Bangladesh, en Colombie, en Egypte, en Allemagne, au Guatemala, au Honduras, en Inde, en Indonésie, en Irlande, en Malaisie, en Maurice, au Mexique, au Mozambique, au Pakistan, en Afrique du Sud, au Venezuela, en Zambie et au Zimbabwe. Ramon a contribué au développement d’une machine de fabrication de briquettes à l’échelle villageoise. Cette machine permet de compacter l’urée en supergranules qui sont enfouis directement dans la zone racinaire des cultures, ce qui réduit les pertes d’azote tout en augmentant les rendements. Aujourd’hui ces machines sont fabriquées et utilisées partout au Bangladesh et sont introduites en Afrique.
Peter McPherson, le Président du Conseil d’administration de l’IFDC remet le prix à Ramon Lazo de la Vega (à gauche).
Ramon, un ressortissant mexicain, est titulaire d’une licence en génie chimique de l’Universidad Ibero Americana, au Mexico. Il travaille à l’IFDC depuis 1982.
Emmanuel Alognikou a reçu le prix 2009 de cadre de terrain exceptionnel 2009 décerné par le Présidentdirecteur général de l’IFDC. Emmanuel est le gestionnaire des subventions au sein du Programme pour le renforcement du secteur coton pour l’Afrique de l’Ouest (WACIP). Ses 19 ans d’expérience couvrent divers domaines dont la recherche agricole et le développement de technologies, la gestion, le leadership et les questions de politique, particulièrement en Afrique de l’Ouest. En tant que responsable du processus d’octroi de subventions de WACIP Emmanuel s’assure de la haute qualité technique des récipiendaires et du respect des exigences du bailleur de fonds. D’après le chef du projet WACIP, Sarah Gavian, Emmanuel veille méticuleusement à l’exactitude et à la cohérence interne de tous les chiffres et les concepts dans les contrats de WACIP. « Il est un pilier du WACIP » ajoute Gavian. Emmanuel, d’origine togolaise, est titulaire d’une licence en agriculture et d’une maîtrise en phytotechnie de l’Université du Bénin à Lomé au Togo. Il travaille à l’IFDC depuis 1988.
Dr Amit Roy, le Président-directeur général de l’IFDC, remet le prix à Emmanuel Alognikou (à gauche).
(La suite à la page 10)
IFDC Report, Automne/Hiver 2009 – 9
Les membres du personnel de l’IFDC reçoivent des prix (Suite de la page 9)
Doyce Couch est le récipiendaire du Prix de cadre exceptionnel du siège 2009 décerné par le Président-directeur général de l’IFDC. En tant que coordinateur des services de maintenance à l’IFDC, Doyce est chargé de la maintenance et de la modification de tous les biens physiques au siège. Cela inclut la température et l’électricité, la plomberie et les travaux de réaménagement et de construction. Très récemment, Doyce et son assistant Wendell Rhodes, ont travaillé sans relâche pour moderniser et construire des bureaux supplémentaires pour loger l’effectif croissant de l’IFDC. Un autre exemple des talents de Doyce est la magnifique table qui siège dans la salle du Conseil. Ses compétences de maîtrecharpentier et d’ouvrier professionnel épargnent à l’IFDC d’avoir à engager d’autres équipes de construction externes. Pendant près de 30 ans, Doyce s’est assuré de la sécurité et du bon fonctionnement des installations de l’IFDC.
Dr Amit Roy remet le prix à Doyce Couch (à gauche).
De gauche à droite : Peter McPherson, Ramon Lazo de la Vega, Doyce Couch, Emmanuel Alognikou et Dr Amit Roy.
10 – IFDC Report, Automne/Hiver 2009
Un économiste agricole présente une approche économique pour la prise de décisions relatives aux engrais Dr Bob Farquharson, un économiste agricole de l’Université de Melbourne en Australie, s’est entretenu le 30 juillet 2009 avec les scientifiques et les ingénieurs de l’IFDC au sujet d’une nouvelle approche pour la prise de décisions relatives aux engrais. Il a fait sa présentation au siège de l’IFDC à Muscle Shoals en Alabama. Dans son approche, Farquharson utilise l’économie pour aider les agriculteurs à déterminer la quantité optimale d’engrais à appliquer à leurs cultures pour obtenir le maximum de rendements. « Nous devons prendre en compte le prix des engrais et celui des produits en plus de la réponse des cultures à l’augmentation de la quantité d’engrais », dit Farquharson. « Pour cela, l’économie est importante. Cette approche consiste à lier la biologie à l’économie. Dans un certain sens, il s’agit de l’analyse des risques. « De nombreuses recommandations d’engrais ne tiennent pas compte des facteurs économiques », dit Farquharson. Son approche implique l’utilisation d’un modèle de simulation de la croissance végétale pour prédire la réponse biophysique des plantes (le rendement) avec l’augmentation des doses engrais azotés. Ensuite, un cadre économique pour la production agricole est utilisé pour prendre en compte les coûts (prix d’engrais) et les bénéfices (le prix de la culture à la vente) pour les producteurs. Les réponses en termes de rendements simulés indiquent que l’apport accru d’engrais à une plante augmente le rendement mais à un taux décroissant. Les paysans doivent se demander, « Quel est le meilleur taux pour ma culture en ce moment précis ? » Par exemple, si le prix du blé augmente, les producteurs pourront accroître les revenus tirés de la production de cette céréale. A cet effet, il faut apporter plus d’azote aux cultures pour produire plus de blé à vendre. Si le modèle de simulation de la croissance végétale peut prédire les réponses en termes de rendement durant les années
Dr Bob Farquharson (à gauche) avec une famille paysanne cambodgienne.
de faible et de forte pluviométrie, l’analyse économique permet de définir la meilleure décision concernant les engrais dans chaque cas, et ainsi prendre en compte les risques liés à la prise de décision avec les changements climatiques. L’analyse des risques peut se faire aussi pour différents prix. « La fluctuation des prix des engrais rend ces analyses particulièrement importantes », dit Farquharson. « Il coûte cher d’appliquer de l’azote dont les prix ont considérablement fluctué ces derniers temps. » Quand les prix des engrais augmentent, la réaction normale est de diminuer leur apport. Le cadre économique indique comment gérer cette diminution. Farquharson a travaillé avec l’Australian Center for International Agricultural Research pour réduire la pauvreté au Cambodge par la promotion de la diversification culturale pour les agriculteurs des montagnes. Une analyse des décisions concernant les engrais a été menée pour les cultures cibles du projet — le maïs, le soja, le haricot mungo et l’arachide. Farquharson a fait remarquer que les taux d’intérêt au Cambodge atteignent les 3 pour cent par mois. Pour les agriculteurs cambodgiens et d’autres pays en développement, le coût d’investissement en engrais est particulièrement élevé.
« Les paysans pauvres ne peuvent pas faire des prêts à des taux d’intérêt élevés, à moins qu’il y ait de fortes chances d’obtenir des bénéfices substantiels. Si à cause d’une erreur ils perdent tout, ils risquent de connaître la famine », explique Farquharson. « Dans les pays développés, ceci ne constitue pas un grand problème ». « C’est pourquoi ce genre de prise de décision est si important pour les agriculteurs des pays en développement. Ils doivent tirer d’importants bénéfices de leurs investissements sur la base de leur décisions d’engrais, et le cadre économique permet d’inclure cette considération ». Farquharson est co-auteur d’une publication concernant l’utilisation de cette approche pour analyser la production du blé au nord de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Il indique cependant que les principes sont les mêmes dans les pays développés que dans les pays en développement. « Il est important de présenter les informations de manière claire aux agriculteurs », dit Farquharson. « Des ateliers et des essais en milieu paysan pourront être organisés dans des pays en développement pour démontrer aux agriculteurs qu’ils tirent des bénéfices plus importants de leurs investissements en engrais quand ils prennent tous ces facteurs en considération ». IFDC Report, Automne/Hiver 2009 – 11
IFDC–un Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole B.P. 2040 Muscle Shoals, Alabama, États-Unis
12 – IFDC Report, Automne/Hiver 2009