IFDC Report, Volume 34, No. 1, March 2009

Page 1

Volume 34, No. 1 Mars 2009 ISSN 0149-4521 Actualité des travaux et des progrès de l’IFDC—un Centre International pour la Fertilité des Sols et le Développement Agricole

www.ifdc.org L’unique usine d’urée en Afrique Subsaharienne renaît sous le nom Notore L’unique usine d’urée en Afrique subsaharienne, l’ancienne National Fertilizer Company of Nigeria (NAFCON), a redémarré en janvier et a repris sa production sous le nom de Notore Chemical Industries, Ltd. Située près de la ville d’Onne dans le Delta du Niger sur la côte sud du Nigéria, l’usine produira de l’urée, la forme d’engrais azoté la plus répandue au monde et l’ammoniac, une autre forme d’engrais azoté.

L’IFDC développe FertTrade : Un nouveau logiciel pour l’analyse du marché mondial des engrais FertTrade est un nouvel logiciel d’analyse que des économistes de l’IFDC ont élaboré pour prévoir et évaluer les changements et les tendances de la demande, la production et le commerce des engrais N, P et K au niveau mondial. « Le modèle de commercialisation des engrais peut évaluer l’impact de la diversité des scénarios d’anticipation susceptibles (La suite à la page 2)

(La suite à la page 2)

L’usine NAFCON du Nigeria (en haut), l’une des plus grandes usines du monde a été fermée en 1996 et rouverte en janvier sous le nom de Notore après une rénovation de grande envergure (photo ci-après).

Notore Photo

Deux économistes de l’IFDC démontrent le nouveau modèle de commercialisation des engrais de l’IFDC, de gauche à droite : Dr Carlos Baanante (à gauche) et Dr Oumou Camara (à droite). Le FertTrade facilitera l’accès des paysans africains aux informations indispensables sur le marché des engrais N, P et K.

Sommaire : L’unique usine d’urée en Afrique Subsaharienne renaît sous le nom Notore ....................................................................................................... 1 L’IFDC développe FertTrade : un nouveau logiciel pour analyser le marché mondial des engrais .................................................................... 1 Les engrais retards—une technologie émergente pour la sécurité alimentaire ................................................................................................ 3 Interview de Dr Vo-Tong Xuan, membre du Conseil d’Administration de l’IFDC ................................................................................................... 6 Programme d’urgence sur l’enfouissement profond de l’urée pour des agriculteurs, victimes du cyclone au Bangladesh ............................. 7 L’IFDC promeut une race de vache laitière améliorée pour augmenter la production laitière au Kirghizstan ......................................................... 8 L’IFDC et le TSBF publient un Guide des Principes Agro-écologiques de la GIFS ................................................................................................. 8 IFDC Calendrier des Programmes de Formation 2009 .............................. 9 L’IFDC et l’IFA organisent des ateliers sur la Technologie de production d’engrais en Malaisie et au Maroc .......................................... 9 Les Experts de COMESA entrent en partenariat avec le Programme STAR de l’IFDC .................................................................. 10 Le lauréat Dr Norman Borlaug honoré à 95 ans ! ..................................... 11

Mars 2009, IFDC Report—1


IFDC Report Publication: IFDC–Un Centre International pour la Fertilité des Sols et le Développement Agricole Editeur: Thomas R. Hargrove Traduction: Wisdom Tenge/Ketline Adodo Le IFDC Report est une publication trimestrielle de l’IFDC, Muscle Shoals, Alabama, USA. Téléphone : 256-3816600, Téléfax : 256-381-7408, EMail : general@ifdc.org, Web Site : www.ifdc.org. Sauf indication contraire, les textes publiés dans IFDC Report tombent dans le domaine public et peuvent être reproduits librement à condition de mentionner la source et de nous envoyer une copie du texte reproduit. Les abonnements sont gratuits. Les versions espagnole et française de l’IFDC Newsletter sont disponibles à l’IFDC. L’IFDC est une organisation internationale publique à but non lucratif, gouvernée par un conseil d’administration international composé de représentants de pays développés et de pays en développement. Le centre bénéficie de l’appui de différentes agences bilatérales et multilatérales, de fondations privées et de gouvernements. L’IFDC se concentre sur la croissance et la durabilité de la productivité alimentaire et agricole dans les pays en développement par la mise au point et le transfert de technologies efficaces de gestion des éléments nutritifs et d’expertise en agro-industrie. Président – Directeur Général : Amit H. Roy Conseil d’administration: M. Peter McPherson (U.S.A.), Président du Conseil d’Administration G. J. Doornbos (Pays-Bas), Vice-président du Conseil d’Administration Agnes M. Abera-Kalibata (Rwanda) Margaret Catley-Carlson (Canada) Soumaïla Cisse (Malí) John B. Hardman (U.S.A.) Osamu Ito (Japon) Patrick J. Murphy (U.S.A.) Mortimer Hugh Neufville (U.S.A.) M. Ann Tutwiler (U.S.A.) Vo-Tong Xuan (Vietnam) Changement d’adresse : Veuillez prévoir six semaines pour tout changement d’adresse et envoyer la nouvelle adresse à : IFDC Report, P.O. Box 2040, Muscle Shoals, Alabama 35662, U.S.A.

2—IFDC Report, Mars 2009

L’unique usine d’urée en Afrique Subsaharienne renaît sous le nom Notore (Suite de la page 1)

L’IFDC a aidé à transformer NAFCON en Notore (qui signifie « Genèse » dans un dialecte local). En 2004, l’Agence des EtatsUnis pour le Développement International (USAID) a financé une mission d’étude effectuée par Jorge Polo, expert technique principal à l’IFDC pour déterminer les moyens devant permettre au Nigeria de mieux pourvoir à ses besoins en engrais azotés. « Nous avions considéré trois possibilités : remettre en état et redémarrer l’usine NAFCON, construire une nouvelle usine ou implanter une usine existante au Nigeria, » rappelle Polo. « Nous avons conclu que le moyen le plus efficace de relancer la production d’urée au Nigeria était de privatiser, de rénover et de rouvrir NAFCON avant de penser à construire d’autres usines pour répondre aux besoins futurs. » La NAFCON, propriété de l’Etat, et l’une des plus grandes usines du monde a été construite en 1988 et fermée en 1996. Elle a été rachetée à 152 millions de dollars US en 2005 par Notore qui a investi 400 millions de dollars US pour sa rénovation. Notore appartient à un consortium d’investisseurs nigérians et à des investisseurs institutionnels locaux et étrangers. « L’acquisition de NAFCON par Notore résulte de l’initiative de l’ex-Président nigérian Olusegun Obasanjo de privatiser toutes les entreprises étatiques et de se concentrer sur le développement du secteur agricole du pays, » dit Onajite Okoloko, Directeur général de Notore.

azotés. La ville d’Onne est proche de l’océan Atlantique, ce qui facilite l’importation du gaz et d’autres matières premières et l’exportation des engrais vers d’autres pays africains. La Nigerian National Petroleum Corporation a signé un contrat de 20 ans avec Notore, selon lequel elle s’engage à fournir du gaz naturel pour le fonctionnement de la nouvelle usine, a déclaré Dr Amit Roy, Président-directeur général de l’IFDC. « Actuellement, Notore produit 1 000 tonnes d’ammoniac et 1 500 tonnes d’urée par jour, » dit Dr Maria Wanzala, économiste et représentant de l’IFDC auprès du secrétariat du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), basé à Johannesburg, en Afrique du Sud. « Selon les estimations, Notore devrait produire 160 000 tonnes d’urée et 500 000 tonnes de NPK par an. » Plus de 60% de la production annuelle d’urée (100 000 tonnes) et de NPK (320 000 tonnes) sera commercialisée au Nigeria et le reste dans des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. « Pour une distribution efficace, Notore compte créer un réseau de 70 principaux distributeurs, d’abord dans 16 Etats, pour préparer la saison de production 2009, » dit Scott Wallace, représentant de l’IFDC au Nigeria. « De plus, Notore envisage d’établir un partenariat avec le Gouvernement Fédéral, l’IFDC et quelques Etats clés en vue de développer un programme de bons d’engrais pour cette année, » dit Wallace.

« Le Delta du Niger abonde en gaz naturel, mais environ 60% de ce gaz est brûlé ou gaspillé, » dit Okoloko. Le gaz naturel, un produit dérivé de l’industrie pétrolière, est indispensable à la production des engrais

« Le réseau de distribution comprendra plus de 400 camions pour transporter les engrais de l’usine aux distributeurs. Notore veut développer des réseaux similaires dans d’autres pays importateurs de son engrais. « En réalité, la Révolution Verte Africaine a déjà démarré, » dit Okoloko dans un article de Reuters paru le 8 janvier. « Le Nigeria a repris sa place au sein des nations industrialisées qui produisent des engrais, un intrant clé pour le développement des cultures indispensables à l’alimentation de sa population. »

L’IFDC développe FertTrade : Un nouveau logiciel pour l’analyse du marché mondial des engrais

une planification à court et à long terme de la production, la distribution et la commercialisation des engrais. »

(Suite de la page 1)

d’influer sur le marché international des engrais N, P et K jusqu’en 2025, » dit Dr Carlos Baanante, économiste principal à l’IFDC qui a dirigé les travaux de développement de FertTrade. « Les incertitudes d’aujourd’hui concernant la capacité de l’agriculture à répondre à une demande fortement variable, font des modèles de prévision, qui lient ces évolutions à la demande d’engrais des outils très utiles pour

« Aucun autre modèle de commercialisation n’est capable de prédire les tendances du marché des engrais, comme FertTrade. » L’IFDC emploiera FertTrade pour améliorer la prise de décision concernant les réformes de politique et le développement et le transfert de technologies permettant d’améliorer la performance des engrais et des secteurs agricoles dans le monde, en particulier dans les pays en développement. (La suite à la page 3)


L’IFDC développe FertTrade : Un nouveau logiciel pour l’analyse du marché mondial des engrais (Suite de la page 2)

« L’utilisation de FertTrade peut générer des informations susceptibles de faciliter la commercialisation de 30% à 40% des engrais produits dans le monde, et d’empêcher ou de limiter les pénuries et les hausses de prix pouvant affecter négativement l’utilisation d’engrais et la production agricole, » dit Baanante. « La demande d’engrais provient et dépend de la demande en produits agricoles—pour l’alimentation humaine et du bétail, les fibres et aujourd’hui le biocarburant, » dit Baanante. « FertTrade analyse les facteurs qui influencent la demande, l’offre et la commercialisation des produits agricoles—qui influencent aussi et déterminent l’évolution des demandes d’engrais. » Parmi ces facteurs, figurent les populations des pays et leurs revenus, les progrès dans les secteurs de l’agriculture et des engrais, les changements climatiques et la demande en biocarburants.

L’efficacité de l’utilisation de l’azote « Aujourd’hui, environ deux-tiers de l’azote appliqué aux cultures dans les pays de développement se perd par volatilisation dans l’atmosphère ou par lessivage par les eaux souterraines, » dit Baanante. L’IFDC utilise le modèle FertTrade pour prédire l’impact potentiel du développement et de l’adoption de meilleures techniques d’engrais azotés améliorés permettant d’augmenter leur efficacité sur les céréales de la moyenne actuelle de 40% et 60% ou plus.

milliards de dollars US cette année-là, » dit Baanante. « Cette avancée dans le domaine du développement et du transfert de technologie pourrait réduire les dépenses annuelles des agriculteurs en engrais azotés d’environ 4,5 milliards de dollars US: ce qui contribuera à accroître considérablement les revenus de millions de producteurs céréaliers dans les pays en développement. »

« Une telle augmentation peut contribuer à réduire les pertes mondiales d’azote d’environ 9,3 millions de tonnes à l’horizon 2025—une économie d’environ 10,1 Vente d’engrais au Mali.

L’engrais à libération contrôlée—une technologie émergente pour la sécurité alimentaire Les engrais à libération contrôlée (ELC) sont employés principalement sur les cultures de rente, mais la technologie peut être adaptée pour l’agriculture en général dans les pays en développement. Les ELC non seulement augmentent l’efficacité des engrais et des rendements culturaux, mais ils réduisent aussi les pertes occasionnées par le lessivage, le ruissellement, la volatilisation et la dénitrification, dit Dr Upendra Singh, scientifique principal à l’IFDC—Système de modélisation (Fertilité des sols). La plupart des ELC sont conçus pour libérer de l’azote minéral (N) dans le sol pendant une longue période. Pendant des décennies, les ELC ont été utilisés, souvent sur des cultures spéciales à forte valeur, les terrains de golf et les plantes ornementales. Mais aujourd’hui, la nécessité d’améliorer l’efficacité des engrais peut entraîner une demande accrue des ELC pour des cultures de moindre valeur commerciale dans les pays en développement. Les ELC améliorent la récupération de l’azote en limitant l’hydrolyse de l’urée, en ralentissant la volatilisation dans l’atmosphère, en limitant la nitrification ou en contrôlant la vitesse de libération de l’azote dans le sol. « Les termes ELC et Engrais à Libération Lente (ELL) sont utilisés de façon interchangeable, » dit Singh. « Mais sur le plan technique les produits sont différents. Les ELC sont des engrais composés enrobés de substances qui limitent leur disponibilité immédiate dans le sol d’une façon contrôlée et prévisible. Les ELL sont des substances spécifiques telles que l’urée-formaldéhyde et les engrais minéraux peu solubles. » Les ELC, les ELL, les inhibiteurs de nitrification et d’uréase contribuent tous à une meilleure utilisation de N, réduisent les pertes d’éléments nutritifs tout en réduisant les investissements des agriculteurs en termes de temps, de travail et d’énergie.

Les technologies ELC varient Plusieurs fabricants d’engrais ont mis au point et vendent des produits ELC capables de libérer un ou plusieurs éléments nutritifs à une vitesse adaptée à la demande des plantes en éléments nutritifs. De nombreux ELC sont des produits azotés modifiés. • Les produits de réaction urée formaldéhyde—ces produits incluent le Nitroforme (appelé aussi le Blue Chip), la forme urée, l’urée de méthylène, et le Nutralene. • L’urée enrobée de soufre (UES) — a été mise au point dans les années 60 et 70 par la Tennessee Valley Authority (TVA). Suivant ce procédé, l’urée est enrobée de soufre bon marché afin de contrôler la libération des éléments nutritifs et fournir le soufre comme élément nutritif secondaire pour la croissance végétale. L’UES est appliqué sur le riz au Japon et dans d’autres régions où le riz constitue une culture à forte valeur économique, dans les cultures maraîchères et les jardins potagés et sur les plantes ornementales et autres plantes à forte valeur. L’UES est depuis peu enrobée d’une fine couche de polymère afin de moduler la vitesse de libération des éléments nutritifs. Les produits UES contiennent entre 30% et 40% d’azote. La suite à la page 4)

Mars 2009, IFDC Report—3


L’engrais à libération contrôlée— une technologie émergente pour la sécurité alimentaire (Suite de la page 3)

• Les engrais enrobés de polymère (EEP) —Ces produits sont considérés comme les plus avancés techniquement en termes de contrôle de la libération des éléments nutritifs et d’amélioration de l’efficacité de leur utilisation. Mais en raison de l’accroissement des coûts de production, les EEP sont appliqués souvent aux cultures à forte valeur économique. Les marques les plus couramment utilisées sont l’Osmocote, le Nutricote, le Polyon, le Meister et l’ESN. Les EEP contiennent habituellement entre 40% et 46% d’azote. • Les inhibiteurs d’uréase et de nitrification—Ce sont des additifs qui réduisent les pertes d’azote dans l’atmosphère. Ces produits s’appliquent principalement sur les produits agricoles, notamment le maïs. Le plus couramment utilisé aux Etats-Unis est l’Agrotain, commercialisé par Agrotain. Les inhibiteurs de nitrification les plus courants sont AgrotainPlus, commercialisés par Agrotain, et N-Serve, commercialisé par Dow AgroSciences.

La Technologie ELC se propage La technologie ELC est en constante évolution et de nouvelles technologies continuent d’émerger, dit Singh. Certaines attendent d’entrer sur le marché lorsque les conditions écologiques et environnementales seront favorables. Au début, les techniques ELC incluaient les marques suivantes : ESN Smart Nitrogen, Stable U, Nurea, Nitamin®, VitAG, Wondergreen, Saxolene et Super U. « La plupart des ELC nouveaux ou émergents sont des dérivés de l’urée polyenrobée ou encapsulée et des polymères d’urée, » dit Singh. « Une technologie naissante qui semble prometteuse est ‘la technologie absorbée’ ou ‘engrais absorbés’ parce que les éléments nutritifs des engrais sont absorbés, puis libérés lentement à partir d’une substance absorbante. Cela permet d’éliminer l’enrobage, une étape coûteuse dans la fabrication. »

Les ELC actuels ou émergents Selon Taylor Pursell, Président de NFT, Birmingham, en Alabama aux Etats-Unis, « Les principaux objectifs d’une utilisation à grande échelle des ELC dans 4—IFDC Report, Mars 2009

l’agriculture doivent être de maximiser l’efficacité pour permettre de hauts rendements à moindre coût. La nouvelle technologie d’engrais absorbés peut réduire considérablement les coûts par rapport aux ELC classiques. » La Nouvelle technologie Georgia Pacific—Georgia Pacific, basé à Atlanta, en Géorgie aux Etats-Unis a mis au point et commercialise deux nouveaux ELP azotés liquides à base d’urée de méthylène (UM). L’UM est de l’urée ayant subi une réaction pour créer des polymères à courte chaîne qui sont décomposés par l’action microbienne pour libérer progressivement les éléments nutritifs. « Un avantage majeur de la technologie UM est que peu d’azote est hydrolysé à une période donnée, ce qui réduit les pertes par volatilisation, » dit Singh. La technologie UM a longtemps été jugée trop coûteuse pour l’usage agricole. Mais les pharmaciens et les agronomes de Georgia Pacific ont mis au point un engrais UM applicable sur les feuilles et sur les sols pour aider les paysans à utiliser l’azote plus efficacement et plus économiquement, d’après le Site web de Georgia Pacific, www.gp.com/ plantnutrition. L’engrais foliaire est commercialisé sous le nom de Nitamin® 30L, une source d’azote 30-0-0 liquide avec 60% de l’azote sous une forme lentement disponible. L’azote se convertit en azote foliaire en deux semaines environ et permet d’augmenter à la fois et la teneur en protéine et les rendements agricoles, d’après Georgia Pacific. Le produit UM est commercialisé sous le nom de Nitamin NFusion®, une source de d’azote 22-0-0 liquide. Ce produit est destiné à être mélangé avec une source d’azote à libération rapide telle le nitrate d’ammonium urée (UAN) pour rendre l’azote disponible lentement et dans les proportions adéquates pour des cultures spécifiques. Des scientifiques de l’IFDC ont collaboré avec ceux de Georgia Pacific à des essais d’incubation pour caractériser la libération de l’azote dans le temps et à des températures différentes. Agrotain International L.L.C—est l’un des plus grands producteurs mondiaux d’engrais azotés stabilisés. La société qui a son siège à St. Louis, Missouri, aux Etats-Unis commercialise des produits à

efficacité renforcée sous les marques Agrotain, Agrotain Plus, et Super U, a dit Andrew Semple, Vice-président des ventes internationales aux éditeurs de IFDC Focus. Agrotain est un stabilisateur d’azote qui contrôle la volatilité de tout engrais à base d’urée que ce soit le granulé ou la solution UAN. « Le stabilisateur d’azote Agrotain est disponible sous forme liquide et une nouvelle formule de triple concentré sec, » dit Semple. « Les deux peuvent être ajoutés à l’urée granulée ou mélangés à des solutions liquides. » Le produit convient bien au système de culture sans labour, dit Semple, et devient de plus en plus populaire auprès des agriculteurs conventionnels. Les agriculteurs pratiquant le système sans labour ont désigné Agrotain comme « le produit de l’année » pendant trois années consécutives. L’Agrotain Plus action triple est un concentré sec d’UAN. « Il contient les ingrédients d’Agrotain et un agent stabilisateur additionnel qui retient l’azote plus longtemps sous la forme ammoniaque, » dit Semple. « Ce produit réduit la volatilisation, la dénitrification et le lessivage. Il convient pour l’application à la volée ou en surface d’UAN par pulvérisation. Agrotain Plus a permis d’excellentes augmentations de rendement dans des conditions de croissance froides et humides au printemps 2008 aux Etats-Unis. » Le Super U est un engrais azoté prêt à l’emploi avec de l’azote stabilisé. « Ce produit offre des niveaux impressionnants de protection de l’azote, » dit Semple. « Le Super U est comparable à l’Agrotain Plus dans l’UAN et permet le même degré de contrôle sur la volatilité, la dénitrification et le lessivage. Le détaillant n’a pas besoin de mélanger le Super U, ce qui accélère l’application durant la campagne printannière. » Les produits d’Agrotain International sont commercialisés par des distributeurs dans au moins 68 pays. Pour plus d’informations, visitez le Site web : www. AGROTAIN.com. Les technologies de pointe Agrium (AAT)—Agrium, basé au Sylacauga, Alabama aux Etats-Unis, est un leader dans la production des ELC et des engrais à oligo-éléments. Les produits ELC de l’AAT incluent ESN Smart Nitrogen, Polyon et XCU, explique Ben Nelson, le (La suite à la page 5)


L’engrais à libération contrôlée— une technologie émergente pour la sécurité alimentaire (Suite de la page 4)

directeur commercial de l’AAT. La société vend également des produits appelés Duration, Nitroform, Nutralene et Precise. « L’ESN est un ELC fabriqué spécialement pour l’agriculture, » dit Dan Moroz, le directeur commercial de l’ESN. « Une recherche approfondie nous a permis de développer la technique de d’enrobage au polymère avec une qualité et un prix favorables à l’utilisation agricole. » L’enrobage au polymère de l’ESN permet à l’eau de se diffuser dans les granules et de dissoudre le N. A mesure que la température du sol s’élève, la croissance végétale et les besoins en intrants augmentent, dit Moroz. « L’ESN assure aux plantes une alimentation continue en azote durant toute la période de croissance pendant que la solution de l’azote dissous se libère à travers l’enrobage au polymère. » L’ESN s’applique sur une gamme de produits agricoles en Amérique du Nord, dit Moroz. L’AAT produit et commercialise également deux autres ELC—Polyon et XCU. Ces produits sont utilisés dans la plupart des cas pour les pelouses et autres entreprises à forte valeur. D’après Bryan Gooch, directeur commercial de l’AAT, le Polyon est un ELC enrobé de polymère. « La vitesse de libération du Polyon varie entre 12 semaines et 12 mois, » dit Gooch. « Le Polyon est disponible en tailles multiples et dans divers produits tels que l’urée, la potasse et le NPK. » Le XCU, un SCU enrobé de polymer, est l’engrais chimique le plus récent que l’AAT ait mis sur le marché. « Le XCU a un enrobage breveté mis au point grâce à la synergie de nos produits enrobés au polymère et au soufre, TriKote et SCU. Ainsi, nous arrivons à livrer des produits contenant 43% d’azote, ce qui constitue la plus forte concentration disponible dans cette catégorie de produit, » dit Chris Derrick, spécialiste des produits techniques. Le XCU a été présenté à la foire industrielle du Golf tenue du 31 janvier au 2 février 2008 à Orlando en Floride. Pour plus de renseignements sur les produits ELC de l’AAT, visiter le site www.agriumat.com

Un camion chargé d’Agrotain UAN pour l’épandage à la volée.

United Agri Products (UAP) Canada— Cette société, actuellement détenue par Agrium et basée à Dorchester au Canada, a récemment lancé un nouveau type d’engrais azoté à libération lente commercialisé sous l’étiquette N-Pact. Le produit est une formule de Triazone foliaire 260-0 breveté. Le N-Pact permet aux paysans de faire une application ‘mieux ciblée’ d’azote foliaire tardivement durant la période de croissance, selon un rapport paru dans le numéro du 6 octobre de Manitoba Co-Operator. « Cette formule favorise une meilleure assimilation foliaire sans la brûlure des feuilles souvent associée à d’autres programmes d’engrais azotés, » dit Brodie Blair, chef de produit UAP. « Nos recherches ont montré que le N-Pact est de 30% plus efficace dans l’assimilation foliaire que d’autres sources telles que l’urée, le nitrate ou l’ammoniac. » Le N-Pact peut être mélangé en cuve avec la plupart des autres produits herbicides, insecticides ou fongicides et peut être utilisé pour la fertigation (appliqué dans l’eau d’irrigation), dit Blair.

Analyses et Solutions « Traditionnellement, les ELC sont appliqués sur les cultures à forte valeur économique où le contrôle de l’humidité, l’assimilation des éléments nutritifs et d’autres facteurs de production réduisent les risques liés à la production. Mais à l’avenir, les ELC peuvent jouer un rôle majeur dans des environnements défavorables tels que les zones à pluviométrie irrégulière où les risques de récoltes déficitaires et de perte d’azote sont

élevés. Dans les zones où les précipitations sont rares, les éléments nutritifs des ELC sont ‘stockés’ dans le sol jusqu’à la saison des pluies où ils sont libérés à une vitesse contrôlée en fonction des besoins des plantes. L’utilisation contrôlée de l’azote permet aussi de réduire le lessivage dans des zones ayant une trop forte pluviométrie. » « Les conditions économiques et écologiques continueront de pousser à la recherche et au développement d’engrais ELC plus efficaces et plus économiques,» a déclaré Dr Amit Roy, le Présidentdirecteur général de l’IFDC. « Cela s’avère particulièrement important si l’on considère que 60% à 70% de l’azote appliqué aux cultures se perd par lessivage dans les eaux souterraines et par volatilisation dans l’atmosphère. » « La libération progressive des éléments nutritifs en fonction des besoins des plantes, est aussi un facteur important parce que la production des ELC est généralement plus coûteuse que celle des engrais conventionnels. Ainsi, l’accroissement des coûts de production doit être compensé par des bénéfices tels que de hauts rendements, une utilisation plus efficiente des engrais et une réduction de la pollution de l’environnement. » « Les recherches relatives aux ELC devraient constituer un composant essentiel d’une initiative de recherche tant nécessaire pour développer une nouvelle génération de produits et de technologies des engrais, » dit Roy. « Le moment est venu d’engager une telle intiative. » Mars 2009, IFDC Report—5


Interview de Dr Vo-Tong Xuan, membre du Conseil d’administration de l’IFDC Dr Vo-Tong Xuan, Président et professeur d’agronomie à l’Université d’An Giang au Vietnam, est entré au Conseil d’administration de l’IFDC en octobre 2007. Il a été surnommé ‘Dr Rice’ du fait de sa solide expérience dans la production du riz dans le Delta du Mekong au Vietnam. Xuan a été le premier lauréat du Prix Umalie, décerné par le Southeast Asian Centre pour les études supérieures et les recherches en agriculture, qui récompense les personnes ayant contribué au développement de l’agriculture en Asie du Sud-Est.

Vo-Tong Xuan (à droite) membre du Conseil d’administration de l’IFDC et Vo Van Triem (à gauche) un agriculteur, inspectent la rizière de Triem dans la province de An Giang, Vietnam.

Quelle a été votre rôle dans l’augmentation spectaculaire de la production du riz depuis la fin des années 60 ? J’ai été professeur à l’Université de Cantho au Vietnam, où j’ai mobilisé des étudiants pour introduire de meilleures pratiques de gestion agricole aux paysans. Cela incluait entre autres de nouvelles variétés de riz précoce à haut rendement qui résistent aux delphacides brunes du riz, l’insecte ravageur prédominant dans le Delta du Mekong. Ces étudiants ont vulgarisé les nouvelles connaissances et variétés de riz parmi les agriculteurs dans les zones où les cultures étaient ravagées par les delphacides brunes. Ces agriculteurs devinrent des vulgarisateurs à leur tour. Nous avons utilisé également le programme radiophonique très populaire ‘‘Uncle Tam’s Family’’ pour informer les agriculteurs des nouvelles techniques à employer pour obtenir de hauts rendements en riz. Cette approche a permis d’élargir le réseau de vulgarisateurs agricoles. Dans mon pays, les terres agricoles sont allouées —elles ne sont la propriété de personne. Au début, les agriculteurs étaient tenus de vendre leur récolte entière de riz au gouvernement. Nous avons revu les lois foncières afin d’encourager les agriculteurs à produire davantage et à mieux gérer les terres. J’ai eu à tester un système de ‘contrat’ selon lequel les agriculteurs pouvaient produire sur les parcelles qui leur sont allouées au lieu des parcelles collectivisées et vendre le riz sur le marché libre après avoir vendu le quota exigé à l’Etat. Le gouvernement a mis en œuvre ce système de contrat en 1981 et la production a augmenté de 33%. Une nouvelle loi foncière a été promulguée en 1988, donnant ainsi aux agriculteurs la possibilité d’exploiter des parcelles sur la base de contrat de longue durée. Cela les a ainsi encouragés à mieux gérer leurs terres, car ainsi, le gouvernement n’avait plus le pouvoir de les allouer à d’autres selon sa volonté. En 1989, le Vietnam a commencé à exporter du riz. Avec l’exportation de 1,79 million de tonnes, le Vietnam était le troisième exportateur mondial de riz. Puis il est passé au deuxième rang. En 2008, le Vietnam avait exporté 4,8 millions de tonnes de riz.

Selon vous, quel devrait être le rôle de l’IFDC dans la sécurité alimentaire mondiale ? L’IFDC devrait renforcer la communication sur l’utilisation efficiente des engrais. Les coûts de production élevés empêchent aux agriculteurs d’augmenter leurs revenus. Souvent, ils utilisent trop d’engrais ou le mauvais type d’engrais, ce qui non seulement réduit les bénéfices, mais nuit également à l’environnement. De nombreux agriculteurs n’ont pas accès aux technologies appropriées ou ignorent les bonnes procédures de plantation. L’IFDC devrait mener des recherches pour aider à augmenter l’efficience de l’utilisation des engrais pour des cultures de base telles que le riz, le manioc, la canne à sucre et le maïs. Les techniques agricoles telles que l’enfouissement profond de l’urée devraient être vulgarisées auprès des agriculteurs. Cela peut se faire efficacement au travers des universités.

Que pensez-vous du transfert de la technique rizicole du Delta Mekong dans les deltas des fleuves de l’Afrique de l’Ouest ? Je suis très optimiste concernant la coopération Sud-Sud qui permettra aux scientifiques et aux paysans vietnamiens de partager des techniques agronomiques avec leurs homologues africains. Nous n’avons pas peur de la boue. Si les agriculteurs africains pouvaient voir ce que font les agriculteurs vietnamiens, ils verraient qu’ils peuvent en faire autant. Quelle est votre vision concernant les futures recherches dans le domaine des engrais ? La recherche sur les engrais est cruciale, mais cela a été négligé dans le passé. Nous devons conseiller les agriculteurs non seulement sur l’utilisation plus efficiente des engrais chimiques, mais aussi sur leur association aux engrais organiques. 6—IFDC Report, Mars 2009


Programme d’urgence sur l’enfouissement profond de l’urée pour les agriculteurs victimes du cyclone au Bangladesh La technologie UDP touchera bientôt 1 million d’hectares Le Super Cyclone Sidr a ravagé 30 des districts du Sud et du Sud-Ouest de Bangladesh le 15 novembre 2007, laissant des milliers de victimes et des dégâts considérables dans la riziculture, un secteur vital pour le pays. Avec les 4,77 millions de dollars US promis par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), l’IFDC a entamé en décembre 2008, la mise en œuvre du Projet d’amélioration des moyens d’existence des riziculteurs victimes du Sidr (ILSAFARM), pour relancer la production du riz. Le Ministère de la vulgarisation agricole du Bangladesh (DAE) collabore avec l’IFDC à ce projet. Outre le financement de l’USAID, le projet consolidera les ressources des différentes parties prenantes, dont le DAE, le Gouvernement du Bangladesh (GOB) et le secteur privé.

L’enfouissement profond de l’urée Le projet ILSAFARM d’une durée de deux ans aidera 280 000 ménages agricoles au Bangladesh en leur donnant l’accès aux techniques améliorées, dont l’enfouissement profond de l’urée (UDP) et l’utilisation équilibrée des engrais.

ILSAFARM vulgarise actuellement l’UDP dans 35 upazilas supplémentaires dans 8 des districts les plus touchés par le Sidr. Il est prévu que la technologie couvrira 140 000 des 384 000 hectares de l’ensemble du périmètre rizicole. Le gouvernement du Bangladesh estime qu’environ 1 million d’hectares seront cultivés avec l’UDP sur tout le territoire du Bangladesh avant la fin du projet ILSAFARM.

Les destructions causées par le Sidr Le cyclone Sir a touché plus de 6,7 millions de personnes, laissant environ 3 033 morts et au moins 34 500 blessés, d’après les rapports du gouvernement du Bangladesh. Sidre a détruit au moins 363 346 maisons et endommagé plus de 815 628. Sidr a causé plus de dégâts dans 12 districts causant 86% des pertes totales de cultures au Bangladesh. Les dégâts au niveau du secteur agricole ont été évalués à 412 millions de dollars US. Les pertes en riz Aman (saison pluvieuse) représente 63% des 1,23 million de tonnes de pertes estimées en production potentielle pour toutes les cultures. Les autres cultures comprennent les légumineuses, les légumes et les épices. « Selon les estimations du Gouvernement du Bangladesh, le Cyclone Sidr a endom-

magé plus de 1,6 million d’ares (0,648 million d’hectares) de cultures, affectant au moins 2,2 millions de ménages agricoles, et tué 462 800 animaux d’élevage. » dit Jahan. « C’est en effet une perte colossale en termes de revenus des ménages. »

Le projet ILSAFARM ILSAFARM introduit la nouvelle technique grâce à une approche axée sur le marché avec la participation des parties prenantes du secteur privé et du secteur public, dit Jahan. Le projet démontre la rentabilité de l’UDP et l’utilisation équilibrée des engrais et met en place un système d’appui commercial pour assurer des augmentations de productivité à longterme au long de la chaîne de valeur du riz. En deux mois de mise en œuvre, l’IFDC a installé 64 parcelles de démonstration dans les champs des riziculteurs affectés par le Sidr. Des rencontres de motivation avec les parties prenantes ont été initiées, des programmes de formations élaborés et une enquête de référence définie. « Le projet ILSAFARM offre d’énormes avantages pour les agriculteurs victimes du Sidr—mais plus particulièrement aux agricultrices ou aux femmes participant activement aux activités agricoles, » dit Jahan. « Une augmentation de la production rizicole améliorera leurs revenus et ainsi, leur qualité de vie. »

Les agriculteurs qui utilisent l’UDP enfouissent de grosses briquettes d’urée dans la zone racinaire du riz irrigué. L’UDP permet d’améliorer l’efficacité de l’azote de 50% tout en augmentant les rendements de 45%. « L’UDP réduit également les effets potentiels négatifs de l’application de l’urée sur l’environnement, » explique Ishrat Jahan, coordinateur du projet à l’IFDC. « L’UDP réduit les pertes d’azote par le lessivage ou le ruissellement dans les eaux souterraines ou par volatilisation. » Avant le projet ILSAFARM, les agriculteurs du Bangladesh utilisaient déjà l’UDP dans 160 upazilas (sous-districts) avec l’assistance technique de l’IFDC.

Taslima Begum enfouit des briquettes d’urée dans une rizière irriguée dans le village Karnapara, Upazila Kalkini, l’une des 71 parcelles de démonstration de l’UDP d’ILSAFARM établies dans le Sud du Bangladesh. Observant de gauche à droite sont : Mohammad Tariq Hassan, expert agricole du projet ILSAFARM, et Rubina Islam, expert en genre au sein du projet ILSAFARM.

Mars 2009, IFDC Report—7


L’IFDC promeut une race de vache laitière améliorée pour augmenter la production du lait au Kirghizstan Le Projet pour le développement de l’entreprise des intrants agricoles au Kirghizstan (KAED) profite de deux expositions de bétail organisées en octobre et en décembre 2008, à Karasu et Sokuluk, Kirghizstan pour promouvoir une race de vache laitière améliorée afin d’augmenter la production du lait. « Beaucoup de paysans Kirghiz manquent de quoi nourrir convenablement leur bétail, ce qui limite la production du lait et de la viande, » dit Dr Hiqmet Demiri, le chef du projet KAED. « Ils manquent également des informations sur les techniques modernes d’élevage de bovins. » Le projet KAED améliore l’accès aux aliments et au soin des animaux afin d’assurer la santé et la productivité des vaches laitières. Environ 130 paysans ont vu le potentiel des nouvelles races et des nouvelles techniques de gestion des vaches laitières durant les expositions. Sept vaches ont été vendues aux enchères. Des paysans Kirghiz examinent une génisse laitière améliorée de la race « La race de la vache influe sur le rendement et la brune des Alpes lors d’une exposition de bétail à Sokuluk, au nord du qualité du lait qu’elle produit, » dit Demiri. « C’est Kirghizstan. (Photo : Dalil Batyrov, Association des Agro-industriels de pourquoi le KAED veut promouvoir l’amélioration Kirghizstan). génétique des vaches laitières, surtout en encourageant les agriculteurs à employer l’insémination artificielle en leur faisant découvrir les races améliorées que les sélectionneurs privés offrent sur le marché Kirghiz. »

Les expositions ont été organisées par KAED en partenariat avec le ‘Central Asian Breeding Services, une entreprise privée qui travaille avec les centres de reproduction du bétail sélectionné en Europe et fournit des races améliorées au Kirghizstan. Une autre exposition de bétail est prévue pour le printemps 2009 à Issyk-Kul.

L’IFDC et le TSBF publient un Guide des principes agroécologiques de la GIFS Un nouveau bulletin technique, Agroecological Principles of Integrated Soil Fertility Management—A guide with special reference to Sub-Saharan Africa vient d’être publié par l’IFDC et le TSBF (Institut de la Biologie et de la fertilité de sol tropical). Le guide a été coécrit par Dr Abdoulaye Mando, chef du Projet—Programme de Gestion des Ressources Naturelles, IFDC Division Afrique ; Dr Marco Wopereis, Directeur général adjoint des recherches de l’Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l’Ouest (ADRAO) ; explique Dr Bernard Vanlauwe (CIAT). Cette publication a été financée partiellement par le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), le TSBF et l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID). Le guide fournit aux pédologues, des informations de base sur la GIFS et ses principes et des outils comprenant des cadres spécifiques pour l’application scientifique de la GIFS au niveau des parcelles et des champs. « Ce guide renforcera les connaissances et facilitera l’adoption d’approches flexibles au développement d’options de GIFS pour accroître la productivité et améliorer les ressources naturelles en Afrique subsaharienne, » dit Dr Amit Roy, Président-directeur général de l’IFDC. Pour commander ce guide, visitez le Site web IFDC (www.ifdc.org). Vous pouvez aussi demander le bulletin technique T-73. Le stock est limité.

8—IFDC Report, Mars 2009


IFDC Calendrier des Programmes de Formation – 2009 Atelier sur la technologie de la production des engrais azotés (avec IFA) Date – 15–19 juin, 2009 Lieu – Penang, Malaisie Système d’aide à la décision, Conception des essais et analyse des données Date – 27 juillet–7 août, 2009 Lieu – Ouagadougou, Burkina Faso

Lier les agriculteurs aux marchés en Afrique Date – 10–14 août, 2009 Lieu – Arusha, Tanzanie

Atelier sur la technologie de la production des engrais phosphatés (avec IFA) Date – 19–23 octobre, 2009 Lieu – Marrakech, Maroc

Développer des stratégies d’approvisionnement en engrais pour l’avenir Date – 2–6 novembre, 2009 Lieu – Capetown, Afrique du Sud

L’IFDC et l’IFA organisent des ateliers sur la technologie de production d’engrais en Malaisie et au Maroc L’IFDC et l’Association Internationale de l’Industrie des Engrais (IFA) organisent des ateliers au profit des ingénieurs d’engrais, du 15-19 juin, 2009 à Penang en Malaisie, sur les technologies de la production des engrais azotés, et du 19-23 octobre, 2009 à Marrakech au Maroc, sur les engrais phosphatés. « Après une année de turbulence dans l’industrie des engrais avec l’accroissement des coûts de production et la crise internationale du crédit financier, il est plus important que jamais de relever le défi d’améliorer l’efficience des engrais par l’usage des technologies de pointe, » dit Ramon Lazo de la Vega, spécialiste en ingénierie de l’IFDC. « Ces programmes aideront les ingénieurs à mieux comprendre l’industrie des engrais et à améliorer leurs opérations et leur rentabilité. » Les deux ateliers permettront de discuter avec des spécialistes, de visiter des usines de production d’engrais et d’avoir un aperçu les perspectives de l’industrie des engrais. D’autres thèmes seront aussi traités dont l’économie de l’industrie, les spécifications chimiques et physiques des engrais et la qualité des produits ; l’énergie, l’environnement, les questions de sécurité, le conditionnement, le transport et la manutention. Les fiches d’inscription sont disponibles au http://www.ifdc.org/New_Layout/Training/Training_Calendar/ index.html.

Mars 2009, IFDC Report—9


Les Experts de COMESA entrent en partenariat avec le Programme STAR de l’IFDC Deux spécialistes africains du commerce des intrants agricoles du Marché commun pour l’Afrique Australe et Orientale (COMESA) ont séjourné au siège de l’IFDC du 24 octobre au 1er novembre 2008 dans le cadre d’une collaboration avec le nouveau projet pour le Renforcement du Commerce Régional d’Intrants Agricoles en Afrique (STAR). Parmi eux se trouvaient Julius Mathende du Zimbabwe, spécialiste du commerce régional d’intrants agricoles à COMESA et Gloria Phiri de la Zambie, assistante de recherche à COMESA. Le COMESA collabore avec le Projet STAR en vue d’améliorer l’accès au marché pour les distributeurs d’intrants et les agriculteurs africains. Les autres partenaires du projet STAR sont la Communauté de l’Afrique Orientale (CAO) et la Communauté de Développement de l’Afrique australe (SADC). L’objectif principal du projet STAR est de créer des environnements politiques porteurs et de développer des liens commerciaux par le renforcement des capacités et la transparence du marché. Le projet STAR met l’accent sur la résolution 2 de La Déclaration d’Abuja sur les Engrais pour la Révolution Verte Africaine, que les Chefs d’Etat et les leaders du monde agricole ont élaboré et adopté lors de Sommet Africain sur les Engrais en Juin 2006. La résolution 2 recommande des mesures visant à …réduire les prix d’achat des engrais au niveau national et régional, particulièrement grâce à l’harmonisation des politiques et des réglementations afin d’assurer la circulation des engrais hors douane et hors taxe entre les régions et de favoriser le développement des capacités en matière de contrôle de qualité. Comme mesure immédiate, nous recommandons l’élimination des tarifs et taxes sur les engrais et les matières premières d’engrais.

De gauche à droite discutant des progrès depuis la Déclaration d’Abuja sur les Engrais : Dr Balu Bumb, chef du projet STAR de l’IFDC ; Julius Mathende, expert du commerce régional d’intrants agricoles ; et Gloria Phiri, assistante de recherche, COMESA.

situant juste entre 8-10 kilogrammes par hectare et par an. Les agriculteurs des pays de la Révolution Verte en Asie utilisent 80-250 kilogrammes. La Déclaration recommande de faire passer le niveau d’utilisation d’engrais en Afrique à au moins 50 kilogrammes par hectare à l’horizon 2015. Basé à Lusaka en Zambie, le COMESA regroupe 19 Etats africains engagés à promouvoir l’intégration régionale par la suppression des barrières commerciales et des contraintes à l’investissement. Les Etats membres du COMESA sont le Burundi, les Iles Comores, la République Démocratique du Congo, Djibouti, l’Egypte, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, la Lybie, Madagascar, le Malawi, l’île Maurice, le Rwanda, les Seychelles, le Soudan, le Swaziland, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe.

Selon la Déclaration d’Abuja, les engrais doivent circuler librement et être traités comme produit stratégique sans frontières.

Le COMESA envisage l’adoption d’une union douanière en 2009 en vue de supprimer les barrières douanières par les Etats membres et d’imposer un tarif externe commun (TEC) aux Etats non membres. Le TEC proposé est de 0% pour les matières premières, 10% pour les produits intermédiaires et 25% pour les produits finis. Cela va promouvoir le commerce intrarégional et l’importation de matières premières pour la fabrication de produits finis dans la zone du COMESA.

En Afrique subsaharienne, l’utilisation d’engrais est la plus faible au monde se

Le COMESA suit les politiques de prix pour au Sommet Africain sur les

10—IFDC Report, Mars 2009

Engrais déterminer l’efficacité des subventions et voir si les systèmes de réglementation sont effectivement mis en œuvre. L’accent est mis également sur le renforcement des capacités professionnelles. Un atelier organisé par l’IFDC et le COMESA sur le développement du commerce régional des intrants agricoles en Afrique a réuni 66 participants en juillet 2008 à Lusaka, en Zambie. La visite de Mathende et Phiri à Muscle Shoals avait pour but de les familiariser avec les activités de l’IFDC dans le cadre du projet STAR. « Voir c’est croire, » dit Mathende. « Rien ne peut remplacer la visite du site du projet. » Phiri a déclaré, « Ce voyage nous a permis de découvrir la gamme des ressources de l’IFDC que nous pouvons utiliser. Nous savons maintenant à qui nous adresser pour divers types d’information. » Phiri collecte des données sur les prix et la circulation des engrais et collabore étroitement avec l’Unité d’Information sur le Marché de l’IFDC. « Les connaissances que nous avons acquises et les contacts établis (pendant cette visite) nous seront très utiles pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés dans notre travail quotidien. Lorsque que nous serons submergés par ces défis, nous saurons vers qui nous tourner pour chercher des solutions et des conseils. »


ter de 85 millions de personnes chaque année. » a-t-il dit. « La population mondiale devrait passer de 6,8 milliards à environ 9,4 milliards vers le milieu de ce siècle. »

Le lauréat du Prix Nobel Dr Norman Borlaug honoré à 95 ans

Cela nécessite une augmentation de la production alimentaire sans précédent en dépit de problèmes tels que le réchauffement de la planète et la pénurie croissante d’eau dans la majeure partie du monde, a déclaré Borlaug sur la Voix de l’Amérique.

Monsanto annonce une Bourse Beachell-Borlaug de 10 millions de dollars US pour honorer des sélectionneurs de riz et de blé L’ancien Sénateur américain Georg McGovern, lauréat du Prix mondial de l’alimentation 2008, était présent pour honorer son « Héro » Des leaders dans le domaine de la sécurité alimentaire mondiale, dont l’ancien Sénateur américain George McGovern—Lauréat du Prix mondial de l’alimentation 2008—étaient aux côtés de Dr Norman E. Borlaug et de sa famille pour fêter son 95eme anniversaire, le 25 mars à Dallas, Texas aux Etats-Unis. La Compagnie Monsanto a saisi l’occasion pour annoncer une subvention de 10 millions de dollars US pour asseoir son programme de bourses internationales Beachell-Borlaug. Ces bourses « aideront de jeunes scientifiques qui s’intéressent à la recherche et à la production du riz et du blé, deux des cultures de base les plus importantes du monde, au travers des techniques de sélection des plantes, » indiquait le communiqué de presse de Monsanto. Ce programme financé par Monsanto, sera géré pendant les cinq prochaines années par Texas AgriLife Research à l’Université Texas A&M qui a aussi sponsorisé la célébration de l’anniversaire de Borlaug. La Texas A&M abrite également l’Institut Borlaug pour l’Agriculture Internationale. Les bourses de Monsanto honorent les pionniers dans le domaine de la sélection Dr Henry « Hank » Beachell et Borlaug. Beachell avait partagé le Prix Nobel de l’Alimentation et de l’Agriculture de 1996 pour son rôle dans le développement de l’IR8, la première variété de riz semi-vitreux à haut rendement cultivée à grande échelle dans les régions tropicales. En ce temps-la, Beachell était sélectionneur de plantes à l’Institut International de Recherche sur le Riz (IRRI) aux Philippines. La variété IR8 aurait enclenché la Révolution Verte dans la riziculture en Asie. Dr Borlaug, est reconnu comme le « Père de la Révolution Verte » pour avoir

« Nous devons intervenir sur tous les fronts de la recherche pour rendre nos sols plus productifs, » dit-il.

Le lauréat Dr Nauman Borlaug s’adresse aux invités lors de la célébration de son 95eme anniversaire. Les tables étaient décorées de bouquets de « fleurs » et de panicules de blé. Photo : Dr Tom Lumpkin

développé des variétés améliorées de blé qui s’étaient rapidement répandues à travers l’Asie, l’Amérique latine, le Proche Orient et le Moyen Orient. Il travaillait alors sur un programme de la Fondation Rockefeller qui devint le Centre International de l’Amélioration du Maïs et du Blé (CIMMYT) au Mexique. Le sélectionneur de blé a reçu le Prix Nobel de la paix 1970 pour sa contribution à la sécurité alimentaire. Borlaug a été également décoré de la médaille d’or du Congrès en 2006—la plus haute distinction civile aux Etats-Unis. Il partage cet honneur avec George Washington, Mère Theresa, Nelson Mandela, Thomas Edison, Martin Luther King Jr. et Elie Wiesel. Borlaug a institué le Prix mondial de l’alimentation —souvent appelé « le Prix Nobel de l’Alimentation et de l’Agriculture » en 1986, pour récompenser les réalisations qui ont sauvé des vies et contribué à augmenter la quantité, la qualité ou la disponibilité des produits alimentaires dans le monde. Borlaug fut membre du Conseil d’administration de l’IFDC de 1994 à 2003.

Borlaug à propos du « monstre alimentaire mondial, » des défis de l’alimentation dans le monde et de la responsabilité des médias Borlaug a parlé du monstre alimentaire mondial lors de la célébration. « La population mondiale continue d’augmen-

« Les médias ont aussi la responsabilité d’informer le monde en expliquant la gravité de la situation alimentaire mondiale, » ajouta Borlaug. Borlaug à propos des semences Il est reconnu que les semences améliorées de blé développées par Dr Borlaug et ses associés ont permis de sauver la vie de plus d’un milliard de personnes menacées par la faim. Selon Borlaug, les semences améliorées sont « le catalyseur qui enclenche la Révolution Verte » et les engrais chimiques le « carburant » qui l’accélère. « Mais la faim et la pauvreté sont les semences du désespoir, » dit Borlaug. « Ce sont des semences d’anarchie et de terreur. »

L’ancien Sénateur George McGovern a participé à la célébration L’ancien Sénateur George McGovern était présent à un dîner mexicain organisé à Dallas le soir de la célébration par Jeanie Borlaug Laube, la fille de Borlaug. « Dr Borlaug a été mon héro pendant des années, » dit McGovern. En appliquant la science à l’agriculture « Borlaug a fait plus pour l’humanité—que toute autre personne dans l’histoire. » « Voila pourquoi je suis venu à Texas— pour honorer Norm et lui souhaiter un Joyeux Anniversaire ! » McGovern a partagé le Prix Nobel de l’Alimentation et de l’Agriculture avec l’ancien Sénateur américain Robert Dole pour « leur leadership qui a suscité un engagement mondial en faveur des programmes d’alimentation scolaire et de scolarisation pour des milliers d’enfants pauvres dans le monde, notamment des filles. (La suite à la page 12)

Mars 2009, IFDC Report—11


IFDC–un Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole B.P. 2040 Muscle Shoals, Alabama, États-Unis

Le lauréat du Prix Nobel Dr Norman Borlaug honoré à 95 ans (Suite de la page 11)

McGovern avait été un candidat démocrate à l’élection présidentielle des Etats-Unis en 1972. Dr Ed Runge de l’Institut Borlaug et directeur du Programme international Beachell-Borlaug des bourses d’études a déclaré « Nous devons trouver des moyens d’augmenter la production agricole sur la même superficie de terrain si nous voulons préserver la terre pour d’autres usages tels que les parcs, la faune et la flore, l’exploitation des forêts et les pâturages dans l’avenir. Voila ce que le Programme Beachell-Borlaug s’engage à entreprendre pour le riz et le blé.» Ancien directeur du Département de la science des sols au Texas A&M, Runge fut membre du Conseil d’administration de l’IFDC de 1997 à 2007. Pour plus de renseignements sur les bourses Beachell-Borlaug, visiter le site http://www.monsanto.com/responsibility/sustainable-ag/ produce_more/beachell_borlaug/default.asp

12—IFDC Report, Mars 2009


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.