Incontroluce 21 - iGuzzini magazine - FR

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ร dition franรงaise

I. 2010


Chers lecteurs, En 2009, iGuzzini a entamé les festivités de son 50e anniversaire. La société a vu le jour en 1959 sous l'impulsion de mes frères aînés Raimondo, Virgilio et Giovanni. Les cadets Giuseppe, Giannunzio et moi-même avons d'emblée contribué à son développement. Harvey Guzzini, comme elle s'est d'abord appelée, a été l'un des moteurs de l'affirmation du Made in Italy et de la culture du design italien. Je suis très fier du chemin parcouru depuis. Nous avons fait des choix novateurs, à commencer par celui, au milieu des années 1970, du passage de la production de lampes déco à l'éclairage professionnel. En Italie, nous avons été parmi les premiers à communiquer sur l'importance de la lumière dans la mise en valeur de l'architecture, et à évoquer le rôle du lighting designer et la nécessaire conceptualisation de l'éclairage. Ces choix nous ont ensuite conduits à nous engager contre la pollution lumineuse à l'aube des années 1990, pour finalement œuvrer à la réduction de la consommation d'énergie et des émissions de CO2. Dans le présent numéro, nous vous conterons les symboles graphiques qui ont fait notre histoire, à savoir les lieux, les catalogues, la communication en général qui se sont succédé au fil des ans. Eux aussi montrent que nous sommes en phase avec la culture du design, et même que nous avons une petite marge d'avance, cette marge qui ne vous met pas hors du temps dans lequel vous vivez, mais qui vous rend unique. Cette stratégie a si bien forgé notre entreprise que le groupe industriel fondé par les fils de Mariano Guzzini dispose, depuis 1982, d'un siège institutionnel avec la société financière familiale FIMAG (Finanziaria Mariano Guzzini), au sein de laquelle on trouve, outre iGuzzini, les firmes Fratelli Guzzini, Teuco et Gitronica. Bien qu'autonomes, ces filiales conservent, grâce à la FIMAG, un socle culturel commun dont les principales caractéristiques sont une vraie sensibilité au développement et aux technologies écodurables, une curiosité sans cesse renouvelée quant aux performances des matériaux les plus modernes, et un réel penchant pour l'innovation technique et conceptuelle. Elles ont aussi conscience du rôle central que joue le design lorsqu'il s'agit de répondre aux exigences de l'utilisateur, et prêtent une grande attention au marché et aux ressources humaines. Si iGuzzini a pu fêter ses 50 premières «années-lumière», nous le devons à ces grands principes.

Adolfo Guzzini


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Incontroluce

Table des matières

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Éditorial

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Les Marches 1959

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Étude Quatre questions à Leni Schwendinger

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Projets Le salon des Mois du palais Schifanoia

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Aquaniene

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Frank O. Gehry depuis 1997

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Le lycée du bâtiment Pierre-Joël Bonté

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Le Dot Baires Shopping

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Le Pangu Plaza Hotel

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Jeux de lumière sur le bord de mer d’Aalborg

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Le Dhoby Ghaut Park

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Blue Water Black Magic

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Une vinothèque au prix fort

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Culture d’entreprise Zaha Hadid à Padoue

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Nouveaux appareils à LED pour l’éclairage urbain

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Quatrième édition du Concours d’Architecture de Pasajes de Arquitectura y Crítica et iGuzzini illuminazione

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Danser avec la lumière : le spectacle Framed

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Partager le savoir

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Light Mapping NYC « LED - Light Exhibition Design », édition 2009

I. 2010


Les Marches

1959

1959. Naissance de la société Harvey Guzzini, devenue, cinquante ans plus tard, iGuzzini illuminazione. Des étapes importantes ont marqué l’évolution du logo de l’entreprise sur le chemin qui nous a vu passer de la petite production artisanale de lampes décoratives à l’entreprise spécialisée dans les appareils d’éclairage professionnels et collaborant avec les plus grands architectes aux quatre coins du globe.

Logo utilisé entre 1959 et 1964. Il s’inspire du film Harvey (1950) avec James Stewart.

Logo utilisé entre 1965 et 1977. On le doit à l’architecte Luigi Massoni, qui collaborera avec Harvey au titre de directeur artistique et lancera plus avant notre collaboration avec les designers. De 1967 à 1971, Ennio Lucini réalise le catalogue de la marque DH, sur lequel repose alors la commercialisation des lampes destinées à la sphère domestique.

Logo utilisé entre 1974 et 1981 et imaginé par Advema G&R Associati. Il reflète la production commercialisée à l’époque avec d’autres marques comme DH, Doma et Atelier. C’est pendant cette période que la fabrication de lampes techniques et de projecteurs débute.

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Images et logos tirés des archives iGuzzini

Conçue par Mimmo Castellano et utilisée de 1972 à 1976, la marque DH rappelle la mode des années 1970 en matière optique.

Logo actuel utilisé depuis 1982. Cette année-là, il figure sur le premier catalogue rassemblant toute la production iGuzzini. En 1986, l’ensemble des graphismes est confié à Ennio Lucini ; le catalogue général présente alors les appareils d’intérieur et d’extérieur en deux volumes.

En 1999, Pierluigi Cerri, dont dépend aujourd’hui la vitrine graphique de la société, conçoit le catalogue général en collaboration avec le cabinet Conti.

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Quatre questions à Leni Schwendinger

Étude

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Leni Schwendinger Créateur d’espaces lumineux à travers le monde, le cabinet Light Projects Ltd. attire comme un aimant les collaborations pluridisciplinaires, ainsi qu’en atteste la création d’équipes spécifiques composées d’architectes, d’ingénieurs et de graphistes qui, tous, partagent la vision de Leni Schwendinger. Parfait compromis entre innovation technologique, gestion managériale du projet et veine artistique, la méthode Light Projects a donné lieu à plusieurs opérations pour un panel de clients alliant collectivités publiques et cabinets d’architecture et d’ingénierie, sans oublier les musées et autres sociétés événementielles. Chroma Streams : Tide and Traffic compte parmi les projets récents. Cette installation contextuelle explore la relation entre la circulation routière et le mouvement des marées sur Kingston Bridge, à Glasgow, et la Coney Island Parachute Jump, une tour newyorkaise constituant un véritable point de repère à Brooklyn. Leni Schwendinger, qui a donné des conférences et enseigné aux États-Unis, en Europe et au Japon, occupe actuellement une chaire au département d’architecture, design intérieur et éclairage de la Parsons School of Design de New York.

Que pensez-vous du rapport existant entre la lumière artificielle et la lumière naturelle ? Et du binôme lumière-architecture ? Mes idées sur le sujet sont assez terre-à-terre. J’enfonce une porte ouverte, mais je crois que la lumière a une influence sur la vie des gens. Les designers que nous sommes s’occupent des aspects plus minutieux, plus précis de l’éclairage. Il faudrait prendre un peu de recul et se demander tout simplement : qu’est-ce que la lumière ? Dans quelle mesure influence-t-elle notre existence ? En réalité, c’est une question que je ne me pose pas, car cela fait partie de mon activité principale. L’éclairage joue sur nos sentiments, notre comportement ; il dirige notre regard, donne une impression de chaleur, et cela dans n’importe quelle circonstance. Même un jour sans lumière, par exemple, un jour gris et pluvieux, cela reste une atmosphère particulière. Et puis vient le soir, le crépuscule. Ce phénomène naturel magique a une grosse influence sur notre vie, la couleur, le ciel. La transition vers les paysages urbains artificiels de la nuit, c’est mon travail. Vendredi dernier, je suis allée à Staten Island en ferry participer à un événement. Le bateau, une embarcation privée, a dévié de son itinéraire habituel pour longer toute la côte new-yorkaise, de Wall Street à Midtown. Nous avons donc eu tout loisir d’observer et de réfléchir à l’apparence des immeubles, à la relation spatiale et au phénomène qui se produit entre la lumière et les bâtiments. Ils nous semblaient plats, mais l’instant d’après, les angles et les rues qui les traversent rejaillissaient… Bref, la cité dans toute sa dimension. Cela peut sembler cliché, dit comme ça, mais les gens étaient réellement impressionnés, émus, face à la forme physique de la ville de nuit, forme que l’on doit à l’éclairage qui illumine les gratte-ciel de l’intérieur comme de l’extérieur.

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Adaptation d’une interview de Leni Schwendinger.

Photos : ArchPhoto 1.2. Le projet Triple Bridge

Les projets présentés par le lighting designer sont réalisés avec des appareils d’éclairage de plusieurs fabricants.

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Donc, pour vous, la lumière artificielle n’est pas une distorsion du cours naturel de la lumière diurne…

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J’ai une théorie sur ce qu’on appelle les « tranches nocturnes ». Nous percevons très précisément les différentes tranches de la journée : on débute avec le petit-déjeuner à 11 h du matin, après quoi vient le déjeuner de midi, puis le dîner. L’obscurité commence alors à envahir les espaces publics, et c’est là que cela devient intéressant pour moi. Les gens qui sortent avec des amis après le travail et s’en vont prendre le métro, c’est la première phase de la nuit. Naturellement, chaque quartier a sa propre tranche nocturne qui tient compte des dimensions et des spécificités de l’endroit. Comment se manifeste le changement d’activité de la rue selon le type de quartier où l’on se trouve et les personnes qui l’habitent ? Est-ce une zone commerciale ? Résidentielle ? Institutionnelle ? Est-ce un parc ? À quoi ressemblent les bâtiments tout autour ? Chaque tranche nocturne est intimement liée à l’activité visible dans la rue. Les magasins ferment à 20 h, les restaurants à 22 h ; les rues ne sont plus éclairées. Comment donc exploiter la connaissance que nous avons de ce découpage nocturne, qui n’est autre, en fait, qu’un prolongement de ce que nous appelons le jour ? Pour moi, c’est la question fondamentale à se poser. Vient ensuite la nuit noire, avec ses locaux et ses travailleurs de l’ombre, et cette banlieue des cités-dortoirs où l’on se lève aux aurores, à 4 ou 5 h, pour sauter dans un train. Mon souci numéro un est de savoir comment illuminer ces rues. Faut-il les éclairer par opposition au trafic routier et piétonnier, ou de manière uniforme ? À mon sens, l’avenir du design de l’éclairage et du design urbain réside dans cette interaction, dans la façon dont ils se combinent pour composer une lumière évoluant au fil de la nuit.


Étude

Quatre questions à Leni Schwendinger

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Lequel de vos projets considérez-vous comme le plus important ? Auquel pensezvous le plus souvent ? Je pense à notre projet de Seattle, Dreaming in color. Je crois que c’est celui-ci le plus important. En résumé, il s’agit de neuf grilles composées de fils métalliques très fins qui s’entrecroisent. Ce dispositif fait la part belle à la transparence et permet de capter la lumière des lampes plates. Ces lampes sont peu nombreuses, autour de 22 pour une structure de 450 pieds de large (près de 137 mètres) pour 50 pieds de haut (15 mètres environ). Mon plus grand rêve a toujours été de créer des couleurs pures dans l’air. C’est pour ça que je suis là : créer des couleurs dans l’air. Lorsque nous avons enfin allumé les lampes du projet après un gros travail, et que les toiles métalliques ont commencé à capter la lumière qui n’avait pas encore été utilisée, nous nous sommes dit : « Ça va marcher ! Il nous reste une semaine pour faire la mise au point ». La lumière étant captée en l’air, on voit d’énormes surfaces lumineuses qui planent. C’est un projet très abstrait. Le plus beau, c’est qu’une fois « saisie », la lumière descend pour former des angles, puis est à nouveau prise dans les toiles, retombe, est prise encore, avant de descendre enfin jusqu’au sol. Quand les gens empruntent ce parcours, ils sont plongés dans la lumière, ils la respirent, tandis qu’au fond se dressent d’immenses surfaces lumineuses. J’ai l’impression que ce projet aurait dû être mon dernier, pas mon premier. J’en ai réalisé d’autres, mais je dois avouer que celui-ci revêtait une grande importance pour moi ; c’est une pierre angulaire dans ma carrière. Le Triple Bridge de l’autorité portuaire de New York me tient à cœur également. Il y a parfois des projets dont je ne sais pas s’ils fonctionneront vraiment, même si tous les essais nécessaires ont été faits. Dans ce cas-là, nous ignorions si la grande idée qui nous trottait dans la tête pouvait fonctionner correctement et dans son intégralité. S’agissant de ce pont, d’énormes miroirs en acier inoxydable poli reflètent la lumière au sol et sur la rue. C’est un hommage à ce qui est pour moi la quintessence de la lumière urbaine. Avant la touche finale du projet, nous ne savions pas si les miroirs suffiraient à projeter la lumière jusqu’à la rue. Ce fut 9 ans d’inquiétudes… si bien que nous avions hâte de terminer.

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3.4.Projet Dreaming Color

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En cette période-clé où les problèmes liés à l’énergie - recherche de nouvelles sources renouvelables, économies, etc. - sont au centre des préoccupations, que peut faire le secteur de l’éclairagisme ?

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Comment le design-éclairagisme peut-il aider l’environnement ? d’abord, je ne pense pas que l’éclairage représente la partie la plus négative de l’utilisation de l’énergie électrique. Les systèmes d’air conditionné et les appareils à combustible fossile font, me semble-t-il, bien plus de mal. J’en veux beaucoup à la presse, d’ailleurs, qui dépeint notre secteur de manière résolument négative. Cela étant, je crois qu’il est essentiel de contrôler l’éclairage si l’on veut économiser de l’énergie. Parlons de celui des routes, par exemple, puisqu’il m’intéresse au premier chef. Il y a 5 ou 6 ans, j’ai proposé une solution qui est appliquée aujourd’hui : l’éclairage routier flexible. Aux États-Unis, nous avons des systèmes qui nous permettent d’éteindre ou de baisser la lumière à une heure précise. Ils se composent d’éléments optiques, d’un dispositif de contrôle et d’un logiciel. Je trouve ces systèmes très intéressants, plus que l’appareil d’éclairage en lui-même. Les économies d’énergie sont ainsi possibles quel que soit l’endroit analysé (souvenez-vous des tranches nocturnes). On peut travailler sur le projet en se posant des questions comme : quand baisser la lumière ? Après la fermeture des entreprises ? Ou faut-il au contraire l’intensifier à ce moment-là ? Ce sont des points fondamentaux, selon moi. Lorsque la lumière filtre des vitrines des magasins, les trottoirs ont moins besoin de l’éclairage public. Je crois que l’illumination écodurable ne sert pas seulement à faire des économies d’énergie, mais c’est surtout le facteur humain qui a son importance. Un endroit ou une ville viable au plan environnemental, c’est un lieu où l’on se plaît à passer du temps, où les crimes, les graffitis, les actes de vandalisme, les problèmes sont moins nombreux parce que les gens vivent mieux. Pour moi, un éclairage maîtrisé et adapté qui fait la chasse au « gaspillage » la nuit doit aussi contribuer à améliorer la vie de chacun.


Le salon des Mois du palais Schifanoia

Projets

Maîtrise d’ouvrage Ville de Ferrare Projet d’éclairage Piero Castiglioni

Ferrare (Italie)

Dans la seconde moitié du XVe siècle, Borso d’Este commande aux meilleurs peintres de l’école ferraraise un cycle de fresques qui reste l’un des exemples les plus significatifs de l’art profane dont sont friandes les cours italiennes de la Renaissance. Tracé selon un plan rectangulaire, le salon des Mois affiche une hauteur remarquable de 6,20 m. Le plafond à caissons de bois et sa charpente de grandes solives historiées, les deux murs longitudinaux ornés, l’un de fresques bien conservées, l’autre de simples traces de l’ancienne décoration, sont illuminés par une série de fenêtres. Si les fresques de la paroi du fond, que perce la porte d’entrée, sont dans un état de détérioration avancé, celles du mur de liaison entre les différentes salles ont meilleure allure. Régulier et imposant par ses matériaux, ses dimensions et ses ornementations, le grand espace vide du salon est éclairé de manière douce, naturelle et

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homogène par la lumière du jour qui traverse les vitres et se reflète sur le sol. La mise en place de rideaux conçus dans un matériau diffuseur permet d’éliminer la projection des fenêtres au sol et de donner à tout le volume une impression d’ordre et de tranquillité. Pour l’éclairage général du salon, des fresques figurant le cycle des mois et des scènes de vie à la cour d’Este, le cabinet de l’architecte Piero Castiglioni a imaginé un seul appareil à lumière directe et à la forme nouvelle, produit tout spécialement par iGuzzini. Il s’agit d’une colonnette de 85 cm de haut à base rectangulaire et structure en titane, métal choisi pour sa mauvaise conduction thermique, car elle abrite les sources lumineuses. Lesté d’un contrepoids en plomb qui doit l’empêcher de bouger, ce système est rivé au sol par une cheville et doté d’un pied en caoutchouc dont le frottement augmente encore la stabilité.

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Photos: Giuseppe Saluzzi 1. Portail du palais Schifanoia 2. Gros plan sur le produit créé spécialement pour cette installation 3.4. Salon des Mois où se marient lumière artificielle et lumière naturelle

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Parmi les composants de la colonnette, le câble d’alimentation établit une jonction visuelle, symbole de continuité dans l’espace, et fait de cette installation un tout. Il remplit aussi la fonction de garde-corps, barrière efficace qui maintient l’observateur à bonne distance afin de protéger les peintures. La répartition bien marquée de

28 colonnettes tout autour du salon et la parfaite orientation des lampes, totalement cachées à la vue du visiteur, ont plusieurs avantages : l’impact visuel est minime, l’éclairement sur les murs, d’environ 150 lux, la distribution, homogène, et le rendement des couleurs et des peintures, optimal, sans ombres ni reflets.

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Projets

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Aquaniene

Cliente Club nautique du Circolo Canottieri Aniene

Club nautique du Circolo Canottieri Aniene Rome (Italie)

Projet architectural Luca Braguglia avec Marco Gigliotti, Alessandra Prezzi et Maria Antonietta Motta

À l’occasion des championnats du monde de natation de Rome, en juillet 2009, le Circolo Canottieri Aniene a participé à la consultation lancée par le commissaire extraordinaire délégué au grand événement en vue de réaliser des installations sportives ex nihilo et de doter la ville d’équipements nautiques. Une fois le secteur choisi, 17 mois ont été nécessaires pour faire sortir de terre l’Aquaniene. Érigé sur un terrain d’environ 21 800 m2, ce complexe occupe 10 000 m2 sur trois niveaux pour un volume bâti de 55 000 m3.

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Maître d’œuvre général Technorestauri srl

Bassins et systèmes de filtration Piscine Castiglione

Conseil en éclairage Luciano et Marco Stignani

Installation électrique et thermohydraulique NCS srl

Photos : Sergio Grandi 1. Le complexe de jour 2.3. Pendant l’inauguration

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Son architecture est empreinte d’une légèreté qu’amplifie et souligne partout la quête de transparence entre l’extérieur et l’intérieur. Aussi visuelle qu’utilitaire, cette osmose entre les fonctions situées dans et hors de l’ensemble est recherchée de manière quasi obsessionnelle. Le projet s’articule sur les trois étages qui accueillent les activités de l’Aquaniene : bassins intérieurs et extérieur, gymnases - un au rez-dechaussée qui donne sur le bois, un autre avec un point de vue préférentiel sur les bassins mais aussi toutes les activités annexes et complémentaires, comme la boutique pro, la cafétéria, les bureaux, les salles de cours, la ludothèque, l’hôtellerie destinée aux athlètes, les espaces de réception internes et externes, sans oublier les vestiaires sur deux niveaux et le centre de remise en forme.

En mettant l’accent sur la lumière du soleil et en choisissant le blanc comme couleur dominante, on a défini deux des axes de la démarche dialectique qui a présidé à l’élaboration de l’éclairage artificiel. Pour obtenir un juste équilibre architectural, tout en limitant le plus possible les coûts de maintenance et de remplacement des lampes, on a utilisé peu de gammes de produits et de sources lumineuses différentes. La série iRoll a ainsi été retenue en diverses puissances, émissions lumineuses et degrés de protection. Ces appareils équipés de lampes aux iodures métalliques de 35 et 70 W ont pris place à l’extérieur pour accentuer l’architecture et éclairer les zones de passage et de liaison avec l’intérieur. Les iRoll de 70 W suspendus dans l’atrium et les volumes à hauteur double offrent un éclairement moyen de 500 lux environ.

Le même système, cette fois doté de lampes fluorescentes, a été choisi pour les escaliers ouverts au public. À l’accueil, des Reflex wallwasher avec lampes aux iodures métalliques garantissent un éclairement vertical optimal et, ce faisant, un très bon confort visuel. S’agissant de l’éclairage ponctuel de la banque, des appareils Lux montés sur rail avec sources halogènes QR 111 et lentilles ellipsoïdales projettent une lumière douce (500 lux en moyenne) sur le plan de travail. Dans l’espace de restauration, des encastrés LineUp assurent l’éclairage général, tandis que des encastrés dichroïques Deep Frame se chargent de l’illumination ponctuelle sur les tables et le bar. Pour finir, un système Le Perroquet sur patère éclaire L’Homme flottant (1984), sculpture de Mario Ceroli exposée dans le hall du centre nautique.

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Projets

Frank O. Gehry depuis 1997 Triennale de Milan, septembre 2009 - janvier 2010 par Germano Celant

En collaboration avec Frank O. Gehry et Gehry Partners LLP Remerciements Musée Guggenheim de Bilbao Art Gallery of Ontario (AGO) de Montréal Dansk Arkitektur Center (DAC) de Copenhague

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La Triennale consacre une exposition à la production récente de Frank O. Ghery, et notamment celle de 1997, année symbolique qui a vu l’architecte canadien signer le musée Guggenheim de Bilbao et se faire connaître de tous ceux qui ne s’intéressent pas forcément à l’architecture. L’organisateur Germano Celant a sélectionné, avec le créateur, des photos, des films, des dessins et des maquettes de ses projets, en l’occurrence le DZ Bank Building de

Berlin, la Art Gallery of Ontario, le Jay Pritzker Pavilion de Chicago, l’Interactive Corporation Headquarter de New York, le complexe touristique Atlantis Sentosa de Singapour et le musée Guggenheim d’Abu Dhabi, toujours en chantier. Pour éclairer cette installation composite, le cabinet Cerri & Associati a sélectionné des projecteurs Le Perroquet. Vainqueur du prix Pritzker Architecture en 1989, Frank O. Gehry était présent à l’inauguration du 26 septembre.

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Projet d’agencement et graphismes Studio Cerri & Associati Pieluigi Cerri Alessandro Colombo architectes

Partenaire technique iGuzzini illuminazione

Photos : Fabrizio Marchesi 1. Agencement 2. Maquette du projet Atlantis Sentosa

en collaboration avec Francesca Ceccoli Marta Moruzzi Francesca Stacca

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Le lycée du bâtiment Pierre-Joël Bonté

Projets

Donneur d’ouvrage Conseil régional d’Auvergne Direction technique Ophis Puy-de-Dôme Entreprise générale Groupement Sobea Auvergne Eiffage Construction Auvergne

Riom (Puy-de-Dôme)

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Bureau de contrôle Groupement Socotec / Veritas

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Le projet du lycée du Bâtiment se devait de remplir plusieurs objectifs. Il entend d’abord vanter la noblesse des professions du BTP, et donc susciter l’intérêt des jeunes pour l’apprentissage de ces métiers. Par cette construction, on a aussi voulu faire la preuve de l’efficacité et de la multitude d’emplois du bois dans la réalisation de grands édifices publics. Enfin, par sa présence même, l’établissement s’inscrit dans le développement urbain du sud de Riom. Riche de nombreux volumes, il offre différents accès permettant aux élèves de rejoindre tous les espaces, lesquels jouissent d’une atmosphère qui leur est propre : éclairage contrôlé dans les salles de cours, lumière diffuse dans la bibliothèque et plus vive à la cantine. La différence entre zones publiques et privées est marquée ; les chambres favorisent l’intimité et les voies d’accès sont agréables.

La partie ouverte au public, qui abrite les salles d’enseignement technique, est non seulement un lieu de formation et d’expérimentation, mais une représentation du lycée. L’architecture devient pédagogique en illustrant concrètement le rapport entre le « savoir penser » et le « savoir-faire » ; elle devient un outil à la disposition des professeurs. Par ailleurs, on a accordé une grande attention à la relation édifice / environnement extérieur et paysage. Le premier a été conçu à l’abri des forts vents qui soufflent sur la région. Les eaux de pluie, abondantes, sont en revanche conservées. La vue sur les monts d’Auvergne, au loin, se conjugue à celle, plus proche, de la cour et des jardins d’intérieur. Le lycée professionnel fait ainsi la preuve que la qualité de l’architecture et celle de l’environnement vont de pair.

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Gestion financière du chantier Mazet & Associés Coordination SPS Ingerop Projet architectural Emmanuel Nebout Architectes Bruno Berthier - architecte en chef Baptiste Lebihan - assistant Laurence Javal, Jéròme Fuzier, Bruno Dumontet, Laurence Damour, Muriel Bacher

Bureau d’études et de conception de la structure A. Verdier

Bureau d’études et de conception VRD Cap Vert

Bureau d’études et de conception bois 3B

Acoustique J.P. Lamoureux

Bureau d’études et de conception fluides / SSI Auvertech

Signalétique Laurence Ravoux

Photos : Didier Boy de la Tour 1. Vue extérieure 2. Couloirs et hall 3. Centre de documentation

Paysagiste Agence Laure Quoniam

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Projets

Le Dot Baires Shopping

Client Groupe Irsa Projet architectural Cabinet Pfeifer y Zurdo

Buenos Aires (Argentine)

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Dot Baires Shopping est le centre commercial le plus vaste et le plus moderne de Buenos Aires. d’une superficie couverte de 189 000 m2, cet ouvrage éminemment complexe bénéficie d’une situation exceptionnelle puisqu’il donne sur le carrefour le plus important de la ville. Si sa finalité est d’attirer le public dans un endroit dévolu au lèche-vitrine, il a aussi été conçu comme un lieu de rencontre. Élaboré conjointement avec le projet architectural, l’éclairage souligne le dynamisme des formes géométriques du bâtiment au moyen de points, de lignes et d’accentuations.

Outre qu’elle fait appel à des technologies de pointe, tant pour les appareils que pour les lampes, l’illumination se devait de présenter une réelle efficacité énergétique, raison pour laquelle un grand nombre de LED et de systèmes de faible puissance à composants électroniques ont été installés. À titre d’exemple, on citera la façade principale, visible depuis le carrefour, où ont été montées des diodes rouges dont la trame en pointillés se propage sur les surfaces courbes de la géométrie complexe de l’édifice et confère à ce dernier une vraie singularité lumineuse la nuit.

Les murs latéraux ne sont pas en reste, puisque des bandes de LED jaunes s’y répètent de manière aléatoire sur toute la hauteur. d’autres diodes électroluminescentes assurent l’éclairage de secours un peu partout dans le centre commercial. Dans les zones de services, on a encastré des LED dernière génération avec optiques à faisceau contrôlé de couleur blanche et chaude. Visibles depuis tous les étages de la galerie commerciale, les extérieurs, disposés en terrasses, voient leurs lignes soulignées par des rangées de diodes qui suivent le dessin des bancs et des parterres.

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Designer-éclairagiste Pablo Pizarro

Photos : Francisco Nocito 1. Entrée principale

Assistance partenariat Iluminación Sudamericana S.R.L.

2. Lumière rasante sur la fontaine

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L’atrium central, grand volume à différentes hauteurs et véritable clé de voûte du projet, ressemble à une immense fenêtre ouvrant sur le dehors. On retrouve, là encore, des appareils à diodes électroluminescentes, à savoir des Ledplus en haut de l’escalier principal et des MiniWoody sur les colonnes, mais aussi des MaxiWoody, des Woody et des iRoll. Toute la zone réservée au shopping est équipée de systèmes à ballast électronique et lampe à basse puissance (80 % des sources font 35 W et aucune ne dépasse les 70 W). L’arrondi de la baie vitrée est souligné par une

ligne de lumière continue que tracent des tubes fluorescents T5 blancs et chauds. Chacune des trois galeries est identifiable grâce à l’éclairage : la première, par une succession de croissants délicats faits de tubes fluorescents ; la deuxième, par un fond de papier coloré ; la troisième, par des appliques et des encastrés aux halogénures métalliques. Les zones de passage entre ces galeries sont également différenciées, cette fois au moyen de grands appareils translucides entre lesquels on a posé, sans respecter de géométrie particulière, des encastrés de 35 W à 24° afin de composer des tâches de lumière au sol.

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Projets

Le Dot Baires Shopping

Photos : Francisco Nocito 3. Grands cônes équipés de Gem en leur centre 4. Effets créés par des appareils à LED

Le long des trajets, de grands volumes à hauteur double surplombés de larges vitres relient visuellement tous les étages entre eux. Au troisième niveau, celui des restaurants, on notera la dimension des quatre puits de lumière naturelle qui, la nuit, fonctionnent à l’identique grâce aux suspensions Gem à lampe à induction. Au plafond, des pièces de la forme de grandes voiles triangulaires, certaines opaques, d’autres brillantes, composent l’intéressante couverture de la zone de restauration. Les éléments opaques sont éclairés indirectement par de petites ceintures de tubes T5 14 W dissimulés dans la structure. De plus, des appareils à lampes aux halogénures métalliques de 35 W et ouverture de 30° sont positionnés dans les conteneurs au-dessus des voiles. L’accent étant ainsi mis sur les tables, l’espace s’avère très chaud et agréable. L’éclairage permet aussi de faire ressortir le parking. Dans les principales zones de transit, des dispositifs linéaires à suspensions, tubes fluorescents blancs et points colorés individualisent chacun des trois niveaux. La couleur, encore elle, distingue les box autos via un plafonnier doté de lampes au sodium haute pression. Chacun de ces box est équipé d’un détecteur de présence qui indique, à l’aide d’une diode verte ou rouge, si la place est libre ou occupée. Les extérieurs ont été pensés comme des extensions accueillantes. Les principales pelouses proposent parterres de fleurs, fontaines, tonnelles et zones de repos. Sur chaque parterre, des projecteurs MiniWoody à écran wall-washer illuminent les petits palmiers. Pour donner une impression de continuité entre l’intérieur et l’extérieur, des projecteurs Radius ont été installés le long de la façade externe. Des bollards en forme de crayons flanquent la rampe d’accès au parking.

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Projets

Le Pangu Plaza Hotel

Client Ac Morgan Investment Inc. Beijing Morgan Investment Projet architectural C.Y. Lee Architects

Pékin (Chine)

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Premier hôtel sept étoiles de Chine, le Pangu Plaza Hotel a été inauguré à l’occasion des jeux Olympiques de 2008. Il fait partie du Pangea Plaza, ensemble architectural voisin du Nid, le stade olympique imaginé par Herzog & de Meuron. Conçu par C.Y. Lee, l’architecte de la tour Taipei 101, cet ensemble comprend une tour de bureaux, un musée, un héliport, trois immeubles d’appartements et l’établissement aux 270 suites. d’un montant d’un milliard de dollars, le projet a été monté par les sociétés Ac Morgan Investment

Inc. et Beijing Morgan Investment. Grâce à Miles Kwok, président de la première et passionné de design italien, l’hôtel est devenu une magnifique vitrine pour les entreprises et créateurs transalpins. La décoration est d’ailleurs de Meda, les portes sont signées Antonio Citterio, et le tout a été coordonné par l’architecte italo-brésilien Ricardo Bello Dias. Des appareils discrets et très polyvalents comme les encastrés multilampes Deep Frame assurent l’éclairage artificiel des suites.

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Projet architectural intérieur Ricardo Bello Dias

Photos : Lv Hengzhong 1. L’hôtel et le Nid de Herzog & de Meuron

Projet d’éclairage Studio Methis - Marinella Patetta, BPI - Brandston Partnership Inc

2.3. Intérieur avec vue sur le Cube d’eau construit pour les compétitions de natation des JO de 2008

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Projets

Jeux de lumière sur le bord de mer d’Aalborg

Client Ville d’Aalborg Projet d’éclairage ÅF - Hansen & Henneberg

Aalborg (Danemark)

Ces quatre dernières années, le bord de mer d’Aalborg a subi d’importants travaux de restauration qui ont transformé l’ancienne zone industrielle en une série d’espaces publics gais et accueillants. Pour éclairer cette nouvelle zone, dont le parc à jeux achevé fin 2009, plusieurs solutions ont été retenues. La société de design lumineux ÅF - Hansen & Henneberg a créé un système d’éclairage général à lumière blanche couplé à un jeu de lumières vives et colorées pour le parc susdit. Si les lampes situées près du kiosque et des sanitaires s’allument automatiquement,

l’éclairage général du terrain de jeux doit être activé par les usagers via l’un des boutons à effleurement présents sur place. La lumière reste allumée pendant 45 minutes, après quoi elle s’éteint toute seule pour laisser place aux lampes colorées qui, à leur tour, restent allumées jusqu’à la réactivation de l’éclairage général. Ainsi rythmée et diversifiée, l’illumination interagit efficacement avec l’esprit et la fonction de cet espace. Projetées par des lampes fixées à différents objets, tels que poteaux et filet métallique, les couleurs vives contribuent à démarquer

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Projet architectural et paysagistes C.F Møller Architects

Photos : SHRPA - Peter Ehlers, Ole Mikael Sørensen 1.2. Le parc et son éclairage scénographique

Installation AKE Entreprise

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le secteur tout en lui donnant un véritable cachet esthétique et visuel. L’éclairage du parc à jeux provient de mâts inclinés de 9 mètres de haut, placés près des terrains et du filet, sur lesquels on a fixé des projecteurs MaxiWoody de 250 W et Platea de 150 W dont la lumière douce et diffuse n’éblouit pas alentour. Ces appareils utilisent des lampes aux halogénures métalliques qui émettent une lumière blanche, chaude et d’un excellent rendement chromatique. Chaque poteau est éclairé par deux encastrés Light Up Walk professionnels. Le filet métallique, quant à lui, est éclairé de l’extérieur, en plusieurs endroits, par d’autres systèmes Light Up Walk professionnels à optique Spot. Le jeu d’ombre et de lumière ainsi créé souligne le profil de cette trame de métal et les variations d’angle des poteaux. L’illumination colorée de ces derniers complète l’éclairage du parc à jeux, fait ressortir les buts et met en exergue le motif graphique de la couverture.

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Projets

Le Dhoby Ghaut Park Singapour

Donneur d’ouvrage Autorité du nouveau développement urbain (URA) Projet architectural SCDA Architects Pte Ltd Chan Soo Khian

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Un nouvel espace public, situé au-dessus de la station de métro de Dhoby Ghaut, a été inauguré en septembre 2009. Longeant Orchard Road, aux portes du quartier des arts, de la culture, des études et du divertissement de Bras Basah Bugis, le Dhoby Ghaut Green se propose d’être un lieu de rencontre pour les habitants et un havre de paix pour les personnes en quête d’un peu de tranquillité dans l’agitation du centreville. Cet espace vert, dont la gestion et l’entretien ont été confiés au comité des parcs nationaux (NParks), a été voulu par l’Autorité du nouveau

développement urbain (URA) et réalisé par Chan Soo Khian, de chez SCDA Architects Pte Ltd. C’est ce cabinet, vainqueur en 2006 du titre de designer de l’année en architecture et design urbain à l’occasion du premier President’s Design Award, la plus haute récompense saluant l’excellence dans ce secteur, que l’URA a chargé d’établir le concept et le plan du parc. Le Dhoby Ghaut Green est le dernier d’une série d’espaces de plein air créés au cœur de la ville suivant le Plan de régulation des espaces publics et du littoral urbain de l’URA.

L’idée est de raviver le centre-ville de Singapour par des espaces ouverts (parcs, places, etc.) qui puissent constituer, au cœur des ensembles commerciaux, des plates-formes de rencontre et d’événements dévolus à la communauté. Pour imaginer le lieu répondant le mieux possible aux exigences des parties prenantes et de l’utilisateur final, l’URA et Nparks ont organisé plusieurs réunions avec des groupes d’artistes et des associations locales, des établissements scolaires du quartier et des sociétés événementielles, et ont recueilli leurs premières

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Partenaire technique iGuzzini SEA Pte Ltd

Photos : SCDA Architects Pte Ltd. 1.2. L’amphithéâtre au centre du parc

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impressions sur les ébauches du projet. Par sa conception, le parc épouse le cadre naturel et divise l’espace en trois grandes zones, chacune se caractérisant par une atmosphère particulière adaptée à des usages différents. Au centre, un amphithéâtre de 250 places rappelant un panier de rotin est éclairé par des Linealuce. En face, deux places permettent de se rassembler et d’accueillir deux fois plus de monde aux fins des activités communautaires. Très ombragée grâce aux arbres, la zone en gravier, à l’ouest, impose un calme qui contraste avec le tumulte

du paysage urbain tout autour. À l’est, une zone gazonnée est prévue pour les activités sportives en plein air. Parfaitement situé côté nord, entre les deux bouches de métro de la station Dhoby Ghaut, un café permet de se restaurer en terrasse ou à l’intérieur. Conformément à l’esprit de ce projet collectif, des possibilités de partenariat ont été offertes aux entreprises pour que le monde des affaires puisse contribuer à la création de cet espace. En vertu de ces accords, la société iGuzzini SEA Pte Ltd a fourni les appareils d’éclairage du parc (Woody, Ledplus et Light Up).

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Projets

Blue Water Black Magic

Client Musée maritime national de Nouvelle-Zélande Architecte Pete Bossley Architects

Auckland (Nouvelle-Zélande)

La réflexion lancée sur les solutions d’éclairage de Blue Water Black Magic a connu une longue phase de gestation et de développement (3 ans), et a dû obéir aux restrictions budgétaires connues dès le départ. Le concept architectural initial reposait sur un conteneur en verre grandeur nature qui devait abriter la coque de NZL 32, le bateau vainqueur de la coupe de l’America en 1995.

Puis nous en sommes arrivés au dernier briefing, capital du point de vue technique en raison de la particularité des jeux de lumière réalisés sur la façade, celle-ci étant revêtue d’un matériau assez peu connu, le Danpalon. Afin de tester la réaction de ce dernier face à un éventail de sources, d’angles et d’effets lumineux différents, une maquette de la façade a été réalisée par le cabinet Pete Bossley Architects.

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Direction du projet MPM Projects

Photos : archives iGuzzini 1. Vue générale du port d’Auckland

Designer-éclairagiste Aurecon Specialist Lighting Group — Building Services

2. Bâtiment abritant Black Magic

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Les éléments structurels ont constitué la principale difficulté dans la mise au point de l’éclairage interne, les éléments portants s’entrecroisant à l’horizontale et à la verticale. Le rétro-éclairage devait être calibré de façon à empêcher que les ombres de l’armature intérieure ne viennent gêner l’effet projeté. Les sources halogènes se sont avérées idéales, leur effet étant très singulier sur ce matériau : s’il est rétro-éclairé à une certaine distance, il prend toute la lumière, la concentre transversalement par rapport au sens dans lequel il a été extrudé, et éclaire uniformément le reste de la surface.

Décision a été prise de travailler avec des projecteurs et de les répartir sur toute la largeur des façades (60 mètres) par souci d’homogénéité. Ainsi a-t-on mis en place 7 projecteurs Lingotto équipés de lampes halogènes de 150 W à distribution asymétrique très large afin de composer un éclariage aussi simple que fiable. L’éclairage général, dont l’intensité est relativement réduite, comprend cependant des touches plus marquées disséminées tout le long de la surface. Pour éclairer la façade de 540 m2 pendant les instants qui précèdent le crépuscule et jusqu’à 23 h, on consomme un peu plus d’un kilowatt d’énergie.

Une fois la nuit tombée, il est possible d’utiliser une charge totale de 315 W si la façade reste illuminée. Les Lingotto ont été choisis pour leur indice de protection (IP 66), et donc leur capacité de résistance en milieu saumâtre. Le test des solutions d’éclairage a, du reste, été suivi de très près par un groupe d’actionnaires et de représentants légaux. Quant au choix du niveau et des heures d’éclairage de la surface, qui a donné lieu à de vives discussions, l’avis de la municipalité et d’autres paramètres recevables ont été pris en compte. Finalement, le projet a coûté beaucoup moins cher que prévu.

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Projets

Une vinothèque au prix fort

Client Frères Volkhardt Munich, vente de vins en gros, filiale de l’hôtel Bayerischer Hof Gebr. Volkhardt KG

Munich (Allemagne)

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Vinothèque multicentenaire de l’hôtel Bayerischer Hof de Munich, en Bavière, la Volkhardts Wein und Bistro s’étend sur 3 000 m2 et offre à ses clients plus de 700 types de vins et mousseux originaires des quatre coins du monde. La dégustation prend place dans un cadre architectural qui a reçu le Red Dot Award du product design 2009 dans la catégorie « commerces et expositions ».

Le design intérieur se veut la traduction « spatiale » de deux caractéristiques essentielles, quoiqu’apparemment contradictoires, du vin : la simplicité et la complexité. Les stores composés de bouteilles de vin ne permettent de voir qu’une partie de l’intérieur, ce qui éveille la curiosité du passant. Grâce à la lumière provenant de l’intérieur et de l’extérieur, on a l’impression que ces « rideaux » disposent de leur propre éclairage

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Projet architectural tools off.architecture Eva Durant et Andreas Notter

Photos : Lothar Reichel 1. Éclairage de mise en évidence des bouteilles 2. Contraste entre ombres et lumière dans la salle de dégustation

Travaux artistiques Friederike Straub

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et qu’il change au fil de la journée et des saisons. Les matériaux utilisés pour la décoration s’inspirent de ceux qui jouent un rôle déterminant dans la production viticole, tels que la terre, le bois et le verre. Prédominant, l’éclairage ponctuel souligne la présentation des vins, tandis que l’éclairage général, limité, instaure une certaine dramaturgie. Ces effets sont l’œuvre de projecteurs Tecnica de 35 W montés sur rail.

Des accessoires spéciaux, comme l’écran wall-washer et le réflecteur en nid d’abeille, sont le gage d’un grand confort visuel sans éblouissement. L’artiste Friederike Straub a laissé sur les murs, inscrites à la craie, quelques citations faisant référence au vin et aux petits plaisirs de la vie, à l’instar de cet aphorisme d’Oscar Wilde : « Le plus sûr moyen de vaincre la tentation, c’est d’y succomber ».

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Culture d’entreprise

Zaha Hadid à Padoue Palais de la Raison à Padoue (Italie) du 27 octobre 2009 au 1er mars 2010

L’exposition dédiée à Zaha Hadid a ouvert ses portes en octobre 2009 à l’occasion de la quatrième édition de la Biennale internationale d’architecture Barbara-Cappochin. Cette rétrospective occupe l’intégralité du Salon, nom donné à l’immense salle médiévale - plus grande salle suspendue au monde avec ses 81 mètres de long par 27 de large et de haut située à l’étage.

Aménagée par le cabinet londonien de Mme Hadid, elle est éclairée par iGuzzini, partenaire technique de l’événement. Conçue comme un paysage urbain, l’exposition conjugue la fluidité stylistique de l’architecte à la scénographie dans laquelle elle s’exprime. L’agencement se compose de centaines de blocs, chacun étant destiné à la présentation d’un projet via des supports différents tels que dessins,

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Photos : Fabrizio Marchesi 1.2. Vues de l’installation

peintures, photographies, maquettes, prototypes et vidéos. Le MAXXI de Rome, le BMW Central Building de Leipzig, le Phaeno Science Center de Wolfsbourg, ou encore le London Aquatics Centre figurent parmi les travaux exposés, mais on y trouve aussi des objets design comme la table Mesa de Vitra, la lampe Genesy d’Artemide, les divans de Sawaya & Moroni et B&B Italia, ou le sac Icône de Louis Vuitton.

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Culture d’entreprise

Zaha Hadid à Padoue

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Complexe en raison de la hauteur des lieux et des points de fixation préexistants, le projet d’éclairage de l’exposition de Zaha Hadi s’appuie sur des rails à suspension, des projecteurs Tecnica et des systèmes Mini Reglette. Près de 130 projecteurs Tecnica - que l’on a choisis noirs car leur impact visuel est moindre - ont pris place sur deux rangées parallèles de rails standard fixés à environ 10 mètres au-dessus du sol. Équipés d’optiques Flood et de sources lumineuses aux iodures métalliques ou halogènes, ils réalisent

l’éclairement souhaité en affichant un fort rendement chromatique. Vingt d’entre eux assurent l’éclairage général de la zone centrale, les autres étant braqués sur les blocs d’exposition qu’ils mettent en évidence. Outre les appareils Mini Reglette à lampe fluorescente de 21 et 28 W installés près des estrades pour « lécher » les murs, le dispositif comprend des blocs lumineux développés pour l’occasion par iGuzzini UK en collaboration avec le cabinet de Zaha Hadid.

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3.4. Vues de l’installation

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Nouveaux appareils à LED pour l’éclairage urbain

Culture d’entreprise

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L’intérêt pour la question environnementale et l’utilisation ciblée de l’énergie électrique a toujours été le fil conducteur de la conception des appareils chez iGuzzini, qui a présenté, en 2009, une large gamme de systèmes d’éclairage public à diodes électroluminescentes. Certains projecteurs et réverbères déjà en production se sont enrichis de cette nouvelle source lumineuse. La municipalité de Lleida est d’ailleurs en train de remplacer les vieux appareils de son centre historique par des Lavinia et des Argo à LED. Dans le quartier de Rambla Aragò et de l’avenue Catalunya, cette opération va se traduire par une baisse de la consommation d’énergie, qui va passer de 117 000 à 75 000 kWh, et par une hausse du niveau d’éclairage de l’ordre de 26 %.

Conformément à un accord-cadre qui définit également les modalités de commercialisation, l’ENEL a conçu un nouveau système : l’Archilede. En Italie, selon les chiffres de « l’EDF transalpin », il a donné des résultats significatifs dès sa première année d’utilisation. Plus de 250 communes, dont Arezzo, Vasto, Alexandrie, Erba et Lodi, ont choisi les nouvelles installations à LED et constaté sans tarder les avantages d’une technologie résolument d’avant-garde sur la scène internationale. L’intérêt qu’ont manifesté des collectivités locales et d’importantes sociétés privées à l’endroit d’ENEL Sole illustre parfaitement l’ampleur de l’innovation introduite par l’Archilede sur le marché. Utilisé à grande échelle, il placera les villes italiennes à la pointe de l’éclairage public durable et des économies d’énergie.

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Photos : archives iGuzzini 1.2. Plaisance 3. Alexandrie

Quelques chiffres dans ce domaine permettent de comprendre l’importance de ce nouvel appareil : grâce aux 400 premiers points lumineux, les quatre villes-pilotes d’Alexandrie, Lodi, Plaisance et Monza ont économisé près de 90 000 kWh par an sur leur éclairage public, soit environ 55 % de leur consommation électrique, tout en accroissant sensiblement la luminosité et en allégeant leur facture et leur production annuelle de CO2 de quelque 45,5 tonnes. Si toutes les villes d’Italie adoptaient ce nouveau système à LED et l’utilisaient correctement afin de profiter pleinement de ses qualités en termes de luminosité et de réglage, on pourrait économiser, chaque année, entre 2,5 et 3 milliards de kWh, et réduire les émissions de dioxyde de carbone de 1,5 million de tonnes, cela dans le respect des budgets et des politiques d’économies d’énergie auxquelles les municipalités sont toujours très attentives.”

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Culture d’entreprise

Nouveaux appareils à LED pour l’éclairage urbain

En Suisse, certaines installations de Zurich et Genève ont eu les honneurs du journal télévisé national. En Finlande Archilede, c’est le seul appareil à LED que la Finnish Road Administration Association ait approuvé pour l’éclairage public. Sans ce blanc-seing, impossible d’installer un système dans ce pays. En République tchèque, il a été accepté dans le panel des produits à tester de l’un des six projets-pilotes voulus par Eltodo, la société qui gère l’éclairage public de Prague. Celle-ci, qui entend réorganiser l’éclairage de toute la ville, a aussi mis à l’essai les modèles de cinq autres fabricants. L’Archilede a été choisi pour son efficacité énergétique, sa fiabilité et ses coûts de maintenance dérisoires. Des caractéristiques qui lui ont déjà valu deux récompenses internationales : le prix IF 2010 et le FX International Interior Design Awards 2009.

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4.5. Lleida 6. Séance de test en République tchèque 7.8. Produits d’éclairage urbain à LED

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Quatrième édition du Concours d’Architecture de Pasajes de Arquitectura y Crítica et iGuzzini illuminazione

Culture d’entreprise

En octobre 2009, le siège d’iGuzzini illuminazione España a accueilli les membres du jury de la quatrième édition du concours d’architecture Pasajes de Arquitectura - iGuzzini. Cent trenteneuf travaux ont été sélectionnés et notés, d’abord individuellement, ensuite par comparaison. Cet écrémage a permis de retenir 57 projets qui témoignent de l’excellent niveau des jeunes architectes espagnols. La diversité des thèmes abordés, des idées, des graphismes et des tendances est à mettre en parallèle avec l’accroissement des possibilités futures qu’ils laissent entrevoir. Cette variété n’est pas liée nécessairement à l’orientation de l’enseignement, comme ce fut le cas à une époque, aux écoles d’architecture ou au charisme d’un professeur. L’architecture présente dans cette sélection est le fruit de l’engagement personnel qui habite ces étudiants de dernière année. C’est aussi le résultat d’une conviction, désormais partagée : celle que pratique et théorie peuvent se retrouver dans des exercices affirmés, d’une grande maturité et porteurs d’une vision d’avenir. Ces projets appartiennent à des créateurs qui pensent déjà l’architecture de demain. Bien que tous ces travaux soient extrêmement réalistes au plan fonctionnel, le jury a souhaité saluer ceux qui ont cherché à apporter des solutions en adoptant une approche professionnelle. Il a aussi tenu à sélectionner le seul projet qui a évité d’intellectualiser l’architecture et s’est démarqué de la contrainte « design », implicite dans les autres présentations, pour résoudre un problème en Afrique malgré la modestie des ressources disponibles sur place. Un deuxième écrémage a eu lieu, à l’issue duquel il ne restait d’abord que 31 travaux, puis un groupe de 14 finalistes parmi lesquels le jury a élu le premier prix à l’unanimité. Il a ensuite longuement comparé le travail des autres

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Jury Javier Jiménez architecte vainqueur de la 3e édition du concours, Piergiovanni Ceregioli architecte, directeur du Centre d’étude et de recherches iGuzzini à Recanati

Jose Luis Penelas architecte, professeur de conception de projets à l’école d’architecture de l’université européenne de Madrid Josep Miàs architecte, responsable du cabinet Studio MiAS Arquitectes de Barcelone

concurrents, mais face à la difficulté d’établir une distinction claire entre ces contributions et l’absence d’arguments objectifs pour déterminer une hiérarchie, il a été décidé de ne pas décerner de 2e prix. Les examinateurs ont insisté sur le fait que le vainqueur démontre qu’il ne s’agit pas seulement d’un projet architectural. Josep Miàs a tenu à restituer oralement sa réflexion personnelle : « La gagnante ignore sûrement l’existence de beaucoup de magazines et s’intéresse plus à la littérature. Pour comprendre son architecture, il ne faut évidemment pas se contenter de regarder les illustrations ou les photos, mais lire et visiter ces lieux, découvrir et imaginer ses architectures et ses habitants. Elle propose de tisser une nouvelle trame sur des ruines oubliées depuis longtemps, près d’Alcoy. Un site incroyable ! Elle l’enveloppe comme avec un vêtement neuf sur lequel apparaissent ses habitants, volants et rampants ; elle en fait une habitation nouvelle qui ne ressemble à aucun endroit connu et encore moins imaginable. Ses références appartiennent uniquement à son monde à elle ou à des endroits qu’elle partage avec les auteurs des livres qu’elle a lus et qu’on ne reconnaît pas facilement. Pas trop, du moins. Ce qui est formidable, tout en restant appliqué, c’est de s’amuser à devenir complice de ses dessins, de ses signes, de ses croquis, de ses tatouages, et de céder à l’enchantement de cette magie. Nous avons récompensé quelqu’un qui nous invite à entrer dans un monde imaginaire, quelqu’un qui lutte pour trouver un projet, car ce projet n’existe pas encore ; seul l’architecte est déjà là. » Concernant les prix spéciaux de la catégorie « éclairage », le jury a sélectionné, parmi les finalistes, les travaux qui, conformément au

José Ballesteros e Josep Masbernat représentant Pasajes de Arquitectura et iGuzzini illuminazione Gala Martínez secrétaire du jury.

Photos : archives iGuzzini 1. Table du projet 1er prix 2. Le jury au travail

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règlement du concours, ont étudié l’éclairage en profondeur dans leur développement comme dans leur présentation, et utilisé la lumière comme un outil conceptuel interagissant avec les espaces et les matières. En ces temps de crise où tout incite à l’austérité, une pincée d’optimisme plane sur la complexité formelle et la géométrie complète du « Nouvel aéroport de Cordoue ». Quant à « Immeubles multi-usages : Palais des congrès internationaux d’Almada », son auteur nourrit l’ambition de tout résoudre en un projet de grande envergure et parvient à transformer totalement une épreuve d’examen final en véritable programme d’exécution. La cérémonie de remise des prix a eu lieu le 12 novembre au centre culturel Matadero de Madrid.

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Culture d’entreprise

Quatrième édition du Concours d’Architecture de Pasajes de Arquitectura y Crítica et iGuzzini illuminazione

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Photos : archives iGuzzini 3. Les vainqueurs 4. Table du projet de Juan Antonio Sosa Gallego 5. Table du projet de Javier Munoz Galàn

Travaux récompensés 1 prix Amelia Vilaplana de Miguel Réhabilitation environnementale et paysagère du fleuve Moliner er

Prix spécial Juan Antonio Sosa Gallego Nouvel aéroport de Cordoue Prix spécial Javier Muñoz Galán Bâtiments à usage multiple : Centre des Congrès Internationaux de Almada

Accessit Ion Cuervas - Mons Marché et place des Mostenses Accessit Beltrán Presas Javaloyes Neuf stratégies de viabilisation de la communauté rurale de Deriki (Ghana) Accessit Javier Santamaría Restauration de l’ancien moulin du Daular

Accessit Diego Ceresuela Wiesmann South Street Seaport Rehab Accessit Lys Villalba Rubio Outils architecturaux de réhabilitation des zones dégradées Accessit Gad Peralta Iglesias Restructuration des moulins à eau en centre de recherche et de sauvegarde des oiseaux

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Culture d’entreprise

Danser avec la lumière : le spectacle Framed Londres (Royaume-Uni)

Le soir du 7 mars 2009, une ancienne usine de Londres s’est muée en paysage de sons et lumières pour Ginger in Orange, œuvre composée par Christin Rauter, musicienne, et Camilla Maling, ingénieur du son et danseuse. Conçu pour souligner la relation entre le son et le mouvement, l’éclairage a joué un rôle particulier. Rauter et Maling souhaitaient créer une série d’espaces évoquant une multitude de lieux et d’époques, à savoir un entrepôt industriel, un salon « fin de siècle », un tableau sonore d’ambiance, une boutique de costumes, un livre d’histoires, etc. Le public était invité à explorer, à des moments bien précis, le rôle du spectateur passif et actif en flânant parmi les diverses dimensions que composaient des scènes, en direct ou pré-enregistrées, du spectacle. Le concept d’éclairage de Karolina M. Zielinska visait à attirer et à retenir l’attention sur les artistes, sur leurs performances ou sur des objets, mais pour que l’événement fût couronné de succès, il a fallu tenir compte d’éléments très différents les uns des autres.

C’est donc à la demande de la créatrice qu’iGuzzini est intervenue en qualité de partenaire technique. Le but du spectacle était de recréer des volumes et des atmosphères magiques, irréelles, dans lesquelles viendraient se fondre danse, musique et images. iGuzzini a essentiellement axé son travail sur la salle principale, où les visiteurs pouvaient apercevoir, à travers des tentures transparentes, d’autres espaces et d’autres objets, comme les costumes flottants. Suspendus à diverses hauteurs, ceux-ci tournaient lentement sur un axe pour provoquer un jeu ininterrompu d’ombres et de lumières sur la scène. Confectionnés spécialement pour l’occasion par la styliste Amin Philips, les vêtements étaient éclairés de l’intérieur par des appareils à LED de couleur bleu intense et donnaient l’impression de voler. Dans une pièce, tandis qu’un acteur lisait des extraits d’Alice au pays des merveilles, les spectateurs pouvaient s’asseoir à la table où trônait la porcelaine cassée de l’héroïne et où un système Le Perroquet très basse tension illuminait les petits fours.

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“Framed” Tamara Hasselblatt, peintre Carmel Morrissey, actrice et chanteuse Amin Phillips, styliste et DJ Gerd Schickentanz - DJ Bing Smith - photographe et acteur Georgina Toogood - photographe et designer graphique Adrianne Wininsky - violoncelliste

http://www.gingerinorange.com/live-past.html

Photos : Julia Burstein; Lillie Toogood

Partenaire technique iGuzzini illuminazione UK

1.3. Pendant le spectacle 2. Des spectateurs descendent par le petit escalier de liaison entre les espaces. Le cadre qui se trouve en haut des marches est éclairé par Le Perroquet. 4. Spectateurs et musiciens dans le salon de thé. 5. Photos disposées comme des notes sur une portée.

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Dans l’angle d’une salle, un pianiste et une violoncelliste accompagnaient l’entrée en scène des danseurs et leurs chorégraphies contemporaines inspirées de compositions acoustiques. Au-dessus des bateleurs, des projecteurs Le Perroquet à 24° d’ouverture et montés sur rail dessinaient des tâches de lumière sur le sol tout en éclairant les murs. Ouvert à 10°, un appareil Le Perroquet très basse tension désignait les deux musiciens. Un film montrant les mains du pianiste en direct était projeté sur les écrans situés au centre de la pièce. Dans la « galerie », les photos accrochées au mur rappelaient des notes de musique sur une portée. En les éclairant d’une lumière rasante, des systèmes Linealuce faisaient apparaître de jolies ombres.

Remarques sur l’auteur Karolina M. Zielinska M.S.Arch., Dipl. Ing. Arch (FH). Diplômée d’architecture et d’urbanisme de l’université technique de Gdansk, en Pologne, Karolina obtient une maîtrise d’ingénierie du bâtiment, option architecture, à Hildesheim (Allemagne). Elle travaille ensuite pour des cabinets de conseil en éclairage comme L-plan Lighting à Berlin, Fisher Marantz Stone à New York et Speirs and Major Associates à Londres. En janvier 2008, Karolina intègre le Light Bureau

au poste de senior designer avant de devenir associée et d’officier sur de gros projets tels que le quartier général de l’OTAN, à Bruxelles, et les jardins botaniques Kings Abdullah International Gardens de Riyad (Arabie saoudite). Elle remporte, en outre, l’appel d’offres du Golden Square de Birmingham et du Verta Hotel, 5 étoiles, à Londres. Membre actif de la PLDA, elle donne, par ailleurs, des cours à l’université sur la création et le design de l’éclairage. Elle a participé à de nombreuses conférences aux quatre coins du globe et écrit pour la presse internationale spécialisée.

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Culture d’entreprise

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Fin 2009, iGuzzini a pris part de différentes façons à plusieurs réunions. La société a d’abord été « Gold Sponsor » de la 2e édition de la Professional Lighting Design Convention, organisée par la PLDA (Professional Lighting Design Association) du 29 au 31 octobre 2009, à Berlin. Prisé dès sa première date londonienne de 2007, cet événement est devenu le principal rendez-vous international pour échanger des idées et fixer de nouveaux objectifs au métier de designer-éclairagiste. Le programme, qui comprenait plusieurs conférences étalées sur 3 jours, a permis à iGuzzini de présenter un rapport sur le projet « Connaître la forme ». Grâce à l’implication directe de sa filiale chinoise, iGuzzini a également sponsorisé le colloque international « Tanteidan Beijing 2009 », qui s’est tenu à Pékin du 13 au 16 octobre dernier. Lors de cette rencontre chapeautée par le groupe Tanteidan et qui avait pour thème « Enjoy Lighting with Ecology », des lighting designers de renom ont aidé des étudiants originaires du

monde entier à savoir comment fabriquer les meilleurs systèmes d’éclairage du point de vue énergétique sans sacrifier à la qualité de notre mode de vie. Tanteidan (Transnational Lighting Detectives) est un groupe pédagogique à but non lucratif axé sur l’enseignement de la culture de la lumière par les travaux pratiques. Fondé en 1990 par l’éclairagiste Kaoru Mende, il compte aujourd’hui 500 membres, dont des lighting designers, des formateurs spécialisés, des entreprises, des architectes et des étudiants des quatre coins de la planète. Du 30 novembre au 2 décembre 2009, Cuba a accueilli le 8e Congrès international sur la planification et la gestion des centres historiques, dont le thème était cette année : « Le centre historique : vulnérabilité, risques et solutions en situation de catastrophe ». L’intervention d’iGuzzini s’est faite en deux temps. Il a d’abord fallu présenter la méthode d’élaboration du plan lumière de la Vieille Havane au titre de la collaboration internationale conclue en 2007 entre l’Oficina del Historiador et

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1.2. Pendant la Professional Lighting Design Convention 3. Logo de « Italian Lighting Design for Istanbul » 4. Séminaire de La Havane 5. Dépliant du séminaire de La Havane

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l’entreprise. Cet exposé, fait devant plus de 200 congressistes originaires de 14 pays différents, et notamment d’Amérique latine, reposait sur deux comptes rendus et une série de simulations donnant à voir le nouveau visage de la ville la nuit. Au terme de la convention, les planches ont été déposées à la photothèque publique de La Havane afin que tous les habitants puissent prendre connaissance de notre proposition. Le 7 décembre, l’université San Girolamo de La Havane a accueilli un séminaire ouvert aux professionnels de l’Oficina de l’Historiador, aux architectes, aux ingénieurs et aux représentants d’organisations telles que d’International Council of Museums (ICOM) et l’International Council on Monuments and Sites (ICOMOS), qui sont en charge de la prévention, de la préservation et du développement du territoire cubain. Sous le titre « Concepts généraux de l’éclairage architectural », l’intervention d’iGuzzini a expliqué en détail la nouvelle méthode retenue pour le plan lumière du centre historique de La Havane. Le 3 décembre dernier, c’est un séminaire sur

les technologies italiennes d’éclairage urbain, architectural et des musées qui a eu lieu à Istanbul. Organisé par l’ICE, l’événement s’est inscrit dans le cadre de la promotion du savoirfaire transalpin en Turquie en matière d’éclairage professionnel. Il est aussi une composante du programme « Italian Lighting Design for Istanbul 2009 », qui prévoit, outre ce séminaire, l’éclairage architectural de plusieurs monuments de la cité byzantine, dont la célèbre tour de Galata. iGuzzini a présenté à cette occasion ses travaux les plus récents et les plus significatifs dans les domaines concernés. Au Caire, le colloque « Cultural Heritage Cairo 2009 » des 6, 7 et 8 décembre 2009 a rassemblé quelque 400 représentants d’institutions culturelles majoritairement européennes et africaines. L’architecte Piero Castiglioni y a abordé les thèmes liés à l’éclairage des biens culturels en prenant comme exemples des projets réalisés en Italie avec iGuzzini, en particulier celui du palais Schifanoia de Ferrare et l’éclairage de l’escalier de Santa Maria del Monte, à Caltagirone.

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Culture d’entreprise

Light Mapping NYC New York, novembre 2009

Suite au Light Mapping de Londres et Rome, iGuzzini a de nouveau apporté son soutien à cette initiative en novembre via sa filiale nordaméricaine, partenaire de l’édition new-yorkaise. Étape du projet développé par la PLDA en collaboration avec le Lighting Forum of New York (DLFNY) et l’Illuminating Engineering Society New York City Section (IESNY), Light Mapping NYC réunit devant un parterre international toute la communauté des lighting designers de Big Apple afin d’évoquer l’état actuel de l’environnement nocturne de la ville, ses origines et ses évolutions possibles. Ce rendez-vous prévoit de nombreux lightwalks, ces balades nocturnes sur des sites caractéristiques de l’éclairage new-yorkais. Les lighting designers de renommée mondiale, qui font office de guides pour l’occasion, ont présenté leurs conclusions au cours d’une réunion-atelier finale dirigée par Glenn Shrum, coordinateur de la PLDA USA. Les participants à l’événement, qui était ouvert à tous, ont donc eu droit à une visite guidée : Wayne Norbeck (Gluckman Mayner Architects) les a invités à chercher l’obscurité entre les lampes de Times Square ; Leni Schwendinger, Ute Besenecker (Light Projects Ltd.) et Brian McGrath (Urban Designer) leur ont fait redécouvrir les nuances de la nuit autour de la vieille cathédrale St-Patrick ; Julian Kline (Meatpacking District Initiative) les a guidés à travers la nouvelle et l’ancienne architecture de Meatpacking District ; Francis Milloy (Terreform) les a accompagnés dans un secteur transversal de Midtown West, à Manhattan ; Nathalie Rozot (Nathalie Rozot Planning & Design) a exploré avec eux les avatars et la nuit virtuelle de Second Life en mettant à jour de nouvelles formes d’éclairage ; puis Stephen Horner (Tillett Lighting Design) a conclu le parcours en leur offrant une vue extérieure de Manhattan à travers le pont de Brooklyn et le quartier de DUMBO.

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Culture d’entreprise

“LED - Light Exhibition Design”, édition 2009 Milano, Italia

Du 6 décembre 2009 au 10 janvier 2010, la ville de Milan a accueilli le « Light Exhibition Design » (LED) 2009, manifestation au cours de laquelle architectes, lighting designers et artistes mettent au point un éclairage destiné à des sujets architecturaux caractéristiques de l’horizon milanais. La société iGuzzini a été partenaire technique du projet « A tower of light » de la tour Branca, chef-d’œuvre de Giò Ponti réalisé dans les années 1930. Haute de 108 mètres, cette construction composée de tubes d’acier et érigée dans le parc Sempione a été éclairée au moyen de projecteurs Platea à lumière colorée et variable qui en ont fait un véritable signal lumineux dans le paysage nocturne de la ville.

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Incontroluce

I. 2010

Incontroluce Revue semestrielle internationale sur la culture de la lumière XIIe année, 21 Rédaction Centre d’études et de recherche iGuzzini Fr.ne Sambucheto, 44/a 62019 Recanati MC +39.071.7588250 tel. +39.071.7588295 fax rc@iguzzini.it iGuzzini illuminazione spa 62019 Recanati, Italy via Mariano Guzzini, 37 +39.071.75881 tel. +39.071.7588295 fax iguzzini@iguzzini.it www.iguzzini.com 071-7588453 video Projet graphique Studio Cerri & Associati Éditeur iGuzzini illuminazione spa Ont collaboré à ce numéro iGuzzini illuminazione China Ltd. iGuzzini illuminazione Deutschland GmbH iGuzzini illuminazione España S.A. iGuzzini illuminazione France S.A. iGuzzini illuminazione Danemark iGuzzini South East Asia iGuzzini illuminazione UK E.C.C. Lighting LTD, Australie Proyecto Illuminaciòn, Argentine

Photo de couverture Lothar Reichel Achevé d'imprimer: Avril 2010 Tecnostampa, Recanati

La rédaction décline toute responsabilité quant aux inexactitudes et aux omissions dont pourrait être entachée la liste des crédits relatifs aux projets et fournis par nos collaborateurs. Toute réintégration ou rectification sera effectuée dans le prochain numéro.


9.2619.000.0

Leni Schwendinger / Piero Castiglioni / Luca Braguglia / Cabinet Cerri & Associati / Frank O. Gehry / Emmanuel Nebout Architecte / Cabinet Pfeifer y Zurdo / Pablo Pizarro / George Berne / C.Y. Lee Architects Ricardo Bello Dias / Cabinet Methis / BPI / Ă…F - Hansen & Henneberg CF Møller Architects / SCDA Architects Pte Ltd / Pete Bossley Architects Aurecon Specialist Lighting Group / tools off.architecture / Zaha Hadid


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