Extrait de "2013 Année-terminus"

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EXTRAIT


« TRAVERSES »

Littératures d’aujourd’hui Romans, récits, fragments ou poèmes, les livres de la collection « Traverses » poursuivent résolument l’exploration des chemins les moins balisés. Les Impressions Nouvelles parient ainsi sur un renouveau qui est à la base de leur projet éditorial. Mais ce renouveau est moins une question d’innovation à tout prix que de qualité littéraire, et celle-ci est à réinventer sans cesse.

Cet ouvrage est publié avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Couverture : © Martine Gillet Mise en pages : Mélanie Dufour © Les Impressions Nouvelles – 2012 www.lesimpressionsnouvelles.com info@lesimpressionsnouvelles.com


Luc Dellisse

2013

Année-terminus

LES IMPRESSIONS NOUVELLES



Pour Jean-Pol, qui a le sens du tragique et le culte de l’amitié



Le lecteur, en reconnaissant la plupart des noms, parfois fort célèbres, qui figurent dans ce livre, s’étonnera peut-être de ne pas les reconnaître tous. Il sait, ou croit savoir, qui sont Barack Obama, Freeman Dyson, Nicolas Sarkozy, Gérard Depardieu. D’où vient que Claude Krieger-Cohen, dont l’importance n’est pas moindre, lui demeure étranger ? Ignorance d’autant plus curieuse qu’une impression de déjà vu se mêle à l’opacité de ce nom. Des personnages réels seraient-ils présentés sous un masque ? Ou faut-il croire qu’il s’agit de figures nouvelles, issues du réel et sources de fiction ? Quand l’Histoire s’emballe, que la crise modifie les rapports de force entre les États et la face même du quotidien, il ne faut pas s’étonner que des acteurs encore ignorés des médias surgissent soudain ; et moins encore, qu’ils n’aient pas été créés de rien, solution réservée à Dieu seul.



Regard Maintenant que l’année 2013 s’achève, et que nous savons où nous en sommes, je peux regarder le monde qui nous entoure sans me laisser troubler par la peur. Je prévoyais la catastrophe financière et ses suites. J’ai été surpris par la violence du choc. Je me suis fait une île, en attendant que les choses se tassent. Je vois passer le temps avec une lenteur nouvelle. Quelque chose a vraiment eu lieu. Depuis longtemps, on nous promettait un retour de flammes, après ces décennies interminables de montée de la Bourse, de croissance ravageuse, de dettes impunies des États. C’est arrivé : krach, récession, faillites, fraudes géantes, milliards virtuels retournés au néant. Chômage éclatant comme peste. Biens manufacturés invendables faute de crédits et faute d’acheteurs. Salaires rabotés. Loyers montant en flèche. Prestations sociales amputées. Travail de toute une vie de sacrifice réduit en poudre. Fermetures d’usine. Rapatriement de fonds sur les îles Caïmans. Émeutes à Londres et à Barcelone. Toute l’économie de l’Occident secouée dans ses structures. Banques rachetées pour un yuan 11


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symbolique. Pays émergents en posture d’arbitre. Guerres interrompues faute de moyens, laissant les populations livrées à la vengeance de leurs anciens maîtres. Nationalisme et sectarisme triomphants. Les ressorts de la vie quotidienne ont été brutalement modifiés. Il a fallu changer toutes nos habitudes. Une journée de décembre 2013 ne ressemble plus à ce que nous avons connu si longtemps. La débâcle qui s’est produite sous nos yeux efface d’un trait la mythique année 1929, avec son cortège de désastres qui ont conduit à l’abaissement de l’Europe et à une guerre d’extermination. Ce qui se passe est moins meurtrier, mais aussi destructeur. Le monde ne s’est pas arrêté. Mais tant d’éléments de la planète économique ont été modifiés ou cassés qu’on se trouve dans une sorte de mouvement tragique. Tous les rouages sont grippés. Toutes les structures se révèlent caduques. La vitesse est en panne. Et nous n’avons pas tout vu. Comme les communications sont devenues très difficiles, je reste chez moi la plupart du temps, alors que par passion, j’étais un voyageur. À présent mes voyages se réduisent à une demi-heure de promenade, dans un quartier que je ne connais pas encore très bien. Puis je rentre et je retrouve l’appartement immense et la famille disséminée 12


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dans le vide irréel d’un déménagement improvisé. L’électricité, heureusement, n’a pas disparu. Je retrouve mon écran, l’accès aux textes, du plus insignifiant au plus nécessaire, et les nouvelles du monde, mauvaises et déjà à demi effacées par le tourbillon. J’écris en pleine lumière, mais la nuit est aux quatre coins.

Le Japon et la fin du monde Si nous en sommes arrivés à cette situation tragique, c’est à cause de l’état des esprits. Sans le savoir, nous avions accepté de tout perdre. Et quand nous avons tout perdu en effet, nous étions préparés. Une première onde de choc nous a permis d’entrevoir l’abîme, par anticipation. Nous avons essayé de ne pas y penser. Mais on n’oublie rien, jamais. On range provisoirement dans les rayonnages de sa mémoire. Et cela revient au moment voulu. Cet événement s’est produit au Japon. C’était en mars 2011, rappelez-vous. Ce printemps-là, une vision de la fin du monde a surgi, en trois dimensions. C’est ce film que je revois en boucle, la nuit, lorsque j’essaie de dormir. 13


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Vagues géantes surgies d’une mer calme, navires arrachés, plages pilonnées, territoires engloutis, voitures, maisons et routes balayées d’un revers, électricité coupée, eau potable disparue, aéroports hors service, amas de ferrailles sans fin, nombre de morts qui augmente en exponentielle, les centaines devenant milliers, dizaines de milliers. Et les centrales d’énergie frappées au cœur. Certaines qui s’ouvrent en deux comme des fruits, d’autres qui cèdent, écrasées par leur propre force. Elles libèrent autour d’elles un rayonnement empoisonné, transformant les espaces de vie en zones interdites. En regardant les images du Japon, et le courage magnifique de ce peuple blessé comme aucun peuple ne l’a été en dehors de la guerre, et son aveuglement à construire des usines atomiques sur des zones sismiques, on distingue mieux la beauté et la perte de cette aventure qui laisse entrevoir, à présent, son issue tragique. La fin du monde n’est pas un mythe. Elle existe déjà. Elle ne viendra pas en un jour. Ce ne sera pas un événement unique, une déflagration instantanée et universelle : ce sera une accumulation. Ce ne sera pas un coup ou deux ou trois, il y en aura cent, puis mille, sur un rythme toujours plus rapide, dans une 14


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série de frappes échelonnées tombant partout à la fois. Il y aura un effet de chaîne, un système multiplicateur, les secousses sismiques deviendront spirales, les ruines provoqueront le désordre et le désordre la pénurie et la pénurie la violence et la violence la perte de contrôle, entraînant la régression des règles éthiques, qui perdront leur raison et leur sens. L’acheminement des secours, puis l’organisation des services et des soins, puis la vie en société, même les liens de solidarité et de famille, deviendront largement impossibles. L’épidémie et les pillages remplaceront l’organisation du travail et des loisirs. Des territoires seront sacrifiés à d’autres, des populations entières déplacées. Les maladies qui ne seront pas soignables sur le vif, les traitements lents et subtils, disparaîtront de la carte des hôpitaux. La production de médicaments deviendra aléatoire, et entièrement vouée à quelques problèmes vitaux. La mort et la souffrance cesseront d’être traitées de façon individuelle, et n’appartiendront plus qu’au domaine statistique. Les enterrements aussi seront collectifs. Une partie de l’essence disponible servira au réservoir des bulldozers. L’apartheid sera rétabli sur tous les territoires encore émergés. Le mensonge d’État deviendra la 15


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forme principale de communication. Pour éviter les paniques et les émeutes, on dissimulera à certains pays qu’ils vont disparaître avant d’autres, que leur tour est venu. La politique de la terre brûlée deviendra la seule politique ; l’égoïsme, la seule vision. Les élites seront à la fête : il leur servira enfin à quelque chose d’être les élites, c’est-à-dire les sphères réellement possédantes. Elles auront un accès prioritaire à l’électricité, à la chaleur, à l’eau, et même au bonheur – quand ces biens de première nécessité seront placés hors d’atteinte du plus grand nombre des survivants. La fièvre gagnera les cœurs. Le sexe prendra une importance démesurée. L’envie de jouir avant de disparaître l’emportera sur la tentative de sauver quelque chose de l’esprit. Cela procèdera par fragments, par murs qu’on démonte bloc après bloc. Ce sera un puzzle à l’envers. On verra scintiller, à perte de vue, là où la mer ne viendra plus, les terrains vagues d’une planète morte.

Situation Rapporté à cette vision effrayante, ce qui s’est mis en place, l’année suivante, paraissait 16


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assez mesuré. Une crise économique, d’une force inédite, un bouleversement monétaire, des troubles géopolitiques, une redistribution des zones d’influence, l’apparition de disettes structurelles, les voyants écologiques tous au rouge vif. Ramener le début de ce grand désordre au jeu de domino des subprimes et à la faillite de la banque Lehman Brothers, était exagérément réducteur. Les causes étaient plus nombreuses, et les périls plus divers. L’Europe était redevenue le centre du monde : elle était au cœur de tous les dangers. Depuis de longs mois, son avenir ne faisait que s’effriter. Partout où se portait le regard, on voyait des signaux inquiétants. Un par un, croulant sous les dettes, l’industrie rongée, le budget irréaliste, l’incompétence économique croissante, les pays de la zone euro présentaient tous les symptômes de nations en déclin. Ils vivaient au-dessus de leurs moyens, habitude qu’ils avaient prise à l’époque où ils apportaient aux objets, aux machines et aux idées une valeur ajoutée, et qu’ils conservaient maintenant qu’ils en étaient réduits à consommer des biens et des concepts qu’ils ne produisaient plus. 17


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Dix-sept de ces pays avaient adopté une monnaie commune, dont ils tiraient une certaine vanité, mais qui les amenait à vivre sur un pied financier pour lequel ils n’étaient pas faits.

La sortie de la Grèce La Grèce surtout, qui ne produisait rien d’exportable et qui flottait dans l’illusion de l’Europe et sous la garantie des nations fortes, était, à l’insu des observateurs lointains, un organisme sous perfusion. J’aimais la Grèce, mais du point de vue de l’autonomie économique et militaire, elle vivait en hibernation depuis deux mille cinq cents ans. Sa victoire à l’issue des guerres médiques avait été trop coûteuse pour elle. Les cités grecques avaient eu les reins cassés par la disproportion des forces en présence, et par leur héroïsme même. La victoire de Salamine avait été leur tombeau. Considéré comme État européen, ce berceau de l’Occident avait évidemment sa place dans l’Europe. Mais c’était une place honoraire. Lui faire partager la monnaie et les principes budgétaires de grandes nations industrielles était une vue de l’esprit. Si on ne nous avait pas appris que la Grèce est la mère et la source de la civilisation occidentale, 18


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nous ne l’aurions jamais deviné. La Grèce est un Orient si fort que ses moindres contours sont ouatés d’encens, que son écriture est byzantine ou arménienne, que ses oliviers secs mêlent leurs branches à celles des cèdres du Liban : de même que les popes apparaissaient comme des figures mésopotamiennes, de noirs taureaux ailés. Depuis la dégringolade rapide des banques et des États et la récession de l’Occident, la Grèce n’avait plus les moyens de ses rêves éveillés. Réduite à ses seules forces, elle pesait surtout par ses manques. Elle vivait à crédit, pas plus insolemment, mais plus aveuglément, que toute autre nation visible. Elle avait beau être sur le papier la première puissance maritime du monde, elle coulait avec tous ses bateaux de transit. Quand sa dette a crevé le plafond des nuages, que ses obligations n’ont plus eu que des valeurs fictives, que son chômage a dépassé le nombre des actifs, que l’État a été en faillite non pas virtuelle, mais effective et constatable, la solidarité européenne a joué admirablement. La BCE déversait l’argent nécessaire, mais le chiffre de cette aide prenait une ampleur inquiétante : vingt milliards, trois cents milliards, mille milliards. Le vieux cœur de la Grèce ne repartait pas. 19


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La question de la provenance et de la réalité de cet argent devenait obsédante. Tout cela allait avoir une fin.

Que sont les milliards pour la mer ? Au départ, j’étais optimiste. L’affaire Jérôme Kerviel, ce trader imprudent, quelques années plus tôt, avait relativisé la gravité des pertes abyssales. Si une banque comme la Société Générale pouvait perdre cinq milliards impunément, nul doute que le concours de trois cents banques et de trente États permette de réunir les milliards nécessaires pour sauver une petite nation d’un péril mortel. Mais quand il est apparu que les premières centaines de milliards avaient été englouties sans réussir à arrêter la chute de la minuscule Grèce, quand les agences de notation se sont mises à dégrader à tout-va banques, compagnies d’assurances, devises, matières premières, consortiums, États, rendant plus problématique la quête de nouveaux milliards, et plus vertigineux les trous à combler et les épaves à renflouer, j’ai compris qu’on n’avait encore rien vu. Chaque jour, on apprenait que la contagion gagnait d’autres pays, même les plus assurés de leur existence et de leur pérennité.

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Pour financer leur déficit, ces pays en difficulté émettaient sur le marché des emprunts de plus en plus coûteux. Et comme le remboursement des capitaux empruntés devenait de moins en moins vraisemblable, l’inquiétude et le regard se déplaçaient sur le montant des intérêts : combien de temps certains États pourraient-ils rembourser les vertigineux intérêts d’une dette à vie ? L’effet immédiat de ce gonflement de la masse monétaire était une inflation dont les politiques et les commentateurs ne semblaient pas percevoir la violence. La ruine était imminente et l’on continuait à parler de stabilité monétaire, d’index modéré, de contrôle des changes, de garantie d’État, d’assurance-vie, de rémunération du livret A à 2,5 %, toutes réalités antiques que le torrent de l’argent imaginaire achevait d’emporter. D’ailleurs, ce déluge d’argent frais que les banques centrales déversaient sur les marchés ne servait pas à renflouer les gouvernements, moins encore à soutenir le crédit aux entreprises et aux particuliers, mais à fournir aux banques un flot permanent et presque gratuit de liquidités, dont elles tiraient un profit personnel. Cependant l’hémorragie de capitaux et la décote croissante de la plupart des établissements de crédit les forçaient à se servir de cet argent tombé du ciel 21


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pour soutenir leur propre cours, en sorte que c’était un va-et-vient entre deux forces antagonistes, avec sa prévisible limite : le krach. Les grandes agences de notation, au nombre de trois, connues sous le nom des Trois Dames de Manhattan, étaient à l’évidence des Parques. Elles déroulaient, filaient et coupaient le fil de notre destin. Cette année-là, le terrorisme et la gouvernance économique avaient des présupposés si semblables que quand une agence dégradait la note d’un pays d’Europe, on pouvait penser que c’était une action directe d’Al-Qaïda, et quand trois activistes barbus abattaient des enfants dans une école hassidique, on n’aurait pas été surpris que pour mettre les tueurs hors d’état de nuire, les hommes du GIGN ou du RAID ne prennent d’assaut le siège de Standard & Poors.

L’effort La Grèce menaçait de devenir une passion inutile, tant le péril était disproportionné au regard des enjeux. Ce minuscule maillon était sur le point de lâcher. Une nouvelle restructuration de sa dette était une condition nécessaire mais non suffisante à son 22


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redressement économique. Le pays serait incapable de revenir sur les marchés dans les dix ans à venir ; les perspectives de croissance du PIB étaient nulles. Cependant il faut reconnaître que ses partenaires ne la laissaient pas glisser hors du continent sans d’admirables combats d’arrière-garde. La Grèce de son côté sabrait dans ses dépenses, vendait ses temples et ses statues, renonçait à la recherche et aux soins de santé, fermait ses ministères et ses universités, mais cela ne suffisait pas. Elle en était à faire feu du moindre bout de bois. Un proverbe grec satisfaisait à l’idéal de dépouillement des hommes. « Un sou d’olives, deux sous de lumière. » Mais il commençait à révéler son venin.

Limites de la turbopompe Les grandes économies du monde, les instances internationales, après avoir englouti mille milliards d’euros pour mettre le pays sous perfusion, puis sous turbopompe, avaient fait pression sur les créanciers pour qu’ils acceptent de restructurer la dette grecque, c’est-à-dire de la diviser par deux, et cette moitié, par deux encore. De leur côté, les créanciers avaient obtenu des États qu’ils fassent 23


pression sur la BCE, pour qu’elle garantisse par des prêts aux mêmes États les achats massifs de ces dettes toutes enchâssées les unes dans les autres, comme des poupées russes. Ce jeu d’écritures fictives tirait du blanchiment d’argent son système et sa transparente opacité : on comprenait très bien ce qui se passait, mais on n’avait pas les moyens d’interrompre cette fuite en avant. Comme il fallait bien que ce jaillissement d’argent ait une source, la masse monétaire s’est mise à croître, les planches à billets américaine et européenne permettant, durant un moment, de croire qu’il pouvait tomber du ciel de l’argent frais, dollars, euros, pour combler les gouffres sans fin. On voyait le coup fatal venir. Il ne fallait même pas avoir des yeux d’aigle. La perspective la plus réaliste et en un sens la plus rassurante, impliquait une fin de partie brutale. Tout convergeait déjà vers 2013.

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Luc Dellisse aux Impressions Nouvelles

L’Invention du scénario, essai, 2006 Le Jugement dernier, roman, 2007 Le Testament belge, roman, 2008 L’Atelier du scénariste, essai, 2009 Le Professeur de scénario, roman, 2009 Les Atlantides, roman, 2011


EN LIBRAIRIE EN OCTOBRE 2012

Il y a eu de nombreuses prémisses, durant les deux années qui ont précédé cette crise – la plus grande crise des temps modernes. Il y a eu, comme un brouillon de la fin du monde, les raz de marée sur le Japon ; puis la dégringolade des Bourses, la fin des crédits bancaires, la faillite de l’Italie, la sortie de l’euro, le retour aux économies fermées, les émeutes d’Athènes, Barcelone et Bruxelles, les premiers affrontements entre puissances émergentes, la rupture diplomatique des États-Unis avec l’Europe, les renversements d’alliance, le chantage de la Chine. Il y a eu aussi la disparition du café, l’immobilisation des voitures et le retour de la prostitution enfantine en Occident. Tous ces événements se succédaient si vite qu’ils se transformaient en spectacle sans qu’on sache où ils nous menaient. Mais l’un d’eux a paru, véritablement, être la signature de cette époque, et éclairer la situation d’une lueur tragique : c’est l’incendie du Parlement européen. Il me semble que ce jour-là nous avons compris qu’un monde nouveau commençait.

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DIFFUSION/DISTRIBUTION : HARMONIA MUNDI EAN : 9782874491474 ISBN : 978-2-87449-147-4  128 PAGES - 10 €


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