ul Le se deux à d canar es qui ball e que ût ne co cs !
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Prison de Crêtelongue
Fuite au prochain épisode p. 2
Cervelle d’oiseau
Les pigeons meilleurs que nous p. 4
Gestion des déchets
Valse de Travers ! p. 5
Eglise catholique
Encore des histoires de culte p. 7
Sommaire p. 17 « Les prisons sont bâties avec les pierres de la Loi, les bordels avec les briques de la Religion. » [William Blake]
VENDREDI 12 MARS 2010
JAA CH–1025 Saint-Sulpice PP/Journal
Affaire de prostitution : au Vatican, il n’y a pas que Dieu qui soit loué
No 10 Fr. 3.– / Abonnement annuel Fr. 140.– www.vigousse.ch
Pas d'avocat pour les animaux
Et la tendresse bordel !
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C’est Rubrique pas pour dire !
Point V
Blagues valaisannes
Les Crêtelongue sont les meilleures Petite exploitation Le modeste article de notre collaborateur Kalvin, (Vigousse, 26.02.10), sur la prison valaisanne a provoqué une grande évasion d’informations sur la très profitable « traite des prisonniers » qui prospère dans ce pénitencier.
D
es témoignages se sont ainsi « fait la belle » pour se retrouver dans nos colonnes et ils sont presque aussi nombreux que les évasions effectives qui se montent à une centaine par an! Voici le récit d’Yves. Il a passé douze mois dans le pénitencier, il y a une vingtaine d’années. A l’époque, les taulards l’appelaient Stalag 13, du nom de la série humoristique qui parodiait La grande évasion, avec Papa Schultz et le co-
lonel Klink qui se faisaient tourner en bourrique par le colonel Hogan et ses copains prisonniers. Ce qu’il raconte est à la fois hilarant et tragique quand on pense que depuis des décennies, maintenant, des prisonniers de droit public sont exploités à 3 fr. 30 de l’heure par une bande de fonctionnaires de l’Etat du Valais qui profitent de leur fonction pour se faire du fric sur leur dos. Vigousse
ivez. iciper aux filouteries que vous décr J’ai constaté et été amené à part que, l’épo de is Vala du ns priso directeur des Je confirme que depuis le grand Praplan sauf erreur) M. ( gue elon Crêt de teur direc M. Bétrison (sauf erreur), le profit d’intéd’utilisation des prisonniers au aux divers gardiens, un système le garage de Crêtelongue que taté cons i auss J’ai (…) rêts privés était en fonction ne débourvoitures de certains gardiens, qui servait de garage privé pour les ns. ratio répa les s toute saient pas un centime pour
L’alcool fort et les drogues douces et dures y étaient moins chers qu’à l’extérieur. Pour qui avait de l’argent, les lieux étaient un plaisir. e avec us avait fait faillit visionnait les déten pro ap i illégaqu tis er sor rri s TV Il y a pire. Le fou x détenus des poste divers s TV. Il revendait au de x iopri rad les de in ses gas teu un ma t au moyen d’étique tai en ivé que gm au arr Il nt e. ve llit sou lement de la fai r les détenus. Il est ure commandés pa rit ées ur rim no pé la t de en et soi objets que yoghourts alimentaires telles certaines denrées à leur distribution.
Rappaz, on l’rate pas ! Acharnement Parmi les stars qui ont fréquenté la Colonie pénitentiaire de Crêtelongue, il y a l’anarcho-déconneur-chanvrier Bernard Rappaz. Il s’apprête à sortir un livre sur sa vie et à entrer à la prison des Iles à Sion où il doit purger 5 ans et 8 mois de tôle pour tous ses méfaits.
Vigousse Sàrl, Rue du Simplon 34, CH-1006 Lausanne > www.vigousse.ch > contact@vigousse.ch Tél. +41 21 612 02 50 > Fax +41 21 601 11 75 > Directeur rédacteur en chef : Barrigue > Rédacteurs en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef d’édition : Roger Jaunin > Secrétaire de rédaction : Monique Reboh > Abonnements : abo@vigousse.ch > Tél. +41 21 695 95 81 > Publicité : Inédit Publications, Jordils 40, CH-1025 Saint-Sulpice pub@vigousse.ch > Layout et production : www.unigraf.com > Imprimé en Suisse chez Courvoisier-Attinger SA/Bienne > Tirage : 15 000 ex.
Vigousse vendredi 12 mars 2010
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ertes, il a prôné, entre autres, la libéralisation du cannabis (crime abominable), mais il a surtout constaté que depuis qu’on réprime les jeunes fumeurs, ils se tournent allègrement vers les dro-
gues dures qui ne coûtent presque plus rien et qu’on trouve, en abondance et à bas prix dans notre prison de Crêtelongue ! Les gamins du Valais viennent y faire leurs emplettes en toute impunité et ga-
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Policiers lausannois attaqués au couteau. Emincé de poulet au menu.
Mix & Remix
On en hiérarchie !
Petits privilèges entre amis Hors la détention standard, Crêtelongue offre toute une palette d’activités internes réservées à quelques élus, souvent des habitués, autrement dit des Valaisans ou assimilés (éventuellement Fribourgeois, donc).
C
Un groupe de prisonniers a été amené à travailler au montage des infrastructures de la Coupe du monde de ski. Lors du démontage, de l’alco ol traînait dans tous les stands. Un détenu du nom de Botella cela ne s’inv ente pas, a eu un coma éthylique. Les autres sont rentrés ivres morts.
assurances senter au bureau des s d’un an, j’ai dû me pré plu ès apr ministration xé, l’ad à rela tait été C’é ées. Lorsque j’ai n’avaient pas été pay ci lescel car ), vait pas vey ouvert que la prison n’a sociales de ma ville (Ve vrir ces frais, il a été déc cou an. de e un nt ann aie ais ass val re dép pénitentiai enus dont les peines s sociales plusieurs dét déclaré aux assurance J’ai bien rigolé au Stalag XIII. J’ai jamais autant bu d’alcool, cond uit des tracteurs sans permis sur la route, avec la bénédiction du directeur et des gardiens.
La seule chose que je n’ai pas faite, c’est l’amour avec une femme, mais durant mon séjour j’ai eu connaissance de deux détenus qui eux ont concrétisé ce summum du fantasme du prisonnier. Un dans l’ancienne porcherie actuellement rasée, l’autre dans la salle des visites, un dimanche. Yves
Ainsi, Maurizio, autre ancien pensionnaire, nous raconte que le directeur de l’époque et un chef gardien se sont fait entièrement construire leur chalet privé par les charpentiers et autres spécialistes de la branche emprisonnés. Tous les samedis, s’ils n’avaient pas de visite, ils étaient emmenés sur les chantiers, transportant les charpentes Faro
geons qu’ils n’ont pas trop peur de s’y retrouver enfermés ! A Crêtelongue, où il confirme avoir vu tout ce dont nous parlons par ailleurs, il a entre autres bataillé pour créer un syndicat des détenus. C’était dans les années 90 et il a réussi. Son cheval de bataille : indexer le pécule horaire des détenus au coût de la vie. A l’époque, il était de 2 fr. 50. Lui et ses camarades ont réussi à le faire passer à 3 fr. 30. Et vous savez quoi ? Depuis, il n’a pas bougé d’un centime ! Ça, c’est de l’indexation. A ce tarif-là, la main d’œuvre est des plus attractives et elle est employée à sa pauvre valeur par la direction et les personnels de l’établissement.
hez les titulaires « Gold », on notera le jardinier, dont les tâches se résument à conduire, par beau temps, un petit tracteur pour tondre la pelouse de la « Villa », lieu idyllique dans lequel se planque la direction. Entre aussi dans cette catégorie le buandier, à la tâche éponyme, mais qui l’exerce en toute liberté hors du périmètre sécurisé. Ainsi que l’équipe d’entretien intérieur dont les tâches se résument à deux heures par jour de travail, à l’abri des intempéries. On peut aussi ranger dans cette catégorie les deux cuisiniers qui se contentent de servir à la louche l’infâme brouet livré, froid, par la prison des Iles à Sion. Les postes classés « Platinum » sont au nombre de trois : on y trouve en premier lieu l’arroseur, dont la tâche exclusivement nocturne est de parcourir librement du printemps à l’automne les nombreux hectares du domaine juché sur un vélo avec pour mission d’enclencher ou déclencher les systèmes d’arrosage automatique des cultures. La journée il dort, et la nuit il circule … Le ou les chauffeurs de tracteurs jouissent de la même liberté diurne, mais aussi nocturne, au volant d’engins qui vont nettement plus vite (et surtout plus loin) que les cycles. On citera enfin le vacher d’équipe. Lui vit à côté de la vacherie (plus de 100 bêtes), dans un appartement de fonction séparé et qui n’est jamais fermé. Il dispose d’un vélo et d’une liberté totale. Il est aussi le fournisseur officiel de l’établissement pour les fromages rares, bourriches d’huîtres à Noël, poissons, boissons diverses interdites, herbes et autres fumures, qu’il entrepose en général dans un petit magasin discret. A titre de comparaison, le détenu standard commence sa journée sur un rang à 7 h 30 et 13 h 30, et sous l’alerte conduite d’un maton va tirer ses 8 heures quotidiennes de travaux de vigne, de coupes de bois, de sciage de troncs, de fabrication de caissettes, etc. avec deux seules pauses de ¼ d’heure. Il est souvent étranger, Genevois éventuellement. Kalvin
fabriquées dans la prison, pour édifier ces home sweet home, à 3 fr. 30 de l’heure, payés par les impôts des citoyens valaisans. Gain approximatif pour ces braves fonctionnaires, 150 000 à 200 000 balles par bicoque. Patrick Nordmann
Le petit Vigousse de la langue française Légalité [légalité] n. f. Caractère de qui est légal, conforme au droit, à la loi. Le respect de la légalité est à la démocratie ce que le cornichon est au sandwich au jambon : un petit plus indispensable (W. de Balzac) ♦ Ant. Valais
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Rafales de bise sur le Plateau. Pourtant la Saint-Valentin est passée.
Faits divers et variés
Pigeon, oiseau à la grise robe, en maths, c’est toi le plus fort QI Dans l’échelle des espèces, l’homme descend toujours plus bas. Changer de porte ou camper sur sa décision initiale ? Comme tout le monde, y compris de nombreux experts en mathématiques et statistiques, vous pensez que ça ne change rien, puisqu’il y a une chance égale pour que le prix se trouve derrière l’une ou l’autre porte restante, c’est-à-dire une chance sur deux. Eh bien vous avez tort. Changer de porte double vos chances de remporter la voiture. Si vous ne changez pas, vous avez une chance sur trois ; si vous changez, vous avez deux chances sur trois. Inutile de protester, on sait ce qu’on dit : ne pas changer de porte serait irrationnel.
Arguments tranchants
Caro
Violence Cutter ou canif, il faut choisir !
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Ce problème, appelé le « dilemme de Monty Hall », a été étudié maintes fois et sous tous les angles imaginables. On n’en livrera pas ici l’explication, parce que la place manque et aussi parce que c’est rigolo de vous laisser patauger. Mais ce qu’on peut dire, là tout de suite, c’est que si vous ne comprenez pas, alors vous êtes plus con qu’un pigeon. Littéralement. Des chercheurs viennent en effet de montrer que ce dilemme est facilement
Sebastian Dieguez
Herbranson WT & Schroeder J (2010). Are birds smarter than mathematicians ? Pigeons (Columbia livia) perform optimally on a version of the Monty Hall Dilemma. Journal of Comparative Psychology, 124 : 1-13.
Coureuil
U
n petit test. Vous participez à un jeu télévisé : à la clé, la voiture de vos rêves. Il y a trois portes identiques, tout ce que vous avez à faire c’est de choisir celle derrière laquelle se cache le lot tant convoité. Derrière les deux autres portes, rien, nada, que dalle. Vous avez donc une chance sur trois. Sous les encouragements du public, et après moultes hésitations, vous désignez une porte. Vous suivez, jusque-là ? Tant mieux, parce que c’est maintenant que ça devient intéressant. Au lieu d’ouvrir la porte choisie pour dévoiler ce qu’elle cache, l’animateur décide de vous donner un coup de pouce. Quel que soit votre choix, il vous ouvre une des portes qu’il sait ne pas dissimuler la voiture. Il ne reste donc plus que deux portes fermées, dont celle que vous avez sélectionnée au début. L’une des deux contient forcément le prix. On vous offre maintenant le choix, vous pouvez soit ouvrir la porte que vous avez choisie, soit changer d’avis et ouvrir l’autre. Que faut-il faire ?
résolu par des pigeons en conditions de laboratoire. L’expérience est en tous points semblable, sauf qu’évidemment, au lieu d’un jeu télévisé, il s’agit de picorer des boutons dans le bon ordre afin d’obtenir de la bouffe. Et que font-ils, les pigeons ? Ils changent de porte, et ils gagnent beaucoup plus souvent la bagnole que les humains. Enfin, la bouffe, mais peu importe. Leur secret ? Contrairement aux humains, les pigeons ne sont pas bourrés de préjugés et d’orgueil. Ils observent simplement ce qui se passe, et constatent que ça marche mieux si on change son choix initial. Rien d’étonnant donc à ce que les hommes prennent ces gracieux volatiles pour des crétins et des nuisances : homo « sapiens » n’a jamais supporté la comparaison.
ur
Info lecte
A
u Tribunal fédéral (Lausanne), on ne badine pas avec la menace criminelle. Qu’on en juge. Le 1er mars, un vigousse lecteur se pointe à Montbenon afin d’y livrer et d’y monter un meuble de bureau. A la barrière, une voix féminine lui enjoint par interphone de se présenter à la loge. Là, un robuste agent de sécurité lui ordonne de vider ses poches puis de passer le portique de sécurité. Ayant passé l’obstacle sans anicroches, notre homme commence à récupérer ses petites affaires : clés, téléphone portable, cutter, stylo… Mais le
garde, qui tient le livreur à l’œil, lui interdit de pénétrer dans le Tribunal. C’est que l’individu porte, dans un étui fixé à sa ceinture, une arme redoutable : un couteau suisse, modèle standard. Il n’en a pas besoin pour son travail, l’objet est donc suspect. « Et le cutter ? », demande le livreur interloqué ; « Le cutter, c’est en ordre », décrète l’agent. Dûment escorté jusqu’à son camion pour qu’il y dépose le canif prohibé, le travailleur peut enfin entrer, avec son cutter et d’autres outils, pour livrer son meuble et procéder au montage dans le bureau du bénéficiaire. Moralité : pour agresser un juge, utilisez un outil tranchant plutôt qu’un canif. Question de jugeote. Vigousse
Procès des trois ados cogneurs à Munich. L’un parle, les deux autres s’en tapent.
Les moloks à la poubelle !
Cons parés
Yann Moix s’excuse auprès des prostituées de les avoir comparées à la Suisse. On espère que la Suisse s’excusera auprès des écrivains de les avoir comparés à Moix.
Cause perdue
Le lundi 8 mars sur l’A12, un homme heurte un chargement de 17 porcs, avec sa voiture. On a eu chaud ! Selon les résultats des votations de la veille, cela aurait pu lui coûter une fortune en avocats...
On atteint des chômés
Selon une étude publiée par le SECO, la Suisse présente la meilleure capacité d’innovation au monde. La preuve, elle a inventé 49 394 chômeurs en une année.
Pas perdus
(pour tout le monde) Courage, fuyons... Au Palais fédéral, pour obtenir une entrée en matière, mieux vaut ne pas sortir… Qui a vu l’Urs ?
I
l y a dix jours, le Conseil des Etats s’est prononcé sur l’initiative parlementaire « Un enfant, une allocation », déposée fin 2006 par Hugo Fasel (PCS/FR). Cette initiative visait à modifier la loi pour que toutes les personnes exerçant une activité indépendante puissent, elles aussi, prétendre à des allocations familiales. Autrement dit, un sujet concernant la famille qui ne devait pas échapper aux élus du PDC, et notamment à Urs Schwaller, aussi Fribourgeois que Fasel, et par ailleurs ex-futur candidat au Conseil fédéral ! Ce dernier faisait donc partie du groupe de minorité qui soutenait l’entrée en matière. Il était bel est bien là le jour du vote, et il s’était même engagé à plaider cette cause devant ses collègues sénateurs. Manque de chance, il faisait aussi partie d’un petit groupe minoritaire qui ne se trouvait pas dans la salle au moment du vote. Résultat de celui-ci : 21-21, et échec de l’entrée en matière par la voix prépondérante de la présidente. Les absents ont toujours tort… Et parfois, comme le ridicule, ce tort tue.
Déchets La commune de Val-de-Travers enterre ses containers à ordures, poétiquement nommés moloks. Une belle idée au départ, sauf qu’en réalité tout va de Travers.
« O
n enterre, on enterre, mais on se fout pas mal de savoir si les gens du Vallon sont contents de ces moloks à la noix ! » Le ton est donné. Et l’employé de la voirie d’en remettre une couche : « Avant la Commune unique, les onze avaient leur propre déchetterie. Aujourd’hui, on passe notre temps à se faire engueuler et à courir d’un coin à l’autre pour vider les 300 containers qu’ils ont eu la bonne idée d’enterrer. » Le ras-le-bol, lui, affleure. Chez les éboueurs comme chez les usagers, dont le courrier courroucé afflue. C’est en janvier dernier que les fameux moloks furent enterrés en grande pompe. Certes, esthétiquement, ça en jette. Le paysage est préservé. Mais côté bilan écologique, il y a pas mal de déchets. Et côté pratique, les usagers sont nombreux à se fendre de lettres courroucées.
discours des édiles, tout usager devait trouver un container enfoui dans un rayon de 200 mètres, mais en réalité il faut souvent parcourir plus d’un kilomètre pour déverser ses détritus. C’est ce qui s’appelle foutre loin.
distraits qui ont égaré leur carte électronique ? Ils se retrouvent avec leurs poubelles sur les bras, avec la perspective de transformer leur logis en trottoir napolitain un jour de grève. Par ailleurs, tout ce savant dispositif ne concerne évidemment que les ordures ménagères courantes. Pour se débarrasser des appareils électriques, des piles, des déchets spéciaux ? En voiture, jusqu’à la déchetterie idoine de Fleurier. De
Au fond du trou... D’abord, puisqu’il n’y a plus de ramassage, il faut apporter soimême ses déchets au molok, ce qui la plupart du temps exige un trajet motorisé. Selon les beaux
Ce n’est pas tout. Le mémento distribué aux habitants est clair et net, « Seuls les sacs-poubelles d’une contenance maximale de 60 litres entrant dans les moloks sont acceptés. » Mais l’être humain étant indiscipliné par nature, les sacs non conformes s’accumulent en surface, à côté des moloks. Cerise sur le gâteau, depuis le 1er mars il faut un sésame pour ouvrir ces machins ; chaque citoyen de la commune de Val-de-Travers est donc muni d’une carte électronique à cet effet. Et les personnes âgées et autres habitants non-motorisés ? Et les
la ferraille, du carton, des déchets encombrants ? En voiture, direction Saint-Sulpice. Quant aux employés de la voirie, ils accumulent eux aussi la rogne et les kilomètres. Avec un seul et unique camion pour onze communes, ils passent leurs journées à vider les 300 moloks et à faire la navette entre les villages et l’usine d’incinération située sur le littoral, à une bonne vingtaine de kilomètres. Verdict : un système bon à jeter, et peu d’arguments à décharge. Vigousse
Les vieux sont cons Louis, 12 ans
Capotes étroites: on n’en mène pas large
Ils sont trop cons ces vieux. Maintenant, on n’a plus d’excuse pour être toujours puceau à 12 ans. Ils nous mettent la pression ! Voilà qu’une vieille meuf est venue annoncer à l’école qu’ils ont créé des capotes spéciales pour les ados dès 12 ans. Plus étroites, elles sont. Purée, ils veulent nous humilier ou quoi ? Ils nous prennent pour des bouffons ? Attends, le truc s’appelle Hot Shot, chaud Shot, chochotte, quoi ! En plus, c’est super cher : 7 balles 60 la boîte. Une semaine et trois jours d’argent de poche ! Moi en tout cas, je continuerai à acheter des extra-larges à la banane, c’est vachement plus drôle pour faire des bombes à eau que ces petits trucs de tarlouzes. Et déjà que c’est trop de la honte
Pitch
rèves
Maret
Les
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d’aller s’acheter des préservatifs, si tu dois demander des spécial petit zizi étroit, bonjour ! La vérité c’est que les vieux cons, comme ils assument pas d’avoir des petites bites et qu’ils en ont marre d’importer d’Asie des capotes à leur taille, ils font croire qu’ils en achètent des mini pour donner à leurs enfants... Et du coup, c’est encore nous qui passons pour des cochons.
Kage Vigousse vendredi 12 mars 2010
Abo Vigousse | Case postale 74, 1025 Saint-Sulpice | 021 695 95 81 abo@vigousse.ch | www.vigousse.ch
Vigousse vendredi 5 mars 2010
à la compétition. Sans tomber.
Laissez venir à moi les petits enfants Mains baladeuses A l’heure où tous les regards sont tournés vers ces méchants islamistes qui font rien qu’à lancer des appels au djihad et égorger les infidèles, on devrait plutôt regarder si nos enfants ne traînent pas trop dans les parages des représentants du Petit Jésus. trouve du fer à ne plus savoir qu’en foutre, voyez-vous, le Vatican souffrirait du problème inverse. Küng n’élabore malheureusement pas trop cette opinion qui est curieusement assez répandue. S’il reconnaît que les abus sur enfants existent dans toute la société, et ne sont donc pas directement liés au célibat quand ils se produisent dans les familles, les clubs sportifs, les scouts, ou les églises qui autorisent le mariage, il n’hésite pas à profiter de ces scandales pour vendre sa propre camelote. Comme, selon lui, le célibat des prêtres est à la fois la cause princi-
Continuons le combat La vie c’est pas compliqué Le professeur Junge, phare de la pensée contemporaine, nous donne ses recettes pour sortir le monde du marasme. Cette semaine : comment aller de l’avant malgré le rejet de l’avocat pour animaux.
L
e rejet de l’avocat pour les animaux est un revers pour les amis des bêtes. Rien n’est toutefois perdu car il reste quantité de domaines où l’on peut légiférer intelligemment. Voici quelques propositions astucieuses. – On parle énormément des chiens écrasés. Mais nombre d’animaux domestiques meurent aussi dans des accidents en étant transportés dans un véhicule. Avec des sièges adaptés à chaque morphologie selon l’espèce, on parviendra à faire cesser cette hécatombe. Il faut im-
pale du « déficit catastrophique en prêtres » et la « racine de tous les maux » qui secouent l’église, y renoncer permettrait de gagner sur tous les plans. Abandonner le célibat attirerait davantage de prêtres et réduirait la pédophilie dans les ordres. Encore mieux si au passage on autorisait l’ordination des femmes. Ben voyons. Il y a juste deux petits problèmes à ce raisonnement. D’abord, il n’y a pas de « solution » à trouver aux scandales sexuels de l’église catholique. Si des affaires d’échelle semblable étaient
(Marc, 10:14)
révélées, par exemple, dans l’entreprise Microsoft, personne ne se soucierait de savoir si la passion pour l’informatique est la cause du problème. Les responsables seraient emprisonnés et l’entreprise dissoute sur le champ. Ensuite, Küng le dit lui-même, le célibat ne peut pas être la cause du problème, ou en tout cas pas la seule cause. Il est donc plausible qu’une partie du problème soit le christianisme lui-même, sa haine mortifère du corps, son refoulement obsessionnel de la sexualité et du plaisir, son attente perpétuelle d’un paradis glorieux qui renie l’ici et le maintenant. Mais ce genre de choses ne peut visiblement pas traverser l’esprit d’un théologien, aussi iconoclaste soit-il. Sebastian Dieguez
Coco
R
écapitulons brièvement l’étrange plan média de l’église catholique ces quel ques dernières semaines : scandales d’abus sexuels sur des enfants qui éclatent dans le monde entier, diocèse irlandais qui demande à ses fidèles de cracher du pognon pour couvrir ses frais de justice, affaire de prostitution homosexuelle au sein même du Vatican, et comme si ça ne suffisait pas, on trouve encore une histoire de curé espagnol qui se prostitue et on apprend que le frère même du pape actuel serait impliqué dans un scandale en Allemagne. A croire que le but même de l’église catholique est de tirer un coup en toute impunité. Hans Küng, célèbre théologien suisse qui passe pour un rebelle, a une explication toute prête pour justifier ce désastre : le cœur du problème, ce serait le célibat des prêtres (Le Monde, 04.03.2010). De même que dans la Ruhr on
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Stéphane Lambiel fait volte-face et tourne le dos
Bien profond dans l’actu !
poser des normes strictes selon l’âge : par exemple, un poulain jusqu’à un an devra être sanglé dans un fauteuil spécial à moins qu’il ne mesure plus de 80 cm au garrot, auquel cas il pourra prendre place à côté du conducteur, s’il promet d’être bien sage. – On ne peut pas attendre des pays sous-développés qu’ils traitent bien les animaux. Il serait judicieux d’instaurer, sur le modèle du permis de polluer pour les pays, un permis de torturer les bêtes, complété d’une bourse internatio-
nale d’échange. Les contrées barbares pourraient acheter aux plus civilisées le droit d’écorcher vifs les gnous ou tout autre espèce encourant le démembrement selon la coutume locale. Les sommes récoltées permettraient de payer des soins capillaires et des pèlerines pour la pluie à nos caniches. Et ce serait une bonne manière de récupérer l’argent que nous doivent ces sauvages.
y en a beaucoup en Suisse et ça fait tout de même réfléchir. Car après tout, si les gens ne peuvent plus maltraiter les animaux, vers quoi vont-ils se tourner pour libérer leur agressivité ? Moi par exemple, j’ai cessé de torturer mon hamster en lui faisant des soufflettes de fumée de cigarette (c’est rigolo, ça le fait tousser et ça me détend) car je n’ai pas envie d’aller en prison.
Qui pourrait affirmer que les cailloux ont une âme ? – Il apparaît enfin fort discriminant de ne prendre la défense que des êtres vivants qui peuvent exprimer leur souffrance. Aussi l’idée d’un avocat pour les plantes s’impose comme une évidence. Voire pour les cailloux. Certes, on ne peut pas affirmer à proprement parler que les cailloux soient vivants, mais il
Mais depuis, je ne peux m’empêcher de couver mes plantes vertes et ma collection de cailloux d’un œil mauvais, mûrissant quelques sévices inavouables. Et j’aimerais vraiment être stoppé avant de passer à l’acte. Professeur Junge Vigousse vendredi 12 mars 2010
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Traits percutants
Statistique : plus on est pauvre, plus on est gros. Mais ce sont toujours les riches qui s’engraissent.
Animaux et AVS : lendemain de votations Vigousse vendredi 12 mars 2010
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Vigousse vendredi 12 mars 2010
Vigousse vendredi 12 mars 2010
Et il est bien mouru.
Femmes à cravates, hommes à patates Economie La gente féminine vise les postes à responsabilité et c’est tant mieux ! pote et lui proposerons de nous retrouver sur une terrasse, pour manger un croissant et boire une bière en matant les femmes actives dans la rue. Puis nous rejoindrons notre foyer avec un gros sac en papier rempli de McDo pour faire plaisir aux enfants, qui seront ravis de ne plus avoir à avaler les légumes frais que leur mère prenait le temps de leur préparer avant d’avoir des responsabilités. Entre 13 h 30 et 14 h : sieste/internet porno. A partir de 14 h, nous irons faire du shopping dans le quartier, histoire de laisser la femme de ménage s’activer dans la maison. Evidemment, le soir il faudra faire manger les enfants (cornettes ou patates) et surtout vérifier les devoirs (mais ça, ça n’est pas
un problème pour nous). Puis nous coucherons les enfants après une bonne bataille de polochons pour les aider à s’endormir. Notre épouse rentrera tard, avec son attaché-case et ses auréoles sous les bras. Elle sera frustrée, et se plaindra d’avoir une fois de plus loupé le coucher des petits. Nous nous bornerons à lui dire que notre journée fut harassante, qu’on est épuisés, et qu’on aimerait sentir un peu plus de soutien de sa part. Alors elle nous promettra de faire venir la femme de ménage plus souvent et de faire les courses avec nous dès que possible. Nous, on acceptera pour la femme de ménage, mais pas pour les courses ! Ensuite on ira se coucher et notre femme nous prendra en levrette pour décharger le stress de sa journée de travail. Et si un jour, son seul salaire ne suffit plus à faire tourner la baraque, nous prendrons un petit job de secrétaire à mitemps, dont nous passerons la moitié sous le bureau de la patronne pour notre plus grand plaisir !
Les bricolages de Tonton Pierrick
Ordre et Discipline ne supporte plus la stratégie de la Suisse dans la gestion de la crise genevoise (appelée à tort la crise libyenne). Nous connaissons les responsables de cette triste affaire depuis le début : la direction de la police genevoise qui a arrêté Hannibal Kadhafi pour des motifs insignifiants (maltraitance de domestiques) et la direction de la Tribune de Genève pour la publication de photos humiliantes prises lors de l’arrestation. Le Colonel Kadhafi exige à raison la tête des coupables ? Eh bien, qu’attend-t-on pour lui les livrer ? C’est un colonel, Nom de Tonnerre! Qu’on lui obéisse ! Depuis quand la Suisse ne respecte-t-elle plus le grade et l’uniforme ? Décidément, sans ordre et sans discipline, ce pays va à vau-l’eau ! Quant à Monsieur Max Göldi, nous espérons qu’il a compris la leçon et qu’il circulera dorénavant avec des papiers en règle et qu’il ira faire le hippie ailleurs qu’en Libye.
O. & D.
Fabrique-toi une paire d’espadrilles originale pour les vacances d’été !
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Pour bien réussir ta paire d’espadrilles originale pour les vacances d’été, il te faudra : un scaphandre de ta couleur préférée, une scie circulaire, et une bonne dose de gaillardise.
1x dose de gaillardise
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UNIFORME
A vos ordres, mon colonel !
Tonton Pierrick
Coco
B
on, tout bien réfléchi, et après 100 ans de Journées de la femme à raison d’une Journée de la femme par an, il est temps de passer la main. Il faut regarder les choses en face, on ne pourra pas s’accrocher indéfiniment à nos vieux schémas. Les femmes ont leur place dans la société comme n’importe quel autre être humain, et je suis d’avis que nous, les hommes, devrions leur céder tout ou partie de nos privilèges. J’en vois qui font des bonds sur leur chaise de direction (enlevant au passage le « pain » de la bouche à leur secrétaire occupée à gagner sa croûte à quatre pattes sous le bureau), et crient au scandale, à l’hérésie, au blasphème et même à la traîtrise. Mes chers frères, calmezvous et prenez quelques secondes pour construire avec moi le monde nouveau. Chaque jour de la semaine, à l’heure où nous sommes d’habitude dans les embouteillages, nous nous lèverons pour préparer le petit-déjeuner aux enfants. Ensuite, nous appellerons notre meilleur
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Patrick Topaloff a bien mangé et bien bu.
Bien profond dans l’actu !
Commence par enfiler le scaphandre (si tu n’y arrives pas tout seul, fais-toi aider par un voisin ou par un policier si tu en as un).
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Saisis-toi ensuite de la scie circulaire et découpe le scaphandre au niveau des chevilles en suivant les pointillés (!!! attention de ne pas te couper !!!).
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Et voilà ! Une fois retiré le haut de la combinaison, tu auras aux pieds une jolie paire d’espadrilles à ta taille, avec laquelle tu pourras tout faire l’été prochain (sauf du scaphandre).
Vigousse vendredi 12 mars 2010
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Culture et déconfiture
Le fabuleux destin de Nonio ou l’archéologie à portée de tous Expo Rédacteur en chef adjoint de Vigousse, Laurent Flutsch* est aussi, à ses heures perdues, directeur du Musée romain de Lausanne-Vidy. Petit coup de népotisme, bien mérité.
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Milou Xavier Gorce
e qu’il y a d’étonnant dans la conception flutschienne de l’archéologie, c’est qu’elle est à mi-voie (romaine) entre une haute technicité et la plus légère gaudriole. Mais ce n’est pas une découverte… En 2002, le Musée romain conviait par exemple le visiteur à découvrir les trésors archéologiques du 21e siècle après J.-C. (Futur antérieur) : des objets modernes, artificiellement vieillis, pour nous interroger sur la notion de vestiges et la place de l’homme dans l’Histoire. En 2006, nos peurs contemporaines étaient confrontées aux objets témoignant des anciennes protections techniques ou spirituelles, dans une muséographie complètement ludique et métaphorique (Da Vidy Code – Chiard t’oses pas !). Petit coup dans le rétro, juste pour préciser que cette nouvelle expo, fraîchement commencée à Vidy, nous entraîne avec la même délectation rigolarde et sérieuse, sur les traces du passé. Partant d’une volonté de faire parler
l’objet archéologique, l’équipe du Musée a inventé une « petite » histoire pour nous raconter la grande. Nonio, il faut le dire, a réellement existé. Il a gravé son nom sur une pierre, où il remercie ses divinités protectrices personnelles. Pourquoi ? On ne sait pas. D’ailleurs on ne sait rien de lui. Un nom sur une pierre, c’est tout. Place donc à l’imaginaire : un casque sur les oreilles, on écoute Nonio (auquel Jean-Luc Barbezat prête sa voix) qui nous fait le récit de sa vie, alors que l’on défile devant des objets, prétextes à l’évocation de ses souvenirs. Tout commence par ses rêves de gamin, devant une petite lampe à huile ornée d’une image de lion… Pour l’occasion, le rez-de-chaussée du musée prend des allures de train fantôme, et l’on marche comme des gosses, dans des couloirs noirs et mystérieux, envahis de brume, les yeux écarquillés face aux antiques objets éclairés, qui nous semblent soudain, si familiers… *nom connu de la rédaction
Le fabuleux destin de Nonio, expositionfiction, Musée romain de Lausanne-Vidy. Jusqu’au 26 septembre 2010.
Black Mirror : tous aux abris ! Six pieds sous terre L’univers sombre et romantique du rock n'est pas mort. La preuve avec l’exposition qui vient d’ouvrir dans les caves de l’Arsenic à Lausanne.
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on, Black Mirror n’est pas une exposition musicale. Ceux qui se réjouissaient de passer des roucoulements d’Elvis à l’allégresse de Sepultura en lorgnant des posters, un casque vissé aux esgourdes, seront légèrement déçus. Dans le cas présent, c’est d’esthétique metal et punk qu’il s’agit. Comment se signale une Vigousse vendredi 12 mars 2010
communauté rock, quels sont ses codes, ses rituels, ses obsessions ? Réponses données par dix-sept créateurs contemporains. Monter une exposition collective dans un abri antiatomique, voilà de quoi démentir, de manière inédite et judicieuse, l’inutilité proverbiale du lieu. On descend donc dans les entrailles de l’Arsenic
pour suivre un parcours sinueux composé de chambres peu éclairées. On pense aux pyramides, aux catacombes ; claustrophobes et midinettes, passez votre chemin. Ce n’est pas une exposition d’impressionnistes et vous n’y croiserez aucun pastel. Parmi les œuvres les plus frappantes, l’ambivalente Sainte Véronique, la femme à barbe de Jean-Luc Verna, dont le corps confronte le très féminin au très masculin, tête cachée sous un voile aux allures de suaire. Et ce sulfureux tapis persan de Théo Mercier, bel ouvrage
montrant, au lieu des arabesques et des thèmes floraux, des « fuck » et des étoiles sataniques traités comme de simples motifs iconographiques. Si certaines œuvres ne dépassent pas l’anecdote ou la citation, Black Mirror parvient à nous immerger dans l’esthétique de cet univers underground. Bettina Tschumi
Black Mirror, exposition collective réalisée par Marco Costantini, Arsenic, Lausanne. Jusqu’au 18 avril 2010.
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Rourke, prénommé Mickey, a fait 14 conquêtes en une seule nuit. Minnie demande le divorce.
Versolitaire et autres parasites Cinéma Verso de Xavier Ruiz n’est pas le Genève Police Blues espéré, et Polanski est en petite forme. Heureusement, Coppola et Bigelow sont là.
L
pour achever l’ensemble, de dialogues affligeants. Le constat saute alors aux yeux : l’ambition s’est muée en prétention. Un mal récurrent dans le cinéma romand, à l’instar d’un autre film sorti récemment, Plus là pour
Bénédicte
e projet était ambitieux. Le plus couillu de tous, même. Contredire Tanner et sa théorie selon laquelle Genève est infilmable. Un no movie’s land, incapable de servir de décor à un film qui voudrait lui donner vie. Avec Verso, le réalisateur suisse Xavier Ruiz n’en fait pas cas et shoote sa ville pour suivre la confrontation de deux flics d’un groupe d’intervention, dans une cité de Calvin noirâtre et poisseuse rongée par la violence, la prostitution et le trafic de drogues. Même si l’univers cru et réaliste semblait intéressant, le style prometteur (montage nerveux, caméra secouée, plans en hélico, affiche façon The Shield) et la distribution alléchante (Laurent Lucas et un Carlos Leal, qui, avec ses airs de John Cazale, a maintenant l’épaisseur des grands), la sauce ne prend pourtant jamais. La faute à une mise en scène sur-appuyée, véritable gloubi-boulga indigeste de références, d’effets clipesques, de scènes bâclées, de poncifs éculés et,
David Nicolas Parel
Sexe, mensonges et idéaux Légende Lorsque l'Amérique porte au pouvoir John F. Kennedy, elle en est folle amoureuse : il est jeune, beau, sportif, vigoureux.
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n réalité, le Président est très malade et terriblement handicapé : il ne peut même pas mettre ses chaussettes tout seul, porte en permanence un corset rigide, souffre comme un chien. Et il consomme quantité de médicaments à effets secondaires : cortisone, stéroïdes, amphétamines, somnifères, antidouleurs, la liste est longue et effarante. Jed Mercurio, médecin devenu scénariste, signe La vie sexuelle d'un Américain sans reproche, son premier roman. Il y est beaucoup
personne, qui se noyait lui aussi tout seul. Pour une escapade ciné, oubliez aussi The Ghost Writer, le dernier Polanski, ovationné par une presse unanime plus solidaire qu’objective. Un thriller quasi parfait en terme de mise en scène certes, mais un suspense si distillé que l’on s’ennuie ferme. (Re)voyez plutôt, Le locataire du grand Roman auquel ce film fait penser. Non, si vous voulez vraiment sortir, un chef-d’œuvre est encore à l’affiche (une seule copie en Suisse Romande !), l’envoutant, intimiste et baroque Tetro. Tragédie familiale toute en contre-jour d’un autre maestro, Francis Ford Coppola, en pleine cure de jouvence. Et dans un tout autre genre (même si on ne s’en éloigne pas vraiment), offrezvous Démineurs. Chronique de guerre lucide et âpre de Kathryn Bigelow, injustement oubliée à sa sortie, ressuscitée sous les feux des Oscars et qui vient de paraitre en DVD/Blu-Ray. Une véritable bombe de salon qui va vous faucher les jambes.
question de la légendaire érotomanie compulsive de JFK. S'il y a parmi nos lecteurs des cochons sexuels (ce qui serait tout de même surprenant) qu'ils passent leur tour. Pas de culbutes détaillées ou de graphiques érotiques : le Président tirait beaucoup et très mal. En raison de son emploi du temps, c'était « deux minutes douche comprise ». En raison de son corps torturé, sa position favorite (et la seule qu'il pouvait se permettre semble-t-il) était l'étoile de mer. Livre atypique, récit hypnotique
du calvaire d'un homme au courage physique étonnant, d'un séducteur pathologique et du complot qui permet à ce grand malade de gouverner malgré tout. Epouse, amis, ainsi qu'une demidouzaine de « Dr Feelgood » , on dirait l'entourage d'Elvis Presley ! Et pendant ce temps, la crise des missiles, Cuba, la fin de la ségrégation, décrits avec le même détachement que les accès priapiques de Kennedy. Le plus étonnant dans ce livre fouillé, c'est de découvrir que JFK était avant tout un homme à hommes. Ariane Ferrier
La vie sexuelle d'un Américain sans reproche, Jed Mercurio, éditions Belfond, 353 p.
Le cahier des sports Drôles de soutiens
Le Jeux sont terminés, on va pouvoir passer à des choses plus sérieuses. Tiens, Tiger Woods. On allait l’oublier, celui-là. Revenu à de meilleurs sentiments, et à sa famille recomposée, le Tigre a reçu le soutien de deux very important personnalités américaines : Bill Clinton, d’abord, qui est allé jusqu’à lui serrer la main en public, et le chanteur Chris Brown. Relativement peu rassurée, Dame Woods a fait remarquer à son infidèle de mari que le premier n’était pas véritablement un modèle de vertu, et que le second, lui, était avant tout connu pour avoir cogné sur son ex-petite amie, la chanteuse Rihanna.
Triche
Mal embarqué dans la série des playoff qui l’opposait au HC Ajoie, le Lausanne HC (Ligue nationale B) s’est retrouvé contraint de recourir aux services de trois joueurs de Genève Servette (LNA) pour se sortir d’affaire. A Porrentruy, où on fait de belles choses avec de petits moyens, on l’a trouvée saumâtre. Et on s’est dit que, décidément, on ne prêtait qu’aux riches. Où qui se la jouent.
et Montre-moi tonL’ansiffl cien
Toujours les mœurs. tball superviseur des arbitres de foo ll, ere Am d nfre Ma nd, allema nt s’est vu accusé de harcèleme es. frèr con ses de sexuel par quatre ur ate min exa r leu rs, nie der Selon ces s prè trop s’intéressait d’un peu à leur sifflet.
Un chien de leur chienne
Les Chiennes de garde – un mouvement dont l’objectif est de défendre les femmes contre les insultes à caractère sexiste – a infligé un carton rouge au président du Montpellier FootballClub, Louis Nicollin. Lequel, lors d’une interview accordée à L’Equipe, avait expliqué que dans son club, « on peut se parler, on est des hommes, pas des gonzesses ». A la ville, l’inénarrable « Loulou » exerce la noble et ô combien utile profession d’éboueur. De là à s’exprimer comme une ordure... Et ce sera tout pour cette semaine. Roger Jaunin Vigousse vendredi 12 mars 2010
14 Mass merdia Torture, sinon ils vont zapper !
Sarkozy et Carla, rumeurs de séparation : «Casse-toi pauvre conne ! ».
Choquant Ce 12 mars à 20 h 10, TSR 2 diffuse Le jeu de la mort, un documentaire sur la soumission à l’autorité et les dérives de la télé. Du sociologique lourd et un peu faux cul… blanche. Rien de nouveau sous le soleil de l’humanité, n’est-il pas ? Le plus « marrant » de l’histoire se trouve dans le profil psychologique de celui ou celle qui appuie sur le bouton. Dans Le jeu de la mort, plus ils se disent épanouis dans leur existence, plus ils ont envoyé 460 volts. Ceux qui ont désobéi aux ordres étaient de gauche ou activiste ! Ce sont eux
les vrais héros ? Non, il y a mieux. Chez vous, avec un geste simple, vous pouvez être un résistant pur et dur. Vous enlevez les deux piles de votre télécommande (3 volts au total). Vous reléguez votre télé au stade d’écran noir. Au bout de quelques jours, vous verrez votre QI doper votre esprit de contradiction. Même Le jeu de la mort vous ne voudrez plus le voir. Car la télé qui dénonce les débordements de la télé, cela fait aussi faux cul que le Pape qui condamnerait les dérapages pédophiles en Allemagne. Pierre-Pascal Chanel
Comte et légendes
Telle est La Télé
Après la démission de deux de ses directeurs, La Télé a changé de fréquence. Elle démet dorénavant sur le canal 36.
cun doute sur les intentions d’une rédaction forte d’une vingtaine d’« aventurières bénévoles », dont cinq garçons. George ? En référence à Amandine Aurore Lucile Dupin, sulfureuse romancière à l’engagement politique mésestimé et plus connue sous le pseudonyme de George Sand. George, plutôt que MarieClaire, Elle ou Tantine, et parce que, bon Dieu mais c’est bien sûr, « Soutien George » ça sonne bien, haut et clair.
George est né de la rencontre d’un trio féminin atypique : deux graphistes et une travailleuse sociale. On appelle cela un noyau. Pour le reste, c’est copinage, talents et enthousiasmes confondus. Au final quelque 80 pages qui font (aussi) la part belle à l’image, un sommaire qui va du portrait (Ana Rodriguez, ébéniste indépendante) à la recherche de votre profil « georgesque », en passant par l’inévitable chronique du sexisme ordinaire. Le numéro est estampillé #0 (zéro) et 3000 exemplaires ont été distribués en début de semaine gratuitement dans l’essentiel des villes romandes. C’est
Pitch
Vigousse vendredi 12 mars 2010
Le Nouvelliste appartient désormais à la famille Hersant, propriétaire également du Figaro, journal célèbre à Paris, France. Il paraît que les Hersant s'intéressaient depuis longtemps au quotidien valaisan. (Ils doivent posséder quelques chalets à Crans). Deux solutions, pour les sauvages du Valais : chasser l'envahisseur français comme à la belle époque de Napoléon ou alors apprendre à parler pointu: « La vigne à moi, elle est en-là le bisse! » Dit avec l'accent parisien, c'est d'un chic!
Se serrer la ceinture, c’est in, depuis que les Dominicains français ont ouvert le site Internet retraitedanslaville.org pour faire Carême en ligne. Avec sans doute un lien vers jeunesservantsdemesse.oq ?
Coup de Sand C’est frais, pétillant, intelligent et beau. Ça tient dans la main et ça vient de paraître. C’est « La revue de celles qui dépassent les bornes ».
G
T'es à qui, toâ ?
Jeunes et abstinence
Opération « soutien George » ! eorge – Septembre 1995 – Mars 2001. John Fitzgerald Jr, dernier de la dynastie Kennedy tenta jusqu’à sa propre mort de maintenir sous perfusion un improbable magazine, allant même jusqu’à poser nu sur le papier glacé. Presque vingt ans plus tard, George réapparaît, sur papier « surtout pas glacé », en petit format (A5) et agrémenté d’un sous-titre – La revue de celles qui dépassent les bornes – qui ne laisse planer au-
rèves
« En politique, on ne ment pas ! », dixit Raphaël Comte. En mettant d’emblée les pieds dans La Soupe de la Première, le bout-de-chou du Conseil des Etats a gagné une place de choix parmi les comiques du dimanche.
Large
C’
est un jeu bidon avec des vrais candidats et de fausses victimes. L’un punit l’autre, avec des chocs électriques à intensité croissante, si l’autre se plante. L’intensité du courant monte très vite… Vlan ! Sans état d’âme, 460 volts dans les roustons ! Aaahhhh, il n’avait qu’à répondre correctement aux questions, ce décérébré. Le gars, un comédien, se tord de douleur ? La vraie psy lui expédie la grande secousse avec un petit sourire. Elle ignore qu’elle se fait manipuler par l’animatrice du jeu « Choc dangereux ». Elle ne sera pas la seule : 82% des candidats expédieront les 460 volts ! Une soumission à l’autorité que dénonce le documentaire Le jeu de la mort. Cette étude réactualise les expériences du chercheur Stanley Milgram effectuées dès 1960 aux Etats-Unis. A l’époque, ce sont 62,5% des participants qui avaient cédé aux injonctions d’un crétin en blouse
Les
frais, bien écrit, intelligent et admirablement mis en page. Et ça tient dans la main ! Roger Jaunin
George magazine. Virginie Thurre, rédactrice en chef. info@georgemag.ch
Le pilote Stirling Moss, 80 ans, chute de trois étages dans une cage d’ascenseur. Crash-test réussi !
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Vigousse bidonne et bidouille Quand un Temps présent de la TSR permet à Vigousse de prendre une leçon d’éthique journalistique.
I
l n’est pas dans nos intentions d’ouvrir ici une nouvelle rubrique Nos plus plates excuses, mais il semblerait que nous ayons été un peu vite en besogne en accusant Temps présent, émission phare de la TSR et Saint Graal de l’investigation télévisuelle, de bidonner et bidouiller une séquence lors d’un tournage à Fribourg pour le sujet « Il était une fois des héros » (Vigousse, 05.03.2010). Ce qui est certain et nous l’affirmons haut et fort, c’est que les deux animatrices de Radio Fribourg sont de vraies héroïnes. Nous publions bien volontiers les réactions du réalisateur de l’émission et de l’actrice engagée pour cette mise en scène journalistique. Quant à l’absence de signature au bas de notre article, nous la regrettons et nous exigerons désormais de notre journaliste qu’il porte une perruque et des lunettes noires à la rédaction. Barrigue
Guzrnag
Vigousse, vous pensiez accrocher Temps présent à votre tableau de chasse … Manque de bol, vous avez tout faux ! Selon votre article non signé du 5 mars 2010, le reportage de Temps présent « Il était une fois des héros », impliquait deux faux témoins dans une scène de rue, sans que le spectateur de la TSR n’en soit informé. Mais mal vu, les deux passantes n’étaient pas de connivence. Avant d’intervenir, elles n’avaient pas reconnu la comédienne Anne-Laure Vieli, qui portait perruque et lunettes. D’où leur émotion … et le décryptage de la psychologue. Chers collègues, la prochaine fois, avant de décrocher votre fusil, prenez votre téléphone, ça vous évitera de tirer à l’aveugle. Ah oui, et puis, signer ses ratages, ça fait aussi un peu plus courageux.
La grande Roro
Raphaël Engel, journaliste
L’
inénarrable Peter Rothenbühler nous livre chaque samedi, dans Le Matin, ses profondes pensées hebdomadaires sur la vie et la marche de ce bas monde dans sa rubrique « A propos de tout ». Son tout est souvent formé de riens qui ont l’avantage de n’être pas grand-chose. Ainsi sous la date de « mercredi » (06.03.10) il s’extasie à propos du nouveau Rolex Learning Center de l’EPFL en lui trouvant des grâces féminines. « J’ai compris que cette étrange bâtisse était l’absolue antithèse de toutes ces constructions phalliques, ces gratte-ciels, clochers et minarets. (...) L’architecture du Rolex Learning Center est probablement l’expression architecturale la plus réussie de l’inexprimable mystère de la féminité. » C’est vrai, ça, l’inexprimable mystère de la féminité, ça a des courbes là où il faut et on a du plaisir à y entrer.
Encore faut-il s’entendre quand on parle de « zéro » ! Celui ou celle (puisque le courage de signer a manqué...) qui critique l’émission Temps présent (« Il était une fois des héros ») a manqué aussi sa cible ! Et n’a pas vérifié ses sources ! Erreur journalistique gravissime pour le moins ! Bidouillée, la séquence ? N’importe quoi ! Puisque Tanya est intervenue par hasard et sans me reconnaître en sortant de Radio Fribourg, installée non loin du lieu de tournage. La réalité a dépassé la fiction car au moment où elle m’a relevée et enfin reconnue, elle a cru que je m’étais réellement fait battre par un homme. Alors que le mauvais œil et la sale langue aille se faire remettre les griffes en place ! Ce n’est pas drôle de diffamer gratuitement ! Anne-Laure Vieli
Vigousse
Au Coran de tout Avocat pour musulmans Hafid Ouardiri, du porte-parole au porte-voix.
H
afid Ouardiri ici, là, là-bas, par-ci et par-là. L’ancien porte-parole de la Mosquée de Genève est partout. D’ailleurs, depuis qu’il s’est fait lourder, les journalistes ont trouvé plus
simple d’ajouter ancien à son titre périmé que de renouveler leur carnet d’adresses ! Ils auraient pu le présenter comme directeur de la Fondation de l’Entre-connaissance, mais ça sonne barbant et
intello. Parce que justement, la force d’Ouardiri est de parler simple-ment avec une voix chaude et grave, et avec une belle gueule de baroudeur, loup de mer ou nomade du désert, à choix. Et le sens de l’humour, avec ça. Ajoutons-y une propension à improviser un commentaire automatique sur l’actu, et l’on obtient un Homo Mediaticus pur-sang ! Résultat, depuis le début de l’année, Hafid est partout. TSR, RSR,
One FM, TF1, 24 heures, Le Matin, La Tribune de Genève, Le Courrier, Le Parisien et même Les Dernières nouvelles d’Alsace… Du quartier des Pâquis aux minarets, des avocats pour animaux à l’affaire Kadhafi, il est LE musulman helvète de service. On dirait qu’il vaut mieux, pour défendre la diversité, une voix unique. Blaise Bersinger Vigousse vendredi 12 mars 2010
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Barack Obama rate sa réforme de la santé.
La suite au prochain numéro
Elle rend les Conservateurs malades.
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u Tête de Tr
Darbellay, champion de slalom gênant
Vigousse vendredi 12 mars 2010
il revendique le respect de sa vie personnelle, tantôt il vend sa salle de bains, ses gosses, ses vacances, ses noces à la presse people. Il se fit un jour immortaliser en fier chasseur, fusil en main et portant sur l’épaule un chamois mort. Mort et, en l’occurrence, surgelé. La montagne en rit encore. L’air
aussi malin qu’un pêcheur au gros photographié avec un bâtonnet Findus, Darbellay, question trophée, en a trop fait. Le soir du oui à l’interdiction des minarets, il hume le vent et propose d’interdire la burqa, L’idée est ridicule, rafale de vent contraire, il dit qu’il n’a pas voulu dire ce qu’il a dit. Après le renflouage étatique d’UBS, il se distingue de ses pairs de la droite en déclarant ne pas vouloir renoncer au traditionnel chèque annuel de la banque en faveur de son parti, fût-elle sous perfusion d’argent public. Le tollé est général, il déclare renoncer au traditionnel chèque annuel de la banque en faveur de son parti. Un jour, il salue le sauvetage au forceps d’UBS, un jour il dénonce le sauvetage au forceps d’UBS. Et ainsi de suite, ambitieux et ambivalent, d’un opportunisme pas toujours opportun, Christophe Darbellay se profile en changeant de profil, comme le coq de la girouette. Catherine Avril et Laurent Flutsch Fedrigo
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ans la famille des grands primates sans queue, l’espèce Homo politicus helveticus se distingue avant tout par le fait qu’elle ne se distingue pas. Les spécimens, avec pour tout charisme et pour tout élan visionnaire la quête effrénée du consensus brumeux, se reproduisent mollement en tribus de clones tristes. Au cœur de l’inconsistance, au paroxysme du flottant, gît la sousespèce démocrate-chrétienne. En voie d’extinction peut-être, comme son nom l’indique : dans PDC, il y a décès. Sur son site web, ladite tribu se définit sans sortir du flou infini : « Le PDC suisse défend des valeurs et des visions positives telles que l’économie de marché, la cohésion de la société, la liberté individuelle et la solidarité, la dignité humaine. » Originalité sans bornes, perspectives novatrices et enivrantes. On en reste sans voix. Le parti aussi, de plus en plus, est sans voix. A la tête de ce magma aux contours mouvants, Christophe Darbellay tente désespérément de trouver une position. Il vibrionne à tout va, oscille, zigzague. Tantôt
C’est arrivé la semaine prochaine (ou du moins, ça se pourrait bien)
Poupée de son Carla chante, Nicolas déchante
Elections et attentats Les Irakiens en ont plein les urnes
Exclusif Max Göldi libéré
Exclusif Max Göldi toujours pas libéré