Marche-Randonnée Été 2009

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ÉTÉ 2009, VOLUME 20, NUMÉRO 4

SOMMAIRE

PHOTO DE LA PAGE COUVERTURE Parc national du Mont-Tremblant Pierre Parent, Sépaq

RÉCITS - DÉCOUVERTES

É DITORIAL

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F ÉDÉRATION Courrier Cadeau de 250 $ Festival de la marche 2009

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R ÉGIONS Info-Sentiers

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DU DÉCOR Sentier Le Riverain

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H ISTOIRE La petite Histoire du mont Royal

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L’ ENVERS

É QUIPEMENT Sacs de taille Tentes légères

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L ÈCHE - VITRINES Trouvailles et nouveautés

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À LA RESCOUSSE Sujet brûlant – Les ampoules

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T ECHNIQUE Sachons évaluer la durée et la difficulté d’une randonnée

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L ECTURE

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S ANTÉ L’échauffement avant une randonnée La multiplication des eaux

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La Péninsule Bruce Gaspésie, comme tu nous as fait vibrer! Le Cheval Noir des Alpes françaises Les Sentiers pédestres Neil-Tillotson Le Parc régional des Appalaches Les sentiers de la Grotte des Fées

24 26 27 30 31

Laurentides et Lanaudière Le Parc national du Mont-Tremblant L’échappée belle à la montagne du Diable Le Parc de la Rivière Doncaster Le Parc régional Chute à Bull Le Parc régional de la forêt Ouareau et l’Action Forêt Lanaudoise

PAYSAGE DU QUÉBEC 28 Chic-Chocs

DESTINATIONS

FAUNE Les crottes

14 16 18 19 20 23

32 Laurentides et Lanaudière

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18

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E NVIRONNEMENT Les milieux marins

C ALENDRIER

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DES ACTIVITÉS Cahier encarté

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Sentier Iroquois (Outaouais) Tronçon du Sentier national Carte détachable à la page 53 M A R C H E RANDONNÉE

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É D I TO R I A L

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Si on s’y mettait…

collectivement ? Sous l’immense dalle de béton du stade olympique, des centaines de personnes s’activent, à longueur d’année, à promouvoir et à rendre accessibles à la population de nombreuses activités de loisir qui amélioreront leur bien-être et leur santé, tant morale que physique. Pour ceux qui oeuvrent, comme nous, dans le secteur du plein air, il paraît souvent paradoxal à nos visiteurs de venir chercher dans ce minivillage souterrain, si fermé et tamisé, des suggestions de sentiers de pleine nature, propices à la découverte de paysages et panoramas où se mêleront lumière, senteurs et sons, si différents de notre quotidien.

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Et pourtant, les membres besogneux de cette fourmilière urbaine savent bien de quoi ils parlent et, pour les activités pédestres, la majorité des interlocuteurs que vous rencontrerez, permanents ou bénévoles, ont parcouru des sentiers, et souvent, beaucoup de sentiers. Ils vous informeront, vous aideront à choisir la bonne destination, mettront à votre disposition les outils conçus pour vous, tels que la présente revue que vous tenez entre vos mains ou les livres qu’ils s’appliquent à produire régulièrement. Votre projet de randonnée pourra donc alors se concrétiser. Mais, car il y a un « mais », il n’y a qu’une chose qu’ils ne pourront vous assurer, soit que le sentier sera, le jour de votre arrivée, exactement comme vous le rêviez. Car, en effet, les contacts réguliers avec les gestionnaires de sentiers ne sont pas encore assez répandus, ni évidents pour tous. Pourtant, notre travail n’a de raison d’être que s’il s’accomplit en étroite collaboration avec ceux qui créent et gèrent les sentiers et, si beaucoup de ponts se sont bâtis au fil des ans entre la « fourmilière » et les artisans qui oeuvrent en régions, les ressources manquent parfois pour convaincre, accroître et consolider tous ces liens. La place des activités pédestres et d’autres de même caractère est aussi encore à gagner dans plusieurs régions; les adeptes de la marche et les gestionnaires locaux de sentiers sont, là aussi, les mieux placés pour en faire la promotion. C’est bien conscient de cela que j’effectuais, il y quelques semaines, un voyage à Rimouski pour visiter, d’une part, le salon Expo-Nature et, d’autre

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part, rencontrer un de ces gestionnaires si précieux. J’ai pu y faire deux constatations importantes et stimulantes. En premier lieu, quand le promoteur d’un salon dont les thèmes traditionnels sont la chasse et la pêche décide de solliciter le secteur du plein air, soyez certains qu’une seule raison ne suffit pas. Il faut d’abord avoir « senti » une évolution de la clientèle, mais il faut aussi avoir une vision plus lointaine de l’impact des nouvelles valeurs qui font leur place dans nos sociétés. Le geste est encore modeste et les premiers exposants de ce « nouveau secteur » se questionnent peut-être, mais il faut persévérer! En second lieu, quand un responsable d’espaces verts situés à cinq cents kilomètres de la métropole vous soumet des questions et veut vous voir bâtir un lieu d’échanges pour les créateurs et gestionnaires de sentiers, vous vous confortez dans votre pensée que les efforts commencent à être récompensés et qu’une nouvelle étape va peut-être pouvoir être franchie. On ne le répètera jamais assez : les sentiers pédestres existent par l’énergie que des individus mettent, dans toutes les régions du Québec, pour créer et entretenir, d’année en année, ces parcours balisés à travers bois, montagnes, champs et forêts. Sans eux, nous n’aurions même pas de raison d’exister. Avec eux, nous pouvons faire découvrir tout le Québec et associer ce loisir de plein air qu’est la marche au bien-être de l’individu, à la découverte de la nature et de sa fragilité ainsi qu’à la prise de conscience de notre nécessaire implication à la protection de nos environnements naturels. Mais, pour cela, il faut travailler ensemble, gestionnaires de sentiers, associations touristiques, municipalités, MRC, entreprises privées et, bien sûr, l’organisme dont le mandat principal est de rendre cette activité accessible au plus grand nombre et dans les meilleurs conditions. Sans l’énergie et l’initiative des régions, les sentiers n’ont pas d’avenir et même pas d’existence. Et sans une collaboration entre tous les partenaires, le rayonnement de chacun ne pourra atteindre son plein potentiel. Alors, si vous faites partie de la solution pour créer et pérenniser les sentiers pédestres, vous savez où nous joindre.

MARCHE-RANDONNÉE est publiée quatre fois par année par la Fédération québécoise de la marche, organisme sans but lucratif œuvrant au développement de la marche sous toutes ses formes au Québec.

SIÈGE

SOCIAL

4545, avenue Pierre-De Coubertin C.P. 1000, succursale M Montréal (Québec) H1V 3R2 Téléphone : 514 252-3157 • 1 866 252-2065 Télécopieur : 514 252-5137 Internet : www.fqmarche.qc.ca Courriel : revuemarche@fqmarche.qc.ca MARCHE-RANDONNÉE est réalisée grâce à la collaboration précieuse des bénévoles.

COMITÉ

DE LA REVUE

Annie G’sell, Sylvain Lavoie, Daniel Pouplot, Audrey Roussin

COORDINATION Nicole Blondeau

CORRECTION Monique Duguay, Annie G’sell

GRAPHISME - MISE

EN PAGE

Laurent Lavaill - www.lavaill.com

CARTOGRAPHIE Marc Létourneau

PUBLICITÉ Communications Publi-Services : 450 227-8414 Isabelle Bérard : poste 300 iberard@publi-services.com Jean Thibault : poste 302 jthibault@publi-services.com

COLLABORATEURS Julie Aubé, Sylvain Archambault, Jacques Bolduc, Blair Côté, Claude P. Côté, Magali Crevier, Pierre De Sève, Marcel Descarreaux, Isabelle Doyon, Montserrat Escola, Daniel Gauvreau, Katy Harrouart, Jean-Paul Lahaie, Jocelyn Lavigne, Gaétane Morasse, René Paquin, Marie-Lou Phaneuf, Julie Poirier, Gilbert Rioux, France Rivet, Gérald Tremblay

IMPRIMERIE J.B. Deschamps La direction laisse aux auteurs l’entière responsabilité de leurs textes. Poste-publications No de convention: 40069242 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN-1495-687x

DATES DE TOMBÉE DES PROCHAINS NUMÉROS Le prochain numéro paraîtra le 11 septembre 2009. Tous les textes doivent nous parvenir, au plus tard, le vendredi 10 juillet 2009. Le calendrier des activités couvrira la période du 12 septembre au 13 décembre 2009. Pour le numéro de l’hiver qui paraîtra le 4 décembre 2009, les textes doivent nous parvenir pour le vendredi 2 octobre 2009.

Daniel Pouplot Adressez vos envois à : Comité de la revue, Fédération québécoise de la marche, C.P. 1000, succ. M, Montréal (Québec) H1V 3R2


F É D É R AT I O N Cadeau de 250 $ Offert par

Vous pourriez gagner un chèque-cadeau de 250 $ en participant au concours On gagne à être membre. Tous les trois mois, la Fédération québécoise de la marche procède au tirage d’un chèque-cadeau de 250 $ offert par la Sépaq, la Société des établissements de plein air du Québec, échangeable contre les produits et les services offerts dans l’un ou l’autre des établissements : parcs nationaux, réserves fauniques ou centres touristiques. Tout le monde peut participer, puisqu’aucun achat n’est requis. Les membres de la Fédération québécoise de la marche, en règle au moment du tirage, sont automatiquement inscrits. Un tirage a eu lieu le 17 avril dernier. L’heureux gagnant est Monsieur Bernard Vanbrugghe, de Sainte-Adèle. Félicitations! La Fédération effectuera le prochain tirage le 3 juillet prochain, et communiquera avec la personne gagnante dans les 15 jours suivant le tirage. Le résultat sera publié dans le prochain numéro de la revue Marche-Randonnée. Bonne chance! Pour devenir membre, remplissez le formulaire de la page 52 de la présente revue ou visitez le site Web de la Fédération québécoise de la marche : www.fqmarche.qc.ca

Allleôs jeunes ! itorial du Un lecteur réagit à l’éd

dernier numéro

à nous, les r nos jeunes, mais c’est Bien sûr qu’il faut motive nous. Tout c i, de les emmener ave « pépères » d’aujourd’hu en famille er rch illes, il faut que ma doit débuter par les fam gère de sug s vou Je ) régulière. (… devienne une activité nes jeu et leur parents à emmener ces continuer à motiver les ments de la mo nfaits et les bons faire découvrir les bie e, parfois ils hm ryt r leu t leur laisser marche. Oh bien sûr, il fau comprendre trape et ils finissent par courent, mais on les rat précier en l’ap t respecte et qu’on doi que la montagne, ça se t la naian réc app en e, mais aussi marchant à un bon rythm ter aux dap s’a de ux vie s plu nous les coup ture qui l’entoure. (…) À le s dan ile, mais cela nous garde jeunes, pas toujours fac moins vite. et nous fait vieillir un peu Raphaël DelaCombaz

Les règlements du concours sont disponibles auprès de la Fédération québécoise de la marche.

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Parcours 2 – Les trois sommets, avec les Amis de la montagne Vous emprunterez les sentiers de l’escarpement du parc du Mont-Royal, passerez par la croix et le belvédère Kondiaronk, qui offrent des points de vue exceptionnels. Vous poursuivrez au lac aux Castors, remonterez le sommet de Westmount jusqu’au parc Summit, puis vous reviendrez par les grands cimetières pour atteindre le boisé Saint-Jean-Baptiste du sommet Outremont. Longueur : 12 km • Niveau : intermédiaire • Durée : 4 à 5 h Parcours 3 – Volksmarche à Westmount, avec le Club Volksmarche La Foulée Cette marche populaire, reconnue internationalement et donnant droit à une certification de participation, vous emmènera, à votre propre rythme, à la découverte des rues et des parcs de la magnifique ville de Westmount. Superbes points de vue, somptueuses résidences, jardins richement aménagés, bâtiments de style médiéval feront partie du paysage. Longueur : 13 km • Niveau : intermédiaire • Durée : 4 à 5 h Parcours 4A et 4B – Le chemin Olmstead et le tour de la croix, avec le Club de marche Dynamique (4A) et Sportvac – Randonnées Plein Air (4B) Vous monterez le chemin Olmstead, la plus ancienne aire protégée du Québec, puis longerez le lac aux Castors. Après avoir effectué une boucle autour du sommet de la croix, vous atteindrez le belvédère Kondiaronk et son superbe point de vue sur le centre-ville de Montréal. Vous reprendrez le chemin Olmstead en sens inverse pour compléter ce parcours. Cette marche rythmée se fera à une vitesse de 6 km/h. Ce parcours sera offert deux fois dans la journée : en avant-midi (4A) et en après-midi (4B). Longueur : 11 km • Niveau : intermédiaire • Durée : 2 h à 2 h 30

Parcours 7A et 7B – Promenade dans le parc du Mont-Royal, avec JASS Cette marche de santé, d’amitié et de découverte se fera au pas de la conversation, à travers les sentiers du parc du Mont-Royal. Le long du parcours, vous aurez l’occasion d’admirer plusieurs charmants points de vue. Une pause est prévue au chalet. Cette promenade sera offerte deux fois dans la journée : en avant-midi (7A) et en après-midi (7B). Longueur : 6 km • Niveau : débutant • Durée : 2 h à 2 h 30 Parcours 8A et 8B – Initiation à la marche nordique, avec Chinook Aventure Inspirée du ski de fond, la marche nordique est plus qu’un simple entraînement en plein air. Elle permet une dépense énergétique deux fois et demie plus grande que la marche de santé. Découvrez ce mode d’entraînement unique et efficace, tout en sillonnant les sentiers du parc du Mont-Royal. Cette activité sera offerte deux fois dans la journée : en avant-midi (8A) et en après-midi (8B). Longueur : 5 km • Niveau : débutant • 1 h 45 à 2 h

Elisabeth Chlumecky

Parcours 1 – La Renardière, avec le Club de Montagne le Canadien Cette randonnée vous fera sillonner la montagne à travers la myriade de sentiers forestiers du parc du Mont-Royal, avec de magnifiques points de vue sur différents secteurs de la ville. Vous passerez, entre autres, à la croix, au lac aux Castors ainsi qu’aux belvédères Camilien-Houde et Kondiaronk. Ce parcours accuse un dénivelé cumulatif de 450 m. Longueur : 13 km • Niveau : intermédiaire-avancé • Durée : 4 à 5 h

Parcours 6A et 6B – Parcours de la Côte, avec le Club de marche de la Côte Ce parcours empruntera le secteur nord-ouest de la montagne à l’est du chemin de la Côte-des-Neiges, les environs du chalet, le lac aux Castors et le cimetière Mont-Royal. Vous entendrez quelques histoires intéressantes sur le patrimoine du mont Royal. Ce parcours sera offert deux fois dans la journée : en avant-midi (6A) et en après-midi (6B). Longueur : 8 km • Niveau : débutant-intermédiaire • Durée : 2 h à 2 h 30

Andrew Dobrowolskyj

Le samedi 26 septembre 2009, découvrez le mont Royal comme personne ne le connaît en participant à la 12e édition du Festival de la marche. Huit parcours conduiront les marcheurs à la découverte des nombreux visages de la montagne, de ses attraits variés, de ses trésors cachés.

Andrew Dobrowolskyj

F É D É R AT I O N Les parcours du Festival de la marche

Chinook Aventure

Parcours 5 – Le sommet d’Outremont, avec les Amis de la montagne Ce parcours commencera dans le Piedmont, traversera le cimetière MontRoyal et fera une ascension graduelle en explorant le campus de l’Université de Montréal, jusqu’à la forêt centenaire du sommet nord, le boisé Saint-JeanBaptiste du sommet d’Outremont. Vous y aurez des points de vue remarquables sur le nord de l’île, la rivière des Prairies, le lac des Deux Montagnes et les Laurentides. Longueur : 7 km • Niveau : débutant-intermédiaire • Durée : 2 h à 2 h 30

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Régions INFO-SENTIERS BAS-SAINT-LAURENT Le Sentier national honoré Lors du 24e gala régional des Grands Prix du tourisme québécois, qui a eu lieu à Rimouski le 27 mars dernier, la Corporation du Sentier national au Bas-Saint-Laurent a remporté la palme dans la catégorie « Activité de plein air et de loisir ». La corporation court ainsi la chance de remporter un Prix national – Or, Argent ou Bronze – lors du gala provincial qui aura lieu le 15 mai. Bonne chance!

Sentier des Passereaux Nouveau lieu Un nouveau sentier, d’une longueur de 1,5 km, est maintenant accessible dans la MRC de Rivière-du-Loup. Le sentier des Passereaux, dont le point de départ se situe à environ 7 km à l’est de Cacouna sur le chemin de la rivière des Vases, permet de traverser différents habitats et de gravir une colline qui offre un point de vue unique sur le paysage fluvial, insulaire et côtier du Saint-Laurent. Ce sentier libre d’accès est aménagé sur une terre publique intramunicipale. Il est situé à 3 ou 4 km de la Réserve nationale de faune de la Baie de l’Isle-Verte et du Site ornithologique du marais de Gros-Cacouna.

418 486-2300 ou 1 800 665-6527 www.parcsquebec.com

Parc national du Mont-Mégantic Sentier du Mont-Mégantic Le nouveau sentier du Mont-Mégantic, d’une longueur de 5 km, permet maintenant aux randonneurs de monter jusqu’au sommet du mont Mégantic à partir de l’accueil. Le premier kilomètre est en gravier mais, par la suite, le sentier retrouve son caractère naturel. Cette nouvelle section fera aussi des heureux parmi les randonneurs voulant compléter les boucles des monts Saint-Joseph et Victoria, car ils n’auront plus à emprunter les pistes multifonctionnelles. On pourra apercevoir le ruisseau Deloge et ses cascades depuis plusieurs points de vue. 819 888-2941 ou 1 800 665-6527 www.parcsquebec.com

DUPLESSIS

418 867-8882, poste 201

Chutes Manitou

CANTONS-DE-L’EST

Aménagement des sentiers

Parc national de Frontenac

Le sentier Les Cascades a complètement été aménagé et des panneaux d’interprétation agrémentent maintenant le parcours. La section est, quant à elle, sera aménagée au courant de cette année. Saviez-vous qu’une des chutes Manitou se compare à la chute Montmorency avec sa hauteur atteignant les 40 m?

Sentier du Massif de Winslow Le nouveau sentier Le Massif de Winslow est accessible à partir du sentier Le Massif. Il offre une option intéressante aux randonneurs puisque les deux sentiers ensemble forment une boucle. Il permettra l’ascension (125 m) d’une colline don-

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nant un point de vue saisissant sur l’ensemble du secteur Sud. On pourra y apercevoir le Grand lac Saint-François. Des panneaux d’interprétation feront découvrir les richesses que recèle le massif de Winslow. Ce parcours est d’une longueur totale de 16 km aller-retour.

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418 538-2732

GASPÉSIE Réserve faunique de Port-Daniel Création d’un nouveau sentier En plus du sentier de 5 km qui longe la rivière Port-Daniel, un second sentier de la même longueur, mais tracé en montagne, sera nouvellement aménagé d’ici la mi-juin. Il est à noter que de nombreux chemins, autrefois réservés au transport forestier, sont également accessibles à la marche. Un camping comportant 28 sites sans service et un très beau bloc sanitaire sont aussi à la disposition des visiteurs. Il est également possible de louer cinq petits chalets de type rustique. 418 396-2789 ou 1 800 665-6527 www.sepaq.com

Sentier international des Appalaches – Québec Nouveautés en 2009 Il est maintenant possible de traverser la Réserve faunique de Matane sans avoir à transporter de tente! Afin d’offrir un service d’hébergement continu, de refuge en refuge, et de réduire le niveau de difficulté, le SIA-Qc a aménagé des abris pouvant accueillir quatre randonneurs sur chacun des neuf sites de camping installés dans la Réserve. Cette section du sentier, située entre la vallée de la Matapédia et le Parc national de la Gaspésie, couvre une distance de 100 km environ. Plus de 95 % du SIA-Qc offre un service d’hébergement en refuge. De plus, les marcheurs ont la possibilité de louer des gîtes, auberges ou hôtels localisés le long du sentier. Dans la vallée de la Matapédia, une section du SIA-Qc a été réaménagée afin de permettre aux



Photo : Éric Chouinard randonneurs de traverser la ville d’Amqui. Cela favorise l’accès à divers services essentiels (supermarché, banque, poste, magasin de sport, pharmacie, etc.). Ce réaménagement permet également d’accéder au camping municipal d’Amqui. Il y aura inauguration du sentier des Éoliennes, une boucle de 6,3 km, à la fin de juin ou au début de juillet. 418 562-7885 www.sia-iat.com

Sentier national, section Mauricie-Ouest Ouverture du tronçon de la Chute du Diable Le dimanche 31 août, une nouvelle section du Sentier national verra le jour en Mauricie. D’une longueur de 12 km environ, ce sentier a été réaménagé, d’une part, par des bénévoles acharnés et, de l’autre, par un programme Volet II du ministère des Ressources naturelles, par l’intermédiaire de la Coopérative de travailleurs de Mastigouche et la Coopérative forestière du Bas St-Maurice. Ce sentier est situé dans le Parc récréoforestier de Saint-Mathieu, connu pour son amphithéâtre au cœur de la forêt. Ce tronçon traverse une superbe vallée où la rivière Shawinigan circule à son état naturel. Il sera possible de la voir au cours de la randonnée. Lors d’un séjour de plusieurs jours, les randonneurs pourront dormir paisiblement sous un appentis (lean-to), situé tout près d’une petite chute. De plus, il est prévu d’inaugurer plusieurs kilomètres supplémentaires en 2010 et 2011, ce qui permettra aux randonneurs de partir de la rivière Saint-Maurice et de se rendre jusqu’à la Réserve faunique Mastigouche.

Photo : Émery Leblanc

Venez marcher avec nous et découvrir ce nouveau tronçon, le dimanche 30 août, à 9 h, en face de l’auberge du Trappeur, située au 150, chemin Saint-François, à Saint-Mathieu. Pour confirmation de l’horaire et de l’organisation, veuillez communiquer avec Jacques Goulet au 819 378-7236 ou à jacques.goulet@cgocable.ca

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Parc national du Mont-Tremblant Séjour en yourte Dans le secteur de la Pimbina, cinq nouvelles yourtes ont été construites près des rives du lac Provost et de sa plage sablonneuse. Quatre autres yourtes sont disponibles au Pygargue et au Balbuzard, dans le secteur de l’Assomption, sur les rives du lac des Cyprès. 819 688-2281 ou 1 800 665-6527 www.parcsquebec.com

MONTÉRÉGIE CIME Haut-Richelieu Correction

MAURICIE

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LAURENTIDES

Dans le dernier numéro de Marche-Randonnée, une erreur s’est glissée à la page 32 : pour la destination « CIME Haut-Richelieu », l’adresse de courrier électronique aurait dû être : services@cimehautrichelieu.qc.ca 450 346-0406 www.cimehautrichelieu.qc.ca

Parc de la Cité Création d’un pavillon d’accueil Un splendide pavillon d’accueil est sur le point d’être complété au Parc de la Cité, dans l’arrondissement Saint-Hubert, à Longueuil. Des services de restauration seront offerts ainsi que des toilettes et une salle polyvalente servant de salle d’accueil, d’exposition ou de spectacle. Il y aura également un espace vestiaire afin de pouvoir enfiler nos patins au chaud durant l’hiver. 450 463-7065 www.longueuil.ca

OUTAOUAIS Sentier Iroquois Invitation L’inauguration officielle du sentier Iroquois se fera le dimanche 28 juin prochain. Ce nouveau tronçon du Sentier national, d’une longueur de 8,7 km, longe le ruisseau Iroquois, autrefois dravé et maintenant intégré dans un circuit d’interprétation historique. En plus de la superbe plage du lac Simon, chutes, cascades et sous-bois seront au rendez-vous. Profitez de l’occasion pour venir déjeuner aux crêpes au centre communautaire de Duhamel. Déjeuner à compter de 8 h. Départ pour le sentier Iroquois à 10 h. Renseignements : Richard Chartrand 819 428-7971


Régions INFO-SENTIERS QUÉBEC Base de plein air La Découverte (Mont Bélair) Nouveauté

surveillance le jour, les fins de semaine du 15 mai au 3 octobre. Elle sera composée de deux équipes de deux personnes parcourant le sentier. La nuit venue, on conseille aux marcheurs de quitter le sentier qui n’est pas éclairé.

La Ville de Québec a effectué la phase 1 de son plan directeur en aménageant un sentier de marche d’une longueur de 6 km. Ce sentier sera en service durant toute l’année. Un système de signalisation sera installé dans une prochaine phase sur l’ensemble des sentiers pédestres du mont Bélair. Une fois complété, ce réseau offrira 24 km de sentiers de marche.

Réserve nationale de faune du Cap Tourmente

418 641-6801

Le Géo Tour, une grande première au pays!

Parc linéaire des Rivières Saint-Charles et du Berger

On propose une façon bien originale d’agrémenter les randonnées pédestres : lorsque le marcheur, muni d’un appareil de navigation GPS, arrive à un des 27 points d’intérêt, l’appareil se met automatiquement en marche en transmettant de l’information visuelle ou sonore pertinente au lieu. Il pourra également utiliser la carte de l’appareil pour se déplacer sur les sentiers tout en sachant exactement à quel endroit il se trouve, en temps réel. L’originalité de l’activité tient au fait qu’elle fait appel à un outil d’interprétation et d’apprentissage innovateur qui conjugue la technologie de géolocalisation avec des contenus multimédias.

En constante amélioration Plusieurs panneaux facilitant l’orientation des marcheurs ont été installés près des accès du parc. D’autres panneaux incitant au civisme seront implantés au courant de l’été, notamment pour exhorter les propriétaires de chiens à tenir en laisse leur animal et à ramasser ses excréments. On rappelle également aux cyclistes qu’il s’agit d’un sentier uniquement pédestre. Pour bien connaître la distance parcourue, des bornes kilométriques ont été placées tous les 500 m le long du parcours. Six blocs sanitaires seront accessibles de jour, sept jours par semaine, entre le 15 mai et le 31 octobre, aux endroits suivants, du sud au nord : Marina Saint-Roch, Maison Dorion-Coulombe, coin du boulevard Hamel et de la rue Foucault près du stationnement (toilette sèche), Centre Michel-Labadie, Parc Jean-Roger Durand (toilette sèche), à l’intersection du boulevard de la Colline et du sentier (toilette sèche). Un grand nombre de poubelles sera ajouté sur tout le parcours. Il s’agit de poubelles à deux contenants, l’un pour les déchets, l’autre pour les matières recyclables. En plus des employés travaillant à l’entretien du sentier en semaine, il y aura une patrouille de

Les cartes du sentier sont disponibles dans les bibliothèques, les bureaux d’information touristique et dans le site Web de la Ville : www.ville.quebec.qc.ca puis cliquez sur « citoyens, loisirs et sports » puis « parc linéaire ».

418 827-4591 www.captourmente.com SAGUENAY – LAC-SAINT-JEAN

Parc Rivière-du-Moulin De nouveaux sentiers Trois nouveaux sentiers multifonctionnels, totalisant près de 4 km, s’ajoutent au parc. Le sentier principal, de type linéaire, va rejoindre les trois magnifiques chutes de la rivière du Moulin. Les deux autres sentiers offrent des solutions de rechange aux randonneurs voulant effectuer des parcours en boucle. Les sentiers sont tous multifonctionnels et composés de poussière de pierre.

Tous les sentiers du parc seront renommés dans un avenir rapproché. Présentement, des codes de couleur sont utilisés pour différencier les parcours. 418 698-3235 • 418 698-3200 www.ville.saguenay.qc.ca

Parc national de la Pointe-Taillon Tentes Huttopia En 2009, le Parc national de la Pointe-Taillon augmente son offre de camping « prêt-àcamper » en ajoutant trois nouvelles tentes Huttopia sur son territoire. En plus d’être entièrement équipées, les huit tentes Huttopia peuvent accueillir cinq personnes dont quatre adultes. Elles sont accessibles à pied ou à vélo à partir de la piste cyclable. Réservations : 1 800 665-6527 www.sepaq.com

Parc national du Saguenay On aménage Le sentier Le Fjord, long de 47 km, relie les secteurs de La Baie-de-Tadoussac à La BaieSainte-Marguerite. Un tronçon d’une longueur de 13 km, situé entre le cap de la Boule et la baie de Tadoussac, a complètement été refait à neuf. Des travaux se tiendront dans le sentier de la Statue durant la période estivale 2009. Néanmoins, les randonneurs pourront quand même accéder au pied de la statue Notre-Dame-duSaguenay. D’autres travaux ont aussi été réalisés sur le sentier de l’Anse à Tabatière (municipalité de L’Anse-Saint-Jean) et de nouveaux panneaux d’interprétation traitent de la navigation, de la végétation et de la géomorphologie des lieux. 418 272-1556 ou 1 800 665-6527 www.parcsquebec.com

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L’ E N V E R S ... DA N S

DU DÉCOR

L E S PA R C S N AT I O N AU X D U Q U É B E C

Parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie Sentier Le Riverain ors de la création du Parc national des Hautes-Gorges-de-la-RivièreMalbaie, en 2000, des choix sont faits afin de protéger le territoire, et ce, tout en le rendant accessible pour qu’un plus grand nombre de Québécois puisse découvrir sa raison d’être. C’est sur cette base que la route d’accès au Barrage des Érables est améliorée, qu’une piste cyclable et des sites de camping sont aménagés, qu’un centre de découverte est construit à l’entrée du parc et qu’un centre de service est érigé au Barrage.

L

Plus spécifiquement, durant cette même période, le mythique sentier de L’Acropole des Draveurs est alors reconfiguré*. Outre ces travaux de reconfiguration, quelques sentiers de promenade sont consolidés afin d’assurer une offre adéquate et diversifiée. Toutefois, nous avions dans nos cartons le projet de créer un lien pédestre entre le centre de découverte Félix-Antoine-Savard, situé à l’entrée du parc, et le centre de service Le Draveur, nouvellement construit au Barrage.

Photo : Steve Deschênes

Contrairement au sentier de L’Acropole des Draveurs, le nouveau sentier, Le Riverain, sera destiné à des randonneurs moins sportifs, mais tout autant désireux de découvrir les majestueuses gorges de la rivière Malbaie. L’incontournable Acropole des Draveurs nous incite alors à planifier un sentier de randonnée qui offrira un regard différent, mais tout aussi attrayant sur la vallée. En atteignant cet objectif, nous sommes certains de diversifier notre offre de sentiers de randonnée et, indirectement, de réduire la pression sur notre sentier-vedette. De plus, ce nouveau sentier deva être une solution pédestre permettant de relier nos deux pôles d’accueil en passant non loin des campings Le Cran et Le Pin Blanc. Une capacité de support avoisinant les 20 000 jours/visites par saison est alors évaluée. Pour atteindre nos objectifs, le sentier doit posséder une surface de marche confortable et offrir de nombreux points de vue sur la rivière Malbaie ainsi que sur les nombreuses parois rocheuses qui caractérisent le paysage. Par ailleurs, il doit également permettre, à quelques occasions, des accès visuels englobants qui favorisent une compréhension de la topographie de l’ensemble des lieux. Avec un mandat aussi clair, il a fallu attendre le sixième anniversaire du parc pour dépoussiérer ce projet. C’est avec enthousiasme que nous nous sommes penchés sur des cartes topographiques, que nous avons visité le site de Google Maps et que nous avons consulté les gens de la région. Le but de ces recherches préliminaires : connaître les sentiers datant du temps de la drave, les vieux chemins forestiers et les sentiers de chasse ou de pêche qui ont permis autrefois de sillonner la rive ouest de la rivière Malbaie. Il ne nous restait plus qu’à confronter toute cette infor-

Par Gilbert Rioux

mation théorique avec la réalité du terrain. Dès la première visite, nous sommes véritablement tombés sous le charme des lieux. Les autres visites ont permis d’identifier les attraits incontournables qui formeraient la personnalité du sentier. Le balisage d’un premier tracé et un nettoyage sommaire nous ont fait réaliser que le sol, absent de roche mère, de gros blocs rocheux et de la présence de gravier, permettait d’aménager une surface de marche très confortable. L’équipe du Service de la conservation et de l’éducation du parc a parcouru le tracé préliminaire afin de valider le degré de fragilité du milieu naturel. Comme aucune espèce faunique, forestière ou floristique n’a été identifiée comme exceptionnelle, nous avons raffiné le tracé du sentier et localisé les aires de repos et de pique-nique. A l’été 2006, une équipe de travail est engagée et le chantier débute. L’expérience en génie civil de Dave Lajoie, responsable des Services collectifs du parc, et de Maurice Simard, qui a travaillé durant les quatre années de la construction du sentier de L’Acropole des Draveurs, a été mise à contribution. Afin de minimiser l’impact sur l’environnement, nous avons fait le choix d’utiliser une petite pelle mécanique. Ce choix nous oblige à être très minutieux sur la localisation fine du tracé. Résultat : une surface de marche en gravier fin, d’une largeur de 1,50 m; un sentier vallonné, accessible aux petites familles avec poussette. De plus, ce procédé a permis également de disperser ou d’enterrer les résidus forestiers générés par les travaux. Après trois étés de travaux, nous sommes suffisamment avancés pour ouvrir aux randonneurs le premier tronçon qui débute au centre de découverte Félix-AntoineSavard et passe non loin du camping Le Cran. D’une longueur de 5,8 km, Le Riverain donne accès à de nombreux points de vue spectaculaires. En bordure du sentier, le randonneur peut profiter de deux aires de pique-nique et de quelques bancs permettant de s’imprégner du moment présent. L’extrémité de la section aménagée offre un point de vue exceptionnel sur la sinuosité de la vallée et permet d’apprécier l’envergure impressionnante des gorges de la rivière Malbaie et des parois vertigineuses du mont des Érables et de L’Acropole des Draveurs. Bonne randonnée sur Le Riverain ! * Voir Marche-Randonnée, printemps 2009, page 13.

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Texte et photos : Jocelyn Lavigne

La péninsule

Bruce ’est en 2007 que nous avons visité la péninsule Bruce. Située directement au nord de Toronto, cette immense pointe de terre sépare la baie Georgienne du lac Huron. Notre camp de base sera le Parc national du Canada Péninsule-Bruce.

C

Après une nuit d’insomnie causée par des fêtards (surprenant et décevant dans un parc national), le temps est pluvieux. En panne d’énergie, nous flânons dans Tobermory, situé à l’extrémité nord du sentier Bruce. Nous quittons notre campement en suivant la berge du lac Cyprus. Après une courte marche facile, principalement sur des trottoirs en bois, nous bifurquons vers le nord à la première intersection pour emprunter le sentier du lac Marr. Plus accidenté, il débouche sur une plage de rochers en bordure de la baie Georgienne. Le contraste du paysage coupe le souffle! Après avoir balayé la grande étendue d’eau du regard, nous obliquons vers l’est sur une section du sentier Bruce. Inauguré en 1967, il s’agit du plus long sentier de randonnée de l’Ontario. Long de 780 km, il suit l’escarpement du Niagara, de Tobermory jusqu’à Queenston Heights sur la rivière Niagara. Dans la région, il surplombe la baie Georgienne. L’eau de celle-ci est si limpide qu’elle attire plusieurs plongeurs, d’autant plus que les environs de Tobermory sont parsemés d’épaves. Notre démarche est d’abord hésitante sur les rochers et les cailloux, puis nos jambes prennent de l’assurance à mesure que la promenade se poursuit. Surprise! Nous apercevons sur la plage une chauve-souris agrippée à une pierre en plein soleil. Nos filles sont impressionnées. Après quelques minutes d’hésitation, elle s’envole vers les falaises, vraisemblablement pour rejoindre ses congénères dans une anfractuosité rocheuse. Assez rapidement nous arrivons à une grotte. Creusée dans la falaise par les assauts répétés des vagues, cette profonde dépression attire l’attention des touristes. Des plongeurs en apnée traversent une arche immergée. D’autres intrépides sautent du haut des falaises malgré les affiches indiquant qu’il y a eu deux morts et de nombreux blessés graves à la suite de la pratique de ce sport extrême. La plupart font les badauds et observent le tout du haut du promontoire. Nous continuons notre marche après une pause-collation. Passé la grotte, le sentier Bruce longe l’anse de la Tête d’Indien (Indian Head Cove) où se rassemblent de nombreux baigneurs et marcheurs. L’eau froide n’effraie pas les plus endurcis. Au large, des plongeurs explorent les fonds marins. Le sentier Bruce croise ensuite les sentiers de la baie Georgienne et du lac Horse. Notre

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promenade nous amène à environ 1 km passé cette croisée. Une dernière montée nous donne encore une vue imprenable sur la baie Georgienne. Nous aurions dû, en principe, remarquer le camping rustique de Storm Haven à proximité, mais il est passé inaperçu. Peut-être était-il un peu plus loin? Après avoir traversé une piste plutôt accidentée, nous décidons de rebrousser chemin avant de « frapper notre mur » de fatigue. Pour revenir au campement, nous suivons le sentier du lac Horse dont le niveau de difficulté est faible. Myriam, notre plus jeune, se fige subitement. Elle vient de voir un serpent se faufiler entre les pierres. Peut-être était-ce un massassauga, une espèce venimeuse menacée d’extinction, qui peuple la région? Il est plutôt craintif, mais commande tout de même le respect. Il faut s’en tenir éloigné d’au moins 1 à 2 m. Le lendemain matin, nous embarquons sur le bateau Blue Heron V qui nous transporte de Tobermory à l’île Flowerpot, constituante du parc national marin Fathom Five. Déposés à l’anse Beachy, nous parcourons un sentier en boucle de 3,5 km. Empruntée dans le sens anti-horaire, la première portion est facile. Le sentier n’est pas balisé, mais très clairement défini. Il effleure la grève en quelques endroits, ce qui nous permet de marcher sur la plage au pied de deux « pots de fleurs » taillés dans la dolomie par l’eau. Vous comprendrez qu’ils ont donné le nom à l’île. Un peu plus loin, un sentier secondaire nous conduit à un escalier permettant d’explorer une caverne creusée à même la paroi rocheuse de l’escarpement par le lac glaciaire Nipissing. Nous arrivons à destination. Un phare est situé à la pointe nord-est de l’île. À proximité, des bénévoles animent un petit musée dans l’ancienne maison où logeaient le gardien du phare et sa famille. Ceux-ci vivaient en totale autarcie de mai à décembre. Le chemin du retour traverse l’île en son centre. Le parcours y est plus accidenté, mais le couvert forestier nous protège de la chaleur. La mousse recouvrant les rochers adoucit le paysage qui serait autrement austère. Vers la fin de notre route, le sentier Marr croise notre itinéraire. Cette piste linéaire de 0,7 km traverse un marécage et mène à la portion sud-ouest de l’île. Au creux de l’anse Beachy, six sites de camping rustique sur plate-forme attendent les visiteurs. Ils sont actuellement inoccupés. On peut s’y installer selon le principe de premier arrivé, premier servi. Le gardien de l’île me confie que la disponibilité n’est habituellement pas un problème, sauf pendant les longues fins de semaine. Satisfaits de notre visite, nous attendons l’embarcation qui nous ramènera à Tobermory.


RÉCIT

Après une journée de repos à la plage de Sauble Beach, au sud-ouest de la péninsule, nous décidons d’emprunter le segment du sentier Bruce qui longe la baie Dyers. Nous stationnons près du rivage sur Dyers Road. Le sentier serpente dans le bois en évitant les propriétés privées. Il est dans le plus pur style nord-est de l’Amérique : tout en racines et rochers. Notre objectif est une autre sculpture naturelle dans le roc des falaises que les gens de la place appellent le Monument ou encore la Chaire du Diable (Devil’s Pulpit). L’humidité est élevée et la chaleur caniculaire. La météo sape vite le moral des troupes. Les urubus à tête rouge planent au-dessus des falaises que nous surplombons maintenant. Le Monument se dissimule toujours au regard. Nous rencontrons un couple qui tourne en rond dans un sentier secondaire depuis plus d’une heure. Ils possèdent une carte du sentier Bruce datant d’une quinzaine d’années et qui ne mentionne pas cette boucle. Après avoir tourné dans la mauvaise direction, ils cherchent en vain la tour de pierre que nous cherchons également. Découragés, nous décidons aussi de rebrousser chemin

après plus de deux heures d’une marche épuisante. Décidément, la Chaire du Diable porte bien son nom. Nous choisissons alors de marcher sur Britain Lake Road pour s’éviter les circonvolutions du sentier Bruce. Un vent frais venu du large nous rattrape et traîne avec lui une chape de brouillard marin qui a tôt fait de nous envelopper. Seules des orchidées sauvages dans les bas-côtés de la route colorent le paysage. Un bon repas réparateur au campement nous fera vite oublier notre petite mésaventure de la journée. Pour en savoir plus www.brucepeninsula.org www.pc.gc.ca/pn-np/on/bruce/index_F.asp www.pc.gc.ca/amnc-nmca/on/fathomfive/index_F.asp www.brucetrail.org

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Gaspésie, comme tu nous as fait vibrer ! Gaspé – Sainte-Anne-de-Beaupré, automne 2008 Texte : Gaétane Morasse et Jacques Bolduc Photos : Réal Lépine

oici un bref compte-rendu d’un voyage qui s’est avéré fantastique à tous points de vue : physique, mental, social, culturel et que personne du groupe ne pourra oublier. De plus, cette aventure nous a permis de constater qu’on n’a pas besoin d’aller très loin pour accomplir quelque chose d’extraordinaire. On peut tout simplement regarder autour de soi, bâtir un projet qui deviendra inoubliable et enrichissant, tout en restant dans la Belle province.

V

Au départ, nous avions six grands objectifs en tête : • faire le même voyage que Jacques Cartier, mais à pied; • célébrer le 400e anniversaire de la ville de Québec; • souligner le 30e anniversaire de la Fédération québécoise de la marche; e

• souligner le 10 anniversaire du Chemin des Sanctuaires; • promouvoir la marche tout au long de notre trajet; • développer un équivalent à la partie espagnole du Chemin de Compostelle. Voilà la motivation de base d’une aventure qui s’est concrétisée pour 15 marcheurs émérites par une longue marche en 31 étapes. Le départ était à la croix de Jacques-Cartier, à Gaspé, et l’arrivée, 800 km plus loin, à la basilique SainteAnne-de-Beaupré. Nous avons bénéficié de l’abondance de l’air pur, de l’harmonie des montagnes, de la beauté et de la grandeur du majestueux fleuve Saint-Laurent. Que dire de l’accueil chaleureux et convivial des Gaspésiens! Ils sont des gens d’exception.

Le groupe Nous avions une variété de marcheurs expérimentés, pour la plupart des anciens de Compostelle, en provenance de diverses régions du Québec. Pour les friands de statistiques, la moyenne d’âge du groupe était de 67 ans, dont cinq personnes de plus de 70 ans, la doyenne comptant 75 printemps. Tout ce beau monde prit le train le 24 août 2008 en direction de Gaspé. Comme dans tout bon roman, le train cueillit son monde chemin faisant, d’Ottawa jusqu’à Gaspé. De plus, nous bénéficiâmes d’un traitement particulier à bord du train : une section réservée aux marcheurs pour nous regrouper. Le regroupement fut approprié puisqu’il permit les présentations mutuelles, la remise des chandails souvenirs, de même que la révision de l’itinéraire afin que tous soient au diapason et prêts à partir.

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Nous roulâmes toute la nuit et déjà, une première embûche se présenta au matin : les voies ferrées ayant été endommagées par les pluies diluviennes des derniers jours, on nous annonça qu’à partir de Campbellton, nous devrions compléter le trajet en autocar jusqu’à Gaspé. Ça commençait bien! La Gaspésie, nous allions y goûter de long en large, en train, en autocar et à pied.

Le périple La logistique avait été planifiée d’avance : kilométrage quotidien, hébergement, restauration et épicerie. Tout avait été soigneusement et minutieusement calculé. À Gaspé, nous résidions chez les religieuses du Christ-Roi où l’accueil fut des plus chaleureux. Chaque pèlerin avait sa propre chambre et le premier repas communautaire en fut un typiquement gaspésien : morue fraîche ou viande, selon le goût de chacun, le tout à un prix abordable. Le 26 août au matin, ce fut le grand départ. Officiellement, le tout commença par une célébration eucharistique à notre intention à la cathédrale de Gaspé où le prêtre officiant était lui-même un pèlerin de Jérusalem. Il a su capter notre attention durant son homélie quant aux exigences physiques et mentales que l’on pouvait retirer d’un tel pèlerinage ainsi que les bénéfices imprévisibles. Après la messe, tous se rassemblèrent à la croix de Jacques-Cartier pour la prise de photos et le reportage télévisé. Enfin, tout était prêt et, à 9 h 30, nous partions sur la route 132 en direction de Québec. Nous contournâmes la baie de Gaspé, en direction de Cap-aux-Os, sur 27 km de marche, avec un arrêt au sanctuaire de Pointe-Navarre où les religieuses nous attendaient pour la collation : café, jus, biscuits maison. Nous reprîmes la route pour atteindre le premier gîte en milieu d’après-midi.


RÉCIT Dernière étape À la sortie de la traverse de Lévis, nous nous rendîmes au monument de Samuel-De Champlain pour une séance de photos et une brève visite des alentours. Nous étions attendus à l’hôtel de ville pour le lunch offert par la Ville de Québec. Le tout s’est terminé par une visite à l’édifice du 400e où le directeur général nous donna une petite conférence sur l’événement. Les 24 derniers kilomètres débutèrent sous la pluie. Par la suite, ce fut tout simplement nuageux, avec une température propice à la longue randonnée. Mais le plus sensationnel dans tout ça, ce fut l’arrivée d’une bonne centaine de marcheurs, partis tôt le matin de Sainte-Anne-deBeaupré à notre rencontre, pour venir compléter ensemble les 10 derniers kilomètres. Ce fut magique! Il y avait des randonneurs des Chemins des Sanctuaires, des Amis de Compostelle et, bien entendu, des parents et des amis du groupe de marcheurs arrivant de Gaspé. C’était vraiment sympathique et convivial de voir tout ce beau monde fraterniser et partager le même intérêt pour la marche. Mais le « taux vibratoire » atteignit son paroxysme, pour la plupart des arrivants de Gaspé, lorsque nous grimpâmes le dernier petit monticule à l’entrée de la ville de SainteAnne-de-Beaupré. Soudain, comme par enchantement, les deux clochers de la cathédrale apparurent, fiers et majestueux, nous annonçant la fin du périple. Pendant 31 jours consécutifs, nous avons tout bravé : le vent, l’asphalte, la fatigue, pour arriver à Sainte-Anne-deBeaupré en très grande forme et contents.

Puis, sur le parvis de la cathédrale, ce fut l’euphorie : tout le monde se serra la main, s’embrassa, se félicita mutuellement, avec séances de photos, entourant parents et amis, pour finalement se disperser en préparation du banquet de clôture. Ce fut un souper magnifique, préparé pour souligner le 10e anniversaire des Chemins des Sanctuaires. La grande finale fut la messe dans la cathédrale. Il y eut procession des arrivants de Gaspé dans l’allée centrale qui se dirigèrent dans le chœur. Il y eut bénédiction des bâtons de marche et des sacs à dos, et finalement, remise de certificats souvenirs à chacun, attestant la réussite de l’exploit. Puis, ce fut la fin. Tout le monde se dispersa, emportant bagages, souvenirs et émotions. J’aurais pu décrire chacune des étapes marchées. Je résumerai plutôt ainsi : Gaspésie, en te marchant, nous avons été témoin de ta beauté unique. Nous t’avons admirée dans toute ta splendeur. Nous t’avons vu enlever ton manteau de brume au soleil levant. Nous avons contemplé ta mosaïque environnementale, encore pure, bercée par le vent et les vagues Nous avons senti sous nos pas tes reliefs, tes falaises et tes cailloux sur le rivage. Nous avons goûté à tes zones portuaires avançant leur bras dans le Saint-Laurent et nous nous sommes laissé charmer par ton soleil flamboyant et tes aurores boréales à la tombée de la nuit. Nous avons partagé ta route sinueuse et montagneuse avec des gens d’une grande sagesse : des femmes, des hommes, en passant par leur silence jusqu’à leur exubérance, chacun, à sa façon, nous a fait vivre des moments inoubliables.

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Le Cheval Noir

des Alpes françaises Texte et photos : Pierre De Sève

itué à proximité du fameux col de la Madeleine des Alpes françaises, souvent choisi pour le Tour de France, le mont du Cheval Noir occupe grandement ce lieu connu. En effet, s’élevant à 2 832 m, il fait office de gardien dominant en cette partie de la Savoie.

S

ébène. Nous scrutons quelques instants les alentours dans l’espoir de l’entrevoir, mais il demeure introuvable. Un léger vent aide à nous rafraîchir, en cette chaude journée. À quelques reprises, nous entendons le sifflement des marmottes; des trous près du sentier confirment leur présence. L’arrivée au col du Cheval Noir favorise une halte pour contempler le massif de la Lauzière, le col de la Madeleine et le glacier de l’Étendard. De même, le flanc caché de la crête se révèle pour la suite de la randonnée. Cette autre section mi-herbeuse mirocheuse a un degré d’inclinaison variant de 45 à 60 degrés. Le sentier se poursuit sur cette pente en une montée graduelle.

Du stationnement, situé à 1 850 m d’altitude, ma compagne Francine et moi prenons le départ. Des indications nous dirigent vers une fermette où des vaches, surprises, nous regardent passer près de leur enclos. Le Montagne du Cheval Noir, sa crête, ses deux sommets et son roc blanc. chemin converge ensuite vers l’une des multiples remontées mécaniques de la station de ski de Saint-FrançoisLongchamp. Le sentier véritable commence et déjà notre curiosité s’éveille par un bel aperçu de la montagne du Le crêt du Cheval Noir s’amorce en Cheval Noir, sa crête et ses deux somcompagnie d’une grosse corneille. mets semblables à des oreilles. À son Nous survolant quelque temps, elle niveau inférieur, un immense rocher nous étonne par sa présence à une si blanchâtre attire notre attention. La haute altitude (2 567 m). D’un pas asprésence inusitée de ce roc de calsuré, nous traversons encore des caire au milieu d’une formation granibancs de neige, mais ceux-ci sont ratique est surprenante. Sans doute qu’à mollis par un soleil ardent, à l’apl’époque, les glaciers l’ont laissé à cet proche de midi. Les clochettes bleues endroit après l’avoir transporté sur des gentianes et les touffes jaunes plusieurs kilomètres. Ce rocher est des arnicas nous ravissent encore. aussi un point de repère pour les ranNous sommes toujours étonnés de Les deux lacs, Bleu et Blanc. donneurs. En effet, selon l’itinéraire leur survie en ces lieux. Puis le sentier proposé par l’Office de tourisme, nous devons le contourner par la droite pour rétrécit, la végétation diminue et disparaît pour faire place aux cailloux dans amorcer la longue montée. Dans cette partie herbeuse, le sentier sinueux se la montée finale. Cette dernière se faisant dans une faille où l’escarpement voit bien. La montagne cache le soleil levant et la fraîcheur du matin, tant ap- augmente, elle exige encore un bon effort. Après un dernier banc de neige, un préciée, se prolonge. De plus, des fleurs alpines, telles que gentianes et arni- cairn se dresse pour confirmer l’atteinte du premier sommet. Le deuxième cas, nous enchantent avec leurs coloris de bleu et de jaune vif. Nous grimpons sommet du Cheval Noir se démarque par une hauteur moins élevée et par une près d’un vide, mais cela permet de mieux remarquer les petites aiguilles du croix de fer qui sert de balise. On peut y accéder seulement si on est muni roc blanc qui, à cause de leur composition fragile et friable, ont été façonnées d’équipement pour l’alpinisme. Cette belle journée permet surtout de profiter en « fantômes » par l’érosion de l’eau et du vent. du panorama incroyable, d’admirer un monde de cimes dont le mont Grand Coin, le Viso en Italie, le Cervin en Suisse et spécialement le remarquable mont Par la suite, le sentier zigzague de plus en plus et la pente s’accentue en en- Blanc avec sa couronne glaciaire. Nous méritons amplement cette récomtrant dans une partie plus rocheuse. Tout en admirant la vallée, deux petits pense visuelle. Le dîner se prolonge facilement devant ce paysage impreslacs, nommés Bleu et Blanc, se démarquent par leur couleur vert émeraude. sionnant. Agrémentée d’une brise, une sieste retarde agréablement notre Nous entendons le doux carillon des cloches à vaches. Les troupeaux dans les retour... alpages peuvent être présents à plus de 2 000 m d’altitude. Nous commençons à fouler des bancs de neige durcie, des trottoirs fabuleux, mais cachant En résumé, c’est une belle randonnée de calibre difficile (durée de 7 à 8 h) ofparfois les marques jaunes servant de repères. Cette neige trahit le passage frant notamment un point de vue époustouflant sur les Alpes françaises. d’un chamois, ce capriné aux petites cornes permanentes de couleur noir

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Les Sentiers pédestres Neil-Tillotson Cerfs et panorama

Texte : Nicole Blondeau Photos : LMI – Daniel Pouplot

’axe principal de ce réseau pédestre des Cantons-de-l’Est fait le lien entre East-Hereford et Saint-Herménégilde, dans la MRC de Coaticook. Pour effectuer la traversée complète, d’une longueur de 12 km, il faut laisser un véhicule à chacune des extrémités. Mais comme mon compagnon et moi sommes seuls, nous ferons un aller-retour au sommet à partir de l’entrée d’East-Hereford, ce qui représente un total de 11,4 km.

L

flèches de direction nous indiquent qu’à 65 km vers le nord se trouve le mont Ham dont l’altitude est de 710 m; vers le nordnord-est, à 60 km de distance, on peut voir le mont Mégantic s’élevant à 1 100 m; vers le sud-sud-est, si le temps est très clair, on peut apercevoir le mont Washington, situé à 94 km et haut de 1 917 m. Malgré le temps un peu brumeux, nous nous amusons longtemps à repérer les autres points identifiés.

Le panneau d’accueil est planté dans un petit espace gazonné bordé de fleurs sauvages. Marguerites, verges d’or, épervières et vesces jargeau saluent notre arrivée. Notre randonnée commence dans une plantation de pins, au sol tapissé d’aiguilles rousses qui embaument l’air. À quelques centaines de mètres, une bifurcation nous invite à aller voir la chute Donat. Comme elle est toute proche, nous pouvons nous permettre d’effectuer ce petit détour. Malheureusement, en cette saison, la chute est à sec. Par contre, le petit ruisseau gazouille encore malgré un très faible débit. En reprenant la bretelle d’accès à l’axe principal, nous surprenons un cerf de Virginie qui détale dès qu’il nous aperçoit.

C’est au sommet également qu’on apprend qui est ce fameux Neil Tillotson, grâce à un panneau d’interprétation qui commence comme ceci : « Inventeur, entrepreneur et homme d’affaires avisé, Neil Tillotson a traversé trois siècles sans jamais déposer son bâton de marche. » Intéressant et intriguant, n’est-ce pas? Si vous voulez en apprendre plus sur ce grand personnage, il faudra vous rendre sur place.

La montée s’amorce assez abruptement, mais s’adoucit par la suite. Pendant un bon moment, nous longeons un ruisseau encaissé au fond d’un vallon. À quelques reprises, nous le franchissons, parfois sur un ponceau, parfois d’une simple enjambée. Nous passons de la forêt mixte à la forêt de feuillus, traversant occasionnellement un champ de fougères odorantes. La nature est belle et le sentier, bien balisé et bien entretenu, est facile à suivre. Soudain, un autre cerf s’enfuit à notre approche. Nous le regardons s’éloigner en bondissant gracieusement. Puis, la végétation change. Plus basse et plus clairsemée, c’est signe que nous approchons du sommet.

Note : au moment de notre visite, en juillet 2008, des ouvriers travaillaient à la construction d’une tour de télécommunications. Le sommet perdra de sa beauté sauvage, mais le paysage environnant ne devrait pas être altéré.

Nous atteignons donc le point culminant du mont Hereford, à 875 m. Le sommet, plutôt rocheux, nous offre un panorama s’étendant sur 360 degrés. Des

Après plus d’une heure passée au sommet, nous reprenons le sentier en sens inverse. Le retour se fait tranquillement et sans effort puisque ça descend tout le temps. À quelques pas de la sortie, nous apercevons à nouveau un cerf, ce qui termine en beauté notre randonnée.

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D É C O U V E RT E Le Parc régional des Appalaches

Les Appalaches

aux mille visages Texte et photos : Claude P. Côté

lus qu’un site, le Parc régional des Appalaches est un ensemble de lieux, en grande partie reliés pour nous faire découvrir les plus beaux attraits de cette région située entre Montmagny et la frontière du Maine. En 1997, les efforts concertés de huit municipalités ont permis de mettre en valeur les nombreux sites naturels de la région, de les intégrer en réseau et de faire naître un parc qui s’étend aujourd’hui sur près de 100 km2.

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Le Parc régional des Appalaches compte 120 km de sentiers pédestres de difficultés variées, aménagés pour la courte, moyenne et longue randonnée. Le visiteur accède à une forêt mixte parsemée de montagnes, de lacs et de magnifiques rivières. De nombreuses passerelles suspendues enjambent les cours d’eau et les parcours sont agrémentés d’une multitude de panneaux d’interprétation portant sur la faune, la flore et les phénomènes naturels de la région. Eskers, tourbières et monticules de laves volcaniques sous-marines vieilles de plus de 500 millions d’années ne sont que quelques-uns des attraits naturels qui font de ce parc un lieu unique.

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Le site se prête aussi à l’observation de l’orignal et du grand héron. Autrefois utilisé pour la surveillance des forêts, le sommet du mont Sugar Loaf (650 m) constitue un endroit d’observation unique. La vue panoramique sur les villages accrochés aux montagnes environnantes laisse un souvenir inoubliable. Au pied des Sentiers de la Montagne Grande Coulée, le plus haut sommet du parc, un spa nordique avec service de massage attend le randonneur désireux de relaxer après une bonne journée d’excursion.

Un parc en développement Le 18 juin 2008, le Parc régional des Appalaches s’est vu attribuer le Prix Sentiers-Québec par la Fédération québécoise de la marche pour sa contribution au développement et à la promotion des infrastructures pour la randonnée pédestre. Le Parc développe chaque année de nouveaux sentiers, des refuges et diverses infrastructures de qualité afin de bien desservir la clientèle de plein air.

Les coups de cœur

Chaque année en septembre, le Parc organise diverses activités, dont le Raid des Appalaches Desjardins et la Randonnée des Sommets, afin de faire connaître à la population les différents secteurs environnants.

Le Sentier des Chutes de la Devost propose non seulement d’admirer ses chutes magnifiques, mais aussi la possibilité de sillonner le sommet d’un esker sur près de 3 km. Avec ses trottoirs de bois, le Sentier du Lac Talon constitue une incursion privilégiée au cœur de la mystérieuse végétation des tourbières.

En 2009, le Parc a comme projet de poursuivre le développement de son réseau de refuges par l’amélioration de ceux-ci et l’accessibilité sur plus d’une saison.

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D É C O U V E RT E pour des pédestres rs e ti n e s e ues jours. 120 km d res à quelq u e Sentiers : h ne s e u la Montag e quelq ecteur de s parcours d u d n o ti . ep its n : à l’exc sont gratu Tarificatio e, tous les sentiers es, o lé u 8 pers nn Grande Co es de 4 ou énagés, ainsi g fu re 5 1 ent : u am Hébergem amping rustiques o c e d s e it des s atifs. ible sur halets loc est dispon e que des c tt e v a n e ts. ed : un servic iter les déplacemen Services il c fa e 283 d n fi na 78, route réservatio 0, sortie 3 2 eur te n u n ro o d to n cès : au fé du Ra a C u ’a u q iv Voie d’ac s u re km, soit ju t) ou pours o 2). sud sur 50 int-Fabien-de-Pane e (accu il n e Sa eauregard -B e (accueil d -d ie c 3 inte-Lu 7 827-342 jusqu’à Sa tion : 1 87 a rv e s ré t on e Informati hes.com rcappalac a p @ fo in Courriel : s.com appalache www.parc

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Les sentiers de la

Photos : Carlos Letona

Texte : Gérald Tremblay et Blair Côté

itués au centre des montagnes appalachiennes de l’arrière-pays de Matane, plus précisément à Saint-Léandre en Gaspésie, les sentiers de la Grotte des Fées proposent un parcours au cœur même de la forêt sauvage. Sur un circuit de 6 km, la randonnée invite les marcheurs à la découverte d’un site de formation géologique de 500 millions d’années, d’une chute encastrée dans un canyon ainsi que de l’histoire remontant jusqu’au peuple micmac.

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Des panneaux d’interprétation géologique, historique, faunique et floristique accompagnent les randonneurs tout au long de leur périple. Deux belvédères, l’un situé sur le lac Adèle et l’autre au-dessus d’une grotte, offrent des points de vue permettant d’observer la faune. La rivière Blanche, avec sa grande chute entourée de brume à l’automne et au printemps, serait à l’origine de la légende des fées. Nul n’en connaît véritablement l’histoire. Toutefois, un visage de femme se devine sur la falaise du canyon, côté est. En aval, une cavité âgée de plus de 500 millions d’année fait office de grotte. Ce lieu aurait servi de repaire à certains fuyards de la région qui refusaient le service militaire dans les années 1939-1945.

Les sentiers des Chutes et des Crêtes Deux sentiers pédestres de type linéaire, soit ceux des Chutes et des Crêtes, sont respectivement de niveaux facile et intermédiaire. Le sentier des Chutes, long de 2,3 km et balisé en jaune, convient à tous les types de marcheurs. Il traverse différents peuplements forestiers typiques de la région. Après un bref passage dans une pessière poussant sur un épais lit de mousse, le randonneur traversera une forêt mixte bordée d’un vaste parterre de fougères. Peu après, la forêt se transforme encore : les acéracées y occupent une plus grande place, témoignant de

Photo : Yvon Barrette

Carlos Letona

Grotte des Fées

cette lente succession qui, à son terme, formera sans doute une érablière. Le sentier plonge ensuite le long du dernier contrefort de la vallée de la rivière Blanche. Un petit ruisseau, où l’on peut se désaltérer, permet à plusieurs jeunes frênes noirs de s’épanouir. Ce parcours se termine sur la découverte de la rivière Blanche, de quelques-unes de ses chutes et enfin sur l’observation de la fameuse grotte aux strates sédimentaires impressionnantes. Plus au sud, le sentier des Crêtes, long de 2,5 km et balisé en bleu, permet d’accéder à un paysage de toundra. Ce parcours est, pour sa première moitié, situé dans une forêt mixte dominée par le bouleau blanc. Au terme d’une brève ascension, on accède à une crête rocheuse parsemée d’épais tapis de lichens et de petites épinettes. En août, les bleuets y abondent. Ce paysage de toundra, avec ses bonsaïs, donne sur un panorama imprenable. On y surplombe la forêt avoisinante qui s’étend jusqu’au fleuve. En quittant les crêtes, le sentier descend lentement vers la rivière Blanche. Des îlots rocheux, émergeant d’une forêt d’épinettes et décorées de lichen arboricole, agrémentent le parcours. Une cédrière fera découvrir un étang où l’orignal laisse ses empreintes. Le point final de ce sentier est un promontoire rocheux duquel on peut observer un élargissement de la rivière Blanche. Ce milieu lacustre grouille d’une faune diversifiée qui ne demande qu’à être observée.

Pour accéder aux Sentiers de la Grotte des Fées À partir de la route 132, à la sortie pour Saint-Léandre, des panneaux touristiques bleus guident les visiteurs. Puis, sur une distance de 6 km, une route forestière conduit au panneau d’accueil décrivant en détail les diverses orientations sur le site. Site Web : www.grottedesfees.org

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Le Parc national du Mont-Tremblant

Randonnées riches en découvertes Par Isabelle Doyon Sentier du Centenaire – Pierre Huard, Sépaq

e Parc national du Mont-Tremblant est un véritable pays de nature dans les Laurentides, avec ses 400 lacs et ses multiples montagnes. C’est le plus vieux et le plus vaste parc national du Québec, un doyen en pleine forme avec son réseau de sentiers pédestres qui s’étend sur plus de 163 km et qui nous convie à la découverte de magnifiques panoramas! Que ce soit pour une courte promenade, une randonnée découverte en famille, une randonnée sportive ou même une longue randonnée incluant des nuitées en refuge, le Parc sait assurément satisfaire toute la gamme des randonneurs. Points de vue, ressourcement et air pur à profusion garantis. D’une superficie de 1 510 km2, le Parc national du Mont-Tremblant est divisé en trois secteurs, celui de la Diable au Lac-Supérieur, de la Pimbina à Saint-Donat et de L’Assomption à Saint-Côme.

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J’ai rencontré Sylvie-Anne Marchand et Jean-François Boily, respectivement responsable des services à la clientèle et délégué commercial du Parc national du Mont-Tremblant. Ils m’ont passionnément parlé des incontournables et dévoilé leurs coups de cœur. Ces deux fervents de randonnée pédestre s’entendent pour dire que les sentiers du Centenaire et du Toit-desLaurentides sont les sentiers vedettes de tout randonneur expérimenté et que celui du Carcan, également exigeant, est un des sentiers à découvrir.

Le Centenaire (secteur de la Diable) Ce sentier, d’une longueur de 9,2 km, fait partie du Sentier national. Il est caractérisé par ses nombreux points de vue spectaculaires sur le mont Tremblant, la vallée de la Diable et la vallée de la rivière Le Boulé. Son temps de marche est estimé de quatre à cinq heures. Il a été inauguré en 1995 à l’occasion du 100e anniversaire du Parc, d’où son nom. Le sentier du Centenaire fait partie de la liste du Certificat du randonneur émérite québécois.

Le Toit-des-Laurentides (secteur de la Diable) Le sentier du Toit-des-Laurentides offre un parcours aller-retour de 14 km, et fait également partie du Sentier national. En un peu plus de trois heures, on atteint le sommet du pic Johannsen, à 931 m d’altitude, le plus haut sommet de la région. Lors de cette ascension de 595 m, tout en longeant un joli ruisseau, on observe le changement de la végétation lié à l’altitude.

Le Carcan (secteur de la Pimbina) Toujours pour les sportifs, le Carcan est un sentier à découvrir. Il est l’un des plus récents sentiers du Parc. Il est moins achalandé, car encore peu connu. Cette randonnée mène sur la deuxième plus haute montagne du Parc, à 883 m d’altitude. On y trouve une halte relaxante à l’ombre de grands conifères avant d’entreprendre l’ascension du Carcan. Il faut prévoir entre cinq et

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six heures pour marcher ce sentier de 14,4 km. Ornithologues, sachez que le mont Carcan abrite la grive de Bicknell, espèce plutôt rare au Québec. Ce sont 186 espèces d’oiseaux qui ont été répertoriées sur le territoire du Parc national du Mont-Tremblant. Pour le randonneur intermédiaire, nos deux experts du Parc suggèrent, entre autres, cinq sentiers, soit La Corniche, La Roche, les Grandes-Vallées, le BoisFranc et le Lac-Poisson.

La Corniche et La Roche (secteur de la Diable) Ces sentiers, tous deux admissibles au Certificat du randonneur émérite québécois, nous amènent à découvrir de superbes points de vue panoramiques de plus de 180 degrés sur la vallée de la Diable, le lac Monroe et le mont Tremblant. Deux belvédères d’observation nous permettent de contempler le paysage et de prendre un peu de soleil. « C’est ici que se prennent les plus belles photos du Parc. », de dire Jean-François Boily. La Corniche, un allerretour de 3,2 km, s’effectue approximativement en une heure trente de marche de niveau modéré. La Roche est un aller-retour de 5 km, soit environ deux heures de marche. « Du belvédère, on remarque les formes arrondies des montagnes. Saviez-vous qu’il y a 1,2 milliard d’années, les montagnes couvrant le territoire du Parc national du Mont-Tremblant atteignaient plus de 6 000 m d’altitude? Ce relief accidenté a été façonné depuis, de sorte que le paysage qu’on contemple désormais se compose d’une vaste étendue de collines de 300 à 400 m d’altitude en moyenne, ainsi que de vallées. Intéressant et surprenant non? », d’ajouter Sylvie-Anne Marchand.

Les Grandes-Vallées (secteur de L’Assomption) Jean-François Boily a son coup de cœur pour le sentier des Grandes-Vallées, car il est moins connu et nous fait découvrir le secret le mieux gardé du Parc, soit la vallée du lac Caisse et de la rivière L’Assomption. Ce sentier, d’une longueur de 4,4 km et d’un dénivelé de 200 m, est composé de forêt à l’état brut. Un belvédère est aménagé au sommet. Pour ceux qui désirent dormir sur place, le Parc offre dans ce secteur neuf chalets confortables en bordure de lacs, des emplacements de camping ainsi que des yourtes.

Le Bois-Franc et le Lac-Poisson (secteur du Diable) Le coup de cœur de Sylvie-Anne Marchand va pour les sentiers du BoisFranc et du Lac-Poisson : « Deux randonnées bijoux! Le sentier du Bois-Franc


D É C O U V E RT E Longue randonnée

Refuge de la Ouache, Nancy Plessis-Bélair, Sépaq

Pour terminer, le Parc national du Mont-Tremblant a également de quoi choyer ceux qui se tiennent en dehors des sentiers battus avec son réseau de sentiers de longue randonnée et ses dix refuges chauffés au bois. Ces derniers sont tous à proximité d’un plan d’eau. Une carte topographique est disponible aux différents postes d’accueil.

mène à un beau lac, tout en étant en pleine forêt. C’est une belle expérience, un lieu ressourçant pour moi. » Sentier de niveau modéré, le Bois-Franc a une longueur de 10,3 km. Prévoir un temps de marche aux alentours de trois heures trente. Une pause est possible au refuge de la Hutte, le long du sentier près du lac Boivin. Le sentier du Lac-Poisson est un parcours aller-retour de 5,4 km dont les parois rocheuses, le lac et la cascade valent vraiment le détour. De plus, les environs du lac Poisson sont très intéressants pour l’observation de la faune. Les signes de présence du cerf de Virginie, de l’orignal et du castor sont particulièrement visibles. Le lac est souvent fréquenté par plusieurs oiseaux aquatiques alors que l’impressionnante paroi rocheuse est un lieu invitant pour les oiseaux de proie.

En 2008, le Parc a inauguré la plus imposante via ferrata au Canada sur la paroi du mont La Vache Noire, à l’entrée du secteur de la Diable. A mi-chemin entre la randonnée pédestre et l’escalade, la via ferrata nous amène à franchir, en toute sécurité, des poutres, divers types de ponts et deux passerelles : une expérience de montagne unique! Accompagné d’un guide professionnel, vous n’aurez besoin d’aucune connaissance d’escalade pour pratiquer cette activité, mais vous pouvez y mettre à profit votre bonne forme physique. À essayer!

Pour le randonneur qui désire contempler la nature et faire une courte randonnée, les sentiers Lac-des-Femmes, Lac-aux-Atocas, L’envol et Lac-deL’Assomption sont d’excellents choix. Ces quatre sentiers sont des parcours de découverte autoguidés avec brochure d’interprétation. Cette activité comble les vacanciers qui veulent fuir les horaires et les sorties de groupe. De longueurs se situant entre 1,5 et 3,4 km, ces sentiers sont de difficulté facile à moyenne.

Le Parc national du Mont-Tremblant offre une panoplie de forfaits d’hébergement. Pour ceux qui souhaitent séjourner au Parc sans emporter tout l’équipement de camping nécessaire, des emplacements prêts à camper comme la yourte, la tente Huttopia et la tente-roulotte peuvent être réservés en téléphonant au Service des ventes et des réservations de la Sépaq au 1 800 665 6527 ou en cliquant au www.sepaq.com

La via ferrata

Hébergement

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L’échappée belle À la montagne du Diable Par Katy Harrouart

endredi 11 juillet, 10 h. Le soleil darde déjà ses rayons sur le sommet de la montagne du Diable. Nous sommes six au départ de cette randonnée qui promet de se dérouler sous un temps exceptionnel. Deux jours d’évasion totale, de retour à la nature, de communion avec l’essentiel. Avec un soupir d’aise, nous laissons les téléphones cellulaires dans la voiture. Ils vont y rejoindre Stress et Routine, leurs inaliénables compagnons.

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De notre point de départ, le profil de la montagne se dessine. On aperçoit le sommet culminant à 783 m. On devine les courbes douces ou plus accentuées, on pérore sur la distance, (9 km à l’aller et 12 au retour), on commente le parcours en bouclant les derniers sacs. La fièvre monte. On a hâte. Il est 10 h 30 : ça y est, on décolle! C’est le début, on se laisse emporter, l’allure est rapide. Le contournement du lac de la Montagne est un enchantement. Les sentiers sont doux, moussus, agréables à marcher. Ils serpentent tranquillement, respectueux de la végétation, contournant ici une énorme roche erratique, là un gros arbre centenaire, ou sautent par-dessus les petits ruisseaux. Après le tour du lac, le sentier nº 3 entame la montée, en pente douce et régulière. Le sentier monte à flanc de coteau, surplombant le ruisseau qui coule en cascade et dont le doux murmure se mêle au gazouillis des oiseaux heureux de profiter de la chaleur bienfaisante de l’été. La végétation dense, composée de feuillus matures, trembles ou érables, nous abrite d’une ombre protectrice. La civilisation est bel et bien oubliée! Sans nous en rendre compte, nous arrivons à l’abri des Ruisseaux, charmant petit chalet de bois rond qui abrite notre pause-déjeuner. Nous profitons peu de son intérieur coquet, le soleil invitant plus à une halte extérieure et à une bonne sieste ombragée. Après la pause, la suite du parcours s’annonce un peu plus rude. Le sommet de la montagne du Diable ne s’apprivoise pas si facilement! Il doit se mériter. La végétation commence à changer et à devenir clairsemée. Les conifères remplacent petit à petit les feuillus. Nous entrons dans la forêt boréale. Les points de vue, fugaces, mais déjà époustouflants, laissent présager de ce qui nous attend au sommet. Après un fabuleux casse-pattes court, mais ô combien intense, la récompense est là, devant nous : le paysage s’étale à perte de vue devant nos yeux éblouis. L’horizon baigne dans les eaux bleues de l’immense réservoir Baskatong et le soleil couchant embrase déjà ce décor exaltant. Le grand chalet de bois rond où nous devons passer la nuit est posé là, majestueux, gardien intemporel de cette superbe vision. Tout le monde reste médusé par le confort qu’il offre. Deux étages, du plancher verni, des matelas neufs, des chaises berçantes… Avec un élan d’allégresse, nous sortons de nos bagages, montés séparément par un service de transport, le bon repas et la bouteille de vin qui viendront sceller cette belle journée. Samedi 12 juillet, 8 h. Nous sortons de nos sacs de couchage avec entrain. Nous avons choisi de redescendre par le chemin le plus long, celui qui suit la ligne de crête sur 6 km. Malgré cette bonne résolution, nous quittons lentement et avec une pointe de regret le refuge du versant ouest pour nous attaquer au sommet du Diable, premier des quatre sommets qui nous attendent aujourd’hui. Après une petite demi-heure de marche, c’est la consécration. Le regard porte aussi loin que l’on puisse imaginer! La joie est à son comble, la montagne nous a dévoilé son âme, son secret… Nous reprenons notre pérégrination par le sentier nº 1. De part et d’autre de cette ligne de crêtes, les panoramas sont à couper le souffle. Un par un, les sommets tombent : le Belzébuth, 749 m; le Garde Feu, 756 m; la Paroi de l’Aube, 740 m… Nous allons de découvertes en émerveillement. La faune diversifiée de ce coin de

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pays nous accompagne discrètement. Là, un chevreuil s’est couché. Là, un castor construit son barrage. Là, des écureuils se chicanent pour une pomme de pin. Là, un orignal a laissé sa trace… La descente finale, à partir de la paroi de l’Aube, nous semble un peu éprouvante. Les dénivelés sont plus prononcés et des cordages aménagés jalonnant les passages plus exigeants assistent les randonneurs fatigués. Nous retrouvons petit à petit les feuillus et les ruisseaux chantants, témoins vivants de notre retour à une altitude plus hospitalière. Après le secteur de l’érablière, le lac de la montagne nous apparaît de nouveau. C’est avec une pointe de nostalgie que nous retrouvons nos voitures, synonymes d’un retour incontournable vers la civilisation. Un dernier regard vers la montagne du Diable, ce joyau d’une contrée encore préservée des grandes migrations touristiques, nous convainc que le grand Windigo n’est finalement pas un mauvais diable, mais un être magnanime qui veille sur ce trésor caché des hautes Laurentides afin de le protéger. C’est promis, nous reviendrons, cette fois pour trois ou quatre jours et, qui sait, peut-être en hiver? Il nous reste trois refuges et des dizaines de kilomètres de sentiers à découvrir.

Photo : Jean-François Thibault

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Le Parc de la Rivière Texte et photos : Annie G’sell

Doncaster

e souviens-tu du Parc de la Rivière Doncaster ? » Quelques minutes sont nécessaires à Vincent, maintenant âgé de 11 ans, pour se remémorer cette journée dans le parc, il y a deux ans. Puis les souvenirs affluent : la rivière, les rochers, le sentier le long de l’eau, le pique-nique sur les gros rochers presque au milieu de l’eau, les framboises…

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Nous étions partis avec Vincent, qui avait alors 9 ans, Maxime, 5 ans, William, 2 ans, et EmmaRose portée par sa maman dans un porte-bébé. J’essaie d’initier mes petits-enfants à la randonnée. Ma fille a beaucoup marché lorsqu’elle était jeune, mais j’ai dû la décourager par des aventures trop longues ou trop difficiles. Ses enfants aiment jouer dehors, je ne voudrais pas les décourager à leur tour! En cette belle journée d’été, nous avons décidé de faire un pique-nique. J’adore le Parc de la Rivière Doncaster. Lorsque je viens marcher avec des adultes, nous combinons tous les sentiers pour faire un circuit d’environ 10 km. Mais avec les jeunes enfants, il n’en est pas question. Le sentier La Riveraine longe la rivière. La description est alléchante : « 2 km de sentiers aux nombreux méandres vous feront découvrir des rapides spectaculaires ». Nous décidons de l’emprunter. Et quelle belle découverte! Le sentier est parsemé de roches, racines, minuscules cours d’eau; il faut constamment enjamber, sauter, grimper… bref, le sentier idéal pour garder l’intérêt des enfants. Sur la première partie du sentier, nous admirons les rapides promis dans la description. Au bout du sentier, d’énormes rochers relativement plats nous invitent au repos. Les enfants décident qu’il est temps de manger. Nous devons être vigilants : la rivière, à cet endroit, est plutôt tumultueuse, son lit est très irrégulier, jonché de rochers plus ou moins gros qui créent de beaux remous. Il ne faudrait pas que l’un de nous y tombe!

de conserver le milieu naturel du territoire et d’y permettre des activités de plein air, plus précisément la randonnée pédestre et la pêche. Des sentiers ont été tracés le long de la rivière et dans la montagne. Bien que celle-ci ne soit pas très haute (373 m), les points de vue y sont époustouflants. Les marcheurs peuvent facilement passer plusieurs heures dans le parc. Deux sentiers sont même accessibles aux poussettes. Une autre activité attire de nombreux visiteurs : la pêche. Quel que soit le style de pêche préféré, au ver, à la cuillère ou à la mouche, le pêcheur pourra taquiner la truite mouchetée et parfois la truite brune. La rivière est régulièrement ensemencée. Durant la saison de pêche, randonneurs et pêcheurs se partagent les beautés de ce parc. Tel que mentionné plus haut, le réseau pédestre totalise une douzaine de kilomètres. Mis à part les sentiers Le Chevreuil et La Riveraine, les sentiers forment des boucles, donc, les marcheurs ne reviennent pas sur leurs pas. Les coins pittoresques ne manquent pas pour les pique-niques et, pour ceux qui préfèrent un peu plus de confort, des tables à pique-nique sont disponibles près de l’accueil et à chaque extrémité du sentier principal. L’extrémité ouest du sentier rejoint le Parc linéaire du P’tit Train du Nord. Pour ma part, je préfère marcher dans ce parc au printemps, alors que la fonte des neiges a fait monter le niveau de la rivière; les rapides sont alors à leur meilleur pour les admirer…En hiver, le parc est ouvert pour les randonnées en raquette. Il est d’ailleurs possible de louer des raquettes sur place. Renseignements : 450 229-6686 Site Web : http://ville.sainte-adele.qc.ca/tourisme.html

Le retour s’est effectué avec autant de dynamisme que l’aller. Et à notre grande surprise, les enfants étaient prêts à marcher plus longtemps. Nous avons alors emprunté le sentier L’Archer et puis le début du sentier Le Chevreuil à la recherche de framboises. Notre effort a été récompensé : nous avons cueilli notre dessert; une belle façon de terminer notre randonnée. Le Parc de la Rivière Doncaster est situé dans la municipalité de Sainte-Adèle. Il y a une trentaine d’années, Hydro-Québec a cessé l’exploitation du barrage sur la rivière. Dès 1990, des amateurs de plein air ont commencé à pratiquer leurs activités sur le territoire. À cette époque, Hydro-Québec, toujours propriétaire du territoire, a conclu une entente avec la Ville de Sainte-Adèle afin

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P AY S AG E

DU

QUÉBEC

Chic-Chocs

Photo : LMI – Daniel Pouplot

Les Micmacs les nommaient sigsôg, ce qui signifierait « rochers escarpés » ou « montagnes rocheuses ». Long de quelque 95 km et large de 10, l’ensemble montagneux s’étire à l’intérieur de la péninsule gaspésienne, à plus de 20 km de distance de la côte. On y trouve plusieurs des plus hauts sommets du Québec, dont le mont Albert, qui s’élève à 1 151 m d’altitude. Les randonneurs qui ont parcouru les Chic-Chocs en gardent un souvenir indélébile, tandis que ceux qui n’y sont pas encore allés en rêvent. Majesté, grandeur, magnificence, splendeur, ne sont que quelques-uns des qualificatifs qu’on leur accorde.

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Le Parc régional Chute à Bull Une destination rafraîchissante Texte : Nicole Blondeau Photos : LMI – Leslie Gravel

es sentiers de ce parc, totalisant 9 km, sillonnent une forêt mixte, procurant une ombre bienfaisante pendant les chaudes journées d’été. Ils sont aménagés de part et d’autre de la rivière de la Boule, qui ajoute une touche de fraîcheur à l’ambiance. Les lieux invitent à la découverte des nombreuses chutes et cascades, ainsi que du riche patrimoine naturel et historique.

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Il y a une centaine d’années, alors que la région de Saint-Côme était au cœur de l’exploitation forestière, le bois était transporté par flottaison du lac Jaune au lac à Foin, puis au lac Boule où il empruntait la rivière Boule en passant par de petits barrages et des glissoires de bois, pour aboutir au village de Saint-Côme et se jeter dans la rivière L’Assomption. Le lac et la rivière Boule tirent leur nom du premier exploitant forestier, Henry Bull. La période de drave s’est terminée vers 1940, mais on peut en voir des vestiges encore aujourd’hui. Comme son nom le dit, le Sentier des Cascades et des Chutes fait découvrir une à une les masses d’eau qui tombent en série. La dernière, mais non la moindre, se précipite d’une hauteur de 20 m. Le long du sentier, on rencontre des

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panneaux d’interprétation de la faune et de la flore, ainsi que de l’histoire de la drave et de la coupe de bois ancestrale. Des bancs et des tables à pique-nique ponctuent également le parcours. Un escalier permet de descendre jusqu’au pied de la chute. Un autre sentier, le Belvédère, passe par un pont couvert, puis monte jusqu’à un très beau point de vue sur les montagnes environnantes et, tout en bas, le village de Saint-Côme. C’est aussi un très bel endroit pour pique-niquer. La Dame et les Trappeurs sont deux sentiers très faciles permettant une promenade tranquille tout en admirant la nature. Ceux qui désirent prolonger leur séjour dans le parc disposent, moyennant réservation, de trois refuges et de six sites de camping rustique. Comme le Sentier national passe tout près, c’est l’occasion de faire d’autres découvertes. Renseignements : 450 883-2726 • 450 883-2730 • 1 866 266-2730 Site Web : www.matawinie.org


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Le Parc régional de la forêt Ouareau et

Par le comité de direction de l’AFL Photo : LMI – Leslie Gravel

l’Action Forêt Lanaudoise L e territoire du Parc régional de la forêt Ouareau, situé à 90 minutes au nord de Montréal par la route 125, s’étend sur 150 km2 répartis entre cinq municipalités : Chertsey, Entrelacs, Notre-Dame-de-la-Merci, Saint-Côme et Saint-Alphonse-Rodriguez.

À la suite de nos interventions, (manifestations, émission « La semaine verte », articles dans les journaux), l’Association forestière de Lanaudière nous a contactés en vue de créer une table de concertation entre les divers usagers de la forêt Ouareau et la MRC Matawinie.

La forêt Ouareau (Naguaro, en algonquien, signifierait « au loin » ou « vent qui tourne ») est parsemée de lacs, de rivières et de milieux humides, et a conservé, du moins dans certains secteurs, un aspect très sauvage, unique, à peu de distance de Montréal. On peut y accéder par diverses entrées dont une récente à Notre-Dame-de-la-Merci. Des refuges, des sentiers de marche et de ski de fond y sont aménagés dont un tronçon du Sentier national.

Nous avons appuyé la MRC pour que les secteurs de coupe respectent son plan d’aménagement et pour demander aux compagnies forestières d’utiliser une machinerie et des techniques de coupe plus adaptées à un parc dont la fonction récréotouristique est primordiale. Jusqu’à maintenant, notre intervention a permis d’éviter de nouvelles « coupes sauvages » et la situation de l’industrie du bois a passablement ralenti les activités forestières prévues dans la forêt Ouareau, lui donnant un peu de répit... Notre objectif à long terme est d’obtenir l’engagement politique de ne pas renouveler les droits de coupe à leur échéance dans quatre ans.

La majorité des terres du Parc appartiennent au domaine public et sont donc exploitées par des compagnies forestières qui ont obtenu des contrats d’aménagement et d’approvisionnement (CAAF) du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MRNF). Le parc est géré par la Municipalité régionale de comté (MRC) Matawinie qui vient de déposer un Plan d’aménagement en 2008. En avril 2005, après avoir constaté les immenses dégâts causés par les coupes forestières qui ne respectaient ni les écosystèmes, ni les demandes de la MRC, et par les compagnies forestières qui ont construit des routes, rasé des terres boisées et détourné le Sentier national sans autorisation, nous avons décidé de former une association sans but lucratif, l’Action Forêt Lanaudoise, dont le mandat est de :

Nous invitons donc les randonneurs et les amants de la nature à venir partager ce bel espace encore relativement isolé en se rappelant que plus on occupe activement un territoire, plus on prend conscience de sa valeur, donc plus on est disposé à se mobiliser pour le protéger. Vous pouvez nous joindre ou nous soutenir en devenant membre www.action-foret-lanaudoise.org ou téléphoner à la MRC Matawinie pour informations et réservations :

• veiller à une gestion saine et responsable de la forêt;

MRC Matawinie, à Rawdon, pour informations générales : 1 800 264-5441

• sensibiliser la population à l’importance de préserver le patrimoine naturel pour les générations futures;

Accueil du Parc, à Notre-Dame-de-la-Merci, pour réservations : 1 866 484-1865

• valoriser la fonction récréative de la forêt lanaudoise.

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Laurentides et Lanaudière Naturellement accueillantes Photo : LMI – Leslie Gravel

Par Nicole Blondeau et France Rivet

es deux régions voisines ont beaucoup en commun. Depuis les rives du Saint-Laurent, elles s’étirent vers le nord jusque dans le massif laurentien. Alors que dans le sud, on retrouve des basses terres relativement peuplées, le nord présente un relief accidenté tout en verdure et peu habité. Ensemble, elles comptent 77 lieux de marche, pour un total de plus de 1 500 km de sentiers et parcours. Visiter à pied ces régions est la meilleure façon de découvrir et apprécier toutes les beautés qu’elles recèlent.

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Boisé multiressource Von Allmen

LAURENTIDES

e site a d’abord appartenu au couple Von Allmen, agronomes originaires de Suisse, puis à Hydro-Québec, au gouvernement du Québec, et enfin à la municipalité de Carillon, appelée aujourd’hui Saint-Andréd’Argenteuil. Situé entre la rivière du Nord et la rivière des Outaouais, le territoire abrite des marais, une prucheraie et deux érablières, l’une argentée, l’autre sucrière. Ça et là, des panneaux d’interprétation et des nichoirs ont été installés. Dans le secteur des marais, vous pourrez admirer la grouillante vie palustre. C’est un endroit propice à l’observation de différentes espèces de tortues. En bordure d’un méandre de la rivière du Nord se dresse une tour haute d’une dizaine de mètres. En plus du panorama sur le paysage environnant, vous aurez de bonnes chances d’apercevoir des bernaches pataugeant dans la rivière ou un balbuzard planant à la recherche d’une proie. Juste à côté, une passerelle de plus de 100 m de longueur serpente dans le sous-bois humide de l’érablière argentée. Un sentier franchit la prucheraie tout en longeant la rivière du Nord et ses rapides. Vous pourrez aussi circuler dans l’érablière à sucre. Réseau : Accès : Doc : Info :

10 km (multi : 7 km) De l’extrémité ouest de l’autoroute 640, continuer sur la route 344 jusqu’à Saint-André-d’Argenteuil, puis suivre les indications pour le Boisé. Dépliant-carte (au bureau d’information touristique et à l’hôtel de ville de la municipalité, ainsi qu’à la Fédération québécoise de la marche) 450 537-3527 • munst-andre@qc.aira.com

Parc régional éducatif Bois de Belle-Rivière

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Photo : Parc régional éducatif Bois de Belle-Rivière

ans ce boisé de 176 hectares, les feuillus dominent, procurant une ombre bienfaisante durant les chaudes journées d’été. Mais le Bois de Belle-Rivière est plus qu’une oasis de fraîcheur : c’est une forêt refuge inestimable pour la faune. On y trouve une grande diversité d’arbres, dont plusieurs spécimens nobles, ainsi que des espèces végétales menacées ou vulnérables. Le réseau de sentiers vous permet d’apprécier les différents couverts forestiers, dont une érablière à caryer remarquable, ainsi que des jardins aménagés où les espèces indigènes sont mises en valeur. Le Sentier Principal, d’une longueur de 6 km, est admissible au Certificat du randonneur émérite. Le Bois est également un lieu propice à l’observation des oiseaux. Apportez vos jumelles! On trouve aussi sur les lieux une plage ainsi que des aires de pique-nique et de jeux. Plusieurs activités organisées sont également offertes, tant pour les petits que pour les grands.

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Réseau : Accès : Doc : Info :

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10,4 km (multi : 6 km) De Saint-Eustache, suivre la route 148 ouest jusqu’à l’entrée du Bois. Dépliant-carte (à l’accueil, au bureau d’information touristique et à la Fédération québécoise de la marche) 450 258-4924 • www.boisdebelleriviere.com

Photo : LMI – Leslie Gravel

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ocalisé dans une baie du réservoir Baskatong et adossé à la montagne du Diable, le village Windigo offre aux villégiateurs un réseau de sentiers pédestres de près de 8 km et un accès gratuit aux 125 km de sentiers aménagés par les Amis de la montagne du Diable. L’année 2009 verra l’aménagement de nouveaux sentiers ainsi que l’ajout de belvédères et de panneaux thématiques. Les six sentiers actuels, tout comme la plage sablonneuse, permettent de découvrir le cadre enchanteur du site. Une destination prisée des randonneurs est celle de la chute Windigo, l’une des plus belles richesses naturelles de la région. Au cours de la randonnée de 12 km aller-retour, peut-être entendrez-vous le souffle du Windigo, le « géant cannibale de la forêt » de la mythologie algonquine? Toutefois, selon une autre légende, le Windigo est un bon diable qui se fait menaçant uniquement envers ceux qui détruisent la nature. Soyez-en avertis! Réseau : Accès :

Info :

Photo : Le village Windigo

Le village Windigo

7,7 km À Mont-Laurier, emprunter la rue Hébert. Après le pont de La Lièvre, tourner à droite au stop. Continuer sur 16 à 17 km et, en haut d’une côte, tourner à gauche sur la montée Leblanc. Rouler 16 km environ, puis prendre à gauche vers le village Windigo. Faire encore 5 km et prendre à droite vers le village Windigo. Poursuivre encore sur 5 km. 819 587-3000 • 1 866 946-3446 • www.lewindigo.com

Parc régional de la Rivière-du-Nord

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Photo : LMI – Nadia Renaud

’étirant de Saint-Jérôme à Prévost, ce parc tout en longueur invite à la découverte d’une des plus belles portions de la rivière du Nord. Une douzaine de sentiers, ponctués de panneaux d’interprétation, vous conduiront vers différents points d’intérêt. Dans les secteurs du sud du parc, vous pourrez admirer la rivière dans toute son impétuosité, tandis que dans les secteurs du nord, vous verrez son côté plus calme. Les chutes Wilson constituent l’attrait vedette du parc. Il est possible de les observer sous différents angles grâce aux sentiers aménagés de part et d’autre de la rivière. Vous trouverez aussi, sur les lieux, des vestiges d’une ancienne usine de pâte à papier et d’une centrale hydroélectrique. Des panneaux d’interprétation en racontent l’histoire. Certains secteurs du parc sont propices à l’observation de la nature. Plus de 100 espèces d’oiseaux y ont été dénombrées, dont le grand héron, un habitué des lieux. Le parc compte également des installations pour la baignade, le pique-nique, le camping et d’autres activités de plein air. Notez que ce lieu offre un rabais sur présentation de votre carte de membre de la Fédération québécoise de la marche. Réseau : Accès :

Doc : Info :

31,5 km (multi : 11,6 km) De l’autoroute 15, prendre la sortie 45 et suivre les indications pour le parc. Note : d’autres accès sont possibles le long du parc. Dépliant-carte et dépliants d’interprétation (à l’accueil et à la Fédération québécoise de la marche) 450 431-1676 • www.parc-riviere-du-nord.com

La Conception – Labelle

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Réseau : Accès :

Doc : Info :

35,7 km Lac Boisseau : de l’extrémité nord de l’autoroute 15, continuer sur la route 117. Après avoir traversé la rivière Rouge, prendre la 2e sortie à gauche. Au clignotant, tourner à droite sur le chemin des Érables et faire 4,1 km. Au stop, tourner à droite sur le chemin des Chênes Est et faire 7,1 km. L’entrée de L’Héritage se trouve au sud-ouest du stationnement, et celle d’Alléluia, au nord-est. Note : deux autres accès sont possibles, l’un au sud de L’Héritage, l’autre au nord d’Alléluia. Pochette SNQ-Laurentides (au Bureau de l’accueil touristique à Labelle et à la Fédération québécoise de la marche) 819 686-2144 • 819 425-6289 • www.municipalite.labelle.qc.ca

Photo : LMI – Réal Martel

e lieu se compose de deux sentiers, L’Héritage et Alléluia, tous deux intégrés au Sentier national. Ils parcourent les territoires des municipalités de La Conception et de Labelle en passant par les montagnes arrondies et boisées qui caractérisent la région. L’Héritage débute près du lac Brochet à Labelle et atteint, 13 km plus loin, le lac Boisseau à La Conception, où commence le sentier Alléluia qui s’étire sur 22,7 km pour aboutir à la gare de Labelle. Bien que ces sentiers soient tracés sous couvert forestier, les points de vue et les attraits sont nombreux. Vous pourrez, entre autres, admirer de haut le lac Key et ensuite le contempler de près puisque L’Héritage le longe. Dans le sentier Alléluia, vous aurez une vue plongeante sur le lac Boisseau tout en faisant halte à l’ombre de grands pins. Plus loin, vous serez tentés par une baignade dans le lac Pistolet avant de grimper jusqu’au secteur des caps où les points de vue continuent de se succéder. Plus loin encore, vous pourrez admirer le massif du Mont-Tremblant et la vallée de la Rouge.

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Parc régional des Chutes-Monte-à-Peine-et-des-Dalles

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LANAUDIÈRE

our une randonnée rafraîchissante et divertissante, ce parc est tout indiqué. Il comporte deux rivières, trois chutes, un canyon, huit points de vue, sans compter les ruisseaux, les ponts, les passerelles, les belvédères, les aires de pique-nique et les bâtiments de services. Une dizaine de sentiers sillonnent le territoire où le courant rapide et puissant de la rivière L’Assomption serpente tout en creusant le roc du bouclier canadien. C’est naturellement les chutes qui attirent le plus les visiteurs : Monte-à-Peine, des Dalles et Desjardins. Chacune peut être atteinte par un sentier, mais si vous voulez les voir toutes les trois, c’est possible puisque les sentiers sont interconnectés. Cela vous permettra également d’apprécier les nombreux autres attraits du parc, comme la gorge, les rapides et les cascades, sans oublier les forêts aux arbres centenaires et les pâturages vallonnés. Notez que le Sentier Desjardins, d’une longueur de 5 km, est admissible au Certificat du randonneur émérite québécois. Réseau : Accès :

Doc : Info :

Photo : LMI – Leslie Gravel

D E S T I N AT I O N S

18,3 km Saint-Jean-de-Matha : de Joliette, suivre la route 131 nord. À Saint-Jean-de-Matha, tourner à gauche sur la route 337 sud et suivre les indications pour le parc. Note : deux autres accès sont possibles, l’un à Sainte-Béatrix, l’autre à Sainte-Mélanie. Dépliant-carte (à l’accueil et à la Fédération québécoise de la marche) 450 883-6060 • www.parcdeschutes.com

Sentier de la Matawinie

C Photo : LMI – Leslie Gravel

onnu et fréquenté depuis de nombreuses années, ce sentier est toujours demeuré populaire à cause des nombreux points de vue répartis tout au long de son parcours. Grosso modo, il suit la crête d’une petite chaîne de montagnes dont les sommets s’élèvent entre 450 et 600 m. Cette crête, qui longe la vallée de la rivière Noire, est ponctuée de cassures transversales, ce qui implique une succession de montées et de descentes sur une distance relativement longue. La randonnée pourra vous paraître ardue, mais les panoramas que vous rencontrerez vous feront oublier l’effort. Vous traverserez des sections de forêt dense et d’autres de forêt clairsemée, des ruisseaux et des milieux humides, le tout créant différentes ambiances. Ce sentier a été le tout premier tronçon au Québec à être intégré au Sentier national. Réseau : Accès : Doc : Info :

20,8 km De l’extrémité nord de l’autoroute 31, continuer sur la route 131. Une entrée du sentier est indiquée à 3 km au nord de Sainte-Émélie-de-l’Énergie et une autre, 12 km plus loin. Carte (à la MRC Matawinie et à la Fédération québécoise da la marche) 450 834-5441 • 1 800 264-5441 • www.matawinie.org

Sentier de la rivière Swaggin epuis la route du Lac-Clair, le sentier monte graduellement à travers une sapinière à bouleau blanc jusqu’au sommet de la montagne du Tranchant. En haut, un court sentier de 300 m de longueur mène à un belvédère où vous aurez un point de vue sur une partie du lac Clair et sur les montagnes environnantes. Le sentier descend ensuite l’autre versant de la montagne et va rejoindre la rivière Swaggin pour la longer. D’abord large et calme, la rivière change de caractère immédiatement après un barrage de castors. Elle se transforme en une succession de rapides, de cascades et de chutes avant de se jeter dans la rivière L’Assomption. À elle seule, cette section vaut le déplacement. Notez que ce sentier fait partie du Sentier national et offre des possibilités d’hébergement en camping, en lean-to ou en refuge, moyennant réservation. Réseau : Accès :

Doc : Info :

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8,5 km Dans le village de Saint-Côme, prendre le rang Versailles sur 5 km environ, puis la route du Lac-Clair sur 2 km environ. Le stationnement est toléré en bordure de la route, près de l’entrée du sentier. Note : l’autre extrémité du sentier est accessible par la route de la Ferme, mais celle-ci peut être en mauvais état. Carte (à la MRC Matawinie et à la Fédération québécoise da la marche) 450 834-5441 • 1 800 264-5441 • www.matawinie.org

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Photo : Simone Saint-Pierre

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Photo : LMI – Réal Martel

Sentier des Nymphes

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ette section du Sentier national, qui était devenue impraticable à cause de coupes forestières, a été rouverte sur une dizaine de kilomètres grâce à une équipe de bénévoles du club Vélo-Vie. Depuis le stationnement du Parc régional des Sept-Chutes de Saint-Zénon, où se trouve également l’accès nord du Sentier de la Matawinie, le Sentier des Nymphes entre sur le territoire de la Zec des Nymphes et se dirige vers la Réserve faunique Mastigouche. À peine aurez-vous franchi quelques centaines de mètres que vous aurez un très beau point de vue sur le mont Brassard. En poursuivant votre randonnée, vous atteindrez un secteur où se trouvait une érablière, aujourd’hui disparue à la suite de coupes forestières. Vous remarquerez toutefois que la forêt a déjà commencé à se régénérer. Réseau : Accès : Doc : Info :

10 km De Joliette, suivre la route 131 nord. Le stationnement se trouve à environ 15 km au nord de Sainte-Émélie-de-l’Énergie. Carte (à la MRC Matawinie et à la Fédération québécoise da la marche) 450 834-5441 • 1 800 264-5441 • www.matawinie.org

Sentier du Mont-Ouareau

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Réseau : Accès : Doc : Info :

Photo : LMI – Leslie Gravel

n pourrait qualifier ce sentier de « grand classique » puisqu’il est l’un des plus accessibles et des plus fréquentés. Si vous êtes un randonneur débutant ou que vous êtes accompagnés d’enfants, vous pourrez atteindre deux très beaux points de vue dans un parcours mixte totalisant 3,5 km de longueur et 240 m de dénivelé. Si vous préférez effectuer une traversée, un peu plus ardue, c’est possible en partant du chemin Wall, à l’ouest, pour rejoindre la route 125, à l’est, ou vice versa. Pour une initiation à la longue randonnée, le refuge Paul-Perreaut, situé tout près du lac Lemieux, vous en donne l’occasion. Le territoire que le sentier traverse sillonne une forêt aux essences variées, avec un peu plus de feuillus dans sa partie est. Des points de vue ponctuent le parcours. 13,1 km Ouest : de Saint-Donat, suivre la route 329 sud sur 6 km environ, puis prendre à gauche le chemin Wall sur 2 km environ. Est : le stationnement se situe sur la route 125, à 8 km au sud de Saint-Donat, ou à 9 km au nord de Notre-Dame-de-la-Merci. Carte (à la MRC de Matawinie et à la Fédération québécoise de la marche) 450 834-5441 • 1 800 264-5441 • www.matawinie.org

Sentiers d’interprétation de la nature de la commune de Berthier

Photo : LMI – Serge Gauthier

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’est la Société de conservation, d’interprétation et de recherche de Berthier et ses îles – la SCIRBI – qui gère les sentiers des îles de la Commune et du Milieu, situées dans le lac Saint-Pierre. Ce dernier a été désigné zone humide d’importance par la Convention de Ramsar, et Réserve mondiale de la biosphère par l’UNESCO. C’est un lieu privilégié pour l’observation de la flore et de la faune. La richesse floristique est représentative des milieux humides des basses terres du Saint-Laurent : marais, prairie humide et érablière à caryer ne sont que quelques exemples des milieux que vous y trouverez. Plus de 200 espèces d’oiseaux y ont été observées, dont certaines sont rares et inusitées. Vous aurez également la possibilité d’observer de nombreux amphibiens, reptiles et mammifères. Apportez vos guides d’identification. Les fins de semaine d’été, des naturalistes sont sur place. Réseau : Accès : Doc : Info :

10 km De Berthierville, prendre la rue de Bienville (route 158 est). Après le 1er pont, faire 200 m environ pour atteindre l’entrée située sur la droite. Dépliant-carte, guide du visiteur (à l’accueil) 450 836-4447 • www.scirbi.org

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H I S TO I R E

La petite histoire du

mont Royal Par Marcel Descarreaux

epuis toujours, le mont Royal prend une grande place dans le cœur des Montréalais. Jadis, les autochtones campés sur la rive du Fleuve allaient à la montagne pour enterrer leurs morts et se procurer des pierres tranchantes pour se fabriquer des outils. En 1535, guidé par les Amérindiens, Jacques Cartier gravit le sommet et le nomme « mont Royal ». En 1643, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, y érige une croix de bois pour remercier Dieu d’avoir épargné la colonie d’une inondation. Photo : LMI – Leslie Gravel

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Le petit village de Ville-Marie, fondé par les Français, végète pendant longtemps et ne prendra vraiment de l’expansion qu’après la conquête des Anglais en 1760. Arrivent par conséquent les riches marchands et industriels écossais qui stimulent grandement l’économie de par leur audace et leur sens des affaires. Peu à peu, la ville s’agrandit et la montagne est parcellisée entre divers propriétaires. Durant l’hiver de 1859-1860, un nommé Lamothe, propriétaire d’une terre à bois à flanc de montagne dans l’axe de la rue Peel, procède à une coupe à blanc. L’événement soulève l’ire de la population qui demande un parc sur le mont Royal. La Ville de Montréal engage l’architecte paysagiste Frederick Law Olmsted, qui a conçu Central Park à New York quelques années auparavant. Possédant un talent exceptionnel, il se fixe pour but de créer un projet qui mettra en évidence la beauté des paysages tout en conservant le charme de la montagne. Olmsted tient aussi à ce que le parc soit accessible à tous, peu importe le statut social ou la condition physique. En résulte le chemin qui va de l’avenue du Parc au sommet de la montagne et qui donne un accès facile tout en encourageant une progression lente vers le sommet. Le chemin Olmsted est conçu de façon qu’un cheval, en montée ou en descente, avec une calèche ou un traîneau, puisse le faire sans avoir à dépenser beaucoup d’énergie. L’expropriation et les travaux auront coûté 1 000 000 $, une somme colossale pour l’époque. L’inauguration se fait le 24 mai 1876, le jour de la fête de la reine Victoria. Un grand défilé part devant le bureau de poste, sur la rue SaintJacques dans le Vieux-Montréal, en direction de la montagne, en passant par la rue Sainte-Catherine nouvellement macadamisée. L’événement est grandiose et des milliers de citadins se massent pour attendre le cortège et les cérémonies. Au terme des discours des politiciens, une salve de 100 coups de canons met fin à la cérémonie. Dès sa création, le parc du Mont-Royal devient rapidement une oasis de verdure où il fait bon s’évader de la ville. Si l’on recule dans le temps, de deux générations ou plus, le parc est très bénéfique pour les familles peu fortunées qui vivent entassées dans des quartiers surpeuplés. On y vient pique-niquer l’été et, durant la saison froide, pratiquer les sports d’hiver comme le ski, le toboggan et le patin. Un nouveau funiculaire rend la tâche plus facile pour se rendre au sommet à partir de 1885. En 1924, à la suite d’une collecte de fonds, la Société Saint-Jean-Baptiste fait ériger une croix métallique de plus de 100 pieds (30 m) de hauteur qui rappelle l’ancienne croix de bois de Paul de Chomedey.

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En 1938, 160 travailleurs creusent à la pelle et au pic, dans un programme de création d’emplois, ce qui deviendra le lac des Castors. Ils y trouvent, durant les travaux, des restes de constructions effectuées par des castors et le nom restera pour toujours. Un geste malheureux en 1954 : l’administration municipale fait couper les arbres et les buissons sur la montagne dans ce qu’on appellera « la coupe de la moralité ». On veut ainsi empêcher les amoureux de se mettre à l’abri des regards indiscrets. On finit par se rendre compte de la bêtise. D’importants travaux de reboisement auront lieu quelques années plus tard pour contrer les problèmes d’érosion causés par ces coupes intensives. Aujourd’hui, les espaces boisés du territoire du mont Royal forment un des massifs forestiers les plus importants de la ville de Montréal. Et le parc continue d’évoluer. Il y a deux ans, la Ville de Montréal a invité les citoyens à formuler leurs opinions par des audiences publiques quant au projet d’un chemin de ceinture autour du mont Royal. Il s’agit du projet d’aménager une boucle d’une dizaine de kilomètres autour de la montagne, accessible aux marcheurs et aux cyclistes et parcourant les territoires du parc du Mont-Royal, du cimetière Notre-Dame-des-Neiges et de l’Université de Montréal. Un chemin de traverse, reliant les flancs nord et sud de la montagne, est également prévu. Les parcours permettront de mettre à profit la diversité et la qualité des paysages, tout en reliant les différents points d’intérêt sur la montagne. La Fédération québécoise de la marche a présenté un mémoire aux audiences publiques pour demander que la priorité soit donnée aux piétons et aux marcheurs dans les aménagements projetés. Finalement, concluons par une citation de Frederick Law Olmsted, l’architecte du parc du Mont-Royal : « Contempler un paysage est un exercice sans effort pour l’esprit; il l’apaise et le réjouit; et par le pouvoir de l’esprit sur le corps, il donne l’impression d’un repos réparateur à l’organisme, et le revigore ».


ÉQUIPEMENT

Sacs de taille Comment choisir ? Par Montserrat Escola

ors de randonnées de courte durée, on peut réduire l’équipement au minimum; le sac de taille apparaît dès lors comme un moyen très approprié pour transporter une charge allégée. Les épaules, les bras et le dos sont les premiers à tirer parti de cette liberté et on conçoit bien, dans ces conditions, l’association de la randonnée avec d’autres activités comme la photographie, l’ornithologie ou la mycologie, par exemple.

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Les sacs de taille répondent aux besoins d’une seule personne et, selon leur volume, peuvent contenir une collation ou un lunch, une ou deux bouteilles d’eau, et un coupe-vent. Si la randonnée s’étale sur toute la journée, on risque d’être à court de provisions, sauf si on marche en famille ou en groupe, et qu’un des membres porte un sac à dos avec le reste de l‘équipement.

Les caractéristiques Les sacs de taille sont offerts en de nombreux modèles allant de un à onze litres de volume. Leur vocation est multiple; les petits volumes, par exemple, sont conçus pour la course et le vélo, alors qu’on a essentiellement besoin d’eau et d’une barre énergétique. Contrairement aux sacs de taille urbains qu’on porte à l’avant, les sacs de taille de randonnée ou de plein air se portent sur le bas du dos. Ils sont munis de sangles de compression latérales, comme les sacs à dos, et de porte-bouteilles, que ces dernières soient incluses ou pas.

Un sac à sa taille Compte tenu de la variété offerte, on fera ressortir les caractéristiques en créant deux groupes principaux selon le volume : les 5 litres et plus, et les 5 litres et moins. Les 5 litres et plus sont de véritables petits sacs de randonnée. D’ailleurs, ils se comparent aux plus petits des sacs à dos qu’ils équivalent en volume. La différence, c’est que le poids de la charge repose ici sur la région lombaire. Leurs larges ceintures contribuent à la répartition du poids et à l’allègement de la pression que pourrait subir le bas du dos. L’intérieur du dos est matelassé et conçu pour favoriser l’aération de la partie lombaire.

Q10 d’Arc’teryx 117 $ • 10 L • pochette pour une bouteille

Les sangles latérales compressent la charge et la rapprochent du corps, ce qui a pour effet de stabiliser la charge et d’en faciliter le transport. Des sangles frontales, ou situées à la base du sac, contribuent aussi à compresser la charge, en plus de pouvoir y attacher des effets que l’on veut plus accessibles. Les sacs de taille peuvent être divisés en plusieurs compartiments ou n’en posséder qu’un seul, tout dépendant des goûts de chacun. L’important, c’est que la charge soit proportionnelle à la capacité du sac de taille; s’il a tendance à pencher vers l’extérieur, mieux vaut opter pour le sac à dos. Le critère du confort est important pour les sacs de taille, surtout lorsqu’il s’agit de grands volumes. Certains sacs sont de forme plus haute que d’autres; l’essai de plusieurs modèles est encore le meilleur moyen de trouver celui qui s’adapte le mieux à notre morphologie. Les sacs de taille de 5 litres et moins sont très variés, mais leur caractéristique principale est d’assurer l’hydratation du porteur. Qu’il permette le rangement d’une ou deux bouteilles d’eau, cette catégorie est minimaliste en ce qui a trait à l’espace réservé pour tout autre équipement. Il permet le rangement de quelques objets personnels et d’une barre énergétique. C’est le sac pour une promenade de quelques heures, à moins d’être accompagné de quelqu’un qui porte le reste de l’équipement dans un sac à dos. Comme le poids de l’eau est quand même important, ces sacs sont également munis de sangles de compression latérales, et leur ceinture recouvre au moins jusqu’aux hanches. Cette catégorie est plus polyvalente puisqu’on peut y inclure des modèles destinés aux activités plus aérobiques, comme la course ou le vélo.

Sport Hiker de The North Face 80 $ • 9 L • pochettes pour deux bouteilles

Q5 d’Arc’teryx 96 $ • 5 L • pochette pour une bouteille

FlashFlo de Camelbak 43 $ • 1,5 L • système d’hydratation inclus

Ultra Twin Belt de Salomon 50 $ • deux porte-bouteilles

Les sacs de taille sont associés, à juste titre, aux randonnées de courte durée. Leur principal attrait est la liberté de mouvement qu’ils permettent. Mais qu’à cela ne tienne, le confort est de mise et tous les sacs ne conviennent pas à toutes les tailles; il faut les essayer pour trouver celui qui nous sied le mieux.

Photo de The North Face 40 $ • porte-bouteille

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ÉQUIPEMENT

Tentes légères Ordinaire, super ou ultra? Par Daniel Gauvreau

Le poids Une autre option pour alléger le poids d’une tente est de diminuer la quantité de matériaux, en particulier des tissus. On retrouvera ainsi des tentes à paroi simple : la protection est assurée par un seul tissu imper-respirant. Généralement, la protection contre les intempéries est bonne, mais la gestion de l’humidité (interne) demeure douteuse, surtout par temps chaud et humide. Une autre façon de faire est d’utiliser des tissus plus légers, comme remplacer le tissu de l’habitacle par un filet de polyester.

ans votre chasse aux grammes parasitaires du sac à dos, considérez la tente comme votre plus beau gibier. D’un seul coup, vous pourrez éliminer presque 1 500 de ces grammes qui alourdissent vos pas et augmentent votre fatigue. Durant ma traversée des Pyrénées, j’avais opté pour le confort avec une superbe tente Marmot annoncée à 2,6 kg, deux vestibules; j’aurais dû voir plus petit. Pour me montrer l’exemple, un randonneur français arrivait à ranger tente, sac de couchage, matelas et réchaud dans le compartiment inférieur de son sac à dos. J’ai fait l’expérience de la jalousie en faisant connaissance avec la tente Laser de Terra Nova qui offre tout ce qu’il faut à un randonneur au long cours. Avec ce seul équipement, j’étais déjà en déficit de 1 660 g!

Bâche de forme irrégulière Lightheaven, de Outdoor Research, 670 g, 106 $

Mais à partir de quand peut-on dire qu’une tente est légère? En étudiant les produits actuellement offerts sur le marché, j’ai déterminé trois cibles pour vous guider dans le choix d’une tente légère : le poids, la surface habitable et le volume. Les prix varient autour de 250 $ pour une tente « solo » et 350 $ pour une « duo ».

Abri de type bivouac, 950 g

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Bâche poncho Integral Design, 280 g, 73 $

Le minimalisme Il est évident qu’on peut réduire le poids d’une tente en diminuant ses dimensions au maximum. En allant au bout de cette logique, on obtient un abri de type bivouac, soit un hybride provenant du croisement d’un sursac et d’une tente tunnel. On y place une personne et quelques menus objets; si les chaussures peuvent être abritées sous l’abside, le sac devra passer la nuit dehors. Mais pour quelques centaines de grammes de plus, on est déjà dans la catégorie des tentes ultra légères et un peu plus confortables. Dans la catégorie minimaliste, il y a aussi les bâches qui peuvent servir d’abri pour la nuit. Différents modèles vont de 300 g à plus d’un kilo. Aucune n’a de plancher intégré. Certaines ont des formes irrégulières pour fournir un meilleur abri, ou peuvent être montées avec des arceaux et ont des boucles pour les piquets. Elles n’ont pas de tapis de sol intégré et la difficulté est toujours de bien les monter solidement avec une bonne tension.

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Cela donne cependant une tente « d’été », qui offrira moins de protection contre le vent, le sable ou les températures plus fraîches de la montagne et des intersaisons. Demandez-vous donc où et quand vous utiliserez la tente. De plus, les fabricants utilisent aujourd’hui des tissus très techniques dont le poids est équivalent à celui du filet. C’est l’exploit que MSR a réussi avec le modèle Hubba Hubba HP qui, selon la compagnie, fait 100 g de moins que la première Hubba Hubba, et se range définitivement dans la catégorie des « 3 saisons ». Rappelez-vous que les fabricants annoncent toujours deux poids : celui de la tente seule et celui avec tous les accessoires. C’est ce dernier que vous porterez. En fonction des produits offerts, le poids cible serait de 1 250 g par personne. Voici quelques modèles de tentes complètes qui satisfont à ce critère : Laser Photon (Terra Nova) 790 g; Micro Zoid (MSR) 1 050 g; Solo 12 (TNF) 1 120 g.

À deux, il ne sera peut-être pas nécessaire de doubler le poids puisqu’il existe un grand choix entre 1,25 et 2 kg. Nous avons répertorié une dizaine de modèles sous les 2 kg et presque autant entre 2 et 2,5 kg. Quelques exemples : Carbon ReTente d’été, 2 places Hubba Hubba – MSR, 1,5 kg, flex (MSR) 1,5 kg; Seedhouse 2 (Big Agnes) 1,5 kg; Spitfire Duo (Eureka!) 1,81 kg; Limelight 300 $ (Marmot) 2,2 kg; Endeavour 2 (MEC) 2 kg. Prenez la peine de consulter le site Web des fabricants.

L’habitabilité : surface et hauteur Tente tunnel à ouverture latérale Laser photon, Terra Nova, 790 g

Au milieu des années 70, l’apparition de la tente en forme de dôme reléguait au rancart la traditionnelle tente en A. Les arceaux permettaient d’élargir le haut de la tente et de mettre les côtés


ÉQUIPEMENT à la verticale, offrant un espace sans pareil. De plus, la tente devenait autoportante. En ajoutant des arceaux, on pouvait solidifier la structure pour lui permettre de résister aux vents violents et aux accumulations de neige. Les tentes 3 et 4 saisons, de même que les tentes d’expédition sont conçues dans cette forme.

térale. Lorsque vous vous redressez, vous n’avez pas besoin de ramener les jambes, sans compter qu’avec la porte de côté, vous avez accès avec une main aux deux extrémités de la tente.

Autres caractéristiques

Un dernier mot sur l’imperméabilité : on utilise maintenant l’indice schmerber pour mesurer Qu’on le veuille ou non, pour éliminer des grammes, l’imperméabilité des tissus techniques comme il faudra sacrifier de l’espace et un peu d’aisance. La les toiles de tentes. Le schmerber mesure en plupart des tentes des catégories « légère » et « ultra millimètres la hauteur d’une colonne d’eau qui Une 3-saisons légère, 2 places légère » ont adopté la forme en tunnel ou une vapeut appuyer sur un tissu avant que celui-ci ne Hubba Hubba HP, de MSR, 1,9 kg riante de cette forme. On pourrait dire que le tunnel laisse passer l’eau. Une norme DIN (Institut Alleest une évolution du A qui devient plutôt un U inmand des Normes) détermine le niveau auquel un tissu est imperméable : un versé, avec des murs verticaux. Le tunnel exige moins d’arceaux que le dôme double-toit est imperméable à 1 500 mm et un plancher de tente à 2 000 mm. et ne sera pas autoportant, donc un peu plus fastidieux à monter. La pression exercée par une averse correspond à 1 500 mm. Plus le chiffre est élevé, plus le tissu est imperméable. Ce qui nous amène à parler des deux dimensions de l’habitabilité : la surface de plancher et la hauteur. Minimalement, pour une personne, il faut une surface de Enfin, laissez à la maison tout ce qui n’est pas utile : cordes, piquets supplé2 m sur 75 cm, soit 1,5 m2, une dimension à doubler pour deux personnes, et ajou- mentaires, manuel d’instruction... Vous pouvez aussi remplacer les piquets d’oriter un petit peu d’espace pour la gourde, la carte, la lampe frontale et les vête- gine par d’autres plus légers : on en fabrique maintenant en titane. ments. Les tentes à une place proposent un vestibule à un peu moins d’un mètre carré, et celles à deux places ont un, parfois deux vestibules d’environ 1,5 m2. VOS CIBLES EN CHIFFRES 1 personne 2 personnes Il est agréable de pouvoir s’asseoir dans une tente, ne serait-ce que pour se chanPoids 1 250 g 2 000 g ger ou se dégourdir. Pour cela, il faut compter au moins 95 cm de hauteur. Dans Surface de plancher 1,5 m2 3 m2 les modèles où la porte est à une extrémité, la partie la plus haute sera près de Surface vestibule 1 m2 1,5 m2 la porte : le plafond descend vers les pieds pour sauver du tissu. Les deux moHauteur 95 cm 95 cm dèles de Terra Nova placent le point le plus haut au milieu avec une ouverture la-

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L È C H E - V I T R ITNROUVAILLES ES par Daniel Gauvreau

Accessoires de bâtons Leki Premier manufacturier de bâtons au monde, Leki propose des bâtons de randonnée en aluminium ou en fibre de carbone; sept types de poignées : liège, mousse, caoutchouc et même bois; trois systèmes d’absorption des chocs; deux systèmes de serrage. Le système Super Lock requiert 40 % de moins de rotations. On peut aussi se procurer des pièces de rechange et de nombreux accessoires : bout à pointe de carbone qui plie jusqu’à 30 degrés, embout protecteur, bande autocollante réfléchissante, panier, attaches, mini boussole à fixer à la poignée.

ET NOUVEAUTÉS

Ultraléger et polyvalent Sac Exos - Osprey

Préserver les qualités des tissus techniques - Sport-Wash - Penguin

La série Exos est totalement nouvelle pour 2009. À la longue, un sac à dos qui n’a pas de suspension consomme davantage d’énergie que celle économisée par la réduction du poids. Les sacs Exos ont un dos ventilé, des pochettes sur la ceinture de taille et un système pour ranger facilement les bâtons tout en marchant. Le résultat est un sac hyperspécialisé disponible en 58, 46 et 34 litres, le 58 litres pesant un peu moins d’un kilo. Prix suggérés : 240 $, 200 $ et 165 $.

Les résidus laissés sur les tissus par la lessive classique piègent l’humidité où prolifèrent les bactéries responsables des mauvaises odeurs. Ce produit de nettoyage restaure la respirabilité et le traitement déperlant durable (TDD). La bouteille de 590 ml fait 20 lavages et convient aux laveuses à haute efficacité (HE). Prix suggéré : 12 $.

Bac à eau léger et Kitchen Sink – Sea to Summit Un récipient pour laver la vaisselle ou simplement garder une réserve d’eau à proximité. Il pourra être très utile en situation d’urgence pour les premiers soins. La base est plus large que le haut pour éviter qu’il ne se renverse; le tout est maintenu grâce à un fil d’acier flexible. Poignées pour le transporter plein. On le trouve cependant un peu difficile à replier pour le ranger. Formats : 5, 10 et 20 L • Poids : 85, 125 et 182 g • Prix : 25 $ (le 10 L).

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Les chaussures END disponibles au Canada END est l’acronyme d’Environnementally Neutral Design. Ce fabricant veut démontrer qu’on peut utiliser moins de matériaux pour faire plus léger et aussi performant. Résultat : des souliers de course, de marche ou des souliers d’eau dont on a éliminé de 30 à 59 % des matériaux jugés superflus. On utilise du caoutchouc recyclé à 25 %, de la colle à base d’eau et des matériaux naturels comme le bambou. La chaussure de sentier pèse 340 g (l’unité) : compressible, elle sera une bonne option pour le sac à dos et la fin de journée au refuge. Prix suggéré pour le modèle Stumptown 12 on (340 g) (sentier) : 95 $.

LA RESCOUSSE

Sujet brûlant ! Les ampoules Qu’elles soient dues à la chaleur, à la friction ou à la radiation, les brûlures ont toutes une chose en commun : elles doivent être traitées rapidement pour éviter qu’elles ne s’aggravent! Toute brûlure doit être refroidie pour empêcher la chaleur de continuer à brûler les couches de peau inférieures. Il suffit d’immerger la partie atteinte dans l’eau fraîche ou encore de l’envelopper dans un linge propre humide et frais, jusqu’à ce que la sensation de brûlure s’estompe. Pour les brûlures sévères (cloques, peau calcinée ou arrachée), il est important de les protéger d’un pansement (idéalement non-adhérant ou imbibé de gel conçu pour les brûlures) pour éviter l’infection. Pour la même raison, il faut aussi éviter de crever les cloques! Finalement, parce que « mieux vaut prévenir que guérir », pensez à bien vous protéger du soleil et à vous chausser de bons bas (deux paires qui frotteront l’une sur l’autre) pour éviter les ampoules lors de vos sorties!

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Photo : Croix-Rouge canadienne

Par Julie Poirier, Atout plus



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T ECHNIQUE

Sachons évaluer la durée et la difficulté de notre randonnée Par Jean-Paul Lahaie

‘utilise depuis longtemps le Répertoire des lieux de marche au Québec, aux Éditions Bipède de la Fédération québécoise de la marche. C’est l’outil idéal qui me permet de choisir mon prochain sentier de randonnée. Ce guide nous renseigne sur la localisation du sentier, ses attraits et ses caractéristiques physiques de base (distance et dénivelé).

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Par contre, aucun répertoire ou topo-guide ne pourra nous dire quel est le sentier qui convient à nos attentes ou notre capacité personnelle. Pour rendre une randonnée agréable et qui ne se termine pas en cauchemar, nous devons évaluer le degré de difficulté de notre randonnée. Nous devons toujours préparer notre randonnée à l’avance. Rien ne vaut une sortie bien organisée pour augmenter notre facteur de sécurité.

Connaître la distance et le dénivelé Commençons par les données objectives que l’on calcule à l’aide d’une carte topo : la distance et le dénivelé positif total du parcours. N’utilisons pas uniquement la mesure entre le départ et l’altitude maximale du sommet atteint. Nous pouvons mesurer la distance à l’aide de l’échelle des distances que l’on retrouve toujours sur une bonne carte. L’échelle de la carte nous donne aussi un bonne indication (pour une carte 1:50000, 2 cm = 1 km). Pour plus de précision, un curvimètre est bien utile.

Photo : LMI – Leslie Gravel

La gestion du temps et les autres difficultés

Il y a d’autres facteurs qui vont augmenter notre niveau de difficulté. Ils ne sont pas faciles à évaluer en temps et ils diminueront probablement notre vitesse de progression. En voici un bon aperçu : • La nature du terrain (embûches, passages escarpés, végétation, etc.); • Les longues descentes abruptes qui sollicitent muscles et articulations et qui nous épuisent; • L’altitude (plus de 3 000 m); • La météo (orages et brouillards); • La saison (neige, boue, habillage-déshabillage, etc.); • Le poids du matériel transporté (attention au sac à dos trop lourd qui peut nous blesser); • L’équipement (bottes adéquates et bâtons de marche, etc.); • La connaissance en orientation; Curvimètre mécanique (LMI – Jean-Paul Lahaie) • La vitesse du plus lent si on est en groupe. Tous les facteurs énumérés ci-dessus sont subjectifs. Ils ralentiront notre rythme de marche, mais l’impact est différent selon chaque individu. C’est surtout notre expérience et notre forme physique qui seront déterminantes sur notre capacité à résoudre les difficultés du parcours.

Pour déterminer le dénivelé, nous suivons le sentier tracé sur la carte et additionnons les courbes de niveau qui coupent le tracé et qui nous indiquent un changement positif de l’altitude, et ce, multiplié par l’équidistance des Curvimètre électronique (LMI – Jean-Paul Lahaie) Voici quelques conseils qui pourraient aider à augmenter la vitesse de marche et rendre la randonnée courbes, valeur indiquée généralement sur toutes les cartes topos. Il est important de pouvoir interpréter ces dernières. C’est une no- plus agréable : • Augmenter la forme physique par des exercices aérobiques fréquents; tion essentielle à acquérir pour être un randonneur averti. • Avoir les chaussures adéquates pour le terrain rencontré et des bâtons de marche; La durée • Optimiser le poids du sac à dos tout en conservant l’essentiel pour la séLe but premier est d’obtenir notre temps de marche. Il existe quelques méthodes curité; d‘estimation du temps de marche – toutes sont approximatives – mais il y en a • Éviter les mauvaises conditions climatiques; une que je trouve simple à appliquer et qui fonctionne assez bien : • S’assurer de bien s’alimenter et boire beaucoup; • Choisir un terrain en fonction de son expérience. 1 km-effort = 1 km sur terrain plat = 100 m de dénivelé (formule provenant des militaires alpins français) Un exemple : nous parcourons 12 km de distance et effectuons 400 m de dénivelé cumulatif. Donc, nous avons 12 km + (4 x 100 m pour 4 km-efforts), ce qui donne un total de 16 km-efforts, divisé par notre vitesse de marche sur terrain plat en forêt que nous estimons, disons, à 4 km/h de moyenne (la vitesse de marche en terrain plat en forêt varie de 3 à 5 km/h selon notre forme physique ou notre entraînement). Nous obtenons 4 h de temps de marche, plus les arrêts collations et repos que nous ne devons pas oublier de calculer dans notre estimation.

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Calculons bien notre temps pour pouvoir sortir d’une à deux heures avant le coucher du soleil. Pensons à notre sécurité en faisant une bonne évaluation du niveau de difficulté de notre prochaine randonnée et restons dans les limites de nos capacités. Bonne randonnée! Jean-Paul Lahaie est guide de RandoPleinAir et bénévole à la Fédération québécoise de la marche.


LECTURE

Par René Paquin, librairie Clément Morin, Trois-Rivières

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Gourmet nature LEFEBVRE, Marie-José et Julie AUBÉ. Éditions Michel Quintin, 2009, 208 p. 29,95 $ En tout honneur… Julie Aubé, qui signe la rubrique « Santé » dans notre revue, publie son premier livre après avoir participé à d’autres ouvrages sur la nutrition. Écrit en collaboration avec sa mère, Marie-José Lefebvre, une biologiste amoureuse de la nature, Gourmet nature est un superbe livre, qui charmera les passionnés de la gastronomie et les amateurs de cuisine régionale autant que les explorateurs de la flore des champs, des sous-bois et du potager. En effet, que diriez-vous de recevoir vos invités avec des papillotes de poisson en écorce de bouleau? De terminer le repas par un délicieux gâteau aux bleuets à l’ancienne? Ou encore de servir à l’apéro des chips de pain au beurre à l’ail et au mélèze? Ou, enfin, de fabriquer vos propres cosmétiques avec des plantes sauvages? Parce que Gourmet nature est beaucoup plus qu’un simple livre de recettes. Cet ouvrage recèle une foule d’anecdotes, d’informations pratiques et de faits historiques. Somme toute, les quelque cinquante plantes au menu de ce petit bijou de livre à la présentation extrêmement soignée comblent notre curiosité en même temps que notre appétit!

Du plein air j’en mange LACOMBE, Natalie. Vélo Québec éditions, 2009, 240 p., 29,95 $. Il y 10 ans, Odile Dumais publiait la Gastronomie en plein air, un vrai trésor pour qui efforts + plein air = bonne bouffe. Depuis, rien ou presque. D’où l’importance du livre Du plein air j’en mange. Adapté aux besoins d’aujourd’hui de ceux qui aiment jouer dehors, il combine une approche scientifique et un côté pratique qui saura plaire autant à la spécialiste de la nutrition qu’au simple aventurier de fin de semaine. On le sent, son auteure, Natalie Lacombe, (qui a d’ailleurs participé à l’excellent Nutrition sport et performance - très complet, mais plus général), est une passionnée de plein air, consciente de la réalité de ceux qui partent en expédition de quelques jours, parfois très bien préparés (petits plats déshydratés), parfois de manière plus improvisée (comment se faire un repas « gastronomique » au dépanneur?). La mise en page, proche de celle d’un magazine avec des tableaux comparatifs, des conseils dans les marges et des photos pleine page, est colorée, attrayante et visuellement réussie. En plus, les dizaines recettes sont appétissantes et faciles à faire, et tiennent compte de ce qu’on peut apporter dans son sac à dos ou trouver facilement à l’épicerie. Un vrai bonheur cet ouvrage!

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L’échauffement avant une randonnée Simplement pour vous

faciliter la tâche! l y a des randonneurs qui s’étirent ou qui font des rotations, d’autres qui s’échauffent, d’autres encore qui ne font carrément rien avant de commencer une randonnée pédestre. Que faut-il faire idéalement avant de commencer une activité demandant un effort physique?

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L’échauffement constitue la préparation physique et physiologique à l’effort. Il a pour rôles d’augmenter la température du corps, de préparer les systèmes cardio-vasculaire et respiratoire, ainsi que le système musculo-squelettique. En fait, l’échauffement va permettre à votre corps d’entrer dans la randonnée de façon plus graduelle et sécuritaire, tant pour les blessures que pour votre cœur et vos vaisseaux sanguins. Avec un échauffement, vous aurez plus de facilité à fournir un même effort et vous récupérerez mieux ensuite.

Augmenter la température du corps Les muscles, les tendons et le système nerveux offrent un meilleur rendement à une température d’environ deux à trois degrés supérieure à la température normale du corps. Cette augmentation de la température corporelle amène une meilleure circulation sanguine dans les muscles, ainsi qu’un plus grand débit d’oxygène dans le sang, une augmentation considérable de la souplesse tant musculaire que tendineuse et de meilleures réactions venant du système nerveux au niveau des réflexes, de la rapidité de réaction, de « l’explosivité », etc. C’est en augmentant la température corporelle que vous diminuerez vos risques de blessure.

Préparer les systèmes cardio-vasculaire et respiratoire Pour faire une randonnée, vous aurez besoin d’oxygène dans votre sang afin de produire de l’énergie. Une augmentation de la fréquence cardiaque est requise afin d’arriver à cet objectif. En augmentant graduellement votre fréquence cardiaque, vous augmenterez aussi la quantité de sang disponible pour vos muscles et la quantité d’oxygène. Ainsi, vos artères ne recevront pas une quantité trop grande de sang d’un coup et vos muscles pourront produire de l’énergie dès que vous commencerez la randonnée.

Préparer le système musculo-squelettique Vos articulations aussi ont besoin d’être échauffées. En effet, à l’intérieur des articulations il y a un liquide qui se nomme la synovie. Ce liquide permet la bonne lubrification des articulations. Pendant l’échauffement, vos mouvements élèveront la température de la synovie, la rendant plus liquide, et donneront aussi de la souplesse à vos tendons et ligaments.

Intensité et durée de l’échauffement L’échauffement doit durer entre 10 et 20 minutes, en fonction de certains facteurs. Par exemple, à l’automne, lorsque les températures sont plus fraîches, l’échauffement doit être plus long pour s’assurer d’avoir une bonne température corporelle. L’âge constitue un autre facteur à considérer lors des échauffements : plus vous êtes un randonneur âgé, plus votre échauffement doit être

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Par Marie-Lou Phaneuf, B. Sc. Kinésiologie

long. Finalement, il est bon de savoir que 10 minutes après la fin de votre échauffement, si l’activité n’est toujours pas commencée, les effets de votre échauffement seront disparus.

Ce que je vous suggère L’intensité de l’échauffement doit être progressive. Commencez donc par cinq minutes de marche rapide, puis enchaînez avec quelques mouvements dynamiques, par exemple : • Rotations des chevilles; • Sauts de mollets (avec et sans la rotation des bras); • Course talons aux fesses; • Pas chassés (deux côtés); • Gambader; • Course genoux hauts. Prenez de trois à quatre minutes de repos pour boire de l’eau et bien attacher vos bottes et allez vous amuser en randonnée!

Et les étirements ? Les exercices d’étirement ne rapportent pas de bienfaits au corps avant une activité physique, sauf dans les sports qui requièrent une grande flexibilité comme la gymnastique. Certaines recherches démontrent que les étirements pratiqués avant un effort physique créent des micro-déchirures, normales dans les muscles, qui peuvent s’aggraver considérablement par l’effort physique. Il est alors recommandé de simplement s’échauffer avant de pratiquer une activité physique. Cela dit, si vous devez gagner de la flexibilité, vous devriez faire vos étirements à un autre moment comme avant d’aller au lit par exemple. Une bonne flexibilité générale vous assurera un risque de blessure moindre, une meilleure circulation sanguine donc, par le fait même, une plus grande capacité à l’effort parce que vous aurez plus d’oxygène disponible dans vos muscles et une meilleure récupération. Les étirements pratiqués après l’activité physique vont assurer le maintien de votre niveau de flexibilité

Les enfants dans tout ça ? Les enfants bénéficient aussi des avantages à faire un échauffement avant la randonnée. Par contre, il faudra leur présenter cette activité comme étant un jeu. Par exemple, aller toucher le ciel ou attraper un oiseau au vol de façon imagée avec les sauts de mollets. En plus, ces mouvements stimuleront leur capacité à la coordination qui leur sera très utile plus tard; la coordination et l’agilité s’améliorent énormément lorsqu’on est jeune et très peu à l’adolescence et à l’âge adulte. Pour les étirements, les enfants sont déjà très flexibles, à cause de la moins grande quantité de masse musculaire. Ils n’ont donc pas besoin de s’étirer. Par contre, un enfant habitué aux étirements sera sujet à continuer les étirements à l’adolescence (prise de masse musculaire) et perdra donc moins de sa flexibilité.


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Saut de mollet Sauter en déroulant le pied jusqu’aux orteils, en pliant très légèrement les genoux. Rotation simultanée des bras en même temps que les sauts.

Talon aux fesses Course modérée en pliant les genoux pour joindre les talons aux fesses. S’assurer de contracter les abdominaux pour ne pas arquer le dos exagérément.

Gambader Se propulser du sol avec une jambe pendant que l’autre jambe lève le genou et le bras opposé. Alterner les deux jambes et bras.

Rotation de la cheville En maintenant le pied à quelques centimètres du sol, faire des rotations avec la cheville. Environ 10 ronds de chaque côté, pour chaque pied.

Course genoux hauts Course modérée en levant les genoux vers la poitrine. Garder le dos droit.

Pas chassés Course modérée, de côté. Les jambes écartées, faire un saut avec les deux pieds sur le côté, toucher les pieds ensemble, puis redéposer les pieds au sol en avançant. M A R C H E RANDONNÉE

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La multiplication Par Julie Aubé, Dt.P. Nutritionniste

des eaux

L’eau est essentielle à la vie. Elle permet le maintien du volume sanguin, les réactions chimiques dans les cellules, l’évacuation des déchets métaboliques, le maintien de la température corporelle et bien davantage. En randonnée, une bonne hydratation est primordiale. Elle permet de compenser pour les pertes d’eau par la transpiration ainsi que d’éviter la déshydratation et ses conséquences (faiblesses, étourdissements, nausées, maux de têtes...). Bien s’hydrater, certes... mais quelle eau choisir?

Les différentes eaux embouteillées Ce n’est pas le choix qui manque au rayon des eaux embouteillées. Entre les jolies étiquettes multipliant les informations et les attirantes bouteilles aux formes et aux couleurs variées, notre choix peut parfois porter davantage sur le contenant que sur le contenu. Sans parler que, d’une bouteille à l’autre, les prix passent du simple à plus du double, surtout lorsqu’on les achète dans un endroit touristique. Voici un guide pour aider à s’y retrouver. L’eau de source (ex. : Labrador, Evian...) L’eau de source renferme moins de 500 mg de sels minéraux par litre et elle provient d’une source souterraine approuvée (ou de son point d’émergence à la surface du sol). Elle doit être potable à la source puisqu’elle ne subit pratiquement aucun traitement (sauf peut-être une filtration ou une simple décantation). L’eau minérale (ex. : Vichy Célestins...) Tout comme l’eau de source, l’eau minérale doit provenir d’une source souterraine approuvée. Elle contient toutefois plus de 500 mg de sels minéraux par litre. Ce sont les différentes compositions en minéraux des eaux qui donnent à chacune d’entre elles leur goût unique. Sont-elles meilleures pour la santé grâce à leurs minéraux? En réalité, les teneurs sont généralement insuffisantes pour contribuer de façon significative aux besoins quotidiens. Choisir une eau minérale est davantage une question de préférence personnelle que de santé. Certaines personnes devant surveiller leur sodium de façon particulière gagnent tout de même à choisir une eau sans sodium. L’eau pétillante ou gazéifiée (ex. : Perrier, Saint-Justin, San Pellegrino, Badoit...) Ce sont des eaux naturellement effervescentes ou auxquelles on a ajouté du gaz carbonique pour générer les bulles ou leur redonner leur effervescence d’origine. Elles ne sont pas particulièrement idéales en randonnée puisque les bulles peuvent, chez certaines personnes, entraîner une sensation de ballonnement ou des reflux.

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L’eau traitée, filtrée ou ozonée (ex. : Aquafina, Dasani...) L’eau traitée peut provenir d’une source ou d’un réseau de distribution publique. Elle subit par la suite un ou des traitements (déminéralisation, distillation, ozonisation, osmose inversée...). Lorsque les eaux sont déminéralisées, c’est-àdire que les minéraux sont retirés, ceux-ci y sont parfois réintégrés par la suite dans des proportions bien définies de façon à standardiser le goût. C’est donc dire que certaines bouteilles d’eau renferment en réalité de l’eau d’aqueduc municipal.

L’eau «naturelle » Les eaux de source et les eaux minérales peuvent être « naturelles » si elles proviennent d’une source souterraine approuvée, qu’elles contiennent les mêmes sels minéraux qu’à l’origine et qu’elles n’ont pas subi de traitements chimiques ou biologiques. Conséquemment, les eaux traitées ne peuvent pas porter la mention « naturelle ».

L’eau aromatisée (Silhouette, Nestlé Pure Life...) L’offre d’eaux aromatisées de toutes sortes ne cesse de croître, proposant aux consommateurs des produits aux saveurs les plus variées. Mais sont-elles de bons choix? Tout dépend lesquelles... Les eaux qui contiennent uniquement des essences naturelles peuvent permettre de changer de l’eau régulière sans augmenter l’apport en sucre et en calories. Les saveurs alléchantes peuvent même encourager à boire davantage. D’autre part, plusieurs eaux aromatisées sont aussi très sucrées. Leur consommation devrait rester limitée. De même pour les eaux aromatisées sucrées avec un édulcorant (Splenda, acésulfame-potassium). Dans ces cas, bien que le breuvage ne fournisse pas (ou presque pas) de calories, il entretient le goût sucré et ces produits sont donc à consommer avec modération. Cela dit, pourquoi ne pas donner du goût soi-même à son eau en y ajoutant des tranches d’agrumes (citron, orange, lime...), des fines herbes fraîches (basilic, coriandre, thym...) ou des fruits (fraises, cantaloup, framboises...)? Eau embouteillée ou eau du robinet? L’eau du robinet provient généralement d’une nappe phréatique ou d’une rivière. Elle subit divers traitements biologiques, chimiques ou physiques avant de jaillir de nos robinets domestiques. Au Québec, l’eau du robinet est saine et de qualité.

Photo : LMI – Daniel Pouplot

C’est connu, avoir de l’eau avec soi lors d’une randonnée est d’une importance capitale. Mais savoir quelle est la meilleure eau à choisir n’est pas toujours clair comme de l’eau de roche! Certaines sont douces, d’autres très minéralisées, certaines sont plates, d’autres aromatisées ou encore dotées de jolies bulles. Avec la multiplication des eaux de toutes sortes, il n’est pas facile d’arrêter son choix. Exploration du vaste monde des eaux.


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Des eaux aromatisées

maison pour tous les goûts

concocter des eaux sucrées et aux saveurs souvent artificielles, pourquoi ne pas Plutôt que d’acheter des eaux aromatisées du commerce parfois c’est vous le chef! final, au mais tions… inspira es quelqu Voici s et à son goût? aromatisées soi-même à la maison, avec des ingrédients naturel Aromates (en quantités désirées, au goût) Suggestions d’orange Canneberges fraîches, bleuets frais, basilic frais, tranches L’arc-en-ciel lime de es Menthe fraîche, tranch La cubaine frais Quelques fleurs de lavande séchées, grains d’anis, thym çale proven La le, tranche de citron d’érab sirop de n soupço sapin, Petite branche de cèdre ou de La forestière litchis frais, as d’anan aux Tranches de pamplemousse, morce L’exotique le Quartiers de pomme, quartiers de poire, bâton de cannel L’automnale de rose (au goût, un soupçon d’eau de rose) pétales s, fraîche Tranche de gingembre frais, framboises La romantique citron Coriandre fraîche, copeaux de noix de coco, tranches de La thaïlandaise

Variations

à base d’eau pétillante. Vous pourriez décider de préparer ces eaux aromatisées un soupçon de miel ou de sirop d’érable. avec tisée Au goût, vous pourriez sucrer votre eau aroma

Préparation

goût, de quelques reposer le tout au froid jusqu’à ce que la saveur soit à votre Il suffit d’ajouter à votre eau les ingrédients désirés et de laisser être très joli même pas nécessaire de filtrer votre eau aromatisée. Cela peut heures à toute une nuit. Pour la maison ou le travail, il n’est par exemarent transp pichet un morceaux de fruits si vous présentez l’eau dans de conserver les herbes fraîches, tranches d’agrumes ou feuilles ou des que éviter pour filtrer la de ble , il peut toutefois être préféra ple. En randonnée, si vous apportez votre eau dans une gourde des fruits obstruent le goulot…

Trois astuces écologiques On achète québécois. Plusieurs eaux qu’on trouve en supermarché viennent de loin (Suisse, France, Italie...). Plutôt que de faire voyager les bouteilles, pourquoi ne pas encourager l’industrie québécoise en optant pour des eaux de chez nous comme Labrador, Saint-Justin et Eska, par exemple? On récupère. Au moment de se débarrasser d’une bouteille, on ne la laisse surtout pas en nature! On la ramène avec soi et, plutôt que de la jeter à la poubelle, on s’étire le bras et on la met au recyclage. On opte pour le réutilisable. Lorsqu’on achète une bouteille d’eau, on peut la remplir quelques fois en la lavant entre chaque utilisation. Elles ne sont toutefois pas conçues pour un usage répété. La solution : les bouteilles réutilisables, généralement plus résistantes, plus pratiques et souvent même plus jolies que les bouteilles de plastique ordinaires. Il suffit de les laver à l’eau savonneuse entre chaque utilisation et elles dureront plusieurs mois, voire plusieurs années! Intéressant pour le randonneur : le « bouchon-sport ». Les bouteilles d’eau munies d’un « bouchon-sport » sont pratiques : pas besoin de dévisser le bouchon pour prendre une gorgée! On les trouve sur certaines bouteilles jetables et réutilisables. En somme, bien que les bouteilles d’eau du commerce soient pratiques et dépannent, l’eau du robinet embouteillée à la maison dans une bouteille réutilisable apparaît être un choix simple, économique et écologique. Au final, c’est à chaque randonneur de faire son choix! Et quel que soit ce choix, l’important reste d’en apporter suffisamment et d’en boire de petites quantités régulièrement tout au long de la balade!

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FAUNE

Les crottes

Des signes révélateurs Par Magali Crevier

n vous promenant dans les sentiers, vous avez peut-être déjà eu la chance d’apercevoir clairement quelques animaux. La plupart du temps, le moindre craquement les fait bondir hors de vue. Cependant, les nombreux signes qu’ils laissent derrière eux témoignent de leur présence. Au nombre de ceux-ci, on retrouve des empreintes, des terriers, des signes d’alimentation ou encore des crottes, aussi appelées fèces.

dilles, de bourgeons et d’écorce de nombreux feuillus et conifères. Pour observer les fèces de lièvre, rien de mieux qu’une randonnée hivernale en raquette. Actifs l’hiver, ils laissent des fèces le long des sentiers qu’ils entretiennent pour se déplacer.

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Sujet rebutant à prime à bord, sachez que de nombreux scientifiques étudient les excréments d’animaux. En effet, l’étude des fèces a, entre autres, permis de déterminer le type d’alimentation de plusieurs animaux nocturnes et aussi d’estimer la taille de populations animales par le décompte des crottins. Ces études ont même permis de confirmer la présence de certains animaux dans des régions où on les croyait disparus. Pareil indice peut mener à la protection de territoires de grande valeur.

Lièvre • Stéphane Poulin, Parc national de Frontenac, Sépaq

Cerf de Virginie • Parc national de Frontenac, Sépaq

Ce texte vous propose quelques descriptions des fèces les plus souvent rencontrées dans les sentiers. Vous pourrez ainsi identifier les animaux qui vous regardent! Présentes partout et en toutes saisons, elles sont une mine d’information. Ouvrez l’œil et regardez où vous posez les souliers.

Lièvre Le lièvre est sans contredit le plus commun des animaux de nos sentiers. Il affectionne particulièrement les sous-bois qui lui fournissent nourriture et abri. C’est pourquoi il est généralement difficile de l’observer. Timide et discret, il laisse souvent sur son passage des amoncellements de crottes. De forme ronde et de la taille d’une pièce de un cent, elles sont composées de brins d’herbes visibles, partiellement digérés. Les lièvres se nourrissent principalement de plantes herbacées, de brin-

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Le cerf se nourrit d’herbes, de bourgeons, de noix, de fruits, d’écorce et de tiges d’arbres. Il affectionne particulièrement les feuillus. Ses fèces ont la forme de glands présentant un côté pointu et une base plate légèrement concave. Elles sont déposées en tas sur les lieux d’alimentation et de repos, ou seules dans les sentiers utilisés pour leurs déplacements. L’hiver, les cerfs se regroupent dans des endroits nommés « ravages » où ils peuvent trouver nourriture et abri les protégeant des climats rigoureux. Une balade dans l’un des sentiers pédestres du Parc national des Îles-de-Boucherville devrait vous permettre d’observer assez facilement les crottes de cerfs.

Renard roux

Renard roux • Sylvain Ménard, Parc national des Îles-de-Boucherville, Sépaq

Ours • Julien DaRocha, Parc national de Frontenac, Sépaq

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Cerf de Virginie

Le renard est un opportuniste : il varie son alimentation en fonction des différentes sources qui s’offrent à lui. Il se nourrit surtout de petits rongeurs comme les souris, les musaraignes et les campagnols. Mais il affectionne aussi les petits oiseaux, les insectes, les grenouilles et même les végétaux. Les fèces qu’il dépose en des endroits visibles, comme près des souches, lui permettent de délimiter son territoire. Ses crottes contiennent en général des restes de repas, des petits os, des poils, des plumes ou encore des graines non digérées. De forme cylindrique allongée, l’une des extrémités est généralement plus effilée. En vous rendant dans le Parc national du Mont-Tremblant, vous aurez peut-être la chance d’en apercevoir.


FAUNE Ours Il est fréquent de rencontrer des crottes d’ours dans les sentiers du Parc national du Mont-Mégantic. Facilement identifiables, elles contiennent en général de nombreux noyaux de petits fruits et ont une teinte bleutée ou rougeâtre selon les préférences alimentaires de l’animal. En effet, l’ours, qui est omnivore, se nourrit principalement de petits fruits sauvages, de noix, d’insectes et de petits mammifères, mais aussi de poissons et de grenouilles. C’est grâce à ses lèvres flexibles et préhensibles qu’il arrive à attraper les minuscules baies dont il se nourrit abondamment l’été et l’automne. L’hiver venu, il entre en hibernation et ne défèque habituellement pas pendant cette période.

S’il vous arrive de trouver des fèces d’ours dans un sentier, ne partez pas en courant; les rencontres avec des ours sont plutôt rares. D’autre part, il est fréquent pour un ours de parcourir de grands territoires dans une journée. En terminant, lors de vos prochaines randonnées, gardez l’œil ouvert. Vous pourrez ainsi découvrir de nombreux indices de la faune qui vous entoure. De même si vous avez la chance d’observer les animaux dans leur milieu naturel, n’oubliez pas qu’ils sont sauvages et que la prudence s’impose. La nature offre aux animaux toute la nourriture qui leur est nécessaire, nul besoin de partager vos provisions! Magali Crevier est biologiste.

Caribou • Denis Desjardins, Parc national de la Gaspésie, Sépaq

Gélinotte • Fabien Bétoul, Parc national de Frontenac, Sépaq

Orignal • Stéphane Poulin, Parc national de Frontenac, Sépaq

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E NVIRONNEMENT

Les milieux marins Une richesse méconnue

près une longue randonnée en forêt, alors que la fatigue nous gagne, rien n’est plus agréable que de déboucher sur un promontoire rocheux dominant un paysage maritime. L’odeur des embruns salés, les cris des oiseaux marins, les vastes espaces bleus s’ouvrant vers l’infini, tout porte l’esprit à l’évasion et au rêve. Mais au-delà de ce qui s’offre immédiatement à notre vue, que savonsnous des riches milieux marins se cachant sous la surface de l’eau?

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Essayez d’imaginer un instant que vous survolez le Québec et qu’une épaisse couche de nuages vous cache le sol. Que sauriez-vous alors des montagnes de la Gaspésie, des tourbières de la Côte-Nord, des marais du lac Saint-Pierre, de l’immense forêt boréale ou des forêts feuillues de l’Estrie? Rien! Il en est de même des milieux marins qui nous sont, pour la plupart, plutôt étrangers, bien cachés sous une épaisse masse d’eau. Des écosystèmes méconnus et, par conséquent, négligés et mal protégés.

Une étonnante diversité Le Québec méridional possède une exceptionnelle fenêtre sur le monde marin. En effet, l’estuaire du Saint-Laurent, zone de mélange d’eaux douces et salées, s’étire sur plus de 400 km, de la pointe est de l’île d’Orléans à Pointe-des-Monts, ce qui en fait le plus long estuaire du monde. Il s’ouvre par la suite sur le golfe du Saint-Laurent, immense mer intérieure de plus de 226 000 km2. Ce vaste écosystème est caractérisé par des conditions physiques très variées : la profondeur, la salinité, la température, les nutriments ou les courants maPsolus et Hormatia tuberculosa (Jean Laliberté) rins varient d’une région à l’autre; il en est de même du substrat qui peut être rocheux, sableux, argileux, etc. Tout comme sur la terre ferme, ces conditions variables contribuent à une grande diversité biologique. Ainsi, certains secteurs entre les îles Mingan et l’île Anticosti, ou près de l’embouchure du Saguenay, sont des zones de resurgence où les eaux froides, riches en oxygène et en nutriments, remontent à la sur-

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face. Ces eaux riches favorisent la croissance d’organismes planctoniques qui sont à la base de la chaîne alimentaire et forment de véritables garde-manger pour les bancs de poissons, les phoques, les oiseaux marins et les nombreuses baleines qui reviennent chaque année s’y alimenter. Les fonds marins rocheux de la région des Escoumins ou de la péninsule de Forillon sont un habitat idéal pour une grande quantité d’organismes benthiques comme les anémones, les étoiles de mer, les oursins, les coraux mous ou les mollusques. Ce n’est pas pour rien que ces secteurs sont si populaires auprès des plongeurs! Le courant de Gaspé, véritable rivière sous-marine, longe la rive nord de la Gaspésie et contribue à charrier vers le sud du golfe et le plateau des îles de la Madeleine de grandes quantités d’éléments nutritifs provenant de l’estuaire du Saint-Laurent. Des températures plus chaudes combinées à ces apports nutritifs y favorisent une grande productivité biologique. Vus de l’extérieur, les milieux marins peuvent nous sembler plutôt simples et uniformes, mais sous la surface de l’eau, c’est une étonnante diversité qui nous attend.

Des milieux menacés Partout, les milieux marins subissent d’énormes pressions et ceux du Québec ne font pas exception. Ainsi, la surpêche et les captures involontaires d’espèces non-commerciales laissent des séquelles parfois irréversibles sur les populations de poissons. Les habitats disparaissent ou sont dégradés à la suite d’activités de dragage, de chalutage ou de remblaiement des zones côtières. Le trafic maritime grandissant et l’intensité de la pollution sonore sous-marine constituent une menace de tous les jours pour les baleines et autres mammifères marins. Les diverses formes de pollution, qu’elles soient industrielles, agricoles ou domestiques, affectent la qualité des eaux marines. Des activités en apparence bénignes, comme l’aquaculture, peuvent conduire à l’introduction de parasites, de maladies ou même d’espèces exotiques envahissantes. Des pressions de plus en plus fortes se font sen-

Estuaire maritime – Les Escoumins (Sylvain Archambault)

Par Sylvain Archambault


E NVIRONNEMEN T tir pour ouvrir le golfe du Saint-Laurent à l’exploration pétrolière et gazière avec tous les risques que cela comporte. Même les gaz à effet de serre (GES) et les changements climatiques qui en découlent affectent les milieux marins : la température et l’acidité de l’eau se modifient et peuvent affecter la reproduction des poissons; des zones mortes, sans oxygène, commencent à apparaître, etc.

Une piètre protection Même si elles ne sont pas une panacée, les aires marines protégées permettent de mieux gérer les activités qui se déroulent en milieu marin et, ultimement, d’offrir de l’espoir pour leur protection à long terme. Malheureusement, malgré leur immense richesse biologique et malgré l’intensité des menaces qui pèsent sur eux, les milieux marins du Québec demeurent encore très mal protégés. Exception faite du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, modèle de gestion éclairée et de coopération fédérale- provinciale, c’est moins de 1 % des milieux marins québécois qui bénéficient actuellement d’une véritable protection. Alors

que plus de 8 % du territoire terrestre québécois est maintenant protégé, ne serait-il pas temps de se pencher aussi sur le milieu marin? La prochaine fois que nous nous arrêterons devant l’immensité d’un paysage marin, essayons d’imaginer ce qui se trouve sous la surface de l’eau. Les riches espèces et habitats qui s’y cachent ne demandent qu’à être mieux connus… et mieux protégés. Parc marin du Saguenay Saint-Laurent : www.parcmarin.qc.ca/1508_fr.html Réseau d’observation des mammifères marins (ROMM) : www.romm.ca/ Observatoire du Saint-Laurent : www.osl.gc.ca/fr/index.html Sylvain Archambault est biologiste et adjoint à la conservation à la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP section Québec).

Petit rorqual (Nelson Boisvert)

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