Dossier Observatoire des Femmes en Europe by INFOPRO DIGITAL

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sommaire 38 – L’europe des femmes dans l’assurance P9DHH>:GR

P9DHH>:GR

L’europe

des femmes

LA FÉMINISATION DE L’ENCADREMENT

dans l’assurance

3. Allemagne entre 4. Espagne 25 5. Italie 22

LES FEMMES PARMI LES NON-CADRES

PRÉSENCE DANS LES COMITÉS EXÉCUTIFS OU DE DIRECTION

France 69,1 %

2. Espagne

60 %

3. Allemagne 50 %

POURCENTAGE DANSLESRECRUTEMENTS

uelle est la place des femmes da ns l’assur a nc e e u r op é en ne ? Telle est la question que L’Argus de l’assurance s’est posée au moment de réaliser ce premier Observatoire traitant de cette question. Ce dernier se nourrit d’une étude exclusive, produite à partir de données publiques et pour laquelle cinq pays ont été mis sur le grill,

l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni. Premier constat : dans tous ces pays, la parité est respectée dans l’effectif salarié total du secteur. En France, l’assurance est même largement féminisée (59 %) et devrait le rester longtemps, puisque 58 % des nouveaux entrants dans la vie professionnelle sont des femmes. Pour autant, passé les premiers échelons hiérarchiques,

Espagne 5 % 3,6 %

(au sein des 2. Allemagne 59 premiers groupes d’assurance allemands)

France58 %

OBSERVATOIRE L’ARGUS DE L’ASSURANCE-ALLIANZ

N. B. : la France, l’Italie et le Royaume-Uni ne communiquent pas sur cette donnée. Pour autant, dans toutes les entreprises que nous avons interrogées, la part des femmes dans les comités de direction reste minime.

2. Italie 51 % 3. Espagne 51 %

N L’Argus de

l’assurance a réalisé, en partenariat avec Allianz, le premier Observatoire européen des femmes dans l’assurance. Résultat: dans tous les pays européens, la parité est loin d’être respectée, passélespremiers échelonshiérarchiques.

25 et 35 % de managers

12 35 %

et (selon le niveau d’encadrement)

France 59,1 %

2. Italie 52 % 3. Royaume-Uni 50 % 4. Allemagne 50 % 5. Espagne 49 %

France 46,2 %

2. Royaume-Uni entre

PART DANS L’EFFECTIF TOTAL DU SECTEUR

les femmes peinent à atteindre les fonctions managériales. Quel que soit le pays observé, leur part dans l’encadrement est toujours minoritaire.

catégorie) sont quasiment aussi nombreuses que leurs homologues masculins, les Espagnoles (25 %) et les Italiennes (22 %) sont clairement sous-représentées. Les raisons ? Dans la péninsule ibérique, les politiques publiques en matière d’égalité entre les sexes ne sont pas assez engagées (lire page 44) et freineraient les femmes dans leur évolution de carrière. Alors qu’en Italie, loin

Partout, le plafond de verre

Cependant, des différences apparaissent entre les cinq pays étudiés. Car si les cadres françaises (46,2 % de l’ef fect i f de cette

postes de haut niveau qu’elles atteindraient d’ailleurs, tous pays confondus, plus facilement da ns les f i lières ressou rces huma ines et ma rketing que techniques et opérationnelles.

des stéréotypes, la cause au faible taux d’encadrement serait plutôt à aller chercher du côté du travail à temps partiel (lire page 46). Très répandus chez les femmes, ces emplois ne seraient pas forcément favorables à la promotion. Dans ce contexte, on comprend mieu x pourquoi les femmes européennes sont encore plus faiblement représentées dans les fonctions de décision. Des

L’écart reste grand, mais le processus est lancé

En France, les femmes ne représentent que 27,7 % des cadres de direction. Néanmoins, ce chiffre

doit être relativisé, parce qu’il est en constante augmentation. « Il y a dix ans, ce taux s’établissait à 16,4 %. Cela signifie que nous sommes désormais dans un processus vertueux, dans lequel les entreprises veulent favoriser l’accès des femmes à des fonctions de direction. Sans aller jusqu’à parler de discrimination positive, il y a un donc un phénomène de rattrapage qui s’opère en •••

L’ARGUS DE L’A S SU RA NC E. N ° 7293 . 7 d é c em br e 2012 . arg usdelassu ran ce.c om

L’ ARGUS DE L’ A S SU RA NC E. N° 7293 . 7 d écembre 2012 . a rgusdelassu ran ce.c om

41 – France: parité en vue 42 – Allemagne:

une question de quotas

44 – espagne: initiatives privées 46 – Italie: au nom de la loi P9DHH>:GR

FEMMES - ASSURANCE

52% de l’effectif total 22% parmi les cadres 13% des dirigeants 51% des nouveaux entrants

MARIA BIANCA FARINA

de femmes PDG

>iVa^Z

Au nom de la loi en matière de parité, la péninsule vient de se doter d’une loi introduisant un quota de présence féminine dans les conseils d’administration des sociétés cotées et des groupes publics.

ISABELLA FUMAGALLI

La secrétaire, c’est le patron

« Par le passé, il m’est arrivé plus d’une fois d’être prise pour la secrétaire de l’administrateur délégué... qui n’est autre que moi-même ! » L’anecdote est rapportée par Isabella Fumagalli, responsable de Cardif pour l’Italie. Diplômée à l’université Bocconi de Milan, après une expérience de consultante chez JP Morgan, cette brillante manager, mère de deux enfants, entre chez Cardif en 1999. Elle suit le développement de l’activité en assurance vie de l’Espagne jusqu’en 2002, quand elle est nommée administratrice déléguée et directrice générale de Cardif Assicurazioni. Placée à la tête de l’Europe centrale et du Sud à partir de 2008, elle promeut la croissance stratégique de la compagnie dans dix pays. En 2010, elle intègre le comité exécutif de BNP Paribas-Cardif. Aujourd’hui âgée de 44 ans, elle s’occupe du développement de l’ensemble des canaux de distribution et des partenariats dans la péninsule, devenue le deuxième marché du bancassureur français. ■

éputée pour son machisme et sa société matriarcale, l’Italie évolue doucement. Les ffemmes qui travaillent sont passées de 7,6 millions en 1993 à 9,3 millions en 2011, selon l’Istat, l’institut italien de la statistique. Pourtant, avec un taux d’emploi féminin de 47,2 %, la péninsule arrive en queue de peloton en Europe, et cette hausse cache une réali réalité moins glorieuse : près de 30% de ces femmes sont employées t à temps partiel et occupent davantage de postes précaires que les hommes. Employées surtout dans nor du pays et dans le secteur le nord tertiair tertiaire, elles sont moins payées qu que les hommes, même si leur niveau d’instruction est en moyenne supérieur. Il n’est donc pas étonnant que les Italiennes se trouvent reléguées à po la portion congrue dans les hautes sphèr des sociétés. Alors que la sphères pr présence féminine à des postes de direction dans les entreprises privées se situe autour de 33 % en Europe, le taux est de 11,9 % en Italie, selon des données publiées

N Longtemps à la traîne

Force commerciale

Diplômée en sciences politiques, Federica Aletto a démarré sa carrière dans le secteur bancaire. Elle s’est ensuite consacrée à des activités académiques dans le domaine juridique avant de bifurquer vers l’assurance. Elle rejoint Genertel en 1994, l’année où est créée par Generali cette toute première compagnie de vente directe du marché italien. Cette start-up se transforme en quelques années en l’un des principaux opérateurs du secteur. Federica Aletto accompagne avec succès le développement de la société de Trieste, en y gravissant toutes les marches, du centre de contacts pour les ventes aux opérations d’assurances, avant d’être nommée directrice commerciale. Depuis janvier 2012, Federica Alletto occupe le poste de vice-directrice générale de Genertel et de Genertel Life, la première compagnie italienne de vente directe en assurance vie et prévoyance. ■

Pour la première fois, L’Argus de l’assurance a observé quelle était la place des femmes dans les entreprises du secteur en France et dans quatre autres pays d’europe, l’Allemagne, l’espagne, l’Italie et le royaume-uni. Verdict: si, dans tous ces pays, des efforts sont réalisés pour favoriser la mixité professionnelle, la parité est loin d’être atteinte à tous les niveaux hiérarchiques. en particulier, les femmes peinent à décrocher des postes d’encadrement supérieur.

en mars par l’association Manager Italia. Une étude effectuée en 2010 par le cabinet de conseil GEA évaluait à seulement 6,9 % le nombre de femmes aux « postes de commande » en Italie, principalement dans le textile-habillement et la pharmacie.

Le secteur le plus arriéré

Les assurances sont, avec le secteur bancaire, parmi les moins ouverts à la féminisation du management. Certes, la répartition des

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effectifs dans les compagnies est à peu près paritaire (24005 hommes contre 21 803 femmes). Pour autant, seule 1 femme sur 150 employées parvient à obtenir un poste de dirigeant, contre 1 homme sur 20, selon l’Association nationale des entreprises d’assurances italiennes. « Le monde des assurances italien, et de la ﬁnance en général, est le secteur le plus arriéré. Les femmes y sont présentes, mais guère dans les plus hautes sphères. Quand c’est le cas, elles proviennent

FEDERICA ALETTO

Seule au sommet

Depuis 2007, Maria Bianca Farina dirige d’une main de fer Poste Vita, la compagnie d’assurance vie de la Poste. Elle est considérée comme la « Madame assurances » de la péninsule, seule et unique Italienne à occuper un poste de cette envergure dans la branche. Elle a consacré toute sa carrière à ce secteur en débutant en 1963 dans la compagnie publique INA Vita, à l’époque l’un des principaux groupes d’assurances transalpins. Grimpant tous les échelons jusqu’à la vice-direction générale, elle gère la privatisation de la compagnie reprise en 1999 par le groupe Generali. Au bout de quarante ans de carrière, alors qu’elle a l’occasion de se retirer professionnellement, elle quitte le « lion de Trieste » pour prendre la direction de Poste Vita, l’une des plus petites compagnies du pays. En quelques années, elle va la transformer en un géant, qui se hisse aujourd’hui au deuxième rang dans la branche assurance vie et est devenu le quatrième groupe d’assurances en Italie. ■

du secteur

HERVÉ THOUROUDE/BNP PARIBAS

P9DHH>:GR

L’Observatoire européen des femmes dans l’assurance

pour la plupart de sociétés de consultants. Et on les trouve à des postes à responsabilités surtout dans les compagnies de vente directe ou des business units (1). Les compagnies restent très traditionnelles et privilégient les carrières en interne, et surtout masculines », indique Maurizia Villa, directeur général du cabinet de recrutement Korn/Ferry Italie. La situation devrait évoluer grâce à la nouvelle loi sur la féminisation des conseils d’administration

et de leurs organes de contrôle d’ici à 2015 et 30 % après cette date. « En quelques mois, cette loi a déjà permis de faire un bond de 3 points : la présence des femmes dans les conseils d’administration est passée de 7 % l’an dernier à près de 10 % aujourd’hui, alors qu’elle ne progressait que de 0,5 % par an jusque-là. En 2009, par exemple, le taux était de 6 %. En revanche, leur présence parmi les cadres supérieurs dans les assurances, un monde fortement masculin, est

entrée en vigueur en août. Elle oblige les sociétés privées cotées ainsi que les groupes publics à nommer 20 % de femmes au sein de leur conseil d’administration

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Maurizia Villa, DG de Korn/Ferry Italie

encore limitée. Sur un total de 768 membres de conseils d’administration, nous avons dénombré 31 femmes, soit 4 %. Ce pourcentage monte à 6 % si l’on ne prend en compte que les 10 premières compagnies italiennes », constate Enzo Losito Bellavigna, partner (associé) de GEA, qui a lancé cette année une formation consacrée aux « Femmes dans les conseils d’administration ». N JEANNE SALSON, À ROME 1. Centres de proﬁts ﬁliales de groupes. •••

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48 – royaume-uni:

un club encore très select L’ Argus de L’ A s s u r A nc e . 0 0 mois 2011 . arg usdelassura n ce.com

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L’europe

des femmes

dans l’assurance

Part dans l’eFFectiF total du secteur

France 59,1 %

2. italie 52 % 3. royaume-uni 50 % 4. allemagne 50 % 5. espagne 49 %

les Femmes Parmi les non-cadres

France 69,1 %

2. espagne Pourcentage danslesrecrutements

3. allemagne 50 %

France58 %

2. italie 51 % 3. espagne 51 %

■ L’Argus de

l’assurance a réalisé, en partenariat avec Allianz, le premier Observatoire européen des femmes dans l’assurance. résultat: dans tous les pays européens, la parité est loin d’être respectée, passélespremiers échelonshiérarchiques.

60 %

l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et le RoyaumeUni. Premier constat : dans tous ces pays, la parité est respectée dans l’effectif salarié total du secteur. En France, l’assurance est même largement féminisée (59 %) et devrait le rester longtemps, puis que 58 % des nouveaux entrants dans la vie professionnelle sont des femmes. Pour autant, passé les premiers échelons hiérarchiques,

uelle est la place des femmes da ns l’assu r a nc e e u r op é en ne ? Telle est la question que L’Argus de l’assurance s’est posée au moment de réali ser ce premier Observatoire trai tant de cette question. Ce dernier se nourrit d’une étude exclusive, produite à partir de données publiques et pour laquelle cinq pays ont été mis sur le grill,

L’ Argus de L’ A s s u r A nc e. n° 7293 . 7 d é cembr e 2012 . a rg usdelassura n ce.com

les femmes peinent à atteindre les fonctions managériales. Quel que soit le pays observé, leur part dans l’encadrement est toujours minoritaire.

Partout, le plafond de verre

Cependant, des différences appa raissent entre les cinq pays étu diés. Car si les cadres françaises (46,2 % de l’ef fect if de cette

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la FÉminisation de l’encadrement

France 46,2 %

2. royaume-uni entre

25 et 35 % de managers

12 35 %

3. allemagne entre et (selon le niveau d’encadrement) 4. espagne 25

5. italie 22

PrÉsence dans les comitÉs eXÉcutiFs ou de direction

espagne 5 % 3,6 %

2. allemagne (au sein des 59 premiers groupes d’assurance allemands) N. B. : la France, l’Italie et le RoyaumeUni ne communiquent pas sur cette donnée. Pour autant, dans toutes les entreprises que nous avons interrogées, la part des femmes dans les comités de direction reste minime. OBserVATOIre « L’eurOPe des FeMMes dAns L’AssurAnce »

catégorie) sont quasiment aussi nombreuses que leurs homo logues masculins, les Espagnoles (25 %) et les Italiennes (22 %) sont clairement sousreprésentées. Les raisons ? Dans la péninsule ibérique, les politiques publiques en matière d’égalité entre les sexes ne sont pas assez engagées (lire page 44) et freineraient les femmes dans leur évolution de carrière. Alors qu’en Italie, loin

postes de haut niveau qu’elles atteindraient d’ailleurs, tous pays confondus, plus facilement da ns les f i l ières ressou rces huma ines et ma rket ing que techniques et opérationnelles.

L’écart reste grand, mais le processus est lancé

En France, les femmes ne repré sentent que 27,7 % des cadres de direction. Néanmoins, ce chiffre

L’ Argus de L’ A s s u r A nc e. n° 7293 . 7 d é cembr e 2012 . a rg usdelassura n ce.com

doit être relativisé, parce qu’il est en constante augmentation. « Il y a dix ans, ce taux s’établissait à 16,4 %. Cela signifie que nous sommes désormais dans un pro cessus vertueux, dans lequel les entreprises veulent favoriser l’ac cès des femmes à des fonctions de direction. Sans aller jusqu’à parler de discrimination positive, il y a un donc un phénomène de rattrapage qui s’opère en •••

[dossier] Les femmes au travail, tous secteurs confondus PrÉsence dans les conseils d’administration

1. France 20,8 %

Part de la Part desPoPulation Femmes dans la active PoPulation active

1. France 47,7 % 2. royaume-uni 46 % 3. allemagne 45,8 % 4. espagne 44 % 5. italie 41 %

(entreprises du cac 40) 2. royaume-uni 15,6 % (dans les 100 plus grosses sociétés cotées outre-manche, ftse 100)

3. espagne 11 %

(sociétés cotées en bourse)

4. italie 9,75 % 5. allemagne 2,2 %

tauX d’emPloi des Femmes

1. allemagne 70 %

2. royaume-uni 66,1 % 3. france 59,7 % 4. espagne 55,5 % 5. italie 47,2 %

(entreprises du dax 30)

l’encadrement FÉminin dans les entrePrises ProPortion de diPlÔmÉes de l’enseignement suPÉrieur

1. France 63,8 %

(à partir de licence)

2. royaume-uni 57 % 3. italie 56,7 % 4. espagne 52 % 5. allemagne 40 %

••• faveur des femmes dans les postes à responsabilités », précise Norbert Girard, secrétaire géné ral de l’Observatoire de l’évolu tion des métiers de l’assurance. Afin de tendre vers davantage de mixité, les compagnies fran çaises (lire page 41) impulsent des initiatives majeures au sein de leurs équipes. Toutefois, au regard de la composition des com ités de d irect ion et des

1. France 34 %

2. royaume-uni 33,2 % 3. espagne 30 % 4. allemagne 27,7 % sources pour l’ensemble du dossier ■ Allemagne agv (syndicat patronal de l’assurance) 2010, diW (institut allemand pour la recherche économique), ocde, destatis (insee allemand), bundesagentur für arbeit (pôle emploi allemand) ■ espagne icea (institut de coopération des entités d’assurances) 2011, rapport pWc 2011, ine (institut national de statistiques) ■ France insee, rapport de l’observatoire sur les métiers des salariés de l’assurance 2012, apec 2011, capitalcom ■ Italie ania (association nationale des entreprises d’assurances) 2011, istat (institut national de la statistique) 2012, banque d’italie, corriere della serra (quotidien italien) 2012 ■ royaume-uni assureurs interrogés, gmi ratings, ons (bureau des statistiques britanniques), hesa (agence de statistiques spécialisée dans l’éducation supérieure), uK ces (commission pour l’emploi et les compétences) 2010, cranfield university ■ Tous pays eurostat

conseils d’administration, le chemin vers la parité est encore long, en France comme ailleurs. Leader économique européen, l’Allemagne ne compte que 3,6 % de femmes au sein des comités de direction de ses 59 premiers groupes d’assurances. Pire, selon notre enquête, aucune femme ne serait, outreRhin (lire page 42), présidente de directoire. En matière d’accès au x organes

décisionnels des entreprises d’as surances, l’Italie et le Royaume Uni ne sont guère mieux lotis.

L’indispensable volonté politique

Pour autant, dans ces deux pays, des volontés politiques émergent afin que les choses évoluent. En Italie, une loi est entrée en vigueur en août dernier obli gea nt les sociétés pr ivées à

L’ Argus de L’ A s s u r A nc e. n° 7293 . 7 d é cembr e 2012 . a rg usdelassura n ce.com

nommer 20 % de femmes au sein de leur conseil d’administration d’ici à 2015. Au RoyaumeUni, Lord Davies (lire page 48) a ﬁxé la barre encore plus haut, en recommandant d’atteindre les 25 % d’ici à deux ans. Bref, mal gré des écarts encore signiﬁcatifs entre les deux sexes, le chan gement est en marche. Et cela partout en Europe. ■ nicolas thouet

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Femmes – assurance

59,1% dans l’effectif total 69,1% des non-cadres 46,2% des cadres 27,7% des cadres de direction 58,0% des nouveaux entrants

France r

Parité en vue ■ Les sociétés d’assurances, engagées dans des

politiques de mixité, font de la promotion des femmes aux postes de direction l’une de leurs priorités.

Volonté et méthode

Toutefois, ce faible pourcentage devrait s’améliorer dans les années à venir, tant la promotion des femmes à des postes stratégiques est actuellement un sujet majeur dans les entreprises. Chez April, où la part des dirigeantes ne cesse

de progresser (de 5 à 14% entre 2009 et 2011), «une trame d’accord existe dans le groupe pour accompagner les filiales dans la mise en œuvre de leur politique d’égalité profes sionnelle. L’un des leviers d’action est l’augmentation du nombre de femmes dansleséquipesdirigeantes»,

Yves laQueille, PrÉsIdenT de LA cOMMIssIOn sOcIALe de LA FFsA eT drH d’ALLIAnZ FrAnce

« L’accord de 2008 a porté ses fruits » ■ comment expliquez-vous que

les compagnies d’assurances soient plus en avance en France que leurs homologues européennes en matière de parité ? Promouvoir la place des femmes dans les sociétés d’assurances est un engagement fort de la profession, qui a signé dès fin 2008 un accord relatif à la mixité et à la diversité, portant notamment sur le suivi d’actions de promotion de la mixité, sur la conciliation vie professionnelle-vie privée et sur la sensibilisation. du coup, depuis cette date, la part des femmes dans les postes de direction a déjà sensiblement augmenté. ■ Que faut-il encore améliorer dans la gestion des ressources humaines pour favoriser la mixité ? Pour le recrutement, il faut veiller à laisser la place aux femmes, y compris dans des métiers traditionnellement masculins. dans la gestion de carrière et le développement des compétences, il faut être attentif aux conditions de travail permettant un meilleur équilibre vie privée-vie professionnelle. Il est important également de créer des conditions favorables à la parentalité et au développement de hauts potentiels pour que les femmes puissent accéder aux postes de cadres dirigeants.

perenom Luc

es femmes, sexe fort de l’assurance ? C’est ce que l’on peut penser à la lecture des chiffres de la FFSA et du Gema. Selon le rapport 2012 de l’Obser vatoire sur les métiers des salariés de l’assurance, elles représentent 59,1 % de l’effectif total. Cette pro portion n’est pas prête de s’inver ser, puisque 58 % des nouveaux entrants dans la profession sont des femmes. Pour autant, tout n’est pas rose dans le secteur. « Plus les métiers sont techniques, moins il y a de femmes», remarque Béatrice Honnoré, directrice études épargne et retraite chez Generali. Largement minoritaires dans certaines familles de métiers (logistique, systèmes d’informa tions, contrôle technique et pré vention…), les femmes le sont aussi aux niveaux hiérarchiques les plus élevés. Selon le rapport 2012 de l’Observatoire (Roma), elles ne représentent que 27,7 % des cadres de direction.

explique Sigrid Sauron, res responsa sa ble juridique, droit social d ou du cour tier grossiste lyonnais. A ia Allianz France, qui afﬁche 25% de ffemmes m de ffaire dirigeantes, ambitionne d grimper ce chiffre à 30 % d’ici ic à 2015. « Nous mettons en place des programmes de ““mentoring” n (1) ett de coaching pour les femmes femm iden tifiées comme des hauts poten tiels », précise MarieCécile Lebard, directrice du développe ment durable et de la diversité. Autre initiative lancée cette année : le programme Axa Mix’In. « Ce réseau interne, ouvert aux hommes et aux femmes, est dédié à la promotion de la mixité dans les entités de la compagnie en France », explique sa présidente, Delphine Maisonneuve, par ailleurs directrice marché des professionnels chez Axa France. Fort de cinq cents membres, ce réseau s’inscrit dans la série d’ac tions (formation et sensibilisation

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des managers, amélioration a élioration des processus de gestion des talents, talents développement du télétravail…) d menées par la compagnie pour m mp favoriser l’accès dess femmes aux f postes d’encadrement. po ment. Ces Ce ac tions ns ont permis permi à Axa de rece voir, en octobre, pour p ur la troisième fois, le Label Égalité de l’Afnor.

Des réseaux et des mentors

Censées rendre plus visibles cer tains profils, ces politiques volon taristes sont aussi l’occasion de susciter des vocations. Car si elles passent parfois à côté de talents féminins, la faute n’est pas tou jours à imputer aux ressources humaines. « Les femmes pensent souvent que du moment qu’elles font correctement leur travail, leur employeur va nécessairement s’en apercevoir et leur proposer une promotion. Or, ce n’est pas forcé ment de cette façon que fonctionne une entreprise»,remarqueDelphine Maisonneuve. Les échanges d’expériences et les témoignages dans les programmes de mentoring et les réseaux d’en treprise permettent ainsi aux « candidates à la promotion » de rencontrer des dirigeantes qui ont réussi à concilier leur carrière et leur vie personnelle. « Dès l’ins tant qu’on ouvre ces perspectives aux femmes, elles font sauter les barrières qu’elles s’étaient elles mêmes fixées et n’hésitent plus à se porter candidates à des postes à responsabilités », observe Sophie Vernay, déléguée générale de Financi’Elles. Preuve du dyna misme des associations féminines, cette fédération sectorielle – qui regroupe plusieurs réseaux inter nes de femmes cadres du secteur de la banque, de la finance et de l’assurance – compte déjà 3 500 membres un an et demi seu lement après sa création. ■ nicolas thouet 1. un mentor conseille une femme dans le développement de sa carrière. •••

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Femmes – assurance

50 % de l’effectif total niveau 1 12 % dans les postes detoire) (juste en dessous du direc

de direction 3,6 % dans les comitésgroup es au sein des 59 premiers d’assurances allemands

urances 76,7% des groupes d’ass leur directoire n’ont pas de femme dans

mensuel 3859 € salaire moyen brut la même des femmes managers. pour fonction, les hommes touchent 4 910 €

La politique du chiffre

allemagne

Une question de quotas

■ dans une culture

dominée par la femme au foyer, elles sont encore peu nombreuses à revendiquer leur place dans les fonctions à responsabilité. c’est sans compter sur les assureurs, qui veulent donner aux femmes le goût du pouvoir.

dans ce pays où les crèches sont rares, où la journée scolaire s’ar rête à 13 heures et où un salaire suffit souvent à la subsistance d’une famille, les femmes alle mandes restent peu nombreuses à remplacer le triptyque « Kinder, Küche, Kirche » (enfants, cuisine, église) par Karriere (la carrière).

réclamer, conscientes que, sinon, les choses ne bougeront pas. L’avènement d’une femme à la tête de l’État, il y a sept ans, n’a rien changé à la place de la femme dans la première économie euro péenne. Pire même, au 1er janvier prochain, une allocation de 150 € par mois sera accordée aux parents qui garderont leurs enfants de moins de 3 ans à la maison. Une « prime aux fourneaux », comme la dénoncent ses détrac teurs. Pas étonnant, donc, que

uasiment une injure outre Rhin, le terme de « femme quota » désignait il y a en core une décennie une femme parvenue à un poste, politique ou salarié, par la grâce d’un tel dis positif. L’expression a aujourd’hui disparu. Et si la chancelière alle mande, Angela Merkel, refuse toujours catégoriquement de les institutionnaliser, les quotas sont devenus le prochain enjeu des entreprises. Les femmes diri geantes sont les premières à les

Jutta krienke

Calcul gagnant

deux hémisphères. Jutta Krienke a appuyé sa carrière sur les deux: diplômée en mathématiques et docteur es lettres, elle s’est appliquée à traduire les techniques assurantielles en langage compréhensible pour le client. débutante chez hdi gerling, la réussite du développement d’un produit retraite lui vaut d’être propulsée dans les étages supérieurs, avant de rejoindre allianz Leben, où elle dirigeait encore récemment le département business development. « mes compétences en mathématiques m’ont assurément valu d’être reconnue. mais elles ont dû être doublées d’une très grande application au travail. sans cesse, j’avais le sentiment de devoir plus m’imposer que n’importe quel homme ! » après avoir gravi à toute vitesse les échelons jusque dans les étages où les femmes se raréfient, elle a accédé, début octobre, à la direction du courtier grossiste bca. Jutta Krienke dit « prendre des décisions de manière très déterminée – une qualité que l’on prête aux hommes –, mais aussi mener les équipes avec une intuition toute féminine ». ■ L’ Argus de L’A ssurAnce . n ° 7293 . 7 d é cembr e 2012 . arg usdelassura n ce.com

Les chiffres, qui annoncent 70 % de femmes allemandes au travail, ne doivent pas tromper. Pour 46 % de ces emplois (1), il s’agit de temps partiels, quand ce ne sont pas des « minijobs ». Les deux tiers de ces emplois défiscalisés, rémunérés 450 € par mois, sont occupés par des femmes. Et pour les 2,2 % de femmes qui occupent un fauteuil au directoire de l’une des cent premières entreprises du pays (2), le dilemme de la maternité s’est posé un jour ou l’autre face au choix de carrière. L’assurance, qui se place dans la moyenne avec plus de 50 % des personnels administratifs et com merciaux féminins, n’échappe pas à cette tendance. Selon l’AGV, le syndicat patronal de l’assu rance, elles ne sont que 4 % à accéder aux étages supérieurs. Alors que les parlementaires bloquent encore une loi sur les quotas aux conseils de sur veillance des groupes cotés au Dax 30 (le Cac 40 allemand), cer taines compagnies ont pris le problème à braslecorps. Par exemple, l’assureur Gothaer s’est fixé des objectifs d’ici à 2016 : 15 % de femmes parmi les cadres de direction, 20 % dans le mana gement intermédiaire et 40 % au troisième échelon. Allianz, qui a nommé cette année avec Helga Jung la première femme de son histoire à son directoire, s’est fixé un taux de 30% de femmes aux postes de direction d’ici à

ingo dumreicher fotografie

daniela breidbach

Femme de ressources

montrer, démontrer. non par revanche, ni par provocation, mais par ambition de réaliser ce à quoi elle se sentait destinée : conduire les hommes et les projets. daniela breidbach avait opté pour des études de droit, pour s’assurer un large champ de métiers. au cours de sa carrière chez allianz, elle n’a eu de cesse de renouveler ses horizons. « J’ai toujours montré mon intérêt pour les nouveaux défis, pour les nouveaux

2015. Pour gagner ces six points qui lui manquent, l’assureur a créé un Talentpool. « À chaque fois qu’un poste à responsabilités est vacant, une femme au moins doit être proposée », explique Daniela Breidbach, directrice des ressources humaines d’Allianz AG. Cette diri geante a obtenu du directoire qu’après leurs congés parentaux, les femmes retrouvent leur poste de manager et qu’elles puissent l’aménager. Parallèlement, des petitsdéjeuners d’affaires sont organisés dans le groupe pour

postes à responsabilités et, aussi, exigeant beaucoup de flexibilité », déclare cette mère de trois enfants qui n’a pas hésité à quitter allianz Leben à stuttgart pour prendre le poste de drh du groupe au siège de munich. elle reconnaît avoir eu la chance d’avoir des supérieurs ouverts, une condition qu’elle affirme nécessaire à la promotion des femmes dans les entreprises. « il faut que les mentalités de l’encadrement changent et que les structures encouragent l’accession des femmes aux postes de management», dit-elle, exhortant en même temps les femmes à sortir de leur réserve. comme sa propre expérience l’a convaincue qu’on ne peut s’en remettre au hasard, ni à son entourage ni au bon vouloir de la hiérarchie, daniela breitbach a initié chez allianz une structure qui institutionnalise la promotion des femmes dans le top management. et, cette fois encore, elle a été suivie par le directoire. ■

adelheid marscheider

Courtière engagée

sa carrière a été un parcours du combattant. trois enfants tout d’abord, ce qui n’est pas rien dans un pays où les crèches sont rares. ensuite, douze ans en arabie saoudite, où elle a suivi son mari ingénieur du bâtiment. une fois rentrée en allemagne, plus déterminée que jamais à retravailler, elle a repris des études pour créer son propre cabinet de courtage. « sans ambition, je n’y serais jamais parvenue. mais ce qui était également important, c’était la compétence pour être acceptée de mes clients, des chefs d’entreprise et des collectivités locales. » il lui a fallu une certaine inconscience pour s’implanter au cœur de la très conservatrice bavière. « il faut être efficace, mais sans pour autant devenir dure et sans perdre sa personnalité de femme.» forte de ces convictions, elle a atteint il y a six ans la vice-présidence du syndicat allemand du courtage, une position qu’elle désirait pour faire bouger les choses et, surtout, pour montrer l’exemple. « si je réussis, d’autres femmes pourront également y parvenir », lance celle qui a créé il y a un an un réseau de femmes dirigeantes, avec une offre de coaching pour les plus jeunes. ■

en 2008. Elles coachent les plus jeunes et n’hésitent pas à pro mouvoir leurs actions dans les universités et les salons profes sionnels. Et le 24 octobre, pour la première fois, un forum dédié aux femmes s’est ainsi tenu à la DKM, le salon professionnel de la ban queassurance allemand. Leur démarche n’a cependant rien à voir avec celle de leurs aînées féministes. Elles peuvent compter aujourd’hui sur le soutien de leur hiérarchie. Car, comme le note Sabine Brunotte,

donner de la visibilité aux femmes et les inciter à briguer les postes à responsabilités.

Fatalité démographique

Chez Allianz comme chez les autres acteurs de l’assurance, ce sont les femmes « qui ont réussi » qui sont le moteur de cette mutation. Elles découvrent les réseaux – tradi tionnellement utilisés par les hommes –, comme celui des cour tières, le VDVM FrauenNetzwerk, fondé par Adelheid Marscheider, ou encore celui de Swiss Re créé

L’ Argus de L’ A s s u r A nc e . n° 7293 . 7 décembre 2012 . arg usdelassu ra n ce.com

[dossier]

consultante en marketing et com munication dans l’assurance, « 47 % des entreprises allemandes s’attendent à une pénurie de per sonnel qualifié dès 2015 et, en 2025, notre pays manquera de 6,5 millions de travailleurs ». Pour les 6 millions de femmes en âge de travailler mais aujourd’hui absentes du marché du travail, il est donc grand temps de mettre le pied à l’étrier. ■ marie luginsland, à FrancFort 1. eurostat, mars 2012. 2. diW frauenbarometer, mars 2011.

•••

[dossier] Femmes – assurance

49 % de l’effectif total 25 % de la population cadre 5% dans les comités de direction 51 % parmi les nouveaux entrants

Flavia rodriguez-Ponga

efe

dans le secteur

Haute autorité

espagne

Initiatives privées ■ Malgré des progrès,

l’égalité entre les femmes et les hommes reste en devenir, moins par la faute des assureurs que par l’insufﬁsance de dispositions publiques pour accompagner les avancées sur le terrain.

echo de cristal, c’est le pla fond de verre qui a longtemps empêché les femmes espa gnoles de progresser audelà d’un certain cer niveau dans leur carrière. Depuis une dizaine d’années, De la a situation s’est améliorée, no tamment dans l’assurance. Chez Mapfre, le numéro un du secteur, les femmes représentent 23 % de l’encadrement intermédiaire et e 14 % des cadres supérieurs. Chez Axa x (3 800 salariés outrePyré nées), né ces chiffres sont respecti vement de 35 % et 21 %. La a palme de l’égalité revient au numéro un de l’assurance directe, u Linea in Directa, où plus de 60 % des emplois et 50 % des postes à res m ponsabilités sont occupés par des o femmes. Il est vrai qu’il s’agit em d’une compagnie relativement d’ jeune qui, de plus, a été présidée

À l’heure où l’assurance espagnole traverse une passe délicate (notamment à la suite de la remise en cause de nombreux accords de bancassurance), c’est à flavia rodriguez-ponga, licenciée en économie, en droit et issue du corps de l’inspection des impôts, que revient la lourde tâche de superviser le secteur. À la tête de la direction générale des assurances, elle bénéficie aussi d’une bonne expérience du secteur privé, puisqu’elle a travaillé huit ans chez mutua madrileña, dont quatre en tant que directrice des relations sectorielles, des études et du pôle réassurance. La mise en œuvre de la directive solvabilité ii en espagne est l’un des nombreux défis qui l’attendent dans ses nouvelles fonctions. ■

deux ans par une femme, Maria Dolores Dancausa (lire portrait cicontre). « Notre approche est d’éviter les quotas ou les directives, car si ce chemin paraît plus court, il obéit à des considérations de politique interne souvent déconnectées de la réalité », expli que Francisco Valencia, le porte parole de la compagnie. Linea Directa préfère donc favoriser le télétravail, allonger le congé de paternité ou entourer les familles touchées par le cancer, « autant

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de mesures propices à un environ nement égalitaire ».

Des plans d’égalité

Bien que les plans d’égalité soient aujourd’hui monnaie courante dans le secteur, les compagnies ne sont pas toujours très volonta ristes. En effet, si les femmes occupent souvent des directions techniques, les organigrammes leur concèdent peu de place au plan opérationnel. Ainsi, chez Mapfre Espagne, les trois postes

[dossier] Pilar gonzalez de Frutos

Présidente passionnée

maria dolores dancausa

Licenciée en droit de l’université autonome de madrid, cette ancienne inspectrice de la direction générale des assurances est une figure centrale de l’assurance espagnole. elle préside depuis 2003 l’organisation patronale du secteur, l’unespa. ayant accompli une partie de sa carrière au sein du consortium de compensation des assurances, société publique qui couvre les risques liés aux catastrophes naturelles ou aux actes terroristes, elle associe une profonde connaissance des dossiers à de remarquables dons de communicante. passionnée d’assurance, secteur qui, dit-elle, « satisfait son goût des choses intellectuelles tout en restant ancré dans le concret », elle sait s’entourer d’experts. son travail pour rendre l’unespa plus visible et plus efficace dans la défense des intérêts du secteur fait l’unanimité auprès des assureurs. ■

Pionnière influente

si elle est aujourd’hui une banquière, c’est dans l’assurance qu’elle s’est fait connaître. en seize ans chez Linea directa, dont deux comme directrice générale, elle a contribué à en faire le numéro un espagnol de l’assurance directe, avec 1,2 million de clients en 2011. en espagne, c’était la première fois qu’une femme dirigeait un assureur du secteur automobile. considérée comme l’une des femmes d’affaires espagnoles les plus influentes, celle qui est passée par la harvard business school et l’insead de fontainebleau conserve à la tête de bankinter, maison mère de Linea directa, le même style de gestion axé sur les relations humaines qui lui avait si bien réussi dans l’assurance où, par exemple, elle tenait à recevoir personnellement chaque nouvel arrivant ou salarié sur le départ. ■

féminins les plus élevés sont des sousdirections ou des directions générales adjointes dans l’audit, les ressources humaines ou les relations avec les fournisseurs. De son côté, avec une seule femme dans son comité exécutif de neuf personnes, Axa a conscience du chemin qui reste à parcourir. «La diminution du nombre de femmes à mesure que l’on progresse dans la hiérarchie est un sujet qui nous préoccupe », reconnaît Ramon del Caz, son directeur des ressources

ou les programmes de formation continue permettant de détecter des talents féminins et de lever les barrières auxquels ils se heurtent. Ainsi, la compagnie se félicite du pourcentage élevé de femmes (70 %) dans son programme Emprendedores Axa, 600 heures de cours réparties sur trois ans pour la formation des agents. Malgré ces bonnes intentions, il reste un problème de taille en Espagne : les politiques publiques en matière d’égalité évoluent peu,

humaines. Des mesures récentes devraient contribuer à réduire cette fracture, comme le CV aveugle (sans indications permettant de déterminer le sexe du candidat)

" Nous préférons les

mesures propices à un environnement égalitaire. " Francisco valencia, porte-parole de Linea directa

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ou, disons, plutôt moins vite que celles du privé. « Ce manque de synchronisation fait perdre au pays des talents et des oppor tunités », déplore Ramon del Caz. Alors que les femmes représen tent déjà 52 % des diplômés de l’enseignement supérieur, leurs carrières continuent ainsi de buter sur des obstacles endé miques, tels que le manque de crèches ou l’inadaptation du calendrier scolaire. ■ armand chauvel, à madrid •••

[dossier]

Femmes - assurance

52 % de l’effectif total 22 % parmi les cadres 13% des dirigeants 51 % des nouveaux entrants

maria bianca Farina

Seule au sommet

depuis 2007, maria bianca farina dirige d’une main de fer poste vita, la compagnie d’assurance vie de la poste. elle est considérée comme la « madame assurances » de la péninsule, seule et unique italienne à occuper un poste de cette envergure dans la branche. elle a consacré toute sa carrière à ce secteur en débutant en 1963 dans la compagnie publique ina vita, à l’époque l’un des principaux groupes d’assurances transalpins. grimpant tous les échelons jusqu’à la vice-direction générale, elle gère la privatisation de la compagnie reprise en 1999 par le groupe generali. au bout de quarante ans de carrière, alors qu’elle a l’occasion de se retirer professionnellement, elle quitte le « lion de trieste » pour prendre la direction de poste vita, l’une des plus petites compagnies du pays. en quelques années, elle va la transformer en un géant, qui se hisse aujourd’hui au deuxième rang dans la branche assurance vie et est devenu le quatrième groupe d’assurances en italie. ■

du secteur

1% de femmes pdg

italie

éputée pour son machisme et sa société matriarcale, l’Italie évolue doucement. e femmes qui travaillent sont Les passées de 7,6 millions en 1993 à 9,3 millions en 2011, selon l’Istat, l’institut italien de la statistique. Pourtant, avec un taux d’emploi féminin de 47,2 %, la péninsule arrive en queue de peloton en Europe, et cette hausse cache une réalité moins glorieuse : près de é 30% 0 de ces femmes sont employées à ttemps partiel et occupent davan tage de postes précaires que les hommes. Employées surtout dans le nord du pays et dans le secteur tertiaire, elles sont moins payées ter que les hommes, même si leur qu niveau d’instruction est en moyenne supérieur. Il n’est donc pas étonnant que les Italiennes se trouvent reléguées à la a portion congrue dans les hautes sphères des sociétés. Alors que la sphèr présence féminine à des postes de pr direction dans les entreprises pri vées se situe autour de 33 % en Europe, le taux est de 11,9 % en Italie, selon des données publiées

■ Longtemps à la traîne

en mars par l’association Manager Italia. Une étude effectuée en 2010 par le cabinet de conseil GEA évaluait à seulement 6,9 % le nombre de femmes aux « postes de commande » en Italie, princi palement dans le textilehabille ment et la pharmacie.

Le secteur le plus arriéré

Les assurances sont, avec le sec teur bancaire, parmi les moins ouverts à la féminisation du mana gement. Certes, la répartition des

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effectifs dans les compagnies est à peu près paritaire (24005 hommes contre 21 803 femmes). Pour au tant, seule 1 femme sur 150 em ployées parvient à obtenir un poste de dirigeant, contre 1 homme sur 20, selon l’Association nationale des entreprises d’assurances ita liennes. « Le monde des assurances italien, et de la ﬁnance en général, est le secteur le plus arriéré. Les femmes y sont présentes, mais guère dans les plus hautes sphères. Quand c’est le cas, elles proviennent

[dossier] Federica aletto

Force commerciale

hervé thouroude/bnp paribas

diplômée en sciences politiques, federica aletto a démarré sa carrière dans le secteur bancaire. elle s’est ensuite consacrée à des activités académiques dans le domaine juridique avant de bifurquer vers l’assurance. elle rejoint genertel en 1994, l’année où est créée par generali cette toute première compagnie de vente directe du marché italien. cette start-up se transforme en quelques années en l’un des principaux opérateurs du secteur. federica aletto accompagne avec succès le développement de la société de trieste, en y gravissant toutes les marches, du centre de contacts pour les ventes aux opérations d’assurances, avant d’être nommée directrice commerciale. depuis janvier 2012, federica alletto occupe le poste de vice-directrice générale de genertel et de genertel Life, la première compagnie italienne de vente directe en assurance vie et prévoyance. ■

isabella Fumagalli

La secrétaire, c’est le patron

« par le passé, il m’est arrivé plus d’une fois d’être prise pour la secrétaire de l’administrateur délégué... qui n’est autre que moi-même ! » L’anecdote est rapportée par isabella fumagalli, responsable de cardif pour l’italie. diplômée à l’université bocconi de milan, après une expérience de consultante chez Jp morgan, cette brillante manager, mère de deux enfants, entre chez cardif en 1999. elle suit le développement de l’activité en assurance vie de l’espagne jusqu’en 2002, quand elle est nommée administratrice déléguée et directrice générale de cardif assicurazioni. placée à la tête de l’europe centrale et du sud à partir de 2008, elle promeut la croissance stratégique de la compagnie dans dix pays. en 2010, elle intègre le comité exécutif de bnp paribas-cardif. aujourd’hui âgée de 44 ans, elle s’occupe du développement de l’ensemble des canaux de distribution et des partenariats dans la péninsule, devenue le deuxième marché du bancassureur français. ■

pour la plupart de sociétés de consultants. Et on les trouve à des postes à responsabilités surtout dans les compagnies de vente directe ou des business units (1). Les compagnies restent très tradition nelles et privilégient les carrières en interne, et surtout masculines », indique Maurizia Villa, directeur général du cabinet de recrute ment Korn/Ferry Italie. La situation devrait évoluer grâce à la nouvelle loi sur la féminisa tion des conseils d’administration

et de leurs organes de contrôle d’ici à 2015 et 30 % après cette date. « En quelques mois, cette loi a déjà permis de faire un bond de 3 points : la présence des femmes dans les conseils d’administration est passée de 7 % l’an dernier à près de 10 % aujourd’hui, alors qu’elle ne progressait que de 0,5 % par an jusquelà. En 2009, par exemple, le taux était de 6 %. En revanche, leur présence parmi les cadres supérieurs dans les assurances, un monde fortement masculin, est

entrée en vigueur en août. Elle oblige les sociétés privées cotées ainsi que les groupes publics à nommer 20 % de femmes au sein de leur conseil d’administration

" Les compagnies privilégient les carrières masculines. "

maurizia villa, dg de Korn/Ferry Italie

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encore limitée. Sur un total de 768 membres de conseils d’adminis tration, nous avons dénombré 31 femmes, soit 4 %. Ce pourcen tage monte à 6 % si l’on ne prend en compte que les 10 premières compagnies italiennes », constate Enzo Losito Bellavigna, partner (associé) de GEA, qui a lancé cette année une formation consacrée aux « Femmes dans les conseils d’administration ». ■ Jeanne salson, à rome 1. centres de profits filiales de groupes. •••

[dossier]

Femmes – assurance

50 % dans l’effectif total 1/12 sur les douze membres

de la direction de prudential, on ne compte qu’une seule femme

40 % au sein du comitéLife de direction de standard

20 % au comité de direction d’aviva

royaume-Uni

Un club encore très select ■ en dépit d’un fort

mouvement de lobbying au niveau national, le nombre de femmes aux plus hautes fonctions de l’entreprise reste, dans l’assurance, largement inférieur à celui des hommes.

isogyne, l’assurance bri tannique ? Pas vraiment. La plupart des assureurs d’outreManche (Friends Life, Lloyd’s of London…) revendiquent une force de travail relativement homogène. Aviva et Standard Life s’enorgueillissent même d’une représentativité féminine dans les effectifs légèrement plus impor tante, respectivement à 50,4 et 51%. En revanche, chez Prudential, les pourcentages s’inversent sen siblement, la part masculine étant majoritaire au sein des opérations britanniques (53 %) et de gestion d’actifs de la ﬁliale M & G (57 %). Si les femmes sont traditionnelle ment plus représentées dans les fonctions marketing ou des res sources humaines, certains assu reurs tentent de réduire les écarts dans d’autres domaines supposés plus masculins. C’est le cas d’Aviva, qui a entrepris un pro gramme d’homogénéisation dans ses métiers informatiques. Autre constat : le nombre de fem mes devient moins important au

gré des échelons hiérarchiques. Chez Aviva, par exemple, si 40,5 % des femmes occupent des emplois de manager à un niveau junior, elles ne sont plus que 29 % à des postes de middle management (encadrement intermédiaire), et ce pourcentage tombe à 20% pour les postes de direction. Sur le mar ché de l’assurance londonienne, le pourcentage des femmes mana gers ne dépasse pas les 36 %, alors qu’elles sont trois fois plus nom breuses à des postes adminis tratifs. Chez RSA, les femmes ne représentent ainsi que 30,1 % des

" Nos programmes

de mentoring favorisent la carrière des femmes à haut potentiel. "

un porte-parole du groupe Aviva

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managers dans le groupe, et seu lement 26 % au RoyaumeUni. Les assureurs multiplient pourtant les efforts pour promouvoir les femmes au sommet des entre prises : la mise en place de réseaux de développement est désormais chose acquise chez la plupart d’entre eux. Certaines entreprises, comme Aviva, vont audelà de cette expé rience en développant des pro grammes de mentoring : « Un membre du groupe exécutif est associé avec une femme à haut potentiel au sein de l’entreprise, ce qui permet à cette dernière de bénéﬁcier de conseils en matière de développement de carrière », explique un porteparole du groupe. Reste que de gros progrès sont encore à réaliser, en parti culier au sein des conseils d’ad ministration des assureurs. Chez Aviva, si le pourcentage de femmes au conseil d’administra tion atteint 20 %, ce chiffre tombe à 16,5 % au Lloyd’s.

Recommandation entendue

La pression est pourtant très forte au niveau national pour faire remonter ces chiffres. Commis sionné par le gouvernement, le rapport « Davies », publié en février 2011, établit un état des lieux de la représentation des femmes dans les conseils d’admi nistration des grosses entreprises britanniques. Résultat, à cette date, leur nombre n’excédait pas 12,5 % dans les cent plus grosses sociétés cotées britanniques. Lord Davies a recommandé que la proportion des femmes repré sente un minimum de 25 % à l’ho rizon 2015. Un an après la publi cation du rapport, l’université de Cranﬁeld a constaté que la propor tion de femmes dans les conseils d’administration était passée de 12,5 à 15,6 %. De quoi inciter les assureurs à faire davantage. ■ stÉPhanie salti, à londres

[dossier] amanda mackenzie

Financière globe-trotteuse après avoir grandi à Johannesburg en afrique du sud, Jackie hunt quitte pour la première fois son pays pour se rendre en nouvelle-Zélande. ce sera pour travailler chez deloitte. elle opte ensuite pour pWc, avant d’embrasser une carrière dans l’assurance chez royal&sun alliance pendant quatre ans. son avenir dans ce secteur semble alors tout tracé. nouveau changement d’employeur en 2003. ce sera cette fois-ci aviva, où Jackie hunt grimpe les échelons pour devenir, en 2005, directrice financière

d’hibernian, les opérations irlandaises du groupe. elle n’a alors que 36 ans. de retour au royaume-uni en 2007, elle occupe le même rôle chez norwich union, les opérations d’assurances dommages d’aviva au royaume-uni. Janvier 2009, nouvelle étape: elle rejoint standard Life, où elle devient directrice financière du groupe en mai 2010. L’association des assureurs britanniques (abi) l’a recrutée au poste de présidente du comité des taxes et de la réglementation financière en octobre 2011. ■

Jackie hunt

Com’ une chef

amanda mackenzie cumule pas moins de vingt-cinq ans dans les secteurs de la publicité, du marketing et de la communication. passée par les rangs de l’insead (business-school basée à fontainebleau, en seine-et-marne) et après avoir décroché une licence en psychologie, cette professionnelle a mis son expertise au service de british airways airmiles, de british telecom et de british gaz, avant d’arriver chez aviva. responsable de la communication et du marketing, membre du comité exécutif, elle a eu la délicate tâche d’uniformiser l’ensemble des marques sous lesquelles opérait aviva jusqu’en 2009 (aviva, commercial union and hibernian et norwich union). cette mère de deux adolescents, amateur de piano et de chant, fait aussi partie du groupe de pilotage mené par Lord davies sur la présence des femmes dans les conseils d’administration au royaume-uni. elle est également directrice non exécutive du distributeur de vêtements et équipements pour enfants mothercare. ■