Magazine IT n°921

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VIDÉOS, DIAPORAMAS, INFOGRAPHIE… IMMERGEZ-VOUS DANS LE NANOMONDE

N°921ccAVRIL 2010 - 11

www.industrie-technologies.com

MATÉRIAUX

LA NANO REVOLUTION ccPAGE 22

EXCLUSIF ccPAGE 74

GUIDE D’ACHAT ccPAGE 48

«Le CNRS doit être à l’origine de ruptures technologiques»

12 caméras numériques pour la vidéosurveillance

Rencontre avec Alain Fuchs, président du CNRS

Notre sélection de 195 à 3 400 euros



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EDITO

Nano: le goût du risque

B. LEVY POUR IT

Pourquoi faut-il courir le risque des nanotechnologies ? En fin de compte, cette question est la seule qui vaille. Celle que nous devrions nous poser sereinement avant de condamner ou d’encenser cette source d’innovations. L’extrémisme, dans l’un ou l’autre sens, ne fait qu’alimenter le moteur de la peur. Celle qu’ont rencontrée parfois nos journalistes au cours de leur enquête dédiée aux nanomatériaux (notre dossier page 22). Certains industriels rechignaient même à se livrer de crainte d’associer leur marque de trop près à ce préfixe. Il faut démystifier le sujet. Oui, les nanoparticules ne sont pas sans impact sur nos organismes ou sur l’environnement. Oui, les risques qu’elles génèrent doivent être ccTHIBAUT DE JAEGHER sérieusement évalués au regard des bénéfices attendus, RÉDACTEUR EN CHEF tdejaegher@industrie-technologies.com comme le souligne l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail. Les industriels doivent avouer sans crainte qu’ils ne saisissent pas encore tous les ressorts de cette découverte prometteuse. Il est d’ailleurs étonnant de voir que les proIl faut donner cédés de production ne sont pas totalement sa chance bien compris. à l’infiniment petit. Cela ne veut pas dire que tout ce qui est nano n’est pas bon pour nous. Pour ne parler que du domaine des matériaux, l’infiniment petit devrait contribuer à apaiser notre faim de matière première sur une terre où la ressource s’épuise. Mais, pour rendre tangibles ces promesses, il faut donner sa chance à cette technologie. Et faire confiance aux chercheurs. Leur seule ambition, après tout, est de résoudre les problèmes que leur pose notre société notamment en matière d’environnement ou d’énergie. Et dans ces domaines, les pistes les plus prometteuses se cachent dans le nanomonde. cm

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SOMMAIRE

TENDANCES PHOTOVOLTAÏQUE

L’irrésistible ascension des cellules à couches minces

EN COUVERTURE Modélisation d’un nanotube de carbone.

MATÉRIAUX

L’infiniment petit les rend plus costauds

cc PAGE 24

cc PAGE 10

TOXICITÉ ÉNERGIE

Quatre produits au banc d’essai

Dans la biomasse, tout est bon !

cc PAGE 27

cc PAGE 12

GLOSSAIRE ÉNERGIE

Les tribus du nanomonde

Une nouvelle source d’électricité

cc PAGE 28

cc PAGE 14

PROCESS INFORMATIQUE

Six façons de produire minuscule

L’ordinateur lit vos pensées

cc PAGE 30

cc PAGE15

INFOGRAPHIE

KIOSQUE

Et de l’éthanol jaillit le nanotube

cc PAGE 16

OPTIQUE

cc PAGE 33

L’usinage des verres progressifs se fait plus précis

POUR ALLER PLUS LOIN

cc PAGE 17

Notre enquête continue sur le Web

BAROMÈTRE cc PAGE 18

TEXTILE

L’éclairage s’incruste dans les tissus

cc PAGE 19

ÉLECTRONIQUE

La navigation se passe du GPS

cc PAGE 19

MÉDICAL

La lentille de contact communicante

cc PAGE 34

Matériaux: la nanorévolution

De quoi parle-t-on lorsqu’on évoque les nanotechnologies dans le domaine des matériaux ? Quel est leur intérêt par rapport à des produits plus traditionnels ? Autant de questions sur lesquelles Industrie et Technologies vous propose son éclairage. ccPAGE 22

cc PAGE 20

MATÉRIAU

Bâtiments antisismiques en textile composite

cc PAGE 20

AGENDA cc PAGE 21

LA PHOTO-TECH Ces miroirs destinés au télescope spatial James Webb constituent d’authentiques prouesses technologiques et industrielles. cc PAGE 36

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SOMMAIRE

EXPÉRIENCES

PRODUITS GUIDE D’ACHAT

12 caméras numériques de vidéosurveillance

cc PAGE 48

NOUVEAUTES

Notre sélection de produits classés en 8 secteurs de référence Composants mécaniques cc PAGE 53

ENQUÊTE

Convertir ses équipes aux réseaux sociaux cc PAGE 40

CAS D’ENTREPRISE

Médical

Implanet fiabilise le suivi de ses implants cc PAGE 44

FICHE MÉTHODE

Brevetez pour protéger vos innovations cc PAGE 45

PARCOURS LES 3 DIMENSIONS DE

Ronan Stéphan

Directeur pour la recherche et l’innovation au ministère de la Recherche cc PAGE 64

FICHE MÉTIER

Acheteur : il maîtrise les coûts cc PAGE 67

Électrotechnique cc PAGE 54

ÉLectronique cc PAGE 54/55

Logistique-emballage cc PAGE 56

Matériel informatique cc PAGE 57

Équipement de production cc PAGE 58

Chimie-matériaux cc PAGE 59

Équipement général cc PAGE 61

INTELLIGENCES DÉBAT

Cloud computing : la confiance n’y est pas cc PAGE 70

PAROLES D’AUTEUR

Un modèle à réinventer pour l’industrie pharmaceutique Christian Lajoux Président du Leem

cc PAGE 73

CE NUMÉRO COMPORTE : UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET 79

CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE ET SOMMAIRE : GETTY ; NASA ; P. GUITET ; T. GOGNY ; L. PÉRÉNOM ; D.R.

RENCONTRE

« Le CNRS doit être à l’origine de ruptures technologiques » Alain Fuchs, président du CNRS cc PAGE 74

LES JEUX

L’énigme

La vérité des deux frères cc PAGE 77

MISE À NU

L’AMPOULE À BAIN D’HUILE cc PAGE 78

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Immeuble Antony Parc II 10, place du général de Gaulle BP 20156 92186 Antony Cedex Tél. : 01-77-92-92-92 Fax Rédaction : 01-77-92-98-51 Fax Publicité : 01-77-92-98-50

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INDEX

Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-77-92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.

Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général délégué Paul Boursier RÉDACTION Directeur des rédactions Laurent Guez (9423) Rédacteur en chef Thibaut De Jaegher (9483) Conseil éditorial Fabrice Frossard (9452) Secrétaire générale de la rédaction Christine Bradu (9496) Assistante de la rédaction Marie-Ange Planque (9424) Rédacteurs en chef adjoints Ridha Loukil (9480) (Technologies de l’information et de communication, télécoms, électronique, propriété industrielle, informatique) Jean-François Prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre Web) Rédacteurs Muriel de Véricourt (9482) (Matériaux, biotechnologies) Thomas Blosseville (9481) (Energie, environnement) Charles Foucault (9443) (Technologies de la production) Didier Ragu (9435) (Nouveaux produits) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Christophe Bys, Blandine Tarrère et Wilfried Maisy RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction Directeur artistique Gérard Quévrin (9494) Service Photo Bernard Vidal (9490) Conception graphique Rampazzo & Associés COMMERCIAL Directeur des forces commerciales et marketing Pierre-Dominique Lucas (9403) Directrice commerciale du pôle Industrie Béatrice Allègre (9362) Directeur adjoint de la publicité Éric Talley (9578) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Italie Jean-Pierre Bruel ([031]751-494) Allemagne/Suisse Dominique Schall ([78-44]47-001) Benelux (Bruxelles) Anne Stuckens ([02]647-67-34) Grande-Bretagne François Krébel ([01-483]72-02-14 et 72-03-26) Etats-Unis Lawler Communications, Larry Lawler ([001]914-698-66-55) Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Nathalie Chasles (9374) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier de sa décision. MARKETING Responsable du service Jean-Baptiste Alline (9781) Responsable marketing Damien Delhomme (9786) ANNONCES CLASSÉES Directeur général Pierre-Dominique Lucas (9403) Assistante Catherine Bénézit (9412) CONFÉRENCES-EVÉNEMENTS Directrice Anne-Carole Barbarin (9290) ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) Responsable juridique Mireille Monnier (9744) Directeur des affaires sociales Frédéric Sibille (9444) Directeur fabrication et achats Benoit Carlier (9314) TECHNIQUE-PRODUCTION Informatique Philippe Bobo (01-46-99-24-37) Services généraux Jean-Pierre David (responsable) (9416) DIFFUSION-ABONNEMENTS-EDITIONS Directrice de la diffusion et de la promotion Bénédicte Hartog (9406) Directrice des abonnements Patricia Rosso (9788) Directrice des éditions Annie Zaratti (9774) Responsable de la promotion Isabelle de Goüyon Matignon (9811) Service Clients (9292) TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an, 11 numéros + accès Web : 105 euros TTC Etudiants/Demandeurs d’emploi 55 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) 4288 Annuaires (TVA 5,5 % incluse) « L’Atlas des usines » : 95 euros TTC Numéro de commission paritaire : 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Mordacq 62120 Aire-sur-LaLys. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info (principal actionnaire : GISI Communications), SA au capital de 1 057 080 euros. RCS Nanterre 309.395.820. 10, place du Général De Gaulle 92160 Antony. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka

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Les entreprises et les établissements cités

ccA Actel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

ccF Facebook. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

ccL

ccR

Laviosa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Rhodia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Rockwood additives . . . . . . . . . 30

Ad majoris. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Ferrari . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

LCSN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Afsset . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

First solar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Legrand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Airbus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Forrester. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

LG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 24

Alpha Surveillance . . . . . . . . . . . . 48

Free Energy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

LinkedIn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Salesforce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

78

Samsung . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 48

Look Cycle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

SAP. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

Amazon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 ANR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

LiquidLED ccG

Apec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

GE Energy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Applied Nanotech. . . . . . . . . . . . . . 24

Genencor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

.............................

ccS

Scame . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 ccM

Schlumberger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Appolinia S.p.A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Goodyear . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

M3 Mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

Schneider Electric. . . . . . . . . . . . . . 15

Areva . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

Google . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 70

Menapic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Sensimed . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Metcomb. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Showa Denko K.K.. . . . . . . . . . . . . . 30

Michelin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Siemens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11, 36

Microsoft . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

SNCF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

MIT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 24, 70

Solsia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Mobotix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

Solucom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

Monsanto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Sony . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

Arkema . . . . . . . . . 12, 24, 30, 33 Athesis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Axis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 ccB Bayer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Blog Spirit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 BMW. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Boeing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

ccH Holst Centre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Huntsmann Advanced Materials . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 ccI IAE de Grenoble . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 IBM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 24, 70 Icam Toulouse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

Cadbury . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Imec. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15, 19 Imperial College de Londres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

CDAF. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

Implanet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

CEA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24, 30, 74

Inra. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

CNRS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64, 74

Danone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Inria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17, 70 Institut de R&D sur l’énergie photovoltaïque (Irdep). . . . 10 Institut national de l’énergie solaire . . . . . . . . . . . 10

Dassault Systèmes. . . . . . . . . . . . 40

Institut Télécom . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Dell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Intel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Delphi Diesel Systems . . . . . 48

Interxion France. . . . . . . . . . . . . . . . . 70

Displaybank . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

InVisage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

ccC

Coca-Cola . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 ccD

STMicroelectronics . . . . . . . . . . . . 20 ccN

Sysnav . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Nanocor. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Nanocyl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

ccT

Nanomed. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

T-Mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

Nanosolar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Nanostructured & Amorphous Materials . . . . . . 30

Technopole Brest-Iroise . 64

Nanosys. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Nasa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Nexans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Nexcis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Nextira One . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Nyacol Nano Technologies, Inc.. . . . . . . . . . . . . . 30 ccO Open Wide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

Terra Power. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Thales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 Thomson CSF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 TNO. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Toshiba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Twitter. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 ccU Université catholique de Louvain (Belgique) . . . . . . 15 Université de Heidelberg (Allemagne) . 19 UTC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

ccE

ccK

ccP

EADS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

KLB Group. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

EC2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 École nationale supérieure de chimie de Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

Panasonic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Kolor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Pepsi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Valéo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

Philips . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Vestas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Philips . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

VitaminWater . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Ecole polytechnique . . . . . . . . . 10 Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. . . . . . 74 Ensicaen. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 Essilor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Pirelli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Plasmatreat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 PSA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

ccV



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Faites le point sur l’impact du bisphénol A avec notre dossier : « BPA, le sevrage sera difficile ».

LE BLOC-NOTES DE LA RÉDACTION Un texte proposant l’interdiction du bisphénol A (BPA), dont les effets sur la santé font débat, dans l’ensemble des plastiques alimentaires a été discuté en séance. La proposition de loi finalement adoptée recommande d’interdire cette substance chimique pour les seuls fabricants de biberons en plastique. Il laisse donc de côté les résines pour canettes et boîtes Un biberon de conserve, les bidons des fontaines à eau ne doit pas être mais aussi les CD, les tickets de caisse, trop chaud. les lunettes et autres pièces de véhicules C’est peut-être qui en contiennent. Tous ces fabricants pour cette raison que la loi est tiède! ont dû boire du petit-lait en apprenant cette « pasteurisation » du texte. cm

CARTON

ROUGE

LA TÉLÉVISION 3D CHERCHE STANDARD

Avec les téléviseurs 3D commercialisés d’ici à l’été par Sony, Panasonic, Philips, Samsung et autre LG, l’image en relief débarque en force dans le salon. Seulement voilà: les industriels ont trouvé un accord sur un format de Blu-ray 3D, mais pas sur la fréquence d’affichage alternée ni sur le système de synchronisation des lunettes avec l’écran. Une cacophonie de nature à agacer l’utilisateur et à freiner le développement du marché.

Paris mitraillé ! Paris pixelisé ! mais Paris rassemblé !

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N°921ccAVRIL 2010

BRUMEUX. Pleuvra-t-il sur l’exposition universelle de Shanghai ? Peut-être

pas si les services chinois du centre de modification de la météo (CMM) y mettent du leur. Après les jeux Olympiques de Pékin, ils devraient encore intervenir cette année pour empêcher la pluie de tomber. L’ex-empire du Milieu utilise en tout cas régulièrement leurs services pour éviter les sécheresses ou les chutes de grêle. Le CMM envoie ainsi des nuages composés de grains de CO2 gelés et de particules d’iodure d’argent. En 2009, la Chine aurait réalisé 840 vols d’avion pour traiter le tiers de son territoire. Plus de 115 000 roquettes et 890 000 cartouches auraient aussi été tirées. Selon les autorités, cette activité aurait coûté la bagatelle de 100 millions de dollars. Mais elle en aurait rapporté trente fois plus en protégeant les récoltes vivrières. Reste à convaincre de la Et voilà comment la Chine réelle efficacité du procédé. Depuis prétend faire la pluie octobre, le sud-ouest de la Chine et le beau temps. est en effet ravagé par une sévère sécheresse, qui prive d’eau potable des millions d’habitants. Plus récemment, le pays était balayé par les vents de sable. Pour sa population, les autorités vont-elles entamer la danse de la pluie ? cm

A. FRICHÓ ; IMAGINECHINA ; D.R.

PASTEURISÉ. Le Sénat a mis de l’eau dans son… lait.


LA PENSÉE DU MOIS Douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes, qui l’une et l’autre nous dispensent de réfléchir. Henri Poincaré, mathématicien, La Science et l’Hypothèse

WEB

REVUE

GETTY ; D.R.

AT’HOMIQUE. Verronsnous apparaître une centrale nucléaire au coin de la rue ?

C’est en tout cas un projet porté par Bill Gates, via sa société Terra Power. Le milliardaire se serait rapproché de Toshiba pour développer un réacteur très compact. Sa production se compterait en centaines de mégawatts, contre mille aujourd’hui. Surtout, il consommerait moins de combustible et générerait moins de déchets radioactifs. De quoi imaginer une minicentrale dans chaque ville? Mais, il faudra d’abord passer de la théorie à la pratique. cm

S’attaquer aux papillons c’est coton !

OGRE. Jusqu’où ira Google ? Après les micro-

ordinateurs puis les smartphones, le moteur de recherche se lance à l’assaut de la télévision. Avec Sony et Intel, il développe une plate-forme destinée à faciliter l’accès à Internet sur la télé. La solution s’appuie sur son système d’exploitation Android créé au départ pour les téléphones. L’objectif de Google est d’étendre ses applications à l’immense parc de téléviseurs estimé aujourd’hui à 2 milliards de postes dans le monde. cm

OGM-RÉSISTANT. La nature

l’emportera-t-elle sur Monsanto ? En Inde, le géant des biotechnologies a reconnu des cas de résistance à l’insecticide sécrété par son coton OGM. Les cultures ne résisteraient plus aux attaques du papillon ravageur contre lequel cette variété avait été conçue. Pour sa défense, Monsanto conseille d’utiliser la deuxième génération de son OGM, annoncée plus performante. Mais, paradoxalement, elle invite aussi, pour servir de refuge aux insectes, à planter des variétés non génétiquement modifiées. Pour promouvoir ses produits phytosanitaires, Monsanto va-t-il bientôt aussi encourager l’agriculture bio ? cm

GIGAPIXELS. Visitez Paris grâce au plus grand assemblage de photos du monde ! Deux photographes

français et leur équipe sont montés en haut de la tour nord de l’église Saint-Sulpice. De là-haut, le Canon 5D Mark II de 21,1 megapixels qu’ils ont installé sur une tête motorisée a balayé la vue de la capitale de gauche à droite sur 219,75° et de bas en haut sur 38,49°. En 5 heures, 2 346 clichés ont été pris. Les fichiers obtenus ont ensuite été harmonisés et assemblés avec le logiciel Autopano Giga de Kolor, partenaire du projet. La création du rendu, regroupant toutes ces images en une, a nécessité un super-ordinateur de 16 cœurs, doté de 24 Gbit de RAM et d’un disque dur SSD de 1 Tbit. Résultat : une image de 26 763 795 630 pixels… soit la taille de deux terrains de foot ! cm Référence : www.paris-26-gigapixels.com

cc FABRICE FROSSARD

L’influence selon Boeing

La compétition entre les deux géants de l’aéronautique, Boeing et Airbus, se passe aussi sur Internet. Dans la saga de l’appel d’offres pour le renouvellement des avions ravitailleurs américains, Boeing ne ménage pas sa peine on-line. L’avionneur a ainsi lancé une véritable campagne de communication et de lobbying tous azimuts. Pour défendre ses intérêts et vanter les mérites de son avion ravitailleur, Boeing a créé deux sites dont le message principal ne fait pas dans la nuance : « Choisir Boeing, c’est créer 50 000 emplois en Amérique et la supériorité technique du KC-X. » (nom de code du modèle Boeing) Le site, entièrement dédié aux ravitailleurs de Boeing, s’intitule « Les vrais ravitailleurs américains » (realamericantankers. com) et le second « Le ravitailleur des États-Unis » (unitedstatestanker.com). Sur ces sites, outre des informations techniques et un journal en vidéo, le patriote trouvera une pétition à signer pour exiger du gouvernement Obama que le choix se porte sur le KC-X, mais aussi une lettre type pour envoyer au gouverneur ou au membre du Congrès représentant l’État de l’expéditeur. Bien entendu, une guerre de l’information ne serait pas complète, si les médias « temps réel » n’étaient pas utilisés. Chaque nouvelle information ayant trait positivement à la cause de Boeing sera ainsi relayée sur son fil Twitter dédié : http://twitter.com/ustanker sans oublier l’indispensable page Facebook. Face à cette force de frappe, EADS a opté pour une attitude très discrète. Aucun site dédié n’a été développé, tout juste une page sur son site américain (www.eadsnorthamerica.com). Quelle que soit l’issue de cette affaire, dans la guerre d’influence entre les deux meilleurs ennemis, Boeing a largement pris le dessus sur son adversaire sur le Web.

ffrossard@industrie-technologies.fr

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TENDANCES

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DÉVELOPPEMENT

PRODUCTION

Grâce à cet indicateur, repérez le stade de développement des innovations que nous avons sélectionnées.

Photovoltaïque L’irrésistible ascension des cellules à couches minces Le soleil se lève sur la deuxième génération de cellules photovoltaïques. Après des années marquées par l’hégémonie du silicium cristallin, les couches minces s’imposent dans le paysage photovoltaïque. Mais pour détrôner leurs aînées, les trois challengers devront optimiser leurs procédés de fabrication.

LE TELLURE DE CADMIUM

c Rendement : 11 % (16 % en labo) c Coût : 0,9 dollar par watt c Maturité : en production c Ressource : limitée en tellure c Applications : centrales solaires au sol

e photovoltaïque vit une mutation. Longtemps considérées comme prometteuses, les cellules solaires à couches minces ébranlent aujourd’hui la suprématie du silicium cristallin. En 2009, elles auraient même compté, selon l’analyste américain Displaybank, pour 20 % de la production mondiale de cellules solaires. Comme leurs aînées, les couches minces utilisent des matériaux semiconducteurs. Mais leur faible épaisseur, au moins cent fois inférieure, promet une division par deux des coûts de production. Pour pérenniser son ascension, cette deuxième génération photovoltaïque devra désormais optimiser ses procédés de fabrication.

L

c Outre un fabricant historique, Free Energy, la France voit se multiplier les projets d’usines de modules solaires à couches minces.

ccNEXCIS

La start-up française, fondée en 2008 dans les Bouches-du-Rhône, développe un procédé de dépôt pour le cuivre-indium-sélénium. ccSOLSIA

Cette année, l’industriel français doit lancer une unité pilote dans le silicium amorphe en Rhône-Alpes. Il prévoit d’atteindre une cadence industrielle dans deux ans. ccFIRST SOLAR

Associé à EdF, le spécialiste américain du tellure de cadmium prévoit d’ouvrir un site, en 2012, près de Bordeaux.

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cc Bientôt,

les cellules capteront aussi l’infrarouge

Le choix des matériaux sera crucial. Le tellure de cadmium possède une longueur d’avance. C’est LA technologie à bas coût grâce à un procédé de dépôt maîtrisé: sublimation puis condensation des grains de tellure de cadmium. Mais un frein majeur – la toxicité du cadmium – pourrait clouer cette filière au sol. La gestion en fin de vie du cadmium sera en effet plus simple dans des centrales au sol que disséminées sur les toits. En embuscade, deux autres familles de couches minces affûtent leurs armes. D’un côté, le silicium amorphe, qui se distingue du standard cristallin par un moindre ordonnancement de ses atomes et bénéficie, comme lui, d’abondantes ressources en silice. De l’autre, les calchopyrites, dont

le composé de base associe cuivre, indium et sélénium. Cette famille promet les meilleurs rendements: près de 20 %, soit autant que les meilleures cellules cristallines actuelles. Silicium amorphe ou cuivre/indium/sélénium… Dans les deux cas, le procédé de fabrication reste à mettre au point. Pour le silicium amorphe, le dépôt en phase vapeur assisté par plasma dissocie, en les chauffant, les molécules d’un gaz précurseur, le silane. Elles sont excitées par un champ électrique pour accélérer leur dépôt, souvent sur du verre. « Mais sur de grandes surfaces, le silicium amorphe atteindra difficilement les 13 % de rendement nécessaire pour être compétitif », prévient Jean-Pierre Joly,

D.R.

L’éclosion du « made in France »


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Suivez en vidéo la fabrication de cellules photovoltaïques en couches minces chez Nanosolar.

TENDANCES

Matériaux Le microbe joue les hévéas !

LES TROIS TECHNOLOGIES EN LICE

Il faut s’affranchir du pétrole en chargeant des bactéries de produire de l’isoprène. La sugges-

LE CUIVREINDIUM-SÉLÉNIUM

LE SILICIUM AMORPHE

D.R.

c Rendement : 8,5 % (15 % en labo) c Coût : 1,2 à 1,3 dollar par watt c Maturité : en développement c Ressource : abondante c Applications : grandes toitures

le directeur de l’Institut national de l’énergie solaire (Ines). Les chercheurs explorent donc plusieurs pistes: ajouter du germanium, modifier les propriétés optiques à la surface de la cellule, ou créer des architectures multicouches. « En ajoutant au silicium amorphe une nanocouche de cristallin, nous capterons l’infrarouge en plus de la lumière visible », évoque Bernard Drévillon, le directeur du laboratoire de physique des interfaces et des couches minces de l’École polytechnique. Évaporation sous vide, pulvérisation cathodique, dépôt électrochimique, électrolyse… Pour le cuivre/indium/sélénium, le procédé de fabrication reste même à inventer. D’autant que la composition

c Rendement : 11 % (19 % en labo) c Coût : 1,2 à 1,3 dollar par watt c Maturité : en développement c Ressource : limitée en indium c Application : grandes toitures

des cellules va évoluer. Aux éléments de base (cuivre, indium, sélénium), les chercheurs ajoutent du gallium et du soufre pour grappiller le moindre pour-cent de rendement. « Anticipant une pénurie d’indium, nous envisageons de le remplacer par de l’aluminium ou de la castérite, un matériau abondant associant zinc et étain », ajoute Daniel Lincot, le directeur de l’Institut de R&D sur l’énergie photovoltaïque (Irdep). Nul doute que les procédés de dépôt évolueront encore. L’industrie photovoltaïque ne vit pas sa dernière mutation technologique. cm cc THOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com

tion de la société de biotechnologie Genencor a inspiré Goodyear, qui a fabriqué des pneus prototypes issus de ce précurseur du caoutchouc. Naturelle chez certains micro-organismes, la synthèse de l’isoprène voit son rendement amélioré par ajout d’un gène d’origine Ce bio-pneu végétale codant sa synthèse. est constitué Un pilote industriel pourrait d’isoprène issu de matières premières voir le jour dès l’an prochain renouvelables. et l’application industrielle interviendrait dans trois à cinq ans. Genencor envisage par ailleurs la fabrication de biocarburants à partir d’isoprène. cm

Automobile Les feux de circulation guident les voitures Pas besoin de connexion mobile 3G pour suivre en temps réel le trafic routier. Les feux de circulation suffisent. Ce mode

de communication sans fil, qui repose sur la modulation de la lumière, est présenté par Siemens et BMW. L’information reçue par la voiture sert également à optimiser le démarrage du moteur, les arrêts et la récupération d’énergie de freinage à l’approche des feux de circulation. Selon Siemens, qui a démontré en laboratoire la possibilité d’obtenir un débit de 500 Mbit/s à partir de sources lumineuses à LED, le système est extensible à la communication entre voitures en utilisant les phares et les feux arrière des véhicules. Avantage par rapport aux technologies de communication radio ? Il utilise l’infrastructure existante et est insensible aux perturbations radio. cm

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WEB c www.industrie-technologies.com

Énergie Dans la biomasse, tout est bon !

VIDÉO Comment ça marche une Ferrari hybride ?

La firme de Maranello est en passe de transformer ses célèbres voitures rouges en bolides verts. La preuve avec la Ferrari 599 Fiorano présentée au salon de Genève début mars. Elle embarque une motorisation hybride inspirée du système KERS conçue au départ pour la formule 1. Explications en vidéo. www.industrie-technologies.com, rubrique environnement

DIAPORAMA La production des têtes d’éoliennes chez GE Energy Les éoliennes, vous connaissez. Mais les nacelles peut-être moins. C’est pourtant elles qui embarquent l’ensemble des technologies qui convertissent l’énergie du vent en électricité grâce à l’ensemble des composants qu’elles embarquent. Avec notre diaporama, pénetrez dans l’usine allemande de GE Energy qui assemble les nacelles de ses éoliennes. www.industrie-technologies.com, rubrique en images

START-UP Menapic invente le sonar du nanomonde

L’outil de mesure développé par Menapic caractérise avec une précision sans précédent des objets de la taille d’un millième de cheveu. www.industrie-technologies.com, rubrique nanotechnologies

CHAQUE SEMAINE suivez l’actualité de l’innovation sur www.industrie-technologies.com avec nos deux newsletters:

l’Hebdo de la Techno le mardi et la Lettre de la Conception et du Design le jeudi.

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À l’instar des raffineries de pétrole, les biocarburants auront leurs bioraffineries. L’ob-

jectif est le même: valoriser toutes les fractions de la matière première pour fabriquer non seulement des biocarburants mais également des produits de valeur. Ce concept constitue l’objet du projet européen Biocore (Biocommodity Refinery). Lancé dans le cadre du 7e programme cadre de recherche et développement, il bénéficie d’un budget de 20,3 millions d’euros, dont un financement de 13,9 millions d’euros de la Commission européenne. Il rassemble dix entreprises, dont le chimiste Arkema, une ONG et treize organismes publics de recherche. Particularité: il se concentre sur la deuxième génération de biocarburants et sur les coproduits qui peuvent être associés à leur synthèse. Il s’appuie sur une expertise industrielle bien réelle, puisque c’est sur le

Le projet Biocore s’appuie sur l’expertise industrielle du site européen d’Arkema à Bazancourt.

site européen pionnier d’Arkema à Bazancourt (près de Reims), l’une des bioraffineries de première génération les plus avancées. « Le site de Bazancourt est pour l’instant centré sur le raffinage de l’amidon pour produire de l’éthanol. Biocore vise à passer à la génération suivante, en privilégiant la recherche de nouveaux itinéraires de transformation de la biomasse », précise, Michael O’Donohue, directeur de recherche à l’Inra et coordinateur du projet. Clé de cette nouvelle approche: le procédé Organosolv, qui permet de séparer efficacement les différentes familles physico-chimiques contenues dans les produits végétaux (lignine, cellulose et hémicelluloses). Il ouvre la voie à l’utilisation non seulement des graines comme dans les biocarburants de première génération mais également de la plante entière. cm

cc EN BREF

Matériaux Des adhésifs pour composites

Une gamme de systèmes de collage dédiée aux composites sera présentée par Huntsmann Advanced Materials à l’ocassion du salon Jec Composites Show 2010, Micrographie de l’adhésif qui a lieu à Paris du 13 au 15 avril. mis au point par Huntsmann Ces adhésifs à base d’époxy, Advanced Materials. qui se présentent sous forme de cartouches, sont capables de résister au cisaillement en chevauchement jusqu’à 40 MPa. cm

Électronique Le chaînon manquant à l’interconnexion optique des puces

Une étape importante est franchie pour l’interconnexion des puces électroniques par des liaisons optiques ultrarapides en lieu et place des pistes électriques actuelles à base de cuivre. Avec son photodétecteur à avalanche en germanium, IBM apporte la dernière pièce du puzzle technologique nécessaire à cette substitution. Il complète ainsi le développement de guide d’onde, de modulateur optique et de commutateur photonique. cm

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TENDANCES

Tous les détails du projet Biocore dévoilés en vidéo par ses architectes.



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Automobile Un branchement standard pour la recharge de véhicule électrique

Promouvoir l’émergence d’un standard européen de branchement pour la recharge du véhicule électrique. C’est l’objet du consortium EV Plug Alliance. Créé par Schneider Electric, Legrand et Scame, il propose un label de conformité au standard en cours d’élaboration au sein de la Commission électrotechnique internationale. Les premiers produits labellisés sont prévus à la fin du premier semestre 2010. cm

Énergie Une nouvelle source d’électricité Les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont découvert un nouveau moyen de produire de l’électricité.

Ce procédé, qui repose sur l’utilisation de nanotubes de carbone, pourrait un jour, peut-être, remplacer les batteries dans l’électronique. Les chercheurs ont déposé une couche de combustible sur des nanotubes. Pour déclencher la combustion, ils appliquent un rayon laser ou une étincelle électrique à l’une des extrémités. Un flux de chaleur se propage alors à l’intérieur du nanotube et entraîne avec lui des électrons, créant un courant électrique. Proportionnellement à son poids, ce système, selon le MIT, pourrait générer cent fois plus d’énergie qu’une batterie lithium-ion. Les chercheurs espèrent maintenant produire du courant alternatif en combinant différents revêtements combustibles. cm

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À l’intérieur d’un nanotube un flux de chaleur génère un courant électrique.

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Vivez l’expérience de Mind Speller en vidéo.

TENDANCES

Informatique L’ordinateur lit vos pensées

cc EN BREF

Environnement Robot trieur de plastiques

D.R.

Plus besoin de clavier pour écrire. Ni de voix pour parler. Juste pensez et c’est le système

Mind Speller qui se charge de transcrire vos pensées en texte ou de les traduire en paroles. Développé conjointement par l’Institut de recherche belge en microélectronique Imec, l’université catholique de Louvain, en Belgique, et l’institut de recherche Holst Centre à Eindhoven, au PaysBas, il se présente sous la forme d’un boîtier électronique compact de la taille d’un paquet de cigarettes, raccordé d’un côté à l’ordinateur et de l’autre à un casque à électrodes qui captent les signaux cérébraux EEG (électroencéphalogramme). Un logiciel reconnaît la pensée en analysant les signaux EEG puis la transcrit soit en texte soit en paroles. Le système vise tout particulièrement les personnes handicapées à mobilité réduite incapables d’utiliser le

Pour la première fois une technologie laser développée à Osaka, au Japon, permet de distinguer les différents types de plastiques composant un objet. Intégré sur un robot, ce mode de détection ouvre la voie au recyclage des plastiques, jusqu’alors possible uniquement sur les polyéthylènes téréphtalates et les polystyrènes, seules matières reconnaissables à l’œil nu. cm

Un boîtier et un casque à électrodes permettent au logiciel de transcrire les pensées d’un individu.

clavier ou l’écran tactile. Selon l’mec, il offre l’avantage de s’adapter facilement à chaque utilisateur, sans période de calibrage. Il présente aussi un potentiel important de miniaturisation et de réduction des coûts via l’intégration sur une puce. cm

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TENDANCES

LE KIOSQUE Q

cc EN BREF

Presse Le Top 50 des champions de l’innovation

Automobile L’énergie est dans la carrosserie

c cRÉFÉRENCES : Technology Review, mars/avril 2010, « The 50 most innovative companies in the world »

Vidéo 50 milliards d’objets connectés en 2020

Bientôt, le monde va compter 5 milliards de personnes connectées par le téléphone mobile. Mais le potentiel de connexion des objets et des machines s’annonce bien plus important. Ericsson prévoit 50 milliards d’objets connectés à l’horizon 2020. De quoi apporter davantage d’intelligence dans le monde qui nous entoure. La vidéo imagine comment ce développement va affecter notre mode de vie en favorisant notre ubiquité et explore différents scénarios qui seront rendus possibles par les technologies de communication mobiles de demain. cm c cRÉFÉRENCES : www.industrie-technologies.com

Presse Les ex-Google, anges gardiens des start-up ?

Il y a une vie après avoir travaillé pour Google ! Celle de business angels. C’est en tout cas ce que nous révèle un article de la revue Business Week qui répertorie les investissements réalisés par les anciens de Google dans une centaine de start-up très innovantes. Ce club très fermé (16 membres) a ainsi mis le pied à l’étrier de Twitter, de Foursquare (un site qui s’appuie sur les téléphones mobiles pour créer un nouveau réseau social) ou encore de Mint.com (un système de comptabilité personnel). Loin de se cantonner aux jeunes pousses 100 % Web, ces investisseurs poussent leurs feux dans d’autres domaines comme les tests ADN ou la boisson. L’ex-responsable des ventes a pris des parts dans Lotus Vodka. cm c cRÉFÉRENCES : Business Week, 8 mars 2010

BONUS c Retrouvez la vidéo d’Ericsson sur www.industrie-technologies

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Un matériau ambitionne de mettre un coup de turbo au marché des voitures électriques et hybrides. Ce composite créé par l’Imperial College de Londres, est capable d’emmagasiner et de libérer de l’énergie électrique. Suffisamment solide et léger, il pourrait être utilisé dans certaines parties métalliques de la carrosserie. Les scientifiques imaginent aussi qu’il pourrait remplacer les batteries actuelles de téléphones et d’ordinateurs portables. cm

Mesure Des capteurs d’images quatre fois plus performants

Les capteurs à points quantiques d’InVisage absorberaient 90 à 95 % de la lumière..

La technologie QuantumFilm, développée par InVisage, aux États-Unis, promet des capteurs d’images quatre fois plus sensibles que les imageurs actuels CCD et Cmos. Au lieu de photodétecteurs en silicium, elle utilise des points quantiques (des cristaux de sulfure de plomb à une certaine taille nanométrique) pour capter 90 à 95 % de la lumière, contre seulement 25 % pour les imageurs actuels. Et ceci sans augmenter ni le coût ni l’encombrement. cm

DÉVELOPPEMENT

PRODUCTION

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Le classement TR50, qui fait la couverture de Technology Review, recense les cinquante sociétés les plus innovantes dans le monde. Les entreprises retenues sont ventilées en cinq secteurs (énergie, Internet, matériaux, biomédecine et informatique) et dans deux catégories selon qu’elles sont cotées ou non en Bourse. Parmi elles, on retrouve des grandes stars de l’innovation comme IBM, Google, Apple, GE, Nissan, Intel, DuPont ou GlaxoSmithKline, mais aussi des jeunes sociétés à l’avenir jugé prometteur et qui sont inconnues du grand public telles que Plastic Logic (écrans souples), Infinera (puces photoniques pour transmissions optiques) ou encore Novomer (plastiques issus du CO2). Le classement est dominé par des sociétés américaines. cm


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TENDANCES

Optique L’usinage des verres progressifs se fait plus précis

ESSILOR

Un verre progressif visant à perturber le moins possible la vision des contrastes, même dans des conditions difficiles comme la conduite de nuit, vient d’être lancé en France par Essilor.

cc EN BREF

Énergie Une batterie aussi fine et souple que le papier

Front d’onde idéal réfracté (sans aberration) Système optique

« L’œil sait très bien s’adapter à des luminosités très différentes : nous voulions faire en sorte que les lunettes ne diminuent pas Front d’onde Front d’onde réfracté cette capacité de l’œil à distinguer plan entrant avec aberrations les contrastes », précise le directeur général d’Essilor France, Éric Leonard. Pour ce faire, les La taille de la pupille et l’orientation du regard sont prises en compte dans les verres Varilux 2.0 pour garantir la netteté de la vision. chercheurs du groupe ont réalisé une batterie de mesure sur les variations de la nissent la surface des verres progressifs… sachant taille des pupilles, sachant que ce diamètre que l’opticien, en se basant sur la prescription, dépend entre autres de la luminosité et de la mesure et nous transmet quatre ou cinq direction du regard. Ces données, traitées paramètres. Tout notre savoir-faire consiste grâce à un outil de calcul développé avec l’Inria à déterminer les autres paramètres pour garantir pour la précédente génération de verres progres- une bonne performance au porteur », explique sifs, lancés en 2006, ont permis d’affiner les Gilles le Saux, le directeur R&D optique règles à appliquer lors de l’usinage des verres. du groupe. Les machines d’usinage à commande numérique Un calcul que ces machines exécutent en utilisées pour la fabrication des verres Varilux quelques dizaines de seconde, avant de réaliser ont été modifiées pour ajouter ces nouvelles l’usinage correspondant. Les verres Varilux 2.0 données à celles qui étaient déjà prises en ont d’ores et déjà remplacé la génération précécompte lors du calcul du rayon de courbure à dente sans modification du prix en France appliquer en tout point de la surface de la face et devraient être lancés dans le monde entier avant du verre. « Plus de 200 paramètres défi- d’ici au mois de juin. cm MARQUEUR DE MATURITÉ IT

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DÉVELOPPEMENT

Épaisse de 450 µm, cette batterie est réalisée avec les techniques de l’impression.

Des Japonais ont développé une batterie lithiumpolymère qui s’imprime sur des supports souples (papier, textiles, plastiques…) comme des logos. Elle mesure seulement 450 µm d’épaisseur. Ce prototype au format A6 (105 x 148 mm) renferme un électrolyte polymère solide. Il affiche une capacité de 45 mAh et supporte 100 cycles de recharge-décharge. Selon ses développeurs, cette technologie s’adapte à différents formats. cm PRODUCTION

AVRIL 2010ccN°921

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TENDANCES

Découvrez les 50 industriels les plus innovants en France en consultant l’intégralité du palmarès Inpi.

LE BAROMÈTRE BREVETS

1 265

PSA EN POLE POSITION

Internet Le clic rend plus intelligent !

LES 10 PREMIERS DÉPOSANTS DE BREVETS EN FRANCE (entre le 1er juillet 2007 et le 30 juin 2008)

1. PSA Peugeot Citroën 2. Renault 3. L’Oréal 4. Safran

906

5. CEA 6. Valeo 467

452

416

389

7. EADS (incluant Airbus) 8. Thales 9. CNRS 329 10. IFP 286 277 173 SOURCE : INPI

PSA a sérieusement mis le pied sur l’accélérateur de l’innovation! Déjà en pole position lors du dernier classement de l’Institut national de la propriété industrielle, le constructeur se place à nouveau à la première place du palmarès dévoilé le 23 mars. Il réussit même à distancer son concurrent numéro 1, Renault, qui était juste derrière lui en 2008. Le groupe Peugeot-Citroën a en effet publié 304 brevets supplémentaires entre le 1er juillet 2007 et le 30 juin 2008. Un boom imputable, selon le constructeur, à sa nouvelle politique incitant ses ingénieurs à déposer davantage de brevets. cm

Énergie La montée en puissance du photovoltaïque Silicium cristallin : 9,2

Couche mince en tellure de cadmium : 1,6 Autres couches minces : 1,2

PRÉVISION DE PRODUCTION MONDIALE DE CELLULES SOLAIRES EN 2010 PAR TECHNOLOGIE (en GW)

Marché L’ascension de l’électroménager communicant

La production mondiale de cellules photovoltaïques devrait grimper de 30% en 2010 pour atteindre 12 GW. Elle avait déjà progressé de 36 % l’an dernier pour culminer à 9 GW. La moitié de cette production venant de Chine et de Taiwan. Cette montée en puissance a eu un effet bénéfique sur les prix. Ils ont chuté de 38 % pour les modules en silicium cristallin. cm

18

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23,9

ÉtatsUnis

INVESTISSEMENTS DANS LE RÉSEAU ÉLECTRIQUE COMMUNICANT EN 2010 (en dollars 19,9 par habitant) 17

Espagne

Corée du Sud

INTERNET VA-T-IL AMÉLIORER NOTRE INTELLIGENCE ? OUI : 76 %

NON : 21 %

Ne se prononcent pas : 2 % INTERNET VA-T-IL FAIRE PROGRESSER NOTRE CAPACITÉ À LIRE, ÉCRIRE ET RESTITUER LE SAVOIR ? OUI : 65 %

D’ici à 2015, le marché mondial de l’électroménager communicant devrait quintupler à 15 milliards de dollars selon le cabinet Zpryme. Parmi les appareils dialoguant avec le réseau électrique, les lave-linge constitueront le principal marché, devant les réfrigérateurs et les sèche-linge. Les États-Unis (36 %) et la Chine (18 %) seront les deux premiers débouchés. cm

SOURCE : DISPLAYBANK

Quel va être l’impact d’Internet sur notre intelligence en 2020 ? Nous rendra-t-il plus intelligents ou au contraire stupides ? La conclusion de l’étude « The Future of Internet », menée par Elon University et Pew Research Center auprès de 900 experts, se veut rassurante. Nos capacités intellectuelles devraient être dopées grâce au Net. L’abondance d’informations sur la Toile nous permettrait notamment de réaliser de meilleurs choix. cm

5,47

4,14

Chine

France

SOURCE : ZPRYME

NON : 32 %

Ne se prononcent pas : 3 %

LE CHIFFRE

249

MILLIARDS DE DOLLARS

C’est ce que représenteront les achats sur Internet dans le monde en 2014, selon les prévisions du cabinet Forrester. Ce marché est estimé en 2014 à 114 milliards d’euros en Europe de l’Ouest et à 17 milliards d’euros en France. SOURCE : FORRESTER


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Textile L’éclairage s’incruste dans les tissus

cc EN BREF

Électronique Le système embarqué sur une puce

Des textiles intelligents capables d’afficher des images à la demande ou d’émettre de la lumière à des fins médicales, architecturales ou design. Tel est l’objet du projet de recherche européen

Cette couverture équipée de LED traite par photothérapie l’ictère néonatal.

Place-it, qui vient de recevoir l’appui de la Commission européenne avec un financement de 10, 9 millions d’euros dans le cadre du 7e PCRD. Lancé en février 2010 pour une durée de trois ans et demi, il associe douze partenaires, dont Philips (coordinateur), le centre de recherche néerlandais TNO, le centre de recherche belge en microélectronique Imec et l’université de Heidelberg, en Allemagne. L’un des objectifs de cette initiative est d’explorer les voies technologiques permettant d’incruster dans des fibres textiles des composants d’éclairage LED et Oled, des capteurs et dispositifs de contrôle électronique pour créer des tissus intelligents utilisables sur des objets quotidiens allant de la couverture de bébé aux meubles de salon en passant par les vêtements de mode. cm

La technologie SmartFusion allie les performances de l’Asic à la souplesse des circuits programmables.

Électronique La navigation se passe du GPS

D.R.

Plus besoin de GPS pour accéder à des fonctions de géolocalisation et de navigation.

La start-up Sysnav, créée en 2008 par essaimage de Mines ParisTech, développe une alternative issue des recherches pour les applications balistiques et militaires. Le principe consiste à mesurer la variation du champ magnétique présent dans l’espace. « Lorsqu’on se déplace, on modifie le champ magnétique aux alentours, explique David Vissière, PDG-cofondateur de la société. La mesure de cette variation nous fournit une MARQUEUR DE MATURITÉ IT

TENDANCES

information sur la vitesse de déplacement. En couplant cela avec l’information d’orientation fournie par un capteur inertiel, nous sommes en mesure de déterminer la position dans l’espace. » Intérêt ? Cette technologie fonctionne partout, y compris dans les tunnels et à l’intérieur du bâtiment, où le signal GPS n’existe pas. Autre avantage: elle est insensible au brouillage radioélectrique, ce qui en fait une solution pour les applications de sécurité comme le convoyage de fonds. cm RECHERCHE

DÉVELOPPEMENT

Avec la technologie SmartFusion d’Actel, l’intégration électronique franchit un pas décisif. Là où il fallait jusqu’ici au moins deux composants, il n’en faut plus qu’un seul pour réaliser l’acquisition des signaux analogiques des capteurs, les traiter de façon numérique et générer des ordres aux actionneurs. Autrement dit, le système embarqué entier se réduit à presqu’à une puce. cm

PRODUCTION

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TENDANCES

Médical La lentille de contact communicante Non contente de corriger les défauts de vision, la lentille de contact devient un dispositif de diagnostic et de prévention des maladies ophtalmiques.

STMicroelectronics a réussi à y embarquer un capteur de la tension oculaire, sans altérer la vision de l’utilisateur. Réalisé en technologie Mems (microsystème électromécanique), le capteur transmet sans fil les mesures à un récepteur placé autour du cou. Les informations sont ensuite collectées par une plateforme médicale proposée par la société suisse Sensimed. Cette solution vise à améliorer le diagnostic et le suivi du glaucome, une malaLe dispositif électronique die grave du nerf optique qui touche intégré sur la lentille permet 60 millions de personnes dans le de détecter un glaucome. monde selon l’OMS. Outre le tensiomètre, le dispositif électronique intégré sur la lentille comprend une antenne, un circuit de traitement et un émetteur radiofréquence passif (qui fonctionne sans pile). La solution devrait être lancée progressivement pays par pays à travers l’Europe à partir du troisième trimestre 2010 et sur le marché américain d’ici la fin de l’année 2011. cm

Matériau Bâtiments antisismiques en textile composite Améliorer de plus de 200 % la résistance des bâtiments ainsi que leur capacité à se déformer sans se rompre (ductilité) grâce à un textile. Tel est l’exploit

RECHERCHE

20

DÉVELOPPEMENT

N°921ccAVRIL 2010

PRODUCTION

D.R.

réalisé par le matériau composite à base de fibres optiques tricotées mis au point par D’Appolonia. Pour ce faire, le tissu multiaxial de fibres optiques tressées est intégré à une matrice polymère dopée aux nanoparticules. Ce revêtement est incorporé dans les architectures grâce à un mortier, lui aussi nanoamélioré. Des capteurs également présents dans le composite permettent le suivi des structures avant, pendant et après les séismes. Une innovation qui tient debout et pour laquelle la société italienne recevra le prix Construction du JEC composites Show 2010, mi-avril à Paris . cm


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TENDANCES

L’AGENDA

LE RENDEZ-VOUS

Convention d’affaires Trouvez votre partenaire de recherche

29 | 04

Salon Des inventions à dénicher

Le salon international des inventions, qui se déroule dans le cadre de la Foire de Paris, présente les créations issues du Concours Lépine. Les idées proviennent de l’industrie mais surtout d’inventeurs indépendants. La plupart recherchent des partenaires pour les concrétiser et les mettre sur le marché. Outre les opportunités de licence ou de reprise de brevets, les industriels peuvent trouver ici des idées intéressantes d’innovation.cm

En devenant un institut Carnot, le CEA Leti a développé des stratégies de collaboration aptes à servir les besoins de l’industrie.

Vous avez besoin d’un partenaire de recherche pour votre projet d’innovation ? Les Rendez-vous

Carnot sont l’endroit idéal pour le dénicher. L’édition 2010 réunit 700 exposants, dont les 33 instituts Carnot mais aussi des sociétés de recherche sous contrat et des organismes de soutien de R&D partenariale. L’ouverture internationale se confirme avec notamment la participation de certains instituts Fraunhofer, venus d’Allemagne, et de TNO, organisme néerlandais de transfert de technologie. Les porteurs de projets d’innovation des entreprises et des collectivités locales peuvent trouver une réponse à leur problématique dans presque tous les domaines (écoconception, bâtiment durable, matériaux, énergie, chimie, microélectronique, technologies d’information et de communication, sciences de la vie… ). L’édition 2009 s’est concrétisée par 4 000 rendez-vous d’affaires qui ont abouti à environ 120 contrats de recherche et autres types de coopération. cm

ccDu 29 avril au 9 mai Paris Expo - Porte de Versailles http://www.concours-lepine.fr

03 | 05

Congrès La grand-messe des biotechnologies

Avec près de 15 000 participants et plus de 1 700 exposants venus de quelque 60 pays, le congrès international Bio est le plus grand rassemblement mondial d’acteurs des biotechnologies. Il sera l’occasion de rencontrer investisseurs et partenaires industriels, notamment lors des présentations d’entreprises du secteur et d’entretiens-minute.cm

P. STROPPAT

ccDu 3 au 6 mai McCormick Place, Chicago http://convention.bio.org/

05 | 05

ccDu 5 au 6 mai 2010 à l’Espace Double-Mixte de Lyon http://www.rdv-carnot.com

18 | 05

Salon Bilan de santé

Un check-up complet des enjeux et acteurs du monde de la santé : c’est ce que les visiteurs de la 23e édition du salon Hôpital ExpoIntermedica pourront réaliser, comme tous les deux ans. Cette manifestation qui rassemble 750 exposants

et plus de 25 000 visiteurs sur une surface de 21 000 m2 mettra notamment à l’honneur les technologies médicales. Elle abritera par ailleurs Health Information Technologies, le salon des technologies d’information en santé. cm ccDu 18 au 21 mai Paris Expo - Porte de Versailles http://www.hopitalexpo.com

19 | 05

Salon Le laser pour l’industrie

Le salon Espace laser s’impose comme le rendez-vous incontournable en France des matériels et techniques laser. Soudage, marquage, gravure, découpe, perçage, traitement de surface, prototypage… La manifestation couvre toutes les applications dans l’industrie et propose les solutions et les services nécessaires. En parallèle au salon, des conférences apportent des témoignages concrets d’applications et font le point sur les évolutions technologiques dans le domaine. cm ccLes 19 et 20 mai Cité internationale des congrès de Nantes www.espace-laser.biz

01 | 09

Appel à projets 200 millions d’euros pour les systèmes embarqués

L’initiative européenne conjointe Artemis, dédiée à la recherche sur les systèmes électroniques embarqués, lance son troisième appel à projets. À la clé, un budget de près de 200 millions d’euros, dont 100 millions d’euros financés par la Commission européenne et les 22 États membres participant à l’initiative. Les projets retenus visent à améliorer notamment la sécurité dans les transports, l’énergie ou la santé. cm ccDate limite : 1er septembre https :/www.artemis-ju.eu/ Call2010

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Matériaux

L’infiniment petit les rend plus costauds ccPAGE 24

toxicité

Quatre produits au banc d’essai

ccPAGE 27

glossaire

Les tribus du nanomonde ccPAGE 28

process

Six façons de produire minuscule

ccPAGE 30

infographie

Et de l’éthanol jaillit le nanotube ccPAGE 33

nanoMatériaux

Notre enquête continue sur Internet

ccPAGE 34


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Matériaux La nanorévolution Les promesses des matériaux dont les propriétés sont maîtrisées à l’échelle du mil-liardième de mètre sont d’une diversité vertigineuse. De l’explosion du rendement des panneaux photovoltaïques à la conception d’écrans plats en passant par des batteries plus performantes, de nouveaux dispositifs médicaux ou des textiles plus intelligents, de nombreux secteurs s’y intéressent déjà. Le néophyte risque de s’y perdre… De quoi parle-t-on lorsqu’on évoque les nanotechnologies dans le domaine des matériaux? Quel est leur intérêt par rapport à des produits plus traditionnels? Comment les fabrique-t-on? Autant de questions sur lesquelles Industrie et Technologies propose son éclairage. cm

Les chercheurs intensifient leurs efforts dans les nanomatériaux. Ils tentent ici de mettre au point des revêtements optiques fonctionnels grâce à des techniques « sol-gel ».

GETTY

PROMETTEUR En 2015, le marché des produits intégrant des nanotechnologies pourrait atteindre les 2500 milliards de dollars. Selon le cabinet d’études Lux Research.

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L’intégralité du rapport de l’Afsset est consultable sur notre site.

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Toxiques, pas toxiques… Quatre produits au banc d’essai Les produits “enrichis en nano” présentent-ils un danger? Pour tenter de répondre à cette question, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail a entrepris de les recenser. Elle a analysé les données disponibles pour quatre d’entre eux. Conclusion: faute d’informations suffisantes sur l’impact éventuel de ces articles, elle recommande la prudence. Elle souhaite que les industriels limitent l’usage des nanoparticules aux produits dans lesquels elles apportent un bénéfice indéniable. Ils devront aussi étiqueter systématiquement ces articles et rédiger des fiches descriptives disponibles en ligne.

RECENSEMENT Au moins 246 produits intégrant des nano-objets étaient présents sur le marché français en 2008.

Les additifs alimentaires

ieuse Aucune évaluation sér

c Nanomatériaux embarqués

Les chaussettes

le Un risque non quantifiab

Le ciment

at Des études qui font déb

Le lait solaire

Aucun effet identifié

c Nanomatériaux embarqués

c Nanomatériaux embarqués

NANOARGENT

c À quoi ça sert ? À éviter

D.R.

les mauvaises odeurs, grâce à l’action antibactérienne, antifongique et antilevure des ions argent, toxiques pour les cellules. c Quel impact pour la santé ? D’après la littérature scientifique, il est difficile de savoir si l’argent passe ou non à travers la peau et si les effets toxiques observés sur les cellules in vitro ont effectivement lieu in vivo. c Quel impact pour l’environnement ? Une partie de l’argent peut se retrouver dans les eaux de lavage et la multiplication des produits intégrant ce métal constituera certainement un risque pour l’environnement, même si ce risque n’est pas quantifiable aujourd’hui. c Où sont-ils? 32 des 246produits nano recensés sur le marché français sont des textiles intégrant, dans près de 80 % des cas, du nanoargent.

c Nanomatériaux embarqués

NANOPARTICULES DE DIOXYDE DE TITANE c À quoi ça sert ? À diminuer la pollution atmosphérique grâce à la capacité de photocatalyse du dioxyde de titane (TiO2). c Quel impact pour la santé ? Les nanoparticules pourraient s’échapper lors de la mise en œuvre du béton, avec l’usure des routes ou en fin de vie. Absorbées au niveau pulmonaire, elles pourraient provoquer des inflammations. Certaines études qui font débat suggèrent un effet sur l’ADN. c Quel impact pour l’environnement ? En règle générale, le dioxyde de titane peut s’avérer délétère notamment pour les organismes aquatiques, mais l’impact des produits intégrant des nanoparticules reste à préciser. c Où sont-ils? 29 des 246produits nano en France sont destinés au bâtiment. Environ la moitié d’entre eux intègrent du TiO2.

NANOPARTICULES DE DIOXYDE DE TITANE c À quoi ça sert ? À améliorer la protection contre les rayons ultraviolets, en partie absorbés et réfléchis par les nanoparticules semi-conductrices de TiO2. c Quel impact pour la santé? La plupart des études s’accordent sur le fait que le TiO2 ne diffuse pas au-delà de la couche superficielle de l’épiderme. Aucun effet toxique n’a été identifié mais la littérature est incomplète, en particulier pour les personnes à risque: allergiques, maladies de peau, femmes enceintes. c Quel impact pour l’environnement ? L’Afsset considère que le produit se retrouve tôt ou tard dans l’environnement. Les données disponibles ne permettent pas d’évaluer l’effet éventuel. c Où sont-ils? 69 des 246produits nano en France sont des cosmétiques ou des articles d’hygiène. Près d’un tiers d’entre eux contiennent du TiO2.

NANOPARTICULES DE SILICE c À quoi ça sert ? À éviter la formation de grumeaux à l’intérieur des paquets de sucre de table. c Quel impact pour la santé ? Bien que ce produit soit autorisé et utilisé depuis plusieurs décennies, son devenir dans l’organisme n’a pas été étudié. c Quel impact pour l’environnement ? La dispersion de nanosilice est vraisemblablement limitée (via les eaux de vaisselle et les déchets ménagers). Certains producteurs proposent ce produit indifféremment comme additif alimentaire ou comme… insecticide. L’éventualité d’un risque environnemental ne peut être ni évaluée ni exclue. c Où sont-ils? Sur 246 produits nano identifiés en France, 17 sont destinés à l’alimentation. Il s’agit de nanosilice dans un peu moins de 20% des cas.

ccMURIEL DE VÉRICOURT mvericourt@industrie-technologies.com

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Continuez en photos sur notre site votre balade dans le nanomonde. Découvrez les nanovoitures, ou essayez-vous à l’origami.

Les tribus du nanomonde « Petit, petit, petit, tout est nano dans notre vie », pourrait aujourd’hui chanter Jacques Dutronc. L’engouement des scientifiques pour les propriétés de la matière à l’échelle du milliardième de mètre laisse parfois planer un doute: tout est-il nano si l’on regarde d’assez près? De quoi parle-t-on quand on accole le fameux préfixe devant les mots tube, particule, film ou composite? Pour le découvrir, suivez-nous pour une promenade façon « Nanocosmos ». ccMURIEL DE VÉRICOURT mvericourt@industrie-technologies.com

LES NANOTUBES

cStructures cristallines de forme tubulaire. Les plus connus et les plus utilisés d’entre eux sont les nanotubes de carbone. Leur surface est composée de feuillets de carbone enroulés sur eux-mêmes. Ils peuvent notamment servir à renforcer un matériau.

LES NANOPARTICULES

LES NANOSTRUCTURATIONS cModifications à l’échelle nanométrique de la structure d’un matériau, en surface ou en volume. Jouer sur l’organisation de la matière permet d’obtenir des propriétés particulières.

NIST , CORNELL INTITUTE ; D.R.

cGrains de matière dont la taille avoisine 10-9 mètre. Les nanoparticules peuvent notamment être dispersées dans une matrice pour servir de charges dans des matériaux composites.


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LES NANOFILS cContrairement aux nanoparticules, ces structures semblables à de très fins cheveux ne sont nanométriques que dans deux dimensions : c’est leur diamètre qui est de l’ordre du milliardième de mètre, alors que leur longueur est environ 1 000 fois supérieure. Le silicium, l’oxyde de zinc et le nitrure de gallium figurent parmi les matériaux capables de former ces nanofils.

LES NANOCOMPOSITES cCe sont des composites classiques, à ceci près que certains de leurs composants ont une taille de l’ordre de 10-9 mètre. Le cas le plus classique est une matrice polymère au sein de laquelle sont intégrées des charges nanométriques, par exemple des oxydes métalliques, des nanotubes de carbone ou des particules d’argile.

LES NANOREVÊTEMENTS cD’une épaisseur de l’ordre du milliardième de mètre, ces films sont apposés sur une surface pour modifier les propriétés du matériau. On parle aussi de nanofilms.

LES NANOCHARGES

NIST ; D.R.

cIl s’agit d’objets (particules, tubes ou fils) de taille nanométrique qui sont intégrés dans une matrice pour créer un nanocomposite.


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Découvrez en vidéo les secrets de fabrication des nanomatériaux chez Arkema.

process six façons de produire minuscule Nanoparticules, nano-oxydes, nanotubes, nanoargile… La famille des composés à l’échelle 10-9 ne cesse de s’agrandir, et avec elle le nombre de méthodes mises en œuvre pour les produire. Si certaines sont matures et ont déjà permis de commercialiser des nanomatériaux, beaucoup sont encore en phase d’optimisation dans les labos. Zoom sur toutes ces technologies qui donnent naissance à l’infiniment petit.

iNdustrie 1,7 million de tonnes de nanoparticules sont produites chaque année en France, selon l’Afsset.

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La poudre concassée

En production

Pour passer d’un matériau macro à un matériau nano, la solution la plus évidente est de le broyer. Les métaux, oxydes, carbures, nitrures et minéraux existent sous forme de poudres micrométriques. Plongés dans une cuve en rotation remplie de billes métalliques très denses, les grains subissent des contraintes mécaniques importantes qui les cas-

ils fabriquent l’invisible Nanotubes de carbone c Arkema c Nanocyl c Bayer c Showa Denko K.K. (SDK) c Nanostructured & Amorphous Materials, Inc. Nanosilice c Rhodia c Bayer c Nanostructured & Amorphous Materials, Inc. c Nyacol Nano Technologies, Inc. Nanoargile c Laviosa c Rockwood additives c Nanocor

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sent et les réduisent à quelques nanomètres de diamètre. Cette méthode peut aussi être utilisée pour faire du revêtement d’acier. En mélangeant dans la cuve un oxyde et un métal, l’oxyde est dissocié par l’énergie du broyage et se recombine avec les grains d’acier. Après une centaine d’heures de brassage, des oxydes complexes de quelques dizaines de nanomètres sont créés. L’industrie nucléaire s’intéresse à ce procédé car il permet d’obtenir des aciers nanorenforcés offrant une meilleure résistance thermodynamique sous irradiation. les limites du procédé

c La maîtrise de l’atmosphère gazeuse dans laquelle ce broyage est effectué. Cette opération est très énergétique et va entraîner l’oxydation du métal broyé si elle s’effectue dans l’air. L’utilisation d’un gaz neutre comme l’argon permet d’éviter cette réaction.

2

La construction moléculaire

En développement

Passer de l’atome au nano, c’est le principe de la méthode dite sol-gel (pour solution-gel). La synthèse des précieuses particules se fait par réaction chimique en solution. Les molécules présentes, appelées précurseurs, s’associent et se dissocient pour donner un gel de nano-objets. « On peut aussi faire précipiter des ions solubilisés en changeant les conditions

du milieu (pH, température) », ajoute François Tardif dont le laboratoire de chimie et sécurité des nanomatériaux (LCSN) du CEA a opté pour cette approche. Certains industriels se sont déjà emparés de cette technologie et l’utilisent en production. Ainsi, Rhodia fait précipiter de la silice par l’action d’un acide sur une solution de silicate de sodium avant de la sécher, de la filtrer et de la broyer pour fabriquer ses poudres d’agrégats de nanosilice. L’un des enjeux de ces procédés chimiques est aussi d’emprisonner des particules incompatibles avec le matériau dans lequel on veut les intégrer, dans des nanobilles qui sont, elles, compatibles. Le LCSN a ainsi réussi l’an dernier, à encapsuler de l’ADN dans des nanoparticules de silice. les limites du procédé

c L’intégration dans les matériaux finaux des nanoparticules des gels obtenus. Si le trempage suffit, comme pour les colorants, pour certaines applications, des solutions technologiques restent à trouver pour incorporer des nanos dans des textiles ou au cœur d’épaisses matrices céramiques.

3

La terre brûlée

En développement

Tout le monde est capable de produire des nanos. Il suffit de faire un barbecue ou d’allumer un feu dans la cheminée. À partir de ce constat ont été élaborés les procédés d’obtention de poudres nanométriques en phase vapeur, à base de flammes ou de plasmas. On brûle les poudres qui s’évaporent avant d’être recondensées. L’atmosphère gazeuse, au sein de laquelle se réalise cette pulvérisation, conditionne la nature de la nanopoudre obtenue. Sur un brûleur classique, en présence d’oxygène, le métal sera oxydé. En traversant un plasma azoté, il deviendra un nitrure. Si le plasma est à base


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Des VÉLOs DOPÉs AuX nAnOs

Pour améliorer les propriétés mécaniques des cadres et fourches de ses vélos, Look Cycle les fabrique avec des fibres de carbone imprégnées de résines chargées en nanotubes de carbone. 1. iNtéGrés dANs uN mélANGe mAÎtre époXY sous forme de granulés, les nanotubes de carbone arrivent chez le formulateur.

2. celui-ci les dissout dANs uN réActeur pour obtenir une résine homogène contenant moins de 2 % de nanotubes de carbone.

3. l’impréGNAteur iNtÈGre les FiBres de cArBoNe entre deux couches de cette résine époxy pour donner une nappe de préimprégné.

4. les rouleAuX de résiNe Qui eN soNt issus sont ensuite découpés et les morceaux placés sur un mandrin en aluminium de la forme du cadre de vélo, c’est le drapage.

5. le mANdriN retiré, le tube formé est inséré dans un moule. Une pression d’air à l’intérieur maintient sa forme tandis que la résine est polymérisée à 150°C et 8 bars pendant 30 minutes.

D.R.

6. le cAdre oBteNu démontre une résistance à l’impact augmentée de 60 %, sans supplément de poids.

d’hydrocarbure, il donnera un carbure. La flamme permettant la réaction peut également être créée par un laser excitant les particules de gaz du milieu environnant. À la sortie de cette évaporation, les poudres transformées peuvent être récupérées dans des filtres, mais également en phase liquide ou sous forme de pâte. Avec l’injection d’un précurseur de

silicium dans la buse d’une torche à plasma, Plasmatreat simplifie ce principe. Il en résulte un produit capable de déposer directement une couche d’hydroxyde de silicium (pour l’anticorrosion) de quelques centaines de nanomètres à la surface des métaux, sans enceinte particulière. Le modèle produisant une nanocouche de titane devrait être disponible sous peu.

les limites du procédé

c Il ne tolère aucune imprécision. Le réglage des différents paramètres pour obtenir les nanoparticules voulues à la sortie doit être pointu. La vitesse de traversée du gaz, le temps de résidence des poudres dans la flamme et la température dans l’enceinte d’évaporation sont particulièrement à surveiller.

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Apprenez à fabriquer des nanotubes de carbone avec notre infographie interactive.

ET DE L’ÉTHANOL JAILLIT LE NANOTUBE

D.R.

ccCharles FouCault cfoucault@industrie-technologies.com

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L’extraction de carbone

En production

À l’échelle industrielle, la production de nanoparticules la plus développée à l’heure actuelle est celle des nanotubes de carbone. Le dépôt de vapeur chimique catalysé (CCVD, Catalytic Chemical Vapor Deposition) est la technologie unanimement adoptée pour leur fabrication. Elle consiste à mettre en contact un gaz, source de carbone, avec un support catalytique (alumine…). La réaction chimique qui en résulte entraîne la formation de nanotubes de carbone à la surface de ce support (voir infographie). Ce procédé est bien maîtrisé. L’autre défi technologique est l’intégration des nanotubes dans les produits finis. Entre les nanotubes à la sortie du réacteur et leurs applications, différents intermédiaires travaillent à leur dilution homogène dans la matière. La difficulté est de ne pas dégrader certaines propriétés de la matière lors de l’ajout des nanotubes de carbone. « Une bonne homogénéité est primordiale, indique Matthieu Lanz, responsable cadres et accessoires chez Look Cycle. Tout agrégat est un défaut contraignant en termes de résistance mécanique, comme un gros caillou dans le béton le fragilise alors qu’un mélange homogène d’une multitude de petits forme un béton solide. » les limites du procédé

cSi le protocole est connu, tous les paramètres ne sont pas encore maîtrisés. Il est, par exemple, impossible pour le moment de décider de la longueur des nanotubes de carbone.

D.R.

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La solution aqueuse

En production

Avec l’argile du jardin et de l’eau, il est possible de faire les nanoargiles qui se multiplient dans les emballages alimentaires pour leur imperméabilité, dans les gaines de câbles et les pièces automobiles pour leur rigidité et leur résistance à la chaleur et au feu. Les particules appelées nanoargiles sont en réalité les feuillets de silicate d’aluminium qui forment la montmorillonite, un minéral présent dans l’argile. Le procédé industriel per-

mettant de les isoler commence par séparer la montmorillonite des autres composants de l’argile par des méthodes de précipitation et de centrifugation. Une solution très diluée de montmorillonite est ainsi obtenue dans laquelle l’eau sépare les couches de silicate, porteuses de propriétés voulues. Pour pouvoir les rendre compatibles avec les polymères dans lesquelles elles se rendront utiles, les ions sodium qui entourent ces nanoplaques de silicate sont remplacés par des ions organiques par réaction chimique. Les produits de cette réaction forment des flocons (de par leur hydrophobicité) et sont filtrés. les limites du procédé

c La difficulté rencontrée se situe là aussi dans la postproduction. La dispersion des particules de nanoargile obtenues dans des matrices polymères ou composites nécessite des procédés d’extrusion complexes.

6

Le bombardement En production

Des verres autonettoyants et des outils plus coupants sont obtenus par dépôt de nanomatériaux sur leur surface. Là, point de nanoparticules créées, les matériaux sont juste nanostructurés. Le procédé de dépôt en phase vapeur (PVD, Physical Vapor Deposition) est connu depuis longtemps. Il servait déjà pour le dépôt de couche micrométrique de revêtement des outils coupants. Ce dépôt se fait dans une enceinte sous vide dans laquelle on trouve : une cathode portant le matériau à déposer (titane, silice…), le substrat que l’on veut recouvrir (verre, acier…), un gaz neutre (argon), un gaz de réaction. Lorsque la cathode est fortement polarisée, elle est bombardée par l’argon. Le matériau est alors éjecté, il se recombine avec le gaz de réaction et vient se déposer sur le substrat. Le passage à l’échelle nano s’est fait peu à peu, en affinant les paramètres de ce process, notamment la vitesse de rotation du substrat. Le passage d’une microcouche à une centaine de nanocouches a permis d’empêcher les fissures de se propager dans les revêtements et à multiplier par 3 ou 4 la durée de vie des outils d’usinage. En

ccDenis Ruyssenx analyste chez nanocyl, producteur belge de nanotubes de carbone

La délicate intégration des nano-objets « L’intégration des nano-objets dans les produits finaux est un défi technologique aussi important que celui de leur production. Pour que les nanotubes soient utiles dans ces produits, il faut les exfolier les uns des autres afin d’obtenir un réseau homogène dans le matériau final. à la sortie du réacteur, ils sont comme des spaghettis très longs, qui ont tendance à être collés. Il faut donc les désolidariser sans les casser pour améliorer certaines performances des matériaux (mécaniques, conductivité) sans en détériorer d’autres. Un travail très fin dans le réglage des paramètres de l’extrudeuse nous permet d’obtenir des mélanges contenant 15 % de nanotubes. Les formulateurs qui nous achètent cette matière la diluent encore pour réduire ce taux à 2 %. »

changeant de gaz réactif pendant le process et en multipliant les cathodes dans l’enceinte de PVD, il est possible d’alterner les couches ou même de faire des nanocouches alliant plusieurs matériaux. les limites du procédé

c« Il y a beaucoup de choses que l’on constate mais qu’on n’explique pas », remarque Frédéric Schuster, le directeur du programme matériaux du CEA. Le développement de simulations pour trouver plus rapidement l’épaisseur optimale des couches élémentaires est nécessaire. cm ccCharles FouCault cfoucault@industrie-technologies.com

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Nanomatériaux Notre enquête continue sur le Web Si les promesses des nanomatériaux semblent incontournables, discerner les applications à venir dans son secteur d’activité peut tenir de la gageure. Pour en savoir encore plus sur la révolution qui se prépare, nous vous proposons de continuer la promenade dans le nanomonde sur notre site Internet: www.industrie-technologies.com (rubrique “IT, l’enquête continue”).

Vidéo Comment protéger la santé des opérateurs? Tenues, gants, masques, dispositifs d’isolation : le Commissariat à l’énergie atomique s’est voulu exemplaire. Il a

Élaborer des véhicules minuscules capables de transporter des grains nanométriques de matière, s’essayer à

l’art délicat de l’origami en pliant les matériaux en trois dimensions à l’échelle du milliardième de mètre, écrire ou dessiner en déplaçant des atomes : ces prouesses ont déjà été réalisées ! Découvrez, en photos, les plus étonnants résultats des recherches menées sur les nanomatériaux. cm

NANOTECHNOLOGIES, MAXIRISQUES ? Qu’est-ce qu’un nano-objet ? Quelle réglementation s’applique ? Que sait-on sur les risques ? Le point sur les enjeux des nanos.

Industrie&Technologies, juin 2009, n°912

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N°921ccAVRIL 2010

Infographie La recette des nanotubes Les nanotubes de carbone, qui contribuent à renforcer tant de matériaux nouvelle génération, ne poussent pas dans les choux ! Ils prennent forme

grâce à une savante mixture, mise au point par Arkema où se mélangent de l’éthanol, de l’alumine et du fer. Vous aussi, essayez-vous à cette étonnante cuisine moléculaire en prenant les commandes de notre infographie interactive. cm

RISQUES ET NANOMATÉRIAUX, L’INDUSTRIE ANTICIPE Les efforts des entreprises pour sécuriser la fabrication et l’utilisation de leurs produits.

Industrie&Technologies, mars 2005, n°866

LES NANOTECHNOLOGIES : UNE ÈRE COMMENCE Premier dossier complet mené par votre magazine sur la « nanorévolution ».

Industrie&Technologies, janvier 2002, n°833

D. R.

Diaporama Chérie, j’ai rétréci la voiture…

pris un maximum de dispositions pour limiter l’exposition de ses agents qui travaillent sur les nanomatériaux. Les effets éventuels sur la santé des particules nanométriques restant mal connus. Les précautions adoptées par les labos sontelles transposables à l’industrie ? Éléments de réponse en vidéo. cm



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N°921ccAVRIL 2010

Suivez en vidéo l’incroyable Meccano industriel qui permet de fabriquer les 18 miroirs du télescope spatial James Webb.


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Miroirs déformants

nasa

Ces miroirs constituent d’authentiques prouesses technologiques et industrielles. Destinés au télescope spatial James Webb (JWST), ils ont subi 14 opérations successives (façonnage, polissage…) pour arriver à cette étape finale de test dans des conditions proches du réel (celle du froid spatial). Pour contrôler que la déformation due au froid (– 223 °C !) était bien conforme aux modélisations, le segment a subi un polissage cryogénique. Les 17 autres segments de miroir du JWST subiront le même sort avant d’officier en orbite en 2014.

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PHOTO-TECH

Ceci est bien une usine de dessalement Pour dessaler l’eau sans recourir à des filtres qui ont tendance à s’encrasser, des chercheurs américains et coréens ont mis au point une technologie prometteuse. Elle met à profit la sélectivité de certains matériaux vis-à-vis des ions pour opérer un tri, en écartant également certains micro-organismes. Les scientifiques estiment que 1 600 dispositifs disposés sur un wafer pourraient produire environ 15 litres d’eau potable par heure.

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PHOTO-TECH

Du soleil dans les voiles Le vent solaire souffle fort. Après Bertrand Piccard et son avion SolarImpulse, un autre Suisse, Raphaël Domjan, entend faire le tour du monde avec un bateau entièrement propulsé par le soleil, le PlanetSolar. Recouvert de 500 m² de surfaces photovoltaïques (pour un rendement annoncé de 22 %), l’esquif – qui vient d’être mis à l’eau – s’élancera en 2011 pour accomplir un périple de 40 000 km.

Si l’on n’y prenait garde, on se croirait dans une bande dessinée à la Blake & Mortimer. Ce transformateur électrique est pourtant bien réel. Fabriqué par l’usine Siemens de Nuremberg (Allemagne), il est destiné au réseau chinois. Il intégrera une liaison à haute tension de 800 kV longue de 1 400 km. Pour minimiser les pertes en ligne, la Chine a opté pour une technologie par courant continu dont la capacité de transmission atteindra 5 000 MW.

reuters ; siemens ; mit

Canon à électrons

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EXPÉRIENCES

ENQUÊTE

Convertir ses équipes aux réseaux sociaux Soigner sa relation client, décloisonner son organisation, prendre le pouls d’un marché… Les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter sont en train de devenir des medias indispensables aux entreprises. Découvrez ici nos conseils pour les utiliser… sans trop gaspiller de temps et de ressources.

INCONTOURNABLE En 2012, 1 milliard d’internautes utiliseront les réseaux sociaux.

LES PROFESSIONNELS

LinkedIn, Viadeo, Xing

Respectivement 55 millions, 25 millions et 8 millions de membres

i vous utilisez les réseaux sociaux sur Internet, ce type de messages ne vous est pas inconnu : « Anne Martin souhaite vous ajouter à ses amis. Nous devons confirmer que vous connaissez Anne pour que vous puissiez être amis. » Cette phrase rituelle ponctue en effet les mises en relation entre les membres de Facebook, Viadeo, LinkedIn, Deezer, et consors. Relation professionnelle, amicale, partage de photos, de musique, microblogging : chacun a sa spécialité. Protéiformes, les réseaux

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sociaux ont pour caractéristique commune de permettre une mise en relation extrêmement rapide selon le principe de « l’ami de mon ami est mon ami » et de « ceux qui partagent les mêmes centres d’intérêt que moi sont aussi mes amis ». Par ailleurs, ils offrent aussi des outils simples pour permettre une interaction permanente entre les membres d’une communauté : envois de messages, commentaires, échanges d’images, de vidéos, de liens, etc. Devenus l’un des lieux les plus fréquentés de la Toile (avec une audience en forte

croissance), ils suscitent naturellement l’intérêt des entreprises. Elles souhaitent donc y être représentées pour vanter leurs produits ou leurs services. Voici trois manières de les utiliser.

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Surveiller son e-réputation

La belle histoire de la barre chocolatée Wispa de Cadbury a sans doute fait rêver plus d’une marque sur les possibilités offertes par le Web 2.0. Abandonnée dans les années 1990, la barre Wispa connaît une deuxième vie depuis 2008 grâce à Facebook. L’apparition

spontanée d’une communauté de fans comptant plus d’une dizaine de milliers de membres a incité la firme britannique à relancer sa production. « Le premier usage que les entreprises peuvent faire des réseaux sociaux du Web consiste en une veille, explique Philippe Pinault, le PDG de Blog Spirit. Elles ont pris conscience qu’Internet était une vaste conversation et que l’on y parlait d’elles. » Et pas toujours de manière élogieuse. En adhérant aux réseaux sociaux, l’entreprise peut apporter une réponse immédiate aux commentaires négatifs qui

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ccOrientés vers la mise en relation professionnelle, ils permettent la constitution de communautés de compétences ou d’intérêts et la mise en ligne de CV complets. Á ce titre, ils sont très prisés des recruteurs. Concurrents directs, ils ont une prévalence géographique : Viadeo en France, LinkedIn dans les pays anglo-saxons et Xing en Allemagne.


EXPÉRIENCES LE GÉNÉRALISTE Facebook

Plus de 400 millions de membres dont 15 millions en France

ccUtilisé à titre personnel autant qu’à titre professionnel, ce réseau social est un passage obligé pour toutes les entreprises souhaitant faire du marketing viral ou recruter une communauté de consommateurs. Leader en Europe et en Amérique du Nord, le Brésil et l’Inde le boudent, lui préférant Orkut (Google). De même la Russie avec Vkontakt ou la Chine avec QQ.

LE NOSTALGIQUE Classmates

LE PIONNIER MySpace

40 millions de membres

ccLancé en 1995, c’est le plus ancien des réseaux sociaux. Il est centré sur les retrouvailles d’anciens, Trombi (que Classmates a racheté) et Copains d’avant en sont les équivalents francophones.

Plus de 200 millions de membres

ccInitialement orienté vers la musique, il est devenu généraliste et a longtemps devancé Facebook aux États-Unis en particulier chez les jeunes. Il reste très prisé des musiciens.

LE BREF Twitter

50 millions de comptes (un membre a souvent plusieurs comptes)

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ccDe par sa croissance fulgurante, Twitter fait beaucoup cc parler de lui bien qu’il ne représente encore qu’entre 150 000 et 200 000 utilisateurs en France. Le partage d’informations en temps réel est au cœur de son usage. Son interface de recherche par mot clé le rend très efficace efficace pour pister les réactions sur un événement.

surgissent… et recueillir des avis pour faire évoluer les marques ou pour remplacer les produits d’une série qui présente des défauts. « Elles peuvent prendre la parole dans les lieux où l’on parle d’elles, en créant des sites Facebook ou une page Twitter », continue Philippe

Pinault. C’est souvent là que les difficultés commencent car il faut oublier les principes de communication utilisés dans les médias traditionnels. Le push-marketing comme on l’appelle et ses messages formatés ne sont pas bien accueillis. « La relation ressemble plus à une conversation

entre membres d’un réseau », analyse Christine Balagué, maître de conférence à l’Institut Télécom et auteur avec David Fayon de Facebook, Twitter et les autres… Intégrer les réseaux sociaux dans une stratégie d’entreprise (édition Pearson). « Participer à la conversation implique d’en utiliser le ton, souvent informel, et bien sûr d’accepter la liberté de ton », ajoute-t-elle.

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Fédérer ses clients

Au-delà de sa réputation, l’entreprise peut envisager fédérer une communauté d’utilisateurs fidèles et motivés sur les réseaux. Assez rapidement et sous réserve de jouer le jeu, elle peut disposer d’un panel de consommateurs avertis, prêts à donner leur avis et améliorer l’offre produits. Pour ça, AVRIL 2010ccN°921

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EXPÉRIENCES

ccALEXANDRA RIGAUD GÉRANTE DE LA FILLE QUI FAIT DES BULLES, SOCIÉTÉ DE FORMATION ET DE CONSEIL EN RÉSEAU SOCIAL

Le portrait robot du “community manager” C’EST UN ANIMATEUR DE RÉSEAU ccCréer et animer une communauté de consommateurs sur le Web est un métier: c’est celui du community manager (manager de communauté). Son rôle consiste à représenter la marque auprès des internautes et à représenter les internautes auprès de la marque. La fonction proposée depuis plusieurs années dans les prestations des entreprises du Web 2.0 tend désormais à être intégrée au sein des entreprises. IL EST LA VOIX DE SON MAÎTRE ccIl assure une présence active au nom de son entreprise sur Twitter et autres Facebook: rédaction de contenu, communication des informations relatives à la marque, participation aux conversations… Il assure aussi une veille sur ce qui se dit sur le Web et sur le profil des personnes qui le disent. IL A UN TON DÉCALÉ ccLe community manager crée du lien social. Il n’est pas là pour vendre un produit mais pour fédérer une communauté. Avec pour seul outil, la conversation. Le ton employé doit donc être plus libre. Et ne pas ressembler à la communication traditionnelle sur les produits.

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la marque aura dû d’abord se construire une crédibilité sur le Web (lire ci-contre). Un travail de longue haleine, spécifique à chaque entreprise. La SNCF s’y est essayé dans le cadre de son TGV Lab. « La création d’un réseau social pour le projet TGV Family nous a permis de réfléchir avec les usagers à des produits adaptés aux trajets en famille, explique Stéphanie Dommange, directrice de l’université du groupe SNCF et ancienne directrice du département stratégie de SNCF Voyages. De la même façon, nous avons fait dialoguer usagers et agents grâce à une plate-forme communautaire sur la ligne Paris-Lille et nous avons pu faciliter le trajet de ceux qui l’empruntent tous les jours. » D’autres comme Danone, Pepsi, VitaminWater (filiale de Coca-Cola) sollicitent les internautes de façon ponctuelle sur le choix d’un nouveau goût pour une extension de gamme. Dell distribue lui des codes promotionnels sur Twitter.

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S’initier à la conception collaborative

Les réseaux sociaux ne servent pas seulement à soigner sa relation client. Les outils du Web 2.0 permettent également de former des communautés au sein même de son entreprise. Dassault Systèmes est un pionnier du genre. En février 2009, il a lancé une plate-forme communautaire, pour l’ensemble de ses 8 000 salariés présents dans 27 pays, baptisé Swym (see what you mean). Elle compte des outils de blog multi-auteurs, un « profil riche » (sorte de CV) pour chaque collaborateur, des interfaces d’échange d’images et de vidéos, de fichiers 3D,

Industrie et Technologies est sur Twitter ! Suivez notre fil fil de l’innovation. Twitter.com/IT-technologies

du microblogging, des forums… « Nous voulions permettre aux collaborateurs d’être un peu plus acteur au sein de l’entreprise et stimuler l’intelligence collective, souligne Tarik Lebtahi, le chef du projet chez Dassault Systèmes. La réflexion ne se borne plus aux réunions, les interactions se font désormais à tout moment au sein des communautés en ligne. » Celles-ci sont toutes visibles sur le site et chacun peut demander à y participer. « La participation de profils très divers, experts et novices, techniciens et marketing, offre une richesse d’approche des problèmes », poursuit Tarik Lebtahi. Une enseigne française de la grande distribution met actuellement en place un outil de type réseau social pour faciliter le dialogue entre les différents métiers de ses magasins. « Les bouchers peuvent maintenant échanger, qui sur une technique, qui sur la solution à un problème récurrent », explique Philippe Pinault qui travaille sur ce projet. Un fonctionnement collaboratif qui implique de repenser le management. Pour tirer profit de l’usage des outils du Web 2.0, une certaine liberté est nécessaire. Et cela impose d’alléger le poids de la hiérarchie. « Les managers n’ont pas la partie facile, constate Marc de Fouchécour, enseignant à Arts et Métiers ParisTech. Il leur faut pousser leurs collaborateurs à utiliser les réseaux sociaux tout en quittant la posture managériale de contrôle commande sous peine d’en annihiler tout le bénéfice. » Comme pour y remédier, la société Schlumberger dispose, elle, de deux plates-formes mises en œuvre dès 2003, l’une libre Eureka et

ccPOUR ÊTRE CRÉDIBLE SUR LA TOILE

c Règle n° 1 Arrêtez de parler et commencez à écouter. En clair, les membres de la communauté ne sont pas là pour écouter un spot publicitaire mais pour échanger. Tendez l’oreille et profitez des retours. c Règle n° 2 Devenez une partie de la communauté que vous servez. Soyez humble et faites connaissance avec les membres, analysez leurs goûts, leurs envies, leurs modes de vie. Découvrez ce qu’ils attendent de vos produits. c Règle n° 3 Faites vivre à vos consommateurs des expériences étonnantes. La fidélisation de votre communauté implique une réciprocité. Vous devez donc récompenser le temps et les informations que vous offrent vos utilisateurs. c Règle n° 4 Abandonnez toute idée de contrôle. Une planification trop précise de ce que vous cherchez à obtenir vous fait courir le risque de passer à côté d’une bonne idée. Il faut donc rester très ouvert et faire preuve d’agilité. c Règle n° 5 Visez le dessein le plus noble. Plus vous donnerez aux autres membres, plus vous recevrez d’eux et plus cela sera profitable à tous. Check-list réalisée avec Tara Hunt, consultante et pionnière du marketing en ligne, auteur du livre: The Whuffie Factor (Ed. Diateino)

l’autre InTouch où les informations sont validées. Toutes deux ont trouvé leur place dans la résolution rapide de problèmes. Là où il fallait dix jours pour faire venir un expert sur une plate-forme pétrolière, la résolution peut ne prendre qu’une heure aujourd’hui. cm ccANTOINE HUDIN redaction@industrie-technologies.com

D.R.

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EXPÉRIENCES

Découvrez une étonnante application : la RFID sous la peau.

CAS D’ENTREPRISE

Implanet fiabilise le suivi de ses implants MÉDICAL

ccLE PROBLÈME

GARANTIR LA TRAÇABILITÉ DES PRODUITS

Implanet a choisi l’étiquette RFID passive de Tagsys car elle n’émet aucune onde électromagnétique. Le milieu hospitalier n’aimant pas les ondes radio.

ccL’ENTREPRISE EN BREF

Implanet Fabricant de prothèses orthopédiques pour la hanche, le genou, l’épaule et bientôt le dos Créé en 2007 Implanté à Bordeaux 50 personnes Chiffre d’affaires 5,6 millions d’euros en 2009 80 clients (hôpitaux et cliniques)

Depuis sa création en 2007, Implanet s’est interrogé sur la meilleure façon d’assurer la traçabilité de ses produits. Ses prothèses doivent en effet être suivies rigoureusement, depuis leur fabrication jusqu’à leur implantation. En cas de défaut sur un lot, le fabricant doit rappeler rapidement les produits incriminés. Il en va de la sécurité des patients. Pour cela, il faut identifier avec certitude les personnes concernées. « Si la traçabilité dans l’agroalimentaire semble acquise, il en va autrement dans le médical, confie Martin Braure de Calignon, ingénieur chez Implanet. Le milieu hospitalier utilise des étiquettes en papier pour associer un implant à un dossier de patient. Un procédé qui présente tous les risques: oubli, erreur, perte, etc. » ccLA SOLUTION

LE SUIVI PAR RFID

Pour fiabiliser la traçabilité et réduire les coûts, Implanet décide d’automatiser le suivi de ses produits. Deux technologies d’identification sont à l’étude : le code à barres 2D Datamatrix et l’étiquette radiofréquence RFID. Bien que plus économique, la première technologie pose des problèmes de vieillissement, car le

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code se détériore avec le temps. En plus, il est impossible d’identifier le produit en colis fermé, pour vérifier la conformité par rapport à la commande. Le fabricant bordelais opte alors pour la technologie RFID, seule apte à garantir une traçabilité fiable sur l’ensemble de la chaîne. Encore faut-il se plier aux contraintes médicales. Le milieu hospitalier n’aime pas les ondes radio, car elles peuvent perturber les équipements électroniques. C’est pourquoi Implanet choisit l’étiquette RFID passive de Tagsys. « Elle n’émet aucune onde électromagnétique, explique Martin Braure de Calignon. C’est le lecteur qui lit les données dans la puce en l’excitant. » L’étiquette RFID, collée sur l’emballage du produit, se lit à la fréquence de 13,56 MHz. Le lecteur retenu est un PDA durci du coréen M3 Mobile, représenté en France par Athesis. Mais l’étiquette RFID et le lecteur ne sont que la partie émergée de ce système baptisé Smart (Surgery Management Automated Recording and Tracing). Implanet a développé le logiciel qui associe à chaque produit un numéro unique d’étiquette RFID ainsi que le logiciel de traitement des informations lues par les lecteurs. Un portail Web, interfacé avec le logiciel de gestion intégré SAP de

l’entreprise, donne une visibilité en temps réel, non seulement de la production, mais aussi des stocks et des interventions réalisées par les chirurgiens. Les praticiens y accèdent pour vérifier les stocks, suivre leurs commandes, localiser les implants ou consulter l’historique de leurs opérations. Cette solution, conçue au départ pour les besoins internes, est proposée à tous les industriels de la santé sous le nom « Beep N Track ». Son déploiement a commencé d’abord chez Implanet en avril 2008, avant de s’étendre à ses 80 clients (hôpitaux, cliniques). Plus de 250 lecteurs sont déployés en interne. ccLE BÉNÉFICE

DES STOCKS RÉDUITS DE 25 À 50 %

Le premier bénéficie est la réduction des stocks de 25 à 50 % grâce à la visibilité en temps réel de la production. Mais c’est en cas de rappel que le gain est le plus important. « Quand on découvre un lot défectueux, il faut approcher tous les hôpitaux clients et déployer un énorme travail pour identifier avec fiabilité tous les patients concernés. Avec la solution Beep N Track, ce travail est vraiment simplifié », estime Martin Braure de Calignon. Par ailleurs, le système réduit de 75% les temps d’inventaire. cm ccRIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com D..R.

En utilisant la technologie d’identification RFID, le fabricant bordelais de prothèses orthopédiques assure une traçabilité rigoureuse de ses produits sur les chaînes industrielle, logistique et médicale.


FICHE MÉTHODE

MÉTHODE

Brevetez pour protéger vos innovations

P. GUITTET

Que pouvez-vous breveter ? Les brevets concernent tous les domaines techniques de l’activité humaine. Ne sont pas considérés comme des inventions : les découvertes, les théories, les créations esthétiques, et dans certains pays, les méthodes commerciales et les programmes d’ordinateur. Cependant, de nombreuses inventions comportant de tels éléments sont brevetables de sorte qu’une protection peut très souvent être obtenue. Sont également exclues les inventions contraires à l’ordre public, les variétés végétales, les races animales, les méthodes de traitement chirurgical ou thérapeutique et les méthodes de diagnostic.

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MÉTIER

OUTIL

ENVIRONNEMENT

Protéger ses idées ou ses inventions ne s’improvise pas. Une stratégie claire et une analyse fine de ses besoins évitent d’entretenir un portefeuille de brevets pour le plaisir.

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Brevetez pour protéger vos innovations PAR OÙ COMMENCER ? c Faire une recherche dans l’état de la technique vous permettra d’abord de vérifier la nouveauté de votre invention. Une telle recherche peut être réalisée dans la littérature et dans des bases de données brevet, certaines étant accessibles au public gratuitement. c Il faudra ensuite rédiger une note technique détaillée sur l’invention mettant en valeur les aspects innovants de celle-ci, présentant les difficultés rencontrées au cours de sa réalisation et les solutions apportées. L’invention doit également être illustrée par différents essais ou modes de réalisation. Cette note servira de base à la rédaction de la demande de brevet. c Ces deux étapes sont importantes car elles permettent de limiter les coûts et les délais de rédaction.

COMBIEN ÇA COÛTE ?

LE CONSEIL DE L’EXPERT

c Le coût d’un dépôt d’une demande de brevet français dépend de deux paramètres : le paiement des taxes officielles et les honoraires de rédaction. c Les taxes officielles varient de 500 à 3 000 euros selon le type de demande de brevet. c Les honoraires de rédaction dépendent du temps passé et sont en général de l’ordre de 3 000 à 8 000 euros selon la difficulté et le volume du dossier. Un dossier concis, comportant tous les éléments nécessaires à la rédaction de la demande, permet souvent de limiter ces honoraires. c Par la suite, l’examen de la demande de brevet, ainsi que les annuités, engendreront de nouveaux coûts. Cependant, ceux-ci s’échelonneront sur plusieurs années. c L’important est d’ajuster ces coûts en fonction des bénéfices attendus.

ccBENOÎT CHEVALIER AVENIUM CONSULTING

« Protéger ses inventions est essentiel à l’heure où le contrôle de la connaissance prend une importance majeure dans l’économie. Le brevet apporte une protection juridique, mais c’est aussi un actif ayant une vraie valeur financière pour des investisseurs et une valeur stratégique pour renforcer sa position sur un marché.»

LES PIÈGES À ÉVITER L’intention de breveter doit être décidée en amont d’un projet et s’inscrire de manière cohérente avec la stratégie globale de l’entreprise. De même, la façon de valoriser le brevet (défense d’un produit, licensing, blocage d’un concurrent…) doit être décidée très tôt car cette décision peut influer sur sa rédaction. Les industriels croient souvent à tort que leur brevet protège tous les éléments de leur produit. Or la protection ne concerne que les éléments indiqués dans le jeu de revendications du brevet. Autre confusion, ne pas considérer son brevet français comme valable dans d’autres pays. Il faut systématiquement penser contrefaçon et se poser la question de la faisabilité à détecter une copie avant de breveter toute invention.

NOS BONNES ADRESSES c Inpi (Institut national de la propriété intellectuelle) offre plusieurs aides et services (réductions des redevances, prédiagnostics…) aux PME, start-up et centres de recherche pour les sensibiliser aux enjeux de la PI. c Oséo facilite le financement des projets innovants et soutient les entreprises dans leur action de dépôt de brevet. c Espacenet.com (fr.espacenet.com) site Internet connecté à la base de données « FR-esp@cenet » donnant librement accès aux demandes de brevets françaises, européennes et internationales.

ccPAGES COORDONNÉES PAR THIBAUT DE JAEGHER Avec la participation de Blandine Tarrère, du cabinet Lhermet La Bigne & Remy

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D. R.

MÉTIER

OUTIL

ENVIRONNEMENT

MÉTHODE

FICHE MÉTHODE



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ProDUITS

GUIDE D’ACHAT La séLection de produits de La rédaction

12 caméras de vidéosurveillan ce Les caméras numériques IP supplantent définitivement leurs homologues analogiques en termes de qualité et de traitement d’images. Quel équipement choisir ? Caméras fixes ou mobiles ? De quelle résolution ? Dotées de quelles fonctions ? Pour quel usage ? Industrie et Technologies vous aide à y voir plus clair.

uLtrasensiBLe Les caméras numériques peuvent voir dans une quasi-obscurité, à partir de 0,002 lux.

es passionnés de photo ne seront pas surpris. Depuis un an, les progrès des caméras numériques ont laissé loin derrière leurs homologues analogiques. De plus les caméras de surveillance IP ou « réseau » transmettent des images sur un réseau local ou étendu tel qu’Internet. On peut les consulter via un ordinateur portable ou un téléphone 3G. Les avantages sont évidents en termes d’installation et de maintenance, le matériel IP étant directement connecté au système informatique. Il peut être alimenté par Wi-Fi ou PoE (power over Ethernet), et paramétré à distance. Enfin, les performan-

L

plus de 30 % de croissan ce d’ici à 2015 c en Fran ce, le marché des caméras analogiques a généré 40 millions d’euros en 2009, tandis que celui des caméras IP a dépassé les 20 millions d’euros. En Europe, les chiffres respectifs sont de 550 millions d’euros et 330 millions d’euros. Axis revendique un tiers du marché IP mondial, qui « devrait valoir plus de 2,5 milliards de dollars d’ici à 2012 et progresser de plus de 35 % au cours des cinq prochaines années. »

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ces des capteurs, le traitement d’images embarqué, et les possibilités de partage des images en temps réel sont en train de révolutionner la vidéosurveillance. Plus de fonctions pour des prix à la baisse, c’est le principe du numérique. Les caméras fixes les moins chères, à partir de 150 euros, intègrent de l’intelligence embarquée. cc Attention

au coût de la transition numérique !

Paradoxalement, la grande majorité des installations existantes sont analogiques et le resteront encore quelques années. Pour Philippe Teyssier, consultant en infrastructures réseaux et vidéosurveillance à Nextira One, seule une infrastructure lourde peut encore justifier de ne pas choisir un système de caméra IP : « Un système de câblage existant, des armoires et équipements d’alimentation électrique existants font qu’il est bien trop cher de les retirer pour en installer de nouveaux. C’est le cas par exemple des systèmes de sécurité dans le métro et de nombreux sites industriels qui utilisent de la vidéosurveillance depuis longtemps. L’équipement électrique compte pour 20 à 50 % de l’investissement. Le remettre en cause doit avoir un sens économique. Par ailleurs, les caméras spécifiques, thermiques ou qui peuvent résister à des explosions, sont analogiques à 95 %. » Les principaux acteurs du marché esti-

ment à 25-30 % le taux d’équipement en analogique, le marché devant s’équilibrer en 2012-2013. Sony, présent dans les deux technologies, indique que 80 % de ses ventes sont des caméras réseau. Axis, spécialiste de l’IP, accompagne la transition. Il réalise 30 % de son activité dans l’encodage vidéo, qui permet de numériser les signaux vidéo analogiques et d’envoyer les images sur un réseau IP. cc Vers

un standard de 1,4 Mpixel

Si l’essentiel des caméras affiche une résolution de 300000 à 400 000 pixels (environ 700 x500 pixels ou 500 lignes TV), certaines caméras IP offrent déjà 1 à 3 millions de pixels, voire plus. « Le standard de demain est le HD de 1,4 mégapixel (Mpixel), prévient Mathieu Lesieur, chef produit de la gamme Ipela chez Sony. La haute définition permet de contrôler les détails d’une image sur de grandes zones industrielles. Cette évolution est possible grâce au récent format de compression vidéo H.264, qui peut réduire la taille d’un fichier vidéo numérique de plus de 80 % par rapport à la norme Motion JPEG et de 50 % par rapport à la norme MPEG-4, sans rogner la qualité de l’image. Résultat: un fichier nécessite nettement moins d’espace de stockage et de bande passante réseau. » Autre avantage du HD : à partir d’une image de référence très détaillée, on peut créer plusieurs flux vidéo indépendants.


ProDUITS

La PLUS InnovanTe

La PLUS aUTonome La PLUS PerformanTe

cccaméra tHermiQue Q1910 Axis

ccHemispHeric Kamera Q24 Mobotix

Elle allie un objectif grand angle et une définition de 3 mégapixels. La caméra dôme Q24, élégante et compacte, contrôle une pièce sur 360°. L’affichage « Quad » permet de surveiller simultanément les quatre points cardinaux. L’enregistrement intelligent d’événements est lié à des fenêtres multiples de détection de mouvement, notification par e-mail, téléphonie, alarmes acoustiques. Il se fait directement dans la caméra (4 Go carte MicroSD). ccFiche technique

résolution 2 048 x 1 536 pixels sen sibilité Couleur : 0,05 lux ; noir et blanc : 0,005 lux

Pour assurer la protection d’une zone 24 heures sur 24, la dernière née d’Axis utilise l’imagerie thermique qui permet de détecter les personnes, objets et incidents dans une obscurité totale et dans des conditions difficiles (fumée, brume, poussière et brouillard). Le modèle Q1910 est destiné à un environnement intérieur et le Q1910-E, avec son caisson, à l’extérieur. Ils prennent en charge plusieurs flux vidéo configurables individuellement au format H.264. Ils sont conformes aux standards ONVIF qui garantissent l’interopérabilité entre différentes marques de caméras. ccFiche technique

résolution 160 x 128 pixels sen sibilité 0 lux prix 2 229 euros (modèle extérieur avec caisson : 2 599 euros)

prix 598 euros ; version Secure avec carte SD 4 Go intégrée : 798 euros

Une fonction commercialisée en 2010 chez Axis. « Du haut d’un hall d’aéroport de 200 m de long, nous couvrons plusieurs zones critiques de 50 m2 visualisées sur un ou plusieurs écrans. Notre caméra 3Mpixel P1346, génère simultanément 4 fenêtres affichant 25 images / seconde », souligne Laurent Caro, le directeur produit d’Axis.

D.R.

cc Les

caméras patrouillent

Plus encore qu’en photo, le marché des caméras IP offre une multitude de combinaisons de produits. Question de

ccsunVisio3G AlphA surveillAnce

Étanche et alimentée par de minipanneaux solaires et des batteries, elle est faite pour le contrôle à l’air libre. Communiquant par GSM/GPRS, elle est adaptée aux locaux ne disposant ni d’Internet ni de câbles électriques. Le détecteur de mouvement vidéo Sunvisio utilise l’infrarouge. La caméra transmet les séquences vidéo sur demande SMS et les alarmes sur intrusion par e-mail sur PC et PDA via Internet. Elle peut stocker jusqu’à 65 000 images au rythme de 1 à 10 par alerte plus une image de pré-alerte. ccFiche technique

résolution 640x480 pixels sen sibilité Couleur : 3,8 lux ; noir et blanc : 4,9 lux ; IR 0 lux prix : 1 836 euros

besoin : selon l’environnement, intérieur ou extérieur, et l’éclairage. Certains appareils sont conformes aux normes de protection IP51, IP66 et IK10 contre la poussière, l’eau et les risques de vandalisme. On peut réduire le risque d’agression en choisissant des caméras au design lisse, munies d’un caisson de protection, et équipées d’un système d’alarme. « Une caméra fixe est plus vulnérable aux attaques qu’une caméra dôme fixe qui est plus discrète, mais coûte 10 à 15 % plus cher », indique Laurent Caro. Et de distin-

guer les caméras fixes des appareils mobiles PTZ (Pan, Tilt & Zoom), qui permettent de couvrir un angle de vue important jusqu’à 330°. « Les modèles automatiques, pouvant être configurés en mode « tour de garde », sont environ 50 % plus chers, précise-t-il. L’avantage : les caméras se déplacent automatiquement d’une position prédéfinie à une autre. Il est possible d’activer jusqu’à 20 tours de garde à différentes périodes de la journée, et de couvrir une zone où 10 caméras réseau fixes sont nor-

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ProDUITS

GUIDE D’ACHAT 12 caMéras de VidéosurVeiLLance La PLUS InnovanTe

aXis caractéristiQues tecHniQues

Q1910

sonY

p55 34

caméra ip mobile sncrs86p

sonY

caméra ip fixe snc-cs20

sonY

caméra ip mini-dôme fixe snc-Dh180 (mars 2010)

capteur d’images

capteur d’images

c CCD à balayage

capteur d’images c CCD 1/4 pouce Exwave HAD

c CCD 1/4 pouce

capteur d’images c Capteur 1/3 pouce Exmor

capte

c Cmos RVB à balayage

résolution max i (min i) (en pixels) c 160 x 128

résolution max i (min i) (en pixels) c 3 Mpixels

résolution max i (min i) (en pixels) c 1,3 Mpixel (1 280 x 720 à 320 x 180)

résolution max i (min i) (en pixels) c 720 x 576

résolution max i (min i) (en pixels) c 768 x 576

résolution max i (min i) (en pixels) c 1 280 x 720

résol (en

sen sibilité min imale

sen sibilité min imale

sen sibilité min imale

sen sibilité min imale

sen sibilité min imale

(couleur et NB en mode nuit)

(couleur et NB en mode nuit)

sen sibilité min imale

sen si

c 0 lux

c C : 0,6 lux ;

c C : 0,74 lux

c C : 0,8 lux ; 0,09 lux

c C : 0,2 lux ;

c C : 0,2 lux ; NB : 0 lux

c

nbre d’images/secon de c 8,33

nbre d’images/secon de

nbre d’images/secon de

c 25

nbre d’images/secon de c 25

n

c 25 à 30

nbre d’images/secon de c 25

nbre d’images/secon de

c 25 à 30

objectif et an gle de vue c 17°

objectif et an gle de vue

objectif et an gle de vue

c Zoom, 3,2° à 55,2°

objectif et an gle de vue c Objectif varifocal, 85.4° à 31.2°

o

c Objectif à foyer

compression vidéo c H.264 ; M-JPEG

compression vidéo

compression vidéo

c H.264 ; M-JPEG

compression vidéo c H.264 ; MPEG-4 ; JPEG

comp

c H.264 ; M-JPEG

processeur et mémoire c NC

pr

détection de mouvemen t c Oui, DEPA

alimen tation c 12 V AC, 24 V DC ou PoE

alime

poids et dimen sion s c 1 420 g ; 166 x 119 mm

poids

(couleur et NB en mode nuit)

progressif 1/3 pouce

(couleur et NB en mode nuit)

NB : 0,08 lux

progressif 29° à 61°

progressif 1/3 pouce

(couleur et NB en mode nuit)

processeur et mémoire

processeur et mémoire

c 128 Mo RAM, 128 Mo

c ARTPEC-3, 256 Mo RAM,

Flash - Carte SD/SDHC

128 Mo Flash

détection de mouvemen t c Oui

détection de mouvemen t

détection de mouvemen t

c Oui

c Oui

alimen tation c Ethernet (PoE)

alimen tation

alimen tation

c Ethernet (PoE)

c Ethernet (PoE)

poids et dimen sion s c 990 g (modèle extérieur Q1910-E : 3 520 g) 2 229 € (modèle extérieur avec caisson: 2599 €)

Les pLus

aXis

p 13 46

capteur d’images c Microbolomètre non refroidi

processeur et mémoire c 128 Mo RAM, 128 Mo Flash - Carte SD/SDHC

50

aXis

poids et dimen sion s

poids et dimen sion s

c 630 g

c 1 900 g

(couleur et NB en mode nuit)

objectif et an gle de vue c Zoom optique autofocus 36x, 2,8° à 48°

capteur d’images ExwavePro

NB : 0,02 lux

objectif et an gle de vue

c Objectif varifocal, de 66° à 27°

compression vidéo c H.264 ; MPEG-4 ; JPEG

c H.264 ; MPEG-4

processeur et mémoire c NC

c NC

détection de mouvemen t c Oui

c Oui, DEPA

alimen tation c 24 V DC

c 12 V AC, 24 V DC

poids et dimen sion s c 4,5 kg ; ø x H = 238 x 346 mm

compression vidéo

processeur et mémoire

détection de mouvemen t alimen tation ou PoE

poids et dimen sion s

c 700 g ; 82,5 x 63

x 176,2 mm (avec objectif)

9 49 €

1 849 €

3 400 €

720 €

1 200 €

Peut détecter les personnes, les objets et les incidents dans une obscurité totale et dans des conditions difficiles (fumée, brume, poussière et brouillard). Plusieurs flux h.264. Fonctions vidéo intelligentes.

Qualité vidéo incluant la HDTV 1080 pixels. Contrôle P-Iris. Plusieurs flux de données vidéo H.264, PTZ numérique et flux de vues multiples. Jusqu’à huit zones détourées individuellement. Assistant de mise au point et mise au point à distance.

Fonction avancée de Gatekeeper permettant de se déplacer automatiquement vers une position préréglée en cas de détection d’activité et de revenir à la position initiale après un délai établi.

Fonction jour/nuit. Zoom x36. Analyse intelligente de la vidéo et de l’audio Sony DEPA Advanced. Étanchéité IP66. Résistance antivandales IK10. Réduction de bruit (technologie XDnR). Gestion des contrastes (technologie Visibility Enhancer).

Fonction jour/nuit. Alimentation PoE. Formats de compression MJPEG et MPEG-4. Analyse intelligente de la vidéo DEPA.

Fonction jour/nuit. Haute définition 720 pixels. Éclairage infrarouge intégré. Analyse intelligente de la vidéo et de l’audio DEPA Advanced. IP66. Résistance antivandales IK10. Réduction de bruit (XDnR). Gestion des contrastes. Gestion des contre-jours.

www.ax is.com

www.ax is.com

www.ax is.com

www.pro.son y.eu/n vm

www.pro.son y.eu/n vm

www.pro.son y.eu/n vm

N°921ccAVRIL 2010

c

c

(couleu

c c

c

c

c c

c

Ca (c Vi M su In ca de ca


ProDUITS

La PLUS aUTonome

fixe 2010)

aLpHa surVeiLLance caméra plug&play ip

aLpHa surVeiLLance sunvisio3G

capteur d’images c Cmos 1/4 pouce

capteur d’images c Cmos (infrarouge)

résolution max i (min i) (en pixels) c 640 x 480 (320 x 240, 160 x 120)

résolution max i (min i) (en pixels) c 640x480 (320x240)

sen sibilité min imale

La PLUS PerformanTe

samsunG

scc-b2031 p analogique

Dinion 2x

BoscH

moBotiX

FlexiDome xF

Q24

capteur d’images c CCD

c CCD

capteur d’images c 1/2 pouce Cmos à balayage progressif

résolution max i (min i) (en pixels) c 410 000 (768 x 494) ou 600 lignes TV

résolution max i (min i) (en pixels) c 540 lignes

résolution max i (min i) (en pixels) c 540 lignes

résolution max i (min i) (en pixels) c 2 048 x 1 536 (1 280 x 960)

sen sibilité min imale

sen sibilité min imale

sen sibilité min imale

sen sibilité min imale

sen sibilité min imale

c C : 0,2 Lux

c C : 3,8 lux ;

c C : 0.4 lux ;

c C : 0,31 lux ;

c C : 0,41 lux ;

c C : 0,05 lux.

on de

nbre d’images/secon de c 25 à 30

nbre d’images/secon de c 1 à 10

nbre d’images/secon de c 25

nbre d’images/secon de c 25

nbre d’images/secon de c 25

nbre d’images/secon de c 20 à 30

vue

objectif et an gle de vue c 60°, Motorisé Pan 130°, Tilt 90°

objectif et an gle de vue c 73°

objectif et an gle de vue

objectif et an gle de vue c En fonction de l’objectif

objectif et an gle de vue

c Suivant objectif

c En fonction

objectif et an gle de vue c Mode hémisphérique (180°) ou 90° x 67°

compression vidéo c MJPEG-4

compression vidéo c JPEG

c NC

processeur et mémoire

c 16 Go vidéo

processeur et mémoire c 2 Go, 65 000 images max.

détection de mouvemen t c Oui

détection de mouvemen t c Oui

alimen tation

c Transformateur

alimen tation c Batterie et mini panneaux solaires

c 230 V CA

poids et dimen sion s c 350 g ; 120 x 91 x 84 mm

poids et dimen sion s c 420 g ; 114 x 112 x 84 mm (boîtier étanche)

c 305 g ;

male

nuit)

JPEG

ire

men t

(couleur et NB en mode nuit)

220 V/ 5 V 2A

119 mm

3 34 € aute

éo ales ruit

Caméra IP Plug&Play (compatible Box ADSL). Vidéo sur iPhone. Monitoring temps réel sur site et à distance via Internet. Logiciel camview 16 caméras et de détection inclus. Slot carte mémoire SD.

on vm

www.alphasurveillan ce.fr

(couleur et NB en mode nuit)

NB : 4,9 Lux ; IR 0 Lux

1 836 € Batterie et panneaux solaires. Transmetteur alerte GSM GPRS avec e-mail sur téléphone PDA, iPhone et PC. Prise photo sur périodique. Carte mémoire SD, fonction jour/nuit infrarouge. Détection de mouvement par infrarouge intégrée. www.alphasurveillan ce.fr

c CCD Super HAD IT de 1/3 pouce

(couleur et NB en mode nuit)

NB : 0,00023 Lux

compression vidéo

processeur et mémoire

c DSP (Digital Signal Processor) A1

détection de mouvemen t

c Oui alimen tation

poids et dimen sion s 64 x 58 x 109,2 mm

(couleur et NB en mode nuit)

NB : 0,012 lux

capteur d’images

(couleur et NB en mode nuit)

NB : 0,16 lux

NB : 0,005 lux.

de l’objectif

compression vidéo c Analogique

c Analogique

processeur et mémoire c NC

c NC

détection de mouvemen t c Oui

c Oui

alimen tation c 12 V

c 12 V/24 V

poids et dimen sion s c 450 g ; 58 x 66 x 122 mm (sans objectif)

(couleur et NB en mode nuit)

compression vidéo

compression vidéo c MJPEG ; H263 ; H264 ; MxPEG

processeur et mémoire

détection de mouvemen t alimen tation

processeur et mémoire c Intel XSCALE ; 64 Ko à 64 Go détection de mouvemen t c Oui alimen tation c PoE ; 12, 24 ou 48 V DC

poids et dimen sion s

poids et dimen sion s c 450 g, ø x H = 160 x 50 mm

c 740 g

195 €

920 €

630 €

598 € Version Secure : 798 €

Réducteur de bruit « Motion Adaptative » (DNR). Sensibilité (jusqu’à 512x). Stabilisateur d’images numérique. Zones privatives. Augmentation de la plage de contraste (XDR). CCVC (contrôle de caméras via câble coaxial). Fonction NB avec filtre infrarouge fixe.

Jour/nuit avec filtre infrarouge à commutation. Masquage de zones privatives pour les scènes sensibles. Compensation de contrejours intelligente avec paramétrage automatique. Connecteurs amovibles. Traitement des images sur 20 bit.

Shutter intelligent, capture des objets en déplacement rapide. Compensation de contrejours programmable. Sphère résistante, solidité supérieure à la norme IK10 (> 50 joules). Résistance aux intempéries, conformes aux normes IP66/ NEMA4X.

Modèle panoramique. Affichage Quad pour surveiller en même temps quatre vues d’une salle. Rotation et zoom numériques continus. Robuste et sans entretien. Enregistrement par événements directement dans la caméra. Alarme, haut-parleur et microphone intégrés.

www.aasset-security. com

http://products. boschsecurity.fr

http://products. boschsecurity.fr

www.mobotix .com

AVRIL 2010ccN°921

D. R.

(min i)

capteur d’images

BoscH

51


www.industrie-technologies.com

ProDUITS

GUIDE D’ACHAT 12 caMéras de VidéosurVeiLLance

« Des caméras ip pour le contrôle de production : une solution économique »

Les caméras Axis protégées dans des boîtiers sont installées à l’intérieur de chaque poste de travail. Chaque jour, 10000 pièces sont ainsi contrôlées à 100%.

malement nécessaires. L’inconvénient est qu’un seul lieu est surveillé à la fois. » Une alternative : la caméra grand angle, qui offre une vision à 180° (un objectif standard couvre 70°). Pour éviter les aberrations optiques, certains fabricants placent plusieurs lentilles sur un seul appareil, et assemblent les images par un logiciel. cc

Des performances inédites

Les fabricants rivalisent d’ingéniosité informatique, notamment dans la détection de mouvement. En mode « tracking », une caméra repère automatiquement une personne ou un véhicule qui bouge et le suit dans la limite de son champ d’action. Moins de caméras sont nécessaires pour couvrir une zone. Elles sont plus efficaces, n’enregistrant que certains événements autour d’un grillage ou d’une barrière. Question performances, la sensibilité minimale de lumière est un critère essentiel. Les caméras récentes proposent un mode « jour/nuit », elles basculent automatiquement en noir et blanc à la nuit tombée et utilisent un filtre infrarouge.

52

N°921ccAVRIL 2010

« En 2007, nous avons intégré 10 caméras IP de vidéosurveillance Axis (207 MW et 210) pour effectuer des contrôles de production sur 3 lignes à La Rochelle. C’était une première en France. L’investissement s’est élevé à 3000 euros. Il représente une économie de 4000 euros comparé à l’installation de caméras analogiques dédiées à des fonctions d’acquisition. D’autant que les caméras Axis sont aussi performantes et efficaces. Les modèles 207 MW sont compacts, bien adaptés à un environnement industriel. La 210 inclut une fonction de détection multizone et de gestion avancée des événements. Grâce aux capteurs d’images CMOS à balayage progressif et aux techniques perfectionnées de traitement du signal, les images sont claires et nettes. Les caméras peuvent réaliser jusqu’à 30 images par seconde. Notre choix a aussi été dicté par la simplicité de configuration et d’utilisation de ces caméras réseau. »

cc Interfacer

d’alarme

les systèmes

Enfin, pour bien choisir des caméras, il faut anticiper leur intégration à un système informatique et de sécurité. « Le client industriel aborde la vidéosurveillance comme un complément à d’autres outils de contrôle d’accès et d’alarme, analyse Laurent Pitek, le directeur commercial de l’intégrateur I Process. Il doit donc interfacer ces systèmes, et intégrer la vidéo dans son infrastructure et sa supervision. Et de citer en exemple un important site pharmaceutique de la région Rhône-Alpes, qu’il va équiper de 400 caméras IP d’ici à 2011. « Le site est déjà très sécurisé par des barrières, des portes, des sas, et différents niveaux d’accès selon les bâtiments. La première contrainte de l’appel d’offres fut d’interopérer la vidéo avec les alarmes liées à un millier de points d’accès contrôlés. L’objectif étant d’optimiser le traitement des alertes, de pouvoir effectuer une levée de doute à distance plutôt que de dépêcher un agent. » cm ccWiLFRieD MAiSY redaction@industrie-technologies.com

D.R.

ccoLiVier reVrancHe AutoMAticien À Delphi Diesel sYsteMs

Défiant les limites de l’optique, le traitement informatique des images compense les scènes dont l’illumination est minimale et présentent de forts contrastes d’éclairage. La stabilisation électronique réduit de manière numérique les images floues dues aux vibrations. Les caméras thermiques détectent les personnes, les objets et les incidents dans une obscurité totale et dans des conditions difficiles (fumée, brume, poussière…). « La vidéosurveillance en montagne est un cas extrême, observe Philippe Teyssier, de Nextira One. Nous avons équipé une station de ski à 3000 mètres d’altitude de caméras mobiles Sony résistant à la neige, au froid, pour vérifier à distance le bon déclenchement d’une avalanche, du blanc sur du blanc! La vidéo suit les pisteurs et les intersections à risque. »


Notre sélection de produits classés en 8 secteurs de référence composants mÉcaniques cc PAGE 53

cc Composants méCaniques cc Hydraulique

ÉLectrotechnique cc PAGE 54

Pompes hydrauliques en fonte pour applications mobiles

ÉLectronique cc PAGE 54/55 Logistique embaLLage cc PAGE 56 matÉrieL inFormatique ccPAGE 57 Équipement de production cc PAGE 58 chimie-matÉriauX cc PAGE 59 Équipement gÉnÉraL cc PAGE 61

Cette série GGP A-Cast Iron de pompes hydrauliques en fonte à engrenages se décline en 10 cylindrées de 8 à 36 m³/tr, avec une pression de refoulement maximale de 310 bar et un régime maximum de 3 600 tr/min. Ces pompes sont également proposées avec des arbres de type B dans un corps de type A, pour des caractéristiques de pressions et de couples supérieures. Par rapport à l’aluminium, la fonte améliore la stabilité thermique, accroît la résistance, et allonge la durée de vie. Les GGP A-Cast Iron sont adaptées aux applications intensives.

Poignée encastrable pour mobilier métallique

Muni d’un système Plug and Play, la poignée encastrable Clipeo se monte en un instant et sans effort, grâce à un clipsage des tringles. Elle est équipée d’un barillet interchangeable disponible en 2000 combinaisons, et d’une clé passe en option. Une seule poignée assure une condamnation 1, 2 ou 3 points. Une indexation à l’ouverture et à la fermeture garantit un verrouillage correct de la poignée. Grâce à son design moderne, ses versions ronde ou carrée, et les nombreuses possibilités de personnalisation par la couleur et le logo du client, la poignée encastrable Clipeo s’intègre à tout type de mobilier métallique. Fournisseur ronis sas

accouplement à soufflet métallique démontable

Fournisseur eaton Fluid power

Vous trouverez en page 61 un lexique des unités utilisées dans cette rubrique.

Vous PouVez adresser Vos iNformatioNs de presse concernant de nouveaux produits par e-mail (en joignant une photo) : produitsnouveaux@ industrie-technologies.com

Les LinMot sont des moteurs linéaires tout Inox proposés en 3 tailles de stator (23, 37, 48 mm) qui atteignent des vitesses de 5,5 m/s et des accélérations supérieures à 300 m/s2. Avec une course allant jusqu’à 1 830 mm, une répétabilité ± 0,05 mm, un diamètre extérieur de 48 mm, un diamètre de la tige mobile de 28 mm, ils fournissent de 500 à 1 024 N. En option, un refroidissement par eau augmente les caractéristiques dynamiques. Associés aux variateurs des séries B et E1100, les LinMot répondent aux applications de positionnement des plus simples aux plus complexes. En taille 48, avec étanchéité renforcée IP69K, ils sont adaptés à l’industrie agroalimentaire. Fournisseur transtechnik

La solution CoroCut offre un programme complet allant du tronçonnage fin à l’usinage de gorges larges. Avec des plaquettes (M et R) et des porte-plaquettes pour grandes largeurs, le programme CoroCut couvre désormais une plage étendue de largeurs allant de 0,5 à 15 mm. La nuance GC1145 utilisée pour ces plaquettes augmente la résistance à l’usure et la ténacité de l’arête de coupe. La plus large des plaquettes, de taille R, est destinée à la production de gorges de qualité de 15 mm, dans les aciers, les aciers inoxydables et les fontes. La plaquette de taille M convient à l’ébauche et à l’usinage de gorges de 9 à 11 mm de large dans la plupart des matières. Fournisseur sandvik coromant

cc Mécanique

moteurs tubulaires linéaires tout inox

tronçonnage fin et usinage de gorges larges

Sans risque d’endommager le soufflet en acier l’accouplement Primeflex se démonte en toute sécurité, même après de longues périodes de fonctionnement. Son autre atout est sa capacité de compensation des désalignements axiaux, radiaux et angulaires. Compact, Primeflex est disponible en 3 tailles avec des couples nominaux de 24 à 120 Nm. Afin d’éviter un endommagement des soufflets en cas d’une pression excessive au montage, le mécanisme intègre une butée interne. Ces accouplements sont utilisés pour la transmission de puissance entre un moteur et un réducteur ou entre un moteur et un arbre récepteur. Fournisseur mayr France

Platine ultraprécise de positionnement linéaire

La série ANT130-L étoffe la gamme de platines linéaires d’ultra haute précision nanoMotion Technology (nMT) d’Aerotech. D’une capacité nominale de charge de 12 kg et d’une largeur de 130 mm, elles sont disponibles avec des courses de 35, 60, 110 et 160 mm, dans 2 classes de précision certifiées entre ± 2 µm et ± 250 nm. Elles atteignent 350 mm/s et 1 g d’accélération. Ces platines ont une stabilité de positionnement de 3 nm, une résolution de positionnement de 1 nm et une répétabilité de 50 nm. Robustes, le recourt à des codeurs et des servomoteurs linéaires sans contact, ainsi qu’à une unique rangée d’aimants mobiles, évitent d’avoir à gérer des câbles. Fournisseur aerotech

AVRIL 2010ccN°921

53


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Retrouvez ces produits sur l’Expo permanente.

Produits

cc ÉLECTROTECHNIQUE

cc ÉLECTRONIQUE

cc composants

cc composants

Doté d’une sortie bipolaire de 336 W, ce régulateur de température peut être utilisé avec des refroidisseurs thermoélectriques. Il permet de commander les PID et répond, grâce à une électronique bien conçue et à des composants de qualité, aux exigences de stabilisation de la température pour les utilisateurs de diodes laser. Son TSN (traitement du signal numérique) règle des PID avec des temps de stabilisation courts. Le modèle 3700 est équipé d’un terminal USB pour être relié à un ordinateur. Il mesure et présente simultanément sur son écran LCD tous les paramètres pertinents du refroidisseur thermoélectrique et du capteur de température. Cet appareil fonctionne avec tous les capteurs de température standard. Fournisseur Micro-Contrôle Spectra Physics

Tiroir pour mesures sur véhicules hybrides

Ce tiroir convient à la mesure individuelle de tension d’éléments de batterie en cascade, lorsque la tension de chaque élément est de quelques volts et que leur connexion en série représente une tension élevée. Avec une fréquence d’échantillonnage de 100 kHz maximum par voie et une bande passante de 0 à 11kHz à –3 dB, il se destine aux mesures sur les véhicules hybrides, batteries… Le tiroir CRPL-HISO-8 dispose de 8 entrées différentielles entièrement isolées pour la mesure de tension, courant et température (thermocouple et PT100). Les plages de mesure vont de ± 50 mV à ± 60 V pleine échelle avec une protection de 600 V contre les surtensions et une tension de mode commun de 800 V. Fournisseur Johne + Reilhofer

cc composants et appaReILLaGes Switch routeur Ethernet pour environnements extrêmes

Ultrarobuste, ce commutateur Ethernet montable sur rail Din possède un boîtier renforcé en aluminium très résistant. Il bénéficie d’un système de dissipation de la chaleur et résiste à des niveaux d’interférences électromagnétiques très élevés (300 A/m). Conforme aux normes en vigueur (CEM, ferroviaire, humidité, vibrations etc.), il fonctionne sur une plage de température de –40 à + 70 °C et présente un MTBF (intervalle moyen entre deux défaillances) de 600 000 heures. La série Redfox propose plusieurs combinaisons d’interface Ethernet, de 10 à 18 ports 10/100 Base TX, plus une option portant sur 4 ports SPF et 4 ports 1000 Base TX. Il supporte les protocoles STP et RSTP. Il est équipé de la fonction d’anneau redondant FRNT (Fast Recovery of Network Topology) qui peut reconfigurer en 20 ms un réseau comprenant jusqu’à 200 commutateurs, quelle que soit sa charge. Il intègre l’IGMP Snooping (Internet Group Managment Protocol) pour optimiser la bande passante et supporte le VLAN (Virtual Lan). Plusieurs couches de sécurité sont proposées : pare-feu, cryptage AES 256 bit sur des tunnels VPN Ipsec, désactivation des pages de configuration Web et le SNMP, Commande Line Interface (CLI) protégée par le SSH. Fournisseur Westermo Teleindustri cc description

Références série Redfox Caractéristiques Commutateurs

Ethernet industriels haute performance

Plage de températures de – 40 à +70 °C. Ce produit présente un MTBF de 600 000 heures.

Mise à la terre de charges électrostatiques

cc entRaÎnements Variateurs jusqu’à 120 kW

Conçu pour minimiser les risques d’inflammation par décharge électrostatique lors du chargement des camionsciternes, ce système breveté assure le contrôle automatique de mise à la terre et la détection de camion-citerne. Ainsi l’opérateur ne peut procéder au transfert du chargement sans avoir testé et vérifié ces paramètres. Le système de mise à la terre des charges électrostatiques RTR 2010 est utilisé dans l’industrie chimique et de transformation et représente un procédé-clé de prévention des incendies et des explosions provoquées par des étincelles lors du transfert, du traitement et de la manutention des liquides, gaz et autres combustibles. Fournisseur Newson Gale

54

N°921ccAVRIL 2010

cc points forts

Régulateur en micromodule

Encapsulé dans un boîtier LGA de 9 x 15 x 2,82 mm, ce régulateur à découpage complet accepte des tensions de 3,6 à 36 V et fournir jusqu’à 1 sous 0,8 à 10 V. Sa fréquence de découpage peut être réglée entre 200 kHz et 2,4 MHz à l’aide d’une résistance ou synchronisée sur une horloge externe. Il est conforme à EN55022 du point de vue du rayonnement. Les applications du LM8031 incluent la conversion des tensions de batterie d’automobile, les alimentations distribuées et les systèmes industriels et avioniques. Aux faibles charges, le mode par salves s’active automatiquement. Pour les intensités plus élevées, jusqu’à 2 A, le LT8032, compatible broche à broche, est également disponible. Fournisseur Linear Technology

Clips de blindage EMI/ RFI à montage CMS

Conditionnés en rubans et bobines, ces clips EMI/RFI sont conçus pour les télécommunications, les réseaux, les systèmes informatiques et les systèmes de divertissement automobiles. Ils réduisent le temps d’assemblage : les boîtiers de blindage sont simplement insérés dans les clips placés durant le procédé d’assemblage automatique en surface au lieu d’être soudés manuellement. Fournisseur Harwin

Caractérisés par de fortes puissances malgré leur encombrement réduit, les variateurs AX5000 utilisent une technique de commande rapide et supportent des tâches de positionnement dynamiques. Ils ont de nombreux champs d’applications tels que la transformation des plastiques (moulage par injection), l’usinage des métaux, les centres de fraisage et de perçage et les extrudeuses. Fournisseur Beckhoff

Mosfet en boîtier miniature

Intégrant un Mosfet de puissance à canal P et une diode Schottky, cette solution en boîtier fin MicroFET de 0,55 mm répond aux besoins des applications de charge de batterie et de multiplexage de puissance. La taille est réduite de 30 % par rapport au boîtier précédent et la diode présente un courant inverse de seulement 1 µA pour une tension de 10 V. Fournisseur Fairchild Semiconductor

D.R.

et appaReILLaGes Régulateur de température haute puissance


Produits

Microcontrôleurs à 32 bit dédiés à la connectivité

Complétant la gamme de microcontrôleurs PIC 32 bit à 80 MHz, ces nouvelles familles sont conçues pour les applications de données utilisant plusieurs piles logicielles simultanément. Elles intègrent 128 Ko de RAM et l’Ethernet 10/100 Mbit, 2 contrôleurs CAN 2.0b, une connexion USB hôte, périphérique et OTG, 6 UART, 5 ports I2C et 4 ports SPI. Avec ces microcontrôleurs, le fabricant fournit les piles logicielles USB et TCP/IP gratuitement, y compris leur code source complet. La couche MAC Ethernet 100 Mbit/s utilise une interface RMII/MIII standard pour les puces de la couche physique alors que les modules CAN et USB possèdent une interface DMA intégrée garantissant un débit maximum.

cc sous-systèmes Outil de développement DSP économique

Permettant de créer rapidement des applications portables, notamment dans le domaine audio, cet outil offre un émulateur complet et une plate-forme de développement intégrée pour une somme dérisoire. Il inclut un processeur C5505 à très faible consommation, un codec et des connecteurs audio et diverses extensions. Il se raccorde à un ordinateur en USB. L’outil de développement USB eZdsp est simple à mettre en œuvre grâce à l’élimination des câbles d’interface et d’alimentation. L’environnement de développement intégré Code Composer Studio (Version 4) est fourni gratuitement. L’outil autorise une migration simple vers le module d’évaluation C5505 qui offre des options d’évaluation supplémentaires. Fournisseur Texas Instruments

Fournisseur Microchip

cc composants

Modules convertisseurs 10 A et 16 A Disponibles en version CMS (33 x 13,5 x 8,4 mm) et SIP traversants (50,8 x 12,7 x 9,4 mm), ces convertisseurs acceptent une tension d’entrée de 2,4 à 5,5 V continus et fournissent une tension non isolée réglable de 0,75 V à 3,63 V. Le courant de sortie atteint 10 et 16 A avec un rendement de 95 %. Ils fonctionnent dans la gamme de – 40 à + 85 °C. Les convertisseurs de la série Okami OKY (SMT) et OKX (SIP) exploitent une technologie de découpage de type buck synchrone à fréquence fixe. Ils peuvent piloter une charge capacitive de 1 000 µF en céramique. Ils disposent d’une commande on/off positive ou négative et peuvent être spécifiés avec ou sans fonction de séquencement/poursuite. Ils sont protégés contre les sous-tensions, les courts circuits, les courants et les échauffements excessifs. Fournisseur Murata

cc description

Références Okami OKY (SMT) et

OKX (SIP)

Caractéristiques Convertisseurs

continu continu de proximité 10 A et 16 A.

cc points forts

Pilotent des charges capacitives en céramique jusqu’à 1000 µF. Conformes aux spécifications de sécurité UL/EN/IEC 60950-1 et à la directive RoHS-6.

AVRIL 2010ccN°921

55


Produits

cc logistique - emballage cc EmballagE

Machine de soufflage de haute cadence

d’un modèle PET classique – cristallinité, résistance, élégance – mais elle contient jusqu’à 50 % de matières recyclées. Fournisseur Sidel

cc logistiquE

Cette gamme de machines, conçue pour les marchés des boissons plates et gazeuses, accélère de 10 % les cadences de soufflage pour atteindre 2 000 bouteilles/heure par moule. Elle réduit parallèlement de 10 % la consommation d’énergie des fours tout en garantissant des rendements de 97 %. Les temps d’arrêts non programmés sont réduits à moins de 3 % grâce à l’utilisation de composants plus robustes et à la diminution du nombre de pièces. La bouteille de 1,5 litre pour eau gazeuse, produite par la SBO 14, possède tous les attributs

manutEntion Élévateur en spirale

Conçu pour le transport de mar­ chandises dans les lignes de pro­ duction ou d’emballage, cet élé­ vateur à spirale à fonctionnement continu assure un flux de pro­ duction sans interruption et sans accumulation. L’élévation est comprise entre 1 500 et 4 000 mm, avec une hauteur d’admission de 800, 900 ou 1 000 mm. La chaîne bénéficie d’une conception garantissant un faible niveau sonore et des intervalles plus longs entre les opérations de maintenance. Fournisseur Flexlink Systems

cc EmballagE Étiqueteuse à changement de tête rapide

L’Eclipse est dotée d’un porte-cassette interchangeable permettant de désaccoupler une partie importante de la mécanique en seulement une seconde. Cette conception autorise un changement d’étiquettes très rapide, sans affecter la continuité de la ligne de production. L’opération s’effectue sans dérégler les paramètres en mémoire, ni les positions mécaniques. Elle est particulièrement adaptée aux vignettes pharmaceutiques, mais répond aussi aux besoins d’étiquetage dans l’agroalimentaire, l’automobile, la cosmétique ou encore la grande distribution. Elle dispose de 40 programmes d’étiquettes et gère les valeurs de vitesse, de position d’arrêt et de délais de pose, ainsi que tous les autres paramètres spécifiques au produit. En cas de casse du support ou de fin de bobine, la ligne n’est plus pénalisée du fait du changement de rouleau d’étiquettes hors production. Une fonction de détection de fin de consommables anticipée et un boîtier de gestion multiétiqueteuses non stop sont disponibles pour les lignes sur lesquelles tout arrêt de production est interdit. Fournisseur JMD Marquage Industriel cc description

Référence Eclipse Caractéristiques étiqueteuse

D.R.

dotée d’un porte cassette interchangeable en seulement une seconde.

cc points forts

Le changement de format se fait sans déréglage des paramètres en mémoire, ni des positions mécaniques et la cassette s’installe très facilement.

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Produits

cc matÉRiel iNFoRmatique cc PÉRiPHÉRiquEs

Disques SSD pour applications critiques

Ces disques SSD résistent à des conditions difficiles d’exploitation industrielle en température (– 40 à +85 °C), en humidité (de 8 à 95 % sans condensation), en chocs et vibrations (MIL­STD­ 810F et jusqu’à 1000 G) et en altitude. Ils intègrent la techno­ logie Sismart qui garantit la sécu­ rité des données et accroît la durée de vie par rapport à des SSD classiques. Fournisseur Industrial Computer France

configurations RAID 0 ou JBOD. Elle consomme autour de 42,9 W. La ventilation intelligente assure des vibrations réduites et une augmentation du temps de fonc­ tionnement. La DS409 est dotée d’un CPU à 1,2 GHz, de 256 Mo de RAM DDR2, d’un port LAN Gigabit, de 2 ports USB 2.0 et d’un port eSata. Fournisseur Synolog

cc buREautiquE Imprimantes A4 de bureau

Station polyvalente de disques à 4 baies

Cette station de disques à 4 baies s’adapte aussi bien à une utilisation domestique qu’à l’ex­ ploitation très exigeante de grou­ pes de travail. Elle est capable de gérer des lecteurs de disque dur de 2 To et jusqu’à 8 To avec des

Elles se destinent aux utilisateurs souhaitant imprimer souvent et rapidement en monochrome et ponctuellement en couleur avec une qualité professionnelle. Elles sont certifiées Energy Star. La C110 affiche une vitesse d’impression de 19 ppm en monochrome (5 ppm en couleur), et est dotée d’une connexion USB. Quant à la C130n, elle pro­ pose une vitesse d’impression de 20 ppm en monochrome, une connexion réseau standard, un écran LCD et une option recto­ verso. Les deux solutions d’im­ pression sont dotées d’un moteur d’impression laser. Fournisseur OKI Printing Solutions

Compactes, silencieuses et faci­ les à utiliser, ces imprimantes conviennent aux petites entrepri­ ses et aux travailleurs à domicile.

Des scanners encore plus rapides

Ces scanners offrent une vitesse de numérisation jusqu’à 50% supérieure à celle de leurs prédé­ cesseurs. Ils intègrent la fonction Smart Touch, pour envoyer par simple appui sur un bouton, des documents vers diverses destina­ tions (e­mails, réseau, périphéri­ ques, fichiers, applications tier­ ces…). Les scanners série il200 Plus affichent des vitesses allant jusqu’à 45 ppm (30 ppm pour la génération précédente). Ceux de la série il300 Plus portent la vitesse de numérisation en cou­ leur à 200 dpi à 40 ppm (aug­ mentation de 33 %). A noter que les clients possédant les précé­ dents modèles il200 et il300 peu­ vent télécharger gratuitement le nouveau microcode « Plus » pour améliorer les performances de leurs équipements. Fournisseur Kodak

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Retrouvez ces produits sur l’Expo permanente.

Produits

cc éQuiPemeNt De PrODuctiON

Formeuses d’emballages en carton ondulé de grande autonomie

Conçues pour augmenter l’autonomie de fonctionnement, ces formeuses MX07 de carton ondulé, façonnant jusqu’à 1 200 caisses/h, simplifient aussi la production. De nombreuses fonctionnalités y participent : fonction de collage automatique, assistance au démarrage et à la production, outil de diagnostic pour une maintenance préventive, optimisation de l’ergonomie de l’espace de travail, etc. Un des principaux atouts de la MX07 est son module « grande autonomie », qui combine un magasin contenant 500 découpes de carton à plat et une réserve de pastilles de colle de 35 kg. Fournisseur Multibox

cc outils-outillAGE

Meuleuses sans fil légères et puissantes

Avec 27 500 tr/min maximum pour un poids de 1,25 kg, ces meuleuses sans fil GR25, GS25 et GC25 délivrent une puissance de 260 W. Les GR25 et GS25, avec carter, sont destinées, l’une à la carrosserie automobile, l’autre aux industries légères (surfaçage avant soudage, découpe de tôles ou de petits câbles), et la GC25 à l’ensemble des applications. Le système de contrôle du moteur et les engrenages améliorés allongent durée de vie des meuleuses. Un dispositif de sécurité évite toute mise en route intempestive. Ces meuleuses sont compatibles avec toutes les batteries IQv NiCd ou Li-Ion 14,4 V. Elles sont dotées d’une poignée IQv Grip verrouillable par rotation, qui bloque la batterie. Fournisseur Ingersoll-Rand

Mandrins expansibles avec contrôle d’appui par fuite d’air

Cette génération de mandrins expansibles à segments Mando est dotée d’un contrôle d’appui par fuite d’air. Ceci améliore la sécurité du process, allonge la durée de vie des machines et diminue les fréquences d’entretien. Le mandrin Mando est proposé en deux versions, avec système d’air intégré ou externe. Ces mandrins sont compatibles avec la génération précédente grâce à des caractéristiques identiques. De plus l’utilisateur n’a pas besoin de changer la mise à zéro ni le programme CN. Fournisseur Hainbuch

cc robotiquE Robots Scara ultrarapides et précis

Avec des vitesses atteignant 100 coups par minute et une répétabilité de ± 0,01 mm, cette gamme TS de robots Scara 4 axes se décline suivant 3 modèles d’un design innovant : TS40, TS60 et TS80. Leurs rayons d’action sont respectivement de 400, 600 et 800 mm. Le TS80 est le premier modèle disponible, avec une charge nominale de 2 kg et une maximale qui atteint 8 kg. Des versions, avec une course de 200 ou 400 mm, ou spécifiques sont proposées. Ces robots se fixent au sol ou au mur. Destinés à l’industrie photovoltaïque, les Scara TS sont également adaptés à l’automobile, la plasturgie, l’électronique, les industries pharmaceutiques et agroalimentaires. Fournisseur Stäubli

D.R.

cc mAChinEs


Produits

cc chimie – matériaux cc Adhésifs

Étiquettes adhésives à très haute performance

Ces étiquettes servent à identifier de manière durable. Elles bénéficient d’un adhésif haute performance pour application sur toutes les surfaces difficiles à coller, très texturées ou légèrement rugueuses. La masse adhésive de SE100 allant de 38 à 65 microns, chaque produit est adapté à la surface à identifier. On atteint des valeurs d’adhésion incomparables, par exemple 5 N/cm sur un substrat polypropylène Rz300. Les applications sont multiples : dans l’industrie pour l’identification de cuves en fonte ou de carters plastiques, dans l’automobile pour les pièces plastiques et moteur, dans la construction pour les échafaudages, les plaques de ciment, briques, les équipements de loisir etc. Fournisseur 3M France

cc EquipEmEnts

dE lAborAtoirE Cartouche pour eau ultrapure analytique

Cette cartouche de filtration à silice greffée C18 est le nouveau polisseur pour des applications spécifiques, comme les techniques analytiques UPLC ou LC-MS. Les chromatographistes en ont besoin pour la phase mobile, les tampons, les blancs et les standards, pour la dilution de l’échantillon, le rinçage de la verrerie et l’extraction. Elle s’installe facilement sur la sortie d’un distributeur d’eau ou tout autre système de production d’eau de ce fournisseur. Capacité : 500 litres d’eau ultrapure. La cartouche LC-Pack s’installe derrière des systèmes Milli-Q ou de Type I Millipore. Grâce à ses particules de silice serrées, elle fixe les molécules organiques par des interactions hydrophobes. Fournisseur Millipore

cc lubrifiAnt pEinturE Gamme de lubrifiants de démoulage

Cette gamme de lubrifiants solubles de poteyage, est destinée au démoulage des pièces d’aluminium et de magnésium réalisées en fonderie sous pression. Ces huiles sont des émulsions de nouvelle génération sans silicones. Elles ne libèrent pas de formaldéhyde au contact du moule lors de la pulvérisation, et conservent toutes leurs caractéristiques à haute température. Par leurs propriétés elles améliorent la productivité des fonderies et l’environnement de travail des opérateurs. Quatre séries de produits de poteyage Condafond ont été développées en fonction des attentes des clients. Les avantages de ces produits sont nombreux: absence de calamine sur les moules, bel aspect des pièces, fort pouvoir de démoulage, haute température d’accroche, compatibilité avec divers alliages dont les aluminiums hypersiliciés et les alliages de zinc. Le produit est compatible avec les opérations ultérieures de traitement de surface. Fournisseur Condat Lubrifiants

cc description

Références Condafond 700 Caractéristiques Huiles solubles de

poteyage destinées au démoulage des pièces d’aluminium réalisées en fonderie sous pression. cc points forts

Exempt de silicone. Absence de calamine sur les moules. Compatible en post-opérations (peinture de finition et tout traitement de surface…).

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PRODUITS

cc PLASTIQUES

Film thermoplastique pour isolation électrique

Le film Victrex PEEK est doté d’une excellente résistance thermique, aux produits chimiques et de bonnes valeurs d’isolation électrique. Ses bonnes caractéristiques de pliage facilitent les opérations d’assemblage, avec une colle polysiloxane. Disponible jusqu’à 750 µm d’épaisseur il se découpe à l’emporte-pièce en fonction des besoins. Destiné à des applications à températures et tensions électriques élevées, il peut être utilisé comme isolant dans des lampes à quartz pour équipements laser. Il possède une excellente résistance thermique (classé 200 °C UL RTI) et sa résistance diélectrique est égale à 120 kV/mm en 125 µm d’épaisseur (respectivement 40 kV/mm et 500 µm). Il est aussi résistant à l’usure, à l’hydrolyse et au rayonnement. Fournisseur Victrex Europa

Matériau pour moulages par injection

Mousse PEE pour sols

Cette mousse légère de PEE, polyéthylène expansé, à structure cellulaire fine, peut constituer des âmes de tapis de sol pour sports ou camping, plus stables. La résilience est conservée et l’énergie absorbée de façon optimale, même après usage intense. De plus, la constance des propriétés d’amortissement réduit le risque de blessures sportives. Ce matériau léger est aussi idéal pour l’emballage, l’automobile et le bâtiment comme joint de dilatation sur des tuyaux. Des tapis de sport en plaque d’environ 2 m x 1 m, et de 40 à 120 mm d’épaisseur, ont un poids d’environ 4 kg. Sans chlorofluorocarbures CFC ni hydrochlorofluorocarbures HCFC, cette mousse peut se recycler de différentes façons. Fournisseur BASF France

cc TRAITEMENTS

DE SURFACES Revêtement laser anticorrosion pour tige de vérin

Fournisseur Goodfellow

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Ce procédé certifié de protection contre l’usure et la corrosion des surfaces de tiges de pistons, représente une percée technologique pour les applications offshore dans l’industrie du pétrole et du gaz. Il apporte de nouvelles solutions dans des secteurs tels que l’énergie hydroélectrique où les tiges de vérins travaillent dans un milieu très corrosif. Le matériau déposé est homogène et deux fois plus dur qu’un alliage courant type Inconel 625. Une tige de vérin traitée par le procédé Eatonite offre à la fois les performances mécaniques d’un acier conventionnel SAE 4130 et la résistance à la corrosion d’alliages type Inconel 625. Procédé certifié par DNV. Fournisseur Eaton Power Solutions

D.R.

Sous forme de granulés, ces matériaux en PEKK offrent des avantages significatifs lorsqu’ils sont utilisés dans la production de composants moulés par injection, et dans des applications d’ingénierie à haute température. Disponibles aussi sous forme de film, plaque et tige, ils sont alors employés dans des applications comme des supports de circuits électriques flexibles (PCB), des composants pour l’aérospatial, et les environnements à radiations. Le PEKK (polyéthercétonecétone) a une température de transition vitreuse de 162 °C et une vitesse très lente de cristallisation, d’où sa bonne fluidité, sa grande stabilité dimensionnelle et des faibles contraintes de moulage par injection.


Produits

cc équipement général cc Sécurité

Gants techniques anticoupures

Ces gants sont très résistants à la coupure (5/5), à la perforation (3/4) et à l’abrasion (3/4). Fermés par un scratch adhésif, ils couvrent bien le poignet. Certifiés CE, ils sont destinés aux travaux de gros œuvre très abrasifs dans le bâtiment: maçonnerie, construction métallique, la couverture et vitrerie. Très confortables, les Macpro sont fabriqués avec un fil technique anticoupure et revêtus de latex antidérapant. Élaborés avec la CAPEB, ils sont agréés par l’OPPBTP. Fournisseur Rostaing

Pots de découplage

Ce pot de découplage complète le système de protection contre l’explosion. En cas de déflagration survenant dans un équipement, il empêche la transmission de l’onde de pression et limite le risque de propagation de la flamme vers un autre équipement via les tuyauteries. Il protège les installations en évitant le phénomène destructeur de l’explosion secondaire. Disponible en 9 tailles du DN 100 au DN 600, le Diverter est équipé d’un indicateur de rupture et d’un évent non fragmentable ATEX, qui reste solidaire de sa monture en cas d’explosion. C’est un équipement d’isolation passif qui se monte et se remet en service facilement et ne nécessite pas de contrôle. Fournisseur Fike France

Les unités de mesure système internationaL A....................................................................Ampère A/m ............................ ampère par mètre Bq .......................................................... becquerel °C.................................................. degré Celsius C ................................................................. coulomb cd ................................................................ candela cd/m2 ...................... cd par mètre carré F............................................................................ farad h .......................................................................... heure H.......................................................................... henry Hz......................................................................... hertz J ..............................................................................joule K .......................................................................... kelvin kg .................................................... kilogramme lm .................................................................... lumen lx ................................................................................. lux m....................................................................... mètre m2.................................................... mètre carré m3..................................................... mètre cube m/s............................ mètre par seconde m/s2 ................................m/s par seconde min ..............................................................minute mol .................................................................... mole N ................................................................... newton Pa ..................................................................... pascal Pl.............................................................. poiseuille rad .................................................................. radian s ................................................................... seconde T ............................................... tesla V ................................................. volt VA ..................................................... voltampère W........................................................................... watt Wb ...................................................................weber Ω ............................................................................ ohm autres abréviations Å.............................................................. angström atm............................................... atmosphère bar ........................................................................... bar dB .................................................................. décibel dpi ....................................... point par pouce g ..................................................................gramme G.......................................................................... gauss cal .................................................................. calorie ch ...............................................cheval vapeur c/s ................................. cycle par seconde eV ....................................................électronvolt Go ........................................................ giga-octet gr ........................................................................ grade Kbit .......... kilobit (1 Kbit=1 024 bits) km/h......................kilomètre par heure Ko ........................................................... kilo-octet kWh......................................... kilowattheure l ..................................................................................litre Mo ................................................... méga-octet Mx ............................................................. maxwell Po ........................................................................ poise t ...........................................................................tonne tr ..............................................................................tour tr/min ............................. tour par minute

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PARCOURS

3DIMENSIONSDE

LES

Ronan Stéphan

DIRECTEUR POUR LA RECHERCHE ET L’INNOVATION AU MINISTÈRE DE LA RECHERCHE

out respire le marin dans le bureau de Ronan Stéphan. Une odeur de tabac assaille d’abord le visiteur puis un vieux plan de trois mâts attire l’œil derrière son bureau. Sur le mur d’en face, une vue satellite de la pointe du Finistère – sa terre natale – s’affiche, cernée par une photo du port de Douarnenez et une autre du phare de Kéréon en pleine tempête toujours dans le même coin de Bretagne. Et comme s’il avait besoin de respirer sans cesse le grand air, sa fenêtre est ouverte pour humer la légère bise qui souffle cet aprèsmidi-là sur les toits de Paris. Plutôt capitaine que simple mousse, ce Breton n’a pas peur du gros temps. Et heureusement ! Pour tenir la barre de sa nouvelle fonction, il faut avoir le pied marin, être prêt à affronter les grains – parfois très salés – que réserve le monde de la recherche. Nommé directeur pour la recherche et l’innovation le 1er septembre 2009 par Valérie Pécresse, Ronan Stéphan est chargé de mettre en musique la stratégie nationale sur le sujet. Cette mission vient à 50 ans couronner une carrière entièrement dédiée à la techno-

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logie, sous toutes ses formes. Et elle fait de lui l’un des nouveaux patrons de la France des labos.

L’HOMME

cc Ses

racines lui donnent des ailes

temps, on aperçoit l’île de Sein », souritil. Là, il en profite pour s’adonner à ses passions auxquelles il ne peut consacrer que peu de temps désormais. Le sport et la photographie – un peu – mais surtout la voile constituent ses grandes occupations lors de ses rares temps libres. Il ne manque d’ailleurs pas d’embarquer ses cinq enfants (âgés de 9 à 27 ans) et sa femme dans ses aventures maritimes. Cette famille qui constitue aussi son autre lieu de ressourcement. Lorsqu’il nous a reçus, il regrettait d’ailleurs d’avoir égaré dans les cartons cette photo où sa tribu s’affiche fièrement. Il voulait en faire l’un de ses objets fétiches.

L’INGÉNIEUR

Naître à la pointe de la Bretagne, dans le cc La joie de la découverte Finistère, plante chez les Bretons du bout Dire que Ronan Stéphan a rêvé toute son du monde une sérieuse et farouche enfance de devenir ingénieur serait exavolonté de s’évader. Sans renier leur héri- géré. Les classes préparatoires aux grantage, cette terre fait d’eux des hommes des écoles, en l’occurrence celles de Sainteobstinés et mobiles. Et Geneviève à Versailles, Ronan Stéphan, qui a vu ne lui servent « qu’à J’AI DÉCOUVERT le jour à Brest en 1960, LE BONHEUR INTENSE reporter ses choix de carrière de deux ans », cultive cette singularité. DE LA DÉCOUVERTE « Quand on naît dans ce EN COMPRENANT assure-t-il. « À part l’asCOMMENT MARCHE coin de France, cela UNE pect ludique et créatif TECHNOLOGIE. oblige à prendre sa desdes mathématiques, peu tinée en main, confie-t-il de chose m’enthousiasavec ses yeux bleus permait dans la carrière çants. Je ne veux pas faire de la sociologie scientifique », reconnaît aujourd’hui le de comptoir mais quand on a la chance haut fonctionnaire. Le virus de la science de cultiver une identité forte, cela devient et de la technologie, celui des passionbeaucoup plus facile de se projeter. » nées, il l’attrapera finalement grâce à sa Cette région, il y retourne dès qu’il le femme. Sur son insistance, il se rend à la peut pour s’y ressourcer. Il y possède une journée portes ouvertes organisée par son maison, sur la pointe du Conquet qui fait école d’ingénieurs, l’Enface à la presqu’île de Crozon. « Par beau sicaen (à Caen, Calvados), où

T. GOGNY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES

La France de la recherche, l’ancien directeur de l’université de technologie de Compiègne la connaît intimement. Ingénieur chez Thomson CSF, thésard, directeur d’un technopole, patron des relations industrielles au CNRS… Toutes ces fonctions lui ont permis d’appréhender la complexité de notre système d’innovation. Son job, en tant que directeur général pour la recherche et l’innovation, sera de faire en sorte que tous ces acteurs, pour lesquels il a travaillé, s’unissent. Objectif ? Permettre aux idées des chercheurs de se concrétiser plus vite et plus souvent en innovation. Portrait.


PARCOURS

cc SES 3 DATES CLÉS

1989 Diplômé de l’Ensicaen en 84, il devient docteur en physique des matériaux magnétiques et supraconductivité 1984 Début de carrière chez Thomson CSF (Thales). Il y restera treize ans. 2009 Directeur général pour la recherche et l’innovation au ministère de la Recherche.

DIAGNOSTIC c L’état de la recherche en France vu par Ronan Stéphan sur www.industrie.com/it AVRIL 2010ccN°921

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PARCOURS

Quand on fait de la recherche, il est nécessaire de garder une sacrée capacité d’étonnement et une forte dose d’humilité.

Le galet de la pointe du Corzet Ce granit est sa fenêtre sur la Bretagne. Ramassé devant sa maison du Finistère, il lui rappelle sa terre natale.

Le trophée Ce prix, il l’a gagné en 2003 au nom du CNRS. Il symbolise à ses yeux les efforts qu’il a menés au sein du grand institut pour transformer des découvertes fondamentales en innovations.

L’inuksuk Ce totem inuit, offert lors d’un voyage au CNRS canadien, symbolise pour lui des valeurs : enthousiasme, dynamisme, amitié et esprit d’équipe.

il rencontre Bernard Raveau. Ce cher- LE DIRECTEUR cheur, « qui a loupé de peu le prix Nobel cc L’innovation comme fil rouge en 1987 » selon son disciple, influe Le fil rouge de sa carrière, c’est la recherche. tellement sur le jeune Ronan Stéphan Le fil fut plus ou moins tendu selon les que ce dernier décide de dévier complè- fonctions occupées mais il a toujours « baitement le cours de sa carrière. Parti pour gné dans la réflexion scientifique », comme devenir un spécialiste de la microélec- il le souligne lui-même. Chez Thomson tronique, il opère un revirement complet CSF, devenu Thales, il a participé au déveet embrasse une carrière de physicien loppement de nouveaux systèmes de jusqu’à passer une thèse de doctorat mesure. Directeur du technopole Bresten matériaux magnétiIroise, il a permis à des ques et supraconduc- SA MISSION : jeunes pousses d’accouteurs. Bernard Raveau RAPPROCHER cher de leurs projets en LES LABOS PUBLICS devient également son DU SECTEUR PRIVÉ leur apportant son soumentor. « Il m’a appris à POUR CRÉER PLUS tien. Au CNRS, en tant réfléchir scientifique- D’INNOVATIONS. que directeur des relament, confie Ronan Stétions industrielles et du phan. Avec lui, j’ai découtransfert de technologie, vert le bonheur intense de la découverte il a contribué à protéger les découvertes réaen arrivant à comprendre comment mar- lisées par les laboratoires publics et à les che une technologie grâce à une expé- valoriser. Enfin, à la tête de l’université de rience bien menée. » technologie de Compiègne (poste qu’il De ce cursus, plus que des lois physi- occupait encore en juillet dernier), il présiques ou des théorèmes, Ronan Stéphan dait aux destinées d’une des rares écoles retient une posture. « Quand on fait ce françaises d’ingénieurs possédant sa propre métier et que l’on envisage de faire de la école doctorale. recherche, il est nécessaire de garder une Sa fonction actuelle de directeur de la sacrée capacité d’étonnement et une forte recherche et de la technologie au ministère dose d’humilité. La remise en cause doit de la Recherche, pourrait être vue comme être permanente. Il faut accepter d’être une synthèse des postes qu’il a occupés. « Je surpris par les résultats d’un projet, d’un suis à l’interface entre le monde de la forprocessus ou d’une technologie. » Et cette mation, de la recherche et de l’entreprise. attitude, c’est sa formation d’ingénieur Je suis là pour créer des synergies », confie, qui la lui a apprise. avec une prudence toute politique, l’ancien

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chercheur. Mais ne lui dites pas qu’il est un haut fonctionnaire, le terme lui hérisse le poil. Il préfère se définir comme « un animateur de synergie. » Le terme un peu aseptisé cache en réalité une mission stratégique pour l’avenir de la recherche en France. « Je dois rendre le système plus efficace pour aller plus loin plus vite », souligne-t-il. En clair: il doit aider les laboratoires français à convertir de manière plus efficace en business leurs découvertes scientifiques en les transférant rapidement à l’industrie. Et sa méthode, pour relever ce défi, c’est de procéder à un véritable choc culturel: faire travailler des chercheurs du secteur public, habitués à une liberté totale dans leur travail, avec leurs homologues du privé, contraints eux à une certaine productivité. « Je dois réussir à rapprocher ces personnes qui, naturellement, n’ont aucune propension à travailler ensemble », reconnaît-il. Mais la traversée ne lui fait pas peur. « Depuis quelques années, les clivages s’estompent », juge le Breton. Il pourra aussi compter, pour faire passer la pilule, sur un allié de poids : les subsides du grand emprunt. Une partie des fonds a en effet été réservée à la « maturation de la recherche ». Cette manne permettra de déployer de manière plus incitative que coercitive, sa stratégie. cm ccTHIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com

T. GOGNY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES

ccSES 3 OBJETS FÉTICHES

Consultez le document final présentant la stratégie nationale de recherche et d’innovation.


FICHE MÉTIER

SA MISSION ? c Comme son nom l’indique, un acheteur… achète des composants pour élaborer un produit existant ou en cours de développement. Consommateurs compulsifs, passez votre chemin, ce métier n’est pas fait pour vous. Un bon professionnel obtient le meilleur prix, les meilleurs délais et la meilleure qualité.

ENVIRONNEMENT

Acheteur, le nom est trivial. Mais la fonction, peu connue du grand public, est une des plus complètes. Connaissance des processus de fabrication, négociations, reporting, l’acheteur est devenu un acteur central de la performance de l’entreprise.

MÉTHODE

Acheteur Il maîtrise les coûts

c C’est un rôle stratégique: un mauvais fournisseur et c’est la production, voire l’avenir de l’entreprise, qui peut être remis en cause. De même, l’acheteur négocie les conditions et délais de paiement. Ses décisions influencent l’état de la trésorerie de l’entreprise qui l’emploie.

OUTIL

c Une partie du temps d’un acheteur est consacrée à la veille technologique. Il doit savoir comment on produira demain. Il doit maîtriser les nouveaux processus, mais aussi se renseigner sur les matériaux d’avenir. Pour cela, il se déplace, visite les fournisseurs, fréquente les foires et autres salons.

cc GUILLAUME AMEYE ICAM TOULOUSE, RESPONSABLE ACHAT SOUS-TRAITANCE ET ADJOINT DU RESPONSABLE ACHAT DE L’USINE AREVA DE SAINT-MARCEL

B. LEVY

LE CONSEIL DU PRO

« Ma facilité à ne pas être désarçonné par la nouveauté a été un atout incontestable dans ce métier. Cinq ans après mon embauche, je fais de plus en plus de management, ce qui correspond à ce que j’ai toujours voulu faire. La fonction achat est très variée et les perspectives sont réelles. »

ET LE SALAIRE DANS TOUT ÇÀ ? D’après le CDAF Formation, le salaire brut moyen d’un acheteur en France s’élevait à 64 117 euros en 2008. L’Apec estime le salaire médian des offres qu’elle propose à 38 000 euros. Il est de 32 000 pour les jeunes diplômés et de 39 000 pour les cadres confirmés.

MÉTIER

c L’acheteur ne se contente pas d’acheter. Il suit le déroulement du contrat et rend compte régulièrement à la direction des achats.

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FICHE MÉTIER

QUELLES COMPÉTENCES ?

ENVIRONNEMENT

c Un bon acheteur est un bon communicant, insiste Hicham Abbad, le directeur commercial de KLB Group. Il faut convaincre ses collègues du bien fondé de sa mission. Pour faire la différence, la capacité d’adaptation est essentielle. Savoir s’adapter à son interlocuteur, écouter et convaincre sont les qualités premières de l’acheteur.

OUTIL

c C’est un métier de relations. Rencontrer de futurs partenaires, les identifier, les approcher, tester leur sérieux: ces tâches demandent autant de savoir-être que de savoir-faire. L’acheteur fera aussi attention à garder son autonomie. Gare à la trop grande proximité, qui, dans le pire des cas, peut déboucher sur de la corruption.

MÉTIER

c Savoir et aimer négocier suppose également un goût pour le bluff et une maîtrise du tempo. Les négociations peuvent durer plusieurs semaines.

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c À l’heure de la mondialisation, certains acheteurs parcourent le monde. Les fournisseurs ne sont plus les voisins de zone industrielle. En conséquence, la pratique de l’anglais est recommandée. Une autre langue vivante pourra faire la différence.

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QUELLES FORMATIONS ? c Les aspects techniques ne s’improvisent pas. Une solide formation scientifique et technique initiale est une base indispensable.

L’IAE Grenoble est habilitée, en France, à délivrer un diplôme de 3e cycle achats.

c Les écoles d’ingénieur délivrent des modules de formation en achats. À recommander si vous vous destinez à cette fonction. Autre possibilité : une fois votre diplôme d’ingénieur en poche, complétez votre formation en décrochant un des masters professionnels spécialisés en achats. Universités et écoles de commerce offrent des cursus de qualité. Ainsi, l’IAE de Grenoble propose un master avec la spécialité management stratégique des achats (Desma) ou le master achats internationaux dispensé par Bordeaux Management School…

OÙ EXERCER SES TALENTS ?

ET APRÈS ?

c Une étude réalisée en 2008 par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) indiquait que plus de la moitié des offres dédiées aux acheteurs concernait le secteur de l’industrie (36 %) et du commerce (17 %). Auxquels il faut notamment ajouter 9 % pour l’ingénierie, 6 % pour le secteur des transports et 3 % pour la construction. c L’ingénieur sera plutôt demandé dans les secteurs où ses compétences scientifiques sont indispensables. Et ils sont nombreux : de l’automobile à la téléphonie, du matériel ferroviaire à l’industrie pharmaceutique en passant par les industries mécaniques… c Grandes entreprises ou PMI (plutôt moyennes), toutes ont besoin d’un acheteur. Le métier sera pourtant différent. Dans un grand compte, l’acheteur sera souvent plus spécialiste, tandis que dans une PMI, on attendra de lui qu’il soit plus polyvalent. c Ne pas oublier les sociétés de conseil spécialisées dans les achats. Audit des procédures existantes, préconisations pour améliorer les achats seront le lot quotidien.

c Au cours de sa carrière, un acheteur verra son périmètre d’intervention grandir en même temps qu’il acquerra de l’expérience. Après avoir travaillé sur des produits simples, il se verra confier la responsabilité d’ensembles plus complexes jusqu’à devenir directeur des achats. À ce poste, il définira la politique de son entreprise et devra encadrer l’équipe d’acheteurs qui sera placée sous son autorité. Il contrôlera le reporting de son équipe et rendra compte à la direction générale. c D’autres, après avoir fait leur classe dans un grand groupe, choisissent de partir vers une plus petite entreprise où ils deviendront directeurs des achats ou superviseront à la fois les achats et la logistique. c Ensuite, tous les parcours sont possibles. Un responsable achat peut très bien devenir directeur de production. Certains parcours restent ainsi emblématiques, comme celui de Jean–Philippe Collin passé des achats de Valéo à la direction générale de PSA.

IAE GRENOBLE

MÉTHODE

Acheteur : il maîtrise les coûts

ccCHRISTOPHE BYS cbys@industrie-technologies.com



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inteLLigenCes

Consultez les études sur les risques du cloud computing.

ccL’ENJEu

DÉBAT

Cloud computing : la confiance n’y est pas avec la vague du cloud computing, l’informatique vit sa grande révolution. Réduction des coûts, flexibilité d’usage, provisionnement automatique des ressources… Les promesses s’annoncent alléchantes. Mais la confiance n’est pas au rendez-vous. Ce modèle, basé sur Internet, soulève des craintes légitimes en matière de sécurité. De la perte de données aux pannes informatiques géantes, les risques potentiels hantent les entreprises.

’industrie informatique ne jure plus que par le cloud computing. Les gains promis aux utilisateurs s’annoncent alléchants en termes de coût, de flexibilité ou d’usage. Mais malgré le discours très vendeur des grands fournisseurs (Google, Microsoft, Amazon, Salesforce, IBM…), les entreprises restent pour le moins rétives. Motif ? Ce modèle informatique n’inspire pas encore confiance. Il soulève trois sérieuses interrogations en matière de sécurité informatique.

L

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L’intégrité des données : bien encadrée

Sur le papier, les données stockées dans le cloud sont mieux protégées qu’en interne. Selon Benjamin Cleyet-Marrel, le directeur technique d’Open Wide, une société d’infogérance, elles sont dupliquées deux fois: au niveau des baies de stockage pour pallier les pannes matérielles, et au niveau des datacenters pour se prémunir contre le risque de destruction du bâtiment (incendie, inondation, tremblement de terre…). « Le risque de perte de données est extrêmement faible, conclut Henry Peyret, analyste au cabinet Forrester. Il est infé-

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rieur à celui d’une informatique interne. » dans le terminal. Une catastrophe infor« L’entreprise, qui a déjà procédé à l’exter- matique et un coup dur pour l’image du nalisation de son informatique dans le cloud ! cadre d’un contrat d’infogérance, n’encourt pas plus de risque en passant au cloud », La disponibilité de service : surenchérit Gérôme Billois, consultant plutôt bonne chez Solucom. Les fournisseurs de services Pas d’Internet, pas d’accès au cloud. Est-il cloud disposent de nombreux atouts : l’in- alors dangereux de dépendre de la disponiformatique est leur cœur de métier, ils bilité du Net? Pas vraiment, selon Gérôme détiennent les meilleures compétences en Billois, de Solucom. « La plupart des applisécurité, et ils mettent des moyens sou- cations s’accommodent des aléas du réseau vent hors de portée de l’entreprise lambda. mondial. L’expérience montre qu’il est « Ils jouent leur réputation, relève Gérôme solide et qu’il peut tenir même en cas de Billois. Ils font tout pour éviter de perdre catastrophe naturelle. » Le risque d’indisles données de leurs clients, en appliquant ponibilité est davantage lié à la fiabilité des des mesures de sécurité bien supérieures services. « Les pannes dues à des problèmes à celles mises en place dans les grands d’alimentation électrique, de climatisation, comptes. » Cela n’empêche pas Thierry ccl’avis de Priol, directeur scientifique adjoint de l’Inria, de s’interroLa LogiQue ger sur le devenir des données du CLoud stockées dans le « nuage ». fait « Et puis aucun fournisseur Craindre n’est infaillible. » L’exemple des pannes de Microsoft le montre. En informatiQues octobre 2009, près d’un milgéantes auX lion de détenteurs de téléConséQuenCes phone Sidekick, clients de pLanétaires. l’opérateur T-Mobile aux États-Unis, ont perdu leurs THierrY Priol données (contacts, e-mails, directeur scientifique adJoint de l’inria photos…) stockés en réseau par Microsoft, plutôt que

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C. LEBEDINSKY

Selon le cabinet IDC, le marché du cloud computing devrait tripler en quatre ans pour atteindre 42 milliards de dollars dans le monde en 2012. Plus optimiste, Gartner prévoit un chiffre de 150 milliards de dollars en 2013. Selon ce cabinet, la location d’applications en ligne et de capacité de traitement/stockage constituent les deux services les plus porteurs avec respectivement 20,2 et 6,8 milliards de dollars en 2013. Pour l’Union européenne, le cabinet Pierre audoin Consultants s’attend à un marché de près de 7 milliards d’euros en 2012, contre 4 milliards d’euros en 2009.


inteLLigenCes

Le datacenter Interxion 3 propose de l’hébergement dit de “haute densité”. Basé à Saint-Denis, près de Paris, il occupe une surface de 4000 m2.

De quoi parle-t-on ? c Le cloud computing réduit l’informatique à un service comme l’électricité. Les données et les applications résident dans une infrastructure mutualisée de datacenters à l’échelle mondiale. L’utilisateur y accède à travers Internet depuis un terminal léger muni d’un simple navigateur Web. Il paye le service à l’utilisation, comme pour l’électricité. Le cloud computing englobe trois services de location: le traitement et le stockage, la plate-forme de développement et enfin les applications.

d’équilibrage de charge ou de maintenance touchent régulièrement tous les datacenters. Elles sont inévitables en dépit des efforts mis en œuvres pour les limiter, confie Fabrice Coquio, le directeur général d’Interxion France, un hébergeur indépendant. De Google à Microsoft, en passant par Amazon ou Salesforce, tous les géants du cloud connaissent régulièrement des interccl’avis de

Réa ; D.R.

Le CLoud renforCe La séCurité et apporte des garanties supérieures à CeLLes mises en œuvre en entreprise. Gérôme Billois directeur sécurité informatique au cabinet solucom

ruptions de service. En 2009, Salesforce, le fournisseur de référence de services de gestion de la relation client, a subi trois coupures, dont une de plusieurs heures due à un problème de mise à jour. « Ces incidents ne sont pas plus fréquents ni plus longs que ceux frappant l’informatique traditionnelle des entreprises », rassure Gérôme Billois. Mais la tendance au gigantisme des datacenters pour amplifier les gains économiques accroît les risques. « Le cloud tend à reproduire le schéma du réseau électrique en s’appuyant sur des gros centres de données, cibles privilégiées des pirates, explique Thierry Priol, de l’Inria. Il est à craindre des pannes géantes, l’équivalent des blackout en électricité. À la différence près, qu’ils risquent d’être planétaires et non régionaux. »

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La confidentialité : douteuse

C’est la question la plus épineuse du cloud. Car si les communications entre serveurs et postes de travail peuvent être protégées des yeux indiscrets par cryptage, il n’en est

rien pour les données et applications résidant dans le « nuage ». « Il y a énormément de soucis en matière de gestion des droits d’accès et de protection vis-à-vis du piratage », affirme Henry Peyret, de Forrester. En cause : la virtualisation, la technologie clé du cloud utilisée pour la mutualisation de l’infrastructure. En théorie, elle assure une isolation rigoureuse entre les clients installés sur le même serveur. La réalité est différente. « En observant la manière dont un service cloud place les clients sur le serveur, vous pouvez vous arranger pour être le voisin de ceux que vous voulez espionner, explique Thierry Priol. Ensuite, vous pouvez regarder à loisir tout ce qu’ils font. » Des chercheurs du MIT l’ont démontré en entrant comme simple client à EC2, le service de location de capacité de traitement d’Amazon. Il est possible, non seulement de voir en clair l’activité des autres, mais aussi d’en subtiliser les données. Que dire alors des pirates qui tendent à concentrer leurs attaques sur les grands fournisseurs et leurs gigantesques datacenters ? La seule parade réside dans le cryptage. Mais, aujourd’hui, cette technique est inapplicable aux données en traitement. Les chercheurs travaillent à lever l’obstacle. Mais il y a encore du pain sur la planche. cm ccRidha LoukiL rloukil@industrie-technologies.com

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L’industrie pharmaceutique est-elle créative ? Consultez le bilan des médicaments vraiment innovants.

INTELLIGENCES

PAROLES D’AUTEUR Un modèle à réinventer pour l’industrie pharmaceutique Confrontée à une compétition internationale accrue, à l’essor des génériques et à la révolution des biotechnologies, l’industrie pharmaceutique devra se réinventer pour rester compétitive. Sans prétendre à l’objectivité, la thèse exposée par Christian Lajoux, président du syndicat rassemblant les industriels du médicament, a le mérite de mettre en lumière les défis auxquels le secteur doit faire face.

Au-delà de son rôle de défenseur du secteur, le président du Leem en est également, à l’évidence, un observateur privilégié.

es gens en bonne santé sont cc Ouvrir des champs des malades qui s’ignorent. thérapeutiques nouveaux L’aphorisme du fameux Fort de cette position, il dégage les tendandocteur Knock, destiné à élargir le cercle ces pour le siècle à venir. La fin des blockde ses patients, semble encore promis à busters, du fait de la montée en puissance un bel avenir. C’est en tout cas ce que sug- des génériques, implique un défi : dévelopgère le titre du premier chapitre de per les médicaments plus vite pour gagner Christian Lajoux : « Nous sommes tous sur le temps de la protection brevetaire. des malades en sursis ». La suite de son Autre bouleversement : 80 % des médiopus constitue d’ailleurs un exercice caments en développement clinide défense de l’industrie pharmaceuti- que ont été soit produits grâce à des que… ce qui n’étonne guère de la part organismes vivants ou leurs composants du président du syndicat des industriels cellulaires soit conçus grâce aux biodu secteur. « Étant un acteur du débat, je technologies bien qu’ils relèvent de la ne prétends pas à l’objectivité », recon- chimie de synthèse. Cette révolution naît-il d’ailleurs lui-même. Et l’auteur des biotechnologies implique notamment de mettre en place d’insister sur l’importance pour les indus- L’AUTEUR PASSE EN REVUE des sites de bioprotriels d’être soutenus LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES duction, disposant DE LA PHARMACOPÉE, d’une proximité par les pouvoirs COMME L’ARRIVÉE accrue avec les cenpublics. Ce soutien, DES GÉNÉRIQUES tres de recherche, suggère Christian ET DES BIOTHÉRAPIES. plaide Christian Lajoux, pourrait Lajoux. Elle permet notamment passer par une intensification de la coopération par ailleurs d’envisager l’avènement d’une entre recherche académique et recherche médecine personnalisée, avec des médicaments adaptés au patient. Un patient qui industrielle. Sur ses autres prises de position, on demande aujourd’hui à être écouté et peut être d’accord (les grands secteurs devra être de plus en plus étroitement industriels font partie de notre patri- associé à la stratégie thérapeutique. L’augmoine) ou pas. Ainsi, l’insistance sur une mentation de la durée de vie est, quant prétendue « mauvaise image » du secteur à elle, synonyme « d’ouverture de champs du médicament agace. D’autant plus que thérapeutiques nouveaux ». Enfin, le sont cités des résultats de sondage prou- malade devra être de mieux en mieux pris vant que le grand public n’a une vision en compte dans sa globalité. Autant ni particulièrement candide ni spécia- de défis à relever pour les acteurs de l’inlement délétère de l’industrie pharma- dustrie pharmaceutique.. cm ceutique. Reste que réduire Le médicament, enjeu du XXIe siècle à un simple ccMURIEL DE VERICOURT plaidoyer pro domo serait une erreur. mvericourt@industrie-technologies.com

L

ccCHRISTIAN LAJOUX PRÉSIDENT DU LEEM

ccLE LIVRE

LE MÉDICAMENT, ENJEU DU 21e SIÈCLE Le temps des alliances Christian Lajoux Éditions du Cherche Midi 216 pages, 17 euros ccET AUSSI

D.R.

CES MALADES QU’ON SACRIFIE La guerre des médicaments Les priorités des industriels du secteur de la pharmacie permettent-elles à ceux qui en ont besoin d’accéder aux médicaments de pointe? Pour répondre à cette question, Anne Pezet, chef d’enquête à L’Usine Nouvelle, décortique notre système de soins pour en proposer une remise à plat.

S’il reconnaît lui-même que la probabilité, après des études de philosophie et de gestion des ressources humaines, de rencontrer l’univers du médicament était relativement faible, Christian Lajoux en est pourtant devenu un acteur incontournable. Président du syndicat de l’industrie pharmaceutique, le Leem, depuis 2006, il est également président de Sanofi-Aventis en France, membre du haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, président de la fédération française des industries de santé et administrateur de l’Inserm et de l’Afssaps.

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cc SeS 5 DATeS

1983 Ingénieur de l’école polytechnique fédérale de Lausanne, il décroche un doctorat en chimie à l’université d’Orsay. 1997 Directeur du laboratoire de chimie physique des matériaux amorphes. 2000 Il fonde le laboratoire de chimie physique d’Orsay (université Paris-Sud). 2006 Directeur de l’école nationale supérieure de chimie de Paris (aujourd’hui Chimie ParisTech). 2010 Président du CNRS. ccLe CNRS

16 Nobel, 9 médailles Fields (le Nobel des maths), 500 start-up essaimées, 3 700 brevets actifs, 11 600 chercheurs… Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) est un mastodonte en matière de recherche. Créé en 1939, il a vu sa mission s’étendre à l’ensemble des disciplines scientifiques. Il est aujourd’hui organisé en dix instituts : chimie, écologie et environnement, physique, physique nucléaire et des particules, biologie, sciences humaines et sociales, informatique, ingénierie et systèmes, mathématiques, sciences de l’univers.


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INTELLIGENCES

ccALAIN FUCHS PRÉSIDENT DU CNRS

Le CNRS doit être à l’origine de ruptures technologiques Le déclin de la France de la recherche, Alain Fuchs ne veut pas en entendre parler. Le nouveau patron du CNRS est même persuadé que notre pays a les capacités de rebondir pour retrouver le meilleur niveau mondial. Et la maison qu’il dirige peut évidemment jouer un rôle crucial dans la recomposition en cours. Ce docteur en chimie, ancien directeur de l’école nationale supérieure de chimie de Paris, dévoile sa vision, en exclusivité pour Industrie et Technologies.

L. PERENOM POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES

La France est en train de réformer profondément son système de recherche. On voit émerger des campus d’excellence, une stratégie nationale de recherche et d’innovation, un grand emprunt qui entend s’occuper d’investissements d’avenir… Le CNRS peut-il trouver sa place dans ce paysage en pleine recomposition ? Alain Fuchs. Lorsqu’on fait de la recherche

aujourd’hui en France, je ne crois pas que l’on puisse se couper du CNRS. Nous rassemblons 30 000 personnes autour de cette thématique pour un budget de 3 milliards d’euros. Pour toutes les initiatives ou structures que vous citez, le CNRS joue un rôle ou va jouer un rôle de premier plan. C’est une marque de renommée mondiale, très bien identifiée par les scientifiques du monde entier. Et d’ailleurs une université qui affiche un certain nombre de chercheurs estampillés CNRS dans son staff cela veut dire quelque chose aujourd’hui à l’étranger.

Le label CNRS est certes un gage de qualité mais quel rôle jouera précisément l’organisme que vous pilotez? A. F. Mon ambition est de faire du CNRS

un stratège. Je ne veux pas que nous soyons des spectateurs ni une agence de moyens. Je veux que le CNRS prenne part, au travers de son directoire et de ses dix directeurs d’institut, à la recomposition en cours du système de recherche et d’innovation français. Nous devrons notamment participer activement à la mise en place des cinq à huit campus d’excellence que devrait permettre de faire émerger le grand emprunt. Vous êtes désireux d’en prendre les commandes… A. F. Pas du tout. Je sais que le CNRS tout

comme le CEA ont eu l’habitude de s’occuper de tout par le passé. Mais ce temps est révolu. Pour ces nouveaux projets, je ne souhaite pas dicter la manière dont les regroupements doivent s’opérer entre établissements. Je n’ai aucune légitimité pour dire si les écoles et les universités de Grenoble, par exemple, doivent ou non fusionner. Ce qui ne veut pas dire que nous ne ferons pas partie des membres fondateurs. Le CNRS est un élément incontournable de ces nouveaux campus où se mêleront enseignement supérieur, recherche de haut niveau et entreprises.

Concrètement, quel sera votre apport ? A. F. Prenons l’exemple de ce que l’on fait

à Saclay qui a de fortes chances de devenir l’un des premiers campus d’excellence. Le CNRS est membre à part entière de la fondation de coopération scientifique qui pilote le projet et qui regroupe vingt-trois acteurs. Nous avons une équipe en interne qui travaille sur ce projet. Et nous participons à toutes les réunions stratégiques pour enrichir la réflexion. Nous y apportons nos idées et notre exigence en ce qui concerne le projet scientifique. Nous veillons au renouvellement des thématiques de recherche. Nous apportons également l’expertise de nos chercheurs en veillant bien à accorder de la place aux sciences humaines pour faire des nouvelles universités des sites interdisciplinaires. Plaiderez-vous en faveur de thèmes de recherche particuliers ? A. F. La question ne se pose pas en ces ter-

mes. Au CNRS, comme à l’Agence nationale de la recherche, nous avons un système double qui propose de financer des projets de recherche sur des programmes précis comme les énergies nouvelles, le changement climatique ou la santé et des projets en blanc où c’est le chercheur qui suggère de creuser un domaine de recherche. Je ne souhaite pas revenir sur cette dualité. Mon souhait est plutôt de réussir à promouvoir la bonne recherche dans tous les domaines, sans a priori. AVRIL 2010ccN°921

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INTELLIGENCES

À découvrir, les 5 piliers de la stratégie du nouveau président du CNRS.

mais aujourd’hui nous arrivons péniblement à atteindre les 15 %. Dans les matériaux, il faut s’attendre à des ruptures aussi. Certains chercheurs jouent du piano avec le tableau périodique des éléments pour créer de nouveaux matériaux ou des hybrides où se mêlent des métaux et des matières organiques. Dans la santé, il y a des choses extrêmement excitantes qui sont en train de se produire en lien avec les thérapies géniques. Nous devons y prendre part.

Les brevets, la mine d’or du CNRS Le CNRS est l’un des tout premiers détenteurs de brevets en France. Il met à disposition des entreprises et des entrepreneurs une mine riche de plus de 40000 technologies classées en 3600 familles. Et il en tire près de 60 millions d’euros de revenus en licences chaque année. Et ce chiffre d’affaires ne devrait pas baisser de sitôt. Alors qu’il n’était c

que 4 % des chercheurs à déclarer un brevet en 2000, ils ont été 12,7 % à le faire en 2009. La dynamique semble bel et bien lancée mais le CNRS refuse de s’endormir sur ses lauriers. Détenir des brevets c’est bien, les utiliser ou les faire utiliser c’est mieux. Depuis l’année dernière, l’organisme s’est ainsi lancé dans une opération séduction auprès des PME.

La bonne recherche… elle est un peu difficile à définir, non ? A. F. Je pense qu’un champ de recherche

est pertinent quand il se situe au meilleur niveau mondial. C’est-à-dire quand les publications d’un chercheur font l’objet de citations. Quand il réussit à coloniser les conférences internationales qui sont données sur son sujet ou mieux quand il s’y fait inviter, on peut dire qu’il est parmi les meilleurs. Le CNRS a toujours eu cette culture d’excellence et doit la garder. Nous devons être sur les coups ! Ceux où

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Il a d’ailleurs développé une banque de données pour répondre rapidement aux demandes qui lui parviennent. Aujourd’hui, les laboratoires du CNRS signent en moyenne, chaque année, deux contrats avec un grand groupe par an pour un seul avec une PME. L’ambition du nouveau patron du CNRS est de faire beaucoup mieux.

se joue la compétition au niveau international à l’image de ce que nous avons réalisé avec les nanotubes de carbone, un domaine où nous étions parmi les premiers à travailler. Et les « coups » de demain, dans quelle discipline les trouverons-nous ? A. F. Dans les énergies nouvelles, il y aura

assurément des révolutions technologiques. Le rendement d’une cellule photovoltaïque est de 70 % à 80 % en théorie

La France a-t-elle les moyens de faire partie des meilleurs dans tous ces domaines ? A. F. Je déteste ces discours autour du

déclin de la France. Ce n’est pas parce que l’on a raté un train que l’on n’est pas capable de prendre le suivant ! Je reconnais que nous n’avons pas été bons sur les biotechnologies mais dans le nucléaire civil nous sommes dans les leaders mondiaux. Je pense qu’un grand pays scientifique se juge surtout sur sa capacité à rebondir, à trouver les ressources suffisantes pour développer des projets qui lui sont propres. Et je crois que notre pays a ces qualités. Les entreprises privées peuvent-elles jouer un rôle dans cette relance ? A. F. Oui, mais nous devons arrêter de

penser grand groupe. Nous savons travailler avec eux et nous le faisons bien. Nous devons continuer mais notre attention doit désormais se porter vers les petites entreprises. Nous avons basculé vers une économie de la connaissance où le « small business » est roi. Et dans ce contexte, le temps nécessaire pour passer de l’invention à l’innovation est devenu crucial. Et ce n’est malheureusement pas un domaine où le système français excelle. Nous comptons beaucoup sur les sociétés d’accélération de transfert de technologie, qui devront être mises en place sur les campus d’excellence, pour nous libérer de cet handicap. cm ccPROPOS ReCUeILLIS PAR THIBAUT De JAeGHeR tdejaegher@industrie-technologies.com

SANOFI

Le CNRS a déposé des dizaines de brevets après la mise au point par Pierre Potier du Taxotère, médicament anticancéreux mondialement connu.


LES JEUX

ccL’ÉNIGME

La vérité des deux frères proposée par cc PIERRE BERLOQUIN

Deux frères respectent la vérité et la pratiquent chaque jour scrupuleusement. Par contre, au fond d’eux-mêmes ils détestent cette vérité, ne la pratiquant que dans la vie quotidienne, pour s’intégrer plus facilement dans la société et éviter les problèmes dans leur vie professionnelle. Aussi, chaque année, pour sacrifier à sa passion secrète, chaque frère s’accorde le droit de mentir le jour de son anniversaire. Ce jour-là, il abandonne toute prétention de respecter la vérité et, tout simplement, il ment, mais bien sûr sans le faire savoir. Or il advint qu’à la

Saint-Sylvestre, dernier jour de l’année, on demande aux deux frères : « Quel est le jour de votre anniversaire ? » Le premier répond : « Mon anniversaire était hier. » Le second répond : « Mon anniversaire est demain. » Comme le questionneur connaît les attitudes particulières des deux frères vis-à-vis de la vérité, il se méfie de leur réponse et, le lendemain premier janvier, il leur pose la même question. Il se trouve que les deux frères font les mêmes réponses que la veille. Dans ces conditions, quelle est la date d’anniversaire de chacun ?

La solution dans le prochain numéro

ccPHOTO-QUIZZ Que représentent ces photos étonnantes ?

1 2 A. Un microsystème électromécanique vu au microscope B. Un assemblage de nanomatériaux C. Un marquage microscopique anticontrefaçon

A. Le ballet des méduses vu par résonance infrarouge B. La modélisation de deux fluides de densité différente C. Une image fractale

3 A. Une reconstitution nanométrique d’un paquet de nouilles chinoises B. La structure du cristal à l’état liquide C. L’analyse d’un textile technique

SOLUTION : 1-A ; 2-B ; 3-B PHILIPS ; NATIONAL SCIENCE FOUDATION

RÉPONSE de l’énigme du n° 920, « Un univers allumé » c Voici les douze manières différentes de disposer cinq allumettes.

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MISE À NU

Pour vous éclairer davantage sur cette technologie, visionnez la présentation vidéo de la lampe LiquiLED.

La gestion des effets thermiques constitue le problème clé des lampes LED. Si cette technologie est cinq fois plus efficace que celle à incandescence, elle gaspille 75 % de son énergie en chaleur. Pour évacuer les calories, la société LiquidLED a eu l’idée de remplir sa lampe de liquide. Avantages : gains d’encombrement, esthétique et efficacité. Coup de projecteur sur cette innovation venue de Taïwan.

L’AMPOULE À BAIN D’HUILE Référence LiquidLED Puissance 5 W (équivalent de 40 W en incandescence)

Flux lumineux 280 lumens en blanc froid Durée de vie 40 000 heures (4 ans en continu)

Encombrement 107 x 40 mm Poids 95 g Commercialisé en France par FlexLedLight Prix 40 euros

L’ENVELOPPE EN VERRE Grâce à la technologie LiquidLED, elle présente le même encombrement qu’une ampoule à incandescence. Seule différence : elle est allongée pour héberger le radiateur. Elle est proposée en version tubulaire ou globe, transparente ou sablée.

LE LIQUIDE DE REFROIDISSEMENT C’est une huile incolore formulée par Shell pour une température d’ébullition de 280 °C. Elle conserve sa transparence en dépit de la chaleur et du temps. Après une heure d’allumage, sa température se stabilise autour de 40 °C grâce aux échanges thermiques avec l’air ambiant. Elle améliore aussi la diffusion de la lumière dans un rayon de 200°.

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LE MODULE LED Basé sur une LED blanche de puissance, il intègre un diffuseur optique et toute l’électronique nécessaire pour fonctionner directement sur le courant alternatif du secteur à 220 V. L’électronique est encapsulée dans un boîtier en métal qui sert de support à la diode.

LE RADIATEUR Inséré à intérieur de l’ampoule, il dispose de quatre ailettes en aluminium pour extraire la chaleur du module LED et la transférer au liquide dans lequel il baigne. Par rapport au traditionnel radiateur extérieur, qui enveloppe une grande partie de la lampe LED, il offre l’avantage d’être plus efficace et surtout plus discret.

P. GUITTET POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES

ccFICHE TECHNIQUE




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