sur notre site WeB, l’intervieW de micHÈle Bellon, présidente d’erdf
N°929ccJANVIeR 2011 - 11
www.industrie-technologies.com
SMART GRID
De l’iNtelligeNCe DaNs le rÉseau ccPAGE 20
PORTRAIT ccPAGE 58
GUIDE D’ACHAT ccPAGE 44
L’ingénieur historien des techniques
Onze roulements industriels instrumentés
Bruno Jacomy, conservateur en chef du musée des confluences.
pour les moteurs électriques, les machines outils, le ferroviaire…
www.industrie-technologies.com
EDITO
Pour un brevet européen
J.C. BERTINI POUR IT
C’est une lueur d’espoir pour les industriels, chercheurs et inventeurs européens. Le brevet européen, en discussion depuis 10 ans, pourrait bientôt se concrétiser. Une initiative relance en tout cas le projet. Elle est portée par douze États membres, dont trois poids lourds de l’Union : Allemagne, France et Royaume-Uni et a reçu la bénédiction de la commission de Bruxelles. Aux États-Unis, un brevet déposé une seule fois est valable dans les cinquante États américains. Rien de tel en Europe, où il faut demander la validation du brevet pays par pays, avec pour chacun une traduction dans sa langue. L’Office européen des brevets, basé à Munich, ne joue qu’un rôle de centralisation. Résultat : le brevet à l’échelle ccriDha lOuKil européenne revient dix fois plus cher qu’aux ÉtatsrÉDacteur en cheF rloukil@industrie-technologies.com Unis ! Or la protection industrielle constitue le principal instrument de valorisation de l’innovation. La rendre plus simple et plus accessible donnerait un coup de fouet au transfert de technologie. Les douze États signataires de l’initiative l’ont Simplifier et réduire le coût du brevet en Europe. bien compris. Ils ont accepté le compromis de la Commission européenne fondé sur l’utilisation de l’une des trois langues officielles de l’Office européen des brevets – anglais, français et allemand – pour la demande de brevet. Le projet achoppait jusqu’ici sur des querelles linguistiques. Certes, on est encore loin d’un brevet valable dans les 27 États de l’Union. L’idéal serait même de couvrir les 38 pays membres de l’Office européen des brevets. Bien que limité à douze États membres, le brevet européen constituerait un gros progrès par rapport à la situation actuelle. cm
JANVIER 2011ccN°929
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SOMMAIRE
TENDANCES
EN COUVERTURE
Ce que 2011 nous réserve
TECHNOLOGIE
Les nouveaux pilotes du réseau électrique cc PAGe 22
INFOGRAPHIE
L’écosystème électrique du futur cc PAGe 26
La Twizzy, de Renault sortira en décembre de ses ateliers espagnols.
REPORTAGE
STMicroelectronics
Comment économiser 5 % d’énergie par an cc PAGe 28
COMPTEUR COMMUNICANT
Lus et relus les bilans 2010. À quoi bon se retourner ? La rédaction d’IT a, elle, regardé vers l’horizon. Elle a interrogé des industriels de tous secteurs sur leurs projets phares et leurs vœux technos pour la nouvelle année. Voici ce qu’ils attendent comme innovations et ce qu’ils préparent pour vous en 2011.
Dans les coulisses du déploiement cc PAGe 30
GESTION DES DONNÉES
L’énergie maîtrisée en temps réel cc PAGe 32
POUR ALLER PLUS LOIN
cc PAGe 10
L’enquête continue sur Internet
LE KIOSQUE cc PAGe 14
cc PAGe 33
LE BAROMÈTRE cc PAGe 16
L’AGENDA cc PAGe 18
Smart grid, de l’intelligence dans le réseau
Mutation accélérée pour le réseau électrique. Hausse de la demande, libéra– lisation du marché, essaimage de sources intermittentes, interconnexions transfrontalières… L’écosystème énergétique toujours plus complexe impose une gestion plus souple du réseau. Et voici l’avènement du «smart grid»! Il entend associer lignes électriques, informatique et télécoms avec un objectif: affiner le pilotage des électrons. ccPAGE 20
LA PHOTO-TECH Cette immense sphère d’aluminium de 140 tonnes permettra aux chercheurs du CEA, de simuler la fusion nucléaire, comme au cœur du soleil. cc PAGe 34
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N°929ccJANVIER 2011
SOMMAIRE
EXPÉRIENCES
PRODUITS GUIDE D’ACHAT
Onze roulements instrumentés cc PAGe 44
FICHE OUTIL
Choisir un roulement intelligent cc PAGe 49
NOUVEAUTÉS
ENQUÊTE
Usine : donnez une seconde vie à vos déchets cc PAGe38
FICHE MÉTHODE
Le Jam : la boîte à idées à l’heure du Web 2.0 cc PAGe 41
CAS D’ENTREPRISE
Production
L’usine Cemex s’intègre à la ville cc PAGe43
LES 3 DIMENSIONS DE
Bruno Jacomy
Conservateur en chef du Musée des confluences cc PAGe 58
FICHE MÉTIER
Ingénieur dématérialisation : le maestro des données cc PAGe 61
Notre sélection de produits classés en 6 secteurs de référence
Échanges
Matériel informatique
cc PAGe 64
CAMPUS
Le rêve américain
cc PAGe 51
Équipement général cc PAGe 52
Électronique
INTELLIGENCES
cc PAGe 53
Équipement de production
DÉBAT
Bio : n’en faites pas tout un plat !
cc PAGe 54
Bâtiment Travaux-publics
cc PAGe 66
RENCONTRE
cc PAGe 55
« Il faut soutenir les data centers innovants et écolos »
Télécoms cc PAGe 55
CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE : G. ROLLE / RÉA. SOMMAIRE : RENAULT ; REUTERS ; P. GUITTET ; T. GOGNY ; J.L. BERTINI ; D.R.
PARCOURS
Jean Cueugniet, membre du Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies
CE NUMÉRO COMPORTE : UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET 75
cc PAGe 68
PAROLES D’AUTEUR
Éthique
Les débats doivent nourrir nos choix scientifiques cc PAGe 72
L’ENIGME
La logique des plaques
cc PAGe 73
MISE À NU
JEUX VIDÉO : VOTRE CORPS DEVIENT MANETTE ! cc PAGe 74
JANVIER 2011ccN°929
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Immeuble Antony Parc II 10, place du général de Gaulle BP 20156 92186 Antony Cedex Tél. : 01-77-92-92-92 Fax Rédaction : 01-77-92-98-51 Fax Publicité : 01-77-92-98-50
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INDEX
Une publication de pour joindre vos correspondants, composez 01-77-92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.
président directeur général Christophe Czajka directeur général délégué Paul Boursier rÉDaCtiON directeur des rédactions Laurent Guez (9423) rédacteur en chef Ridha Loukil (9480) secrétaire générale de la rédaction christine Bradu (9496) rédactrice en chef editing Anne Debray (9251) assistante de la rédaction Marielle Flèche (9425) rédacteur en chef adjoint Jean-François prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre Web) rédacteurs muriel de Véricourt (9482) (Matériaux, biotechnologies) thomas Blosseville (9481) (Énergie, environnement) charles Foucault (9443) (Technologies de la production) Didier ragu (9435) (Nouveaux produits) ONt COllaBOrÉ À Ce NuMÉrO Antoine Cappelle, Ana Lutzky et Anne-Katell Mousset rÉalisatiON secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction directeur artistique Gérard Quévrin (9494) service photo Bernard Vidal (9490) conception graphique Rampazzo & Associés COMMerCial directrice commerciale du pôle industrie Béatrice Allègre (9362) directeur adjoint de la publicité Éric Talley (9578) chef de publicité Flora Morel (9361) régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) italie Jean-Pierre Bruel ([031]751-494) allemagne/suisse/autriche Axelle Chrismann (9259) Benelux (Bruxelles) Anne Stuckens ([02]647-67-34) grande-Bretagne François Krébel ([01-483]72-02-14 et 72-03-26) etats-unis Lawler Communications, Larry Lawler ([001]914-698-66-55) espace industrie - Contact Industrie - Service publicité Nathalie Chasles (9374) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier de sa décision. WeB et Data directeur commercial Antoine Valle (9513) MarKetiNg responsable du service Jean-Baptiste Alline (9781) responsable marketing Damien Delhomme (9786) CONFÉreNCes-eVÉNeMeNts directrice Anne-Carole Barbarin (9290) aDMiNistratiON-gestiON directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) responsable juridique Mireille Monnier (9744) directeur des affaires sociales Frédéric Sibille (9444) directeur fabrication et achats Fabienne Couderc (9314) DiFFusiON-aBONNeMeNts-eDitiONs directrice de la diffusion et de la promotion Bénédicte Hartog (9406) directrice des abonnements Patricia Rosso (9788) directrice des éditions Annie Zaratti (9774) responsable de la promotion Isabelle de Goüyon Matignon (9811) service clients (9292) tariFs aBONNeMeNts france (tVa 2,10 %) 1 an, 11 numéros + accès Web : 105 euros ttc etudiants/demandeurs d’emploi 55 euros TTC (sur justificatif) etranger nous consulter règlement à l’ordre d’industrie et technologies pour l’ue, préciser le numéro de tva intracommunautaire librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) 4288 annuaires (tva 5,5 % incluse) « l’atlas des usines » : 95 euros ttc Numéro de commission paritaire : 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Imprimerie de Compiègne, 60205 Compiègne. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info (principal actionnaire : GISI Communications), SA au capital de 1 057 080 euros. RCS Nanterre 309.395.820. 10, place du général de Gaulle 92160 Antony. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info. Tous droits réservés directeur de la publication Christophe Czajka
Les entreprises et les établissements cités
ccA ABB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Ademe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Adullact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 Agence de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) . . . . . . . . 70 Alliance-TICs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Alstom Grid. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 33 AMD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Archives et documentation de Bordeaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 Areva NP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Areva T&D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Arkema . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11, 44, 49 Arts et Métiers ParisTech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Atos Origin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10, 30 ccB Boeing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Booz & Company . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
ccD Development institute international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 DG Sanco . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Digitimes Research . . . . . . . . . . . 16 Direct Energie . . . . . . . . . . . . . . 22, 32 cce E.ON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 École nationale supérieure des arts et métiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 École polytechnique . . . . . . . . . 64 Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. . . . . . . . . 8 Ecover. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 ED . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 EDF. . . . . . . . . . . . 13, 22, 28, 30, 32 Ensam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 EPFL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 ERDF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 30, 32 Espci ParisTech. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Eutelsat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14,15
N°929ccJANVIER 2011
ccS S2E2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Leader Price. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Lycée Pilote Innovant de Jaunay-Clan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
Safran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
ccM Magpie Polymers . . . . . . . . . . . . . . . 12 McPhy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Microsoft . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 74 Mines ParisTech . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 Ministère de l’Écologie . . . . 16 Monoprix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Musée des confluences . . 58 ccN
Saint-Gobain . . . . . . . . . . . . . . . . 17, 58 Salm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 SAS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Schaeffler-Fag . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 Schmidt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Schneider Electric. . . . . . 22, 28 Seb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Siemens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 34 Sita France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 SKF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44, 49 SNR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Socomec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Naskeo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Somfy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Neelogy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Sony . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Nexans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Steria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Nokia. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
STMicroelectronics . . . . 10, 28
NSK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Suez Environnemen. . . . . . . . . . 38
NSK France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 NTN-SNR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11, 44
ccT Téfal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
NTN-SNR Roulements . . . . . 49
Caltech. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
ccF Fédération des industries électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
Campus France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
FET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Optronics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Toyota . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Carrefour. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Fraunhofer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Oséo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
Tryba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
ccC
Carrier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 CEA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 34 Celeste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Cemex . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 Centre d’études scientifique et techniques d’Aquitaine (Cesta) . . . . . . . . . . . 34 Cetim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Climate Group . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Colombus Consulting . . . . . . . 22 Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi). . . . . . . . . . . 64 Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies . . . . . . . . . . 66 Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Coreso . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Cree . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
ccG
ccO
ccP
Galcit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Philips . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
GDF Suez . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Pike Research . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Gemalto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Port de Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Google . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Poweo. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Grenoble INP. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
PrimeSense . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
ccI
ccR
Thésame . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Timken . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
ccU Unesco . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Université de Liège (Belgique) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Université de technologie de Compiègne (UTC) . . . . . . . . 58 ccV
IAESTE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Renault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Vinoreco . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
IBM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 34, 41
RTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Voltalis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
IBM France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Ifremer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Ijenko . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 33 Inra. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Institut Pasteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Institut Télécom . . . . . . . . 22, 30 Intel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11, 18 ccJ Jtekt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 ccK Koyo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
6
ccL La Poste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
ccW Wonderware . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
les chercheurs de l’epfl
www.industrie-technologies.com présentent leur caméra mouche, en vidéo.
e-NOlOgue.
Bienvenue dans le plus bio cinéma du monde.
Ce soir c’est pintade, purée de carotte-céleri.
Mon chef vient dîner à la maison. C’est un grand amateur de vin. Moi, je n’y connais rien. Pas grave, je demande à Max, le sommelier virtuel. Disponible en ligne, sur smartphone ou sous forme de borne au supermarché, ce souriant bonhomme à l’allure de Playmobil signé Vinoreco me conseille, en fonction des plats à accompagner, de mon budget, voire de ce qui est disponible dans le magasin (borne). En espérant que cela sera suffisant pour l’obtenir, cette promotion… cm
BaNDe À Part. Mesdames et messieurs.
Le plus petit cinéma du monde fonctionne à l’énergie solaire. Il tient dans cette caravane qui se balade sur les routes de Grande-Bretagne. L’ouvreuse y installe jusqu’à huit personnes, amatrices de popcorns, devant des courts-métrages traitant de l’environnement, souvent avec humour. Le projecteur à LED, est alimenté par des batteries au lithium emmagasinant l’énergie produite par le panneau photovoltaïque lié. Le spectale est tentant mais s’il faut traverser la Manche, ce n’est pas vraiment écolo. cm
Avec la pintade: un Vouvray, domaine de la Haute borne, bien sûr!
BieN Vu ! Une caméra peut désormais avoir
des yeux derrière la tête. Pour filmer à 360° une image restituable en 3D, les chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne ont tourné le regard vers celui… des insectes. Fines mouches, ils se sont inspirés de leurs yeux à facettes pour imaginer un dispositif hémisphérique autour duquel sont disposées 104 caméras du type de celles que l’on trouve dans les téléphones portables. Au prix d’un traitement efficace des images collectées et d’algorithmes sophistiqués pour les restituer en relief, cet œil de mouche a un œil de lynx. cm
Ouvrez l’œil! Cette méduse est une caméra qui a 104 yeux en face des trous.
le BlOC-NOtes De la rÉDaCtiON rOuge
INDIGESTION AUX PLASTIQUES
L’Ifremer et l’université de Liège estiment à 250milliards la quantité de résidus plastiques dans la mer Méditerranée. Soit 500tonnes de fragments de déchets humains, d’une masse individuelle moyenne de 1,8mg. La concentration atteint 115000microdébris par kilomètre carré, une quantité supérieure à celles mesurées dans l’Atlantique et le Pacifique. Cette soupe létale causerait la mort de 100000mammifères chaque année.
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N°929ccJANVIER 2011
ChrONOPhage. Chercher en jouant.
Plutôt que de se promener sur Facebook ou sur Youtube pour buller au boulot, il est désormais possible de perdre son temps en faisant avancer la recherche génétique. Phylo est un jeu d’alignement de carrés de couleurs comme tant d’autres, à cela près que les séquences colorées correspondent à des enchaînements de gènes. Les arrangements trouvés par les joueurs sont conservés et servent aux biologistes à affiner l’arbre phylogénétique de l’Humain et à identifier l’origine de maladies génétiques. cm
D.R.
CartON
la PeNsÉe Du MOis
Le progrès rapetisse la terre et grandit l’homme. Philosophie prose, 1855-1856 Citation de Victor Hugo
WEB c www.industrie-technologies.com
luDiQue. Canibal rend
la poubelle intelligente. Son collecteur
trie et compacte les canettes, bouteilles et gobelets issus des distributeurs automatiques. En guise de récompenses, tickets et bons de réduction encouragent chacun à jeter ses détritus. Interactif et piloté par liaison 3G, l’appareil compte au jour le jour la quantité de déchets ingurgitée. Canibal préférera les détritus Le but : savoir à distance quand la poubelle même si vous avez a besoin d’être vidée. cm un ticket avec lui!
PROCÉDÉ Du CO2 dans les plastiques
Le dioxyde de carbone joue les chevaux de Troie. Des chercheurs de l’Institut Fraunhofer ont eu l’idée d’utiliser la forme supercritique du CO2 pour introduire des pigments ou des additifs dans des plastiques. Une technique prometteuse pour l’imprégnation de plastiques tels que le nylon, le polycarbonate et le polypropylène. www.industrie-technolgies.com rubrique matériaux
seNsuel. Touchez l’objet, il vous reconnaîtra. Plus besoin de retenir mots de passe et codes PIN ou de s’encombrer de clés. Avec la technologie eGo, développée par le spécialiste des cartes à puces Gemalto, le corps sert de câble électrique et transmet le signal d’identification. Pour démarrer l’ordinateur, initier un paiement électronique ou ouvrir la portière de la voiture, le contact avec la peau suffit. Le fonctionnement est simple : un module électronique embarqué dans votre terminal de poche (téléphone mobile, baladeur…) renferme votre identifiant. Dès que vous touchez un objet doté d’eGo, la communication s’établit spontanément entre la puce que vous portez et celle intégrée à l’objet en question. Le signal électrique traverse votre corps sans que vous le ressentiez. Une techno tout indiquée pour les paresseux et les pressés… mais qui ne marchera qu’une fois qu’on sera tous eGo. cm
VIDÉO Les innovations qui vont changer notre vie
IBM braque le projecteur sur cinq innovations qui pourraient changer notre vie dans les cinq ans à venir: l’interaction 3D par hologramme, les batteries à air, l’analyse de données massives en provenance des capteurs personnels, la prévision du trafic en temps réel et la récupération de la chaleur des data centers. www.industrie-technologies.com rubrique énergie
START-UP Zoom sur le son
À l’instar d’une caméra qui détaille une partie de l’image, les deux fondateurs de Squarehead Technology ont inventé l’audioscope. Il se focalise sur une personne au milieu d’une foule et retransmet distinctement ses propos. www.industrie-technologies.com rubrique électronique
GETTY ; D.R.
CHAQUE SEMAINE suivez l’actualité de l’innovation sur www.industrie-technologies.com avec nos deux newsletters:
l’Hebdo de la Techno le mardi et la Lettre de la Conception et du Design le jeudi.
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Ce que 2011 nous réserve
TENDANCES
Lus et relus les bilans 2010. À quoi bon se retourner ? La rédaction d’IT a, elle, regardé vers l’horizon. Elle a interrogé des industriels de tous secteurs sur leurs projets phares et leurs voeux technos pour la nouvelle année. Voici ce qu’ils attendent comme innovations et ce qu’ils vous préparent en 2011.
Les androïdes voudraient-ils prendre leur indépendance ? c Les avancées de la robotique
dite cognitive le laissent croire. Grâce à elles, plus besoin de programmer les trajectoires et les efforts à effectuer, le robot se débrouille à partir des ordres qui lui sont donnés… comme un homme. À partir d’une base de données d’objets et d’actions accessible via Internet, le robot génère automatiquement la procédure à suivre. Certains sont déjà testés dans des PME allemandes.
Une révolution dans la méthanisation.
ARMAR-III a appris à prendre une tasse et à la mettre dans un lave-vaisselle, tout seul, comme un grand.
La première injection de biogaz dans les canalisations de gaz naturel françaises est prévue en avril, à Lille. Elle laisse augurer une mutation progressive du réseau de gaz de ville vers le biogaz. Et une dizaine de projets, d’ici 2013, Sylvain Frédéric pour les spécialistes de la méthanisation Directeur R&D de Naskeo comme Naskeo.
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28 nm
C’est la gravure la plus fine qui sera introduite par STMicroelectronics pour la production de puces électroniques à Crolles (Isère), contre aujourd’hui une gravure de 45 nm et plus.
MONTÉE EN PUISSANCE
UNE FEMTOSECONDE (FS) EST À LA SECONDE CE QUE LA MINUTE EST À L’ÂGE DE L’UNIVERS. C’EST AUSSI LA DURÉE D’UNE IMPULSION D’UN LASER FEMTO. L’AMPLIFICATEUR DÉVELOPPÉ PAR LE FRAUNHOFER DONNERA À CETTE TECHNOLOGIE, POUR L’INSTANT CONFINÉE AUX BLOCS OPÉRATOIRES, LA PUISSANCE NÉCESSAIRE POUR PÉNÉTRER DANS LES USINES DANS LES OPÉRATIONS DE TRAITEMENTS DE SURFACE.
Patient numérique c DÉBUT JANVIER, coup d’envoi du dossier médical personnel (DMP). Hébergé par le consortium La Poste – Atos Origin, il est consultable en ligne par les professionnels de santé. Il devrait générer à terme une économie de 3,5 milliards d’euros/an pour la sécurité sociale.
D.R.
ÉMANCIPATION
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l’humanoïde armar-iii apprend à interagir avec son environnement.
TENDANCES
Voir la percée technologique de la motorisation électrique s’affirmer dans la durée et pour le plus grand nombre. Son vœu techno
Rémi Bastien
Directeur de la recherche, des études avancées et des matériaux de Renault
LA TWIZZY
Couper le cordon c EXIT LES CÂBLES. Des capteurs qui communiquent par les ondes et qui sont autonomes en énergie arrivent sur le marché. Ils assureront la sécurité dans un volet Somfy prévu pour cette année. NTN-SNR travaille de son côté sur un roulement vérifiant la santé des roues de TGV tandis que Téfal y pense pour un futur pèse-personne. Ces capteurs récupèrent l’énergie de leur environnement et communiquent les mesures qu’ils effectuent sans fil, grâce à un protocole peu consommateur: le wisenet.
RENAULT ; D.R.
400 tonnes / an
La production de nanotubes de carbone sort des labos avec le démarrage,en février, du pilote industriel d’Arkema à Mont (Pyrénées atlantiques).
Maubeuge. Septembre 2011. Une bouteille de champagne vient se briser sur la carrosserie d’une Kangoo. Pourquoi ? Parce que c’est la première voiture sortie d’une usine qui construira exclusivement des véhicules 100% électriques. Même jour en Turquie, la Fluence Zéro émission fait aussi son apparition tandis qu’il faudra attendre décembre pour conduire la Twizzy, fabriquée en Espagne. Le pas franchi de cette production de masse est source d’une autre innovation: le système mensuel de location de batterie. Il est censé rendre ces voitures rentables par rapport à un véhicule thermique à tout utilisateur parcourant plus de 12000km par an.
FAIRE-PART - FAIRE-PART - FAIRE-PART - FAIRE-PART
AMD
Intel
est heureux de vous annoncer le mariage de son microprocesseur (CPU) et de son traitement graphique (GPU) sur une même puce.
a la joie de vous annoncer l’union de son microprocesseur (CPU) et de son traitement graphique (GPU) sur une même puce.
AMD Fusion
Sandy-Bridge
Ces processeurs deux en un affranchissent les ordinateurs du coprocesseur graphique.
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Ce que 2011 nous réserve
TENDANCES
CONTREFICHE en composite
cc POIDS LOURD
100 kg
Envol
Décollage
Masse du réservoir de démonstration prévu par McPhy pour mener l’hydrogène énergie au stade industriel
« Mesdames, Messieurs, n’ayez aucune crainte, les contrefiches des trains d’atterrissage de ce Boeing 787 sont en composite à matrice organique à renfort carbone. 20 % moins lourds que les bielles classiques, elles peuvent résister aux centaines de tonnes d’effort subies lors d’un atterrissage en conditions critiques », rassureront les pilotes l’été prochain. Pour parvenir à ce résultat, Safran a développé un procédé de tissage puis d’injection spécifique qui lie les fibres de carbone entre elles dans les trois dimensions, et non plus par couches collées les unes au-dessus des autres.
15 kg
Masse de son prototype actuel, testé avec le CEA
97%
Rendement de son procédé de stockage d’hydrogène sous forme d’hydrure de magnésium solide à basse pression (moins de 10 bars)
1-résine conçue par Magpie, 2-effluent, 3-résine chargée métalliquement, 4-eau pure.
c MAGPIE POLYMERS quitte le nid qui l’a vu naître (l’École polytechnique), pour voler de ses propres ailes. Les résines de la start-up récupèrent les métaux contenus dans les eaux usées des usines. Tout devient réutilisable : les précieux éléments sont valorisés et les effluents nettoyés. Un oiseau de bon augure entre ainsi dans le ciel industriel.
Son vœu techno
Jean-Maxime Saugrain
Directeur technique du groupe Nexans
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Il y a du nouveau dans les tuyaux chez Nexans. Des lignes aériennes à cœur composite permettront de transporter plus de courant que les actuelles (à cœur métallique), sans l’augmentation de la flèche constatée lorsque le cœur acier chauffe. Plus fort : des câbles supraconducteurs sont mis en place dans une ville test, en Allemagne. Refroidis à – 200 °C par azote liquide, le matériau céramique utilisé peut conduire cinq à dix fois plus de courant qu’à l’accoutumée.
SAFRAN ; NEXANS ; D.R.
Voir apparaître des matériaux et des outils de production nous donnant accès à des fils supraconducteurs à bas coût.
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TENDANCES
Nous assemblerons toutes les pièces du puzzle.
Bernard Salha EDF
Directeur de la R&D d’EDF
Mesurez… Analysez… ...pour Agir
Une démonstration, baptisée Concept grid, réunira l’ensemble de nos développements en termes d’énergies décarbonées, de gestion de la demande et de technologies réseau. Bornes de recharge et batteries pour véhicules électriques, smart grid, bâtiment intelligent et technologies de gestion de l’intermittence des énergies éoliennes et photovoltaïques ont rendez-vous, cette année, au centre de recherches des Renardières (Seine-et-Marne).
42 000 000 C’est le nombre de tablettes numériques qui devraient s’écouler en 2011 dans le monde, contre 15 millions en 2010. (Sources : IDC et DRAMeXchange).
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TENDANCES
LE KIOSQUE Q Presse Garde à vous robots fantassins
Débat autour de la guerre robtisée. D’un côté, ceux qui pensent que la guerre robotisée sera moins destructrice et plus éthique, qu’un logiciel programmé n’agira jamais par haine ou méchanceté. De l’autre, ceux qui pensent que les systèmes automatisés accélèrent le processus belliqueux et qu’un homme tenant un fusil hésitera à tirer, un robot jamais. L’article de The New-York Times relaie les arguments pro et antiguerre de machines et constate que, quelle que soit l’issue de ce débat, les armées ne lésinent pas sur les moyens pour développer de nouvelles technologies meurtrières. Une infographie animée très réussie décrit les quelques innovations combattantes qui sont prêtes à sortir des labos pour entrer sur les champs de bataille. cm c cRÉFÉRENCES : Site web de The New York Times, 27 novembre 2010 « A New Generation of Robotic Weapons » www.nytimes.com/interactive/2010/11/27/us/ROBOT.html
La tendance c’est de couper le cordon ! La preuve dans cet article de The Engineer s’intéressant aux nouvelles façons de recharger les véhicules électriques. La solution ? L’induction. Il suffit au conducteur de se garer juste au dessus d’un bloc chargeur enterré pour recharger sans fill ses batteries. La fi solution développée dans l’article (celle de la société néozélandaise Halo IPT) va encore plus loin : les voitures peuvent aussi « relâcher » leur électricité, en cas de forte demande. Et pour approvisionner ces chargeurs à induction, rien de mieux que des routes en panneaux solaires. The Engineer déroule cette fois-ci l’idée de l’US Company Solar Roadways qui a imaginé un concept de bitume photovoltaïque. cm
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Voir se développer l’utilisation du langage de programmation HTML 5, puissant mais encore peu répandu.
Les étudiants du Massachusetts Institute of Technology aiment la France. Ils viennent acquérir des compétences en ingénierie ou en recherche dans les entreprises et laboratoires de l’Hexagone. MIT Tech TV a tendu le micro à cinq d’entre eux pour qu’ils racontent leur expérience et ce qu’ils en ont tiré. Que ce soit à l’Orange Lab, à l’Institut Curie ou chez Eiffage Travaux Public, Areva ou Lafarge, l’élite américaine semble conquise. Chers industriels, n’hésitez donc pas à aller puiser des talents dans la fourmilière du MIT. cm c cRÉFÉRENCES : techtv.mit.edu/ videos/9720-about-mit-france
Visite multipanoramique de l’A380 de la compagnie australienne Qantas www.a380delivery.com/qantas/panos/tour/tour/
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Son vœu techno
Vidéo Le MIT en stage en France
c cRÉFÉRENCES : The Engineer, 29 Novembre 2010 “Unplugged: inductive charging on the road”
Bonus c
c Ka-Sat, le satellite télécoms le plus puissant au monde, entre en service chez Eutelsat. De quoi mettre l’accès à Internet par le ciel au niveau de débit de l’ADSL.
Philippe Bournhonesque
Directeur de la stratégie logiciels France d’IBM
IBM ; D.R.
Presse La voiture électrique « débranchée »
Cadeau du ciel
Ce que 2011 nous réserve
TENDANCES
Son vœu techno
Signaux lumineux
IBM ouvre l’ère de la photonique avec des puces intégrant des fonctions optoélectroniques dans le silicium. Objectif : remplacer les connexions électriques par des liaisons optiques plus rapides pour la transmission de signal.
L’apparition de solutions robotiques préconfigurées par application ou métier. Philippe Choderlos de Laclos Directeur du Cetim
18 000 000 CETIM ; D.R.
de téléviseurs 3D seraient vendus en 2011 dans le monde, contre un peu plus de 3 millions en 2010. (Source : DisplaySearch).
Wi-LEM - Wireless Energy Meters Allocations des coûts et efficacité énergétique : déjà de
nombreuses applications en réseaux commerciaux, tertiaire, industries, collectivités et éducation.
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TENDANCES
LE BAROMÈTRE L’UNION EUROPÉENNE DERRIÈRE LA CHINE
À l’image de l’économie, les pays émergents bouleversent le paysage mondial de la R&D. L’Union européenne cède sa place à la Chine en pourcentage du PIB consacré à la recherche et au développement. L’Empire du milieu, qui talonne les États-Unis, s’apprête à prendre la première place avec l’objectif de 2,5% du PIB en 2020. Telle est la conclusion du rapport 2010 de l’Unesco sur la science dans le monde. cm
3,4 %
part du piB consacré À la r & d en 2009
2,7 %
1,9 %
1,8 %
Classement Les entreprises les plus innovantes
Il n’y a pas de corrélation entre dépenses de R&D et capacité d’innovation. C’est ce qui ressort de l’étude annuelle «Global innovation 1000» réalisée par le cabinet Booz&Company sur les 1000 entreprises qui dépensent le plus en recherche et développement dans le monde. Le résultat reflète la perception des 450 experts interrogés dans l’enquête. Il prend en compte la capacité d’innovation mais aussi la stratégie d’entreprise et les performances financières. cm les 10 entreprises les plus innovantes
Japon
étatsunis
chine
union européenne
(SOURCE : UNESCO)
Rang
R&D
Entreprise (secteur) 1 Apple (informatique) 2 Google (informatique)
Enquête L’efficacité énergétique se banalise
La recherche d’économie d’énergie en investissant dans des équipements plus sobres devient une démarche courante dans l’industrie. Telle est la conclusion de l’étude menée par Siemens auprès de 7000 entreprises dans sept pays (Allemagne, France, Royaume-Uni, États-Unis, Chine, Pologne et Turquie). Le remplacement des moteurs électriques par des modèles plus efficaces constitue la priorité. Et pour cause: ils absorbent plus de 60% de l’électricité consommée par l’industrie. cm part des entreprises aYant amélioré l’efficacité de plus de la moitié de leurs équipements
Marché Un avenir lumineux pour les LED
Selon un rapport de Digitimes Research, le marché mondial des diodes électroluminescentes (LED) devrait bondir de 8,2 milliards de dollars en 2010 à plus de 20 milliards de dollars en 2013. Deux nouvelles applications en plein développement tirent la croissance: le rétroéclairage des écrans LCD de télévision et l’éclairage général. Elles dépasseront les produits portables, actuellement premier débouché des LED. cm le marcHé led par grande application en 2013 télévision : 41 %
éclairage : 16 %
france royaume-uni 54 % 44 %
allemagne 40 %
SOURCE : SIEMENS
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autres : 43 %
SOURCE : DIGITIMES RESEARCH
(biens 3 3M d’équipement)
General Electric 4 (électricité)
5 Toyota (automobile)
6 Microsoft (informatique)
Dépenses R&D (en milliards de dollars)
Ratio R&D/
chiffre d’affaires
1,3
3,1 %
2,8
12,0 %
1,3
5,6 %
3,3
2,1 %
7,8
3,8 %
9,0
15,4 %
Procter 7 & Gamble (biens
2,0
2,6 %
8 IBM (informatique)
5,8
6,1 %
de consommation)
9 Samsung (électronique)
10 Intel (électronique)
6,0
5,5 %
5,6
16,1 %
SOURCE : BOOZ & COMPANY
le ChiFFre
109203 C’est le nombre d’installations photovoltaïques recensées en France par le ministère de l’Écologie à la fin de septembre 2010, ce qui représente une puissance raccordée au réseau de 720 MW en hausse de 137 % comparée à fin de décembre 2009.
SOURCE : MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE
Ce que 2011 nous réserve 10 %
C’est la part des lampes Led dans le marché mondial de l’éclairage prévue en 2011. Le double de celle de 2010. (Sources : Cree et Philips)
Son vœu techno
Voir naître des tensioactifs pour le verre ! Avec ces molécules, on fabriquerait des verres de quelques centaines de microns d’épaisseur. Les applications sont multiples : nanofibres de verre, écrans plus fins, bouteilles plus minces…
Hervé Arribart
Professeur à l’ESPCI ParisTech, ex-directeur scientifique de Saint-Gobain
D.R.
PHoeniX CatHodiQue
IL N’Y A PAS QU’EN MUSIQUE QU’ON RESSORT LES VIEUX TUBES : LE JAPONAIS FET RESSUSCITE LE DÉSUET TUBE CATHODIQUE. DANS SES ÉCRANS PLATS FED (FIELD EMISSION DISPLAY), CHAQUE PIXEL FONCTIONNE COMME UN TUBE CATHODIQUE MICROSCOPIQUE. LA TECHNOLOGIE, DÉVELOPPÉE D’ABORD CHEZ SONY, DEVRAIT ÊTRE INDUSTRIALISÉE EN PARTENARIAT AVEC OPTRONICS, LE PREMIER FABRICANT TAÏWANAIS D’ÉCRANS LCD.
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TENDANCES
L’AGENDA
en avant-première les innovations du sima en diaporama.
LE RENDEZ-VOUS
Salon Imagina change d’image de marque
03 | 02
Conférence La lumière sur les sites pollués
Quel sera en 2011 l’impact des nouvelles réglementations sur les sites et sols pollués ? Réponse le 3 février, lors de la conférence organisée par le Development institute international (Dii). L’occasion de décrypter les dernières avancées réglementaires sur les dispositifs de traitement. Grenelle 2, nouveau régime ICPE, valorisation financière par des champs photovoltaïques… La conférence associera état des lieux réglementaire et retours d’expérience. cm
Conçue par Immersion, la salle Lite sera déplacée à Monaco et visible sur le stand de Paristech. Elle permet de visionner des maquettes en 3D (ici, l’Abbaye de Cluny).
D’un festival de la belle image 3D pour les médias et le cinéma, la manifestation monégasque est devenue un véritable marché des outils et des applications 3D s’adressant à l’industrie, l’architecture, l’urbanisme, l’aménagement du territoire ou la santé. Les technologies 3D constituent de nos jours un écosystème en plein développement pour toutes les applications professionnelles, avec une dynamique de croissance à double digit. De ce fait, elles sont désormais incontournables, du design à la maintenance des produits en passant par le marketing, les études, la fabrication et les différentes phases de simulation et de visualisation, pour une prise de décision rapide et optimale. Outre l’exposition, durant trois jours, Imagina vous apportera au travers ses cycles de conférences, une information pertinente sur l’état de l’art et sur les véritables enjeux et retours d’expériences dans les différents secteurs d’application. cm
ccLe 3 février 2011 à Paris www.development-institute.com
14 | 02
Congrès Pleins phares sur l’industrie du mobile
L’édition 2011 du Mobile world congres 2011 réunit 1 300 acteurs de l’industrie du mobile. On comptera parmi les intervenants des conférences les PDG de nombreuses grandes entreprises du secteur, dont Google, Intel, Microsoft et Nokia. L’exposition contiendra cinq pavillons thématiques, sur le cloud, les technologies embarquées, les technologies vertes, la santé et la monétique. cc14 au 17 février à Barcelone, Espagne www.mobileworldcongress.com
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01 | 02
ccDu 1er au 3 février 2011 à Monaco www.imagina.mc
20 | 02
Salon La mécanique des champs
En février, Paris sera capitale mondiale de l’agriculture. Tandis que le salon de l’agriculture se tiendra à la Porte de Versailles, les fournisseurs de l’agriculture et de l’élevage
exposeront à Villepinte, au Sima. Les innovations seront au rendez-vous, elles convaincront le visiteur que le machinisme agricole se marie à loisir avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et le développement durable. cc Du 20 au 24 février 2011 à Paris-Nord Villepinte www.simaonline.com
27 | 02
Symposium Les atouts de l’Europe des semi-conducteurs
L’Europe dispose de solides capacités en R&D dans les semi-conducteurs. Comment les valoriser dans toute la chaîne de valeur de ce secteur clé? Comment maintenir une base de production suffisante? Comment relever les prochains défis technologiques comme le passage à une fabrication sur tranches de 450 mm de diamètre? Des questions au cœur des discussions de la conférence ISS Europe. cm cc27 février et 1er mars 2010 à Grenoble www.semi.org/eu/ eventstradeshows/p035572
31 | 03
Appel à projets Logiciel embarqué et sécurité des réseaux
Dans le cadre des investissements d’avenir, financés par le grand emprunt, le gouvernement lance les premiers appels à projets sur les thématiques «briques génériques de logiciel embarqué» et «sécurité et résilience des réseaux». Cette initiative vise à soutenir des projets de R&D collaboratifs, ciblés et ambitieux, dans deux domaines clés pour le développement de nouveaux usages numériques. Rien que pour le logiciel embarqué, le soutien de l’État se monte à plusieurs centaines de millions d’euros. cm
ccDélai : 31 mars 2011 www.gouvernement.fr (rubrique « Investissements d’avenir »)
D.R. D.R.
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TECHNOLOGIE
Les nouveaux pilotes du réseau électrique ccPAGe 22
INFOGRAPHIE
L’écosystème électrique du futur ccPAGe 26
REPORTAGE
STMicroelectronics
Comment économiser 5% d’énergie par an ccPAGe 28
COMPTEUR COMMUNICANT
Dans les coulisses du déploiement ccPAGe 30
GESTION DES DONNÉES
L’énergie maîtrisée en temps réel
ccPAGe 32
POUR ALLER PLUS LOIN
L’enquête continue sur Internet
ccPAGe 33
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EN COUVERTURE
SMART GRID
De l’intelligence dans le réseau Mutation accélérée pour le réseau électrique. Hausse de la demande, libéralisation du marché, essaimage de sources intermittentes, interconnexions transfrontalières… L’écosystème énergétique toujours plus complexe impose une gestion souple du réseau. Voici l’avènement du « smart grid » ! Il entend associer lignes électriques, informatique et télécoms avec un objectif : affiner le pilotage des électrons. Si cette tendance est incontournable, les spécialistes marchent sur des œufs. Les obstacles sur la route du smart grid mêlent technologie et facteur humain. À l’image du compteur électrique communicant, dont l’expérimentation en France se déroule simultanément chez le gestionnaire du réseau… et des milliers de particuliers. Plus que jamais, avec le smart grid, l’innovation passe par une approche systémique. Big-bang technologique ou révolution en douceur ? Suivez le déploiement de l’intelligence dans le réseau électrique. cm
Comme l’électricité ne se stocke pas, l’ajustement entre production et consommation demande une coordination permanente assurée en France par RTE.
D.R.
INVESTISSEMENT Le grand emprunt national consacrera 250 millions d’euros aux réseaux électriques intelligents.
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EN COUVERTURE
la présidente d’erdf fixe les priorités du compteur électrique communicant.
Technologie Les nouveaux pilotes du réseau électrique Fini la production d’électricité à volonté vers des consommateurs passifs. demain, de la centrale électrique à l’usager, tout l’écosystème électrique contribuera à la gestion optimale du réseau. À condition d’unir le monde de l’énergie et celui des technologies de l’information. de ce mariage, naîtront les nouveaux pilotes des électrons. Parcourez les idées innovantes qui vont donner de l’intelligence au réseau électrique.
ÉTENDUE Le réseau électrique français mesure 1,4 million de kilomètres, trois fois la distance Terre-Lune.
C
e gâteau promet d’être énorme. Dans les cinq ans, 46 milliards de dollars d’investissements seront à partager, selon Pike Research, dans les automatismes pour la distribution d’électricité. Ajoutez-y, notamment, la gestion des données, dont le marché annuel pourrait grimper d’ici à 2015 de 0,3 à 4,2 milliards de dollars. L’essor annoncé du «smart grid» – ou réseau électrique intelligent – aiguise les appétits. Informatique, télécoms, maîtrise de l’énergie… Décryptage des innovations qui guideront demain l’électricité. La mutation a déjà commencé. En Suède, par exemple, les compteurs communicants sont installés. Chaque mois, les distribu-
teurs d’électricité relèvent, à distance, la consommation exacte des foyers. Pour affiner la gestion de son réseau, la Suède réfléchit même à passer au relevé horaire. cc Les
premiers jalons du smart grid sont posés
Rien de tel en France… pour l’instant. La consommation électrique des ménages y est encore estimée, puis la facture corrigée tous les six mois avec la relève du compteur par un technicien. Mais ERDF, qui distribue l’électricité sur 95% du territoire tricolore, se prépare à suivre l’exemple suédois. Jusqu’en mars, il expérimente son propre système de comptage communicant: Linky. Avant un possible déploiement à partir de
Une métamorphose incontournable c Alors que la soif électrique augmente,
les pointes de consommation sont souvent synonymes en France d’importations en provenance de centrales à charbon. Une solution non-durable avec la pression des réglementations anti-CO2. autre tendance, la libéralisation du marché de l’énergie multiplie les producteurs.
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Et l’essor du renouvelable, intermittent et décentralisé, rend plus aléatoires les prévisions de production. Tandis que les raccordements transfrontaliers répercutent les perturbations sur tout le continent. Or, à tout instant, production et consommation électriques doivent s’équilibrer. L’enjeu du smart grid est de s’adapter à ce contexte énergétique de plus en plus complexe.
2012. S’il a lieu, la France ferait un pas décisif vers le smart grid. Historiquement conçu pour livrer des électrons, le réseau électrique reste aveugle. D’un côté, des centrales produisant de l’électricité en masse. De l’autre des consommateurs passifs, habitués à une énergie disponible à volonté. Entre les deux, un réseau monodirectionnel peu instrumenté. Un modèle en perte de vitesse: des tendances structurelles rendent indispensable une plus grande «intelligence» du réseau (voir encadré). Traduction technologique: superposer au continuum électrique – depuis les centrales jusqu’à l’électroménager – des fonctions d’intelligence en faisant appel aux technologies informatiques et télécoms. Mais pas n’importe où. Le réseau se compose en effet de trois niveaux. À partir des centrales, les électrons sont d’abord transportés sous haute tension (63 à 400 kV), pour réduire les pertes en ligne. En France, cette portion de cent mille kilomètres est pilotée par RTE (Réseau de transport d’électricité), filiale d’EDF. Colonne vertébrale du réseau, elle est bien instrumentée. Ensuite, les électrons sont distribués jusqu’aux consommateurs finaux –particuliers, bureaux, usines…– à travers un réseau arborescent. D’abord en moyenne (20 kV), puis en basse tension (380 et 230V) à mesure que l’on se rapproche du point de consommation. En France, avec 1,3 million de kilomètres de lignes, ces deux portions sont presque entièrement pilotées par ERDF (Électricité réseau distribution France), autre filiale d’EDF. «Nos équipes ont développé un logiciel autocicatrisant. Il est opérationnel depuis un an», évoque Michèle Bellon, présidente du directoire d’ERDF. Quand un tronçon de ligne est coupé, il identifie un parcours alternatif pour continuer d’alimenter le client final. C’est un début. «Le smart grid est déjà en déploie-
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LES CINQ COMPÉTENCES CLÉS DU SMART GRID Le concentrateur, situé dans les postes électriques, stocke les données des compteurs puis les transmet au système central.
La mesure c Instrumenter
le réseau électrique pour comprendre ce qui s’y passe. L’intelligence du réseau débute avec la multiplication des capteurs mesurant les paramètres électriques et d’environnement (température…). Sans diagnostic précis, pas de pilotage en temps réel.
La communication c Avant
d’être qualifié d’intelligent, le réseau électrique doit devenir communicant. Un défi technique doublé d’enjeux réglementaires. Comment assurer simultanément la sécurité et l’efficacité des échanges de données ? L’information doit circuler, mais en toute confidentialité.
La gestion des données c Le
La box Ijenko rassemble les informations provenant d’un ensemble de capteurs déployés dans la maison.
smart grid optimisera le réseau ou le transformera en « usine à gaz ». Entre ces deux options, un impératif : identifier les données utiles et suffisantes. Chaque acteur doit avoir accès aux informations qui lui sont strictement nécessaires. Tri et stockage des données formeront le cerveau du smart grid.
Le stockage des données du réseau électrique formera le cerveau du smart grid.
RÉa ; d.R.
Fludia propose une solution pour mesurer et analyser en détail la courbe de puissance électrique d’un logement.
Des équipements comme les Static VaR Compensator d’aBB (SVC) contrôlent le stockage de l’énergie électrique issue de sources intermittentes.
La visualisation
Le contrôle
c La multiplication des intervenants, y compris les particuliers non-spécialistes, complexifie l’exploitation des données. Pour être utiles, les informations échangées devront être compréhensibles. des outils de visualisation simples et adaptés à chaque acteur sont à développer.
c Le
pilotage à proprement parler du réseau passe par des décisions d’intervention, automatisées ou non. Couper un tronçon, accroître la puissance, stocker l’énergie… Les organes de manœuvre seront les bras du smart grid. Sans eux, aucune réactivité. L’objectif : agir rapidement à distance.
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Au Centre national d’exploitation du système de RTE, des équipes se relaient 24heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour superviser en temps réel l’état du réseau haute et très haute tension.
dement adapter le réglage du compteur au contrat souscrit par le consommateur. «Sur le terrain, tous les cas de figure existent», insiste Michèle Bellon. Et les situations mènent à des dérives. «Un nombre significatif de clients déconnectent leur disjoncteur pour disposer ponctuellement de plus de puissance», illustre-t-elle. «Quand ils utilisent leurs pressoirs, les viticulteurs par exemple consomment une puissance plus grande que le reste de l’année.» Avec Linky, ERDF pourra leur attribuer – le temps nécessaire – ce surplus de puissance. D’où un pilotage plus fin de la demande. cc Mesurer
pour savoir où, quand et comment agir
Ne réduisez pas pour autant le smart grid au compteur communicant. C’est tout le réseau qui réclame ses capteurs. « On nous demande de tout mesurer dans les fermes solaires. Jusqu’à présent, elles n’étaient instrumentées que dans les onduleurs, où le courant continu est converti en alternatif », remarque Thierry Dagron, de Neelogy. Autre exemple : « les opérateurs ne savent pas à 10 % près combien d’énergie consomme un train »,
évoque-t-il. Mesurer pour savoir où, quand et comment agir. C’est le leitmotiv de l’écosystème électrique. « Nous fournissons l’électronique de puissance pour délivrer ou absorber de la puissance en une dizaine de secondes. Et compenser les fluctuations de la tension du réseau», propose ainsi Jacques Pernaut chez ABB. Dans la pratique, une approche normative s’impose, car tous ces systèmes devront communiquer. Il faut aussi s’assurer que deux capteurs délivreront la même information : « valeur instantanée ou valeur moyenne?», interroge Bogdan Rosinski, conseiller technologique du pôle de compétitivité S2E2. Et qui dit échange de données, dit confidentialité et sécurité. Tout l’arsenal traditionnel sera sollicité, comme le cryptage. Mais si cette préoccupation est légitime, elle n’est pas propre au smart grid. «Le terrain a été défriché dans d’autres secteurs. Notamment la base Sniir-Am qui gère les données de santé des Français», cite Nicolas Richet, associé au cabinet de conseils Colombus Consulting. Le principal obstacle à franchir se niche plutôt dans l’exploitation des données col-
RTE
ment», confirme Jacques Pernaut, chargé d’affaires chez l’équipementier électrique ABB. « Les pièces sont progressivement mises en place dans les réseaux de haute et moyenne tensions.» Reste la basse tension. «Les transformateurs du réseau sont équipés de capteurs. Ce sont des bobines de cuivre certes robustes, mais analogiques », regrette Thierry Dagron, vice-président du spécialiste des capteurs magnétiques Neelogy. «Il faut déployer des capteurs numériques capables de remonter les données jusqu’au centre de décisions. Puis de recevoir un ordre en retour.» Instrumenter pour mieux diagnostiquer, puis agir rapidement pour optimiser les installations. C’est là qu’entre en scène – entre autres – le compteur communicant Linky d’ERDF, actuellement en phase expérimentale (en Touraine et à Lyon). Avec lui, ERDF pourra – si le déploiement national est décrété – intervenir à distance sur le compteur. Pour relever la consommation électrique, modifier la puissance souscrite, vérifier que le foyer est toujours alimenté… L’été dernier, Linky a alimenté une polémique médiatique. En cause, notamment, son inefficacité dans la maîtrise de l’énergie. Mais ce n’est pas sa vocation. Les vrais débats portant sur ses modalités de déploiement, Industrie & Technologies a enquêté sur la méthode ERDF (voir page 30). «Un compteur communicant est avant tout un capteur. Il est nécessaire pour disposer d’une connaissance fine de l’interface entre le réseau et le consommateur », explique Nouredine Hadjsaid, professeur à Grenoble INP. Avec trois objectifs. D’abord établir des factures exactes, basées sur la consommation réelle. Et non sur des estimations. Ensuite, améliorer la réactivité d’ERDF en cas d’incident sur le réseau de distribution. Aujourd’hui, si un poteau chute, ERDF ignore que la ligne a été coupée… sauf si un usager lui téléphone pour se plaindre. Avec Linky, ERDF serait automatiquement averti puisque le compteur cesserait de communiquer. D’où des interventions plus rapides, promet-il. Troisième objectif, assigné par les autorités publiques, faciliter la dérégulation du marché de l’énergie, qui se traduit par une multiplication de l’offre des fournisseurs (EDF, GDF Suez, Poweo, Direct Energie…). Avec Linky, ERDF pourra rapi-
quand s2e2 marie r&d sur le smart grid et sociologie
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lectées. «La complexité tient dans la hiérarchisation des décisions», prévient Laurent Schmitt, vice-président d’Alstom Grid. En haut de la pyramide, RTE assure l’équilibre global du réseau. ERDF distribue l’électricité. Les fournisseurs nouent des contrats avec les consommateurs. Entre ces acteurs, qui décidera de quoi? « L’énergie nécessaire pour faire rouler une voiture électrique pendant 200 km équivaut à la consommation d’une maison française, tout électrique, pendant 24 heures», évalue Philippe Delorme, directeur général stratégie et innovation de Schneider Electric. Pour équilibrer le réseau, qui arbitrera entre les besoins de chacun? «Je ne crois pas au modèle selon lequel les gestionnaires de réseau décideraient d’euxmêmes, à distance, de débrancher des équipements», répond-il. «Il y a des enjeux de sécurité. Imaginez qu’ils coupent le mauvais équipement…»
univers complet de services reste à créer
andia; d.R.
cc Un
Incontestable. Prenez la voiture électrique. Certains automobilistes voudront qu’elles soient rechargées pour 2 heures du matin, car ils travaillent de nuit. D’autres préféreront qu’elle soit prête à tout moment, car leur épouse est sur le point d’accoucher. «Le véritable nœud du smart grid? C’est le consommateur», précise Serge Subiron, PDG d’Ijenko, spécialiste de la maîtrise de l’énergie chez les particuliers. Facile à dire, plus délicat à concrétiser car aucun usager
Mise au normes des transformateurs par un agent d’ERdF dans le cadre du projet Linky prés de Tours.
ne surveillera son compteur pour s’adapter aux besoins du réseau. « S’il est averti la veille, il pourra décider si sa climatisation ou son chauffage peuvent être débranchés durant quelques minutes. En fonction de ce qu’il a prévu de faire le lendemain», propose Nicolas Richet. Entre le réseau et le consommateur, c’est donc un univers complet de services qui reste à créer. Des solutions qui pourraient venir de votre assureur, banquier, grande surface, fournisseur d’accès Internet… ou de sociétés spécialisées. Ijenko a développé un boîtier, véritable chef d’orchestre de la consommation domestique (électricité, gaz, eau). Branché derrière une box Internet, il est accompagné d’une armée de capteurs. Comme des prises communicantes et des thermostats. L’ensemble offre au particulier un outil de mesure en temps réel et une interface Web pour visualiser le détail de sa consommation. Le but : la maîtriser et soulager le réseau si besoin. «Mais le consommateur garde toujours le contrôle», précise Serge Subiron. La veille ou une heure avant, il est alerté de toute intervention de son fournisseur d’électricité. Sur son téléphone portable ou sa tablette numérique. Quelles informations faut-il transmettre au consommateur pour qu’il modifie ses habitudes? «Des expérimentations ont eu lieu aux États-Unis », indique Nicolas Richet. «Les incitations économiques s’avèrent indispensables.» Selon les spécialistes, la simple prise de conscience de sa consommation réelle entraîne 5 à 15% d’économie d’énergie. Ensuite, des actions peuvent être automatisées. Sur la température notamment: «chez un particulier, un degré en moins équivaut à 7% d’économie», estime Serge Dubiron. Pour être vertueuses, ces bonnes actions devront toutefois durer. Dans ses projets de recherche, le pôle S2E2 implique des sociologues. L’analyse de son projet Afficheco a permis de constater qu’après quelques mois, les mauvaises habitudes des consommateurs reviennent au galop. Pour y remédier, la technologie ne suffira pas. «En entreprise, les salariés qui ont fait des efforts devront être récompensés. Et la dynamique entretenue dans une démarche d’amélioration continue», conseille Marc Bons, dont la société Fludia a conçu un logi-
ccgilles Berhault DÉlÉguÉ au DÉVeloppement DuraBle De l’inStitut tÉlÉcom
« Des logiques de logiciel libre s’imposent » «Comment consommer moins de ressources? Comment réduire les émissions atmosphériques? La motivation première du smart grid est environnementale. À condition d’associer le développement humain et l’amélioration des conditions de vie. des logiques de logiciel libre, où les technologies sont ouvertes, s’imposent. inclure le consommateur devient une priorité urgente. Les technologies existent. Mais sans changement de comportement, ni appropriation des outils, on n’arrivera à rien. C’est vraiment un problème d’ergonomie et d’acceptation du public. il faut aussi mobiliser et former tous les professionnels du bâtiment, y compris les artisans. »
ciel de maîtrise de l’énergie. «Côté domestique, l’idée est plutôt de connecter les consommateurs à des réseaux sociaux pour qu’ils partagent leurs astuces.» Ballon d’eau chaude, chauffage… Attention toutefois, «aujourd’hui le particulier dispose de peu de leviers pour assouplir sa consommation», tempère Laurent Schmitt, d’Alstom Grid. «Et le changement des habitudes demandera du temps. Il serait plus simple de commencer par affiner le pilotage des centrales de production. » Aussi révolutionnaire soit-il, le smart grid devra d’abord s’intégrer au réseau existant. cm ccTHOMAS BLOSSeVILLe tblosseville@industrie-technologies.com
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SERVEURS INFORMATIQUES
L’écosystème électrique du futur
Nous sommes le 1er janvier 2030. À 19h30, la France bat son record de consommation d’électricité. Les gestionnaires du réseau doivent piloter les électrons en temps réel. Seule solution, s’appuyer sur les producteurs… et les consommateurs devenus, dans l’écosystème électrique du futur, PILOTAGE ERDF des membres actifs. ERDF assure la gestion des lignes de distribution en basse et moyenne tension.
ccTHOMAS BLOSSeVILLe tblosseville@industrie-technologies.com
Échange de données
Les particuliers deviennent acteurs En période de pointe, les foyers sont sollicités par SMS par leurs fournisseurs d’électricité : « Pour soulager le réseau, pouvez-vous baisser votre chauffage d’un degré ? » Certains refusent. D’autres acceptent… sauf dans la chambre des enfants. Un tour sur Internet et le choix est validé.
Transformateur moyenne et basse tension
Les consommateurs, devenus producteurs, injectent dans le réseau de l’électricité de source renouvelable.
RÉSEAU BASSE TENSION
La multiplication des bâtiments communicants, tertiaires et d’habitation, crée des zones denses où l’électricité est pilotée localement. Photovoltaïque, batteries, datacenters… Ces éco-quartiers, même raccordés au réseau, sont conçus pour pouvoir être autonomes en énergie.
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Les éco-quartiers prennent leur autonomie
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RACCORDEMENT Des liaisons transfrontalières donnent accès à des électrons produits à l’étranger. Sauf si les pays voisins en ont besoin.
Les centrales gagnent en réactivité En 2030, les centrales thermiques ont fermé en France qui a prolongé la durée de vie de son parc nucléaire. Les réacteurs, rénovés, augmentent leur production plus rapidement qu’aujourd’hui lors des hausses subites de consommation. Mais pas assez vite pour satisfaire entièrement la demande record. Toute la journée, les électrons issus de l’éolien ont été stockés dans des batteries à grande échelle. Ils contribuent en temps réel à franchir le pic du jour.
RÉSEAU HAUTE TENSION
SERVEURS INFORMATIQUES
PILOTAGE RTE
Transformateur haute et moyenne tension
RTE est responsable des lignes à haute tension et de l’équilibre global du réseau français.
Les données de consommation et logiciels pour piloter le réseau sont hébergés dans des centres sécurisés.
Échange de données
Les plus gros consommateurs industriels sont raccordés directement au réseau haute tension.
RÉSEAU MOYENNE TENSION
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Les usines optimisent leur consommation Pendant les périodes critiques pour le réseau, l’industrie reporte ses opérations énergivores, quand elles peuvent l’être. Pour les autres, aucun kilowattheure n’est perdu. Depuis des postes de pilotage, des équipes dédiées suivent en temps réel la consommation de chaque poste de l’usine. L’objectif : traquer le moindre gaspillage d’énergie. Portion gérée par ERDF Portion gérée par RTE
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STMicroelectronics Comment économiser 5% d’énergie par an
C
ent mille cyclistes professionnels en plein effort à longueur d’années. Voilà ce qu’il faudrait pour apporter à l’usine STMicroelectronics de Crolles, près de Grenoble, les 43mégawatts d’énergie nécessaires à son fonctionnement. La direction a préféré opter pour le tout électrique. Prendre soin des électrons qui alimentent l’entreprise est plus commode que de s’occuper de rois de la pédale. Certes. Mais pas de tout repos. Surtout lorsqu’on s’attelle à en acheter le moins possible et que la moindre microcoupure de courant peut avoir des conséquences catastrophiques sur la production. Flashback. 1995. Le concept de smart grid n’est encore qu’une lueur dans les yeux de
chercheurs précurseurs. La rigueur est déjà de mise chez STMicroelectronics (qui s’appelait alors SGS-Thomson Microelectronics) : la société décide de réduire de 5 % par an et par galette (wafer) de silicium de 200 millimètres de diamètre produite, sa consommation électrique. Suite à cette résolution, des équipements de suivi de consommation viennent se greffer à l’outil de production de semi-conducteurs de l’usine de Crolles. « Cent compteurs Power Meter de Schneider Electric et Diris de Socomec ont été associés à des machines ou groupes de machines. Un compteur par groupe froid par exemple», se souvient Charly Burgaud, responsable électrique des services généraux du site. En 2002,
Une petite chute de tension ? « Une simple microcoupure de 350 millisecondes ruinerait toute la production ! », s’exclame Éric Moro, en charge des services techniques de l’usine de STMicroeletronics à crolles. Des microcoupures, il y en a une quinzaine par mois durant l’été et jusqu’à deux par mois, le reste de l’année. Pour lutter contre ce phénomène, la moitié de la capacité de production de l’usine est alimentée par des onduleurs associés à des batteries.
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ils sont capables de garantir l’intégrité des salles blanches et la continuité de service des équipements pendant 20minutes en cas de black-out total. «en 20 ans, ça n’est jamais arrivé», précise Éric Moro. en dehors de ce cas extrême, ces équipements reconditionnent en continu le signal pour lisser les variations de tension et délivrer aux machines du courant propre en 400 volts continu.
Chaque poste de livraison qui approvisionne l’usine en électricité est raccordé, en 20000 volts, à deux lignes: une principale et une de secours.
l’entreprise fait sortir de terre une seconde unité de production de puces, sur des galettes de 300 millimètres de diamètre. Deux cents centrales de surveillance des installations électriques, identiques aux cent premières, sont alors intégrées dans la nouvelle ligne de fabrication. Les mesures de tension, courant et puissance qu’elles remontent en continu convergent vers un logiciel de supervision (InTouch de Wonderware), installé dans la salle de contrôle, où une équipe veille 24 heures sur 24. cc Améliorer
l’efficacité énergétique de chaque service
S’il agissait, au départ, d’identifier les gros consommateurs d’énergie, actuellement, ces données servent à tirer la sonnette d’alarme avant le déclenchement du disjoncteur, en cas de dépassement de seuil. « Si une machine consomme 280 ampères au lieu de 250 normalement, nous sommes immédiatement prévenus, explique Charly Burgaud. Nous regardons alors si l’alimentation des lignes est en péril et prenons les dispositions appropriées. » Chez STMicroelectronics, l’intégralité de la production a lieu en salles blanches, alimentées par divers fluides (eau ultrapure, air comprimé, azote). Une distribution
STMicroelecTronicS
Un réseau électrique alimentant intelligemment tous les points qu’il relie, ce serait beau, certes. Mais zoomons un peu. où en est-on aujourd’hui à l’échelle des usines ? Quels moyens ont-elles d’optimiser leur consommation électrique ? Face à cette problématique, le site de STMicroelectronics de crolles (isère) est un cas d’école. Ses deux unités de production de puces électroniques fonctionnent uniquement à l’électricité et sont alimentées 24 heures sur 24, 365 jours par an.
50 % C’est la réduction de la consommation d’électricité par wafer produit en 2008 par rapport à 1994.
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Des onduleurs associés à des batteries sont capables de garantir l’intégrité des salles blanches et la continuité de service pendant 20minutes en cas de black-out total.
ininterrompue de courant vers toutes ces d’urgence, elles sont aussi archivées pour installations est primordiale : vu son coût analyses a posteriori. «Dans l’usine, nous et son degré de précision, la fabrication de avons un responsable par métier, précise puces électroniques ne peut subir la moin- Éric Moro, en charge des services technidre coupure. Idem pour le maintien des ques de STMicroeletronics à Crolles. Chaconditions dans les salles blanches (vide cun a pour objectif d’assurer le bon foncou dépression, température contrôlée). tionnement de ses installations mais aussi Tout est fait pour que cela n’arrive pas : d’améliorer leur efficacité énergétique. » chacun des dix postes de livraison qui Pour proposer des perfectionnements, ils approvisionnent l’usine accèdent à leur guise aux en électricité est raccordé, courbes dessinées par l’acen 20 000 volts, à deux cumulation de données de lignes séparées : une prinleur secteur sur les trois cipale et une de secours. millions de dollars dernières années. Une Le contrat avec EDF sti- ont été économisés, en courbe par compteur. pule que la capacité néces- 2008, par Stmicroelectronics « Dans les programmes saire au fonctionnement grâce à la réduction de sa d’investissement annuels, des deux unités de produc- consommation électrique. un pourcentage est alloué tion est réservée et prête à aux économies d’énergie», être injectée dans la 300 kWh poursuit Éric Moro. Pour deuxième ligne si la pre- C’est la consommation une usine qui consomme mière bogue. Le passage nécessaire à la production en continu –365 jours par de l’une à l’autre se fait d’un wafer de 200 mm an et 24 heures sur 24 – automatiquement. Pour de diamètre aujourd’hui. réduire la consommation les perturbations moins rime avec investir. Deux importantes, de type microcoupures voies peuvent être empruntées: le remplaou chute de tension, des batteries instal- cement d’une machine vieillissante par une lées sur le site prennent le relais (voir nouvelle, au rendement meilleur, ou l’améencadré page 28). lioration de l’existant. Le dernier cas se Les mesures de consommation électrique concrétise généralement par l’installation des différents îlots ne servent pas qu’en cas d’échangeurs thermiques. « Nous avons
STMicroelecTronicS
200
besoin d’eau ultrapure pour la moitié de nos équipements de process. Pour la produire, une étape de préchauffe est nécessaire. Plutôt que de continuer à utiliser de l’électricité pour cette chauffe, nous récupérons l’énergie dissipée en un autre point», explique Éric Moro. Dans ce cadre, le monitoring électrique est un outil précieux: grâce à lui, le gain potentiel peut être estimé par rapport au coût des travaux. Le dossier de demande de financement présenté contient ainsi un retour sur investissement précis. Argument imparable. Des capteurs et l’intelligence des hommes sont donc les deux seuls ingrédients du smart grid actuel de l’usine de semi-conducteurs de Crolles. Et lorsque l’on demande aux deux messieurs électricité de STMicroelectronics ce qu’ils pourraient faire pour améliorer encore leur suivi de la consommation, ils sont unanimes: «pour des analyses de plus en plus fines, nous devons aujourd’hui progresser dans la méthodologie plus que dans la technologie.» Qui l’eut cru de la part d’une entreprise si innovante et qui a tenu son objectif de 5% de réduction de consommation par an et par produit depuis 15 ans? cm ccCHARLeS FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies.com
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partagez l’expérience suédoise d’e.on dans les compteurs communicants.
Compteur communicant Dans les coulisses du déploiement Via ErDF, son principal distributeur d’électricité, la France teste un jalon clé du réseau électrique intelligent: le compteur communicant. Un projet industriel hors du commun, puisqu’il est déployé jusque chez le particulier. L’expérimentation en cours prépare l’éventuel déploiement national. Mais des zones d’ombre subsistent. Quel usage? Quel système informatique? Enquête dans les coulisses de la méthode ErDF.
VoLUMe La France se prépare à déployer 35 millions de compteurs communicants.
M
i-décembre 2010. En temps réel, à cinq minutes près, un décompte s’affiche sur un écran au 5e étage d’un immeuble lyonnais. En 270 jours, le distributeur français d’électricité ERDF (Électricité réseau distribution France) a déployé 200 000 compteurs communicants Linky. D’ici la fin de son expérimentation en mars, 60 000 restent à poser. Notre enquête sur le déploiement du compteur communicant français se conclut dans le centre de supervision du projet. cc Les
Après la polémique médiatique de l’été dernier sur la pertinence de Linky, Industrie & Technologies a interrogé les spécialistes du réseau électrique. Notre parcours nous a notamment menés en Suède, avec les experts d’ERDF, pour partager le retour d’expérience d’E.ON (producteur et distributeur d’électricité). Et son million de compteurs communicants. À en croire E.ON, les difficultés d’un tel projet sont d’ordre pratique : convaincre les clients, accéder aux maisons secondaires… Mais ce n’est pas tout à fait notre conclusion. Le projet français est d’envergure. « Dans le monde, 50 millions de compteurs communicants ont été posés. L’Italie en possède 27 millions. La Suède et la Californie, chacune 8 millions. Le reste est dispersé », calcule Michèle Bellon, présidente du directoire d’ERDF. Si les autorités décrètent la généralisation de Linky, c’est 35 millions de compteurs que la
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Centre de gestion des compteurs Linky chez ErDF. À ce jour, plus de 200 000 exemplaires sont installés.
Un vaste marché c Le déploiement national du projet Linky sera déclenché par décret. S’il a lieu, il devrait démarrer en 2012. Objectif : avoir installé 35 millions de compteurs avant 2017. ErDF prévoit d’investir plus de 4 milliards d’euros, dont 50 % pour la seule pose. Une aubaine pour les fabricants. Contrairement à l’Italie, la France
a choisi de laisser ouvertes ses technologies. Pour la phase pilote, trois fabricants de compteurs ont été retenus : Landis+Gyr, Itron et Iskra. Pour la généralisation, d’autres industriels, comme Sagemcom, sont sur les rangs. Et derrière eux, les spécialistes des capteurs, des télécoms…
ErDF
compteurs sont testés en zones rurale et urbaine
France devra installer entre 2012 et 2017. Soit une cadence de 35 000 par jour. ERDF devra déployer une architecture complète. Les nouveaux compteurs communiqueront par courant porteur en ligne (CPL) avec les « concentrateurs », des PC fonctionnant sous Linux dans les transformateurs du réseau. Ces concentrateurs agrégeront les données de plusieurs compteurs. Ils les enverront sans fil par liaison GPRS (téléphonie mobile) aux serveurs informatiques d’ERDF. Confidentialité oblige, «les concentrateurs identifieront les compteurs par leurs numéros. En ignorant le nom des clients correspondants. Les fournisseurs d’électricité feront le lien. », souligne Christine Saincy, responsable du déploiement de Linky. Pour l’instant, ERDF expérimente sa procédure de déploiement en zones rurale (Touraine, 33 clients au km2) et urbaine (Lyon, 1 760 clients au km2). La méthode : d’abord déployer le concentrateur, puis les compteurs correspondants. Au moment d’installer le concentrateur, le technicien teste sa couverture par un réseau GPRS. À défaut, il fixe une antenne ou demande
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génération linky, des consommateurs au courant tème d’information temporaire dédié à la seule phase de déploiement. L’autre, Atos Origin, a développé celui destiné à gérer, à terme, les 35 millions de compteurs. « Le vrai problème du projet Linky est sa dépendance à ces sociétés de service», évoque Pierre Bivas, PDG de Voltalis. Linky pourrait enregistrer Mais ERDF n’est pas un novice dans sa puce électronique en informatique. Sa maison la consommation sur dix plages horaires. mère EDF possède un réseau de Contre deux dans données hautement sensibles les compteurs actuels. (il comprend la gestion des réacteurs nucléaires français). Et ERDF dispose déjà de plusieurs systèmes d’information (SI) –des ensembles de serveurs– en série. Lorsqu’ERDF est sollicité, par exemple Un ContaCt sec, pour changer la puissance souscrite par liaison physique un particulier, les ordres sont analogique Un organe successivement transmis autoentre le compteur de coupure permet, matiquement d’un SI à l’autre. et le tableau à distance, soit électrique, d’allumer, soit d’éteindre Chaque SI est chargé d’une sert par exemple le compteur, tâche, comme de décider si l’inà couper ou de régler la puissance tervention requiert le déplacetemporairement entre 3 et 36 kW. ment d’un technicien chez le le chauffe-eau. client. Le système Linky vient simplement s’ajouter au bout de la chaîne informatique près de Pacy-sur-Eure (Eure). Dans deux sites miroirs d’ERDF, des lieux hautement sécurisés à accès restreint, Linky deuxième version sera muni nous assure ERDF. de 7 contacts virtuels, portant une information Dans ce projet, des inconnues demeubinaire (allumé ou éteint). rent. Le coût d’abord. À quel prix et selon Un module radio sera nécessaire pour communiquer avec les appareils domestiques. quelles modalités, l’opération sera-t-elle facturée au consommateur ? L’usage son raccordement à une ligne fixe. ville. Et intégrer notamment l’éclairage ensuite. À quelle fréquence les compteurs Lors de la pose d’un compteur chez le par- public, qui pèse souvent pour plus de seront-ils relevés ? ERDF pourrait ticulier, le concentrateur a déjà été ins- 10 % de la consommation électrique commencer par une relève bimestrielle, tallé dans le transformateur. Le techni- d’une agglomération », juge Gilles puis mensuelle. Les fournisseurs d’éleccien vérifie immédiatement que les deux Berhault, le délégué développement duratricité seront-ils prêts pour exploiter ces appareils sont raccordés. Un processus de ble de l’Institut Télécom. données ? La technologie enfin. Le compsynchronisation s’assure que la chaîne teur lui-même va évoluer. Avec Sagemcomplète – du compteur aux serveurs cc Le projet n’en est com, ERDF expérimentera cette année un d’ERDF – communique. L’installation renqu’à ses balbutiements protocole CPL plus performant : débit tre alors en mode opérationnel. Réponse chez ERDF de Christine Saincy, décuplé, modulation sur 36 fréquences La méthode semble rodée. Mais com- responsable du déploiement du projet (contre une aujourd’hui)… De même, Neement généraliser ce processus à l’échelle Linky : « nous avons demandé à nos huit logy a conçu un capteur, utilisant des nationale ? « Déployer le compteur dans régions géographiques de proposer des nanoparticules, pour lutter contre la tous les foyers est un surinvestissement », stratégies de déploiement ». L’idée est de fraude. Dans les compteurs existants, la considère Laurent Schmitt, vice-président débuter partout en parallèle. Mais en lismesure peut en effet être faussée par la d’Alstom Grid. « Mieux vaut réfléchir en sant la charge au niveau national, au présence d’un aimant à proximité du termes d’éco-quartiers, des clusters où moins pour que les fabricants de compcompteur. Le projet Linky n’en est qu’à naissent les nouveaux usages liés à l’éner- teurs suivent le rythme. ses balbutiements. cm gie : sources renouvelables, voitures élecDans ce projet, ERDF s’est fait accompatriques, tramways… » Un avis partagé : « il gner de deux sociétés de service en inforccTHOMAS BLOSSeVILLe tblosseville@industrie-technologies.com faudra un jour raisonner à l’échelle de la matique. L’une, Steria, a conçu un sys-
réa
Une DioDe clignote proportionnellement à la quantité d’électricité consommée.
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Juan de Bedout, de ge, présente les solutions du groupe utilisant les données des compteurs intelligents.
Gestion des données L’énergie maîtrisée en temps réel
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lace à la concurrence! Le marché de l’énergie s’ouvre. Tout a commencé par la directive européenne du 16 décembre 2002: les consommateurs d’électricité doivent être facturés sur leur consommation réelle et bénéficier de la concurrence entre les fournisseurs. « Avant l’ouverture du marché, la même société produisait, transportait et distribuait l’électricité », rappelle Michael Ohana, directeur du secteur énergie & utilities d’IBM France. « Auparavant, les données relatives à la consommation d’électricité restaient internes. » La concurrence a fait se multiplier les acteurs sur le secteur de l’énergie, EDF s’est démantelé, des filiales se sont créées, comme ERDF pour la distribution. « Dans ce contexte, les données prennent une valeur centrale ». cc Des
relevés plus fréquents pour mieux maîtriser l’énergie
« Actuellement, la facturation est basée sur deux relevés par an », rappelle Fabien Choné, directeur général du fournisseur Direct Energie. « Ils sont effectués manuellement. » Le compteur intelligent pourrait, lui, faire des relevés toutes les quinze minutes. « Cela représenterait plus de 70 000 index par an pour chacun des 35 millions de compteurs français », estime Michael Ohana. Le tout sera transmis par différents canaux – courants porteurs en ligne, GPRS, Wimax – puis stocké et mutualisé entre tous les fournisseurs. La durée du stockage dépendra de la nature et de l’usage des données, tant par les consommateurs que par les fournis-
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ccFaBieN ChONÉ Directeur gÉnÉral De Direct energie
«Des offres adaptées à la consommation» « En tant que fournisseurs, nous sommes très favorables et attentifs au projet de smart grid. Les relevés de consommation seront plus fréquents. Grâce à quoi nous effectuerons une facturation plus proche de la consommation réelle. Avec le compteur intelligent, nous pourrons extraire, ponctuellement et à la demande des clients, des données plus complètes. En analysant leur consommation électrique sur une durée donnée, avec une mesure toutes les trente minutes ou plus, nous pourrons leur proposer des offres plus adaptées à leurs besoins réels. Cela nécessitera des investissements informatiques de notre part, car nous aurons plus de données à gérer avec des paramètres plus complexes. »
seurs. Elles pourront être individualisées ou agrégées, personnelles ou anonymes. « Le principe restera le même qu’actuellement, mais à une échelle plus importante », résume Fabien Choné. « Le distributeur reste responsable de la relève des données, les fournisseurs de leur traitement, et le consommateur en conserve la propriété. » «Nous n’aurons pas besoin de milliers de relevés de consommation par an, tempère Fabien Choné. Une relève mensuelle sera suffisante pour établir les factures.» Mais les fonctionnalités du smart grid vont audelà : «Les besoins en termes de fréquence de relève tendent à augmenter pour la maîtrise de la demande en énergie», précise Christian Mottet, directeur technique du secteur énergie & utilities d’IBM France. Les données devront être traitées en temps réel pour certains usages, comme équilibrer la charge sur le réseau électrique. En Bretagne, le projet «Une Bretagne d’avance» est en cours. Les foyers inscrits disposent d’un boîtier relié à des appareils électriques, comme le chauffage ou le chauffe-eau. Grâce aux données fournies par les compteurs, des algorithmes déterminent où et quand couper certains de ces appareils. Avec une telle quantité de données à gérer, le smart grid ne va-t-il pas se révéler trop complexe pour certains acteurs? «La complexité apparente simplifie en fait beaucoup de choses», assure Michael Ohana. «Avec la donnée devenue fondamentale, les fournisseurs devront investir dans leur système informatique, mais les opérations physiques seront réduites: ils pourront réorienter leur personnel sur la maintenance.» Avec ces nouveaux besoins de stockage, d’analyse et de restitution d’informations, le marché ouvre une place de choix aux entreprises informatiques. cm ccANTOINe CAPPeLLe acappelle@industrie-technologies.com
D.R.
Le smart grid repose sur la mesure précise de la consommation d’électricité. Cela met la donnée au cœur de la problématique. Relevé, transmission, stockage: l’informatique y aura un rôle accru. Mais l’utilité réelle des informations brassées reste à définir. Administration du réseau, facturation des consommateurs : chacun des acteurs du smart grid aura un usage différent des données.
24 TERAOCTETS C’est la quantité annuelle de données que pourrait générer le réseau français quand il sera entièrement équipé de compteurs intelligents. (Source : IBM)
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De l’intelligence dans le réseau Notre enquête continue sur Internet
Vous n’avez pas fini d’entendre parler du smart grid! Les fondations sont posées. Mais cette incontournable évolution du réseau électrique n’en est qu’à ses prémices. Sur notre site Web, approfondissez votre connaissance de ses enjeux clés. En vous rendant dans la rubrique « IT, l’enquête continue » sur www.industrie-technologies.com
Vidéo La maison au régime grâce à l’Internet des objets La maîtrise de l’énergie est source d’innovation. La start-up Ijenko s’attaque
J.L. BERINI ; D.R.
à la dimension comportementale dans les foyers. Elle veut replacer le consommateur au cœur du réseau en faisant entrer le smart grid chez le particulier. Son offre est destinée à favoriser la sobriété énergétique grâce à l’Internet des objets. Découvrez sa technologie en vidéo. cm
L’ÉLECTRICITÉ CAPTÉE SANS FIL Des physiciens du MIT ont réussi à allumer une ampoule de 60 watts à partir d’une source d’énergie située à plus de 2 mètres. Apprenez le fonctionnement de leur technologie.
i&t, septembre 2007, n°892
Interview « L’acceptation du smart grid prendra du temps » Énergies renouvelables, voitures électriques, éco-quartiers, réseau intelligent… Même combat ! Chez
Alstom, Laurent Schmitt est « monsieur smart grid ». Il est viceprésident innovation & stratégie de la nouvelle division Alstom Grid, fondée suite au rachat d’Areva T&D. Il nous livre les nœuds à délier pour rendre intelligent le réseau électrique. cm
LES DÉFIS DU STOCKAGE DE L’ÉLECTRICITÉ La montée en puissance des énergies renouvelables rend encore plus critique le délicat équilibre des grands réseaux électriques.
i&t, octobre 2008, n°904
Vidéo Dans le cerveau du réseau européen L’écosystème électrique est désormais continental. Les réseaux sont intercon-
nectés. Et Coreso est le centre de coordination entre la France, la Belgique, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Allemagne… Basé à Bruxelles, il est opérationnel depuis deux ans. Son rôle ? Fournir aux gestionnaires nationaux des prévisions sur l’équilibre des interconnexions. Pour optimiser les flux électriques et sécuriser les approvisionnements. Dans cette vidéo, tournée l’an passé, pénétrez au cœur de Coreso. cm
WATTECO FAIT DÉCOLLER LA DOMOTIQUE La technologie WPC de communication par impulsions de courant de Watteco est une solution de rechange aux courants porteurs en ligne. Découvrez son potentiel.
i&t, avril 2009, n°910
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www.industrie-technologies.com les enjeux fondamentaux et militaires du laser mégajoule en vidéo.
PHOTO-TECH
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PHOTO-TECH
Le Laser méga boule
ReuteRs
Cette immense sphère d’aluminium de 140 tonnes pour 10 mètres de diamètre trône au milieu du Centre d’études scientifique et techniques d’Aquitaine (Cesta) du CEA, à Le Barp, entre Bordeaux et Arcachon. Fin 2014, les multiples rayons du Laser Mégajoule passeront par ses différentes trappes. Ils convergeront vers une cible de deux millimètres de diamètre pour simuler la fusion nucléaire, comme au cœur du soleil.
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PHOTO-TECH
Le Mainframe se dévoile
iBm
Le z10, dernière génération d’ordinateurs centraux d’IBM, dévoile ses entrailles. Motorisé par un processeur maison dédié, il concentre la puissance de traitement de 1 500 serveurs classiques tout en occupant 85 % moins de place et en consommant 80 % moins d’énergie. Son développement a coûté 1,5 milliard de dollars sur 3 ans.
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PHOTO-TECH
La fabrication de pièce au laser Dans son laboratoire de procédés et ingénierie en mécanique et matériaux (Pimm), Arts et Métiers ParisTech mène des recherches sur la fabrication rapide par laser. Sur ce banc d’essais, des couches successives de poudre métallique sont projetées dans un faisceau laser qui les agglomère sur un support. Un procédé intéressant pour la fabrication de pièces non usinables en très petites quantité, voire à l’unité comme des prothèses.
L’endoscope s’avale
siemens ; P. guittet
Une capsule électronique de la taille d’une gélule simplifie l’examen de gastroscopie. Une fois avalée, elle voyage dans le système digestif, guidée sans fil par un scanner à résonance magnétique comme celui-ci développé par Siemens. Munie d’une microcaméra, de capteurs et d’un processeur, elle livre ses résultats d’inspection de façon magnétique à la manière d’une étiquette RFID.
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EXPÉRIENCES
toyota livre ses conseils pour couvrir son usine de photovoltaïque.
9%
COMPOSTAGE Déchets alimentaires .
ENQUÊTE
Usine : donnez une seconde vie à vos déchets Il n’est plus possible de produire sans se soucier des déchets générés par l’usine. Dans les ateliers, la gestion des détritus et chutes de production prend une ampleur inédite. Les évacuer à moindre coût ne suffit plus. Une vraie organisation se met en place avec une obsession : recycler tous les déchets.
n service recyclage dans chaque usine ? Pourquoi pas, tant la chasse aux gaspillages est devenue la règle d’or dans les ateliers. A priori, la gestion des déchets apparaît souvent comme une contrainte. Mais tôt ou tard, il faut les évacuer. Alors autant maîtriser leur flux et en tirer parti. Voire profit. En s’y attelant, Tryba, fabricant de fenêtres, a réalisé une économie annuelle de plus de 100 000 euros. Détritus, rebus, chutes de production… Comme lui, des
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industriels traquent et trient leurs déchets avec un objectif : en finir avec la mise en décharge. Ils optent pour le recyclage ou, à défaut, la valorisation comme combustible. Levée de rideau sur leurs secrets pour valoriser tous leurs déchets.
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Mobilisation générale
Les opérateurs sont les yeux et les mains du service environnement. Leur rôle est triple : évidemment respecter les consignes de tri, alerter en cas de problème et proposer des axes de progrès. « Pour les
convaincre, l’encadrement doit montrer l’exemple en ramassant les déchets qui traînent », prévient Jean-Louis Desmedt, responsable fabrication d’Ecover, fabricant de produits d’entretien. « Le cercle devient vertueux quand les opérateurs prennent le relais pour corriger leurs collègues. » Si la rigueur est le maîtremot, la pédagogie reste un passage obligé. Et elle s’organise. Chez Salm, fabricant des cuisines Schmidt, chaque opérateur est instruit sur la politique environnementale du groupe. « C’est l’occasion d’insister sur la part prépondérante des
Pourquoi s’en préoccuper ? La gestion des déchets industriels est une activité réglementée. Mais d’autres arguments justifient de s’y intéresser. Des raisons environnementales (pour une certification Iso14000 par exemple), économiques et industrielles. Dans l’usine, les volumes de déchets forment un indicateur simple et tangible de la gestion des matières, donc de la performance des procédés. Un moyen de responsabiliser, d’impliquer et de mobiliser les opérateurs dans l’organisation de l’usine, à condition de fonder la démarche sur la formation, le dialogue et la récompense. Pourquoi ne pas commencer par féliciter l’opérateur quand il a correctement trié ses déchets?
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déchets dans notre empreinte environnementale », précise Yann Favry, son responsable développement durable. Même démarche chez Carrier, le fabricant de climatiseurs. Patrick Manus, technicien environnement, y délivre à chaque opérateur une formation de deux heures : « je dresse un parallèle entre leur travail et leur quotidien chez eux, où ils trient déjà leurs déchets », explique-t-il. Pour entretenir cette dynamique sur la durée, deux rendezvous sont incontournables. Le premier, en comité restreint, réunit directeurs industriels, responsables techniques, responsables environnement, représentants des ateliers… Ces chefs d’orchestre évaluent régulièrement l’avancée du plan d’action, le budget disponible… En complément, un second rendez-vous cible plutôt les opérateurs. Chez Tryba, par exemple, il prend la forme d’une animation hebdomadaire de vingt minutes. Les chefs d’ateliers y parlent alter-
RÉA
VOLUME L’industrie française produit chaque année 26 millions de tonnes de déchets selon le gouvernement.
100 % de valorisation chez Toyota
30 %
RÉGÉNÉRATION
Huile, cuivre, solvants, papiers, carton, bois.
39 % RECYCLAGE
Pare-brise (en verre technique et calcin), housses et intercalaires obturateurs (en plastique), ferraille (en acier), boues physico-chimiques (en ciment) .
22 % COMBUSTION
Solides imprégnés, emballages souillés, boues de peinture et déchets spécifiques .
nativement de qualité, de sécurité et d’environnement.
ccarNauD tisON ingÉnieur proDuction aSSemBlage De toyota onnaing ValencienneS
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La fin des gaspillages
« une organisation en flux tendu »
P. GUITET ; RÉA ; GETTY ; D.R.
«Notre usine assemble la Toyota Yaris. Pour les déchets industriels, nous essayons de travailler en flux tendu: aucun stock ni sur les lignes, ni dans la déchetterie. Pour chaque voiture produite, sont générés 164 kg de déchets, dont 145 kg d’acier d’emboutissage. Tout est valorisé. Les pièces de la Yaris arrivent emballées, mais les contenants sont réutilisables et repartent chez les fournisseurs. Nous broyons nos chutes de plastiques, compactons le papier, le carton… Pour un site de 16 hectares et 3000 salariés, notre prestataire dispose en permanence de deux personnes sur place. Dans une usine de montage comme la nôtre, il existe déjà beaucoup de flux de matières et de pièces. Les opérateurs connaissent ces flux mieux que personne. Il faut les associer à la gestion quotidienne des déchets.»
Le message prioritaire à transmettre? Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas. Derrière cette lapalissade, se cache une vraie organisation. Identifiez d’abord la source des déchets. Si elle est interne, optimisez vos procédés. «Nous avons réduit de 25% nos chutes de production. Simplement en utilisant des barres en PVC de 5mètres de long, au lieu de 6,5», souligne Didier Marx, directeur industriel de Tryba. Dans l’usine, les déchets se cachent partout. Alors traquezles ! Dans un coin de son site d’Onnaing-Valenciennes, Toyota achetait des sacs poubelles. Ailleurs, il recevait sa boulonnerie dans des sacs plastiques… qu’il jetait. Le constructeur a créé un circuit interne pour réutiliser ces sacs plastiques comme sacs poubelles. Autant de déchets en moins.
Autre exemple, le fabricant d’équipements sanitaires SAS recycle en interne 95% de ses chutes plastiques. Il les récupère au pied des presses à injecter pour les broyer. Ou encore, chez Salm, les chutes des panneaux de particules alimentent une chaudière. L’usine est autonome en chauffage. Et même excédentaire : elle revend comme combustible les plus gros morceaux de bois, à quatre euros la tonne, à un fabricant de panneaux de particules. Autre grand gisement d’économie : les emballages. Chez Carrier, les pièces provenant des fournisseurs sont déballées dans le magasin central. Cette démarche facilite l’emploi de contenants réutilisables, comme les caisses en plastique et supports métalliques. Le fournisseur récupère les caisses vides en apportant les pleines. À condition de prendre quelques précautions: «la fonction première d’un emballage est de protéger des chocs », rappelle Hervé Fontenille, responsable enviJANVIER 2011ccN°929
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EXPÉRIENCES
comment se mettre à l’écologie industrielle, par l’association orée.
Définir un indice de rachat
L’Inox fait partie des métaux collectés par des prestataires et vendus au meilleur prix.
ronnement, hygiène et sécurité de Carrier. Si les pièces évoluent, le contenant devra aussi évoluer. Mieux vaut donc concevoir le contenant pour qu’il soit évolutif. Il devra aussi résister aux vibrations du transport. Ne lésinez pas sur sa solidité.
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Un tri efficace et sans faille
Il restera toujours des déchets à évacuer. Pas de secret: le succès de leur gestion passe par un tri efficace. « Une connaissance fine des déchets s’impose. Nous avons réalisé un inventaire complet. Y compris les emballages des barres chocolatées mangées par les opérateurs», précise Didier Marx. Cartographiez vos déchets par catégories, c’est-à-dire filières de retraitement, et aménagez vos ateliers pour que le tri devienne un réflexe. La solution la plus simple est d’attribuer une cou-
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«Les coûts de collecte et de traitement des déchets sont fixes. Mais impossible de prévoir à cinq ans l’évolution du tarif de rachat», signale Jean-Michel Tourre, directeur du marché entreprises de Sita France. Le cours des matières fluctue. À un instant donné, le prestataire peut garantir leur valorisation au meilleur prix. Pas prédire son évolution. «Le plus communément accepté est de s’accorder, dès le départ, sur un indice de rachat. Il dépend de la qualité et de l’homogénéité de la matière», conseille Jean-Michel Tourre. Selon les cours, l’industriel peut en tirer ou non un revenu. La priorité est de réduire les coûts de traitement en baissant les quantités de déchets produites et en identifiant les bonnes filières de valorisation. N’hésitez pas à poser des questions aux prestataires. Leur offre doit évoluer en fonction de tous les paramètres.
leur à chaque catégorie de déchets. Installez ensuite, à chaque poste, les poubelles nécessaires. D’une à une dizaine, par exemple, chez Toyota Valenciennes. La couleur de chaque poubelle correspond à la catégorie de déchets qu’elle va recevoir. Mais attention, « le tri fragmente les flux. Les TPE et PME n’ont pas toujours les moyens, humains ou financiers, pour organiser la logistique », prévient Jean-Michel Tourre, directeur du marché entreprises de Sita France, filiale de Suez Environnement. Selon la taille de l’usine, mieux vaut faire appel à un professionnel du tri. Au prestataire d’établir la meilleure solution.
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Un prestataire proactif
Comment évacuer les déchets de l’usine? Le choix du prestataire est déterminant. Vous pri-
vilégierez les entreprises locales. Pour les déchets spéciaux, interrogez votre réseau professionnel. Dans tous les cas, vérifiez attentivement les certifications du prestataire. Dans le contrat, précisez où et quand seront évacués vos déchets. Visiter leurs sites de traitement peut aussi rassurer. Mais surtout, parmi les candidats, le choix se fera sur l’offre de service. Pour trier et évacuer vos déchets, le prestataire ne doit pas se contenter de fournir des moyens (poubelles et camions). Mais plutôt une solution complète. Plusieurs points peuvent faire la différence. Le prestataire va-t-il générer des idées pour réduire vos quantités de déchets ? Va-t-il vous assister dans le suivi de la matière? Son bilan environnemental est à étudier. Ses camions sont-ils électriques ? Pour réduire les volumes de déchets transportés,
pratique-t-il le compactage ? Pour le savoir, négociez des essais, sur des durées plus ou moins longues suivant la quantité –et la fréquence– de déchets générés. Vous jugerez alors si le prestataire vous aide à vous améliorer.
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L’amélioration continue
Personne n’est parfait. « Mais à partir du moment où l’on mesure les résultats, on cherche à progresser », constate Christian Coutin, directeur développement durable de Seb. Vos deux indicateurs de base : le pourcentage de déchets (par rapport au volume de production) et le taux de recyclage. Sur chaque sac-poubelle, Toyota Valenciennes dispose d’un code-barres. Un système de lecture optique lui restitue la quantité de déchets générés par catégorie et par zone. Cette méthode fournit chaque mois des bases de données poussées, que Toyota exploite pour s’améliorer. Cette approche rigoureuse lui permet, si besoin, de ressortir les statistiques des cinq dernières années. Par exemple pour créer de nouvelles filières de valorisation ou former les opérateurs en ciblant précisément l’endroit où les déchets sont générés. Mais les chiffres sont parfois trompeurs : ils peuvent varier parce que votre activité a changé. C’est le cas, par exemple, si vous fabriquez un nouveau produit. «Ne vous contentez pas des pourcentages. Allez voir pourquoi ils évoluent », préconisent Christian Coutin, de Seb. C’est sur le terrain que vos détritus et chutes de production deviendront des ressources. cm ccTHOMAS BLOSSeVILLe tblosseville@industrie-technologies.com
P. GLEIZES / RÉA
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Le Jam : la boîte à idées à l’heure du Web 2.0
GETTY
Les cinq temps forts du Jam Le thème
Les discussions Le format Les participants en ligne
L’analyse en temps réel
Il doit être important et d’actualité pour l’entreprise et les collaborateurs.
Discussion en ligne pendant une durée limitée à environ trois jours.
Pour identifier les propositions individuelles intéressantes, dégager les tendances par l’analyse sémantique de mots-clés et des analyses statistiques, et proposer en conséquence des actions.
Ils sont désignés ou volontaires parmi les acteurs internes ou externes à l’entreprise.
Elles mobilisent de quelques centaines à plus de 100 000 participants partageant idées et conseils au sein de débats animés par des modérateurs.
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MÉTIER
OUTIL
ENVIRONNEMENT
Le Jam est une démarche participative en ligne qu’IBM utilise en interne depuis une dizaine d’années pour se transformer et mieux innover. C’est une sorte de boîte à idées qui exploite toute l’interactivité du Web 2.0.
MÉTHODE
FICHE MÉTHODE
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OUTIL
ENVIRONNEMENT
MÉTHODE
FICHE MÉTHODE
Le Jam : la boîte à idées en ligne a QuOi Ça sert ? c Le Jam vient de « Jam Session » qui signifie session musicale improvisée. Il met en relation des employés de l’entreprise – ou des acteurs externes – afin qu’ils partagent leurs expériences et visions sur le ou les thèmes d’innovation technologique, organisationnelle, etc. Il se déroule en général pendant trois jours. Les discussions en ligne peuvent atteindre des audiences de quelques centaines à plus de 100 000 participants. c Le Jam crée un moment fort de mobilisation à l’échelle d’un groupe, d’une entité pour : £ Développer
l’innovation
£ Partager
les idées et les bonnes pratiques
£ Accélérer
les changements culturels et comportementaux un projet de transformation
£ Accélérer
le partage et l’adhésion autour de la stratégie d’entreprise.
l’aVis De l’eXPert
c Il faut une équipe de deux consultants rôdés pour préparer et animer un événement Jam. c L’événement doit être préparé à l’avance : il faut cadrer en amont les objectifs et thématiques et prévoir un plan de communication pour mobiliser les participants. Les futurs experts et facilitateurs du Jam doivent se préparer à animer et guider les participants dans le débat d’idées. Les questions logistiques sont simplifiées : accès par navigateur Internet à un outil de travail collaboratif adapté. c Le suivi en temps réel des débats permet de réagir et d’orienter les échanges. c L’analyse en aval conduit à proposer un plan d’actions d’entreprise à la lumière des échanges. c Des technologies comme celles d’IBM sont mises en œuvre pour fluidifier, optimiser et rendre plus lisibles les discussions en cours, puis de les analyser en masse à l’issue du Jam.
les PiÈges À ÉViter Attention à l’improvisation, les animateurs / facilitateurs doivent être des professionnels rôdés pour préparer l’événement avec les commanditaires en choisissant les bons thèmes, le bon format, le bon moment…
ccNiCOlas NaDal expert collaBoration et innovation cHeZ iBm france
« Alors que le monde change, les entreprises plébiscitent l’implication des acteurs et l’intelligence collective. Le Jam rénove radicalement le brainstorming et la boîte à idées en permettant de monter un événement participatif en ligne, réactif, tirant partie du Web 2.0. »
L’outil collaboratif utilisé pour le Jam doit être simple et maîtrisé. L’outil proposé par IBM est spécialement conçu pour cet usage. Les animateurs / facilitateurs doivent être réactifs pour recadrer enrichir les débats en temps réel avec l’appui fonctionnel d’experts métiers. Après l’événement, il faut impérativement suivre les idées et rendre visibles les actions prises.
D.R.
MÉTIER
£ Accompagner
COMMeNt le Mettre eN ŒuVre ?
ccFICHe COORDONNÉe PAR RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com
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l’usine de cemex à paris dans notre diaporama photo
EXPÉRIENCES
CAS D’ENTREPRISE L’usine Cemex s’intègre à la ville PrODuCtiON
Trouver un compromis entre industrie et grand public, c’est l’enjeu auquel était confronté Cemex pour la rénovation de son usine. Le fabricant de béton a dû intégrer son usine à un environnement urbain : les quais de Seine parisiens. Et respecter des conditions posées par le voisinage.
ccCeMeX eN BReF
D..R.
Pour garantir la vue sur la Seine des passants parisiens, l’unité de Cemex a été construite sur pilotis, à 4,5 m de hauteur. Côté habitants, aucun bâtiment n’a été placé devant des logements.
SPÉCIALISTE DES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION Ventes annuelles de 14,5 milliards de dollars 47 000 employés dans le monde, dont 2 000 en France L’unité de Tolbiac sera dédiée aux bétons spéciaux. Elle aura une capacité de 30 000 mètres cubes par an pour alimenter la moitié Est de Paris.
ccLE PROBLÈME
SE FONDRE DANS PARIS
Paris, ville touristique? Pas seulement. La capitale dispose aussi d’une industrie. Dans le 13e arrondissement, Cemex a rebâti cette année son usine de Tolbiac, dédiées aux bétons spéciaux. Sur les quais de Seine, à quelques pas de la bibliothèque nationale, la nouvelle unité a démarré en octobre dernier. Port de Paris, qui gère les installations portuaires en Ile-de-France, avait posé une condition : intégrer l’usine à son environnement urbain. « D’un côté, les industriels veulent renforcer la sécurité de leurs unités en bord de Seine. De l’autre, la demande du grand public pour accéder aux quais s’accroît. Il a fallu trouver un compromis », explique Emmanuelle Durandau, direc-
trice aménagement, investissement et environnement de Port de Paris. Le cahier des charges: l’usine fonctionne en journée mais le quai doit rester accessible aux piétons les soirs et week-end. Touristes et riverains doivent donc pouvoir traverser l’installation en toute sécurité.
toyer les eaux de ruissellement avant de les rejeter. Nous avons décidé de les réinjecter dans notre procédé », ajoute Jean Bergouignan. Des bassins de décantation les récupèrent avant réintroduction dans le béton. L’eau pour nettoyer le malaxeur est aussi réutilisée.
ccLA SOLUTION
ccLE RÉSULTAT
« Nous avons organisé des réunions avec les riverains », indique Jean Bergouignan, directeur de l’agence béton de Cemex en Ile-de-France. « Ils nous ont posé trois conditions: assurer la sécurité des quais la nuit par de l’éclairage ; mais aussi soigner l’esthétique et ne pas obstruer leur vue sur la Seine. » Pour garantir la visibilité des passants, l’unité a été construite sur pilotis, à 4,5 m de hauteur. Côté habitants, aucun bâtiment devant les logements : l’usine a été installée devant une université. Pour aller plus loin, Cemex s’est inspiré du référentiel HQE (haute qualité environnementale) des plates-formes logistiques. Le bloc malaxeur –où est produit le béton – a été construit avec une triple enveloppe. D’abord une couche en dampalon, un matériau translucide dans lequel des LED ont été incorporées. Sous cette première peau, deux couches métalliques ont été séparées par un isolant phonique. « L’Agence de l’eau nous oblige aussi à collecter et net-
La nuit, le site se pare de lumière multicolore. Pour le bruit, le bilan est à la hauteur des attentes. En journée, le trafic routier (75 dB sur la chaussée) couvre le niveau sonore de l’usine. Certes, la démarche HQE a augmenté de 33 % le coût de construction, pour un prix final de deux millions d’euros. Mais Cemex attend des économies à l’usage. En récupérant l’eau de pluie, il veut diviser par deux de sa consommation d’eau (par comparaison à l’ancienne unité). Pour réduire sa soif électrique, il a opté pour un éclairage à basse consommation muni de sondes crépusculaires. « Et nos moteurs sont à haut rendement. Par rapport au standard du marché, ils consomment 10 % d’énergie en moins », assure Jean Bergouignan. Les piétons ont retrouvé les quais. Reste à confirmer sur la durée. Pour s’en assurer, Port de Paris réalisera un audit chaque année. cm
SE CONCERTER AVEC LE VOISINAGE
DES ÉCONOMIES ATTENDUES À L’USAGE
ccTHOMAS BLOSSeVILLe tblosseville@industrie-technologies.com
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PRODUITS
GUIDE D’ACHAT La séLection de produits de La rédaction
onze roulements intelligents Produits deux en un, les roulements instrumentés intègrent la mesure à la fonction guidage en rotation. Grâce à eux, le système d’antipatinage aBS est maintenant de série sur la quasi-totalité des voitures. Vitesse, position, sens de rotation, température, vibration, effort… autant de paramètres que les roulements contrôlent désormais. après l’automobile, l’industrie se laisse séduire.
surcoÛt Un roulement instrumenté coûte 5 à 20 fois plus cher qu’un roulement classique.
ntelligents? Les roulements à billes? Et oui, car ils sont devenus des composants mécatroniques : capteur et roulement ne font plus qu’un et c’est ce qui les rend si malins. «À la fonction de guidage en rotation vient s’ajouter une fonction de mesure des paramètres importants pour l’application: vitesse, position, sens de rotation, température, vibration, effort», liste Philippe Guérin, responsable du service technique industrie pour NSK France. Réinventer le roulement n’est pas réinventer la roue. «On ne peut pas juste ajouter un capteur sur l’existant. Il n’y a pas de place, ça chauffe…», souligne Laurence Chérillat, secrétaire générale d’Artema, le syndicat de la mécatronique. Les industriels du secteur ont donc dû reprendre à la base la conception de leurs produits pour réussir à instrumenter ce composant essentiel de la mécanique. Les grandeurs mesurées sont codées en tension, en courant, ou en train de bits (numérique). Le signal est soit informatif pour l’utilisateur final, soit traité et transformé en ordres d’entrée pour le moteur impliqué (comme sur un régulateur de vitesse). Il y a une quarantaine d’années, la volonté de mettre sur le marché des voitures disposant d’un système antiblocage des roues lors du freinage (ABS) n’est pas passée inaperçue des roulementiers, qui y ont vu un marché potentiel pour des produits à haute
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valeur ajoutée. Il leur a fallu de nombreux essais avant d’intégrer cette fonction dans leurs produits. C’est ainsi que SNR a inventé en 1996 l’ASB (Active sensor bearing), ou roulement-capteur actif, devenu un standard mondial. Le roulement équipé d’un joint d’étanchéité comportant une succession de pôles magnétiques indique en continu, via un capteur placé à proximité, la vitesse de rotation de l’axe de la roue. Information qui est envoyée à l’ordinateur de bord du véhicule. Dès que celui-ci constate une diminution importante et soudaine de la vitesse (freinage brutal), il régule la pression dans le circuit de freinage pour éviter que les roues se bloquent et que le conducteur perde le contrôle. L’ESP (Electronic stability program ou contrôle électronique de trajectoire) découle aussi de cette avancée. cc Éoliennes
et matériel ferroviaire
Depuis quelques années, l’industrie s’intéresse à ces technologies. Les chariots élévateurs en sont les plus gros consommateurs, suivis par les voiturettes (domestique, de golf ou d’aéroports), les engins de chantier, les machines agricoles, les moteurs de voitures électriques, le ferroviaire ou les plateaux tournants de machines-outils. Peu volumineux, faciles à intégrer dans la conception d’un produit, les roulements instrumentés convainquent peu à peu les industriels qu’ils peu-
vent se substituer aux coûteux systèmes à base de capteurs optiques, encore majoritairement utilisés pour connaître la position d’un axe tournant. Toutefois, ce marché reste confidentiel. « Nous fabriquons les roulements en grandes séries pour l’ABS, plus de 80 000 par jour, mais pour les moteurs électriques c’est encore du surmesure », indique Philippe Guérin. La montée en cadence nécessaire à la baisse des coûts viendra, espèrent les roulementiers, de la démocratisation des voitures électriques. Face à ce marché potentiel, ils repensent la conception de leurs roulements intelligents. Le but : résister aux fortes perturbations électromagnétiques induites par la puissance des moteurs. L’un des enjeux n’est autre que la disparition de la colonne de direction mécanique. En connaissant, via des roulements instrumentés, la vitesse de chacun des moteurs placés dans les roues, on peut agir sur la commande de ces moteurs pour faire tourner la voiture. « Cela existe déjà sur des tracteurs agricoles dotés d’un volant secondaire», indique Yohann Thyrion, chef de produits actionneurs et roulements capteurs chez SKF. Pour la voiture particulière, « le marché n’est pas prêt. » Des évaluations sont toutefois en cours chez les constructeurs d’automobiles, mais les redondances qu’impliquent les exigences de sécurité augmentent substantiellement les coûts mis en jeu.
PRODUITS DÉBRANCHÉ GRAND PUBLIC
QUANTIQUE
ccNtN-sNr roulements aSB-tmr
Situé à la rencontre de la mécanique et de la spintronique, ce nouveau roulement est plus sensible et consomme 100 fois moins d’électricité que ses prédécesseurs. Il utilise, pour capteur, une série de résistances électriques. Chacune est composée de deux couches magnétiques conductrices séparées par une barrière isolante de quelques nanomètres d’épaisseur: la barrière tunnel. L’une des deux couches est sensible au champ externe à mesurer, l’autre lui reste insensible. La rotation de la bague interne fait varier l’orientation de la couche magnétique sensible. Les spins des électrons qui la composent sont modifiés, ce qui influe sur leur capacité à traverser la barrière tunnel. C’est cette variable qui est mesurée.
ccNsK WireleSS SenSor Bearing
Le constructeur japonais a fabriqué des roulements intelligents pour la surveillance de points stratégiques et difficiles d’accès sur des pompes de plateformes pétrolières. Ces produits sont sans fil et doté d’un générateur qui leur permet de transmettre par ondes radio la température et les vibrations mesurées. C’est la rotation même du roulement qui fournit l’énergie nécessaire à l’envoi des données par GSM, à la manière d’une dynamo. Une signature identifiant le roulement émetteur est associée à ces données. L’enjeu est d’éviter toute casse par fissuration ou échauffement. Ce produit n’a été réalisé que très ponctuellement et sur-mesure selon les besoins du client.
ccFICHe TeCHNIQUe
réa : d.r.
résolution 128 à 12 800 points par tour (en développement 100 000 points par tour) température de fonctionnement – 40 à +170 °C Vitesse maximale 15 000 tr/min
Au-delà du véhicule électrique, « le besoin de diagnostic à distance des machines tournantes, le développement des éoliennes et le matériel ferroviaire, vont être demandeurs de roulements instrumentés », affirme René Nantua, président du Thésame et ancien de chez SNR. Surtout que le système européen de contrôle des trains (ETCS) vise à remplacer la détection ponctuelle, par des systèmes infrarouges au sol, des échauffements anormaux
ccFICHe TeCHNIQUe
dimensions 50x110x27 (ISO 6310) température de fonctionnement – 40 °C jusqu’à +120 °C Vitesse maximale 4 300 tr/min
des boîtes d’essieux, par un contrôle continu embarqué unifié au niveau européen. NTN-SNR a déjà des roulements capteurs de température avec autodiagnostic en test sur un train en circulation. cc Des
technologies multiples
Pour l’heure, seuls les roulements capables de mesurer vitesse, sens de rotation et position sont dans les catalogues. La mesure de la vitesse se base, dans la plupart des tech-
ccFag BB rtS F-579008
En septembre, à l’Eurobike 2010, Bosch a présenté l’E-bike, son tout nouveau vélo électrique. Sur l’axe de pédalier, un roulement intelligent signé Fag mesure non seulement la vitesse et le sens de rotation, mais aussi le couple, en somatisant la force appliquée sur chacune des pédales. Ce contrôle en continu (plusieurs fois par secondes) de l’effort développé par le cycliste permet de déterminer précisément la puissance supplémentaire à lui fournir, et ainsi de commander le moteur électrique. Le roulement capteur embarqué met en œuvre deux méthodes de mesure sans contact: l’effet Hall pour la vitesse et le sens de rotation; un système magnéto-élastique pour le couple. ccFICHe TeCHNIQUe
couple mesurable 0 à 90 Nm ± 1 % résolution 16 points par tour température de fonctionnement – 40 °C à + 85 °C Vitesse maximale 75 000 tr/min
nologies proposées, sur un phénomène physique : l’effet Hall. Lorsqu’un champ magnétique traverse perpendiculairement un matériau conducteur parcouru par un courant, une tension est créée sur les flancs de ce matériau. Pour la mesurer, un aimant et un voltmètre sont insérés dans la bague externe du roulement capteur. «La bague interne est sertie d’une alternance de pôles nord et de pôles sud, explique Hervé Lénon, responsable de
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45
www.industrie-technologies.com www.industrie-technologies.com
PRODUITS
GUIDE D’ACHAT onZe rouLeMents inteLLiGents
NsK
NsK
sKF
sKF
NtN-sNr roulements
NtN-sNr roulements
dimensions (intérieur x extérieur x largeur) c 45x100x26mm
dimensions (intérieur x extérieur x largeur) c 30x62x23mm
dimensions (intérieur x extérieur x largeur) c 15x35x17 mm
dimensions (intérieur x extérieur x largeur) c 30x62x22 mm
dimensions (intérieur x extérieur x largeur) c 30x62x23,5 mm
dimensions (intérieur x extérieur x largeur) c 30x62x23,5 mm
Vitesse maximale c 5 200 tr/min
Vitesse maximale c 7 500 tr/min
Vitesse maximale c 13 000 tr/min
Vitesse maximale c 7 500 tr/min
Vitesse maximale
c 7 300 tr/min
Vitesse maximale c 4 800 tr/min
type de mesure c Vitesse, position
type de mesure c Vitesse, position
type de mesure c Vitesse, position et sens de rotation
type de mesure c Vitesse, position et sens de rotation
type de capteur c Effet Hall
type de capteur c Effet Hall
type de capteur c Effet hall
type de capteur c Induction
c Effet Hall
type de capteur c Effet Hall, bipiste magnétique
Longueur et nombre de câbles >250 mm, 4 câbles
Longueur et nombre de câbles > 250 mm, 4 câbles
Longueur et nombre de câbles >150 mm, 4 câbles
Longueur et nombre de câbles >150 mm, 4 câbles
Longueur et nombre de câbles >500 mm, 4 câbles
Longueur et nombre de câbles >500 mm, 5 à 6 câbles
électricité c Courant continu 5 - 24 volts
électricité c Courant continu 5 - 24 volts
électricité c Courant continu 5 - 24 volts
électricité c Courant continu 5 - 24 volts
électricité
électricité
c Courant continu
c Courant continu
température de fonctionnement c – 40 à + 120 °C
température de fonctionnement c – 40 à + 120 °C
température de fonctionnement c – 40 à + 120 °C
température de fonctionnement c – 40 à + 150 °C
température de fonctionnement c – 25 à + 120 °C
température de fonctionnement c – 40 à + 125 °C
résistance aux champs magnétiques c 10 V/m
résistance aux champs magnétiques c 10 V/m
résistance aux champs magnétiques c 10 V/m
résistance aux champs magnétiques c 30 V/m
résistance aux champs magnétiques c NC
résistance aux champs magnétiques c NC
précision angulaire c 80 pôles aimantés / tour
précision angulaire c 64 pôles aimantés / tour
précision angulaire c 32 pôles aimantés / tour
précision angulaire c 64 pôles aimantés / tour
précision angulaire
c 64 pôles aimantés / tour
précision angulaire c 64 pôles aimantés / tour
précision du capteur c < ± 5%
précision du capteur c < ± 5%
précision du capteur c ± 3%
précision du capteur c± 4 %
c < ± 0,3%
applications c Moteurs électriques, chariots élévateurs
applications c Moteurs électriques, chariots élévateurs
applications c Moteurs électriques, chariots élévateurs
applications c Moteurs électriques, chariots élévateurs, véhicules électriques
caractéristiQues tecHniQues
45SSB (iSo 6209)
60 euros
30SSB (iSo 6206)
Les pLus
pour 2 000 roulements, 400 euros l’unité pour moins de cinquante pièces
environ 30 euros
pour 10 000 roulements, 200 euros l’unité pour une cinquantaine de pièces
L’amélioration du système de transformation de la mesure en signal, en 2004, a augmenté subsantiellement la fiabilité de la gamme de roulement intelligents.
www.nskeurope.fr
46
N°929ccJANVIER 2011
BmB (iSo 6202)
Bmh (iSo 6206)
30 euros
aSB (iSo 6206)
type de mesure
c Position incrémentale et vitesse
type de capteur
5 à 24 volts
précision du capteur applications
c arbres et roues de véhicules
aSB – hr (iSo 6206)
type de mesure c Vitesse, position absolue
5 volts
précision du capteur c ± 0,15 % applications c Moteurs électriques, arbres de commande, volant
35 euros
pour 10 000 pièces, 80 à 100 euros l’unité pour moins de 1 000 pièces
pour 10 000 pièces 100 à 120 euros l’unité pour moins de 1 000 pièces
non communiqué
Standard de la marque (sorti en 2001) les larges quantité produites ont entraîné des retours d’expérience importants.
Grande immunité aux champ magnétique grâce à la mesure à induction (roue dentée sur la bague interne).
Une multiplication des mesures par tour donne une sensibilité jusqu’à 256 points par tour.
www.skf.fr
non communiqué Haute précision du capteur et haute résolution grâce à un traitement électronique multipliant jusqu’à 40 le nombre de mesures par tour.
www.snr-bearings.com
PRODUITS
Fag
BB rS
dimensions (intérieur x extérieur x largeur) c 325x450x60 mm
dimensions (Longueur) c 119 ; 122,5 ou 127 mm
Vitesse maximale
Vitesse maximale
c 760 tr/min
c 75 000 tr/min
type de mesure
type de mesure
c Position angulaire
c Position angulaire, vitesse et sens de rotation
type de capteur
type de capteur
c Piste magnétique
c Effet hall
Longueur et nombre de câbles >1 m (relié à un boîtier électronique livré avec), 12 câbles
Longueur et nombre de câbles c 250 mm ou 1 m, 2 câbles
associé à un capteur magnéto-résistif
électricité
électricité
c Courant continu
c Courant continu
température de fonctionnement c – 10 à + 70 °C
température de fonctionnement c – 40 à + 85°C
résistance aux champs magnétiques c 10 V/m
résistance aux champs magnétiques c non applicable
précision angulaire c 5184 pôles aimantés / tour
c 16 pôles aimantés / tour
5 volts ± 10%
5 à 18 volts
précision angulaire
précision du capteur
précision du capteur
c < ± 0,00025 %
c NC
applications c Machines-outils
c Pédaliers de vélos
applications électriques
non communiqué Rigidité du roulement. Capteur insensible aux lubrifiants (IP65). Grande précision du roulement et de la mesure.
non communiqué Simplicité de mise en œuvre.
www.schaeffler.fr
cc
Des services R&D en ébullition
Le problème de l’effet Hall, c’est qu’il ne fonctionne que sur des systèmes dynamiques. C’est le mouvement qui crée le champ électrique nécessaire à la mesure. Les constructeurs ont trouvé la parade pour obtenir un signal en statique : la mesure magnétorésistive, basée sur le fait que la résistance des matériaux évolue lorsqu’ils sont soumis à un champ magnétique. « Avec cette méthode, les capteurs sont beaucoup plus sensibles aux petits déplacements ou aux faibles vitesses, » indique Thomas Jaehnert, responsable du service applications chez Schaeffler-Fag. Les constructeurs veulent désormais aller plus loin, leur R&D est en ébullition. «Les roulements intelligents capables de mesurer les efforts subis devraient arriver sur les étagères en 2011 ou 2012», affirme Hervé Lénon. Ils sont basés sur une autre technologie: des jauges piézoélectriques transforment les efforts subis par le roulement en courant. Une innovation qui se montrera utile, par exemple, pour la stabilité des véhicules: ainsi équipés, ils pourront accélérer ou freiner automatiquement certaines roues pour compenser le déplacement des masses. Il faudra attendre un ou deux ans supplémentaires pour pouvoir s’équiper de roulements évaluant un besoin de maintenance, via un diagnostic de défaillance. Les laboratoires des fabricants travaillent sur la relation entre la mesure des vibrations et
ccthierrY COuMert reSponSaBle achat roulementS cheZ leroy Somer
« la standardisation permet de réduire les coûts » «Les roulements intelligents nous ont permis de remplacer les codeurs optiques pour le contrôle d’axes en rotation. Ces codeurs sont coûteux et volumineux: ils prennent 10 ou 15 cm de largeur alors que le roulement intelligent n’occupe que quelques millimètres. On en trouve désormais sur tous nos moteurs à vitesse variable. Leur intégration nous a contraints à adaptater notre ligne de production, notamment pour le câblage. Nous avons plusieurs sources mais nous nous fournissons à 95% chez NSK. Pour faire baisser les prix, nous essayons de standardiser nos produits pour n’acheter qu’une seule référence. Si le roulement classique vaut environ 1 euro, son homologue instrumenté coûte 17 à 18 euros pour une commande de quelques milliers d’unités.»
l’apparition des écaillages. Ils prévoiront ainsi le développement d’une fissure ou l’apparition d’une rupture. Sur tous les fronts, le roulement capteur industriel se cherche. Il tâtonne en funambule, sur la tranche entre le prototype et la série. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il va de l’avant. cm ccCHARLeS FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies.com d.r.
Fag
yrtSm 325
la division mécatronique chez NTN-SNR. La tension mesurée est proportionnelle aux champs magnétiques formés par le passage successif de ces pôles devant le capteur. Un signal sinusoïdal est obtenu. Sa période indique la vitesse de rotation. À l’aide d’un autre capteur intégré dans la bague externe, un second signal en décalage de phase est acquis. Un algorithme d’analyse des courbes générées donne le sens de rotation de l’axe. Enfin, des pôles particuliers sont ajoutés à espaces réguliers. Entre chacun d’eux, sont insérés des aimants d’un troisième type. Les champs magnétiques créés par l’association de ces bornes sont caractéristiques d’une zone et indiquent donc sa position.
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Jeudi 24 mars 2011, Paris
2ème conférence annuelle
SANTÉ AU TRAVAIL Conférence - Jeudi 24 mars 2011
RPS, risques émergents : la prévention à l’épreuve des réformes sociales Avec la participation exceptionnelle de : Jean-Baptiste OBENICHE
Hervé LANOUZIÈRE
Conseiller technique, DIRECTION GÉNÉRALE DU TRAVAIL
Michel YAHIEL
Directeur général, ANACT
Vice Président, ANDRH
Et les interventions de : ANACT • ANDRH • AUTOLIV • CABINET MICHEL LEDOUX ET ASSOCIÉS • CNRS • CONSEIL D’ORIENTATION SUR LES CONDITIONS DE TRAVAIL • CONSEIL D’ORIENTATION DES RETRAITES • DIRECTION GÉNÉRALE DU TRAVAIL • DUPONT DE NEMOURS • ENTREPRISE & PERSONNEL •GN NETCOM • INRS • LABORATOIRE D’ÉCONOMIE ET DE GESTION • LILLY FRANCE • PSYA • TARKETT Formation préalable - Mercredi 23 mars 2011
Formation complémentaire - Vendredi 25 mars 2011
AT-MP : maîtriser les nouvelles règles de tarification et de gestion
RISQUES PSYCHOSOCIAUX : intégrer la prévention et la gestion du risque dans votre stratégie
Formation animée par le CABINET MICHEL LEDOUX ET ASSOCIÉS
Formation animée par Diana MENANTEAU, Consultante et Psychologue, CABINET PSYA
En partenariat avec
Mme
Melle
✂
Bulletin d’inscription
À retourner à Pénélope Vincent/L’Usine Nouvelle - Immeuble Antony Parc II - 10, place du Général de Gaulle - BP 20156 - 92186 Antony Cedex • Fax : +33 (0)1 77 92 98 17 • Informations programme : Lamia ZERROUKI • lzerrouki@infopro.fr • Tél. : +33 (0)1 77 92 99 06
Je m’inscris* aux journées « SANTÉ AU TRAVAIL » et je choisis :
M.
Nom :
Prénom :
Fonction :
Société :
La journée de conférence 950 € HT 24 mars 2010 ........................................................ (1 136,20 € TTC)
Adresse : Code postal :
Ville :
Pays :
Tél. :
Fax :
E-mail :
@
Ville :
Conférence + formation préalable « AT-MP» 1 495 € HT 23 et 24 mars 2011 ................................................ (1 788,02 € TTC) Conférence + formation complémentaire 1 495 € HT « RISQUES PSYCHOSOCIAUX » 24 et 25 mars 2011 ........ (1 788,02 € TTC)
Raison sociale de facturation et adresse (si différentes) : Code postal :
Tarif général
Conférence + 2 journées de formations 1 990 € HT 23, 24 et 25 mars 2011 ........................................... (2 380,04 € TTC)
Tarif spécial PME, nous consulter. Pays :
N° de TVA Intracommunautaire : 309 395 820 RCS Nanterre - Déclaration d’activité sous le numéro 11 92 17343 92 auprès du préfet de régions d’Ile-de-France. Cet enregistrement ne vaut pas agrément de l’Etat et ce en vertu de l’article L.6352-12 du code du travail.
Je joins un chèque correspondant d’un montant de ..............................................................................................................€ TTC à l’ordre du Groupe Industrie Services Info Date : Signature et Cachet de l’entreprise :
*Modalités d'inscription et conditions générales de vente sur www.usinenouvelle.com
FICHE OUTIL
MÉTHODE
Choisir un roulement intelligent
ENVIRONNEMENT
Les roulements intelligents, indifféremment appelés aussi roulements instrumentés ou simplement roulements capteurs, ne se contentent pas d’assurer le guidage en rotation. Ils offrent également des fonctions de mesure grâce à l’intégration de capteurs. Leur utilisation, axée aujourd’hui sur l’automobile, devrait s’étendre à d’autres secteurs.
OUTIL
Conçu par Schaeffler, le YRTM est un roulement qui possède un système de mesure de position angulaire intégré.
D.R.
c Mesurer En plus de permettre la rotation d’une pièce par rapport à une autre, les roulements instrumentés donnent des indications sur le mouvement en question. Les mesures concernent principalement la vitesse, le sens de rotation et la position. Les développements actuels intègrent des capteurs d’efforts, de température, de vibrations…
c Informer ou contrôler Les données mesurées, souvent sous forme de champ magnétique, sont transformées en un signal électrique (en tension ou en courant) ou en trains de bits (signal numérique). Ces informations servent, soit telles quelles d’indicateurs à l’utilisateur, soit traitées pour devenir des ordres (exemple : régulateur de vitesse).
c Simplifier Utilisés depuis quinze ans pour les systèmes ABS des voitures, les roulements intelligents font leurs premiers tours de roue dans l’industrie. Leur petite taille et leur côté deux en un simplifie la conception de la partie contrôle des produits contenant un axe rotatif à vitesse variable.
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MÉTIER
À QuOi Ça sert ?
49
FICHE OUTIL
MÉTHODE
Choisir un roulement intelligent COMMeNt Faire sON ChOiX ?
c Faire confiance à un partenaire. Il faut soumettre ces spécifications aux différents constructeurs. La proposition de solution technique comprenant la technologie embarquée, la transmission d’informations sans fil ou par câbles, les protections et le roulement lui-même, est de leur responsabilité. c Essayer en conditions réelles. Une fois le roulement monté sur l’application finale, il est nécessaire de le tester dans toutes les situations qu’il pourra rencontrer dans son cycle de vie et de noter son comportement. Six mois d’essais sont parfois nécessaires.
c Regarder par le petit bout de la lorgnette. Une approche globale est nécessaire lors de la réflexion sur l’intégration d’un roulement intelligent : dans le calcul de retour sur investissement les gains en termes de maintenance doivent être pris en compte. c Croire que c’est simple Malgré toutes les protections qui les entourent, plus ces roulements sont éloignés d’une source de champ magnétique, mieux ils se portent. Si un moteur se trouve à proximité, il faut penser dès la conception à isoler le roulement par un espace ou une plaque de fer doux (amagnétique). De nombreuses précautions sont aussi nécessaires lors du montage. Ces produits sont fragiles. c Demander systématiquement des produits spécifiques. En essayant de réutiliser l’existant, l’augmentation des volumes du roulementier se transformera en une baisse du coût unitaire.
l’aVis De l’eXPert
l’État Du MarChÉ c Les trois quarts des 50 millions de voitures vendues par an dans le monde, sont désormais équipées en série de roulements de roues intelligents, ce qui représente un marché d’environ 150 millions d’unités par an.
cclaureNCe ChÉrillat déléguée générale d’artema
« les industriels doivent investir dans cette technologie. elle est porteuse de fonctions supplémentaires et de valeur ajoutée : compacité, fiabilité, performance. le roulement intelligent est un composant mécatronique qui a désormais fait les preuves de son intérêt. nul doute qu’il va continuer à évoluer et à se loger dans un nombre croissant d’applications. »
c En 2010, environ 15 % des roulements produits sont des roulements instrumentés. En 2015, la proportion devrait approcher les 30 % et surtout toucher de plus en plus de secteurs d’applications : automobile, mais aussi ferroviaire, matériel de BTP, machinisme agricole et toute la mécanique (machines de production, transmissions, moteurs, éoliennes…) c Pour l’instant, les roulements instrumentés industriels ne représentent encore que 1 % de cette production. c En France, seuls NSK, SKF, NTN-SNR Roulements et Schaeffler-Fag occupent le terrain des roulements-capteurs industriels. Koyo, du groupe Jtekt, et Timken en produisent aussi, mais respectivement pour les marchés japonais et nord-américain. Sources : NTN-SNR, SKF, Artema, CCFA
D.R.
MÉTIER
OUTIL
ENVIRONNEMENT
c Se poser les bonnes questions. C’est un produit sensible, il nécessite la définition d’un cahier des charges solide. Que faut-il mesurer et pourquoi? À quelles vitesses? Quelles accélérations subira le roulement? Avec quelle résolution et quelle précision? Saurons-nous utiliser les informations issues de ce capteur? Quelle est la rigidité nécessaire du capteur pour son application? Dans quel environnement ce composant va-t-il être intégré?
les PiÈges À ÉViter
ccCHARLeS FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies.com
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notre sélection de produits classés en 6 secteurs de référence
matériel informatique cc PAGe 51
cc MATÉRIEL INFORMATIQUE cc Ordinateurs serveur d’entreprise haut de gamme
Créé spécifiquement pour virtualiser les applications critiques, ce serveur d’entreprise est une avancée majeure vers le « cloud computing » privé. Nativement virtualisé grâce à une technologie VMware, il rend possible l’utilisation d’applications critiques multiples au même moment et sur la même machine. Novascale Bullion est un système dense et modulaire. Chaque module contient 4 processeurs Intel Xeon 7 500 series, 512 Go de RAM, 6 slots PCIe et une alimentation active/passive brevetée. La technologie Bull Coherence Switch (BCS) permet de superposer 4 modules pour constituer un seul système avec jusqu’à 16 sockets et 128 cœurs.
serveur nas
Destiné aux PME pour le stockage et le partage de données, ce serveur NAS affiche des performances de 108 Mo/s en lecture, 58 Mo/s en écriture, et une vitesse de traitement du serveur Web de 78,14 secondes pour 1000demandes simultanées. Son moteur de cryptage matériel AES 256bit permet de presque doubler la vitesse de lecture par rapport à une solution purement logicielle. Basé sur un processeur 1,06GHz à calcul en virgule flottante, le serveur DS210+ est doté d’un bus mémoire 64 bit, 512Mo de RAM, 1 port Lan Gigabit, 3 ports USB et 1 port eSata. Il exploite le logiciel DSM 2.3 qui propose des fonctionnalités telles que la gestion facile des disques Raid et des volumes, la sauvegarde sur le cloud et l’assistant EZ-Internet qui guide les utilisateurs dans les étapes complexes de configuration. Fournisseur synology
Carte Com express durcie
Avec ses performances de calcul, sa capacité mémoire et l’intégration d’I/O rapides, cette carte est dédiée aux applications réseaux telles que serveurs de TV sur IP, sous-systèmes multimédias IP pour réseaux à large bande, et infrastructures de transmission sans fil. La carte ATCA-6150 se distingue par la puissance de traitement de son processeur Xeon à 6 cœurs et par sa faible consommation. Elle utilise la nouvelle génération 32 nm dans un processeur Intel Xeon L5638 à 2 GHz. Le chipset Intel 5520 autorise jusqu’à 48 Go de DDR3. D.R.
Fournisseur adlink technology france
Ce poste de conduite ou de supervision peut être utilisé en atmosphère explosive, zone 1/21 et 2/22 sans ajout d’une enveloppe de protection ou des procédures de certification supplémentaires. Résistant aux chocs et aux vibrations, il est certifié pour une utilisation dans la construction navale. Il ne demande aucune maintenance. Le Simatic HMI Panel PC apporte une grande flexibilité de configuration sous une utilisation à proximité des machines et à des températures allant de – 20 °C à + 50 °C. Un boîtier avec élément chauffant est proposé en option pour atteindre – 30 °C. Il est équipé d’un processeur Atom cadencé à 1,6 GHz sous une consommation de 2,5 W de puissance dissipée. En configuration, il est associé à des écrans 15 ou 19 pouces avec fonction tactile et 8 touches de fonction.
équipement général cc PAGe 52 électronique cc PAGe 53 équipement de production cc PAGe 54 Bâtiment travaux-puBlics cc PAGe 55 télécoms cc PAGe 55
Fournisseur siemens sas (automation & drives)
ordinateur durci pour applications métiers
Fournisseur Bull infrastructure & systèmes
Carte atCa dual 6 Core intel Xeon
PC industriel à sécurité intrinsèque
Cette carte a été conçue pour les espaces restreints et les environnements difficiles tels que les exploitations minières, le pétrole et le gaz, l’exploration, le transport, le secteur aérospatial ou militaire… Elle intègre un processeur Intel Core Duo 2,26 GHz et jusqu’à 4Go de DDR3 SDRAM. Tous les composants sont soudés à la carte bCOM2-L1100 pour garantir un fonctionnement fiable des applications sujettes aux chocs et vibrations. Côté connectivité, la carte Bcom2-L1100 offre 1 port Gigabit Ethernet, 8 ports USB 2.0, 4 ports Sata, 1 port Pata, 8 ports GPIO, 1 port LVDS, 2 voies SDVO, VGA, HDA et PCI Express. Fournisseur ge fanuc intelligent platforms
Ce PC ultradurci a été conçu pour accéder aux applications métiers et aux données dans les environnements mobiles les plus extrêmes. Avec un processeur Corei5, il fournit une puissance de traitement semblable à un ordinateur de bureau. L’écran offre une luminosité de 1 000 nits (cd/m 2) et un coefficient de réflexion très bas pour une lisibilité en plein soleil. Le CF-31 intègre des capacités sans fil améliorées comme le WLAN, Bluetooth et WWAN et WIMAX en option. Il dispose d’un logement supplémentaire configurable pour un autre port LAN, IEEE1394 ou un modem. Il peut fonctionner jusqu’à 11,5 heures avec son système de gestion des batteries d’alimentation. Fournisseur panasonic france
Vous trouverez en page 55, un lexique des unités utilisées dans cette rubrique.
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PRODUITS
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cc ÉQUIPEMENT
cc ENVIRONNEMENT Désinfection à la vapeur
Les dispositifs de désinfection vapeur (DDV) Provap sont simplement alimentés par l’eau du réseau. Ils produisent une vapeur atteignant 170 °C et possédant des propriétés bactéricides, fongicides et virucides. Ces qualités permettent de supprimer l’emploi de désinfectants. La vapeur est projetée sur la surface à nettoyer sous une pression de 5 à 9 bars. Elle produit une ac tion mouillante qui va décoller la saleté et détruire les bactéries. La vapeur d’eau condensée chargée en saletés et en bactéries neutralisées sera récupérée avec des lingettes microfibres. Toute une gamme d’accessoires brevetés est disponible. Ceux-ci peuvent ensuite être traités en autoclave. Fournisseur osprey france
Balayeuse ramasseuse d’intérieur
Cette balayeuse aspiratrice d’intérieur fonctionne en toute autonomie. Elle démarre par simple poussée du chariot élévateur. Elle aspire et ramasse les déchets en un seul passage dans son bac de ramassage. Un dispositif d’aspiration/filtration couplé en aval de la turbine supprime l’apparition de poussières lors du balayage. Stable et précise, elle reste toujours horizontale par rapport au sol. La Clean’Box est composée d’un balai principal et de 2 balais latéraux associés à une turbine d’aspiration. Elle combine les avantages suivants : manipulation réduite, aucun entretien et sécurité. Fournisseur emily
Centrale d’air hygiénique
Cette centrale d’air, d’un débit de 2000 à 100000 m3/h, réduit au maximum les zones de rétention et optimise les phases de nettoyage grâce à une bonne accessibilité à l’ensemble des composants. Grâce aussi à une cuve en Inox avec pente qui permet d’évacuer les eaux usées. Garantie sans pont thermique (T1/ TB1) y compris pour les portes d’accès, elle convient à des applications multiples, à basses températures, voire jusqu’à -35 °C. La NA 4100 est composée de panneaux sandwich de type autoportant (de 80 mm d’épaisseur) de classe M1. Ceux-ci sont prélaqués RAL 9002 ou disponibles en Inox 304. Ils sont assemblés au moyen de crochets intégrés qui se verrouillent dans une fixation métallique prévue dans le panneau adjacent ou dans le poteau d’angle. Une simple clé hexagonale suffit. Elle dispose des certifications Iso 9001 : 2000, Iso 14 001, CEN (Eurovent). Fournisseur munters france
Cales de mise à niveau
Ces cales de nivellement permettent une mise à niveau extrêmement précise des machines, de l’ordre de 1/100 mm. Leur réglage est aisé. Outre l’obtention d’une assiette parfaite de la machine à équiper, elles permettent une adaptation aux imperfections du sol et une amélioration de la stabilité de l’ensemble. Elles supportent des charges allant jusqu’à 9 600 kg par cale. Les cales Eckold sont disponibles en plusieurs formats: en montage libre, la machine repose sur la cale, elle-même posée au sol ; en montage boulonné, elle est boulonnée à la cale posée au sol ; en montage ancré, elle est boulonnée à la cale ancrée au sol. Fournisseur eckold france
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Brûleurs fuel ou gaz
Ces brûleurs à air soufflé de moyenne puissance existent en versions deux allures pour combustibles fuel et gaz. Ces derniers sont équipés du système AGP (air gaz proportionnel). Dotés d’une forme cubique compac te (400 mm x 450 mm x 370 mm), ils s’adaptent à des applications telles que le chauffage des stérilisateurs, les tunnels de séchage pour peinture de véhicules, les incinérateurs etc. Les NC 29 et NC 36 Pro View (290 et 360 kW) sont équipés du système MDE2 et de son langage Cuenogram doté de pictogrammes explicites. Un affichage de grande taille facilite la lecture d’informations multiples, instantanées ou historiques. La régulation est fine et la maintenance aisée grâce au système RTC. Fournisseur cuenod
Groupe de production d’eau chaude et glacée
À la fois pompe à chaleur et système de production d’eau glacée, ce groupe thermorégulateur affiche un Esser jusqu’à 6,17 et peut développer une puissance énergétique de 200 kW par m² au sol. Il est capable de produire une température de sortie d’eau entre –12 °C et jusqu’à +55 °C. Il utilise au mieux ses 4 à 6 compresseurs et ses échangeurs de chaleur à plaques brasés. Le Dynaciat Power existe en 11tailles différentes, particulièrement compact, pour être intégré à l’intérieur d’un local technique ou dans des projets de rénovations. Il se décline en 3 versions acoustiques. Le niveau acoustique des machines peut être progressivement réduit de 10 dB par rapport à une machine standard. Fournisseur ciat
Échelle à plate-forme sécurisée
Cette échelle de sécurité portable, avec plate-forme de travail ergonomique, anticipe les exigences de la norme prEN 50528 qui entrera en application en 2010 (concernant les échelles isolantes pour utilisation sur ou à proximité des installations électriques basse tension (< 100V)). Grâce à sa plate-forme sécurisée elle permet de faire intervenir une personne seule, sans avoir recours à une nacelle ou à l’installation d’un échafaudage lors de travaux temporaires en hauteur. Légères, stables et manipulables par un seul agent, les échelles Aerostep se mettent en place en moins de trois minutes et s’adaptent à tous les terrains (version en appui ou autoportante, jambes téléscopiques réglables). Isolées pour une sécurité maximale (profil en fibre de verre isolant conforme à la spécification EDF), elles sont destinées à différents types d’interventions : travaux électriques, maintenance de sprinklers, remplacement de luminaires travaux sur poteaux et façades, entretien de réseaux extérieurs etc. Fournisseur audinnov
cc DeSCRIPTION
Références Aerostep Caractéristiques Échelles portables
avec plate-forme de travail cc POINTS FORTS
Légèreté et faible hauteur. Deux jambes télescopiques créent un triangle de sustentation et permettent de travailler sans toucher le support. Plate-forme de travail ergonomique. D.R.
cc ÉQUIPEMENT GÉNÉRAL
PRODUITS
cc ÉLECTRONIQUE cc sous-systèmes
Alimentation à récupération d’énergie thermique
Combinant un générateur thermoélectrique (TEG) et une batterie en film mince, ce kit d’évaluation est destiné à l’alimentation de capteurs autonomes sans fil. Le TEG produit une tension de 1,4 V à partir d’une différence de température de 10 °C. Le circuit de gestion peut être contrôlé au travers d’une interface graphique et d’une liaison sans fil à 2,4 GHz. Certifiée UL1642, la batterie en couche mince dispose d’une capacité de 700 µAh et peut fournir des crêtes de courant de 10 mA. La carte comprend en outre le circuit de gestion de la batterie et un régulateur BiCMOS STLQ50 conçu pour les environnements à faible énergie. Le logiciel TE-Power Scope affiche et enregistre les paramètres thermiques et électriques, incluant un bilan énergétique mesuré en continu entre le générateur et la batterie. Fournisseur stmicroelectronics
Module unité centrale compacte 6622
Mesurant seulement 95x95mm, ce module unité centrale “Computer On Module” COM Express type II intègre les derniers circuits intégrés Intel en technologie 45 nm. Il supporte les processeurs Intel Core 2 Duo à 1,20, 1,86 et 2,26 GHz ou Celeron à 1,2 GHz et jusqu’à 4 Go de mémoire DDR3 simple canal à 1067/800 MHz. Dans la plupart des cas, il s’intègre dans un espace réduit et se passe de ventilateur. Le module CS45 intègre un processeur graphique Intel 4500MHD à 533 MHz associé à une mémoire vidéo performante. Il supporte OpenGL 2.0 et DirectX 10 et accepte un double écran, réalise les décodages matériels MPEG-2, Windows Media 9 et H.264/AVC, incluant le mode Blu-Ray à 40 Mo/s.
Il dispose de sorties vidéo DisplayPort SVDO, DVI et HDMI. Cinq emplacements PCI Express sont disponibles, ainsi que trois ports Sata compatibles Raid 0/1/5/10, deux ports USB 2.0 et un port Ethernet Gigabit. Fournisseur tokhatec
Circuits imprimés à LED
Les ensembles de circuits imprimés à LED comprennent des circuits rigides et flexibles adaptés aux applications de rétroéclairage. Les circuits polyester sont adaptés aux applications à basse consommation et les cartes polyamide et rigides aux applications à dissipation importante comme l’éclairage chirurgical ou automobile. Fournisseur molex france
cc Composants Pilotes de LED pour appareils portables
Avec un rendement atteignant 92%, ces circuits de contrôle de LED sont adaptés au rétroéclairage des appareils de poche (téléphones, consoles de jeu) en ménageant la longévité des batteries. Ils offrent 6 canaux de 180 mA et sont contrôlés par une interface I2C. Ils sont fournis en boîtiers UMLP à 16 fils et WL-CSP à 16 billes n’occupant que 2,56 mm². Le FAN5702 est un pilote de LED à 6 canaux de 180 mA apportant une grande flexibilité, un contrôle indépendant des LED, une commande de luminosité logarithmique à 64 niveaux, une sortie PWM et une entrée pour capteur de lumière ambiante pour le contrôle dynamique du rétroéclairage. Le FAN7501 est un pilote de LED économique qui convient aux applications à deux écrans rétroéclairés. Fournisseur fairchild semiconductor
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www.industrie-technologies.com retrouvez ces produits
dans l’expo permanente.
PRODUITS
cc ÉQUIPEMENT DE PRODUCTION
Découpe plasma d’aciers au carbone ou inoxydables
La Nertajet HP (150 ou 300) - CPM 400/450 est une installation pour le découpage plasma de haute qualité des aciers au carbone ou inoxydables, jusqu’à 35 mm d’épaisseur. La qualité de coupe de la torche 400/450, sans bavures adhérentes, est de niveau 3-4 selon la norme ISO 9013. Son utilisation est aisée grâce à un nez amovible et au contrôle HPC digital process. L’installation, peu gourmande, consomme par exemple : 58 kVA (84 A à 400 V) pour une intensité de 260 A et 180 V ; ou 21 kVA (30 A à 400 V) pour une intensité de 130 A et 130 V. Fournisseur air liquide
Équilibrage haute définition de petits rotors
Cette machine RS0B « HD » répond aux exigences d’équilibrage de petits rotors pesant entre 10 et 100 g, avec une vitesse de service allant de 40 000 à 80 000 tr/min. Ses stations de mesure et de compensation sont capables de détecter des balourds résiduels de l’ordre de 0,1 mg.mm, et de piloter les déplacements de la fraise avec une précision de quelques µm. Pour un rotor de 20 g, par exemple, il est possible de ramener sur chaque plan le balourd initial de 150 à 2 mg.mm en résiduel. Cela revient à dire que le centre de gravité du rotor n’est écarté de l’axe de rotation que de 0,1 µm. La production horaire de la RS0B « HD » est comprise entre 50 et 70 pièces. Fournisseur schenck
Tour d’usinage bi-broches à tourelles radiales
Pompe à vide avec booster
La gamme Combi Cobra, qui réunit une pompe à vide primaire Cobra et une pompe Roots bi-lobbes Panda ou Puma jouant le rôle de booster, s’étend de 250 à 4500m³/h unitaire. Cette association optimise les niveaux de vide et les débits. Elle triple la vitesse de pompage. Le Combi travaille à partir de 80 mbar absolu. Il bénéficie d’un vide final < 0,05 mbar absolu. L’absence de contact métallique entre rotors et corps de pompe supprime l’utilisation d’huile. Panda et Puma (by-pass), sont très compacts et modulaires (flux horizontal ou vertical). Des Combi avec Roots à vitesse variable sont également proposés afin de moduler le débit et augmenter la vitesse de production. Fournisseur Busch france
Le tour d’usinage bi-broches multitourelles LT2000M, remplace le modèle LT200M. Il fournit : une puissance de broches de 11,5/7,5 kW (22/15 kW en option) ; une vitesse de broche de 600 tr/ min (5 000 tr/min pour la broche de 22 kW) ; un passage de barre de 51 mm (56 mm en option) ; une puissance des outils tournant de 5,5 kW (taraudage M16). Ce tour dispose en standard de 2 tourelles radiales à 16 postes (avec 1 ou 2 axes Y en option), contre 12 précédemment, avec la possibilité d’utiliser des porteoutils de fraisage sur chacun des postes. Chaque tourelle travaille sur l’une ou l’autre broche. Sera ajouté à cette gamme un modèle avec 3 tourelles à 16 postes. Fournisseur codem - okuma
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cc MACHINES
Machine de découpe laser de circuits imprimés Le laser UV de la LPKF MicroLine 1000 S effectue des découpes propres sans bavures dans un grand nombre de substrats de circuits imprimés (FR4, FR5, CEM, céramique, polyimide, polyester) dans des dimensions maximales de 250 x 350mm. Cette machine est adaptée à la manipulation de substrats flexibles et très minces ainsi qu’à la découpe de languettes brisées et de contours complexes avec une extrême précision. Elle mesure 875 x 1430 x 750mm pour 260kg. Grâce à une largeur de focalisation de 20µm, le faisceau laser (355nm, 5W) taille des canaux très étroits et accepte les rayons les plus serrés, il découpe des substrats situés juste à côté de composants et de pistes sensibles sans entraîner de contraintes mécaniques. Cela permet la réalisation de petits sous-assemblages avec des densités élevées. De plus, cette absence de contrainte entraîne une réduction des déchets. Pour un procédé de découpe plus sûr, la mesure de la puissance laser se fait au niveau de la source laser et à celui du circuit imprimé. Fournisseur lpKf france
cc DeSCRIPTION
cc POINTS FORTS
Références LPKF MicroLine 1 000 S Caractéristiques Machine de
Cette méthode sans contrainte génère un minimum de rejets même à des tolérances très serrées. Panneau de commande compact est équipé d’écran tactile et d’un logiciel facile à utiliser.
Laser CW d’une puissance de 200 mW
Centre d’usinage horizontal compact et puissant
détourage de circuits souples de forme complexe par laser
La série Titan Infinity est un laser CW 355 nm qui fournit jusqu’à 200 mW. Ses principaux avantages sont ses excellentes qualités de faisceau (M2 < 1,3), un bruit ultrafaible (< 1% RMS) et sa stabilité de puissance (5 % de dérive en 8 heures). Ce laser CW, grâce à sa puissance, est destiné aux applications auparavant prises en charge par la technologie « mode locked ». Fiable et d’une longue durée de vie, ce laser est proposé avec une structure rigide scellée munie d’une liaison RS-232. Ses applications concernent les domaines suivants : cytométrie en flux ; microscopie confocale ; bio-fluorescence ; détection des menaces biologiques ; inspection sur photo ablation médicale. Fournisseur ams technologies
Le HBZ CompactCell est un centre d’usinage horizontal, à 5 axes, destiné à des pièces de 2 x 1 m maximum. L’utilisation de broches à hautes fréquences allant jusqu’à 75 kW, de vitesses de rotation jusqu’à 30 000 tr/min, ainsi que de vitesses d’avance et d’accélérations élevées (5 m/s2, 0,5 G) autorisent un usinage intensif. Cette machine compacte mesure 9 x 7,5 x 3 m. La face avant de la machine est équipée d’une palette qui est chargée et déchargée en position horizontale par un pont d’atelier. Une grande porte vitrée située juste à côté du pupitre de commande permet à l’opérateur d’observer le processus d’usinage en toute sécurité et d’accéder facilement à l’intérieur de la zone d’usinage. Fournisseur Handtmann
D.R.
cc MACHINES
PRODUITS
cc BTP cc Engins dE TP Rouleaux vibrants
Ces rouleaux vibrants se déclinent en 5 modèles allant de 122 à 203 cm de large. Leur dynamique très élevée permet des forces de compactage rapides. Leurs silentblocs ont été améliorés pour produire des forces cohérentes quel que soit le porte-outil utilisé. Ils réduisent les vibrations transmises à l’utilisateur. Durables, ils nécessitent peu d’entretien. Les modèles de 122 et 175 cm sont disponibles dans les 2 versions à tambours à patins et à tambours lisses. En outre, un kit de bandage lisse existe pour les versions à patins des modèles de 122 à 175 cm permettant de disposer de deux rouleaux en un seul.
cc TÉLÉCOMS cc ConsTruCTion Fixations en acier
Ces rivets à rupture de tige de 6,4 mm de diamètre couvrent une plage de serrage de 1,5 à 9 mm. La formation unique du bulbe, ainsi qu’une géométrie spéciale et brevetée de la tige et du corps crèent la plus grande capacité de serrage. Ces fixations se caractérisent par la tolérance du diamètre du trou et une grande résistance à l’arrachement. La résistance au cisaillement est de 11,1 kN pour l’Avibulb XT en acier et de 14,3 kN pour l’Avinbox XT en acier inoxydable. Fournisseur avdel france
Fournisseur Bobcat europe
cc ConsTruCTion Portes de garage sectionnelles sur mesure
Ces portes de garage sectionnelles s’intègrent à tous les types de bâtiments. Les panneaux isolés ISO de type sandwich (isolant emprisonné entre deux tôles d’acier laqué) sont disponibles en deux hauteurs différentes, 488 et 610 mm, et peuvent être combinés sur un même tablier. Une épaisseur de 40 mm leur assure une bonne étanchéité phonique et thermique (K= 0,59 W/m2K), renforcée par des joints et profilés d’étanchéité spéciaux protégeant aussi de l’humidité et des courants d’air. L’entraînement de la porte est assuré par un moteur électrique, contrôlé à l’aide d’un dispositif de commande à distance : interrupteur à clé ou clavier à saisie de code sur la façade extérieure. Les portes Alpha Deuren sont disponibles en 7 finitions. Elles peuvent être équipées de fenêtres rondes ou de vitres rectangulaires à double paroi en matière synthétique. Un vaste choix de coloris RAL est disponible. Proposés chez des professionnels agréés, ces systèmes de porte sont livrés sous forme de composants pré-assemblés comprenant notamment le système de rails de guidage, l’axe et les panneaux pré-percés pour les ferrures. Ils satisfont à la norme européenne EN 13241-1, attestant d’un niveau de sécurité très élevé confirmé par les examens du TUV-Nord. Fournisseur alpha-deuren
cc DeSCRIPTION
Référence Portes Sectionnelles
Alpha ISO
D.R.
Caractéristiques
Elles sont livrables avec 7 finitions. Possibilité d’équiper ces portes de vitrages en acrylate. Ouverture et fermeture rapide.
cc POINTS FORTS
Conformes à la norme EN 13241-1 et ont le label Tuv nord Les portes de garage sectionnelles sont faites sur mesure. Détection d’obstacles lors de la fermeture de la porte sectionnelle
cc résEaux
Routeurs 3G
Conçus pour un accès à distance sur des réseaux mobiles, ces routeurs respectent les standards GSM, GPRS, 3G UMTS, HSDPA et HSUPA afin de garantir des taux de transfert de données sortantes jusqu’à 2 Mbit/s. Ils conviennent aux applications embarquées (chemin de fer, camions, etc.) ou fixes de type vidéo surveillance, télémétrie SCADA/DNP3 et accès distant aux machines. Avec un boîtier robuste, un montage sur rail DIN et une large plage de tensions de 10 à 60VCC, les routeurs MRD-310 et MRD-330 supportent des environnements extrêmes. Ils offrent un niveau de connectivité élevé avec pour le MRD-330 des commutateurs Ethernet 2 ports 10/100 intégrés, trois ports RS-232 et deux paires de ports d’E/S numériques. Fournisseur Westermo data communications
Systèmes de test Mimo
Pour des connexions plus sûres et un débit plus élevé, la technologie « Multiple Input/Multiple Output » (Mimo) est de plus en plus utilisée. Cette technologie est basée sur l’intégration de plusieurs antennes dans les émetteurs et dans les récepteurs et la mesure des performances du système antennaire Mimo devient indispensable. Équipés d’une arche à plusieurs capteurs et d’un système de calibration instantanée, ces systèmes de test Mimo modélisent dans l’environnement réel (intérieur d’un bâtiment ou en plein air), les signaux directs, les signaux réfléchis et les interférences. Ils simulent également différents environnements électromagnétiques pour évaluer et optimiser les performances d’un équipement mobile dans les conditions d’utilisation réelle. Fournisseur satimo
Les unités de mesure système internationaL A.................................................................... ampère A/m ............................ ampère par mètre Bq .......................................................... becquerel °C.................................................. degré Celsius C ................................................................. coulomb cd ................................................................ candela cd/m2 ...................... cd par mètre carré F............................................................................ farad h .......................................................................... heure H.......................................................................... henry Hz......................................................................... hertz J ..............................................................................joule K .......................................................................... kelvin kg .................................................... kilogramme lm .................................................................... lumen lx ................................................................................. lux m....................................................................... mètre m2.................................................... mètre carré m3..................................................... mètre cube m/s............................ mètre par seconde m/s2 ................................m/s par seconde min ..............................................................minute mol .................................................................... mole N ................................................................... newton Pa ..................................................................... pascal Pl.............................................................. poiseuille rad .................................................................. radian s ................................................................... seconde T ............................................... tesla V ................................................. volt VA ..................................................... voltampère W........................................................................... watt Wb ...................................................................weber Ω ............................................................................ ohm autres abréviations Å.............................................................. angström atm............................................... atmosphère bar ........................................................................... bar dB .................................................................. décibel dpi ....................................... point par pouce g ..................................................................gramme G.......................................................................... gauss cal .................................................................. calorie ch ...............................................cheval vapeur c/s ................................. cycle par seconde eV ....................................................électronvolt Go ........................................................ giga-octet gr ........................................................................ grade Kbit .......... kilobit (1 Kbit=1 024 bits) km/h......................kilomètre par heure Ko ........................................................... kilo-octet kWh......................................... kilowattheure l ..................................................................................litre Mo ................................................... méga-octet Mx ............................................................. maxwell Po ........................................................................ poise t ...........................................................................tonne tr ..............................................................................tour tr/min ............................. tour par minute
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Pour plus dâ&#x20AC;&#x2122;informations : 04 74 73 42 33 ou info@idice.fr
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PARCOURS
faites une visite virtuelle du futur musée des confluences
3DIMENSIONSDE
LES
Bruno Jacomy
conservateur en cHef du musée des confluences
oogle vient de tester une L’HOMME voiture qui ne nécessite pas cc Un électron libre de conducteur. Quand cette nouvelle est tombée, je Bruno Jacomy naît en 1952, en Picardie, venais de relire l’article de immergé dans une culture technique. Ses Bruno Jacomy, publié dans nos colonnes deux grands-pères travaillent chez Sainten 2003 : « L’automatisation de la conduite Gobain, l’un est ingénieur immigré de Pise, automobile devra passer par le tout élec- l’autre employé à l’approvisionnement de trique pour être pleinement efficace », la verrerie. L’Italien collectionne les équiécrivait-il. C’est la suite logique de l’in- pements dernier cri, non sans susciter l’advention, en 1868, du servomoteur qui miration de son petit-fils. Son père est permet de « séparer la technicien-formateur commande de la puisdans les instruments sance ». L’électricité a TOUT EST ANALOGIE. optiques pour l’armée. Le IL S’AGIT remplacé la vapeur. L’as- D’APPLIQUER souvenir de ses oncles, servissement devient AILLEURS tous travailleurs du verre, assistance. Cette analyse CE QU’ON A VU passant toute une nuit à porte la griffe de Bruno DANS UN DOMAINE. démonter et remonter la Jacomy, l’ingénieur qui vieille Panhard qui ne lit le futur dans le passé. voulait plus démarrer, est Tant est si bien qu’il en a fait son ancré en lui. « Le lendemain matin, elle métier : historien des techniques. fonctionnait», s’émerveille l’historien qui Lorsqu’il raconte son parcours, « fasci- semble soudain avoir de nouveau huit ans. nant » est le mot que ce passionné pro- «J’ai baigné là-dedans, résume-t-il. Ce n’est nonce le plus. Lorsqu’il ne le dit pas, pas trop matérialisable. C’est le propre l’effervescence de ses yeux bleus l’ex- d’une culture. » prime en continu tandis qu’il démontre, L’arrivée simultanée de ses 12 ans et du presque mathématiquement, qu’il est jeu « Electronic Engineer » occupe son tout à fait normal de devenir conser- temps libre par la construction de sonnetvateur de musée avec un diplôme d’ingé- tes, de récepteurs, d’oscillateurs… À l’école, nieur de l’École nationale supérieure l’éternelle double casquette du plus jeune des arts & métiers. et de la tête de classe ne facilite pas les rela-
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tions avec ses camarades. Le déménagement à Chalon-sur-Saône (Bourgogne), le passage en seconde et l’orientation vers un Bac C changent la donne. Il s’épanouit «autant en cours qu’en dehors», glisse-t-il. En travaillant un minimum, il excelle dans les matières scientifiques. La philosophie le fascine mais ne suffit pas à faire entrer la lecture dans ses habitudes. Dans sa famille « lire était considéré comme du temps perdu. » Ce n’est que plus tard, au musée du Creusot puis pendant sa thèse qu’il développera sa boulimie pour les livres, que le scientifique deviendra littéraire. S’il a désormais écrit trois ouvrages et pense au quatrième, son ADN d’ingénieur se manifeste toujours : sur son agenda, à la date de notre rendez-vous, ses trois objets fétiches n’étaient pas écrits mais dessinés! Ce patrimoine génétique, il l’a transmis à ses trois fils, qui ont tous intégré une grande école. Le plus jeune l’appelle. Il décroche. Un temps. « Mais non, c’est monté à l’envers, il faut tourner vers le bleu… Voilà. » Il raccroche et ajoute en riant : « Il est en école d’ingénieur et ne sait pas faire marcher une chaudière. »
L’INGÉNIEUR cc La
technologie dans le sang
Serein, menant la danse en terminale, la surprise est de taille lorsque Bruno passe à côté de la mention et voit les portes de l’Insa se fermer. Son père le pistonne pour qu’il entre en Math Sup, à Dijon. Vexé de cette faveur, il travaille énormément et obtient d’excellents résultats. Il se présente au concours de l’Ensam « parce qu’ils prenaient à Bac+1.» La formation le passionne, aussi bien l’ate-
T. GOGNY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
Confluences. Le nom du musée dont s’occupe aujourd’hui Bruno Jacomy est aussi le meilleur mot pour résumer sa vie. Confluence de l’histoire et de l’ingénierie, confluence de l’objet et de la sociologie, confluence de l’enthousiasme et de la pédagogie. Tout cela se cache derrière la barbe hirsute et le regard rieur de celui qui s’est imposé comme une référence en histoire des technologies. «Pourquoi quelqu’un, à tel moment, à tel endroit, a-t-il proposé un perfectionnement?» Telle est la question qui l’anime. La réponse? Il invite le grand public à venir la chercher à travers la lecture des objets.
PARCOURS
cc SeS 3 DATeS CLÉS
1974 Il décroche à 21 ans son diplôme d’ingénieur des Arts et Métiers. Trop jeune pour l’armée, il travaille un an comme réparateur de télé et radio. 1976 Il participe à la création de l’Écomusée du bassin industriel de Creusot-Montceau. 2000 Réouverture du Conservatoire national des arts et métiers, que Bruno Jacomy a réorganisé et rénové pendant 11 ans.
conférence c Bruno Jacomy relie les automates de Jacques Vaucanson (XVIIIe siècle) aux robots d’aujourd’hui sur www.industrie-technologies.com
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PARCOURS
UNE DRILLE À POMPE L’objet « absolument fascinant » qu’il montre à tous ses étudiants. L’ancêtre de la perceuse servait, il y a 10 000 ans, à allumer le feu.
Il est plus facile pour un ingénieur de devenir historien que pour un historien de devenir ingénieur.
UN RIVET Reconstruire toute l’histoire industrielle à partir de ce tout petit objet fut le sujet de sa thèse de psychologie sociale et le premier pas de son approche originale, si reconnue aujourd’hui.
lier que les cours techniques et théoriques. «Curieux de tout et très volontaire, il s’est rapidement mis au niveau technique alors qu’il venait d’une prépa math», se souvient Jean-Pierre Levallois, un gadzarts de sa promo. Quelques mois avant ses 22 ans, le voilà diplômé. Il refuse les sollicitations de Framatome (devenu Areva NP): il ne se sent pas mûr pour exercer en tant qu’ingénieur. Il pense un instant faire une année d’esthétique industrielle mais devient finalement dépanneur radio-télé dans un Mammouth. Après le service militaire, il trouve un poste d’intérimaire dans un bureau d’étude de conception d’outils pour le travail… du verre. Ce job ne le tiendra pas longtemps. Un ami de la chorale lui parle de l’Écomusée du Creusot comme d’un «musée d’un type nouveau qui travaille sur le monde industriel et l’histoire technique du bassin minier.» L’équipe qui le monte a besoin d’une personne capable de comprendre et trier l’énorme bibliothèque technique. La plus grosse de France. Bruno Jacomy s’y rend et s’étonne devant cet «autre monde» où travaillent de concert architectes, historiens, sociologues… Il accepte le poste. Après avoir organisé les livres, il ouvre le lieu au public. Au bout d’un an, il devient conservateur chargé du patrimoine industriel. Trente ans plus tard, il est historien des techniques reconnu internationalement (son livre «Une histoire des techniques» a été traduit en espagnol, en grec et en chinois). Cette notoriété, il la doit à son approche originale dans l’étude des techno-
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UN SERRE-JOINT Premier objet technique qu’il a fabriqué à la lime à l’Ensam. Il l’a gardé pour se souvenir que les machines ne font que reproduire des gestes humains qu’il faut maîtriser.
logies au cours des âges. C’est en ingénieur qu’il sonde le passé, conçoit des expositions ou organise des musées: «Tout est analogie. Il s’agit d’appliquer ailleurs ce qu’on a vu dans un domaine en particulier. Ainsi se résolvent les problèmes, comme en ingénierie.» Sa formation initiale lui permet de comprendre les objets, de les expliquer, de les transmettre. Aujourd’hui conservateur en chef et directeur adjoint du musée des Confluences en construction, à Lyon, il use de ses compétences dans le suivi des travaux. «Je comprends ce que racontent les types de Vinci», lance-t-il en souriant.
LE CONSERVATEUR
cc Passionné
et passionnant
Ce musée à la confluence du Rhône et de la Saône a vocation à rapprocher société et sciences. Il devrait ouvrir ses portes en 2014. En attendant, Bruno Jacomy comprend, compare et organise les pièces du Muséum de Lyon qui l’habiteront. Il définit la manière dont il les installera. Il formule les commentaires qui les accompagneront. Il faut que le public, aussi hétérogène soit-il, comprenne une histoire : celles de l’évolution croisée des hommes et des technologies. « Je ne sais pas si j’aurai passé plus de temps dans des musées ouverts ou fermés», s’amuse-t-il. Sur les seize ans qu’il a passés au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), il a réorganisé pendant huit ans l’immense collection d’objets tech-
niques, dans le musée fermé. Sa réouverture en 2000 reste la grande réalisation de sa vie. En utilisant deux fois moins d’objets qu’avant la fermeture, il a réussi à donner un sens à l’exposition. Il y amenait ensuite les étudiants de l’Université de technologie de Compiègne (UTC) auprès de qui il assurait l’unité de valeur «culture technique». Il leur demandait: «Qu’auriez-vous fait à ce moment-là à la place de tel inventeur?» Il voulait leur montrer que tout n’est que transferts de technologies. Pour Dominique Ferriot, qui l’a recruté lorsqu’elle était directrice du musée des Arts et Métiers, «Bruno a un don de pédagogue: il sait faire parler les objets et, ainsi, les gens qui sont derrière.» Ce talent, lui permet de jeter sur le monde contemporain un regard qui bénéficie du poids de l’histoire. Selon lui, «les objets n’ont de sens que s’ils sont vus et expliqués», il s’attelle donc à attirer le public le plus large possible. Il s’efforce de lui donner du plaisir tout en le faisant apprendre. «Le but est aussi de susciter des vocations. Il faut dire aux jeunes qu’il y a plein de choses à trouver, qu’on a besoin d’eux! » En décortiquant la genèse des innovations d’hier, il suscite la réflexion sur les technologies de demain. La rencontre de l’iPad et de la perceuse du néolithique peut faire naître, dans les yeux d’un visiteur, l’idée du siècle. C’est ça, la confluence. cm ccCHARLeS FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies.com
T. GOGNY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
ccSeS 3 OBJeTS FÉTICHeS
FICHE MÉTIER
MÉTHODE
Ingénieur dématérialisation: le maestro des données sa MissiON
Wikileaks et le fléchage de son contenu auraient pu être l’œuvre d’un responsable dématérialisation. Comme un chef d’orchestre, il s’assure à tout instant, que les salariés d’une entreprise aient accès aux informations stockées et que les savoirs s’échangent de manière fluide.
ENVIRONNEMENT
c Documentaliste et archiviste 2.0, il met en musique numérique tous les documents qui font la mémoire de l’entreprise. Cela permet aux salariés et dirigeants d’exploiter ces renseignements. Mais son rôle ne s’arrête pas là : il peut intervenir dans la gestion des échanges par mail, le télétravail, les processus de production. c Donner une cohérence à l’ensemble des fichiers « muets » qui circulent dans l’entreprise, garder des traces de leurs manipulations successives en rendant les utilisations ludiques, c’est son credo.
le CONseil Du PrO
«la mémoire humaine fait qu’on “oublie” rapidement. il faut pourtant que l’on puisse facilement accéder aux pièces techniques d’un ouvrage public tel qu’un pont dans 100ans. À l’heure du tout numérique, il est indispensable d’organiser la bonne conservation des écrits électroniques. c’est un domaine en pleine ébullition. les formats et les logiciels sont légion et pas forcément interopérables… alors il faut être patient! Dans 20 ans, tout cela finira par se standardiser.»
c Sa mission est stratégique : un archivage électronique bien fait et une organisation optimale des flux d’informations favorisent la R&D et la compétitivité, par exemple.
et le salaire DaNs tOut ÇÀ ? Ce poste est comparable à celui d’un DSI (directeur des systèmes d’information). Les salaires sont très variables selon la taille de l’entreprise. Une entreprise de taille moyenne peut rémunérer autour de 50 000 à 70 000 euros annuels bruts. Il s’agit d’un poste de dirigeant : un DSI intervient au comité de direction de l’entreprise.
MÉTIER
B.LEVY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
cc auDe BaNaBera Juriste de formation, attacHée territoriale À la direction Juridique des arcHives et de la documentation de Bordeaux
OUTIL
c Son rôle est pivot entre le juridique, la technique et l’organisationnel. Il travaille en restant proche du DSI (directeur des systèmes d’information).
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FICHE MÉTIER
Quelles COMPÉteNCes ?
ENVIRONNEMENT
c De la rigueur. À l’heure où trop d’informations tue l’information, savoir tirer l’essentiel d’une montagne de données et la structurer demande un certain cran, et un sens aigu de l’organisation. La capacité à remonter des éléments rébarbatifs, le goût pour classer et exhumer des documents font partie du job. c Un côté geek. Goût pour le Web 2.0 oblige ! Être inventif et curieux des dernières innovations dans l’e-learning ou les logiciels libres est un atout certain.
MÉTIER
OUTIL
c De la polyvalence. Mieux vaut ne pas être allergique au droit, et disposer d’une certaine aisance sur les enjeux techniques comme la compatibilité des systèmes informatiques pour avoir une vision d’ensemble.
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c Une force de conviction. Appelé à intervenir directement dans les comités de direction, le responsable dématérialisation doit être suffisamment persuasif pour influer sur les décisions stratégiques. Une qualité requise aussi pour animer des groupes de travail. Cela s’acquiert souvent… avec un peu de bouteille.
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Quelles FOrMatiONs ?
OÙ eXerCer ses taleNts ?
c Les formations ne sont pas encore légion. En formation continue, Mines ParisTech propose sur 6 mois un bilan d’aptitude délivré par les grandes écoles en « management de la dématérialisation et de l’archivage électronique ». Cette formation correspond au poste équivalent du « records manager » anglo-saxon, avec une approche pluridisciplinaire : informatique, organisationnelle, juridique, sécuritaire, stratégique et conduite du changement.
c Typiquement, les débouchés se situent plutôt dans les grandes entreprises. Les collectivités locales et les administrations sont également très friandes de ces innovateurs du rangement de documents! Plans d’urbanisme d’une ville, circulation des dossiers administratifs sont aujourd’hui gérés de manière électronique.
c Déjà en poste, les futurs « managers de la dématérialisation » peuvent suivre des formations très variées : juridiques lorsqu’ils sont archivistes ou juristes, techniques lorsqu’ils sont responsables de la qualité, ingénieurs de production ou DSI, ou encore commerciales lorsqu’ils s’occupent de la gestion stratégique et concurrentielle de l’entreprise.
c En termes de contentieux, lors d’appels d’offres de marchés par exemple, des recours peuvent mettre en cause des documents anciens qu’il faut pouvoir retrouver. Tous les gestionnaires de documents où entrent en jeu des droits d’auteur, la propriété intellectuelle ou industrielle, ou même les administrations de santé avec les dossiers de chaque patient, ont également besoin de responsables de dématérialisation.
Modélisation du cadastre par un service d’urbanisme.
c Autre débouché et non des moindres, celui des éditeurs de logiciels qui travaillent sur la dématérialisation. Le grand défi dans le domaine est celui de la normalisation des formats, qui foisonnent à l’heure actuelle.
et aPrÈs ? c Passer 10 ans dans l’archivage électronique peut en rebuter certains, même si l’on en apprend tous les jours, racontent les plus passionnés. Sachez qu’il est possible de changer son fusil d’épaule. c Le poste de « dématérialisateur » est à la croisée de plusieurs disciplines, et l’une d’entre elles peut vous avoir séduit pour vous y investir pleinement : gérer le risque, aller vers des fonctions juridiques, retourner à des fonctions techniques d’ingénieur, se frotter aux problématiques d’architecture informatique… On nous a même cité l’exemple d’un archiviste devenu avocat. En savoir plus ? c L’Adullact est une association de passionnés de « logiciels libres métiers », qu’elle met à la disposition des collectivités. Un système de gestion de bulletins scolaires a été réalisé au Lycée Pilote Innovant de Jaunay-Clan. De même, « openCimetiere », un logiciel de gestion de cimetières sous licence libre, a été initié par la ville d’Arles. http://www.adullact.org
ANDIA
MÉTHODE
Ingénieur dématérialisation
ccANA LUTZKY redaction@industrie-technologies.com
www.industrie-technologies.com
PARCOURS
CAMPUS Anglophones et innovants, les États-Unis constituent une destination de choix pour les étudiants français. Les écoles d’ingénieurs se mobilisent pour améliorer leur visibilité outre-Atlantique et multiplier le nombre d’échanges, jugé aujourd’hui trop faible.
PIED DU PODIUM La France est la 4e destination des étudiants américains.
D
’après les chiffres de l’ambassade de France à Washington, 7 421 étudiants français ont passé l’année scolaire 2009-2010 sur le sol américain. Si la France suit les statistiques mondiales, 18 % d’entre eux suivaient un cursus en ingénierie (le chiffre exact n’étant pas connu). C’est trop peu pour la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi). L’internationalisation du métier d’ingénieur est indéniable. Dans ce cadre, les écoles s’attellent à ce que chaque diplômé ait effectué une période significative à l’étranger durant son cursus, que ce soit en semestre d’études ou en stage. Elles y sont poussées par la Commission des titres d’ingénieur qui, en 2009, a défini comme l’une de ses quatre orientations stratégiques de «veiller à l’ouverture des formations à l’innovation et à la recherche, à leur ouver-
ture aux entreprises et à l’international ». Pour que ces périodes en dehors de nos frontières soient bénéfiques, les deux critères les plus importants dans le choix des destinations sont le niveau des dispositifs universitaires et industriels locaux et l’anglophonie. Les États-Unis apparaissent alors comme une destination de choix. cc 7 000
publications cosignées chaque année
Mais envoyer des étudiants au pays de l’Oncle Sam n’est pas chose aisée. La Cdefi et l’ambassade de France aux États-Unis travaillent main dans la main pour que les places se multiplient. Créé en mai 2007 sur des fonds de donateurs privés américains et du gouvernement français, le PUF (Partner University Fund) a pour objectif de soutenir des partenariats bilatéraux entre des institutions d’enseignement supérieur dans les domaines de la recherche et de la formation
aux niveaux mastère, doctorat et post-doctorat. « Souvent, la collaboration se fait d’abord sur des projets de recherche par un échange de thésards (PhD), constate Isabelle Schöninger en charge de ce fonds auprès de l’ambassade. La création d’un double diplôme vient dans un deuxième temps. » Il s’agit de donner une visibilité aux étudiants français en donnant les moyens aux professeurs de les impliquer. Le potentiel est important: 7000 publications sont cosignées chaque année par des chercheurs français et américains. Les grandes écoles veulent tirer leur épingle du jeu dans ce programme. « Nous devons faire comprendre aux Américains que s’ils veulent des bons PhD, il vaut mieux prendre des étudiants ingénieurs en France, ce sont les meilleurs élèves», explique Michel Mudry, délégué général de la Cdefi. C’est pour cela qu’en marge du séminaire organisé par Campus France à New York du 6 au 9 octobre 2010, il a fait du lobbying auprès de l’American Society for Engineering Education. C’est aussi la raison d’exister du Master Duby qui se met doucement en place. Il permet aux étudiants étrangers de venir en France pendant un an,
Caltech-X, alliance de l’excellence c Depuis septembre 2008, le California Institute of Technology (Caltech) et l’École polytechnique échangent des étudiants pour un an. Les deux établissements, parmi les plus prestigieux du monde, ont ainsi voulu faire profiter à leurs élèves ingénieurs
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de la complémentarité de leurs formations: tandis qu’en Californie l’accent est mis sur la pratique et la mise en application des concepts, «les étudiants français qui viennent pourraient enseigner dans les classes de mathématiques»,
assure le professeur Ravichandran, directeur du Galcit (Graduate Aerospace Laboratories), en charge d’accueillir les étudiants en provenance de l’X. Cet échange est le seul qu’a accepté le Caltech malgré les propositions incessantes.
L’échange avec l’École polytechnique est le seul qu’a accepté l’institut de technologie californien.
D. R.
Échanges Le rêve américain
PARCOURS
ccaMaNDiNe haMel première polytechnicienne partie un an au caltech (2008-2009)
« Mon expérience au Caltech m’a rendu à l’aise à l’oral » « Intégrer le mode de fonctionnement nord-américain m’a apporté énormément. Le Caltech privilégie davantage le travail en équipe et les présentations à l’oral. Aujourd’hui, j’en fais beaucoup dans le milieu professionnel, en anglais. Grâce à l’expérience Caltech, je suis plus à l’aise. Je les fais « à l’américaine », de manière plus détendue. Le fond reste sérieux mais la forme est plus accessible. D’autre part, l’aspect plus pratique des enseignements par rapport à ceux de l’X familiarise avec les ordres de grandeur et des situations que l’on peut rencontrer dans la vie professionnelle. Les deux formations se complètent très bien puisque les cours très théoriques de l’X nous rendent, eux, plus aptes à passer dans l’abstraction et à prendre du recul. »
D. R.
suivre des cours en anglais accompagnés d’un enseignement intensif de français. C’est du donnant, donnant: pour pouvoir envoyer des étudiants outre-Atlantique, il faut être capable d’en recevoir. Et la barrière de la langue est un sérieux frein. Autre vecteur du développement des échanges transatlantiques: les stages. L’International Association for the Exchange of Students for Technical Experience française (IAESTE-France) a rencontré en novembre l’IAESTE-USA pour travailler à l’augmentation des capacités d’accueil de stagiaires dans les deux pays. Le message aux étudiants américains est clair: we want you! pour que vous vouliez de nous. cm ccCHARLeS FOUCAULT cfoucault@industrie-technologies.com
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INTELLIGENCES ccL’eNJeU
Le 1er décembre, le mouvement Générations futures a publié les résultats d’une étude réalisée au cours de l’année 2010. En analysant les repas type d’une journée d’un enfant, les laboratoires à qui Générations Futures a confié les échantillons détectent quatre-vingtune substances chimiques. Parmi elles quarante-deux sont classés cancérigènes possibles ou probables, cinq cancérigènes certaines et trente-sept susceptibles d’agir comme perturbateurs endocriniens. Pour presque tous les résidus les seuils légaux sont respectés, mais pour le mouvement écologiste se pose néanmoins la question des effets de ces molécules consommés en «cocktails» sur de nombreuses années.
DÉBAT
Bio : n’en faites pas tout un plat !
Aucun doute, le Bio –malgré des prix supérieurs – séduit les consommateurs. Naturel, bon pour l’environnement… Et pour 81 % (sondage CSA de 2009), les produits AB seraient également meilleurs pour la santé. Mais quand est-il réellement ? Pour les scientifiques, le consensus autour de la question n’est pas encore fait. Explications.
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ccl’aVis De
LES DIFFÉRENCES SONT TROP FAIBLES POUR AVOIR UN IMPACT SUR LA SANTÉ. lÉON guegueN chercheur honoraire À l’inra
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NutritiON : le BiO Fait-il MieuX Que le CONVeNtiONNel ?
Matière sèche, lipide, sucres… les aliments bio sont-ils plus nourrissants que les conventionnels? Selon un rapport de 2003 de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), des différences ont bien été notées: «oui, il existe des différences, mais pas pour tous les légumes ni pour toutes les vitamines par exemple », note Jean-Michel Lecerf, docteur en nutrition à l’Institut Pasteur. « De petites différences, pas toujours pertinentes sur la vitamine C, le magnésium ou les polyphénols, par exemple qui sont à pondérer avec les
apports nutritionnels conseillés». Un avis que partage Léon Guéguen de l’Inra : « On observe en effet des écarts de l’ordre de 15 à 20 % sur quelques aliments, mais si l’on raisonne en régime alimentaire global ces écarts sont nuls et insignifiants ». Par régime alimentaire global, le chercheur entend qu’une part importante des consommateurs mangeant du bio, ne s’alimente pas à 100 % de produits bio. «Quand on instaure dans les cantines scolaires « un repas bio par semaine », il ne faut pas oublier que les 20 autres ne le seront pas… de là à parler de bienfaits sur la santé ! », remarque Léon Guéguen.
cc
les PrODuits traNsFOrMÉs surFeNt sur leur iMage
Le succès du bio se joue aussi du côté des produits transformés. De plus en plus présents dans les rayons : confitures, sauces, biscuits, ccl’aVis De yaourt se parent de vert et affichent les lettres AB sur EN GÉNÉRAL, leurs emballages. Même le LES discount s’y est mis : LeaINDUSTRIELS der Price, ED ou les marFONT ques de distributeurs : ATTENTION À LA Monoprix, Carrefour… proFORMULATION posent à leurs clients du DES ALIMENTS bio au meilleur prix. Ce BIO. bio “Made in Industrie” est-il meilleur pour la BeatriCe De reYNal santé que les autres pronutritionniSte duits transformés ? « En
D.R.
ans l’esprit du consommateur qui se rue sur les logos AB et les emballages verts, la notion de « bon pour l’environnement » côtoie souvent celle de « sain » et « bénéfique pour la santé ». Nutrition, transformation, aspect sanitaire et toxicologique… Du champ au produit fini, les avis divergent sur l’impact pour la santé des produits AB. Les aliments bio, ce sont d’abord des matières premières : fruits, légumes et viandes certifiées biologiques répondent à un cahier des charges précis garantissant au consommateur la non-utilisation de pesticides chimiques par exemple. Comme le souligne Béatrice de Reynal, nutritionniste : « le bio, c’est une obligation de moyens, pas de
résultats». Entre une tomate bio et sa sœur dite «conventionnelle», le consommateur en tire-t-il un quelconque bénéfice pour sa santé ? Pas si sûr…
INTELLIGENCES
Un produit bio n’est pas forcément meilleur qu’un autre CÔTÉ PLUS
cL’absence d’utilisation de produits chimiques
protège bien évidemment l’environnement : l’eau, la terre…. cMais aussi la santé des agriculteurs en évitant l’absorption par voie cutanée ou respiratoire de produits phytosanitaires.
CÔTÉ MOINS
cLes différences en nutriments,
GETTY
vitamines et minéraux sont faibles entre produits bio et conventionnels. cCe n’est pas parce qu’un produit transformé est bio qu’il est bon pour la santé, il peut contenir des matières grasses hyrdogénées, de l’huile de palme…
règle générale, les produits bio sont formulés avec plus de précautions par l’industriel. Céréales complètes, moins de sucres… », explique Béatrice de Reynal. « Pourtant il ne faut pas que le consommateur croie que parce que c’est bio, c’est forcément meilleur pour la santé ! Certains produits se refont une virginité sous l’appellation bio et les qualités nutritionnelles ne sont pas forcément au rendez-vous ! ». En clair, un biscuit au chocolat reste un produit très sucré, bio ou non.
cc
l’iNCiDeNCe De l’aBseNCe De PrODuit ChiMiQue
Le bio – par essence – impose la non utilisation de pesticides chimiques. Dans une publication, Denis Lairon, chercheur à l’Inserm (et qui n’a pas souhaité s’exprimer dans ce débat) met en avant « la quasi absence de produits toxiques de traitement dans les aliments bio, alors que près de la moitié des aliments
usuels en contiennent selon les derniers rapports de la DG Sanco de la commission européenne (2001 et 2005) ». À cela ces détracteurs, comme Jean-Michel Lecerf, répondent que les doses observées sont faibles : « Les produits conventionnels ne sont pas bourrés de pesticides ! Loin de là ! Et la présence ne signifie pas la dangerosité ! », poursuivant : « l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, et les plus gros consommateurs de fruits et légumes – bio ou non – sont ceux qui vivent les plus vieux ! ». Pourtant Denis Lairon, dans son communiqué, pose une question intéressante : « vérité d’un jour… et si c’était comme l’amiante ? » En effet, connaissons-nous à l’heure actuelle toutes les conséquences de ces produits ? Le programme européen Reach réévalue actuellement la toxicité des molécules chimiques utilisées. Le casse-tête de l’évaluation toxicologique est d’évaluer à long terme l’exposition quotidienne à de très faibles doses et pour l’instant les données sont peu nombreuses. Autre problème celui des « cocktails de molécules », les études toxicologiques se penchent sur un produit sans évaluer les éventuelles interactions qui peuvent avoir lieu dans le corps humain. Pour les défenseurs du bio, il faut jouer la carte du principe de précaution et ne plus en utiliser. « C’est clair que ces études ont des limites, reconnaît Jean-Michel Lecerf, pour autant je ne pense pas que manger conventionnel, c’est s’empoisonner ». Et si le bio n’était au fond que ce qu’il prétendait être : un mode de culture plus respectueux de l’environnement, dont le but premier n’est pas directement la santé du consommateur ? Comme le note Denis Lairon dans son communiqué : « Au-delà de notre assiette quotidienne, les enjeux liés à la pollution quasi-généralisée des eaux des rivières et des nappes phréatiques par les pesticides et les nitrates dans de nombreux cas sont très réels […] ». cm ccANNe-KATeLL MOUSSeT akmousset@industrie-technologies.com
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cc SeS 4 DATeS
1978 Après un diplôme d’ingénieur des Mines en télécommunications, il rejoint la direction des radiocommunications avec les mobiles. 1994 Il contribue à la mise en place d’un système de communications radio mobiles sécurisées au ministère de l’Intérieur. 2002 Il entre au ministère des Affaires étrangères, en tant que sous-directeur du service des systèmes d’information et de communications. 2006 Il intègre le Conseil général des technologies de l’information, du ministère de l’économie. Il participe à deux rapports sur les technologies de l’information et de la communication et le développement durable. ccLe CGIeT
Crée en 2009, il est placé sous l’autorité du ministère de l’économie. Issu de la fusion entre le Conseil général des mines et le Conseil général des technologies de l’information, il a un rôle de d’inspection, d’expertise et de conseil.
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consultez le classement greenpeace des entreprises des technologies de l’information les plus vertes.
INTELLIGENCES
ccJeaN CueugNiet memBre du conseil général de l’industrie, de l’énergie et des tecHnologies
Il faut soutenir les data centers innovants et écolos Green IT : un concept qui recouvre un large spectre de technologies et d‘applications. Jean Cueugniet s’est intéressé au sujet en élaborant deux rapports pour le gouvernement. Comment les technologies de l’information et de la communication peuvent-elles se verdir ? Il passe en revue l’évolution des usages et des techniques. Un processus lent au démarrage, mais déjà concret, motivé davantage par intérêt économique que par conscience écologique.
J.L. BERTINI POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES
L’informatique et l’électronique sont-elles compatibles avec le développement durable ? Jean Cueugniet : Ces technologies ont un
impact environnemental que l’on peut essayer de réduire. C’est un sujet sur lequel je travaille depuis trois ans. J’ai participé à deux rapports, commandés par le gouvernement. Dans le premier, rendu en 2008, nous nous sommes intéressés aux déchets et aux émissions de dioxyde de carbone dus à la fabrication et à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC), en incluant le petit électroménager et l’audiovisuel. Nous avons mis en évidence que la gestion des déchets ne marchait pas très bien: pour 16kg de déchets électroniques par an et par habitant, seulement 2,5kg étaient recyclés. L’objectif européen était de 4. Cela s’est amélioré depuis: nous en sommes à 6kg recyclés: c’est audessus de la moyenne européenne. Quant à la consommation électrique des TIC, nous l’avons évaluée à 10% de la consommation du pays. Cela représentait 10 millions de tonnes de CO2 émis par an, avec une croissance de 5 à 10% par an. En y ajoutant les émissions de carbone dues à la fabrication, le total s’élevait à 5% de la production de CO2 française pour les TIC au sens large. Mais ce chiffre n’est pas très significatif, car
les émissions liées à la fabrication des matériels n’ont pas lieu en France, et les émissions CO2 de la France sont nettement inférieures à la moyenne mondiale. Comment vos chiffres ont-ils été reçus par les industriels de l’informatique et de l’électronique ? J. C. : Cela a suscité des critiques car les
fabricants recommandaient d’acheter du matériel consommant moins d’électricité. Mais la France utilise principalement l’énergie nucléaire, qui produit une électricité peu carbonée. Comme la production est plus coûteuse en CO2 que l’usage, le raisonnement ne tient pas. Or, dans le reste du monde, ce ratio entre usage et production est inversé. Mais l’empreinte carbone de la production est plus difficile à évaluer que celle de l’usage. Nous avons utilisé des chiffres de l’Ademe pour avoir des ordres de grandeur qui nous ont conduits à une estimation de 20 millions de tonnes d’émissions de CO2 par an. Les industriels ont été surpris par nos chiffres, et ont lancé une contre étude, menée notamment par Alliance-TICs et la Fédération des industries électriques, électroniques et de communication. Mais, ayant probablement constaté que nos ordres de
grandeur sur l’impact de la production étaient corrects, ils se sont focalisés sur les bénéfices des TIC. Aujourd’hui, les industriels estiment avoir des références suffisantes pour calculer d’ici 2012 l’empreinte carbone de la production. Ils travaillent désormais sur des bases normalisées, plus rigoureuses. L’usage des TIC pourrait-il réduire significativement les émissions de CO2 ? J. C. : De notre côté, nous n’avons pas été
capables de donner des chiffres sérieux pour cela. Mais l’étude d’Alliance-TICs est complémentaire à la nôtre. Elle estime qu’entre 2007 et 2020, la diffusion des TIC permettrait d’économiser 32 millions de tonnes d’émissions de CO2, soit 7 % des émissions françaises. Pour cette même échéance, l’étude «Smart 2020», du Climate Group, chiffre à 7,8 milliards de tonnes les économies de CO2 que pourraient générer les TIC au niveau mondial par rapport à 2002. Mais ce rapport pousse le bouchon un peu loin, sous l’influence des industriels. Comment l’usage pourrait-il réduire l’empreinte carbone d’autres activités ? J. C. : Il s’agit notamment de mieux gérer la
consommation d’électricité. On constate à ce sujet notamment une réflexion autour du smart grid. Le télétravail réduit les déplacements. D’après les statistiques, la France n’est pas très bonne, mais il y a de plus en plus d’outils qui le facilitent. Beaucoup de perJANVIER 2011ccN°929
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INTELLIGENCES
Un data center 35 % plus économe en énergie c Celeste, fournisseur
d’accès à Internet pour les entreprises, a lancé la construction d’un data center prévu pour consommer 35% d’énergie en moins que les installations actuelles. Nommé Marilyn, ce centre, basé à Marne-la-Vallée,
repose sur le principe de «free cooling», qui utilise l’air extérieur pour refroidir les machines. À cela s’ajoute une architecture verticale unique: les salles informatiques seront aménagées sur cinq niveaux au lieu de deux habituellement.
sonnes en font donc sans le dire, je pense donc que nous ne sommes pas si mauvais. Mais je ne crois pas que cette tendance décollera. À cela s’ajoute le développement de solutions de téléconférences faciles à utiliser, intégrées dans les bâtiments. Si les technologies sont trop compliquées, les gens ne les utilisent pas. On parle beaucoup de domotique, mais je n’y crois pas vraiment, sauf pour les gros postes comme le chargement du futur véhicule électrique et le chauffage. Mais on utilise son four à une heure donnée, et les appareils comme les machines à laver sont déjà programmables. L’usage des TIC devient-il plus responsable ? J. C. : Cela prend du temps, mais les gens
ont mûri. Les professionnels font plus attention: la tendance est maintenant de garder le matériel informatique plus longtemps. Mais au contraire d’un PC de bureau, il peut être intéressant de remplacer un serveur
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L’air frais sera aspiré au niveau du sous-sol, utilisé pour refroidir les machines, puis pour réchauffer les bureaux grâce à la chaleur emmagasinée. La mise en service est programmée pour l’été 2011.
qui fonctionne 24 heures/24 pour réduire sa consommation électrique. On fait davantage ce genre de calcul aujourd’hui. Et je constate que, deux ans après notre premier rapport, nos recommandations commencent à être suivies d’effets. Notamment la mise en avant des labels, comme Energy Star pour l’efficacité énergétique des équipements de bureau. Pour les entreprises, intégrer ce type de critères dans leurs cahiers des charges peut servir leur communication. Les offres qui incitaient à changer son téléphone mobile en proposant gratuitement un nouveau modèle impliquent maintenant la reprise de l’ancien. Le sujet du développement durable s’intègre même dans les formations en informatique. Alors que le faible coût du matériel n’incitait pas à consacrer du temps de développement pour optimiser les programmes, on prend désormais en compte le fait que leur efficacité a un impact énergétique.
Quelles sont les raisons des changements d’habitudes ? J. C. : Quand elle devient rentable, l’utili-
sation des TIC se fait naturellement. La domotique, par exemple, est désormais intégrée à la construction. Un détecteur de présence pour allumer la lumière ne coûte pas très cher. Rendre un bâtiment intelligent n’est pas non plus très onéreux à condition que la réflexion soit menée dès la conception. Mais ce n’est pas le développement durable qui fait la politique pour le matériel. Il ne faut pas rêver, ce sont avant tout des calculs économiques qui font agir. Les data centers améliorent le refroidissement pour réduire la consommation d’électricité. On voit de plus en plus de systèmes de stockage qui hiérarchisent les données selon la fréquence d’accès : les moins consultées sont sur des serveurs éteints, ou en veille, moins gourmands et qui ne s’allument que quand ils sont sollicités. La logique est toujours avant tout économique. Ce n’est pas forcément négatif, il faut savoir utiliser les leviers que l’on a ! Pourrait-on alors envisager un système de bonus-malus, comme pour la filière automobile ? J. C. : Il en existe déjà certaines formes.
Oséo, dans ses appels d’offres, intègre des critères écologiques. Il existe aussi l’affichage des labels pour la consommation électrique du matériel. Nous avions préconisé dans nos rapports le soutien financier des data centers innovants, mais rien n’a encore été fait. Toutefois, 4,5 milliards d’euros du grand emprunt seront consacrés à l’économie numérique, et l’Ademe a investi 250 millions pour le développement des smart grid. Alors cela finira probablement par aboutir. Les bonus qui ont été appliqués aux voitures avaient un intérêt économique pour la France, afin de relancer l’activité. Cela n’aurait pas forcément d’intérêt sur les ordinateurs, car la production n’est pas française. De plus, nous avons moins de critères objectifs pour juger, ce serait très compliqué à mettre en œuvre. cm ccPROPOS ReCUeILLIS PAR ANTOINe CAPPeLLe acappelle@industrie-technologies.com
D.R.
Installé à MarneLa-Vallée, dans l’est parisien, le data center Marilyn fonctionnera en «freecooling» total. Il utilisera l’air extérieur pour rafraîchir les salles des serveurs.
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INTELLIGENCES
PAROLES D’AUTEUR Éthique Les débats doivent nourrir nos choix scientifiques
« Penser ce que nous faisons ». Cette phrase de la philosophe Hannah Arendt sert de socle de départ à Marie-Hélène Parizeau pour décrypter les relations entre sciences et idéologies. Et nous aider à comprendre les enjeux éthique et politique des nouvelles décou- du « réductionnisme génétique », c’est-àdire « tout est dans les gènes », fait le vertes scientifiques.
bonheur d’une industrie biotechnologique florissante. Et pourtant, d’un point de vue purement scientifique, on s’éloioins d’une centaine de pages gne de l’idéologie associée, comme le et pourtant de multitudes montre le bref historique de la discipline d’occasions d’y rencontrer les que dresse la philosophe : le concept de grands penseurs de la science : Hannah gène s’effrite, il « craque de toute part ». Arendt croise Bruno Latour qui débat De découvertes en découvertes, la biologie moléculaire s’est en effet complexiavec Thomas Khun… Dans ce livre, Marie-Hélène Parizeau fiée, une « leçon d’humilité » pour les interroge la science et ses idéologies. Une chercheurs qui, au vu des nouvelles donoccasion d’appeler le lecteur à plus de nées expérimentales, ont largement comquestionnement et d’éthique dans la pra- plexifié la fameuse formule « un gène tique scientifique. Au-delà des questions = une enzyme ». Pourtant, l’auteur souligne cette imporconcernant l’utilité ou non d’une expérience scientifique, l’auteur met en tance du gène, de l’inné, dans l’esprit des lumière le rôle joué par les idéologies gens. Une prééminence qui selon elle perdans la science. Du scientisme à l’eugé- met « le maintien des budgets de la recherche ». nisme en passant par le En clair, ce petit livre réductionnisme, à traLE CONCEPT est l’appel d’une scienvers trois disciplines DE GÈNE S’EFFRITE, tifique – devenue phiscientifiques nouvelles IL « CRAQUE losophe – a plus de (génétique et biologie DE TOUTE PART » débats dans nos choix moléculaire, biologie de scientifiques d’un la conservation et enfin nanotechnologies), la philosophe montre point de vue éthique et philosophique, que les idéologies scientifiques se mélan- en n’oubliant pas que les sciences aussi gent à la naissance même de ces nouvel- génèrent et engendrent des idéologies. les disciplines. Le problème ? Comme Dans les trois exemples retenus de le soulève Marie-Hélène Parizeau, nouvelles disciplines scientifiques, la c’est que ces idéologies se manifestent philosophe met en avant des points alors dans la société « parées du prestige communs dans leurs idéologies, une de la science » et surtout de sa « vérité « idée récurrente », même : les modificascientifique ». Une aura qui ferait pencher tions de l’être humain sur lui-même et la balance un peu trop lourdement sur l’environnement par la technique. en faveur des idéologies scientifiques Qu’elles génèrent craintes ou espoirs, ces et empêcherait un véritable débat idéologies doivent faire l’objet pour Marie-Hélène Parizeau de débats et dans la société. Penchons-nous sur le premier exemple discussions éthiques et politiques dans développé par la philosophe : celui de la la société. cm génétique. Conseils de santé sur mesure ou origines ethniques, grâce à la généti- cc ANNe-KATeLL MOUSSeT que tout devient possible. Cette idéologie redaction@industrie-technologies.com
ccMarie-hÉlÈNe PariZeau proFeSSeur À la FacultÉ De philoSophie De laVal À QuÉBec
ccLe LIVRe
BIOTECHNOLOGIE, NANOTECHNOLOGIE, ÉCOLOGIE Entre science et idéologie De Marie-Hélène Parizeau Éditions Quæ 86 pages, 8,50 euros. cceT AUSSI
LE DÉCLIN DU GÈNE ? Même s’il décline, le gène fascine. Cet ouvrage – La mystique de l’ADN – de Dorothy Nelkin et Susan Lindee est une enquête sociologique sur la vision de la molécule à double hélice aux États-Unis. Séries télé, tests génétiques, explications du caractère par l’ADN… l’inné fascine. Dorothy Nelkin et Susan Lindee, La mystique de l’ADN, Belin, 1998
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Marie-Hélène Parizeau a d’abord été biologiste avant de se tourner vers la philosophie, ou plutôt d’articuler les deux univers. C’est en effet après s’être interrogée sur les implications éthiques de ses recherches en biologie moléculaire qu’elle a soutenu sa thèse de philosophie. Aujourd’hui professeur titulaire à la faculté de philosophie de Laval à Québec, elle consacre ses recherches à l’éthique biomédicale et de l’environnement.
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D.R.D.R.
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LES JEUX
ccL’ÉNIGME
La logique des plaques proposée par cc PIeRRe BeRLOQUIN
Un atelier de ferronnerie dispose de 7 plaques de tôle carrées, identiques. Il dispose également de l’appareil permettant de scier les tôles selon des traits droits rectilignes. Avec ces éléments, l’atelier doit livrer à 12 clients 12 lots de tôles rigoureusement identiques. Chaque lot peut comprendre plusieurs morceaux de tôle mais les divers lots
doivent comprendre le même nombre d’éléments de même taille. Une solution, par exemple, consisterait à couper chaque tôle en 12 morceaux et à envoyer 7 de ces morceaux à chaque client mais cela nécessiterait 77 traits de scie et on peut faire beaucoup mieux et plus simplement.
Comment ? Trouverez-vous au moins deux solutions différentes ?
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ccPHOTO-QUIZZ Que représentent ces photos étonnantes ?
A. La surface d’une pièce de fonderie au microscope B. Des nanocones de silicium obtenus par déposition en phase vapeur C. Une coulée de métal en fusion
2 A. Un assemblage de nanotiges en or B. Une bactérie en bacilles C. Un réseau de galeries souterraines
3 A. Une fiche de connexion électrique B. Une tête d’impression à jet d’encre C. La section d’un câble en cuivre
SOLUTION : 1 ; B – 2 ;A – 3 ;C
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la télécommande…
MISE À NU
www.industrie-technologies.com sans la télécommande :
démonstration vidéo du Kinect.
Oubliez la manette. Votre corps devient joystick. Le périphérique Kinect, lancé par Microsoft, vous libère les mains dans vos jeux vidéo. Il vous reconnaît, obéit à votre voix, saisit tous vos mouvements et les transmet en temps réel à votre avatar à l’écran. Cette technologie inédite préfigure les interfaces gestuelles de demain.
JEUX VIDÉO : VOTRE CORPS DEVIENT MANETTE ! ccFICHe TeCHNIQUe
Kinect de Microsoft
Compatible avec les consoles de jeux Xbox 360 de Microsoft Reconnaît 8 joueurs et en suit deux à la fois Champ de vision 57 degrés en horizontal / 43 degrés en vertical Angle d’orientation 28 degrés Distance de jeu 1,2 à 3,5 m
Flux vidéo 30 images par seconde Résolution vidéo 640 x 480 pixels Son 16 bits / 16 kHz Prix indiqué 149 euros avec un jeu
LA PUCE DE CALCUL DE PROFONDEUR Le processeur PrimeSensor, développé par la société américaine PrimeSense, traite les informations reçues par l’imageur infrarouge. À l’aide d’un algorithme sophistiqué de calcul parallèle, il détermine la profondeur pour chaque pixel de l’image.
LE CAPTEUR DE PROFONDEUR Il associe un émetteur infrarouge et un imageur infrarouge d’une résolution de 320 x 240 pixels. L’émetteur projette le faisceau infrarouge sur la scène tandis que l’imageur capte les rayons réfléchis par les joueurs.
LA CAMÉRA VIDÉO Une caméra à base d’un capteur d’image Cmos traditionnel filme les joueurs, en couleur et avec une résolution de 640 x 480 pixels. Elle ne suffit pas à reconnaître les mouvements et les gestes, car elle ignore la notion de profondeur.
LE MOTEUR DE RECONNAISSANCE GESTUELLE C’est un logiciel développé par Microsoft. En croisant les informations de la caméra vidéo et du processeur de calcul de profondeur, il reconstitue les mouvements et les gestes des joueurs en temps réel en suivant 20 points de leur corps. Il peut identifier huit joueurs sur une même scène et suivre deux d’entre eux en simultané.
IFIXIT
UN PEU DE MÉCANIQUE Un dispositif d’entraînement, formé d’un moteur électrique et d’un réducteur à trois engrenages, est intégré dans le socle. Il oriente le périphérique jusqu’à 28 degrés autour de son axe de façon à ce qu’il soit toujours braqué sur les joueurs.
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