La Tarentaise de Demain

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NOS STATIONS DANS 30 ANS

16 regards d’enfants guident nos pas...

NATURE • REMONTÉES • PISTES • MATÉRIEL • ACTIVITÉS • HABITAT • MOBILITÉ


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SOMMAIRE LA NATURE 3 - Regards d’enfants 4 - Météo : quels hivers demain ? 7 - Les neiges des glaciers, pas si éternelles 8 - Faune et flore : des évolutions à contretemps 11 - Yves Paccalet, le grand témoin

LES REMONTÉES MÉCANIQUES 13 - Regards d’enfants 14 - Les remontées de demain, plus sobres et plus connectées 17 - Garder l’esprit pionnier… 18 - Domaines skiables : rationaliser pour continuer à rêver

LES PISTES 23 - Regards d’enfants 24 - Les services des pistes de demain 26 - La neige de culture, solution d’avenir ? 29 - Les cours de ski face à la réalité virtuelle

LE MATÉRIEL 31 - Regards d’enfants 32 - Demain, des skis esthétiques, performants et propres 35 - Retour vers le futur, le best-of des innovations 38 - Les coulisses et défis d’un fabricant 41 - Et demain, nos skis seront recyclés…

LES ACTIVITÉS 43 - Regards d’enfants 44 - Et dans 30 ans, on s’amusera comment ? 49 - Le ski, toujours roi des montagnes

DEMAIN

Dur de faire mouche sur des prédictions à 30 ans, surtout au regard d’évènements majeurs pouvant soudainement bouleverser l’organisation de la planète. Dur également de brosser tout le canevas des évolutions possibles en montagne, tant la montagne est aujourd’hui diversifiée. Matériel, piste, hébergement, climat, environnement sont autant de sujets cohérents à aborder avec chacun une infinité de possibilités, plus ou moins réalistes. Notre choix n’a donc pas été d’être le plus exhaustif, ni parfois peut-être le plus pertinent, mais de partir de ce qui nous semblait le plus juste : les regards d’enfants. Demain, ils seront artisans de leur destin. Il est donc judicieux que la graine du futur soit plantée par eux, dès aujourd’hui. 16 regards d’enfants, purs, candides et dégagés des contraintes sociétales majeures ont guidé nos pas et nos plumes. Des acteurs d’aujourd’hui, spécialisés dans le domaine concerné, tentent au fil des pages de répondre à ces regards, selon leur expertise et leur imagination. Enfin, nous avons complété cette projection par quelques témoignages du passé, pour nous ramener les pieds bien sur terre. Bien sûr, tout ceci ne sont qu’hypothèses argumentées… Mais ce magazine tente d’ouvrir les yeux sur les chemins du possible. L’anticipation peut être un formidable moteur pour l’espoir et l’envie, qui resteront toujours les clés maîtresses de notre destinée. Bonne lecture à tous. Gaëtan Blanrue, directeur des éditions

L’HABITAT 51 - Regards d’enfants 52 - R énovation, construction, à quoi ressembleront nos maisons ? 53 - Montagne et architecture, mythes et réalités 54 - Aménagement : que pourra-t-on encore construire ? 56 - Immobilier, attentes et réalités 57 - Habitat du futur, le défi environnemental

LA MOBILITÉ 59 - Regards d’enfants 60 - Route, rail, transport câblé : place au changement 63 - Plein gaz sur l’hydrogène

ESSAI DE CONCLUSION 64 - L’art, libérateur de parole

73 350 Montagny Chef-Lieu +33 (0)4 79 410 410 • infosnews.fr contact@infosnews.fr ÉDITEUR Infosnews - Siren 818 149 395. IMPRESSION Lorraine Graphic DIRECTEUR DES ÉDITIONS Gaëtan B. COORDINATION RÉDACTIONNELLE Enimie R. RÉDACTION Caroline B. / Gaëtan B. / Romain C. Sabrina M. / Sarah R. / Enimie R. Caroline K. (Indépendante) / Céline L. (Indépendante) RELECTURE Romain C. / Enimie R. Coralie B.-D. (stagiaire) GRAPHISME Elisabeth G. / Léa M. PUBLICITÉ Gaëtan B. / Sabrina M. / Romain C. Caroline B. UN GRAND MERCI À : Aélys, Jade, Oscar, Armel, Pierre, Capucine, Mathy, Achille, Basile, Zoé, Auguste, Tom, Gaston, Camille, Max et Loïc POUR LEUR IMAGINATION PRÉDICTIVE !


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DANS 30 ANS... Les stations vont changer pour prendre soin de la nature (Armel, 6 ans)

Il n’y aura plus de neige ou pas beaucoup

(Basile, 9 ans, et Oscar, 5 ans)

En altitude, le soleil aura fait fondre la neige. On skiera plus bas dans la vallée (Oscar, 5 ans)

Les montagnes auront changé

Il y aura plus d’animaux et de végétaux (Aélys, 8 ans, et Jade, 8 ans)

Les animaux seront en liberté. Il sera interdit d’avoir des chiens et des chats chez nous (Armel, 6 ans)

Les fleurs pourront changer de couleur (Pierre, 8 ans)

Les fleurs ne givreront plus en hiver (Jade, 8 ans)

NATURE (Jade, 8 ans)

LA

REGARDS D’ENFANTS

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MÉTÉOROLOGIE

QUELS HIVERS DEMAIN ? REGARD D’EXPERT : THIERRY ARNOU, MÉTÉOROLOGUE & NIVOLOGUE À la question de savoir s’il restera de la neige dans 30 ans, ou si tout aura fondu, les enfants sont partagés. Un météorologue et nivologue, spécialiste de la vallée, nous donne quelques clés pour tenter d’appréhender les hivers de demain. Enimie R. © DR

Diplômé de l’école nationale de météorologie, également nivologue, Thierry Arnou est arrivé en Tarentaise en 1997. Pendant plus de 20 ans, il a travaillé au centre MétéoFrance de Bourg-Saint-Maurice, avant de créer sa société Avalexpert en 2019, qui travaille avec plusieurs stations de Tarentaise.

D’ICI 2050, ON VA PERDRE ENVIRON 50 CM

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VERS DES

FINS DE SAISON

Comment la neige évolue-telle en Tarentaise ? La Savoie dispose de centre de mesures parmi les plus anciens, à Tignes, La Plagne, Les Menuires. « Soit une cinquantaine d’années de mesures stockées par Météo-France. Pour élaborer nos statistiques, ce qu’on appelle une moyenne, c’est une période de 30 ans, explique Thierry Arnou. Jusqu’à présent, on avait une première moyenne de 1971 à 2000, une deuxième de 1981 à 2010, et maintenant on en a une troisième de 1991 à 2020. » Que nous révèlent ces moyennes ? « Le premier enseignement, c’est que les fins de saison sont compliquées. Après le 15 mars, on perd au moins 15 centimètres cumulés de neige par décennie. C’est un effet très net de la température qui augmente. »

COMPLIQUÉES

Et pour le reste de l’hiver ? « Sur l’hiver, il n’y a pas vraiment de baisse jusqu’au 15 mars, juste une très légère perte de 4-5 cm. La neige, c’est une combinaison de deux paramètres : la température et la précipitation. S’il fait froid, une fois qu’elle est au sol, elle ne bouge pas. En clair, si la neige tombe au bon moment et au bon endroit, elle ne bougera pas. Donc c’est très compliqué de dire qu’il n’y aura plus de neige en hiver. Mais on sait qu’elle fond beaucoup plus vite au printemps. »

DANS 30 ANS DES ÉVÉNEMENTS

PLUS

« La prévision à long terme, c’est vraiment un métier spécifique en météorologie, car il y a une analyse nécessaire du globe terrestre en entier, des grands courants… Des modélisations climatiques existent pour la montagne. Elles servent à envisager différents scénarios, en fonction de la réduction des gaz à effet de serre. On sait que les effets du réchauffement climatique seront accentués dans les Alpes (+2-3°) par rapport à la plaine (+1°). D’ici 2050, on va perdre environ 50 cm de neige au sol sur un hiver dans les Alpes.

EXTRÊMES

L’autre caractéristique des évolutions climatiques, c’est le passage beaucoup plus rapide d’un extrême à un autre, de températures de -20 à +20°, contrairement au climat plus lissé, avec moins de haut et de bas, d’il y a 30 ans. Il faut donc s’attendre à des événements plus extrêmes, des hivers avec de très fortes chutes de neige ou des crues avalancheuses (comme en 1999) et des fins de saison (comme au début des années 2000) sans neige, même en haute altitude. Après, en météo, il y a toujours une certaine notion d’équilibre. S’il y a moins à un endroit à un moment donné, il y a plus ailleurs. Par exemple, en janvier cette année, c’était tout sec ici, pendant que la Turquie croulait sous la neige. D’une certaine manière, ça se compense. »

LES RÉPONSES En altitude, le soleil aura fait fondre la neige. On skiera plus bas dans la vallée. (Oscar, 5 ans)

Les inversions de température, ça arrive. Il peut faire plus froid en bas qu’en haut, surtout lorsqu’il y a des mers de nuage. Mais ce n’est pas ça qui permettra de maintenir la neige en vallée plutôt que sur les sommets. Donc non, ce n’est pas possible !

Il n’y aura plus de neige à cause de la pollution… (Mathy, 10 ans)

On ne peut pas dire ça. Le flocon, c’est un noyau de condensation (comme une petite poussière) qui se crée lorsque les températures et précipitations sont réunies. Lorsqu’il y a beaucoup de poussières artificielles dans l’air, comme lorsqu’il y a beaucoup de pollution et qu’il fait froid, ça peut créer un nuage artificiel de flocons. Il y a donc déjà eu des épisodes de neige de pollution dans des villes en France ! La pollution peut donc créer de la neige, s’il fait froid.

LE TÉMOIN DU PASSÉ Il y a toujours eu des années sans neige. À la veille des JO d’Albertville, en février 1992, il n’y avait d’ailleurs pas un flocon. Inversement, il y a eu des années avec tellement de neige que les toits se touchaient, que les gens rentraient chez eux par le premier étage. C’est assez cyclique tout ça. Dans les années 1970-80, on ne se posait pas la question du manque de neige. La priorité, c’était le développement, la construction, l’aménagement des stations.

Jean-Jacques Colliat, 73 ans, Ancien journaliste du Dauphiné Libéré, Les Chapelles



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GLACIER DE GÉBROULAZ

LES NEIGES NE SERONT

PAS ÉTERNELLES

REGARD D’EXPERT : CHRISTIAN VINCENT, GLACIOLOGUE

© Sylvain Aymoz

Univers aussi mystique qu’emblématique, décor d’aventures humaines incroyables, la haute montagne glacière fait partie intégrante de nos massifs, à l’image du glacier de Gébroulaz qui domine la Vanoise. Ces géants sont aujourd’hui fortement menacés, avec quelles conséquences ? Le point avec Christian Vincent, glaciologue de l’Institut scientifique de l’environnement (IGE) de Grenoble. Caroline K.

Situé dans le secteur Sud-Ouest du Parc de la Vanoise, sur la commune des Allues, le glacier de Gébroulaz, qui s’étend sur près de 4 km de long et couvre une surface de 3 km², a la particularité d’être étudié depuis le début du XXe siècle. Ces longues séries de données sont aujourd’hui complétées par les scientifiques de l’Institut scientifique de l’environnement (IGE) de Grenoble, permettant ainsi de mieux comprendre comment réagit l’environnement.

UNE FONTE

Selon Christian Vincent, glaciologue, ingénieur recherche au CNRS DE 60 CM PAR AN de et membre de l’IGE, les mesures recueillies entre autres par système de forage en profondeur (jusqu’à -200 mètres) ou par carottiers montrent que le glacier est en très forte perte de masse. Son bilan masse – à savoir la différence entre l’accumulation des précipitations hivernales et la fonte – est négatif, perdant près de 60 centimètres d’épaisseur par an depuis 30 ans.

INEXORABLE

Depuis le début des années 1980, la fonte du glacier de Gébroulaz, comme la plupart des glaciers de Vanoise, s’est accentuée avec une accélération vertigineuse depuis le début des années 2000, attribuée à l’augmentation des températures estivales et à l’allongement des périodes chaudes. Dans un contexte modéré d’une évolution des températures de 3 degrés d’ici à 2100, il sera réduit de façon extrême dans 30 ans, pour disparaître d’ici à 2080.

DES COURS D’EAU

Par ailleurs, le projet Glacioclim, assuré par l’IGE et financé par le Ministère de la recherche, passe au crible de façon permanente cinq de nos glaciers français. « Un comportement similaire d’un glacier à un autre a été remarqué », précise Christian Vincent, laissant ainsi penser que les glaciers situés en dessous de 3500 mètres d’altitude, disparaîtront avant la fin du siècle. Ce constat alarmant n’est pas sans conséquences pour les massifs montagneux. Régimes des cours d’eau amoindris, risques d’origine glacière (type éboulements) ou encore menace de la biodiversité adaptée aux conditions extrêmes de ce milieu sont à prévoir, au-delà de l’impact paysager qui vient dénaturer le caractère propre de nos sommets.

AMOINDRIS

LA RÉPONSE Y aura-t-il encore des glaciers dans 30 ans ? (Alice, 9 ans)

Les mesures scientifiques montrent que la plupart des glaciers du massif alpin sont amenés à disparaître d’ici la fin du siècle. Donc dans 30 ans, ils seront déjà extrêmement réduits, surtout en-dessous de 3500m d’altitude.


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FAUNE ET FLORE

DES ÉVOLUTIONS À CONTRETEMPS ? REGARD D’EXPERT : VINCENT AUGÉ, PARC NATIONAL DE LA VANOISE Restera-t-il des animaux ? Y aura-t-il des sapins partout ? En montagne, le réchauffement climatique est deux fois plus important que sur le reste de la planète, bouleversant la vie de ses espèces animales et végétales. Vincent Augé, chargé de mission scientifique et milieux naturels au Parc national de la Vanoise, nous explique les interactions entre la faune et la flore, dont leur faculté (ou non) d’adaptation à leur nouvel environnement redessinera les massifs de demain. Caroline K.

VÉGÉTAUX ET ANIMAUX

TOUJOURS PLUS HAUT

Le changement climatique modifie profondément l’environnement de montagne. Le printemps arrive de façon de plus en plus précoce, la floraison gagnant 5 à 8 jours par décennie. L’enneigement diminue un peu plus chaque année, ayant pour conséquence directe la migration des espèces en altitude. Les végétaux remontent de 30 mètres par décennie, et les animaux de 100 mètres. Ce nouveau partage du territoire redistribue les cartes des écosystèmes et donne lieu à des mises en concurrence accrues, un partage de l’habitat où il faut que chacun trouve sa place, là où il n’y en a pas forcément pour tout le monde. La forme conique des montagnes sous-entend que plus on est en altitude, moins il y a d’espace au sol. De plus, chacun évolue et s’adapte à des rythmes différents, désynchronisant les espèces entre elles ou avec leur milieu.

VERS PLUS DE FORÊT ET

MOINS DE

En ce qui concerne les paysages, une mutation profonde résulte de l’évolution des espèces. La forêt s’étend en altitude et sera constituée d’essence d’arbres de plus en plus feuillues et variées.

NOURRITURE

En revanche, la pelouse alpine, source de nourriture pour de nombreux herbivores, régresse. Chez le chamois et le bouquetin, le pic de végétation est en décalage et en quantité insuffisante pour leurs besoins en herbe, donnant lieu à une plus forte mortalité des jeunes fragilisés par un manque de ressources au moment où ils en ont besoin.


9 CHAMOIS, LIÈVRE MARMOTTE OU TÉTRAS

Pa r a i l l e u r s , c e r t a i n e s espèces très adaptées à la haute montagne deviennent complètement décalées par rapport à l’environnement qui les a pourtant façonnées. Le lièvre variable et le lagopède alpin, par exemple, deviennent blancs en hiver afin de se fondre dans le paysage. Leur mue change peu, car elle dépend de la photopériode (la durée du jour) et non de la température. Avec une fonte des neiges plus précoce, ces animaux restent blancs dans un décor qui ne l’est plus, les exposant aux prédateurs.

MENACÉS

Face à ces constats, les espèces les plus typiques et les plus contraintes par leur environnement, sont celles qui risquent de souffrir le plus de ces évolutions. À l’instar des animaux du Grand Nord menacés par le réchauffement de leur milieu naturel, chamois, lièvre variable, marmotte ou autre tétras-lyre semblent menacés.

LES RÉPONSES Y aura-t-il plus d’animaux ? (Jade, 8 ans)

Les animaux emblématiques de nos montagnes rencontreront des difficultés à s’adapter et à survivre. En revanche, les espèces vivant actuellement en basse et moyenne altitude seront plutôt favorisées.

Le loup sera partout ? (Gaston, 8 ans)

DES ESPÈCES

NOUVELLES

En revanche, les espèces qui s’épanouissent dans des environnements moins contraints, comme les cervidés, les sangliers ou les loups vont être favorisées et gagner un terrain de jeu de plus en plus vaste. Plus vert et accueillant plus d’espèces nouvelles, tel serait le visage des sommets alpins de demain, selon ce que les observations et les études menées laissent présager. La nature, comme elle n’a cesse de nous le prouver, a cette incroyable force d’adaptation. Encore faut-il lui laisser le temps de trouver le bon tempo…

C’est une espèce qui s’adapte très bien à son environnement et se déplace beaucoup, ce qui laisse imaginer que sa présence va s’accroître à l’avenir. Tant qu’il n’a pas de barrières, le loup est un grand opportuniste.

Il y aura des fleurs en hiver ? (Jade, 8 ans)

Non, même si les études montrent une arrivée de plus en plus précoce du printemps.


DES

MUSÉE TRADITIONS

POPULAIRES

DE MOÛTIERS

Centre Culturel Marius Hudry 23 Place Saint Pierre +33 (0)4 79 24 04 23 Visite guidée de la cathédrale pour les groupes sur demande


11 YVES PACCALET

LE GRAND TÉMOIN Naturaliste, philosophe, journaliste, écrivain, investi en politique, Yves Paccalet s’illustre à travers une carrière au plus proche de la nature. Son combat est celui de l’éveil des esprits sur l’importance de prendre soin de notre planète. Nous sommes allés à sa rencontre, chez lui au-dessus de Bozel. Caroline K.

ALLER DE L’AVANT

SUR LES QUATRE

Quels leviers pouvons-nous actionner pour éviter cela ? « Il faut aller de l’avant en développant le tourisme 4 saisons, et il y a de quoi faire ! Pour prendre ce virage, il faut qu’il y ait un effort coordonné des autorités locales et des métiers de la montagne. Le comportement des locaux doit être exemplaire, en limitant leur consommation énergétique par exemple. Pour les transports, les ascenseurs valléens (remontée mécanique depuis le bas de la vallée, ndlr) sont une solution pour désengorger les sommets des véhicules. La situation sanitaire a donné envie à ce monde angoissé de connaître les grands espaces, qu’il est nécessaire de protéger en augmentant la superficie des parcs nationaux. »

SAISONS

© DR

L’ÉMERVEILLEMENT

DU MONDE

Qu’avez-vous retenu de votre riche parcours entre mer et montagne ? « Je suis un grand curieux et j’avais envie de crapahuter dans le monde entier. Après avoir grandi en montagne, je voulais voir la mer ! J’ai rejoint le commandant Cousteau et j’ai travaillé à ses côtés pendant 20 ans. Nous sommes allés dans des endroits reculés, des environnements extrêmes, nous avons vécu des situations périlleuses… Le point commun entre la mer et la montagne, c’est l’émerveillement que cela procure, parmi les plus beaux spectacles qu’il existe. Face à ces milieux potentiellement dangereux, on se sent petit et on ressent la force de la nature. » Littérature, politique, cette sensibilité vous a conduit sur le devant de la scène, pour faire bouger les choses. Avec votre expérience, comment imaginezvous notre territoire d’ici 30 ans ? « Je suis très inquiet par rapport à la pollution de la montagne par le plastique que l’on retrouve en nanoparticules partout dans le manteau neigeux. Le changement climatique évolue rapidement en montagne, la saison de ski va se raccourcir. Si rien ne change en stations, les transports continueront à polluer, le bétonnage se répandra toujours plus, le tout dénaturant le paysage et bouleversant les écosystèmes. La surconsommation électrique engendrée par les canons à neige ou l’éclairage nocturne sont des éléments majeurs à considérer. »

LA RÉPONSE Est-ce que les stations vont changer pour prendre soin de la nature ? (Armel, 6 ans)

Elles vont être contraintes de s’adapter par rapport à un enneigement plus faible, en sortant de la logique du « tout ski ». Cela implique un changement en profondeur, qui serait l’occasion de prioriser les problématiques et de se diriger vers un modèle plus respectueux de nos montagnes.


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DANS 30 ANS... Il n’y en aura plus !

Elles seront plus confortables, plus rapides et plus légères (Achille, 13 ans)

(Oscar, 5 ans)

Les remontées fonctionneront avec des réacteurs

Les remontées marcheront en pédalant pour faire du sport (Aélys, 8 ans)

(Basile, 9 ans)

Il y aura moins de remontées (Auguste, 8 ans)

Je ne sais pas si les riches vont rénover les télésièges

Un télésiège pourra aller dans plusieurs directions (Zoé, 12 ans)

Il y aura moins la queue (Zoé, 12 ans)

(Mathy, 10 ans)

Les télésièges seront tous couverts avec des cabines

Les télécabines adapteront la vitesse au paysage (Pierre, 8 ans)

(Armel, 6 ans)

REMONTÉES LES

REGARDS D’ENFANTS

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LES REMONTÉES DE DEMAIN

PLUS SOBRES ET PLUS CONNECTÉES REGARD D’EXPERT : MATHIEU BABAZ, POMA Quand il a fallu choisir un acteur du marché des remontées mécaniques à interroger, notre regard s’est automatiquement tourné vers POMA, pionnier et leader mondial du transport par câble. Mathieu Babaz, son responsable Innovation, Recherche & Développement, s’est prêté au jeu. Romain C.

DEPUIS 30 ANS, UNE

ÉVOLUTION

Plutôt que de révolution, Mathieu Babaz évoque une évolution progressive qui s’est faite avec des ajustements en fonction des marchés et besoins. « Il n’y a pas eu de rupture technologique majeure, la principale innovation ayant été au niveau des moteurs : ils sont plus silencieux et consomment moins d’énergie aujourd’hui. »

PROGRESSIVE

Va-t-on dans la même direction ou assiste-t-on à un changement de cap ? « Il y a un vrai virage qui est pris pour le secteur montagne. L’environnement est maintenant au cœur des préoccupations. On est plus sur la réduction de l’impact environnemental que sur la performance pure. On reçoit énormément de signaux des stations qui souhaitent s’orienter vers de l’optimisation et un juste besoin. »

LE DÉBUT D’UNE

NOUVELLE ÈRE

Et pour les prochaines années ? « Nous travaillons surtout sur les 5-10 ans à venir, et c’est déjà beaucoup dans un monde qui évolue sans cesse. Nous sommes actuellement dans une phase de renouvellement de nos produits, de certaines gammes âgées. On les repense et on les adapte aux évolutions, notamment environnementales. On déplace le curseur vers cette préoccupation qui est le début d’une nouvelle ère. »

ENVIRONNEMENTALE

Côté matériel, il s’agit de repenser les gares, pylônes, cabines et même les sièges. « Notre cabine dernière génération EVO® est ainsi un condensé des attentes des stations en termes d’usage au quotidien et d’impact (ventilation, matériaux, etc.). Pour les télésièges, je pense qu’on est arrivés à une limite avec les 8 places, à la fois en termes d’infrastructures et de poids : on perdrait en efficacité à vouloir faire plus à ce niveau-là. » Du côté digital et connecté, « on s’oriente vers des ajouts de fonctions dans un souci de maîtrise énergétique. Notre technologie EcoDRIVE® permet par exemple d’ajuster automatiquement la vitesse de l’appareil en fonction de l’affluence, et ainsi de générer des économies d’énergie électrique conséquentes… C’est l’avenir. »

© Photos : DR


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LE CHALLENGE DE

L’OPTIMISATION

Comment vous projetez-vous ET DU DIGITAL d a n s l e f u t u r ? « Pour dans 30 ans, je vous avoue que c’est un peu loin… C’est un exercice difficile que d’imaginer notre métier à si long terme. Nous prévoyons des appareils de plus en plus sobres, notamment en termes d’utilisation de ressources et de matières premières, c’est un vrai challenge. Ils seront aussi de plus en plus connectés : la révolution du numérique apporte une plus grande maîtrise des systèmes et plus de facilité à utiliser les machines, des outils qui seront indispensables. Quoi qu’il en soit, les domaines de l’environnement et du digital devraient être tout naturellement au cœur des évolutions, c’est déjà le cas aujourd’hui, mais on est tellement loin d’avoir tout exploré dans ces univers. » Et avec votre regard d’enfant ? « J’ai envie de répondre comme Auguste et son commentaire sur les télésièges qui volent sans câble, se déplacent dans les airs de manière silencieuse, avec peu de consommation énergétique et en harmonie avec la nature qui nous entoure. Cette harmonie entre l’homme et la nature est une prise de conscience qui m’est chère. La notion de déplacement, tel qu’on a pu le vivre jusqu’à présent, va changer. »

LES TÉMOINS DU PASSÉ « Elles ont beaucoup gagné en confort et en sécurité. Il y a 30-40 ans, ça arrivait que des câbles cèdent et des sièges tombent. La France était un peu en retard. Et puis il y a eu une course en avant entre équipementiers (Poma, Leitner) pour les moderniser, pour innover. Qui aurait imaginé construire une telle liaison Paradiski, avec le téléphérique Vanoise Express ?»

Jean-Jacques Colliat, 73 ans, Ancien journaliste du Dauphiné Libéré, Les Chapelles Je pense à l’apparition des télésièges débrayables. On allait enfin commencer à en finir avec les télésièges qu’on arrêtait avec nos mollets…

Marcelle Perrot, 62 ans, Ancienne directrice de Courchevel Tourisme

Il y aura des télésièges qui volent sans câble. (Auguste, 8 ans)

Je n’aurais sûrement pas répondu favorablement à cette affirmation il y a quelques années. Mais aujourd’hui, je pense que ce sera techniquement réalisable ! La difficulté majeure sera de gérer la multitude de sièges volants et la sécurité des passagers pour ne pas qu’ils se percutent.

Les remontées fonctionneront avec des réacteurs. (Basile, 9 ans)

Un peu comme les avions ? Ce n’est pas ou plus dans l’air du temps, tout simplement parce que c’est trop énergivore.

LES RÉPONSES Un télésiège pourra aller dans plusieurs directions. (Zoé, 12 ans)

C’est possible et techniquement déjà faisable aujourd’hui, si on part du principe que le changement s’opère au niveau d’une gare. Mais sans gare et au milieu d’une remontée câblée, je ne pense pas, car il faut nécessairement suivre la trajectoire du câble auquel le siège est accroché...

Les remontées auront des pédales, et pour remonter il faudra faire du sport… (Jade & Aélys, 8 ans)

Même en pédalant très fort en y mettant toute la bonne volonté du monde, cela risque d’être difficile… mais pourquoi pas en termes d’agrément comme pour de l’éclairage cabine ou autre.


Snowtubing n,m. De la bouée mais sur la neige pour faire le plein de sensations !


17 GARDER

L’ESPRIT PIONNIER REGARD D’EXPERT : JÉRÔME GRELLET, SETAM - VAL THORENS Y aura-t-il toujours des remontées demain ? Comment fonctionneront nos forfaits ? De nombreuses stations ont été pionnières dans l’exploitation de leur domaine skiable. Explications et projections avec Jérôme Grellet, directeur général de la Setam, à Val Thorens. Sabrina M.

On aura toujours des RM à câble, car c’est la technologie la plus facile à mettre en place en montagne, la moins coûteuse et c’est celle qui a l’empreinte écologique la plus faible. La tendance de fond, c’est qu’il y aura moins de RM, plus grosses et plus rapides. Elles seront plus interconnectées avec des transports doux qui seront développés dans les vallées. PARLEZ-NOUS DE CET ESPRIT PIONNER DES STATIONS L’innovation fait partie de l’ADN de Val Thorens. Un brin de folie animait les pionniers pour la créer ici à 2 300 m d’altitude. La Setam a poursuivi sur cette lignée avant-gardiste en ayant, au sein de sa structure, une cellule recherche et développement, ce qui est assez rare pour une société de remontées mécaniques. Nous avons créé des appareils qui n’existaient pas comme le funitel, le télésiège à double embarquements ou encore le télésiège à exploitation sans opérateur. Nous avons donc des compétences électriques, mécaniques, une cellule prototype, pour apporter des nouveautés, des améliorations ou répondre aux nouveaux enjeux. C’est la recherche de la performance.

AUJOURD’HUI NOUS DESSINONS

NOTRE PARC D’ATTRACTIONS DE DEMAIN COMMENT VOYEZ-VOUS LES REMONTÉES DANS 30 ANS ? Fondamentalement, il n’y aura pas de grand changement. Nous aurons des remontées plus performantes en termes de sécurité pour les clients et assez autonomes, avec une surveillance accrue. Nous aurons des appareils perfectionnés en termes de mécanique, électrique, informatique et connectivité, nécessitant un service maintenance de haut niveau, capable de gérer la RM dans sa globalité. Les métiers des RM seront amenés à changer, ils seront plus tournés vers le service. AVEC VOS YEUX D’ENFANT, À QUOI POURRAIT RESSEMBLER LE DOMAINE DU FUTUR ? Aujourd’hui, nous dessinons notre parc d’attractions de demain, diversifiant de plus en plus l’offre à ski et hors-ski, notamment avec les expériences à sensations. Sans oublier le développement de l’été, qui est le futur relais de croissance de la montagne…

LE CHIFFRE

AVEC VOTRE EXPERTISE, PARLEZ-NOUS DES REMONTÉES MÉCANIQUES DE DEMAIN…

Depuis le début de l’exploitation des domaines skiables, les télésièges sont passés d’une capacité de transport de 600 pers/h à des rendements de...

3600 pers/h

LES RÉPONSES On aura des puces pour les forfaits qui seront intégrées dans notre corps. (Auguste, 8 ans)

Je ne crois pas, non ! Il faudrait que les populations acceptent cette intrusion dans le corps humain. Et il sera inutile d’en arriver là, car notre démarche, notre mouvance, notre œil… sont des identifiants biologiques naturels que nos installations sauront décrypter facilement d’ici 2052 !

Pourra-t-on dormir dans les remontées ? (Tom, 7 ans)

Je ne pense pas... Les remontées font des trajets courts, il n’y a pas grand intérêt à dormir en l’air et en mouvement !


18

DOMAINES SKIABLES RATIONALISER POUR CONTINUER À RÊVER

REGARD D’EXPERT : DAVID PONSON, COMPAGNIE DES ALPES Aménager le territoire tout en gardant son âme d’enfant. Il est peut-être là, le secret de la réussite. C’est en tout cas avec ce regard et son émerveillement profond pour cette grande dame qu’est la montagne que David Ponson, directeur de la division montagne et activités outdoor de la Compagnie des Alpes, répond à nos questions sur l’évolution de nos domaines skiables. Sabrina M.

COMPRENDRE LA

PROFONDEUR DE

C o m m e n t abordez-vous LA TRANSITION l’aménagement des domaines skiables ? La difficulté de l’exercice qui est le nôtre et ce qui en fait son grand intérêt, c’est qu’on se projette dans la durée. Mais ce qui est vrai aujourd’hui sera peut-être différent demain… Nous menons donc différentes études, certaines très pragmatiques dont l’enjeu principal est le changement climatique, et des études clients, ce qui nous permet de nous projeter et de mener des projets cohérents. Nous avons un partenariat avec Météo France, qui numérise les domaines skiables pour mesurer l’évolution climatique et nous donner des indications précises sur le niveau de neige naturelle qu’on aura dans 10, 20, 30 ans… On lie ces études climatiques à des études clients, dont celle menée par l’OBSOCO (l’Observatoire Société et Consommation) qui nous aide à capter les tendances et à comprendre la transition que nous vivons pour déterminer comment agir demain, comment donner du sens à ce que l’on fait afin de trouver le juste équilibre dans l’aménagement de notre territoire.

FAIRE MOINS MAIS MIEUX

Certains enfants pensent que, dans 30 ans, il n’y aura plus de remontées mécaniques. D’autres qu’il y en aura plus ! Que répondezvous ? Que tous les enfants ont raison ! À mon sens, il y aura plus de remontées mécaniques sur le plan national, par leur développement dans des applications urbaines. Ce sont des installations décarbonées, qui peuvent trouver leur pertinence dans la désaturation des centresvilles. En montagne en revanche, il y en aura certainement moins, puisque quand on installe une nouvelle remontée mécanique qui est souvent un plus gros porteur, c’est, la plupart du temps, pour en remplacer 2 ou 3.

Nous sommes dans la rationalisation des domaines, notre engagement, c’est d’être dans le « moins mais mieux ». On appréhende nos équipements dans le durable, en impactant le moins possible la biodiversité, la faune, la flore… l’environnement dans sa globalité. Et pour conclure sur ce point, en montagne la question des ascenseurs valléens est un enjeu de demain (lire aussi page 60). Il nous faut envisager l’aménagement de la montagne différemment, car nous ne déplacerons pas les stations et, on le sait, la limite pluie neige remonte. À nous de nous adapter sans acharnement thérapeutique, en amenant nos clients à la bonne altitude, à la mode suisse et autrichienne.

EN MONTAGNE, QUAND ON INSTALLE

UNE NOUVELLE REMONTÉE MÉCANIQUE QUI EST SOUVENT UN PLUS GROS PORTEUR

C’EST LA PLUPART DU TEMPS POUR EN REMPLACER 2 OU 3


19

LA RÉPONSE EN TOUTES

Avec votre regard d’enfant, comment rêveriez-vous la montagne de demain ? Elle garderait son pouvoir d ’ é m e r v e i l l e m e n t . Le s senteurs, la beauté des paysages, les lumières… seraient encore plus mises en valeur et ce, en toutes saisons. Dans le respect de chaque composante de notre environnement, des individus, nous vivrions des émotions et des sensations exacerbées.

SAISONS

Grâce aux études que nous menons, notamment, on se rend compte que nous avons besoin de rupture avec le quotidien, de ressourcement. C’est ce que doit être la montagne de demain, un émerveillement sans cesse renouvelé, une redécouverte de ce monde magique. C’est ce que nous cherchons à faire… Si on prend l’exemple de l’aménagement du secteur de la Masse aux Menuires, nous avons remplacé 3 remontées par un gros porteur tout vitré, qui fait la part belle à la vue, à la beauté des paysages et qui permet de redécouvrir un secteur sous un nouveau jour… avec des étincelles dans les yeux.

Est-ce que demain, la montagne sera comme un parc d’attractions ? (Tom, 7 ans)

Un parc d’enchantement, oui, un parc d’attractions, non. Ce qui est flagrant dans la restitution de l’étude menée par l’Observatoire Société et Consommation, c’est cette prise de conscience très forte de tous les individus pour la préservation de notre environnement. C’est la base de tout projet de vie, d’entreprise, d’association... Ça dépasse les enjeux politiques, c’est un enjeu sociétal que d’amorcer cette transition. Donc non, la montagne ne sera pas un parc d’attractions, on l’aime beaucoup trop pour lui donner ce qualificatif. On cherche à l’aménager en la préservant, à l’embellir en la respectant. Éviter, réduire, compenser, sont trois piliers fondamentaux. Mettre en valeur la nature en la respectant, c’est une des composantes essentielles de notre métier.

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DANS 30 ANS...

On ne pourra plus skier car il n’y aura plus de neige (Gaston, 8 ans)

Il y aura moins d’accidents

Il y aura encore plus de pistes (Achille, 8 ans)

Les canons à neige seront plus performants (Auguste, 8 ans)

(Pierre, 8 ans)

Il y aura plus de réalité virtuelle

On aura des casques qui nous diront quelle piste prendre (Capucine, 10 ans)

(Achille, 13 ans)

PISTES LES

REGARDS D’ENFANTS

23


24 MÉTIERS, OUTILS, TECHNOLOGIES

DES PISTES 3.0

REGARD D’EXPERT : BENJAMIN BLANC, SERVICE DES PISTES DE LA VALLÉE DES BELLEVILLE Comment seront gérées les pistes de demain ? Seront-elles plus sûres ? Grâce à toujours plus de technologie ? Benjamin Blanc, directeur général du service des pistes de la vallée des Belleville (Val Thorens, Les Menuires, Saint-Martin-de-Belleville), qui compte 200 personnels, 6 chiens d’avalanche, 900 enneigeurs, 3 usines à neige et 30 dameuses, nous dresse les hypothèses et enjeux. Enimie R. En quelques années, les outils quotidiens utilisés par les services des pistes des domaines skiables ont été révolutionnés par des apports technologiques visant à améliorer la sécurité des clients et des personnels, ainsi que la qualité de l’expérience skieur. « Quand on est le plus gros service des pistes du monde, on se doit d’innover et de tirer la profession par le haut », insiste Benjamin Blanc, directeur depuis 2014 du service des pistes de la vallée des Belleville, où sont nées de nombreuses innovations. © Clément Ducruet

AU CŒUR DE

Dans les Belleville, les dameuses sont ainsi équipées du Snowdata, qui permet de mesurer les hauteurs de neige selon le profil de la piste. Les pisteurs-secouristes sont équipés de GPS sur leurs radios, activés lors des secours. Lors des déclenchements d’avalanche, ils sont géolocalisés et suivis par le système Vigi-Pida. « Ces jours-là, entre 30 à 45 équipes sont dehors, dans des conditions extrêmes, avec des explosifs dans le dos. Il fallait trouver un moyen de les aider... Dès qu’ils s’écartent de l’itinéraire prévu, une alerte nous permet de vérifier tout de suite si tout va bien. »

L’INNOVATION

BAISSER

Tout converge vers un but, baisser l ’ a c c i d e n t o l o g i e L’ACCIDENTOLOGIE et le sentiment d’insécurité sur les pistes. « Il en va de l’enjeu du renouvellement de la clientèle. Le système Skiflux permet de compter les skieurs en différents points du domaine. Jusqu’à 25 skieurs/ hectare, on est bien. Au-delà, le risque augmente. »

UN IMPÉRATIF

Une cellule drone a aussi été mise en place fin 2019. « C’est un outil fabuleux au service de la prise de décision, qui permet la projection d’une caméra en temps réel, qui vole par 80 km/h de vent, avec 40 minutes d’autonomie, de nuit, dans le brouillard. Ils sont d’une aide précieuse à la recherche de personnes et à la prévention. »

© Cyril Cattin

Pour aller plus loin, le service des pistes a créé et développé un logiciel baptisé « LEA Secours », qui centralise et recense chaque secours. « On essaie de capter le maximum d’infos pour réaliser une cartographie précise. Cette année, sur les 700 secours déjà réalisés à Val Thorens [début février, ndlr], 49% sont dus à la vitesse ou un niveau technique insuffisant, 24% à la fatigue, 12% à une emprise (alcool, drogue) et 9% à l’implication d’un autre skieur (collision, route coupée...). Ça nous permet ensuite d’analyser, de faire des comparatifs par secteur, de rectifier des situations. L’action reste forcément humaine. LEA, c’est vraiment l’outil final. Il nous aide à comprendre l’accidentologie, pour que les skieurs prennent moins de risques et que nous fassions moins de secours. Le grand gagnant reste au final la victime. »


25

LA SÉCURITÉ

PLUS QUE

Pour rendre les pistes plus sûres, les réponses à court terme (lire cicontre) ne suffiront pas. « Le métier de pisteursecouriste va aussi devoir évoluer, poursuit Benjamin Blanc. Pour mener des actions plus marquées se pose la question d’avoir des pisteurs assermentés, comme cela existe déjà aux États-Unis. » Le directeur s’interroge aussi sur l’image mise en avant des sports d’hiver. « En France, on communique sur les notions de plaisir et de liberté. En Suisse ou en Italie, on met en avant la beauté du geste, les virages... C’est un constat, pas une critique, mais on pourrait avoir des messages plus sécuritaires. »

LA LIBERTÉ

À long terme, « il faut viser l’éducation des enfants, pour qu’ils aient une meilleure connaissance des codes pour évoluer sur les pistes ». Un premier jalon a été posé cet hiver, avec l’ouverture aux Menuires du Ski Patrol Experience, un espace ludique et pédagogique pour initier les 6-14 ans aux métiers des pistes. Et la création d’une section de jeunes pisteurs-secouristes, un peu comme chez les pompiers, est en réflexion.

LA RÉPONSE Sur les pistes, il y aura moins d’accidents. (Pierre, 8 ans)

La réponse est oui. On n’a pas le choix. La majorité de nos clients sont des urbains. On réfléchit à court terme à de nouveaux systèmes et codes universels qui leur parlent, pour faire ralentir ou prévenir d’un danger. Comme un éclairage laser qui s’afficherait sur les pistes, qui permettrait de séparer des flux, de passer des messages, de matérialiser des passages piéton... On peut aussi imaginer un outil de gestion des flux, une sorte de Waze des pistes.

LES TÉMOINS DU PASSÉ

SE DIVERSIFIER

À L’ANNÉE

Cette diversification, « toujours en lien avec notre cœur de métier », n’est pas le fruit du hasard. « D’ici 10-15 ans, nous aurons perdu quelques semaines d’exploitation en début et en fin de saison. Pour garder notre niveau d’excellence, il va falloir trouver d’autres modes de financement, la diversification de nos activités est l’un des moyens. » Elle a aussi un intérêt social, celui d’arriver à proposer des contrats plus longs au personnel. « Le Covid a accéléré les réflexions pour développer des missions pendant l’intersaison et l’été, par exemple de sécurité sur des événements sportifs. On réfléchit aussi à la création d’un centre d’entraînement à destination des professionnels de la montagne, pour la transmission des savoirs en interne ou la mise en place d’une formation de pilote professionnel de drone avec option montagne. Le rôle d’un service des pistes, c’est d’être un moteur de son territoire, dans sa spécialité, à savoir le secours, la prévention, l’expertise sécurité. Et la vie d’un territoire, c’est à l’année... »

Il n’y a pas que le matériel ou les pistes qui évoluent, il y a toute la société. Le message médiatique aujourd’hui, c’est « la montagne, ça vous gagne », avec des pistes bien damées, où on voit les rayures. Avant, il y avait des champs de bosses, ça faisait réfléchir, on allait moins vite et les gens savaient mieux skier. Le ski s’est ouvert à tous, c’est bien, mais l’évolution est un peu inquiétante, surtout sur le volet vitesse. D’ailleurs les 10 conseils du skieur, personne ne les connaît...

Jean-Jacques Colliat, 73 ans, Ancien journaliste du Dauphiné Libéré, Les Chapelles

Aujourd’hui, les gens skient trop vite, on a l’impression que les gens étaient plus respectueux avant. Mais on ne va pas quand même pas mettre une police sur les pistes avec des amendes !

Paul Valesh, 90 ans, Menuisier, Montagny


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LA NEIGE DE CULTURE UNE SOLUTION D’AVENIR ?

REGARD D’EXPERT : NICOLAS COURSEAUX, RESPONSABLE PÔLE NEIGE, LES ARCS/PEISEY-VALLANDY Les enneigeurs seront-ils plus performants ? Pourra-t-on produire de la neige en d’autres saisons pour skier plus longtemps ? Comprenons déjà comment la neige de culture est fabriquée, avec Nicolas Courseaux, responsable du pôle neige sur le domaine Les Arcs/Peisey-Vallandry. Sarah R.

LA

NEIGE DE CULTURE KÉZAKO ?

Les skieurs assidus l’ont forcément effleurée de la spatule. La neige de culture est partout en station, et on croise plus d’un enneigeur (les fameux « canons ») sur les pistes. Mais comment est-elle fabriquée ? Pour une bonne neige de culture, il faut 3 ingrédients : de l’eau, de l’air et du froid. « Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas d’adjuvant utilisé pour produire la neige, tout est naturel », tient à préciser Nicolas. L’eau est pompée dans des retenues d’eau, comme celle de l’adret des Tuffes à Arc 2000, qui se remplit gravitairement à la fonte des neiges, elle est pompée puis acheminée via un système de canalisations vers les enneigeurs. De l’air est également distribué, et c’est la pulvérisation d’eau sous pression et d’air comprimé en simultané qui, combinée au froid, va produire des grains de neige. Plus dense que la neige naturelle, elle sera plus facile à conserver tout au long de l’hiver car elle retient mieux le froid.

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L’IMPORTANCE DU

LA RÉPONSE

TIMING

Aujourd’hui, on ne peut produire la neige de culture qu’à température négative, sinon l’eau ne se transforme pas en neige. Et ce qui importe le plus, ce n’est pas la température sèche (celle sur nos thermomètres) mais la température humide, qui est la température sèche à laquelle est ajouté le taux d’humidité mesuré dans l’air. On peut produire de la neige à partir de -2,5°C pour les « ventilateurs » et -3,5°C pour les « perches » en température humide, soit aux alentours de 0°c si le taux d’humidité dans l’air est faible. Le froid est donc primordial !

Pourra-t-on fabriquer de la neige même en été ? (Auguste, 8 ans)

Il n’y aura pas de miracle... Comme la neige naturelle, la neige de culture est soumise aux lois de la nature. Pas de froid, pas de neige… Et la conserver une fois produite est difficile et coûteux sans garantir une neige de qualité. En revanche, elle pourra sûrement être produite de façon plus écologique grâce aux énergies renouvelables.

Les constructeurs d’enneigeurs ont fait de gros progrès ces 30 dernières années pour optimiser la production de neige de culture en ajustant au maximum les quantités d’eau et d’air nécessaires. « On peut encore progresser sur l’énergie nécessaire pour produire », estime Nicolas. À ce sujet, l’hydroélectricité a le vent en poupe : pourquoi ne pas utiliser les installations de neige de culture pour créer de l’énergie ? ADS, la société en charge de l’exploitation du domaine skiable des Arcs/Peisey-Vallandry, étudie un projet de microcentrale hydraulique qui permettrait d’autoproduire l’électricité nécessaire au fonctionnement des enneigeurs dans un cercle vertueux.

CANONS

DU FUTUR ?

Sans froid, il ne sera physiquement pas possible de produire de la neige en été. Avec le réchauffement climatique, les créneaux de froid diminuent déjà à l’avant-saison en novembre, et les saisons d’hiver vont rétrécir petit à petit. Si on ne peut pas la produire, est-ce ÇA SEMBLE qu’on pourrait la stocker en prévision ? TRÈS CHAUD... Cela existe déjà, à l’image du « snowfarming » qui consiste à recouvrir de grands tas de neige de sciure de bois puis à les bâcher pour conserver la neige. Une pratique coûteuse et énergivore, car elle nécessite en plus de déplacer la neige par la suite : impossible de l’appliquer à l’échelle d’un domaine skiable.

LA

NEIGE EN ÉTÉ

LE CHIFFRE

© DR

Pour que les pistes soient prêtes à l’ouverture du domaine skiable à la mi-décembre, la production de neige commence début novembre. « Le froid n’est pas toujours au rendez-vous, c’est pour cela qu’il est important d’avoir un gros volume d’eau stockée pour maximiser la production lors des créneaux de froid », explique Nicolas. Par exemple, la retenue de l’adret des Tuffes contient 400 000m3 d’eau et le réseau d’enneigeurs des Arcs/PeiseyVallandry peut débiter jusqu’à 3100m3 par heure, l’équivalent de 5 baignoires par seconde. La neige produite servira de souscouche au manteau neigeux auquel la neige naturelle s’ajoutera et tiendra ainsi jusqu’à la fin de la saison.

ET LES

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d’eau d’eau

=

de de neige LE TÉMOIN DU PASSÉ Quand ils ont créé l’usine à neige de Courchevel, la première, c’était mon fils qui s’en occupait, elle était dans le coin du plan du Vah-Praméruel. C’était pas pour rien, il fallait pallier le manque de neige. Au début, il y avait des récalcitrants, car la neige n’était pas la même que la vraie. Aujourd’hui, des usines il y en a partout ! Cela permet de skier, juste avec du froid.

Paul Valesh, 90 ans, Menuisier, Montagny


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29 LES COURS DE SKIS FACE À LA

RÉALITÉ VIRTUELLE REGARD D’EXPERT : MARC BOURREAU, ESF MÉRIBEL Comment apprendra-t-on à skier demain ? Après plus de virtuel ou toujours les deux skis bien dans la neige ? Rencontre avec Marc Bourreau, directeur de l’ESF Vallée de Méribel. Céline L. SELON VOUS, À QUOI RESSEMBLERA L’ESF DANS 30 ANS ? Je pense qu’on aura de plus en plus d’adeptes du ski. Il faudra se réorganiser pour gérer au mieux la sécurité, car on s’attend à plus de monde sur les pistes et dans les cours. Tout comme des terrains de jeu sont (et seront encore) créés pour les skieurs avides de hors-piste, on aura sans doute des pistes spécialement dédiées aux débutants, réservées à l’enseignement. L’ESF A SU ADAPTER SON OFFRE HORS-SKI. CETTE TENDANCE VA-T-ELLE SE DÉVELOPPER ? Sur quatre personnes en vacances, il y en au moins une qui ne skie pas. L’ESF a toujours proposé des activités outdoor comme la raquette. L’avenir, ce sont des packages multiactivités. On s’aperçoit que les enfants sont là pour apprendre à skier, les adultes pour vivre une expérience montagne (ski le matin, parapente l’après-midi…). QUEL PROFIL AURA LE MONITEUR DE DEMAIN ?

LA RÉPONSE Pourra-t-on prendre des cours de ski depuis son salon ? (Camille, 9 ans)

Il existe déjà des Dry Slopes (pistes de ski sèches ou artificielles, ndlr), mais elles viennent en complément. Apprendre à faire du ski uniquement en virtuel, cela me paraît compliqué ! Rien ne vaut une bonne sensation de glisse et une vraie pente, car le corps doit pouvoir réagir en conséquence. Cela peut être intéressant pour avoir les sensations virtuelles, mais cela restera toujours… virtuel.

Il devra avoir plusieurs cordes à son arc : le ski plus une ou plusieurs autres activités outdoor. Cela nous permettrait en plus de garder nos jeunes moniteurs et de développer notre activité toute l’année.

RIEN NE VAUT UNE BONNE

SENSATION DE GLISSE ET UNE VRAIE PENTE

ET LES COURS ? Peut-être que dans 30 ans, on sera en relation avec les clients par casques interposés. On communiquera en direct avec les élèves pour qu’ils reçoivent tous la même information en même temps. Ce système existe déjà, mais coute encore très cher. QUEL SERAIT VOTRE SOUHAIT POUR VOS CLIENTS DEMAIN ? Faciliter le parcours client (trajet, clés, courses…) qui est encore trop compliqué. Le système de résidences avec services, c’est l’avenir. Dans 30 ans, les clients, on ira les chercher directement chez eux, il faudra leur rendre la vie encore plus simple et agréable !

LES TÉMOINS DU PASSÉ Ces dernières décennies, l’offre en direction des enfants a beaucoup évolué, notamment l’arrivée des Villages Enfants des écoles de ski. Ce sont devenus de vrais espaces d’accueil et de cours ludiques pour les enfants, avec des univers dédiés (châteaux, mascottes, etc.).

Marcelle Perrot, 62 ans, Ancienne directrice de Courchevel Tourisme Les gamins apprenaient le ski lors des classes de neige. C’est vrai qu’il y en avait beaucoup !

Jean-Jacques Colliat, 73 ans, Ancien journaliste du Dauphiné Libéré, Les Chapelles



DANS 30 ANS... Les bâtons de ski seront en bois (Armel, 6 ans)

Les skis remonteront tout seuls grâce à un moteur derrière les fixations (Auguste, 8 ans)

Les casques auront des caméras et nous donneront les directions, avec vue arrière dans la visière (Capucine, 10 ans, et Aélys, 8 ans)

Des gps connectés sur les skis (Aélys, 8 ans)

Les surfs auront un moteur pour avancer sur les plats et remonter les pistes (Armel, 6 ans)

Les skis changeront de couleur rien qu’en y pensant (Aélys, 8 ans)

On va récupérer la matière des vieux skis pour en faire autre chose (Mathy, 10 ans)

On pourra facilement ranger nos skis dans les voitures (Pierre, 8 ans)

Les skis seront plus légers, pour les porter plus facilement et faire de plus beaux virages (Zoé, 12 ans)

MATÉRIEL LE

REGARDS D’ENFANTS

31


32

DES SKIS

ESTHÉTIQUES, PERFORMANTS ET PROPRES REGARDS D’EXPERTS : SARA ISOUX GAY, SALOMON & PIERRE VAUGE, ROSSIGNOL Y aura-t-il des skis électriques ? Des skis qui changent de couleur ? Comme dans tout secteur économique, les marques ne cessent de chercher à améliorer leurs produits, pour les rendre plus beaux et plus performants. Tour d’horizon des réflexions avec Sara Isoux Gay et Pierre Vauge, des départements Recherche et Développement de Salomon et Rossignol-Dynastar. Sabrina M.

CÔTÉ

TENDANCES

Chez Salomon, ces dernières années un engouement est né pour la découverte et l’exploration de la montagne à ski sous toutes ses formes et pour le plus grand nombre. Entre le ski de piste et le ski de randonnée, Salomon s’oriente vers du matériel plus léger et plus artistique. Côté design, la tendance c’est l’esprit graff, dessins, street art d’une part, et d’un autre côté se développe un esprit outdoor avec un design montagnard puriste très nature et des couleurs qui flashent. Côté Rossignol, chaque année, le renouvèlement et l’amélioration sont le parti pris de la marque qui travaille les lignes de côtes, le relevé des spatules, la vue de profil… pour toujours plus d’esthétisme et de performance. Le second axe de développement concerne le choix des matériaux, qui s’oriente vers de la fibre de basalte pour gagner en poids sur les skis de rando par exemple, et plus généralement vers des matériaux recyclés.

L’ENJEU : TRANSFORMER

L’INDUSTRIE DU SKI EN

INDUSTRIE

Contrairement à l’imaginaire des enfants qui voient l’électrique se développer sur les skis, c’est une tout autre voie que suivent nos marques. Leur enjeu majeur est de transformer l’industrie du ski, en industrie propre. De nombreuses recherches sont aujourd’hui menées sur les matières pour que ces dernières soient 100% recyclées et recyclables, en conservant les mêmes propriétés mécaniques et par là même, les mêmes performances.

PROPRE

© Rossignol

Depuis 2006, Rossignol épouse le programme de développement Respect, dont le travail s’axe principalement vers une plus grande prise en compte de l’environnement. Aujourd’hui, la principale difficulté vient des composites du ski qui ne sont pas recyclables comme la fibre de verre. L’objectif à terme serait de pouvoir placer le ski dans une machine, en extraire chaque matière et reconstruire un ski avec. Gaspiller moins de matière à la fabrication, utiliser des résines biosourcées, du bois issu de forêts durables certifiées ISO 14001, Rossignol est audité chaque année sur son engagement à améliorer son cycle d’industrialisation de manière plus responsable.


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LES RÉPONSES On aura des skis électriques pour remonter les pentes… (Capucine, Basile, Auguste...)

Comme pour les vélos, la question s’est posée et l’analogie est intéressante. Mais pour l’esprit Salomon, « c’est contraire aux lois du ski. Par définition un ski est une planche à glisser, il n’y a pas de mécanique dessus et le plaisir recherché se trouve dans la descente ». Chez Rossignol, la question de fabriquer des skis de rando en mode « chenillette » s’est posée pendant le Covid, mais elle est restée à l’état de « délire de chercheur ».

© Photos : Matt Georges

DES SKIS QU’ON

GARDERA

TOUTE LA VIE

Dans le futur, les skis ne seront plus des produits de consommation mais deviendront de vrais compagnons de route, qui nous accompagneront une grande partie de notre vie. Dans cette optique, Salomon oriente ses recherches vers un ski assemblé dont on pourra soit réparer les parties abîmées, soit faire évoluer en fonction des dernières techniques développées, tant pour augmenter la vitesse, la tenue sur neige glacée, que pour garder l’aspect design au goût du jour. L’idée, c’est de réduire notre empreinte sur l’environnement, tout en gardant l’esthétisme et la performance. Aujourd’hui, le marché du ski est un secteur dans lequel il y a de nombreux acteurs et dans lequel l’offre est vaste. Il sera, demain peut-être, plus minimaliste, plus restreint, plus authentique et plus proche de la nature.

LES SKIS DE DEMAIN

AVEC LEURS

« Une planche qui soit en union avec la nature, très fine, très réduite comme… une planche de surf avec beaucoup moins de contraintes techniques, très légère et fluide sur la neige, sans carres, pour offrir toujours autant de plaisir, mais différemment. » (Salomon)

YEUX D’ENFANTS

« Sur piste, un ski qui tient sur la neige dure, qui permet de tailler de superbes courbes sans jamais décrocher. En poudreuse, le rêve serait de flotter sur la neige sans avoir à se soucier de l’équilibre, comme une sorte de soucoupe volante ! » (Rossignol)

Pourra-t-on skier sur l’herbe s’il n’y a plus de neige ? (Tom, 7 ans)

Rien d’impossible pour les deux marques, en utilisant des matériaux robustes avec des carres solides. Et quand on voit Candide Thovex skier dans tous les lieux et sur toutes les matières, comme la muraille de Chine ou encore le désert, tout est réalisable ! Sans oublier qu’il existe déjà, au Danemark et en Angleterre, des pistes synthétiques.

VRAI OU FAUX ? Les skis changeront de couleur rien qu’en y pensant ! (Aélys, 8 ans)

Les deux marques mènent des études en ce sens, pour que la couleur change en fonction de la température. Alors même si ce n’est pas la priorité, ce n’est pas impossible ! La gamme femme NOVA 6 de Rossignol propose déjà des skis qui changent de couleur, grâce à des encres interférentielles, selon la luminosité et l’angle de vue.


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RETOUR VERS LE FUTUR

BEST-OF DES INNOVATIONS DU MOMENT Et dire qu’il y a 100 ans on dévalait les pistes sur des skis en bois, alors qu’aujourd’hui, il existe des casques de ski connectés. Voici un best-of des dernières innovations en termes de matériel. Et qui sait si demain les skis ne voleront pas ? Caroline B.

DES SKIS PLIABLES

La marque slovène Elan a lancé à l’automne dernier Voyager, un ski de piste qui présente l’avantage de se plier en deux pour être transporté plus facilement. Après 8 ans d’élaboration, le Voyager se décline en trois coloris et tailles : 160, 166 et 172 cm. Vendus seuls, les skis s’affichent à 1 399€. https://elanskis.com

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38

LES COULISSES ET

DÉFIS D’UN FABRICANT REGARD D’EXPERT : NICOLAS DEFUDE, JULBO Les casques seront-il plus résistants ? Nous diront-ils où aller ? À quoi ressembleront les lunettes de ski de demain ? Fort d’une belle et longue histoire avec la montagne, Julbo a toujours eu une vision d’avance. Au siège du lunettier, basé au cœur du Jura, rencontre avec Nicolas Defude, chef de produit hiver masques et casques, qui nous livre son regard sur les innovations actuelles et à venir. Céline L.

TOUJOURS

BIEN VOIR

Pouvez-vous nous donner un coup d’œil général sur les innovations aujourd’hui ? « Marque implantée dans l’hiver depuis une quinzaine d’années, Julbo s’est singularisé par une approche LE TERRAIN vite très proche du terrain et un esprit résolument freeride. On conçoit le ski comme une discipline outdoor avec une partie aventure importante ! Premièrement, nous voulons garantir que vous voyez toujours bien le terrain. Cela a abouti à notre technologie photochromique REACTIV. L’écran s’adapte, s’éclaircit et se fonce, selon les conditions lumineuses, et permet d’avoir la meilleure vision possible à tout moment. Parmi les premiers à développer cette technologie, nous poussons le curseur encore plus loin : bonne adaptation au froid, grande plage photochromique, effet photochromique garanti à vie, matériau léger, très résistant et bien sûr très bonne qualité optique. ».

ÉVITER LA

BUÉE

La vision est donc une priorité, tout comme le confort ! « En étant proche du terrain, on se rend compte des usages qui méritent d’être étudiés. Depuis 2015, on a sorti un masque avec le système de ventilation SUPERFLOW, notre deuxième technologie qui fait la différence sur le marché : on peut décrocher l’écran de la monture pour créer un canal de ventilation, parfait pour les freerideurs qui marchent pour éviter la buée… »

Et sur quels défis techniques travaillez-vous aujourd’hui ? « On fait passer un cap à la photochromie avec la plus grande plage possible 0-4, qui couvrira l’intégralité des conditions : on peut skier de nuit (catégorie 0) jusqu’au moment le plus ensoleillé (catégorie 4). Le challenge était d’avoir cette grande plage tout en gardant une capacité de bien lire le terrain, avec une super adaptabilité aux températures froides. L’hiver prochain, cette technologie sera sur nos masques et a vocation à se diffuser dans les différentes gammes. »


39

LA RÉPONSE Est-ce que les casques seront encore plus résistants ? (Aélys, 8 ans)

LA

PHOTOCHROMIE

Et après, quel sera, selon vous, le futur des masques et lunettes de ski ? « Sortir des sentiers TECHNOLOGIE D’AVENIR battus, pour nous c’est la tendance qui va rester. Donc nos technologies photochromiques sont amenées à se populariser et à être de plus en plus précises. Demain, on peut imaginer que cela sera encore plus rapide, on pourra éclaircir ou foncer son masque sur demande en appuyant sur un petit bouton par exemple. On ira encore plus loin sur les techniques de ventilation, avec des systèmes encore plus fiables, plus faciles. »

L’accent sera en effet mis sur la protection et la sécurité. On introduit par exemple la technologie MIPS, qui induit un mouvement du casque autour de la tête, une mousse servant à réduire l’énergie du choc. Dès 2023, nos casques et masques seront équipés d’une puce TWICEME qui permet d’enregistrer des informations de santé, d’identité, de contact pour permettre aux premiers secours d’avoir ce dont ils ont besoin pour traiter au mieux l’accidenté.

LE CASQUE PERMETTRA D’

ANTICIPER

Et côté casques, aurontils une vue arrière dans la visière et nous dirontils où aller grâce à une caméra intégrée, comme le pensent Capucine (10 ans) et Auguste (8 ans) ? « Aujourd’hui, porter un casque n’est plus une contrainte, car ils sont légers et confortables. Les gros efforts de développement vont s’appliquer à trouver des systèmes protecteurs encore plus performants. Aprèsdemain, le casque permettra d’anticiper les accidents, de signaler des présences avec des capteurs de rapprochement. Effectivement, on réfléchit à un système qui permettrait de voir ce qu’il se passe derrière. »

L’ACCIDENT

MASQUES

CONNECTÉS

« Pour l’affichage des informations dans le masque, on l’a déjà inventé ! Les lunettes connectées EVAD-1 sont sorties en 2020, une première mondiale. Elles s’adressent aux coureurs ou cyclistes qui peuvent visualiser de nombreuses informations (chrono, distance parcourue, dénivelé, vitesse, allure, fréquence cardiaque...). Pour la pratique du ski, on peut imaginer intégrer de la navigation, les plans des pistes, de l’info trafic… »

LE TÉMOIN DU PASSÉ Le matériel a tellement changé ! Quand je pense qu’on a commencé à skier avec des skis en bois et des chaussures à lanières ! Même la luge, on la pratiquait avec des bouts de douves de tonneaux.

Paul Valesh, 90 ans, Menuisier, Montagny


© Courchevel Tourisme

MONTAGNE - ÉCOLOGIE - TECHNOLOGIE

IMAGINONS LA MONTAGNE DE 2030

Notre ambition : lier montagne, écologie et technologie pour construire le futur. Le réchauffement climatique, la saisonnalité du tourisme, les contraintes sanitaires et économiques sont autant de facteurs qui nous poussent à imaginer une montagne différente pour 2030, à nous ré-inventer sans cesse et repousser les limites de la technologie. Rendez-vous pour la 2nde édition du MET en décembre 2022.


41 ET

DEMAIN,

NOS SKIS SERONT RECYCLÉS… REGARD D’EXPERT : CAMILLE LAMBERT, ADN SKIS Et si on offrait une deuxième vie à nos skis ? Certains travaillent déjà sur des skis entièrement recyclables. Alors, comment ça marche ? Camille Lambert, fondatrice d’ADN Skis, start-up iséroise dont l’esprit d’initiative vient d’être récompensé lors du MET 2021 à Courchevel, nous dit tout... Sarah R. DES

Les skis tels que nous les connaissons aujourd’hui ne sont pas recyclables. « Il faut imaginer le ski comme un sandwich, avec plusieurs couches » QUI PÈSENT LOURD nous explique Camille. Et le problème, c’est qu’une fois collées à l’epoxy, un plastique thermodurcissable, les couches sont indissociables et ne peuvent donc pas être réutilisées. Résultat, les skis en fin de vie sont broyés puis enfouis ou incinérés, ce qui représente un volume énorme de déchets.

DÉCHETS LA SÉPARATION DE MATÉRIAUX

C’est pour tenter de pallier ce problème que Camille et son équipe se sont lancés à la recherche de l’assemblage de matériaux parfait pour créer un ski performant et recyclable. Pour ce faire, il y a plusieurs conditions : déjà, il faut que les matériaux qui composent le ski soient recyclables. Ensuite, il faut pouvoir décoller les matériaux de façon à recycler chaque couche séparément. Enfin, il faut que des filières de recyclage soient en mesure de traiter les matériaux pour pouvoir les réutiliser. Le tout en limitant les coûts… un vrai casse-tête !

UN PROBLÈME DE

TAILLE TOUT

La prouesse d’ADN Skis, c’est d’avoir réussi à mettre au point un processus permettant de séparer les matériaux, SUR LE SKI DE DEMAIN une première dans l’industrie du ski. D’ici 2023-2024, la société devrait déposer son brevet et mettre à la vente ses skis recyclables. Chaque matériau sera ainsi remis sur la chaîne de production d’ADN Skis ou utilisé par d’autres industries.

SCHUSS

LE CHIFFRE

« Certains matériaux, même s’ils sont réutilisables, impactent beaucoup l’environnement. Nous cherchons aussi des alternatives plus propres, que ce soit au stade de fabrication ou de recyclage », commente Camille. Le carbone fait d’ailleurs partie de ces matériaux gourmands en énergie mais à la performance pour le moment inégalée.

En France, les skis représentent

1500 tonnes tonnes

de déchets/an, soit environ 263 000 paires de ski. 80% de ces paires sont issues de magasins de location.

LA RÉPONSE Est-ce qu’on pourra faire des crosses de hockey avec le carbone des skis ? (Mathy, 10 ans)

La réponse est oui, et même bien avant 2050 ! D’ici 30 ans, les skis recyclables seront devenus la norme et l’industrie se sera adaptée à des processus pour le moment novateurs. On pourra donc faire des crosses de hockey, et plein d’autres choses avec chaque matériau qui compose le ski. On pourra même faire… de nouveaux skis !

Plus d’infos : adnskis.com


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DANS 30 ANS... On apprendra à vivre dans la nature avec des sorties trappeurs (Gaston, 8 ans)

...et on fera du ski en été (Capucine, 10 ans)

On ira à la chasse l’hiver en ski de randonnée (Mathy, 10 ans)

Des aires pour faire des bonshommes de neige

Les luges seront plus rapides (Zoé, 12 ans)

On fera du vélo en hiver… (Loïc, 7 ans)

Il y aura des pistes par discipline (Pierre, 8 ans)

On utilisera les lacs gelés pour faire du patin à glace

(Aélys, 8 ans)

Il y aura des igloos en plastique avec des spas dedans

(Oscar, 5 ans)

Des patinoires en équilibre qui bougent (Aélys, 8 ans)

(Zoé, 12 ans)

ACTIVITÉS LES

REGARDS D’ENFANTS

43


44

ET DANS 30 ANS,

ON S’AMUSERA COMMENT ? REGARDS D’EXPERTS : OFFICES DE TOURISME DE TARENTAISE Même si 30 ans ça paraît loin, ceux qui baignent dans l’animation des stations au quotidien se sont prêtés au jeu, et ont imaginé l’avenir du secteur et des activités du futur. Gardez bien cette page et ressortez-la dans 30 ans, peut-être auront-ils vu juste ! Caroline B.

Tendances actuelles LES STATIONS

SE METTENT

Bonne nouvelle, le monde ne va pas si mal ! On vous le dit car, en interrogeant les professionnels de l’animation et de l’événementiel en station, on note que le bilan est plutôt « vert », grâce aux actions concrètes plus écoresponsables menées. Aux Menuires, Paul Bourget, responsable adjoint animation, explique que « les feux d’artifice sont remplacés par des spectacles de drones, qui ont moins d’impact sur l’environnement. Lors des manifestations futures, les gens devront emmener leurs gobelets pour limiter le gaspillage plastique ». Les Arcs s’inscrivent aussi dans cette lignée, avec « une stratégie éco-responsable à long terme », insiste Cécile Romualdo, attachée de presse de la station.

AU VERT

L’INTÉRÊT POUR LE

PATRIMOINE

Depuis la crise du Covid, l’attrait pour notre environnement s’est renforcé, et les activités se tournent de plus en plus vers les richesses de nos montagnes. Blandine Rety, chargée de projets événementiel de Méribel, l’affirme : « Aujourd’hui, on ne vient plus juste pour le ski mais pour la beauté du cadre et pour se ressourcer dans cette nature unique. » Cécile, aux Arcs, ajoute que « le domaine se pare de plus en plus d’espaces de contemplation pour contenter la clientèle des non-skieurs. Un Muséum des animaux de montagne a été réalisé en haut de la télécabine de Vallandry, apportant une plus-value au domaine des Arcs/Peisey-Vallandry ».

GRANDIT

Y’A PAS

Les stations font aussi preuve de créativité en proposant davantage d’activités et animations hors-ski. Raphaël DANS LA VIE Villard, responsable du club des sports et loisirs AB Tourisme (Les Arcs - Bourg-SaintMaurice), constate que « les zones ludiques sur les domaines skiables ont explosé : tyrolienne, moonbike, motoneige électrique… ». À Plagne Montalbert, station référence en termes de glisses alternatives, « entre le snooc, l’airboard, le snakegliss, le yooner, il y a de quoi s’amuser sur le domaine, indique Christopher Diericx, directeur de l’office de tourisme. Et l’été aussi, on a développé des activités inédites comme le swincar ou le Montal’Splash ventrigliss (toboggan aquatique) devenu incontournable ». Le bien-être a le vent en poupe… Blandine, de Méribel, ajoute que « été comme hiver, les semaines zen sont devenues incontournables ». Pour Sahra Ronc, responsable communication et marketing de Peisey-Vallandry, « la conjoncture actuelle a accentué l’envie de bien-être ».

QUE LE SKI


45 © Vincent Lottenberg / Spectacle de drones

L’HUMAIN

FACE AU

Même avant l’arrivée du Covid, le numérique tutoyait déjà le secteur de l’animation. Gabin Laumond, responsable d’animation de Champagny-en-Vanoise, dit avoir « développé des chasses au trésor interactives en autonomie, car l’outil numérique permet de guider les gens sans être présent. Même les activités manuelles se pratiquent aujourd’hui via des tutos sur internet. ». Florent Arbib, responsable événementiel et animation de Val Thorens, note que « les animations sont de plus en plus virtuelles et dématérialisées, même si les gens ont envie de retrouver du contact humain ». Pour Nicolas Restout, responsable d’animation de Courchevel, « le digital prend trop de place. Les gens préféreront toujours un spectacle nocturne de parapente moins technique à un spectacle de drones, car il y a une prouesse plus humaine que technologique». La tendance est aussi aux jeux collectifs « qui créent du lien », confie encore Sahra de Peisey-Vallandry.

NUMÉRIQUE

D’accord ou non, ce qui est sûr, c’est que le secteur de l’animation ne cesse d’évoluer. Mais qu’en sera-t-il dans 30 ans ? Voici les projections de nos professionnels du secteur.

Et dans 30 ans ? DES ENVIES DE NATURE ET DE

La montagne et l’environnement RESSOURCEMENT seront toujours au centre des activités. Notamment à Peisey-Vallandry, « aux portes du Parc de la Vanoise ». Pour Christopher, de Montalbert, « il y aura moins d’animations mais plus d’activités, comme des stages de survie encore plus poussés, et des hébergements éphémères en pleine nature par exemple ». Certains, comme Raphaël des Arcs, espèrent que « les stations vont opérer un retour aux sources et auront une seule remontée mécanique ». Pour Cécile, toujours des Arcs, les activités seront aussi essentiellement tournées vers « la survie ». Florent de Val Thorens voit lui aussi « un retour vers l’essentiel tourné vers l’humain, la proximité et la simplicité ».

DE L’ANIMATION

TOUTE

Selon Paul des Menuires, « l’animation sera essentielle. Avant, c’était un plus, mais les gens sont davantage en demande de prestations ludiques et d’émotions à partager. On proposera des activités toute l’année ». Elles changeront aussi leur organisation, selon Sahra de Peisey-Vallandry, avec des « points d’attractivité pensés pour mieux gérer les flux touristiques ».

L’ANNÉE

PART BELLE AUX

ENGINS

Et puisque les stations sont de plus en plus écoresponsables, les engins électriques seront encore plus nombreux. À Montalbert, Christopher voit « des voiturettes électriques ». À Méribel, Blandine imagine « des vélos électriques fonctionnant à l’énergie solaire ». « Les skis auront même des moteurs électriques », se projette Cécile, aux Arcs.

ÉLECTRIQUES

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.../... DE L’ANIMATION

TOUTE

Si certains voient nos stations opérer un retour aux sources, pour d’autres, la technologie et le numérique vont prendre encore plus de place. Selon Blandine, « Méribel sera une station connectée avec des zones ludiques et des casques à réalité virtuelle. Skier de cette manière, connaître des secteurs comme le Mont-Vallon sans bouger, sera monnaie courante ». Pour elle comme pour Gabin, de Champagny-enVanoise, « les événements seront automatiquement retransmis en live sur internet ». Pour lui, « les actuels jeux vidéo avec des scénarios futuristes existeront réellement. Par exemple, le jeu Fall Guys (jeu de survie) sera réalisé sur terrain ».

L’ANNÉE

LES JOLIES

UTOPIES

Qui sait si dans 30 ans nos actuelles projections à l’allure de rêve ne paraîtront pas tout à fait normales ? Gabin de Champagnyen-Vanoise imagine ainsi « deux montgolfières reliées par une highline sur laquelle on pourrait marcher ». Pour Blandine de Méribel, « on fera du ski en lévitation ». Raphaël des Arcs imagine « le plan des pistes comme un parc d’attractions, où le ski ne serait plus qu’un moyen de déplacement entre zones, où l’on ferait de la tyrolienne, du waterslide… » Du côté de Courchevel, qui a déjà collaboré à Noël 2021 avec Disneyland Paris, Nicolas pense que « les animations se feront sous forme de parades dans les rues dignes des plus grands parcs d’attraction ». Si on ne peut prédire l’avenir, rien ne nous empêche en revanche de rêver. Et après lecture de tous ces témoignages, il semblerait que la montagne coule encore des jours heureux !

47 LES TÉMOINS DU PASSÉ À une époque, il n’y avait que la classique descente aux flambeaux qui servait d’animation en station. Petit à petit, on a eu une sorte de glissement vers les fronts de neige puis dans les rues pour se rapprocher des gens. Tout s’est étoffé, les offices de tourisme ont redoublé de travail pour proposer des animations toujours plus nombreuses et importantes, et faire venir des professionnels du secteur.

Marcelle Perrot, 62 ans, Ancienne directrice de Courchevel Tourisme

C’est sûr qu’on est passé de rien aux parcs d’attractions type Disneyland. J’attends les soucoupes volantes ! Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, les gens attendent ça lorsqu’ils viennent à la montagne et en station.

Jean-Jacques Colliat, 73 ans, Ancien journaliste du Dauphiné Libéré, Les Chapelles


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LE SKI, TOUJOURS

ROI DES MONTAGNES REGARD D’EXPERT : NICOLAS PROVENDIE, SOCIÉTÉ D’AMÉNAGEMENT DE LA PLAGNE Le domaine skiable, c’est l’identité première d’une station. Dans 30 ans, comment auront évolué les activités sur le domaine ? Nicolas Provendie, directeur général de la Société d’aménagement de La Plagne, s’est prêté au jeu de la projection. Caroline B.

VERS DES DOMAINES

PÉDAGOGIQUES

Dans 30 ans, quelle sera la place du ski ? « Le ski alpin restera l’activité phare de nos montagnes. Les études menées par la Compagnie des Alpes et Météo France montrent que la neige restera présente au-dessus de 1800 m d’altitude. Et comme c’est une activité qui a l’avantage d’accueillir un panel très varié de clients, je ne m’en fais pas. »

& PERSONNALISÉS

Peut-on imaginer des pistes par disciplines (ski, luge, randonnée, vélo…) ? « Cette vision ne me parle pas. En revanche, le domaine sera de plus en plus pédagogique, pratique, personnalisé et numérisé. Autrefois, on catégorisait les clients par niveau (débutant, moyen, pro), aujourd’hui, nous nous adaptons plutôt aux envies et profils. Les panneaux Directory permettent de fluidifier le trafic skieurs, et l’application Yuge donne tous les bons plans du domaine.

AMUSEMENT ET RESPECT DE

Dans 30 ans, je nous vois bien nous inspirer des parcs américains comme L’ENVIRONNEMENT le Grand Canyon. On n’exploitera pas toutes les zones géographiques, afin de trouver l’équilibre entre amusement et respect de l’environnement. On développera beaucoup plus d’outils explicatifs et pédagogiques qui renseigneront sur notre faune et notre flore. Pour la suite, je pense que la montagne restera un espace de découverte et de ressourcement essentiellement. Est-ce qu’on pourra faire du ski l’été ? « Si la technique évolue pourquoi pas, mais la mise en œuvre semble quand même difficile. Si c’est du ski sur glacier, il est clair que non. Nous avons arrêté la pratique en 2003 afin de limiter l’impact environnemental, notamment sur notre glacier de la Chiaupe. Une chose est en revanche certaine : les aménagements mis en place pour les activités hivernales serviront aussi au tourisme estival. Par exemple, l’été dernier, nous avons agrandi la retenue collinaire du Col de Forcle pour l’aménager l’été avec des activités comme le paddle, le ski nautique, et en faire une base nautique d’altitude d’ici 5 ans.

LES AMÉNAGEMENTS

POUR LES ACTIVITÉS HIVERNALES

SERVIRONT AUSSI L’ÉTÉ

LA RÉPONSE Y aura-t-il plus d’espaces de luges et d’espaces ludiques ? (Pierre, 8 ans)

Depuis 10 ans, les pistes de luge se sont multipliées dans les différentes stations. À La Plagne, on a créé des pistes à thème, beaucoup plus scénarisées, comme la Colorado Luge, et des espaces ludiques qui mettent le partage et l’émotion au centre des préoccupations. Je ne pense pas que ces espaces vont continuer à exploser plus, malgré la rapide évolution observée, car le ski sera toujours l’activité star.


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DANS 30 ANS...

Il y aura plein de petits chalets pour tout le monde, même les animaux (Aélys, 8 ans)

Il y aura plus de bâtiments que maintenant (Max, 6 ans)

Il y aura moins de nature

Il faudra tout reconstruire (Oscar, 5 ans)

Il y aura plein de cabanes dans les arbres (Capucine, 10 ans)

Les bâtiments auront envahi les montagnes (Gaston, 8 ans)

(Zoé, 12 ans)

On survivra dans des tentes installées sur la neige

Tout sera plus cher (Achille, 13 ans)

(Mathy, 10 ans)

HABITAT L’

REGARDS D’ENFANTS

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RÉNOVATION, CONSTRUCTION

À QUOI RESSEMBLERONT NOS MAISONS ? REGARD D’EXPERT : ESTHÉE CHEDAL, ALPAA, CABINET D’ARCHITECTES - COURCHEVEL Nos stations se dessinent avec les constructions et les rénovations des logements qui prennent vie à travers le regard des architectes. Esthée Chedal, associée du cabinet Alpaa au Praz (Courchevel), nous a éclairé de son expérience. Sabrina M.

LES

TENDANCES

La politique d’aménagement du territoire n’est pas de s’étendre puisque la Loi Montagne limite l’urbanisation diffuse, mais de morceler les constructions pour densifier l’existant. Étant donné qu’il y a très peu de terrains vierges encore constructibles, les projets neufs sont rares. La tendance veut que sur un terrain où est bâti un chalet, il est souvent rasé pour en créer trois autres à la place. On ne construit plus de grandes barres d’immeubles mais des petits collectifs d’une dizaine d’appartements. Et dans les immeubles existants, quand on rénove, c’est souvent pour transformer deux appartements en un. Le marché est très actif, mais on modèle avec ce qui existe déjà.

CHALEUR MONTAGNARDE ET

En ce qui concerne les matériaux utilisés, depuis une quinzaine d’années, l’aspect chalet traditionnel avec DE LA MODERNITÉ vieux bois et aménagement moderne à l’intérieur remporte un carton plein. C’est un bel équilibre entre le côté montagnard, car c’est ce qu’on vient chercher ici, et le confort de la modernité. À l’intérieur on cherche de grands espaces, de grands volumes, de belles ouvertures sur l’extérieur, la création d’espaces de loisirs… et dans les chalets de luxe, on aménage des spas, des piscines, des salles de home cinéma… Le rôle de l’architecte est d’être dans l’optimisation, en fonction des contraintes imposées et des envies des clients.

CONFORT

VERS DES

MAISONS

Les constructions du futur s’orientent vers des maisons qui ne coûteraient rien et qui s’autoréguleraient au niveau thermique pour ne pas avoir chaud en été ni froid en hiver. On aurait ainsi une empreinte énergétique très faible. Les habitations seraient parfaitement intégrées à la montagne pour être discrètes et pour ne pas dénaturer les paysages. L’idée serait de limiter l’impact de l’homme sur la nature…

AUTORÉGULÉES

Plus d’infos : www.atelier-alpaa.com

© ALPAA

LES RÉPONSES Il y aura des petits chalets même pour les animaux… (Aélys, 8 ans)

Ce n’est pas vraiment la tendance, ni même la priorité. N’oublions pas que l’habitat naturel des animaux est la forêt, ce qu’il faut respecter. Cela étant, chaque commune a sa propre politique mais il arrive que des terrains constructibles redeviennent des terrains agricoles, afin de les rendre à la nature. Alors les animaux n’auront pas de petit chalet, mais leur espace de vie préservé.

Est-ce qu’on vivra dans des cabanes dans les arbres ? (Capucine, 10 ans)

Pourquoi pas pour un séjour insolite, mais pas au quotidien ! En montage le climat est rude, une cabane est un habitat temporaire. Et puis on aime bien vivre dans le confort… Il semble peu probable que l’homme retourne dans les arbres, même si l’idée est belle.


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MYTHES & RÉALITÉS

MONTAGNE & ARCHITECTURE REGARDS D’EXPERTS : OLIVIER LECLAIRE, AGENCE CHABANNE & CHRISTELLE LECLAIRE, ATELIER THIERRY ROCHE - LYON

© Agence Chabanne

Pas de belle réalisation sans vision d’architecte… Deux spécialistes des grands projets, dans les équipements publics pour Olivier Leclaire (Agence Chabanne, Lyon), et les logements et le tertiaire pour Christelle Leclaire (Atelier Thierry Roche et associés, Lyon), nous livrent leurs impressions. Enimie R.

LE GRAND PAYSAGE

Dessiner l’habitat de montagne demain, estparticulier ? « C’est CONTRAIGNANT ce l’architecture du grand paysage. Il y a toujours un côté magique à travailler sur de tels sites, qu’il faut aborder avec humilité. Le rapport a la nature reste primordial. » Chaque projet doit intégrer ces contraintes physiques (pente) et climatiques (écarts de température, délai des chantiers), mais aussi toutes les règles et normes de sécurité, d’accessibilité et environnementales, n o t amm e n t l a R E 2 02 0 ( s ur l ’ opt i m i s a tion énergétique, lire aussi en page 57).

MAGIQUE ET

ENVIRONNEMENT ET

DURABILITÉ

L’enjeu, demain, c’est de « réaliser des constructions durables, capables de fournir plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Décarboner l’impact des bâtiments, c’est important et complexe. Dans cette optique, et afin d’éviter les gaspillages et d’améliorer les délais de construction, on s’oriente vers des systèmes de modules, montés en atelier et qui pourraient ensuite être assemblés sur place. » La durée de vie d’un bâtiment étant de 30-40 ans, il faut dès sa réalisation penser à sa reconversion et à la réutilisation des matériaux employés.

LES BÂTIMENTS

En Savoie, on est plutôt adepte de l’Opinel, mais l’avenir en architecture, c’est le couteau suisse ! C’est-à-dire un bâtiment multifonctions, qui peut accueillir une piscine par exemple au rez-de-chaussée, qu’on transformerait en salle de spectacle ou cours de tennis selon les besoins, mais aussi une bibliothèque, des bureaux ou des logements à usage évolutif dans les niveaux supérieurs. Avec une toiture qui ne serait plus juste « parapluie ». « On va vers des bâtiments peut-être un peu plus hauts, mais avec moins d’emprise au sol, qui réuniront plusieurs usages. On mutualise ainsi les approvisionnements énergétiques, on crée une activité toute l’année, et ce sont des catalyseurs du vivre ensemble. »

COUTEAU

SUISSE

LA

MODÉLISATION

Quel espace de création reste-t-il à l’architecte de AU SERVICE la montagne ? « Le très DU COUP DE CRAYON stylisé, les formes folles, c’est fini, car la forme des bâtiments a un impact sur leur manière de consommer. » Les architectes s’appuient aujourd’hui sur la modélisation des données du bâtiment (logiciel BIM), qui ouvre tout un champ des possibles. « Cet outil très performant, qui permet de connaître dès la conception les bilans carbone, les consommations, et de faire des économies dans le futur. C’est intéressant pour les promoteurs, et ça nous offre la liberté et l’inventivité de notre coup de crayon… »

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AMÉNAGEMENT EN MONTAGNE

QUE POURRA-T-ON ENCORE CONSTRUIRE ? REGARD D’EXPERT : RENAUD CARAYOL, INSTRUCTEUR DES AUTORISATIONS D’URBANISME Les bâtiments auront-ils envahi les montagnes ? Ou au contraire vivra-t-on tous plutôt dans des petits chalets ? En matière d’urbanisme, les possibilités de demain sont déjà bien encadrées. Renaud Carayol, chef du service instructeur des autorisations d’urbanisme, rattaché depuis 2015 à l’Assemblée du pays de Tarentaise-Vanoise, donne son regard d’expert sur les idées des enfants… Enimie R.

LE CADRE RÈGLEMENTAIRE

ENCADRE BIEN

L’AVENIR

En matière d’aménagement, on ne peut pas faire tout et n’importe quoi. L’urbanisation de demain est déjà très encadrée par des grandes lois nationales successives, la plus connue étant la Loi Montagne de 1985 (limitant l’extension de l’urbanisation), et par divers outils territoriaux. En Tarentaise, on s’appuie ainsi sur le Schéma de cohérence territoriale (Scot) de 2017, qui définit les grandes orientations pour les 15-20 prochaines années en termes de développement et d’environnement. Chaque commune s’est également dotée d’un Plan local d’urbanisme (PLU) qui tient compte de ce cadre général, et qui définit différents secteurs (habitat, agriculture, nature…) avec des règles spécifiques d’aménagement.

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LA FIN DES

L’artificialisation nette des sols : le terme est un peu barbare, l’idée de la Loi CONSTRUCTIONS mais Climat et énergie de 2021, c’est qu’il n’y ait plus de nouvelle construction ou aménagement en 2050 (avec déjà une diminution par deux du rythme d’urbanisation d’ici 2030). La notion de « nette » ouvre toutefois des possibilités de réalisation avec des compensations.

NOUVELLES

EN 2050 ?

CONSTRUCTION OU RÉNOVATION

E n Ta r e n t a i s e , l e service instructeur des autorisations d’urbanisme CHAQUE PROJET (permis de construire, d’aménagement…) est chargé d’étudier, d’un point de vue réglementaire, tout projet des particuliers, des sociétés ou des collectivités. En 2021, il a traité 980 dossiers sur le secteur de Cœur de Tarentaise, des Versants d’Aime et en Haute Tarentaise. Selon les cas de figure, il consulte des organismes/ services spécifiques, notamment lorsqu’il y a des enjeux environnementaux ou patrimoniaux, des questions de risques naturels, de servitudes, de réseaux… Pour chaque dossier est rendu un avis favorable/défavorable ou une demande d’information complémentaire. L’avis du service est transmis à la mairie portant le dossier, avant d’être entériné par l’État, via le contrôle de légalité. Tout projet est donc, là aussi, bien analysé.

EST VÉRIFIÉ

LES RÉPONSES Les bâtiments auront envahi les montagnes

Il y aura des panneaux solaires sur les bâtiments

Non, car les Plans locaux d’urbanisme prévoient un respect des zones naturelles et agricoles. Ils favorisent la rénovation, la construction dans l’enveloppe urbaine existante, en limitant/encadrant les extensions en périphérie. L’idée est aussi de conserver l’unité d’un secteur. Un village typique restera dans un esprit typique.

Aujourd’hui, il y a peu de demandes en Tarentaise, car il faut déjà un potentiel naturel favorable. Les communes, sans les interdire, ne sont pas non plus très incitatives dans leurs PLU.

(Gaston, 8 ans, et Max, 6 ans)

Il y aura des petits chalets partout dans la montagne (Aélys, 8 ans)

L’image d’Épinal est jolie, mais ce ne sera pas possible. Il faudra rester dans l’enveloppe urbaine existante. Cela poserait aussi la question des réseaux d’eau, d’électricité, d’assainissement.

On vivra dans des cabanes dans les arbres (Capucine, 10 ans)

Ça semble compliqué pour de l’habitat permanent, notamment pour la question des réseaux, des accès. Ce type d’habitat serait plutôt amené à se développer dans le cadre d’hébergements insolites de loisirs (comme les yourtes). On pourra toujours construire une petite cabane dans son jardin !

(Pierre, 8 ans)

Les gares des télécabines seront plus grandes pour mettre des jeux (Armel, 6 ans)

Les infrastructures des domaines skiables (réaménagement de pistes, retenues collinaires, pylônes, remontées mécaniques, restaurants d’altitude) sont soumises à une autorisation d’urbanisme. Donc c’est possible, si elles remplissent les critères réglementaires.

Les maisons seront toutes en pierre (Oscar, 5 ans)

Certaines communes peuvent donner des recommandations pour privilégier certains matériaux (bois, pierre, lauzes), mais il n’y a pas d’obligation.

On construira des châteaux en neige (Pierre, 8 ans)

Ce qui est en neige est éphémère, pas besoin de permis !

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IMMOBILIER

QUELLES ATTENTES ET RÉALITÉS ? REGARD D’EXPERT : GABRIEL MINGEON, GSI IMMOBILIER Pour Zoé ou pour Gaston, la Tarentaise du futur, ce sera avec plus de bâtiments et plus de gens. Mais alors, qui seront-ils et où habiteront-ils ? On fait le point avec un expert en matière d’immobilier. Sarah R. Gabriel Mingeon, natif de Tarentaise, travaille dans l’immobilier depuis 27 ans. Directeur général du groupe GSI Immobilier qui intervient à la fois dans la vente, la location et le syndic de copropriété, il a une vision à 360° du logement en Tarentaise. Parfait pour voir si Zoé et Gaston visent dans le mille !

PLUS DE GENS, MAIS

PAS COMME

Comme beaucoup de destinations touristiques, la Tarentaise est partagée entre ses habitants permanents et les vacanciers qui viennent découvrir ses trésors. Au fil du temps, les attentes de la clientèle ont évolué : finis les immeubles avec petits studios et galerie commerciale intégrée, place au confort et aux espaces de vie plus grands car les habitudes ont, elles aussi, changé.

AVANT

La montagne, ce n’est pas que du ski : « Avant, on skiait de 9h à 17h non-stop sans passer beaucoup de temps dans son logement. Maintenant, les activités sont plus diversifiées et la montagne attire à l’année, plus seulement l’hiver », explique Gabriel. La Covid-19 a aussi amplifié une tendance qui va perdurer dans les années à venir. Les résidences secondaires font place aux habitations semi-permanentes où les propriétaires viennent passer la plupart de leurs week-ends, comme le constate Gabriel : « À terme, il va y avoir de plus en plus de monde résidant la quasi-totalité de l’année sur le territoire. » Cependant, la demande vient d’une clientèle plutôt aisée et fait grimper les prix, souvent trop hauts pour les locaux. C’est un vrai enjeu, et Gabriel espère que, d’ici 30 ans, il y aura des alternatives plus abordables pour tous.

LA RÉNOVATION, C’EST LE CŒUR DU RÉACTEUR L’AVENIR DE L’IMMOBILIER

LA RÉPONSE Est-ce qu’il y aura plus de bâtiments ? (Zoé, 12 ans & Gaston, 8 ans)

PLUS DE BÂTIMENTS ?

Si chacun rêve d’avoir son chalet, on ne peut pas construire indéfiniment, faute de place. En revanche, on peut faire avec l’existant. Selon Gabriel, « la rénovation, c’est le cœur du réacteur » et l’avenir de l’immobilier. Les bâtiments doivent être réadaptés aux besoins du moment, notamment en termes de chauffage et d’isolation, et l’habitat doit être connecté. « Si la montagne attire de plus en plus, c’est aussi parce qu’on peut profiter de la nature en restant connecté au monde et en ayant accès à la même offre qu’en ville grâce aux achats sur internet », affirme encore Gabriel. Pourquoi pas imaginer de nouveaux modèles comme des habitats collectifs participatifs (intégrant une dimension citoyenne, une réflexion commune, un mode de vie partagé, ndlr), avec des visà-vis atténués et des jardins partagés… Il y a beaucoup de pistes à explorer !

PAS FORCÉMENT


HABITAT DU FUTUR LE DÉFI ENVIRONNEMENTAL

REGARD D’EXPERT : MARION CARLIER, INGÉNIEURE Premier secteur consommateur d’énergie devant l’industrie et les transports, le bâtiment doit se réinventer pour réduire son impact sur l’environnement. Matériaux, normes, isolants, comment l’habitat du futur va relever le défi ? Sarah R.

UN IMPÉRATIF

BAISSER LES

En France, 40% de l’énergie est consommée par les bâtiments. L’un des principaux coupables : le CONSOMMATIONS chauffage, qui est énergivore et fonctionne souvent grâce aux énergies fossiles comme le gaz et le fioul. Pour réduire son impact, des normes restrictives encadrant la construction et la rénovation des bâtiments ont été mises en place. Mais il n’y a pas que le chauffage qui consomme : la norme Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) encadre tout le cycle de vie du bâtiment, de l’extraction des matières premières au recyclage des matériaux en passant par la fabrication des matériaux et la construction. Le but : construire des bâtiments moins gourmands en énergie, à partir de matériaux locaux et biosourcés. Côté rénovation, le chemin est encore long : les normes en vigueur datent de 2005, alors que les habitats à rénover sont bien plus nombreux que ceux à construire.

BÂTIMENTS

PASSIFS

À quoi ressemblera donc le bâtiment de demain ? Pour Marion Carlier, ingénieure thermicienne, il aura un impact neutre sur l’environnement grâce aux ET CERTIFICATIONS énergies renouvelables, et produira même plus ENVIRONNEMENTALES d’énergie qu’il en consomme. « On peut imaginer un mix entre les bâtiments passifs et ceux certifiés HQE (Haute qualité environnementale), peu nombreux aujourd’hui, mais qui seront la norme dans 30 ans », explique-t-elle. Les bâtiments passifs fonctionnent comme un thermos. Grâce à une isolation performante, une réduction des ponts thermiques et des fuites d’air, les besoins en chauffage deviennent quasi nuls : si on a moins besoin de chauffer, on consommera forcément moins !

TIRER PROFIT DE LA

NATURE

Du côté des normes HQE et Habitat & Environnement, on se concentre aussi sur le confort de l’habitat et TOUT EN LA la récupération des eaux de pluie pour alimenter les sanitaires par exemple. Dans les deux cas, les bâtiments sont conçus de façon bioclimatique : de grandes ouvertures côté Sud pour utiliser le rayonnement solaire et plus petites au Nord, avec des brise-soleils orientés de façon à capter la chaleur au maximum en hiver et à bloquer les rayons estivaux pour limiter la température.

RESPECTANT

En conclusion pour Marion, « le bâtiment de demain est construit avec son environnement et tire profit de la nature qui l’entoure ». Une conception qui semble adaptée aux territoires de montagne où les besoins en chauffage sont importants. Pourtant, il y a très peu de bâtiments passifs ou HQE en Tarentaise. Il reste beaucoup à faire d’ici 30 ans !

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DANS 30 ANS... On arrivera par hélicoptère et on se posera sur le toit des maisons Des passerelles volantes amèneront aux stations (Aélys, 8 ans)

Les voitures pourront voler et flotter

(Armel, 6 ans)

Il y aura un télécabine depuis Moûtiers pour aller en station (Loïc, 7 ans)

(Max, 6 ans)

Des transports seront plus rapides et il y aura plus de bus (Achille, 13 ans)

Les voitures marcheront avec du savon au lieu de l’essence

Les routes seront moins escarpées pour aller en station (Zoé, 12 ans)

Il y aura moins de bouchons (Armel, 6 ans)

(Jade, 8 ans)

MOBILITÉ LA

REGARDS D’ENFANTS

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ROUTE, RAIL, TRANSPORT CÂBLÉ…

PLACE AUX CHANGEMENTS

REGARD D’EXPERT : FABRICE PANNEKOUCKE, MAIRE DE MOÛTIERS & CONSEILLER RÉGIONAL

Comment se déplacera-t-on dans 30 ans en montagne ? Y aura-t-il plus de transports en commun ? Et avec quelles énergies ? Grand chantier et enjeu du futur, la mobilité a besoin, pour se réinventer, de solutions techniques et de mobilisation des pouvoirs publics. Tour d’horizon avec Fabrice Pannekoucke, maire de Moûtiers, président de l’Assemblée du Pays de Tarentaise-Vanoise, conseiller régional, très investi sur ces questions-là. Enimie R.

LIMITER

LES DÉPLACEMENTS

OPTIMISER LES SÉJOURS

« Le sujet fondamental, c’est comment limiter ses déplacements et leur impact. Ça révèle une manière de vivre, d’habiter le territoire... Que ce soit la mobilité routière, ferroviaire, piétonne, cyclo ou câblée, nous devons travailler à l’amélioration de l’existant, réfléchir au cadencement et aux formes nouvelles.

Après, il faut assumer ce que nous sommes. On connaît l’incidence économique du tourisme sur notre territoire. On ne fera pas moins voler les avions pour venir jusqu’en Tarentaise, mais on peut optimiser des valeurs de séjour, que ces touristes restent plus longtemps pour amortir leur bilan carbone. Et inciter à privilégier le train pour les courtes distances. La place de la voiture ? Elle relève aussi de la prise de conscience de chacun, en privilégiant d’autres modes de transport. En montagne, il restera toujours la question du dernier kilomètre, qui nécessitera le concours d’un véhicule. La voiture restera indissociable de notre territoire. »

CÔTÉ ÉNERGIES, LA SOLUTION DE

L’HYDROGÈNE

« Je défends le principe des bouquets d’énergie, c’est-à-dire qu’il ne faut pas être sélectif et ne se fermer aucune porte. Le biogaz ? C’est génial, on valorise un produit issu de la fermentation de matières organiques. Il faut continuer à le développer.

L’électrique ? On a fait un saut, avec une croissance des véhicules électriques sur le territoire. Mais est-ce la solution ? En termes d’autonomie, de résistance au froid (on perd 40% à -6°), de disponibilité des points de recharge, on touche facilement les limites. Et on ne maîtrise pas le coût de l’électricité... Et l’hydrogène ? C’est une technique plus propre, sans recours aux batteries, qui a une stabilité au froid (confirmée par un record endurance à Val Thorens en décembre dernier), qui offre des possibilités de stockage. Mais ça reste cher, et on doit le développer, le vulgariser, le démocratiser. Le projet Zero Emission Valley porté par la Région va en ce sens (lire aussi en page 63). Brides-les-Bains s’est dotée d’une flotte de vélos à hydrogène, une station va être opérationnelle en mai à Moûtiers, et l’APTV et Cœur de Tarentaise ont commandé des véhicules. C’est le rôle des collectivités d’être pionniers pour changer le modèle. »


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EN MONTAGNE

« La mobilité câblée, j’y crois énormément. D’ailleurs en montagne, elle ne date pas d’hier. Le câble à foin servait du haut vers le bas, là, on veut développer le transport du bas en haut. Au-delà du clin d’œil, les deux ascenseurs valléens de Tarentaise, le funiculaire de Bourg-Saint-Maurice aux Arcs et le télécabine de Brides à Méribel, viennent d’être rénovés. Une liaison a été réalisée cet hiver entre Orelle, en Maurienne, et Val Thorens. Des réflexions sont en cours à Aime (vers La Plagne), à Séez (vers La Rosière), et on parle aussi de la future liaison Bozel-Courchevel. Ces chantiers sont extrêmement onéreux. Pour qu’un dossier se réalise, au-delà des études environnementales, il faut des financements et un consensus politique local. Dans 30 ans, on aura multiplié ces mobilités câblées. »

LA SOLUTION DU

LES RÉPONSES

CÂBLÉ

Est-ce qu’il y aura une télécabine à Moûtiers pour aller en station ?

TRANSPORT

(Loïc, 7 ans)

Oui peut-être ! C’est un sujet sur lequel nous avons commencé à réfléchir, en associant des constructeurs pour trouver des solutions techniques. On a le droit de rêver, mais j’imaginerais bien un trajet pour les touristes avec une arrivée en gare ferroviaire à Moûtiers, des navettes autonomes les conduisant ensuite jusqu’à un télécabine au bord du Doron, aménagé au-dessus d’un grand parking pour les locaux, et qui permettrait de relier les stations. Et j’ai encore quelques idées secrètes...

On accèdera aux stations avec des passerelles volantes… (Aélys, 8 ans)

Avec le transport câblé, on n’est déjà pas très loin du volant. Souvent d’ailleurs en milieu urbain, on a l’impression que les cabines volent ! C’est un potentiel qu’on sous-estime encore beaucoup. Aujourd’hui, les drones sont déjà capables de soulever 180kg, ils ont gagné en précision et, en automatisation. À condition de trouver un cadre réglementaire, peut-être qu’ils pourront par exemple être chez nous une aide au transport des bagages ? Mais pour l’humain, je ne crois pas !

LE TÉMOIN DU PASSÉ

© Raj Bundhoo

La situation s’est dégradée au fil des ans. Plus de vacanciers, donc plus de voitures dans les stations et leurs accès… Heureusement, beaucoup d’efforts ont été faits pour désengorger les cœurs de station, relier les villages. Les télécabines sont descendues de plus en plus bas, avec des horaires d’ouverture plus large pour permettre aux gens d’utiliser ces transports câblés en dehors de leur journée de ski. En station, on a créé des trottoirs et un déneigement amélioré sur les bascôtés pour les piétons.

Marcelle Perrot, 62 ans, Ancienne directrice de Courchevel Tourisme


Albertville

Moûtiers

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Courchevel Val Thorens

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63 PLEIN GAZ SUR

L’HYDROGÈNE

REGARD D’EXPERT : JEAN CHRISTIAN BEAUMONT, HYMPULSION

Se déplacer sans polluer, trop beau pour être vrai ? En tout cas, de nouvelles énergies sont développées pour remplacer les moteurs thermiques. Parmi elles, l’hydrogène fait beaucoup parler : serait-ce l’énergie du futur ? Sarah R. L’HYDROGÈNE, QU’EST-CE QUE C’EST ? Pour cerner l’intérêt de l’hydrogène comme carburant, il faut comprendre comment il fonctionne. Dans un moteur à hydrogène, le gaz comprimé est stocké dans des réservoirs avant d’être transféré dans la pile à combustible. Combiné à l’oxygène reçu de l’air extérieur, une réaction électrochimique est provoquée dans la pile et crée un courant électrique qui fait fonctionner le véhicule. Seuls rejets du processus : de l’eau et de la chaleur qui pourra chauffer l’habitacle, mais pas de microparticules ou gaz à effet de serre nocifs pour l’environnement. HYDROGÈNE VS ÉLECTRIQUE

PLUS AUTONOME PLUS RÉSISTANT L’HYDROGÈNE EST

ADAPTÉ AUX TERRITOIRES

Comme les véhicules électriques, ceux à hydrogène n’émettent ni bruit, ni odeur, et sont moins polluants que les véhicules thermiques. Alors, quelle différence entre les deux ? Jean Christian Beaumont, directeur général exécutif de la société HYmpulsion, bras armé du projet Zero Emission Valley en Auvergne-Rhône-Alpes, nous explique : « L’électrique et l’hydrogène ne sont pas en concurrence, cela dépend de l’usage de chacun ».

DE MONTAGNE

QUEL AVENIR POUR L’HYDROGÈNE ? Pour utiliser les véhicules à hydrogène, il faut que les infrastructures pour les alimenter existent. En AuvergneRhône-Alpes, 3 centres de production seront opérationnels prochainement, et des stations-services seront réparties sur tout le territoire, à l’image de celle de Moûtiers. L’enjeu, c’est aussi les coûts : plus la demande sera forte, plus le prix d’un véhicule à hydrogène s’alignera sur ceux des véhicules électriques et thermiques. L’hydrogène n’est pas réservé qu’aux véhicules individuels : des projets sur des bus, des trains et même des avions sont déjà dans les tiroirs. Si dans 30 ans, l’hydrogène ne sera sûrement pas la seule énergie pour la mobilité, elle est partie pour être en tête de file avec l’électrique.

L’hydrogène est adapté aux territoires de montagne avec une grande résistance au froid, une plus grande autonomie et la capacité à alimenter des véhicules lourds. Par exemple, des projets de dameuses à hydrogène sont en cours pour réduire les émissions carbones des domaines skiables. Pour que l’hydrogène soit respectueux de l’environnement, il doit être « vert », c’està-dire produit grâce aux énergies renouvelables comme l’hydroélectricité. Ça tombe bien car en Savoie, l’eau, ce n’est pas ce qu’il manque ! Grâce à des microcentrales hydroélectriques, on peut produire de l’hydrogène vert à bas coût : parfait pour démocratiser ce carburant qui a du sens en montagne.

Plus d’infos : www.hympulsion.com


UN DÉBUT DE CONCLUSION

64

L’ART,

LIBÉRATEUR DE PAROLE REGARDS D’EXPERTS : STÉPHANIE VUIGNIER, STÉPHANE BUISSON & PHILIPPE VUILLERMET, COMPAGNIE L’ENDROIT À l’heure où nous interrogions les enfants sur l’avenir de leur terrain de jeu et de vie, l’évocation de la démarche artistique de la compagnie chambérienne L’Endroit sur le territoire de Cœur de Tarentaise s’est imposée. Car en donnant une place au citoyen acteur, l’art s’invite légitimement dans les réflexions sur demain. Enimie R. De 2018 à 2021, Stéphanie Vuignier, Stéphane Buisson et Philippe Vuillermet ont sillonné villages et stations, à la rencontre des habitants de toutes générations, captant dans plusieurs classes la parole de près de 150 enfants, qui leur ont confié leurs réalités, leurs rêves, leurs inquiétudes et espoirs pour demain. « Nous avions fait le choix d’un projet participatif, connecté aux habitants. Car nous étions là pour bousculer les gens, sans prérequis, sur la perception de leur territoire », explique le collectif.

© DR

VISION

Alors, comment les enfants voientils leur futur ? « Ce qui nous a frappé, c’est la différence de points de vue sur le territoire. Selon où ils vivent, VISION ce n’est pas la même histoire. Clairement, ici, la géographie détermine leur rapport au futur, et presque un statut social. Tu es d’en haut, ou tu es d’en bas… En haut, les enfants rencontrés vivent pleinement à 2000%, sans se poser trop de questions et se voient toujours dans leurs montagnes. En bas, on les sent un peu plus désabusés. Ils se disent, surtout pour les adolescents, que leur avenir c’est partir, s’ils en ont en le courage, ou bien travailler en haut. Il y a une sorte de déterminisme… »

D’EN HAUT D’EN BAS

L’ENVIRONNEMENT,

Qu’est-ce qui peut les fédérer ? « Ils expriment tous des inquiétudes sous-jacentes sur la pollution, le fait qu’il y ait beaucoup d’humains sur Terre, qu’il faut des sanctuaires pour les animaux, qu’il y a un problème autour de ces questions-là… L’environnement, c’est sûrement ce qui les fédèrera. Ils devront arriver à avancer ensemble sur ces sujets. C’est leur enjeu de demain. »

UN ENJEU

DE DEMAIN ÉCOUTONS-LES !

Les enfants ont des solutions à apporter, des idées pour demain, à condition de savoir les écouter. « Rendre leur parole audible, réinterroger sans cesse notre société à travers leur regard, c’est notre rôle en tant qu’artiste. Un des moments forts des représentations, c’est lorsqu’un des jeunes interviewés s’est levé, bouleversé, reconnaissant dans les dialogues ses propos. Il n’en revenait pas qu’on ait donné du poids à sa parole… »

Plus d’infos : www.lendroit.eu

VEILLÉE

MODERNE SPECTACLE & LIVRET

De ce travail artistique est né un spectacle, Veillée moderne, joué en 2021 en Cœur de Tarentaise. Signe de la portée du message, l’Espace Malraux, à Chambéry, a décidé de programmer le spectacle au mois de juin 2022 sur sa scène. Le texte de Veillée moderne vient également d’être édité par Cœur de Tarentaise.


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