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Métier : Claude Schneider, nivologue

Claude Schneider : 50 NUANCES DE BLANC!

Les flocons de neige n’ont aucun secret pour lui... Véritable référence dans son domaine, Claude Schneider est nivologue à La Plagne depuis 33 ans. Son rôle ? Nous permettre de skier en toute sécurité sur l’ensemble du domaine, rien que ça ! Rencontre avec un professionnel passionné et passionnant.

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Claude, que signifie exactement le terme de nivologue ? Le nivologue, c’est tout simplement celui qui étudie la neige et le manteau neigeux, notamment pour essayer d’estimer le risque d’avalanche.

« Tout simplement », façon de parler... car c’est une discipline pointue et scientifique ! Comment êtes-vous devenu nivologue ? Je suis alsacien, titulaire d’un DUT de chimie et je travaillais au CNRS de Strasbourg. Je suis arrivé ici en 1987, car ma femme est savoyarde. À l’époque, je voulais être pisteur, mais le directeur du service des pistes m’a proposé de remplacer quelqu’un pour « l’étude de la neige ». Au début j’ai dit que je n’y connaissais rien, mais il m’a répondu : « Tu as fait de la physique, tu y arriveras bien ! » Voilà, ça a commencé comme ça. J’ai ensuite passé un diplôme de nivologue de Météo France au Centre d’Études de la Neige, à Grenoble. Après, c’est beaucoup d’expérience...

Concrètement, en quoi consiste cette étude de la neige ? En début de saison, dès que la neige tient au sol, je chausse mes skis pour étudier le manteau neigeux eh oui, mes skis, c’est ma voiture de fonction ! Il y a tout d’abord une grosse partie d’observations avec deux relevés par jour, un à 8 h et un à 13 h : les températures, les nuages, le vent... Ensuite, je fais des mesures pour déterminer vers quel type de grain on s’oriente - on parle de flocon quand il est dans l’air, et de grain une fois qu’il est au sol. Au retour, je rentre les données sur l’ordinateur et le logiciel me sort des graphiques. Tout ceci permet à La Plagne d’être la seule station à établir et diffuser une prévision locale, et non à l’échelle d’un massif.

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Plagne centre front de neige Sur réservation uniquement :

+33 (0)6 95 70 43 13

paradibikelaplagne@gmail.com

PLAGNE TARENTAISE Quand y a-t-il risque d’avalanche ? Pour résumer, l’homogénéité du manteau neigeux est favorable à sa stabilité et, inversement, son hétérogénéité est favorable à l’instabilité. Plus il y a un « mille-feuilles » de grains, plus il y a de l’eau liquide qui coule dans le manteau neigeux, plus le risque est élevé. La question, c’est : «Où sont les couches fragiles, et peuvent-elles être atteintes par la surcharge d’un skieur ?» Si oui, l’avalanche est possible.

Vous disposez d’un véritable attirail de Sherlock Holmes ! Quels sont ces outils ? Ils n’ont quasiment pas changé en 30 ans ! Une sonde métallique graduée, qui peut descendre jusqu’à 3 m et permet de calculer la résistance des différentes couches de neige ; un poids d’un kilo ; un thermomètre ; un carottier pour peser la neige et connaître sa densité ; une plaquette quadrillée ; une loupe ; et une pelle pour creuser !

Est-ce un travail solitaire ou d’équipe ? Je travaille beaucoup avec les pisteurs. Ils m’appellent pour me dire « Claude, il y a eu une coulée à tel endroit ». Je donne mon avis, je fournis les éléments mais celui qui décide ou non de fermer une piste pour risque d’avalanche, c’est Luc Nicolino, le directeur du service des pistes.

La nivologie est-elle une science exacte ? Non, loin de là ! Il y a trop de paramètres, plus imbriqués les uns aux autres qu’auparavant. Par exemple, quand je suis arrivé ici il y a 33 ans, il ne pleuvait quasiment jamais à 2000 mètres.

Voyez-vous aujourd’hui des conséquences du réchauffement climatique ? Le réchauffement est indéniable, mais au-dessus de 2000 m, il est moins sensible et on n’a pas de raccourcissement de la saison. D’où l’intérêt de choisir des stations de ski à haute altitude comme La Plagne.

Pour finir, Claude, quels sont vos spots préférés à ski ? Ceux qui sont sauvages, où l’on ne voit pas de remontées mécaniques : le Mont de la Guerre, côté Champagny, et les Étroits. (N.P.)

For the past 33 years, Claude Schneider studies the snow and the snowpack in La Plagne. Thanks to his meticulous work, the members of the ski patrol can prevent avalanches so we can ski in full safety. As from the beginning of the season, Claude measures and observes the snowpack and the weather conditions twice a day, at 8am and at 1pm. He enters the data in the computer to obtain a graph that predicts the local forecast and the risk of avalanches.

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