Institut national d'histoire de l'art AVRIL JUILLET 2018
A G E N D A
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Éditorial Un printemps tourné vers les jeunes chercheurs Chaque année, l’INHA propose aux doctorants inscrits dans l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur de France six postes de chargés d’études et de recherche (CER), d’une durée de deux à quatre ans. Habituellement ouverts au début de l'été pour un concours en septembre, ces recrutements sont désormais avancés au printemps, afin de permettre aux jeunes chercheurs de mieux anticiper leurs choix et d’inscrire pleinement leur projet de recherche personnel en résonance avec les programmes scientifiques et documentaires de l’INHA auxquels ils seront appelés à collaborer. La création de l’INHALab est une autre manière de se mettre au service des jeunes chercheurs. Le premier collectif accueilli dans ce nouveau cadre, composé de sept femmes et hommes de générations et de nationalités différentes, issus de l’association des anciens élèves de l’École du Magasin de Grenoble qui a fonctionné au sein du centre d’art contemporain du même nom, s’installe à l’INHA de mars à juillet. Ils ont pour ambition de compléter les archives physiques existantes de cette école par une description analytique de l’ensemble des projets curatoriaux menés dès sa création, par un travail de recensement et d’entretiens avec ses protagonistes, dont les archives privées seront également explorées. Les recherches feront l’objet de temps de restitution réguliers, tant sur nos réseaux que dans la salle Longhi de la galerie Colbert, et seront ouverts à tous. De même, la programmation scientifique qu’élabore l’INHA pour le Festival de l’histoire de l’art, qui aura lieu les 1er, 2 et 3 juin prochains à Fontainebleau, inaugure une nouvelle proposition en faveur des étudiants. Désormais, les étudiants en master 2 et les doctorants sont invités à organiser quatre tables rondes. Ce dispositif doit permettre à plusieurs intervenants de présenter de manière articulée et complémentaire les recherches individuelles menées autour du thème du festival de cette année. Préparée depuis de longs mois par l’INHA, cette 8e édition du Festival de l’histoire de l’art sera placée sous le signe du rêve : elle s’attachera à en montrer le caractère polymorphe et les infinies survivances et réactivations dans les arts visuels. Cette année, en invitant la Grèce, nous voulons à la fois manifester la vitalité de l’archéologie et de l’histoire de l’art antique et faire mieux connaître ceux qui, aujourd’hui, font la force de la scène artistique et de la recherche dans ce pays du cœur de l’Europe, ancré dans une très longue histoire, mais dont les débats qui l’agitent manifestent l’extrême jeunesse. Celle-ci, nous l’espérons, ne tient pas toujours à l’âge. Éric de Chassey Directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art
Agenda
Avril - juillet 2018
Institut national d’histoire de l’art
Sommaire
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Éditorial
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Calendrier avril - juillet 2018
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Actualité de la recherche
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Colloques Séminaires Journées d’études Conférences Ateliers numériques Expositions INHALab Éditions
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Événements Trésors de Richelieu Festival de l’histoire de l’art Sur les cimaises
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L’Institut national d’histoire de l’art
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Infos pratiques
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Les illustrations de cet agenda sont extraites d'un album de photographies d'Edmond Bénard (1838-1907) conservé à la bibliothèque de l'INHA (Fol Phot 39). Présentation p. 43.
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AGENDA INHA
Calendrier avril - juillet 2018 15 MARS - 15 JUILLET INHALab - Association École du Magasin Alumni INHALab INHA, salle R. Longhi p.28
Avril 6 AVRIL CONSTRUIRE, RESTAURER, DÉTRUIRE. LES CHANTIERS DU XVIIIe AU XXe SIÈCLE. Une image trompeuse ou l’illusion du temps aboli. Les « fantômes mensongers » du restauré (xixe- début xxe) Séminaire INHA, salle Giorgio Vasari p.14 10 AVRIL 1959-1985, AU PRISME DE LA BIENNALE DE PARIS. Regards critiques, regards idéologiques : autour des participations de la Bulgarie et des deux Allemagnes à la Biennale de Paris Séminaire INHA, salle Giorgio Vasari p.16 10 AVRIL TRÉSORS DE RICHELIEU. L’« amphore de Paris » du Peintre d’Amasis Cycle de conférences INHA, auditorium p.34 11 avril L’Histoire de l’art à l’épreuve du numérique : Si la photo est bonne... L’historien de l’art et ses images : la fabrique d’une recherche sur les graffitis et les signatures à l’âge moderne Atelier numérique INHA, salle Fabri de Peiresc p.22 16 AVRIL LES LUNDIS NUMÉRIQUES DE L’INHA . Retour d’expériences sur l’exploitation du corpus d’OpenEdition Atelier numérique INHA, salle G.Vasari p.24
Mai 3 MAI Objets d’histoire et histoires d’objets : réflexions transdisciplinaires sur le prestige et sa culture matérielle dans le Golfe de Guinée entre le xiie et le xviie siècle Conférence INHA, auditorium p.20
AGENDA INHA
5 MAI - 5 JUIN Sismographie des luttes. Vers une histoire globale des revues critiques et culturelles Exposition RAW Material Company, Dakar p.26 14 MAI LES LUNDIS NUMÉRIQUES DE L’INHA . La prosopographie à l’heure du web sémantique : Omeka S au service du dictionnaire des éditeurs français du xixe siècle (DEF19) Atelier numérique INHA, salle G.Vasari p.24 15 MAI TRÉSORS DE RICHELIEU. La carte de l’Afrique australe de François Levaillant Cycle de conférences INHA, auditorium p.34 16 MAI Les mondes de 68
Colloque
INHA, auditorium p.12
16 MAI L’Histoire de l’art à l’épreuve du numérique : Artistes à Paris : Cartographie numérique du monde de l'art du xviiie siècle Atelier numérique INHA, salle Fabri de Peiresc p.22 22 MAI 1959-1985, AU PRISME DE LA BIENNALE DE PARIS. Les institutions précaires et établies de l'art contemporain et leur transformation des années 1960 aux années 1980 Séminaire INHA, salle Giorgio Vasari p.17 29 MAI TRÉSORS DE RICHELIEU. Quatuor à cordes de Claude Debussy (1862-1918). Conférence-concert à l’occasion du centenaire de la mort de Debussy Cycle de conférences INHA, auditorium p.35 30 MAI Bagdad mon amour – Le « musée sans murs » irakien entre relectures du modernisme, art contemporain et archéologie Journée d’études INHA, salle Giorgio Vasari p.18 31 MAI L’image fait histoire : composition(s) du récit. Mobilités de la narration, fixité de l’image : les découpages narratifs Journée d’études INHA, salle Giorgio Vasari p.19
Manifestations à retrouver sur notre chaîne Youtube : Institut national d'histoire de l'art
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AGENDA INHA
Juin 1er, 2 ET 3 JUIN FESTIVAL DE L’HISTOIRE DE L’ART, 8e édition Festival Fontainebleau p.36 8 JUIN CONSTRUIRE, RESTAURER, DÉTRUIRE. LES CHANTIERS DU XVIIIe AU XXe SIÈCLE. Les technologies modernes dans les chantiers de restauration du début du xixe siècle à 1920 : sources, pratiques et théories dans l’environnement européen Séminaire INHA, salle Giorgio Vasari p.15 11 JUIN LES LUNDIS NUMÉRIQUES DE L’INHA . Projet Ikonikat, oculométrie et histoire de l’art Atelier numérique INHA, salle Giorgio Vasari p.25 12 JUIN 1959-1985, AU PRISME DE LA BIENNALE DE PARIS. La Biennale de Paris des deux côtés du rideau de fer. Études de cas de l'Espagne totalitaire et de la République populaire de Pologne Séminaire INHA, salle Giorgio Vasari p.17 12 JUIN TRÉSORS DE RICHELIEU. Les cahiers de lycéen d’Eugène Delacroix : l’enfance d’un grand homme Cycle de conférences INHA, auditorium p.35 13 JUIN L’HISTOIRE DE L’ART À L’ÉPREUVE DU NUMÉRIQUE : Expériences numériques avec les cartographies artistiques Atelier numérique INHA, salle Fabri de Peiresc p.22 21 JUIN L’image fait histoire : composition(s) du récit. Les temporalités de l’image Journée d’études INHA, salle Giorgio Vasari p.19 28 JUIN - 4 AOÛT Sismographie des luttes. Vers une histoire globale des revues critiques et culturelles Exposition Kulte/Gallery, Rabat p.26
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Institut national d’histoire de l’art
Colloques Séminaires Journées d’études Conférences Ateliers numériques Expositions INHALab Éditions
Actualité de la recherche
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ACTUALIté de la recherche – COLLOQUES
16-19 MAI
Les mondes de 68 Cinquante ans après les faits, il est commun de considérer que les événements qui ont éclaté au cours de l’année 1968 ont participé d’une re-configuration de nos imaginaires politiques et sociaux. Or cet « effet 68 », si souvent décrié ou encensé, relève peut-être de la multitude des événements qu’il englobe. Ce colloque, qui engage du 16 au 19 mai quatre institutions parisiennes, entend dresser une carte de ces mondes de l’autorité alors mis en contestation. Il se propose de le faire dans deux perspectives au moins : d’abord, en interrogeant la mondialité du phénomène, en revenant sur des soulèvements jusque-là négligés, notamment dans l’hémisphère sud ; ensuite en tentant de le questionner par les vecteurs principaux des imaginaires sociaux que sont successivement les œuvres, les images, les archives et enfin la parole. Il s’agit donc de proposer une double traversée, celle des paysages et des discours qui en émanent, en associant des chercheurs en histoire, en culture visuelle, en histoire de l’art, des bibliothécaires et archivistes, mais aussi des philosophes, des écrivains et des artistes. En préambule au colloque, cette soirée à l'INHA sera centrée sur la création d’images destinées à participer aux luttes politiques ou à les accompagner. En écho à l’exposition Images en lutte. La culture visuelle de l’extrême-gauche en France (1968-1974), qui se déroule du 21 février au 21 mai 2018 aux Beaux-Arts de Paris, elle permettra de faire dialoguer des artistes, hommes et femmes, français et étrangers, ayant participé aux activités de l’Atelier Populaire des Beaux-Arts, ayant cessé toute pratique artistique autonome pour se consacrer entièrement à l’activité politique et « s’établir », ayant pratiqué des activités collectives et anonymes, ayant poursuivi des voies différentes, dont le travail s’inscrit dans des contextes mondialisés et en intersections. En partenariat avec les Archives nationales, la Bibliothèque nationale de France (BnF) et le Centre Pompidou Comité scientifique Philippe Artières (CNRS), Catherine Aurérin (BnF), Éric de Chassey (INHA), Emmanuelle Giry (Archives nationales), Romain Lacroix (Centre Pompidou) Intervenants Pierre Buraglio / Monique Frydman, Gérard Fromanger, Julio Le Parc Modérateurs Éric de Chassey (INHA), Elitza Dulguerova (INHA), Élodie Antoine (historienne de l'art indépendante) Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, auditorium 16 MAI, 17H - 20 H Le colloque se poursuivra le 17 mai à la BnF, le 18 mai aux Archives nationales - site de Paris et le 19 mai au Centre Pompidou.
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ACTUALIté de la recherche – séminaireS
Construire, restaurer, détruire. Les chantiers du xviiie au xxe siècle La restauration, au xixe siècle, s’inscrit dans un « long Moyen Âge » achevé avec les cathédrales de Clermont, de Moulins ou de Cologne. À cet égard, les pratiques restauratrices s’inscrivent, à leur tour, dans le temps long de la transmission. Cependant, d’autres techniques émergent simultanément, soumettant les monuments à l’expérimentation de nouvelles technologies. Ce séminaire propose d’élargir nos connaissances sur leur réception et leur reproduction, ainsi que sur la question générale des restaurations en s’intéressant aux nombreux travaux réalisés tant en contexte civil que religieux. Grâce aux nombreux chantiers qu’il a surveillés et conduits dans la seconde moitié du xixe siècle, Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc a pu développer une réflexion sur l’histoire de l’architecture du Moyen Âge en France et écrire son Dictionnaire. Ce séminaire propose d’approfondir la réflexion sur les restaurations pour une période couvrant une aire chronologique large, précédant et dépassant la période d’activité de Violletle-Duc. En partenariat avec le laboratoire TRAME (EA 4284), université de Picardie Jules Verne Comité scientifique Fabienne Chevallier (musée d’Orsay), Guy Lambert (ENSA Paris-Belleville), Jean-François Luneau (université Clermont Auvergne), Julien Noblet (INHA), Émilie d’Orgeix (université Bordeaux-Montaigne), Bruno Phalip (université Clermont Auvergne), Arnaud Timbert (université de Picardie Jules Verne), Mercedes Volait (Laboratoire InVisu, CNRS/INHA) Domaine de recherche Histoire et théorie de l’histoire de l’art et du patrimoine, dirigé par Marie-Anne Sarda.
6 AVRIL Une image trompeuse ou l’illusion du temps aboli. Les « fantômes mensongers » du restauré (xixe- début xxe) La restauration au xixe siècle s’inscrit, pour l’essentiel, dans le cadre de sociétés et pensées industrielles occidentales perdurant jusqu’au milieu du xxe siècle. De fait, selon ce postulat de départ, restaurer s’inscrit dans un « long Moyen Âge » achevé par le biais d’habitudes restauratrices héritières du temps des artisans. Cependant, d’autres pratiques émergent, au cœur même du xixe siècle,
qui témoignent de l’existence d’un temps court interventionniste, nourri de pensées cartésiennes, positivistes et rationnelles. Entretenir se place dans une logique de transmission raisonnée ; restaurer se situe désormais comme une activité auxiliaire de l’industrie et prépare la future économie de marché. L’enjeu de cette journée est de contribuer à un « manifeste renouvelé de la restauration », réponse aux limites perçues des systèmes mis en œuvre dans les chantiers. Intervenants Bruno Phalip (université Clermont Auvergne), Olivier Poisson (Monuments historiques), Nicolas Reveyron (université
séminaireS – ACTUALIté de la recherche
Lumière - Lyon 2), Stéphanie-Diane Daussy (université Lumière - Lyon 2), Jean-François Luneau (université Clermont Auvergne), Jean-Claude Margueron (EPHE) Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari 9 H 15 - 16 H 30
8 JUIN Les technologies modernes dans les chantiers de restauration du début du xixe siècle à 1920 : sources, pratiques et théories dans l’environnement européen La révolution industrielle du xixe siècle a affecté la conduite des chantiers de restauration des monuments historiques quant au choix de matériaux et procédés destinés à renforcer la pierre, ainsi que dans la recherche de substituts à des matériaux traditionnels. Cette séance s’attachera aux moments significatifs qui traduisent l’introduction des technologies modernes dans les chantiers, en mettant l’accent sur ses sources et les acteurs de la transmission. Par ailleurs, des
avancées technologiques ont connu une obsolescence rapide, aboutissant à un nouveau regard sur la technologie moderne. En parallèle se développait une réflexion sur la densité à donner aux restaurations. Entre les idées de Viollet-le-Duc, la théorie anglaise, représentée par les idées de John Ruskin, reprises par William Morris, et le point de vue italien de Camillio Boito, la séance visera à mieux identifier creusets des théories et migration des idées.
Intervenants Fabienne Chevallier (musée d’Orsay), Jean-François Luneau (université Clermont Auvergne), Bérénice Gaussuin (laboratoire Infrastructure Architecture Territoire de l’ENSAPM), Monica Naretto (Politecnico di Torino), Maïwenn Bourdic (Archives Nationales), Antoine Baudry (doctorant à l’université de Liège), Chiara Devoti (École polytechnique de Turin)
Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari 9 H 30 - 17 H
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ACTUALIté de la recherche – séminaireS
1959-1985, au prisme de la Biennale de Paris Ce séminaire ouvert à tous s’inscrit dans un programme de recherche sur la Biennale de Paris (1959-1985) initié par l’INHA, qui vise à rendre numériquement accessibles ses fonds d’archives dispersés entre plusieurs sites, et à susciter une réflexion sur cette manifestation et ses significations aujourd’hui. L’objectif du séminaire est double. D’une part, mieux connaître l’histoire de la Biennale de Paris, les enjeux de sa création, la variété des arts qu’elle a accueillie, les nombreuses transformations qu’elle a subies au fil des années. De l’autre, réfléchir aux défis qu’une biennale en tant qu’objet d’étude historique pose à la recherche : devrait-on privilégier l’histoire des œuvres, des expositions, des institutions artistiques, des participations nationales, des échanges internationaux, des relations diplomatiques ? Peut-on tracer des problématiques diachroniques au-delà des particularités de chaque édition ? Faut-il restreindre l’analyse aux manifestations officielles ou inclure les activités en marge, si ce n’est en opposition à celles-ci ? En partenariat avec la bibliothèque Kandinsky (Centre Pompidou, Paris), les Archives de la critique d’art (Rennes) et l’Institut national de l’audiovisuel (Paris) Comité scientifique Mathilde Arnoux (Centre allemand d’histoire de l’art), Paula Barreiro-López (université de Barcelone), Jérôme Bazin (université Paris-Est Créteil Val-de-Marne), Nathalie Boulouch (université Rennes 2), Pauline Chevalier (INHA), Elitza Dulguerova (INHA), Catherine Gonnard (Institut national de l’audiovisuel), Mica Gherghescu (bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou), Antje Kramer-Mallordy (université Rennes 2), Laurence Le Poupon (Archives de la critique d’art) Programme de recherche Programme « 1959-1985, au prisme de la Biennale de Paris », sous la direction d’Elitza Dulguerova (domaine Histoire de l’art du xviiie au xxie siècle). Les séances des 22 MAI et 12 JUIN se dérouleront en anglais
10 AVRIL Regards critiques, regards idéologiques : autour des participations de la Bulgarie et des deux Allemagnes à la Biennale de Paris Cette séance aborde les écarts et les tensions entre réception critique et réception idéologique au sein de la Biennale de Paris. Dans le cas de la participation bulgare à la Biennale de
Paris de de 1959 à 1969, qui correspond à la période des représentations étrangères nationales, les divergences apparaissent inévitables. L’hypothèse d’une mission politique de la biennale artistique s’avère impossible. Dans celui des deux Allemagnes, si la RDA ne participe à la Biennale de Paris qu’à partir de 1975, la rivalité entre les deux pays n’en est pas moins sensible, en creux, dès les premières éditions où seule la RFA est présente. Le choix des commissaires, la sélection des œuvres
séminaireS – ACTUALIté de la recherche
et les propos tenus dans le catalogue livrent une histoire politique de ces expositions diplomatiques. Intervenants Irina Genova (NBU/Institut d’histoire de l’art, Sofia), Julie Sissia (chercheuse associée, Centre d’histoire de Sciences Po) Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari 17 H - 20 H
Richard Nonas (artiste), modération : Pauline Chevalier (INHA) Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari 17 H - 20 H
12 JUIN La Biennale de Paris des deux côtés du rideau de fer. Études de cas de l'Espagne totalitaire et de la République populaire de Pologne
22 MAI Les institutions précaires et établies de l'art contemporain et leur transformation des années 1960 aux années 1980 Considérant la Biennale des jeunes artistes comme une institution précaire de l'art contemporain, il vaut la peine de se demander comment elle s'inscrivit - si ce fut le cas - au sein d'un mouvement critique à l'égard des institutions et des musées en particulier, qui conduisit dans les années 1960 et 1970 à expérimenter de nouveaux espaces pour l'art. Cette conférence réunit l'artiste Richard Nonas, qui fut profondément impliqué dans la création d'espaces organisés par les artistes à New York, et la commissaire d'expositions Alanna Heiss, qui créa PS1 comme une institution alternative pour l'art contemporain, et fut également une protagoniste directe de la Biennale de Paris: dans les années 1970, en tant que membre de son réseau international, elle proposa plusieurs participants étatsuniens, avant d'être invitée comme l'un des quatre commissaires internationaux de la Nouvelle Biennale en 1985. Intervenants Alanna Heiss (Clocktower, New York),
Cette session vise à discuter la valeur symbolique, culturelle et politique de la Biennale de Paris, des années 1950 aux années 1970, et sa réception dans deux contextes totalitaires de part et d'autre du rideau de fer. D'une part, une analyse critique de la Biennale de Paris par la presse polonaise du tournant des années 1950-1960 permettra de positionner cet événement par rapport au climat politique fluctuant de la période et aux débats locaux sur le statut de l'art moderne. D'autre part, l'étude de l'interaction entre les institutions franquistes, les artistes et la Biennale aidera à comprendre la position de cet événement (et son instrumentalisation) dans le contexte des politiques culturelles du régime aussi bien que dans celui de la montée des mouvements hostiles à la dictature et des luttes pour la construction de l'art moderne en Espagne. Intervenants Paula Barreiro-López (université de Barcelone), Agata Pietrasik (université libre de Berlin), Piotr Słodkowski (Académie des beaux-arts de Varsovie) Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari 17 H - 20 H
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ACTUALIté de la recherche – JOURNÉES D’ÉTUDES
30 mai
Bagdad mon amour. Le « musée sans murs » irakien entre relectures du modernisme, art contemporain et archéologie La journée d’études Bagdad mon amour s’articule sur l’exposition du même nom à l’Institut des cultures d’Islam (28 mars-5 août 2018). À ce titre, elle souhaite en prolonger l’expérience à travers la notion de « musée sans murs », ou comment valoriser les ressources liées aux tentatives de surmonter la destruction du patrimoine et les pillages de musées en Irak – systématisés depuis les années 2000, suite aux agressions et invasions de l’armée américaine et de ses alliés puis du groupe terroriste État Islamique. L’axe principal des travaux se situera sur la ligne de crête et, le cas échéant, de rupture entre gestes de préservation et gestes de réinvention, dans un dialogue entre pratique et théorie, archives et témoignages, sciences du patrimoine et art contemporain. En partenariat avec l’Institut des cultures d’Islam Responsable scientifique Morad Montazami (Tate Modern / Globalisation, art et prospective) Programme de recherche Globalisation, art et prospective, sous la direction de Zahia Rahmani (domaine Histoire de l’art mondialisée)
La liste des intervenants sera communiquée ultérieurement. Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari 9 H 30 - 18 H 30
JOURNÉES D’ÉTUDES – ACTUALIté de la recherche
31 mai et 21 JUIN
L’image fait histoire : composition(s) du récit Après la journée d’études du 23 novembre 2017, deux après-midis de rencontres et de débats prolongent le questionnement croisé, entre Orient et Occident, sur l’image narrative médiévale. La première rencontre sera dédiée aux découpages narratifs du récit – sélection et articulation des épisodes, conformité au texte, ré-ordonnancement. La seconde rencontre concernera les temporalités de l’image – linéarité, typologie, références à l’histoire et aux histoires écrites. En partenariat avec l’HiCSA (université Panthéon Sorbonne) et l’EPHE Comité scientifique Sulamith Brodbeck (université Panthéon-Sorbonne), Anne-Orange Poilpré (université Panthéon-Sorbonne), Isabelle Marchesin (INHA), Ioanna Rapti (EPHE) Programme de recherche Programme Imago-Eikon, images entre Orient et Occident, sous la direction d'Isabelle Marchesin (domaine Histoire de l’art du ive siècle au xve siècle)
31 MAI
21 JUIN
Mobilités de la narration, fixité de l’image : les découpages narratifs
Les temporalités de l’image
Intervenants Pierre-Yves Le Pogam (musée du Louvre), Francesca dell’Acqua (université de Salerne), Liz James (université du Sussex)
Intervenants Sébastien Douchet (université d’AixMarseille), Mary Cunningham (université de Birmingham), Ivan Foletti (université de Brno)
Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari 14 H - 18 H
Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari 14 H - 18 H
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ACTUALIté de la recherche – CONFérenceS
3 mai
Objets d’histoire et histoires d’objets : réflexions transdisciplinaires sur le prestige et sa culture matérielle dans le golfe de Guinée entre le xiie et le xviie siècle Historien et archéologue, Gérard Chouin est spécialiste de l’histoire de l’Afrique de l’Ouest entre le xiie et le xviiie siècle. Il mène aujourd’hui des recherches sur l’histoire des paysages et l’urbanisation combinant l’analyse des récits de voyage européens, des traditions orales et l’archéologie. Il dirige aussi un projet de recherche sur l’expansion possible de la première et seconde pandémie de peste en Afrique subsaharienne. Co-responsable des fouilles à Ifé (Nigeria), il reviendra dans cette conférence sur les sources et les méthodes d’analyse des objets dans l’écriture de l’histoire de l’Afrique de l’Ouest entre le xiie et le xviiie siècle, en partant notamment des sculptures en bronze et en terre cuite découvertes à Ifé entre les années 1940 et 1960, et des questions que pose leur documentation. En partenariat avec l’Institut des Mondes Africains (UMR 8171, CNRS-IRD-EPHE-EHESSuniversité Paris 1-AMU) Intervenant Gérard Chouin (William & Mary College, Ife-Sungbo Archaeological Project - Nigeria) Programme de recherche Vestiges, indices, paradigmes : lieux et temps des objets d’Afrique (xive-xixe s.) , sous la direction de Claire Bosc-Tiessé (domaine Histoire de l’art du xive au xixe siècle) Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, auditorium 10 H - 12 H
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ACTUALIté de la recherche – ATELIERS NUMériques
L’histoire de l’art à l’épreuve du numérique : De la structuration, modélisation ou simulation des données à la recherche Comme bien des disciplines des sciences humaines, l’histoire de l’art se tient souvent à l’écart du numérique et en particulier de la science ouverte. Le mouvement de libération des collections patrimoniales va cependant croissant et la place centrale des images dans la pratique des historiens de l’art induit en tout état de cause l’acquisition et le traitement de données visuelles, nombreuses ou pas, numériquement natives ou pas, selon des formes de mise en ordre plus ou moins raisonnées et informées des possibilités, comme des contraintes, du numérique. Le séminaire souhaite œuvrer au partage de retours d’expérience des recherches à dimension numérique (aussi bien implicite qu’explicite) conduites au sein de la discipline, qu’il s’agisse de gestion et de publication des données utilisées (on parle désormais de « curation » de données), ou d’orientations plus complexes, telle que la visualisation, la spatialisation ou encore la formalisation multidimensionnelle de l’information réunie. L’objectif est de favoriser la transition numérique de l’histoire de l’art en se donnant des clés pour maîtriser un domaine d’innovation en perpétuelle ébullition. Comité scientifique Mercedes Volait (InVisu, CNRS/INHA), Sophie Raux (Larhra)
11 AVRIL Si la photo est bonne… L’historien de l’art et ses images : la fabrique d’une recherche sur les graffitis et les signatures à l’âge moderne
Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Fabri de Peiresc 14 H - 16 H
Intervenante Charlotte Guichard (IHMC)
13 JUIN
Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Fabri de Peiresc 14 H - 16 H
Expériences numériques avec les cartographies artistiques Intervenante Laura Karp Lugo (université Louis-etMaximilien de Munich)
16 MAI Artistes à Paris: Cartographie numérique du monde de l'art du xviiie siècle Intervenante Hannah Williams (université Queen Mary de Londres)
Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Fabri de Peiresc 14 H - 16 H
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ACTUALIté de la recherche – ATELIERS NUMériques
Les Lundis numériques de l’INHA L’INHA effectue depuis plusieurs années une veille active dans le domaine des humanités numériques avec un accent porté sur ce qui touche au domaine visuel. De nombreux contacts et échanges sont régulièrement établis entre les différentes composantes de l’établissement et diverses équipes sur des problématiques et des projets concernant les enjeux, les représentations, les aspects techniques ou juridiques liés à l’histoire de l’art et à l’image. Comité scientifique Mustapha Alouani (INHA), Antoine Courtin (INHA), Élodie Desserle (INHA), Dominique Filippi (INHA), Chloé Gautier (INHA), Juliette Hueber (InVisu, CNRS / INHA), Pierre-Yves Laborde (INHA), Antonio Mendes (InVisu, CNRS / INHA) Suivez les Lundis numériques de l’INHA sur Twitter : #LundisNum
16 AVRIL Exceptionnellement, la séance aura lieu le troisième lundi du mois
Retour d’expériences sur l’exploitation du corpus d’OpenEdition Depuis 2011, les activités d’OpenEdition Lab sont consacrées au développement d’outils de navigation visant à enrichir les parcours de lecture de nos usagers : annotation des références bibliographiques, détection de la langue dans les contenus, mise en relation des documents, extraction de citations remarquables. En 2016, OpenEdition Lab étend ses activités de recherche à l’appropriation des contenus d’OpenEdition par ses lecteurs en analysant l’activité de lecture. Une équipe pluridisciplinaire développe un détecteur des usages, en analysant la fréquentation des contenus et les contextes d’appropriation. Intervenante Élodie Faath (Cléo / Open Edition)
Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari 18 H - 19 H 30
14 MAI La prosopographie à l’heure du web sémantique : Omeka S au service du dictionnaire des éditeurs français du xixe siècle (DEF19) Le projet ANR DEF19, porté par le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines de l’université de Versailles SaintQuentin-en-Yvelines, en partenariat avec la BnF et les Archives nationales, vise à combler un manque historiographique en constituant à l’horizon 2019 un dictionnaire recensant l’ensemble des personnes et des institutions ayant édité en France entre 1800 et 1914. Ce dictionnaire papier doit être complété par une base de données en ligne, actuellement en cours de construction. Plusieurs solutions techniques ont été envisagées avant le choix définitif d’Omeka-S, qui
ATELIERS NUMériques – ACTUALIté de la recherche
doit permettre d’exploiter toutes les potentialités du web sémantique, et notamment de faire ressortir les liens entre différents éditeurs et d’effectuer des analyses de réseaux, de moissonner d’autres bases de données notamment iconographiques, ainsi que de recourir au crowdsourcing. Intervenants Jean-Charles Geslot (université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), Viera Rebolledo-Dhuin (université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari 18 H - 19 H 30
11 JUIN Projet Ikonikat, oculométrie et histoire de l’art De mars à juin 2017, à l’occasion de l’exposition « Le Mystère Le Nain », 750 visiteurs du musée du LouvreLens ont participé à une étude de réception des œuvres par les publics.
Les données analysées grâce au dispositif numérique Ikonikat mettent en lumière différentes modalités de perception des peintures qui varient notamment en fonction du genre et de l’âge des visiteurs, de leur formation et de la configuration sociale des visites. Ces données témoignent également de l’influence de la muséographie sur l’évolution du regard des visiteurs au fur et à mesure de leur parcours dans l’exposition. Elles permettent enfin d’identifier diverses interprétations des publics qui interrogent la présentation des œuvres. Intervenant Mathias Blanc (CNRS / Lille 3) Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari 18 H - 19 H 30
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ACTUALIté de la recherche – EXPOSITIONS
DU 5 MAI AU 5 JUIN ET DU 28 JUIN AU 4 AOÛT
Sismographie des luttes - Vers une histoire globale des revues critiques et culturelles Inaugurée à l'INHA du 10 novembre 2017 au 20 janvier 2018, l'installation vidéo-sonore, Sismographie des luttes, sera présentée au Sénégal, dans le cadre de la programmation off de la Biennale de Dakar, puis à Rabat au Maroc, avec le soutien de l'Institut Français. Cette installation présente un recensement de revues non-européennes, ou produites en situation diasporique, dans la suite des courants révolutionnaires de la fin du xviiie siècle au basculement de l'année 1989 et la fin du monde des deux blocs. Dans ce montage d'images et de sons, couvertures, textes, portraits de fondateurs, langues et discours, présentent un long continuum d’inventions graphiques réunissant quelques 800 documents. Des figures de femmes et d’hommes apparaissent, intellectuels majeurs, militantes et militants, activistes, femmes et hommes de lettres, artistes : auteurs de textes littéraires, poétiques, visuels et politiques. Ils marquèrent leur époque et au-delà. Ce sont des voix singulières et volontaires, tentés par des perspectives politiques et culturelles renouvelées, elles se nomment Zitkala-Ša, Carlos Montezuma, Ramananda Chatterjee, Raicho Hiratsuka, W.E.B. Du Bois, Mohandas Karamchand Gandhi, Marcus Garvey, Lu Xun, Rabindranath Tagore, Paulette Nardal, Chen Duxiu, Oswald de Andrade, René Ménil, Aimé Césaire, Abdellatif Laâbi… Cette œuvre est le fruit d’un long processus de recherche collective, multilingue et décentrée conduit à l’INHA dans le cadre du programme «Globalisation, art et prospective» et de son projet Art Global et périodiques culturels. Elle fait la démonstration de la pertinence d’une histoire globale de l’art et permet de réévaluer, et surtout de témoigner, de la dynamique intellectuelle, artistique et politique, qui s’est exercée au cœur des empires coloniaux. Elle est composée de deux films constitués de montages d’images issues des revues critiques et culturelles, et d'un troisième qui réunit des textes manifestes traduits en français, et en adéquation, d'une composition musicale originale réalisée pour l'occasion.
EXPOSITIONS – ACTUALIté de la recherche
Commissariat Zahia Rahmani (INHA) Assistantes de l'exposition et chargées de la recherche Florence-Duchemin Pelletier (INHA) et Aline Pighin (INHA) Graphiste / monteur Thierry Crombet (RelativDesign) Composition musicale originale Jean-Jacques Palix Durée 59 mn
DU 5 MAI AU 5 JUIN 2018 RAW Material Company - Center for art Knowledge and Society RAW Material Company Villa 2B Zone B - Dakar - Senegal www.rawmaterialcompany.org
DU 28 JUIN AU 4 AOÛT 2018 KULTE - Center for contemporary Art Kulte/Gallery 7 rue Benzerte - Rabat - Maroc www.artkulte.com L'exposition sera présentée à New-York à partir du 25 septembre. Pour suivre le projet Sismographie des luttes en France et à l'étranger : www.gap.inha.fr
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ACTUALIté de la recherche – INHALab
15 MARS - 15 JUILLET
INHALab INHALab est un programme qui vise à soutenir les jeunes chercheurs en favorisant la visibilité de leurs initiatives tout en les engageant à se rejoindre dans une dynamique collective. Désormais, chaque année et durant quatre mois, l’INHA accueille tour à tour deux collectifs en résidence. Il leur offre un espace polyvalent au cœur de l’établissement, dans la galerie Colbert, un soutien logistique et matériel, une aide à la communication ainsi qu’une subvention pour l’organisation d’activités scientifiques et manifestations publiques qu’ils auront à imaginer pour faire connaître les étapes de leur recherche. L’Association École du Magasin Alumni L’Association École du Magasin Alumni est le premier collectif à inaugurer l’INHALab. Son sujet de recherche prend pour appui l’histoire de cette école, première en Europe à proposer une formation aux pratiques curatoriales, et créée en 1987 au sein du Magasin, Centre d’art contemporain de Grenoble. Formation non diplômante et véritable niche expérimentale, l’École offrait la possibilité aux élèves de choisir librement et collectivement leur sujet de recherche et d’en définir les formats de monstration publique. Ils menaient à bien leurs recherches avec les interlocuteurs de leur choix. Dans cet environnement, universitaires, chercheurs de toutes disciplines – artistiques, philosophiques, sociologiques, historiographiques et bien plus – ont été des interlocuteurs privilégiés. Jusqu’en juillet, le collectif devra compléter et recadrer les archives physiques existantes de l’École du Magasin par un travail de recensement des protagonistes des 25 sessions de formation ainsi que de leurs parcours ultérieurs, par une description analytique de l’ensemble des projets curatoriaux menés pendant les 25 sessions par des entretiens conduits avec les participants et par l’étude des archives privées de ces derniers. Le but de la collecte et du recensement de ces données est de faire ressortir la spécificité de cette école comme modèle pédagogique afin de pouvoir évaluer son impact sur la définition et les territoires d’inscription de l’activité curatoriale de 1987 à 2016. Le collectif Damien Airault (commissaire d’exposition, critique d’art, doctorant à Paris 8), Michela Alessandrini (commissaire d’exposition, chercheuse - université Bordeaux Montaigne), Lore Gablier (chargée de programme, The European Cultural Foundation, Amsterdam), Estelle Nabeyrat (commissaire d’exposition et critique d’art), Théo Robine-Langlois (critique d’art), Asli Seven (commissaire d’exposition, membre chercheur au progamme Document et Art Contemporain), Ekaterina Shcherbakova (commissaire d’exposition, doctorante à Paris 8)
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ACTUALIté de la recherche – éditions
Les Éditions de l’INHA Imago Urbis. Les sceaux de villes au Moyen Âge Ambre Vilain
Lorsque, dans la seconde moitié du xiie siècle, les villes de l’Europe septentrionale se donnent progressivement un sceau traduisant leur nouvelle capacité juridique, elles se trouvent devant la difficulté de définir par l’image leur identité. Parmi les nombreuses représentations auxquelles les villes ont alors recours, l’architecture tient une place majeure. Les villes ont parfois recours au vocabulaire formel de l’Antiquité, mais dans certains cas les graveurs sont capables de mettre au point des portraits urbains singuliers répondant de manière efficace à un programme. Ce dernier met en images des concepts comme l’identité collective, les rapports d’autorité ou même la liberté communale. L’auteure parvient à replacer le sceau de villes dans le contexte de sa création, qu’il soit politique, artistique ou sociologique. Éditions de l’INHA/CTHS ISBN : 978-2-7355-0860-0 80 illustrations, 38 € Mai 2018
Microarchitectures médiévales. L’échelle à l’épreuve de la matière Sous la direction de Jean-Marie Guillouët et Ambre Vilain
Au Moyen Âge, les représentations de l’architecture investissent les supports les plus variés : décors sculptés, enluminures, seaux, pièces d’orfèvrerie et d’ivoire... Ces œuvres de microarchitecture, moyens de signalétique du sacré propices à la révélation d’une intériorité, sont à saisir par le spectre des échelles et par leur rapport au bâti monumental. Elles éclairent ainsi la notion médiévale de sublime, où gigantesque et minuscule sont indissociables. Par l’étude de corpus variés, ces actes du colloque qui s’est tenu en 2014 à l’INHA (17 communications, dont 6 en anglais) se font l’écho d’une dialectique riche et complexe. Éditions de l’INHA/Picard ISBN : 978-2-7084-1042-8 240 p.,130 illustrations, 49 € Juin 2018
éditions – ACTUALIté de la recherche
Collection « Dits » Apparition et disparition du bibliothécaire Yann Sordet
Le Bibliothécaire, peint par Giuseppe Arcimboldo probablement vers 1566, est un tableau maintes fois analysé et commenté. Lui-même bibliothécaire, Yann Sordet propose dans ce texte un nouveau regard sur l’œuvre. Historien du livre et des bibliothèques, l’auteur se livre à une lecture archéologique, examinant et caractérisant les types de livres représentés. Dans cet instable échafaudage, l’image du bibliothécaire surgit puis se dissout. Par cette apparition-disparition, c’est la place et le rôle du bibliothécaire, au xvie siècle comme de nos jours, que l’auteur interroge. Ce texte est issu d’une conférence prononcée à l’occasion des Sixièmes Rencontres de la galerie Colbert. Éditions de l’INHA ISBN : 978-2-917902-43-1 7€ Juin 2018
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Institut national d’histoire de l’art
Trésors de Richelieu Festival de l’histoire de l’art Sur les cimaises
Événements
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événements – trésors de richelieu
Trésors de Richelieu L’Institut national d’histoire de l’art et la Bibliothèque nationale de France organisent la 7e édition de ce cycle où conservateurs, chargés de collections, historiens de l’art, du spectacle, de la mode et de la musique, spécialistes des textes et restaurateurs partagent leurs savoirs avec un plus large public. À chaque conférence, des œuvres d’art, des manuscrits, des costumes ou des partitions musicales sortent exceptionnellement des magasins de l’INHA et de la BnF, pour être présentés en direct à l’aide d’une caméra, qui en reproduit les plus infimes détails sur le grand écran de l’auditorium Colbert. En partenariat avec la Bibliothèque nationale de France Responsables scientifique Cécile Colonna (INHA), Gennaro Toscano (BnF)
10 AVRIL L’« amphore de Paris » du Peintre d’Amasis C’est pourvu d’un couvercle qui lui est en réalité étranger que l’un des plus beaux produits issus du quartier des potiers d’Athènes est acquis – fort cher – par le duc de Luynes à la vente du cabinet du chevalier Durand en 1836. Après avoir orné deux des plus belles collections privées d’antiques formées au xixe siècle, cette petite amphore rebondie rejoint le fonds de la Bibliothèque à la faveur du fabuleux don de sa collection par Luynes en 1862. Signée par deux fois de son potier virtuose, Amasis, elle reçoit d’un peintre non moins talentueux demeuré anonyme (et baptisé par convention « Peintre d’Amasis » en raison de l’exclusivité de sa collaboration avec ce céramiste) un décor à la fois contrasté et innovant servi par sa manière élégante alliant monumentalité et minutie. Intervenants Cécile Colonna (INHA), Louise Détrez (BnF), Marie-Christine Villanueva-Puig (CNRS)
Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, auditorium 18 H 15 - 19 H 30
15 MAI La carte de l’Afrique australe de François Levaillant La carte de l’Afrique australe de François Levaillant (1753-1824) fut réalisée au terme de deux voyages menés dans ces régions entre 1781 et 1784. Richement illustrée de soixante-six vignettes et de cinq tableaux peints, cette carte monumentale, offerte au roi Louis XVI, est un recueil détaillé de la faune et de la flore de ces régions ainsi qu’un des premiers essais de cartographie de leur distribution géographique. Intervenants Joëlle Garcia (Muséum national d’histoire naturelle), Olivier Loiseaux (BnF) Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, auditorium 18 H 15 - 19 H 30
trésors de richelieu – événements
29 MAI
12 JUIN
Quatuor à cordes de Claude Debussy (1862-1918). Conférence-concert à l’occasion du centenaire de la mort de Debussy
Les cahiers de lycéen d’Eugène Delacroix : l’enfance d’un grand homme
Claude Debussy compose son unique quatuor à cordes en 1892-1893 ; à tout juste trente ans, il travaille alors au Prélude à l’après-midi d’un faune qui sera terminé en 1894 et commence à ébaucher Pelléas. Rare pièce de musique de chambre purement instrumentale du compositeur, le Quatuor est sa première œuvre de grande envergure et la première également exécutée à l’étranger. Créée le 29 décembre 1893 à la Société nationale de musique par le Quatuor Ysaÿe, cette pièce, où Debussy se révèle tout entier, déroute les contemporains par son harmonie et ses sonorités nouvelles ; mais dès mars 1894 et son exécution à Bruxelles, elle s’impose comme une œuvre majeure du répertoire de quatuor et sera publiée la même année par l’éditeur Durand. Intervenants Denis Herlin (BnF) et les élèves du CNSMDP Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, auditorium 18 H 15 - 19 H 30
En 1806, à l’âge de 8 ans, Delacroix entre au Lycée Impérial. Selon son condisciple et ami Achille Piron, son premier biographe, c’était « un bon écolier, suffisamment appliqué». Au lycée, il étudie les auteurs anciens, le latin et le grec, mais aussi l’anglais et l’italien, comme l’attestent ses cahiers de classe. Au fil des pages, exercices et compositions scolaires se mêlent à d’intrigantes figures et variations calligraphiques à la plume et à la mine de plomb, révélant le tempérament imaginatif du jeune homme. La bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art conserve 16 de ces précieux documents. Datés de 1811 à 1815, ils constituent un témoignage unique sur la jeunesse du futur peintre et sur l’enseignement prodigué dans un grand lycée parisien à la fin du Premier Empire. Intervenants Sébastien Allard (musée du Louvre), Côme Fabre (musée du Louvre), Isabelle Vazelle (INHA) Lieu et horaires INHA, galerie Colbert, auditorium 18 H 15 - 19 H 30
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événements – FESTIVAL DE L’HISTOIRE DE L’ART
1er, 2 et 3 JUIN
Festival de l’histoire de l’art, 8e édition Créé en 2011, le Festival de l’histoire de l’art est une manifestation annuelle unique qui rassemble les amateurs et les spécialistes de l’histoire de l’art du monde entier. Conçu comme un carrefour des publics et des savoirs, il établit un dialogue fécond entre les œuvres et les mots à la croisée de la recherche, de la création et des métiers du patrimoine, sans oublier le monde de l’édition et du marché de l’art. Plus de 300 conférences, tables-rondes, débats, présentations d’ouvrages, mais aussi projections, spectacles, visites guidées et activités pour le jeune public visent à présenter la richesse des arts visuels anciens et contemporains, de la peinture au cinéma, de la performance aux arts décoratifs, de l’architecture aux arts numériques … Pour sa huitième édition, le Festival se déroulera les 1er, 2 et 3 juin 2018 au château et dans la ville de Fontainebleau. Sa programmation, ouverte à tous les publics et accessible gratuitement, s’organise autour d’un thème, le « Rêve », d’un pays invité, la Grèce, et d’un Forum de l’actualité. Elle propose également un Salon du livre et de la revue d’art ainsi qu’une Université de printemps, consacrée à l’enseignement des arts à l’école. La programmation Art & Caméra, explorera les manières dont le cinéma s'empare du rêve, des analogies établies entre rêve, hypnose et film jusqu’à l’« usine à Rêve » qu’est Hollywood. Elle proposera parallèlement une vaste sélection de films sur l’art par des réalisateurs grecs. Une place importante sera accordée aux jeunes chercheurs : outre la reconduction des Rencontres internationales étudiantes et du concours Ma recherche en histoire de l'art et en archéologie en 180 secondes, cette huitième édition leur donne la parole à travers l'instauration de sessions autour du thème du Rêve. Parce que le Festival vise également à faciliter l'insertion professionnelle, seront également proposées des tables rondes avec des professionnels dans "la galerie des métiers". Un événement organisé par le ministère de la Culture, l’Institut national d’histoire de l’art et le château de Fontainebleau Retrouvez toute la programmation sur le site du Festival : festivaldelhistoiredelart.com et l’actualité du Festival sur Facebook, Twitter et Instagram : #FHA18 Direction scientifique Annick Lemoine (INHA) Lieu Fontainebleau - Château de Fontainebleau, Hôtel de l'aigle noir, théâtre municipal, École des mines ParisTech, cinéma l'Ermitage
FESTIVAL DE L’HISTOIRE DE L’ART – événements
Le Rêve Le Festival s’attachera, cette année, à montrer le caractère polymorphe de la notion de rêve et ses réminiscences dans les arts visuels. Au gré des époques et des civilisations, le rêve réactive des figures et des récits mythiques ; il devient source d’inspiration, rhétorique picturale et modèle du processus créatif ; il mobilise des dispositifs visuels et des stratégies figuratives variées pour fixer son caractère évanescent et mystérieux. À l’image de Bosch, de La Tour, Füssli, Friedrich, Méliès, Redon, Dalí, Magritte ou, plus récemment, JeanMichel Othoniel, Sophie Calle ou Gao Xingjian, les plus grands artistes ont investi le rêve, qu’ils appréhendent comme un véritable défi. Il peut être provoqué, voire recherché par des rituels. Il se situe à l’interface avec d’autres expériences, telles la vision ou la révélation. Le Festival interrogera l’ensemble de ces manifestations en donnant la parole à de nombreux spécialistes – qu’ils soient historiens de l’art, psychanalystes, artistes ou écrivains – qui proposeront différentes interprétations des figures, des expériences et des représentations du rêve. La Grèce En 2018, le Festival souhaite mettre à l’honneur la patrie d’Homère, également terre natale du Greco ou du sculpteur Takis ainsi que
des cinéastes Théo Angelopolous, Costa-Gavras ou Filippos Koutsaftis. Destination de voyages artistiques ou touristiques, sa situation géographique la met au cœur de différentes influences et transferts. Grâce aux partenariats établis avec les grandes institutions grecques d’histoire de l’art (musées, universités et fondations privées), professionnels et étudiants, historiens, critiques et artistes pourront présenter et comparer leurs méthodes de recherches et d’enseignements, leurs politiques muséales et de gestion du patrimoine. L’actualité de la recherche en archéologie et en art antique et la vitalité de la scène artistique grecque contemporaine seront ainsi au centre des discussions de cette huitième édition. Nous reviendrons notamment sur la documenta 14 en faisant dialoguer les différents acteurs et témoins de la manifestation. Actualités Le Festival propose de débattre des actualités de l’histoire de l’art dans le domaine de la recherche, de la politique muséale, de la conservation et de la valorisation des patrimoines, mais encore du marché de l’art, de l’enseignement et de la transmission des savoirs et des pratiques de l’histoire de l’art.
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événements – SUR LES CIMAISES
MARS 2018 - juillet 2018
Au printemps 2018, la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art prêtera, à Paris ou en province, environ vingt-cinq œuvres parmi lesquelles certains de ses manuscrits les plus précieux.
La France vue du Grand Siècle. Dessins d’Israël Silvestre (1621-1691) L’exposition retrace toute la carrière d’Israël Silvestre, depuis ses premiers essais à la manière de Callot jusqu’aux grandes vues panoramiques des villes conquises par Louis XIV en Lorraine et dans les Ardennes. Elle montre aussi des vues de la capitale avec ses fêtes royales et ses transformations, la série des châteaux et maisons de plaisance à Vaux-le-Vicomte, Meudon, Montmorency ou Versailles. Principalement axée sur Israël Silvestre dessinateur et constituée à partir des fonds du département des Arts graphiques du musée du Louvre, l’exposition présentera également l’exceptionnel talent de graveur de l’artiste et mettra ponctuellement en regard dessins, cuivres et estampes. La bibliothèque de l’INHA prête le recueil de gravures de Israël Silvestre : Leçons données aux pages du Roy pour apprendre à désigner la fortification, le paysage publié à Paris, chez Jean Mariette. Commissariat Bénédicte Gady (musée du Louvre) et Juliette Trey (musée des Arts décoratifs) Musée du Louvre, Paris du 14 mars au 25 juin 2018
SUR LES CIMAISES – événements
Toulouse Renaissance L’exposition vise à présenter la Renaissance toulousaine, connue pour la qualité de son architecture et l’importance de son mouvement humaniste, de 1500 environ jusqu’à l’aube du xviie siècle, prenant pour fil conducteur « l’ambition classique » qui a constamment sous-tendu les aspirations des élites et l’activité des artistes. La bibliothèque de l’INHA prête un recueil de gravures de Sebastiano Serlio, présenté à une page comportant des dessins manuscrits, en vis-à-vis de la seizième planche ; cette page porte des dessins d’architecture à la plume que Xavier Pagazini rapproche de l’hôtel de Massas à Toulouse et qui sont peut-être de l’architecte local Dominique Bachelier. Commissariat Axel Hémery (directeur du musée des Augustins) et Pascal Julien (université Toulouse Jean-Jaurès) Musée des Augustins, Toulouse du 17 mars au 24 septembre 2018
Eugène Delacroix (1798-1863) En partenariat avec le Metropolitain Museum of Art de New York, le musée du Louvre organise une exposition monographique dédiée au peintre Eugène Delacroix. Événement inédit à Paris depuis le centenaire de sa mort en 1963, l’exposition rassemblera plus de 180 de ses œuvres dont une forte majorité de peintures. L’accrochage et les textes tenteront de répondre aux questions que pose encore sa carrière qui se déroule sur un peu plus de quarante années (de 1821 à 1863), déclinées en trois grandes périodes : la rupture avec le système néoclassique, l’impact du grand décor public et l’attraction pour les paysages. Des journées d’études pour stimuler de nouveaux débats accompagneront l’exposition, qui permettra au visiteur de faire connaissance avec une personnalité virtuose de l’écriture autant que de la peinture et du dessin.La bibliothèque de l’INHA prêtera une vingtaine de manuscrits de la main du maître, parmi lesquels ses carnets de lycéen, son journal et des lettres adressées à Soulier, Guillemardet ou encore George Sand. Commissariat Sébastien Allard (musée du Louvre) et Côme Fabre (musée du Louvre) Musée du Louvre, Paris du 26 mars au 23 juillet 2018
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événements – SUR LES CIMAISES
Une lutte moderne. De Delacroix à nos jours Parallèlement à l’exposition du Louvre, le musée national Eugène-Delacroix – ancien atelier et domicile de l’artiste – organise une exposition dédiée aux peintures d’Eugène Delacroix de l’église Saint-Sulpice, récemment restaurée, notamment La Lutte de Jacob avec l’Ange, œuvre monumentale qui l’occupa jusqu’en 1861 et fut considérée, après son décès, comme son testament spirituel. Ce fut pour achever cette commande qu’Eugène Delacroix s’installa rue de Fürstenberg. La bibliothèque de l’INHA prête le Journal manuscrit de 1861 qui commence le 1er janvier avec une évocation de la lutte que fut la peinture pour Delacroix, ce corps-à-corps épuisant mais qui n’a cessé de le combler. Ce texte est écrit alors que, enfin, le peintre est en train d’achever les trois grandes peintures de la chapelle de Saint-Sulpice, commencées en 1855. Commissariat Dominique de Font-Réaulx (musée national Eugène-Delacroix) et Marie Monfort (DRAC Île-de-France) Musée national Eugène-Delacroix, Paris du 10 avril au 23 juillet 2018
Peindre les courses. Stubbs, Géricault, Degas L’exposition retrace la manière dont le cheval et les courses hippiques se sont imposés comme marqueurs de la modernité. Cet animal issu de croisements entre différentes races, occupe une place primordiale dans les divertissements nobles dès le xviiie siècle. La vogue hippique se répand peu à peu dans toutes les couches de la société. Le cheval lancé à grande vitesse, mais aussi l'image de la foule spectatrice et les vêtements des jockeys ont marqué profondément les artistes de la seconde moitié du xixe siècle. La bibliothèque de l’INHA prête une lithographie en couleurs de Henri de Toulouse Lautrec, Le jockey, 1899. Commissariat Christophe Donner (écrivain et chroniqueur hippique), Henri Loyrette (ministère de la Culture) et Aurore Bayle-Loudet (musée du Cheval à Chantilly) Chantilly du 16 juin au 14 octobre 2018
Les photographies d’ateliers d’artistes d’Edmond Bénard (1838-1907) D’Edmond Bénard on ne connaît guère que ses photographies d’ateliers d’artistes. De 1884 à 1894 environ, il entreprit de photographier systématiquement ceux des exposants au Salon : hommes, femmes, français et étrangers, peintres et sculpteurs. Il produisit ainsi au moins 470 clichés de plus de 220 ateliers. Ces vues étaient censées permettre au spectateur de faire irruption dans l’intimité de l’artiste. En vérité, elles se révèlent tout aussi fabriquées que l’art pratiqué par leurs modèles, artistes académiques pour la plupart. En effet, chaque atelier a fait l’objet d’une série de photographies, généralement prises le même jour, au cours duquel le photographe a réagencé les lieux à sa guise, tirant ici un tapis, décrochant là un tableau, poussant les plantes vertes, manipulant l’artiste même, le plus souvent présent sur l’image, selon un catalogue de poses stéréotypées : tantôt celui-ci joue du piano, tantôt il feint de peindre un tableau achevé, lit le journal, converse avec un ami, est allongé sur un sofa... Le même scénario se répète d’atelier en atelier, et l’on s’étonne de la complaisance de ces artistes parfois célèbres, comme ici Falguière ou Frémiet, envers un personnage aussi mineur que l’était alors un photographe. Quoique savamment construites, ces photographies constituent un document sociologique de première main, où se lit à la fois la condition de l’artiste et son statut de modèle auprès de la bourgeoisie. À cette époque en effet, beaucoup d’ateliers étaient ouverts à la visite, et le bourgeois allait y puiser des idées pour encanailler la décoration de ses appartements. D’ailleurs, certaines de ces images ont été reproduites dans les revues d’architecture et de décoration intérieure de l’époque, et certains artistes exerçaient une activité parallèle de décorateur. La bibliothèque conserve deux albums de vues d’ateliers par Bénard, achetés en 1958 et en 2014. Le premier est consultable sur la bibliothèque numérique de l’INHA et en fac-similé (Portraits d’ateliers. Un album de photographies fin de siècle, INHA / ELLUG / MSH-Alpes, 2013). Retrouvez les collections numérisées sur : bibliotheque-numerique.inha.fr Jérôme Delatour Responsable des collections photographiques Département de la Bibliothèque et de la Documentation
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L’Institut national d’histoire de l’art Un institut au service de l’histoire de l’art et du patrimoine Les Études et la Recherche La bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art – salle Labrouste Les partenaires de l’INHA
L’institut national d’histoire de l’art
Un institut au service de l’histoire de l’art et du patrimoine L’Institut national d’histoire de l’art a été créé en 2001 pour fédérer et promouvoir la recherche en histoire de l’art et du patrimoine. Il a pour mission principale le développement de l’activité scientifique et de la coopération internationale dans ce domaine. Il déploie des programmes de recherche ainsi que des actions de formation et de diffusion des connaissances, au service de tous les historiens de l’art et du grand public. Avec sa bibliothèque, l’INHA met également à disposition un fonds de ressources et de documentation unique au monde dans ce domaine. Il est placé sous la double tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère de la Culture.
Les Études et la Recherche Le département des Études et de la Recherche (DER) compte huit domaines de recherche conduits par autant de conseillers scientifiques : quatre domaines périodiques complétés par quatre domaines thématiques. Au sein de ces domaines de recherche, divers programmes visent en premier lieu à répondre à deux grandes missions de l’INHA : produire des ressources pour les historiens de l’art, qu’ils soient conservateurs ou enseignants-chercheurs, et valoriser les fonds de sa bibliothèque. À quoi s’ajoute la volonté de favoriser la recherche innovante et de participer aux développements actuels qui irriguent et vivifient l’histoire de l’art. Chaque domaine accueille, pour des périodes déterminées, des pensionnaires (jeunes docteurs ou conservateurs), des chargés d’études et de recherche (doctorants) et des moniteurs-étudiants (inscrits en master) chargés de mener à bien les différents programmes de l’INHA. Ces équipes sont formées à l’élaboration d’outils scientifiques, au travail en partenariat, à la valorisation scientifique, ainsi qu’à la maîtrise de la dimension documentaire de la recherche et aux humanités numériques. Ces programmes sont menés en partenariat avec des institutions françaises ou étrangères, universitaires ou muséales, permettant ainsi la rencontre d’historiens de l’art d’horizons divers et la mise en œuvre de programmes ambitieux. Ils donnent lieu à la production de ressources documentaires disponibles en ligne pour la communauté scientifique et le grand public via l’application AGORHA (agorha.inha.fr), à la programmation d’événements scientifiques et de manifestations accessibles à tous dans les espaces de la galerie Colbert et hors les murs, ainsi qu’à la publication d’ouvrages en coédition ou disponibles en ligne (inha.revues.org). Par ailleurs, le département invite chaque année près de trente autres chercheurs français et étrangers, pour des périodes allant d’un mois à deux ans, venant d’Asie, d’Afrique, d’Amérique du Sud et du Nord, d’Europe de l’Est et de l’Ouest.
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L’institut national d’histoire de l’art
Les domaines de recherche du DER Histoire de l’art antique et de l’archéologie Conseillère scientifique : Cécile Colonna Programmes en cours: Une histoire de l’art antique inachevée : les dessins de Jean-Baptiste Muret (1795-1866) Répertoire des ventes d’antiques en France au xixe siècle Diversité des productions céramiques au IIIe millénaire (Bronze Ancien) en Mésopotamie du Nord Digital Millin : l’Italie dessinée de l’Antiquité au néoclassicisme Histoire de l’art du ive au xve siècle Conseillère scientifique : Isabelle Marchesin Programmes en cours : Les manuscrits et feuillets enluminés du Moyen Âge et de la Renaissance conservés dans les musées en France Ontologie du christianisme médiéval en images Regards croisés autour de l’objet médiéval : archéologie et systèmes de représentation Imago-Eikon / Images entre Orient et Occident Action collaborative en cours avec l’HiCSA et le Labex RESMED (2015-2018) Histoire de l’art du xive au xixe siècle Conseillère scientifique : Claire Bosc-Tiessé Programme en cours : Vestiges, indices, paradigmes : lieux et temps des objets d’Afrique
Histoire de l’art du xviiie au xxie siècle Conseillère scientifique : Elitza Dulguerova Programmes en cours : 1959-1985, au prisme de la Biennale de Paris Archives audiovisuelles de l’art contemporain en France Partenariat avec l’Institut français : Décloisonnement des pratiques de la recherche française. Mobilité, production, traduction Histoire de l’art mondialisée Conseillère scientifique : Zahia Rahmani Programmes en cours : Observatoire : Global Art Prospective Art global et périodiques culturels – Volet 1 : Les revues non-européennes Paradis perdus : colonisation des paysages et destruction des écoanthroposystèmes Histoire et théorie de l’histoire de l’art et du patrimoine Conseillère scientifique : Marie-Anne Sarda Programmes en cours : Colorants et textiles de 1850 à nos jours
L’institut national d’histoire de l’art
Histoire des collections, histoire des institutions artistiques et culturelles, économie de l’art Conseillère scientifique : Ariane James-Sarazin Programmes en cours : Répertoire des tableaux italiens dans les collections publiques françaises (RETIF) Répertoire des acteurs du marché de l’art en France sous l’Occupation allemande (1940-1945) Les collections Rothschild dans les institutions publiques françaises Les collections du cardinal Fesch : histoire, inventaire, historiques Catalogue des œuvres des collections de Jacques Doucet Les Sociétés des Amis des Arts, 1789-1914 Collectionneurs, amateurs et curieux en France
Œuvres disparues en temps de guerre dans les collections publiques françaises Recensement de la peinture française du xvie siècle dans les collections publiques françaises Les envois de Rome, base de données peinture et sculpture, 18031914 Répertoire de sculpture française (1500-1960) dans les collections publiques américaines Base d’art ibérique et latinoaméricain dans les collections publiques françaises (BAILA) Répertoire des tableaux des Primitifs allemands dans les collections publiques françaises Histoire des disciplines et des techniques artistiques Conseillère scientifique : Pauline Chevalier Programme en cours : La Vie parisienne (1863-1914)
Le laboratoire InVisu Dans le cadre d’un partenariat avec le CNRS, l’INHA accueille le laboratoire InVisu (Information visuelle et textuelle en histoire de l’art : nouveaux terrains, corpus, outils), une unité mixte de service et de recherche. Cette unité a pour vocation de contribuer à la réflexion méthodologique en histoire de l’art par l’expérimentation des nouvelles technologies de l’information afin de constituer des outils et des méthodes permettant une maîtrise raisonnée du numérique au service du développement de la connaissance en histoire de l’art et de l’élargissement de ses domaines d’investigation. Elle expérimente et développe de nouvelles formes de traitement et de mise à disposition des données scientifiques ; elle exerce une veille active et propose des formations sur ces sujets.
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L’institut national d’histoire de l’art
La bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art – salle Labrouste Avec 1,7 million de documents dont 30 000 dessins et estampes, 750 000 photographies, 1 800 manuscrits anciens, la bibliothèque de l’INHA réunit plusieurs fonds historiques qu’elle ne cesse d’enrichir : la bibliothèque d’art et d’archéologie Jacques Doucet, la Bibliothèque centrale des musées nationaux, et la collection d’imprimés de la bibliothèque de l’École des beaux-arts. Son déménagement récent dans la salle Labrouste rénovée parachève les ambitions initiales de l’INHA : servir la recherche en histoire de l’art et du patrimoine et contribuer à son rayonnement. Le déploiement des fonds a donné lieu à une profonde modernisation de l’organisation et de l’infrastructure de la bibliothèque. La nouveauté la plus spectaculaire est la disposition en libre accès de 150 000 documents. Elle s’est également ouverte plus largement à tous ceux qui pratiquent ou font vivre l’histoire de l’art. La carte gratuite a été élargie aux étudiants en école d’art, d’architecture, de design à partir du grade de master et aux membres des associations professionnelles comme le Comité professionnel des galeries d’art. La bibliothèque donne également la possibilité pour toute personne qui souhaite faire une recherche en histoire de l’art de bénéficier d’une carte d’un mois toujours gratuitement.
Licence Ouverte Au printemps dernier, l’Institut national d’histoire de l’art a pris la décision d’autoriser la plus large réutilisation possible des documents de sa bibliothèque numérique patrimoniale en adoptant la Licence Ouverte élaborée par la mission Etalab. Depuis le début des années 2000, l’INHA mène une politique active de numérisation proposant sur sa plateforme bibliotheque-numerique.inha.fr plus de 12 500 documents numérisés en HD provenant des collections Jacques-Doucet, de la BCMN et issus du domaine public – archives, manuscrits, autographes, estampes, dessins, livres imprimés et photographies –, rendant ainsi accessibles à un large public les trésors de ses collections. Des manuscrits de Delacroix aux estampes de Redon ou Manet, les images numériques des documents sont dorénavant en accès libre et mis gratuitement à la disposition de tous, pour toute utilisation, commerciale ou non, à condition d’en mentionner la source. En faisant le choix de la Licence Ouverte, l’INHA franchit une nouvelle étape et inscrit le développement de sa bibliothèque numérique dans la dynamique du mouvement d’ouverture des données des administrations de l’État et des collectivités territoriales.
L’institut national d’histoire de l’art
Toutefois, par exception à ce principe général, la première numérisation d’un document original donnera lieu à un tarif strictement limité au recouvrement des coûts de cette opération. Il ne sera pas fait de discrimination en fonction des usages envisagés du document numérisé.
Chiffres clés 23 programmes de recherche et 8 actions collaboratives en cours 183 chercheurs associés aux programmes de recherche 512 chercheurs invités 50 bases de données en ligne 81 colloques internationaux des centaines de conférences, tables rondes et journées d’études 34 expositions temporaires 150 publications en coédition 400 places de lecture 1,7 million de documents 150 000 documents en libre accès Plus de 650 000 images de documents numérisés en ligne sur la bibliothèque numérique 63 heures d’ouverture par semaine
Les partenaires de l’INHA Depuis sa création, l’Institut entretient des relations étroites avec les différents établissements installés à ses côtés dans la galerie Colbert, qui abrite, outre l’Institut national du patrimoine, la plupart des activités doctorales en histoire des arts et en archéologie des universités et institutions d’Île-de-France. L’INHA a également tissé de nombreux liens avec différents partenaires internationaux, comme le Centre allemand d’histoire de l’art (Paris), le Getty Research Institute (Los Angeles), la Samuel H. Kress Foundation (New York), le Sterling and Francine Clark Art Institute (Williamstown), la Terra Foundation for American Art. Bénéficiant d’une reconnaissance internationale qui ne cesse de croître, l’INHA est membre du RIHA (Research Institutes in the History of Art), de Liber (Ligue des bibliothèques européennes de recherche), de l’IFLA (The International Federation of Library Associations and Institutions) et du réseau international des bibliothèques d’art.
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Informations pratiques Accès
La bibliothèque de l’INHA
Institut national d’histoire de l’art 6, rue des Petits-Champs ou 2, rue Vivienne 75002 Paris
bibliotheque-numerique.inha.fr blog.bibliotheque.inha.fr
Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art – salle Labrouste 58, rue de Richelieu 75002 Paris Métro ligne 3 : Bourse lignes 7, 14 : Pyramides lignes 1, 7 : Palais Royal – musée du Louvre
@BibliothequeInha @INHA_bib Renseignements info-bibliotheque@inha.fr
Les ressources en ligne Accès aux ressources documentaires agorha.inha.fr Publications en ligne inha.revues.org perspective.revues.org
Contact programmation@inha.fr
Pour en savoir plus sur l’INHA www.inha.fr
Le laboratoire InVisu invisu.inha.fr
Les Archives de la critique d’art
Accueil 01 47 03 89 00
www.archivesdelacritiquedart.org @Institutnationaldhistoiredelart @INHA_Fr @inha_fr Institut national d’histoire de l’art
Nous vous invitons à consulter les informations complètes et/ou mises à jour sur le site de l’INHA.
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Institut national d’histoire de l’art 2, rue Vivienne ou 6, rue des Petits Champs, 75 002 Paris
Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art 58, rue de Richelieu, 75 002 Paris
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52 Légendes des images : p. 9 : Edmond Bénard, Atelier de Jules Lefebvre (1836-1911), tirage sur papier albuminé, env. 260x210 mm, avant 1893 (bibliothèque de l’INHA, Fol Phot 39, t. 1, n° 15) ; p. 11 : Edmond Bénard, Photographie de groupe à l’académie Julian, tirage sur papier albuminé, 260x203 mm, vers 1887-1888, (bibliothèque de l’INHA, Fol Phot 39, t. 1, n° 11) ; p. 13 : Edmond Bénard, Atelier d’Emmanuel Frémiet (1824-1910), tirage sur papier albuminé, env. 260x210 mm, 1891 (bibliothèque de l’INHA, Fol Phot 39, t. 1, n° 21) ; p. 21 : Edmond Bénard, Henry Mosler (1841-1920) et un groupe d’élèves, tirage sur papier albuminé, env. 260x210 mm, avant 1895, (bibliothèque de l’INHA, Fol Phot 39, t. 1, n° 10) ; p. 23 : Edmond Bénard, Atelier d’Henri Plé (1853-1922), tirage sur papier albuminé, env. 260x210 mm, avant 1895, (bibliothèque de l’INHA, Fol Phot 39, t. 3, n° 22) ; p. 29 : Edmond Bénard, Atelier d’Alexandre Falguière (1831-1900), tirage sur papier albuminé, env. 260x210 mm, 1886, (bibliothèque de l’INHA, Fol Phot 39, t. 2, n° 11) ; p. 33 : Edmond Bénard, Atelier de Gustave Courtois (1853-1923), tirage sur papier albuminé, env. 260x210 mm, avant 1892, (bibliothèque de l’INHA, Fol Phot 39, t. 3, n° 6) ; p. 41 : Edmond Bénard, Atelier d’Aristide Croisy (1840-1899), tirage sur papier albuminé, env. 260x210 mm, avant 1895, (bibliothèque de l’INHA, Fol Phot 39, t. 3, n° 5) ; p. 42 : Edmond Bénard, Atelier d’Émile Louis Foubert (1848-1911), tirage sur papier albuminé, env. 260x210 mm, avant 1889, (bibliothèque de l’INHA, Fol Phot 39, t. 2, n° 1).