TYCOON N°1

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Parce

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que l’Afrique a besoin d’exemples

OCTOBRE _2007

PRIX : 2000 F.CFA

Jean Kacou Diagou LA RAGE DE VAINCRE !

HAROLD COFFI UN BON MANAGER NE DOIT PAS CONFONDRE POUVOIR ET AUTORITÉ Irié Lou Irié «J’AI DEBUTE AVEC CINQUANTE (50) MILLE FRANCS CFA» DOSSIER SPECIAL APPLICATION DE LA FACTURE NORMALISEE Cas d’entreprise Cash ivoire » ou la distribution à l’ivoirienne CONSEIL FINANCES Les opérations de TITRISATION DE CRÉANCES PERSO SANTÉ la hantise de la prostate ?



AVANT-PROPOS

Des

mots On dit de nos cadres qu’ils sont des élites ! Je n’aime pas le mot « élite », il divise et catégorise. Il fait seigneurs et…gueux. Il ignore l’opportunité et la chance. Je n’aime pas le mot chance, il est passif. Attentiste et aléatoire. Il fait abstraction du travail et de la détermination. J’aime bien le mot détermination. Il est fondateur. Il se transmet. Par le partage.

ple

Leading by exam

J’aime le mot part-age. Il donne à chacun sa part. Quel que soit l’âge. Il est exemplaire. J’adore l’exemplarité. On devrait dire de nos cadres qu’ils sont des exemples. Qu’ils inspirent. Qu’ils sont la preuve que chacun doit croire en lui. Telle est notre quête. Bienvenue dans le monde Tycoon !

WEGNON FABRICE SA

#1

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bienvenue ÉDITO

dans le nouveau monde! ARISTIDES NKENDA NKENDA RÉDACTEUR EN CHEF

Chers lecteurs, «Tycoon*» est né. Le tout premier numéro, vous le tenez entre vos mains. C’est un magazine de conviction. Une tribune utilitariste. Voulue et conçue pour mettre en lumière le génie des exemples de réussite professionnelle de notre société. Des locomotives crédibles jusque-là invisibles. Notre société affiche encore le visage orphelin d’une vraie élite. Puisque nos sources d’inspiration et les exemples qui nous font rêver, nous les recherchons en occident. Bill Gates, patron de Microsoft, Michael Dell, à la tête de l’importante industrie informatique du même nom, etc. sont, entre autres, des exemples régulièrement cités. Ils méritent, à bien des égards, respect et considération. Très bien ! Cependant, nos modèles sont-ils ces bahutiers qui occupent la ville ? Ceux-là qui font plus de bruit que du bon travail? Il est temps que la « médiocratie » fasse place à la « méritocratie ». En faisant émerger ceux qui s’inscrivent dans un processus professionnel qui fait appel à la créativité, à l’imagination et à l’efficacité. Des hommes et des femmes capables d’entreprendre, d’innover et d’affronter des enjeux nouveaux. « Parce que l’Afrique a besoin d’exemples », comme l’affirme notre signature. Mais attention ! Comment reconstruire notre système des valeurs dans un contexte où, culturellement, ceux qui osent de choses magnifiques préfèrent rester planqués de peur que l’entourage ne crie à l’opportunisme ? Les bosseurs doivent désormais jouir tranquillement de la crédibilité qu’ils méritent. Ainsi, les médias qui se sont fait complices en privilégiant les sujets à scandales aux success stories doivent pouvoir s’écarter de la liste des condamnés. « Tycoon » s’approprie haut et fort cette démarcation. Fort heureusement, il existe des exceptions qui confirment la règle : M. Jean Kacou Diagou, Président du Groupe NSIA et patron des patrons de Côte d’Ivoire, nous rappelle que la panne des « best-pratices » n’est pas aussi sèche. Bienvenue dans le nouveau monde. Mais avant de prendre place, présentez vos modèles… s’il vous plaît. Bonne lecture à toutes et à tous ! ARISTIDES NKENDA NKENDA

VENANCE KONAN CONSEILLER À LA RÉDACTION

(*) Tycoon : Mot anglais dérivé du Japonais et qui signifie prince ou magnat

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Sommaire 03

AVANT PROPOS Des mots…

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EDITO Bienvenue dans le nouveau monde !

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CONFIDENTIEL

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BUSINESS NEWS

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LE HIT DE L’ACTUALITÉ

way 20

DEMAIN LEUR APPARTIENT Harold Koffi, Directeur de la Trésorerie et des Institutions financières chez Ecobank « Un bon manager ne doit pas confondre pouvoir et autorité »

Arthur Moloko, Channel marketing manager WestAfrica chez Nokia « Il faut récompenser la performance plutôt que l’effort »

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De l’ombre à la lumière Marguérite Abouet (Aya de Yopougon) Une histoire incroyable, mais vraie !

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On The Way Cynthia Akelé, Titulaire du Descogef « Je suis motivée par le désir de toujours franchir un palier de plus »

Noël Sylvestre Guipié, Titulaire du Descogef Une âme de conquérant

GURU 38

L’Invité de la rédaction Jean Kacou Diagou, Pdt du Groupe NSIA La rage de vaincre !

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TÊTES D’AFFICHE Eugène zadi, 50 ANS Directeur de la communication du Groupe CIE/SODECI « La capacite d’écoute est fondamentale en Afrique » Irié Lou Irié Colette, PCA de la FENACOVICI « j’ai débuté avec cinquante (50) mille francs cfa » #1

Parce

#1

que l’Afrique a besoin d’exemples

OCTOBRE_ 2007

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C

CORPORATE 54

DOSSIER SPECIAL Facture normalisée Les commerçants sont-ils enfin entrés dans les rangs?

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CAS d’ENTREPRISE

Parce

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‘‘Cash ivoire’’ ou la distribution à l’ivoirienne Un partenariat win win ! MTN Côte d’Ivoire La Stratégie de MTN pour gagner le cœur des ivoiriens

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COMPRENDRE LA BOURSE

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CONSEILS A l’Ecole de la Bourse

OCTOBRE_2007

2 Plateaux, 4ème Tranche - derrière Station Shell, Bd Latrille, Carrefour Las Palmas 06 BP 627 Abidjan 06 - Côte d’Ivoire Tél.: + 225 22 42 67 45 Fax : + 225 22 42 68 31 tycoon@espace-image.net

Directeur de la publication Fabrice Sawegnon Rédacteur en chef Aristides NKenda NKenda

Marketing : choisir votre stratégie marketing Par Sandrine Roland, Consultante en communication

Conseiller à la rédaction Venance Konan

Juridique : comment créer son entreprise ? Par Me Franck Taba, Avocat à la cour

Secrétaire de rédaction Jean-Hippolithe Druide

Ressources humaines : faites le point sur votre employabilité Par Marie Agnès Tanoh Directrice CIFIP

Directeur artistique Cheick Oumar Diaby Iconographie Abed Amon, Jean-Michaël A.

Finances : les opérations de titrisation de créances Par Serge Tidiane Diop, Directeur Associé AFRICA LINK CAPITAL

Réviseur José Ayité Photographe Pascal Guérineau

Fiscalité : Par Sery Criza

Ont collaboré à ce numéro Konan Kouassi Roselyne Aka Patrick Malanga Loïc Alain Patrick Ev. Fruitier Aurore Amany Katty Gisèle Touré René Soungalo

GUIDE

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que l’Afrique a besoin d’exemples

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UPDATE iphone : Encore plus de sensations

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AUTO Aston Martin : Puissance et élégance

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PERSO Santé Comment dissiper la hantise de la prostate ?

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PERSO Vêtements Look du manager moderne : costume cravate

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PERSO Resto Le repas d’affaires : mode d’emploi

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Tycoon Event

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AGENDA

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Pour la route L’Afrique du progrès

Directeur régie Éric Adigo Responsable commerciale Marinette Ésika Ndangi Commerciale Fanta Touré Conception graphique & réalisation Espace Image Régie Impression Tanghe Printing (France) Distribution Edipress Dépôt légal En cours

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Confidentiel CONFIDENTIEL

TEXTES roselyne aka

Le secteur de la téléphonie mobile en deuil ! L’EX-DG DE CELCOM TROUVE LA MORT DANS LE CRASH DE KENYA AIRWAYS Au nombre des victimes ivoiriennes du crash d’un avion de la compagnie Kenya Airways, survenu, dans la nuit du vendredi 04 au samedi 05 mai dernier, à Douala au Cameroun, on compte Sery Cyriaque, ex-DG de Celcom. Un nouvel opérateur parmi les quatre (4) nouvelles sociétés annoncées. Sery Cyriaque venait de signer un accord de financement au Canada. En route pour la signature d’un autre accord avec des partenaires italiens, la mort a croisé son chemin en plein vol. Sa disparition est à n’en point douter une grande perte pour le secteur des télécoms en Côte d’Ivoire.

Cote d’Ivoire AUDIT DANS LE SECTEUR PÉTROLIER La Côte d’Ivoire a commandité un audit de son secteur pétrolier pour mettre fin aux rumeurs d’opacité dans sa gestion, dénoncée par des associations de la société civile. Charles Diby Koffi, ministre de l’économie et des finances a estimé à 115 milliards la part des revenus pétroliers dans les recettes totales du pays, précisant que la production actuelle était de 40.000 à 50.000 barils/jour. M Bio-Tchané, Directeur Afrique du FMI a de son côté précisé que le pétrole représentait 5% des recettes totales du pays.

BANQUE : LE CAPITAL D’OUVERTURE PASSE A CINQ (5) MILLIARDS FCFA Cinq milliards de FCFA, c’est la somme qu’il faut désormais à tout établissement financier qui souhaite exercer en Côte d’Ivoire. En rehaussant le montant du capital qui passe de 1,5 milliards à 5 milliards de FCFA, de nombreuses banques envisagent déjà des fusions afin de supporter les coûts et d’être plus puissantes. Par ailleurs, des structures telles qu’UBA Bank, Access Bank, Diamond et Sky Bank ont reçu l’agrément de l’Etat ivoirien. Leur ouverture est pour bientôt. A noter que l’objectif des autorités ivoiriennes est de fixer le montant du capital à 10 milliards FCFA, d’ici décembre 2008.

FINANCES : ECOBANK TRANSNATIONAL AND CORPORATE (ETI), CÈDE DES ACTIONS Eco Bank Transnational and Corporate, maison mère d’Eco Bank, cède 5 à 14% de ses actions à ses filiales en Côte d’Ivoire, au Mali et au Niger. Ces actions représentent 15 milliards FCFA. Première banque d’inspiration africaine, cette structure sera bientôt un groupe. Le conseil d’administration de la Banque Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) se réunira à ce sujet courant décembre.

INVESTISSEMENT : Boulangerie RESPATKO S’OFFRE LA PÂTISSERIE EYNARD Le pâtissier marseillais, Eynard, fondateur de la pâtisserie du même nom, sise à Cocody - Boulevard de France, l’a récemment cédée au Groupe Respatko dirigé par l’homme d’affaires, Vincent Tioko. M. Eynard tourne ainsi une page estampillée de quatre décennies d’histoire boulangère en terre d’Eburnie. Le nouvel acquéreur, spécialisé dans la restauration et la boulangerie, prévoit la rénovation et la création d’un nouveau cadre en plein air.

SIAT RACHETE LES ACTIONS DE LA CDD À 25 MILLIONS D’EURO La Compagnie De Développement (CDD), organisme public anglais, a plié bagages. Mais avant, elle a pris le soin de céder son matériel et ses actions à la Société d’Investissement en Agro Tropical (SIAT). Le montant de cette opération est évalué à 25 millions d’Euro.

FINANCES : ICB GROUP, BIENTÔT À ABIDJAN

Finances MONEYGRAM / OMNIFINANCE : LE DIVORCE ? Le divorce est-il consommé entre la structure de transfert d’argent, Moneygram dirigée par M. Kaucoud Daniel plus connu sous son nom de plume Fidel Djessa et Omnifinance de Jacob Amematekpo? A l’origine de la brouille, les deux parties s’accusent mutuellement, par médias interposés, de non-respect des conventions librement signées. Pour le patron de Moneygram, Omnifinance veut l’asphyxier financièrement. Ce que rejette en bloc M. Amematekpo. Si divorce il y a, la lune de miel financière aura fait long feu. Se muant très rapidement en une lune de fiel verbale.

L’ex-ministre malaisien des finances et président d’International Commercial Bank (ICB), M. Daim Zainuddin a, dans une lettre adressée au président Laurent Gbagbo, manifesté son désir d’investir en Côte d’Ivoire dans le secteur bancaire. Cet homme d’affaire a déjà ouvert des établissements financiers au Sénégal, Ghana, Mozambique, en Djibouti, Gambie, Tanzanie et Sierra Leone.

news #1

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BUSINESS NEWS

La Côte d’Ivoire possède d’énormes potentialités minières

Coopération Côte d’Ivoire/ Banque Mondiale et FMI : 100 millions de dollars accordés à Abidjan pour sa dette.

Le chef du Gouvernement ivoirien a rencontré le Dr. Dennis Mark Bristow, Directeur exécutif du groupe Randgold, lundi 4 juin 2007. A sa sortie d’audience, M. Bristow a déclaré que la Côte d’Ivoire possède d’énormes potentialités minières: « Nous sommes là essentiellement pour des visites de courtoisie. Nous avons rencontré le ministre des Mines et de l’Energie. Aujourd’hui nous rencontrons Monsieur le Premier ministre pour lui rendre compte de l’état d’avancement de notre projet. C’est un projet de mine d’or dans la région de Tongon. Nous sommes en train de faire une étude de faisabilité. Présentement, il y a une importante équipe de Randgold sur place dirigée par le Directeur des projets

L

a Banque mondiale (BM) et la Côte d’Ivoire ont trouvé un accord sur les arriérés de ce pays auprès de l’institution internationale qui pourrait faciliter une reprise des prêts et crédits à Abidjan. Cet accord a été conclu en marge des Assemblées de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, en juin dernier, à Washington lors de discussions entre les responsables des deux institutions financières internationales et le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances, M. Charles Koffi Diby. La Banque Mondiale va consentir un don de l’ordre de 100 millions de dollars au titre du pré-apurement des arriérés pour financer la démobilisation et la réintégration des ex-combattants et «la consolidation de la paix». En échange, les autorités ivoiriennes se sont engagées à entamer le remboursement des intérêts dus au titre de la dette avec pour objectif d’apurer entièrement les arriérés d’ici fin 2007 ou début 2008. Cette mesure permet à la Banque mondiale de reprendre un programme d’assistance autorisant la Côte d’Ivoire à recevoir de nouveau des prêts et crédits auprès de la Banque mondiale.

ACCORDS DE PARTENARIAT ECONOMIQUE (APE) : LES INDUSTRIELS INQUIETS

L’Association Industrielle Africaine (AIA) et l’Union Grandes Entreprises industrielles de Côte d’Ivoire (UGECI) rejettent le principe d’une ouverture réciproque

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des marchés entre l’Union Européenne et différentes régions africaines. C’est au cours d’un atelier, les 09 et 10 mai derniers, sur la compétitivité que, M. Pierre Magne, président de l’AIA, a dénoncé les mauvaises dispositions de ces accords qui doivent normalement entrer en vigueur en 2008. Selon plusieurs observateurs et économistes, ils ne présentent aucun avantage

pour notre pays. Ces APE prévoient la suppression des barrières douanières et tarifaires. De l’avis du président Pierre Magne, notre économie ne dispose pas de structures qui nous permettent de nous ouvrir totalement sur l’extérieur. Aussi, a-t-il souligné, la disparition des barrières aidera au développement du secteur informel, qui constitue déjà 80% de notre économie.

TRANSPORT URBAIN La SOTRA reçoit 70 nouveaux Bus La Société de Transport Abid- tre-vingt-neuf (189). Toutefois, janais (SOTRA) vient d’étoffer il faut signaler que ces achats son parc automobile. Au début n’ont été possibles que grâce du mois d’août, elle a reçu 70 à l’emprunt obligataire auquel bus de marq ues KIA et Merce- ont souscrit les autorités de des. Ils ont entre trois et quatre cette entreprise, sous les ausans d’âge. Ce qui porte à cent pices de la Banque Nationale quarante trois(143) le nombre d’Investissements(BNI). Les d’autobus qu’elle a déjà ré- fonds récoltés s’élèvent à dix ceptionnés, depuis 2006, sur milliards deux cents millions une commande de cent qua- de francs CFA.

Etat de Côte d’Ivoire-Sodeci : Le contrat prend fin en septembre Vingt (20) ans. C’est la durée du contrat qui lie l’Etat de Côte d’Ivoire à la Société de Distribution d’Eau (Sodeci). Il expire à la fin du mois de septembre 2007. La direction générale du groupe Cie-Sodeci, a élaboré des stratégies pour convaincre l’Etat ivoirien de lui réitérer sa confiance. Ainsi, un comité de pilotage a été mis sur pied. Il a

d’évaluation. Elle va se rendre sur le site pour faire les études détaillées. Parce que d’ici le mois de septembre, nous devons avoir une vue d’ensemble du projet qui va nous permettre de passer des commandes de certains équipements lourds. Parce qu’il faut de longs délais de fabrication de ces différents équipements. La mine de Tongon sera la troisième mine d’or que Randgold va développer en Afrique de l’Ouest après les mines de Morilla et de Loulo au Mali. Nous croyons au potentiel de la Côte d’Ivoire. Nous l’avons dit au cours d’audiences précédentes aussi bien avec le Président de la République qu’avec le Premier Ministre, notre volonté d’investir ici en Côte d’Ivoire pour pouvoir développer ce potentiel ».

travaillé en commission dans le but d’élaborer un plan d’investissement sur 20 ans, allant de la période 2008 à 2028. Pour M. Basile Ebah, directeur général de la Sodeci, le plus grand défi demeure le renouvellement du contrat entre l’Etat de Côte d’Ivoire et sa structure. A noter que le contrat, qui lie les deux parties avait été signé en octobre 1987.

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BUSINESS NEWS

ENERGIE : Production d`électricité en Côte d’Ivoire, la CIE craint un déficit en 2007

Côte d’Ivoire TElEcom et Orange veulent accroitre leur présence en Côte d’Ivoire Le Premier ministre Guillaume Soro a reçu en audience M. Marc Rennard, administrateur de France Telecom et de Côte d’Ivoire Telecom le lundi 4 juin 2007. Il était accompagné de M. Bruno Koné, Directeur Général de Côte d’Ivoire Telecom. A sa sortie d’audience, M. Marc Rennard a fait la déclaration suivante : « Nous sommes venus saluer Monsieur le Premier ministre. Nous avons fait un large tour du développement du paysage des télécoms, aussi bien ici à Abidjan que dans les parties rurales du pays, dans l’Ouest et dans le Nord. Je crois qu’on a eu un interlocuteur très à l’écoute, très au fait du développement de la Côte d’ivoire. Nous avons évoqué les voies et moyens de développer un contexte d’investissement durable pour le bien de l’ensemble de la population ivoirienne. C’est-à-dire amener le téléphone mobile ou fixe et l’internet le plus largement possible dans le pays. Je dois dire qu’on sort avec un peu d’optimisme sur les perspectives de développement économique qui vont nous permettre, je l’espère à nous aussi, de nous développer aussi bien à Côte d’Ivoire Telecom qu’à Orange Côte d’Ivoire ».

Un responsable de la Compagnie ivoirienne d`électricité (CIE) a sonné l’alerte, jeudi 24 mai dernier. Et pour cause, en raison des aléas climatiques et des retards d`investissements, la production ivoirienne d`électricité, la plus importante d`Afrique de l`Ouest, pourrait être déficitaire en 2007. M. Bernardin Kouadio Kouamé, Directeur d`exploitation de la CIE, prévient : « Le déficit pourrait atteindre le quart de la production nationale, évaluée à 5.542 Gw. Nous arrivons à peine à satisfaire les besoins nationaux aux heures de pointe (19H/20H). Notre situation est précaire ». En 2006, la Côte d`Ivoire a produit 5.542 Gw d`électricité, dont 81% pour la consommation locale et 19% exportés vers les pays voisins. Près des trois quart provient des centrales thermiques, le reste des barrages hydrauliques. Or, «les centrales manquent de gaz pour tourner» et «la pluviométrie, en baisse depuis trois ans, réduit de moitié la capacité des barrages», souligne M. Kouamé, en déplorant le retard pris dans le plan d`investissement.

LE CHIFFRE DU MOIS

153 C’est le rang occupé par la Côte d’Ivoire sur une liste de 163 pays les plus corrompus au monde. La Côte d’Ivoire arrive loin derrière le Nigeria qui est en 146ème position.

L’IMAGE DU MOIS

La flamme de la paix, le 30 juillet dernier, à Bouaké.

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PHOTO PASCAL GUÉRINEAU

LE HIT DE L’ACTUALITÉ

Coup de cœur

FONDATION ORANGE - CÔTE D’IVOIRE TELECOM La Fondation Orange-Côte d’Ivoire Telecom (OCIT) a procédé, mercredi 06 juin dernier, à l’Institut National Ivoirien des Aveugles à Yopougon (INIPA), à la remise de dons aux enfants malvoyants. Un car flambant neuf de 26 places d’une valeur de 25 millions de francs CFA pour le transport des élèves aveugles dans les différents établissements scolaires. La Fondation OCIT a également offert à l’INIPA du matériel didactique d’une valeur de 13 millions de francs CFA et doté le dortoir de 50 lits superposés et 100 matelas. Le président du Conseil d’Administration de la Fondation, M. Marc Rennard est venu spécialement de Paris pour la cérémonie. Les pensionnaires de l’INIPA ont choisi Mme Henriette Gomis-Billon, Secrétaire Générale de la Fondation comme marraine.

TEXTE patrck malanga

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PHOTO EKA

LE HIT DE L’ACTUALITÉ

Coup de gueule

Incendie du marché de Cocody Dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 juin 2007 dernier, le grand marché de Cocody, a brûlé. Des milliers de commerçants sont inconsolables. En une nuit, ils ont perdu le fruit de plusieurs années de durs labeurs. Cette catastrophe porte ainsi à 38 le nombre de marchés disparus dans les flammes depuis 1985 en Côte d’Ivoire. Ce qui représente environ deux (2) marchés par an. Ce fléau fait de nombreux dégâts et les enquêtes diligentées sont restées sans suite.

TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

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PHOTO PASCAL GUÉRINEAU

LE HIT DE L’ACTUALITÉ

Coup de maître

Isaïe Biton Koulibaly réalise un record Le dernier roman d’Isaïe Biton Koulibaly, « Et pourtant elle pleurait », paru chez Frat Mat Editions, est un best seller. 27 000 exemplaires de ce livre ont été écoulés en un an. Un record jamais atteint dans l’industrie de l’édition en Côte d’Ivoire où le tirage moyen est de 5 000 exemplaires. Quel est donc le secret de cet écrivain prolixe ?

TEXTE PATRICK MALANGA

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ay DEMAIN LEUR APPARTIENT : • Harold Coffi “Un bon manager ne doit pas confondre pouvoir et autorité” • Arthur André Dallys Moloko “Il faut récompenser la performance plutôt que l’effort” DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE : • Marguerite Abouet Une aventure incroyable, mais vraie ! ON THE WAY : • Mlle Cynthia Marie-France Akélé “Je suis motivée par le désir de toujours franchir un palier de plus” • Noël Sylvestre Guipié Une âme de conquérant #1

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

HAROLD COFFI

34 ANS Directeur de la Trésorerie et des Institutions financières chez Ecobank

“UN BON MANAGER NE DOIT PAS CONFONDRE POUVOIR ET AUTORITÉ” COURAGE. MOTIVATION. DÉTERMINATION. DES MOTS QUI SONT PRIORITAIRES CHEZ HAROLD COFFI. TITULAIRE D’UN MBA, MASTER OF BUSINESS ADMINISTRATION, OBTENU À L’UNIVERSITÉ DE DALLAS. CE JEUNE BANQUIER ÉMÉRITE DÉCIDE, EN 2004, D’ABANDONNER UN POSTE JUTEUX AUX ETATS-UNIS POUR RENTRER S’INSTALLER EN AFRIQUE. IL A EU LE NEZ CREUX. DEUX (2) ANS ET DEMI APRÈS, IL EST LE DIRECTEUR DE LA TRÉSORERIE ET DES INSTITUTIONS FINANCIÈRES CHEZ ECOBANK. TEXTE loïc alain patrick

O

ctobre 2004. Une crise sans précédent secoue la Côte d’Ivoire. Harold Coffi, jeune banquier de 31 ans, décide contre toute attente de quitter JP Morgan Chase, à Dallas aux Etats-Unis. Un établissement financier classé parmi les cinq premières banques américaines. Son ambition est légitime. Son courage est audacieux. Sa motivation est un serment pour l’Afrique. Sa détermination est forte. « La détermination doit être la première qualité du jeune africain d’aujourd’hui », dixit Harold Coffi. « Je rentre ! », martèlet-il. Il fait ce qu’il dit. Il rentre. S’installe définitivement et tranquillement dans une Côte d’Ivoire en pleine guerre. Une croix est mise sur cinq (5) années de gestion des paniers d’actions et des obligations dans cette banque américaine. Opiniâtre. Serein. Imperturbable. Il troque le rêve américain pour le rêve africain. Son assurance n’a d’égale que sa solide formation et son expérience professionnelle. Sa famille et lui souhaitent reculer pour mieux sauter. Affronter des enjeux nouveaux. Le pouvoir d’achat va baisser. C’est une évidence ! Mais, comme pour toute omelette, il faut casser les œufs. Il accepte d’aban-

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donner un salaire annuel plus que confortable. Confiant. Harold Coffi a conscience des opportunités qui s’offrent à lui en Côte d’Ivoire et sur le continent africain. Il postule dans d’autres pays africains dont le Ghana et le Sénégal. Lorsque l’offre d’Ecobank Côte d’Ivoire se présente. Il n’hésite pas une seule seconde à se décider. Il est heureux de s’établir sur la terre de ses ancêtres. « Après deux mois à Abidjan, je me sentais à l’aise malgré la crise ». Il intègre la banque au poste de Directeur Adjoint de la trésorerie. Quinze (15) mois plus tard, il obtient une promotion. Harold Coffi est, depuis mars 2006, le Directeur de la Trésorerie et des Institutions financières. Sur le marché ivoirien, Ecobank est la 3ème banque privée derrière la SGBCI et la BICICI. Ecobank Côte d’Ivoire détient entre 9 et 10% des parts de marché ivoiriens sur 19 banques existantes. Harold Coffi a eu le nez creux. Une audace professionnelle payante. Véritable leçon de courage administrée à tous ces diplômés africains ‘‘englués’’ dans des boulots au noir en occident et qui hésitent encore à retourner au bercail. Pour contribuer à la marche en avant de l’Afrique.

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DEMAIN LEUR APPARTIENT Ses nouvelles fonctions comportent trois parties. Il gère la liquidité. Ce sont les ressources pour financer les opérations de la banque. S’occupe de l’activité de change à partir d’une salle de marché dont l’espace se résume aux outils utilisés pour passer les opérations. Il s’agit de l’achat et la vente de devises à partir de la salle de marché. Enfin, il gère les portefeuilles des ONG, Assurances et projets Gouvernementaux. La trésorerie est un département très important pour la banque parce qu’elle participe à sa rentabilité.

ton … ne peut pas être, selon lui, la bonne approche. « C’est ce qui occasionne généralement des départs », prévient-il. La motivation du travailleur n’est pas uniquement salariale. Le boulot est aussi une opportunité pour lui d’évoluer, d’apprendre. Le travail offre également un épanouissement professionnel. « L’autorité donne au manager la capacité d’être un véritable leader. Il ne se focalise pas uniquement sur les tâches. Il essaye de comprendre le collaborateur qui fait le travail pour qu’il sorte le meilleur de lui. C’est très important. Parce qu’un

« LE BON MANAGER ESSAYE DE TIRER TOUS LES JOURS LE MEILLEUR DE SES EMPLOYÉS. C’EST LE MODÈLE AMÉRICAIN » Son approche managériale ? En tant que jeune responsable, il est plus difficile de se faire entendre. Il a choisi d’être à l’écoute de ses collaborateurs. En même temps qu’il s’assigne des objectifs très clairs. « Cela passe par une gestion rigoureuse des ressources humaines à votre disposition. C’est-à-dire être ferme et juste », explique-t-il. Ferme, parce que accessible sans être laxiste. Juste, en récompensant les uns et les autres en fonction des résultats. Pour Harold Coffi le bon manager est celui qui applique une formule originale de leadership. « Essayer tous les jours de tirer le meilleur de ses employés. C’est le modèle américain », se souvient-til. Il fait la différence entre le pouvoir et l’autorité. Le bâton, le bâton, le bâ-

lien très étroit se tisse entre le directeur et son collaborateur. Avec cette approche, l’employé se surpasse et va même au-delà de ce qu’on lui demande. Cependant, l’autorité n’exclut pas la responsabilité. Il faut faire remarquer que lorsqu’on est directeur et de surcroît de la trésorerie, on a une obligation de rentabilité, de bénéfice » précise-t-il. Il admire Jack Welch, ex-DG de General Electric, pour son modèle de gestion qui consiste à être ferme et juste. Et aussi Michael Dell, parce qu’il a su créer de la valeur intellectuellement. Il a eu l’audace de quitter très tôt l’école. Harold Coffi s’inscrit dans le registre très sélectif des managers africains de la troisième génération. Un bel exemple de cadre africain à suivre.

T

FFI DIGES

O HAROLD C

COLLÈGE JEAN MERMOZ D’ABIDJAN COCODY BAC MATHÉMATIQUES ET PHILO À ANGERS (FRANCE) MAÎTRISE À PARIS MBA À L’UNIVERSITÉ DU TEXAS, À DALLAS AUX ETATS-UNIS GESTIONNAIRE DES PANIERS D’ACTIONS ET DES OBLIGATIONS CHEZ JP MORGAN CHASE À DALLAS, AUX ETATS UNIS OCT. 2004 - MARS 2006 DIRECTEUR ADJOINT DE LA TRÉSORERIE À ECOBANK CÔTE D’IVOIRE DEPUIS MARS 2006 DIRECTEUR DE LA TRÉSORERIE ET DES INSTITUTIONS FINANCIÈRES À ECOBANK CÔTE D’IVOIRE ETUDES SECONDAIRES 1994 1998 2002 1999-2004

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

ARTHUR ANDRÉ DALLYS MOLOKO

32 ANS CHANNEL MARKETING MANAGER WEST AFRICA CHEZ NOKIA

“IL FAUT RECOMPENSER LA PERFORMANCE PLUTÔT QUE L’EFFORT” 1m95. Regard d’aplomb. Barbe grisonnante. Arthur André Dallys Moloko est le prototype des jeunes et dynamiques cadres africains. De jeunes loups aux dents longues. A 32 ans, ce « marketeur météorique » totalise déjà 10 ans d’expérience professionnelle. Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur (Bac + 5) en commerce et marketing obtenu à l’INSTEC.

TEXTE patrick malanga

Il a le pas alerte. Son physique est impressionnant. Au fond de son regard se dégage une énergie forte. Ses propos rassurent. Preuve qu’il est déterminé à toujours gravir les échelons de notre société. Sur le plan strictement professionnel, Arthur André Dallys Moloko privilégie la performance à l’effort. «La performance résulte de la rigueur au travail. C’est pourquoi, il est préférable de récompenser la performance plutôt que l’effort », soutient-il. Benjamin d’une famille de onze (11) enfants. Il fait tout à 120%. Le 10 avril 2006, Arthur Moloko intègre le puissant groupe finlandais, Nokia. Il a précédemment fait ses preuves dans deux sociétés de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire: Orange et Moov. C’est au début de l’année 2006 que le cabinet de chasseur de têtes, « Afric Search », le contacte. Un poste est à pourvoir au sein du groupe Nokia. Les premiers entretiens, Arthur Moloko les passe à Dakar. Sa préparation est rigoureuse. Résultats : sur une « Short List »

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de quatre (4) candidats, ils sont deux (2) à être présélectionnés pour passer une série de tests au Maroc. Admis, il se rend à nouveau dans le Royaume Chérifien pour cinq (5) mois (d’avril à fin août 2006). Le 1er septembre, Arthur Moloko occupe officiellement, à Dakar, ses nouvelles fonctions : Channel Marketing Manager West Africa chez le leader mondial de la vente des téléphones portables (38% des parts de marché). Il supervise, à ce titre, le marketing et la distribution dans treize (13) pays de la région ouest africaine. Il ne passe que 25% de son temps à Dakar pour être présent sur toute sa zone de compétence. Il vit quelque chose de très fort. Mais, loin des projecteurs. Normal ! Il n’est plus en charge du sponsoring chez Orange Côte d’Ivoire. L’ancien chef de service marketing opérationnel et communication a quitté le groupe français en 2005. Un départ qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. « J’ai souhaité partir afin de réorienter ma carrière.


DEMAIN LEUR APPARTIENT

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

En terme de perspective, ce que Orange Côte d’Ivoire m’offrait n’était plus en harmonie avec mon avenir professionnel », explique-t-il sans remords. «La gestion de la carrière, poursuit-il, est personnelle. L’entreprise vous mobilise et la motivation est personnelle. Il ne faut jamais confier sa carrière à une entreprise. C’est comme deux droites parallèles. Elles ne se touchent jamais ». Pour lui, il

marque à laquelle les ivoiriens se reconnaissent à travers son radical « Ivoire », à une marque internationale en s’appropriant les valeurs. « C’est une expérience que je souhaite à de nombreux travailleurs au cours de leur carrière », affirme-t-il. En 2006, il participe au lancement de Moov Côte d’Ivoire. Il admire Bill Gates, patron de Microsoft, pour son esprit d’initiatives et Nelson Mandela,

« IL NE FAUT JAMAIS CONFIER SA CARRIÈRE À UNE ENTREPRISE. CE SONT DEUX DROITES PARALLÈLES. ELLES NE SE TOUCHENT JAMAIS.» avait réussi deux challenges majeurs : la mise sur pied de la direction marketing et le rebranding (changement de marque) d’Ivoiris à Orange qui a donné une forte valeur à la marque en Côte d’Ivoire. Ce sont les objectifs que leur équipe s’était fixés en intégrant l’entreprise en 2000. Arthur Moloko parle de l’expérience du rebranding avec beaucoup d’émotions dans la voix. La difficile problématique a consisté à définir l’approche marketing idoine qui permettrait de passer d’une

ancien président d’Afrique du Sud, pour son humilité et son sens du pardon. Il croit fermement en Dieu qui reste son appui de tous les jours et compte sur le soutien de sa famille et de sa femme. Toujours soucieux de parfaire ses connaissances, Arthur Moloko prépare, en ce moment, un diplôme en qualité (Total Quality Management). Nul doute qu’il a encore une brillante carrière professionnelle devant lui. Bon vent Arthur.

T

KO DIGES

OLO ARTHUR M

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1997 FIN 97 FIN 97 JUIN 2000 2005 2006 SEPTEMBRE 2006

STAGE À NESTLÉ CÔTE D’IVOIRE DUT EN GESTION COMMERCIALE, INSET ASSISTANT MARKETING, « PRODUITS FOODS », CHEZ UNILEVER RESPONSABLE DES PROMOTIONS À « IVOIRIS » (ORANGE CI, PLUS TARD) QUITTE « ORANGE CI » PARTICIPE AU LANCEMENT DE « MOOV CI » CHANNEL MARKETING MANAGER WEST AFRICA CHEZ NOKIA

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DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE

MARGUERITE ABOUET

35 ANS Scénariste de la BD à succès « Aya de Yopougon »

UNE AVENTURE INCROYABLE, MAIS VRAIE ! AUTEUR DE LA BANDE DESSINÉE À SUCCÈS, « AYA DE YOPOUGON », PARUE FIN 2005 CHEZ GALLIMARD, MARGUERITE ABOUET MÉRITE, À BIEN DES ÉGARDS, QU’ON S’ATTARDE SUR SON PARCOURS ET S’ASSIGNE DE LE PORTER À LA LUMIÈRE. A 35 ANS, CELLE QU’ON IDENTIFIE DÉSORMAIS PAR LE TITRE DE SON ŒUVRE TOTALISE PRÈS D’UN QUART DE SIÈCLE D’HISTOIRES BOULEVERSANTES QU’ELLE NOUS A LIVRÉES LORS DE LA 3ÈME ÉDITION DE COCO BULLES, DU 21 AU 24 JUIN DERNIERS À ABIDJAN (CÔTE D’IVOIRE). TEXTE loïc alain patrick

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ourire éternel sur un visage angélique. Marguerite Abouet vit actuellement quelque chose d’incroyable, mais vrai. Sa BD, « Aya de Yopougon », fait un carton. Elle l’a écrit en s’ennuyant dans sa chambre de bonne. C’est devenu le nom par lequel on l’identifie. L’œuvre a traversé les frontières hexagonales. Elle ne tutoie la BD que depuis 2005. Mais, tout lui sourit. Fini les années de galère. Elle-même n’en croit pas ses yeux. « C’est une aventure incroyable », s’exclame-t-elle. 35 000 exemplaires du Tome I, paru en 2005 chez Gallimard, déjà écoulés. 15 000 exemplaires du deuxième Tome, sorti en 2006 chez le même éditeur parisien, partis comme des cacahuètes. Les lauriers s’amoncèlent. Un diadème qui coiffe la jeune scénariste. La liste des récompenses est non exhaustive. Osons un bref récapitulatif : Prix du premier album à l’édition 2006 du festival de la BD d’Angoulême (France). Coup de cœur de la FNAC à travers toute la France. Invitée du très prisé JT de 20 heures sur France 2. Gros plan sur Canal +. Plusieurs articles parus dans la presse française et internationale. Les anglais ont déjà racheté les droits d’édition. La BD est sortie à New York aux Etats-Unis chez Draw & Quarterling dont le siège est à Montréal au Canada. Son livre

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est sélectionné parmi les cinq (5) meilleures BD. C’est une Limousine qui la récupère sur le tarmac de l’aéroport JFK de New York, en avril dernier. Elle prend part, pour la première fois, dans cet immense pays, au festival de la BD, « The Pen », présidé par l’écrivain Salman Rushdie. Un vrai conte de fée. Peut-on vraiment bouder son plaisir face à cette situation aussi lumineuse, qu’inopinée ? Pas si sûr ! Elle garde tout de même la tête sur les épaules. Elle fait valoir et servir de leçon la notion du triomphe modeste. Parce que pendant plus de vingt (20) ans elle a broyé du noir. Quelle histoire ! Marguerite Abouet rend le témoignage de sa vie, des heures durant, avec émotion et dignité. Dès le premier contact, elle se signale par sa détermination à relever les défis les plus fous. Un mental qui l’a aidée à préserver sa dignité de jeune adolescente de 15 ans, vulnérable et livrée à elle-même dans les rues de Paris, à partir de 1986. Trois ans après son arrivée en France. Marguerite Abouet est en classe de 4ème. Son oncle qui les a fait partir elle et son frère en France décide, sur un coup de tête, de rentrer définitivement à Abidjan. Nous sommes en pleine année scolaire. Marguerite et Antoine, le frère se retrouvent dans la rue. Son frère s’installe chez une tante. Elle passe un coup de fil


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DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE à Joëlle, une camerounaise chez qui elle était baby sitter. « Dès que je lui ai dit que j’étais dans la rue, elle a crié « Super ! » parce qu’elle était ravie de savoir qu’en venant vivre chez elle, j’allais davantage m’occuper de sa fille sans qu’elle n’ait à trop dépenser », se rappelle-t-elle. Un an plus tard, la situation se dégrade davantage. Elle quitte cette maison pour occuper une chambre de bonne à Boulogne (Paris). Son travail devient plus pénible. Elle ne s’occupe plus seulement d’un enfant, mais de triplés. Pour zéro franc. Son nouvel employeur (au noir) la rémunère par le gîte qu’elle occupe. Sans revenu, comment vivait-elle ? « Je me débrouillais pour manger », raconte-t-elle avec dignité. Et comment ? Des filles de bourgeois organisaient des soirées entres elles où chacune cotisait 5000 FF (500 000 Fcfa). Elle gagnait un peu d’argent en bossant sur l’organisation. Trois ans plus tard, en 1989, elle est en classe de Terminale lorsque tout se gâte à nouveau.

elle s’entend dire qu’elle est dans une situation floue. « On m’a fait savoir qu’on ne pouvait ni me régulariser, ni m’expulser. Cela m’a révoltée », se rappelle-t-elle. Elle continue de travailler. Au noir. Elle garde les enfants. Les vieux. Le misérabilisme salarial brime sa conscience. Elle ne peut se plaindre nulle part. Elle est sans papiers. Heureusement qu’elle a la chance de circuler sans être ennuyée par les contrôles inopinés. La raison ? Elle va la connaître grâce à un policier qui, un jour, lui révèle ceci : « nous ne sommes pas racistes avec les jolies femmes ! » En 1994, elle esquisse son premier sourire. Une circulaire est publiée par l’Etat français autorisant la régularisation des cas de personnes en situation irrégulière ayant totalisé plus de 10 ans de présence sur le sol français. C’est ainsi qu’elle obtient sa carte de séjour. « J’ai poussé un grand ouf de soulagement. J’ai donc décidé que c’était fini la garde des vieux et des enfants », se souvient-elle. Mais, après cinq (5) années d’in-

écrits. Au départ l’œuvre s’intitulait Akissi, la petite sœur d’Aya de Yopougon. Sa propre histoire. Elle fait lire ses écrits à Clément Oubreri, célèbre illustrateur français qu’elle a connu à travers un couple dont elle gardait les enfants. Il a adoré et s’est même proposé de faire des dessins. Elle a rédigé le synopsis, Clément a tenu à venir sur place à Abidjan pour s’imprégner de plus près de la réalité de Yopougon (banlieue abidjanaise) avant de réaliser les quatre (4) planches qui ont été présentées à Thierry Laroche, éditeur chez Gallimard. Une maison d’édition qui jusque-là ne faisait pas de la bande dessinée. Pendant une (1) heure, Marguerite Abouet a lu son projet devant les responsables de Gallimard connus pour leur rigueur. « Ils ont ri en face d’une jeune fille qui n’avait jamais rien fait auparavant. Soit ils rient, soit ils ne le font pas », précise-t-elle. Le projet a été accepté et Gallimard a immédiatement signé pour les prochains tomes.

« JE SUIS TRÈS FIÈRE DE ME REGARDER AUJOURD’HUI DANS UNE GLACE ET d’AFFIRMER ALLÈGREMENT QUE J’AI PU RÉSISTER FACE À L’ARGENT QUI DÉSHONORE. ALORS QUE J’ÉTAIS DANS LE BESOIN DANS UN ENVIRONNEMENT OÙ IL N’EST PAS TOUJOURS ÉVIDENT D’AVOIR LA FORCE ET LE COURAGE DE TENIR » Elle rate son Bac A2. L’année d’après, elle est contrainte de travailler comme opératrice de saisie pour payer ses cours à 2500 FF dans une école à Bac. Elle partage alors une chambre de bonne avec sa cousine. Sa contribution mensuelle au loyer est de 400 FF. Pour gagner plus dans son boulot, elle est obligée de travailler plus. Jusqu’à trois (3) heures du matin elle reste au bureau à taper sur des chèques. Emprunte ensuite les bus de nuit avec tous les clochards et le risque de se faire violer. A ces heures tardives de la nuit, certains hommes vicieux et pervers, en voiture, lui proposent sur son chemin de retour, à pied, de leur montrer un sein contre de l’argent. « Je suis très fière de me regarder aujourd’hui dans un glace et d’affirmer allègrement que j’ai pu résister face à l’argent qui déshonore. Alors que j’étais dans le besoin dans un environnement où il n’est pas toujours évident d’avoir la force et le courage de tenir », se réjouit-elle. Son éducation lui a permis de rester froide devant ces propositions indécentes. C’est l’année où elle décroche son Bac. Mais elle ne peut pas s’inscrire à l’Université parce qu’elle est sans papiers. A la préfecture,

terruption de cours, il est souvent difficile de les reprendre. Après une année en capacité de droit, elle fera une autre formation de deux (2) ans pour passer du statut de secrétaire juridique à celui d’assistante juridique. C’est ainsi qu’elle intègre un cabinet d’avocats à Noisy-le-Sec. Elle touche le SMIC qui était alors de 4000 FF. Elle passera ensuite cinq (5) ans (1999-2004) chez Bureau Genete Bouvier. Un cabinet d’avocats spécialisé dans l’immobilier. La naissance de « Aya de Yopougon ». Dans toutes les chambres de bonne où elle est restée, elle a toujours consigné des phrases sur des bouts de papier. Elle écrit, à cette époque, explique-t-elle, pour ne pas devenir folle. « Ma vieille télé que je n’éteignais jamais de peur qu’elle ne se rallume plus avait explosé. Il fallait que j’écrive pour ne pas devenir folle dans le silence glacial de ma chambre », explique-t-elle. Des histoires de son enfance en Côte d’Ivoire. Elle les raconte par la suite aux enfants de son frère, Antoine, qu’elle gardait. « Ils se marraient terriblement », se souvientelle. Encouragée par ses neveux et des amis, Marguerite Abouet a dépoussiéré ses vieux

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En effet, Gallimard montait à l’époque une nouvelle collection intitulée, « Bayou », dirigée par Joann Sfar, une grosse pointure dans l’univers de l’édition en France. Leur objectif, explique-t-elle, était de faire découvrir la BD à tous les publics. Mais il ne souhaitait pas en faire une collection pour enfants. Les cibles visées étaient les adolescents et les adultes. Elle a été obligée de tout réécrire en se souvenant qu’elle avait des cousines, des parents à Yopougon. C’est ainsi qu’est née l’histoire saisissante de la jeune fille, « Aya de Yopougon », qui est différente de ses camarades à travers un comportement sans reproche. Lorsque le livre est sorti en France, sa patronne qui ne savait pas qu’elle s’appelle Marguerite lui demande : « Patricia, est-ce que tu connais cette Marguerite, une ivoirienne comme toi dont tout le monde dit du bien du livre ? ». Elle ne savait quoi lui répondre. Son premier chèque pour le Tome I fut de 11 000 euros, environ 7. 500 000 FCFA. Une somme à laquelle elle n’avait jamais rêvé auparavant. Le Tome II est sorti en 2006 et le troisième est prévu pour octobre 2007. Quelle histoire !

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MLLE CYNTHIA MARIE-FRANCE AKÉLÉ

24 ANS titulaire du Diplôme Supérieur de Comptabilité et Gestion financière (DESCOGEF)

“JE SUIS MOTIVÉE PAR LE DÉSIR DE TOUJOURS FRANCHIR UN PALIER DE PLUS” CORPS FRÊLE. PETITE PAR LA TAILLE. GRANDE PAR L’ESPRIT. CYNTHIA MARIE-FRANCE AKÉLÉ EST LE REFLET PARFAIT DE LA JEUNE FILLE INNOCENTE ET INSOUCIANTE DU LENDEMAIN. MAIS, DERRIÈRE CETTE IMAGE SE CACHE UN « FIGHTING SPIRIT » IMPRESSIONNANT. ELLE A UN MENTAL DE GAGNEUSE. AMOUREUSE DU TRAVAIL BIEN FAIT, ELLE A OPTÉ POUR LES FINANCES ET PAR RICOCHET, LA COMPTABILITÉ. ELLE FIGURE PARMI LES DEUX IVOIRIENS QUI ONT BRILLAMMENT RÉUSSI, EN 2006, ET CE POUR LA PREMIÈRE FOIS EN CÔTE D’IVOIRE, LE DESCOGEF, DIPLÔME D’ETUDES SUPÉRIEURES DE COMPTABILITÉ ET DE GESTION FINANCIÈRE. OBTENU À L’ECOLE SUPÉRIEURE DE COMMERCE ET D’ADMINISTRATION DES ENTREPRISES, ESCAE DE L’INP HB DE YAMOUSSOUKRO. ELLE PRÉPARE EN CE MOMENT, EN CABINET, LE DIPLÔME D’EXPERTISE COMPTABLE ET ENVISAGE DE S’INSTALLER À SON PROPRE COMPTE.

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ntelligente. Motivée. Disciplinée. Cynthia Akélé possède un potentiel intellectuel qui lui vaut l’estime de son entourage. Dans trois (3) ans, elle sera experte comptable. A moins de 30 ans. C’est un exploit pour une jeune fille dans une corporation où les femmes sont rares. En juin dernier, elle est admise au Diplôme d’Etudes Supérieures de Comptabilité et de Gestion Financière (DESCOGEF). Cette grande admiratrice de la Secrétaire d’Etat américaine Condolezza Rice, a réussi à franchir le difficile palier qui donne accès au stage en entreprise en vue de l’obtention du diplôme d’expert comptable. Ce fut une des épreuves les plus difficiles de sa vie. « Je me souviens, raconte-elle avec un sourire en coin, que j’étais sérieusement malade lors de la présentation de l’examen du DESCOGEF. J’avais même regagné mon centre de composition en ambulance. Tout le monde était surpris. Certaines personnes trouvaient que j’exagérais en venant composer malgré mon état de santé. Mais, mes examinateurs, m’ont remonté le moral ». Sa vision est prospective. Toujours avoir une longueur d’avance. Un bref échange avec Cynthia Akélé vous suffit pour jauger la profondeur de sa pensée. « Je suis motivée par le désir de toujours franchir un palier de plus », confie-telle. C’est ce qui explique la rigueur avec laquelle Cynthia mène ses études. Son physique qui lui confère l’image d’une fille fragile, n’est aucunement un handicap. Marie-France, ne se laisse pas impressionner par le défi redoutable

TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

qu’impose chaque jour le besoin de l’autonomie. Voilà, qui démontre une fois de plus qu’il faut toujours se donner les moyens d’atteindre l’objectif que l’on s’est assigné. Retirer l’aiguille d’une perfusion de ses veines pour affronter un examen, seules des personnes de la trempe de Cynthia peuvent réussir ce challenge. Elle rêvait d’être experte comptable comme, MM. Mabudu Joël et Dognon Camille, ses modèles, qui lui ont insufflé la patience, le dynamisme et surtout la rage de vaincre. Préalables à toute réussite. Elle y est presque. Puisqu’elle est en cabinet pour un stage professionnel de trois ans. Son parcours jalonné de succès prend véritablement son envole en 1999, au Lycée moderne des jeunes filles de Bouaké, où elle s’illustre de fort belle manière, en décrochant le Baccalauréat série C. Cynthia s’inscrit à l’Université de ladite ville à l’UFR des sciences économiques en 2000. Après seulement une année, elle demande et obtient son transfert à l’Université d’Abidjan-Cocody. Née pour marquer, « la Petite » est irrésistible. En 2005, elle met du beurre dans ses épinards en réussissant sa maîtrise. Elle n’a que 22 ans lorsqu’avec l’appui de son père, Akélé Oponou Marc et de sa mère Mossoh Adrienne, Marie-France entre à l’Ecole de Commerce et de Gestion (ECG) d’Abidjan. Elle en ressort avec un Masters Business Administration (MBA). La vie de Cynthia Akélé, est une suite logique d’événements heureux. La preuve. Cette jeune fille est retenue pour intégrer l’Ecole Supérieure de Commerce et d’Ad-

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ministration des Entreprises (ESCAE), une des structures de l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INPHB). Prestigieuse école qui forme au Diplôme d’Expertise Comptable et Financière (DECOFI), avec comme transition, le Descogef. En effet, après un (1) d’études théoriques, tous les auditeurs présentent le Descogef, qui est le passage obligé menant au diplôme d’expertise comptable. Contrairement à son collègue Guipié, Cynthia est un pur produit de l’Université d’Abidjan et n’en rougit pas. Son cursus scolaire est ponctué de plusieurs stages, notamment, à la direction financière comptable de la CIE, la Loyale Assurance et dans un cabinet d’audit. Elle envisage de s’installer à son propre compte dans le seul but d’aider les Petites et Moyennes Entreprises (PME) à décoller véritablement. « Beaucoup reste encore à faire dans ce domaine. Les PME ne connaissent pas l’essor qu’elles auraient dû connaître » souligne-t-elle. Par ailleurs, cet enfant choyé à qui ses parents ont offert les conditions adéquates d’une réussite totale, conseille à tout entrepreneur, de faire preuve de patience, de persévérance, d’humilité et d’honnêteté. « L’hypocrisie, la médisance, la jalousie, la haine, l’orgueil, sont des attitudes à bannir quand on veut être grand. Quand on veut être un Tycoon », conclut elle. Avec cette profondeur de pensée qui la détermine, c’est sûr qu’avec Cynthia Marie-France Akélé, l’excellence n’a pas encore dit son dernier mot.

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NOËL SYLVESTRE GUIPIÉ

33 ANS titulaire du Diplôme Supérieur de Comptabilité et Gestion financière (DESCOGEF)

UNE ÂME DE CONQUÉRANT MAJOR DE SA PROMOTION AU DESCOGEF, SESSION DE DÉCEMBRE 2006, NOËL SYLVESTRE GUIPIÉ, EST EN CABINET POUR UN STAGE PROFESSIONNEL DE TROIS ANS, EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME D’EXPERTISE COMPTABLE ET FINANCIÈRE (DECOFI). C’EST UN ÉVÉNEMENT. DEPUIS LA DÉCENTRALISATION DE CETTE FORMATION BASÉE À DAKAR, C’EST LA PREMIÈRE FOIS QUE DES IVOIRIENS RÉUSSISSENT À CET EXAMEN. IL FORME AVEC CYNTHIA AKÉLÉ, LA PAIRE GAGNANTE. NOTRE ÉQUIPE DE REPORTAGE S’EST RENDUE À YAMOUSSOUKRO SUR LES TRACES DE NOS LAURÉATS. HÉLAS ! ILS ÉTAIENT DÉJÀ EN STAGE À ABIDJAN. TEXTE EV. FRUITIER

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e baisse pas les bras, même si parfois les choses ne se passent pas comme il faut », dit l’adage. Noël Guipié en est conscient. Travailleur infatigable, quelque peu insatiable, il veut se hisser au sommet. En août 1998, il revient de Tunisie, avec dans la poche, une maîtrise en sciences de gestion, obtenue à l’Université de Sfax. Il est recruté, la même année, par le Cabinet d’expertise Comptable et Conseil International (CECI). Travailleur acharné, ses méninges le démangent. Il veut affronter des enjeux nouveaux. Son père, M. Laurent B.Guipié ne peut que se réjouir. Il décide de l’envoyer étudier en Angleterre. Le refus de son fils est poli. En 2001, après trois ans en cabinet, il se tourne les pouces. Sur conseil de l’un de ses amis, il sollicite une inscription au Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion-CESAG de Dakar. Après étude de son dossier, l’expérience acquise en cabinet joue en sa faveur. Il est retenu. L’argent prévu pour son voyage sert à financer ses études. En novembre 2002, il met le cap sur Dakar pour suivre sa formation. Il est le seul de sa promotion à valider six (6) unités de valeurs (U.V) sur dix (10). C’est insuffisant pour obtenir le Des-

cogef. L’année suivante, Sylvestre Guipié doit valider les quatre (4) U.V résiduaires. Mais ses charges sociales l’obligent à revenir sur Abidjan pour travailler. Pris par ses nombreuses tâches, Noël Guipié ne se rend désormais à Dakar, que pour les examens de fin d’année. «En plein examen d informatique en 2004, raconte-t-il, j’avais bossé le logiciel bureautique à me rompre le cerveau. Malheureusement, les épreuves portaient uniquement sur la Merise qui est une méthode d’analyse et de conception de données, qui était ma bête noire. J’ai rendu ma copie vierge et je suis sorti ». Il doit reprendre L’année. Cette matière qui avait ralenti sa course, lui permettra plus tard de réussir le Descogef. « J’ai dû suivre une formation accentuée pour arriver à bout de la Merise » rappelle-t-il. Revenu de Dakar, son patron lui confie davantage de responsabilités. Il n’a plus le temps d’aller suivre les cours. En décembre 2006, il se rend au Sénégal à deux semaines de la composition. Mais trois jours après son arrivée sur la terre du M’bala, il est rappelé d’urgence par son patron. Et pour cause, la gestion du dossier fiscal de l’un des clients dont il a la charge. Il revient donc à Abidjan, plaider la cause de son chaland. La date de la compo-

sition est proche. Noël Guipié ne peut plus être à Dakar dans les délais. Il sollicite M. Bakayoko Losseyni, directeur du programme Descogef, Yamoussoukro, qui avec l’accord du CESAG accepte de l’inscrire comme candidat libre à l’Ecole Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises-ESCAE de Yamoussoukro. Il saisit cette occasion pour en finir une bonne fois pour toute avec ce diplôme. Véritable leçon de courage, pour un jeune homme qui n’avait plus le temps de se consacrer à ses études. Aujourd’hui récompensé par ses efforts, notre futur expert comptable affirme qu’« il est possible de travailler et aller à l’école. Le travail ne doit pas être un frein à nos aspirations ». Lorsque vous lui demandez les modèles qui l’inspirent, il vous répond automatiquement l’ivoirien Adoh Golé Mathieu, censeur de l’ordre des experts comptables ; le nigérien Hama Tini, directeur de mission au cabinet international d’expertise comptable, MASAR (Sénégal) et le Burkinabé Mady Compaoré, directeur de l’Audit au groupe Atlantic. Noël Sylvestre Guipié envisage d’ouvrir dans un proche avenir, un cabinet d’expertise comptable. A ceux qui entreprennent, la vie offre toujours l’opportunité de réussir. Plein succès !

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F EN BRE

GE LE DESCO

Initié par les pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain ( uemoa ), au sein du cesag centre africain d’etudes supérieures de gestion , le descogef, fait son entrée en Côte d’Ivoire en 2005. Il est régi par le règlement n°12/2000/ cm/ uemoa qui institue un système coordonné de formations, d’examens et de stages conduisant à l’obtention du diplôme d’expertise comptable et financière (decofi), commun aux états ouest africains. La première promotion (2005) était composée de huit (8) auditeurs et seul le béninois Iréné Okabwa avait décroché le sésame. avec 32 matières qui représentent environ 1000 heures de cours, le descogef s’obtient après une année théorique de 12 mois qui débouche sur un stage professionnel de trois (3) ans en cabinet ou en entreprise. Ce stage est suivi de la rédaction d’un mémoire.

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ru L’Invité de la rédaction • M. Jean Kacou Diagou, Président du Groupe NSIA La rage de vaincre ! Têtes d’Affiches • Eugène zadi, 50 ANS Directeur de la communication du Groupe CIE/SODECI «La capacite d’ecoute est fondamentale en afrique» • Irié Lou Irié Colette, PCA de la FENACOVICI «j’ai debute avec cinquante (50) mille francs cfa»

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L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

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L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

JEAN KACOU

DIAGOU 59 ans, Président du Groupe NSIA

LE GOÛT DU RISQUE, LA RAGE DE VAINCRE ! Patron des patrons, le PCA de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), M. Jean Kacou Diagou, dirige aussi avec une main de fer dans UN gant de velours, selon ses propres termes, le Groupe NSIA. Deuxième compagnie d’assurances en Côte d’voire, la holding compte treize (13) sociétés représentées dans huits (8) pays africains. En dix (10) ans, l’homme d’affaires africain 2002 a relevé des défis, renouvelé la confiance avec ses partenaires pour montrer « le vrai visage de l’assurance ». Dans un environnement où cette culture n’est pas évidente. Il a racheté en décembre 2006, la BIAO CI afin de s’inscrire dans la mouvance de la bancassurance. INTERVIEW ARISTIDES NKENDA NKENDA

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’entrevue avec M. Jean Kacou Diagou a lieu dans son bureau situé au 3ème étage de l’immeuble NSIA, rue Noguès d’Abidjan Plateau. À son secrétariat, l’accueil est chaleureux. Nous ne nous attendons pas à être reçus par le maître des lieux. Surprise ! C’est lui-même qui nous reçoit. Debout, au milieu de la porte entrouverte de son bureau. Le téléphone portable rivé à l’oreille. D’un geste de la main, il fait signe à l’équipe de reportage de Tycoon de le

rejoindre dans son bureau. Le matériel de notre reporter photographe, Pascal Guérineau, est impressionnant. En plus, c’est un « africain d’origine française ». C’est suffisant pour que les visiteurs trouvés sur les lieux concluent rapidement qu’il s’agit d’une équipe de journalistes de TV5 Monde. Il faut vite rectifier le tir. « Non, nous sommes du magazine Tycoon », avonsnous précisé presqu’en chœur. En franchissant le seuil de son bureau, la première image qui attire notre attention, c’est

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cette grande photo accrochée sur une cimaise. M. Diagou est en tête à tête avec le Pape Benoît XVI. Il fait partie des privilégiés qui ont déjà rencontré le nouveau chef de l’Eglise catholique. « J’ai suivi mon éducation primaire et secondaire au séminaire. Je devais normalement être prêtre. Je dois tout à la religion catholique », confesse le maître de chœur qui a cinq (5) albums de chansons religieuses à son actif. Bienvenue dans l’univers du risque. « Sans le risque, il n’y a pas d’assurances », affirme-t-il.

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L’INVITÉ DE LA RÉDACTION Tycoon : M. Jean Kacou Diagou, parleznous brièvement de votre cursus universitaire. JKD : Après mon bac philo en 1967, j’obtiens en quatre (4) ans (en 1971), une licence en sciences économiques, à l’université d’Abidjan. Ce qui équivaut à l’actuelle maîtrise. Je vais ensuite en France où je décroche, en 1972, le diplôme de l’Ecole Nationale d’Assurances de Paris. Je fais un stage de six (6) mois à l’UAP (Union des Assurances de Paris) qui me recrute comme jeune cadre. La même année, je retourne à Abidjan. Tycoon : Quel a été votre premier poste à votre retour en Côte d’Ivoire? JKD : Mon premier poste, je l’obtiens à la Société Ivoirienne d’Assurances (SIA), une agence de l’UAP. J’avais 24 ans. J’ai été recruté comme chef de service « sinistres ». En 1976, L’UAP crée sa succursale en Côte d’Ivoire. Quatre (4) ans après, l’Union Africaine (UA) est créée. Je suis nommé directeur et non Directeur Général. Un adjoint au Directeur Général en quelque sorte. En 1983, je deviens le Directeur Général suite au départ de mon patron, M. Jean Marc Fiamma.

satisfaisants que nous avons enregistrés. En 1995, vous larguez les amarres pour porter sur les fonts baptismaux la Nouvelle Société Interafricaine d’Assurances (NSIA) à capitaux africains. C’est un gros risque que vous prenez… Sans le risque, il n’y a pas d’assurances. Je suis certes majoritaire, mais je tiens à saluer une fois de plus les hommes d’affaires ivoiriens qui ont cru en cette aventure. Il faut le dire, ce fut une aventure. Au regard du marché des assurances à cette période tenu à 90% par l’UAP, les AGF, PFA, les Mutuelles du Mans. Il y avait très peu d’espace pour une nouvelle société. Vous lancez NSIA assurances avec un capital de 300 millions. Pouvez-vous rappeler les grandes étapes de cette aventure, selon vos propres termes ? Lancement en Janvier 1995. En Avril 1996, je rachète les filiales d’AGF en Côte d’Ivoire, AGCI et AGCI-Vie. En réalité personne n’en voulait. L’UAP et PFA ont refusé l’offre d’achat. Les responsables recherchaient quelqu’un de crédible, selon leurs propres termes. Ils se sont tournés vers moi.

Malheureusement, non ! L’africain a la culture de la solidarité. Mais pas la solidarité marchande. L’africain pense que s’il a un sinistre, il y aura sa famille, son village pour voler à son secours. Quand une maison brûlait dans le village, c’est tout le village qui se mobilisait pour la reconstruire. Mais avec l’arrivée de l’économie moderne avec l’argent au centre des opérations, l’africain est devenu de plus en plus individualiste. On compte de plus en plus sur sa famille nucléaire ou sur soi-même. Plus personne n’ose prendre l’épouse et les enfants du frère défunt. C’est la société moderne qui oblige l’africain à penser de plus en plus en terme d’assurance. C’est à nous assureurs d’accompagner ce mouvement. Il faut expliquer aux populations que l’assurance supplée la solidarité d’antan. Avec un contrat d’assurance le capital retraite est garanti. Alors qu’auparavant le vieux retraité était pris en charge par sa famille. Mais aujourd’hui, j’ai vu des gens mourir précocement tout simplement parce qu’ils n’avaient pas prévu leur retraite. Est-ce que vous communiquez assez dessus ? (Il se redresse et pousse un soupir)… Ah ! Nous ne sommes pas seuls sur le marché. Il faudrait

« IL N’ Y A PAS DE VRAIE RICHESSE SANS ABNÉGATION AU DÉPART… PRIVILÉGIEZ LE LONG TERME. » Vous créez en 1995, NSIA Assurances. Comment est venue l’idée de la naissance de cette compagnie d’assurances à capitaux africains ? C’est l’aboutissement d’une succession d’événements. Fin 91 et début 92, Je perds la confiance de mes patrons à Paris. L’argument avancé, c’est la mauvaise gestion. Ils soupçonnaient des détournements quelque part. Les audits n’ont rien donné. La tension étant forte parce que je ne me reconnaissais pas dans ces allégations, la confiance s’est rompue. Incapables de me renvoyer sans motif. Pour me mettre à l’écart, ils me nomment vice président de la société. Je reste deux (2) ans à ce poste avant de demander à partir fin 94. Considériez-vous votre nouveau poste comme une sanction, voire comme une voie de garage ? Est-ce à partir de là que naît l’idée de monter votre propre structure? L’Union Africaine était pour moi comme ma propre maison. J’y avais placé toute mon estime. J’ai participé à sa création. Après le départ de mon ancien patron, j’ai développé cette affaire. La plus prépondérante était l’assurance IARD (Incendie, Accident et Risques Divers). L’assurance vie commençait à peine. L’UAP voulait supprimer la branche assurance vie. J’ai demandé à mes patrons de me laisser gérer le dossier en leur promettant des résultats positifs. J’avais eu raison d’oser au regard des résultats

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L’achat vous a sûrement coûté un franc symbolique ? Ah ! Non. Pas un franc symbolique (Eclat de rires)…J’ai essayé de rentabiliser cette affaire. C’est ce qui m’a permis de commencer à aller à l’extérieur du pays. Il faut comprendre que l’un de mes objectifs majeurs en créant la NSIA assurances était d’attaquer le marché africain des assurances à travers un groupe. D’où le nom proposé à dessein à sa création : Nouvelle Société Interafricaine d’Assurances. En 1998 nous attaquons le Bénin et le Cameroun en même temps. En 2000, le Gabon. En 2002, le Sénégal. Le Congo Brazzaville en 2004. En 2005, le Togo et en 2006, une succursale a été installée en Guinée Bissau. Fin 2006, nous rachetons la Banque Internationale de l’Afrique de l’Ouest (BIAO). Quelles sont les parts de marché du groupe NSIA en Côte d’Ivoire et en Afrique ? En Côte d’Ivoire nous avons fait à peu près 19 milliards de chiffre d’affaires sur 130 pour l’ensemble de la corporation. Ce qui représente à peu près 14% des parts de marché. Nous sommes le 2ème Groupe derrière la Colina. Sur le plan africain, nous n’avons pas les statistiques. Si nous n’occupons pas la première place, nous sommes deuxième. Je pense que nous sommes en tête du classement. Parlant justement d’assurances, est-ce que les africains ont cette culture ?

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que nous nous mettions ensemble. J’ai fait plusieurs propositions dans ce sens, nous attendons les réactions des uns et des autres. Vous disposez de deux types de produits : les IARD (Incendie, Accident et Risques Divers) et produits Vie. Quel est votre produit phare ? Les sociétés IARD subventionnent d’une certaine manière le démarrage des sociétés Vie sauf en Côte d’Ivoire où la société Vie a déjà un certain chiffre d’affaires. En tant que brillant manager puisque vous avez été désigné, en juin 2002, homme d’affaires africain, comment procédez-vous au sein du groupe NSIA à la reconstruction de la performance des ressources humaines? J’exerce depuis de nombreuses années dans un secteur d’activité où l’homme est la ressource principale. Certes il faut avoir les capitaux. Si on les a, c’est tant mieux. Mais, ne jamais oublier que l’homme demeure la première richesse de l’entreprise. Plus vous avez des hommes qualifiés et performants, plus votre entreprise sera performante. Et c’est sur ça que je capitalise. Vous avez dit vous-même que nous avons commencé avec un capital de 300 millions. Aujourd’hui si la holding a un capital de 5,2 milliards, c’est le résultat du travail abattu par des hommes et des femmes compétents, performants, qui ont accepté que nous regardions dans le même direction. Ils ont ainsi fait


L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

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L’INVITÉ DE LA RÉDACTION pour que cette entreprise marche. Il faut savoir que pour qu’une entreprise marche, le leadership est très important. Nous vous prenons au mot. A propos de leadership, êtes-vous pour le pouvoir ou pour l’autorité ? Je comprends qu’en parlant du pouvoir vous faites allusion au bâton. Non ! Je préfère parler de légitimité. Pour diriger, il faut avoir de la légitimité. C’est là où la notion de charisme a son importance. Voyez-vous, il y a des gens qui, toute leur vie, ne seront jamais des chefs. Cela est dû à quoi ? Parce que cela n’est pas dans leur caractère. Ils peuvent être de très grands techniciens dont les compétences sont unanimement reconnues, mais ils ne pourront jamais diriger les hommes. Même s’ils s’entêtent à occuper coûte que coûte le poste. Partageons votre expérience. Comment avez-vous acquis votre légitimité ? Il faut dire qu’à propos de légitimité, premièrement : c’est moi qui ai créé mon entreprise. Deuxièmement, ceux qui rejoignent notre équipe, reconnaissent en nous un certain nombre de qualités de manager et de compétence. Il faut enfin savoir conduire les hommes. Et c’est le plus difficile à faire lorsqu’on n’a pas les prédispositions pour. Il y a plusieurs méthodes pour conduire les hommes. Certains transforment leurs sociétés en camp d’entrainement militaire. Tandis que d’autres dirigent avec un peu plus de souplesse. En ce qui me concerne, mon approche c’est celle qui consiste à avoir une main de fer dans un gant de velours. Je sais où je vais. Celui qui veut aller avec moi doit aller dans le même sens. Mais, je ne suis pas brutal. J’essaye de convaincre d’abord. La méthode de la conviction. C’est le partage des objectifs. Chez moi, c’est le management participatif par objectifs. D’abord, il y a les objectifs. Car, il n’y a de bon vent que pour celui qui sait où il va. Si vous n’avez pas d’objectifs, vous ne savez pas où vous allez. Cet objectif peut être bon ou mauvais. Mais si ceux qui doivent travailler avec vous n’adhèrent pas à cet objectif, vous ne pourrez pas l’atteindre. Le mot participatif est pour moi très important. Il faut que les gens participent à l’élaboration des objectifs. Et qu’ils y croient et y adhèrent. Une fois que l’adhésion est acquise, vous n’aurez plus à exercer une quelconque coercition. Sauf bien entendu quelques réglages qui s’imposent afin de ramener parfois les gens dans le droit chemin. Comment s’opère le choix de vos hommes ? En général dans notre groupe, il existe un comité de sélection des candidatures. A laquelle participent la direction des ressources humaines et la direction concernée par le poste à pourvoir. Après que nous avons défini ensemble le profil, ils reçoivent les candidats. Après la sélection, les trois (3) meilleurs profils sont proposés à la direction générale qui procède à une autre interview en présence du jury précédent. On compare les notations des uns et des autres pour choisir le meilleur. Le

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choix est collectif. Quand nous avons des difficultés, nous sollicitons les services des cabinets de recrutement. Mais ils ont l’obligation de nous soumettre au moins trois (3) candidatures. Le recrutement des membres de votre famille au sein du Groupe obéit-il aux mêmes critères ? Evidemment. Tous les salariés de notre groupe passent devant le comité de sélection et la direction générale. C’est la règle. Maintenant, pourquoi voulez-vous que je refuse un emploi à mon fils ou à ma fille qui a le profil? S’il (ou elle) a les compétences, pourquoi pas? L’entreprise, c’est avant tout faire des bénéfices. Comment procédez-vous pour optimiser vos ressources financières ? Êtes-vous pour le bilan des compétences par exemple ? Nous avons une fiche de notation qui nous permet d’évaluer notre personnel. Il s’agit ici de vérifier que les objectifs ont été atteins dans les délais. Quel est l’effectif du groupe ? Il y a environ 1000 salariés dans le groupe dont 400 à la banque. Lorsqu’une crise éclate. Comment gérezvous les conflits interpersonnels au sein du groupe? Je privilégie le dialogue. A travers la discussion, j’essaye de comprendre le pourquoi de cette situation. Et si je suis moi-même impliqué dans le conflit, je cherche une personne qui peut nous rapprocher pour que la discussion ait lieu. Si je ne suis pas impliqué, j’essaye d’être le plus juste possible avant de situer les responsabilités. Mais, il faut toujours expliquer. Selon vous, M. Diagou, c’est quoi un bon manager ? (Il hésite un instant et éclate de rires)… Je pense que le bon manager c’est celui qui sait entraîner son équipe avec des objectifs précis, clairs et en toute transparence. Mais qui reste rigoureux, ferme. Quel est votre modèle ? Pour moi, il n’y a pas de management spécifiquement africain. Même si les économies africaines sont différentes de celles des pays occidentaux. Je suis dans un secteur qui est tellement spécifique et qui n’a pas à ce jour, en ce qui me concerne, de vrais devanciers pour avoir un modèle. En Europe, mon modèle c’est Claude Bébéar, le patron du Groupe AXA. Pour la simple raison qu’il a débuté avec une toute petite mutuelle et il en a fait la deuxième compagnie au monde. Pourquoi l’idée d’une Bancassurance traduite par le rachat de la BIAO Côte d’Ivoire ? Nous n’avons rien inventé. Dans le monde entier, le développement de la banque et des assurances passe par le rapprochement des deux métiers. La banque a une clientèle que souvent l’assureur ne peut pas facilement atteindre. Les assureurs touchent plus facilement les entrepri-

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ses que les particuliers. Il faut beaucoup d’énergie pour développer un réseau de particuliers. La création des réseaux de proximité coûte cher. En passant par le réseau bancaire on vend facilement à des particuliers des produits d’assurances. Le réseau bancaire bénéficie des garanties que lui apporte l’assureur pour développer ses affaires. Ainsi à travers un package, on arrive à vendre à un client des produits à la fois bancaires et d’assurances. C’est une espèce de guichet unique. Aussi voudrais-je dire que désormais la BIAO ne s’occupera plus uniquement des grandes entreprises internationales. Elle va s’intéres-

« CERTES IL FAUT AVOIR LES CAPITAUX. SI ON LES A, C’EST TANT MIEUX. MAIS, NE JAMAIS OUBLIER QUE L’HOMME DEMEURE LA PREMIÈRE RICHESSE DE L’ENTREPRISE » ser aux PME et PMI, socle de développement d’un pays et aux particuliers. Elle fera des crédits à tous ceux-là. Etant redevenue une banque nationale, la BIAO doit aider au développement national. Parlons à présent d’organisation patronale. En 2005, 10 ans après avoir lancé NSIA assurances, vous êtes élu à la tête du Conseil National du Patronat Ivoirien (CNPI). Vous devenez donc le patron des patrons de Côte d’Ivoire. L’objectif de votre organisation, selon les termes de votre discours, est de « poursuivre, finaliser et mettre en œuvre la restructuration du CNPI ». Le CNPI est devenu la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI). La restructuration n’était-elle pas possible sans le changement de dénomination ? Le CNPI était un conglomérat de groupements


L’INVITÉ DE LA RÉDACTION d’entreprises. Assureurs, banquiers, pétroliers, transitaires, etc. Neuf (9) au total. C’est pourquoi nous l’avons appelé « Conseil du patronat ». La confédération a une autre configuration. En ce sens qu’elle garde ces groupements, mais ouvre l’adhésion aux entreprises individuelles, aux associations des petites et moyennes entreprises et bien d’autres associations d’entreprises. Nous avons donc affaire ici à un éventail beaucoup plus large. Vous souhaitez aussi que la confédération soit désormais, pour ce qui est de la communication, la porte parole unique du secteur privé légaliste et légal. On peut penser M. Diagou que vous lancez des pics à ceux que vous soupçonnez de parler souvent à votre place… Nous ne lançons pas de pics. Nous constatons simplement qu’il y en a qui parlaient à notre place et qui n’avaient pas vocation à le faire. Vous voulez parler de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire ? Pour nous, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire est une émanation de l’Etat. Pour moi, elle ne peut pas être le défenseur des entreprises privées. Seule la CGECI est l’interlocutrice de l’Etat et des autres partenaires sociaux. Les organisations syndicales l’ont si bien compris que nous avons établi avec elles un dialogue permanent. Vous avez aussi parlé d’un plan de sortie de crise à proposer au gouvernement de Côte de d’Ivoire. Où en est-on, M. Diagou ? La restructuration de la CGECI est à sa phase finale. Nous avons des chargés d’études pour les secteurs des impôts, la douane, l’économie d’une manière générale et le social. Ses commissions

logées au conseil d’administration étudient en suite leurs supports. Un responsable chargé de la communication va nous rejoindre d’ici peu. Après la construction de notre site web, nous irons un peu plus loin avec l’édification du siège de l’entreprise ou de l’entrepreneur de Côte d’Ivoire. Quels sont les réels problèmes rencontrés par les entreprises de Côte d’Ivoire ? Les entreprises veulent résister jusqu’à la fin de la crise. C’est une épreuve très difficile pour elles. Les entreprises se sont réadaptées en créant de nouveaux produits. La sortie de crise se fait attendre. En dépit des efforts, les entreprises commencent à s’essouffler. Les grands chantiers de la CGECI ? Nous devons réfléchir à long terme sur le développement de l’économie ivoirienne vu par les entreprises. Nous allons faire intervenir des chercheurs sur ce vaste chantier. Nous devons pouvoir dire ce que doit être l’économie ivoirienne en 2040, 2050. Ensuite le proposer au gouvernement comme plate-forme d’exécution pour une vision prospective de la Côte d’Ivoire. À plus court terme, nous avons l’intention de proposer aux chefs d’entreprises des PME et PMI une plate forme de formation permanente en management, en partenariat avec HEC de Paris et le MEDEF, afin de renforcer leurs capacités dans la gestion. Le 08 mai dernier, lors de l’assemblée générale mixte de la CGECI, à l’Hôtel Tiama d’Abidjan Plateau, vous avez souhaité que la signature des Accords de Partenariats Economiques (APE) prévue fin 2007 soit différée le temps de mettre en place un espace qui permette aux entreprises de s’adapter. Pourquoi les entreprises ivoiriennes craignent-elles de ne pas pouvoir tenir dans ce nouveau

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système économique ? Il y a des entreprises en Afrique de l’Ouest qui n’ont pas d’inquiétudes à se faire. Parce que tout est bénéfique pour elles dans ces accords. Trois (3) pays : le Ghana, le Nigeria et la Côte d’Ivoire qui sont considérés comme des pays intermédiaires auront des contraintes trop fortes sur leurs entreprises du fait de l’ouverture de ce marché. Alors que les autres ont encore la possibilité de protéger leurs économies pendant X temps. Nous souhaitons, surtout pour les ivoiriens qui viennent de traverser une crise importante, le redressement de nos entreprises de sorte qu’elles soient à niveau par rapport aux entreprises extérieures qui vont déverser sur nos marchés des marchandises à bas prix et détruire les entreprises et les emplois locaux. On le voit déjà sur le plan local avec le textile à bas prix qui envahit nos marchés avant même qu’on ne soit ouvert. Tout simplement parce que les produits chinois et autres ont envahi la sous région. Un petit mot à l’endroit de la jeunesse ? Je dirai à la jeunesse de ne pas céder à la facilité. C’est-à-dire : la violence, la recherche du gain facile. Il n’ ya pas de vraie richesse sans travail. Sans abnégation au départ. Je souhaite que les jeunes ivoiriens intègrent mieux l’esprit d’entreprise qui a fait défaut à notre époque. Qu’ils essayent de prendre plus de risques en créant eux-mêmes des entreprises. Mais ils doivent retenir qu’il y a beaucoup de sacrifices à faire au départ. Savoir qu’on doit avoir comme leitmotiv: la rigueur. Il ne faut pas confondre chiffre d’affaires et bénéfice. Notre grand défaut, C’est le manque de patience. L’africain privilégie trop le court terme. L’entreprise n’aime pas le court terme. Si vous voulez réussir une entreprise, il faut penser long terme. Et quand on pense au long terme, on est obligé de faire des sacrifices au départ.

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DISCRET EUGÈNE ZADI 50 ANS Directeur de la communication du Groupe CIE/SODECI

PASSIONNÉ JAMAIS DEUX (2) SANS TROIS (3). EUGÈNE ZADI, DIRECTEUR DE LA COMMUNICATION, DU MARKETING ET DE LA DOCUMENTATION DU GROUPE CIE/SODECI, NE FAIT PAS MENTIR CE DICTON. IL EST LE CADET DE DEUX FIGURES EMBLÉMATIQUES DE L’UNIVERS PROFESSIONNEL IVOIRIEN : MARCEL ZADI KESSY, PCA DU GROUPE CIE/SODECI ET PR. BERNARD ZADI ZAOUROU, ANCIEN MINISTRE DE LA CULTURE, ENSEIGNANT CHERCHEUR À L’UNIVERSITÉ D’ABIDJAN COCODY ET AUTEUR DE PLUSIEURS ŒUVRES THÉÂTRALES ET DE RECUEILS DE POÈMES. EN MATIÈRE DE MODÈLE, EUGÈNE ZADI N’A DONC PAS EU À CHERCHER LOIN SES REPÈRES. MAIS, IL A LUI-MÊME CREUSÉ SES PROPRES SILLONS. EN DÉPIT DES PRÉJUGÉS. TEXTE AURORE AMANY

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« LA CAPACITE D’ECOUTE EST FONDAMENTALE EN AFRIQUE »

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a carrière professionnelle débute par le journalisme en 1985. C’est avec la voix empreinte d’émotion qu’il rappelle ces moments. De 1985 à 1987, après avoir fait ses armes à Ivoire Dimanche, le magazine de Fraternité Matin, il retourne à l’université de Montréal au Canada. Cette fois encore, il ne finira pas ses études puisqu’il partira avant d’avoir obtenu son Master en Sciences Politiques option analyse des systèmes politiques. C’est un cénacle qu’il connaît bien. Quelques années auparavant, il y a décroché son Bachelor. En 1990, il est de retour sur les berges de la lagune Ébrié. Il ne se défait pas du virus de la presse. Mieux, c’est le printemps de la presse. La Côte d’Ivoire a repris avec le multipartisme. Eugène Zadi souhaite prendre la parole afin de participer au débat démocratique naissant.

néral de la SODECI, et Loïc Darcel, Directeur Général de la CIE, en professionnels avisés, comprennent que « la communication fait partie des principaux outils du management de l’entreprise moderne ». Ces deux hommes lui offrent son premier contrat dans le groupe. Nous sommes en 1992. Et depuis, Il n’a pas cessé de gravir les échelons. Douze (12) ans après, en 2004, il est nommé Directeur de la communication, du marketing et de la documentation du groupe CIE/SODECI. Mais, tout n’a pas toujours été rose pour lui. Et pourquoi ? Parce qu’il est le cadet de Marcel Zadi Kessy. Leur grande ressemblance en rajoute aux difficultés qu’il rencontre. Longtemps, reconnaît-il, les gens ne l’ont vu que comme le « petit frère du patron ». Mais aujourd’hui, il en parle avec philosophie : « je pense que c’est un travail sur le temps. Je me suis dit, ce n’est pas parce que les gens ont

travail à l’émergence d’une culture d’entreprise. Une approche empruntée à M. Marcel Zadi Kessy. « C’est la seule manière, selon lui, de drainer dans un même courant les 3.300 salariés de la CIE et les 1.500 de la SODECI avec des opinions divergentes ». Son travail au quotidien ne consiste pas seulement à établir et entretenir le lien avec la presse et l’opinion. Il faut aussi communiquer en interne. Là-dessus, le programme d’Eugène Zadi est le suivant : « les salariés du groupe, environ 5.000, doivent comprendre les missions qui leur sont assignés pour y adhérer et pouvoir les mettre en œuvre ». Pour cela, poursuit-il, il faut que l’information circule de part et d’autre. Etablir un contact entre les dirigeants et la base. Objectif final. Empêcher tout mouvement contraire aux orientations que donne la direction. Les outils qui traduisent en actes

« MIEUX QUE LA PRESSION SEULE, LA CONFIANCE PEUT PERMETTRE AUX UNS ET AUX AUTRES DE DONNER LE MEILLEUR D’EUX-MÊMES ». Il lui faut une tribune d’expression. Il crée son journal : Le regard. La courbe de vie de ce support médiatique chute rapidement. Il met la clé sous le paillasson. Une expérience brève et difficile. Mais, exaltante et enrichissante. Les choses auraient pu, selon lui, se passer autrement, si « les politiciens avaient soutenu à cette époque la presse libre qui voulait accompagner la démocratie sainement ». Après la fermeture de son journal, grâce au coup de pouce d’un ami, il est engagé comme pigiste à l’agence Reuters. Il intervient parallèlement sur les magazines de la CIE et de la SODECI. A cette époque, avec l’avènement du multipartisme et la floraison des titres de journaux sur le marché de la presse ivoirienne, les entreprises éprouvent le besoin de communiquer. Cette réalité, explique-t-il, s’est imposée à elles. « Pour la première fois, un interlocuteur autre que l’Etat, la presse, était face aux entreprises. Il fallait dialoguer avec les médias», soutient-il. Mais, dialoguer avec la presse était une expérience nouvelle pour la CIE et la SODECI qui avaient (elles l’ont toujours) le monopole de la transformation, de la distribution et de la commercialisation de l’eau et de l’électricité en Côte d’Ivoire. Feu Gbalouan Séri, alors Directeur Gé-

quelque chose contre moi qu’ils ont une telle opinion. Mais, c’est comme cela en Afrique. J’ai choisi comme moyen de riposte le travail. Il faut que je bosse plus, et être plus rapide que les autres pour éviter qu’une erreur venant de moi ne rejaillisse sur mon frère ». Eugène Zadi a su tirer le meilleur de cette douloureuse expérience pour se hisser au poste qu’il occupe actuellement. « Les frustrations, j’en ai subi. Mais avec l’âge, il faut savoir relativiser les choses. Il faut se référer au passé avec un esprit apaisé pour pouvoir en tirer des leçons », conseille-t-il. Sosie en plus jeune de ses frères aînés, c’est très souvent que des personnes qu’il croise sur son chemin le confondent soit à Marcel Zadi Kessy soit au Pr. Bernard Zadi Zaourou. La ressemblance est frappante. C’est avec un large sourire qu’il décrit qu’une fois au Congo, un ministre l’a pris pour Marcel. Au Cameroun, c’est un cinéaste qui l’a confondu avec Bernard. Communicateur émérite, Eugène Zadi avoue qu’il s’est formé au métier de communicateur au fil de ses nombreuses lectures. « J’ai une bibliothèque d’ouvrages sur la communication », confesse-t-il. La communication de proximité de Thierry Libaert est le dernier livre qu’il a lu sur le sujet. Le département qu’il dirige s’est imposé comme mot d’ordre, le

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cette stratégie sont : L’énergie magazine et La source, respectivement journal d’entreprise de la Cie et de la SODECI. En outre, les séminaires, les rencontres récréatives permettent à tout le personnel de se retrouver et d’échanger sur l’avenir des deux (2) sociétés. La connaissance et la maîtrise de toutes ces données permettent à Eugène Zadi et à son équipe de 25 membres de contenir les passions. Il expérimente lui-même au quotidien cette stratégie sur son équipe. « Je suis proche de mes collaborateurs, je connais chacun d’eux. Je les écoute beaucoup parce que la capacité d’écoute est fondamentale en Afrique », souligne-t-il. C’est en véritable équipe, au sens noble du terme, que se fait le travail. De chacun de ses collaborateurs, il attend des résultats précis. Mais, il estime que « mieux que la pression seule, la confiance peut permettre aux uns et aux autres de donner le meilleur d’eux-mêmes ». Un autre sujet qui le passionne, c’est la vie et toute la littérature qui concerne l’ancien président français, François Mitterrand. « Il a quand même passé quatorze (14) ans au pouvoir et il a marqué la gauche française ». C’est en ces termes qu’il justifie son intérêt pour tout ce qui touche à cet homme.

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MME IRIÉ LOU IRIÉ COLETTE

51 ANS PCA de la FENACOVICI

“J’AI DEBUTE AVEC CINQUANTE (50) MILLE FRANCS CFA” FRANCHIR LES OBSTACLES DE LA VIE. RÉUSSIR CONTRE VENTS ET MARÉES. CHACUN DE NOUS DOIT SE BATTRE POUR Y PARVENIR. AFIN DE GAGNER LE PARI D’EXPRIMER AU GRAND JOUR CE QU’IL Y A DE MEILLEUR EN SOI. MÊME SI L’ON NE SAIT NI LIRE, NI ÉCRIRE. CE PARI, MME IRIÉ LOU IRIÉ COLETTE, PRÉSIDENTE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA FÉDÉRATION NATIONALE DES COOPÉRATIVES DU VIVRIER DE CÔTE D’IVOIRE (FENACOVICI), L’A RÉUSSI. SON LEITMOTIV : SE SURPASSER… ENCORE SE SURPASSER POUR TOUCHER LE SOMMET. TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

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i quelqu’un m’avait prédit mon ascension actuelle, je ne lui aurais pas accordé de crédit. Parce que mon père n’a jamais permis que j’apprenne à lire et à écrire », ironise Irié Lou Colette, PCA de la FENACOVICI. Une fédération qui regroupe huit cent trois (803) coopératives reparties sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Et pourtant, en 1981, elle est à la tête d’une seule structure : la Coopérative de Distribution des Produits Alimentaires de Treichville(CODIPRAL). A cette époque, Mme Colette Irié Lou Irié en veut terriblement à son père de ne l’avoir pas scolarisée. Néanmoins, elle décide de puiser au plus profond d’elle-même la force nécessaire pour trouver les moyens de sa survie. Son objectif principal est d’assurer son quotidien et gérer ses petits besoins. C’est l’exemple typique d’une self made woman : « J’ai débuté avec cinquante mille (50.000) francs CFA. Il ne faut forcément pas avoir un pactole pour débuter une affaire », soutient-elle. Priorité : une gestion rigoureuse. Son petit commerce fait son bonhomme de chemin. Cette mère de deux(2) enfants n’est pas prête à dormir sur ses lauriers. Elle nourrit et soumet l’idée de réunir plusieurs femmes au sein d’une coopérative. Dans un premier temps, elles sont Sept (7) à y adhérer. C’est le chiffre de la vie. Une nouvelle vie peut enfin commencer pour elle. En 1998, la CODIPRAL obtient son agrément pour étendre ses activités. Elle a un avantage. De nombreuses épreuves de la vie ont forgé en elle un fighting spirit qui l’aide à

relever des défis les plus fous. Les expériences acquises à travers son « parcours de combattante » lui donnent une longueur d’avance. Elle esquive avec tact et franchit avec dextérité les obstacles de la vie. S’inspirant des coopératives existantes. Son modèle fut Feue Nanti Lou Rosalie. Loin d’être égoïste ou égocentrique, elle éprouve fortement et manifeste sérieusement le besoin d’apporter son expertise à un plus grand nombre de femmes. Sa détermination, son leadership original et sa vision faite d’anticipation convainquent plus d’une. Le volume de ses activités s’intensifie. En 2001, la FENACOVICI voit le jour. Elle vient de réussir la prouesse de regrouper mille(1000) commerçantes. Les années se succèdent mais ne se ressemblent pas pour cette native d’Iriéfla (village fondé par son grand père dans la région de Gohitafla). C’est la consécration pour elle dans le secteur du vivrier. Aujourd’hui, elle compte plus d’un million d’adhérents et environ soixante dix (70) camions de dix(10) tonnes de vivriers convoyés chaque jour sur les cinquante neuf (59) marchés de la FENACOVICI. Principale pourvoyeuse en vivriers du pays, elle possède cent quatre(104) coopératives dans la seule région de Daloa. Avec la création du Marché International du Vivrier d’Abidjan (MIVA), le 10 mars dernier, et sa présence dans certains pays comme le Ghana, le Togo, le Gabon, le Mali… la FENACOVICI atteint une dimension qui dépasse toute prévision. Le succès d’une entreprise reposant sur la qualité du personnel, la PCA de cette fé-

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dération s’est entourée d’une équipe composée de cadres supérieurs, de comptables, d’agents commerciaux et d’un service qui s’occupe de la vente. « J’ai également nommé des délégués départementaux et régionaux, des représentants dans tous les villages où nous sommes implantés » affirme Irié Lou. Sa stratégie managériale basée essentiellement sur la confiance en ses collaborateurs, semble payante. « Je suis satisfaite du travail que mes collaborateurs abattent. Je leur fais confiance et ils me le rendent bien » ajoute-elle visiblement comblée. Par ailleurs la vision qu’elle a du secteur du vivrier s’articule autour de deux(2) grands axes : la transformation et l’irrigation. « Si nous arrivons à transformer nos produits, c’est certain que l’Afrique mangera à sa faim et si nous maîtrisons l’irrigation, la ménagère arrêtera de gémir », explique-t-elle. Avant de poursuivre, nous avons expérimenté l’irrigation sur un demi-hectare, nous y avons récolté quinze (15) tonnes de vivriers. Et de conclure : « c’est pourquoi je fais de l’irrigation mon combat ». Pour réaliser cette noble ambition elle compte sur l’appui de ses partenaires, parmi lesquels figurent en bonne place les Etats-Unis, la Chine, le Canada et le Japon. En attendant, Irié Lou Irié Colette qui, au plus fort de la crise ivoirienne entraînant une hausse vertigineuse des prix, bravait tous les obstacles pour approvisionner les marchés, continue l’implantation de la FENACOVICI en Côte d’Ivoire et dans la sous région. C’est clair, seul le travail bien fait paie.


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ORATE dossier special : • Application de la facture normalisée Les commercants sont-ils enfin entrés dans les rangs ? CAS D’ENTREPRISE : • « Cash ivoire » ou la distribution à l’ivoirienne Un partenariat win win ! • Entreprise citoyenne et implication sociale : La stratégie de MTN pour gagner le cœur des ivoiriens COMPRENDRE LA BOURSE : • À l’école de la bourse avec la BRVM CONSEILS : • Marketing, Juridique, Ressources Humaines, Fiscalité et Finances

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DOSSIER

dossier special :

application de la facture normalisée les commercants sont-ils enfin entrés dans les rangs ? AU PREMIER TRIMESTRE DE L’ANNÉE EN COURS, L’APPLICATION DE LA FACTURE NORMALISÉE A CONNU BIEN DES REMOUS. RÉSISTANCES, VOLTE-FACE DES COMMERÇANTS…M. FEH KESSÉ, DIRECTEUR GÉNÉRAL DES IMPÔTS EST MONTÉ AU CRÉNEAU : « LA MAFIA CONTRE L’ÉCONOMIE NE PASSERA PAS », AVAIT-T-IL MARTELÉ. LA MESURE PAR AILLEURS INSCRITE DANS L’ANNEXE FISCALE DE LA LOI DE FINANCES 2005 EST-ELLE AUJOURD’HUI ENTRÉE DANS LES MŒURS DES IVOIRIENS ? TEXTE ARISTIDES NKENDA NKENDA

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DOSSIER

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in juin 2007. Il y a bien longtemps qu’on n’entend plus parler de la facture normalisée. Les commerçants de Côte d’Ivoire semblent être entrés dans les rangs. La fronde engagée au premier trimestre de l’année en cours a tourné court. Mathieu K., cadre dans une entreprise de la place vient de faire ses emplettes du mois chez le boutiquier habituel. Non loin de son domicile. Sa commande mensuelle n’a pas changé. Mais, sa facture a augmenté de près de 20%. Le kilogramme de lait concentré sucré, par exemple, est subitement passé de 1000 FCFA à 1250 FCFA. De nombreux autres produits de première nécessité subissent eux aussi le contre coup de cette inflation inopinée. En réponse à sa plainte, le boutiquier brandit la facture normalisée. Il change de magasin pour s’assurer que son voisin de boutiquier ne lui fait pas une entourloupe. C’est le même son de cloche partout. « Nos fournisseurs de gros et de demi-gros ont augmenté les prix. Ils imputent ce changement à l’application de la facture normalisée », soutiennent-ils en chœur. Les fournisseurs expliquent ce renchérissement du coût de la marchandise par les frais de fabrication de la facture normalisée.

GENÈSE La loi de finances pour la gestion 2005 a institué en son article 27, l’obligation de délivrance d’une facture normalisée et sécurisée par tous les opérateurs économiques en Côte d’Ivoire. Entrée en vigueur le mardi 1er novembre 2005, la facture normalisée doit être obligatoirement délivrée par toutes les PME, PMI et toutes les grandes entreprises soumises au régime du réel normal d’imposition ou du réel simplifié. Les petits commerçants, les artisans, les micros entreprises qui paient les taxes municipales ou l’impôt synthétique n’ont pas systématiquement l’obligation de délivrer des factures normalisées pour leurs ventes au détail ou leurs prestations. C’est le cas par exemple pour les petits commerçants de quartier ainsi que des ventes à l’étalage sur les marchés. Cependant, ils doivent exiger à l’achat des factures normalisées de leurs fournisseurs. Cette procédure fait donc que la quasi-totalité des opérateurs économiques sont concernés par la mesure. Qu’ils appartiennent au secteur formel ou informel. Sont exemptés par la loi, au regard de son article 129, les concessionnaires de service public de l’eau, de l’électricité et de téléphone. Les entreprises de vente à rayons multiples dont les opérations au détail

OPÉRATION COUP DE POING Le premier à faire les frais de la fronde engagée au premier trimestre de l’année en cours par le Collectif des Commerçants de Côte d’Ivoire qui s’opposaient à l’application de la facture normalisée est leur 1er Vice-président, Ibrahim Reda. Installé à bord d’un vol régulier de la Compagnie Royal Air Maroc, l’homme d’affaires a été « expulsé », selon des sources policières, vers son pays d’origine le Liban. Le Ministre de la Sécurité d’alors, le commissaire divisionnaire Dja Blé, qui a pris le décret qui a frappé M. Reda l’a justifié au motif « d’entrave au fonctionnement de l’Etat de Côte d’Ivoire pour désobéissance aux lois ivoiriennes ayant instauré la facture normalisée ». Un autre décret aurait été pris pour lui interdire le séjour sur le sol ivoirien. Il aurait même vivement protesté lors de son transfert contre cette procédure. Car, selon lui, il est de nationalité ivoirienne depuis quelques années. Imperturbable, la détermination de M. Feh Kessé à briser la fronde est inébranlable, selon des sources proches de la Direction Générale des Impôts. Invité, en début du mois d’avril, de la rédaction du quotidien pro gouvernemental, « Fra-

L’OBLIGATION DE DÉLIVRER LA FACTURE NORMALISÉE NE SIGNIFIE PAS IMPÉRATIVEMENT QUE LA TVA DOIT ÊTRE FACTURÉE Pour la Direction Générale des impôts l’argument ne tient pas la route. Des balises existent pour éviter d’éventuels problèmes qui résulteraient des coûts anarchiques susceptibles de rebuter les commerçants. « Pour éviter d’entendre des prétextes du genre : « on n’en veut pas parce que les facturiers nous coûtent aujourd’hui beaucoup plus cher », nous avons négocié en leur permettant de fixer leurs prix. Mais, avec une limite à ne pas dépasser pour éviter que l’application de la nouvelle mesure entraîne un renchérissement du coût de la marchandise », a expliqué M. Feh Kessé. Malheureusement la hausse des prix est réelle.

donnent lieu à la délivrance de tickets ou tickets de caisse dans les supermarchés, les pharmacies, les compagnies aériennes, les entreprises pétrolières bénéficiant des dispositions de contrat de partage de production, les stations service uniquement pour leurs opérations de vente de carburant, la poste de Côte d’Ivoire, les banques, les compagnies d’assurances, les concessionnaires de service de transport pour leurs opérations couvertes par la concession, les entreprises n’ayant pas d’installations professionnelles en Côte d’Ivoire. Mais, l’obligation de délivrer la facture normalisée ne signifie pas impérativement que la TVA doit être facturée.

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ternité Matin », il a réitéré cette volonté : « la grève des commerçants ne m’effraie pas. La seule qui pourrait m’ébranler résulterait du non payement des fonctionnaires de ce pays. La facture normalisée est un instrument de lutte contre la fraude ». Face à ce qu’il qualifie d’incivisme fiscal, il reste catégorique : « Je ne laisserai pas faire. Des individus s’enrichissent en appauvrissant l’Etat. C’est une mafia contre notre économie qui se met en place… Mais cette mafia ne passera pas », a-t-il martelé après son retour d’Europe, samedi 17 mars dernier.

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Mea-culpa du collectif des syndicats et associations des commerçants

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. Ouattara Lamine, porte parole du collectif des syndicats et associations des commerçants et opérateurs économiques de Côte d’Ivoire a demandé pardon à l’Etat. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée, vendredi 23 mars. « Je suis pour la facture normalisée. L’Etat est dans son droit élémentaire. Le collectif souhaite un renforcement du cadre de concertation entre la Direction Générale des Impôts et lui. L’indulgence de l’autorité est souhaitable », a-t-il préconisé. Le même jour, l’Union Culturelle Libanaise Mondiale, section Côte d’Ivoire a rencontré la Direction Générale des Impôts. A l’issue de la réunion, un cadre de concertation dénommé « Comité Mixte » a été créé. Objectif ? Concilier les différentes positions en cas de différends

achetant les produits et les services que le consommateur paie la TVA. Les collecteurs qui sont les commerçants et autres vendeurs doivent dans la pratique reverser intégralement à l’Etat cette taxe payée entre leurs mains par les consommateurs. Le fait de ne pas reverser cette taxe à l’Etat est la fraude à la TVA. Un fléau qui atteint, selon la Direction Générale des Impôts, des proportions inquiétantes, notamment avec le développement du secteur informel avec une manifestation à face multiples : les achats et les ventes sans factures ; l’utilisation de plusieurs carnets de factures ; la fraude au numéro de compte contribuable ; la délivrance de factures ne portant pas les mentions obligatoires : nom, adresse, numéro de compte contribuable, régime d’imposition.

les factures de vos achats. Nous maîtrisons ainsi le système d’édition et de numérotation. C’était le point clé. Et c’est cela qui gêne. Parce qu’auparavant, qu’est-ce qu’on faisait ? Vous allez dans une boutique, en guise de facture vous recevez des bouts de papier. Le boutiquier achète un carnet de reçus au commerce qu’il remplit et vous tend. Mais quelle valeur comptable a ce document ? Nous avons donc décidé de ne pas interdire la confection des factures normalisées, mais les imprimeurs devraient se faire agréer. Les conditions sont simples. Il faut d’abord être connu de l’administration fiscale, donc avoir un compte contribuable et être en position régulière vis-à-vis de l’impôt. Puis il faut avoir les arguments techniques pour fabriquer la facture ». Au niveau de la fixation des prix de fabrication de la facture normalisée, la Direction

SELON DES STATISTIQUES PROCHES DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS, LA FRAUDE À LA TVA EST CHAQUE ANNÉE D’AU MOINS 140 MILLIARDS DE NOS FRANCS. DE LA FRAUDE À LA TVA À LA FACTURE NORMALISÉE ESTAMPILLÉE D’UN STICKER OU UN HOLOGRAMME MARQUÉ À CHAUD. Impôt sur la consommation qui s’applique à tous les produits et prestations de services, à l’exception de certains produits alimentaires d’origine naturelle, les médicaments, les livres, les journaux. Le commerçant, l’industriel ou tout autre prestataire de services fixe ses prix en y incluant la TVA. Et c’est en

Selon des statistiques proches de la Direction Générale des Impôts, la fraude à la TVA est chaque année d’au moins 140 milliards de nos francs. Désormais, précise M. Feh Kessé, la fabrication d’une facture normalisée estampillée d’un sticker marqué à chaud obéit à des règles, des normes. En particulier la numérotation en série interrompue. « C’est-à-dire que si vous avez un premier facturier qui part de un (1) à cent (100), le deuxième doit partir de cent un (101) à deux cents (200), ainsi de suite. Ce qui permet lors du contrôle d’exiger toutes

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Générale des impôts a mis des balises pour éviter d’éventuels problèmes qui résulteraient des coûts anarchiques susceptibles de repousser les commerçants. « Ils allaient dire : on payait nos carnets avant à 1000 FCFA, maintenant l’on nous demande de les payer à 1200 FCFA. Donc, on n’en veut pas. Nous avons négocié en leur permettant de fixer leurs prix, mais avec une limite à ne pas dépasser pour éviter que l’application de la nouvelle mesure n’entraîne un renchérissement du coût de la marchandise », a-t-il expliqué.

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CAS D’ENTREPRISE

« CASH IVOIRE » OU LA DISTRIBUTION À L’IVOIRIENNE

UN PARTENARIAT WIN WIN ! LE GROUPE PROSUMA A CRÉÉ, DEPUIS 1996, UNE CHAÎNE DE SUPERETTES DE PROXIMITÉ BAPTISÉE « CASH IVOIRE ». DES MAGASINS FRANCHISÉS. OBJECTIFS : INCITER LES COMMERÇANTS IVOIRIENS À S’INSÉRER DANS UN SECTEUR D’ACTIVITÉ OÙ ILS SONT QUASIMENT ABSENTS ET RENFORCER SA NOTORIÉTÉ AUPRÈS DE LA PETITE CLIENTÈLE. TEXTE KOUASSI KONAN

L

’évolution du commerce alimentaire de détail en Côte d’Ivoire, qui se modernise par rapport à la boutique traditionnelle, a motivé la décision du groupe Prosuma de créer une chaîne de petits supermarchés baptisée « Cash Ivoire ». Sur les enseignes des magasins, des banderoles revendiquent les prix les plus bas sur les produits de grande consommation à travers le slogan : «Prix K.C, le moins cher, c’est ici ». Treize (13) magasins libre-service franchisés « Cash Ivoire » d’environ 250 à 300 mètres carrés, sont implantés aussi bien au cœur des quartiers, des grandes agglomérations, que dans certaines localités du pays. Ces établissements de tailles moyennes attirent environ 500 visiteurs les jours ouvrables et 1000 les week-ends et veilles de fêtes.

droit d’utiliser l’enseigne « Cash Ivoire » qui appartient à Prosuma. Sont attachées à l’utilisation de cette enseigne, toutes les actions publicitaires relatives aux « Cash Ivoire ». Le commerçant bénéficiaire acquittera de ce fait une « Redevance Franchisée ». Un contrat de « gérance libre » régit les relations entre Prosuma et le commerçant bénéficiaire d’un « libre-service » dont le fonds de commerce appartient à Prosuma. Dans ce cas, le commerçant paie une redevance gérance-libre pour l’utilisation du fonds de commerce. Lorsque celui-ci appartient en propre au commerçant, il n’y a pas de contrat « gérance-libre ». La société Prosuma est le fournisseur exclusif des « Cash Ivoire » et apporte à la commercialisation et à la gestion des superettes une expérience capitalisée en quatre (4) décennies. Un service spé-

La gestion et ses résultats relevant de la responsabilité du commerçant, celui-ci est tenu au respect de la législation économique et sociale en vigueur (impôts divers, CNPS) et au règlement des charges domestiques (loyer, eau, électricité, téléphone, etc.). Le groupe Prosuma ne compte pas limiter le nombre de « Cash Ivoire » à l’existant. En raison de l’augmentation de la demande et de la bonne tenue des premiers magasins, plus d’une vingtaine d’implantation est envisagée pour l’avenir et sur l’ensemble du territoire. Avec un savoir-faire à l’école des supermarchés (Hayat, Cash Center, Trade Center, Leader Price) du groupe Prosuma, les libresservices de type « Cash Ivoire » sont outillés pour se positionner comme des superettes

« INCITER LES COMMERÇANTS IVOIRIENS À S’INSÉRER DANS UN SECTEUR D’ACTIVITÉ OÙ ILS SONT QUASIMENT ABSENTS ET RENFORCER SA NOTORIÉTÉ AUPRÈS DE LA PETITE CLIENTÈLE » Les « Cash Ivoire » proposent à la clientèle 2000 à 3000 références. Par ce partenariat initié par le groupe Prosuma, il s’agit d’inciter les ivoiriens à s’insérer dans le métier de la distribution de type moderne et en libre service climatisé permettant d’offrir une large gamme de produits frais ou réfrigérés. Deux types de contrats juridiques encadrent ce partenariat : un contrat de franchise commun à l’ensemble des libres-services régit le

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cialisé de Prosuma, est dévolu à l’encadrement des « Cash Ivoire ». Cela passe par le choix des emplacements des magasins, l’agencement des surfaces de vente, le suivi des commandes, des livraisons, des ventes, des promotions, des règlements, etc. Ainsi, les partenaires se mettent à l’abri des surprises désagréables et sont en mesure d’adopter en commun d’éventuelles mesures de redressement.

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de moyenne gamme urbaines de proximité et branchées. Cette tendance va se renforcer avec de nouveaux référencements permettant d’offrir une gamme variée de produits à une clientèle de plus en plus exigeante. « Notre souhait, c’est de voir fleurir les magasins de type « Cash Ivoire » dans toutes les localités du pays » a confié l’un des promoteurs des magasins «Cash Ivoire ».


CAS D’ENTREPRISE

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CAS D’ENTREPRISE

ENTREPRISE CITOYENNE ET IMPLICATION SOCIALE :

La stratégie de MTN pour gagner le cœur des ivoiriens

EN SE COMPORTANT COMME UNE ENTREPRISE CITOYENNE, MTN CÔTE D’IVOIRE, À TRAVERS SA FONDATION S’EST ENGAGÉE À SOUTENIR LES POPULATIONS, EN ŒUVRANT POUR LEUR BIEN ÊTRE. LE LANCEMENT OFFICIEL DES ACTIVITÉS DE LA FONDATION MTN A EU LIEU LE 16 JUIN 2007. TEXTE JEAN HIPPOLITHE DRUIDE

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CAS D’ENTREPRISE

P

ourquoi MTN, société de téléphonie mobile créée en mai 2006, s’implique-t-elle, à travers sa Fondation, dans les secteurs d’activités tels que la santé, l’éducation et le développement communautaire ? Réponse : Une stratégie pour s’investir résolument dans le développement durable et, donner, en retour aux communautés et populations qui contribuent chaque jour à consolider son image de marque. En s’investissant dans le développement communautaire, la Fondation MTN CI se veut une entreprise citoyenne et pionnière sur le chantier du développement durable en Côte d’Ivoire. PRIORITÉ SANTÉ La Fondation MTN a fait de la santé une priorité. Elle s’est, récemment, fortement engagée aux côtés de l’Association Ivoirienne des Dialysés et Insuffisants Rénaux (AIDIR) pour d’une part, se faire l’écho de la prévention de l’insuffisance rénale, et d’autre part, attirer l’attention des pouvoirs publics et les personnes de bonne volonté sur les besoins matériels, financiers et logistiques que nécessite la prise en charge des malades. « Nous ne pouvons pas nous désolidariser des problèmes que vivent les populations. La dialyse coûte excessivement chèr et dure en moyenne cinq (5) heures par jour», confie le secrétaire général de la Fondation, Jocelyn Adjoby. Elle a été l’un des principaux sponsors du premier téléthon de la Ligue Ivoirienne contre le Cancer (LICC). Son apport s’est chiffré à environ 40.000.000 de francs CFA et a permis de couvrir les frais d’organisation du téléthon, le dîner gala ainsi que la séance de dépistage. L’action de la Fondation MTN ne s’arrête pas à ce niveau. Elle a entrepris de procéder à une campagne de sensibilisation et de dépistage d’autres maladies chroniques telles que l’hypertension artérielle, le diabète, etc., avec un premier focus sur l’hypertension artérielle en partenariat avec un institut spécialisé. Au titre du second semestre 2007, elle a décidé de participer à une initiative visant à informer les ivoiriens sur leur santé. ASSISTANCE AUX FEMMES RURALES La Fondation MTN a récemment offert un camion de 10 tonnes à la Fédération Nationale des Coopératives du Vivrier de Côte d’Ivoire (FENACOVICI) dans le but de faciliter le transport des produits vivriers. Elle a par ailleurs assisté la FENACOVICI lors du lancement du Marché International du Vivrier d’Abidjan (MIVA). Selon M. Jocelyn Adjoby, la présence de la Fondation aux côtés des populations est une manière de les assister en milieu rural, et ce, afin de faire reculer la pauvreté. Un partenariat a été signé avec le PNUD en matière de déve-

loppement communautaire aux termes duquel MTN CI s’est engagé à financer les dossiers proposés par le partenaire stratégique qu’est le PNUD. La COPRODIGO, coopérative basée à Gohitafla a été la première bénéficiaire de ce partenariat et a reçu le montant de 16.800.000 FCFA octroyé par la Fondation. SCHOOL CONNECTIVITY PROGRAM Faisant du bien être et de l’épanouissement des ivoiriens une préoccupation majeure, MTN avec l’appui de ses partenaires, intervient également dans le domaine de l’éducation. Avec des objectifs essentiellement orientés vers la recherche et la construction d’un monde meilleur, l’entreprise aux racines africaines, vient de mettre sur pied un programme dénommé « School connectivity program » ou « projet génération numérique », visant à faciliter l’accès aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), aux élèves des établissements secondaires à travers le pays par l’installation de salles internet clés en main. Pour le lancement de la première phase de ce projet le Lycée classique d’Abidjan a été retenu. Ce choix selon les responsables de la Fondation MTN, n’est pas fortuit dans la mesure où cet établissement est un lycée d’excellence où a été formée une bonne partie de l’élite ivoirienne. Au-delà du lancement du « projet génération numérique » le choix de cette école, est la consécration de l’excellence comme l’aspiration des leaders de demain. Ainsi, la Fondation MTN ambitionne de rendre fonctionnelle chaque année une demi dizaine de centres multimédias dotés d’une connexion internet. Cette initiative se fera avec l’aide de partenaires. Dans ce domaine vital du développement qu’est l’éducation, cette action est la matérialisation de la responsabilité sociale et de l’engagement de MTN auprès des communautés. PARTENAIRES ET OBJECTIFS 2007 Deux valent mieux qu’un et l’union fait la force, a-t-on coutume de dire. La Fondation MTN, pour réussir le pari de contribuer efficacement à l’effort de reconstruction et de développement, a envisagé plusieurs partenariats notamment avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le SAMU. Ainsi avec l’appui du SAMU, la Fondation MTN projette la construction d’un centre de repos sur le site du Centre d’hémodialyse de Cocody. Cette année encore, l’AIDIR figure en bonne place sur l’agenda de la Fondation. Cette association bénéficiera pour la rentrée prochaine, des kits scolaires pour certains enfants malades et les enfants de parents malades, retenus sur la base de critères sociaux. « Cette action est justifiée par le fait que l’insuffisance

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rénale rend pratiquement invalide. Nous voulons apporter une aide aux parents souffrant de cette maladie » affirme M. Jocelyn Adjoby. La Fondation MTN envisage également d’offrir des kits scolaires aux enfants des villages SOS ainsi qu‘à ceux nés de parents réfugiés suivis par l’UNHCR. La Fondation MTN est également en discussion avec la Fondation Elizabeth GLASER et compte bientôt sceller un partenariat en vue de contribuer efficacement à la lutte contre le SIDA dans la petite enfance. RESSOURCES Comment arriver à réaliser un programme aussi ambitieux demandant d’importants moyens ? Selon M. Jocelyn Adjoby, MTN CI met à la disposition de sa Fondation un budget équivalant à 1% du bénéfice après impôt. Cependant, les actions et œuvres citées ci-dessus ne sont pas réalisées avec les seuls moyens de la Fondation. Cette dernière tente de nouer des partenariats stratégiques en vue de créer des synergies, pour réaliser des actions dont peuvent bénéficier un plus grand nombre de personnes. C’est avec le soutien de ses partenaires stratégiques que la Fondation MTN compte mettre en œuvre des projets conjoints en faveur des populations. En outre, M. Jocelyn Adjoby a donné un aperçu des règles de fonctionnement de la Fondation dont l’organe décisionnel, le Conseil d’administration est composé de « parrains », personnalités choisies dans la société civile. Cet organe joue un rôle central dans les choix stratégiques et la sélection des projets.

JOCELYN ADJOBY

Secrétaire Général de la Fondation MTN

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COMPRENDRE LA BOURSE

Rôle de la bourse I

l faut tout d’abord démystifier la Bourse : de même que la nature a horreur du vide, l’économie n’apprécie pas l’inutile. Ne croyez pas que la Bourse n’est qu’un lieu de spéculation, la spéculation est la face immergée de l’iceberg, car la Bourse a avant tout un rôle économique de premier ordre. Pour se financer, les entreprises ont deux solutions : soit emprunter de l’argent, soit émettre des actions. Lorsqu’elles choisissent cette deuxième solution, elles ont besoin de pouvoir rencontrer les investisseurs, leur vendre leur projet. C’est pour cette raison que la Bourse existe : comme sur un marché traditionnel, où des commerçants rencontrent des consommateurs, la Bourse est un marché où les sociétés rencontrent les investisseurs. Et pour pouvoir les séduire, il faut leur proposer de la liquidité c’est à dire leur offrir la possibilité de revendre facilement ce qu’ils ont acheté. ABOU KHASSIM MAR DIOP

Chargé du Développement du Marché

Comment fonctionne la Bourse ? Comme nous venons de le voir, la Bourse est un marché, un lieu de rencontre où les acheteurs côtoient les vendeurs. Il y a transaction lorsqu’un vendeur propose pour un titre un prix équivalent à celui d’un acheteur. Longtemps, la cotation a eu lieu à la «criée» : réunis autour de la corbeille au Palais Brongniart, les agents de change transmettaient leurs ordres, un coteur ayant pour rôle de déterminer le prix

DEMANDE

d’équilibre de titre afin que les transactions s’opèrent. Cette période est révolue depuis la fin des années 80, la Bourse de Paris est aujourd’hui informatisé avec le fameux système CAC (Cotations Assistées en Continu), logiciel qui a d’ailleurs été acheté par d’autres bourses étrangères. Pour une même valeur, les ordres d’achat et de ventes sont regroupés au sein d’un carnet d’ordre informatique :

OFFRE

Nombre

Quantité

Cours

Cours

Quantité

Nombre

2

200

42,00

43,00

100

1

1

500

41,00

43,20

120

4

3

110

40,90

43,50

500

1

1

1000

40,00

43,80

25

1

5

500

39,00

44,00

200

3

Nombre : nombre d’ordres en cours à ce niveau de prix Quantité : nombre de titres demandés / offerts Cours : cours des proposés à l’achat (demande) ou à la vente (offre)

EXPLICATIONS : Dans la colonne Demande, nous avons 2 ordres pour un total de 200 titres à 42 euros (que l’on appelle la limite) , suivis par l’ordre d’achat de 500 titres à 41 euros, etc. Si vous souhaitez acheter des titres de cette action, vous pouvez en acheter 100 à 43 euros et si vous en voulez 200, vous devrez alors en acheter 100 à 43 et 100 à 43,2 euros. La meilleure limite à l’achat est à 42 euros, la meilleure limite à la vente est à 43 euros. Lorsqu’un ordre d’achat est passé à un cours supérieur ou égal à la meilleure limite à la vente, alors il y a une transaction. Lorsqu’une transaction a lieu, elle est ensuite dépouillée :

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si vous êtes acheteur votre compte sera débité et vous recevrez des titres en contrepartie. Afin de donner aux investisseurs un indicateur reflétant la tendance du marché, les bourses ont créé des indices : en France, le plus connu est le CAC40, il rassemble les 40 plus grandes valeurs françaises. Quand la majeure partie de ces titres montent, le CAC progresse et inversement. Les autres indices les plus suivis par les boursiers sont le Dow Jones (indice des grandes valeurs US), le Nasdaq (indice des valeurs US de technologie) ainsi que le Nikkei (indice japonais). Nous les examinerons plus loin.

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COMPRENDRE LA BOURSE

CAS DE LA BRVM CÔTE D’IVOIRE

D

ans le but d’éviter la reproduction dans la région des graves crises bancaires des années 80 et pour développer les échanges entre les pays membres de notre zone, le projet de création d’un Marché Financier Régional est conduit par la BCEAO à partir de 1993 alors qu’existait déjà la Bourse des Valeurs d’Abidjan (BVA), depuis 1973. En juillet 1996, les Etats de l’UEMOA (les 8 pays d’Afrique de l’Ouest ayant en commun le Franc CFA) instituent le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) en qualité d’organe de tutelle et de régulation du Marché Financier Régional (MFR) de l’Union. A la fin de la même année, en décembre 1996, un groupe d’actionnaires privés sont réunis pour la constitution des deux structures centrales du marché sous forme de sociétés anonymes : • la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) • le Dépositaire Central Banque de Règlement (DC/BR) Les activités opérationnelles de la BRVM et du DCBR démarrent effectivement le 16 septembre 1998.

Pôle Public

Comment le Marché Financier Régional (MFR) est-il organisé ?

BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES

DEPOSITAIRE CENTRAL BANQUE DE REGLEMENT

ANTENNE NATIONALE DE BOURSE

OPCVM

Sociétés de gestion de patrimoine

S.G.I.

CONSERVATEURS

Apporteurs d'affaires

Démarcheurs

Pôle Privé

INTERVENANTS COMMERCIAUX

E M E T T E U R S

ORGANES CENTRAUX

CONSEIL REGIONAL (C.R.E.P.M.F)

I N V E S T I S S E U R S

Liens de tutelle Prestations de services

Flux financiers

Le MFR est composé d’un Pôle public où nous retrouvons le CREPMF et d’un Pôle privé où se regroupent la BRVM, le DC/BR et les Acteurs commerciaux.

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CONSEIL MARKETING

CHOISIR VOTRE STRATÉGIE MARKETING QUESTIONS FREQUEMMENT POSEES

COMMENT LE REALISER ?

Qu’est ce qu’une stratégie marketing ? Une stratégie marketing ce n’est pas un plan marketing. Une stratégie marketing implique la fixation d’objectifs réalistes, mesurables et ambitieux que selon vous votre entreprise peut atteindre de façon pertinente. Dans votre stratégie marketing, chaque action que vous choisirez de mener devra être complètement dédiée à atteindre ces objectifs.

Formulez votre vision La première chose à faire est de décider du but ultime à atteindre. Chaque entreprise aura des objectifs stratégiques par rapport à sa situation spécifique. Quel que soit l’objectif fixé, il est vital que toute l’activité de l’entreprise soit «drivée» par la stratégie marketing afin d’atteindre cet objectif. Vous pouvez vouloir doubler votre chiffre d’affaires en l’espace de 12 mois, vous pouvez vouloir maximiser la valeur de votre entreprise en l’espace de 3 ans, vous pouvez vouloir accroître votre part de marché de 30% en 6 mois, etc. vous ne pourrez atteindre, voire surpasser ces objectifs que si vous suivez une stratégie bien pensée et méticuleusement implémentée. Avec 100% de votre effort marketing dédié aux besoins de votre marché cible, sur la base de cette stratégie, vous avez de très grandes chances de réussir. Si le but est mal fixé ou que le marché cible est mal identifié, votre marketing sera médiocre au mieux et inutile au pire.

Qu’est ce qu’un plan marketing ? Un plan marketing synthétise toutes les actions qui ont été définies pour atteindre les objectifs stratégiques. Il inclut aussi un planning (chronogramme) de mise en œuvre de l’implémentation de ces actions. En d’autres termes, le plan schématise la manière dont la stratégie sera atteinte. Pourquoi la plupart des entreprises n’ont pas de stratégie ? La grande majorité des entreprises de tous les secteurs d’activité ont tendance à traiter leur promotion comme le font leurs concurrents. Elles ont donc tendance à faire la promotion des caractéristiques de leurs produits/services de façon uniforme, elles créent des sites web communs et flous, elles créent des signatures fades et font des promesses sages sans engagement réel.Elles le font parce que c’est facile. Elles le font aussi parce que leurs décideurs sont tellement imprégnés de leurs produits et services qu’ils pensent que ce sont les meilleurs comparativement aux offres des concurrents et décident d’en parler à leur façon, sans que cela soit perçu de la même manière par les cibles visées. Elles le font aussi parce qu’elles observent les actions de leurs concurrents et tombent dans le piège du mimétisme. Ce qu’elles devraient plutôt faire, c’est se différencier en concevant des promesses tangibles et émotionnelles uniques, accessibles qui leur confèrent un réel avantage concurrentiel.

Choisir la bonne stratégie marketing Votre entreprise peut acquérir un réel avantage concurrentiel si vous choisissez une stratégie marketing qui la différencie de toutes vos entreprises concurrentes. Il n’y a (hélas) aucune formule magique pour ce faire. Vous ne pouvez pas tout simplement emprunter ou importer une stratégie dans votre entreprise et espérer que cela fonctionne. Il ne tient qu’à vous de définir la stratégie la mieux appropriée pour votre cas. Il existe cependant un certain nombre de facteurs clés qui vous aideront à déterminer la bonne stratégie. Tout d’abord, vous avez besoin de connaître précisément le profil de vos clients et prospects cibles, leur situation, leurs attentes et leurs besoins, les raisons qui justifient ces attentes et ces besoins, et le moment où ces attentes et besoins se manifestent. Vous devrez être assez confiants pour définir une proposition dite «Unique Selling Proposition – USP »1 qui viendra satisfaire complètement ces attentes et ces besoins. Vous devrez ensuite tester cette proposition auprès de votre cible. Une fois que cela sera fait, vous aurez besoin d’analyser les résultats et les utiliser pour affiner la proposition USP de la façon la plus appropriée jusqu’à ce que vous soyez sûre qu’elle convient parfaitement. Implémenter votre stratégie Vous devriez seulement penser à implémenter votre stratégie quand vous êtes sûr que vous avez formulé la bonne proposition USP. L’implémentation consiste à transmettre votre offre à votre marché cible à travers vos actions de communication, vos campagnes promotionnelles, votre réseau de distribution, etc. Il est important que vous puissiez identifier les espaces où votre proposition fonctionne le mieux afin que vous puissiez la mettre en marché rapidement et agressivement, c’est seulement de cette façon que vous acquerrez une position inattaquable vis-à-vis de vos concurrents.

à suivre...

SANDRINE ROLAND

Conseil en Stratégie de Communication www.intuition.ci

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CONSEIL JURIDIQUE

MAÎTRE FRANCK TABA

Avocat à la Cour Consultant en droit des affaires

Création d’entreprise :

QUELLE FORMULE CHOISIR ?

L

e droit commun des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique est formé par l’Acte Uniforme portant sur le même objet, issu du traité de l’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) auquel l’Etat de Côte d’Ivoire est partie. En ce qui concerne la réglementation imposée aux entreprises non expressément visées par cet Acte Uniforme – en particulier celle qui régit les entreprises individuelles ou coopératives commerçantes, les sociétés à objet civil ou les professions réglementées – d’autres règles spécifiques de notre droit national continuent de s’appliquer. Pour opérer le choix de la formule économico-juridique la plus appropriée, encore faut-il comprendre la philosophie qui sous-tend chacune des possibilités de fonctionnement offertes par la Loi aux opérateurs qui désirent entreprendre. Très schématiquement, exception faite du cas des professions réglementées (libérales ou autres), il est aisé de comparer respectivement les entreprises dites de subsistance et celles de croissance. I - Ainsi, on peut classer au rang des entreprises de subsistance, toutes les affaires réalisées dans le but de procurer à leurs créateurs les ressources nécessaires à la stricte couverture des besoins primaires (logement, alimentation, déplacement, protection sanitaire, notamment). En un mot, si la création d’entreprise répond au souci de «s’en sortir» à travers une activité commerciale de détail ou de semi gros et d’assumer les charges récurrentes de la vie domestique (que l’on décide d’exercer seul ou de s’attacher les services de salariés), il convient d’opter pour l’une des structures prévues par notre droit national ; on choisira par exemple le moule de l’entreprise individuelle dont la mise en œuvre est dépouillée de toute lourdeur administrative et dont le coût de création administrative est tout à fait raisonnable (achat d’imprimés à mentions sommaires, inscription au registre du commerce et du crédit mobilier du lieu d’exercice, déclaration fiscale d’existence en vue de l’obtention d’un compte contribuable, et levée d’un code importateur en cas de besoin. Bien entendu, si l’on emploie du personnel au titre de l’activité commerciale, d’autres démarches tout autant simplifiées devront être engagées ; il en est ainsi des déclarations auprès des organismes sociaux et du travail). Au plan de l’analyse juridique, le cadre de l’entreprise individuelle présente un autre atout non moins négligeable qui a été introduit en droit interne ivoirien depuis l’entrée en vigueur du traité de l’OHADA. En effet, alors qu’auparavant la totalité des biens de celui qui assumait l’exercice d’une activité commerciale à titre individuel – appelé commerçant personne physique – pouvait être saisie en cas de mauvaise exploitation, il est aujourd’hui possible de soustraire son patrimoine aux aléas de la vie des affaires, en séparant son patrimoine personnel de celui affecté à ses affaires (dans cette hypothèse, l’opérateur économique sera néanmoins tenu de rédiger des statuts, soumis à la formalité de l’authentification et aux diverses formalités fiscales et de publicité). Cette option n’est pas exhaustive au regard des différentes activités prévues en droit interne, loin s’en faut … elle permet simplement de présenter un critère indicatif de choix.

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II - Si, en revanche, l’exercice d’une activité d’affaires s’inscrit dans la perspective de réaliser un investissement profitable à taux de valeur ajoutée important, il est clair que le choix à opérer devrait être effectué en tenant compte du cadre normatif institué par l’Acte Uniforme sur le droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique. Les possibilités d’organisation de l’entreprise sont les suivantes : • La société anonyme ; • La société de fait ; • La société à responsabilité limitée ; • La société en commandite simple ; • La société en nom collectif ; • La société en participation ; • Le groupement d’intérêt économique. La forme la plus aboutie de l’entreprise de croissance est sans conteste la société anonyme qui convient idéalement aux projets qui ont vocation, à terme, à être largement ouverts aux bailleurs de fonds ; cette forme devrait être retenue pour des entreprises qui ont l’ambition d’atteindre des seuils d’envergure. Pour les structures à forme de P.M.E. (petite et moyenne entreprise) ou de P.M.I. (petite et moyenne industrie), on conseillera le recours alternatif au cadre juridique de la société à responsabilité limitée, à celui de la société en commandite simple ou encore à celui de la société en nom collectif. Lorsque deux ou plusieurs investisseurs souhaitent réaliser un projet particulier en mettant en commun leurs connaissances, leurs technologies et leurs ressources dans le but de partager les risques et les bénéfices, mais tout en conservant chacun leurs individualités économique et fiscale propres, il sera judicieux de créer une société en participation, ce d’autant que la Loi applicable dispense les souscripteurs de cette formule de tout formalisme, les « statuts » n’étant pas divulgués aux tiers ni n’étant assujettis à aucune procédure d’authentification notariale. Enfin, si des individus ou des sociétés opérant dans des secteurs d’activité identique veulent améliorer leurs conditions de fonctionnement respectives, notamment en vue de rationnaliser leurs procédures et de limiter au minimum les déperditions administratives et financières, il sera conseillé de choisir le format du groupement d’intérêt économique. Telles sont, à ce jour, les solutions possibles en Côte d’Ivoire.

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CONSEIL RESSOURCES HUMAINES

FAITES LE POINT

SUR VOTRE EMPLOYABILITÉ.

F

d’efficacité dans l’action, votre esprit d’initiative mais aussi votre réaction aux critiques ou votre adaptabilité, ... Cette autoévaluation de votre personnalité vous sera très utile pour mieux comprendre vos succès comme vos échecs et préparer vos entretiens.

En effet, il existe de nos jours une incompréhension majeure entre employeurs et employés, source de fréquents conflits et de démobilisation de l’employé. Dans un environnement complexe et compétitif, le marché du travail et les relations employeurs employés changent radicalement. L’entreprise n’est plus en mesure de proposer des plans de carrière si chers aux salariés.

Qu’est ce que j’apporte au quotidien ? Quelle est ma valeur ajoutée dans l’environnement où je me situe ? Qu’est ce que je fais actuellement ?

aire régulièrement le point sur vos compétences et votre valeur ajoutée afin de vérifier votre niveau d’employabilité c’est-à-dire votre capacité à vendre au mieux, à tout moment, votre expertise et votre contribution à l’entreprise, tel est le conseil que l’on pourrait donner à toute personne qui souhaite progresser professionnellement.

Le manque de visibilité ne permet plus de construire une politique de ressources humaines axée sur l’évolution du salarié en fonction du diplôme et de l’ancienneté. C’est à chaque employé de construire son parcours professionnel, de devenir le principal acteur, d’acquérir, de développer sans cesse les compétences qui lui permettront d’évoluer et de savoir faire reconnaître son employabilité professionnelle. Alors comment faire ? Tout d’abord, nous vous recommandons fortement de faire un constat lucide de votre contribution, de vos compétences et savoir le présenter de façon argumentée. Trop souvent nous rencontrons des candidats qui nous vendent le titre de la fonction occupée, le positionnent dans l’organigramme ou l’entreprise. Or le passage dans une entreprise renommée ou une fonction occupée ne donne que peu d’indications sur vos compétences réelles. Convaincre votre interlocuteur de l’intérêt de votre candidature ne passe pas par ‘‘voilà qui je suis’’ mais par ‘‘voilà comment je peux contribuer, ce que je peux apporter à votre entreprise’’.

MARIE AGNES TANOH Directrice CIFIP

La première étape pour évaluer votre employabilité est donc d’apprendre à mieux vous connaître, repérer vos qualités comme vos points faibles. On citera à titre d’exemple votre aptitude à la prise de décision, votre niveau

La deuxième étape passe par une réflexion pour faire le point sur votre activité et la réalisation d’un diagnostic sans complaisance aucune sur votre contribution professionnelle.

Pour aider à répondre au plus juste, commencez par définir la raison d’être de l’unité dans laquelle vous travaillez, puis définissez l’utilité de votre poste dans cette unité. Exercez vous à répondre à la question à quoi sert votre poste ? Non pas ce qui se fait dans le poste mais à quoi il sert. Vous pouvez enfin rédiger une fiche de description de vos missions réellement exercées sans vous contenter de celles transcrites dans votre fiche de poste. Votre mission clairement représentée et formulée vous permet d’identifier votre contribution aux orientations de l’entreprise, à la stratégie, à la productivité voire la rentabilité ou la qualité des services, ... Par cette démarche vous venez ainsi de faire le bilan de votre activité et de cerner les faits significatifs de votre contribution. Votre performance s’évaluera quant à elle par rapport aux résultats obtenus. Pour cette activité, quels ont été vos résultats ? En fonction de quel objectif ? Cernez ce que vous apportez au quotidien à votre entreprise, présentez les résultats, démontrez votre valeur ajoutée. Pour cela servez-vous éventuellement des conclusions de vos entretiens d’évaluation annuelle. Bien préparés et bien argumentés, ils sont des moments clefs qui permettent de valoriser au plus juste vos contributions. Pour aller plus loin dans l’analyse de votre niveau d’employabilité et l’élaboration de votre projet professionnel, il vous faudra enfin savoir identifier vos compétences, c’est-à-dire les capacités que vous mettez en œuvre pour faire face à la réalisation de vos objectifs. Une méthode d’analyse classique des compétences optera pour une identification du SAVOIR ; du SAVOIR-FAIRE et du SAVOIR ÊTRE. Nous vous recommandons de renforcer l’analyse de vos compétences en identifiant en sus et d’abord le VOULOIR-FAIRE (ce que la personne a envie de faire) ; le POUVOIR-FAIRE (ce que l’entreprise lui donne l’opportunité de faire) et le SAVOIR-FAIRE qui regroupe les savoir-faire professionnels, les savoir-faire relationnels et les savoir-faire managériaux. Quel est mon profil ? Quels sont mes qualités, mes points faibles ? Quelle est la raison d’être de mon poste ? Quelles sont les activités que j’exerce réellement ? Quel est mon niveau de contribution au développement de l’entreprise ? Qu’est ce que je sais faire ? Quelles sont les compétences que je mets en œuvre pour réaliser mes objectifs ? Voilà la liste des questions qui vous permettent de rédiger votre projet professionnel. Il ne vous restera alors qu’à le vendre. À ce stade, il s’agit de savoir intéresser vos interlocuteurs, les considérer comme vos clients. Réfléchissez à ce que vous pouvez leur apporter, repérez les attentes de l’entreprise. Ne cherchez pas d’abord ce que l’entreprise peut faire pour vous mais ce que vous pouvez faire pour elle. Tel est l’état d’esprit qui assurera votre employabilité.

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CONSEIL FINANCES

SERGE TIDIANE DIOP

Directeur Associé AFRICA LINK CAPITAL

Les opérations de TITRISATION DE CRÉANCES T

echnique assez peu répandue en Afrique sub-saharienne. Pourtant, elle demeure un outil efficace de gestion.

La Titrisation est une technique financière permettant à une entité cédante (banques, entreprises, Etat) de vendre une partie de ses créances (créances commerciales, prêts hypothécaires, etc.) en les transformant en titres liquides et négociables (billet de trésorerie, Titre de Créance Négociable, certificats d’obligation). Cadre légal inexistant dans la zone UEMOA Le marché financier régional de l’UEMOA ne s’est pas encore doté d’un cadre juridique adapté aux opérations de titrisation (étude juridique en cours d’élaboration). En conséquence, les opérations de titrisation ne peuvent être menées telles qu’elles se pratiquent sur les marchés européen et/ou américain (opérations réalisées en bourse). Ainsi, la plupart des opérations réalisées dans notre espace économique porte essentiellement sur les opérations de Titrisation de dettes publiques (les dettes étant converties en obligations du Trésor), sous une forme privée. Opportunités pour les entreprises, les banques et les Etats Les avantages de la pratique de la Titrisation doivent être analysés en tenant compte des divers intervenants sur les marchés financiers, à savoir les entreprises, les banques et institutions de crédit et les Etats. Pour les entreprises La titrisation présente de nombreux attraits aux entreprises dans la mesure où elle leur permet de consolider leur bilan en faisant sortir des dettes et d’améliorer la gestion des ratios-clefs de performance. Cette technique permet également aux entreprises de bénéficier d’une source de financements diversifiée. Pour les banques et les institutions de crédit Le principal avantage de la Titrisation résulte du transfert, vers d’autres parties, des risques liés au prêt, libérant ainsi des fonds propres pour des crédits qu’elles ne seraient pas, sinon en mesure d’octroyer. Cette technique est utilisée également comme un outil de gestion actif/passif et constitue une source de diversification de financements pour les banques et institutions de crédit. Pour les Etats La titrisation est utilisée comme levier financier pour les Etats, en réponse aux tensions de trésorerie que connaissent leurs finances publiques. Elle permet de recycler la dette des Etats. Les possibilités sont vastes pour faire de la titrisation une source pérenne de refinancement par allègement des arriérés intérieurs et extérieurs. Les Etats de notre espace économique ne sont pas restés en marge dans l’attente d’un cadre légal adéquat pour structurer des opérations de Titrisation de créances.

A titre d’exemple, les opérations de Titrisation pratiquées sur le marché financier de la zone UEMOA remontent à 1991 et portent essentiellement sur la Titrisation de dettes publiques (les dettes étant converties en obligations du Trésor). Les titres en vie sont récapitulés dans le tableau ci-après. Titrisation de dettes publiques vis-à-vis des banques L’Etat de Côte d’Ivoire, en particulier, a réalisé trois opérations majeures à savoir : • la Titrisation de dettes vis-à-vis des banques commerciales (SGBCI, BIAO, BICICI et COFINA) dans le cadre du Programme d’Ajustement du Secteur Financier initié en 1991 ; • la Titrisation des dettes de la Caisse Autonome d’Amortissement vis-à-vis des opérateurs économiques locaux, en 1993, d’un montant de FCFA 170 milliards ; • la Titrisation de la dette publique intérieure en février 2007, d’un montant de FCFA 32 milliards sur une durée de 5 ans au taux de rémunération de 4% par an. Les opérations de Titrisation s’inscrivent donc inéluctablement dans le paysage financier de l’espace UEMOA, en raison de la nécessité pour nos Etats de réduire les déficits publics et trouver une solution aux arriérés vis-à-vis du secteur privé (plus de FCFA 1 500 milliards); pour les banques et autres institutions prêteuses, de reprofiler leurs bilans et ainsi, relancer leur politique de prêts (dont le financement hypothécaire en particulier) ; enfin, pour les entreprises nationales, régionales et internationales, l’opportunité de se voir offrir des instruments de plus en plus adaptés à la sophistication des différents marchés. Comme nous le voyons, un clin d’œil est donc fait à l’endroit des Autorités Administratives et Politiques du marché, qui ont d’ores et déjà entamé les réflexions sur les contours juridiques de ce type d’opérations, et dont les acteurs attendent avec impatience les conclusions.

TITRISATION DE DETTES PUBLIQUES VIS-À-VIS DES BANQUES Emetteur

Montant

Date

(FCFA millions)

d'émission

11 800

01-oct-94

15 ans

Sénégal (CNCAS)

8 250

01-dec-95

Sénégal (BST)

4 544

20-fév-99

(Titre en vie) Burkina (BIB, BICIA - B, BFCI)

Total

Durée

24 594

Taux

Encours

d'intérêt

(FCFA millions)

3%

15 552

15 ans

1%

4 640

15 ans

4,50%

1 806 21 998

#1

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CONSEIL FISCALITÉ

Maître JÉRÔME ANGORAN Juriste Fiscaliste

Code de déclaration À L’INVESTISSEMENT L

a loi n° 95-620 du 3 août 1995 portant Code des Investissements fixe deux régimes d’incitation aux investissements :

• le régime de déclaration ; • le régime d’agrément à l’investissement.

Ces régimes de faveur qui accordent des avantages fiscaux et douaniers aux entreprises qui en bénéficient, ont été conçus en vue d’encourager l’investissement privé d’accroître la production nationale. 1. Régime de déclaration à l’investissement 1.1. Les conditions d’éligibilité au régime de la déclaration a)

Les secteurs éligibles Sont éligibles, l’ensemble des secteurs d’activités, à l’exception : • des Bâtiments et Travaux Publics ; • du Commerce ; • des transports • des Services bancaires et financiers.

b) Les opérations éligibles Sont éligibles, les opérations de création d’activité. La création d’activité est la réalisation d’un nouveau projet par une entreprise. c) Les seuils éligibles Le régime de la déclaration à l’investissement est applicable à toutes les entreprises exerçant leurs activités dans le cadre des secteurs concernés, sans limitation de seuil. 1.2. Les avantages accordés a) Avantages fiscaux Les entreprises admises au régime de déclaration qui réalisent une opération de création d’activité, bénéficient au titre de leur programme d’investissement de l’exonération des impôts et taxes suivants : Impôt sur le bénéfice industriel et commercial ou impôt sur le bénéfice non commercial ; Contribution des patentes et des licences. Ces exonérations sont réduites à 50% puis à 25% des impôts et taxes normalement dus respectivement l’avant dernière et la dernière année de bénéfice des avantages. b) Durée des avantages La durée des avantages accordés est fonction du lieu de réalisation de l’investissement. A cette fin, le territoire ivoirien est divisé en deux zones dénommées A et B. • la zone A comprend le département d’Abidjan ; (5 ans) • la zone B comprend tous les autres départements. (8 ans) Le non-respect des dispositions fiscales d’assiette et de recouvrement, entraîne de plein droit la déchéance du régime de déclaration à l’investissement sans préjudice des pénalités prévues par le Code Général des Impôts.

à l’investissement, les entreprises doivent déposer un formulaire dûment rempli, qu’elles auront préalablement retiré auprès du Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire. Dans les deux jours ouvrables qui suivent la réception de la déclaration, le Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire délivre une attestation de dépôt. L’attestation de dépôt permet de bénéficier de plein droit des avantages fiscaux relatifs au régime de la déclaration. La jouissance des avantages reste subordonnée à la réalisation effective des investissements, constatés par les services compétents. 2. Régime de l’agrément à l’investissement 2.1. Les conditions d’éligibilité au régime de l’agrément a) Les secteurs éligibles Sont éligibles, l’ensemble des secteurs d’activités, à l’exception : • des Bâtiments et Travaux Publics ; • des Services bancaires et financiers. b) Les opérations éligibles Sont éligibles, les opérations de création et de développement d’activité qui s’entendent comme suit : • la création d’activité est la réalisation d’un nouveau projet par une entreprise ; • le développement d’activité est la réalisation par une entreprise d’un projet d’extension, de diversification ou de modernisation dans les conditions définies par la loi. Les activités d’extension, de diversification ou de modernisation doivent faire l’objet d’une comptabilité distincte dont les modalités seront précisées par arrêté. c) Les seuils éligibles Le critère de seuil comprend un seuil inférieur et un seuil supérieur dont les montants sont fixés comme suit : • seuil inférieur : montant d’investissement compris entre 500 millions de francs CFA et 2 milliards de francs CFA ; • seuil supérieur : montant d’investissement supérieur à 2 mil liards de francs CFA. Ces montants comprennent les immobilisations brutes et s’entendent : hors TVA récupérable et hors fonds de roulement.

1.3. La recevabilité de la demande Pour bénéficier des avantages liés au régime de la déclaration

à suivre... #1

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gui 72

#1


ide Update • iphone Encore plus de sensations • Auto Aston Martin Modèle DB9 Puissance et élégance

Perso • Santé : Comment dissiper la hantise de la prostate ? • Vêtements Look du manager moderne : costume cravate • Resto Le repas d’affaires : mode d’emploi Tycoon EVENT AGENDA DU MOIS D’OCTOBRE POUR LA ROUTE L’Afrique du progrès #1

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UPDATE AVANCÉES TECHNOLOGIQUES

ENCORE PLUS DE SENSATIONS iphone

APPLE SUPRIME LES TOUCHES DU MOBILE Le déjà célèbre téléphone « tactile », iPhone d’Apple est accompagné d’un vent de folie. La marque californienne a débarqué aux USA en Juin 2007. Sa conquête européenne est prévue pour la fin d’année. Compatible Mac et PC, l’iPhone présente un écran lumineux, un profil élancé et pur, sans antenne externe. Fonctionnant sous une version allégée de Mac OS X, l’iPhone est proposé en deux versions : 4 Go et 8 Go de mémoire Flash. Ses dimensions (115 x 61 x 11,6 mm) rappellent celles d’un assistant personnel. Ses 135 g se rapprochent du poids moyen d’un Smartphone. Doté d’un terminal entièrement recouvert d’un écran tactile de près de 9cm de diagonale avec une résolution de 480 x 320 pixels, elle se traduit par des couleurs vives, des graphiques précis et des mouvements fluides. L’écran ne nécessite pas de stylet : l’interface a été conçue uniquement pour une utilisation au doigt. Une seule touche reste présente : celle d’accès au menu principal. L’iPhone ne comporte pas de GPRS intégré, mais un Widget (mini-application représentée par une icône) qui donne accès à Google Maps. TEXTE RENÉ SOUNGALO

Pour répondre aux besoins d’échange de messages, l’iPhone propose les SMS et le courrier électronique. Comme sur de nombreux Smartphones, une collection de messages s’affiche - disposition pratique permettant de choisir ceux auxquels vous souhaitez répondre. Vous souhaitez avoir recours à une autre fonction pendant que vous utilisez la messagerie, vous pouvez aisément retourner au message abandonné. De plus, l’une des plus fascinantes fonctions de l’iPhone est sa messagerie vocale. Elle fonctionne un peu comme un dossier SMS en affichant le nom du correspondant ou son numéro de téléphone, ainsi que l’heure. Une simple pression du doigt sur un message permet de l’écouter instantanément. La qualité des photos est excellente, avec des couleurs vives et des contours d’objets nets. L’iPhone a une autonomie de 8 heures en conversation, 24 heures en lecture de musique, 7 heures en visionnage vidéo et 6 heures en navigation Internet. En mode veille, l’autonomie promise est de 10 jours environ.

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UPDATE Rapid Transit USB Transfer Devise : Le plus simple transit de mémoire Il n’y a pas plus contraignant qu’un transfert de contenu de mémoire. D’un appareil photo vers un iPod ou un ordinateur, on est souvent pris par le temps et le lieu. Le “Rapid Transit USB Transfer Devise” de chez Herrington propose la solution la plus pratique quelque soit le lieu du transfert. Ce petit boitier, vous permettra, par le biais d’une double connexion USB, de transférer tous les fichiers de votre appareil photo vers votre iPod, par exemple, en toute liberté, avec un taux de transfert relativement élevé (2,5 secondes pour transférer une photo de 2 Mo ou 12 minutes pour transférer une vidéo de deux heures).De plus, pour les possesseurs d’iPod, vous pouvez transférer par ce biais tous les titres achetés légalement sur iTunes vers cinq personnes au maximum. Rapid Transit fonctionne à l’aide d’une batterie rechargeable sur secteur, ou via un port USB.

Packard Bell lance son baladeur numérique Vibe 350 1 Go Dans la catégorie des baladeurs numériques à écran LCD couleur, Packard Bell lance son nouveau Vibe 350. Avec une Mémoire interne de 1 Go. Ecran 1.8», 65000 couleurs Tuner FM, et doté d’une batterie lithium-ion rechargeable garantie sur un an, il support plusieurs formats de fichiers MP3-WMAWMA DRM-WAV-M-JPEGJPEG. De plus, il contient aussi une fonction dictaphone. Ce Vibe 350, reconnaît la plupart des formats audio, même les fichiers WMA protégés. Il dispose aussi d’un port USB OTG lui permettant de communiquer avec un appareil photo numérique pour rapatrier et visionner vos photos sur le Vibe 350 sans passer par le PC.

APPLE TV La révolution sera télévisuelle Votre ordinateur occupe le centre de votre vie numérique. Votre téléviseur occupe le centre de vos loisirs audiovisuels. Mais qu’en est-il, si vous souhaitez regarder des clips vidéo, des bandes-annonces, des podcasts, des photos ou des vidéos YouTube sur votre téléviseur ? Avec un disque dur de 40 Go et dans un nouveau modèle de 160 Go, Apple TV propulse iTunes, et plus encore, sur grand écran !

Zikplay EWOO, pour contrôler iPod et iTunes La télécommande EWOO de Zikplay sert à contrôler un iPod et gérer sa bibliothèque dans iTunes. Livrée avec une station d’accueil pour iPod qui se relie au PC ou Mac par un port USB, sa belle connectique se complète d’une sortie audio optique, RCA et d’une S-Vidéo, la base faisant office de recharge du baladeur. Pour une meilleure gestion des fichiers l’EWOO possède un écran LCD couleur de 1,8» ainsi qu’une molette de navigation ressemblant à l’iPod. Son fonctionnement est assuré dans un rayon de 30 m et sa batterie lui permet de tenir 10 jours sans recharge.

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AUTO

ASTON MARTIN Modèle DB9

PUISSANCE ET ÉLÉGANCE

Premier modèle à sortir des nouveaux ateliers, la DB9 sera propulsée par un V 12 de 6 L qui avoisinera les 450 ch. L’innovation sera l’un des points forts avec beaucoup d’Aluminium, du magnésium, des poignées de portes englobées dans la masse et des portes qui s’ouvrent à 12°. Pour aérer cette cathédrale d’aluminium, le capot est agrémenté par des ouïes, ouvertures que l’on retrouve aussi, tradition oblige, sur le flanc des ailes avant. Côté performance, la DB9 atteindra les 300 Km/h dans la version cabriolet. La DB9 volante est pour sa part commercialisée en France depuis le Mois d’Avril. Quand on contemple la DB9, on voit en elle, son aspect sauvage, prêt à en découdre. La face avant reprend des optiques carénées, logées sous une bulle de verre. Ces derniers encadrent une large calandre, en forme caractéristique de «chapeau de gendarme». Sous ce long capot prend place «la salle des machines», abondamment remplie par un somptueux TEXTE RENÉ SOUNGALO et noble V12, 5.9. La poupe, plutôt suggestive, est à la fois rebondie et effilée. Sous les longs feux traversés par un bandeau assorti à la teinte de la carrosserie, prennent place deux généreuses sorties d’échappement. La très exclusive Aston Martin DB9 a tout d’un bolide furtif, qu’il est rare de pouvoir admirer. Mais la belle anglaise s’est laissée capturer !

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PERSO SANTÉ

comment dissiper la hantise de la prostate ? SOS, J’AI DES DIFFICULTÉS DE MICTION ! JE N’ARRIVE PAS À URINER. J’AI PEUR QUE CE SOIT LE DÉBUT D’UNE HYPERTROPHIE BÉNIGNE PROSTATIQUE. CETTE CRAINTE GRANDISSANTE INSPIRE LES PRÉJUGÉS SUR CETTE AFFECTION DE LA PROSTATE. LA MALADIE SE SOIGNE ! D’IMPORTANTS PROGRÈS THÉRAPEUTIQUES AVEC LA MULTIPLICATION DE NOUVEAUX TRAITEMENTS (MÉDICAMENTEUX, CHIRURGICAUX OU PHYSIQUES) ONT ÉTÉ MIS À LA DISPOSITION DES PATIENTS. CEPENDANT LA HANTISE DEMEURE. C’EST POUR METTRE FIN À TOUT CET A PRIORI QUE NOUS AVONS DÉCIDÉ DE LEVER CE COIN DE VOILE SUR CETTE PATHOLOGIE EN VOUS DONNANT DES CONSEILS POUR Y ÉCHAPPER. TEXTE KONAN KOUASSI

La prostate est au carrefour de la sphère génito-urinaire

Prostate

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PERSO SANTÉ

Pr. SANGARÉ SÉGA

Urologue et Enseignant à l’UFR des Sciences Médicales de l’Université de Cocody Abidjan

l’avis du spécialiste

L

’angoisse que les préjugés relatifs aux affections de la prostate nous inspirent est telle qu’une majorité d’hommes croit encore que « l’opération » de cette glande est synonyme de perte de la virilité. Ce qui explique qu’un bon nombre d’entre eux rechigne à se faire consulter ou à se faire opérer. Cette affection bénigne survient chez l’homme à partir de 50 ans. A plus de 70 ans, le risque augmente. Une personne sur trois est concernée dans le monde. Environ 39% des interventions au service d’Urologie du CHU de Treichville, selon le Professeur Sangaré I. Séga, urologue et enseignant à l’UFR des sciences médicales de l’Université de Cocody Abidjan. Anatomie de la prostate. La prostate est une glande faisant partie de l’appareil génital masculin. Elle est située en dessous de la vessie et devant le rectum. Sa taille est normalement celle d’une noix. Avec l’âge, elle augmente souvent de volume (1,6 g/an entre 25-30 ans : 15-20g contre 0,4g/an entre 3660 ans). Elle sécrète 10 à 15% du volume total du sperme, fluide qui transporte les spermatozoïdes. La prostate entoure la partie initiale de l’urètre, le canal par où l’urine s’évacue de la vessie. Elle n’a donc aucun rôle urinaire mais entraîne des symptômes urinaires parce qu’elle a traversé par l’urètre et peut le comprimer quand elle augmente de volume. Cette glande est le siège d’affections qui se décline en trois grands types : cas d’origine infectieuse ou inflammatoire (prostatite), tumorale bénigne (adénome) ou maligne (cancer). Toutefois, l’Hypertrophie Bénigne Prostatique (HBP) ou adénome est l’affection la plus répandue. Facteurs épidémiologiques et leurs traitements. L’hypertrophie de la prostate ou adénome, sans signe de malignité entraîne à des degrés divers, l’obstruction de la vidange vésicale. C’est la principale cause des troubles mictionnels de l’homme âgé. Les personnes âgées de plus de 50 ans sont les plus exposés. Le vieillissement favorise l’adénome. Parmi les autres facteurs incriminés dans la survenue du phénomène, on peut citer l’incidence raciale, les facteurs génétiques héréditaires, l’influence de l’activité sexuelle, l’alimentation et l’environnement. Les conséquences de l’obstruction de la vidange vésicale sont des troubles urinaires dont l’impact sur la qualité de vie du sujet n’est plus à démontrer. Ces troubles se traduisent par des envies pressantes d’uriner parfois accompagnées de fuite d’urine, suivis

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d’un accroissement de la fréquence des mictions et/ou des apparitions de mictions nocturnes souvent caractérisées par une nécessité « de pousser » pour uriner. Une faiblesse du jet et une miction qui n’en finit pas. Ces signes doivent vous amener à votre médecin traitant. S’il n’arrive pas à circonscrire la mal, il vous enverra chez un urologue (spécialiste outillé pour ce type de pathologie). Lui seul est habilité à infirmer ou confirmer vos doutes. Lorsque la gêne est légère, une simple surveillance annuelle peut suffire. La décision d’un traitement pouvant être remise à plus tard. En présence de complications (rétention aiguë d’urine ou impossibilité d’émettre des urines détenues dans la vessie, hématurie (présence de sang dans l’urine), infection urinaire, insuffisance rénale, calcul vésical, etc.), un traitement est envisagé. Il s’appuie sur les résultats d’explorations complémentaires poussés. Il s’agit des échographies (de la prostate, de la vessie et des reins), des tests sanguins (créatinine PSA) ou urinaire (ECBU). Un taux élevé du PSA indiquera une biopsie de la prostate en vue d’une meilleure évaluation diagnostic. Face à toutes ces manifestations, le Pr. Sangaré recommande donc « une expectative armée » qui décidera d’un traitement médical (des extraits de plantes, un inhibiteur de la 5 alpha réductase, des alpha bloquants) ou chirurgical (endoscopique ou à ciel ouvert), selon l’intensité des troubles. La chirurgie endoscopique (incision cervicoprostatique, résection transurétrale ou cunéiforme de la prostate) s’adresse aux adénomes dont la grosseur est inférieure ou égale à 40 g. Celle à ciel ouvert (adénomectomie transvésicale et rétropubienne) est indiquée pour une HBP de plus de 50 g. Conseils d’usage La sexualité étant un pan important de la qualité de vie de l’homme et, connaissant l’impact des troubles urinaires sur sa vie affective, socioculturelle et professionnelle, le Pr. Sangaré estime qu’il s’avère impérieux que tout homme de plus de 50 ans consulte son médecin pour un examen annuel de sa prostate. Parallèlement à cet examen annuel, il est recommandé d’éviter des situations pouvant mener à une congestion pelvienne (la constipation, les stations assises prolongées, les longues rétentions d’urines, etc.), de surveiller votre alimentation (éviter les repas trop épicés et trop riches en graisses) et pratiquer régulièrement une activité physique (jogging, la marche, la gymnastique).

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« IL S’AVÈRE IMPÉRIEUX QUE TOUT HOMME DE PLUS DE 50 ANS CONSULTE SON MÉDECIN POUR UN EXAMEN ANNUEL DE SA PROSTATE »



PERSO VÊTEMENTS

Look du manager moderne :

COSTUME CRAVATE

CISS ST MOÏSE Styliste Modeliste

VOUS VOULEZ OUVRIR DES PORTES. CONVAINCRE UN DÉCIDEUR. EN PLUS D’UN CV OU UN DOSSIER IMPRESSIONNANT, FAITES ATTENTION À VOTRE FAÇON DE VOUS VÊTIR. MÊME SI L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE, IL PERMET DE LE RECONNAÎTRE. CISS ST MOÏSE, STYLISTE-MODÉLISTE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE « TROPIC 105 », SPÉCIALISTE EN COUPE DE COSTUME NOUS DONNE LE DRESS CODE. TEXTE RENÉ SOUNGALO

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bidjan Treichville, Avenue 21 rue 23. Nous avons rendez-vous avec le jeune manager de « Tropic 105 » à ses bureaux. Lorsqu’il nous rejoint, Ciss St Moïse est superbement drapé dans son costume beige à rayures assorti d’une cravate. C’est l’exemple du cordonnier qui sait se chausser. « La tenue est la première carte de visite du manager. C’est à travers elle qu’il captive l’attention de sa clientèle », soutient-il. Il va plus loin. Son costume a la même couleur que sa voiture. Un détail, peut-être anodin, mais qui en dit long sur la rigueur qu’il s’impose. Il nous révèle au cours de l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder qu’il existe différents types de look en fonction des secteurs d’activité. Le manager moderne est un puriste. On retrouve ce dandy dans tous les secteurs d’activités. Principalement dans le domaine de la communication, il n’a pas de couleurs spécifiques. Il choisit celles qui lui permettent de se distinguer des autres. Cependant, la tendance chez les banquiers, c’est le gris anthracite, le bleu nuit et les autres variations du gris avec la chemise blanche toujours de rigueur. Le puriste a un goût beaucoup plus raffiné. Son style est strict. Il est regardant sur les détails. Prêt à en payer le prix. C’est un client assidu des ateliers de la haute couture. « Le manager doit apprendre à s’habiller selon les circonstances. Smoking, nœud papillon, chemise blanche à col cassé à l’oc-

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casion des diners galas. Son habillement donne un cachet spécial à l’évènement. En plus du smoking, le manager doit avoir au moins deux costumes noirs. Il est adapté à toutes les circonstances. C’est le costume passe-partout : mariage, entretien d’embauche, funérailles… » Conseille Ciss St Moïse. L’âge n’a aucune incidence sur le choix du puriste. COMMENT ENTRETENIR VOTRE COSTUME ? L’image du manager moderne a un coût. L’entretien des vêtements aussi. Ne soyez donc pas surpris de voir votre costume rétréci ou défraichi parce que vous aurez sollicité les services de votre voisin lavandier. Il vous est plutôt conseillé un pressing professionnel qui se chargera d’un nettoyage à sec et d’un fer à repasser conventionnel. La machine à laver n’est pas non plus l’approche idéale. La conservation des finitions prendra un coup. Vous avez cassé ou perdu un bouton ? En règle générale, l’intérieur du costume, en satin ou en polyester contient un bouton de rechange enfilé pour ce genre d’imprévu. Au cas où vous vous retrouvez sans bouton de rechange, rendez vous dans une mercerie pour vous procurer le bouton identique. Un costume ne se range pas n’importe où et n’importe comment. Compte tenu du fait qu’il s’abîme vite. Il est conseillé de le ranger dans une housse à costume en pre-

#1

nant soin avant tout de l’accrocher délicatement sur un cintre en bois de préférence pour protéger les plis conventionnels et de le protéger par un grand sachet plastique. COMMENT ENTRETENIR LES ACCESSOIRES DE VOTRE COSTUME ? Les cravates doivent toujours être pliées et rangées délicatement dans un fourreau à cravate. Les boutons de manchettes doivent aussi se ranger dans un coffret à manchettes pour garder leur aspect argenté ou plaqué or. Quant aux chemises, si elles sont blanches et 100% coton, il serait préférable de les faire nettoyer au pressing afin de conserver l’éclat de leur blancheur. Pour les chemises à manchettes, il faut veiller à suivre les mêmes plis au repassage. Venons-en aux chaussures. Elles complètent la beauté et l’allure d’un costume. Il faut avant tout insister sur la conservation des chaussures en y introduisant chaque fois un embouchoir. N’omettez pas de vous chausser à l’aide d’un chausse pied. Cela permettra une conservation du cuir de la partie arrière, si la chaussure est 100% cuir. Au cas où la chaussure est purement confectionnée en Daim, n’hésitez pas à la rafraichir régulièrement avec une bombe à Daim. Etes-vous un manager ou rêvez-vous de l’être un jour ? Le costume vous sera alors indispensable. Mais il nécessite aussi des sacrifices !


PERSO VÊTEMENTS

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PERSO RESTO

le repas d’affaires :

mode d’emploi

LE REPAS AUTOUR D’UNE TABLE AVEC DES CONVIVES EST PAR EXCELLENCE LE TEMPS OÙ LES QUALITÉS DE SAVOIR-VIVRE ET DE BONNES MANIÈRES SONT TESTÉES. COMMENT NE PAS COMMETTRE D’IMPAIRS ?

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ous devez négocier une affaire, conclure ou fêter un contrat, ou vous désirez tout simplement passer un agréable moment avec des relations d’affaires ? Le faire au cours d’un repas auquel vous convierez vos partenaires est tout indiqué. En effet, selon Florence Le Bras, auteur de « Le guide du savoir-vivre » aux Editions Marabout, le repas d’affaire est la circonstance idéale pour une discussion informelle autour d’une bonne table, permettant ainsi d’amorcer une bonne négociation. C’est aussi l’occasion privilégiée au cours de laquelle vous pourrez observer votre vis-à-vis afin de découvrir ses points faibles et ses points forts. Cependant, comme dans toute situation de vie en société, et ici encore plus qu’ailleurs, un minimum de règles de bienséance se doit d’être observé.

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CHOIX DU RESTAURANT Il se fera d’abord en fonction du standing. Souvenez-vous que le motif essentiel de votre démarche est celui de faire plaisir, en offrant un repas dans un cadre des plus agréables. Choisissez donc un grand restaurant où vous aurez entre autre l’avantage de la discrétion. Ensuite, préférez celui où l’on vous proposera une carte ouverte. Les restaurants à carte spécialisées sont à éviter afin de limiter les fautes de goût. Vous pouvez toujours, avant la réservation, demander à votre invité ses préférences concernant le type de restaurant. Réservez par l’intermédiaire de votre secrétariat, qui n’omettra pas de confirmer le matin du rendez-vous. ACCUEIL DES INVITÉS Si vous devez aller chercher vos invités, vous arriverez évidemment ensemble dans l’établis-

#1

TEXTE KATTY GISÈLE TOURÉ

sement. Dans le cas contraire, soyez le premier sur les lieux avec cinq à dix minutes d’avance. Il n’est en aucun cas question, pour vous, d’arriver en retard. Si possible gardez- vous de vous attabler aussitôt ; il peut vous être proposé un petit salon pour votre attente, ou à défaut, le bar. Quel que soit le cas, dès leur arrivée, il est poli de vous lever pour accueillir ceux que vous attendez. Un apéritif ne peut être ensuite commandé que sur leur avis, sinon passez directement à table. Par ailleurs, que ce soit au moment de vous mettre à table ou pendant le repas, sachez qu’ il ne vous faut jamais abandonner vos hôtes pour aller saluer une connaissance que vous apercevez dans le restaurant ; faites-lui plutôt un petit signe de la main. Vous ne pouvez vous permettre de saluer, sans toutefois oublier de présenter brièvement votre ou vos accompagnateurs, que si vous passez à proximité. Dans la même logi-


PERSO RESTO que, demandez à ce que l’on vous change de place lorsque vous reconnaissez quelqu’un à une table voisine de celle que vous devez occuper. PLACEMENT DES CONVIVES Cette tâche est en général allouée au maître d’hôtel (pour ce faire, il serait préférable d’informer d’avance celui-ci de la qualité de vos invités). S’il est occupé momentanément à une autre table, vous pouvez vous en charger; vous ne vous assiérez cependant qu’après avoir installé les autres. En la matière, une règle immuable : l’invité ne doit en aucun cas être placé dos à la porte ; par courtoisie, vous devez lui permettre d’avoir une vue d’ensemble de la salle. S’il est seul, vous serez installé face à face. S’ils sont plusieurs, celui qui est hiérarchiquement supérieur sera en face de vous, les autres à vos côtés. COMMANDE Elle ne sera jamais faite à l’avance car, a priori, vos goûts ne sont pas ceux des autres. Commandez sur place en vous référant à la carte. Soyez attentif à ce qu’elle soit distribuée aux autres avant vous, tout en les priant de faire leur choix. Le vôtre doit être rapide sans donner l’impression d’étudier minutieusement la carte. Si vous êtes un habitué, vous pouvez faire des suggestions à vos invités, car ils doivent en principe se laisser guider par vous. Mme Sonia Mascaretti , patronne du restaurant ‘‘La Case ébène’’ à Abidjan (sa clientèle fait partie des plus huppées de la place), recommande cependant d’ éviter de suggérer à des hôtes étrangers des mets auxquels ils ne sont pas habitués, sous le prétexte de les faire goûter à la gastronomie du pays. Vous risqueriez de constater malheureusement que votre démarche, pourtant bien intentionnée, n’a pas l’effet escompté. Certaines papilles gustatives sont en effet réfractaires dans un premier temps aux saveurs exotiques. LES VINS La carte des vins vous est présentée aussitôt après celle des mets. Même si vous n’êtes pas amateur de vin, offrez-en. Assurez-vous que votre choix convient à vos compagnons. En revanche, une femme doit par courtoisie, laisser le soin à son invité masculin de choisir. Si vous n’êtes pas connaisseur, vous pouvez vous en remettre au maître d’hôtel ou au sommelier.Pour inviter les autres à commencer leur plat, interdisez-vous le traditionnel « bon appétit ». « Faites l’impasse » sur l’entrée et le dessert, non seulement pour ne pas gêner votre partenaire, s’il est pressé, mais aussi pour éviter d’être soupçonné de saisir l’occasion de vous empiffrer. Néanmoins, imitez-le, s’il en fait la commande. Cependant, dans les repas d’affaire, il est recommandé de s’en tenir au café ou au digestif. USAGE DU PORTABLE Au cours d’une conversation importante, il est assez désagréable d’être interrompu par des coups de fil. S’il vous est difficile de fer-

mer votre portable, arrangez-vous avant votre rendez-vous pour que ces appels intempestifs soient limités. Il serait encore mieux de les transférer sur messagerie ou de confier votre appareil à votre secrétaire. RÈGLEMENT DE L’ADDITION Dans le domaine des affaires, c’est obligatoirement celui qui invite qui paye, mais il faut user de tact et de discrétion. Pour cela, lorsque le restaurant les accepte, il est mieux d’avoir sur soi sa carte bancaire ou de crédit. En tant qu’habitué, il vous est aussi possible de signer simplement une facture qui sera ensuite acheminée à votre secrétariat pour règlement ultérieur. Vous pouvez aussi vous assurer au préalable que l’addition ne vous soit pas apportée à table. Au moment opportun, prétextez d’aller vous laver les mains par exemple, pour passer régler à la caisse. Cela a l’avantage de vous permettre de vérifier la note et, si vous êtes une femme, d’éviter la situation embarrassante où votre invité se sentirait obligé d’insister pour prendre la note en charge. Vient le moment du départ. Vous l’amorcerez en concluant votre conversation. SI VOUS ÊTES L’INVITÉ • Soyez ponctuel. Il ne vous sera toléré que cinq minutes de retard. Ne décommandez que pour raison de force majeure. Dans ce cas, prévenez le restaurant. Le principe est de se laisser guider : • A table, attendez que l’on vous demande de vous asseoir en vous indiquant votre place. • Attendez que l’on vous invite à manger avant de commencer votre plat. • Demandez si nécessaire à celui qui vous invite de vous recommander des mets. C’est vous qui donnez le signal départ en vous levant à la fin de l’entretien. • Avant de vous séparer, n’oubliez pas de dire simplement « merci ». Le repas d’affaire est régi par tout un ensemble de règles de politesse et de savoir- vivre, en passant par les bonnes manières et l’étiquette. Raison pour laquelle, comme le souligne Mme Sonia Mascaretti, il peut être un couteau à double tranchant. Si vous êtes loin d’être un aficionado des convenances, il vaudrait mieux vous limiter strictement au cadre de l’entreprise. En effet, ce serait dommage de perdre la face en voulant faire bonne figure. LES RÈGLES ÉVOLUENT Certaines règles de savoir-vivre peuvent subir l’épreuve du temps, suivant l’évolution des mœurs. Elles deviennent pour ainsi dire périmées et sont supplantées par de nouvelles, soit parce qu’elles étaient dictées par des codes et conventions qui tiennent de traditions désormais dépassées, soit parce que l’on constate que leur application conduit finalement au contraire de leur intention, soit enfin par simple souci pratique. En ce qui concerne le repas d’affaire nous vous proposons quelques exemples : • Le vin peut se commander au verre :

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l’alcool est de moins en moins consommé pendant le repas. Boire un cru en mangeant n’est plus synonyme de raffinement. Bien au contraire, vous courriez le risque d’être soupçonné d’alcoolisme. La sobriété est donc de mise. Levez les éventuels scrupules de vos invités en passant la commande le premier avant de leur en proposer. • Le vin rouge peut se consommer avec du poisson. • La discussion professionnelle peut démarrer d’entrée de jeu : Les contraintes horaires de chacun peuvent être telles qu’il serait inutile de perdre du temps. Mettez à profit l’attente des mets commandés pour déjà commencer. • La dame qui invite se doit de régler la note. • Le choix d’un restaurant luxueux n’est plus systématique : il peut se faire au jugé, en optant plutôt pour un restaurant de standing moyen ou un restaurant spécialisé ou typique, en fonction de l’importance du contrat à signer, de la nationalité de votre partenaire, etc ... En plus, vous risqueriez moins d’être suspecté de gaspiller l’argent de votre entreprise. QUELQUES BONNES MANIÈRES À TABLE La serviette : Elle est disposée, soit sur votre assiette, soit dans l’un des verres. Vous ne la déposerez à moitié dépliée sur les genoux qu’avant de commencer à manger. La position des mains : Les mains, et non les coudes, se placent sur la table, de chaque côté des couverts. L’eau : elle ne vous sera proposée qu’après les vins, au moment de servir les plats. Abstenez-vous de boire avant d’avoir mangé. Les cocktails sont servis à la demande. Evitez d’être bruyant : Parlez d’un ton égal. Appelez les serveurs d’un petit doigt levé. S’ils tardent à réagir, vous pouvez ajouter un discret « s’il vous plait ». S’il vous faut éternuer, faites-le le moins bruyamment possible, la main devant le visage. Se moucher en dehors de la table. S’abstenir de fumer.

SONIA MASCARETTI Gérante Case Ébène

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TYCOON EVENT

Bridge Bank Group Côte d’Ivoire développe un partenariat avec les PME-PMI Bridge Bank Group Côte d’Ivoire, a organisé un séminaire de formation, jeudi 22 septembre dernier, à la salle Abissa II de l’hôtel Sofitel. Animé par le Pr. Alla Koua, du Centre International de Formation d’Etudes de Recherches de Conseil et d’Assistance (CIFERCA), cette rencontre a vu la participation de nombreux responsables des PME-PMI. Durée de la formation : une journée. Elle a porté essentiellement sur la définition des concepts de gestion et de management, l’étude des principaux outils de gestion commerciale, comptable, financière et humaine. Ecran et vidéo projecteur, Kakémonos, rétro projecteur et caméra. Le décor est planté. Dans la fraîcheur de la salle Abyssa II de l’hôtel Sofitel, M. Thierno Diarra, directeur des exploitations de Bridge Bank, explique aux auditeurs le contexte et l’importance de l’organisation d’un séminaire. L’initiation de cette séance de formation entre dans le cadre de la politique de fidélisation des clients entamée par Bridge Bank. Selon le directeur des exploitations, l’institution financière ambitionne de développer un véritable partenariat avec le cœur de cible (les PME-PMI). « Nous pensons donner les moyens à ces responsables d’entreprises en leur transmettant les outils d’une bonne gestion », affirme-t-il. Accompagner les PME-PMI dans leurs activités en leur apportant le financement. Mais aussi, en permettant une meilleure organisation, par l’amélioration de leur outil de gestion. Bridge Bank a réussi à créer un échange fructueux entre les différents participants. Le déjeuner offert à tous les auditeurs, n’a aucunement perturbé le partage d’expériences, poursuivi à table. Satisfait de ce séminaire, les participants ont tout simplement souhaités que, leur banque institutionnalise cette initiative. Rappelons que Bridge Bank Group Côte d’Ivoire, exerce sur le territoire ivoirien depuis 2002.

TEXTE EV. FRUITIER

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Pr. Alla Koua en pleine explication des méthodes de gestion

MM. Bohoussou Didier, Pr. Alla Koua et Latiff Rogen

Mme BA-Gomis Maïmouna

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M. Thierno Diarra face à la presse


TYCOON EVENT

MM. Latiff Rogen, Brou Allouette Honoré, Brou Kouamé et Okaingni O. Louis

M. Pascal Wadja

Echange de carnets d’adresses entre les participants

Mme Kouamé Françoise

M. Coulibaly Peha Jean-Michel

MM. Adanminakou Yannick et Aubert Gbeuly

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Mlle Coffi Brenda Lynn

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TYCOON EVENT

IDT (Ivoirienne de Distribution des Tabacs) Inaugure ses locaux à Vridi L’Ivoirienne DE DISTRIBUTION Des Tabacs (IDT), désormais représentant en Côte d’Ivoire de la British American Tobacco (BAT) a inauguré ses locaux sis à Vridi, vendredi 07 septembre dernier, en présence de M. Jonathan Dessouza, émissaire du célèbre cigarettier. C’est dans une ambiance festive, que MM. Aboubakar Fofana, DG d’IDT, Jonathan de BAT et le représentant du 1er Ministre ont livré leurs allocutions. Conscients de la mission difficile qui les attend, les responsables de cette structure et M. Jonathan Dessouza ont apprécié les conseils prodigués par le représentant du premier Ministre. Les employés visiblement heureux, n’ont pas boudés leur plaisir. C’est par une visite des locaux que la cérémonie d’inauguration a pris fin.

Le DG Aboubacar Fofana et M. Jonathan Dessouza. En arrière plan, le staff Managérial de IDT

TEXTE EV. FRUITIER

Discours du représentant du Premier Ministre

M. Jonathan Dessouza, représentant de BAT

Quelques membres de la famille IDT

Allocution du DG Aboubacar Fofana

Visite guidée des locaux par Aboubakar Fofana le DG

Inspection des entrepots avec le représentant du Premier Ministre

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JobAfrique est le seul site de recherche d’emploi en Afrique qui permet d’accéder à des services de recrutements personnalisés. JobAfrique permet : aux candidats, de saisir les CV et lettres de motivation en ligne afin de postuler aux offres d’emplois ou d’être remarqués par un recruteur. aux employeurs, de trouver des candidats, poster des offres d’emplois et de gérer des campagnes de recrutement en ligne. aux freelance, d’offrir leurs services en mettant leurs tarifs, expériences et disponibilités. aux chefs de projet, de poster ou de trouver un projet qui les intéressent.



La rentrée à l ’heure

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AGENDA DU MOIS D’OCTOBRE Assemblée Générale de la SITRALU Vendredi 07 octobre 2007, à 11 heures, les associés de la Société Ivoirienne de Transformation de l’Aluminium, SITRALU, seront en Assemblée Générale, au Cabinet Hoegah et Etté, Avocats associés, sis au Plateau, Rue Pierre Semard. Convoqués par M. Joseph Yao Koffi, expert-comptable diplômé,

désigné par l’ordonnance n° 617/2007, rendue le 12 février 2007, par monsieur le vice-président du Tribunal de Première Instance d’Abidjan, les associés de la SITRALU vont délibérer sur la situation de cette société au 30 juin 2007 afin de prendre les mesures qui s’imposent.

ARCHIBAT 2007

Les organisateurs à pied d’œuvre Le salon de l’architecture et du bâtiment, ARCHIBAT 2007, se tiendra du mardi 02 au samedi 06 octobre prochains à l’Hôtel Ivoire, ex-Union Postale Universitaire (UPU). Les promoteurs sont à pied d’œuvre pour assurer un succès total à cet évènement. Cette édition a pour thème : « concevoir et construire un meilleur cadre de vie en Côte

d’Ivoire, Architecture et développement durable ». Elle a eu lieue à l’occasion de la journée mondiale de l’architecture et de l’habitat.« concevoir et construire un meilleur cadre de vie en Côte d’Ivoire. Architecture et développement durable ». Il est organisé à l’occasion de la journée mondiale de l’architecture et de l’habitat.

Journée Mondiale du Tourisme 2007 Korhogo, Agboville et Man La date du 27 septembre est officiellement décrétée par les Nations Unies pour la célébration de la Journée Mondiale du Tourisme. Cette année, le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a décidé qu’au cours de la deuxième décade du mois d’octobre, trois villes (Korhogo, Agboville et Man) abritent à cet effet des manifestations éclatées. Une occasion mise à profit par le Ministre ivoirien du Tourisme et de l’Artisanat, Sidiki Konaté et ses collaborateurs pour passer en revue l’offre touristique, les grandes ambitions du cabinet pour de repositionner la destination Côte d’Ivoire.

HETEC A la rencontre des étudiants L’école supérieure des Hautes Etudes Technologiques et Commerciales (HETEC), organise un salon des grandes écoles. Objectif : aider les étudiants dans le choix des filières. Cette rencontre avec les étudiants a lieu du 25 septembre au 06 octobre au sein dudit établissement, sis au Plateau Dokui.

FIAT 2007 La RTI conviée à ce grand rendez-vous

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La conférence annuelle de la Fédération Internationale des Archives de Télévision (FIAT), se tient du vendredi 12 au Lundi 15 octobre, à Lisbonne au Portugal. Cette conférence verra la participation de dix (10) responsables en charge des archives de télévision de pays francophones (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Maurice, Mauritanie, Madagascar, Mali, Niger, Sénégal).

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POUR LA ROUTE…

r u l’duAprogrès i q f e A

Dakar, M. Nicolas Sarkozy, le nouveau chef de l’Etat français a rappelé aux jeunes d’Afrique que leurs ancêtres, occupés à regarder le soleil se lever et se coucher n’ont inventé ni la roue, ni la poudre à canon, et n’ont découvert ni l’Amérique ni l’Australie. Il a dit précisément ceci aux jeunes d’Afrique : « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire. Le paysan africain qui, depuis des

Les peuples peuvent être au firmament à un moment donné de l’Histoire, puis connaître par la suite la déchéance. Qu’il regarde dans l’histoire de son propre pays. Les recherches des savants tels que Cheikh Anta Diop ont largement démontré qu’il fut un moment dans l’histoire des hommes où les Africains étaient les peuples les plus avancés. Il y eut par la suite la régression et la déchéance. Oui, c’est vrai, au moment où l’Europe inventait tout ce que nous connaissons aujourd’hui, nous courions pieds

LES PEUPLES PEUVENT ÊTRE AU FIRMAMENT À UN MOMENT DONNÉ DE L’HISTOIRE, PUIS CONNAÎTRE PAR LA SUITE LA DÉCHÉANCE. millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a pas de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. » Sans vouloir entrer dans une polémique stérile, nous voudrions dire à M. Sarkozy que s’il peut y avoir du vrai dans ce qu’il dit, il est bon qu’il sache que l’histoire des peuples n’est jamais linéaire ou immobile ad vitam æternam.

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nus dans nos forêts et savanes et propulsions nos pirogues à la seule force de nos muscles. Mais l’Afrique a changé. Celle dont parle M. Sarkozy, celle qui ne connaît ni le progrès, ni l’aventure n’existe plus. Aujourd’hui l’Afrique innove, crée. Ils existent, ces Africains qui cherchent, qui découvrent, qui inventent. Ils sont dans la haute finance, dans les affaires, dans la science, dans l’industrie, dans les nouvelles technologies de l’information. Ils sont dans tous les domaines et partout, ces Africains. En Europe, en Amérique, en Asie, en Afrique. C’est de ces Africains que Tycoon a choisi de parler chaque mois.


POUR LA ROUTE…

Il est vrai qu’ils ne sont pas encore suffisamment nombreux pour impulser un vrai décollage de notre continent, mais les choses évoluent. Ce qui manque à nos pays, ce sont de vrais politiques de formation des élites. Presque partout sur la continent l’école est sinistrée, et le goût de l’effort rarement encouragé. Il serait temps que nos dirigeants y pensent. Les nouveaux « dragons » d’Asie ne sont pas passés par un autre chemin pour combler leur retard sur l’Europe et l’Amérique. Plus personne ne met aujourd’hui en doute le fait que dans quelques années, les plus grandes puissances économiques et technologiques au monde seront asiatiques. L’Afrique est certes en retard aujourd’hui. Mais répétons-le, l’histoire des peuples n’est pas figée pour l’éternité. Il nous appartient de réorienter nos politiques afin que nous puissions un jour chanter ces vers d’Aimé Césaire puisés dans son « Cahier d’un retour au pays natal » : « Et nous sommes debout, mon pays et moi, les

Votre

avis

Parce

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VENANCE KONAN

L’AFRIQUE EST-ELLE RÉFRACTAIRE AU DÉVELOPPEMENT ?

que l’Afrique a besoin d’exemples

OCTOBRE_2007

cheveux dans le vent, ma main petite maintenant dans son poing énorme, et la force n’est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille la nuit et l’audience comme la pénétrance d’une guêpe apocalyptique. Et la voix prononce que l’Europe nous a pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences, car il n’est pas vrai que l’œuvre de l’homme est finie que nous n’avons rien à faire au monde que nous parasitons le monde qu’il suffit que nous nous mettions au pas du monde mais l’œuvre de l’homme vient à peine de commencer et il reste à l’homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l’intelligence, de la force et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête et nous savons maintenant que le soleil tourne autour de notre terre éclairant la parcelle qu’à fixée notre volonté seule et que toute étoile chute de ciel en terre à notre commandement sans limite. »

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