TYCOON N°4

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Parce

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que l’Afrique a besoin d’exemples

JANVIER _2008

PRIX : 2000 F.CFA

Charles Kié

LE TALENT ET LA RIGUEUR LUCIE AVOAKA C’EST L’ASPECT MANAGERIAL EN SANTé QUE JE voudrais réaliser dans le secteur privé médical LAMINE KONE LE BON MANAGER ON L’APPRéCIE EN SITUATION CONCURRENTIELLE C A S D ’ E N T R E P R I S E U N I L E V E R CÔT E D ’ I VO I R E : LU T T E CO N T R E L A C A R E N C E D E S ALIMENTS EN VITAMINE A CONSEIL RESSOURCES HUMAINES RéUSSIR VOS ENTRETIENs D E M A N A G E M E N T P E R S O C O A C H I N G C O M M E N T P R E N D R E L A PA R O L E E N P U B L I C


AVANT-PROPOS

c’est notre

s t r i i o h e C’est l’histoire d’un billet de banque De la plus forte valeur faciale Neuf, lisse, beau... Que tout le monde désire... veut... C’est l’histoire d’un autre billet de banque De même valeur Vieux, froissé et pas beau... Epuisé par sa trop grande circulation Mais que tout le monde désire... Malgré tout ! Et veut... Avec la même force !

KEEP FOCUSED C’est l’histoire des hommes... Un jour grands, beaux et fiers Trustant les sommets du succès Un autre... grands, pas beaux, plus très fiers Eprouvés par l’échec Au creux de la vague, en proie au doute... Pourtant, comme ces valeureux billets Notre valeur ne change pas Nous nous devons de continuer d’agir Parce que c’est notre histoire Et mieux que quiconque Nous devons l’écrire De gré et avec force !

WEGNON FABRICE SA

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ÉDITO

Au-delà de l’espoir… le temps de ARISTIDES NKENDA NKENDA RÉDACTEUR EN CHEF

l’Action

Et voilà notre continent en 2008, avec un solde non négligeable de crises, escalades et fléaux ; de pratiques et modes de pensées somme toute à l’arrière-garde d’une émergence chaque fois promise, chaque fois annoncée, mais toujours repoussée. Peut-on, pour autant, faire abstraction des réels motifs de satisfaction ou d’encouragement ou, tout au moins, d’espoir pour l’édification d’une autre Afrique, chaque jour observables, ici et là, sur le continent ? Que dire du timide mais quasi-irréversible mouvement d’affranchissement de la tutelle occidentale qui se donne à lire à travers, entre autres, une réorientation des échanges commerciaux où l’Empire du milieu occupe une place de plus en plus significative ? De la nouvelle dynamique de coprospérité et de coopération Sud-Sud initiée entre pays africains pour se soustraire aux liens des professions de foi et promesses sans lendemains longtemps entretenues par le fallacieux principe de solidarité internationale ? Globalement sur le continent, il est à noter un enracinement croissant de la culture de la bonne gouvernance, de même qu’une prise de conscience collective progressive de ce que la force de l’Afrique réside dans son historicité, dans sa capacité ou non à se construire, à se fédérer et à parler d’une seule et même voix. Tout aussi encourageants sont la prise de conscience des acteurs économiques et sociaux africains quant aux enjeux majeurs du monde contemporain, la performance des entreprises et le bouillonnement culturel qui marquent une réelle avancée sur le chemin de la réduction de la fracture entre l’Afrique et le reste du monde. A cet effet, le lancement réussi du premier satellite africain, RASCOM-QAF1, restera un événement historique majeur, pour les générations actuelles et à venir d’Africains. Les Africains entament l’année nouvelle, avec des exemples à suivre dans de multiples domaines, et les motifs d’espoir pour une Afrique nouvelle ne manquent guère. Mais s’il y a des raisons d’espérer, il est surtout temps et urgent d’agir. Agir : c’est la devise de votre magazine, Tycoon, et de l’ensemble de l’équipe qui œuvre à sa production. Agir : c’est également tout le mal que nous pouvons souhaiter à l’Afrique et aux Africains, au titre de l’année 2008.

VENANCE KONAN CONSEILLER À LA RÉDACTION

la rédaction

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Sommaire 03

AVANT PROPOS C’est notre histoire ...

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EDITO Au-delà de l’espoir... le temps de l’Action

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CONFIDENTIEL

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BUSINESS NEWS

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LE HIT DE L’ACTUALITÉ

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DEMAIN LEUR APPARTIENT LAMINE KONÉ, Directeur Général de MCT CARRIER «Le bon manager, on l’apprécie en situation concurrentielle» CHARLES SIRANSY, Manager chez ibm corporation Monsieur Projets

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De l’ombre à la lumière GERMAIN KOUASSI KOUAME, Enseignant-Chercheur, Premier Ivoirien titulaire d’un Doctorat en Grammaire «Je veux réaliser une grammaire Baoulé»

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On The Way ELISABETH KOUADIO ALLUI, Titulaire d’un Master en Marketing, Major de la promotion 2006-2007 MISS MAJOR OUÉDRAOGO LOMÉ JEAN VALÉRY, étudiant en DESS Finances-Comptabilité «Y arriver au prix de l’effort»

GURU 38

L’Invité de la rédaction CHARLES KIE, PDG de CITI BANK Afrique de l’ouest «J’assume ma rigueur»

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TÊTES D’AFFICHE LUCIE FLAVIE EHUI AVOAKA, Directrice générale de L’ «Espace Médical Santa Maria» (ESMA). Lauréate de la 1ère édition de Cartier Women’s Initiative Awards 2007 «C’est l’aspect managérial en santé que je voudrais réaliser dans le secteur privé médical» OLIVIER LAOUCHEZ, PDG de Trace TV Le Black qui voulait “libérer la parole” en France #4

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que l’Afrique a besoin d’exemples

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DOSSIER SPECIAL COACHING - Réussir en Afrique - La délégation participative : l’ultime étape du coaching

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VIE D’ENTREPRISE Découvrons le juriste de banque : un métier d’avenir

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CAS d’ENTREPRISE - UNILEVER Lutte contre la carence des aliments en vitamine A - LES TELEVISES INTERACTIFS CASH & GO ET L’APPEL EN OR Le binôme qui fait des heureux

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COMPRENDRE LA BOURSE

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CONSEILS • Communication L’élaboration d’une stratégie de communication

S.A.R.L au capital de 1 000 000 F.CFA 2 Plateaux, 4ème Tranche - derrière Station Shell, Bd Latrille, Carrefour Las Palmas 06 BP 627 Abidjan 06 - Côte d’Ivoire Tél.: + 225 22 42 67 45 • Fax : + 225 22 42 68 31 e-mail : tycoon@espace-image.net

Secrétaire de rédaction Jean-Hippolithe DRUIDE Directeur artistique Cheick Oumar DIABY Iconographie Abed AMON, Jean-Claude N’GUETTA Réviseur José AYITÉ Photographes Pascal GUÉRINEAU, Arsène ÉHOUMAN Ont collaboré à ce numéro Kouassi KONAN, Roselyne AKA Patrick MALANGA, Loïc Alain PATRICK Ev. FRUITIER, Aurore AMANY Katty Gisèle TOURÉ, René SOUNGALO

GUIDE UPDATE Technologie : la mesure de l’instant

Responsable régie Éric ADIGO

AUTO LEXUS LF-A : le concept avant la série

Responsable commerciale Marinette Ésika NDANGI

PERSO DECO

Responsable stratégie et développement Leticia N’CHO

Relooker son intérieur

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ESPACE IMAGE RÉGIE

Conseiller à la rédaction Venance KONAN

• NTIC Pourquoi un Site Internet pour les entreprises africaines ?

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Rédacteur en chef Aristides NKENDA NKENDA

• Finances Nécessité d’une approche prévisionnelle

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que l’Afrique a besoin d’exemples

Administrateur général Félix HODONOU

• Fiscalité Les contrôles fiscaux

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Parce

Directeur de la publication Fabrice SAWEGNON

• Ressources humaines Réussir vos entretiens de management

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PERSO/SANTE La ménopause : franchir le cap en douceur

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Tycoon Event

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AGENDA

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Pour la route De la nécessité du changement

TEXTES Jean-Hippolithe Druide

Graphicolor M.Georges Abou-Jamra à nouveau, président Le conseil d’Administration de Graphicolor a décidé de reconduire M. Georges Abou-Jamra dans ses fonctions de Président Directeur Général. Sous réserve de renouvellement de son mandat au cours de la prochaine Assemblée Générale. C’est ce qui ressort des termes d’une délibération publiée le 23 novembre 2007. Située, 15 rue des ForeursZone 3, Graphicolor est une SA au capital de 250 millions de FCFA. Elle a pour domaine d’activité la photogravure et l’impression numérique.

Programme post-crise

La Grenobloise d’Electronique et Automatismes «G.E.A», a choisi de jouer sa partition dans la reconstruction de la Côte d’Ivoire d’après crise. Le conseil d’administration de cette société, dans un procès verbal en date du 13 novembre 2007, a décidé de procéder à l’ouverture d’une succursale à Abidjan. M. Grigori Zaslavoglou a été nommé Directeur de ladite filiale. «G.E.A» est une société de droit français au capital de deux millions quatre cent milles (2.400.000) Euros.

Finances Bientôt une autre Banque Annoncée parmi les banques qui ont obtenu l’autorisation d’exercer sur le territoire ivoirien, Diamond Bank Bénin vient donner un signal fort de sa détermination. Le conseil d’administration, suite à une délibération, en date du 20 août 2007, a décidé de l’ouverture de Diamond Bank Côte d’Ivoire. Ayant pour objet, toutes opérations de banque dans les limites fixées par réglementation bancaire en vigueur, en Eburnie. M. Kouakou Kouadio Benjamin est nommé représentant légal de cette structure. Siège social : Plateau, Immeuble les Acacias, 7ème étage, Boulevard Clozel. Diamond Bank Bénin est une société anonyme au capital de 13 milliards de FCFA.

Atlantic Insurance Group “AIG”

Impression (France)

Le conseil d’administration de la société Atlantic Insurance Group «AIG», a nommé M. Pierre Magne en qualité de représentant légal de cette compagnie d’Assurances. A en croire le procès-verbal du 16 novembre 2007, publié le 21 du même mois. Il ressort dudit document, l’ouverture d’une agence pour activer, la gestion de filiales des sociétés d’assurances et de mutuelles en Côte d’Ivoire. Atlantic Insurance Group «AIG», est une société de droit Togolais au capital de 5 milliards de FCFA.

Distribution Edipresse Récépissé 20/D du 18 octobre 2007

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Dépôt légal En cours

L’équipe dirigeante reconduite Les actionnaires de la société, Les Bois de San Pedro ‘‘LBSP’’ont tenu une Assemblée Générale extraordinaire, le 24 juin 2007. Le procès-verbal des délibérations, enregistré le 05 octobre 2007 précise le renouvellement des mandats des administrateurs et des commissaires aux comptes. Ainsi, MM. Alain Guilleman et Koffi Akossay ont été reconduits respectivement en qualité de commissaire aux comptes titulaire et commissaire suppléant. Les actionnaires ont également renouvelé les mandats d’administrateurs de MM. Gilles Thanry, Paul Thanry, Guido Bayens et Claude Thomas. A noter que la ‘‘LBSP’’est une société anonyme au capital de 1,650 milliards de FCFA.

Société Ivoirienne de Transit en Côte d’Ivoire ‘‘S.I.T-CI’’ Bientôt opérationnelle Le paysage du transit ivoirien s’est enrichi d’une nouvelle société dénommée, Société Ivoirienne de Transit‘‘S .I.T-CI’’, depuis le 11 novembre dernier. Une SARL au capital de 50 millions de FCFA. Elle aura pour objet : le Transit, le Transport, le Fret Aérien et Maritime, la consignation, la manutention, l’Emmagasinage, le Warrantage et toutes opérations connexes s’y rattachant.

Fusion HOUDAPLAST-AFCA Une affaire de gros sous La société HOUDAPLAST et l’Association Foncière et Commerciale Africaine ‘‘AFCA’’ ont établi un projet de fusion. HOUDAPLAST serait prête à payer la coquette somme de 297.823.990 FCFA, pour la fusion par absorption de l’AFCA. Les termes de l’acte sous seing privé en date du 12 novembre 2007, révèlent que le projet a été établi sous la condition suspensive de l’approbation de la fusion, par l’assemblée générale extraordinaire de la société HOUDAPLAST.

Société Ivoirienne de Produits Tropicaux et Alimentaires ‘‘TROPIVAL’’

Conception graphique & réalisation Espace Image Régie

Tirage 5 000 exemplaires

Les Bois de SAN PEDRO ‘‘LBSP’’

Grenobloise d’Electronique et Automatisme «G.E.A», s’annonce

Commerciale Fanta TOURÉ

PERSO COACHING Comment prendre la parole en public

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Confidentiel CONFIDENTIEL

CORPORATE

M. Pierre Magne désigné représentant légal

M. Malick TOHE nommé PCA Le conseil d’administration de la Société Ivoirienne de Produits Topicaux et Alimentaires ‘‘TROPIVAL’’, a décidé de nommer M. Malick Tohé, en qualité de Président du Conseil d’Administration ‘‘PCA’’. La nomination enregistrée le 29 novembre 2007, intervient suite à la démission de Monsieur John Dunbar. ‘‘TROPIVAL’’ est une Société Anonyme au capital de 5.060 000 000 de FCFA.

news #4

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BUSINESS NEWS

Croissance Le PIB devrait atteindre 1,7% en 2008

L’obligation de la Société de Transport Abidjanais (SOTRA) a récemment enregistré sa première cotation à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), selon un communiqué publié par la direction générale de cette entreprise. Cette admission de la SOTRA à la BRVM, au compartiment des obligations, fait suite à l’émission qu’elle avait réalisée (obligation de 6,80% pour la période 2007-2012) et qui avait permis de mobiliser 10,2 milliards de FCFA. Selon M. Philippe Attey directeur général de la SOTRA, l’objectif visé est d’obtenir les ressources nécessaires au financement d’un vaste programme de renouvellement de son outil de production et de la modernisation de son exploitation. Le directeur général de la BRVM, M. Jean Paul Gillet, a expliqué pour sa part que : ‘‘le choix d’une opération sur le marché est guidé par l’adéquation entre les possibilités offertes et les besoins de l’entreprise’’. Avant d’ajouter : ‘‘La SOTRA a des besoins importants de capitaux à moyen terme pour financer ses nombreux investissements’’. Grâce à l’emprunt obligataire, la SOTRA a entamé la mise en œuvre des principaux axes de son plan de développement, à savoir : l’introduction de la nouvelle billettique, l’acquisition d’autobus neufs, la construction de 10 nouveaux ‘‘bateaux bus’’ en décembre 2008 et la construction de nouvelles gares lagunaires.

Le ministre des Infrastructures économiques Annonce la reprise des travaux du 3ème pont Dans une interview accordée à un quotidien de la presse nationale le 26 novembre 2007, M. Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques a annoncé la reprise des travaux du 3ème pont Riviera-Marcory à la fin du mois de juin 2008. Après discussion avec les responsable du groupe Bouygues en France. Selon le ministre, le concessionnaire Bouygues s’est dit prêt à accompagner la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de ce projet. Il est important de souligner que l’opération de dédommagement des personnes déguerpies, a été entièrement bouclée en 1999. L’Etat Ivoirien devra approcher les bailleurs de fonds pour l’actualisation des dossiers à la fin premier trimestre 2008, de sorte que les travaux puissent effectivement démarrer à cette période.

PHOTO AFP

Transport La SOTRA en bourse

Une mission du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par M. Arend Kouwenaar a séjourné à Abidjan du 12 au 26 novembre 2007. Cette mission a indiqué que la croissance du PIB devrait atteindre 1,7% en 2008, du fait d’un début de reprise dans un certain nombre de secteurs et des investissements privés qui se sont remis à croître pour la première fois, depuis 1999. Le but de la mission était d’évaluer avec les autorités, les progrès qui ont été réalisés dans la mise en œuvre du programme 2007 appuyé par l’Assistance d’Urgence Post Conflit (AUPC). Elle était également l’occasion de discuter des politiques économiques 2008, qui seraient aussi soutenues par une assistance additionnelle AUPC. Le gouvernement ivoirien et la mission sont parvenus à un accord, ad référendum, sur les grandes lignes d’un programme 2008. Après finalisation, le programme sera soumis à la revue de la Direction Générale et l’approbation du Conseil d’Administration du FMI. Objectifs : sortir la Côte d’Ivoire de sa stagnation économique et la ramener sur son rythme de croissance des années d’avant crise ; maintenir les grands équilibres macroéconomiques et renforcer la bonne gouvernance et la transparence.

Cacao-culture Trois (3) milliards de FCFA pour lutter contre le travail des enfants Le rapport sur l’enquête pilote relative au travail des enfants dans les plantations a été publié le 2 décembre 2007. Le plan d’action contre la traite et le travail des enfants adopté par le gouvernement, le 20 septembre dernier, nécessite trois (3) milliards FCFA, dont deux (2) devront être déboursés par l’Etat ivoirien. Le principal enjeu de ce plan est relatif à la lutte contre les pires formes du travail des enfants dans tous les secteurs de l’économie, notamment dans celui de la culture du cacao. Il pèse sur notre pays, une présomption d’exploitation du travail des enfants dans

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les plantations de cacao. Si bien que le cacao de Côte d’Ivoire est menacé d’embargo sur le marché international. L’enquête révèle par ailleurs, qu’il existe une réelle volonté d’approbation de la lutte contre le travail des enfants, par les producteurs. Il apparaît aussi que la majorité (71%) des enfants enquêtés vivent avec au moins un des parents. 26% ont un autre lien de parenté avec le chef de ménage (frère, sœur, oncle, beaux-parents, etc.). Par contre, moins de 3% des enfants interrogés disent n’avoir aucun lien de parenté avec le chef de ménage.

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Don La BAD octroie 31,43 millions de dollars US à la Côte d’Ivoire Dans un communiqué publié le 6 décembre 2007, la Banque Africaine de Développement (BAD) a annoncé que la Côte d’Ivoire bénéficiera d’un don de 31,43 millions de dollars US. Ce don qui servira à financer un projet d’appui institutionnel multisectoriel, à la sortie de crise, a été approuvé par le Conseil d’Administration du Fonds Africain de Développement et le guichet concessionnel du groupe Banque Africaine de Développement (BAD). Le projet d’appui vise à contribuer à la restauration du fonctionnement des services publics dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement rural dans les zones du Centre, Nord, et Ouest du pays, touchées par la crise. Il permettra également de renforcer les capacités des structures publiques ; les organisations de la société civile ; de former/recycler environ 12.500 agents de l’Etat et des services sociaux et d’encadrer 260 coopératives.

La Banque Mondiale promet environ 140 milliards à la Côte d’Ivoire M. Bernard Harbone, Représentant résident de la Banque Mondiale a annoncé le mardi 27 novembre 2007, en marge de la réouverture du Centre d’information public de la Banque Mondiale, que l’institution pourrait mettre environ 140 milliards de FCFA à la disposition de la Côte d’Ivoire en janvier 2008. Cela, sous condition. Cette somme ne sera allouée à notre pays que sous réserve : de l’apurement de la dette de 478 millions de dollars ; la mise en place, au début de l’exercice 2008, d’un cadre macroéconomique satisfaisant et de quel-

IGR Le pouvoir d’achat va baisser de plus de 6% Le collectif des salariés du privé et agents de l’Etat, présidé par M. Koné Sango Youssouf a dénoncé, dans une déclaration produite le samedi 1er décembre 2007, la reforme de l’Impôt Général sur le Revenu (IGR). Le texte reformé de l’IGR entraînera, selon lui, une baisse générale allant jusqu’à plus de 6% du pouvoir d’achat des travailleurs. Pour le collectif, cette reforme qui entre en vigueur en janvier 2008, est inadaptée au contexte actuel. ‘‘ En effet, il ressort que de façon globale, la nouvelle mesure adoptée conduira à une baisse du revenu net des salariés avec d’importantes réductions pour certaines catégories’’, a déclaré M. Koné. Par ailleurs, le président du collectif entend rencontrer très bientôt les organisations syndicales afin de les emmener à engager des actions légales pour la suppression pure et simple de cette mesure qui, selon lui, pénalise le salarié Ivoirien déjà affaibli.

ques réformes structurelles dans les secteurs de l’énergie, des finances publiques et du binôme café-cacao. Il s’agit d’un don qui servira pour la relance de l’économie ivoirienne, pour un appui à la gouvernance. M. Bernard Harbone a également annoncé que la Banque Mondiale va procéder à la réactivation de quatre projets d’investissements pour un montant non décaissé de 104 millions de dollars, dans le domaine de l’éducation, le développement rural…avec en prime un don de 12 millions de dollars pour la lutte contre le VIH/Sida.

LE CHIFFRE DU MOIS

500 Milliards de F.cfa Un (1) milliard de dollars US, soit 500 (cinq cents)milliards de F.CFA. C’est le montant annoncé, mardi 18 décembre 2007, dans un communiqué du ministère de l’énergie et des mines, par des investisseurs américains. Cet argent servira à un projet de construction d’une usine pétrochimique dans la ville de San Pedro (Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire). Cette industrie sera pilotée par la société ‘‘Houston Texas’’ et le gouvernement ivoirien.

L’IMAGE DU MOIS PHOTO EKA

PHOTO AFP

BUSINESS NEWS

Ils ont également besoin de croire en l’espoir que tous, plaçons en cette année 2008

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LE HIT DE L’ACTUALITÉ

PHOTO EKA

PHOTO EST-LOKO

LE HIT DE L’ACTUALITÉ

JOSÉ DOMINIQUE LOKO

Coup de cœur

60 ans d’activités sans répit Combien de managers a-t-il formés ? Bien malin, qui répondra à cette question. Discret et travailleur chevronné, José Dominique Loko mérite qu’on le célèbre. En 1948, il débute ses activités par le cours para-scolaire de dactylographie, à Treichville. José Dominique Loko étend ensuite sa toile sur Dimbokro en 1954, à Bouaké en 1956, avant de s’installer définitivement à Abidjan, en 1959. Objectif : orienter les populations vers la formation professionnelle qualifiante. Immeubles flambant neufs. Equipements et matériel didactique de pointe. Paiement régulier des impôts et des salaires, personnel qualifié…Cet ensemble, on s’en souvient, avait permis au Groupe LOKO de remporter la palme de l’excellence, lors de l’évaluation des établissements d’enseignement supérieur privé. Soixante( 60) ans d’intenses activités, sans répit. Pierre après pierre, il a bâti. Mille fois merci !

TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

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Coup de gueule TEXTE RENÉ SOUNGALO

RESEAU ROUTIER DE CÔTE D’IVOIRE ON EST PASSE DES NIDS DE POULES… AUX PIEGES À ELEPHANT. Depuis une décennie, le réseau routier de Côte d’ivoire dans sa globalité, n’a presque pas subi d’entretien. C’est la croix et la bannière pour circuler dans la quasi-totalité des communes de la ville d’Abidjan et de l’intérieur du pays. Pour cause, les voies routières souffrent d’une dégradation avancée de leur bitume. La palme d’or de ce triste constat dans notre capitale économique, revient à l’axe menant à la commune d’Abobo par le zoo. Par ailleurs, sur la côtière, les nids de poules se sont mués en pièges à éléphant. Les conséquences de cette situation sont souvent désastreuses : accrochages, retards au travail, embouteillages, pire, danger de mort. Une chose est de construire des routes, mais une autre est de les entretenir. Que faisons-nous donc des taxes et autres prélèvements destinés à l’entretien routier ?

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LE HIT DE L’ACTUALITÉ

Coup de maître TEXTE Konan Kouassi

M. MARTIN DJEDJES, DG DE LA BIAO DISTINGUé À LISBONNE Africa Finance and Investment Forum 2007. Un forum dont l’objectif est le développement des affaires et des investissements dans les secteurs privés et parapublics africains, a eu lieu, du 5 au 7 décembre 2007, à Lisbonne au Portugal, en marge du sommet des Affaires UE-Afrique. C’est au cours de cette soirée gala organisée par l’European, Marketing Research Center (EMRC), que M. Martin Djedjes, Administrateur et DG de la BIAO, a reçu le prix, EMRC AWARD 2007. Ce trophée vient récompenser le parcours exceptionnel de celui que ses pairs appellent dans le milieu, l’ «orfèvre des finances», à la tête d’institutions financières et bancaires nationales et internationales, notamment la BICICI, BICIBAIL, ECOBANK et BIAO. Grandissime ce coup de maître. Bravo l’artiste !

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way DEMAIN LEUR APPARTIENT : • Lamine KONÉ «Le bon manager, on l’apprécie en situation concurrentielle» • Charles SIRANSY Monsieur Projets DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE : • Germain KOUASSI KOUAMÉ «Je veux réaliser une grammaire Baoulé» ON THE WAY : • Elisabeth KOUADIO ALLUI MISS MAJOR • Ouédraogo LOMÉ JEAN VALÉRY «Y arriver au prix de l’effort» 18

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

DEMAIN LEUR APPARTIENT

LAMINE KONÉ

40 ANS DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MCT CARRIER, PLATE FORME DU LEADER MONDIAL DE LA CLIMATISATION

“LE BON MANAGER, ON L’APPRÉCIE EN SITUATION CONCURRENTIELLE” AU DÉBUT DES ANNÉES 1990, LAMINE KONÉ, JEUNE INGÉNIEUR FORMÉ EN ALLEMAGNE, ARRIVE DE FAÇON impromptuE DANS LE MONDE DE L’ENTREPRISE. SA RIGUEUR INTELLECTUELLE, HÉRITAGE DE SA FORMATION, L’AIDE À COMPRENDRE RAPIDEMENT LES DOSSIERS QUI LUI SONT soumiS. CHEZ COGIM TECHNOA, IL PASSE NEUF (9) ANS ET PREND LES COMMANDES DE LA SOCIÉTÉ. EN 2004, IL A L’OPPORTUNITÉ DE S’ASSOCIER AU GROUPE FRANÇAIS, LDFS, BASÉ À MARSEILLE. ILS REPRENNENT MCT CARRiER et koné en devient l’UN DES PRINCIPAUX ACTIONNAIRES. DEPUIS LORS IL EN EST LE DIRECTEUR GÉNÉRAL et COUVRE 10 PAYS EN AFRIQUE À PARTIR D’ABIDJAN. TEXTE Loïc Alain Patrick

C

’est en Allemagne qu’il flirte avec le “Froid”. En 1986, Lamine Koné, 19 ans, décroche son Bac E, au Lycée Technique d’Abidjan Cocody. Il intègre l’Académie de Stuttgart parce que lauréat d’un concours doté d’une bourse de la Fondation allemande, Karlsberg Gesellschaft. Au bout de cinq (5) ans, il obtient son diplôme d’ingénieur généraliste (Arts et Métiers). Mais son contact avec l’univers du froid industriel se fera, en 1992, sous les tropiques. Il vient d’achever ses

sait de la Guinée. Le secteur d’activité est nouveau à Abidjan. L’offre l’intéresse. Il est pourtant inscrit en DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies) à l’Insaac de Lyon. Il entend simplement s’occuper pour les vacances. «J’ai voulu faire un job des vacances, puis repartir tranquillement à Lyon», confie-til. Lamine Koné est embarqué de façon inopinée dans cette vie de l’entreprise. Il abandonne le DEA pour affronter ce challenge. Finalement l’usine ne voit pas le jour. Mais en lieu et place, c’est plutôt une société de climatisation. L’homme d’affai-

« CEUX QUI NE FONT PAS D’ERREURS SONT CEUX QUI N’AGISSENT PAS» études et un an de recherche fondamentale chez Mercedes à Stuttgart. Pendant son bref séjour en Côte d’Ivoire, Lamine Koné fait alors la connaissance d’un ressortissant français. Dans leurs échanges, il ressort qu’il a besoin d’un ingénieur pour conduire une usine de fabrication de panneaux de chambres froides qu’il délocali-

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res français avait, à partir de York-France, basé à Nantes, obtenu une carte de représentativité de la société américaine York, spécialisée dans le domaine. Il propose de créer avec Lamine la société Afrique Réfrigération. Ce dernier accepte et occupe le poste de Directeur Technique. Joue aussi le rôle de manager. Organise toutes les

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

fonctions techniques de l’entreprise. Sa formation lui permet d’accéder rapidement à la compréhension technique des dossiers qui lui sont proposés. L’aventure dure trois (3) ans. Comment devient-il alors l’un des principaux actionnaires et Directeur Général de la plate forme du leader mondial de la climatisation, MCT Carreer ? «J’ai eu la chance à cette époque de faire de très grands projets en Côte d’Ivoire et dans la sous-région avec de grands architectes tels que Pierre Fahkoury… Cela m’a permis, explique-t-il, de me former dans la gestion de grands projets du bâtiment». Mais, attention ! Climatisation ne rime pas forcément avec bâtiment. Par exemple à des températures très basses, le

DEMAIN LEUR APPARTIENT

Directeur Général Adjoint et Directeur Général. En 2004, il a l’opportunité de s’associer au groupe français, LDFS, basé à Marseille pour reprendre MCT Carreer qui fait de lui l’un des principaux actionnaires et qu’il dirige depuis lors. Une part de marché mondial de l’ordre de 20%. Soit 25 à 30% en Côte d’Ivoire. Leader sur la place aujourd’hui, ce qui n’était pas le cas il y a trois (3) ans. «Les anciens propriétaires avaient axé leur politique commerciale sur les marchés captifs. Pas d’appels d’offre. Le bureau d’étude avait été délocalisé à Marseille», explique-t-il. En Trois (3) ans le chiffre d’affaires de 3,5 milliards est passé du simple au quadruple. A propos de modèles, il préfère d’abord parler

Son approche managériale est toute simple : déléguer le maximum de pouvoirs et assumer les échecs de ses collaborateurs. «Pour moi le bon manager, c’est celui qui arrive à mener son équipe aux objectifs qu’ils se sont fixés. Dans le cas contraire, il ne faudra s’en prendre qu’à soi-même». Pour Lamine Koné «ceux qui ne font pas d’erreurs sont ceux qui n’agissent pas». Ses équipes sont constituées d’ingénieurs d’affaires, interlocuteurs uniques du client. Chacun à son niveau gère un centre de profits, c’est-à-dire qu’il est au début et à la fin de son projet. Le directeur général de CARRIER a des objectifs bien précis. Il doit réaliser de nombreux projets en faisant appel au Bureau National d’Etudes

« EN ENTREPRISE IL N’Y A PAS DE PLAN DE CARRIÈRE… CELA EST POSSIBLE DANS L’ARMÉE » froid industriel est utilisé dans les secteurs du café et du cacao. Autant de process gérés par le groupe. Au bout de trois (3) années passées à Afrique Réfrigération, il a la chance de se spécialiser. En 1996, il est recruté par Cogim Technoa comme directeur technique, à l’époque leader de la climatisation en Côte d’Ivoire. 250 salariés. Quatre (4) milliards de chiffre d’affaires. Il y gravit les échelons. Après neuf (9) ans, il devient successivement

de ceux qui ne le sont pas pour lui. En l’occurrence les patrons de structures qui ont un monopole. «Le bon manager, précise-t-il, on l’apprécie réellement en situation concurrentielle». Son modèle est le Président du Groupe Atlantique, M. Koné Dossongui. «Sa structure qui évolue dans des secteurs très concurrentiels (banque, téléphonie) investit au-delà de la sous-région ouest-africaine», argumente-t-il.

Techniques et de Développement (BNETD), les services extérieurs (ateliers, techniciens de base, etc.). Il jouit d’une grande autonomie pour réaliser ses projets. C’est une motivation qui n’est pas neutre. Parlant du plan de carrière, Lamine Koné citant l’un de ses mentors, affirme qu’en entreprise il n’y a pas de plan de carrière. C’est au résultat que l’on vous juge. Le plan de carrière c’est dans l’armée», insiste-t-il.

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NÉ DIGES

O LAMINE K 1986 1986-1991 1992-1996 1996-2004 Depuis 2004

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BAC E LYCÉE TECHNIQUE D’ABIDJAN COCODY DIPLÔME D’INGÉNIEUR ARTS ET MÉTIERS ACADÉMIE DE STUTTGART (ALLEMAGNE) DIRECTEUR TECHNIQUE AFRIQUE RÉFRIGÉRATION COGIM TECHNOA, DIRECTEUR TECHNIQUE, DGA PUIS DIRECTEUR GÉNÉRAL ASSOCIÉ MCT CARRIER, DIRECTEUR GÉNÉRAL

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

DEMAIN LEUR APPARTIENT

CHARLES SIRANSY

32 ANS MANAGER, CHEF DE PROJETS CHEZ IBM CORPORATION/GLOBAL BUSINESS SERVICES/FINANCIAL MANAGEMENT, FAIRFAX VA/USA

MONSIEUR PROJETS Chef de projet pour la Centrale de Gestion Financière de la Marine Américaine (CNIC) et pour la Cellule de Commandement en chef des installations de la Marine américaine (NAVFAC HQ), Charles Siransy, manager chez IBM Corporation/Global Business Services, y supervise l’implémentation de nouvelles plates-formes de contrôle de Gestion et de Performance. Titulaire d’un MBA obtenu, en 2003, à l’Université Howard, à Washington DC, aux Etats-Unis, il est spécialisé dans la gestion des projets. Charles Siransy coordonne la mise en œuvre et la réalisation de plusieurs types de projets pour le Département Américain de la Défense. TEXTE Patrick Malanga

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es collaborateurs sont unanimes pour reconnaître qu’il travaille vite et efficacement. «Je m’attèle à abattre de la besogne», ironise-t-il, le sourire en coin. Charles Siransy est spécialisé dans la gestion des projets, les études de faisabilité, la mise en œuvre de stratégies commerciales ainsi que la réalisation ou le développement de modèles d’affaires. Le travail est, selon lui, une belle mesure d’épanouissement. Circonspect, il ne baille jamais aux corneilles. En 2003, après l’obtention du MBA, Charles Siransy rejoint le Comité de Direction de la Compagnie Publique de l’acte de Sarbanes-Oxley (PCAOB). Son travail consiste à superviser la qualité des analyses de contrôle effectuées sur les entreprises publiques en matière de comptabilité. En février 2004, il intègre America Online comme Manager/Chef de projet. Il gère les chaînes d’approvisionnements. 11 comptes Entreprises à l’International dont ceux des géants de l’informatique Hewlett Packard, Dell et de Sony sont sous sa houlette. Il élabore également les chartes de projets qui comprennent l’identification et la hiérarchisation des problèmes encourus par la majorité des projets lors des années précédentes et

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de leurs impacts sur les années à venir. Avec succès, il conduit la réorganisation de plusieurs processus visant à accroître le niveau de productivité des chaînes d’approvisionnement. «J’ai collaboré de façon régulière avec 42 usines, 32 associés et fournisseurs aussi bien au plan local qu’à l’international. On peut citer les pays comme le Japon, la Chine, Taiwan, Les Philippines et les Etats-Unis», révèle-t-il. Depuis Juin 2004, il déploie ses compétences chez IBM Corporation/Global Business Services/Financial Management. Sa participation à l’élaboration de la stratégie d’entreprise de la compagnie pour la coordination des programmes d’IBM GBS est plus qu’appréciable. Aujourd’hui à la tête d’une équipe de 26 personnes, Charles Siransy coordonne la mise en œuvre et la réalisation de plusieurs types de projets pour le Département Américain de la Défense pour le compte d’IBM. Il développe le processus d’amélioration des procédés et de la productivité de l’entreprise. Cette démarche inclut l’identification et la re-modélisation des données existantes. Plusieurs études d’évaluation de risques sur les projets en vue d’identifier les goulots d’étranglement pour proposer des solutions adéquates sont à son actif. Il a ainsi acquis une

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grande expérience pratique dans les domaines de l’analyse financière, commerciale, la prise de décision, la logistique, la recherche opérationnelle, la planification d’inventaires et la prévision statistique. Charles Siransy a été très tôt sollicité à la tête des équipes. En juillet 1997, il venait d’obtenir sa licence en finances, à l’Université de Montpellier I, en France. Il n’avait que 21 ans. L’Agence Nationale Pour l’Emploi

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demandeurs d’emploi à des fins d’évaluation des différents niveaux d’organisation et de service à la clientèle. Un (1) an après, son cœur bat pour son pays. Il retourne au bercail et intègre, en qualité d’analyste principal, la Banque Internationale de l’Afrique de l’Ouest (BIAO). A 22 ans, il se retrouve à la tête d’une équipe de quatre (4) personnes dont les fonctions incluaient l’analyse des demandes de prêts. Ma-

à juillet 2003, il bosse pour Real Estate Associate Program (REAP), à Montpellier. Il sera ensuite assistant directeur, secteurs Business et Opérations et assistant aux programmes. En Août 2003, Charles Siransy met le cap sur les Etats-Unis. Il est recruté comme analyste principal chez Public Company Accounting Oversight Board (PCAOB), à Washington DC. Six (6) mois après, il a rejoint America Online. Durant

« le travail est selon moi, une belle mesure d’épanouissement». de France le recrute comme assistant technique. Charles Siransy recherche et analyse des données collectées par le service à la clientèle. Objectif : identifier des tendances et fournir des recommandations en vue d’améliorer le retour sur investissement. Il conduit avec brio les analyses statistiques pour un groupe de 500

nager précoce, il gère déjà le relationnel avec des clients aux portefeuilles problématiques afin de proposer des solutions alternatives de financement pour satisfaire leurs besoins. Bien positionné dans le viseur des chasseurs de têtes, il retourne à Montpellier après deux (2) mois passés à Abidjan. De Septembre 1998

ses temps libres, Charles Siransy participe à la rédaction de projets techniques (USAID) destinés aux pays en voie de développement. Il a publié en avril 2002 dans le volume II du journal du développement, l’article intitulé : «Etude de faisabilité en matière de promotion du tourisme». Simplement un «monsieur projets» !

Y DIGEST

SIRANS CHARLES

Depuis juin 2004 MANAGER/CHEF DE PROJET CHEZ IBM CORPORATION/GLOBAL BUSINESS SERVICES Août 2001 - mai 2003 MBA-GESTION DES CHAÎNES D’APPROVISIONNEMENT, HOWARD UNIVERSITY, WASHINGTON DC, USA Août 1998 - juin 1999 DIPLÔME D’ETUDES SUPÉRIEURES SPÉCIALISÉES (D.E.S.S), GESTION DES PROJETS, UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I, FRANCE. Septembre 1997 - mai 1998 MAÎTRISE, INGÉNIERIE FINANCIÈRE & GESTION DE PROJETS, UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I, FRANCE Septembre 1993 - juin 1997 LICENCE, FINANCES, UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I, FRANCE.

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DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE

DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE

GERMAIN KOUASSI KOUAMÉ 50 ANS ENSEIGNANT-CHERCHEUR, PREMIER IVOIRIEN TITULAIRE D’UN DOCTORAT D’ETAT EN GRAMMAIRE

« JE VEUX RÉALISER UNE GRAMMAIRE BAOULÉ » PREMIER AFRICAIN DIPLÔMÉ DE LA SORBONNE EN GRAMMAIRE, LE PROFESSEUR GERMAIN KOUASSI EST UN BEL EXEMPLE DE PERSÉVÉRANCE. IL A LE MÉRITE D’AVOIR RÉUSSI À DOMPTER LA GRAMMAIRE FRANÇAISE. LÀ OÙ UN BON NOMBRE D’ÉTUDIANTS ONT TRÈS VITE FAIT DE BAISSER LES BRAS. TITULAIRE D’UN DOCTORAT D’ETAT EN GRAMMAIRE, GERMAIN KOUASSI EST VICE-PRÉSIDENT DE L’OBSERVATOIRE DE L’UNIVERSITÉ DE BOUAKÉ. ET POURTANT, SON SILENCE PENDANT PLUS D’UN MOIS EN AMPHITHÉÂTRE, APRÈS SON ‘‘ATTERRISSAGE’’ AU BORD DE LA SEINE, RÉPAND LE DOUTE DANS L’ESPRIT DES UNS ET DES AUTRES. POUR SES CAMARADES ET SON PROFESSEUR, CE MUTISME CACHAIT DES LACUNES. ERREUR… ! REGARD RÉTROSPECTIF SUR LE PARCOURS ATYPIQUE DE CELUI QUI AMBITIONNE RÉALISER UNE GRAMMAIRE DU BAOULÉ. TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

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vant de vous adresser à lui, tournez sept fois la langue. Soutenez votre langage. Au risque de vous faire reprendre, par le professeur Germain Kouassi. Premier africain diplômé en grammaire de la Sorbonne, en France. Dans ses bureaux sis à la Riviera III, ce quinquagénaire, ne cesse de fouiner. Une pile de dossiers en dit long sur l’ampleur des recherches qu’il effectue. Il n’a qu’un seul but. Celui de valoriser la langue Baoulé.‘‘Je veux réaliser une grammaire Baoulé’’, soutientil, avec beaucoup d’optimisme. Pour se faire, il s’est armé de persévérance et d’abnégation. A force de travail, on finit par y parvenir. En 1983, quand il arrive à l’Université de Paris IV-Sorbonne, ses camarades d’amphi ne vendent pas cher sa peau. Et pour cause, il fait plus d’un mois sans lever le doigt, ni prononcer le moindre mot de français. Le doute s’installe alors dans l’esprit des uns et des autres. ‘‘J’ai fait un mois, affirme-

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t-il, sans ouvrir la bouche en amphi. Je ne levais jamais le doigt. Par curiosité, le professeur m’a demandé de présenter le premier exposé de l’année’’. Le jour de la présentation de son exposé, il réussi à émerveiller la salle archicomble. L’aventure commence véritablement pour le professeur Germain Kouassi après l’obtention de son bac en 1976. La même année, il est orienté à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) d’Abidjan pour finir enseignant du secondaire. Germain y passe deux ans. Mais, son niveau élevé, conduit M. Touré Vacaba, directeur d’alors, à le recommander auprès de l’Université de Côte d’Ivoire. Il rejoint cette Université en 1980 et décroche une Maîtrise en Lettre Modernes. M. Touré avec qui il a gardé de bons rapports, met alors tout en œuvre pour lui obtenir une bourse d études. Destination : la France. Kouamé, s’envole pour l’Hexagone où il s’inscrit à la Sorbonne par les soins du Professeur Pierre Moukouta. En trois (3) ans,

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il obtient un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) de Linguistique française et un Doctorat 3ème cycle de Linguistique française. Le natif de Nindo (S/P de Béoumi) regagne la Côte d’Ivoire en 1983. Recruté par l’ENS, Kouassi y occupera respectivement les postes d’Assistant, puis Maître-

œuvre à la Sorbonne. En 2005, il réussit le doctorat d’Etat en Linguistique Française, option Grammaire et Stylistique. Revenu au pays, Germain Kouassi est depuis juillet 2005, Maître de Conférences au Département des Lettres Modernes de l’Université de Bouaké, professeur de Grammaire, de

Césaire. Deux modèles qui ont un style totalement différent. Deux personnalités qui lui ont insufflé le goût de la lecture et la passion du travail merveilleusement accompli. L’essentiel de ses projets, se résume en deux points : la promotion de la langue maternelle en Côte d’Ivoire et la lutte pour

‘‘ J’ai fait un mois, affirme-t-il, sans ouvrir la bouche en amphi. Je ne levais jamais le doigt. Par curiosité, le professeur m’a demandé de présenter le premier exposé de l’année’’ assistant jusqu’en 1993. Il intègre ensuite l’effectif de l’Université de Cocody de 1993 à 1999, avant d’être muté à l’Université de Bouaké. Il est plus que jamais déterminé. Il en veut énormément. Germain part à nouveau en France pour parachever son

lexicologie et de Linguistique françaises. Le professeur Kouassi Kouamé dans son quotidien, réfute la médiocrité. ‘‘La négligence et la médiocrité sont à bannir. J’aime ceux qui plafonnent’’ ajoute-t-il. C’est pour quoi il admire Léopold Sédar Senghor et Aimé

la revalorisation de la grammaire française. ‘‘Je compte tout mettre en œuvre pour que la grammaire ait une place de choix dans l’esprit des ivoiriens’’ s’engage-t-il. Le jeu en vaut la chandelle. Bon courage professeur !

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SSI DIGES

KOUA GERMAIN 1973 1976 1978 1980 1983

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1976 1978 1980 1983 2002

LYCÉE CLASSIQUE DE BOUAKÉ. ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE (E.N.S.) D’ABIDJAN. MAÎTRISE DE LETTRES MODERNES À L’UNIVERSITÉ NATIONALE DE CÔTE D’IVOIRE. DOCTORAT 3ÈME CYCLE DE LINGUISTIQUE FRANÇAISE À L’UNIVERSITÉ PARIS IV – SORBONNE. MAÎTRE- ASSISTANT AU DÉPARTEMENT LETTRES MODERNES DE L’E.N.S., PUIS DE L’UNIVERSITÉ D’ABIDJAN - COCODY ET DE BOUAKÉ. 2002 – 2005 DOCTORAT D’ETAT EN LINGUISTIQUE FRANÇAISE, OPTION GRAMMAIRE ET STYLISTIQUE. Depuis Juillet 2005 MAÎTRE DE CONFÉRENCE AU DÉPARTEMENT DE LETTRES MODERNES DE L’UNIVERSITÉ DE BOUAKÉ. PROFESSEUR DE GRAMMAIRE, DE LEXICOLOGIE ET DE LINGUISTIQUE FRANÇAISES.

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ON THE WAY

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MISS MAJOR On peut lui poser, sans crainte, une couronne de «Miss Major» sur la tête. Elisabeth Kouadio Allui, 23 ans, major de sa promotion trois (3) années durant à Pigier Côte d’Ivoire, est titulaire d’un master en marketing obtenu il y A trois (3) mois. Elle a la chance d’assimiler très vite. Son programme de révision est surprenant, parce qu’elle enregistre, selon elle, le maximum pendant les cours. Echanges avec une jeune diplômée, de sucroît un excellent designer. TEXTE PATRICK MALANGA

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uand je révise, j’évite de faire du «par cœur». Mon approche consiste à simuler une conversation avec un interlocuteur invisible. Par ce procédé je comprends mieux la leçon en anticipant sur d’éventuelles questions auxquelles j’apporte des réponses». Cette technique particulière pour apprendre sa le-

Orientée à l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët Boigny de Yamoussoukro, Elisabeth Kouadio décroche au bout de trois (3) ans, un DUT en commerce et administration des entreprises option gestion commerciale. Là-bas, elle est encore une fois major de sa promotion. Décidément une habituée des podiums. A l’examen blanc de BEPC, elle fut

pas être une simple formalité à remplir. «Je suis souvent triste de constater qu’ils ne sont pas nombreux les jeunes qui comprennent véritablement le sens de l’école. Certains suivent les cours juste pour remplir une formalité», s’inquiète-t-elle. Par conséquent, elle les exhorte à prendre en compte la notion de plan de carrière. Ses premières armes en

« Je suis souvent triste de constater qu’ils ne sont pas nombreux les jeunes qui comprennent véritablement le sens de l’école. Certains suivent les cours juste pour remplir une formalité »

ELISABETH KOUADIO ALLUI, 23 ANS Titulaire d’un Master en Marketing, Major de la promotion 2006-2007

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çon est estampillée Elisabeth Kouadio Allui. Jeune diplômée de 23 ans, titulaire d’un master en marketing. Une étoile filante qui a pris la tête du peloton de sa promotion trois (3) années durant à Pigier Côte d’Ivoire. Une échappée qui contraste avec son programme de révision. «Je commence à bosser à une semaine de l’examen. Mais alors, je ne fais que ça», affirme-t-elle avec assurance. Jamais pendant la nuit. «J’assimile plus facilement dans la journée. Très tôt au réveil à partir de 5 heures, mon esprit est plus frais. Je peux alors lire jusqu’à 10 heures», confie-t-elle. Même sous pression, avec le cumul en fin d’années des évaluations dans le système modulaire, Elisabeth Kouadio ne «ferme» pas. Elle ne bûche pas toute la nuit. Elle obtient son Baccalauréat D mention bien, en 2001, au Lycée Sainte Marie de Cocody.

major avant de d’enchaîner avec la mention bien à l’examen final. Rebelote au Bac. Un palmarès édifiant. Ses anciens professeurs à Pigier Côte d’Ivoire joints par téléphone ne tarissent pas d’éloges à son endroit. M. Maxime Yéyé qui dispense les cours de management depuis 10 ans, parle d’elle comme l’une de ses grandes fiertés depuis qu’il est en service. «Mlle Elisabeth Kouadio Allui est brillante, dévouée et très discrète. Elle participe de façon éclatante au cours lorsqu’on l’interroge. Je lui avais d’ailleurs conseillé de faire un MBA dans les pays anglo-saxons. Elle peut facilement y arriver avec un peu de moyens», rassure-til. Peut-être se prépare-t-elle déjà à le faire. Puisque début janvier 2008, elle se rend à Accra, capitale du Ghana, pour y suivre une formation en anglais. Pour elle, l’école ne doit

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entreprise, à Panafcom, lui ont permis d’avoir une bonne lisibilité pour la suite de sa carrière. Une expérience professionnelle de trois (3) mois pour soutenir son mémoire de fin cycle. «Après mon stage à Panafcom, je me suis rendue compte que j’étais plus à l’aise dans la communication». Son souhait : travailler en agence. Son ambition : ouvrir plus tard sa propre structure de conseil en communication. Aujourd’hui, elle fait du design assisté par ordinateur à plein temps. Autodidacte, elle a dû se perfectionner en prenant des cours d’infographie. Elle travaille avec sa tante qui a ouvert un espace artistique. Motifs de pagne, logos, gadgets, etc. n’ont plus de secret pour elle. Tout le mal qu’on lui souhaite c’est de décrocher encore plus de diadèmes au cours de sa carrière professionnelle.

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ON THE WAY

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OUÉDRAOGO LOMÉ JEAN VALÉRY, 20 ANS ÉTUDIANT EN DESS FINANCES ET COMPTABILITÉ À PIGIER CÔTE D’IVOIRE

« Y ARRIVER AU PRIX DE L’EFFORT » MALGRÉ DES ÉPREUVES DIFFICILES ET UNE CRISE DE NEURO PALUDISME AIGU QUI LE PLONGE DANS UN COMA, IL ARRIVE À OBTENIR AVEC BRIO, LE CERTIFICAT D’ETUDES PRIMAIRE ET ELÉMENTAIRE (CEPE). ELÈVE MODESTE ET MOYEN, SON PÈRE DÉCÈDE PEU AVANT L’EXAMEN. L’EXIGENCE AU QUOTIDIEN, DE SA MÈRE LUI REDONNE LE GOÛT DES ÉTUDES. OUÉDRAOGO LOMÉ JEAN VALÉRIE TOUJOURS MAJOR, ÂGÉ AUJOURD’HUI DE 20 ANS, FINALISE SES ÉTUDES EN DESS FINANCE ET COMPTABILITÉ AU COURS PIGIER D’ABIDJAN, ET EN MÊME TEMPS OBTIENT UNE VALIDATION D’UNITÉS DE VALEURS DU DIPLÔME D’ETUDES COMPTABLE ET FINANCIÈRE, DECF PAR CORRESPONDANCE À RENNES EN FRANCE. L’EXPERTISE COMPTABLE OU LE TRADING EN BOURSE, SONT LES CHOIX DE SES FUTURES AMBITIONS. ZOOM SUR UN PARCOURS. TEXTE RENÉ SOUNGALO

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arriver à tout prix malgré les modestes moyens de maman. Elle s’essouffle par moments, mais les résultats honorables de son fils l’encouragent à se surpasser pour en faire un exemple. Né à la Polyclinique Sainte Anne Marie (PISAM) dans le quartier chic de Cocody, son lieu de naissance pourrait faire penser au «gosse de riche» au chemin

« Ma victoire sur le coma a cultivé en moi la rage de vaincre à l’école» déjà tracé. Ce n’est pas le cas. Ses débuts au primaire se font au village SOS D’Abobo. Du CP1 au CE2, il a du mal à décoller. «Je n’avais pas encore conscience de ce que représentait l’école» dit-il. Grâce à la rigueur de ma mère, j’occupe le fauteuil de premier de classe jusqu’au CM2.» Mais le coup dur demeure le décès de son père, une semaine avant l’épreuve du CEPE alors qu’il entame sa neuvième an-

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née. Il contracte un neuro paludisme deux jours plus tard qui l’entraine dans un coma profond. Interné dans un centre hospitalier d’Abidjan, Jean Valéry lutte seul dans son lit pour vivre et se réveille à quatre jours de son examen. Il décroche le CEPE avec 85 points sur 130. «Ma victoire sur le coma a cultivé en moi la rage de vaincre à l’école». Dira-t-il. Vérification faite, après le CEPE, il se retrouve au Collège Notre Dame d’Afrique de Biétry avec son frère aîné. En classe de quatrième, pendant que son frère entame sa troisième, leur mère essoufflée par le coût élevé de la scolarité, décide de les inscrire au Lycée Moderne d’Abobo où elle enseigne. Jean Valéry maintient sa moyenne scolaire à 15 sur 20. Après le Brevet d’Etude Premier Cycle (BEPC), il rejoint son frère au Lycée Classique d’Abidjan où ils sont tous les deux orientés. Les résultats positifs des frères Ouédraogo inspirent le censeur du lycée qui leur propose d’intégrer le lycée Scientifique de Yamoussoukro. Leur mère en décide autrement. Elle veut éloigner ses fils des troubles scolaires et les inscrit au lycée Blaise Pascal après un test de présélection. Ils sont dans le quinté final. La crise économique se durcissant en Côte d’ivoire, sa mère démunie, décide d’inscrire Jean Valéry au Cours Secondaire Protestant de Cocody (CSP). Les résultats de Jean Valéry se remarquent tout de suite dans les matières scientifiques. En 2004, quant Il obtient dans la même école le Bac C à 17 ans avec la mention Assez Bien, Il n’a qu’un seul désir : rejoindre son frère ainé à l’INPHB. Pour une fois c’est l’échec. L’oral au test psycho technique se termine mal. De cet échec, il avouera une chose qui le galvanisera encore: «Nous devons aller plus loin que nos prédécesseurs, pour moi c’est

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une loi». Dira-t-il à sa mère. Elle l’inscrit tout de suite à Pigier Côte d’Ivoire en Finance Comptabilité. Du coup, celui qui envisageait faire de la physique nucléaire à l’étranger s’oriente sous conseil de sa mère. Il se concentrera alors sur «la finance compta» pour terminer sa première année avec 16 sur 20 de moyenne. En deuxième année de finances il termine premier de sa classe. Contacté par la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR) via son projet : “Politique école de la SIR pour le recrutement de ses futurs employés”. Il obtient un cachet d’encouragement de la Société après le BTS. A 19 ans en 2006 la société de matériel télécom et informatique (MATI), lui offre un stage. Il s’occupe de l’enregistrement et de l’édition de la facturation. Le stage terminé, il obtient le Diplôme Supérieur Spécialité (D.S.S) audit et contrôle de gestion en un an après la soutenance de son mémoire. Des cours par correspondance du Diplôme d’Etudes Comptable et Financière (DECF), sont organisés par l’école de gestion de Rennes en France. Objectifs : donner des chances aux étudiants non nationaux de composer à distance. Sur sept Unités de Valeurs, il en valide trois dont un en contrôle de gestion. «Parallèlement à ce diplôme, que je prépare, je valide également mes dernières Unités de Valeur en expertise Comptable.» Dixit, Ouedraogo Lomé Jean Valéry. Et d’ajouter : «Je souhaiterais embrasser une carrière d’expertise comptable ou travailler dans la bourse et les marchés de capitaux.» Si d’autre passent avant nous, nous pouvons y arriver. Paul valéry disait : «Savoir, ce n’est jamais qu’un degré, un degré pour être». Le parcours de Ouédraogo Jean Valéry est une aspiration quotidienne à la réussite.

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guru L’Invité de la rédaction • M. Charles KIÉ, PDG de CITI BANK Afrique de l’ouest «J’assume ma rigueur» Têtes d’Affiche • Lucie Flavie Éhui Avoaka, Directrice générale de l’”Espace Médical Santa Maria” (ESMA) «C’est l’aspect managérial en santé que je voudrais réaliser dans le secteur privé médical» • Olivier Laouchez, PDG de Trace TV Le Black qui voulait “libérez la parole” en France

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L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

Charles

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45 ans, PDG CITI BANK Afrique de l’Ouest

«J’ASSUME ma rigueuR» 45 ans, président-directeur général de citi bank afrique de l’ouest, charles kié est d’un parcours aussi atypique qu’exceptionnel, un parcours qui fait l’unanimité. c’est à la rencontre de cet homme à la réussite professionnelle établie, modèle à tous égards des générations africaines montantes, qui se définit lui-même comme un homme de rigueur et QUI fait du savoir, de la connaissance et du travail des vertus incontournables, que vous emmène tycoon. INTERVIEW ARISTIDES NKENDA NKENDA

Pourriez-vous nous parler, brièvement, de vous? C’est un exercice auquel je refuse généralement de me soumettre. Je suis diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce d’Abidjan (ESCA). Major de la promotion 87. En 2000, à Clairmont-Ferrand, j’ai fait un DESS en restructuration et redressement des entreprises. Vous serez peut-être surpris, en ce moment je prépare un Executive MBA avec trois (3) grandes Universités : New York University ; London School of Economics et HEC. J’ai 45 ans, et suis marié, père de quatre (4) garçons. Avant qu’on ne revienne à votre parcours, quelle différence faites-vous entre CITIBANK et CITIGROUP ? Je dis CITI parce que c’est notre nouveau logo. Citigroup a évolué pour devenir CITI. Cependant les entités juridiques de chacun des pays sont restées CITIBANK. C’est ainsi qu’au Sénégal comme en Côte d’Ivoire, CITIBANK est une société anonyme, et CITICORP Securities West Africa, notre SGI. Je préside le Conseil d’Administration de chacune de ces entités en plus d’assurer la direction générale de CitiBank Sé-

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négal et la direction régionale de l’ensemble des filiales en Afrique de l’Ouest. A la fin de vos études supérieures quel fut votre premier poste ? CITI est en réalité mon 6ème employeur. Mon parcours est un tout petit peu atypique. Quand je suis sorti de l’école de commerce, comme mes collègues, on se serait attendu à ce que je fasse du marketing, la finance, etc. Je crois qu’il y a quelque chose qui m’a particulièrement frappé à la fin de mes études. C’était l’importance de la psychosociologie des entreprises. Et j’étais convaincu que la seule façon de faire changer les entreprises, c’était d’abord de commencer par les hommes. Ayant fait une spécialisation en ressources humaines, mon premier poste fut celui de responsable de la formation au groupe Unilever… En quelle année? En 1986-1987. A cette époque, parler des ressources humaines était extrêmement réducteur. On parlait plus de direction du personnel. J’ai préféré changer de fusil d’épaule pour aller vers l’audit qui, je pensais à ce moment-là était la meilleure école de formation. En mai 87,

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j’entre chez Arthur Andersen, à l’époque, le plus grand cabinet d’audit au monde. J’ai suivi la progression normale des auditeurs : assistant, senior, etc. Au moment de passer manager, pour faire compliqué, j’ai préféré changer en basculant dans un département d’Arthur Andersen qui s’appelait Business Systems Consulting (BSC). Je suis passé à l’organisation où je me sentais beaucoup plus à l’aise. La fibre de la restructuration avait commencé à se développer en moi. Je suis passé directeur technique en organisation plutôt qu’en audit. A l’époque c’était quasiment impossible. Il y avait d’un côté la filière des auditeurs et, de l’autre, celle du conseil. Il n’y avait pas de passerelle entre les deux (2) entités. Comment avez-vous donc réussi la prouesse d’établir cette passerelle? Il y avait deux (2) choses. D’abord ma détermination et, ensuite, le fait que je cherchais à faire la différence très tôt. Il fallait que je démontre en l’espace d’une saison que j’étais capable de faire du chiffre. Ce qui m’a d’ailleurs coûté une année de promotion. Alors que mes collègues passaient managers, j’ai accepté de perdre une

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L’INVITÉ DE LA RÉDACTION année. Ce fut une année extrêmement positive parce que c’était exactement ce que je voulais faire. C’est comme ça que je suis devenu manager dans le conseil. Combien de temps êtes-vous resté à ce poste ? Deux (2) ans. J’ai participé à de grosses missions de restructuration. La dernière que j’ai effectuée et qui a entraîné mon départ de la société, c’est la mission de restructuration du secteur ferroviaire; en l’occurence, avec la société de chemin de fer, la Sitarail. A l’issue de

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pays au moment où celui-ci a connu ses taux de croissance les plus élevés, et commençait à se prendre en charge. La fabuleuse aventure a duré deux (2) ans. Fin 1996, et de façon tout à fait inattendue, je reçois un appel d’un cabinet de chasseur de têtes, pour le compte de CITIBANK qui avait décidé de monter un département d’ingénierie financière en Afrique de l’Ouest. Après une série d’entretiens, je fus retenu comme le tout premier Africain à piloter un cabinet-conseil d’ingénierie financière en Afrique de l’ouest. Il faut signaler qu’à cette époque, la plupart des cabinets d’ingénierie financière étaient offshore,

mécanismes des bons du trésor étaient très peu utilisés par les Etats parce qu’ils avaient accès au compte d’avance à la banque centrale. Compte tenu des difficultés que la Côte d’Ivoire avait commencé à rencontrer en 1997, nous avons créé un instrument de toutes pièces que nous avons, à l’époque, appelé «les valeurs du trésor». Cette appellation, parce qu’il n’existait pas un instrument permettant à l’Etat de Côte d’Ivoire d’agir sur le marché pour des placements privés, lever de l’épargne en dehors du circuit de la banque centrale. Nous avons donc créé un instrument de désintermédiation

LA MONDIALISATION EST UNE RÉALITÉ. QUAND ON PREND LE RISQUE DE FAIRE LES CHOSES AUX ANTIPODES DE CE QUI SE FAIT PARTOUT DANS LE MONDE, IL NE FAUT PAS SE PLAINDRE D’ÊTRE MARGINALISÉ. la mission, le Directeur Général de cette société m’a dit : «M. Kié, il faut que vous veniez vousmême mettre en place vos recommandations. Nous n’allons pas chercher quelqu’un d’autre, alors que vous nous avez conseillés». Après quelques hésitations, j’ai décidé de faire le saut du conseil à l’entreprise. Ce n’est pas évident puisque dans la facile posture de conseiller, on n’a pas toujours la pleine mesure de l’activité opérationnelle de l’entreprise. Ce fut pour moi un excellent baptême de feu. C’était en 1994, l’année de la dévaluation du Franc CFA. Le Président Houphouët-Boigny était décédé quelques mois avant. La Société des transports Abidjanais (Sotra) connaissait ses premières difficultés. Pendant que j’étais à la SICF on m’a demandé d’aider aussi à la restructuration de la Sotra avec mon Directeur Général de l’époque. Une mission commando au cours de laquelle nous avons, simultanément, géré deux sociétés. Notre mission a duré six (6) mois. A la mi 94, un changement est intervenu à la tête des Grands Travaux avec l’arrivée de M. Tidiane Thiam qui m’a suggéré de me joindre à l’aventure du BNETD. Qu’avez-vous répondu ? J’ai rejoint les Grands Travaux. D’abord comme directeur financier, ensuite comme directeur des études économiques et financières avec la responsabilité de la restructuration de tout ce qui était du secteur parapublic. C’était sûrement l’une des plus belles périodes que la Côte d’Ivoire a pu connaître : entre 1994, juste après la dévaluation du Franc CFA, et 1996. Une période au cours de laquelle une frange de jeunes du secteur privé, avait fait le pari du secteur public. Pour nous, c’était non seulement un challenge, mais aussi une fierté de pouvoir être associés aux décisions les plus importantes du

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basées en France, aux Etats-Unis, etc. d’où ils diligentaient des missions ponctuelles en Afrique. Il y avait peu de banques d’investissement qui faisaient des opérations localement avec des équipes locales. Je n’avais jamais fait de banque. Je n’avais jamais fait de l’ingénierie financière à proprement parler. Et je me suis demandé pourquoi moi ? Avez-vous eu une réponse à votre propre préoccupation ? Il y a un de mes traits de caractère que j’aime bien mettre en avant; c’est de constamment repousser mes propres limites. Il n’était pas question de refuser le poste, alors que tout le monde me le déconseillait simplement parce que c’était nouveau pour moi. Un ensemble de valeurs m’ont guidé. Premièrement, être très rigoureux lorsqu’on côtoie un environnement professionnel nouveau. Deuxièmement, la recherche permanente de la perfection. C’était un défi personnel de montrer que j’étais capable d’assumer mes nouvelles charges, mais aussi aller au-delà. Troisièmement, la différenciation. Tout a bien marché. En toute modestie, de nombreux instruments qui sont utilisés dans le marché financier pour lever des fonds sont des mécanismes que j’ai créés de toutes pièces, il y a 10 ans. L’environnement réglementaire n’existait même pas. Ce n’est que par la suite que le régulateur s’est adapté à ces nouveaux outils. Pouvez-vous nous citer quelques-uns de ces instruments ? Aujourd’hui, lorsque les Etats viennent sur le marché, ils ont la possibilité de le faire de trois (3) façons. Soit en émettant des bons du trésor, soit en émettant des obligations, soit en émettant des emprunts du trésor, ayant des maturités relativement longues. A l’époque, les

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de toutes pièces. Nous lui avons donné un cadre. Ce mécanisme a donc permis à l’Etat de Côte d’Ivoire de lever, entre 1997 et 1998, plus de 100 milliards de francs CFA. Autre chose, aujourd’hui l’Etat de Côte d’Ivoire lance des emprunts obligataires, il faut savoir que c’est CITI qui a goupillé la première opération d’emprunt obligataire que l’Etat de Côte d’Ivoire a mis sur le marché. L’ingénierie financière de CITIBANK, composée au départ d’une seule personne est devenue par la suite une équipe de cinq (5) personnes et, plus tard, une équipe régionale. C’est ainsi qu’en 2000, j’ai été nommé Directeur Général de l’ingénierie financière de CITIBANK de toute l’Afrique subsaharienne. J’avais 22 pays sous ma responsabilité. Je suis resté à ce poste jusqu’à 2002. Avant de revenir sur votre parcours, pouvez-vous nous expliquer comment fonctionnaient «les valeurs du trésor» que vous avez créées ? Ce sont des instruments du très court terme à 90 jours qui fonctionnaient comme des bons du trésor. Or, les bons du trésor sont faits pour créer de la liquidité sur le marché. En général ces bons ne sont pas remboursés. Pourtant, c’est le meilleur moyen de financement de l’Etat à court terme. Il y avait aussi «le billet de trésorerie». C’est le seul instrument qui permet à deux (2) entités privées de pouvoir se prêter de l’argent entre elles sans avoir à passer par la banque. Seul instrument dans notre environnement qui permet de prêter de l’argent à cause de la garantie qu’elle apporte. Dans ce schéma, où intervient «le billet de trésorerie» qui apporte la garantie? Il n’y a pas de garantie. Après les deux (2) premières opérations, le régulateur a institué un

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L’INVITÉ DE LA RÉDACTION cadre réglementaire en établissant un certain nombre de critères pour permettre l’émission des billets de trésorerie. Entre autres, soit d’avoir l’accord de placement de la Banque centrale, soit d’avoir la garantie de la maison mère. Revenons sur votre parcours entre 2002 et 2004… Ayant fait du conseil pendant de nombreuses années, je me suis dit qu’il était peut-être temps de passer dans le domaine managérial. Je revenais ainsi à mes anciennes amours. La gestion des hommes. En 2002, je change de département. J’occupe le poste Directeur Général Adjoint. Et en 2004, je deviens le premier Ivoirien, Directeur Général de CITIBANK Côte d’Ivoire. Depuis 30 ans que la banque était implantée, c’était la première fois que les actionnaires prenaient le pari d’un local. A la fin de l’année, je deviens le Président-Directeur Général. A la mi 2005, on m’a demandé de gérer, en plus de la Côte d’Ivoire, le Sénégal, avec résidence en Côte d’Ivoire. C’est ce que j’ai

L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

Comment la banque peut-elle se porter mieux en période de crise ? Deux (2) choses expliquent cela. La première, malheureusement, c’est que c’est le meilleur moment pour améliorer la gestion du risque. En période de crise on a la capacité d’optimiser sur le rendement ramené au risque. Autre chose, c’est aussi le meilleur moment pour procéder à une restructuration profonde qui se traduit, notamment, par une réduction substantielle des charges afin de ramener l’entité à une bonne dimension. Il est évident que si le niveau des charges baisse alors que l’activité arrive à se maintenir, la marge opérationnelle ne peut que s’améliorer. Ce qu’il faut retenir de ce genre de périodes, c’est qu’elles sont toujours meilleures pour faire de l’efficacité opérationnelle. Pour s’inscrire dans la durée, il faut autre chose que de l’efficacité opérationnelle. Il faut une vraie stratégie. Et ça c’est tout autre chose. Sûrement ce qui nous a permis de faire des choses intéressantes.

ce type d’investissement. Il y a encore beaucoup de choses à faire. En tant qu’Ivoirien à un poste aussi important pouvez-vous donner aux patrons des PME locales la garantie d’un soutien pour des opérations où ils se sentent la plupart du temps défavorisés ? L’erreur à ne pas commettre c’est de s’imaginer que toutes les banques font la même chose. Quand j’entrais à CITI en 1997, elle venait de faire une étude à laquelle j’avais d’ailleurs participé, parce qu’elle souhaitait être une banque complètement intégrée dans le marché. Nous avons développé des initiatives dont justement les guichets des PME. La mise en œuvre s’est très vite confrontée à des réalités internes difficiles. La banque a su faire durant de nombreuses années des crédits aux entreprises. En voulant sortir de ce schéma classique pour d’autres environnements, la réalité n’était plus la même. Sur le plan juridique par exemple si vous avez un problème avec un particulier, il y

le risque de faire les choses aux antipodes de ce qui se fait partout dans le monde, il ne faut pas se plaindre d’être marginalisé. Je m’évertue au quotidien à faire en sorte que mes collaborateurs se fixent comme standard dans le travail et dans leur vie professionnelle, ce qui peut se faire le mieux. C’est une exigence managériale. Tout simplement ! Qu’est-ce qui fait votre spécificité en tant que manager ? On dit beaucoup de choses concernant ma méthode de travail. Vous savez, quand vous êtes rigoureux en Afrique on dit que vous êtes dur. J’assume d’être dur !

Il faut participer de l’intérieur en ayant la capacité d’apporter le monde à l’Afrique. C’est la raison pour laquelle en dépit de mes fonctions, j’ai décidé de retourner à l’école pour rassembler le meilleur savoir faire aujourd’hui où qu’il se trouve sur la carte du monde pour le mettre au service de l’Afrique. Parlant d’école, quel regard portez-vous sur l’école ivoirienne aujourd’hui ? C’est extrêmement douloureux d’en parler parce que s’il y a une chose dont je suis le plus fier, c’est d’être sorti de l’école ivoirienne. J’avais le choix entre aller à H.E.C et autres grandes écoles. J’ai choisi de rester à

temps à la bâtir. Quand elle est perdue, elle est perdue pour toujours. Quelle est votre vision de l’Afrique de demain ? Je suis de ceux qui pensent que l’intégration est nécessaire. Elle est même incontournable. Je n’imagine pas la Côte d’Ivoire s’épanouir dans 50 ans, si elle n’est pas totalement intégrée à une économie régionale ou à une économie africaine. C’est maintenant qu’il faut y penser. Pas simplement en multipliant les institutions, mais en mettant en place de vrais mécanismes pour y arriver. Ce n’est plus possible de vivre au jour le jour. J’ai l’intention

“LA CRÉDIBILITÉ EST SÛREMENT LA SEULE VALEUR QU’IL NE FAUT JAMAIS ÉCORNER... QUAND ELLE EST PERDUE, ELLE EST PERDUE POUR TOUJOURS.” fait, quelques mois. Et fin 2005, je me suis installé à Dakar, avec une couverture régionale, en assurant la présidence du Conseil d’Administration de toutes les entités en Afrique de l’Ouest, avec en charge de restructurer, entièrement, la filiale du Sénégal. De tout ce parcours, quel est votre meilleur souvenir professionnel ? C’est toujours difficile de caractériser une période particulière. Je pense qu’il y a deux (2) expériences qui ont marqué mon parcours. Le temps que j’ai passé dans le secteur parapublic a été une expérience extraordinaire. J’en ai tiré une rage de réussir pour mon pays qui est une source de frustration sur laquelle on pourrait revenir (rires). L’autre meilleur moment a été la reprise en mains de CITIBANK Côte d’Ivoire à un moment où, rappelez-vous en 2004, une crise sans précédent secouait le pays. Toutes les conditions étaient réunies pour que le groupe parte de Côte d’Ivoire. Mon équipe et moi avons réussi à faire de 2004 et 2005 les plus belles années que la banque ait jamais connues. L’autre chose que nous avons réussie, c’est de pouvoir non seulement restructurer, profondément, la banque pour lui conférer l’envergure et les conditions de la poursuite de ses activités. Mais surtout, nous avons réussi à l’ancrer pour une reprise dans la durée. De sorte qu’aujourd’hui la pire des choses qui puisse lui arriver c’est de croître. C’est cette période qui m’a le plus marqué. Une très grande source de fierté pour toute mon équipe.

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Quelle place occupe aujourd’hui CITIBANK en Afrique de l’Ouest ? C’est difficile de le dire. En général, les gens prennent pour indicateurs le bilan, le niveau des actifs, etc. Pour moi, ce n’est pas toujours pertinent. Ce qui est important aujourd’hui, c’est le niveau de profitabilité qu’on peut avoir. En termes de rendement sur fonds propres, nous nous tenons très bien. Nous sommes raisonnablement capitalisés. Nous avons une profitabilité adéquate. Aux Etats-Unis, CITIBANK est très présente dans la banque de détails, à la différence de l’Afrique et la France par exemple. Qu’est-ce qui explique ce décalage entre les approches ? En Afrique CITI a fait le choix stratégique de se focaliser sur le secteur de l’entreprise. Ce qu’on appelle aujourd’hui Market and Banking. C’est un positionnement qu’on a choisi et qu’on assume. Essentiellement parce que le niveau d’infrastructures dont on a besoin pour faire du consumer banking est littéralement en déphasage avec ce que l’on peut offrir localement. Il y a également une nécessité d’intégration, de régionalisation. Si vous prenez la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, etc. A l’échelle de chaque pays, il n’y a pas la masse critique pour faire des choses intéressantes. Le nombre de consommateurs et la capacité de consommation aux Etats-Unis sont suffisamment importants pour pouvoir absorber tout le row land de

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a une chance sur deux pour que la justice vous donne tort. C’est la raison pour laquelle nous avons préféré rester sur ce que nous savons faire le mieux. En recherchant les créneaux sur lesquels non seulement on a une bonne efficacité opérationnelle, mais aussi sur laquelle on peut mettre une stratégie qui soit durable. Quelle est l’approche managériale du dirigeant que vous êtes ? En dépit des grandes théories managériales, je retiens que l’entreprise est avant tout une œuvre humaine. La qualité des hommes de votre équipe fait fondamentalement la différence. Nous parlons de talent et non de main d’œuvre. En tant que manager, je dois trouver les talents sur le marché. Les attirer dans mon entreprise, mais surtout être capable de les retenir. Parce que l’homme est la première source du succès de l’entreprise. Ensuite, il faut pouvoir partager une vision commune avec son Team. Et qui dit vision dit ambition. Car, pour convaincre un salarié de faire le pari de passer une partie de sa vie dans une entreprise, il faut qu’à un moment donné, il puisse appréhender l’objectivité de projeter son futur dans cette entreprise. Il faut, à tout moment, faire rêver ses collaborateurs. En leur donnant le sens des ambitions personnelles qu’ils peuvent avoir en ligne avec les ambitions de l’entreprise. Je suis contre l’idée selon laquelle parce qu’on est en Afrique, il y a une façon de gérer l’entreprise africaine. La mondialisation est une réalité. Quand on prend

Est-ce que vous avez des modèles qui vous inspirent en tant que manager ? Forcément ! Mais c’est toujours difficile de parler de ses modèles. Il existe des modèles de réussite professionnelle dans tous les continents. Mais, de mon point de vue, ce qui compte le plus aujourd’hui, ce sont les valeurs morales, d’équité, de justice. Malheureusement, elles sont rares en Afrique. Il faut reconstruire le système des valeurs. Le travail est de mon point de vue la seule chose qui va permettre à nos pays de s’en sortir. Nous aurions pu, comme de nombreux compatriotes, faire le choix de nous expatrier. C’est plus simple de vivre aux Etats-Unis, au Japon, etc. parce qu’on y gagne bien sa vie.

Abidjan. Il y avait de la formation sur place. Aujourd’hui, il y a une déstructuration profonde de l’école ivoirienne. Il faudra toute une génération pour y remédier. C’est l’œuvre de 15 à 20 ans pour pouvoir remettre en place les valeurs, l’éducation, repenser l’emploi. Il n’y a pas de développement sans éducation. La force des pays d’Asie aujourd’hui repose sur la qualité de l’éducation acquise. A propos de valeurs, comment les vit-on au quotidien ? En refusant la compromission. Il faut se l’imposer à tout moment. Comme une règle de vie. La crédibilité est sûrement la seule valeur qu’il ne faut jamais écorner. On met beaucoup de

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de faire venir en Afrique une dizaine, voire une quinzaine de personnes qui ont réussi à penser une stratégie de long terme pour le développement de leur pays. Ce sera l’occasion d’imaginer l’Afrique dans 50 ans. Il faudra surtout déconnecter cette démarche du politique. La capacité de pouvoir mobiliser des énergies doit être beaucoup plus importante. Vos vœux pour la nouvelle année 2008 ! Je souhaite du fond du cœur que la Côte d’Ivoire connaisse vraiment la paix pour favoriser un environnement propice à la reprise, à la croissance afin d’apporter des réponses aux besoins immenses des populations qui sortent de cinq (5) années de crise.

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DÉTERMINÉE

Dr Lucie Flavie EHUIA AVOAKA 47 ANS DIRECTRICE GÉNÉRALE DU CENTRE MÉDICAL «ESPACE MÉDICAL SANTA MARIA D’ABOBO» (ESMA). LAURÉATE AFRIQUE DE LA 1ÈRE ÉDITION DE CARTIER WOMEN’S INITIATIVE AWARDS 2007.

ENTREPRENANTE DU 11 AU 13 OCTOBRE 2007 À DEAUVILLE (FRANCE), S’EST TENUE LA TROISIÈME ÉDITION DU WOMEN’S FORUM FOR THE ECONOMY AND SOCIETY. CLASSÉ PAR LE FINANCIAL TIMES PARMI LES CINQ (5) FORUM MONDIAUX LES PLUS RECONNUS, CE RENDEZ-VOUS INTERNATIONAL DE RÉFÉRENCE A VU L’IVOIRIENNE LUCIE AVOAKA, MÉDECIN BIOLOGISTE, SE DISTINGUER EN REMPORTANT LE CARTIER WOMEN’S INITIATIVE AWARDS(CWIA). LE PRESTIGIEUX PRIX, QUI RÉSULTE DU PARTENARIAT ENTRE CARTIER ET LE WOMEN’S FORUM, ENTEND RÉCOMPENSER CHAQUE ANNÉE LES MEILLEURS PROJETS DE CRÉATION D’ENTREPRISE PAR DES FEMMES DES DIFFÉRENTS CONTINENTS. GROS PLAN SUR L’INITIATIVE TEXTE KATTY GISÈLE TOURÉ ENTREPRENEURIALE D’UNE DAME DE CŒUR.

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« C’EST L’ASPECT MANAGÉRIAL EN SANTÉ QUE JE VOUDRAIS RÉALISER DANS LE SECTEUR PRIVÉ MÉDICAL »

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ès le premier contact avec Dr Lucie Avoaka, l’on découvre en elle deux aspects pouvant paraître à priori contradictoires : à la fois un dynamisme, fait de combativité et d’esprit entrepreneurial, et des qualités d’humaniste. Elle a cette compassion qui la rend soucieuse du bien-être d’autrui. «Chacun doit pouvoir se préoccuper de ce qu’il peut apporter de plus à l’humanité pour l’améliorer, souligne-t-elle». Cet après-midi du 05 décembre 2007, la directrice de l’ESMA nous reçoit dans son établissement à Abobo, quartier populeux d’Abidjan. A l’issue du déjeuner de presse organisé pour présenter le CWIA, ainsi que le projet qui a valu à notre hôtesse de le remporter, nous nous installons dans une salle ayant été apprêtée pour la réception. L’équipe de coordination du médecin assiste à l’entretien. Le verbe juste et assuré, Dr Lucie Avoaka sait ce qu’elle veut et où elle va. Le démontre sa décision de quitter le secteur publique après y avoir passé dix-huit(18)ans, pour créer sa propre entreprise médicale. «C’est l’aspect managérial en santé que

port Santé Communautaire ou PSC. Il concerne les patients non assurés, et a pour mission de rendre les soins de santé primaires de qualité accessibles aux communautés vulnérables et à faible revenu. L’originalité de cette nouvelle approche est qu’elle propose une assistance santé communautaire à but commercial et lucratif, la rentabilité du projet se faisant sur le grand nombre. C’est cet aspect qui a joué en faveur du PSC lorsqu’il a été présenté au jury du CWIA. Ce dernier a pleinement adhéré au projet du Dr Lucie Avoaka, lauréate pour le continent africain, « pour l’approche pragmatique du centre et son ambition d’inclure les patients défavorisés, tout en créant une entreprise profitable ». L’engagement social de Lucie Avoaka est certainement le fruit de son éducation et de sa foi de chrétienne catholique. Elle se souvient que sa mère, assistante sociale en contact permanent avec les populations démunies, savait partager sans demander grand-chose en retour ; et son père était un sous-préfet plein d’ardeur et d’abnégation au travail, qui désirait toujours être le premier administrateur des localités où il était af-

l’ambition qu’elle a de secourir les populations démunies, elle se donne tous les moyens(temps, énergie, ressources financières) afin d’atteindre les objectifs qu’elle s’est assignée». Notre femme entrepreneur décompresse du stress quasi-permanent qu’elle vit en contemplant la nature. Mais elle reconnaît passer ses meilleurs moments de détente paradoxalement au sein même de l’ESMA, dans la salle ou se rencontrent régulièrement les membres de l’ONG Bokassu («L’union fait la force» en langue Akan). C’est un cadre de réflexion et de recherche qui a un vaste programme de promotion du leadership féminin et des valeurs humanitaires. L’équipe de coordination du Dr Lucie Avoaka en constitue le club des pionnières. «Nous y passons des moments fort agréables d’échanges et de joie partagée, confie-telle avec émotion». La culture de la joie est assurément le secret qui permet à Mme Lucie Avoaka de rester toujours jeune. Malgré une quarantaine largement entamée, elle parait dix (10) ans de moins grâce à son grand sourire et sa gaieté communicative. «La joie partagée est le vrai sens de l’amour : pouvoir

« LA JOIE PARTAGÉE EST LE VRAI SENS DE L’AMOUR : POUVOIR TRANSMETTRE SA JOIE À L’AUTRE, DANS UN MONDE AUSSI REMPLI DE STRESS QUE LE NÔTRE, C’EST LUI APPORTER LA GUÉRISON. » je suis venue chercher dans le privé. Le secteur médical public ne répondait pas à ma réelle aspiration, c’est-à-dire pouvoir utiliser toutes mes potentialités». Ses potentialités, le médecin manager les veut au service des communautés, en développant, sur le plan médical et paramédical, une médecine intégrale de proximité. «Santé de qualité au cœur des communautés mobilisées, phare du développement durable» dit un slogan gravé sur une enseigne murale du hall d’entrée du centre. La visite guidée de sa structure, proposée par la patronne des lieux, nous permet de constater que ce slogan est justifié. Rarement en effet l’on trouvera dans d’autres établissements du même type que l’ESMA des prestations telles que la diététique préventive ou même l’accompagnement psychoclinique. L’ESMA dispose d’une gamme variée de services, partant des soins préventifs aux soins curatifs, en passant par les analyses médicales. A côté de cette offre diversifiée en prestations qui s’adresse à une clientèle régulièrement salariée ou couverte par une assurance maladie classique, une innovation en projet est proposée : le Passe-

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fecté. « Mes parents m’ont appris que le principal dans la vie est de pouvoir multiplier les talents que Dieu nous confie, en mettant nos qualités au service du prochain, confie-t-elle». Sa passion pour la médecine se révèle dès l’enfance lorsqu’elle lit les œuvres d’histoire médicale empruntées à la bibliothèque de son père. Ces lectures sur les premières découvertes de la biologie moderne développent son amour de la science fondamentale. D’où, certainement, le choix de sa spécialité. Titulaire de quatre CES (Certificat d’Etude Spécialisée) en biologie, Dr Lucie Avoaka est aussi spécialiste en maladies tropicales et IST/SIDA et consultante internationale en santé publique. Elle reconnaît que la gestion d’une structure privée telle que l’ESMA, ouverte depuis seulement six mois et ayant nécessité des investissements importants, est très éprouvante. Mais elle assure avoir le soutien sans faille de ses collaborateurs qui partagent sa vision. «Mme Avoaka est une dame déterminée, tient à ajouter Mme Garba, membre de l’équipe de coordination du médecin et coach national du médecin pour le projet PSC. Pour

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transmettre sa joie à l’autre, dans un monde aussi rempli de stress que le nôtre, c’est lui apporter la guérison. Il faut lutter pour être optimiste, quelles que soient les épreuves». Mère de deux grands enfants de vingt-deux et dix-neuf ans, Lucie Avoaka s’estime ainsi libre de mener pleinement sa vie de médecin et de manager, en apprenant à sa progéniture que l’on peut à tout moment de sa vie bâtir pour avancer. Très féministe, et à l’évidence fervente partisane du concept du genre, elle estime que la promotion de la femme doit viser son épanouissement aussi bien professionnel que familial. «L’épanouissement d’une femme implique tout logiquement celui de sa famille. Donc, éduquer une femme, c’est participer à la construction d’une nation, explique-t-elle. L’homme doit voir en la femme un partenaire à intégrer dans toute vision de développement». Pour Dr Lucie Avoaka, toute femme active est un modèle. Mais elle consent à citer un nom : Aude Zieseniss de Thuin, fondatrice du Women’s Forum, qui a été entrepreneur toute sa vie, et en qui elle voit tous les modèles de femme qui l’ont jusqu’ici inspirée.

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OLIVIER LAOUCHEZ 41 ANS, PDG DE TRACE TV

Le black qui voulait “libérer la parole” en france Pour la première fois en France, l’espace audiovisuel a un magnat Black. Seul Noir à diriger une chaîne de télé française, le martiniquais Olivier Laouchez, 41 ans, est le patron de Trace TV. Sa chaîne musicale et multiculturelle, installée dans le XVe à Paris, est un succès inédit. Diffusée dans cent (100) pays, c’est maintenant que les banquiers français qui le PRENAIENT POUR un coursier se bousculent pour entrer au capital. L’an dernier, la chaîne a FAIT 6 millions d’euros de chiffre d’affaires. De passage à Abidjan, nous l’avons rencontré. TEXTE ARISTIDES NKENDA NKENDA

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l va VITE. Monte de plus en plus HAUT. Olivier Laouchez, PDG de Trace TV, est un personnage FORT du paysage audiovisuel français. Sa carrière professionnelle débute à Djakarta, en Indonésie. Il passe deux (2) ans chez Renault (1988 à 1990). Il est le directeur commercial adjoint de la zone pour la division des camions. Lorsqu’il retourne s’installer aux Antilles, l’envie de libérer la parole existe. Il faut briser le monopole du service public. En 1993, il se lance dans un projet de création de chaîne de télévision privée, Antilles TV (ATV), qui sera finalement autorisée. C’est la première chaîne de télévision privée d’outre-mer. Comment s’opère son retour en France ? En 1998, il rencontre Kenzy de Secteur Ä. A cette époque, c’est l’explosion du Hip Hop français. Deuxième marché mondial après celui des Etats-Unis. Il fallait lancer des artistes comme Stomy Bugsy, Passi, Arsenic, Les Neg’ Marrons, le projet Bisso Na Bisso etc. Il intègre la structure et en devient le numéro 2. «Ce fut une fabuleuse expérience», se souvient-il. Secteur Ä est réorganisé comme une vraie entreprise. Et le sésame pour ouvrir sa chaîne de télévision ? Paradoxe, c’est une banque d’affaires new-yorkaise, la prestigieuse Goldman Sachs, qui a cru la première en son projet en investissant 6 millions d’euros. «Les banquiers français, qui me prenaient parfois pour le coursier, m’ont tous envoyé promener. Mais certains me rappellent aujourd’hui pour entrer au capital», raconte-t-il le sourire en coin. Il explique qu’au-delà de l’expérience, pour créer une chaîne de télévision, il faut trouver de l’argent. «J’ai commencé en France un parcours de combattant en rencontrant des dizaines de banques. J’ai discuté avec autant de fondés de pouvoir. Tous ont apprécié le projet. Mais aucun n’a franchi le pas pour le financer». Nous sommes entre 2000 et 2002. Entre temps il entame des négociations avec le Groupe Lagardère pour le rachat de sa chaîne «MCM AFRICA» dont il ne savait plus quoi en faire. Il l’avait lancé

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à l’époque pour des raisons un peu politiques. Il voulait concurrencer le bouquet le SAT. Il propose au groupe de développer la chaîne, mais il est lent à réagir. Il est aussi en contact avec Denis Olivennes, ancien Président de Canal+ France après en avoir été le Directeur Général (Président du groupe FNAC depuis 2006), pour qu’il puisse lui donner une place sur leur réseau de Canal Satellite. Il avait pour ami Patrick Weil, professeur à Sciences Po. Ce dernier avait eu pour étudiant dans son programme d’échange international un jeune banquier noir américain, Richard Wayner, qui travaillait chez Goldman Sachs. Il s’occupait d’un fonds d’investissement spécialisé sur les projets portés par des minorités ethniques, «Urban Investment Group». Des gens qui avaient des difficultés pour accéder au crédit aux Etats-Unis. Richard était de passage à Paris et Denis Olivennes a soumis son problème de financement de la chaîne à Patrick Weil. C’est ainsi que Richard et lui ont été mis en contact. «Mon idée de lancer une chaîne de la rue l’a emballé, raconte Laouchez, et pour la première fois il a accepté de financer un projet hors des Etats-Unis.» Après dix-huit mois de tractations, le duo rachète la chaîne MCM Africa au groupe Lagardère et la relooke entièrement pour donner naissance, en avril 2003, à Trace TV. Trois ans plus tard, les comptes sont à l’équilibre. Une prouesse : les chaînes thématiques mettent en général trois fois plus de temps pour y parvenir. La recette Laouchez? Avoir misé très tôt sur l’international. Diffusée dans près de cent pays auprès de huit millions d’abonnés, Trace TV est devenue la troisième chaîne française la plus suivie dans le monde, derrière TV5 et Euronews. Son regard sur la Côte d’Ivoire ? Avant d’arriver en Côte d’Ivoire, il a beaucoup entendu parler de crise. «Je constate que la seule crise en Côte d’Ivoire est une crise de trop plein d’énergie», soutient-il. Une réelle volonté de vouloir avancer. Un dynamisme qui prouve qu’un petit effort suffit à relancer la machine.

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Il pense sincèrement qu’il est temps que ceux qui sont partis reviennent. Son oncle, Louis Laouchez, artiste peintre et actuel consul de Côte d’Ivoire aux Antilles, a longtemps travaillé avec le Président Houphouët Boigny. Olivier

JE CONSTATE QUE LA SEULE CRISE EN CÔTE D’IVOIRE EST UNE CRISE DE TROP PLEIN D’ÉNERGIE. UNE RÉELLE VOLONTÉ DE VOULOIR AVANCER. Laouchez est diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris option marketing de biens, de hautes études technologiques et affaires internationales. Diplômé également de la Chambre de Commerce Franco-britannique.

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CORP ORATE dossier special : • Coaching - Réussir en Afrique - La délégation participative : L’ultime étape du coching VIE D’ENTREPRISE : • Découvrons le juriste de banque... un métier d’avenir CAS D’ENTREPRISE : • Unilever Lutte contre la carence des aliments en vitamine A • Les jeux télévisés interactifs “Cash & Go” et “L’appel d’Or” Le binôme qui fait des heureux COMPRENDRE LA BOURSE : • La bourse est accessible à tous CONSEILS : • Communication, Ressources Humaines, Fiscalité, Finances et NTIC

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COACHING

Réussir en Afrique

dossier spécial :

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«C’est Dieu qui pourvoit», «Dieu est grand»… Combien de fois n’avons-nous pas entendu ces résignations fatalistes qui confortent l’idée répandue (et récemment encore défendue par nicolas sarkozy à dakar) que l’Africain n’est pas capable de prendre son destin en mains, de se projeter, de se réaliser. Notre dossier de ce mois s’articule autour de deux contributions complémentaires visant à donner à chacun les moyens de se construire et de construire. Il démontre qu’en Afrique, pas moins qu’ailleurs, la réussite est le fait d’un état d’esprit constant. Elle requiert, pour chacun ou pour chaque organisation, une méthodologie et de la confiance. En soi. Et en les autres.

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aucune. En plus de quinze années à sillonner une petite partie de la planète et de mon continent, je n’ai jamais rencontré une personne qui n’avait rien à «vendre». Si vous en trouvez une, faites-moi signe. A contrario, j’ai rencontré de nombreuses personnes qui croyaient n’avoir rien à vendre. De trop nombreuses personnes que cette certitude poussent dans des choix douloureux comme celui de survivre et de passer à coté de sa vie. Si nous avons tous quelque chose à offrir, il y a toujours une personne que ça intéresse : un «client». Le client s’entend ici au sens large ; celui qui achète, qui adhère à votre projet. Le grand frère qui offre un tremplin, l’employeur, le partenaire, l’investisseur. Il faut le trouver, lui faire comprendre que nous sommes en possession des qualités ou objets recherchés. Vous ne trouvez pas ce que vous pourriez vendre ? C’est donc là, le principal obstacle à votre réussite et ce qu’il vous faut lever avant d’aller plus loin. Il vous faut d’abord y réfléchir personnellement, nous aurons l’occasion d’en parler ultérieurement. Cette étape franchie, nous avons trouvé notre client et effectué notre «transaction», comment en tirer parti et connaître la prospérité ? Le bon sens et les auteurs avertis sur le sujet, nous demandent de gérer notre budget avec prudence ou dynamisme, selon notre profil. Respecter quelques principes de base comme ne pas avoir plus de dépenses que de recettes. Prendre soin de notre client si nous voulons le garder. On peut aussi envisager (quand c’est possible) d’augmenter le nombre de ses clients. Penser à faire de bons (petits) placements financiers, investir et/ou épargner. L’essentiel est que l’argent non dépensé immédiatement, fasse des petits. Enfin savoir saisir les opportunités. Ce qui demande de regarder les événements de la vie avec l’esprit ouvert et

VALÉRIE COULIBALY

CONSULTANTE EN DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL

Selon Donald Trump pour réussir (à accumuler beaucoup d’argent comme lui) il faut d’abord avoir une idée claire de l’endroit où on veut parvenir. Je dirais : avoir un rêve décliné en objectif.

“Ce qui facilite la réussite financière c’est d’abord avoir quelque chose à offrir contre paiement : une force de travail, notre intelligence, une qualité physique, notre créativité etc.… et trouver un «client» prêt à payer ce que nous offrons.” les gains peuvent être énormes mais les challenges sont autrement plus importants. Ce qui facilite la réussite financière c’est d’abord avoir quelque chose à offrir contre paiement : une force de travail, notre intelligence, une qualité physique, notre créativité etc.… et trouver un «client» prêt à payer ce que nous offrons. Combien de personnes connaissons-nous qui n’ont rien du tout à offrir ? Rien du tout ? Personnellement je n’en connais

Bonne lecture.

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our beaucoup d’entre nous, réussir dans la vie est la clé du bonheur. Certains pensent que cette réussite ne peut intervenir en Afrique, que tôt ou tard, on se retrouverait confrontés à des problèmes pluridimensionnels qui touchent au nombre limité des échanges et des structures, au disfonctionnement multiple, au manque de soutien de l’administration publique, aux attentes quelquefois disproportionnées de la famille et aux pressions de la communauté. Certes la voie de la réussite n’est pas de tout repos, chez nous, comme ailleurs. Pourtant, je suis formellement convaincue que réussir est à la portée de (presque) tous, si on s’en donne les moyens évidemment. Je propose même d’aller plus loin, de mordre la vie à pleines dents et de «se réaliser» sur notre continent.Qu’est que la réussite ? Est-ce la puissance financière? Avoir beaucoup d’argent ? Comme dit un auteur «plus que notre imagination nous permet d’en dépenser»? Est-ce la détention de pouvoir? Avoir de l’influence sur les décisions importantes, sur la vie des autres, inspirer le respect (ou la crainte) de nos pairs ? Il semble y avoir unanimité sur ces deux choses : l’argent et le pouvoir qu’il donne. Ce sont les choses les plus dures à obtenir - me dit-on - et à conserver. Pour réussir, nous pouvons choisir de faire un travail salarié dans une structure : entreprise, organisme local ou international, administration etc.…. C’est moins facile dans ce cas, en restant éthique, de faire fortune mais cela est déjà arrivé. Retenons que ce qui facilite l’entrée et la progression (pour avoir un gros revenu) dans cet environnement, ce sont la plupart du temps, les études, l’expérience, la personnalité et les relations humaines. Nous pouvons également choisir d’entreprendre, c’est possible de partir de rien,

conquérant. L’opportunité se présente sous des formes diverses que nous ne pouvons citer de façon exhaustive. Elles sont constamment à notre portée mais la plupart du temps, nous ne leur laissons aucune chance de se développer. Saisir les opportunités, en gros, c’est faire les bons choix au bon moment. Apprendre, changer de métier, rencontrer le client du siècle, dénicher un créneau porteur, revendre son idée, etc.…

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J’ajouterai qu’il ne faut pas confondre objectif, moyen pour l’atteindre et étapes. Devenir avocat peut-être un objectif mais cela ne signifie pas : devenir un avocat à succès ou devenir le meilleur avocat d’affaire. Vous l’avez compris, il faut bien définir son objectif. Plus nous sommes ambitieux plus nous avons de chance de nous dépasser. Ensuite il faut garder le cap,

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DOSSIER

DOSSIER

la volonté constante d’atteindre son but même quand la vie nous chahute. Ne vous mettez pas de pression inutile parce qu’une personne semble aller plus vite que vous. Vous êtes seul maître à bord et la vie n’est pas une course… Garder la pêche ! Ce que les sportifs appellent le mental, même si des épisodes de déprime se glissent dans le jeu de temps à autre. Réussir, c’est aussi savoir s’entourer. Pour un professionnel, c’est avoir des collaborateurs efficaces, une assistante hors pair etc... Coté privé, c’est aussi bien choisir sa/son compagne/compagnon de vie.

Un mauvais casting peut nous éloigner sensiblement de notre but. Travailler sans relâche, quitte à le faire autant que ce soit pour votre bénéfice direct et futur. Savoir saisir les opportunités, on y revient. Chaussez les bonnes lunettes et ouvrez les yeux, vous aurez de l’argent, beaucoup d’argent et le pouvoir de l’argent. C’est ce qu’on appelle réussir dans la vie. Pour en savoir plus, je me suis tournée vers des Africains que je jugeais riches et puissants et leur ai demandé ce qu’ils pensent de leur réussite et les leçons qu’on peut en tirer comme conseil pour les jeunes. Nos en-

tretiens se résument en une phrase : «Réussir sa vie est plus important que réussir dans la vie». Pour ces modèles, réussir sa vie, c’est non seulement réussir dans la vie (avoir des biens matériels et avoir du pouvoir) mais aussi transmettre à leurs enfants leurs valeurs pour en faire des personnes épanouis socialement, offrir des opportunités aux jeunes générations, aider les plus démunis et enfin être reconnus comme des personnes de bien. Cela est parfaitement réalisable en Afrique, certains s’y activent déjà. Et vous? Etes-vous en train de réussir?

LY • BIO

IBA > VALÉRIE COUL Valérie Coulibaly est diplômée de l’Ecole Supérieure de Commerce d’Abidjan (ESCA). En 1992, elle est recrutée par COLGATE PALMOLIVE SA, promue chef de produit en 1993, puis du groupe en 1995. En 1998, elle intègre la société SUCRIVOIRE, à peine privatisée, comme Directeur Marketing. Sa mission : Bâtir une stratégie marketing dans un environnement concurrentiel. Valérie y reste jusqu’en 2001. Travaille ensuite comme Consultante marketing, Directeur Afrique Centrale, Associée. A ce titre, Mme Coulibaly assure le développement commercial, conçoit et implémente les

projets suivants : Organisation des évènements pour COCA COLA & Island Region, B.A.T, DSTV, Foire Internationale de Kinshasa, UNILEVER Côte d’Ivoire ; campagnes de marketing social pour la Commission Nationale Electorale (RCI), les Programmes de lutte contre le SIDA et le Paludisme. Etudes, Audit commercial, recommandations stratégiques pour plusieurs entreprises. Consultante en développement professionnel et Directeur de LECEO (Conseil & Implémentation transformante), elle conçois, anime des séminaires inter ou intra entreprise. Elle a également travaillé dans de nombreux pays africains et européens.

COACHING

La délégation participative : L’ultime étape du coaching.

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ourquoi suis-je apparemment le seul à comprendre les enjeux de mon entreprise?» ou bien «Pourquoi mes employés sont ils si peu soucieux du bien de leur société?» Voici quelques unes des questions que se posent souvent les dirigeants d’entreprise. Je suis tenté de leur répondre en posant les deux questions suivantes: «Avez-vous essayé de les amener à comprendre ces enjeux qu’apparemment, vous êtes le seul à cerner?» ou bien «Leur avez-vous récemment donné la possibilité de s’exprimer?» Bien souvent, la solution aux préoccupations de ces dirigeants, se trouve dans la réponse à ces deux questions. Aujourd’hui, la majorité des sociétés, n’exploite pas comme elles le pourraient, le potentiel humain dont elles disposent, aussi bien en termes de talent brut, d’intelligence, de compétences, d’imagination et de créativité. Ce potentiel qui existe bel et bien, est très peu utilisé parce que les employés ne sentent pas «engagés» dans le même idéal ou le même enjeu que celui que poursuit la direction. Ils n’ont pas la même perspective des défis auxquels fait face l’entreprise. Le fait qu’ils ne sentent pas solidaires de la même cause, implique inévitablement que, dans l’entreprise, chacun d’entre eux, vaque à ses propres occupations, sans

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que celles-ci ne profitent nécessairement au bien commun : ainsi, ils participent volontiers à toutes sortes d’activités populaires, souvent plaisantes, mais très peu rentables du point de vue de l’entreprise : répondre à leur courrier électronique, participer à des réunions-marathons dans lesquelles ils ne sentent pas concernés, rédiger des rapports qu’ils savent que personne ne lira jamais, etc... Il en résulte que bien que les employés soient constamment sur la brèche, souvent surchargés, toujours dans l’urgence, il n’y a pas en réalité que peu d’impact sur les résultats de l’entreprise. Parce que toute l’organisation ne rame dans le même sens. Et c’est là, qu’est le nœud du problème : toute l’organisation ne travaille pas dans le même sens parce que les employés ne connaissent pas la mission de l’entreprise, parce qu’ils ne connaissent pas la vision de la direction et que franchement, ils ne savent pas très bien ce qu’ils sont censés réellement apporter comme contribution pour le bien de leur société. Le succès de l’entreprise provient d’abord, et tout simplement, de ce que chacun des employés se sente engagé dans la «cause» de la compagnie. Et pour cela, il faut savoir, ce qu’est cette «cause». Voyons la chose sous un autre angle : tous, nous sommes à la recherche d’«un esprit sain dans un corps sain». En effet, nous savons le bien

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que peut nous apporter une pratique rationnelle et régulière d’une activité sportive ; de même, nous exerçons notre esprit par la lecture, la réflexion, la méditation, par la pratique de toutes ces vertus que nous professons parce que nous savons également le bien que nous pouvons tirer d’un esprit vif et averti. Nous nous efforçons donc, tout naturellement, chacun avec ses moyens, de trouver cette l’harmonie, cet «esprit sain dans un corps sain». Il en est de même pour l’entreprise où cette recherche d’harmonie est nécessaire: L’employé est apte à travailler et à performer au meilleur de lui-même, quand tout en lui, sur son lieu de travail est en harmonie : quand il est autorisé à prendre des initiatives, quand il sait que ses vraies compétences sont reconnues et utilisées, quand il sent qu’il collabore à l’édification, à la mise en place d’un résultat dont il comprend l’importance, quand son travail est pour lui, source d’énergie, et non pas le contraire, et enfin quand il sent que dans l’exercice de son métier, il fait juste et bien son devoir. Quand tous ces ingrédients sont réunis, alors il y a harmonie, il y a «unité» dans l’homme qui travaille. Cette harmonie est possible. Elle n’est pas utopique. Elle est même obligatoire, comme le comprennent bien les grands leaders d’entreprise. Car tel est le vrai défi du dirigeant, du leader. Cet équilibre,

cette harmonie, cette unité, disons cette intégrité doit être la recherche permanente de celui qui dirige. Car c’est à partir de celle-ci, que l’excellence est possible. Nous comprenons que cette intégrité que recherche le travailleur, va au delà de la recherche du salaire justement rémunéré. Certes l’employé a besoin de sentir que sa rému-

coaching. C’est là, qu’on sépare le bon grain du mauvais grain et que le bon leader se détache de la masse. La délégation responsable et participative est ce qu’on attend d’un vrai leader: La mission est clairement communiquée et devient l’affaire de tous; la vision est partagée par le plus grand nombre ; chacun à son niveau est

Le succès de l’entreprise provient d’abord, et tout simplement, de ce que chacun des employés se sente engagé dans la «cause» de la compagnie. Et pour cela, il faut savoir, ce qu’est cette «cause». nération et ses avantages ne sont pas le résultat de quelque décision arbitraire, et qu’ils reflètent la réalité de sa contribution ou la réalité du marché. Mais Il a également besoin de sentir qu’il a le droit d’utiliser son savoir et ses connaissances en toute sécurité et qu’il est tenu compte de son point de vue, de ses opinions. Il a besoin de savoir que ses forces et ses compétences servent au sein d’une équipe dans laquelle il participe effectivement, où il est reconnu comme tel. Finalement, il a besoin comme chacun d’entre nous, d’être convaincu du bien fondé de la mission dans laquelle il s’investit 8 à 12 heures par jour. Sans cette intégrité, il n’y a pas de confiance vraie dans l’organisation. Celleci croule alors, sous le poids des règles, des édits d’interdiction de faire, des contrôles à tous les étages, de la supervision par la hiérarchie, qui ellemême est supervisée de l’extérieur. La délégation responsable et participative est l’ultime étape du

responsabilisé et tous prennent part à un seul corps, comme un seul homme. Le leader inspire et mobilise ses équipes. Les bons leaders comprennent que ses employés sont des collaborateurs qui participent entièrement et solidairement à la même mission, qu’ils ne représentent pas un cout, mais bien mieux qu’un investissement. Ces leaders voient rapidement grimper leurs niveaux de satisfaction clients et par conséquent s’accroitre leurs parts de marché. De nombreuses compagnies en occident ont bien compris l’importance de cette délégation responsable et participative, qui est le cadre idéal où s’expriment pleinement toutes les compétences. Ces compagnies intègrent cette perspective dans leurs dynamiques avec beaucoup de succès. Ce serait une erreur de penser que l’Afrique peut se maintenir en dehors de cette dynamique. Notre monde est devenu glo-

GILLES ATAYI

DIRECTEUR ASSOCIÉ, EMGA HUMAN CAPITAL JOHANNESBURG. SOUTH AFRICA

bal et certaines entreprises sur le continent l’ont bien compris. Mais comme toute chose qui a de la valeur et de l’importance, la mise en place de cette délégation participative, demandera de la discipline, de l’énergie et du temps, mais c’est la perspective obligée. Il n’y a d’ailleurs pas d’autres solutions. Alors, oui vraiment, je suis tenté de (re)poser ces deux questions : «Avez-vous essayé de les amener à comprendre ces enjeux qu’apparemment, vous êtes le seul à cerner?» ou bien «Leur avez-vous récemment donné la possibilité de s’exprimer?»

BIO > GILLES ATAYI • Durant les 22 dernières années, Gilles Atayi qui a débuté son parcours professionnel à Abidjan en 1985, a occupé des postes de hautes responsabilités, dans les domaines du marketing, de la vente et de la planification stratégique en Afrique et en Europe. Depuis 1995, où il commence sa carrière internationale, il a travaillé au Kenya, en Afrique du Sud, en République Démocratique du Congo et aux Pays Bas. Il a contribué avec succès, pour le compte de grandes multinationales, au développement de plusieurs initiatives reconnues sur le continent. Depuis Septembre 2007, il a décidé de mettre son expertise et sa riche expérience au service des personnes et des entreprises dans les domaines de stratégies de développement et de leadership, en créant avec un partenaire sud africain, sa propre compagnie EMGA Human Capital, basée à Johannesburg.

Gilles Atayi qui est passionné de développement humain et des compétences sur le continent, entend ainsi contribuer à la construction d’une Afrique meilleure. Gilles Atayi est diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce d’Abidjan (ESCA).

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vie d’entreprise

VIE D’ENTREPRISE

découvrons le juriste de banque

un métier d’avenir

Le secteur bancaire est un secteur primordial dans l’économie des Etats en développement et un grand savoir faire a été développé sur la place financière dans le courant des trois dernières décennies. Au vue de cette importance, il ait donc apparu la nécessité de réglementer cette activité, de veillez à sa conformité avec les normes en vigueur. Aussi la profession bancaire étant une activité majoritairement financière et comptable, il devient plus qu’impérieux d’avoir recours à un juriste interne qui aura pour (entre autre) mission de gérer au mieux l’aspect juridique des rapports contractuels engageant la banque. Vue la complexité de cette tâche, il est donc requis un profil particulier alliant tant des connaissances juridiques que des connaissances financières et comptables. Ce qui permettrait assurément au juriste de banque d’être recruter au sein de l’entité et de s’y insérer facilement.

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ISSIONS DU JURISTE DE BANQUE Relativement aux missions du juriste de banque, il convient de signaler que celles-ci varient en fonction du poste occupé. D’une manière générale, le métier de juriste de banque consiste à : • conseiller les membres du personnel de la banque dans toutes questions juridiques liées aux affaires de la banque, que ce soit dans ses relations client, dans ses affaires internes (ressources humaines, gestion d’immeubles etc.), dans ses projets de développement commercial, et lors de restructurations (fusions, acquisitions et cessions de filiales etc.…);

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• intervenir au niveau du développement de nouveaux produits, pour couvrir les aspects juridiques; • gérer le contenu des contrats de la banque et veiller à leur conformité aux réglementations existantes (OHADA); • gérer les dossiers litigieux, en coopération avec les avocats externes chargés de la défense des intérêts de la banque; • suivre l’évolution réglementaire nationale et internationale et informer direction et membres du personnel des changements réglementaires et de leur impact sur les activités de la banque. Les missions seront bien entendu plus spécialisées pour les juristes affectés à des postes dans des départements de

crédit, de salle de marché ou de montage de structures financières. Dans certains établissements, la fonction de juriste de banque se combine à une fonction de secrétaire général, ou à une fonction de «Compliance officer» ; les juristes assument parfois en plus la fonction de conseiller fiscal, voire se spécialisent entièrement dans cette matière complexe. Toutes ces missions ne sauraient être valablement exécutées si le juriste n’a pas la carrure requise. Il faut donc avoir en plus des solides bases académiques, des compétences et des qualités personnels.

La multitude des questions à traiter, les évolutions permanentes des réglementations applicables font que le métier de juriste ne devient jamais routinier. PROFIL DU JURISTE DE BANQUE Le profil minimum requis est un diplôme universitaire sanctionnant un cycle complet d’études de droit (maîtrise en Droit.) • Une spécialisation de troisième cycle universitaire ou une expérience professionnelle (dont le stage d’avocat), sont devenues standard : • Un DESS ou DEA ou toute spécialisation dans une branche du droit des affaires ou droit communautaire, droit des nouveaux moyens de communication … • Des notions de comptabilité, de fiscalité sont très utiles • La connaissance du français et de l’anglais est indispensable, ainsi que toute autre langue en fonction du pays d’origine de la banque.En dehors des compétences techniques,

à savoir la formation en droit et le perfectionnement de cette formation par l’apprentissage pratique, un certain nombre de qualités et compétences sont indispensables pour bien évoluer dans une fonction de juriste de banque. Il va de soi qu’un juriste doit disposer de bonnes capacités d’analyse et de synthèse; il doit pouvoir distinguer l’essentiel de l’accessoire et l’important de l’urgent. Les qualités relationnelles sont également très importantes, de même que les capacités de communication. Le juriste doit pouvoir expliquer en termes simples des concepts complexes. Il doit également avoir une bonne capacité de négociateur et disposer d’une certaine autorité. De plus, le juriste doit maîtriser les techniques de présentation et avoir de l’aisance pour s’exprimer devant un auditoire. Finalement, vu la complexité et la multitude des tâches, les capacités d’organisation sont très importantes. Le juriste de banque doit avoir une grande flexibilité, disponibilité et résistance au stress, car son métier l’expose souvent à des imprévus et on attend de lui des prises de position rationnelles en toutes circonstances, y compris dans les situations d’urgence. INTEGRATION DANS LA BANQUE Toutes ces conditions étant réunis le juriste est intégré au sein de la banque, soit il entre dans un «noyau de formation» et n’est affecté à un poste définitif qu’après avoir parcouru plusieurs stages dans divers départements, soit il entre d’emblée dans un département déterminé (juridique, fiscal, crédits..) et la période d’apprentissage est plus ciblée. La première voie a l’avantage de lui permettre de se familiariser avec les métiers de la banque. En tout état de cause, une période d’apprentissage plus ou moins longue est nécessaire pour assimiler au mieux le fonctionnement d’une banque et apprendre à appliquer ses connaissances théoriques aux cas concrets auxquels la pratique du métier confronte le juriste. Mais il faut dire qu’en ce qui concerne le recrutement de statistiques précises concernant le recrutement annuel de juristes dans le secteur bancaire ne sont pas disponibles. Dans les banques, les juristes sont recrutés pour la plupart par les services juridiques, les services fiscaux, les départements crédit, ou de structures sociétaires, ressources humaines ou parfois par les salles de marchés. La complexité accrue des produits d’investissement, les changements survenus dans les modes de distribution (e-commerce, Internet) et la multiplication des règles encadrant les activités bancaires ont favorisé le recrutement de juristes de banques au cours des cinq dernières années. Récemment, la stabilisation des résultats des banques a entraîné une légère baisse dans le recrutement. On recrute aujourd’hui de manière plus ciblée, pour des postes vacants et dans une moindre mesure pour doter des «réservoirs» de formation avant affectation définitive.

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Somme toute, le métier de juriste de banque est un métier stimulant. La multitude des questions à traiter, les évolutions permanentes des réglementations applicables font que le métier de juriste ne devient jamais routinier. Par son côté analytique, le métier est très «challenging». L’aspect relationnel est également intéressant : le juriste a de nombreux contacts avec le personnel de la banque, avec des clients (en fonction de son poste), ainsi qu’avec des experts externes. Traditionnellement les juristes de banque se développent vers une fonction d’expert au sein de la banque, d’autres, après avoir acquis leurs bases, décident d’orienter leur carrière vers d’autres domaines (responsabilités commerciales, ressources humaines etc.). Cependant il faut noter qu’au vue du récent développement du Droit des Affaires International, le rayon de mobilité du juriste de banque s’en trouve élargi d’où la nécessité pour celui-ci de ce familiariser à la pratique de l’anglais et aux règles et usances qui caractérisent le commerce international ,et plus particulièrement celles de la Chambre de Commerce International (CCI).

YOUSSOUF FATIKA

VICE-PRÉSIDENT DIRECTEUR JURIDIQUE RÉGIONAL AFRIQUE DE L’OUEST CITIGROUP

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CAS D’ENTREPRISE

CAS D’ENTREPRISE

UNILEVER CÔTE D’IVOIRE

LUTTE CONTRE LA CARENCE DES ALIMENTS EN VITAMINE A LA FORTIFICATION DES ALIMENTS DE GRANDE CONSOMMATION EN VITAMINE A, PEUT-ELLE RÉPONDRE AUX BESOINS DE NOTRE ORGANISME ? GRANDE INTERROGATION. POUR ÊTRE BIEN PORTANT, IL EST IMPÉRIEUX DE PRIVILÉGIER UNE ALIMENTATION ÉQUILIBRÉE ET DES ALIMENTS FORTIFIÉS. C’EST CETTE ÉQUATION QUE TENTE DE RÉSOUDRE LA FILIALE DU GÉANT NÉERLANDAIS, EN CONCILIANT LA RÉDUCTION NOTABLE DES CARENCES EN VITAMINE A ET LA LOGIQUE DE RENTABILITÉ. L’INITIATIVE DÉLIBÉRÉE DE CE GROUPE, EN PHASE AVEC LE PROJET DE COALITION NATIONALE CONTRE L’ÉLIMINATION DES CARENCES EN MICRONUTRIMENTS, VISE À ENRICHIR L’HUILE ET LA MARGARINE PROPOSÉE À LA VITAMINE A, COMME, CANAL DE LUTTE CONTRE CE FLÉAU EN VUE DE PRÉSERVER LA SANTÉ DES CONSOMMATEURS. UN CHOIX MARKETING ET CITOYEN. TEXTE KONAN KOUASSI

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ffaiblissement du système immunitaire. Retard de croissance. Anomalies congénitales sévères. Mort prématurée d’enfants en bas âge. Troubles de la vision et affections oculaires. L’incidence de la malnutrition et de carences en vitamine A, associée a des modes de consommation alimentaires monotones et non équilibrés, constitue un grave problème de santé publique en Côte d’Ivoire. L’instabilité sociopolitique, dont le point culminant est le conflit armé, a eu des effets négatifs sur les secteurs socio-économiques et culturels, donnant lieu à une aggravation généralisée de la pauvreté (plus de 45% en 2004 contre 36,8% en 1995). Pire, l’inégalité des revenus s’est accentuée (les 10% les plus riches cumulent 36% du revenu national, contre 20% pour les 50% les plus pauvres). Du coup, le pouvoir d’achat des ménages s’est réduit comme une ‘‘Peau de chagrin’’ ; ce qui explique des difficultés liées à l’approvisionnement en aliments de qualité. Et, les besoins en micronutriments, singulièrement en vitamine A, se font de plus en plus ressentir. Par ailleurs, les enquêtes réalisées ces dernières années sur les carences en micronutriments par le ministères de la santé et ses partenaires, font état de ce que la prévalence de la carence en vitamine A touche 31% de la population avec un taux de rétinol sérique inférieur à 20µg%dl. Au vu de ces informations, UNILEVER Côte d’Ivoire a fait sien ce combat, en lançant la margarine «Blue Band» et l’huile de palme raffinée «Dinor» entièrement enrichies à la vitamine A. Onctueuse, plus légère et digeste, elles n’ont rien perdu de leur goût traditionnel. Très pratique, ces produits enrichis sont en vente libre en grande surface, chez les commerçants (Mauritaniens, Sénégalais, etc.) ou chez le détaillants dans les hameaux les plus reculés du pays. L’importance cruciale de la vitamine A ou acide rétinoïque devrait amener toutes les mamans à disposer de l’huile «Dinor» enrichie. Cette fortification, est-elle le fruit du hasard ? Pas du tout. La fortification est l’enrichissement d’un

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aliment, pour améliorer sa valeur nutritive en restituant des vitamines, des minéraux ou autres, afin de garantir l’état nutritionnel et la santé d’une population. Conscient des avantages sus citées, le gouvernement à travers le ministère de la Santé et ses partenaires (du secteur public, secteur privé, et des organismes internationaux), ont développé un programme de lutte multisectorielle et intégré, à la suite de la rencontre sous-régionale qui a eu lieu à Accra, au Ghana, en octobre 2002. Le combat contre les carences en micronutriments, implique l’enrichissement des denrées de base de large consommation. Pour renforcer et pérenniser ce programme de lutte contre les carences en micronutriments, les membres de ce partenariat ont constitué une Alliance Nationale pour la Fortification (ANF) sous les auspices du ministère de la santé. En 2003, l’ANF, avec l’appui technique d’Helen Keller International, a soumis un projet pour un financement au Global Alliance for Improved Nutrition (GAIN). Ce financement GAIN a permis en Côte d’Ivoire, de mettre à la disposition des populations à faible revenu, des aliments de qualité fortifié à moindre coûts qui leurs fournissent 50% de vitamine A et 30% de Fer et Acide Folique dont l’organisme humain a besoin par jour. UNILEVER Côte d’Ivoire de son côté, a saisi l’occasion pour mettre en pratique, la citation de son ancien président, Morris Tabaksblat : «les entreprises ont obligation de se comporter d’une manière socialement responsables. Non pas, parce que la société lui impose, mais parce qu’elle constitue le fondement de leur existence et le succès à long terme.» Un vrai défi pour cette entreprise. Le leader ivoirien de l’agroalimentaire a amélioré la composition du nouveau «Dinor» en vue non seulement de rattraper les vertus de l’huile de palme naturelle, mais de le renforcer davantage. Au travers de cette gamme d’huile enrichie, UNILEVER Côte d’Ivoire entend renforcer l’image de sa marque auprès de la population. Ce groupe pionnier de l’enrichissement n’a pas été frappé par la grâce et qui l’aurait subitement poussé à

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se soucier de la santé des populations. Loin s’en faut. Ce leader avec plus de 70% du marché a lancé la fortification en mai 2001. Aujourd’hui, les autres producteurs se sont engagés sur le chemin défriché dès 2001. Porte-drapeau du néerlandais en la matière, l’huile de table «Dinor» enrichie, lancée en 2001, constitue le vrai point de départ de cette révolution. En plus, en adjoignant les micronutriments, il a pris soin de ne surtout pas changer le goût, au risque d’indisposer ses clients. Le choix de l’huile de table «Dinor» comme véhicule de fortification n’est pas fortuit parce qu’elle fait partie des produits alimentaires de base (la farine, l’huile, le sucre, etc.) qui fournissent à eux seuls (?) des besoins énergétiques quotidiens de la population. La consommation moyenne de l’huile de table, à l’échelon national, est relativement élevée (?). Faites un tour dans les ruelles des quartiers communaux, vous y trouverez, les matins ou les après-midi, des vendeuses de beignets «gbôfloto» ou des crêpes de mil «wonmi», ainsi que de la banane plantain frite «aloco» et de l’attiéké accompagné de poisson frits «garba». Pour assurer la réussite de ce projet, un texte réglementaire rendant obligatoire la fortification de l’huile de table a été adopté par une commission interministérielle (n° 02 du 18 janvier 2007). Le logo, sceau de la qualité, représente un personnage joyeux et galopant qui semble dire : «je suis en pleine forme parce que je suis bien nourri» pour l’identification de l’aliment enrichi sur le marché. La pérennité et le succès de la fortification universelle de l’huile de table et produits dérivés pourrait aboutir s’il est soutenu par un engagement et une volonté politique très active, à l’échelle nationale et au niveau sous-régional. Selon le président de l’Association des Industriels de la Filière des Oléagineux (AIFO-UEMOA), juin 2008, est la date buttoir d’adoption de cette politique par les industriels de cet espace économique. Attention, vigilance! Désormais, vous ne devriez consommer que de l’huile de table comportant ce logo imagé. Il y va de votre santé.

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CAS D’ENTREPRISE

CAS D’ENTREPRISE

JEUX TÉLÉVISÉS INTERACTIFS CASH & GO ET L’APPEL EN OR

LE BINÔME QUI FAIT DES HEUREUX

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8111 ou 22 52 72 52. Il vous suffit d’appeler l’un de ces deux numéros et de suivre les instructions du serveur vocal, ou d’envoyer par SMS la lettre ‘‘G’’ au premier. Résolvez les puzzles ou répondez aux énigmes proposées. C’est le passage obligé pour décrocher le sésame. Tentons de définir les jeux interactifs. Pas possible, la connexion est brouillée. En effet, ces concepts ne possèdent pas une définition qui émanerait de l’autorité légale. ‘‘Il n’existe pas encore une définition des jeux interactifs qui émane des décideurs. Nous avons plutôt une compréhension Métier de

dia, entend contribuer à la dynamisation du secteur de l’audiovisuel en Côte d’Ivoire. Selon M. Séraphin Koffi cette dynamisation passe par la production, la diffusion et la promotion de contenus créatifs. La télévision devrait émettre un programme varié et captivant. Cash & Go et l’Appel en Or, créent chez le téléspectateur des moments de détente. Grâce à ces jeux, ils ne sont plus réduits à une consommation passive, mais prennent une part active à l’émission télé en intervenant en direct. Deux mille (2000) lauréats récompensés, depuis l’initiation de ces jeux en

Technologie, Simplexe, Audiotex Côte d’Ivoire… sont entre autres les opérateurs dans le rétroviseur d’Interactif Média. Des structures qui fournissent à un micron de différence, les mêmes produits. C’est pour quoi, la direction générale de cette structure refuse de baigner dans un certain satisfecit. Déjà, des concepts thématiques sont élaborés pour le premier trimestre de l’année 2008. Avec en prime, la fidélisation des participants et la diversification des produits. L’expérience européenne des jeux interactifs télévisés montre, qu’ils ont un cycle de vie très réduit. Il faudra batailler

Cash & Go et l’Appel en Or, créent chez le téléspectateur des moments de détente. Grâce à ces jeux, ils ne sont plus réduits à une consommation passive, mais prennent une part active à l’émission télé en intervenant en direct. ce concept’’ soutient, M. Séraphin Koffi chef de Projets d’Interactive Média. Spécialisée dans la production de contenus audiovisuels et la fourniture de solutions de convergence entre la téléphonie et la télévision, la société interactive Média participe au quotidien des Ivoiriens via la RTI. En favorisant des gains en espèce allant de cinq(5) mille à cent(100)mille francs CFA /jour. Le binôme Cash & Go et l’Appel en Or, au-delà de l’aspect distractif, recherche chez le participant des qualités d’observation, d’écoute, de concentration, de mémorisation et de culture générale. Ce sont là, les vertus dont il faut disposer pour être sélectionné par le serveur vocal et remporter le Jackpot.

DÉPENSES IMPRÉVUES, LES FACTURES QUI N’ARRIVENT PAS TOUJOURS AU MOMENT OPPORTUN. NE PANIQUEZ PLUS, LA SOLUTION SE TROUVE PEUT-ÊTRE SUR VOTRE PETIT ÉCRAN. INITIÉS DEPUIS 2006 PAR LA SOCIÉTÉ INTERACTIVE MÉDIA ET DIFFUSÉS SUR 6 CHAÎNES DE TÉLÉVISIONS AFRICAINES, LES JEUX INTERACTIFS CASH & GO ET L’APPEL EN OR, FONT PLUSIEURS HEUREUX. EN SI PEU DE TEMPS LA SOCIÉTÉ INTERACTIVE MÉDIA A RÉUSSI LE PARI DE SOUTENIR LES DÉPENSES DE PLUSIEURS MÉNAGES. TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

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Un véritable cadre d’échange Les jeux interactifs instaurent une sorte de dialogue avec les participants. C’est un véritable cadre d’échange. Le téléspectateur, réagit donc, à un programme informatique, qui à son tour communique des instructions au joueur. Le Serveur Vocal Interactif (SVI) lit un fichier son, qui guide le participant dans le choix d’une réponse, la consultation d’une rubrique d’aide. En fonction du choix opéré, le programme transmet d’autres instructions ou des réponses. Ainsi, les participants ne sont plus des acteurs passifs, mais ils contribuent pleinement à l’émission. C’est à cet échange, d’une part entre le serveur vocal et participant, et d’autre part le joueur et l’animatrice, que ces jeux doivent l’appellation des ‘‘Jeux télévisés interactifs’’. Les téléspectateurs savent juste après avoir participé s’ils sont gagnants ou pas. La nature du gain est également révélée. La dynamisation du secteur audiovisuel Seule structure sur le segment des jeux télévisés interactifs, la société Interactif Mé-

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2006, soit 5 à 10 gagnants par jour. Environ deux mille cinq cent (2500) téléspectateurs fidélisés, selon audimat. En un temps record, ces jeux interactifs ont suscité un réel engouement au sein des populations. Diffusion constante des témoignages de lauréats à la télé. Institution de prix en nature pour récompenser le participant qui se serait illustré le plus dans le mois, par le nombre de ses appels. Faciliter l’accès à un plus grand nombre de téléspectateurs, en adoptant un numéro commun à tous les opérateurs de téléphonie mobile, par appel et par SMS. Toutes les stratégies, sont envisagées afin de donner satisfaction aux participants. La dynamisation du secteur de l’audiovisuel, via, les jeux interactifs, fait appel à plusieurs exigences : • une technologie de pointe pour permettre l’interconnexion ; • un call center pour répondre aux différentes préoccupations des participations ; • un personnel hautement qualifié. Les professionnels de ce métier se réjouissent de la saine émulation provoquée par les Cash & Go et l’Appel en Or. Et pour cause, la réalisation au quotidien de ce type d’émission requiert des compétences techniques de haut niveau. Ils sont tous unanimes et reconnaissent l’expertise d’Interactif Média. Un secteur fortement concurrentiel La décision du rebranding de CIT entre Les opérateurs des jeux télévisés interactifs se livrent une concurrence farouche. Les deux (2) chaînes de la télévision ivoirienne, sont prises d’assaut. Pas question de laisser le moindre espace au concurrent. Wassi

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ferme pour maintenir le cap. Cet autocommutateur audiovisuel et téléphonique, offre des communications apparemment égales. On est donc tenté de se demander qui des fournisseurs et du participant gagne gros.

SÉRAPHIN KOFFI

Chef de projets INTERACTIVE MÉDIA

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COMPRENDRE LA BOURSE

ABOU KHASSIM MAR DIOP

Chargé du Développement du Marché

LA BOURSE EST ACCESSIBLE A TOUS

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es premiers pas en bourse sont souvent les plus difficiles. Pour un bon nombre d’épargnants, il s’agit d’entrer dans un monde nouveau et méconnu. La Bourse est bien plus accessible qu’il n’y paraît, pour peu que l’on prenne en compte, sa propre situation d’investisseur. Il y a trois avantages à placer ses fonds en bourse :

LA POSSIBILITÉ DE MOBILISATION IMMÉDIATE DES FONDS INVESTIS Les valeurs mobilières constituent des placements rapidement mobilisables par rapport à d’autres types de produits financiers. En effet, le jour où l’épargnant voudrait disposer des fonds investis en bourse, il lui suffit de passer un ordre de vente qui pourra être exécuté le jour même ou à la séance de cotation suivante. L’ACCÈS AU SUPERMARCHÉ DES AFFAIRES On y trouve des titres de sociétés représentatives de tous les secteurs d’activité. DE SÉRIEUSES GARANTIES POUR LES INVESTISSEURS A la différence de l’immobilier, et d’autres placements, les valeurs mobilières sont réglementées par une autorité publique, le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers qui veille scrupuleusement au respect des normes. De plus, il est prévu un fonds de protection des épargnants, qui interviendrait en cas de faillite d’une SGI. SIMULATION D’INVESTISSEMENT RENTABLE Soit, un épargnant de 25 ans qui désir investir 10 000 F CFA en bourse par mois, c’est-à-dire, 120 000 F par an, en vue de préparer sa retraite. A la veille de sa retraite à 55 ans, avec une hypothèse de rendement moyen annuel de 10%, il aura accumulé 19 739 283 F CFA sur son compte. L’épargnant avisé prendra des dispositions pour bien se renseigner sur les titres et diversifier son portefeuille sur les conseils de sa SGI.

NB.1. On retient que les dividendes et les intérêts reçus ainsi que la plus value réalisée sur les placements boursiers ne tiennent pas compte de l’impôt. Ce tableau est fourni à titre d’exemple. Les informations qu’il contient ne peuvent en aucun cas engager la BRVM ou les destinataires. GAGNER DE L’ARGENT EN BOURSE EST UNE AFFAIRE DE TEMPS Des études sur l’évolution des différents placements montrent que, sur une longue période, l’investissement en bourse est plus rentable que certains placements financiers traditionnels tels que l’immobilier, les produits bancaires et l’assurance vie. L’épargnant qui investit en bourse ses économies, pour sa retraite, ne doit pas donc être influencé par les fluctuations au jour le jour des titres cotés. Les SGI sont à la disposition des épargnants et des investisseurs, pour les aider à définir leurs objectifs de placements et les accompagner dans leurs choix.

Capital accumulé avec des cotations annuelles de 120 000 F FCA effectuées en fin d’année.

6%

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8%

10%

10 ans

1 581 695

1 738 387

1 912 491

20 ans

4 414 271

5 491 436

6 873 000

30 ans

9 486 982

13 593 985

19 739 283

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CONSEIL EN COMMUNICATION

L’élaboration de la stratégie de communication

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a stratégie de communication est le fil conducteur qui oriente toutes les actions de communication de l’entreprise. Elle donne vie aux objectifs généraux, commerciaux et marketing de l’entreprise ; elle inspire et guide les employés dans l’exercice de leurs missions au quotidien. C’est un outil de travail indispensable et préalable à toute action dans une entreprise. Elle se doit de donner une direction claire et durable, mais doit rester «modulable», l’environnement étant très dynamique ; raison pour laquelle elle doit pouvoir tenir compte des objectifs à court terme, à moyen terme et à long terme. Sa mise en place est un travail rigoureux et consciencieux. De nombreux modèles et méthodologies de mise en place JOYCE SAGOE de stratégie de communiDirectrice de la Stratégie GROUPE VOODOO cation existent. Il n’y a pas de formule «miracle» et figée. La force d’une stratégie de communication repose sur la pertinence de l’analyse que l’on fait de son entreprise ou de sa marque, et la prise en compte des ambitions de l’entreprise. C’est donc un travail qui est préalablement fait par les services de l’entreprise, puis affinée par des experts en Communication. Les étapes clés que nous retrouvons dans la mise en place d’une stratégie de communication :

Il est aujourd’hui indispensable de faire une analyse de la psychologie des cibles, de pouvoir les segmenter en fonction de leur homogénéité afin d’avoir une approche marketing et commerciale pertinente pour chacune d’elle.

ETAPE 4 : COMMENT ALLONS-NOUS Y ARRIVER La stratégie : cette étape consiste à définir l’approche stratégique en répondant à ces différentes questions : - Quelles options stratégiques prenons-nous à moyen terme et long terme ? Ex : repositionnement de marque, continuité, relifting, consolidation, etc. - Quelles seront les cibles prioritaires de communication ? - Quels messages ou quelles promesses voulons-nous véhiculer, en direction de quelles cibles ? - Quels sont les réponses attendues par les publics cibles ? - Quel impact voulons-nous donner à nos actions ? - Quelle plate-forme utiliser pour atteindre ces objectifs ? - Quel ton et quel style adopter ? - Quelle structure de communication mettre en place à moyen et long terme? Ex : focus sur l’institutionnel, ou sur les communications commerciales.

ETAPE 1 : SAVOIR DE QUOI ON PARLE Comprendre d’où on vient, l’environnement dans lequel on vit et qui sont les acteurs clés du marché, est un préalable à toute projection de l’entreprise dans le futur. Les trois grandes étapes : 1. La connaissance de son activité : il est avant tout important de savoir de quoi on parle. Connaître le métier et son histoire permet de mieux apprécier l’évolution de l’activité et d’avoir des références. Il est ensuite primordial de connaître son entreprise, son histoire et ses cibles actuelles. 2. La connaissance de l’environnement : il s’agit de bien comprendre l’environnement dans lequel on vit et de pouvoir identifier les facteurs internes (liés à l’entreprise) et externes qui influent sur notre activité. Il nous faut connaître le positionnement des concurrents sur le marché, connaître leurs forces et leurs faiblesses, afin de mieux les cerner et connaître les acteurs clés du marché. 3. La connaissance des cibles : il faut savoir à qui on parle, comprendre les comportements des cibles et les profils de nos clients. Ne pas comprendre la cible est souvent une des principales raisons d’un mauvais positionnement.

ETAPE 5 : QUELS MOYENS POUR DONNER VIE À CETTE STRATÉGIE Le plan d’actions : pour le mettre en place, il nous faut répondre aux questions suivantes : - au regard de notre plan d’actions marketing et de nos objectifs de communication, quels outils utiliserons-nous pour toucher les différentes cibles identifiées (média, hors média ? Communication de masse ? Communication one to one ?) Le plan de communication : il est élaboré à partir du plan d’actions. Il s’agit de définir pour chaque action, le dispositif de communication (supports à utiliser), et de présenter une roadmap à moyen terme et à long terme. Le plan de communication est la feuille de route et permet d’avoir une visibilité sur une longue période. En somme, c’est un travail d’analyse et de projection qui permet de bâtir une stratégie de communication viable. Lorsque la stratégie est bien définie, elle est facilement déclinable en plan d’actions et sert de filtre dans tout ce que fait l’entreprise : élaboration des produits, choix des actions de sponsoring, choix des canaux de communication, etc. Elle permet d’assurer la cohérence globale de toutes les actions menées par l’entreprise et sert à clarifier et renforcer son positionnement sur son marché.

ETAPE 2 : POUVOIR FAIRE UN DIAGNOSTIC Cette étape est une étape critique. Elle doit permettre de confirmer la pertinence des objectifs que l’entreprise se fixe et de les réorienter au besoin. L’analyse SWOT : il s’agit de faire un état des lieux et un bilan du parcours de l’entreprise et de ses marques avant toute décision. C’est notre capacité à reconnaître nos faiblesses, à définir nos forces, à flairer les opportunités et détecter les menaces qui nous permettra de définir des objectifs ambitieux mais réalistes. L’analyse des objectifs et enjeux : avant toute décision, il est indispensable de pouvoir regarder les objectifs que l’entreprise se fixe à moyen et long terme contre les réalités et conclusions de l’analyse SWOT, pour en mesurer la pertinence, le réalisme et la force. Où l’entreprise veut-elle aller en termes d’image et de business ? La problématique : il s’agit ici de pouvoir, en fonction des enjeux, identifier les obstacles qui pourraient nous empêcher d’atteindre nos objectifs. ETAPE 3 : DÉFINIR OÙ ON VEUT ALLER Définition des objectifs : les objectifs généraux et les objectifs marketing de l’entreprise doivent être retraduits en objectifs de communication.

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CONSEIL FISCALITÉ

CONSEIL RESSOURCES HUMAINES

MARIE AGNÈS TANO DIRECTRICE CIFIP

Réussir vos entretiens de management

L

es actes de management passent en priorité par des entretiens individuels. Savoir mener ces entretiens est indispensable aux managers pour une gestion efficace de leurs équipes. Qu’il s’agisse de fixer des objectifs, négocier, contrôler, débriefer, recadrer ou féliciter un collaborateur..., le manager aura recours à des entretiens pour gérer ces différentes situations professionnelles. L’entretien est donc une activité de management. Et, en tant que tel, sa réussite nécessitera des savoirs et de la pratique. Pour mener un entretien, il est important de mesurer ce qui caractérise l’entretien de management. L’entretien de management a une finalité précise. Il privilégie la résolution d’un problème, la définition d’une action à mener. L’entretien nécessite qu’on rappelle dès le départ les objectifs recherchés. Il se termine par des décisions précises. L’entretien de management n’est pas une simple séance d’information mais une réelle situation de communication. L’objectif d’un entretien est d’engager votre collaborateur dans l’action, évaluer sa compréhension du problème, recueillir ses idées, identifier ses difficultés. L’entretien n’est pas non plus un interrogatoire. En fait, il n’y a pas de vainqueur mais deux personnes réunies pour échanger et trouver des solutions possibles. L’entretien de management suppose un objectif précis. Lors de la préparation de l’entretien, efforcez-vous de cerner l’objectif de votre entretien en vous posant la question : «À quoi verrai-je que l’entretien est réussi ?». N’oubliez pas en début d’entretien d’exprimer cet objectif à votre collaborateur et de prendre en compte le sien si, toutefois, celui-ci est différent. Également efforcez-vous de vérifier en fin d’entretien que l’objectif est atteint. Un entretien de management est un exercice d’écoute. Nous vous recommandons d’utiliser les techniques de communication courantes : le questionnement, la reformulation et le silence. Poser des questions, fait avancer l’entretien parce qu’elles permettent de faire préciser les faits, comprendre les raisonnements et les émotions de l’autre. Reprendre, résumer avec ses propres mots ce que vient de dire votre interlocuteur facilite la compréhension et aide celui-ci à prendre

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du recul. Savoir faire usage à bon escient du silence, outil de communication trop peu utilisé. Parce qu’ils sont supérieurs hiérarchiques, les managers estiment avoir à meubler les silences. Or, un silence attentif invite à l’échange, souvent avec beaucoup plus de profondeur. Un entretien de management exige du courage : dire ce que l’on a à dire, affirmer une position, transmettre une information peu agréable, ce n’est pas toujours facile mais obligatoire quand on a des responsabilités de management. Le plus délicat dans nos environnements, est de savoir «dire non». Trop souvent on préfère laisser croire à l’interlocuteur que ça pourrait être «oui» alors que l’on sait parfaitement que c’est «non». La première condition pour motiver un collaborateur est de lui dire les choses clairement, sans ambiguité et sans rejeter la responsabilité du «non» sur des tiers. Dans le même état d’esprit, il faut s’efforcer d’aller droit au but et ne pas noyer le point essentiel dans un flot de paroles inutiles. Enfin il faut apprendre à accepter les critiques que le collaborateur peut faire lors de cet entretien, ne pas chercher à se justifier ni à avoir le dernier mot sur tous les sujets. Un bon entretien de management se doit d’être mené en face à face : pour réussir, vous avez besoin de comprendre à tout moment de l’entretien l’état d’esprit de votre collaborateur. En effet, les émotions s’expriment principalement par les mouvements du visage et du corps, et non par les mots. Un entretien de management doit réunir certaines conditions : une limite de temps, un lieu adapté et sans interruption. Se fixer un «volume temps» oblige chacun à progresser durant l’entretien en vue d’atteindre l’objectif fixé. Le lieu n’est pas neutre. Suivant le message à faire passer, on décide de le mener dans un bureau, sur le lieu du travail du collaborateur, dans une salle de réunion et, dans quelques cas particuliers pourquoi pas au restaurant. Ne pas se laisser interrompre par l’extérieur durant l’entretien reste, pour beaucoup d’entre vous, la condition de réussite majeure sur laquelle on se doit de vous interpeller. En permanence, vous vous laissez distraire par des appels téléphoniques, des lectures de vos e-mails, des personnes qui entrent dans votre bureau pour «juste un bonjour». Tous ces actes qui donnent l’impression que vous êtes disponible pour tout le monde sauf pour votre interlocuteur. Enfin un entretien sollicité par votre collaborateur doit être justifié. Vous n’êtes pas là pour traiter de toutes les questions soumises par celui-ci sous prétexte que vous êtes son supérieur hiérarchique. Suivant la nature de la demande, certaines n’ont pas et ne doivent pas obtenir de réponses de votre part. En tant que manager, nous devons conduire environ une quinzaine de types d’entretien différents. Parmi les plus pratiqués, les entretiens d’évaluation, les entretiens pour analyser un problème, pour déléguer. D’autres entretiens, tout aussi indispensables, se pratiquent moins souvent : les entretiens pour relayer une information, pour réagir à une faute, pour recadrer un collaborateur, pour traiter un problème avec un collègue. Ils exigent des méthodes différentes et une pratique à acquérir lors de séances de formation. Nous espérons que les quelques points de repères cités ci-dessus, doivent permettre de mieux pratiquer vos entretiens de management et surtout vous donnez envie de les réussir et de progresser dans l’acquisition de cette compétence managériale.

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Les controles fiscaux

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rès peu d’opérateurs économiques peuvent prétendre ne pas avoir été contrôlés par l’administration fiscale au cours des cinq dernières années, d’où l’intérêt de savoir en quoi consiste le contrôle fiscal et de cerner les droits de l’administration fiscale en la matière. Les contribuables ont en effet souvent l’impression de faire l’objet de contrôles répétés, différents les uns des autres, émanant de différents services des impôts, du fait des différents types de contrôles prévus par le code général des Impôts, applicables aussi bien aux personnes morales qu’aux personnes physiques. EN QUOI CONSISTE LE CONTRÔLE FISCAL ? Le contrôle de l’impôt est assuré par l’administration fiscale et consiste en un contrôle des déclarations ainsi que des actes et documents utilisés pour l’établissement des impôts, droits, taxes et redevances. L’administration fiscale contrôle également les documents déposés en vue d’obtenir des déductions, restitutions, remboursements, dégrèvements, exonérations et attestations fiscales. A cet effet, l’administration peut demander par écrit ou verbalement tous renseignements, explications, éclaircissements ou justifications qu’elle juge utiles, auxquels les contribuables doivent répondre dans un délai de trente jours à compter de la réception de la demande ou de la notification de l’administration fiscale. QUELS SONT LES DIFFÉRENTS TYPES DE CONTRÔLES ? • La vérification de comptabilité Elle consiste en la vérification sur place c’est-à-dire chez le contribuable ou au siège social de l’entreprise, de la comptabilité des contribuables astreints à tenir et présenter des documents comptables. Lorsque la comptabilité est tenue au moyen de systèmes informatisés, le contrôle porte sur l’ensemble des informations, données et traitements informatiques qui concourent directement ou indirectement à la formation des résultats comptables ou fiscaux, et à l’élaboration des déclarations fiscales. Le défaut de présentation de la comptabilité, des documents comptables, de la documentation informatique et des pièces justificatives de recettes et de dépenses est constaté par un procès-verbal que le contribuable et le cas échéant son conseil, sont invités à contresigner. En cas de refus, mention en est faite au procès-verbal. L’administration fiscale peut également exercer son droit de contrôle auprès des personnes, institutions et organismes qui n’ont pas la qualité de commerçant ou de membres d’une profession libérale, et qui payent des salaires, des honoraires PETULA BAMBA ou des rémunérations de Fiscaliste,

toute nature, ou qui encaissent, gèrent et distribuent des fonds pour le compte de leurs membres ou adhérents. A cet effet, les personnes, institutions ou organismes concernés doivent présenter à l’administration fiscale sur sa demande tous les livres de comptabilité et pièces dont ils disposent ainsi que les documents relatifs à leurs activités. Lorsque la vérification de la comptabilité pour une période déterminée, au regard d’un impôt ou taxe, est achevée, l’administration ne peut procéder à une nouvelle vérification des mêmes impôts et de la même période, même lorsque aucun redressement n’a été pratiqué. Cependant, cette règle ne s’applique pas : • lorsque la vérification a été limitée à des opérations déterminées, telles que notamment crédits de taxes, droits à déduction, frais généraux, amortissements, provisions, à condition que l’avis de vérification ait mentionné que la vérification portait sur lesdites opérations. Aux taxes sur le chiffre d’affaires et aux taxes indirectes pour les périodes comprises dans des exercices comptables soumis à vérification au regard des impôts sur les bénéfices. • Lorsque le réexamen des écritures et des documents comptables s’avère nécessaire pour instruire les observations et réclamations des contribuables. L’impossibilité de procéder à une nouvelle vérification de comptabilité est effective douze mois à compter de la date de réception par le contribuable de la notification définitive. L’administration conserve dans ce délai, la faculté de procéder à de nouvelles vérifications sur place, après autorisation spéciale du directeur général des Impôts. • Le contrôle sur pièces Ce contrôle consiste pour l’administration à vérifier les déclarations qui lui sont remises en vue de vérifier l’exactitude et la sincérité. Ce contrôle s’effectue dans les locaux de l’administration fiscale. Celle-ci entend les intéressés lorsque leur audition lui paraît utile ou lorsqu’ils demandent à fournir des explications orales. L’administration peut demander par écrit tous renseignements, explications, éclaircissements ou justifications. Elle peut rectifier les déclarations lorsqu’elle constate une insuffisance, une inexactitude, une omission ou une dissimulation dans les éléments servant de base au calcul des impôts. • La vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble des personnes physiques Comme son nom l’indique, ce contrôle concerne les particuliers, au regard de l’impôt général sur le revenu. A l’occasion de cet examen, l’administration peut contrôler la cohérence entre d’une part, les revenus déclarés et d’autre part, la situation patrimoniale, la situation de trésorerie et les éléments du train de vie des membres du foyer fiscal, des personnes vivant sous le toit du contribuable et de celles dont il assure en totalité ou en partie les moyens d’existence. Ce contrôle ne peut s’étendre sur une période supérieure à douze mois à compter de la réception de l’avis de vérification. Cette période est prorogée d’un délai de quinze jours et des délais nécessaires à l’administration pour obtenir les relevés de comptes et les renseignements demandés aux autorités étrangères, lorsque le contribuable a pu disposer de revenus à l’étranger ou lorsqu’il y possède des biens mobiliers ou immobiliers.La période de contrôle de douze mois peut être portée à deux ans en cas de découverte, au cours du contrôle, d’une activité occulte, à condition que l’administration notifie par écrit au contribuable, avant l’expiration du délai de douze mois, qu’elle entend proroger la période de vérification et en indiquant le motif de cette prorogation. Au cours d’une procédure de vérification approfondie de situation fiscale d’ensemble, l’administration peut examiner les opérations figurant sur des comptes financiers utilisés à la fois à titre privé et professionnel et demander au contribuable tous éclaircissements ou justifications sur ces opérations sans que cet examen et ces demandes constituent le début d’une procédure de vérification de comptabilité.

responsable administratif et financier SANOFI PASTEUR

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CONSEIL FINANCES

JOËLLE ANOMA

Directeur de Mission AFRICA LINK CAPITAL

Nécessité d’une approche prévisionnelle 2008 a déjà commencé, et le moment est venu pour les entreprises de mettre en œuvre, au mieux, leurs prévisions budgétaires. L’occasion est ainsi donnée de rappeler les grandes règles d’établissement de cet outil de gestion indispensable. Le prévisionnel constitue un passage obligé en cas de création ou de rachat d’entreprise, de développement des activités existantes ou encore de lancement d’une activité complémentaire. Il est devenu également, même en période de croisière, un instrument incontournable de pilotage de l’activité d’une entreprise. MÉTHODOLOGIE D’ÉLABORATION DES PRÉVISIONS La démarche prévisionnelle répond à une méthodologie précise que l’on peut découper en cinq étapes majeures : • L’analyse stratégique pour définir les orientations de l’entreprise à court, moyen et long termes Il est impératif de recenser les différentes opportunités qui se présenteront à l’entreprise au cours de l’année suivante ou des années à venir, ainsi que les difficultés auxquelles elle pourrait faire face, afin de définir les grandes orientations stratégiques. • L’élaboration du plan de financement pour recenser les besoins financiers et rechercher les ressources adaptées Il s’agit d’évaluer le coût des besoins financiers, relatifs notamment aux investissements et à l’exploitation, et de mettre en place les financements les plus opportuns pour y faire face. Les durées de financement retenues doivent être justifiées économiquement et correspondre aux cycles de conversion en cash des actifs (actifs circulants et immobilisés). • L’établissement du compte de résultat prévisionnel pour présenter les performances attendues de l’activité Le compte de résultat prévisionnel, ou budget d’exploitation, peut être accompagné d’une analyse comparative entre les données prévisionnelles et celles du dernier exercice clos, de manière à mieux apprécier la pertinence des hypothèses de croissance retenues. A ce titre, deux paramètres clés sont à définir : - le chiffre d’affaires L’évaluation du chiffre d’affaires doit être menée le plus objectivement possible. En effet, les chiffres obtenus doivent toujours rester cohérents par rapport : - aux données du passé, s’il ne s’agit pas d’une création d’activité ; - aux capacités de production actuelles et futures ; - aux marchés et aux données du secteur économique. L’analyse de l’activité se doit d’être menée de manière globale, c’est-à-dire pour l’année entière, ou par cycle, si l’activité est saisonnière. Elle doit être suffisamment détaillée, c’est-à-dire comporter une étude en quantité et en prix de vente unitaire. - les charges L’analyse de chaque poste de charges, doit être faite avec une attention toute particulière, notamment pour les postes les plus sensibles afin d’éviter de sous estimer les coûts. La méthode d’évaluation retenue doit être explicitée. Pour certains postes, notamment crédit-bail, loyer, maintenance, frais de personnel, intérêts sur emprunts, des tableaux de calculs reprenant toutes les données nécessaires à la bonne compréhension des montants retenus sont à élaborer et à conserver par l’entreprise. • L’analyse de l’évolution de la trésorerie mensuelle prévisionnelle pour anticiper les problèmes de financement ou optimiser la gestion des excédents de trésorerie L’analyse prévisionnelle ne devant pas se limiter à un examen de la rentabilité comptable, elle doit être complétée par une étude fine de la situation de trésorerie. L’évolution de la trésorerie mensuelle est généralement établie sur les 12 mois à venir, sous la forme d’un tableau (budget de trésorerie) reprenant le détail des mouvements de cha-

que mois. Pour établir ce document, il convient d’avoir une parfaite connaissance des délais de règlement et d’encaissement propres à l’entreprise. • L’établissement du bilan prévisionnel pour apprécier les équilibres financiers Le bilan prévisionnel permet d’analyser l’évolution des capitaux propres, du niveau d’endettement financier et d’exploitation en vue de valider, notamment, la pertinence du plan de financement. Les prévisions peuvent concerner un ou plusieurs exercices successifs et sont complétées par une étude du point mort ou seuil de rentabilité, dans le cadre du lancement d’une activité. CONTRÔLE DE LA QUALITÉ DES PRÉVISIONS La phase de contrôle de la cohérence des prévisions est essentielle pour s’assurer de leur crédibilité avant leur validation. En effet, le montage des comptes prévisionnels demeure un exercice délicat, pour lequel il faut se garder d’un trop grand optimisme, mais au contraire coller le plus possible à la réalité. A ce titre, il est important que les prévisions s’appuient sur des objectifs opérationnels précis (plan d’action). L’entreprise doit pouvoir, également, apprécier, dans le temps, au regard de ses réalisations, la fiabilité de son système de prévisions en vue d’en améliorer la qualité. UTILISATION DU PRÉVISIONNEL • Le prévisionnel, outil de gestion L’analyse comparative entre les prévisions de l’exercice et les réalisations peut être menée chaque mois et dès qu’une situation comptable intermédiaire est établie de manière à évaluer les écarts, en comprendre les causes et prendre à temps les mesures correctives qui pourraient s’imposer. Par ailleurs, cette analyse permet de réajuster périodiquement le budget de trésorerie de manière à produire un budget glissant. • Le prévisionnel, outil de communication financière Les projections prévisionnelles de l’activité offrent aux banques et autres partenaires financiers (investisseurs, actionnaires) de l’entreprise une vision chiffrée de son avenir pouvant améliorer l’appréciation des risques liés à l’activité et faciliter l’obtention de financement. Les prévisions permettent donc, grâce aux données qu’elles contiennent, de mieux anticiper les décisions de gestion qui s’imposent et de mettre en perspective la rentabilité, l’équilibre financier et la solvabilité de l’entreprise. Les prévisions d’un exercice sont généralement établies au cours du dernier trimestre de l’exercice précédent. Il s’avère donc nécessaire pour les entreprises retardataires de se mettre rapidement à jour, car gérer c’est prévoir !

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CONSEIL NTIC

MICHEL FADOUL Directeur Général WEBLOGY

Pourquoi un site Internet pour les entreprises africaines ? L

’accès aux NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) en général et à l’Internet en particulier est en pleine augmentation depuis plusieurs années en Côte d’Ivoire. La croissance de ce nouveau média est loin d’être terminé et il représente un enjeu majeur pour la plupart des entreprises africaines. Lorsqu’une entreprise effectue un investissement, se pose forcément la question du retour sur cet investissement. Quelle est l’utilité d’un site Internet dans le monde des affaires en Afrique ? Et pourquoi investir au plus vite dans ce secteur en plein essor ? Nous vous présentons dix (10) raisons pour lesquelles il est primordial pour vous et votre entreprise d’investir dans la conception d’un site Internet professionnel.

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1- UNE VITRINE DISPONIBLE 24H/24, 7 JOURS/7, 365 JOURS SUR 365! Votre site Internet présente de l’information sur votre entreprise ainsi que vos produits et services et ce, en tout temps. Internet n’est jamais fermé, il en est de même pour votre site Web. Les visiteurs ont donc la possibilité de vous consulter au moment qui leur convient, peu importe les heures d’ouvertures de vos lieux physiques et peu importe l’endroit où ils sont dans le monde. Qui plus est, les visiteurs n’ont aucunement besoin de parler à l’un de vos employés ce qui leur donne plus de temps pour accomplir d’autres tâches importantes. Si le visiteur a des questions, il aura la possibilité de vous contacter par courriel, vous pourrez y répondre quand bon vous semblera.

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2- UNE IMMENSE SOURCE D’INFORMATION SUR VOTRE ENTREPRISE Vous avez la possibilité de mettre autant d’information que vous le voulez sur votre site Internet, en accord à votre budget de conception. Ainsi, votre site Web devient une source d’information très importante pour vos futurs clients désirant obtenir plus d’information sur vos produits et services avant de commander en-ligne ou dans vos lieux physiques. Lorsque votre site est plus imposant, il est même possible d’implanter un engin de recherche à l’intérieur de celui-ci afin d’aider les visiteurs à trouver l’information recherchée de façon rapide et efficace. De plus, avec Internet, vos produits et services peuvent être mis à jour très facilement. Ainsi, vous n’avez pas besoin de réimprimer tous vos documents marketing pour tenir compte d’un nouveau produit ou service offert par votre entreprise. Il suffit alors de mettre à jour une ou plusieurs pages Web et le tour est joué. Aucun délai d’imprimerie, aucun frais de distribution, etc. Nous pouvons même créer pour vous des pages dynamiques vous permettant de mettre à jour vous-mêmes vos produits et services de façon régulière. 3- DOCUMENT PUBLICITAIRE ÉVOLUÉ Votre site Web est également un document publicitaire permettant de faire connaître votre entreprise à une nouvelle clientèle en plus de votre clientèle existante. Il existe plusieurs moteurs de recherche qui vous réfèreront des visiteurs. Les gens auront donc la possibilité de trouver votre entreprise de la même façon qu’un bottin téléphonique mais plus précisément et efficacement. De plus, contrairement à une publicité que vous achèterez dans un magasine ou un journal (visible pendant un mois ou une journée seulement), votre site Internet restera sur Internet tant que vous le voulez (et autant que votre hébergement Internet demeure en règle). Vous conviendrez qu’Internet améliore l’étendue de votre visibilité en plus de vous donner beaucoup plus d’espace pour présenter de l’information afin de convaincre vos clients et prospects de faire affaires avec vous. 4- POUR CONVAINCRE UN CLIENT AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD Il est important d’être présent sur Internet et ce, le plus rapidement possible afin d’éviter que vos prospects et clients actuels aillent voir vos concurrents qui auront pris le virage d’Internet avant vous. De plus en plus de consommateurs magasinent sur Internet avant de se présenter dans les lieux physiques de l’entreprise. Vous ne risquez pas de perdre des clients au profit de vos concurrents. Agissez dès maintenant d’autant plus que les frais de conception sont présentement très bas. Dans le futur, les coûts pour la mise en place d’un site Internet risquent d’augmenter très rapidement en raison de la demande croissante. 5- UN SITE INTERNET AUGMENTE VOTRE CRÉDIBILITÉ Avec les nouvelles technologies de conception Internet, nous sommes en mesure de concevoir des sites de très haute qualité à la hauteur de la réputation de votre entreprise. Le seul fait d’avoir votre site augmentera sans aucun doute la crédibilité de votre entreprise. Vos clients auront également l’impression que vous n’hésitez pas à investir pour mieux les servir. Ils en seront ravis! 6- INTERNET VOUS PERMET DE RÉDUIRE VOS COÛTS En effet, vous avez la possibilité de communiquer avec vos clients, partenaires et fournisseurs via le réseau Internet par email, avec un extranet, ou autre. Ainsi, vous économisez des frais d’interurbains et des frais postaux, sans compter qu’un courriel s’envoie de façon instantanée alors que l’envoi d’un courrier postal prend un minimum de 2 jours ouvrables.

7- INTERNET OUVRE VOS PORTES À UNE VASTE CLIENTÈLE POTENTIELLE Internet compte plusieurs millions d’utilisateurs dans le monde et ce nombre croît de façon très importante tous les jours. Avec votre site Internet, vous ouvrez les portes de votre entreprise à cette vaste communauté mondiale et ce, sans avoir à être présent ni à investir en immobilisations dans plusieurs pays du monde. 8- AMÉLIOREZ VOTRE SERVICE À LA CLIENTÈLE Votre site Internet vous permet d’offrir un complément à votre service à la clientèle en personne ou par téléphone. En effet, en implantant une foire aux questions (FAQ) sur votre site, vous répondez sans effort à plusieurs questions de vos clients. Chaque question répondue via votre site Web représente un appel téléphonique de moins. Même si votre bureau est fermé, votre clientèle peut vous poser des questions et obtenir des réponses. 9- CONNAISSEZ MIEUX VOS CLIENTS À l’aide de sondages et en analysant vos statistiques de fréquentation, vous avez l’opportunité de recueillir de l’information sur les habitudes de consommation, les goûts, etc. de vos clients et autres visiteurs. Cela vous permet ainsi d’améliorer la qualité de votre service, d’adapter les produits et services offerts par votre entreprise, etc. De plus, votre site Web vous permet de recueillir des commentaires (anonymes ou non) de la part de vos clients et visiteurs. Ces derniers ont ainsi l’opportunité de vous suggérer des améliorations ce qui sera très bénéfique pour votre entreprise. 10- TENEZ VOS CLIENTS ET PROSPECTS AU COURANT DES CHANGEMENTS DANS VOTRE ENTREPRISE Votre site Internet vous permet de présenter les dernières nouvelles sur votre entreprise. Vous avez engagé un nouveau représentant? Des nouveaux produits ou services sont maintenant offerts? Vous avez une promotion spéciale pour le mois courant? Utilisez votre site pour le faire savoir à vos clients et prospects et générez de la croissance dans vos ventes! Nous vous offrons des outils dynamiques qui vous permettent d’envoyer des lettres d’information périodiques à des clients et prospects. Nous pouvons même préparer pour vous des pages dynamiques dont vous pourrez vous-même changer le contenu en temps réel (nouvelles), sans même avoir à programmer des pages Web.

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guide Update • Technologie La mesure de l’instant • Auto LEXUS LF-A : le concept avant la série

Perso • Déco Relooker son intérieur • Coaching Comment prendre la parole en public ? • Santé La ménopause : franchir le cap en douceur Tycoon EVENT AGENDA DU MOIS DE JANVIER POUR LA ROUTE De la nécessité du changement 74

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UPDATE

UPDATE

L’or gris passe à 18 carats !

MONTRE

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L’HEURE DES TEMPS MODERNES Les modèles Business Class de Baume & Mercier

FLYING B, Breitling pour Bentley!

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a Flying B ne surprend pas seulement par ce design rectangulaire, premier boîtier «de forme» dans la collection Breitling for Bentley. Elle se distingue également par son mode d’affichage original, avec un mécanisme à heure sautante où l’aiguille des heures est remplacée par un disque à 12h. La lecture de la minute s’effectue

de manière plus conventionnelle grâce à l’aiguille unique placée au centre du cadran. Quant à la seconde, elle s’affiche sur un petit cadran excentré à 6h. Calibre Breitling 28B, avec mécanisme à heure sautante. Remontage automatique, haute fréquence (28800 alternances), 38 rubis. Officiellement certifié chronomètre par le COSC. Etanche à 100 mètres.

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essin d’un temps sans frontière, un univers à portée de main. La collection Business Class, dévoilée lors du SIHH 2006, accompagne cette année encore tous ceux dont la vie active ou itinérante est avant tout un art de vivre. Destinée aux hommes d’affaires ou aux voyageurs invétérés, cette nouvelle collection a pour vocation d’offrir un outil simple et intelligent, subtile harmonie entre savoir-faire, confort et raffinement. Appelées à devenir les

nouveaux classiques de la mobilité moderne, les dernières-nées Hampton Square XL et Classima Executives XL Business Class 2007 cachent derrière un design empreint de sobriété l’essence même du mouvement. Celui du globe-trotteur qui sillonne le monde au gré de ses pérégrinations ou de ses pensées. Celui du citadin qui multiplie les responsabilités et les rendez-vous. Celui, enfin, des calibres automatiques qui offrent à ces montres une régularité sans faille.

a Yacht-Master II, est équipée d’un nouveau mouvement, le calibre 4160, entièrement conçu et réalisé par Rolex, composé de quelque 360 pièces. Le coeur du mouvement bat à 28 800 alternances par heure. Il est muni d’un spiral PARACHROM® bleu avec une courbe Breguet, jusqu’à dix fois plus résistant aux chocs et insensible aux champs magnétiques. Cette

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tincts pour le suivi de quatre fuseaux horaires différents, chacun ayant son propre mouvement mécanique suisse. Elle est faite d’agencements d’aluminium et de titane et vit avec de nombreuses couleurs.

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e cardio du premier système d’entraînement intégré au monde. Equipé du nouveau capteur de foulée Polar s3™, le RS800sd est le premier cardio au monde à communiquer votre longueur de foulée moyenne et votre cadence de course. Il calcule également un indice permettant d’évaluer votre efficacité en course

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à pied (indice de course à pied. De plus elle vous donne l’heure avec une précision inimaginable pour un écran en français configurable, un émetteur codé Wearlink WIND 2,4 Ghz,un capteur de foulée S3, un indicateur de temps au tour automatique, affichage de la FC en bpm et % de la FC max, un altimètre.

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tilisée à bord de la Station Spatiale Internationale ISS, anciennement MIR, ses dimensions sont légèrement de diamètre réduit de 42 à 39 mm. Omega lance la Speedmaster Automatic “Reduced-Date” équipée du calibre 1155 dont les

totalisateurs sont positionnés à 6, 9 et 12 heures. L’Omega Speedmaster Automatic DayDate, équipée du calibre 1150 avec date, jour de la semaine, mois et indicateur 24.Elle a été lancée pour célébrer le rendez-vous spatial américano-russe Atlantis-MIR.

URWERK MODÈLE 201, le concept d’heure satellite

TEXTE RENÉ SOUNGALO

POLAR RS800 SD avec Interface infrarouge USB

OMEGA Speed Master

QUATTRO VALVOLE par Meccaniche Veloci

ontre-bracelet, Quattro Valvole est le fruit de labeur de l’horloger italien Meccaniche Veloci. Meccaniche Veloci signifie «vitesse mécanique». Contenant quatre visages dis-

innovation Rolex confère à la montre une excellente performance chronométrique, certifiée par le Contrôle officiel suisse des Chronomètres (COSC). La partie du compte à rebours est construite avec une roue à colonne et un embrayage vertical. Le choix de cette architecture exclusive s’inscrit clairement dans la nouvelle génération des mouvements chronographes Rolex.

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e mutant garde-temps, Urwerk vise la fuite irremplaçable du temps. La montre haut de gamme, s’inspire de la ronde du soleil. Mélangeant technique et esthétisme d’avant-garde dans une montre en trois dimensions où les minutes s’égrènent au bout d’une aiguille télescopique, Suspendre le cours du temps ou

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pour le moins ralentir le défilé des heures, devient un rêve à jamais interdit. Pourtant, il est possible de porter un regard neuf sur la mesure de l’instant, insuffler de la douceur dans l’égrenage implacable des minutes. Le temps se fait alors plus suave, quasi-amical. L’heure satellite de chez Urwerk tient de ce principe !

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AUTO

Lexus LF-A LE CONCEPT AVANT LA SÉRIE Le Salon de Detroit est l’occasion pour Lexus d’inaugurer un nouveau type de restylage : celui d’un concept car. La LF-A refait une apparition en 2007 après avoir été révélée. Cette fois, elle semble beaucoup plus proche du modèle qui sera produit en série. Le concept LF-A «modèle 2007» pourrait en tromper plus d’un. Très proche de celui dévoilé en 2005, il est pourtant présenté par Lexus comme une nouveauté. Selon la marque, il s’agit d’un véhicule proche dans sa conception, d’un modèle de série, ce qui lui permettrait de mieux jauger la réaction du public. Derrière ce langage contraint, se cache une réalité encore plus tangible : à quelques détails près, cette LFA est conforme au modèle définitif. Les caractéristiques que Lexus met en avant sont donc à prendre très au sérieux. Le moteur V10 5.0 annoncé, sera bien le cœur de la LF-A. Doté d’une puissance de plus de 500 ch le V10 Lexus a de quoi inquiéter des constructeurs aussi prestigieux que Ferrari, Lamborghini et Porsche. Situé à l’avant, l’engin entraîne les roues arrières par l’intermédiaire de la même boîte que celle qui sera montée dans l’IF, à savoir une automatique huit vitesses séquentielles, avec commandes au volant. Son montage à l’arrière, selon le principe transaxle, permettra d’optimiser la répartition des masses. C’est à l’arrière que sont également montés les radiateurs, ce qui explique les aérations béantes et les impressionnantes prises d’air au niveau de la vitre de custode. Ces caractéristiques permettent selon Lexus, des performances météoriques, à commencer par une vitesse de pointe de 320 km/h. Il serait surprenant que l’année 2008 se termine sans la présentation officielle du modèle. TEXTE RENÉ SOUNGALO

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PERSO DÉCO

PERSO DÉCO

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out un chacun s’essaye plus ou moins à la décoration dans sa maison. Il vous est déjà arrivé de repeindre vos murs d’une une autre couleur, ou de disposer de beaux objets dans votre salon, ou encore de changer l’orientation de votre lit. Mais lorsque vous souhaitez entièrement décorer votre demeure, il est mieux de faire appel à un professionnel, c’est-à-dire un décorateur d’intérieur ou un architecte d’intérieur. Ces deux spécialistes peuvent collaborer pour faire de votre logement un lieu qui reflète vos goûts et aspirations profondes. Pour M. Bedel Amessan, architecte d’intérieur à Abidjan, l’aménagement de votre maison doit vous permettre d’y ressentir un bien-être, en créant un environnement en phase avec votre personnalité. Ce doit être, en quelque sorte, le moyen d’avoir une maison sur mesure, à votre image. Une circulation aisée dans une maison correspondra à un casanier, une chambre spacieuse à un

relooker son intérieur RELOOKER, RELOOKING. DES TERMES TRÈS TENDANCES. MAIS EN RÉALITÉ, RELOOKER SON HABITATION NE RELÈVE PAS TELLEMENT DE L’AIR DU TEMPS. DISPOSER DES MEUBLES, DÉCORER LES MURS DE SA DEMEURE, DATENT D’AUSSI LOIN QUE LE PREMIER HOMME A HABITÉ UNE GROTTE. CEPENDANT, LA DÉCORATION OU DESIGN D’INTÉRIEUR, PUISQUE C’EST DE CELA QU’IL S’AGIT, TEND DE NOS JOURS À CRÉER UNE HARMONIE ENTRE VOS PERSONNALITÉ ET MODE DE VIE ET LE LIEU OÙ VOUS HABITEZ, TOUT EN L’EMBELLISSANT. DE SORTE À FAIRE DE VOTRE MAISON VOTRE MEILLEUR REFUGE FACE AU STRESS PROFESSIONNEL. CONSEILS ET ASTUCES POUR SE SENTIR MIEUX CHEZ SOI. TEXTE KATTY GISÈLE TOURÉ

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CHOISIR LE STYLE Pour toutes les pièces, le style est le conducteur qui guidera le choix des lignes, des matières, des couleurs, etc… Il peut être classique, contemporain, ethnique (du terroir, des racines), champêtre, éclectique. Les planchers, murs et plafonds constituent le décor de base, les supports, auxquels s’adapteront les objets décoratifs. Le plancher peut être en bois, céramique, pierre naturelle, carrelage, etc… Pour les murs vous avez le choix entre la peinture et le papier peint que l’on dit certes dépassé, mais qui peut créer des effets particuliers dans vos pièces.

pour avoir un ton clair ou sombre. Quoiqu’il en soit, en matière d’agencement des couleurs, laissez-vous guider par votre designer qui est habilité, de par sa formation, à vous conseiller. Il existe plusieurs catégories de couleurs : • les couleurs sombres sont à utiliser avec précaution. Associées au blanc, elles donnent de grands effets ambiants dans la salle de bain. Exemples : vert profond-bleu aquatique. • Les couleurs naturelles ou médium (issues des pigments naturels) correspondent au style classique car sont très utilisées depuis les temps anciens. Exemples : épice - vert olive - rose chaud - rouge brique - gris bleu. • Les couleurs neutres correspondent au style rustique. Ce sont des couleurs que l’on retrouve dans la nature. Elles sont élégantes et réservées et s’adaptent aux sols en bois et produits

Les couleurs agissent sur notre moral et influencent nos humeurs. Elles se choisissent en fonction de l’effet que l’on souhaite qu’elles produisent sur nous. gros dormeur, ou une cuisine américaine à un cordon bleu. La décoration d’intérieur tient donc compte, non seulement de votre souci d’esthétisme, mais aussi de vos besoins physiques. Elle insiste sur l’aspect pratique en vue d’améliorer le côté fonctionnel et la qualité de vos espaces intérieurs. De ce fait, lorsque vous consultez un professionnel de la décoration, il n’est pas question d’être pressé. Le spécialiste n’a pas pour vous une réponse toute faite. Pour réaliser un aménagement personnalisé qui réponde parfaitement à l’attente du client, M. Bedel Amessan affirme qu’il faut d’abord le fréquenter, connaître sa psychologie, ses habitudes, afin de déceler dans sa personnalité les aspects à exploiter. De façon pratique, le designer va jongler avec les formes, les couleurs, les lignes et les matières, dans une gestion de l’espace et de la lumière, pour donner une allure particulière à votre ameublement, vos cloisons, sols et plafonds. Tous les éléments ne seront pas forcément tous utilisés. Madame Sonia Tanny, designer, préfèrent les lignes

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épurées, proches du rustique, qu’il soit occidental, africain, ou asiatique. C’est plutôt la matière qu’elle met en valeur. Son thème de prédilection, c’est la nature dont elle s’inspire pour créer les objets décoratifs qui vont aller avec un ameublement donné.

LA PEINTURE C’est la solution la moins chère car le choix de la couleur suffit pour la rénovation des murs. Les couleurs agissent sur notre morale et influencent nos humeurs. Elles se choisissent en fonction de l’effet que l’on souhaite qu’elles produisent sur nous. Par exemple, selon le langage des couleurs, l’orange pousse à la gaité, le bleu conduit au calme et à la détente, et le gris stimule la réflexion. Tenir aussi compte de l’orientation de vos pièces pour choisir les tons des vos couleurs : les tons chauds de certaines couleurs réfléchissent la lumière nordique et augmentent la luminosité d’une pièce, tandis que les couleurs froides absorbent la lumière du Sud. La perception de la taille d’une pièce peut aussi être modifiée par un jeu de contraste de couleurs. Lorsque l’on veut peindre une pièce de différentes couleurs de nature contrastées, par exemple de jaune et de vert, l’harmonie de ces couleurs ne peut se faire qu’en combinant leurs variantes nuancées. C’est la nuance qui permet une combinaison réussie. Les nuances s’obtiennent en ajoutant du blanc ou du noir

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naturels. Exemples : bois mort - pierre - sable - paille - coquille d’œufs - crème - café. LES MEUBLES ET FENÊTRES Les meubles seront choisis en fonction du style, en tenant compte de leur couleur, de leur texture et de leur masse par rapport à la pièce. Considérer les distances entre eux. Vous pouvez rénover d’anciens meubles en les recouvrant de housses sur mesure. Un bon choix de couleur et de texture pour les rideaux de vos fenêtres est toujours d’un bel effet sur l’ensemble de votre décor. Le décorateur d’intérieur est avant tout un artiste qui crée à partir de son inspiration. Pour la conception de votre décoration, il est préférable de lui donner carte blanche. Il serait inutile de vouloir qu’il reproduise ce que vous avez vu ailleurs, ou lui imposer le fruit de votre propre inspiration. Abstenez-vous donc d’avoir recours à un professionnel, surtout reconnu, si vous craignez l’originalité ou si vous faites plus confiance à votre goût qu’au sien.

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PERSO COACHING

John-Prosper Séka

Comment prendre la parole en public ? LE SUCCÈS DU MANAGER DÉPEND, EN GRANDE PARTIE, DE SA CAPACITÉ À PRENDRE LA PAROLE EN PUBLIC : PRÉSENTATION DE CONFÉRENCE ET CAUSERIES À DES PAIRS, INFORMATIONS AUX EMPLOYÉS OU AUX ADMINISTRÉS, ÉCHANGES AVEC DES TIERS… COMMENT FAIRE FACE EFFICACEMENT À SES RESPONSABILITÉS ? INITIATION À LA COMMUNICATION ORALE PAR LETOASMASTER, JOHN-PROSPER SÉKA, DIRECTEUR GÉNÉRAL D’AFRICHANGE, SPÉCIALISÉ EN CHANGEMENT DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LEADER. TEXTE RENÉ SOUNGALO

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our le manager ou le leader qui veut réussir, dans sa position, ce sont de sérieuses responsabilités que celles d’animer des conférences ou des formations sur des sujets techniques ou d’actualité ; de motiver par des paroles adéquates les employés ou les administrés à plus de productivité quand ceux-ci sont plus préoccupés par leurs besoins personnels que par les objectifs organisationnels ; ou d’intervenir, en tant que responsable pour régler des problèmes. Dans tous les cas, il vous importe de retenir l’attention et le respect des groupes auxquels vous vous adresserez professionnellement que ce soit des actionnaires ou des employés, des clients ou des vendeurs, des autorités gouvernementales ou des collègues. Vous devez démontrer devant ces groupes de solides connaissances et une sincérité absolue si vous ne voulez pas perdre votre autorité et votre crédibilité. Un bon manager ou un leader sait que le développement d’une communication efficace à tous les paliers de l’organisation fait partie de ses responsabilités. Il sait également qu’il doit en tant que responsable, constamment projeter une image positive de son organisation chaque fois qu’il s’adresse à des groupes internes ou externes. «J’ai découvert avec soulagement l’existence d’une ONG de droit américain, dont la mission était de faire de la communication orale une réalité au plan Mondial en 1996, alors président du conseil du personnel de la banque africaine de développement (BAD).» Affirme Monsieur John-Prosper Séka. Et d’ajouter, «De fil en aiguille, je suis parvenu à la tête d’un groupe de 25 adhérents à créer la même année, l’AGORA DES TOASMASTERS CLUBS d’Abidjan, le premier Club d’Afrique francophone affilié à TOASMASTERS INTERNATIONAL. Depuis lors, un véritable réseau de club dédiés à l’apprentissage de la communication orale a commencé à se mettre en place en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Bénin et plus récemment au Niger.” Voici quelques conseils de base pour vous sortir des situations aussi variées que l’information, l’exposé technique, la motivation, la présentation de rapport, la confrontation, le point presse et le plaidoyer LA STRUCTURE DE VOTRE DISCOURS Vous communiquez pour livrer un message. Votre message passera mieux si vous le présentez dans une structure qui permette à votre auditoire de suivre facilement la logique de votre raisonnement. Veillez à différencier clairement l’introduction, le corps et la conclusion de votre discours tout en les reliant à l’aide de transitions bien introduites. En outre, notez que vous ouvrirez et conclurez vos propos avec plus d’aisance si vous prenez la peine de mémoriser votre introduction et votre conclusion. Ne pas les avoir trop longues. Elle doit être captivantes et mémorables. Faites usage de questions, de propos provocateurs, de citations… Faites aussi appel à l’action des rhétoriques. Quant au corps des discours, il est conseillé de le limiter à trois ou quatre points essentiels soutenus par des exemples, des histoires ou anecdotes. VOS NOTES Regardez autour de vous. Les orateurs qui communiquent efficacement s’abstiennent de lire simplement à l’auditoire, le texte de leurs discours. Il est recommandé d’avoir vos notes avec vous éviter la panne d’idées. Répétez plusieurs fois votre discours. La préparation du sujet est fondamentale.

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Directeur général AFRICHANGE, Membre de l’agora des toasmasterS clubs d’abidjan

VOTRE VOIX La voix est un vecteur d’enthousiasme à communiquer. Ayez la sincérité des propos. Documentez-vous convenablement sur le thème. Si elle est plaisante, vivante, naturelle, articulée et variée, votre voix contribuera au succès de votre communication. VOS GESTES Ajoutés à votre voix pour traduire votre enthousiasme et votre sincérité à communiquer sur un sujet que vous maîtrisez, en dehors des mains et des bras, entraînez vos auditeurs par l’expression de votre visage et du contact visuel. VOTRE VOCABULAIRE Optez pour la simplicité des mots, des expressions et des phrases que vous utilisez pour transmettre votre message. Evitez les termes savants, du jargon et des phrases imbriquées. Utilisez plutôt des mots descriptifs et expressifs pour rendre votre communication efficace. Prendre sur soi et respirer très lentement. VOTRE FORCE DE PERSUASION La parole est un moyen de persuasion des grands leaders. Les premières minutes sont compliquées à gérer. N’oubliez pas que le contenu de votre message compte autant que, l’opinion que votre auditoire se fait de vous. Vos propos suscitent la confiance et le calme. En outre, votre force de persuasion dépendra de la convergence des intérêts de l’auditoire et les vôtres. Il faut s’entrainer régulièrement à la prise de parole pour convaincre. Se concentrer sur son sujet est fondamental. Car il faut faire abstraction des gens autour de soi. Ecrire son discours, l’apprendre, faire des répétitions, Ne pas fixer les personnes (surtout les plus proches). Souvent, en imaginant une personne fictive ou en regardant quelqu’un au fond de la salle, on lui parle comme s’il était seul dans la pièce. Ça marche à tous les coups. En plus ça donne l’impression aux autres que vous regardez chacun d’entre eux personnellement. Et écoute attentive assurée. La parole n’est-elle pas un outil précieux pour réussir dans votre mission ? Apprendre à structurer vos discours et présentations, à faire bon usage de vos notes, à travailler votre voix et vos gestes, à développer votre vocabulaire et à renforcer votre force de persuasion et de conviction est indispensable pour coacher votre entreprise.

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PERSO SANTÉ

Pr Karidiata Touré Coulibaly

La ménopause

POURQUOI LA MÉNOPAUSE ? Les ovaires sont des glandes génitales féminines situées de part et d’autre de l’utérus et renfermant des follicules, précurseurs des ovules. Les ovaires ont une double fonction : - Une fonction sécrétoire : C’est le lieu de production de nombreuses hormones dont les œstrogènes, l’inhibine et l’hormone antinullerienne. Ces hormones sont le moteur de la vie génitale. - Une fonction ovulatoire : qui consiste en la maturation des follicules en ovules. La libération de l’ovule correspond à l’ovulation qui se produit pour la première fois à la puberté, et se répète tout les mois. Si l’ovule est fécondé par un spermatozoïde, cela aboutit à une grossesse. Autrement il flétrit et cela aboutit aux menstrues ou règles. L’ovulation survient grâce à la sécrétion d’œstrogènes par le follicule ovarien, ellemême induite par des hormones produites au niveau du cerveau. Le capital ou stock folliculaire de toute femme, d’environ 400 000, est déjà complet à la naissance. C’est l’épuisement de ce stock qui entraîne l’arrêt de sécrétion d’hormones sexuelles et la cessation de l’activité ovarienne. La ménopause est donc due à la raréfaction et l’insuffisance des follicules et de toutes les hormones qui y sont rattachées. Elle se traduit par un arrêt de l’ovulation, donc un arrêt des règles et une impossibilité de survenue de grossesse. Seuls le taux des hormones produites au niveau du cerveau reste élevé sans pouvoir induire la sécrétion d’œstrogènes. C’est ce contexte de carence œstrogènique qui provoque tous les effets désagréables de la ménopause sur les organes cibles de ces hormones. Les organes les plus touchés sont : - le cœur et les vaisseaux, avec des risques d’hypertension artérielle. - les os dont la trame s’amincit avec une fragilisation extrême pouvant conduire à un tassement articulaire, des douleurs osseuses, et parfois survenue facile des fractures, déformation du squelette : c’est l’ostéoporose. - la peau : le derme s’amincit, la peau se fripe. - les muqueuses s’atrophient, en particulier la muqueuse vaginale et les muqueuses tapissant la vessie. Ce qui entraine une fragilité de la muqueuse vaginale et des douleurs urinaires, parfois sans infection. A cette liste d’effets désagréables, il faut ajouter les troubles de l’humeur (anxiété –irritabilité – mal être) et les bouffées de chaleur qui sont un symptôme très fréquent.

franchir le cap en douceur LA MÉNOPAUSE EST ENTOURÉE DE BEAUCOUP DE MYTHES. ET POURTANT, ELLE EST UNE ÉTAPE NORMALE DANS LA VIE PHYSIOLOGIQUE D’UNE FEMME, COMME LE SONT LA PUBERTÉ, LA GROSSESSE ET L’ACCOUCHEMENT. DE MÊME QUE CES DERNIÈRES, ELLE COMPORTE DES DÉSAGRÉMENTS; MAIS C’EST UNE PÉRIODE OÙ LA FEMME PEUT PLEINEMENT AFFIRMER SA FÉMINITÉ, CONTRAIREMENT AUX IDÉES REÇUES. LE PR KARIDIATA TOURÉ COULIBALY, GYNÉCOLOGUE-OBSTÉTRICIENNE ET ENSEIGNANTE À L’UFR DES SCIENCES MÉDICALES DE L’UNIVERSITÉ D’ABIDJAN–COCODY (DÉPARTEMENT MÈRE–ENFANT), NOUS APPORTE ÉCLAIRCISSEMENTS ET CONSEILS SUR LE SUJET. TEXTE KATTY GISÈLE TOURÉ

La ménopause

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a ménopause, pour parler simplement, est l’arrêt des règles depuis un an ou plus chez une femme qui voyait assez régulièrement ses menstrues. C’est la fin de la fonction gonadique. L’âge de survenue varie entre 45 ans et 55 ans. La survenue avant 40 ans fait parler de ménopause précoce, qui est une situation anormale c’est-à-dire liée à un état pathologique. Elle est précédée en général, d’une période dite de pré ménopause, caractérisée par une irrégularité et une réduction de l’abondance des saignements.

FAUT-IL TRAITER LA MÉNOPAUSE ? Oui, si les signes désagréables sont très importants et altèrent la qualité de vie de la patiente. Traiter la ménopause est cependant systématique dans les pays développés qui en ont les moyens. Le traitement peut consister en un apport d’hormones de synthèse : C’est le traitement hormonal substitutif ou THS. La patiente prend des œstrogènes pendant les 10 à 15 premiers jours du cycle, suivis d’une prise de progestérone pendant 10 jours. L’administration se fait, soit par voie orale (comprimés), soit par voie percutanée ou transdermique (gels, patch). La seconde voie est la moins nocive car les comprimés peuvent agir sur le foie et aggraver des troubles de la coagulation. Le THS peut se faire avec tout un apanage de différents médicaments en vente en pharmacie. Traitement de choix, il comporte cependant des risques qu’une vigilance dans le suivi médical peut minimiser. Les contre-indications au THS sont : les pathologies cardiaques, l’hypertension artérielle, le risque personnel ou familial de cancer de l’endomètre, du sein, du colon, le fibrome utérin, l’obésité, le diabète.

Gynécologue-obstétricienne et enseignante UFR DES SCIENCES MÉDICALES DE L’UNIVERSITÉ D’ABIDJAN-COCODY (DÉPARTEMENT MÈRE-ENFANT)

Avant donc tout THS, il est recommandé de pratiquer un bilan cardiovasculaire et un dépistage des cancers précités pour prévenir toutes ces maladies graves dont la fréquence augmente avec la ménopause, afin de les prendre précocement en charge. Le dépistage du cancer du sein se fait par la mammographie. Le cancer de l’endomètre est à suspecter devant tout saignement après la ménopause, et les cancers du colon et du rectum devant la présence de sang dans les selles ; leur dépistage se fait par la rectocolonoscopie. Pour prévenir les pathologies métaboliques comme l’obésité et le diabète, il faut suivre des règles hygiéno-diététiques : - se nourrir sainement avec beaucoup de légumes (apport de fibres) et de fruits (apport de vitamines); - éviter les acides gras saturés, les viandes grasses, le beurre ; - Brûler les graisses en pratiquant des sports de maintien tels que la marche, la natation (qui est un sport complet) ou le jogging. Les nouveaux médicaments : Ils sont nombreux mais aucun n’agit sur tous les symptômes à la fois. Il n’y a donc pas de produit idéal. On parle beaucoup actuellement de la tibolone (très active sur les bouffées de chaleur et l’ostéoporose), de l’association du calcium et de la vitamine D (par voie orale : 1 à 2 g/J), des phosphonates – calcitonine, de la phyto-œstrogènothérapie, à base des œstrogènes contenus dans les plantes telles que le soja ou les algues (ces derniers sont moins nocifs, car naturels). Le gynécologue a le devoir de prescrire à sa patiente le médicament le plus efficace et le moins nocif, tout en tenant compte du coût, à cause de la très longue durée du traitement. MÉNOPAUSE ET DIMINUTION DU DÉSIR SEXUEL C’est une préoccupation pour beaucoup de patientes qui consultent. Ceci est dû à de nombreux mythes et des pressions socioculturelles très fortes. La baisse du désir sexuel ne peut être due qu’à la baisse du taux des hormones. Celle-ci explique l’atrophie vaginale qui peut provoquer, chez certaines femmes, des douleurs au cours du rapport sexuel (dyspareunie). Le reste est lié aux problèmes psychologiques pouvant conduire jusqu’à la dépression nerveuse. La ménopause n’est pas la fin de la vie, bien au contraire. C’est une période de plein épanouissement pour les femmes pour qui les règles et la recherche de méthodes contraceptives constituaient une contrainte. C’est aussi une période où, les enfants étant en général devenus indépendants, la femme dispose de plus de temps pour s’écouter et prendre soin d’elle-même en pratiquant des loisirs, une meilleure gestion de sa vie : bilans médicaux réguliers. C’est enfin, pour les femmes dont le couple a été préservé, une période pour plus de communication et d’assistance mutuelle avec le conjoint. En somme, une nouvelle vie où tous les espoirs sont permis!

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PUBLI-REPORTAGE

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LA PISAM, fait son entrée en démarche qualité Le jeudi 27 décembre 2007, la polyclinique internationale sainte anne-marie d’abidjan, conduite par son pdg, le pr william djibo, a organisé une cérémonie marquant son entrée officielle en démarche qualité. C’était dans la Salle des Fêtes de l’Hôtel Ivoire. La Santé est bien au-dessus de tout. Rien ne la vaut. La Polyclinique Internationale Sainte AnneMarie en a conscience. A cet effet, DERYEL international, structure spécialisée dans la qualité, la sécurité et l’environnement a initié une formation du personnel, axée sur la démarche qualité. De quoi est-il question ? Il s’agit pour la PISAM de fonctionner à partir d’un système de management qui obéit aux références internationales : ISO 9001, version 2000. Selon le Docteur AHEVOUELIE Denis, directeur général de DERYEL, la PISAM, veut utiliser ces normes internationales pour assurer l’efficacité dans la gestion de tous ses compartiments. Objectif : répondre aux attentes des clients. Il ne s’agit plus pour cet hôpital de prodiguer uniquement des soins, mais d’aller bien au-delà. Au cours de cette cérémonie, rehaussée, par la présence du professeur ANONGBA représentant le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique et de M. Bamba MAHAMA, directeur de la DPQN (Direction de la Promotion, de la Qualité et de la Normalisation), il a été procédé à la remise de diplômes au personnel. A noter que la PISAM a remporté deux fois de suite, le premier prix en recherche de la qualité dans sa catégorie.

Dr AHEVOUELIE Denis Directeur du cabinet deryel international accompagnant La PISAM dans sa démarche qualité

Pr William DJIBO recevant son attestation de formation au Management Par la qualité

Pr ANONGBA Simplice, représentant le ministre de la Santé, M. DIAGOU GOMON, le maire de COCODY, Pr William DJIBO, PDG de la PISAM, Dr KOUAKOU Kouadio, Représentant de la direction, responsable qualité

Mme kouadio Edith (Satisfaction Clientèle) recevant son attestation de formation

Mme OTTO OLGA au cours de la remise de l’attestation de formation qualité Le Directeur de la DPQN (direction de la promotion de la qualité et de la Normalisation) au Ministère de l’Industrie, Responsable des ressources Humaines de la société FOXTROT Internationale, Les médecins de la PISAM

La Directrice des Soins Infirmiers de la PISAM Mme DOLOY Nicol, Le personnel de la PISAM, Le Représentant du Directeur du SAMU, Dr VILASCO Pr William DJIBO, PDG de la PISAM expliquant les raisons de son Engagement pour la démarche qualité

Allocution de Pr ANONGBA, représentant du ministre

TEXTE EV. FRUITIER

Les hôtesses (personnel de la PISAM) prêtes à accueillir les invités

La Direction générale de la PISAM : M. KONAN le DAF, Mme BEIBRO DRH, M. DOUA BLE Directeur commercial, Pr BANA Directeur des Services professionnels, Mlle Mariam CAMARA, contrôleur interne et Dr DIALLO porte parole des récipiendaires

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Après les allocutions, la fête de la PISAM avec M. DOUA BLE Directeur Commercial, M. KEINDE Ibrahim Directeur du cabinet IPC et représentant AFAC / AFNOR avec Dr KOUAKOU KOUADIO de la PISAM

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Réveillon ESCA 2007 Le Casino de l’Hôtel Ivoire. C’est dans cet espace féerique que s’est tenu, le ‘‘Réveillon ESCA 2007’’ de l’Ecole Supérieure de Commerce D’ABIDJAN (ESCA). Un évènement placé sous le parrainage de M. Bruno Koné, directeur général de Côte d’Ivoire Telecom, et ancien étudiant de ladite école. L’édition 2007 du réveillon ESCA, avait pour ambition de susciter une rencontre entre les étudiants et les acteurs du monde économique, afin de permettre un échange. Ce fut un moment d’intense communion entre les étudiants et leurs aînés. Au cours de cette soirée, le parrain de la cérémonie a procédé au baptême de la promotion entrante, dite promotion 2010. Le traditionnel réveillon ESCA, constitue un cadre d’échange de discussion qui permet aux travailleurs de profiter des points de vue des étudiants. Pour cette édition, l’Association des Etudiants de l’Ecole Supérieure de Commerce (ES-ESCA), a réussi un coup de poker.

UN MOMENT D’INTENSE COMMUNION

M. ISSA KONÉ, PCA DE L’AE-ESCA EN COMPAGNIE D’UN INVITÉ

MM. GÉRARD KONAN ET AHOGO KOUASSI SERGE

MC. KOUASSI NIAMKEY LÉON–CHRISTIAN

MM. KÉBÉ MEL, CHRISTIAN BAGROU ET ANTHONY KOUAKOU

TEXTE EV. FRUITIER

LE BAPTÊME DE LA PROMOTION

M. SERGE AMISSAH ET DES CONVIVES

M. EMMANUEL KOUADIO, DIRECTEUR FINANCIER ET COMPTABLE DE LA CIE

M. BRUNO KONÉ, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE CÔTE D’IVOIRE TELECOM, PARRAIN DE LA CÉRÉMONIE LA TABLE VIP M. BRUNO KONÉ ET LA PROMOTION ESCA 2010

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THREE TIMES FOR THREE EVENTS «Mettre un frein à la femme, c’est mettre une limite à la mer» dixit Félix Lope De Vega. Les Jardins du Golf Hôtel ont connu une ambiance exceptionnelle, le samedi 8 décembre 2007. «La Nuit des Emeraudes». Dîner Gala de célébration et de distinction de la femme. Au cours de cette manifestation qui vu la participation de nombreuses personnalités, des femmes appartenant à tous les domaines d’activités, ont été primées pour leur forte implication dans le développement de la Côte d’Ivoire. Le développement. C’est le motif essentiel de la visite de M. Wallace Ford Executive vice presidente and Chief Operating Officer, de la société américaine Good Works International, LLC. Une société qui aide les filiales des firmes américaines présenteS sur le territoire. Elle inCIte également, les multinationales «new yorkaises» à investir dans notre pays. Au Menu de cette visite, figuraient deux rendez-vous : une rencontre avec le premier Ministre Guillaume Soro et une autre avec M. Jean-Louis Billon président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire. Ces indices sont révélateurs de l’espoir que suscite le processus de réconciliation entamé depuis le 04 mars 2007, par l’entremise des Accords de Ouagadougou. Pour la paix et la réconciliation, tout le monde est partant, le milieu footballistique aussi. Le 29 décembre 2007 dernier, toute la crème de stars du football africain et mondial était présente au stade Félix Houphouët-Boigny. C’était à l’occasion du «Tournoi de la Réconciliation». Objectif : soutenir la Côte d’ivoire engagée sur la route de la paix. Georges Weah, Titi Camara, Rigobert Song, Samuel Eto’o Fils… pour ne citer que ceux-là, ont donné un cachet spécial à cette manifestation. Ce tournoi s’est déroulé sous les regards des autorités politiques et militaires ivoiriennes. Pour sûr, l’année 2008, présentera un bien meilleur visage.

M. MOUSTAPHA M. TOURÉ ET DES CONVIVES

MM WALLACE FORD, MOUSTAPHA M. TOURÉ ET LES JOURNALISTES

MMES BINTOU TOURÉ, MARINETTE N’DANGI ET M. WALLACE FORD MME LA MINISTRE ANGÈLE GNONSOA ET WÊRÊ WÊRÊ LIKING

MM. ROBERT NOUZARET ET ZARANDONA LE PRÉSIDENT LAURENT GBAGBO, M. GEORGES TAÏ BENSON MM. DON KARIM, RAYMOND TIBÉRI ET SORO

MMES GINETTE ROSS ET ANGÈLE GNONSOA

MM ANTHONY BAFOE, RIGOBERT SONG, PATRICK M’BOMA, TITI CAMARA GEORGES WEAH, ET ABEDI AYEW PÉLÉ LE PRÉSIDENT LAURENT GBAGBO ET M. JACQUES ANOUMA

MME ET M. OUATTARA

TEXTE EV. FRUITIER

MME LEILA N’DIAYE ET M. SORO

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AGENDA DU MOIS DE JANVIER CCICI AU CŒUR DE L’ACTUALITÉ La Chambre de Commerce et d’Industrie française en Côte d’Ivoire (CCICI), organise un déjeuner débat, vendredi 18 janvier 2008 à 12h30, à la salle Abissa de l’Hôtel Sofitel d’Abidjan. Cette rencontre s’articulera autour

du thème : ‘‘Accords de Partenariat Economique (APE) entre l’Union Européenne et les Pays Afrique Caraïbes Pacifiques (ACP)’’. Objectif : permettre aux opérateurs économiques d’être au même niveau d’informations.

OHADA LE PROGRAMME D’ACTION 2008 EN MARCHE «L’OHADA, un secteur de sécurité juridique et judiciaire au service du développement en Afrique». C’est le thème que débattront les clubs OHADA Togo, Côte d’Ivoire et le cercle OHADA au cours d’une confé-

COMMUNIQUÉ DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA PUBLICITÉ (C.S.P.)

JobAfrique est le seul site de recherche d’emploi en Afrique qui permet d’accéder à des services de recrutements personnalisés. JobAfrique permet : aux candidats, de saisir les CV et lettres de motivation en ligne afin de postuler aux offres d’emplois ou d’être remarqués par un recruteur. aux employeurs, de trouver des candidats, poster des offres d’emplois et de gérer des campagnes de recrutement en ligne. aux freelance, d’offrir leurs services en mettant leurs tarifs, expériences et disponibilités.

rence qui se tiendra le 18 janvier 2008, à Accra. Conférence organisée en collaboration avec la chambre de commerce Franco-ghanéen. Dans le cadre de la mise en œuvre de leur programme d’actions 2008.

CEPICI LE COMITÉ DES STAGIAIRES CÉLÈBRE LE DG

le conseil supérieur de la publicité (c.s.p.) informe les responsables des sociétés de publicité agréées au titre de l’année 2007 que le renouvellement de leurs accréditations pour l’exercice 2008 débutera le 10 décembre 2007 et prendra fin le 29 février 2008. A cet effet, ils sont invités à retirer la liste des pièces à fournir au secrétariat général sis à cocody 2 plateaux, secteur de l’école nationale d’administration (ena), rue j.28 villa n°333. Le comité des stagiaires du Centre de Promotion et d’Investissement de Côte d’Ivoire en collaboration avec les agents de cette entreprise, organise un cocktail géant, le samedi 19 janvier 2008 au Club House de Cocody II plateaux. A travers cette manifestation, ce comité

rend hommage à M. Daoda Silué DG du CEPICI. Selon M. Emmanuel Gbaou, président du comité des stagiaires, la gestion du premier responsable de cette institution, a favorisé plus de 300 milliards d’investissement en Côte d’Ivoireau titre de l’année 2007.

aux chefs de projet, de poster ou de trouver un projet qui les intéressent. TEXTE EV. FRUITIER

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POUR LA ROUTE…

de la nécessité du

M

e t h n m a c ge n

es réflexions de ce mois s’inspireront très largement d’un excellent petit livre écrit par deux Béninois du nom de Thomas Boya et Jérôme Carlos. Le premier fut ambassadeur du Bénin à Washington et représentant de son pays auprès des Nations Unies. Le second n’est pas un inconnu des Ivoiriens. Jérôme Carlos fut le rédacteur en chef du défunt Ivoire Dimanche, un hebdomadaire qui fit les beaux jours de la presse dans notre pays pendant une bonne quinzaine d’années, et il fut l’un de ceux qui guidèrent mes premiers pas dans le journalisme. Jérôme Carlos dirige en ce moment une des meilleures radios privées de Cotonou. Le livre que les deux hommes ont écrit s’intitule «Je veux le changement» et a été publié par les éditions Tundé. Nos deux auteurs commencent par raconter une histoire que leur a rapportée un Nigérian. Selon cette histoire, un jour, des représentants des Asiatiques, des Arabes et des Africains noirs allèrent se plaindre auprès de Dieu de ce que tout était donné aux Blancs et rien aux autres races. L’Asiatique fut le premier à formuler sa plainte. Le Tout-puissant le rassura en lui disant que dans une génération, ce sera au tour des Asiatiques de dominer le monde. A l’Arabe, Dieu dit que ce sera dans deux générations. Mais au tour du Noir, Dieu s’énerva et déclara : «tant que je serai vivant, vous ne dominerez jamais les autres races.» Chacun de nous connaît des histoires semblables, qui tendent à présenter le Noir comme un homme condamné à être éternellement à la traîne des autres hommes de la terre, par l’effet d’une sorte de malédiction divine. Mais la réalité, comme le disent Thomas Boya et Jérôme Carlos, c’est que ce sont les Africains eux-mêmes qui se sont mis de telles idées dans la tête. Et ils citent Anthony Robbins qui écrit : «L’état d’esprit dans lequel vous êtes à tout moment détermine votre perception de la réalité et de ce fait, vos décisions et votre comportement. Votre comportement n’est pas dicté par vos compétences et vos capacités, mais par l’état d’esprit dans lequel vous vous trouvez. Pour modifier vos capacités, modifiez votre état d’esprit.» William James de son côté écrit que «vous pouvez changer votre vie en changeant votre habitude mentale», pendant que John Kehoe ajoute que «votre réalité changera seulement

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après que vous aurez développé de nouvelles pensées et de nouvelles habitudes.» Tout cela pour dire qu’il est temps pour l’Afrique d’opérer

L’AFRIQUE, SI ELLE LE VOULAIT, PEUT CHANGER CETTE IMAGE, EN CHOISISSANT ET EN IMPOSANT UNE NOUVELLE IMAGE D’ELLEMÊME. le changement qui le mettra sur la voie du progrès. Thomas Boya et Jérôme Carlos écrivent : «S’engager pour le changement en Afrique, c’est prendre l’exacte mesure de la situation intolérable de misère et de médiocrité. Car si nous admettons que misère et médiocrité sont des maladies, des infirmités, aucun Africain n’a le droit de s’y accommoder, de s’y accoutumer, de s’y résigner. De ce point de vue, la volonté de rupture avec un destin nain et rabougri, le refus de la médiocrité sous toutes ses formes, la révolte face à la misère est, nous semble-t-il, le commencement d’un vrai changement.» Terminons en citant encore une fois longuement ce passage de ce livre que je vous recommande fortement et qui, je l’espère,

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vous changera : «Les Africains ne doivent, le moins du monde, se sentir les prisonniers de leur passé, au regard des préjugés que les autres répandent sur eux. Du reste, personne n’est condamné à revivre ou à reproduire son passé. Il est plus juste de reconnaître qu’on se condamne soi-même à revivre le passé, de façon obsessionnelle, comme si on vivait intensément en gros plan ses malheurs, comme dans un arrêt sur image. Mon passé d’esclave, de colonisé et de sous-développé ne me condamne pas à être et à rester, mon existence entière, esclave, colonisé, et sous-développé. Du reste, c’est parce que le passé m’instruit de ce qu’il en coûte d’avoir été esclave, colonisé et sous-développé que je dois refuser la condition d’un esclave, d’un colonisé et d’un sous-développé. Ce n’est pas parce que l’Afrique s’oblige à se faire assister par les autres, à recevoir l’aide des autres, voire à tendre la main aux autres qu’elle est condamnée, de manière irrémédiable, à jouer les mendiants, l’escarcelle gourmande de charité internationale. L’Afrique, si elle le voulait, peut changer cette image, en choisissant et en imposant une nouvelle image d’elle-même.»

VENANCE KONAN



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